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[Texte]

BAC 2 DROIT
Droit de
lUnion
europenne
Paul Nihoul
Version de Virginie Mouligneaux
Droit de lUnion europenne
V. M.
1

Prsentation du cours
Comment les sances vont-elles se passer?
La prsence au cours est-elle requise?
Quels outils pdagogiques seront utiliss?
Comment lexamen se passera-t-il?
Que faire pour (bien, trs bien) russir?
Pour la description du cours et de lexamen, se rfrer Icampus. Cest l que se trouve le
contrat entre le professeur et les tudiants.


Droit de lUnion europenne
V. M.
2

Thme 1 : Avons-nous besoin de chercher
des alliances ?
I. Norbert Elias & lenjeu de la construction europenne
Norbert Elias a crit deux ouvrages rvolutionnaires :
1. La dynamique de lOccident
2. Le processus de civilisation
La dynamique de lOccident
Cet homme pense que toute lhistoire peut tre comprise partir dun mcanisme de base :
- soit vous accroissez le pouvoir dont vous disposerez,
- soit vous vous faites absorber par un rival qui aura acquis et travaill davantage et
accumul davantage de puissance.
Il relie lensemble des dveloppements qui ont eu lieu au MA cette thorie.
Ex : Charlemagne a accru le territoire de son pre : son objectif tait de tenter daccrotre le
territoire dont il disposait : cela signifiait avoir plus de soldats, plus de ressources financires.
Devenir plus fort et simposer aux autres rivaux.
Cest la concurrence libre : quon peut aussi appeler extrieure : celle qui se noue avec les
rivaux situs lextrieur dun territoire.
Exemple : Quand Charlemagne a rgn, il a accru son pouvoir de manire fulgurante en
conqurant les territoires de ses rivaux situs aux alentours.
A linverse, il y a la concurrence ferme, que lon peut aussi appeler intrieure Ce nest pas
parce quon a conquis des territoires et un norme ensemble que cet norme ensemble va
subsister dans le temps. A lintrieur dun territoire les gens se font aussi de la concurrence.
Lempire de Charlemagne a t divis entre ses 3 fils. LEurope a t divise en mini petits
territoires qui nont eu de cesse entre Charlemagne et lpoque de la monarchie absolue
daccrotre leur territoire.

C Ce processus, la dynamique de lOccident, la faon dont il sest constitu, sest accompagn
dune modification dans lattitude des rivaux. Cette modification est dcrite dans son second
livre.
Le processus de civilisation
Ce processus de concurrence a chang progressivement de forme.
E La manire dont on va justifier la violence, exercer la concurrence, rivaliser avec un autre va
se modifier.
Ex : Avant la conqute de Csar, cest la violence pure qui domine les relations entre les tribus
gauloises. Les Romains agissent diffremment. Leur objectif est aussi de simposer. Mais ils
tentent de rationaliser leur violence. Exemple : Dans la guerre des Gaules, Csar justifie la
violence, linvasion, par le fait quon a attaqu un de ses allis.
La thorie est quil y a eu une profonde transformation de la manire dont on se fait
concurrence, entre le dbut du MA et larrive de labsolutisme absolu en France.
Plus par violence physique.
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V. M.
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EX : Louis XIV invite tous les seigneurs de France Versailles, tous ces nobles vont rivaliser les
uns avec les autres mais plus de manire violente. La rivalit passe par le langage, les intrigues,
les alliances, la capacit dobtenir loreille du roi.
La concurrence est toujours l, mais elle sexprime autrement : par le langage et non plus la
violence.
Cest le processus de civilisation. Processus dintgration des contraintes.
Les hommes et les femmes doivent acqurir les comptences ncessaires pour obtenir dans la
structure sociale une place qui leur parat satisfaisante.
Ex : La manifestation de la rivalit entre nous aujourdhui se traduit par le sport (un gagnant),
dans les tudes ( un sur trois va russir )
C La rivalit na pas disparu, na pas chang de nature, elle a simplement chang de forme.
E Nous avons plus ou moins rgl la question de la concurrence ferme, qui a t vcue grce
au processus de civilisation qui a permis de transformer la violence.
Exemple : lintrieur de son royaume, le monarque gre les tensions entre les diffrents
groupes. Cette tension va progressivement voluer vers la constitution de dmocraties
parlementaires o les diffrends se rglent par la parole au sein du Parlement et dans le cadre
dlections.
- Ce que nous avons russi faire lintrieur des Etats, nous navons pas russi le faire, au
XIXime et dbut XXime sicle dans le cadre de la concurrence libre entre les Etats.
55 millions de morts en 1945, lquivalent de la population italienne. En Pologne, 15% de la
population a pri. En 14-18, 9 millions de morts et 8 millions de civils.
C Jusqu prsent nous navons pas t capables de rgler la question de la concurrence libre
dune autre manire que par la violence.
C Cest tout lenjeu de la construction europenne.
II. LEurope
Multiplication des conflits
A. Leons pour les relations sur le territoire europen
Ces diffrents conflits nous ont amens faire les constations suivantes.
1) La sophistication des armes rend les conflits trop coteux
2) Les conflits violents doivent tre transforms en relations commerciales pacifiques, mme
si elles nexcluent pas la rivalit
Cest une nouvelle tape : nous allons essaie de transformer les relations entre les tats pour
que la pression sexerce uniquement dans le domaine conomique.
Nous remplaons les chars par les entreprises.
Certains sont plus riches que dautres par le commerce : cest lAllemagne en Europe. La
concurrence entre les Etats ne disparat donc pas compltement. Mme si on remplace al
violence physique par des relations conomiques, a ne veut pas dire quil ny a plus de
concurrence.
Aujourdhui, Mme Merkel russit imposer des vues qui renforcent la puissance de son
pays. La crise fait apparatre quil y a des Etats forts et des Etats faibles, ce qui permet
lAllemagne demprunter sur les marchs des taux NGATIFS ! SI elle emprunte un taux de
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4

1.5, elle gagne en fait de largent par le mcanisme de linflation. 101,5 rembourser, vaut
moins que les 100 emprunts lan prcdent.
Cest un taux infrieur celui de linflation, ce qui permet lAllemagne demprunter taux
ngatif alors que la Grce, lItalie, lEspagne, paient le prix fort.
La concurrence existe toujours !
3) Transformer la rivalit en coopration et chercher des alliances
La rivalit existe toujours mais lEurope voudrait aller au-del en transformant la rivalit en
coopration.
Lide la base de lUE est daller plus loin et de ne pas uniquement transformer la rivalit
physique en rivalit conomique, de remplacer la rivalit par une forme de coopration.
Nous ny sommes pas encore. La coupure ralise par la construction europenne dans
lHistoire est dannoncer que les Etats ont plus gagner en sassociant quen se battant chacun
de son ct. WIN WIN SITUATION.
4) Ncessit daugmenter le territoire europen
Il faut que lEurope continue ce que Charlemagne avait commenc faire en augmentant ses
territoires pour devenir un bloc assez puissant pour rsister aux autres blocs qui peuvent tre
menaants. La diffrence cest que, cette fois, laugmentation du territoire se fait
pacifiquement par la ngociation.
B. Leons pour les relations lextrieur du territoire europen
1) La notion de civilisation
Norbert Elias a appel cela le processus de lOccident : est-ce que cela veut dire que les
autres pays nont pas connu cette volution vers ce quil appelle la sibilisation ?ne sont pas faits
pour tre sujets au processus de civilisation (concurrence ferme et libre ?
a)
2) Apparition et dveloppement de blocs rivaux
Le centre de gravit nest plus lEurope. Il y a davantage de grandes puissances. Puisque la
Russie, la Chine sont menaantes, des pays se dotent de larme atomique : lEurope doit
augmenter son territoire, sa puissance, son intgration, pour rsister aux autres blocs : sans
quoi lEurope est invitablement appele disparatre. Nous devons devenir Europens.
NB : Certaines entreprises sont devenues plus fortes que les Etats qui les contiennent : les
nations politiques nont plus les moyens de grer les conomies.

C. Lide dune union franco-allemande
Une Union pour
1) Contenir les rivalits qui nous opposent
2) Rsister aux pressions extrieures, grer les relations avec les autres blocs

