Pierre Canisius Grand Catechisme Tome 1
Pierre Canisius Grand Catechisme Tome 1
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L A C'iilMl'ALMl-: DE J!?SUS :
TOME PREMIER.
QUATRIEME EDITION.
PARIS.
NOUS allons emprunter cette notice A la Vie du rvre Pr Canisius , compospar le rvre Pr Dorigny , aussi de la compagnie de Jsus Pierre Canisius naquit & Nimgue capitale du duch de Gueldre, le 8 mai 1321, sous le pontificat de LoX, et sous l'empire de Charles-Quint. Son pbre, Jacques Canisius, distinguk par ses v ~ l u s et ses connaissaiices , fut appelen Lorraine par la duchesse Pliilippinc de Guddre, bpouse de Ren I I , pour y ktre gouverneur des princes ses enfants : il remplit de plus avec succ6s plusieurs ambasi sades. S a mre Gilette IIouvinganc, exacte en gknra tous ses devoirs, s'en faisait un tout partictilier de l'du cation de cet enfant, qui &it toute sa joie; niais il la perdit de l~oiine heure. Dieu cependant le d6dommagca bientbt de celle perte par une faveur nouvelle. Son pa'c, s'tan semarie, ouvrit en mm temps sa maison h la su non mari de sa nouvelle kpouse, e t cette femme providentielle prit le jeune Canisius tellement en affection , que sa propre mr n'c~ pu lui en tmoigne davanlage. Uniquement occupke du ilkir de plaire 5 Dieu, elle crut ne pouvoir rien faire qui lui fplus agrabl , que de cultiver les bonnes disposilions qu'elle admirait dans cet enfant, et de travailler i les Faire servir aux desseins que le ciel avait sur lui. Soit inclination , soit inspiration qui la fit agir, elle ne se trompa point. Canisius croissait en perfection , i mesure qu'il avanpit en Cge ; il tai doux, honnkte , respectueux, et port6 merveilleusement A remplir ses devoirs. Il avait l'esprit excellent, une mmoirheureuse, une pntrati vive, une ardeur extraordinaire pour l'tude jointe A une facilit de ses matres surprenante : tout cela faisait l'tonnemen
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Mais ce qui charmait ses parents, c'taiune inclination naturelle qu'ils lui voyaient la pit: tous ses plaisirs consistaient <lorner de petits oratoires, i reprsente les ckr
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monies de l'Eglisc, $1imiter les prttres en fonction bl'autcl ou dans la chaire. Ces petites choses, qu'on ne regarde souvent que comme de lkgers amusements de l'@e tendre de l'enfance , sont quelquefois des prbsages de cc qu'il y aura un jour de plus important dans la vie d'un serviteur de Dieu, comme Canisius le remarque lui-mtmc, en rapportant dans ses Confessions ce qui faisait alors le charme de ses loisirs. Ce qui suit est moins Cquivoque, et paraiira plus mervci9cux. Il avait des ses premi&rcs annees un attrait singulier pour la prikre; et, pour y vaquer avec plus de rccucillemeut, il cherchait, l'exemple de sa tante d'eniprunt , les lieux les plus rclirCs ; il retranchait de son sommeil pour y consacrer encore une partie de la nuit; il mortifiait, meme son corps innoccnt par l'eniploi du cilice. On n'a jamais pu savoir qui lui avait suggcrh de si bonne heure cette sainte haine de lui-mCme , qu'il sut conserver jusqu'i la mort. Enfin, comme si Noire-Scigncur avait voulu faire connatr par avance le z+le qu'il montrerait dans la suite i rCprimer l'impibt6 des liberlins dans les jours de carnaval, il joignait ces jours-li A de plus longues prikres une austbritb encore plus grande, ne toucliant point aux viandes les plus exquises qu'on lui scrvai t , cl se passant mkme de vin. On voit par la que Notre-Scigiieiir avait di'ji pris 11osscssion de son cccur , qu'il se plaisait {I y r6pandre ses dons avec abondance , et que c d cnl'aul , par sa lidClil6 A suivre les mouvei nerils du Saint-Esprit, se rendait digne d'en reccvoir tous les jours de nouvelles grices. C'esl ce qu'il reconna lui-mfirne dans le livre de ses Confessions, qu'il composa A l'in~ilationde saint Augustin. Voici comment il y parle des premibres semences de sa vocation, que Kotrc-Seigneur jeta dans son c ~ u r d son entrk dans la vie : To~1t enfant que j'ctais , mon Dieu, mais mau-dessus de mon igc, par un cikt de votre niisbricorde, j'avais assez
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de lumire pour connatr que je devais m'adresser vous en ce qui concernait mon salut. Ainsi, je ne puis oublier la grice que vous me fites d lors, quand,
prostern aux pieds de vos autels dans l'Eglise de Saint Etienne de Nimbgue , j'y adorais votrc divine majest dans le sacrement de votrc amour : car, autant que je puis m'en souvenir , l'csprit inquiet et agile, j'invoquais w voire saint nom avec beaucoup de larmes, et je vous exposais tous mes dbsirs et toutes mes peines, h la vue des terribles dangers qui paraissent inbvitables pour la jeunesse. Dans cet btat , jc vous priais, 6 mon Dieu, d'avoir @rd il ma faiblesse, ct il me semble que je vous adressais ces paroles de votre prophhte, ou du moins quelques autres qui avaient le mCme sens : Dcoiwrez moi vos voies, Se"f/nczw;enseiynez-moi par quelle route vous voulez que j'aille vous, parce que vous te mon Dieu et mon Sauveur ( Ps. XXIV, S ). Je suis con)) vaincu, d i t 4 un peu plus bas, que c'ktait vous unique)) ment qui produisiez en moi cet esprit de crainte. C'est ce m h ~ e esprit qui, par un effet particulier de votre N gri'w, retenait mon caur sur le penchant du plaisir, dans u n ;*ige si dangereux, et o i ~ il est si difficile de ne pas s'y laisser aller : car vous perciez des lors ma chair de votre )) crainte, pour que j'apprisse de plus en plus redouter vo3 ,j~igeinents. A l%ge de treize ans, il fut envoyb 5 l'universitde Cologtic. Outre les dangers ordinaires qui se rencontrent parmi la jcunessc, il y avait de plus i lcraindre les stductions de l'liCrsie qui se glissait partout. Mais le ciel prkparait au jennc Canisins u n prtservatif contre tous ces pkrils, dans la personne d'un saint prktre, Kicolas Eschius, que les parents de notre &tudiant avaient prie de prendre soin de sa cond u i t ~ .C'&tait un des professeurs du coll6gc du Mont, o l'on avait mis c d enfant. Sons la direction de ce sage eccl siastique, le jeune Pierre fit des progrks dans les lettres humaines, au-deli mkme dc cc qu'on pouvait attendre d'un esprit m, solide et appliqu 11 avait eu en m h e temps
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le bonheur de s'insinuer dans l'esprit de plusieurs hommes de mrit ; pour mieux profiter de leurs lumiresil assistait ii leurs harangues et i leurs sermons; il s'appliquait surtout, dans les pice qu'il composait et qu'il rbcitait en public, i l imiter l'air et l'action de ceux qui lui paraissaient avoir plus de @nie pour la ddclamation , et par lit , sans y songer, il secondait les vues de la Providence, qui le disposait insensiblement A devenir un des plus grands prbdicateurs de son temps. Cette application i l'dliide ne diminuait rien de celle qu'il apportait aux excrciccs de pidtb. Il purifiait souvent son m u r par le sacrement de phitence , ce qui &ait assez rare en ce temps41 ; il donnait tous les jours un temps rkglk ii la prir et la lecture spirituelle : la vie des saints en faisait d'ordinaire le suje[,, et il avouait qu'il se sen tait merveillcuscment excitb il la piktb par les grands exemples qu'il. lirait de cette lecture. Il lisait encore , chaque jour, d'aprks le conseil de son directeur, un chapitre de 1'Evangile ; il en apprenait par cu quelqucs trails, pour se les imprimer plus facilement par la mkdita tion. Uniquement occupe (les excrciccs de l'esprit, il nkgligcait assez le soin de son corps : il aimait h ktre velu simplement : ennemi du jeu et des plaisirs ordinaires ii son fige, il employai!. en aumihes, ou l'achat de quelques bons livres, l'argcnt que ses parents lui donnaient pour ses divertissements. Ainsi, il s'appliquait de telle sorte i devenir savant, que rien ne l'crnptclii'it de devenir saint. 1) C'&tait l i le fiuil des instruciions ct des cxemples qu'il recevait de son Lon phre Eschius : c'est, ainsi qu'il l'appelait. Quelque inCrite qu'c~Xce professeur , il elai t encore plus habile dans la science des saints que dans les lettres humaines, commc on peul le voir par quelques-uns de ses. traitCs spiri tucls que le docte Surius , qui 6 tait son disciple, a donilCs au public. Pour en Cire convaincu, il ne faut qu'en entendre parler Canisius dans le livre de ses Confessions : d'acres le portrait qu'il y tait de ce saint homme, on ne peut voir un niaiire plus sage, ni un directciir plus kclaire ; on
peut ajouter que, dans ce qu'il y rapporte de lui-mhme, il fait aussi le portrait du disciple le plus docile et le plus reconnaissant. On y lira peut-tr avec satisfaction tout ce ; rien n'est qu'il fit ii Cologne durant le cours de ses tude plus sincr que le rci qu'il en fait, ni plus capable d'inspircr des sentiments de pit Le voici : Pour revenir mon matr Eschius, ou plut& i mon phre.. . 6 mon Arne, bni le Seigneur, et n'oublie jamais ses bonth, d'avoir bien voulu te donner un tel matr 1) pour te former i l la pi&&, et qui, sans aucunretour sur ses propres intkrts recherchait uniquement ton salut. C'est sous sa conduite, 6 mon Dieu, qu'inscnsiblcment je cornmenpis il me dkplaire {i moi-mhe , afin de vous plaire plus parfaitement ; car je ne vous coirnaissais pas N encore assez. La sainlet de ses discours et de ses exemples faisait sur mon m u r la plus heureuse impression ; la ~l'albrationque j'avais pour lui &taitun frein qui rbpriniait les mouvements les plus imptueude mon Age. Heureux de me trouver dans sa compagnie, je me passais volontiers clc toutes les autres ; je recevais tous ses con scils avec la mCme docilitb, que l'enfant le plus soumis aurait pu avoir pour son pkre. Non-seulement je m'ou vrais i lui au tribunal de la pinitence de tout ce qu'il y avait de plus cache dans Vinttrieur de mon fime, ce que je faisais souvent; mais encore, chaque jour avant de me coucher, m'entretenaht familiremen avec lui, je lui N rendais un compte exact de toutes les fautes o j'btais tornbk ce jour-lit, et je me soumettais volontiers i la peine qu'il jugeait i propos de m'iinposcr pour les expier. Aprks s'btrc abandonn aux sentiments de la plus tendre reconnaissance envers Notre- Seigneur , qui , dans tous les temps et dans tous les lieux, avait, ce sont ses tcrmes, bkni toutes ses voies, il ajoute : 0 Dieu de bont gardien fidldes hommes, et protecteur de ma vie, vous m'aviez, par un effet de votre aimable providence, destin ce saint homme comme un autre Ananie, pour me former & la pikt6 ci, m'attacher i vous de plus en plus. Que
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ne faisait-il pas pour cela ? Avec quelle bont ne conti nuftit-il pas ses soins & mon @rd, priant, pleurant, gtmissant pour moi devant vous, m'engageant par ses avis, ses louanges, ses corrections mhies rnknagc si & propos, ii remplir les desseins que vous aviez formks sur votre scrvilcur !...Vous continuiez, Seigneur, i\ veiller sur moi, lorsque, dans le temps que je retournais passer dans mon pays, il croyait avoir sujet de craindre u je ne me r e l h h s s e dans les bonnes r6solutions que vous m'aviez inspirces par son moyen : il m'crivai pour lors, et les avis saluhircs qu'il me donnait dans ses lettres ii m ' M e n t un prkscrvali f contre tous les maux qui auraient pu rksultcr pour moi do son absence. II entre ensuite dans le d h i l de toutes les pratiques de pidl6 que cet homme de Dieu lui s u g g h i t , et conclut par ces belles paroles, qui sont le langage du m u r le plus tendre cl le plus reconnaissant : C ' M t KU' tous ces rnoycns mhng& par votre sagesse, 6 mon Dieu, que l'amour et la crainte du monde ~'~vanouissait inscnsi1)lement de mon C W et que vos pr6cepcs cl vos conseils ) y faisant plus d'impression, je concevais un plus ardent M dCsir d'&ire cnti~rcment vous.. . Que tous vos sainis N vous rendent d'6lcrncllcs actions de grices , pour lr soin spccial que vous avez eu de mon salut dans ccs annbes de la vie , otl tant d'aulrcs s'klnignciit si facilement de vous, cl tcmbcnt dans les pi("gcs d u dkmon, avec 1'alTrcnx danger (l'y rester l\ jarnais. Canisius avait raison dc parler aifisi : jamais il n'6prouvil d('s effets [)lus sensibles de l'al tclllion qu'avait eue pour lui la Providence, en inspirant ses p y ~ ~ le ~ts choix d'Eschius pour willer sur sa roniluitc , que vers la fin de ses 6ludes. Il eut alors pour professeur "le philosophie un homme bien dill'rc de cc saint pi'Ctrc : c'ctait .Jean de Nimiw.ie, Ccrivain fameux par plusieurs ouvrages qu'il i> donnes an public, niais dont l'csprit s'etait laissfi gilter par les nouvelles opinions. On en &ait si petssual&, (p'i'tallt mort ( ~ U C ~ klkllis ~ i11irkv i Cologne, on le regardq comme
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ce qu'on doit regarder comme le patrimoine des pauvres. Canisius se trouvait dans cette disposition ; il ne jugeait pas encore devoir la dbclarer 4 son p h ; il le conjura seulement , a p r h avoir r e p tant de marques de sa bont6 avec toute la reconnaissance possible, de lui laisser le choix de l ' h t qu'il plairait au ciel de lui faire embrasser. Son p h , qui ami t de la ver tu, ne voulu1 point faire de violcncc aux inclinations d'un fils qu'il aimait; il lui tdmoigna seulement qu'il aurait de la joie & le voir s'appliclucr 5 l'dtudc de la jurisprudence , dont la connaissauce lui serait toujours utile, 9 quclquc klat qu'il dse fixer. Canisins, qui croyait devoir tout sacrilicr aux volont6s de son pcrc, tant qu'elles ne seraient pas contraires aux vues que Notre-Seigneur aurait sur lui , se rendil a lout ce qu'il voulut, ct maigre toute la rpugnanc ro'iy avait, il comincnca "\ prendre rbguli6rement tous les jours des notions de droit ; mais en mhme temps, comme il se sentait inl6ricurenient port6 il l'ktude de la th6ologie, il en fit sa principale occupation. Il ne parut pas plus tdt sur les bancs, qu'il attira sur lui les yeux de toute l'universit : c'kW , pour un homme de son ige, une pbniralion une ncltctk, une soliditb, une facilite, qui allait jusqu'au prodige ; mais ce qni est lieaucoup plus admiriikl~, c'est qu'il &laitaussi petit h ses propres yeux, qu'il paraissait grand aux yeux des autres. La science, qui enfle, comme le dit saint Paul, n'cut point, gnicc A Oicn, cet elkt sur lui ; il s'avanpit d'un pas kgal dans les connaissances sublimes de la tlikologie, cl dans l'liui II Me science de la croix : Ignorer tout ln reste, mais C O ~ I I K I ~ L parhi~C temcnt Jbsus-Clirisl, disait-il avec son matr Eschius , c'est ne rien ignorer, c'est tout connatr ; toute i ~ u t l * ~ chose que de servir Dieu ii'csl que dbccption ct inen songe (1). On dit meme, et c'est cc qiic il'aiicicanes
de vouloir
s'enrichir de
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estampes justifient, que, pour se i'or~ilierdans ce sentiment, et se prcautionne en mhne temps contre la vanit qui SC glisse imperceptiblement dans l'csprit des gens cl'6tude, quand ils ne sont pas solitiemenl humbles, il avait toujours une 16te de mon sur sa table lorsqu'il ktudiait : c'tail i le livre qui ne le flaltail pas ; il le consiillait tout moment, et il en tirait ces grandes maximes de verlu qui mirent pendant, le reste de ses jours son humilit hors des atteintes de la vainc gloire, au milieu des applaudissements dont &of re-Scignew r~compensapartout sa docirine et sa vertu. Un homme occupk de l ' h d e et de la pens6e de la mort a peu de commerce avec le monde : Canisius, content d'un petit, nombre d'amis choisis, que la conformit6 d'inclinations lui rcjldiut plus familiers , leur iCi~ioignail souvent le m6pris qu'il luisait du monde, cl le d i i r (pl'il sentait en lui de le quitter. Voici de quelle maniCrc Dieu lui en lit wcumplir le dessein, et lui lit en mbme temps connatr sa vocation. Le Porc Pierre Lefh-rf: , le premier que saint Ignace s'&ait associb Paris pour 1'~tablissementde la compagnie de Jbsus, ayant et6 appel6 de Spire Mayence par le cardiarchcv6que, y lut liai Albert de Brandebourg qui en tai arrt plus longtemps qu'il ne s'y ntlendait, i cause des guerres qui duraient toujours entre Charles - Quint et Fran~ois Ier. En ai tendant que les chemins fussent devenus libres poui qu'il p se ~ rendre au concile de Treille o<i il mai t 6th appel&,il fut pri par le cardinal-archevkque d'expliquer i'Ecrilure sainte dans son universil6, ct il s'acquitta de cet emploi avec un succks qui rbpondit ii l'altente qu'on avait conque de sa haute rkpulation. Mais son zl ne put se conteni1 clans des bornes si ktroites : il se rkpandit encore avec bien plus d'cla dans la chaire et clans la conversation, dans les confkrences par ticuliCrcs avec les h6rCliques, mais surtoul dans les retraites qu'il faisait luire, selon la mthod de saint Ignace, toutes sortes de personnes, qui s'empressaient de se mettre sous sa conduite ; car c'&ait l i le moyen le plus ordinaire que les jisuites employaient alors pour la
rformatiodes murs et pour porter les fidle une plus haute perfection. Le bruit des changements merveilleux que Lefvr opbrai t dans les cccurs Clan t parvenu jusquYA Cologne , Canisins 011 fut vivement frappe. Il c o q u t aussitbt , par un ~crtiliiisentiment inihieur , (nie cet homme pourrait bien Clrc celui que Dieu lui avait destin6 pour lui marquer les hoics qu'il devait tenir, et ce qu'il (Sciait Caire pour son service. Il pari en nicine U1inps, erqiorlC par je ne sais (1iiell~ impression que l'esprit (le Dieu fait quelquefois dans les cmurs , et se rend ;*i Mayeiice. Pin' bonheur, ou plutt par un cfl'et singulier de la Providence, il vint loger chez un ccdCsiastiquc nomm Conrade, qui , plein de cet esprit de ferveur qu'il avait puis6 dans la retraite , faisait autant par la vie nouvelle qu'il menait, d'honneur A son c a r a c t h ~ qu'il Vavai t dbshonorh auparavant par une conduite tout-& fait dCri'gKc. Ce que c d ecc1i:siastiquc lui dit de la capacitet (111 zkle de Lefkvre augmenta dans son cccw le desir de le voir et de lui parler. Il f u t ais&de lui menager une entrevue avcc ce cklfibre direc:eiir. Un air de saintet, qui des son premier abord paraissait A toutes ses manires ravit Canisius ; il se mit aussilot cuire ses mains avcc une simplicil6 d'enhn t ; il lui dcouvri avec une candeur admirable toutes ses peines, tous ses dbsirs , tous les mouvements de son cur il fit les exercices spirituels sous sa conduite, et avcc tant de ferveur, mais surtout de fruit, qu'avant mm qu'il les eachevs il fut convaincu que Notre-Seigneur l'appelait faire servir dans sa compagnie les talents qu'il avait r e y s de sa main. Des cc moment, il s'engagea par v ~ iiu y entrer; il demanda cette grice h L e f h ~et , l'obtint de lui, sous le bon plaisir de son supCricur ; il ajouta plusieurs autres vaux qui sont des preuves sensibles deson zkle, de son humilitb, et de son parIlnt di:tachenient de toutes les clioscs cr&s ; enfin il conclut celte premibrc offrande . qu'il faisait il Dieu de lui-mhw, par ces belles paroles, qui marquent la parlaitc disposition oit il Ctait de ne jamais la rh-otjuer : Je coniiirc l i s s biiiK.'Tiilurstic vouloir bien avoir
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et si j'avais le malheur de m'oublier jusqu' me repentir de cette premir dmarche de me punir svremen et de me mettre par cette correction salutaire dans la nces sit de garder les engagements que je viens de contracter. Nous nous sommes arr& avec complaisance sur ces prcmikrcs anne de Canisius , pour l'dificatiode la jeunesse qui ce travail est particuliremendestin& Nous tkherons d'abrkger cc qu'il nous reste i dire de la vie de ce grand homme. Canisius, apr ses deux annkes de noviciat passe 5 Louvain dans la propre maison du Phre Lef'kvre, fut admis en qualit4 de profs et imm4cliatement aprks il reprit ses tude {t Cologne avec plus d'application que jamais. Non content de suivre avec assiduittous les exercices de l'bcole, il faisait rguliremen comme maitre, des lecons sur l'Evangile au coll4ge du Mont , ct s'acquittait en mm temps d'une pareille fonction dans l'universit o il expliquitil les ptr de saint Paul {iTimothe Infatigable dans le travail, il s'appliquait encore la lecture des Pre : c'est ses soins el 5 ses veilles que l'on doit une ditioplus correcte de saint Cyrille d'AIexanc1ric , en deux volumes : il dkclia le premier 5 l'archevqu de Mayence, et le second avec lui dans cette mkme aux th6ologiens qui tudiaien universitCc fut encore en ce temps-lA qu'il donna au public les uvre de saint Leon-Ie-Grand, aprles avoir exactement corrig6es. Il dkdia ce livre lt l'vQu de Cyrne suffragant de l'archev6que de Cologne. On ne concevait pas qu'un homme de son &ge pilt suffire h tant d'occupations diffkrentes. Quand il eut attcint celui qui est nbcessaire dans la socikth de Jksus pour sccevoir les ordres sacrs il f u t ordonnk p r les mains d'un 6vCque catholique : c'est ce qu'il rapporte l u i - m h e , en no tant cette circonstance connue une grhce particulir du ciel, dans un temps la foi de quelques prclats d'Allemagne commen~aitA devenir suspecte. Kcvi31i de ce nouveau
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caractrequi lui donnait plus d'autoritb, il tai de toutes les bonnes uvre de la ville ;et comme si tout ce que nous venons de rapporter n'e pas suffi pour l'occuper, ou pour contenter son d e , il trouvait encore du temps pour cat cliiscr, instruire, ~0'6clicr, et pour agiter cl dbmblcr plusieurs points controversCs cnlrc les ~"Ulioliqucs et les l i ~ r ~ l i q u e :s enfin, il s'nppliquail ;'i porter toiit le monilc ii la vertu, par tous les 11101ens qu'un zkle priiiloiit cl Ccl"iir6 peut suggbrer it celui q u i ci1 est pendre. Ce f u 1, pour lors, h proprcincn~ parler, que le bruit de sa r6p1i1t~ioil commenqa t'i se n'paiidrc dans 1'Allomagne. Lc PCro Ckindc Lcjay, h qui Ignace, depuis le il6piirt de Lefbvrc pour le Portugal , avaiL c o p E le soin dos jbsniks &[ablis s'~ Cologne, ci1 fut tcllcment frappe , que, quelque id6c ip'il cl de la vertu de Cimisius , il sembla craindre q u ' c h ne Siil pas assez ferme pour soulcnir loul l'cclat do sa r+~itation. C'est pourquoi il crut de soi1 devoir de le ~w~caiitionncr conirc la wiuc gloire, ct de lui adresser pour cela de Worms, o il SC trouvait convoqub l'occasion de la dihtc avec le cardinal d'Augsbourg, une lcllre bgalcment pleine de sagesse et de charil6 , oc[ il lui proposait entre autres l'cxcniple de l'ange de l'bcole saint Thomas , qui n'allait jamais 5 l'&tuclcsans s'y &trcdispos6 par l'oraison ; parce que c'est i~i~iqucmei~t du ciel qu'on doit atteudrc le bien qu'on peut espkrer de faire ici-bas pour la conversiun des ptclicurs. Canisius s e p l celle Icttrc comme si elle lui fht venue du ciel. Comparant ces avis salutaires que Lcjay avait la Lontk de lui donner, avec ceux qu'il avait requs autrefois de Lcfkvrc , il ne pouvait assez admirer la sagesse ct la charit6 de ces deux grands hommes, dont la Providence se servait pour le porter i la perfection de son tat Ainsi relire d'abord par le conseil de Jef&vr du trop grand panchc ment qu'un zl ardent lui faisait avoir au dehors, et puis aUir6 de l'iludc i la p r i h , selon l'avis de Lejay, il prcnail un milieu, ci, tichait de s'adonner lellement i l'btude, que l'cspril de dkvolio11 n'en soull'rit puiiiL , cl de vaquer
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de telle sorte la prire que l'blude en f soutenue. Tout le monde sait le terrible scandale que Hcrman de Weiden causa dans l'glis de Cologne, dont il tai archevkque ; malgrses bonnes intentions, il se laissa surprendre, faute de science, par les artifices des novateurs, qui trouvhrent le moyen de lui insinuer le venin de leur hkrhsie , sous les termes sp&cieuxde rkfornie et de pur vangile Tout ce qu'il y avait de gens de bien A Cologne frkniirent h la vue d'un tel scandale ; le clerg l'univcrsitk , le magistrat, le peuple, tout s'but. Le cblkbre docteur Jean Groppcr, qui, par les belles ordonnances inskrkes dans le premier concile de Cologne et sorties de sa plume , avait fait tant d'honneur aux prcnfibrcs a n n h de l'bpiscopat de IIerman , croyant qu'il n'y avait plus rien mbnager , se dbclara hautement contre les hCrktiques, et de vive voix, cl par Ccri t, avec une vigueur vraiment apostolique. 1) Canisius ci, ses confrkres , anim par l'cxenqdc de ce grand th&~logicn,el soutcnus de l'autoritb du nonce Poggio, firent'paratr un pareil zde, et curent un succfis qui donna autant de joie aux catholiques , qu'il causa de d6pit il leurs adversaires. Ceux-ci concurent bien que partout oil s'agirait des doctrines de 1'Eglisc romaine, ils trouveraient les jesuites sur leur chemin, et qu'ainsi le plus court moyen &ait de licher de les Ccarter c t de s'en dcfairc : insu1tes, menaces, calomnies, rien ne fut kpargnk ; mais tout cela n'btait encore (pic lc prblude des accusations qu'on leur intenta clans les formes; on ne prktendait rien de moins que de les expulser de Cologne. Enfin, par les intrigues tic certaines gens qui se sentaient appuys on obtint du magistrat un arrbt qui obligeait les jsuiteA sortir de la ville sans ddai, ou du moins 5 quitter leur maison, 5 vivre sparme les uns des autres, et il s'abstenir dans leurs fonctions de ~ o u cc l qui paratrai avoir quelque air de communau tk. Mais , tout en se soumettant avec respect, ces Pre ne prirent point le change ; rbsolus de tout soulTrir , plutbt que d'abandonner la cause de l'Eglisc dans un danger si pressant, ils ne doutren point que Dieu , qui fait tout servir au bien de ses
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serviteurs, ne tirsa gloire et leur propre avantage de cette petite disgrilce. En effet (comme nous avons vu nous- mm la chose se rkitre5 Paris il n'y a que quelques annkes), l'obligation de vivre sbparbmcnt ne servit qu'h les unir davantage en esprit de clitn'ith; par Ki ils se virent plus A portkc de dtcouvrir cl dc dkonccrtcr les desseins des novateurs dans tons les diffCrcnts quartiers ou ils s'6laicnl dispers&. La patience avec laquelle ils s'6lcvaient au-dessus de la passion qu'on remarquait, dans ceux qui les poussaient si vivement, contrilma beaucoup leur attirer de la compassion, de l'estime, tic l'aflcction , cl un dhir sincbre de les soulagcr. Les magistrats eux-mCmcs, le premier feu de cette perskcui,ion ralenti, revinrent h des proc&lCs plus doux ; ils permirent aux jkui tes de reilircr dans leur niaison , et quclquc temps aprbs , (l'y vivre A lenr rnanikre cl d'exercer dans la ville toutes leurs fonctions. On n'en resta pas l&: du consentement unanime du clerg6 et de l'universitb , Canisius fut &pute vers le priuce-Mque de Lig , fils du dfun empereur Maximilien 1", et vers l'empereur CharlesQuint, pour les prier de venir en aide aux catholiques de Cologne, et il rbussit dans sa double ambassade. De retour Cologne, Canisius y fut r y u comme un ange (le paix ; mais le ciel, qui l'avait fait naitrc pour le bien de lYEglisc entikrc , ne voulut pas que son z&lefl renferrnb dans l'cnccinlc d'une scuk ville : il cornrnentp 5 disposer les voies pour en l'aire recevoir les fruits dans tout l'cmpirc d'A1Icm:iyie par l'auloritk qu'il lui donna, en faisant tclater ses tnicnis sur le plus grand thGtrc qui f alors. Pendant le scjour qu'il avait fait auprks de l'empereur, il n'avait pu se dispenser de voir souvent le cardinal d'Augsbourg , celui de tous les prhlats d'Allemagne sans contredit qui avait le plus de rnr te et le plus dc zl pour la religion catholique. Othon Truchs&s,c'&tait le nom de ce savant cardinal, n'(:ut pas plus tdt vu Canisins , qu'il jugea que la Providence n'avait rkuni de si rares latents dans ce saint religieux , que p u r lc3 i'ciiw ser\ir iiii bien de toute
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l'Wise dans les besoins pressants o elle SC trouvait, et que par consquen il fallait les faire connatr aux Preassem- ' bl A Trente pour le concile. Effectivement il rsolu de
l'y envoyer, et de le joindre au Pkre Lejay, qui s'y trouvait d 6 j i en qualit dc th~ologien. Malgr les liens rciproque qui s'taien formes entre le savant jbsuite et la population, eatliolique de Cologne , il fallut obkir : Canisius fit par les ordres du cardinal lc voyage de Trente avec Wolfgang Remius , pr6vbt de l'glisd'Augsbourg, et y &nt arriv il se joignit an Pr Lejay, en qualit6 de thologie du cardinal. Mais ils ne demeurren pas longtemps i Trente, le concile ayant kt6 transfr Bologne, un peu aprk l'arrivbe de Canisius. Ils partirent donc de Trente avec Layncz cl Salmcron , autrcs religieux (le la meme soci6tk, et SC rcndiront Dolognc : l i , Canisiiis dit son scntimcnl, comme les aulrcs docteurs, clans 1'assembEe des th6ologicns; il eut m h e l'lionneur d'y parler devant les Pkres , si nous en croyons Raderus, autre historien de sa vie, qui assure avoir tir ce fait des bits dc Canisius lui-m6me. Son s6jour Bologne n'y fut point inutile : Layncz et Salmeron avaient eu commission de la part du concile de recueillir et de rduir en ordre tout ce qu'on avait trait jusque-l sur la matir des sacrements. Canisius se trouva la heureusement pour les soulager dans ce travail : il himit aismen et poliment en latin., et il peignait trbs-bien; il SC fit un honneur de pouvoir rendre ce petit service i ces deux grands hommes, qu'il regardait comme ses supkrieurs, et pour lesquels il avait une profonde v h h t i o n . Enfin, dans toutes les occasions o ce jeune religieux eut paratr (il n'avait que vingt-six ans), il ne soutint pas moins par son ruditio , que par sa modestie, l'estime que ses confrkres avaient d'avance acquise leur compagnie. De Bologne, Canisius reud'Ignace l'ordrc d'accompagner Laynez Florence : ils y logLwnt l'un et l'autre & l'hpital et quoique Canisius ne spas parfaitement l'italien, il sut rendre de bons services dans celte ville pendant les trois mois qu'il y demeura.
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II reualors des lettres de son gnra qui lui mandait de venir Rome. Il bni Dieu de cette disposition, qui le mettait en ta d'accomplir le vceu qu'il avait fait autrefois d'y aller, pour y demander Dieu, sur le tombeau des ap6tres e t des martyrs, par l'intcrccssion de ces hro du christianisme, cet esprit de force et de zble si nkessaire dans les fonciions de son ordre. Ce fut pour lui un grand sujet de joie de voir Ignace, et de pouvoir conSCrer avec un homn~esi bclair, sur les r+gles l'i suivreqp6ursa perfection 1iarliciiliCre et la saiiclificalion des autres ; Ignace n'en cul pas inoins pouvoir embrasser un de ses chers enfants , ( p i faisait en tous lieux
tant d'honneur 1'Eylise cl en particulier sa compagnie; il trouva que ce qu'on lui en avait dit &taitbien au-dessous do cc qu'il en voyait lui-mtmc : pour le disposer plus parlieuliCreuicii t aux desseins (HIC la divine sagesse avait sur lui, il prit phiilir , pendant ciwj mois cnlicrs qu'il le retint A Rome, l'exercer dans toulcs les praliques de la vie inl ricure , qui pouviuent perfectionner cet esprit apostolique dont il le voyait animb. A cette mCnie Cpoque, il apprit que Don Juan de Vega, vice-roi de Sicile, avait n i h a * i sa compagnie la hm-Mon de deux collCgcs dans les deux principales villes de ce royiiiime ; il destina aussi161 douze de ses religieux pour aller ouvrir celui de Messine. Q u e l q ~ ~ envie c qu'il ciil de renvoyer C;uiisius en Allemagne, il crut qu'il elail de la 4oirc de Dicu de le hirc connaitrc ailleurs, et en cons& h ~UGIICC , vouhnl t1v11111 luut le proposer "'1 sii coni~agnie connue lin modcle de 1'obCissance 1;i plus somnix , il lui ordonna , connue a tous les :iiilres, ~111s s'expliy~~ davanr tage , de lui marquer par Ccrit la dispositkii de son cmur sur ccrinins points qu'il leur avait prupobi's. Voici ncllfut. la r6po1isc "le Canisius, traduite du t r Ialhi, ~ le! qu'on le conservait -J Rome, il y a encore un sihcle, dans les archives (le la roinpagilic : Ayant examin6 devaul Dicu ce que le P h Ignace, inun vkuCraXic pCrc et inailrc cil JCsus Christ ~ii'it iwopt-6 , P ic nu; ~ n : < , " ! , i l i ' : i i ~ i i l parle , soit
demeurer ici pour toujours , soit aller en Sicile, aux Indes , et partout ailleurs o il jugera propos de m'envoyer ; 2' s'il me faut aller en Sicile, je pro) ) teste que, quelque emploi qu'on m'y donne, soit de )) cuisinier, de jardinier, et de portier, soit d'colie ou de professeur en quelque facult que ce soit , quand elle me serait jusqu'ici entiremen inconnue, ce me sera une chose trs-agrab que de m'y appliquer. Il ajoutait ces paroles, qui marquent bien la soliditde sa vertu : Je m'engage par un v exprs que je fais ii mon Dieu sans retour ni riserve, ne jamais rien me procurer qui i ) puisse contribuer h ma commodit soit dans les emplois, soit dans les lieux de ma demeure ; laissant une bonne fois et pour toujours ce droit entier mon pr en Jsus Christ le Pkre Ignace, i qui, pour la conduite de mon h e ct pour le soin de mon corps, je me remets entire ment de tout , lui soumettant et lui abandonnant en !Votre-Seigneur mon jugement et ma volont avec une humble et parfaite confiance. Ce cinquim jour de fkvrier 1 3 U . La fonction A laquelle Ignace nomma Canisius pour le nouveau collg de Messine , fut celle d'y profcsser la rhtorique A Messine, comme 5 Cologne, le xc'lc de Canisius ne se borna point dans l'enceinte de sa classe, dont il faisait cependant sa principale occupation :il pr&chaitsouvent, et toujours avec un grand fruit, quoiqu'il le fit en italien ; ce qui marque une facilit extraordinaire de g h i e qui le mit en t h - p e u de temps en ta de s'expliquer en chaire dans cette langue qui lui tai trangr An bout de cette annbe mCme , Ignace l e fit revenir Rome ; il le destinait h une mission bien plus importante ; il l'y disposa par la profession solennelle des quatre vux Canisius eut la consolation de la faire entre les mains de ce saint gknbral. La nouvelle mission laquelle Ignace le destinait fut celle de Bavir , pour laquelle le duc Guillaume lui avait demand des ouvriers. Ignace , sur l'ordre du pape luimime, envoya au prince trois de ses religieux : Lejay, Sal-
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lui-mm pour. ceux q u i lui voulaient du mal : car, tandis que tout le peuple, que l'universit que l'bv6que dYAichstadt prenaient sa dfens de manir A faire repentir cet ecclsias tique d'un procdsi peu charitable, tout l'embarras de Canisius tai de l'excuser, d'adoucir les esprits extrme ment aigris, et d'empkcher qu'on ne l u i f insulte jusque dans sa maison. Mais il ne s'en tint pas l; il vint de plus trouver lui-mm cet ecclsiastique et lui parla avec tant de douceur et de modestie , que ce bon prktre , qui n'avait pas attendu jusque - l i i reconnatr son indiscrtio , fut charm de sa charit; il lui demanda pardon , le remercia du bon office qu'il lui avait rendu, et il marqua bien dans la suite, par l'attachement sincr qu'il eut toute sa vie pour lui et pour sa sociktk, l'heureux changement qu'avait produit dans son Arne la gnrosi du saint homme. C'est ainsi que les saints se vengent, et c'est ainsi que Dieu venge les saints qui du fond du cu hii remettent leurs ressentiments. Cet iniident ne fit qu'augmenter l'estime qu'on avait concue de la vertu du Pr Canisius, et lui attira la vn ration et la confiance de toute la ville. Tous ceux qui ixaient un vritabl amour du bien public virent bien que c'btait l i l'homme qu'il leur fallait pour rendre A l'universilk son ancienne splendeur, et pour y extirper les restes de celte malheureuse ivraie que l'ennemi du salut y avait rc'pandue. Dans cette vue, au bout de quelques mois, on le for d'acccpicr la charge de recteur de cette meme universit Ce f u i une vraie charge pour lui ;car, sans toucher le moins du monde aux kmoluments qui y taien attachs il s'appliqua avec une vigilance extraordinaire en remplir tous les devoirs. Il fit de trks-beaux rglementpour reformer tous les abus q u i s'taien gliss dans toutes les facults surtout dans les hautes sciences. Avec le secours d'un certain Phre Gaudanus qui fut souvent depuis le compagnon de ses travaux apostoliques, il rkt'ablit dans la philosophie l'exercice de la dispute , qui Imiguissait depuis quelques
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a n d e s , soit par la nonchalance des professeurs, soit par la malignitb des novateurs, qui, comme on l'a souvent remarque, ne s'accommodent pas trop de cette manir de raisonner qu'on tire de la dialectique. Ses soins s'tendiren jusqu'aux dernikres classes de la grammaire. Ceux qui ne l quel point la charit est ingnieuset conoivenpas i condescendante , seront peu t-6trc surpris qu'un personnage de ce merite ait pu s'ahaisscr jusqu'i traduire lui-mm les' rudiments de Codret ; niais comme un homme apostolique, qui n'a point d'autrc but que le salut des h c s , ne perd jamais cc point de vue, lors m h e qu'il parait s'occuper de tout autre cliose , il y ajouta un petit abr@ de la doctrine chr6tienne, afin qu'en m h e tciiips que les enfants s'appliqueraient i apprendre les premiers klkments des sciences profanes, ils apprissent insensiblement ceux de la science de Jfisus-Christ (cet abreg6 de la doctrine chrbtienne fut comme la p r e m i h pierre de l'bdifice qu'il levdans la suitc en composant son grand catCchisme). Il introduisit encore dans l'acadhie quelques pratiques de pikt, qui pussent attirer la bbnCdiction du ciel sur les professeurs et sur les kcolicrs ; il faisait souvent pour cela des sermons en latin ces n~CmcsCcoliers, pour leur inspirer l'liorreur du , de concert avec vicc et l ' m o ~ de ~ r la vertu ; C I I ~ agissant l'vequ d'Aichstad t , qui 6 tait clia~icclicr-n6de l'universit il n'oinit rien pour rbtablir la discipline et la pibt qui se ressen taicnt beaucoup du liber tinagc des prtendurfor mateurs. notre-Seigneur b h i t le travail de son serviteur : l'universite cliangea de lace en peu de temps ; c'est ce qu'elle a cru devoir marquer dans ses archives comme un tbmoignage authentique de sa reconnaissance : , apr6s des doges extraordinaires qu'elle fait de l'esprit, de la doctrine et de la vertu de l'incomparable Canisius (c'est le terme dont elle se sert ) , elle reconnai t de bonne foi qu'elle lui doit , aussi bien qu'i ses confr6rcs, le rdtablissement de sa gloire et la conservation de la saine doctrine. La charge de vice-chancelier de l'universit vint 4
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vaquer en ce temps - l A ; elle tai considrabl pour l'honneur et pour le revenu : on la lui prsenta mais il la refusa constamment, et quelque instance qu'on lui fit, on ne put jamais la lui faire accepter. Conme le bruit des belles choses qu'il faisait en Bavir pour le bien de la religion se rpandai dans toute l'Ailemagne, plusieurs prlattichaient A l'envi de procurer le mm avantage h leurs diocsesIls le conjuraient par leurs lettres de ne pas refuser le secours de son zl dans ce pressant besoin o se trouvait la religion parmi leurs peuples. Phlugius , bvCque de Kaumbourg (1) en Misnie, l'invita & passer en Saxe ; les chanoines de Strasbourg, rdtablis depuis peu dans leur glise d'()il ils avaient dtb cliass6s par les hr4tiqucs le pricrent de vouloir bicn venir achever par la force de sa doctrine et de son loquence ce que l'empereur avait commenc de faire par son autorit; les bvque de Frisingue el d'Aichstadt le conjurrende la manikre la plus pressante de vouloir bicn se rendre , en qualitb de leur tlit!ologien, au concile qui recommenai 5 Trente par le z6le de Jules III, et oles PreLaynez et Salnxron taien d6ji par ordre de ce pape, en qualitde thologien de' sa saintet Le duc Albert tint ferme contre toutes ces pressantes sollicitations, et ne voulut nullement permettre 5 Canisius de sortir de ses Etats, jusqu' ce qu'il se vit obligde le ckdcr au mi des Romains son beau-pr : ce dernier prince avait employ pour cela l'autorit du pape et celle de son g 6 n h l ; saint Ignace donc en crivi au due , et le supplia t r k - humblement de vouloir bien se passer quelque temps tic Canisius, qu'il ne ferait que prkler au roi Ferdinand (ce sont les termes de sa lettre) , l'assurant qu'il le lui renverrait le plus tbt qu'il lui serait possible. Le duc se rendit hces instances : Canisius partit pour Vienne, o Ignace avait envoy depuis peu, de tous les endroits de l'Europe, plusieurs ouvriers remplis de zkle pour
(1) CeUc ville lait partie aujourd'hui de la province de Saxe, dans les tal prussiens.
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NOTICE S T CANISIUS.
y travailler dans le collg que Ferdinand avait dessein de fonder sa compagnie. Lejay tai la tt de cette troupe choisie; mais ce
saint homme tan mort en ces nikmes conjonctures, puis qu'il tai par les travaux que son zl lui avait fait entreprendre pour le bien de la religion , tout le poids de l'ouvrage retomba sur Canisius. On ne peut mieux juger de ce qu'il eut souffrir dans cettc nouvelle mission, que par la vue des dsordre que , quelque soin que les l'hr&si avait causbs dans l'Au~riche princes de celte auguste maison eussent apportpour en arrte les progrks. C'ktait un sentiment commun en ce temps-l&, qu'il peine y avait-il la vingtim partie dans un pays si catholique, qui e pu SC garantir de cettc funeste contagion : elle s'ktait rkpandue dans tous les ordres de lyEtat;les kcoles publiques en ktaient infecte ; jusquee dans le clotre la pikt n'taipoint il l'abri de ses attcinks: plusieurs monastkres taicnt abandonnbs ; la profession religieuse tai tombbe dans le dernier mpri ; ly6tatccclksiastique n'tai gubre moins decri6 : de sorte que, selon la remarque de ly6v6quede Laybach , confesseur du roi Ferdinand , depuis prbs de vingt ans personne de la ville de Vienne n'avait t promu aux ordre sacrs Par le mm principe , plusieurs paroisses manquaient de pasteurs, o u , ce qui n'taipas moins dhplorable , des sujets indignes, qui s'taicn ingkr d'y entrer sans vocation, y vivaient de la manir la plus scandaleuse, et faisaient voir l'abomination dans le lieu saint : les catholiques , que par dhision on traitait de papistes, avaient lioiile de paraitrc ce qu'ils &taient; l'usage des sacrements tai rare parmi e u x , et souvent m h e tout-&-fait abandonnb; les prkdicateurs, par une l h h e complaisance qu'ils avaient pour les nouveaux hrbtique , faisaient sonner bien haut dans la chaire l'excellence de la foi et des mrite de Jsus-Christ et gardaient un profond silence sur la nbcessith des bonnes auvres , les livres de ces mme 1iCrtique passaient impunkmcnt entre les mains de
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tout le monde ; c'tai dans ces sources empoisonnes que les parents pisaient l'instruction qu'ils donnaient leurs enfants : en un mot, il n'tai gur de parties dans tout le corps de l'Etat , qui fussent exemptes de la corruption
gnc ale. )) Voil peu pr l'ta ou se trouvait la religion dans la capitale de l'empire , quand le Pr Canisius y arriva. Ses frr commen~aient t y travailler avec une application que le ciel parut bnivisiblement ; mais l'entier succ tai particuliremenrserv A ses soins. On ne peut dire ce que son bon cu souffrit d'abord i la vue de tous ces desordres : il en g h i t devant Dieu, et dans l'aincrtume de sa douleur il kcrivit au Pkre Ignace, pour obtenir par ses prihres des lumi&res capables de dissiper les tknbbres de l'erreur, dont tous les pays du Nord &aient menacsCe saint gnkra , qui (comme l'a prouv luisurabondamrncnt le procks de sa^ canonisalion) tai mm tout pnt de zble pour le salut des Ames, n'&tait que trop port A lever les mains au ciel , pendant que ses enfants ktaient engag& dans les combats du Seigneur; il ordonna mbme dans tout son ordre, a la sollicitation de Canisius, un certain nombre de messes et de pribres tous les mois, pour tous les pays septentrionaux, et pour la conversion des hrtiqu : c'est l A l'origine de cette sainte prao tique , qu'on a continu d'y garder trs-religieusement 1) Canisius ne se contenta pas de gmi et de prier ; il agit avec toute l'ardeur qu'on pouvait attendre de son zle il commenp par remployer au bien de l'universit o il La doctrine avait une des principales chaires de"tho1ogie s'y trouvait altr par l'entrtrop facile qu'on y avait donn aux nouvelles opinions. Pour lui rendre sa premir puretk , il evoulu plus de svri dans l'examen des sujets qu'on y admettait aux degrs ou qu'on faisait passer la rgence Il tchd'inspirer li-dessus les mme sentiments aux autres docteurs , mais il ne trouva point de pareilles dispositions dans l'esprit de tous ses collguesSi le succks ne fut pas aussi prompt qu'il l'avait t Ingolstadt,
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il n'en fut pas moins grand dans la suite : sa sagesse et sa constance, soutenues du crdi qu'il avait la cour, ne
contriburen pas peu 5 ramener les choses, avec le temps, au point o il avait souhaitde les mettre. Pour prveni un autre inconvnien qui aurait pu avoir des suites aussi funestes , il fit entendre au roi , qu'il hiait du z6le que sa majestk avait pour la religion, de faire choisir dans ses Etats les jeunes gens si qui l'on trouverait le plus de dispositions pour lcs sciences et pour la pikt afin d'en former des ministres capables de bien servir l'EgIise, et de rkparer le scandale que le libertinage des ecclCsiastiqucs y avait cause. Ce prince golt beaucoup ce projet; il donna aussi t ses ordres pour le faire exkcuter : on choisit d'abord cinquante enfants, qui furent levC dans ce but sous la vue des jksuites dans une maison proche du collbge qu'il venait de fonder pour eux. Ce nouveau coll6gc devenait tous les jours plus florissant par le nombre des Ccolicrs que la rkputation des professeurs y attirait de toutes paris : l'exercice, l'&muM o n , le bon ordre , l'cspril de piCl&qu'on y remarquai t , satisfit universellemen t la cour c l la ville ; et l'univcrsi t6 , entrant dans les sentiments du public i son bgard , lui fit l'hoiincur de l'agrher (1 son corps. Dans la suite m h e Canisius fut. fait doyen de cette a c a d h i e , quelque instance qu'il p faire ~ pour dbcliner cette dignitk. L'heurcusc disposition lu vertu qu'il remarquait dans ces enfants, q u i Chient sous la conduite de ses confrbres , le connrma merveilleusement dans la pensbe d'Ignace, qu'on devait s'attacher constamment dans son ordre i ll'instruction de la jcunesse , et ~ I I C ~ ' C l i iti la le plus court et le plus effila sanctification de tous les Ages cace moyen de travailler i de la vie et de tous les mcrnbrcs dc l'Etat , puisque les premiCres semences de verlu qu'on jclle aishuent dans de jeunes cceurs , 6tant bien cultiv~es i i la faveur des sciences, ne manquent point de pousser et de donner en leur temps le fruit qu'on doit en attendre. Se souvenant des mis&ricordesque Dieu lui avait faites autrefois par le minisiire de l'admirable matrqu'il lui
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avait donn Cologne dans la personne du saint prtr Eschius, il conjurait souvent ce Dieu de bont de vouloir bien en rpandr de pareilles sur cette jeunesse que le public confiait h sa compagnie. Voici comme il s'en explique dans ses papiers de dvotio: Je vous supplie, mon Dieu, fidl gardien et ami des hommes, de daigner accorder ces enfants une grc semblable icelle que 170us m'avez faite autrefois, quelque indigne que j'cn fusse, lorsque j'btais A leur fige ; augmen tez - la niCine , et faites que dklivrks de bonne heure des troubles et des dangers du monde , ils rencontrent de pieux et bons matres qui, par la force de lcurs paroles et de lcurs exemples, les portent i h i t e r avec bien plus de soin ce qui peut altkrcr la purctk des mceurs, que ce qui peut choquer les rcgles de la grammaire. A ce seul trait, on peut remarquer l'idc'c que ce saint homme se formait des rbgents de .sa compagnie, qui ne doivent, selon l'esprit de leur institut, regarder leur classe et leur &ude que comme des moyens de communiquer ti tout le monde l'minentscience de Jsus-Christ Par un effet de cette tendre charit qu'i l'cxemple du Sauveur, il avait pour les enfants, il les assemblait souvent pour leur faire le catchisme coutume qu'il a gardke toute sa vie. Il se sentait encore un attrait tout prticulier pour annoncer la parole de Dieu aux pauvres de la campagne : le ciel lui fit natr plus d'une fois l'occasion de- le suivre , et de contenter son zAle. Plus de trois cents paroisses de l'Autriche , faute de pasteurs , se voyaient depuis quelque temps dcsti tued u 'tous secours spirituels. Le roi Ferdinand , sensible i ce malheur, invita, l'an 1553,les jksuites du collCge de Vienne, par les lettres qu'il leur fit l'honneur de leur ecrirc de Gralz, pourvoir tout de suite, autant qu'ils le pourraient, aux besoins de ces pauvres abandonnis. Canisius fut un des plus ardents demander cette mission , pour laquelle, disait41 , la facilit qu'il avait i entendre le langage de ces bonnes gens lui donnait plus de dispositions. Il commenp
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les maux de ce monde aux biens ternel de l'autre vie. Les plus misrabletaien ceux qui lui paraissaient les plus dignes de sa compnssion : il l'ktendait aux criminels condamnts $ mort, il les accompagnait au supplice, et les assistait jusqu'au dernier soupir, avec un courage et une charitqui attendrissait et difiai 6galenlent tout le monde. Toutes ces diffrente occupations que lui trouvait son zl , ne l'empchaien pas de prche les fktcs et les dimanches dans une des principales kglises de la ville, h la prir de tout le sihat, qui lui dput pour cela un des principaux officiers de son corps. Il le fit avec un tel applaudissement, que Frdkri Naus , vq de Vienne, qui 6tait prkdicateur de la cour , 6 tant mort quelque temps apr6s , le roi Ferdinand ne jugea personne plus propre h le remplacer en cetle dernibre qualit que Canisius. Le succ qu'il eut dans ce nouvel emploi fit honneur nu prince qui l'avait choisi ; ses courtisans ne croyaient~paspouvoir lui faire mieux leur cour, qu'en lui faisant l'610ge de son prdicateur on voyait du reste par l'assiduitb et l'altention avec laquelle ils l'cntcndaient , que la flatterie n'avait aucune part h ces louanges. La satisfaction que l'on goiltait l'entendre en chaire, donnait encore envie de le revoir en particulier. Il &tait d'une douceur charmante, qui faisait passer avec plaisir dans l'esprit de ceux qui le pratiquaient les idkcs qu'un gni net et solide lui donnait de la doctrine de l'Eglisc romaine. Ceux que l'enttemen n'avait point encore d&xninCs il fermer obstinhent les yeux tout ce qu'on pouvait dire en su fiivcur, taien surpris des affreuses peintures qu'on leur en "l~iut faites : dtromp par la simplc exposition que Canisius leur faisait de celte doctrine, ils revenaient de bonne foi et, ihjuraient leurs erreurs. L'iivantage qu'il eut toujours sur les ministres des sectaires , dans les conf6rences qu'il avait avec eux , jeta la consternation dans tout leur parti : il en pressa deux si vivement dans deux difY6renlesdisputes, que l'un, saisi de honte , n'osa plus paratr et quitta la ville ; l'aulrc , profi-
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tant de sa confusion , se lit instxuire , abjura ses erreurs , et rentra dans lYEgliseromaine ; il demanda mm d'tr admis dans la compagnie dc Jesus, ce qui lui fut accorde. Les autres ministres, dbsespCrant de pouvoir sortir avec avantagc de ces sortes de confbrcnces , n'curent plus la pcnsk de se mesurer avec un adversaire si formidable. II ne faut pas s'btonncr que les hCr&tiques,chagrins du (V-sordrc qu'il jckiit dans leurs r"in2s , chcrch:isscnl, A le dkrier, lui fuirc insulte et i le perdre : il n'en continuait lias moins ses exercices de cliarik" il hi cour et dans la ville iivC(: une i~~drt'pidit~ surprciianle. Si Dieu est pour nous, qui sera conirc nous? aviil-il coutuinc de dire a~ecl'Apdrc, Le roi Ferdinand, informb de la haine quc lui portaient les luthbricns, lui ordonnait de se mbnager, et, pour inarquer lii considhtion qu'il avait pour sa personne, et le soin qu'il pr(wait de sa conscrvalio~~ , il lui donnait une escorlc l,irke do, ses gardes, tonles les fois que c d homme de Dieu venait i la cour, ou qu'il en rclournai t. Unc disi incl ion si s i ~ i g i i l i h faisait ~ enrager de dCpit, les proleslaiils, et donnait une e x t x h e joie aux catholiques p i Io regardaient comme leur malr el leur phe. Il en kut s i n c h m e n t aimh : aussi sa n~odesticet son affabililfi le rendaient aimable h tout le monde. Il n'blail point de ces lirCtli(~iileurs que l'cncens de la cour entite en quclqtie sorte, j nsq n'il leur persiiiider qu'ils sont u n h p m e i i t cnvoyks pour les gsiinds : son i~iclinadoii , h l'cxcnnple du Sauveur, kliiit pour les peiiis , VI il n'en clait point pwmi les plus pauvres , an salu1 (lesquels il ne s'intjCressitavec une charitb pleine (le condi:scend:i~icccl, de tendresse : an sortir du sermon qu'il hisiil, d'ordinaire i la cour, il allait (in Silire un autre A la ctilh~dvalo,on ( h m qnclqiu: autre paroisse pour le peuple. Une conduile si cliarilable donliiut un poids merveilleux ; ses p:iroles , confondiiit lo silence que les novateurs gartli~ieiitsur lo nu'riic ct la nCcessit~ des bonnes muvres , r&~illiI en nwine t m p s les catholiques, que le malheur des lcmps a u ~ itenus l jusqiic-h'i h i i s imc e s p h de 16thargie.
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Elfe suivit son conseil ; et elle n'eut pas plus t achev de dcharge son cu aux pieds de ce charitable mdecin qu'elle jouit d'une tranquillith parfaite, et passa le reste de ses jours dans la pratique constante de toutes sortes de
vertus.
Tous ces effets surprenants de l'esprit de Dieu dans la conduite de Canisius, le fient regarder comme un de ces hommes puissants en muvres et en paroles, que le ciel fait natr de temps en temps pour le bien de son Eglise. L'vq de Vienne 6tant mort depuis quelque temps , ainsi que nous l'avons dit plus haut, Canisius lui avait succkd dans son emploi de prkdicateur i la cour : Ferdinand, toujours plus frappde l'kclat de son mkrite, jugea qu'il ne pouvait rien faire de plus avantageux et de plus agrkable A ses peuples, que de runi encore dans sa personne la dignitk 6piseopale ; mais comme il &tait persuadh que le plus grand obstacle i i son dessein viendrait de l'humilit& de cc grand homme, il crut h propos de garder li-dessus un profond silence, jusqu' ce qu'il e engagk le pape h lui intimer l'ordre exprks d'accepter cet 6vCchk. Le nonce Mar tinengue , qui il s'en ouvrit, entra parfaitement dans sa pense et se chargea d'en Ccrire i Sa Saintetk; mais quelques pr6cautions qu'ils prissent l'un et l'autre pour surprcndrel'liumilitdu serviteur de Dieu, elle fut, ct assez kclair , et assez heureuse pour dkcouvrir ce qu'on tramait A son prbjudice; on dit mbme qu'il en informa son gknbral, et le conjura d'agir en sa faveur avec la munie ardeur qu'il avait rnontrke autrefois dans une occasion pareille, quand il s'&lit opposk si conde L~,iity jlwiir l ' c ~ c ~ l 1 ~6C T I ~ S ~ shmnienl i\ ki 11011iiiiiitio"i Ignace alla trouver le jupe , ct uclqii disir qu'e Sa Sainteth de conlenter le roi des Roirnuns, il lui lit si bien comprendre qu'il 11'6liiit ni du bien de su compagnie qu'on y ouvrit celle porte ii l'i1111bili011, ni de celui de Canisius qu'on le lirai de c d ktal modeste oNotre-Seigneur semblait vouloir le glurilier, que le pape ne voulut point l'y contraindrc. Fcnlini~ndne se re.i:iit pas pour cria: mais il crut
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devoir attendre un temps plus favorable l'excutio de son dessein. Il se dtermin cependant donner au public
le Catchism qu'il lui avait conseillde composer, afin de l'opposer comme un antidote ceux que les protestants faisaient courir dans toute l'Allemagne, pour infecter les peuples du venin de leur likrsie Ce catchism (qui est celui mm que nous traduisons aujourd'hui) parut d'abord sous l'autoritdu roi Ferdinand, mais sans nom d'au tour, par un elTet de la modestie de celui qui l'avait composb. On vit bientt par les mouvements qu'il excita dans l'esprit des hrtiqu par tout l'empire, que ce petit livre ktait un trait mortcl qui frappait lYliCrsi au cmur, et qu'il lui avait fait une plaie qui ne se fermerait jamais :c'est ce qu'ils inarqukrent par leurs satires, leurs libelles et leurs rpliques dont toute l'Allemagne se trouva inondk en trbs-peu de temps. 1) Ferdinand jugea pour lors que Canisius devait le faire rhiprimer y mettre son nom, qui ;tait dj si formidable l ' l i ~ r ~ s iy e ,indiquer i la marge les textes de l'Ecriture et des Pkres qui appuyaient sa doctrine. 11 s'en fit de tous cht i i tous les iges et it toutes dinerentes kditions , accommode sortes de personnes. Enfin, quelque temps apr parut ce gros volume, o ces textes sont rapport& tout an long ; ce qui fait, an sentiment de tous les savants, un des meiileurs livres qui aient jamais paru dans 1'Eglisc. Je ne rapporterai point en particulier tous les loge que les crivain eccl bitistiques lui ont donnbs; il ne tire peut-Ctre pas moins de Il gloire de ce que les hr~tique ont fait pour le dcrier suflira d'ajouter que Ferdinand, devenu empereur par l'abdiration de Charles-Quint son frkre , ordonna, l'an 1560, sous certaines peines, par un arret solennel, de recevoir cc cat cliis~nepar tout l'empire, de l'enseigner aux enfants en public et en particulier, et de n'en point enseigner d'autres. Philippe II, roi d'Espagne, neveu de Ferdinand, fit la meme chose dans ses Etats , apportant pour motif que , selon le tmoignag des docteurs, et en particulier de ceux de l'universit de Louvain, qu'il avait consults aucun autre livre
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n'tai plus propre ii inspirer & la jeunesse la vraie doctrine et la solide pit Dans les autres pays, qui nY6taicnt pas sujets la juridiction de ces princes, il ne fut pas besoin de l'autorit souveraine pour lc faire accepter :le mbrite seul de l'ouvrage engagea les catholiques i le recevoir par toute la terre avec les m ~ n ~applaudissements. es Il a kt6 traduit dans toutes les langucs du monde ; il s'en est fait plus de quatre cents aiitions, comme on le remarque dans la prfac d'une des dernihm qui parut A Paris l'an 1686 , par l'autoritk de I'arcIicvCque Franpis de Harlay ; de sorte que jusqu'i nos jours il n'cst gukrc d'enfants qui n'aient comme suc avec le lait la doctrine de l'Eglise par ce canal, et qui n'aient obligation $1 Canisius des premiers principes de la religion. Voila ce qu'krivait Dorigny, vers le commencement du sikcle dernier. Les principides bditions qui ont paru du grand catkchismc , depuis l'kpoque de sa composition jusqu'i nos jours, soilt les suivantes : publie en lalin pour la prcmikre fois , sans nom d'auteur, en 15Sh, il fut rbimprimb $1 Louvain en 1556, i LEgc en 1557, il Louvain et en m6me temps i l Anvers en 1558, iAnvers en 1539, ii Anvers et Louvain en 1560, i Louvain en 1561 , i Anvcrs en 1562, A Cologiic, avec des corrections et le nom de l'auleur, en 1566, i Cologne et ;\ Anvers en 1567, ii Anvcrs en 4569 , 1574, 1589, 1592, 1601; a Annecy ct i Dillingen en 1572, Cologne en 1573, h Venise en 1574, h Cologne en i 577, h Urselle en 1602, i Ingolsladt en 1604, : i Cologne en I G ^ J , i Lucerne en 1G07 et 1670, iLiCp en 4679, Bile en 1668, i Maycnce en 1778. L'illus trc a11teur s'chi t conten t6 d'indiquer h la marge les passages de 1'Ecrilurc et des P h s . En 1569, un autre ic'suite, le P. liusbe, parent de Canisius, donna Cologne, en quatre volumes in 8'. une bdition qui renfermait textuellement tous les thoignages de la parole 6crile et de la k d i \ i o i ~Celle . ddition fut rimprimC i Cologne en 1W O , h Venise en i^lh , Cologne en l 5 7 7 , i Paris en 1383, i Cologne eu l %O (c'es1 sur celle-ci, inipriiikc rn uu grOs
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volume in-folio, que nous avons composnotre traduction), Landshut en 1824. C'est, 'comme nous venons de l'indiquer, l'ditiodu P. Busque nous avons suivie, reproduisant tous les textes de I'Ecriturc et des Pre qui dposen en faveur de notre sainte croyance. Seulement, au lieu que le P. Buse ou peut-tr bien Canisius l u i - m h e , avait Ctabli des divisions dans ('iliaque question, en marquant ces 'divisions 1 par les majuscules A, B, C, nous n'avons marquk dans les rbponses d'autres divisions que celle des alinbas, et quant aux textes de l'Ecriture et des P h e s , nous avons pense que l'ordre mm dans lequel ils sont disposs suffirail pour faire entrevoir A quelle partie de chaque rkponse ils se rapportent. Par exemple, la dix-hui tikrne question du chapitre premier traitant h la fois de l'Eglise et de la communion des saints, on verra facilement que les trente preinicrs thmoignages de lYEcriture et les trente-six premiers de h tradition se rapportent h l'&lise, et que ceux qui viennent apr se rapportent plus particuliremen la communion des saints. Le P. Canisius donna un abrkg de son grand ouvrage on 4556, sons le litre de Petit Catdc11isme (i l'usaye des wihol"q"tes (Parvus Catecl~is~mts ca~holimrum). Approuvk, ~ o m m a n d 6 loue , par les universit catholiques, cet abrtg lut accueilli avec le plus grand empressement. La compagnie l e J h s l'adopta comme livre classique dans son plan il'i'ludrs (Ratio sittiliorum), et saint Charles Borrom l'avail r e y depuis longtemps dans son sminaireIl fut traduit, n o n - s e u h c n t en grec et en hkbreu, mais dans loiiles les langues de l'Europe. Pendant plus d'un sikcle, lhsil~irs pays, la Sucde, le Danemarek, l'Irlande, 1'Aiigletwrr , la liolliimlc , la Prusse , la Pologne, la Russie, la Suisse, il'ont point connu d'autre ouvrage Clh~entaire hilant de la religion calliolique. C'est de ce pclil cat~cliisnie (lue Dcirigny vient de nous dire qu'il avait dkji paru quatre ~ ~ 1 Cditions 1 s en 1686. , Mais pour revenir au temps auquel ce catchism parut pour la prernikre fois, plus les hkrktiques s'efforaieude
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rendre odieux celui qui en &ait l'auteur, plus le roi des Romains cherchait l'occasion de lui faire sentir l'estime qu'il avait de son mrit :il voulut qu'il logeAt dans l'appartement du collkge que les archiducs, qui en sont les fondateurs, avaient destin6 pour les doctem's. La moindre distinction fait peine ii un cmur viritablement humble : Canisius refusa longtemps cet honneur; il obbit pourtant, ne pouvant plus rsiste aux ordres du prince, ni aux prire de ses ministres, qui lui tirnoignren qu'un refus plus long le chagrinerait: il y alla donc, et il y Ctait l'un des dcux pkres (c'est ainsi qu'on appelait en ce temps-Ki les dcux principaux docteurs, qui avaient comme l'intendance sur les autres) ; mais i l'occasion d'une incommoditb qui lui survint, il prit bientbt la r6solution de rejoindre ses frresdisant qu'il lui serait toujours plus agriable de rendre les derniers services au moindre officier de sa communautb, que d'avoir ailleurs le premier rang, Il tint i peu de chose cependant qu'on ne l'arrach pour jamais A ce bienheureux &jour : Ferdinand reprit tout de bon la pensbe de renouer l'dfiiire de sa promotion A 1'6piscopat ;il donna Ki-dessus des ordres trhs-exprA Jacques Lassus, son ambassadeur ii Rome; il en bcrivit i l plusieurs cardinaux et au pape mhme, de la manihrc la plus pressant~. Entre autres motifs qu'il apportait il Sa Saintet il lui marquait qu'il ne voyait point de meilleur moyen pour 1 ) exterminer bient l'hercsie dans toute l'Autriche, et pour y affermir la foi calliolique, que de lui donner Canisius pour hvhque, et qu'il ne croyait point qu'il y epersonne au monde plus capable de remplir la qua lit6 de pasteur de ce troupeau, que ce saint homme, qui le dbfendait avec tant de prudence et de courage contre les artifices et la fureur des nordiques, en mkme temps qu'il le nourrissait d'une si salutaire doctrine. Lhml)assadeur, qui savait combien son niailre avait cette affaire i . cmur, la poussa vivement auprh du pape et des cardinaux. u Je ne puis, lui dit un jour le Saint-Ph, n assez louer la sagesse et le zklc du roi des Romains dans
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le choix qu'il a fait de Canisius pour le faire vq ) de sa capitale , et je me sens port d'inclination A le seconder ; mais voyez l -dessu le pr Ignace, ame nez-le ici, et tchonl'un et l'autre de le faire entrer dans ce sentiment. Ah! si Votre Saintet me renvoie l rkpartit l'ambassadeur, c'est la mm chose que si elle refusait absolument cette grilce au roi mon matr : ce Pr est li-dessus d'une fermet toute P kpreuve. En effet, la chose en demeura l; car quelques ressorts qu'on fit jouer de tous cbt pour l'branler Ignace demeura ferme, et protesta toujours qu'il n'ktait ni du bien de sa compagnie, ni m h e de celui de l'Eglise, que Canisius dit attach un lieu particulier, et qu'un zl aussi ardent que celui de cet homme apostolique devait ktre prkt i se rendre au moindre signe de son suprieu partout OI'~ l'intr de la gloire de Dieu l'appellerait. Ferdinand ne put dissimuler le chagrin qu'il eut de la fermetdu gnra et parut ensuite defiander d'un ton si absolu, que du moins on laissiit A Canisius pendant quelque , qu'Ignace, craignant temps l'administration de l'vikh (l'aigrir davantage l'esprit du prince , se rendit ce qu'il voulut, mais condition que Canisius, en prenant toutes les peines attache cette charge, ne toucherait nullement aux revenus qui la relevaient aux yeux du monde. Ce ne fut pas une petite peine de ppkter l'homme de Dieu accepter cet emploi , soit qu'il redoutiit jusqu'h l'ombre des dignithi ecclsiastiques soit qu'il prvi bien que tous les soins qu'il pourrait prendre n'auraient point tout le succqu'on attendait de son zle Quelque. saintes que fussent les intentions du roi, par un malheur assez ordinaire h la cour, elles n'ktaient pas suivies; les ministres de ce prince, dans l'excutioqui dpendai d'eux, par je ne sais quels motifs , trouvaient souvent des inconvnient qui arrctaient les plus beaux projets. Dieu seul conna ce qu'un cu vritablemen pndtr du dsi de procurer sa gloire souffre en de pareilles circonstances ;mais on ne demande pas toujours d'un mdeci
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spirituel qu'il gurissles $mes : il suffit qu'il ne nglig rien pour le faire. Canisius n'eut rien A se reprocher l dessus : il h i t l'hominc du monde le plus laborieux et le plus attache ce qu'il croyait cire de son devoir. Aussi parut-il 5 Ferdinand plus digne que jamais de l'~piscopat, dont il remplissait si bien toutes les charges; el ce prince poursuivit une troisi~me fois cette affaire A Rome avec tant de chaleur et de s ~ i c c ~ auprk s du nouveau pape Paul IV, que le P. Ignace en lut alarme; mais le cardinal de Carpi le rassura, en lui disant qu'elle dbpendrait toujours de Canisius; que Sa Sainleli: en jugerait uniquement sur ce que ce PCre lui en tcrirait, et qu'elle ne l'obligerait jamais accepter cet &&cl16, s'il persistait constarnment le rcfuser. Ignace, qui connaissait A fond la vertu de Canisius, ne douta plus a p r k cela que la chose ne frompue. Qmisius kcrivit en effet au pape, et parla en m i h e temps an roi des Komains avec tant d'cfficaci tk , que le pape se rendil ses raisons, et que le roi , sensible h l'embarras O<I il le voyait, ordonna A son ambassadeur de se dcsister de ses poursuites. Celte alhire dura quaire ans, et si nous l'avons racontCe de suite, inalgr6 les incidents dont elle fut eiiibarrasske et les autres ~v&nemcnls do l'kpoque qui la relardcrent, c'est uniquement pour en prbsenter le tableau d'une nianifire plus nelle aux yeux des lccleurs. Pendant que lc roi Ferdinand travaillait avec tant de persistance allaclicr Canisius au sifige de la premibre kglise (le ses Etats , plusieurs au trcs princes faisaient tous leurs clortpour l'attirer dans les loirs. Le vayvodc de Transylvanie, pour celle province; l'hhquc de Sirigonie ou dp Gran, pour la IIongric ; celui d e Brcslau , pour la Silcsic , lui kcrivirent pour le prier de venir i leur secours, on de leur envoyer du moins des ouvriers formks de sa mai11 pour s'opposer aux progrCs de l'hkr&ic , (lui dcvenai t tons les jours plus menapnte. Cromnwr, i'i son tour, l~islorien polonais, qui Clail pour lors ii Vienne cn qualit d'envoy du roi Sigisiiiond , h l si ~liiirii~b du m6rile de Canisius, qu'tande retour eu Pologne, il donna envie & tousles
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mouvements que se donna le serviteur de Dieu, et ce qu'il crivi a Ignace pour ne point accepter cette charge; mais tous ses efforts n'iiboutii~tqu' donner une plus grande idke de sa vertu : plus il parut humble, plus on l'estima digne d'Cire &v& au-dessus des autres. Il fallut enfin que son humilil6 pliAt sous le joug de l'obdissance : ainsi Canisius fut le premier provincial de sa compagnie en Allemagne. C'est en celte qualit6 qu'il acheva la fondation du collg de Prague en BohCme ; il y avait d6jii fait un voyage par l'ordre du roi Ferdinand, l'occasion que nous allons rapporter. Cc prince ires-callioliqiie , ressentant vivement ce que la religion souffrait des diffrente sectes qui partageaient son royaume de Bohhme, en avait kcrit au pape et A saint Ignace, en leur demandant du secours pour arrkler le progrks (lu mal, (pli devenait tous les jours plus effrayant. Canisius btait la ressource ordinaire dans les besoins qu'prouvai alors la religion en Allemagne; il r e ~ u tdonc ordre d'aller au plus tGt iPrague pour y donner commc une premir forme au collCge que ce prince y voulait fonder : douze de ses frhres , formes 11 Ron~e de la main d'Ignace, devaient le joindre. Le pape Paul IV, qui s'intcressait ii cette aai sur l'inviaiiod u roi des Romains, les avait demandds au ghfiral; il voulut m6me les voir avant qu'ils partissent pour la liolihne, les requt avec une bontb toute paternelle, les excita l\ prendre des scnlimcnis dignes d'une si belle entreprise, cl leur dit entre autres ces paroles bien rcinarquables : Allez li:u'dimenb commc des agneaux au milieu des loups sous lit conduite de Jsus-Christ allez avec la simplicit6 de la colombe c l la prudence du serpent, et ne craignez pas de vous exposer aux plus grands dangers, si 1'intMt de la gloire de Dieu le demande. Le vicaire de &us-Clu'ist parlait; l'Esprit-Saint, qui l'inspirait, animait en mkme temps ces religieux d'une ferveur toute nouvcllc, cl les portait avec joie il tout ce qu'on semblait leur prdir : heureux de se voir dans l'occasion d'entreprendre et de souffrir quelque chose pour Jhs-Christ, plus heureux
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si Jisus-Christ les jugeait dignes de cet honneur, ils partirent de Rome apr avoir re la bndicti de Sa Saintet Ce qu'ils souffrirent des incommoditdu voyage et des insultes des hrtiqu partout o ils passaient, commen bient vbrifier ce que le pape avait sembl&leur marquer. Canisius but le premier le calice el en got ce qu'il arrivA Prague, il y fut rede avait de plus amer : tan tous les catholiques avec une joie qu'il serait difficile d'exprimer ; mais, quelque pacifique que fson entre elle jeta l'alarme dans le parti des hkrktiques; wiclfite , hussites, luthhiens, tous divisauparavant entre eux, se rhnirent contre les catholiques , mais surtout contre les Jsuites dont on leur avait fait les peintures les plus ellroyables; aveuglts par l'aversion qu'ils en avaient conue ils se persuadaient que ce serait faire un sacrifice agrabl i Dieu que de les exterminer. Ils les chargkrent de boue dans les rues, ils les assaillirent h coups de pierres, et Canisius, htant u n jour l'autel, pensa &se accabl par celles qu'on lui jetait A Iravers les fenbtres de l'@lise o il disait la sainte messe. Enfin, ils les menacrende les brledans leurs maisons , ou (le les prcipite du liaut du pont dans la rivire Le gouverneur de la ville, ayant t inform des dangers qu'ils couraient , en avertit l'archiduc Ferdinand, qui gouvernait le royaume au nom du roi Ferdinand son pkre. Le vice-roi fit aussitbt publier des dfense trs expresses d'attenter en rien contre des gens qu'il prenait il leur fit donner sous sa protection; et pour plus de sret de ses gardes, qui leur servirent d'escorte, comme on avait fait autrefois h Vienne A lY6gard de Canisius. ' D Cet orage tai trop violent pour durer longtemps : la manir dont les Jbsuites le soutinrent toucha le cccur de ceux-l mme qui l'avaient excitk , et ils eurent honte de leurs procd quand ils virent qu'ils avaient affaire des gens qui ne se dteandaien que par la patience. La douceur de Canisius charmait tout le monde; les hrtiqu mmes sensibles h ce qu'on leur en rapportait, curent la curiosit
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de voir et d'entendre un homme qui faisait tant de bruit; ce qu'il disait tai net et solide; on ne'rernarquait point en lui ce zkle amer qui aigrit les esprits ; 011 le voyait tout occupb des auvres dc miskricordc, ne rendre que de bons offices {L ceux qui l'avaient le plus n~altraitkQuelques-uns SC converlirent , tous l'admirhrcnt : la plupart de ceux rnkmes i p i redoutaient le plus l'el de son crklit et de son zkle ne pouvaient se dispenser de l'aimer, et l'on rcmarqua c n l n autres, que les luissites et les juifs m h e s , quelque ennemis qu'ils fussent de sa rcli$m, avaient de la vknhra tion pour sa personne. Canisius ayant fait revenir peu h peu les esprits de leurs pr&ventions, 196tablissement du collhge se fit plus tranquillement ; l'application qu'on rei~iarquai t dans les rgents le profit tout visible des holiers, le bon ordre qui rtgnait dans ce nouveau coll6ge, tout cela engagea les hussites eux-mhes & y envoyer leurs enfants, plus volontiers qu'A celui de leurs anciens professeurs; ces enfants s'apprivoisren avec les autres coliercatholiques; ce qu'ils voyaient de modestie, de douceur, de zhle pour leur bien dans leurs nouveaux rnaiires, lcur'inspira de i'estime et du respect, pour eux ; ils coininencCrent fi s'en approcher avec moins de iimiditc; ils le lirent ensuite avec conliance : par lh , ils devinren t dociles aux imtruclions spiri tuclles qu'ils entendaient dans lu classe, et apprirent insensiblement, avec les principes des sciences, ceux de la religion romaine. Cc fut 1h peut-Cire un des moyens les plus efficaces que Canisius employa ( 1 : tirs ~ coninwnccments pour faire sans bruit dans Prague ce changement dans les mur et dans la religion, qu'on admira dans la suite. Cependant, il prchai aussi dans la cathdralavec un concours de peuple extraordinaire, que sa r6putation lui attirait sans diff6rcnce de cail~oliqucset d'hkr6tiqucs : on se recriait sur les excellentes choses qu'il disait, et qucl(lucs-uns, al1 sortir du serinun, pCnCtk de l'impression que son bloquenee s bbnissaicnt hautement le avait h i l e sur leurs c ~ u r , Seigneur d(! les avoir (ait iiait,rc clans un si&clcqui avait
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skrninaire, d'o l'on pourrait tirer dans la suite de dignes sujeis , capables de faire part aux autres des fruits de science et de vertu qu'on leur aurait communiqus N Canisius, ayant achevh de rcgler toutes clioses i Ingolstadt avec son zkle et sa prudence ordinaires, retourna A Prague et il Vienne pour mettre la dernir main aux deux nouveaux ktablissements que sa compagnie y avait fondks. Le roi Ferdinand le revit avec joie, et lui ordonna, quelque temps apres, de le suivre :i la di& de Ratisbonne, o il voulait se servir de ses conscils dans des alTiaires d'importance qui regardaient le bien de la religion. Comme l'ilsselnbl6~des princes et des seigneurs de l'empire y &ait fort nombreuse, le mbrile de Canisius y parut avec un bclat toujours plus grand, et le dpi que les h&rbtiqucsen congurent augmenta leur haine contre ce grand homme. Une passion violente a dc la peine i se contenir longiemps : celte liainc ficlalti bientbt par des calomnies et des insultes; ils ne pr~~enilireut rien de moins que de le faire chasser de la ville; mais i la sollicitation des catholiques, leur audace fut bicntbt rbprimc'e par l'autoritk du roi des Homains et par le zcle du roi de Bavikre. Il fut r de la dicte, solu qu'on le retiendrait pendant toute la dur afin de l'opposer comme un mur pour la maison du Seigneur contre les entreprises des ennemis de son nom. II parut donc toujours, dans les confrence publiques et particulicrcs, avec le m h c crkdit que son grand mrit lui avait acquis ; il montait en chaire toutes les fites et tous les dimanclics; il prkchait encore trois fois la semaine pcndant l'Avent, avec un applaudisscmcnt universel ;u n grand nombre d'6vkqucs et de prklats assistaient toujours i ses sermons : dans le parliculicr, ils se faisaient un plaisir de confre avec lui des moyens de rktablir la discipline, de reformer les maurs, cl d'exterminer les erreurs et les vices, M Un lutlirie , ci1 vue de dtcrier son catdchisme , entreprit, pendant la i W e , d'y en opposer un autre qui db$> clait sous presse, avec plusieurs aulareslivres non moins pernicieux , l'usiige des enl'iui~s.Cmisius rcfu ta de vive
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voix et par bcrit la doctrine de cet auteur, le confondit, er eut assez de crbdit pour arrhter l'impression de ses livres. La confusion que ce particulier en recut devint salutaire plusieurs, qui, plus dociles aux instructions du prkdicateur, se rconcilire de bonne foi 1'Eglise. Il convertit en meme temps un juif, qu'il mit bienten ta de recevoir le saint baptbme. Pendant que par des moyens si doux et si efficaces il procurait le bien de la religion, la politique et l'hrs essayaient d'en employer d'assez kquivoques pour affermir le bien qu'on prtendai tirer dans l'empire, et de la paix de Passau, et de la libert de conscience accordbe dans la dernirdit d'Augsbourg. Plusieurs croyaient qu'on devait dans ce but permettre une confrence dans laquelle un certain nombre de docteurs des deux partis s'appliqueraient terminer une bonne fois les controverses qui avaient jusque-li divis6 les esprits; les hrtiqu surtout demandaient cette confrenc avec de grandes instances; c'tai l l'objet principal de la di&. Ferdinand, qui se vit fort press de l'accorder, voulut auparavant avoir le sentiment de plusieurs personnes habiles; il forma dans cette vue un conseil de prlat et de quelques docteurs : Canisius fut de ce nombre. Quelque sensible qu'il fi cet honneur que lui faisait le prince, sa reconnaissance n'alla jamais jusqu'i lui faire trahir ses sentiments : quand ce fut i son tour de parler, il rpondi avec tout le respect qu'il devait A ce puissant monarque, mais aussi avec toute la libert qu'un ministre vangliq doit l'Eglise, que ce n'tai lk nullement le moyen de rappeler les esprits; que l'unique voie &ait la soun~ission aux dcision de l'Eglise, A laquelle seule il appartient de juger des diffirends qui s'klvenen matir de religion; que l'expdrience avait fait connatr dans tous les sikcles que ces sortes d'assemblies se passent pour l'ordinaire en disputes, o chacun se fait un point d'honneur de soutenir son sentiment avec chaleur sans vouloir cder et qu'au sortir de 15 les deux partis ne manquent pas de faire courir des relations oppos6es, dans lesquelles chacun
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prhtcnd avoir triomphe tic ses adversaires, ce qui aigrit les esprits, ct entretient la division au lieu de la calmer. Il conclut enfin qu'il ne pensait pas que Sa Majestk ppermetlrc celle confbrence sans la participation du saint-si@. Le roi ne lui sut pas mauvais gr6 de la libert de cette rbponse; il parut m h e vouloir en profiler. Mais il avait besoin des secours de toutc 1'Allciniigiic pour SC mettre en d a t de s'opposer aux Turcs qui menapient la Hongrie; et les lih+iiqucs lui faisaiml sentir qu'il n'avait aucun secours aLl(:iidr~de leur pari, si on ne leur accordait celle conf6renco. Ainsi Ferdinand, en celle considCralion. SC d6termin"i A hi pcniici tre. i) II pr6icndit &me que Canisins ci Gaudanus son cornpagnon y fussent du nombre (les t11Cologienseaiholiqncs; et dans 1'c~l)~rniicc que ces deux religieux seraient lissez tbt de retour d'Italie pour assister i cc colloque, il leur permit de hirc le voyage dc Rome, o l'un cl l'autre avaient re ordre tic se rendre pour assister i la congr@atioii gbnkrale, dans laquelle on devait &lire un successeur A saint Ignace, q u i , plein d'amibes et de inhites, &tait mort vers le milieu de l'etc dernier Arrive Iiientbt H Komc, Canisius se' voyait tir d'intrigue, et d6livrC de la peine d'assister & la confkrence projetce; mais le P. Layncz, qui venait de recevoir des letires du roi des Romains, crut devoir faire connaitre au pape ce que ce prince lui mandait, de Canisius et de son compagnon, afin que si Sa Sainle16 jugeait {i propos qu'ils assistassent l'un ci l'aulre a la cont6rciiee, il lui pl do leur permettre (le sorlir de Rome pour rclourncr en Allemagne. Le pape, qui n'accordait cetle confbrence qu'avec peine, consentit d'autant plus volontiers i ce que ces deux thkologiens s'y trouvassent, qu'il esprai que des gens d'un m6ritc aussi reconnu, et d'un zkle aussi dcvouaux intdr&ts de l'E$isc, n'y laisseraient rien passer qui fcontraire au bien de la religion, el que si l'on ne pouvait en attendre un grand bien , i l s (mpt'c'l~~raiciit du moins qu'il n'en resultdt 1111 giwd nitil.
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la permission que Sa Saintetb. leur accordait, qu'ils prirent par obkissance le chemin de 1'Allemagne, Canisius vit , en passant Inspruck, l'glisque le roi Ferdinand y faisait btipour sa compagnie, et il prit des mesures & Munich avec le duc de Bavikre pour le collCge que cc prince y voulait fonder; enfin il se rendit avec son compagnon, au commencement de seplembre, h Worms, qui 6hit le lieu choisi pour la conft!rence. Croyant que dans une affaire si dblicate et si importante, on ne pouvait trop se pr6rnunir contre les artifices des hMtiques, il avait envoyk un expr au fameux Gropper, i Cologne , avec des letircs trkspressantes, par lesquelles il le conjurait de se joinilrc aux autres thbologiens catholiques qui devaient , par l'ordre du roi Ferdinand , se trouver i~ Worms pour la confCrence. Mais cc sage docteur, qui il &ait libre de s'en dispenser, jugeant pour les mkmcs raisons que Canisius avait apporties nullement avantageux lui-mm A ce prince, qu'il n'tai de s'engager dans ces sortes de disputes souvent dangereuses, et presque toujours inutiles pour la religion, continua i s'en excuser, et quoi qu'on pfaire pour l'y attirer, il ne voulut jamais y assister. Jules Phkigius, vkqu de Naumbourg , un des trois docteurs que l'empereur Charles-Quint avait autrefois choisis pour dresser le projet de son fameux Inicrim, avait 6th nomm6 par le roi des Romains son frr pour prside & cette confcrence : douze thbologiens catholiques ct douze d u parti luthrien devaient lui servir comme d'assesseurs; six de chaque cl devaient parler, et six autres les seconder. Les principaux d'entre les catholiques btaient Michel, bvbque de Mersebourg, Delphius, sulrragaiit de Strasbourg, Slapliilus , Pierre Canisius, Martin et Fran~oisSennius, docteurs de Louvain, Jodocus de Ravcnstein , INicolas Gaudanus , e ~ c . Les protestants htaient MClanchton , Scneppius , Pistorius , Bullingcr, Brentius , Illyricus, etc. Quoique Canisius f dbjc'iun de ceux qui taien avertis de parler, il fut encore charg par les docteurs du parti
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catholique de choisir et de dhnleles matiresur lesquelles ils devaient se concerter entre eux avant d'entrer dans la dispute, 3 laquelle on voyait bien que les hrtiqu ne venaicn t nullement avec la disposition de ceder, mais uniquement en vue de faire valoir leur mauvaise doctrine par toutes sortes de moyens. L'ouverture de la confrenc fut arrt au 12 septembre de cette annte 1557; on se rendit au lieu qui y tai destin et chacun y prit sa place scion l'ordre convenu. La premir chose qu'on y proposa fut de r6gler la manir de confkrer; car si de bonne foi on ne convenait d'un point fixe qui servit comme de rCgle aux deux partis, ce serait en vain qu'on pritendrai t les accorder. Les 116r6liques en convinrent ; mais ils prtendiren que la pure parole de Dieu devait Gtre cette rbgle. Les catholiques avouaient bien que la parole de Dieu &ait la rgl de la vbritb; mais comme il n'cst pas dom6 &galement tout individu dc pouvoir l'iiiterpr61er, ils demandren 1" qu'on rec enti&rcment le canon des Ecritures, tel qu'il ktait universellement r e y et approuv depuis mille ans ; 3' que lorsqu'on ne pourrait pas convenir aishnent du vkritable sens de lYEcriturc,on en jugeiit par le sentimentcommun des Pre et de l'ancienne Eglisc, Ces avances engagkrenl insensiblement la dispute , et les catholiqucs s'aperyrmt des le comtnenceinent que leurs adversaires ne s'accordaient nullement sur leur propre doctrine, ct qu'ils ktaient de difhhntes socles. C'est pourquoi on exigea que, puisque la liber16 de disputer n'khit accord& qu'i ceux qui suivaient la confession cl' Augsbourg , ils renonqassent tous ceux qui s'en klaicnt kcarl6s en y ajoutant ou en y changeant, connue on avait fait tant de fois, ce qui causait une trang divcrsitk de sentiments parmi les lulli ricns. Ce coup, qu'ils n'avaient point prkvu, les tourdit car c'khi1 la le taiblc de ces h&rktiques, qui n'&aient proprement unis cutrecux que par la lurieuse et constante aversion qu'ils avaient pour i'Eglise romtiiin;; et ce fut lh (pour
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nous servir des propres termes de Canisius) qu'on vit ces nouveaux gant travailler vainement i leve la tour de Babel, et que Dieu rpandi sur eux un esprit de confusion 1) pour les mettre aux prises avec eux-mmes et Philippe Mlanchthon contredit bient par ses propres 6lvcs se vit puni ii peu prts comme ceux qui se voient dvore par les bte fkroces qu'ils ont pris le plus de peine A nourrir et A dever. La division s'tanmise de cette manir parmi ces cc ne fut dans la suite que disputes, que rehrtique proches, qu'invectives, que rplique de bouche et par crit de sorte que l'on ne pouvait plus traiter avec des gens qui ne s'accordaient point du tout, quoique les uns et les autres protestassent 6galement qu'ils taien de la confession d'Augsbourg. La chose n'en demeura pas la : tous ces hh+tiques, s'htant retir de Worms les uns aprles autres sous diff6rents prkhxies, reportren dans leurs pays des que quelques-uns cur si pleins d'aigreur et d'animosit conlinurcni s'entre-dchirepar des crit sanglants, au grand scandale de tout le parti qui avait demandce colloque avec le plus d'instance et d'empressement. Ainsi se termina cette fameuse confrenc de Worms, sans qu'on p en tirer le fruit qu'on s'en &ait promis , comme l'avait sagement prkvu Canisius. On eut du moins la consolation de remarquer, par ces cruelles divisions qui partagcrent ces hkrtiquesl'avantage de l'unit qu'on trouve dans la religion catholique; que c'est lh comme le ccnirc oii tous l fidkles sont unis en matir de foi, et que ceux au contraire qui s'en &parent par le schisme ou par l'hCrCsie, ne manquent jamais, comme l'expriencl'a fait coini~Utre, de se diviser en diffkrentes sectes, qui les loignen souvent autant les uns des autres, qu'ils se sont eux-m6mes dloignks de l'Eglise catholique. Les protestants avaient r c y trop de confusion dans la confrenc de Worms, pour ne pas en garder du ressentiment contre ceux qu'ils croyaient la leur avoir attire Canisius, de l'aveu de toute l'assemblke, tai un des doc((
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teurs qui y avaient le plus agi, et qui, de vive voix et pur Cerit, s'&aient. opposes avec le plus de fermet4 aux entreprises des novateurs. Ce fut aussi sur lui principalement qu'ils crurent devoir se venger par toutes sortes de calomnies, ressource la plus commune de l'hCr&sieet du schisme. 11 courut piwnii!rement un bruit, qui de la Saxe se rkpandit dans ton Les les provi nccs voisines , q u ' e n h le ciel avait d& livre 1a nouvelle religion di1 plus grand ennemi qu'elle e pour lors on Allemagne dans la personne de Canisius ; que cc jksuite, nccdbic de confusion dans les disputes qu'il avait eues avec M~lanclitoii,n'avait pu y survivre, cl qu'une inort subite l'mail surpris dans la chaire o il ktait inont6 pour en imposer son parti, en s'el'i'orpnt, de donner un tour favorable a cc qui s'etail passe entare lui et ce l'iuueiix prolcslant. Pcrulau!, qii'c'ts Saxe on le faisait mort , on le ressuscitait sur le Rhin, ismis pour donner nue atteinte inorkellc ;\ sa r + u h l i o n ; on y chercha i'i le rendre infimc , c h s le dessein de le rendre inhabile tiux Sonelions di1 ministhrc kvang6liquc, qui demande une rbputa tion net te et exempte di1 moi~nh'es o u p p n qui piiissc (31 ternir l'&chit. Mais si , dans celle con'jonclure, il fut traite par les lutli6riens fi peu lires connue le f u i autrefois suint Athanase par les ariens thins leur conciliabule lie T y r , il c u l , aussi bien que ce i~~~ part g ~ i l ~ ~ cdcl'cnscur llx de l'Eglisc, la ( : ~ f i : j ~ I i i ld'avoir au calice du Sauveur, et de voir une ::ccnsiUion aussi mal fondCe rcloinlicr uniquement sur ceux qui l ' a ~ a k ~si i ~inali! cicuscnicnl invcniCc ; aussi ne s'en olai'ma-t-il pas da\ anlime. Co~lli~lui~iit i r a ~ ~ q i i i l l c ~ses ~ ~ exercices cul tl3 c l i a ~ i il ~, rhonclait i ceux qni kiaicnt iinligiifs ilq la i'uricuse passion de ses caloiiiiii;~eui s , ( p 10 ineillcur til:)yci de rd'ui.cr la calomnie ilai de la miij'rir avec iulieucc , ci de tenir toujours nuc conduite 6,g:dc dans le bien. Pcinhmt que les ItCrkliques le tri~ii~icnt si mol en son absence, les callioliipcs de Cologne ne savaient cornnient lui itit~juor la \kiGrii~ionqu'ils avaicnt pour lui. Il y dtait tour liiir l'ordre d 11 i'ere Liiy nez , qui voulait dl6 l'-lire \il
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tr inforrnb par son moyen de l'tadu collgque sa compagnie avait dans cette ville. Ce fut pour toutes sortes de personnes un dsi et une joie extraordinaires de le voir et de lui parler, mais surtout de l'entendre prhcher. Il ne put se dispenser de leur donner plus d'une fois cette satisfaction. On compte plus de deux mille personnes qui se rendirent de tous les endroits de la ville li la cathdral pour assister au sermon qu'il devait y prche le jour de la Toussaint. Il rkgla bientt par le crdiqu'il avait h Cologne, les aiTaires qui l'y avaient amenil en sortit charmdes bontks qu'on y avait pour sa compagnie, difi 'du zCle des ouvriers kvang6liques qui y travaillaient sous la conduite du saint homme le Pr LonarKessel ; mais surtout merveilleusement consol de laisser la ville dans la rksolution de tout sacrifier pour se conserver la rputatio d'ttre jamais la sainte colonie et la fille dkvou de l'&lise que l'glisde Cologne s'est toujours fait romaine : qualit honneur de porter. D De l i il prit le chemin de Strasbourg; Erasme de Limbourg en tai voque Ce prlat plus illustre encore par son propre mritque par celui de ses anchtres, ne voyait qu'avec douleur tous les ravages que les hkrtique faisaient dans son cher troupeau. Depuis pr de deux ans il sollicifait Canisius, par les lettres les plus pressantes, de vouloir bien ne pas lui refuser les secours qu'il donnait i tant d'autres diocsesqui en avaient moins besoin que le sien ; nais le roi des Romains, i qui cet kvoque, aussi bien que Lout son chapitre , en avait cri plusieurs fois , n'avait pu se rksoudre A le laisser partir de ses Etats. Rien peut-tr ne marqua mieux que le Seigneur l'avait oint de l'EspritSaint pour le Lien de la nation allemande, que cet emprcssnncnt presque universel de tous les prklats catholiques i l'invilcr, i l'employer, A le retenir dans leurs diockses. Ce fut pour l'vequde Strasbourg une joie qu'on ne peut exprimer d'apprendre l'arrivbe de Canisius. 11 faisait d'ordinaire sa rsidenc i Saverne : il l'y retint quelque temps d a n s le dessein de prendre avec lui les mesures ncessaire
pour empche que la perte de sa capitale n'entran celle de tout le pays. Il lui tmoign la rsolutioo i ~ il tai de fonder un collkge de sa compagnie, d'o il ptpar la suite, tirer des ouvriers apostoliques pour les opposer aux ministres de l'erreur que l'hrksiformait dans sa ville piscopal et rkpandait de l i dans toutes les provinces de l'Allemagne. En attendant qu'il pilt conclure celte affaire avec son chapitre, il pria le Phre de faire ressentir les effets de son zl A son peuple de Saverne, et de le prkmunir par des instructions salutaires contre la contagion qu'il avait sujet de craindre du voisinage de Strasbourg. Canisius s'acquitta de cette commission pendant un mois avec son succ ordinaire. Il commenp par la cour du prlatses soins s'tendiren i toutes les conditions de la ville; il les arrbta avec complaisance sur les enfants, qu'il visita dans leurs coles qu'il instruisit, qu'il confessa, qu'il disposa & faire leur premir communion. Rien ne parait bas un vkritable zle une charith sinc6re n'a nulle acception de personnes : les heureuses dispositions qu'il vit dans cet ige innocent, lui firent regretter la perte de cette florissante jeunesse, qui, il ce qu'on lui disait, venait de tous ctA Strasbourg pour y puiser, comme dans sa source, la doctrine des nouveaux riformateurs. On y comptait en ce temps-li plus de mille kcoliers. On voulait qu'il y epour lui du danger i paratr dans cette ville; il le mhprisa, cl il s&olut d'y passer, aprks avoir fait pendant les Bites de NoGl, A la prir de l'v&que toutes les fondions de pasteur :I Saverne. Loin d'ktrc maltraite h Strasbourg, il n'y r e p t que des honneurs. Cette autoritb, que Dieu donne quelquefois A ses ministres , lui attira du rcspect dans cc lieu de l'Ailemagne, o la religion etait peut-btre le plus mepriste; il eut meme la consolation de pr6cher lc jour de 1'Epiphanic dans celle illustre cathdrale 11 SC fit un concours extraordinaire pour l'entendre : le petit nombre de catholiques, qui, depuis longtemps, n'avaient point vu dc p r h e de l'Eglisc romaine monter dans cette chaire, le regardaient avec admiration , et, les larmes aux yeux, remerciaient le
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Seigneur d'avoir bien voulu les visiter en leur envoyant ce grand homme. ) Canisius lui-mm taitout attendri et ne voyait qu'avec une extrm douleur le changement que l'hrs avait fait dans cette glise mais ce fut pour lui une bien sensible consolation de voir de saintes pousede Jsus Christ, fidlei leur vocation, au milieu d'une corruption : c'taien les filles pnitente de Sainte-Elisabeth si gnra et les religieuses de Saint-Dominique. Canisius les visitait souvent pendant son sjou il Strasbourg; il les consolait et les animait, par les ferventes exhortations qu'il leur adrescontinuation des grcesqu sait, i meriter par leur fidlitkl si visiblement sur leurs monasNotre-Seigneur rpandai tires. Les paroles de l'homme de Dieu furent comme le gage de la protection du Ciel, qui s'tendinon-seulement sur ces saintes filles, mais encore sur toutes celles qu'elles ont eues dans la suite pour imitatrices de leur foi. Les agents de l'vq et du chapitre s'tan trouv Strasbourg, on y prit des mesures relativement au lieu o l'on pourrait faire l'6tablissement du collg qu'on mditai de fonder. On jeta les yeux sur la ville de Fribourg en llrisgau ; on crut que les ouvriers vang8iquequi y seraient tonns seraient de l plus porte sous la protcction du roi Ferdinand, de pourvoir aux besoins spirituels (le l'Alsace, qui, en ce temps-li , tai aussi bien que le lhisgau du domaine des archiducs d'Autriche. Canisius fut prik d'y faire un voyage pour sonder l -dessu les esprits; il les trouva mieux dispos qu'il n'aurait cru pouvoir l'espre: la ville et l'acadmitmoignre de la joie de ce projet ; l'une et l'autre voulurent bien y consentir, et en ('criviren de concert au roi .des Romains; on s'empressa m6me de retenir Canisius, et on ne se consola de son dpar que dans l'esprancde le revoir. En retournant i Strasbourg, il parcourut les principales villes de la haute Alsace, fortifiant et consolant les catholiques dans tous ces endroits , qui se ressentaient extrme ment de la contagion de leurs voisins. Bien qu'il fit ce
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voyage dans la plus froide et la plus rigoureuse saison de l'anne il disait qu'il ne s'&taitjamais senti plusdevigueur, et qu'il n'avait point de termes capables d'expliquer la joie intrieur dont il se senlait p&u&ir& : Peut-cire que Rolre Seigneur (c'est ainsi qu'il parlait) ne m'accorde ce lait des consolations comme i un enfant que parce que je ne suis pas capable d'une nourriture plus solide, que les parfaits trouvent dans les croix et dans les dbsolations. Je ne suis point encore digne d'offrir un parfait 11010 causte en odeur de suavitk, et de souffrir de grandes choses pour le nom de Jbsus-Christ , que je cherche A porter devant ces peuples. Ayant rendu compte de sa commission i ceux qui l'en avaient charg il se remit 5 eux de l'exkcution , et se diaposa & partir de Strasbourg. Les chanoines du chapitre, voulant lui marquer combien ils &aient sensibles aux soins que sou z&le lui avait lait prendre pour le Lien du diocbsc , lui 01Trircnt une somme d'argent cor~si~lb~~ablc ct quelques iusignes reliques, tirtes du sanctuaire de leur ; il y avait entre autres un doigt de saint Polycarpe. glis Ce dernier prtsent l u i Sut trhs-agrbable; il le r q u t avec cette profonde ventration qu'il avait pour toutes les choses saintes ; il regarda ces reliques comme un prCcieux trbsor, dont il cnricliit dans la suite l'Cglise du colli'ge de Fribourg en Suisse, lorsqu'il le gouvernait en qualit6 de recteur; mais pour l'argent, il le refusa constainment, quelques instances qu'on lui fit pour le lui faire accepter; il ordonna rnCnie h ses fr&s du collbge d'Ingolstadt, i qui on l'avait cnvoyb a p r h qu'il eut quitte Strasbourg, de le renvoyer sur-le-champ, pour marquer par cet exemple de dsintbrcs sement quel devait Cire celui que saint Ignace avait tant cceur d'inspirer i ses enfants dans leurs fondions, en ce temps malheurei~x , o les licr&liquesaccusaient les ecclksiasiiqucs de s'enrichir par la dispensatioii des choses saillies. De Strasbourg , Canisius se rcndi t il Dillingue, ail l'attendait le cardinal d'Augsbourg. Ce prince de l'Eglisc, qui avait pour lui, dis son vivant, toute la vknratioque
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l9Eglisea pour les saints qu'elle honore d'un culte religieux aprks leur mort, voulut marquer en cet te occasion combien il s'estimait heureux de sa pr&cnce, et se souvenant 'des paroles du Sauveur, que celui qui recoit ses ministres le rqoit lui-mbme , il se prosterna i ses pieds aprks l'avoir embrassavec les dhionsirations de l'amiti la plus tendre, et lui protesta qu'il ne se lverai point qu'il ne les lui e lavs On ne saurait exprimer quelle fut la confusion de l'hnnible serviteur de Dieu, quand il vit ce cardinal i ses pieds, dans la disposition de les lui laver, ni ce qu'il dit ni ce qu'il fit pour le dittourner de cette action ; mais tout fut inutile; l'humilit Cil celte rencontre, soutenue de l'autorit de l'minen prblat, exigeait cc sacrifice de son obbissauce : Vous le voulez , Monseigneur, lui dil-il, ch je ne puis, il l'exemple de saint Pierre mon patron, ne pas me soumettre aux ordres de celui qui me reprtsente la per sonne de Jsus-Christ mais je vous supplie de croire que si, ci1 ce point, vous emportez devant Dieu et devant les hommes la gloire d'ktre plus humble que moi, j'aurai du moins l'avantage d'Ctre plus humilik que vous. Lc cardinal fit donc ce qu'il voulut, et son humilit se trouva fort satisfaite de 170bbissance de Canisius. Tous deux se promirent un grand silence sur cette action; mais ceux qui en furent h o i n s , ne se croyant pas obligks au m h e secret, h (livulgu&rent,A la gloire des deux serviteurs de Dieu, que le Ciel voulait relever autant qu'ils avaient prtcnd s'abaisser. Canisius, apr avoir quitte Dillingue et passb ensuite quelques jours i Nuremberg auprks du roi Ferdinand, se disposait A repasser les monts pour assister & la congrGgation gtnhlc de son ordre, que la guerre avait fait diflkrer jusque-li ; mais A la prikre du duc de Bavikre , il se vit oblig de faire 1111 voyage Straubing : c'&tait une des quatre p i n ripairs places des lilats des ducs (le ce nom (cl qui aujourd'hui continue A faire partie du royaume de BaviCre). Ferdinand . q u i i-ti~i t inform de l'ktut pitoyable 06 se
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trouvait depuis peu cetk ville par la malice des hbrtique qui avaient trouv le moyen de s'y glisser, voulut bien s'intkresser pour cette bonne aeuvre en faveur du duc Albert son gendre. Canisius s'y porta avec joie, il se rendit i i Straubing pour le commencement du carthe, et se mit en devoir, dans ce saint temps, de rpare par ses prdica tions le mal que l'hkrksie y avait caus Sa douceur acheva, dans les conversations particulires ce que son zkle avait commencb d'opkrer dans la chaire; Dieu bni tellement ses soins et son travail, que, quelque enttemenque les habitants eussent fait paratre i i l'exemple de plusieurs peuples d'Allemagne, pour retenir l'usage de la coupe, permis par l'intdrim de Cliarles-Quint , il leur persuada h tous d'y renoncer, et il eut la consolation de leur voir faire la communion pascale sous une seule espceCe fut l i le fruit de son voyage et de ses prbdications du carme Il e bien souhait6 pouvoir demeurer plus loiiglemps i Siraubing pour y perfectionner tout le bien que Notre-Seigneur y avait fait par son ministre le duc l'en pressait, les nouveaux convertis l'en conjuraient; mais il lui fallut partir pour Rome, ou il arriva juste au temps marquk pour la tenue de la congrbgation. Les Pre assembles le prikrent d'en faire l'ouverlurc par un discours qui disposit les cceurs $ jeter les yeux, dans l'klection du ghkral , sur celui que le Ciel avait choisi pour remplir la place de leur saint fondateur. On l'invitait d'ordinaire h se charger de ces sortes (Factions, tant on &ait prvenpartout de l'id de son rnbrite. Canisius, dans ce discours, remplit parfaitement l'attente qu'on en avait conym : l'&xtion suivit, et le sort tomba sur le Pr Jacques Laynez. Comme celle congrdgation ktait la premikre qui se f tenue depuis l'ktablissement de la compagnie, on comptait beaucoup sur la sagesse et sur l'exprienc de Canisius pour les choses qu'on avait i y rgler mais il ne put pas demeurer longtemps A Rome ; la Providence voulut se servir de lui ailleurs. Les ouvriers kvang6liques sont comme des astres, qui doivent leurs lumihw A plus d'un pays. La
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Pologne eut l'avantage de profiter h son tour des talents de cet homme de Dieu : voici quelle en fut l'occasion. Sigismond tai roi de Pologne. Prince sans volont csprit faible , mais possdan toutes les vertus prive qui font les gens de bien, ce prince n'avait pas assez de vigueur dans le caractr pour rsisteaux empitement du protestantisme; il sentait le mal, et n'osait pas y rem& (lier. Ferdinand, dont il avait pousla fille, connaissait les irrsolution de son gendre; il les fit connatr 5 Canisius, qui, disign par le saint-sigpour prendre part i la dit convoqu Ptrikaw s'tai fait un devoir, chemin faisant, d'aiiei*prsente ses hommages il ce prince, devenu empereur par l'abdication de son frhre Charles-Quint et le choix, quoique tardif, des klecteurs de l'empire. 1) L'indolence du roi, au milieu de tous les partis qui agitaient la Pologne, avait donn aux sectaires une pr pondranc qu'ils avaient su mettre i profit. Les lois fondamentales du royaume, son mode d'lectio& la couronne, les troubles que le lecti engendrai6 la mort de chaque souverain, tout leur offrait d'incalculables avantages. Le clerg&sculie ne se crut pas assez fort pour lutter ; il accusa la cour, la cour rejeta l'accusation sur lui. Ces rcri minalions ktaient aussi justes pour le roi que pour le clerg mais, en face des hrtique dont le prince Radzivill soupas par des rcrimi tenait chaudement la cause , ce n'tai nations qu'il tai sage de prockder. Canisius le fit comprendre A l'vdqu et A l'universitde Cracovie, ainsi qu'au primat du royaume, Nicolas Diegouwiski, archevqu de Gnesne. )) Les esprits taien peu dispos& i la paix; la dit pouvait dtterminer une scission avec l'Eglise romaine ; le pape la redoutait, et c'&tait pour la conjurer qu'il avait fait choix (le Canisius. Le jsuitfut digne de la confiance d u saintsig et de son propre gbnra : il prit souvent la parole dans cette assemble et laissa de ct les griefs politiques qui armaient les partis les uns contre les autres , pour ramener tout i la (lucsiion la plus importante. Les Polonais pouvaient-
ils renoncer i la religion de leurs anc&tres? Canisius leur dkvcloppa avec tant d'doquence les maux que cette spa ration attirerait sur lcur pays, qu'il fut dhcid qu'aucune innovation ne serait admise. Le roi lui-mhme puisa quelque hncrgie dans l'encrgie du saint orateur, ct s'engagea 5 n'accorder aucune modification aux droits hpiscopaux , malgr les rkclamations des li6r~tiquesqui auraicnt voulu cette compensation aux sacrifices qu'ils s ' M e n t imposks dans l'intkret gknbral. La dicte ktant finie, Canisius reprit le chemin de l'Allemagne, mais en 1aiss:int son cmur en Pologne; le zkle qu'il avait pour le salut de ce royaume le faisait parler ainsi. A son rctoiir, il visita les collgc de Prague et d'Ingolsladt , et de la se rendit A Augsbourg, selon les ordres qu'il en avait de l'empereur. Le cardinal-vkqude cette ville, qui pr6tcnilail bien le posshder plus longlcinps qu'il n'avait fait l'annbe prbc&dentc A Dillinguc, se chargea du soin de le loger, et mit sa plus grande joie il le voir, il l'entretenir , et h s'ouvrir A lui des affaires de sa conscience et de cellwlc son diockse. 1 1 y avait bien environ doux cents colier en ce ternpsl i dans Augsbourg, qui frdpentaient l'colhtablie clans la cathhdrale. Le docteur prkposk pour y enseigner s'acquitlait parfaitement de son emploi, et ne negligeait rien pour les leve dans la piet6 et dans la saine doctrine de lYEglise; mais la plupart de ces kcolicrs ktaient pauvres, et par consqucn obliges d'aller clicrclicr eux-mhrnes de quoi s'entretenir pour leurs kludes. Les luthbriens , attentifs ii se laire des proslytestichaient par toutes sortes de moyens de dbauche ces 6colicrs , et de les gngncr i leur parti ; ils leur faisaient entendre qu'ils auraicnt parmi eux des matre bien plus claireset que la cliaril6 qu'ils prouveraienleur lcrat lc chagrin de chercher cux-incrncs de quoi subsister, c l lcur procurerait plus de temps et de facilite pour tudier La tcntatien chil dklicate , piusieurs y succon~baicnt . 1) Canisius en fut pendre de douleur. Quoi ! disait4 , les call~oliqucs auront-ils moins do w\c pour donner des
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l'l?glisc, quc los hhiliques n'ont d'empresse ment pour faire des disciples de l'erreur? Pour obvier ii un si grand mal, il vint solliciter tous les ~vbques runi A Augsbourg pour la nouvelle dicte qui s'y tenait, de suhvenir aux besoins de ces kludiants , ct prenant sur soi la confusion qu'il kpargnait i ceux-ci, on le vit demander l'aumn par toute la ville, et presser ceux qui pouvaient les aider h concourir k cette bonne action. Son &le eut tout le succks qu'il pouvait souhaiter : il recueillit une somme assez considkrable pour pouvoir avec ce secours les loger tous ensemble, ct les entretenir pendant l'hiver qui tai fort rude cette annke-lA; il r&la le temps de leurs diivolions et de leurs tudes et gricc aux bnhliction que le ciel r pandit sur cette utile entreprise , tout lc dioci?se got dans la suite les fruits que son auteur s'en &ait promis. Canisius faisait toujours cependant sa principale occupation du ministkre de la prkdication ; il s'en acquitta avec tant tic facilitet de succhs tout ensemble, que l ' h k p et le chapitre prirent la rksolution de faire de lui leur thologal Cette fonction , qui devait l'attacher 2 la chaire de la catlitdrale d'Augsbourg , semblait toul-A-fai t incompatible avec son emploi de provincial , qui le nieltait dans la nbcessitb de visiter toutes les maisons de sa province, el lui tai le loisir d'kcrire contre les hrtique Canisius fit valoir ces raisons, mais on refusa de s'y rendre, c l le chapitre prit le parti d'en crir au gnr de la sociktk, qui, entrant dans ses vues, rpondi en particulier ii Cinisius, que comme il avait re plusieurs talents du Pr de famille, il &lait oblig6 de les faire valoir ; qu'on ne s'attendait pas moins i le voir crircontre les nouvelles erreurs, qu'i l'en)) tendre s'leve contre elles du haut de la chaire; qu'il remettait ii son zkle et i sa prudence de pourvoir aux besoins de sa province, et qu'il devait Ctre persuade que le grand matr qui lui faisait l'honneur de lui confier )) tous ces emplois, lui donnerait la force de les soutenir. Une rpons si sage et si consolante le fixa : le cardinal prit de la occasion d'introduire les jhuites dans Augsbourg;
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il leur donna la maison qu'il avait habitlorsqu'il n'tai encore que prhv de la cathdrale il y entretint toujours depuis quatrc de ces Phres; et ce fut 1A le commencement du coll6ge qu'ils ont eu dans cette ville. Canisius ne diffr point h exercer son nouvel emploi ; il rpondiparfaitement h l'attente que les catholiques avaient conu de son n~krite,quand tout-b-coup il se vit oblig d'interrompre le cours de ses prdicationA l'occasion que nous allons raconter Le pape Paul IV tan mort, Pie IV son successeur envoya i l'cmpcreur Ferdinand, en qualitde lkgat, l'6v6quc de Warmie, Stanislas Osius, qu'il venait de revctir de la pourpre romaine : cc nouveau cardinal , qui regardait Canisius comme son ami , le demanda au P. Laynez , pour l'accompagner dans cetle 16gation. Laynez ne put se dispenser d'accorder a u 16gat ce qu'il demandait, et Canisius, aprts avoir pris con@ (lu chapitre d'Augsbourg, rejoignit le Q a t et se rendit a u p r k de l'empereur. 11 s'acquitta parfaitement de sa comnlission, profila de son voyage pour faire la visite des maisons de sa province, et partout o il passait, il renouvelait la ferveur par la saintet6 de ses cxemples et de ses discours. 1 ) Ce fut dans cc voyage qu'il reu des lettres trs obligeantes de la part des 6lccteurs de Trveet de Mayence, par lesquelles ces princes le priaient de leur donner de ses religieux pour les collkgcs qu'ils voulaient fonder dans leurs capitales. Il eut la joie dc voir, en rclournan t par Munich, celui que le duc Albert y avait fait bitir, et d'y embrasser u n de ses frre consanguins, Thierry Canisius, que le gnr y avait cnvoyb pour en 6tre le suprieur )) De retour i Augsbourg, il s'appliqua enlihrement i remplir les obligations de son emploi de thkologal. Comme il avait affaire dans cette ville aux hkrhtiques et aux catholiqucs la lois, il lui fallait ramener les premiers b l'ancienne croyance de VEglisc , y retcnir les seconds, et retirer les uns ct les autres des dbsordres que l'erreur, le mauvais exemple nt le m l l i c u r des lciqis avaient vausbs. 11 fit pour cela des
NOTICE S U R CANISIUS.
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sermons de controverse et de morale, et commen par la controverse. L'idqu'on avait de sa capacit attira autour de lui un monde extraordinaire. Sachant la prtentioque se donnaient les h6stique. d'avoir pour eux la parole de Dieu , Canisius les attaqua par cet endroit , et leur exposa avec tant de clart et de soliditles marques auxquelles on doit reconnaitre cette divine parole, que plusieurs, ne trouvant point ces marques dans ce que leurs ministres leur dibitaient , renoncren 2 leur secte et se firent catholiques. D Quelques-uns, attirpar le bruit de sa rhpulation , vinrent du milieu de la Saxe ii Augsbourg pour l'entendre ct confre avec lui. L'homme de Dieu dissipa leurs pr ventions et leur fit connatr la vritbils lYcmbrass&rent avec joie, et retournren dans leur pays en glorifiant le Seigneur de la g r h qu'il leur avait faite par le ministr de son serviteur. Dejh, et des sa premikre entri Augsbo~rg , il avait converti un clb ministre, Etienne Agricola, disciple et ami de Mlanchton Si ses sermons de controverse firent ouvrir les yeux, ceux de morale remuren fortement les cmurs. Canisius jugea devoir les commencer par une matikre qui f capable ~ de pntr l'Arne de cette crainte salutaire qui dispose A la justification. Il fit pour cela plusieurs discours sur le jugement dernier. Le feu de l'Esprit-Saint animant ses paroles, elles firent une puissante impression sur ceux qui les cou taient : catholiques et hkrtique , s'occuprensrieusemen de rforme leurs murs C'est ce qu'on vit surtout dans deux dames dequalit Ursule de Liechtenstein , femme du comte George Fugger, et sa belle-saur Sibylle d'Ebestein , qui avait pousle comte Marc Fugger, frtire du comte George. Toutes les deux, attire par la g r h e et gagnks i Dieu par Canisius, quittrenle protestantisme, et devinrent des modkles de sainteth pour toutes les dames chrtiennes Ce succredoubla le courage de l'homme apostolique : le carime suivant, il ajouta aux quatre sermons qu'il faisait ou instructions &aletoutes les semaines, trois catchisme ment solides et familihs; la noblesse et le peuple y accou))
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raient; les plus savants merne, dans le dside s'instruire de leurs devoirs , y M e n t trs-assidu ; car il y entrait dans un dbtail admirable des obligations attach6cs toutes sortes d'ht~. Comme Augsbourg h i t des lors une ville d'un grand commerce , il &taildifficile qu'il ne s'y glissit bien des abus dans les contrats parmi les marchands. Il d mavec tant de clart6 les l'aux pr6tcxtes dont la cupidit couvrait les usures les plus hormcs , qu'il en fit concevoir de l'horreur: on en vit des c k f s sensibles dans l'abolition dc ces contrats, ct clans de grosses restitutions qui furent faites ii des crbanciers qui ne s'y attendaient nullement. La confession g6nCrale , inconnue jusque-li , fi1t introduite ; ce qui parut dans cc pays d'autant plus admirable, que le commerce qu'on y avait avec les nouveaux hr6tique en avait aboli la pratique. On ne connaissait plus, parmi les cutholiqucs m h e s , cc que c ' M t que le jebnc : on eomincnca i jene cxacten~enl le carcinc, el il y en eut mCme qui prirent la sainle coutume de j c h c r tous les vendredis dc l'annbc en l'lionncur de la passion de Jtsus-Christ. N Canisius n ' h i 1 point au reste de ces esprits jaloux, qui veulent faire seuls tout le hien qui se pr6scnic ; ravi, selon l'expression de Moseque tout le monde prop/iitisai, (Nomb., XI, 29), il engagea deux docteurs de reptation, Miwtiii Crommcr cl FrkdCric Stapliilc, qui klaicnt ses amis par~iculicrs , i bcrirc contrc lcs hCrbtiques ; et deux ans auparavant , il avait conseil16 i l'cmpercur d'allaclicr auprts de sa personne le vertucux et savant Franpis 'i'urriauo, pour que ce prince p se servir dc ses conseils dans les affaires de I a religion. Cimisius ne s'en tint pas l i : pour cntrclcnir le bien que RoIrc-Scigncur faisait par son rninislhre, il con1pos;t quclqucs livres de doctrine cl de pidl6 ; il donna entre au trcs au public un recueil de plusieurs prihrcs fort dvotes qu'il appela le Manuel des calholiqucs ; l'empereur lc trouva si lieau , qu'il en f i t faire une seconde impression, et le ri'p i n d i l ( . ~ wlonle s l'A11~111i1gii~ iI\*CC une I I O U V C ~ ~kdilion C de
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si bien son temps, que sans se rcliclier en rien des soins que son emploi de prbdicateur l'obligeait de donner au peuple d'Augsbourg, il faisait rgulireme la visite des collkges dont il tai char@ en qualit6 de provincial. Ses confrhres le revoyaient toujours avec une nouvelle joie, parce qu'ils trouvaient toujours dans ses paroles et dans ses exemples de quoi s'animcr h la vertu, se consoler dans leurs peines, ct se soutenir dans la fatigue de leurs emplois. Le cours de ses visites tan achev il se rendait le plus t6t qu'il pouvait 11 Augsbourg : c'&ait l i comme le centre, d'o ses vues s'&tendaientpartout oii il les croyait plus u tilcs au bien de l'&lise et de sa compagnie ; mais il paraissait tellement s'appliquer au bien spirituel de celte ville, qu'on aurait pu juger que toute son acLivit6 y tai renferme si l'on n'e pas connu (Tailleurs l'tendue de son gknie. Des qu'on le vil attachi la chaire d'Augsbourg, foute l'Allemagne eut les yeux attentifs au tour qu'y prendraient les affaires de la religion. Tout le monde sait que la fameuse confession d'Augsbourg a tirson nom de cette mhme ville o elle avait t compos6e et prsentk l'empereur Charles-Quint de la part des protestants : il semblait par l i qu'Augsbourg dcire de toutes les villes d'Allemagne la plus attach h la nouvellc doctrine : ce fut donc un grand sujet d'admiration qu'elle fune des prcmi&rcs 5 revenir i la religion de ses pres Canisius tai l'insirumcnt dont le Ciel se servait pour opbrer celte merveille, et ce fut i cetie occasion qu'on commenp A lui donner constamment les noms glorieux de prdicateucatholique et d'apbtre de l'Allemagne , noms que la post6ritk conserve ii sa mmoirchez tous ceux des peuples de ces contrbcs, qui sont dcrneurts dans la communion de l'Eglise. Sa rbputation SC rbpandit partout; elle passa jusqu'h Rome, et le pape, aprs'iitre un jour &endu, devant plusieurs cardinaux, sur les louanges de cc fidkle ministre, crut, pour l'animer toujours davantage dans les combats du Seigneur, devoir lui tkmoigner par un bref exprGs la salisiictio qu'il avait de sa cuiu.luite. Voici la
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fidl traduction de ce bref que Sa Saintetlui fit l'honneur de lui adresser : A notre cher fils Pierre Canisius, de la compagnie de Jisus , Le pape Pie IV. Notre cher fils en Jsus-Christsalut et bndicti apostolique. Nous avons appris par le rapport que nous 1) a fait notre cher fils le cardinal d'Augsbourg, avec quel N soin,quelle diligence et quelle charitvous travaillez pour faire rentrer dans la voie d u salut le plus que vous pouvez de catholiques qui, sduit par les artifices des 116rktiques, s'en taien bcarts et en rntrne temps, combien, avec le secours de la grlice, vous avez de succ dans votre 1) travail. Celle nouvelle nous a donn beaucoup de joie ; nous en rendons de trs-humble actions de griccs au Pr tout-puissant, qui , par sa misricordea rappel6 un si grand nombre de ses enfants l'Eglise catholique, par le ministr de vos prdications Continuez, cher fils, ainsi que vous avez cornmencii, et faites tout pour gagner Dieu le plus d'$mes que vous pourrez ; pressez une si grande affaire; ne vous lassez pas dans un si saint exer cice, sque vous recevrez du grand Matr que vous servez la rcompensqu'il a promise A ses bons et fidle 1) serviteurs. S'il y a quelque chose en quoi vous voyiez que nous puissions contribuer au zl que vous avez pour 1) le salut des urnes, soyez persuad que nous vous l'accor1) derons avec plaisir. Donnt5 A Rome, & Saint-Pierre, 1) sous l'anneau du Pcheur le 5 janvier de l'an 1360, e t le deuxihx de notre pontificat. 1 ) L'homme apostolique r e ~ u ce t bref du saint-pr avec une t r k profonde et trks - respectueuse reconnaissance, confus, comme il s'en explique dans la rkponse qu'il se donna l'honneur d'y faire, de ce que Sa Saintctk, qui ne voyait rien sur la terre au - dessus d'elle , avait daign s'abaisser jusqu'au plus petit et au plus indigne de ses enfants ; ensui te l'ayant trks - liumblement remerci du zl qu'elle avait pour le salut de la nation germanique, et en
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particulier des bont dont clle voulait bien honorer la cornpagnie de Jbsus , il prcnail la liberte de lui assurer qu'il n'y mail pas un de ses confrkrcs qui ne fiit aussi bien que lui dispose h sacrifier ;tvcc plaisir ses soins, ses travaux et sa vie pour les inikrhis de la religion et du saint-sifge apostolique; il finissait par lui demander pour toujours l'honneur de sa protection , ct une ample bkn6diction pour lui et pour tous ses frkres qui avaient le bonheur de pouvoir consacrer leurs sueurs et leurs travaux au bien de la religion en Allemagne. Le concile, commencC depuis tant d'aiinkes et depuis , rccornmenqait enfin i Trente par si longicmps i n i m m ~ p u les soins de Pic IV, et ce nouveau pontife , pour attirer la b6n6diction d u Ciel sur celle sainte asscmblk et pour en obtenir une lieurense conclusion, avait ouvcri les trksors de l'Eglise par un jubilk universel. Canisius rksolut de se servir de cette nouvelle 0c~iisi011 pour instruire les peuples des avantuges utkicliCs aux indulgences que l'Eglisc accordait dans ce jubile, persuade , d'ailleurs, que depuis les premiers troubles cxcilbs par Lutlier en Allemagne, plusieurs ne h!iisph5maicnt contre ces mCmes indulgences que parce qu'ils n'en connaissaieiit ni la nature ni la valeur. Il rkus4t parfai~ciiientdans son dessein, ct fit par ses sermons de si grandes impressions sur les esprits et sur les cceurs, que jamais on ne vit dulis Augsbourg une plus grande disposition il prolilcr de cc temps de g ~ i c e l de saltit. Ce J'ul partout une joie bien particiilikre pour tons les faons cailioliqucs d'tipprciitlre que le concile recommenyit il Trente. Le cardinal Osius , un des lkga ts charges d'y prhskier, pressait iiistaininciit les Phres Layncz et Salmeron d'y faire venir Canisius; mais les clici~oincsd'Augsbourg, ouvertement A qui tenaient i le conserver, trnoignhrcn celle nouvelle qu'ils ne pouvaient nullement consentir A cc qu'on les p i v i l du secours qu'ils atlenduieiit de leur prkdicalcnr. Jamais, disaient-ils, lit prksente de Canisius ne N sera si 116ccssairc i'l'reiilc qu'elle l'est prcsentemeiit & Augsbom'i;;; tout cc qu'il y ii de plus habile dans le w momie chr6lien se trouve rbuni au concile; on s'avi-
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sera pas de l'y regretter, au lieu qu'il est proprement le seul qui dbfende ici la religion. Il est h craindre que les nouveaux convertis ne soient pas encore en btat de sou tenir les attaques des luthrien : quelque abattus que paraissent ceux-ci par les avantages que Canisius a rem portts sur eux, ils reprendront courage en son absence et reviendront plus fiers que jamais sur cett.e troupe crainlive, faible encore et dbpourvue du secours qu'elle :iltcnd uniquement de ce grand homme, qu'elle regarde comme son pr et comme son aphtre. Ces raisons firent tant d'impression sur l'esprit des lcgats, qu'ils jugren devoir se relicher en quelque chose de leurs p r h ~ t i o n s ;et comme le carCrne approchait, ils consenlirent volontiers i ne pas frustrer le peuple dYAugsLoiirg d u secours de ses pr6dications pendant ce saint temps; mais ils crurent qu'ils pourraient, en faveur du concile, pro fi ter de celui qu'il donnait d'ordinaire, apr les grandes fCles, A la visit,e de sa province : c'est quoi l'on sarrkta. 1 ) Canisius se prkpara au carkme par des prih-es et des p6iiitenccs extraordinaires, convaincu, disait-il avec le premier des pr6dicateurs , que celui qui plante n'est r i e n , ~ I celui C qui arrose n'est rien, mais que c'est Dieu qui d o m l'accroissement. Il ne se contenta pas de prche pialrc' fois par semaine, comme il avait fait jusque-li; il lei lit r6guliCrement tous les jours. Le vendredi et le samedi, il donnait tout le temps que la chaire lui laissait libre A ci~iondreles confessions, de sorte qu'il ktait obligk de i ' ~ ~ r i ~ l sur c l 1son ~ ~ sommeil celui qui lui tai ncessaire liint pour rkciter son brkviaire que pour se prpare au sermon du lendemain. Les forces du corps ne soutiennent pas toujours le courage : quelque vigoureuse que fut S sant6, elle fut notablement altr par un si pbnible exercice ; il se trouva si mal pendant la semaine sainte, qu'on craignit pour sa vie. La consternation fut grande parmi les catholiques; on se mit partout en prire pour lui ; le Ciel y fut si sensible, que contre l'attente de tout le
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monde, il parut en chaire le jour de PAques, et NotreSeigneur le consola A proportion de l'affliction qu'il lui avait envoy: le nombre de ceux qui participrenaux saints mystkres cette anne-lisurpassa de plus de mille celui qu'on avait remarqu les anne prcdente Les conversions qui firent le plus de bruit furent celles d'une demoiselle lev dans le protestantisme et d'un magistrat de la ville. Canisius partit pour Trente apr les fktes de Piques; h l'instance de l'cmpercur, il passa par Inspruck, o il fit l'ouverture du collbge que ce prince venait de fonder sa compagnie. La joie qu'on eut de l'arrivke de Canisius h Trente rtpondit au dbsir que sa rhputation avait fait natr de l'y voir. Personne n'y fut plus sensible que le cardinal Osius, personne aussi ne tira plus d'avantages de sa prksence: h n t dangereusement malade, il ne s'occupait plus que de la penske de la mort; la vue de son cher ami lui rendit la vie ; il sentit cn l'embrassant une vigueur nouvelle qui, se rpandanen un moment dans tous ses membres, dissipa parfaitement tout son mal. Il tai naturel d'attribuer un si prompt changement i cette rvolutiognbral , qu'une joie extraordinaire cause assez souvent dans le corps d'un malade; mais Osius, pendre de l'idqu'il avait de la saintet6 de Canisius , jugea qu'il ne devait pas chercher d'autre cause de sa gurison que le crkdit que ce serviteur fidl avait auprks de Notre-Seigneur. Dans l'admiration d'un effet si peu attendu, il s'en expliqua toute sa vie en ces mme termes. Un grand mrit est d'ordinaire pour celui en qui on le reconna une occasion de peine et de fatigue. Plusieurs, voulant profiter du peu de temps qu'il avait demeurer i Trente, le consultaient trks-souvent, et par l i il se trouvait accable d'une infinit6 d'affaires diffrentes qui ne demandaient pas moins d'application que de capacitIl eut l'honneur d'entrer dans rassembl des vquet des thologien charg de revoir et de corriger le catalogue des livres mis h l'index par la congrbgation du Saint-Office.
Il eut encore l'avantage de dire avec les autres thologien son sentiment sur le sujet de la sainte Eucharistie, et il s'en acquitta d'une manir qui fit galemen admirer son savoir et sa modestie. On ne manqua pas de le flicite du succqu'il avait eu dans cette action; mais toujours, selon sa coutume, il le rapportait Dieu et aux mritede ses frres qui le lui avaient procur par leurs prires L'honneur qu'il reuau concile ne lui fit jamais oublier les bas sentiments qu'il avait de lui-mme et son humilit ne s'en expliquait qu'avec des termes (1) que je n'oserais traduire en notre langue. 1) A peine eut-il demeur deux mois Trente, que l'empereur et le cardinal d'Augsbourg insistren pour qu'on le leur renvoy, et c'est apparemment pour cela que son nom ne se trouva point avec ceux des autres thologien qu'on lit la fin de l'histoire du concile. Canisius se disposa donc partir, aussi content de quitter cette auguste assemble qu'il l'avait t de s'y rendre. Il reprit son chemin par Inspruck, o il fitun plus long s6jour pour les intr du nouveau collg , que les catholiques d'Augsbourg ne le souhaitaient ; aussi s'en plaignirent-ils "> son gknral qui en ce moment retournait de France en Italie pour se trouver au concile ; et en conskquence , Laynez lui ordonna, sous le bon plaisir de l'empereur, qui l'arrktait Inspruck, de revenir sans dla sa mission. Il signala. sa rentriAugsbourg par une nouvelle conqukte, qui en valait plusieurs autres, puisque en gagnant {t l'Eglise un clb anabaptiste, chef de tous ceux qu'il! 1 y avait i Augsbourg, il y extermina par ce seul coup cette, rniskrable secte, qui commenai s'y multiplier. Celte. conversion fut proprement l'effet de la douceur et de la modestie de Canisius ; c'est ce que l'anabaptiste avouait de bonne foi : charmde ses manire dans la confrenc qu'il demanda d'avoir avec lui, il se rendit de si bonne grkce & la vrit qui lui parlait par la bouche du saint homme,
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qu'apr avoir reconnu et dktestk ses erreurs en prsenc de tout le s h a t , il protesta m h e avec serment que rien ne serait capable d'&branler sa constance sur le point de la religion qu'il venait (l'einbrasscr. Ce coup fut sensible aux lutli&ricns, qui avaient fait iinililcrncnt leurs eflorts pour attirer l'anabaplistc ileur parti : leur chagrin bclata en plus d'une manibre contre Canisius ; niais pour lui, il ne s'en vengea que par un plus grand zkle i leur procurer un pareil avantage, chbrissant autant leurs personnes qu'il hassaileurs erreurs. Une mbsintelligence s'etait blevi!e entre le pape et l'cmpcreur Ferdinand au sujet de la manibrc dont les choses se passaient au concile de Trente : on peut en voir le dbtail dans l'Histoire du concile de Trente, par le cardinal Vallavicin, livre XX, chap. 43. Canisius se vit forck d'aller pour ce sujet ik Inspruck , o l'empereur avait, convoque avec lui plusieurs docteurs catlioliqilcs. Il sut rcpr6scnter i'k l'cillpcreur, avec tant de courage et de sagesse, ce qu'il croyait Ctre de son devoir, que celui-ci revint, de ses premihrcs id4cs, et ordonna qu'on retraiicliit de l't'crit prkpsirk pour tr pr6scntk de sa part au concile, tout cc qui pouvait s'y trouver de peu i i g r h b l ~ i 1'Eglise romaine. A peine de retour : l Augsbourg, il r e p t de George Idung , qui commandait pour lors dans la Souabe, l'invitation de parcourir quelques endroits de cette province, oh l'on kprouvait un extrCme besoin de son secours; et comme le diocbse d'Augshourg s'denduit jusque-li'i , les chanoines eurent moins de peine seconder le zkle du gouverneur, quelque r6pugiiance qu'ils eussent il se priver de leur thbola logal. Ce fut pour lui une joie bien douce de faire gote parole de Dicu dans plusieurs monastbres fort anciens, ou depuis longtemps on ne s16tait pas mis trop en peine de l'entendre. On voyait de tous cbtbs les pauvres catholiques de la campagne, ali'am6s de ce pain cdcsie dont ils manquaient depuis plusieurs annkes, courir au devant de lui, le conjurer du le leur distribuer, et de les disposer par une bonne coiiSc&n i recevoir de sa main la sainte Eucha-
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ride : hommes, femmes, enfants, tous sejetaient i ses pieds, les larmes aux yeux, lui baisaient les mains par respect, et iipn's avoir obtenu ce qu'ils souhaitaient et recu sa bnk diction, ils retournaient i leurs maisons ou h leurs champs, remplis de consolation d'avoir eu le bonheur de le voir et de l'cntcndre. Ayant eu A passer dans une ville hrtiqu il ne craignit point d'y paratr ce qu'il M t , et il annonhauIcmcnt les vkri t& de notre religion : la grhce concouru t au dessein de ce fidclc ministre, et jusque dans un terrain si aride , la divine semence porta du fruit. Il n'y a rien de plus consolant que ce qui lui arriva sur la fin de cette nlission. Lorsqu'il retournait i Augsbourg, il rencontra sur sa route un carrosse o &ait une darne de qualit6 : le malheur de sa naissance l'avait engagb dans 1'hiTCsic; une alliance qu'elle avait contract depuis peu avec une famille trks-catholique faisait espre qu'elle pren(Irait bient6t les memes sentiments; mais le zhle que son Cpoux cl sa belle-mr t h o i g n h w t pour sa conversion ne fit qu'augmenter l'attachement qu'elle avait pour la secte d m laquelle elle avait kt&dleve Cependant, soit par honntetsoit par un effet de la linni(1cnce de Dieu, qui voulait se servir du Pkre Canisius pour la convertir, elle le pria de venir loger chez elle. Canbius accepta cette offre, en homme qui savait habilement se servir des occasions que Dieu lui prsentaide le fonder. Il prit place dans le carrosse de la dame, et logea (huis son chiteau. .Il n'y lai pas encore arriv que la grkn ~ a i t d6ji touc1~5le cmur de cette femme. Elle fut cliaim'c de sa modestie et de son savoir, e t , le regardant comme un prophtk que Dieu lui envoyait pour calmer ses inqiliihdcs sur le sujet tic la religion, elle risolut de s'insiniire. Le P h n'eut besoin que d'une conversation pour disi-ipcr ses douks et lui faire ditester scs erreurs. Il la disposa ensuite A taire une profession publique de la vraie religion, ct par une confession gntralde toute sa vie se rnulrc digne de la communion. Toute sa maison prit part
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son bonheur, et il n'y eut personne qui ne voulprofiter pour sa propre dificatio du sjou que Canisius Gt dans ce chhteau. Pour lui, pbntr de cette sainte joie qui, dans ces bienheureux moments, lc ddommageai abondamment de tous les travaux attachks 5 son ministkre, il reprit le chemin d'Augsbourg en glorifiant le Seigneur, qui seul peut, quand il le veut, changer le coeur de l'homme, et des pierres les plus dures faire natr des enfants ti Abraham. Toutes ces conquktes spirituelles que Canisius faisait dans le diockse d'Augsbourg dterminre enfin le cardinal Othon Truchsii excute le dessein qu'il avait depuis longtemps de confier le soin de son universit de Dillingue aux jsuites pour lesquels, d l'ann prcdent il avait dj fond6 un collg dans cette m6me universit La crmon de cette translation se fit avec beaucoup d'appareil. et il cette occaCanisius, dans un discours latin qu'il sion en l'honneur de saint Jrm patron de l'universit ne fournit pas moins la preuve de sa pit et de son zlque de sa reconnaissance et de sa capacit La Providence conduisit en ce mm temps il Dillingue le Phrc Jkrbme Natal, homme illustre dans la socit tant par les emplois qu'il y a ghrks, que par l'estime singulir que saint Ignace fit toujours de sa prudence et de sa vertu : il etait pour lors visiteur de toutes les maisons de son ordre en Allemagne. Cc sage suprieur jugeant que toutes ces nouvcllcs fondations rendaient la province dont Canisius tai chargb et trop vaste ct trop phible, la divisa en deux : il donna le soin de celle d'Autriclic nu Pr Nicolas Lannoy, que saint Ignace avait fait autrefois le premier recteur du collg de Vienne; il laissa celle de Bavikre ou de la haute Allemagne A Canisius, pour ne pas l'loigned'Augsbourg et de tous les nouveaux collkges, qui attendaient de ses soins la mkme perfection qu'il avait donn i i tous les autres. Aprks avoir reg16 tout ce qu'il jugeait ncessair pour le bien de ses frhres h Dillinguc, Canisius reprit le chemin d'Augsbourg , annonpnt , il'exemple du Sauveur , le royaume de Dieu partout oii il passait. Etant arrivb il la
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ville, il se disposait A reprendre les pridications dans la cathcdrale, quand il se vit engag par la Providence dans une occupation qui demandait tout son zl et tout son courage. Les atteintes d'un mal contagieux, qui dgn bienten peste, s'tan fait sentir sur la fin de cette anne CC fut une consternation gnra parmi les habitants. Comme ce terrible fla est le signe le plus sensible de la c o l k du Ciel irrit par les crimes des peuples, Canisius jugea qu'il fallait commencer par se mettre en disposition de le flchi par la prikre et par la pnitenceSon zl ardent, mais toujours clair prit de l occasion de renouveler dans Augsbourg l'usage des processions publiques, abolies d le commencement du schisme par l'impibt des novateurs. Ce fut pour eux un nouveau chagrin de voir qu'en dpi de leurs railleries tout le peuple y assista, avec un concours, une ferveur et une dvotioextraordinaires. De si heureuses dispositions animren de plus en plus le courage et la confiance de Canisius; il n'eut rien plus caur que de se sacrifier entiremen au soulagement des corps et des mede ceux qui se sentaient frappks du mal : ainsi, bien loin de dftre au senliment de ses amis, qui le conjuraient de pourvoir par la retraite 5 la conservation d'une saut6 qu'ils croyaient si prcieus5 tous les cathoavec cette ardeur liques : H! puis-je, leur rpondit4 qui marquait le feu de la charitk dont son cu tai embras puis-je avec honneur et mm sans scandale manquer la plus essentielle partie de mon ministreQuoi! )) je vois dans Au.gsbourg de vos citoyens que la ncessit de leurs affaires y retient, malgr le danger dont vous me parlez, et je serais assez lAche pour m'en laisser effrayer? GrceA Dieu, mon cceur n'est point suscep tible de cette crainte , parce que nous avons un bon Matre qui, s'il le juge propos pour sa gloire, nie con servera pendant tout le temps de cette nloisson, que je 1) ne dois point nglige : heureux si je pouvais, au prix de ma vie, contribuer la conservation de la vtr et au salut de ce bon peuple. Il continua donc cet office de
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charitk avec un zl et une confiance qui attirren sur lui et sur toute la ville la bCn6diction du Ciel ; en trs-pe de temps la contagion diminua, et elle n'eut point les suites ficheuses qu'on avait lieu de craindre. il Il reprenait l'annke suivante le cours de ses visites et de ses pmlicalions, avec un succks toujours plus grand, quand il recul des lelires du duc de Bavikre , qui l'inforniaient du danger que courait la religion dans ses Etals, ou les peuples , port& A la r6volte par les discours sklitieux d'un niinistrc lutli6rien, ilemandaicn~l'usage de la coupe ' avec des instances qui tenaient de la fureur et qui causaient de vives alarmes. Canisius lui offrit aussit6t ses services et le fit avec une intrkpiditb qui ravit le duc en admiration et le charma ; mais quelquc besoin qu'il se senlit avoir de son secours dans une nkcessitk si pressante, il avoua qu'il n'osait pas l'accepter, ne pouvant, disait-il, exposer \; u n danger si manifesle im hon~me dont la conservation lui paraisai t nCccssairc i I'Eglisc cl1tifire. Il se con ten ta , en consfiquencc, de lui dcmander quelques-uns de ses frcres, qui fussent d'un courage tout entreprendre. Canisius lui en dcslina quatre, qu'il jugea capables de rkpondre parfaiten~cut aux saintes intentions de ce prince ; il les suivit en esprit, et ne pouvant partager avec eux les travaux d'une si pCniblc mission, il les aida du moins de ses conseils, de ses vaux et de ses prikres. Bientht il requt d'eux les nouvelles les plus consolantes : en moins de sept mois, ils curent r h j i ii faire revenir la plupart des mutins de cet ent6feniciit qui 1rs ilvail portCs il se soulever contre l'Eglisc en m h e temps que contre leur souverain. L'c'mpci'c~ir Fcnlin:ind Ctait 1 1 1 1 prince qui avait les meillcurcs intentions du monde, beaucoup de picte, beaucoup de zbk pour la religion ; mais prkvenu depuis longtemps qu'on devait SC relicher de quelque chose pour ciipgcr les libr&iques i se rapprocher de lit communion (le l'Eglise, il cul toujours cmur de leur pcriiictire l'usage de la c o u p ; il pressa plus d'une fois le concile d'accorder pour les pays llCr&lilaires (le 1'AlltricIic; le con. celle g d u ~
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cilc n'y voulut jamais entendre ; enfin , aprks bien des disau Saint-Si6ge. pites et des dblais, il renvoya l'al'air Canisius CI, Lannoy, provincial des jbsuites d'Autriclie, sYIaicn t fortemen t opposes h celle trop grande condescenlance qu'on avait pour les her6tiques, craignant l'un cl l'autre qu'elle ne les portit. il demander tous les jours de ~oiivellcs faveurs qu'on ne serait plus en Clai de leur refuser qiinnd ils se seraient rendus plus puissants par la ftliblessc (lue les catholiques auraieni fait pai'aitrc h leur kgard. I h n linncur ccpciitlant ne se rebuta pas ; il sollicita si 1ivcnicnt cette affaire A Rome, que le pape, tant pour n'avoir rien 6 se rcproclicr sur le cllapitre de la conversion des protcsian te, que par 1'cslK'rance dont l'empereur le flalliiit de les faire n^enir i la con~munioncatholique, ou du moins dans la orainie d'un plus grand mal s'il lui refusait cetle grice, liermit cnlh par un bref la communion sous les deux espkces ~ o i i toutes r les provinces hbrklitaires. On ne peut nier que cette nouvelle, qui se rbpandit aii*itbt par tout l'empirc , n'al'fligcit d'abord sensiblcnicii I, t h h i u s : son ccew SC trouva agi16 de tous ces ~ n o u ~ ~ e ~ i ~ c qiic le zble cause dans une hme qui en est sen~ibk:men!~ lx'-iiCirce;il gbmit , il se plaignit, il pleura, se reprfiscntant les suites funestes que celle trop grande indulgence allait adirer; mais ces premiers mouvements Ctant passk, il aunia que son zkle l'avait porte trop loin, et s'devant par la 1)cnsk i la consiilCration de celte souveraine sagesse (lui c;ouvcrnc toutes choses et qui tire sa gloire des conjoi~ctures 'tifinics qui lui piwgisscnt les plus oppost'cs : J'ui tort, dit-il, de l n ' i ~ b a l ~ d ~ainsi n l ~ ~ r l'inqui&ndc c l h la duu , leur; ch ! 11c soiiin~&-nouspas foi~l6s sur la pierre? 11 eut plus lard la coiisolalion de voir cdic ~ o i ~ ~ i . ' i i o 1 1 1 , si nous en r6voqutc par les papes Pic V et Grtgoire 3 CWJ 011s un des eontii~uaicurs de B ~ I ~ * O( I 1I ).~ ~ I S L'cmpcrcur Ferdinand mourut sur ces entrefaites, et tous les bons ~ i ~ i l i o l i (, l ip(lr~iii~lC~ i~ (in pouvoir que les
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protestants auraient dans la dicte convoqube & Augsbourg par son successeur Maximilien , y jugeaient indispensable la prsencde Canisius. Celui-ci se disposait h partir pour Rome, ou l'on devait tenir une congrbgation de son ordre pour y choisir un successeur au Pr Jacques Laynez, (16cd au commencement de cette mm annke. Ce voyage contre-temps au cardinal Truchs&s, qui parut un ichcu rcsolut de l'cmptclier ;il en krivit au Pcre FranoiBorgia, vicaire ghra de l'ordre, en lui marquant expressmen que, comme Canisius ktait de tous les docteurs d'Aile magne celui qui avait le plus de crkdit aupr des lec teurs de Mayence et de Trhves, de l'v6qu de Wurtz bourg et des autres princes de l'empire, il tai de la derniere importance pour le bien de 1'Eglise qu'il se trouvht h Augsbourg pour la d i h prochaine, parce que, dans ce temps malheureux , les hcrktiques et les catlio liqucs mbmes semblaient conspirer ensemble pour y affaiblir l'autoritb de l'Eglisc en plusieurs chefs, qu'ils 1) prbtendaicnt n'ktre pas tellen~ent essentiels, qu'ils ne pussent s'en dispenser quand ils le jugeraient propos. D Hcurcusement la diCte fut difTkrbe h l'annke suivante; ainsi, rien n'empCclia Canisius de faire le voyage de Rome. La dbfkrence que toute la congrbgation crut qu'elle devait avoir pour les sentiments du cardinal d'Augsbourg, lui fit quitter la rbsolution qu'ellc avait prise d'attacher ce Pr aupr de I I personne du gnr en qualit d'assistant. Borgia eut les mbmcs tgards, quand il fut lev A cette premir charge de sa compagnie; et non content de confirmer Canisius dans la charge de provincial, il lui confr , avec l e titre de visiteur, un pouvoir plus ample sur toutes les maisons renferm6es dans les trois provinces que la cornpagnie avait alors dans l'empire. Toutes ces marques de distinction qu'on s'empressait de donner i Canisius dans son ordre n'&tient encore rien en comparaison de cellcs qu'il r e y t en ce mCme temps-14 de la cour de Rome. Le pape, pour mettre comme le sceau ik la grande affaire qu'il avait si glorieusement termin& par
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la conclusion du concile de Trcnic, rksolut d'employer tous ses soins pour le faire publier par tout le monde chrtien Canisius lui parut plus capable que personne de disposer les princes de l'cmpirc ii le recevoir : il dclardonc la rso lution ou il tai de le leur envoyer en qualit de nonce, dans lYesp6ranccque ce nouveau caractrejoint au crdi qu'il s'&ait acquis par son mrit dans les principales cours d'Allemagne, donnerait beaucoup plus de poids itout ce qu'il aurait y traiter pour le bien de la religion. ) L'obkissance qu'il devait au vicaire de Jsus-Chris ne lui permit pas d'coute les sentiments de son huinilit6, qui le portaient h refuser cet honneur ; il l'accepta, mais d'un air qui marquait assez que son m u r n'en ktait point chang 1 1se mit en ta de partir aussit qu'il eut r e p ses instruclions ; son train de nonce (1) n'tai point diflkrent de celui d'un simple religieux, et sans autre escorte qu'un frr de son ordre, comme s'il eeu pour toute dignitk celle de provincial, il parcourut, par la plus rigoureuse saison de l'ann , les principales cours de l'Allemagne, et partout sa nonciature fut couronnde succs J'ai v u , &xivait-il i i son gnr en lui rendant compte de sa nouvelle mission , les lecteur de Trve et de Mayence, les 1) vCque de Wurtzbourg et d'osnabruck.. ., et je puis assurer qu'ils ont re tout ce que j'ai pris la libert de 1) leur dire, non-seulement avec bont mais m6me avec respect; j'ai trait par lettres avec d'autres pour des raisons particulires Dans le cours de mon voyage, j'ai prCch souvent en allemand, souvent aussi en la t'in. Si le Seigneur nous a donn quelque part ses souffrances dans les incommodit de la route et de la saison, sa bont a bien voulu nous les adoucir et nous protkger au milieu des dangers que nous avons courus. La Providence
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(1) M. Crtineau-Joly dans son Ilisloifv de lu compagnie de .ldsus, tome I I , page 51, dit que Canisius devint alors lkgat. C'est une erreur, avec celle de ce me semble : on ne doit pas confondre la qualitde lga nonce. - Voir ces deux mots dans le Cours de droit canon de M. 19abb6
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nous a encore, de fois i\ autre, mnag d'excellents amis, en conc'i(1Cration dcsquels les scolaires qui nous etaient le plus opposes nous koulaient sans peine lorsque nous leur rendions compte de noire religion. Ce fut parliciilicremcnt t'i Osnabruck qu'il eut sujet d'admirer la modbration q u e les minislrcs protestants firent parat;'i son Cgaril : il o avec eux plusieurs confCrences sur les malihm do l:i religion, ;\ la pribre de ly6vCque, qui le rcliiit pl us de quiuzc jours. Il prCcha souvent , surtout pendant les fi%csde Soiil , cl le zCle ardent du pr&licateur coniribua beaucoup ii les faire entrer dans cette sainte joie qu'inspire hi foi des mystbres doni. l'Eglisc rappelle le souvenir A ses enfouis. Les gr;mdcs vertus de cet homme A l'bvi!qiie beaucoup d'aecti pour apostolique donx~i~rcnt, touic sa compagnie ; il soliy>a mhmc A lui fonder un colKgo. dans sa ville tpiscopale; l'Chi pitoyable o(1 Clait la province par la piTpondt'~r"u~cc que les l~rn'iiqucs y avaient usurpte, ne lui pcnnit pas pour lors de milisor son dessein ; niais on pciil dire que Canisins jcla comme la semence des fruits que ses f r h s y oui recueillis dans la suilc, quand ils nurcii~ blC Clablis dnns celle ville, aussi bien qu'en plusieurs aulrcs d u cercle (le Wcsi pluilic. D'Osiuibruck il vint "\ Cologne. Ce fut une vraie J2k nom1 ions les 1i;ibilanls dc cciltl gnn-idc ville, de revoir leur cher p h : , cl le conservateur d e leur foi ; car c'est ainsi qu'ils l ' i 1 ~ 1 ~ l ~A ~ peine ~ i U .full-ilarrive , q1i70nvoulut l'entendre pn'elier. Pour contcnicr cr bon peuple, tout fiiliy16 il 111nii en chaire, CL pnrlii [TS'CC son qu'il Ctiiit , CL i jcin zcl~ et son doq~iciicc ordinaires. Il IIC s'arrhla \)LISA C o l o p , jet il remit A Irilii(lr des alTiu1*(1~ de sii l*rtiion jusqu'i'i ce qu'il ciil. repi de Komc nu bref qu'il devait prCscnter au s h i l de lit pari de Sa Saintctb. l-bi atienchmt cc brel', il ~ U I (pl'il I pouvait pousser jusqu'i NimCguc, ii la demande do ses conipiilriotcs, qui le conjuraieut par leurs lettres de ne pas leur refuser les secours spirituels que son ministCre l'cilqg;iil, I: procurcr liinl d'anli*cs. Ses parcnis , (pi Citikwl en gri~ntl nombre , s'cinprcs-
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srent l'envi les uns des autres, de le loger et de le rgale pendant le sjou qu'il fit Rimgue Pour les contenter
tous, ou du moins pour ne mbcontenter personne par la prc'fc'rencc qu'il donnerait l'un plutbt qu'A l'autre, il ne logea chez aucun, et si nous voulons en croire quelques mCmoires du temps, il prit son logement i l'hbpital. Re pouvant cependant rksister aux pressantes invitations de ses proches : Eh bien, leur dit-il , il faut vous contenter, et 1) je veux bien accepter l'honneur que vous voulez me faire ; mais je vous prie que ce soit i l'libpital , afin que les pauvres, qui sont nos fire en Jksus-Christ, puissent participer i celte l'cle. Je pr6lends bien aussi vous y 1) rbgaler ii mon tour, et j'esphc qu'avant de vous quitter, j'aurai la consolation de vous voir tous rbunis la sainte 1) table, et de vous y servir le mois le plus exquis et le plus ildicieux , en vous y donnant le corps adorable de Jksus-Christ. Tous se conform6rent avec joie au dkir de leur sain1 parent ; ils cnvoykrent A l'hpita ce qu'ils avaient prfipark, pour le festin, et se dispos&rcnt A prendre part h celui qu'il souhailait si fort, de leiir servir lui-inCrne. Au jour et A l'heure marqus ils se rendirent i l'hbpital, y entendirent la messe et y communi~renttous de sa main. Canisius, content de la complaisance qu'ils avaient eue pour lui, se fit un plaisir A son tour d'en avoir aussi pour eux : plusieurs tables avaient tprkparkcs pour y recevoir toute la famille , qui clai t fort nombreuse , et il prit sans fqon sa place au milieu d'eux. A mesure qu'on ilcsscrvait , les pauvres se par tageaient les restes , et ccttc fCte, qui rappelait en quelque rnanihre les agapes des l m miers chrbticns , s e termina par une exhortation touchante, dans laquelle Canisius conjura tous ses proches d'Ctrc fidhles Dieu et h leur religion, de tenir ferme contre les nouveauth, et de ne pas se laisser emporter par cc mall~cureux torrent qui avait ravage lant de pays cl qui menapit d6ji leur province. L'in~pressionqu'il lit sur leurs caurs fut si vive, que lous, levant la main, lui promirent avec serment
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sonnes qui composaient alors celte famille n'avait failli il son serment ou celui de ses ancctres. Au bout de huit jours, Canisius quitta Nimgu et revint A Cologne, ou il fut requ de la rnaniere la plus obligeante pilr le clergle magistrat et tout le peuple. Quoiqu'on y el appris quelques jours auparavant la nouvelle de la mort de Pie IV, au nom duquel il &taitenvoy la republique ne laissa pas de recevoir le bref de Sa Saintetde la main de Canisius, avec toute la vknratio qu'elle avait toujours eue jusque-lh pour tout ce qui manai du Saint-SK'ge, et le sknat, pour en remplir les intentions, porla aussitbt un arrCt par lequel il &ait ordonn : 1' que pcrsonne clCsormais ne serait admis ii la rgencdans les colloges, ni ii la prkdication dans les chaires de la ville, qu'on ne f pleinement ~ informk de la probit de ses maurs et de l'intkgritk de sa doctrine; 2' qu'un certain prcepteur suspect de nouveaut& serait incessamment contraint de quitter aucun la ville; 3' qu'on ne souffrirait point qu'on y dbitA livre contraire h la doctrine de l'Eglise, et que les libraires, qui, ouvertement ou en cachette, contreviendraient h cet ordre, seraient gribvement punis ; 4' que personne ne f assez hardi pour loger chez soi aucun ministre luthrieou calvinisk, ou de quelque autre secte que ce ftetc. Tels taien les principaux articles de cet arrkt. L'universit de Cologne ne signala pas moins son zl que n'avait fait le sna ; elle r q u t avec une reconnaissance pleine de respect un exemplaire du concile de Trente que lui prksenta Canisius de la pari de Sa Saintet6 ; elle protesta qu'elle se ferait un point de religion de se conformer i ses dcret ; elle ajouta , en particulier, que personne ne serait dans la suite admis 5 aucun dcgrk en thCologic, ni mkme dans les autres facult de l'acacl6mie, sans avoir h i t sa profession de foi, selon le formulaire prescrit par Pic IV. C'&ait Canisius l u i - m h e qui, quelques anne auparavant , avait su~Ci't"' i ce pontife un tel moyen, comme le plus propre ii conserver la puret de la doctrine dans les
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sources d'o elle doit naturellement couler : il eut la consolation de le voir employer, suivant un dcre du mm pape, dans toutes les universit de l'Italie, et par la suite, presque toutes celles de l'Europe se sont fait une loi de se et d'exiger de tous ceux qui passeconformer ce dcret raient aux degr la meme profession de foi. Canisius ayant eu la satisfaction de faire h Cologne, pour le bien de la religion, tout ce qu'il avait voulu, reprit le chemin de Trve et de Mayence. Ce fut de l qu'il informa la cour de Rome du succde sa nkgociation, de l'ta o il avait laiss la religion dans les lieux o il avait &t des maux qu'elle avait i i craindre des novateurs, et des remkdes qu'on pouvait y apporter. Il marquait en particulier combien il ktait important d'envoyer sans dla la dit d'Augsbourg un legat, qui joignit A un vritablzl pour la religion, une sagesse et une fermet l'preuvdes artifices et des entreprises des hrtique qui paraissaient Lien fiers de l'autorit qu'ils prtendaien y avoir. 1) Le nouveau pape (c'tai Pie V, que ses minente vertus ont fait mettre au nombre des saints) avait d'abord song4 continuer Canisius dans la nonciature que son pr dcccsseur lui avait confi ; mais dfdranau cardinal de Canisius tai bien Truchssqui jugeait que la prsenc plus nbcessaire Augsbourg pendant que se tiendrait la di&, il lui envoya ordre de s'y rendre, aussi bien qu' ses deux confrre Natal et Ledesme, pour y seconder, autant qu'ils le pourraient, le cardinal Cornmendon, qui, 4 son retour de Pologne, devait y assister en qualitde lkgat. Canisius n'eut pas plus t re cet ordre de Sa Saint&, qu'il partit de Mayence, espran trouver dans l'obis sance de nouvelles fox ces pour soutenir les nouvelles fatigues Il arriva sur la fin du dans lesquelles il se voyait engag carnaval A Augsbourg et se disposa aux sermons du careme, qu'il prkha avec un succ qui rpondai A la grandeur de son zkle. Il faisait encore toutes les semaines, la prir de l'iinpratrice une prdicatioa u palais pour les dames qui &aient de sa cour : il avait outre cela de frquente confd)
rcnces avec le lgat avec le cardinal d'Augsbourg, avec les archev6qucs de Trhves cl de Mayence, enfin avec tous les princes c i i ~ J ~ o l i ( ~ sur i i c ~les , affaires de la religion, dont il pourrait Cire question ila clide. Ce fut en celte occasion que le P. Ratal, ne pouvant comprcndrc comment Canisius pouvait suflirc i tant d'occupalions, dit de lui cc qu'un autre de ses confi'bros avait dit aulrcfois de saint Francois-Xavier dans les Indes, qu'il n'aurait jamais pli, sans une esphce de miracle, se souitwir au milieu de tant de fatigues. Elles augineniCrent beaucoup pendant la semaine sainte, ii cause de l'ardciir qu'il mit i prccher le jubile que le pape avait fait publier pour obtenir du ciel l'heureux succhs de la di&. On remarqua qu'il avait prCch6 huit heures cntihres en trois diK6rents serinons qu'il fit le vendredi saint sur les soufrranccs du Sauveur; le concours d u peuple y fut grand, l'oppl~iudisscmcntuniverscl, et les personnes de la premir (liiiilitC, tant lin'diqucs que calholiqut's, ne parlairnt qu'avec admiration du prhiicatcur. Le travail de la chaire ne le dispensait pas de pariager avec les autres pre celui des confessions; le non~hre en fut extraordinaire cette annk-li, par la grande quantit6 d ' k ~ n g e r s que la dicte avait attires h Augsbourg. Comme il s'chi t l'ait Lou t i l tous, il ne rebutait personne, aussi content de donner ses soins aux pauvres que tic les donner aux riches, ct aux personnes les plus viles qu'h celles de la preiniCrc qualitk : ce qui ne l'emp6chail pas d'avoir tous les Cprtls qu'il fallait pour les cardii , l'avaient clmisi en mmx Conimcniloii et T ~ U C I I Sq~uS parh~lier pour cire le dircekur de leur coii~t-icii~c. MiCs ce u ' h i t encore lh qiic le prblude des soins qu'il devait premlrc el des fiiligues qu'il auri~it ri cssuyerlorsque la dick serait nisscinbl~c.Celte dide Ctait peut-cire une de celles ou la religion paraissait le plus menack, et ou par conskluent elle avait besoin d'un plus prompt secours; elle le trouva dans Canisius, qui , avec ses lieux compagnons, n'omit rien pour la dbfendre, et q u i lit pour cela des clforts dont o^lc tira dans la suite de fort grands avantages, au sentiment mhnc du lkgat.