Prise de conscience de la ncessit de lEurope mais comment faire ?
Jean Monnet
Alors comment faire ?
Jean Monet propose une union entre la France et lAllemagne.
Y a-t-il des exemples dans lHistoire de territoires qui ont ngoci pour constituer des
ensembles grands ? Non. Cest quelque chose de neuf dans lHistoire. Auparavant, cela se
Droit de lUnion europenne
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faisait par la violence. Cfr la constitution des USA, le maintien de la Chine comme bloc
territorial, idem avec la Russie.
III. LEurope : Comment faire ?
A. Les options
1) Big Bang institutionnel, o les Etats seraient remplacs par lEurope ?
Institutions communes : On runit les reprsentants et on essaie de construire des
institutions communes et de faire un Big Bang du jour au lendemain : il y aurait seulement un
Parlement europen et cest tout. Mais ce nest pas raliste. On ny parviendra jamais.
2) Des ralisations concrtes, une solidarit de fait (Robert Schuman)
Deuxime option : ralisation concrte crant une solidarit de fait, selon Schuman. On
va permettre aux acteurs dagir sur le terrain comme sils faisaient partie dun seul Etat :
lEurope existe, mme si sur le plan politique elle nest pas rellement semblable une nation.
On va faire un ensemble dans lequel les citoyens peuvent se sentir et agir en Europens.
Avantages
Lavantage de cette mthode : cest assez populaire :
On supprime les frontires
On peut payer avec la mme devise quel que soit le pays.
a touche le peuple !
En mme temps, lUE nest pas comme un Etat, son budget nest qu1,5% du PIB de lEurope.
Elle nest pas un Etat mais on veut crer un sentiment au sein de la population pour quelle se
sente europenne.
Dsavantages
1) Ncessit de rengocier chaque moment
A chaque instant des problmes naissent qui ncessitent une concertation pour savoir si on
peut doter lEurope de pouvoirs, dorganes supplmentaires pour rgler ces problmes. Ce
sont alors des ngociations, des dchirements qui, peine rsolus, recommencent pour rgler
le problme suivant. Rsultat : On vit dans un processus de crise permanente.
Ex : en plus dune union montaire, il faudrait une union budgtaire, la mme faon de
prsenter les sous de manire statistique, de les compter !
2) Manque de lisibilit du projet ltranger
Nos partenaires ne comprennent pas cette construction, ce qui ne fait quaggraver les
problmes et la ncessit de rengocier.
Cercle vicieux qui fait quon est toujours dans une sorte de crise.
3) Rengociation politique (intrieur) et gographique (extrieur)
Il existe une volont de poursuivre ce processus de rengociations permanentes ;
2 dimensions, deux manires de ngocier :
1) Expansion politique : lintrieur de lUE (concurrence ferme), mettre au point des
mcanismes qui nous permettront de grer des tensions intrieures lEurope et donc
une plus grande intgration.
(Traits pp. 10 19 du livre)
Droit de lUnion europenne
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2) Expansion gographique : sarrte-t-on nos frontires ou essaie-t-on daller plus loin ?
Concurrence libre
Les largissements successifs et leur explication (4 tapes ci-dessous)
Les largissements ventuels futurs
La question des valeurs (voir Art. 2 TFUE, la Turquie et les OGM ci desous)
I. Rengociation gographique
Quest-ce qui justifie que les pays membres veuillent adhrer lUE et pourquoi celle-ci accepte-t-
elle ?
a. Les largi ssements successifs et leur explication
En 1939, Churchill avait propos de faire une union, un seul pays de la France et du Royaume-
Unis
Etapes :
1. 6 Etats (1951 1957) o se sont concentrs les combats de la 2
e
guerre mondiale :
Belgique, France, PB, Allemagne, Luxembourg, Italie.
2. Royaume-Unis, Irlande et Danemark. (1972)
Pourquoi le Royaume-Unis et lIrlande ?
Des raisons de business, pas des raisons politiques. En entrant dans lUE, le projet
britannique nest pas de cre un ensemble pour grer la concurrence libre ou la
concurrence ferme. Ils veulent un accord pour commercialiser leurs produits
facilement dans lUE. Ils veulent tre lendroit o stablissent les entreprises du reste
du monde sachant que du Royaume-Unis ils pourront commercialiser facilement leurs
produits dans lEurope.
3. Espagne, Grce, Portugal.
Cest la fin des dictatures dans ces pays-l : lUnion europenne poursuit un objectif
politique : tendre son territoire dinfluence mais aussi intgrer dans son sein des
territoires dans lesquels des tensions internes ne sont pas gres, et qui pourraient tre
conquis par les communistes. Ce nest pas un objectif conomique.
4. Autriche, Finlande, Sude. Motivation commerciale de ces pays et de lUE de
renforcer sa puissance en intgrant des pays qui ont la mme culture.
5. Lensemble des anciens pays de lEst : avant tout la stabilisation de cette rgion, en
mme temps quune forme de revanche sur lhistoire. LEurope na pas pu
empcher lexpansion sovitique dans ces territoires. Elle les intgre prsent, pour
viter une rptition de ce phnomne. Cest donc nouveau la gestion de la
concurrence libre, on se trouve dans un corridor trs proche de la Russie. Sur le plan
global : augmenter la taille europenne, pour se protger comme dautres blocs aussi
voire plus puissants.
Conclusion : on se trouve dans un processus politique : pacifier des zones et augmenter le
territoire pour grer la relation avec des blocs rivaux.
On voit certains pays comme la Croatie, lIslande, qui ont t accepts comme candidats mais
dautres sont toujours dans le processus de candidature : la Macdoine, le Montngro, la
Serbie, la Turquie sont candidats mais non-reconnus, lAlbanie est un candidat reconnu, et les
prochains candidats seront la Bosnie Herzgovine et le Kosovo.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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http://www.dailymotion.com/video/xeqmn0_elargissements-cee-ue_news

b. Les largi ssements futurs ventuel s
La Croatie, lIslande (accepts pour 2013), la Macdoine, le Montngro, la Serbie (candidate),
la Turquie, lAlbanie (pas le statut de candidat), la Bosnie-Herzgovine, le Kosovo, pourraient
tre accepts.
c. La question des valeurs
Article 2 TUE
A quelles conditions et sur quelles bases accepte-t-on un candidat ladhsion ? Cette question
est rgle par lart 2 UE.
VALEURS :
Respect de la dignit humaine
Libert
Dmocratie
Egalit
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Etat de droit : droits contre larbitraire : tat qui dans le cadre dune dmocratie se
donne des rgles et se dotent dinstitutions capables dassurer le respect du droit.
Respect des droits de lhomme
Si un des Etats ne respecte pas une de ces conditions et critres, des sanctions peuvent tre
prises contre lui.
Il faut une capacit administrative suffisante pour assurer le respect de ces valeurs, mais aussi
montrer patte blanche !
Par exemple, la Bulgarie o il y a eu dnormes corruptions, non-respect des valeurs, ou encore
la Roumanie.
Pour adhrer lUnion, il faut montrer que lon respecte ces valeurs. Doit-on aller au-del des
territoires influencs par autre chose que le catholicisme ?
Adhsion de la Turquie ?
Point positif pour ladhsion : coopration avec lUE.
Augmenter notre territoire nous permettrait dtablir plus srieusement notre assise
territoriale, et intgrer ce territoire dans une structure politique nous permettrait de grer les
tensions intrieures de ces pays (concurrence libre).
Points ngatifs contre ladhsion :
Elle est la frontire de lOrient qui nest pas daccord avec cette adhsion car mlange
entre Occident et Orient.
Elle na pas la mme culture
Leur comportement politique et militaire.
Quid de la cohrence culturelle ? OGMs
Larrt de la CJUE, Commission c. Pologne, 16 juillet 2009, affaire C-165/08
Recours en manquement pour non-conformit avec la rglementation europenne en matire
dOGM.
[Rglementation en 3 points]
1. On vrifie la nocivit ventuelle
2. Si ce nest pas nocif, lEtat a le droit dutiliser les OGM sur son territoire
3. Les OGM fabriqus ou commercialiss librement sur le territoire de lEtat membre
concern peuvent circuler librement dans tous les Etats membres.
Attitude dicte par une position culturelle dans laquelle on pense que seule la science
compte ! Or, est-ce la position de tous les Etats membres, dont les nouveaux ?
La rglementation polonaise
1
: dispose que les varits gntiquement modifies ne sont pas
inscrites dans le catalogue national et que les semences de varits gntiquement modifies
ne peuvent pas tre admises sur le march sur le territoire de la Rpublique de Pologne.
2

Arguments :
1. Prcaution
2. Crainte pour la biodiversit : les OGM risquent de contaminer les autres semences
3. Le rejet par la population.
Diffrences cultures majeures !

1
Lart 5 4 de la loi sur les semences du 26 juin 2003 (Dz U n137, position 1299) telle que modifie par la
loi du 27 avril 2006 (Dz U n92 position 639, ci-aprs la loi sur les semences )
2
Lart 57 3 de la loi sur les semences. En vertu de larticle 67 1 de cette mme loi, la personne qui met
sur le march des semences en violation dudit article 57, 3, sexpose une sanction pcuniaire.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Conception chrtienne de la vie qui soppose ce que des organismes vivants crs par
Dieu soient manipuls et transforms en matriaux objets de droits de proprit industrielle,
une conception chrtienne et humaniste du progrs et du dveloppement qui commande un
respect du projet de la cration ainsi que la recherche dune harmonie entre lhomme et la
nature et, enfin, des principes chrtiens et humanistes concernant lordre social, la rduction
dorganismes vivants au rang de produit de pures fins commerciales tant notamment
susceptible de miner les fondements de la socit.
Des matriaux diamtralement opposs la conception scientifique !

Rponse de la Commission et de la Cour : Selon la Commission, un Etat membre ne saurait se
fonder sur la perception dune partie de lopinion publique pour remettre en cause
unilatralement une mesure dharmonisation communautaire.
En effet, la Rpublique de Pologne sest, en substance, plutt rfre une forme de prsomption
gnrale selon laquelle il ne saurait tre tenu pour tonnant quil en soit all de la sorte en
loccurrence. Dune part, est invoque la circonstance quil est notoire que la socit polonaise
attache une importance fondamentale aux valeurs chrtiennes et catholiques. Dautre part, la
Rpublique de Pologne souligne que les partis politiques bnficiant dune majorit au sein du
Parlement polonais lpoque de ladoption des dispositions nationales litigieuses se
revendiquaient prcisment dune appartenance de telles valeurs. Dans ces conditions, il est,
selon ledit Etat membre, raisonnable de considrer que les dputs qui, en rgle gnrale, ne
disposent pas dune formation scientifique sont davantage susceptibles dtre influencs par les
conceptions religieuses ou thiques qui les guident ainsi gnralement dans leur action politique
plutt que par dautres considrations notamment lies des apprciations scientifiquement
complexes affrentes la protection de lenvironnement ou de la sant publique.
Une partie de lopinion peut trs bien tre oppose pour des raisons religieuses aux OGM
mais nous faisons partie dun ensemble et les institutions dcident de rgles qui sappliquent
tous que nous soyons daccord ou pas. La Pologne ne peut pas maintenir son opposition aux
OGM si tous les pays de lUE taient daccord avec les OGM.
Cela pourrait sappliquer la Turquie pour la coexistence des penses, dfaut dune
harmonisation.
Dans lUE, les diversits culturelles sont normes, donc pour cela il est intressant davoir une
Union car ces diversits doivent tre gres et la dmocratie parlementaire fournit un moyen
de les grer.
Il ne sert rien daugmenter le territoire si nous navons pas au sein de ce territoire des
mcanismes qui nous aident grer les rivalits ou les diffrends internes ou avec des entits
conomiques.
II. Rengociation politique : Les apports successifs des diffrents traits
(Voir pp. 10-19 livre)
Droit de lUnion europenne
V. M.
10


B. Les apports successifs des diffrents traits
Trait CECA (1951)
CECA a t signe le 18 avril 1951 (Communaut europenne pour le charbon et pour lacier) lors
du trait de Paris : mise en commun des comptences tatiques en matire de production et de
consommation du charbon et de lacier
3

Cest la premire organisation disposant de pouvoirs jusque-l rservs aux Etats () .
4
On la
dote dinstitutions supranationales pour llaboration des politiques dsormais communes en
matire de charbon et dacier
5
: une Haute Autorit, , une Assemble et une Cour de justice.
But :
Grer les tensions internes lEurope :
a. Crer une interdpendance entre les Etats membres, notamment en interdisant les
subventions et les discriminations.
b. Dans les 2 secteurs essentiels pour la production mais aussi lindustrie de
larmement : le charbon et lacier. Cette organisation permet dassurer que
dornavant les 2 parties essentielles, Allemagne et France, sera immdiatement
avertie de ce qui se passe dans ces pays pour le charbon et lacier. Ces deux
industries sont essentielles pour larmement. Une intgration des capacits dans
ces secteurs rend impossible un rarmement unilatral dun de ces pays.

3
A. MASSON, P. NIHOUL, Droit de lUnion europenne (droit institutionnel et droit matriel), 3
e
dition,
Larcier, 2011 (dsign par la suite comme Manuel de droit de lUnion europenne), p. 10.
4
Ibidem
5
Ibidem
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Donner lEurope les moyens de rivaliser avec le reste du monde
a. Secteurs conomiques essentiels.
b. Organisation des marchs : Scurit dapprovisionnement suffisant en acier et en
charbon, pour pouvoir construire tout ce qui soit ltre et assurer lconomie
europenne. > Maintien dune base industrielle > Quotas.

Ce trait avait t conclu pour une dure de 50 ans et a donc expir le 23 juillet 2002

Les traits de Rome : CEEA/Euratom, CEE (1957)
Les 2 traits CEE et CEEA/Euratom sont signs Rome le 25 mars 1957 et entrent en vigueur le
1
e
janvier 1958.
Trois institutions sont cres : la Commission, le Conseil des ministres, la Cour de justice.
Lanne 1957 est une anne-clef dans lhistoire europenne : 3 traits CECA, CEEA et CEE
existent pour la premire fois ensemble et forment ensemble les communauts europennes.
1) Le Trait CEEA/Euratom :
Le trait CEEA/Euratom est le trait qui fonde la Communaut europenne de lnergie
atomique .
Son but est O dassurer le dveloppement de lnergie atomique en Europe (cest la nouvelle
nergie !) et O de crer une coordination des actions des Etats membres en matire dnergie
nuclaire, pour une meilleure organisation de cette nouvelle nergie, un usage civil, non
militaire. Il fonctionne toujours aujourdhui.
2) Le Trait CEE
Cest le trait de la Communaut conomique europenne . Cette communaut
gnraliste , qui concerne tous les autres domaines, sera la prfiguration de lUE actuelle.
Son but : est de crer un march commun en mettant en place pour cela :
Une union douanire
Une politique commerciale commune
Des rgles de concurrence pour les entreprises et les Etats
Des politiques communes en matire de transport et dagriculture.
La Communaut Economique Europenne instaure un vritable ordre juridique dont les
ambitions dpassent le libre-change.
La Cour de Justice proclame en 1963-1964 lapplicabilit directe du droit
communautaire et sa primaut.
3) Le Trait de fusion (1965)
La CECA et la CEE-Euratom avaient chacune organis leurs propres organes.
1965 : trait de fusion : les institutions CECA, Euratom et CEE sont fusionnes. Intgration
politique
CECA :
La Haute Autorit (excutif : ex : elle prvoit des quotas pour la production dacier en
Europe)
LAssemble (forme de parlement, qui reprsente le peuple et fait les lois)
Cour de justice (sorte de judiciaire, qui tranche les conflits, offre un recours contre les
dcisions, les quotas)
[Montesquieu disait dj il faut 3 pouvoirs : le lgislateur, lexcutif, et le judiciaire ou le
juridictionnel]
Droit de lUnion europenne
V. M.
12

CEE, Euratom
Commission
Conseil des ministres
On conserve et fusionne ces institutions (sauf la Haute Autorit)
On aura donc :
1) Un pouvoir lgislatif : lAssemble qui devient le Parlement. Il reprsente les peuples
europens.
Mais il existe une deuxime forme de reprsentation : le Conseil des Ministres
(cnacle qui rassemble les Ministres) et le Conseil Europen (cnacle qui reprsente
les chefs dEtat ou de gouvernement) ont un rle essentiel. Ces deux derniers
reprsentent plus les Etats que les peuples.
Systme de reprsentation binaire. (Comme aux USA).
2) Un pouvoir excutif : la Commission
3) Un pouvoir juridictionnel : la Cour de Justice de lUnion europenne, antrieurement la
Cour de Justice des Communauts europennes (CJCE)
Ce trait de fusion a donc plutt un rle administratif qui assure que les institutions CECA,
CEE et CEEA/Euratom sont dsormais identiques. En ce sens, lapprofondissement est
politique.
En parallle ce cadre institutionnel se dveloppe une coopration internationale en matire de
politique trangre. [Ex : en matire de lutte contre le terrorisme] (). De mme, les 14 juin
1985 et 14 juin 19990 sont adopts, en dehors du cadre communautaire, les accords de Schengen
visant cre progressivement un espace de libre circulation des personnes en supprimant
notamment les contrles systmatiques aux frontires
6
.
LActe unique europen (1986)
LActe unique est sign les 18 et 27 fvrier 1986 (le 28 pour lItalie, le Danemark et la Grce) et
est entr en vigueur le 1
e
juillet 1987.
Contexte : La libert de circulation des capitaux, des marchandises et des hommes, prvue par
le trait CEE, reste peu effective et les politiques conomiques mises en uvre demeurent
largement nationales. Il reste beaucoup dentraves techniques et administratives et certains
pays font cavalier seul . De plus, le mcanisme dcisionnel [unanimit] () doit tre
amlior pour viter les blocages. () Enfin, le Systme montaire europen, qui amorait une
union montaire, sest rvl tre un chec.
7

Jacques Delors est prsident de la Commission europenne et sest rendu compte de la
ncessit de sintgrer davantage pour donner lEurope la possibilit de conserver ses valeurs
dans le monde. Il faut de nouvelles rformes ! Jacques Delors donnera limpulsion dcisive qui
aboutit lActe unique europen.
Ce petit trait est une dclaration, un acte unique indiquant aux Etats membres que lobjectif
est de renforcer lintgration conomique, la mise en commun. Facilite ladoption dactes
communs, lharmonisation.
Lobjectif de cet acte unique est de faire progresser lEurope et il le fait de deux manires
(aspects matriels et institutionnels). But : la ralisation du march intrieur pour le 1
e
janvier
1993.
Aspects matriels :