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En effet, les hr,tique fiers de la protection qu'ils croyaient tirer de l'autorit de l'empereur Maximilien, demandren d le commencement certaines choses qui allaient A dtruir entiremen la religion catholique , comme celles-ci : i0 que les ecclsiastique qui embrasseraient le parti protestant eussent droit de jouir des revenus de l'Eglise, dont ils se trouveraient en possession; 2' qu'on perm une confrenc libre entre les princes de l'un et de l'autre parti, pour y traiter des affaires de la religion, et que tout y fdcid la pluralit des voix; 3' qu'on tn un concile national, o se termineraient toutes les contestations qui s'taienlev dans l'empire en matir de religion; hoqu'on cherchiit les moyens de concilier ensemble les catholiques avec les protestants, en obtenant des uns comme des autres des concessions et des sacrifices; comme si l'on pouvait jamais accorder la lumir avec les tnbre ou faire pactiser la vrit avec l'erreur. Enfin quelques-uns vinrent jusquYAdemander qu'il fpermis chacun de se choisir indiffremmen la religion qu'il lui plairait d'ernbrasser. 1 ) Le lga soutenait au contraire que le solide et unique moyen de pacifier toutes choses tai de s'en tenir h ce que 1'Eglisc en avait dciddans le concile tenu Trente, et qu'il fallait obliger tous les catholiques du moins i le recevoir, afin qu'unis ensemble par cette rgl de foi, ils fussent plus forts pour rsiste aux entreprises des protestants. On ne peut dire les rnouvcrnents que se donna Canisius en cette occasion , pour agir conformmen aux intentions du lkgat. Nous faisons bien des pas, crivait-i un de ses amis, n nous travaillons nuit et jour, nous crivons nous conn ferons, i peine avons-nous le loisir de nous reconnatre Cependant, quelque accablk qu'il ftil lui fallut r pondre 5 un libelle trs-injurieu lYEgliseromaine, que l'lecteu Palatin faisait courir dans Augsbourg. Ce prince tai Frbdri III. N catholique, il avait donn successivement dans les erreurs de Luther et de Calvin, ou plutt ne sachant pas bien lui-mm de quelle religion il &tait,
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il voulut SC signaler dans le parti qu'il paraissait avoir embrass, par l'aversion terrible qu'il avait contre l'Eglisft romaine. Il se vantait d'avoir trouv un moyen plus court que tous ceux qu'on avait propos6s jusque-li , pour pacifier les troubles 6levCs dans l'cnipire au sujet de la religion; et c'tai , comn~e il prtendai le n~ontrerclans l'kcrit qui se dkbitait sous ses auspices, d'anbantir une bonne fois l'autoril6 du pape et la socikth de J h s qui se faisait gloire de la soutenir. Canisius, i la prir des catholiques, rpondi aussit i cet Ccrit de la maniere la plus solide, et montra que l'cspril de l'Eglisc Clait u n esprit de paix, cc qu'on ne pouvait pas dire de l'hkrksie , qui eommenpnt par le schisme, portait naturellement au trouble et la division ; que, sans remonter l'histoire de tous les sikclcs passes, on n'avait, pour s'en convaincre par ses propres yeux, qu'A les porter sur l'elat p r k n t de l'Allemagne , si cruellement divis par toutes les scctes qui s'daicnt kleve depuis le scliisme de Luther. Il concluait de la, que le moyen le plus court et le plus naturel de ramener la lranqnillitk, Clait de rcnietlrc les choses au mCmc Ctat oit cet herCsiarque les avait trouvkes (lui'inil il &ait veim troubler la paix dont l'Eglise et l'eriilire jouissaient avant ce tcmps-lh. Pendant que Canisius prenait si fortement le parti de la vCriii contre les hCr&iques qui l'attaquaient dans la dite le lbgat mhagea si adroiteineiit l'esprit de l'empcrcnr et celui de tons les princes catholiques, que tous s'accordcrcnt k : ne point permctlrc qu'on touchil en aucune manikre i l'affaire de la religion , cl que, comme la dicte avait bl principalement assemblke pour chercher les moyens de s'opposer aux Turcs, qui mena~aient la Hongrie et la capilale de l'cmpirc, elle n'cut plus dbsormais pour objet que d'engager tous les membres de l'empire 11 fournir les secours q seraient nCccssaires pour rendre inutiles les efforts d'un si formit1t1bic ennemi. )) Qwlque joie qu'ci Maximilien de l'lieurcuse conclusion de lit dicte, il ne pouvait songer sans chagrin aux Ira-
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verses qu'on lui avait suscites et sa prventiocontre les jsuite lui faisait croire qu'ils en avaient t les principaux auteurs; il s'en plaignit amremenau cardinal lga : Je ne puis nier, lui d i t 4 un jour, que ces Pbres n'aient de la vertu et de la capacit mais leurs maximes sur le fait de la religion sont d'une svri ou tr :sans avoir 6gard A ce que demande la nccessite des temps, ils poussent les choses i des extr6mit6s dangereuses pour le bien de l'Etat : Canisius surtout est d'une rigidit inflexible, je le trouve toujours en mon chemin. Le cardinal , ravi d'avoir cctk occasion de rendre justice A ces Pre et de faire connatr tout le monde les services importants qu'ils venaient de rendre h l'Eglisc : Si Votre Majest rtpondit-il l'empereur , a sujet d'etre contente des catholiques qui ont assist 5 la tlihte , c'est ces trois jesuites qu'elle en a la principale obligation, puisque ce sont eux, et en particulier Canisius, qui, les premiers, ont ouvert et appuy de vive voix et par kcrit le senti ment qui nous a tir d'embarras. Et il lui confirma la vtritb de ce lait par des preuves qui l'en convainquirent parfaitement; de sorte que celte diteque les ennemis des JCsuites avaient regardcomme l'cueioi1 celte sociktb devait pkrir, servit i l'&lever, il l'tablidavantage, et i donner plus de crklit au ministr de ses enfants dans tout l'empire. La dit Ctant ainsi heureusement termince, Natal, qui avait ordre du Pr gnr de faire la visite des maisons (pie sa compagnie avait en Allemagne, pria Canisius de l'y accompagner, et de l'y aider de ses conseils et du crtdit que sa sagesse lui avait acquis. Il le fit avec d'autant plus de joie, que cet emploi , ou il ne paraissait qu'en second, lui procurait les nioyens d'obir sans jamais cornmander, ce qu'il souhaitait avec passion. Ainsi , quoique rcvelu de la dignitk de provincial, il se comportait envers le visiteur avec tout le respect et toute la soumission qu'c~ pu avoir le dernier de ses inf6ricurs. Katal en avait luim6mc de la confusion, et il avouait que Canisius lui parais
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sait galemen grand, et lorsqu'il prenait plaisir & s'abaisser, et lorsque les hommes tichaient de l'leve pour la gloire de Jbsus-Christ . Au bout de quatre ou cinq mois, Natal, ayant pris le chemin de l'Au triche, renvoya Canisius dans sa province. L'homme apostolique, qui n'ktait plus attach par son emploi de prbdicateur A la chaire d'Augsbourg, dont il avait donne sa dhission, cul toute liberth de contenter son z&ledans les missions qu'il entreprit en Souabe. Le comte Ulric de TIelfeskin en ressentit les premiers cfkts. Ce comte, qui, par je ne sais quel malheur, se trouvait engag6 dans les nouvelles erreurs, par un malheur plus grand encore y avait entrain6 tous ses vassaux, et, pour les y confirmer davantage, il entretenait alors six ministres protestants, occupbs uniquement A cela. Cependant, la faveur d'un rayon de lumikre que la grAcc rpandi dans son esprit , il cornmcnp h s'apercevoir du faible de la rkl'orme protcshntc ; revenu de ses prcmi6res prbventions , comme il avait naturellement l'esprit bon et le cmur droit, il regarda comme un crime de ne pas s'kclaircir pleinement dans une affaire de cette importance. Canisius &tait pcutcire l'homme de son sibcle le plus propre i d6rneler les artifices dont les li6rktiqucs enveloppaient la vrit Comme ce fut i lui que le comte crut devoir s'adresser, il n'eut aucune peine A lui faire remarquer, en remontant jusqu'aux apblres , la sainte\&,l'unit6 et la perpbtuitb de la doctrine de l'Eglise, au lieu qu'une inlinitk de personnes qui vivaient encore avaient vu l'origine et i'6tablissement de la secte protestante. En m6me temps, le Seigneur, secondant int rieurenmi par sa griice les efforts de son ministre, Ulric reconnut la vkri t6 , et son ztle , devenu plus saint en changeant d'objet, le porta 5 la faire connatr et la faire aimer de ses vassaux, avec au tant d'ardeur et de succes qu'il en avait eu auparavant pour les porter h l'erreur. La conversion d u comte de Helfestein fit grand bruit dans tout le pays ct ne coniribua lias peu h ranimer la fcrveur des callioliqucs ; plusieurs personnes "le la p r e m i h
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qualiten furent excite h mener une vie plus parfaite, et, conjurant Canisius de vouloir bien les aider, elles commcnccrcnt par lui faire une confession gnra de toute leur vie, et s'appliquren sous sa conduite tous les cxerciccs de pibl, de z6le et de charit qui pouvaient les sanctifier dans leur tat Natal ayant rejoint Canisius, ils se rendirent tous deux i Wurtbourg, pour y terminer l'affaire du collkge que li4rique avait rsolde fonder la compagnie. Une des conditions que le prdal voulut qu'on insradans le contrat, fut que Canisius prcherai le carm prochain dans la cathbdrale; cc Pr n'eut point de peine ZI l'accepter. Pour se disposer i\ une si importante mission, il se relira dans le colltge dc Dillingue, et y passa plusieurs jours dans les exercices de la prir et de la pknitence ; r c v h de la vertu d'en haut, il sortit de sa solitude, et retourna i Wurtzbourg , ou il reprit le travail de l'action ilvtc une ferveur semblable 5 celle qu'il avait fait clate autrefois i Augsbourg dans une pareille occasion. Dieu bnises efiorts , ainsi que les soins du prklat qui l'avait invit6 : en peu de temps , la ville changea de face. ; plusieurs catholiques , de toutes sortes de conditions, louches extraordinairement par les discours du prdica teur, firent honneur i la religion par une vie plus rgl plusieurs hrtiqu firent entre ses mains abjuration de leurs erreurs, et il eut mm la consolation de voir la gric triompher par ses instructions de la duret du cu d'une fille juive, qu'il disposa recevoir le baptkme. 1) Quelque robuste que f sa complexion, elle ne fut pas ii l'6preuvc de tant de fatigues; il les continua cependant avec un courage invincible, tant qu'il demeura Wurtzbourg ;maisil n'eut pas plutbt regagnDillingue, que, n'&mt plus soutenu par l'ardeur de l'action , il fallut que la nature ipuisesuccombi Une fikvre ardente qui survint consuma bientle reste de ses forces, de sorte qu'il y avait tout craindre pour sa vie; mais son heure n'taipas encore venue; il M t rkscrv bien d'autres preuves
Celle-ci ne servit qu' faire fichter davantage sa vertu dans la tribulation : tranquille au milieu des douleurs les plus aiguCs ,on et dit qu'il gotaisensiblement l'aval1tage qui se trouve i souffrir pour Jbsiis-Clu'ist. Loin de se plaindre, il n'ouvrait la bouche que pour remercier Notrc-Seigneur de lui avoir donnk quelque part i son calice. Sa maladie fut plus violente qu'elle ne fut longue, cl le Seigneur, se contentant d'avoir hprouvk la fiilklitk de son serviteur dans la souffrance, le remit 11ient en btat d'agir tout de nouveau ' pour les inth& de sa gloire. A peine Sut-il rbtabli, qu'tan venu h Augsbourg la pribc d u cardinal, il s'appliqua A disposer tontes clioses pour le synode que cc prblat voulait tenir dans son diocke, conforn16rnent aux dbcrets du concile de Trcntc. Canisius travailla avec tant de succbs, qu'il obtintcndn que ce mCme concile lut requ dans cetle assemblbc, cl qu'on y fil plusieurs beaux rkglemcnts pour le bien de tout le diocke. 1) II n'&ait pas entikrement dkbarrassh des soins quc lui avait donnts le synode, qu'il requt ordre de Sa Saintelt d'aller trouver de sa part les 6vCques de Wurtzbourg et de Strasbourg, pour engager eu particulier ces prblats , d4ji iges , h se nommer des coad,j~teurs , dans la crainte qu'i leur mort les hkrktiques ne profitassent de la vacance de leurs sifiges pour porter des coups mortels i la religion dans leurs diocfises. Il s'acquitta de cette nouvelle mission avec tout le soin qu'on pouvait altendse de son zCle et de sa vertu ; quant au succCs, il dut l'abandonner la Providence. De retour it Dillinguc, il lut bien con sol^ des peines de son voyage par la joie qu'il cul d'y trouver un jeune gentilhomme polonais, ig6 de seize ans, qui, fuyant la persecution de son frbre, venait se jeter entre ses bras et lui demander la g r h e d'Cire r e p dans sa compagnie. Stanislas Koslka , c'&ait le nom de cc bienheureux enfant, avait fait picd plus de cent lieues, dans l'cspCrancc d'obtenir cet avantage. Canisius , charme d'une vertu si extraordinaire dans une si grande jeunesse, jugea bien qu'elle ne pouvait Cire que l'eiTet de la gricc, qui avait des vues particulikrcs
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sur ce proslyte il se sentit en mm temps inspirde les seconder, en mettant sa vocation de nouvelles preuves
Kosika les soutint avec un courage hroq : c'est dans ce m6me esprit que le Pbre provincial lui ayant propose d'allcr i ' ~ Rome, afin d'y cire plus i l'abri des perskcutions de sa famille, qui s'opposait i son admission, il partit sur-lcchamp, et vint SC jeter aux pieds du Pkre Franqois de Borgia, il qui il prksenta les lettres de recommandation que Canisius lui avait donnkcs ; l'logque ce Pr y faisait de la vertu de Stanislas. etait conGu en des termes qui p r h paient qu'il la porterait bien plus loin. Sur de si bons timoignagcs, le saint gCn6ral ne balan~apoint il recevoir un sujet de ce intrite; il le mit au noviciat, oci1 trks-peu de temps, il fit de si grands progrCs dans la pcrfcction, qu'il a mbrilc d'4tre mis apr sa mort, arrivke peu de temps 1568, comme nous le verrons' apri's, c'esl-i-dire le IS aol liient6tYau nombre des bienheureux (et des saints mkme canonises ) , Pour revenir i Canisius, il demeura quelque temps i Dillingue, tant pour y donner ses soins au gouvernement de sa province, que pour y revoir une version allemande d u catichisrne du concile, dont. il avait charg le Pr Paul , par ordre de Sa Saintete. Mais ce qui doit passer lIoc sans doute pour un tmoignagclatan de l'idke avantageuse que le saint pape Pie V avait de la sagesse et de la capacitde Canisius, c'est qu'il lui avait marquk cxpress ment qu'il ne voulait pas que cette traduction par en Allemagne avant qu'il l'el revue et corrigk exactement, et qu'il lui en efait son rapport. II fut, presque en mCme temps, chargk lui-mm d'un travail bien plus diflicile et bien plus long, par un nouvel ordre du mm pape. Les fameuses centuries qu'Illyricus et les autres ministres de Magclebourg avaient criteavec tant de rnalignitk, pour dkcricr la doctrine et l'autorit de l'EgIisc romaine, hisuient tous les jours de trs-funeste impressions dans l'esprit de ceux qui les lisaient, tant l'air saiyriquc avec lequel elles sont crite donnait d'agrmen
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aux calomnies les plus noires, qui y sont rpanduepartout. Le pape, jugeant qu'il fallait opposer un puissant antidote & un poison si dangereux, se persuada qu'il n'y avait personne en Allemagne qui piit s'en acquitter plus paifaiiemcnt que Canisius. Il s'ouvrit lbdcssus au Pr Borgia, qui fit aussilht savoir 5 cc Pr les intentions de Sa Saintete. L'humilitk du serviteur de Dieu lui fit d'abord trouver dans la grandeur de cet ouvrage des raisons assez fortes pour le dispenser de l'entreprendre ; mais enfin, 1'obCissance l'emporta sur son hurnilitb. Quelque indigne que je sois, hivail-il A son gknral de l'honneur que Sa Saintcf6 m ' a fait de songer A moi pour un si grand 1 ) dessein , j'cspbrc trouver dans l'obissanc , dans les prieres de mes frreset surtout dans la bndicti de Sa Saintelb, de quoi supple ce qui manque mon insuffisance. w Canisius donna pour titre a ce nouvel ouvrage celui crAltbmtions de la parole de Dieu (De divini verbi corruptelis). Pour faire mieux sentir la mauvaise foi des novateurs, il rdduisit ces altration5 certains articles, qui renfermaient ce qu'il avait i dire de plus fort sur les trois personnes qu'on voit dans 1'Evangile avoir le plus de rapport avec Jksus-Christ, parce qu'en effet c'tai Jksus-Christ que les hkrktiques attaquaient dans ces trois personnes, qui sont Marie sa sainte M h , Jean-Baptiste son prcurseur et saint, Pierre son vicaire sur la terre. Ce qu'il dit i l'occasion de saint Jean-Baptiste, pour d6fendre le texte sacre des altcrations qu'y avaient faites les ministres de Magdebourg , lui fit donner ii son premier tome le nom de cc saint prcurseur DCs que ce livre parut, Rome le reu avec applaudissement, el le pape, A qui il en fit prsenteun exemplaire, tkmoigna la satisfaction singulikre qu'il en avait, par l'indulgence plni et la trs ample bknkdiction qu'il lui donna sur le champ. Les louanges de la sainte Vierge firent la matir du second volume, qui parut quelque temps apr le premier. Les diverses occupations ( p i lui survinrent l'ayant obligd'in-
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NOTICE SUR CANISIUS. LXXXIX terrompre ce travail , il l'a laissinachev et le tome troisime qui devait avoir saint Pierre pour objet, est restb tout entier h faire. Les protestants, voyant que tout ce qu'ils avaient ourdi jusque-li pour ternir la rputatio de ce grand homme s'avisren n'avait servi qu'A lui donner encore plus d'clat de faire courir le bruit qu'enfin la grcayant triomphde son caur, il s'taimis au-dessus de toutes les consid rations humaines, qui l'avaient jusque-lh retenu dans le parti de I'Eglise romaine, et, qu'ayant embrass celui des protestants, il y faisait une haute profession de suivre l'Evangi1e dans toute sa puret&. Celte fable, qui d'abord ne fit qu'attirer le mprides gens tant soit peu clair tai (lguist d'une rnanikre si plausible, qu'elle fit impression sur l'esprit des simples; i mesure qu'elle grossissait par les nouvelles circonstances dont ceux qui en taien les inventeurs prenaient plaisir A la revktir, elle causait parmi les sages l'indignation, le murmure et le scandale. Les hrtique cependant, gofitaient une joie maligne, en voyant l'embarras o ktaient les catholiques, et par de nouveaux contes aussi malicieusement tournsils leur insultaient hautement, ajoutant ces noires calomnies les railleries les plus piquantes. Ceux-ci, las de souffrir toutes ces insultes, crurent qu'il n'y avait que la prsencde Canisius qui p confondre les calomniateurs, dissiper le scandale, et fortifier ceux qui s'&aient inscrits en faux 'contre d'aussi grossi$res impostures : et c'est ce qui leur lit crir ces lettres si pressantes, par lesquelles on le conjurait de se rendre sans clblai i Wurtzbourg. Il le fit, il y parut lorsqu'on s'y attendait le moins, il parcourut les principales rues de cette grande ville, il monta en chaire, et par trois diverses fois il y parla dans la plus nombreuse assembl qu'on ciit peut-tr vue jusque-ld dans la cathbclrale, tant la joie et l'empressement que tous les catholiques avaient de le voir et de l'entendre concouraient h les assembler. On ne peut dire combien cette arrivee inopin de Canisius dkconcerta tout le parti; la sckne changea tout-i-coui~, le troublc passa chez
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les hrktique , et les catholiques triomphaient i leur tour de la confusion que leurs adversaires s'taien eux-mhxs allirbc. Canisius, se prbvalant sagcment de celte heureuse conjoncture. fit vivcinenb sen tir aux catholiques la mauvaise foi ( p i se rencontre dans le parli de l'erreur; il les consola, il les anim:>; cl aprCs les avoir n~crvcilleusen~cnt confirmk dans la religion de leurs anccli'cs, il les laissa p6nktr&sde cette gronde maxime de lYApblre,de dire un anatlGmc i quiconque, fil t-cc un ange descendu du ciel , qui voudrait leur mi~oncer un h n g i l c diiErci~t du sien. A prCs avoir pleinement satisfait les catholiques de 'VVurt~xhourg , il reprit le chemin cl'Augsbourg , ott il fut prissent une congigali p i w inciale de son ordre ; il y fut choisi en qualit6 do dkputfi prmr aller i Iloinc rendre compte au gnkra de l'elat de sa province. Comme la seule ombre d'une distinction tant soit peu honorable suffisait pour l'cflraycr, sa modestie le purla i s'excuser et i prier qu'on le dispcnsht de ce voyage ; niais la congrgationc jugca pas i propos de recevoir ses excuses ; ainsi il l'allut partir : heureusement, le canlinal d ' i \ u g ~ l ) ~ l ~qui, r g , cl1 CC tcmps-KI, (levait SC rendre l'i Rome, l'obligea de se joindre lui. Un si grand voyage ne se fait point sans fatigues:KotrcSeigneur voulut les adoucir h Ci111kius par les consolations On a trouve dans ses papiers les sentiments les plus hlin~es. inthrieurs dont le Saint-Esprit avilit rempli son caur, lorsqu'il priait dans la grande @se de la ville d'Ancbne. Ces sentiments de pi&k s'augmcntcrent dans la dkvoic chapelle de JNotre-Dame-ilc-Lorctle ; il eut la consolation d'y prCclicr le jour de la Trinite, 5 la messe que le cardinal y cdtibra; enfin il arriva i i Rome sur lii lin du mois dc juillet , l'au 1568. Pie V, par un eflct de celle sympalliie que la gricc met dans le c a u r de ceux qu'elle unit en ISolrc-Seigneur, thoigna dbsirer vivement de le voir. L'humble religieux, dans nue des audiences que Sa Saintcf6 lui fit l'lioiincur de lui ilonncr sur les affaires (?c la religion cil Allemagne, prit la liber16 de lui pqioscr d'dablir une congregatiou "le
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quatre cardinaux, qui's'occupAt i clicrclier les moyens ~ l c ramener les hrtiqu la foi catholique. Dieu bni son zClc ct celui du P. Francois de Borgia, qui appuyait de si sainles intentions par le crbdit qu'il avait auprks de Pie V. La congrbgation fut ktablie, et on doit regarder celle bonne ~uvre comme un fruit d u zhlc de ce saint pape ct de ces deux autres saints personnages. Canisius n'eut pas moins i cceur le bien particulier de sa compagnie : uni avec son gnbral dans le dessein d'y augmenter la ferveur et l'esprit apostolique, il lui communiqua toutes les pieuses inventions qu'un zl Cclair et sou tenu d'une longue exp6riencc peut suggCrer. Il ne s'oublia pas non plus l u i - m h c : croyant avoir trouvk le moment favorable d'Cire didiargk tic l'cinpioi de provincial , tant l'humilit est quelquefois ingbnieuse et pressan te, il agit si puissamment aupr du P. Borgia , qui, par le mm principe d'humilitb , venait de faire tous ses qu'il eut enfin efforts pour se dkrnettre de celui de gnra quelque e s p h n c e qu'on aurait garA ses prires Ce fut un sujet tout particulier de joie pour tous ses frrede voir un homme qui faisait tant d'honneur leur compagnie ; il n'y eut personne , dans toutes les maisons qu'elle avait dans Rome , qui n'ait eu alors l'avantage de parlicipcr aux lumire et aux ardeurs de son Ale. Il y fit plusieurs exhortations, mais celle qu'il accorda aux novices le premier jour d'ao eut un effet bien particulier : il y p a r i du bonheur d'un religieux que la saintet6 de son ktat doit mettre en disposition de parailrc devant Dieu. Saint Stanislas y assista : il entendit en mtme temps au fond de son caur une voix intkrieure qui lui parlait par la Louche de Canisius; il s'en expliqua d6s le m h e jour h ceux qui & h i avec lui en conversation : (c C'est il moi, leur d i t 4 , que l'exhorlation d'aujourd'hui s'adrcssc ; la prkparation il la mort est pour tous une pens~c salulaire , parce qu'on peut mourir en tout temps; mais clle est de nbcessit6 pour moi, qui dois mourir clans peu de jours. L'kvnc mciit suivit la prdictio. Stanislas mourut le jour de
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l'Assomption, plus par un saint transport de l'amour qu'il avait pour Dieu, que par la violence de la maladie; et il semble que Kotre-Seigneur ait voulu que Canisius, aprk avoir aidb {I perfectionner la vertu de Stanislas pendant sa vie, contribuit encore i la saintet6 de sa mort, par les merveilleuses dispositions que le saint novice y apporta la suite de l'exhortation qu'il avait entendue. Canisius ayant heureusement termin toutes les affaires qui l'avaient amen6 Rome, reprit le chemin de l'Allemagne, et apds avoir rkglb , cn passant par Inspruck , quelques afhircs qui regardaient le bien de sa province, il arriva A Augsbourg. 11 fut prie par les comtes Fugger de prhcher le carhme dans 116glisecoll6gialc de Saint-Maurice : c'tai une fondation de leurs ancetses, o ces memes comtes avaient fait rktablir le culte catholique, malgrk les efforts de quelqucs magistrats hdrbtiques, qui avaient soin de la fabrique de cette meme kglise. Cette considkration , jointe i la rcconnaissance particulir que Canisius avait pour ces insignes bienfaiteurs de sa compagnie , le dktermina , malgrh toutes ses fatigues, lt entreprendre de fournir encore cetle pnibl carricre; il en sortit avec son succ ordinaire; il se vit en meme temps dbchargb de son emploi de provincial, qu'il avait depuis quatorze ans; cc qui lui donna une joie qu'il ne put s'emp6cIier de faire paratr au dehors. Il rcmercia aussitfit le P. Borgia de lui avoir accord6 cette grilce ; et il le fit avec des sentiments d'humilit6 que ce grand saint, qui 6tait lui-meme si humble, ne pouvait assez admirer. Vous avez quille, lui rbpondit Borgia , la charge de la province avec le mkme esprit qui vous l'avait fait rece voir ; la joic , 1'11u1nilitk, l'obkissance que vous avez fait M paratrdans cette action , rkpond au courage, 6 la patience, au zblc, avec lequel vous avez soutenu durant tant d'annbcs le poids des affaires, pour les intbrt de f> l'Eglisc et dc la compagnie. Canisius se retira au coll6ge de Dillingue , sa maison de prbdilection, pour se livrer tout entier A la composition de l'ouvrage qu'il avait entrepris conire les ccnturiateurs
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fut fond sur le mbme plan quc Canisius avait donn6, aussi lien que celui dcs Grecs cl celui des llaroniles; enfin le m6me pontife Clendit scs soins cl ses libCralit6s, non-seulement [I plusieurs endroits de l'Europe. pour y procurer de areil ~~alilissemenis , mais jusqu'aux Inilcs et jusqu'au Japon , et il cui la consolation, dans le cours de son pontificat , de voir la foi se souleriir par cc moyen, ct s'accroilre m6me an milieu des li6r6!iqucs de l'Europe et parmi les idolhtres du Souvcau-Monde N Ce fut l i l ' c k t des conseils de Canisius; mais persuadh quo les projcls les plus sainis n'ont de succks qu'autant qu'ils sont soniciiiis de la vertu d'en haut , il allait souvent la dcnxindcr sur le tombeau des apbtres cl des martyrs, par l'inierccssion de ces grands saints, que leur zklc a port A tout sacrifier pour le salut du prochain. Embrase d'une nouvelle ardeur, il la communiquait kgalement aux lv d u coll6ge des Allemands; il les voyait souvcnt : cl dans les ferventes exhortations qu'il leur adressait , il les encourageait i ne pas SC rendre indignes du choix qu'on avait fait d'eux pour travailler au salut de leurs compatriotes, et servir de modbles par leur conduite ii ceux que Sa Sainte16 nommerait dans la suite pour Cire formts avec eux 4 une mission si sublime. Dans le temps qu'il &ait le plus occuph ces exercices de zkle cl de pikik, il disparut tout-i-coup dans Rome, et on apprit quelque temps aprks qu'il avait repris le chemin de l'Alleinug~ic: on en chcrc11:i la raison, et le bruit se r6pandit que la crainle d'Cire C'levii aux dignitbs ccclbsiastiques l'avait oblig6 i un dcpar~si prkipitk. Ce soupGon n'&tait pas mal fond6 : drjh saint Pic V avait CU la pensbe de l'klcv~rau cardinalat, et GrCgoirc XIII, charmb de cc qu'il avait ciilc~~dn dire de lui , ct plus encore de ce qu'il cn voyait 1111-mhc, songeait plus s6rieusement que jamais ;'i luellrc ce projet, ie x h t i o n . Mais la l'uilc de Canisius, ct p t - k i r o aussi la mort d u cardinal d'Augsbourg qui arri~ii b i i r cc? o n t i ~ l a i t c s en , firent kvanouir tout-i-faif le dessein. fciiliaiu:, ne l u i pas plus toi t i r rrluiir l i Dilhgiic, i l i i ' i l
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reprit ses tude avec sa tranquillith ordinaire; il en gotai tout le plaisir h l'abri du danger qui l'avait si fort effray : c'est,ainsi qu'il parlait des honneurs qu'on avait voulu il6fbrer i son mkrite : tant les sentiments que l'hun1ilit6 inspire sont diffd'rcnts de ceux qui viennent de l'ambition ! Mais il &ait de sa destin& qu'il ne jouit pas long-temps du repos de sa solitude ; il eut ordre d'accompagner le lga Moron i la dicte de Ratisbonne; il s'y rendit, et tout le temps qu'il y f u t , il ne nglige aucune occasion d'avanccr, selon sa coutume, les afaire de Iii religion, soit par ses pr&lications, soit dans ses enlrclicns particuliers. Au sortir de la d k k , l'obcissance l'obligea de s'arrte ii Ingolstadt, et de l i , sur les instances d u prince Guillaume, fils du duc Albert, il alla pr6chcr le car&ne i Landsehut , o cc prince tenait ordinairement sa cour. Un tel sbjour n'bhit nullement du go du serviteur de Dieu , mais il avouait que ce qu'il avait remarquk de rgularit dans toute la conduite de ce prince, diminuait beaucoup en lui l'aversion qu'il avait naturellement de paratr ii la cour. Guillaume soutenait plus encore par son exemple que par son autorit les pieux desseins de son prkdicateur; il &tait occup6 aux exercices de pietk, de &le, de charitk; il ne soura point que, durant ce saint temps, on donnit la moindre atteinte i la saintel6 d u jen et de l'abslincnce; il visitait les pauvres el les malades ; il soulageait lui-meme leurs rniskres par ses aun16ncs, e t , pour eiitretenir le bien que Canisius avait commcnci; d'opn'cr par ses prbdications, il acheta par son conscil une grande q u i n ~ i l de bons livres, qui furent ditlribiits A la cour et parmi le peuple. C'taila comme un antidote dont l'homme apostolique se servait pour forlifiir l'csprit des catholiques contre le venin renferm dans les livres que les likrtiquc avaient soin de r b p a ~ d r e idroitement de tous cotes. 1) Content au-delit de cc qu'il epu souliaiter des bbn& dictions que le cicl avait donnbcs i ses travaux, il eut encore la consolation de voir sa n~issiontermink par la conversion d'un Turc, qu'il avait l u i - m h c instruit de nos
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mystre : la crmon du baptbrnc se fit avec beaucoup de solennit il y eut un concours extraordinaire de monde, attir par la nouvcaut6 du spectacle, et par le dsi de gagner les indulgences que Canisius avait obtenues du nonce pour tous ceux qui auraient la dkvotion d'y assister. La BaviCre et le Tyrol poss6daient alternativement notre saint missionnaire : a p r h avoir pr4chb h Inspruck devant l':~rchiduc, il se rendit i Landschut , pour s'acquitter d u mCme emploi auprks du prince Guillaume; il passa de la chez le comte Albert de Furstemberg. la sollicitation de la con~tcsse son pouse Ce comte, se sentit port6 A mener une vie plus parfaite, et i rgle sa maison sur les principes de la sagesse Cvang&lique.Il avait demandb au Pr Evrard Mercurien, successeur de saint Franqois de Borgia dans la charge de g k n h l , un de ses i8cligicux qui p6l seconder ses bons desseins. Canisius (ni choisi pour cd;\ ; il y rkussit avec tant de satisfaction de la part du comte et de la comtesse, qu'ils le regardaient l'un CL l'autre comme un de ces propli&tes envoyks de Dieu, qui n'cntraicn t dans aucune maison qu'ils n'y fissent entrer avec eux la paix et le salut. Le bien qu'ils gofitaient dans la compaguic d'un si saint homme leur faisait souhaiter de le retenir plus longtemps; mois comme il tai persuadque l'air de la cour ne convenait guke i un homme de sa profcssion , "16s qu'il eut rkglk ce qu'il jugeait Ctrc de son ministcre, il pria qu'on lui laissct la liber16 de se retirer, et il le fil avec cet air honn6te et modeste, qui, dans un religieux de son fige et de son mcrite, obtient toujours ce qu'il veut : il sortit donc, quelque instance qu'on fit pour le retenir, laissant le comte et la comtesse sensiblement mortif"& de son dcpart, mais bdifies bgalement, et du zkle qu'il avait fait paratr pour le salut de toute leur maison, et du peu d'allaclicment qu'ils avaient remarquh en lui pour tout ce que le monde cstime et recliercl~c davantage. Canisius &taitentrb dans la soixantihe annde de son ige : il semblait qu'on edi1 songer h inetlrc lin A ses fatigucs; mais quiconque s'cngagc (laus h milice de Jisus-
Christ doit s'attendre ?t combattre jusqu' la mort, et Z t n'avoir de repos que dans le ciel. C'est ce qu'il prouv cette mbme annepar un effet de la Providence, qui permit, pour la sanctification de son serviteur, que jamais peut-tr il n'efit plus d'occasions de contenter le dsi qu'il avait de travailler pour les intr de ce divin matre D Le Pr provincial l'avait pris depuis peu en qualit6 de son compagnon, pour se soulager dans son emploi. Le milme provincial, & l'occasion d'un voyage assez long qu'il fut oblig de faire, lui remit pour quelques mois toute la charge de la province. Presque en mhme temps, le pape ayant, destinl'vq de Brescia Delfino pour aller en qualitk de nonce & la dit de Nuremberg, et lui ayant ordonne de prendre avec lui un jsuite qui p l'aider dans son ministrece prlat inform du mrit de Canisius , jeta aussitbt les yeux sur lui, et le pria de s'y rendre; il le fit, mais la dit ayant tremise un autre temps, il n'eut point d'autre fruit. de son voyage, que celui qu'il pouvait tirer de l'obissance Enfin, l'vequ de Verceil , nonce de GrgoirXII1 aupr de l'empereur Rodolphe I I , ayant recu ordre de Sa Saintet de passer en Suisse et d'y visiter les cantons catholiques, ce prlacrut qu'il ne pouvait mieux faire, pour rpondraux saintes intentions de ce grand pape, que d'engager Canisius & l'y accompagner. A la vue du danger continuel dont la religion se trouvait menace dans un pays sem de zizanie et de toutes parts environn d'hrtique le nonce, la suite de la visite qu'il avait faite dans les neuf cantons rest fidles XII1 qu'il croyait que le meilleur Cerivit au pape Grgoir rem& i un si grand mal tai de fonder 2 Fribourg un collkge de jsuitesque les ouvriers vangliqu qui y seraient devsseraient portde secourir les autres cantons catholiques, et de les prserve des erreurs de leurs h l'ducatiode allibs, tandis que les professeurs, occup la jeunesse, travailleraient , la faveur des sciences, faire passer dans l'esprit de leurs colier les principes de la vraie religion et d'une solide pit
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Le pape approuva la pensdu nonce; la chose fut propospar ses ordres au sna de Fribourg, et Sa Saintet i~ l'insu meme des jksuites , destina de son propre mouvement A la fondation du collg un bnfi qui venait de vaquer dans cette m h e ville. Au premier bruit qui se rpandi dans le pays que les jsuite allaient y Ctre introduits, la haine des hrtiqu se rveill contre ces pores; on renouvela en meme temps contre eux toutes les anciennes calomnies, et l'on y en ajouta de nouvelles. Les catholiques qui n'avaient jamais vu de jsuite , surpris cxtrkmement des trangeportraits qu'on leur faisait de ces religieux, eurent d'abord de la peine se dfendr de toutes les prvention qu'ils en concevaient naturellement : c'est & cette occasion que la Providence avait attachl'arrivde Canisius dans ce pays. Le nonce jugea que le moyen de dissiper ces prven tions, &taitd'engager ce Pkre i i venir lui-mkme travailler au salut de ces peuples, et que la seule prsenc de ce saint vieillard y ferait l'apologie de sa compagnie : il en crivi 5 ses suprieurs Canisius eut ordre d'aller immkdiatement trouver le nonce; lcs incommodit& de l'fige, de la saison, du voyage, ne sont point capables d'arrte le zl d'un homme vritablemen obissant Il part aussittil s'engage dans les Alpes au fort de l'hiver, il se rend auprcs du nonce qui l'attendait 5 Lucerne, et qui voulait le conduire luimm $ Fribourg. Dans le voyage, l'un et l'autre eurent l'honneur d'avoir part au calice du Seigneur. Comme ils ' entraient dans Berne, ils trouvhrent tout le peuple assembl l l'occasion d'un criminel qu'on allait ex&cuteri mort. La i vue de ces btrangers , que ces hrtiqu reconnurent A leurs habits pour des pretres de l'Eglise romaine, fut pour eux un sujet de divertissement. Ces sortes de gens, par Fe d'une charitk qui est sans doute particulir au nouvel hvangile, croyant que tout leur tai permis h l'garde ce qu'on appelait p r h e et religieux, chargrenceux-ci d'injures, et firent mille insultes au nonce et i tous ceux de sa suite : uu les poursuivit avec des hueet des moqueries
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sanglantes , on leur jeta de la neige et de la boue. Parmi cette troupe tumultueuse, il y eut un artisan, homme insolent et emport qui, s'tan approchdu prlat tchde le renverser de dessus sa mule, en lui disant, aussi bien qu'A Canisius, de la manir du monde la plus brutale et avec toutes sortes d'imprcations qu'ils btaient l'un et l'autre bien plus dignes de lYinfAme supplice de la potence, que cc misrabl voleur qu'on y allait attacher. Il est vrai que le magistrat, qui fut informdans la suite de la qualit des trangersdsapprouvle procdde cette insolente populace, et qu'il envoya des dput h Fribourg, pour en faire satisfaction au nonce , qui s'tai plaint avec justice de ce qu'on avait viol le droit des gens en sa personne; niais le Ciel, jaloux de l'honneur de ses ministres , ne fut pas longtemps sans faire clate sa vengeance sur la thte de ce scklra , qui avait os6 insulter l'oint du Seigneur. Convaincu d'un crime infmeil fut condamn mort, et il souffrit, cette mm annet dans ce mm endroit, le honteux supplice qu'il avait s i indignement souhait ces deux illustres personnages. Autant le nonce avait regu d'outrages Berne, autant il reud'honneurs Fribourg. D la premir visite de cirernonie qu'on lui rendit ; Voici un homme, dit-il en 1) montrant Canisius, qui doit vous tr bien cher; vous ne sauriez le garder assez prcieusemen : c'est un saint, dont vous devez vous faire honneur d'avoir les reliques dans votre ville. La suite a vrifi que l'vqparlait en homme inspir peine eut-on vu Canisius l'espace de quelques jours, que les habitants de Fribourg disaient de ce saint religieux, que ce n'taipoint sur le tmoignag du nonce qu'ils l'estimaient, mais sur ce qu'ils en voyaient eux-mkmcs de leurs propres yeux. Ils le respectaient comme leur matre ils l'aimaient comme leur pre ils le rv raient comme leur aptr et leur patriarche : c'est l'log qu'ils gravrensur son tombeau apr sa mort. Canisius avait rciproquemen pour eux le zl le plus ardent et le plus tendre; & la rserv de deux ou trois pelits voyages,
qui le tirhrent de Fribourg pour assister aux congr6gations de son ordre, il n'en sortit plus durant les dix-sept dernire annees de sa vie. Une fois mbme qu'il tai dispos partir, pour suivre les ordres de l'obissancqui l'appelait alors, comme si le Ciel, de concert avec les habitants, eform i sa sortie, il fut arrkt subitement par une un obstacle i maladie, qui ne dura qu'aulant de temps qu'il en fallait pour faire comprendre i i ses suprieurs que cette nouvelle destination venant de plus haut, ils ne devaient point la contrarier. Aussi tous les habitants disaient hautement, que n'ayant point encore de corps de saints dans leur ville, ils ne permettraient jamais qu'on leur enlevht un homme, qui apr sa mort la rendrait considrabl par la protection qu'ils attendaient de ses reliques. Le Ciel ne tarda pas i vdrifier cet oracle par les miracles qui s'oprre au tombeau du serviteur de Dieu. Encore aujourd'hui, on y accourt de tous les endroits, et les peuples le regardent comme un des monuments les plus saints que la pitdes fidhles ait non-seulement en Suisse , mais encore dans toute l'Allemagne. Canisius ne fut pas plus t arrivk 5 Fribourg, que s'tan fait un plan fidl du pays, il rgl ses soins sur les besoins que la religion y avait, et dans la ville, et dans les quatre-vingts paroisses qui dkpendaient de la seigneurie. Sa douceur et son humilitlui ayant concilitous les caxrs, il entreprit de r6parer les dbsordres que le mdange des hrtiqu y avait causks. Il commenp dans ce but A prkcher r6guliCrement toutes les f&s et tous les dimanches dans la grande glis dkdike N: saint Nicolas; il faisait souvent en d'autres jours des instructions familikres au peuple et des , soutenue de la saintet catdchismes aux enfants. La vrit du prdicateur produisit bientbt un changement admirable dans la doctrine et dans les mur , qui s'taien ressenties elles-memes du venin de l'erreur. Au bout de quelque temps, tous ne parlhent plus qu'un mkme langage ; de sorte que le scnat, suivant le conseil de Canisius, s'engagea par un serment solennel, au nom de toute la seigneurie, h con
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servcr toujours la religion caholique, et A ne donner jamais dans toutes les terres entrbc il aucune doctrine trangr de leur obissance De la capitale , l'homme de Dieu &tendit son zhle sur les peuples de la campagne : on voyait ce bon vieillard , aux jours qu'il avait destinpour ces petites courses apostoliques, sortir de Fribourg le M o n la main, et parcourir, & l'excmple du Sauveur, toutes les bourgades, eu aussi content que s'il e ~ A traiter avec les princes de l'empire : il visitait ces pauvres gens dans leurs cabanes, et loin de se rebuter de la grossiret de leurs manire , il les consolait, les instruisait, les affermissait dans la pit ; apr les avoir dispos h faire la mm profession de foi qu'on avait faite dans la ville, il la requt, par ordre du +nata, et il eut la consolation, en moins de deux anne , l'avoir banni l'erreur de ce pays-l et d'y avoir conllrmb les peuples dans la religion catholique et apostolique romaine. Indtpendamment de ces uvre de zle Canisius fit sa principale occupation de l'tablissemen du collg que la seigneurie voulait fonder sa compagnie. L'affaire fut bient rsolu , l'intr spirituel et temporel concourant A la terminer : comme il n'y avait point d'colepubliques i Fribourg, on tai oblig d'envoyer tudie les enfants ailleurs, et la proximit des lieux dterminai leur envoi h Lausanne, A Bile ou A GenveCanisius, effraydu danger que courait cette pauvre jeunesse abandonn elle-mm jusque dans le sein de l'hrsi crut devoir apporter un prompt renlkde un mal si pressant; il obtint pour cela du shat un arr, par lequel tous les parents taien oblig de rappeler sans dla ceux de leurs enfants qui tudiaien dans ces villes. Leur retour rendit le collg florissant; le grand nombre d'colier y mit de l'mulation et il s'y fit un progr sensible dans la pit et dans les lettres. Enfin cette maison, sous la conduite de Canisius, tai comme un sminair ail se formaient des ouvriers vangklique ,qui se rpandaien A certaines fctes de l'annclans toutes les monQnes voisines. Lorsqu'ils partaient pour ces petites mis-
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sions, l'homme apostolique les animait, l'exemple de leur saint fondateur, y embraser les caurs du feu que NoireSeigneur est venu apporter sur la terre; et par l h , il entretenait l'innocence, la religion et la pit parmi ces peuples, et leur donnait d'excellents prservatif contre l'air contagieux que l'hrs rpandai dans tous les pays d'alentour. Le cardinal Borrom n'eut pas plus tappris A Milan le bien que Canisius faisait dans la Suisse, qu'il lui tmoign par ses lettres la joie qu'il ressentait des grands succque Notre-Seigneur donnait son zl; 1 1 lui marqua aussi le dsi qu'il avait de lier un petit commerce avec lui, qui le m i mkme d'btre informde ce qu'il jugerait btre le plus ncessair pour le bien spirituel des peuples que le pape avait confi h ses soins. L'humble religieux, sensible autant qu'on peut l'etre i l'honneur que lui faisait ce saint cardinal, lui obbit avec la mhme simplicit qu'il avait fait autrefois aux souverains pontifes lorsqu'ils l'avaient oblig de leur faire part de ses pense sur l'ta des affaires de la religion en Allemagne. D qu'il vit le collg parfaitement tabl et en ta de se passer de ses soins, il agit aupr du Pr gnr pour en remcttre le gouvernement quelque autre qui fplus capable de le soutenir. Son grand glui servit de prtext pour satisfaire lh-dessus son humilit et le dtsir qu'il avait d'obir Il obtint ce qu'il souhaitait ; dchargde l'obligation de veiller i la conduite des autres, il s'occupa plus que jamais aux exercices de la vie inttrieure, dans lesquels il avait coutume de dire qu'il puisait de nouvelles forces pour agir avec le prochain : car, quelque affaibli que f son corps par l'5ge et le travail, il ne perdait jamais de vue le salut des autres, non plus que le soin de sa propre perfection; Son courage le soutint jusqu' la soixante-huitim ann de son ige dans les plus pnible fondions du ministr hvang&lique, avec autant de ferveur qu'il en avait montrk dans la plus vigoureuse jeunesse; mais la nature &puis ne fut plus "> l'preuvd'une si forte et si constante
cm application : il fut frapp tout- -cou d'une apoplexie qui fit disespre de ses jours. La nouvelle qui s'en rkpandit aussitdans toute la ville y causa une consternation gnk raie, chacun le pleurant djcomme s'il e perdu son propre pre Mais son heure n'taipas encore venue; Rotre-Seigneur voulut bien le rendre aux prire et aux peu peu; mais les larmes de ce bon peuple :il se rtabli restes ficheux de cet accident le mirent hors d'ta de soutenir la fatigue de la prdicationil fallut absolument y renoncer. Son zl ne se rendit pas pour cela : ne pouvant plus exercer par lui-mkme cet important emploi, il rsolu de continuer de son mieux h le faire exercer par d'autres, ou du moins le faciliter A ceux que la Providence y destinerait dans la suite. On le pria de donner ses sermons au public : peu content de lui-mm li-dessus, il ne jugeait pas qu'ils mritassen de paratre il essaya d'en composer de nouveaux, et il mbnagea si bien son temps et ses forces, qu'en trois ou quatre ans, il se vit en ta de publier plusieurs volumes de notes sur les Evangiles de toutes les fte et de tous les dimanches de l'anne Il ddi tout l'ouvrage au clergde Fribourg : il est excellent et tout-&-fait digne de son auteur ; et, parce qu'il peut galemen former un homme la prir et la prdication on lui donne quelquefois le nom de Sermons , et quelquefois celui de Mdi tations. ) Portde tout temps honorer les saints patrons des lieux o il travaillait la gloire de Notre-Seigneur, il recueillit avec soin les actions de ceux que toutes ces contries regardent comme leurs aptre et leurs protecteurs auprde Dieu ; il fit imprimer ce recueil, qui se compose principalement des vies de saint Maurice, de saint Bat de saint Mcolas anachorteet de saint Fridelin , en langage du pays, pour la consolation de ces peuples. On ne peut dire combien ce petit ouvrage leur fut agrable et combien il lui attira de bndiction )) Enfin, il donna encore au public deux autres petits livres de piti l'usage des personnes qui font profession
NOTICE SUR CANISIUS.
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d'une vie plus parfaite; il en envoya quelques exemplaires aux archiduchesses filles de l'empereur Ferdinand Ier, qui vivaient dans la retraite qu'elles s'taienchoisie, par ses conseils, 5 Hall, petite ville du Tyrol, en les priant de regarder ces dernir productions de son esprit comme les marques les plus sincre du &le qu'il conserverait pour leur salut jusqu'aux derniers moments de sa vie. C'ctaient l i les principales occupations de son zle dans les heures que l'oraison lui laissait libres. Mais, dans cet autre exercice, il tai tellement uni A Dieu , que rien alors ne pouvait l'en shparer ;en tout autre temps, il n'tai pas difficile ii toutes sortes de personnes de l'approcher; mais il &ait inaccessible on celui-ci. On ne peut dire les gr5ces que Notrc-Seigneur lui communiquait pour lors ; la douceur qui inondait son coeur se rbpandait ensuite au dehors dans les entreliens qu'il avait avec ses frkres et dans ceux que plusieurs amis qu'il avait dans la ville s'empressaicnt d'avoir aussi avec lui : se servant de l'ascendant que donnent l'cstime , la confiance et l'amitik, il s'insinuait de plus en plus dans leurs esprits et dans leurs curs les partant surtout travailler cfficacement A l'affaire de leur salut. Il ne paraissait pas non plus indiffren pour celles de leurs familles; il prenait part 11 leurs disgrices et $ leurs prosp ritsil les aidait A se prcautionne contre les msintelli gences qui pouvaient en altkrer la paix ; il rconciliai ceux (me la haine ou l'intkrct avait divis&. C'tai A l le fruit de ses conseils; ils taien souvent accompagnks d'une lumir surnaturelle , qu'il puisait dans l'oraison par son commerce intime avec le P h des lumihres. Il n'oubliait pas ses chers enfants du collg de Fribourg, comme on le voit dans un k r i t qu'on y a conserv jusqu'i l'kpoque du renvoi de la sociktb , et que ceux qui vivaient dans ce colldge regardaient comme le testament de leur bon pre En effet, un an avant sa mort, les voyant assembl6s pour entendre une de ces exhortations que l'on fait de temps en temps dans de pareils ktablissemcnts, suivant l'ordre ktabli par saint Ignace, il leur dit les choses les plus tou-
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chantes sur la Providence, qui avait kclatk dans l'rectio de leur maison ; il leur dit ensuite la confusion qu'il prou vait d'avoir si peu soutenu par sa conduite et par son exemple les obligations attacheaux diiren emplois qu'il avait exerc ; il les conjura de vouloir bien suppler par la vertu el le zl qu'ils feraient paratr au dedans et au dehors, CI tout ce qui avait manqu de sa part; il les anima veiller soigneusement dans le poste o ils ktaient avec le glaive de l'esprit, tous les 6tablis, afin d'en carter ennemis de la religion qui oseraient y paratr : Respectez, ajouta-t-il , honorez , aimez en Notre-Seigneur le clerg6 , le s h a t et tout le peuple de Fribourg; vous ne sauriez le faire assez ;continuez y former la jeunesse aux belleslettres et la pit par vos instructions et vos cat&chismes; ne vous appliquez pas moins i difie ceux qui sont dans un 2ge plus avanck par le ministr de la parole, dans )) vos entretiens particuliers, et surtout par vos exemples; mais n'oubliez jamais l'vq de Verceil, ce prla in comparable, qui a rempli si dignement la charge de nonce apostolique, et dont la mmoir est en bkndictio dans tout le pays. Mais comme c'est A lui que vous devez la protection dont le pape Grgoir XII1 a honoret sou tenu ce nouvel tablissement c'est i vous aussi, mes chcrs frres de rpondraux saintes intentions de ce grand pape, aux vu de son illustre nonce, et i l'attente de cette auguste rkpublique, a h que tous ceux qui, dans la suite, habiteront ce collg , fond nos usages avec tant de magnificence et de bont en aient une vive et 6ternelle reconnaissance , et que nous la fassions paraitre pins encore par nos actions que par nos paroles, travaillant infatigablement et constamment , comme de dignes ouvriers du pr de famille, au salut de ce bon peuple. Enfin, mes trs-cher frkres, si le Ciel permet que je meure chez vous, quand vous aurez mis en terre ce faible corps, qui doit &c bientdt la piture des vers, ne cessez point, je vous conjure, de recommander mon ime h Dieu, afin qu'tan purifipar son infinie misri
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corde, j'aie le bonheur (l'tr rkuni au corps des prtre ludu Seigneur, et que je prie mon tour dans la rgio des vivants, et pour vous, et pour votre collge Il ne se contenta pas d'inspirer ses enfants ces sentiments d'une juste reconnaissance; il voulut lui-mm en donner des preuves publiques, h l'occasion qui s'en prsent la dcrnibre a n n k de sa vie. Depuis seize ans que les jbsuites taien A Fribourg, en attendant qu'ils eussent un lieu commode pour faire les fonctions propres de leur compagnie. ils s'taien toujours servis de la grande @lise que les chanoines leur avaient oflerte trbs-obligeamment pour cela. Celte ann 1597, qui btait la soixante-dix-scptsibne de la vie du Pr Canisius, on ouvrit la cliapclle qui ktait destin& h ces saints exercices. Comme cela se fit avec quelque cdr&monie, ce Pre qui avait eu plus de part que personne i la fondation du collbge, voulut faire un dernier effort pour y prkcher, et donner par l i une marque publique du dhouement entier avec lequel il avait consacr ses derniers jours au service de la seigneurie. Ce fut une vraie joie pour tout le monde d'apprendre celte nouvelle; toulc la ville accourut la chapelle; chacun s'y empressa (l'y avoir place, ravi de le voir encore une si faible , qu' fois en chaire ; je dis de le voir, car il tai peine pouvait-il se faire entendre des premiers rangs; mais le plaisir qu'on avait de le considbrer tenait lieu de tout ce qu'on pouvait attendre de son discours ; tous pleuraient, d e joie ; attendris ila vue de ce vn6rablvieillard , ils rccucillaient le m h c fruit qu'une prkdication 6loquente aurait pu f o i r e sur eux : comme s i , au dkfaut de ses paroles, un prbdicatcur intirieur leur c ~ I tfait cntendre qu'ils ne devaient pas avoir moins de &le pour le salut de leurs h c s que n'en avait eu ce saint homme, qu'ils voyaient Quis6 par les travaux dont il s'&tait charg uniqucincnt dans cette vue. Cc fut la le dernier effort de son zkle : il sentit bien que TS'olrc-Seigneur voulait l'atlirer ii lui; aussi ne son)
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;rait41 plus qu' la mort; il ne parlait plus que de la mon, demandant tous ses amis le secours de leurs prirespour s'y prbparer en vkritable chrtie: Fasse le Ciel, dit-il dans une de ses lettres, que le dsi de la bienheureuse ternit s'augmente toujours en nous, afin que, dgag une bonne fois des choses de la terre, nous ayons le bonheur d'htre runi dans le ciel avec nos premiers pres et de jouir avec eux de la souveraine flicitdans la ii possession de Dieu. 1) Ce fut au commencement de septembre de cette annbe 4897, que l'hydropisie dont il tai mena& depuis longtemps SC dclarentiremen : il vit bien que c'tai la dernir (preuv i> laquelle Notre-Seigneur mettait sa fidlit ; il eut en m h e temps une connaissance particulir du terme que le Ciel avait marqu k ses travaux; et cela parut assez par une parole qu'il dit A un de ses friires, qui avait la charit de lui faire tous les jours une lecture spirituelle dans le livre de la Vie des Saints. Il avait choisi ce livre plut qu'un autre, pour s'animer souffrir, par les grands exemples qu'on y trouve d'une patience hroq et d'une parfaite soumission aux ordres de la divine Providence. Un jour donc qu'il mettait ce livre entre les mains de ce charitable frr : Commencez, lui dit-il, par les saints qui sont marqu au commencement de ce mois; en les parcourant ainsileresie de l'anne nous en aurons jusqu'i la fin. Soit que ce bon religieux ne fit pas assez rkflexion i ce que le Pkre lui avait dit, soit qu'A cause de l'ta pitoyable o il le voyait, il crqu'il ne pouvait aller si loin , il ne lisait pas exactement toute la suite de l'histoire, mais il en passait souvent plusieurs endroits et ne s'attachait qu' ceux qu'il trouvait plus son gotCanisius s'en tan apery, l'avertit dc ne pas se presser si fort, parce que le terme que Kotrepas encore venu, et il Seigneur avait mis ses jours n'tai l'assura plus d'une fois que, sans rien omettre, il aurait de quoi fournir jusque-l En effet, depuis ce tenips-lh, le Pr vcu encore pr de quatre mois, pendant lesquels on continua chaque jour lire toute la suite de ce qui se rencontrait
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dans le livre, de sorte qu'on ne l'acheva que le vingtim qui fut la veille de sa mort. jour de dcembre Il serait difficile d'exprimer avec quelle paix, quelle constance il soutint les dernibres preuve par lesquelles il plut au souverain Pasteur des Ames de perfectionner sa vertu. Convaincu que la tribulation est une grhce spkialc qu'il rservaux d u s , A proportion que son mal augmcnlait, sa reconnaissance augmentait aussi ; c ' h i t alors qu'il (lisait avec le ProphCte : Je bnirale Seigneur en tout temps, el ses louanges seront toz/jotws en ma bouche. On ne savait en quelle posture on devait le mettre; il avait de la peine i l cire assis, il ne pouvait demeurer au lit, parce que, tout son corps 6tant beaucoup enflb, ses nerfs se trouvaient cxtraordinai~*cment tendus et lui causaient une douleur trs-vivepour peu qu'on le touchit ou qu'on le remuht : Que je suis oblige i Dieu , s'&criait-il, de me donner quclqucs traits de ressemblance avec Jsu crucifi! Un jour ses douleurs s'augmentkrcnt jusqu'i un tel ex&, qu'il lui Cchappa de dire celui qui avait soin de lui pendant sa maladie : N'y a-t-il pas moyen, mon frkrc, de mc trouver quelque cndroit of1 je puisse Cire plus dou cen~cnt? Mais se reprenant aussitbt, et se reprochant ll soi-mCmc sa liicliet6 : Il n'en est pas besoin, ajouta-t-il, 1) il ne faut pas traiter son corps si d~licatement. II rccevait avec la dernikre soumission les ordres du mdecin (~ucl(~ue d&goi~tanis que fussent les rcmhdes dont il voyait assez l'inulilit6, il les prenait sans fao : Ce cadavre, disait-il, n'a pas besoin de ren16des, il ne les mrit pas; il faut rejoindre nos p h w qui nous ont prckd6s mais il faut aussi obbir Cependant il lui survint un ticlieux dgo , qui lui donnait de l'aversion pour le peu de nourriture qu'on l'obligeait de prendre et qui pouvait le soutenir. On dit que Notre-Seigneur voulut soulager sa peine par une voie qui tenait du miracle; niais sans entreprendre d'cxaniiner ce tait, la grandeur d ' h i e qui lui lit prendre le calice de Jcsus-Clirid , sans en vouloir icmpirer l'amei'tumc par
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aucun adoucissement, me parait encore quelque chose de plus merveilleux. Un jour qu'il parut A son infirmier accablk de douleurs plus violentes et plus aigu : Ne pourriez-vous pas, mon Prelui dit celui-ci, reprsente )) vos besoins Notre-Seigneur, et lui demander du soulan gement dans vos peines? Il lui rparti aussit: Laissons faire ce bon Matre il sait mieux que nous ce qu'il 1 ) nous faut : je me suis trop bien trouv de m'tr aban donn la disposition de son aimable providence, pen dant tant d'anne que j'ai eu l'honneur de le servir, pour vouloir m'y soustraire dans ce peu de temps qu'il me reste i i lui marquer ma fidlit Un de ses amis lui demandant si rien ne lui faisait de la peine : Ce m'en serait une bien grande, rkpondit-il, de me voir entihrement inutile et incapable de rendre n aucun service au prochain, si la volontde Dieu, qui le permet, n'tai pas pour moi un grand sujet de consola) ) tion : je ne puis plus rien faire pour sa gloire, mais je )) puis souffrir 'pour son amour; mon sort n'est pas A n plaindre. On voit par l que le zl du salut du prochain fut toujours sa passion dominante; il le porta dans son caur jusqu' la mort. Incapable d'agir, il priait pour la conversion des pcheurs Par le mm motif, il ne passait pas un jour sans offrir plusieurs fois des vu pour l'Eglise universelle, pour le souverain Pontife et pour les princes chrtiens Il avait r e p de la main du nonce un exemplaire de certaines litanies, compose pour demander ii Dieu qu'il rbpande ses bndictio sur l'Eglise , et il les rcitai rgu likrement tous les jours. Il tran dans cet tat galemen languissant et douloureux, jusqu'h l'Avent, qu'il parut avoir une connaissance plus distincte de la fin de sa vie; on en jugeait ainsi par les entretiens plus frkquents qu'il avait sur la mort, sur le jugement, sur l'obligation qu'il y a de se prpare l'avne ment du Seigneur. Ainsi, quelque esprancqu'on cr pouvoir lui donner que sa sant se rtablirai bientt sur ce que son enflure paraissait diminuer notablement, il fit
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NOTICE S ~ R CANISIUS
appeler son confesseur, qui il dit qu'il rendait A Dieu de trs-humble actions de grAces de ce qu'enfin tout se disposait pour son futur changement; il lui dclar qu'il sortirait bientbt de ce monde, et le conjura de ne point i se prpare l'abandonner, mais de vouloir bien l'aider i commc il faut cette importante et terrible sparation Ses forces diminuant peu A peu, il ne parlait plus qu'avec peine; les yeux baissks sur un livre de prikres qu'il avait compos son propre usage, il eut encore la force d'y lire une oraison destinpour se prkparer ii la mort. Scnsible i la reconnaissance, qui ne finit qu'avec sa vie, il pria le Pkre recteur de tkmoigner t: tous ceux qui taien en prikres au pied de son lit , qu'il recevait avec joie ces dernire marques de leur charit et qu'il les en remerciait de tout son cceur. Quand on le laissait 4 lui-mbmc , il s'entretenait tranquillement avec Dieu ; on le voyait de temps en temps leve doucement les mains et les yeux vers le ciel, commc on le rapporte de saint Martin; et ceux qui approchaient le plus pr l'oreille de sa bouche, entendaient qu'il rbptai en meme temps ces paroles de l'Aptr : Cupio dissolvi, et esse cum Christo. (Je souhaite de mourir, et d'etre avec Jsus-Chris .) Comme il baissait sensiblement, on se disposa lui donner l'cxircme-onction ,ainsi qu'il l'avait souhait; quand tout-A-coup, jetant les yeux fixement sur un certain endroit de sa chambre, et dsignan de son doigt ce mkme endroit : Ne voyez-vous pas? ne voyez-vous pas? s'kcria-t-il avec un certain air de joie qui Cclata sur tout son visage. Personne ne voyait rien ; mais comme dans toute sa maladie il ne donna jamais le moindre signe de faiblesse ou de rkverie, et que dans ce transport il s'adressait ? I la sainte Vierge avec les paroles de la Salutation Angklique, il donna sujet de croire que cette Bikre de bont6, pour laquelle il avait eu toute sa vie les sentiments de la tendresse la plus respectueuse, lui avait apparu pour lui te les frayeurs que cause ordinairement ce terrible passage, et pour lui donner
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des assurances du souverain bonheur dans lequel il allait entrer : sans rien dcidel -dessus je me contente de
raconter simplement ce que rapportent tous les historiens de la vie de Canisius. D Ayant recu l'extrme-onctio avec une admirable pr sence d'esprit, il ne cessa de prier avec beaucoup de douceur et d'attention, autant qu'on pouvait le comprendre par le mouvement de ses lvres Enfin , baisant tendrement le crucifix qu'il portait dans l'une de ses mains, et tenant de l'autre le cierge bni allum6, symbole clatan de la foi vive qu'il avait eue toute sa vie et qu'il avait tich d'inspirer tout le monde, il rendit doucement son mentre les mains de son Crkateur , au milieu des prihres et des larmes de ses frreet de quelques-uns de ses bons amis du s h a t et du clerg6 de Fribourg, presque sans qu'on s'en aperc, sur les trois heures du soir, le 21 dcembre ft de l'aptr saint Thomas, l'an 1597, dans la 77e annde son ige. Voili, sans entrer dans le dtai de ses vertus et de ses miracles, ce qu'tai le savant thologiedont nous traduisons aujourd'hui le principal ouvrage. Il ne nous reste plus A dire que deux ou trois mots sur la mthodque nous avons observ dans cette traduction. D'abord, nous avons cru ne pouvoir rien faire de plus agrcable i ceux qui verront ce travail que de leur mettre sous les yeux le texte mhme du grand catchism de Canisius. Ce n'est certes pas l'amour-propre qui nous a fait prendre ce parti, puisque par lii nous nous exposons videm ment i montrer toute l'infkrioritk de la copie aupr de son brillant original, et subir la critique plus ou moins juste de ceux qui croiront y voir des inexactitudes. Mais la latinit de ce catchismedevenu rare parmi nous, nous a paru si belle, que nous aurions craint de faire acte de vandalisme en refusant cette satisfaction ii nos lecteurs. Quant aux passages latins de lYEcriture et des Presqui viennent ii l'appui des rcponses et qui rendent l'ouvrage original si volumineux, il a d;~nous suffire d'en prsente la traduction, tant pour rduir le nombre des volumes, que
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CXII
parce que le texte latin de I'Ecriture ct des Pre de l'Eglisc &nt aujourd'hui fort rpandparmi nous, chacun sera toujours libre en consultant , soit sa propre bibliothque soit les bibliothkques des villes, de faire la comparaison de notre traduction avec les passages traduits. Pour les soins que nous avons donn si cette traduction mmec'est au public ii en juger. Non-seulement nous nous sommes permis, mais nous nous sommes mkme fait un devoir de profiter des traductions dj publies non en les copiant servilement , mais en nous les appropriant partout ou elles nous ont paru fidbles, et en les rectifiant ou ks amlioran toutes les fois qu'elles nous ont semblk imparfaites ou dbfectueuses. Les traductions dont nous avons principalement fait usage, et pour lesquelles nous avons des obligations, soit h leurs auteurs, solt aux personnes bienveillantes qui nous les ont prktes sont les suivantes :
1. La sainte Bible, traduite par le Maistre de Sacy, avec les Commentaires du P. de Carrire; 2. La sainte Bible, traduction de M. de Gcnoude, dirig par les soins de M. l'abbk Juste ; 3. Le livre dcs Psaumes, traduit par l'abb6 Bondil, chanoine de Digne ; 4 . Job et les Psaumes , par IL Laurens ; 5, OEuvrcs de saint Denis l'arbopagitc , traduites par le frr Jean de Saint-Fran~ois , feuillant ; C. Les mCmcs, traduites par M. l'alhb Darboy ; 7. Les Lettres de saint Clbment pape, et de saint Ignace d'Antioche, traduites par le Maistre de Sacy ; 8. Les Traductions de saint ClAnent de Rome, de saint Irn de ClCrnent d'Alexandrie , de Tcrtullicn , d'Orighc , de saint Cypricn , etc., publiks sous le nom de M. de Genoudc ; 0. La Dbmonstration &vang6liqucd'Eiisdx , faisant partie des Dbmonstrations ~vangCliqucs publices par M. l'abbh Mignc ; 10. Les Asctiquede saint Basile, traduites par Hcrmant, Paris, 1679 ; 4 1. Les Lettres du m h e , traduites par l'abb6 de Bellegarde, Paris, 1693 ; 12. Les Sermons de saint Basile, trad. par le n@me, Paris, 1691; 43. Les Sermons de saint Grkgoire de Nazianze, traduits par le mtme, Paris, 4693 ;
cxni 4 4. Devoirs de l'honnbte homme et du chrtie , par saint Ambroise , trad. par le m h e , Paris, 4 689 ; 45. Les Homlie de saint Jean. Chrysostbme sur la Genese , par le m6me, Paris, 4 703 ; 10. Du mm sur les Actes des apbtres , par le mm ,Paris,
AVERTISSEMENT.
4703 ;
4 7. Opuscules de saint Jean Chrysostdme, traduits par le rntme, Paris, 16% : 4 8 . Homlie du mm sur I'Eptraux Romains , traduites par de Sacy et par Fontaine , Paris , 1693 ; 4 9. Homlie du meme au peuple d'Ant ioclie , trad. par Maucroix , Paris , 4689 ; 20. OEuvres choisies de saint Jean Chrysostdme , trad. par i'abti Aug; 21. Sermons choisis de saint Jean Chrysostm , traduits par l'abbd do Bellegarde , Paris, 4690 ; 22. Lettres de saint Ambroise, trad. par Duranti de Bonrecueil, Paris, 4740 : 23. Lettres de saint Jrbm , trad. par dom Guillaume Roussel , Paris, 1704 et 1707 ; 24. Lettres choisies de saint Jrbm , trad. par Collombet ; 25. Confessions de saint Augustin, traduction de M. Moreau ; 26. Citde Dieu de saint Augustin, traduite par le m h e : 27. Lettres de saint Augustin, traduites par Goibaud-Dubois , Paris, 4684 ; 28. Trait de saint Augustin sur saint Jean, trad. par les bbndictinde Saint-Maur, Paris, 1700 ; 29. Doctrine chrtiennde saint Augustin, trad. par M. de Villefore , Paris , 4 701 ; 50. Vritabl religion et mur de l'&lise catholique de saint Augustin, trad. de Dubois et de la Bonoclir, Paris, 4690 ; 51. Soliloques , mditationet manuel de saint Augustin , Paris, 4752 ; 52. Pom de saint Prosper sur les ingrats, trad. par le Maistre de Sacy ; 33. Vocation des gentils, Paris, 4649 ; 34. Confrence de Cassien , trad. par Ant. le. Maistre de Sacy, Paris, 4663 ; 33. Sermons de saint Csair d'Arles, trad. pur l'nbbt! Dujats de Villeneuve, Paris, 1760 ; 36. Quarante homliede saint Grkgoire sur les Evangiles, (rad. par le duc de Luynes , Paris, 10'2 ; 57. Morales de saint Grgoire par le duc de Luynes, Paris, 1666. 38. Saint Grgoirde Tours , trad. par M. de Marolles (Le Maistre de Sacy), Paris, 1668 ;
CX
AVERTISSEMENT.
59. L'Echelle sainte de saint Jean Climaque, trad. par Arnaud dYAndilly; 40. Sermons de saint Bernard et de saint Augustin sur le psaume 90 , trad. par dom Antoine de Saint - Gabriel , feuillant, Paris , 1688 ; 41. Sermons de saint Bernard sur le Cantique des cantiques, trad. par le m6me, Paris, 1686 ; 42. Sermons de saint Bernard sur les fte des saints, trad. par le mm , Paris, 4 678 ; 43. Letlres de saint Bernard, trad. de Villefore. 44. Trait de saint Bernard de la conversion des meurs, de la vie solitaire, des commandcmcnts et des dispenses, trad. par Bernard Lamy, Paris, 1686 ; 45. Enfin, la Bibliothkque choisie des Pre de l'Eglise , par N. S. Guillon ; 46. La Bibliothqu ecclsiastiqupublike h Lille dans ces dernikres annes
APER
Elles se rhument dans cette maxime du Sage : Mon,fils, si tu dksires ta SAGESSE, conserve la JUSTICE, et Dieu te <a donnera. (Eccl6siastique, XIV, 33.)
Chapitre 1, de la foi et du symbole de la foi , 22 questions, parmi lesquelles il faut distinguer la se sur l'origine du symbole des apdtrcs , la 13e sur hi descente de Jksus-Christ aux enfers, et la 18* sur les notes de la v6ritable Eglise. Chapitre I I , de l'esprance de l'oraison dominicale et de la salutation anglique 19 questions parmi lesquelles il faut distinct la crainte, guer la 2' sur l'obligation de joindre l'esprant la 15' et les suivantes sur les prkogatives de la sainte Vierge et sur le devoir de l'honorer et de l'invoquer. Chapitre III, divise en trois articles, dont le premier traite de la charit 44 questions ; le second, des commandements de Dieu, 46 questions, o il est trait6 en mhnc temps, question 6 , de l'obligation qu'il peut y avoir pour les chrktiens d'observer les i l'ancien peuple ; m h c question, commandements faits par Dieu i de la possi bilit6 de les observer ; question 8 , de l'invocation, du culte, dos reliques et des ftedes saints; question O , des images de Jsus-Chris et des saints. - Article 3 , des commandements de l'Eglisc, 19 questions, o il est traiten mhme temps des traditions ilpostoliqucs et ecclsiastiques question ire et suivantes; de l'E@isc cl de son autorit questions 9 , 10 ct 16; du Pape et de l'Eglisc romaine, question 9 ; des conciles , question 11 : de l'autorit6 (.les wints Pbres, mcnie qiiei-lion : des cinq coiimaiid
AVERTISSEMRN~
c&V
ments de lYEglise, question 14 ; de I'Ecriture sainte et du droit de l'intcrprtcr question 16. Chapitre IV, des sacrements, divis en huit articles : Article 1, des sacrements en gnra huit questions, o il est trait en mm temps des cr6monie sacres question 8. Arlicle 2, d u Bapt$me, quatre questions, o il est trait en mm temps de la concupiscence qui reste dans ceux qui sont baptisis, question 3. Article 3, de la Confirmation, quatre questions, oil est trait en mcme temps du saint-chrme question 4. Article 4, de l'Eucharistie, dix questions, o il est trait en mkme temps de la prsenc relle question 4; de la transsubstantiation, question 5; de l'obligation qu,.il y a d'adorer les saintes espbces, question 6; de la messe, question 7; de la communion sous les deux espcesquestion 8. Article 8, du sacrement de Pnitence dix questions, o il est* trailen mtme temps de la contrition, question 4; de la confession, questions 5 et 6; de la satisfaction, questions 7 et 8; du purgatoire, question 9. Article 6, de l'Extr6me-Onction, trois questions. Article 7, de l'Ordre, huit questions, o l'on fait voir en meme temps que tous les chrtien ne sont pas pr&trcs,question 8; qu'il faut honorer lesprktres, soit bons, soit mauvais, questions 6 et 7. Article 8, d u Mariage, cinq questions, o il est traiten mm temps du divorce, question 3; de la violation du v de chastet question 4; des mariages de moines et de religieuses, mm question; du cliba des prtres questions h et 8; de la virginit question 5. Ce sujet sera d'ailleurs traitavec plus d'tendudans ladeuximpartie, l'article des conseils vmgbliques question4.
Section/.-Du mal qu'il s'agit d'iviter. E l l e se subdivise ensix articles.
Article 1, d u pch en gnra sis. questions. Article 2, des sept pkh capitaux, neuf questions. d'autrui qui peuvent nous btre imput Article 3, des pch onze questions. Article 4, des pch6 contre le Saint-Esprit, huit questions. qui crient vers le ciel, cinq questions. Article 5, des pcli6 quatre questions. Article 6, de l'expiation des pch Section 11. Du bien qu'il s'agit de faire. Elle se subdivise en cijiq
cluipitres.
Chapitre 1. Article 1, des trois principales espce de bonnes uvres trois questions, o il est trait en mm temps du fruit des bonnes uvres question 2; article 2, du jenetrois questions
CXVt
AVERTISSEMENT.
article 3, de la pribre ; article 4, de l'aumbne et des uvrede misricorde neuf questions. Chapitre II, des vertus cardinales, six questions. ClinpitrelII, des donset des fruits du St.-Esprit, quatrequestions, Chapitre IV, des huit batitudes trois questions. six questions, oh il est Chapitre V, des conseils vanglique trait en particulier de la pauvretk evanglique question 3; de la chasteth, question 4; de l'obissancreligieuse, question 5; de I'btat religieux, mm question. Section III. - Des quatre fins dernire de l'homme, sept questions. Appendice sur la chute de l'homme et sur l'auvre de sa justification, suivant
la doctrine du concile de Trente, sessions V et VI.
Chapitre 1, de la chute du premier homme. Chapitre II, de la transmission du pchd'Adam li tous ses descendants. originel. Chapitre III, du remd au pch Chapitre IV, des restes du pchoriginel dans les chrtien baptiss Chapitre V, de l'impuissance de la nature et de la loi h justilier les hommes. Chapitre VI, del'konomie et du mystredelavenueduSauveur Chapitre VU, qui sont ceux qui ont part i la justification apport aux hommes par Jisus-Christ. Chapitre VIIJ, tableau de la justification de l'impie, et de son passage l'btat de @ce. Chapitre IX, nbcessitb pour les adultes de se prpare la grtke de la justification, et raisons de cette ncessit h la justification. Chapitre X, des moyens de se prpare Chapitre XI, en quoi consiste la justification de l'impie, et quelles en sont les causes. Cliapitre XII, en quel sens il est vrai que l'impie est justifi gratuitement et par la foi. Chapitre XII[, contre la vaine prsomptiodes hrtique Chapitre XIV, des progr de la justification une fois reue Chapitre XV, de la ncessit et de la possibilitk d'observer les cornmandemcnts. Chapitre XVI, qu'il ne faut point prsumetmraireme qu'on se trouve du nombre des prdestinCs Chapitre XVIJ, du don de persv6rance Chapitre XV111, de ceux qui font des chutesaprleur baptme et des moyens qu'il y a pour eux. de se relever. Chapitre XIX, que tout p6clib mortel fait perdre la grhce, mais ne fait pas perdre pour cela la foi. Chapitre XX, du fruit de la justification, c'est- -dire du rnCritc des bonnes uvres et en quoi il consiste.
DOCTRINE CHRETIENNE.
PRINCIPES DE
LA SAGESSE
CHAPITRE 1.
DE LA FOI ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
A qui doit-on attribuer le nom de clm!tiens? On doit appeler clwbliens ceux qui proi'csscnt la saine doclrine de Jkus-Chrisl, vrai Dieu et vrai homme, clans I'Eglise qu'il a fonde Le vrai chrbtien cst donc celui qui, en ~ n h temps e qu'il est i':rincincnt aihc116 h ILLdoctrine de Jsus-Christ condainne et di:It4e du fond clc son cu toute secte comme iout culte ktrangcr ii wttc doctrine, o u r61)rouvpar Yautoritb de lyEglise : telles w ~ les t scctcs juives , ihlktriques , inal10int5tancs , et en gnkra loutes les sectes hrtiqu (1).
Tarse pour d~crclm Paul, ct l'ayant trou\-6 il lyainci~a i i Antiocl~e, Jls (lemeur h n t uw mn entir dans cdte @lise, ou ils instr~~isirent un
i i
OPUS CATECHISTlCIJhl? SIYE DE SLN>JA CHRISTIANLE :
DE LA FOI
fort grand nombre de personnes ; de sorte que ce fut ci Antiock qGe les disciples f w e n t pozu la j~remir fois fiorn?n clwtiens 1 ) 2. I Petr., IV, 4 3-16. N Que nul de vous ne soit ~naltrait comme coupable d'homicide, ou comme larron, ou comme faisant de mauvaises actions, ou conime envieux des avantages d'autrui. Mais s'il es1 maltrait comme clwltim, qu'il n'en ait point de honte, et qu.au C O I ~ ~ I I il ~I en ~ ~glorifie C Dieu. w
4. S. ATHANASE, Orat. II c ( j ~ t tA . r h . N Est-ce qu'aucun peuple chrtiea jamais emprunt6 son nom de ses v6ques et non pas plutdt du Seigneuryen qui il croit? Certes, ce n'est pas des bienhcureu~ apdtres nos matres ni des autres ministres de lYEvan$c du Christ, mais du Christ lui-inhe que nous avons re n o t r ~ appellation comme notre profession de chr6tiens. Ceux au contraire dont la foi n'a pas la intme origine, ont raison de prendre les noms des auteurs de leur sccte , parce que c'est ccwi-14 qu'ils appwtienncnt. (t C'est ainsi que notre nom comme notre qualitde clm%cns, que nous tenons du Christ, a suffi pour rhte Marcion, inventeur de son l~rbsi nouvelle : ce nom de chrhtiens est rest6 ceux qui ne se sont pas laissbranle par Marcion ; ceux au contraire qui se sont attach & cet lh4siarque, ont perdu leur noin de chrktiens pour nY6treplus connus quc sous celui de marcionites. C'est encore ainsi que Valentin, Basilide, hlanicllet Simon le magicien ont donnleurs noms leurs sectatcurs y et c'est de KI que lcs uns ont 6th appel valcntiniens , d'autres basilidiens , d'autres m a n i c h h s , d'autres simoniens , d'autres catapllrygiens (nom qu'ils ont pris dc la Basse-Plrygic) , d'autres novaticns, de Novat, lcur chef. Ainsi hIlCce excornmuni6 par Pierre, vequ i ses partisans , qui dlors ont ccss6 et martyr, a donnb son nom i d'tr appel6s clm5tiens. C'est encore de cette manir qu'Arius ayant kt6 excon1muni6 par Alexandre, ceux qui sont rest avec y et que ceux au l'6vCque ont conserv leur nom de chrtien contraire qui se sont attadi Arius n'ont plus kt6 appcl qu'ariens, en laissant Alexandre seul avec les siens en possession du nom du Sauveur.. .. Ceux de cettc cspbce qui vont se joindre h ccs llbrbtiques en dbsertant notre Eglisc, perdent en n-hne temps lcur nom de diseiplcs du Christ pour prendre celui d'ariens, comme ayant renonc b la foi chrtiennpour mettre t i la place l'errcur inwnhk par Arius. Comment donc seraient-ils chr4tieng,
5 ceux qui ne s'appellent pas chrtiens mais qu'on doit plut& appeler arion~i~ncs? Cornment pourraient-ils compter comme faisant partie , ceux qui ont rejet l'antique foi, et qui de l'E$isc catl~oliquc rtpmlcnt prnli les peuples le vcnin de l ~ r doctrines s , doctrines m~ai~wiics dc fi~tissct par cela seul qu'elles sont nouvelles? )) 2. S. C ~ ~ EEp. Y 52 , ad A12to18. c e h i - 15, quel qu'il soit d'aillrws, n'est pas cllrtien qui n'est pas dans 1'Eglise du Christ. 11 5 . Le m h e , de Uni,! EccL (( Celui qui abandonne l7Eg1isede Jsus-Clisis , ne recevra jamais les rcompense de Jsus-Christ C'est un h m g c r , c'est un profane, c'est un ennemi. Celui-lh ne peut avoir Dicu pour pre qui n7a point l9Eg1isepour mre N 4. S. IGSACE , Ep. ad Mignes. (c Montrons-nous dignes du surnom que nous wons re; car quiconque est appel d'un autre ,nom, n'appartient point A Dieu ;c'cst comme s'il rejetait llEcriture inspirk qui a dit de nous dans son langage propl~tiqu : On les uj)jw~Itr~, d'tut nom nouveazh , que le Seigneur letu donnerct de sa prqn bouche, et ils serow? le peuple s a h t (IsA., LXII, 2). C'est ce qui s'est accompli la premir fois en Syrie ; car c'est b Antioche que les disciples, instruits par Pierre et Paul, fondateurs de celte Eglisc, ont &t les premiers de tous appel cl~rtiens H 6. S. AUGUSTIN, Tract. C X I I I in Joan. ([ Nous devons remarquer, au sujet du renoncement de l'apbtre Pierre, que le Christ est rmi6 non-seulement par ceux qui disent de lui qu'il n'est pas le Christ , mais encore par ceux qui disent d'eux-mbmes qu'ils no sont pas chrtiens quoiqu'ils le soient en effet. Car le Christ IC dit pas h Pierre, vous nierez que VOUS. soyez mon disciple, nais il lui dit, vous me renierez : et cependant il n'a pas fait NI~T chose pour le renier, que de nier qu'il fson disciple. )) 6. Le mtmc , S e m . C L X X X I de tempore (41, c. 4 2. (( Quisqttis t l e est, et q ~ d i s c w q z t e ille est, christimms noth est, qui in Christi E~dt~sid no)$ est. 1) Ce sont les paroles de saint Cyprien lui-mm trali~ites plus haut, no 2. 7. Le meme , Euc11.irid. ad Law., c. 5 : (( Le fondement assur et v6rihl)le de la foi catholique , c'est le Cl~rist. Car, comme dit 1'ApGtre ,personne ne peut poser zm m t v e f o d e m l t q z c ~e h i qzti a &pos et p i est Jiszts-Clwist. Et c~u'onne s7imaginepas que ce ne soit pas lh le vritablfondement de la foi catI~oli(lue,SOUS
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
((
(i) Ce sermon, au jugcment des docteurs de l'ancienne universitd e Lo~i~ain, ne parait pas tr de saint Augustin, puisqu'il se compose plut& de paroles de saint Grgoire-le-Grand V. Natal. Alexat~d.,Htst, eccl.,. t m e 1': p. 108, kdition de Venise,
DE LA FOI
prtextqu'on pourrait croire que ce fondement nous serait commun avec quelques llrdicpcs Car si l'on examine la chose de prs on verra quc J6sus-Cl~rist n'cst reconnu quc dc nom, sans l'tr de fait par les hkriliqucs , quels qu'ils soient , qui pr tendent porter coinme I ~ O U le S noin dc cl1r6tiens. Il serait trop long d'en fournir la preuve, puisqu'il fi~udrait pour cela passer cn IWUP toutes les I~CrCsics , soit ancioimes soit ~~ouvcllcs, en monlml de cl~acwnc d'clles en particulier coml~ienest. vrai cc que nom disons ici dc toutcs cn g6nh-d. M 8. TEKTULLIES, de Ptdicilid, c. 7 : La hrel~is, c'cst h proprec'cst la ~nultiment parlcr lc chrkticn ; le lroulwau du Scig~~cur, 1 fiwt donc tude des fitklcs; le bon pasteur , c'cst le Christ. 1 entcndrc par cctte hrelis qui sY6garc loin dl1 bercail le chrtie qui se shparc de l9Eg1isc. 1) 9. Lc rnfimc, de Prmcript., n. 37 : Ils ne sawaicnt ;Ire chrbticns, dks lors qu'ils sont l~rtiqu , et p ' i l s ne tiennent pas de Jhs-Christ UIIC doctrine qu'ils ont clloisic de leur autorit priv ou qu'ils ont cmprunt d'autres hrktiques1)
((
((
II.
1
:
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
1. Eccii., I , 33. (( Mon fils, si vous dsire la sagesse avec ardcus, conservez la justice, et Dieu vous la donnera. )) 2, 1 Cor., X U I , 4 3. (c Or, ces trois vertus, la foi , l'espranc et lii diaritb, demeurent prbsent ; mais la charit est la plus csc~llcnte des trois. 5 . Ps. XXXIII, 4 5 . (( Dtournez vous du mal , et faites le bien. 11 4. Ps. X X W I , 27. (( Dtournez-vou du mal , et faites le bien ; et s q c z assurd'une demcurc ternelle 1 ) 3. 1 P(?tr., I I I , 40-4 4. (c Si qudqu'un aime la vie , et dbsire 'que scs jours soient heureux, qu'il e~np&che que sa langue ne se porte il la mhlisance ,et que scs 10vres ne prononcent des paroles de lro~npcrie ; qu'il SC dtourn du mal, et qu'il fasse le bien. N
))
l
DE LA FOI
Question III.
Quel est le premier objet de la doctrine chrtienne Le premier ohjet de la doctrine chr~ticni~c c'est la foi, qui est comme la porte de notre salut, et sans laquelle personne dans cette vie ne peut trouver Dieu, ni par consquen l'invoquer, le servir et lui plaire. Car pour s'approcher de Dieu, dit 17Apdtrc, il [iut moire. Cdiii qui w croira pas, a dit Notre-Seigneur lui-inGme, sera c o n d u m i , ou plutht il l'est adj&, comme NotreSeigneur JCsus-Christ l'a dit encore (III).
4 . Rom., Xj 44. Comment l'invoqueront-ils, s'ils ne croient point en lui ? 2. Hebr., XI, 6. Il est impossi blc de plaire & Dieu sans la foi; car pour s'approcher de Dieu, il faut croire premiremen qu'il y a un Dieu, et qu'il r6compenscra ceux qui le cherchent. 5. MARC., XVI , 46. (( Cclui qui croira et sera baptis scra sauvmais celui qui ne croira point, sera condamnb. 1) 4. JOAN., III, 18. Cclui qui croit en lui n'est pas condamn6; mais celui qui ne croit pas est djcondamne, parce qu'il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu.
T ~ ~ O I G N A G E DE S LA TRADITION.
1. S.
personne ne peut parvenir il la v6ri table fdicitb s'il n'est agrabl 5 Dieu, ct que personne ne peut 6tre agrkable (L Dieu que par la foi. La foi, en clrct, est le fondement de tous les biens. La foi est le principe de noire salut. Sans elle personne ne saurait participer & la tlignitc des enfants de Dieu, parce que sans elle ni on n e peut obtenir la g r i h de la jiistification dans le sikcle prhent, mi on ne pourra possalcr la vie ktcrnelle dans le sicl 5 venir.
(1) Cc sermon n'est pas dc sain1 Augustin, niais c'est une partie de l'ouvrage d'Alcuin de Tri~t~iktle, c'cst-i-dire tout le livre Icr cl une partie du second. V . 'NOEL-ALEXASDHE, 1Iist. eccl. Y SEC., c. IV, art. I I I , IX.
7 Et si l'on refuse de marcher ici-bas dans les sentiers de la foi, on n'arrivera jamais au bonheur de voir dans sa propre essence Notre-Seigneur Jsus-Christ Ce passage se trouve rp au commencement du sermon CLXXXI (1) de tempore du m4me Pkre. 2. Le mmeSerm. 1 de verb. Apost. (2) : Il n'y a ni richesses, ni trsors ni honneurs, ni quoi que ce soit au monde, qui surpasse en valeur la foi catholique, laquelle sauve les hommes de leurs pkhts, les guri de leurs maux spirituels , procure aux catchumtne la g r h e du baptme aux fidle celle de la justification, aux phnitents le moyen de rpare leurs offenses, aux justes celui d'accrotr leurs mrite ; qui couronne les martyrs, qui maintient dans les bornes d'une chaste pudeur les vierges, les veuves et les pou ; qui ordonne les clercs, qui consacre les 6v$qucs, qui initie les uns et les autres au royaume cleste et les fait entrer cn socit avec les anges. 1) Saint Augustin rbpt les m 6 n m paroles dans son sermon CLXXXI de tempore, c. 12 (3). 3. S. Lios-LE-GRAND, Serm. 4 in solew~"..A^tiv. D. IV. J . C. C'est un puissant soutien que la foi , quand elle est saine et ent icrc, cette foi laquelle il n'y a rien i t ajouter, rien ii retrancher; car la foi ne saurait subsister, si elle n'est une, selon ce que dit l'A pOtre : II n'y a qu'un Seigneur, qu'une foi, qu'un l)up14ine, q14'1m Diou, pr de toutes choses, qui est au-dessus de tout, qui est partout, qui rst en nous tous. Attachez-vous inbranlablemen cette unit mes chers frres et dans cette unit pratiquez la saintet avec tout le zl dont vous &tescapables; dans cette unit appliquezvous h observer les prcepte du Seigneur, parce que sans la foi il est impossible de plaire h Dieu ; sans la foi, il n'y a rien de saint ; sans la foi , il n'y a rien de cliaste ; sans la foi , on est priv de toute vie spirituelle. Car il est cri : Le juste vit de la foi.
ET DU SYMBOLE VE , A
FOI.
Question IV*
Qu'est-ce qu'on entend par ce nom de foi? La foi est un don de Dieu, et une IumiCre dont il clair notre Anle, pour nous porter donner notre assentiment et & nous atta(t) Ce sermon n'est pas de saint Augustin. V. NOEL-ALEXANDRE, Hist. V s w , c. I V , art. III, $ I X , et plus haut question 1. (2) Ce sermon n'cst pas 1wii plus de saint Augustin. V. ibidem. (3) Ce sermon, nous l'avons dkji dit, est lui-meme supposk, et conlpose en partie d o paroles de saint Grboire. V. NOEL-ALEXANDRE, ibid.
PCC/.
8 DE LA FOI cher fermement & tout ce qu'il nous a rvl et qu'il nous propose i i croire par son Eglise. Ces vrit que lYEglise nous propose croire de la part de Dieu sont, par exemple, que Dieu est un dans sa nature et subsiste nanmoin en trois personnes ; que le monde a kt6 crdo rien; que Dieu s'est fait homme , et qu'il est mort pour nous ; que Marie est vierge et m6re de Dieu tout ensemble ; que tous les morts seront rappel& ii la vie; que l'homme est rbgbnkr par l'eau et par le Saint-Esprit ; que Jsus-Chris est contenu tout entier dans 1'Eucliaristic , et lant d'autres augustes mystkres de notre sainte religion, qui nous ayant 6tb rbvdbs de Dieu, n'ont pas besoin d'&c compris par notre intelligence, mais simplement d'tr admis par la foi. C'est cc qui a lait dire au Propht : Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. En effet, la foi ne consulte point l'ordre de la nature, ne s'en rapporte point h l'expriencque les sens l'ournisscnt , ne s'appuie point sur la puissance et la raison de l'iiommc ; mais die se fonde uniquement sur la vertu et l'autorilb de Dieu , ossurde qu'elle est que la veril4 souveraine et btcrnellc, qui est Dieu, ne peut ni se tromper ni nous tromper. C'est pourquoi ce qui caractris surtout la foi, c'est de rkduire tout esprit, en servitude, cl de nous faire rendre ob&issanceh JkusChrist, pour qui rien n'est impossil)le, ni mCme difficile. Telle est la foi, qu'on peut appeler ln luinitre de l'Aine, la porte de la vie et le fondement du salut 6tornel ( IV).
divinitns rovclata, non Iiumnni scnsuscapl~~ compi'rl~~ndi , sed fidc dnntaxat percipi possun t. L'nde Proplieta : Nisi crcdider"lis, inDei tlonurnacIiim~ii.i~~io ill11;.li'<'it11~1io1no, quit, non i n f e l l i p / i s . Non enim spcctat firmikr assentilur i i l { / i i ~i i d l i i ~ r iis ~ t , (IUB fides nalurx ordincni, non sensuuni fidit ut crediinlur, sunt divinilus rcvclata, et al) cxpcricntiai, non polcnliil uni ratione lml"cd~siiinobis proposi ta. manu, sed virlutc et aii~t~rilitlc divin;! nitiCujusmodi sunt, D c m esse trinuni et tur, illud plane certum Iialiens, summani inluin, h nihilo crealuiii iiniiidum , Deum i~tcrnamqiieverilalcm , quai Dous est, nec f a c t m esse liomincni , et pro Iioniinibus falli posse unquam, nec fallcrc. mertcm suslinuissc, Milriam el Virginem et Qiiamol~rcm id filei vel maxime proprium Dei Matrcm existero, mordlos omiics ad est, lit in caplivilatcn~rcdigal omneni invitam cxcita11~1os csw, homincm ex ilqua et lellcctum in obsequinm Christi, alwl que111 Spiritu sanclo rcgcnerari , lolum Chrislinii non est difficile, noduni hnpossibile, oinnc in Eucharistia conlincri, et id gcnus alia cerbuni. H fides lumen est a n i m ~ ~ o s t i u m rclicionis n o s t r ~ vcncran(1a niysteria, q n ~ rittc, fundamenlum sainlis s ter na IV.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
T~~MOIGNAGES DE L'CRITURE
veriu de. Iii foi ; et cela ne vient pas de vous, puisque c'est un doit de Dieu. 2. 7Trn' XI, 4. La loi est le i'ondcme.nt des choses que l'on doit espcrcr, et une pleine conviclion de ces choses qu'on ne voit
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point.
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5. 1. Jorn., V, 7 . I l y e.11a trois qui renil'ent tmoignag dans le ciel , le PCrc , le Verbe et le Saint-Esprit, et ces trois sont une
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h . G ~ .,M1, 1 .
terre.
parmi nous. (i.Luc., II , 7 et 11. Elle enfanta son Fils premier-n6.. .. n,i~ii'd'lni (1iini-i la ville de David il vous est n un Sauveur, qui est le Glxisl , le Seigneur. i. hm., V, 8-9. Ce qui fait clate davantage l'amour (le Dieu envers nous, c'est que, lors meme que nous btions encore ptchcurs, Jsus-Chris n'a pas laiss6 dans le temps de mourir pour nous. 1) 8. La.,1, 53. Le fruit saint qui natr de vous, sera appel6 le Fils de Dieu. 1) 9. J Cor., XV, 51-85. Nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous changsEn un moment , en un clin d'ail , au son de la dernir trompette : car la trompette sonneril , et les morts ressusciteront en unktat incorruptible , et alors nous serons changs Car il faut que ce corps corruptible soit rev6tu de l'incorruptibilit~, et que ce corps mortel soit revt de l'iinmor1) talit '10. JOAN., III, 5. En vrit en vrit je vous dis, que personne, s'il no na de nouveau, ne peut entrer dans le royaume de Dku. d i . Eccli., I I I , 22-26. Ne recherchez point ce qui est audessus de vous, et ne t%cliez point de phbtrcr ce qui surpasse vos forces ; mais pensez toujours i'~ cc que Dieu vous a comn~and et n'ayez point la curiositb d'cx.iirniner la plupart de ses ouvrages : car vous n'avez que faire dc voir de vos yeux ce qui est caclit!. Ne vous appliquez point avec empressement la recherche des choses non nbcessaires , et n'examinez point avec curiositb les
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DE LA FOI
divers ouvrages de Dieu. Car il vous a dcouver beaucoup de choses qui h i e n t au-dessus de l'esprit de l'homme. Plusieurs se sont laisse shduire par leurs fausses opinions, et l'illusion de leur esprit les a retenus dans la vanith et dans le mensonge. N 42. II Cor., X, S. Nous rbduisons en servitude tous les esprits pour les soumettre h l'obeissancc dc JCsus-Christ. 13. Is-M'E,V i t , 9 , d'aprks les Septante : Si non credidcritis, non i>tlclliyclis.- Si vous n'avez une forme foi, vous n'aurcz point l'intclligcncc. 4 4 . LUC.,1, 37 : (( Il n'y a rien d'impossible Dieu. 1) 45. JKKEM.,XXXII , 27 : C'est moi qui suis le Seigneur, le Dieu de tonte chair : y a-t-il rien qui me soit difficile?
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4. S. BASILE, Serm. de fia. confess. siv. de verd et pi fide in Ascet. :K Ainsi donc la foi est un assentiment exempt d'hsitatio h la parole de Dicu, avec l'intime persuasion de la v6ritk des choses qu'il a bien voulu apprendre ainsi aux hommes. 2. S. BERNARD , Epist. CXC ad Iiuwc. contr. Petr. Abai1m-j : Des les preini~rcslignes dc son extravagante thologie il ( Abailard ) definit la foi une opinion (mlimtio), une conjecture pr6alablc, comme si les mystcres de notre foi d6pendaient de la raison humaine, au lieu d ' h appuyks comme ils le sont, sur les fondements inhbranlablcs de la vrit6 Est-ce que, du moment qiio la foi chanccllc, notre esphrance n'cst pas par cela m6me mhntic? Cc scraicnt donc des insens& que nos martyrs, qui nuraicni endurb tant dc tourments pour de pures opinions, et n'iluraicnt pas h6site ;'i se sounwdre A un long exil ou & une dure ctipIivit6, tout en hsitan sur la certitude de leur rcompens h venir? Mais h Dieu ne plaise, qu'il. l'exemple de ce thmraire nous pensions que l'li&sitation ou le doute puisse entrer dans la foi ou dans l'csp6rancc chrktienne , ou que la foi ne soit pas tout entierc appuyk sur une vcritk ferme et solide, ayant pour garantie des miracles et des oracles divins, cl SC prsentan nous ciment et sanctionnbe par l'enfantement d'une vierge, par le sang du Sauveur, par la gloire du Christ ressuscit Ces thoignagcs-li sont infiniment dignes de noire croyance, credibilia facta sunt W.Que dis-jc? L'Esprit l u i - m h e rend ce thmoignage i i notre esprit, que nous sommes les onfanis de Dieu. Comment donc oserait-on 'appeler la foi une opinion, il moins d'tr convaincu par I I inhwqu'on n'inisail D ~ Iencore S requ c d csprit divin, ou d'ignorer
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ET D SYMBOLE DE LA FOI.
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I'Evangile, ou do le regarder comme une Sable? Je sais, nous crie et je suis certain , CERTUS SUM ; l'ApJtre , qui j'ai confid m o n dp et vous, vous venez nous criailler que la foi est une opinion ! Quoi ! vous me proposez comme douteux ce qu'il y a au monde de plus certain ! Saint Augustin ne parlait point de la sorte. La foi, disait-il , n'est point une conjecture ou une opinion qui se forme en nous par le travail de nos rflexion ; elle est une conviction intbrieure avoupar la conscience. Laissons donc ces thorieproblmatique aux philosophes acadhiciens , qui se font une rgl de douter de tout , et qui effectivement ne savent rien. Pour nous, tenons-nous-en ii la dfinitiodu Docteur des nations, et nous serons assur de n'tr pas confondus : Scio quia non confundar. Oui, je l'avoue, sa dfinitiode la foi me pla plus que toute autre, encore bien que mon adversaire s'applique h la renverser. La foi, dit cet ap6tre , est, k fondement secr&tcment lies choses qu'on espre ww conviction certaine des choses qu'on ne voit pas. Elle est donc un fondement, et non point une opinion , et non point une dductio de nos vaines penses elle est une cerlitude , et non point une conjecture (4). . 1 . Le mme ibidem : Qu'y a-t-il de plus draisonnabl que de vouloir, avec la raison, aller au-deli de cc qui en constitue les limites? et qu'y a-t-il de plus contraire la foi que de refuser de croire tout ce qu'avec sa raison on ne saurait atteindre? Enfin, prtendan donner le commentaire de ces paroles du Sage : Celui qui croit sans examen est un esprit lbger (Qui credit citd, Icvis est corde) :Croire sans examen , dit-il , c'est produire un acte de foi avant tout raisonnement ; tandis que Salomon entendait son proverbe, non de la foi en Dieu, mais de notre trop grande facilit ii nous croire les uns les autres. Car, pour ce qui est de la foi divine, le pape saint Grgoir soutient au contraire qu'elle serait sans mrite si nous prtendion la fonder sur la raison humaine ( h n . 26 M Emq. ) ; et il loue les apdtres de's'tr rendus surle-champ & l'ordre que le Sauveur leur avait donnk de le suivre. Ce grand pape n'ignorait pas en cRet que ces paroles d'un psaume, Il m'a obd qu'il a entendu ma voix ( P s . XVII, 4 5 ) , renferment une louange du peuple dont il s'agit clans ce verset, et que cl'autrcs au contraire ont t repris pour avoir tardh croire. Enfin , nous pouvons nous rappeler que Marie a 6t6 r6cornpcnsd'avoir cru sans raisonner, et Zacharie puni d'avoir raisonn6 avant de croire,
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DE L.4 FOI
et qu'Abraham a 6th lou par I'Apbtre pour avoir espr contre toute espOTancc (Rom., IV. 18) , et cru contre les apparenw mmes 4. S. AL'GL'STIN , contr. E p 3 . Munich. q m uocant. f ~ t d a r n e i i l i , c. 5 : Que Seriez-vous, si vous trouviez quelqu'un qui ne croirait pas encore 1'Evangilc ct qui vous dirait qu'il ne croit pas? Pour moi, je ne croirais pas h l'Evangile, si je n'y tai portpar l'autoritk de l'l<$isc ~iilIiOli(1~~. 5. Le concile d'EphCse , canon 4 3 ( on le trouvera rapport plus bus , question X , en tctc des tbmoignages de la tradition ). 6. Les conciles de Constance , do Florence et de Trente ( voir plus bas, chapitre des sacrements, article d u sacrement de l'Euclturistic ). 7. S. BASILE , in Ps. CXV, t h ea verba :Crcdidi propter quo locutiis swn : Que les sacres oracles qui ont Dieu pour objet aient donc pour interprt non le raisonnement, mais la foi ; la foi, (lis-jc , qui, mieux que tous les argiiincnts ,invite, ou plut& encore, dbtcrmine l'csprii i donner son asscnt imcnt . La foi, en effet, mathkmatiques, sur des ne s'appuie point sur des d~monsirations raisons d priori; mais clic s'insinue dans nos Ames par la vcrlu tolite-pnissantc do l'Espri t-S;iint. . . . Eh quoi ! dans les sciences m(;ni~i 1)iirernenihumaines , (11iiI11delles sont traitkm avec ordu; cl iniY hodo , on no cherche point G d6montrer les propositions qui servent de point de dkpart , d'i~~lliint plus que cela serail impo:isible , c l il csl, n6ccssairc d'adtncitre sans preuve, comme avouh l e Ions, les principes d'un art quelconque, pour passer ensuiic i 1'6lud~dos conskpcnces qu'on en dbduit. C'est de cette mflme manihre que les inysltros de la tlihlopic rcqiiiCrcnt notre asscniiiiwnl, sans examc'n 011 discussion qui le pr6~Me.Certes, 'ApGtre dit aussi qu'il faut croire que Dieu est ( IIcbr., XI, 6 ) , et non mcitrc son existence en qucstion , ou demander insolem-iiicnt,: mais ce Dion qncl est-il'! Enfin , si lii foi est le fondement des choses qu'on q n ' r e , la convielion assume des choses qu'on ne voit pas, vous ne devez pas cl~erchor avec anxi616 i't voir ce q u i mainteiitint est encore si kloignh de vous, ni r6voquer en doute cc que vous esp6rez obtenir un jour, sous prbtcxtc que voire raison a 6(6 jusqucinhabile il l'allcindrc. 8.Lo,m h e , Jllord. liq. L X X X , e. 2 1 : Qu'est-ce que la (ni (I~IIISson essence '1 C'esl le p;n-hi l a c ~niescoincnl ~ de l'hm(> ii la vi:riib dt's purolvs divines, a u j n i ' m i ( l i i ' i > i i ~ ~ i tr;~ison ~(' tir soi! (le o n l r c (lu li\ rliilurc, soit des scrupuk's (l'une pikt6 mal entendue,
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ET DU SMliOLFDR IA i 3 H .
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puisse l'branler Qu'est-ce qu'un vriii ficlele? C'est celui qui ~cquiesccainsi fermement aux ventes euiil~nues dans lSEcriture, sans en rien rejeter, sans y rien innover. 9. S. GR~GOII-LE-GRAN %m.20 in W . : Sachons que si 1'~uvredivine taicomprise par notre propre raison, elle cesserait par lit mm d'ctre admirable ii nos e u x . . La foi serait sans mrite si elle se fondait sur des raisons humaines.. . Puisque, suivant l'aphtre saint Paul, la foi est le fondement des choses. qu'on doit csptrer, la conviction assur des choses qu'on ne voit pas, il est &videntque la foi a pour objet prbciskment ce qui ne saurait 6tre aperpar notre esprit. Car ce qui est aperde cette manikre , n'est d6$i plus l'objet de la foi , mais devient celui de l'intclligcncc. Lors donc que saint Thomas vit et palpa Jesus, comment Jsu lui dit-il : Parce que vous $avez vu, vous avez cru ? C'est qu'il crut autre chose encore que ce qu'il voyait. Car la divinitne saurait tr vue par un homme mortel. Ainsi ce fut un homme qu'il vit, mais ce fut un Dieu qu'il confessa. 10. S. JEAN CHRYSOST~ME ,Hom. 4 in 1Cor. :Ce qui surpasse la raison, ne demande que d'tr cru. 4 4. EUS~BE dYEms , Hom. 2 de Symb. : La foi catholique est la lumi+re de l ' h e , la porte de la vie, le fondement du salut ttcrnel. Quiconque l'abandonne pour suivre ce guide aveugle qui est sa raison, quiconque pritcnd pouvoir, l'aide de sa propre sagesse, pntr dans le sanctuaire des mystkres divins, lait comme celui qui voudrait bhtir un difice sans lui donner de fondements, ou entrer dans une maison par le toit au lieu de le taire par la porte, ou comme celui qui marcherait de nuit sans lumire et qui irait tt baissce donner dans un pr6cipice. Ainsi le Christ, en venant dans ce monde, nous a apport&la foi comme un flambeau, destin nous montrer la roule a suivre pour sortir de notre bgarement, en cherchant Dieu que nous ne connaissions pas, en croyant en lui it la suite de nos recherches, et en le trouvant par la foi : ignotzu fiquiri, q w s i t u s credi, creditus invenin" w 12. S. CYRILLE de Jrusalem Cateclwsi V ilhminutorum :a La foi est comme l'i du cu de l'homme ; elle conduit i~lntelli gence. C'est ce que dit le Propht : Si vous ne croyez, vous ne comprendrez point. 13. S. JEAN CHRYSOST~ME ,S m . de Me, spe et char. : La foi est le principe de la justice , la source de la saintet le fondemcnt , la base de la religion. Sans elle jamais personne n'est de la pit arrivk Dieu; sans elle personne n'a jamais pu atteindre la cit6
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ou il habite. Car la foi est une disp~sit~ion d'esprit pleine de simplicit6 et de docilit qui nous fait aller Dieu, observer ses prkceptcs, vnr sa grandeur. Elle exclut le doute, s'en tient ii la v6rit6 certainement r&vklbe, attend avec sCcurit6 les biens promis. Heureux est celui qui la possde malheureux celui qui l'abandonne. C'est elle qui dans lYEglise opr les miracles, fait germer les vertus et procure tous les dons clestes 14. S. CYRILLE d'Alexandrie , in Jorn., 1. IV, c. 9 , sur ces paroles, Ameu, amen dico vobis, qui credit in me habet vitai~i terna :a La porte et le chemin qui conduit la vie c'est la foi, qui nous tire de la corruption et nous fait entrer dans les voies de l'irnmortalit6.
Question V .
Existe-t-il quelque part un abrgde la foi , ou un sommaire des articles A croire ? Nous avons celui que les apdtres nous en ont donn6 dans leur symbole, cl qu'ils ont divise en douze articles ou sections, par allusion au nombre qu'ils formaient ent>re eux : ouvrage certainement digne d'avoir pour auteurs ceux qui, dociles & la voix et fidkles aux exemples de Jsus-Christ ont t it sa suite les principaux fondateurs de la foi chrbtienne. Ce symbole est comme la marque caractristique dont on doit se servir pour distinguer les chr&tiens des impies , qui , ou ne croient pas en Jsus-Christ ou n'ont qu'une fausse id de sa doctrine (V).
4 . S. CL~MENT pape, EpisL 1 ad frutrem Domini (1) : Aprhs que J6sus-Christ lut ressuscit6 et mont6 au ciel, que le Saint-Esprit eut 6t6 envoyb, que les npCtres curent reLi science des langues, ils composhrcnt, en donnant chacun leur pcnsfie, comme ils taien encore tous r h i s , le symbole que la socikt6 des fiddcs professe aujourd'hui , afin que, lors m h e qu'ils seraient s&par&s,ils se
(1) C'est une lcltre supposee, mais fort ancienne.
V. EU brais
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Cliristiim ~omininiiClwistian~fidei irxp j i cl, s ~ c ~ i sf ~ m~ ( ~ i l ~ cfiilcy, ~ms Quod quidem symbolu~n v d u t illustris nota Est illa , ([iiiiiii tluoilccim Aposloli suo est, quiClirisliani al) inipiis, qui vol nullani quanique in scclioncs, vvl non roctain Cliristi inlf!m profitentur, symbolo ~radidwiint, seu articulas duodeciin aplh (lislinxerunt. discernendi ne intornosendi surit.
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trouvassent inculquer la mbme rgl tous les peuples.. .. Ce mot symbole, qui vient du grec, signifie en latin collatio (en franai quote-part, cotisation). Et c'est un grand bien pour l'Eglise , que les apctres ,dirigbs par le Saint-Esprit, y aient fourni chacun leur
part, de la manir qu'on vient de dire. Ce mot signifie encore marque, indice, parce qu'il sert h faire reconnatr ceux qui ont
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vraie foi. 2. S. AMBROISE, Epist. LXXXI ad Syrie. : On doit s'en rapporter au symbole des apdtres, que l'Eglise romaine garde et conserve invariablement dans son intgrit 3. Le mme Sem. XXXVIII (1) : Je crois que tous les agtres , comme douze ouvriers trs-habile, ont concouru ensemble & composer leur symbole de foi. Car toute la doctrine de la foi est contenue dans ce symbole , qui est comme la clef dont on peut se servir pour en trouver l'explication. En ouvrant la porte h la lumir que le Christ a apportau monde, il dissipe les thtbres de satan, il dkouvre les pch cach au fond de la conscience, et fait briller les uvre de saintet et de justice. C'est donc cette clef qu'il faut montrer nos frres pour qu'en leur qualitde disciples de Pierre, ils apprennent eux-mme ii se fermer l'enfer et ZI s'ouvrir le ciel. 1) 4. S. AUGUSTIN , Serm. CLXXXI de temp., sive serm. 4 in v"g. Pentec., priefat. (2) : Les saints apdtres nous ont transmis une rtgle certaine de foi, comprise en douze articles conformmen h leur nombre, et qu'ils ont appel symbole, comme devant servir ii maintenir l'unit de croyance parmi les fideles et confondre la perversithrtiqu Nos pre ont donc appel symbole cette rgl de foi ainsi tabli et fixe On rapporte, en effet, qu'apr que Jsus-Chris Notre-Seigneur fut mont au ciel, et que les apGtres, embras d'un feu divin par la descente du Saint-Esprit, curent re le don de parler toutes les langues, au moment de se spare pour aller prkcher la foi aux diverses nations, ils convinrent ensemble de certaines rgle suivre dans leurs prkdications, pour ne pas s'exposer, en se sparan les uns des autres, & prche chacun une doctrine diffrente Tous donc runis et ren~plis de l'Esprit-Saint, s'accordren donner une exposition abrkg de la foi qu'ils avaient prchercontribukrent chacun pour leur part & sa confection, et voulurent qu'elle serv h l'avenir de rgl A tous les fidkles. Ce symbole paratr court, si l'on veut en compter (1) 11 n'est pas dkmontre que ce sermon soit de saint Ambroise. (9) Nous avons dbj dit ""f ce sermon n'est pas de saint Augustin,
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les paroles, mais il est grand par les mystkres qui s'y trouvent renfermk; car il contient et exprime en abrkg tout ce qui a 6th figure dans les patriarches, tout ce qui a fit annonc dans les Ecritures , tout ce qui a &te prCdit par les prophfites, soit au sujet du 1Vre non engendr&,soit au sujet du Fils engendre du Pkre, soit au sujet du Saint-Esprit, soit enfui au sujet des mystrede la mort el de la r6siinwiion de Noire-Seigneur, comme de tous les sacrenirnis. Que chacun donc, 11110 fois parvenu . l'iige de (liscrclion , siisiruisde la loi q~ostoliquc qu'il a professdans son Iw~)tGiiie par la bouche de CCUK qui l'ont tenu sur les fonts sacrbs. 5. I~LITIN, Erpos. in S p i h . npost. : Apr& l'ascension du Sauveur, les apdtrcs, pleins de l'Esprit-Saint, qui tai venu se reposer sur chacun d'eux sous la forme de langues de feu, et les avait initids ;I la connaissance des langues diverses, pour qu'ils pusse~tse lairc entendre de tous les peuples, avant de se disperser pour remplir leur mission, arrclkrent entre eux une formule de ~rofcssionde loi, uniforme pour toutes les Eglises du monde, et lui donnbrent le nom de symbole, pour exprimer soit le r6sultat des conSCrences qu'ils avaient tenues sur la foi, soit le prccis on iibrCgd des articles de foi , runi sous un menic point de vue, par opposition aux doginos erronbs qui avaient commenct h se rbpandrc (Es le temps de s i ~ i ~ Paul \ t ; soit enfin pour marquer par tilliision au symbole ou signe militaire les lidCles cuire c u ,~ qui servitil ' distinguer les solihils d'une a r m h et les empbchait de se eonii)ndi'e itvcc l'ennoit~i.Ils ne le mirent point par Cerit, el se couicnttnwt de vouloir qu'il lut imprimk diins le cwur des i~lkics , alin que les paenn'en eussent point connaissance ; ce ( p i n'al~ri~it pas manqub d'arriver, s'il eflt 616 ocrit siir du papier. Ainsi les apfitres, avant de se &parer pour aller pr?cher la foi comme nous l'iiv~ns dil, convinrent entre eu\ de ce signe de ralliement ou de l h i i 6 de leur foi : eiitrq)iiw bien dillcrenie de celle qii'avtiicnt formk lvs enl'iinis de iNo& i i \ iuit lour dispersion, quand ilsvoulurc~t 6lever jiistlu'i~iciel une lour qui n'6tail form que 'Je briques et de Liiuinc , au lieu que CCUK-ci en ont lev une toulc composk de pierres vivimtcs cl pii~k~iisc~s , taillbes par les mains du souveriiin Architecte ; en un mol, Icllc qu'il convenait qu'clic f pour rtsisicr A tous les assauts de 1'~iinemi du $'rire lumiilin, cl dont, les solides l'ondernents ne seront jamais kl)fi1nlib~, ni par l'inipL'Iuosil&des vents, ni ;)ar les irails de la foudre, ni \w\- les touibillons des temp6tes. Aussi, tandis quo
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17 ceux-lk, en voulant lever avant de se spare les uns des autres, une tour d'orgueil, se sont attir6 la juste peine de la confusion de leur langage, en sorte qu'ils ne pouvaient plus s'entendre mutuellement ; ceux-ci, en levan au contraire la tour d'une foi docile et soumise, ont mrit le don d'entendre et de parler toutes les langues, Dieu jugeant ii propos de signaler le mrit de la foi avec le mm cla qu'il avait signalautrefois le crime de l'orgueil. 6. S. IRN adv. l m . Valent., 1. 1 , c. 2 : L'Eglise de Jsus Christ, rpandu par toute la terre jusqu'aux extrmit du monde, a redes mains des apbtres et de leurs disciples le dpb de la foi qu'elle professe. Cette foi consiste ii croire en un seul Dieu, Ptre tout-puissant, qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve contenu, etc. 7. Le mme lib. III, c. 4 : Qu'aurions-nous fait, si les apdtres ne nous avaient laissaucune criture Certainement nous aurions suivi le canal de la tradition. C'est ce que font plusieurs nations barbares qui possdenla foi, et ne connaissent l'usage ni de l'encre, ni du papier. La doctrine du salut une fois crit dans leurs cur par l'Esprit-Saint, ces peuples ont su la retenir m observant avec soin l'ancienne tradition, et ils ont ainsi persvir i croire en un seul Dieu qui a cr le ciel et la terre , et tout ce que le ciel et la terre contiennent, par Jsus-Chris fils de Dieu. 8. S. JLR~ME, ad Pammach. adv. error. Joan. Hierosol. epist. 61 : H Dans le symbole de notre foi et de notre esprance qui, venu des ap6tres par tradition jusqu'g nous , est crit non sur le papier et avec de l'encre, mais sur destables de chair qui sont nos curs aprts avoir confessla Trinitdivine et l'unit de l'Eglise , nous terminons par la rsurrectio de la chair tout l'ensemble myst rieux du dogme chrtien 9. S. LoN-le-Gran , Serm. XI de pass. Dom. : Dans cette rtglc de notre foi, que nous avons reu avec soumission d le commencement comme d'origine apostolique et comme nous ayant di intim par l'autoritdes apbtres , nous confessons que Jsus Christ Notre-Seigneur, que nous appelons le Fils de Dieu Pr lout-puissant , est n aussi de la vierge Marie par l'opratiode I'Espri t-Saint . 40. Le mmeEpist. XIIIad Pulch. Aug. : L'abrg si parfait de la croyance catholique elle-meme renferme dans ses douze propositions, nombre ga h celui des apbtres ,une sorte d'arsenal cleste suffisant tout seul pour fournir des armes contre quelque
ET EU SYMBOLE DE LA FOI.
18 DE LA FOI hrs que ce soit. Si Eutych& avait voulu s'en tenir purement e( simplement A ce symbolc , sans rien altbrer des v6ril qu'il contient, il ne se serait k a r t 6 en rien des dcret du saint concile de Nic , et il aurait compris la sagesse de ce qu'ont ordonnb les Pkres do ce concile, que le gni et l'doquencc n'tussent point A s'levecontre la foi apostolique, dont l'unit& fait le caractCre. 8 11. Le m h e , S e m . contr. Eutph,: Nous vous donnons cet avertissement fraternel et paternel tout & la Ibis, de rompre tout accord avec les adversaires de la loi catholique , avec les ennemis de l'Eglise , avec ceux qui nient la vbritde l'inciwnation , ou qui contredisent le symbole prescrit par les apdtres. 4 2. MAXIME do Turin , Hom. de trad. s)jin1}. et e.vpus. cjifo'd. : Dans l'ancien peuple de Dieu, ainsi qu'il est rapport au livre des Juges, comme certaines tribus israhlitcs 6taient en guerre entre elles, et que les combattants des deux partis ne pouvaient se distinguer les uns des autres il cause de la conformit6 de leurs habitudes traditionnelles, celle de ces tribus qui avait le bon droit de son c&&, prcsurnant avec raison que Dieu lui accorderait la victoire, se donna A elle-mCme pour moyen de se reconnailre dans le combat certaine manir de prononcer les mots, afin que le langage du moins serv h distinguer ceux entre qui le genre de costume militaire n'6tablissait iiucti dislinclion. 11 inc semble que les saints apctres ont suivi cet exemple , en donnant i 1'E;Iise de Dieu dans leur mystbrieux symbole comme le mot du guet, pour combattre avec sigesse et succts les puissances inrernalcs, et pour que dans la suite, s'il s'en trouvait parmi les disciples vrais ou pr6tcndus du Christ qui tinssent une doctrine diffirente, le symbole serv de signe aux vrais fideles pour en faire le discernement, et pour dcceler d'une manikre ostensible autant que sr, soit l'ignorance des uns, soit l'hCr6sie coupable des autres. Question V I .
Quels sont les art,icles du symbole ? Les voici : 1. Je crois en Dieu le Pr tout-puissant, crkateur du ciel et de la terre ; 2. Et en .T&sns-Christ,son Fils uniqiic , Notre-Scigwur ; 3. Qui a 616 conGu du Saint,-Esprit,, est n de la vierge Narie; 4. A soulTerl sous Ponce-Pilate , est mort et a de enseveli; S. Est descendu aux enfers, le troisikme jour est ressuscit d'entre les morts ;
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
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6. Est mont6 aux cieux, est assis la droite de Dieu le Phre tout-puissant ; 7. D'ou il viendra juger les vivants et les morts. 8. Je crois au Saint-Esprit ; 9. La sainte Eglise catholique , la communion des saints ; 40. La r6mission des pch 4L La rhrrection de la chair, 42. La vie ternelle Ainsi soit-il (VI).
T~?MOIGNAGES DE LA TRADITION.
On trouvera des explications du symbole dans saint Cyrille de J4rusalem, je veux dire dans ses catchtse ; dans deux homlie de saint Chrysostdme qui n'ont pas d'autre sujet que cette explication ; dans saint Augustin , Encl~iridio/t, ad Lmt,rentiz1~n, lib. 4 tk symbolo ad catedwmenos; lib. de fide et symbolo ;Serm. 115 , ii9,123,125,134, 181, 192, 1 9 3 , 194 de tempore. A'ofa. Les sermons US, 1 2 3 , -123, 1 8 1 , 1 9 2 , 193 et 194 & tenyore ne paraissent pas &re de saint Augustin. V. NAT.ALEX. M.rccks. me. V, c. IV, art. III, IX. (Note du traducteur.}
Question VII.
A quelle fin se rapportent les paroles contenues dans le symbole des a$trcs? Le contenu du symbole des aptre a pour objet de nous donner aiccinc'tcmcnt de Dieu, et des choses divines , une connaissance telle qu'il est indispensable A tous de l'avoir pour mener une vie sainte et chrtienne La premir et la principale de ces vrit qu'on doit croire frrmcmrnt et professer avant tout le reste , c'est que Dieu, cet ttre infiniment grand, infiniment bon et infiniment sage, en mm
VI.
V. Descendit ad inferos, tertia die resurrexit mortuis; VI. Ascendit ad c ~ l o s sedet , ad dexteram Dei Patris omnipotcntis ; VIL Inde venturus est judicare vivos et mortuos. VIII. Credo in Spiritun1 Sanctum , IX. Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem , X. Remissionem peccatorum , XI. Garnis rcsurrectionem , XII, Vitam tern na m. Amen.
1. Credo in Deum l'atrem oinnipotentem, crratorrm cmli et t m ~ ; II. Et in Jewni Chrislum Filiunl ejus unimm Dominum nostrum; 111, Qui conccplus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine; ff. Passus sub Pontio Pilato crucifixus, morlims el sepultus;
20
DE LA FOI
temps qu'il est un et simple dans son essence ou sa nature, subsiste en trois personnes distinctes, dont la premiere est le Pkre, la seconde le Fils, et la troisim le Saint-Esprit. C'est le Pkre qui engendre le Fils de toute ternit et qui ,principe de tout, a cr tout ce vaste univers ; c'est le Fils, engendrde la substance du Prequi est le rdempteu et le sauveur du monde; c'est le SaintEsprit, autrement appelParaclet, qui rgi l'Eglise ou les fidbles du Christ. Or, ces trois personnes sont une mm chose, c'est&-dire un mm Dieu, le seul vrai, le seul ternel immense, incomprhensible On voit par Id comment & cette sainte et indivisible Trinit rbpondent les trois principales parties du symbole , dont la premir traite de la crkation , la seconde de la rdemption et la troisihme de la sanctification ( . V I ) .
1. JEREM., IX, 23-24 : Que le sage ne se glorifie point dans sa sagesse ; que le fort ne se glorifie point dans sa force ; que le
riche ne se glorifie point dans ses richesses; mais que celui qui se glorifie, dit le Seigneur, mette sa gloire me connatre et i savoir que je suis le Seigneur. 2. JOAN., XVII, 3 : La vie ternell consiste A vous connaitre, vous qui tele seul Dieu vritable et Jsus-Chris que vous avez envoy 3. I Cor., Us 2 : Je n'ai point fait profession de savoir autre chose parmi vous que Jsus-Christ et Jsus-Chris crucifi etc. 4. 1 PETR., I,8-9 : En qui vous croyez , quoique vous ne le voyiez point encore maintenant : ce qui vous fait tressaillir d'une
))
VIL QU^ manim2 spectant hcec Symboli verba? Eb certb, u t veram Dei divinarumque rerum cognitionem, q u ad ~ ben&beateque vivendum est cuique necessaria, succinct?: comorehensam habcamus. ~ b primum i et prscipuum habet locuin agnilio et confessio sanctissimce Trinitalis, ne ullo modo dubitetur, Deum, quo nihil aut majus, aut sapieutius potest excogitari, in essenlia quidem scu natura divina unum et simpliceni, in personis ver5 tribus esse distinctum , ut alius Pater, alius Filins,
alius Spiritus Sanctus esse ante omnia certb, credatur. Pater est, qui suum ab actcrno filium generat, fous et opifex rerum, Filius ex Patris genilus substantia, mnndi rcdem1)tor est ac Salvator. Spiritus Sanctus, qui et Paracletus dicilur, Ecclesise seu Christi fidelium est administrator. Jam hi tres unum sunt , hoc est, unus, verus, asternus, im mcnsus e t incomprehensibilis Dcus. Pulchrb igitur huic sanclissimx? simul et individua~rinitati,partes symholi tra praicipua rcspondent. Prima nimiram d croalione, secunda de redeuiptione, terb de sanctificatioue,
21 joie ineffable et pleine de gloire, et remporter le salut de vos Ames comme la fin et le prix de votre foi. 8. Sagesse, XIII, 4 : Ainsi tous les hommes qui n'ont point la connaissance de Dieu ne sont que vanit ils n'ont pu comprendre par les biens visibles le souverain Etre , et ils n'ont point reconnu le Crateu par la considratio de ses ouvrages. 6. MATTHIEU, XXVIII , 19 : Les baptisant au nom du Pre et du Fils, et du Saint-Esprit. 7. Psaume CIX, 3 : Vous possdere la principautet l'empire au jour de votre puissance et au milieu de l'cla qui environnera vos saints. Je vous ai engendrde mon sein avant l'toil du matin. 8. Hbreux1, 2-9 : Dieu nous a parl tout rcemmen et de nos jours par son propre Fils, qu'il a fait hritie de toutes clioses , et par qui il a cr les sicles- Et comme il est la splendeur de sa gloire et l'empreinte de sa substance, et qu'il soutient tout par la puissance de sa parole, apr nous avoir purifi de nos pchisil est assis au plus haut du ciel la droite de sa majest6. - Etant d'autant plus lev au-dessus des anges, que le nom qu'il a re est plus glorieux que le leur. Car qui est l'ange qui Dieu ait jamais dit : Vous temon Fils; je vous ai engendraujourd'hui? Et ailleurs : Je serai son Preet il sera mon Fils. Et lorsqu'il introduit de nouveau son premier-ndans le monde, il dit : Que tous les anges l'adorent. -Aussi I'Ecriture dit-elle au sujet des anges : Dieu fait ses anges vent, et flammes ardentes ses ministres. Mais au Fils : Votre trbne, 6 Dieu, sera un trdne ternel le sceptre de votre empire sera un sceptre d'quit Vous avez aimla justice , etc. 9. 1 JEAN , IV, 14 : Le Pr a envoy son Fils pour dtre le Sauveur du monde. 10. Id . , ibid., 10 : II a envoyson Fils en, propitiation pour nos pch II. JEAN , XV, 26 : Mais lorsque le consolateur sera venu, cet esprit de vrit qui procd de mon Preet que je vous enverrai de la part de mon Pr , etc. 42. "d., XVI , 7 : Si je ne m'en vais point, le Consolateur ne viendra pas h vous. 13. Id., XIV, 16 : Et je prierai mon Pkre, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure ternellemen avec vous. 14, Id., ibid. 26 : Mais le Paraclet, qui est le Saint-Esprit que mon Pr enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
ET DU SYMBOLE DE LA FOL
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22 DE LA FOI 45. 1 JEAN, V, 7 : Il y en a trois qui rendent tmoignag dans le ciel : le Pkre ,le, Verbe et le Saint-Esprit , et ces trois sont une m h e chose. 4 6. I Timollde, 1, 4 7. Au roi des siclesimmortel, invisible, ii l'unique Dieu , soit honneur et gloire dons les sikcles des sicles Amen. N 4 7. Id., VI , 4 5-16 : Que doit faire parilitre en son temps celui qui est heureux, qui est le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, - qui seul possd l'iinmortalil , qui habite une luinikrc inaccessible, que nul des hommes n'a vu ni ne peut voir, ii qui est l'honneur et l'empire dans l'ternith Amen.
TEMOIGNAGES DE
4
LA TRADITION.
1. 1, c. 4 : Qu'eics - vous donc, 8 mon Dieu, sinon le Seigneur et le Dieu matr de toutes choses? Y a-t-il un autre Seigneur que Notre-Scigncur, un autre Dieu que notre Dieu? 0 Dieu infiniment grand, intininicnt bon, infini d i i n s voire puissance, dans votre misbricorde, dans voire justice, invisible il, lit ibis et prbsent en tous lieux, incomparable dans votre bontb , invincible dans votre force ; toujours le m6me et lou,jours incompr6liensible ; immuable en vous-m6mo , et changeant et renouvelant tout cc qui n'est pas vous-m6me ; jamais nouveau, jamais ancien ; conduisant d'une main invisible les superbes i leur fin ; toujours cn action , toujours en repos ; amassant sans besoin ; donnant & t outcs choses l'ktre, la conservat ion, l'aecroisscment, , la perfection ; nous cherchant dans votre amour, quoique rien ne manque & votre puissance. 1) Vous aimez , Soigneur, mais sans passion ; vous &tes jaloux, mais sans inquibtude ; vous vous repentez , mais sans douleur et sans tristesse, et voire colkre est calme et tranquille ;vous ~ ~ ~ I I I vos ouvrages, vous no changez pas vos desseins ; vous recouvrez ce que vous n'avcz pu perdre ; possbdant tout, vous voulez encore posseder nos ccurs ;infiniment libkral, vous exigez que nous vous rendions avec usure ; nous vous donnons en surhgation pour vous rendre notre ddilcur, ct pourtant qu'avons-nous qui ne soit ii vous? Vous nous payez vos dettes , sans devoir rien a personne; vous nous remettez les nbtres , sans 6prouver aucune perle. Mais que sont mes vaincs paroles devant votre grandeur ternell ,4 mon Dieu , ma vie, mes saintes dlices Malheur cependant i ceux qui se laisont de vous; car parler d'autre cliose que de vous, c'est no rien dire.
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qu'un Dieu : non que le Pr soit une mm personne que le Fils et le Saint-Esprit; mais quoique le Pr soit le Pre-san tr le Fils, et que le Fils soit le Fils sans tr le Saint-Esprit, ces trois personnes n'en font pas moins un seul Dieu, comme il est cri : Emile, Isral le Seigneur ton Dieu est un seul Dieu. Cependant, si l'on nous interroge sur chacun &part, et qu'on nous demande, par exemple, le Pr est-il Dieu? nous rpondronsle Pr est Dieu, Si l'on nous demande ensuite du Fils s'il est Dieu, nous @ondrons de meme. Et si l'on nous fait la mm demande au sujet du Saint-Esprit, nous ne devrons pas rpondrqu'il soit autre chose que Dieu, et nous nous donnerons bien de garde d'attacher ce moi Dieu le mkme sens que dans cette manir de parler i ~ ii l des k hommes, vous (tes des Dieux (Ps. LXXXI, 6 ), Car ceux-lh ne sont pas Dieu par nature, qui ont tfaits et crk par la puissance du Pre par la sagesse du Fils et par le bienfait du Saint-Esprit ,ex Patre per Ftlitw dom Spiritds Suncti. Car c'est la Trinit6 elle-m4me qui est dhsign par ces paroles de l'Apdtre ( f i , i ; / t . XI, 56) : Tout est de lui , tout est par lui , et tout est en lui. Quonidm ex ipso, et in ipso, et per i p s m sunt o m i a . Quelque demande donc qu'on nous fasse au sujet de chacun, nous rpon (Irons qu'il est Dieu, soit qu'il s'agisse du Pkre, ou du Fils, ou bien du Saint-Esprit, sans qu'on doive penser pour cela que nous admettions trois Dieux. Et qu'on ne trouve pas tonnan que nous tniions ce langage relativement i l . une nature aussi ineffable que la nature divine, puisque dans les choses mme que nous voyons des yeux du corps , et que nous exprimenton par nos sens, il se piisqe quelque chose de semblable. Car d'une source, etc. 5 . S. ATIIANASE, dans son symbole (1) : Voici quelle est la foi catholique : c'est d'adorer dans la Trinit un seul Dieu, et dans son unit la Trinitsans confondre les personnes, sans diviser la substance. Car autre est la personne du Pr , autre est celle du Fils , autre est celle du Saint-Esprit ; mais le Prele Fils et le Saint-Esprit ont une seule et m h e divinitk, une gloire gale une majestk cokternelle. Tel est le Pre tel est le Fils, tel est aussi le Saint-Esprit. Le Pr est incr le Fils l'est de mme le Saint-Esprit l'est Cgalement. Le Pr est immense, le Fils est immense, le Saint-Esprit est immense. Eternel est le Preterne est le Fils, terne est le Saint-Esprit. Et cependant ils ne font
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DE LA FOI
pas trois ternels mais un seul terne ; ils ne font pas non plus trois incr trois tre immenses, mais un seul tr incr et un seul tr immense. De mmele Prest tout-puissant., le Fils est tout-puissant, le Saint-Esprit est tout-puissant ; pourtant ce ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul Tout-Puissant. Ainsi le Pr est Dieu , le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et pourtant cc ne sont pas trois Dieux, mais un seul Dieu. Ainsi le Pr est le Seigneur, le Fils est le Seigneur, le Saint-Esprit est le Seigneur ; toutefois ce ne sont pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur. Car de m h e que la vritchrtienn nous oblige A confesser de chaque personne 5 part qu'elle est Dieu et le Seigneur de tout,es choses, la religion catholique nous interdit d'en parler comme si c'&aient trois Dieux ou trois souverains Seigneurs. Le Prn'a kt6 ni fait, ni crk, ni cngendrh par personne : le Fils n'est ni fait ni crh, mais il est engendrk du Pkre , et sculcment du Pr : le Saint-Esprit n'est ni crbni engendr mais il procd du Pr et du Fils. Un seul donc est le Pkre, et non les trois un seul est le Fils, et il ne partage cette qualitavec aucun autre; un seul est le Saint-Esprit, et ce nom est galemen incommunicable. Dans cette Trinit6 il n'y a non plus ni prioritni post riorit ni supriorit6 ni infbriorit; mais les trois personnes sont absolumnt coternclle et absolument @des l'une h l'autre, De sorte que, sous tous les rapports, comme nous l'avons dj dit, il faut adorer l'unit6 dans la Trinit et la Trinitdans l'unit Voilh donc ce que doit penser au sujet de la Trinitquiconque a vraiment & caur son propre salut.
Question VIIL
Que signifie le premier article du symbole : Je crois en Dieu l^ Pr ? Cet article nous fait entendre avant tout qu'il n'y a qu'un Dieu; et ensuite, que dans la nature divine on doit reconnatr une premir personne , qui est le Pbre cleste ternel souvcrainement grand et souverainement puissant, pour qui rien n'est impossible ni difficile , et qui a tout pouvoir sur la vie et sur la mort. C'est lui , c'est-&-direle Pre qui a engendr le Fils de toute ternit et qui dans cc temps de grAce nous a adopt nous-m6mes pour ses enfants. Telle est l'efficacit de son pouvoir, que d'une seule parole il a fait sortir du nan toutes les choses tant visibles qu'invisibles , et qu'il conserve de m6me et gouverne avec autant
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
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tan le principe et comme devant en tr la fin. C'est lui qui est le Phre des lumire, en qui il n'y a pas de changement ; le Pr des misricordes et le Dieu de toute consolation ; il est tel en un mot, et tellement puissant, qu' sa volontseule tout flkchit dans te ciel, sur la terre et dans les enfers. Ayons-le pour guide et pour protecteur, et nous n'aurons rien A craindre, soit des plus grands dangers, soit mm des plus grands maux (VIII). 1. Deuteron., VI, 4 : Ecoutez , Isra : le Seigneur notre Dieu est le seul et unique Seigneur. 2. MATTHIEU,VI, 2 : Notre Pkre qui te dans les cieux. 3. 1Timoth., 1 .1 7 : Au roi des siclesimmortel , invisible, l'unique Dieu , soit honneur et gloire dans les sicledes sicles
((
Amen. S . Gense7,1 :Au commencement Dieu cr le ciel et la terre. u S. ISA~E,LUI, 1 : Qui a cru notre parole, et qui le bras du Seigneur a-t-il t rvl 6. JOB, XXXVII , 3-7 : Il considr lui-mm tout ce qui se passe sous le ciel , et il rpansa lumir jusqu'aux extrmit de la terre. Un grand bruit s'&lver aprlui, il tonnera par la voix de sa grandeur, et apr?)zmqu'on aura entendu sa voix, on ne pourra mhne le comprendre. - Dieu se rendra admirable par la voix de son tonnerre. C'est lui qui fait des choses grandes et impntrable -qui commande & la neige de descendre sur la terre, et aux pluies de l'hiver, et aux eaux imptueuse des grands orages; qui met comme un sceau sur la main de tous les hommes, afin qu'ils reconnaissent chacun que leurs uvre d pendent de sa volont;. 7. Id. ibid., 23-24 : Nous ne pouvons le comprendre d'une
VIII. adoptavit. Ejus tanta vis est, ut vcrbo solo, @id sibi vult prims Symboli artictilns , tam visibilia , quim invisibilia produxerit ex nihilo, producta verb usque conservet Credo in Dewn Patrem?
Ostendit nobis primiim ,Deum unum ,et in Deitate primam personam esse Patrem ,potentia majestateque clesteni ~ t e r n u m summum, cui nihil factu impossible sit vil difficile, qui vitse ac mortis potestatem omnem obtinet. 1s ipse Pater Filium ex omni %ternitate genuit et nos hoc tempore gratia in filios
atque gubernet summa cum bonitate ac sapientifi : & quo et ad qnem omnia ipse Pater luminum. apud quem non est transmutatio, Pater misericordiaruin, et Deus totius consolationis : talis demuni ac tanlus, ut ad nutum illius siipera, terrestria, infera subitb pareant : quo duce ac protectore DOS in summis etiam malis atque periculis illsssi ac tuti conservamur.
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DE L . ! FOI
manir digne de lui. 11 est grand par sa puissance, par son jugement et par sa justice ; et il est vkritablement ineffable. C'est pourquoi les hommes le craindront, et nul de ceux qui se croient sages n'osera envisager sa grandeur. 8. Ecclsiaste III, 11 : Tout ce qu'il a fait est bon en son temps; il a livr le monde i~ leurs disputes, sans que l'homme puisse reconnalr les ouvrages que Dieu a cr d le commencement du monde jusqu'h la fm. 9. Luc , 1, 37 : '( Parce qu'il n'y a rien d'hnpossible & Dieu. 40. Sagesse, XVI, 43 : C'est vous, Seigneur, qui avez la puissance de la vie et de la mort, et qui menez jusqu'aux portes de la mort et en ramenez. 11. I I"i}is , I I , 6-8 : (iLe Seigneur Otc et donne la vie ; il conduit auv enfers et en retire. C'est au Seigneur qu'appartiennent les fondements de la terre, et c'est lui qui a pos sur eux le monde. 12. Psaume 11, 7 : Le Seigneur m'a dit : Vous te mon Fils, je vous ai engendraujourd'hui. 43. /iCbrmx, 1 , 5 : (c Qui est l'ange & qui le Seigneur ait jamais dit : Vous &tes mon Fils, je vous ai engendr aujourd'hui? et ailleurs : Je serai son Pre et il sera mon Fils. 1) 4 4. Romains, VIII, 1A , 17-23 : Tous ceux qui sont pouss par l'Esprit de Dieu, sont les enfants de Dieu. Car vous n'avez pas re un esprit de servitude qui vous retienne encore dans la crainte ; mais vous avez re l'esprit d'adoption des enfants, par lequel nous crions : Abba, Pre Puisque l'Esprit rend luimCmc temoignagc il notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu. - Si nous sommes enfants, nous sommes aussi hritiers de Jbsus-Christ,, pourvu toutefois hritier de Dieu , et cohritier que nous soul~rions avec lui, afin que nous soyons glorifi&savec lui. - Et nous qui poss6dons les prbmices de l'Esprit, nous ghissons en nous-mhes, altondant l'adoption divine. 15. Psaume X X X I f , 0 , 0 : C'est, par la parole du Seigneur que les cieux ont kt6 affermis, et c'est le souille de sa bouche qui a produit leur verlu. Car il a parle, ct toutes choses ont (t faites, il a commandh, et toutes choses ont kt6 crbCcs. 4 G . Coloss., 1 , 16-17 : (c Tout a de cr66 par lui dans le ciel et sur la terre, les choses visibles ct les invisibles, soit les trbnes, soit les dominations , soit les principautbs , soit les puissances, par lui et pour lui. Et il est avant tous, et toutes tout i l 6th cr choses subsistent en lui. Y
27 47, X ~ n ' i i i ~ u V,I , 26-30 : cc Considhz les oiseaux du ciel: ils ne smen point, ils ne moissonnent point, et ils n'amassent rien di in^ cles greniers; mais votre Ps les nourrit. -Considre comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent point, ne filent point. - Cependant je vous dclar que Salomon mm dans toute sa gloire n'a jamais t v2tu comme l'un d'eux. Si donc Dieu a soin de vctir de cette manir une herbe des champs qui est aujourd'hui , et qui sera demain jetie dans le four, combien aura-t-il plus de soin de vous vctir, O hommes de peu de foi! 48. HCbrct~x, XZII, 5 - 6 : Que votre vie soit exempte d'avarice ; soyez contents de ce que vous avez, puisqu'il dit luimhme : Je ne vous laisserai point et je ne vous abandonnerai point. C'est pourquoi nous disons avec confiance : le Seigneur est mon secours, je ne craindrai point ce que les hommes pourront me faire. D 4 9 . 1 Tirnoth,, IV, 10 : Nous espron dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, principalement des fidles 20. ld, V I , 13-16 : Que doit faire paratren son temps celui qui est heureux , qui esfc le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des scigneurs : - qui seul possd l'immortalit qui habite une lumir inaccessible, que nul des hommes n'a vu ni ne peut voir, i l qui est l'honi~euret l'empire dans 1'6ternilb. 21. Romains, X I , 36 : (t Tout est de lui, tout est par lui , et tout est en lui. 1) 22. JACQUES, I , 17 : (t Toute grhce excellente et tout don parfait vient d'en haut, il descend du Pr des lumiresqui ne peut recevoir aucun changement, ni aucune ombre de vicissitude. 23. I l Corint., 1, 3-4 : B h i soit le Dieu et le Pr de NotreSeigneur Jksus-Christ , le pkre des mis6ricordes, et le Dieu de toute consolation ; -qui nous console clans tous nos maux. 2 4 . Actes, XIV, 44-46 ; a Nous vous annononpi il ~ 0 1 faut ~s quitter ces vaines supei$tions pour vous convertir au Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout. ce qu'ils contiennent ; lequel dans les sicle passes, a laiss marcher tontes les nations dans leurs voies; - sans que nhnmoins il ait cess de rendre thoignage de ce qu'il est, en hisitnt du bien aux hommes, en dispensant les pluies du ciel et les saisons favorables pour les fruits de la terre, cn nous donnant les fruits avec abondance, et remplissant nos caurs de joie. 25. Luc, XII, 5 : Je vais vous apprendre qui vous devez
ET DI: SYMBOLE DE LA FOI.
28 DE L.\ FOI craindre : craignez celui qui, aprks avoir Ol la vie, a encore le pouvoir de jeter dans l'enfer. 26. Gense XVII, 1 , 8 : Je suis le Seigneur tout-puissant; marchez devant moi, cl soyez parfait. Je vous donnerai , h vous et & votre race, la terre o vous demeurez maintenant comme ktranger, tout le pays de Clianaan, afin que vos descendants le possdenb jamais , et je serai leur Dieu. 27. Psaume XVI, 1-2: Le Seigneur est ma lumir et mon salut ; qui craindrai-je? -Le Seigneur est le dfenseu de ma vie; qui pourra me faire trembler? 28. Psaume XC, 1-3 : Celui qui demeure sous l'assisianca du Trs-Hau, se reposera sous la protection du Dieu du ciel. Il dira au Seigneur : Vous d e s mon dfenseu et mon refuge ; il est mon Dieu et j'espreraen lui. Parce qu'il m'a dlivr lui-m6me du pig des chasseurs, et de la parole Apre et piquante. II vous mettra comme l'ombre sous ses paules et vous espreresous ses ailes. - Sa vritvous environnera comme un bouclier ;vous ne craindrez rien de tout ce qu'on peut craindre durant la nuit. 20. Psaume CXXW, 4-3 : a Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion; celui qui demeure dans Jhrusalem ne sera jamais branlk - Car le Seigneur ne laissera pas toujours la race des justes assujettie A la verge des pkchcurs , de peur que les justes n'tcndcnles mains vers l'iniquitD 50. JOB , XL1, 1-2 : Qui est-ce qui peut seulement rpondr A. mon visage irril Qui m'a donn le premier afin que je lui rende? Tout ce qui est sous le ciel est b moi. v> 31. I Corint., X, 13 : K Dieu est fidl , ct il ne permettra pas que vous soyez tenths au-dessus de vos forces ; niais en permettant la tentation, il vous donnera le moyen d'y rksistcr avec succks. 32. Eccli., XXXIII, 1 : n Celui qui craint le Seigneur, ne sera accabld'aucun mal ; mais Dieu le conservera dans la tentation , et le dlivrer de tout mal.
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Que contient le second article, Je crois en Jsus-Chris ? Cet article tmoign qu'il y a en Dieu une seconde personne, qui est Jbsus-Christ,, vrai Dieu ot vrai homme ; appel6 Jsus c'est-&dire Sauveur, et Christ , c'csi-il-dire oint de l'Esprit-Saint,
29 et plein de grbce et de vrit ; Messie (1), roi et pontife, le premier en tout, et en qui habite corporellement toute la plnitud de la divinit Cet article fait voir aussi que ce meme Jbsus- Christ est le Fils unique de Dieu, ndu P h , engendrde toute ternit , son Fils par nature, consubstantiel & lui, ga lui en toutes choses quant ii sa divinit; en mm temps qu'il est Notre-Seigneur, et le Seigneur & la fois de tous ceux qui croient en lui, nous ayant tous dlivr6 par sa pure bontde l'esclavage du dmo qui avait caus6 notre perte , et nous ayant rachets captifs que nous tion sous le joug du pch et vou par cela seul Zt une rprobatio bternelle. Les impies comme les autres sont assujettis & son empire : tout a t mis sous ses pieds. Mais il se montrera surtout comme le Seigneur des seigneurs et comme le Roi des rois aux yeux des mchant et du monde entier, lorsqu'il asservira son pouvoir tous ses ennemis sans exception malgr6 l'opposition de leurs volonlis, et qu'il les fera brlercomme la paille, dans un feu qui ne s'btcindra jamais. C'est lce Fils bien-aim c'est lnotre Emmanuel et le maitre que nous devons couter nul autre nom sous le ciel que le sien n'a t donnau hommes,pour qu'ils puissent etre sauv ( IX ).
ET DU SYMBOLE DE L A FOI.
T~~MOIGNAGES DE L'CRITURE
verb nostrum et omnium i n ipsum credentium , ut quos ipse perditos ex servitute Satane ultrb liberavit,quosque jugo peccati et damnationis obnoxios liberalissimb reCommonstrat secunda& in Deitatc per- demit. sonam, Jesum Christum verum Deum et 1s impiis quoque dominatur :omnia e n i n verum hominem, dictom quidem Jesum , pedibus ejus snhjecta sunt. Tumverb maxima hoc est, salvatorem populi sui; et Cliris- Dominum domiiiantinm, et Rcgem regum l m , id est, unctum Spiritu Sancto, nc se iinprobis ac universo n~undopalam deplenum omni gratia et veritate, RI~ssiam, ciaralit, ciim liostcs ad unum omncs quamRegem et Pontificem nostrum , qui prinia- vis invitos SUEG subjiciet polestati, ac veluti tum tenet in omnibus, et in quo corr~oiipuleam ignc comburet inextinguibili. Hic liter inhabitat omnis plenitudo divinitati-;. dilertus Filius , hic noster Emmanuel, e t r nec aliud nomen est Ostendit eumdem esse filium Dei unicum audiendus P r ~ c e p t o : l~ Patre natum, ab ceterno genitum natu- sub cl datum hominibus, in quo nos ralem, consubstantialem , et ei prorsus salvos fieri oporteat.
50 DE LA FOI le vrai Dieu , et que nous soyons en son vrai Fils. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie ternelle 2. Luc, 1, 51-32-35 : Vous allez concevoir dans votre sein, et vous enfanterez un Fils qui vous donnerez le nom de Jsus - Il sera &, w m l , et il sera appel le Fils du Trs-Haut - Et un p m apres : a C'est pourquoi le saint qui natr de vous sera appel6 le Fils de Dieu. II 3. L i e , H , -10, 11 , 21 : ci Je viens vous apporter une nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie. C'est q~'iinjourd'1~ui , dans la ville de David, il vous est n un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. - Et un peu apr: On lui donna Io nom de Jsus qui htait le nom que l'ange lui avait donnb avant qu'il S con dans le sein de sa mre 4. MATTIIII~U , 1 , 21 : Et elle enfantera un Fils k qui vous donnerez le nom de JLsus; parce que cc sera lui qui sauvera son peuple de ses p6chs S. I S A ~ H IX , , 0 : a Car un petit enfant nous est n et un Fils nous a de donne; il portera sur son paul la marque de sa prineipaulk ;et il sera appelb 1'Adinirable , le Conseiller, Dieu, le Fort, le P h du sikcle futur, le Prince de la paix. 6 . Id., LXI. 4 : L'csprit du Seigneur s'est repos sur moi ; car le Seigneur m'a rempli de son onction, il m'a envoy pour annoncer sa parole & ceux qui sont doux, pour gu6rir ceux qui ont le cccur bris6 de douleur, etc. 7. LUC,IV, -18 : a L'esprit du Seigneur s'est repos sur moi; c'est pourquoi il m'a consacre par son onction, il m ' a envoy prCc11er l'El angile aux pauvres , d e . 8. Pswunc XL1 V, 8 : a Vous avez i ~ h la justice ct ha finiquit6 ; c'est ~ourquoi , b Dieu! votre Dieu vous a oint d'une huile de joie d'une ii~iniCre plus excellente que tous CCUK qui ont particip6 it votre gloire. 9. Psaume LXXX V111, '21, 3G , 58 : J'ai trouv David, mon serviteur, et je l'ai oint de mon huile sainte ; j'ai lait David un serment irrcvocable par mon saint nom; et je ne lui mentirai point; - que sa race demeurera &lcrnellcincnt, - et son trhne sera 6lcmel en ma pr6scnce comme le soleil, comme la lune qui est dans son plein, et comme Z ' c m qui est dans le ciel un thnoin fidele. 11 10. Actes, IV, 27-28 : <t Hrodet Ponce-Pilate , avce les gentils et le peuple d'Isracl, se sont unis ensemble dans cette ville contre votre s"iint Fils JCsus, que vous avez coimn'6 p:~rvoire
onction, pour faire tout ce que votre puissance et votre conseil avait ordonncomme devant dtre fait. il. Id., X, 38 : u Vous savez.. ., comment Dieu a oint de l'Esprit-Saint Jsu de Nazarcth , qui allant de lieu en lieu, faisait du bien partout, et gurissai tous ceux. qui elaient sous la puissance du diable, parce que Dieu tai avec lui. {"2. 1 Rois, X , '1 : a En m6me temps Samuel prit une petite fiole d'huile, qu'il r6pandit sur la tCtc de Saiil , et il le baisa, et lui dit : C'est le Seigneur qui, par cc'itc onction, vous sacre pour prince sur son hritage et vous ddivrcrez son peuple de la main de ses ennemis qui l'environnent. Voici la marque que vous aurez (HIC c'est Dieu qui vous a sacrpour prince. 15. Ml., XV 15 : Samuel prit donc la corne pleine d'huile, et il le sacra au milieu de ses frres depuis ce teinps-li l'esprit du Seigneur fut toujours avec David. . 44. JLW, 1, U , 1 0 , 4'1 : Le Verbe s'est fait chair, et il a habit6 parmi nous ; et nous avons vu sa gloire, la gloire du Fils unique du Pre nous l'avons vu plein de grAce et de verit Nous avons tous re de sa plnitudeet grltce pour grhce.. .. - Nous avons trouv le Messie, c'est-&-dire le Christ. 15. Apocul., XVII, 4 4 : Ils combattent contre l'Agneau, et I'Agncau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs, et le Roi des rois. 16. M., XIX, 16 : Et il porte cri sur son vctement et sur sa cuisse : le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. 17. Hbreux I I I , 1-2 : Considre Jsu l'apdtre et le pontife de la religion que nous professons. - Qui est fidl it celui qui l'a tabli comme Moise lui a t fidldans toute sa maison. 48. Ibid., V, 8-10 : a Jsus-Chris ne s'est pas &v de luimhme & la dignitde souverain pontife ; mais celui qui l'y a lev est celui qui lui a dit :Vous te mon Fils, je vous ai engendr aujourd'hui. Comme il lui a dit dans un autre endroit : Vous te le prtr 6ternel selon l'ordre de Melchisdech - Aussi, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, ses prireet ses supplications ii celui qui le pouvait tirer de la mort, il a t exauch cause de son humble respect, Quoiqu'il fut le Fils de Dieu, il a appris l'obissanc par tout ce qu'il a souffert. - Et son ceuvre tan consomme il est devenu l'auteur du salut terne pour tous ceux qui lui' obkissent , Dieu l'ayant dclar Pontife selon l'ordre de Melchisdech 10. I PIERRE, II, 23 : Vous tie comme des brebis bgarbes;
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vos Ames.
DE LA FOI
33 les nuees du ciel , qui s'avan jusqu'h l'Ancien des jours ; ils le pr6senihmt devant lui. - Et il lui donna la puissance, l'honneur et la royaut; et tous les peuples, toutes les tribus et toutes les langues le serviront : sa puissance est une puissance ternelle qui ne lui sera point biie, et son royaume ne sera jamais dktruit. 28. Philippiens, I I , 5 , 7 , 9 , 11 : Soyez dans le meme sentiment o a t Jsus-Christ qui ayant la forme et la nature de Dieu, n'a point cru que ce f une. usurpation pour lui d'tr ga h Dieu : - mais il s'est a n h t i lui-mme etc. - C'est pourquoi Dieu l'a lev et lui a donn6 un nom qui est au-dessus de tout nom, - afin qu'au nom de Jsu tout genou flchiss dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, - et que toute langue confesse que le Seigneur J6sus-Christ est dans la gloire de Dieu le Pre '29. Luc, XV, 0 , 29 , 24 : R6jouissex-vous avec moi ,parce que j'ai retrouve ma brebis qui tai perdue, etc. - Alors le pore dit h ses serviteurs : Apportez-moi promptement la plus belle robe, et l'en revClez ; et mettez lui un anneau au doigt et des souliers ti ses pieds. - Amenez un veau gras et le tuez ; faisons bonne chr et r6,jouissons-nous : - parce que mon fils que voici tai mort, et il est ressuscit; il tai perdu, et il est retrouv 30. Luc, XI, 21-22 : u, Lorsque le fort armgarde sa maison, tout ce qu'il possd est en srct6.-Mai s'il en survient un autre plus fort que lui , qui le surmonte, il lui enlver toutes les armes dans lesquelles il mettait sa confiance, et il partagera ses d pouilles. 51. Romains, VIII, 1-2 : Ainsi il n'y a point maintenant de condamnation pour ceux qui sont en J6sus-Christ, qui ne SC conduisent point selon la chair. - Parce que la loi de l'esprit de vie qui est en JCsus-Christ m'a ddivrde la loi du pch et de la mort. 32. I Corint., V I , 20 : Car vous avez t rachet ii un grand pris. Glorifiez donc et portez Dieu dans votre cur 53. I PIERRE, 1 , 4 8-19 : Ce n'a point tpar des choses corrupiiblcs, comme d e l'or ou de l'argent, que vous avez t rachot6s de la vaine superstition o vous avait fait vivre la tradition de vos pre ; -mais par le prcieu sang de Jhs-Christ, cet Agneau sans tache et sans dfaut 1) 34. Psawne VIII, 8 : Vous avez mis toutes choses sous ses pieds. 33. Romains, XIV, 9 : C'est pour cela mm que Jksus-Christ est mort, et qu'il est ressuscit afin d'acquriune souveraine domination sur les morts et sur les vivants.
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36. Apocalypse, X I X , des rois , le Seigneur dei seigneurs. 1: 57. IW., XVII. 1 4 : Ils combattront contre l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneur^, et le Roi des rois. 38. MATTHIEU, XXV, 31-32 : Quand le Fils de l'Homme viendra dans sa ma.jcst6, accompagnde tous ses anges, il s'assir sur le t r h o de sa gloire. Et toutes les nations tan assemble devant lui, il stparera les uns d'avec les autres, etc. 39. I Corint., X V , 211-98: u Et alors cc sera la fin , lorsqu'il aura remis son royaume (1 Dieu son Pr , et qu'il aura dktruit toul empire, toute domination et toute puissance. Car ^sus-Christ doit rkgner jusqu':~ ce (pic son Porc ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. - Or, la mort sors le dernier ennemi qui sera dtruit car Dieu lui a mis tout sous les pieds, lui a tout assujetti. Mais quand elle dit: -Que tout lui est assu,ict\i, il est indubitable qu'il faut en excepter celui qui lui a assujetti toutes choses. -Lors donc que toutes choses auront de assujetties au Fils, alors le Fils sera l u i - m h e assujetti h celui qui lui aura assujetti toutes elioscs. afin que Dieu soit tout en tous. 40. Psaume CIX, 1-3 : Le Seigneur a dit ii mon Seigneur: Asseyez-vous &madroite ;-- jusqu';t ce que je rkduise vos ennemis i i vous servir de marche-pied. - Le Seigneur fera sortir de Sion le sceptre de votre puissance ; rdgnez au milieu dc vos ennemis. 44 . Luc, 3 , 4 6-17 : K C'est lui qui vous baptisera dans le SaintEsprit et dans le feu. II a le van & la main, et il nettoiera son aire ; il amassera le bl6 dans son grenier, et il brler la paille dans un feu qui ne s'teindrjamais. Et un peu apr :On entendit une voix du ciel, qui dit :Vous ;tes mon Fils bicn-aim c'est en vous que l'ai m i s toute mon affection. 42. Luc, X X , 13 : cc Le matr de la vigne dit : Que ferai-je? j'enverrai mon fils bicn-aim peut-cire qu'en le voyant, ils auront quelque respect pour lui. 1) 43. MATTHIEU ,XV , 5 : (c II sortit de cette nu une voix qui fit entendre ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimdans lequel j'ai mis toutc mon affection : coutez-le 44. ~ ~ T H I E U 1,, 23 : La Vierge concevra, et elle enfantera un fils, h qui on donnera le nom d'Emmanuel, c'est-&-dire Dieu avec nous. 45. h h , VI1 , 1 4 : Et il sera appelEmmanuel. 46. Actes, IV. 11-12 ; 1 1est cette pierre que vous, architectes,
DR LA FC1 46 : Le Roi
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avez rejetke, et qui a 6tfaite la principale pierre de l'angle. Et il n'v a de salut par aucun autre ; car aucun autre nom sous le ciel n'a 6t donn aux hommes, pour qu'ils puissent btre sauvs
Que nous propose $1 croire le troisikme article, A dt c o y u du Saint-Espnt ? Cd article dclar que ce mm souverain Seigneur, qui, sans avoir de mhrc , est engendr6 de Dieu le Pr de toute 6ternit, est descendu du ciel par amour pour nous, et a pris notre nature, a p t 6tC conCu dans la suite des temps k 'i Nazareth, et tan n6 Belliliem , sous Csar-August , de la Vierge Marie, sans avoir de pbre , niais par l'effet de l7opCrationtoute-puissante de l'EspritSaint, 011 sorte que, par un miracle incomprhensible le Verbe s'est fait chair et Dieu s'est fait homme, e t que Marie est devenue mr de Dieu en mhne temps qu'elle est restbe vierge. Cette conception et cette gnhratiotemporelle du Fils de Dieu renferme les l h e n t du salut et de la rbdemption du monde, et est le niod&lede notre rgdnrati ii nous-mme ; grice 5 ce prodige de la divine misricorde nous pouvons, quoique enfants d'Adam pcheur congus d'une semence impure et nks C I I ~ ~ I I Ide ~S colre recouvrer la puret de l'homme primitif, et de charnels que nous &[ionsjusque-lh, devenir spirituels et vraiment enfants de Dieu en Jsus-Christ qui le Pr terne a voulu que ses lu ?e rendent conformes, pour qu'il soit ainsi , comme le dit saint Paul, le premier-n entre plusieurs frre (X )
L M I C H ~, E V, 2 : Et vous, BethleEphrata, vous &tespetite entre les villes de Juda ; mais c'est de vous que sortira celui qui
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l et Deus homo fieret :atque Maria simul Dei Mater et ~Wdcredendumproponittertit~~articulus, IIzc Filii Dei temporalis conceptio et geConceptusest de Smcto ?
X.
Eumdem testatur Dominum,qui jam iiide ab ifitcnio genitus i Deo Patre sine maire fuit, proptcr nos do c ~ l i descendisse, s et humanam awmpsissc naturam, (pileniporaliter et conccp!iis fuit in Nazarelh, et tub Cacsare Augusto in Betlileem niitus sine Patre ex illil~ataVirgine, opcrante sciiicct in illa sic Spiritus Sancti virtute, ut (quod excedit ) Verbiiii~ ciu'o, adnliralio~id~i oiiiiieii~
neratio, humante salutis ac rcilcniptionis priiiiontia continet , n o s t r i ~ q ~Ce F forma ~ rcgenerationis, Q u i fit, ut mnledicti Adae iilii do inimunilo scniine conccpti, et iras filii nati purilicc-iii~ir: tu111 ut & carnalil~us spirilualcs, ilu planb filii Dei e3iciamur in Cliri40, ciii Palcr wlcrnus conformes fieri voiuit electos, zit sit +se, quemadmodum t muftis fratribus primoPaulus ait, i
g~uit~s.
doit rgne dans Israldont la gnrati est d le commencement , d l'ternit6)) 2. JEAN, 1, 4-2 : (( Au commencement etait le Verbe ; et le Verbe tai en Dieu, et le Verl~e tai Dieu. -11 tai au commencernent cn Dieu. N 3. Ibid., XVI, 28, 2 9 , 50 : Je suis sorti de mon Pkrc etjo suis vcnu di111~ le mondc ; m:lintc~~iult~ jc laisse le monde et je m ' e n vais A mon l J ~ r c . Scs disciples lui (lirent :. ... - C'est pour cela que nous croyons que vous 6 k s sorti de Dieu. N 4. kii~, 1,111 , 8 ; Qui racontera sa gCnCration? N 5. J E . , ~ VJ , h0, h 6 , 5 1 : Tcllc est la volont6 de mon Pr qui m'a cnvoyb. - Cc n'cst pas qu'aucun homme ait vu le Pkre, si cc n'est celui qui est (lc D ~ L ,I cclui-lb a vu lc Pre- Jc suis le pain vivant, clcsccndu du ciel. N 6. Gulut., I V , 4 : (( T,orsquc le temps a t accompli, Dieu a envoyk son Fils formd'une f m m c , et assujetti la loi. N 7. Rom., 1, 2-3; (c Qu'il avait promis auparavant par ses propl~5tcs dans ]CS Ecriturcs saintcs, - touclmt son Fils, qui lui est n sclon la chair (111 sang dc David. N 8. MATTIIIIW, 1 , 4 8, 20, 24 : (c )larie, sa mhrc, tan fianc A Joseph, SC trouva grosse, avant qdils eussent 6th ense~nl~le, ayant con dans son sein en vertu de l ' o p h l t i o ~du ~ Saint-Esprit, etc. - Car cc qui est n en cllc , a tfimu! p r le Saint-Esprit. Elle enfantera un Fils, & qui vous don~wrcz le nom de J h s . )) 9. LUC, 1, 26, 27, 50, 34 ; L ' i ~ n g G ~i ~ l ~ r i fut d cnvoy6 de Dicu cn une villc dc Galilbc q q ~ c l k Nimrcth , - h une vierge qui 6tait limcbc h un llommc dc la xnaison de David, nomm . Et l'ange lui dit : Se Joseph, ct cettc vierge s'appelait l l i ~ r k craignez point, Marie, car vous avez trouvb griice devant Dieu. Vous allez concevoir dans votre sein, et vous enfanterez un fils A qui vous donnmz Ic nom dc J~SUS. 1 ) 4 O . Ibid., I I , 4, 4 , 7 : N On pddia un di de Csar-Auguste pour faire un d6nolnbrcnwnt dc toutc la tcrre, etc. -Joseph partit aussi de la villc de Nazarctli , qui est en Galilbc, et vint en Jud h la ville de David, appclbc Betl~lCcm, parce qu'il tai de la maison et de la ii~nill de Ihvid, - pour se faire enregistrer avec Marie , son 6pouse , qui tai grosse. -Pendant qu'ils taien lh, il i~rriva que le tcmps auquel clle devait accoucl~er s'acconqiit. Et cllc cnhnta son fils prcn~ier-n N 4 4 . ISA~E, Vll, 4 4 : (t La Vierge concevra et enfantera un fils. n 42. h \ h , XXXl, ~ 22 : Le Seigneur a cr&& un nouveau
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prodige, une femmc environnera ut1 lio~nlmde SOI&cliflstc seb~t. 45. EZ~CIIIEL, XLIV, 2 : M Le Seigneur me dit : Cette l~orte dcmct~rcraferm ; elle ne sera point ouverte, ct nul h o ~ n ~ n n'y e pawra, parcc que le Seigneur, le Dieu dlsrad, est entrpar cette porte, et elle denmrera ferm pour le prince, 1) 4 i.JEAS, III, 5 : N Si quelqu'un ne rena de l'eau et du Sainf,.. Esprit, il nc peut entrer dans le royaume de Dieu, 4 5 , 1 I'[ERRE , II, 4-2 : (c Vous donc, vous &tantdpo~lill de toulc swtc de malice, de tromperie, de dissin~ulation , d'c~~vie et dc indisance , - comme des enfants 1iouvcl1cmcnt n , dbsirez ardctn~i~ent le lait spirituel et tout pur, afin qu'il vous fasse crotr pour lc salut4.N 16. Ihid., IIIJ 24 : (( Ce qui (l'arche) tai la figure & lquelle r6pid ~~iaintenant le bapt61nc. 4 7. 1Gbreux I I , 5-4 : (( Comnient pourrons - nous l'vite (ndre p u ~ ion), d si nous 116gligcons le vrihbl salut, qui, ayant il; d':~l)ord annoncpar le Seignmr mmea t confirn~ parmi nous, par ceux qui l'ont entendu, - et ausquds Dieu a rendu tmoignag par les ~niracles,les prodiges, les dill'rcnteffets de S I pissance , ct par la distribution des g r k e s du Saint-Esprit , qu a partagkes comme il lui a plu. N 48. Ibid., V I I , 25 : Il peut toujours sauver ceux qui s'approclicnt de Dieu par son entremise, tan toujours vivant pour inltwdc pour nous. 1) . 49. Tile, 111, 5-6 : N Il nous a sauvks par l'eau de la renaismec et par le renouvellcn~ent du Saint-Esprit; - qua r6pandu sur nous avec une riclie profusion par Jsus-Cl~ris notre Sauveur. 1) $0. JOB,XIV, fi : (( Qui peut rendrc pur celui qui est n d'un inlpur ? N'est-ce pas vous seul qui le pouvez ? 21. Ephs. IIJ 3-6 : (( NOWbtions par nature enfants de colre aussi biw que les autres ;-Mais Dicu qui est riclie en misricorde ])ouss par son amour extr6n1c pour nous ,- lorsquc nous tion mork par nos p6clls fious a rendu la vie en Jsus-Cl~ris pr la gricduquel vous tc sauv4s : -- Et il nous a ressuscitks a v w l u i , et nous a fait asseoir dans le ciel en Jsus-Christ 1) 22. Rou~ait~s, V I , 5-4 : K Sous tous qui avons t lqtis en Jhs-Cl~rist , nous avons 6t baptis en sa mort. - Bous avons 616 cnscvelis avec lui par le b a p t h ~ pour mourir au pc116 afin ( p i c , coinmc JCsus-Christ est ressuscitb d'entre les morts par la $oiw de son l%re. nous n~archions aussi dans les senlier~d'une vi~ i l 0 ~ 1t4IP. i
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mourir par l'csprit les a ~ v r ( : dc s 1i1 c l ~ a i r ,VOUS vivrez ; car tous ceux qui sont po~~ss par l'csprit dc Dieu sont, ]CS cnh111s dc Dieu. Si nous soInmcs c n h t s , nous sornines i t ~ l li6riticrs ~ ~ i ; hritier
(i) Lc concilc d'Ep1iCse n'a port6 que six canons, ct aucun de ces six canons ne r e s s m i ) k i celui-ci. Je conjwturc quc Canisius a pris par i n a d w r t m x pui~r 1111 canon di1 concile d'EphCse k tseixi611ie c1q)itre 011 l~aragrq)l~c d't~nclcttrc (lodri~iale de saint Cyrille ou dc q i l c l q ~ ~ aulrc c i'hrc, ins6n'x8 p;w111i1cs actcs de ce concile. Il ( s t certain que pii~sict~rs (h! c w hlttscs ~ P I I S W W I ~ L (ivs \):\jSiIgCs qui ont I ) i w de la s c s s ~ n ~ ~ ~ l ilV(14* lui (\II(! (hi411,~ I ~ I U W i v i pour ( I I I ~ w i x i i m :c i ~ i o ~ du i cu~icilc ~ C I U C . V. C ~ J I ~ id(tbb.., G, t. UL, ttd ({/W. 4 S i .
ET DU SYMBOLE DE LA FOI,
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union mystrieus et vraiment ineffableun seul Seigneur, un seul Cbrist , un seul Fils de Dieu. 1) 2. S. J i n h ~ Lib. , adv. Helvid., prsent d'excellentes preuves de la pcrp6tuelle virginitde la sainte Mr de Dieu. 5. S. AMBROISE, Epist. LxxxI (t!&h X L ~ Iad ) syrk. Pap.. (c ceuxlti trd~isscnt bien la perversitde leurs penses qui discnt : c'est Ilne vicrgc qui a con, mais elle n'tai plus vierge quand elle a enfani&. Car puisque l'enfantement n'est que la suite de la contc1)lion , si une vierge a pu concevoir, elle a par l m6me pu enihics. Mais si l'on refuse de croire lbdessus cc qu'enseigne le corps dcs vque qu'on daigne du moins ajouter foi aux oracles duChrist, qu'on daignea,jouter foi au tmoignag des anges qui ont ii Dieu. Qu'on daigne ajouter foi diclx6 que rien n'est inqmsil~le au symbole des aptres~ L I 1C 'Eglise romaine conserve ina1traI)le Marie e~ltendit la voix dc l'ange, et elle qui avait dit auparmrant: C o m m t teka se few-t-il? sans faire de questions sur la ~nanibre dont l'enfantement aura lieu, elle ne rponplw quc ces mots : Voici la servanle du Sei!pew, qu'il me soit fait selon votre parole. C'est Ib vraiment la Vierge qui a condans son sein, la Vierge qui a enfantun fils. Car il est cri : Voici que lu Vierge concevra 11a1lss m s e h , et elle m f m t e m t t w fils. Le propht ne dit pas seulement que lavierge concevra, inais il ajoute qu3e1Ieenfantera aussi. Eh! quelle est celte porte du sanctuaire, cette porte tourn vers l'orient, qui demeure ferme sans cp'aucun autre pisse passer par eIIe que le Dieu d'Israseul? Cette porte est-elle autre que AIarie , par laquelle le Rdempteu est entrdans le monde? Elle est la porte de la justice, selon ce qui a t dit : Laissez-nous meomplir toute justice. Marie est cette portc dont il est icrit que le S e i y t e w passera par elle, et qu'elle sm-t ferm aprl'enfantement, parce qu'elle a enfant&tantvicrge, comme elle btait vierge quand clle avait conuEt comment refi~scr de croire que &larie a pu enfiinter d'une manir contraire i l'ordre habituel clcs lois de la naturc, apr que contrairc~nent ii CPS ~nhn~es lois la nxr a rcbroussb son courss&la vue du peuple de Dieu, qu'une source abondante est sortie d'une roche aride, que les eaux de la mer se sont eondensc de manir former comme un mur? 11n'y i~ donc rien d'i~~croyable ii ce qu'un homme soit 116 d'une vierge, puisqu'un rocher a bien pu se fondre en eau, un vaste fleuve sortir d'une petite source, que le fer a bien pu flotter sur les eaux, et t111hoinme y marcher comme sur la terre ferme. Quoi! si l'eau a pu porter un homme, une vierge n'a pas pu enfanter un homme,
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~ / ~ ( / I Y I I .iJm'.q~t.s S. , 11111111 >111111Iivii ~ P I I I I ilcSl1si[, S~ lllr~r1~111 pro suh IWifio P i 1 t i / 1 1 I I O I I ~ S I ~ I ~ I I I I I ~ I ~ ~adi(111s, .~~II~~ ct ~ ISI ~ > ] , I I I , I I ~ ~
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agIlllS C W B t :11~~(1111? 111~1t~ll~il i11110i~~w~iS.~i~illti~fi~~ V l l~ l ~ ~ l l ~ t ? ~~ilillll l~l c~ntill~~i! ~~IIICII mus,imnib ct. 1h1ssi1iiu1itnn~orhlis, c s l ~ i l ~si c~ ta111m ~ t ~ parc~nt~ cts conqx~tinn~r l l i ~hiWikd~n1 Crgik 110s S\IiII\I I I I : I S ~ I I \dc~ \ I ~~ I ii\)iti 1 1 1 ita si11lu.l et c ~ l l g l o r i l i ~ : ~ ~ ~ ~ clarwct passits CSL iilc ~ o l c n s i s~:clcsLis- ('o)ism))~nms CI^ facttts CSI u ~ / ~ n i h t o ts h siu~is C K I ~ P I I K I i!t w . d ~ i . ; c i t ~ Ix ~ ~ I I :( u !n ( I ( j . i ~ ~ ? ~ ~ ) r ~ - SI'IU' (i?~ u t/t f ts la )~ s/1111lfs ~s f~cma.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
apr le bapt(!me que Jean a pr6cht : uoimneilt Dieu a oint de l'Esprit-Saint et de sa vertu Jsu de Nazareth, qui, allant de lieu en lieu, faisait du bien partout, et gukrissait tous ceux qui taien sous la puissance du diable, parce que Dieu tai avec lui. Cependant ils l'ont fait mourir, en l'attachant A une croix. 2. MATTHIEU, XXVII, 50 : Mais Jsu jetant encore un grand cri, rendit l'esprit. 5. M.VBC, XV, 24 : Et apr l'avoir crucifi&,ils partagbrent ses v6tcments , etc. )) 4. JSA, L, 6-7 : J'ai abandonn mon corps & ceux qui me frappaient , et rocs joues i i ceux qui m'arrachaicnt le poil de l a mon visage de ccux qui me couvraient barbe : jc n'ai point dtourn d'injures et de crachats. -Le Seigneur Dieu est mon protecteur, c'est pourquoi je n'ai point dt6 confondu ; j'ai prsentmon visage comme une pierre trs-dure car je sais que je n'aurai point rougir. 5. Ibid., LUI, 1 , 10-12 : Qui a cru & notre parole? et h qui le bras du Seigneur a-t-il trvl Il s'lve comme un iirbrisscau devant le Seigneur, et comme un rejeton d'une terre aride. Il est sans beautk, sans clat Nous l'avons v u , et il n'avait rien qui plut l'ail ; ainsi nous l'avons m6connu.- Il nous a paru un objet de m6prisY le dernier des hommes, un homme de douleurs, qui sait ce que c'est que de souffrir.Son visage &taitcomme cach6; il paraissait mprisable et nous ne l'avons point reconnu. - Il a pris vritablemen nos langueurs, il s'est charglui-m6me de nos douleurs. Nous l'avons considrcomme un lpreux comme un homme frappde Dieu et humili. 11 a 6tpercde plaies pour nos iniquitsil a tbris pour nos crimes. Le chitirnent qui devait nous procurer la paix- est tomb sur lui, et nous avons 6th guri par ses meurtrissures. - Nous nous tiontous gar comme des brebis sans psteur; chacun s'tai dtourn pour suivre s a voie, et le Seigneur l'a char" de lYiniquitt5 de nous tous. 1 1a t offert , parceaque lui-mm l'a voulu, et il n'a point ouvert la bouche pour se plaindre ; il sera men6 ii la mort comme une brebis qu'on va gorge ; il demeurera dans le silence, sans ouvrir la bouche, comme un agneau est rnuot devant celui qui le tond. Il est mort au milieu des douleurs, oyant 6t6 condamnpar des juges: qui racontera sa g h h t i o n Car il a 6th retranch de la terre des vivants ; je l'ai frappe i i cause des crimes de mon 1)euple.-Et le Seigneur lui donnera les impies pour sa spulture et les riches pour sa mort ; parce qu'il n'a point commis d'iniquit
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h DE LA FOI et que le mensonge n ' a jamais kt6 dans sa bouche. Il a livr son Arne i i la mort ; il a t mis au nombre des scclrat ; il a port les p6ch6s de plusieurs, ct il a pri6 pour les violateurs de la loi. 6. JEAN, 1 , 29 : Le lendemain Jean vit venir Jesus A lui, et il dit : Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui efface les pch du monde. 1) 7. 1Iih1eux, VI[, 20-27 : Car il &tait bien raisonnable que nous eussions un Pontife comme celui-ci , saint, innocent, sans laclic , sbparb des pkheurs , et plus dev6 que les cieux, - qui ne lpoint oblige, comme les autres pontifes, d'offrir tousles jours des victimes , premi&rement pour ses propres p6chs et ensuite pour ceux: du peuple. 8. 1 PIERRE, 1, 19 : Vous avez t rachet par le, pr6cicux sang du Christ, cet agneau sans tache et sans dkfaut. 9. 1 PIERRE, II, 22-24. : Lui qui n'avilit commis aucun pcch el de la bouche duquel nulle parole trompeuse n'est jamais sortie. Quand on l'a char$ d'injures , il n'il point rbpondu par des injures, quand on l'a maltrait il n'a point lait de menaces; mais il s'est livrk entre les mains de celui qui le jugeait injustement. - C'est lui qui a port6 nos pbchks ci1 son corps sur la croix, afin qu'tan morts au p6cli6, nous vivions pour la justice : c'est par ses meurtrissures que vous avez tgubris. 40. Apocd,tipse, 1, 4 7 4 8 : Je suis le premier et le dernier, -et celui qui vit ; j'in btk en btiit de mort, mais voilh que je suis vivant dans lcs sicledes sikcles ;el j'ai les clefs de la mort et de l'enfer. I Timotfih, V I , 15-1ii : Jo vous ordonne devant Dieu qui vivifie tout , et deviiiit J(hwChris1, qui ii rendu sons PoncePilate un si bon ihoignagc , de garder les pr&ceptcs que je vous donne, en vous conservant sans tache cl seins reproche jusqu'h l'av~nemcntde Noire-Scigncur Jkus-Clirisi. - Que doit faire pari~ill'~ en son tcinps celui qui csl inlini~ncnl heureux, qui es1 le seul puissant, le l k i des rois, cl le Seigneur des scipcurs; qui seul possCde l'immortalilb , clc. 12. Romains, V, 0-10 : En effet, pourquoi , lorsque nous tion encore dans 1rs liii~guonrs de nos iniquitbs, Jsus-Chris cst-il mori diins te lcnips pour des impies? - Car i~ peine quelqu'un voudrait-il mourir pour un juste : peut-Cire nbanmoins quc quelqu'im i ~ ~ r i ile i luiilriv(; de donner sa vie pour lin homme de bien. -Aiais eu en quoi Dieu fait surIout bclaler son amour pour nous, c'cst (p, lors\i~t ib~ms ~ Clions cncorc ~ ) ( ' V * ~ W H I YSCsns-Chisi , est
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45 mort pour nous dans le temps. Maintenant donc que nous sommes par justifi par son sang , nous serons plus forte raison dlivr lui de la colr de Dicu. - Car s i , lorsque nous tion ennemis de Dieu, nous avons tr6concili avec lui par la mort de son Fils, i plus forte raison , &nt maintenant rconcilib avec lui, nous serons sauv par la vie de co mCme Fils. 15. JEAN, XV, 15 : Personne ne peut montrer plus d'amour qu'en donnant sa vie pour ses amis. 1) M . I M . , XVlI1. 4-5 : Cependant Jsu qui savait tout ce qui devait lui arriver, vint au-devant d'eux et leur dit : Qui clierchezvous? - Ils rpondiren : Jsu de Nazareth, etc. 4 5. lUd., XIX, 11 : Vous n'auriez aucun pouvoir sur moi , s'il ne vous avait 6th donnd'en-haut. 10. Ibid., III, 44-1 7 : Comme Mosdans le dser lev en haut le serpent, il faut de mm que le Fils de l'Homme soit Clci 6 en haut ;-afin que tout homme qui croit en lui ne priss point, mais entre en possession de la vie ternelle - Car Dieu a tellement aim le monde, qu'il a donn son Fils unique, afin que quiconque croit en lui, ne pbrisse point, mais soit mis en possession de la vie ternelle -Car Dieu n'a point envoyson Fils dans le monde pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvpar lui. 4 7. MATTHIEU, XXVII, 2-26 : Et l'ayant li ils l'emmenrent et le mirent entre les mains de Poncc-Pilate , gouverneur. -Et Pilcite leur accorda la grhce de Barabbas ; et ayant fait fouetter Jsus il le leur abandonna pour 6tre crucifi M 18. MARC,XV, 15 : Enfin Pilate voulant contenter le peuple, leur dlivr Barabbas; et ayant fait fouetter Jcsus, il le leur livra pour tr crucifi 19. L w , XXIII, 24-25 : (( Enfin Pilate ordonna que cc qu'ils demandaient lexkcut -Alors il leur fit donner celui qui avait blmis en prison pour crime de sditio et de meurtre, selon qu'ils l'avaient dbsir et il abandonna Jsu A leur volont 20. JEAN, MX, 10 : Alors il leur abandonna Jcsns pour qu'ils le missent en croix. 21. Actes, XIII, 28-29 : Et ne trouvant en lui rien qui m ritAt la mort , ils demandren i Pilate qu'il le fit mourir. -Et lorsque tout cc qui avait t bci i t de lui lut accompli , on le descendit de la croix et on le mit dans un tombeau. 22. Sagesse, II, 1, 12-21 : :i En effet , les m6chants ont dit dans l'cgarement de leurs pense : Faisons tomber le juste dans nos piCges , parce qu'il nous incoinmodo, qu'il est contraire h
ET Dl.' SYMBOLE DE L A FOI.
notre manir de vivre, qu'il nous reproche les violements de la loi, et qu'il nous dkhonore en d6criant les fautes de notre conduite. -Il assure qu'il a la science de Dicu, et il se donne le nom de Fils de Dicu. - II est devenu le censeur de nos pens6es memes. - Sa seule vue nous est insupportable, parce que sa vie n'est pas semblable a colle des autres, cl qu'il suit une conduite bien diErcnte. - Il nous consid6re comme des gens qui no s'occupent qu'il des niaiseries ; il s'iilislient de noire mankre de vivre, comme d'une chose impure ; il pr6fkre cc que les justes attendent ii la mort, et il se gorifie d'avoir Dieu pour pere. -Voyons donc si ses paroles sont v6rilables : &prouvons ce qui lui arrivera, et nous verrons quelle sera sa fm. -Car s'il est v6ritablement le Fils de Dieu , Dieu prendra sa d~fensc, et le dblivrera des mains de ses ennemis. - Eprouvons-le par les oulrages et les tourments, :ilm que nous reconnaissions quelle est sa douceur, et que nous fassions i i la mort la plus in'6preuvc de sa patience. - Condan~nons-le fame ; car si ses paroles sont vkritables , Dicu prendra soin de lui. - Les impies ont en ces pensbcs , et ils se sont &gars parce que leur propre malice les a aveuglCs. 25. lIibrcm, X I I , 2 4 : Jetant les yeux sur Jhsus , l'auteur et le consommateur de la foi, q u i , en vue de la joie qui lui Clait proposk , a souffert la croix , en mcprisant la confusion, et est maintoniinl assis 5 la droite du tronc de Dicu. Pensez donc on vous-mh-ics celui qui a essuyk une si grande contradiction de la pari dcs p6chcurs, afin que vous ne vous d~couragiczpoint, et que vous ne tombiez point dans l'abattcrncnt ;-car vous n'avez pas encore rfsist6,jusqu'au sang, en combaltant contre le p6chb. 24. Philippie'ns . , I I , 8 : II s'est rabaissb lui-mm , se rendant obissan jusqu'ii la mort, et jusqu'h la mort do la croix. 2 5 . Romains, V. Voir plus liant, m h e question, th~oigtiagc i2. 20. N.\TTIIII':U, XXVII , 59-60 : Joscph a;ant donc r e p le corps, l'enveloppa dans un linceul blanc, - et le mil dans un spulcr tout neuf qu'il s'Ckiil fuit tailler po lui-m'me. dans la pierre. 27. Tite, I I , 14 : Qui s'ost livr lui-meme pour nous, afin de nous rachelcr de toute iniquitk , cl de nous purifier, pour se faire un peuple particulifirement consacr son service. et fervent dans les lionnes auvrcs. 28. thh/i'f 1, 4 : K Qui s'es1 livre lui-mhw pour nos p k l i k , et pour nous rclirer de la corruption du sicl prsent selon la volont6 do Dion notre P h .
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ET DU SYMB01.K O ! : l a \ 1-01.
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29. I S A ~ E LUI, , 42 : a Il a port les pbch de plusieurs. 50. 1 PIERRE, 1, 18-19 : Sachant que ce n'a point Cl6 par des choses corruptibles, comme de l'or ou de l'argent , que vous avez t rachetbs de la vaine superstition oh vous avait fait vivre la tradition de vos pre; - mais par le prkieux sangde Jsus Christ, cet Agneau sans tache et sans d6faut. 31. 1 JI^ , 1, 7 : Mais si nous marchons dans la lumire comme il est lui-mCme dans la lufiihre, nous sommes en socit avec lui comme lui avec nous ; et le sang de Jsus-Chris son Fils nous purifie de tout p6ch 32. Apocalypse, 1, 5 : 11 nous a aims et nous a lav de nos ptciik d i ~ son n ~ seing. 53, Ephh'ens, 1, 7 : ce En qui nous trouvons la r6demption par son sang, et la rkmission de nos pdchds selon les richesses de sa gricc. i ) 54. Romains, V I I I , '16-18 : Puisque l'Esprit rend lui-m6me ttmoignage ii notre esprit (nie nous sommes enfants de Dicu. Si nous sommes enfants, nous sommes aussi hritier ; hritier de Dieu, et cohritier de Jksus-Christ , pourvu toutefois que nous souirioavec lui, afin que nous soyons glorifi avec lui. - Car je suis persuadque les souffrances de la vie prsentn'ont point de proporliun , etc. 55. II Corinthiens, I,7 : (iSachant bien, qu'ainsi que vous avez part aux souffrances, vous aurez aussi part il la consolation. 50. IITimotlie Il, 10-12 : C'est pourquoi j'endure tout pour le salut des lus afin qu'ils acquikrent aussi le salut qui est en Jbsus-Christ, avec la gloire du ciel. - C'est une vritt trs-assur que si nous mourons avec Jhs-Clwist , nous vivrons aussi avec lui; si nous souffrons avec lui, nous rigxerons aussi avec lui. 57. Hibreux, V, 8-9 : w. Quoiqu'il S le Fils de Dieu, il a appris l'ob6issance par tout ce qu'il a souffert : - et ayant consomm son wuvre , il est devenu l'auteur du salut terne pour tous ceux qui lui obhissent. 1)))
Quelle utilit et quel fruit pouvons-nous retirer du signe de la croix ? Cette pratique usit constiimrnent dans l'Eglise parmi tous les pieux fidles A partir mm de l'origine du christianisme , se recommande fortement par cela seul notre respect et notre pit Et d'abord elle sert A rveille en nous le sentiment de la
4fi DR LA FOI reconnaissance pour le mysthe qui s'est accompli en notre faveur sur la croix, et pour toutes les grilces dont ce mystr a t pour nous la source. Elle nous excite en second lieu metire dans-la croix du Sauveur touk notre gloire, comme toute l'esp6rance de notre salut. Elle est de plus, de notre part, une protestation continuelle que nous n'avons rien de commun avcc les juifs ni avec les gentils, (fui les uns et les autres sont ennemis de la croix de JbsusChrist , et qu'en dtpit de leurs m6pris comme de leur haine , nous ne voulons pas avoir d'aiitro matr que Jhsus, et Jsu crucifi Ce signenous sert encore d'rxlio&ion A la pratique de la ptiliciw., on nous olTi\mt l;i 1)~rspc(~livc de la gloire ternellil liiquc!le nous devons aspirer, el il nous est un avertissement muet d'cmlirasser sans rbpugnance la croix ct les saintes voies de lii croix , sons la conduite de Jbsus-Christ notre divin chef. 11 nous fournit en meme temps des armes victorieuses contw Satan, dont l'empire a kt6 renvcrs6 par la vertu de la croix, et il nous rond forts en g6n6ral contre 106s les ennemis de notre salut. Enlin nous prenons en main, pour ainsi parler, cet illustre trophke de la croix, pour commencer plus heureusement nos entreprises et les poursuivre avcc plus de succs assur que nous sommes de vaincre pitr ce signe, cl c'est pour tous ces motifs que nous rkpdons si frh~ueminenl. :A m du Pre et du Fils, et du
Saint-Esprit ( M l ) .
4 . ~V~ATTIIIEL',XVJ, 2"i : Si quelqu'un veut venir aprmoi, qu'il renonce soi-mc'me, qu'il se c l l i ~ i (lth y ~sa crois et qu'il me suive.
ornnes libcrft profilcri , qucm colimus, l)ominu111Jcsnni et h n c c,rucilixuni. 110~ (itiiilil signaniIo, ad piilicnli:~stuchr"-ilt(/l!,iltsfff t1,ll (1111;ls9ct lz dium incitannir, nt si i~lei'nai glori~ vupidi consignantus ? sumus (esse ~ c r i l e l ~ m i omncs) i~ criicem Itunc sanb ritiim et vclcni~iipiclas, et (1UiiIiI co1i11111.s e l viain crucis, duce Christo constans 1';cclosi;if consucli~donobis coni- 11011 g~~a~iililii iinip1rt:lannir. & c q ininlis ~ ai.lvprs11s Salam ~ ~ ~ dAcprii~itiiii iit. I~inccxrilainiirad g r + , iirma liinc \iclrit'ia p ~ t i n m s tam ili(;moriai~i snninii myslcrii atone boni;- ! nain olinl cr11ci.svirliifc p ~ ~ ~ t i ' i i l ~ immb ~iii, f k i i , qiioil n o l h i n crucc pcractun~ ;ici c l conira oiiines noslra salutis adversarios aiiqdis-imii doniiliii~fuit. 1 ila c o i ~ ~ m u ~ ~ i i ~ ~ i i r . l)(ihidc provocamlir ilil vcram sancianiqi~c Dcniniii 111;111-.1iii'aliiio r d i m u r , cl in:ijoglorim, ('1 tolius si~littis noslric aiic,lioram , rem in robus p w n d i ? sufcclssum experiain crucc Uoinini nostri ilulig~wiani. mur, lioc crucis illu-ilnj Iroiiliaiiiiii arripiEst hoc \ir;i!U'rcii lCstinionium, nos cuin mus, in hoc signo ~ i c l u r; i sicpe dicure non iniinkis crucis Christi Judicis i\c Ellinicis dabilamus: In nomine -1- Patris, et -)- Filii, niliil liabcr~ co~iiiiiii~~i~, s 1 : d contra tios et -j- aiirilits Saildi, XII.
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usi,,y ,,tfr,lrl,,s
Co e s t . rlwo
crucciii
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2. Luc, IX , 23 : c i Si quelqu'un veut venir apr moi , qu'il renonce k soi-mme qu'il porte sa croix tous les jours et qu'il me suive. 3. 1 PIEIIRE ,III , 14, 17-18 : Si vous souffrez pour la justice , vous serez heureux, - car il vaut mieux 6tre maltraits si Dieu le veut ainsi , en faisant bien qu'en faisant mal ; - puisque JsusChrist mm a souffert une fois la mort pour nos pkch , c'est- dirc, le juste pour les coupables, afin qu'il p nous offrir & Dieu, tan mort en sa chair, mais vivifim%omoins par l'esprit. 4. fiid., I I , 49-21 : Car ce qui est. agrabl i Dieu, c'est que nous endurions en vue de lui plaire les peines qu'on nous fait souffrir avec injustice. - Aussi quel sujet de gloire aurez-vous, si c'est pour vos fautes que. vous endurez les soufflets? Mais si, au contraire , faisant du bien, vous souffrez avec patience , c'est li ce qui est agrcable it Dieu. -Car c'est l i & quoi vous avez tt appels puisque Jsus-Chris m4me a souffert pour nous , vous 1aiss"ini son cxeinple , afin que vous marchiez sur ses traces.
T ~ ~ O I G N A G E DE S LA TRADITION.
4. TERTULIJKS , 1 h coron4 militis , faisant l'numrati des traditions non Ccrites, dit en particulier ces paroles : S'agit-il de nous mettre en voyage et de changer de lieu, d'entrer ou de sortir, de nous habiller, de nous chausser, de descendre au bain, de nous mettre table, de prendre de la lumirede nous asseoir, ou d'entrer au lit, quelque chose que nous fassions, nous marquons notre front du signe de la croix : Qii~cumque nos conversatio exercet ,frontem crucis signacdo t h u s . N 2. S. BASILE-LEGRAND, Lib. de Spir. Sancto, c. 27, ayant h rapporter les traditions non critevenues des apbtres : Pour commencer, dit-il, par la premir de toutes comme par la plus vulgaire, qui est-ce qui nous a enseign par cri marquer du signe de la croix ceux qui ont mis leur esprancdans le Christ? 3. S. AUGUSTIN , Lib. de catcch. rudibus, c. 20 : Voire front .va tr aujourd'hui marqu6 du signe de la croix ou de la passion du Christ, comme chaque israblite marquait autrefois du sang de l'agneau pascal le dehors de la porte de sa maison , et c'est ainsi que tous les chrtien ont coutume d'imprimer sur eux le mhme signe. 4. Le meme , Tract. 118 in Evang . Joan. : Quel est , comme chacun sait, le signe de Jsus-Christ sinon la croix de Jhs-Christ ?
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DE LA FOI
Ge signe est tellement prescrit aux chrktiens , que s'il n'pst imprimsur le front de ceux qui reoiven le b a p t h e , ou sur l'eau , ou sur l'ln~ilcemploy meme dans laquelle ils sont rgCnbr6 en qualit de chr6me & les confirmer, ou sur le sacrifice dont ils nourrissent leur fime, il n'y a rien de tout cela qui soit fait dans l'ordre. 1) 8 . S. G i o n i de Nazianze , Oral. 1 , contr. J?Oict~1. Apost. : Julien , \oul;nit s'instruire de l'avenir, consultait les d h o n s , et desccndail dans je ne sais q u d antre obscur, inconnu et inaccessible (1 la plupart des hoiuneL'aspcct en &taithorrible. H plti Dieu qu'il S tombe (Lins l'enfer, avant de se porter h de telles abominations! Il ktait accompagne, il la descente de cc lieu thbrcu d'un ~ homme, cligne , comme lui, d'cire enseveli dans les plus noirs abimcs, qui passait pour Sort habile dans l'art de la divination, mais qui n'kiait qu'un fourbe et un imposteur. C'est l'usage do ces sortes de devins, d'aller consulter les d h o n s dans certains endroits obscurs ct soulerrains, soit parce que les tbncbrcs plaisent d&nions,puisqu'ils sont des esprits de tinfibres, aimant les tCn6bres oh s'~nvcloppcle crime, soit parce que les imposteurs, cn gbnbral, viten l'ail des gens de bien, ouvert sur leurs artifices. Julien, avec tout son courage, tremblait en y entrant, frapp dit-on , d'un bruit inconnu de voix: confuses, qui prenaient par inicrvallcs un accent plus lor~nidablc , de l'infection des odeurs qui s'e\lirtlaic.nt, de la vue de spectres tout en flammes, et de prestiges ridicules, mais i ~tcnclus. ~ t Dans son Cpouvante, l'habitude qu'il avait du signe de la croix le fit recourir i l celte armure, et h la protection do celui-li m6mc dont il L'but le perscuteur Les dhtails qui suivent ont encore quelque chose de plus elkayant. Lc signe de lil croix- eut son cfut Les d h o n s sont vaincus, ils fuient, cl les tci~curs avec ciis. L'c~~ipcreur, rassure, revient h son premier dessein : mCmes spectacles, m h c s terreurs. Le disciple Cperdu ne sait ce qu'il doit faire. Son matr revient ii la charge ; il finit par triomplicr des alarmes de son prosdyte , pour l'entrane avec lui dans les abme du crime. 6 . S. JKR~MK, Epist. 22 ad Enstoch. de cusiod. c i q : ~ Que votre main trace le signe de la croix: h chacune de vos actions, it chacun de vos pas : Ad omm acium, ad o n m m iwessum mauus pingat
crucew.
)i
7. Le mm , td Fubiol. de vcst. saccrd. pist 128 : ce Ce que signihit ii\ilr~i'11i~ 1i1 I ~ I I I ~ d'or C pliici~c sur le l'roui du w i d - p r d t r ~
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(Exod., XXVIII, 36, 38) , le signe de le. croix la signifie aujourd'hui parmi nous. Autrefois aussi , suivant le propht Ezchie , un signe libhteur tai marqu sur le front aux juifs afflig (EZECU ., IX , 4 ) ; aujourd'hui, en portant la croix , nous pouvons dire avec le Psalmiste : La lumir de votre visage, Seigneur', est grm!e sur nous (Ps. IV, 7 ) . 8. Le mme in IX Ezech. s q 1 . ea verba, Omnem autem super qwm riderilis Thau ne occidalis : Dans l'ancien alphabet des hbreux dit-il, qu'ont conservles samaritains, la dernirlettre, qui est le tliau, a la ressemblance de la croix que les chrtien ont coutume de marquer sur leur front, et de tracer souvent avec leur main. 9. S. JEAN CHRYSOST~ME, i n I Cor. Hom. 42 : Ceux qui adorent la croix, et participent aux mystre sacr , etc. 10. Le mme in Matt. Hom. 3 4 , al. 53 : u Portons gamen la croix de Jsus-Christ comme nous porterions une couronne. Car tout ce qui concerne notre salut reoi de l sa perfection. A-t-on besoin d'tr rgn vite la croix ; s'agit-il de se nourrir de l'aliment mystique, de recevoir l'ordination, ou de toute autre chose semblable, encore et toujours notre symbole de victoire. Aussi avons-nous soin de reprsente partout la croix, dans nos maisons, sur nos murailles, sur nos fentre, sur nos fronts, sur nos murs, aussi-bien que dans nos penses Car c'est bien lh le signe de notre salut, de la libertdu monde et de la douceur de notre divin Matr si bien exprim par ces paroles : II sest laissd mener ti la mort comme une brebis qu'on allait gorge (Act., VIII, 32; Is., LUI, 7). Lors donc que vous vous signez, rappelez-vous le mystr entier de la croix, et touffeen vous la colr ct les autres passions drgl Lorsque vous vous signez, mettez la confiance sur votre front et la libertdans votre &me.Vous savez t sans doute les moyens d'acqukrir cette libert telle qu'elle convient ii des chrbtiens. Rappelez-vous seulement ce que dit le grand Paul pour nous exhorte^ ii l'acquisition de ce bien prcieux lorsque, mettant sous nos yeux et la croix et le sang de notre commun Matre il ajoute : Vous avez t rachet h tua y m d prix, ne vous faites pas les esclaves des hommes ( 1 Cor., V U , 23). C'est comme s'il nous eilt dit : Pensez quel est le prix qui a &tpayb pour vous, et vous ne vous ferez l'esclave d'aucun homme quel qu'il soit. Et par ce prix, il entendait la croix. Car il ne s'agit pas de l'imprimer simplement avec le doigt, mais il faut avant tout qu'une foi VTS O nous la grave dans le cur Si c'est de cette manir que
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vous la reprbsentez sur votre front, aucun esprit impur n'osera s'approcher de vous, en vous voyant ainsi armde l'pidont il a 6th frappdj de l'arme terrible qui lui a fait une plaie mortelle. En effet, si nous-mmesen voyant les lieux ou l'on excut les condamnbs, nous ne pouvons nous defendre d'un certain frisson, et Lucifer concevez , je vous prie, ce qu'6prouveront les dmons h leur tCte , en apercevant ce glaive avec lequel le Christ a rend vers6 leur puissance, avec lequel il a coupla tkte au dragon infernal. Gardez-vous donc de rougir d'un bien qui vous est si avantageux, si vous ne voulez pas que le Christ rougisse de vous quand il viendra dans sa gloire, en faisant briller devant lui son ktendard rendu plus Matant que tous les rayons du soleil. Car ce sera la croix qui paratr alors, et la seule vue de la croix sera pour tout l'univers une prdicatioloquent en faveur du Maitre que nous servons, un tmoignag premptoir de l'immensitde son sacrilice. C'est ce signe encore qui, et du temps de nos pres et de nos jours mmes a plus d'une fois ouvert les portes des prisons, arr& l'effet mortel des plantes vnkneuse , neutralis les poisons les plus subtils, gur des piqures des serpents et des aspics. Eh! qu'y a-t-il d'tonnant si apr avoir forcles portes de l'enfer, rouvert celles du ciel, rendu facile de nouveau l'acds du paradis, ruin la puissance du dmo , ce signe peut aussi empche les poisons, et les animaux venimeux, et les autres choses semblables de nous faire du mal? Gravez donc avec soin la croix dans votre cur et embrassez avec amour ce gage pr cieux du salut de nos &mes, etc. 4 4 . L'auteur de l'Histoire tripartite (4) ,Lib. V I , c . I , ex hist, eccles. Theodoreti, M. 111,c. 3 : Julien en vint donc ambitionner le t r h e imprial Dans cette pense il se mit h parcourir toute la Grcecherchant partout des devins qui pussent l'assurer qu'il parviendrait ii l'empire, et il finit par en trouver un qui se rendit ses vux En consquence ils se transportrende compagnie dans un lieu rempli d'idoles ,et l& ,aprks avoir introduit le prince dans l'appartement le plus secret, le prtend propht se mit en travail d'bvoquer les dmon sducteurs A leur aspect effrayant, Julien, glacb d'effroi, forme comme malgrlui un signe de croix sur son front. Les dmon n'curent pas plus tbt aper l'image du troph du Christ, que se souvenant de leur dkfaite , ils prirent
(1) C.\ssiouoii~, qui a traduit en latin pour ses moines de Viviers les trois hisloircs grecques de Socrate, de Sozorik et de Thtkdoret, collalioniities ensemble.