6
Manuel de droit de lUnion europenne, p. 11.
7
Ibidem, p. 12.
Droit de lUnion europenne
V. M.
13

1. Il a pour objectif de faire progresser lEurope en sassurant que toutes les rgles
concernant la ralisation du march intrieur soient dcides la majorit qualifie
(2/3) plutt qu lunanimit par le Conseil. (Plus le nombre dEtats membres
augmente, plus il est difficile darriver lunanimit).
2. Lextension des comptences dont dispose la Communaut Europenne
Ex : recherche, environnement, politique rgionale et certaines questions sociales.
Coopration en matire de politique trangre.
soit parce quon pense que certaines matires sont mieux gres au niveau
europen
soit parce quon veut donner des gages la population ; complmentarit par
rapport au march intrieur
Pour notamment montrer quon ne soccupe pas que des entreprises mais aussi des
gens, on va faire du social
Cohsion conomique et sociale (pas de diffrences normes entre les rgions
europennes)
Aspects institutionnels
3. Augmenter le pouvoir de lassemble, du Parlement, qui avait seulement un rle
consultatif facultatif.
Le concept mis en avant est le dficit dmocratique. On se dirige vers la procdure
de coopration, fonde sur un pouvoir consultatif renforc.
Pour assurer une reprsentation dmocratique du peuple, il faut que les peuples
puissent sexprimer ! Car tant que le Parlement na pas plus de poids, on ne peut pas
dire que la CEE est constitue dmocratiquement.
4. Institutionnalisation du Conseil europen
5. Dlgation la Commission de lexcution des actes du Conseil.
Et aprs ?
Voici les domaines dans lesquels lUE ne fera que progresser ultrieurement :
1. Extension des comptences (lEurope est en crise permanente : on ne lui donne que ce
dont elle a besoin pour fonctionner C Rsultat : lorsque se prsente un nouveau
problme, il faut se reposer la question des ressources mais aussi la question des
comptences (ne faut-il pas permettre lUE de faire davantage pour rsoudre les
problmes daujourdhui ?).
Proposition dunion budgtaire : que les budgets des Etats soient faits sur base de
donnes rcoltes selon des mthodes imposes par lEurope et soumis lapprobation
de lEurope. Pourquoi ? Crise en Italie, Espagne, Grce, qui ne fonctionnent pas selon
les dsirs europens puis demandent quon efface leur ardoise.
2. Amliorer la gouvernance : dune part amliorer lefficacit de la prise de dcisions
(unanimit) et dautre part une question de reprsentation dmocratique des peuples
de lUE Donner davantage de pouvoir au Parlement europen (coopration)
Le Trait de Maastricht (1992)
Le Trait de Maastricht est sign le 7 novembre 1992 et entre en vigueur le 1
er
novembre 1993.
Il prvoit la ralisation du march unique pour le 1
e
janvier 1993 et il cre lUnion europenne
qui sappuie sur 3 piliers.
Il met en oeuvre :
a) Union conomique et montaire : le trait introduit une union conomique et
montaire : monnaie unique, banque centrale europenne (ide dune seule banque
centrale pour les pays qui sunissent), procdures de coopration conomique.
Droit de lUnion europenne
V. M.
14

b) Ajout de deux piliers qui viennent sajouter au premier (la communaut conomique
forme par la CECA, CEE, CEEA)
1) PESC : Politique Etrangre et de Scurit Commune. On va dsormais soccuper aussi
de politique trangre et de scurit, cooprer dans ces domaines.
2) JAI : Coopration en matire de Justice et dAffaires Intrieures.
Ex : le mandat darrt europen, mais aussi rgles pour les lments dextranit,
reconnaissance des dcisions de justice adoptes dans un Etat membre
c) Niveau institutionnel :
1) Le rle du Parlement augmente encore et il a un pouvoir de codcision.
2) Principe de subsidiarit : lUE nintervient que si laffaire ne peut tre bien gre au
niveau national.
Lorsquon fait des avances dans un secteur, cest trs souvent compens par une
certaine rserve.
Lunion europenne ne peut exercer ses comptences que de manire subsidiaire, si
laction ne peut pas tre prise en charge de manire aussi efficace au niveau national
Principe de subsidiarit, la demande du Royaume-Unis.

Les 3 piliers
1. Pilier communautaire : Union conomique (CECA, CEE, CEEA) gr selon la mthode
communaut par les institutions europennes avec une majorit qualifie.
2. PESC Gr selon la mthode intergouvernementale : on runit les Etats autour de la
table et on essaie darriver un accord. Souvent lunanimit.
3. JAI Mthode intergouvernementale.

C La CEE devient CE, Communaut Europenne.
Cest un prolongement de lActe unique europen car il poursuit les rformes entreprises par
lActe unique cest--dire : la Communaut europenne se voit octroyer de nouvelles
comptences : en matire dducation, de citoyennet, de sant publique, de formation
professionnelle, de culture, de sant publique, de protection des consommateurs, de rseaux
transeuropens et dindustrie. La politique sociale et la cohsion conomique sont renforces.
()
Enfin, le trait de Maastricht exprime une volont politique de crer une monnaie unique
8

Bi lan mitig
Il y a quand mme un bilan mitig quant ces volutions instaures par le trait de Maastricht.
a) Extension de comptences
b) Mais hsitation quant leur statut : 2 possibilits
- Communautaire
o Pilote par les institutions europennes qui proposent des lois, obtiennent
lassentiment du Parlement, etc.
o Majorit qualifie
- Intergouvernemental
o Comme des traits successifs
o Souvent consensus ou unanimit
Ces 2 moyens ne fonctionnent pas bien. Il faut avancer pour pouvoir prendre des dcisions
efficaces !
Le Trait dAmsterdam (1997)

8
Manuel de droit de lUnion europenne, p. 14.
Droit de lUnion europenne
V. M.
15

Le Trait dAmsterdam est sign le 2 octobre 1997 et entr en vigueur le 1
e
mai 1999.
1) Plus loin dans la mthode communautaire : ce trait communautarise une partie du 3
e

pilier (Politique Etrangre et de Scurit Commune).
Les politiques en matire de visas, asile et immigration et autres politiques lies la
libre circulation des personnes sont transfres au premier pilier.
Cela modifie la procdure dcisionnelle qui leur est attache.
Seules les cooprations pnales et policires restent dans le 3
e
pilier.
2) Pouvoirs du Parlement : le trait largit une fois de plus les pouvoirs octroys au Parlement
europen. Son pouvoir de consultation devient un pouvoir de coopration.
3) Coopration entre Etats membres : il instaure une meilleure coopration entre les Etats
membres : la procdure de codcision est simplifie et une procdure de coopration
renforce est possible entre plusieurs Etats membres.
4) Majorit qualifie : le trait augmente le nombre de cas o le Conseil est amen dcider
la majorit qualifie (et plus lunanimit)
5) (Renforce la garantie des droits fondamentaux).
Envisager les avances europennes en trois points : les changements apports pour
augmenter O lefficacit, O les comptences, la dmocratie.

Le Trait de Nice (2001)
Le trait de Nice est sign le 26 fvrier 2001 et entr en vigueur le 1
e
fvrier 2003.
Ce trait est une prparation llargissement aux anciens pays de lEst (On passait de 15 27).
Le nombre de dputs augmente, ainsi que le nombre de commissaires Comment grer sur
le plan institutionnel ?
Cest un chec. Le jour mme o le trait est sign on se rend compte quil faudra faire autre
chose.
a) Il a apport peu de modifications ldifice europen mais se penche sur les rgles de vote
et modifie en cela les rgles de pondration au sein du Conseil et le nombre de
parlementaires
b) Il a augment encore le nombre de cas o le Conseil est amen dcider la majorit
qualifie et simplifie encore la procdure de coopration.
c) Il a rvis un peu le fonctionnement de la Cour de justice des Communauts.
d) (Une charte des droits fondamentaux de lUnion europenne est adopte, sans quelle soit
revtue dune quelconque force juridique).
Mais on sest galement mis daccord pour crire une Constitution europenne (la Belgique y a
jou un rle). Mais le projet ne sera pas accept par les autres Etats membres.
Le projet de Constitution europenne
Le 29 octobre 2004, Rome, est sign un projet de trait pour une Constitution europenne.
Initiative qui apparat comme rvolutionnaire. Normalement les traits sont ngocis et
conclus par les Etats.
Se fait jour lide que pour faire des institutions europenne, il faut runir une Convention avec
des reprsentants de la socit civile et des institutions europenne. Ils discutent de la faon
dont ils pensent que lEurope doit tre dans les prochaines annes pendant un an.
Cest un succs complet : on a un projet de Constitution europenne qui est cohrent, pour
la premire fois. (Pouvoirs du Parlement, changements consultation coopration)
Sur le plan politique, un fiasco complet : personne ne laccepte. Ce projet de Constitution
ne verra jamais le jour.
Droit de lUnion europenne
V. M.
16

Cest un chec. On stait mis daccord pour une Constitution europenne, la Belgique avait
jou un grand rle l-dedans (via Guy Verhofstadt), qui tablirait quelles sont les rgles idales
pour lEurope. Elle avait pour but de mieux grer llargissement de lUE (passage de 15 27
membres)
Mais ce projet na pas t accept par tous les Etats membres (rfrendums aux Pays-Bas et en
France).
Le Trait de Li sbonne (2007)
Le Trait de Lisbonne est sign le 13 dcembre 2007 et entre vigueur le 1
e
dcembre 2009.
Ce trait na pas remplac les traits existants, mais les a amends Cest un trai t
modificatif. Il ractualise, continue le Trait de Nice.
Le Trait de la Communaut Europenne a donc chang de nom pour devenir le Trait sur le
fonctionnement de lUnion europenne (CEEE TFUE). Le TUE lui a gard son nom.
Sous limpulsion de Sarkozy, beaucoup davances reprises dans le projet de Constitution
europenne sont reprises ou ont inspir le Trait de Lisbonne, mais dune manire moins
claire.
Le Trait de Lisbonne a pour objectifs :
Rendre le fonctionnement de lUE plus dmocratique
Simplifier le processus dcisionnel
Donner une valeur juridique la Charte des droits fondamentaux
Faire adhrer lUE la CEDH
Donner plus de poids lUE sur la scne internationale.
Tout cela nest pas extrmement cohrent. On a voulu donner aux citoyens une citoyennet
europenne avant davoir mis en place les institutions.
Les 3 piliers ont t rassembls.
Lgislation retenir
9

- Trait de Rome, sign le 25 mars 1957 ;
- Acte unique europen, sign le 17 fvrier 1986 ;
- Trait de Maastricht, sign le 7 fvrier 1992 ;
- Trait dAmsterdam, sign le 2 octobre 1997 ;
- Trait de Nice, sign le 26 fvrier 2001 ;
- Trait de Lisbonne, sign le 13 dcembre 2007.

C. Les valeurs de lUnion europenne (art 2 TUE)
Article 2 TUE : LUnion est fonde sur les valeurs de respect de la dignit humaine, de libert, de
dmocratie, dgalit, de lEtat de droit, ainsi que de respect des droits de lhomme, y compris des
droits des personnes appartenant des minorits. Ces valeurs sont communes aux Etats
membres dans une socit caractrise par le pluralisme, la non-discrimination, la tolrance, la
justice, la solidarit et lgalit entre les femmes et les hommes.
- Respect de la dignit humaine
- Libert
- Dmocratie

9
Manuel de droit de lUnion europenne, p. 17.
Droit de lUnion europenne
V. M.
17

- Egalit
- Etat de droit
- Respect des droits de lhomme, y compris des personnes appartenant des minorits

- Pluralisme
- Non-discrimination
- Tolrance
- Justice
- Solidarit
- Egalit entre les femmes et les hommes
I. Analyse
Langage politique destin promouvoir une certaine vision et issu dun compromis.
(1) Doublons ?
Non-discrimination et galit : cest presque la mme chose ! Traiter les gens de
manire gale = ne pas traiter une catgorie de personnes autrement.
Pluralisme et tolrance : le fait dadmettre que la socit ne soit pas fonde par un seul
courant de pense / que dautres soient diffrents
(2) Familles de valeurs
Organisation de lEtat : dmocratie (rgime politique caractris par le fait que les
rgles sont prises par le peuple ou ses reprsentants), Etat de droit (une rgle vaut pour
tous), justice (les rgles doivent tre appliques dans des cas concrets dune manire
concrte).
Conception de lindividu : respect de la dignit humaine, respect des droits de
lhomme, droits fondamentaux
Lien entre les individus : la libert (importante, mme si elle ne peut pas tre totale),
la solidarit (on veut crer un lien entre les individus, on est en partie responsable des
autres Scurit sociale)

C Lunion europenne est fonde
O Sur une certaine conception de lEtat : droit : les rgles doivent tre respectes
correctement : laboration, excution, application + le pluralisme, politique, religieux
O Sur une certaine conception de lindividu : le groupe nest pas tout : ce qui prime cest
lindividu : dignit, droits -ce qui nempche pas des liens entre eux : la libert, la solidarit,
lgalit.
La religion nen fait pas partie (>< pluralisme)
Exemple
Ce nest pas seulement abstrait ! Exemple concret :
La socit Yves Rocher, franaise, souhaite vendre ses produits en Allemagne, o elle saperoit
que les produits comparables sont plus chers.
Ils vont faire une publicit accrocheuse sur les prix. Les prix normaux pour ce type de produits
taient 100, ils en proposent 50.
Le Parlement allemand avait adopt une loi disant on ne peut pas faire de publicit
tapageuse, notamment en matire de prix.
Yves Rocher introduit un recours qui aboutit devant la CJCE. Le gouvernement dit avoir
adopt cette rgle parce quil a le souci du bien-tre de leurs consommateurs/consommatrices
qui risquent de se ruer sur les produits et les acheter mme sils nen ont pas besoin.
En principe, les marchandises doivent pouvoir circuler librement. LAllemagne a le droit de
protger ses consommateurs mais cette rgle de consommation doit tre proportionnelle : elle
Droit de lUnion europenne
V. M.
18

ne doit pas entraver inutilement la libert des entreprises. Les consommateurs doivent avoir
aussi la libert de choisir. La mesure allemande est donc considre comme tant contraire
au droit europen.
Ces valeurs ont donc des applications concrtes.
II. Aspects pratiques de ces valeurs
(voir pp. 118-119 du livre)
Une manire de grer les tensions au sein dune collectivit est de prvoir des procdures.
1) Peut-on se retirer de lUnion ?
En droit europen, toute procdure a 3 volets :
1. Conditions respecter pour quune dcision puisse tre prise ?
2. Institutions ? (Quelle institution peut prendre la dcision ?
3. Comment la dcision sera-t-elle prise ?

Retrait, art 50 TUE
1. Tout Etat membre peut dcider, conformment ses rgles constitutionnelles de se
retirer de lUnion
2. LEtat membre qui dcide de se retirer notifie son intention au Conseil europen. A la
lumire des orientations du Conseil europen, lUnion ngocie et conclut avec cet Etat un
accord fixant les modalits de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations
futures avec lUnion. Cet accord est ngoci conformment larticle 218, paragraphe 3,
du trait sur le fonctionnement de lUnion europenne. Il est conclu au nom de lUnion
par le Conseil, statuant la majorit qualifie aprs approbation du Parlement europen.

Conditions ? Qui ? Acte Comment
Aucune
condition
matrielle
O LEtat membre adresse
au Conseil son intention de
se retirer de lUE
Notification Selon les rgles
internes
O EM
Union ?
Ngociation puis
accord fixant les
modalits du retrait
TFUE, art 218
EM
Conseil europen
Conclusion du trait Majorit qualifie
Parlement Approbation du
retrait
?
Union ? Laccord est sans doute ngoci et conclu comme tout accord international : la
majorit qualifie est requise dans le chef du Conseil et lapprobation du Parlement doit tre
obtenue. On ne sait pas non plus comment le Parlement doit donner son approbation.
2) A quelles conditions peut-on en devenir membre ?
Adhsion, art 49 TUE
Tout Etat europen qui respecte les valeurs vises larticle 2 et sengage les promouvoir peut
demander devenir membre de lUnion. Le Parlement europen et les parlements nationaux
sont informs de cette demande. LEtat demandeur adresse sa demande au Conseil, lequel se
prononce lunanimit aprs avoir consult la Commission et aprs approbation du Parlement
europen qui se prononce la majorit des membres qui le composent. Les critres dligibilit
par le Conseil europen sont pris en compte.

Droit de lUnion europenne
V. M.
19

Les conditions de ladmission et les adaptations que cette admission entrane en ce qui concerne
les traits sur lesquels est fonde lUnion, font lobjet dun accord entre les Etats membres et
lEtat demandeur. Ledit accord est soumis la ratification par tous les Etats contractants,
conformment leurs rgles constitutionnelles respectives.

Conditions ? Entit Acte Comment
Valeurs essentielles de
lart 2 TFUE (O les
respecter + O les
promouvoir)
O Etat adresse son
dsir de rentrer
dans lUE au
Conseil
Dclaration
de
candidature

tre un Etat europen
Commission Consultation (Consensus)
Critres dligibilit :
critre conomique
10
,
politique
11
,
administratif
12
, de
lacquis
communautaire
13

Parlement Approbation (majorit des suffrages
exprims)
Conseil Dcision Unanimit
O Etat demandeur
et UE ngocient
Trait
dadhsion
(on suppose que les
ngociations sont
conduites par la
Commission dans le cadre
dun mandat donn par le
Conseil europen)
Tous les Etats
contractants (
tout EM peut
sopposer
ladhsion dun
nouvel Etat)
Ratification Conformment leurs
rgles constitutionnelles
respectives.

a. Qui ? (Quelle institution/entit peut dcider ?) LEM adresse son envie de rentrer dans lUE
au Conseil
b. Acte pos=
c. A quelles conditions ? Avoir les valeurs de larticle 2 TFUE, Etats europens, critres
dligibilit approuvs par le conseil europen aprs consultation de la Commission et
approbation du Parlement europen

Critres dligibilit (Conseil europen de Copenhague 1993 + Madrid 1995)
(a) Le critre politique : la prsence dinstitutions stables garantissant la dmocratie, lEtat
de droit, les droits de lhomme, le respect des minorits et leur protection
(b) Le critre conomique : lexistence dune conomie de march viable et la capacit
faire face aux forces du march et la pression concurrentielle lintrieur de lUnion

10
Il faut avoir une conomie capable de fonctionner dans un ensemble o les entreprises sont libres, de
rsister aux forces du march.
11
Promouvoir les valeurs de lUE.
12
Il faut disposer dinstitutions capables dassurer le respect du droit.
13
Il faut adopter les rgles europennes et les mettre en uvre dans le territoire concern.
Droit de lUnion europenne
V. M.
20

(c) Le critre de lacquis communautaire : laptitude assumer les obligations dcoulant de
ladhsion, et notamment souscrire aux objectifs de lUnion politique, conomique et
montaire.
(d) tre un tat europen : ex : rejet de la candidature du Maroc en 1987.

d. Comment ? Conseil lunanimit, Commission au consensus, le Parlement la majorit
qualifie.
EX : Pour la Turquie, ladhsion va tre difficile car la dcision unanime du Conseil peut
entrainer que si un seul Etat nest pas ok, la Turquie ne rentre pas.

3) Peut-on suspendre/exclure un Etat ?
Pour des questions lies aux valeurs, un Etat peut-il tre exclu de lUnion ?
On ne peut pas, ce stade-ci, exclure un Etat mais on peut suspendre sa participation, en
esprant que la sanction soit suffisante pour lamener changer de position.
Suspension (art 7 TUE)
1. Sur proposition motive dun tiers des Etats membres, du Parlement europen ou de la
Commission europenne, le Conseil statuant la majorit des 4/5 de ses membres aprs
approbation du Parlement europen, peut constater quil existe un risque clair de violation
grave par un Etat membre des valeurs vises larticle 2. Avant de procder cette
constatation, le Conseil entend lEtat membre en question et peut lui adresser des
recommandations, en statuant selon la mme procdure.
2. Le Conseil europen, statuant lunanimit sur proposition dun tiers des Etats membres ou
de la Commission europenne et aprs approbation du Parlement europen, peut constater
lexistence dune violation grave et persistante par un Etat membre des valeurs vises
larticle 2, aprs avoir invit cet Etat membre prsenter toute observation en la matire.
3. Lorsque la constatation vise au paragraphe 2 a t faite, le Conseil, statuant la majorit
qualifie, peut dcider de suspendre certains droits dcoulant de lapplication des traits
lEtat membre en question, y compris les droits de vote du reprsentant du gouvernement de
cet Etat membre au sein du Conseil.