81 sur-le-champ la fuite. Le magicien s'en aperutet quand Julien, qui pour se dfendr lui fit part de la terreur dont il avait t saisi, et de l'admiration ol'avait jetla vertu de la croix, dont le seul aspect avait suffi pour faire disparatr les dmons Ne pensez pas, mon prince ,lui rpliqu le magicien , que les dmon aient craint comme vous le dites ; mais c'est plutdt l'horreur qu'ils ont eue de cc signe qui a caus leur retraite. Et par cette nouvelle imposture, il inspira tt ce malheureux prince une haine de plus en plus forte pour le signe du chrtien 12. S. EPHREM de Syrie, Lib. de verd pnit. c. 3 : Chrtiens tenons-nous s6par des gentils et des juifs, et ornons nos portes de l'image prcieuset vivifiante de la croix, en disant avec l'apiitre Paul : A Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qw dans la croix de Notre-Seigneur Jsus-Christ Imprimons ce signe salutaire, et sur nos portes, et sur nos fronts, et sur nos lkvres, et sur nos poitrines, et sur tous nos membres. Armons-nous de cette arme , qui doit tr invincible entre les mains de tout vrai disciple de Jsus-Christ Elle a vaincu la mort ;elle est l'espranc des fidle; elle est la lumiere du monde ; elle est la clef du paradis ;elle est le fla des hrsie la consolation des solitaires, l'appui de la foi, la sauvegarde et la gloire ternell des orthodoxes. Chrtien que cette armure t'accompagne en tous lieux, et tous les jours de ta vie, la nuit comme le jour, i i tous les instants ; n'entreprends rien sans elle ; que tu dormes ou que tu veilles, ou que tu sois en voyage ou que tu sois occup de quelque ouvrage, que tu manges ou que tu boives, que tu traverses les mers ou les fleuves , couvre-toi de cette cuirasse, revt chacun de tes membres de ce signe protecteur, et les maux ne pourront t'atteindre. A l'aspect de ce signe , les puissances ennemies s'effraient, tremblent et se retirent. C'est la croix du Christ qui a sanctifile monde, elle en a dissiples tnbr , en y ramenant la lumireElle a exterminles erreurs ; elle a montr i tous la vritabl route. Elle a recueilli les nations des quatre parties du monde, et les a faites toutes entrer dans la mmEglise, pour n'avoir toutes qu'une meme foi , sous un mm chef, avec le lien commun de la charit La croix est l'invincible rempart des chrtiens 13. ORIGENE , Hom. VIin div. Evung . locos : u. L'humilit du Fils de Dieu est notre orgueil ;sa croix est notre victoire ; son gibet est notre triomphe. Portons avec joie cet tendard levon avec orgueil ce signal de victoire. Imprin~onssur nos fronts ce
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signe de notre salut elcrnel. Les dhmons trembleront en l'apercevant. Ils ne craignent pas les capitolcs doris ; mais ils craindront la croix. Les sceptres des rois, la pourpre et le luxe des Csar ne leur font aucune peur ; mais les haillon : et les iches du chrtieleur commanderont le respect. Quoi de plus? Nous voyons dans Ezbchiel que l'ange exterminateur ayant commen& que ses excution par le peuple de Dieu, il n'y eut d'6pargn ceux qui portaient sur le front le signe du Tau, lettre qui rcpr sente la croix. Rb*jouissons-nous donc, mes frres et Clevons vers le ciel des mains innocentes en forme de croix. : les dmons nous voyant ainsi armes, seront terrassk par cette seule vue. Tant que Mostenait ses mains deve en haut, Amalcc pliait. S'il les abaissait, Amalcc reprenait le dessus. Les vergues et les mats des navires, destin& il soutenir les voiles, ne represententils pas aussi la croix? Les oiseaux eux-mmes quand ils planent dans les airs avec leurs ailes &tendues,tracent l'image de la croix. Que dis-je? Les trophbes de victoires, les tendard portes en triomphe, sont des croix. Mais ne nous bornons pas h les porter sur nos fronts, ayons-les surtout gravkes dans nos m u r s , et ainsi dfendus nous pourrons it la suite du Christ marcher sans crainte sur l'aspic et le basilic ( Ps.90 ) . 1 4 . RUFFIN , Eccles. Hist. M. I I , c . 29 : Voici un fait dont la villed'Alexandrie lut tmoi: les bustes de Srapis qui btaient des images peintes dans toutes les maisons, sur tous les murs, il toutes les portes et toutes les fentres se trouvrentellement effaces qu'il n'en resta plus de traces, ni mm le nom, et il en fut de mm des autres dmon ou faux dieux, qui peuplaient auparavant la ville ; et & leur place on vit l'image de la croix de Notre-Seigneur dkpcinte par chacun i i l'envi sur les portes, dans les vestibules, aux fenetres, aux murs et aux colonnes. Les paen qui restaient, voyant cela, se rappelren un fait mmorabl fondparmi eux sur une ancienne tradition. C'est que les Egy pt iens comptent, dit-on, la croix parmi les lettres de leur alphabet, qu'ils appellent hih-atiqtm ou sacerdotales, et que cette lettre a pour eux le mm sens que pour nous la vie a venir. Ceux donc d'entre eux que la vue de tant de prodiges determinait il embrasser la foi, disaient avoir appris des anciens que leur culte d'alors subsisterait jusqu'ii ce qu'ils vissent paratr le signe dans lequel htait la vie. De lh vient que ces conversions curent lieu encore plus parmi les pretres et les ministres des temples, que parmi le peuple qui aimait i se bercer dans ses erreurs.
83 18. N I C ~ ~ H O R ffi'st. E , ecdes., lib. XVIII ,c . 20 : .( L'empereur, voyant que les Turcs que Chosroavait envoy h Constantinople portaient sur le front en guise de stigmates des croix imprime l'aide d'une certaine encre ,leur demanda pourquoi ils portaient sur eux dos signes qui n'ktaient pas l'objet de leur culte. Ils lui rrpondircnt qu'une peste areu s'&ait dbclark il y avait quelques a n n h en Perse et dans leur patrie, et que comme ce fla faisait beaucoup de victimes, des chrtien qui se trouvaient parmi eux leur avaient persuad que , s'ils avaient recours ce moyen, ils n'auraient plus rien A craindre, et que le flacesserait dans le pays, et qu'ils s ' M e n t bien trouves d'avoir suivi ce conseil. 1) 16. S. CYRILLE de J6rusalen1, Catech. I V illuminatorum : , i Tant d'autres ont subi en divers temps et en divers lieux le supplice de la croix : en a-t-on jamais vu dont le nom, invoquk par ses disciples , ait mis en fuite les dmons Ne rougissons donc pas de la croix de Jsus-Christ Imprimez-la sur votre front, afin que les d h o n s voyant ce royal btendard , s'enfuient en tremblant. Armez-vous de ce signe en toutes circonstances, soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quelque autre chose que vous fassiez. 17. Le meme , ~ & h . XIIIilhmimtmam : Cet arbre de vie a donc 6t& plant cn terre, pour que cette terre maudite pl dsormai tr en b6n6diction, et les morts tr rendus i l la vie. N'ayons donc point de honte de confesser Jsucrucifimais imprimons sans crainte le signe de la croix sur nos fronts, et qu'il en soit de mm dans tout le reste : imprimons partout la croix, et sur les choses que nous mangeons, et sur celles que nous buvons, et en entrant dans un lieu, et en sortant de ce lieu, et avant le sommeil, et quand nous sommes au lit, et quand nous nous levons, et en mouvement, et en repos. Cette puissante sauvegarde ne coterrien aux pauvres, elle est toute gratuite ; elle ne doit point effrayer les infirmes, car elle n'exige aucune fatigue ; +ne de salut pour les fidle, objet de terreur pour les dmons . O c'est une grilcc dont nous sommes purement redevables la bont divine. C'est par ce signe que l'empire des dkmons a t renversh. Montrez-le leur donc sans crainte. Toutes les fois qu'ils voient la croix , ils se rappellent celui qui a 6th crucifi Ils redoutent celui qui a cras la t6te du dragon. Et si l'impression de ce signe ne vous cot rien, ne le regardez pas pour cela comme peu de pour le chose; n'en ayez au contraire que plus de vnrati bienfaiteur,
ET PI- SYMBOLE W T A FOI.
54 DE LA FUI 48. S. JEAN CIIRYSOST~ME , Demo"ist. adv. Gentiles quod Chrisu sit Deus :a Cet objet de maldictio et d'infamie, ce signe odieux du dernier supplice, le voilh propos6 A tous les hommages comme A tous les vux La couronne des monarques est pour leurs t&s un ornement moins illustre que celte croix, plus prcieus que le monde entier. Et ce que nagure on n'envisageait qu'avec horreur, on en fait aujourd'hui sa plus riche parure. Tous, depuis celui qui porte le sceptre jusque dans les dernire classes de la soci&5, en impriment le signe sur leur front; ils en dcoren la plus noble partie d'eux-mme ,et l'y gravent ii tous les moments du jour, comme une inscription sur une colonne. On la porte au banquet sacr, dans l'imposition des mains que fait le prtre dans la participation au pain eucharistique qui nous incorpore la chair de Jsus-Christ Elle se montre en triomphe dans les maisons, dans les places publiques, dans les solitudes, dans les chemins, au milieu des montagnes, sur le sommet des collines et dans le fond des vallons, sur les eaux et dans la navigation, dans les le les plus recules Elle se produit dans tous les actes de la vie, tant gnra que particuliers; sur les murailles des difices , appliqu sur les corps des mk aux pierres les plus prcieuse animaux malades et des hommes possd du dmon dans les assembl6es des riches fastueux et dans les paisibles retraites des solitaires.Tant est vif l'empressement avec lequel chacun recherche l'envi l'un de l'autre cet admirable prsent Chose admirable! personne n'en rougit , personne n'en a honte, quoiqu'on sache bien que c'est lh le symbole d'une mort ignominieuse ; et cela n'cmpbche personne de s'en orner avec plus d'orgueil qu'on ne le ferait d'un diadmed'une couronne, d'un collier ou de bracelets de prix. Non-seulement on n'en a aucune aversion, mais on le dksire et on le recherche avec ardeur ;et partout on le fait briller, et sur les murailles, et sur les faites des maisons, et sur les livres, dans les villes et dans les bourgs, et dans les lieux habits et dans les dserts. .. Pourquoi donc tout l'univers est-il tellement jaloux de posskder ce bois o a t crucifile corps sacrdu Sauveur, que ceux qui peuvent en avoir la moindre parcelle, hommes ou femmes, l'incrustent dans de l'or, rattachent leurs cous, et s'en font honneur et gloire, encore bien que 'aitun bois maudit? 1) 19. S. ATHANASE, dans la Vie qu'il a crit de saint Antoine, rapporte que ce saint solitaire disait aux dmon : Si vous pouvez quclquc chose , si Dieu vous a donne pouvoir sur moi ,me voici,
55 dvorez-mo si cela vous plat Mais si vous ne le pouvez pas, purquoi faire des effortsinutiles? En effet, l e signe de la croix et la foi au Seigneur est pour nous un rempart inexpugnable. Et dans un discours adressh ses moines, il disait : Les dmon ont coutume de venir la nuit nous surprendre, en se donnant mur les anges de Dieu, et en louant dessein notre rgularit admirant notre persvranc nous promettant les rcompense h venir. Lorsqu'ils se prsenteron & vous, armez-vous , armez vos cellules du signe de la croix , et aussit6t ils s'vanouiron comme de vains fantdmes : car ils redoutent par-dessus tout le troph avec lequel le Sauveur, apravoir dsarm les puissances de l'air, en a triomphit la face du monde. 30. S. J ~ R M EVita S. Hilarimtis : Il (Hilarion ) entendit une nuit comme des cris de petits enfants, des plaintes de femmes, des b&xnentsde brebis, des mugissements de buf , des rugissements de lions, le bruit d'une arme et le son horrible de plusieurs voix affreuses ml ensemble, afin qu'tan &pouvant6 de ce qu'il entendait, il se rend mm avant d'avoir rien vu. Mais il reconnut aussitdt que tout cela n'tai qu'une illusion du dmon et s'tan mis genoux, il fit le signe de la croix, et arm de ce casque d'un nouveau genre, en mm temps que du bouclier de la foi, il combattit avec d'autant plus de courage qu'il mettait moins sa confiance en lui-mme Ayant eu cependant quelque curiosit6 de voir ce qu'il avait horreur d'entendre, il jeta soigneusement les yeux de ct et d'autre, et aperutout d'un coup h la lueur de la lune un chariot, dont les chevaux taien enflamms qui venait fondre sur lui. Alors ,dqu'il eut invoqu Jsus-Christ la terre s'ouvrit en sa pr6sence , et engloutit tout cet chafaudag ; ce qui lui fit dire comme i~ Mos: II a prcipit dans la mer le cheval et le cavalier; et cet autre passage de l'Ecriture : Ils se glorifient en leurs chariots et en leurs chevaux; nous, au contraire, nous ne nous glorifions que datu le nom du Seigneur. Vers ce mm temps, le grand tremblement de terre qui arriva aprks la mort de Julien, ayant fait dkpasser h la mer ses limites accoutumes il semblait que Dieu rnenak les hommes d'un second dluge ou que la nature fsur le point de rentrer dans son ancien chaos ;car on voyait jusqu' des vaisseaux s'accrocher au sommet des montagnes. Les habitants d'Epidaure entendant les horribles mugissements des vagues, et voyant ces montagnes d'eau s'avancer vers leurs habitations, eurent peur que leur ville ne Kit entikrement submerge comme cela tai autrefois arrivd.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
36 DE LA FOI Ils vinrent donc trouver le vieillard , et comme s'ils eussent voulu engager une bataille , le mirent A leur thle sur le rivage. Ililarion fit trois signes de croix sur le sable et ktendit les mains contre cette inondation, comme pour en arrkter le cours. Alors la mer s'enfla on ne saurait croire jusqu'h quelle hauteur, en se tenant ainsi levC devant lui sans avancer davantage. Enfin, aprks avoir long-temps mugi , indignbe de l'obstacle qui lui btait oppose, elle s'abaissa peu i l peu et rentra dans son Ut. Lu d e d'@idmrc et foute lu contrbe d'alentour font encore au,jourd'hui de ce miracle l'objet de leurs rbcits , ct les mcres le racontent (1 leurs enfants, afin d'cn transmettre ainsi la m h o i r e ii la postkritc. )I 21. S. IGNACR , Epist. ad Philippc~zscs(1) : Le signe de la croix est un trophte &lev& contre la puissance du prince de cc monde, qui s'eflhk A sa vue, et craint n h e d'cn entendre parler. 1) 22. S. AMBROISE, Serm. 4 5 (2) : Nous devons donc des notre lever rendre grAces Jbsus-Chrisl., et sanctifier avec le signe du Sauveur tout ce que nous forons dans la journe Eh quoi! lorsque vous tie paenn'aviez-vous pas coutume de consulter les signes, de chercher avec inquiktude ceux qui pouvaient amener la prosptrite dans vos affaires? Maintenant vous n'avez point h. craindre de vous tromper sur le nombre : un signe seulement, celui du Christ, assurera le succ do toutes vos entreprises. Celui qui sbmera sons ce signe, recueillera sremen la vie ternelle Celui qui entreprendra un voyage en s'armant de ce signe, ne pourra manquer d'arriver jusqu'au ciel. 23. E U S ~ R de EChsark, De vitd Constantini Magni, lib. 1, c. 22: N Comme l'empercur &taiten prikres , il eut une vision divine et tout-&-fait surprenante , qu'on aurait peine h croire, si c'en tai un autre qui l'eilt rapportk ; mais puisque c'est l'empereur qui nous l'a raeont6e ii nous-meme qui h i v o n s cette histoire, et qu'il nous l'a racontbe long-temps d@ aprbs 136v6nement, et depuis que nous avons kt6 admis & son intirnit&, qu'il nous l'a mhme assurpar serment, qui pourra hesiter d'y ajouter foi , apr surtout que les faits eux-mCmes en ont si hautement confirmla vrit Il nous a dit que le soleil ayant dkjh achevk plus de la moitide sa course, c'est-A-dire comme il &taitun peu aprts midi,
(1) Au jugement de Nol-Alexandr(Iltst. ceci. SEC. I et 11, c. XII, art. XVI) et des meilleurs critiques, cette &pitreest contsouv~c. (2) Ce sermon, comme la plupart des autres atlribu6s il saint Ambroise, n'est pas de ce P i w . - Voit1 E ~ F . L - A L E X A ; ibidem, < ~ R E , $(CC. I I I , c. VI, art. XXV11, g 1.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
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$8 DE LA FOI Ainsi l'tendarglorieux du Sauveur marchant en t6te de son armke , il obtint clos victoires de plus en plus clatantes Car partout o paraissait cette image salutaire de la croix, les ennemis prenaient la fuite devant nos soldats victorieux. L'empereur s'tan assurde ce phhom6ne singulier, prit dks lors le parti de faire porter l'illustre tendard comme un renfort puissant et un gage de victoire, partout o il voyait ses soldats plier. Par ce moyen il eut bientOt obtenu la victoire, les combattants se sentant tout particuli~rementsoutenus par la toute-puissance divine. Au chapitre 8 de ce meme livre, EusCbe rapporte que cinquante hommes d'dite furent design& pour porter la croix. Puis il raconte au chapitre 9 , qu'un de ces hommes choisis ayant pris la fuite fut tub sur-le-champ, tandis que son compagnon rest6 ferme au poste ne reuaucune atteinte : chose d'autant plus surprenante, ajoute l'historien, que tous les traits des ennemis &tant dirigk vers cet tendar choisi par eux comme point de mire et qui s'en trouva hient6t tout cribl celui-lii mm qui le portait chapp ii la mort ; et en gnr tous ceux qui le secondaient dans ce ministhre , ne regurent aucun mal , pas m&me une hgratignure. Et ici ce n'est pas nous seul qui parlons ; c'est l'empereur luimme qui , entre bien d'autres particularit6s , nous a rapport cette circonstance. 25. NIC~PHORE CALLISTE, Hist eccles., lib. VIII , c. 5 ,rapporte comme Eus&lx, l'apparition de la croix faite h Constantin, dans le temps o ce prince &ait cn guerre contre Maxence. 26. Ibidem, lib. V I I , c. 47, le mkme auteur dit que Constantin eut une nouvelle vision de ce m&me signe qui lui parut dans le ciel avec cette inscription : In hoc signa Iwstes omnes vinces; c'est-idire : Par ce signe vous vaincrez tous vos ennemis, dans la guerre qu'il eut ii soutenir contre les Byzantins. 27. Enfin, au chapitre 49, il raconte que le mbme signe apparut une troisikme fois h Constantin, comme il faisait la guerre
aux Scythes.
Question XIIL
Que nous propose {L croire le cinquieme article , Est descendu aux en fers, et k i r o i s i h e jour mt ressuscit d'entre les morts ?
Gel article a pour objet de nous enseigner qu'apr que JCSUSChrist lut mori sur la croix, son Aine pendra jusqu'aux enfers, tant pour y prodainor sa vieLoir()sur la mort et sur Satan, que pour (Iflivrcr les l'imos des 1);iIriarciios d(3ciius clans les limbes;
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
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et que son corps m$me, apr avoir reposdans le spulcr , en sortit le troisim jour vivant et ressuscit et dsormai glorieux et immortel, ii la suite de ce triomphe obtenu dans les enfers. Mystr admirable, et rempli pour nous de consolation comme d'instruction. Nous y voyons les lu ddivr de la tyrannie de Satan, de la mort et de l'enfer, et tous les vrais fidkles en gnra mis ii m h e de recevoir la grkce si prcieus de la rsurrection qui doit consister pour eux ressusciter du vice b la vertu , ou de la mort du pch h la vie de la grilce, enattendant qu' la fin de tous les sicleils passent, mm quant leurs corps, de l'ta de mort une vie imprissable suivant ce que nous a dit lYApdtre , que Celui qui a ressuscit Jsus nous ressuscitera aussi avec
Jt(XIIl).
T I ~ O I G N A G E SDE LCRITURE
1. Psaume XV, 9-40 : Ma chair se reposera dans l'espranc ; parce que vous ne laisserez pas mon Arne dans l'enfer, et vous ne souffrirez point que votre saint prouv la corruption. 2. ZACHARIE, IX, il : (( C'est vous aussi qui par le sang de votre alliance, avez fait sortir vos captifs du fond du lac qui tai sans eau. 3. 1 PIERRE, III, 18-20 : Jsus-Chris a souffert une fois la mort pour nos pch le juste pour les injustes, afin qu'il p nous offrir Dieu, tan mort en sa chair, mais vivifinanmoin par l'esprit, - par lequel aussi il alla prche aux esprits qui itaient retenus en prison, - qui autrefois avaient t incrdule lorsqu'au temps de Nola patience de Dieu les attendait pendant qu'on prparai l'arche. 4. Colossiens, II, 44-15 : II a effacla cdul qui nous tai contraire, il a entiremenaboli le dcre de notre condamnation en l'attachant h sa croix. - Et ayant dsarm les principaut
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XIII. vitam sua vi imniortalem ac gloriosum pri~&heifend profei-tquintus articulus, mogenitllm e' mortuis surrcxisse. Quo admirabili opere consolatur ac docet, Descenditad inferos, et resurre,Tit ? clectos de potestate Sathance, mortis et inChristum docet, postquam mortuus esset ferni liberari ; eamque resurgcndi gratiam In cruce, secund animam quidem ad in- omnibus offert, alquc commendat, ut ver6 feros usque penetrasse, tum u t morlis ac credentcs in Christum, do viliis ad virtuSatham devictorem, tum ut Patrum in tcm, & morte peccati ad vitam gratise, in limbo sedentium liberatorem sese decla- fine porrb s ~ ~ c u l o r n m omnium de morte rare! : sccundiirncorpus autem, quo jacucrat corporis ad vilam immortalcm resurgant. in scpulcllro , tertio post die chm trium- bramqtiistiscftflci6J e S m et nos ct4m Jesu (iliiit01' cx inferis redire vellet, eumdem ad suscital/ft.
60 DE LA FOI et les puissances, il les a m e n h hautement en triomphe h la face de tout le monde , aprcs les avoir vaincues en lui-m6me. 5 . Eccldsiastique, XXIV, 115 : Je ph6trerai jusqu'au plus profond de la ICITC , je lancerai mes regards sur tous ccux qui dorment, et j'khircrai tous ceux qui e s p h n t au Seigneur. 6. Actrs, II, V I - 2 5 , 31 : Mais Dieu l'a rcssuscitk en arrh t m t les douleurs de l'cnfcr oti il &iit impossible qu'il f retenu. - Car David di1 de lui : j'i~itoujours le Seigneur pr6sent devant moi ; car, d e . - Diins oetk connaissance- qu'il avait de l'avenir, David ;i p;n'lc do Ici r6snrr~ctiondu Christ, en disant que son Arne n'a p i n i Ci6 Iilissi:~(Lins l'onfcr, cl que sti chair n'a point 6prouvi la comipIion du tombeau. 1) 7. O s h , XII1 , 111 : Je les dblivrerai de la puissance de IA mort, je les raclicterai de la mort. 0 mort ! je serai ta mort ; A cnipr, je serai la ruine. 8. MATTHIEU, XII, 29 : Comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un fort arme pour lui enlever ses meubles, si auparavant il ne le lie pour pouvoir ensuite piller sa maison? 0. iMweux, l 111-13 : Alin de dbtruirc par sa mort celui qui M t le prince de la mort, c'est-&-direlc diable, -et de mettre en liberth ccux (jiie la crainte de la mort tenait dans unc continucllc scrvitudc pondant leur vie. 10. M.M:c,XVI, r> -9 : Il est rcssuscil6, il n'est point ici. Or, -V'sns Cli111t rcssnscitG le matin, lc premier jour de la semaine, il ;ipparul prerni~rc~nc~it A Marie-Madeleine. w {\ . Apocnlypso, T , ! , '1 7-18 : Jsus-Christ qui est le tmoi fidClc, Ir prcinicr-116 d'cntre les morts. -Je suis le premier et le dernier, - et celui qui vit ; l'ai cl6 en Clat de mort, mais voil que je suis vivant ( 1 ; ~les s sikcles des siCeles, et l'ai les clefs de la mort, ot (le l'onfcr. '12. JKAN, I i , 49-21 : Detruisez ce tcmple, et jc le rktablirai en trois jours. - Il cnl~ndilit parler du temple de son corps. 13. Colu.wkitft, J , 18-20 : Il est le dicf et la tcto du corps (le l'E$ise , il est comme les pr~niices et le premier-n6 d'entre les morts ; en sorle qu'il est le premier en tout ;- parce qu'il lui a plu ( 1 le ~ f'iiirc le centre de iout , - cl dc rficoncilier par lui toutes r-hoscs avec lui-meme ; ayant pacifib par le sang qu'il a rCpandu sur lit croix, tant cc qui est sur la terre, que ce qui est dans le ciel. i h . 1 Ci)rh)/b'n^n, XV, 5-8 , 15-2 1 : Ciir premibrement je vous ai transmis cc (KIC j'iivais moi-mhnc re par tradition,
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; apitres. Apr cela il a t vu en une seule fois par plus de cinq cents frresdont il y a plusieurs qui vivent encore aujourd'hui, et quelques autres sont morts. - Ensuite il s'est fait voir h Jacques, puis tous les apbtres. -Enfin, aprtous les autres, il s'est fait voir a moi-mhe qui ne suis qu'un avorton. Si les morts ne rcssuscitcnt point , Jhs-Christ n'est donc point ressuscitk. Et si Jhs-Christ n'est point ressuscit notre prkdication est vaine, et votre foi est vaine aussi. Nous serons meme convaincus d'avoir t de faux tbmoins it l'garde Dieu, puisque nous aurions rendu tkmoignage contre Dieu, en tmoignan qu'il a ressuscitJsus-Christ qu'il n'aurait pas nanmoin ressuscit les morts ne ressuscitent point. - Cor si les morts ne ressuscitent point, Jsus-Chris n'est pas non plus rcssuscitk. Si JcsusChrist n'est point ressuscit,votre foi est vaine, vous &tesencore dans vos p6chs -Ceux qui sont morts en Jksus-Christ sont donc ananti pour toujours. - Si nous n'avions d'espranc en Jsus Christ que pour cette vie, nous serions les plus misrable de tous les hommes. Mais Jsus-Chris &tantressuscit d'entre les morts, est devenu les prmice de ceux qui dorment. -Car comme la mort est venue par un seul homme, la rsurrectiodes morts doit venir aussi par un seul. 13. Romains. VIJ 4-15 : Car nous avons t ensevelis avec lui par le baptm pour mourir au pch afin que comme JksusChrist est ressuscit d'entre les morts pour la gloire de son P h , nous marchions aussi dans les sentiers d u n e vie nouvelle. - Car sin us avons kt6 e n t k dans la ressen~blance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de sa rsurrection - sachant que notre vieil homme a tcrucifie avec lui, afin que le corps du pch soit dtruit et que dcsormais nous ne soyons plus asservis au pch -Car celui qui est mort est dtlivrdu p6ch -Si donc nous sommes morts avec Jhs-Christ , nous croyons que nous vivrons aussi avec Jsus-Chris , sachant que Jksus-Christ &tant ressuscitd'cntre les morts, ne mourra plus, et que la mort n'aura1 plus d'cmpire sur lui .- Car quant i cc qu'il est mort pour le pich il est mort seulement une ibis ; mais quant & cc qu'il vit , il vit pur Dieu. -Consiclrcz-vou de mtme comme &tantaussi morts au pch et ne vivant plus que pour Dieu en Jsus-Chris NotreSeigneur. Ainsi donc; que le p k h 6 ne regne point dans votre
avoir que le Christ est mort pour nos pkcli selon les Ecritures , qu'il t enseveli, qu'il est ressuscitle troisim jour selon les Ecritures - qu'il s'est fait voir Cpha , puis aux onze
a
62 DE LA FOI corps mortel, en sorte que vous ob6issiez ses dhsirs ilCrkgls N'abandonnez point au pch les membres de votre corps comme si c'&tient des armes d'iniquit; mais donnez-vous ii Dieu comme vivants, de morts que vous htiez, et consacrez-lui les membres de votre corps pour etse entre ses mains des instruments de justice. n 16. Colossiens, I l l , 1-2 , 5-8, 40-12 : Si donc vous &tes ressuscites avec Jbsus-Christ, recherchez ce qui est dans le ciel, o Jsus-Chris est assis h la droite de Dieu. - N'ayez de gofit que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre. Faites donc mourir les membres de l'homme terrestre qui est en vous, la fornication , l'impurctc , de. -Mais maintenant quittez aussi vous-mcrnes tous ces pchhs la colr , l'aigreur, la malice, la mbdisance , que les paroles dshonnt soient bannies de votre bouche. N'usez point de mensonge les uns envers les autres, d6pouillez-vous du vieil homme avec ses uvres et revtez-vou de cet homme nouveau, qui se renouvelle pour connatr Dieu, selon l'image de celui qui l'a cri&.-Revtez-vou donc, comme lu de Dieu, saints et bien-aims de tendresse, d'entrailles de misricord , de bont d'humilit6 , etc. 17. Pldippiens, 111, 20-21 : Mais pour nous , nous vivons dj dans le ciel, comme si nous en tion d prsen citoyens. C'est de lk aussi que nous attendons le Sauveur, Notre-Seigneur Jsus-Christ - qui transformera notre corps tout vil et abject qu'il est, afin de le rendre conforme h son corps glorieux par cette vertu efficace par laquelle il peut s'assujettir toutes choses. 18. Epldsiens , IV, 22-28 , 52 : Dbpouillez-vous du vieil homme selon lequel vous avez vkcu dans votre premir vie, qui se corrompt, en suivant l'illusion de ses passions ; -Renouvelez-vous dans l'intrieude votre meet revtez-vou de cr selon Dieu, dans une justice et l'homme nouveau qui a t une saintetb vkritable. C'est pourquoi en vous loignan de tout mensonge, que chacun parle de son prochain dans la vrit etc. Mais soyez bons les uns envers les autres, etc. 19. 1 PIERRE , 1, 3-4 : Bkni soit le Dieu et le Pkre de NotreSeigneur Jsus-Christ qui, selon la grandeur de sa misricorde nous a rhgknr par la rsurrectiode Jsus-Chris d'entrc les morts pour nous donner la vive espranc de cet hritag o rien ne peut ni se dtruire ni se corrompre, ni se fltrir qui vous est rservdans le ciel, etc. 21. 1 Cori~tthiens,XV, 22-23 : Et comme tous meurent en Adam, tous revivront aussi en Jksus-Christ ; et chacun en son
65 rang : Jsus-Chris comme les prmice ; puis ceux qui sont h lui, qui auront cru en son avnement 1) 22. II Corinthiens, W, 14 : Sachant que celui qui a ressuscitJsu nous ressuscitera aussi avec Jsus 23.1 Thessaloniciens ,I V , 43-16 : Si nous croyons que Jsu est mort et qu'il est ressuscit Dieu aussi amner avec Jsu ceux qui se seront endormis en lui. -Car nous vous dclarons comme l'ayant appris du Seigneur, que nous, qui vivons, et qui sommes rserv pour son avnementnous ne prviendron point ceux qui sont dj dans le sommeil. -Car aussitbt que le signal aura tdonn par la voix de l'archange et par le son de la trompette de Dieu, le Seigneur mm descendra du ciel , et ceux qui seront morts en Jsus-Christ 'ressusciteront les premiers.,. Puis nous autres, qui sommes vivants, et qui serons demeurs nous serons emport avec eux dans les nues, pour aller au-devant du Seigneur au milieu de l'air, et ainsi nous serons pour jamais avec le Seigneur. 1)
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
TEMOIGNAGES DE LA TRADITION. 1. S. IRN , Lib. V adv. hr. c. 31 : Il est constant que n Notre-Seigneur est restdurant trois jours dans le lieu o sont les ames des morts, comme dit le Propht : Dieu s'est souvenu de ceux qui sont morts et qui dorment dans la terre de la spul ture ; il est descendu vers eux pour les conduire dans les cieux et les faire jouir du salut. 1) De mm encore Notre-Seigneur Jsus-Chris a dit : Car, comme Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine, ainsi le Fils de l'Homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. L'Apdtre & son tour ajoute : Et pourquoi est-il dit qu'il est mont sinon parce qu'il tai descendu auparavant dans les parties les plus basses de la terre? David, en prdisan cet vnemen avait dit : Et vous avez tirmon &medes abme de l'enfer. II ressuscita donc le troisim jour, et voici ce qu'il dit A Marie, qui le vit la premir et qui se prosterna devant lui : a Ne me touchez pas,
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car je ne suis pas encore mont vers mon Pre mais allez vers mes frres et dites-leur :Je monte vers mon Pre et votre Pre 1)
des morts, afin de devenir ensuite le premier-n d'ent,re les morts; qu'il y est demeurpendant trois jours ;qu'il est ensuite ressuscit avec le meme corps qu'il avait eu sur la croix, et sur lequel ses disciples virent la marque des clous de sa Passion, et que de lh
6h DE LA FOI il est mont vers son Pre S'il en est ainsi, comment pourrait-on couteceux qui veulent que les enfers soient ce monde mt!rne que nous habitons , et que l'Arne des justes apres la mort monte aussitbt dans le ciel? Puis donc que le Christ, apr 6tre allau sein des ombres de la mort, est ressuscitet montau ciel, etc. 2. S. AUGUSTIN, Epist. 99 ad Evod. Il est suffisamment d montr que Notre-Seigneur est descendu aux enfers apr avoir subi la mort selon la chair. Car comment contredire le Prophte qui a dil (Ps. XV, 10) : Vous ne laisserez pas, 6 Dieu, mon dm dans l'c@cr ? Paroles qui, de peur que quelqu'un n'osht les d tourner & un autre sens, ont 6tb expliquedans celui-ci par l'apdtrc saint. Pierre. Ou comment contredire cet aphtre lui-mme qui nous a assur (Act., II, 2h) que les douleurs de l'enfer s'dtaitnt arr&tepour Jbsus - Christ, parce qu'il tai impossible qu'il y fui retenu ? Personne donc, si ce n'est un infidkle , ne peut nier que J6sus-Christ ait fit6 aux enfers. Que si l'on est en peine de savoir en quel sens on peut dire que les douleurs de l'enfer ont kt arr te pour lui, puisque n'ayant jamais t dten dans ces douleurs comme dans des liens, il n'a pas pu s'en dbarrassecomme de chane dont il aurait de d'abord charg6 , on comprendra sans peine qu'il en a 6tdlivrb de la manir que des oiseaux peuvent l'tr de filets auxquels, sans s'y laisser prendre , ils ont su 6ch:ipper. On peut encore entendre par lh qu'il a arrfitb les douleurs de l'enfer moins pour lui-mm que pour les autres, qu'il savait bien devoir en ctrc dlivr par son entremise. Si l'on demande pourquoi il a voulu descendre dans l'enfcr, oil n'y a point de douleurs qui pussent avoir de prise sur lui, puisqu'il ktait, comme l'affirme lc Psalmiste (Ps. LXXXVII, 6 ) , libre entre les morts, et que le prince ou le premier ministre de la mort n'a rien trouv en lui qui n16ritCit le supplice, ces paroles , il a nrrhi les douleurs de la mort, peuvent tire entendues non de tous , mais seulement do quelques-uns, savoir de ceux qu'il jugeait dignes d'en 6tre dlivrh C'est ainsi que lYE$ise ii peu prcs tout entir s'accorde il penser que le premier homme ou le premier phre du genre humain en a t ddivrb dans ce moment solennel ; et gardons-nous bien de croire que cette croyance, quelle qu'en soit l'origine, ne soit appuybe sur rien de solide , bien qu'on ne puisse produire i ~son . appui aucun texte formel des Ecriturcs canoniques: Et de illo qiiidem primo homine paire generis hwnnni, quid em ibi(1tw solvcrit, Ecdcsia fer tota, consentit; quod c m non i m i t e r c/~vl~dis-sii r~(1cidii,m t'sf , toidecu~qwhoc twdit n i i t s i l , et i m s i
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6s
paradis (LEC, XXIII , 43) , s'exprime ainsi : K Il ne faut pas en conclure que le paradis soit dans le ciel. Car J6sus-Christ lui-meme, en sa qualitd'homme, devait tr ce jour-l& non dans le ciel, mais plutdans les enfers quant son m, et dans un spulcr quant ii son corps. Que son corps, en effet, ait t ce jour-l& dans le sbpulcre, c'est ce qui est on ne peut plus clair d'apr1'EvangiIe. Et que son ilme soit descendue aux enfers , ckst aussi ce que nous pr4che la doctrine venue des aptresCar c'est en preuve de cette viritque saint Pierre invoque letmoignag du Psalmiste, dont il applique ti Jsus-Chris les paroles qui suivent : Parce que vous ne laisserez point mon h e dans l'enfer, et ne souffrirez point que rotre Saint soit sujet ii la corruption ( Ps. XV, 40). La premir partie do ce passage regarde l'&me, qui n'a pas &t laiss dans les enfers, puisqu'elle en est sit sortie; et la seconde regarde le corps, auquel la promptitude de sa rsurrectio n'a pas donn6 le temps de se corrompre dans le spulcr o il avait t dpos Mais personne ne prtendr que dans cet endroit le paradis veuille dire le spulcre Il ne reste donc plus d'autre parti ii prendre, que de dire que, si ces paroles : Vous serez aujourd'hui avec moi dans leparadis, se rapportent i l'humanitde Jsus-Christ on doit entendre par le paradis les enfers o il a t ce jour-lA quant ii son Aiie humaine. 4. Le mme Lib. XX, de civit. Dei, c. XV : S'il est au fond assez vraisemblable que les sainte de l'ancien Testament qui ont cru il'avhement futur du Christ, ont t apres leur mort loin siins doute de l'enfer des impies, mais pourtant dans les enfers, jusqu'ii ce qu'ils en fussent tir& par la vertu du sang du Sauveur, 1-t de la descente qu'il fit dans ces lieux, il est certain que dsormai les justes rachetts par l'effusion de ce sang divin, sont exempt l'aller dans ces mme lieux, et qu'ils n'attendent plus que le jour O<I, rkintgr dans leurs corps, ils recevront la rbcompense qu'ils ont mritke S . Le m h e , Sem. 157 de tempore ( 1 ) : Ce n'est par l'effet d'aucune nicessit mais uniquement par sa propre volontqu'il
(1) Ce senno:i appartient plus vraisen~blablementi Euskbc d3Em&se.
5. Le mmeEpist. 57 ad Darclanum, ad qustprimam, ayant k expliquer ces paroles : Vous serez aujowd'lmi avec moi dans le
YNAT. AIEL, l l i s f . C
G ~ ,
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DE LA FOI
s'est laissattacher sur le bois, qu'il a souffert qu'on perdt ses membres avec des clous, qu'il a subi la mort en rendant le dernier soupir, que son corps a t port au tombeau, et que son Arne toujours unie i i sa divinitk , est descendue aux enfers. C'est cette ilme qui a rappel aux d6lices du paradis la troupe des lu qui jusque-lit taien dbtenus dans les enfers, quoique jouissant des lors d'un parfait repos. Ce que Notre-Scigneur avait dit avant sa passion , il l'a accompli dans sa rtsurrection : Si je suis dled t7c terre, avait-il dit ( JOAN., XII, 52 ) , fattirerai tout moi. Car celui-lh a tout attire, qui n'a pas laiss dans les enfers un seul de ses 6lus.11 a tout enirain6 avec lui ;tout, c'est-:\-dire tout ce qui a Cl6 l'objet de son Clection. Car pour les infidkles et pour tous ceux que leurs crimes ont fait condamner h d'ternel supplices, il ne les a certes pas rktablis en grice i l'kpoquc de sa rhrrection ; mais il a emmenavec lui hors des cachots des enfers ceux que leur foi et leurs ceuvres lui ont fait reconnatr pour ktre & lui. C'est ainsi qu'a 6t6 accomplie cctte parole des prophtie d'Ose Je serai ta mort, 6 Mort; 6 Enfer, je serai ta ruine (Os., XlII, U). Il dit donc : 0 Mort, je serai ta mort; c'est-Mire, je te dtruira dans la personne de mes lu ; et : 0 Enfer, je serai ta ruine, c'est&-dire, je t'abolirai en partie en t'enlevant ceux qui sont h moi. Alors, en effet, le Seigneur Jbsus a enchan le prince de la mort et des tnbr ;alors il a jet6 le dsordr dans ses lkgions ,rompu les barrire de fer des portes infernales, absous tous les justes qui se trouvaient toujours lits par le pbch originel, rendu ces heureux captifs h la libertb primitive, et dissipb par son clatant lumi6re les tnbr d'aveugicmcnt que le phch6 avait rpandues Vous l'avcz entendu : notre dhfcnseur, le Seigneur des vengeances a agi avec libertb (Ps. X C W , 1) ; car, pour le rappeler en peu de mots, apres qu'il a kt6 6lev6, c'est-&-diresuspendu sur la croix par les juifs, et aussitbt qu'il a eu rendu l'esprit , son 8me unie & sa divinit6 est descendue dans les profondeurs des enfers. Et lorsqu'il parcourait l'empire des t6nkbres comme un glorieux conquran qui jette la terreur tout autour de lui, les Mgions impies du tartare, tremblantes h sa vue, se demandaient avec effroi : Quel est donc cet ennemi terrible, dont l'clasurpasse celui de la neige? Jamais personnage de cette espc n'a pnt jusqu'ici dans ces lieux obscurs, jamais le monde ne nous en a envoyb un seul qui lui ressemblht. C'est un ravisseur qui vient qui vient nous payer nous enlever notre bien, cl non un dbiteu sa dette; ce n'est pas un pcheur c'est un explorateur du pbchk;
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ce n'est pas un suppliant, c'est un juge ;il vient donner ses ordres, et non recevoir la loi ; se charger de nos dpouille , et non nous laisser les siennes, etc. 1) 6. S. J ~ R M Ein c. IV ad Ephesios : Par les lieux bas de la terre il faut entendre les enfers, o le Sauveur est descendu, pour en retirer les &mesdes saints qui y taien dtenues et les emmener avec lui en triomphe dans le ciel. De lvient qu9apr&s sa rsurrectio , on vit dans la ville sainte beaucoup de justes qui taien ressuscits Or, que les enfers soient situ dans les lieux bas de la terre, nous n'avons besoin pour nous en assurer que du tmoignag suivant des psaumes ( Ps. CV, 1 7 ) : La terre s'ouvrit, et dvorDathan, et elle engloutit de mhne la famille d'A biron. Ce fait lui-mm se trouve rapportplus compl6tement dans le livre des Nombres ( h z . XVI}. Nous lisons encore dans un autre endroit : Qiie la mort f o i v h siir eux, et qu'ils descendent tout vivants dam les enfers ( Ps. LW, 46 ) . 7. Le mme in cap. XIII Os : a Le Seigneur les a tous d livrs et les a rachet par sa mort endur sur la croix, comme par son sang qu'il y a ripandu; alors que son ilme est descendue aux enfers, en m6me temps que son corps n'a point prouvla corruption ; alors qu'il a dit la mort et h l'enfer :Je serai ta mort, ilfort. Si je suis mort, c'est pour te donner la mort par la mienne. 0 Enfer, je serai ta ruine, toi qui jusqu'ici faisais entrer dans ta . gueule ouverte tout le genre humain. 8. TERTULLIEN , L"b. II odversi~~s Marchena, c. 4 , apravoir dkrit la passion et la mort de Jsus-Christ ajoute : Lorsqu'il fut arrive it ces fleuves des enfers qui roulent dans les abmes et que, vainqueur, il eut fait se rflch sur son captif la lumir dont il riait resplendissant, qu'il eut excut avec courage les ordres de son Pkre, il reprit le corps qu'il avait quitt de son plein
gr6 (-1).
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Question XIV. Que nous apprend le sixim article, Est montb aux cieux? Il nous apprend que Notre-Seigneur Jsus-Christ apr avoir achevl'uvr de notre rkdemption , aprCtre apparu vivant i l
(1) Post ubi secretas inferni venit ad undas,
Atque suum victor captivum luce retexit Astanti ,jussumque patris virtute pcrcgit , Sponte suum corpus quod liquerat, ipse rcccpit. Cc po' contre Marcion n'est pas de Tertullien, au jugement des meilleurs critiques. V. Nom-ALEXASDRE. Hist. ceci. s(ec. lI,c.VIII, art. IV.
68 DE LA FOI ses disciples, et leur avoir donn bon nombre de preuves de la vrit de sa r&surrection,monta enfin au ciel le quarantimjour, pour 6tre lev dans son humanith au-dessus de tout, et etre l'objet Notre-Seigneur est donc dans des louanges de toutes les cratures le ciel, assis i i la droite de la vertu de Dieu ,exeranun pouvoir ga h celui de son Pkre , gouvernant tout, et remplissant tout de l'cla de sa divine majest : c'est l& ce que nous appelons tr assis h la droite du Pre Cette joyeuse ascension de JCsus-Christ est l'affermissement de notre foi et de notre e s p h n c e ; car nous devons avoir confiance, nous qui sommes les membres de ce divin chef, de parvenir un jour lii o<iil est arrive le premier aprks avoir terrassses ennemis et les ntres pourvu que nous lui soyons soumis et que nous nous attachions fidlemenA le suivre : J e m'en vais, nous a-t-il dit , vous prpareune place (XIV ) .
1. Psaume LXVII, 33-3k, 1!),2S-26 : Royaumes de la terre, chantez les louanges de Dieu, faites retentir des cantiques au Seigneur ; chantez cn l'honneur de Dieu, - qui est mont6 audessus de tous les cieux vers l'orient ;-vous etes monten haut, vous avez pris un grand nombre de captifs, vous avez fait des prbsents aux hommes. -Ils ont vu, Dieu, votre en trke , l'entr de mon Dieu, et de mon roi qui rbside dans son sanctuaire. Les princes, conjointement avec ceux qui chantent de saints cantiques, se h&t&rent de venir au-devant de lui, au milieu des jeunes filles qui jouaient des instruments et qui battaient du tambour. 2. Psaume XLVI, 6 : Dieu est monte au milieu des cris de joie ; le Seigneur est entre au bruit des trompettes. 3. Psaume VIII, 2 : Votre magnificence surpasse celle des cieux.
XIV. igilur Doniiiius Jcsus in cli ad dcxtcram virhltis Dei, pwcm cum Palrc polcstatcm qu"d adfert artic21/ Ascdit cxcrcens , gubernans omnia , divinaqua ad clos i n i i j ~ ~ t i resplcndcns it~ penitus : quod est Absoiuto humante redemptionis operc nimirum ad Palris sedcre dextcram. Dominum Jesum ostcndit, postquam rcdiH lscta Christi ascensio nostra Fidei vivus illc suisappitruissct, inullisquc'argu- ac Spei certitude est, ut qiib caput pri'ementis rc'-urrcctionis sua veritatmii confir- ccssit, prostratis semel hoslibus, codem masscl, dcnnim qiiadragcsimo dic hi c ~ l u m memlira ctiani, si capiti modb pareant et ascenilissc, iit sccundiiiii iititiil'ain humanani iiihiercant su0 , pcrvcntura cssc maximb siipcr omnia cxaltaret~ir, c l unus omnium confidamus. Fado, inquit, parafe vobis maxime ab omnibus oclebrarctur. Sedct ~ O C U I K ,
f i 9 4. MARC,XVI, 19 : Le Seigneur Jsus apr leur avoir ainsi parl fut lev dans le ciel, et il est assis h la droite do Dieu. 8. JEAN, III, 13 : (( Personne n'est mont6 au ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'Homme qui est dans le ciel. 0. Actes Ses Apdtres, 1, 1-5 , 9 : h i parldans mon premier livre, Th6opliile, de tout ce que Jbsus a fait et enseign depuis le commcncement de sa vie jusqu'au jour of1 il fut lev dans le ciel, aprts avoir instruit, par le Saint-Esprit, les apdtres qu'il avait choisis ; - auxquels aussi il s'clait montr depuis sa passion, leur faisant voir par beaucoup clc preuves qu'il tai vivant; leur apparaissant durant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu. -Ils le virent s'6lever, et il entra dans une & leurs yeux. nu qui le drob 7. Epltisien~,IV, 8-10 : Etant montau plus haut des cieux, il a men en triomphe une grande multitude de captifs , et il a r$pandu ses dons sur les hommes. -Mais pourquoi est-il mont sinon parce qu'il tai descendu auparavant dans les parties les plus basses de la terre? -Celui qui est descendu est le m6me qui est mont au-dessus d e tous les cieux, afin de remplir toutes choses. ,B.Eplu!siens, I I , 5-6 : a Lorsque nous tion morts par nos piches, Dieu nous a rendu la vie en Jsus-Christ par la grhce duquel vous te sauv ; - et il nous a ressuscit avec lui, et nous a fait asseoir dans le ciel en Jsus-Christ 9. Eplukien~s1, 20-23 : K Le ressuscitant d'entre les morts , et le faisant asseoir h sa droite dans le ciel, au-dessus de toutes les principaut et de toutes les puissances, de toutes les vertus, de toutes les dominations et de tous les noms de dignit qui peuvent &re non-seulement dans le sicl prbsent , mais encore dans celui qui est h venir. Car il a mis toutes choses sous ses pieds , et il l'a donn pour chef i l toute l'Eglise , - qui est son corps, et dans laquelle celui qui accomplit tout en tous, trouve la perfection et l'intdgritde tous ses membres. 40. Colossicw ,I I I , 1-2 : Si donc vous etes ressuscit6s avec Jsus-Christ recherchez ce qui est dans le ciel, o Jsus-Chris est assis h, la droite de Dieu. -N'ayez de goque pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre. )) 4 4 . Hibreux, I , 3-4,13 ; Il est assis au plus haut des cieux la droite de la Majest -Etant d'autant plus levau-dessus des anges, que lc nom qu'il a re est plus glorieux que le leur.
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- Car quel est l'ange qui le Seigneur ait jamais dit : Asseyezvous ma droite ? 12. 1 PIERRE, I I , 4 : Et vous approchant de lui comme de la pierre vivante que les hommes & la vrilont rejete mais que Dicu a choisie et mise en honneur. 1) 13. 1 JEAN , II , 1-2 : Si quelqu'un pbche , nous avons pour avocat auprdu Pkrc Jsus-Chris qui est juste ; car c'est lui qui est la victime de propitiation pour nos phch& ;ct non-seulement pour les nbtrcs , mais aussi pour ceux de tout le monde. 1) 14. JEAN , XX , 17 : Allez trouver mes frkres , et dites-leur ceci de ma part :Je monte vers mon Pbrc et votre Prevers mon Dieu et votre Dieu. 15. Psaume CIX, 1-2 : Le Seigneur a dit il mon Seigneur : Asseyez-vous i ma droite, jusqu'h ce que je rduis vos ennemis vous servir de marche-pied. 16. Actes, V U , 55 : u. Mais Etiennc &tant rempli du SaintEsprit, et levant les yeux au cicl , vit, la gloire de Dieu, et Jsu qui &il debout & la droite de Dicu ; et il dit : Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l'IIommc qui est debout h la droite de Dicu. -17. Luc, XXII, 69 : Cependant bientdt le Fils de l'IIomme sera assis la droite de la puissance de Dieu. 18. I CorintUicns, XV, 23 : Car Jtsus-Christ doit rgne jusqu'a cc que son P h lui ait mis tous ses ennemis sous les pieds. 19. EpltisieltsJ 1, 20 : Le ressuscitant d'entre les morts, et le faisant asseoir i i sa droite dans le ciel, etc. 20. MATTHIEU, XXVIII , 18 : Tout pouvoir m'a t donn dans le ciel et sur la terre. 21. HbreuxV, 8-9 : Car, quoiqu'il Sbt le Fils de Dieu, il a appris l'obissanc par tout ce qu'il a souffert : - et ayant consommb son ceuvre , il est devenu l'auteur du salut &terne1pour tous ceux qui lui obcissent. 22. Romains, V W 1G-17 : Et cet Esprit rend lui-mm timoignage & notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Si nous sommes enfants, nous sommes aussi hbritiers, hritier de Dicu, et coliritier de Jcsus-Christ , pourvu toutefois que nous souffrionsavec lui, afin que nous soyons glorifibs avcc lui. 25. II TimotUe, II, 11-12 : Car c'est une vbritb trcs-assure que si nous mourons avcc Jbsus-Christ , nous vivrons aussi avec h i ;-si nous souffrons avec lui, nous rcgnerons aussi avec lui. 24. JEAN , XV, G-7 : Celui qui ne demeure pas en moi sera jet dehors comme un sarment inutile, il scher et on le ramas
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74 era, et on le jettera au feu, et il br1era. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout cc que vous voudrez, et cela vous sera accord 1 ) 25. JEAN, XIV, 2 : (( Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Phre ;si cela n'tait je vous l'aurais dit, car je m'en vais vous prpare une place. 1)
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assis ii la droite de Dieu lc Pr ;mais 0 1 1 nc doit pas penser pour tela que Dieu lc PCre ait unc forinc humaine , qu'il ait un cdtb droit et un cbtb gauche, ou qu'il soit assis comme nous nous asseyons nous autres en ployant les genoux : car ce serait l tenir un Iangge sacri16ge7ct cncourir le rcprocl~c que faisait saint Paul ccux qui avaient trmsfdr l'lto~~~~ezw qui n'est ilfi qdau D i m incorrq~tible ,c i l' mg d'un l~omme corruptible ( Rom., 1, 2 5 ) . Car un chrtie ne saurait sans crime leve l'honneur de Dieu un simulacre semblable dans un temple et bien moins encore dans son cur qui est le vrai temple que Dieu aime se choisir, pourvu qu'il soit pur de toute erreur conme de toute affection terrestre. Il fiiut donc entendre par &re plack A la droite, la mm chose qu'ctre levau co~nbleclc la souveraine flicitk l o ripent la juslicc , la paix et la joie de meme qu'tr plac la gaucl~c avec les boucs, c'est 6trc plongdans la souveraine mishre, en proie aux tournxnts et i l toutes les suites malheureuses du p c lPar consquen , dire que Dieu est assis ce n'est pas non plus marquer une situation corporcllc mais indiquer la puissance de juger qui lui apprlient essenticllement et qu'il exerce en mais ce sera surtout au rendant & clncun selon cc qu'il mrite jugementj clernier que le Fils unique de Dieu fera clate sa justice aux yeux clc tous les l~onmcs en sa qualit6 de juge souverain des vivants et dcs n~orts. v
Que nous prsent h croire le septimarticle, De Zi il viendra juger les v i m t s et les morts? Cet article nous propose le jugement du dernier jour, alors que le Fils de Dieu redescendra du ciel avec le corps qu'il a pris, exercera sur le monde entier sa redoutable autoritde juge, et rendra publiquement chacun selon ses uvres 11 jugera donc
sur le t r h e de sa ma+jest tous les bons et tous les mchant sang en excepter un seul , aussi-bien c c u que ce grand jour trouvera
encorc vivants, que tous les auLres qui seront morts #jusque-15. Ccla doit nous cngagcr 5 mettre d'autant plus de circonspection et de rgularitdans toutes nos dmarcl~cs quc nous sommes plus assur6s que tanks nos actions, toutes nos penskes, taus lcs accidcnts de notsc vic SC passent sous lcs yeux d'un Dicu qui voit tout, ct ( p i juge tout avcc une souvcrainc &(luith. Car il CS\ le scrutateur dcs caurs , lc vcngeur (les ini(pit6s , et il faut que nous coinparaissions tous ik son tril~unal , pour recevoir de lui la juste ritribution du bicn ou du 1na1que nous aurons fait ici-lm Il ne laissera aucmc dc nos bonnes actions sans r6coinpcnse, pas plus qu'il nc pourra souffrir qu'aucune mauvaise reste sans chgtiment ( XV) .
4 , Psmt))!excvI, 2-6 : N unc nt& est, autour de lui , et 1'01)scuritb l'environne. La jusLice ct lc jugc~ncntsont le soutien de
son t r h c . -Le l'eu i~~asclxra devant lni, et cmbrascra tout autour de lui ses enncmis. - Ses bclaiss ont hrill par toute la tcrrc; elle Ics a vus et cn a 616 toute &mue. Lcs montagnes se sont fondues coinnx la circ i la pr6sencdu Scigneur : la priscncc du Seigneur a hit fondre toulc 1% tcrrc. -LN cicux. ont annone; sa justice, et tous lcs peuples ont vu sa gloirc. 1) 2. ISA~E 1 1 1 , 14 4.5 : Lc Scigncur cntrcra cn jugcment avec les anciens ct lcs princes dc son pcqlc. Le Scignew cst pr dc jugcr les pcuplw. N 3. Isik L W 1 , 45-46 : (( Lc Seigneur va paratr dans les h coni~i~c la te~npCte, pour rpandr fcux ,et son c11xz ~ i m fo~tdre son incligna\ion cl sa fureur, ct p o w cxwcer sa vengeance au
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Proponit c~trc111ii1n jndicii 11i~n1, (plan110 t r t u w s :I S I ~ I ~ C1:risliis il1 I l i i n ~ mcarnc, c d o ~lcs~:1~1~11!1, ac ~ ~ C I I N I ~ ~agct IIIII jdicc~ii Y , p1h11111icuiquc rchlr,t SCfolius O I ~ I ~ CL c ~ ~ n 1~11eri1 d h sua. Judicctl~il.isi1.w in scdc majcskilis s u x al u ~ i u ~ onmcs n p r o l m ac i~nprohos ,sivc qnos judicii dics i l h ~ i v o s adhuc in c,arnc, vcl m k a 111orluosolrwlc!.
73 miiieu des flammes. - Le Seigneur viendra environn de feux et arm de son glaive pour juger toute chair ; le nombre de ceux p e le Seigneur tuera se multipliera. 4. JEAN, V, 22-23,26-28 : Car le Pr ne juge personne, mais il a donntout pouvoir de juger au Fils, - afin que tous honorent le Fils comme ilslionorent le Pse -Et zuz peu upr: t b r comme mon Pr a la vie en lui-mn~ , il a donn aussi au Fils d'avoir la vie en lui-mm ; et il lui a donn le pouvoir de les juger, parce qu'il est Fils de l'Hoinn~e.- Ne vous tonne pas de ceci, car le tc~nps viendra O<I tous ceux qui seront dans les spulcre entendront la vois du Fils de Dieu. 1) 5. SOPHOSIE , 1, 44-48: Le jour du Seigneur cst proche ; il est proclw, ce grand jour ; il s'avancc 5 grands pas. 3'e11te11ds dj les bruits lamentables de ce jour du Scignew, olcs plus puissants wont accabl de maux. Ce jour sera un jour de colCre, un jour de tristesse et de serrement de cur un jour d'affliction et de mishre , un jour de thbre et d'obscurit un jour de nuages et de tempte ; - un jour O<I les villes fortes et les llautes tours trembleront au son et au retentissement de la trompette. - Je hpperai les honmes de plaies, et ils marcheront coinme des aveugles, parce qu'ils ont pchcontre le Scigneur ; leur sang sera rpand comme la poussir , et leurs corps morts f o d i s aux pieds comme du fumier. - Tout leur or et leur argent ne pourra les dlivre au jour de la colr du Seigneur ; le feu de son indignation va dvore toute la terre, parce qu'il se l~ktera dyexterminer tous ceux qui l'lmbitcnt. 6. MALACHIE, IV, 4 -6 : N Car il viendra un jour semblable une fournaise ardente ; tous les superhm et tous ceux qui commettent t'iniquitk seront alors comme de la pille : et ce jour qui doit venir les embrasera, dit lc Seigneur des armhes, sans leur laisser ni germe ni racine. -?dais le soleil de jusiice se lver pour vous, jui avez une crainte rcspechleuse pour mon nom ; et vous trourercz votre salut sous ses ailes, vous sortirez alors et vous trcsaillerez conme les jeunes taureaux d'un troupeau. Vow foulerez aux pieds les impies, lorsqu'ils seront devenus conune de la cendre sous la plante de vos pieds, cn cc jour O<I jyagirai moi-mme dit le Seigneur des a r n ~ k s , Souvenez-vous de la loi dc Mosemon serviteur, quc je lui ai donnie sur le mont Horeb, afin qu'il portkt tout Israel mes priceptes et mes ordonElie , avant que le grand nances. - Je vous enverrai le propl~t e t 6pot.vantablejour du Seigneur arrive, - Et il rthnira lc cmur
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74 DE LA FOI des pre avcc leurs m m t s , et lc cu des enfants avec leum pres dc peur qu'cn venant je ne frappe la terre cl'anatl~hc, N 7. JOEL , III , 4-2, 42 : (( En ces jours-l et en ccs teinps-IA, lorsque j'aurai fait revenir les captifs de Juda et de J6rusalcm, j'assemblerai tous les peuples , et je les ain6ncrai dans la vallie de Josaphat, oj'cntrerai en jugement avec eux touclmnt Isra mon peuplc ct inon liritag cp'ils ont dispers6 parmi les nations, et touchant ma terre qu'ils ont divisentre eux. Quc les peuples vicnnent se rendrc h. la vall dc Josapl~at , j'y parailrai assis pour juger tous les pcnples qui y viendront de toutes parts. 8. MATTI~IEU, XXV, 51-54 : Quand le Fils de 1'1301nmviendra dans sa rnajestb, accon1pagn6 de tous ses anges, il s'assir sur k t r h c dc sa gloirc. - Et toutes les nations tm asscmI~lits devant hi,if sparerles uns d'avcc lcs autres, comnc un berger s6parc les lmbis d'avec 1cs I~oucs ; - et8il rncttra lcs 1mA)isi i sa droite et lcs houcs it sa gauchc. - Alors le roi dira i l ceux qui seront h sa droitc : Venez, vous qui Ctes b h i s de mon Pkreyetc. 9. &IATTII~INI, XXIV, 41-ta, 2 k - 3 , 56-50 : Il s'lkver plusieurs faux proplktcs , ctc. Et cet bvangilc du royaume sera prch dans toutc la terre, pour t6moignage k toutes les nations, et alors la fin arrivera. - Il s'6l&verade faux christs ct de h u x prophCtcs, qui feront dc grands prodiges ct dc3 cl~oscs &onnantes, jmqu'h shluirc , s'il tait possible , les dus m h c s . - J'ai voulu vous cn prkvcnir auparavant. Si donc on vous dit : Le voili da11s Ic dsernc sortez point, Le voici dans lc lieu le plus retirk de Ia. mison , ne le croyez point. - Car comme un &clairqui sort dc l'orient para jusqu'it lyOccident , ainsi sera 1avnemn du Fils de 1'1101u1nc.- Partoui o SC trouvera lc corps, les aigles s'y asse~nlhront.- Mais aussilGt a p r b ces jours d'affliction, Ie solcil s'o~scurcisa, la lunc nc donncra plus sa l u m i h , les &toiles tomberont du cicl, ct les vcrtils des cieux seront Cl)ranl6cs. Et alors lc signe du Fils de lyI1o~~i~ne paratr dans lc ciel, et i ccttc vue tous lcs peuples de la terrc s'abanhnncront aux plcurs ct aux gmissement ,et ils verront lc Fils de l'IIolnn~cvenir sur les nutes du ciel avec une grande puissance ct une grande nmjcsl - Et il cnvcrra ses anges qui fcront cntcndrc la voix 6clatmtc de leurs trompettes et qui rassernblcront ses d u s dcs quatre coins du monde depuis une cxtrhnit6 du ciel jusqu'& l'autre. - Ilais pour ce qui regarde le jour ct l'l~curc,qui que ce soit,, esccpt6 mon Pbrc ,n'en a ~onnaissanc~c , non pas m h e lcs anges du ciel. -Et il arrivcra ii l'avtnc~ncntdu Fils de 1'Honme cc qui arriva
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75 an temps de No&; - car comme un peu avant le dlugles hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour o No entra clans l'arche, et qu'ils ne pensrenau dlug que lorsqu'il survint et les fit tous perir, il en sera de mtme h l'avnemendu Fils de l'Homme, etc. 1) 10. LN, XXI , 25 , 2 7 , 32-56: (t II y aura des signes dans lesoleil, dans la lune et dans les toiles et sur la terre; les nations seront dans la consternation, par la crainte que leur causera le bruit confus de la mer et de ses flots;- dc sorte que les liommes $cl~cront de frayeur dans l'attente des maux dont tout le monde sera menac;car les vertus des cieux seront branlbe ;-et alors i b verront le Fils de l'Homme qui viendra sur une nuavec ane grande puissance et une grande majest Je vous le dis en viril6 , cette gnrati ne finira point que tout ne soit acLe ciel et la terre passeront, mais mes lmroles nc compli. passeront point. Prenez donc garde A vous, de peur que vos cmrs ne s'appesantissent par l'exc des viandes et du vin et par les inquitude de cette vie, et que ce jour ne vienne tout d'un coup VOUS surprendre ; car il enveloppera, comme un filet IOUSceux qui habitent sur la face de la terre. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous mritie d'vite tous ces maux pi arriveront, et de comparatr avec confiance devant Ie Fils de i'Homme. 1) 44, Actes, X, b2 : (( Et il nous a cornniand de prclie au pple , et de tmoigne que c'est lui qui a &ttabl de Dieu pur tr le juge des vivants et des morts. 1) 42. 1 Thessaloniciew, IV, 44-18 : (( Nous qui vivons, et qui ammes rbserv pour son avknement , nous ne prviendron pint ceux qui sont dj dans le sommeil. - Car aussitdt que Ie i p l aura &tdonnpar la voix de l'archange, et par le son de la trompette de Dieu, le Seigneur m&me descendra du ciel, tt ceux qui seront morts en Jbsus-Christ ressusciteront Ics prcniers. Pour nous autres ' qui sommes vivants, et qui serons demeur jusqu'alors , nous serons emportks avec eux dans les nues pour aller au-devant du Seigneur au milieu de l'air; et ainsi nous serons pour jamais avec lc Seigneur. Consolez-vous donc les uns les autres par ces vrit 6. Ibid., V, 2-4 : (( Le jour c h Seigneur doit venir comme un.voleur pendant la nuit. Car lorsqu'ils diront : Nous sommes en paix et en sret ils se trouveront surpris tout d'un coup par une ruine in~prkvue,comme l'est une h w e grosse par lcs dmET DU SYMBOLE DE LA FOI.
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76 DE LA FOI leurs de l'enfantement, sans qu'il leur reste aucun moyen de se sauver. Quant <L vous, 6 frres vous n'$tes pas dans les tnbre en sorte que ce jour puisse vous surprendre comme un voleur. 14. J Corinfltiew XV, 54-52: Voici un mysthre que j e vais vous dire : nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous chang6s. - En un moment, en un clin-d'mil , au son de la dern i h iromyeltc (car la trompclle sonnera) , les morts rcssuscileront en un btai, incorruptible, et alors nous serons changes. 4 5. I Tl~cssa101~icicns, II, 2-4, 8-11 : Ne vous laissez pas l~gCrcmcnt&branler dans votre premier sentiment, et ne vous troublez pas, en croyant, sur la foi de quelque esprit prophtique on sur quelques discours, ou sur quelque lettre qu'on supposerait venir de nous, que le jour du Seigneur est prks d'arriver. -Que personne ne vous sGduise en quelque manibre que ce soit; car ce jour-lit ne viendra point, que la rholte et l'apostasie ne soit arrivie auparavant, cl qu'on n'ait vu paraitre cet homme de pchb qui doit p6rir mis~rablemcnt ;-q u i s'opposant A Dieu, s'&lvcraudessus de tout ce qui est appel6 Dieu, ou qui est adore jusqu'h s'asseoir dans le temple de Dicu, voulant l u i - m h c passer pour Dieu. - Et alors se dccouvrira l'impie, que le Seigneur J h s dtruir par le souffle de sa bouche, et qu'il perdra par lY&clat de sa prCsence ;cc\ impie qui doit venir accompagn6 de la puissance de Satan avec tonles sortes do miracles, de signes et de prodiges trompeurs, et avec toutes lcs illusions qui peuvent porter l'iniiquit& ceux qui phkscnt, parce qu'ils n'ont pas re et aimi la vkril6 pour cire sauv6s. C'csl pourquoi Dieu leur enverra des illusions si efficaces, qu'ils croiront au mensonge , - afin que tous ccus qui n'ont point cru la vkril6 , et qui ont consenti i l'iniquitb, soient condamnk 16. II PIERRE, III, 3-13 : Sacliez avant toulcs choses, qu'au\ derniers temps il viendra des imposteurs, des sCducteurs qui suivront leurs propres passions, - et qui diront : Qu'cst devenue la promesse de son second avCncment? car depuis que nos pkres sont dans le sommeil, toutcs choses demeurent au m h e htat ou elles taien au commencement du monde. - Mais c'est par une ignorance volontaire qu'ils ne considtrent pas que les cieux furent laits d'abord par la parole de Dieu, aussi-bien que la terre qui paru1 hors de l'mu, et qui subsiste, au milieu de l'eau :-Et que le monde d'i110~~ phit , &nt submerg6 par le dduge des eaux du ciel. -Ainsi les cicux c.1 l a uwc tl'i~-])rcscn~ sont gardes par
77 la mtme parole, et sont r6serv pour Cire brl par le feu au jour du jugement et de la ruine des hommes mkchants et impies. -Mais il y a une chose que vous ne devez pas ignorer, mes bienaimtk, qui est qu'aux yeux du Seigneur un jour est comme mille ans, et mille ans comme un jour. Ainsi le Seigneur n'a point retardsa promesse , comme quelques -uns se l'imaginent ; mais c'est qu'il vous attend avec patience, ne voulant pas qu'aucun $risse, mais que tous reviennent h pnitence Comme un voleur vient durant la nuit, ainsi le jour du Seigneur viendra tout- -cou ; cl alors, dans le bruit d'une effroyable tempteles cieux passercnt, les lmen embras se dissoudront, et la terre avec tout ce qu'elle contient sera consunlpar le feu. Puis donc que toutes ces choses doivent prir quels devez-vous Ctre? et quelle doit itre la saintetde votre vie et la pitde vos actions, attendant, hitant l'avnemen du jour du Seigneur, o l'ardeur du feu dissoudra les cieux et fera fondre les lmen ? -Car nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habitera. 47. MATTHIEU, XII, 56-57 : a Or, je vous dclar qu'au jour du jugement, les hommes rendront compte de toutes les paroles inutiles qu'ils auront dites ; - car vous serez justifies par vos paroles , et vous serez condamn par vos paroles. 18. Sagesse, 1, 8-9, 11 : C'est pourquoi celui qui profr des paroles d'iniquitne peut se cacher, et il n'chapper pas au jugement qui doit tout punir. -Car l'impie sera interrogsur toutes ses penses et ses discours iront jusqu' Dieu, qui les entendra pour le punir de son iniquit -La parole la plus secrhte ne sera point impunie. 4 9. ISA~E , LXVI , 18 : Car pour moi je viens pour recueillir toutes leurs uvre et toutes leurs pense , et les assembler avec tous les peuples, de quelque pays et de quelque langue qu'ils puissent tre et ils comparaitront , et ils verront ma gloire. )) 20. EcclsiasteXII!, 14 : Dieu fera rendre compte en son jugement de toutes les fautes, et de tout le bien comme de tout le mal qu'on aura fait. 21. Romains, II, 14-16 : a Car lorsque les gentils qui n'ont point la loi font naturellement les choses que la loi commande, n'ayant point de loi, ils SC tiennent h eux-mme lieu de loi :Et ils font voir que ce qui est prescrit par la loi, est cri dans leurs curs par le tmoignag que leur en rend leur conscience, rt par la diversitk des r6llexions et des pense qui les accusent
ET DU SYMBOLE DE I,A FOI.
78 DE LA FOI ou les dfendent au jour o Dieu jugera tout ce qui est cachb dans le cu des hommes. i) 22. Apocalypse, XX, 11-15: Alors je vis un grand trn blanc, et quelqu'un assis dessus, devant la face duquel le ciel et la terre s'enfuirent ; et il n'en resta pas meme la place. Je vis ensuite les morts, grands et petits, qui comparurent devant le t r h e : et des livres furent ouverts : et puis on en ouvrit encore un autre, qui est le livre de vie; et les morts furent jug sur ce qui tai &rit dans ces livres, selon leurs uvres -Et la mer rendit les morts qui h i e n t cnscvelis dans ses eaux :la mort et l'enfer rendirent aussit6t les morts qu'ils recelaient : et chacun fut jug selon ses auvres. - Et l'enfer et la mort furent jetdans l'btang de feu. C'est lh la seconde mort. Et celui qui ne fut pas trouv dans le livre de vie, fut jet4 dans l'tande feu. 23. J ~ R ~ M XVI I E , , 9 4 0 : a Le cu de l'homme est corrompu ct impnbtrabl : qui pourra le connatre C'est moi qui suis le Seigneur, qui sonde les cur et qui prouv les reins, qui rends h chacun selon sa voie, et selon le fruit de ses pense et de ses auvres. 24. Hibreuxs IV, 12-13 : a La parole de Dieu est vivante et efficace, et elle perce plus qu'une pb i l deux tranchants : elle entre et elle pknktre jusque dans les replis de l'&meet de l'esprit, jusque dans les jointures et dans les moelles, et elle dmel les pense et les mouvements du cur- Nulle cratur ne lui est cach ; car tout est nu et dcouver i l ses yeux. y25. Galates, VI, 5, 8 , 9 : Chacun portera son propre fardeau. Cc que l'homme aura sen16, il le recueillera. Ainsi celui qui seme dans sa chair, recueillera de la chair la corruption ; et celui qui s6me dans l'csprit recueillera de l'esprit la vie kternelle. Ne nous lassons donc point de faire le bien , puisque si nous ne perdons pas courage, nous en recueillcrons le fruit en son temps. n 26. I Thessalonictem, IV, 6 :Que personne n'opprime son frr et ne lui fasse tort en aucune affaire, parce que le Seigneur est le vengeur de tous ces pchks 27. Ecclsiaste XII, 1 4 : a Dieu fera rendre compte en son jugement de toutes les fautes, et de tout le bien comme de tout le mal qu'on aura fait. 28. II Corzkthiens, V, 10 : Nous devons tous comparaitre devant le tribunal de ibsus-Christ , afin que chacun reoivce qui CS^ dh aux bonnes ou aux mauvaises actions qu'il aura faites pendant qu'il &taitrcvetu de son cor1xj.
79 29. Romains, X W , 10,12 : Nous comparatron tous devant le tribunal de Jsus-Christ Et chacun de nous rendra compte k Dieu,de soi-mbme. 30. MATTHIEU, X, 41 , 42 : Celui qui reoiun propht en qualit6 de prophterecevra la rcompens du propht; et celui qui reoi le juste, recevra la rcompens du juste.-Et quiconque donnera seulement boire un verre d'eau froide h l'un de ces plus petits, parce qu'il est de mes disciples, je vous le dis en vrit il ne sera pas priv6 de soi rcompense 51. JOB,XXIV, 12 : Dieu ne laisse point le dsordr impuni.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
TMOIGNAGE DE . LA TRADITION.
S. BASILE-LE-GRAND ,Epist. ad virg. lapsam : Rappelez i l votre mmoir la vision que Dieu envoya ii Daniel (DAN.,VI1 , 10) : Un f i e w de feu sortait de devant sa face (de l'Ancien des jours), des millions d'anges le servaient, et mille milli0n.s assistaient devant hi. Le jugement se tint, et les livres furent ouverts. Actions, paroles, penses bonnes ou mauvaises, publiques ou secrtestout sera rv au grand jour, tout sera publide manir & pouvoir tr entendu de tous les anges et de tous les hommes. Quelle figure feront alors ceux. qui auront mal vcu
Question XVI.
Quel rsumy a-t-il faire des articles qui concernent la seconde personne divine? Nous pouvons rsume ces articles en disant que Jsus-Chris est vrai Dieu et vrai homme ; qu'il a entrepris et conduit sa perfection l'ouvrage admirable de la rdemptiodu genre humain, de sorte qu'il est pour nous la voie, la vrit et la vie, et que c'est par lui seul que, perdus que nous tions nous avons t sauv et dlivrks et rconcili enfin avec Dieu le Pre Voici de quelle manir s'exprime l'Ecriture sur ce bienfait et sur ces avantages recueillir de la rdemptio :La grc de Dieu s'est manifest pour le salut de tous les 7;01mes, et elle est venue nous apprendre a renoncer a l'impitet a u x dsirdu sicle et b vivre dans ce monde avec temprancejustice et pitdans l'attente du bonheur propos ci noire espranceet de l'avnemen glorieux de notre graiid Dieu et Sauveur Jsus-Cliris,qui s'est livr l u i - r n h e pour nous, afin de nous racheter de toute iniquitd, et de nous puri@-, p u r faire de M M m p e q l e particiilidrenient consacr d
80 DE LA FOI sun service, et fervent dans les bonnes uvres Ainsi parle 19ap\tre saint Paul (TH., II, 11-14). Et ailleurs (Eph., I l , 40)il dit : AMI sommes son ouvrage, ayant tcr en Jisus-Christ, pour les bomw uvre dont Dieu nous a impos le devoir et ?nnagd'avance Us moyens Il dit encore ( I I Cor., V, 45) : Jsus-Chris est mort pow tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour cux-?lhtcsJIMU pour celui qui es1 mort et qui est ressuscit pour eux. C'est pourquoi il faut 6viter surtout avec soin l'erreur de ceux qui ne eontesscnt JCsus-Christ qu'imparfaitement, et comme ii moitic sculcmcnt , en le reconnaissant, il est vrai , pour le mdia teur et le r6demptcur en qui nous devons mettre notre confiance, mais en lui refusant en quelquc sorte sa qualit6 de lbgislateur, qui entran pour nous l'obligation d'obbir & ses lois , ou sa qualit de mod& de toutes les vertus, qui nous oblige 5 l'imiter, ou enfin sa qualit6 de juste juge, qui fait que nous devons attendre de lui la digne r6compense ou le c11;~tirncnt inCrit de toutes nos actions (XVI ).
LECRITURE. 4. JEAN , 1 , 1 , U , 5 h : Au commencement &taitle Verbe, et le Verbe &taiten Dieu, ci le Verbe ktait Dieu. - Et le Verbe s'est lait chair, et il a habite piismi nous. - Et un peu iy;&: Je l'ai vu, et j'ai rendu tmoignag que c'est lui qui est le Fils de Dieu. 2. 1 JKAN, V, 20 : Nous savons encore que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a don116 l'intelligence, afin que nous
T~~IOIGNAGE DE S
XVI.
Q ~ s v m a articiilo~~n~t fie sccimda in
Ilcilale ~ c r s o n a ?
H E C sumnia est, Cliristurn vcnim Deum et hominem esse, qui iiiirifkuni reilcmptionis liunianii opus sit iiggressus, alqiiv perfcccrit, ut idem sit nobis via, vcrilas et vita, pcr que111 uiiu~n, chm pcriisseinus omnes, salvali et libcrali , D C O ~ U Piitri C rcconciliati sumus. Quarc cavenilus ilIoruni est crrornwxii~i;~, De cujus q u i d m rcdemptionis bcneficio (lui Clirislu~nnon i n t ~ g r sed veluti muao vero usu ita scriptuiii est : Appmuit lilalii~iicoiiiitcntiir, i l h solum .Mcdii~tor~m gratia Dei Salvaloris nostri omnibus ho- illuin et l i c t l ~ n i p t o r ~ i icui i . fiilamus, agnomimbiis, erudicns nos, ut abncpiiitcs scunt, iicc siimil recipiiint c u i n ~ u tlegislaimptate et sccctilaria desideria, sobrie torciii, cujus jussis o l ~ l ~ ' n ~ ~ ~ c rut c~ viriius, et juste et pie vivamus in hoc s m t o , ludim excinpl~~r o m n i n i i i , i y o d iniiloiniir, ex))ccttmtcs bealam spem, et aduc~ttzim et jusluni judiccm, (lui dcl)ituiu ciijusqui" ylorim mgniDei et Salcatoris nostri Jesu opcri pr~miurnaut suppliciiim cerlb rcChristil qui (ledit semeltjmim pro ~iubis,,1x;ndul.
ut nos r c d i w e t ab omn" iniipiitate, et m ) x l a r c t sibi populuiit acceptaidem , scclalorem bonornm O ) I C ~ I I I I Sic P . Aposloliis Paulus. Et alibi :Ipsivs ( D c i ) sumvs fmlurn, crcall in M s t o Jesu in opcribiis hollis, (IIKV pra'purmit Dciis ut in illis ~ I I I ~ I Atqiic ~ ~ I ilcruni I ~ ~ :M Pro . omnibw mortttiis<'sl Chrt'stiis. i}wu't,rit (~tiIvivwil, juin non sibi vivant, scd c i , (lui pro ipsis ~ o r l i n i est, s et rcst~r;~c.cit.
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connaissions le vrai Dieu et que nous soyons en son vrai Fils. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie ternelle 3. Ephdsien~,1 , 6 : Il nous a rendus agrable ses yeux en son Fils bien-aim,-dans lequel nous trouvons la rdemptio par son sang et la rmissiode nos pch , selon les richesses de sa grilce. h. JEAN, XIV, 6 : 3e suis la voie, la vrit et la vie ; personne ne vient au Pr que par moi. i ) 8. Romains, V, 6-40 : En effet, pourquoi, lorsque nous tion est-il mort encore dans les langueurs de nos iniquits Jsus-Chris dans le temps pour les impies? -car h peine quelqu'unvoudrait-il mourir pour un juste : peut-tr nanmoin que quelqu'un aurait le courage de donner sa vie pour un homme de bien. -Mais ce qui fait clateencore davantage l'amour de Dieu pour nous, c'est que, lorsque nous tion encore pbcheurs, J6sus-Christ n'a pas lais& dans le temps de mourir pour nous. - Maintenant donc que nous sommes justifi par son sang, nous serons A plus forte raison dlivr par lui de la colrde Dieu. -Car si , lorsque nous tion ennemis de Dieu, nous avons t rconcili avec lui par la mort de son Fils, A plus forte raison, tan maintenant rcon cili avec lui, nous serons sauv par la vie de ce m6me Fils. 6. Apocalypse, 7, 5 : 11 nous a aimbs , et nous a lav de nos pich dans son sang. 7. 1 Timothe II, 5 , 0 : 11 y a un Dieu , et un mdiateu entre Dieu et les hommes ,Jsus-Chris homme ,-qui s'est livr lui-mm pour la rdemptiode tous. 8. Romains, III, 24,23 : Etant justifi gratuitement par sa - que Dieu a gr ce par la rdemptioqui est en Jsus-Christ propospour tr la victime de propitiation, par la foi en son sang, pour faire paratr sa justice, par la rmissiode leurs pch passs 9. Tite, II, 11 : La grilce de Dieu s'est manifestpour le salut de tous les hommes, etc. (Voir le corps de la rkponse. ) 10. Ephsiens 11, 10 : Car nous sommes son ouvrage, etc. (Voir le corps de la rponse ) 11. Il Corinthiens, V,13 : Jsus-Chris est mort pour tous, etc. (Voir le corps de la rponse ) 12. I Timothe II, 5 : Il y a un Dieu, etc. (Comme cidessus , tmoignag7. ) 13. Romains, III. (Ccmme ci-dessus , tmoignag8.) 14. ISA~K , XXX111, 22 ; Le Seigneur est notre juge , le
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Seigneur est notre lgislateur le Seigneur est notre roi ,c'est lia qui nous sauvera. 15. JACQUES, IV, 4 2 : Il n'y a qu'un lgislateu et qu'un juge, qui peut sauver et qui peut perdre. 16. JEAN, XIII , 15 , 34 : K Je vous ai donn l'exemple, afin que ce que j'ai fait it votre gar ,vous le fassiez aussi. -Je vous laisse un commandement nouveau, c'est de vous aimer les uns les autres, de sorte que vous vous entr'aimiez comme je vous i aims 17. 1JEAN , II , 6 , 7 : K Celui qui dit qu'il demeure en Jsus Christ, doit marcher lui-m4me comme Jsus-Chris a m a & . --Mes trs-chers je ne vous cri point un commandement nouveau, mais le commandement ancien que vous avez reu d le commencement. 18. 1 PIERRE, II, 20, 21 , 24 : Aussi quel sujet de gloire aurez-vous, si c'est pour vos fautes que vous enduriez les soufflets? Mais si , faisant le bien , vous souffrez avec patience, c'est lh ce qui sera agrabl il Dieu. -Car c'est & quoi vous avez t appelb, puisque J6sus-Christ meme a souffert pour nous, vous laissant un exemple, afin que vous marchiez sur ses traces. C'est lui qui a portnos pch6 en son corps sur la croix, afin qu'tan m o r t s au pch nous vivions pour la justice : c'est par ses meurtrissures que vous avez bt guris 19. II Timothh, IV, 7, 8 : v- l'ai bien combattu , j'ai achevk ma course, j'ai gardb la foi. - Il me reste h attendre la couronne de justice qui m'est rserv ct que le Seigneur comme un juste juge me rendra en ce jour, et non-seulement b moi, mais encore & tous ceux qui aiment son avnement 20. Ronlains. II. 5-10 : Par votre duret et par l'impni tence de votre cur vous vous amassez un trso de colrpour le jour de la colr et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra A chacun selon ses uvres - en donnant la vie ternell i i ccux qui, par leur patience dans les bonnes uvres cherchent la gloire, l'honneur et l'immortalitb ,-et en rpandan sa colore et son indignation sur ceux qui ont l'esprit contentieux, et qui ne se rendent point la vrit mais qui embrassent l'iniquit -Tribulation et angoisse sur tout homme qui fait le mal, sur le juif d'abord, et ensuite sur le gentil. Mai gloire, honneur et paix & tout homme qui fait le bien, au juif premirementet ensuite au gentil.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
Question XVII.
Que nous enseigne le huitimarticle, Je crois au Saint-Esprit ? Cet article a pour objet de joindre aux deux premihres personnes de la Trinit la troisim , qui est l'Esprit-Saint : il procd du
Bre et du Fils, et est vrai Dieu comme eux ;il leur est coternel ga en tout, consubstantiel enfin , et par consquen il doit 4tre
(gaiement honoret servi. C'est lui qui est le consolateur promis, le docteur de toute vrit qoienrichit les Ames des fidlede ses graces et de ses dons, qui les purifie, les sanctifie et les affermit dans tout genre de saintet& C'est lui qui est le gage de notre hritag , qui vient au secours de notre faiblesse, et qui partage et distribue h chacun ses faveurs diverses, dans la mesure qu'il lui pla de le faire (XVII).
Wbres couvraient la face de l'abme et l'Esprit de Dieu &tait portsur les eaux. " . Psaume CIlI, 30 : a Vous enverrez votre Esprit et ils seront &&,et vous renouvellerez la face de la terre. 3. JOB,XXIV, 13 : Ils ont t rebelles la lumitre ,ils n'ont point connu les voies de Dieu. 1 ) 4. MATTHIEU , XXVIII , 19 : a Les baptisant au nom du P&e, et du Fils, et du Saint-Esprit. S. JEAN ; 1 , 52 , 33 : J'ai vu l'Esprit descendre du ciel, comme une colombe, et demeurer sur lui. -C'est lui qui baptise dans le Saint-Esprit. 1, 6. JEAN , XIV, 16 , 17,26 : Je prierai mon Pr , et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure ternellemen ivec vous ; l'Esprit de vrit que le monde ne peut recevoir, demeurera avec vous, et il sera en vous. -Mais le consolateur,
eadem fide parique cultii et honore colendus est. ~ddocetoctavus articulus, Credo in Hic ille paracletus et doctor veritatis, Spiritum Sanctum ? qui corda credentium gratia sua, suisqua donis illustrat , purilkat, sanctificat, et in Snbjungit tertiani in Deitate personam, onini sanctitate confirmat. Hic est pignus fpiritum Sanctum : qui ex Patre Filioque liaereditatis nostr qui adjuvat inflrniitapcedens, verus, utrique c o ~ t e r n u , s CO- tem iiostrani ,et singulis prout vult, varias qualis, consubstantialis Deus existit, et donationes suas distrihuit imperlitque.
XVII.
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qui est le Saint-Esprit que mon PCre enverra en mon nom, vom enseignera toutes choses , et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit. 7. JEAN,XVI, 7 , 8 , 4 3 , 4 4 : Sijenem'envaispas,le consolateur ne viendra point & vous. - Et lorsqu'il sera venu, il convaincra le monde du pcch de la justice et du jugement -Car quand l'Esprit de v6rit6 sera venu, il vous enseignera toute vrit il vous annoncera les choses A venir. - C'est lui qui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est i i moi , et il vous l'annoncera. 8.1 JEAN, V, 7 : II y en a trois qui rendent tbmoignage d m le ciel, le Pre le Verbc et le Saint-Esprit, et ces trois sont une mm chose. 9 . Romuhis, V I I I , 9 , 4 4 , 44-17 : Mais pour vous, vous n'te pas dans la chair, mais selon l'esprit, si toutefois l'Esprit de Dieu habite en vous ; car si quelqu'un n'a point l'Esprit de Jsus-Christ il n'est point en lui. Car si l'esprit de celui qui a ressuscit~Jsu - Christ d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscitJksus-Christ d'cntre les morts donnera aussi la vie. A vos corps mortels, i~ cause de son Esprit qui habite en vous. Tous ceux. qui sont pouss par l'Esprit de Dieu sont les enfants de Dieu. Aussi n'avez-vous point re l'esprit de servitude qui vous retienne encore dans la crainte , mais vous avez rel'esprit de l'adoption des enfants, par lequel nous crions : Abba , mon Pr ! Et cet Esprit rend lui- mm tmoignag & notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 10. II Corinthiens, III, 17 : Or, le Seigneur est Esprit; o i 0 est l'Esprit du Seigneur, lh aussi est la liberte. N 44. 1 Corinthiens, VI, 4 9 : Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui habite en vous, et qui vous a t donnde Dieu, et que vous n'&tes plus A vous? 4 2 . Ibid ,III, 1 G , 17 : Ne savez-vous pas que vous Ctes le temple de Dieu , et que l'Esprit de Dicu liabite en vous? - Si quelqu'un donc viole le temple de Dieu, Dieu le perdra ; car le temple de Dieu est saint. C'est vous qui $tes ce temple. 43. Psaume L ,12-14 : a Cre en moi un caur pur, 6 mon Dieu, et rtablisse de nouveau un esprit droit au fond de mes entrailles. - Ne me rejetez pas de devant votre face, et ne retirez pas de moi voire Esprit. Rendez-moi la joie de votre assislwm salutaire, et affermissez-moi en nie donnant un esprit de Ibrcc.
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14. ME, XI , 1-3 : Il sortira un rejeton de la tige de Jess rt une fleur natr do sa racine. - L'esprit du Seigneur se reposera sur lui, l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de science et de pitt Et il sera rempli de l'esprit de la crainte du Seigneur. 43. Galates, V, 22 , 23 : Les fruits de l'esprit au contraire sont la charith , la joie , la paix, la patience, l'humanit la .bont, la persv4rance -la douceur, la foi, la modestie, la continence, la chastct 46. Romains, V, 5 : L'amour de Dieu a t rpand dans nos murs, par le Saint-Esprit qui nous a t donn 17, Ephsien, 1, 13 , 14 : En croyant en Jksus-Christ , vous avez tscellCs du sceau de l'Esprit-Saint , qui avait t promis , -qui est le gage de notre hritag jusqu'h la parfaite dlivranc du peuple que Jsus-Chris s'est acquis pour la louange de sa doire. 18. Romains, VIII, 26 : c i De plus, l'Esprit de Dieu aide notre infirmit r 49. ICorinthiens, XII, 3-11 : Nul ne peut confesser que feus est le Seigneur, sinon par le-Saint-Esprit. - II y a it la vritdiversitde grfices, mais il n'y a qu'un mm Esprit. Dy a diversitde ~~~~~~~~~es, mais il n'y a qu'un mm Seigneur. Il v a diversitd'opration surnaturelles, mais il n'y a qu'un mirne Dieu qui oprtout en tous. - Or, ces dons du Saint-Esprit, se font connatr au dehors, sont donnes h cliacun pour l'utilit de I'Eglise. L'un reoidu Saint-Esprit le don de parler dans me haute sagesse ; un autre reoidu m h e Esprit le don de prier avec science. - Un autre recoit le don de la foi par le mm Esprit; un autre reoidu m6me Esprit la grkce de guri maladies. Un autre, le don des miracles ; un autre le don de prophti ; un autre le don du discernement des esprits, un aulre le don de parler diffrente langues, un autre celui de les interprter Or, c'est un seul et m h e Esprit qui opr toutes w choses, distribuant chacun ses dons , selon qu'il lui pla &le faire.
4, Le symbole du premier concile de Constantinople, deuxim cumniq : Nous croyons au Saint-Esprit, Seigneur et vivifiant, qui prockde du Pr , qui est adoret glorifiavec le Pkre et le Fils ; qui a parl par les prophtes
86 DE LA FOI 2. Le concile de Florence, dans les Lettres, d'union : N w dfinissons pour que cette vrit de foi soit crue, admise et profess par tous les chrktiens , que le Saint-Esprit est tcrncliemcn du Pret du Fils ; et que de toute ternit il procd de l'un et de l'autre, comme d'un seul principe, et par une seule production qu'on appelle qirolion.. . Nous dfinisson en outre que l'addition de ce mot Filiofnic ,faite au symbole , est lhgitime , comme ta devenue une explication ncessair au dogme.
Question XVIII*
Que nous enseigne de plus l'article neuvim : Je crois la sa& Eglisc catholique, la co1nmunion des saints ? Cet article nous montre l'Eglise comme la socihtk visible de tous les fidlechrtien , pour qui le Fils de Dieu a pris notre nature, a endurtous les travaux de sa vie mortelle et tous les tourmenis de sa passion. Il nous apprend que cette Eglise premiremenest une, n'ayaul qu'une m h e foi et une r n h e doctrine, ainsi que les mhes sacrements, et se conservant dans l'unit6 sous son unique chef qui est le Christ, reprisent sur la terre par son vicaire qui esi un aussi, savoir le Pape. Cet article nous enseigne en second lieu que cette Eglise est sainte, &nt continuellcmcnt sanctifik par les dons de l'EspritSaint selon la promesse de Jksus-Christ , de sorte qu'elle produit toujours des saints , et est toujours gouvern par de saintes lois. Et personne hors de son sein ne saurait participer <L la saintek En troisihme lieu, qu'elle est catholique, c'est-&dire universelle, tellement que, rpandu sur toute la surlace de la tcne, elle embrasse et nourrit dans son sein maternel tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux ,qui s'accordcnt dans la foi et dans la doctrine de J6sus-Christ. En quatriCrne lieu, que dans cette Eglise est la communion des saints , qui consiste en ce que tous ceux qui en font partie sont comme la maison et composent une seule et m h e famille, dont tous les membres sont indivisiblement unis ; et ils s'aidvnt entre eux comme feraient les membres d'un mm corps par des services rkiproques , par une certaine rhxsibilitde mrite el par des kchanges de priresIls posskdent en commun l'unit6 de foi, l'accord des croyances et l'usage uniforme des sacrements : quelis que soient les erreurs ou les dissensions qui puissent s'&leverparai
quelques-uns, ils l'unit d'un m b m e esprit par le lien de la paix. Dans cette communion doivent Hre compris non-seulement les saints de VEglise militante pendant toute la dur de leur plerinag terrestre, mais encore tous les bienheureux qui composent dans le ciel 19Eglise triomphante dans h socit de Jsus-Christ et de plus, les Ames qui, au sortir de cette vie, n'ont pu ktre immdiatemen admises cette ternell !%cit Hors de cette communion des saints, comme autrefois hors de l'arche de No il n'y a de salut pour personne, mais pour tous au contraire une damnation assur ; et ainsi faut-il raisonner, soit par rapport aux juifs et aux gentils, qui n'ont jamais embrass la foi de l'Eglise ; soit par rapport aux hrtique qui l'ont abandonn ou altr ; soit par rapport aux schismatiqucs , qui ont rompu la paix et l'unit de l'Eglise ; soit enfin par rapport aux etcommunis qui ont mritpour quelque autre cause grave d'trretranch et spark du corps de I'Eglise comme des membres gits Tous ces derniers, n'appartenant pas h l'Eglise et & sa communion sainte ,ne sauraient participer A la grttce divine et au salut bternel , it moins que prhalablement ils ne se rconcilien et ne reviennent h l'EgIise dont ils ont eu le tort de se sparer Car elle est invariable cette rgl pospar saint Cyprien et saint Augustin : Celui-lii n'aura pas Dieu pour prequi refuse d'avoir i'Eglise pour mr ( XVIII ).
XVIII. salem, adeb ut per orliem Ion@ lateque 1 diffusa, omncs omnium temporum, locorum nc iiationum homines, qui modo in Christi fide ac doctrina conveniunt, uno quasi materno sinu excipiat, concludat ac salvet. Quarto esse i n eadem Ecclesia sanctorum coinm~inioncm , ut qui i n Ecclesia, veluti domo Dei familiaque versantur, societatem quamdam inter se et unionem servent individuam, et sicuti unius corporis membra, muluis officiis, ineritis et orationibus se invicem juvent. Apud hos est unitas fidei, doctrina consenliens , conforn~isusus sacramentorom : qui e l i m , q~~alescumque dcrnurn quorumdam errores aut dissensiones incidant , soliciti siint servare unitatem Spiritus in vinculo paris. In qua quidem communione non modb sancti Ecclesise miIitantis in terra peregrinantes, verhm etiam beati omnes Ecclesia cum Christo i n c ~ l i s , felicissime trinmpl~antis,ac insuper piorum
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Christi fidelium visibilem congrcgationem , pro qua Dei Filins hominis natura suscepta,
dincla
eamque docet
mrntorum, q u q u e sub un0 capite su0 Cliristo, unoque vices ejus in terris gerente Pontifice maximo regitur, ac in unitate con"crvatnr. Deinde hanc sanctam esse p r ~ d i c a, t quia ~IY Spirilum Sanctum G Christo usque ~anctificatur,ut sancti honiines et sancta? Irees nunquam in illa desint. Nec ullus extra hujiis consortium sanclitatis particeps esse potest. Tertio. esse catholicam, id est, univer-
4 . MATTHIEU, V, 4 4-1 6 : Vous fites la lumir du monde. Une ville situ sur une montagne ne peut 6tre cache On
n'allume point une lampe p ur la meitrc sous le boisseau, m a i s on la met sur le chandelier, afin qu'elle clair tous ceux qui sont dans la maison : - Ainsi, que votre lumihre luise devant les hommes, afin que voyant vos bonnes uvres ils glorifient votre Pkre qui est dans le ciel. 2. I S A ~ ,E LX , 1-5 , 10 , 4 4-1 5 : Levez-vous , Jrusalem soyez toute brillante de clart parce que votre lumirest venue, et que la gloire du Seigneur s'est levkc sur vous. -Car les tnbr couvriront la terre, et une nuit sombre couvrira les peuples; mais le Seigneur se l&vcra sur vous, et sa gloire claterdans vous. - Les nations marcheront A la lueur de votre lumibre ,et les rois h la splendeur qui se lver sur vous, etc. - Vos portes seront toujours ouvertes; elles ne seront ferme ni jour ni nuit, afin qu'on vous apporte les richesses des nations, et qu'on vous amn leurs rois. - Les enfants de ceux qui vous avaient humili vicn(Iront se prosterner devant vous, et tous ceux qui vous dcriaien adoreront les traces de vos pas, et vous appelleront la citdu Seigneur, la Sion du saint d'sracl Parce que vous avez t abandonnbc et exposit la haine, et qu'il n'y avait personne qui pas& jusqu'h vous, jc v us &&lirai dans une gloire qui ne finira jamais, et dans une joie qui durera dans la succession de tous les Ages. w 3. I S A ~, EII, 2 , 3 : Dans les derniers temps la montagne sur laquelle se Ilfitira la maison du Seigneur sera fond sur le haut des monts , et elle s'dlbvera au-dessus des collines, toutes les nations y accourront en foule. -Et plusieurs peuples y viendront, en disant : Allons, montons h la montagne du Seigneur, et i l la maison du Dieu de Jacol). Il nous cnscigncra ses voies, et nous
anima", q i m CS liiic vil3 P$rCqqiP, nniidinn tamen illam bealoruiii fl~livilatrn~ sunt consec ut^, simul coniprchcnduntur. Extra hanc sanctorum coinniunionrm (sicuti exira Noc arcani ) corluni (p~idcin exitiu~ii,nulla verb salus niorfiilibns : non J u d ~ i saut Elhnicis , qui fidcin Ecclesia nunqiiam reccpcrunt : non haercticis , qui rrceptam descruernnt, vel corrupcrunt ; non scliismatids , qui pacem et u n i t a t m Ecclcsiiic rcliquerunt : postremb neque excommunicalis , qui qualibet alia gravi de
mil;?? i d ~i~ri'iici'i~~it, nt ah ecclesii~ corporc, cc11 prriiitiosa qiiirdain inembra , prc'escindcrentur ac separarentur. Atquc istiusrnodi omncs, quoniam ad Ecclcsiain , cjusque silnc.larn communioncm non pertinent, div i n gralisc ~ et saliitis ztcrnie non possunt fisse participfts, nisi Ecclesix, ?l qua suo illi vilio sunt semel avulsi, primiirn reconcilientur atque reslituantur. Certa est eiiiin Cypriani e t Augustin! rcgula: Non habcbit Deum patrem, qui Ecclesiam noluerit haLere inatrem.
89 marcherons dans ses sentiers, parce que la loi sortira de Sion , et la parole du Seigneur de Jrusalem 4. Psaume XVIII, 5, 6 : Leur voix a &datdans toute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrmit du monde. - Dieu a tabl sa tente dans le soleil, semblable ii un pousortant de sa chambre nuptiale. S. JEAN,XI , 51, 52 : K Or, il ne disait pas cela de lui-m&me, mais comme il tai grand-prtr cette annke-l, il propMtisa que J h s devait mourir pour la nation., -et non-seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un mm corps les enfanis de Dieu qui taien dispershs. 6. JEAN, X , 16 : S'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de celte bergerie, et il faut que je les amn ; elles entendront m a voix, et il n'y aura qu'un troupeau et qu'un pasteur. i ) 7. JEAN, XVII , 11 : Pr saint, conservez en votre nom ceux que vous m'avez donns afin qu'ils soient un comme nous. 8. Cantiques, V I , 8 : Une seule est ma colombe et ma parfaite anlie, elle est unique pour sa mre et choisie entre toutes par celle qui lui a donnla vie. )) ' 9. I Corinthiens, 1, 9, 10 : Dieu par qui vous avez t appel a la socit de son Fils Jksus-Christ Notre-Seigneur , est fidl et vritable - Or, je vous conjure, mes Frrespar le nom de lkus-Christ Notre-Seigneur, d'avoir tous un mm langage, et de ne point souffrir de divisions parmi vous , mais d'tr tous unis ensemble dans un mm esprit et dans un mm sentiment. 10. Ibid., XII, 1 2 , 1 5 , 24-28 : Car, comme notre corps n'tan qu'un, est composde plusieurs membres, et qu'ils ne sont tous nbanmoins qu'un mm corps, il en est de mm de Jsus Christ. - Car nous avons tous t baptisks dans le m6me Esprit, pour n ' t h tous ensemble qu'un mm corps, soit juifs, soit gentils , soit esclaves ou libres ;et nous avons tous reGu un divin breuvage , pour n'tr tous qu'un m6me esprit. - Mais Dieu a mis un tel ordre dans tout le corps, qu'on honore davantage ce qui est moins honorable de soi-m&me; - afin qu'il n'y ait point de division dans le corps, mais que tous les membres conspirent mutuellement s'ent,re-aidcr les uns les autres : - et que si l'un des membres souffre , tous les autres souffrent avec lui , ou si l'un des membres a quelque avantage, tous les autres s'en rjouissen avec lui. -Or, vous te le corps de Jksus-Christ et membres les uns des autres. -Car Dieu a tabl dans son Eglise premihrement des apbtres , etc.
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00 DE LA FOI 11. Ephsiens IV, 3-7 : En travaillant avec soin conserver l'unit d'un mm esprit par le lien de la paix. Vous n'te tous qu'un corps, qu'un esprit, comme vous n'avez tous t appelqu'A une inCrne esprance II n'y a qu'un Seigneur, qu'une foi et qu'un baptfime. Il n'y a qu'un Dieu ,p&rede tous, qui est au-dessus de tous, qui tensa providence sur tous, et qui rsid en nous tous. Car la grcice a 6th donn h chacun de nous, selon la mesure du don de Jsus-Christ i 2. EpMsiens , V, 23-27 : Maris , aimez vos femmes ,comme Jsus-Chris a aimb lYEglise , et s'est livr lui-mCme pour elle, afin de la sanctifier, aprks l'avoir purifice dans le bapthme de l'eau, par la parole de vie; - pour la faire paratr devant lui pleine de gloire, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais tan sainte et irrprhensibl 43. Ctmtiqtw, IV', 7 : Vous etes toute belle ,ma bien-aime et il n'y a point de tache en vous. 44. 1 PIERRE, I I , 9 , 40 : Mais quant it vous, vous te la race choisie, l'ordre des prtre rois, la nation sainte, le peuple conquis, afin que vous publiiez les grandeurs de celui qui vous a appel des tCn6bres 5 son admirable lumir ; vous qui autrcfois n'tiepas son peuple ,mais qui maintenant tele peuple de Dieu ; vous qui n'aviez point obtenu misricord , mais qui main' tenant avez obtenu misricorde 15. Actes, 1,8 : c i Vous me rendrez tmoignag dans Jrusalem et dans toute la Jud et la Samarie , ct jusqu'aux extrmit de la terre. 1) 16 . Gettse XXII, 17, 4 8 : Je vous bnira , et je multiplierai votre race, comme les &toiles duciel et comme le sable qui est sur le rivage de la mer ; votre postiritb poss6dera les villes de ses dans ennemis ; - et toutes les nations de la terre seront bnie celui qui sortira de vous, parce que vous avez ob h ma voix. 17. MARC, XVI , 45 , 20 : Allez par ton t le monde, prechez I'EvangiIe il toute civaturc.-Ses disciples &tantpartis, prchkren partout, le Seigneur agissant avec eux, et confirmant sa parole par les miracles qui l'accompagnaient~. 18. Luc, XXIV, & G , 47 : Il fallait que le Christ souffrit de la sorte , et qu'il ressuscititt le troisikme jour : ct qu'on prCchit en son nom la phitcnce et la rkmission des pCcli6s parmi toutes les nations, en commenanpar J h s a l e m . 19. MATTHIEU , XXV11, 1 9 , 20 : Allez donc, et insiruiseii tous les peuples, les baptisant au nom du Ptrc et du Fils, et du
91 Saint-Esprit : - Voici que je suis avec vous jusqu'h la consominalion des sicles 20. MATTHIEU,XVI , 18 : Sur cette pierre je Mirai mon Eglise ; et les portes de l'enfer ne prvaudron point contre elle. 1) 21, Ephsiens IV, 11 , 12 , 13 , 16 : Lui-mm a donnh son Eglise quelques-uns pour tr aptresetc. -Afin que les uns et les autres travaillent i i la perfection des saints, aux fonctions de leur ministrei l l'dificatiodu corps de Jsus-Chris , etc. Afin que nous croissions en toutes choses dans Jsus-Christ qui est notre chef ou notre tt; - de qui tout le corps, dont les parties sont jointes et unies ensemble avec une si juste proportion, reoitpar tous les vaisseaux et toutes les liaisons qui portent l'esprit et la vie, l'accroissement qu'il lui comn~uniquepar une i l chacun des membres, afin qu'il se forme influence proportionn ainsi, et qu'il s'difi par la charit 22. Psaume C X V 63 : Je me suis uni avec tous ceux qui vous craignent et qui gardent vos commandements. 23. Colossie"i~y 1, 1 2 , 14 : Rendant @ces Dieu le Pre qui, en nous clairan de sa lumirenous a rendus dignes d'avoir part au sort et h l'hritag des saints; - qui nous a arrach~s,dc la puissance des tnbre et nous a transfr dans le royaume de son Fils bien-aim par le sang duquel nous avons t rachets 24. Ph"lippien~~ 1, 3-8 : Je rends grAces C I mon Dieu, toutes les fois que je me souviens de vous, et je ne fais jamais de prires que je ne prie aussi pour vous tous, ressentant une grande joie - de ce que vous avez rel'Evangile et y avez persvr depuis le premier jour jusqu'h cette heure. 25. II Corinthiens, VIII, 13-15 : a Et ainsi je n'entends pas que les autres soient soulagset que vous soyez surcharg ; mais que, pour &es l'inkgalit- votre abondance suppl maintenant leur pauvret afin que votre pauvretsoit soulag & l'galit selon par leur abondance, et qu'ainsi tout soit rdui : - Celui qui recueillit beaucoup n'en eut pas qu'il est cri plus que les autres ; et celui qui recueillit peu n'en eut pas moins. 1) 26.1 JEAN, 1 , 3 : Afin que vous entriez vous-m6mes en socit avec nous, et que notre socit soit avec le Pere, et avec son Fils Jsus-Christ W . Romains, XII, 4-7 : Car comme dans un seul corps nous avons plusieurs membres, et que tous ces membres n'ont pas la
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"12 DE LA FOI m6me fonction ; de mm on .Esus-Christ nous sommes phisieurs qui ne formons qu'un seul corps ,tan tous rciproquemen les membres des uns et des autres. Nous avons aussi des dons diffkrents, selon la @ce qui nous a t donne Que celui qui a re le don de prophtie en use selon la rkgle de la foi. Que celui qui est appel4 au rninistere de l'Eglise, s'attache A son ministre-Que celui qui a rele don d'enseigner, s'applique il enseigner, etc. 28. I Corinthiens, XII, 1 2 , 2 6 , 27 : Comme notre corps n'tan qu'un , est composk de plusieurs membres , etc. - Et si l'un des men~bres souffre, tous les autres souffrent avec lui, ou si l'un des membres a quelque avantage, tous les autres s'en rjouissen avec lui. - Or, vous te le corps de Jsus-Chris et membres les uns des autres. 29. Ephsiem IV', 1-3 : (c Je vous conjure, moi qui suis dans les chane pour le Seigneur, de vous conduire d'une manir qui soit digne de l'ta auquel vous &tesappels - Pratiquant en toutes choses l'humilitb, la douceur et la patience, vous supportant les uns les autres avcc charit en travaillant avec soin conserver l'unit6 d'un mhne esprit par le lien de paix. 1) 30. Gense V U , 25 : Toutes les crature qui taien sur la terre, depuis l'homme jusqu'aux b$tes, tant celles qui rampent que celles qui volent dans l'air, tout p6rit : il ne demeura que Noi seul, et ceux qui &taientavec lui dans l'arche. 1) 31. 1PIERRE, III , 20 : Au temps de No pendant qu'on pr6parait l'arche, dans laquelle si peu de personnes, savoir huit seulement, furent sauve du milieu du dluge 32. ISA~E, LX, 42 : Le peuple et le royaume qui ne vous sera point assujetti, pbrira. 1) 33. 1JEAN,II, 4 8, 19 : a Mes petits enfants, c'est ici la dcrnitrc heure :et comme vous avez entendu dire que 1'Antcclwist doit venir, il y a des maintenant m h e plusieurs antechrists; ce qui nous fait connatr que nous sommes entrcs clans la dernir heure. - Ils sont sortis d'avcc nous, mais ils n'btaicnt pas d'avec nous ; car s'ils eussent t d'avcc nous, ils fussent dcmeur avec nous : afin qu'on reconnaisse clairement que tous ne sont pas d'avec nous. 34. JEAN, V I , 07, 68 : Des lors plusieurs disciples se retirkrent de sa suite, et ils n'allaient plus avec lui. Sur quoi Jisus dit aux douze ap0tre.s :Et vous aussi , voulez-vous me quitter? 11 33. JEAN, X I I , 30 : Judas ayant donc pris le morceau ,sortit aussitct ; et il etait nuit.
93 36. JUDE, 18, 19 : (t Dans ces derniers temps il s'lve des imposteurs qui suivront leurs passions dir6gle et pleines d'impitCe sont des gens qui se sparen eux-mmesdes hommes sensuels qui n'ont pas l'esprit de Dieu. 5 7 . 1 Corinthiens, V, 1-7, 43 : C'est un bruit constant qu'il y a de l'impuretparmi vous, et une telle impuret6 qu'on n'entend point dire qu'il s'en commette de semblable parmi les paens jusque-l qu'un d'entre vous abuse de la femme de son pre Et vous $tes enfl d'orgueil, et vous n'avez pas au contraire t dans les pleurs, pour faire retrancher du milieu de vous celui qui a commis une telle action! Pour moi, tan la vrit absent de corps, mais prbsent en esprit, j'ai dj prononcce jugement comme prtsent, savoir, que vous et mon esprit tan assembl au nom de Notre-Seigneur Jsus-Christ celui qui est coupable de ce crime soit, par la puissance de Notre-Seigneur Jsus livr Satan pour mortifier sa chair, afin que son Ame soit sauv au jour de Notre-Seigneur Jsus-Christ Vous n'avez point sujet de vous glorifier. - Ne savez-vous pas qu'un peu de levain aigrit toute la pte Purifiez-vous du vieux levain. Retranchez ce mal du milieu de vous. M 38. 1 Timothe1,. 19 , 20 : Conservant la foi et la bonne conscience ,tl laquelle quelques-uns ont eu le malheur de renoncer, et ont fait ainsi naufrage dans la foi. - De ce nombre sont h Satan, afin qu'ils apHymnet Alexandre que j'ai livr prennent h. ne plus blasphmer 59. Nombres, XI, 14 ,1 3 : Le Seigneur rpondi Mos: Qu'ellesoit donc spar hors du camp pendant sept jours, et apres cela on la fera revenir. Marie fut donc chass hors du camp pendant sept jours, et le peuple ne sortit point de ce lieu, jusqu'h ce que Marie frappele 40. MATTHIEU ,XV111,15-18 : (t Si votre frr a pch contre vous, allez lui reprsente sa faute en particulier entre vous et lui ; s'il vous houte ,vous aurez gagnvotre frre -Mais s'il ne vous cout pas, prenez encore avec vous une ou deux personnes, afin que tout soit confirmpar l'autoritde deux ou trois tmoins S'il ne les cout pas, dites-le lYEglise , et s'il n'cout pas llEglise m&me,qu'il soit votre garcomme un pae et un publicain. En vrit je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lidans le ciel, et tout ce que vous dliere sur la terresera c16lidans le ciel. 41. 1 1JEAN , 1 0 , 11 : Si quelqu'un vient vous, et ne fait
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pas profession de cette doctrine, ne lc recevez pas dans votre car celui qui le salue participe il ses mauvaises actions. 42. II Tl~essalo~~iciens ,III, 6, 14 : Nous vous commandons, nos f r h m , au nom de Notre-Seigneur Jtsus-Christ ,de vous retirer de tous ceux d'cntrc vos frre qui se conduisent d'une manikrc ,et non selon la tradition qu'ils ont reude nous. Si drbgl quelqu'un n'obi pas il ce que nous ordonnons par notre lettre, notez-le , et ne comn~uniquez pas avec lui , afin qu'il en ait de la confusion ; ne le consid6rcz pas nhnmoins comme votre ennemi, mais averlisscz-le comme votre frere.
TEMOIGNAGES
DE LA TRADITION.
N'cst-il pas vrai que cette pierre (dont il est parle dans Daniel, c. I I , 4 5 ) , de petite qu'elle etait dans ses commencements, a cr de manikre i l devenir une grande montagne, qui a rempli l'univers? Avons-nous montr cettc montagnc conmie on montre aux hommes la lune dans son dernier (parlier? Quand les hommes veulent voir, par exemple, la lune nouvcllc , on leur dit : Voyez-la, c'est de ce c6t6 qu'elle est ; et s'il s'en trouve qui ne puissent l'apercevoir, et qui demandent : oG est-elle? on cherche alors h la leur montrer par la direction qu'on donne son doigt. Quelquefois ils rougissent de ne pas voir, et pour n'etre pas trait& d'aveugles, ils rponden qu'ils ont vu quoiqu'ils n'aient rien vu. Est-ce de cette manire mes frkres , que nous vous montrons l'Eglise? N'est-elle pas visible ii tous, et mm aux plus aveugles? N'est-elle pas rbpandue dans le monde entier? Ne voyons-~WJS pas 1'acconq)lissement de la promesse faite h Abraham tant de sicleil l'avance, que toutes les nations seraient bbnies dans sa race? La promesse a kt& faite h un seul fidle et elle trouve son accomplissen~entdans des millions de ficlcles. La voih, cette montagne qui remplit toute la terre ; la voilh , cette ville dont il a 6tk dit : Une ville bti sur une montagne ne saurait &trecachde (MATTII.,V, 14). Mais nos adversaires vont heurter contre cette montagne, et lorsqu'on leur dit: Montez : Ce n'est pas une montagne, rbpondent-ils ; et ils aiment mieux s'y heurter la t e k , que d'y chercher un asile. Dans lps derniers temps^ dit Isa(II, 2)' la m o n t a p e sur laquelle se btir la mison du Seigneur, sera fond^% sur le haut des monts. Qu'y a-t-il de plus visible qu'une montagne? Mais il y a des montagnes ignorks , parce qu'elles se trouvent situtes dans d'autres
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contre que celle o nous nous trouvons. Qui de vous, par exemple , connait le mont Olympe ? Et ceux.qui habitent le mont Olympe, ne connaissent pas davantage notre Giddaba. Ces montagnes n'occupent que de trs-petiteparties de la terre. Mais il n'en est pas ainsi de celle-ci : elle remplit la terre entireet c'est d'elle qu'il est dit qu'elle est fondsur le haut des monts, et que toutes les ~iations y accourront en foule. Qui est-ce qui s'gar tant qu'il se tient sur cette montagne? qui est-ce qui heurte du pied contre elle faute de la voir? qui peut ne pas connatr cette ville Mie sur la montagne? Mais ne soyez point tonn si elle est ignor de ceux qui hassen leurs freres :ils marchent dans les tnbre et ils ne savent o ils vont, parce que les tnbr les ont aveugls 2. Le mmem l i b . de 11ni1. Eccl. contra Epist . P e t i l h i donatistc~, c. 16 : L'Eglise n'est point cach :ellen'est pas sous le boisseau, mais sur le chandelier, pour claire tous ceux qui sont dans la dit, qu'une ville ne peut pas tr maison. Et c'est d'elle qu'il a t cachie quand elle est bhtie sur une montagne. Mais elle est comme couverte pour les donatistes, puisque, malgrk les tmoignage si clatant et si publics de l'univers entier, qui les invite suivre son exemple, ils aiment mieux aller les yeux ferinCs se heurter contre une montagne, que d'y monter eux-mme : contre cette montagne, dis-je , qui n'tai d'abord qu'une petite pierre dta c h k de la montagne sans main d'homme (DAN., II, 45), et qui, grossissant peu peu, en est venue & couvrir de sa masse la terre entire 5. Le mme in fi. trigesim. conc. II, super illum wrswn, Qui videbant me foras fugerunt me : Ce qui est plus dplorabl cl qu'on ne saurait supporter, c'est que beaucoup de personnes, connaissant tous les titres qui recommandent 17Eglise, l'aient quittte cependant, et aient blevcontre elle des schismes et des htrkies. Ceux qui me voyaient, dit le Psalmiste, c'est-&-dire ceux qui connaissaient ce qu'est lYEglise , qui la voyaient dpeint dans les Ecritures , ont fui loin de moi. Les prophtese sont exprim moins clairement sur Jsus-Chris que sur I'Eglise ; sans doute parce qu'ils voyaient en esprit que les hommes formeraient des partis contre lYEglise , et qu'ils se soulveraiencontre elle plus encore que contre Jsus-Christ Cela donc qui devait occasionner plus de contestations a tprdi avec plus d'insistance et de afin que l'videnc de ces prophtie f un tbmoignage clart contre ceux qui en verraient l'accomplissement et qui nanmoin
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se siparcraient de i3Eglise.. .. Presque partout le Christ n'est annonce par les prophbtcs que sous certains emblmemystrieux tandis que lYEglisc est dtsign par ces mme prophte ouverter ~ e n et t sans voile, afin qu'elle soit reconnue pour cc qu'elle est ixcmc de ceux qui s'dkvent contre elle, et qu'ainsi il y ait de leur part cettc malice consommk, dont elle se plaint par la bouche du Psalmiste : 11s me voyaient, et ils se sont enfuis loin de moi. C'est d'eux aussi que l'apdtre Jean (UOAN., II, 19) a dit ces paroles : Ils sont sortis d'avec nous, mais ils n'taienpas d'avec
nous.
4. S. CIIRYSOST~ME , Hom. IV de verbis Isai Vidi Do~nitturn : K L'Eglisc a ses racines plante dans le ciel plutdt qu'elles ne le sont en terre. Peut-tr que certain pae va lh-dessus me taxer d'arrogance ; mais qu'il attende les preuves que j'ai &luien fournir, et que la force de la vtritb l'obligc 5 confesser que le soleil s'tcin drait plutGt , que l'Eglisc ne vn & s'obscurcir. 5. S. CYPRIEN, De unit. Eccl. : u Le Saint-Esprit, parlant au nom du Seigneur dans le Cantique des cantiques, prludai ainsi i i ce mystr : Une seule esL nia colombe et ma parfaite amie; elle est unique pour sa mkre , choisie de prfren entre toutes )) par celle qui lui a donnk le jour. )) Quoi donc ! celui qui ne garde pas l'unil de l'Eglisc croit-il garder encore la foi? Celui qui rsist & l'Eglisc , qui se rvolt contre ellc, qui abandonne la chaire de Pierre, sur laquelle est fond&el'Eglise , s'imagine-t-il encore 6tre dans l'Eglisc, surtout aprks que le bienheureux apbtre Paul nous a appris cn ces termes quelle est la nature d u mystr de l'unit : Vous n'fites qu'un corps et qu'un esprit, comme vous avez t tous appel& b une mCmc espbrance. 11 n'y a qu'un Seigneur, qu'une foi, qu'un baptkmc , qu'un Dieu. 1) Nous devons donc maintenir et garder invariablement cettc unite, nous surtout vGques qui sommes places 5 la tete de l'Eglise ,afin de constater que 1'Episcopat est galemen un et indivisible. Que personne ne trompe ses frre par le mensonge; que personne ne corrompe la vritde la foi par une prvaricatioperfide. 11 n'y a qu'un Episcopat , un seul, dont chaque vCqu posskde une partie solidairement ; il n'y a de m h c qu'une Eglise , quoique, par les accroissements de sa glorieuse fkcondilk , ellc s'htendc 5 une infinite de membres. Regardez: le soleil envoie beaucoup de rayons, mais il n'y a qu'un foyer de lumir ; l'arbre se divise en beaucoup de rameaux, maisil n'y a qu'un tronc, appuyk sur une racine vigoureuse ; la source distribue au loin ses eaux. ; niais, quelle
97 qu'en soit l'abondance, chacun de ces ruisseaux part d'une source commune. Spare le rayon de soleil du foyer qui l'envoie, en d truisant son unit vous dtruise sa lumir ; dtache le rameau de l'arbre qui le nourrit, le fruit ne pourra plus germer ; retranchez un ruisseau de la source qui l'alimente, il tarit aussitdt. II cn va de mkme de I'Eglise du Seigneur. Soleil universel, elle ipanche ses rayons jusqu'aux extrkmit du monde ; mais c'est toujours une seule lumir qu'elle envoie, sans que l'unit du corps soit divise Arbre majestueux , elle ktend l'immensit de ses rameaux sur toute la terre ; vaste fleuve, elle arrose toutes les contrbes par la richesse de ses eaux. Mais partout un mhme principe, partout une m h e origine, partout une mm mre riche des trbsors de sa fcondit6 C'est son sein qui nous a ports c'est son lait qui nous a nourris, c'est son esprit qui nous anime. L'ipouse du Christ repousse toute alliance adultkre, sa pudeur est incorruptible ; elle ne conna qu'une maison ; elle garde avec un soin religieux la saintetde la couche nuptiale ;elle nous conserve A Dieu, et destine au trbne les enfants qu'elle a engendrs 6. S. I R S ~ adv. E hw., 1. 1 , c. 10 : Tous les membres (1) de cette Eglise , quoique dissmin sur la terre, sont unis par une m6me foi, comme si rellemenils vivaient tous ensemble , n'ayant qu'un cccur et qu'une tirne, et s'attachent h conserver le dkpdt de ces mme doctrines ; les prchant les enseignant, en continuant partout la tradition, comme s'ils n'avaient tous qu'une mcme bouche; car la diffbrence des langues n'altr en rien la force et l'unitde ces traditions : les Eglises de la Germanie ont la mm croyance que les autres Egliscs ; les Egliscs de lWrie, de la Gaule celtique, de l'Egypte , de la Libye, celles qui sont aux extrmitbscomme celles qui sont au centre du monde, n'ont qu'une mm foi. De mm que le soleil, uvr de Dieu, verse sans cesse sur le monde une lumir toujours la I~CI~C ainsi , les enseignements de la vkrit illuminent des m~ne rayons tous les hommes qui veulent la connatre Ne croyez pas que le fidkle moins instruit ait une autre doctrine que le pontife iloquent ; tous sont subordonnt!~au m6me matr . et l'homme
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(1) d'ai suivi ici en grande partie la traduction de M . de Genoude. Il serai peut-iitre plus conforme au sens du texte de dire tous les pasteurs, au lien de tous les membres. Voici le texte latin ;1 I c w p m d i c a t i o n e m ci(ni u w q ~ r i t et liane fidvm Ecclcsiu, e t p i d e m in u n i v c r s u m muifdiiiiidtisseminata, diligeiiter custoi et c o n s o t u t ~ k r h pr
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....,
98 DE LA FOI qui sait le moins bien parler en sait toujours assez pour transmettre la tradition sans l'altre ; la foi &tant, comme nous l'avons dit, une et invariable, celui qui peut longuement s'tendrh. son sujet n'y ajoute point; celui qui est inhabile & la d6vclopper ne l'amoindrit point. 7. S. J ~ R ~ M E ad, Agcrucl~ia~)~ sive Gerontim de Monogamid, Epist. X I , c . A : ci Ils seront deux dans une d m e chair, et non dans deux ou dans trois. C'est pourquoi 1"1;0~~1ze quittera son pr et sa mre et s'attachera & sou @ouse (MATTH., XIX) , et non certes i~ ses 6pouses. Saint Paul, en reproduisant ce tmoignage le rapporte i i Esus-Christ et it l'Eglise , de manir toutefois h repr6senter le Christ pratiquant avec lYEglise son Cpouse une sorte de monogamie spirituelle, comme Adam doit avoir pratique une monogamie charnelle. Qu'il n'y ait qu'une Eve en tout, mr de tous les vivants ; et qu'il n'y ait en tout qu'une Eglise, mkre de tous les chrtiens Mais de mCme que Lamech, cet homme maudit de Dieu, se partagea entre deux femmes, et divisa ainsi, pour ainsi dire, la femme elle-mhw ; les hrttiqucs ii son exemple, divisent lYEglisc en plusieurs Eglises dill6rcntcs , qu'on pourrait, avec saint Jean dans son Apocalypse, appeler it meilleur droit synagogues de Satan, que rassemblements de chrbtiens. 8. S. CIIRYSOST~ME, Horn. l i n priorcm Epistolnm ad Corinibios: a L'apotrc appelle l'Eglisc ( formke A Corinthe) lYEg1isc de Dieu, pour montrer qu'elle ne doit faire qu'une m h e Eglisc avec les autres. Car si elle est 1'Eglise de Dicn , elle n'est donc pas fciinplement lYEglisc de Corinthe , mais l'Eglisc du inonde entier. Le nom d'Eglise en effet ne signifie pas sbparation , mais plutct union et accord. 1) 9. S. GYPIUEN, Tract. de si~qdicit.P r ~ l a t o r msire de unit, Eccicsi~ :(t Terrass ii l'avhncment du R6dcmptcur, alors que la la terre; lumicre du salut &chira les nations cl vint r6cha~1lYc~ furieux de voir les sourds ouvrir l'oreille it la voix de la @cc, les aveugles tourner vers Dicu des regards dcssill6s, les inSirmes se renouveler dans une immortelle vigueur, le boiteux courir lYEglisc , le muet trouver une langue pour prier ; le pbre d u mensonge, seul dans ses temples dcserts ct piirmi ses idoles abmdonnes parce que le nombre des chr6ticns s'accroissait de jour en jour, imagina de nouvelles ruses. Il se dbguisa sous le nom clu'L'Iieii lui-mCmc , pour mieux, troiiil~cr.11 inventa \cs scltisines et lu'-~'t'ie alin de renverser l;i foi , dYal[(yy1~ ];L ycri!c . et de dkiiircr i'iiiiilC. i l ciraiiv icnl e t ~0iiJ~lii i liait\ des iiilioiulis
FOI. 99 nouvelles ceux qu'il n'a pu retenir dans l'aveuglement de leur antique ignorance. C'est au sein de l'Eglise mm qu'il choisit ses victimes. Les infortuns ils se croyaient Cehapp h la nuit du sikle, ct pr d'atteindre la lumir ; mais l'ennemi paissi autour d'eux d'autres tnbre sans qu'ils le sachent, si bien que, tout en rompant avec Jtsus-Christ , tout en divoranavec I'Evangilc , ils continuent de s'appeler Chrkticns , et qu'en marchilnt dans les tnbre ils s'imaginent avoir la lumireCe n'est pas tout : Fange de tnbbrese transforme encore, suivant l'ap6trc, en ange de lumierc. Il dispose ses ministres comme autant de ministres de la justice. Puis, les voilk donnant la nuit le nom de jour, k la mort le nom de la vie, au dsespoi le nom de I'cspCrance, h la perfidie le nom de la foi, h 1'Antcchrist le nom de J6sus-Christ, atin de mieux: ruiner la vbrit par des inventions qui en ont l'apparence. Quelle est la cause de ce mal, mes frkres bicn-aims C'est qu'on ne remonte point h la source de la vkrit c'est que l'on se ditache du chef; c'est que l'on ne garde point la doctrine du divin IigiJateur. Si l'on veut s'arrCter ii ces principes, il ne faut ni une longue discussion, ni beaucoup de preuves. Il est facile de reconnatr oil est la loi ;il sul'fll d'interroger brivemenla vhritb. Le Seigneur dit ? L Pierre : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bitirai mon Eglisc; et les portes de l'enfer ne. prvaudron >i p s contre elle. Je te donnerai les clCs du royaume des cieux. 1) Ce que tu lieras sur la terrc sera li6 au ciel, ce que tu dclieras \ la terre sera ddiC dans le ciel. - Pais mes brebis, dit-il encore au mbme apbtrc apres sa rCsurrcction. C'est sur un seul qu'il bitit son Eglise; A un seul qu'il confie le soin de pitre ses brebis. 11 est bien vrai qu'apr sa risurrection il confkre tous ses ap6tres une pareille puissance , et qu'il leur dit h tous eiiseinlile : ce Comme mon Pere m'a envoyk, moi, je vous envoie; recevez le Saint-Esprit, ceux h qui vous remettrez les pkhs il3 leur seront remis ; ceux h qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. 1) Toutefois, pour nous manifester le mystr de l'unit6 , il voulut, par son autorit6 divine, que cette unit lit son principe dans un seul. Sans doute les autres apbtres ii un honneur et h une puissance Chicnt ce qu'ktait Pierre, lev ~iiibli~blc~: niais l'unit6 est le point de d6part, et la primautest d~miei Pierre, pour montrer qu'il n'y a qu'une Eglise de Jiais-Christ, et qu'il ne doit y avoir qu'une chaire clans cette Eslisr Tous sont pasteurs, mais il n'y a tlu'un seul et meme
ET DU SYMBCLE DE LA
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troupeau, que tous les apdtres ensemble doivent gouverner d'un accord unanime. Pour attester encore que 17Egliscde Jtsus-Christ est une, le Saint - Esprit, parlant au nom du Seigneur, dans le Cantique des cantiques (Gant., VIJ 8) , prCludait ainsi i cc mystr : Une seule est ma colombe, etc. Et le reste comme ci-desu 10. Le mCme, ad Corn. Epist. 55 : Le schisme et l'l~kk& n'ont pas de cause plus ordinaire que le refus d'obtir h 1'6vQue, institue de Dieu, et l'oubli trop fr6qucnt de cette v6ritC qu'il n'y dans 17Egliscqu'un pasteur, vicaire de Jhs-Christ, investi pour le temps prisent du sacerdoce cl de la judicature. Si, docile ilg\ enseignements divins, la grande famille lui tai soumisc , des Ion plus de rbelliocontre le coll6ge Cpiscopal. Une fois que b sentence divine aurait prononce, que le peuple aurait donn son suffrage et les chefs leur assentiment, on ne verrait pas l'i~uda~eg , mais de Dieu constituer le jugc non plus seulcinent de lYvCqu hi-mm ,l'uni\&de l'Eglise mise en lambeaux , et d'orgucilleai sectaires, pleins de complaisance dans leurs pens6es , fonder hors de l'enceinte sacrbc des htr6sics nouvelles.. .. L'ennemi du Christ ne s'acharne obstin~mcnt contre lc pilote, que pour mieux consommer le naufrage de l'Eglisc , quand la main qui dirige ne tiendra plus le gouvernail. Saint Cyprien dit encore un peu plia loin : Pierre, sur qui le Seigneur avait bAti son Eglisc, Pierre rponpour tous et au nom de 13Eglise universelle : A qui irions-nous , Seigneur? vous avez les paroles de la. vie Ctcrnelle, Nous croyons et nous savons que vous d e s le Christ, fils du Dieu vivant. 11 ttmoignait par-lh que s'daigner de Jksus-Christ, c'est pkrir par sa faute; que l'Eglise qui croit en Jksus-Clirist, et garde invariablement la foi qu'elle a embrasste , ne se ditache jamais du Seigneur, et qu'enfin ceux-lii forment l'Eglise, qui se maintiennent constamment dans la maison sainte. Plus loin encore , saint Cyprien ajoutc : L'h6r6sic consommCc , ils lui donnent un pr6tcndu chef; puis les voilh qui traversent les mers. afin d'aller porter les lettres des schisn~atiqueset des profanes au sig de Pierre , l'Eglisc principale , d'o tmane l'unit6 sacerdotale, sans songer qu'ils s'adressent & ces m6mes Romains b 1 1 foi desquels l'apbtre a rendu un glorieux tkmoignage, et aupk de qui le parjure n'a point d'accs -11. Le ~ n h ,e ad Florentium sive Puppianum) Epist .69 : N Loin de moi la vainc gloire et la jactance! Je ne parle qu'G regret, 1)ilrct: que vous vous constituez le jugc de Dieu et de son Clirist, qui a dit aux apijircs, ct dans leurs personnes aux successeurs
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ET
m* SYMBOT.T n~
1.4
roi.
4 O3
autres aphtres , c'est encore plus sphcialement lui qu'a t remis IPsoin de pitre les brebis de son troupeau (Cui Petro, citw pre
ligu~zditradita sit potestns, puscendarum tamen orim cura specidihs ma?~c!ata est). Lui refuser donc la primaut ce IIP serait pas 1% certes etre assez puissant pour le dpouille de
an privilcge divin, mais ce serait bien plut0t Ctre assez aveugl par l'csprit d'orgncil pour se prcipitesoi - mm dans l'cnfcr (Cui quisquis p n ' n e i ~ ~ u t(estimt m deneqa1trfm i l h s qnidem nullo i~orfopotest minuere dipzitatcm, sed inf"atus spiritu superbi sucs, stwtipsum in inferna dcmergit) , 4 6. S. AUGUSTE , Enc7~irkI.ni" Laurcntium, c . 86 : L'ordre nalurd de notre confession (de foi) demandait qu'aux articles qui concernent la Trinil6 on joign immCdiatement celui qui concerne l K;:lisc, comme, a p r h avoir par16 de Dieu, il est naturel de parler de son temple; d'une maison, a p r k celui qui l'habite : d'une ville enlin, I~I'L' celui qui l'a fondCe. fi. Le mtme , in Ps. 85, Super en w b a , Custodi nnimam meam 9u~Mimsanctus sum : Que le corps qui appartient au Christ ne craiyc pas, que chacun des m6nm membres de ce corps ait la hardiesse de crier des ex1rhilCs de la terre ii son chef et sous l'influcncc de son chef : Smct'us s u m J je suis saint. Car cet individu a rctu la griice de la saintetc en recevant le baptcme et la r mission de ses p6chts. Que chaque fidele dise de d m e : Sanctus swn, je suis saint. Ce n'cst point lit i-tn note d'orgueil , c'est un tmoig~itig de rcconnaissancc. Dites & votre Dieu : Je suis saint; niais en ajoutant : Et c'est vous qui m'avez sanctifi Car si tous les chrttiens , ou tous les fiddes baptisen Jsus-Chris , sont revttus de lui, selon ce qu'a dit l'apijtre aux Galates (III, 27) : Vous tous qui avez t bapti&s en Jis~~s-Cl~ristJ vous ares jrevt2 SeJi'sus-Christ; s'ils sont devenus membres de son corps et qu'ils disent cependant qu'ils ne sont pas saints, ils font injure & ce chef lui-mCme , dont tous les membres doivent etre saints (capiti @si faciunt i n j u r i m , czijus menzbra smcta swit). 18. S. BERNARD, Serm. 3, in vigil. Nativ. Domini : Vous saurez aujourd'hui que le Seigneur viendra (paroles de l'introt) dites, Ces paroles, imittes de 1'Ecriture (Exod ., XVI, 6)' ont t il est vrai, dans d'autres circonstances de temps et. de lieu ; mais ce n'cst pas sans propos que notre mr la sainte Eglise les a accommode lavigile de la Nativitde Notre-Seigneur :l'Eglise, disons-nous, qui est toujours assistdes conseils comme de l'Esprit de son pouet de son Dieu, qui se pla a prendre son
W?'T~S solre~diet
404 DE LA FOI repos thins son sein devenu ainsi Io tronc principal ose dilate son cur Car c'cst celte Eglisc qui, comme l'pousdes Cantiques. a v6ritablement blcss6 le cmur du divin 6poux ; c'cst elle qu'il a 6th donn de plonger son regard amoureux dans l'abm le plus profond des secrets de Dicu, en sorte que le cmur de celui-ci est devenu son asile it elle-&me , comme son propre cuest A toujours l ' i i ~ i lde ~ son divin tpoux. M 19. S. G I ~ ~ G O I U I ? - ~ ~ Mora1i1m, - G R A X D lib. , 33, c. 6 : L'Edise catholique est la seule dos mains de laquelle le Seigneur accepte volontiers nos sacrifices, la seule qui intercede avec confiance pour le salut des pkheurs. Du lh vient que Dicu avait donncet ordre, m h c par rapport a l'agneau pascal, de le manger dans une mCme maison et de ne transporter dcliors rien de sa chair (Exod., XII', AG). L'agneau est man@ en effet dans une mm maison ; car c'est dans l'Eglisc catholique, et non ailleurs, qu'cd immolie la vraie victime qui efface nos pcli6s Or, la loi divine dfen de porter dehors quoi que cc soit dc sa chair; car elle interdit de donner les choses sain tes aux chiens (MATT., VII, 6). Elle est la seule dans laquelle les bonnes ~ u v r c se s fassent avec fruit, de m6me que dans la parabole des vignerons il n'y eut que ceux qui avaient travaill dans la vigne du phre de famille qui reGurent leur denier pour rcompense Elle est la seulc qui, comme une arche fortement lice, assure le salut h. tous ceux qui chcrchcnt en elle leur refuge et qui s'y mcticnt sous la sauvegarde do la charit ce lien de toute perfection (Col., HI, 44). Ainsi l'arche de No s'&levait-cllcvers lo ciel h l'aide des eaux mhmcs du dluge tandis que ceux qui Claicnl hors de l'arche n'y trouvaient, que la mort. Elle cst la seule qui offre h notre pibtla fidcle image des mysttres chlestes, scion ce que Dicu dit il Mos (Exod., XXXIII, 24): Il y a wi lieu O& j e suis, o h vous vous tiendrez sur la pierre; et deux lignes plus loin {Ibid. ,23 ) : fiterai ma main et mus m verrez par-derrire Car il n'y a que l'Eglisc catholique de laquelle, comme d'un roc 6lcv6 , on puisse d6couvrir la vbrit;et c'est pour cela que Dicu ajoute qu'il y a un lieu ob il est et d'o<il'on peut le voir. 20. S. I R ~ N adv. ~ E ,h ~ r e slib. . III. c . 25 : Dieu , comme dit saint Paul, a btabli dans son Eglise , premiremendes apbtres, secondement des prophCtes , troisitmcment des docteurs, i) et tout le reste de cette hibrarchie que le Saint-Esprit dirige et dont sont exclus n6cessaircment tous ceux qui ne marclient pas avec l'Eglise, et qui, par leur conduite, criminelle, prononcent leur propre con
405 damnation et s'excluent eux-mme de la vie 6tcrnelle. Car, lit ou est I'Eglise, lh est l'Esprit de Dieu; et l i o est l'Esprit do Ditu, KI est l'E$ise et la source de toute g r h e : et enfin l i est r i de I'Eglisc , c'est-il-dire la vrit inCrne. Aussi ceux qui ne rqoivent pus les Cmanations de cet esprit, ne seront pas admis h boire du lait de vie aux mamelles de cette m2re commune, qui est li$lisc, ni golc, en se nourrissant du corps du Christ , des eaux de la fontaine ineffable de l'immortalitb ; mais, pour parler 1eIan;agc du prophteils se creusent desciternes et ne boivent que des eaux fbtides et corrompues ; ils redoutent la foi de l'Eglise qui serait leur condamnation , et ils rejettent l'Esprit qui confondrait leur ignorance. Ceux donc qui se sont ainsi spar sont mncliimn& A flotter il tout vent de doctrine. 21. S . AL'GL'STIN, ad Severin. consa1zy1i1~eumS M , Ep"st. 32 (dit.S. Maur) : Vous voyez combien c'est une chose dplorable que nous, qui sommes frbres selon la chair, nous ne soyons pas de widc dans le corps de J(!sus-Christ, tandis surtout qu'il vous est si fiicilc d'observer et de voir cette citMtie sur la montagne, et de laquelle le Seigneur dit dans 1'Evangile qu'elle ne saurait tr cachbe (MATT., V, 4 5). Cette citk, en effet, c'est 1'Eglise catholique, appel (te ce nom grec KaOotxh parce qu'elle est r6pandue par tout l'univers. Il n'est permis & personne d'ignorer l'existence de cette Eglise , et voili ce qui a fait dire notre Seigneur qu'elle ne saurait tr cachte. 22. Le mme ad donatistas, Epist. 403 (dit S. Maur) : Les Ecriturcs nous ont fait connatr Jsus-Chris , les Ecritures nous ont fait connatr aussi l'Eglise. Ces Ecriturcs, nous les possklons en commun ; pourquoi n'y gardons-nous pas de mm en commun Ikus-Christet son Eglise? Si nous reconnaissons Jsus-Chris dans ces paroles de l'apbirc ( G d , Il", 46) : Les promesses de Dieu ont di[aites iiAbra1iuin et sa race; l'Ecritzwe ne dit pas i l ceux de sa race, comme s'il eilt -voulu marquer plusieurs ;mais i sa race, c'estu-dire i l'un de sa race, qui est Jsus-Christnous reconnaissons aussi I'Eglisc dans ces paroles de Dieu $1Airaham : Toutes les nations w o u t bniedans votre race. Si nous reconnaissons Jsus-Chris dans ces paroles que David lui met h la bouche : Vous te m a Sis, je vous ai enrje~1dr aujourd'hui (Ps. II, 7 );nous reconnaissons aussi l'Eglise dans celles qui suivent : Faites-m'en la demande, et je tous donnerai les nations pour votre hritaqe et fitendrai vos possessiais j t ~ q i i ' e x t r h i t de la terre. Si nous reconnaissons Jsus Christ dans ce passage d'un autre psaume : Il est lh-mm comme
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406 DE LA TOI un pou qui sort de sa c!iam"fre ^upl"ale il sort plein d'ardeurpw courir comme un gandans sa corrir (Ps. XVIII , 6 et 7) ;nous 1-0connaissons aussi lYEglise dans ce que nous lisons immdiatemen aprfis (Ibid., Si et 6) : Leur bruit s'est rpandupatoute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrmit an monde :il a dtabli sa lente dau le soleil. C'est I'Eglise elle-mhe qui est tablidans le soleil, puisqu'elle est visible pour tous d'une e x t r h i t du monde b l'autre. N S. Augustin continue h rapporter plusieurs autres t moignages de I'Ecriturc, tels que ces paroles du psaume XXI, 28 ; La terre dans toute son tenduse convertira au Seiffnez~r; ces autres du psaume LVl, 12 : 0 Dieu, c"crez-vous au-dessus des cieux, et qw votre qloim i'r"atc sur toute la terre ;celles-ci du psaume L U I . 8: Et il r i ; p depuis une mcr jusquS(iw " c nuire mer; ces iilrcdes proph6ties de Daniel, II , 55 , que Li pierre aperu en vision grossit et devint une grande montagne qui remplit toute la terre; ces autrcs d'IIal~acuc , III, 2 : La terre est pleine de ses louayes, ces autres d'IsaeLW, 1 : Rjouissez-vous strile qui de@t"ez point ;celles-ci du psaume XLIX, 4 et 2 : Et il a appek la terre depuis le levant jusqu'au, coudant ; ces autrcsenfin dc Sophonie, II, 11 : II sera adore par cl/aqtie homme dans chaque pays et pw toutes les "les O& habitent les nations. 23. Le meme, contra epist. manichci quam vacant fundanenti, c . 4 : a Pour ne rien dire de celte sagesse sans dbfauts que vous refusez de voir dans 1'Eglisc catholique, il y a bien d'autres motifs encore qui me retiennent dans son sein. Ce qui m'altache &elle, c'est le conscntcincnl des peuples et des nations ; c'est son autorit inaugurk par les miracles, nourrie par 1'espCrance , accrue par la charitb, fortifi par la dur6e des :gcs. Ce qui me tient attache h elle, c'est la succession de ses 6vCques, depuis l'apdtre Pierre, A qui le Seigneur, aprks sa r6surrection, a recommandti le soin de son troupeau, jusqu'i celui qui occupe auiourd'hui le m0me sicgo ; ce qui m'atlaohe l i elle enfin , c'est son nom mCme de catholique, qu'elle, seule, entre tant de sectes qui se sont deve , elle a toujours conserv& juste titre , au point que, malgr la prtentio qu'ont. tous les hrtiqu de se faire passer pour catholiques, aucun d'eux cependant n'osc montrer sa maison ou sa basilique, comme on voudra l'appeler, tel trange qui lui ( h ~ i m d ~ fquel i i est l'endroit o t ~ se rassemble la communaut~ catholique. 2h. Le mhne , Lib. de vera rel iqione ,c. 7 : Nous devons nous bnis i ~ t \ i l ~ill h h . rc11gion c h s c t i m ~ c e[ ii ltt co~n~l~union de cette
407 Eglise qui est catholique ,et qui est '{ippelcatholique, nonseulement par ses enfants, mais par la bouche mm de tous ses ennemis : les hrtiqu et les schismatiqiies &tantforcis, malgr qu'ils en aient, de l'appeler catholique, lorsqu'ils ne parlent pas avec ceux do leur secte, mais avec les btrangcrs, parce qu'ils ne peuvent pas se faire entendre, en parlant d'elle, autrement qu'en la distinguant des autres par le nom que lui donne toute la terre. )) 25. S. PACIEN, v&qu de Barcelone, El&. I , ad Sympronia" nocatade catho!ico nomine, s'adresse en ces termes & ce novatien : Du temps des apbtres, ditcs-vous, personne ne s'appelait catholique. Je veux bien qu'il en ait &te ainsi ; mais lorsqu'aprts les ap6tres les h6rbsies ont commenc G s'Ctcndrc, et que, sous des noms divers, chacune d'elles a porte alteinte d la puretde cette colombe, l'honneur de cette reine que nous appelons l'Eglise de Dieu, le peuple htritier de la foi des aphtres ne devait-il pas recevoir un surnom qui le f reconnatr et serv h le maintenir dans son unit, de peur que la foi de quelques-uns ne vint h tr surprise par les ruses cach6es des novateurs? Ne convenait-il pas de dsignepar un titre spcia la socit laquelle appartenait le premier rang ? Si j'btais pour entrer dans une ville considrable et que j'apprisse qu'il y aurait dans cette ville des marcionitcs, des ap~llina~istes, des cataphrygiens , des novatiens et d'autres encore de cette espkce qui se disent chr6tiens, par quel surnom aurais-je distinguer le peuple qui partagerait ma foi, sinon par celui de catholique? Mais qui est-ce, je vous prie, qui a donnaux autres communaul les noms .qui les distinguent? Celui qui me demande d'ou me vient le nom de catholique ~eraitbien embarrasse de me rpondre si je lui demandais la cause du nom qu'il porte lui-mme Il avouera du moins qu'il n'est pas emprunt des hommes, ce nom qui dure djdepuis tant de siclesRcconnaissons-lc, cc nom de catholique ne sent ni son Marcion , ni son Apelles , ni son Montan, ni tout autre l&tique qu'il aurait pour auteur. Rappelons ensuite que bien des choses nous ont t enseignkes par l'Esprit-Saint, que Dieu a envoyi du ciel aux apbtres pour tr leur consolateur et leur matr en mm temps. Ce que je sais, c'est que chr6ticn est mon nom, et catholique mon surnom. VoilA cc qui me distingue , voilii ce qui me montre au doigt, voilh ce qui me fait connatr pour ce que je suis. Enfin, si l'on veut h. tout prix que je donne la raison de mon surnom de calholiquc , on que je rende par un mot latin
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108 DE L.\ FOI cc mot d'origine grecque, je dirai que ce mot signifie ce qui est partout le wthne, ou suivant l'interprtatiod'autres plus instruits, l'oi~issanc tout, c'est-&-dire :i tous les commandements de Dieu. Donc, qui dit catholique, dit celui qui obi : celui qui obi , c'est le chrbtien ; et ainsi le vrai chrbtien , c'est le catholiquc. Cc nom sort donc on ne peut mieux h distinguer nos fidtles de tous ceux {t qui revient un nom d'h6rtique quel qu'il soit. 20. VINCENT de Lbrins , dans son Co~nmonitoriwn udversis profanas o ) n ~ ? i t1t~reseo)i w novntiovrs :11n'y a de vraiment catholique que celui qui aimo lit virile de Diei: , qui aime 1Eglise , qui aime le corps mystique do Jsus-Christ, qui met avant tout la religion et la foi catholique , qui ne lui prcfe'rc ni Fautorith , ni l'affection, ni le g h i e , ni l'kloquence , ni la science, d'un homme quel qu'il soit ;mais qui, mcprisant tout cela, et demeurant ferme et intbranlablc dans la foi, ne veut admettre et croire que ce qu'il sait avoir toujours et6 admis par 1EgIise universelle; qui n'accepte point pour la vraie doctrine, mais regarde an contraire comme une tcnlation pour les ficl&les toute nouvcnut qu'un seul isolemont ou contre In sentiment de tous ose onscigncr dans 1'Eglise.n Au commence-mont de cet ouvrage, l'autour avait dit : Dans l'Eglise catholique cllc-m6mc , on doit avoir grand soin de s'en tenir ;'i cc qui a et& cru dans tous les lieux, dans tous les temps et par tous les lid&les: Marfnopere curanchim cst, ut id tewumus, quod ubiqu~,quod sc)~~pcr, quod a1)O I I I I ~ ~crcditwn Z est. Car voih ce qui est vraiment ct proprement catholique, comme le dklare la signification du mot lui-mCn~c,qui exprime l'idde gknra M. Et c'est ce que nous obtiendrons, si nous nous attachons tout i i la fois & l'antiquite, it l'univcrsalit et au consentement unanime. Nous suivrons l'univcrsalit , si nous reconnaissons pour la seule vraie foi celle que toute FEglisc confesse dans tout l'univers; l'antiquit si nous ne nous carton en rien des sentiments que nous savons avoir 6tk ceux de nos p6res dans la foi; le consentement, enfin, si entre les croyances, mbme les plus anciennes, nous et dhfinies nous attachons de prf6renc celles qu'ont adopte tous, ou du moins, presque tous les v6que et les docteurs do toutes les Egliscs. Mais que doit faire un chrtielorsqu'une faible partie de l'Eglisc se sbpare de la communion du reste des fidkles? Ce qu'il doit faire? Pr6f6rer le corps entier ct rest sain, i i un membre isole et corrompu. Que s'il arrive qu'une nouvcllc erreur menace d'infeclcr tontc 1'Eglisc , il doit s'attacher & l'an-
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loi)
tiquit dont il n'y a point craindre qu'elle se laisse sduir par les artifices trompeurs de la nouveaut Mais que fera-t-il , si dans l'antiquit mme il trouve que deux ou trois personnes, ou des villes m6mes et des provinces se sont cart du sentiment des autres? Alors il saura prfr it la tirnrit ou $1l'ignorance du petit nombre, la doctrine la plus gniral et la plus ancienne, surtout si elle se trouve tabli par les dcret de quelque concile universel. Que si enfin on se trouve dans une conjoncture plus embarrasse o le vrai soit plus difficile h d6mle du faux, alors il faut consulter les docteurs approuvis qui ont vcen divers lieux et en divers temps dans la communion de l'Eglise , et tenir pour certain ce que tous ont enseignclairement, unanimement et sans varier. 27. S. J ~ R ~ M Dialog. E , adv. Luciferianos, c. 9 : Je vais vous dire en peu de mots mon sentiment, qui n'a rien de secret : c'est qu'il faut s'attacher i~ cette Eglise qui, fondee par les apbtres, a continu d'exister jusqu'h nos jours. Si quelques-uns de ceux mrmcsqui se disent chrtien vous sont dsign comme portant d'autres noms que celui de Notre-Seigneur Jsus-Christ et tels, par exemple, que ceux de marcionites, de valentiniens, de montanistes ou de cataphrygiens (1); sachcz bien que ce n'est plus l i l'Eglise de Jtsus-Christ , mais plutdt une synagogue de I'Anteclirist. Car, par cela seul que l'existence de leur secte est postrieur au temps des apdtres, ils font bien voir qu'ils sont de ceux contre l'apparition future desquels les apbtres nous ont prcmunis dans leurs ptr (1 Tim., IV). 28. Le V. B ~ D E in , sextum caput Canticorzwa : De mm qu'il n'y a qu'un Seigneur, qu'une foi, qu'un bapt6me , qu'un Dieu enfin, Pr de toutes choses, de m h c , il n'y a qu'une Eglise catholique, qui renferme tous les 6111s (2), et qui embrasse tous les temps et tous les lieux, rendant partout et toujours un culte kgitime au mm Dieu et Pere. 29. S. ALGLSTIN , Tract. 52 in Evang. Joannis : L'Eglise est le corps de Jbsus-Christ, et vous etes un membre de ce corps.
(1) Il y a dans le latin Montenscs sive C m p i t a s , mots qui, rapprochcs l'un de l'autre, renferment i i raison de leur htymologie une antiths grammaticale impossible A rendre en franqais. (2) Peut-il y avoir des klus, c'est-Mire, peut-on se sauver hors de l'i$lise catholique? Cette question a &tsolidement traitce par le R. 1). 1)cwonnc dans son ouvrage intitulk : Le Protestantisme et l a r2gle ikfin, 1. 11, p. 581 et suiv. de la traduction franaise
440 DR LA FOI Puis donc que vous $tes membre d'un corps qui pmle toutes les langues, croycz que vous les p;irlcz toutes aussi. Car l'unit6 des membres c ~ i g e qu'il y ait. accord entre eux par la charit et l'unit@ a son langage commun {itons ceux qui la composent, comme il n'y avait alors qu'un homme h parler au nom de tous. Les dons du,Suint-Esprit, nous dit l'apbtrc (1Cor. XII, 7 et S), se font co)mttfr nu &hors, et soi"! d!1)2124s ?t chacun pour l'utilit dc ioiis lcs autrcs : Z'tm w p i t Suil~t-Espritle don dc parler avec une litiule st~gessc,etc. Vous direz peut-htre que vous n'avcz rien de tous ces dons que j'ai hmi&rbs. Mais aimez seulement, cl vous ne pourrez pas dire que vous n'ayez rien dc ces dons; car si vous aimez l'unit vous poss6dez en commun tout ce qu'en poss&dcnt les aulres qui enircnt dans la m6mc unit& Mettez l'cnvic de cGt6, et tout cc que j'iii est h vous ; mettez l'cnvic de cote, et tout cc que vous avez est ;i moi. L'envie spare la charit unit. Dans le corps humain il n'y ; i que les yeux qui voient ; mais voient-ils pour eux seuls? Non, sans doute; mais ils voient pour les mains aussi, et pour les pieds, et pour tous les autres membres. Car s i , par exemple, les pieds sont sur le point de hcurtcr contre quelque Ccucil , les yeux voicnt le danger, et avertissent les pieds de se tenir en garde. 30. EUSI~III': de Ccsarbc , Eccl. hist., lib. VI1 , c. 49, parlant de l'cvcquc Nepos et de son schisme, rapporte, d'aprts Denis d'Alexandrie , de quelle manitre ce dernier sut claire les prtre qu'il avait trouv6s infectes de l'lih5sie des rnill~naircs,et comme ceux-ci A leur tour, une lois instruits de la vritb se montrkrent tout dispos& i~l'embrasser et h renoncer en mGmc temps A leur schisme et h leur erreur. 5'1 . S. AUGUSTIN , lib. I I , de Baptisme contra Donatistm , c . 6 : cclii? Si notre doctrine Vous donc, Donatisies , que dites-vous sur le INI)~CIIIC est conforme [i la veril&, tous CL'UK qui pensaient autrement du temps de Cyprien n'ont pas de pour cela sbparhs de l'unit6 de l'Eglise , tant qu'ils n'avaient pus appris de Dieu ce qu'il y avait l~corriger dans leur sentiment. Mais vous , pourquoi par un schisme sacrilkge avez-vous rompu le lien (.le la paix? Le saint docteur explique ensuite dans les termes qu'on va lire le crime qu'il y a it faire schismc dans l'Eglise : K Dans ces temps oDieu appren:iit par des ch5timents cxemplaircs 5 prendre garde d e retomber dans le ptchb ; lorsquele peuple se fut fait une idole et l'cut iidot'k (Exoil., XXXII); qu'un roi impie eut brl un livre de propl~?i(~s (l:~n-;s'\ c o k e f , i : ~ : ; ~. XXXV?); ~ ' J L '('l'iinircseurcut
111 essay de cre un schisme (Niiiii., XVI) :l'idoliltrie fut punie avcc le glaive, l'acte sacrilg commis contre le livre du prophbte fui mini par une guerre d6sastreuse et par une dure captivilb, le s;cliismc fut puni dans ses auteurs par la terre qui les engloutit vivants, ou par le feu du cicl, qui les consuma. Qui apres cela pourrait douter qu'un crime rbprirn par des peines si terribles soit (norme devant Dieu? D 52. Le mkme , h i v a n t il saint J6rbme , Epist. 82 , lui fait voir qu'il a pu combattre son sentiment sans blesser la charitk , de la m h e manir que saint Paul avait pu reprendre saint Pierre. 35. Le m h ~ ,eLib. de verd religione, c. 0 , dit en parlant des bons chrtien : La providence de Dieu permet souvent que des hommes mm vertucux soient chassbs de la communion de I'Eglise par des troubles et des tun~ultes que des Amcs charnelles excitent contre eux ; ce qui arrive, afin qu'aprks avoir souffert avcc une patience exemplaire cette ignominie et cette injure, pour conserver la paix de lYEglise ,sans vouloir y former quelque nouveau schisme ou quelque nouvelle hrs , ils apprennent tout le monde par leur exemple combien nous devons servir Dieu avec une affection vcritable et une charit sincre Dans des conjoncturcs semblables, les hommes vraiment vertueux dont il s'agit sont clispos~s, ou lt reprendre le cours paisible de leurs travaux aprks que la tempcte sera passe ou s'ils ne le peuvent faire, et qu'ils voient que l'orage dure toujours , ou qu'ils craignent que leur retour n'occasionne les m6ines troubles ou encore de plus grands, ils restent toujours dans la mtme dispositionde faire du bien ceux-lh mme qui les ont expuls6s par leurs violcnccs et leurs cabales ; et sans former de convcnticulcs particuliers , ils soutiennent jusqu'it la mort, et continuent h confirmer par leur propre conduite la foi qu'ils savent etrc enseignbc dans lYEglisc catholique. Ces Ames magnanimes recevront en secret du Pr cilcstc, qui les voit dans le secret, la couronne qu'elles auront mrittc Des cas de cette espc paratron peiit-Ctrc rares, mais il y en a pourtant, ct plus qu'on ne saurait croire. C'est ainsi que la divine Providence se sert de toute sorte d'hommes comme d'exemples, pour le bien des ames et pour l'instruction du peuple spirituel, 1) 34. Le mmeScrm. 181 de tempore, c. 13 : La communion des saints, c'est-il-dire , que nous devons rester unis par l'csp rance et par la cllarit6 avec les saints qui sont morts dans la foi que nous avons n o u s - m h ~ s ~ i ' i i h r ~ Si 4 ~( .l o i k a nous venions
ET DU SYMBOLE DR LA FOI.
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DE LA FOI
communier avec eux dans 1'6tcrnelle vie , occupons-nous actuellement de les imiter. Car il faut qu'ils aperoivenen nous quelque chose de leurs vertus, pour qu'ils daignent intercde en noire faveur aupr dc Dieu. 33. Le meme, Encfirid., c. KG : Il faut entendre ici l'Eglise entitre, et non-seulement la partie de cette Eglise qui accomplit ici - bas son plerinag , en s'occupant h louer le Seigneur du couchant 5 l'aurore, attendant pour chanter un cantique nouveau qu'elle soit dblivr6e de sa captivit;mais encore la partie dc cette Eglise qui, depuis qu'elle a 6tk c r k h , a toujours habit6 dans les cieux , et n'a jamais 6prouve la vicissitude du pch Elle se cornpose des saints anges, qui ne cessent de venir en aide & leurs frred'ici-bas ;et ces deux sociktk ,destine il tr runie dans le &jour de l'kternitle sont d6j& d'esprit par les liens de la charit6, ayant l'une et l'autre tgalement pour fin de servir un seul et m6mc Dieu. 30. Le inCino, Lib. XX de Civitate Dei, c. 9 : c i Les Ames des fiddes morts en Ctat de griice ne sont pas sparbede l'Eglise qui d ii prcsent est le royaume de Jhsus-Christ ; autrement on n'en ferait point mbmoire l'autel quand on est pour participer au corps du Sauveur, et il ne servirait de rien de recourir au baptGme dans le danger, pour ne pas sortir du monde sans avoir re ce sacrement ; ni il la r~conciliation ,lorsqu'on a 6tk spar de cc m6me corps soit par phitencc soit pour sa mauvaise vie. Pourquoi toutes ces pratiques, sinon parce que les fideles, tout morts qu'ils sont, ne laissent pas d'i3rc membres de l'Eglisc? 57. S. GIGOIRE Dialogor., lib. IV, c. 59 : Nous devons croire qu'il y a un purgatoire ou un feu destine ii purifier avant lo jugement les Ames coupables do fautes lbgbres , puisque la vbrith ellemm a dit (MATTII.,XII, 52) : Si quelqd10t vient &parler contre le Saint-Esprit, il ne lui sera remis ni en ce si&, ni dans le sicl h venir. 1) Le reste de cc passage se trouvera plus bas, au chapitre du sacrement de phitence, question IX , t6moignagc 12. 38. S. AUGUSTIN, ad Bonif. cornitem, Epist. HO, al. 183 : a Tous tant que nous sommes, nous ne formons qu'un m6me corps en Jksus-Christ (Rom., XII, 8 ) . Ainsi donc, que personne ne pr tende 6tre juste, s'il est sCpar6 de l'unit6 de cc corps. Car de m6me qu'un membre retranche d'un homme vivant auquel il apparlicnt , ne peut pas posshler l'esprit de vie, de mCmc celui qui est reiranchb du corps dc Jbsus-Christ, cc juste par excellence, ne peul 1)iIs poss6dcr l ' c y r i l de jusiice. ( l i i i i i ~ l niC111u il conti
443 outrait 8 conserver la forme d'un mcmbrc de cc mm corps. Saint Augustin dit encore vers la fin de bette lettre : L'Eglise catholique est la seule qui soit le corps de Jksus-Christ , comme Jtsus-Christ est h la fois son chef et son Sauveur. Hors de ce corps, personne ne peut etre vivifi par l'Esprit-Saint (1) ; parce que, comme le dit l'Aptre la divine charit est rkpanduc dans nos cceurs par l'Esprit-Saint qui nous a 6t donn (Rom., Y, 5 ). Mais celui qui est ennemi dc l'unit ne saurait participer h la cllarit6 divine. Ceux-l& donc n'ont pas l'Esprit-Saint, qui sont hors de l'Eglise. Car c'est d'eux qu'il est kcrit ( JL'D., 49) : Ce sont des 9~11squi se s@arent eux-nuhes, cZes homies sensuels, qui n'ont pint l'Esprit de Dieu. Mais celui-l ne l'a pas non plus, qui n'est que fictivement dans l'Eglise, puisque nous lisons aussi (Sap. , 1, S) : L'Espit-Saint qui est le matrde kt science fuit le dguisement Celui donc qui veut avoir l'Esprit-Saint doit prendre garde, et de demeurer hors de l'Eglise , et d'y entrer frauduleusement. Ou s'il y est entrde cette manir , qu'il prenne garde d'y rester dans cet ta de dissimulation , mais qu'il entre plut& dans la disposition sincr d'ctre greffvritablemen sur l'arbre de vie. 59, Le d m e , ad Donatistas, Epist. 15, alias 141 : Quiconque donc est sparde cette Eglise catholique , quelque louable d'ailleurs que soit sa vie ou qu'elle lui paraisse lui-mGme, par cela seul qu'il est hors de l'unit de Jsus-Christ ne peut avoir MC vie vritable mais la colr de Dieu demeure sur sa tte 40. Le mme Lib. de m i t . EccL, c. IV : Quiconque n'est pas en communion avec l'Eglise , est hors de l'Eglise , quand bien mtme il serait d'accord avec nous et avec l'Ecriture sur la ques!ion de son chef (invisible) , parce qu'il contredit le tmoignag de Jsus-Chris lui-m6me , au sujet du corps de J(:sus-Christ, qui est I'Eglise.. ... Ceux , par exemple , qui croient que Jsus-Chris est venu dans une chair vritabl , qu'il est vritablemen ressuscit datp cette m h e chair dans laquelle il est n et a souffert, i l est le Fils de Dieu , Dieu en Dieu , etc., mais qui cependant ne sont pas en comnlunion avecl'Eglise entirerpandu par toute
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
JisiwChrist ,ce qui est bien diffkrent;car, p u le corps de Jksus-Christ, il faut en1endrc ici non le corps de YEgliae, mais 19Eg\iscellc-mCme, ou plutbt son Aine. Et quand on dit, hors de l'Eglise point de salut, on n e veut pas diru hors du corps de VEglise point de salut, mais hors de V m
(1) Observons ici avec attention que saint Augustin ne dit pas qu'on ne puisse Cire vivific hors du corps de 19Eglise,mais hors du corps de
de VEqVisc.
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DE LA FOI
la terre, et font schisme avec c~uelqu'une de ses parties, sont &idemment par cela seul hors de l'Eglise catholique. N 44. fiid., c. XIX : Personne ne parvient au salut et h lavie ternelle s'il n'a Jsus-Chris pour chef. Et d'un autre cdti per sonne ne pourra avoir Jbsus-Christ pour chef, s'il n'apl~articnten mm temps A son corps, qui csl 1'Eglise. 1) 42. S. FULGENCE, Lib. de fuk adPdnnndiac., C. 37 : Croyez fermement et sans hbsitation , que nul de ceux qui sont 1)apMs hors de l'Eglisc , ne pourra cire admis i possbdcr la vic 6tcrnellc, si avant de mourir il n'est rendu et incorpork it 17Eglisccatholique, Car, comme le dit 1'Apdtrc ( 1 Cor., XIII, 2 ) , quand j'aurais toute la foi possible, que je phnCtrcrais tous les niystCres, si je n'ai pas la charit je ne suis rien. Et nous nc voyons pas non plus qu'au moment du deluge quelqu'un hors de l'arche ait pu se sauver. 43. Ibidem, c. 38 : Croyez fermement comnic sans hCsitation, que non-seulement les paensmais encore les juifs, les herbtiques et les schismatiques qui meurent hors de 1'Eglisc catholique, iront tous sans exception au feu terne qui a 6th prpar pour le diable et pour ses anges. D 44. Ibid., c. 59 : Croyez fermement et sans la moindre hsita tion, qu'aucun h6r6tique ou schismatique baptis6 au nom du Pre du Fils et du Saint-Esprit, s'il n'est pas uni de communion li lYEglisc catholique, quelques aumAnes qu'il ait.pu faire pendant sa vie, et eit-i meme r6pandu son sang pour le nom dc Jhs-Clirist, ne pourra btre sauve. Car ni lc bapttmc, ni l'aumdne quelque abondant,e qu'elle puisse btre , ni la mort cndurke pour le nom de Jsus-Chris ne pourra procurer le salut celui qui est hors de l'unit6 de I'Eglise catholique , tant qu'il ne renonce pas :i cet ta de schisme ou dYh6r6sie,qui conduit ii la mort. 45. S. PACIEN, Cvtque de Barcclorme, Ep. '2 ad Sympro)~im, novatianum : K Novalien n'a jamais souflert le martyre, et nous n'avons rien vu de semblable dans cc (HIC saint. Cypricn a dit ou &rit de ce novateur. Vous avez les lcttrcs du saint bv6quc de Carthage, oit il rapporte que l'kv6que Corneille , contre lequel Novaticn s'&tait port6 comme concurrent, rcsistn aux piinces ennemis de Jhsus-Christ, confessa souvent su foi, fui souvent maltrait6, servit comme de guide h un grand nombre de confesseurs et de martyrs, tandis que Novalien passait ses jours hors de tous Ces dan$rs. Car il avait quille I'Eglisc de J&us-Christ, prtciskment \ww s'6pargner la peine de confesser la loi. JIilis quand j e supposerais que Nuvatien aurait souffert quelques tounucnts , il
445 mit toujours faux qu'il aurait donne s a vie ; et quand il aurait donnt sa vie, il ne serait pas pour cela couronnk. Pourquoi? parce qu'il avait rompu l'union et la paix avec l'Eglise sa mhre, ilaquelle il faut appartenir pour ttrc martyr. Ecoutez l'Aptr (1Cota., XIII, 2-3) : Quand faurais toute la foi possible, jusqu'ti t r ~ y ~ u r l les c r montagnes, si j e d a i p o i ~ lla l c / ~ i w f l l i ,j e ne suis rien. ilufind j'duniis d i s t r i h tout mon bien pour nourrir les pauvres, fi q~ j ' w i i k lkri mon corps pour v i r e briilsi j e n'ai point la rhurih!, tout celi.i ne me iicrt de rien, 46. S. Ilh':~ (uk. h ~ r e s . ,Ub. IV, c. 25 : (( C'est aux vqu et aux pretres, qui tiennent des mains des ap6tres le dp de la foi,cl qui ont rel'ordination d'apr&sl'institution de Jsus-Chris mtmc, que nous devons nous en rapporter pour les vritable ripics de noire croyance. Q i m t : \ ceux qui s'daignent du sein de l'Eglise, quel que soit Io lieu otl ils SC r h ~ i s s e n t nous , devons les tenir pour suspects, {t l'@al des l~ktique et des gens d'une myancc crronbc, ou coinme des hommes gar par l'orgueil et ne se complaisant qu'en CU\-memes; ou bien enfin comme des hypocrites, qui n'ont pour mobile de leur conduite qu'un vil inth3 et une vainc gloire. Tous ceux-l& ont quittk le chemin de la vritiMais un c1:ktimcnt pnrticulicr est rbservk aux hrbtiques qui apportent i~ l'oulel do Dieu un feu ktranger, un feu autre que celui destin6 au siicrifi(:c, c'est-i-dire des doctrines fausses et impies; ils seront frappes de la foudre ckleste , comme Nadab et Abiu dont parle YEcriturc. Pour ceux qui sJ61vcn contre la vtriti , qui cherchent it susciter des ennemis l'Eglise , ils seront jetk dans les cncret engloutis dans le sein dc la terre, ils subiront le sort de Cor6 , Ddihan et Abiron ; et pour ceux qui cherchent ;>i rompre l'imite de l'Eglise et it opercr des schismes, Dieu leur hilligera lc mCmc chhliniont qu'& J6roboam. D 47. S. G n E ~ o i n ~ Mural'mm , M. IV, c. 2 : La sainte Eglise universelle enseigne qu'on ne peut vkritablemcnt cire sauv6 que (liin~ son sciii, et qu'aucun de ceux qui sont hors d'elle n'obtiendra le salul. N AS. S. CIIKSSOST~MK, in Eptst. d Eplies., boni,.XI: Rien n'irrite Dieu comme l w divisions hU'ocluiks dails l'Eglisc. Et quand m6me nous aurions lait des boniws wuvres sans nombre, nous ne serons pas moil?ssbv?rement punis que ceux qui ont dchir son propre corps , ,si nous portons alteinte it l'unit de l'Eglise. D'autant pkis, qiie eu qu'il a souffert de ses bourreaux a tourn i\u salut du inonde c n t i l ~ bien , (pie leurs intentions fussent difl
ET DU SY.W10T4R DE LA FOI.
U6 DE LA FOI rentes ;au lieu que la division portke dans l'Eglise ne produit que beaucoup de maux, sans mlang d'aucun bien. Ce que je dis id doit s'appliquer non-seulement il ceux qui gouvernent l'Eglise, mais aussi & ceux qui sont gouvernes. Un saint homme (Cyprien) a dit A ce sujet une parole qui paratr hardie ; mais il l'a dite cependant. Et quelle est cette parole? C'est que le supplice mm du martyre n'effacerait pas un tel pich&.Car, dites-moi , pourquoi souffrc-t-on le martyre? n'est-ce pas pour la gloire de J6sus-Christ? Comment donc donner sa vie pour Jtsus-Christ, et porter en mm temps le ravage dans l'Eglisc, cette Eglise pour laquelle JisusChrist a donn6 sa propre vie? Ecoutez l'ap6tre Paul qui vous dit de lui-m6me : Je ne mrit pas d'tr appeld apOtre, parce q m j'ai perscutEgli de Dieu (1Cor . , XV, 9), et que je l'ai ravag ... J'affirme donc hautement, que diviser l'Eglise , ce n'est pas un moindre crime que de tomber dans l'libr6sic. 49. Le grand concile de Latran tenu sous Innocent III, canon1: L'Eglise universelle des fidle est une, et hors d'elle personne sans exception ne peut obtenir le salut. 50. S. AVIT,archevqu de Vienne, Lib. IV, de di"umo, c. 19: (iL'antique arclie do No repr6sentait l'Eglise du Christ, dans laquelle seule on peut Cire sauvk ,hors de laquelle aussi personne ne saurait l'etre (4). S I . S. C Y P R I E N ad , P o m p o n Epist. 62 : Dieu prescrivait dans l'ancienne loi de mettre h mort ceux qui n'obiraien pas i leurs prtres ou aux juges qu'il avait tabli pour ces temps-12; et il s'agissait de la mort corporelle, parce qu'on tai alors sous la loi de la circoncision charnelle ;au lieu que maintenant, comme la circoncision spirituelle est la seule qui soit prescrite aux serviteurs de Dieu, le glaive spirituel est aussi le seul qui soit tir contre les rebelles qui obligent 1'Eglise par leur opiniAtret6 ii les expulser de son sein. Car il n'cst pas possible qu'ils aient la vie tan spar d'elle , puisque la maison de Dieu est une , et que personne ne peut Gtre sauvhors de 1'Eglisc. 52. S. AUGUSTIN , contra adversariw Legis et Prophetartma, lib. I f c . 47 : Jhs-Christ , en donnant 5 I'Eglise les clefs du royaume des cieux, n'a pas dit seulement : Ce que ,vous aurez dili sur la terre sera d d i i dans le ciel (MATTH.,SV1 et XVIII ) , ministr o il est &vident que l'Eglise rend le bien pour le mal, et
(i) Arca vetus Noc , Christi est Ecclcsia per quam ,
447 jamais le mal pour le mal ; mais il a dit aussi : Ce que vous aurez Ktsw la terre sera li6 dans le ciel, parce que la justice que lYEglise exerce en liant est encore une bonne chose. Aussi ce qu'a dit Jsus-Chris : S'il n'coutpas VEglise, qu'il soit pour vous comme m pa'ien et un pubticain, renferme une peine plus craindre que d'tr frapph du glaive, consumpar les flammes ou exposaux Mtes. Car il a ajout aussi : En vritje vous le dis, ce que vous irez li sur la terre sera li dans le ciel, pour nous faire comprendre combien est plus grave le chtttiment d'un homme qui semblerait par lh ktre laissimpuni. Que notre adversaire dise ici, tant qu'il voudra :Est-ce donc ainsi que noils entendons les paroles du Sauveur, qui nous a fait @te dfens : Ne rendez point le mal Pr le mal, mais si quelqu'un vous frappe sur une joue, prsentez hi l'autre, et pardonnez h vos frkrcs les injures que vous en avez reiesVoilh des hommes qui ne savent point rendre le mal pour le nial, et qui n'en lient pas moins tel autre homme avec les clefs de I'EgIise, d'une manir plus terrible et plus effrayante, que si cet homme &ait chargk de chane de fer d'un poids norme 53. E U S ~ U ,E citpar S. Jean Damascnelib. III Parallelorum, c. 43 : Lorsqu'un pcheu est chassde FEglise , aussitd t Satan se saisit de lui, et ne le quitte plus, i i moins qu'un prtr ne ricnne le tirer de ses mains. Car tant qu'un homme est spar de la socit des chrtiens il est assimil aux infidles $4. S. AUGUSTIN, S e m . CLXXXI de tempore, c. 12 : Celui qui n'est pas dans l'Eglise de Jsus-Christ par cela seul, n'estpas chrtien quel qu'il soit d'ailleurs et quelles que soient ses qualits Car cette Eglise est la seule des mains de laquelle le Seigneur accepte volontiers nos sacrifices , la seule qui intercd avec confiance pour le salut des pcheurs De 1i.i vient aussi, etc., comme plus haut, page 104 , tmoignag19 , S. GRGOIR , etc. (1). 55. Le mm , in Ps. 88, conc. H :w. Aimons le Seigneur notre Dieu, aimons son Eglise : lui comme notre preelle comme notre mr ; lui comme notre Seigneur, elle comme sa servante ; car nous sommes les enfants de sa servante. Mais ce mariage a pour lien une admirable charit On ne peut pas blesser l'un sans par lh mm offenser l'autre. Que personne, par exemple , ne dise : je vais aux idoles, je consulte les devins et les sorciers, mais je ne dsert pas pour cela l'Eglise de Dieu :je suis catholique. Quoi !
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
(1) On a dj fait observer que ce prtendsermon de saint Augustin se composait en partie des paroles de saint Grgoire
~011s ~!]knsczvoire perc, ci. vnils p r h w l o ~ Cire aUnc11C voire m&c! Un autre dira : A Dieu ne plaise quc jc consulte l i sorcier;;, ~ les ncrgulncncs que j'aic recours A des divinalions si'ixi&es, que jya(lorcdes dcmons ou des iilolcs ; m; cela ne m'cni116che pas d'ctre du parLi de Donat. A quoi vous servira-t-i! de n'avoir C cont ro voua pas offense votre p h en personne , puisqu'il vcn; l'offense faite & voire mtre? A quoi vous servira-t-il d'avoir confessh votre Dicu , honor& voire Dieu, cm en son Fils, confcs.4 qu'il est assis la droite (In P h , si vous L h q ) b ~ ~ m contre c z son Eglisc? Les exemples lires drs clioscs Lutnaines ne doivenl-ils pas suffire pour corriger voiro cn'our? Si vous mie?; un prolccicur A qui vous feriez voire cour, dont vous assiCgericz sans cesse l'tinlichambre, que vous no salueriez pas sr'iilemcnl. avec respect, mais dont vous iriez jusqu'ii baiser les pids , A qui vous rendriez tous les services les plus bas, et (JUC vous vous prissiez a calomnier son kpousc , oscricz-voiis cnsiiilc repanfiirc dans si1 maison? Soyez-y donc allenlifs, mes frkes , rtIUichcx-vous tout & la fois, et h Dieu votrc pcrc , ct L l'Eglise votrc nn'rc. SC. Le mCme , ad Donatuw prdi. &)wiis!nni ,., Epist. 204 : Place hors de FEgliso, s6parb de l'unilh a p r h avoir rompu les liens de la chant6, vous seriez puni tic l%ten~:I. supplice, quand mm vous consentiriez h Ctre brhl6 vif pour le nom dc JksusChrist. 57. S. CYPRIKN , Efist. ri7 : L'cnnc~ni"le l'Eglise in6prise et laisse de cOt& comme h 1 1 l dkjh. ses captifs, ceux qu'il a sbpark de lyEgliscet dCcidCs A faire sclkinc "ivco elle ; il dirige t ~ u l c ses s attaques contre ceux en qui il voit que JCsus-Chi; habile. Apr tout, quand mCmc quelqu'un viendrait, A Cire mis i'i mort dan: son 6tat do ~6piiraliond'avec l'E$isc, il n'aurait point it se flatt2r pour cela de mcriter le tilre de coi~fesseur,ni h prCtendre i i la couronne du mariyrc , la mort endurCe par lui dans ces conclilions n'&tant pas pour lui In. couronne du martyre, mais lc chiltirnent inflige il sa periidic. 58. Le m i h o , Wst. 52.. ad Antonianwn, vers la fin : Les apostats, les dbscrtcurs , les ennemis du Christ , et tous ceux qui dchiren l'unit6 de l'Eglisc, fussent-ils immol6s en appili-cncc pour son nom, l'Ap6f.r~nous d6fcnd de les admcitrc h la paix de l'Eglise, parce qu'ils ont rompu avec l'unit6 de l'Esprit et de YEglisc. 59. Le min, Tract. de simp11'cilcik Pr^!t./twvm, sire dc milale E C C ~ S: ~ .T Si; s+rcr de l'F.,li , c'(!sr nl)jiiror sa part .n
H9 royales promesses ; c'est se prostituer indignement la femme a d u l t h . Non , il n'arrivera jamais aux rcompense ternelle de Jbsus-CIirist , le chrtiequi abandonne l'Eglise de Jsus Qrist. C'est un ktranger, un profane, un ennemi ; il ne peut avoir Dieu pour pi%, puisqu'il n'a point l'Eglise pour mreSi un seul bomine a pu btre sauvautrefois hors de l'arche, le salut pourra aussi se trouver hors de 1'Eglise.. ... Pensez-vous tr debout et encore vivant, lorsque vous abandonnez l'Eglise pour vous bhtir aillciirs un autre domicile , tandis qu'il est dit k Rahab , antique figurelie l'Eglise : Tu rassemUcrm dans ta maison ton pre et D ta t~tre et tes frres et toute ta parent ? Quiconque franchira le seuil de ta maison, son sang sera sur sa tdte. Mm symbole dans l'Exode. La chair dc l'agneau pascal, dont l'immolation prludai h l'immolation du Christ, devait Gtre mang en commun dans une mm maison. Le Seigneur parle ainsi : Il sera mang dans une m h e maison, et vous ne porterez point sa chair au )i dehors. La chair de Jsus-Christ le Saint du Seigneur, ne peut donc Ctre portk au dehors :point d'autre maison que l'Eglise pour les enfants de la foi.. ... Quelle paix se promettent donc ces ? Quels mysteres s'imaginent-ils clbr avec ennemis clc lYEglise leur fanthne do sacerdoce? Croient-ils que Jcsus-Christ descende au milieu d'eux quand ils se rassemblent hors de 17Eglise? Qu'ils rendent, s'ils le veulent, leur dernier soupir dans les tortures de la perskx~tion, et,en confessant le nom de Jhsus-Christ;la souillure de leur apostasie, s'ils perskvrendans ce crime, ne sera point lav par l'effusion de leur sang. Hors de l'Eglise, point de vrais martyrs. On no peut ktrc appel6 il rbgner l -haut quand on abandonne celle qui est destinke rgner. . Il est impossible de demeurer en Dieu, quand on ne veut pas garder la paix avec l'Eglise. Que ces ennemis de la paix montent sur les bchersque les flammes du martyre consument leurs corps, qu'ils expirent sous l'ongle et la dent des htles fkroces, qu'importe? Le chiXiment de leur trahison commence lh o ils cherchaient les rcompense de la foi ; au lieu de les conduire h la flicit leur trpa les prcipit dans l'terne 'dsespoir Ces transfuges de lYEglise peuvent tr immol ; mais de couronnes, il n'en est pas pour eux.. ... Dira-t-il qu'il demeure uni & Jsus-Christ quand il s'klv contre les prhtres de Jsus-Christ Quand il a rompu ouvertement avec le clerg avec le troupeau? Il tourne ses armes contre l'Eglise; il combat contre la volontde Dieu.. .. S'il meurt hors de l'Eglise , il ne peut parvenir ~ u r6conlpenses x del'Eglise.. ...Il n'y a qu'un
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Dieu, qu'un Sauveur, qu'une Eglise , qu'une foi , qu'un peuple, formant un seul corps, par le ciment indissoluble de la charit L'unit6 est indivisible : un corps, o ? ~ tout s'enchan dans un lmmonieux ensemble, ne peut subsister des que vous le mettez en lambeaux. Tout ce qui s'doigne du centre de la vie ne pouvant plus ni vivre , ni respirer dans son isolement, perd tout son droit au salut. 60. S. AUGUSTIN, S e m . IV de S?j~nbolo ad Catec/iz!me11os,c. 4 3 : Cette profession de foi (le symbole des ap6tre.s) se termine par ces mots : la sainte Eqliso, parce que quiconque est sparde l'Eglisc, est par lh mtme retranch du nombre des enfants de Dieu. Celui-1% n'aura pas Dieu pour pkre, qui rduscra d'avoir l'Eglise pour mreIl ne lui servira de rien d'avoir fait tel bien qu'on voudra, s'il lui manque malgr& cela le souverain bien. L'Eglisc est noire mCrc spirituelle ;l'Eglise est l'dpouse de JLsusChrist, purifi&ccl embellie par sa grike, d o t h de son sang pr cieux. Ellc posskde en entier cetle dot qu'elle a r e p c de son poux Une socibtb h6r6tique, quelle qu'elle soit, est comme une concubine r c l ~ g u ~ dans c un coin (lc la muson ; elle doit cde la place i l la vbritable bpousc. Lorsquc l'&poux aura entendu les plaintes de celle-ci, il chassera cette servante avec ses fils, parce que les fils de l'esclave ne doivent pas hrite avec les fils de la femme libre (Gen., XXI).