Deux hypothses o lon peut mettre en uvre une suspension :
1. Risque clair de violation grave
2. Existence de violation grave qui persiste

1. Risque clair
a) Sur proposition d1/3 des Etats Membres ou
- Du Parlement ou
- De la Commission
b) Audition
c) Recommandations du Conseil
d) Constatations du Conseil
e) Le Parlement doit donner son approbation

2. Existence et persistance
a) Sur proposition d1/3 des EM OU de la Commission (pas le Plmt)
b) Audition
c) Recommandations du Conseil europen
d) Prise de dcision la majorit qualifie du Conseil europen
Droit de lUnion europenne
V. M.
21


On souhaite que le Parlement nintervienne pas tout de suite dans la deuxime phase ! On
essaie un peu de lexclure. Dficit dmocratique.

Ex : Hongrie : une srie de rgles a t adopte, la Constitution a t change, notamment pour
dire que la banque centrale hongroise ne serait plus aussi importante quelle ltait. Le Premier
ministre voulait se dbarrasser des juges qui taient contre lui et il a donc cart 300 juges, mis
la retraite anticipativement. a remet en cause lindpendance du systme judiciaire !

Droit de lUnion europenne
V. M.
22

Thme 2 : Comment unir
les peuples europens ?
Spcificit dans la construction europenne
Ralisations concrtes, solidarit de fait. (Robert Schuman)
O Pas de big bang institutionnel qui prendrait la forme de la disparition subite des institutions
nationales au profit dinstitutions europennes.
O Un march commun, unique, intrieur :
Un march qui additionne les diffrents territoires, un march commun analogue aux marchs
intrieurs.
Aprs lacte unique (1986), on parlera de march intrieur : il ny a plus quun seul territoire :
les marchs ne sont plus spars ni mme mis en commun.
Cest un seul march, do la nouvelle terminologie march unique
Domaines concerns : Libre circulation pour
a. Les marchandises : plus de droits de douanes ni limportation, ni lexportation
b. Les services : accomplir une prestation qui ne consiste pas en un bien matriel
c. Les personnes : personnes physiques ou morales
d. Les capitaux
1. March commun : libre circulation des marchandises
1.1 Territoire unique
Lobjectif est de constituer un territoire intrieur lEurope, unique.
Caractristiques du fait de vivre dans un mme territoire :
Les marchandises doivent pouvoir y circuler librement.
1.2 Les postes frontires
Pas de postes frontires qui taient le symbole de la division de lEurope en territoires distincts.
Cest globalis dans les accords de Schengen pour les personnes.
1.3 Barrires tarifaires : les droits de douane
Quoi ? Pourquoi ?
Suppression : Comme si on tait dans un territoire. Ce qui suppose une certaine quivalence.
I. Droits de douane
Classiquement
Droits de douane : art 28 TFUE. : Taxes payer, quel que soit son montant, lorsquune
frontire est franchie limportation ou lexportation.
Pourquoi des droits de douane ? Veut-on des droits de douane en Europe?
Droits de douane limportation : but :
Droit de lUnion europenne
V. M.
23

O Protection : Protger le march intrieur : cela impose un surcot au producteur tranger
et donc un surprix.
O Contribution : Le producteur tranger qui vend lintrieur profite des infrastructures du
pays : cest vu comme une contribution aux dpenses du territoire, prise en tablissant une
ponction sur son produit.
Compensation : Le droit de douane effectue une sorte de compensation entre le systme
chinois et belge par exemple : un ouvrier chinois cotera parfois 100x moins cher quun ouvrier
belge.
Il est efficace pour la socit que la production soit produite l o les prix sont les plus bas :
en Chine ! Dautres diront que la raison pour laquelle il existe un dsquilibre nest pas lie
lefficience mais au systme.
Le droit de douane ne protge pas mais permet aux Europens de mettre les produits sur un
pied dgalit, et de permettre au produit europen de concurrencer le produit chinois.
Les dpenses leves qui demandent une compensation, ici, cest parce quon assure un certain
niveau de vie la population. Nos dpenses sont aussi ce qui garantissent nos revenus : les
producteurs chinois en profitent parce quon va dpenser nos revenus en achetant leurs
produits.

1. Nayant pas de protection chez eux, les cots sont bas
2. Nous, ayant une protection, cela nous permet dacheter leurs produits.
On leur impose un surcot pour compenser ce double avantage.
Suppression des droits de douane
A lintrieur de lUnion, du moins du noyau de base o les conditions de vie sont peu prs
identiques, il ny a pas besoin de protection, de compensation, ou de contribution (on va aussi
exporter chez eux). On ne doit plus se protger des autres pays car on veut vendre aussi nos
produits chez eux.
Mais pour les anciens pays de lEst, les systmes ne sont pas identiques une
compensation aurait donc peut-tre du sens.
Mais l, intervient une autre ide europenne : par cette solidarit de fait, crer un vaste
ensemble capable de rsister aux rivaux russes ou amricains.
C On ne veut pas se protger des voisins mais des voisins plus lointains.

C Suppression des droits de douane ! Les produits peuvent circuler de pays en pays sans taxes
ni droits de douanes, ni taxes deffet quivalent, ou encore dimpositions intrieures
discriminatoires.
C Changement historique !
II. Suppression des taxes deffet quivalent
Taxes deffet quivalent : les pays avaient besoin de ces droits de douane ! Ils ont parfois peru
une taxe quivalente
Exemples : Laffaire Commission c. Italie pour le droit de statistique : une taxe quon devait
payer juste pour avoir une image du march, pour les statistiques.
La Cour a estim que ctait une mesure deffet quivalent un droit douane parce quelle
impose un surcot au producteur tranger qui veut vendre en Italie.
III. Interdiction des impositions intrieures discriminatoires
Impositions intrieures discriminatoires (art 110 TFUE)
Impositions qui touchent plus durement les produits trangers que les produits du pays.
Certains EM avaient impos des taxes applicables tous les produits, nationaux, imports ou
exports, mais qui savraient frapper plus durement les produits trangers.
Droit de lUnion europenne
V. M.
24

Il est interdit dimposer des taxes qui favorisent indirectement certains produits nationaux
ou qui dfavorisent lexportation de ces produits dans dautres Etats membres.
Lide est dviter que les Etats ne remplacent les entraves financires lies au passage dune
frontire, par des mcanismes qui taxent plus lourdement les produits provenant dautres Etats
membres quand ceux-ci sont dj sur le territoire national. Linterdiction vise les impts
indirects (TVA).
Exemple : Au Royaume Uni, on aime le vin mais on nen produit pas, seulement de la bire.
Par contre en France, on en produit beaucoup.
Le RU surtaxe donc le vin et sous-taxe la bire. De cette manire, ils voulaient inciter les
Anglais consommer plus de bire et moins de vin. Leur systme ntait pas base du pays
dorigine du produit mais du degr dalcoolmie ! Refus par La Cour sur base de 110 TFUE)
NB : Les articles 30 TFUE interdisant les droits de douane et 110 interdisant les impositions
intrieures discriminatoires sont complmentaires. Ils ne peuvent pas tre cumuls : cest soit
lun, soit lautre. Ces 2 articles ont aussi effet direct et peuvent donc tre directement invoqus
par les individus auprs des juridictions de leurs ordres internes.
IV. Libre pratique
Cest la libre circulation des marchandises.
Une fois mis sur le march dun Etat membre, un produit provenant dun pays tiers doit
pouvoir circuler librement vers nimporte quel Etat membre dans les mmes conditions quun
produit europen.
Une voiture amricaine transporte au Royaume-Unis, et circulant pour la vente en Belgique,
en France et en Italie.
Faut-il taxer ce produit ?
Art 28, 2 TFUE et art 29 : les dispositions vues jusqu ce jour sappliquent aux produits qui
sont originaires des Etats membres ainsi quaux produits en provenance de pays tiers qui se
trouvent en libre pratique dans les Etats membres.
Ce sont les produits issus pays de tiers pour lesquels les formalits dimportations dans lUE
ont t accomplies et les taxes dues ont t perues. Ils ont t mis en libre pratique par un
Etat membre.
A partir de l, le produit peut circuler librement dans lUE. Il ny aura pas de taxe perue
son entre dans un autre Etat membre.
Pourquoi appliquer un tel traitement de faveur des produits venus de pays avec qui on na pas
daccord ?
Cest lide quil nest pas facile de dterminer dans quelle mesure lacteur europen modifie le
produit.
V. Elaboration dune union douanire pour les relations avec les Etats tiers
Union douanire
Pour constituer un territoire qui soit vraiment unique, il faut une frontire commune. Bien
sr, les fonctionnaires des frontires extrieures de lUnion sont des fonctionnaires nationaux,
mais ils appliquent les rgles europennes, des rgles qui dfinissent le type de produit
concern, et ils dfinissent le tarif extrieur douanier commun.
Ces mesures valent pour l importation mai s aussi pour lexportation
LUnion douanire comprend 2 aspects
1. A lintrieur de lunion, aucune taxe nest perue.
Droit de lUnion europenne
V. M.
25