42l Jsus-Chris a confidans ce but aux ministres de son Eglise, et principalement il saint Pierre et aux lbgitimes successeurs de cet apitre, investis en cette qualit de l'autorit s u p r h e sur tout le troupeau ( XIX ).
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
1. ISAIE , XXXUI , 22, 24 : Le Seigneur est notre juge, le Seigneur est notre lgislateur lc Seigneur est notre roi : c'est lui qui nous sauvera. Le peuple qui habitera dans Jrusale recevra le pardon de sCspch 2. MATTHIEU , 1, 21 : a Vous lui donnerez le nom de Jsus parce que ce sera lui qui sauvera le peuple de ses pchts N 3. MATTHIEU, IX , 2 , 6 : (i Jtsus voyant leur foi , dit au paralytique : Ayez confiance, mon fils, vos p&ch6svous sont remis. - Or, afin que vous sachiez que le Fils do l'Homme a sur la terre le pouvoir de remettre les pch , etc. 4. APOCALYPSE, 1 , 5 : II nous a aimes, et nous a lavde nos pchk dans son sang. 5. Lie, XXIV, 46, 47 : Il fallait que le Christ souffrt qu'il rcssuscitht le troisim jour, - et qu'on prchil en son nom la p6nitcnce et la rkmission des pc.1~6 parmi toutes les nations, en commenan par Jrusalem G. ACTES,X , 42, 43 : (c Il nous a command dit saint Pierre, de prche au peuple, et de tmoigne que c'est lui qui a t tabl de Dieu pour tr le juge des vivants et des morts. Tous les prophktes lui rendent ce tmoignage que quiconque croira en lui , recevra par son nom la rmissiode ses pchks 7. H~BREUX , IX , 11-14 : Jksus-Christ , le pontife des biens futurs &tantvenu dans le monde, est entrdanslc sanctuaire une fois par un tabernacle plus grand et plus excellent, qui n'a point tfait par la main des hommes, c'est-h-dire qui n'a point t
XIX.
Oldd propofiit articiiltls decimus?
Remissioncm peccalorwn, q u i sine justus ct salvus esse nullus potcst. Hune autcm
wfl divitcm thcsaurum Cliristus nobis
accrl~a morte, suoque prctioso sanguine comparavit, totusut mundiis peccatis eorumque pcrni-i pcrprtuis liberaretur. Cnjw quidcm tliesauri per Christi grah m pnrticip?~ duntaxat Hunt ii, qui Y "u\< e1 La[11isnioad Christi adjungunt Ecclesiani davit.
~cinde qui de conimissis post haptismum peccatis pcenitentiam serib agiint , et iis &ersus pcccata pliar~nitcis,qua; Cliristus instituit ,hoc cst, sacraiiiciitis convenicntcr uluntur. Atquc huc spectat polestas, u t vocant, clavium ,(pan1 Christus ad rcmit tenda peccata ministris Ecclcsisp, et imprinlis apostolo Pctro cjusque successoribus legitimis , utpote sunlmis Eccletia' wctoribiiq colll~i~ill-
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DR LA FOI
form par la voie commune cl, ordinaire. II y est entr non avcc le sang dos boucs et des v e m x , mais avcc son propre sang, ayant acquis une r6demption 6'icrncllc. - Car si le des boucs et des taureaux, cl l'aspersion de la cendre d'une gCnisse, sanctifient ceux qui ont de souiilCs, en leur donnant uno puret cbarncl!~ , - combien plus le sang do JCsus--CIirist qui, par le Saint-Esprit , s'es1 oKert lui-mhw l'i Dieu comme une victime sans taclic, piirificrti-t-il noire conscience des muvrcs mortes, pour nous Siire rendre un culle au Dicu vivant. 8. 1 J i m , 1, 7 : x Le sangde JCsus-Christ son Fils nous purifie do tout ptchk )) 9. Ephdsiens, 1, 6 , 7 : II nous a rendus agrkddes h ses yeux en son Fils Lien-aimb, - en qui nous trouvons la rklemption par son sang, et la rhission de 110s p6chCs, selon les richesses de sa grkcc. 40. Colossiens, 1, 43, U : II nous a arrachbs A la puissance des t6nCbrcs, et nous a transfbrcs ihins le royaume de son Fils bien-aini&, - par le sans; duquel nous avons 6th rachet et avons reGu la rhission de nos ptchCs. 41. Uelircm, I , 3 : Aprts nous avoir purifi& de nosp6clis il est assis an plus haut des cicux i i la droite de la majest6 de Dieu. 12. Artcs, I l , 57, 58 : Ayant cnicndii ces choses, ils furent touclu's t i c coinpondion cil leur cwur, cl diront ;i Pierre et aux autres i y d l ivs : FrCres, que j i ' i ~ i L -il que nous lassions ? - Pierre leur rcpondil :Fait es philcncc , et que chacun de vous soit baptis au nom de Jtsus-Christ pow la rCmission de vos phches, c l vous recevrez le don du SainI,-Esprit. 1) 13. Actes, VIII, 42 , 56-58 : Ayant cru ce que Philippe leur annonai du royaume de Dicu, ils (les Samaritains) taien baptis&, hommes cl fcmmcs , au nom de Jksus-Christ. Aprb avoir march6 quelque temps, ils rencontrbrcnt de l'cau, et l'eunuque lui dit : Voilk dc l'cau, qui empCche que je ne sois baptise? Philippe lui rCpondiL : Vous pouvez l'ktrc, si VOUS croyez de tout voire c ~ u r 11 . lui rbparlit : Je crois que J~SUSChrist est le Fils de Dicu. - Il commanda aussitdt qu'on arr8At son chariot), et ils desccndircnt tous deux dans l'mu , et Philippe baptisa l'eunuque. 4 4 . MAKC , XVI, 46 : Celui qui croira et sera baptid sa sauve, 15. JEAN, III ,S : Si quelqu'un ne rena de l'eau et du Mt" Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
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423 ^fi. II-Cnrh'lliiem, X"l, 20, 21 : Jc crains qu'en arrivant c l u voui ~ , je ne vous tronvo pas tds que je voudrais, etc. -Et qu'ainsi Dieu ne m'iimnilio lorsqiic jc serai revenu chez vous, et que je no sois oblige d'en pleurer plusieurs, ( p i Ctant d6j& tomb& dans des impurciCs, des IbrnicaSions et des ilCrCglemenis inC~ines, n'en ont, pas fait p6nitcnee. il. Actes, V 22 : ci Faites phitencc de cette mchancctb dit Pierre il Simon-le-Magicien, cl priez Dieu qu'il vous pardonne, si c'est possible , celle mcchanccib de votre cmur. 18. JEAN, XX, 22, 23 : lieccvcz le Saint-Esprit, Les pch seront remis a ceux il qui vous les rcrnetircz, et ils seront W~CIII~S h CCUX h (illi VOUS ]CS r4!k!lNhT~. 1) 19. Apocabfpse, II, h , 3 : (( .l'ai un .reproche {L vous faire, c'est que vous vous des rclAch6 de voire 11~~1rnere ch:~i6.- Souvenez-vous donc d'o vous d e s dch , et faitcs-en phitencc , et rentrez dans la pratique de vos premikrcs uvre : si vous y manquez, je viendrai a vous, j'dterai votre chandelier de sa place, si vous ne faites phitencc. 1) 20. Luc, X , Si'> : (iLe lendemain, il tira deux deniers qu'il donna i~l'llbtc , ct lui dit : Ayez soin de cet homme, et tout ce que tous &wnscrez, je vous le wiiiciIrai il mon rclour. D 21. MATTHIEU, XVM , ,18 : Esi vtril6, je vous le dis , tout ce que vous lierez sur la terre sera lib dans le ciel, et tout ce quo vous ildiwu sur la terre scni d6lik dans le ciel. 22. JEAN, XX , 22 : Kecovcz le Syi!&l>prit ; les p&ch seront remis & ceux A qui vous les rtinwUrcz, etc. 23. MATTHIEU, XVI, 19 : Je vous donnerai les clefs du royaume des cieus , dit le Seigneur & Pierre, et tout cc que vous lierez sur la terre sera lih dans le ciel, et tout ce que vous d lierez sur la terre sera delie dans le ciel. 24. JEAN, XXI , 45-17 : (c JCsus dit h Siinon-Pierre : Simon, fth de Jean , m'aimez-vous plus que tous ceux-ci ? Il lui rpondi : Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. Jkus lui dit : Paissez mes agneaux. - II lui demanda une seconde fois : Simon, fis de Jean, m'aimcz-vous ? Pierre lui rCpondit : Oui, Seigneur, vous savez bien que je vous aime. JCsus lui dit : Paissez mes agneaux. 11 lui demanda pour la troisihc fuis : Simon, fils de Jean, m'aimcz-vous? Pierre fut ait ris% de ce qu'il lui demandait pour la troisim fois : M'aimcz-vous? Et il lui rpondi : Seigneur, vous connaissez toutes choses, vous savez que je vous aime. Jisus lui dit : Paissez mes brebis.
ET nr S Y X ~ O L R HE
TA TOT.
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TI~~OIGNAGES
DE LA TRADITION.
les sentiments d'un c a u r ne peuvent btre connus des autres que par les paroles ou d'autres signes, tandis qu'ils sont prsent aux yeux de celui pour qui nos gmissement ne peuvent ttre cach (ps. 37), c'est avec raison que les pasteurs de l'Eglise ont tabl des t,emps de phitence, pour qu'il soit fait aussi satisfaction A l'Eglise, dans le sein de laquelle les pkch sont remis, et hors de laquelle ils ne peuvent 1'Ctre. Car c'est elle proprement qui a recu pour gage l'Esprit-Saint, sans lequel on n'obtient pas la r6mission de ses pM16s de manihre $1 mbriter la vie ternelle 2. Le m h e , Serin. XI de verbis Domini, c. 20 : Comme la rmissio des p6chn'est donnke que par la vertu de l'EspritSaint, il n'y a d'Eglise qui puisse la donner que celle qui possbde l'Esprit-Saint,. Ainsi la rmissiodes pchcsqui renverse le royaume divise en l u i - d m e de l'esprit infernal, et la socibtb parfaitement une de lYEglise de Dieu, de cette Eglise hors de laquelle sont l'ouvrage proprement il n'y a pas de r6mission de pchts dit de l'Esprit-Saint, avec le concours sans doute du Pr et du Fils ; car le Saint-Esprit est en quelque sorte l'union du Pret du Fils. i) Le m h e , c. 22 : Notre Seigneur a fait entendre beaucoup plus clairement, dans saint Matthieu, ce que c'est qu'une parole profr6 conire le Saint-Esprit : c'est toute opposition faite h i'Eglise, dans laquelle seule on peut obtenir par la vertu de l'Esprit-Saint la r6inission des pCch6s. Car ceux-lh ne peuvent pas se flatter de possbder l'Esprit-Saint, qui sont shparbs de la socitdans laquelle cet Esprit-Saint rCsidc , quand mm ils prtendraien d ' a i h m pratiquer la religion de Jsus-Christ 3. S. J ~ R ~ Mad E Heliod. , Ep. 4 , c. 7 : A Dieu ne plaise que je me permette de parler mal de ces hommes, successeurs des apdtres, qui ont l'honneur de consacrer le corps de Jsus-Chris par la vertu des paroles qu'ils prononcent, qui nous impriment le caractr de chrktiens, qui ont re$u les clefs du royaume du ciel pour exercer sur la terre un jugement anticipe, et qui conservent par une vie chaste l'alliance qu'ils ont faite avec l'6pouse de Jsus-Christ h . S. AUGUSTIN ,Lib. quinqiiqinta h o ~ ~ ~ i l i a r w hom. n , 49, c. 3 : Faites phitence , comme on a coutume de le faire dans l'Eglise, iifi11 que l'Eglise prie pour vous Que personne ne se flatte en disant : Je lais phitence en secret, je fais pnitenc devant Dieu;
425 Dieu, de qui seul j'ai it obtenir le pardon-, sait que je fais pni tence dans mon m u r . Est-ce donc sans sujet qu'il a t dit : Ce QW vous aurez dlisur la terre sera dili dans le ciel ? Est-ce donc sans sujet que les clefs ont t remises it l'Eglise de Dieu? Voulons-nous donc que FEvangile de Dieu, que les paroles de Jsus Christ soient frustre de leur effet? Pouvons-nous promettre ce qu'il refuse lui-mme S. Ibidem, hom. 50, c. 4 : Comment celui qui est engag dans les funestes liens du pch , pcut-il refuser, ou diffrer ou balancer de recourir aux clefs de l'Eglise , au moyen desquelles, dlisur la terre, il serait aussi dlidans le ciel? Peut-il se promettre le salut aprks cette vie par cela seul qu'il est chrktien? Que l'homme se juge donc lui-nGmc lk-dessus tandis qu'il le peut, qu'il rformsa volontqu'il corrige ses murs au lieu d'attendre le moment o il ne pourra plus se juger lui-m6me, et o son tour Dieu le jugera, quoi qu'il fasse, avec une souveraine justice. Et apr s'etre condamn lui-mm employer des remtdes svr , mais des remde apr tout, qu'il aille s'adresser aux pasteurs, qui est confidans I'Eglise le pouvoir des clefs; que, comme un fils repentant, il se jette dans le sein maternel de cette Eglise , et qu'il accepte la pnitencque lui imposeront les ministres des sacrements. Ibidem, c . 5 : Les clefs de l'Eglise sont plus sreque ne peuvent l'tr les cur des rois; ces clefs qui doivent avoir pour effet de dlie dans le ciel ce qu'elles dklient sur la terre. Et l'humilit~qu'on pratique en s'humiliant devant I'Eglisc de Dieu, est aussi beaucoup plus honorable; de plus, la peine est moindre, et en mm temps qu'on vit la mort ternelle on ne court aucun danger de subir une mort temporelle. 6. S. CHRYSOSTME deSacerd., lit). III :c i Des tre n sur la terre o ils sont attachs sont les dispensateurs des trsor du ciel, et ont re une puissance que Dieu a refusaux anges et aux archanges! Car ce n'est pas ces derniers qu'il a t dit : Tout ce que vous lierez sur la terre sera li dans le ciel, et tout ce p e vous dilierez sur la terre sera dli dans le ciel. Cc pouvoir de lier, les princes de la terre l'exercent aussi, sans doute, mais sur les corps seulement ; au lieu que le lien mis entre les mains des prtre s'teni~l'Arne, et exerce sa contrainte jusque dans le ciel ; ce que fait le prtr ici-bas, Dieu le confirme dans le sjou de sa gloire, et le matreratifi la sentence qu'a prononc le serviteur. Car, que cela veut-il dire, sinon que c'est aux pretres
ET
DU SYMBOLE DE LA FOL
426 DE LA FOT qu'csi confik l'administrii!ion des dons c6lestes? Tous ceux, dit Jsus-Christ d qui vous r c m c f i r ~ les pk"ns, leurs pic?ileur seront remis; tous ceux i q ~rom i les retiendrez, ils leur seront retenus. Y a-t-il pouvoir plus grand que celui-Ki? Le P h a donnb au Fils tout pouvoir de ,juger ; ce pouvoir, le Fils l'a transmis aux prCt res.. ... Nos prctrcs ont le pouvoir , non pas seulement de dbclarer gukrie , mius de gubrir m h c la lbprc , jc ne dis pas da corps, mais do l'&me. ), 7. S. GYIWKN, ad C o r n c h , Efit . !ik : La bont6 paternelle du Seigneur el la divine misCricorde ne nous pcrmetlaicnt pas de fcrmer ~lcrnelle~nerit I7igli : i ccux qui frappaient si inslamment lt sa porte, de refuser h. leurs larmes et ii leurs prire lYesp6ranccdu salut, ni de renvoyer au Seigneur sans le bienfait de la communion ct de la paix ceux pour qui le monde allait disparatre Le divin 1Cgislatcur lui-mCme n'a-t-il pas dit que ce qui serait 1% sur la terre par les mains de l'E$ise, le serail bgalement dans le ciel? 8. S. IIILAIRE de Poitiers, cari. 16 k Mrtt1t~wn . (i 0 heureux fondement de l'Eg1isc dksigne par un nom nouveau, b pierre vraiment digne de servir it sa construction, capable de vaincre les portes de l'enfer et les barriCres de la mort! 0 l'orUin&portier du ciel, ii qui sont confiks les clefs des demeures cClestes, et dont le jugement port6 sur la terre dcicrnine celui qui doit l'Ctrc dans le ciel, en sorte que ce qui est lie ou ddie ici-bas est par lii mkme lie ou dli lh liaut! 9. S. KERNAHU , de Consideratione ad Eqenium Papam., lib. II, c . 8 : Voyons encore avec plus de soin qui vous d e s , et quel rblc vous remplissez aujourd'hui dans 1'Eglisc. Qui Gtes-vous? le grand-prctrc et le souverain pontife. Vous &les le prince des dvCqucs, 1'hCriticr des apdtrcs , vous avez la primaut&d'Abel, la puissance de gouverncnmt de No6, le palriaroliat d'Abraham, le saecrdoce de MdcliisCdccb ,le ponlilicat d'Aaron, l'autoritk deMosela judiciiturc de Samuel , le pouvoir de Pierre , l'onction du Christ. Vous ttcs celui & qui les clefs du ciel ont de donnces, celui il qui la garde du troupeau a Ct6 confiGe. A la vCril& vous n9Ctespas le seul ii qui soient confi& la garde du ciel et le soin du troupeau ; mais vous Ctes d'autant plus CIcvC. au-dessus des autres, que le nom que vous avez r c y est plus distingue que le leur. Chacun d'eux a son troupeau piirticulici', vous d e s le pasteur du troupeau universd ; vous Ctes le pasicur, non-sculemcnt des brebis, mais eilcore Gc tias les pas;cui'a. El si \*oiis vuui2 sdvoir
d'o je tire mes preuves, jc vous (tirai que c'est dos paroles mme
du Seigneur. E t , en effet , auquel , je ne ,dis pas des v&pes mais des apdtres, le soin du troupeau a-t-il bt confie d'une mani& aussi absolue et aussi inddinie? Si vous w.aimcz, dit-il i Pierre , faites p d t r e mes brdis ? Mais lesquelles ? Pcnscz-vous qu'il parle des habitants d'une ville, d'une contrk, d'un royaume? Mes brebis, dit-il ; d'oi~ il suit qu'il ne lui en a design6 aucune en particulier, et qu'il les lui a toutes confikes : il n'y a pas d'exception la o il n'y a pas de distinction. Peut-8tre les autres disciples itaient-ils prbsents, lorsque le Seigneur, confiant le troupeau i l un scul, recommandait (1 tous l'unit6 en un seul troupeau eten un scul pasteur, selon celte parole : Ma colombe, ma belle, m prfaitc colon~be est in~@ie(Cmt., VI, 8). i i L&o est l'unit lb est la perfection ; les autres membres n'ont pas la perfection , mais la division , en s'hcartant de l'unit C'est pourqi~oi les disciples, connaissant le mystre prirent chacun la cllarge d'un peuple particulier. Enfin Jacques, qui tai regard6 comme la colonne de lYEglise , se contenta de Jkrusalem , laissant l'univers it Pierre. Et il tai bien juste que Jacques f tabl h Jcrusalem pour soutenir la famille de son frr qui venait cl'cxpirer ; car il fut appelle frkre du Seigneur. Or, lc l'rtrc du Soigneur reconnaissant la prorogative de Pierre, qui aurait ose la lui contester? Ainsi, d'aprcs les canons ecclksiastiques , les autres ont kt6 appel& pour parlagcr les soins que l'Eglise doit aux peuples ; vous seul avez 616 CtaLli dans la plhitude de la puissance. Leur pouvoir est rcsircint dans de certaines limilcs; le vbtre s'btcnd sur ceux-lik m h o s qui ont re l'autoril sur les autres. Ne pouvez-vous pas en enet, s'il le faut, fermer le ciel i un bCque, le d6poscr de son kvtchh et mtme le livrer it Satan? Votre privilgest donc inbranlabl et sans limites, tant dans la garde des clefs qui vous ont 6t6 confiks, que dans le soin des ouailles qui vous ont &tcommises. Mais remarquez une autre circonstance qui confirme voire prbrogative. Les disciples ktaient en mer ; Jsus-Chris leur apparut sur le rivage, et cc fut pour eux un grand sujet de contentement que de lc voir ressuscit6. Pierre, aussitbt qu'il a reconnu lc Seip'nenr, se jette h la mer et parvient jusqu'h lui, tandis (HIC les autres y arrivent avec leurs barques. Qu'est-ce que cela signifie, sinon le sublime pontificat de saint Pierre, qui a re la mission do gouverner, non pas une barque ; mais le monde entier? c:ir la mer reprsent le monde, et les barques reprkentent les &;lises particulikres. Ayant march
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DE LA FOI
une aufrc fois sur les eaux l'exemple de son matre Picm prouva par lh qu'il &taitlui seul vicaire de Jisus-Christ , celui qui devait coininiinder, non pas & un seul, mais h tous les peuples. De mCme que plusieurs eaux signifient plusieurs disciples, de meme, tandis que chacun a sa barque particulir , il vous il d confie un immense vaisseau : c'est l'Eglise universelle ripandue sur toute la terre, et composde toutes les glise partic u l i h s . 40. Le concile de Florence, dans ses lettres d'union : Nous dbfinissons que le saint-si6gc aposloliquc et le pontife romain a la primaut6 sur tout l'univers , et que ce meme pontife romain est le successeur de saint Pierre prince des apbtres, le viritable vicaire de Jbsus-Christ , le chef de toute l'Eglise, le ptre et le docteur de tous les chrktiens , et quo Notre-Seigneur lui a remis dans la personne de saint Pierre le plein pouvoir de pitre, de r6gir et de gouverner 1'Eglisc univcrselle , comme le prouvent les actes des conciles ~ c u m h i q u e s et les sacr canons.,
Question XX.
Que contient le onzim article? Le onzikme article contient ces mots :La rsurrectiode lachair, rksuwection qui aura lieu au dernier jour pour les bons et pour les m6chants. Car ce corps qui nous porto, maintenant si fragile, si caduc, si sujet aux. maladies et <L mille infirmits et qui aprts la mort sera devenu la proie des vers, redeviendra vivant au dernier jour, lorsque tous les morts , rbpondant l'appcl de Jhs-Christ notre souverain juge , seront j u g b aussitht que rendus ii la vie. Ainsi tous sans exception comparatron dans leur propre chair devant le tribunil1 de Jbsus-Christ, pour recevoir cliacun le juste prix du bien ou du mal qu'ils auront lait ici-bas. Ceux qui a m n i fait de bonnes awrcs sortiront des tombeaux pour ressusciter i la vie, et ceux qui en auront fait de mauvaises ressusciteront p u leur condamnation et leur &terne1supplice. Arme de cette foi, l'homnie vertueux et patient se console dans ses plus cruelles disgrl~ces, pour pouvoir dire au moment de rendre son dernier soupir : Je sais que mon fiidemptew est viva1lt quee j ressusciterai de la terre au dernier jour, que je serai encore m'$lit do ma peau et a n s je verrai mon Dieu dans ma chair (JOB, XIX, 23-26). Ceu s-hi sont vraiment sages, qui rkiuiscnt en servitude, sous les lois de la justice cl de la verlu, ces membres form de
429 terre et destin t ' ila mort, et qui conservent leurs corps purs p u r les rendre dignes de la bienheureuse immortalit (XX ).
ET DIT SYMBOLE DR LA FOI.
1. ISA~E, XXVI, 19 : Ceux que vous aviez Sait mourir vivront; ceux qui ttaicnt tu dans moi ressusciteront. Rveillez-vou de ntre sommeil, et chantez les louanges "leDieu, VOUS qui habitez dans la poussire 2. JOB, XIX, 23-27 : Je sais que mon Rdempteu est vivant, et que je ressusciterai de terre au dernier jour. - Et je serai revttu de nouveau de ma peau, et je verrai mon Dieu dans ma chair. - Je le verrai m o i - m h e , et non un autre ; et je. le contcn-tpIcsai de mes propres yeux. C'est l i l'esp4rance que j'en ai, el qui reposera toujours dans mon sein. 3. EZ~CIIIEL ,XXXVII , 1-40 : K La main du Seigneur s'ktcntlit sur moi; et m'ayant men dehors par l'esprit du Seigneur, elle me laissa au milieu d'une campagne qui tai toute pleine d'os. -Elle me mena tout autour de ces os ; il y en avait une t r h grande quantitb qui ttaient sur la surface de la terre, et e x t r h c ment secs. - Alors le Seigneur me dit : Fils de l'homme, croyczvous que ces os puissent revivre? Je lui rependis : Seigneur Dieu, vous le savez. Et il me dit : Proph6tisez sur ces os, et ditcsleur : Ossements arides, Ccoutcz la parole du Seigneur. - Voici ce que le Seigneur Dieu dit h ces os : Je vais mettre en vous un esprit de vie, et vous vivrez. - Je ferai natr des nerfs sur vous; j'v formerai des chairs, j'dendrai de la peau par-dessus, et je vous donnerai un esprit de vie, et vous vivrez, et vous saurez que c'est moi qui suis le Seigneur. - Je propl~3isaidonc, comme le Seigneur me l'avait commandt ; cl lorsque je prophtisais on
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entendit un bruit, et aussitht il se fit un ~ P I ~ U C parmi I ~ I cesos: C ~ ~ ils s'npproch~rcnt l'un de l'autre, et chacun se pla dans sa jointure. -Se vis tout d'un coup que des nerfs se formtrent, des chairs ]es environnrentet de la peau s'Ctcndit par-dessus; mais l'esprit de vie n'y tai pas encore. - Alors le Seigneur nie dit: Prophbtisez ii l'instant ; prophtisez fils de l'liomme , et dites 4 l'esprit : Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Esprit, venez des quatre vents, et soul'flcz sur ces morts , afin qu'ils revivent, Je prophdtisai donc comme le Soigneur me l'avait coinmand el en mfimc temps l'csprit de vie entra dans ces os, ils devinrent vivants et animes, et ils se tinrent tout droits sur leurs piedslet il s'en Sornxi. une grmde arlnc 4. 1 Cori?it/iiens, XV, 51-53 : (c Nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous chang6s. - En un moment, en un clin d'mil, au son de la dernitre trompette (car la trompette sonnera), et les morts ressusciteront en un ta incorruptible, et alors nous serons cliangk - Car il faut que ce corps cnrrup tible soil rev6tu de l'incorruptibit~, et que ce corps mortel soit revelu de l'immortalit~. 5. 1 Tliessd"onicicns, IV, 1 6 , 17 : (c Aussit que le signal aura t donnk par la voix de l'archange, et par le son de la trompette de Dieu, le Seigneur m h e descendra du ciel, et ceux qui seront morts en Jbsus-Christ ressusciteront les premiers. - Puis nous autres, qui sommes vivants , et qui serons demeur jusqu'alors, nous serons emportes avec eux dans les nues, pour aller audevant du Seigneur au milieu de l'air. Et ainsi nous serons pour jamais avec le Seigneur. 6. JEAN, XI, 24 : Marthe dit Jbsus : Je sais qu'il ressus. citera au dernier jour. 7. JEAN, V, 23, -28, 29 : En v6rit6, en vbrit je vous dis que l'heure vient, et qu'elle est d@ venue, o les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'cntendront vivront. Ne vous tonnepas de ceci ; car le temps viendra o tous ceux qui sont dans les s6pulcres entendront la voix du Fils de Dieu. - Et ceux qui auront fait de bonnes uvre sortiront pour ressusciter 5 la vie ; mais ceux qui en auront fait de mauvaises ressusciteront pour leur condamnation. 8. MATTHIEU, XXII , 25-52 : Co jour-lh , les sadducen , qui nient la r&surrcction, vinrent le trouver, et lui proposkrcnt celte question : - Maitre , Mosa ordonnb que, si quelqu'un mourait sans cntants, son frkre tpousht sa femme, et suscitilt des enfants
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ET DU SYMBOLE DR LA FOI.
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i ?on frtre. - Or, il s'est rencontr sept freres parmi nous, dont le premier ayant 6poush une femme, est mort, et n'en ayant pas ni d'enfants , il l'a laiss <I son f r h . - Le second de m h e ,
et lelmisi6n1cpareillement ,jusquYau septitme. - E n h cette femme est merle aussi apr eux tous. - Lors donc que la r6siirrcction arrivera, duquel de ces sept maris sera-t-cllc femme, puisque tous l'ont ipousk? - Jsuleur rbpondit : Vous &es dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures , ni la puissance de Dieu. - Car, apr la r6surreclion, les hommcs n'auront point de femmes, ni les femmes de maris ; mais ils seront comme les anges de Dieu clans le ciel. - Et pour cc qui est de la rksurrerlion des morts, n'avez-vous point lu ces paroles que Dieu vous il dites : - Je suis le Dieu (TAbi-ahi-tn~ , le Dicu d'Isaac et l? Dicu de Jacob? Or, Dieu n'cst pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. 9. DANIEL, XII, 2, 3 : Et toute cette multitude de ceux qui dorment chns la poussi&rede la terre se r&veilleront,les uns pour 11 vie dcrnclle, et les autres pour un opprobre qu'ils auront toujours devant les j cux. - Or, ceux qui auront 6tG instruits brilleront comme les l'eux du firmament, et ceux qui auront enseign a plusieurs la voie de la justice, luiront comme des toile dans toute l'blernit&. 10, Philippiens, III, 20, 21 : Mais pour nous, nous vivons djdiins le ciel, et c'est do l& aussi que nous attendons le Sauwr, Notrc-Seipcur Jkus-Christ , - qui transl'ormera notre cnrrps, tout vil et abject qu'il est, afin de le rendre conforme son corps glorieux, par l'action de celte puissance par laquelle il peut s'iissuJcItir l o u h choses. 1) 11. Corintl/i:xs, V, 10 : a Nous devons tous comparaitrc devant le tribunal de Jksus-Christ, afin que chacun reoivce qui est aux bonnes ou aux: mauvaises actions qu'il aura faites pendant qu'il Gtait rcv6tu de son corps. i Romains, XIV, 4 0 , 12 : Nous comparatron tous devant le tribunal de Jsus-Christ et chacun de nous rendra compte ! iDicu de soi-mhe. D 45. MATTHIEU , XIIi , 30 , hO-43 ; 4.7,50 : a Au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez l~rcmiremcn l'ivraie, et la liez en bottes pour la br<~lcr, puis amassez mon bl (Lins mon grenier. -Comme donc on ramasse lvi'iueet qu'on lii brule (huis la feu, il en sera de m h e & la fin du mondeg Lp Fik de YIi0111111:8 ses a11ges, qui rmasseront et en
452 DE LA FOI leveront hors de son royaume les scandales et ceux qui commettent l'iniquilk -Et il les jetteront dans la fournaise d e feu : c'est l:i qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les jusies brilleront comme le soleil dans le royaume de leur pre - Le royaume des cieux. est semblable h un filet jci6 dans la mer , qui prcinl toutes sortes de poissons. -Lorsqu'il est plein, les j$cl~urs le tirent sur le bord , oc1 s'(tant assis, ils mettent ensemble tous les bons dans des vaisseaux, et ils jettent dehors tous les mauvais. - Il en sera de m h c it la fin du monde : les anges viendront , el ils scpareront les mkhants du milieu des justes. Ils les jctlcront ensuite dans la fournaise de fcu ; c'est Ili qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. 44. MATTHIEU, XXV, 46 : Et ceuv-ci iront dans le supplice ternel et les justes clans la vie 6tcrnellc. 45. JOB, XIX, 25 : Je sais que mon R6dempteur est vivant, etc. Cowme plus ltatlt , )ho 2. 16. Colossie"is, ll", 3 : Faites mourir les membres de I'liomtnc terrestre qui est en vous, la fornication , l'impurct6, ctc.~ 17. I PIERRE, 111, 18 : Le Juste est mort pour les injustes, afin de nous ofl'rir a Dicu , &nt mort en sa chair, mais en l$me temps vivifi6 par l'esprit. 1) 48. I Corinthiens, LY, 27 : Je cliitie mon corps et le riduis en servitude, de peur qu'apres avoir prGch6 aux autres, je ne devienne moi-mhc rCprouv6. )I 49. Romains, V I , 12 , 13 , 19 : Que le pch ne regne donc point dans voire corps mortel, en sorte que vous obissie h ses dbsirs dbrCgles; - Et n'abandonncz point au pchles membres de votre corps pour servir d'insirumcnts d'iniquil6 ; mais donnczvous & Dicu comme vivants, de morts que vous btiez , et consacrez-lui les membres de votre corps pour servir d'instruments de justice. - Comme vous avez fait servir les membres de votre corps it l'impurel6 ct A l'injustice , pour commettre l'iniquiti, faitcs-lcs maintenant servir & la justice pour votre sanctifictilion. 20. I Curinihiens, XV, 42-44 : Le corps maintenant, comme une semence, est mis en terre plein de corruption, et il ressuscitera incorruptible. 11 est mis en terre tout difforme, et il ressuscitera tout glorieux ; il est mis en terre privb de mouvement, et il ressuscitera plein de vigueur. 11 est mis en terre corps animal, et il ressuscitera cori)~ spirituel.
ET DU SYMBOLE
DE LA FOI.
T~MOIGNAGESDE LA TRADITION.
1. S.J I I ~ Mad E Minimum et Alexi~~drum, Epist, 182 : Vous demandez en quel sens ont tdites, et comment doivent Ctrelucs
ces pirolcs de la premikre pt aux Corinthiens : Nous dormimu tu^, mais nous ne serons pas tous changs Ou bien faut-il lire, tomme le portent quelques exemplaires : Nous ne dormirons pas t u , mais nous serons tous changis? Ces deux leonse trouvent l'une et l'autre dans le grec. D Saint JtrGme rapporte les explica(ionset les sentiments des anciens sur ce sujet ; puis il ajoute : Didymc , s'attachant aux pas dYOrig6nc , suit une marche toute contraire. Voici un mystr que je m'en vais vous dire :nous mourrons fous, mais nous ne serons pas tous cltangsCe qu'il explique ainsi : Si la rsurrection'avait pas besoin d'interprktcs, il n'y aurait pas d'obscurit dans le sens de la plirase, et aprhs tout ce qu'il a dit de la rhrrection, Paul n'aurait pas ajout : Voici un mpi(;rc que je m'en vais vous dire :Nous dormirons tous, c'cst- dire nous mourrons tous ; mais nous nc serons pas tous changes, parce qu'il n'y aura que les saints i'trc Je sais qu'il est cri dans quelques exemplaires : Nous ne dormirons pas tous, mais nous m tous changis. Mais i1,faut examiner si avec ces paroles, nous wons tous changson peut faire s'accorder celles qui suivent : Lus morts ressusciteront dans vn itat incorruptible, et nous serons t1la11gs Car si tous doivent tr changs et que cela soit commun aux uns et aux autres, il taiinutile de dire, et nous serons clmigis. Il faut donc lire ainsi : Nous dormirons tous, mais nous ne serons pas tous changs Car si tous meurent en Adam, et que la mort soit un sommeil, il est donc vrai que nous dormirons tous, puisque nous mourrons tous. Or, d'apr la manir de s'exprimer des Ecritures , celui-lh dort, qui meurt avec l'csp rance de ressusciter un jour. Et quiconque ne fait que dormir se rveiller certainemcnt , h moins peut-tr qu'il ne soit frappde mort subite, et qu'il ne joigne ainsi la mort au sommeil. Et lorsque tous se seront ainsi endormis conformmen aux lois de la nature, les saints , mais les saints tout seuls, seront changen mieux et quant au corps et quant h l'ilme; de sorte que tous il est vrai, seront incorruptibles, mais il n'y aura que les saints qui seront glorifis et 5 proprement parler, c h a n g h N Un peu plus loin, saint Jr6m rapporte l'explication d'Acace , vq de Csarce que voici : .( Parlons d'abord de ce qui se trouve dans la plupart des exemplaires : Voici un mystr que je m'en vais
vous rapporter : Nous dormirons tous, mais nous ne serons pas tous cha~~ges. Le sommeil signifie ici la mort, telle qu'elle est communc ii tout le monde. L'Apdtre a donc eu grandement raison de dire que nous dormirons tous, c'est-a-dire que nous mourrons tous, comme il avait dit plus liaut : De mi!rne que tous meurenten Adam, tous seront vivi/li;s en ,l$sus-Christ. Puis donc que nous devons tous mourir, rctcnoz bien le m y s i h que je m'en vais vous rapporter : c'est q u e nous mourrons tous, mais que nous ne serons DOS tous chi111gCs. Ce changement quc sain\ Paul et tous les sainis Cl~rouvcrontun jour, c'est leur glorification. Lncorrupti bililc*srra commune A tous, l'clat des pCcheurs devant ktrc d'audureront toujours ; ce tant plus dcplorable , que leurs loui'~~~cnis qui n'aurait lias lieu si leurs corps Cli~icntinorkls et corruptiblcs. Nous lisons clans la m i h e Cptr que, scion la doctrine de l'ApGtre, la ililT6rcncc entre les corps rcssuscitCs nc consislera pas dans une diJ6roncde na1urc ,mais dans une diffbrencede gloire, les uns r c s ~ u ~ ~ i t i pour i n t des supplices Cterncls , les autres pour une gloire 6icrncllc. Car ( ~ u / ) est ~ c la c?niir des bc'lcs, aiiire celle des oisewx, autre celle des poissons; il y a nussi des corps cilestes et des corps terrestres. Il en sera de A n c , ajoutc-l-il , dans la ~rhwwclion tics MOHS. C'est la le sens le plus suivi dans lYEglise, savoir que nous mourrons tous d'une commune mort, maisquc nous ne serons pas tous changes dans un dtiit glorieux, suivant cette parole du proplifile Ihniicl , que ceux. qui dorment dans la poussitre ressusciteront les uns pour une gloire ~ternclle , les autres pour une contusion c l un opprobre Cternels. Car ceux. qui ressusciteront pour une confusion et un opprobre Cterncls, ne ressuscitcront pas pour la gloire Ctcrnellc dans laquelle, par un merveilleux changeinent, enircronl Paul et les autres saints. )) Saint J6rdmc cond u t en ces termes : Je h i s pur cc simple avis : ce qui s~ lit dans les exemplaires latins, n o u s t7(~ssmci/erons ~ o n s mais , nous ne serons pas tous clmgks, ne se trouve pas clans les exemplaires i ~ derniers, ou bien : NOKS dormirons grecs ; niais on lil d i ~ ces tous, mais nous ne serons p i s tous cJiii~ip!s,on bien : Nous nedorwirons pas tous, / m i s nous serons ions dwnyis. Nous avons explique plus haut le sens de ces parolcs. 2. Le m h e , ad P m w w l ~ iuni culo. crrores J o m i i s Hierosolyinitatu, Epist. 01 , c. 9 : Jean de J6rusalcm, s'atlacliant au sentiment d'Origtnc , conf~ssait~, il est vrai , la rkurrection future dos corps, mais non de la meme chair ni des m h e s membres. Croyez-moi , lui rCpondit saint JCrGnre, il n'y a pas de franchise
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ET D I ! SYMBOLE DE LA FOI.
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dansvotre rserve lorsque, pour jeter de la poussiraux yeux des ignorants dans l'exposition que vous faites de votre croyance, vous nommez le corps jusqu' neuf fois, sans nommer une seule fois la chair. Car le corps et la chair ne sont pas absolument synonymes. Toute chair est corps, mais tout corps n'est pas chair. La chair est it proprement parler ce qui est resserr entre le sang, les veines, les os et les nerfs. Le corps, quoiqu'il puisse tr chair aussi, peut n'tr que de l'air imperceptible au toucher et h la vue. comme il peut tr galemen visible et tangible. Dans le symbole de notre foi et de notre esprance tel qu'il nous vient des apdtres , qui l'ont cri non sur le papier et avec de l'encre, mais sur des tablettes de chair qui sont nos curs apr avoir confess6 la Trinit et l'unit de I'Eglise, tout l'ensemble des dogmes chrtien se conclut par ces paroles : la rsurrectio de la h i r . Et vous, vous ne faites mention que du corps, et puis du corps, et toujours du corps, sans nommer une seule fois la chair, que les aphtres ont nomm seule, sans nommer une seule fois le corps. Ibidem, c. 10, en rapportant les paroles de Job, je me reretirai encore de ma, peau, il demande i l son adversaire : Est-il ici question de corps abrien, d'air, ou d'ther ou d'autre chose semblable? Assurkment la peau et la chair, les 0s , les nerfs, le sang et les veines, clhotent bien ce qui constitue ou ce qui suppose la chair, et mm la diffrenc des sexes. Je verrai Dieu dans ma chair, dit Job. Lorsque toute chair verra le salut envoy de Dieu, c'est-&dire le Seigneur Jsus alors je verrai mon Ride~npteztr, mon Sauveur et mon Dieu ; je le verrai dans cette chair qui cause maintenant mon tourment, et dont les douleurs que je souffre mettent en mouvement toutes les humeurs. Je le verrai, moi-nzdme et non un autre, etc. Si ce n'est pas avec son propre sexe qu'il ressuscitera, si ce n'est pas avec ces ni&mesmembres qu'il ten maintenant sur le fumier, si ce ne sont pas les mme yeux avec lesquels il verra Dieu, o donc Job sera-t-il? Ibidem, c. 11 : N Je parlerai avec franchise, je confesserai sans ditour la foi de 1'Eglise. La vrit catholique de la rsurrectio ne saurait se comjprendre, si l'on ne suppose de la chair et des os, du sang et des membres. Lh oil y a de la chair, des os, d u sanget des membres, il y a par une consquenc necessaire une diversit de sexe ; et K i o il y a diversit de sexe; Jean reste Jean, et Marie reste Marie. Voil ce que mon gros bon sens me dit, tout en comprenant fort bien que la diffrenc des sexes n'entran pas ncessai rement avec elle les opration des sexes ;que ce sont des hommes
156 DE LA FOI qui ressuscitent, mais qui minent dsormai une vie semblable b celle des anges. Et qu'on ne regarde pas comme superflue la r surrection do membres qui n'auront point A. remplir leur office, puisque m$me iles ccito vie nous nous kludions 5 ne 1)oint en faire les auvrcs.. ... Pourquoi calomnier la puissance de Dieu '1? Celui qui peut (Vunc ma tierc fbtidc faire sorlir non-scuIemciU de la chair, mais un corps toul entier, changer tic l'caii insipide en un vin g c n h c u ~ une , iiiih'c substance en une aulrc substance, peut certainement , avec la mCmo puissiincc avec laquelle il a lait tout de rien, rcnilrc i'i l a vie ce qui Va inilrcfois i v ~ n o car ; il est bicn plus facile de rdablir co q111a de, q11c (1c faim ce qui n'a 1x1s encore de. Vous ~ ~ o n n e ~ w - \ que o u s des cul'iints ou des vieillards ressuscitent hommes faits, apres que le premier homme, sans passer par lu premier Age , i\ clfi cive homme fait, et tir6 dans , c. 4 2 : Si je voulais cet Cti~f,du limon de la terre ? J l t i d r ; ~ prouver la r6surrection de la chair cl de tous nos membres, et joindre des commentaires ii ~ l i i l ( ~ i tCmoignap'c, .1~ j'aurais besoin de plusieurs livres. i) II rapporte ensuite plusieurs passages de 1'Ecriturc qui viennent it l'appui de son scnlimeiil. 5. S. G ~ ~ X O I H i IIh C ~,l i 1 0 1, 1 lib. XIV, c. 50 (al. 18) : Qu'est-ce que IP monde repi'L'scntc dans ses 616ments, si ce n'cst notre r6surrcction? Tous les jours la IumiCre du soleil meurt place au\ lhChres de la nuit; et tous pour nous. lorsqu'clle les jours aussi clic semble ressusciter, lorsqu'elle repin'rt et que les tbnkbres sont dissipks. Nous voyons encore, suivant les saisons, les i~i'l)rcs se dCpouiller de leur verdure, perdre leurs feuilles, cesser de produire des fruits; cl tout-a-coup nous voyons, d'un bois aride, des feuilles sortir comme par une esptce de rtsurrection, des I i x i l s grossir, cl l'arbre entier se rcv6tir de verdeur et de lime. Tous les joiirs nous voyons des grains presque impcrccptibles qui , confies i ' ~ la lerrc , produisent bientdt de w.m d s arbustes c-h;~r$s de feuilles et de Sruits. Qu'y a-t-il donc d'&tonnant, si celui ( p i j'iiii. sorlir, f-onime de nouveau , de trks
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grands arbres do trCs petites semences, refait aussi quand il lui pla le corps Immain avec de la p o u s s i h ~ ,rkduite elle-mCme ses parties Ira plus ilCmcntairect les plus impcreeplibles? Comme donc nous avons de cr&s raisonnables, nous devons nous servir "le ces ohjcts, dont le pliCnomCnc se produit sous nos yeux, pour :WIYCr notre cs1)6ra11ce par rapport ik notre rcsurrcctiojl future, Mais comme notrr raison, affaiblie par le ptclle, ne 110~s parlait plus e h - m h Un langage assez fort, la grfice de notre divin
137 aernpteur est venue encore h notre aide. Celui-lh mm qui nous avait cries a pris notre nature, a accept la mort, et puis il nous a montrh dans sa rsurrection l'cxcmple de la ndtrc t i venir, afin que, si nous refusons d'en croire lh-dessus notre raison, nous en croyions du moins le thoignage de notre foi. Que celui dont l'i~mginnt ion recule devant la possibilit6 d'une risurrection, rougisse de lui-mCme , en se rappelant les paroles de cc fid6le des temps anciens (Job) , vivant au sein de la gentililc, et qu'il considbre de quel chAtiment il se rendrait digne, s'il doutait encore de sa rfisurrection future, aprs'etre convaincu lie ccilc de JCsus-Christ accomplie depuis long-temps , tandis que Job a cru A la sienne, lorsqu'il ne pouvait encore qu'espre celle du divin rdempteur 4. Ibidem, c. 51 : Dans la gloire de cette rsurrection le corps deviendra subtil par la vertu spirituelle qui sera en lui, en mhne temps qu'il restera palpable par l'edet de sa propre nature. Notre chair, tout en gardant la nature qui lui est propre, n'aura plus les passions qui la tourmentent, parce que, comme elle aura vaincu l'aiguillon de la mort, rien n'altrerdsormai sa pureth. 1) 5. Ibidem, c . 55 : K Si a p r h sa rsurrectiole corps n'tai plus palpable, ce ne serait plus le mm corps qu'avant de mourir; mais ce serait un crime de croire que celui qui meurt n'cst pas celui-lit mm qui ressuscitera. 6 . S. AL-GL'STIX , Endurut. ad Laurenthun , c. 84 : Un chrilien no. doit avoir aucun doute sur la future rsurrectioselon la chair de tous les hommes n6s ou ii mitre, de tous les hommes djimorts on qui doivent mourir. 7. Ibidem, c. 85 et 80, le saint dbcteur entre en discussion au sujet de la rsurrectiodes avortons, et examine si elle aura lieu aussi. 8. 11 dit donc, c . 80 : Du moment ob l'on commence % vivre, de cc moment lit inCrne on est sujet ii mourir. Or, je ne trouve nulle part le moyen d'excepter de la loi de la rksurrection g h h l e celui qui est mort une fois. 9. 11 ajoute , c . 87 , au sujet des enfants monstres : Les monstres qui parviennent & la vie, quelque prompte que soit leur mort, n'en ressusciteront pas moins ; et on ne voudra pas croire, sans doute, qu'ils ressuscitent it l'klat de monstres, mais ils ressusciteront plutbt affranchis do cette difforinite native qui diparait leur nature. Y 40. Ibidem, c. 88 : Bien de toute celte matikre terrestre dont
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DE LA FOI
se compose le corps de l'liomme , ne pri devant Dieu ; mais en quelque poussikre, en quelque cendre qu'elle se rduise en quelque vapeur, en quelque partie d'air ou d'Gthcr qu'elle se transforme, en quelque autre substance corporelle ou 4lhent de substance qu'elle se transmute, quand meme elle serait devenue l'aliment d'un animal, ou m h e d'un autre homme, elle sera, dans le temps marqu(5, rcunie cette mm &inc qui l'avait anilllte depuis le moment de sa formation jusqu'h celui de sa dtcomposition ou de la mort. Saint Augustin a traite celte mhne matitre plus au long dans son vingt-deuxim livre de la Cit<k Dieu, comme on va le voir un peu plus bas. il Ibille~~i, c. 90 : Lh il n'y aura rien qui ne convienne pas ; mais tout individu qui ressuscitera , ressuscitera dans un ta convenable , puisque, s'il ne devait pas ressusciter ainsi, il ne ressusciterait pas du tout. w 42. Ibidem, c. 91 : Ainsi donc les saints ressusciteront sans aucune dbfcctuosit6, sans rien de difforme, sans rien de corruptible, sans rien qui les gn ou les embarrasse dans leurs mouvements. Cc seront leurs corps qui ressusciteront. , mais non leur chair, si par cc dernier mol on entend celte corruption qui prisentement appesantit l ' h c , ou les vices de la chair, dont les dbsirs sont si souvent contraires h. ceux de l'esprit. Maigre cela, ce sera toujours leur chair, si l'on en considCre la substance. Aussi le corps de JCsus-Clirisi, csl-il appel6 sa chair, m h e aprks sa r6surrection ( L m ,XXIV, 59). L'apGlrc a dit cependant ( 1Cor., XV, 44) : Noire corps , tout nni~wt (IMDH il csl mis e n terre, devie~zilra spirituel la risurrection, parce que tel sera alors l'accord de la chair avec l'esprit, telle sera la libertb do celui-ci et l'assujettissement de celle-l&, qu'il n'y aura plus pour nous de lulie & soutenir avec nous-mCmes , et quc nous n'aurons plus d'ennemi au-dedans de nous, pas plus que nous n'en aurons au dehors. -13. Le meme , de Civitah De?, lib. XXII , c. 42, propose b rsoudr les arguments et les blasphCmes des infideles contre la foi de la r6surrection. 1 4 . Ibidem, c. 13 , il dit au sujet des avortons la mbme chose que dans son fichiridion que nous venons de citer. 15. Ibidem, c . '14 , il dit au sujet des enfants : (t Les enfants ne rcssusciteront pas avec la r n h cxiguitk ~ corporelle qu'ils auront eue au moment de leur mort ; mais ils parviendront en un instant, par un dTet admirable de la puissance de Dieu, au mm ktat de croissance qu'ils auraient eu avec les al~nces.
4 39 16. Ibidem, c. 15 : Reste donc que chacun reprenne la taille p'il avait en sa jeunesse, bien qu'il soit mort vieux , ou qu'il aurait CLICsi la mort n'e prvenson accroissement. Quant ii ce que dit l'Ap&re de la mesure de l'Age parfait do Jbsus-Christ, ou il le faut expliquer autrement, et dire que la niesure de Page parlait de cc clicf mystique trouvera son accomplissement dans la perfection des membres ;ou, si nous l'cntwdons de la rksurrection des morts, il faut dire que les corps ne ressusciteront ni au-dessus ni au-dessous de la jeunesse, mais dans l'iige et la force o nous savons que Jsus-Chris est arrivk. Les plus savants m h e d'entre les paenont jugb que l'fige de jeunesse est. celui de trente ans ipeu prks ; aprh quoi l'homme commence i~6tre sur son retour. 17. Ibidem, c. 17 : J'estiine plus raisonnable le sentiment de ccu~.qui croient la rsurrectiodes organes sexuels. Il n'y aura point li-haut de convoitise, unique cause de la confusion que nous prouvon l'occasion de ces membres.. ... Celui qui a crl'un et l'autre sexe, les rtablir tous les deux. 48. Ibhkm, c . 19 : Cette difformit qui na de la disproportion des parties, n'aura plus lieu lorsque le Crateu suppler ce qui manque , ou dtcra ce qui se trouve de superflu. Pour la couleur, combien ne sera-t-elle pas vive et Matante, puisque te justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Pr ! 11 faut croire que Jtsus-Christ deroba cet cla aux yeux de ses eiplcs ,quand il se fit voir i l eux aprsa rsurrection puisque sans doute ils ne l'eussent pu soutenir ; et cependant ils avaient besoin de regarder leur matr pour le reconnatre 19. Ibuhw, c. 20 : (c Je ne sais comment l'affcetion que nous avons pour les bienheureux martyrs, fait que nous voudrions bien voir dans le ciel les cicatrices des plaies qu'ils ont reuepour le nom de Jcsus-Christ , et peut-tr les verrons-nous. Ce ne sera pas une difformitdans leurs corps, mais des marques honorables qui leur donneront encore plus de lustre et cl'4clat. Il ne faut pas croire toutefois que les membres qu'on lcur aura coupes leur eux h qui il a 6tk dit que pas un manquent h la rsurrection cheveu de lcur tete ne prir ;mais s'il est k propos qu'on voie les marques gloricusesde leurs blessures dans leur chair immortalise lesendroits oils auront t blessts ou mutilts cil conservcront les cicatrices, sans qu'ils manquent pour cela d'aucun de leurs membres. Encore bien qu'alors les corps n'aient plus aucun vice, il ne faut pas prendre pour des vices ces glorieux souvenirs de vertus pratiqiiks jusqu'h 1'hCrosiiie Dieu ne 1)his.eque hi toute-puissance
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
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140 DR LA FOI du Crateu ne puisse rappeler, pour ressusciter les corps, toutes les parties qui ont M, ou dbvorks par les btes ou consum6es par le feu, ou changccs en poussiCre , en eau ou en air! A Dieu ne plaise que rien soit tellement, cache dans le sein de la nature, qu'il se d6robc {t la connaissance ou au pouvoir du Crhteur! ... Quand cette chair serait tout-A-fait ancantic , et qu'il n'en serait rien dcmeur6 dans les plus secrets abme de la nature, il serait aise 5 un Dieu tout-puissant d'en supplter une autre semblable. 20. S. ATIIANASE (on plutOt Vigile de Tapsc , dans le symbole qui porto lc nom de saint Atliamisc) : A son approche, tous les hommes ressusciteront avec leurs propres corps, et rendront compte de chacune de leurs actions. Et ccu qui auront fait le bien, iront A la vie dternelle ; ceux au contraire qui auront fait le mal. iront au feu bterncl.
Question XXI.
Quel est le dernier article du symbole des apOtres? Le dernier article traite de la vie ttcrnellc, qui sera apr la mort, comme nous ne devons pas en douter, le partage des Clus. Tel est le fruit-, comme la fin, qu'allendcnt les chrbtiens de leur foi, de leur espkrance, de leur patience et de toutes leurs pratiques de vertus. En considbrant celle rCcompensc , le vrai fidtle ne doit trouver ni difficile aucune uvr de pict, ni p6niblc aucun travail , ni insupportable aucune douleur, ni irop long ou trop incommode le temps de lY6preuvc. Si, malgr6 toutes les calamitCs auxquelles cette vie est su.jettc, nous ne trouvons rien de plus clou\ ou de plus dkirable q w cet te vie m h e , que pcnscronsnous donc de celte autre vie, qui sera exempte de tout sentiment de crainte ou de douleur, qui abondera en jouissances c6lestes et , en plaisirs qui n'auront point de fin, en dclices et en inefable volupt6s sans mesure ? C'est d e cette vie ~terncllc que Jhsus-Christ a dit : Ne craignez point. polit Irovpeun , car il a p h do votre p h de MUS donner un royaume. El au jour du jugement dernier, il dira h ses dus: Venez, les bi'nis de mon Pr , entrez en possession du royaume qui vous a di; prCp(o*6dis la cridon du mowk. Au lieu qu'il dira aux impies : Rriirez-cons de moi, maudits , allez an, feu dlcrw1, qui a th! j~r+(wi pour le i?iabJc cl ses tt~pj.s. Malfidiction qui tombera nonseulemcnl sur les paensles liCr6liques, les schismatiques, les pkcheurs publics, mais aussi sur les chr6ticns que la mort aura surpris dans rtti~t de pCch6 mortel.
ET DU SYMBOLE DE L 4 FOI.
L I Corinthiens, I I , 9 : Il est cri que l'ail n'a point vu, l'oreille n'a point entendu, et le cceur de l'homme n'a jamais con ce que Dieu prkpare h ceux qui l'aiment. 2. JEAN,XVII, 3 : La vie kternelle consiste & vous connatre vous qui $tes le seul Dieu vkritable , et Jsus-Chris que vous avez
envoy 3. MATTHIEU, XIX , 1 2 , U , 16 , 17, 23 , 29 : Il y en a qui se sont faits eux-m6mes eunuques en vue du royaume des cieux.
-Laissez-lh ces enfants, et ne les empche pas dc venir i l moi, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Bon matre quel bien me faut-il faire pour acquri la vie ter nelle? - Si vous voulez entrer dans la vie, gardez les cornmandcments. - Un riche entrera difficilement dans le royaume des deux. -Quiconque aura quit16 sa maison, ou ses frre, ou ses murs, son pr ou sa mre etc., recevra le centuple, et aura pour hiritage la vie ternelle 4. MATTHIEU, XXV, 54, 46 : Venez, les bni de mon Pre posshlez le royaume qui vous a t prkpardle commencement du monde. - Et ceux-ci iront dans le supplice ternelet les justes dans la vie 6ternellc.
XXI.
1 De [rua
~ i t i i Christus
: Notite timere
DC vita ateriia, quam clectis post mor- in c x i r m o judicii die dicet cleclis : Venile !en1 siiperessc minime dubitcinus. Atquc hic bcnedictt Palris mi, possidete pnratwn fructus et finis est Hdei, spei ,patiwtiae et i vobis r e m ti constitutione ~ i i i i f l i . excrcitiitionis cliristianae. ! Inipiis serb in hune motliim loquctur : Cujus vilse conscqucndae causa milluin fiscedite h me mfdedicti in u'!erpieta~isopus ardiuiin, nullus labor gravis, , niilluin in agendo , nullus dolor iiccrl~us patiendoque tcinpus diuliir~iuin ac inolestum vtrc creilcnti debct exisfimari. Qubd si vita hac,,quse c ~ ~ l i ~ l ~alloipin itali~ plena est, niliil dulcius ac opinliiliiis ducitur ;quant0 illa dcmuin potior iinlx'nihi csl, quae ab oinni malorum sensu et metii prociil abest, qua? cleslibu et inc!labilibus sine fine gaudiis ,dcliciis ac voluptatibus omui ex parte scmper alundat !
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4H
S.
DR 1.A FOI
Apccalypsc, II, 7, 10, -17, 26-28 : Je donnerai au victorieux h manger du fruit de l'i~rbrcde la vie, qui est au milieu du paradis de mon Dicu. - Soyez fidclc jusqu'h la mort, et je vous donnerai la couronne de vie. - Je donnerai au victorieux une manne cache etc. - Quiconque aura vaincu et pcrs~vir jusqu'h la fin dans mes ccuvres , je lui ilonnerai puissance sur les nations. Il les gouvernera avec un sceptre de fer, et elles seront brisks comme un vase d'argilc , - selon quc j'en ai re moim h c de mon PCre le pouvoir, et je lui donnerai l'ktoilc du matin. 6. ApocaJiipse, I I I , 4 1 , 42 : Je viendrai bicntdt ; conservez ce que vous avez, de peur qu'un autre ne prenne votre couronne. -Quiconque sera victorieux, je ferai de lui une colonne clans le temple de mon Dieu ; il n'en sortira plus, cl j7Ccrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dicu, de la nouvelle JCrusalcm qui descend du ciel ,venant de mon Ptre ,et mon nom nouveau. - Quiconque sera victorieux, je le ferai asseoir avec moi sur mon t r h e , comme je me suis assis moi-m&ne avcc mon l ' h ~ sur son I r h c , aprCs Cire rrst victorieux. 7. Apocdypse, V 4 4-17 : Cc sont CCUK qui sont venus ici, aprcs avoir passb par la grande tribulation, et qui ont lavk et blanchi leur robe dans le sang de l'Agneau. -C'est pourquoi ils sont devant le tronc de Dieu, cl ils le sorvcnt jour et nuit (hm son temple ; et celui clni est assis sur le t r h e les couvrira comme une tente ; - Ils n'auront plus ni f i i i i l ~ ,ni soif, et le soleil ni aucune autre chaleur ne les incommodera plus ;-parce que Dicu qui est au milieu d u trdne sera leur pasteur : il les conduira aux fontaines des eaux vivantes ; et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux. 1) 8. Apocalypse, X X I , 2-4 : Je vis la ville sainte, la nouvelle J6rusalem, qui venant de Dieu, descendait du ciel, &nt parce comme une pous qui se parc pour son Cpoux. - Et j'cntcndis une grande voix qui venait du trbnc , et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avcc les hommes; et il demeurera avcc eux, et ils seront son peuple, et Dieu, demeurant lui-mCme au milieu d'eux, sera leur Dieu. - Dicu essuiera toutes les larmes de leurs yeux, et la mort ne sera plus ; il n'y aura plus aussi ni pleurs, ni cris, ni aCHiclions, p;wm que le premier 6lat sera passe. 9 . W h , X I , 7, 8, 40, 44, 2 5 , y'),27 : Celui qui sera viclorieiis , posstdera ces choses, et je serai son Dieu, et il sera mon fils. - Miiis pour ce qui est des timides et des incrtdulcs, des cx~cn'i!ileset f l hotnicitlvs, ~ tU1s 'ini'i\ici~ic~rs ri dos empoi
443 mneurs, des idolhtres et de tous les menteurs, leur partage sera l'tan brlande feu et de souffre qui est la seconde mort. Et m peu anr : II me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la ville sainte, la nouvelle Jrusale qui descendait du ciel, venant de Dieu ; - elle tai toute brillante de la clartde Dieu ;et la lumir qui l'clairai tai semblable ii une pierre prkieuse, etc.-Cette ville n'a point besoin d'tr clair du soleil ni de la lune, parce que c'est la lumir de Dieu qui l'clair , et que l'Agneau en est la lampe. - Ses portes ne se fermeront point chaque jour, parce qu'il n'y aura point l i de nuit. - II n'y entrera rien de souill ni aucun de ceux qui commettent l'abomination ou le mensonge , mais ceux-lk seulement qui sont icrits dans le livre de vie de l'Agneau. 10. Ibidem, X X I I , 12 : Je vais venir bientdt, et j'ai ma ricompense avec moi, pour rendre chacun selon ses wuvres. IL Romains, I I , 6 , 7, 1 1 0 : Il rendra & chacun selon ses uvres - en donnant la vie ternell & ceux qui, par leur patience dans les bonnes uvres cherchent la gloire, l'honneur et l'immortalit Gloire, honneur et paix i l tout homme qui opr le bien. 12. Tite, 1, 1 , 2 : Paul, apdtre, pour instruire les lude Dieu dans la foi et dans la connaissance de la vrit qui est selon la pibt et qui donne l'espranc de la vie ternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant tous les sicles 15 Tite, I I , 13 : Etant tou,jours dans l'attente du bonheur propos notre esprance et de l'avnemen glorieux du grand Dieu et de notre Sauveur Jsus-Christ etc. 14. Tite, I I I , 7 : Afin qu'tan justifipar sa grhce , nous devinssions les hritier de la vie kternelle selon l'espranc que nous en avons. 15. I l TimotheIV, 7, 8 : J'ai bien combattu, j'ai achev ma course, j'ai gardla foi. -II me reste h recevoir la couronne de justice qui m'est rserv que le Seigneur, comme un juste juge, me rendra en ce jour, et non-seulement & moi, mais encore b tous ceux qui aiment son avnement 46. 1 JEAN, I I , 23 : Et c'est ce que lui-mm nous a promis, en nous promettant la vie ternelle )) 47. 1 JI^, III, 2, 5 : Mes hicn-aim , nous sommes dkjk enfants de. Dieu ; mais ce que nous serons un jour ne parait pas encore. Nous savons que lorsque J6sus-Christ se montrera dans sa gloire, nous serons semblables lui , parce que nous le verrons
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
tel qu'il est. Et quiconque a cette esprancon I n i se sancfi fie , comme il est saint lui-mCmc. 48. 1 PIEIWE, 1, 3, h : (c Boni soit le Dieu et le P h de NotreSeigneur Jtsus-Christ qui, selon la grandeur do sa misbricorde, par la r6surrection de Jksus-Christ d'entre les nous a r6ghr morts pour nous donner la vive esptrance de cet hhritagc, o rien ne peut ni se dttruirc, ni se corrompre, ni se flbtrir, et qui vous est rkscrvk dans les c i c u ~ . 19. Romains, VI, 22 : Mais A prcsent, tan affranchis du ptche , ct devenus serviteurs do Dieu, le fruit que vous retirez cst votre sancliticatinn , et la fin sera la vie 6ternclle. 20. & ~ C I I I E L , XVlII , 4 : K L ' h c qui a p6cli mourra clleinCrne. 21. M., XXXIII, 8 : (iL'impic mourra dans son iniquit6. 1) 22. Romains, V I , : a La mort est la solde du p6ch6. 25. Sitfjcsse, 1, 42, 10 : Cessez de cbcrcl~crla mort avec tant d'ardcur dans les 6gascnicnts de votre vie, et n'cmploycz pas les travaux de vos mains it acqukrir ce qui doit vous perdre. Les 111Cchiini~ ont appel6 la mort i~ eux par leurs uvre et paf leurs paroles. 1) 24. I Corinthiens , V I , 9 , 4 0 : Ne savez-vous pas que les injustes no seront point hcritiers du royaume de Dicu? Ne vous y trompez pas : ni les Ibrnicateurs , etc., - ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les m6disants, ni les ravisseurs du bien d'autrui , ne seront 1iCritiers du royaume de Dicu.
HR LA FOI
((
4 . S. A r c r s ~ i s ,lib. XX , c. 20, de ficitaie Dci : De lh vient celle parole cle I'ApGtrc : Nous ne vouons maintenant que dans un wiroir et en d t l i r ~ ~ mais u , alors nous verrons face G face.
Cette vision nous est r6servtc pour r~compensede notre foi, et saint Jean en parle ainsi : Lorsqu'il paraitra, nous serons s m blahles i i lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Par la face de Dieu il faut entendre sa nianilestation , et non cette lxu'iie du corps que nous appelons ainsi. N Saint Augustin examine cnsuitc si c'est des yeux du corps que nous verrons Dieu. 2. Il)i(hw, c. 30 : Combien sera grande cette fClicit6 qui ne sci Inivcrs6c ~ ' W C U I I mal, CL o 1'0ti n'i111ri~ point d ' i ~ ~ tOCCUre pution qw de chauler les louanges de Dieu qui sera toules choses en lous! Que hirc en effet, si cc n'est cela, clans un lieu of1 il n'y auni ni paresse i gourmander, ni iwliycwe ci\iiwlilc' ? Le
ET DU
SYMBOLE DE LA FOI.
4.45
Psalmiste n'est pas d'un autre sentiment ,. quand il dit : Heureux w qui habitent dans votre maison, Seipiew; ils vous loueront iternellement. Toutes les parties de nos corps qui sont maintenant destine ii certains usages ncessaire h la vie, n'auront point alors (l'autre emploi que de servir aux louanges de Dieu. Toute cette harmonie de nos organes corporels dont j'ai pari&,et qui nous est maintenant cache se dcouvran alors nos yeux avec une infinit6 d'autres choses admirables, nous transportera d'une sainte ardeur pour louer hautement un si grand ouvrier. Je n'oserais ; diterminer quels seront les mouvements de ces corps spiritualis on peut dire nanmoin que les mouvements et l'assiette du corps, quels qu'ils soient, seront toujours dans un ta de biensanc aussi bien que sa forme meme, en ce lieu o il n'y aura rien que de biensant Au moins est-il certain que le corps sera sur-le-champ li o l'esprit voudra qu'il soit; et que l'csprit ne voudra rien qui soit messan au corps ou & lui-m6me. C'cst l&que se trouvera la vraie gloire, lii ou il n'y aura ni erreur, ni flatterie dans la louange. C'est lque se trouvera le vritabl honneur , puisqu'on ne le re{usera aucun qui le mrite et qu'il ne sera df h aucun qui nele mrit pas, et que meme personne qui en soit indigne ne le demandera, dans ce lieu o il n'y aura personne qui n'en soit digne. C'est l& que se trouvera. la vritablpaix, l&o l'on n'essuiera de contrarit de la part ni de soi-mGme, ni des autres. La ricompense de la vertu sera celui-lmm qui l'aura inspire parce qu'il ne peut y avoir rien de meilleur, ni de plus grand que lui, et qu'il s'est promis lui-mm pour rcompense Eh ! Que peut signifier ce qu'il a dit par son propht : Je serai leur Dieu, cl ils seront mon peuple, sinon : Je serai l'objet qui remplira tous leurs souhaits; je serai tout ce que les hommes peuvent honnetement dsire , vie , sant aliment, richesses, gloire, honneur, pix , en un mot toutes sortes de biens ; afin que , comme dit I'Apbtre Dieu soit toutes choses en tous ? 11 sera la fin de nos Jdsir comme on le verra sans fin. comme on l'aimera sans d soht, comme on le louera sans lassitude : occupation qui sera commune h tous aussi bien que la vie bternelle. - Au reste, il n'est pas possible de savoir quel sera le degr de gloire proportionn aux nlcrites de chacun. Il n'y a point de doute pourtant qu'il n'y ait beaucoup de diffrence entre eux. Et c'est encore un des grands biens de cette citb, que l'on ne portera point envie ceux qu'on verra au-dessus de soi, comme maintenant les anges ne sont pas envieux de la gloire des archanges.
446 DE LA FOI 2. Le meme, de Hbero urbitrio , lib. III, c. 23 eoque t i l t i ~ : Telle est la beaut de la justice, tel est l'cla ravissant de la lumir ternellequi n'est autre que l'immuable vritou la divine sagesse, que, quand m6me il ne serait donn d'en jouir que l'cspaee d'un jour, on devrait regarder en comparaison comme rien des sicle entiers de la vie pr6sente passis dans les ddices et dans l'abondance de tous les biens temporels. Car cc n'est pas & tort ou par exag6ration de langage que le Psalmiste a dit : Un seul jour pass dans vos temples vaut mieux que mi& partout ailleurs. 3. Le m h e , Serm. 64 de verbis D o m , c. 1 : Ce qu'il y a de grand, cc n'cst pas de vivre long-temps , ou de vivre toujours; niais c'est de vivre heureux. Ibidem, c . 2 : (c Aimons la vie ternelle et apprenons h connatr combien nous devons travailler pour l'obtenir, en voyant les hoinmes attach6s it cette vie pr sente qui doit sitdt finir, travailler pour ellc avec une telle ardeur, que lorsque survient pour eux le danger de mourir, ils font tout ce qu'ils peuvent, non pour s'cxcmpter do la mort, mais pour la retarder. Quels efforts (Je leur part , quand la mort les menace, pour la fuir, pour s'y soustraire, pour donner, s'il le faut, tout ce qu'ils possCdcnt, pour s'en ri~clietcr(t tout prix! Ils ne reculent devant aucun sacrifice , devant l'amerlume ou la violence d'aucun remhde. 11nous est plus facile de dire cc que la vie ternell n'est pas, que de dire cc qu'elle csl. Ibidem, c. 3 : Elle vaut tout ce que vous poss6dez ; ellc vaut tout ce que vous tes Donnezvous vous-mme et vous l'aurcz en &change. On n'y conna ni la fatigue, ni le sommeil ; on n'y Cprouve ni la faim, ni la soif; on n'y voit ni croissance, ni dkerpi udc. Malgr6 tout ce que je viens de vous en dire , je n'ai pas dit encore cc qu'elle sera. Je vous ai dit qu'on y trouve la vie, la sant l'exemption de toute peine, et qu'on n'y trouve ni faim , ni soif, ni d6faut ; non, la vie &rnellc n'es1 rien de tout cela ; et pourtant je n'ai pas dit encore ce quc l'ail n'a point vu, cc que l'oreille n'il poini entendu, ce que n'a jamais con le cmur de l'liommc (1 Cor., II, 9). 1) 4. Le mhne , de S p 6 d o ut1 Cutcdtonenos, lib. I I I , c . 42 et ultimo : II nous es1 plus facile de dire ce que la vie 6ternelle n'est pas, que de dire ce qu'elle est. H n'y a lik ni mort, ni deuil, ni lassitude, ni intirmil&, ni faim , ni soif, ni e x c k de chaleur, ni corriiplion, ni indigence, ni tristesse, ni cluigrin. Nous venons de d'ire ce qu'elle n'cst pas. Voulez-vous nitiintcnctn~coniitifr ce qu'elle est,? Ni l'ail "\a v u , ni l'oreille n'a entendu , ni le ceur
\w de Fhomme n ' a conCu ce que Dieu a prpar ii ceux qui l'ail~eiii (/Cor., II, 9). Si le cu de l'homme ne l'a pas conCu, qu'il ache au moins d'y atteindre (Si in cor hominis non u s c e ~ ~ d icor t, h i n i s ilhk ascendat). Que le cu se purifie dc toute impuret pour se rendre capable de possde Dieu, qui est la vraie et 6ternelle justice. 1) S. S. FULGENCE, de fide ad Petrwn dinconum , c. 58. Voir plus but, question XVIII , tmoignagh^ , page 114. 6. Le mme c. 40 : Croyez fermement et sans nulle hsita (ion que tous ceux qui sont baptisk d m le sein de l'Eglise cao i q u , n'obtiendront pas pour cela la vie &ternellc; mais qu'il B'? aura i i l'obtenir que ceux qui, Clal11 l~aylis6s,mkncnt une bonne vie, c'est-il-dire , s'absliennent des vices et des convoitises de la chair. Car les mauvais catholiques 11c poin'ront pas plus poseder le royaume des cieux, que ne le pourront les i n f i d k , tes hritique et les schismatic~ues.M 7. S. J ~ R ~ M ad E , Marrdliim ., J"pist. 157 : Aquila rend le mot tLre amen par le grec ~ E w ! ; : ~ i;uc : ~nous J . ~ pourrions J~~ traduire par l'adverbe (francais) /idhiwt~t, mol qui a pour 61\ niologie Icnwt (latin)/ides (foi). Les Septante ont traduit le nieinc mol inneth par y h ~ o c'est-i-dire , /kt, qu'il en soit ainsi ; de la vient qu'a la fin de chacun des livres des Psaumes (car le psautier des HCbreux tsl divis en cinq livres) , ils ont traduit par y ' v ~ o , fat, fid, h e u , m e n , qui les termine dans l'hbi~rcu, ci qui suri comme de confirmation ii tout ce que contient le livre. C'est ce qui a fait dire h saint Paul (1Cor., XIV, 4 6 ) , qu'on ne peut pas ripondre amen, c'est- -dir appuyer cc qu'un autre a dit, moins de savoir cc qu'il a dit. Question XXll.
ET tW SYMBOLE DR T A FOL
Suffit-ilA un chrtiede ne croire que les choses contenues h s le symbole ? Chaque fidhle doit croire avant tout le reste et professer ouvertement les vrit contenues dans le symbole des aphires ; mais on en aura une connaissance plus explicite en s'aida111, tant du sy111bole de Nick , que du symbole attribuk il saint Athanase. En second lieu, un chrktien doil croire [oui ce que contient l1Ecrituredivine ou canonique. Mais pour connaitre quels sont les livres de l'Ecriture v~ritablementet certainement inspirts , nous n'avons point d'autre moyen gbnkral que le jugement et l'autorit de l'Eglise.
\hS
DE LA FOC
En troisikme lieu, disons la mm chose des dogmes qui d4coulent ncessairementsoit des articles du symbole, soit des Ecritures , comme d'autant de sources divines. Quatri&mement enfin, on doit tenir pour divinement rvl et croire d'une ferme loi tout ce que l'Esprit-Saint nous propose & croire de mm par le mininistere de l'Eglise, soit qu'il s'agis de la parole de Dieu k r i t e , ou qu'il s'agisse de vcritks transmises de vive voix. Nous reviendrons dans la suite plus au longsur ce dernier point. Tout cela fait donc l'objet de la foi orthodoxe , de cette foi sans laquelle les sectaires, quels qu'ils soient, se promettent vainement & eux-m&nes et aux autres la grkce et le salut en JisusChrist ( XXII ) .
T~~MOIGNAGES DE L'J~RITURE.
1. Hibreux, 7,42 : Car, au lieu que depuis long-temps vous devriez btre maitres , vous auriez encore besoin qu'on vous appr les premiers klbments par ol'on commence expliquer la parole de Dieu, et vous &tes devenus comme des enfants qui on ne devrait donner que du lait, et non une nourriture solide. 2. Ibidem, VI, 4-2: (i Quittant donc les instructions que l'on donne ii ceux qui ne font que commencer de croire en Jsus-Christ passons ce qui est plus parfait, sans nous arrte tabli de nouveau ce qui n'est que le fondement de la religion, comme est la pknitence des auvres mortes , la foi en Dieu, - et ce qu'on enseigne touchant les baptCmcs , l'imposition des mains, la r h r rection des morts et le jugement 6tcrncl. w 3. I PIERIUS, III, 13 : (c Sanctifiez dans vos cur le Seigneur Jesus-Christ ; soyez toujours prCts il rbpondre pour votre dkfense A tous ceux qui vous demanderont raison de l'esptrance que vous avez.
Terlio hue illi~ pcrtiiimt, qui^ partim es XXII. Estne salis C / ~ ~ ~ S en~soin ~ I crcdcrc Z O , syml~oli arliculis , parlim ex scripturis, vclut divinis fontibus , necessario deduqua1conzpiectilw symholiim ? cuntur. Prini et maxin~b qiiiilcin Ca, qua2 symQuarto demum pro sacrosanctis liabenda, bol0 traduntur apostolico , cuivis crcdenda firmissimnquc fide coinplectcnda s u d , qux et apcrtprofitcnda sunt. Ea vcrb explica- Spiritus sanctus crcilenila nobis revelat,pretiora fiunt ex collationc tuni Nic:rni sym- niuitiatque pcr Ecclesiam, sive script0 illa, Loli, turn cjus quoil Atliauasio ii~scribitur. se11vivae vocis tradilionc nobis commenilen,q u ~ c u ~ i i q u scripc Secundo cliristiii~ius tur. Qu2 dc rc postdt commodiiis ilisserctur. tura divina SI;^ canonica conipluditi~r, Circa hm igilur oninia fidcs orthodoxa crcilat necessc est. Ccrtos vcrb ct legitimos vcrsatur, qua sine scctarii omncs frustra scriptura libros non aliundc ,qiiini ex Kc- sibi ac aliis graliam e t salutein in Christo clcsiz judicio et n ~ i d o r i t d r~ ~ l fils ~ rs rl . c ~~ullicciilur.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI. m 4. II PIERRE, 1, 19-21 : Mais nous avons les oracles des pro-
phtes dont la certitude est plus affermie, auxquels vous faites bien de vous arrter comme ti une lampe qui luit dans un lieu obscur, jusqu' ce que le jour commence vous clairer et que l'toildu matin se lv dans vos cceurs ;-tan persuad avant tout que nulle prophti de 1'Ecriture ne s'explique par une interprktation particulikre. - Car ce n'a pas tpar la volont des hommes que les prophtie nous ont t anciennement apporte ; mais c'est par le mouvement du Saint-Esprit que les saints hommes de Dieu ont parl w 5. Romains, XV, 4-6 : Tout ce qui a t crit l'a t pour notre instruction, afin que nous concevions une ferme espranc par lapatience et par la consolation que les Ecritures nous donnent. -Que le Dieu de patience et de consolation vous fasse la grc d'tr toujours unis de sentiment et d'affection les uns avec les autres, selon l'esprit de Jsus-Christ - afin que , d'un mm caur et d'une mm bouche, vous glorifiiez le Pr de NotreSeigneur Jsus-Christ * 6 . II Timothe III, l h-17 : Quant vous, demeurez ferme dans ce que vous avez appris, et qui vous a tconfi sachant dequi vous l'avez appris, -et vous souvenant que d votre enfance vous avez t nourri des lettres saintes , qui peuvent vous claire pour le salut, par la foi qui est en Jsus-Christ Toute Ecriture inspir de Dieu est utile pour enseigner, pour reprendre, pour corriger et pour former la pratique de la justice : afin que l'homme de Dieu soit parfait, et dispos ti toutes sortes de bonnes ceuvres. 7. MATTHIEU, XXII, 29-32 : Vous te dans l'erreur, ne comprenant ni les Ecritures ni la puissance de Dieu. -Car apres la rsurrection les hommes n'auront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu Et pour ce qui est de la rsurrectiodes morts, dans le ciel. n'avez-vous point lu ces paroles que Dieu vous a dites : - Je suis le Dieu d'Abraham , le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob? Or, Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants.
TEMOIGNAGES DE LA TRADITION.
1. S. AMBROISE , de Virginibus, lib. III : Nous devons aussi repasser tous les jours d le matin le symbole do notre foi, qui
restera comme un sceau sur notre cu ; et dans nos perplexitbs, Car est-ce que le soldat peut paratr rappelons-le h not,re mmoire
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Dl2 LA FOI
sous les drapeaux, et sur le champ de bataille, autrement qu'avec les marques distinctives du corps auquel il appartient? 2. S. AUGUSTIN , de Sljml}olo a,d Catechumenos , lib. 1, c. 1 : Recevez la rgl de notre foi, appel symbole ; et l'ayant reue crivez-l dans vos caxrs, et tous les jours redites-vous-la i vousmemes ; avant de vous livrer an sommeil, avant de vous lever, armez-vous de votre symbole. 3. Ibidem, lib. II , c. 4 : u Si quelquefois le d h o n , votre adversaire, veut nous tendre des pi@, sachons aller h sa rencontre armes du symbole et de 1'ktcndm.l de la croix. h. Le lerconcile de TolCdc , con. 21 (1) , assert, fiilci catMic N Si quelqu'un dit ou croit qu'on doive adincttrc ou vcnher d'autres Eerilurcs que cclles que reoil'Eglisc catholique , qu'il soit anilthCrne. 5 . S. AUGUSTIN, S e m . 429 de hlinpore : a Si quelqu'un croit devoir admcUrc comme ayant autoritfi, ou vbnkre d'autres Ecriturcs que celles qu'a reue1'Eglise catholique , qu'il soit anatheme. 0. Le m h c , Sonn. 491 de te'fstpor~ : Nous recevons autant de livres de l'Anciun et du Nouveau-Testament, que nous en recommande la tradition de I'Eglisc catholique. 7. Le m h e , conira, Epislohun Manicli p a m votant fwidamenti, c . 5 : Jc ne croirais pas Z i l'Evangile, si je n'y Ctais tlblermink par l ' i l ~ l ~ r idu l b l'Epjisi? catholique ( E g o UW Evanp1io non croilo-c~u,1 c ciilliolic~ Ecclesi~ commorcrct mitlioritas), N 8. Lc cotwilc de Trente, sess. IV, Dccret. de c m & Scriptwis: Si qinbliill'~~il ne re(.:oit. plis comme sacrk et canoniques tous ces livres (iluiil le concile vient (le faire 1'6num6ration) avec tout ce qu'ils contiennent, tels qu'ils sont en usage dans l'Eglise calholiquc, et tels qu'ils se lisent, dans l'ancienne Cdition vulgatc latine, ou m6prisc avec connaissance et de propos d6libbr6 les traditions dont nous venons (le parler, qu'il soit anatlikmc. (Voir plus bas ce que nous nippertons avec plus d'&tendue, chapitre des cornmandements de I'Eglise , question XVI , thoignage 11).
))
.?
(1) Cc canon, qui du reste ne serait qui; le 5 P , comme n'klar~tque le l5lede la rbglc de foi insCrbe i la suite des 20 canons du premier concile de Toit-de, leiiu l'un 400, n'appiu-l.icnt pas i ce concile mCmc, niais
pliW A (piolqno aulrc conrile de Tolbde ou d'Espagne, tenu en h47 ou W . Voir NAT.AI.EX. 1l;sf. e c d . swc. V,c. V, art. 1 , p. l K 5 , &lition de Venise, et notre f)icfion,nuirc totit?ei'soides conciles, art. Concile f de Tolidc, oi'i les pi\-uvcs d r nol,r!- ;isicrlion sont (16diiit.e~ au long.
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
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9. S. CYRILLE d'Alexandrie, et le concile d'Alexandrie avec lui, Spist. X ad Nestorium : Il ne suffira pas que vous professiez le symbole de Nic ; car, ou vous ne l'entendez pas, ou vous lui donnez des interprtation violentes : mais il est ncessairque vous anathmatisiepar cri tous les mauvais sentiments que vous avez eus jusqu'ici , et dont vous avez imbu les autres ; que vous promettiez avec serment de croire et d'enseigner il'avenir te que nous croyons tous, nous et tous les vqu d'occident et d'orient, et tous ceux qui conduisent les peuples.. . Nous avons indiqu& la suite de cette lettre, et les vrit que vous devez crkc et enseigner, et les erreurs dont vous devez vous abstenir. Car, telle est la foi de l'Eglise catholique et apostolique, admise par tous les vqu orthodoxes tant de l'Orient que de l'occident. 10. S. I R N ~aEh . hres. lib. 1 3 , c. IV : Il ne faut point chercher la vrit autre part que clans l'Eglise, o il est facile de s'en instruire. C'est dans son sein que les apbtres ont plac le riche dip qui contient abondamment tout cc qui appartient la vritdu christianisme ; c'est h cettc source de vie que chacun peut venir puiser selon ses besoins; c'est par cette porte que l'on entre dans la carrir du chrtien Chercher y entrer par un aulrc cht ce serait agir % la manir des voleurs ou des larrons; c'est pourquoi il faut vite soigneusement tout contact avec les hrtique et s'instruire avec ardeur de tout ce qui tient A la tradition de la vrit Eh quoi ! s'il s'levai un dissentiment de quelque importance entre les chritiens , ne faudrait-il pas avoir recours aux Eglises les plus anciennes, ii celles qui ont releurs instructions des aptre eux-intrnes, et s'en rapporter ce qu'elles dcideraien sur le point en litige? et enfin , si les aptre ne nous eussent rien transmis par crit ne faudrait-il pas suivre la tradition, telle qu'elle nous a t communiqu par ceux it qui ces mme apbtres ont confil'administration de ces mme Eglises? C'est sur cettc autorit de la tradition que plusieurs nations barbares, qui croient en Jsus-Chris , placent le fondement de leur foi; elles conservent fidlemengrav dans leur esprit, sans le secours de l'kcriture qui parle aux yeux, les commandements qui intbresscnt le salut et les principes de l'ancienne tradition. I L Le mm , lib. IV , c. 45 : cc Dieu, dit saint Paul, a tabl d m son &lise, pre~niremen des ~ptres secondement des prop/letes, troisimemen des docteurs. Oh chcrcherions-nous donc ailleurs la veritk, que lit o le Seigneur lui-mm en a 6tabli le sanctuaire, fiil l'Kglise conserve la succession spirituelle des aptres et
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DE LA FOI
maintient dans toute sa puretdans son incorruptibilit, la parole du salut? Voilh quels sont ceux qui gardent le d6p6t de notre foi en un seul et mhme Dieu, auteur de toutes choses : ils alimentent, ils accroissent de plus en plus notre amour pour le Christ, son Fils, qui nous a donntant de preuves de sa bont enfin ce sont eux qui, en nous expliquant les Ecriturcs avec la fermetde la conviction, trouvent une nouvelle occasion de louer Dieu et de glorifier les patriarches et les prophtes 12. fiid., c. 65 : K Ce qui constitue la vritablcroyance, c'est la doctrine des apctrcs , sur laquelle repose l'tablissemen de lYEglisc , rbpandue aujourd'hui sur toute la terre ; c'est cette reprkntation continue du Christ dans la succession des vque qui ont clabli des Egliscs dans chaque lieu, selon les besoins des fidle; enfin, c'cst cette transmission ,iusqu7& nous , pleine et entire sans retranchement, , sans addition , des saintes Ecritures, dont le dbpht a kt6 confi6 {L 17Eglise : c'est la purctk des traditions de la foi , concordantes avec les Ecritures , qui, loin de nous exposer il aucun danger, i l aucun blasphme sont notre guide et notre flambeau ; enfin , c'est le don de l'amour divin, qui est plus pr6cieux que la croyance, plus glorieux que le don de prophtie en un mot, d'une valeur supbrieure toutes les autres grAces. 43. S. J ~ R ~ Mc E 7 i,d adv. Lvcifer"anos, c . 4 , o i ~ il fait parler Lucifer do la manibrc suivante : Quand m6me nous n'aurions pas l'autorit6 de l'Ecrilurc, le conscntement du monde entier sur cc point devrait nous servir dc rtgle. Car il y a bien d'autres choses encore, que lmEgliscobserve par tradition, et qui ont acquis l'autoritb d'une loi crite Et l'orthodoxe mis en scn par saint J M m e cn tombe d'accord avec Lucifer. 14. VINCENT de LCrins, Commonit. d u .prof. om. 7mr. wntates : Il m'cst souvcnt arrive de consulter des personnes rccommandables par leur scicncc et leur pikt6 pour en apprendre les rgle certaines qui aident, (t distinguer les vkrit6s qui constituent le dbpbt de la foi catholique, des erreurs que l'hrs s'efforai d'tabli ; j'en ai toujours re cette rpons , que non-seulement moi ,mais quiconque voudrait dbmleles artifices des hrtique vite leurs piges et se maintenir dans la sainte et invariable puretde la foi, devait, apr avoir implorh le secours du ciel, observer deux choses dont le succes est infaillible : premirement consulter avant tout l'autoritb de la loi de Dieu ; secondement, suivre avec docilit6 la tradition de I'Eglise.
4 53 On m'arrhtera peut-tr par cette question : L'Ecriture sainte ne suffit-elle pas, sans que je sois obligk de recourir A l'autorit de I'Eglise? A cela je rponds que la subliinitde 1'Ecriture fait que diverses personnes l'interprten diversement. Tous ne l'expliquent point dans le mm sens ; autant de lecteurs, autant d'esprits diffrent et d'opinions diverses. N'est - ce point dans I'Ecriture que les hrtiqu qui se sont succ~d6 jusqu'ii nous ont prtend puiser les preuves de leurs dogmes impies? Cette varit qui ne peut se fixer ii rien, prouve videmmen combien il est ncessair que les paroles des prophte et des aptresoient expliq u h par la rgl srdu sens que leur donne lYEglise catholique. II n'est pas moins important de s'attacher avec le plus grand soin i i reconnatr et suivre ce qui a t cru en tous lieux, en tous temps, et par tous les fidle : Magnopere curandum est, ut id ieneamis quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est. 15. S. Lh-LE-GRAND,S e m . IV de Nativit . Domini : On est bien fort, quand on posskde la foi vritable et qu'on la possd dans son entier, sans rien y ajouter, sans rien en retrancher; car la foi ne saurait tr qu'une, suivant cette parole de l'Apdtre : Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptme un seul Dieu et Pr de toutes choses, qui est au-dessus de tout, qui est partout, qui sst en nous tous. Attachons-nous inkbranlablement , mes frresi t cette unit et dans cette unitappliquons-nous & vivre saintement en observant les prcepte du Seigneur ; puisque sans la foi il est impossible de plaire Dieu (Hehr., XI, G ) , et que sans elle il n'y a ni saintet ni chastet ni vie spirituelle. Car le juste vit de la foi (HABAC., II, 4). Celui qui, tromp par les ruses du dmon a le malheur de la perdre, est mort, tout vivant qu'il paraisse. Car, de mm que la justice s'obtient a u moyen de la foi, ainsi c'est par la vraie foi que l'on peut obtenir la vie ternelle suivant cette parole du Sauveur (JoAN.,XVII , 3) : La vie ternellconsiste vous c o d t r e , vous qui &es le seul vrai Dieu, et conna"tre J s
ET DU SYMBOLE DE LA FOI.
CHAPITRE II.
ARTICLE 1.
- DE
L'ESP~~~NCE.
Ce premier iirliulc renfermera les trois prcmihw qucstions (111 chapitre second.
Qu'est-ce que l'esp6rance? L'esp6rancc est une vertu divinement infuse, par laquelle nous attendons de Dieu avec une ferme confiance notre salut ternel et tous les biens qui se rapportent h l'autre vie. Cc ne serait pas assez de croire h Dieu et h sa parole, et de faire profession de tous les dogmes enseign dans l'Eglise , si le chrbtien s'appuyant, comme il le doit, sur la bonth de Dieu, n'en concevait l'cspcrance et la confiance d'obicnir la grfice et le salut ternel Celle espranc soutient si puissamment le juste dans les plus cruelles 6prcuves, que, quand m6me il se verrait sans aucun appui dans le monde, il n'en dirait pas moins avec une intrcpide constance : Q w n d Y I ~ il~ mc C t w r a i t , j ' e s p h a i s encore en lui; et : fui mis mon espoir en Dieu, je ne craiw"rm' rien tk ce qw l'homme pourra me, faire. Je mets ma co~$ance ctt vous, 6 mon Dieu; ne permettez pus que j e t d c dans la COII ~ ! < S ~ J(1). II~
T~MOIGNAGESDE L ~ X R I T U R E .
4 . 1Co~*in!/~iens, XIII, -13: Ces trois vertus, la foi, l'esp rance c l la &rit&, su1)sistcnt maintenant, mais la c,harit6 est la
plus grande des trois. i ) 2. . R f t ~ w ~ i ?V f i . .2-5 : Par lui (Jesus-Christ.')nous avons acccs,
1.
au moyen de la foi, cetle gdicc dans laquelle nous sommes ttablis, et nous nous glorifions dans l'espranc d'obtenir un jour la gloire pripar aux enfants de Dieu. - Et non-seulement dans cette espbrance, mais encore dans les afflictions , sacliant que l'affliction produit la patience, la patience l'preuve et l'&preuve - Or, cette esprancne trompe point, parce que l'esprance l'amour de Dieu a t rpanddans nos cmurs , etc. 5. Rowains, VIII, 2 4 , 23 : Nous ne sommes encore sauv qu'en espranc : or, l'espranc qui se voit n'est plus espranc ; car qui est-ce qui es@ ce qu'il voit d,jh - Si nous espron ceque nous ne voyons pas encore, nous l'attendons avec patience. 4. Tite, II, 11-13: La @ce de Dieu s'est manifestpour le salut de tous les hommes, et elle est venue nous apprendre & renoncer & l'impitet aux dsir du siecle , et ii vivre dans ce monde avec temprance justice et piktk, - dans l'attente du bonheur propos6 notre esprance et de l'avnemenglorieux de notre grand Dieu et Sauveur Jsus-Christ S. Tite, I I I , 7 : K Afin qu'&nt justifipar sa g r k e , nous selon l'esprancque devinssions les lieritiers de la vie ternelle nous en avons. 6 . 1 PIERRE, 1, 3 : ci II nous a rbghr pour nous donner la vive esprance etc. 7. I JEAN, V, 14 : Et ce qui nous donne de la confiance en Dieu, c'est qu'il nous exauce en tout ce que nous lui demandons qui est conforme h sa volontk. 8. JACQUES, 1, 5, 8-7 : L'preuvde voire foi produit la patience. - Si quelqu'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande & Dieu, qui donne h tous libralemen sans reprocher ses dons, et la sagesse lui sera donnbe. - Mais qu'il la demande avec foi, sans clGance ; car celui qui est dans la dfiancressemble au flot de la mer, qui est agit6 et emport et lk par la violence du vent. -Il ne faut donc pas que celui-lk s'imagine qu'il obtiendra quelque chose du Seigneur. 9. JEAN , XIV, 13 , 1 4 : Tout ce que vous demanderez ii mon P6re en mon nom, je le ferai, afin que le Pr soit glorifi dans le Fils. - Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je vous l'accorderai . 10. JEAN, XV, 7,1G : Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accord -Je vous ai tablis afin que vous alliez, que vous rapportiez du friiit, et que votre fruit ne
156 DE L'ESP~ANCE. priss point ; en sorte que mon Pkre vous donne tout ce que vous lui demanderez en mon nom. 11. JEAN , XVI , 23 , 24 : En vrit en vrit je vous le dis, tout ce que vous demanderez h mon Pre il vous le donnera. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit pleine. D 12. MARC, X I , 24 : Tout ce que vous demandez dans vos prirescroyez que vous l'obtiendrez, et cclavous sera accord6. 13. Psaume X X V I , 13 , 14 : Je crois voir les biens du Seigneur dans la terre des vivants. - Attends le Seigneur, agis avec courage, que ton cmur prenne une nouvelle force, et sois ferme dans l'altcnte du Seigneur. 14. Psaume C X X I X , 4-6 : Mon Arne s'est soutenue par sa confiance dans la parole du Seigneur. - Mon &me a espr au Seigneur. -Qu'Isra esphre au Seigneur, depuis la veille du matin jusqu'ii la nuit. -Parce que le Seigneur est plein de mis ricorde, et qu'on trouve en lui une miskicorde abondante. Et lui-mm rachktera Israde toutes ses iniquits 43. Psaume L X W 28 : C'est un avantage pour moi de demeurer attachk & Dieu, et de mettre mon espranc dans celui qui est le Seigneur Dieu. 16. Psaume LXI, 8 , 9 , 11 : C'est en Dieu que je trouve mon salut et ma gloire ; c'est de Dieu que j'attends mon secours, et mon espbrancc est. en Dieu. - Espbrez en lui, vous tous qui composez i'asscmbl6c du peuple, rkpandez vos murs en sa pr6sence : Dieu est noire protecteur pour jamais. -Gardez-vous bien de mettre votre espranc dans l'iniquit6, etc. 17. I Timothe IV, 10 : Nous espron dans le Dieu vivant qui est le Sauveur de tous les hommes, principalement des fid6les. 1) 18. 1 Thessaloniciens , V, 8 : K Mais nous qui sommes enfants du jour, gardons-nous de cette ivresse, et armons-nous en prenant pour cuirasse la foi et la charith, et pour casque l'csphrance du salut. 49. EphsicnsVI, 1 0 , 17 : Servez-vous surtout du bouclier de la foi, afin de pouvoir repousser tous les traits enflamm du malin esprit. Prenez encore le casque du salut, et i'bpspirituelle, qui est la parole de Dieu. 20. HbreuxX , 35, 36 : (c Ne perdez pas la confiance que vous avez, et qui doit etre suivie d'une grande rcompens ; car la patience vous est n6ccssairc, afin qu'en faisant la volont de Dieu, vous puissiez obtenir les biens qui vous sont promis. 1) 21. Hilirct~!, VI. 18, 19 : Nous avons une puissante con-
187 dation, nous qui avons mis notre refuge dans Fesphrance qui nous est donne et qui sert i i notre &me comme d'une ancre ferme et assure et qui pnt jusqu'au dedans du voile myst rieux. 22. EcclsiastiqueXXXIV, 18, 4 6 : L'espranc de ceux qui craignent Dieu est en celui qui les sauve, etc. - Celui qui craint le Seigneur ne tremblera point ; il n'aura point de peur, parce que Dieu mm est son esprance 23. Romains, VIII, 35, 38, 39 : Qui nous sparerdonc de l'amour de Jsus-Christ etc. - Car je suis assur que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principauts ni les puissances, ni les choses prsente , ni les futures , ni la violence, ni tout ce qu'il y a de plus haut ou de plus profond, ni aucune autre cratur ne pourra jamais nous spare de l'amour de Dieu, en Jsus-Chris Notre-Seigneur. 24. Psaume X X X , 2'5: Agissez avec courage , et que votre cu s'affermisse, vous tous qui mettez votre esprancau Seigneur. 1) 25. Proverbes, XXVIII. 4 : Le mchan fuit sans tr poursuivi de personne ; mais le juste est hardi comme un lion et ne craint rien.
DE I/ESP~~~ANCE.
S. AUGUSTIN , Enchiria., c. 8 : a Peut-on espbrer autre chose que ce qu'on croit dj Mais on peut croire autre chose que ce qu'on espre Quel est en effet le fidl qui ne croie la vrit des chtimentrserv aux impies? et cependant il est loin de les esprer Ainsi donc la foi s'ten au mal qu'on peut craindre, comme au bien qu'on peut espkrer. Elle n'a pas non plus pour unique objet les choses h venir, mais elle a aussi pour objet les choses passe et prsentes Enfin la foi a pour objet, et ce qui concerne personnellement celui qui croit, et ce qui peut concerner tout autre que lui. Au lieu que l'esprancn'a pour objet que le bien, et le bien venir, et le bien personnel , ou propre h celui qui en a l'esprance Pour toutes ces raisons, on voit que la foi et l'espbrance doivent tr distingue entre elles, et non pas seulement par des noms particuliers, mais par les proprietqui les distinguent vritablement Du reste, l'objet de l'espbrance n'est pas plus une chose dont nous ayons la vision , que celui de la foi. Lorsqu'on croit qu'un bien nous arrivera , c'est qu'on l'espre
Question II
Quels sont les moyens d'obtenir cette vertu d'esp6rance? Un premier moyen, c'est de s'adresser Dieu par des prihres ferventes et multiplies Un second, c'est d'alimenter et d'exciter en nous cette vertu par la mhditation journalir de la bontb et des bienfaits de Dieu, et particuliremen de ceux que NotreSeigneur Jhs-Christ nous a procures et promis dans son immense charit pour nous, quclqu'indigncs que nous en fussions. A ces deux moyens il faut joindre la pure16 de la conscience, qu'on s'assurera par la pratique constante des bonnes uvre et par une patience invincible dans les adversilCs. Car ceux t i qui manque le thoignagc d'une bonne conscience, ou le ferme propos de mener une meilleurc vie, ccm-lit n'ont pas l'espranch proprement parler, et doivent btre tax plut& de prsomption on d'une confiance tout-M'nit trnhxirc quelque prktention qu'ils aient de se reposer sur les mCrites de Jbsus-Christ et sur la grilce de Dieu. Esprern Dieu, dit le prophGte, et faites le bien. Soyez soumis au Seigneur, di t-il encore , et yricz-le. Le Seigneur est bon, est-il dit dans un autre psaume, pour ceux qui espren en lui, ou pour Z'm qui le cherche. Mais cette csp6rance ne doit pas tr absolument exempte de crainte, comme le prouvent ces autres paroles: Le Seipeur met son plaisir en ceux qui le craignent, et en ceux qui esprenen sa intisricord( II ).
1 . I Thessnionicie~~s, V, 17 : Priez sans cesse. 2. LUC, XI , 9 : Demandez , et on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et on vous ouvrira.
II.
Qtta ratione fume spcm Lkct conscqui?
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nilalis tic liciieficioriiin Dei, ilIonini prz- 1 fcic lion!i(iirm. I ~ C I I nirsus I ~ ~ ~: C Suliditzis scriini, qua; Clirisu Uoininiis pro iinmensa cslo D o m i n o . cl ora enni. E t nli: S O I W in 110s ~liiiriliili;sua prwslitil iic proiniail est Dominus sfiei'(iittihu~ in iUii/lt. Qua111
et
~ f 'i l ~i~nnwiidl~ DI~IIIIIIII i~s. consririilii~ pu- sprin al) omni fimoi-c disjiing~nili~iii non ritils ~ ~ l ~ J i i l l ! ~ ~~ ri W li1 li i!iI(lil(; .> iiiis opcrii)iis cssc, slitis i1111d 0.5kildit ;/ ~ c l l ~ ) ~ l f l est ~iliti~~ cl iiivirl,~ i i i ..JM r-i- 1 ;!!iciiIi;i t.riiiji~~r r s t 1)oniino sttper limciilcs O I M ;C t in t h (IM COlii\~l~l~~fiii~l,!. \ w q n i l i u < Lunw culistjen- spet'ft/i( siipci- ~ ~ i ; . y ~ h r t'jtis. di<t
,
459 3. L m , XVIII, 1 : II faut toujours prier, et ne jamais cesser de le faire. 4.MATTHIEU,VI,7 : Demandez, et on vous donnera. 5. Ecclsiastique XVIII, 22 : Que rien ne vous empbche de prier toujours. 6 . EplisiensI I , 4 , 11 : Mais Dieu qui est riche en mis ~ ~ c o F ~pouss C, par l'amour extrm dont il nous a aims lorsque nous ktions morts par nos pchks nous a rendu la vie en Jisus-Christ par la grcduquel vous te sauv ;-et il nous a ressuscit6s avec lui, et nous a fait asseoir dans le ciel en Jsus Christ, -- pour faire bclater dans les sicle & venir les richesses surabondantes de sa grilce, par la bont qu'il nous a tthoign en Jkus-Christ. - Car c'est par la grhce que vous te sauv en vertu de la foi, et cela ne vient pas de vous, puisque c'est un don de Dieu ; - cela ne vient point de vos uvre , afin que nul ne se glorifie ;- car nous sommes son ouvrage, ayant t cr en Jsus-Chris pour nous exercer h la pratique des bonnes uvre que Dieu a d'avance mnagchacun de nous. n 7 . Tite, III, 5-5 : Nous tion aussi nous-mme autrefois insens&, dsobissant etc. -Mais depuis que la bont de Dieu noire Sauveur, et son amour pour les hommes s'est rendu visible, - il nous a sauvs non cause des uvre de justice que nous aurions pu faire, mais Zi cause de sa misricorde etc. 8. Romains, VUS, 29 , S I , 52 : Car ceux qu'il a connus par sa prescience, il les a aussi prdestin pour etre conformes i l'image de son Fils, afin qu'il f le premier-n entre plusieurs frres- Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Si Dieu n'a pas pargn son propre Fils, et s'il l'a livr pour nous tous, comment avec lui ne nous a-t-il pas donn6 aussi toutes choses? 9. JEAN, III, 16 : Dieu a tellement aim le monde, qu'il a donnson Fils unique, etc. '10. 1 JEAN, IV, 9,10 : Dieu a fait paratr son amour envers nous, en ce qu'il a envoy son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. -Cet amour consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimDieu , mais que c'est lui qui nous a aim le premier, et qui a envoyson Fils pour tr la victime de propitiation pour nos pch 11. Hbreux X , 22-24 : Approchons-nous de lui avec un cu vraiment sincr et avec une pleine foi , ayant le m u r purifi des souillures de la mauvaise conscience par une aspersion intcrieure , et le corps lavdans l'eau pure. -Demeurons fermes
DE L ' E S P ~ R\XE.
))
4 60 DE L ' I I S P ~ANCE. et inbranlable dans la profession que nous avons faite d'esp6rer les biens promis, puisque celui qui nous les a promis est trs-fid dans ses promesses ;- et regardons-nous les uns les autres, pour nous exciter h la charit et aux bonnes uvres 12. Tite, I , 2 : L'espkrance de la vie ternell , que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant tous les sikcles. 43. Romains, V, 8 , 17, 20, 21 : Dieu a fait clate son amour pour nous, en ce que, lors mm que nous &ions encore pclieurs Jksus-Christ est mort pour nous dans le temps marqu etc. - Si i~cause du pkchd'un seul; la mort a rgn par un seul, h plus forte raison ceux qui reoivenl'abondance de la grtce et du don de la justice, rgnerondans la vie par un seul, qui est Jsus-Christ - O il y a eu abondance de pch il y a eu une surabondance de grilce, -afin que, comme le pch avait rgn en donnant la mort, la @ce de m&mergn par la justice en donnant la vie ktcrnelle par Jbsus-Christ Notre-Seigneur. 4 4 . Humains, VIII, 18 : Les souffrances de la vie prsent n'ont pas de proportion avec cette gloire qui doit un jour clate en nous. 18. Proverbes, XV, 15 : a L'&me qui est dans la scurit est dans un festin continuel. 16. I JEAN, III, 24, 22 : Mes bien-aims si notre cu ne nous condamne point, nous avons de l'assurance devant Dieu ; et quoi que ce soit que nous lui demandions, nous le recevrons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui lui est agrable 17. II Corinthiens, 1, 6 , 7 : Or, soit que nous soyons afligs c'est pour votre instruction et votre salut; soit que nous soyons consol , c'est encore pour votre instruction et votre salut qui s'accomplit dans la souffrance des mme maux que nous souffrons. -C'est ce qui nous donne une ferme confiance pour vous, sachant qu'ainsi que vous avez part aux souffrances, vous aurez aussi part & la consolation. N 4 8. Hdbreux, III, 6 : Mais Jsus-Christ comme Fils, a l'autorit sur sa maison, et nous sommes rious-mme sa maison, pourvu que nous conservions jusqu'h la fin une ferme confiance, et une espbrance pleine de joie par rapport aux biens h venir. 19. lIbre"m X, 54-W. Car vous avez compati h. ceux qui Ctaient dans les chanes et vous avez vu avec joie tous vos biens VOUS tr enlevs sachant que vous aviez d'autres biens plus excellents et qui ne pcriront jamais. - Ne perdez donc pas la
461 confiance que vous avez, et qui doit ktre suivie d'une grande rcompense - Car la patience vous est nbcessaire , afin qu'en faisant la volonth de Dieu, vous puissiez obtenir les biens qui vous sont promis. 20. 1 JEAN,III, 2-3 : Nous. le verrons tel qu'il est. Et quiconque a cette esp6rancc en lui se smclifie, comme il est saint lui-meme. 21. Colossicm ,1, 22-23. Mais maintenant Jsus-Chris vous a rkoncilik par sa mort dans son corps mortel, pour vous rendre saints, purs et irrCpr6hensibles devant lui, - si toutefois vous d~itieurez fond et affermis dans la foi, et inbranlable dans l'cspcrance que vous donne 1'Evangile qu'on vous a annonc 22. II PIKRIU~ , I , 10. a Efforccz-vous donc de plus en plus, mes frkscs , d'affermir voire vocation et votre blection par la pratique des bonnes ~ u v r e s .r, 25. II PIF.KI:E, I I , 47-49 : Ce sont des fontaines sans eau, etc. Car, tenant dcs discours d'insolence et de folie, ils amorcent par les passions de la chair et les voluptCs sensuelles ceux qui, peu de temps auparavant, s'ctaient sCpar des personnes infecte d'cn'cur, et ils leur promettent la libertb, lorsqu'eux-mme sont esclaves de la corruplion. 24. EcrUsiusiiqw , Y, h-fi : Ne dites pas : J'ai pch , et que m'en csl-il arrive du mal? car le Trs-Hauest trbs-lcnt h punir les crimes. - Ne soyez point sans crainte au sujet de l'offense qui vous a Cl6 remise, ct n'ajoutez pas pchsur pch - Ne dites pas : La misCricorde du Seigneur est grande, il aura piti de la multitude de mes pccli& , etc. II
DE L'ESP~RANCE.
TEMOIGNAGES
DE LA TRADITION.
d'obtenir dans cet ta l'objet m h e de sa foi et de son amour. Enfin il dit : et d'une foi sincre car si notre foi n'cst pas mensongre nous n'aimerons pas ce qui ne mbrite pas d'Ctrc aime, et nous ferons en sork , en vivant bien , que notre esp6rance ne soit pas non plns trompeuse. 1) 3. Ibidem, lib. III , c . 40 : L'csp6rance pour chacun rpon & l'ktat de sa conscience, selon qu'il se sent l u i - m h e avancer dans la connaissance et dans l'amour de Dieu et du prochain. 4. Le mCme , 1)nrf. cnnmit. Ps.XXXI : La chaM mCme, qui est dans le m u r tic celui qui Sait le bien, lui donne l'csp rancc insbparable do la bonne conscience. Car de m h e que la mauvaise conscience est grosse de dkspoir, de m h e hi bonne conscience produit l'csptrancc. La ("n 1k~sc o i ~ z ) ~ ~ ( o ; i l ~dit ~~~ic l'ApCtrc, est la chariti qui na d'un cwrpir, t h n e wi c o w h c e et d'une foi sincre La bonne conscicncc est nomm6e ici a la place de l'csp6rance. Car quiconque a une bonne eonscicnce , a par Ki meme l'espbrancc. Celui au contraire qu'agite une conscicncc coupable, perd de plus en plus 17csp6rance,et n'attend hirnt0t plus que la damnation. Ayez donc une bonne conscience, si vous voulez csp6rcr le royaume des cicux; et pour avoir une bonne conscicncc , croyez et faites le bien ; car croire c'est avoir la toi, et faire le bien c'est avoir la charitb. 1) S. S. GR~GOIRE-LR-G~.A , 1ih. XXXIII ~ 0 r o " h h Job, C. 13 : Notre Crhtcur est ,juste et bon. Mais qu'on ne dise pas : Puisqu'il est bon, j'aurai beau p6cher, il me pardonnera toujours. Que personne aprts avoir pdche ne dise non plns : Puisqu'il est. juste, je d6sespCre d'obtenir la rhission de mon p k h 6 , car Dieu pardonne le crime dont on #mit devant lui ; mais on n'en doit pas moins craindre de le commcttrc , lmisqn'on ignore si l'on pourra le dplore comme il faut. On doit donc avant la faute s'efiaycr de la justice de Dieu, et aprts la faille ty)c'rci*dans sa honlC; et cependant ne pas tellement s'clT'ay de sa justice, qu'on s'interI~ se C confier C, tellement dans dise les consolations de ~ ' C S ~ C S ~ni sa misricord , qu'on nglig de gubrir ses propres maux spirituels par une phitence qui y soit proporlion116e : non , mais on doit se souvenir toujours que celui qui pariIonnc avec mis6ricorde , . est le m h e que celui qui juge avec skv6rilC. Que noire condiince fondbc sur l'espran du pardon soit donc m o d h k p;ir le frein de la crainte, afin que la perspective d'un Ji~~;eincnl ripcmi-cux. d k k m h c il se corriger de ses fautes celui que l'oli'rc misricor dicusc d'un pardon gratuit invite i lla confiance,
DE L'ESP~RANCE.
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6, Le mm , Epist. lib. V I , epist. 22 ad Gregoriam cubiculariain A n g u s t ~: w Quant ii ce que votre douceur a ajoutA la fin de sn Iclirc, qu'elle ne cesscr;iit de mYiiip6rtun jusqu'h ce que je lui Ccrive qu'il m'a 6trv que vos pbchvous sont pardonnes; c'est me demander une cliosc difficile et inutile tout & la fois. Difficile d'abord , parce que je ne mCritc pas qu'il me soit fait une rtvblation; inutile ensuite, parce que vous ne devez 6tre tranquille au sujet de vos pCch6s commis, que lorsqu'arrivau dernier jour de votre vie , vous ne pourrez plus les pleurer davantage. Jusqu'h cc jour-lii , vous devrez tou,jours tr inquihte , toujours ?Ire altmnfie au sujet de vos pchCs et vous en laver conlini~cll~n'tei~i cbns vos larmes. L'ap6trc saint Paul avait dkj& itti ravi jusqu'au troisifimc ciel , il avait dC.jh Cl6 introduit dans le paradis, dCjA il avait entendu des paroles myst6rieuses qu'il n'est pas permis i l l'homme de rcpkter, et cependant il tremblait encore en disant : Je traite rudement mon corps, et je k rduiseservitude, fie peur p'apr?s aroir pr~cli nnx autres, je ne sois rpro~iv moi9 1 h e ( 7 Cor., I X , 26-27 ). Quoi ! celui qui est djparvenu au ciel, est toujours saisi de crainte ; et nous qui rampons toujours sur la terre, nous ne voudrions pas craindre! Considrez ma fille, que la stcurit6 est la inhe de la n6gligencc. N'aspirez donc point i~obtenir ici-bas cette skuritqui vous rendrait negligente ; car il est h i t : Heurcuy l'homme qui est toujours dans la crainte (Prou., XAY1-II1, 4 4 ) . Il est k r i t encore : Servez le Seigneur dans la crainte, et n'jouissez-vous en lui avec tremblement (Ps. l", 11 ). Il est donc nkessaire que durant cctte courte vie vous soyez retenue par une crainte continuelle, pour qu'onsuitc vous puissiez vous rjoui ~tcrncllcmont dans une s6curii6 que rien ne pourra troubler. il 7. S. BI;:RNAKD, S c r m . tic fcsto be(i/w mari^ Magdalen : Les pieds dont il est question sont la misricord et le jugement : baiser l'un s;ins l'iuitrc;c'cst (RI une s6curitd imprudente, ou un dsespoi funeste. Quo1est en effet celui qui, en ne considhnt que la mis ricordo de Dieu, 110 s'endort pas dans le repos d'une vie pleine de W c u r et de danger? Car, quand on se reprbsente que le matr de l'univers a DUS la forme d'un esclave pour lc salut de ses esclaves, qu'il a passe dans cette vue sur la tcrrc trente-trois annbes d'une vie laborieuse, qu'il s'est hiss6 saisir et garotter, percer (Tune lance, attacher en croix, et qu'il a souffert tout cela pour les enl'anis des hommes, on est tente de se flatter d'une esp rance trompeuse, de se rjoui sans mesurc de ce qu'on est l'objet d'une mis6ricordieusc sollicitude, on perd de vue le jugement et
la justice de Dieu, et on se iiguisu ~ U (le? U fautes punissfihks ne seront pas punies. C'est se tromper soi-nu'mc que de baiser ainsi le pied de la misbricorde, sans r h h r en m b e temps celui de la justice; car alors on se pci'suiulwa qu'il suffit d'avoir la foi pour etre par cela seul assur6 de son salut-. On ne doit pas non plus s'attacher avec e x c h h r&vkrerle pied de la justice, de peur que la skvkrit6 du juge n'bte la vue de la bont6 du pre M Quels sont les biens qui sont l'o!jjct do l'csptrance chrtienne Ces biens sont avant tout CCUK du royaume cCkstc, qui rendent les homn~csbienheureux et exempts de touk m i s h . Cc sont ensuite tous ceux qui nous apportent quelque :lvantiig~m h e ici-bas, et qu'il nous est permis pour cette raison de dbsirer et de demander & Dieu. Les uns et les autres nous sunt pwliculihment marqudans l'oraison dominicale , prifirc que Notre-Seigncur Jkx,-Christ nous a apprise de s3 propre bouche, et qu'il a. recommand6e avec une admirable sii;essc ii tous ceux qui dtsirent exprimer i> Dieu leurs v ~ u et x leur csp&rance(III).
1. Tite, I I , 43 : a Allcndant to11,jours la hhlitudc propos h notre esp6rance, et l'avhcmont glorieux. du grand Dieu. 2. T i t e , III, 7 : Afin qu'&int jsliiiC p3r sa gr<tcc, nous devinssions les Mritiers de la vie t'!ieilnellc. 3. ZMreux, IV, 40 : Allons donc nous prCsenicr avec confiance devant le tr0ne do s:i grhx, afin d'y recc'voir misL'ricordo, et d'y trouver le secours do sa. g r h x dans nos besoins. 4. MATTHIEU, VI , 9 , 411 : 'Voici donc c o x m vous prierez : Notre P h qui 6lcs aux: cioin , clu. Donnr'z-nous aujourdY!;a\ notre pain qui est au-dessus de loulc siihlani-c. 5. Luc , XI, 4-4 : Un jour qu'il kt a i t en prikrc en un certain lieu, apr qu'il eut ccss&de prier, un de ses disciples lui dit : Seigneur, apprenez-nous h prier comme Jean l'a appris ses
III.
Qu bona sub spem cadunt, et cltristiano spcranda sunt ?
Praecipui! qnidcm boiiii illa rcgni c~lcslis, quz homines Lcant, ncc siniin1 ulla ex parte miseras esse. "wa, illa dcnium, qux-
N B disciples. Et il leur dit : Lorsque vous prierez, dites : Notre Pcre , que votre nom soit sanclifih. Que .votre rgn arrive. Donncz-nous aii,jourd'huinotre pain quotidien. -Et remettez-nous nos oflcnses , puisque nous remettons nous-mhcs il ceux qui nous doivent. Et ne nous abandonnez point h la tentation.
DE L'ORAISON DOMINICALE.
T ~ I O I G N A G EDE S LA TRADITION.
choses qui sont l'objet do notre foi, celles-lii seulement appartiennent l'cspbrancc , qui sont renferme dans l'oraison dominicale. Car, ainsi quo le thoignent les oiacles divins, maudit est celui qui met son esp6raw.z dans l'homme ; et par conskqucnt quiconque mst son cspkmco en soi-inCrne , est sujet it la mm nul~kliction.Ainsi c'est il Dieu seul que nous devons demander, et le bien que nous avons FespCrance clc faire , et celui que nous avons Fespbrance d'obtenir.
ARTICLE II.
- DE L'ORAISON DOMINICALE.
Ce deuxim article renfermera onze questions du chapitre second, savoir, depuis la quatrikme ji:sqii'$ la qualorziCme inclusivement.
Comment est conGue l'oraison dominicale? Voici en quels termes est coique l'oraison dominicale : Notre PCrc qui d e s aux. cieux, 1. Que votre nom soit sanctifi 2. Que voire rkgne arrive ,' 5. Que volro volont6 soit faite sur la terre comme au ciel, h, Donncz-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, S. Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons &ceux qui nous ont offens&, 6. Et ne nous induisez point en tentation, 7. Mais dclivrez-nous du mal. Ainsi soit-il (IV). --
IV.
QIH?forma S fl01!1m'c oraiio~~is ?
h. Pancm ~l~strnmquotidiannm Sa nobis hodie. 5. Et dimitte nohis (lcl~ita nostra, sicut Ha est. : Pater noster, qui es i n et nos c1i1nittimus dc11i10ril)usnostris. wlis, 6. Et ne nos inducas in tentatiouem. 1 . Sanctificetnr nonlen luuin. 7 Sed libera nos h malo. Amen. 2. Advenial reguuiii luuni.
terra.
Que contient en nbr6g6 l'oraison dominicale ? Elle rcnl'crn~csept demandes, auxquelles on peut et on doit rapporter toute autre pri(:rc, ucll qu'en suit, l'espkc ou la forme , soit qu'il s'qisso de dcmi'mder des liions ou d'obtenir la rkmission des pklu's, soi1 qu'on implore li- secours divin pour loigne dos lkliill\ iloni on scri~it mens~i'~. Les trois promihvs demandes ont pour ol~jot <'Iinwprciwnt parler, les biens ~ k - r ~ w lles s ; qiiiit~'(~ demu'rcs se ivipportenl, a u s i aux biens temporels , qui eiix-ni(~nics ccpondiini iicilvcnt encore dans l'intention de Diou I I ~ C les ~ C biens ~ Gicrncis (V).
TEMOIGNAGES DE LA TRADITION. 4 . S. AL'GL-STIS, Ettdtirhl. !K Laiir., c . 445 : Dans l ' b a n @liste saint Matthieu l'oraison dominicale para contenir sept
l ~ r oexpcl.cnilis bonis, sivc pro i l ~ ~ l c ~ l i l ! ~ i n ~ ~ ~ lsivc i s .pro : i v r ~ - l r ~ i ~ 11i:ilis lis q~iili;!+ Qua sumwfftiw in d o ~ i n i c a 0 r f l l i O ~\ li11i:t <li\ii1i~i11 n p m iinplrtrciiiii?. In [II ;OIniClaittiir ?
V.
ad qiias rcfrrri f)iiiilw uiiini11111 ~ i ' i i l i ~l ~ i i ~ ilisii p i~~ o [ ~ ~ lt c ~ lr' l l ! ~ ~ ~ ~ . > l ( [ l~.1i1(1; 1l nrhi< 1 l~Ji spccies et forma? possuiit. a6 ili;l)cnt. sivc 1 nf;i:~ys;iria. ..
.MI
demandes, dont les trois prernihres ont pour objet les biens ter
nels, ct les quatre autres les biens temporels, qui eux-mhnes ~penilmt servent encore dans l'inlention de Dieu a mrite les biens itcrnels. 2. Le morne, lib. l l d e serm. domini in monte, c. 10 : Il faut savoir faire la juste distinction de ces sept demandes. Car, comme la vie actuelle se passe dans le temps et est i i la fois une prcparation i l'ctcrnith ; comme d'ailleurs les biens ternel l'emportent en dignit6 sur les tcmporels, quoiqu'ils ne viennent qu'apr cul dans l'ordre do succession, nous commenon seulement ii piter m celte vie l'eflct des trois premi+res demandes ; quant $US quatre autres, elles me semblent bornks & la vie prtsente. 5 . Le m h o , Episl. i ad Probmn, c. 'i 2 : Quelles que soient les i~wolcs dont nous nous servions pour exciter ou nourrir nos atlcclions dans la prire nous ne disons, si nos prieres sont ce (jii'clles doivent tre que ce qui est d'avance contenu dans l'oraison dominicale. Toute prir q u i ne pourrait pas rentrer dans celle-l&serait une demande charnelle, quand meme elle ne contiendrait rien d'illicite; et je ne comprends mm pas comment elle ne serait pas illicite pour des chrtienqui, ayant eu le bonheur de renatrdu Saint-Esprit, devraient 6tre tout ~piritncls dans leurs demandes. Et si vous tudiesoigneusement les pricres consacr6es par l'usage des pieux fidlesje ne pense pas que vous y trouviez rien que ne contienne l'oraison dominicale. On est donc libre d'employer telle formule qu'on voudra, pourvu que cc soient au fond les m h w s demandes; mais on ne l'est pas de faire des demandes dit~rente Et ces demandes, nous devons les faire avec ferveur et pour nous-m6mes, et pour nos proches, et pour les ktrangcrs ,et m6me pour nos ennemis, bien que d'une manii% plus particulir pour tels et tels, selon que les personnes dont il s'agit nous louchent de plus prs
Question VI.
Que signifient ces paroles, Notre Pr qui &es aux deuxqui commencent l'oraison dominicale ? C'est une petite prfac qui rappelle notre mmoir par quel excellent bienfait Dieu le Ptre, celte majest6 souveraine et bienheureuse qui rtgne ternellemen dans les cicux , nous a reuen grfiet:, et en considratio de Jcsus-Christ son Fils, nous a adoptk nous-mhes pour ses enfants et pour h6ritiers du royaume cCleste, en rkpandant sur nous les dons de l'Esprit-Saint,
6 DE LIAISON DCMINfCALE , La mmoirdo tous ces grands bienfaits doit non-scukment veille notre attention , mais aussi nous pCntrc de reconnaissance, et nous inspirer la soumission pour un si bon pCrc, en m6me temps qu'augmcntcr en nous la confiance de le prier et d'obtenir dc lui ce que nous lui demandons (VI).
1. Exode, XV, l i : Qui d'entre les forts est semblable h vous, Seigneur? Qui vous est semblable, vous qui d e s si grand en saintet si terrible et si dignc de toutes louanges, pour les merveilles que vous ne cessez d'opbrer? 2. IsA~E, XLII , 5 , 8 : a Voici ce que dit le Dieu tout-puissant, qui a cr66 et tendles cieux, qui revbt la terre de sa parure, et la couvre de ses fruits, q u i donne la force au peuple qui la cultive, et la vie h ceux qui la foulent do leurs pieds. - Je suis le Seigneur; c'est la le nom qui m'est propre. Je ne cbderai point h un autre ma gloire, ni aux idoles les louanges qui n'appartiennent qu'il moi. 3. Is.<i~, LX111 , 1X, 46 : Seigneur , regardez-nous du ciel, jetez les yeux sur nous du sjou de votre sainteth et de votrc gloire. Ou est votre zdc et votrc force, votre mis&icordc et votre amour? Vos entrailles ne s'meuvent-clle plus pour nous? Vous 6tcs notre pkrc, notre l i b h t c u r , et votre nom vous appartient des l'ctcrnitk. n 4. MALACIIIR, 1, G : Le fils honore. soi) p h , cl le serviteur rcvr son seigneur ; si donc je suis votrc pure, o est l'honneur que vous me rendez? Et si je suis votrc Seigneur, oh est la crainte que vous me devez? dit le Soigneur, le Dicu des armks. 5. I I Cori11tl~/ens, 1, 3 : a B h i soit Dieu le PCre de NotreSeigneur Jksus-Christ , le Pkrc des mis&ricordes, et le Dicu de toute consolation. 6. P l i i l i p p i e ~ IV, ~ ~ 1 9 , 20 : Que mon Dicu daigne subvenir i~ tous vos besoins selon les richesses de sa boute , et vous donne encore sa gloire par JCsus-Christ-,-Gloire soit i l Dicu notre Pr dans tous les si6cles des sikclcs. Amen.
VI.
Quid sibi w l t initiwn orationis, P a m nosler qui es in cadis ?
Praafatjunculaest, et nos mrmorcs rcddit summi bcneficii, qno Deus Pater ~ t c r u a Ula majestas, in cwlis perbcat' rcgnans ,
DE L'OT~ATSO~S DOMIMCXLE.
4.69
7. Apocdypc , IV, i 0, i l : a Les vin$-quatrc vieillards se prosternaient devant celui qui est assis sur le t r h e , et ils a h raient celui qui vit dans les sikcles des sicle; et ils jetaient leurs couronnes devant le trbne, en disant : - Vous des digne, Seigneur notre Dicu , do recevoir goire, honneur et puissance, parce que vous avez cr6 toutes choses. 8. Romafiis, VJ7/, i5-17 : K Vous avez rcGu l'esprit de l'adoption des enfants, par lequel nous crions : Mon Pre mon Pkre! Et cet Esprit rend lui-m6me tCmoignagc i l noire esprit que nous sommes cnfiints de Dicu. - Si nous sommes enhnts, nous sommes aussi hbriticrs , hCri tiers do Diou, cohCritiers de JbsusChrist; pourvu toulcFois (juc nous souffrions avec lui, afin que nous soyons glorifies avec lui. D 9. Giikifes, IV, 4 -7 : Mais lorsque le temps a t accompli , Dieu a cnvoyc son Fils formi; d'une femme, et assujetti h la loi, - pour racheter ceux qui &taientsous la loi, et pour nous faire devenir srs enfants adoplik. -El parce que vous te ses enfants, Dicu a rbpandu dans vos cxurs l'csprit de son Fils, qui vous fait crier :Mon PCre ! mon PCre !-Et ainsi, vous n'ctes plus esclaves, mais adoptes pour enfants. Si vous Clos adopth pour enfants, vous des constqiiemhcnt l~hilicrs de Dicu par la grZtce de JcsusChrist. d 1 PIERRE, 111, 22 : (t II a d6truit la mort, afin que nous devenions les hcritiers de la vie bternelle. 1) M . L m , X I , 11-13 : a En effet, qui est le p h parmi vous qui donnerait une pierre {t son fils, lorsque celui -ci lui clcmandcrait du pain ; ou qui lui donnerait un serpent, lorsqu'il lui dcmanderait un poisson ;-ou- qui lui donnerait un scorpion, lorsqu'il lui demanderait un ~ u f ? Si donc vous aulrcs, tout i n k h i i i l i s que vous Ctes, vous savez nbanmoins donner de bonnes choses h vos enfants, combien plus forte raison voire P h qui est diins le cielnc donncra-t-il pas un bon esprit fi ceux qui le lui deniandcnt. )i 12. JACQCE~, : Mais qu'il d ~ i n : i i ~ avec d ~ foi, h6siter.
1. S. L~oN-LE-GRAKD , Serin. VI de N i ~ t i l ' U a t c Domini : C'est une faveur incomprhensibl accordk i ' i notre nature, c'est un don qui surpasse tous les dons, que Dicu daigne appeler l'liomme son fils, et que l'liommc puisse appeler Dieu son pre 2. S. CYPKIEN, S e m . Oc ordione dowinica : Quand nous vaquons h la p i t r e , notre cu doit s'y appliquer exclusivement,
bannir toutes les rh~inisccnccs do la tcn'c, et n'cntrctcnir d'autres pensks que celle de Dieu.. ... Quelle dirange indolence que de se laisser cntrainer h d'oiscnscs et profanes pr6occupations, comme si la penste de Dieu no devait pas alors absorber toutes les autres! Vous voulez que le Se.igncur vous entende, et vous ne vous cntendez pas v o u s - m h e ! Vous voulez qu'il su souvienne de vous, et vous vous souvenez il peine de lui !
Quel est le sens de cette premikre demande, Que votre nom soit
sancli/k! ?
Nous demandons par lh l'accroisscmcnt en nous, comme dans tous les autres, de tout ce qui peut servir ii gloriticr celui qui est notre pCre par excellence. Or, c'csi ce qui a lieu, lorsque la confession de la vraie foi, avec l'esp6rancc et la cllarith, et les saints exemples d'une vie chr6tiennc, brillent en nous avec clat et de manihre i porter les autres qui en sont temoins ii rendre gloire h notre Pr celeste (VII).
T I ~ O I G N A G E S DE L ' I ~ I ~ I T U R E .
4 . MATTIIILIT, V, 16 : Que votre lumierc luise devant les hommes, aiin que, \70yinit vos bonnes uvres ils glorifient votre PCre qni est h ~ i le s ciel. 2. 1 Pii"ii~ , il , 4-14 2 : tc Je vous exhorte comme btrangcrs et voyageurs en monde , etc. - Conduisez-vous p:irnii les gentils d'une manikre pure et sainte, afin qu'au lieu qu'ils disent du mal de vous, comme si vous clicz des m6chanis, les bonnes auvres qu'ils vous vcrroni fim'e les portent ii. rendre gloire ii Dieu au jour oii il drtignrra les visiter. 1) 3. Ibidem, I V , 11 : Si quelqu'un parle, qu'il paraisse que Dieu parle par sii bouche ; si quelqu'un exerce quelque ministtre, qu'il le fi~sscc o i ~ i n in'agissant ~ que par la vertu que Dieu lui donne, afin qu'en tout ce que vous J'aites , Dieu soit glorifib par Jsus-Christ )A
))
474 4 . 1 Corinthiens, X , 31 : Soit que vous mangiez, soit que TOUS buviez ou que vous fassiez autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. 1) S. Colo.siei III, 17 : Quoi que vous fassiez en parlant ou en agissant, faites tout au nom du Seigneur Jsus-Christ rendant grAces par lui il Dieu le P h . 6. Romains, XV, C : Afin que d'un meme cu et d'une mm bouche vous glorifiiez Dicu le Pere de Notre-Seigneur bus-Christ. 7. Ecclisiastiflue ,XXXVI, 2 , 4 , 5, 7 : Rpande la terreur sur les nations qui ne SC mettent point en peine de vous rechercher, afin qu'elles reconnaissent qu'il n'y a de Dieu que vous, et qu'elles publient la grandeur de vos merveilles. - Comn~e ils ontw de leurs yeux que vous avez kt6 sanctifib parmi nous, fciitcs que nous voyions aussi Cclater votre grandeur parmi eux; - afin qu'ils connaissent , comme nous l'avons connu, qu'il n'y a point d'autre Dicu que vous, Seigneur. - Glorifiez votre main et votre bras droit. 8. Luc, 1, 74-73 : Qu'&tant dklivr des mains de nos ennemis, nous le servions sans crainte, dans la saintet et la justice, en sa prsence tous les jours de noire vie. 9.1 PIERRE, 1 , 45-16 : Soyez saints dans toute la conduite de votre vie, comme celui qui vous a appel& est saint, - selon qu'il est 6crit : Soyez saints, par ce que je suis saint. D 10. Ibidem, III, 46 : Agissant avec douceur et modestie, et conservant une conscience pure, afin que tous ceux qui dcrien la vie sainte que vous menez en Jcsus-Christ rougissent de dire du mal de vous. 11. Philippiens, lI, 4 3 : Afin que vous soyez irrkprkhcnsibles et sinctres , et qu'&tant enfants de Dieu, vous soyez sans tache au milieu d'une nation dbpravet corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des astres dans le monde. 12. MATTHIEU,V, 16 : Que votre lumir luise devant les hommes, etc.
DE L'ORAISON DOMINICALE.
Que contient la seconde demande, Que m i r e r i v e arrive? Nous demandons que Dieu rbgnc par sa grilce et par sa justice, et dans 17Eglise, et dans le monde entier, cil y renversant l'cmpire des puissances ennemies, et en y rCphuant loulcs les passions mauvaises.
173 l'csp!rancc h laquelle il vous a appel&, quelles sont le:.; ricl?csscj et la gloire de l'libritage qu'il destine aux saints, -et quelle est la grandeur supr&medu pouvoir qu'il exerce en nous qui croyons, en faisant agir celte mbme force toute-puissante, - qu'il a manifcstte dans la personne de Jhsus-Christ. - Et il l'a donnpour chef lt toute lYEglisc,qui est son corps. 10. MATTHIEU, XII1 , 41 : (c Le Fils de l'Homme enverra ~ la fin du monde ses anges qui ramasseront et enl6veront hors de son royaume tous les scandales et ceux qui commetient l'iniquitk M . 1Corinl"Ce!~s,W , 2k-23 : (i Et alors viendra la consommation de toutes choses, lorsque Jsus-Chrisaura remis son royaume 5 Dicu son N r e , et qu'il aura d6iruit tout empire, toute domina'iion el toute puissance. - Car JCsus- Christ doit rgner jusqu'h ce que son Pore ait mis tous ses ennemis sous ses pieds, etc. M. C o l n s s i c ~ ; ~1, , 42 , 13, 15 , 18 : Rendant grhces 5 Dieu le Ptrc, qui, en nous Mairant de sa luini~re,nous a rendus dignes d'avoir part an sert et h l'hiritage des saints ; - qui nous a arrackks il la puissance des thnhl~res,et nous a transf&r6sdans le royaiim de son Fils hic-n-aiin6 , -de ce fih qui est l'iinrtgc du Dieu invisible ; qui est 116 ava'ist loutes les crCatures ; elc. - 1 1 est le chef (ki corps de l'Egliso ; il cst::oiiim: les prkinicet Ic ~rciniern d'entre les moris, en sortc qu'il est le prcinicr en tout, etc. 15. Psaume LY\W, 11-2 : Que le Seigneur se lkve, et que ses ennemis soient dispersCs, et que ceux. qui le hassen fuient devant sa face. -Comme la fumdiaparait , qu'ils disyar~ssent de inCine ; comme la cire fond an feu, que les pccheurs pbrissent aussi d c ~ i i ~la l t lace de Dieu. D M. Pkilippiens, /, 23 : Je dcsire cire dtgag des liens du corps, et Clw avec icsus-Christ. i 3 . HcLrei~~ XI. , 43, 14 : K Tous ces s r t i ~ t s sont. morts dans la foi, sans avoir r c p les biens que Dieu leur avait promis ; mais les voyant et les saluant de loin, et confessant qu'ils h i e n t &rangers et voyageurs sur la terre. - Car ceux qui parlent de la sortc font bien voir qu'ils cherchent leur ipatrie. 46. 1 P ~ R E 11,, 44 ; Je vous c ~ h o r l e & vous abstenir, comme 6Irange.r~ et voyageurs cn ce nio-sidc , dos dkirs ~ l i i ~ r n cl ~ , 17. JOB,VII, 1 : La vie de l'li(im!~(? est, une ~ U C I T Ccontinuelles coi'imc les ,jours d'un mercenaire. sur la terre; et scs jours SOEU 18. II C o r i ~ ~ t h i c F, ~ ~ 0-8 s , : K Nous sommes (!one toujours pleins de il fi. : ~ ~ cet, c , comme n m s savons c p , taut que nous habitons
DE L'O~~AISOS DMIINICALE.
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G 9 DE L'ORAISON DOMINICALE. (liins cc corps, nous sommes L'loiyn's d u S P i p m ' et hors di: notre patrie - (car CL' n'esl que par la foi quu nous marchons vers lui, sans en jouir encore par une vue claire) ;- dans cette confiance que nous avons , nous aimons mieux quitter ce corps, pour aller (wur. habiter avec le Suy 19. S'igesse, V, 4 G,17 : Mais les justes vivront 6ternellement; le Seigneur leur rCserve leur r6compense, et le Trhs-Haut a soin d'eux.. -Ils recovroni de la main du Seigneur un royaume admirable , ct un diademe Matant de gloire. Il les prottgcra de sa droik , et les dki'endra. pu' la forcc de son saint bras. 20. A p d y p s e , XXII, 4-5 : Ils verront sa face , et ils porteront son nom sur letir front. Il n'y aura plus de nuit, et ils n'auront pas besoin de lampe, ni de la lumikre du soleil , parce que le Soigneur Dieu les Cclairera ; et ils rtgncront dans les sikcles des sic'cles. 21. MATTHIEU, VII14-12 : K Je vous dclarque plusieurs viendront d'Orient et d'Oceidcnt, et auront place dans le royaume des cieux , avec Abraham, Isaac et Jacob ; mais les enfants du royaume seront jet& dans les tknebres extrieures
Que renferme la troisieme demande , Que votre volont soit faite? Nous demandons la grAce d'obcir 5 Dieu sur la terre, malgr la fail)losse et les imporl'ections de notre nat urc , aussi parfaitement que les anges et tous les bienheureux le Sont dans le ciel, n'ayant rien plus il c e u r que de nous conforint~r a la volont divine dans l'advcrsilb comme dans 12 ~n'osphlilC, et de nous en remettre absolument i~ elle, en faisant volontiers le sacrifice de la nGtre, qui est malheureusement trop portk au mal (IX).
1. Psaume C i l s 20-2.1 : Bhissez le. Soigneur, vous tous qui &es ses anges, qui Gks puissanis et remplis de force pour faire ce qu'il vous dit, pour obbir i~sa voix. et it ses ordres Enissez
tous le Scigne~x,vous tous qui wwyw/. w s armtes , qui <tes ses ministres et qui faites sa volonlb. 2. Roiains 1, 10 : Demandant instamment que, si c'est sa volontb; il m'ouvre enfin quelque voie favorable pour aller vers vous. 1) 3. Actes, I X , 6 : Seigneur, que faut-il que j e fasse? 1) 4. Actes, X X I , 14 : Et quand nous vme que nous ne pourions le persuader, nous ne le pressAmes pas davantage; mais nous dimes : QIC la ~olont& (111 Seigneur soit faite. N 5. Det~tronome X I I , 8 : Vous ne vivrez plus alors comme M vit ici aujourd'hui, ob chacun suit ce qui para droit i ses yeux. 1) 6. HbrtwxXIII, 20, 21 : Que le Dieu de paix- vous rende o s 6 s h toute bonne wuvre , afin que vous fassiez sa volonth. M 7. JACQUES, IV, 45-15 : K Je m'adresse maintenant 5 vous, qui dites : Nous irons aujourd'hui ou demain en telle ville ; nous demeurerons la une a n n k , nous y trafiquerons, nous y gagnerons beaucoup : - quoique vous ne sachiez pas mtme ce qui arrivera demain. -Au lieu que vous devriez dire : S'il pla au Seigneur, et si nous vivons, nous ferons telle ou telle chose. i) 8.-Luc, XXII , 42 : Mon Presi vous voulez, loigne ce calice de moi ; nanmoin que ce ne soit pas ma volont qui se fasse, mais la vhtre. 1) 9.1 PIERRE, IV, 1-3 : Celui qui est mort i l la concupiscence charnelle, a cessde pche ;-en sorte que, durant tout le temps qui lui reste de cette vie mortelle, il ne vit plus selon les passions des hommes, mais selon la volont6 de Dieu. - Car c'est bien assez, que dans le temps de votre premikre vie, vous vous soyez abandonn aux mme passions que les paens 10. Actes, V , 29 : II vaut mieux obi Dieu qu'aux
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tommes.
11. JOB,1 , 21 : Le Seigneur me l'a donn le Seigneur me l'a retir : il n'est arriv que ce qu'il lui a plu. Que le nom du Seigneur soit bbni. 12. 1 PIERRE , V, 6 : Humiliez -vous sous la main puissante de Dieu , afin qu'il vous klv au jour de sa visite. 15. Gmse V I I I , 21 : L'esprit de l'homme et toutes les pense de son m u r sont port au mal cles sa jeunesse. 4 4. MATTHIEU, XXVI , 41 : Veillez et priez, afin que VOUS n'entriez point en tentation. Car l'esprit est prompt, mais la chair
est faible.
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DE L'ORAISON DOMINICALE.
15. JEAN, IV, 3h : K Ma nourriture csL de faire la volont4 de celui qui m'a envoyb , et cl'accornplir son ceuvre. 4 G . JEAN, V, 50 : Je ne cbcrchc pas ma propre volont
mais la volont6 de celui qui m'a envoyh. 47. JI;.\N , V I , 58 : Je suis descendu du ciel, non pour faire ma propre volontb, mais la volont6 de celui qui m'a cnvoyb. 18. I Rois, III, 18 : IIdi rdpondit : 11 est le Tout-puissant, qu'il fasse ce qui est bon devant ses yeux.
S. BERNARD, Serm. III de reswreciione Domhi : a II y a dans le m u r de l'homme deux lcprcs , la volont& propre et la con(ianc6 dans sa propre sagesse. Ces deux. ltpres sont des plus it craindre, et elles sont d'autant plus pernicieuses, qu'elles sont inl6ricurcs. J'appclle volont6 propre celle q u i ne nous est pas commune avec Dicu , mais qui est uniquement la nhtre , qui it lieu quand nous rapportons ce que nous voulons, no11 ( I . la gloire do Dieu ou & l'u1ilit6 de nos Ir&rcs,m:~is11 nous Lou1 seuls, ne cherchant en cela. ni CL plaire it Dieu ni h scrvii*les intkrcis de noire prochain, mais it nous satisfaire nous-mCmes. A culte volont6 propre est directement opposce la chnril~, q u i csl Dieu. Car la volon16 propre est l'ennemi de Dieu, a qui elle foit une guerre iiiiph~iihl~. En effet, quelle autre chose Dieu hail-il ou punit-il , qiie la volont propre ! ' Que la volonlb propre cesse, ci, il n'y aura plus d'enfcr. Eh ! n'cst-cc pas coilire la. vol 1116 propre que le l'en do l'enfer C quand nous endurons la exercera ses rigueurs? pivscnt I I I ~ , faim on le froid, ou auirc chose semblable, qu'ml-co ( p i soulTrc, sinon notre propre volontc?. .. Que les t~schvc;? de la voloni/' propre apprennent avec quelle fureur elle s'a\iaquc A la ma.'jcsib divine, et qu'ils soient saisis de crainte. PrerniCreineni clic se sousimit & l'empire de cc iiiiiitre sollv~ri~in , auqiicl elle devrait wster soumise comme A son premier principe. iVitis se borncra-t-clle i lui faire cet te injure ? Non contente de cela , elle s'efforce , autant l Dieu tout cc qui est it lui. Car oh qu'il est en elle, d'enlcver i s'arrcte la cupidit humaine? Celui qui fait un prolit usuraire m i h e modique, n'cst-il pas dans la disposition de gagner de la m h e manikre le inonde enlier, s'il n'en 6t:iit ~111pC~in" par l'imcomme il en a la pukanec de le faire, s'il en avait la fac~1ll6 ~ h d c Je ? prononce hanlimi~nt , qu'.'i c ~ l u qui i siiii 1 : s inslincts tic su volonl6 propre, le monde IIIL-HIC enlicr ne pourrait pas s u k e . Mais plu1 h Dicu encore qu'elle se contcntiit de cela, et
DE L'ORAISON DOMINICALE.
auteur lui-mme Mais , hla ! la volont6 propre va jusqu'h adantir Dieu , autant qu'il est en elle. Elle voudrait, en effet, ou que Dieu n'e pas le pouvoir' de punir ses pcli , ou qu'il n'en epas la volont ou qu'il n'en e pas connaissance. Or, c'est vouloir que Dieu n'existe pas, que de vouloir qu'il manque ou de puissance, ou de justice, ou de sagesse. Dtestabl malice, qui conoi le dsi de voir anantie ou la toute-puissance, ou la souveraine justice , ou l'infinie sagesse de Dieu ! Quels noms donner ce monstre, i i cette bt cruelle , cette lionne froce & cette louve ravissante? La volont propre est donc la lpr la plus impure de l'Arne, et pour laquelle il faut se plonger dans le Jourdain, h l'exemple de celui qui est venu dans ce monde pour tout autre chose que pour faire sa propre volont (JoAN.,VI) , et qui a dit dans sa passion : Que ma volont ne s'accomplisse pas, mais la vtr ( MATTH.,XXVI , 39 ) . Quant la lpr de la confiance en sa propre sagesse , elle est d'autant plus pernicieuse, qu'elle est plus cach ; et plus elle est compkte , plus elle se persuade i i elle-mm qu'il n'y a en elle rien reprendre. De cette kpre sont couverts ceux qui ont le zl de Dieu , mais non selon la science; qui s'attachent l'erreur qu'ils ont embrasse et qui s'obstinent h la suivre, sans vouloir couteaucun conseil. Ce sont eux qui rompent l'unit, qui bannissent la paix , qui font fuir la charit; hommes enflk de vanit remplis de la bonne opinion qu'ils ont d'eux-mme , grands h leurs propres yeux, ignorants de la justice de Dieu, ambitieux de lui substituer la leur propre (Rom. X 3 ). El1 ! quel orgueil plus extr&ne , que de prfr son jugement individuel au jugement d'une communautentire comme si l'on possdai tout seul l'esprit de Dieu? C'est une espc de magie que de ne vouloir pas se soumettre, et c'est une idoldtrie que de se mettre en opposition avec la volont de Dieu ( 1Reg., XV, 23).
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Question S.
Que renferme la quatrim demande, Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour ? Pauvres et mendiants h la porte de ce riche qui est Dieu, Fauteur et le principe de tout bien, nous attendons de sa bont ce qui suffira pour le corps A nos besoins journaliers, & savoir la nourriture et le vtemen ; et de plus pour l'&me, tout ce qui pourra entretenir en nous sa vie, 4 savoir la parole de Dieu,
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DE L'ORAISON DOMINICALE.
qui est son aliment, spiriliicl , la saiiile Eucharistie, cet te manne cleste enfin les divers sacrements de 1'Eglise ou dons de Dieu, qui renouvellent l'homme intrieur le fortifient et l'animent d'ardeur pour mener une vie sainte et chrtienn (X).
4. JACQUES , 1 , 5 , 1 7 : (iSi quelqu'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande it Dieu, qui donne & tous lil16ralemcnt sans reprocher ses lions. -Tonte, gn'icc excellente et tout don parlait vient d'en l i i ~ l ~ et t , descend du PCre des lumiCres. 2. Pscuimv XXXIX, 18 : (i Pour moi , je suis pauvre et dans l'indigence, le Soigneur prend soin de moi. 3. Dct~tlronomc,X , -18 : Lc Seigneur votre Dieu fait .justice ii l'orphelin et ii la veuve ; il aime l'ktranger, et lui donne de quoi vivre cl (le quoi se vclir. 1) 4. Gense fY.;YVIZI. 20-22 : Jacob fit un V en disant : Si Dieu demcure avec moi, s'il me protbgc dans le chemin o je marche, et me donne du pain pour me nourrir et des vCtements pour mc vCtir ; - et si jc retourne heureuscment it la maison de mon porc, le Seigneur sera mon Dieu ; - et je vous onrirai la dm de tout cc que vous m'aurez donnb. D 5. I TimotltcV I , 8 : Ayant de quoi nous nourrir et de quoi nous vclir , nous devons tire contents. D 0. Proverbes, XXX, 8-9 : Ne mc donnez ni la pauvret6 ni les richesses ; donnex-moi seulement ce qui me sera ncessair pour vivre; - de peur qu'&tant rassasie , je ne sois tente de vous renonccr cl de dire : Qui est le Seigneur ? Ou qu'tlant contraint par la pauvret6 , jo ne dkrobc , et que je 11c viole par un parjure le nom de mon Dieu. 7. Psaume, CXLIV, 13-16 : Tous ont les yeux tournts vers vous, Seigneur, el ils atlcndcnl de vous que vous leur donniez leur nourriluro au temps marqu6. - Vous ouvrez votre main, cl vous remplissez tous les animaux des elYets de votre boule.
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tuin : praelcrca quse ad vitam nilim.'ie proniovcndam faciunt, ni1iii1-t1111 verbum Dei, aninm spii'ituiilc pabulum , sacrosaiiclam li~~lini'i~lii~i~l, pancm ilium c~leslcm, caeteAb omnis boni nurlorc s.c route nos veluli raque snlulifura E c c l c s i ~sacramenla, i pnnporw 13 nicndiri, oa ~Icsidrrnmi~s, q u a Dri doua, q n ad ~ IJCI~Cb e i i t ~ ! q l v~ iv ~c n i h i i ad 1 i i \ 1 1 ~\ i l i i n i coiywis q u o l i d i u susten- ~~sciint, curant, coulirinani homincm inlaiidam su111~iili~, viclum srilici:t (;l vesti- loriorciii.
170 8. MATTHIEU,IV, 4 : Il est cri (dans le h u i t i h e chapitre du Deulironome) : L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. 9. AMOS, VI11 , 4 I : Il viendra un temps, dit le Seigneur, et j'enverrai la faim sur la terre, non la famine du pain, ni la discite de l'eau , mais la faim de la parole du Seigneur. 40. Ecck'siastique, XV, 3 : Elle le nourrira du pain de vie et d'intelligence, et elle lui fera boire de l'eau de la sagesse qui donne le salut. il.Proverbes, IX, 8 : Venez , mangez le pain que je vous tonne, et buvez le vin que je vous ai prbpar 12. MATTHIEU, XXVI , 26 : Ceci est mon corps. 13. Ibidem, VI, 11 : n Donnez-nous aujourd'hui le pain qui (st au-dessus de toute substance. 14. JEAN,VI, 82 : Le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde.
DE L'ORAISON DOMINICALE.
4, S. JRM in cap. VI Matt. : Le mot que nous avons traduit par s1prst1bst~~~2tialem (rendu par y u o 1 i i f i m ~ m dans la Vul
t e ) , est exprime en grec par le mol h o . /~ ~ i o v mot , que les &plante remplacent tr souvent par ~ s , m h ! w Nous avons dicrchdans l'l$lireux, et partout oh se lit -cr:-p:o-hov dans les Septante, nous avons trouve n y - . D (segulali) , mot que Symmaque rend par &X&:TOV (1), c'est-&-dire distiwp excellent, quelquefois aussi spicial, pcirticulier. Lors donc que nous demandons i Dieu qu'il nous donne notre pain particulier ou distingu mire les autres, nous demandons Celui-Kt mGmc qui a dit, en parlant de sa propre personne : Je suis k pain vivant descendu du ciel (JOAS., V I ) . Nous pouvons encore entendre par ce pain supraaibstmtiel (supersttbstantuilem) celui qui est au-dessus de toutes les substances, et qui surpasse toutes les crtatures. 2. S. CYPRIEN, S e m . de oratione dominicd : Jsus-Cliris est le pain qui nous donne la vie, non pas un pain qui appartienne a tous, mais un pain qui nous. est exclusivement rbserv6.. . Mais pourquoi lui demandons-nous que ce pain nous soit. donntous les jours? Parce que , demeurant en Jbsus - Christ, et cev va nt tous
(1) LittGralement :choisi du milieu d e , et par extension, particulier, ~ 9 i convient d particu/ifirement. Ainsi le pain ~ ~ J L ~ F ; T serait OS celui qui contiendrait particulikrement au fidtle. Le mot i i c ~ r c useyulah para
180 DE L'ORAISON DOMINICALE. les jours dans l'Eucharistie l'aliment de notre salut, nous deman. dons de n'en &re point prives en punition de quelque prkvarication consid&rable,parce que ne point cire admis h la rkeption du pain cleste c'est 6tre &par& du corps de Jkus-Christ , ainsi qu'il le dclar lui-meme : Je suis le pain vivant qui est, descendu du ciel. i ) Si quelptm mnnge de ce pain, il vivra cternellement; et Ic p i n i ) que je donnerai pour la vie du monde, c'est ma chair. Si le pain cucharisliquc, r e ~ u avec des dispositions convenables, donne la vie 6ternelle, n'esl-il pas ii craindre qu'en renonan& cet diment sacre, et en nous tenant Cloignes du corps du Seigneur, nous ne perdions la vie, conforn-i6n1ent h celle mennec : Si vous ne mangez la diair dit Fils de l'Homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'atm: pas lu vie CU vous? Voili donc le malheur que nous cherchons provenir; nous conjurons Dieu de nous donner notre p a i n do tous les jours, c'est-fi-dire JcsusChrist, afin que, demeurant en JCsus-Cbrist , et vivant de sa vie, nous ne soyons jamais sbparis de sa vcriu sanctifiante ni de son corps. 3. S. AM~ROTSE , lib. V de sacramenlis, c . h : Je me souviens de ce que j'ai dit en traitant des sacrements. Je vous ai dit qu'avant que les paroles de Jkus-Christ soient prononc6cs, ce qui est offert est du inin, mais qu'aprfis qu'elles l'ont 6t6, cc n'cst plus du piun, mais le corps de JCsus-Christ. Pourquoi donc dans l'oraison dominicale, qui vicnl a p r h , dit-on notre piiin ? 0"idit noire pain, il est vrai, mais noire pain supra-substanlicS. & ~ o - h o v . Ce n'est pas du p:fin comme celui qui entre dans notre corps, mais ce pain de la vie Cternclle qui alimente et soutient notre $me. Voilk pourquoi il est appel6 e ~ r ' t o - h i en o ~ grcc. N o m . nous appelons quotidien cc pain que les l i r e c s uppellcnl k m h . v i , a d v i w h z h m . Le mot grec et lc mot htin 011i donc Cgale~nc~lt leur propos. Du reste, le sens du mol grec se prCte h, celui du latin, qui signifie quotidien ou dc chaque .jour. AIais si c'est noire pain quotidien, pourquoi attendre une a n n k pour le recevoir? 1) 4 . S. ACGUSTH, 18. II de serm. Domini in monte, c 7 : C e pain quotidien se dit ici ou de tout cc qui nous sert d'iiliinent pour sustenter notre vie, ou du sacreinent du corps de Jtsus-Christ que nous recevons tous les jours, ou de cet aliment spirituel dont nous parle Notre -Seigneur, quand il dit : Travaillez i fous procurer une nourriture qui no suit point, sujette (i se corrot~l~~r (JUAN., VI, 27); cl :Jis suis h lutin de vie, yi4i est ilescestilit dii ciel, 11
Question X I .
Quel est le sens de la cinquim demande, Pardonnez-nous nos o&nses ? Par ces paroles nous demandons i i Dieu qu'il nous gutrisse, p a r un effet de sa clmence des plaies hideuses et funestes que k pich6 aurait faites nos Ames, et qu'il nous fasse remise des dettes que ce mm pchnous aurait fait contracter envers sa jus1ice. liais de peur que cette prihre ne puisse pas avoir son effet, par suite des mauvaises dispositions o nous serions l'gardu prochilin, nous avons soin d'ajouter que nous nous sommes rcon cili avec nos semblables en dhposant toute rancune et tout d6sir de vengeance, et que nous avons p a r d o n d du fond du cu h tous nos frresCar c'est lil ce que Jesus-Christ a prescrit clans un autre endroit par ces paroles : Pardonnez, et il vous sera pardonnd (LN, V I , 57), et par ces autres : Si vous ne prdonnez point aux kmes leurs offenses, votre Pr ne vous pardonnera pas non plus NS J)WS (MATT., VI , 1 5 ) (XI).
ii Lamentations de . J h k i e , IV, 8 : Leur visage est devenu . plus noir que des charbons. 2.1 Corinthiens, X , 6-11 : Ne nous abandonnons pas aux mauvais dsirs comme ils s'y sont abandonn6s. Ne devenez point aussi idol5trcs comme quelques-uns d'eux. Ne commettons point de fornication , comme quelques-uns commirent ce crime, pour lequel il y en eut vingt-trois mille qui furent frapp de mort en un seul jour. -Ne tentons point J6sus-Christ, comme le tenttrent quelques-uns d'eux , qui furent tues par les serpents. -Ne murmurez point, comme murmur~rcnt quelques-uns d'eux, qui furent SrappCs de .mort par l'ange exterminateur. - Or, toutes ces choses qui leur arrivaient &aient, des figures, et elles
Ne ver0 friistraiiea sit precatio, animo in proximnm perpcrhm aflccto, illnd addimus, Quo pncto iiitelli'giliir fininta petilio, nos vinilictsc cupiilitate acsimullate posita, ci1111 proviniis in graliiiiii rcdiissc, et cuivis Dimitte nobi's dehitu nostra ? ex "inilno i i o w n i omncm condonasse. Hoc flicplimus,h lnhe peccati, quo n i h i l es1 eniin, qnod Clirislus alibi voiuit, chat fdiusni1:il animz pe?lilcntius esse potest, I dicilrut : Dimitille et dimittemini. E t itedementcr expurgari, et ca ipsa, quae pcc- rnin : Si non dt'miserilis hominibus, nec tando contraximus , debita rdaxari. Paier vcster flimittet vobis peccata vestra.
XI.
482 DE L'ORAISON DOMINICALE. ont tcritepour notre instruction , i l nous autres qui nous trouvons (1 la fin des temps. 3. Livitipc, XXVI, 44-1 9 : Que si vous ne m'coute point, et que vous n'exkcutiez point, tous mes commandements; -si vous dkdaignez de suivre mes lois, et que vous mcprisiez mes ordonnances; si vous ne faites point ce que je vous ai prescrit, et que vous rendiez mon alliance vaine, voici la manicre dont fcn userai aussi envers vous : je vous punirai bient6t par l'indigcnce et par une ardeur qui vous dcsscher les yeux et vous consumera. Ce sera en vain que vous smere vos grains, parce que vos ennemis les dhoreront. - Je vous regarderai d'un ail de courroux ; vous tomberez devant vos ennemis, et vous serez assujettis it tous ceux qui vous hassen ; vous fuirez, sans que personne vous poursuive. - Que si, aprks cela mtme, vous n'obissepas, je vous chiiticrai encore sept fois davantage, i cause de vos p k h k ; -et je briserai la duret6 de votre orgueil. Je forai que le ciel soit pour vous comme de fer, et la terre d'airain, etc. 4. Nom1)rcs, V , 6 , 7 , 20-22 : (iLorsqu'un homme ou une femme auront commis quelqu'un des p6cli6s qui arrivent d'ordinaire aux hommes, et qu'ils auront viol par ngligenc le cornmandement du Seigneur, et seront tombes en faute ;ils confesseront leur pCcli6. - Mais si vous vous Ctes retir de votre mari, et que vous vous soyez souillde en vous approchant d'un autre homme; - ces maltdictions tomberont sur vous : Que le Seigneur vous rende un ol~.jcl, de miil6diclion et un exemple pour tout son peuple, qu'il lasse pourrir votre cuisse, que votre ventre s'enfle, et qu'il c r h c enfin. Que ces eaux de maltdiction entrent dans votre ventre, et qu'ctant devenue toute cnflbe, votre cuisse se pourrisse. S. Exode, XXXII, 27, 28, 29, 33, 34 : Voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d'Isracl : Que chaque homme melle son tp ii son cdt (dit Moise aux fils de Lkvi, lorsque les israblites adoraient le veau d'or), et que chacun tue son l'rkre, son ami, et celui qui lui est le plus proche. - Et les cnhnis de L h i firent cc que Mos leur avait coinmand6; il y eut environ vingt-trois mille hommes de tues en cc jour-lit. - J'cffaccrai de mon livre celui qui aura p6ch6 conirc moi (dit le Seigneur), et au jour de la vengeance, je visiterai ce pbcl16 qu'ils ont commis. 6. Luc, VII, 47 : Beaucoup de ptch&slui sont remis, parce qu'elle a beaucoup aime.
183 7. Tobie, XII, 10 : K Ceux qui commettent le pchet l'iniquitsont ennemis de leurs iimes. 8. Sagesse, XVI, 14 : (c L'homme par sa malice tae son &me. 9. Psaume L, 3 , 4 , 9 , 11 : Et effacez mon iniquit selon la multitude de vos b o n t k - Lavez-moi de plus en plus de mon iniquith, et purifiez-moi de mon p6ch6. -Vous m'arroserez avec i'h~sopc, et je serai purifie ; vous me laverez, et je deviendrai plus blanc que la neige. - Dtourne votre face de dessus mes pchbs et effacez toutes mes iniquit&. 10. liomains, XII., 17 , 1 9 , 21 : Ne rendez h personne le mal pour le mal. - Ne vous vengez point vous-mmes mes trs chers SrCres, mais donnez lieu & la colr; car il est 6crit : C'est moi que la vengeance est r6serv&e, et c'est moi qui l'exercerai, dit le Seigneur. -Ne vous laissez point vaincre par le mal, mais travaillez i l . vaincre le mal ii force de bien. r i l . Colossiens, III', 8, 12, 13 : Maintenant-, quittez aussi vous-mmetous ces pchCsla colr , l'aigreur, etc. - Rev&z-vous donc, comme &lus de Dieu, saints et bien-aims de tendresse et d'entrailles de mis6ricordc, de bont d'humilit, de modestie , de patience ; - vous supportant les uns les autres , eliiicun remettant son frbre tous les sujets de plainte qu'il pourrail avoir contre lui, et vous entre-pardonnant comme le Seigneur vous a pardonne. 1) 42. Lie, XXIII , 54 : u Mon Pcre , pafdonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. 1) 13. Actes, Vil, 50 : Seigneur, ne leur imputez pas ce pich 44. MARC, XI, 23, 26 : Et lorsque vous vous prsentere pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez-lui , afin que votre Pkrc qui est dans le ciel vous pardonne aussi vos offenses. - Que si vous ne pardonnez point, votre Porc qui est dans le ciel ne vous pardonnera point non plus vos pch 1) 45. EpMsiens, IV, 32 : Soyez bons les uns envers les autres, pleins de compassion et de tendresse, vous pardonnant mutuelle ment, comme Dieu aussi vous a pardon& en Jsus-Christ 46. Luc, VI, 57 : Remettez, et on vous remettra. 4 7. MATTHIEU, VI, 14, 18 : Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Pr ckleste vous pardonnera aussi les vbtres ; mais si vous ne pardonnez point aux hommes, votre Pkre ne vous pardonnera point non plus vos offenses, 11 48. MATTHIEU, XVI 34, 35, 21, 2-2: Son matr tout en
DE L'ORAISON DOMINICALE.
184 DE L'ORAISON DOMINICALE. colrle livra entre les mains des bourreaux, jusqu'h ce qu'il & pay tout ce qu'il devait. - C'est ainsi que vous traitera mon Pr qui est dans le ciel, si chacun de vous ne pardonne & son frr du fond du caur. Et un peu auparavant : K - Alon Pierre s'approchant de Jtsus , lui dit : Seigneur, combien de foi pardonnerai-je i i mon frtre, lorsqu'il aura pchcontre moi? Sera-ce jusqu'A sept fois? Jbsus lui rbpondit : Je ne vous dia pas jusqu' scpt fois ; mais jusqu'h septante fois scpt fois ) 19. Ecck%iastique, XXVJ11, 1, G : Celui qui veut se venger rencontrera la vengeance du Seignenr, et Dieu tiendra en rbserve ses pchbs - Pardonnez a voire prochain le mal qu'il vous a fait, et vos pchd vous seront remis quand vous en demandcrcz pardon. L'homme garde sa colhre contre un homme, et il ose demander i i Dieu qu'il le gu6rissc? - Il n'a point de compassion de son semblable , et il demande le pardon de ses pclks -Lui qui n'est que chair garde sa coltre , et il demande h Dieu mis& ricordc? Qui pourra lui ohlenir le pardon de ses p6cli~s ? - Souvenez-vous de votre dernier jour, et cessez de nourrir de l'inirnitii contre personne.
S. AUGUSTIN, E n c l i i r u l . cul Lawc~& c. 74 : Quiconque ne pardonne pas du fond du cmur h celui qui lui demande pardon et qui se rcpcnt (Je sa l'i~utc,ne doit point s'attendre i i cc que Dieu lui pardonne it lui-mCmc ses pkcht's : cm' la v M C ne saurait ment:ir, et c'est elle qui a dit : Si vous ne pardonnez pas aux hommes l m - s offenses, t'o<re Piro ne vous 'pardonnera pas non plus vos p i c h l s . Celui qu'un pareil coup de tonnerre ne saurait rveiller ne dort pas simplement, mais il est mort.
Question XII.
Que renferme la sixieme demande, Ne nous laissez pas succomber & la tentation ? Comme ici-bas la vie prdsente n'est qu'un combat continuel, une lutte de chaque jour contre les diverses tentations, un perp& tucl conflit avec le inonde, la chair et le (hm, nous implorons avec. une pieuse solliciliitlo le secours divin, pour qu'au lieu de succomber sous les attaques de ces tcrril!lcs ennemis, et d'encourir par lit notre damnation, nous resistions avec courage aux efforts de Sa tan , nous triompliions du monde , nous domptions
183 notre chair, et comme d'invincibles soldats de Jdsus -Christ, nous soyons couronn aprks la victoire. Car, il n'y aura de coitroti~~c's, dit i'Apdtre , que ceux (lui auront vaillamment combattu (m'im., 11, 5). (XII).
DE L*ORAISON DOMINICALE.
combat continuel. 2. Judith, VIII, 21-27 : Qu'ils se souviennent que nos pre nt t e n t k , afin que l'on conn s'ils servaient Dicu vritable ment. - Ils doivent, se souvenir qu'AI)raham notre pr a 6t "cnti, et qu'ayant Ctb &prouvepar beaucoup de peines et d'afflicions, il est devenu l'ami de Dieu. - C'est ainsi qu'Isaac, Jacob, Moset tous ceux qui ont plu ii Dicu, oui passe par plusieurs afflictions, et sont toujours demcurts fidtles. - Pour ceux qui n'ont pas re ces 6prcuvcs dans la crainte du Seigneur, qui ont 1imoign6leur impatience, et ont irritk le Seigneur par leurs reproches et leurs murmures, ils ont kt6 extermin par l'ange exterminateur et ont p6ri par les serpents. C'est pourquoi ne tmoignonpas tant d'impatience dans ces maux que nous souffrons ; mais considbrons que ces supplices mme sont moindres que nos pchcs croyons que ces flaux dont Dieu nous chiitie comme ses serviteurs, nous sont envoypour nous corriger, et non pour nous perdre. 1) 5. 'oisii< III, 21, 22 : Quiconque (dit Sara) , vous rend le culte qui vous est d<i, se tient assur6 que, si vous l'bprouvez pendant sa vie, il sera enfin couronnk ; si vous l'affligez, il sera d& livr; el si vous le ch&tiez, il pourra obtenir mishicorde. -Car,, vous ne prenez point plaisir b cc qui nous afflige ; mais aprks la tempcte vous rendez le calme, et aprks les larmes et les soupirs vous nous comblez de joie. 4. TOBIE, XII , 15 : (( Rapha'l dit i Tobie :Parce que vous 6 t h agrabl li Dicu, il n t ncessair que la tentation vous 6prouvAt.
XII.
cum mutido, carne et. Satana conilidaiiiiir, idcircb pi;? solliciti divinam opern implo-
Quoniani p r m m hm vita pcriiidc ac militia est. super tci*rani, (hi111 variis twt.'itionibiis scmpcr iiiip~igiinnuir, graMtcriji1~
4 86 DE L'ORAISON DOMINICALE. S. MATTHIEU, IV, 1 : J6sus fut conduit dans le dcsert par
l'esprit pour Cf rc tonte par le dcmon. 6. I b i d m , X X V I , h 1 : Veillez et, priez , afin que vous n'entriez point en tentation. 7. Il~k'eux,lI, 18 : C'est des souffrances m h e s par lesquelles il a 616 tcnlk , qu'il tire la vcriu de secourir ceux qui sont aussi k n l h S. II T l n ' s d o ~ ~ ~ X ell n s , 5 : Mais Dieu est fidkle ; il vous affcrn~iracl vous prCservera du malin esprit. 9. 1 JI^, II , 14-17 : Je vous 6cris , jeunes gens, parce que vous ('te forts, que la parole de Dieu demeure en vous, cl que vous avez vaincu le malin esprit. N'aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le mondc, l'amour du Pore n'est point en lui. - Car , lout ce qui est dans le monde est, ou concupisccncc de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie; ce qui ne vient point d u PCrc, mais du monde. - Or, le monde passe, et la concupisccncc du monde passe avec lui. Mais celui qui fait la volont&de Dieu demeure ~ternellement.~, 4 0. Ibidem, 7, 4 : Tous ceux qui sont nCs de Dieu sont victorieux du inonde ; et cette victoire par laquelle le monde est vaincu est noire foi. H . MATTHIEU, XVI , 24 : a Si quelqu'un veut venir aprks moi, qu'il rcn nce ii soi-mhc, qu'il porte sa croix, cl qu'il me suive.) 4'2. 1 Cori/~U~ir,~nsI X , 27, 2:; : Je chitie mon corps et je le rduien servitude. - Tous les atlil&s gardent en toutes choses une exacte tcmpCrancc. 15. Ibidem, X, 12 , 13 : Que celui qui croit 6tre debout, prenne Lien garde de tomber. Vous n'avez eu encore que des tentations humaines et ordinaires. Dieu est fidele, et il ne permeKm pas que vous soyez tentes au-dessus de vos forces ;mais il vous fora tirer avantage de la tentation merno, en vous donnant les moyens d'y rkister (1). 44. JACQUES, IV, 4 : Ne savez-vous pas que l'amour de ce monde est une inimitib conire Dieu, et que par cons&quentcelui qui voudra 6trc ami de cc inonde, se rcnd ennemi de Dieu. D
((
(1) La traduction de Sacy ou de Mons, que je m'ktonne de voir reproduit~ sans variantes par des interprCtes catholiques m h c de nos jours, rend ainsi ces derniers mots : A m . que vous puissiez pers(!vhw, Tournoly (Trur.l. de gratin) fait hic11 voir que ce n'es1 pas lh du tout le sens tk ces p a r o h de VAph;si~st'npr(en p - r c f n t c ~ p s t ~ n ' a, j;imais voulu dire persCvkrcr.
DE L'ORAISON
DOMINICALE.
187
45. JACQUES ,1, 12, 15 : Heureux donc celui qui souffre paIiemmcnt les tentations, parce que , lorsque sa vertu aura t prouvie il recevra la couronne de vie que Dieu a promise h ceux qui l'aiment. - Que nul ne dise, lorsqu'il est teni&, que c'est Dieu qui le tente ; car Dieu est, incapable de tenter ct de pousser personne au mal ; - mais chacun est tentpar sa propre concupiscence, qui l'emporte et qui l'attire ; ensuite , quand la concupiscence a conuelle enfante le p k h , et le pkchtan accompli, engendre la mort. 11 16.1 PIERRE, V, 8, 9, 40 : Le dbmon, votre ennemi, tourne autour de vous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dbvorer ; rsistez-ludonc en clemcurant fermes dans la foi. Le Dieu de toute grice , aprcs que vous aurez souffert un peu de temps, vous alkrmira et vous btablira comme sur un solide fondement. w 17. II PIEURE, II, 9 : i( Le Seigneur sait dclivrer ceux qui le craignent des maux par lesquels ils sont 6prouvks. 1) 18. Epl~isicns,V I , 11-13 : RevCtez-vousde touteslesarmes de Dieu, afin de pouvoir vous d6fcndre des embuches et des artifices d u diable. - Car nous avons combattre, non contre des hommes de chair et dc sang, mais contre les principaut et les puissances infernales , contre les princes du monde , c'est-&-dire (le cc sikle thbreu , contre les esprits de malice rpandu dans l'air. - C'est pourquoi prenez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez rksister au jour mauvais, et demeurer fermes, etc.)) 19. Colossiens, III. 5 : Faites donc mourir les membres de l'homme terrestre - qui est en vous, la fornication , l'impuret , les abominations, les mauvais d6sirs. 20. Apocalypse, I I j 7, 10, 11, 1 7 , 20 : Je donnerai au victoricux 5 manger du fruit de l'arbre de vie, qui est au milieu du paradis de mon Dieu. Soyez fidl jusqu'i la mort, cl je vous donnerai la couronne de vie. Celui qui sera victorieux, ne recevra point d'atteinte de la seconde mort. -Je donnerai au victoricux la manne cache - Quiconque aura vaincu et aura persv jusqu'h la fin dans mes uvres je lui donnerai puissance sur les nations ,etc. 21. II Thnotlh, IV, 7, 8 : (iJ'ai bien combattu, j'ai achevk ma course, j'ai gardla foi. - Il me reste A attendre la couronne de justice qui m'est rbserv6e, ct que le Seigneur, comme un juste juge, me rendra en ce jour, non-seulement h moi, mais encore tous ceux qui aiment son avnement
4 88 DE L'ORATSON DOMINICALE. 22. II TimotUe, II, 5, 5 : Travaillez comme un bon soldat de Jsus-Christ Celui qui est enrd6 au service de Dieu ne s'embarrasse point dans les affaires s6culires pour ne s'occiipcr que de plaire A celui il qui il s'est donne.
Question XEUL
Que renferme la septi~me et dcrnitre demande, D&'crez-notu du mal ? Nous finissons par prier Dieu do nn pas permettre que, succombant aux divcrscs al'lliclions par losquellcs sont 6prouvCs clans ce monde m h c les gens de bien, nous nous perdions cl nous nous damnions avec los impies, niais de nous en tldivror plut4 pw sa bontb , fuitiint que cela pourra conlrilwr ii noire s:ilut, cl de nous prserve iiiisCricordicuscmc~~t, dans crite vie coinino dans l'auirc, de tous les maux , soit de l'Arne, soit du corps. Ciw il a fait luimemc celle promesse : Invoipw-moi niijovr d e l'affliction; je vous
et qu'ils imploreront votre misricorddans cette maison, exaucez-les du liant du ciel, et pardonnez le pch de votre peuple, et ramenez-les en la terre qne vous avez donn6o h leurs pores. -Lorsque le c'n'l scr<i h i n e , et qu'il n'en tonibcra pas de pluie i cause de leurs l)kh6s, etc.. . Telle fut la priese de Salomon. 1) 2. Proverbes, X, % , '28-50: Le mcchant disparatr comme une tcmp&c qui passe ; mais le juste sera comme un fondement, ternel - L'attente clesjustes, c'est la joie; mais l'esprancdes rntcliants pbrira. - La voie du Seigneur est la force du simple; mais ceux qui font le mal sont dans l'clfroi. - Le juste ne sera jani"usCbranl6 ; mais les m6chantsn'l~al)iterontpoint la terre. 1) 3. EccliGiusiiqw, XXI"" , 5-6 : Que je ne tombe pas devant ceux qui me hassentct que je ne sois pas expos aux insultes de mon ennemi. - Seigneur, qui te mon pr et le Dieu de ma vie, ne m'abandonnez pas ZI leur mauvaise volontb. Ne me donnez pas des yeux alticrs , et dttournez de moi toute cupidit6. Eloignez de moi l'intcmprancde la bouche ; que la passion de l'impuretne s'empiirc pas de moi, et ne m'abandonnez pas aux exc d'une Arne qui n'a plus de honte ni de retenue. )) h. J ~ R ~ M I II E ,, 4 4 , 4 3 , 117 : (c Isra'l est-il un esclave ou un enfant d'esclave? Pourquoi donc a-t-il 6t6 exposk en proie? Des lions se sont j e t h sur lui en rugissant ; ils l'ont attaqu avec de grands cris ; sa terre a 6t6 rtduite en un disert, ses villes ont (t hrltos et il n'y a plus personne qui y demeure. Et d'o cela vous e s t 4 arriv sinon de ce que vous avez abandonn le Seigneur votre Dieu, lorsqu'il vous conduisait lui-mbme dans votre chemin? 5. TOBIE, 1, 21-23 : a Le roi Sennachfirib, &tant en colhre contre les enfants dYIsrad , en fit p6rir plusieurs , et Tobie prenait soin d'cnsevclir leurs corps. - Cette action ayant 6th rapport au roi , il commanda qu'on le tuAt, et lui &a tout son bien. Mais Tobie &tant d6pouillb de tout, s'enfuit avec son fils et sa femme ; et il trouva moyen de se cacher, parce qu'il tai aimk de plusieurs. -Quarante-cinq jours aprsle roi fut tut par deux de ses fils. - Et Tobie revint dans sa maison, et on lui rendit tout son bien. 6 . T o n i ~ ,II, 10-18 : Il arriva un jour que, s'tanfatigu h ensevelir les morts, il revint en sa maison. S'tan couch au pied d'une muraille, il s'cnclorinit. - Et pendant qu'il dormait, il tomba d'un nid d'hirondelles de la fiente chaude sur ses yeux, ce qui le rendit aveugle. Dieu permit que cette hpreuve lui
190 DE L'ORAISON DOMINICALE. arrivdt, afin que sa patience serv d'exemple h la postbrit comme celle du saint ljomine Job : - Car ayant toujours craint Dieu d son enfance, et ayant yn'd6 ses commandements, il ne s'attrista point contre Dieu de ce qu'il l'avait affligb par cet aveuglement; - mais il demeura immobile dans la crainte du Seigneur, rendant grAces it Dieu tous les jours de sa vie. -Comme des rois insultaient an bicnlieurciix J o b , ainsi ses parents et ses allies se raillaient de sa manikre de vie, en lui disant : Ou est votre espkrance, pour laquelle vous faisiez tant d'aumdncs et vous ensevelissiez les morts? - Mais Tuhic les reprenant, leur disait : Ne parlez pas de la sorte ;- car nous sommes enfants des saints, et nous attendons celle vie que Dieu doil donner 5 ceux qui ne violent jamais la fidclilh qu'ils lui ont promise. 1) 7. Eccl~;siasti(iw, XXVII, 1, 4 , 0 : La pauvret6 en a fait tomber plusieurs dans le pbch6. -Si vous ne vous tenez fortement attachb h la crainte du Seigneur, votre nxiison sera bientOt rcnversec. La fournaise &prouveles vases du potier, et l'affliction prouv les hommes justes. 8. Apocalypse, III, 10 , 11 : Parce que vous avez la patience prescrite par ma parole ; je vous garderai aussi de l'heure de la tentation qui viendra dans tout l'univers pour 6prouver ceux qui habitent sur la terre. Je viendrai bicntfit ; conservez ce que vous avez, de peur qu'un autre ne prenne votre couronne. 9. P m m c XXIV, 45-22 : Mes ycux sont toujours tourn vers le Seigneur, piIrce que c'est lui qui retirera mes pieds du pige Jetez vos regards sur moi , et ayez compassion de moi , car je suis seul et pauvre. - Lcs afilictions se sont mu1lipliCes au fond tic mon cwur, dblivrez-moi des ncessit6 oh je suis rcduit. Regardez M a t liumilik et phiblc oc1 je nie trouve, et rcincttez-moi tous mes ptches. - Jetez les yeux sur mes ennemis, combien est grande leur multilude, et combien c 4 injuste la haine qu'ils me porlent. - Gardez mou Cime cl dclivrcz-moi ; ne permutiez pas que je rougisse d';noir csph-t"en vous. - Les iimoccnis et ccux qui ont le m u r droit sont dcmonr~sallachCs h moi , parce avec patience. - 0 Dieu! dblivrcz Israiil que je vous ai ittlc~~ihi de Lant de sujets (l'al'fliclion. )) 10. Psaume XXX, 2, 5 , 8, 0, -10, 47 : n Rendez votre oreille attcnlivc i~ mes pru'rcs , 16tez-vous do mc r d ires. - Vous me tirerez de ce pi (que ineo w r ) ) ) i sm'ont tendu, parcc que vous etes mon protecteur. - Vous avez sauve mou Aine des nCcessitCs, - et vous ne ni'a\ex point 1iwC enlrc k's mains Cc l'cnucini;
4 91 vous avez mis mes pieds dans un lieu spacieux. Arrachez-moi des mains de mes ennemis et de mes perscuteurs Rpande sur votre serviteur la lumir de votre visage, sauvez-moi selon votre misricorde 4 4 . Psaume XXXIII, S,7, 8,18-23 : J'ai cherchle Seigneur, et il m'a exauc il m'a tir de toutes mes peines. - Ce pauvre a crii, et le Seigneur l'a exauc et l'a sauvde toutes ses al'fliclions. L'ange du Seigneur se tiendra cdt de ceux qui le craignent, et les ddivrera. - Les justes ont cri et le Seigneur les a exaucs et il les a dlivr de tontes leurs peines. Le Seigneur est proche de ceux dont le cceur est affligb, et il sauvera les humbles d'esprit. -Les justes sont expos ti beaucoup d'afflictions, et le Seigneur les dlivrerde toutes ces peines. Le Seigneur garde tous leurs os, un seul de leurs os ne pourra tr brise. - L'iniquit tuera l'impie, et ceux qui prennent le juste en haine seront dt3ruits. Le Seigneur raclkksa les Anles de ses serviteurs, et aucun de ceux qui mettent en lui leur espkrance ne prira 12. III Corinthiens, 1, 20 : C'est par lui aussi que toutes les promesses s'accomplissent i l'honneur de Dieu et notre gloire. 1) 13. Lm, XI, 9 : Demandez, et on vous accordera. 44. JEAN , XVI , 24 : n Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite.