2. A lextrieur une mme taxe est perue
3. Et elle est perue selon les rglements europens. Nomenclature combine
commune (une liste de produits auxquels doivent tre appliqus les tarifs europens).
Il ny a plus de droits de douane ni limportation, ni lexportation : on ne peut plus taxer les
uvres dart qui sortent du pays (sauf application dune exception prvue au trait, voir ci-
dessous)

1.4 Barrires non tarifaires
I. Autres obstacles la libre circulation les quotas et les rgles quantitatives
Il exi ste dautres obstacles qui sont de di ffrents types
Comment protger son conomie nationale dans ces conditions, dans le march intrieur ?
Si on ne peut pas taxer les produits extrieurs, peut-tre peut-on imposer des quotas, des
limitations quantitatives pour protger nos produits nationaux, pour sassurer que les
produits nationaux seront achets par les consommateurs nationaux, pour garantir son
conomie.
Leffet est le mme : si je mets une taxe Cot augmente Prix augmente Moins de
marchandise vendue.
O a peut tre des quotas globaux, par secteur, ou O des quotas par entreprises (jautoriserai X
milliers de voitures Renault sur mon territoire).
a peut tre combin avec des droits de douane : vous pouvez importer une telle quantit, au-
del vous paierez telle taxe.
En Europe, les quotas et les restrictions quantitatives limportation sont interdites entre les
Etats membres (art 34-35 et 37 TFUE)
Mme chose pour les restrictions quantitatives lexportation.
Exemple : les produits du patrimoine national. On ne peut limiter lexportation de biens
culturels belges vers un autre Etat membre de lUE (sauf application dune exception dans les
conditions prvues ci-dessous).
Comment cela se passe-t-i l en Europe (art 34 et 35) ?
Les mmes rgles sappliquent quaux droits de douane :
Interdiction de quotas
Interdiction des mesures quivalentes
Mesures indistinctement applicables (= impositions intrieures de discrimination) : mesures
qui sappliquent tous les produits, quils soient nationaux ou nom mais qui dans les faits
discriminent les produits issus de pays tiers.
Libre pratique : on ne peut pas refuser la circulation des vhicules sud-corens, par exemple,
sils ont t mis en libre pratique dans un Etat europen.
Ces mesures sont applicables mutatis mutandis. Toutes les mesures qui constituent une
entrave pour le march intrieur sont interdites.
On peut imposer des quotas, des restrictions quantitatives, mais seulement dans les
relations avec les Etats tiers. Ces serait conforme au droit europen du march intrieur
mais il faut galement voir si ces rgles sont compatibles avec les rgles internationales qui
rgissent les relations entre lUnion et les pays tiers.
La jurisprudence dfinit la notion dentrave : le critre est laptitude dune norme entraver le
commerce entre Etats membres. Cette aptitude sapprcie de faon conomique.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Ces entraves peuvent revtir des formes varies : des quotas, des rgles concernant le contenu
des produits, lexigence dun certificat dauthentification du produit Les entraves mme
presque pas importantes ou juste potentielles sont interdites.
- Attention ! Distinction entre mesures discriminatoires et mesures indistinctes
Les mesures discriminatoires oprent un traitement diffrent entre les produits imports et
les produits nationaux.
Les mesures indistinctes (ou entraves) concernent aussi bien les produits nationaux que les
produits trangers, mme si elles frappent plus les produits trangers.

II. Vido Types de barrires
1) Ce qui se passe en Europe nest pas limit lEurope, mais se passe aussi ailleurs.
Ne pas oublier seulement que lEurope nest pas seulement un march commun mais a un
projet politique.
2) Les Etats ont recours 2 types de mcanismes pour viter lafflux de produits trangers sur
leurs territoires.
a) Les barrires tarifaires : taxes douanires par exemple.
b) Les barrires non tarifaires :
Les quotas
Les normes sanitaires,
Les normes techniques
- Rgles de conditionnement par exemple : forme sous laquelle les produits sont
livrs.
- Rgles dtiquetage
- Rgles de commercialisation
Cest une mesure qui agit comme un quota ou une mesure indistinctement
applicable. Cela augmente les cots des pays trangers parce quils doivent acheter
des machines spcialement sils veulent vendre sur le march belge.
Les formalits administratives (ex : uniquement des textes dans une certaine
langue)

Il est donc possible de limiter laccs son territoire sans mettre en place des quotas
ou des droits de douane. Ce sont des mesures deffet quivalent et des mesures
indistinctement applicables, pour les produits nationaux et trangers mais elles ne sont
pas toujours optimales pour le march national.
Conditionnements des produits
Exemple : des rgles concernant le conditionnement des produits. La Belgique est un pays
assez agricole, produit du lait, lAllemagne aussi, plus avantage comptitif : si on produit des
milliers de tonnes de margarine, elle revient moins cher lunit. Les entreprises plus petites
ont des cots suprieurs.
On va imposer un conditionnement obligatoire pour la margarine : le conditionnement
utilis par les entreprises belges (en petits cubes) et non en grandes barquettes comme le
faisaient les Allemands.
Des cots suprieurs pour les Allemands qui ont des cots suprieurs pour le march belge.
Ils en vendront moins
Effet analogue un quota ou une restriction quantitative.
C Cest une mesure ayant un effet quivalent ou encore une mesure indistinctement
applicable aux produits belges et aux produits trangers.

Droit de lUnion europenne
V. M.
27

C Lorsquun Etat adopte de telles mesures, il porte atteinte la notion de march intrieur
semblable au march intrieur dun Etat.
Etiquetage des produits
Exemple 2 : ltiquetage : a peut tre des rgles relatives lemploi des langues, aux
informations que lon doit placer sur ltiquette pour vendre le produit. Si les
nerlandophones dcident que sur lemballage, il faut quil ny ait que des inscriptions en
nerlandais, rien dautre Le producteur allemand devra alors fabriquer des tiquettes mais
ne pourra pas le faire pour un seul EM.
Ces mesures entravent le march intrieur.
Composition des produits
Exemple 3 : tous les Etats nacceptent pas tous les produits, notamment en matire dalcool.
Ex : la liqueur de cassis produite en France peut varier entre 15 et 20 degrs. En Allemagne, on
considre que ne peuvent tre vendues comme liqueurs les liqueurs ayant des taux dalcool
infrieurs 32%.
Par consquent, la liqueur de cassis ne pouvait tre vendue en Allemagne.
LEtat allemand est amen devant la Cour de Justice.
Lexplication officielle est quon interdit les liqueurs avec un taux infrieur 32% pour protger
le consommateur car une liqueur dun taux de 15 20 degrs, il en boirait beaucoup sans avoir
le sentiment de boire de lalcool Atteinte lordre public.
Lexplication officieuse : on veut vendre plus que les Franais !
La Cour de Justice va dcider quon ne peut pas dcider de tels types de rgles.
Commerciali sation des produits
Exemple 4 : la commercialisation des produits : exemple de Yves Rocher : comment attirer
lattention des consommateurs sur mes produits, ma marque ?
Un moyen : appliquer des prix particulirement bas et de le dire de manire tapageuse,
accrocheuse. On ne peut pas, en Allemagne, faire de comparaisons de prix accrocheuses, pour
protger le consommateur qui serait tent dacheter en grande quantit ce type de produits
alors quil nen a pas besoin.
III. Gnralisation
Le concept de restriction la libre circulation
Dans ces 4 exemples, on a des rgles qui sappliquent indistinctement aux produits nationaux
et aux produits des EM mais qui peuvent tre nfastes au march intrieur.
Il va falloir procder un arbitrage : liminer les mesures qui entravent la ralisation du
march intrieur et ne pas empcher lEtat de prendre des mesures qui lui semblent
ncessaires.
C Dlicat exercice
IV. Raisonnement en deux tapes
Moyens de dfense contre une entrave ?
La Cour de justice devra donc dire sil y a une entrave pour le march intrieur et devra aussi
mesurer dans quelle mesure cest une entrave, tout en tenant compte de la proportionnalit.
On a mis en place un test en 2 phases :
Phase 1 : Sagit-il dune entrave ? Y a-t-il une restriction au march intrieur ?
Phase 2 : Si oui, peut-elle peut-tre tre justifie ?
1 Objectif de la mesure ? Est-il lgitime, acceptable ?
2 Utilit de la mesure ? La mesure mise en uvre est-elle apte le raliser concrtement ?
Droit de lUnion europenne
V. M.
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3 Ncessit de la mesure ?
Ne peut-on pas en trouver une autre moins restrictive pour le march intrieur et qui
permettrait quand mme datteindre le mme rsultat.
4 Absence deffet excessif de la mesure ?
Mme si la mesure est justifie quant son objectif, utile et ncessaire, ne produit-elle pas des
effets excessifs sur le march intrieur ?