DE L'ORAISON
DOMINICALE.
T I ~ I O I G N A G E S DE LA TRADITION.
1. S. AMBROISE, in Ps.XL super ea ccria, Fiat, ficit : Il y a en l16brcu : h o i ,amen; comme nous l'ont affirmk ceux qui ont 111 ce livre :frit dans la langue sainte. Le grec a mis ila place : yhoi~o,y i ' v o i ~ o ; ce qui veut dire : qu'il en soit tihisi, qdzl en soit amsi. Celte locution peut Ctre divcrsemcnt interprt selon qu'elle exprime un ordre , ou bien une pricre, ou enfin une affirmation. Elle exprime un ordre, lorsqu'un suptrieur s'en sert pour dicter i l son subordonnk ce qu'il a faire ou {t suivre. Elle peut aussi exprimer une pricre, comn~edans ces mots : Fiut v01~01tas tua. Car celui qui dit Dieu : que. votre volont6 soit faite, ne lui intime pas un ordre, mais lui adrcsse une prire Enfin ce peut 6tre une affirmation, comme lorsqu'un prophbte , ou un pontife, ou un saint hcnit le peuple, et que le peuple rbpond : A m , ainsi soit-il. Car de m61ne que lorsque le peuple rpon fnjfi'l (1 la hnCtlidiot d u pr$lre, il ne tait que ratifier la prir
192 DE L'ORAISON DOMINICALE. que le prctre fait (1 Dieu de le b h i r , dv w h i e il y a &cri!h la fin des psaumes : Fiat, / i f t t , cc qui est la inCrne chose que w , amen. Que ce mot amen serve (juelquel'ois it affirmer, c'est ce qui est &vident par l'Evangilc, o l'on voit Kotre-Seigneur dire si fr6qucin1ncnt : Amen dico vobis, en vtritje vous le dis. Ce mot a plus de force encore , quand il est r6p6t6 ; ce qu'il est plus ordinaire de trouver dans l'bvangilc do saint Jean , sans doute parce que cet :11)01r(: s'es\ i\ttii~h& surtoul A nous entretenir des mystcres les plus d e v h et les plus profonds. Ce m&ne mot sert aussi 4 marqncr la fi11 (l'un livre, comme dans les psaumes qui chez les Hbbreux sont divises en cinq pi~rtic~. 2. S. J K I ~ M I,:in cnpitt VI Mattlm' : Ce mot amen est le sceau do l'ori~isondohinicale ; mot qu'Aquila entendait dans le sens de l'adverbe fidilement. Nous, nous pouvons l'cntendrc dans le sens de la parhide (il'finnalive o u i , ou c'est vrai.
Comment peut se rsume l'oraison dominicale? C'est une formule parfaite de pricre, non-seulement pour obtenir les biens qu'on espCrc, mais aussi pour d6tourner les maux que l'on craint. P i ~ r l 1rs ~ ~biens, i le premier i l demander, c'est que notre Phre c&lestesoit gloriiic purtout et toujours par chacune de ses c r h turcs ; le second , c'est que nous entrions nous-mhes en participalion de son royaume ;le troisihne, c'est, que nous ne manquions d'aucun des moyens n6ccss:urcs pour parvenir au royaume de Dieu. Or, ces moyens se rhluiscnt , par rapport 5 l'Arno, $1 nous conformer A la volonlc de Dieu, et p a r rapport au corps , i l avoir les choses indispensables la vie. Ce qui vient ensuite jusqu'h la fin de la p r i h cnticre , exprime le desir d'obtenir de la grice et du secours de Dieu, ou qu'il loign de nous les milus, tels que sont les pbchts, qui corrompraient tout le bien qu'il peut y avoir en nous, et amkncraicnt tous les autres maux & leur suite , ou du moins qu'il les tcmpkrc de manibre {icc que leur violence no soit pas un obstacle A notre salut. De cc dernier genre sont les tentations de toute esptce auxquelles nous sommes exposCs ici-lxis, et les diverses afflictions, tant de la vie prtsente que de la vie future. Ce qu'il nous resterait 5 dire de la pricre trouvera sa place l& o nous iluyoils h faire la division des bonnes uuvres , qui se
divisent, comme on le sait, en .trois espaces , dont la pri4re est une des principales ( XIV).
ARTICLE III.
- DE LA SALUTATION ANG~LIQUE.
Question XV.
Qu'est-ce qu'on appelle la salutation anglique C'est la salutation que nous adressons A la trs-saint Vierge, mr de Dieu, par ces paroles : (i Je vous salue, Marie, pleine de grce le Seigneur est avec vous; vous &es h h i e entre toutes les femmes, et Jsusle fruit de vos entrailles, est Uni. Sainte Marie, Mr de Dieu, priez pour n o m , pauvres pcheursmaintenant et h
Foriuulam absolutam continet non solhm orandi ac postulandi bona, verr etiam drprecandi ac fugien mala quaelihet. Iutcr 11oiia verb primum est illud expetsuduni, ut Pater cmlestis ab omnibus semper et ubique glorificetur : deinde verb ut illius regni'participes eikiamur :tum ut ea nohis adminicula suppetant, quibus ad rcgnum Dei commodk pervenitur. Quaie est ex parte quidem animse nostrae, voluntati divin2 conformari, ex parte verb corloris victuni liabere necessarium. Qu2 autcni secundo loco ad h e m usquc totius prccatiouis addun tur , affectum cxprimunt mnla deprecantis , ut Dei grutii et virtute aut pciiilus illa remo veaiilur
peccata nimirum bonorum omnium corruptelce, et reliquorum lernae malorum, aut e a d m sic temperentur , ne sua vi saluti consequendas officere possint. Ejusuiodi sunt varias in hoc mundo tentationes, et quaelibet c'um praesentis, t futur* vitae calamitates. Reliqua de orationo tractanda i n eum reservabuntur locumqui bonorum operum genera triplicia declarabit.
Ea , qui^ sanctissimz Virgini Deique Matri lus verbis defertur :Ave, Maria, gratia plcna, Dominus tecuni, Lenedicta lu in mulifcribus, et benedictus fructus ventris tui Jesus. Sancta illaria, Mater Dei, ora pro nobis peccatoribus, nunc, et in liora mortis nodrz. A~ucn.
49-9 DE LA SALUTATION ANG~~LIQUE. et sera appel le Fils du Trs Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le t r h e de David son p6re. Il rgner ternellemen sur la maison de Jacob, - et son regne n'aura point de fin. - Alors Marie dit il l'ange : Comment ~ ~ lse i ifera-t-il, car je ne connais point d'homme? -L'ange lui r6pondant, lui dit : Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Trb-Haut vous couvrira de son ombre ;c'est pourquoi le fruit sGnt qui natr de vous sera app?K le Fils de Dieu. - Dks qu'Elis-iibelh eut entendu la voix de h i e qui la ~ i ~ l u a ison t , enrani tressaillit dans son sein ; et Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit ;-et <tcriant a liante voix, elle dit: Vous etes h h i e entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est b h i . - Et d'o me vient ce bonheur, que la mhrc de mon Seigneur vienne vers moi ?-Car votre voix n'a pas plus tdt frapp mon oreille, lorsque vous m'avez saluCe, que mon enfant a tressailli de joie clans mon sein. - Que vous <tes heureuse d'avoir c r u , parce que les choses qui vous ont 6t6 dites de la part du Seigneur s'accompliront !
TEMOIGNAGES DE LA
TRADITION.
1. S. CIIR'~SOST~ME, in L i t i q i d site in Missi s d : Par les prires Seigneur, de celle qui vous a mis au monde, c'est-Mire de Ahrie toujours vierge, Mkre de Dieu, de toutes les ~wiss:mces c61cstes7 de Jciin-Bi~ptistevotre illustre pr6curseur et prophte des glorieux et saints ap3rcs, de saint Nicolas dont nous c6lCbrons la nhnoire , ayez pilic de nous cl sauvez-nous. D Le ili~cre r@te plusieurs fois : Faisant m h o i r c de la trks-sainte, trs-pure l~nic entre toutes les femmes, notre gloriciisc reine , Nkrc de Dieu el toujours vierge Marie , et de tous les saints, rcc.xrtinandons-nous les uns les autres & JCsus-Christ notre Dieu, et consacrons-lui notre vie entire On y lit encore : Par les pritres de votre trs-saint Mere, 6 Dieu Sauveur, sauvez-nous. N On lit un peu plus loin : Le Seigneur donnera sa parole aux de sa gloire iifin qu'ils l'annoncent avec une grande force, hraut par les prire de Marie, notre Dame, incrc de Dieu et touajours vierge, de ce saint et glorieux apdtre et hnglistc Plus loin encore on ajoute : K II est vraiment convenable et juste de vous glorifier, vous la bienheurcusc et tris- pure M W de notre Dieu, etc. Nous reproduirons ces paroles plus au long it la question XIX. Je vous siiluc, S l i ~ ipleine ~ , de grAce, le Seigneur est avec vous, vous d e s h i e enire toutes les Gemmes, et b h i est le fruit de vos entrailles, parce que vous avez mis au monde
<(
del'immacul mr de Dieu et toujours vierge notre Dame Marie, rendcz-moi digne de recevoir sans crime votre don immacul pour la rbmiss6n des p&chs etc. On y lit enfin : (t Dirigez notre voie, et confirmez-nous tous dans votre crainte, prot6gez notre vie, affermissez nos pas, par les pri6res et les supplications de la sainte Mr de Dieu et toujours vierge Marie , et de tous les saints (4), 8 ) 2. S. JACQUES apdtre et frr de Notre-Seigneur, ou la liturgie on messe qui porte son nom (2) : Faisant mmoirde la trs sainte, immacule trs-glorieus Mkrc de Dieu, et toujours vierge Marie notre Dame, avec tous les sainls et justes, recommandonsnous les uns lus autres 5 Jesus-Christ notre Dieu, et consacronslui notre vie entire Plus loin : Faisons mbmoire de la trksaintc, immacul6e, trs-glorieus , M i e M6rc de Dieu et tou,jours Tierce Marie notre Dame , et de tous les saints et justes, afin que f i s obtenions tous misCricorde par leurs prire et leurs intercrions. Plus loin encore : Je vous salue, Marie, pleine de griice, le Seigneur est avec vous ; vous tebni entre toutes les femmes , et boni est le fruit de vos entrailles, parce que vous avez mis au monde le sauveur de nos Ames. Il est convenable de vous dire vraimept heureuse, Mr de Dieu, toujours sainte, et pure sans aucune tache, Mr de notre Dieu. plus digne d'honneur que les chtrubins, plus glorieuse que les sraphinsvous qui sans souillure avez mis au monde Dieu le Verbe, nous vous glorifions comme ttant vraiment la Mr de Dieu. 0 pleine de grice , toutes !CS crkturcs , le chaur des anges , le genre humain toi1t entier vous proclament bienheureuse, vous qui &tesle temple sanctifi le paradis mystique, la gloire des vierges , vous dans le sein de hqucllc Dieu a pris un corps et s'est fait petit enfant, lui notre Dieu qui est avant les siccles. II a fait de voire sein son t r h e , et lui a conf6rk plus de gloire qu'au ciel m6me. A vous, 6 pleine
))
(1) L a liturgie qui porte le nom de saint Jean Chrysostbme est vri iablcmcnt de cc saint docteur, comme le prouve NoEl-Alexandre, Hisl. ccdcs., s ~ c IV, . c:Vl, art. XXIX. L'kiition de M. damne, on celle des Bbnkdictins, que M . Gaumc a reproduite, prCsente qudques di& rcnces pi1u graves par rapport quelques-unes des cilalions que nous Tenons de r;ipporlcr (Tapi-& Canisius. Voir S. Jommis Chrijsost. Opera, t. XII, p. 776 ou 101 1, et suiv. (il C'est faux que cette liturgie, quoique rccoinniandable par son anliquilb, porte le nom de 17apbtre saint Jacques, au moins dans son enlier. Voir KOEL-ALEXASDRE, W. ecctes., sac. 1, c. Xli, art. III.
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DE LA SALUTATION ANGLIQUE
de grilce, toute craturadresse ses congratulations ; gloire 6 vous. )) 5. S. AUGUSTIN , Serw. 17 de annuntiatione Dominicd ,qui est sermo XVIII de sanctis (1) : Un ange est descendu du ciel, envoypar Dieu lc Pr pour prkluder i i notre rdemption et pour saluer la bienheureuse Marie : Je vous salue, lui a-t-il dit, pleine de grdce, le Seigneur est avec vous. Marie a donc tremplie de griice, et tenue quitte de la faute d'Eve. La maldictio port contre Evc se change en bbn6diction pour Marie : Je vous salue, lui dit l'ange, pleine de grilce, le Seigneur est avec vous. Il est avec vous dans votre cceur, avec vous dans votre lait virginal, avec vous dans votre sein, avec vous dans l'appui qu'il vous pr&. Flicitez-vous Vicrgc bienheureuse'; le Christ, venu du ciel ou il a son trbne ,s'incarne dans votre sein ;il daigne descendre du sein du Pkre dans les entrailles d'une telle mreVous etes bni entre toutes les femmes, ajoutc-t-il , vous qui avez enfanth la vie pour les hommes et pour les femmes. La mr du genre humain a apporte des chAtiments au monde ; la Mkrc de notre Dieu a apporte au monde le salut. Eve est la cause de nos pcht ; Marie est la cause de nos mtrites. Eve a causnotre mort; Marie a caud notre vie. La preniikre nous a blessks ; la seconde nous a guiris. La desobissanc a, fait place & l'ob&ssance, et l'infidelitb a fait place ii la foi.. . 0 bienheureuse Marie, le monde entier rdduit en servitude vous demande sa dklivrance ; il vous a faite la caution de sa foi auprks de Dieu. Ne tardez pas, 6 Vierge, hhtez-vous de rpondr au messager cleste et consentez & avoir un fils; donnez votre parole de consentement, et devenez fkconde. Voici, dit-elle, la servante du Seigneur, Qu'il me soit fait selon votre parole. Aussitit le cdeste messager s'en retourne, et le Christ entre dans le lit virginal qui lui est prbpark. Elle devient tout d'un coup enceinte de son Dieu, ct dans tous les sikcles elle sera proclamte bicnheureuse. Qu'y a-t-il d'&tonnants'il na sans souillure, celui qui est conde l'Esprit-Saint? 11ne convenait pas en effet, que celui qui nous apportait le salut enlevAt h sa mkre le privilkge de sa chastete. Celui que la terre, la mer et le cicl ne suffisent paspour contenir, se renferme dans les mesquines proportions des membres d'un enfant i i peine forin& C'est lu cc nouveau prodige, annonc l'avance par le prophtJGrernie (Jtms.,XXXI, 22) :Le S c i p i r ,
(1) Ce sermon se compose en partie d'un fragment d9EusCbed9Eni6se, en parlic d'un aulrc fragmcnt du sermon CXXXVII de saint Augustin, de temporc. Voir NOEL-ALEXANDRE,
407 dit ce proph&te, fera parcthe un nouveau prodige sur la terre, ww femme environnera un homme. 0 femme bni par-dessus toutes les femmes, qui n'a point connu d'homme, et qui a environn un homme des contours de son sein ! Marie environne un homme, en ajoutant foi aux paroles de Fange, comme Eve avait perdu un homme en ajoutant foi aux paroles du serpent. 0 bienheureuse
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Marie, qui pourra dignement vous rendre grceet cklbre vos louanges, vous qui par votre consentement d'un genre nouveau avez sauvle monde de sa perte? Par quels loge le genre humain pourra-t-il s'acquitter envers une telle bienfaitrice, dont la m diation toute seule lui a rendu ses premiers droits? Acceptez nos actions de grAces, quelque plequ'elles soient, quelque disproportionnequ'elles paraissent h vos mrite ; et apr avoir exaucnos VU , plaidez en priant pour nous le pardon de nos pkhts. Permettez i l nos prihres de pn6trc jusqu'h vous, et procurez-nous, en nous rhconciliant, le remtdc 5 tous nos maux. Rendez pardonnables nos fautes, en vous chargeant de notre d6fcnse ; obtenez-nous ce que nous demandons avec une vive foi. Acceptez cc que nous vous offrons, rendez-nous ce que nous demandons, prcservez-nous de ce que nous avons h redouter : car vous &es l'unique espranc des pcheur ;c'est de votre mdia tion que nous attendons le pardon de nos ptch6s ; en vous, A bienheureuse Vierge , est tout notre espoir pour les rcompense h venir. Sainte Marie, venez au secours de notre misr ; aidez notre faiblesse ; consolez notre affliction , etc. (Voir plus bas, question XIX. ) Prbtez une oreille favorable 5 nos vu , et faitesnous obtenir 5 chacun l'objct de notre prire Ne vous lassez pas d'intercdepour le peuple de Dieu, Vierge bniequi avez nrit de porter dans votre sein le Sauveur du monde. 4. S. AMBROISE, in cap. 1Luc# : Marie s'tonnaide s'cntendre adresser des paroles de bbndictiosi nouvelles, et dont aucun exemple n'avait encore bt donn ou consign dans l'histoire. A Marie seule tai rserv une salutation semblable. Marie est appel bon droit seule pleine de @ce, parce que elle seule en a obtenu une si singulireque nulle autre cratur n'a jamais mrit d'en avoir une semblable, qui est d'tr remplie de l'auteur mm de la g r h e . Ne soyons point tonn si le Seigneur, dans le dessein o t ~il &tait de racheter le monde, a commencpar sa mr cette uvr divine, afin que celle dont l'cntremisc &taitinvoqupour le salut de tous, recueillit la prcmitre les fruits de salut qu'elle allait nous procurer par son fils.
498 DE LA SALUTATION ANG~~LIQUE. Elle a mrit de s'entendre dire : Bienheureuse &tes-VOUS d'avoir cru. Bienheureuse , en effet, celle dont la vertu a surpasscelle d'un prtr jusque-li sans reproche devant Dieu ; la dfianc conupar un prctre {t l'@rd des paroles d'un ange a t con,fondue par la foi pleine de siinplicil6 d'une vierge. 1 5. S. PIERI~E-CIIRYSOI~OGUE, archevkpe de Ravenne, S e m 440 et sequenlihs, s'attache i expliquer l'kvangilc de la f6te de l'Annonciation, et dit l&-dessusentre autres choses, scrm. 440 : La femme, qui auparavant &ait mkre des mourants par un effet de noire nature, est devenue i n h e des vivants par l'eflct de la grace. Celui-li ignore bien ce qu'est Dieu , qui n'est pas saisi d'admiration & la vue du contrat qu'il consent & passer avec celte viergc : le ciel est dans l'ktonnenwnt, les anges tremblent en sa pr6sencc, toutes les crbatures se taisent devant lui, la nature entir ne saurait soutenir son regard, et une jeune vierge reoi ce grand Dieu dans son sein, et en retour de l'hospitalil6 qu'elle lui donne, elle obtient de lui la paix pour la tcrre, la gloire pour le ciel , le salut pour ceux qui en avaient perdu l'esptrance, la vie pour les morts, et pour les choses terrestres une parent6 avec les choses cClcstes , l'union enfin de notre chair avec Dieu lui-mhe , et elle rhlisc ainsi cette parole du Prophtte (psaume CXXVI, 5) : Ecce li~reditas Domini, fi& merces fniclus ceniris (4). Le m h c , serm. 4 42 : L'angc traite avec Marie l'fiffi~ir~ de notre salut, comme un autre avait trait avec Evc l'affaire de notre perte. Le nom mCinc de cotte vierge annonqait d'avance ce qu'elle serait un jour ; car cc mot Marie, qui vient de l'hkbreu, signifie mait rcsse. i ) Serin, 4/45 : Je vous salue, pleine de g r h . Aux autres la g r h a 616 donnk par parties ; i Marie la plhitude de la g ~ k s'est x doniicc tout r n l i h . L'Evangilislc a di1 (JOAS., 1, 6) ; Nous avons tous recu 11c sa plhitude. Vierge vraiment bhie, qui s'cst montrcc plus sri111d~que le ciel, plus forle que la terre, plus vaste que l'univers ; Ciir son sein tout seul a contenu celui que le monde entier ne saurail contenir. Elle a porte le Dieu qui porte le monde ; elle a enfant6 son pCre ; elle a nourri celui qui nourrit tous les Ctrcs vivants. 6. S. BERNARD, Hum. II1 de latdib~isvirginis matris, super evangciiwn., M i s w est (mr/elus GriWel, entreprend aussi l'expli((
499 cation de la salutation anglique et il dit entre autres choses remarquables : Nous lisons bien dans les Actes des apdtres (Act., V I , 8) que saint Etienne tai rempli de grice et que les apdtres taien remplis du Saint-Esprit; mais les uns et les autres l'ont t bien diffremmen de Marie. Car, ni la plnitud de la divinit n'a habitcorporellement dans le premier, comme elle a habit dans Marie, ni les seconds n'ont conGu de l'Esprit-Saint, comme Marie a conde lui. Devons-nous nous &tonnerde ce qu'elle tai pleine de grilce, puisque le Seigneur &tait avec elle? Dieu a envoyson messager cette vierge, parce qu'elle avait gagnson amour, qu'il se l'&ait choisie, et qu'il s'tai pri d'amour pour sa beaut Et ce n'lai pas sans raison ; car, elle avait fait tout ce que lui avait marquh long-temps d'avance David, son prepar ces paroles : Ecoutez, ma fille, et voyez, prte votre oreil/e, ouliliez votre peuple et la maison de votre ph. Et, si vous faites cela, le roi concevra, de l'amour pour votre beauti. Elle a p r M l'oreille l'obissanceelle a inclin6 son cceur vers les sages avis, elle a oublis:~npeuple et la maison de son pr; car 'elle n'a songni accrotr son peuple par une nombreuse ligne ni laisser un hritieh la maison de son pkre; mais quelque honneur qu'ele epu acquri parmi son peuple, quelque hri tage qu'elle e ~ pu t espker de la maison de son preelle a regard tout cela, comme une vile ordure, afin de gagner Jsus Christ (Philip., III', 8). Et elle ne s'est point trompdans son ailente, puisqu'elle s'est acquis le Christ pour fils, et qu'elle a conscrvb intacte sa puret virginale. Elle est donc vritablemen pleine de grfice, puisque, tout en conservant la grice de la vircinith, elle a acquk par surcro la gloire de la fcondit L'ange ne dit pas, le Seigneur est en vous ; mais, le Seigneur est avec vous. En e , Dieu qui est 6galement tout entier partout par la simplicitde son essence, est nanmoindans les crature raisonnables d'une manikre plus particulir que dans les autres, et dans les bons plus particuliremenque dans les mchant par la vertu qu'il exerce dans les premiers. Il n'est pas certainement dans les cratureprivede raison de manitre 5 etre contenu par elles. Quant {t celles qui sont dou6es de raison, toutes le contiennent sans doute dans leur intelligence; mais il n'y a que les bons qui le contiennent dans leur amour. Il n'y a donc que ces derniers en qui il soit de telle manire qu'il soit en mm temps avec eux par l'accord des volonts Que si cela est vrai de tous les saints, on doit l'affirmer spkcialement de Marie, qui tai dans
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un tel accord avec Dieu, qu'elle unit avec lui non-seulement sa volont mais jusqu'h sa chair, au point de ne faire de sa substance et de celle de son Dieu qu'un seul et meme Christ : Christ qui par cons6qucnt n'est ni tout entier de la substance de Dieu, ni tout entier de la substance de la vierge, et qui cependant est tout cntier Fils de Dieu, et tout entier fils de la vierge, et qui ne fait pas deux fils, mais un seul Fils. Et non-seulement le Seigneur qui est avec vous, c'est le Fils que vous rev6tez de votre chair, mais c'est aussi l'Esprit-Saint, de qui vous concevez ce Fils, cl c'est aussi le P h . , qui a engendre ce meme Fils que vous conccvcz. Ce n'cst pns parce que vous <tes b h i e , que le fruit de vos entrailles est, boni ; mais vous d e s b h i e , parce qu'il vous a pr venue de bhkiictions et de douceurs. Il est vraiment Iwni w. fruit de vos entrailles, cn qui sont bbnies toutes les nations, et de la plbnitude duquel vous avez re comme les autres tout ce que vous avez, mais avec une tout autre abondance. Il est bini pour le parfum de ses vertus; il est b h i pour le miel qui d coule de ses l6vrcs; il est b h i pour toutes les grtices rbpandues dans sa personne. C'est, par l'cfl'ct de sa bkn6diction que vous $tes b h i e entre toutes les femmes ; autrement , un mauvais arbre ne pourrait jamais produire un bon fruit. Vous 6tes b h i e , dis-je, entre toutes les femmes, vous qui avez bchapp6 h cetle mal diction gbnCralc, cxprim6e par ces paroles : Vous enfanterez des enfants dans la f l o ~ h i (Gen., r III, 16) , et en meme temps & cette malhliction spcciale : Maudite 118 femme qui demeure strilau milieu d'IsraA; cl vous avez obtenu cette bhkdiction singulikre, de ii'btrc ni t*appCde sttrilith, ni condamnk & enfanter dans la douleur. 0 Vicrgc prudente, 6 Vierge pleine de vertu, qui est-ce qui vous avait appris que la virginitb plaisait au Seigneur? Vous n'aviez devant vous , pour pratiquer cet te vertu, ni conseil, ni exemple, encore moins un ordre ;mais l'onction seule de la g r h vous avait enseigne toutes clioscs, et le Verbe de Dieu, cette parole vivante cl efficace, s'esl fait votre matre avant de devenir votre fils; il a instruit votre intelligence, avant de se rcvbtir de votre chair. Ainsi vous vous d6voucz au Christ pour are vierge toute votre vie, et vous ne vous doutez pas qu'il vous faudra aussi lui servir de m h . Vous consentez il Ctre un objet de mkpris clans IsraCl , et i~ encourir le reproche de slbrilil6, pour mhiter l'amour de celui qui vous a cngagk & son servicc; et wilA que la malcdiction se cliange pour vous en bhkliction, et que la st6rilit6 obUcnt la fCcondit6 pour rCwmpcnse.
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7. S. FULGENCE, voqude Ruspe, Serna. de laudibus Marice ~parf~ Sakatoris t : Marie est devenue comme la fentr par bqutlle la vraie lumifire ,etc. (Voir plus bas, question XIX). Aux trois maux qu'Eve avait apport dans le monde, Marie substitue trois biens qui les annulent. Car, il avait t dit h Eve : Tu enfarterasi0dans la douleur ;2 O dans la tristesse; 3 O tu seras sous b dpendanc de ton mari, qui sera ton matre Voilh donc trois maux auxquels s'assujettissent les femmes qui ne se mettent pas & b suite de Marie : la douleur, la tristesse et la servitude. Mais hutez attentivement, et voyez quels sont au contraire les trois sublimes avantages conEr& h Marie : elle est salu de l'ange, die est binie de Dieu, elle est pleine de grce Car voici en quels termes l'ange la salua : Je vous salue, Marie, pleine de grdce, vous tta W e entre totitcs les femmes. Ccs mots , je vous salue, expriment la. salutation de l'ange. Ces autres mots, pleine de grdce, n t voir que la sentence de colr avait t retir tout cnticrc, tt la gficc de bindictio rendue dans sa plhitude. Ces dernireparoles, vous &es Unie entre toutes les femmes, expriment k fruit bn de sa virginit qui sera que toute personne qui dcmeurera vierge h son exemple sera 6galcment bnientre toutes les autres femmes. Eve avait 6t maudite; mais nous croyons pe, gric & Marie, cette mal6diction a 6t6 l e v k de dessus elle, et qu'elle a recouvrc ses droits la gloire. Vierges, approchez de ailte vierge; mres ap1xocliez de cette mre vous qui avez conuenfant allait, approchez de celle qui a con, enfant allaitcomme vous. La vierge Marie a passk par toutes ces phases de votre existence pour compatir ik tous vos besoins, et restaurer ainsi votre sexe en Jhs-Christ Notrc-Scigiicur , en gardant ellcmeme, comme une nouvelle Eve, la virginite, de m h c que feus-Christ, ce nouvel Adam, a restaur particuli&rcment le ntre
Question XVI.
Dieu ?
Cette d6votion a-pourprcmiere origine les paroles et les cxcmples puises dans l'Evangile, of1 nous voyons le grand archange Gabriel, e l saintc Elisabeth, mcre du pr6curseur de Jhs-Christ , l'un et l'autre inspir6s par l'Esprit-Saint., saluer la saintc Vierge par ces mtmes paroles. Elle est foncikc on second lion sur l'usngc et Io consentement
202 DE LA SALUTATION ANG~LIQUE. perptue de l'Eglise , qui, par la voix des saints docteurs aussi bien que par la pratique constante des fidles depuis les temps les plus anciens jusqu7&nos jours, nous recommande l'emploi de cette pieuse formule ( XVI ) .
jamais toucher celte arche vivante de Dieu. Mais pour les saints, qu'ils ne se lassent point de r6p&ter la Akre de Dieu les paroles de l'ange, et de lui dire avec des transports de joie : Je vous salue, pleine de grlice, lc Seigneur est avec vous. 2. S. ATHANASE. (Voir plus bas, aux questions XVITI et XIX, les t6inoignages de ce P6re et de plusieurs autres sur ce mime
sujet. )
Ouest ion XVII.
Quelle est l'utilitb de celte pratique de dvotion Ces belles proles servent en premier lieu il nous rappeler l'immense bienfait, de notre r&domption,dont nous sommes rcdevaides ."tsi~s-Chrisl,et auquel le PCre terne a prkludi en voulant se servir de l'cntroinise do Marie. Elles ont ensuite pour ohjet de recommander plus particulikrement i~ notre dbvotion celte sainte et admi able Vierge, dans la personne de qui Dieu veut que nous honorions l'inventrice de la @ce ct la mr de la vie. Il csl donc naturel , qu'oprCs avoir exposL Dieu nos pieux dsir clans l'oraison dominicale, rcconnaisst~nlsde la g r k e eonf b r k aux hommes piir Jesus-Christ , nous adressions nos louanges non-seulement i't la "\ICrcde ce Dieu Sauveur, mais encore A Dieu le Pkre A l'occasion de celle Viergc incomparable, et que nous ne nous lassions point de rCp6ter d'un m u r joyeux , de concert
XVI.
U i ~ nohis k lue modus Dciparam Virgilte11t satulandi projluxit ?
Dcinde coiifinnat nobis liane salufandi for~i~iilnin usus et consensus Ecclesix perPrim'iim ex Evangdkis verlis cl excm plis pcluns , qucm sancii Patres cl majores in nata est 1 1 . siilutatio, ~ ~ quaiif10 nos ila do- hune usqw diein religiosissimfe observa-
cent, afflati divino spiritu, magnus Gahricl runt, ne observari i nobis voluerunt.
avec les anges, cette salutation respectueuse : le vous salue, Marie , pleine de @ce, etc. ( XVII )
1. Gakltes, IV, 4 , S : Mais lorsque les temps ont &taccomplis, Dieu a envoyb son Fils formd'une femme, et assujetti it la loi, pour racheter ccux qui &taientsous la loi, et pour nous faire recevoir l'adoption des enfants de Dieu. 2. Luc, XI, V , 2 8 : Lorsquil disait ces choses ,une femme sa voix du milieu du peuple, lui dit : IIeureux, le ventre levan qui vous a porte, et les man~ellesque vous avez suces -J6sus lui dit : Mais plut6t heureux, etc. 1) 5. Lie, 1, 30 : Kt l'Anse lui dit : Nc craignez point, Marie, vous avez trouvh grlice devant Dieu, Voil&que vous concevrez en votre sein , etc. 1 :
Question XVHSI.
Quel est le sens de la salutation angdique? Les premire paroles sont un hommage mritde flicitation et de louanges qlie nous adressons i la sainte Vierge, comme la nouvdk Evc ou h. la seconde mCre (111 genre lluinain , inais tout autrement heureuse que la premireCar, en procurant un Sauveur au monde, elle a fait lever- la sentence de malkdiction qu'avait attirsur nous la premiere Eve, en notre qualit6 d'enfants d'Adam ; et cette malkiiction elle-mhe , elle l'a cliangbe en bntdictio pour tous les oses. Avec combien de raison ne l'appelons-nous pas pleine de gricc, elle. qui pleine de Dieu, pleine de verlus, a obtenu seule, comme le dit saint Ambroise , une grtice qu'elle seule aussi avait merith, celle d'ctro remplie de l'auteur de la p'Ace! Pouvait-il y avoir dans son Arne ou dans son corps place ii un vice quelconque, au moment o i ~ elle devenait le temple du Saint des silil~ts?
XVII.
His praeclaris verbis a(ln101)en111r 1wirniirn snmnli heneficii , quod pm Slariam Dciparam <'eternus Patcr inchoare voluit in Christo, et hiinlano generi rcdinwndo cl+ inen ter exhibere. Tuni i n s i p i s Haec est couiuiei1(1atio sncro-
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Nous ajoutons, le Seigneur est avec vous, parce que la vertu du PCre l'a couverte particuli6remcnt de son ombre , que l'EspritSaint est survenu en elle avec tous ses dons, et que le Verbe fait chair est sorti merveilleusement de son sein, comme un Cpoux qui sort de sa couche nuptiale. Nous disons ensuite, mus &es b h i e entre toutes les femmes, parce que rhnissant les avantages de la virginitb ceux de la fcondit et tout h la fois les titres '@ous et de mre elle mtritc excellcmmen~ d'fitrc proclam6e bienheureuse par toutes les ph&rations qui auront & se succCdcr de sikcle en sicleEpouse toute belle et toute pure ,vicrge avant l'cnfantcmcnt , vierge pendant l'cnfantcmcnt , vierge aprks l'enfantement , toujours sans tache, exempte de toute souillure comme do tout p6ch6, hlev6c au-dessus (le tous les cieux, elle ne nous a pas moins fait de bien en nous renflant la vie, que l'infortunhc Evc ne nous avait fait de mal en nous apportant la mort. E t hini est le fruit de vos entrailles &sus; lui , qui sorti de Marie comme une fleur de sa tige, s'est offert des lors A la terre comme un fruit de vie, et maintenant cornniunique it ses membres la vertu de perler les fruits du salut 6tcrnel , comme un cep de vigne fait passer dans ses branches la scvc et la vigueur. Heureux, oui vraiment, heureux, le ventre qui a port6 et a donn au monde le Sauveur ; hcurcuses , et vraiment heureuses les mamelles qui, aprfis avoir r c p du ciel leur vertu nutritive, ont allait6 le Fiis de Dieu. Enfin 1'Eglise a ajout6 ces parolcs : Sainte Marie, Mde Dieu, priez pour nous pauvres pdcheurs, maintenant et & 1'1iettre de notre mort. Car nous nc nous contentons pas de saluer de nos louanges cette sainte et admirable Vierge, qui est comme un lis entre les pine ; mais ficlcles i la doctrine des saints PWs, nous faisons de plus profession de croire qu'ellc jouit d'un tel cr6dit auprts de Dieu, qu'elle peut nous procurer de puissants secours dans nos besoins, surtout si nous avons soin de les lui exposer, et d'implorer les gr&cesde Dieu par l'intercession de celle qu'il vent que nous honorions comme sa mbre ( XVJII).
XVIII.
Dig11a qi~iilen~ illa, qiin gralid pltna Psimis qiiidoin vcrbis jure gratiilamur, et. gralnlandn pi-mlicon~nscani qiix nobis prmliccti~r,nt qn;e plona Dco, plena virsoin (ili1111 Ainlirosii vrrl~is utwinr) Evani s~cuiiiliii~i ciinique felicciu p ~ i ~ s t i l i t tiiiii~iis, . q~~:iniuiilla alin n i w u m t , conEtenin] qiiod illa rlrior niundo inlulit vi-c riitii~il
CE LA SALUTATION ANGELIQUE.
1. Luc, 1, 35 : Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du TrhHaut vous couvrira de son ombre. 2. JEAN, 1,14 : Le Verbe s'est fait chair, et il a habit parmi 3. Psaume XVIII, 6 , 7 : (( Semblable un pou qui sort de sa chambre nuptiale, il s'elance dans la carrir tel qu'un g b n t plein d'ardeur, il part des extrmit, de l'aurore. 4 ISA~E , VI1 ,14 : La vierge concevra et enfantera un fils, qui sera appelEmmanuel. S. EZCHIEL XLIV, 2 : Cette porte demeurera ferme elle ne sera point ouverte, et nul homme n'y passera, parce que le Seigneur Dieu d'Isra est entrpar cette porte ; et elle demeurera ferm pour le prince. 6. Luc, 1, 48, 49 : a Il a jet les yeux sur la bassesse de sa servante, et voil8. que dsormai toutes les gnratio me proclameront bienheureuse ; parce que celui qui est tout puissant a fait en moi de grandes choses. 7. Cantiques, IV, 7 : Vous tetoute belle, ma bien-aime et aucune tache ne se trouve en vous. 8. ME, XI, 4 , 2 : Il sortira un rejeton de la t.ige de Jess et une fleur s'lve de sa racine. -L'Esprit du Seigneur se reposera sur lui , l'esprit de sagesse et d'intelligence, etc. 9. JEAN, XV, 5, 9 : a Je suis le cep de la vigne, et vous te
))
nous.
cuta est. Et quis potuit in ejus anima vel ut qui ex Maria radice velut flos ascsndens, corpore locus esse vitiorum, quando sancti e t ipse quodammod6 t e r r a fructnm se p r ~ s t i t i t ,e t ~ t c r n zsalutis fructum ita saucforum est templum effecta? Additur porrh, Domimis zecwn, quia et membris suis, sicut vitis palmitibus succuni "ictus Patris illi singulariter obumbravit, et vigorem suppeditat. Ver&beatus venter, et Spiritus sanctus cumulatissimb super- qui portavit et edidit mundo salvatorem : wnit, et Verbum Caro faclum ex illu, tan- verb beata ubera, q u a de ccelo plena, quam sponsus de thalamo suo, admirabiliter Filium Dei lactaverunt. processit. Ad h m , benedicta tu in mulieEt additur demuni ab Ecclcsia : Sancta ribus, qui virginitate sponsa simul et fce- Maria, Mater Dei, ora pro nob"s peccatotundilate mater cxistit , quam proinde ribiis, etc. Quippe sanctorum Patrum vessuuimo jure Leatam dicunt, semperque tigiis insistenies, non modd laudabileni et dicent omncs gcnerationes. Millier tota admirabilein illam Virginem , quae sicut pulchra et immaculata, Virgo aute yartum, lilium est inter spinas, srtlutamus ,scd et in parlu, et post partilm semper incorrupta, eam virtute Dei auctani esse lanta crcdimus ab onloi peccati laie libcra, super c ~ l o s alquc profitemur, ut posait proJesse, favere, omnes exaltata, q u a nec min vivificando annuere niiscris morlalibus , duln hi praeprofuit, quhm infelix Eva obfuit mortalibus scrlini se suaque vota illi commendant, ac occidcndo. divina tx g:',i li:iii iiiatris intcrcessioiie supEl benedtclus fructus veniris lui Jems, plices expetunt.
206 DE LA SALUTATION ANGLIQUE les branches. Celui qui demeure en moi, e t en qui je demeure, porte beaucoup de fruit; car vous ne pouvez rien faire sans moi. 40. Luc, XI, 27, 28 : Lorsqu'il disait ces choses, une femme 6levant la voix du milieu du peuple lui dit : Heureux le ventre q u i vous a porte, et les mamelles que vous avez sucbes. - Mais J k u s lui dit : Bien plus heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et ( p i la mettent en pratique. )) 11. Cantiques ,11, 2 : Tel qu'est, le lis entre les 6pines ,telle est ma bicn-aimec entre les jeunes filles. 1)
T~?MOIGNAGES DE T A TRADITION.
1. S. ANORI~ le Jbrosolymit:iin, arcliev~que de Crkte , in saintntioncm ~0?1golicam :Je vous salue, pleinc de ph, le Seigneur est arec vous. Celui qui ;tait avant vous, aujourd'hui est avec vous, et J~ientGtil sera de vous. Mais ce qu'il btait avant vous, il l'est de toute ktcrnitk ; ce qu'il recevrit de vous, il le recevra dans le temps. 0 bonte infinie ! fi g6nCrosit6 incroyable ! Non content d'annoncer la joie au monde, il fait entendre il la Vierge la 1x6sence en elle de l'autcnr mime de loutc joie. Car ces mots, le S c i p c u r est avec vous, indiquent clairement la prtsence du souverain roi q u i , en pnhn"intde sit substance lin corps scmblablc au notre , ne se d&pouillepiis pour cela de la gloire qui lui est propre. J e vous sdne, pk:im>de y d n 1 , le Sonneur est avec vous. Rbjouissczvous , licureus insirumeni do noire bonheur, A qui nous devrons l'avantngc de voir la triste sentence de malkliction autrefois portie contrc nous chang6c en ~ i joyeux i dccrct de r~coneiliiiti~n et de gricc. Itcjouissc~z-vous, Vierge vraiment h h i c ct privilCgih, temple majestueux, de la gloire divine. RCjouissez-vous, palais trtsauguste du Roi des rois, lit nuptial < l i i ; > ~lequel le Christ a bpous notre nature. Rbjouissez-vous , Vierge oh-jet des prklilections de Diw avant m h c d ' c h au momie. l~.joiksoz-voud'Ctrc choisie dc Dieu lui-mCme pour ntgocier la paix entre lui et les hommes. Ijouisscz-vous , trtsor de vie cl dmmortalit , ciel vivant dans lequel resplendit le soleil de gloire, K I ~ I ~ S O d~ eI Dieu prkfbrable au ciel incinu. R6,jouissez- vous , auguste simctu;m'e, qui contient celui (HIC ne contient aucun temple. ih'jouisxz-vous, t,erre suinte et vir-!;i:iil , de laquelle vit Ctrc l'on116 le nouvel Adam, qui S:IIIVCI\I l'iincien. H6joiiissez-voiis, l~ivain trk-pur et trks-agrhable : i Dieu, qui fera fermenter l i i iii:issu cnticrc d u genro hunmin, p i i r n e l'i~irc:th' Ions les hommes qu'un mCme corps homogknc, dont JCsus-Glirist sera le chef. li6jouisscz-vous, mbre des dernelies
DE LA SALUTATION ANGLIQUE 207 fices; r6,jouissez-vous, nouvelle arche de Dieu, et sur laquelle r"pose son Esprit; arche au moyen (le laquelle Jsus-Christ ce nouveau No a sauvl'humanit d'un nouveau c16luge ; arche o comme dans un sanctuaire privilcgih, Dieu a fait de nouveau Mafer sa gloire ; arche o i ~ celui qui est sqint par niiturc , sans cesser dtrce qu'il tait car il est immuable, s'est formun corps avec un art admirable de la st~hstance d'une vierge , et s'est filit ainsi et qu'il n'tai pas ; car il est compatissant et plein d'affection pour les liommes. R6jouissez-vous , urne d'or ( x o d . XVI, 31 ; M., LY, 4 ; fi. LXXX, 17 ) , qui contenez celui qui pour un peuple ingrat a fait tomber du ciel une manne dlicieuse cl fait sortir le miel d'un rocher stkrile. R6jouissez-vous, divine Marie, yie j'oserais comparer a ces pincettes avec lesquelles un sbraphin prit de dessus l'untel un charbon nllurnh (ISAII:, YI, G ) . Salut, miroir mystique, (lms lequel les prophttes ont vu el su prvoi la condescendance infinie de Dieu pour le genre huniain. RCjouissezvous, miroir vivant, 5 travers lcquel ceux qui languissaient dans les 6paisses tknkbres du p6ch, ont aperGu le soleil de justice ~enudu ciel pour les claire dc sa lumikre. Sdut A vous, l'honneur de tous les patriarches et de tous les prophtestrompette 6clatante du salut du monde. Vous &tes b h i e entre toutes les femmes, et bu tstk fruit de vos entrailles. Et c'est il juste titre que vous d e s binie: c ~ Dieu r vous a bnicomme son tabernacle m h e , puisque, par un prodige admirable , vous avez port&dans votre sein celui en qui resplendit comme dans sn parfiiitc imnge la gloire du Pkre , Jsus-Chris homme et Dieu tout ensemble, rhnissant en l u i - m h e les deux natures. Vous te &nie entre toutes les feinmes, vous qui avez renfermdans votre sein virginal, sans souffrir de douleur, cec6lestc tresor dans lequel sont recel6s tons les trhsors de la sagesse et de la science de Dieu. Vous $tes vraiment bnie vous dont le sein maternel est comme une aire toute comble de froment, puisque vous avez produit ce fruit de b6n6diction qui est le Christ, cet (pi cl'immortalitb, qui sans avoir &t sem ou cultiv a produit une si abondante rkolte de fruits salutaires. Vous te vraiment bnie vous qui entre toutes les m h s avez 6th donnk: pour m t r c & votre Crkateur, tout cri continuant d'ignorer cc (juY6prouvent ni~turellementtontes les inCres ; vous dont la virginitb parfaite n'a point 6t6 altCrCc par des douleurs telles que celles qu'une mkre a coutume d'&prouver, le germe virginal que vous portiez dans votre sein gmintissant de toute atteinte le sceau de votre chastetVous te vraiment binie , vous qui seule avez con
208 DE LA SALUTATION A " " G ~ Q U E . un fils sans commerce charnel avec aucun homme, et enfang celui qui a cr6 les cieux, et en mdme temps donnt'i la terre par le miracle de votre virginitune gloire gal h celle des cieux eux-mcmes. Vous &es bni entre toutes les femmes, vous qui seule avez rela bndicti que Dieu avait promise h Abraham, pour qu'elle dcoulde vous sur toutes les nations. Vous $tes vraiment b h i e , vous qui seule pouvez vous dire la mcre de cette semence b h i e qui est bus-Christ notre Sauveur. Grice ik vous, les peuples peuvent s'crie: Bn est celui qui vient au nom (Ju Sciyneur ( Ps. CXVI 2 G ) ;et encore : Que le nom de sa maje& soit Uni itemellement, et toute la terre sera remplie de sa gloire : qu'il eib soit ainsi ; qu'il 0 1 soit ainsi ( Ps.LXXL 19). Vous :tes b6nie cntre toutes les femmes , vous que toutes les ghration appellent bienheureuse (Luc, 1, 28) ;vous que les rois honorent, que les princes vnren que les riches d'entre le peuple supplient, que les vierges accompagnent en vous faisant cortg jusque dans le temple du roi. Vous &es b h i e entre toutes les femmes, vous qu'Isaequi vous entrevoyait de ses yeux prophtiques a nomm dans son langage mystrieu ,tantdt prophtess (IsA~E, V11,3) tantct vierge (ibid., V U , 14) , ici livre ferm avec un sceau (itei., XXIX, I l ) ,lb une muraille (illid., XXVI. 1), ailleurs, un lieu stable ou ferme (ibid., XXlI, 23 et 2 5 ) . Vous &es vraiment b h i c , vous qu'Ez4chiel a appel6e aurore , et porte ferm (EZECII., XLV 2 ) , par laquelle Dieu seul est entrb , et qui est demeurbe fermk pour tout autre. Vous seule ktes vraiment bnie vous que Daniel , cet homme de dcsirs , s'cst reprsent comme une montagne (DAN., U, 34), et le sublime Habacuc (HABAC., 111,3), comme une montagne couronnde d'une riche for6t (4). C'est vous aussi que le prophte-ro, votre aeul a dsign sous les noms de montagne de Dieu, de montagne grasse et fertile, de montagne enfin o i ~ il a plu i~ Dieu d'habiter (Ps. LXVll, 15 et 46). VOUS ("-tes bbnic cntre toutes les femmes , vous que Zacharie , cet excellent observateur des choses divines, a vue sous l'cmblCme d'un chandelier d'or supportant sept lampes avec leurstuyaux ou leurs tubes, c'cst-&-direenrichie des sept dons de l'Esprit-Saint (&CH., IV, 2). Vous clos vraiment b h i e , vous qui, comme un nouveau paradis terrestre, contenez en vous-mcme Jbsus-Christ votre Crbateur, c'est-$-dire celui -Et meme qui a plante le paradis terrestre
Sde'o;, u (1) La Bible des Seplank porte :6 ^ y w o p u s l'apAv x a ~ a f c ' x ~ o c\:sl-i-dire, comme a (rduit M. Jagcr, Sanctus de 11101btfi P h a n 1~6roso co~di~so
209 (6% II, 8) ; Jsus-Christ qui sortant de votre sein comme une source abondante, s'est partagb de len quatre canaux, qui sont b quatre Evangiles , pour arroser de ses eaux vives la face entike de la terre. Vous &es bnientre toutes les femmes, et b h i $1 k fruit de ws entrailles; ce fruit dont Adam notre premier pr n'aura qu'i se nourrir (Gen., III, 2 ) , pour se guri du poison qu'il n'a pu gote sans en infecter en mkme temps sa race. Ce fruit, qui Ote au bois son amertume, qui procure au genre humain sa nicrison, qui fait couler pour le vrai peuple de Dieu des sources abondantes dans le dbsert , qui change les eaux amre en eaux douces, qui fait pleuvoir du ciel un aliment d'un genre nouveau (E.M. XV, XVI et X V I I ) . Boni est ce fruit, d'o dcoulen des fontainesd'eaux vives et qui rkjaillissent jusque dans la vie ter nelle (JoAN., IV, 1A ) : ce fruit , dont s'est formle pain vivifiant du corps du Seigneur, ainsi que le breuvagc d'immortalitqui nous ot prkcnth dans l'Eucharistie. Bhni est cc fruit, que toute langue priconise sur la terre, dans le ciel et dans les enfers : magnifique rio qui, par le nombre meme dont il se compose, fait allusion au\ trois personnes divines, en m h e temps que par son concert il rappelle l'unit de leur nature (1). '2. S. I R ~ N ~aE h , hres., Zib. III, c . 31 (al. 2 l ) : Si le prcmier Adam avait eu un homme pour pkre , et qu'il f n de la mence de l'homme, alors on pourrait dire que Jhsus , le second Adam, aurait pu naitre de Joseph. Mais comme le premier Adam, (pique forin6 du limon de la terre, avait tcr par le Verbe "le Dieu, il fallait que le second Adam, qui &taitla reprsentatio !piriluell du premier, c une procratiosemblable h celui-ci , et f<~t c d 6 &galement par le Verbe. Aussi Dieu, pour former le rnrps du Christ, ne s'csl-il pas servi du limon dc la terre; mais il l'il pris dans le sein de la vierge Marie. Il fallait donc que la indilude fut en tout observh, et que la naissance de celui qui ipportait le salut, fht semblable i i la naissance de celui qui avait introduit le pCch6 sur la terre. 3. Le m$me, ibidem. G. 22 : Eve se montra d6sob6issante, lorsqu'elle ktait vierge encore, bien qu'elle f<lt la compagne d'Adam.. ..., et cette d&sob&ssance d'Eve la rendit elle-inCrne , comme tout le genre humain avec elle, sujette A. la mort. Marie "le m h e resta vierge quoiqu'elle eut un 6poux, et sa soumission
DE LA SALUTATION ANGLIQUE
(1) En traduisant aussi exactement que possible ce dernier passage, nous ne prtendon pas le donner pour modkle d'cxactitudc tl~iologiquc
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DE LA SALUTATION ANGELIQUE.
la volontde Dieu devint le salut du genre humain, comme la dsobissan d'Eve avait caus6 sa p r t e . 4. S. J R ~ M Epist E .X X I I nd Eiistochiztna de custodia viqinitiilh, c . 8 : Un rejeton sortira de lit racine de Jess et une fleur s'lf vera de sa tige. La mkre du Sauveur est ce rejeton, simple dans sa tige , pur et exempt de tout m6langc OU de toute dlii\nce avec d'autres rejetons , et f6conduniquement par son union avec Dieu La fleur sortie du rejeton ou de la tige, c'est J h s Christ, qui a dit de l u i - n ~ h e : J e suis la fleur des champs et le Ils des vcdlies. Ailleurs il est appel une pierre dfitachk d'une inontagne sans main d'homme (DAN., Il, 34) ; par K i le prophkte a voulu dire, qu'il natrai vicrgc d'une vierge. Car ce mot main est pris ici pour l'acte conjugal. Ibidem, c. 9 : Evc enfantait toujours dans les douleurs; mais depuis qu'une vierge a con dans son soin, cl qu'elle nous a cni'anld un Fils, qui porte sur son paul la marque de sa principautb, et qui est Dieu, le fort par excellence, le pkrc du sikcle lt. venir, celte maldictio a iti leve La mort nous est venue par Evc, la vie nous est venue par Marie. Aussi le don de la virginit6 a-t-il taccorde plus abondamment aux femmes, sans doute parce qu'une femme l'a fait valoir la prerniere. S. INNOCENT III , S e m . II de assuiq~tioneMarli~ virginis : II fallait que, comme la mort est cntrbe dans le monde par une femme, la vie rcntrht dans le monde par une femme ; et ainsi ce qui avait Cik entrain6 it. sa perte par Evc, a &t rappel6 au salut par Marie, afin que la vie nous revn de lit. m6me , d'o la mort nous Ctilit venue. La premir fcmmc avait donnb son consentcment au ddmon, et avait mange du fruit dkfcndu, scion celte parole : Elle prit du fruit, en manyea, et en porta h son mari (Gen., III, G ) ;la nouvelle Eve a cru ii la parole de l'ange, ct elle a conle fils que l'ange lui avait promis, selon ces paroles : Vous allez concevoir et enfanter un fils. La prcmitre avait mange un fruit dont VclYct, a de la mort,, suivant cc qui lui avait tt annone6 : Le jour o h vous mwigercz de ce fruit, vous mourrez (Geit., I I , 17). La seconde a con un fils qui nous a apportle
( 8 1 ) .
((
(1) Le texte latin porte: ad similitudini'm Dci unione fectindli. Pour hxplication de ce passage obscur et difficile, on peut consulter les conimunlalcui's, C t en pii~~lic~liei' MAIIIAM'S VICTOKICS, D. l l i o r t ~ p Stt'idonkiisf's JKpist., in-fol., &dit. de Paris, 1578, col. 193. M. Colloinbet a lu , connue (Taulrcs ont fait, unitute. au lieu de unione, d il traduit en cons6qwmce :Ftkolid, (/unsson wiitd, & la mciniCre de Dieu,' 0 E u u ~ ' cclioisics s d e suial Jirbjjw, t. lcr2 11. 177.
alnt., suivant cette promesse qui lui avait t faite : Vous lui hnwrcz le nom de &sus ,parce qu'il sauvera son peuple en le ddliM e ses p~~ch (MATT., 1, 21). Celle-1"i avait enfant dans la fculcnr , suivant cette parole : Je vous affligerai de plusieurs maux pdmt votre grossesse; vous enfanterez dans la douleur (Gen., III, 16). Celle-ci a enfant6 dans la joie, selon cette autre pamle : fi Je vous apporte u n e nouvelle qui sera pour tout le peuple le ajrt d'une grande joie; c'est qu'wjourd"litii, dans la ville de David, (I rom est ~ l t ! un sauveur, p i est le Christ, le Seigneur (Luc, I I , 10-1 1). La premir avait 6tproduite d'un homme seul, car le Seigneur Dicu, de la cdte qu'il avait tir& d'Adam, forma la femme (Gen., II, 22), mais ensuile elle avait produit elle-mm rt des hommes et des femmes. La seconde a 6t6 produite d'un bomn~cet d'une femme ; mais elle a produit un homme seulement; car Dieu a fait pcirdtre un prodige nouveau sur la terre, une @ne a cwiront~; w liomme en le renfermant dans ses entrailles (Jinh.,XXXI , 2-2). L'une a re le nom c Y i h c i , l'autre s'est entendu saluer du mot Are :Am, lui dit l'ange, c'est-&-dire , je TOUS salue, pleine de grclce , le Seigneur est avec vous (Luc., ,28). C'tai comme s'il lui eht dit : Eva a et6 pleine de pch ; tt vous, vous te pleine de grfice. Elle a 6th maudite entre toutes te femmes ; et vous ,vous te &nie entre toutes les femmes. Le fruit de ses entrailles a 6th le maudit Canet le fruit des vtre ercet enfant bn qui s'appellera Jsu (1). .. Marie est l'aurore yii se lkve , belle comme la lune, bclatante comme le soleil, terrible comme mie a r m h rang& en bataille (Cant., VI, 9). La hne luit pendant la nuit, l'aurore au cr6pusculeyle soleil en plein jour. La nuit, c'est le 116~1~5 ; le cr@wule , c'est la phitence; l" jour, c'est la griice. Que celui donc qui gmi dans la nuit du p!clit, regarde l'astre de la nuit; qu'il invoque Marie, pour 1 1 m2me par son Fils elle fosse le jour dans son cur en y frisant natr la coinponciion. Car, quel est celui qui l'a invoqu du milieu des tbnkbres de la nuit, qui n'en ait t exaucb? Elle tsi la ln& du pur amour et de la sainte espranc (Ecclesi., SUV,24). De m h e , que celui qui est au crCpuscule ,pour ainsi diw . "le sa conversion, regarde l'&toile du matin (") ; qu'il invo(1) 11 faut pardonner i l'esprit du temps ou vivait le pape Innocent III cf> jciis de mots fondes sur un anagramme pu4lsil, et qu'on aurait raison di'nos jours de trouver de mauvais goiit. %eus dirons it peu prks la mkme 10-c des anUiIiCses suivantes ;mais ces passages n'en sont pas moins des knioigiiages de la tradition en faveur du culle de Marie. (2) Le texte porte simplement : R e s p i c i d rr WorUtIl.
que Marie, pour ( i ~ ' ~ l l ~ - ~ llJilil ~ C bon iii~ Fils elle fasse davantage encore le jour dans son caur, en lui faisant accomplir les auvres satisfactoires de la pnitence Car, qui est-ce qui l'a invoquk di5 votemcnt , qui n'en ait 616 exauch? Elle est la mr du pur amour et de la sainte espbrance. Mais comme la vie de l'homme sur la terre est un combat (JOB,VI1 , 1), car il esl vrai que le monde (1 JOAN., V, 49) est sous l'empire du malin (4) ; comme la chair convoite contre l'esprit (Gulat., V, 4 7) , que nos yeux nous font perdre la vie (Lament., III, 51), que la mort entre en nouspar nos sens comme par des fendres ( J i c ~ h . ,IX, 2 1) ; car nous avons 4 combattre non contre des hommes de chair et de sang, mais contre les princes de ce sibclc t h t b r e i i ~ contre , les esprits de malice r~panclus dans l'air (E~ACS., VI, 42), et le d h o n noire ennemi tourne autour de nous comme un lion rugissant, clicrchant qui il pourra dbvorcr (1 PKTR., V, 8) : que celui, quel qu'il soit, qui se sent presse par quelqu'un de ces ennemis, n'importe que ce soit le d h o n , le monde ou la chair, tourne les yeux vers l'arm6c rangik en bataille, et qu'il invoque Marie, pour ii'clle mCme pilr son Fils elle lui envoie du secours du sanctuaire ou elle rbside m c c son Fils, et qu'elle veille sur lui de la montagne de Sion (Ps. XIJ, 2 ) . 6. S. BEIWARD, Hom. II ck l a d . v i q i n i s matris super cnmylium Slisstis est : Eve, courez ; iMarie, c'esl-idire : mcre, courez h voire fille. Que la tille rcponclc pour la inere; qu'elle &te l'opprobre qui couvre su. mkre; qu'elle satisfasse it son p h pour s,i mere : car si l'homme est tombb par la femme, il ne doit Cire relev6 que par la fcmme. Que disicz-vous, 6 Adam? La f e w e que sous m'avez d o m i e ma priscnt du fruit de l'arbre, et je l'ni ma@. Ce sont J i des paroles de malicc, plus propres 5 augmenter votre faute qu'U l'cn'acer. Toutefois la sagesse l'a emporte sur la malice (2) (Sq~ict1t ., V U , 30Vorsque Dieu a trouve dans le til&,nr de sa bonth inbpuisable le moiif tic vous pardonner, qu'il avait inulilemcnt essaye de, tirer de vous-mtme par l'interrogdion qu'il vous avait adressh. Car voici qu'une femme est substitute en prCsence de vous {iune femme, mais une femme prudente i une insense une femme humble & une femme vainc ; h. la place
(1) Il est vraisemblable qu'Innocent H i a lu le texte de Job comme s'il y avait : SIalilia est I w W s vila. ("2) Ici encore se trouve, i ce qu'il me semble, un jeu de mots fonde sur le mol inalilin (mis pour m i l i t a i ) dans le passage cite de Job, et sur ce m h e mot inulilui mis pour wuligno dans le passage cite de saint Jean.
215 du fruit de mort, elle vous prsent le fruit de vie; au lieu de ce fruit amer et vnneu c'est la douceur, c'est la vie ternell qu'elle nous offre pour appt Que vos paroles mensongre d'excuses se changent donc en paroles (Factions de grAces, et dites A votre Dieu : Seigneur, la femme que vous m'avez donn m'a pr6sent du fruit de l'arbre de vie, et j'en ai man@, et ce fruit a tplus doux pour ma bouche que ne peut l'ctre le miel, et par son manger vous m'avez rendu la vie. Tel a t en effet le but de la mission de l'ange auprts de la Vierge. 0 Vierge admirablc et digne de tout honneur, 0 femme digne entre toutes d'tr vintre digne par-dessus toutes d'tr admire rparatric de la faute de nos premiers parents , cause de la vie ou de la rsur rection dc leur posttkitb! L'ange, nous dit lYEvang6liste, fut mwjl h une vierge. Oui , une vierge qui l'tai d'esprit comme de corps et de profession, une vierge telle que celle que nous dkrit l'Ap6lre (1 Cor., VII, 3 4 ) , c'est-bdirc sainte de corps et d'csprit ; A. une vierge qui n'dtait pas nouvellement trouveni rencontrk par hasard, mais choisie de toute ternit connue par d'avanco et prtdestink pur le Trs-Haut tenue en rserv les mges pour sa hautc destination, prfigur par les patriarches, promise par les prophetes. Lisez avec soin les Ecritures , et vous verrez la vritde ce que je dis. Demandez-vous que je vous en rapporte ici des tmoignages Pour en citer seulement quelques exemples, quelle autre femme Dieu avait-il en vue, lorsqu'il disait au serpent (Gen., III, 13) : Je mettrai une inimiti entre toi rt la femme? Et si vous doutez encore que ce soit de Marie qu'il voulait parler, 6coutez les paroles suivantes : Elle te brisera la iite. A quelle femme cette victoire tait-ellr6servCe, si ce n'cst Marie '? Certes, elle a brisla tete du serpent, celle qui a rendu impuissantes toutes les suggestions de l'esprit malin, en triompliant et du vice spirituel de l'orgueil, et des attraits charnels de la voluptb. Quelle autre femme que Marie tai admir de Salomon, lorsque ce roi disait (Prov., XXXI, 10) : Qui trouvera une femme forte^ Apr avoir produit plusieurs autres t moignages, saint Bernard conclut ainsi : Voyez-vous avec quel bel et parfait accord conspirent entre elles, et les actions admirables des saints, et leurs paroles mystrieuses Voyez-vous tout ce que renferme de prodigieux ce miracle dont une vierge est l'objet et le sujet, que tant de miracles ont, prkcd , que tant de miracles ont promis? C'est que tous les prophte ont t anim d'un mm esprit ; et quoique sous des figures et des poque
DR LA SALUTATION A W ~ ~ ~ L I Q U E .
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DE LA SALUTATION ANGI~LIQUE.
diffrentes c'est pourtant le mm esprit qui leur inspirait l e m paroles comme leurs pensesCe que Mos a entrevu dans le buisson ardent, Aaron dans sa verge qui avait fleuri, M k i a dans la toison rests&he au milieu de la rosce , puis tremp de ros au milieu de la s~cheressc, Salomon l'a vu clairement dans cette femme forte dont le prix lui paraissait inestimable, Jkrrni plus clairement encore dans cette femme qui environnait un homme, Isale plus clairement de tous dans la vierge concevant un Dieu. 1) S. Bernard dit {i la fin de tout ce discours : Di sons quelque chose de cc nom de Marie , qui signifie &toilede la mer, ct qui convient parfaitement i l la Vierge i k r e . C'est avec beaucoup de ,justesse qu'on la compare ii un astre ; car, de mtme qu'un astre darde ses rayons sans rien perdre de sa substance, de m8me la Vierge enfante son Fils sans que sa virginilb en reoivaucune atteinte, ni que le rayon die ii l'astrc son Cclat, ni que le Fils dtc ii la Vierge sa purci&. Ellc csl celte 6toilc cdlkbrc sortie de Jacob ( N w . , X X I V , 17), dont le rayon clair le monde cnlier, dont la splendeur remplit les cicuv , pCn&li*c les enfers, cmLri'lsc la terre elle-mbe , moins toutefois les corps que les Ames, oc1 clic excite les vertus et dbtruit les vices. Elle est, dis-je, cette ktoile resplendissante et vraiment admirable, qui s'blkvc &essairement au-dessus de celte grande et vaste mer, qui brille par sos bicnkiik, &cLiircpar les traccs qu'elle laisse aprcs elle. 0 vous, qui que vous soyez, qui vogucx sur la mer orageuse du inonde, au milieu des bourrascpes ct des icrnp6tcs, si vous ne voulez pas etre englouti dans les flots, ne dctournez pas les yeux de cette btoile. Quand les fureurs de la tentation se d6chancron conire vous, quand vous serez environne de tribulations et d'~cucils, regardez Marie, appelez Marie. Quand vous gfimirez sous la tourmente de l'orgueil , de la mbdisance , de la jalousie, criez vers Marie !. .. Si, acc"ibl6 par l'iinormit6 de vos crimes , confus des plaies hideuses de voire cmur , &pouvant& par la crainte des ch;\timents, vous vous sentez cnvelopp6 dans les nuages d'une sombre tristesse, pr6t i tomber dans l'abm qui s'ouvre sous vos pieds, appelez Maric , regardez Maric. Dans les pbrils , dans les angoisses, dans les perplexitk , appelez l\l.~i-i,~ , dites : Marie! Que ce doux nom ne soit jamais loin de voire bouche, jamais loin de votre caur ;et pour obtenir une part it la gricc qu'il renferme, n'oubliez pas les cxemplcs qu'il vous rappelle. En suivant Maric, on ne s'&are point, on ne dcsespCre point. Si vous lui tendez lii main, elle vous soutiendra. clk; vous protC;cra et vous ne c'han-
..
OE LA SALUTATION ANG~LIQUE. 24 6 Aussi a-t-elle eu la force de briser la t&c du serpent, comme Dieu l'avait dcclat-6 au serpent lui-mm : 3c mettrai WC h h i t f e entrs toi et la femme, entre ta race et la sienne, ct elle te bmera in fdr. Ensuite, qu'elle fd o u k de temp6rance, de prudence et de justice, c'est ce qui nous est montrb plus clair que le jour par l'c~~lwtirn de l'ange avec elle et par les rtponses qu'elle lui fit elle-mhe ... Telle a donc Cl6 la ~~icnlieurc~~sc vicrge Narie : forte dans Si1 r4solution, temptrante dans son silence, prudente dans son ititcrrogation , juste dans la confession qu'ellc fit. 1) 40. S. A N ~ I R ~@ ~k StR . LXXXTd , Sijriciwn Papam, passiige d6ji cite , chapit rc du Symbolc, question X, thoignagc 3, paye 3. 1-1. S. J E R ~ M E , lib. advcrsh JIckidim2, prouve h virpinitc perptuellde Marie , et rfui ex professo les arguments qu'on y oppose. 42. Le meme, Apolog. ad Pammrtch. pro libris ad J o r k h m , c. 8 : Lc Christ est toujours demeure vierge, et il a voulu avoir une mcre vierge ; vicrge, dis-je, en m h c temps que nu're. Ciir Jcsus est entre les portes fcrmCcs, el, dans son s6pulcrc nouveau et creuse dans un dur rocher, personne n'a et6 placb avant lui, personne n'a 6tb placb depuis lui. C'est un jardin ferme, c'est une fontaine scellCe : et de cettc fontaine a coule, commc le dit le prophbtc JoEl ( JORL, 111, 18 ) , un Hciivc qui remplira le torrent des lions ou des tpines (1) : des liens, c'est-il-dire des pCch6s dans lesquels nous Clions retenus ; des Cpincs, savoir de ces (pines qui btoull'ent lii semence du p h e de famille. C'cst l&celte porte orientale , dont parle EzCcliicl (Ez~:cII. , XLIII , XLIV et XLVI) cettc porte tou.jours fermk et brillante, qui donne entrCe ou issue au Saint des saints, et par laquelle en1ro et sort le soleil de justice, notre ponlife selon l'ordre de Mclcliis~clech. Que mes advcrsaircs me disent comment Jesus est entre los portos Ctant fermks, lorsqu'il offrit ses mains palper, son c6lk h cxamincr, ses os et sa chair <L voir et 5 toucher, afin qu'on ne prit pas pour un fantome son corps r~dlcmentressuscit6 ; et je dirai <L mon tour comment sainte Marie est cn rnC'me temps mkre et vierge ; vierge aprl'enfantement, mcre avant tout commerce charnel. Ainsi, comme nous l'avons dit d'abord , JCsus- Christ vierge , et Marie
y
(1) Le mot hbreS i t l i m QyDW, signifie tantdt cordes ou liens et tantbt kpines. Les Septante, dans le passage cit6 de JoEl ,ont rendu ce mot par m h ~ qui , signifie cordages ou liens, ftmi1m; Symmaque
l'a rendu par le mot h v . u O ~ , qui signifie Cpines, spinarum; d'autres enfinen ont fait un nom propre, e t ont mis simplement S i t t i n i ou Cethi~t,
T'ierge, ont pris l'initialive de la virginitk chacun pour son sexe respectif. 13. S. AUGL'STIN, lib. de naturd et gralid,, c. 36, excepte formcllcn~entla sainte Vierge, qu'il ne prtennullement, pour l'honneur qui est dh & Jtsus-Christ., comprendre dans les questions oh il s'agit de p&3i ; aucun de nous ne sachant la mesure de la grAce qui lui a 6th donn6e pour surmonter en toute manibrc le ptch elle qui a n16rit de concevoir et d'enfanter celui mi certainement n'a jamais eu de pbchk. Tous les autres saints et leute5 les autres saintes, excepte cette vierge, nous rpon draient. si nous pouvions les interroger, par ces paroles de l'aphtre saint Jean ( I JOAX., 1 , 8 ) : Si nous disons que nous n'avons point h$cl&, nous nous siduisons nous-~nthes,et la rjriti n'est point
en MUS. )) 1 4 . Le concile de Trente, Scss. V, Dccret, de pcccato orip'mli:
Le s ~ i n concile t dclar que dans ce dccret, qui regarde le p chi originel, son intention n'est point- de comprendre la bienheureuse et irnmaculk vierge Maric, mr de Dieu, mais qu'il entend qu'& ce sujet les constitutions du pape Sixte IV, d'lieurciisc mimoire, soient observe sous les peines qui y sont portocs, et qu'il renouvelle. (Voir au tome dern. de cet ouvrage, appendice , cllap. II. ) 4.5. Le mm concile , Sess. VI, c m . 23 : (t Si quelqu'un dit qu'un homme une fois justifi rie peut plus pcher ni perdre la "race, et qu'ainsi, lorsque quelqu'un tombe et peche , c'est une c marque qu'il n'a jamais 6tvkritablement justifie ; ou , au contraire, qu'un homme justifie peut pendant toute sa vie h i t e r it moins qu'on ne suptoutes sortes de pchbs meme les vniels pose un privilgtout particulier re de Dieu, comme 1'Eglise l'enseigne de la bienheureuse Vierge : qu'il soit anatheme. D 16. S. EPHREM , Orat. de kit~clibm sanctissim~Dei mcitris : 0 trs-sainte tres-pure, et tres-immacul vierge Maric, mCre de Dieu, reine des anges et des hommes, l'esp6rance dos dkcsprCs notre trks-bonne et trs-puissant dame ; plus Clcv6c que tous les citoyens du ciel, plus pure que les rayons du soleil, plus glorieuse que les chrubins plus clairque lous les esprits angliques plus sainte que les sraphins et plus brillante incompades rablement que tous les habitants de l'empyr6e ; l'unique dsi anciens pres la gloire des proph6tes, l'illustration des aptres l'honneur des martyrs, la joie de tous les saints, la lumir des saints patriarches Abrahani, s i ~ eti Jiico!) ; la splendeur de
K
DE LA SALUTATION ANGLIQUE 218 Mos et d'Aaron, et la toison de Gdo l'encensoir d'or, la lampe trbs-clairc et trcs-lumineuse , vaisseau tr&s-prcieu qui contient en soi la manne du ciel ; la divine table de la loi, qui s'y lit &cri te de la 1113in de Dieu ; la vkri table arche d'alliance ; grande princesse, pleine d'une sagesse et d'une prudence toute cClestc ; vierge rcvtlue du soleil ; trbsainte consolatrice cl trtssacrbe conductricc de lous ccux qui gbrnissent dans les misCres et les tCnCbrcs de celte vallie de larmes. 0 buisson ardent , qui brl toujours sans SC consumer! 0 verge d'Aarort, toujours verte et fleurissante ! 0 vierge qui avez enfante un homme-Dieu, vierge avant l'cnfantcnient , vierge dans l'enfantement et vierp ap-Cs l'enhnic~i~cnt. C'est par vous que nous avons bt6 rEconciliCs avec noire Dieu cl noire Sauveur, votre Fils trCs-benin. Vous 4tcs i l ressource des pbcheurs et de ccux qui n'ont plus de ressource. Vous d e s le porl Ires-assur6 de ceux qui font naufrage ; vous d e s la grande consolation du monde entier ; vous Ctcs la nitre dcs orphelins, la rkdcmpiion dos caplifs, le souliigement des malades, la consolation des personnes d&solCcset le salut de tons ; vous d e s l'appui cl la c011fii11-1~~ des religieux et des solitaires, cl 17esp6riincedes sculier ; vous des la gloire, la couronne cl la jubilation des vicrgcs ; vous (Yos la joie do tout le monde. 0 Vierge 1r~s-honorable, trk+purc cl Ws-chask ! 0 souveraine 110minalrice ! 0 princesse des princcsscs ! 0 reine trks-puissanlc ! Vous remplissez les coiurs de ceux qui vous aiment d'une allegrosse inconcevable. 0 Ires-sainte mkre de Dicu! nxUez-nous sous voire sainte proteclion, rcccvcz-nous et nous gardez sous les ailes do votre pi6tb ct de voire mis~ricorde.C'cst en vous que nous mettons toute notre confiance, b vierge sacrce ! Nous voici prosternh ii vos pieds, vous suppliant ires-humblement d'agir tellcmcnt auprts de voire Fils , qu'il ne nous fasse pas sentir la rigueur de sa colCrc que nous avons mCrit6e par nos p6chk '( Eclaircz mon esprit, 0 pleine de grkx! remplissez ma bouche de la douceur de vos louanges, conduisez ma langue et nies lvres afin que je chaule vos pcrfcctions avec joie cl allCgrcsse; ~~~ineltcz-m vierge o i , trks-sacrcc, de vous saluer avec l'arcliangc saint Gabriel , cl de vous dire : Je vous wlw, Marie, pleine <1r, ;je vous salue, la plus hci~reusc de toutes les femmes ; je vous salue, ttoile trbs-brillanle qui avez cnlaniC le soleil 6tcrm1 ; .ip vous sduc, lumifirc Ires-~clalantc, vierge et m6re tout cnsm!do ; je vous sahic , ~ n h v du soiivcriUii monarque du ciel cl dp la Icrrc ; je v<uiss:tlue, grande princesse, qui d e s devh: au-
LA SALUTATION ANGELIQUE. 249 dessus de tout ce qui n'est pas Dieu ; je vous salue, cantique des
DE
graphins et des chrubins et hymne des anges; je vous salue, la paix, la consolation et le salut du genre humain ; je vous salue, l'orncmcnt dcs anciens pres l'attente des prophbtes , la beautk des martyrs, et la couronne de tous les saints ; je vous salue, la gloire des Ames lkuses, la dvotio des solitaires, l'ornement le plus magnifique des clesle 15rarchies ; je vous salue , le Irtsdigne, sujet des louanges et des pangyrique de tous les orateurs ; je vous salue, la plus grande merveille qui ait jamais tvue dans la vaste tendudu monde ; je vous salue, le bonheur de ceux qui sont encore sur la terre ; je vous salue, paradis de dilices et d'immortalit& ; je vous salue, a r l m de vie, de joie, de contentement et de saintet; je vous s i ~ l l l lis ~ , des valles rempart des fidhles et salut du monde ; je vous slili;~, port assur6 oh l'on est couvert de la fureur des tcmpCtes du ce monde ; je vous salue, main trh-puissante, qui retirez de l'abm des pkhOs ceux qui implorent votre secours ; je vous salue, force et protcclion des h c s - qui sont en danger de se perdre ; je vous saluc, mer0 de noire premier pkre, i qui vous avez rendu la vie, en le ^livran de la mort ternelle Oui, grande reine, Adam , ce fameux criminel, vous est redevable de sa r6surrection spirituelle, et c'est le premier de vos miracles. Je vous salue, douce et vraie libertb des enfants de Dieu ; je vous salue, mkre de tous les hommes ; je vous salue, source des vraies consolations et fonlaine de toutes les grAces, qui avez le pouvoir d'en remplir le ciel et la terre ; je vous salue, refuge des pechcurs ; je vous salue, mhre trs-compatissant , qui soulagez avec tant de bontk ceux qui sont las et fatigu ;je vous salue, l'unique csp6rance, l'unique confiance et l'uniquc consolation de tous vos serviteurs; je vous salue, trdne glorieux ;je vous salue, le soutien et la dcfensc de ceux qui se convcr tissent & Dieu ; je vous salue , t r k douce mediatrice entre Dieu et les hommes ; je vous salue, la 4oirc et la joie de tous les prtres je vous salue, la cl6 du & royaume clest ; je vous salue, le salut trks-assur6 de tous les chrtien qui ont recours vous de cu et d'dcction Par les pricres de la mkre de Dieu toujours vierge, de toute l'arm cdeste, de la troupe des anges, des chCrubins, des s h pliins, des prophtes des martyrs, des saints pontifes, fies $mes dhotes, par les supplications que vous adressent en un mot tous les bienheureux , ayez piti de vos crtatures , b Dieu trks- cl t . pi ~ c c z a vn'irc (1rniiO vos humbles ment. Au jour du .j i i y ~wrt
serviteurs. Seigneur, auteur de la vie, n'ayez pas gar b ce que nous, pauvres mortels, nous avons pu faire de contraire i votre loi ; mais ayez plutAt 6gard votre bontet h votre misricord infinie. Ainsi soit-il. 47. Le rnhnc, Orat. ad s n n r t i s s i ~ ~Dci m ~ pnitricem ~ : Vierge immacul6c , sans tiichc , sans souillure , Cpouse de Dieu, notre matresse unique csp6rance des dbsespCr~s, appui des opprimes, ressource assurCe pour tous ceux qui ont recours 5 vous, refuge en un mol do 1ous les chrhtiens : aecucillcz ma prifirc, toute in6lCc qu'clic csl ~l'i~~~perfcotions, loutc profMc qu'elle est par des lvre indignes , et suppliez pour moi , avec cettc gbntrositk matcrnello qui vous distingue, votre Fils qui est mon matr et mon Dicu, pour qu'il m'onvrc lui-iK' les entrailles si tendres de sa misCricorde, qu'il tourne mon m u r vers la phitencc , en me pardonnent nies innombrables pkbbs, et qu'il m'accorde la gGce d'acco~nplir avec exactitude tous ses commandcmcnts. Soyczmoi toujours favorable , vierge mis6ricordieusc, pleine de cl& mcncc et de bontb ; soyez ici-bas nia zblk protectrice et ausiliaIrico , en d6tournant de moi les coups que voudraient me porter Ines cnncn~is,cn inc servant de guidc dans la voie du salut, en venant au secours de ma pauvre h c dans le dernier moment de ma vie, c i en la mettant ii l'abri des regards thnhbreux des dbmons dc i'cnfcr, en mc prhservant, ilu ,jour terrible du jugement, de lY6tcrncllcdamnation, et en me faisant entrer enfin en parlicipation de 1'hCritagc de votre divin Fils. Puissk-je obtenir cettc gricc par votrc intercession et votrc faveur, 6 ma trh-sainte matresse mCre de Dicu, et par un effet de la mis6ricordc et de la clkmencc de voire Fils unique., Notre-Soigneur Jbsus-Christ , notre Dieu et notre Sauveur, i qui apprliont toute gloire, tout honneur et toute ~Cnbration, conjointement avec son PCre btcrnel, et avec l'Esprit-Saint auteur de la vie , maintenant et toujours, et dans les s i k h des sificles. Ainsi-soit-il. 18. Le m h c , in Thru~o scu lamcntuiiow sanctisshnm Dei fiewtricis, qiw dkitur sancta et magna Purasccw : 0 mcre ilninaculcc et b h i e de notre Dieu souverain, vierge pure et sans taclic, tr& - innocente et tri3 - sainte , nous vous louons , nous vous bhissons , pleine de @cc, vous qui avez mis au monde JbsusChrist ; tous nous nous prosternons & vos pieds, tous nous vous adressons nos priC'res. Vicrgc iinviolablc , dblivrez-nous de toutes les tentations du dkmon. Soyez notre mcdiatrice et notre avocate a l'lwurc du jugernent ; prkmw,-nous du feu venir et des t
&bres bternelles ;gloire de votre fils, soyez-nous propice. Vous &es l'esprancdes chrtien aupr de Dieu, i i qui appartient tout honneur dans les sicle des sicles Ainsi soit-il. 1) 19. S. I R N ~Zib. E V . adv. 11~reses : ce passage va tr rapporti la question qui vient apr celle-ci, temoignage 1. 20. S. GRGOIR de Nazianze, Orat. XV1I1, quce est in laiidem S. Cynriani martwis : II y avait une vierge d'une illustre naissance et d'une conduite irrprochable Le grand Cyprien fut 6pris i'amour pour elle, et il livrait des assauts h sa chastet: pour la faire succomber, il a recours non h quelqu'une de ces vieilles hmes qui ont la routine de ces sortes de mtiers mais i i un de ces dmon qui recherchent passionnmen les corps et les voluptes. Mais la vierge n'eut pas plus tbt aper le danger et entrevu le pi@, que dbsespran de tout autrc rcmtde, elle se rejette ii Dieu, et prend pour son poux et tout & la ibis pour son protecteuret son dfenseu contre l'amour impur, celui qui avait ssmv15 Suzanne de la mort, aussi bien que des poursuites d'inl'hmes vieillards ; et qui avait dfendThkcle contre le tyran qui la recherchait, et contre son ptre, autrc tyran plus ti craindre encore. Qui donc enfin? Jsus-Christcelui qui parle avec menaces h l'esprit impur (Luc, IX, 43) , qui retire du fond de l'abm ceux qui vont y Ctre submerg (MATT., XIV, S O G i ) , qui traverse la mer i l pied sec, qui noie dans les eaux des lbgions entikres de dinions, etc. Pleine de ces souvenirs et de bien d'autres encore, et s'adressant avec une humble ferveur h la vierge Marie pour obtenir de son intercession quelque secours dans son danger, elle se fortifie en outre par le jen et les macrations tant pour diminuer l'klat de sa beaut qui aurait pu lui devenir funeste, et your kteindre ainsi la flamme impure en lui h n t son aliment , que pour se rendre Dieu propice et favorable en s'affligeant en sa prkscnce. Car rien n'est plus propre a apaiser Dieu que les mortifications corporelles, et les larmes ont pour effet ordinaire d'attirer sa mishicorde. La vierge remporte la victoire, et le il&mon confesse sa Waite {icelui qui l'avait appel& & son aide ; ii partir de cc moment, celui-ci n'eut pour le tentateur que du mpris aprks la preuve qu'il avait acquise de son impuissance. D 21. Le mme in t r a g ~ d i dqm inscribitiir Christus ptiens : cet autre passage va Gtre rapport6 & la question qui vient aprbs celle-ci, thoignage 5. 22. S. FULGKSCE, S m . de laudibusMarice expartuSalDatoris. Ce
222 DE LA SALUTATION ANGELIQUE, passage a 4th rapportplus haut h la question XV, t6moignage 7,
page 201. 23. S. ASSEIAE, arclievequc de Cantorb6ry, Zib. de excclkntid g101*iosissimvirginis I M w i c. 12 : Nous vous prions, 6 notrc matresse par cette grficc que le Dieu infiniment bon et tout puissant vous a faite tic vous Clever au point de vous rendre tout possible avec son concours, de nous obtenir de sa bonti , que la plhitude d o pric q~ic vous avez mbrithe agisse en vous, de manier~ nous l'iiirc ent rcr un jour en participation de ses rtcompenses. du- si notre Dieu s'est notrc f r h c en se faisant votrc lils, c'est pour nous rciulrc pciriicipants de sa divinit comme il s'est rendu l u i-mCmc participant de notrc humanith. Veuillcz donc donner vos soins, 6 notre bonne matresse it ce que nous &prouvions les cil'ots de cette hnnic qui a port noire Dieu it se faire homme en prcnaiil u n corps dii11~ votrc chaste sein : inonirezvous facile ii nous cxrtuccr, puiscp Notre-Seigneur Jcsus-Christ, votrc Fils i n f i n i n m l misCricordieux, est toul dispos6 it tout accorder i i vos demandes. Il vous sufiira de vouloir que nous soyons ~ i t u ~pour k , que nous soyons assun's de notre salut. Comment vos entrailles pourraient-elles se resserrer h notre Cgiard, au point de ne vouloir pas nous sauver? AssurCitient notre Dieu est notre mis6ricorde, comme le propht nous l'assure (Fs. LVlII ct CSLIlI); et vous, sans aucun doute, vous d e s la fiore de cc m6nie Diru. Si donc vous qui Ctcs la mi3e de Dieu, e l ci1 celte quidiL&la mbre de gr;icc cl de misCricorde, vous nous refusez l'ei de cette miserieordc, dont vous ;tes dcwnuc si admirablement la m i x , que ferons-nous , lorsi~nc votre fils viendra nous juger tous avec une souveraine fiquith? Venez donc 5 noire secours, boi,~icmaitresse, et sans consid6rcr la multitude de nos pi'cliCs, daignez vouloir sculcment avoir pilie de nous. Souvenez-vous cl rappelez lt votre mtmoire , que notrc crbateur s'es\ fait homme dans voire soin, non pour nous damner, mais pour nous Siiiiver. Pourquoi donc refuscricz-vous de nous secourir , touL misCrables p6chcurs qiic ~ o u sommes, s puisque c'est pour nous que vous avez 6th &lovh ce point de grandeur, que toute c r ~ i . i t uvous ~ t r e p d c ct vous v d n h comme sa matresse Depuis l'origine du christianisme jusqu'h nos jours, vous avcz prote voire secours i l tous ceux ( p i se sont mis sous votre protection, ol par Kt vous avcz m6rit l'6Lre proclamk digne de louto louange au-dessus de touks les cr6ulurcs. Venez donc aussi noire sceoiu's, comme noiis vous en conjurons, a h quu la louange !lm- i(JUS a \ c d h c ~ i i ~it ~ ild ~i i i ~ t
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tant de si6cles, d'avoir sauvle monde de sa perte, continue h vous 4re toujours dcern C'est donc vous que nous nous recomman: faites plut&, que dons, afin que vous nous empchie de pri notre salut s'assure de jour en jour, et que notrevie soit tout entiere consacr au service de votre Fils Notre-Seigneur Jsus-Christ )) 24. S. BERNARD, Serm. II D o m " n i c ~prim post octavas Epiphni N Combien de fois, mes frrestmoi de vos plaintes touchantes, n'ai-je pas besoin d'implorer la Mrde misricorde pour qu'elle reprsent h son bon Fils que vous n'avez pas de vin! Et w y z assur , mes tri%-chers frhres , que se rendant 5 nos pieuses importunit6s, clle ne refusera pas de nous assister dans notre besoin : car elle est misricordieuse et mGme elle est la m6re de la misCricorde. Si, sans attendre d'en tr prite , elle a eu compassion de ceux qui l'avaient invitke A leurs noces, elle aura 5 bien plus forte raison compassion de nous , si nous l'invoquons avec picl Car nos noces it nous sont celles qui lui plaisent le plus, et de~liniressen bien davantage, puisque c'est de son sein, comme d'un lit nuptial, qu'est sorti Jksus-Christ , l'poude nos Ames. 25. Le meme, Serm. 1 in Assumpt. b e a h Mari@ : K Notre Reine nous a montr le chemin ;elle est arrivk avant nous, et sa rceptioa t si glorieuse, que nous devons nous mettre avec toute confiance h. sa suite en criant vers elle : E12tmnez-nou aprh vous; nous courons l'odeur de vos parfums (Gant ., I , 3). De ce lieu de phlerinage o .nous sommes, nous avons dpc devant nous notre avocate, qui, en sa double qualitde Mr de notre Juge et de Mr de mis6ricorde, plaidera instamment et efficacement l'affaire de notre salut. Ainsi, Vierge bienheureuse, vous aussi, en vous levan en liant, vous ferez descendre des dons sur les hommes. Et pourquoi ne nous en ferait-elle pas descendre, puisqu'il ne lui manque pour le faire, ni le pouvoir, ni la volontk? Elle est Reine du ciel ; elle est pleine de misricord ; enfin elle est la ft9re du Fils unique de Dieu. Quels titres comme ceux1 i pour nous donner une liante idie de sa bont et de sa puissimec! A moins peut-6tre qu'on ne refuse de croire que le Fils de Dieu il des Cgards pour sa AIW, ou qu'on n'aime mieux rbvoqucr en doute qu'il n'y ait que de la charit dans des entrailles, of^ la charitelle-mtme engendrk de Dieu a sdjourn6 corporellement pendant neuf mois. 26. Le mtme, S e m . I V in eudem solemitate : Vierge bienheureuse ! que celui-lk, s'il existe, se taise sur votre misricorde qui se rappelle, cp'invoquh par lui, vous lui avez manque dans
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DE LA SATATATIO A N ~ X T ( W F . .
son besoin. Pour nous, qui nous glorifions d'tr vos serviteurs, si c'est vous que nous fliciton pour toutes vos autres vertus, pour celle-ci nous nous en fklicitons nous-mhes. Nous louons votre virginit,b, nous admirons votre humilit; mais la misri corde a pour des misbrables une saveur toute particulibrc : c'est votre miskricorde que nous nflectionnons surtout ; c'est ellc qui revient le plus souvent i i notre souvenir, et que nous invoquons le plus frbquemment. Car c'est cette misCricorde qui a obtenu la rdemptiodu monde entier, qui a plaid6 heureusement le salut de tous. Comment douter que vous ayez (96 occup du salut du genre humain, a p r k ces paroles qu'on vous a dites : Ne craipe: point, Marie, vous avez trotwi y d c e ? Et quelle g r k e avez-vous trouvbe, sinon celle que vous cherchiez? Quel est, 6 Vierge bniel'lion~ine qui pourrait mesurer les dimensions de votre misbricorde , en longueur , largeur, hail teur et profondeur ? Sa longueur s'bicnd jusqu'ii la fin des sicle pour ceux qui voudront seulement l'invoquer. Sa largeur est Cgale il celle de la terre; car c'est de votre misricord aussi qil'on peut dire que loutc la terre en est remplie. Sa hauteur sY6lcvc jusqu'au ciel m h e , o ellc a restaurb la citb d'en-haut ; cl sa p*olbndeur va jusqu'aux abmes o elle a obtenu la rbdemption de ceux qui M e n t assis dans les t,nkbrc et dans l'ombre de la mort. Griice i vous, CD effet. , le ciel est rempli d'hi~bitants,l'enkr est laisse d k r t , la c&lesteJ6rusalem a d b relevbe de ses ruines, et les malheureux enfants d'Adam ont retrouvb la vie qu'ils avaient perdue. Ainsi votre charitb aussi puissante qu'elle est tendre, aussi tendre qu'elle est puissante , a compati A nos maux et y a subvcn1.i avec une & ^ i \ l ~ prodigaliIb de sentiments et d'effets. Que nos Amcs alt6r6es s'emprcsscnt donc tiutour de cette fonii'mic ; que noire indigence ne tarde pas (Tallcr puiser & ce trbsor. Faites connatr au monde la grhx que vous avez trouvec devant Dieu, en oblenant pour les coupables, par vos saintes priCres, le pardon de leurs crimes, pour les malades la gubrison de leurs m a i n , pour les pusillanimes la force et le courage, pour les affliges la consohition, pour ceux: qui sont en danger le secours et la dhlivrance. di in^ ce jour de Etc et d ' i i l l C g ~ puissc ~ ~ ~ , votre intercession , 6 noire bonne Reine , nous valoir, i i nous vos sujets, qui invoquons vulrc nom si dou\ et si grand de Marie, les g r h s cl. les faveurs de voire Fils Jhsus-Christ Noire-Seigneur, (piest Dieu au-dessus de tout, cl b h i dans tous les sitcles ( l b m., lx, 3). 27. S. .II.:.\> D i i ~ ~ i i i ~ ,~ On<t. hil~ 7 ( 1 ~iiil'r'ii,!!~ ~ f i . Y;',r : ,b
))
vous salue, Marie, doux gage de l'amour d'Anne et de Joachim. C'est avec raison que toutes les gneration vous proclament bienheureuse; car nous voyons en vous le plus bel ornement du genre humain. Vous &s la gloire des prtres l'esprancdes chrcticns, la fleur des vierges, et tout it la fois une semence fbconde de virginit G r k e b vous, en effet, cette belle plante de la virginith s'est multiplik en tous lieux. Vous te b h i e entre toutes les femmes, et bn est le fruit de vos entrailles. B h i s sont ceux qui vous reconnaissent pour Mr de Dieu; maudits, ceux qui vous dnien cette qualit 0 fille et matress tout A la fois de Joachim et d'Anne, accueillez la prir d'un pcheu qui vous aime ardemment, qui vous honore , qui met en vous toute son esprance comme en celle qui me rendra la vie, en me r conciliant avec votre Fils, et m''assurera par 1i1, mon salut. D6cliargoz-moi du fardeau de mes pch , dissipez les thbre qui me tiennent dans l'aveuglement, dtgagez-moi de ces affections grossirequi m'attachent encore la terre. Rprimeles tentations qui m'assaillent, faites-moi mener une vie sainte, et parvenir, en marchant sur vos traces, i~, la clestflicitb Par l'intercession aussi de vos parents, par les prirede 1'Eglise entire procurez la paix au monde, une joie parfaite et le salut terne tous les religieux habitants de cette citk. Qu'il en soit ainsi, oui, qu'il en soit ainsi. Je vous salue, pleine de g r h e , le Seigneur est avec vous; vous 6tes bnientre toutes les femmes, et bn est le fruit de vos entrailles Jbsus-Clirist Fils de Dieu. 1) 28. Le m h e , in carminibus ad Virginem : Tant que j'esp rcrai en vous, 6 sainte Mkre de Dieu, je serai assur de mon salut; tant que vous veillerez h ma dkfense, je n'aurai rien ii craindre : je poursuivrai mes ennemis et les mettrai en fuite, en me couvrant de votre protection comme d'une cuirasse, et en invoquant i i mon aide votre secours tout-puissant. Je crie vers vous : 0 ma maitresse, sauvez-moi par le crcdit de votre intercession. 0 glorieuse Marie , toujours vierge, Mr de Jksus-Christ nntre.Dieu , p r k n t e z nos prikres & votre divin Fils, pour qu'en votre considbration il sauve nos ttmes.. . Bienheureuse Mr de Dieu, ouvrez-nous l'entr de la misCricorde ; ne laissez pas s'igarer et se perdre ceux qui e s p h n t en vous. Obtenez-nous notre dlivranc de toute espc de maux ; car vous Ctes le salut du genre humain.. Reconnaissant la multitude de mes pchk et dtsirant mon s ~ l u, t j'ai recours vous, sainte Mr de Dieu; visitez mon Arne qui est malade, et demandez i~, votre divin Fils
qu'il m'accorde le pardon de tout le mal que j'ai fait; vous seule etes sainte; vous seule &tesbnie. . Mr de lumireje remets en vous toute mon espranc ; abritez-moi sous votre protection.
1. S. I R ~ N ~ adv. E , 7t~rcsc.s M. V, c. 19 : (iDe meme qu'Eve, se laissant sduir par la parole de l'ange tentateur, dsob k Dieu et chercha 5 fuir sa pr6sence ; de m&mela vierge Marie, cdan il Dieu, et par sa soumission aux paroles de l'ange Gabriel, a ob
est devenue l'avocate d'Eve, vierge elle-mbme. Et de mm que le genre humain avait perdu sa libertpar la faute d'une vierge, ainsi l'a-t-il recouvr par l'obissan~ d'une autre vierge,l'obissanc de l'une faisant comme le contre-poids de la dksobissanc de l'autre. n 2. S. CHRYSOST~ME, dans sa liturgie : Comme il est vraiment convenable et juste de vous glorifier en votre qualit de mkre de Dieu, toujours sainte et sans tache, plus digne d'honneur que les c h h b i n s , et incomparablement plus lev en gloire que les serapllins, vous qui avez enfantDieu mkme,sans que votre virginit en ait souffert d'atteinte ; ainsi nous vous glorifions, sainte mtre de Dieu. Nous vous saluons, Marie pleine de g r h e , le Seigneur est avec vous, vous &tesbni entre toutes les femmes, et b h i est le fruit de vos entrailles, puisque vous avez mis au monde le Sauveur de nos Ames. 3. S. AMBROISE , M. II do Virginibus : Reprksentons-nous, comme dans un tableau, la virginit et la vie de la bienheureuse vierge Marie, cn qui brille, comme dans un miroir, l'image parfaite de la cliastct et de la vertu. Quoi de plus noble que la mr de Dieu ? Quoi de plus glorieux que celle que la gloire mCme a choisie ? Quoi de plus chaste que cette Vierge qui a enfant6 sans corruption ? Telle a t la vertu de Marie, que sa vie peut servir toutes les autres de modle 4. S. ATHANASE, in Evangelium de sancl noslr& Deipard : Puisque celui qui est n de la Vierge est Roi, et Seigneur, et Dieu, la mr qui l'a mis au monde est qualifie avec toute vrit de reine, de matress et de mr de Dieu. Cette nouvelle Eve est appelce la mr de la vie , et elle s'offre h notre admiration comme les prmice de cette vie immortelle qui doit tr le partage de tous les vivants. C'est pourquoi nous la proclamons et nous mettons notre joie ii la proclamer toujours, et en toute ma
XIX.
Pafr~fnt de Maria Virgine testirnonia.
Irenzus tib. 5 , contra liseres, Sicut Eva
spdiida est, ut effugeret Deum; sic Maria silasa est obedire Deo, ut virginis Evae virgo Maria fieret advocata : et quemadmo-
dum adstrictum est morti genus liiimanum per virgincm, solvatur per virgineni sequa lance disposita virginalis inobedientiz per virginalem obcdientiain. ~Itrysostomusin Liturgia. U t ver& dignuni e t justuin est glorificare teDeiparam et semper beatissimam, et penitus inconta-
1. S. Ini':xi~, Zib. V conim hirreses, c. XIX : C'est ce qui vient d'en cire rapportC plus l i i ~ ~ t . 2. S. C I I R Y ~ ~ O W dans ~ Mlit I-: liturgie , qui porte son nom; c'est cc que nous venons d'en rapporter, e t de plus ce qui en a & rapport6 auparavant, (rocsiion XV, tcinoignage 1 , page l9k 5 . S. AMBROISE, 18. I l de V/r{~inibus : Vierges pudiqucs 4 qui je m'adrcssc ,ayez sans cesse reprCscntc devant vos van, comme dans un tableau, la vityinilb et la vie entibrc de Narie, en qui resplendit, comme dans un miroir, la parfaite image dc la chaste16 et de la vertu. Les exemples que vous trouvcrcz en elle vous diront aussitdt ce que vous avez h corriger en vousm h e s , quels sont les vices h viter quelles sont les vertus
Morlalil.11is libcratil sordil~us, Ornala jam imniorhlilatis es stola; Meis bcnigiinm al) al10 aurcincxhibe verbb, Mcasquc virgo suscipc, ol~sccro,preces.
Ipratiquer. Un premier motif de la prendre pour votre matresse (RIla noblesse de sa personne. Quoi de plus noble que la mr je Dieu ? Quoi de plus glorieux, que celle que la gloire a choisie 2 Q u i de plus chaste qu'une vierge qui a enfant sans commerce Aarncl? Et que n'aurais-je pas il dire de ses autres vertus? Elle nilait pas vierge seulement de corps , mais elle l'6tait aussi i'iiflcction, et la conduite entir de sa vie n'&tait que l'expres<ifin sincr de ses sentiments. Humble de caur, grave dans son bnpgc, prudente dans ses desseins, elle lisait beaucoup et r i t peu. Elle mettait sa confiance, non dans des richesses kertaincs , mais dans cette prir du pauvre que Dieu 6coule toujours. Occupk de son travail , cl r k v k dans ses discours, tlle cherchait , non h. htre estimh des liommcs , mais h 6tre tpprouvk de Dieu. Attentive & n'offenser personne, bienveillante udislinctemcnt pour tout le monde, pleine de dfCrenc pour les personnes Agtcs, de pr6,vcnance pour celles de son Age, elle fuyait la vanit, suivait en tout la raison , s'attachait h la vertu de prifrenc h tout le reste. Quand la vit-on offenser ses parents rnhc par l'air du visage ? ou se diviser d'avec ses proches? ou mtpriser les gens de basse condition ? ou insulter au faible ? ou iviter la rencontre de l'indigent ? Elle ne se trouvait parmi les hon~mcsqu'autant que la charit lui en faisait un devoir, et que la pudeur ne pouvait en 6tre blesskc. Ses regards n'avaient rien de lubrique, ses paroles n'avaient rien dc dkplac tous ses actes n'avaient rien que de modeste. Rien de trop effmindans ses restes, rien de mou dans sa d6marche, rien d'insolent dans le ton de sa voix ; tellement que son cxt6rieur meme tai l'image de son iimc, et comme le cachet de sa vertu. Et en effet une maison honn6tc doit pouvoir tr reconnue d le vestibule, et des son enirk on doit voir qu'il ne s'y commet point d'uvre de tnbr ; ainsi notre filne, il qui notre corps sert comme d'enveloppe, doitelle se montrer tout entifire dans ses actes extrieurs comme une lampe fait pknktrer sa lumir a travers le corps diaphane qui la renferme. Que dirai-je de la frugalit6 de ses repas et de la multiplicith de ses occupations ; de ses repus o elle se tenait presque en de des besoins de la nature, de ses occupations o elle en dpassai les forces ? D'une part, pas un instant de relilche ; de l'autre, le nombre des jcne doublant pour ainsi dire celui des jours ; et si enfin elle songeait L rcparcr ses forces 6puiscs elle se contentait du simple aliment qui se trouvait sous sa main, plutit pour conserver sa vie que pour contenter son got Elle
attendait, pour prendre son sommeil, le besoin de la nature : encore ce repos corporel qu'elle prenait n'empcliait-ipas son Aine de veiller toujours , cherchant m6me pendant qu'elle dormait t se rappeler ses lectures dc la veille, ou, si le sorn~~~cil venait h suspendre cette &tude, la reprenant aussitbt, ou bien s'interrogeant de reclxf sur les dispositions qu'elle avait prises, ou en prmhditan de nouvelles. Elle ne savait quitter la maison que pour se rendre & la prierc, et toujours avec ses parents ou ses proches. Dans la maison, sculc pour son travail; en public, (oujours accompagnke , elle n'avait cependant point d'autre meilleur gardien de sa personne qu'cllc-inhc ; son marcher comme son parler imprimait un tel respect, qu'il semblait voir moins le corps se mouvoir, que la vertu monter ses degris. Qu'une vierge pour. tant ait pour sa propre personne des guides sages qui veillent i sa sret: je le veux , mais pourvu qu'elle se constitue elle-mhe la oardienne de la puret6 de son hme. Pour ce dernier point, elle te ne manquera pas d'institutrices ; et ces institutrices, ce seront les vertus qu'elle n'aura qu'A interroger, pour rgle sa conduite personnelle : car tout ce qu'elle fait doit 6trc une l e ~ o n parlwtc. C'est ainsi que Marie tai attentive il tout, comme si elle e eu plusieurs monitrices & ses c M s ; et elle pratiquait toutes les vertus dans une telle perfection, qu'elle semblait moins en apprendre elle-mCme la pratique, que l'enseigner aux autres. Telle nous l'a montrk l'EvangClistc, telle l'a trouvl'ihgc, telle l'a choisie l'Esprit-Saint. Eh ! qu'ai-je besoin de raconter en dktail l'affection qu'avaient pour clle ses parents, les logequ'en faisaient les tranger , puisqu'il me suffit de dire qu'elle s'est trouv6c digne que le Fils de Dieu se ta chois pour mere ? Lorsque l'angc vint la saluer, elle &lailsculc dans l'endroit le plus retire de sa maison, pour que personne ne vn la distraire ou la troubler. Qu'avaitelle besoin d ' i t ~ t personnes e de son sexe pour lui servir de cornpagnie , lorsqu'ellc en trouvait une suffisante dans toutes les bonnes pcnskes? Que dis-je? jamais elle ne semblait moins seule que lorsqu'ellc Clait seule. Car, comment pouvait-elle Ctrc seule au milieu de tant de livres, et dans la sociktk des archanges et des prophktes? Enfin, Gabriel ne la trouva que lk otl il avait coutume de la voir ; et Marie, qui s'&taitelTray d'abord en croyant voir un homme, SC rassura quand l'angc, avec qui elle &ait familitre, lui eut dit son nom. Ainsi drangkre au commerce des hommes, elle ne l'etait pils H celui des anges : quelle preuve demande vuus de plus de la chastctk de ses oreilles et de la modestie de ses
231 veux ? Salu6e, elle garda le silence ; appelpar son nom, elle ripondit; troubl la premir vue de ce personnage qu'elle ne connuissait pas, dqu'il se fut fait une fois connatr A elle, elle lui fit acte d'obhsance. Qu'elle n'ait pas nglig non plus les devoirs remplir envers sa parent c'est ce que nous apprennent aussi les divines Ecritures. Car le choix qu'elle vit que Dieu avait fait d'elle ne servit qu'h la rendre plus humble ; elle se transporta aussitdt vers les montagnes auprde sa parente, non sans doute qu'elle ebesoin de sa socit pour se confirmer dans la foi, puisqu'il lui avait suffi pour cela de la parole de l'ange. Aussi , quelles furent les paroles que lui adressa Elisabeth ? Vous &es, lui dit-clle , bienheureuse d'avoir cru. Et elle demeura trois mois avec elle. Pendant tout cet intervalle de temps, elle ne fait pas de questions pour affermir sa foi ; elle se borne h remplir ses devoirs d'amiti Et cela, apr que l'enfant tressaillant dans le sein maternel l'avait salu comme mr de Dieu, la religion devananen lui la nature. La fermetde la foi de Marie explique comment tous les miracles qui se sont succd ses yeux, t d s que de voir une femme ag et stril devenue mreelle-mkme, toute vierge qu'elle tait devenue fconde la parole rendue Zacharie apr neuf mois d'un mutisme miraculeux, les mages venir des extrmit de l'Orient adorer son divin enfant, Simo reconnatr en lui l'objet de sa longue attente, une toil paratr tout expr pour annoncer cet bvnemen ;comment tous ces miracles, dis-je, ne lui ont pas 6th le calme, ti elle qui semblait l'avoir perdu ti l'entr de l'ange dans sa maison. Marie, dit 1'Evangile , conservait tout cela dans son m u r . Quoiqu'elle se v la mr de Dieu, elle recueillait avec autant de soumission que d'avidit les instructions du Seigneur; portant dj son Dieu attach ses mamelles, elle n'en dsirai pas moins d'apprendre A connatr Dieu. Et d'ailleurs, n'allait-elle pas tous les ans Jrusalem au jour solennel de la PAque, et n'y allait-elle pas avec Joseph? Dans une vierge, la pudeur est la compagne insparablde toutes les autres vertus. Sans la pudeur, en effet, la virginit cesserait d'tr elle-mCme. Aussi Marie n'alla-t-elle pas au temple sans se faire accompagner du gardien de sa pudeur. C'est bien lii l'image de la virginit Car telle a t Marie, que sa vie & elle seule peut suffire l'instruction de toutes les vierges. Si donc un semblable modl est de votre gotconfrontez-lui vos actions, et imitez l'exemple de celle dont vous ambitionnez de partager la rcompense Que de sortes de vertus diverses brillent avec cla dans cette seule
DE
LA SALUTATION ANG~~LIQUE.
232 DE LA SALUTATION ANGI?L!QUB. vierge! La rhserve de la pudeur, l'tendarde la foi, l'ardeur de la pit Elle se montre dans sa maison le modl des vierges, chez sa parente le modkle des amies, au temple le modkle des mres Oh ! combien de vierges n'allirera-t-elle pas h sa suite! Combien ne se rkjouira-t-elle pas d'en prbsenter au Seigneur, ct de pouvoir en meme temps lui dire : Ces personnes ont gardb avec une pudeur inviolable, celle-ci le lit nuptial de mon Fils, celle-li le lit nuptial de son propre 6poux ! Comme le Seigneur lui-mCme les recommandera A son Pre cn leur appliquant les mtmes paroles qu'il disait autrefois de ses apAtres : Pr saint, ce sont lh celles qw je vous ai conseru<es; le Fils de l'homme a repos sa tCte sur leur sein ; je demande quel& o je suis, elles soient aussi avec moi. Mais elle ne doivent pas se borner i i se procurer leurs propres avantages, pas plus qu'elles ne peuvent se flatter de ne tenir leurs avantages que d'elles-memes. Que celle-ci travaille il sauver ses parents ; que celle-l& travaille h siluver ses frfires. P h juste, le monde ne m'a point connu; mais celles-ci m'ont connu, et n'ont pus voulu connatr le monde. Avec quelle pompe, quels applaudissements de la troupe des anges une vierge ne prendra-t-elle pas possession du ciel, apr& avoir men6 ici-bas une vie toute cbleste ! Alors aussi Marie prenant, comme la sceur de Mos ( M . XV, , 20), une timbale b la main, formera des chceurs de vierges, et toutes il l'envi chanteront des hymnes au Seigneur, qui leur aura fait la grhce de traverser la mer du sikh prdsent , sans &re submerge par ses flots. Alors chacune dira avec des transports de joie : J'entrerai jus@& l'antd de Dieu, jusqtti Dieu I I ~ ! ~ qui C remplit de joie wu jeunesse (Ps. XLl4). J'immole il Dieu un sacrifice de louanges, et je rends mes vmux au Trs-Hau ( Ps. X L l X , 1 4 ). Car je ne crains point de vous assurer l'acch des autels, vous qui avez fait de vos m u r s autant d'autels de Dieu , vous en qui tous les jours Jsus-Chris est immol6 pour la rddemption de vos corps. Car si le corps d'une vierge est le temple de Dieu, qu'est-ce donc que son cceur qui , recouvert par la main du prctrc btcrnel des cendresencore fumantes de ses membres sacrifies, exhale la vapeur du feu divin ? Vicrges mille fois hcurcuses , qui rbpandez autour de vous le parfum de l'immortiilit6, comme un jardin celui de ses fleurs, comme un temple celui de la religion, comme un autel celui des vertus du prCirc! Que sainte Marie soit donc le calque vivant sur lequel vous formerez votre conduite. 4. S. ATHA~SASE , S t ~ t n supr . Etwgcli~onde sanctissim nos1rd
ftflMrd
mm question, t
moignages des Pres no 4, page 226. 5. S. GK~GOIRE de Nazianze, & la fin de sa tragdi intitul Jwts-Clwist patient : Vierge chaste ct bienheureuse , digne de toute vnbratio , puisque maintenant, apr avoir dbpos6 les haillons de notre tnortalitk, vous &tesassise ,v uc du manteau de iternitb dans le s6,jourdes bienheureux, sans connatr dtsormais la mort, sans connatr la vieillesse, accueillez mes prire avec bont du haut du ciel ovous etes, vous & qui a dt confr exclusivcment & toute autre personne, l'honneur singulier d'htre la more du Verbe. Plein de confiance dans votre crdit j'ose vous adresser mes paroles suppliantes, et vous o ,pour en orner votre tteune couronne con~pos des fleurs les plus odorifkrantes, ma princesse, vous qui venant continuellement mon aide, me faites sortir heureusement de tous les dangers, et me sauvez tant des traits que lancent sur moi mes ennemis dclar que des pige bien plus dangereux que me tendent dans l'ombre mes ennemis secrets! Accordez-moi ce que j'implore de vous comme le plus grand de tous les biens, savoir, qu'aprk avoir toute ma vie pris votre protection comme un bien plus grand que toutes les richcsses, je puisse il ma m.ort vous avoir pour avocate aupr de votre Fils. Ne permettez donc pas que je sois livre comme un jouet i l'cnnemi jur du genre humain qui est l'esprit infernal, et pr6servez-moi du feu terne et des cachots thbrcu de l'enfer, par la foi en vertu de laquelle j'ai t justifi et par la puissance de votre cr6dit , auquel nous ne connaissons rien d'gal C'est ce qui me porte vous adresser cc chant, expression de ma reconnaissance. 0 Vierge d'une grcincomparable, qui surpassez en beaut comme en grandeur toutes les autres, reine puissante , lev au-dessus de toutes les hirarchied e s t e s , trkor du genre humain , soyez toujours propice aux mortels , et prservez moi dans toutes les situations de ma vie de tous les dangers. 6. S. AUGUSTIN , Serm. II de mnwtiatione Dominic( (Voir le passage rapport ci-dessus, m h e question, et de plus le tkmoignage no 5 de la question XV, pages ,190 et 197 ). 7. S FULGENCE, Serin, de laudibus f l I ( i r i ~ ex partii Sti"vatoris (Voir kgalement le passage rapportplus haut, mm question, et de plus le tmoignagno 7 de la question XV, page 201 ). 8. S. BERNARD , S e m . II in Adcentii, h i n i : La Vierge est la voie royale par laquelle le Sauveur est venu dans ce monde, apr tr sorti de son sein comme un poude son lit nuptial.
((
Attachons nous donc h suivre cette voie, afin de nous &ver pr elle jusqu'h Celui, qui par elle est descendu jusqu'h nous; de participer par elle i l la grdce de Celui, qui par elle est venu coinpatir A notrc miskre. 0 femme bnientre toutes les femmes, inventrice de la grilce, cause de notrc vie, mr de notre salut, puissions-nous avoir accpar vous auprbs de votre Fils, afin que, commc il nous a 6t donn par votre entremise, par votrc entremise aussi il nous rcqoive en griice. Que votre puretd parfaite lui fasse nous pardonner notre corruption ,et que votre humilit qui a 6t6 si agriable & Dieu, nous obtienne le pardon de notre orgueil. Que l'abondance de voire charit couvre la multitude de nos pbchcs, et que votrc fconditglorieuse nous procure la ftconditb des m6rites. 0 notre matress , 6 notre mdiatrice b notrc avocate , rconciliez-nou it votre Fils , recommandez-nous i i votrc Fils, prsentez-nou votre Fils. Faites, 6 Vierge bhie , par cettc grAcc que vous avez trouvbc , par la prbrogative que vous wcz mritb , par la miscricorde que vous avez enfantke, faites que celui qui par votre entremise a daigne se rendre participant de notre faiblesse et de notre misre nous rende aussi par votrc intercession participants de sa gloire et de sa batitude ce Jisus, votre Fils et Notre-Seigneur, qui est Dieu au-dessus de tout et bn dans tous les sicles Ainsi soit-il (Rom., lx, 5 ) . 9. Le m h e , S e m . II de laudi61&s Virginis matris super h< i e h , ~1li.s'st~ est : Si le vent des tentations vient h souffler, si vous avez & craindre l'cueides tribulations, regardez celle Ctoile , invoquez Marie , etc., comme ci-dessus, question XVIII, thnoignagc 6 , page 212. 40. Le mme Serrn. de verbis Apocdypsis, Signum magnum apparuit in cado : Sans doute que Jbsus-Christ pouvait nous suffire, puisque toute notrc suffisance vient de lui (II Cor., III, 5); mais il n'tai pas bon pour nous que l'homme f seul : il convenait davantage que les deux sexes concourussent & notrc rparation commc les deux sexes avaient concouru notre ruine. Un fidkle et puissant mdiateu entre Dieu et les hommes, c'est, h n'en pouvoir douter, Jsus-Chris homme ; mais les hommes redoutent en le contemplant la majest divine. Le propht ne chante pas seulcment sa misricordeil chante aussi sa justice (Ps. C, 1) : car s'il a appris par ce qu'il a souffert h tr compatissant et miscricordiaux ( IMr., V, 8 ; IV, i 5 ; I I , 17 ) , il n'en a pas moins toujours le pouvoir de nous juger. Auprhs d'un tel mdiateur nous avons besoin d'une autre m6diation ;et point d'autre qui nous
238 convienne plus pour cet office, que celle de Marie. Cruelle a t pour nous Eve notre premikre mere , qui a t cause que l'antique serpent a infiltrson venin dans le cu de son pou ; mais en revanche nous avons tout {i espcrer de Marie, qui a procur nonseulement h son sexe, mais aussi au ndtre, l'antidote tout-puissant pur le salut. La prcmi6re a kt6 un instrument de s&duction,la seconde est un instrument de propitiation. Celle-lh nous a fait prkvariqucr; celle-ci nous a procurd notre rachat. Comment notre faililessc pourrait-elle craindre de s'adresser h Marie? En elle il n'y a rien d'austh-c ni de rude ; elle est toute douceur ;elle nous otrh tous le lait et la laine. Repassez avec toute l'application dont vous te capables la suite de l'histoire vangliqu et si vous y remarquez dans Marie quoi que cc soit de dur ou de menaantou m6me le moindre signe d'indignation ou de coltrc , je consens it ce que vous ayez pour elle de la dkfiance et que vous n'osiez pas vous approcher d'elle. Mais si, au contraire , comme cela est en effet, vous ne trouvez en elle que faveur et bont que douceur et misricorde rendez grices ii celui qui vous a procurh si mi&ricordieusement une telle mdiatriceen qui vous n'avez rien k redouter. Pour tout dire en un mot, elle s'est faite toute i~ tous (1Cor., IX, 22) ; elle s'est constituee &bitrice des dons de sa charitenvers les savants comme envers les simples (Rom., I,14) ; elle nous a ouvert tous le sein de sa misricorde pour que tous reoivende sa plnitude que le captif en reoivsa dlivrance le malade sa gurisonl'afflig sa consolation, le pcheuson pardon, le juste un surcro de grfice, l'ange une surabondance de joie, la Trinitelle-meme un nouveau degrde gloire, la personne du Fils en particulier la substance de sa chair : il n'est personne, enfin, qui songe it se soustraire ii la chaleur de son influence ( Ps.XVIII, 7 ). C'est celte femme que Dieu a promise au monde des l'origine , comme devant briser par sa vertu la tCle de l'anlique serpent : en vain celui-ci s'est-il embusqu pour la mordre au talon ; tous ses stratagkmcs lui ont t inutiles (Ge%, H I , 1 5 ) . Seule en effet, elle a bris l'effort de toutes les hrsi (a). De ces hdrisies l'une niait qu'elle e consu JCsusChrist avec sa propre chair; une autre niait qu'elle l'c enfant vritablement et sifflait de sa voix d'aspic qu'elle s'btait contentde ramasser cet enfant tomb6 du haut du ciel ; une autre faisait entendre cet autre blasphhne , qu'h la suite de son divin
DR LA SALUTATION A S C ~ ~ L I Q U E .
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DE LA SALUTATION ANG~LIQUE.
enfantement, elle avait eu d'autres enfmts il la manir des autres femmes; celte ;iutre s'in:lig:int de l'entendre appeler in& (le Diou , faisait de ce grdnd noin Q w h o s l'objet de ses dhSisions impies; miiis tous ces picgcs tondus ont kt6 brises, tous ces fils de vipCre ont de CC~~ISPS, tous ces siiiicments ~ O U S S ~ contre S la Vierge-mere oui de rbduits au silence , et toutes les gCni'Tiitinns la proclament bienheureuse (Luc , 1, 48 ). Baisons avec amour, nies frkres, les tr;iccs des piis de Muric, et prostcrnnns-nons h ses pieds de ht"n6diction pour lui faire notre humble pritrc. Tcniins-la fortement , et nc la laissons aller (lu'itpds qu'elle nous aura l)his : car clle est, puissante. Elle est cette toison placte eniril l'iiirc de la terre et la roscc du ciel, cette fcmmc revi'-tuc d u soleil avec la lunc it ses pieds; c'est Maric M d i c mhJiatricc enire Jcsus-Christ et son Eglisc.. .. Qui pourra nommer les Ctoiles dont SC compose lc diadbme royal de Maric? Il est au-dessus des facultCs de l'hommc de d k r i r e celle couronne, ou d'en indiquer la composition ; toutefois, sans nous faire scrutateurs t h h i r c s de ce secret divin, nous pouvons peut-tire assez convcnablemcnt, selon 1;) mesure de nos faiblos moyens, comparer ces douze toile aux douze prfirogativcs de g r h s , dont Marie est singul i h m c n t favorisk. Car nous trouverons en Marie les prirogalivrs d u n i d , les prh-ogativcs de la chair, les prtrogatives du cmur; cl en mi11lij)liantce noinhrc dc trois piIr quatre, nous mivcrons pcul-Cir(){i ces douze h i l e s , qui rendent si brillant aux yeux do tous l i h diadCrne (le notre reine. Pour moi du moins, j'cnlrcvois un sing~ilicrk l a t , premikrement chns lit g h h t i o n de Maric, scco1~1~11iei~t dans la visite quc l'ange lui fit, troisihw ment dans Facto de l'Esprit-Saint qui survint en elle , qua tritmement dans l'incarnation inharrable du Fils do Dieu. Et ce qui donne il ces quatre mcrveillcs elles-mhes un k i a t encore plus dblouissant , c'est que Mario a lcvc la premibre 1'Ctcndard de la virginitb , c'est qu'elle il 6t6 fficondc coinniercc charnel, c'est qu'elle est devenue enceinte sans les incommodit6s de la grossesse , c'est, qu'elle a cnfaiit6 sans douleur. Et pourlmt cncure, jo vois par-dessus tout en Marie la discrktion de la pudeur, la rservde l'liumilit6 , la magnanimitfi de la foi , le s~crificc volontaire du caur.. ... Maintennnt , 6 Mc're do mistricorde, nous voici, comme la lunc que saint .km aperuen vision, prostern vos pieds, vous adressant nos humbles snpplictitions, comme notre m6diatrice plein de misCricorde auprts du soleil de justice, pour Clrc admis i\ voir u n jour la liiinihv dans votre lumibre,
237 1jouir enfin de In vue de ce soleil qui vous a particuli6rement aimeet qui s'est plu h vous revetir de l'ornement de gloire, en plaansur votre tt sa couronne la plus belle. Vous te pleine de griicc , toute p h % - 6 e de la roscleste appuyte sur votre bicn-ainie,toute remplie de dtlices (Cunt., VIII, 5). 0 notre reine, donnez aujourd'hui la nourriture vos pauvres; que les petits cl~ic~is aussi mangent des iniettcs ton~btesde votre tal~lc, et donnez i boire , non-seulement au serviteur d'Abraham { G m , 1.UV, i 7 ) , mais encore il ses chameaux , de cette eau mervcillcuse que vous portez dans votre vaisseau; car vous te par le Trs-Hauh votre vra'imcnt la fille pr6destinbc et prbpar Fils, qui est Dieu par-dessus tout et bn dans les sikclcs des sitclcs. Ainsi soit-il . M . Le mGme , SOT de Nativitate Marice : n Voyez donc, en examinant de plus pi*& encore , avec quelle ferveur de d h o lion Dieu a voulu que nous honorions Marie, en mettant en elle la plhitude de toute espc de bien ; de sorle que toute notre esptrance, toutes les grices dont nous pouvons ktre favoriss notre salut enfin, tout nous vient de celle qu'il fait paratr nos yeux toute remplie de dblices (Cant., VIII, 5). Elle est elle-mm (Cant.,IV, 6 ) , que le zkphyr divin a connue un jardin de dlice pendre de son baleine, a pbntr de son baleine encore, et qui r pand en tous lieux le parfum de ses fleurs, qui sont les @ces et tous les dons spirituels. Supprimez la masse solaire qui clair le monde, que deviendra le jour? Supprimez cette toil de la mer qui s'appelle Marie, que restera-t-il autre chose qu'obscurit6, que tinibres bpaisscs, qu'ombres de mort? Vnbron donc celte auguste Marie de toute la force de notre amour, de toute l'ardeur de nos sentiments et do nos vaux: ; car telle est la volont de celui qui a. voulu que nous obtenions tout de lui par Marie : telle est, dis-je ,sa volontb, ou pour mieux dire, sa bienveillance notre bgard. Car, ne ngligean rien de ce qui peut contribuer h nous relever de notre mistre, il a voulu ainsi dissiper nos craintes, exciter notre foi, fortifier notre esprance chasser toutes nos dtfiances, encourager notre pusillanimit Vous craigniez p u t ilre, d vous approcher du Pr c&leste; elray& sa voix , vous fuyiez comme Adam pour vous caclicr, et il vous a donn Jsu pour mdiateur Que n'obliendra pas d'un tel Porc un tel Fils? Il sera sremenexauci5 i l cause du respect qui lui est du comme au Fils de Dieu, parce que le Pr aime son Fils. Apprhendez vous encore de vous approcher de lui? Sachez qu'il est votre frre
SE LA SALUTATION
ANGELIQUE.
il est votre chair; il a tsujet toutes vos misresexceptle pichd, afin qu'il filt mis6ricordieux. Ce frr , c'est Marie qui nous l'a donnk Mais vous redoutez peut-tr en lui la divine Natest parce qu'en se faisant homme , le Roi du ciel n'a pas cess d'etre Dicu? Voulez-vous donc avoir un avocat auprd'un tel juge? Recourez it Marie. Jc vous le dis sans hsiter elle sera m u cbe a cause du respect qui lui est d comme i i la Mr de Dieu. Le Fils exaucera indubitablement sa mre et i son tour il sera exauce par le Pkrc ; c'est l i l'chclldes pcheur ; c'est lh ma grande, ma vkritablc , mon unique esphance. Car, dites-moi , un fils peut-il faire, peut-il essuyer un refus? Peut-il, ou ne pas exaucer sa mtrc , ou n'ctrc pas exauc de son pre L'un, pas plus que l'autre , n'est possible sans doute. Vous avez, lui dit l'ange (Luc. 1, 30), trouai grdce aupr de Dieu. Quel bonheur pour nous! Toujours elle trouvera gr&ce, et cette g r k x suffira tous nos besoins. Celte vierge sage ne demandait ni les richesses, ni les honneurs, ni la puissance, ni mCme la sagesse comme Salomon ; mais elle demandait la grhce. Et en effet, c'est la grhce qui seule peut nous sauver. Pourquoi dbsircrions-nous autre cliose, mes frkrcs? Recherchons la grAce, et cherchons-la par IIiiric : car ce qu'elle cherche elle le trouve, et la demande qu'elle en peut faire ne saurait 6trc frustrde dc son effet.. . Au surplus, quoi que ce soit que vous vouliez offrir au Seigneur, souvenez-vous de le recommander CL Marie , afin que la griice remonte 5 l'auteur de la gr&cepar le mCme canal par o elle aura d4coulsur vous. Car, bien que Dicu puisse absolument parlant vous faire parvenir sa grilce par tout autre moyen, il a fait choix de celui-ci de prkfbrencc t~ tout autre. Peut-etrc aussi vos mains sont-cllcs souillCes, ou par des ccuvrcs de sang, ou par des intentions qui ne sont pas assez pures. Quel que soit en consq~icnc le don, si modique mcme qu'il soit, que vous dkiricz prkmter it Dicu, rccommandez-le, pour lui Ctrc ollcrt , aux. mains si pures, et si dignes d'btre exaucees, de Marie, si vous ne voulez pas essuyer de refus. Car les mains de Maric sont comme des lis de toute blanchcur, et le divin &poux,qui recherche les lis, accueillera votre prksent, dont la modicitsera rclevCe i ses yeux par la beautb du lis qui le hi offrira. offert qu'il lui sera par les mains de Marie.
CHAPITRE III.
ARTICLE 1.
- DE LA CHARIT$.
Qnest iom 1 .
Est-ce assez pour un chrtie de possde la foi et l'esprance Celui qui a d6j la foi et l'esprance doit se mettre surtout en nirsure d'obtenir de plus la vertu de charitb. Car c'est de ces trois vertus riunies que saint Paul a dit : La foi, l'esp!rance et la charit subsistent dans la vie prsente et il a ajout : La plus grajtde des (rois, c'est la charitLa foi, assurment est une grande vertu, puisqu'elle est capable de transporter des montagnes et d'opre des miracles; l'esprancaussi est une grande vertu, puisqu'elle est comme le casque de notre salut, et comme l'ancre dont la solidit est pour nous un motif puissant de consolation dans nos peines et de confiance dans nos prires par la double perspective qu'elle nous offre, et de la bontde Dieu, et de la grandeur de ses promesses. Mais la charitest la plus grande des trois : car elle est la reine de toutes les vertus ;elle ne conna ni bornes, ni mesure; elle n'aura jamais de fin ; plus forte que la mort, elle survivra notre dernier soupir. Sans elle, la foi et l'espranc peuvent encore, il est vrai, subsister dans un chrtie ; mais elles ne lui suffiraient pas pour mener une vie sainte. C'est ce qui a fait dire ii saint Jean : Celui qui n'aimr pas d e i ~ w r dans e la mort, quand meme il croirait et esprerai encore, comme nous pouvons le voir par l'exemple de ces vierges folles, que lYEvangile nous prsent en parabole (1).
1.
Stagna certb fides, qua? satis esse queat ad montes transfcrendos , et patranda miracula; magna etiam spes, salutis quaedam galea et anchora, quse proposita Dei bonitaie, et prsemii magnitudine, tum eficacem consolationcm laborantibus, tum fiduciam singularem precantibus suggerit. Maxima verb charitas virtutum omnium princeps, qua? modum finemque nescit ,nec morientes deserit, morte ipsa fortior , qua sine fides c l sues Christiano quideni inesse. aed ad
4 . 1 Corinthiens, X I l I , 4 3 : Ces trois vertus ,la foi, l'cspirance et la cliarilb, subsistent dans la vie prsente etc., comme dans le corps de la rkponse. 2 . I b i d m , 4-3 : Quand je parlerais toutes les langues des hommes et des anges mCmes, si je n'avais pas la charitb , je ne serais que comme un airain sonnant et une cymbale retentissante. - El quand ,jlauraisle don de prophbtie , que je pbnbtrerais tous les mystkres, el que j'aurais une parfaite science de toutes choses, et quand j'aurais toute la foi possible, une foi capable de Iransporler les montiigiies, si je n'avais point la charitk, je ne serais rien. - Et quand j'aurais distribu6 tout mon bien aux pauvres, et que j'aurais livre mon corps pour Ctre brhl si je n'avais pas la charitb, toul cela ne me servirait de rien. 3. MAHC, XI, 2 2 , 25 : Ayez lii foi en Dieu. - Je vous dis en vrit , que quicmque dira a cette montngne : Ote-toi de lh, et jette-toi dans la mer; s'il le dit sans hkitcr dans son caur, mais en croyant au contraire que tout ce qu'il aura dit arrivera, il le verra en cffcl arriver. D 4. MATTHIEU, Vil, 24-23 : Tous ceux qui me disent, Seigneur, Seigneur, n'entreront pas pour cela dans le rovaume des cieux ; mais celui-l& y entrera , qui fait la volont6 de mon P h qui csl dans les cicilx . - Plusieurs me diront en ce jour-li : Seigneur, n'avons-nous pas prophctisk en votre nom? n'avonsnous pas chi& les d h o n s en votre nom? et n'avons-nous pas fait plusieurs miracles en votre nom? - Et alors je leur dklarcrai : Je IIP vous ai jamais connus ; rctircz-vous de moi, vous tous artisans d'iniquitk. 1) 5. I Tliessttfo'ulcip~s,V, 8 : a Mais nous qui sommes enfants du jour, gardons-nous bivn d'une pareille ivresse , et armons-nous spirilnflemmt, en prenant pour cuirasse la foi et la. charitb, et pour CiISClUC l ' c s ~ ~ r a l i c du c salut. 6 . E / J ~ ~ ~ PV/IM , fi-fi , 7 : K Servez-vous surtout du bouclier de la foi, pour pouvoir &teindretous les traits enflammbs du malin esprit. - Prenez encore le casque du salut et l'6pbe spirituelle, qui est la parole de Dieu. 7. / J i h w x , V I , '18-i9 : Nous avons mis notre refuge dans
l~rnilicntiync \ivriidinn snfliccrc iiiiiii~nii t rim crcdnt iic sperrl iHc, ut t 1 1 1 1 x virpossuiil. l'ide ;I Jo:m ilictiiin est, : O u i }:inos i!i Eyangclio nobis exciiiplo cise non diliyil mnuul in t t i o m , ( 1 i i i 1 1 1 i iii~ i ~ pooitnt.
241 kspranc qui nous est offerte, - qui sert & notre hme comme d'une ancre ferme et assure et qui nous fait pntr par anticiDE LA C H A R I T ~
pation jusqu'au dedans du voile, etc. 8.1 JEAN, III , 14 : Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. 9. MATTHIEU,XXV, 11-12 : Enfin les autres vierges vinrent aussi, et lui dirent : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous. Mais il leur rpondi : Je vous le dis en vrit je ne vous connais pas.
4. PROSPER , vkqude Riez (1), lit. III de vitd contemplativd, c. 13 : La charitest, selon moi, une volontdroite, unie ins parablement h Dieu, et dtach par consquen de toutes les
choses terrestres et prissables embras du feu de l'Esprit-Saint, qui en est le principe comme il en est la fin ; exempte de toute souillure, pure de toute corruption, incapable de changement, lev au-dessus de tout ce qui peut exciter l'amour charnel; puissante plus que tous les autres sentiments de l'iime, sans autre ambition que de voir Dieu, invincible tt toutes les r sistances, elle met le sceau aux actions vertueuses, elle est la sauvegarde des murs la fin de tous les commandements divins ; elle donne la mort Zi tous les vices, et la vie toutes les vertus; elle est la force des combattants, la palme des vainqueurs ; elle inspire les mesaintes, produit leurs mkrites , et fait leur rcom pense. Elle ressuscite ceux qui le pch a donnk la mort, rta blit en pleine vigueur ceux qui sont languissants, rend la sant6 aux malades, l'espranc aux dsespr et habite dans les me auxquelles elle a rendu la paix : le retour Dieu est son ouvrage, l'avancement dans la vertu fait sa joie, la pers6vranc sa gloire, le martyre sa victoire, et son influence s'tensur tous les fidle : la foi en est le germe, l'esprancen est le prlude elle fait son profit des progr de tous, donne la vie tout ce qui se fait de bien ; elle rend l'obissancprompte, la patience invincible,, le sentiment religieux suprieu tous les attraits de la chair : sans elle personne n'a jamais plu Dieu, avec elle personne n'a pu ni ne pourra pcher Telles sont les qualit de la vraie et parfaite charit que I'Apbtre appelle la voie qui l'em(1) Ou plutbt Julien Pomreprktre d'Arles, le m6me qui enseigna la rhbtorique saint Ctsaire, et qui est le vritabl auteur des trois livres de la Vie contemplcttive. -Voir NAT. ALEX. H i s t . eccles., V Sc. c. IV, art. XXIV, ditiode Venise, et la note de Mansi qui y fait suite.
242 DE LA CHARI^. porte en excellence sur toutes les autres (1 Cor., XII, 31). Elle est en effet la vritablvoie qu'il faut .suivre pour parvenir h la clestpatrie; et de mhme qu'on ne saurait arriver un terme sans suivre la voie qui y conduit, de m&mesans la charith, qui est appelune voie, les hommes ne peuvent que s'egarer , au lieu d'avancer vers leur terme. 2. Le mhme, ibidem, c. 15 : K Donc, si nous pratiquons la c h rit tant & l'bgard deDieu qu'& l'gardu prochain, avec un caxr pur, une conscience droite et une foi sinchre ( I T h . , I,5), nous 6sistcrons sans peine au pch6 nous abonderons en toute sorte de bonnes euvres, nous m6priserons les vains attraits du si6cle, et nous nous porterons mm avec plaisir & tout ce que la fragiliti humaine envisage comme cc qu'il peut y avoir de plus difficile ou de plus rebutant, supposb toujours que nous aimions Dieu de iout notre cur de toute notre fime et de toutes nos forces (Dent., V I , MATT., XXII , MARC , XII, Luc, X), de cette charith parfaite qui ne peut nous venir que de lui. Car on ne pkche jamais, qu'autant que l'amour de Dieu s'affaiblit en nous; si au contraire nous l'aimons de tout notre cceur, le p&cli& ne nous offrira plus rien qui puisse nous engager il rentrer dans sa servitude. Et qu'est-ce qu'aimer Dieu, sinon nous attacher & lui, concevoir le dsi de jouir de sa vue, en mCmc temps que hale pch , nous dtache du monde, aimer aussi le prochain que Dieu veut que nous aimions pour l'amour de lui , observer l'ordre ltgitime dans cette affection elle-meme, sans jamais en remuer ou en depasser les ou bornes? Ceux-ln ilpasscn lcs bornes (les alicctions lgitime les remuent, qui aiment le monde au lieu dc le m6priscr, ou qui cherchent plus qu'il ne faut le bien de leur corps, ou qui n'aiment pas le prochain comme eux-inCmes, ou qui n'aiment pas Dieu plus qu'eux-mhcs ('1). Que cc soit un devoir pour nous de ne pas aimer le monde, c'est ce que Dieu lui-m6me a pris soin de nous apprendre par ces paroles de l'apbtrc saint Jean : Gardez-vous bien d'aimer le monde ( 1Joan., II, 45). Quant il notre corps, comme il fait partie de nous-mCmcs , nous devons l'aimer en ce sens, que nous sommes naturellement obliges de veiller i l sa conservation et de le dkfcndre des accidents, en mkme temps que de le soumettre h l'esprit et de le disposer ainsi h une vie immortelle et incorruptible; mais non pas en ce sens que nous lui permettions d'amollir par ses dissolutions la vigueur de l'Arne, d'en
(1) Voir l -dessusaint Augustin, de doctrin christiwa, lib. 1, c. 27.
DE LA C~"ARIT&.
2.43
DE LA C H A R I T ~ ~ .
de l'Esprit-Saint : Il a ordo?m m moi la cliaritd (Cant., 11.4); savoir, que, comme la charitb bicn ordonn demande que nous aimions Dieu par-dessus tout, nous aimions ensuite en lui et tt cause de lui tout le reste de cc que nous devons aimer, autant qu'il nous ordonne de l'aimer. Car il nous ordonne d'aimer nos corps h cause de nous-in6mes, notre prochain comme nous-mGmes, et lui-mm plus que nous-in~mcs ; de manikre sans doute h ce qu'il nous soit permis de nous afkctionner plus particuliremen h ceux qui nous sont unis davantage par le commerce ordinaire de la vie, si leur rbputation n'est pas mauvaise et que leur conduite soit louable ; mais de manicre aussi ii ce que nous nous rcjouissions des avantages spirituels de tous comme si c'&taientles ndtres propres, et que nous nous affligions de leurs pkhbs comme s'ils nous taien personnels. Le moyen donc pour nous d'dtre parfaits dans cette vie, c'est d'aimer Dieu parfaitement. Et ceux-lh aiment Dieu parfaitement, qui, voulant ce que Dieu veut, ci ne voulant rien de ce qu'il ne veut pas, refusent tout consentement aux p k h k qui l'o~Tenscnt , et s'attachent constamment & l'amour et h la pratique des vertus dont sa grilce les rend capables. Tout le bien que ces personnes peuvent accomplir, elles en remercient Dieu, qu'clles en regardent avec raison comme le premier auteur; tout le mal qu'il leur arrive de commettre , elles l'imputent i leur propre volontk; tout le bicn qu'il leur est impossible de foire, elles lui demandent sans cesse qu'il le leur rende possible; et cette grilce obtenue, ellcs lui en sont reconnaissantes, Les biens dont ellcs se voient en possession, elles voudraient que les autres en eussent de m&meleur part, et tendan leur bienvcillance jusqu'h leurs ennemis, elles voudraient qu'ils fussent tous ce qu'elles sont elles-m6mes. 3. S A ~ L ' S T,I N in Ps. XLVIl : N Essayez de comprendre quelle est la force de la charitC. C'est une vertu que personne ne peut vaincre. C'est un feu que ni les agitations du sikcle , ni les eaux des tribulations ne sauraient Ctcindre. C'est de la cllarite qu'il a 616 dit (Cant., Vlii, 7) :Elle est forte comme la mort. Car de mbme qu'on ne saurait rsiste i i la mort, quand une fois elle est venue; que tous les remkdes, tous les moyens qu'on emploierait ne la feraient pas reculer, parce qu'aprks tout nous sommes nis mortels ; ainsi le inonde ne peut rien contre l'effort imp&ueux de la charilk. Au fond, cette similitude dont je me sers s'appuie sur la raison des contraires; car, tandis que la violence de la morta pour effet de perdre, celle de la charitau contraire a pour etel
248 k sauver. Que dis-je ? la cllarita fait que beaucoup sont morts tu monde, afin de vivre pour Dieu. C'est cette charitqui embrAi t les martyrs : je ne parle pas des faux martyrs, de ceux qui ('inspirent de la vaine gloire, de ceux A qui s'appliquent ces prolcs : Quand j'aurais livr mon corps au feu pour y ~ brGl r tijtd~pas la cltarittout n e me servira "le rien (1Cor., XIII, 3), mais je parle de ces vrais martyrs, que le seul amour de Jsus Christ et de la vhit dvouai aux souffrances. Que purent contre eux les cruaut de leurs perscuteur ? Ils eussent cd plut& aux larmes de leurs parents qui s'affligeaient de les perdre, p'aux fureurs de leurs ennemis qui demandaient leur mort. Combien de ces martyrs &taientsuppli par leurs propres enfants d'vite le supplice ! Combien d'autrcs voyaient leurs pouse les conjurer deux genoux de ne pas les laisser veuves ! Combien de parents se voyaient arriWs sur le chemin du supplice par leurs enfants, comme nous le voyons dans les actes du martyre de sainte Perpbtue ! Voilh ce qui s'est fait. Mais les larmes avaient beau couler ; comment auraient-clles pu teindrl'ardeur de la charit C'est la force de la charit que figurait celle de Sion, dans ces paroles du Psalniiste ( Ps. CXXJ, 7 ) :Que lu paix soit a ta force, et l'abondance dans tes tours; comme dans cet autre passage (Ps. X L W , 13 et 1 4 ) : Racontez ces choses du haut de s s tours, appliquez-vous 4 considresa force. 4. Le mme in Epist. B. Joannis Tract. V, sur ces paroles (1 JOAN., III, 40) : C'est en cela qu'on conna ceux qui sont enfants de Dieu, et ceux qui sont enfants d u diable ;tout homme qui n'est pas juste n'est point de Dieu, non plus que celui qui n'aime point m frre On voit tout de suite pourquoi l'Aptr dit : Non plus e celui qui n'aime point son frre La charit toute seule marque donc la distinction qui existe entre les enfants de Dieu et les enfants du diable. Que tous impriment sur eux le signe de la croix; que tous rbpondent , Grisi soit-il : que tous chantent, Alleluia ; que tous soient baptisk, entrent dans les glises qu'ils soient mme si l'on veut, les pierres dont elles sont bikties ; on ne les discernera comme enfants de Dieu d'avec les enfants du diable, qu'autant qu'ils auront la charit Ceux qui ont la charit6 sont n de Dieu ; ceux qui n'ont pas la charit ne sont pas nde Dieu. Grande rgl pour faire un juste discernement. Ayez tout ce que vous voudrez ,s'il vous manque cela, tout le reste ne vous sert de rien. Si vous n'avez pas le reste, mais que cela ne .vousmanque pas, vous avez accompli la loi. Car celui quiDE LA CHARIT~.
aime le prochain a par lh-meme accompli la loi, nous dit le grand Apdtre (Rom., XIII, 8) ; et encorc (?id., 10) :L a p h i h i d e de lu loif c'est la cliaritSans doute- que la charitb est cette perle de prix, pour l'acquisition de laquelle celui qui l'a trouvbc vend toutes ses'autres possessions ( l 1 . i ~ , XIII ~ . , 46). Oui , cette perle prcieusc'est la cllarit&, sans laquelle tout le reste que vous pourriez posskder ne vous servirait, de rien, et qui seule pourrait vous suffire, quand r n b e vous seriez priv de tout le reste. 5. Le mCme , Eixlnriil. ail h t b r c ~ t c. . 117 : a La clmite, que l'Aphlrc nous dit Clrc plus grande que la foi et que l'esfirance, rend celui qui la posskde d'autant meilleur, qu'il se trouve la posstder un plus haut degr& Et lorsqu'on demande de quelqu'un s'il est vertueux, on ne demande p s de lui ce qu'il croit ou ce qu'il cspkrc, mais on demande cc qu'il aime. Car celui qui aime ce qu'il doit aimer, croit et cspkre sans contredit ce qu'il doit croire et csptrer : celui au contraire qui n'aime pas, ne peut avoir qu'une foi vainc, quand mCmc il ne croirait que ce qui est vritabl ; qu'une espirancc vainc. quand mCme il n'cspkrcrait que ce qui se rapporte & la vbritablc fdicitk: ii moins qu'il ne croie et n'csphre que sa prihre pourra lui obtenir ce qui lui manque encore, savoir d'aimer. 6. Le meme, Scrm. 55 de tc~~ipore ( 1 ) : a La charitb est comme la cime de toutes les vert us, le royaume promis, la plus haute ricon~penscdes saints dans le ciel , puisque, au milieu de la joie intarissable dont, ils son! inondes, les saints n'ont rien de plus agr&d.de , rien do plus doux que d'aimer Dieu parfaitement. Le voyant face face, ils go~ten mieux le bonheur de l'aimer, et jouissent avec plus de ddectation du souverain bien. La charit tient le premier rang parmi tous les comn~andeincntsde Dieu, parce que sans elle, comme nous l'atteste l'aldtrc saint Paul (1 COR., XIII), rien ne saurait &trcagrbablc CL Dieu ou utile h nous rn6mes par rapport au salut, ni le martyre, ni la fuite du monde, ni l'abondance des aumAnes. 7. Le m b e , de Trhim,lib. XV, c. 18 : Aucun autre don de Dieu ne surpasse celui-ci en excellence. Lui seul marque la diffrencdes enfants de Dieu d'avec les enfants du diable. On peut recevoir du Saint-Esprit d'autres dons que celui-l&; mais sans la charit les autres ne servent de rien. A moins donc que
(1) C e sermon n'est pas de saint Augustin. Uist. eccL, V SCL'C., c. IV.
- Voir NOEL-ALEXANDRE,
l'&prit-Saint ne nous soit donn un assez haut degr pour p nous aimions Dieu et le prochain, nous ne passerons point de il gauche la droite de notre juge. L'Esprit-Saint lui-mm n'est appel don de Dieu, quY& cause de la charit; et si ce don nous manquait , nous aurions beau parler toutes les langues des hommes et le langage des anges, connatr tous les mysgres, etc., nous ne serions avec cela qu'un airain sonnant et Me cymbale retentissante ( I C o r . , XIII). Qu'il est donc grand ce bien, sans lequel tous les autres, quelque grands qu'ils soient, ne sauraient conduire h la vie kternelle! tandis que ce ben mme je veux dire la charitk, ft-i le seul dont nous dissions favorish , quand nous n'aurions ni le don de proplitic ni la connaissance approfondie des mystres ni toute autre science ; quand mme faute de moyens, ou par quelque autre obstacle, nous ne ferions aucune distribution aux pauvres ;quand mme faute d'occasion, nous ne livrerions pas notre corps aux flammes; ce bien seul, la charitdis -je, suffirait pour nous aire mrite le royaume du ciel, et sans elle la foi elle-mm serait insuffisante. Sans la cliarit il est vrai , la foi peut encore subsister ; mais elle ne saurait mrite de rcompens (1). C'est pourquoi l'apdtre saint. Paul a dit ces paroles (Gai., 7, 6) : En JismChrist ni la circoncision, ni l'incirconcision ne servent de ritv; mais ce qui sert , c'est la foi, quand elle est anim de la diari/;; distinguant ainsi cette foi vive de la foi que les dmon mlmes peuvent avoir, et qui les remplit de frayeur (JAc., II, 19). La charitdonc. qui vient de Dieu, et qui est Dieu, est proprement parler le Saint-Esprit, par lequel, nous dit encore l'Aptr (ROM., V, 5) , elle est rpandudans nos curs en faisant de chacun de nous le temple de la Trinit entire C'est pour cela que le Saint-Esprit, en mkme temps qu'il est Dieu, est appel6 aussi avec beaucoup de justesse le don de Dieu. Et ce don, quel est-il h proprement parler, si ce n'est la charitqui nous conduit b Dieu, et sans laquelle tout autre don de Dieu ne saurait nous conduire lui? 8. Le meme, Serm. XXIH de verbis D o d n i , c. 4 : Le saint
(1) 11 y a ici dans le texte latin un de ces jeux de mots familiers saint Augustin, mais qu'il est impossible de rendre dans notre langue : Sine charilufc quippe fides potest q u i d e m esse, sed non et prodesse. A moins de traduire de la manir suivante : Sans la charith, la foi peut 6tre p e ~ s i c ,mais ne peut pas tr rcompensie Ce qui semblerait pukril, et qui pis est, de mauvais got
248
DE LA CHARIT~.
Evangile me rend curieux, en m'apprenant que mhme parmi les vierges, parmi celles-lh rnhrnes qui tiennent leur lampe h la main, il peut y en avoir d'insenses comme il y en a de sages. Quel
moyen aurons-nous de les distinguer ? Ce moyen, c'est l'huile dont elles sont ou ne sont pas pourvues. L'huile a donc ici une signification remarquable ; oui, sans doute, et tri%-remarquable. Ne reprsenterait-cll pas par hasard la charit? Je ne fais cncore que le conjecturer, sans prendre de dcisioprcipitke Je vais vous dire cc qui me porte h croire que l'huile est le symbole de la charitk. L'Aphtrc dit, quelque part : Je vais vous indiquer une voie plus ilev(1Cor., XII}. Et quelle voie va-t-il indiquer ? La voici : Quand jeparlerais toutes les langues des hommes et le langage des ajzgcs, si je n'iti pas la charit4, je ne suis que comme un airain sonnant et une cymbale retentissante ( I Cor ., X I I I ) . Cctte voie, la plus levb de toutes, c'est donc la charit et l'huile en est l'embleme trs-significati; car elle s'&lvau - dessus des autres liquides (1). Mettez de l'eau, et versez de l'huile dessus, l'huile surnagera. Mettez de l'huile, et versez de l'eau dessus, l'huile surnagera cncore. Observez l'ordre, et l'huile l'emportera ; renversez l'ordrc , ct elle l'emportera encore. La charit6 ne rampe ni ne succombe jamais ; toujours elle s'lkve toujours elle garde son ascendant. Plus loin, c. 8 : Les lampes allume des vierges sages taien entretenues avec cette huile spirituelle qui est la bonne conscience, ou la gloire dont l'mqui a la charith brille aux yeux de Dieu.
Qnestiou II.
Qu'est-ce que la charitb ? La charitest une vertu divinement infuse, par laquelle nous aimons Dieu pour lui-m6me, du fond de notre cur et notre prochain pour l'amour de Dieu. En effet, c'est Dieu que nous devons aimer avant tout, en tout et par-dessus tout. Nous devons l'aimer pour lui-m8me exclusivement h tout autre, comme tan lui seul lc souverain bien, le bien ternel le seul qui puisse remplir la capacit6 de nos curset dont l'amour doit tr le principe, comme sa gloire le but de tous
(1) Il y a encore dans saint Augustin un jeu de mots impossible rendre comme il faut dans une traduction franqaise : Ipsa est supcreminens via, id est churitas, quce merith oleo significatw. Omnibus e n i m humoribus oleum supereminct,, etc.
i a vouloirs et de toutes nos actions. Nous devons ensuite, et pour hmour de Dieu, aimer notre prochain, c'est-h-dire tout le monde sans distinction, puisqu'il existe entre nous tous des liens d'troit parent tant A. cause que nous avons tous la mm nature en noire commune qualit d'enfants d'Adam, qu'il cause de notre commune participation h la grhce divine et mm la gloire itemelle', pourvu seulement que nous en ayons la volont(II).
4. MATTHIEU, XXII, 36, 59 : Matre quel est le grand comlui rbpondit : Vous aimerez le mandement de la loi ? - Jsu Seigneur votre Dieu de tout votre cur de toute votre Ame et de tout votre esprit. C'est lh le premier et le plus grand commandement.- Et voici le second qui est semblable au premier : V o u s aimerez votre prochain comme vous-mme 2 Lm, X, 25-50, 56-37 : Alors un docteur de la loi s'tan lev lui dit pour le tenter : Matre que faut-il que je fasse pour la vie ternell ? - Jsului rpondi : Qu'y a-t-il possde dcri dans la loi ? Qu'y lisez-vous ? - II rparti : Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cceur, de toute votre ime, de toutes vos forces, et de tout votre esprit ; et votre prochain comme vous- m6me. - Jsu lui dit : Vous avez bien r pondu ; faites cela, et vous vivrez. - Mais cet homme voulant faire paratr qu'il tai juste, dit Jsu : Et qui est mon prochain? Jsu prenant la parole lui dit :Un homme qui descendait de Jrusale h Jricho etc. - Lequel de ces trois vous semble-t-il avoir t le prochain de celui qui tai tombentre les mains des voleurs? - Le docteur lui rpondi: Celui qui a exercla misricord envers lui. Allez donc, lui dit Jisus, et faites de mme 3. MARC. XII, 28-34 : (( Un des scribes lui demanda quel &ait le premier de tous les commandements. Jsu lui rpondi :
II.
Quid verd est charltas?
pilur propter se Deus, et propter Deuni
animos, cnjus amor et lionor nostri'e tum volu~~talis, tnni aclionis omnis initium et
SCO1NlS C P C
dt.!b?t.
proximus. Diligendus enim pracipuh est Deus i n minibus, et super omnia, et propter se sohm, ut qui unus summum zternumque bosnm existit, quod solum nostros explet
Dcinde propti!r Deum amandus proxim u s hoc e't ciira discrimen homo quilibet, quando inter nos omnes proxin~i,maximaque propinquitate conjuncti sumus, secundlim eandeni scilicet naturam humanam fi& Ailx communcin, et ob divinam gratiam tcrnamqu gloriam cunctis , qui velint , communicabilem.
230
DE LA CHARIT~.
Voici le premier de tous les commandements : Ecoutez Isra'l : Le Seigneur votre Dieu est le seul vrai Dieu. Vous aimera le Seigneur votrc Dicu de tout votrc caur, de toute votre hme, de tout votre esprit et de toutes vos forces. C'est lii le premier commandcmcnt. - Et voici le second, qui est semblable au premier : Vous aimerez votrc prochain comme vous-mcme. II n'y a pas d'autrcs commandemcnts plus grands que ces deux-15. -Le scribe alors lui rbpondit : Matre ce que vous avez dit csl bien vrai, qu'il n'y a qu'un Dieu, et qu'il n'y en a point d'autres que lui ;-et que l'aimer de tout son caur, de tout son esprit, de toute son Ame et de toutes ses forces, et son prochain comme soi-m$mc, c'est quclque chose de plus grand que tous les holocaustes et tous les sacrifices.-Jsu voyant qu'il avait rkpondu stigcrncnt,, lui dit : Vous n'etcs pas loin du royaume de Dieu. II 4 . 1 CorinthiensJ X , 31 : Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, nu quelque autre chose que vous fassiez , faites tout pour la gloire de Dicu. 5. Colussicns, III, 1 1 7 : (t Quoi que vous fassiez, soit en parlant, soit en agissant, l'ailes tout au nom du Seigneur Jksus-Christ, rendant grAces par lui i ' i Dicu le PCre.
T~MOIGNAGES DE LA TRADITION.
4 . S. ALG~STIN, <k docrind w / s / i m t i , M. I I I , c. 40 : J'ap pelle charitk ce mouvcmenl int krieur qui nous porto A jouir de Dieu i l cause de l u i - m h e , et de nous-mCmes ainsi que de notre prochain il cause de Dieu. x 2. S. BEIWAHD, Tract. de diligedo Deo : Vous voulez donc apprendre dc moi pourquoi et commcn~on doit aimer Dicu. Je rpond : La cause d'ai~ncrDieu c s ~ Dieu m h e ; et la mesure de l'aimer, c'est de l'aimer sans mesure. Nous devons aimer Dieu ii cause do lui-mhc, vous dirai-je ensuite si vous me le pcrmelte^, pour deux raisons : l'une, que rien n'est plus juste ; l ' i ~ t ~ duc rien 110 pcul nous Ctrc plus proti1ihlc que de l'ai~ncrainsi. 11 n'y a pas jusqii'i'i l'infidtle qui ne soit oblig6 d'aimer Dicu il cause de lui-milme; car, bien qu'il nc connaisse pas J6sus-Christ, pourlant lui-mtmc. Et cela suffit pour le rendre il se conna inexcusable , s'il n'aime pas le Seigneur son Dieu de tout son m u r , de toute son Aine et de toutes ses Forces. Car au fond du cccur de l'inlidklc lui-inCmc, il y a un sentiment inn6 de jusliceb,dont il ne tient (pi'il lui de se rendre compte, qui lui cric d'aimer de touks les forcvs do son hnic celui il qui il ne peut
281 ignorer qu'il est redevable de tout ce qu'il est.. Ici remarquez 'abor en quelle mesure, ou plut& combien au-dessus de toute mesure Dieu mrit d'tr aimde nous, lui qui, tout grand qu'il est, nous a aimbs le premier et un tel excset sans mrit de notre part, nous qui sommes si petits et surtout si inisrablcs Et puisque l'amour qui tend & Dieu tend h l'immense et & l'infini (car l'infini, l'immensit&, c'est Dieu), ditcs-moi, je vous prie, quel doit Ctrc le terme, ou quelle doit etre la mesure de cet amour? Ajoukz cette autre considration que notre amour pour Dieu n'est deji plus un amour gratuit, mais qu'il est d doublement titre de reconnaissance et de retour. Ainsi donc 1'Inmensitnous aime, l"ternit6 nous aime, la Charitk qui surpasse toute science nous aime, Dieu nous aime, Dieu dont la grandeur n'a point de bornes (Ps.C m , 3 ) , dont la sagesse est au-dessus de toute conceplion (Ps. C X L V I , 8 ) , dont la paix surpasse toutes nos pensbes (PM.,IV, 7) ; et nous, nous ne lui rendons amour pour amour, qu'avec mesure ! L'amour que nous avons pour Dieu n'est jamais sans rkompense, quoiqu'il doive tr ail116 autrement qu'en vue d'une rkompense. Car la vraie charitne saurait tr infructueuse, et pourtant elle n'est pasmercenaire, puisqu'elle ne cherche point ses propres intkr6ts (1 Cor., XIII, 5). Elle est un sentiment, et non M calcul ; elle ne s'achtenne sevend.Elle est spontan et toute volontaire. Le vritabl amour se suffit A lui-mme Il a bien sa rcompens ; mais sa r6compcnse, c'est l'objet mm qu'il aime. Car si vous prtendeaimer une chose en vue d'une autre chose, ce que vous aimez alors ce n'est pas ce que vous croyez aimer, mais cette autre cliosc mm & laquelle vous rapportez votre amour. Paul n'annonce pas l'Evangile dans le but de trouver de quoi manger ( I Cor., IX, 18) ; mais il mange dans le but de pouvoir h n g d i s e r , parce que ce n'est pas la nourriture qu'il ailno, mais 1'Evangile. Le vkritable amour ne cherche pas la rkcompense ; il se contcnte de. la mriter La r6compense est offertc pour app&t, celui qui n'aime pas encore ;aime-t-il, dkjh la rkcompense lui est due; persvre-t-i djkell lui est acquitth Ensuite, pour que l'amour du prochain soit la plnitud de la loi , il doit se fonder sur l'amour de Dieu. Eh ! comment l'amour du prochain serait - il pur, si l'on aimait le prochain autrement qu'en Dieu ? Or, celui qui n'aime pas Dieu, ne peut aimcr en Dieu quoi que ce puisse 6tre. Il faut donc aimcr Dieu d'ahord, pour pouvoir ensuite aimer le prochain en Dieu. Dieu, qui est l'auteur de tous les autres biens, est galemen l'auteur dc ce bien qui consiste & l'aimer..
DE LA CHARIT~.
...
282 DE LA CHARIT*. Comme nous sommes charnels et n dela concupiscencedela chair, il est ncessair que notre affection ou notre amour commence par la chair ; mais si cet amour est, bien dirig aid de la grice, il se perfectionnera graduellement, et finira par l'esprit : car ce n'est pas ce qu'il y a en nous de spirituel qui a t formle premier, mais c'est cc qu'il y a en nous d'animal, et ce qu'il y a de spirituel n'cst venu qu'h la suite (1Cor., XV. 4 6 ) . Et c'est une ncessit6 que nous portions l'image de l'homme terrestre, avant de porter l'image de l'homme cblestc [Ibidem, 49). C'est ainsi que l'homme commence par s'aimer lui-mm h cause de lui-mhe.Car il est chair, et il ne peut pas avoir d'abord d'autre sentiment que le sentilnent de lui-m6mc. Puis, voyant qu'il ne saurait subsister par lui-mkme, il commence naturellement a chercher Dieu par la foi et l'aimcr. Le second degr6 pour lui (dans l'ordre des temps), c'est donc d'aimcr Dieu, de manicre toutefois que ce ne soit encore qu'A cause de soi-mm personnellement , et non i cause de Dieu mbme qu'il l'aime. Cependant mesure qu'A force de rflexions de lectures , de pri&res,d'instruc lions , il sent davantage le besoin d'aimer Dieu, Dieu, dont l'idke lui est devenue de plus en plus familirese fait connatr davantage h lui, et par cons6quent aussi il le gotavec plus de douceur ; et aprqu'il a go(1t6 combien Dieu est doux, il passe au troisihme degr qui est d'aimer Dieu 5 cause de Dieu lui - mme et non h, cause de soi-mm personnellement. Parvenu ce degr l'homme s'y arrt long-temps ; et je ne sais mbme s'il existe un homme icibas qui puisse atteindre pleinement le quatrim degrk, qui consiste i i s'aimer soi-mm simplement i i cause de Dieu. 3. S. AUGUSTIN , Hom., XXXVIII ex libro L Ho~ni/iar~m, c. 2 : (( Qu'un homme commence h aimer Dieu, et dans un homme il n'aimera que Dieu. Ibidem, c. 3 : (t Considkrez avant tout, mes frre, combien il est essentiel l'amour d'amitik d'cire gratuit et dbsintkress6. Car ce n'est pas pour qu'il vous rapporte quelque chose, que vous devez avoir un ami ou l'aimer. Si vous l'aimez i cette fin qu'il vous procure de l'argent ou quelque autre avantage temporel, des lors ce n'est pas lui que vous aimez, mais bien plut6t cet avantage temporel qu'il vous procure. Un ami doit Ctre aimsans vue d'inttrct, pour lui-meme et non pour quelque autre motif. Si les lois de l'ainitib vous font un devoir de montrer pour vos semblables cet amour d6sintress6 combien ne vous obligent-ellcs pas davantage it avoir cet amour d6sintress pour Dieu , qui vous commande de les aimer? Dieu est digne de votre
253 teneur infiniment plus que tous vos semblables. Car tout homme a ses dfaut : et cependant votre amiti pour tel ou tel vous fait prendre sur vous-mm de tolre en lui ces dfaut h cause de l'amiti que vous lui portez. Si donc vous ne devez pas rompre votre amiti avec quelqu'un pour les dbfauts que vous avez i i tolre en lui, quels motifs pourriez-vous avoir de rompre votre amiti avec Dieu? Vous ne trouverez personne plus digne de votre amour que Dieu. Ce n'est pas Dieu qui vous offensera; puissiez-vous ne pas l'offenser vous-mme Rien de plus aimable que lui, rien de plus doux que lui. Vous me direz peut-tr : Je ne saurais voir Dieu; comment aimer un objet que je ne vois pas? Comment m'apprendrez-vous ti l'aimer? Je vais vous faire voir comment vous pouvez aimer un objet que vous ne voyez pas des yeux du corps. Voici un ami que vous aimez, comme je le suppose: qu'est-ce que vous aimez en lui? Vous l'aimez sans vue d'intr Mais peut-tr cet ami que vous aimez est-il us par les annessans parler d'autre dfauts Apr tout, vous pouvez avoir pour ami un homme avancen 8ge. Qu'est-ce que vous aimez dans ce vieillard? Est-ce son corps courb sous lepoids des ans? Est-ce sa tt h cheveux blancs? ou bien les rides de son front? ou bien les difformit de son visage? Si ce que vous voyez en lui c'est son corps, rien de plus difforme que ce que vous voyez en lui, attendu sa dkcrpitud ; et cependant vous aimez quelque chose en lui, et ce que vous aimez en lui ce n'est pas son corps, puisqu'il est difforme. Comment donc pr tendez-vous voir l'objet que vous aimez? Je vous demanderai : Pourquoi l'aimez-vous? Vous me rpondre: Parce que c'est un homme fidkle. C'est donc sa fidlitque vous aimez. Si c'est sa fidilit que vous aimez, servez-vous de ces mme yeux avec lesquels vous voyez sa fidlit et vous verrez Dieu. Commencez donc par aimer Dieu, et puis aimez l'homme h cause de Dieu. Ibidem, c. 5 : Si celui qui aime un objet veut le bien de cet objet qu'il aime, qu'il commence par comprendre en quoi consiste le vritabl bien, qu'il aime ce bien en lui-mme et que ce soit ensuite ce bien vritabl qu'il aime dans son ami. 4. Le m h e , in Ps. CXV1II, concione 8 : Tout homme est le prochain d'un autre homme ; et on doit regarder comme rien la diffrenc des familles, d lors que la nature est commune. Il ne connaissait pas sans doute son prochain, celui qui demandait i~ Jsus-Chris : Quel est mon prochain (Lx,X , 30)? Et cependant, quand Jsu lui eut propos l'exemple de cet homme
DE LA CHABIT
))
2!5& DE LA CHAMT qui avait eu le malheur, en allant de J6rusalem ii Jricho de tomber entre les mains des voleurs, le mkme qui avait fiut celte question sut rpondrit son tour, que le vcritable prochain pour cet homme &ait celui qui avait exerc6 la eharit6 envers lui, et par l i nous voyons nous-infimes, que quiconque aime son prochain ne doit considbrcr personne comme btrangcr, quand il s'agit d'un acte de cllarit6 accomplir.. ... Pour apprendre 5 aimer Dieu, il faut apprendrc h le connatre et pour apprendre A aimcr son prochain comme soi-mhe , on doit commencer par s'aimer soi-inCrne en aimant Dieu. El comment savoir s'aimcr soi-mhe, comment savoir aimer Dieu, si l'on ne connat ni soi-mhc , ni Dieu? 5. Le m h e , Serm. LIII de te)q)otBe:K Si quelqu'un me demande quel est son prochain, qu'il sache que tout ehrttien est prochain pour un autre, puisque par le bapttmc nous sommes tous devenus oni'ants de Dieu, et qu'ainsi nous dcvons tous nous considre comme f r h s spirituels les uns des autres, et comme obliges il ce litre de nous rendre mutuellement les devoirs de charith. La gbnhtion spirituelle est plus noble que la gh6ration charnelle, et c'est de eelle-lit que la Vkrit elle-mhe a dit dans lYEvangile( J o r n . , III, 3) : Si quelqu'un ne rewt de l'eau et du Saint-Esprit, il n e p u t entrer dans Ze r o y m c de Dieu. Or, celui qui aime son prochain en prenant la chose de celte maniire. posskdc assur&nent la vraie vertu de charitb. 6. Le m h ~ c , S e m . LIX de tempore : Vous devez aimer votre cnncini , non en tant qu'il est votre ennemi, mais en tant qu'il est homme, el lui souhaiter <' ce dornier titre le mhnc bien qu'h vous-mCmc , c'est - h- dire souhaiter qu'il reviennc ide meilleurs sentimenls et parvienne ainsi im r o y u n x du ciel. Or, tout homme est le prochain d'un autre , cl. par la condition de sa naissance charnelle et de sa mortalitC, et par l'osphncc commune il tous du d e s i c hbritagc : car nous ne savons en que chacun pourra devenir par la suite, ft-i aujourd'hui juif, ou hhrCtique, ou infiiklc ; nous ne savons si Dieu ne le convertira pas par sa mi&ricorile, et ne le mettra pas au premier rilllg parmi ses dus. 11
Combien la charit6 comprend-ellc de devoirs? La chariti comprend deux principaux devoirs, dont le premier est d'ailner Dieu, comme cela est ex1)rimC tant dans ancienn
DE LA CHARITJ~. 285 loi que dans la nouvelle : Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de Mvotre c m r , de toute votre me de tout votre esprit et de toutes nos forces. C'est Zd le premier et le plus grand commandement. Voici
ksecond qui est semblable au premier : Vous aimerez votre prochain tomme vous-mme Dans ces deux comma,~dements sont renferm toute la loi et les proplites La charit ainsi entendue est la plnitudde la loi, et renferme en abrg tous les devoirs de la justice chrtienne Elle est le lien de la perfection ds-lor qu'elle est vritable ou qu'elle nait d'un cu pur, d'une conscience droite et d'une foi sincr (III).
Dieu est le seul et unique Seigneur. - Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cur de toute votre Anle et de toutes vos forces. - Ces commandements que je vous donne aujourd'hui seront grav dans votre caur. - Vous en instruirez vos enfants, vous les mditere assis dans votre maison, et debout en chemin, la nuit dans les intervalles du sommeil, le matin i i votre rveil Vous les lierez comme un symbole ii votre main, vous les porterez suspendus devant vos yeux. - Vous les crire sur le seuil et sur la porte de votre maison. 2. MATTHIEU , XXII ; MARC, XII ; Luc , X. Les passages s'en trouvent rapport dans le corps de la rponse 5. Romains, X I I I , 8-10 : Celui qui aime son prochain a y k it~~rn accompli la loi. - Parce que ces commandements de Dieu : Vous ne commettrez point d'adullr ; Vous ne tuerez point ; Vous ne drobere point ; Vous ne porterez point de faux tmoignag ; Vous ne dsirere point le bien du prochain ; et s'il y en a quelque autre semblable, tous ces commandenients sont compris en abrg dans cette parole ; Vous aimerez votre prochain comme vous-meme. L'amour qu'on a pour son prochain ne
ITI.
Dno quideni sunimaria ; quorum primum de diligendo Deo, sic in veteri novaque lege proponitur, Didges Domintfnt Deum t i i m Mo corde ( M O , et ex tuta anima t u a , tt es Wa mente tua, et ex omnibus viri-
bus tuis. Hoc est primum et maximum mandatitm. Sccundum aulem simile est finie : Diliges proximum tuum sicut te @sum. In hic duobus prsecepluniversa lex pendet et prophetse. Haic chantas est plenitndo legis et summa justifiai, hoc est, vinculum perfectionis : Charitas, inquam ,de corde puro, et conscieutia bona, et fide non ficta.
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souffre point qu'on lui fasse du mal, et ainsi l'amour est Vaccofflplissement de la loi. 4. Colossiens, I I I , 12 , 14 : Revotez-vous de tendresse et d'entrailles [le misricorde etc. Mais surtout revtez-voude la cllarith , qui est le lien de la perfection. S. 1 Timothie ,1, 5 : La fin des commandements est la charit qui nait d'un c upur, d'une bonne conscience et d'une foi sincre
L'amoiir de Dieu doit avoir trois principales qualit ,Dieu nous ordonnant de l'aimer de tout notre cmur, de toute notre hme et de toutes nos forces. Et observons ici avec soin que l'oracle divin qui nous prescrit l'amour de Dieu ne se borne pas nous indiquer les qualitCs de cet amour, mais aussi l'intensit qu'il doit avoir par ces paroles, ex toto, de tout votre caxr, etc., en sorte quecclui qui dsir plaire h Dieu sans qu'il y manque rien, ne doit rien se rserve de lui-mhe. L'amour du prochain i i son tour peut se subdiviser cn deux prCccptes : l'un qui nous est marque par ces paroles d'un juste de l'ancien Testament : Gardez-vous bien de faire h un autre ce que vous ne voudriez pas p ' t m autre vous fit a vous-mm ( ToB., IV, 16 ) ; l'autre qui nous a t indiqupar la Vrit elle-mm de cette manikre : Faites aux autres ce qw vous voulez qu'ils vous fussent vous-md~rie.( MATT., VI1 , 12). Le premier nous d6tend le mal, le second nous prescrit le bien ;l'un nous interdit de nuire it nos semblables, l'autre nous invite ti servir leurs intrtts 2. Ibidem, c. 7 : Ce n'cst pas sans raison qu'il est par14 de la multitude des prtceptes de la loi de Dieu, multiplex lcx ejw ( JOB,XI, 0 ) ; car, bien qu'elle se rduistout entir i une seule et m h e vertu de charitk, il suffit que la eharitk nous anime pour qu'elle nous porte h une multitude d'actcs de vertus diffbrentes. Pour rendre sensible cette diversit d'actcs vertueux qui proviennent de la mhne vertu de cllarith, nous n'avons qu'A numr bricvernent les actions louables que nous vantent h cet garles livres saints. Dans la personne d'Abel, ce fut la ellarit6 qui offrit h Dieu les prsent qu'il cicccpta ; c'est elle aussi qui souffrit sans rsistanc la mort intentke par un frreDans Hnoch ce fut la charit qui fit mener h ce juste une vie toute spirituelle au milieu d'une ghratiotoute corrompue; ce fut
287 (Me aussi qui le fit passer mbme corporellement h une vie diffb rente de la vie terrestre. Ce fut la charitqui rendit Noagrhble A Dicu, il l'exclusion do tous les autres hommes de ces temps-l , comme ce fut elle qui lui inspira la constance de travailler durant de longues annkes construire l'arche , et le rcndit digne par ce pieux ouvrage d'bchapper au dluggnkra pour repeupler la terre. Cc fui elle qui, par les mains de Sein et de Japhet, couvrit mdestcmeiit le corps de leur p6re , ci1 tendan sur lui , sans le regarder l u i - m h c , le manteau dont ils sy&taientmunis par respect. Ce l'utla charitb qui conduisit le bras ob6issant d'Abraham pour lui hirc immoler son fils ; ce fut elle aussi qui, pour prix de cette obCissancc, le rcndit le p h d'innombrables descend~ilk. Cc fut la charit qui conserva 5 Isaac sa puretb de vie; ce fut elle aussi qui lui fit voir, & lui devenu vieux et frapp de cicit les bvbnements les plus reculCs dans les temps $t venir. Ce fut clle qui fit pousser i Jacob ses longs g6niisscmeuls sur la mort prsumde son tendre Joseph ; ce lut elle aussi qui lui fit supporter avec patience la prsenc comme la perversitk de ses autres fils. Cc hit la charit qui donna it Joseph , vendu par ses litres, le courtige "lc conserver au milieu de sa cap1ivit6 toute la libertde son hme , comme ce lut clic aussi qui le lit plus tard commander sans orgiicil sur ces inhies l'rkres humilibs it ses pieds. Cc fut la ~ h i ~ iqui t 6 mit Mosen prire et lui fit souhaiter de mourir {t la vue de la prbvarication de son peuple, et ce fat elle en mCine temps qui l'arma de zClc pour punir ce peuple pr varicateur, lui faisant faire ainsi aliernativement le rl de suppliant et celui de juge, d'ami des intbrcts de son peuple et de vengcur des int6rCts de son Dieu. Cc lut la charitk qui fit lever i l Phinccs son glaive contre les ~ o ~ i ~ a b h pour ! ~ , apaiser, par cet acte s C v h de justice, la culerc du Seigneur iilrilC. Ce fut elle qui porta Josu6 il dc'mentir le rrt1)lwrt do ses compagnons sur le p a p de Cilanaan qu'ils venaient de visiter, comme ce fut elle qui, quelque temps aprcs , lui fil rcinporlcr la victoire sur les ennemis du peuple de Dieu. Ce lut la c h i ~ i t qui rendit Samuel humble dans l'dbvatioi~, cl toujours @al it lui-mtme dans sa retraite , pardonnant volontiers au peuple son ingratitude , et ne regrettant pas une dignit6 qu'il n'ii~i~it jamais ambitionne Ce fut la charil6 qui inspira it David de se soustraire sans Cclat aux pcrshitiuns tlyimroi injuste , et de pardonner ses ennemis les injures qu'il en avait r e p c s ; dc respecter dans celui qui le perscutai la psoiiiii; de son roi, et d'kpargner sa vie lorsqu'il
DE LA
CHARITE.
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DE LA
CHARITE.
l'avait en son pouvoir. Ce fut la charit qui porta Nathan i reprendre avec autoritce roi devenu coupable, et le supplier humblement lorsque sa faute eut trpar Ce fut la charit qui empch Isade rougir de sa nudit quand il eut h prdir la prochaine captivit de son peuple, et qui lui rv les mysthres cleste avec cet appareil inusit Ce fut la charit qui fit passer Elie , tout vivant qu'il taiencore, h une autre vie plus heureuse, en rhompense de ce qu'il avait appris h ses disciples & mener ici-bas une vie cklestc ; cc fut ellc qui obtint Elisd'h6riter du double esprit de son matr , et lui fit recevoir ainsi le prix de sa lidditb. C'est aussi par charit pour son peuple que Jrbmi s'opposa ii sa retraite en Egypte, et que n'en ayant pas kt6 bcoutk , il ne s'en dbtermina pas moins h le suivre dans ce pays &ranger. Ce fut la charitb qui souleva dans l'air le propht Ezkcliicl , parce qu'itus~i c'&tait elle qui avait cornmencd par le dbtacher des atection terrestres. Ce fut elle qui porta Daniel it refuser les mets de la table du roi, et qui ensuite le sauva de la voraeitb des lions affams Ce fut ellc qui prbscrva les trois jeiuies hommes, cl des llainmes des passions de la jeunesse, et de celles do la fournaise ardente. Cc fut ellc qui donna Pierre le courage de rbsistcr aux menaces des princes des pretres, et l'humilit~de recevoir la correction de ses propres infhrieurs. Cc fut elle qui engagea saint Paul 5 se soustraire aux perquisitions de ses pers6cuteurs , el quand l'occcision s'en trouva, & reprendre hardiment dans l'all'aire de la circoncision un sup rieur dont il corrigea la Saute. Il est donc vrai que la loi de Dieu renferme une multitude de prtceptes , qui en varient les applications sans en varier le principe, et, sans qu'elle change cllem6me, la font s'accommoder au changement des circonstances.
Question IV. A quelles marques se reconna la vraie cliaritk ? La charit se prouve par les auvrcs, ou par l'observation des commandements divins. C'est ce qui a lait dire au disciple bienaim : Lu.mottr que nous avons pour Dieu consiste c i garder ses commandements, et ses commandements ne sont pas phibles (1 JOAN., V , 5). Et encore : Celui qui dit qu'il connalt Dieu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la v/JritG n'est point en lui. Si qtielfiii'm ait contraire garde sa parole, Fainow de
Dieu est vraiment parfait e n lui. C'est par-li pte nous comaissoas gue nous sommes en lui (1 h., II , 4-5).
DU
D~CALOGUE!
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Sien plus, c'est ce que nous enseigne Jsus-Chris lui-mm (JoAN., XIV, 18, 21, 24) : S i vous m'aimez, gardez mes commandments..... Celui q u i conna et garde mes commandements, c'est celui-la qui m'aime. Or, celui qui m'aime sera ai7126 de mon Pre et je l'aimerai aussi, et je me dcouvrira moi-nhte lui.. . Celui 9ui ne m'aime pas, ne garde poini 111~s proles (IV).
..
S. GR~GOIRE-LEGRAND , hom. 50 in fiangelia : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole. L'amour de Dieu se prouve donc par les uvres C'est ce qui a fait dire l'apdtre saint Jean : Celui qui dit qiril conna Dieu, et qui ne garde pas ses commandements, est. un menteur. Nous aimerons au contraire vri tablement Dieu, si nous rprimon nos passions conformmen sa volontk. Car celui qui s'abandonne h ses dksirs drgl est convaincu par cela seul de ne pas aimer Dieu, puisqu'il ne craint pas de contredire ses volontks.
Question W.
Quels sont les commandements de Dieu qui se rapportent principalement la vertu de charit Ce sont les dix paroles de Dieu nomme le Dcalogue transmises premiremen aux juifs par Mose puis rappeleaux chrktiens par Jsus-Chris et ses apfitres. Les voici : Jesuis le Seigneur votre Dieu.
IV.
Quo indicio se prodit sincera clmritas?
mandatornm. Unde et Joannes Christo dilectus inqnit: H z c est vera charftas Dei, ut mandata ejus custodiamvs, et mandata QHs gravia non sunt. E t rursuni : Qui Wt se nosse Deum, et mandata ejus non W o d i t , mendax est, et in Iwc verilas seruut.
non est. Qui aulem serval vcrbum ejus, ver i n hoc chm'itas Dei perfecta est. In hoc scinws, quoniam in ipso sumus. Quin etiam ipsc Christus docct ; S i diligili's me, mandata mefl s e m t c . Qui habet mandata mea. et semat Ca, ille est, qui ililigit me. Qui W m ililigit me, di, ligetiir fl Pater meo, et ego diligam eum, et manifeslabo ci meipsum. Qui non diligtt me, sermones meus non
260 DU DECALOGUE. 1. Vous n'aurez point de dieux htrangers devant moi. Vous ne vous ferez point d'idoles ni d'iinages taillepour les adorer. 2. Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur votre Dieu. 3. Souvenez-vous de sanctifier le four du sabbat. 4. Honorez votre pcrc et votre mre afin que vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera. S . Vous ne tuerez point. 6. Vous ne commettrez point d'adulth-es. 7. Vous ne dhobcrez point. 8. 1) Vous ne porterez point de faux thnoignages contre votre prochain. 9. 1) Vous ne dsirere point la femme de votre prochain. do. Vous ne dCsirerez point Sii maison, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeul', ni son une, ni aucune autre chose qui lui appartienne (V). N
1. Exode, X X , 1-17 : Le Seigneur parla ensuite en ces termes : - Je suis le Seigneur votre Dieu, le h t c qui vous ai tire de l'Egj-pte, de la maison de servitude. Vous n'aurez point de dieus btrangcrs en ma prkence. - Vous ne vous ferez point d'images taillbes, ni aucune ligure de toul ce qui est en liant dans le ciel, ou en bas sur la l e m , ni de lout ce qui se cache dans les eaux. - Vous ne les adorerez point, et vous ne leur rcndrcx point de culte; car je suis le Seigneur voire Dieu, le Dieu fort et jaloux. , qui venge l'iniquitc des pbres sur les enfants jusqu'b la troisimet it la quatcibmc gMralion, dans tons c c u ~ qui me hassent -et qui fais mis6ricorde dans mille et i n i h gCnCration?,
Decem Dci vcrba, priminn per Moyscn per Cliristuin ct Jndxis trailila, et dri~ide Apostolos Chrislianis o m i ~ i l ~ u s c ~ n i ~ n e ~ ~ d ~ ~ l a , q u x et Dccalogi nomcn oblinuerunt, alque ita rccenscntiii- : Ego si1111 Doininns Dcus tuus. 1. Non ~lilbi!lii~~)flOs alicu0s connu ilW. Kon fiicivs lilii wulptili~,nt ndon~sillud. II. h o n ~ssuii~cs I~IIIII~I Doiniiii I Jlci tui in vauum.
w D~~CALOGUE. 261 b ceux qui m'aiment et qui gardent mes prkceptes. Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur votre Dieu; car 10 Seigneur ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris en u i n lc nom du Seigneur son Dieu. - Souvenez-vous de sanctifier le jour du sabbat. - Vous travaillerez six. jours, et vous ferez alors tout cc que vous aurez h faire. Mais le septim jour est celui du repos consacr6 au Seigneur votre Dieu; vous ne ferez en cc jour aucun ouvrage, ni vous, ni votre fils, ni votre fille, ni votre serviteur, ni votre servante, ni vos botes de service, ni l'hnger qui sera dans l'cnccintc de vos villes. -Car le Seigneur a fait en six jours le ciel, et la terre, et la mer, et tout ce qu'ils contiennent, el il s'est repos6 le septim jour; c'est pourquoi le Scigncur a bbni le jour du sabbat, et l'a sanctifik. - Honorez votre pCre ct votre mre afin quc vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera. - Vous ne tuerez point. - Vous ne commettrcz point d'adulttrcs. Vous ne cl6roberez point. - Vous ne porterez point de faux t moignages contre votre prochain. - Vous ne dsirerepoint la maison de votre prochain ; vous ne dhsirerez point sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son b ~ u f ni , son Ane, ni rien qui lui appartienne. 2. Exode, XXXITr, 27-29 : (( Le Seigneur dit h Mos: Ecrivez ces paroles, par lesquelles j'ai fait alliance avec vous et avec Israd. - Mos demeura donc quarante jours et quarante nuits avec le Seigneur sur la montagne sans manger et sans boire, et il crivisur les tables les dix paroles de l'alliance. - Ensuite Mosdescendit de la montagne de Sina portant entre ses mains les deux tables du tmoignage et il ne savait pas que son visage jetait des rayons de lumikre, qui lui taien rest de son entretien avec le Seigneur. D S. L,.!citipe, XIX, 4-4, 44-42, 37 : Le Seigneur parla & Moel lui dit : - Parlez :I toute rassembldes enfants d'Isracl, et dites-leur : Soyez saints, parce que je suis saint, moi qui suis le Seigneur votre Dieu. - Que chacun respecte avec crainte son p6re et sa m6re. Gardez mes jours de sabbat; je suis le Seigneur votre Dieu. Gardez-vous bien de vous tourner vers les idoles, et ne vous faites point de dieux en fonte. Je suis le Seigneur votre Dieu. - Vous ne d6robercz point. Vous ne mentirez point, ct personne ne trompera son prochain. - Vous ne jurerez point faussement en mon nom, et vous ne souillerez point le nom de votre Dicu. Je suis le Seigneur. Gardez tous mes
262 DU DCALOGUE prcepte et toutes mes ordonnances, et excutez-les Je suis Seigneur. 4. Deutdronome, IV, i , 2 , 5-15 : Maintenant, O Isratl coute les lois et les ordonnances que je vous enseigne, afin que vous trouviez la vic en les observant, et qu'une fois entrbs dans la terre que vous donnera le Seigneur Dieu de vos phes, vous la possdie i ljamais. - Vous n'ajoutcrcz ni n'dterez rien aux paroles que je vous dis; gardez les con~mandemcntsdu Seigneur votrc Dieu, que je vous imnoncc de sa part. Vous savez que je vous ai enseign6 les lois et les ordonnances, selon que le Seigneur mon Dieu me l'a tmninand6 : vous les pratiquerez donc dans le pays-que vous devez poss6dcr. -Vous les observerez et vous les accomplirez effcctivcment ; car c'est en cela que vous ferez paratr votre sagesse et votrc intelligeilcc devant les peuples, afin qu'entendant parler de toutes ces lois, ils disent : Celle grande nation est vraiment un peuple sage et intelligent. II n'y a point en cffe t d'autre nation , quelque puissante qu'elle soit, qui ait des dieux aussi proches d'elle, que l'est le Seigneur notre Dieu, prkent ii toulcs nos pritres. Car, quel est le peuple, si clkbr qu'il soit, qui ait. des c6rhnonies, des ordonnances aussi pleines de justice, ct toute cette loi que j'cxposerai aujourd'hui i vos yeux? - Conscrvcz-vous donc vous-mhe dans la crainte, et gardez voire Aine avec un grand soin, de peur que vous n'oubliiez les choses qnc vos yeux ont vues, et qu'elles ne s'effacent de votre c a u r dans la suite de votrc vie. Enseignez-les & vos enfants et i i vos petits-enfants; depuis le jour oii vous vous te prsent devant le Seigneur votre Dieu il IIoreb, lorsque le Seigneur me parla et mc dit : Faites assembler tout le peuple devant moi, afin qu'il entende mes paroles, et qu'il apprenne me craindre tout le temps qu'il vivra sur*la terre, et qu'il donne les meme. instructions h ses enhnts. - Vous vous approchAtes alors du pied de cette montagne, dont la flamme montait jusqu'au ciel, et qui &ait environnk de t6nhbres, de nuages et d'obscurit Le Seigneur vous parla du milieu de cette flamme. Vous entendites la voix qui proErait ses paroles; mais vous ne vites aucune forme sensible. 11 vous fit connatr son alliance qu'il vous ordonna d'obscrvcr , et. les dix commanitemcnis &'il crivi sur les deux tables de pierre. - II m'ordonna en mdme temps de vous apprendre les crmoni et les ordonnances qu'il vous faudra observer dans le pays que vous devez possder Gardez donc soigncuscment vos &mcs.1)
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8. Deuthonome, V, 6-22 : Je suis le Seigneur votre Dieu, h m qui vous aitirde YEgypte, de ce sjou de servitude. Vous n'aurez point de dieux tranger devant moi. Vous ne tez point d'images de sculpture, ni de figures de tout ce qui tusle, soit en haut dans le ciel, soit en bas sur la terre, ou de cequi rit sous la terre dans les eaux. Vous ne les adorerez et ne les mirez point : car je suis le Seigneur votre Dieu, un Dieu jaloux pi punit l'iniquitdes presur les enfants jusqu'h la troisim et l la quatrim gnhratiode ceux qui me hassent et qui fait aisiricorde jusqu'k mille et mille g6nration ceux qui l'aiment et qui gardent ses prceptes - Vous ne prendrez point le nom du Seigneur votre Dieu en vain : car le crime de celui qui aura allestson nom pour un sujet frivole ne restera point impuni. -Observez le jour du sabbat, et ayez soin de le sanctifier, selon p e le Seigneur votre Dieu l'a ordonnk. Vous travaillerez six jours, et vous ferez alors tous vos ouvrages. -Mais le septimest celui du sabbat , c'est- -dir le jour du Seigneur votre Dieu. Vous se ferez aucune euvre en ce jour-lii, ni vous, ni votre fils, ni votre fille, ni votre serviteur, ni votre servante, ni votre buf ni voire Ane , ni aucune de vos btes ni Ftrangequi est au milieu de vous, afin que votre serviteur et votre servante se reposent comme vous. Souvenez-vous que vous avez t vousBernes esclavesdans l'Egypte, et que le Seigneur votre Dieu TOUSen a tir par sa main toute-puissante, et en deployant toute la force de son bras. C'est pourquoi il vous a ordonn de sanctifier le jour du sabbat. Honorez votre pr et votre mreselon que le Seigneur votre Dieu vous l'a ordonnb, afin que vous viviez longtemps, et que vous soyez heureux sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera. Vous ne tuerez point. Vous ne commettrez point d'adultres Vous ne dkroberez point. Vous ne porterez point de faux tmoignage contre votre prochain. - Vous ne dbsirerez point la femme de votre prochain, ni sa maison , ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bauf, ni son Ane, ni aucune autre chose qui lui appartienne. -Le Seigneur prononta ces paroles d'une voix forte devant vous tous sur la montagne, du milieu du feu, de la nu&, de l'obscurit sans y rien ajouter davantage ; et il les crivi sur les deux lablcs de pierre qu'il me donna. 6. Deutironome, X , 1-5 : En ce temps-l le Seigneur me dit ; Taillez deux tables de pierre, telles qu'taienles premitrcs, et montez vers moi sur la montagne, et vous ferez une
arche de bois. J'crirasur ces tables les commandements qui taien sur celles que vous avez rompues auparavant; et vous les mettrez dans l'arche. Je fis donc une arche de bois de stim et ayant taille deux tables de pierre telles que les prcmihes, je montai sur la montagne, en les tenant en mes mains. -Et le Seigneur crivi sur ces tables, comme il avait fait sur les premiresles dix. commandements qu'il vous avait fait entendre en vous parlant du haut de la montagne et du milieu du feu, lorsque le peuple &taitassembl&; et il me les donna. Je revins ensuite, et descendis de la montagne; je mis les tables dans l'arche que j'avais faite, et oi1 elles sont demeure jusqu'aujourd'I~ui, selon que le Seigneur me l'avait commande. 1) 7. MATTIIIEU , XIX , -16 , 10 : Et voici que quelqu'un s'appm chant lui dit : Bo11 matre quel Lien faut-il que je fasse pour gagner la vie dterncllc? Jdsus lui rpondi : Pourquoi me demandez-vous ce qui est bon (1)? Il n'y a que Dicu qui soit bon. Au reste, si vous voulez entrer dans la vie, gardez les mmmandements. - Et il lui dit : Quels commandements? Jisus lui rkpartit : Vous ne tuerez point; vous ne commettrez point d'ad& tre; vous ne d6rohcrez point; vous ne porterez point de faux tmoignages -Honorez votre pbre et votre mreet aimez votre prochain comme vous-m&me . 8. MATTHIEU, V, 17 : Ne pensez pas que je sois venu pour dtruir la loi ou les prophbtcs, etc. 9. Ibidem, XXIl. Voir le texte dans le corps de la rbponse. 10. MAIN:, X , 4 7-21 : Un homme accourut , et se mettant h genoux, devant lui, lui dit : Bon matre que dois-je faire pour acqurila vie 6ternclle? Jsului rpondi: Pourquoi m'appelez-vous bon ? Il n'y a que Dicu qui soit bon. - Vous savez les coinmandemcti1s : Ne commcttez point d'adult&res, ne tuez point; ne dhrobcz point; ne porlez point de faux t6moignages, ne faites point dYin,justiccs ;honorez votre pr et votre mre Il lui rpondi : Fai observe toutes ces choses des nia jeunesse. -Jsu l'ayant regarde, coqut de l'alcctio pour lui. 4 1 . MARC,XII. Voir le texte dans le corps de la rcponse. 12. Luc, XVII, 48-20 : Alors un homme de qualitvint lui faire cette demande : Bon Matre que faut-il que je fasse pour obtenir la vie ternelle - Jesus lui rpondi : Pourquoi m'appe(1) Ce passage pourrait se traduire aussi, et peut-6tre mieux, de la mkme manibre que les passages semblables rapportes ci-aprh de saint
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fcz-vous bon? Il n'y a que Dieu qui soit bon. Vous savez les commandements : vous ne tuerez point; vous ne commettrez point d'adultresvous ne droberepoint; vous ne porterez point de Eux tmoignage ; honorez votre pr et votre mkre. 13. Lrc, X. Voir le texte dans le corps de la rbponse. 14. Romains, II, 13 : Car ce ne sont pas ceux qui couten la loi qui sont justes devant Dieu; mais ceux qui gardent la loi seront seuls justifis 15. Romains, XIII, 8-10 : Acquittez-vous envers tous de tout cc que vous leur dcvez, ne restant A devoir personne que l'amour qu'oi~se doit les uns aux. autres; car celui qui im son prochain, a. par lh - m!we accompli la loi. - En effet, ces commandcmcnts de Dieu : vous ne commettrez point d'aldulgre; vous ne tuerez point; vous ne droberepoint; vous ne porterez point de faux tkmoignages; vous ne dsirere pas le bien de votre prochain, et s'il y en a encore quelque autre semblable, tous sont compris en abrgdans cette parole: Vous aimerez votre prochain comme vous-mme - L'amour qu'on a pour son prochain ne souffre point qu'on lui fasse aucun mal, et ainsi l'amour est l'accomplissement de la loi. 16. Ibidem, VII, 7 , 12 : Que dirons-nous donc? La loi est-elle un pch Dieu nous garde d'une telle pense Mais je n'ai connu le pchque par la loi; car je n'aurais point connu la concupiscence, si la loi n'avait dit : Vous n'aurez point de mauvais dsirs etc. Ainsi la loi est vraiment sainte, et le comrnandement est saint, juste et bon , etc. 1) 17. G k t e s , -7, 13-14 : Vous Ctes appel& un ta de libertk; prenez garde seulement. que cette liberte ne vous serve d'occasion pour vivre selon la chair; mais dfr les uns aux autres par l'effet d'une charit spirituelle; - car toute la loi est renferin6e dans cc seul prcept : Vous aimerez votre prochain comme vous-dme. M. JACQUES, II, 8-12 : Si nanmoinvous accomplissez cette loi royale de l'Ecriture : Vous aimerez votre prochain comme vous-mme vous faites bien. Mais si vous avez gar ! Ila condition des personnes, vous commettez un pch et vous te condamn par la loi comme en btant les violateurs. Car quiconque ayant gardtoute la loi, la viole en un seul point, est coupable comme l'ayant toute violte; puisque celui qui a dit : N e commettez point d'adultrea dit aussi :Ne tuez point. Si vous (nez. quoique vous ne commettiez point d'adiiltkres ,vous &CS
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266 DU D~CALOGUE. violateurs de la loi. Rgledonc vos paroles et vos actions, comme devant tr juge par la loi de libert M 49. Ibidc);;,, I , 25 : Celui qui considr exacten~cntla loi parfaite, qui est la loi de liberl&, et qui s'y attache, ne 1'6coiitant pas seulement pour l'oublier aussitbt , mais faisant ce qu'il bcoule, trouvera son bonheur dans son action. 20. Ibidem, IV, i 4 , 12 : Celui qui parle contre son frrou qui juge son Wre, parle contre la loi cl juge la loi : Si vous jugez la loi, vous n'en Ctes plus observateur, mais vous vous en faites juge. -Car il n'y a qu'un lCgislateur et qu'un juge, qui peul sauver et qui peut perdre. 21 . I Timothe1, 5-8 : Car la lin des comn~andements est la cliariib, qui na d'un cmur pur, d'une bonne conscience cl d'une foi s i n c h , - dont quelques-uns se sont dtournhs cl par l -w ils se sont 6garCs en de vains discours, -voulant fitre les docteurs de la, loi, ci ne sachant ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils affirment. - Or, nous savons que la loi est bonne, si on en use selon l'esprit de la loi meme. 22. LvitiqueXXVI.. 4 : Vous ne vous ferez point d'idoles ni d'images taillCcs ; vous ne drcssercz point de colonnes ni de monuments, et vous n'brigercz point clans votre terre.despicrrcs monumentales pour les adorer. 23. D e d i r o ) ~ o ) ) t e V, , 20-24 : Vous ne porterez point de faux tmoignage contre voire prochain. -Vous ne dbsircrez point la femme de voire prochain, ni sa maison, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servi~nte,ni son bauf , ni son &ne, ni aucune autre chose qui lui appartienne.
4 . Le concile de Trente, session VI, canon 49 : Si quelqu' un dit que dans l'Evan$le il n'y a que la foi qui soit de prCcepte, que iout le reste est indiffhmt , ou n'est ni commandb ni d&fendu, mais est laiss'i" i't la hhnri&de chacun, ou que les di\ commandemenis ne rcgiirdcnt en rien les chr6tiens , qu'il soit anathtmc. n 2. Le m h c concile, ibidem, canon 20 : Si q u e l p i ~ dit ~~i qu'un homme justifie, et parvenu :t un certain degr6 de l~erfeclion , n'est pas tenu h observer les commandements de Dieu, mais simplement h les croire, comme si tout 1'Evangilc se rcduisait h. la simple el nue ~)romcsse do la vie 6ternellc, sans qu'il soit nkessaire pour l'obtenir d'observer les cominandemenis, qu'il soit atuithcnic.
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3. Ibidem, canon 21 : Si quelqu'un dit que Jsus-Chris n'a fi donnde Dieu aux hommes que comme le rdempteu en qui ilsdoivent mettre leur confiance, et non aussi comme le lgis lateur qui ils doivent obir qu'il soit anathfime.
Qnestiou VI.
Que signifie ce prambule J e suis le Seigneur votre Dieu? Dieu dans son dcalogu commence par rappeler ce qu'il est, et pelle est aussi la souverainetde son domaine, afin d'imprimer aux hommes plus de respect pour ses lois, et ses lois elles-memes plus d'autoritCar telle est l'importancc des commandements qu'il va faire, qu'il veut que nous y voyions clairement comme dansun miroir l'expression de ses volont & notre @rd et la rgl certaine de toutes nos actions, afin que, connaissant une fois cette loi sainte, nous puissions, aid de la grhce de Jsus-Christ l'observer exactement, pour peu que nous ayons h cu notre salut. Aussi ce divin lgislateune se borne-t-il pas nous intimer ses prcepte ;mais il nous offre encore son secours pour que nous puissions les accomplir, et nous promet ses bndictio si nous sommes fidle les observer. Je mettrai, a-t-il dit par son prophte mon esprit au milieu de vous, et je ferai en sorte que vous wrchiez dans la voie de mes prceptes. que vous gardiez mes ordonm e s et que vous les mettiez en pratique. C'est pourquoi Jsus-Christ apr nous avoir fait le commandement que voici : Prenez mon joug sur vos paules nous a t tout prtext d'en allgue la difficultk , par ces autres paroles I I a ajouttes : Cor mon jour) est doux et mon fardeau lqer pourvu sans doute que, pntr de l'esprit d e sa grikx, nous nous conduisions suivant les lois d'une charitb sinckrc (VI).
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agnitamque legem illam sanctissimam, a d j ~ vante Christi spiritu, accurate servcnms. Quid sihi wtl hoc exo~*dif~) : Nec, eniin praecipit solni scd l~encdiclionom rjuoquc promiltit, et opcni trihuit nosEgo sum Dontiiws Dcns ttws ? ter logislalor. Spfl'itum meut)?.inquit, poDecalogum exorditur Deus $ notifia sui, nam in mcdio WH% et faciam, zit in, elab insinuatione rnajestatis s u s , u t cogni- prxccptis mcis ffmhulelis,~ t j u d i c i a mca inm I~$islaforemmagis revercan~ur ,ejus- cvslodtatis el o/)clSct~tini. onftre c Cliristus ctianl pr~ccpisset, q u r prnposilis mandatis major apud omnes alilhoritas constet, Nempe tan1 serid no- Tollile jugum meum super vos, ne quis hcuni agitur, ut si unquanl salvi esse ve- causarctur difflcultatem , adjecit : J u p m l u s , hic velut i n clarissimo speculo di- enim wczm suave est. et omis meum l e ~ e ; lins; majestalis voluntatem , omnemque iis videlicet , qui gratiae spiritu imbuti, in reclt rivendi rationem certb contemplemur, charilale 11011 iicla ambulant.
VI.
1. Deutironomc , V I , 1-4 , 24-23 : Or, voici les prceptes les crkmonie et les ordonnances que le Seigneur votrc Dieu m'a commandb de vous enseigner, afin que vous les observiez dans le pays dont, vous allez vous mettre en possession ; afin que vous craigniez le Seigneur votre Dieu, et que tous les jours de votre vie vous gardiez tous ses commandements et ses prkceptcs, que i c vous donne h vous, h vos enfants et aux enfants de vos enfants, et que vous viviez longtemps. - Ecoutez, Isracl, et ayez grand soin de faire ce que le Seigneur vous a command afin que vous soycz heureux et que vous vous multipliiez de plus en plus, selon la promesse que le Scigneur, Dieu de vos pkrcs, vous a faite de vous donner une terre o t ~ couleraient des ruisseaux de lait et de miel. -Ecoutez , Isracl, le Seigneur votre Dicu est le seul et unique Scigneur, etc. - Et le Seigneur nous a command6 ensuite d'observer toutes ses lois, et de craindre le Seigneur notre Dieu, afin que nous soyons heureux lous les jours de notre vie, comme nous le sommes aujourd'hui. - Car le Scigneur notre Dicu nous fera misbricorde, si nous observons et pratiquons devant lui tous ses prceptes selon qu'il nous l'a commandk. 2. Ibidem, IV, 23-24, 59-40 : Prenez garde d'oublier jamais l'alliance quo le Scigneur voire Dicu a faite avec vous, et de vous faire des images sculpi~es d'aucune des choses dont le Seigneur a dbfcndu d'en faire ; - parce que le Scigneur votre Dieu est un feu dbvorant et un Dica jaloux. - Rcconnaisscz donc en ce jour, et que celle pens soit toujours grav dans votre ccur, que le Seigneur est le Dieu qui rkgne depuis le haut du ciel jusqu'au plus profond de la terre, et qu'il n'y en a point (l'autre. Gardez ses pr~ceptes et ses commandements que je vous prescris aujourd'hui, afin que vous soycz heureux, vous et vos enfants apr vous, et que vous demeuriez longtemps sur la terre que le Seigneur votrc Dieu doit vous donner. 3. Dcutironome, X , 16-21 : Ayez donc soin de circoncire votre cmur, et ne vous endurcissez pas davantage, - parce que le Scigneur votrc Dieu est lui-inilme le Dieu des dieux ct le Seigneur des seigneurs , le Dieu grand, puissant et terrible, qui n'a point 6gard 4 la qualit6 des personnes, qu'on ne gagne point par des prtsents; qui fait justice L: l'orphelin et h la veuve, qui aime l'trangeret qui lui donne de quoi vivre et de quoi se vlir Aimez donc aussi 1rs i ' ' I ~ ~ ~ i,i parce ~i'r~ (lac vous l'iivcz
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270 DU D~CALOGL'L le conseil; et que celui qui lui dira : Vous &tesun fou, mbritera d'tr condamn au feu de l'enfer. - Si donc vous prisentez votre offrande ii l'autel, et que lii vous vous souveniez que votre frr a quelque chose contre vous, - laissez l A votre offrande devant l'autel, et allez auparavant vous r~concilicravec votre frkre, et alors venez pr6scnter votre offrande. Vous avez appris qu'il a 6th dit aux anciens : Vous ne commettrez point d'adultres. Mais moi, je vous dis que quiconque regardera une femme avec un mauvais dkir, a dCjh commis l'adultkre dans son cur - Il a de dit encore : Quiconque veut renvoyer sa femme, qu'il lui donne un ;ictc de divorce. -Et moi, je vous dis, que quiconque renvoie sa femme, etc. - Vous avez encore appris qu'il a 6t6 dit au\ anciens : Vous ne vous parjurerez point, mais vous vous acquitterez envers le Seigneur des serments que vous aurez faits. Et moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, parce que, etc., - Vous savez qu'il a 6t6 dit : OEil pour ail, et dent pour dent. -Et moi, je vous dis de ne pas rbsister ii celui qui vous maltraite ; au contraire, si quelqu'un vous frappe sur la joue droite , pr&sentez-lui encore l'autre. - Si quelqu'un veut plaider contre vous pour prendre votre robe, abandonnez-lui encore votre manteau. - Vous avez appris qu'il a 6t6 dit : Vous aimerez votre prochain, et vous harevotre ennemi. .- Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, laites du bien h ceux qui vous hassentet priez pour ceux qui vous perskcutent et vous calomnient ; afin que vous soyez les enfants de votre Dieu qui est dans le ciel, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les mechants, et qui fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Car si vous n'aimez que ceux qui vous aiment, quelle rcom pense aurez-vous h attendre? Les publicains no le font-ils pas aussi? Et si vous ne saluez que vos frcres, que faites-vous en cela de plus que les autres? Les paen ne le Sont-ils pas aussi? - Soyez donc, vous autres, parfaits, comme votre Pbre clest est parlail. 8. MATTHIEU , XIX , 4 7 : n Si vous voulez entrer dans la vie, gardez les commandements. 9 . Ibidem. X X V I I I , 19-20 : Allez donc, et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du P h c , et di1 Fils, et du Sain\-Esprit , et leur enseignant h observer tout ce que je vous ai commandb. 40. /1bre1txV, 9 : Et son muvre &tantconsommk, il est devenu l'auteur du salut terne pour tous ceux qui lui obkissent. n
274 44. Psaume CXVlII, ceux qui sont irr prochables dans leurs voies, et qui suivent sans s'en carte la loi du Seigneur. - Vous avez ordonnk que vos commandements soient gard trs-exactement - Malheur & ceux qui s'carten de vos prceptes 12.1 JEAN, III, 23-24 : Et le comn~anden~ent qu'il nous a fait, est de croire au nom de son Fils Jsus-Christ et de nous aimer les uns les autres comme il nous l'a command -Or, celui qui garde les commandements de Dieu, demeure en Dieu, et Dieu en lui : et c'est par l'esprit qu'il nous a donn que nous connaissons qu'il demeure en nous. 13. Rowahis, VIIl, 26 : L'esprit de Dieu aide notre faiblesse. 44,JEAN, 1 , 16, 4 7 : Nous avons tout re de sa plnitude et grilce pour grilce. - Car la loi a 6th donnh par Mos; mais la griic et la vbritsont venues par Jsus-Christ 13. Phi1ippien.s , IV, 13 : Je puis tout en celui qui me fortifie. 16. Psaume LXXXll 8 : Car le lgislateu les comblera de km!dictions, et des forces toujours nouvelles les soutiendront dans leur carrire 17. DeutronomeXXVIII', 1-14 : Si vous coutela voix du Seigneur voire Dieu, en gardant et en observant toutes ses ordonnances telles que je vous les prescris aujourd'hui, le Seigneur rotreDieu vous lkver au-dessus de toutes les nations qui sont sur la terre. - Toutes ces bndictio se rpandron sur vous, et vous en serez combls pourvu neanmoins que vous obissie it ses prceptes - Vous serez bnidans la ville, vous serez bni dans les champs. - Le fruit de votre ventre, le fruit de votre terre et le fruit de vos bestiaux, sera b h i ; vos troupeaux de buf et vos troupeaux de brebis seront bnis Vos greniers seront bnis et les fruits que vous mettrez en rserv participeront i la mm bndicti .- Au commencement et la fin vous serez Mnis. Le Seigneur fera que les ennemis qui s'lvero contre vous tomberont devant vos yeux. Us viendront vous attaquer par un chemin, et ils s'enfuiront devant vous par sept autres. - Le Seigneur rcpandra sa bkndictio sur vos celliers et sur tous les travaux de vos mains ; et il vous bknira dans le pays que vous aurez re .de lui. Le Seigneur se suscitera et se formera en vous un peuple saint, ainsi qu'il vous l'a jur pourvu que voua observiez les commandements du Seigneur votre Dieu, et que VOUS marchiez dans ses voies. Tous les peuples de la terre verDU DCALOGV 1, 4 , 2 1 : Heureux
272 DU DCAIOGUE ront que vous portez v6ritablemcnt le nom de peuple de Dieu, < ~ t ils vous craindront . - Le SeipmB ~011s(101111eraen abondance toutes sortes de biens, et multipliera vos familles, vos bestiaux, et les fruits de celte Icwc , qu'il a promis cl jure h vos ptrcs de vous donner. - Le Soipcur ouvrira le ciel . comme un riche trcsor, pour rkpandrc sur votre terre la pluie en son temps, et il Enira tous les lrtn-inix de vos mains. J7011s prCtorcz a plusieurs peuples , et vous ~ ~ ' e n i p r i ~ ~ ~c1c i c rpersonne. cz - Le Soigneur vans indira il la tele des pcn~los,cl non i l leur suite; et vous serez toujours au-dessus, bien loin d'ctrc au-dessous, pourvu qitc vous Ceouliez les ordonnnuces du Seigneur votre Dicu , lellts ( p c je vous los prescris aujourcl'hui, que vous les gardiez ct que vous les pratiqiiiez, -s;ins vous en dClourncr ni h droite ni gauche, et que vous IIC suivies ni n'i~doriczles dieux, h n g e r s . )I 4 8. Edi~?tieI , .SXJ.VYI, 26-50 : K Je vous donnerai un m u r nouveau , et je ii(:itri un esprit nouveau an milieu de vous; roterai de voire chair cc cwur do piorro , el je vous donnerai un e ~ n tic r chair. - Je incllrai mon ospril au milieu de vous, etc. - Vous habiterez dans la terre que j'ai (lonnbe A vos 1)Cres;vous serez io peuple, et moi, je swti voli-o Dieu. - .Tc vous delivrerai de toutes vos souillures, j'appellcrai le froment, cl je le multiplierai ; ct je ne vous affligerai plus par la famine. -Je multiplierai les fruits des arbres c l les semonces des champs, afin qu'A l'avenir vous ne subissiez plus i'opprobre de la kirnine devant les nations. 1) 4 9 . Ibidem. XI. 19-20 : Jc leur (101111~i'iti A IOUS un m h e cwur, cl j c rCpandroi dans leurs cniraillils un esprit nouveau; j ' h i de leur chair leur cwur de pierre, el je leur donnerai un c a u r de chair, - afin qu'ils marchent dans lii voie de mes priceptes, qu'ils gadciil les ~oin~nit~~dcinents qiic je lcur ai donn6s, qu'ils soie111 mon pcuple cl (me je sois leur Dieu. 1) 20. M.WIIII:V, X I , 28-50 : Venez iiioi , voit-' ions qui iYcs fatigiih cl qui d e s eluirg6s7 ci ,je vous soulit;oriii. - Prcnc~ mon joug Sur vous , cl apprenez de moi (1110 je suis doiix ci lui~ihk de c ~ u ;r cl vous trouverez le repos de vos fmics. -- Car mon jougcst ckiuv, cl mon J'tirdciiu est l6gcr. 21. 1 JEAN, V, 2-5 : (i Nous connaissons que liions aimons les cnlanis de Dicu quand nous aimons Dieu, vi, que nous gardons ses cominandements; - ~ X W C Cqiic l'amour d e Dieu consiste h g d c r svs coimmimliwents : et ses cominandemctits tic sont pa" pnible
)
I . S. AUGUSTIN, Qust CXL super Exodum :(iMalgrtant de prescriptions que Dieu fit Moseil se contenta de lui donner sa loi sur deux tables de pierre, appelces tables du thoignage, et qui devaient btre place dans l'arche. C'est qu'ell'ectivement tous les autres commandements de Dieu sont la cons&quencede ces dix prcepte qui furent dkcrits sur les deux tables, comme il sera fccile de s'en convaincre, si on les examine de pr et qu'on les entende comme il faut; comme ces dix commandements euxmimes sont autant d'applications du double prcept de l'amour lieDieu et de celui du prochain, qui renferment i i eux seuls toute la loi et les prophtes w 2. Le concile de Trente, sess. VI, c. 11 : Or, personne, quelque justifi qu'il puisse tre ne doit se croire exempt de l'obligation d'observer les commandements de Dieu, ni avancer cette parole tmrai et interdite par les Pre sous peine d'anathmequ'il y a des con~mandements de Dieu dont l'observation est impossible a un homme justifi;car Dieu ne commande rien d'impossible; mais en con~n~andant il avertit, et de faire ce que l'on peut, et de demander ce qu'on ne peut pas faire, et il aide afin qu'on le puisse. Ses commandements ne sont pas trop ii charge ;son joug est doux et son fardeau lge (1J0.4~. ,V, 5 ;MATTH.,XI, 50) ; irar ceux qui sont enfants de Dieu aiment Jkus-Christ , et ceux qui l'aiment gardent sa parole, comme il le tkmoigne lui-meme, et cela n'est pas au-dessus de leurs forces avec le secours de Dieu. Car quoique, dans cette vie mortelle, les plus saints et les plus justes ne laissent pas de tomber quelquefois dans des fautes du moins lgr et journalikres, qu'on appelle aussi pkch vhiels, ils ne cessent pourtant pas pour cela d ' h justes; de sorte que, lorsqu'ils disent C Dieu (MATTH., 6) : Seigneur, pardonnez-nous nos jfenses, cette parole, dans leur bouche , est humble et vritabl tout ensemble. En effet, les justes doivent sentir et reconnatr qu'ils sont d'autant plus oblig de marcher dans les voies de la justice, qu'tan dkjh affranchis du p6chC et devenus serviteurs de Dieu, ils se trouvent en tat s'ils vivent selon les lois de la temprance de la justice et de la pi&, d'avancer dans la grhce par ce menie Jsus-Christ par lequel ils y ont tiniti ; car Dieu n'alandonn point ceux qui sont une fois justifi par sa grilce, s'ils ne l'abandonnent eux-mme les premiers. Personne donc ne doit se flatter soi-meme pour le seul m6rite qu'il aurait
274
BU D~~CALOGUE.
d'avoir la foi, comme si par la foi seule il tai ktabli hbritier, et devait avoir part h l'hritage quand mm il ne souffrirait point avec Jbsus-Christ, pour 6tre un jour glorifiavec lui. Car, comme dit l'Ap6tre (Ileir., V I , 8) : Jsus-Chrisl u i - m h e , quoiqu'il Dit le Fils de Dieu, a appris l'oh!issance par toutes les souffrances qu'il a enduries; e t , p a r ~ w t ainsi an comble de sa gloire, il est derwu le principe du salut itemel pour tous ceux qui lui obissen h leur tour. C'est pourquoi le m6me apbt re, parlant h ceux qu'il suppose justifis leur dit ( 1 Corinitl., I X , 24) : No savez-vous pas que, quand on court dans lu, h'cc, / O M S roiirent h lu, vrit m i s qu'un seul remporte le prix. Courez donc de manir c i le remporter misrnlmes. Pour moi, je cours, et non au hasard, mais je chdtie mon corps et je le rduien servitude, de peur qdapr avoir p M t am autres, je ne sois m o i - d m r i p w v i . Saint Pierre, le prince des apdtres , dit aussi (II PETRI ,1 , 4 0) : Travaillez h assurer par voi bonnes uvre votre vocation et votre lectionccw, en agissant de la sorte, vous ne j ~ t k l m e zjamais. Ce qui fait voir que ceux-li contredisent la doctrine orthodoxe , qui soutiennent que le juste, dans toute bonne aiivre qu'il fait, pch au moins v6niellement ;ou, ce qui est encore plus inlol~ral~le, qu'il mrit les peines 6ternelles; et il en est de inCrne de ceux qui disent que les justes pchendans toutes leurs actions, si, outre l'intertt do la gloire de Dieu, qu'ils ont principalement en vue en les faisant, ils jettent aussi les yeux sur la r6compensc &ternelle,pour exciter leur langueur et pour s'cncoiirager eux-mhes & courir dans la carrire puisqu'il est cri (Pscil. CXVHI, 4 '12) : J'ai incline mon c w vers l'accomplissement de vos c o ~ m m l e r n e n t h s cause de la rkompense; et que l'Apdlre dit de Mos(Hehr., X I , 20) : Qu'il envisageait la rcompense 3. Le meme concile, m h e session, canon 18 : Si quelqu'un dit que les commandements dc Dieu sont impossibles h garder, mm un homme justifie et en ta de grilce : qu'il soit anatlhe. 4. S. CIIKYSOST~ME, Ub. 1 de compwictionc cordis : (i Ce que Jsus-Chris nous ordonne est facile h exkuter ; lui-mml'atteste par ces paroles : Portez won j u q , car mon joug est doux et mon fardeau est lger 1) Mais, par un cKcl de notre incroyable l$chet le fardeau le plus lkger nous parait au-dessus de nos forces. Sans doute le moindre mouvement est tout un travail pour qui passe ses .jours dans une oisivctb lblhargique; mais tout est facile au contraire & ceux dont l'esprit est actif et vigilant, et les entreprises les plus hasardcuscs leur coiitcnt moins que ne coterai14
te facile que notre lhhetne puisse rendre phible et douloureux ; de mm qu'il n'est rien de pnible rien de douloureux ,que le
&le et le dvouemen ne puissent rendre facile et doux. Eh ! qu'y a-t-il de plus insupportable que d'tr exposA des pril continuels, que de voir sans cesse sa vie en danger? Eh bien ! saint Paul trouvait tout cela facile ti supporter : u. Les peines lgret momenta1~4es de cette vie, dit-il ,nous vaudront m e gloire immense te l'ternit(II Cor., IV, 47). 1) Ce n'est pas que les afflictions de cette vie ne soient douloureuses de leur nature; mais l'esp rance des biens futurs les rend faciles h endurer. Enfin, l'Aptre lui-mhe prend soin de nous dire aussit6t ce qui doit nous faire paratr lge tout ce que les souranc de la vie prsent ont de' plus insupportable ou de plus pnible C'est, ajoute-t-il, que nous :'avons qu'& tourner nos pensevers les clioses invisibles, au' lieu de les arrte sur les choses visibles ; parce que les choses visibles ne durent qu'un temps, au lieu que les invisibles dureront toute l'ternit(4). 1) S. S. BASILE,t h regdis brev"oribus sive concisih dispzitatis, t'ntemgatic'ne176, traitant de l'amour des ennemis, dit ces paroles : a Dieu, qui est juste autant que bon, ne nous aurait pas fait de tels commandements, s'il ne nous avait accorden mm temps la facultde les accomplir. 6. S. AL'GL'STIN, Zib. de naturd et gratta, c. 43 : a Ainsi donc Dieu ne nous commande point l'impossible ; mais il nous avertit en nous intimant ses commandements, et de faire ce que nous pouvons, et de demander ce que nous ne pouvons pas par nousmmes 7. Ibidem, c. 69 : a Tous les commandements que Dieu nous a faits tourneront notre avantage, si nous nous portons comme il faut h les observer. Car, par l -m que nous devons croire fermement que Dieu qui est juste et bon n'a pas pu nous commander des choses impossibles, nous sommes suffisamment avertis, et de cc qu'il y a faire pour nous dans les choses faciles, et de te qu'il y a pour nous demander dans les choses difficiles. Tout en effet devient facile l'amour, pour lequel seul le fardeau de Jsus-Chris est lger ou qui est lui-mm le seul fardeau, tout kger qu'il est, qu'il nous impose ; selon ce qui est crit que ses
Cf. S. JOANNIS CHRYSOSTO~H Opera oinnia, tom. 1, pag. 15i, kdition de Montfaucon; pag. 161-102, dit de Gauae.
(1)
276 DU D~~CALGGUE. mmandements ne sont point lourds porter (1 JOAN*, V, 9, afin que celui qui les trouverait lourds, considran que l ' vain sacrn'a pu tenir ce langage , qu'eu gar i l l'amour qui les allge se porte deinander cc qui lui mail~~ue potlr puv6u accomplir ce qui lui est ordonn& Et ce que Dicu dit i Isracl da^ le Deutronom (XXX , 4 4) ne signifie pas autre clmse que cela, si l'on doniie i ccs paroles un sens religieux et spiritucl; car, apr avoir rapport (fiom., X , 8 ) ce tmoignag ; La pro& q16i 9016s est (mo)ic d e s t point iloiguie de v o t ~ elle , est da~u tvh bo~chcct duns votre c (ct dans vos mains, comme le p r i e aussi lc texte du Dcuth-onom selon les Septante , et par ces maim il faut entendrc encore dans un sens spirituel celles du cur) saint Paul ajoute : Cetle p r o l e , c'est c d k de la foi que NOM mtu prchons QUC chacun donc, ainsi qu'il est ici ordonnb , SC con= vertissc au Seigneur son Dieu dc tout son c ~ u et r de toute son Ame, et lcs commdndemcnts de Dieu n'auront plus rien de lourd ou dc p&nible.Car, comment trouver pnible des con~mandements qui SC rduisen il celui de l'amour? Ou bien donc vou n'aimz pas , et c'est pour cela que ces commandenic~~ts vous pa= raissent pnibles ou bien vous aimez, et dlors il est impossible qu'ils le soient p u r vous. 1) 8. Le mm , s e m . 64 de tempore : (c Vous direz peut-Ctrc :Je nc saurais du tout aimer mes ennemis. Mais dans toutes ses krj= turcs, Dieu nous dit au contraire que vous lc pouvez. Vous dita, vous, que vous nc le pouvcz pas. Considbrcz niaintcnant qui de vous ou de Dieu jc dois croirc sur ce point. Et colnme la viritil ne peut pas mentir, c'est ti la fragilitliumine i~hisser li toutes ses vaines excuses, un Dieu jusle n'ayant pu rien colnnlander d'impossible, un Dieu hon nc pouvant non plus damner sa craturpour un mal qu'il aurait kt6 impossible ti ccilc-ci d'viter 1) 9. Lc meme, s e r w 191 de t c ~ ~ q ~ : or Ke Voici quelle est la foi de nos pre : Nous croyons cil Dieu K r c tout-puissant, etc, Nous dteston aussi le blasphhe de ceux qui disent qu'il y a des commandements de Dicu qu'il est inipossil~lc h l'liomlnc d'ob server, ou quc ces ~nhncsco~nilia~dcmcnts sont possibles i observer ii tous lcs l~orn~nes en gbntral , et non h chaquc homme en particulier. 1) 40. S. J h h i ~ ,ExpZamt. spiboZi ad D a ~ ~ ~ m: u mKous d& testons aussi le blasphhc , etc., comme dans le passage de saint &ptin ci tout ii lo'l1eure.
((
premier commandement?
Ce commandement dfenet condamne l'idolhtrie les obserwces superstitieuses et les pratiques de la inagie ou de l'art divinatoire. ii nous prescrit en outre de ne prendre pour Dieu aucune daturc, quelque excellente qu'elle puisse tremais de croire et k confesser qu'il n'y a qu'un Dieu vritabl y immense et ternel d de lui oKrir lui. seul des sacrifices, et ce culte suprm et ioul prticulier que nous appelons d'un mot grec culte de latrie. Ainsi donc nous devons honorer par-dessus tout y invoquer et dorer cet unique Dieu, notre vrai et souverain bien, notre crateu notre rdeqteu notre sauveur, seul autcur de la @ce et de la gloire3dont la bontest infinie comme la puissance3 et qui est bn par-dessus tout et dans les sicledes sicle(VII).
ipis feuillage. - Dtruiseleurs autels brisez leurs statues, bilez leurs bois, rduiseen poudre leurs idoles y et effacez de
bus ccs lieux la mmoir de leur nom )) 2, Ibidem, IV, 12 45 49 : (( Le Seigneur vous
utlions dont vous possdere la terre ont adorleurs dieux3sur les butes montagnes y et sur les collines y et sous tous les arbres A
a parl du
milieu du feu, vous avez entendu la voix qui profrai ses paroles ; mis vous n'avez vu aucune Form sensil~le. Gardez donc @neusementvos Anws ; car vous neavezvu ni figure, ni image matricllle jour o le Seigneur vous a parlsur le mont Horeb du milieu du feu ; - de peur qu'tansduit vous ne fassiez qwlque image sculpt d'hornn~eou de femme ; ou de que1-
zternum, im~nensnmqueDe111n credamus et confiteani~~r, eique uni sacrificium e t Quiri compicctittir i i t SC p r i ~ m singularem s m n m q u e c u l t m , quem g r a i h r p s l u v appella~it,cxI~il~eamus. przceplzitt8 ? cm r i a colamus, invoHoc fit, ut s ~ ~ p o Prohibet ac da~nnat ihlolatria~n,c h e r - cenius, adorcnm sumlnuin iI1ud zternumfalions supers titi osas^ usum etiam artis (JW bonum, opti~num,inaximum Creator~~~~ y Pdemptorein , Salvatorem, unum, m a p i c z w1 divintoriz Docet ctiam atque cxigit, nt nullam i~iimortalenl Deum, qui est super omnia he~idictus,omnis gratiz et gloriie Iargitopmuscreiit~lrani,q~~antuiiivisexcellentem~ ~ D t habcmus, o sed solutn unum verum, rem.
1'11.
qu'une des b&es p i sont sur la terre, ou des oiseaux qli volent dans l'air, ou des reptiles qui se roulent sur la poussikre, ou d a poissons qui se meuvent dans les eaux, - ou qu'levan yeux vers lc ciel, et y voyant le soleil, la lune et tous les astm, vous ne tombiez dans l'illusion et dans l'erreur, ct que vous ne rendiez un culte d'adoration i~ des crhturcs que le SeiBpeur vot.re Dieu a faites pour le service de toutes les nations qui SOM sous lc cicl. 1) 3 . D e t d i r o ~ ~ oXVIIl, ~ ~ ~ . ~ 9-44 , : K Lorsque vous serez ent& dans le pays que le Scigneur vous donnera, prenez bien garde de vous portcr i~ imiter lcs abo~ninationsdc ces peuplcs ; et qu'il ne SC trouvc pcrsonne parmi vous qui prktenclc purifier son fds ou sa fille en les faisant passer par le feu, ou qui consultc les dcvins, ou qui ohservc les songcs ct les augures, ou qui usc de malt!Zces , de sortilhgcs ct cl'cnclmte~nents, ou qui consuke c.eux qui SC d o n w t t pour avoir l'esprit de Python et qui se inG1cnt de deviner9 ou qui intcrrogenk lcs 1nort.s pour en apprendre d a secrck -Car 1.cSbigncur a cn a110minat.iontoutes ces dioscs, e t il cx~crmincsatous ms pcuplcs ii, voire ei~t.~&e, i i cause de ces sortes de crimes qu'ils ont commis. -Vous serez parfaits et sans tache devant,le Seigneur v o h T)ieu.-Ces nat,ionsdont vous allu posskder la tcrre bcoutent, les wgures et les (levins ;inais pour vous vous avez 616 autrcmnt instruits par le Seigneur votre Dieu, rn 4. 1 Bois, XXVIlI, 5 : K Sa1cllassa les inagicicns et Iu devins dc son soya~iinc : CL cxtmnina ceux qui se donnaient pour avoir lesprit dc 'PYihon.1) 5. PS~WMCXW, 42-46 : Les idoles des nations sont d a figures d'or et d'argent, et l'ouvrage des mains dcs hommes. Elles ont unc hmchc, ct elles ne parleront point ; clles ont des yeux, et elles nc verront point. Elles ont des oi*cilles,et elles n'entendront point ;clles ont (les narims, ct dl's ne scntirontpoint, - Elles ont dcs mains sans pouvoir touchcr clles ont des pieds sans pouvoir marclm; dlcs ont un gosier, sans qu'aucun son s'en &cl~appc. Quc ccux (jui font ces idolcs lcur deviennent semblablcs9ainsi quc tous ccui qui mcttcnt en ellcs leur esprance N 6. LvitiqwX I X , 26, 34 : (t Vous n'userez point d'augur~, et vous n'ol~scrvcrczpoint les songes. -Nc vous d6tournez point pour aller cherclxr des imgicicns, et ne c01~11tcz point les devins, de peur de vous souiller en vous adressant ii eux. Je suis le Seigneur votre Dieu N 7. Ibidw~, .XX, (i, 27 : Si un l ~ u ~ m se e (16t.ourne pour aller
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979 dercher les magiciens et les devins, et s'abandonne b eux par me crimineIIe fornication, i1 attirera sur h i le regard de ma dkre, et je l'exterminerai du milieu de mon peuple. - Si un hmme ou une femme se donne pour avoir l'esprit de Python, ta un esprit de divination, qu'ils soient punis de mort ; ils seront bpids et leur sang retoinhera sur leurs ttes 8,EcclsiastiqueXXXIV', 4-5 : Coli~ment ce qui est impur phil rendre pur? Et coiniimt la vcritk peut-elle sortir du menange? Les divinations de l'errcur , les augures trompeurs et ksongcs des mclmt ne sont que vanit N 9,JEAX, IV, 2 5 2 k : N Nais le teii~ps vient, et il est dj venu, d les vrais adorateurs adoreront mon Pkrc en esprit et en vrit ; t a ce sont l les adorateurs quc mon P h e demande.- Dieu td esprit, et il faut que ceux qui l'adorei~t , l'adorent en esprit tl en virit 40.Rommh, X , 4 4-4 5 : C'est pourquoi 19Ecriture dit :+Tous u qui croient en lui ne seront point confondus. Car il II') point en ccla de distinction entre le juif' et le gentil, puisque tous n'ont qu'un mtme Seigneur, qui rpanles richesses de sa bonth sur tom ceux qui l'invoquent. Car tous ceux qui m~oquentle nom du Seigneur seront sauvs N 41.1JEAS, IV, 7-10, 45-44 : Tout lion~me qui aime est n de Dieu, et il conna Dieu. Celui qui n'aime point ne conna pint Dieu, car Dieu est amour. Dieu a fait paratr son amour pour nous, en ce qu'il a envoy son Fils unique dans le monde, afin que nous ayons la vie en lui. Cet amour consiste en ce que ce n'est, pas nous qui avons aim Dieu, mais p c'pst lui-mm qui nous a ainu% le premier, et qui a envoy m Fils conme moyen de propitiation pour nos pcll C'est par lh que nous pouvons connatr que nous demeurons en lui, et lui en nous, parce qu'alors il nous a rendus participants de son esprit. Et nous avons vu , et nous rendons tmoignag que le Pire a envoyson Fils le Sauveur c h monde. 1) 4% ~ I . ~ T T H I IV, E ~ , 40 : Alors Jsu lui dit : Retire-toi, Satan, car il est cri : Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous le servirez lui seul. 1 ; . Lcc, IV, 8 : (C Jsu lui rpondant lui dit : Il est cri : Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui. 4 k. 1s.ii~ , XLIII , 1-3 , 40-4 3 : Et maintenant voici ce que dit le Seigneur qui vous a cr 6 Jacob, et qui VOUS a form 6
DU DI~ALOGUE.
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D~ALOGUE
Isra :Ne craignez point, parce que je vous ai racheth, et queje vous ai appel par votre nom ; vous &tesh moi. -Lorsque vous marchcscz li travers les eaux, jc sesai avec vous, et lcs flcuvfi ne vous cigloutisont point ;lossc~ucvous inarclicscz dans k fcu, vous n'en sercz point l x l ct ~ 12 flamme sesa sans ardcw pour vous ; parcc que ,jc suis le Scign~us ~ o t r Dieu, e le saint (l'Isral votre Sauvcur. Nul Dieu n'a 6t6 fom6 avant moi, cl nul ne sera a p r k moi. C'csl moi qui suis le S ~ i g n c wc'cst , moi qui le suis, et liors moi il n'y a point de Sauvciw. -C'pst moi qui vous l'ai mnonc6 , c'est nioi qui vous i ~ sa1iv6s. i - Ces1 m i qui suis des lc commence me^^^. h l ne l~cutin'arsaclics cc que je tiens enfre n m mains ; quand j'ai rCsolu (l'agir , qui pourra s'y opposcr ? 4 5. I Timtlt , VI, 4 5-4 G : Je vous ordonne (levant Dieu qui donne A tont la vie, et devant Jbs~is-Cliristqni a rendu sous Ponce-Pilatc un si bon t&rnoignagc,.- clc garder lcs pr6ccptcs que ,ie vow ai donns en vous conservant sans tache cl sans scproclw, jusqu'h l'avknc~~~ent dc sot se-Seigneur Jbsiis-Clisist , -quc doit h i r c pratr en son temps cclui qui est so~wmincmcnt l~cureux, qui es1 lc scul puissant, le Roi des roisyle Scjgncus dcs seigneurs; qui scul p s s ~ ( 1 e l'inmortalit6 , qui liabitc une l~imitrc inaccessible, que nul lmi~rnc n ' a vu ni ne peut voir2 h qui appartient l'lionncur c t lycnipirc(lms ly6tcrnitk. Amen. 46. I i o ~ ) u ~ i lx, ~ ~ s5 , : ~~cs~~ (l?atsiascl~cs) ucls est mli, s c h la chair, Jhs-Chrisi i ~ ~ h qui e , est Dieu, au-clcssus dc tout, et bn d m s tous 1 ~ sihlcs. s Ainm N 4 7. P.same LSXXIIJ, 4 2-43 : P a s ~ quc c Dial ailne la mistricorde et la vilitb Ic Scigrmr (lonncra la gt9cc et la gloire.-Hne privera pini, (le ses 1)icns PCUX qui l n a r c l ~ ~clans l'innocence. Seigneur (les mnCcs, li~tircuxest l'lmnnw qui espr en vous! n
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4 . S. Auccs7my de Ciritalc Dei, iib. X, c. 4 : Nms disons que cc qui s'appcllc en grec latrie, et en latin servitudc, mais scrvitudc par laquelle nous l~o~~osons Dieu (qua colimus Dt~~tn), QU cc qui s'appcllc en grcc O p w x c i x , et cn latin Religio, mis rcligion que nous sendons $1 Dieu ; ou quc ce qui s'appelle en grec O z o @ m , ct quc nous ne pouvons expsinw cil un seul mot, mais que nolis pouvons appeler le culte de Dieu ; nous disons, je le rptque tout cela n'est d qu' Dieu, au seul vrai Dit11qui divinise ceux qui le servcnt fidtlc~ncnt.Qucls que soient donc
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DO O ~ ~ A ~ O G U E .
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immortels et bienheureux habitants des demeures cleste , t'is sont sans amour pour nous, sans dsi de notre batitude ik ne mriten pas nos hommages. S'ils nous aiment, s'ils veulent notre bonheur, ils veulent sans doute que nous puisions la meme murce. Le principe de leur flicit n'est-il pas celui de la nbtre? 2. Le mme ad Deogratius, Epist. XLlX, q u ~ s t 3 . : (t Tout ce que peuvent faire les impies pour excuser leurs sacrifices sacrilges leur culte rendu des idoles, c'est d'attacher ii chacune de leurs pratiques une signification ingnieuse Vains subterfuges (pie tout cela ;car ces pratiques ont toujours pour objet la crature au lieu de se rapporter au Crateur qui seul est d ce culte religieux, appel en grec "impela, latrie. Et nous ne disons pas que la terre, la mer, le ciel, le soleil, la lune, les toiles et les notre vue, soient des autres corps &lestes qui peuvent chappe dmon; mais comme les crature sont les unes corporelles , les autres incorporelles, ou spirituelles comme nous avons coutume de les appeler, il est viden que tous nos actes religieux ont pour principe notre volontb, qui est un principe spirituel et suprieu & toute substance corporelle. D'o il suit videmmen qu'il est draisonnabl de sacrifier ou de rendre un culte & une cratur corporelle quelconque. Ce culte ne pourrait donc s'adresscr qu'A une cratur spirituelle. Mais cette crkature spirituelle elle-mme OU a la crainte de Dieu, ou n'a pas cette crainte : celles qui ont la crainte de Dieu, ce sont les hommes et les anges soumis aux lois de Dieu ; celles qui n'ont pas cette crainte, ce sont les hommes mchant et les mauvais anges, appel aussi les dmons Par l il est assez clair qu'on ne doit sacrifier h aucune cratur mm spirituelle. Car plus une cratura la crainte de Dieu, moins elle se croit digne d'un honneur qu'elle sait n'tr d qu'A Dieu. A plus forte raison serait-ce un crime de sacrifier aux crature qui n'ont pas la crainte de Dieu, ou aux dmons 3. Le mGme, de Civit. Dei, lib. X, c. 1 : 11 faut voir maintenant et expliquer, autant que Dieu nous en donnera le pouvoir, ce qu'il faut croire de ces esprits que les platoniciens appellent dieux ou bons dmons ou anges avec nous ; immortels et bienheureux esprits , qui habitent le ciel , dominations , lrincipautbs , puissances : quels hommages, quelle pit nous demandent-ils? en termes plus clairs, veulent-ils entrer en partage avec Dieu , ou bien veulent - ils que nous r6servions li Dieu seul ces offrandes solennelles, ce religieux sacrifice de nous-mme ? -Tel est en effet le culte que l'on doit h la Divinit ou, pour le
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dire d'une fao plus expresse et plus nergique il la D M t culte que je ne puis exprimer en latin par un seul mot qui en rende suffisamn~entl'idhc ; ce qui m'obligera h me servir pour l'exprimer d'un terme emprunte i~la langue grecque. Partout ou les saintes Ecriturcs emploient le mot Isc-rpsias, nous traduisons par service (sercilium). Mais ce service d aux hommes et dont parle FApdtrc quand il recommande aux serviteurs la soumission en' vers leurs matres se rend en grec par un autre terme. Celui de "tas~pzia, dans la langue des crivain sacres ,signifie toujours, ou du moins presque toujours, cette servitude qui regarde le culte de Dieu. Or, cc mot de c t d t ~ n'exprime s pas exclusivement l'hommage d & Dieu seul ;il dsign aussi ce tribut que nous payons il'homme par l'hommage de notre prhsencc ou de nos souvenirs. Et il ne se dit pas seulement des choses qui obtiennent de nous l'humble aveu de noire dbpendance ; mais il s'klend i n h e it celles qui d pendent de nous. De cc mot dfirivent q r i c o l ~ coolli , iwol~, noms qui signifieni, l a ~ o z ~ ~ ~colons, c w s , habitants; et les dieux cuxmemes, on les appelle cadicoke, non pas pour dire qu'ils r{:verent le ciel, mais pour dire qu'ils l'hal~itent ; cdlestes colons, expression diffkente de celle de colons vulgaires, dont la condition est attachbe au sol natal dont ils doivent la culture h leurs matres mais synonyme de cette expression de l'un des oracles de la langue latine : 1 ; h u~iiffiw iuit, Tjjrii t e n u h col0111 ; Ville antique , des colons tyriens l'ont habit6e. Il les appelle colons ab incolendo et non ab agricultm" ;et c'est en ce sens que ces ruches nouvelles, pcuplbes par les essaims envoy des grandes villes, se nomment colonies. Ainsi, quoiqu'il soit t res-vrai que ce mot, dans un sens propre et intime, signifie le culte d i Dieu seul, comme il re~oitencore (Vautxes acceptions, il suit que la langue latine ne peut rendre d'un seul mot le culte que nous devons it Dieu. Car, bien que l'expression m h e de religion semble plus particuliremen dbsigner le culte de Dieu, et c'est pourquoi les latins l'emploient comme synoyme du mot grec Opmxsia ;cependant, le langage habituel mettant dans la bouche de l'ignorant comme du savant qu'il faut garder la religion du prince, la religion du serment, etc. (1), ce mot ne sauve pas l'&pivoque, et sa signi(1) 11 nous a 6t6 impossible de traduire ici littkralcment saint Augustin,
i lcause dc la diffbrcnce ri11 gbie des deux langues.
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(cation n'est pas si rigoureusement restreinte au culte de la Divit que le respect des liens formparmi les hommes n'ose l'usurper h son profit. C'est encore proprement du culte de Dieu pes'entend la pit en grec ^W. Et cependant elle se prend encore pour l'accomplissement des devoirs envers les parents ; et lepeuple mm en tenla signification aux uvre de misri corde, usage venu sans doute de ce que Dieu les recommande particuliremen, et tmoign qu'elles lui plaisent autant et plus que tous les sacrifices. Cette locution a fait attribuer h Dieu mime l'expression de pieux. Les Grecs toutefois ne se servent pas en ce sens du mot sCospe~ quoique celui de eicePsia recoive une acception populaire de misricorde Aussi remarquons-nous dans certains passages de 1'Ecriture , au lieu de d~=Pem (culte t e ) , Oioo(fictt! (culte de Dieu), employde prfren pour rendre la distinction plus prciseOr, il nous serait impossible d'nonce en un seul mot l'une ou l'autre de ces propositions. Donc, ce que la langue grecque dsignpar "ka~psta,et que la langue latine traduit par servitus (servitude), mais servitude uniquement vouke au culte de Dieu.. Et le reste comme pius haut, p. 280, 11. 4. 4. Le mmeibidem, c . 3 et 4 : C'est i> lui (au seul vrai Dieu) (pie nous devons cet hommage de servitude ou de latrie, soit par le culte extrieur soit au fond de nous-mmesCar tous ensemble, et chacun en particulier, nous sommes son temple ;la socit des fidles ou le cu d'un seul fidle est galemen sa demeure, et il ne saurait tr plus grand en tous qu'en chacun, puisque sa nature ignorc les modifications de l'tenduou de la division. Quand nous levon nos pense vers ce grand Dieu, notre cmur est son autel ; son Fils unique, le prctre par qui nous le flchis sons : nous lui immolons des victimes sanglantes, quand nous combattons jusqu'au sang pour sa vrit ;nous br~lon devant lui le plus doux encens, lorsqu'une pieuse et sainte flamme nous consume en sa prsenc ;nous lui faisons en nous, de ces dons et de nous -mme , une offrande pacifique; dans certaines fhtes solennelles, & certains jours marqus consacr & la mmoir de ses bienfaits, de peur que le cours du temps n'en amtne peu ti peu un ingrat oubli, nous lui sacrifions sur l'autel de nos curs au foyerd'une ardente charit une victime d'humilitet de louanges. Afin de le voir autant que cela peut nous tr donn et de nous mettre en ta de nous unir h lui, nous nous purifions de toute ou [le convoitiw impure. ot c'est la vertu de son souillure de. pch
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nom qui nous sanctifie. Lui-mbme est la source de notre fhlicit et la fin de tous nos dsirs Nous attachant donc, ou plutdt nous
rattachant (car nous l'avions perdu en nous dtachan de lui), nous reliant il lui pour ainsi dire (d'o vient encore, W o n , cc mot de religion), l'amour nous attire vers lui pour nous faire trouver cn lui notre repos ; fin supr&rne, dont la perfection seule fait notre b6atitudc. Car ce bien final, sur lequel les philosophes ont tant disput6, consiste & 6trc uni il ce Dieu immortel , dont les chastes crnbrassements rendent Mme fkonde en vraies vertus. C'est lii le bien qu'il nous est prescrit d'aimcr de tout notre caur , de toute notre Arne, de toutes nos forces ; c'est vers ce bien que nous devons Ctrc conduits par ceux qui nous aiment, et conduire nous-mbines ceux que nous aimons : et ainsi s'accomplissent les deux prcepte auxquels se rduisen la loi et les propliktes : Vous aimerez le Seipcur votre D i e u de tout voire c a w , de toute votre d m , de tout votre e s p r i t , et votre prochain comme vous - mime. Car il faut que l'homme apprenne (i s'aimer soi-mme et il lui est propose une fin laquelle il doit rapporter toutes ses actions pour tr heureux :s'aimer en effet, c'est vouloir son propre bonheur, et cette fin, c'est de s'unir i Dicu. Lors donc qu'on recommande il celui qui sait d@i s'aimer comme il doit, d'aimer son prochain comme soi-m6me, que lui recommande-t-on, sinon d'exhorter son frcrc autant que possible h l'amour de Dieu? Voilk lc culte de Dicu, et, la vraie religion, et la solide pieth, et le service XI A* Dicu seul. Qucllcs que soient donc ces puissances immortelles, quelle que soit l'cxcellencc de leurs vertus, si elles nous aiment comme elles s'aiment, elles veulent que, dans l'intr de noire fdicitb, nous demeurions soumis i~celui qui rhcompense leur soumission par la bhtitude dont elles jouissent. Si donc elles ne rendent pas hommage A Dicu, elles sont malheureuses, car Dieu lcur manque. Si elles rendent hommage {i Dieu, elles ne veulent lias sans doute se laisser adorer h la place de Dieu. Que dis-je ? elles applaudissent, et, de toutes les forces de lcur amour, adhren ii ce divin oracle : Quiconque servira d d'uutres die^ qu'au Seigneur, sera extermin ( Exod. ,X X 120 ). 1) Car, sans parler ici des autres devoirs religieux qui composent le culte divin, quel homme oserait prtendr que lc sacrifice soit d un autre qu'A Dieu ? Enfin, soit bassesse profonde, soit flatterie pernicieuse, l'liommc a cmpibth beaucoup sur le culte de Dicu pour honorer l'hominc ; sans qu'on cesse pourtant de tenir pour mortels ceux L : qui l'on tlCfer~,qui l'honneur, qui la vtn
ration, qui m&mequelquefois l'adoration. Mais qui jamais a sacrifiii d'autres qu'A celui qu'il sait, ou qu'il croit, ou qu'il suppose Dieu? Or, l'antiquitk du sacrifice est vident par ceux qu'offrirent les deux frreCa et Abel. Dieu, dit l'Ecriture, rejeta celui de l'an et regarda avec faveur celui du plus jeune. a. Le mme contra Faustum. lib. XV, c. 9 : Ce mot ASonu est un mot hbre qui signifie Seigneur, ou pour mieux dire, souverain Seigneur, de la manir que Dieu seul mirik d'tr appel comme le mot latrie , qui est d'origine grecque et signifie servitude ou sujtio , ne signifie pas indiff remment toute espece de sujtion mais celle-lh seulement qui n'est due qu'ii Dieu. 6 . Le m h e , ibidem, lib. X X , c. 21 : (i Le peuple chrktien cilbr la mmoirdes martyrs par de religieuses solennits tant pour s'exciter A imiter leurs vertus, que pour s'associer ik leurs mriteet s'aider de leurs prire : cependant ce n'est pas aux martyrs eux-mmes mais Dieu seul, qui a fait les nartyrs tout ce qu'ils sont, que nous offrons nos sacrifices , quoique ce soit sur leurs tombeaux que nous levon nos autels. Car quel est le prbtre qui, clbra les saints mystre sur ces tombeaux, ait jamais dit: C'est 5 vous, Pierre, ou Paul, ou Cyricn , que nous offronsce sacrifice? Mais ce que nous offrons, nous l'offrons 5 Dieu qui a couronnles martyrs, tout en l'offrant sur les tombeaux de ceux que ce Dieu a couronns afin que la circonstance mm du lieu rveill notre dvotio et ranime notre amour, tant pour ceux qu'il nous est donnb d'imiter, que pour celui dont la @ce nous donne le pouvoir de le faire. Nous honorons donc les martyrs de ce mm culte de pibten quelque sorte fraternelle ( C O cultu dilectionis et societatis ) , dont nous honorons d cette vie les &mes saintes , que nous savons disposbes endurer les m6mes tourments pour la vkritk de I'Evangile. Mais ce culte que nous rendons aux martyrs est d'autant plus accompagn de confiance, que rien ne peut plus leur faire perdre le fruit de la victoire qu'ils ont remporte et que nous sommes pleinement assur de leur triomphe dans une autre vie plus heureuse, ce que nous ne pouvons pas dire galemen de ceux qui combattent encore dans celle-ci. Mais pour le culte appel6 par ks grecs lutpiiu (latrie), comme il n'est d qu'il la divinit nous ne le rendons non plus et ne croyons pouvoir le rendre tl d'autres qu'h Dieu. Et comme c'est cette sorte de culte que se rattache la pratique des sacrifices ( car c'est pour cela qu'on
286 QU O~CALOGUE. appelle idotttrie le sacrifice offert h des idoles), nous n'offrons ni ne permettons d'offlir aucun sacrifice h des martyrs , non plus qu'd'autres saints, ou i i des anges, quelle que soit leur excellence; et si quelqu'un tombait dans cette erreur, l'Eglise ne manquerait pas de l'en reprendre, soit pour l'en corriger lui-mhe, soit pour en prserve les autres. De leur ct les saints eux-mmessoit de la meme nature que nous, soit de la nature angklique, s'opposent & ce qu'on leur offre ce qu'ils savent devoir n'ttre offert (lu'&Dieu. C'est cc qui para clairement par l'exemple de. Paul et de Barnab6 (Act,, XIV, 7-17), qui , voyant les Lycaonions, ravis qu'ils &taientdes miracles que ces deux aptre venaient d'op6rcr h leurs yeux, tout prbts il leur sacrifier comme des dieux, dhchirrcnleurs vhtements , et dkclarant h ce peuple qu'ils n'&tient rien moins que des diviniles ,l'cmp&chren par lh de leur rendre un honneur qu'ils savaient ne convenir i aucune crhture. C'est ce qui para encore par cet autre exemple que nous fournit l'Apocalypse (XIX , 10 et XXl, 8 , 9 ) d'un ange qui dkfendit il saint Jean de l'adorer, et qui lui dit pour le dtourne de le faire : Je suis un serviteur de Dieu comme vous et vos frres Quant aux esprits superbes, tels que le diable et ses anges, ne nous tonnon pas qu'ils demandent pour eux des adorations et des sacrifices, comme cela se pratique dans les temples des Gentils.. . A nos yeux , c'est un moindre crime de revenir des tombeaux des martyrs dans un &Latd'ivresse, quc d'ttrc h jeun et de sacrifier aux martyrs. J'ai dit, sacrifier aux martyrs; mais non, sacrifier Dieu sur les ton~beaux des martyrs :car, rien ii'csi au contraire plus ordinaire parmi nous, que d'offrir h Dieu un sacrifice sur ces tombeaux, mais ce sacrifice seulement qu'il nous a prescrit en cimentant iivec nous sa nouvelle alliance : sacrifice qui appartient au culte de latrie, et qu'il n'est. permis (Tolri qu'h Dieu.1)
Comment, aprDieu , nous honorons et invoquons les saints. Il n'est pas question ici de tous les saints en gnra c'cst-Adire de tous ceux qui ont 6t sanctifies et rbgkn6r en JGsusChrist, comme on voit saint Paul les appeler de ce nom en plusieurs endroits de ses 6p"tres; mais nous entendons seulement parler de ceux qui ont obtenu dans le ciel la r6compense de leur saintet C'est de ces derniers que le n ~ h apdtre e a dklark, que par la foi ils ont conquis les royaumes, accoml~li les devoirs de la justice, et re reflet des promesses.
Ces saints vraiment, saints, c'est-Mire sans tache et sans ride, sont les membres les plus beaux du corps de l'Eglise ,les organes privil6gi de l'Esprit-Saint, et sur lesquels le pch ou le mal ne peut plus avoir de prise. Ils doivent se chercher, tant dans la nature anglique que dans la famille humaine : crature vraiment prdestine place au plus haut degrdu bonheur et de la gloire, qui il est donn de jouir ternellemen dans le ciel de l'abondance de tous les biens, et de vivre inskparablement unis Notre-Seigneur Jsus-Chris ! Aussi peuvent-ils par sa grilce avoir connaissance de ce qui se passe ici-bas parmi nous ; et comme ils sont embras d'amour pour leurs frre m h e absents, ils s'intressen A notre salut, nous aident continuellement de leurs suffrages et de leurs vux et prennent d'autant plus A cccur le succes de notre cause, qu'ils n'ont plus & s'inquikter au sujet de la leur, et que tous leurs instants sont des actes parfaits de charitcomme de toute autre vertu compatible avec leur ta de bhatitude. Nous avons donc bien sujet de vknre ces lumireclatantes ces flambeaux, ces colonnes de l'Eglisc , et qui sont aprks Dieu son plus magnifique ornement ;nous avons bien sujet d'estimer, de louer, d'imiter et d'aimer ces sainis , plus que toute autre crature quelle qu'en soit d'ailleurs i'cxccllence ;nous avons bien sujet de les honorer autant que nous le permet notre bassesse, ces Ames, ces esprits lev ce haut point de dignit nous avons bien sujet enfin de les implorer ou de les invoquer dans la mesure de la pikt6 chrtienne non sans doute pour qu'ils nous accordent par eux-mme,mais pour qu'ils demandent de concert avec nous it l'auteur de tous les biens les choses dont nous avons besoin, et qu'ils nous aident, malgrnotre indignite, de leur puissante intercession. Cette manikre d'honorer et d'invoquer les saints, si elle se fait dans l'ordre, c'est-&-dire, si elle laisse en son intgrit le culte. et l'honneur d Dieu seul, et que nous avons djappellatrie, ne prbsente assurmen aucun inconvknient, et n'est point en contradiction avec l'Ecriture ; mais il est justifi par les t moignages les plus irrcusable qui aient autoritdans l'Eglise, et est de nature & nous procurer les plus grands avantages. Cc culte rendu aux saints, ces invocations que nous leur adressons avec l'Eglise , bien loin d'oLscurcir la gloire de Jsus Christ notre Seigneur et notre Sauveur, lui donnent un plus bel klat et ne font que l'augmenter et l'tendre Car la vertu et la
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gloire de ce divin rdempteu brille particulihrement en ce qu'a se montre puissant, glorieux, admirable non-seulement en l& in&ne, mais encore dans tous ses saints ; que non content de les honorer le premier, il veut qu'ils reoiven un surcroit d'honneur et dans le ciel ct sur la terre ; et que par leur entremise et en leur consid~ration,il nous accorde beaucoup de biens et nous pardonne beaucoup de phhks, quelque indignes que nous puis:"ions 4trc par nous-mcrnes do ces faveurs. Et ce sont des textes de l'Ecriture assez connus , que ceux qui nous insinuent qu'Abraham, Isaac , Jacob , David, Jr&inic quoique morts dbjh, ont utilement intercide pour des vivants. C'est ce qui fait que les Pores, en parlant des saints, les appellent frdquemmcnt nos protecteurs , nos patrons, nos intcrcestseurs. Et c'est i l bon droit sans doute qu'ils le font, puisque l'exprienc nous atteste que les suKrages des saints, iniplorks avec humilit6 et confiance au nom de Jsus-Christ procurent souvent i i ceux qui les implorent une grande abondance de grhccs. C'est pourquoi l'Eglisc a coiidamnb de tout temps ceux qui, comme Vigilance, refusent aux saints et it leurs sacries reliques les honneurs que leur dtXm l'Eglise catholique. Et il ne faut pas &couter les calomniateurs de ce culte, qui voudraient faire entendre que par l&nous rendons aux saints des honncurs divins, que nous les adorons comme des dieux, que nous mettons de simples crkatures au mm rang que le crkateur. L'injusticc de cettc accusation est rendue hidente par quantit de preuves que nous pourrions all&guer,mais en particulier par la forme de ces supplications antiques et solennelles , connues sous le nom de litanies, et dans lesquelles on commence par honorer et invoquer Dieu et les personnes divines, tout autrement que les saints et que tous les ordres de saints. De k t est vcnu aussi l'usage de ces fCks cil i'llonneur des saints, que saint Augustin justifiait contre Fauste le Manichen en ces tcrmes : Le peuple chrbtien cd6bre la m6moire des martyrs par de rcligieuscs solennitbs , tant pour s'exciter & les imiter, que pour s'associcr 21, leurs inCrites et s'aidcr de leurs prihres. (Voir question pr6ckknle, t6~noignnge 0, p. 285) (VIII).
mus, sicut Panlus hoc iioineii ad Chrislianos onn11:s rrcl~i'bwkrt ; sa1 cos inteIlisiet i n v o c m s ? , mus, qui ~ ~ i 'suae i i sanclitatis in c d o pr Do sanctis, hoc est, sanctificatis et in 111111sunt cousrcuti. De quilius idem Paulm Christo rcuittis omnil)us hoc loco non agi- testalur, quod per fidew vicermt reiw,
qotiiorf prxter
VIII.
Dcnni Sancios c o h w s
1. Romains, 1, 7 : A vous tous qui teh Rome ,bien-aim de Dieu , et appel pour dtre saints. )) 2.11 Corinthiens I j 1 : Paul, apbtre de Jsus-Chris par Il volontde Dieu , et Timoth son frr, l'Eglise de Dieu qui est Corinthe, et tous les saints qui sont dans toute l'Achae
Ac hi verk quidem sancti et immaculati Christi Salvatoris et Domini nostri gloriam rine macula et ruga, h%cpraestantiora eG non obscurat, ut etiam magis illustret, teis msmbra, et electa prorsus organa amplificet , augeatque. Hic enim Christi firini Spiritus, in quae peccatum ac malum Redemptoris virtus eximia splendescit ac jiBnnllum cadere potest. Qui sancti partim gloria, qubd is non quidem in se tantm aangelica, partim ex humana natura con- sed i n sanctis etiam suis est, apparetqua $tint,creaturae quidem illae omnium nobi- potens , gloriosus ,mirabilis ,qudd eosdeni Bisimae, ac beatissimae, quibus datum est, honorat ipse, nimisque honorari vult i n nt summis et aeternis i n cl bonis affluant, cl et in terra, qubd per eos itidem, e t dcum Christo Domino semper conjunctis- propter eos multa largitur, et parcit saepe immerentibus. Nec enim obscurum est, sint vivant. Igilnr et illius gratia ,qu% apnd nos in quod Abraham, Isaac, Jacob, David, Jereiwis geruntur , possunt intelligcre : et mias , quanquam defuncti , vivis tamen (ainiam eximia i n fratres etiam absentes profuisse legantur. thaitate flagrant :salutis nostrae cura tan- 1 Unde Patres, cr de sanctis loquuntur, pntur, nobis perpctuo favent, et optant iuffragatores cos et intercessores, patronosp s q u e salutaria, tantoque studiosius cau- lue nostros frequenter appellant. Nec imqubd sanctorum fida suffragia, a uostram agunt, quo sunt minus de meritb san aipsis solliciti , quoque majorem sincerae cr humiliter etpibin Christi nomineimplorharitatis ac virtutis'omnis, quae beatis con- rantur, experientia teste multis opitulentur. Quare jam pridem damnati sunt Vigipit, pcrfectionem continenter exercent. Est igitur cur haec caeli luniina et eccle- lantiani, qui sanctos et horum reliquias sa!i firmamenta simul et ornamenta post cras suis fraudant llonoribus, quos illis Deum maxima veneremur : est cur sanctos ecclesia tribuit orthodoxa. Nec audiendi ctiam calumniatores , qui bos prae caeteris mortalihus quantumlibet ncellentibus, magni faciamus, praedicemus, fing'lint divinum honorem in homines hac imilcinur, et amemus plurimuni ; est car ratione transferri, sanctos pro Diis adorari, Catholicis i exaequari. w l c m tanta talique dignitate jam auctos creaturas Creatori ? aspis afflciamus honoribus, pro nostra Nam long& seclis rem habere, cbm alia q ~ i i ~ exiguitate h : est denique cnr eos multa convincunt, tuni verus et solennis ipm pro Christiana pietate compellen~us, illa testatur supplicatio, qnam litaniam votire ini-ocemus, non sanut per se largian- tant, ubi Deus divinaeque personae primilm, lur, sed ut apud Deum omnis boni lnrgito- ac multb quidem sublimius, quim sancti et rem nobiscum precentur, sintque vel imme- sanctorum ordines omnes coluntur et inrentibus faventes et efficaces intercessores. vocantur. Hinc et illae de sanctis institut% feriae , Cujusmodi cultus et invocatio, si rect6 a , nimirum u t summus ille cultus et ho- qnas Augustinus adversus Faustum Manichaeum scribens , ita defendit : Populus BOF summo De0 debitus, quem l o c ~ p s i a ~ diximus, integr constet ,nihil sanb habel Christianus , inquit, mernorias martyrum Incommodi, neque cum scriptura pugnat, religiosa solennitate concelebrat, et ad exciKi 5rmis ecclesi~testimoniis comproba- tandam imitationem, et u t mentis eorum consocimtur, tqu orationibus a u v e t a r . lu, ~ultumque affert utiitatis,
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isfrati sunt justitiam, et adeyti swit reQudd autem hune in modum sanctos coprimissfones. limas et cum ecclesia invocamus , adeh
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3. PhiUppiem, IV, 21-22 : Saluez de ma part tous les sainte en Jhsus-Christ. Tous les saints vous saluent. 4. colossien^^ I, 1-2, 4 : Paul, apdtre de Jsus-Chris par la volontde Dieu, et Timothhe son frkre. A nos saints et fidlefrreen Jsus-Christ qui sont & Colosse. Depuis que nous avons appris quelle est votre foi en Jsus-Christ et votre charitk envers tous les saints.. .. S. A Philmon 7 : Votre charith, mon frhre , nous a combl de joie et de consolation, h la nouvelle que les saints ont rqu tant de soulagement de votre bontb. 6. Apocalypse V U , 9-17 : Je vis ensuite une grande multitudc que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, do tout peuple et de toute langue : ils &taient debout devant le trdne et devant l'Agneau, vetus de robes blanches, et tenant des palmes en leurs mains. -Ils cliantaient h haute voix: Gloire i l notre Dieu, qui est assis sur le t r h e , et h l'Agneau qui nous a sauvs - Et tous les anges se tenaient debout autour du t r h e , et dos vieillards, et des quatre animaux ; et ils se prosternrendevant le trdnc, et ils adorrenDieu, en disant : Amen : bh-idietio , gloire, sagesse, action de grilces, honneur, puissance et force h notre Dieu, dans les sicle des sibcles: Amen. Alors un des vieillards prenant la parole, me dit : Qui sont ceux-ci qui paraissent revdtus de robes blanches? d d'ou sont-ils venus? -Je lui rbpondis : Seigneur, vous lc savez. Et il me dit : Ce sont l i ceux qui ont passe par la grande trilmlation, et qui ont lav et blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau. C'est pourquoi ils sont devant le t r h e de Dieu, et ils le servent jour et nuit dans son temple : et celui qui est assis sur le trfinc btendra sur eux son pavillon Se gloire : Ils n'auront plus ni faim ni soif, et le soleil ni toute autre chaleur ne les incommodera plus ; - Parce que l'Agneau qui est au milieu du t r h e sera leur pasteur; ils les conduira aux fontaines d'eaux vives : et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux. 7. HbreuxXI, 33 : Par leur foi, les saints ont conquis les royaumes, ont accompli les devoirs de la justice, ont re l'effet des promesses. 8. EfilGsieiis, V , 27 : Pour faire paratr devant lui l'Eglist pleine de gloire, n'ayant ni tache ,ni ride, ni rien de semblable, mais toute sainte et irrprhensibl 9. Apocdyp~~. Pi 8-12 : K Les quatre animaux et les vill(l'
292 DU DI~CALOGUE. 13. EpUsiens, Vf, 30 : Ne contristez point l'Esprit de Di* cet Esprit-Saint qui vous a marqu comme de son empreinte pour le jour de votre pleine rdemption 14. I Corinthiens, V I , 19 : Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui rbside en vous et qui vous a 6tdonnde Dieu, et qu'ainsi vous ne vous appartenez plus h vous-mmes 45. Philippiens ,1, 21-24 : Jsus-Chris est ma vie, et la mort m'est un gain. - Mais si je demeure plus longtemps dans ce corps mortel, j'aurai cela de plus pour me rendre utile ; ainsi je ne sais trop que choisir, - press6 que je suis des deux c&k; dsirant d'une part, btre dgag des liens du corps et run h Jbsus-Christ, ce qui vaudrait beaucoup mieux pour moi; et trouvant, de l'autre, plus avantageux pour vous que je demeure encore en cette vie. 16. II Corinthiens, V, 1, 6-8 : (c Nous savons que si cette maison de terre o nous habitons vient ik se dissoudre, Dieu nous donnera dans le ciel une autre maison, une maison qui ne sera point faite par la main des hommes, et qui durera ternel lement. - Nous sommes donc toujours pleins do confiance; et, comme nous savons que tant que nous habitons dans ce corps, nous sommes bloign du Seigneur et hors de notre patrie, (car ce n'est que par la foi que nous nous avanonvers lui sans jouir encore de lui par une claire vue) ; - dans cette confiance, nous aimons mieux sortir de ce corps, pour aller habiter avec le Seigneur. 17. IV Rois, V, 25-26 : Elis lui dit : D'o venez-vous , Gis ? Gis lui rpondit Votre serviteur n'a t nulle part. Mais Elis lui rpondi : Mon esprit n'tait-i pas prsen b ce que vous faisiez, lorsque cet homme est descendu de son chariot pour aller au devant de vous? 18. Ibidem, VI, 8-12 : Le roi de Syrie combattait un jour contre Isra'l : et tenant conseil avec ses officiers, il leur dit : II faut que nous dressions une embuscade en tel et tel endroit. L'homme de Dieu envoya donc dire au roi d'Israc1 : Prenez garde de passer par-lh , parce que les Syriens doivent y dresser une embuscade. - Le roi d'Israe1 envoya au lieu que lui avait indiquk l'homme de Dieu, et il l'occupa le premier, et pourvut ainsi i i sa sret plus d'une fois et m6mc plus de deux. - Le cu du roi de Syrie fut troubl de ce fait extraordinaire, et ayant assembl ses serviteurs, il leur dit : Pourquoi ne me d b
293 ~cez-vous pas celui qui me trahit aupr du roi d'Isral l'un des officiers lui rpondi: Ce n'est pas qu'on vous trahisse, & Roi mon seigneur; mais il y a en Israle propht Elisc qui dkcouvre au roi d'Isra.tout ce que vous dites en secret dans votre conseil. 1 9 . 1 Corinthiens, XIV, 24-23 : Mais si tous prophtisent et qu'un infidl ou quelqu'un qui ne sait que sa langue entre n s votre assemble tous vous le convainquez, tous vous le jugez, le secret de son cu est dcouvert et se prosternant k iisage contre terre, il adorera Dieu, et confessera que Dieu (st vritablemen parmi vous. 20. DANIEL, X , 5, 42, 4 4 , 20, 21 : Un homme qui tai dlu de lin, etc. - Et il me dit : Daniel, ne craignez point ; car d le premier jour o vous affligeant en prksence de votre Dieu, vous avez appliqu votre cu & chercher l'intelligence, vos paroles ont t exauces et vos prire m'ont attirpr de ~ous.-Le prince du royaume des Perses m'a rsist vingt et un jours ; mais Michel , le premier d'entre les premiers princes, est TOU mon secours, et je suis demeurlii prdu roi des Perses. -Je suis venu pour vous apprendre ce qui doit arriver votre pue aux derniers jours ; car cette vision ne s'accomplira que dans des temps loign etc. -Savez-vous pourquoi je suis venu ivous? Je retourne maintenant pour combattre contre le prince des Perses. Lorsque je sortais, le prince des Grecs est venu paraitre. Mais je vous annoncerai prsentemen ce qui est marqu dans le livre de vrit Personne ne m'aide en tout cela, sinon Michel, votre prince. 21. ~ I A T T J ~ XVIII U , , 10 : Prenez bien garde de mprise IID de ces tout petits ; car je vous dclar que dans le ciel leurs anges voient sans ce,sse la face de mon Pr qui est dans les
DU DCALOGUE
deux.
Tous les anges ne sont-ils pas des esprits qui servent le Seigneur, tan envoyes de lui pour exercer leur ministr en faveur de ceux qui doivent hrite du salut. 23. TOBIE, XII, 12-13 : Tandis que vous priiez avec larmes, et que vous ensevelissiez les morts , que vous quittiez pour cela votre diner, et que vous cachiez les morts dans votre maison durant le jour, pour les ensevelir pendant la nuit, je prsentai vos prire au Seigneur. - Et comme vous tieagrabl& Dieu, il a kt6 nbcessaire que la tentation vous 6prouvAt. Maintenant donc le Seigneur m'a envoy pour vous gurir et
22. Hdbreux, 1, 1 4 :
294
DU DJ~CALOGUE.
pour dlivre du dmoSara, la femme de votre fils. C a je suis l'ange Raphall'un des sept qui sont toujours prsent devant le Seigneur. N 24. Luc, XV, 7 : .Te vous dis qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul p6cheur qui fait pnitenc ; que pour quatrevingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pnitence 25. Actes, V, 49-20 ; Mais un ange du Seigneur ouvrit pendant la nuit les portes de la prison , et les ayant fait sortir, il leur dit : - Allez dans le temple, et prilchez-y hardiment au peuple toutes les paroles de cette doctrine de vie. 2G.Ibid., XII, 7 : Voilh quo l'ange du Seigneur apparut, et tout ce lieu fut rempli dc lumireet l'ange poussant Pierre par le ci%, etc. 27, Apocalypse, V . Voir le texte dans le corps de la rponse 28. Ibidem, VII7, 3-4 : Il vint un autre ange qui SC tint de* vant l'autel, tenant en main un encensoir d'or ; et on lui donna une grande quant,it& de parfums, afin qu'il offr les pritres de tous les saints sur l'autel d'or qui est devant le t r h e de Dieu. Et la fumh des parfums, qui reprfisentent les prieres des saints, s'levan de la main de l'ange , monta devant Dieu. 29. Gense XLVIII, 16 : 3 Que l'ange qui m'a ddivrde tous mes maux , dit Jacob, bniss ces enfants. 30. JOB,V, 1 : K Appelez donc, s'il y a quelqu'un qui vous rponde et tournez-vous vers quelqu'un fies saints. >; 34. Ge~zs ,XXXII, 24-30 : a Il parut un homme qui lutta contre lui jusqu'au matin. Cet homme voyant qu'il ne pouvait le surmonter, lui toucha le nerf de la cuisse, qui se sicha aussitdt. - Et il lui dit : Laissez-moi aller, car l'aurore cornrnence d6jh it paratre Jacob lui rhpondit : Je ne vous laisserai point aller que vous ne m'ayez b h i . -Cet homme lui demanda : Comment vous appelez-vous? Il lui rtpondit : Je m'appelle Jacob. Et le m h e homme ajouta : On ne vous nommera plus & l'avenir Jacob, mais Isral car, si vous avez 616 fort contre Dieu, combien ne le serez-vous pas davantage contre les hommes! - Jacob lui fit ccttc demande : Dites-moi comment vous vous appelez. Il lui rpondi : Pourquoi demandez-vous mon nom? Et il le b h i t en ce m h e lieu. -Jacob donna le nom de Phanuel i ce lieu-Kt , en disant : J'ai vu Dieu face it face, et mon ttme a t sauve 32. OseX I I , 3-4 : Jacob supplanta. son l'&se dans le sein de sa mkrc, et Dieu le rendit assez fort pour lutter contre un
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qe.
il le conjura avec larmes ; il avait dj trouv Dieu & Belhel; et c'est l&que le Seigneur nous a parl 33. ZACHARIE,1, 12-13 : L'ange du Seigneur parla ensuite, et : Seigneur des armes jusqu'h quand tarderez-vous de faire h Jrusalen et aux villes de Juda, contre lesquelles misricord votre colrs'est mue Voici dj la soixante-dixim anne Alors le Seigneur, s'adressant :t l'ange qui parlait en moi , lui dit de bonnes paroles , des paroles de consolation. 34. J R ~ M I EXV, \ : v. Le Seigneur me dit encore : Quand fcisc et Samuel se prsenteraien devant moi, mon cu ne se bumerait pas vers ce peuple. D 35. Romains, XV, 30-31 : 3e vous conjure donc, mes frres par Jisus-Christ Notre-Seigneur, et par la charitb du Saint-Esprit, de m'aider par les prikres que vous ferez it Dieu pour moi, afin @il me dlivr des infidlequi sont en JudCe, etc. 3C. Hbreux XIIII, 18-19 : v. Priez pour nous; car notre conscience nous rend ce tmoignageque nous n'avons point d'autre dsi que de nous conduire saintement en toutes choses. -Et je vous conjure de le faire avec une nouvelle instance, afin que Dieu me rende plus tdt it vous. 1) 37. Ep"isiens V I , 18-20 : Employez-vous , avec une vigilance et une persvcranccontinuelles, t i prier pour tous les saints, et pour moi aussi, afin que Dieu, m'ouvrant la bouche, me donne des paroles pour annoncer librement le mystr de [Evangile , dont je suis comme l'ambassadeur, quoique dans les chaneset que j'en parle avec la libertk et la hardiesse que je dois. 38. Colossiens, IV, 2-3 : Veillez et persvr dans la prire en raccompagnant (Factions de graces. Priez aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre un acclibre pour prche sa parole, et pour annoncer le mystr do Jsus-Christ 1 ) 39.1 Thcssaloniciens, V, 25 : ce 0 frkres! priez pour nous. 40. II Thessaloniciens, III, 1-2 : (t Au surplus, mes frkres, priez pour nous, afin que la parole de Dieu se rpand de plus en plus, et soit partout en honneur, ainsi qu'elle l'est parmi vous , - et afin que Dieu nous garantisse des atteintes des hommes d raisonnables et mchants )) 41. Luc, VI1 , 2-4 : 11 y avait lh un centenier, dont le serviteur, qui lui &taitcher, tai dangereusement malade et pr de mourir. Et ayant entendu parler de Jksus, il lui envoya
(forts,
queIques snateur juifs pour le prier de venir gu6rir son H & teur. Ces snateur tan donc venus vers Jsu y le suppiiaiat instamment en lui disant : Il mritque vous hssiez cela pour lui, etc. x 42. JOB, XL11 y 7-40 : (( Le Seigneur dit i l Eliphaz de Thma : Ma fureur s'est allum contre vous y et contre vos dcux <mis, parce que vous n'avez point parldevant. moi avec droiture, comme Job, mon scrviteur. -Prenez donc sept taureaux et sept bbiiers; et allez i i mon scrviteur Job ;et offrez-les pour vous en l~olocaute, lob, mon scrviteur, intercder en votre faveur, et j'aurai jy $L sa prikre pour ne pas vous traiter comme le mrit votre imprudence ; car vous n'avez point parldevant moi comme mon s a viteur Job. - BIiphaz de Thman Baldad de Suh, ct Sophar de Naamath s'en allrendonc, et firent ce que le Seigneur leur avait ordonn, et le Seigneur coutJob favorablerncnt. -Le Seigneur SC laissa flchi aussi par la pnitenc de Jobytandis que celui-ci priait pour ses amis. )) 43. Psaume LXVII, 56 : (( Dicu est admirable dans ses saints. Le Dicu tl'IsraE1 donnera lui-mm h son peuple force et verin. R 44. JEAN, XIV, 42 : (( En vriten vrit je vous le dis, celui qui croit en moi fcra les uvre que je fais, et il en fera encm de plus grandes parce que je m'en vais & mon Pre 45. M., X I I , 26 : (( Si quelqu'un me sert qu'il me suive ;et oje serai, lit aussi sera mon serviteur ;car si quelqu'un me sert, mon Pr l'honorera. 46. MATTHIEU ,XIX , 28-29 : (( Je vous dis en vrit y que pour vous qui m'avcz suivi, lorsquyautemps de la rgnrat le lits de l'homme sera assis sur le trn de sa gloirc vous serez aussi assis sur douzc tr6ncs y et vous jugerez lcs douze tribus d'Isral Et quiconque aura quit.t& pour moi sa maison, ou ses frres ou ses surs ou son pr ou sa mkre , ou sa femme, ou ses enfants ou ses terres, cn recevra le centuple, et aura pour hhtage la vie ternelle 1) &7. Luc, XIX , 46-19 : (( Le premier tan venu, lui dit : Seigneuryvotrc marc d'argent en a produit dix autres. - Ii lui rpondi : C'est bien y 6 bon serviteur ! Parce que vous avcz 4t fidl en ce peu de cllosc vous aurez intendance sur dix viUes. -Le second tan venu, lui dit : Seigneury votrc marc en a produit cinq autres. -Son m a h e lui : Vous aurez en cons quence lPautorit, sur cinq villes. N 48. Apocdypsc, 26-28 : Quicunquc aura vaincu et aura
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pdvr jusqu9& la fin dans les uvre que j'ai commandes je hi donnerai puissance sur les nations. - Il les gouvernera avec un sceptre de fer, et elles seront brise comme un vase d'argile, selon que j'en ai re moi-mm le pouvoir, et je lui donnerai l'toildu matin. 49. Ibidem, III, 20-24 : Me voici i l la porte , et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvrc la porte, j'entrerai chez h i , et je souperai avec lui ,et lui w c c moi. -Quiconque sera victocieus je le ferai asseoir avec moi sur mon trnecomme je me suis assis moi-mm avec mon Pr sur son trn apr tr rest victorieux 1) 50. Psaume CXXXVIII, 17 : (c hdmire , mon Dieu la haute dignitde vos amis, leur lvati et leur puissance. $1. Gense XXVI, 5-5, 24 : cc Je serai avec vous, dit le Seigneur h Isaac' et je vous bnira ;car je vous donnerai' vous et h votre race, tous ces pays-ci, pour accomplir le serment que j'ai fait h Abrallani votre pre- Je multiplierai vos enfants comme les toile du ciel ; je donnerai votre postrit tous ces pajs que vous voyez ;et toutes les nations de la terre seront b s es dans celui qui natr de vous, parce qu'Abraham a ob ma voix, qu'il a gardmes prkceptes et mes comn~andements , et qu'il a observles c&monie et les lois que je lui ai donnes .....Et la nuit suivante , le Seigneur lui apparut , et lui dit : le suis le Dieu d'Abraham votre pre Ne cralgnez point, parce que je suis avec vous ;je vous bniraiet je multiplierai votre race, & cause d'Abraham mon serviteur. 52, Exode, XXXrK.44-14 : cc Mosconjurait le Seigneur son Dieu, en disant :Seigneur, pourquoi votre fureur s'allume-t-elle cantre votre peuple, que vous avez fait sortir de l'Egypte awc une grande force et une main puissante? - Ne permettez pas, je vous prie, que les Egyptiens disent :Il les a tiravec adresse pur les tuer sur les montagnes, et pour les exterminer de dessus h ferre, Que votre colr s'apaise, et laissez-vous flchi en pardonnant i~ l'iniquitde votre peuplc. Souvenez-VOUS d'Abralmn, d'Isaac et d'Isra vos serviteurs , auxquels VOUS avez jur par rous-~nCn~c, en disant : Je multiplierai race comme Ies du ciel, et je donnerai A votre postrit toute cettc terrc toile dont jc vous ai parl et vous la poss6clerez & jamais. - Alors IeSeignm s'apaisa, et ne fit pas le mal qu'il avait mdit contrc
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pcuple. )) $5. III I h s y XV, 3-5 : N Abiam rnarcl~adans tous les pch
998 DU D~CALOGUE. que son P&e avait commis avant lui y et son cu n'tai p i n t parfait devant le Seigneur son Dieu comme l'avait 6tle m u r de David son pre- Maisy & cause de David, le Seigneur son Dieu lui donna un successeur dans J h s a l e m en suscitant son fils aprhs lui9pour conservcr Jrusale;--parce que David avait fait ce qui tai droit et juste aux yenx du Sci~neur, et que, dans les jours de sa vie9 il ne s'tai dtournde rien de tout ce que Dieu lui avait command 1 ) 54. ISAIE ,XXXVII y 33-36 : (( Voici cc que le Seigneur a dit au sujet du roi dcs Assyriens :11 n'entrera point dans cette ville, et il n'y jcttcra point dc flkchcs; il nc l'attaquera point m c lc bouclieryct il n916ver point dc terrasses autour de ses inuraillcs. Il reprendra le chemin par lequel il est venu, et il n'entrera point dans cette ville dit le Seigneur ;-car je protgerfi cette ville, et je la sauverai pour ma proprc gloire, et en Lwcur de David, mon scrviteur .-Or l'ange du Scigneur sortityet frappa cent quatre-vingt-cinqmille homn~es dans le camp des Assyriens. m 53. I V Rois, XIX, 34 : (( Jc prot6gerai cettc ville et je la MUverai & cause de moi ct dc mon serviteur David. )) 56. IlNachubcsXV, 7-g9 bi-IG926-27 : (( Mais Machab csprai toujours avec une cnti&rec o n h m que Dieu ne manquerait point de lui envoyer son sccours. -11 exhortait ses gens ii ne point craindre. Il les arma donc tous9 non de bouclicrs cl dc dards, inais avec clcs parolcs ct dcs exhortations exccllentcs, ct lcur rapporta une vision tris-digne dc foi qu'il avait euc cn songe, et qui les combla tous dc joie. - Voici quelle etait cettc vision : il lui avait seinhl6 voir Oniasyl'ancien grand-prGtre, tcndr ses mains et prier pour tout Ie peuple juif; cet homme vraiment bon et plein dc douceury$un abord si vbn6rableysi modM et si rgl dans ses rnaurssi doquent dans ses discours y et qui s'bit exercb d son enfancc en toutcs sortes de vertus: cnsuito avait paru un autre homme d'un grand @ c Ytout iclatant de gloirc et plein de majestk :-et Onias avait dit en Ic montrant : C'est 15 lc vkritablc ami de ses frres du peuplc d9IsraC1;c'est l& J b r h i c , 1c proplW dc Dieu, qui prie sans cessc pour ce peuple et pour toute la saintc cit6 : en memc tclnps Jh-imie avait Ctendu sa main y et donn6 & Judas une 6pie d'or cn lui disant : - Prenez cette sainlc 6p6e comme un pr6sent qw Dicu VOUS faity et avec cette arme vous rcnvcrscrcz lcs cnncmis IS ceux qui Ctaicnt iwcc d'lsra8 inm pctiple.. - .... hhis J L ~ ~et lui ayant hvoquC Dicu, co~nhtti~*cnt par lcurs prihw. - Et
299 h d priant le seigneur au fond de leurs curs en m4me temps p Y Y s chargeaient les ennemis l'p i i la main, ils ne tutsent p moins de trente-cinq mille hommes. N IV Bois, XIII, 24 : (( Et il arriva que quelques-uns, qui atmaient un mort, virent ces voleurs, et jetren le cadavre dans le spulcr dYElyse Le corps ayant toucliles os d9E1yse cet homme ressuscita et se leva sur ses pieds. )) 58. Actes, HX, 4 4-42: (c Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul ;- jusque-lh mm que, lorsque ies mouchoirs et les tabliers qui avaient touchson corps taien appliqu aux malades, ceux-ci taien guri de leurs maladies, et les esprits impurs les quittaient. 1) $9. Ibidem, V, 4 4-45 : N Et le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, tant hommes que femmes, SC n~ultipliaitde plus e n plus ; de sorte que le peuple apportait les malades sur les places publiques, et les mettait dans de petits lits et sur des couchettes, afin que , lorsque Pierre passerait, son ombre au moins cou~r quelques-uns d'eux, et qu'ils fussent guri de leurs maMies, etc. )) 60. Luc, VIII, 44 : (( Une femme s'approcha de lui par-derriire, et toucha le bord deson vtement et aussit sa perte de tan; s'arrbta. M M. MATTHIEU, XIV, 33-36 : (( Et les habitants de ce lieu l'ayant connu, ils envoyhrent dans le pays, et on lui prsenttous les malades, en le priant de leur laisser seulement toucher le bord de son vetement ; et tous ceux qui le touchrenfurent gu6ris. 1) 62. Gense XIX, 4-2 : Sur le soir, deux anges vinrent it Morne, lorsque Loth tai assis aux portes de la ville. Les ayant vus, il se leva, alla au-devant d'eux, et s'abaissa jusqu'h terre. -Puis il leur dit : Venez, je vous prie, seigneurs, dans la maison de votre serviteur, et faites-moi la @ce d'y demeurer. )) 63. Ibidem, XXIII, 7 : Abraham se leva, et adora les 11abiiants de ce pays, qui taien les enfants de Hetli. )) 64. Ibidem, XXXIIS, 3 , 6-7 : (C Et Jacob s'avanantadora Esa se prosterna sept fois en terre, jusqu'h ce que son frr fit proche de lui. Et les servantes s'approclnnt avcc leurs cnfants, je saluren profondment Lia s'approclia ensuite avcc ses enh t s , et l'ayant aussi ador6, Joseph et h c l d l'adorren les
DU ~ ~ C A L O G U E .
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derniers. 1) 65. I b i h ~ X ~ ,I I , 6-7 : Les dix frrel'ayant donc ador -Joseph les reconnut, etc.
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300 DU D~CALOGUE. 66. Josu V, 13-46 : (t Lorsque Josu6 &ait sur le terriloh de la ville de Jricho il leva les yeux, et ayant vu devant lui un
homme qui tenait h la main une p nue, il alla h lui, et lui dit: Etes-vous des nbtres, ou de nos ennemis? Cet homme lui rb pondit : Non, mais je suis le prince de l'armdu Seigneur, et maintenant je viens ici. Josuse jeta le visage contre terre, et l'adorant, lui dit : Que plat-i ii mon Seigneur d'ordonner A son serviteur? Otez, lui dit cet lmmme, vos souliers de vos pieds, parce quc lc licu o vous te est saint. Et Josufit cc qui lui tai command N 67. l Rois, XX, 41 : (( David sorlit du lieu o il tait et qui regardait le midi. Il fit, par trois fois, une profonde rvbrmc en se hissant jusqu'h terre : et s'tan salu en se baisant, iis (Jonathas ct David) pleuremnt tous deux. 68. Ibidetj~, XXI V, 25-24 : (c Abigaayant apcrQu David, descendit de dessus son &neet lui fit une profonde rvrcnc en se prostcrnant le visnge contre terre, -et elle SC ,jeta i l ses pic&,)) 69. I V ilois, 11, 45 : (t Les enhnts des prophte qui h i c n t dans Jrich vis-&-vis de ce lieu, voyant cela, lui dircnt : L'esprit d'Elie s'est repossur Elish. Et venant au-devant de lui, ils se prosternren ii ses pieds avec un profond respect. N 70. 1 P a r a l ~ ~ o d m X s ,X I X , 20 : Et toute lYasscmb1 bni le Seigneur, le Dieu de leurs pkres; et se prosternant, ils adorrenDieu, et rendirent cnsuite leur l~omn~age au roi (David). n
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T~IIO~CNAGE DE S LA TRADITION.
4 . S. GREGO~RE-LE-GRAKD , Moritli~mlib. IV, C. 22, al. 48 : (( Lorsque ceux qui ont difi I'Eglisc par leurs instructions quittent leur corps mortel, leur entr6c clans Ia clest patrie n'est pas difdr comme cllc l'&tait autrefois pour les anciens patsiarc11cs. des liens de la chair, ils prcnAussitbt qu'ils se trouvent dgagC nent possession du royaume c&leste, comnlc nous l'atteste saint Paul par ces parolcs ( I l Cor., V, 4 ) : Nous savons que si ictk vnaisotb de terre q ~ t e1i02~s1iubitom vie~it SC dissoudre, Dieu tiotu donnera d a m le ciel w t e autrc mazson, t m e m-tisou qui $20 wuj~oijit luite de main d ' l m m c , et qui durcru dterntlle~)mt. Au lieu qu'avant que notre rdcmptcu e cxpi6 par sa mort la pcine que nr rit ai notre nature dpravhc ceux-lh n l h e qui$ par le sage rbglcinent de leur vie prenaient le clwnin du ciel, restaient capiik dans les enfers au sortir de la vie pr&cntc, non il est vrai pour y endurer dcs pci~ws en qiialiI& dc I J C C I ~ C ~ , I ~~ S wis pour subir les
p e , selon le tmoignag du Sauveur lui-mmele riche enseveli dans les enfers vit?du milieu de ses tourments, Lazare qui reposait
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enfants, 10 saint homme Job prononce & leur sujet ( IUV, 31) qu'ils n'ont aucune connaissance aprks la mort de ce qui les o m pait h l'exc pendant la vie ; de sorte qu'ils ne savent si leurs descendants sont dans les honneurs ou dans les opprobres, en punition de ce qu'&tantsur la terre ils s'appliquaient avec trop d'ardcur leur procurer leur 6lvation 1) 5. Le meme , Dialogort~m Zib. IV, c. 53 : (( Comme dans l'terne l~britage tous en commun voient Dieu tel qu'il est, comnwnt , avcc la connaissance qu'ils ont de celui qui conna tout, po~~rraient-ils encore ignorer quclque chose? 1) 6. S. AUGUSTIN, Do czwd mortt4orm gcre~idG, c. 45 : Il faut donc avouer que lcs morts ignorent ce qui SC passe ici, mais pour le moment mm o cela se passe, ct qu'ensuite ils peuvent l'apprendre de ceux qui mourant & leur tour s'en vont les remjoindre : non pas toutehis de rnanir h apprendre d'eux tout ce qui SC passe parmi nous, m i s simplement les choses qu'il est permis A ceux-ci de leur en rapporter, et qu'il leur importe h eux-rn6rnc.s dc connatre Ils peuvent aussi en recevoir quelque connaissance dcs anges qui sont prsent & ce qui se fait ici-bas, autant que pcut le pern~ettreou que lc juge propos cclui k qui tout est soumis. Car s'il n'y avait pas d'anges qui eussent commerce ii la fois avec les vivants ci avec lcs morts, Notre-Seigneur naamait pas dit (Luc, XVI , 22) quc le pauvre, t i sa mort, fut cmportpar les anges dans lc scin d'Abraham. Et ils peuvcnt dtre tantdt ici, tant6t lh, puisqu'ils cnlcvCrcnt lc pauvre d'un endroit pour lc placer dans un autre, dYq)rCs l'ordrc que Dieu leur en avait donnb. Les csprits dcs personnes clcd6 peuvent encore connatre suivant qu'il pla ii Dicu de lcs leur rvklcr non-sculcment les cl~oscs passtes ou prscntcs mais meme les futures, s'il cst bon qu'ils en soient instruits ct s'il n'cst pas nficcssaire qu'ils les ignorent; dc mm que, jc ne dis pas tous les I~onimes, mais du moins les prophtestandis qu'ils vivfiicnt, pouvaient avoir co~maissancc de ces mcmes choses; non, cncorc une fois, clc toutcs les choscs k i-cnir9 mais de ccllcs-lh seulc~ncnt quc Dicu jugeait i i propos dans sa sagesse dc leur faim eonnatrc L'Ecriturc nous attcstc pareillement que les h ~ e dm s nlorts sont quclc~ucSoiscnvoyks auprts des vivants, comme saint Paul au contraire h t ravi du milieu des vivants jusqu'au troisiCmc cicl. Car nous y lisons quc 1c propl& Samuel dCj&descendu parmi les morts, annonqa l'avenir au roi Sal quoique quelques-uns pensent que ce n'est pas Sa qui a pu etrc 6voquC par les moyens magiques mais que ce fut un
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DU
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qiit en rapport avec ces criminelles opration qui emprunta sa msemb1ance. Cependant l'Ecclsiastique qu'on dit tr l'ouvrage de Jsu fils de Sirach, et qu'on n'en appelle pas moins un des livres de Salomon cause d'une certaine ressemblance de style, dans l'logqu'il fait des patriarches, raconte de Samuel qu'il propl~tis mm aprsa mort. Ifais si les Hl~reu refusent d'admettre ce livre, sous prbtexte qu'il ne se trouve pas dans leur canon, que dirons-nous de Mose qui certainement est-mort, comme on le lit dans le Deutronome et que l'Evangile nous montre apparaissant au milieu des vivants, de sociktavec Elie, qui, comme on Ie sait, n'est jamais mort lui-mhe ? 1) 7. Ibidem, c. 46 : (( Il fmt distinguer entre ce qui n'excd pas les forces de l'honme, et cc que peut la vertu divine ;entre ce qui SC fait naturellement, et ce qui ne peut avoir lieu que par miracle : quoique apr tout ni la nature ne se conoivsans son auteur, ni les miracles ne se conoivensans une nature cr d'avance. C'est pourquoi il ne faut pas infre des gurison ou d'autres grceobtenues ici-bas par l'intercession des martyrs, que tous les morts sans distinction puissent galemen s'occuper de ce qui se passe parmi les vivants ; mais il faut plutbt en conde cl&, que les morts ne pouvant par eux-memes rien connatr ce qui se passe parmi nous, les martyrs ne peuvent avoir cette connaissance, et nous faire sentir les effets de leur intercession, quc par un effet de la puissance divine. J'avouerai pourtant qu'il est au-dessus de mes forces d'expliquer la manir dont les martjrs peuvent nous prte leur assistancc9bien que cette assistance de leur part soit certaine, et de dire si c'est par eux-mme qu'ils 3ssistent it 1a fois des homn~es plac6s souvent & de si grandes distances les uns des autres, et tant& dans l'endroit m h e o sont ; ou leurs tombeaux, tant dans #autres lieux bien loign6 bien si sans quitter la place assigni i leurs mrites et sans avoir de rapports directs avec les mortels, ils se contentent dc prier en gnr pour ceux que le 11csoin peut porter implorer leur intercession, comme nous prions nous-mmepour des morts avec qui certainement nous n'avons point de co~mnunications directes, et dont nous ignorons absolument la situation; et si Dieu qui est partout prsent et qui n'est ni loin de nous ni circonscrit ici-bas, ne serait pas celui qui, exauan les prikres des martyrs, accorderait par lui-mme ou par le ministere dcs anges que nous savons Hre rpandu en tous lieux, les grbces qu'il juge ti propos pour le soulagement des miseres humaines, afin de rendre recommanda-
bles par tous ces admirables effets de sa puissance et de sa bont les mrite de ses saints, dans le temps qu'il le veut' dans le lieu qu'il lui plat le plus souvent cependant pr de leurs tombeaux, parce qu'il sait que cela peut contribuer entretenir 1a foi en Ksus-Christ a dont la confession a valu aux martyrs la mort glorieuse qu'ils ont subie. )) 8. O R I G ~ S contre E ~ Celse' livre VI11 : (( Nous n'aspirons i d'au. tres faveurs qu'h celles du matr de toutes choses ; c'cst h Dieu qu'il faut dmander dc nous etre propicea et on mrit sa protection par la piW et toutes les autres vertus. Si Celse croit qu'aprb la S~~vcur dc cc grand Dieu il faut encore nous attacher celle de qudqucs autrcs protecteurs3 qu'il considr que le corps hun~ain ne pouvant se rnouvoir sans que son ombre se meuve kgalement, on ne peut dc nulme avoir la bienveillance de Dieu sans avoir en m h l e temps ccllc des anges, des esprits ct des ilmes qui sont ses amis. Car ils savciit bien connatr quels sont ceux qui ~nhitent les faveurs c~kstcs. Ils ne SC bornent pas h des dispositions favorables pour ceux qui cn sont dignes; ils viennent au secours de ceux qui veulent honorer Dieu a ils leur concilient son affection, ils i'implorent et ils l'invoquent avec eux a de sorte que nous pouvons le dire avec confianceaquand les liommes fermement rsolu marcher dans la voie du bien, offrent i l Dieu le sacrifice de leurs prires une arm innombrable de saints anges ml ses suppiications aux leurs a et combatapour ainsi dire, avec eux. 9. S. CYPRIEN, Scrm. de mortditatc : Le Ciel est notre Patrie ; volons pour y arriver! Les patriarclies sont nos pres courons salucr nos augustes devanciers !Nous sommes impaticmmcnt attendus ; une troupc nombreuse des prc, des mres des fils, des frresrassur dsor~nai sur leur ternelldestin , mais encore inquiets sur la nbtre a nous tendent les bras et soupirent apres nous. Quelle ~ o i c pour eux, quelle joie pour nous y de confondre nos cl~astes cinbrasscmcnts ! O c61cstes volupts sur lcsquelles la mort ne peut plus rien d6sormais! b inelkblcs batitude de l'immortalit6 ! Lii nous retrouverons le c l ~ a u r glorieux des ap&rcs, et la vh6rablc assemblk des patri~wlies a et l'jnnombrable Mgion dcs martyrs, etc. 11 40. S. GR~GOIRE dc Nazianzc , Orut. XIX t h fii~itre patris, dit en parlant dc son pr qui vcnait de mourir : Jc nc doute PB qu'aujourcl'l~uiplus rapprochde Dicu, d6gagb des liens (111 corps, et de cetk houe qui ternit parfois la puret6 dc l7Ame,en cornmunica~ioui n h e wcc cet esprit iniinimcnt pur qui commande h
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b l e s esprits, entr en participation du crdicomme de la dignitdes anges, il ne soit dsormai plus puissant encore par
g s priresqu'il
ne l'&tait parmi nous par sa doctrine. 1) : u Vous dites que Samucl est mort, et c'est pourquoi vous blasphmez Lisez lyEvangilc : Dicti, JAbr(dmz, Dieu d I s m , Dieu de Jacob ; il n'est pas le Dit16 des mrls, mis le D i w dcs vivmts. Si donc ils sont vivants, ils ne sont pas rcnfcrins comme vous lc pensez, dans une honn h prison. Car wici ce que vous dites : Les &mesdes apbtres et des martyrs rcpuwnt ou dans le sein dyAbra1lain , ou dans le lieu de igafracl~issenm , ou sous l'autel de Dieu , et ne peuvent par conshpcnt Clw prde leurs toml~eaux ni partout o ils voudraient. Sans doute que, rev6tus dc la dignit snatoriale ils ne doivent pas ktre etul~an dans un x n h e cachot mec les homicides, mais s i ~ q l c ~ n e n tr t consignes dans une prison libre et honnte soit aux-le fortun6es, soit aux champs Elys6es. Quoi! TOUS prbtendcz imposer des lois au Seigneur, ct emprisonner les apdtres jusqu'au ,jour du jugement, sans leur permettre d'aller awc kur divin mdtrc ? eus dont il cst &rit : 11s sukent/'Agnemb partout oh il vct ( A ~ ~ J c XII7, . , [i)! Si l'agneau est partout, ceux qui l'accompagnent sont partout avcc lui. Et tandis que lc diable et les d h o n s l~arcourentle inondc entier, et se rendent prsent en tous lieux par leur e x t r h ~ e agilit les martyrs, pour prix de CP qu'ils ont vers6 leur sang, seraient renferm comme sous clef, m s puvoir sortir de prison ! 1) Plus loin, c. 5 : (c Vous dites dans wtre Cerit que , tandis que nous sonmes vivants, nous pouvons pricr les uns 1)our les i~ulrcs ; nuis que , lorsque nous serons fllorts, nos prihw pour qui que cc soit n'auront point & tr exautics, d'autant plus que les inartyrs e u x - m h c s n'ont pu obtenir (.lpc., IT1, 40) que leur sang f i ~ veng6. t Si lcs apdtres et les nwty pouv;knt prier pour les autres clans un ten~pso ils n'taien pas encore (1Clivr de leurs corps, ni pleinenmt rassur k p r cons6qucnt pour eux-n~~nes & combien plus forte raison nc doiwnt-ils pas pouvoir le faire, cn possession qu'ils sont de leurs couronnes, A la suitc de lc~irs vicloircs ct de tous leurs trioniphes? h S C U ~llol~ln~e , SIos, 01)tint lhvcur i~t111r de Dieu pour six mt nlillc coin!nttants ; et ~ \ i e ~ l l l fiddc c , imitateur de son matre prcmicr m r t y de Jesus-Christ , (lmandc ct obtient grAce pour SPS pcrsCcutcurs : et depuis qu'ils sont avec J&us-Cl~rist, ils ne pourront plus rien par leurs pricres ? L'apbtre saint Paul dclar (Act., XXIW. 24) qw Ditu lui avait accord6 salut de deux cent
44. S. J h h m , ( d u . Vigilantim, c. 2
wixanbseize personnes qui naviguaient avec lui ; et depuis F e , dlivr des liens du corps, il s'est run avec Jsus-Christ il %RI muet ou il ne pourra ouvrir la bouclle en faveur de tant de millions dlAmesqui de tous les points de l'univers croient au,jourdlhui h son Evangile ? Et le chien vivant qui s'appelle Vigilance vaudra mieux que ce lion mort (Eccks., LX,4)? Encore cette app\ication de l'Ecclsiastserait-clle juste, si je pouvais avoucr que l'bme de Paul ll'est plus vivante. l h i s lcs saints ne ineurcnt pas, au tmoignag de 1'Ecriture ; ils ne peuvent que s'endormir dans le Seigneur ; conIrne Esus - Clwist l'a d6clar ( JOAN. , XI , 23) de Lazare, avant r n h c de le ressmcitcr. L'Apbtre avertit de mtme les Tl~essaloniciens ( 1 Tlicss., IF: 42 ) de ne pas s'attrister au sujet de ceux qui dorment, 4% S. B E ~ ~ A in ~ Vigilid D , Petri et Pudi o ~ ~ o s t o l o ~ ~1 1 mest : trois cl~oses que nous devons particuliremenconsidre dans les f&es des saints : les sccours quc lcs sainls nous procurent, l a exemples qu'ils nom donncnt, la coni'usion qui nous revient de ne pas leur ressembler. JAS sccours qu'ils nous procurent ; car cclui qui &taitdkjh puissant sur la terre, doit l'tr bien davantage dans le ciel en priscncc du Scigncur son Dieu. Et si lcs saints, tandi3 qu'ils vivaient ici-lm, s'attendrissaient en hvcur des pcl~cur ct priaient pour eux, ils doivent le l'aire bien davantage mintenant qu'ils connaissent plus parfaitement nos misCres, le sjou dc la patric ne devant kire qu'accrotre pllitfit cp'alt&rerleur cIiarit Car si les saints sont devenus impassil~les , ils n'en doivent pas moins con~patir & lcim frkrcs (4) ; au contraire, ils doivent d'autant plus Ctrc ph&trCstic sentiincnts ~nisricordieu , qu'ils sont plac ii la source de la niisricorde Ils ont de plus un autre motif pour s'i~itrcssc i notre salut : c'cst que, comme le dit 11Ap4tre (Hebr., XI, h o ) , Dicu, par une avcu particuli6re qu'il nous fait, ne veut pas qu'ils rqoivcnt sans nous la perfection de lcur bonlieur, C O I ~ I Cle dit aussi David : Les justes s o ~ tdans l'attente dc lajmlicc que cous W C rc~tdrez (Ps. CXLI, 8 ) .Nous devons en second licu considbrcr 1cs cxcn~pIesdcs sainb , qui, tandi3 qu'ils Ctaient siw 1a k r r e et vivaient parmi nous, ne se dbtournaicnt ni h droik ni 5 gauclic, mais suivaient invariablement 13 voie royale pour arriver A celui qui a dit de lui-m&me: Je suis la voie, lu viril6 et uic (JoAx., XIV, 6). Mais considron surtout la confusion qui doit nous revenir de ce quc, bien que ces saints aicnt
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dtx hommes semblables' h nous y mjets comme nous aux mi&es de la viey formhs du m8me limonque nous, nous trouvons dificile y impossible mm y de faire ce qu'ils ont fait et de marder sur leurs traces. Ainsi les ftedes saints doivent faire natr e n nous tout A la fois des sentiments de joie et de confusion : de hie, parce que ce sont pour nous autant-de protecteurs ; de confusion, parce que nous sommes assez lhchcs pour ne pas les imiter, Quelle puissance surpassait la leur, lorsqu'ils taien ici-bas? L'un avait re les clefs du royaume des cieux, l'autre avait pour nission d'instruire les Gentils ; l'un d'une parole fit tomber morts a ses pieds Ananie et Sapllire, l'autre dispensait les grhces comme i'eit kit Jsus-Christ et n'tai jamais plus fort que lorsqu'il paraissait plus faible ( II Cor., I l , 40 , et XII, 40). Ne doivent-ils p5 itre encore bien plus puissants dans le ciely qu'ils ne l'ont t ar la tcrrc ? Et qui jamais nous a laissde plus beaux exemples, que ceux qui ont eu continuellement & souffrir soit de la fttim soit de la soif, soit du froid soit de la nudit ou de tous les autres maux dont saint Paul nous a fait l'numrati (Hebr., XI,35-38), elqui enfin ont obtenu le royaume du ciel par un glorieux marbre? Ce sont l&des exemples bien propres h nous couvrir de tanfusion, nous qui, bien loin de les imitcr, avons h peine le courage d'arrte sur eux notre vue. Prions-les donc de nous rendre propice notre juge, dont ils ont gagnl'amiti (4). N Ki Le mfimc, Serm. l 1 i n die apostolorzm Petri et Pauli :N Si, mmmc ils taien encore sur la terre, ils pouvaient dj tout, non ans doute par eus-mmesmais par Jsus-Christ que ne pourrontils p aujourd'hui qu'ils jouissent pr de lui d'une ternell fli cilllortcls encore et sujets mourir, ils semblaient avok l'empire de la vie et de la mort, frappant de mort d'une parole, rtndant la vie d'une parole ; combien leur empire n'est-il pas tncorc affermi et augment&,maintenant qu'ils sont honor d'une fao si singulir (2). 1) 44. Le mmeScrm. I l de S. Victore : K Enlevde ce monde, il s'est rapproch de Dieu, pour procurer par son intercession le d u t d'un bien plus grand nombre d'&mes. Le Seigneur bon et misricordieu trouve en lui un lioinme h qui il puisse accorder le pardon dcs pch des hommes. Cet avocat tendre et compaissan trouve de son cdt le temps et le lieu o il puisse inter({) Cf. Sermons de saint Bernard sur les fte des s([hts, Paris, i678, i63-iG7. (9) Cf.lbfdem, P. i86.
308 DU D~CALOGUE. cder savoir, un lieu paisible et un temps frib Il a 6~ v sur la terre, pour nous servir dc inodtle ; il est maintenant &lev au cicl, pour nous scrvir dc protecteur. Ici-Ilas ses excmpks nous pr6client ; l&-haut la gloirc dont il jouit nous invite h la partagr. Apr& nous avoir appcl6s au travail, il SC fait notre mdiateupotIr nous obtenir notre rCco~~q~cnse. Esedlcnt m& diateur , qui n'ayant plus ricn A dcmander pour lui-iuhc, ne soulmite rien hikt quc de nous faire part dc tous ses avi~ntaps, et bpousc avcc amour tous nos inttrilts. Qu'aurait-il h dc~nander pour lui-mhmc, maintcimnt qu'il est pleincinent rassasib ? Le Scigncur lc conserve ct lui ~ l o m c la vie ; il lc rend llcurcux sur la tcrrc (Ps. XLJ 2) ; il l'a 6tal)li clans un licu abondant PII ptu rages ; rien ne p u t lui ~ m n q u e r ( Ps. X X l I , 4 ) . Il est cnk6 en part de la puissance du Seigneur ( Ps. LXX, 46) ; r6jouissonsnous, dc ce qu'il cst devenu plus puissant pour nous sauw (1s. y LXIII, 4). Aujourd'l~ui Victor dCposant sa dpouill corporcllq qui semblait l'unique 01)staclc it son cntr au s6,jour dc la gloire, a pu fiwile~ncnt, au gr6 de scs souhaits pntr dans le sanctuairc pour prendrc possession d'unc gloirc scm1)lablc il ccllc des sainh (Eccli. XL VJ 2 ) . Son $me dcmcurcra paisil~lcmcntdans la jouissance dcs bicns (1%. XXI VJ 4 5 ) . Voulez-VGUS savoir en quel licu ? C'est dans lc royaume des cicus , m7ecAbralmn , Isaac ct Jacob (31mr11., VI11 , 44 ). T d k est sa (lcincurey tch sont les compagnons qu'cllc y trouve. 1 % ~ 6 c sur un t r h e dw brillant du plus h l hclat, il SC fait cn clle unc cusi dc joie et dc lotianges (1s. , XXXV, 2). Elle SC inontrc ornbe dc colliers et dc bracelets, fortifih avec des fruits, soutcnuc avcc des h r s (Carat., II, 5). Ellc reposc sans iqui&tudc,toutc ren~plicdc &lices (Cmt., VIIIJ 5 ) , ct consacre il la conteinplation de la sagcssc tout lc loisir qui lui est donnb. Autrelois assise, toute inondic dc larmes, sur lc bord des ilcuvcs dc Bi~bylon~ , elle a Si1 place maintenant 3, la source dc la vie, ctc., cntot1r6e de la troupe des anges, tout-&-fait dignc dc la sociGt6 de ces cdcstcs csprits d o ~ t d l c bgalc l'mour, la piiret la saintctb. 1101i1mc vrain~cnlilIlostoliquc, il a sa placc parmi les a p h s ; et pourquoi nc l'mxit-il pas aussi parmi les prophktcs ? Cclui qu'ils ont propl~tis , il Iui a rendu gloirc ct l'a port6 dans sa pcrsonnc (1Cor.J VIJ 20). h t r c Victor peut se in6ler sans peinc aux clmurs victorieux des n m tyrs, lui qui, dans un lnartyrc long et crncl, s'cst immok! comme unc hostic vivantc. Comme un vicux soldat qui a :wlw&scs :II~!PS de scrvicc ,il guutc lc caline de la rclmilc qu'il s'est acquise par
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DU D~CALOGUE.
qu'a accomplies celui- ci , celui-l les accomplit semblablement. Admis au sjou des cieux, qu'il voyait d'avance ouverts p u r le recevoir, il contern~dc maintenant i dkouvert la gloirc de Dieu; spectacle qui l'absorbe tout entier sans doute3 mais sans lui faka
mcttre en oubli le cri des pauvres. ~Icureusc vision, qui, le laisant passer de clart6 en clart le transforme il l'image mtmc de rEtre souveraincn~cnt ~~eurcu qu'il x contemple! 0 A~nevictorieuiw de tous les pibges quc vous avait dress6s le monde, ct ausque~ vous avez 6 c l q p c o m m le passereau aux filets dcs cliasseure, jetez un i*cgard dc compassion sur (lc pauvres &mes qui s'y trouvent maintenant cngagks , et qui sont en danger dc s'y perdre, ct sauvcz-lm par votrc protcction. O soldat bprouv, qui avez cllanglcs r11des travaux (le la milice cl~rticnn avec IL? tranquille honlicur dont jouissent les anges jctcz un regard sur vos conlpagnons C a r n m hi1)lcs CL ii~nidcs qui , au milieu des gliveennemis et en butte h la malice des esprits rkpandus dans l'air (Qh., V I , 12), s'encowagent en chantant vos louanges, O illustre Victor , qui avez iriomph6 si glorieuscn~cnt et dc la tcm et du ciel, en tlkiaignmt avec un nolh orgueil la gloirc de la premir cn usmt d'une picuse vidcncc pour obtenir l'cmpifi du second, jetez un rcgard du liaut du ciel sur ccs captifs de la terre, qui voi~ssupplient , ct nlettcz le combk i tous VOS triomphcs en nous faisant vaincre comme vous. Car si wtrc nom signific djcc que VOLIS h , il aura plus de vrit encore si vous nous procurez notre dtlivrance ;ct nous attendons pour l'interprbter de m i h c en nolre Siiveur, quc vous nous fassiez conquri notre liberth nous qui s o m i m des vbires. Q~ielleconsol;~tion , quelle douceur, c~ucllcs dCliees pour nous, 4 Victor, dc YOUS cl brer , de vous lionorcr , de vous prier dans ce lieu d'aMictinn et dans ces corps mortels ! Yoke no131 coinme votre ~nn~oir ~aUR rayon de miel sur nos l h r e s ; lc micl ct lc lait sont sous la langue de tous les captifs conme 11011squc r6jonit votre souvenir. Gn reux athlktc , ain~al~lc protecteur , avocat fiil& , levez-vous pour nous sccowir, a h quc 110~1s gotion ensnite, nous la joie (lc notm dlivrance et wus wllc d ' t i t ~pleine victoire. PCre touL-puissant, nous avons pklih contre vous c m i n c ilcs enfants ingrals ; niah nous revenons h vous, C I M X K W ~par ~ ~ lTictor, qui, vainqueur de lui - rnm , vaincra itu~sivotre c d ~ r , cct, par son crbdit , nou fera rentrer en grilcc aupr de vous. O J C w vainqueur, nou vous louons ( l m la personne de notre Vicbr, car nous savon8 que dans sa persoiiiv: , Lest vuus-iuhe qui avez vaincu. Doux
sur
312 DU DCALOGUE que les &mesdes justes sont entre les mains de Dieu, et hon d o atteintes de la mort (Sap., III, 4 ). Car la mort des saints est moins une mort qu'un sommeil. Ils ont eu des peines dans cette vie, et ils vivront ~tcrnellement (Ps.XLTTIII, 9 et 40). La mort des sitink, dit eueore le P s ~ ~ s est ~ prkieusc c , aux yeux du Seigneur (Ps. CXVII., 4 4 ) . Or, quoi do plus beau et de plus digne d'envie, que d'dre entre les mains de Dieu? Dieu n'cst-il pas vie et lumikre? Ainsi donc, Cire cntrc les milins dc Dicu, c'est tire au centre de la vie et de hi lumikrc. Et que Dicu ait sa demeure dans les corps m h e s dos saints, c'cst ce que l'p6tr nous atteste en ces termes : Ne savez-voiis pas fine vos corps sont le tcmpk du Saint-Esprit qui habite en vous ( 1 Cor., V I J 19)? Or, le SaintEsprit, c'cst Dicu. Et : Si qudqd "w-profane,k tcmflc de, DbltbJDieu le perdra (1Cor . , III, 4 7 ) . Que pcut-on donc allgue pour nous interdire d'honorer les tero])lcs de Dicu, ou ses tabernacles vivants, des hommes qui, comme ils &taientsur la terre, jouiraient d6jA de la familiarith do Dieu? 16. S. BASILE, Iiom. XX in qvfnlrarfinla martyres : Cc son1 les protccteurs de notre pays et de noire ville; semblables i l de fortes tours, ils nous dbfcndent contre les incursions de nos cnncmis. Ils ne se renferment pas dans un seul lieu, mais ils font l'ornement et la gloire de plusieurs contrks qui les ont adopt6s pour patrons. Ce qu'il y a de remarquable, c'cst qu'ils marchent h o i temcnt unis cnsemblc , sans se sCparcr jamais, cl qu'ils reoiven en commun les honneurs qu'on leur rend. 0 union admirable! 6 nombre mys\6rieus, qu'on ne peut plus diminuer ni augmenter! Que cent peuples difiCren t s les s6parcnt ou les r6unissent (tansleur vh ration, ils ne seront ni pins ni moins de quarante. Dieu l'a voulu ainsi pour exaucer leur vmu. Ils huilent la nature du feu, qui se communique aux divers objets qui l'iipproclwnt, et tout entier i l chacun d'eux. C'est une ^dicc abondante et in6puisal)le ; c'cst nn secours toujours prbt pour les chr6tiens, que cette asscmblCc de martyrs, cette a r m h de triomphateurs, ce chwur do voix qui glorifie~d Dicu. Quelle peine ne preudriez-vous pas pour trouver un seul saint qui voul fiire voire inicrccssei~~ auprks (lu TrMIaut? En voici quarante qui i:lhx!, de concert leurs voix pour vous. En quelque lieu que d r w on trois personnes soient assi'm1}Iie.s au now du Seigneur, "7 est au milieu d'elles :pcut-on douter qu'il ne soit au milieu de quarante? Que celui qui est dans le malheur, comme celui qui est dans la prosphith, ait rpcnilrs aux saints martyrs dont nous cClCbrons la m h o i r c , le premier pour Ctrc dClivr6 de s < ~ s
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toux, le second pour que son bonheur soit durable. Ils couten
W DU DKCALOGUE, sez ce troupeau , et soyez son soutien , soit en lui procurant il* bons ptturagcs, soit en le dfendan des loups qui voudraient l'attirer A eux par des paroles captieuses, par de subtiles arguties, et en faisant briller it nos yeux d'un plus vif cla l'auguste my&
tr de celle Trinite sainte que vous pouvez contempler niaintenant. 1) Saint GrCgoire avait dit un peu plus haut dans ce m h e discours : Bien que le nom de Cypricn fut cn trbgrand honneur non-seulement aupr de tous les chrbtiens , mais encore autres do ceux de partis contraires, le lieu cependant oii pouvait tr depose son corps restait, inconnu , et ce t r h r btait cnloui depuis longtemps dans la maison d'une fcmnw ~ ~ ~ ~ ~ i m a n d i ~ par sa pibtb, soit qu'il plclt '; Dieu d'lionorcr ainsi cette pieuse dame en faisant d'elle la gardienne d'un martyr, soit qu'il voulut par lh exciter cn nous le dbsir de nous le procurer h nous-nu'incs, ou le regret de nous en voir toujours privks. Mais le Dieu des martyrs ne voulant pas que cc bien commun & tous rcstht plus longtenq~sdans la possession d'une seule personne, et que la f+ vcur accordke i i celle-ci tournit PU dtrimen de tous les autres, fait tout-A-coup connatr l'cxistencc de ce corps au moyen d'une rvdatio; et celte rvlati , c'est encore une pieuse femme qu'il en favorise, comme pour procurcr Z t cc sexe, auquel dbj!t il a 6th dom6 de mettre au monde Jcsus-Christ , et de porter aux disciples du divin matr la nouvellc de sa rbsurrection , ce nouvel honneur dc rt?vCler, pour le bien de tous, l'cxistencc du corps dc Cypricn , et de nous en remettre le d@t. Si nous sommes entrk dans ces dctails, c'est pour rendre nous-mbme h. cc saint martyr, suivant la mdiocrit de nos moyens, l'honneur qui lui est d C'est t l vous maintenant i i faire le reste, en racontant do votre ct combien de fois les dhnons ont Ci6 cliassbs, les malades gu& ris, les choses A venir a n n o n c h d'avance , grilce l'invocation faite avec foi des cendres mCmes de Cyprien, comme le savent trs-bie ceux qui cn oni fait l'cxph-icncc, qui nous ont communique ik nous-mfimes la connaissance dc ces miracles, et qui se proposent de la transmcttrc de m6me it lu postbritOffrezlui en m6mc temps un autre hommage, plus digne encore et de lui et de vous, si le culte que vous lui rendez est sinctrc: j e veux dire l'hoinmagc d'un corps rnaccrb, d'un esprit lev au-dessus des sens, ennemi du vice ct ~mulaleurde toutes les vertus. 10. Le m h e , Orat. XXI, de l~/ti(l/b;i.s Atlnuiasii Magni archiepiscopi Akxandrini : a L'do- d'A-lhima~[:sera le pan6gyriqua
DU D ~ C A L ~ G U E .
31S
Je la vertu ; l'un se confond avec l'autre. Ce grand homme runis sait toutes les vertus ; disons mieux, il les runi encore ; car, mm apr&sla mort, on est toujours vivant devant Dieu, quand on a vc selon Dieu. C'est pour cela que Dieu s'appelle lui-mbme le Dieu d'Abraliam , d'Isaac et de Jacob , le Dieu des vivants et non le Dieu des morts. L'logde la vertu remontera naturellement h son principe sublime , & Dieu , vers qui les lumire qu'il daigne nous communiquer nous ltwent ou plutnous ramhent comme ti leur centre... 0 trs-che et trs-sain personnage, du haut du ciel o vous tes jetez sur nous un regard propice. Continuez de gouverner ce peuple : attachinviolablement la trts-sainte Trinit qu'il mritde la contempler dans les personnes adorables du Predu Fils et du Saint-Esprit! Et moi, si la paix nous doit tr rendue, daignez me protgedurant ma vie, m'assister dans la conduite de mon troupeau ! Que si le feu de la guerre doit embraser encore l'Eglise , appelez-moi pr de 'vou's; donnez-moi , s'il n'y a point trop de hardiesse dans un tel souhait, donnez-moi place vos cdt , dans la sainte compagnie o vous tes au sein de Notre-Seigneur Jsus-Christ )) 20. Le mbme, Orat. XX, q u est ~ fzmebris in latulem Basiliz mjni : Qu'il nous arrive ce que Dieu voudra : Dieu veuille cependant que, grhce & l'intervention de notre ami aupr de la suprm majest, la face de nos affaires devienne plus riante.. . Il est maintenant dans le ciel ; lh sans doute il offre pour nous des sacrifices , il prie pour son peuple ;car en s'loignan de nous, il ne nous a pas abandonns Vous qu'il a affermis dans la connaissance de la saine doctrine, je n'ai pas d'autre conseil & vous donner, que de l'avoir lui-mm toujours prsen i~ votre mmoire et de vous conduire en tout comme si vous le voyiez, et que vous fussiez sous ses yeux. Pour vous, Ame sainte et bienheureuse! du haut du ciel o vous etes, abaissez sur nous vos regards; aidez-nous par vos prireii triompher de la chair, dont l'aiguillon a tdonn pour servir d'exercice & la vertu ; dirigez chacun de-nospas vers le terme o doivent tendre nos souhaits les plus ardents. Recevez-nous , au sortir de cette vie, & vos c h t h , dans les tabernacles ternels afin que , runiii vous, contemplant dsormaisans voile, sans nuage , l'adorable Trinil6 , dont nous n'apercevons ici-bas que l'ombre obscure, heureux ii jamais , il ne nous reste plus de vu former, plus de ces combats que nous avons ou livr ou soutenus. 21. S. GIGOIR de Nysse, in Vitd S. Ephrem Syrl, apostrophe
..
316 DU D~CALOGUE. en ces termes le saint dont il vient de faire l'log : a Voilh, A grand saint, 6 illustre docteur, les loge qu'il nous convient de vous adresser, quoiqu'ils ne vous soicnt pas ncessaires et qu'ils soient (Tailleurs au-dessous de vos mCritcs. Quelle gloire peuvent ajouter nos Faibles discours & celle que vos mkrites vous ont acquise? Mais cela servira du moins & l'avanlage des vivants. Car l'6logc des grands hommes, cl surtout des hommes de bien, est un aiguillon puissant ( p i porte les autres h bien hirc h leur exemple. Ce qui ni'n (l6lcrminC A accepter moi-mCmo cet officc, c'est, ouirc la rfiputi~tion de vos talents et do votre vertu, la pritrc que m'a f'iiic il(: m'en cbiirgcr cet homme (lu i w h e nom que vous 4 qui vous avez procure sa libcrlc ; qui, fait, prisonnier do gurrre par les descendants d'Ismad, ct longtemps relCgu& loin dr sa pitrio, sans savoir comment il pourrait jamais satisfaire Io dkir qu'il avait (l'y rentrer, a obtenu enfin ce qu'il souhaitait avec tant d'ardeur, par un effet adniiraLlo, do votre protection. Car, se voyant cerne de tous c)lC par les troupes de ces barbaros, et dans le plus grand danger de perdre la vie, il n'eut (l'autre ressource que de dire en vous invoquant : Saint Ephreni, venez i mon "udc ; et cette invocation suffit pour lui faire h i t e r tous les pcrils, pour le Faire Cchapper la mort, et lo ramener, grice A vous ct contre toute espbrancc , dans sa patrie. 2 2 . S. CIIUYSOST~ME , Serua. in adorat . vcncrabilim calenarwn et (iliniii sancii et (inostohrum prinnpis P c i r i : a Pour vous, 6 Pierre, vous qui Glcs la pierre et le fondement do l'Eglise de Jtsus-Christ , chef s u p r h e des aplres qui avez port6 ces diaines comme un criminel, et cn avez fait un moyen d'opbrcr tant do gu6risons ; assistez-nous aujourd'hui touche de compassion pour nous, ct que votre esprit soit toujours prbsent a ce lien o nous so~iimes. Protbgez ce temple o s'opurcnt tant de miracles, ct qui s'honorc surtout do porter votre nom ; cc temple o vous avez voulu que soient dCpostes vos chahes, comme un pr6cicu~trkor. Que ces chane soient la ligature qui ferme la plaie dc nos mesQu'elles soient, le ciseau qui coupe les excroissances vicieuses, funestes effets de nos crimes ; qu'elles soient le midicament divin qui les wbrissc. Qu'elles soient lc bouclier s-i protecteur qui mette en surelk le troupeau de Jbsus-Christ. Qu'elles servent & enchane les barbares eux-mCmcs, & ramener les (:ilplifs , & enrichir des di'pouillcs ennemies celle ville qui se glorifie de votre proleclion. Qu'elles soient Farine la plus puissante de notre bon et religieux ompcrcnr; qn'elles soient son
rempart, sa forteresse, le gage de ses victoires et de ses triomphes, la terreur de ses ennemis, et le refuge de tous ceux qui se soumettront son empire, etc. 23. S. AMBROISE, Lib. de vid~bis: Elle avait ?.ne grosse fivre et ils lepiren p u r elle (Lrc, IV, 38). Vous aussi vous avez des proches, qui peuvent prier Dieu pour vous, savoir les ap6lrcs et les martyrs, si en leur rendant votre culte, vous en faites vousmm vos proches par des uvre de misricord: car celui qui fait misricordest celui-lh qui est le vritablprochain (Lrc, X , 57). Faites misricord , et vous serez le prochain de Pierre. Ce qui fait le prochain , ce n'est pas la proximitdu sang, mais la conformit6 de la vertu; car nous ne devons pas nous conduire selon la chair, mais selon l'esprit. Aimez vous faire votre prochain de Picn'c , votre alli d'Andr6 , afin qu'ils prient pour vous, et que vos passions, qui sont la vcritablc fibvre de votre 8nle ,'vous quittent, chassees de vous par la parole de Dieu.. . Vous avez donc , veuves $1qui je m'adresse , un puissant secours votre disposition, si vous savez vous faire de pareils alli ou de pareils gendres qui protgeron aussi votre postkrit Pierre et Andrpricrent donc J k u s d'accorder h cette veuve sa gu6rison. Que n'avons-rious quelqu'un qui prie de mm pour nous, et plaise i~ Dieu que ce soit ce mhnc Pierre qui sait si bien prier pour sa belle-mere! que ce soit aussi Andrk, son frr ! Car s'ils pouvaient alors obtenir pour leur parent, ils peuvent obtenir maintenant pour nous-memes et pour tout le monde. Vous voyez bien qu'une personne coupable de quelque crime n'est pas bien propre prier, ni surtout {Lobtenir pour elle-mme Qu'elle sache donc employer des intercesseurs auprks du divin mdecin Des malades ne peuvent prier le mkdecin de les gukrir , A moins que celui-ci ne soit d'abord appelk aupr d'eux, par les prire de quelque autre. La chair est trop faible, la vigueur de l'esprit est trop affaiblie par la maladie du pklG, trop enchain6e par ses liens, et le piclieur ainsi retenu ne saurait aller trouver le m dccin qui pourrait le gubrir. Appelons A notre aide les anges, qui nous ont tdonn pour gardiens. Implorons le secours des saints martyrs, dont les corps sont pour nous une puissante sauvegarde. Ils peuvent obtenir de Dieu la rhission de nos pclws eux qui ont lave dans leur sang les fautes qu'ils pouvaient avoir h expier. Ces martyrs de notre Dieu veillent sur nous; ils sont t6moins de notre conduite et de toutes nos actions. Ke rougissons pas d'invoquer leur intercession dans nos faiblesses;
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M uECALOGUE.
DU DCALOGU
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m e Alexandre est ignor de ses propres descendants ; ce qui concerne Jsus-Chris est connu mm des barbares. Les tombeaux des disciples du crucifisont plus renomm que ceux des empereurs eux-mmes non-seulement pour la grandeur et la beaut de leur structure, mais aussi, ce qu'il faut surtout considrer pour l'empressement avec lequel ils sont visits En effet, les princes eux-mme vctus de pourpre viennent baiser ces tombeaux, et, dkposant leur fiertk , supplient les saints que ces tombeaux rappellent leur mmoir de se faire leurs protecteurs auprks de Dieu ; quoique orn du diadmeils implorent l'appui du pcheu et du faiseur de tentes mm morts. Comment donc oserez-vous nier la rCsurrection du matr de ces derniers, tandis que ceux-ci, tout morts qu'ils sont, voient it leurs pieds les maitres du monde? Et ce n'est pas seulement Rome que vous pouvez jouir de ce spectacle ;c'est aussi Constantinople, puisqu'ici m6me le fils de Constantin n'a pas cru pouvoir mieux honorer son pre qu'en plaan son tombeau au vestibule du temple os'l celui du picheur ; et de cette manikre, ce que les portiers sont pour les rois & l'entrde leur palais, les rois le sont pour les pcheur leurs tombeaux. Ceux-ci occupent l'intrieudu temple comme leur propre maison ;ceux-1s se trouvent suffisamment honor d'en occuper le parvis comme h titre de voisinage, ce qui doit faire comprendre meme aux infidlesqu'au jour de la rsurrection ce seront les pcheur qui auront le pas sur les empereurs. Car certainement, si la chose se passe ainsi leurs tombeaux, il en sera demm plus forte raison au jour de la rksurrection gnral Ici donc l'ordre est renvers : les princes sont la place des' iujets, et les sujets sont la place des princes, ou plutbt ils occupent une place bien sup6rieure A celle que les princes occupent sur la terre. Que ceci ne soit pas une flagornerie, c'est ce quo les faits dmontrent les princes contribuant eux-mbmes les premiers h relever la gloire des pcheur dont nous parlons. Tandis que les tombeaux des princes restent dans la solitude, les tombeaux de nos pcheur sont sans cesse visitavec lionncur par une foule de monde. Une autre consid6ration servira vous convaincre combien les tombeaux de ces derniers sont prkf6rables aux palais mme des empereurs. A ces palais vous voyez une garde nombreuse chargic d'carte la foule ; aux tombeaux de nos martyrs au contraire l'acc est ouvert tous indistincIraient, pauvres et riches, hommes et femmes, esclaves et libres :lh rgn la terreur, ici la joie. Mais, direz-vous ,c'est un
320 DU D~CALOGUE. beau spectacle que de voir un enlpereur brillant d'or c l de pierreries, entourde gnra ,d'archontes , de pr&fets,de tribuns. C'est vrai mm sous ce rapport ;mais ce que j'ai vous montra ici est tellement au-dessus de ce que vous venez de dire, que ce qui vous para maintenant si auguste ne vous semblera plus qu'un ch~tcau de cartes. A peine entr dans un temple , votre pens s'blhve naturellenxnt vers le ciel, et vous reprsent ih l'esprit le Roi des rois, l'armCc des anges, son trbnc dominant tous les t r h e s , sa gloire effagant toutes les gloires. Un empereur donne ses minisircs la puissance, soit d'bler, soit de rendre la libert h ses sujets ; mais les ossements des saints ont re de Dieu une puissance bien plus grande et bien plus digne de notre vnr tion :celle d'voque et de tourmenter les dmons et de delivrer de leur tyrannie leurs mis6rables victimes. Quoi de plus redoutable qu'un tel tribunal, qui, sans avoir besoin d'cxbcutcurs de ses ordres, fitit jclcr les hauts cris, d6chire les enirailles, f l i i ~ 4 ~ , met h la torture, fait 6prouver des ardeurs intolbrables? Et ilinsi les corps de nos saints, quoique inanimscommandent aux puissances invisibles ; ce qui n'est en apparence que cendre et poussi&rc exerce une action irr6sislible sur les substances spirituelles. Aussi , tandis que personne pcut-Ctre ne quitte sa patrie pour visiter les palais des empereurs, beaucoup de princes ont entrepris des voyages lointains pour visiter ces tombeaux. En effet, le spectacle que ces monuments prsentende dmon tourment6s et dbchirks coups de fouets, d'hommes chiitik et dlivr ne donne-t-il pas au moins quelque id de celui qu'offrira le iugemcnt & venir? 27. S. E r i i i i ~Scrm. ~ , de smctis rnartyribzts : Nous vous supplions, bienheureux martyrs, vous qui avez affrontles tourments avec tant de courage pour l'amour du Sauveur, et qui en rkompense jouissez du commerce intime de votre Dieu, de vouloir bien intercde pour nous, pauvres pCcheurs, qui portons en ce moment la peine de notre peu de ferveur, afin que J6sns-Clirist nous prviennde sa p 9 c c cl fasse phCtrer dans nos c ~ u r un s rayon de sa charith sainte, en sorte que nous puissions l'aimer de toute noire &me. Heureux et glorieux martyrs, les anges et les hommes se plaisent de concert A vous appeler bienheureux Maintenant donc, i 3 trhs-saints personnages, b glorieux martyrs de Dieu, aidez-moi de vos prieres, malheureux pbcheur que je suis, afin que j'oblicnne misCricorde en ce jour otous les secrets dus uwws scrunt d h u i l k ( 1 C u i > , , i\\ 2). . Aidk diiiis n a
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322 DU DCALOGUE aupres de Dieu : ce qu'apres tout on pourrait faire hgalement, quand mm on aurait 6th dans l'impuissance de les faire inhumer pres de ces tombeaux. C'est ainsi que le lieu mm o se trouve dposd la dkpouille mortelle de celui qui nous tai clier pendant sa vie, console notre douleur : cn le plaanprks des tombeaux des saints que nous honorons ,nous le recommandons h leur puissante intercession . 30. Le m h c , de Daptismo, lib. VU, contra, Donatistas, c. 4 : K Le hienheurcux Cypricn, maintenant que son corps corruptible n'appesantit plus son Arne, et que cette demeure terrestre n'abat plus en lui l'csprit Dar la multiplicit& des soins qu'elle occasionne (Sup., IX, i "i), voit dsormai sans nuage la vkritb, dont la charit lui a lait faire la conqu6te. Qu'il daigne en conskquence nous aider par ses pricres, envelopp6s que nous sommes dans cette chair inortelle comme dans une nuhe sombre et obscure, afin que nous puissions avec la grhce de Dieu imiter en quelque manikre ses vertus, 51. S. BERNARD , Scrm. 66 in Cantica canticorzm : t( Gardezvous des langues mbdisantes, gardez-vous des chiens (Phil.III, 2). Ils nous tournent en drision parce que nous baptisons les petits enfants, que nous prions pour les morts, que nous invoquons les suffrages des saints. Ainsi s'emploient-ils avec ardeur ii proscrire le Christ dans des personnes de tout Age comme de tout sexe, dans les enfants comme dans les adultes, dans les morts comme dans les vivants. Ils allguencontre les enfants l'impuissance de leur Agc, et contre les adultes la difticult6 de garder la chastetkIls cmpchcn les morts d'tr secourus par les vivants, et les vivants de l'dtre par les morts admis dans le ciel. Mais qu'h Dieu ne plaise ! Le Seigneur n'abandonnera point son peuple ( Ps. XCIV, 43) devenu nombreux comme le sable de la mer, et Celui qui a rachetk tous les hommes ne voudra pas SC contenter de ce petit nombre d7h6r6liqucsrbvolt6s contre la grande Eglise. Car la rkdcmption qu'on trouve en lui n'est pas faible, mais abondante (Ps. C X X I X , 7). Or, quel est le nombre de ces hommes, si nous le comparons h la grandeur di1 prix donn6 pour le rachat de tous? En voulant borner it eux-dmes les avantages de la rdemption ce n'est pas nous qu'ils en privent ; c'est bien plutth eux-inCmes. Le saint conclut ainsi : Les morts qui ont besoin de nos sacrifices et de nos prieres, comme des pitres des saints, en recevront l'application , s'ils en sont dignes, par l'entrernise des anges ; et nous qui sommes sur la terre, nous ne serons pas non plus priv de l'assistance des saints du ciel aupr
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323 & Dieu qui est partout, et en qui ils sont eux-mbmes partout pla disposition de leur charit 32. THEODORET, 6vbque de Cyr, De grecarum affectiontlm curaf i e , Ub. VIII, qui est de martyrib~is : Les martyrs sont donc riritablement les guides , les princes , les dfenseurs les protecleurs de l'humanit; ils dtournen les malheurs de dessus nous, et doignent de nous les maux que voudraient nous faire les v i l s malins.. . Les temples des martyrs se distinguent entre tous les autres idifices de nos contrepar leur majestb, par leur pandeur, par leur ornementation varie par leur beaut enfin. Nous ne nous contentons pas de les visiter une fois ou deux, ou r n h cinq fois chaque ann ;mais nous y clbro souvent des i k , et souvent il nous arrive de ne passer aucun jour sans (hanter des hymnes et des cantiques au Seigneur en l'honneur de ces martyrs. Ceux qui se portent bien, demandent h. Dieu par leur intercessiofl la conservation de leur sant; ceux qui sont malades, lui demandent de la mm inaniere leur gurison Les {poux qui ne peuvent avoir d'enfants, ont recours de mm aux martyrs pour obtenir la fcondit ;ceux qui en ont dj ont recours icux pour conserver ces fruits de leur union. Ceux qui ont A entreprendre des voyages, supplient les martyrs de les accompagner, ou pluidt de leur servir de guides. Ceux qui en sont de retour, leur en rendent grAces, comme leur tan redevables de ce bienfait : non qu'ils voient en eux d'autres dieux en quelque fao, mais parce qu'ils voient en eux des hommes divins, qui leur servent aupr de Dieu de puissants avocats et de bienveillants intercesseurs. Ce qui tmoignhautement que ces pritres adresse avec ferveur aux martyrs ne sont pas dpourvue d'efficacit ce sont tous ces u-roto, indices manifestes des bienfaits reusCe sont toutes ces effigiesd'or ou d'argent que nous voyons suspendues aux autels des martyrs, et qui reprbsentent les unes des yeux, d'autres des mains, d'autres des pieds dont on a recouvr l'usage. Dieu reoi favorablement ces divers dons de la pict quelque exigus qu'ils aux soient; il ne les dedaigne pas, des lit qu'ils sont proportionn facult de ceux qui les lui offrent. Ces objets, expos6s en spectacle h tout le monde, attestent irrcusablemen la gukrison qu'on a obtenue de telle maladie ou de telle infirmitA, et par l -m la vertu du martyr dont on a implor le secours. Cette vertu ellem4me dmontr son tour que c'est un vritabl Dieu, que celui pour qui les martyrs ont versleur sang. 53. Le mtme , in Philotheo sive in histo~idsanctorum P a t m
DU DCALOGUE
324 nr "r'c ~ T M V E . vitd prima, qu est JacoU Nisiboisis : J7aibesoin de ce secours, en ce moment o je nie propose d'tcrirc la vie de ceux q u i ont brille par leurs vertus de notre temps mdmc , ou du moins il n'y a que quelques annccs, et de les offrir pour rCgIc 5 ceux qui voudront s'attacher it leurs exemples. Commengons donc par les invoquer, avant d'cnirer en matierc. 1) Il tcnniiic celle prcmitre
narration par les paroles suivantes : Aprk avoir rapport6 de cet homme divin cc qu'on vient de lire, je passerai 5 une autre histoire, en le priant de m'accordcr sa bCn6diction. II&ritd secuncld, q m est Jul'ainl S ~ i b t t ,in ilun; : Je m'arriltc ici, pour passer i i l'histoire d'un autre silin1 , en priant tous ces saints personnages de m'obtenir les grAces d'tu haut par leur intcrccssion. n I n vitd tertid, q u est ~ Murl'imi, in due : Puissent tous ces saints m'obtenir par lcur intercession le secours de Dieu. h vitd quartd, q u est ~ EusebU ,t h (lue : i(Ajoutons l'utilil6 qui nous reviendra d'obtenir par nos pritxes la b6nklidion de ces grands hommes. 1) In fine quinlcc v i h , (UHC est Pu"/lii : Je suis plcincment convaincu, que si je lcur rends thoignagc devant les hommes, ils rendront thoignagc de moi devant le Dieu de l'univers. I n cake vil@s c x t q u .est ~ S i m w i s P n s c i : Je 1': prie maintenant de m'accorder l'in~ercessionqui est en son pouvoir, et j'ai la confiance qu'il ne me la rei'wcra pas. Car il imitera sans doute la bonte de Dieu, en i ~ ' i . ~ ~ i \ i ftout i n t ii ma prikc. . ,. In vit6 septi1n6, qiw est Pal111(1<l :K Pusw-je oS~lcnir leur sc'cunrs, aprks avoir consacre ma langue i~ cklkbrer leur mbmoire! h octov&, qiw est Apltraatis : Je demande aussi qu'il veuille Lien m'accordcr le secours de son intercession. In v'itd n d , p i s est Petri : R Je finirai ici ma narration, en lui demandiint une bendictiosemblable celle qu'il m'a accordCe plus d'une fois de son vivant. I n undecim;, q u est ~ Romani : AprCs avoir re la b6ntdiction de celui-ci, je passerai au r k i t des combats q u csi ~ Kow~is : V. Aprh d'autres athltes )) In vit6 duoi.!cci~"d, l'avoir prie d'intcrcbdcr pour moi aupres du Seigneur, je vaii passer i l un autre rkit. )) In deciml (inurti, q u est ~ Mmyncs: Puiss-je Z t l'aide do ses pritres , parvenir h l'imiter au m o i n s en quelque chose ! In d t c i d qiihiti, qum est A c e p s e m ~ : Instruits dj par ses paroles et par les laits de sa vio, puissionsnous encore tr aides do ses priCres , pour nous rendre dignes de notre clestvocation en J6sus-Christ NoIrc-Scignoiir. )) h h c i w ~ t i i t S , ,vue est alteritis Eiiscbii : Je le prie ilil ~d~iccorder la &me b~nCdictionque je recevais de lui de son vivant. Km'p
s persuad qu'il
ffif f i r i s :
Dieu, et que sa confiance luprts tic lui n'en est que plus entire In Vitd vigesimd, mue
est vivant devant
AprCs lui avoir clemandb le secours de ses prires je vais mettre fin 5 ce rccit.. In vigcsh prima ,q u est ~ Jacobi siterius : Qu'il soutienne et fortifie notre faiblesse par ses prires afin que reprenant sur nos ennemis les avantages que nous leur avons laissprendre sur nous, nous sortions vainqueurs de la carrierc de cettc vie prisente. In vffiesimd s e p t h 6 Barac7ati : t Puissb-je , soutenu de leurs priCres , atteindre cette montagne, la p'avir peu & peu, et parvenir au bonheur de jouir de leur socittk! ' In v i f / c s f i ~ o c l d Thakl~ci: Puissent ces saints ~ i ~ r nous i p obtenir par leur intcr~~ssion, que nous nous adonnions avec ardeur & 1'CUide dc cettc sage philosophie! I n tr"geit~ii et ull'i~m?,q i i est ~ Domitit~io :a Je conjure ceux dont je viens d'icrirc la vie , de ne pas m'abandonner, quelque loin que je sois encore de inCriter d'arc admis ii leur sociCl6 sainte ; mais qu'ils m'aitircnt plutOt 5 eux, qu'ils me fassent atteindre les c6lestes hauteurs, qu'ils me donnent enfin la force de me joindre eux, pour que, non content de cbl6brer dans les autres les richesses de la grA.ce, je parilcipc moi-mhe ces richesses, en glorifiant par mes uvre coiilme par mes discours le Sauveur de tous. 54. Pnr:m':~c~, in- lb qui i i ~ s c r i b i l i i r w q i -&wy, sive de toro~iis,llymno 1, iiii Ucmilerhim et Chelidonim Calaguritanos : I I Aujourd'hui les habitants de ces contre visitent les lieux sanelitibs par le sang de ces deux martyrs, en leur adressant, avec leurs olkandcs, leurs priCrcs et leurs vaux. Les &rangers s'y rcndcnt aussi de tous les coins de l'univers : car toute la terre sait inninicnant qu'ils sont les protecteurs du m o d e , et qu'il est uMc d'invoquer leur appui. Personne ici n'a lev en vain vers eux des mains imwccnies ; tout suppliant sort de ces lieux content desc voir exauce, et assur6 d'avoir obtenu tout ce qu'il a demandk de raisonnable, rkllc est la sollicitude de ces martyrs pour ceux qu'ils voient expos6s ici-bas h tant de prils qu'ils s'cmpressent de poricr A l'Elcrnel les veux que leur adresse le dernier des hommes , et les g r h m aussitht descendent du ciel avec abondance, de manikre suffire b tous les besoins. Le Christ n'a jamais rien refuse & ceux qui lui ont rendu sur la terre un tn~oignag si gh6reux. N Le mtmc , ibidem, liynino II in dinm Laurentiu~n , sub n : n La joie que font clateles Romains, dont vous ne TOUS lassez pas d'exaucer les prire , .attestent la puissance de
'
))
votre crbdit , la faveur dont vous jouissez. Ce que chacun vous demande avec humilit il est assur de l'obtenir : il suffit de
vous exposer son besoin, pour sortir aussitdt exaucIl semble que vous soyez toujours prsenparmi nous, et qu'ayant pour les Romains un amour de p h , vous les portiez eontinucllcment dans votre caur. 0 vous qui Ctcs la gloire du Christ, exaucez de mbme un pauvre poktc de province qui vous confesse ses crimes , et vous fait l'aveu de sa propre indignitb. Oui, je le reconnais, je ne mtritc pas que le Christ ~n'exauceen personne; mais je puis obtenir, par les martyrs qui intcrcbderont pour moi, le rcmkdc h tous mes maux. Ecoutcz la prihre que vous fait Prudence, cc justiciable du Christ, et rompez ces liens du sicl qui le tiennent attachh son corps (4). Le mme hymne III ejusdcm l i h i in Eulaliam virfiiem Lzisitanam : Jeunes garon et jeunes filles , apportez-lui vos bouquets de fleurs ; pour moi , je n'ai pas d'autres guirlandes 4 lui prksenter que ces quelques dactyles dc peu de prix, il est vrai, mais pourtant accominod~s & la fcte. Ainsi me convient-il d'honorer ces ossements, et l'autel oti ils sont d6pos&s; la sainlc qui y repose aux picda de son Dieu, voit cet hommage que je
(1)
Quac sit potcstas crcdita, muncris quantum datum, Probant Quiriturn gaudia, Quibus rogalns annuis. Qum1 quisquc supplcx postulat, prospcrb ; Fort impctralii~n Poscunt , lilantur , indicant, Et trislis liaud ullus redit. Ccu prxstb semper adsies, Tuosque alumnos urbicos Lactantc cornplexus sinu Patcrno amorc nutrias. II Ilos intcr, d Chrisli dccus, Audi poctani rusticuni, Cordis falcnlem crimina, Et facta prodentcm sua. Indignus agnosco et scio, Quem Christus ipso exaudiat; Sed pcr patronos martyres Potest medclam consequi. Audi bcnignus supplicem Christi rcum Prudcntiiim, Et scrvientc~n corpori , Absolve vinclis sscculi. .. .
El
tt'dorce de lui rendre, et mes chants l'engageront, je l'espere, i venir en aide h son peuple (2). Le mm , h ymno IV i n decem et octo Csaraugustano :
))
martyrs qui reposent sous l'autel ternel demandent grice pour tous nos pch et protgen ainsi la noble ville qui leur a donn le jour. Lavons de nos larmes ces arbres qui rccouvrent notre esprance et que j'obtienne ainsi la dlivranc de mes funestes liens. Belle et grande ville (Saragosse), viens toute entiere te prosterner avec moi prde ces tombeaux : toute i i Dieu, au jour de la tntikre aussi tu accompagneras, s'il pla rsurrectio gnral ces corps r h n i s h leurs Ames (3). Le m b e , Jlymno V in Vincentiwn C~saraugustanwn : Ecoute maintenant nos humbles prire , pour plaider avec succ la cause de notre pardon au tribunal de Dieu. Par toi, par cette prison mm dont l'ignominie a fait ta gloire, par ces liens, ces brasiers, ces crocs de fer, par cc poteau o tu as 6th aitaclipar ces tels d'argile qui t'ont procurb une victoire de plus, par ce lit o tes membres ont ttenduet que nous baisons avec orgueil ; sois propice il nos prires pour que le Christ attendri @te l'oreille son peuple et ne le punisse pas comme le mritenses crimes. Si notre c a u r comme notre bouche te rend un juste hommage dans ce jour solennel, si tes
u Tous ces
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Ista cornantibus foliis Munera , virgo puerque, date ; Ast ego scrta choro in medio Texta feram pcde dactylico, Vilia , marcida, festa tamen. Sic venerarier ossa libet , Ogsibus altar et impositum : Illa Dei sita sub pedibus Prospicit h m , populosque suos Carmine propitiata fovet. u HEC sub altari sita sempiterno, (5) Lapsibus nostris veniam precatur Turba, quam servat proccrum creatrix Purpureorum. Nos pio fletu , date, perluamus Marmorum sulcos ,quibus est operta Spes ,ut absolvam retinaculorum Vincla meorum. Sterne te totam generosa sanctis, Civitas, nlccum tumulis : deindc Mox resurgenteis animas, et artus Tota sequeris.
328 DU DCALOGUE cendres se rkjouissent de nous voir baiser les traces que tu nous as laisskes suivre, descends de nouveau dans ces lieux en te faisant le messager des faveurs du Christ , et que nos sens appesantis prouven les salutaires effets de sa @cc (4). Le mbme , hymne IX in Cfissicmwt, F ~ r o c o ~ ~ n:el Si i~ vous avez quelque louable V i l former, quelque honncte esphrance, quelque juste dhir , ne craignez point d'en faire l'cxpod au martyr : il 6coulc , croycz-moi , avec bienveillance toutes nos prirescl s'empresse d'esauccr toilics celles qu'il trouve ltgilimes. S'obbis, j'embrasse le tombeau, ci j'y r6pands mes larmes; je colle ma bouche sur l'aulel, el lllil poitrine contre la picrrc qui le soutient. Alors j'expose en dtai taules mes peines les plus secr6tcs ; je reprscntavec modestie quels sont mes dbsirs, quelles sont mes craintes. Je dis les besoins, les pbrils de ma patrie que j'ai quitteles espcrances incertaines que je nourris pour l'avenir. Je me trouve cxaucb ; j'entre dans Kome; tout me russi au gr6 de mes souhaits. Je rentre dans ma pairie, et je publie partout les bienfaits do Cil~~ic11 (3). Le m6me , h y ~ i n oX in R o ) ~ ; a ~ i m Antiochc 1 : Romain, brave champion do. la (hinit6 du Chrisi , rendez ma bouche
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Adeslo nunc et percipe Voccs prccant.uin supplices, Nosliaircaliis c&ax Oralor ad lliron~~in Palria. Pcr le, pcr ilkmi c;n3ccrcn1, hi, Honoris augi1~111tiin Pcr vincla, [laminas, ungulas , Per carccralcin slipitcni; Pcr fragincn illud tcslcnni, QUO parta crcvit doriil, Pcr qucm trcmcnles postcri Exosculaiiiur lccluluiii : Suggcre , si quod Iiabcs jusluni vcl amabiic volinu , (5) Tibi si qua spcs est, si quod inlus aistuas. Audit, crcdc , proces martyr prospcrrinius oinncis , Ratasquc reddit quas vitkt probabilcis. Parco ,complcclor tunniluiii , lacryinas quoqitc fundo : Altar tcpcscit orc, saxum pcclorc. Tn arcana rnci percensco cuncta lahoris : T h quod pctelmn, (liiod tirnebain ninrniiiro : Et post tcrga domuin dubii siib sorle relictani, Et spcm futuri sorte nulanXm boni. ulor ; Audior, urbcm adco , dextris succcssil~us Doniuni revcrtor ,Cassianum prxdico.
329 floquenle, inspirez de bons vers & un potqui ne sait encore que b!!ayer ; faites - moi c6l6brer dignement vos louanges : car vous savez par vous - mcmc que les muets peuvent recevoir le don de parler.. .. Le boiii'rcaa rklamc l ' c n h t ; la m6re le lui donne , en contenant ses larmes : elle so conicnic d'imprimer un baiser sur la joue de son fils. Adicn, cher ~ i 1 5 1 - 1 1 ,lui clil-clle, et lorsque TOUS aurez CU le.bonheur (Y$! re xl-i;; i-bfi~ Io royaume de J h s Christ, souvcncz-vcus de voire more. et, dc mon fils que vous tes devenez mon prolecleiir.. .. Quand je scnk (c'est maintenant le pot qui parle) plac6 parmi les boucs ii la gauche d e mon juge, je nevoudrais qu'hlre reconnu de Romain, pour que, sur sa prire mon juge dit aussit; t : Romain prie ; tiUIe~ passer de l'autre 03th ce bouc devenu agneau ; qu'on lc revoie de sa toison, et qu'il soit i la droite (6). Le mm , l l y ~ ~ XI i o in Hippolyti~ii, cul Vakricl.i~~[,~~~ episcon : (c La saintcl6 du lieu, l'accks de l'autcl toujours ouvert h ceux qui viennent pour y demander des grkcs, tout y inspire ia confiance, tout y soutient l'cspCrance, et celte e s p h n c e n'est jamais t r o m p h Toutes les fois fi suis venu dans ces lieux , du corps, demander le rcmkdo 5 mes maux, soit de l ' h ~soit j'ai obtenu l'effct de ma dcmande. Si je me vois heureusement de retour, s'il i~l'estd o m 6 do pouvoir vous embrasscr, vbnbrable Pontife, et de vous dcrire ces vers, c'est i~ Hippolyte que je le dois : Hippolyte, h qui 1'IInmme-Dieu :L confr le droit d'obtenir tout ce qu'on recommande i l ses prieres (7).1)
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QuOd Ixtor rcdilu, quhl te vciicrandc saccrdos, Complecti licitum est, scribo qubd h m , eadcm IIippolyto scio me dcbcrc : Deus cui Cl~ristus Possc dcdit, quod quis postulct , annucre. a Desinc flcrc bonum tantuni. Tcnet illc rcgna C a l i , Ncc minus involilat terris, ncc ab hoc reccdit orbe : Disserit, cloquitur, tractat , docct, instruit, prophctat. Nec Libyz populos tant rcgit, exit usquc in orturn Solis ,et usque oldum ;Gallos fovct ,imbuit Britannos , Prsesidet IIesperiac, Chrislum scrit uUimis Ibcris; Dcnique doclor liumi est, idem quoque martyr in supernis ; Instruit heic homines, illinc pia dona dat patronus. u Agnis scpulcrum est llomulei in domo, Fortis puellac, martyris inclytac. Conspcclu in ipso condita turrium ,
38. Le septi6me concile gnra ou second de Nice actions VI, il1 fit16 : Conduisons-nous en tout par la crainte de Dieu, en
implorant l'intercession de la trs-pur mr de Dieu et toujours Vierge Marie notre reine, dc tous les anges et de tous les saints ; en saluant aussi leurs v n h b l ereliques , pour devenir participants de leur saintet Car c'est ainsi que nous serons rendus parfaits pour toute esp&ccde bien en Jesus-Christ Notre-Seigneur.)) 56. S. AUGUSTIN, de Civitate Dei, lib. X, c. 1. Ce passage a 6th rapportplus haut, question VI1 , thoignage 4 , page 280. 37. Le mbme , contra Faustzm man"cli~1m1,lib. XX , c. 21. Cet autre passage a Ct6 rapport de mm la question VII, tn~oignag 5 , page 285. 58. Lc mtme, de Civitale D& lib. VlII, c. 27 : Toutefois nous ne biitissons de temples, ni n'ordonnons de prktrcs, de cr monics ou de sacrifices aux martyrs, parce que cc ne sont pas eux, mais que c'est leur Dicu qui est notre Dieu. Il est vrai que nous honorons leurs tombeaux comme &nt ceux de bons serviteurs de Dicu qui ont combattu pour la vrit jusqu' la mort , et rkpandu l e sang afin de propager lavraic religion et de faire cesser l'erreur; sentiment que quelques paen avaient eu avant eux, mais que la crainte leur avait faitdissimuler. Mais qui a jamais entendu un prtr chrbticn, debout devant l'autel consacri Dieu sur le corps d'un martyr, dire dans ses prire : Pierre, Paul, ou Cyprien, je vous offre ce sacrifice ? Lorsqu'on l'offre sur leurs monuments, on l'offrc i~ Dieu qui les a faits hommes et martyrs, et les a associk i ses anges. Que si ces solennith ont 6tb institue sur leurs spulcres c'est afin de rendre grtices au vrai Dieu de la victoire qu'ils ont remporte et pour que cela nous excite i nous rendre dignes, en imitant leur courage, d'avoir part h lcurs couronnes et t'i leurs rcompenscs Tous les actes de pitet de religion qui
Servat salutem virgo Quiritium , Necnon et ipsos protegit advenas , Puro ac fideli pectore supplices v 0 Virgo fclix , ii nova gloria, Clesli arcis nobilis incola, Intende nostris colluvionibus Vultum gemcllo cum diadcmate : Cui p o s e soli Cunctiparens dedit Castum vel ipsum reddere fornicem. Purgabor oris propitiabilis Fulgore , nostrum si jcciir implcas. Nil non pudicum est, quod pia visere Dignaris, almo vel pede tangere.
....
se pratiquent aux tombeaux des saints martyrs sont des honneurs qu'on rend ii leur i n h ~ o i r c ,et non des sacrifices qu'on leur offre comme & des dieux. Ceux mCmes qui y portent des mois, coutume qui aprks tout n'est rccuc qu'en fort peu d'endroits, et que les meilleurs chrbtiens n'observent pas, les emportent a p r k quelques prire pour s'en nourrir ou pour les distribuer aux pauvres, et croient seulement qu'elles y sont sanctifiepar les merites des martyrs, au nom du Seigneur des martyrs. Enfin, quiconque conna l'unique sacrifice dcs cin'Cticns offert ii Dicu sur ces tombeaux, sait aussi qu'on n'y saciilpas aux martyrs. N 50. Le concile de Trenic , Scss. XXV, i5t Dtcrcta d e invocatiow, veneratione et rcUquiis sanctorum, et sacris intuginilus: Enjoint le saint concile h tous les 6vcqnes et tous autres qui sont charges du soin de la fonclion d'csiscigncr le peuple, que suivant l'usage de l'E$isc catiioliyc et apcriolique, r e p dis les premiers temps de la religion chrClicno, c~rtform6mcnt aussi au sentiment unanime des SS. PCrcs , et aux dkrcis dos saints conciles, ils instruisent les fiddos avec lin soin particulier sur l'intcrccssion et l'invocation des saints , l'honneur qu'on rend aux reliques, et l'usage lbgitime des ~ : ~ I ~ I ; C S leur ; enseignant c p les saints qui rgnen avec Jbsus-Christ offrent h Dieu des pri6rcs pour les liomincs; quo c'est une chose Lmnc et ulilc de les invoquer, de les supplier Iminblcmcnt, el devoir recours i l leurs pri6res, h leur proicclion el h km' iwisimeo, pour obtenir des grhccs ct des faveurs de Dicu, par son Fils Jhs-Chris\ Notre-Seigneur, qui est seul notre R6dcmpkur et noire Sauveur ; et que ceux qui nient l la posqu'on doive invoquer les saints dbjh admis dans le ciel i session d'un bonheur &terfiel, ou qui soutiennent que les saints ne prient pas Dieu pour les hommes, ou que c'est une idolhtrie de les invoquer, ou de leur demander le secours de leurs pricres, meme pour chacun do nous en pariiculier, ou quo c'est l& une chose qui r6pugne h la parole de Dieu, el qui est contraire h l'honneur qu'on doil :i J('-sus-C!irist, seul CI, unique MCdiatcur cntrc Dieu et les h ~ i i i ou fi mm que c'est une pure folie de prier verbalement on mcnidemcnt les saints du ciel, contredisent la vraie doctrine.. ... Si ciaclcpi'nn enseigne quelque chosc de contraire & ces dcrets ou pense contrairement a ces d6crets, qu'il soit anathbme. 1) 40. S. CIIRYSOST~ME , i n y s d ~v ~ ! j i ~i"i"qudrjcsiinumfhom. II({}':
Vous voyez, mes frres quelle est la vertu de la pnitence et de la sincr conversion h Dieu. David redevint non-seulement agrabl i l Dieu, le rcstc clc ses jours ; mais m h o aprts sa mort, il a pu se rendre utile aus vivants. L'Ecriturc rapporte en effet qu'au temps d'Ezkhias, les nations ennemies des Juifs &nt venues faire le sibge de J6rusalem, ce saint roi se mit A prier pour en obtenir vengeance, et qu'alors le proplitXe Isa vint le trouver, et, pour qu'il "-secrtlt pas que ce fit c r ~ s de c lui-mtme qu'il allait Ctre exauck, encore bien que David f mort depuis d bien des annbcs , qu'est-ce que le prophetc dit au roi ? Je proligemi cette ville et fi /a sauverai, cause d e moi c l do won sertiteur David ( I V Rq., XLY, 34). David est mort, et ses mrite vivent toujours. 0 yi:cG:.,o dnih'aLl! 0 i:ioSTabIc clmencde Dieu ! Un homme mort devient le prolecleur d'un homme vivant. Ole beau spcctaclc cuc celui d'un homme juste, qui, mCmc apr sa mort, combat p m a la cld'cnse de sa cil6 ! 41. Le m h e , Cos. XXVII in Malt. (1): Tels ont t les mrite de David, mCrr.c aprts son pch telle a t la perfection avec laquelle il en a ciTac6 la tache, telle est la puret6 qu'il a recouvr~ que m h e aprts sa, mort il a pu obtenir "race pour ses descendants ; et ce que L'ieu a dit d'Abraham, il l'a dit aussi de David. Que dis - je ? Il en a dit Lien davantage ii l'honneur de ce dernier; car cc qu'il a dit du patriarche du peuple h6brcu se borne h ceci : Je me sui's souvei?~ de l'alliance que j'ai faite avec A b r u l m (Exod., Il, 23). Au lieu que, parlant de David, il ne dit pas : Je me suis SOUVCITJ de mon alliance avec lui ; niais que di[-il? J e protgeracelte ville ii cause de D x i d mon serviteur (^., mx, 3 4 ) . i) 42. Le mmc Hom. XL t h Geiicsk!i ( 2 ) : N La vcrta d'un petit nombre peut couvrir la malice mcinc d'un grand nombre. Car la bonth de Dieu est si giwdc-, qu'il sufilt dc quelques justes pour lui faire accorder en leur considhtion lc salut de tous. Et qu'ai-je dit do qncicpcs. j i. i .~ h ?Souvent, quand il ne trouve pas un seul h o ; m s JI S'Ji! j usk parmi les vivants, il par
en croire le P. Montfaitcon, faussw?!it i\:ki!)ucc saint Chrysostdme. Voir Opera S. J o d s Chrgmst., !:m. V, p g . 583 et suiv., &ditionde
Saint-Maur. (1) Cette homblie est la vii~$-si~ii$mc dans l'fdiiion de M. Gaume, ou des bhnhdictins de Sai'it-sui-, foilie V I , page 32 (bdition Saint-Maur). (2) Cf. Opera S . Joanu. f;/irysost., tom. IV, pag. del, 6dition de SaintMaur, ou pag. WS, Cdiiion du S.Giti~tiie.
334 DU D~CALOGUE. donne aux vivants en considratiodes morts; et c'est ce qui lui fait dire par la bouche de son prophkte : Je protgerait ville cause de moi et de David mon serviteur. C'est comme s'il eih dit : Bien que ceux-ci ne inhitent pas que je les sauve, ct qu'ils n'y aient aucun droit ; cependant, comme j'ai coutume d'user de clCmcnce , et que je suis toujours prtt h faire inis6ricoi1dc, et ii tirer les liornmes des dangers, j'accordcrai cause de moi-mhi et de mon serviteur David cette protection qui m'est demandie: et celui qui n'ctait plus en vie depuis tant (Tannbes, devient la cause du salut de [ont ce peuple, qui sY6taitperdu par ses infidlit 4 3 . Le i n h x , S m . de virtutibiis et vUiis : K Quand Dieu ne trouve personne parmi les vivants qui soit en htat de rCpondrc pour les pCchcurs, il a recours aux morts, et ii cause de ceux-ci il pardonne aux autres leurs picli6s. Que dit-il, en effet? J e protgeracelte ville ii cause de m o i - d m e et de David mon serviteur, Et cependant ce dernier &tait mort depuis longtemps. Admirez combien est grande la vertu des saints. Non - seulen~entleurs paroles , non-seulement leurs corps, mais les v6tements mhws qui couvrent leurs corps valent mieux que toute autre posscssion du monde. La peau de lion qui servait de vfitement h Elle fit s'entr'ouvrir les eaux du Jourdain ( I V Reg., II, 8). Le feu respecta les chaussures destrois jeunes hommes dans la fournaise (Dan., III, 94). Un morceau de bois jet6 dans des eaux par Elisbe les fit changer de nature, en leur Faisant reporter h leur surface un lourd morceau de fer (IV lky ., V I , 6 ) . Moseavec la verge qu'il tient ci1 main, ouvre les eaux de la Mcr-Rouge, et fait jaillir une source d'eau du creux d'un rocher (Exod., XIV et XVII). Les v~tcments de Paul dissipent les maladies ; l'ombre de Pierre fait l'uir la mort (Act., XIX et V ) . La cendre des martyrs immol& chasse les ddmons. Lcs saints exercent donc tout pouvoir, comme on l'a di1 d'Elic. M . S. AMBROISE, Lib. de Vidiiis. Ce passage a 6th rapport plus haut, mCme question, lhoigiiagc 2 5 , 1)i~ge 517. 45. Le meme, in c q ~ t b tXXI LL'C.E: A la mort des rois, leur empire cesse pour faire place 6~ernellemeni,& celui des martyrs : les premiers devienncnt les suppliants , les seconds les dispensateurs des grhxs. 46. S. Li03 - LE-GRAND , Serm. I f i t . q~ostolorumPetri et Pudi : D'aprks notre propre expCrience et celle qu'en ont faite nos devanciers, nous croyons avec une pleine ilssurance (pie dans toutes les miskres de la vie nous lruu\-cruns, pour obtenir mis&
3% DU DCAT.OGUP! son Eglise, que si encore aujourd'hui notre administration rnhrite quelque louange et est accompagn de quelque sucds, il faut en rapporter l'honneur au travail et h la direction de celui h qui il a 6th dit : Lorsque vous serez converti, ayez soin do confirmer vos fri;res ( L w , XXII , 32 ) ; et a qui , apres sa rbsurrection , il a adrcss6 par Irois fois, en r~loiil* de sa triple protestation de son amour inal\CraLle , ces paroles myst&ricuscs : Paissez MCS brebis (JOAN. , XXI , 1 17 ). El c'est ce que cc tendre pasteur fait encore
aujourd'hui sans aiiciin cloutc , en cx6cution du commandc~pent' de son divin matre en nous coiitirmant par ses exhortations, et en no ccssmt du prier puur nous, aiin qu'aucune tentation ne triomphe de no1rc Sragilil6. Quo si, corntric nous devons le croire, il ktend sa sollicitude sur tout le peuple de Dieu, combien &plus forlc raison ne doit-il pas Ctre atlcnf-ifi ~ besoins i ~ du peuple particulier qu'il a insiruit lui-mhe, cl an milieu duquel s'6lv celte m h e chaire, dans laquelle il lui a distribu6 le pain de la parole sainte ? S I . S. PAULIN de Nole, dans son p o h e adresse A Cyllicrius SUT le naufrage de Marlinien , dit, en rapportant la mani+re dont saint 1Xlix dblivra 3Iarlinicn d'un grave danger : K Tom])& la face contre terre, il ne SC fit pas la moindre Cgratignurc; jcth sur des rocs cl au milieu do buissons d'cpines, il n'en r e ~ u aucune t blcssure , aucune contusion, toujours sauvegard6 par la douce main do Fhlix, qui, voyant son kkrc ii1)l)rochcrde sa propre habitation, et ne pouvant soiiKrir qu'il lui arrivkt du mal sur ses domaines, rcpoussil les attaques malignes do son ennemi, et le fit parvenir ainsi, suivant son dkir, l'hcurcux terme do son voyage. Et c'est ainsi que FClis, servant :L son h6te de protecteur, l'introduisit en quelque sorte dans notre dcnieurc ('1 ). 52. Le m h e , iu sitd et in hbii~tdis S. filicis martyris nolani,
faconte bien des choses qui toutes servent h justifier l'invocation et le culte des saints, la foi en la puissance de leur intercession, et l'honneur que nous rendons b leurs reliques sacres En voici quelques extraits : In natali secundo : Sous vos auspices, j'ai affrontles phils de la mer, que ma confiance en vous faisait disparatr & mes yeux. Eh !n'tiez-vou pas avec moi lorsque, triomphant de tous les dangers par la grkce de Jsus-Chris Notre-Seigneur, j'ai parcouru en sret sous l'&ide de votre protection, tant de terres et de mers diffrente ? Soyez toujours propice vos serviteurs, et implorez en notre faveur le Seigneur tout-puissant : puissionsnous, par un effet de la grtice divine, aprtoutes les temptes tant de la mer, que de ce sicl agit nous fixer enfin, comme dans un port tranquille et sr dans ce lieu o vos cendres reposent ! C'est ici le rivage oj'ai retiret attachmon vaisseau, o assur de votre protection, j'ai jet l'ancre pour le reste de ma vie (2). In natali tertio : Obtenez-nous pour ce j o u r 4 un temps serein et une paix que rien n'altr ;qu'il nous soit donn6 aussi de revoir encore d'autres fois ce beau jour, et de vous acquitter de mm chaque annee le tribut de nos vu et de nos louanges, en mettant toujours le nom du Christ en tkte de nos chants. C'est nous occuper ainsi que nous trouvons notre bonheur : b Flix recevez ces vu de vos clients, et recommandez-les Dieu, jusqu'h ce que, aprks de longues anne toutes employe ti vous servir, vous nous affranchissiezau temps marqude la peine, si douce d'ailleurs, de vous acquitter ce tribut, et que prenant dans votre sein paternel les ilmes de vos serviteurs , vous les prsentie vous-mm au souverain , dont la suprm tribunal. Demandez h ce matr justice n'est pas moins redoutable que sa bonth ne nous inspire d'attraits, qu'il nous remette nos dettes en considratio de vos mrite comme de la prikre que vous lui en ferez :dans ce jour
(2) a Et maria intravi duce te, quia cura pericli Cessit amore tu1 : nec te sine : nam tua sensi
Przsidia , in Domino superans maris aspera Christo Semper ego, et terris te propter tutus et midis. Sis bonus felixque tuis , Dominumque potentem Exores : liceat placati munere Christi Post pelagi fluctus,mundi quoque fluctibus actis In stalione tua placido consistere portu. Hoc bene subductain religavi littore classem; In te compositse mihi fixa sit anchora vitse.
o partie distinguee du troupeau des justes , vous acoompgae" rez l'agneau sigean sur son t r h e , obtenez de lui que, par un dernier effet de votre intercession, notre place soit h la droite parmi les brebis fidles et non A la gauche avec les boucs maudits (3). I n natali sexto : Vous voyez ici un tombeau qui couvre les ossements d'un martyr, marbre silencieux o repose ce corps sa&. Ainsi demeure- t -il en paix, dans l'attente non trompeuse du jour o il sera rappel k la vie. D'o vient donc celte terreur qui rgn tout il l'entour ! ' Qui met en mouvement tant de peuple? Quelle est la main invisible qui pousse les dmonset les a m h e malgrb eux dans cc lieu ? Ils ont beau rsister jeter des cris de rage ; il leur faut venir jusqu'au tombeau du martyr, et s'y voir comme enchane A la pierre sacrce.. ... Le martyr vit toujours jusque dans ces ossements de mort : dpos dans le tombeau, mais non h tout jamais, ces restes prcieuconservent une semence d'btcrnclle vie ; ils rpanden autour d'eux l'odcur vivifiante de leur immortalit et sont dmaintenant un antidote efficace contre tous les maux. Quelle vertu et quelle gloire ne devons-nous pas penser qu'aura aprks la rbsurrection une matikre doube dcjh de cette puissance au sein de la mort ; et de quel cla brilleront alors ces membres, qui , quoique rbduits en cendres, brillent d'une si belle clart! Que n'avons-nous pas h en attendre
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Nn prccor tern na nobis cum pace screnum Posce dieni :hoc ikri liccat gauderc rcvcrso. Annuaquc lue et vota luis c l carmina festis, Rcddcre placali tranquille nominc Cliristi. Hic anior, liic labor es1 nobis : lixc vota tuorum Suscipe, corninendaque Dco, ut cc~m sedula cura Scrviliu~n n o s h m long0 Oibi penilerit zvo, Tunc dcnii~iii placidos pietate laboris aluinnos Absolvas niiltente manu, posilasquc luoruni Anlc tuos vullus animas, vectarc palcrno Ne rcnuas grcmio, Domini fulgcnlis ad ora : Qucni bonilate piuni, scd niajestalc tremendum, Exora , ut prccibus plenis merilisquc redonet Dcbita nosira luis : cum tu quoque magna piorum Portio ,rcgnanlem , Fclix, comitavcris agnuin : Posce ovium grcgc nos stalui, ut scntcnlia summi Judicis lioc quoquc nos ilcrn tibi munerc donet Ne male griili~li~ licvos udjudicet liaedis, Scd polius dcxtrai posilos in parte salutis , Munifico pccori laudatis aggreget agnis.
N
339 d'avantages pour le jour o ils seront glorifis s'ils nous en proeurent dj de tels dans l'humiliation du tombeau ! C'est un spectacle ravissant, en mbme temps qu'il prhsente les scne les plus varikes , que celui de tant de ptlerins qui viennent rendre hommage h ces cendres, et leur exposer chacun leurs besoins. Qu'il me pla d'y voir accourir ces gens de la campagne, portant dans leurs bras leurs tendres enfants, quelquefois mtme tranan apr eux de leurs bestiaux malades , et les recommandant au saint avec une pieuse libert comme s'ils le voyaient de leurs veux! Leur prikre faite, ils se croient djexauc et font d'avance leur action de grAces. Et de fait, il arrive souvent que ce bbtail men languissant an tombeau du martyr, y reprend sur le champ ses forces dfaillantes et est ramen au bercail plein de vie et de vigueur (4). 1) In natali octavo : Accourons h l'envi h ce saint patron avec
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Ecce vides tumulum sacra martyris ossa tegentem, Et tacitun~obtento servari marmore corpus. Membra latent positi, placidi taro morte quiescit , In spcm non vacuain rcdiviw condita vitse. Undc igitur tantus circumstat lin1in:i torror? Quis tantos agit huc populos? Qua'nam rnanus urget Dsemonas, invitosque rapit , frustraque rebclli Vocc reclamantes compellit ad usque sepulcrum Martyris , cl sancto quasi fixos liminc sislit?. .... Prsesidct ipse suis sacer ossihus : ossaque sancti Corporis in tumulo non obsita pulvere mortis, Arcano seterna; scd przdita semine vitse, Vivificum spirant animai victricis odorcm, . Quo niedicina potens datur exoranti1)us aigris. Quanta rcsurgentis virtus et gloria cinget , Conjcctarc licet, cum gralia tanta scpul tos Ambiat : et quanto rcdiviva decore micabunt Corpora, in obscuris c sit lux tanta favillis ! Quid nobis minimis liorum prsestare coronse Sufficiilnt , quorum et cineres dant prsemia vivis ! Cernere s q b juvat variis spcctacula fonnis votis Mira salutanlmet sibi q u ~ q u accomn~oda c Poscentm Videas etiam de rurc colonos Non soluin grcmio sua pignora ferre paterno, Sed pecora s e p manu sseph introduccre secum, Et sancto quasi conspicuo inandarc licentcr : Moxqua datam sua conlisos ad vola mcdclam Expcrto gaudere Deo , et jam credcre sana, Et ver6 pleramque brevi sanata sub ipso Limiiie ,ifcia. suis jumenta reducere luth
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la vive esphrance d'en btre exauc ;qu'il recoive avec un dout sourire nos supplications ; et pendant que nous clbro pleins de joie sa naissance pour le ciel, lui de son c&t il donnera i i nos pribres la valeur de ses propres mrites et compatira & nos besoins en retour de ce que nous le fliciton l u i - m h e de son bonheur. C'est la coutume des saints d'implorer Dieu pour les pcheurs et d'offrir leurs mritepersonnels en compensation des pchb des autres.. ... 0 Saint c h h i de Dieu, et qui te comme son bras droit, b Flix soyez pour nous-mme une tour puissante (5). N Enfin, nutidi nono :(c Nous implorons aussi, 6 Fklix, vos pre dans la foi. Oui, venez aussi i l'envi les uns des autres, vous tous ' qui habitez les jardins fortun du Paradis cleste ou qui reposez sous l'autel du divin agneau, chur glorieux des aptre et des patriarches, galemendistingues par le nombre consacr de douze, chefs les uns et les autres de peuples nombreux i enfanter pour le royaume du ciel. Je vous invoque aussi avec ardeur, saints prophtes qui avez prdi si longtemps l'avance qu'un Dieu viendrait revt de notre chair ; tous vous te une race divine, qu'Abraham, Isaac et Jacob ont engendr Dieu "le leur semence fkconde , de laquelle sont sorties des peuples innombrables tant pour la terre que pour le ciel, les uns galan en nombre le sable de la mer, les autres les astres du firmament. J'aime & croire que votre amour pour Flivous a dtermine a i r e vous-mme h venir prendre part ce jour de fte pour f honneur h celui qui vous a imit6s par sa glorieuse confession (6).
Concurramus ad liunc spe conspirante patronum, Suscipiat nostras placidh pietate quorelas, Et dum natalem ipsius celebramus ovantes Ille preccs nostras meritis pius adsuret altis, Inquc vicem fiebit nobis, quia mente dicati Nos Isetamur ci. Non est cura lixc nova sanctis, Exorare Deum pro peccatoribus =gris, Viquc boni merili mcritum superarc sinistrum..... Sancte Deo dilecte , Dei tu dextera Fclix, Esto , precor, nobis t u rnunitissima turris. a Erg6 tuos etiam ,Fclix ,imploro parentes, Hic quoque ades milii nnc poscas et adosse vocatog, Qui colitis laetos Paradisi clitu liortos, Quique sub excelsA Domini rcquiescitis ara P~lcher apostolici chorus agn~inis et patriarchfim Gens prior ,ambo chori procerum , quos agmine bino Per duodena Deus signavit nomina patres, Gentibus et populis rcgnum ad clest vocandis.
wtyrurn, Octavii, Adveniitii et Solutoris : (( Si nous devons cl brer dvotemen la naissance pour le ciel de tous les saints martyrs, c'est pour nous un devoir tout spcia de solenniser particuliremenla ft de ceux d'entre eux qui ont versleur sang dans notre contre Car bien que tous les saints favorisent tous les lieux de la terre de leur prsenc et de leur protection, nous devons croire & une intervention toute particulir de ceux de ces saints qui ont souffert le martyre spcialemen pour nous.. ... Nous devons honorer religieusement tous les martyrs, mais ceux-l surfout dont nous possdon les reliques. Car ils nous aident de leurs prikres, ils nous aident aussi des mrite qu'ils nous ont acquis par l'effusion de leur sang. Ils sont en quelque fao de notre famille ; car ils ne nous quittent pas, ne nous abandonnent jamais ; ils nous protgen pendant la vie, et nous reoivenau moment de notre mort : pendant la vie, pour nous prserve du pch A la mort, pour que nous chappion ti l'enfer. C'est pour cela que n o s pre ont voulu que nous portions sur nous-mme quelque partie de leurs ossements, afin que la frayeur qu'ils inspirent aux puissances infernales empch celles-ci de nous attaquer, et que la lumirdu Christ, dont ils sont tout investis, dissipe les tnbr qui nous enveloppent nous-mmesEn ayant ainsi les saints martyrs pour compagnons au moment de la mort, nous chappon l'enfer par l'application qui nous est faite de leurs mrites pourvu toutefois que nous soyons aussi compagnons de leur saintet 54. S. BASILE, lm. XX in quadraginta martyris. C'est le passage rapportplus haut, mm question, tmoignag4 6, p. 342. 53. S. AUGUSTIN , qnmt. C VI1I in Exodzm : Dieu ordonne de recouvrir le voile du tabernacle avec des peaux de moutons thtes en rouge (Exod., XXVI, 44).Ces peaux de moutons teintes
Vos etiam , sancti , supplex deposco, prophetse, In nostr qui carne Deum fore prsecinuistis : Vos quoque corporibui"csesis et sanguine fuso Occisum et vivum tcstati martyres agnum , Omnes divinis ii fontibus una propag?, Quos pius Abraham, sacer Isaac, l e m Jacob Progenuere Deo per non numerabile semen, Et bifiduni meritis calcstibus atque caducis Aiquantes his astra poli, his telluris arenam. Credo cquidem vos officio pietalis ad istum Undique convenisse diem Felicis amore, Ut confessoris socii celebretis honorem. n
342 DU D~CAT~OGTJE. en rouge, que reprhsentent-elles, sinon le corps ensanglantda Sauveur dans sa passion ? Elles figurent aussi les martyrs, dont les prire engagent Dieu pardonner les pch de son peuple.^ 56. EUS~BE de Csar Lib. XIII deprqaratione euangelid, c. 7; Voyons un peu cc que dit Platon de CCUK qui sont morts en combattant vaillamment pour la d6fensc de leur patrie. No devons" ) nous pas, dit-il , consid6rer conime appartenant au sikcle d'or ii ceux qui sont morts en dbfendant lcur patrie avec courage? "1 Sans aucun doute. Nous en croirons donc volontiers Hkiode, Y , qui dit que les hommes di1 sikclc d'or, passant a p r h lcur mort 3 ) l'ktat de demi-dieux, pr(kxvent les hommes de bien des )) pkrils, et sont les protectcurs de tous les mortels ; cl dortnavant nous les honorerons comme dos dieux, et nous v h h r o n s Icurs 3 ) monuments. Nous rendrons de mCme honneur A tous ceux qui 3) ont fait do belles actions pendant leur vie, quelque ait pu Ctre d'ailleurs le genre de leur mort. C'est cc que nous-mhcs nous i ) faisons tous les jours, en visitant les tombeaux de ceux que nous honorons comme les amis de Dieu, h cause de la fidlit 3) avec laquelle ils l'ont servi ; el nous lcur ndrcssons des vaux comme A tic saints personnages, dont nous faisons profession 3) dc croire que Fintcrccssion peut nous Clre fort. utile auprks de x Dieu. Nous avons cmpriinl6 ce passage ii Platon , pour faire voir que (Y philosophe, qui s'&tait instruit ii l'kolc des savants Juifs, a parle comme nous ( l i i quelques-uns ~~ de ses Ccrils. 57. S. ~ i i i u h , ~ cm tra Vi!yHaut i m , c. II : Les Gaules veulent bien supporter c d ennemi originairement sorti do leur soin ; cet homme dont la tCte (ErangCe aurait l)csoin (le tout l'art d'tIippocrate pour SC rctablir, elles le voient sicgeant dans leurs glises ct dohitant entre autres blasphCmes des doctrines telles que celles-ci : Quelle nCcessit6 y a-t-il d'honorer, d'adorer mCme ce jc ne sais quoi y u * vous porlex dans (le potiles fiolcs avec tant de respecta ou telles qne ces autres qu'on lit encore dans le m h c livre : IVmiyiioi baiser en signc d'itdoratiol) cette poussikre enveloppk dans des linges? on que les suivantes : Nous voyons des ctr6monies ;I peu prks paenne introduites sous prktexte do religion dans I c h cgiiscs , comme (l'allumer des masses de cicrgcs lorsque le soleil est encore sur l'horizon , et de baiser siin< cesse en signc (l'adoi'rtliun je no sais quels grains de poussiCrc cnvc l o p p k de li~igcs pivcicuv dans de petits vases, Cos liommcs font hieu dv l'linnnt~~w iinv saints m i i r t ~ r s en , pro) iiiit ('(llai~mp avec de viles bougies ceux que l'agneau qui est au milieu du trGne
343 ( A p . XXI, , 23) Maire de tout l'cla de sa majestb! Qui jamais a prtendqu'il faille dcerne aux martyrs un culte d'aDU DBCALOGUE.
doration, transformer un homme en divinit Paul et Barnab, indign que les Lycaoniens, qui les prenaient pour Jupiter et pour Mercure, leur voulussent offrir des sacrifices, dchir6ren leurs habits, en rpondan qu'ils n'btaient que des hommes. Nos saints aphtres valaient mieux sans doute que des hommes morts il y avait tant de sikcles ;mais ils se gardaient bien de permettre des paenqui n'en savaient pas davantage, de leur dfr les honneurs qui appartiennent Dieu seul. Ainsi Pierre se refusa-t-il aux hommages que Corneille voulait lui rendre, en lui disant : Levez-vous, car je ne suis qu'un honme comme vous (Act ., X, 26). A quoi bon, demande Vigilance, enfermer ce je ne sais quoi, ce je ne sais quelle poussir , ces restes enfin de nos martyrs dans de prtkicux ornements? Aimerait-il mieux, ce Vigilance ou Dormitance , comme on voudra l'appeler, qu'on les enveloppht de haillons ou qu'on les jetdans un cloaque , pour qu'il ne restht plus rien 5 honorer que lui-meme? Nous manquons donc au respect qui est d k la Divinit quand nous entrons dans les basiliques des aptres Les empereurs Constantin et Arcade auraient donc commis un acte sacrilbge , lorsqu'ils ont fait porter, le premier, h Constantinople les reliques d'Andr6, de Luc et de Timothke , auprde qui rugissent les dbinons et ceux qui leur ressemblent ; le second, dans la, Thrace , les ossements du propht Samuel, cherchks au fond de la Jude Tous les vkque du monde chrktien mriteraien le mCme reproche, et de plus graves encore, pour avoir port sur leurs bpaules les riches reliquaires o taien contenus des restes ignobles et une, poussikre sans forme? Il n'y avait donc qu'extravagance dans le concours de ces peuples venant, depuis la Palestine jusqu'~~Chalcdoine h la rencontre de ces saintes reliques, et dans les transports d'une alltgresse gal5 celle queiit produite la prsenc du saint propht lui-mhne, si on l'c vu en personne, et avec ces cantiques de louange qui, de toutes parts, s'adressaient ;L Jbsus-Christ ? Ce n'tai donc pas pour JbsusChrist qu'btaient les adorations, mais pour Samuel, pour le prCtre et le prophcte de Jtsus- Christ? Ce qui fonde votre blasphme h vous, c'est que vous n'y voyez que des d6pouilles mortes et inanimbes. Dbtrompez-vous, il est Ccrit : Le Seigneur est le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob; il n'est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. S'ils vivent encore, ce ne sont pas des cadavres que nous emprisonnons dans de prkcieux spulcres
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88. Ibidem, c. 1 1 1 : Les disciples se rcrihren sur l'inutile profusion du parfum qui fat rpandsur les pieds de Jsus-Christ mais le Seigneur les en reprit. Ce n'est pas qu'il ebesoin de ce parfum , non plus que les martyrs de la lumir des cierges que nous brlondevant leurs tombeaux ; mais cette sainte femme de I'Evangilc ayant fait son action en l'honneur de Jsus-Christ sa dkvotion f agrb , de mbme que ceux qui allument des cierges en l'honneur des martyrs en reoiven la rcompens , chacun selon le inkrite de sa foi. Vigilance nous appelle des idolAtrcs. Oui , j'en conviens, tous tant que nous sommes aujourd'hui de chrktiens , nous sommes sortis du sein de 1'idoli'~tric, car nous ne naissons pas chrbtiens, mais nous lc devenons. Et parce que nous fme autrefois adorateurs d'idoles , il ne nous sera pas permis aujourd'hui de l'tr du vrai Dieu, de peur d'avoir quelque chose de commun avec ceux-lh? Cc qui se faisait alors s'adrcssail ;lu\ idoles, et mritpar consquen d'tr dktcstce qui se fait aujourd'hui s'adresse aux martyrs, et en consdquence doit &Ire approuve au contraire. Et ne voit-on pas dans toutes les bglises d'Orient allumer aussi des cierges tt la lecture de lYEvangilc,et cela en plein jour, non sans doute pour dissiper les tbnbres mais en tmoignag d'all6gressc? Ainsi dans 1'Evangilc les vicrgcs sages sont rcprscnt6eavec leurs lampes toujours allum~es (MATT., XXV, 7 ) ; ainsi cst-il dit aux apbtres : Ceignez-vous les reins, et a~yezdans vos mains des lampes ardentes (Luc,XII,35). Il est dit de m h c de Jcan-Baptiste : I I duit une lampe ardente cl luisante ( JOASN., V, 55 ) , la lumir matriell&tant comme le type qui rcpr6scnte cette lumiere dont parlait le Psalmiste quand il disait (1%. CXVIII, 103) : Votre parole est u n e lampe qui clairm e s pieds, et une lumir pi me fait voir les sentiers ok je dois marcher. Si nous sommes dans l'erreur, l'vCqu de Rome a donc tort d'offrir au Seigneur l'auguste sacrifice sur les restes des saints apbtres Pierre et Paul, que, nous, nous estimons v nrables mais que , vous , vous n'appelez qu'une poussikrc vile et mprisabl ? Il il tort de croire que leurs tombeaux sont dignes de servir d'autels (L Jcsus-Christ? Cc que je dis de 1'6v6quc de Borne, il faut le dire bgalement de tous les bv2ques du monde. Ils ont tort de ne tenir aucun compte des r6clamations de ~t cabaretier qui s'appcllc Vigilance, et de incttrc le pied dans des Cgliscs qui n'ont pour habitants que des morts ct que des reste inanimCs, quc jc nc sais quelle vile cendre' qn'on rrni'rrnic, ditcsVOUS, superstitieusement dans des linges, et qui, so~~illbe cllc-m&ne,
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peut que souiller ce dont on l'approche, comme ces sbpulcres blanchis par dehors que nous signale 1'Evangile , et qui en dehns ne renfermaient que corruption? Et apr&s cela vous osez lire, en vomissant de votre bouche orduribre d'impurs blasphme : Est-ce donc que les medes martyrs sont attache !L leurs cendres, et qu'elles voltigent tout autour d'elles, de peur que, si elles s'loignaientelles ne pussent entendre ceux qui viendraient les supplier ? 0 monstre, qui mritebien d'tr donnk en montre il tout l'univers! Vous vous faites un jouet des reliques des martyrs, ct , avec Eunomius auteur de cette meme hrsi vous accusez & ce sujet toutes les glise chrtienne ; et la socit de cet litrkiarque n'a rien vos yeux qui puisse vous faire peur, ou vous dtourne de fraterniser de langage avec lui, et de dblatr comme lui contre l'Eglise entir ! Qui ne sait en effet que les partisans de cet hr6siarqu s'abstiennent d'entrer dans les basiliques d'ap6trcs ou de martyrs, se rbservant sans doute le seul Eunomius pour l'adorer A son tombeau? 1) 59. Ibidem, c. 4 : a Il s'lcontre les prodiges et les miracles qui s'opren dans les basiliques de nos martyrs, et prtenque cela est bon pour les incrdules mais ne peut servir de rien pour les croyants ; comme s'il s'agissait do savoir pour qui ils s'oprent et non pas plut par quelle vertu ils sont opr Vous n'avez point m'objecter que ce sont des signes pour les infidles mais me rpondrou ii m'expliquer comment ces signes ou ces prodiges peuvent avoir pour sujet une vile cendre ou je ne sais quelle poussire Mais je sais, le plus misrabl des hommes! oui, je sais ce qui vous afflige , ce qui vous fait peur. L'esprit impur qui vous pousse i l bcrire vos impi&%, s'est vu plus d'une fois tourmentpar cette vile poussih.. Aujourd'hui encore elle le poursuit et le confond; et si vous n'en reconnaissez pas la puissance, d'autres savent bien la publier. A moins peut-btre qu'h l'exemple du paePorphyre et de l'impie Eunomius, il ne vous plaise d'attribuer ces miracles aux prestiges des dmon , qui feraient semblant d'ctrc tourmentts , et ne crieraient que par simagrk. Voici un conseil quej'ai it vous donner : c'est d'entrer dans quelqu'une de ces basiliques, et vous y trouverez enfin votre remd ; vous y verrez beaucoup de ceux qui vous ressemblent, et sans parler des cierges des martyrs qui vous dplaisent vous vous sentirez brhler de flammes invisibles ; et vous serez bien forcb alors d'avouer ce que vous refusez de croire aujourd'hui, N
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346 DU D ~ A L O G U E . 60. Le mbme, ad Riparium presbyterum adversus Vigiiantim, Epist. LUI : Vous dites que celui qui, par antiphrase, s'appelle Vigilance , tandis qu'il devrait plutilt s'appeler Dormitance, ouvre de nouveau sa bouche fdtidc , et vomit ses saletCs dbgo tantes contre les reliques des saints martyrs; et que, quant nous qui les honorons, il nous appelle cinkraircs et idolhtrcs, comme rcnilant un culte aux ossements d'hommes morts. Le mallieurcuv , il ne s'apcrqoit pas qu'en tenant cc langage d@or d h , il w (wiuluit connne les Samaritains et les Juifs, qui repardent comme immondes les corps des morts, et comme souill6s tous les vases qui se trouveni dans la m h c mison , s'al tiicliant ainsi h la lottrc qui tue, et non h l'espril qui vivifie. Mais hicn loin d'idorcr les reliques des martyrs, nous no rendons cc culte ni au soleil ni il la lune, ni aux anges, ni aux archan~cs, ni aux chbrubins, ni aux s&~pllins ni il rien de cc q u i a un nom soit dans lo sikle pr6scntt, soit dans le sikcle l'ulur, nousganlant bien de servir la crCat,urc au lieu du Crtateur, qui cst b h i dans tous les sitcles. Mais nous honorons les reliques des martyrs, en adorant celui dont ils sont les martyrs. Nous honorons les servim matr qui a dit : Celui teurs, afin que c d honneur revienne i qui vous regoit ,me. repit (Mm'.,X , ho). Ainsi donc les reliques de Pierre et dc Paul ne sont que choses immondes? Et le corps de AIossera do inCrne immonde, quoiqiic le texte h6brcu porte exprosshent qu'il fut inhum6 par le Seigneur l u i - m h e (Dm/., XXXIV, O ) '/ Et toutcs les fois que nous entrons dans les basiliques d'il phtrcs , de prophktes ou de martyrs, nous ne vCnirons aulrc chose que des temples d'idoles? Et les cierges allurn4s devant leurs tombeaux ne sont que des marques d'idolhtric ? Je dirai quelque chose de plus, qui va rctomber sur la lete folle de cet auteur, et qui doit la gutrir ou la renverser tout-&-fait, pour qu'il ne porte plus le trouble par tant de paroles sacril6ges dans l'espri~des simples. Lc corps de Notre-Seigneur ddposk en son f ombeau ( MAIK, XVI , 1) ctait donc immonde ; et les anges vClus de blanc qui le veillaient , ne veillaient autre chose qu'un cadavre impur, pour (RIO , plusicurs sitcles a p r k , Dormitance vint songer, ou plutdt h vomir les impures conceptions dc son ivresse, cl & dbtruirc avec le persCcuteur Julien les basiliques des saints, ou 5 les convcriir cil temples de faux dieux? Si nous ne devons reiiilrc aucun honneur auv reliques des martyrs, comment se l'ait-il donc que nous lisons : C'est u n e chose pr cieusc (MI- ijcu.r i h i Sriy;wtn~ TIC lu mort Je ses s t ~ i (Ps, / CSV, l'il?
Si les ossements des morts souillent ceux qui les touchent, comment le cadavre d'Elis a-t-il ressuscit un autre cadavre, (IV Reg . , XIII. 21 ), qui , suivant Vigilance, n'aurait en ce cas re la vie que d'un corps immonde? Et toute l'armee et tout le peuple de Dieu tai donc immondc , puis~u'ilsportaient ii travers le dser ( Exod ., X l l I , 1 9 ) le corps de Joseph et ceux
des autres patriarches? Ce n'btait apparen~ment que des cendres impures dont ils allaient doter la terre sainte (Jus., XXIV, 32 ) ? Et Joseph, ce type admirable de Notre-Seigneur Jsus-Christ n'tai lui-mm qu'un scklbrat, lorsqu'il transportait en si grande pompe les ossements de Jacob jusqu'h IIdwon, pour reunir ainsi le cadavre immonde de son pCre aux cadavres immondes de son aeu ct (le son bisaculdes c e ~ ~ l rh c d'i~utrcs s cendres? O Itingue qui aurait besoin d'ctre amput par les m&dccins! ou pour mieux dire, 6 tt folle qui attend sa gukrison , et qui, puisqu'elle ne sait pas parler, apprendrait au moins par lh i. se taire! Je dirai encore : les reliques des martyrs sont donc immondes? Et pourquoi donc les apdtres se sont-ils donn la peine de faire de si magnifiques fun6raillcs i Etienne le premier des martyrs, et d'ordonner un si grand deuil i son occasion (Act., VIII, 2), pour que ce deuil f cilsuite chan@ en joie? ) Cl. Le mme iti caput LXV Isaice :a Il n'y a pas de sacrilg dont le peuple d'IsraEl ne se rendit coupable : offrant des sacrifices dans les jardins, brlande l'encens sur des briques, s'enfonandans les s6pulcres , passant la nuit dans des temples d'idoles, ou se couchant sur les peaux, des victimes immol6es, en attendant, que des songes vinssent dtcoiivrir l'avenir. Et la t h rit de ce peuple tai montke si liant, que si quelqu'un n'embrassait pas l'crreur commune, on le traitait bientdt d'immonde et on vitai tout commerce avec lui : ainsi les Samaritains cl les Juifs en usent-ils avec nous ; ainsi tous les 116rtiques tels par excmple que ceux qui ont paru tout r~ccmmcnt dans les Gaules en p r ~ n a n t leurs leond'un cerveau dtrang6, et qui, refusant de vCnCrer les basiliques des martyrs, nous fuient nous-m&mescomme des Ctres immondes, parce que, conform6ment il l'antique usage, nous conlimions h nous y rassembler pour la pri+re. Au surplus, cc sont moins eus qui font cela , que les d(hons dont ils sont posstdCs, et qui trouvent intolkrables les tourments que leur cause la pr sencc de ces ccndrcs. 6'2. Le second concile de Kick, Actione VII, dans la dfinitio mhne qu'il p r i a contre les icone(.-lndeb : n Nous dhkh.mi', a p r h
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avoir examin le plus mremenpossible la question, que le4 saintes images, soit d'ouvrage de peinture, soit de pieces de rapport, soit de tout autre matir convenable, doivent tr exposbes, comme la figure de la croix de Jsus-Christ dans les Eglises, sur les vases et les ornements sacrs sur les murailles et les planchers, dans les maisons et sur les chemins : nous parlons des images qui reprdsentent notre Dieu et Sauveur Jsus-Christ notre reine incomparable la trh-sainte et trs-pur mr de Dieu, les saints anges et tous les personnages vertueux et saints. Car, plus on les voit souvent dans leurs images, plus on est excit se rappeler et & elibrir leur mh-wire , et A leur donner des t moignages de vnhtioet d'amour, autres toutefois que le culte de latrie proprement dit que la foi nous prescrit, et qui ne peut avoir que Dieu pour objet. Mais on fera brlel'encens et la cire devant ces images comme on le fait devant le signe salutaire de notre rdemptio , devant les saints Evangilcs et les autres objets sacrs suivant la pieuse coutume pratiqu par les anciens: car lltonncur dCcern6 h l'image passe 5 celui qu'elle rcpr&scnte, et le culte qu'on lui rend s'adresse L la personne mmeTelle est la doctrine des saints Pkres, et la tradition de l'Eglise catholique, soumise A l'Evangilc d'une extrmitde la terre une autre. Ainsi nous montrons-nous dociles au prbcepte de saint Paul, comme de tout le corps apostolique , et aux saintes instructions de nos pre en conservant religieusement les traditions que nous avons reue( 1 Thcss., II, 4 4 ) ..... Ceux donc qui osent penser ou enseigner autrement, cn abjurant i l'exemple des impies hbr&liques, les traditions de l'Eglise ; en introduisant des nouveauth ; en proscrivant des objets dont l'Eglise a consacre lusage, tels que l'Evangilc , ou l'image de la croix, ou les tableaux de peinture, ou les saintes reliques des martyrs ; tout ceux enfin qui Inivaillent mdchamment et criminellement ii abolir, sur quclque point que ce soit, les l&gitimestraditions de l'Eglise catholique , ou qui traitent comme choses profanes les vases sacr ou les saints monastcres : nous ordonnons qu'ils soient dpos s'ils sont hque ou clercs , ou excommuni , s'ils sont moines ou laque(LABB.,Conc. VII, col. 55 B-558). Dans cc mm concile, Actions, III, on lut la lettre des 6v6ques d'Orient h Taraise, archevqude Constantinople, que le concile tout entier approuva, et qui contenait le passage suivant (4) : Nous recevons avec
(1) Ce passage ne fait pas partie de la lettre des kv&pes d'Orient dont
mmission et respect les traditions apostoliques conservbes dans Wise, et qui prescrivent la vnrati et le culte des saints. Nous honorons ceux -ci comme les ministres, les amis et les enfants de Dieu. Car l'honneur rendu par des serviteurs de Dieu i i d'autresfidleserviteurs de Dieu, ne prouve que la communautde leurs sentiments envers leur commun matre Les saints, en effet, sont la demeure vivante de Dieu, ses temples sacrs des miroirs sans tache de l'Esprit-Saint. Leurs Ames sont entre les mains de Dieu , comme le tkmoignent nos livres sacr ( Sap., I I I , 4 ) . Et puisque Dieu est vie et lumireles saints, qui sont entre les mains de Dieu, sont par lh-mm au sein de la vie et de la 111mireAussi est - ce une cliose prcieus aux yeux du Seigneur, que la mort de ses saints (Ps. CXV, 44). Ils sont vivants devant Dieu, et paraissent avec confiance en sa prsence Notre-Seigneur Jsus-Chris nous offre les reliques des saints, comme autant de fontaines salutaires o les malades recouvrent la sant et d'o s'exhale un parfum dlicieuqui met les dmon en fuite : et comme le dit le grand matr Athanase, les ossements des martyrs chassent les maladies, rcparent les forces puise rendent la vue aux aveugles, purifient les lpreu , dissipent les tentations et les chagrins ; et cela par Jksus - Christ, qui les pnt de sa vertu. C'est ce qui a fait dire avec raison au Psalmiste : Dieu est dniirabl dans ses saints (Ps. LXVII, 56); et encore (Ps. XV, 3) : Il a fait paraitre d'une manir admirable toutes ses ( 1 ) volont l'gardes saints qui sont dans sa terre de. prdilection 63. Le concile de Gangres, dans le prkambule de ses dcret a La sainte assembl des vques .. ayant trouv beaucoup de choses b reprendre dans ce que font les partisans d'Eustache, a dfi nitivement arrt en rendant en mm temps sa dcisiopublique, qu'il fallait au plus t& rprime les exc dont lui et les siens se rendent coupables.. . Il rsult de notre enqut , qu'ils mprisen les lieux saints ou les basiliques des martyrs (2), ainsi que tous ceux qui tiennent s'y rassembler. E t , canon XX :
parle Canisius, mais bien de la profession synodique de Thodore patriarche de J h s a l e m , qui fut lue galemen et approuvhe par le concile dans cette m&me session, h la suite de la lettre des evkqucs d'orient. (1) Le texte sacrporterait plutht toutes mes volont ; mais j'ai cru devoir rapporter exactement cette citation du psaume XV, telle qu'elle s e trouve dans la lettre mm de Thodorde Jrusale (LABB., Conc. VU, COI. 185-18ft). (2) Ces mots ne se trouvent pas dans le grec, mais seulement dans la version latine de l'ditiode Labbe , Cowc. ZI, col. Ai5-4i6.
380 DU D~CALOGUE. Si quelqu'un, inspirb d'orgueil, tbmoigne de la rbpugnance pour les tombeaux des martyrs, et bliime les assemblbes qui 8'7 font et les offices qui s'y clbren qu'il soit anath&mc. 64. S. AUGUSTIN, de Civit. Dci, 1. XXII, c . 8 : Le miracle qui arriva A Milan lorsque nous y &ions, quand un aveugle rccouvra la vue, a pu Ctre connu de plusieurs, parce quc la ville est grande, que l'cmpercur y tenait alors sa cour, et que cela se passa h la vue d'une infinith de monde, accouru pour voir les corps des saints martyrs Gcrvais et Protais, qui avaient t rbv&lken songe h l'&vfiq~ie Ambroise , et par la verlu desquels cet aveugle lui gubri Eniro. anircs miracles rapportdans ce inCrne chapitre , saint Augustin raconte au sujet d'un oratoire h&ti avec sa propre permission par un ancien tribun, originaire d'Italie, et o t l'on ~ conservait pilr respect de la terre sainte apportbe de J6rusalem, qii'un jeune homme atteint de paralysie y ayant t port par ses parents, avait recouvre la libertde ses membres immkliatcmcnt h la suite de la prir qu'il y avait faite. Saint Augustin ment ionne encore quelques autres miracles, et en particulier ceux qui &hicnt dus aux reliques de saint Etiennc, et dont il raconte le premier dans les termes suivants : L96v&que Projcctus ayant apporte {i Tibilis des reliques du trh-glorieux martyr saint Etienne , il se fit un fort grand concours de peuple it ce reliquaire. Une femme aveugle des environs pria qu'on la menAt il l'6v6que qui perlait ce sacre dpct donna des fleurs pour les faire toucher aux reliques, et aprks qu'on les lui eut rendues, les porta t i ses yeux et recouvra sur-le-champ la vue. Tous ceux qui btaient prksents lurent cxtrhemenl surpris de ce miracle, en la voyant marcher la prcmiCre devant eux sans avoir plus besoin de guide.)) Puis il passe Zi celui-ci : Lucille , vCqud o SJ nitc , ville dans le voisinage d'IIipponc , portant en procession les reliques du morne martyr, fui p h i tout d'un coup d'une listule qui l'incommodait fort, et que les mdecin &taient sur le point de percer. Apr avoir fait l'humbration de plusieurs autres miracles, que Dieu avait opfir par l'enircinise du mtme saint, siu11t Augustin ajoute : Si je voulais seulement rapporter toutes les guhrisons qui se sont opr6e h Calame (Clielmc) et h IIippone par le glorieux martyr saint Eticnnc , elles conliendraient plusieurs volumes, encore ne serait-ce que celles dont on a dresse des relations pour les lire au peuple. Il rapporlc ensuite l'histoire de sept frcres et de trois seurs, qui, par un effet de la maldictiode leur mr et de la vengeance divine, &taientdans un tr~wil)leiiic~~l continuel
4tant entr dans la ville piscopalde saint Augustin, et ayant fait leurs prire au lieu o l'on conservait des reliques du glorieux martyr saint Etienne, y reurenleur gubrison la vue de tout le peuple qui en rendit gloire Dieu. N 05. S. JEAN D A M A S CLib. ~ E ,I V o r t h o d o x ~ Wei, c. 4 6 : Notre Seigneur Jsu - Christ nous offre les reliques des saints comme des sources salutaires, d'o dcoulen sur nous des bienfaits sans nombre, et comme un baume prcieux Et que personne n'entrcprenne ici de nous contredire. Car si l'eau a jailli d'un dur rocher dans le dtsert ; s i , par la volont6 de Dieu, elle est sortie d'une n~iichoire d'une pour calmer la soif de Samson, pourquoi trouver incroyable qu'il s'exhale 1111 suave parfum des reliques des martyrs? Il suffit, pour se le persuader au contraire, d'ctrc bien convaincu de la puissance de Dieu et de l'honneur qu'il fait 5 ses saints. Il est vrai que, dans l'ancienne loi, on regardait comme souill quiconque avait touch h un mort. Mais les martyrs ne doivent pas Ctrc c o n ~ p t k au nombre des morts. Car du moment ol'auteur de la vie est descendu parmi les morts, nous ne devons plus appeler morts ceux qui, en rendant leur dernier soupir, ont conservk la foi en lui et l'espranc de leur rsurrectio future. Eh ! comment un corps mort pourrait-il opre des miracles? Comment donc se fait - il que par eux les dmon soient mis en fuite, les infirmitds domptes les malades de tonte espc guris les tentations et les peines d'esprit dissipks; enfin, que tout don excellent, tel qu'on peut en attendre du Pr des lumiresdescende par leur entremise sur ceux qui les invoquent avec une vive foi? Que de peines ne vous donneriez-vous pas pour vous procurer un protecteur qui voul bien vous prsente & un roi mortel, et vous recommander sa bienveillance ? Comment donc ne pas honorer ceux qui se portent pour protecteurs de tout le genre humain, pour nos avocats aupr de Dieu ? Assurmen nous devons les honorer : et c'est ce que nous ferons en levan des temples en leur nom, en faisant des offrandes, en clbra leur mmoir par des ftes mais par des fktes qu'ils puissent agrer et non par des fte qui les offensent et les irritent contre nous. Car il n'y a que les choses qui honorent Dieu, qui puissent convenir h ses serviteurs. Au contraire , tout ce qui offense Dieu , offense par liimm ceux qui le servent. Fetons donc les saints par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, par la componction
de nos curs par la charit exercenvers les indigents, car c'est - lh surtout ce que Dieu demande ; levons-leu des statues, des images qui les reprbsentent , ou plut& soyons nous- mbmes leurs images vivantes en imitant leurs vertus. Honorons la sainte Vierge comme la vraie i n h ~ de Dieu, Jean- Baptiste comme son prcurseur son apdtre et son martyr : car, parmi les enfants des femmes, au thoignage de la vbritb mmenul n'a t plus grand que Jean , et , le premier de tous, il a annonc le royaume des cieux. Honorons do mtme les ap6trcs comme tan les frrede Noire-Seigneur, les Icmoins de ses miracles, les ministres de ses travaux , (pie Dieu le IVre a prbdestinis pour 6trc conformes i l'image de son Fils : premiremen les apdtres , ensuite les proph6les, enfin les pasteurs et les docteurs, les martyrs du Seigneur, choisis de tous les rangs pour 6tre les soldats de J k u s - Christ ; qui ont eu le bonheur de boire son calice, (Tetrc baptisk du baptdme vivifiant de sa mort, compagnons i~ la fois de ses souffrances et de sa gloire, et & la tktc desquels se montre le premier martyr saint Etiennc , premier diacre ct en m6me temps apfitrc de Jsus-Chris: puis aussi les saints moines, nos pre divinement inspirbs, qui ont endure un long et rude martyre par les luttes intrieure qu'ils ont CU i soutenir, errants dans les dbserts, couverts de peaux de brebis ou de chvres abandonns aflli$s, perscutts eux dontlc monde n'ktait pas digne (Hebr., XI, 37-58) : enfin , ceux-l&mme qui, par le temps o ils ont vcu ont pr4ckd6 la grilce, les prophktes, les patriarches , les justes, qui ont annoncb d'avance la venue du Christ. Considron quelle a 6t6 la vie de tous ces saints personnages, imitons lcur foi (Iiebr., XIII, 7), leur cllarith, la vivacitb de leur cspkrancc, l'ardeur de leur zkle, leur patience dans les tourments, lcur longanimitk (1 toute epreuve. C'est par cc moyen que nous pourrons parvenir il partager un jour leurs couronnes de gloire. C G . S. BASILE, homdie sur le psaume CXV : N Chez les Juifs, d'apr leurs lois, le corps d'un homme mort taiconsidr comme un objet d'horreur. Chez nous, au contraire, si quelqu'un meurt pour J6sus-Christ, on attache beaucoup de prix & conserver ses restes. Dans l'ancienne loi, il bit dit aux prbtres et aux nazarens de ne pas se rendre impurs h l'occasion de lu mort de leurs frhres ( Levit ., X X I , 2 ) ; et : Si quelqu'un touche un cadavre, il sera impur (Nimi., VI et X I X } , et : il lavera ses vdtenacnts. Maintenant au contraire, qui cpe ce soit qui touche aux ossements d'un martyr, est sanctifik en quelque sorte par la grAcc qui semble
))
s'y attacher. C'est donc veritablement une chose prbcieuse devant Dieu que la mort de ses saints. 1) 67. S. CHRYSOST~ME , S m . in Juvednum et Maximum marbres (1) : On peut avec raison les comparer i des taureaux, ~'t
des tours, des colonnes , des rochers , des flambeaux. Car ils soutiennent l'Eglise comme des colonnes ; comme des tours , ils la protgen ; comme des rochers, ils ont repoussloin d'elle les vagues ennemies en la faisant jouir elle-mhme de la paix au milieu des tempte ; comme des flambeaux, ils ont dissip les tnbr de l'impi4t; comme des taureaux enfin , ils ont port de concert le joug de Jsus-Chris avec une ardeur que rien n'a dcourag Visiions-les donc souvent, employons notre zl ik orner leurs tombeaux, approchons de leurs reliques avec une vive foi , pour qu'il nous en revienne quelque bndicti particulireCar de m h e que des soldats parient avec confiance ik leur roi , quand ils peuvent lui montrer les blessures reuedans les batailles ; ainsi ces gnre martyrs , portant dans leurs mains leurs tte tranche et les montrant en spectacle, peuvent obtenir du roi des cieux tout ce qu'ils dsirentSoyons donc pleins de foi et d'ardeur pour visiter ce lieu, o nous pouvons amasser bien des trsor en considran les monuments qui nous rappellent les vertus des saints et nous font penser A leurs r compenses; et conformons-nous tellement & la volont de Dieu dini tout le cours de la vie prsente que nous puissions entrer avec une riche cargaison de mrite dans le port de l'ternit , ou nous trouverons tout un royaume, qui est celui des cieux, en ksus-Cl~rist Rotre-Seigneur. N 08. Le mme Lib. contra gentiles, de vitd S. B a b y h dntiothni episcqi ac wrtyri ( 2 ) . n 1 1 aurait pu tr transport6 comme Hknoch , ou enlev comme Elie, puisqu'il avait t l'imitatcur de leurs vertus ; mais Dieu, qui est infiniment bon, et qui nous donne des moyens sans nombre de nous sauver, nous a fourni entre autres celui-ci, qui est de nous porter & la vertu en nous laissant pour trso les reliques des saints. Car les tombeaux des saints sont apr la parole vangliqu ce qui a le plus de vertu pour porter mener une vie sainte ceux qui viennent les visiter : et si l'on veut en avoir la preuve par soi-m4me, on n'a
(1) Voir Opera S. Joannis Chrysostomi, t. I I , p. 698-696, ditio de Gaume ,p. 583 ,ditde D. Bernard de Montfaucon. (2) Opera S. Joanftis Chrys. p. 662- 663, edit. de Gaume ;p. 85&, edit. de Montfaucon.
qu'h s'approcher de la chasse que vous avez 8008 les yeux. Os il suffit de sa vue pour jeter l'&me dans l'admiration, et pour inspirer au visiteur les mme dispositions que si le saint paraissait lui-mm h ses yeux, priant avec lui. De l&vient que, rempli d'une ardeur nouvelle, il se retire de ce lieu tout autre qu'il n'y tai venu. Pour se convaincre de l'impression que produit sur les vivants la vue des tombeaux, il n'y a qu'il se remettre sous les yeux ce que font les personnes qui visitent les tombeaux de leurs parents morts : elles ne sont pas plus tarrive aupr de ces tombeaux, que s'imaginant avoir sous les yeux leurs parents eux-mcmes au lieu des tombeaux qui renferment leurs restes, elles les appellent de leurs noms comme s'ils pouvaient les entendre. On en voit mm souvent, qui ne pouvant supporter le poids de leur douleur, viennent fixer leur demeure auprks de ces tombeaux, ce qui n'aurait pas lieu, s'ils ne retiraient de ce voisinage quelque sorte de consolation. Eh ! qu'ai-je besoin de parler de tombeaux? La vue mm des vtement des personnes dcd le souvenir de quelqu'une de leurs paroles, rappelle i la mmoirleurs personnes oublies C'est pour de semblables raisons que Dieu nous a laissles reliques des saints.. ... Car tel est le pouvoir des saints, que, tandis qu'ils sont vivants, les dmon ne peuvent supporter mm leur ombre non plus que leurs vtements et que , lorsqu'ils sont morts , ils redoutent jusqu'ii leurs tombeaux. )) 69. Le mm , Serrn. i n adorationcm vencrabilizm cate"iarwn et gladii sancti et apostolorum principis Petri ( 1 ) : Pierre, cette merveille du monde, digne de tous les loge de la terre et du ciel, dont l'ombre et les linges suffisaientpour mettre en fuite les dmons et dont les chanes pour avoir touch son corps des miracles, que sacr ont d'autant plus de vertu pour opre leur contact avec ses membres a t plus immdia : chane v nrable et prcieusesqui ont tenu lie ce corps d'apdtre, qui ont enchan ces mains puissantes en miracles, et qui par cela seul remplies de la grilce divine, sont devenues elles-mmeune source fcond de miracles, qui gurissen les malades de leurs maladies, qui rendent saints ceux qui en approchent avec foi; qui ont le mystrieu secret de purifier les Ames de leurs taches, et cet autre non moins mystdrieux, d'6carter Ics influences hnestes & la sant du corps ; qui enfin, s'levan au-dessus de la
( 1 ) Nous n'avons pu trouver cette homli dans l'tWion iles OEuvres de saint Chrysosldine ,d o n n h par M. Gaunic.
388 tBffe et pbnhtrant jusqu'au plus haut des cieux, se rattachent au kdne mhme de Dieu comme h une ancre solide. Ces chahes sont l'effroi du prince des puissances rebelles, qui tremble devant elles et en fuit jusqu'h l'aspect. Elles mettent en fuite la multitude des esprits malins rpandu dans l'air, et sont comme des traits qui en les atteignant leur font des blessures mortelles. Car ils ne peuvent supporter l'influence de la grilce divine qui pnt ces chanes ni l'ardeur du feu divin qui en laisse chappe des Itincelles, et qui venant A les atteindre, leur font endurer d'horribles douleurs. Elles sont l'ouvrage du Verbe de Dieu, consubstantiel et coterne au Prequi a voulu qu'elles fussent le troph de la victoire de son ap6tre. Elles ont tchauffe & l'aide de ce charbon qu'aperuen vision le propht Isaeet qui a la vertu de procurer la vue de Dieu (IsAI.,VI, 7). L'Esprit consolaleur, de son souffle divin, a imprimd au feu que ce charbon fait sentir la vertu parfaitement appropri l'effet qu'il doit produire. Et c'est pourquoi, bien que ces chane soient de fer, elles sont remplies de la grbce et de la puissance divines. Par elles les malins esprits sont enchan et dtruits Par elles le prince de ce monde, garott en quelque manire est emmen captif, et devient le jouet des fidlesc'est-&-dire de ceux qui se trouvent dtlivr des liens des pch o ils taien auparavant engags e l qui ont rompu les filets de la mort pour revenir la vie. Elles forment comme une ceinture autour du clest hritage et empchenqu'il ne puisse tr envahi par les puissances ennemies. Elles sont pour les chrtien comme une couronne sur leurs ttes et les protgen en mhme temps contre les insidieuses attaques de leurs ennemis invisibles. Elles forment comme le collier prcieux comme le vtemen dorcomme la couronne de fleurs de l'Eglise , cette pous chaste et pure de Jsus-Christ qui, fibre d'un tel ornement, prend place la droite de son poux Et nous tous aussi, peuple chrtien nous embrassons ces chane en ce jour avec un pieux respect, nous les vnro avec amour, nous les considron comme un spcifiqu des plus efficaces pour la guriso de nos Ames. Nous croyons, en y appliquant nos membres et tout notre corps, nous communiquer nous-mme leur saintet et faire pntr dans nos &mes elles-mme la grice de l'Esprit-Saint. Il conviendrait sans doute de vnr singulire ment, non pas seulement les chane qui ont li les mains de l'apblre, mais encore tout ce qui a pu toucher tt ses membres, et faire de chacun de ces objets l'objet d'un jour de ftte et d'un
MT D~CLOGUB
padgyrique particulier.. L'p aussi, dont il a am6 son bras, est trait6e avec le r d m e honneur et la mkme vhratio que s a chanes dans ce palais royal oun temple a t lev au glorieux apbtre , et o on la conserve comme un trso sacret digne du ciel, propre b faire natr de saintes pense aux pieux empereurs et h la multitude des fidles Car il procurc les grAces clestes sert d'instrument 5 des gurison sans nombre, protg ceux qui se mettent sous sa garde, ct relvenle courage de ceux qui lui demandent le salut. Si cettc para courte et mal faite, clle ne doit pas Ctrc d6daipCe pour ccla, puisqu'elle n'en a pas moins la vcrtu d'opre des miracles, llkritikre cn ce point des droits de Pierre , qui s'en est servi comme du glaivc du Tout - Puissant. Raisonnons de mbme des vtement de l'apbtre, qui, quelqucvils, quelquc abjects qu'ils paraissent, nYcn sont pas moins remplis de la grtice divine, et comparables aux miracles inmequ'ils opkrcnt, pour quiconque envisage leur beaut spirituelle. Que dis - j e ? il suffit de pnseil ces objets, pour obtenir les mme grhccs que si l'on invoquait l'apdtrc hi-mhme. Pour moi, je regarderais cornine ilignc de toute louangc, ainsi que de tout respect, la prison m6me o il a 6t6 renferm6 , puisqu'ellc a t jugdigne de servir de demeure & celui dont la personne tai elle-mGmc comme le temple de la saintet Et la terrc sur laqucile il a &tenduson corps enchan est & mes yeux une tcrrc sacrce, ct ioute p&tr de cette mm grilce que l'apht rc rkpanhit partout autour dc lui. Quelqu'un voudra pcut - etre doutcr que telle puisse 6trc la vertu d'objcis si vils en eux-n~Cmcs. Mais on n'a, pour s'cn convaincre, qu'h se rappcler l'ombre de Pierre et les linges de Paul (Acl., V et X M ) , et qui, l'une par le simple elc de l'approche du corps du prince des apdtrcs, et sans contact clc lui-mhne, les autres pour avoir simplement touclu5 lc corps dc l'aphtrc, ont eu la mCme vertu pour opbrcr des miracles. Quc s'il m'&tait permis de voir Ies sandales et les vi!t(:ments que l'angc lui ordonna de prcndrc, je les embrasserais moi - m h e avec amour ; ct je voudrais les mettre dans mon cceur commc un d m que j'aurais reGu du ciel. En voyant donc 5 la fois cette 6p6e et ces chanes il nous semble voir l'apdtre lui-mmcet en les touclmt, toucliw l'apdtre, sans nous inquite dc ce que ces objets sont &loign&de l'apdtre par la distancc des lieux ; mais lcs rhnissant par la penske, nous les considiirons dcs yeux de la foi conune les instruments des souffranccs de l'apdtrc. En les embrassant , nous croyons le voir luimm ;commc cn pcnsmt il lui , w u s nous i~nq$rms lui voir
587 m mains ces chane qu'il a portes Nous ne sommes donc pas dsolument priv des grAces que nous aurions & attendre de sa prsenc personnelle. Car encore que ce soit l'ancienne Rome qui pssd son corps y puisque c'est le lieu o il a re la spulture 0011s n'en devons pas moins tr fiers de possdc nous - mme MD p et ses chanes Possde ces objets, c'est comme possde une partie de lui-mm ; et comment douter de sa prsenc dans es objets, lorsque nous recevons par eux les mme @ces que Ci tai au milieu de nous? )) 70. S. AMBROISE, ad sororem suam de inventione corporum smchr~m Gervasii et Protasii, Epist . LXXXV (alihs XXII) : (( Certes, i faut avouer que le Seigneur a jet lin regard sur les humbles, puisqu'il a rv son Eglise les reliques de ses saintsy cache NUS un vil gazon , t i r m t ainsi de la pou,ssir celui qui tai dam hhjcnce, et rcleva~ztle pmvre de dtsst~sle fumier ( Ps. CXV, 7 1. pour le placer avec les princes, oui, mec les princes de son pyk. Quels sont les princes du peuple de Dieu, sinon les saints martyrs? Et voici que parmi eux SC montrent aujourd'hui Gervais et Protais jusque-l ignores y et qui rjouissen des actes de leur notre mmoire martyre rctrouvs de leurs exemples rappel i'Eglise de Milan auparavant stril en martyrsy m i s maintenant mr de nombreux enfants.. .. Vous savez, que dis-je? vous avez \II de vos yeux que beaucoup ont t dlivr des dmonsun plus grand nombre encore guride leurs infirmit au simple contact des vtement qui ont touch aux corps de ces saints. Tous voyez se renouvelcr les miracles des temps anciens, de ces femps tout voisins de la venue de Notre-Seigneur et par Imm plus favoris de la grhce ; vous voyez des malades en grand nombre guri par l'ombre en quelque sorte de ces mme saints dont les &messont au ciel, mais dont les corps sont au milieu de vous, Combien de suaires et de vtement jet& sur les saintes reliques, pour devenir, par l'effet de cet attouchement, des instruments de guriso ! Tous s'ernpresscnt d'en toucher seulement les bordi, et quiconque peut le faire SC trouve guri Nous vous remercions, Seigneur Jsu y dc nous avoir procure ces secours de nos saints martyrs, dans un temps comme celui-ci o votre Eglise en a le besoin le plus urgent. Que tout le monde apprenne de Ih de qucls dfenseur j'invoque l'appui, dfenseurqui ne savent que dfendre et qui n'ont pas coutume d'attaquer. Ce sont lb ceux que je vous ai acquis, peuple fidhle ; utiles h tous, ils ne fcront de mal h personne. Voilh l'escorte que j'ambitionne; je
DU DCALOGU
338 DU DCALOGUE n'ai point besoin d'autre garde pour me dfendre Leur p~'~Wati sera d'autant plus efficace, qu'ils sont plus lev devant Dieu. Nous avions des patrons , et nous n'en savions rien.. .. Que c t x
victimes triomphales soient apporte au mm lieu o !e Christ est lui - m h w notre hostie ; mais que celui - ci soit sur l'autel nlnl , conmc la victime immolh pour tous ; que ceux - lh au contrairc soicnt placts sous l'autel, comme rachet6s par les souffrances de la grande victime. Cctte place, il est vrai, je me l'itais destintle 5 moi-m&me: car il convient que le pontife repose aprh sa mort 15 o c 1 il avait coutu~ne (l'offrir de son vivant. Mais je cidc l'honneur h ces saintes victimcs ; c'est aux martyrs, avant les autres, que cctte place appartient. Dposondonc ces reliques vnrabl dans un lieu digne cl'clles, et fhtons ce jour entier par des actes religieux. N 71. Lc inbme , Swm. Xe1 dc tnuml. corpomn samtor~mzGeruasii et Protasii :(( Votrc fhte excite le dtlpit de nos envicux. Et comme elle leur cst insupportablc, ils cn dcrien le sujet, et cn vieimcnt i~ ce point ~cxlravagancede nier les 1n6riks de ccs martyrs, donk les ccuvres sont C O ~ ~ C S S ~par C S les dbinons cmmmes Mais il n'y a point & s'cri &tonner.Car klle est la perversil dcs incrdulcs , que nous lui prCfron la francl~isc dcs dmons En cfc lc d h o n disait & Jsu: Jszisfils du I l i w sivm2t , po~wq~(oi &.s-t!ot~ ve)tz& ? I O Z ~ towme)ztcr S auwt le kwys (MATT., \'III, 29)? L m juifs, au contraire, t&moinsde cet aveu, n'cil persistaient pas 1noi11s5 nicr que J ~ S U Ki1 S le fils de Dieu, Vous aussi vous iwx cntcndu les (lmon coi~fcsser hauten~ent la puissmcc dcs mas ~JTS, s96cricrqu'ils ne pouvaient supprtcr \il peine quc lcur cause leur prbscncc , et lcur dirc : pourquoi &esvous vcnus nous tournmtcr si cruellement avant lc tenlps? tmdis que Ics uicm disent au contraire : ce ne sont pas des martyrs ; ils ne peuvcnl ni tour~nentcrle dtl~non,ni Mivrcr pcrsonne ; ct cela, lorsqw les soufmncc qu'cn~lurcnt lcs dhwns sont attestbes par leurs cris, et que lcs hicnfids (les martyrs S O I I ~ rendus manifestes par la gu6rison des aveugles ct la dklivra~~ce des posst(l6s. Ils nient cp'un aveug1e ait reco~~vr6 la vue, tandis que cet aveugle lui-in6me @ri d6clarc sa g h i s o n , ct qu'il vous crie qu'il a recouvr6 la vue, du moment o il a touclib la frange du drap qui sert d'cnveloppc aux saintes reliques,. ... Mais jc demande si, cil refusant de croirc quc les martyrs puissent opkcr (1~s guCsisons, ils nc refusent pas par l h - ~ n h dc e croire au Cl~rist. Car le Chrisk a dit lui-in21nc : Yous l i w z dc plus grands lniraclcs
...,
DU D~CALOGUE. 859 pe eux que je fais ( JOAS. y XW, 42). Ou bien , croient& que
i~ phrisons ne puissent tr opr en particuiier par ceux-ci, h t les mrite seraient apparemment suranns quoique leurs c q s aient t rcemmen dcouverts Ici je demanderai, si c'est imoi ou aux saints martyrs qu'ils portent envie? Si c'est A moi, &-ce que je m'attribue moi-mm ces miracles ? Est-ce qu'ils %nt opr par mon ministr ou en mon non1 ? Pourquoi donc m'envieraient-ils ce qui ne m'appartient nullement ? Mais si c'est aux martyrs qu'ils portent envie, car il faut bien que ce soit eux qu'ils le fassent, si ce n'est pas moiyils font bien voir parI i que leur foi est autre que n'tai celle des mart-yrs. Car ils ne leur envieraient pas leurs miracles, s'ils n'taien convaincus que tes martyrs avaient une foi diffrent de la leur, h savoir cette foi qui a son fondement dans l'ancienne traditionyque les dmon eux-mmene peuvent nier mais que nient les ariens. Non que jnvoqu en ma faveur Ie tmoignag du dmon mais je prends acte de son aveu, Cet aveu le dmol'a fait malgr lui sans doute, mais parce qu'il a cd la violence de ses tourments. Ce que la perversit dissimule , la violence des tourments le fait avouer. Le dmochde au mal qu'il endure, mais les ariens ne savent pas encore le faire. Les dmon disaient aujourd'hui et hier, ou 1%nuit dernir : Nous savons que vous te des martyrs. Et les ariens disent : Nous ne savons pas, nous ne voulons pas nous en convaincre, nous ne voulons pas le croire. Les dmon disent aux martyrs : Etes-vous venus pour nous perdre? Les ariens disent au contraire : Ce ne sont pas de vrais tourments que souffrent les dmons ce ne sont que des jeux, des farces concertes Je sais qu'on se joue de bien des choses ; mais c'est la premir fois que j'entends dire que quelqu'un veuille de propos dilibr se faire passer pour possd du dmon 1) 72. Le mme Serm. XCIU (ali XCII) ifi nutali sanctomm m r t y r w Nazurii et Celsi :Les peuples des diffrente villes se les reliques croient au comble du bonheurys'ils peuvent possde au moins d'un martyr. Et nous, nous possdon tout un peuple de martyrs. Que notre contrse rjouissd'avoir produit tant de soldats pour le ciel, d'avoir enfant tant de vertus. Ainsi la sainte Eglise de Milan possd le corps du bienheureux martyr Razaire : elle le possdedis-je, tout entier ;quant aux grilces qui risultcnt pour elle de ce trsor elle les co~n~nunique a l'univers. Car telle est la prrogativdes martyrs, de mettre le monde entier en possession de la plhitude de l e ~ r mrites s encore que
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ohaque pays ne puisse recevoir qu'une trbs-petite partie de lem cendres,. . Bien que cet illustre tmoi de Jsu -Christ, recommandable par la ghrositde sa confession y plus recommandable encore par le sang qu'il a verse, et surtout par l'normit de ses tourments, d'autant plus pur devant Dieu que son sacrifice a t plus complet y appartienne A la ville de Milan par son tombeau, il n'en appartient pas inoins & tout le monde par la communion de son sulragc Car i l Dieu ne plais~ que votre clmitet votre foi, en quelque sorte avare, attbnue les mkrites du martyr en voulant SC les approprier cxclusiven~ent en sorte que lc bienfait de sa protection ne s'tendpas au-delh de cctte ville m h c ! La com~nunication des nr ritene conna point de limites locales. En quelque lieu que vous invoquiez un martyr, celui-lb vous cxauee que vous honorez dans la personne du martyr. Celui donc qui pkse vos vu et juge vos offrandes, celui-k&mm vous rendra l'intercession du inartyr que vous invoquez d'autant plus prscnte que vous l'aurez invoquavec une foi plvive.. ...1onoron les saints martyrs comme &s corypl~ks de la foiy coimnc les avocats du n~ondc entierycomme les liraut du royaume des cicux, comme les col16riticrs de Dieu. Que si vous n ditcs : Pourquoi l'honorer (lms sa chair, qui n'cst plus qu'une chair tomb6e en corruption ct dont Dieu lui-mm ne s'occupe plus? quc devient donc, rbpondrai-je, ce quc dit la vrit elle-n16mc par son propl~iltc, (lue c'est une chose prcieus devant Dicu quc la mark de ses saints (Ps. C X V , 44)? Et ce (pie le mCmc propllCte dit ailleurs ( Ps. C X X X V W , 4 7 ) : Je dois, 6 mon D i c ~ h , o w w vos anais d'une &ON toute porticdihle (4)? Si les serviteurs de Dieu mriten dj dWre honors combien les amis de Dieu ne le mritent-il pas davantage? C'est d'eux qu'il est dit en un autre endroit (Ps.X X X I U , 2i) : Le Scipwur ~~~~~~~ve t o ~ leurs os, il n e s'en briiera pas t m s c d . ~'l~onore honc dans la chair d'un martyr les cicatrices dont il a &t couvert au nom de JtsusChrist; j'lionore sa n16moire toujours vivdnte dans les exemples par qu'il a laissbs de sa vcrtu; j'honore ses cendres coi~sacre sa glorieuse confession ;j'honore dans ces cendres mme autant de scmences d'ternell vie ; j'lmnorc un corps qui m'a appris ii aimer mon Dieu, et h ne pas craindre de mourir pour lui. Et pourquoi les fidle n'honoreraient - ils pas un corps que les d
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(i) Cette manikre d'intcrprbter ce verset du psaume i 5 8 , est aussi peu pris celle dc 'heodorct Voir le comm~ihircde Gei~ehrard Psdmos a dans k cours complet d'Ecriturc sainte dc Nigne, t. iG.
361 Bons rvhreneux-mbmes? Car si ces derniers l'ont tourment6 sur le chevalet, ils lui rendent gloire dans son tombeau. J'honore enfin un corps auquel Jisus-Christ accorde l'honneur de partager ses souffrances, et qui partagera sa gloire dans le ciel. 73. S. GRI?GOIRE de Nazianze, in carmitle iambico X V m , quod est de virtute : Ils (les martyrs) rbpandent comme des astres leur cla dans tout l'univers ; les trhnes lev h leur honneur et qui rappellent sans cesse leur mmoir , les tribunes sacrequi retentissent partout (le leurs doctrines , l'affluence des peuples h leurs tombeaux, les hymnes par lesquels on s'efforce de clbr leur gloire , tout contribue meler leurs noms celui de l'agneau qui a vaincu par sa mort. Tel est le tribut de vnrati pay de toutes parts la vrit qu'un peu de leurs cendres seulement, un faible dbride quelqu'un de leurs os, quelques cheveux, quelques restes h peine reconnaissables de vktements uss sont honor l'ga du corps entier de chacun de ces martyrs. Il suffit mkme quelquefois qu'un lieu porte le nom de leurs saintes reliques, pour qu'on y voie s'opreles mme leurs corps tout entiers. 0 mimerveilles que si l'on y possdai racle! 1 1 suffit de leur souvenir pour procurer le salut. Que n'aurais-je pas & dire de tant de gurisonobtenues, de tant de dmonexpuls par la vertu qui sort de leurs tombeaux? Telles sont les merveilles opr tous les jours par ces gnre athlte (4).
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qu'hpouvante et que tourmente en mbme temps le remords de leurs pch sans qu'ils aient encore pourtant la force d'en sortir ; cc sont ceux que le soleil de vrit commence & claire de ses premiers rayons dans la fange mhme du pch o ils vivent, et qui, rougissant de leur tat et redoutant la justice de Dieu h la vue de l'hormit6 de leurs crimes et de i'exiguitde leurs mbrites, se reprisentant de plus les flammes de l'enfer, ne trouvant enfin en eux-mhes aucun bien , cherchent ailleurs qu'en eux-m6mes de quoi les proteger. Car ils savent bien qu'il est dangereux de paratr devant Dicu les mains vides, contrairement it ce que la loi ordonne ; encore moins osent -ils le faire avec des mains pleines d'ordures. Craignant donc et avec raison de paratr par eux-memes devant ce divin tribunal, ils prennent le parti de supplier par d'autres qui intercden pour eux. C'est i quoi revient cette formule de prir h laquelle il nous arrive souvent d'avoir recours : Saint Pierre, priez pour nous, et autres semblablcs; mais surtout celle-ci : Par votre passion, dilivrez-now, Seipeur, et d'autres qui reviennent h celle -1h. Il convient donc qu'un pkheur dans un parcil 6tat n'approche point par lui-mm de Jsus-Chris ; mais il doit se borner ii toucher, pour ainsi dire, la frange de son vhtement , en prenant pour son avocat le dernier m i h e des ministres de 1'Eglisc ; car lYEglise est comme le vetement de JCsus-Christ, et par conskpent le dernier de l'Eglise, ou celui qui a choisi pour sa part d'Ch au dernier rang dans la maison de Dieu, est comme la frange de ce vktement, et nul doute que le parfum spirituel rpandsur la t6te du divin chef ne descende jusqu'ii cette frange (Ps. C X X X l , 3). Si le p6chcur touche cette frange, je veux dire cc dernier de lYEglisc de Dieu, par quelque bonne ceuvre ou par quelque humble prikrc , ou enfin par le sinckre aveu qu'il fait do ses fautes, pour l'engager par lh & compatir h lui-mme qu'il ait seulement la foi, et il sera infailliblement @ri. Que la frange cependant sache bien que ce n'est pas d'elle, mais de Jbsus-Christ qu'est sortie cette vertu salutaire ; car c'est en quelque sorte Jksus - Christ lui- inCrne que l'on touclie en touchant son vtement 75. VICTOR Africain, Lib. III, de prsecvitione Wanddorm, vers la fin : K Venez, anges de mon Dicu ,vous qui &testoujours pr&s & nous secourir, chargbs que vous 6tes d'exercer votre ministr cn faveur de ceux qui doivent 6tre les hritier du salut Ctcrncl; voyex celle- A.t'riy.ie autre[& protbgce par taul (J'LgIi
ri puissantes, aujourd'hui tout entikre laiss dans la solitude ; autrefois se faisant gloire de sa nombreuse hirarchi de pontifes, maintenant veuve et dlaiss Priez pour nous, patriarches de la race desquels est ncette Eglise , actuellement si afflige Priez pour nous, saints prophtesvous qui voyez l'affliction que vous nous aviez d'avance annonce Soyez nos dfenseurs glorieux aptres qui aprl'ascension de notre divin Matre avez parcouru l'univers comme d'ardents coursiers pour nous rhnir tous en un seul peuple. Vous surtout, saint Pierre, comment n'lveriez-vo pas la voix en faveur de tant d'agneaux et de brebis que notre commun matr a confi h votre sollicitude? Et VOUS,saint Paul, docteur des nations , qui avez prch l'Evangile depuis lrussale jusquY& l'Illyrie,voyez les ravages que nous causent les Wandales ariens , et la captivit o gmissen vos enfants. Gmisse sur nous, vous tous saints aptresMais, hlas nous sommes indignes que vous priiez pour nous, puisque ce n'est pas pour nous prouver comme cela peut arriver aux saints, mais pour nous punir que ces malheurs nous arrivent. Eh bien! priez pour vos fils mm mchants puisque Jsus Christ a primm pour les Juifs ses ennemis. Que les maux que nous avons justement essuyes suffisent pour notre correction ; demandez @ce pour des pcheurs Qu'il soit dit h l'ange exterminateur : C'est assez, retenez votre bras. Qui pourrait ignorer que ce sont nos crimes qui nous ont attirb tout cet opprobre, que c'est pour nous tr cart des commandements de Dieu, pour n'avoir pas voulu marcher suivant les prcepte de sa loi? Mais nous vous prions, prosternes ii vos pieds, de ne pas mprise vos frresquelque pcheurs quelque misrable ,qu'ils soient ; nous vous en prions par celui qui , de l'humble ta de pecheurs, vous a lev au fat de l'apostolat. 76. S, AUGUSTIN, cont. Faust, n~unich.~ Lib. XX, c . 21. C'est le passage citplus haut, meme question, tmoignag 37, p. 331. 77. Le mme in Psa"mum L X X X V M , co~icione,2 , & la fin : Clkbre par des actes de sobritles fte des saints, pour imiter les exemples de ceux qui nous ont prcd et qu'ils s'applaudissent eux-mme de prier pour nous; et c'est ainsi que la bhdictiodu Seigneur pourra demeurer sur vous iternellement. Fiat fiot. 78. Le mmeSerm. XLVU de Sanctis (le mm qui est intitul de filartyribus dans les uvre de S. Lon : a Toutes les foi?, mes frres que nous cClbron les filtes des martyrs, ne
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demandons au Seigneur les biens temporels par leur intercession, qu'avec la disposition de mriteaussi, en imitant leurs exemples, les biens ternels Car ceux-lh seuls clbre vhritablement leurs ftes qui suivent l'exemple de leurs vertus. Les fctes des martyrs sont des exhortations au martyre, et nous ne devons pas craindre d'imiter ce que nous aimons i prtconiser. Mais, quoi? nous voulons triompher avec les saints, et nous ne voulons pas supporter avec eux les tribulations de ce monde. Celui donc qui refuse d'imiter autant qu'il est en lui les saints martyrs, ne parviendra jamais i~partager leur bkatitudc. C'est cc que prcche l'apbtrc saint Paul par ces paroles : Nous pariicipero)~ aux consoZatiom, si nous participotis aux soz~lfframs( I I Cor., 1, 5 ) . Et le Seigneur a dit dans 1'Evangile : Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a ha le premier (JoAN., XV, 18). C'est refuser d'appartenir au corps, que de ne vouloir pas partager les ignominies du chef. 79. S. BERNARD, in v i g i h Pctri et Pauli apostolorwn. C'est le passage citplus haut , mbme question , tmoignag 12, p. 506. 80. S. ISIDORE , Lib. 1 de ecclcsiasticis officiis, c. 34 : N Nos peres ont voulu qu'on clbri les f h s des aptre et des martyrs , soit pour nous engager i imiter les saints , soit pour que nous puissions nous approprier leurs m&rites, et nous aider de leurs suffrages ; de telle manikrc cependant, que ce ne soit pas aux martyrs, mais h Dieu mbmc qui a fait les martyrs, que nous offrions nos sacrifices, quoique ce soi1 sur les cendres des martyrs que nous 6levons nos autels. Car quel est le prctrc qui, A l'autel o se trouve quelqu'un de ces corps sacrbs , s'est jamais pris i i dire :Nous vous offrons ik vous, Pierre, ou Paul, ou Cyprien? Mais ce que nous offrons, nous l'offrons ii Dieu qui a courom6 les martyrs, sur les tombeaux de ceux-lh m h e s qu'il a couronns afin que la circonstance particulirde ces lieux enflamme notre amour, et pour ceux qu'il nous est donn6 d'imiter, et pour celui qui nous donne la force dc lc faire. Nous honorons donc les martyrs de la mCme manibre (CO culln dilectionis et societatis) que nous honorons parmi m6me les vivants les saints hommes de Dieu, que nous saurions dispos& h endurer les m6mes tourments pour la dkfense de lYEvangilc ; avec celte diffrence que notre culte envers les premiers est d'autant plus accompagn6 de confiance, qu'ils sont eux-m6mes plus assurde leur victoire et de leur triomphe, tandis que ceux qui combattent encore ici-bas ne sauraient partager la m h e assurance. 81. Ibidem, c . 55 ; Toulcs. ces lClcs en l'llonneur des mar
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tffl, distribut?es entre tous les temps de l'annte, ont 6th &ablies
avec sagesse, de peur que de plus rares occasions de s'assembler n'attihdissent la dvotion C'est pour cela qu'on a dsign certains jours, afin que la vue de tous les fidleruni rveill la foi de chacun, et augmente l'allgresscommune.
Question IX
L'usage des imagos de Jsus-Chris et des saints, tel qu'il est re dans I'Eglise , est-il contraire au premier prcepted dcalogue L'usage des saintes images, tel qu'il est re dans l'Eglise , n'est nullement contraire au premier commandement , puisque, bien diff6rents des paensnous n'adorons pas les figures sculptes le bois, les pierres, comme autant de dieux (car c'est lh prcisme ce qui est dtfendu par ce prkcepte) ; mais nous rendons par l la personne meme de Jsus-Chris et it celles des saints un culte chrbtien et pieux, en nous les reprksentant sous ces images expose A nos regards. Tel est l'enseignement unanime de lYEglise , tant des premiers sicleque des temps modernes, qui recommande h notre vn ration ces saintes images, et nous invite h retenir cet usage qu'elle a re de la tradition apostolique, et que des conciles cumniqu ont formellement approuv Nous pouvons mm ajouter que Dieu avait prescrit ii l'ancienne synagogue elle-mhme un usage semblable en quelque facon. C'est pourquoi l'Eglise a condamn l'erreur des iconoclastes, qui ne faisaient pas de diffrencentre les simulacres des faux dieux et les images de J6sus-Christ et des saints, et qui refusaient de considre que nous sommes sous la loi de grLice, o Dieu, en se faisant homme , a revctu lui-mCme sa propre image et sa propre ressemblance cre par lui des le commencement, et s'est ainsi rendu visible parmi nous. Et nous n'avons pas A plaindre seulement leur ignorance ; nous avons aussi i dktester en eux cette fureur, qui les porte dpouille nos temples des images de qu'ils y trouvent, du signe ndme de notre salut, et ii dtruir leurs mains sacrilge presque tous les objets s a c r h , partout o ils en ont le pouvoir ( IX ).
IX.
Pugnatne cwn hoc primo prcept W s receptus imaginwn Glirisli alque sanctorum ? Haudqnaquam : quia non, sicut Ethnid solvut adoramus scu1)Ulia , ligua,
lapides , perindc ac deos quosdam (id enim hoc pra'crpto cavetur maxime ) ;sed more chrisliano et mente pia Christum ipsum et sanctos illic vencramur, ubi pcr imagines
,
1. Baruch, VI, 38, Jrm exhorte fortement les Juifs fi ne pas imiter les Babyloniens dans leur idolAtrie. Il leur prouve par plusieurs raisons le nan et la vanit de le.urs idoles, et leur dit entre autres choses : Ces Dieux qu'ils honorent sont semblables h des pierres qu'on tire d'une montagne. Ce sont des Dieux, de bois, de pierre, d'or et d'argent. Ceux qui les adorent seront couverts de confusion. 2. DwtronoineIV, 45-19 : Vous n'avez vu aucune figure ni resscmblancc au jour que le Seigneur vous parla li Horeb du milieu du feu ; -de pcur qu'tan sduits vous ne fassiez quelque image de sculpture, quelque figure ou d'homme ou de femme, ou de quelqu'une des M e s qui sont sur la terre, ou des oiseaux qui volent sous le ciel; - ou des animaux qui rampent et se remuent sur la terre ; ou des poissons qui sont sous la terre dans les eaux ;-ou qu'&levantvos yeux vers le ciel, et y voyant lc soleil, la lune et tous les astres, vous ne tombiez dans l'illusion ou dans l'erreur, et que vous ne rendiez un culte d'adoration des crature que le Seigneur votre Dieu a faites pour le service de toutes les nations qui sont sous le ciel. 1) 3. Ibidem, V, 8-9 : Vous ne vous ferez point d'image de sculpture, ni de figures de tout ce qui est soit en haut dans le ciel, soit en bas sur la terre, ou qui vit sous la terre dans les eaux. Vous ne les adorerez et ne les servirez point. 4. Sagesse, XIV, 12-22 , 27-31 : Le premier essai d'idoles a tle commencement de la prostitution, et leur perfection a 6tl'cntibre corruption de la vie humaine. - Car les idoles n'ont point kt6 des le commencement, et elles ne seront point pour toujours. -C'est la vanit des hommes qui les a introduites dans le monde ; c'est pourquoi on en verra bicntct la fin. - Un pr afflige de la mort prbcipith de son fils, fit faire l'image de
summo consensu docci cornniendans nohis ~~S , u t quaruin pias et V C I I C ~ ~ I I Iimagines usum aposlolira cliani traditionc coinmcnkilim acccpcrimus, cl sacrosincla patrum synoilo approl~atum rclincanii~s.Imb et veIvri synagoga suas Dcus imagines dcdit. Quaproplcr damnatus est crror iconodastaruni, ut qui inter siinulacra deorum et imagines Chrisli atque sanctorum disc r i u ~ i n iiullum conslitucrent ; neque ra-
tioncin tctnporis gratiso scr n o v x legis haltfbrcnl., quo Dcus homo factus imaginein simililudi~ieniquesuani initio 11 se crcataiii ipse induil, iiti111u i n e i ~se nol~isrqrxscntavil. Ncqiic solhm inipcritiis crror, sed ctiam i i e f i 1 1 ~isioruiii 1~ furor est, qui sacris b locis iniiigines i p u s ri in liis dominicam quoqi~icruccm cjiciunt, ac sacrilegis manibus sacra fer& omuia, uLi 1101sunt, deinoliuntiir.
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cehi qui lui avait 6t ravi si tht ; et il commen i i adorer comme Dieu celui qui &ait mort un peu auparavant comme tous les autres hommes ; il lui tabli parmi ses serviteurs un culte et
des sacrifices. Cette conduite criminelle s'tan accrue de plus en plus dans la suite des temps, l'erreur fut observ comme une loi, et les idoles furent adorepar le commandement des princes. Les hommes ne pouvant honorer ceux qui taien bien loin d'eux, firent apporter leur tableau du lieu oh ils taient et ils propostrent devant tout le monde l'image du roi h qui ils voulaient rendre honneur, pour rvr ainsi, comme prsent avec, une soumission religieuse , celui qui tailoign L'adresse admirable des sculpteurs augmenta encore beaucoup ce culte dans l'esprit des ignorants. Chacun d'eux voulant plaire A celui qui l'employait, puis tout son art pour faire une figure parfaitement acheve - Et le peuple ignorant, surpris par la beautde cet ouvrage, commenA prendre pour un Dieu celui qu'un peu auparavant il avait honorcomme un homme. Telle a t la source de l'illusion de la vie humaine, que les hommes, ou pour satisfaire leur affection particulire ou pour se rendre trop complaisants aux rois, ont donn des pierres et h du bois un nom incommunicable. - 1 1 n'a pas mm suffi aux hommes d'tr dans ces erreurs touchant la connaissance de Dieu; mais vivant dans une grande confusion caus par l'ignorance, ils donnent le nom de paix. & des maux si grands et en si grand nombre - Le culte des idoles abominables est la cause, le principe et la fin de tous les maux. - Car, ou ils s'abandonnent la fureur dans leurs plaisirs, ou ils font des prdiction pleines de mensonges, ou ils vivent dans l'injustice, ou ils se parjurent parce qu'ayant mis leur confiance en sans aucun scrupule, des idoles qui n'ont point d'Arne, ils ne craignent point d'tr punis de leurs parjures. - Mais ils recevront la punition de CG double crime, parce qu'ils ont eu des sentiments impies de Dieu, en rvra les idoles , et parce qu'ils ont fait de faux serments, sans se mettre en peine de blesser la justice par leur perfidie. -Car ce n'est point la puissance de celui par qui on a jur mais la justice arm contre les pcheurs qui punit toujours l'infidlit des hommes injustes. 8. Psaume CXIII, 12-16 : Les idoles des nations sont d'argent et d'or, et l'ouvrage des mains des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent pas ; des yeux, mais elles ne voient pas. Elles ont des oreilles, et n'entendent pas ; des narines, et ne
368 w ~he~tofiu sentent pas. Elles ont des mains , et ne peuvent toucher ;ella ont des pieds, et ne peuvent marcher ;et elles ne tirent aucun son de leur gosier. Puissent leur ressembler ceux qui les font, et tous ceux qui mettent en elles leur confiance. D 6 . Psaume CXXXIV, 1 8 , 17 : Les idoles des nations sont des figures d'argent et d'or, ouvrage de la main des hommes ; il n'y a point dans leurs narines de souffle de vie. D 7. 1Corintliie~~s, X , 7 : Ne devenez point idolAtres comme quelques-uns d'eux, dont il est k i t : Le peuple s'assit pour manger et pour boire, et ils se lcverent ensuite pour jouer. 8. Ibidem, VIII', 4-6 : Pour cc qui est de manger des viandes offertes aux idoles, nous savons que les idoles ne sont rien dans le monde, et qu'il n'y a nul autre Dieu que le seul Dieu. - Car encore qu'il y en ait qui sont appel dieux, soit dans le ciel, soit sur hi terre, et qu'ainsi il y ait plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, il n'y a neanmoins pour nous qu'un seul Dieu, qui est le Pre duquel toutes choses tirent leur &re, et qui nous a faits pour lui ; il n'y a qu'un seul Seigneur, qui est Jsus-Christet c'est par lui que nous sommes ce que nous sommes. 9. LcitiqueXXVI!, 1 : Vous ne vous ferez point 'idolc ni d'images taillties; vous ne dresserez point de colonnes ni de monuments, et vous n'rigerepoint dans votre terre de pierres remarquables pour les adorer. Car je suis le Seigneur votre Dieu. 10. Exode, XXV, 18-22 : Vous mettrez aux deux extr mit de l'orade dcux chrubin d'or battu; un chrubi d'un CM,et un chrubide l'autre. - Ils tiendront leurs ailes ten dues des dcux cbt du propitiatoire et de l'oracle, qu'ils en couvriront, et ils se regarderont l'un l'autre ayant le visage tourn o vous mettrez les vers le propitiatoire qui couvrira l'arche, tables de la loi que je vous donnerai. C'est de lh que je vous donnerai mes ordres. Je vous parlerai de dessus le propitiatoire, du milieu des deux chtrubins qui seront au-dessus de l'arche du tmoignagepour vous faire savoir tout ce que je voudrai commander aux enfan ts d'Israd. 11. Ibidem. XXXVII, 7-9 : Comme aussi deux chrubin d'or battu, qu'il mit aux dcux cbt du propitiatoire ; -un ch& rubin h l'cxtrhitb d'un des cbt ; et l'autrc chkrubin & l'extr mit6 de l'autre &tainsi chacun des deux chrubintai & l'une des cvu'hitbs du propitiatoire. - Ils bkiuhtient leurs ailes
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ils couvraient le propitiatoire, et ils se regardaient l'un l'autre aussi bien que le propitiatoire. 1) 12. Nombres'. VII. 89 : Quand Mosentrait dans le tabernacle de l'alliance pour consulter l'oracle, il entendait la voix de celui qui parlait du haut du propitiatoire plack sur l'arche du tmoignag entre les deux chbrubins : de lit Dieu parlait & Mose1) 13. Ibidem, XXI, 7-9 : Mospria pour le peuple, - et le Seigneur lui dit : Faites un serpent d'airain, et placez-le pour signe. Quiconque tan blessle regardera , sera gukri. - Moise fit donc un serpent d'airain , et le mit pour servir de signe ; et ceux qui ayant Ct6 blesses le regardaient, taien guris 14. III bis, Vif 23-53 : Il phqa dans l'oracle deux chrubin de bois d'olivier, qui avaient dix. coudies de haut. - L'une des ailes du c h h b i n avait cinq coudes et l'autre avait aussi cinq coude : ainsi il y avait dix coude depuis l'extrmit de l'une des ailes jusqu'h l'extrmitde l'autre. - Le second chkrubin avait aussi dix coudks, avec les m h e s dimensions, et l'ouvrage de tous les deux Gtait le m&ine.- C'est-&-dire que le premier chhbin avait dix coude de haut, et le second avait aussi la m h e hauteur. - II mit les c h h b i n s au milieu du templc intcrieur, et ils avaient leurs ailus &tci~clws ; l'une cles ailcs toucliait l'une des murailles, et l'aile du second ch6rubin touchait l'autre muraille ; et leurs autres ailes venaient se joindre au milieu du temple. -Il couvrit aussi d'or les chrubins -- Il orna toutes les murailles du temple, tout ;i l'entour, dc moulures et de sculptures; et il fit des chkrubins et des palmes en bas-relief, et diverses peintures qui semblaient se dbtacher de leur fond ci sortir de la muraille. - Il couvrit aussi d'or le pave du temple, au dedans et au dehors. Il fit ii l'entrte de l'oracle de petites portes de bois d'olivier , et des poteaux qui taien it cinq pans. Il fit deux p i c s du bois d'olivier, et il y fit tailler des figures de ch6rubins et des palmes, et des basscs-tailles avec beaucoup de reliefs ; et il couvrit d'or, tant les chCrubins que les palmes, et le reste. 1mit k Venlrkc du temple des poteairs de bois d'olivier tailles A iplre laces, - et deux portes de bois dc sapin ,l'une d'un cbt6, et l'autre de l'autre ; chaque porte Ctait brisCe , et elle s'ouvrait a p t ses deux parties unies ensemble. - 1 1fit sculpter des ch&rubins ct dos palmes, et d'uuires ornements en saillie, et il couvrit le tout de lames d'or. 48. Gedse, I , 26, 27 : Faisons l'homme h notre image et
dont
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370 BU DECA~OGT"B, h notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les quadruphdes, et sur tous le? reptiles qui se meuvent sur la terre. - Dieu cr donc l'homme son image et i l sa ressemblance, il le cr Fimage de Dieu. n 16. PhiKppiens, 11, 6-7 : Qui ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fbt pour lui une usurpation de s'gale Dieu; -et qui cependant s'est anant l u i - m h e , en prenant la nature d'esclavc , en se rendant semblable aux homn~es,et paraissant tel que les autres liommcs. v>
T~MOIGNAGES DE LA TRADITION.
I . TERTULLIEN, contra ficion., 11. II , c. 22 : De m8me , quand il dit : Tu ne te feras point d'idoles tailles ni aucune image de cc qui est au ciel, ni de ce qui est sur la terre, ni de ce qui est sous les eaux, il ne veut par ces dfense que l'idoliMrie. Car il ajoute : n Tu ne les adoreras point ; tu ne les serviras point. Quant au serpent d'airain, que Mos faonndans la suite d'aprk les ordres du Seigneur, trange b toute idCe d'idolhtric, il ktait destin6 guhrir ceux que les scrpents avaient bless6s. Je te fais grAcc du remMe divin dont il &ait l'emblkmc. 11 en est de mCme des ch6rubins et des scraphins d'or battu qui couvraient le propitiatoire de l'arche 8A11' lance : c'ctaient des dhcorations innocentes, en harmonie avec la majestt! de l'arche sainte, et placbcs l i pour des raisons Lien diErentes du principe idolhtriquc qui avait provoqub l'interdiction de toute image taillke; ils ne contredisaient point la d6fensc portie plus haut, puisqu'ils n'avaient rien de commun avec les idoles que proscrivait la loi. 2. S. BASILE-LE-GRAND, Lib. de Spiritu smicto ad S . A ~ ~ y / t i lochhn Iconii episcopum, c . 18 : (G On dit de l'image du roi que c'est le roi, ct on n'en fait pas pour cela un dcuxiCme roi. Par lii on ne divise ni la puissance, ni la miijcstk royale. Et de m h i e que l'autorilh souveraine subsiste dans son int6gritb sans $tn; aucunement divisCe , de meme la gloire que nous lui rendons lui est dhfhrk sans partage. L'honneur dkcern i l'image se rapporte donc h son inodkle. 3. S. JEAN-DA~IASC~SE, Orthodox~ fidei, lib. IV, c. IG (cdit. de Lequin , Paris, 4702) : K Comme quelques-uns nous accusent l'occasion de cc qu'ils nous voient adorer ou vbnreles images du Sauveur, de Notre-Dame et des autres saints et serviteurs de Jksus-Christ , qu'ils se souviennent que des le commencement
371 faia crU l'homme & son image. Pourquoi donc nous honoronsnous (4) les uns les autres, si ce n'est parce que nous sommes faits li l'image de Dieu? Car, comme l'a dit le grand Basile, cet homme si instruit dans les choses divines, l'honneur dcern l t l'image retourne i i son modele. Or le modle c'est celui dont la figure est reprsentk dont les traits sont reproduits. Pourquoi le peuple que conduisait Mosse mettait-il en adoration tout autour du tabernacle, qui tai la figure et le symbole du ciel, ou plut6t de toute la cration Car Dieu avait dit h Mos(Exod., XXV, 24) : faites tout conformmenau modl qui vous a tmontr sur la witagne. Et les chrubin qui couvraient le propitiatoire n'([aient-ils pas l'ouvrage de la main des hommes? et le temple si cib de Jtrusalem n'tait-i pas aussi fait de main d'homme, d h l'habilet des ouvriers? L'Ecriture condamne, il est vrai, ceux qui adoraient les ouvrages de sculpture; mais elle condamne aussi ceux qui sacrifiaient aux dmons Les gentils sacrifiaient, les juifs sacrifiaient aussi. Mais les gentils sacrifiaient aux dmons au lieu que les juifs sacrifiaient il Dieu. Aussi, tandis (pe les sacrifices des gentils taien abominables et rhprouv , ceux des juifs taien reufavorablement de Dieu. No&sacrifia, et Dieu accepta son sacrifice comme un encens d'agrhble odeur (Gtn., VU", 21), parce qu'il savait la droiture de ses intenlions, et les sentiments pieux dont il tai anim Ainsi, les oumges sculptCs des gentils n'taien rejet et interdits, que parce qu'ils h i e n t des simulacres des dmons De plus, qui est-ce qui pourrait Iracer l'image d'un Dieu invisible, incorporel , infini, inaccessible h nos sens? 11 y aurait donc folie et irnpibt6 extrme ivouloir reprtsenter Dieu. Voil5 pourquoi, dans l'ancien Testament, l'usagc des images n'tai pas encore ttabli. Mais depuis que Dieu, consultant les entrailles de sa misCricorde, s'est fait v tiiabieinent homme dans l'intr de notre salut, non en revetant seulement la figure humaine comme il avait fait aux yeux d'Abraham, ou comme il avait apparu aux prophetes, mais en prenant rCellement la nature humaine ; depuis qu'il a paru sur la terre et convers6 parmi les hommes , qu'il a. fait des miracles. qu'il a souKert , qu'il est ressuscitqu'il est mont& au ciel. depuis que toutes ces choses ont 6th rellemen accomplies, et p'elles ont t vues des hommes, elles ont tmises par cri
bu D ~ C A L O G U ~ .
(1) II y a dans la traduction latine :Qui fit igiter ut alii d o s adoremus, nisi q u i u ud Dei i u t u y i n e m facti s u m u s ?
pour se perpbtuer dans la mmoiret servir h l'instruction 1 1 ceux qui devaient venir, afin que, croyant sans avoir vu, nou soyons bni do Dieu en rcompensde notre foi. Mais comme tout le monde nc conna pas les lettres ou n'a pas le temps de lire, nos porcs ont jugb h propos dc rcprtsentcr ces faits, ou du
moins les principaux, au moyen de la peinture cl de la seiilpturc, qui cn donnent comme l'histoire abrgtc Souvent il arrive qu'au moment o h nous ne pensons pas h la passion du Sauveur, nous nous en rappelons la mCmoirc la vue de l'image qui nous rcpr&scnte son crucificmcnt , cl que nous nous prosternons alors en terre pour adorer, non cette image matCrielle, mais cclui qu'elle rcpr6sente ; de meme que nous n'adorons pas la matih dont se compose le livre des 6vangiles, pas plus que celle dont se compose la croix, mais cclui qui nous y est rcprCsent&.Car en quoi diffhre au reste la croix qui reprCsente le Sauveur, d'une autre croix qui ne le rcprbsente pas? Il en est de m h e du culte qui concerne la mtre de Dieu ; l'honneur que nous lui rendons SC rapporte $L celui qui s'est incarne dans &,on sein. De m h c des belles actions des saints , qui ont pour effet d'cinimer notre courage, et de nous cseiter CL imiter leurs vertus en m h c temps qu'A glorifier Dieu. Car, comme nous l'avons dit , l'honneur que nous rendons C i ceux de nos frre qui ont vCcu saintement en servant le m h c maitre que nous, est un tihoignage de notre fidbliti envers ce 111iGlre lui-mCmc , et l'lionnc~ir dtccrne il l'image remonte A son modblc. Or, nous avons appris cela par tradition, encore que cela ne se trouve pas consigne clms les Ecritures, comme d'adorcr en nous tournant du cGt& de l'orient, de nous prosterner devant la croix , et beaucoup d'autres pratiques scmhiables. Voici une histoire rapportbc (p~elqiic pari : Abgare, roi de la ville d'Edcsse , avant cnvo>6 un peintre pour lui procurer 1'imx;c du Sauveur, et le peintre n'ayant pu rbussir 5 lii lui pclindre il cause de l'cclaf 6blouissant du visage qu'il avait consid6rcr, le Sauvcur imprima lui-mCme son image sur sou manteau, en appliquani celui-ci sur son visago divin, et par le don qu'il fit ensuite de son manteau, il satisilt au d k i r d'AI)garc (EvAG., lib. hist., c. 27). Paul, apOtrc des gentils , nous altesic que Iieaucoiip de clioscs ont et6 transmises par les aphtres sans le secours de l'Ecri turc. M t ' sfrres dit-il aux Tlicssaloniciens (II2'1ic.s~. ,II, 13)) demeurez fermes, et conservez les traditions n vous (irez apprhcs, soit par nos paroles, soit pur notre lettre. Il dit encore aux Colinthiens ( lCor., X I , 2 ) : Je cous loue, nies frires, de ce gue VO
mu souvenez de moi en toutes choses, et de ce que vous gardez les f i l i o n s et les rgle que je vous ai donnes 1 ) 4. S . ATHANASE, Serm. I V contra arianos : Dans l'image du roi se montrent son visage et ses traits, dans le roi les traits de son image : car les traits du visage du roi sont si vivement reproduits dans son portrait, qu'il suffitde voir le portrait pour croire avoir vu le roi; et rciproquemen , en voyant le roi, on se rappelle les traits de son
visage qu'on a remarqu dans son portrait. Et comme la ressemblance est parfaite entre les deux, si quelqu'un aprks avoir vu le portrait demandait il voir le roi, le portrait pourrait lui rbpondrc : le roi et moi nous sommes la mtlmc chosc; je suis en lui, et il est en moi; ce que vous trouvez en moi, vous le trouverez en lui ; cc que TOUS verrez en lui, vous l'aurez d'avance vu en moi. Celtii donc qui honore ((tilorttt) l'image, honore (adord) en elle lc roi lui-mtme , puisque cette image n'csl autre chose que la rcpr6scntation du roi. 5. Le second concile ~cumCniquc de X i c k , ou septi6mc g6n h l , o se trouvren trois cent cinquante 6v6ques, fut assemblpour confondre ceux qui ne permettaient pas dans les Cglises les images de JCsus-Christ ct des saints, et qui blimaient le culte qu'on leur rendait. Ses. actes se divisent en sept actions ou sessions. Dans la seconde, on lut la lettre synodique d'Adrien 1, pontife de Rome , h l'empereur Constantin et i IrCne, sa mkre ; entre autres choses remarquables, 011 y lit le passage suivant : u Le prince des aphtres, le bienheureux Pierre, qui a le premier occupb le sitge al)ostoliqnc, est celui-l& m h e qui a laissb aux pontifes qui lui succderaien sur cc sig auguste dans toute la suite des siclesles droits souverains de son apostolat et de sa charge pastorale ; et c'est lui qui, par l'ordre de Dieu, a conf6r et transmis 5 ses successeurs la suprCme autorilc, telle qu'elle lui avait Ct6 accordbe 5 lui-mcme par notre divin Sauveur : or, c'est conformmen h la Iradilion tics ponlifcs qui nous ont pr cdts que nous vhron les saintes images qui nous reprsenten Jsus-Christ sa bienheureuse mCre, les aphtres et tous les saints. Car depuis que la paix. et la tranquillitb ont kt6 donn6es lYEglise de Jsus-Chris notre Dieu, de ce morneni c l jusqu'ii cc jour les images et les peintures saerces ont orn6 nos glisescomme l'atteste le bienheureux et tres - saint pape Sylvestre (1).
(1) Nous avons suivi dans tout ce passage la version d'Anastase le bibliollicaire au lieu du texte grec qui pr&sentedes dilErences notables, cl que parait avoir suivi Canisius. Voir la collection des conciles de Labbe,
1, VI1 , col. 101 et suiv.
374
DU
D~GALOGUE.
Ensuite, apravoir rapport comment le grand Constantin, w l'avertissement qu'il avait re pendant la nuit des apbtres Pierre et Paul, se fit instruire dans la foi et inviter au baptm par saint Sylvestre, le pape Adrien II ajoute : (c Apr avoir termin son r&cit, l'empereur demandait quels dieux c'taien que ce Pierre et ce Paul, qui l'avaient visit pour son salut et lui avaient d6couvert tant de socrets. A quoi Sylvestre rpondit Ce ne sont pas des Dieux, mais de dignes serviteurs de JCsusChrist, des apbtres choisis de lui et envoyhs pour inviter les peuples h se sauver par la loi qu'on aurait en lui. Et comme le pape continuait & lui parler ilinsi , l'cmpercur lui demanda s'il n'avait pas quelque portrait do ces apOtrcs, afin qu'il p juger par leur ressemblance que c'btaient bien eux. qui lui avaient apparu. Alors saint Sylvestre fit, apporter par nn diacre les images qui reprbsentaient les aphtrcs; et Fempereur ne les eut pas plutht con&d&r6es,qu'il s'kria que c'Chient ceux-lA ilidmes qu'il avait vus, et qu'il no fallait pas dill'&rer plus longtemps de lui montrer cette piscine que lui avait dhj5 fait voir l'Esprit-Saint, et que les apbtres, disiiit-il, lui avaient assurhe devoir cire l'instrudit dbji , que les ment, de son salut. C'est ainsi, comme il a images des saints ont de des le principe de notre foi en viniration chez tous les chrbtiens , qu'elles ont bt6 peintes et repr sentbcs dans les glises afin que les paensvoyant dans ces tablciiux l'histoire mCinc dos livres saints, quittassent le culte des idoles et les prestigcs des d h o n s pour suivre la lumi&redu christianisme et s'aUachcr an vrai Dieu, et que, comme l'a dit saint Grbgoire, ce grand docteur, hvCquc de cc m6mc sitge apostolique, ceux qui ne c o n n a h i c n t pas les Iettrcs pussent lire au moins sur les murs ce qu'ils ne pourraient pas lire dons les livres. C'est pour cela, en cB'ct , que les Pkres doni la doctrine a le plus d'autorit oui prescrit du reprCsenter dans les kglises les faits de la divine Ecrilurc et les ac1ions des saints, et tous les empereurs orllio(1oxes et pieux, tous les preires et, les religieux serviteurs de Dieu , toute la socihtb des cIm3iens en un mol, fideles $1 la tradition qu'ils ont reu des saints Peres d les temps les plus anciens, ont conscrv~ avec respect ces images et ces peintures pour s'en servir comme de mkmorial et s'exciter h la componction, et m6me dans cette parlie oit est le si@ de votre empire, les mme habitudes de pikt6 se sont conservtcs .iusqu'"ui rgn de votre bisaeulMais celui-ci, suivant les in~pir~.itiuns de certains impies , il i-cii'i~rsCces saillies iillagcs ;
dans l'empire grec, de cet normscandale donnt5 au monde entier. Mais malheur, comme l'atteste la vritelle - mbme, celui par qui les scandales sont venus dans le monde ! Dans
la suite de cette m6me lettre, le pape produit des exemples et des tmoignage de nos livres saints, et il ajoute l'extrait suivant du discours de saint Grgoirde Nysse sur le patriarche Abraham : J'ai vu bien des fois le tableau de ce sacrifice (d'Isaac), et h chaque fois je n'ai pu m'empcbe de verser des larmes, en voyant l'art avec lequel le peintre avait pu mettre cette histoire sous nos yeux.. ... Dans la lettre critpar saint Basile contre Julien l'apostat, ce grand saint disait :..... Je confesse que la personne du Fils envoyk du ciel s'est incarn&e, et que sainte Marie qui l'a enfant selon la chair est mr de Dieu .;. Je vn aussi les saints aphtres, les proplietes, les martyrs, qui intercdenpour moi auprcs c d e Dieu, afin que, par leur intervention, notre Dieu qui est toute bontme soit propice, et m'accorde misricordicusemen le pardon de mes pchd : c'est pourquoi je me fais gloire d'honorer et de vnr les images qui les reprsententCar cet usage nous ayant t transmis par les saints apdtrcs, nous ne pouvons pas l'abolir, et nous nous faisons au contraire un devoir de mettre ces saintes images dans toutes nos glises Le pape invoque ensu,ite les tmoignagede saint Chrysostdme , de saint Cyrille, de saint Athanase, de saint Ambroise, de saint Etienne vq de Bostra ; voici en particulier ce qu'il rapporte des crit de ce dernier : Toute image est sainte, ds-15 qu'elle reprsent Notre-Seigneur, les anges , les prophte, les aptre, les martyrs ou les justes. Car ce n'est pas le bois que nous honorons, mais celui qui est reprsent et reproduit sur ce bois. Nous honorons bien et nous saluons rvrencieuseme les princes , quoique ce soient des pkcheurs. Pourquoi donc n'honorerions-nous pas les saints serviteurs de Dieu, et ne ferions-nous pas reprsente des images en leur mmoire afin de nous emp6cher de les oublier? Cette lettre du pape Adrien fut lue la seconde session du concile gnr de Nicee, qui l'approuva (1).
))
(i) La lecture de cette lettre au concile souffrit, il est vrai, des difficultes, comme le rapporte Anastase ( LABB. , Conc. , t. V U , col. i i 5 ) ; mais ces difficultks avaient un tout autre objet que le culte des images. Sur ce dernier point, la lettre du pape Adrien obtint une adhsio unauimc.
6. Dans le mkme concile, net. 111, on approuva la lettre df vdqued'Orient (1) h Taraise, patriarche de Constantinople, o les vqu disaient entre autres choses : N Nous rvro l a saintes images, savoir, celle de Ksus-Christ, Verbe de Dieu, Notre-Seigneur et notrc Sauveur, qui s'est incarne pour nous, et a pris la forme d'esclave.. ... Nous vn6ron aussi l'image de sa trs-pur et trks-sainte Mkre , notrc matresse qui l'a contu et enfant6 d'une maniCre ineffable. Nous honorons semblablemcnt les images des saints apctres, des prophktes, des glorieux martyrs, des confesseurs et des justes, comme d'autant d'amis de Lien ; non que nous nous fassions un objet de cullc de la matiCre ou des couleurs qui constituent ces images, mais nous nous en servons pour thoigner h ceux qu'elles reprtsentcnt l'honneur qui lcur est du, persuad6s dc cc que dit Ilasile-le-Grand, que l'l~onneurd6cernb a l'image se rapporte ii son modle 7. Dans le inCrne concile, n c l . IV, on produisit grand nombre de thnoignages de Wcrilure-Sainte et des saints Pres et quclqucs histoires propres il montrer (me le culte des images est pieux et utile. Parmi ces traits, qu'il scrail trop long de rapporter tous, est celui doni saint Clirysosthine fait menlion dans son pan6gyriquc de saint AlClkcc, que beaucoup de personnes avaient fait reprbsenter le portrait de ce saint bvCquc sur leurs anneaux. sur leurs coupes, sur les murs de leurs chambres, partout enfin. Dans le discours oh il avait a prouver que le 16gislateur du nouveau Tesitiincnt est le mhme que celui de l'ancien, le saint docleur disait encore : J'ai vu avec ravissement un tableau t r k propre inspirer lit pi6t6, e t qui &tait de circ fondue. )I Le concilc cilait encore l'extniit suivant du discours de saint Gr& goire de Nysse sur la divinitb du Fils ot de l'Esprit-Saint ,-et sur Abraliain : ic l'ai vu souvent ce tableau , ct en le voyant je n'a; pu retenir mes larmes, tant il retracait vivement celle toui ) cliantc histoire. On vnyai\ Isaac genoux devant l'ctukl (lu 1) sacrifice, les mains retourn~es sur le dos. 1) 01)lut aussi l'bcrit de saint Atlianasc sur l'image de Esus-Christ qui se volait Bryt , et que les juifs avaient crueifi6c (2). On lut encore dana
))
(0 Le passage cilti ici est p1111U1 "le la lettre synodique de ThCodore, patriarche de Jcrusalem , qui fut &galementapprouvCe dans celte inkine session du concile. (2) hofl Alexandre soutient ( Zlist. ceci., sec. IV, c. V I , art. WI, p. 2 ! U 1 (Cdit. de Venise), contre Comhcfils, que cet kcrit n'est pas du saint patriarche d'Alesandrir , el qu'il doit i"treplulvt du huitikme sikcle que
du q~atri<~me. Adhi1v si'^ Ju(!~cc U s pst.
377: cette mhme session la lettre de saint Nil au proconsul Olympiodore, qui avait rsolde bhtir un temple : II est de la sagesse n d'un chrtieferme dans sa foi , de ne placer qu'une croix n l'orient dans le sanctuaire du temple, puisque c'est par la vertu d'une seule croix que le genre humain a 6trachet et que c'est dans une seule croix aussi que les plus d6sespbr doivent retrouver l'csp6rance. Toutefois, je souhaiterais qu'un 1 1 habile peintre p retracer ~ sur les murs latrauet sur les 1 ) deux ~ 6 t h du temple les histoires du nouveau et de l'ancien Testament, afin que ceux qui ne connaissent pas les lettres, ou qui ne peuvent lire lYEcriture sainte, se rappellent en voyant I ces tableaux le souvenir de ceux qui ont fidkleinent servi le vrai Dieu, et qu'ils soient excith par cc spectacle, qui leur 1) mettra sous les yeux des faits dont ils n'auront pu Ctrc en\11 mcmes t h o i n s , it imiter ces grandes et belles actions, qui N ont valu i i ceux: qui les ont accomplies les biens du ciel en chang des misCres de la vie prsente 8. A la fin de la session IV, le m h c concile dit ces paroles : Nous v6nron les saintes images. Attachons-nous aux antiques lois de l'Eglise; maintenons les r6glements de nos pkrcs. Nous disons a n a t h h e & ceux qui ajoutent ou ret ranchent quelque chose dans les pratiques de 1'Eglise. Nous disons anathfime i'crreur nouvelle des accusateurs des chrktiens. Nous saluons les saintes images. Nous ana tlhnalisons ceux qui les rejettent ; anathkmc aux accusateurs des chrktiens , c'est-&-dire aux ieonoclastes, etc. 9. L'action ou session VI contient une rbfutation des hr tiques qui avaient condamn Ivs images dans le conciliabule de Constantinople, sous l'empereur hkrtiqu Leon : leurs argumen is avec leurs erreurs sont rapportes par un certain Grcgoire de N h csar qui avait bl de la secte, mais l'avait quitte et rfut avec soliditpar le diacre Epiphanc , au nom dc tout le concile. Cette action ou session est divisCe en six tomes ou parties. Le quatrierne de cos tomes contient le passage suivant : a Que le culte des ilnages nous vienne 1)ar tradition, comme bien (l'autres pratiques qui s'obscrvcnt dans l'E$ise sans que 1'Ecrilure en dise rien, c'est ce que nous montre l'histoire de tous les temps, k remonter juscp'h celui des apbtres, et en particulier ce que rapportent beaucoup d'crivainde ce groupe de sculpture qui reprksentait IhC'morrhossaux pieds de Kotre-Seignem' , et que cette femme avait fait &lever pllc - iuC'inc. Ello y C tait reprksent
DU D~OALOGTJE.
378 DU D~CALOGUE. tenant par la frange le vbtement de Notre-Seigneur, de la manir que le rapporte l'vanglist action qui lui valut @& rison. En outre, le grand Basile, dont les crit sont 'r6pandus dans le monde entier, fait mention des images dans plusieurs de ses opuscules. Grgoire 6vGque de Nyssc, doublement son frtre, et par Je sang, et par l'csprit gui l'animait, fait voir qu'il pensait de mbme dans son discours sur Abraham. L'autre Grbgoire (de Nazianze), surnomm6 le Thologien dit la meme chose dans son pom sur la vertu. Jean, surnommla bouche d'or (CIirysost6me) 5 cause de son bloqucnce, ne parle pas autrement dans son doge funbr de Mdc , 6vCque d'Antioche, et dans celui de ses discours qui a pour titre, que le lfigislateur du nouveau Testament est le rnm que celui de l'ancien. Cyrille, ce grand adversaire de l'hkrbsie de Nestorius, dans sa lettre it Acaee bvGque de Scythopolis , Anastase bvkque de Thhpolis , Sophronius , Maxime, et pourquoi en nommer seulement quelqucs-uns? tous nos pre sans exception ont admis les images. En disant donc que la tradition des Peres est pour eux, nos adversaires se convainquent eux-niCmes de mensonge. 10. Enfin, dans la septihne session ou action, le concile ECUmniqu de Nycbc dit dans sa dkfinition de foi : Nous dklarons d'une voix unanime que les traditions cccl6siastiqucs, soit consignees dans les Ccrits , soit attestks seulement par la coutume, doivent &trcmaintenues fidklcmcnt ; et de ce nombre est la vn ration des images, qui est en rapport parfait avec l'histoire van gbliquc , comme tris-propre ii nous affermir dans la foi de l'incarnation vbritable et non fantastique du Verbe divin, ct & nous procurer d'autres semblables avantages. Puis vient la dcfinition rapport dans la question prCckdente, thoignage 62,page 347 et suivantes. Aprh que tous les Peres eurent souscrit, le concile s'cri: Nous croyons tous ainsi, nous avons tous le mm sentiment, nous avons tous souscrit en tbmoignagc de notre approbation. Cette Soi est celle des apGtres, celle des PCres, celle de tous les orthodoxes, celle de l'univers entier. Comme nous croyons en un seul Dieu subsistant, en trois personnes, ainsi vnrons-no les i~nages.N 11. Le huitikme concile ghral tenu h. Constantinople, dit dans son canon 3 :'K Nous d6cidons que l'image sacr de JesusChrist Notre-Seigneur et Sauveur de tous les hommes, ne doit pas &ire moins lionoivc (adorait) que le livre des saints hmgilcs. Car de m h o que chacun troii~c un pincipc de sulut dans
le paroles que contient ce livre sacr de mkme savants et ignou n i s profitent sans peine de l'instruction qu'offrent ces images
enrichies de couleurs. Car ce que prM1ent les paroles est &galenient prch par les peintures sacrkes. Et il convient que, comme le veut la raison ainsi que l'antique tradition, on rende, cause de l'honncur que l'on doit aux originaux, un honneur secondaire aux images qui les rcprbsentent, tout aussi bien qu'au livre sacr des vangile et h l'image de la croix. 12. S. AUGUSTIN , Lib. 1 De consensu cvanfjelistarum, c. 10, parlant de ceux qui prtendaien faussement avoir trouv des livres de Jsus-Chrisadresses ii saint Pierre et h saint Paul, et qui contenaient des leonde magie, dit ces paroles : u Comme ils voulaient faire accroire que Jsus-Chris avait cri de scmblables choses i ses disciples, ils cherchren en eux-mtmes quels pouvaient cire ceux. ii qui Jbsus-Christ aurait kcrit de pr6ftrence et confie plus volontiers de tels secrets, qu'il honorait en un mot de sa familiarit6; et ils pensren tout de suite Pierre et A Paul, sans doute parce qu'ils avaient vu souvent ces apbtres reprsent sur un mm tableau avec lui, et aussi parce que Rome runidans une mm solennit la fhte de ces deux apdtres , couronnCs le mGmo jour par le martyre. 13. S. DAMASE, pape, Lib. pontifical. in vitd SiJirestri : C'est (le son temps (de saint Sylvestre) que l'empereur Constantin M i t et orna plusieurs glises entre autres la basilique Constantinienne , o<i il dbposa les offrandes suivantes : un fat d'argent portant sur le devant l'image du Sauveur assis sur un sige de cinq pieds de haut, pesant cent vingt livres (d'autres cxemplaires portent trois cent dix). Et les douze ap6tres ayant chacun cinq pieds, pesant quatre-vingt-dix livres avec des couronnes de pur argent. Sur le derriere vers l'apside ktait de nouveau reprksent le Sam eur assis sur un t r h e do cinq pieds d'un argent trks-pur, pesant ccnt. quarante livres. De plus, quatre anges d'argent de cinq pieds, pesant chacun ccnt cinquante livres et ornes de picrreries d'Alabande ( c m gemmis alubandeni.9). .... Sur le bord de la fontaine, un agneau d'or trs-purqui, tenant la fontaine ellemhne par un tuyau d'amiante (annexnm ex s t y p awmhmti), y verse l'eau ; cet agneau @se trente livres. A sa droite, le Sauveur reprsent en argent trs-pur de la hauteur de cinq pieds, et pesant cent soixante-dix livres. A la gauche de l'agneau, un saint Jean-Baptiste en argent, de la hauteur de cinq pieds, portant cette inscription : Ecce agnus Dei, ecce qui tollit peccata w d i , et
pesant cent livres.. Sur le tombeau de saint Pierre, et sur le couvercle de ce tombeau, Constantin fit reprsenteune croix d'un or trks-pur, (lu poids de cent cinquante livres. Une croix d'or aussi sur la chAsse de I'apGtre saint Paul, et qui pese cent cinquante livres. M . S. ATIIANASI:, in libella de passione imqin'ts Domini nosfri Jesu ch ris!^', qual'iler crucifi.va est in Syrii, in urbc Beryto, c. 4 (1) : Apres que tous les malados eurent (te gu6ris (en frottant leurs plaies avec le sang qui avait coulb dc. l'image), les juifs tons ensemble coururent i'i 176";isc de la inCinc ville, ail ils trouveront lc ndropolitoin. Ils se jctcrent {t ses pieds, ci confcsshenl leur crime en poussant de grands cris. Le nlfiiropolilain leur ayant demande les dCtails do cetle I k l ~ i ~ . (ils : , lui montrhwt la sainte image de Notre-Seigneur , et lui raconltrent toutes les indignitk qu'ils avaient exercbes sur clic, le miracle du sang et de l'cm qui avaient cou16 de son chle an niomibnt oh ils l'avaient percik d'une lance, et enfin les miracles de gu6rison qu'clic avait opCivs. L'bvCque leur dcmandn comment ils awiont trouve celte image, on tic quello personne ils l'avaient regue. Ils lui rbpondirent qu'clic venait d'un chreticn qui avait demeur pres de leur synagogue, ct qui l'avait laissk piir oubli dans celle maison, en changeant de demeurc. Aussitct le mCtropolitaii1 manda ce cbiTticn , ct des que celui-ci fui venu , il le fit comparalr i son trilumal. Anv interrogations qui lin furent faites, cc chrtierbpondit que cctte image venait de Nicodhc, le m h i ~ qui Clait venu trouver JCsus pendant la nuil, qui l'avait fai'ic do ses propres mains, et l'avilit IaissCe il Gamaliel au moment dc sa mort. Gamaliel, dont Paul, le docteur des gentils, avait t36 le disciple, voyant, sa fin approcher, l'avait remise il Jacques, Jacques h Simeon, Simbon il Zachk, et elle avait ainsi continu6 A passer dc main en main dans la ville de J6rusalem, jusqu';, 1'6poque de la des~rnctionde cette ville, arrivtk quarante-trois ans aprcs l'asecnsion de Eotrc-Seigneur. Mais dcu\ ans avant que Titus et Vespasien ditruisisscnt cette ville, les fidtlcs et les disciples de JCsus-Christ furent avertis par l'Esprit-Saint de sortir
...
(1) On donna lecture de cctCcri1 dc saint Alhanasc au septii!m~concile gknbral tcnn i N i c k , uct. IF, comme nous l'avons dcji rapporte plus haut,, et comme on peut le voir dans la colleclion des conciles de Labbe, t,. V i l , col. 217 cl s ~ q Le . paj-.agt! reproduit ici ne s'y trouve pas ccpondant. Voir sur i'anlorilk de cet k r i i cc que nous en avons dit plus liaut, lCii)oig~li\g~ 7, p y e 370,
381 de la ville et de se rfugiedans les tat du roi Agrippa, qui avait fait alliance avec les Romains. En quittant Jrusalem les chrtien emporterent avec eux dans ce nouveau pays tout ce qui servait au culte de notre religion, ou qui pouvait y avoir rapport. Ainsi transport6c en Syrie, cette image y est rcsttc jusqu'h notre temps ; je l'ai reu de mes parents it leur mort, et je l'ai posskl ainsi par droit d'hritag jusqu'h ce jour. Voili ce qui explique d'une manir claire et certaine comment cette sainte image de notre divin Sauveur est passde J u d h en Syrie. N 45. S. GR~GOIRE , Lib. IX, epist. IX, ad Serenwn Mnssilimsem episcopum : On nous avait rapporte que, par un zhle inconsidh6, vous aviez brise les images des saints, sous p r k d c qu'on ne devait pas les adorer. Nous vous avons lou et avec raison, d'avoir dkfendu de les adorer, mais nous vous avons blAm6 de les avoir brises Dites-moi, mon frtre, connaissez-vous un pr$ tra qui ait jamais fait ce que vous avez fait? Si vous n'en connaissez point, cela seul ne devait-il pas vous ditourner de le faire, au lieu de vous croire le seul saint et le seul sage, au incpris de tous vos collgues Car autre cliose est d'adorcr un ouvrage de pcinturc, autre cliose es1 de s'aider d'un ouvrage de peinture. pour savoir cc qu'on doit adorer. Car ce que 1'Ecriture est pour ceux qui savent lire, la peinture l'est pour ceux qui ne savent pas lire, et qui, malgr leur ignorance des lettres, peuvent y apprendre facilement leurs devoirs. C'est pourquoi la peinture est le principal livre du peuple. Et c'est ce que vous deviez particulikrcment considbrer, vous qui vivez parmi un peuple ignorant; vous deviez craindre de scandaliser ces hommes grossiers, en vous laissant emporter, quoique avec les meilleures intentions du monde, par un zkle imprudent. Il ne fallait pas briser ce qui avait tplac dans les Cglises, non pour y 6tre un objet d'adoration, mais uniquement pour servir d'instruction aux simples. Et puisque nos p6res ont sagement permis de peindre dans les glise les vies des saints, si vous aviez assaisonne votre zklc d'un peu plus de discr6tion, vous auriez pu certainemcnt obienir avec bonheur ce que vous aviez en vue, et au lieu de disperser votre troupeau, le retenir ou le rasscmblcr autour de vous ;et alors le. nom de pasteur vous ap~arlirnd~ait i juste titre ,au lieu de celui de dissipateur que vous avez peut-Ctre mCrit6. i(>. Le mfime , Lib. VU, i~diet. ,sce~i~uld, episf. LUI ad & m a di~wn; cc Nous vous avons c n v q 6 les iniiigcs tj^ue vous nous
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avez prit5 de vous adresser par le diacre Dulcide. Votre demande nous a t d'autant plus agrable que le dsi d'avoir cette image prouve que vous aimez celui que cette image rcprhsente. Ce n'est pas sans utilit que nous nous servons des choses visibles pour nous leveh la contemplation dos choses invisibles. Ainsi un homme qui desire avec ardeur voir un autre homme, ou telle autre personne qu'il aime, se place sur la route par o cette personne doit passer en se rendant, soit h l'6glise , soit au bain, pour jouir de si\ vue, ne scrait-ce, qu'un instant. Je sais bien que vous ne demandez piis l'image du Sauveur pour honorer cette image elle-m6mc comme votrc Dieu, mais pour que, vous rappelant le Fils de Dieu, elle vous embrhsc d'amour pour celui que vous y voyez rcprsent6 Et nous aussi, nous ne nous prosternons pas devant cette ilnage comme devant une divinit; mais nous adorons cclui que celte image nous rappelle 6trc venu au monde, avoir souffert sur la croix, et Ctre maintenant sur son trbnc dans le ciel. El en m h ~ c temps que cette image nous sert comme d'cri pour nous rappeler le Fils de Dieu, elle r6veille en nous les sentiments , soit de joie & la pensce de sa rbsurrection , soit de componction au souvenir de sa mort. C'est pourquoi nous vous avons envoyb par notre fils d6jh nomm6 l'image de notre divin Sauveur, celle de sa sainte Mre et celles des bienheureux apblres Pierre el Paul, une croix et une clef qui a re sa bCn6diction de l'attouchement du trts-saint corps de Pierre , prince des apOtres , afin que vous soyez prot6g6 contre les pi6gcs du dbmon par cclui dont vous garderez le signe OUF votre sauvegarde ; qu'il vous dfendcontre cclui qui voudrait continuellenwnt rdvciller en vous les passions de la jeunesse; et que, persdvbrant dans les bonnes ~ u v r e , s vous inspiriez aux, autres l'amour de celui qui vous a fait tout cc que vous fites, pour qui vous devez vivre, et pour qui vous devriez m h e mourir. Vivez toujours sous la proteclion de J h s , qui a daignk racheter le monde. 47. Le m h e , ibiilctt~,epist. C U ad Screnwn Massilhiscm episcopwn, : Sachez qu'il nous a 6th rapporte que votre fraternit ayant vu quelqucs persoimes adorer des images cxposCes dans des @ses, avait brise ces images et les avait l'ail disparatre Nous vous louons de voire zcle, qui n'a pas permis qu'on adorAt des ouvrages laits de m i n d'homme ;mais nous croyons en m6me temps que vous n'auriez pas dh briser ces m h e s images. Car la peinture es\ einpioyk dans les kglises pour quc ceux qui ne
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mnnai~sent pas les lettres puissent lire sur les murailles ce qu'ils ne peuvent lire dans les livres. 18. S. JEAN-DAMASCNE Lib. IV Orthod. P e i , c. 17 (alias 16). Ce passage est le mm que celui que nous avons rapportplus haut, tmoignag3 , page 370 et suiv. 19. ELSB de Csar Lib. VII cccles. hist ., c . 1 4 :u Puisque j'en suis venu parler de cette ville (Cksar de Philippe, dite aussi Panade) il est bon de rapporter ici une histoire qui me parait tout-&-fait digne d'&e transmise i~ la postkritOn dit que la femme qui souffrait d'une perte de sang, et qui, au rapport des (MATT.,IX, MARC,V, Lw, VIII) ,fut guri par Notrebvangliste Seigneur, 6tait native de cette ville, qu'on y montre encore sa maison, et qu'on y voit encore un admirable monument du bienfait qu'elle avait reu C'est, h la porte moine de cette maison, une statue de bronze placsur une pierre construite en forme de pidestal reprbsentant cette femme ii genoux, en ktat de suppliante et les mains Ctenducs; vis- -vi d'elle, une autre statue de mm matir repr6sentant un homme dcemmen vetu d'une robe qui lui descend jusqu'aux talons ; cet homme prsent la main h la femme. II pousse aux pieds de cette statue, et sur son pidestal une herbe rare et trang qui, lorsqu'elle s'l la hauteur de la frange du vhtement reprsent en bronze , acquiert la vertu dc gukrir toute espc de maladies. On dit que cette statue reprsentfidlemenles traits du Sauveur, et nous-m6me tan al16 ii cette ville, nous l'y avons vue encore debout. Et il n'y a point s'tonne que des hommes sortis de la gentilit se soient port ii cet acte de reconnaissance pour des bienfaits qu'ils avaient reudu Sauveur, tandis qu'il tai parmi eux, puisque nous-mme nous voyons des images des apbtres Pierre et Paul, peintes de diverses couleurs, aussi bien que celle de Jksus-Christ, soigneusement conserv6es jusqu'h nous (1). D 20. SOZOMNE Hist. ecclcs., l V, c. 20 : Jc vais dire ce qui est arrivsous le rgn mm de Julien, et qui fournit la preuve de la puissance de Jsus-Christ en mm temps que de la colr de Dieu contre cet empereur. Ayant appris qu'il y avait ii Csar de Philippe, ville de Phnici appelke aussi Panade une fort belle statue de Jsus-Christ que la femme gu6rie d'un flux dc sang y avait fait leve en reconnaissance de sa gurison ce prince fit
(1) Le fait rapporte ici par Eusbel'a kt6 aussi par Nicphore Hist. eccl., l i h . V i , c. 18.
584 nu D ~ C A ~ O G U E . renverser cette statue , et mettre la sienne h la place. Alors na feu violent descendu du ciel fondit h la hauteur de la poitrine de la statue de Julien , et renversa h terre la tbte et le cou , ainsi spar de la poitrine. Depuis ce moment ,jusqu'aujourd'l~ui, on voit cette statue noircie comme par un coup de foudre. Dans ce meme temps donc les gentils tranre la statue de JGsus-Clirist en avec tant de violence, qu'ils la brishrent. Mais les chrtien ramass~rcntles i'ragincnis, et les dbposrcndans l'kglise , o on les garde encore aujourd'hui. A la base sur laquelle tai drcssbe cetle statue, poussait une herbe, comme le rapporte Eiis6be, qui avait la vertu de gubrir toute sorte de maladies ; aucun mbdecin n'a pu dire la nature de celle herbe, quelle que f leur habilit ou leur exprience 21 . ~~C~:~'HOI\E-CALLISTE, Ilist. tecl., lib. I l , c. 7 : Abgare (ou Augare) n'ayant pu persuader a Jesus-Christ par la lettre qu'il lui avait envoyCe ( de se rendre p r k de lui pour le gubrir d'un mal invtbrqui l'afligcai depuis longtemps) , desespran de voir JCsus ik cause de la rbponse qu'il en avait reueet ne sachant plus quel parti prendre ,fut inspire piir le d k i r qu'ilavait toujours de le voir, de dCputer vers lui un peintre habile, i qui il donna l'ordre de prendre exactement ses traits pour lui rapporter son portrait. Le peintre se rendit donc prks de Jbsus, et se tenant en un lieu klev6, il essayait de lii de copier ses traits. Nais comme il ne pouvait venir h bout de son tableau, offusququ'il Ctait par l'bclat du visage et par la g r k e qui brillait dans tous les traits du Sauveur, celui-ci, qui s'en a p e r ~ u, t lui dcn~anda un tissu de lin, qu'il trempa dans l'eau c t appliqua ensuite sur son visage; puis il le rendit au peintre pour le porter ii Abgare. On dit aussi que le roi do Perse envoya un peintre aussi inghieux qu'habile, et qu'au comble de ses v a u x , il put obtenir bienW par ce moyen nonseulement l'imagc de Jbsus-Christ niais aussi celle de son admirable mure. Tout ~ c l est i ~ tire des tablettes ou des ;irchives de la ville d'Edessc , qui Clait alors le sicse d'une inonarchie : car ces faits tivnicut 616 consignbs dans les registres publies. L'hisloirc du rgnd'Abgarc contenait aussi le mCmc r k i t traduit du sy riaquc. 22. Ibidem, c. 43 : x On dit que ce fut saint Luc qui le premier fit le portrait de Jkus-Christ, de la Vicrgc qui l'cnl'anta, et des principaux apfitres , et que c'est de lit que se sont rkpandues dans tout l'univers ces images si vCnCrables et si prbcieuses. N 23. Le. m h e , Llb. Vl, c . G i : Nous n'ignorons pas que l'on conserve jusqu'it ce jour cn bien des lieux lus iiiugrs colori6es
38s des saints ap6tres Pierre et Paul, de Jsus-Chris lui-m&meet de la Vierge mhre qui l'enfanta si miraculeusement. C'est h l'apbtre Luc que l'on doit ces ouvrages; ce fut lui qui peignit ces images de ses propres mains ; et & son exemple d'autres anciens ont t moignde la mm manir leur reconnaissance A ceux & qui ils devaient le bienfait de la foi. 1: 24. NICTA CHROMATE, Lib. V de rcbus gestis Mamielis Cornneni imperatoris : Aprhs avoir vaincu les Pannoniens, l'empereur, au comble de la joie de cette victoire , en rendit grAces ti Dieu , et dpc des couriers sur-le-champ pour en porter la nouvelle & Constantinople : et lui-mmepeu de jours aprsde retour ii la ville impriale il y entra en triomphe par la porte orientale, qui regarde la citadelle, en donnant toute la pompe possible A cette crmon pour clbr une victoire qui lui rapportait tant de gloire, et pour ainsi dire, sans effusion de sang. On tendi tout ce qu'on posskdait de draperies de pourpre et d'or, et les habitants accourant de toutes parts comme un torrent qui descend d'une montagne , laissrendsert les temples, les maisons, les ateliers, les places publiques, tous les quartiers enfin de cette ville immense. On fit paratr aussi les captifs & ce triomphe. On dressa sur la place mm des chafaudage t i deux et trois Ctages, et tout jusqu'au toit tai comblde spectateurs. Un char tout tincelan d'or et d'argent, attel de quatre coursiers d'une blancheur plus clatant que celle de laneige, prhckdait l'empereur, et sur ce char &taitl'image de l'invincible mr de Dieu qui avait si puissamment aidle prince dans cette guerre (1).Derrir ce char paraissaient les parents de l'empereur, ses amis, les strialeurs, les magistrats et les autres dignitaires. Puis l'empereur , et relevait lui-meme s'avanaimontsur un coursier gnereu piir l'cla de ses ornements la gloire qu'il venait d'acqurir 23. Le mtine, de imperio Joannis Conneni :(iVoici une preuve qu'il donna de sa grande pit: Les phalanges romaines ayant peine h soutenir l'effort de leurs audacieux ennemis, il jeta un regard suppliant sur l'image de la mkre de Dieu en poussant un gmissemen qui tin~oignait de l'ardeur de sa prikrc rendue plus rive encore par l'ardeur du combat, et cc ne fut point en vain (2). Car, se sentant aussitdt fortifie par le secours d'en-haut7,il battit
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(1) Quibus imposita crat imago invictse adjutricis et insuperabilis commilitonis matris Dei. (2) Imaginem Dei genitricis cum g e ~ i t uet miscrabilibus gestibus intuens, lacrymas bellicis sudoribus cabdiores fundebat, nec frustra. n
386 DU D~~CALOGUE. i'armbe scythe, de la mbme manihre qu'autrefois Mose en &endant ses mains vers le ciel, avait exterminles troupes d'Ama1ec.m 26. JONAS , vq d'Orlansa crit sous le rgn de Louisle-Dbonnaire trois livres sur le culte des images, contre Claude, dvqu de Turin , partisan de Fklix, 6v6quc d'Urgel, le milme qui avait bt condamnb au concile de Francfort, tenu sous Adrien Ier et sous Charlernagnc : Claude avait, au rapport de Jonas qui s'en explique ainsi au commencement de son livre Ier, fait disparatr de toutes les Cglises de son diocCse , et dhtruit absolument nonseulement les peintures qui repr~sentaientles faits de l'histoire sainte, mais encore les croix portatives dont la sainte Eglise a coutume de se servir en mkmoire de son r6dempteur. 1) 27. S. JEAN-DAMASC~NE a Ccrit trois livres ou discours contre ceux qui blAment et condamnent les saintes images, et purticulihrcment contre Lo lYIsaurien, empereur iconomaque ;il y r4lulc savamment les arguments des iconoclastes, et soutient et dktend l'antique tradition de lYEglise au sujet de l'usage et du culte des saintes images , ci1 citant it son appui de nombreux tthoigniigcs des anciens Peres, et beaucoup d'exemples tir& de l'histoire, mais qu'il serait trop long de rapporter. 28. Le second concile de Nicbe, Act. V I I . dans sa dtfinition : (t Le saint concile s'beria : C'est la foi des apbtres, c'cst la foi des Peres, c'est la foi des orthodoxes, c'cst la foi h laqucllc s'est converti l'univers entier. Nous v6ntrons les saintes images, en m h c temps que nous croyons en un seul Dieu subsistant ci1 trois pcrsonnes. Que ceux qui agissent autrement, soient frappes d'aiiiithCrne. Que ccux qui ne pensent pus de mCme soient chiiss4s dc 1'EgIisc. Nous nous en tenons it l'antique 16gislation de l'Eglise, nous gardons les dbcrets des Peres, nous amith&matisons ceux qui voudraient y ajouter ou en retrancher quelque chose. Nous recevons avec vbn6ration les saintes images. Sous frappons d'a~~ilthkme ceux qui se conduisent autrement. Anathcine : L quicoiiquc prbtend appliquer aux saintes images ce que I'Ecriture dit des idoles. Anathm & ceux qui appellent idoles les saintes imiiges. Anathm ceux. qui disent que les chrlien adorent les images comme autant de divinitk Anathknle 5 quiconque communique sciemment avec ceux qui pensent n u l ou qui affectent le mCpris des saintes images. Anallkmc ii ccux qui osent accuser l'Eglisc d'avoir admis quelquefois un culte idolhtrique. 29. Le huitikme concile gnbra , canon VU : Quoiqu'il soit ulili; de peindre de saillies initigcs et d'enseigner les sciences
((
divines et humaines, toutefois il est bon que cela ne se fasse que par des personnes sages. C'est pourquoi nous dfendonh tous ceux que le saint concile anathmatisde peindre des images et d'enseigner, jusqu'h ce qu'ils se soient convertis. Si donc quelqu'un admet dans les glise de saintes images faites par des personnes qui aient encouru l'anatl~hnedu concile, ou leur permet de quelque manir que ce soit d'enseigner, qu'il soit dpos s'il est clerc, ou excommuni s'il est laque1) 30. NIC~PHORE, Hist. eccl., 13. X V I , c. 27 : II y avait un certain Xenaa, nom qui revient en grcc & celui de Philoxhe, perse de nation , esclave de condition , et trbs - digne supp6t de Satan. S'btant enfui de la maison de son matr sous l'@xopat de Calandion, il vint it 1'Eglisc de Dieu en se donnant pour clerc, tandis qu'il n'taipas m h e rCgCntr6 par l'cau du bapt6me. Calandion ne l'eut pas plus tht connu pour ce qu'il 6tait et dm sa malice, qu'il le chassa de l'Eglisc. Xais ensuite Pierre-le-FouIon ayant succkl 5 Calandion, non - seulement reuXeniias , mais encore il le fit voqud'Ili6rapolis sans mm qu'il fut baptisi, et le nomma Philo'senc. Puis, ayant appris trop tard que celui qu'il avait consacrb 6vCque n'avait pas encore rccu le baptbme, il dit, ce qu'on rapporte , que sa conskration lui en tiendrait lien. C'est ceXenaias qui le premier vomit cet audacieux et impudent blasphm : qu'il ne fallait pas vtn6rer les images de Jkus - Christ et des amis de Dieu. Ce suppdt d'impibt6 vint Jonc il la capitale o il fit beaucoup de tumulte avec la multitude de laqueet de moines de la preinih1e Syrie et du monastr Cy@6tique ou VCnCtique dont il s'<tait fait accompagner ; et il pitendit pur ses violences obliger Flavien condamner le concile le Chalc6doinc et la 1cUrc de L6on. 31. S. G~~GOIRE-LE-GRAMD , cpist. lib. IX epist. I X ad S e r e m hssi~icnsei cpiscopn. C'est le passage rapport plus haut, lt!moignage l : i , page 381 . 32. Le concile de Trente, scss. XXV, in dccreto de invocathe, r,~~it~~w ett rclipiiis ;~~ir sanctorum et sacris imugti~ibiis: (t (Enjoint :1 saint concile it tous les Cvque, etc. , d'cnseigncr au peuple) @on doit avoir et conscrver principalement dans les glise les imagcs de JCsus-Christ, dc la Vierge mkre de Dieu, et des autres aints, et qu'il leur faut rendre l'honneur et la vbn6ration qui leur est duc; non que l'on croie qu'il y ait en clles quelque divinitou quelque vertu pour laquelle on leur doive rendre ce culte, OU qu'il faille leur demander quelque chose, ou mettre en elles sa
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confiance, comme faisaient autrefois les paenqui mettaient leur espbrance dans les idoles , mais parce que l'honneur qu'on leur rend se rapporte aux originaux qu'elles reprsenten ;de manihre que par le moyen des images que nous baisons, et devant lesquelles nous nous dcouvron la tt et nous prosternons, nous adorons Jsus-Chris et nous rendons nos respects aux saints dont elles portent la ressemblance, ainsi qu'il a 6th dfin et prononc par les dcretdes conciles, et particuliremendu second concile de Nic contre ceux qui attaquaient les images. Les 6vkques auront soin aussi de faire entendre au peuple que les histoires des mystre de notre rdemption exprime par peintures, ou par d'autres reprsentations sont faites pour instruire le peuple, l'accoutumer et l'affermir dans la pratique de se souvenir continuellement des articles de la foi ; de plus, que l'on tire encore un avantage considrabl de toutes les saintes images, non-seulement en ce qu'elles servent au peuple 5 lui rafrachi la mmoirdes faveurs et des biens qu'il a reude Jsus-Christ mais parce que les miracles que Dieu a opMs par les saints et les exemples salutaires qu'ils nous ont donns sont par ce moyen continuellement exposks aux yeux des fidlespour nue ceux - ci en rendent grAces i l Dieu , et qu'ils soient cxcitts conformer leur vie et leur conduite aux exemples des saints, en s'attachant h adorer Dieu, l'aimer et vivre dans la pitSi quelqu'un enseigne quelque chose de contraire lt ces dbcrets, ou qu'il ait d'autres sentiments, qu'il soit anathme 1) 33. PAUL diacre, de gestis Longobardorwniib. VI, c. 1 4 : Dans c e temps - lh l'empereur Lo brl Constantinople les images des saints. Puis il ordonna au pontife romain de faire de rn$me, s'il voulait conserver la faveur impkrialc. Mais le pontife rejeta avec mpri cette proposition. Toutes les troupes des pays de Ravenne et de Venise rsistre d'un commun accord & de semblables ordres, et se seraient donnun empereur, si le pontife ne s'y f oppos Alorsl'empereur Lo en vint aux derniers excs obligeant tous les habitants de Constantinople, moitipar violence, moiti par caresses, b lui remettre tout ce qu'ils avaient d'images du Sauveur ,de sa sainte Mr et de tous les saints, et il les fit brle toutes ensemble au milieu de la ville. Et comme beaucoup de personnes d'entre le peuple voulaient empcheun pareil attentat, il fit trancher la tt 4 quelques-uns, et mutiler les autres. Le triarche Germain, ayant refusde partager l'erreur du prince, fut dpos de son sige et le prtr Anastase ordonnb sa place.
389 34. Le mbme, L i b .uIt. de gesth Rmamrum, rp6t mot pour m o t la rnbme narration. 38. JEAN,patriarche de Jrusalem in vit4 S. Joannis Dasasceni :a L'univers entier &ait enveloppde tnbr profondes et d'une nuit horrible, et l'cla des saintes images en tai obscurci. L'auteur de ces tnbr n'tai pas un homme de la lie du peuple qui n'aurait pu rpandrsa malice que dans quelque coin ignor de la terre ; mais celui qui tenait en quelque sorte les deux bouts de l'empire du monde, l'empereur des Romains lui-mhme. Ce prince, enflde sa puissance, faisait tous ses efforts pour abolir en tous lieux le culte des saintes images. C'est pourquoi avec la fureur d'un lion, et vraiment digne de son nom de ho, il faisait dchire le corps de ceux qui vknraien ces images, ou bien il les faisait fuir par ses rugissements, et inspirait partout une telle terreur, que la plupart des fidlese cachaient dans d e s souterrains, et se croyaient plus en sret avec les lions et les dragons, qu'avec l'empereur et ses officiers. Quelques- uns m4me saisis d'pouvant s'enfuirent jusqu'aux extrmit du monde. Car, qui pouvait ne pas trembler en entendant les rugissements du lion ? Ils fuyaient devant lui comme ils eussent fait devant un serpent. Mais Jean ( Damascn) qui tirait, lui, son n o m de la grice de Dieu (1), et non de la frocit du lion, rempli qu'il &ait de l'Esprit -Saint, et enflammde courroux contre ce serpent d'une espc nouvelle ( car on peut appeler courroux le zl ardent dont il tai anim) ne s'enfuit ni chez les Sarmates avec les Thraces, ni jusqu'aux colonnes d'Hercule avec ceux de Constantinople, ni dans les lieux dsert loin de ce palais o rugissait le lion ; mais tant Damas otl il demeurait, que dans cette solitude de Palestine o il menait la vie monastique, il combattait avec intrpiditcontre le lion furieux. Tout loign qu'il tai du tyran par la distance des lieux, il ne lui en causait pas moins de tourments par ses discours et ses crits qui lui peraienle cu comme autant de pointes acre retrempe et rebattues au feu de l'Esprit-Saint. 1) Le mbme auteur rapporte dans cette mm histoire que saint Jean Damascnrecouvra par coup l'intercession de la sainte Vierge la main qui lui avait t en punition de son zl dfendr les saintes images.
DU DECALOGUE.
Qnestiou X*
Qu'est- ce qui nous est prescrit par le second commandement? Le second commandcmcnl d6l'cnd l'abus du nom de Dion, et les i r r 6 v 6 ~ n c c sdont on se rendrait coupable h cc\ 6gard en se parjurant, en HasplH'inanl et cil invoquant t 6 m h i r c i w n t le nom de Dieu , ceux des saints cl des clioscs sainlos, contnnromont \i ce qui est marcpi6 thns l'I^criturc : Nejnrez p i u t ; contcntcz-rms f7c d i w , c h est, si c h m t , OH cela n'i'st p. si 0 4 1 ifest p s . Cc mcmo commandoinont nous proscrit onsuito de bien user de noire langue en ne prononcpt le nom de Dicn qu'iivcc hoaucoup de respect, de garder nos scrmenls , d'ncquitter nos vwux faits h Dieu cl (Lson Eglisc, cnfin de trailcr avec respect la parole de Dieu (X).
T~MOIGNAGES DE L ' I ~ I U T U R L
4. E:ro(hf XX, 7 : Vous ne prendrez point en vain le nom (lu Scigiwir voire Dieu , citr le Seigneur ne tiendra DUS pour innocent celui qui aura pris en vain le nom du Seigneur son
Dieu.
2. Ldciliquc, X I X , 42 : Vous no jurerez point faussement en mon nom, cl vous ne souillcrcz point le nom de votre Dieu. Jc suis lc Scigncw. N 5. l h i d i ~ ,V, 1, /I-F) : (i Si un ~ O I U I I C pikh~, cn CC qu'iiymt entendu quelqu'un qui liiisiiil un serment, et pouvant Clrc l h o i n th; In chose, on pour l'avoir vu , on pour en Olrc Ir& - assure, il n'aura pas voulu cn rendre thoignage , il 110rleri\ son iniquilk. Si un I~oi~tinc ayant jurb et prononc6 de ses l h e s ; cl confirmb par scnncnl et pur sa parole, qu'il ferait quelque chose de Lien ou de mal , i'oul~lioensuile, cl, iil)l*+s cela se rcssoiivicnl de la foute qu'il a commise, -qu'il fasse pcnitence pour son pccl~i, ci qu'il prenne dans les troiipcauv iiiie jeune brebis ou une chkvrc , qu'il olTrira ; et lit prdre priera pour lui ci pour la nimission de son pcchc.
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~~ s f l scrmn renier,
~\hi1Piiillil~,
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cra temeru jnranlibus, contra illuil : foiite est est. non non.
Dciiiilr i'fqiiiril, nt. jii~lrtrecliiin iini.'ii.'c ~isuin iiii.'wtleiii rnv~rriiliaindivin0 nnniiiii jilriini~iiiaSCi'VPnllls, vola cl I';~-clr.six~ i'.icla lion violmus, ilt!uiquc ut Iracliiiiius ruvcre~ilcr.
s'accoutume point au jurement ; car en jurant on tombe en bien des manihres. -Que le nom de Dieu ne soit point sans cesse dans votre bouche; ne mettez point dans vos discours le nom des saints, parce que vous ne serez pas en cela exempt de faute. Car comme un esclave qu'on met sans cesse it la torture en porte toujours les marques ; ainsi tout homme qui jure et qui nomme sans cesse le nom de Dieu ne sera point pur de pkch - Celui qui jure souvent sera rempli d'iniquit et la plaie ne sortira point de sa maison. - S'il ne fait pas ce qu'il a promis avec serment, son p h h sera sur lui, et s'il y manque par mbpris , il pkchcra doublement. S'il jure en vain , ce ne sera pas une excuse qui le justifie devant Dieu , et sa maison sera remplie de la peine qu'il en souffrira. - Que votre bouche ne s'accoutume point & des paroles indiscrtes car il s'y trouvera toujours du pch L'homme accoutum6 A dire des paroles outrageuses ne se corrigera jamais. 5. Ibidem., XXVII, 13 ; Le discours de celui qui jure souvent fera dresser les cheveux & la t&e, et & ces m o t s horribles on se bouchera les oreilles. 0. ZACHAUIE', V , 2-4 : Je vois un livre volant. Et l'ange la malkdiction qui va se rcpandre sur la face de ajouta : C'est l i ~ toute la terre; car tout voleur sera jug par ce qui cst cri dans ce livre ; ct quiconque jure, sera jugk de mm par ce que ce livre contient. -Je le ferai sortir, dit le Seigneur des arme ; il entrera dans la maison du voleur, et dans la maison de celui qui jure faussement en mon nom, ci il demeurera au milieu de cette maison, et il la consumera avec tout le hois et toutes les pierres. ) 7. Ibidem, VIII, 10-4 7 : Que chacun parle tt son prochain dans la vhitk , etc ; - N'aimez p(ynl it faire de faux serments, car ce sont l&toutes choses quc r a i cn liaine, dit le Seigneur. 8. Li.'itiqtit XXIV, U-1G : Faites sortir du camp le blasphhnateiir, dit Dieu t Mose cl que tous ceux qui l'ont entendu lui mettent les mains sur la t h , et qu'il soit lapide par tout le peuple. Vous direz aussi aux enfants d'Israel : Celui qui aura maudit son Dieu portera son pch: Que celui qui aura blaspMm6 le nom (lu Seigneur soit puni cIc mort. Tout le peuple le lapidera, n'imporie qu'il soit citoyen ou qu'il soit itranger. Que celui qui aura I~lasplihiG le nom du Seigneur soit puni de mort. 9. WTTHIEI, V , ,1c~-37 : Vous savez qu'il a t dit aux anciens ; Vous ne parjurerez point ; mais VOUS vous acquitterez
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392 DU DCALOGUE envers le Seigneur des serments que vous aurez faits. E t moi, je vous dis de ne point jurer du tout; ni par le ciel, parce que c'est le trbne de Dieu ; ni par la terre, parce qu'elle est l'escabeau de ses pieds ; ni par Jrusale, parce que c'est la ville du grand Vous ne jurerez pas non plus par votrc tte parce que Boi. vous ne pouvez en rendre un seul cheveu blanc ou noir : Mais que votre parole soit : Oui, si c'est oui ; non, si c'est non; m a i s ce qui se dit de plus vient du mal. 10. JACQUES ,V , 12 : (t Avant toutes choses, mes Frresne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre chose que ce soit, mais contentez-vous de dire : Cela est, ou cela n'est 1) pas ; afin que vous ne soyez pas condamns 1 1 . Psawne XXXIII. 1 : Je bnira le Seigneur en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche. 12. JRMI IV, 1-2 : Isra'l, si vous revenez, dit le Seigneur, convertissez-vous il moi. Si vous tcz do devant ma face la cause de vos chutes, vous ne serez point bbranl - Vous jurerez dans la vrit dans l'quitet dans la justice , en disant : vive le Seigneur, et les nations bniron le Seigneur, et publieront ses louanges. 13. Psaume XW, 4-4: Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle, etc. ? -Cc sera celui qui ayant fait un serment son prochain, ne le trompe point. 1) 14. Psaume LXXV', 12 : Faites des vaux au Seigneur, ct acquittez-vous de ces vaux. Ecclsiaste V , 3-4 : Si vous avez fait un V h Dieu, ne diffbrez point de vous cn acquitter ; car la promesse infid6lc et imprudente lui dhpla ; mais accomplissez tous les vaux que vous aurez faits. II vaut beaucoup mieux ne point faire de vaux, que d'en faire et ne pas les accomplir. D 1 5 . 1 TinioUwe, V , 44-12 : N'admettez point de trop jeunes veuves, parce que la mollcsse dc leur vie les portant h secouer le joug de Jsus-Christ elles vculent se remarier , - s'engageant ainsi dans la condamnation, par le violement de la foi ~ I J ' C ~ ~ C S lui avaient donnbe auparavant. 46. Deuth*onoim. XXIII. 24-23 : Lorsque vous aurez fait un v au Seigneur votrc Dieu , vous ne diU'6rcrez point de l'accomplir; Parce que le Seigneur votre Dieu vous en demandera compte; et que si VOUS d i f f h z , il vous sera input6 pbche. Vous ne pbcllerez point en nc vous engageant par aucune prom e s s e ;ln& lorsqu'unc fois une parole sera sortie de votre bouche,
au Seigneur votre Dieu, l'ayant fait par votre propre volonth, et l'ayant dclar par votre bouche. 4 7. Psaume XLIX, 14-16 : Immolez Dieu un sacrifice de louanges, et rendez vos vu au Tr&-Haut. - Mais Dieu a dit au pcheu : Pourquoi racontez-vous mes justices? Et pourquoi avez-vous mon alliance dans la bouche ? 1) 18. II Corinthiens, II, 17 : Nous ne sommes pas comme plusieurs qui altrenla parole de Dieu, mais nous la prchon avec une entir sincrit comme de la part de Dieu, en pr scnce de Dieu, et dans la personne de Jsus-Christ 49. Ibidem, 1V , 2 : Nous rejetons loin de nous les passions qui se cachent parce qu'elles sont honteuses, ne nous conduisant point avec artifice, et n'altranpoint la parole de Dieu ; mais n'employant pour nous rendre recomn~andables envers tous les liommes , qui jugeront de nous selon le tmoignagde leur conscience, que la sincrit avec laquelle nous prchon devant Dieu la vrit de son Evangile.
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TMOIGNAGEDE LA TRADITION.
1. Le huitim concile de Tolde Gan. 2 , s'l fortement contre les jurements tmraire Il insiste particuliremen sur l'inviolabilit des serments, conformmen cette parole : Vous ne prendrez point en vain le nom d u Seigneur votre Dieu. Il enseigne du reste qu'on n'est pas tenu d'observer les serments illicites, comme le tmoign saint Ambroise dans le passage suivant, extrait de son livre 1 de officiis : Ce serait quelquefois agir contre le devoir que d'acquitter sa promesse ou de garder son serment, 1) comme fit Hdrode qui avait jur d'accorder t l la fille d'IIro J) diade tout ce qu'elle lui demanderait, et qui fit mettre & mort Jean-Baptiste pour ne pas manquer sa promesse. Eh! que dirai-je de Jepht qui immola sa fille venue la premir h sa rencontre apr sa victoire, pour acquitter le v qu'il avait fait de sacrifier h Dieu le premier objet qui s'offrirait h lui? Il e mieux valu sans doute ne rien promettre, que d'acquitter 1 1 sa promesse au moyen d'un parricide. Saint Ambroise dit de mm au livre III : Il est donc indispensable que nos sentiments soient purs et sincres que chacun de nous use de simplicit dans son langage, que nous conservions nos corps dans la 1) saintetk, et que personne ne circonvienne son frr par des paroles perfides. On ne doit rien promettre qui ne soit honnbte.
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DU DCALOGUE
on serait
plus excusable- de ne pas l'acquitter, que de faire pour l'acquitter quelque chose de criminel. Beaucoup se lient avec fa cilitpar des serments, et lors m h e qu'ils viennent il s'aller ccvoir qu'ils n'auraient, pas d faire telle promesse, ils n'en 1) ex6cutcnt pas moins ce qu'ils ont promis, par respect, disenti ) ils, pour le serment qu'ils en ont fait. C'est ce que nous avons 1) d6jh rapporte d'IICrode, qui, pour acquitter une ljonteuse promesse qu'il avait faite h une danseuse, se porta i l une action d'une cruaut6 inoueCar (jwi do plus honteux, que de proi) rnelirc un royaume pour prix d'une danse? Quoi de plus cruel, que d'ordonner la mort d'un proph&te pour acquitter un scr)) ment? Combien le parjure dans cc cas n'aurait-il pas ht6 plus excusable que le serment lui-in6me? Puis, & quelques lignes de lh , parlant de Jepht : u Admirable nbcessitk , s'crie-t-i , qui se rtsout par un parjure! Il vaut mieux ne pas faire de )) v a u x , que d'en faire que refuse d'acccptcr celui h qui ils s'a)) drcssen\. Le saint d~c~tcur dit encore un peu plus loin : Jl 1 ) no faut donc pas toujours acquiller cc qn'on peut avoir promis. 1) Dieu lui-m6me , comme nous l'attesic 1'EcriUirc (.TON., III, IO), riraetsouvent ce qu'il a rbsolu de faire. 1-1 Voil& ce que le concilc de Tolbdc citait de saint Ainbi~oisc dans son deuxikme canon. Puis le m h e concile rapporte les paroles suivantes de saint Isidore ( L i b . II sentant., c. 5 1) : On ne doit pas garder 1) un sermcnl qu'on anrail Sail pour appuyer une promesse injuste 1) ou imprudcnic, Ici que celui que ferait quelqu'un de garder la N fidfilith (L une adulterc. Car il vaut mieux ne pas garder son 1) serment, que de continuer une union criminelle. Et ces autres du mtme saint docteur ( (IPSyito~ilpnis) : N'ohscrvez point les promesses qui roiifcrmcnt quelque mal, n'acquiltcz point les 1) v a u x do, choses honteusos que vous auriez prononces. N'cx~cutez point ce que vous auriez imprudemment fait v o x d'ex-Ceutcr. Y Cc serait accomplir pur un crime une promesse impie. Les Pkres du concile disaient encore i~ ce sujet : Lorsque nous nous parjurons, nous offensons le Crateur mais enfin nous ne blessons que nous-mcmes. Au lieu que lorsque nous accomplissons une promesse nuisible, en m h e temps que nous faisons acte d'un inkpris superlic des volontks de Dieu, nous nuisons it notre prochain avec une cruaut impie, et plus cruels encore envers 110~smme, nous nous donnons h n o u s - m h m 1:i mort. 2 . Le concile dc Trente, scs-s. IV, hi decrelo de illtiwel usu
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rprimei'abus insolent et tmrai d'employer $ tout i propos les paroles et les passages de 1'Ecriture sainte , en les faisant servir des railleries, 5 des applicat,ions vaines et fabuleuses, 4 des adulations, 5 des dbtractions, et m h e , & des pratiques superstitieuses, & des charmes impies et diaboliques, h des divinations, ii des sortilbges et ii des libelles diffamatoires, ordonne et prescrit, en vue d'abolir cette irrhv6rence et ce mkpris des paroles saintm, et pour qu'h l'avenir personne ne soit assez hardi pour en abuser de cette manire ou de quelque autre que ce puisse 4ire, que les 6vCques rbprimcnt par les peines de droit, et autres qu'ils jugeront $t propos, tous ceux qui s'en rendront coupables, comme profanateurs et corrupteurs de la parole de Dieu.
Question XI.
Que nous e s t 4 prescrit par le troisihme commandement? de Le troisihx commandement nous ordonne d'employer - bonnes muvrcs le sabbat chrtien qui est le dimanche, et les jours de fte marquk par 1'EgIise. 11 demande donc de nous, que libres de tout autre soiil , nous nous portions tout entiers ces joursl i rendre il Dieu le' culte intbrieur et extrieu par la pratique des vertus de foi, d'esprancet de charit Il demande de nous que, sans nous occuper d'autre chose, nous mditionsur les bienfaits divins, nous accomplissions avec exactitude nos devoirs religieux, et que nous vaquions la pribre tant priv que publique, en nous attachant surtout adorer Dieu en esprit et en vrit D'un autre C M , ce commandement nous dfende travailler les jours de fktes, de nous y occuper de travaux mcanique ou de soins profanes, afin que nous puissions nous donner tout entier ii un saint repos, frbquentant Fkglise , et y assistant aux offices publics, mais particuliremen& la messe, et ii l'instruction qu'on y donne, de la manir que les personnes applique 5 leurs devoirs religieux ont coutume d'observer ce prcept(XI).
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XI.
, Iiiin nuis et adorcmus Donm chin 111,ivitlim pul~lic cuin aliis in S])iri111 ct v~l'ilitlc. 1'rollil)ct autcni didius fcslis Iiib~rare, opcribus vacarc nicclianicis et o~~iipiiliouibus dcditnm esse proplianis, nimiruin ut otio sancto vaccinas ndcundo tcmpluin , et audiendo pul~licuinEcc1csi.e sacrum, seu missum ,et statani co~i~ionein, qneinadmo(Inin hoc p;uceptu obscrvare pii consueverunt.
4. Exode, X X , 8-H : Souvenez-vous de sanctifier le jour du sabbat. Vous travaillerez durant six jours, et vous y ferez tout ce que vous aurez i faire. Mais le septihme jour est le jour du repos consacre au Scigncur votre Dieu; vous ne ferez en cc jour aucun ouvrage , ni vous , ni votrc fils, ni votre fille, ni votrc serviteur ,ni votre scrvante , ni vos bcles de service , ni l'&ranger qui sera dans l'enceinte de vos villes. - Car le Seigneur a fait en six:jours le ciel, la terre, la mer, et tout cc qui y est renfcrmb, et il s'est rcpost le scptihx jour ; c'cst pourquoi le Seigneur a b h i le jour du sabbat et l'a sanctifib. 2 . Exode, XXXII, 13-17 : Ayez soin d'observer mon sabbat, parce que c'cst la marque que j'ai 6tablie ent rc moi et vous , et qui doit passer aprh vous h vos enfants, afin que vous sachiez que c'cst moi qui suis le Seigncur qui vous sanctifie. - Observez mon sabbat, parce qu'il doit Gtre saint A vos yeux ; celui qui l'aura viol6 sera puni de mort. Si quelqu'un travaille ce jour-lh , il 116rira du milieu de son peuple. - Vous travaillerez pendant six jours ; mais le septihme jour est le sabbat et le jour consaerc au Seigneur. Quiconque travaillera ce jour-lh sera puni de mort. Que les enfants d'Israd observent le sabbat, et qu'ils le clbre d'Qe en &gc.C'est un pacte &terne1- entre moi et les enfants d'Israc1, et une marquc qui durera toujours. Car le Seigneur a fait en six jours le ciel et la terre, etlil a cessb d'agir le septime 3. Deutdronomc, V , 42-15 : Observez le jour du sabbat, et ayez soin de le sanctifier, selon que le Seigneur votre Dieu vous l'a ordonnb. Vous travaillerez pendant six jours, et vous y ferez tous vos ouvrages. - Mais le septieme jour est le jour du sabbat, c'est-&dire le jour du repos du Seigneur votre Dieu : vous ne ferez aucune uvrce jour-th, ni vous, ni votre fils, ni votrc fille, ni votre serviteur, ni votre scrvante, ni votre bauf, ni votrc Anc , ni aucune de vos btes ni l'6tranger qui est au milieu de vous; afin que votrc serviteur et votre servante se reposent comme vous. - Souvenez-vous que vous avez &t6vous-memes esclavcs dans I'Egyptc , et que le Seigneur votre Dieu vous en a tirbs par sa 'main toute-puissante, et en dbployant toute la force de son liras. C'est pourquoi il vous a ordonn d'observer le jour du sabbat. 4. Lvitique XXIII, 4 4 , 4 5 , -1 0 , 24, 23 , 27-52 , 34-37 : Le Seigneur parla encore & Moseet lui dit : Parlez iiux
507 enfants d'Isr&l, et dites-leur : Voici les fhtes du Seigneur que vous appellerez saintes. Vous travaillerez pendant six jours : le septim s'appellera saint, parce que c'est le repos du sabbat. Vous ne ferez en ce jour-lh aucun ouvrage, car c'est le sabbat du Seigneur qui doit tr observ partout o vous demeurerez. Voici donc les f&es du Seigneur qui seront saintes, que vous devez Au premier mois, le quatorclbr chacune en son temps. zimjour du mois, sur le soir, c'est la Pique du Seigneur. Et le quinzimjour du mm mois , c'est la ft solennelle des azymes du Seigneur. Vous compterez donc depuis le second jour du sabbat, auquel vous aurez offert la gerbe des prmices sept semaines pleines, - jusqu'au jour d'apr que la septim semaine sera accomplie, c'cst-&-direcinquante jours ; et alors vous offrirez au Seigneur un sacrifice nouveau dans tous les lieux o vous demeurerez. - Au premier jour du septim mois , vous clbrer par le son des trompettes un sabbat pour servir de monument, et ce jour sera appelsaint. - Vous ne ferez en ce jour-lh aucun uvr servile, et vous- offrirez un holocauste au Seigneur. - Le dixim jour de ce septimmois sera le jour des expiations ; il sera tr- solennel et s'appellera saint. Vous affligerez vos &mesen ce jour-lh, et vous offrirez un holocauste au Seigneur. - Vous ne ferez aucune uvr servile dans tout ce jour, parce que c'est un jour de propitiation, afin que le Seigneur votreDieu vous devienne favorable. -Tout homme qui ne se sera du milieu de son peuple. J'expas affligen ce jour-lh ,prir terminerai encore du milieu de son peuple celui qui en ce jourl& fera quelque ouvrage. - Vous ne ferez donc aucun ouvrage, en ce jour-lh ; et cette ordonnance sera ternellemen observ par toute votre postrit et dans tous les lieux o vous demeurerez. - Ce jour-l sera pour vous un jour de repos de sabbat, et vous affligerez vos Ames le neuvim jour du mois. Depuis le quinzimjour de ce septim mois, la ft des Tabernacles se cklbrer en l'honneur du Seigneur pendant sept jours. - Le premier jour sera trs-solenneet tres-saint. Vous ne ferez aucune uvr servile en ce jour-lh. - Et vous offrirez au Seigneur des holocaustes pendant ces sept jours ; le huitim sera aussi trs clb et trs-sain, et vous offrirez au Seigneur un holocauste ; car c'est le jour d'une assembl solennelle ;vous ne ferez aucune euvre servile pendant ce jour. -Ce sont l des fle du Seigneur, que vous appellerez trs-solennelle et trks-saintes, etc. . 5.~ I \ ~ M XVlI, I E 21-% :N Voici ce que dit le Seigneur :Veillez
BU D~CALOGUE.
398 DU D~CALOGUE. sur vos Ames, ne portez point de fardeaux au jour du sabbat, n'en faites point entrer par les portes de Jbrusalem. Et n'en faites point sortir hors de vos maisons, aux jours du sabbat, et ne faites point en ce jour dYmuvrcsserviles ; sanctifiez le jour du sabbat, selon que je l'ai ordonn6 vos pCrcs. 6. I S A ~ ,ELVI , h-7 : Voici ce que dit le Seigneur aux eunuques : Pour ceux qui gardent mes jours de sabbat, qui einbrassent ce qui ino plat et qui demeurent fermes dans mon alliance ; - jc leur h p . ~ t - ; ~laiw n ma maison et dans l'enceinte de mes murailles une p l a w avauli~gousc , cl un nom qui leur sera meilleur qnt: d r s Pis; cl des filles ; je leur donnerai un nom hterncl qui ne prirJamais. - Et si les btrangers s'attachent au Scigncur pour l'adorer, s'ils aiment son nom pour se donner i~son service, et si quelqu'un, quel qu'il soit, garde mes jours de sabbat pour nc pas les violer, et demeure ferme dans mon alliance ; je les ferai venir sur ma inouhgne sainte, je les remplirai de joie dans ma maison de pri6rc ; les holocaustes et les viclimcs qu'ils m'offriront sur mon autel me seront agrCables, parce que ma maison sera appella maison de prir pour tous les peuples. 7. Apocdy1)sc, I , 10 : a Je fus rai-" en esprit un jour de dimanche. 8. Actes, X X , 7 : Le premier jour de la semaine, les apbtres s'btant assemblpour rompre le pain, Paul leur fit un discours, etc. 9 . 1 Corinitiiens, X V I , 1-2 : Quant aux aum6nes qu'on recueille pour les saints, faites la m h c chose que ce (jue j'ai ordonnh aux &lises de Galatie.-Que chacun de vous metic quelque chose part chez soi le premier jour de la semaine, l'amassant peu 5 peu selon sa bonne volontb, afin qu'on n'attcndc pas h mon arriv recueillir les aumhes. 1) 10. JEAN, I V , 23-24 : Mais le temps vient, et il est dCjh venu, oti les vrais adorateurs adoreroni le P h eu esprit et en vcrilb; car ce sont la les adorateurs que recherche le Pbre. Dieu est esprit, el il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en csjjrit et en vCrit6. i> 4 1 . Dcutdrou., V; voir plus haut m~tncqucstion, thoignage 3,
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pagu 59G. 42. N o i r e s , XV, 32-36 : (iOr, les enfants d'Israel Ctant dans le dcscrt, il arriva qu'ils t r o u v h n t un hommc qui ramassait du bois le jour du sabbat. -Et l'ayant p r k n t e fi Mose Aaron et it tout le p p l e , ils le tirent ineltrc cri prison, ne sachant ce
399 qu'ils devaient faire de lui. -Alors le Seigneur dit Mos:Que cet homme soit puni de mort, et que tout le peuple le lapide hors du camp. - Ils le firent donc sortir dehors, et ils le lapidrent et il mourut selon que le Seigneur l'avait command 13. Lvit.XKIII; voir plus haut, m8me question, tmoignag 4, page 397. TEMOIGNAGES DE LA TRADITION. 1. S. AL'GUSTIN, epist. CXIX (al. LV) ad JanuarhiW ,c. 12 : De tous les dix commandements, il n'y a que celui qui regarde le sabbat dont l'observation soit figurative : figure qu'il faut entendre spirituellen~ent, plutque de la perptue en cessant ce jour-lh les ~ u v r c scrvilcs. s Car, comme le sabbat tai la figure de ce repos spirituel dont le Psalmiste a dit (Ps. XLV, 11) : Soyez en repos, et considreque c'est moi qui suis le Seigneur ;de ce repos auquel le Seigneur lui-mm invite les hommes par ces paroles (MATTII., XI, 28-29) : Vetiez moi, vous taus qui gmisse sous le poids de vos peines, et je vous soulagerai; prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de c w et vous trouverez le repos de vos h e s ; ce prcept fait exception aux autres que nous observons en les prenant il la lettre, sans y cliercher de figures. Car nous avons appris ne point adorer les idoles, A ne point prendre le nom de Dieu en vain, & honorer nos parents, ii ne point conlmettre dYadultres,n de meurtres, ni de larcins, ni de faux tkmoignages , h ne point convoiter la femme de notre prochain, ni tout autre bien qui lui appartienne, sans que ces divers prcepte aient it nos yeux un sens mystique qui nous dispense dc les observer & la lettre ; mais nous les observons dans la teneur o ils nous sont intims Au lieu que pour le repos du sabbat, nous ne sommes pas oblig de l'observer it la lettre, en tendan ce repos celui du corps, comme font les juifs, dont l'exactitude l'observer n'est que ridicule, s'ils ne le rapportent en nGme temps un repos spirituel dont ce repos des membres est la figure. Ce n'est donc pas sans raison que nous nous servons, pour exciter en nous le desir de ce saint repos, de tout ce que nous voyons rapport figurmcn dans les saintes Ecriturcs, puisqu'il n'y a d'exprim ainsi dans le DCcalogue que le pr6ceptc qui nous prescrit le repos, ce repos que nous cherchons cn tout, mais que nous ne pouvons trouver qu'en Dieu (1). 2. Ibidem, c . 15 : Ce qu'une figure qui n'tai point comDP D~CALOGUE.
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DI~CALOGUE.
tmanifest6 par la rbsurrection de Notre-Seigneur , non aux juifs, mais aux chrtiens qui, pour cette raison, ont pris l'habitude de solenniser ce jour-lh. Car les &mesde tous les saints, en attendant la rsurrectiodes corps, sont en repos, il est vrai, mais sans pouvoir se livrer en mm temps cette action qui sera propre aux corps ressuscits C'est celte action qui nous est indiqube par le huitikine jour, qui sera comme le retour du prcmicr ; de manikre toutefois h ne pas troubler le repos dont je parlais tout (il'heure, mais le rendre glorieux. Car nos corps apr& la rCsurrection ne seront plus pour nos &mesun embarras comme ils lc sont aujourd'hui, parce qu'ils seront devenus i jamais incorruptibles. I l faut en effet, dit l'Apbtre (1Cor., XV, 53), que ce corps corruptible soit rev&tu de Vincorruptibilitd, et que ce corps mortel soit revdtu de l'immortaliti. C'est pourquoi avant la rbsurrection de Notre-Seigneur , bien que les saints patriarches, remplis qu'ils &taient de l'esprit prophtique n'ignorassent pas le mystkre du huitim jour, qui signifie notre rsurrectio future, comme il parat et par les psaumes intitulCs pro octavi, et par la pratique de circoncire les enfants le huitim jour apr leur naissance, et par cette parole de l'Ecclsiast(Eccles. ,XI, 2 ) qui fait allusion aux deux Testaments : donnez sept 6 ceux-l&, et huit ceux-ci ;ce mystr cependant restait cach et rserv pour nos temps, et il n'&tait recommand encore que de cklbbrcr le sabbat, parce que jusque-li il n';tait question que du repos des morts : la rCsurrection n'ktait pour personne, tant que le Christ n'hlait pas venu inaugurer l'immortalitet l'empire sur la mort par sa proprc rksurrcction (Rom., VI, 4-5). Mais depuis qu'a eu lieu cette r6surrcction de notre divin chef, annonce certaine de la rsurrectio future de tout le corps , qui est son Eglise , et qu'on a commcnc~ cklkbrer le dimanche, comme le jour qui est le huiticme et le premier tout 5 la fois , nous voyons aussi la cause pour laquelle la cblkbration de la pique, o il ktait ordonnb de tuer et de manger l'agneau , figure kvidente de la passion du Sauveur, n'cxigcait pas qu'on attendit pour la faire la rencontre du sabbat et sa concidencavec la pleine lune du premier mois de l'ann6e, parce que cc inCnie jour devait 6trc bien plutdt marqu6 par la passion du Sauveur, qui est vcnu nous dbvoiler le mystr du premier et du huiti4me jour, Ic mkmc que le dimanche ('1).
(1) Cf. Les lettres dc saint AWJWtin, Paris, i W , 1. Ier, p. $59-bu.
OU D ~ A L O G U E .
3. Le mkme ,epist. CXVIII ( al. LIV ) a i Jmmrilm ,c. 4 : Les observances que nous gardons, par tradition, sans qu'elles
aient t mises par crit et qu'on garde de m&medans tout l'univers, doivent tr considr comme nous ayant t recommande et mm institues ou par les apdtres , ou par des conciles plnier dont l'autorit est si grande dans l'Eglise et A la fois si salutaire ; et c'est ainsi que nous clbro tous les ans les jours anniversaires de la passion et de la rsurrectiodu Sauveur, de son ascension , de la descente de l'Esprit - Saint ; et nous devons dire la m6me chose de toute aut,re pratique observ gnral ment par toute l'Eglise (1). 4. Le mfime, S e m . CLIV de tempore (2) : C'est un jour vnrab que cc jour du dimanche , qui est il la fois le premier des jours et le symbole de la perfection, le jour o la lumir a paru pour la premir fois (GTo., 1, 3). C'est en ce mm jour que les enfants d'Isra ont pass la mer Rouge ii pied sec ( E x o ~ XIV , , et X V I ) ; que la manne leur est tomb du ciel dans le dsertet que le Seigneur a tbaptis dans le Jourdain (MATT. , III, 16) ; que l'eau a tchangen vin Cana de Galil (JOAS.,II, 8); que le Seigneur a bn les cinq pains avec lesquels il a nourri cinq mille personnes ; qu'il a triomph de la mort ; qu'il est entr6, portes ferme , dans le cnacle o les apbtres s'taienrenferm cause de la crainte qu'ils avaient des juifs (JOAN. , XX , 1 9 ) ; que le Saint-Esprit est descendu sur les apbtres , et que nous espron aussi que le Seigneur viendra prononcer son jugement, jour o toute la cratiopassera i~ un ta meilleur, oi1 le soleil et la lune donneront sept fois plus de lumir ( l s ~ XXX, 26), o enfin les saints recevront du Seigneur la vie kternelle pour prix de leur docile obissancA ses commandements. 8. S. L~oN-LEGRAND, epist. m X I ad Dioscorum^ c. 1 : Le jour de la rsurrectio du Seigneur a tconsacr par de si grands mystres qu'il faut rapporter it ce jour auguste tout ce qu'il y a de plus remarquable parmi les institutions divines. C'est en ce jour que le monde a commenc ; en ce jour que la rsur
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(1) C f . Les lettres d e saint Augustin, Paris, 1684, t. Ier, p. 492. (2) Il est douteux, au jugement de NoCl-Alexandre, que ce sermon
soit de saint Augustin; niais quel qu'en soit l'auteur, on ne voit pas sur quelles preuves il aurait pu appuyer plusieurs des assertions rapporte ici, par exemple, que ce soit le dimanche qu'ait eu lieu l e baptm de Iotre-Sei: wur.
rection de Jksus-Christ a mis fin b l'empire de la mort, et inaugar6 celui de la vie ; en ce jour que les apbtres ont rqu l'ordre d'emboucher par tout l'univers la trompette vangklique et de communiquer an monde entier le sacrement de la rgnhtti (MATTH.,XXVIII , 1 9 ) ; que les disciples tan rassembl dans un lieu dont ils tenaient les portes fermes le Seigneur apparut tout-h-coup au milieu d'eux, souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ;les pchseront remis a ceux i qui vous les remettrez, et ils seront retenus 6 ceux qui vous les retiendrez ; en ce jour enfin, que le Saint-Esprit, en descendant sur les apbtres, leur a acquittla divine promesse. 6. Le mt!me, S e m . III de Qdragesim: n Si c'est une pratique raisonnable et meme religieuse en quelque faonde se v&ir plus proprement les jours de f&es , et de tmoigne sa joie intrieur par l'lgan de la tenue ; si nous ornons ce jour - lb avec plus d'attention et de pompe la maison mm de la prir ; n'est - il pas convenable que l'Arne chrtienn , qui est le temple vbritable et vivant de Dieu, s'applique en ce mbme jour ii se revti clle-mm de nouveaux ornements , et que voulant cd& brer le mystrde sa rdemption elle donne tous ses soins ti ne pas contracter des taches quelconques d'iniquit A ne pas perdre les grilces de l'innocence par quelque duplicitcoupable? Car A quoi servirait-il de prendre des dehors honnte el vertueux, si l'on se trouvait souill dans son intrieu par quelque habitude crimi1 ! nelle? On doit donc se purifier avec soin de tout ce qui peut ternir la puret de l'&me ou obscurcir l'cla de sa beaut et passer comme le rabot sur tout ce qu'on voit en elle de tristement superflu. Que chacun examine sa conscience, et se place soi. Comme donc nous mkme devant soi-mm en attitude d'accus. sommes revtu d'une chair mortelle; que l'antique ennemi nous tend des pikges de tous cbt , et qu'il n'est jamais plus furieux contre les membres vivants de Jsus-Christ que lorsqu'il les voit les mystreles plus augustes ; c'est par une s'apprktcr 5 clbbre juste ncessit que le peuple chrtie a appris de l'Esprit-Saint, son matr intrieur h se pr6parcr 5 la ftde PAques par l'abstinence des quarante jours (1). 7. S. GR~GOIRE-LE-GRAND, epist. Lib. XI, epist. III ad Romanos cives : Le dimanche on doit s'abstenir du travail corporel, et donner toute son application h la prire afin d'expier par la
(1) Cf.
prireen ce jour de la rksurrection de Notre-Seigneur, les nbglience qu'on a pu commettre les six jours prcdent 8. S. J R ~, Mi n cap. IV ad Galatas : Quelqu'un dira peut4tre : S'il n'est pas permis d'observer les jours , les mois, les
temps et les annes nous tombons donc dans un crime semblable, en observant le quatrim jour de la semaine, le vendredi, le dimanche, le jen quadragsimal la f&e de Phques, la solennit de la Pentecdte, et divers autres temps marqu en chaque pays pour honorer les martyrs. A cette objection il suffit de cette simple rponse que les jours d'observances judaque ne sont pas les mme que les ndtres. Car nous ne clbro pas, nous autres, la @que des azymes, mais celle de la rsurrectioet de la croix. Et nous ne comptons pas, comme les Isradites, sept semaines pour clbr la Pentecdte ; mais tout notre objet dans cette fkte est de rappeler la descente du Saint-Esprit. Et si des jours particuliers ont t dsign pour nos runionreligieuses, c'est afin de prveni les dommages que la foi pourrait essuyer du dfau d'ordre que prsenteraien sans cela les rassemblements du peuple. 9. S. ALGUSTIN , Lib. contra Adimantum Manich discIpulmJ c. XVI : K Nous aussi nous clbro solennellement et le dimanche et la pilque , et toutes les autres fte tablieparmi le peuple chrtien Mais comme nous en pntro la fin spirituelle, ce que nous observons, c'est ce que ces temps nous invitent ti &l brcr, et non ces temps eux-mbmes. 10. Le mme S e m . CCLI de tempore (1) : Il faut que vous sachicz , mes frres que nos pkrcs dans la foi ont tabl par des rglement stables l'obligation pour les chrtiende suspendre leurs travaux et toute occupation profane les jours de fktes des saints et surtout clique dimanche , pour qu'ils fussent plus en ta de s'occuper du culte divin, dont rien alors ne pourrait les distraire, et de mkditer avec profit les volont de Dieu ti leur gard C'est pourquoi le Seigneur lui-mm dit par son propht : Soyez en repos, et voyez que je suis le Seigneur (Ps. XLV, 11). Mais pour ceux qui, embarrass dans une multitude de soins et d'affaires, mprisen cet avertissement divin, et refusent de vaquer aux contemplations clestes je crains bien que, dans le sicl A venir, lorsqu'ils frapperont h la porte du Seigneur, et demanderont entrer, le Seigneur ne leur rpond: En vritje vous le
eccles.,
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dis, je ne vous connais pas (Luc, X111, 13 ) ; retires-vous de toi vous tous ouvriers d'iniquit Et c.eux qui maintenant nbgligent de chercher Dieu, seront rejet de lui h leur tour. Ainsi donc, mes frres ne craignez pas la peine de vous appliquer au culte divin les jours de dimanches et de fte des saints. Les apatres et les hommes apostoliques ont voulu que le dimanche fht rcligicusement observparce que c'est le jour o Notre-Seigneur est ressuscitd'entre les morts. Et il est appelde ce nom domhicus, afin que nous abstenant en ce jour des travaux, et des vains soins de ce monde, nous ne nous y occupions que des choses de Dieu, en honorant et rvbrance jour 5 cause de l'esprancqu'il r6veille en nous de notre future rsurrection Car, de meme que Notre-Seigneur Jsus-Chris est ressuscitk d'entre les morts, ainsi esprons-nou ressusciter nous-memes au dernier jour. Les Ecritures elles-m6mes nous thmoigncnt de la solennith du dimanche. Car ce jour est le premier de la cration celui o les angcs ont &t crts o le Christ est ressuscitd'entre les morts, ol'EspritSaint est descendu du ciel sur les aptres ou la manne est pour la premir fois tomb du ciel dans le dsert Car tels sont les grands vnemen qui rendent ce jour remarquable entre tous les autres. C'est pour cela que les saints docteurs de l'Eglise ont transfri ce jour tout l'honneur du sabbat judaqueafin que nous clbrio en vtrit ce que l'ancien peuple ne clbra qu'en figure, A savoir notre repos, qui ne sera vritablemen consomm4 qu'apr notre rsurrection &poqueA laquelle nos corps comme nos hmes recevront la rcompense Observons donc le dimanche, mes lrrcs et sanctifions-le , comme il avait 6t prescrit aux anciens de sanctifier le sabbat, par ces paroles du divin lbgislavos sabbats 6 compter d'un soir h l'mtre teur : Vous clbrer soir. Prenons garde que le repos ne d6gnCrpour nous en oisivet;mais depuis le soir du samedi jusqu'au soir du dimanche, laissons l tout travail champtretoute affaire temporelle, pour ne nous occuper que du culte divin. C'est ainsi que nous sanctifierons comme il faut le sabbat du Seigneur, suivant cette parole: Vous ne ferez ce jour-la aucune uvr servile. Que tous ceux donc it qui la chose est possible se rendent & l'office tant du soir que de la nuit, ct implorent pendant ce temps - lk dans le lieu saint la misricordde Dieu. Et quant A ceux qui ne peuvent pas venir, qu'ils prient au moins dans leurs maisons, et qu'ils ne ngligen pas d'acquitter leurs vu au Seigneur, et dc lui rendre le culte qu'ils lui doivent. Le jour mme que personne
dispense d'assister h la messe, ou n'ose rester oisif dans sa maison tandis que les autres se rendent l'Eglise ;que personne ne passe ce jour4 h la chasse, en se mettant ainsi au service du dmon en courant et lh dans les champs et les fortsen faisant retentir l'air de ses cris et de ses ris dissolus, au lieu de et des prirequi pousser du fond de son cu des gmissement s'lve jusqu'au trn de Dieu. 11. Le concile de Mayence, canon 56 ; le second concile de Micon, canon 4 ; le concile d'Agde, canons '21 et 47. Nous rapporterons ces divers dcreten traitant des commandements de Kglise, question XIV.
se
Question XII.
A quoi se rduisen sommairement les trois premiers commandements de Dieu ? Ces trois premiers commandements, qui sont ceux de la premir table, nous apprennent rendre Dieu le vrai culte, int de cur de bouche et d'action, en public rieur et extrieur comme en particulier. Les sept autres qui vont suivre sont appel les commandements de la seconde table, et ont pour objet d'expliquer nos devoirs i i l'gar du prochain (XII).
L S. AUGUSTIN, qumt. LXXI super Exodum :(t On demande comment doivent se diviser les dix commandements de la loi : s'il faut en compter quatre, y compris celui dusabbat, qui tous regardent Dieu, et six ensuite qui se rapportent aux hommes, et dont le premier est : Honorez votre pr et votre reou s'il ne faut pas pluten compter trois seulement pour la premir cat gorie, et sept pour la seconde. Ceux qui en comptent quatre de la premir classe partagent en deux le premier, en comptant pour un commandement part ces paroles : Vous n'aurez point d''autres dieux devant moi, et pour un second ces autres paroles : Vous ne v o w ferez point d'idoles, etc. , par lesquelles se trouve
XII.
scilicct et exteriorem privatim et pulilic Qua est summa Ilorum t r i m pmceptorum ? Reliqua scpfem, quse porr6 sequuntur, Haec tria priera qiiidem praecepta ,qua? przcepta secundae tabula dicuntur : in ~ u n primas t tabulas, nos eb instituunt, ut hoc addita, ut nostrum extra proximum
De0
verum
dfendle culte des faux dieux. Ensuite ils ne font qu'un cornmandement de ces paroles : Vous ne convoiterez point la femme de votre prochain, et de ces autres : V o w ne convoiterez point te maison de votre p r o c l a h , et le reste jusqu'h la fin. Ceux au contraire qui ne comptent que trois commandements pour la premikre catgori et sept pour la seconde, font un seul commandement de tout ce qui a pour objel de prescrire le culte d'un seul Dieu, et d'interdire ce m&meculte {il'kgard de tout autrc que lui. Ensuite ils font des dernire paroles deux comn~andementsspar comptant pour un commandement h part celles-ci : Volts w convoiterez point la femme de votre prochain, et pour un autre commandement celles-lh : Vous ne convoiterez point la maison de votre prochain, ni son esclave, ni sa servante, ni son buf ni son due, ni rien qui lui appartienne. Les uns et les autres cepc1da admettent dix comtnandcincnis , parce que l'Ecriture le dbclare en termes formels. Pour moi, il me semble plus convenable do compter trois commandements pour la premikre catgorie et sept pour la seconde, parce que ce qui regarde Dieu para insinuer la Trinitb, pour peu qu'on ci1 ps i1ll~11tiv~mcl1t les expressions. D'ailleurs ces paroles : Vous n'atbrez point d'autres dieux devant moi, ne sont qu'c~pliqu~es plus amplement par la dbfense d'adorer des idoles. D'un autre d t la convoitise qui a pour objet l'pousd'autrui , et celle qui a pour objet sa maison , sont deux espce de pCcli6s tellement di6rent qu'ii ces mots : Vous ne convoiterez point la maison de voire prochain, le texte en ajoute immkdiitlemcnt plusieurs autres, savoir : Ni son c"wwp, ni sm esclave, ni sa servante, ni son boeuf, ni son d m , ni rien qui lui appartienne. Le texte l u i - m h e semble donc prksenter la convoitise qui a pour objet l'pousdu prochain comme un pbchb dirirent de celle qui s'exerce sur tout autre objet appart,enanti'i autrui, puisque, au lieu de dire une fois pour tout cela : Vous ne convoiterez point, on le dit deux fois, et deux fois seulement , savoir : Vous ne convoiterez p w i t la femme de voire prochain, et : Vous ne convoiterez point la maison de votre prochain, ni son c h u ~ elc. , Ces mots, ni son d t i i i i i ~ ,etc., ne se trouvcnt pas joints ici au pr cepte : Vous ne convoiterez point l'ipouse de votre prochah mais i l prcept : Vous ne convoiterez point la maison de votre prodiain, parce qu'en effet c'est toujours le m h c psccpte au lieu que ces mois : Vous ne convoiterez point rponsde voire prochain, sont s par6s du reste, parce qu'ils expriment lin prkepte diffbrent. Au contraire, il est viden que ces nuits : Vous n'aw'ez pohit lilutri
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b devant mi, sont simplement expliqub par ceux qui viennent apris. Car, h quoi se rapporte: Vous ne vous ferez point Sidoles, ni d'images de a qu'il y a Sans h ciel, ni de ce Nil y a sur h terre, ni de ce qu'il a dans les eaw; mus m les adorerez point, vous ne les servirez point, sinon ii ce qui a t dit : Vous n'aurez point d'autres dieux devant moi ? Saint Augustin dit un peu plus loin : Dans ces deux prceptesVous 9~ecommettrez point d'adultresvous ne ddroberezpoint, ce sont les actions de ces sortes
de crimes qui sont condamnes dans les deux derniers commandements, c'est le dtsir mm qu'on aurait de les commettre : or, ce sont lA des choses tellement diffrentes qu'il peut arriver que quelqu'un commette un adultkre sans convoiter pour cela l'pous de son prochain, s'il est poussb it cette action par quelque autre motif, et qu'un autre convoite l'pousde son prochain sans commettre pour cela d'adultere avec elle, s'il en est emp6ch6, par exemple, par la crainte du chhtiment; et peut-tr 1'Ecriture a-t-elle voulu marquer que le dbsir d'une pareille action est un pch comme l'action mme 1) A la fin de cette mm question, saint Augustin dit encore : n Si l'on doit entendre par larcin toute usurpation illicite du bien d'autrui (car celui qui a dfend le larcin, n'a pas permis la rapine, mais il a dit la partie videm ment pour faire entendre le tout, c'est-&-dire toute usurpation d'un bien qui peut appartenir au prochain) ; on doit certainement comprendre aussi sous le nom d'adultr tout commerce charnel i la gn illicite, tout usage non lgitim des membres destin ration. D'un autre cbt il ne faut pas penser, par rapport au pr cepte : Vous ne tuerez point, que celui qui en lue un autre agisse contre ce prhcepte, quand il ne fait en cela. qu'obi A la loi ou & Dieu mme Car, dans ce cas, c'est celui qui commande l'action qui en est responsable, celui mm qui la fait ne pouvant refuser son ministre 2. Le mhme, in Psalmum XXXJJ, concione 1 : (iLorsque vous portez votre attention sur les dons minent que Dieu vous a faits, sur les salutaires prcepte qu'il vous a donns sur la doctrine clest dont il a enrichi votre ilme, prenez aussi votre harpe, et chantez un cantique au Seigneur sur l'instrument dix cordes. Car il y a dix commandements dans la loi. Ces dix commandements composent donc pour vous un instrument & dix cordes. Rien de plus parlait. Vous y trouvez l'amour de Dieu en trois, et l'amour du prochain en sept. Et sans doute vous n'ignorez pas ce qu'a dit le Seigneur, que de ces deux commandements
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dpenden et la loi et les prophhtes. Dieu vous dit d'en haut : U Seigneur votre Dieu est un seul Dieu (Deutdr., VI, 1 4 ) : Voilh une corde pour votre instrument. Ne prenez point en vain le m m (ht Seigneur cotre Dieu :Voilb une seconde corde. Observez le jour du sabbat, non d'une manir charnelle, non dans la mollesse comme les juifs, qui abusent du repos pour prendre leurs volupts Car il vaudrait certainement mieux b6cher toute cette journe que de la passer tout entir danser. Mais vous , ne songez i mettre votre repos qu'en votre Dicu, ct faisant tout pour trouver ce repos, abstenez-vous ainsi de toute auvrc scrvile. Car quiconque commet le pbch6, est esclave (servus} du pkclih (JoAN., VIII, 34); et pl4 Dieu qu'au lieu d'&trc esclave du pch on le f i t simplement d'un homme ! Voici trois choses qui se rapportent h l'amour que vous devez avoir pour Dieu : pensez h son unit h sa vritd & sa volontb. Car il y a une volont6 en Dieu, et c'est dans cette volont6 que se trouve le vrai sabbat, le vrai repos. C'est ce qui a fait dire au Psalmiste (Ps. XXXVI', 4 ) : Mettez votre joie dans le Seigneur, et il vons accordera les demandes de votre mur. Car qui peut donner de la joie comme celui qui a fait tout cc qui en donne ? En ces trois choses est l'amour de Dieu ; dans les sept autres est l'amour du prochain, dont l'abrgest de ne pas faire 5 autrui ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse ii vous m6me. IIonorcz votre pkre et votre mkre, puisque vous voulez vous-mhe ktre lionor6 par vos enfants. Vous ne commettrez point (VadnUi!rc, puisque vous ne voulez pas que votre &pouse s'en rende ~0111)ilbl~ envers vous. VOUS ne tuerez point, puisque vous ne voulez pas vous-infime qu'on vous tue. Ne drobe point, puisque vous ne voulez pas qu'on vous drob ce qui est h vous. Ne portez point faux tbmoignage, puisque vous dteste celui qui porte faux tbmoignage contre vous. Vous ne convoiterez point l'pousde votre procliain , puisque vous ne voulez pas que la vtr soit convoitCe par d'autres. Vous ne convoiterez point le bien de votre prochain, puisque vous n'tc pas content si l'on convoite le vbtre. Tournez votre langue contre vous-mhe, quand vous te pour vous plaindre de quelqu'un qui vous fait tort, Voilk quels sont tous les commandements de Dieu ;il sont autant de dons do sa sagesse ; ils vous sont promulgu6s d'en haut. Prenez votre harpe, accomplissez la loi , que le Seigneur voire Dieu n'cst pas venu dtruire mais qu'il est au contraire venu accomplir. Vous accomplirez en effet par amour ce que vous ne pouviez pas accomplir par crainte.
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Question XIII.
Que propose et prescrit le quatrim commandement? Les enfants apprennent ici ce qu'ils doivent (1 leurs parents, dont Dieu s'est servi pour leur donner la vie, et qui par leur travail leur procurent le bienfait de 1'6ducation. Les subordonn apprennent aussi par le meme prcept s'acquitter de leurs devoirs envers ceux qui sont au-dessus d'eux, c'est-A-dire envers tous ceux qui les surpassent en dignit et en pouvoir, soit dans l'Etat , soit dans 1Eglise. En cons6quence , les premiers doivent A leurs parents, et les eeconds ii leurs suptrieurs , le respect tant intrieu qu'extrieur et de plus les gards l'assistance et l'ob6issancc? Ce commandement dfenen outre d'offenser ou de contrister en quelque manir que ce soit, par paroles ou par signes, ou par actions, les parents ou les suprieur dont il s'agit (XIII). Honorez votre pr et votre mre selon que le Seigneur votre Dieu vous l'a command afin que vous viviez longtemps, et que vous soyez heureux sur la terre que le Seigneur votre Dieu doit vous donner. 2. Colossiens, I I I , 20 : u Enfants , obisseen tout h vos pre et A vos mres car cela est agrabl au Seigneur. 3. Eplisieii~ VI, 4-3 : a Enfants, obisse vos pre et : ' I vos meres, en vue du Seigneur; car cela est juste. Honorez votre pr et votre mr (c'est le premier des commandements auquel Dieu ait promis une rcompense ; afin que vous soyez heureux, et que vous viviez longtemps sur la terre. 4. Ecclsiastique 111, 1-3, 5-18 : Les enfants de la sagesse forment l'assemblk des justes, el le peuple qu'ils composent
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4, Deutronome V , 10 :
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1 cellunt.
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Bcbent autem et illi prcniihus , et 1 majoribus suis tum interiorciil ,tum exte-
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Docentur hic mii, quid suis dcLcant pa- riorem quandain reverentiam et observanrcntibus , quorum et ope in hanc lucem \ tiam ,opcm itidem et obedicntianl. cdili, et labore liberaliter sunt educati. ; Vctalnr lirzterni, ne quacunqiic rationc Docentur et subditi, suum deferre officiuni , vel contrislenius personas cjusmodi subli,id est, omnibus qui dignitate miores ,sive verbis ,aut signis, sive factis mi~joribus et potestate quadam, sim ia politici8 ,sive id coumittatur.
n'est qu'obbissance et qu'amour. -Ecoutez , enfants, les avis de votre pkre, et suivez-les de telle sorte que vous soyez sauvks. Car Dieu a rendu le phre vnrab aux enfants, et il a affermi sur eux l'autorit de la mre Celui qui honore sa mr est commc un homme qui amasse un trsor - Celui qui honore son ;krc trouvera sa joie dans ses enfants, et il sera exauc au jour (le sa prire-Celui qui honore son pr jouira d'une longue vie, ct celui qui obi i i son pkre assistera sa mkre. -Celui qui craint le Seigneur honorera son pkre et sa mkrc, et il servira comme sos matre ceux qui lui ont donne la, vie. - Honorez votre pkre par vos actions, par vos paroles et par toute sorte de patience, -afin qu'il vous bhisse et que sa bhkdiction demeure sur vous jusqu' la fin. La bbndictiodu pr affermit la maison des enfants, et la malkliction de la mkre la ddruit jusqu'aux fondements. -Ne vous glorifiez point de ce qui dshonor votre, pr : car sa honte n'es1 pas votre gloire. - Le fils tire sa gloire de l'honneur de son pr ; un pr sans honneur est le dshonneu de son fils. - Mon fils, soulagez votre pr dans sa vieillesse, et ne l'attristez pas durant sa vie. - Que si son esprit s'affaiblit , suppor~ez-le,et ne le 1n6prisez pas h cause de l'avantage que vous avez au-dessus de lui, car la charit dont vous aurez us6 envers votre p h ne sera point mise en oubli. - Dieu vous rkcompensera aussi pour avoir supportles dtfauts de votre more. - Il vous 6lablira dans sa justice , il se souviendra de vous au jour de l\il'lliction, ot vos pkchse fondrint commc la glace en un jour serein. Combien est infiime celui qui abandonne son p h , et combien est maudit de Dieu celui qui aigrit l'esprit de sa mkrc ! 1' 5. Proverbes, XXIIT, 2 2 , 23 : Ecoutez votre pCre qui vous a donnla vie, et ne mprisepas votre mr lorsqu'elle sera dans sa vieillesse. - Que voire pkre et votre mr soient dans l'all6gresse cause de vous, et (pic celle qui vous a mis au monde tressaille de joie. 1) 6. TOUIR, IV, 1-5 : Tobio croyant donc que Dieu exaucerait la prikrc qu'il lui avait faite de pouvoir mourir, appela h lui son fils Tobie, - et lui dit : Mon fils, couteles paroles de ma bouche, et mettez-les dans votre cu comme fondement de foule votre conduite h venir. -Lorsque Dieu aura re mon Arne, t~nsevelissezmon corps; et honorez votre mkre tous les jours (le sa vie. -Car vous devez vous souvenir de cc qu'elle a souffert, c l ti eolnbivn de pcrils elle a cl6 expos6e, lorsqu'elle vous porti~it
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dans son sein. Et quand elle aura aussi elle-mhme achevle temps de sa vie, ensevelissez-la auprhs de moi. 7. Romains, XIII, 1-7 : Que toute personne soit soumise aux puissances suprieure ; car il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et c'est lui qui a tabl toutes celles qui sont sur la terre. - Celui donc qui rsistaux puissances, rksiste h l'ordre de Dieu ; et ceux qui r6sistent l'ordre de Dieu, attirent la condamnation sur eux-mmes- Car les princes ne sont point Zi craindre, lorsqu'on ne fait que de bonnes actions, mais ils le sont lorsqu'on en fait de mauvaises. Voulez-vous donc ne point craindre les puissances ; faites le bien, et alors elles vous en loueront. -Car le prince est le ministre de Dieu pour votre bien ; mais si vous faites le mal, vous avez raison de craindre, parce que ce n'est pas en vain qu'il porte l'kp6e ; car il est le ministre de Dieu pour excute sa vengeance, en punissant celui qui fait de mauvaises actions. -Il est donc ncessair de vous soumettre h lui, non-seulement par la crainte du chhtiment , mais aussi par un devoir de conscience. - C'est aussi pour cela que vous payez le tribut aux princes, parce qu'ils sont les ministres de Dieu , toujours appliqu aux fonctions de leur ministre Rendez donc i i chacun ce qui lui est d , le tribut qui vous devez le tribut; les impbts h qui vous devez les impt ; la crainte qui vous devez la crainte ; l'honneur qui vous devez l'honneur. 8. Hbrem XIiI, 17 : Obisse vos conducteurs, demeurez soumis leurs ordres , afin qu'ainsi qu'ils veillent pour vos Ames, comme devant en rendre compte, ils s'acquittent de ce devoir avec joie, et non en gmissant ce qui ne vous serait pas avantageux. 9 . Tite, III, 1 : Avertissez-les tous d'6tre soumis aux princes et aux magistrats, de leur rendre obissance d'etrc prcts A faire toutes sortes de bonnes auvres, de no medire de personne. 10. Ibidem, II, 9 - 10 : Exhortez les serviteurs i i Ctre bien soumis leurs matres leur complaire en tout, il ne les point contredire, - A ne dtournerien de leurs biens, mais h leur tmoigne en tout une entir fidklit, afin qu'en toutes choses ils fassent honneur i~ la doctrine de Dieu noire Sauveur. 11. I Thnotlde, II, 1-3 : Je vous conjure donc, avant toutes choses , que l'on fasse des supplications, des pribres, des demandes et des actions de grices pour tous les hommes, - pour les rois, et pour tous ceux qui sont lev6 en dignitb, afin que nous menions une vie paisible et tranquille dans toute sorte de pit et d'honntet Car cela csl bon, el agrhblc h Dieu notre Sauveur.
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442 OU DCALOGUE 12. 1 Timothbe, VI, 1-2 : Que tous les serviteurs qui sont sous le joug, sachent qu'ils sont oblig de rendre toute sorte d'honneurs h leurs matres afin de n'tr pas cause que le nom et la doctrine de Dieu soient exposes 5 la m6disance des hommes. -Que ceux qui ont des matre fidkles ne les mprisen pas A cause qu'ils sont leurs fr&s, mais qu'il les servent au contraire encore mieux, parce qu'ils sont fidleset dignes d'6tre aiin&, comme &nt participants de la mm grhcc qu'eux-mmes C'est ce que vous devez leur enseigner, et h quoi vous devez les exhorter. 13. I P i ~ i n m ,II , i W 8 : (c Soyez soumis pour Dieu tout hommc : soit au roi, comme au souverain ;soit aux gouverneurs comme 5 ceux qui sont envoyh de sa part, pour punir ceux qui font mal, et pour traiter favorablement ccux qui font bien. Car la volontk de Dieu est que, par votre bonne vie ,vous fermiez la boucl~eaux hommes ignorants et insensis ; tan libres , non pour vous servir de votre libertb comme d'un voile qui couvre vos mauvaises actions , mais pour agir en serviteurs de Dieu. Rendez & tous l'honneur, aimez vos frrescraignez Dieu, honorez le roi. Serviteurs, soyez soumis it vos matre avec toute sorte de respect, non-seulement h ceux qui sont bons et doux, mais i ceux qui sont rudes et ficheux. 14. Ibidem, 7, 5 : (t Vous aussi, qui te jeunes, soumettezvous aux prtres 15. Eplhims, VI, 5-8 : Vous , serviteurs, ob6issez i k tous ceux qui sont vos matre selon la chair, avec crainte et avec respect, dans la simplicitc de votre cur comme Jbsus-Christ m h e . -Ne les servez pas seulement lorsqu'ils ont l'mil sur vous, comme si vous ne pensiez qu'h plaire aux honmes ;mais comme tan serviteurs de JCsus-Christ ,faisant de bon cu la volontde Dieu. Servez-Ies avec affection, regardant en eux. le Seigneur, et non les hommes ; sachant que chacun recevra du Seigneur la rcompens du bien qu'il aura fait, n'importe qu'il soit esclave, ou qu'il soit libre. 1G. Colossiens, III, 22-24 : K Serviteurs, obeissez en tout ii ccux qui sont vos matre selon la chair, ne les servant pas seulement lorsqu'ils ont l'ail sur vous, commc si vous ne pensiez qu'A plaire aux liommes, mais avec simplicit de c a u r et crainte de Dieu. - Faites de bon eceur tout cc que vous faites, commc le faisant pour le Seigneur et non pour les hommes, sacliant que vous recevrez du Seigneur lyh6ritagodu ciel pour rbcompense. 17. Lhilique, X.IX, 32 : Levcz-vous devant ceux qui ont les
41 3 cheveux blancs, honorez la personne du vieillard , et craignez le Seigneur votre Dieu. 18. 1 PIERRE, II ; comme ci-dessus, tmoignag 13, page 412. 19. ~ e n s e XLIII, 20 : Joseph 6tant entrdans sa maison , ils lui offrirent leurs prbsents qu'ils tenaient en leurs mains, et ils l'adorren en se prosternant jusqu'ca terre. 20. 1 TimoilteVI, 1 : Que tous les serviteurs qui sont SOU3 le joug sachent qu'ils sont oblig de rendre toute sorte d'honn6tet leurs matres afin de n'ktre pas cause que le nom et la doctrine de Dieu soient expos 5 la mdisancdes hommes. 21. Ecclsiastiqw IY, 7 : ~ u m i l i e zvotre tme devant les anciens, ct baissez la tCte devant les grands. 22. Actes, X, 25 : (t Lorsque Pierre tai pr d'entrer Corneille alla au-devant de lui, et se jetant ses pieds, il Fadora. 23.1 TimotMe, V, 17-18 :c i Que les prtre qui gouvernent bien soient doublement honors principalement ceux qui travaillent la prdicatio de la parole et & l'instruction. Car I'Ecriture dit :Vous ne lierez point la bouche au beuf qui foule le grain. Et ailleurs :Celui qui travaille est digne du prix de son travail. 24. I Corintluns IJC, 7-1.4 : cc Qui est-ce qui va jamais la guerre i i ses dpens Qui est-ce qui plante une vigne, et se refuse h lui-mm d'en manger du fruit? ou quel est le berger, qui ne mange point du lait de son troupeau? -Ce que je dis ici n'est-il qu'un raisonnement humain? Et la loi ne le dit-elle pas de-mbme? Car il est cri dans la loi de Mos : Vous ne tiendrez point la bouche lice au bu qui foule le grain. Or, Dieu se met-il en peine de ce. qui regarde les bufs -Et n'est-ce pas plutdt pour nous-memes qu'il a fait cette ordonnance ? Oui, sans doute, c'est crit en effet, celui qui laboure, doit pour nous que cela a t labourer avec l'esprancde recueillir, et celui qui bat le grain doit espre d'y avoir part. - Si nous avons sem parmi vous des biens spirituels, est-ce trop que nous recueillions tant soit peu i votre de vos biens temporels? -Si d'autres usent de ce pouvoir i gardpourquoi n'en pourrons-nous pas user plutbt qu'eux ? Mais nous n'avons point us de ce pouvoir, et nous souffrons au contraire toutes sortes d'incommoditspour n'apporter aucun obstacle & 1'Evangile de Jbsus-Christ. Ne savez-vous pas que les ministres du temple mangent de ce qui est offert dans le temple, et que ceux qui servent i l l'autel ont part aux oblations de l'aulel? Ainsi le Seigneur a-t-il ordonn6 que ceux qui annoncent l'Evangile vivent de l'Evangile.
DU D ~ L O G U E ,
44 4
BU B ~ ~ C A ~ O G C E .
28. MATTHIEU ,X , 9-10 : N'ayez ni or ni argent, ni d'autre monnaie dans vos ceintures ; ni de sac pour le voyage , n i deux habits, ni souliers, ni bhton; car l'ouvrier mrit qu'on le nourrisse. 20. Ibidem, XXII, 21 : (( Rendez donc & Csa ce qui est h Csar et A Dieu ce qui est & Dieu. 27. Luc, X , 7-8 : Demeurez en la mhme maison ,mangeant et buvant de ce qu'il y aura chez eux ; car l'ouvrier est digne de son salaire. Et en quelque ville que vous entriez, et o l'on vous aura r e p s , mangez ce qu'on vous prbsentera. D 28. MATTHIEU, XV, 3-6 : Mais Jsu leur rpondi : Pourquoi vous-memes violez-vous le commandement de Dieu pour suivre votre tradition ? car Dieu a dit : Honorez votre pere et votre mre et que celui qui dira des paroles outrageantes it son pr ou it sa mre soit puni de mort. E t vous, au contraire, vous dites : Quiconque dira h son pr ou & sa m&re : Tout don que je fais A Dieu vous est utile, satisfait & la loi, encore qu'aprks cela il n'honore ni n'assiste son pr et sa mr : et ainsi vous avez rendu vain le commandement de Dieu par votre tradition. 29. IfbreuxXIII, 17 : Obbissez h vos conducteurs, et demeurez soumis & leurs ordres, etc., afin qu'ils s'acquittent de ce devoir avec joie, et non en g6missant ; ce qui ne vous serait pas avantageux. 30. Exode, XXI, 18 , 17 : Celui qui aura frapp son p&re ou sa mresera puni de mort. -Celui qui aura maudit son ptre ou sa mre sera puni de mort. 31. IbidemJ XXII, 28-29 : (iVous ne parlerez point mal des dieux, et vous ne maudirez point les princes de votre peuple. Vous ne diffrere point de payer les dimes et les prmice de vos biens. 32. Lvitique XX, 9 : Que celui qui aura outragde paroles sonpr ou sa m h , soit puni de mort ; son sang retombera sur lui, parce qu'il aura outra@ son pr ou sa mre 33. DeutronomeX X I , 18-21 : Si un homme a un fils rebelle et insolent, qui ne se rende au commandcmcnt ni de son p6re ni de sa mr , et qui en ayant t repris refuse avec mpri de leur obir ils le prendront et le rnheront aux anciens do la ville, et h la porte ose rendent les jugements , - et ils leur diront : Voici noire fils qui est un rebclle et un insolent; il m prise et refuse d76couternos remontrances, et il passe sa vie dans les dbauches dans la dissolution el dans la bonne chril
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DU
Alors le peuple de cette ville le lapidera , et il sera puni de mort, &finque vous 8tiez le mal du milieu de vous, et que tout Isra entendant cet exemple soit saisi de crainte. 34. Ibidem, XXVII. 16 : Maudit celui qui n'honore pas son pr et sa mre et tout le peuple dira : Amen. 1) 33. Proverbes, X X , 20 : Quiconque maudit son p6re et sa mre sa lampe s'"teindr au milieu des tnbre 36. Ibidem, XXYIII, 24 : Celui qui drob & son p6re et 4 sa mreet qui dit que ce n'est pas un pch a part aux crimes des homicides. 37. Ibidem, X X X , 4 4-17 : Il y a une gnrati qui maudit son phre , et qui ne 116nit point sa mre etc. - Que l'i qui insulte son preet qui mpris l'enfantement de sa mre soit arrachpar les corbeaux des torrents, et dvor par les petits de l'aigle. N 38. EccZsiastique 111, 14 : Mon fils , soulagez votre p h dans sa vieillesse, et ne l'attristez point pendant sa vie, etc. ,n comme dans le corps de la rponse
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nic~to~m.
S. AMBROISE, Lib. V hexmero"i c. 16 : Considron combien la sollicitude et la pit filiale des tre dou de raison sont surpasse par ce que font les cicognes, qu'aucun de nous ne serait capable d'galer quand mm il s'aiderait des exemples de tous ses semblables. Parmi ces oiseaux , quand les membres du p h dcrp sont dpouillbpar l'extr6me vieillesse des plumes qui lui seraient d'un si grand secours, sa lign l'entoure de ses soins et le couvre de ses propres ailes. Que dis- je ? Elle le nourrit de l'aliment qu'elle va lui chercher ; elle rparen lui, autant qu'il est en elle, les pertes de la nature, et les petits, soutenant par tous c M s leur pr qu'ils placent au milieu d'eux, le soulven avec leurs ailes, et l'exercent en quelque sorte voler comme il les y exerailui- mm autrefois. Qui de nous n'prouvde la rpugnanc h soulever son p h infirme? Qui daigne charger sur ses paule son vieux pr fatigu? Quand l'histoire rapporterait quelques faits de ce genre, it peine voudrait -on les croire. Quel est le fils qui, quelle que soit s a pit filiale, n'abandonne ce soin A des gens de service ? Mais quant ces oiseaux, ils ne voient rien de pnibl dans l'accomplissement d'un tel devoir ; e t , quelque lourd qu'il soit, le sentiment naturel les emphche d'en sentir le poids. Ils ne se refusent pas k nourrir leur pr , tandis
qu'on voit s'y refuser bien des hommes, qui ne &dent? pour ge pr6ter tli le fairey ni ti l'videncdu besoin, ni l'exigence de la loi. Ces oiseaux n'ont pas de loi crit ; mais ils suivent une loi qtii leur est inne Ces oiscaux acco~nplissent cc devoir sans qu'il leur soit command6, mais par le scul sentiment de l'amour naturel. Ces oiseaux nc rougissent point de porter leur pr cas& de vieillesse : car un pareil fardeau n'est que le fardeau de la pit6 et la pikt6 dcs cicognes est .tc'llen~ent connue, tcllcment devenue publique, quc pour lui rcndre hominage, les Romains ont fait du non1 de cicognc lc synonymc (le 1% pit filiale. Ils ont surnomm la cicogne l'oiscau picux , picl avis, surnom qu'ii peine un scul enlpcrcur a pu obtenir par un snatus consulte et que l'csphx tout entir de ces oiscaux a mriten commun. Ainsi un dkcrct des pre conswit.scstvenu rendre tkmoignage & leur pit, et ne convenait-il pas apr tout que ce fussent des pcres qui portassent ce jugement au sujet de leurs lils? Au reste, le suiTrage universcl a smctionnc? ce jugemcnt , et le mot a ~ ~ ~ m ~ ~ c c p ~qui c o asignifie ts, reconnaissance ,vient de m d u p y ~ qui , ne signifie autre chose que la cicogne. Ainsi c'est de ces oiseaux qu'a tirson nom une vertu, et cette vertu c'est la reconnaissance. N
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Que renferme le cinquim commandement ? Le cinquikme commandement c l h d non-seulement le meurtre et tout acte de violence qui nuit au corps et & la vie du procllain ; mais dc pkis il rprim la colre la haine, la rancuney l'indignation le d&r dc la vengeance, et tout autre sentiment de m l veillance & l'bgard du procllain. , Par contre, il nous recon~mandela douceur l'humanit la clrr~enc l'affabilit la bicnfaisancc ct nous prescrit cn particulier d'oublier facilement les injurcs, ct de ne point clicrcI~er & nous vengcr , mais de nous pardonner plutht lcs uns aux autres nos mutuclles oiTenses comne Dieu lui-mm nous a pardonn en Esus-Christ (XIV) .
4. Gense lx, 5-6 : Je vengcrai votre sang sur toutes les bites qui Z'auro~~t fii coder, ct je vengerai la vie de l'homme de la main de 1'110mme ct dc la inah de son lEre. - Quiconque aura rpand le sang dc 1'110n~111c sera puni p r l'chsio de son p r o p sang ; car I'honmc a 6tC cr% & l ' i n ~ g c de Dieu. )) 2 . Livitiqtie, X X W , 4 7 , 4 9-21 : N Quc celui qui aura frapp6 et tu un liotn~ncsoit puni dc mort. Gelui qui aura outrag ( p ~ q u ' u nde ses concitayens sera trait comnw il aura trait l'autre. II recevra. fracturc p u r fracturc, il perdra a i l pour c d , dent pour ( h t : il sera cultraint dc souffrir lc mm mal qu'il m r a fait souffrir ti l'autre. - Cdui qui aura tuun homme sera puni de ~nort. 3. I b i d m , XIX, 46-48 ; Vous nc serez parmi votre peuple ni un calomniateur public, ni un ~nbdisantsecrct. Vous ne fercz point d'entreprise contre le sang de votrc proclmin. Je suis le Scigncur. - Vous ne hare point votrc frr en votre cur mais vous le reprendrez publiquement, de peur que vous ne pclkvous - mm & son sujet. - Ne chercl~ezpoint vous venger, et ne conservez point de souvenir de l'injure de vos concitoyens. )) 4. Dt~itdro~to~ne, V, 17 : (( Vous ne tuerez point. 1) 5. Exode, XX, 4 5 : Vous ne tuerez point. N 6. Ibitlm, XXI, 42-4 4 : (( Si quelcp'un frappe un homme avcc clcsscin dc lc tuw, qu'il soit puni dc mort. -Quant h celui qui ne lui a point d r i ~ s 6 i~'c~nb~~ ,c inais l ~ ecntrc s les mains duquel Dieu l'aura fait tomber, jc vous n~arquerai un lieu oc1 il pourra se sbhgier. - Si que1qu9~n tue son prochain de dessein prm dith, et apr6s lui a i oir dress des cm~clw , vous l'arraclwez de mon autel pour lc hire mourir, etc. 7. h l . i ~ r ~ m V, u , 2i-24: u Vous avez appris qu'il a t dit aux anciens : iTous nc tuerez point ; ct quiconque tuera, meritcra d'6trc condamn par le jugement. - \Iak moi, je vous dis que quiconquc se mettra cl1 c016re contre son frhe , lnhritera d'tr condi~rnn p u lc j ~ g c i w n t; que celui qui dira & son f r h : Raca., rn6rilcra cl'tr condamn par le co~lscil: ct que celui qui lui dira : Vous ttcs un fou, 1n6ritcra d'$\se condamn au feu de l'enfer. Si donc vo~is prkentcz ~ o t r c 01Trande h l'autcl, et que lh vous vous souvcnicz que votre f r h a quelque chose contre vous, laissez -la votre offrande devant l'autel, et allez VOUS
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448 DU D&CALOGVE. rkconcilier auparavant avec votre frkre ;et alors venez prsente votre offrande. 1) 8. Jacqws , I I , 44 : Celui qui a dit : VOMne commettrcz point d'adultres a dit aussi : Vous ne tuerez point. 1) 9 . Jean, III, 45 : (c Tout 110mmcqui hait son frhc est homicide. Or, vous savcz quc nul homicide n'a la vie 6tcrncllc en
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hi-mbme. 40. Epldsic~s,IV, 26, 54 : (( Si vous vous mettcz cn colhre, gardez-vous de p6chcr ; quc le solcil IN se cou cl^ point sur votre colkre.--Que toutc aiwxr, tout einportcmcnt, toute c o l h ~tout , O, cri emport toutc mcdisancc , toutc nmlicc enfin soit bannie d'entre vous. )) 4 4. Colossicns, 111, 8 : Mais maintenant quittez aussi vousmme tous ces pcl~ : la c o l h , l'aigreur, la malice, la 1n6disance ; que les paroles dshonnt soient bannies de votre
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(( Mcttcz -vous en colbre contre vousmdmes, et ne pcl~e plus. )) 43. Romains, XII, 4 7 , 4 9 : (( Ne rendez it personne le mal pour le mal. Ne vous vengez point vous-mme, mes frbrcs , mais donnez licu h la colcrc ; car il cst cri : C'cst h moi que la vengeance est r6scrv&, et c'est moi qui l'exercerai , dit le Seigneur. M 4 4 . Dewtronom ,XXXII, 35 : (( La vengeance est i moi, et je leur rendrai en son temps cc qui leur est d 1) 45. Ecclisiastiquc, XXVUI, 4-4 5 : (( Celui qui veut se venger tombera dans la vengeance du Seigneur, et Uicu lui r6scrvcra ses pch pour jamais. - Pardonnez 5 votre proclnin 11: inal qu'il vous a fait ; ct vos pch6 vous seront remis quand vous en demanderez pardon. - Ehomme garde sa colcre contrc un homme y et il osc demander & Dicu qu'il le gukisse ? - Il n'a point de compassion d'un homme scmblal~le h lui, et il dcmandc le pardon de ses pcl~ ? - Lui qui n'cst que clmir garde sa colreet il demande misiricorde h Dieu? Qui pourra lui obtenir le pardon de ses pkl~!s? -So~~~rcncz-vous de votrc fin dernire et cessez dc nourrir de l'inimitik contrc personne. Car la corruption ct la mort. sont prCs dc fondre sur ccux qui violent les commandements du Seigneur. -Aycz la craintc dc Dicu dcvtmt les yeux et ne vous ~ncttczpoint en colerc contre votrc prochain. - Souvenez-vous dc l'alliance du Trs-Ihu ; et ne considrepoint la fttute de voire lrere. Evitez les disputes, et
les pch L'homme colr allume les querelles ; le pcheu jettera le trouble parmi les amis et il s6mera i'inimiti au milieu de ceux qui vivaient en paix. Le feu s'embrase clans la for selon ce qu'il y a de bois; la colr de l'homrne s'allume tt 176ga1 de son pouvcir, ct il la porte plus haut i proportion du bicn qu'il posstdc. - La promptitude h disputer allume le feu; la querelle prCcipitCc rtpand le sang, ct la langue qui rend tmoignag cause la mort. -Si vous soulflez l'tincelle il en sortira un feu ardent ;et si vous crachez dessus, elle s'iteindra : et c'est la bouche qui fait l'un et l'autre. - Celui qui mdi en secret ou l'llomme i i deux langucs sera maudit, parce qu'il aura jet6 le trouble parmi plusici~rs q ~ i vivaient i en paix. N 46. HbreuxX , 50 : Nous sa\-ons c p i est celui qui a dit : La vengeance m'est r6scrve et jc saurai bien l'exercer. )) 47. Ibidem, X I I , 4 5 : Prenez garde que quelqu'un ne manque la grttce de Dieu de peur que quelque racine am6re poussant en haut ses rejetons n'touffla bonne semence, et ne souille l'&me de plusieurs. N 48. Epliisiens, IV, 4-3 : (( Je vous conjure donc, moi qui suis dans les cl~ane pour le Seigneur, de vous conduire d'une rnaniih digne de l'ktat auquel vous te appel pratiquant en tout i'l~umilit la douceur ct la patience, vous supportant les uns les autres avec cllarit, - travaillant avec soin it conserver l'unit d'un mm esprit par le lien de la paix. 1) 49. Colossiens, III, 42-45 : Revtez-vou donc, comme des lu de Dicu, saints et hien-aimes, de tendresse, et d'entrailles de mis6ricorde, de hont6, d'lmmilitd de modestie, de patience ; vous supportant les uns les autres, cllacun remettant it son frr tous les sujets de plainte qu'il pourrait avoir conlre lui, ct vous entre - pardonnant comme le Seigneur vous a pardonn - ilfais surtout revtez-vou de la charit qui est le lien de la perfection. Et faites rgnedans vos cur la paix de Jsus-ChrisA laquelle vous avez 6tappels comme ne faisant tous qu'un corps. )) 20. Romains, XII, 4 448, 2OY24 : N Binisscz ceux qui vous perscuten ; bhissez-les ; ne faites point d'imprcationcontre eux. Vivez en paix, si cela se pcut , et autant qu'il est en vous avec toutes sortcs de pcrsonnes. - Si votre ennemi a faim, donnez-lui tt manger ; s'il a soif, donnez-lui boire ; car, agissant de la sorte, vous amasserez des cllarhons de feu sur sa tbte. Ne vous laissez pas vaincre par le mal mais travaillez h vaincre le mal en faisant constammeut le bien. 1)
VOUS diminuerez
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DU
~ACALOGUE.
24. 1 PIERRE, III, 8 , 9 : c Enfin, qu'il se trouve entre vous tous une parfaite union de sentiments, une bont compatissante, une amitide frre, une cllarit indulgente, accompagnde douceur et d'humilitti. - Ne rendez point mal pour mal, ni outragc pour outrage ; mais au contraire, hnisse totijours, sacllant que c'cst~itcela que vous avcz &t appeEs, afin de dcvcnir hritier de la bndicti l~romisc.1) 22. Ep7~%ietts,VI, 9 : Et vous, maitresy tdn~oignez de m h e de l'aecti & vos serviteurs, ne les traitant point avcc rigcur et avec menaces, saclmt que vous :-n7ez les uns et les au~scs un matr commun dans le ciel, qui n'aura point 6 3 r d h la condition des personnes. 23. Pl~ilippiens,IV, 7-9 : (( Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutcs nos pens&s, garde vos c m r s et vos esprits cn J~SUSChrist. Enfin , ines frres que tout ce qui est v6ritablc et sinc6re, tout cc qui cst honnt juste ct saint, tout cc qui peut VOUS rendre aimables tout ce qui est d'k!ification et de l~onnc odeur, tout ce qui est vertueiix et louable dans le rglemen des maxrs, soit l'entretien de vos pensCes. Pratiquez ce quc \70us avez appris et r q u de moi, ce que vous avez entendu dire de moiet ce que vous avez vu en xnoi, et le Dieu de paix sera avcc vous* 1) 24. MATTHIEU,VI, 44, 4 5 : (c Si vous pardonnez aux l~ommes lcurs fautes, votre P h c&ste vous pardonnera aussi les vdtrcs. Mais si vous ne pardonnez point aux l~orn~ncs Zcws ofiuscs, votre P h ne vous pardoilncra point non plus lcs vbtres. 1) 25. I b i d m , V , 58 - 48 : Vous avez appris qu'il a 616 dit : DEil pour a i l , dcnt pour dent. - Et moi, je vous dis dc ne 113s ; au contraire, si quelqu'un rsiste celui qui YOUS ~naltraitc VOUS frappe sur la joue droite , prsentez-lu cncorc l'autre jotte. Si quelqii'un vous dispute votre rolx , abmlonnez-lui encore votre manteau. - Et si quelqu'un veut vous wntraindrc h faire mille pas iwec lui, faites-en encore deus ili il le. -Donnez & celui qui vous dmandc, ct nc repoussez point celui qui veut mprunter de VOUS. Vous avez appris qu'il a &t dit : Vous i~it~lercz votre prochain, et vous l~iiirezvotrc cnne~ni.- Et moi, je vous dis : Aimez vos cnnenlis ; Faites du bien i ceux qxi vous hiiisscnt , et priez pour ccux qui vous p m k u t e n t et vous ca101nnicnt; afin que vous soycz les enhnls de votre Ptrc clestc qui fait kvcr son soleil sur les bons et sur lm ~ncliants ct (pi! ' i ~ i ! pleuvoir sur les justcs et sur les injustes. - Car hi WIS il'ai~nez
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que ceux qui vous aiment, quelle rcompensaurez-vous i l en espre ? Les publicains ne le font-ils pas aussi? -Et si vous ne saluez que vos frhres, que faites-vous en cela de plus que les autres? Les paen ne le font-ils pas aussi? - Soyez donc, vous autres, parfaits, comme votre Pkrc cileste est pariait. 26. Ibidem, XVIII, 21, 22, 33 : Alors Pierre s'approchant de JCsus, lui dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je & mon frrelorsqu'il aura pch contre moi ? Sera-ce jusqu'ii sept fois ? - Jsului rpondi : Je ne vous dis pas : jusqu' sept fois, mais : jusqu'h soixante-dix fois sept fois. - Ne fallait-il donc pas que vous eussiez aussi pitide votre compagnon, comme j'avais eu piti de vous ? 27. L w , V I , 57 : Remettez, et on vous remettra. 28. MARC,XI, 23 : Mais lorsque vous vous prksenterez pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un , pardonnezlui, afin que votre Pr qui est dans le ciel vous pardonne aussi vos offenses. 29. Proverbes, XXIV, 29 : Ne dites point : Je traiterai cet homme comme il m'a trait : Je rendrai 5 chacun selon ses uvres 50. Eplhiens, IV, 32 : cc Soyez bons les uns envers les autres , pleins de compassion et de tendresse, vous pardonnant mutuellement, comme Dieu aussi vous a pardonn en Jsus Christ.
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Question XV.
Que contient le sixim commandement? Le sixim commandement dkfend la fornication, l'adultr et tout commerce charnel non lgitime aussi bien que toute volupt6 impure. Il exige de plus qu'on vit et qu'on retranche les occasions qui excitent et enflamment les dsir de la chair, telles que les paroles obscnes les chansons d&honn6tes, les gestes impudiques. D'un autre ct il fait un devoir de la fidelit6 dans le mariage, de l'esprit et les et de la pudeur h garder, tant dans les pense dsir du . C a m , que dans le maintien du corps, dans les paroles, dans les regards, dans les entretiens, dans les attouchements, dans tous nos actes extrieur enfin, de sorte que, soit seuls, soit avec d'autres , nous ne nous contentions pas d'chappe au reproche de luxure et de dbauche mais que nous nous exercions
son procllain, que l'homme adultkre et la femme adulthe meurent tous deux. - Si un homme abuse de sa belle-merc.. ... Gardez mes lois et mes ordonnances, et cx~cutcz-les, de peur que la terrc dans laquelle vous devez entrer et ou vous devez demeurer ne vous rejette aussi avec horreur de son sein.-Ne vous conduisez pas selon les lois des nations que je dois chasser de la terre oje veux voris tablir Car elles ont lait toutes ces clioses, et je les ai eues en abomination. 2. Livitiqw, MX, 29 : Ne prostituez point votre fille, de peur que la terrc ne soit souill6e, et qu'elle ne soit remplie d'impiet 3. Deutronome XXII, 22 , 20, 21 : Si un homme dort avcc la femme d'un autre, l'un et l'autre mourra, l'liomme adultero et la femme adulttre ; et vous 6tcrcz le mal cl'IsraCl.. . Que si cc qu'il objecte est vritable et s'il se trouve que la fille n'tai pas vierge, on la chassera hors de la porte de la maison de son p h , et les habitants de cette ville-lit la lapideront, et clle mourra, parce qu'elle aura commis un crime dtestabl dans Isracl , btant tomb6e on fornication dans la maison de son pr ; et vous htcrcz le mal du milieu do vous, etc. 4. Ibidem, X X I I I , 17, 18 : Il n'y aura point de femmes prostitue d'entre les filles d'Israe1, ni de fornicateurs et d'abominables d'entre les enfants dYIsra?l.- Vous n'ofrirc point dans la maison du Seigneur voire Dieu la r6compense de la prostitue ni le prix du chien, quelque v a u que vous ayez fait, parce que l'un et l'autre est abominable devant le Seigneur votre Dieu.
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Requirit ex advorso fhlem in conjugio, tum pudicitiam nmncrn sivc conlis in ro;iQuid fzabet sexttm prxccptvm ? tationihus, et drsi(Ieriis, sivc corporis in Prohibet fornicationcm , adiilteriiim et lingna , facic ,oculis, a u r i l m ,taclu, iitque omncm concnl~il.umill~giti~num, ac iinpu- i n onini (lcnlum liabilu culdiquc cxtcriore, ram qualcmc~iiiqiicl i l ~ i d i ~ ~ c m . nt, sivc soli, sivc c m aliis vivamus. non f avcri prxtcrca , (il przsciiidi vnlt occa- modo luxiis cl inlcnipcraniii'c nolani PITUs i o n ~ ~[II.T ~ , carnis lil~idinoin in'ilan t, ne ~ " i n i i i u s , veriim eliani modesliani, frnrafovcnt,, ut sunt o b s c ~ n avcrl)a,ca~ltilenae l itii tcm , co~~linenliamquc seduld cxercca.inhonesta;, gcstus iu~pudici. mus.
XV.
DU DCALOGUE 423 S. MATTHIEU, V, 27, 28 : (( Vous avez appris qu'il a 6t6 dit aux anciens : Vous ne commettrez point d'adultres Mais moi,
je vous dis que quiconque regarde une femme avec un mauvais dsi a dj commis l'adultcre dans son cur 6. EcclsiastiqueXLL 21, 25, 27 : Rougissez de la fornication devant, votre pkre et votre mre rougissez t n h e de jeter la vue sur une femme prostitube ; ne regardez point la femme d'un autre ; ne vous rendez point familier avec sa servante , et ne vous tenez point aupr de son lit. 7. I Corintliiens, VI, 9, 40, 45-20 : Ne savez-vous pas que les injustes ne seront point hkritiers du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les fornicateurs, ni les idoltres ni les adultres- ni les impudiques, etc. , ne seront hritier du royaume de Dieu. Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Jsus-Chris ? Oserai-je donc soustraire Jsus-Chris ses propres membres, pour les faire devenir les membres d'une prostitu ? A Dieu ne. plaise. Ne savez-vous pas que celui qui s'unit ii. une prostitube devient un meme corps avec elle ? Car ceux qui taien deux ne sont plus qu'une chair, dit 1'Ecriture.-Au lieu que celui qui demeure attachau Seigneur, est un mm esprit avec lui. - Fuyez donc la fornication : quelque autre pch que l'homme commette, il se commet hors du corps ; mais celui qui commet la fornication pch contre son propre corps. - Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui rsiden vous, et qui vous a tdonn de Dieu, et que vous n'tc plus h vous-mkmes? Car vous avez t rachet d'un grand prix ; glorifiez donc Dieu, et reprsentez-l dans votre personne. 1) 8. Epldsiens, IV, 17-19 : Jc vous avertis donc, et je vous conjure au nom du Seigneur, de ne plus vivre comme les gentils, qui suivent dans leur conduite la vanit de leurs penses qui ont l'esprit plein de tnbre qui sont loign de la vie de Dieu, cause de l'ignorance o ils sont, et de l'aveuglement de leur cceur ; - et qui ayant perdu tout espoir de salut, s'abandonnent la dissolution, et se plongent avec une ardeur insatiable dans toutes sortes d'impurets 9. Ibidem, V , 3-6 : Qu'on n'entende pas mm parler parmi vous de fornication, ni de quelque impuretque ce soit, ni d'avarice, comme on ne doit point en entendre parler parmi les saints. Qu'on n'y entende point de paroles dkshonn&es, ou qui respirent une folle gaietb, ce qui ne conviendrait pas votrevocation
mais plut& des paroles d'actions de grilces. -Car sachez que nul fornicateur, nul impudique, nul avare, dont le vice est une vri table idolhtrie , ne sera htritier du royaume de JCsus-Christ notre Dicu. Que personne ne vous s6duise par de vains discours ; car c'est pour ces choses que la col6re de Dicu tombe sur les hommes rebelles A la voix de la vrit 10. Proverbes, VI, 23-53 : Le prcept est, un flambeau, la loi est une lumihrc, et une sage r6primande est le chemin de la vie. Par l i vous vous garantirez des appas de la femme corrompue ct dc la voix doucercusc dc 1'6trangre - Q ~ i votre e cmir ne con~oive point de passion pour sa beautb , et ne vous laissez point surprendre par ses regards; - car le prix de la courtisane est 5 peine de la valeur d'un pain, et elle captive l'Aine de l'liomme qui est au-dessus de tout prix. - Un homme peut-il cacher le feu dans son sein sans que ses vfitements en soient consumes? Ou peut-il marcher sur les charbons sans se brlela plante des pieds? - Ainsi celui qui s'approche de la femme de son prochain ne sera pas pur quand il l'aura touchhe. Ce n'cst pas une gri~nde faute qu'un homme dkrobe pour avoir de quoi manger lorsqu est press6 de la faim. - S'il est pris, il rendra sept fois autant, et il donnera tout ce qu'il a dans sa maison. Mais celui qui est a d u l t h perdra son Arne par l'effet de la folie de son c a u r . - Il s'attire de plus en plus l'opprobre cl l'ignominie ,et son opprobre ne s'ckccra jamais. - Car la jalousie et la fureur du mari ne pardonnera point au jour de la vengeance. - Il ne se rendra aux pricres de personne, et il refusera de recevoir pour satisfaction tous les pr6sents qu'on pourra lui faire. 1) il. J U D I ~4 , , 7, 8 , 42, 23 : K Il s'est glisse certaines gens, dont il avait 6th pr6dit il y a longtemps qu'ils tomberaient dans ce dsordr condamnablc , des gens impies, qui font de la @ce de notre Dieu une occasion de dissolution, etc. -De m h e Sodome et Gomorrhe , et les villes voisines qui s'hient, d6bordtes comme elles dans des exces d'impurctG, et s ' h i e n t portbes h abuser d'une chair sur laquelle elles n'avuicnt pas droit, ont 6th propose pour servir tl'cxeinple des feux 6lcrnels par la peine qu'elles ont soufferto. - A p r k cela nbanmoins , ces hommes souillent la chair par de semblables dCsordres; et ils m6prisent les puissances et maudissent ceux qui sont 6lcv6s en dignitb. -Ces sortes de gens sont la honte et le d6shonneur de vos Jcslins de eharitb ; ils mangent sans aucune rgl et ne songent qu'h se nourrir euxm h e s , clc. - Ayez compassion dcs autres en craignant pour
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VOUS -memes, et hassecomme un v6tement souillb tout ce qui tient de la corruption de la chair. 12. Colossiens, III, 8,8, 6 : Maintenant, quittez aussi vousmme tous ces phchs la c o l h , l'aigreur, la malice, la 1 1 1 6 disance; que les paroles dtslionnCtes soient bannies de votre bouche. L'Apdtre avait dit de i n h i c un peu plus haut : Faites donc mourir les n~embres de 1'Iionme terrestre qui est en vous, la fornication, l'impuret , les abominations, les mauvais dtsirs, et l'avarice qui est une idolhie ; -puisque ce sont ces exc qui font tomber la colr de Dieu sur les enfants de l'incrdulit 1) 4 3. Eplhicns, V, 3 , b : Qu'on n'entende pas mbme parler parmi vous, ni de fornication, ni de quelque impuretque ce soit, ni d'avarice, comme on ne doit point en entendre parler parmi les saints. - Qu'on n'y entende point de paroles dslionnte ou qui respirent une folle gai&, ni de bouffonnes, ce qui ne conviendrait .pas it vot re vocation ; mais plut6t des paroles d'actions de grhces. 44. II PIERRE, II , 6-40, 12-14 : K S'il a puni les villes de Sodome et de Gomorrhe en les ruinant de fond en comble et les rduisan en cendres, et s'il en a fait un exemple pour ceux. qui vivraient dans l'iinpi6\6 ; - s'il a dtlivr le juste Loth, que ces abominables affligeaient et perskutaient par leur vie infime ; ce juste qui demeurait parmi eux, tan tous les jours tourment dans son Arne par leurs actions dtestablequi offensaient ses yeux et ses oreilles ;- il p d t par l que le Seigneur sait d6livrer ceux qui le craignent des maux par lesquels ils sont Qrouvs et rserve les pcheurau jour du jugement, pour tr punis : - et principalement ceux qui , pour satisfaire leurs dsir impurs, suivent les mouvements de la chair, qui mprisen les puissances , qui sont fiers et audacieux ; qui sont amourcux d'eux-niilmes, et qui blasphman la saine doctrine , ne craignent point d'introduire de nouvelles sectes. - Mais ceux-ci, comme des animaux sans raison, qui ne suivent que le mouvement de la nature, et ne vivent duc pour Gtre la proie des hommes qui les font prir attaquant par leurs blasphbmes ce qu'ils ignorent, pbriront dans les infamies otl ils se plmgont, en recevant la rkompcnse que mtrite leur iniquitk Ils incitent leur filicite 5 passer chaque jour dans les dC1iws; ils sont la lionk et l'opprobre de la religion ; ils s'abandonnent h des exces de bouche dans les festins de cllarit6 qu'ils font avec vous. - 11s ont les yeux pleins d'adultre et d'un pkh6 qui ne cesse jamais,
A26 DU D~CALOGUE. 13. I Thessaloniciens, IV', 3-5 : La volont de Dieu est que vous soyez saints, que vous vous absteniez de la fornication ; que chacun de vous sache possde le vase de son corps saintement et honntement-et non point en suivant les mouvements de la concupiscence , comme font les paen qui ne connaissent point Dieu. 46. Hibreux, XIII, 4 : Que le mariage soit trait de tous avec honn6tet6, et que le lit soit sans tache ; car Dicu condamnera les fornicateurs cl les adulthrcs. 17. TOUTE, IV, 6 : K Ayez Dicu dans votre esprit tous les jours de votre vie ; et gardcz-vous de conscnlir jamais aucun phch6, ct de violer les prbceptes du Seigneur notre Dieu. 48. MATTHIEU , XV, 18-20 : (i CC qui sort de la ~ O U part ~ ~ du cceur, et c'est lh ce qui souille l'l~ommc ; car c'est du cmur que viennent les mauvaises pcns6cs , les meurtres, les adult~rcs, les fornications, les larcins, les faux tbmoignages, les blasphkmcs. Ce sont l& les choses qui souillent lhoinme. 19. DANIEL , XIII, 8-14 , 56 : Ces vieillards voyaient Suzanne entrer ct se promener tous les jours ; et ils conurenune ardente passion pour elle. - Leur sens en fut perverti, et ils dctournren leurs yeux, pour ne point voir le ciel, et pour ne point se souvenir des justes jugements (le Dieu. Ils btaicnt donc tous deux enflamm6s de passion pour Suzanne, cl nhanmoins ils ne s'entredircnt point le sujet de leurs peines ; car ils rougissaient de se dkxuvrir l'un h, l'autre leur passion criminclle.. . .. - Et Daniel lui dit : Race de Chanaan et non do Juda, la beaut vous a sduit et, la passion vous a perverti le caur. 20. 1TimotheV, 11-13 : N'admeltez point de trop jeunes vcuves , parce que la mollesse de leur vie les portant & secouer le joug de Jsus-Christ elles veulent se remarier ; - s'engageant ainsi dans la condamnation ,par le violement de la foi qu'elles lui avaient donnbe auparavant. - Mais de plus cllcs deviennent fainantes elles s'accoutument & courir par les maisons : et elles nie sont pas seulement fainantesmais encore causeuses et curieuses, s'entretenant de choses dont elles ne devraient pas parler. 21 . Ecclsiastique. IX, 3-9, i 1-13 : Ne regardez pas une femme volage dans ses dsirs de peur que vous ne tombiez dans ses filets. - Ne vous trouvox pas souvent avec une danseuse, et ne l'ccoutcz pas, do peur que vous ne ptrissiez par la force de ses dwmcri. -N'iirrClcz pas vos J iyi\ siir une fille , de peur que sa
beaut ne vous devienne un sujet de chute. N'abandonnez nullement votre &meaux femmes prostitues de peur que vous ne vous perdiez, vous et votre bien. Ne jetez point les yeux de tous cbth dans les rues de la ville, et ne vous promenez pas Dctournez vos yeux d'une femme parce, de place en place. et ne regardez pas curicusen~entune femme btranghre. - Plusieurs se sont perdus par la beautde la femme ; car c'est par lh que la concupiscence s'embrase comme un feu. -Plusieurs ayant t surpris par la beautb d'une femme trangr ont trejet de Dieu ; car l'entretien de ces femmes brl comme le feu. Ne vous asseyez jamais avec la femme d'un autre, et ne soyez point & table assis avec cllc, appuyb sur le coude : - et ne disputez point avec elle en buvant du vin, de peur que votrc cu ne se tourne vers elle, et que votrc affectionne vous fasse tomber dans la perdition. 22. JOB,XXXI, 1, 2 , 9 , 10, 11 : a J'ai fait un pacte avec mes yeux, pour ne pas m h e penser A. une vierge. -Car autrement, quelle union Dieu aurait-il avec moi, et quelle part le Tout -Puissant me donnerait4 & son hritage Si l'bgarement d'une femme a sdui mon c a w , et si j'ai dress des embche la porte de mon ami, que ma femme soit deshonor par un autre, et qu'elle soit expose etc. : - car i'adultcre est un crime norme et une trs-grand iniquit 23. Proverbes, VI. Ce passage a djtrapport no 10, page 424. 24. Gense I X , 22-27 : Cham, pr de Chanaan, le trouvant en cet tat et voyant tout dcouver en son pr ce que la pudeur obligeait de cacher, sortit dehors, et vint le dire i l ses frres Mais Sem et Japhet tendiren un manteau sur leurs paules et marchant en arrire ils couvrirent leur p&re conveleurs visages de dessus lui, nablement ; et comme ils dktournren ils nc virent rien dc ce que la pudeur dfendai de voir. - No s'tan rveil1 de l'assoupissement que le vin lui avait caus et ayant appris de quelle manikre l'avait trait le plus jeune de ses fils, dit alors ces paroles : Que Clianaan soit maudit, qu'il soit 5 l'garde ses frkrcs l'esclave des esclaves. -II dit encore : Que le Seigneur Dieu de Sem soit bbni , et que Chanaan soit son esclave. Que Dieu multiplie la postritde Japhet, et qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Clianaan soit son esclave. 23. Deutronome XXV, 11, 12 : S'il arrive un drni entre deux hommes, et qu'ils commencent & se quereller l'un l'autre,
et que la femme de l'un, voulant tirer son mari d'entre les mains de l'autre qui sera plus fort que lui, tend la main et le prenne par un endroit que la pudeur d&nd de nommer, vous lui couperez la main , sans vous laisser toucher d'aucunc compassion pour elle. w 26. Ge~tseX X X V I I I , 8-40 : Juda dit donc 5 Onan son second fils : Epousez la femme de votre frbre , et vivez avec elle, afin que vous suscitiez des enhnts il votre Wrc. -Onan voyant la femme de son f r h , et sachant que les cnfaiils qui natraien d'elle ne seraient pas h lui, empCchait qu'elle ne devint mbre, et qu'on n'en v naitrc des entants qui seraient censCs l'etre de son frkre. - C'est pourquoi lc Seigneur le frappa, parce qu'il faisait une chose d~ieslablc. 27. I Ttuiotlih, I I , 8-10 : Je veux que les hommes prient en tout lieu , levilnt des mains pures avec un esprit, doign de col&re et de contention. - Que les femmes prient, aussi, &tant. velues comme l'lionnfcl le demande; qu'clles se parent de modestie et de chastete, et non avec des cheveux frises, ni des ornements d'or, ni des perles, ni des babils somptueux. ; mais avec do bonnes auvres, comme doivent le faire des femmes qui font profession de picle. 28. I PIERRE ,III , 1-4 : Que les femmes aussi soient soumises h lcurs maris, afin que s'il y en a qui ne croient pas l'i la parole qu'on leur prGche, ils soient gagnes pur la bonnevie de leurs femmes sans la pn'dicaiiun de la parole, - en considerant que c'est la crainlc de Dieu qui vous 'inspire une conduite si pure. Ne mettez point voire gloire i vous parer au dehors par l'artifice de votre chevelure, par les ornements d'or et par la beau\&des habits ; - mais h pwcr liomm invisible cache dans le cwur , par la puret6 inc'orrup~ible d'un esprit plein de douceur et de paix, cc qui est un riche et magnifique ornement aux yeux de Dieu. 29. I S A ~ E III , , 16-96 : Le Seigneur clil encore : Parce que les filles de Sion se sont klev6es, qu'elles ont marche la tCtc haute, en faisant des signes des yeux et des gestes, qu'elles ont me sur^! tous lcurs pas ct &tudi6 toutes leurs dCmarches. - Le Seigneur rendra chauve la tCte dcs filles de Sion, il arrachera tous lcurs cheveux. -En ce jour-l& le Seigneur leur 6tcm lcurs chaussures n~:l";itiqucs, leurs croissants d'or, -leurs colliers, leurs filets de perles , lcurs 1)racclets, lcurs aigrcl tes , leurs rubans de chcveux, leurs jiirrc\ii'~cs et leurs chane d'or, lcurs bote de parf u ~ ~ lkurs s , pmlaiils d'oreilles, -leurs bagues , leurs pierreries
((
429 qui leur pendent sur le front, -leurs liabits si varihs, leurs manteaux courts, leurs robes tranantes - leurs miroirs, le lin qui les couvre, leurs bandelettes et leurs voiles. - Leur parfum sera chang en infection, leur ceinture en une corde, leurs clicveux fris en une tt nue et sans cheveux, et leurs riches corps de jupes en un cilice. -De mtmc les hommes les mieux faits parmi vous passeront au fil de l'pfic et vos plus braves p6riront dans le combat. -Les portes de Sion seront dans le deuil et dans les larmes, et Jrusale s'assirsur la terre toute dsol 30. AMOS , VI, 1-4, 8 : Malheur & vous qui vivez en Sion dans l'opulence de toutes choses; - qui dormez sur des lits d'ivoire, et qui employez le temps du sommeil h satisfaire votre mollesse; - qui accordez vos voix avcc le son de la harpe, et qui croyez imiter David en vous servant comme lui d'instruments de musique ; - qui buvez le vin t~pleines coupes, et vous parfumez des huiles de senteur les plus prcieuses et qui te insensibles 5 l'affliction de Joseph! - C'est pour cela que ces hommes vont tr emmcnCs les premiers loin de leur pays, et que cette troupe nourrie dans les dklices sera dissipce. - Le Seigneur Dieu a jurb par lui-nieme ; le Seigneur, le Dieu des arme , a dit : Je dtest l'orgueil de Jacob ; je hais ses maisons, et je livrerai leur ville avcc ses habitants. 51. JACQUES, V, 1 - 3 , s : Mais vous, riches, pleurez, poussez des cris, des hurlements, dans la perspective des misre qui doivent fondre sur vous. - La pourriture consume les richesses que vous gardez ; les vers mangent les vCtements que vous avez en rserve - La rouille @te l'or et l'argent que vous cachez; et cette rouille portera tmoignag contre vous, et dkvorera votre chair comme un feu : c'est lit le t r h r de col& que vous vous amassez pour les derniers jours. - Vous avez v6cu sur la terre dans les dklices et dans le luxe ; vous vous te engraisspour le jour du sacrifice. 52. Romains, XIIJ, 12-14 : K La nuit est dbjh fort avance et le jour s'approchc ; quittons donc les ceuvres de tncbrcs et revtons-nou des armes de lumi6re.-Marchons avec b i e n s h c e et avcc honn6let6, comme on doit marcher durant le jour. Ne vous laissez point aller aux dkbauches et i l'ivrognerie, aux impudicitts et aux dissolutions, etc. - Mais rev6tcz-vous de NotreSeigneur Jtsus-Christ, et ne prenez pas soin de votre chair jusqu'h contenter ses dkirs d6rkglks. 33. EZ~CUIEL , XVI , 48-52 : K Je jure par m o i - r n h ~ e ,dit le
DU
DECALOGUE .
430 DU D~CALOGUE. Seigneur Dieu, que ce qu'a fait Sodome, votre sceur, et ses filles, n'est pas si criminel que ce que vous avez lait, vous et vos filles. - Voici quelle a. de l'iniquitb de Sodome, votre s a u r : c'a 6t& l'orgueil, l'cxcCs des viandes, l'abondance de toutes choses , et l'oisivctb o elle &tait, elle et ses filles. Elles ne tendaient point la main au pauvre et 5 l'indigent. -Et elles se sont blevkcs, et elles ont commis des abominations devant moi. C'est pourquoi je les ai dbtruilcs comme vous l'avez vu. -Samarie aussi n'a pas fait la moitib dos crimes que vous avez commis ; mais vous avez surpasse l'une et l'autrc par vos exccs, et vous avez justifib vos smurs par toutes les abominations que vous avez faites. - Portez donc vous-mhne votre confusion, vous qui avez surpass vos saurs par vos p6chk, vous rendant encore plus criminelle qu'elles ; car elles sont justcs en comparaison de vous. Confondez-vous, dis-jc , et porlez votrc ignominie, vous qui avez justifie vos deux s u ren faisant que leur perversit s'efface devant la vdlre. 34. 1 T i ~ n d d e V, , 0, '22 : u. Car, pour la veuve qui vit dans les dbliccs, elle est morte, quoiqu'ellc paraisse vivante. Conscrvczvous chaste vous-meme.
Que nous est-il enseignpar le septim commandement? Le septi~mc commandement interdit toute exploitation illicite et toute usurpation du bien d'autrui, par vol, par rapine, par simonie, par usures , par prodis injustes, par artifices criminels, ou par d'autres actes, quels qu'ils soient, qui blessent la charitG l'aterncll et rendent le prochain victime de sa bonne foi. Mais en m h c temps, ce commandement nous oblige it garder dans tous nos commerces et tous nos contrats une exacte 6quit6, ct & consulter en toute occasion l'int&r&tde notre prochain , comme si c'btait le nGtre propre (XVI).
T ~ ~ O I G N A G E DE S ~'lkll1~~1W.
4 . Lvitipo XIX, 11, 13, 15 , 55, 50 : Vous ne dcroberez point : - le prix du mercenaire qui vous donne son travail ne
XVI
ouid docetw in septirno prsecepto ?
l'rol~ibcluromnis roi alielix illicita contrccttilio tl 1i~i11'1)iiLio pcr furtiim, sapinani, sinioni:nn, muras, lucra injusta, dolum 1nuli1111,ut quosvis contraclus alios, 1
fl'iii~di!~'ii'cinnvci~ilur. Exigit h regiunc hoc liraec~ytinu,ut in omni ncgolio scu co:iiinercio inviolala scrvetur a-quilas , et pruxiiiii ~ ~ t i l i isicubi i~~, scsc offerot occasio, ~]uacun(~ue ralione a0 o p iiustni p r ~ i i ~ ~ i l ~ ~ ~ '
- Vous ne ferez rien contre l'&quit6, et vous ne jugerez point injustement. -Ne faites rien contre l'quit , ni dans les jugements , ni dans ce qui sert de rgle ni dans les poids ni dans les mesures. Que la balance soit juste, et les poids tels qu'ils doivent ttre : que le boisseau soit juste , et que le setier ait sa mesure. 1) 2. EpMsiens, IV, 28 : Que celui qui drobai ne drob plus ; mais plut qu'il s'occupe lui-m&me,en travaillant de ses propres mains h quelque ouvrage bon et utile pour avoir de quoi donner A ceux qui sont dans l'indigence. 3. I Cori~~thiens, VI, 7-10 : a C'est dtjh certainement un p k h parmi vous, que vous ayez des proct?s les uns contre les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutdt qu'on vous fasse tort? Pourquoi ne souffrez-vous pas plutdt qu'on vous trompe? -Mais c'est vous-mme qui faites le tort ; c'est vous qui trompez, et cela ii l'garde vos propres frres Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l'injustice ne seront point hritierdu royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas : ni les fornicateurs, etc., - ni les voleurs ,ni les avares, ni les ravisseurs du bien d'autrui ne seront hritier du royaume de Dieu. 1) 4. L m , VI, 34-35 : a E t si vous pr8tez i i ceux de qui vous espre recevoir, quel grvou en saura-t-on, puisque les pelieur mme prten aux pcheurs afin d'en recevoir un pareil avantage? -Mais aimez vos ennemis ; faites du bien, et prte sans rien espre ;et alors votre rcompens sera trks-grande , et vous serez les enfants du Trs-Hau, parce qu'il est bon lui-mbme pour les ingrats et les mfiehants. 5. Actes, VIII, 18-24 : a Lorsque Simon eut vu que le SaintEsprit etait donn par l'imposition des mains des aptres il leur offrit de l'argent, et leur dit : Donnoz-moi aussi ce pouvoir, que ceux ~ qui j'imposerai les mains reoivenle Saint-Esprit. Mais Pierre lui dit : -Que votre argent priss avec vous, vous qui avez cru que le don de Dieu peut s'acquri avec de l'argent. Vous n'avez point de part, et vous ne pouvez rien prktendre i ce ministr ; car votre cu n'est pas droit devant Dieu. Faites donc pnitenc de cette m6chancet6, et priez Dieu, afin que, s'il est possible, il vous pardonne cette pensk de votre cu ; car je vois que vous ttes rempli d'un fiel trks-amer , et engag dans les liens de l'iniquit - Simon r6pondit : vous supplie de prier vous-mm le Seigneur pour moi , afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit.
4 52 DU D~CALOGUE. 6. IV Rois, V, 20-22, 28-27 : Lorsque G i h i qui servait l'homme de Dieu dit en lui-m&me : Mon matr a 6pargn6 ce Naaman de Syrie, et n'a rien voulu prendre. Vive le Seigneur ! je courrai aprbs lui, et j'en recevrai quelque chose. - Giz s'en alla donc apivs Naaman, et Naaman le voyant courir vers lui descendit proinptcmcnt de son chariot, vint au-devant de lui, et lui dit :Tout va-t-il bien? -Fort bien , rpondi Giczi. Mon 1 1 6tre m'a envoyk vous dire que deux jeunes homn~csdes enfants des prophktes lui sont arrives tout-idheure de la montagne cl'13pl~ram 1 1 vous prie de mo donner pour eux un talent d'argent et deux babils , etc. El Elisbe lui dit : D'o vcncz-vous, Giczi? Giki lui rbpondit : Votre serviteur n'a et6 nulle part. - Mais Elisbe lui rcpondit : Mon esprit n'&tait-il pas prksent u ce que vous faisiez lorsque cet homme est descendu de son chariot pour aller audevant do vous? Vous avez- donc r e p maintenant de l'argent et des habits, pour acheter des plants d'oliviers, des vignes, des b ~ u f, s des brebis, des serviteurs et des servantes. -Mais aussi la lbpre de Naainan s'attachera it vous et it toute votrc race pour jamais. Et Giczi SC retira d'avec son matr tout couvert d'une r blanche comme la neige. N 7. Det~tironome,X X V , 15-1G : Vous n'aurez point en rserv plusieurs poids, l'un plus fort et l'autre plus faible; et il n'y aura point dans votre maison une mesure plus grande et une plus petite. - Vous n'aurez qu'un poids juste cl vbritable, et il n'y aura chez vous qu'une mesure qui sera la v6ritabley ct toujours la meme, afin que vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous aura donn&c. Car le Seigneur votre Dieu a en abomination celui qui lait ccs choses, el il a horreur de toute injustice. 1) 8.Proverbes, X I , 1 : La balance trompeuse est en abomination devant le Seigneur ; le poids juste est scion sa volont 9. Ibidem, XX., 10 : Le double poids et la double mesure sont deux. choses abominables devanl Dieu. 40. EccEsiastique, X, 6-8 : (t "Se hitcs rien par la voie de la violence. -L'orgueil est hatic Dieu et des hommes ; et toute iniquitb des nations est ex6crable. - Un royaume est transf6r d'un peuple h un autre & cause des injustices , des violences, des oulragcs et des tromperies dont on use. il. 1 Thessdoniciciis, IV, G : u Que personne n'opprime son f r h , et ne l u i lasse tort en rien, parce que le Seigneur est le vengeur de tous ces pcchs
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12. Psaume XIV, 4-5 : Seigneur, qui sera digne d'habiter dans votre tabernacle, de demeurer sur votre montagne sainte? Ce sera celui qui marche dans la voie de l'innocence et de la justice, et dont la bouche est d'accord avec le ceur ;-celui dont la langue ne connait point l'artifice , qui ne nuit point ii son frre et qui repousse la calomnie dirigbe contre son prochain ; celui ; qui ne qui ne viole jamais sa foi, quand il l'a une fois engag prt pas son argent i usure, et n'accepte point de prsent pour opprimer l'innocent. L'homme qui vit ainsi n'aura point redouter de vicissitudes. 4 3. Luc, VI, 29-31 : Si quelqu'un vous prend votre manteau, laissez-lui prendre aussi votre robe. Donnez il tous ceux qui vous demandent, et ne redemandez pas votre bien & celui qui vous le ravit. Et ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux. 44. EZ~CHIEL , XVIII , 5-10, -12-14, 16, 17 : (iSi un homme est juste, s'il agit selon l'quitet la justice ; s'il ne mange point de viandes immole sur les montagnes , etc. ; s'il n'attriste le gage qu'il lui avait donn personne , s'il rend h son dbiteu s'il ne prend rien du bien d'autrui par violence, etc., - s'il ne prt point h usure, et ne reoipas plus qu'il n'a donn;s'il d tourne sa main de l'iniquit et s'il rend un jugement quitabl s'il marche dans mes entre ceux qui plaident devant lui ; prcepte et garde mes ordonnances pour agir selon la vrit: celui-lh est juste , et il vivra trks-certainement , dit le Seigneur Dieu. -Que si cet homme a un fils qui soit voleur, qui rpand le sang, etc. ;- qui attriste le faible et le pauvre, qui prenne par violence le bien d'autrui, qui ne rende point son dbiteu le gage qu'il a r e p de lui, etc.; -qui pr4te & usure, et qui reoiv plus qu'il n'a prCt vivra-t-il aprks cela? Non , certes , il ne vivra point ; il mourra trs-certainemen , puisqu'il aura fait toutes ces actions dtestables et son sang sera sur sa tte Que si cct homme a un fils qui, voyant tous les crimes que son p h avait commis, en soit saisi d'effroi , et se garde bien de l'imiter ; qui n'attriste personne, qui ne retienne point de gages & son dbi teur, qui ne prenne point par violence le bien d'autrui, etc. ; qui dtourn sa main de toute injustice h l'cgard du pauvre, qui ne pr& point h usure, et ne rcqoive rien a u - dcli de ce qu'il aura prht qui observe mes ordonnances et marche dans mes prcepte : celui-li ne mourra point cause de l'iniquit de son pre mais il vivra trs-certainemen, etc.
vous devez l'honneur. - Acquittez-vous envers tous de tout ce que vous leur devez, ne demeurant dbiteur h personne que de l'amour qu'on se doit rbciproqucment. 16. MATTHIEU, V, 38-110, 4 2 , 44, 45 : Vous avez appris qu'il a ci6 dit OEil pour mil , dent pour dent. -Et moi , je vous dis de ne point rkister ii celui qui vous traite mal ; au contraire, si quelqu'un vous frappe sur la joue droite, prCsentcz-lui encore la joue gauche ; et si quelqu'un veut plaider contre vous piiiir prendre votre robe, abandonnez-lui encore votre manteau. Donnez celui qui vous demande, et ne repoussez point celui qui veut emprunter de vous. -Aimez vos ennemis, faites du bien ceux qui vous hassent et priez pour ceux qui vous pers& cutent et vous calomnient; - afin que vous soyez les enfants de votre pr qui est dans le ciel.
45. Romains, XI11, 7-8 : Rendez i i chacun ce qui lui est dt; le tribut h qui vous devez le tribut, les impdts qui vous devez les impbts, le respect h qui vous devez le respect, l'honneur h qui
Question XVn.
Que renferme le huitim commandement? Le huitim commandement nous dhfcnd de porter contre qui que ce soit un tkmoignage faux ou trompeur, de chercher par toutes sortes de moyens h faire perdre h notre prochain la cause qu'il soutient devant un tribunal, ou d'attaquer sa rhputation ailleurs mm qu'en justice, comme le font les semeurs de rapports, les dtracteurs les mdisants les calomniateurs et les flatteurs. En un mot, tout mensonge, tout mauvais emploi de notre langue contre le prochain nous est interdit par ce commandement. Il nous prescrit au contraire de parler bien et avantageusement de lui, en prenant ses intr&t et en dbfendant sa cause, sans flatterie, sans dguisement sans duplicit(XVII) .
1. Ldvitiqiie ,X I X , 1 4 , 13-16 : Vous no men tirez point, et
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laedere : quod san fit & susurronibus, dctractorihus ,inalcdicis ,criminaloribus et Quid in octavo prsecepto conzprehcnswn adulatoribiis. Brevitcr, omne mendacium, est ? 1 et o m i s l i i i g u ~contra proximum abusus 1 hic interdicitur. Prohibctur eo falsum, dolosumvc testi- 1 Docemur interini de proximo licnh, et moniuin in quemquani profcrrc, et quoquo 1 comtnodh loqui , ncmpe ad illius defensiomodo proximi causam in judicio subver- 1 neui i:t i~tililitt~xi, sine fiico , sinnil!ition?, 1cre ,vel etiam extra judiciiim famatn illius insidiisve.
XVII.
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prochain, et vous ne l'opprimerez point par violence. Vous ne parlerez point mal du sourd qui ne peut vous entendre. Vous ne ferez rien contre l'quit, et vous ne jugerez point injustement. Jugez votre prochain selon la justice. Vous ne serez parmi votre peuple ni un calomniateur public, ni un mbdisant, secret. 2. Exode, XXIII, 1-5, 0-8 : Vous n'accueillerez point les paroles de mensonge, et vous ne prtere point la main h l'impie pour porter un faux jugement en sa faveur. - Vous ne vous laisserez point gare par la multitude pour faire le mal; et dans les jugements & rendre, vous ne cderepoint ii l'avis du plus grand nombre de manicre & vous ditourner de la v6rit6. -Vous ne ferez point triompher le pauvre dans ses procCs injustes.-Vous ne vous 6cartcrcz point non plus de la justice pour le condamner. Vous fuirez le mensonge. Vous ne ferez point mourir l'innocent ou le juste, et vous ne renverrez point absous celui qui aura fait le mal. - Vous ne recevrez point non plus de prsent : car les prsentaveuglent m6me les sages, et g3tent les dcision des hommes les plus vertueux.. . 3. Deu"dronome, V, 20 : Vous ne porterez point de faux ttmoignages contre votre prochain, n 4. Ibidem, X V 18-20 : Vous tabliredes juges et des magistrats h toutes les portes des villes que le Seigneur votre Dieu vous aura donnCes en chacune de vos tribus, afin qu'ils jugent le peuple selon la justice, sans se dtourne ni & droite ni it gauche. Vous n'aurez point gar & la qualit6 des personnes, et vous ne recevrez point de prbsents, parce que les prsent aveuglent les yeux des sages niCmcs , et ghtent les dcision des hommes les plus justes.-Vous vous attacherez <t ce qui est juste en vue de la justice minze, afin que vous viviez, et que vous possdie en toute proprit la terre que le Seigneur votre Dieu vous donne d aujourd'hui, w 5. Ibid., XIX, 13-21 : Un seul tmoine suffira point contre quelqu'un, quelle que soit la faute ou le crime dont on l'accuse; mais tout passera pour constant sur la d6position de deux ou de trois tmoins - Si un faux tmoientreprend d'accuser an homme d'avoir viol la loi, - dans ce dbmGl qu'ils auront ensemble, ils se prsenteron tous deux devant le Seigneur, en prsencdes prtre et des juges qui seront en charge en ce temps-l : - Et lorsqu'apr une trs-exact recherche ils auront reconnu que 1" ^aux tmoiavance une calomnie contre son frre ils le trai-
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feront comme il avait dessein de traiter celui-ci; et vous ferez disparatr le mal du milieu de vous; afin que les autres, qui viendront h l'apprendre , soient dans la crainlc , et qu'ils n'osent tenter rien de semblable. -Vous n'aurez point pitidu coupable. 6. Deutirono~ne, XXVII, 19 : Maudit celui qui viole la justice dans la cause dc l'trange , de l'orphelin et de la veuve. Et tout le peuple rpondr: Amen. 7. Proverbes, X I I , 4 7-20, 22 : Celui qui assure ce qu'il sait tr vrai rend un t&moignagejuste ; un t h o i n menteur au coiiSes piwoles blessent comme le glaive, traire est un fourbe. au lieu que la langue des sages guri les douleurs. -Les lkvres vridique ne seront jamais confondues, au lieu que je ferai taire en un instant la langue de mensonge. -La fourberie est dans le cu de ceux qui mditen le mal, et la joie au contraire dans le cu de ceux qui n'ont que des conseils de paix. Les lcvres menteuses sont en abomination au Seigneur ; ceux au contraire qui agissent sincremenlui sont agrkables. 1) 8. Ibidem, IV, 24 : Eloignez le dguisemen de votre bouche, et l'iniquit de vos lkvrcs. 9. Ibid . , XXIV, 21-26,28-29 : Mon fils, craignez le Seigneur, et n'ayez point de commerce avec les mdisant ;-car il se lver tout-&-coup pour renverser leurs desseins; et qui pourra comprendre la rigueur de leur punition? 11 n'est pas bon de faire acception des personnes dans les jugements. - Ceux qui disent au mchan : Vous d e s juste, seront maudits des peuples et d Ceux qui le reprennent en seront lout3, test& des nations. et la bncdictio descendra sur eux. -On baisera les lkvres d'o s'bchappent des paroles de droiture. Ne soyez point un faux tmoicontre voire prochain, et que vos lbvres ne sbduisent personne. - Ne dites point : Je traiterai cet homme comme il m'a trait je rendrai & chacun selon ce que j'aurai rede lui. 40 Ibidem, X X V , 18 : Celui qui porte un faux tmoignag est & l'bgard de son prochain un dard, une kp , et une flch perante 11. JACQUES, IV, i l : Mes frres ne parlez point en mal les uns des autres; celui qui parle contre son frreou qui juge son frreparle contrc la loi et juge la loi. 4 2. 1 PIKKHE , II, 1-2 : (( Vous tan donc dpouill de toute sorte de malice, de Iromperie, de dissimulation, d'envie et de mdisance- comme des enfants nouvellement n4s , dcsirez ardemment le lait spirituel.
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437 43. Ephdsiens, I V , 28-29 : C'est pourquoi bloignez-vous de tout mensonge , et que chacun parle h son prochain selon la
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vhrit; parce que nous sommes membres les uns des autres. Que nul mauvais discours ne sorte de votre bouche ; mais qu'il n'en sorte au contraire que de bons et de propres nourrir la foi, en sorte qu'ils inspirent la pict ceux qui les tkoutent. U .Proverbes, W I I , 4 , 5 , 7 , 9-11 , 45-20, 23 , 26 : (c Le mchan obi h la langue injuste, et le trompeur coutles lvre menteuses. - L'homme qui mpris le pauvre fait injure celui qui l'a cre ct celui qui se rtjouit de la ruine des autres ne restera point impuni. - Les paroles graves ne conviennent pas A un insens&, et la langue menteuse sied mal un prince. - Celui qui caclic les fautes gagne l'amitib ; celui qui fait des rapports sparceux qui Ctaicnt unis. - Une rcprimande sert plus un homme prudent, que cent coups de verges h un insens - Le mchancherche toujours des querelles; le ministre de la vengeance sera envoyd contre lui. Celui qui justifie l'injuste, et celui qui condamne le juste, sont tous deux abominables devant Dieu. - Celui qui parle avec duplicit tombera dans le malheur. - Le mbchant reoides pr6sents en secret pour pervertir les sentiers de la justice. Il n'est pas bon de faire tort au juste, ni de frapper le prince qui juge selon la justice. 15. Ibidem, XVIII, 6-8 : N Les lvre de l'insens s'embarrassent dans des disputes, et sa bouche lui attire des querelles. La bonclic de l'insensb le brise lui-mme et ses lvre sont la ruine de son Ame. Les paroles de l'homme double paraissent innocentes, et elles font une blessure jusqu'au fond des entrailles. 16. Ibidem, XIX, "i : Le faux tmoine demeurera pas impuni, et celui qui dit des mensonges n'chapperpas au ch&liment. 17. Romains, I, 28-30, 32 : Dieu les a livr A un sens dprav en sorte qu'ils ont fait des actions indignes. Remplis de toute sorte d'injustice, etc., ils ont 6tenvieux, homicides, querelleurs, trompeurs ; ils ont bt pleins de malignitk , semeurs de faux rapports, - calomniateurs, ennemis de Dieu, outrageux , etc. - Et quelque instruits qu'ils fussent de la justice de Dieu, ils n'ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort; et non-seulement ceux qui les font, mais aussi ceux qui approuvent ceux qui les font. 18. P.wume V . 7 , 8, 10-12 Vous hasse tous ceux qui commettciit l'iniquitk ;vous perdrez toute personne qui profr le
mensonge. Le Seigneur aura en abomination l'homine $an@najre et trompeur. Car la vrit n'est pas dans leur bouche; leur cmur est rempli de vanith. Leur gosier est un sbpulcre ouvert ;ils se sont servis de leur langue pour tromper avec adresse. Jugez-les , 6 mon Dieu ; - que leurs desseins soient renvcrsbs : rcpousscz-les A cause de la multitude de leurs irnpibths ; car ils se sont rvolt contre vous. 1) 19. A~~ocul,tpe, X X I , 8 : n Pour cc qui est des apostats el des incrkdules, etc., et de tous les menteurs, leur partage sera l'&mg de feu et de souffre, et ce sera leur seconde mort. 20. Ibidem, XXII, 4 h , 43 ; K Heureux ceux qui lavent leurs v6temcnts dans le sang de l'Agneau, pour avoir droit, & l'arbre de vie, et pour pouvoir entrer par les portes dans la cit -Loin d'ici les chiens, les empoisonneurs, les impudiques, les homicides et les idol?ttres, et quiconque aime et commet le mensonge. 21. JACQUES, 111, 2-12, 4 4-10 : Si quelqu'un ne fait point de fautes en parlant, c'est un homme parfait, et il peut tenir en bride tous ses autres membres. -Ne voyez-vous pas que nous meltons des mors dans la bouche des chevaux , afin qu'il nous obbissent, cl qu'ainsi nous faisons tourner tout leur corps i 'noire,p-6? Ne voyez -vous pas aussi que les vaisseaux , q u e k ~ ~grands ~o. qu'ils soient, et quelquc fort que soit le vent qui les pousse, sont mus de tous c6tbs par un trs-petigouvernail, selon la volonib (lu pilote qui les conduit? Ainsi la langue n'es1 qii'unc petite partie du corps, cl cependant combien ne peut-ellc pas se vanter de faire de grandes choses! Ne voycz-vous pas comment un petit fou est capable d'allumer une grande forkt ? La langue aussi est un feu ; c'est un monde d'iniquitet quoiqu'elle ne soit qu'un de nos membres, elle suffit pour infecter tout noire corps; elle enflamme tout le cours de notre vie, enflamm6c elle-mm du feu de l'enfer. Bien que l'liomme soit capable de dompter, CL qu'il ait domptb en effet toutes sortes d'animaux, les quadrupde , les oiseaux , les reptiles ,-nul homme cependant ne peut dompter la langue ; 'c'est un mal qu'on ne peut arrfilcr, et qui est plein d'un venin mortel. - Par clic nous bhissons Dieu noire PCre, 1-1 par elle nous maudissons les hommes qui sont c r 6 h & 1'imap:e de Dieu. La bhediction ct la malbdiction partent de la mtme bouche. Ce n'est pas ainsi, mes frcrcs , qu'il faut agir. - Une Sonlaine r6pand-cllc par une infime ouverture de l'eau douce et de l'cau amre Un figuier peul-il portor des raisins, nu une vigne olcs figues? Ainsi une Ibnttnne fl'ei~i salce no p u [ pas (louncr (Io I'C~IU
439 douce. Mais, si vous te possd d'une jalousie amhe et d'un esprit de contention , ne vous glorifiez point, et ne mentez point contre la virit Ce n'est point l A la sagesse qui vient d'en haut, mais c'est une sagesse terrestre, animale et diabolique : car lh oit il y a de la jalousie et un esprit de contention, il y a aussi du trouble et toute sorte de mal. Y 22. MATTHIEU , XII , 55-37 : a L'homme bon tire de bonnes choses de son bon trsor et l'honmc mchan en tire de m u vaises de son mauvais trsor - Or, je vous dclarqu'au jour du jugement les hommes rendront compte de toute parole oiseuse qu'ils auront profr : car vous serez justifi par vos paroles, et vous serez condamnpar vos paroles. 23. Colossiens, 111, 8 , 9 , 4 6 , 17 : Mais maintenant rpudie aussi vous-mhes tous ces pcht : la colrel'aigreur, la malice, la mdisanc ; que les paroles dshonn&e soient bannies de votre langage. - N'usez point de tromperie les uns envers les autres. Que la parole de Jsus-Chris se grave en vous dans toute sa plnitude et qu'elle vous remplisse de sagesse. - Edifiez-vous et'exhortez-vous les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels , chantant de ceur avec dificatio les louanges du Seigneur. Quoi que vous fassiez, ou de parole ou d'action, faites tout au nom du Seigneur Jksus-Christ , rendant grkces par lui Dieu le Pre 24. Ep/u!siens, IV, 29, 31, 32 : Qu'aucune parole mauvaise ne sorte de votre bouche ; mais au contraire qu'il n'en sorte que de bonnes et de propres h nourrir la foi, et i t encourager la pit de ceux qui vous entendent. Que toute aigreur , tout emportement, tonte colretoute querelle , toute m6disance, toute malice enfin soient bannies de vous. Soyez au contraire pleins de bont6 les uns pour les autres. 25. Proverbes. XV, 1, 2 , 4, 7 : Une parole douce fait tomber la colr ; une parole dure excite la fureur. La langue des sages rpanla science; la bouche des insens se rkpand en folies. - La langue pacifique est un arbre de vie; celle qui est immodCr est un vent qui brise. Les lvredes sages rpan dront la science comme une semence; il n'en est pas de meme du cu des insenss 26. Ecclsiastique V I , 1 , S : Ne devenez pas, d'ami que vous seriez d'abord, ennemi de votre prochain ; car le mcllan aura pour partage la honte et l'ignominie, ainsi que le pcheu envieux et qui a une langue double. -Les paroles douces multi-
DU P~CALOGUE.
plient les amis et apaisent les ennemis, et la grlice abonde sur les lbvres de l'homme pacifique. 'n
Question XVIII.
Que contiennent les deux derniers commandements ? Les deux derniers commandcments dttendcnt de dtsirer , soit la femme, soit le bien d'autrui : de sorte que nous devons nonseulement nous abstenir de tout adulterc, de tout commerce illicite, dYin,iustico, mais ne pas meme nous arr4ter de tout acte extrieu h la volont6 ou h la pensbe de nuire h qui que ce soit. Ainsi donc ces deux con~mandemcnisexigent de notre part une bienveillance sincr et sans rbscrve 5 l'cgard de tout le monde, en sorte que nous souhaitions du fond du c u& notre prochain tout ce qui peut lui 6tre avantageux et contribuer A son salut, et que nous ne consentions jamais A aucun d6sir qui tende lui causer le plus lkger dktriment (XVII) TEMOIGNAGES DE L'~CRITURE. 1. Dei~tironome, V , 21 : Vous ne dCsirescz point la femme de votre prochain, ni sa maison, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bauf, ni son neni aucune chose qui lui appartienne. 2. Ecclisiastique, XXV, 28 ; (t Ne considhm point, la beaut d'une personne du sexe ; ne convoitez point une femme, qwlque agrablqu'elle vous paraisse. 3. M A T T I IV, I ~ 27-28 ~ ~ ~ , tt Vous avez appris qu'il a 6t dit aux anciens : Vous ne coinmcllrez point d'adultims. Mais moi , je vous dis que quiconque regardera une femme avec un mauvais dhsir, a dc'jii commis l'adull6rc dans son cccur. 4. Romains, X I I I , 9 : (Ces commandements) : Vous ne commcitrcz point. d'adullkres, d e . , vous 1~ dhsirerez point le bien de votre prochain, el, s'il y en a quelque autre semblable. fous ces commandcmenls sont compris en abrbgb dans cette parole : Vous aimerez votre prochain. comme vous-inCrne. 3, Thessuloniciens, 1V, 3-6 : La volonth de Dieu est. que vous
quidem noceamus cuiquam, aut noccrc delilierrmus. Igilur hoc utrumqiie przccptum cordis sinceritatm ot l~cnevolcntiamcrga omnes Vetant concupisccntiam nxoris, ac rei inlcgram m e vult ut quae in rem et saalienz : ut. non soliirn ab uxore alicna, luten1 proximi cedunt , optemus ex anilno, illicitis romnierciis , et cxterna apcrtaqne neque cupiililati unquain cum lcvi alleriu8 injustilia nos abstincamus, sed etiam ne injuria consenticunus.
XVIII.
1 voluntate
DECALOGUE . 444 soyez saints ; que vous vous absteniez de la fornication ; que chacun de vous sache possde le vase de son corps saintement et honntement - et non point en suivant les mouvements de la concupiscence, comme font les paenqui ne connaissent pas Dieu. Que personne aussi n'opprime son frere, ni ne lui fasse tort en quoi que ce soit, parce que le Seigneur est le vengeur de tous ces pch6s 6. JACQUES, 1, 14-1 5 : Chacun est tente par sa propre concupiscence, qui l'emporte et qui l'attire. - Ensuite quand la concupiscence a conuelle enfante le p6chet le pich tan accompli engendre la mort. 7. ISA~E , 1, 23 : Vos princes sont des infidles ils sont les compagnons des voleurs. Tous ils aiment les prksents , et ne cherchent que le gaiil et l'inttr6t. Ils ne font point justice au pupille, et la causede la veuve n'a point d'acc aupr d'eux. 11 8. EcclsiastiqueV, 1-2 : N Ne vous appuyez point sur des richesses injustes, et ne dites point : J'ai suffisamment de quoi vivre ; car toutes ces richesses ne vous serviront de rien au moment de la vengeance et au jour de la tempete. - Ne vous abandonnez pas dans les jours de votre force aux mauvais dksirs de votre c a w . 9. Ibidem, XVIII, 30-31 : Ne prenez pas pour guide vos convoitises, et gardez-vous de vous abandonner 5 vos pcncliants. - Si vous contentez votre Arne dans ses dsirs elle vous rendra la joie de vos ennemis. 10. Psaume IX, 4, 9 : a Le pcheu a irritle Seigneur, etc. -Il se tient embuscade pour se saisir du pauvre, pour se saisir de lui des qu'il l'aura pris dans ses filets. 4 1 . Ibidem, LXI, 1 1 : a Gardez-vous bien de mettre votre csp rance dans l'iniquith, et de songer gagncr du bien par violence. 12. Actes, XX, 53 : Je n'ai dsirrecevoir de personne ni argent, ni or, ni v6temcnt. 13. JOB , XXXI , 4, 2, 9, 11 : (t J'ai fait un pacte avec mes yeux, pour ne pas mtme penser une vierge. - Car quelle union Dieu aurait-il avec moi, et quelle part le Tout-puissant me donnerait-il son clestheritage ? - Si l'garcmcnd'une femme a sdui mon cur et si j'ai dress des cmbi~ches i l la porte d'un ami, etc. : car l'adulttrc est un crime norme et une trs-grand iniquitN 1h . Corintltien~ X, : N Que personne ne cherche son propre avantage, mais pl(d6t celui des :nitres.
DU
Gabklus pleura , et b h i t Dieu en disant : -Que le Dieu d'Isravous bnisse parce que vous &es le fils d'un homme trs-vertueu , d'un homme juste qui craint Dieu, et qui fait beaucoup d'aumbnes. Que la bncdictiose rkpandc aussi sur votre femme, et sur votre pere et votre m h . - Puissiez-vous voir vos fils et les fils de vos fils jusqu'h la troiet que votre race soit b h i c sihme et & la quatribme g n h t i o n du Dieu d'Israel, qui rkgne dans les sicledes sicles 10. Tolic, J, 10-11 : a Rii$kl laissa aller Tobie plein de sani6 et de joie, en lui disant : -Que. le saint ange de Dieu vous accompagne dans 1 c chemin , et qu'il vous conduise jusque chez vous sans aucun phil : et puissiez-vous trouver votre p h et votre mr en une parfaite sant et que mes yeux puissent voir vos enfants avant que je meure. 4 7. Ge~lse XXIV, 5!)-GO : Ils la laisshcnt donc aller accomp"ignbe do sa nourrice, avec le serviteur d'Abraham et tous ceux de sa suite. - Et ils lui dirent en lui souhaitant toutes sortes d e prospbritbs : Vous etes notre s a u r ; croissez en mille el mille g h k a t i o n s , et que votre race se mette en possession des villes de ses ennemis. 18. I Tfmol"w, VI, 0-1 1 : Ceux qui veulent devenir riches iomhent dans la tentation et dans les pikges du diable, et en divers d5sirs inutiles et pernicieux , qui prbci pi tcnt les hommes dans l'abm de la perdition et de lo damnation. Car l'amour des richesses est l a racine de Ions 10s mailx ; et quelques-uns en btant possCd6s se sont Cgark hors dos sentiers de la foi, et se sont attire "1 c u ~ - ~ ~ ~ e une inc infinith s de peines. -Mais pour vous, 6 homme de Dieu , fuyez ces choses.
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DU D~CALOGUE
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A q~iello vertu doivent se rapporicr en rCsurn6 tous les commandements (1u Dkalogno ?
Tous les coinmandemcnis du IXcaloguc se rapportent en ler nir analyse a la charitk-, que nous recommandent, si plcinement ces dcux tal~lcsde i~icrrc, sur lcsquellcs ils ont kt6 gravds avec le doigt de Dieu. Car les coinmandcmcnis de la premikre labie nous enseignent l'amour de Dieu ; cl ceux de la seconde, ce qui est, relatif A l'amour du pi'ocliain. De ces dix commandemenis, les deux premiers ont donc pour ob,iet do nous faire parliculi~remont &vilor les dcux vices les plus
4-43 oppos au culte et l'honneur de Diuu, savoir l'idolhtrie et lu parjure. Le troisim commandement nous reprsent l'obligation de rendre fidlemenh Dieu un culte vrai fit pur, tant par des actes relsque par nos paroles et nos sentiments. Et si ce commandement est bien observ6, Dieu seul sera dks lors aiin6 et honorb en tout et par-dessus tout. Maintenant, quant aux commandements qui se rapportent h l'amour du prochain, ils SC rtduisent. h celui-ci ; Prenez garde de faire jamais 6 un autre ce que vous seriez fd& qu'on vous fit h vous-mim (Tob.^ IV., 4 6). Avis salutaire , auquel rponcette sentence de Notre-Seigneur : Faites aux hommes tout ce que vous t'ovies qu'ils vous f a s s e n t car e n ce point sont renferms et lu loi, et lcs jwoj11~tc(MATTII.,VII, 42) (XIX).
w DCALOGUE
4. Exvile, XXXII, 15 - 16 : a N o k redescendit de la montagne , en tenant dans ses mains les deux tables du thoignage crite des deux c 6 t k - Elles ktaient l'ouvrage du Seigneur , comme l'kcriture qui tai grav sur ces tables tai aussi de la main de Dieu. 2 . Ilidem, X X m 1-4 : Faites deux tables de pierre semblables aux premieres, et j'y crira les mme paroles qui &aient sur ces tables que vous avez bris&. -Mostailla donc deux tables de pierre, telles qu'avaient 6t les premihres ;et sY6tant lev avant le jour, il monta sur la montagne de Sina, en portant entre ses mains ces deux tables, ainsi que le Seigneur le lui avait ordonn 1) 3. Tobie, IV, 16 : Prenez garde de faire jamais h un i i ~ ce que vous seriez fl~ch qu'on vous f & vous-mhe. 1)
XIX.
Qiib
Ad charitatem , quam nobis gcminam duse illz tabula", quibus Dei digito mandata hsec inscripta fuere, commendant. Boccn t enim prima" mandata, qua2 ni\ chariLitcm Dci ; mandata ver6 secundre tnIJ~ qnse Zad , charitatem prosimi spcctant. Tgitur ex his deceni duo quidcm priera id faciunt , ut quz vitia cultui , honorifine Dei maximb adversantur , idololatria
scilicet ac perjiu'ium ,imprimis caveainim. Tertium porrb mandatu111 admonct , vcrum pnrumquc cultum, corde, orc ac opcrc fidrliter exhibcndum esse. Qnod san6 n1)i rectk ol)scrvatur, soins tiqu Dcus in 0111nilnis et supcr omnia clilisitur ct honorificatiir. Jain sumnia pra"ccptoru111,q u z ad proximnm diligenilum perliiicnt , vel hoc uno consiat; fl1tod tlhi non vis fieri, alteri ne fcccris. Cui rc?pondcl illa Christi senfrnlia: Omnia q u ~ c i t t i q u ewdtfs ut facian? vobfs liomines, et vos facile illis :heec es: cn"m Zex et Proplaela?,
444 DU DCALOGUE 4. MATTHIEU, VU, 12 : Faites aux hommes tout ce que, etc.
(Comme dans le corps de la rponse. S. Luc, VI , 31 : Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux.
Quels sont les devoirs et les signes effectifs de la charit ira,t,ernelle ? Saint Paul dccrit en ces l~er~ncs les caracteres de la charit : L a chariti est p u h w t c ; olle eut, iloncc et bienfaisante L a chariti n'est point encieuse, clfo n'es1 pini thtiraire et pricipitie ;elIo ne s'enfle point (l'orgueil ;elle n'est point d~d(iig~2ense ;elle ne chi'rcl~ point ses propres /~ilir$ts ;c//e ne se pique et ne s'/uffrit de rim ; elle n'a point [le. mauvais soupconsi ;elle w se rijouit pini de l'injustice, mais elle se r(ioui't de la u;ri/G;elle tolire m t , cllr croif tout, elle espr tout, elle souffre tout,. J k u s - Christ, de son cdtb voulant nous prbsenter dans sa personne le modklc d'une vbrilable et parfaite charit dit A ses tip6lrcs dans cet,tedernikre cene, oil leur en offrii en mcme temps des preuves si &clatantes:. Je vous donne un co11~nia.11dement nouveau :c'est que vous vou.s aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimis. Et encore : Voici mon co1n~1~1a12dement : c'est que vous m u s aimiez les uns les autres comme je vous ai aimis. Commandement d'une si grande importance, qu'au t6moignage de saint Paul, c e h i qui aime son prochwiu u des-lors accompli la loi. Donc, pour conclure par un oracle divin ce que nous disons ici de la charil, choisissez la vie, afin que vous viviez vous et voire postiriti; aimez le Seigneur votre Dieu, obiissez c i sa voix,, et thmeurez-lw, attachi, comme i c h i qui est votre vie, et qui doit vous donner wie lonqw. stoiie d ' m u h . Ensuite, pour que personne no doute que la doctrine hmgliqude Not,re-Scigncur ne s'accorde en cc point iivec la loi ancienne, qu'on se rappelle ce mot de .l&us-Clirist lui-mhme : Si vous voulez entrer dans la vie, gardez les commandements. Et ailleurs, aprcs avoir recoinmand~les r,gle cl la pratique de la charit il ajoute ces paroles : Fuites cela, et vous vivrez. Car, dcvons-nous dire avec 1'Aphtre ce ne sont pas ceux qui dcouient les paroles de la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ceux qui l'ob. ~ i ) i T { ! ~, i f CC .sont ~ c ~ qui - seront justifis Du nombre de ces observateurs (Je la loi Ctaient Abel, Nok,
DU D~CALOGUE.
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Abranam , Zacharie, et tant d'autres que l'Ecriture nous atteste avoir t justes devant Dieu, sans doute parce qu'ils aimaient Dieu et le prochain en act,ion et en vrit C'est pourquoi David, que nous ne devons pas compter au dernier rang parmi ces justes, disait avec un saint orgueil : J'ai couru dans la voie de vos commandements, lorsque vous avez dilat m o n c m J'ai aim l'ai obserd, j'en gard vos commandements et vos prceptesJe m'assure, en les gardant, une riche rcompense Maudits ceux qui s'carleiide tws commandements ( X X ) .
4 . 1 Corintltiens , XIII ;voir le texte rapport dans le corps de la rkponse. 2 . JEAN , XII1 , 4 : Avant la ft de P que , Jsu sachant que son heure tai venue de passer de ce monde & son Pkre ; comme il avait aimles siens qui taien dans le monde, il les aima jusqu' la fin. 1) 3. Luc , XXII , 14, 15, 4 9 : Et quand l'heure lut venue, il se mit table, et les douze aptre avec lui ; - et il leur dit : r a i dsiravec ardeur de manger cette phque avec vous avant d'endurer mes tourments. - Puis il prit le pain , et ayant rendu
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XX!
Q u s sunt fraternel; cliaritiztis officia et argume11((t ?
De his Paulus ita disserit : c h d t a s patiens est, benigna est; ctmitas non zmtilatur, non agit perperam, non inflatur, non est anh'liosa :non quseril f/uz sua sunt, non irritfllur, non cogitat l m lum :non g a d e l super intqz!it~te, cong d e t autetn veritati :omnia suffert, omnia credit, omn"a sperat, omnia sustinet. Christus verb, u t seipsum nobis verse perfectsrque charitatis exemplum praebcat, in postrema illa cna quam p r ~ c l a r i s suae charitatis indiciis mir condivit, tain serih dicit : nIanc/umn n o m cfo d i s , ut diligatis invicem. sicut dilexi vos, ut et vos dilifiatis invicem. Ac itcruin : Hoc est , prxceptum meiina ,ut dififjatis i m i c e ~ n sicut dilexi vos. Quod tanti est sanb momenli , ut Paulus aflh'met : Qui dilinil proximum, Lcycm implevit. Igitur ut hune de chrilate locum ora-
culo divino al~solvamus: Elige vitam, ut et tu vitas et semen t i w n :et diligas Domintinz Deum tuun2 , atque obedias uoci cj~is: et illi acihsereas. Ipse enim est uita t u a , et lo;zgif;ido dierum tuorwn. Tum , ne quisquam dubilct evangelicam Cln'isti dociriiiam Iiac in parle cuni Lege quiulrarc, dictum illud i Christo memincriinus : S i vis ad d a m inf/rcdi. serva mandala. E t alibi post coniniendata charita& p r ~ c e p t aet opera, i(lm liaec verba subjungit, HOC FAC, et vives. Non enim auditores legisfilsl" sunt upud Deum, se factures legis justificabimtur. Ex hisce factoribus erant Abcl, Noe, Abraham, Zacharias, et caeteri , quos S c r i p tura justos apud Deum fuisse testatur, u t qui opere et veritate Deum proximumquo diligeren t. Quare David inter eos liaud postremus et sancth g10riiiI)undus m i t : l a mandatoriim tnorum cuczwi , c h i clilatasti cor mcvm. Dilexi , scrvavi, ciistodiui mandata tua, et testirnonia tua. In custodicndis illis relributio multa. Maledicti qui declinant mandatis tub,
h4G DU D~CALOGUE. grtices, il le rompit et le leur donna en disant : Ceci est mon corps qui est donn6 pour vous ; faites ceci en mbmoire de moi, etc. 4. JEAN, XIII , 34-38 : Je vous donne un commandement nouveau , etc. ; comme dans le corps de la rponse - Tous connatron que vous fites mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. 5 . Ibidem, XV, 9-14 , 17 : Je vous ai aims comme mon Si vous gardez Pr m'a aim : demeurez dans mon amour. mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j'ai gtard6 moi-meme les commandcments de mon P h , et que je demeure dans son amour. - Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie demeure en vous, et que votre joie soit parfaite. -Le cominandcmcnt que je vous donne est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimk-Personne ne peut mieux prouver son amour, qu'en donnant, sa vie pour ceux. qu'il aime. -Vous $tes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. 6 . Romains, XIII, 8-10 : Acquittez-vous envers tous vos Semblables de tout cc que vous leur devez, ne demeurant dbiteur envers personne que de l'amour que vous vous devez les uns aux autres; car celui qui aime sou prochain a pur-l& mrn accompli la loi.-L'amour qu'on a pour son procliain ne soutire point qu'on lui fasse d u mal; et ainsi l'ainour est l'accoi~~plissc~~icnt de la loi. 7. Deitti;ronom~,XXX. 4!) : Choisissez la vie, etc., 1) comme dans le corps do la rc'ponsc. S. MATTHIEU , XIX ; Luc, X ; Romains, II ;comme dans le corps dc la r6ponse. 9. Gem'se, V I , 9 : (( No6 fut un homme juste et parfait au milieu des hommcs de son temps ; il marcha dans les voies de Dieu. 40. Gense VU, 4 : Entrez dans l'arche , vous et toute votre maison, parce qu'cnirc tous ceux: qui vivent aujourd'hui sur la tcrrc, j'ai reconnu que vous seul Ctiez juste devant moi. 11. Priirc (k S[<in(issi"s: u Seigneur, Dieu des justes, vous n'avez pas iniligb de chi'ktiment aux. justes, i l Abraham, Isaac, i Jacob, non plus qu'& tous ccu\ qui n'oni pas pkhb contre vous. 12. Scitjesse, X, 4 - 6 , 10, 13, 45, 17 : Et lorsque le d6luge inonda la tcrrc A cause des crimes do ses h a b i ~ ( w l s ,la Sagesse sauva encore le monde, en mettant le juste i\ l'abri i i l'aide d'un vil vaisseau de hois. - Luisqi~c les naii~iisi coii^n'brciiil ensemble
))
le conserva irrprhensib devant Dieu, et qui lui donna la force de vaincre la tendresse qu'il ressentait pour son fils, - Ce fut elle encore qui dlivr cet autre juste, lorsqu'il fuyait du milieu des mkchants , qui priren par le feu tombsur cinq villes coupables. C'est elle qui a conduit le juste par des voies droites , lorsqu'il fuyait la colr de son frreetc. -C'est elle qui n'a pas abandonnle juste, lorsqu'il a t vendu ,et qui l'a dklivr des mains des pcheurs C'est la Sagesse qui a dlivrle peuple juste, et la race sainte , de la nation qui l'opprimait, et qui a rendu aux justes la rcompens de leurs travaux, etc. 13. MATTHIEU , XXIII , 38 : Afin que tout le sang innocent qui a t rpand sur la terre retombe sur vous, depuis le sang d'Abel le juste, jusqu'au sang de Zacharie, 44.Ibidem 1, 19 : Or Joseph, son mari , tan juste, etc. 18. JOB , XII1 , 18 : Si ma cause tai juge je sais que je serais reconnu innocent. 16. Luc, I 8-6 : Au temps d'Hrod roi de Jude il y avait un prbtre nomm6 Zacharie, de la famille d'Abia ; et sa femme tai aussi de la race d'Aaron, et s'appelait Elisabeth. -Ils taien tous deux justes devant Dieu, marchant sans reproche dans ta voie de tous les commandements et de toutes les ordonnances du Seigneur. 17. Ibidem, I I . 25 : u Or il y avait Jrusale un homme juste et craignant Dieu, nommSimon Il attendait la consolation promise d Isralet le Saint-Esprit tai en lui. 18. JACQUES ,II,21 : a Notre pr Abraham ne fut-il pas justifi6 par les uvres lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel ? 19. Psaume CXVIII, 32.... i 68 : Je courrai dans la voie de vos commandements, lorsque vous aurez dilatmon cur Je contemplerai avec dlice vos prceptes qui sont l'objet de mon amour. -Je lverames mains pour m'attacher ces commandements qui me sont si chers. Les superbes m'ont insultavec de votre loi. Je me outrage ; mais je ne me suis point dtourn suis rappel6 votre nom pendant la nuit. Seigneur, et j'ai gard votre loi. Je n'ai pas abandonnvos commandements. J'ai dtourn mes pieds de toute voie mauvaise, afin de rester fidl & vos paroles. Je ne me suis point 6cart de vos jugements, m'ont parce que c'est vous qui te mon guide. - Les pcheur tendu des pige ;mais je ne me suis point cart de vos commandements. J'ai ha les mchants et j'ai aim votre loi.
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D~CLOGI'E
J'aime vos commandements plus que 1'01 et que les diamants les plus prcieux Aussi tous mes pas sont rglt par vos ordon-
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S. GI~~GOIRE-LE-GRAND, Lib. X W u m , c . 8 : Saint Paul fait une belle humratiodos diverses prescriptions ou de la multiplicitb de la loi pin' ces pi~rohs : La chariii est patiente; elle est doues et b i o i l ' n i s m t ~la clnn'it; n'est point envieuse; elle n'est point i h ~ i ; m i r r ni , pn'cipid'e; elle ne s'c^fiepointd'orgueil; eUn n'est point dhhiy~net~se; elle ne cl~erclie point ses propres mli'rdls; elle ne se pique et ne s'aigrit de rien; elle n'a point de mauvais souppns; elle ne se r(5ouit point de l'iujttstice, mais elle se r6jouit de la viriti. La chilrit6 en cffet est patiente, parce qu'elle toltre avec Cgalit d'h~: les maux qui lui sont faits. Elle est doucu ct bieni'aisiinLe, parce qu'elle rend g&n6reusementle bien pour le mal. Elle n'est point envieuse, parce que, comme elle ne dkire rien des choses de cc monde, elle ne sait pas envier il d'aulres leurs prospkritk temporelles. Elle ne s'cnllc point d'orgueil, parce que, mctl"uit toute sa sollicitiulu i m6riter 1'Clcrnclle rkmnpense, qui consiste surtout dans les joies de l'iinc, elle attache peu de prix aux avantages extbrieurs. Elle n'est point ternCrairc ni prkipitCe, parce que, ne se portant A autre cliose (p'h l'amour de Dieu et du pochain, ellc ne fait rien de ce qui s ' h r l e de la droite voie. Elle n'csti point ambitieuse, parce que, jalouse seulement de ses
449 progrhs inthrieurs , elle ne convoite pas des biens qui n'ajouteraient rien ii ses mhrites personnels. Elle ne cherche point ses , parce qu'elle n'a pas plus d'attache h tout propres intr6t ce qu'elle peut possde ici-bas de biens passagers, que s'ils lui &aient absolument trangers ne considran comme lui appartenant en propre, que ce qui doit lui demeurer ternellement Elle ne se pique et ne s'aigrit de rien, parce que lors mm qu'elle est assaillie d'injures, elle ne se laisse emporter & aucun dsi de vengeance ,assur qu'elle est d'tr amplement rcompens pour tout ce qu'elle aura souffert de fhcheux. Elle n'a point de mauvais soupqons ,parce qu'trang h tout sentiment de haine, et ne songeant qu' se conserver elle-meme dans la puret elle cart loin d'elle tout ce qui pourrait la souiller. Elle ne se rjoui point de l'injustice, parce que n'ayant que bienveillance pour tout le monde, elle ne peut pas trion~phcrde la perle de ses adversaires. Elle se rjoui de la vrit parce qu'aimant les autres comme elle s'aime elle-mme elle s'estime heureuse du bien qu'elle voit dans les autres , comme si elle y trouvait son compte particulier. Elle est donc multiple cette loi de Dieu, qui donne au besoin toutes les instructions ncessaire pour nous dfendr contre les attaques multipliede l'ennemi de notre salut, en varit d'expdient opposant il ses stratagmedivers une gal et de ressources.
bu ~ ^ c . ~ T ~ o G u ~ .
PREMIERE PARTIE.
PRINCIPES D E L A S A G E S S E C I I R ~ T I E N N E .
Cette partie comprendra les deux premiers volumes et la
moilii du troisitme.
CHAPITRE 1. De la foi et du synibole de la foi, 4 - 1 3 . Qiiesliori 1. A qui doit-on attribuer le nom de chrbtions, 1 4 . Les chrtien liront leur nom de Jhs-Christ, et les h6rhtiques tirent le leur des inventeurs de leurs Iibrbsics - Les ariens ne sont pas des chrhtiens proprement dils : S. ATHANASE, 2-5. Celui qui n'est piiS dans 13Eglisen'est pas clirktien Celui qui veut avoir Dieu' pour pCre doit 3. En quel sens le 110111 rcconnailrc l'Eglise pour mere : S. CYPRIEN, de clirClien peut cire appel6 un nom nouveau : S. IGSACE (TAnlioclic, 3. Mer qu'on soit clirClien, c'est renier Jhsus-Christ ~ ( hcire r ch& Les hCrktiques ne tien, il faut appiirtenir i~ lyE$ise de Jesus-Christ sont pas de vrais clirkliens : S. AUGUSTIN, W. Le ciuaclicnqui se spar de l'Eglise est une brebis qui s'&gare :TERTLIMO, De Ptitlicitiri. Nota. Le texte latin de Tertullien admet ici une variante. Celui qu'iivait w , (ib Ecclcsice adopte Canisius porte : Christiunns non i ~ ~ , l r S i i g c n d qui gruge uberruvcrit ; ce qui voudrait dire qu'on ne doit pas coinprendre sous ce nom de cliri:ti(m celui qui se separe de lyEg!ise, hi seul troupeau que Jbsus-Cliris1 recoiinais~pour le sien. hous avons prcfh-6 le texte latin de 13&dition de Prieur, connue de celle de Rigault, page 721 , qui rcniplace la nhgative non par ces deux mots in ove. Les h4rbtiques ne sauraient tr de vrais chrbtiens : TERTULLIF..N, De
Question IV. Qu'est-ce qu'on entend par cc nom de foi, 7-14. La foi est un assentiment exempt d'hsitatioi l la parole de Dieu : S. BASILE, 10. La foi n'est pas une opinion ni une conjecture : S. BERBARD, 18. Certitude de la foi, 11. Explication de la dfinitio de la foi donn par S. Paul, 11. - La foi s'htend au-deli des limites de la raison, il .-S. Augustin dktermin6 croire ;i PEvangiIe parl'autorit de l'Eglise, 12.-La foi ne s'appuie point sur des d(5nonstrations : S. BASILE, 12. Les mysthres requihmt notre assentiment, sans examen qui le prbchde, 12. -La foi serait sans m':rite si elle se fondait sur des raisons 15. Eloge et nkcessitk de la foi caliumaincs : S. GH~GOIRE-LE-GRASD, C'est vouloir M i r un dificsans lui donner de fondements 'tliolique Ique de. prtendr116ntbr dans le sanctuaire des mystkres A l'aide de sa seule raison : EL'S~BE d'EmCse, 13. Question V , Existe-t-il un abrhgb de 1:i foi, 14-18. L'Egiise romaine conserve invariablement le symbole dans son int gril6 Le Symbole es1 la cl de toute la doctrine de la foi : S. AMBROISE, 15. Pourquoi et comment les Aphlres ont conlposb le Symbole. Pourquoi le Symbole est ainsi appel6 Les ApAtres ne le mirent point par 6crit :RUFEIN, 16-17. C'est des Apbtres que 1'Eglise a re le symbole de sa foi. Le Symbole transmis par tradition, et non &rit sur le papier S. IR~M^E, 17. Le Symbole est d'origine apostolique Les douze articles du Symbole rependent par leur nombre ii celui des Ap6tres - Perfection du Symbole L'unit fait le caractr de la foi , Le Symbole, mot du guet pour les chr apostolique : S. L ~ o N 17-18, tiens :S. MAXIME do Turin. Question VI. Quels sont les articles du Syn~bole,17-18. Question VIL A quelle lin se rapportent les paroles contenues dans le Syi~bole des Apdlres, 19-24, Majestde Dieu Distinction de personnes en Dieu : S. AUGUSTIN, 22-25. Les personnes divines, quoique distinctes, ont une seule et mCme divinitk VIGILE de Tapse. Je crois en Question VIII. Que signifie le premier article du Syn~bole, Dieu le Pire, 24-28. Question IX. Que contient le second article ,Je crois e n Jdsus-Christ , 28-53. Question X. Que nous propose A croire le troisim article, A ktd c o n y du Suint-Esprit, 55-40. Virginite perpbtuelle de Marie : S. AJIBROISE,59. Question XI. Que contient le quatrieme article, A souffert soiis PoncePilote, 40-ho. Question XII. Quelle utilitk et quel fruit pouvons-nous retirer du signe (le la croix, 43-58. Les chrtiendes premiers siides taien dans l'usage de faire le signe de la croix A cl~acune de leurs actions : TLRTIILLIEN, 117; S. J ~ R ~ M E , M. - Cet usage venait des ApOtrcs par une tradition non Ccrite : S. BASILE, 47, - Le siyw de croix nkessaire pour l'administration rguli 49. - Trait de Julien l'apostat, qui fit fuir des sacrements :S. ALGL--.TI%, les d h o n s en faisant le signe de la croix : S. GREGOIRE-~.E-GRAKD, 48 ; CASSIODORE, 50. Le signe de la croix ligure dans l'Ancien Testament. La lettre Thau des anciens Hbreu avaitla ressemblance de la croix :
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S. J R ~ M49. E
TABLE ANALYTIQUE
out ce qui concerne notre salut reoi sa perfection de la croix de Jsus-Christ Les chrbtiens la reprsentaienen tous lieux. -En faisant son signe de croix, on doit mettre la confiance sur son front et la libertd dans son Ame : S. CHRYSOST~VE, 49. Les dmon craignent les signes de croix : idem. - On ne doit point rougir de la croix Vertu du signe de la croix :i d o n , 50. -Julien l'apostat mit les dmon en fuite en faisant le signe de la croix, 50 : CASSIODORE.La croix doit 4tre imprimtk sur toute la personne d u chr6tion - Il doit en faire son armure Elle met les d h o n s en fuite, K l :S. E~IIREM. Les dmon craignent le signe de la croix - La lcltc T h I l rCpr6sent la croix 1 1 ~ I est de 111i:nic des iii:iins tondues vers le ciel, 52 : ORIc $ ~ E. finlpressement des chrdiens {i repr&senter partout la croix La croix &taitune des lettres liit'ibaLiqui?s dans l'bcriture ('gyptienne 52: R ~ F F I N . Les Turcs dblivr6s de la peste en s'imprimant une croix sur - Imprimons lii croix sur nos fronts - Elle est le front, 53 : NIC~PIIORE. un signe de salut pour les fidbles et un objet de terreur pour les d h o n s , 55 :S. CYRILLE de Jbrusaleln. On lait aujourd'hui sa plus riche parure de ce qu'on 'envisageaiautrefois qu'avec liorreur Empressement des cllrbtiens i se procurer des parcelles du bois de la vraie croix et s'en - Le signe de la croix est un rempart faire gloire, VI : S. CIIIIYSOST~ME. inexpugnable, 33 : S. ATIIASASE. Ililarion chasse les d h o n s en faisant le signe de la croix, 55 :S. J ~ O M L . II pr6servc la ville d'Epidiiure d'une inondation en faisant trois signes de croix : idem, 36. -Le seul signe de la croix nous suffira pour obtenir toute sorte de grAces, 56 : S. A I I B U O I S E . - Vde ~~ Conslanlin ~~~ -Ordre qu'il r q u t de Jkus-Christ Munificence avec laquelle il I'cxCcutc - La croix, devenue le boulevard de l'empire romain, 57 : ELS~BE. - La croix, devenue l'&tendcird des arn&s romaines, 58 : Eusim. -Constantin eut la meme vision dans trois occasions diffkrcntcs, 58 :A I C ~ ~ I O R L . Question XIII. Cinquihe iirticle du Symbole : Est descendu aila; enfers, et le troisiime jour est ressuscitd d'entre les morts, 98-67. Isotre-Seigneur est reste durant trois jours dans le lieu o sont les medes morts, 03 : S. I R M E . - Il est suffisamment dbmontr que Noire-Seigneur est descendu aux enfers - Personne, si ce n'est un infidele, no peut le nier - En quel sens il est dit que Jksus-Christ arrkta les douleurs de la mort - L'Eglisc ipeu p r k tout enticre s'accorde A penser que le premier homme a cl&dblivrh il la descente de Jbsus-Christ aux enfers, 611 :S. At'cus~iri.- Jesus-Clirist Clail dans les enfers quanti son Arne, et dans un sbpulcre quant sou corps - Paradis o le bon lawon a du cire transport6 le meme jour avec J6sus-Christ - Les saints de l'Ancien Testanient tires des enfers par la vertu du sang du Sauveur, 65 : S. AUGUSTIN. - Lf;s inles des d u s y g o h i e n t un parlait repos, 66 : S. AUGUSTIN, ou plutbt S. Grbgoirc, Homblie 2% sur les Evangilcs. Jkus-Clirist n'en a pas dblivr6 les infidcles ni les autres r6prouvks. - II a enchain6 le prince de la mort.- Son ihne est descendue aux enfers unie i sa divinitb. - Terreurs dos puissances interiiales : le nikn~e,6 6 . - I'ar les lieux bas de la terre, il faut entendre les enfers ou le Sauveur est descendu pour en retirer les imes des saints :S. J L I ~ I E 67. , Question XIV. Que nous apprend le sixikme article, Est mont6 u2r3 cieux, 67-7i,
DES MATI~RES.
Ce que c'est qu9&re assis la droite du Phre :S. AUGUSTIN,71. Question XV. Septim article :De ld il viendrajuger les vivants et les morts, 71-79. Question XVI. Rsum des articles du Symbole qui concernent la seconde personne divine, 79-82. Question XVII. Huitim article :Je crois an Saint-Esprit, 83-86. Queslion XVIII. Article neuvihne : J e crois ZYEglise cilthotique, la
communion des saints, 86-120. i . l i s i b i l i t d d e l'Eglise. L'Eglise est cette montagne qui remplit toute la terre : S. AUGUSTIN,9 k . Celte montagne est ignorbe des schismatiques
Les prophte se sont exprimes moins clairement sur Jkus-Christ que sur I'Eglisc :le meme, 95. Le soleil s'kteindrait plus tbt , que 1'Eglise ne vint s'obscurcir : S. C I ~ Y S O S T ~96. IE, 2. Unit6 de l'Eflise. L'Eglise fond& sur la chaire de saint Pierre : S. CYPRIEN, 96. -Tous les membres de I'Eglise sont unis par une mbme foi. Les Egliscs de la Germanie et de la Gaule ont la mCme croyance E , Les hbrbtiques dique celles de I'Egyptc et de la Lvhie : S. I R ~ S I97. visent PEglise en plusieurs diffbrentes, qui sont plutbt des syna go g [ses de Satan que des assembl~ de clirklicns : S. J ~ R ~ 98. M E , L'Egl~se,pour 4tre l'Eglise de Dieu! doit Glre I'Eglise du monde entier: S. CHRYSOST~~IE, 98. Moyen facile de rcconnailre la vraie foi - Jhs-Christ a voulu que l'unit6 de I'Eglise eut son principe dans un seul : S. CYPRIEN, 99. Le schisme vient de ce qu'on oublie qu'il n'y a dans I'Eglisc qu'un pasteur L'ennemi du Clirist ne s'acharne contre le pilote que pour mieux consommer lc naufrage de 1'Eglise L'Eglise qui croit en Jksus-Christ ne se dtach jamais du Seigneur - Primaut& et intbgritb de la foi de 100. Les schismes et les h6rkies ont l'Eglise romaine : S. CYPRIEK, pour source le mkpris qu'on fait de l'hhque charge de gouverner C'est sur Pierre que I'EgIise a thitic N'tr pas avec l'EgIise I'h~Que,c'est Ctre hors de I'Eglise -Les hvf!ques sont le lien de l'unit de I'Eglise :S. CYPRIEY, 101. - Primaut de l3Egliseromaine : S. IRES~E, 101. NCcessitk d'&ireunie PEglise romaine : S. JR~ME 101. Hors d'elle, point de salut : le mCme, 100 et 101. .- S. Pierre ktabli chef de tous les Apbtres et de tonte I'Eglise, 102 : S. LoN Refuser Pierre la primant6, c'est &c aveugl&par l'esprit d'orgueil, 103 :le mGme. 5. Saintet de VEff1ise. L'Eglise est le temple, la maison et la citde Dieu. En quel sens chaque fidhle doit se dire saint, 105 : S. AUGUSTIN. L'Egliw est toujours assist des conseils comme de l'esprit de son L'EgIisc catholique estlaseule Epoux et de son Dieu, 103: S. BERNARD. des mains de laquelle le Seigneur accepte volontiers nos sacrifices - La seule dans laquelle les bonnes ceuvres se fassent avec fruit La seule des liaulcurs de laquelle, comme d'un roc blevb , on puisse dbcouvrir la vbritb , i04 : S. GR~GOIRE-LE-GRASD. Li ou est l'Eglise, l i est l'esprit de Dieu, la source de toutes grAces et la vrittmme 103 : S. IRE'SE il. Catholicitd de VEglise. L'Eglise est la citM i e sur une montagne, et elle est, appel& catholique, parce qu'elle est rkpandue par tout l'univers; il n'cst permis personne d'ignorer son existence Les Ecritures nous ont fait connatr FEglisc en m&me temps qu'elles nous ont fait connaitre Jesus-Christ, 103 : S. AI'G~STIS. L'Eglise est la tente de Dieu
TABLE ANALYTIQUE placdans le soleil (1). Ce qui attachait S. Augustin A ! 19Eglise caftio lique, c'est le nom m4me qu'elle porte de catholique, 106 :le meme.-Les h4rtiqueeux-mme sont forcd'appeler catholique l9Eg1ise ainsi Le surnom de catholique appelde par toute la terre, 107 le meme. est le plus propre i distinwer le peuple qui s'est mainl,enn hkritier de la foi cles ApGIres, 107 :S. PACIEN. Callioliquc p u t signikr cc qui II n'y a de vrais catholiques que est partout le mCnie, 108 : le mcrnc. ceux qui ne veulent admettre et croire que ce qu'ils savent avoir toujours 4t6 admis par 13iiyliseuniverselle 11 n'y a de vraiment catholique que ce qui a de cru dans tous les temps, dans tous les lieux et par tous les fidtles Bous devons nous allaclier (ont i la fois ;\ l'anliquilk, : Yuniversalit6 et au consvn~i;n~~nt, l O S :V I X E de ~ ~Lerim. - II faut s'attaclicr A I'EgIisc, qui, foiulk p r Irs Ap&os, ii conLinu6 (17c.\istcrjusqu'ii nos jours - Ixs ln'r6UKpes ne sont pas l'i$$ise de Jesus-Christ, mais plnlht une synagogue de Saliin, 109 :S. J ~ k b ~ t ; .L'Eglise catholique renferme ~21s les d'lus, et embrasse tous lcs temps cl tous les l i e x , 10.) : B ~ D K . , Communion des Saints. Analogic cuire l i \ couiinunion des saints et les mutucls secours que se prktent les membres du corps humain, HO : S. ACCLSTIS. Le schisme est un crinic $norme devant Dieu. Ce qu'on doit faire au besoin pour la paix de I'EgIise La communion des Saints s'hlcnd munie i ceux qui sont morts, 111 : S. AuGUSTIN. Les s~intsanges ne cessent d u venir en ;iidc i leurs frcres (Pici-bas - Les ;nies ik's fiildes morls ne sont pas shpartics de 1'Es;lise qui su compose des hlfies aciuellcment vivants, 112: S. AI:GI:STIX.-FC~ du purgatoire, H 2 : S. ( ~ I ~ ~ : c-On ~II\E ne . saurait cire juste si l'on est &par du corps de .?&sus-Clirist,112 : S. AUGUSTIN.- Hors de cc coi3p:?, pcrsonne ne pcul Cire vivilib par l'iispril-Saint - Celui (pi cst ennemi de l'unit& ne sanriiit participer ii la charit.6 divine - Quiconque est si"p;ir6 de I'Eglisc ci~llioli(lii(~ , lit coli'n: de Dieu d c m i ~ r csur si tCte - Quiconque n'tnst pas rn communion iiV('C YEglise, est hors de l3Eglise,quand Licii iiH'ine il idiiiibKr:titla divinitk de J6sus-Clirisl, 115 : S. AI;GIISTIX. i'craonne ne i)iw\nmn( ;III s;iluLcl la vie tilcrnellc s'il n'apparlicnt A l'Eglise, 1th : IV tiiiwc. - h i 1 de ceux qui sont b i ~ p l i ~ hors h ~ de I'Eglisc ne pourra cire admis i'i pos~i'dci" la vie t'tcrnclle si, ilvant (le mourir, il n'est rendu et incorpore (ail moins (l'cspril) i l~E$ise riillioliqno - Les li6rCiront tiques et les ~ c l i i ~ ~ ~ i iqui i t i meurent q i ~ ~ ~ liors de l'ulise callioliqi~~, tous sans exception au feu '~.crnc quand m h e ils auraient rhpandu leur cire - l ' un ~ ~vkrir sang pour le nom de Jt"s11s-Christ, i lh : S. l % ~ f i : ~ ' i ~ ~ ii YEglisc catholique, 1 15 :S. PACIEN.Ceux table martyr, il h ~ i apparicnir t qui cherchenl A rompre i'unil6 de l'Egliso , Dieu leur iiifiigcra le mCine diilinlcnt qu'il Ji!rol)Oiiiii, 115 : S. IuIM^. - On no peut vbril:ihle~ll~~it cire sauvk que dans le sein de 1:1 sai11i.cQliftc universelIo, i 15 : ,S. GR& conm- Nion n'irrile Dieu comme les divisions inlroduilcs diins I'Eglise, 118 : S. CIIKVSOST~ME. - Le supplice n i ~ i i n lilu ~ii:irlyrc ii'eiacerapas le crime du scliisinc, 116 : le nu'mc. - Hors dr 1'Li;liiic universelle, personne sans exception nc pcul obtenir Ic salnl, HO : le grand concile de
ab4
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(1) M. l'iibb6 Londil a iriiiliiil i l ' i i ] ~ ~ l'li~!lircu !~ le 6e ~ ( ~ III[ t]lSiiLIIIlC l 18, auquel ces parolm font allusion, de In ninuii. qiic uiit'i : u Sfms la voiile des cieux , comin,: (liiii~sa tente, a 614 plil~'le soleil. '1 Ce sens est t i - b ~ - l ) ~ i i i imais , n'cst uns celui de la Viilgatc, que nous avons dfi conserver, comme Clan1 m s i celui (le saint Au&uti
L'arche de N d , figure de l9Eglise, 1i 6 :S. AVIT. L'excommunication, glaive spirituel dont lYEglise se sert pour expulser les rebelles spar de son sein II n'est pas possible que ceux-ci aient la vie, tan de I'Eglise, HG : S. CYPRIEN. L'excommunication est une peine plus h craindre que le glaive; elle n'est point oppos6e au prcept de la cliarite, 117 : S. AUGUSTIM. Un homme sbparde la sociktdes chretiens est assimilaux inficides, 117,ELSLOE. -Celui qui n'est pas dans I'Eglise - Aimons I'EiJise de Jhs-Christ, par cela seul n'est pas chrtien comme notre mbre, 117 :S. AL'GUSTIK.- II ne nous servira de rien d'avoir confess Dieu, ni m h e de souffrir le martyre, si nous blasphkmons contre son Eglise - Attaclions-nous tout ila fois et A Dieu notre P h et I'Eglise notre mbre, 118 : le mCme. On ne saurait tr admis la paix, quand on dcchire l'unit6 de PEglise, 1i 8 : S. CYPRIEN. Si un seul homme a pu Ctre sauve hors de I'arclie, le salut pourra aussi se trouver hors de I'Eglise ; hors de l'Eglisc, point de v a i s marlyrs, 119 : le nithie. Tout ce qui s'4loigne du centre de la vie perd ton1 son droit au salut, 120 : le n-kme. Quiconque est sCpar6 de l'Egli^e, est par l& mm retranchdu nondm des enfants de Dieu;l'Eglisc est noire m h . Une socikth hkrhtique n'es1 qu'une concubine, 120 : S. AL-GUSTIM. Question MX. Article disicme : La rckission des pt!c/~is, 120-12s. Hors de l'Eglise et de son unit les pbchks ne peuvent Cire remis. Une parole prof6rke contre le Saint-Esprit, c'est toute opposition faite I'Eglisc, 12k : S. AUGUSTIPI.Les prhtres exercent sur la terre un juge2 1 1 :S. J E H ~ I E .Les cl ont 6th confith i 13Eglise pour ment anticipe, 1 qu'elle remette les pch&s - C'est aux pasteurs de 13Eglise qu'a kt6 confile pouvoir des cles. Nous devons accepter la philence que nous imposent les ministres des sacrements. -Cetle phnitence nous fait vite la mort bternelle, 125 :S. AUGUSTIN. Les prCtrcs ont re une puissance que Dieu a refusGe aux anges et aux archanges. -Le lien mis entre les mains des prktres exerce sa contrainte jusque dans le ciel, 125 : S. CHRYSOST~ME.C'est aux pretres qu'est confi l'administration des dons cdestes Ils ont le pouvoir de guhrir la lhpre de l'ame, 126 : le m h e . - Besoin pour ceux qui sont en danger de mort d'obtenir de lYEgIise la rhission de leurs pCchks, 126 : S. CYPRIEN. Pierre, fondenient de 17Eglise. - Le jugement qu'il porte sur la terre dtkrniine celui qui doit cire port6 dans le ciel, 126 : S. I~IIAIRE. Le pape, prince des vque lirilie des apdtres, et de tous les titres les plus glorieux des patriarches; le pasteur des pasteurs, 126, S. BERXVRD. - Sa primaut dkfinie par le concile de prouvpar les Ecritures, 127 : le meme; Florence, 128. Question XX. Onzim article : La risurrection de la chair, 128-140. Nous mourrons tous, niais nous ne serons pas tous changes dans un . ressusciterons avec les m h e s ktat glorieux, 15k : S. J ~ R ~ x E Nous membres et les mCmes organes, 155 : le m h e . Dieu pourra ressusImage de la r6surrection citer comme il a pu crtkr, 156 : le mcme. dans les objets que nous avons sous les yeux, 156 : S. GR~GOIBF-LE-GRAND. Larbsurreclion de Jkus-Christ, exemple de notre rbsurrection future. -Les corps ressuscit devront etre papables , quoique incorruptibles, 156 : le nitlnie. Un chr6tien ne doit avoir aucun doute sur la future rCsurrection de lous Ifs I~oininci Les monstres ressusciteront aflran-
Latran.
DES MATI~RES.
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TABLE ANALYTIQUE chis de leur difformitk native, 157 :S. AUGUSTIN. Rien de toute la mat i h e dont se compose le corps de l'homme ne pri devant Dieu... Tous ressusciteront dans un htat qui n'aura rien que de convenable - Les saints ressusciteront sans aucune dfectuosit ;ils n'auront plusde lutte i soutenir contre eux-rnhrnes, 158 : le mcme. Les corps ressusciteront Les martyrs dans rage ail nous savons que Jcsus-Christ est arrivh. pourront conserver les cicatrices de leurs plaies, 159 : le m4nie. PuisI h O :le mhnc. sance d u Crateur Question XXI, douzim article : La vie (!ternelie, 140-147, F&licit& des Saints, W^ : S. Accusm. - Le degr6 de gloire pour c h i ses mhritcs, 1/15 : le munie. Tous les biens cul1 sera de la vie pr&sente ne sont rien en comparaison de la hbalitude dont on jouira dans l'autre vie Combien nous devons travailler pour obtenir la vie 6ternelle - II est plus facile d e dire ce que la vie kternelle n'est pas, que de dire ce qu'elle est, ihfi : le meme. Ceux-li seuls, qui &tant baptisk, rnhnent une bonne vie, pourront obtenir la vie &ternelle, i47 : S. FLLGESCE. - Signification de ce mot amen, W :S. JLHOSIE. Question XXil. S'il suffit un chrctien de croire seulement les choses contenues dans le Symbole, W - 1 Yi. Nous devons repasser tous les jours le Symbole de noire foi, et l'imprimer comme un sceau sur notre cmur, W ) : S. AMBROISE.Le Symbole et la croix sont nos armes contre le (lfirnoii,1% : S. AVGL'STIX.- On ne doit pas admettre d'autres Ecritures que celles que r e y i t I'Eglise catlioliquc, 150 :le premier concile de Tolbde. 11 ne suffit pas de professer le Symbole de Nicc mais il faut en outre anath.matise toutes les erreurs, 151 : S. CYRILLE d'Alexandrie. - Ne point chercher la vCrit4 aulre part que dans l'E$ise - Autorit6 de la tradition La vbri16 est des ApOtres, t 5 l : S. I R ~ s ~ E Autorit . la o i ~ se conserve la succession du consentement dc i'Eglisc enticre , 152 :S. J ~ R O M E . Loi de Dieu et tradition de FEglise, double moyen de discerner la veritk de l'erreur, 152 : VINCENT de Lhins. - Expliquer les paroles des prophetes et des apbtres dans le sens que leur donne I'EgIisc catholique, i35 :le m h e . lhilt!, caradcrc de la foi, 153 : S. L ~ o s . CHAPITRE II. De I'Espkrancc, de l'Oraison Dominicale et de la Salutation Ang6,lique, 154-238. 1St-l65. Article ier. De l'esprance Question 1. Qu'est-ce que Fesp6rance, I!jii-i57. On ne peut avoir l'cspt'rancc, si l'on n'a dCjh la foi Diffcrence de ces deux vwlhs Ce qu'cllea ont de commun, 137 : S. AUGI-STIS. Question II. Quclssont Icsmo~cns (l'oI~teni1*lavcrlud'csp6rance, 138-464. On ne peut avoir la loi et la chant6 sans avoir en m6me temps l'esp - Notre esp6rance doit Clrc 1nd4c de crainle, rance, 161 : S. AURI~STIN. 162 : S. GRKGOIRE-I~E-GI~A~I). Nous ne saurions avoir dans cette vie une cntihre assurance que nos pbchnous soient pardonnes La skcurith est la mcre (le la n6,gligence, 103 : le niCrne. On doit hviter cgalenient c l un dcsespoir funeste, 165 : S. I~ERSARD. - II Ilne s h r i t b impl*u~~cntc ne suffit pas d'avoir la foi pour ktre assur de son salut, 16U : le n16tne. Question III. Qucl cst l'objet de l'cspkrance clir6tienne, 164-165. Tout ce qui fait l'ohjet de Fesprancchrkticnne se trouve renfernlk dans l'Ori\i~onDominicale, 165 : S. AUGL-STIV.
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DES MATI~RES.
Article 2. De l'Oraison Dominicale, 168-193. Question IV. Comment est conque l'oraison Dominicale, 468-166. Question V. Que contient en abrg l'oraison Dominicale, 166-167. Les sept demandes contenues dans l'Oraison Dominicale ont pour objet direct, les trois premiresles biens kternels, et les quatre autres, les biens temporels - Toute prikre bien faite est d'avance contenue dans l'oraison Dominicale - On est libre d'employer telles formules qu'on voudra , pourvu que ce soient au lond les mCmcs demandes, 167 :S. AuCUSTIX.
Question VI. Que signifient ces paroles, Notre Pire qui i l e s aux
cieux, 167-170.
faite l'homme, qu'il puisse appeler C'est une faveur incompr~hcnsible . S'avoir d'aulrc pens6e en priant que 'Dieu son Pc're, 469 : S. L ~ o Ncelle de Pieu, 170 : S. CYPRIEN (i). Question VII. Sens de la premii:re demande, Que votre nom soit sanciifi;, 170-171. Question VIII. Seconde demande : Que votre rgn w r i v e , 171-174. Question I X . Troisikme demande : Que votre voloittd soit fuite sur la terre comme au ciel, 17h-i77. La volont& propre est l'cnnemic de Dieu. Que la volontb propre cesse, et il n'y aura plus d'enfer - Avec quelle fureur la volontk propre s'attaque h la Majesth divine, 170 : S. BER>ARD. La volor116 propre est la lQre la plus impure f a t la plus pernicieuse de Rime, 177 : le m h e . Question X. Quatrihie demande : Donnez-nous cnijovrd'fwi notre pain de chaque jour, 177-180. Pain supra-siubstantiel, 179 : S. J ~ R ~ M E .Tt!sus-Christ . est le pain qui nous donne la vie, 170 : S. CIPRIES(ou plutbt Ruffin). Sens du mot 180. grec i w i o h i o:S. AMCROISE, Question XI. Cinquihe deniande : Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons d ceux qui nous ont offe~tss 181-184. Tonnerre des paroles di\ ines, 184 :S. AL'GL'STIX. Question XII. Sixitme denlande : Xe nous laisses pus succomber ci la tentation, 184-188. Question XIII. Septicme demande : D(;fivrcz-nous ihi mal, 188-192. Explication du mot Amen, 191 : S. AMBROISE. Question IV. I\ksurn6 de l'Oraison Dominicale, 192-193. Article 5. De la Salutation Angfilique, 195-258. Question XV. Qu'est-ce que la Salutation AngClique, 193-201. Prire de le. Intercession de la Sainte Vierge et des autres Saints Merc de Dieu, 19h-1% : liturgies de S. Clirysostbme et de S. Jacques. Contraste entre notre premicre mCre et la Sainte Vierge, 196 : S. ALcts~iis. Invocation h Marie - Aprks JCsus-Cliris1 , elle est l'unique esp6rance des pbcheurs, 197 : le m6me. - Nulle autre crbalurc n'a jamais obtenu une grice semblable A celle qu'a repu: Marie,177 : S. AMBROISE. - Ce mot Marie signifie matresse 198 : S. CHRYSOI,OGL'E.-M~~~? pleine de grAce, le Seigneur est avec elle , 199 :S. AMBROISE. Ce n'est pas parce qu'elle est b h i e que le fmit de ses entrailles est bkni ;mais
(1) Ce 11rd1mIu sermon de saint Cylirii?n ii'rst qu'un? panyilirasc de l'oraison dominiraIf, dont le v6ritable auteur est liufiu d'Aquil&.
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TABLE ANALYTIQUE elle est bthie, parce qu'il l'a lui-mbme prkvenue de bn4diction Le Verbe de Dieu s'est fait son matr avant de devenir son fils; en lui apprenant que la virginitplaisait au Seigneur, 200 : le m6me. - ComMarie a restaur son sexe, en mCme paraison entre Eve et Marie temps que Jbsus-Christ a restaure particulifirement le d i r e , 201 : S. Fui.-
GEKCE.
Question XVI. Origine de la Salutation AngClique, 201-202. Qu'on ne se lasse point de r b p b t i ~ A la BIhre de Dieu les paroles de l'ange, 200 : S. JEAN UAMASC~SE. Question XVII. Utilil6 de cette pratique de d&votion,202-223. Quislioii XVIII. Quel cal l e sens de la Salutation Anghlique, 203-206. Sens d e ces p:irolt?s, Le S c i ~ ) w u rc.st r c vous. - Eloges adressbs A Mark!, 206 : S. A~III~I':-I.K-JI~ROSOI.S,MITAIS. - Comment elle se Irouve figurke dans l'Ancien Testament - Sens de ces autres paroles : Fous 6 l r s h h i e entre t o n l ( ~ sles f ' c m ~ ; ~, . 207 s : le m h e . Les rois l'iionorcnt , les princes la vCnCrcnt, les riches la supplient, les vicrgcs lui l'ont cort&c, 208 : le iiiCnie. Srns de ces paroles : Le fruit "le vos eniruilla, est h ; n i , 2 0 ! ) : le m h e . - Comme, le premier Adam n'a pas eu un homme pour pbre ,ainsi en est-il d u second - La souniission de Marie ;'i la volont&de Dieu est devenue le salut. du genre liuniain, comme la dbsobkissance d'Lw avait causi: notre perle, 209-210: S. I K ~ s ~ E . Marie est le rcjelon prklil par Isaela inoiilape de laquelle unc p i e i ~ ea 616 d h c h & esans main d'hoinine,210 : S. J K H ~ M E . - Comparaison cnlrc Eve et niarie, 210-21 1 : I x s o c n ~ III. - Besoin pour le pc'clicur (l'invoqii~r Marie, 212 : le inh Dim~la personne de Marie, \ i l fille a ~ l'opl proI)iae qui couvrait sa rnbre, 212 : S. I \ K R ~ A P . D . ""log! de la S i ~ i ~ l t ~ Vierge, prkdile (\Cs l'&poque du pkhG d'Adam, 213 : le n'mc- Etoile dr la nier - Elle brille par ses lii~nfilils I~lvoqu(!~-I;i dans IPS tcn- h'oublicx pas les exemples qui? son noni raptilli011~ cl, les (liing~rs pl!(h, 214 : le m h e . La Saink! TrinitC tout entihre s'est bhli une niiiisu~~ en 5I;u'ic Les sept colonnes qui soiitiennent cette maison sont la loi ili111sles trois personnes (le la Sainte TrinitC et les quatre vertus cardinales, 213 : le 111Cinc. - Qu'on dise coninienl Jbsus pst entr6 dans le CCnaclc les porles t'!tant fi~niii!ts,cl je dirai ii mon tour comment sainte BIarie est en incinc lcinps nitre et vierge Jc'sus-.Cl~rist vierge, et M;iric, vierge, ont pris i'iniliiilivc de la virginilc chacun pour son sexe respectif, 21C) : S. J i i ' i 0 - n ~ . - Marie kisangbse aux qwslions o < il ~ s'agit de l'x:lit' 217 : S. Aucus~ix. Mi~i(> exemple de. tout poche m h c vhiel, 217 : le. concile de Trente. Marie, l'esphncc des dCsespbrCs, 217 : S. EPHKEM. Par elle nous avons 616 rcconciliCs avec son Fils. Elle est, a p r h Dieu, le port tic ceux qui font naufrage, la mhrc des orphdins, la rCdemplion dos captifs, le soulagcmcnt des malades, IAc o ~ p solalion dcs personnes di'solc'es - Invocalion ii Marie, 218-220 :,TcinCii~ - Lue vierge remporte la vicloire sur le d h o n de f'!nipurej:Zen, invoquant Narie, 221 : S. G~iicon'i~ de Ka7Aanze. hvoci'tlo i ' il ShihfljE Vicsge - J~'-sus-Clirist est tout dispose A tout .icc~i*t~cr ir ~bm"uidk d'c sa 'Mhc - Elle est la i n h de la mishricordt: Ell'ti. ;i pri'tG SDY.swirore' tous ceux qui se sonl. mis sous sa protectim"' :.S..A'.\si,~it~. I r cation ii I Mcre de niiii'-ricorde A l'it reiilc du cikii- ^.U\ Mbke d& Dieu Uiiiiensioiia de su 1nis6'ricor~cen l:~.~~~i~~,l~i!~t;
profondeur, 223-22k : S. BER~AKI).Marie, la gloire des prblres , l'esprancdes chrhtiens Marie, notre mdiatricaupr de son divin Fils - Puissance de son intercession Elle est le salut du genre humain, 225 : S. JEAN DA~IASC~SE. Question XIX. Thoignages des Pkres A l'honneur de la Sainte Vierge Marie, 22G-258. Vertus de Marie, 228 : S. AUBROISE. - Ses jene , 239 : le mhme. Sa vie toute seule peut suffire itl'inslruclion de toutes les viorges, 231 : le merne. Mikrie, assise maintenant dans le shjour des bienheureux Noire avocate auprcs de son Fils, 253 : S. G R ~ G O I R de E Kaxianzc. -Voie - Noire mdiatrice 2 3 : le n i h c . - Tous royale, 253 : S. BERNARD. re~oivent de sa plbnitude Elle a &te promise d l'origine du monde pour briser la lete de l'antique serpent. - Elle a bris6 l'elor de toutes les li6r~sics, 233 : le m h x . S e la laissons aller qiVaprCs qii'clie nous aura hbnis. -Elle est iltabiic rnbdialrice entre Jksus-Clirist cl son Egiise. Implication d ~ douze s htoiles, 256 :le m h e . Dieu a voulu que nous l'lioiiorions , 237 : le mCnie. Elle csl 17&chclle des pbcheurs, le canal des gi'iices, 238 : le mhc. CIIVPITRE III. De la c!iaritG et d u d6calogue, 239-4119, De la cliarili', 259-fiS. Article ier. Question 1. Est-ce assez pour un chrtiede poss&r la foi et l'espdrance, 259. E l 0 3 de la charitb C'est par elle qu'on mkrite Sans elle personne n'a jamais plu 5 Dieu ; avec elle personne n'a pu ni ne pourra pcher 2'H : JL'LIEN130~i'.r>r.. Avantages spirituels de la cliariti" Qui sont ceux qui rtmient ou & ! p a s s e n t les bornes des affeclions lbgifinies En quel sens nous devons aimer noire corps, (4 en quel stms il ne nous est pas permis de hinier, 2lt2 : le m i h e . - Qiuintl csl-ce que nous aimons notre prochain comme nous-mhics - Qui devons-nous regarder comme notre prochain - Qui sont ceux qui aiment Dieu plus qu'ils ne s'aiment eux-memes, 245 : le mCme. Ordre 5 garder dans nos alIcctions Qui sont ceux qui iii[nent Dieu parfaitement, "hll : le mhe. Rapport sous lequel il est wai de dire que la charit.0 est plus - La cllarith tst la marquc disiincforte que la mort, 244 : S. AUGUSTIN. iive des enfants de Dieu d'avec les enfants du diable Sans la cliaril6, tout le reste ne seri de rien ; avec elle, quand m h e tout le reste IIIiinquerait, on a accompli la loi, W : le n i h c . Demander de quelqu'un s'il est vertueux, ce n'est pus demander ce qu'il croit ou ce qu'il espcre, mais c'est demander ce qu'il aime - Eloge de la charitk - Exci'lltwct: et n6cessite de la charitb, 2116 : le niCnie. Sans clic, la foi clic-nK'-me ne saurait nous faire mOritcr le royaume du ciel Sans la cliarilt!, la foi peut subsister, mais elle ne peut pas servir, W : le rn<he.- L'iiuih est un cn1111hic Ircs-significulif de la cliarilb, 918 : le nlCnlo. Question 11. Qu'csl-ce qiul la cliaril2, 9 s - S r t . Ce que c'est que la charitc selon saint Aiigiislin, 250. - Pourquoi et comment on doit aimer Dicu, 2 X ; S. B E R ~ A K DEn . quelle mesure, ou plutht combien au-dessus de loulc mesure Dieu nu'ritc d'arc aime de nous L'amoiir de Dicu a bien sa rbcompense , mais sa r k m p e n s e , c'est l'objet m h e qu'il aime Le vcritable amour ne cherche pas la , il se conIc~Uede !i>niL'ri(er Pour que l'amour du proi'"conip~'iis
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TABLE ANALYTIQUE
cliain soit la plnitudde la loi, il doit se fonder sur l'amonr de Dieu. II faut aimer Dieu d'abord, pour pouvoir ensuite aimer le prochain en Dieu, 251 :le inCrne.-Le premier dogr6 dans l'ordre chronologique de9 afleclions est d c s'aimer soi-iiiCme h cause de soi-meme; le second, d'aimcr Dieu it citusc d e soi-mihe ; lt; Iroisicme, d'aimer Dieu ;I c;niso de lui-inCitie; le q i ~ : i l r i h o ,d e s'ai~iiers o i - I ~ I I Icause ~ de Dieu, 252 : le m h e . - Il est essenlie1 ;\ 1':iniour d'ii~ilitii; d'htre gratuit. et d&intbrcss&, 2j : S. AI;GUSTI:N. - Kous ne saurions avoir aucun motif (le rompre notre amitiG avec Dieu Tout homme est le prochain d'un autre honme, 235 : I m h c . - Tout dirdien est prochain pour un autre -Vous d c v w aimer votre cnneini, non en tant qu'il est votre enn~tiii , niais en tiuil (111'il csl homme - Tout homme est le prochain d'il!\ i t ~ i l i v ,SiIl ; le liii!iiir. Qiwstion 111. Combien la charil6 comprend de devoirs, 23t-2%. Divcrsith d ' i i ~ vertueux l~~ qui proviennent de la mCnie vcriu de cllarilC, 231. : S. Gni~oiiti-:. Qucslio~i IV. A quelles marques se reconna la vraie c l i i ~ r i t2Yt-235. ~, Article 'si. Du d6calogiic, W3-hW. Qiiciilion V. Quels sont, les coninianilc~nents de Bien qui se rapportent principalement i'i la vi!rl,u de cli:iritC, 2M-%j7 hh*4sie de, il n'y a pas que la foi qui soit de prbcepte - C'est t ~ n e dire que les comiiit~i~dements de Dieu ne n g r d e n l en rien les clw~licns, 266 :lu conciin de Trente.- Jcsus-Cliris1 nous a Ctb donne non-seulement comme rCdcn~picur,niais encore comme It!gislateur, 267 : le niCrne. Question VI. Que signifie cc prhanibule : Je. stris le Sriffnew votre Dieu, 267-5276. Tous les autres commandenients de Dieu sont la consGqiiencc des dix coin~iianden~enls , 273 :S. AUGUSTI?~. - Persoiinc , menie di"ji justifik , ne doit se croire exempt d e l'obligalien d'observer les coniniandements Dieu ne nous comin;indc poin! l'impossible - Les pt'cln";; d e Dieu v h i e l s ne font D;IS pcrdrc l'btal tic jusfice - Dieu n'abandonne jninais le lwniier veux ([n'il a une fois juslilik par sa grkw, 273 : le concile de Treille. II est h u x nle juste phche au moins v ~ n i e l l e i n ~ dans n t tout On peut, sans pcchk, twvisiiyr ia rficonipensc t'derncllc cc qu'il fait pour s7cxcitei-i faire le bien - Les (:o~niii;i~i(lc~ncnts de Dieu w sont point impossibles i garder i un Itoiiiii~fiei('ta tic gr.'tct!, 274 : le 11K'inc. -Cc que Jcsus-Clirist nous ordonne est facile ii ~s(!ciiter,2711: S. CIIRSnous donne la SOS~WIE. Dieu, en nous faisant tics co~~iiii:~ndcni~:nIs, facultG de les accomplir, 275 : S. DASILE.- Dieu, qui est juste et bon, n'a pits pu nous ~ o i i i i ~ i ~ ~ des i t l clloses ~r impossibles - Tout devient. ~ , : S. ALT.I:STIN. - Un Dieu juste ne pcut rien coinfacile i ~ ' ~ U I I O U275 mander d'iinpossible; 1111 Dieu bon ne peut pas dainiit!r sa cr4;itiirc II y a pour un mal qu'il aurait dC impossible icclle-ci d'kilcr blasphkmc prdciidre que 1'ol)servalioii des commandements de Dieu est impossible, soit, i tous les hommes en gCnCral, soit A quelqu'un en parliculior, 276 : le niknie. Question VII. Que contient le premier commandement, 277-28G. Le culte de latrie est i Dieu seul, 280 :S. ACGCSTIS. -On ne doit sacrilier ;i aucune crkature, soit corporelle, soit m h e spirituelle, 281 : le mtnie. Le lalin n'a pas de mot propre pour signifier le culle dd ii
'Dieil seul. Sens de ces mots : C W s , s e n i t i u m , relhjio, pielns, 282-28:le mme Motif de l'instilution de certaines fktes, 285 :le meme. Le sacrifice est d Dieu seul. II est dfendde sacrifier aux martyrs, niais non de sacrifier ii Dieu sur leurs ton~beaux,283-286: le n16me. Question VIII. Comment nous honorons e t invoquons les Saints, 286-
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L'enirhe dans le ciel n'est plus differhe pour ceux qui meurent en 4tat de grace, comme elle l'btait aulrefois pour les anciens patriarches, 500 : S. G I ~ E G O I R E - I ~ E - G ~~ A Des ~ N Di . prCsent, ils sont admis offrir avec les anges leurs sacrifices il la sainte Tsinit6, 501 : S. GRCGOIBEde Nysse. Ils prient pour nous et sont exauc6s, 501 : S. EPIIREM. - Les &mesdes bienheureux doivent avoir connaissance de cc qui se passe en cette vie, 501 : S. G i t i ~ o i ~ ~ - ~ i i - G ~ t .v . - Elles s ~ . voient tout en Dieu, 502 : le m h e . MuIlilude de moveiis par lesquels les bienheureux peuvent Ctre instruils de ce qui se passe ici-bas.-DiCu peut leur rkvbler l"avcnir,502 : S. A c ~ ~ s ~ s . - T o les u moris, sans distinction, ne peuvent pass'occuper galemend e ce qui se passe parmi les vivants - Usage de prier pour Les anges et les autres esprits bienheureux les morts, 503 : le mCme. melent leurs supplications aux nbtrrs, 504 : ORIG~KE. - Les Saints nous attendent et s'inquielent au sujet de notre 4ternelle destine5 0 f t: S. ~ Y P R I E N . - Les Saints pricnl pour nous avec d'aulant plus de zle qu'ils sont plus rapprochCs d e Dieu, 504-503 :S. G R ~ G O de IRE Niixianze. Les Saints sont vivants devant Dieu - C'&tait I'iiCrCsie de Vigiliince , que tic dire que les ~ a i n t s ' n e peuvent assister leurs freres d'ici-bas -Les Sainis acconipagent partout l'Agneau - II n'y a pas de raison pour qu'ils ne sachenl pas ce qui se passe ici-bas aussi bien que les dbmons - Les morts peuvent prier pour les vivants - Les ap6tres et les martyrs, maind e prier pour tenant vainqueurs e t triomphants, doivent &ire en ta nous - Pourquoi la mort des Saints est appelke sommeil, 503-506 : S. J ~ R ~ M -Trois E. choses i considkrer aux fktes des Saints :les secours qu'ils nous procurent, les exemples qu'ils nous donnent, et la confusion qui nous revient d e ne pas leur ressembler - Les Saints doivent 4tre d'aulitn!, plus mis&ricordieux, qu'ils sont plus pris de la source de la misricord Ils sont pour nous d e puissants protecteurs - Nous devons les prier pour qu'ils nous rendent notre Juge favorable, 506 507 : S. BERNARD. -Les Saints doivent ctre plus puissants dans le ciel qu'ils ne Y&laient sur la terre, 507 : le mkme. - Les Saints nos avocats Nos - Puissants pour nous sauver Ils font des anges leur m~dialeurs socikt' - Ils ne se sont pas d~pouill&s des entrailles de la miscricorde La terre qu'ils liabilent n'est point une terre d'oubli. Dans la lurnicre Les Saints, encore plus que les d e Dieu, la nhnoire ne. s'atyaiblit pas. anges, doivent s'intkresser ':i notre salul, 507-510 : le mdinc. - Nous devons honorer les Saints comme les amis et les enfants de Dieu comme ses temples, 51 1-512 : S. D A M A S U ~ EIls . nous dCfendent de nos ennemis, 512-513 : S. BASILE. - Miracles opkr6s par l'intercession des martyrs Concours des peuples h leurs tombeaux - Leurs tombeaux sont comme aillant de tours qui nous dcfendent, 515 : le m6me.Les reliques des marlyrs sont autant de tr6sors - Leur puissance, 514: S. GREGOIRE de Sazianzc. L'tiloge des Saints est le pangyriqu de la
S : ln m h c . - Il sort, h l'avantagt? des vivants - T ) & vertu , 3i vrance d'un prisonnier obtenue par l'invocation de S. Ephrcm, 315516 . S. G I ~ ~ G O Ide RE N p c . - Les chane de saint Pierre ont ol)t,enu - Les aphtres et les nxirtyrs prient des guh%ons, 5 10 : S. CIIHYSO~TOME. pour nous - U n e porsonne coupable de quelque crime doit employer (les intercesseurs aupres du divin Mfidecin. - Les mart,yrs veillent sur nous, 517 : S. AHBHOISE.- Gloire des tombeaux des aphtres - Les rois sont devenus pour les ap6tres cc que les portiers sont pour les rois - Les ossements des Saints sont le tourment des dbmons - P~ileriiiages i leurs loinhe;ix518-3'20 : S. CIIHYSOST~UE. PriCre adressbc aux -Devant Dieu, tousles cires sont vivants martyrs, 520 : S. EPIIIII Les 1oniI~c;iii~ des m:trlyrs sont un tourment lmur les dcmons - Paulft de t la prksence de J h s - C h r i s t , il invoquCe a p r k s;i mort - J o ~ i ~ s i i n lui sera plus facile d'obtenir ce qu'elle demandera : 521 : S. J ~ R ~ M E . Les Ames des dCfun1s recomrnandks aux saints martyrs : 521 : S. Ai:GUSTIN. - Invocation i saint Cyprien, 522 : lc m h c . La p r i h pour les morts c l l'invocalion des Suiiils, lournccs en derision par les Iicri!tiques - Lrs Saints prbscnis parlent par la disposition de leur diarilt'", 523-323 : S. I$I:RSA~~IL - Les 1n;trlyrs sont les ~roiccleurstic l'iniin;tnil6 Miracles opkrbs et secours obtenus aux loiiitjeaux des marlyrs Nous voyons en eux, non ' i ~ i r e diiaux, nuis (les hommes divins Antiquith drs PX-voio, 525-5211 : T~~I:o~>oI:ET. Invocation plusieurs Saints, 'ah-X : le m h o . - 1)~lcrin;iqcs aux tombeaux des inarlyrs, 323 : I*IU:PF.NCF.. - Invocation des Saints et culte de leurs reliques, 531 : le 7e Concile genbrai, 2c de MCOC.- Ce n'est pas aux inarlyrs que nous - Couluinc de l'I$jise d'invooffrons nos sacriticos, 531 : S. AUGUSTIN. qncr les Saints, 552 : le concile de Trente. - Les iiibriles des Saints vivent toujours, 553 : S. CIIKYSOST~ME. - Lit cendre des martyrs chasse les demons Les rois devenus Irs suppliants, et les martyrs les dispen- Saint Picrrc fait encore aujoursateurs des grhxs, 53'1 : S. AMI~HOKE. 553 : S. Li;os. - Invocation it saint Fdix de d'hui l'ol'iiec de past(~us, i ~Vertu . des sainka reliqiios , 3 3 Recours A Noie, F i 7 : S. 1 ) ~ ~ i .1 ' i n t w ~ ~ ~ ' s des i o n Sainls, 3 0 : le m h e . - Devoir de ckldwer la naissance tics saints martyrs pour le ciel - Les Saints favorisent tous les lieux de la terre de leur prkenco et de leur proltxlion - A quelle condition les mhrites des Sainls nous sont applique:;, Sri 1 : MAXIMEde Turin. Les pricres des maslyrs engagent Dieu h pardonner les pCc,hk deson peuple, 542 : S. AUGUSTIS. - l'iage de visiter les toinbc;uix - Platon a parle comme nous dans quolqucs-uns de ses ('crils 542 ; Et'siix. Hkrkie de Vigihncc - Sa rbfutation - Exemples d'honneurs rendus aux Saints. Noire-Seigneur ifavait pas luwin (.lu parfum qui fut ripandu sur ses pieds, ni les martyrs non plus n'ont besoin de kt hunihro des cierges que nous bri~lonsdevant leurs loinbeaux Accus;tlion d'id+ li'ilrie inlcnli!c aux catlioliques par Vigilance -Us;ye nsiivcrsel des bg\ises (I'Oricnt d'alluiiier (Irs cierges i la lecture de 1'E~;tngiIe. Usa" I'h'hqiie de Konw d'olTrir le saint sacrifice sur 10s rcliqncs des api~tres silint Pierre c l suint Paul - Les loin1)c;iux des S;iinls sont les ;tulels qili coilvi(!nncnl Jbsus-Clirist IIbr~sic (I7Eunoiniiis - Miracles opCres dans les Lasiliques des mart,yrs - C'dail l'c;ipril impur qui poussait Vigilance il kcrire ses hipid Kuu~ n " ~ d ~ pas on les reli(lu(!s des
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TARLR ANAT.STTQUE
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martyrs Nous honorons les serviteurs, afin que cet honneur revienne au Maitre Les dmontrouvent intolkrables les douleurs que leur cause la prsencdes saintes reliques, 5M-547 : S. J ~ R ~ M E . Devoir d'honorer l'image de la crois , les images cl les reliques des Sainis --C'est la doctrine des Pbrcs et la tradition de I'Eglisc callioliqne Les reliques des Saints sont conime autant de fonla'nes salutaires, 5118349 : le 2e concile de Mctk. - Niracles opCrCs par la verlu des reliques, 530 : S. AUGUSTIY. Les martyrs ne doivent pas cire eonipltisan nombre des morts Nous devons les honorer comme nos protcctt'iu's et II n'y a que les choses qui honorent Dieu, nos avocats auprbs de Dieu observer dans le culte qui puissent convenir a ses serviteurs -Ordre des Sai sis, 33 1-%2 : S. D , w . ~ s c ~ x E . Les martyrs sont pour I'Eglise comme des tours et des colonnes Visitons leurs tonibeaux, et approIls peuvent obtenir du Roi clions de leurs reliques avec une vive foi -Les reliqiics des des deux tout ce qu'ils d&kwi,, 533 : S. CHRYSOST~'IE Saints sont un moyen pour nous de nous sauver - Leurs toni!~ott!ix ont: la vertu de poricr ;I une vie sainte ceux qui viennent les visilei* - lia sont pour les d6mons un objet de tcrrenr, 5 3 3 - 5 3 : le mkme. - Les chane de saint Pierre ont recu de leur contact avec ses membres la verlu d'olkrer tics miracles - par cela seul, elles sont remplies de la grt'ice et de la puissance divines elles sont l'effroi du prince des puissances rebelles - elles forment wmme le collier precieux , comme la couronne de fleurs de I'Eglise elles sont un sp6cifique efficace pour la gukrison de nos h w s - L'&ph dont il a arm son bras est traithe avec le mhme honneur que ses cli;~ne elle a la vertu d'opkrer des niiracles - Il suffit de penser i ers objets pour obtenir les n i h e s grAces Rome est le lien ail saint Pierre a r e p que si l'on invoquait l'apbtre la s6pullure, 5511-587 :le meme. Miracles o p M s par le simple contact des reliques des saints martyrs Gervais et Protais - Suaires et v&tements j e t h sur leurs reliques, devenus des instruments de auhison Ces Saints sont des dkfenseurs el des patrons pour 1'Eglise de Blilan Leurs reliques plackes sous Fautcl, 53-53!? : S. AMBROISE. - Les ariens niaient les mtirites des martyrs, dont lcs u v r e taien confesskes par les d h o n s eux-niCmes - Aveugie gucri par la vertu des saintes reliqucs Refuser de croire que les marlyrs puissent opkrer des gu risons, c'est refuser de croire k i Jksus-Christ - La foi qu'avaient les martyrs avait son fondement dans l'antique tradilion - Les tourments que souffraient les dkmons ila prksence de leurs reliques ne pouvaient cive des jeux ou des farces concerthes, 533359 : S. AWHOISE. Les reliques sont un trbsor pour les villes qui les possbdent Quant aux grAces qui en rthllent, elles les communiquent ii l'univers. Les niartyrs sont les avocats du inonde cnlicr, 559-SC0 : le ni6rne. 11 suffit de quelque faible reste de leurs vClcinenis, de leur nom, de leur souvenir, pour procurer le salut, 561 : S. G?~~(;OI?,E de "s;uiam?. - Ce que c'est que toucher la frange du v&ment, de .J'~~-Chi~is! , 562 : S. REI;SARD. Invocation aux anges et aux iniinti, 50-2-565 : VICTOR Africain. - Les f&s des m a r l y s sont des c'xliorlaiions aux martyrs, 5Glt : S. AL-GUSTIY. Pourquoi les f d e s des martyrs ont fi6 inslitu6es - De quelle manir nous devons les honorer, Wt : S. ISIDORE. Question I L L'usage des iinagca de Jsus-Chriset des Saints, tel
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DES MATI~RES.
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TABLE ANALYTIOUE
qu'il est re dans I'Eglisc, est-il contraire au premier prcept du d calogue, 565-589. Les images des Saints n'ont rien de commun avec les - L'honneur dCcern6 A l'image se rapporte i son idoles, 570 : TERTULLIEX. modCle, 570 : S. BASILE. L'existence des images remonte an coininencement du monde Utilith (les images pour les simples - Rkcit au sujet -Celui qui honore Piiniige (PAbgare roi d'iklcsse, 570-575 : S. DAMASC~NE. d'un roi honore ce roi lui-mhme, 573: S. ATHAXASE. -Anliquite du culte des images dans 1'Eglise de Rome S. Sylvestre possbdait les portraits de saint Pierre et de saint Paul - Keproches adresses par saint Gr& i S b r h u s de Marseille - Tableau du sacrifice d'Isaac - T h o i goire i gnage (TElicnnc de Rosira - Ce n'est pas le bois que nous honorons, niais celui qui est r e p r k m t 6 sur ce bois - Tcnioignage de l'Kylise -d'Orient Le culte des images est de tradilion apostolique, a / . ' ~ -.:~ ;/ 8 le 7e Concile gimkral. - Savants et ignorants profitent kgaalenicnt de Pinstruclion offerte par les images : 578-579 : le Se Concile g61iCral. Usage de n~presentcrsaint Pierre et saint Paul sur un inCine tableau - Offrandes de Con:itanlin conavec Notre-Seigneur, 579 : S. AUGUSTIN. - I n i q e inirasislant en images de sujets sacres, 579-580 : S. DAMASE. culeuse de ISoIrc-Seigneur crucili& i l i l q t e par des juifs, 580-581 : S. A T I I ~ ~ ~ -SLettre E . de saint Gregoire i SCrCnus, 581. - Nous nous servons des choses visibles pour nous dever i la contemplation des choses invisibles, 582 :S. GRKCOIRE.- Statue iiiisaculeuse de I'IiCmorrlio'issc, 583 :E u s ~ h .- Atlenlat de Julien ct son cliil'inient, 585-584 : S ~ ~ ~ ~ ~ E m . - I r n peintes a g e s par saint Luc, 584 : N I C ~ I ~ O I IE . L'iin:is;c do la sainte MCre d e Dieu sur le char de triomphu de Manuel Coiiini:nc ~ffels de la pribre de cet empereur devant la rn61iiu image, 3S3 : S. 31CETAS CHROMATE. - Claude de Turin rhi'ul,b par Jonas (l'OrI~aiis,586 L&onPlsaurien combattu par sain1 Jean D ~ ~ I I ~ ~ S C C I 586 I C , - C'est la foi des apblres et des Pures, qu'il faut v6nbrcr les saintes images Ce culte n'est point oppose 5 Wcritiire, 586 : le 2e concile de niche Xen$ias f a t lu premier qui vomit ce blasphhe, qu'il ne fallait pas vencrer les images de Jkus-Christ et des amis de Dieu, 587 : N I C ~ P H O R E . Culte des ini;igcs recommande par le concile de Trente, 587-588. Soul(?vement de l'Italie contre Lbon l'Isauricn, 388 : PAUL diacre. Cruautde cet empereur IntrkpiditC de saint Jean Damascbne , 389 : JEAN de JCrusalem. Question X. Qu'est-ce qui nous est prescrit par le second conimandcment, 590-595. On n'est pas tenu d'observer les serments illicites qu'on aurait faits, v o9a : le ge concile de Tolbde aprks saint Ambroise. - Il n'est pas permis de faire servir des railleries, etc., les paroles de PEcriture sainte, 593 : le concile de Trente. Q;iestion XI. Que nous est-il prescrit par le troisihne commandement, 59WO;i. Eti quel sens le prkxpte de sanctifier le sabbat peut obliger les chr liens, 599 : S. Auciis~is.- Le dimanche substitub au sabbat, 1100 : le m h e . - Les fetes annuelles et les autres pratiques gbn6ralcment obscrvcs ont kt6 inslitubes, ou par les apblres, ou par des conciles pl&niers, 401 : le meme. Souvenirs que le dimanche nous rappelle, 4Ol : le mine C'est i ce jour qu'il faut rapporter tout ce qu'il y a de plus
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de se vhtir plus proprement les jours de fhte indique le soin qu'on doit prendre, plus forte raison, de se purifier de tout ce qui peut ternir la purete de l' me C'est l'Esprit-Saint qui a appris au peuple chrtie i se prpare5 la fhte de PAques par l'abstinence des quarante jours, 402 : le rnCnu~- IaniGr de sanctifier le dimanche, 402-403 : S. GR& COIRE. - Diffdrence entre nos fle et celles des Juifs, 403 : S. J E R ~ M E . En quel esprit nous devons cklkbrer le dimanche et les f t h Pourquoi on s'abstient ces jours-lb des uvreserviles Pourquoi les apdtres ont voulu que le dimanche fut religieusement observ& - le sabbat abrog Prendre garde que le repos ne dgn en oisivet W3-405 : S. AUGUSTIN. Question XII. A quoi se rkduisent sommairement les trois premiers commandements de Dieu, 405-408. Combien on doit compter de con~mandements, soit de la premikre, soit de la seconde table - Trois de la premi6re et sept de la seconde, et II vaudrait mieux bhcher tout le temps di1 dimanche que de pourquoi passer cette journtoub entir danser, 403-ho8 : S. AUGUSTIN. Question XIII. Que propose et prescrit le quatrim commandement, hW-4 16. Les cicognes, types de la p i & filiale, 4 18-4 1 6 : S. AMBROISE. Question XIV. Que renferme le cinquikme commandement, MG-ft21 Question XV. Que contient le sixim commandement, 421-450. Question XVI. Que nous e s t 4 enseign par le septim commandenient, 430-454. Question XVII. Qu'y a-t-il de compris dans le huitikme commandement,
ml-W.
Question XVIII. Que contiennent les deux derniers commandements, h40-km. tous les coinmanQuestion XIX. A quoi doivent se rapporter en rsum dements de Dieu, 442-444. Question XX. Quels sont les devoirs et les signes effectifs de la c h rite fraternelle, 4U-W. En quel sens la charit est patiente, tolrant,e 448 :S. GRGOIRE
FI> DE LA TABLE
DU TOME PREMIER.
BE"A"lO5 IMPRIMERIE
PE
J.
RONVALOT.