V. Quest-ce qui peut permettre quon laisse une mesure alors mme quelle gne la
ralisation du march intrieur ? art 36.
Dans le trait (art 36 TFUE)
3 Objectifs fondamentaux :

1. Ordre public (ex : interdiction sur le territoire de la diffusion de brochures incitant la
haine raciale, nazies par exemple)
2. Scurit publique (ex : limiter la circulation des armes) et par extension, la scurit
routire.
3. Sant publique (ex : limitant laccs au territoire belge certains types de mdicaments)
Trois objectifs qui seront invoqus avec succs par les pays pour se dfendre devant le juge.
Ces 3 types de rgles pourraient justifier la prise de mesures ayant un effet indistinctement
applicable.
4. A ces 4 raisons majeures, le trait ajoute la moralit publique
5. La protection de la vie/sant des animaux et vgtaux parfois considrs comme des
valeurs protger aussi pour la protection indirecte de la sant humaine : (ex : interdiction
de limportation de certains animaux ayant une maladie qui pourrait tre nfaste pour nos
propres animaux.)
6. Protection de la proprit industrielle ou artistique : (ex : interdire limportation de
produits contrefaits)

Les mesures ne concernent pas que limportation mais aussi lexportation de produits ayant un
capital artistique faisant partie du patrimoine national : a sera lgitime, mais il faudra encore
voir si la mesure sera utile, ncessaire, et quelle nest pas excessive.
Dans la juri sprudence
La jurisprudence a considr que lart 36 ntait pas limitatif, que dautres objectifs pouvaient
tre invoqus :
1. La loyaut commerciale
2. La protection des consommateurs : la cour a considr que ctait que ctait une raison
imprieuse dintrt gnral, une exigence imprative.
3. La bonne perception de limpt
Dans la lgi slation europenne
La lgislation europenne : un Etat membre, sil ne trouve pas dobjectif dans le trait ou dans
la jurisprudence, il peut encore se rfrer une lgislation europenne poursuivant un objectif
proche : ex : la protection des donnes.
Il faut que ce soit une exigence essentielle, une raison imprieuse dintrt gnral.
- Attention, une raison imprieuse ne peut tre invoque que pour justifier une mesure
indistincte et non une restriction quantitative ou une discrimination directe.
Il faudra ensuite voir si la mesure est ncessaire et utile.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Les raisons imprieuses dintrt gnral dgages par la jurisprudence sont la sant publique,
la protection du consommateur, la protection de lenvironnement, la politique culturelle.
Il y a 3 conditions pour quune entrave soit justifie sur base dune raison imprieuse :
1) Si la mesure nationale fait partie dun domaine ayant fait lobjet dune harmonisation,
les Etats membres ne peuvent plus agir contre cette mesure de manire indpendante.
Alors, seules les exceptions prvues dans lacte dharmonisation peuvent tre acceptes
comme entrave.
2) Si la mesure nationale ne fait pas partie dun domaine ayant fait lobjet dune
harmonisation, les Etats membres gardent le Droit dagir contre cette mesure.
3) La mesure nationale ne peut pas tre considre comme une discrimination arbitraire.
VI. Dans la pratique
Comment tout cela a t appliqu dans la pratique ?
Historiquement, la cour a veill ouvrir grand les vannes de son contrle.
1. Elle a dfini la notion dentrave de manire trs large
2. Pour se donner les moyens de contrler un maximum les objectifs poursuivis par les Etats
membres, et les mesures qui y sont misent en uvre.
Ex :
1) arrt Dassonville : affaire concernant du whisky produit au Royaume-Uni, export en
France et introduit partir de la France en Belgique.
En Belgique, rgle qui prvoit que le whisky ne peut tre vendu que sil est accompagn
dun certificat dauthenticit : il est facile de lavoir pour le vendeur belge qui se fournit au
Royaume-Uni, pas pour celui qui est all lacheter chez lintermdiaire franais. Un
Bruxellois va se voir interdire de vendre les produits quil a achet chez le producteur
franais.
La cour est amene se prononcer : toute rglementation commerciale des Etats
membres susceptible dentraver directement ou indirectement, actuellement ou
potentiellement le commerce intracommunautaire est considrer comme mesure deffet
quivalent des restrictions quantitatives
Toute rgle est une entrave !
On utilise tout le temps lart 30 et lart 31 pour que ces rgles arrtent de gner les
entreprises !

2) La cour est interroge sur une 2
e
affaire Keck qui concerne linterdiction de la vente perte
(des entreprises vendent parfois leurs produits des prix infrieurs leurs cots). La vente
perte, pour sintroduire sur un march, peut arriver un cercle vicieux de faillites en
cascades, jusqu ce que reste seulement celui qui a la capacit financire de vendre perte
le plus longtemps possible. Ce nest pas ncessairement le meilleur ! LEtat franais
interdit donc la vente perte.
Deux commerants vont devant la cour en prtendant que cest une entrave au march
intrieur et disent aussi que cest une restriction la libert commerciale.
La Cour : tant donn que les oprateurs conomiques invoquent de plus en plus larticle
3[4] du trait pour contester toute espce de rglementations qui ont pour effet de limiter leur
libert commerciale, mme si elles ne visent pas les produits en provenance dautres Etats
membres, la Cour estime ncessaire de rexaminer et de rviser sa jurisprudence en la matire
Certaines entreprises avaient essay de faire tomber le cong du dimanche.
Dornavant, la Cour ne touchera plus aux rgles concernant la commercialisation, les
modalisations de vente des produits. Cela reste du ressort des Etats membres.

Droit de lUnion europenne
V. M.
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La cour revient un peu en arrire.

3) En 2006, elle est nouveau confronte une rgle nationale, interdisant lusage de
remorque attache des vlos ou des motos en Italie c-110/05.
Logiquement, les producteurs de remorques trangers, attaquent la lgislation
nationale en disant que cest une entrave car ils ne peuvent plus vendre de remorques
car les gens ne peuvent plus en acheter.
La cour sinterroge si elle va garder son nouveau standard ou revenir Dassonville ?
Elle va revenir Dassonville et ouvrir grand les vannes, 37 relve galement de la
mme notion, toute autre mesure qui entrave laccs au march dun tat membre
C a entrave donc laccs, toutes les mesures qui concernent les modalits de vente,
compositions, conditionnements C tout cela doit tre considr comme une entrave,
a doit donc tre interdit !

VII. Nous avons plus gagner qu perdre nous unir
Serons-nous en mesure de maintenir notre civilisation en Europe dans le monde de demain,
sans mme rivaliser avec les grandes puissances ?
Nous avons plus gagner ensemble, qu perdre, voil ce que Daniel Cohn-Bendit et Guy
Verhofstadt essaient de nous montrer.

Pour la population : ils auraient un espace politique qui les protge alors que lEtat Nation ne
peut le faire. Il faudrait donc une politique europenne.

La concurrence externe, cest une ncessit dy faire face. Mais ce nest pas parce quon fait
partie dun grand ensemble quil ny a pas de rivalit interne : on doit seulement parvenir la
grer par la ngociation.

Cela ne doit pas nous empcher de former des solidarits de fait, des ralisations concrtes.
2. March intrieur : libre circulation des personnes et des services
2.1 Les liberts
2.2 (La libre circulation des capitaux)
Larticle 63 TFUE dispose que 1. Dans le cadre des dispositions du prsent chapitre, toutes les
restrictions au mouvement des capitaux entre le Etats membres et les Etats membres et les pays
tiers sont interdites. 2. Dans le cadre des dispositions du prsent chapitre, toutes les restrictions
aux payements entre les Etats membres et les Etats membres et les pays tiers sont interdites .
Cependant, (Voir bas de page 434 concernant larticle 63 TFUE)
Il faut distinguer capitaux et payements
- Capitaux= Ce sont des oprations financires qui visent essentiellement le placement
ou linvestissement du montant en question, et non pas la rmunration dune
prestation.
- Payements= Ce sont les transferts de fonds qui constituent la contrepartie dune
opration sous-jacente. (Cest une rmunration, dans ce cas-ci).
Une entrave la libert de circulation des capitaux peut tre une mesure qui limite le
mouvement des capitaux ou des payements ou alors une mesure qui a un effet quivalent, cd
Droit de lUnion europenne
V. M.
31

une mesure prise sans intention direct de rglementer ou restreindre les mouvements de
capitaux (investissements) et les payements (transferts dargent).
- EX : Une loi qui autorise uniquement la dduction de limpt pay par un actionnaire
dur des dividendes, limpt acquitt au titre de dividendes verss par une socit
installe sur le territoire national.
Quen est-il des pays tiers, qui ne font pas partie de lUE ?
La restriction de la libert de circulation des capitaux est interdite entre les Etats membre mais
aussi entre les Etats membres et les pays tiers (ce qui nest pas le cas pour les autres liberts :
marchandises, services, personnes).
Moyens de dfense contre une entrave
Des raisons imprieuses dintrt gnral
Comme pour les autres liberts de circulation, la Cour de Justice autorise que lon invoque des
raisons imprieuses dintrt gnral pour justifier certaines entraves (mesures indistinctes).
Comme par exemple :
- Lexigence de transparence (ne pas rester dans le secret, mettre tout le monde au
courant)
- La protection de lenvironnement
2.3 Libre circulation du travail
Pour les salaris : libre circulation des travailleurs.
Pour les non-salaris : les indpendants : libert permanente dtablissement (sinstaller
ailleurs)
Libre circulation des services (pas sur la dure)
2.4 Libre prestation des services
Linterdiction des restrictions la l ivre prestation des services
Interdiction des entraves la libre circulation des services, ltablissement et la libre
circulation des travailleurs.
Service : accomplir une prestation qui ne consiste pas en un bien matriel.
Larticle 56 TFUE dispose que : Les restrictions la libre prestation des services lintrieur
de lUE sont interdites lgard des ressortissants des Etats membres tablis dans un pays de lUE
autre que celui du destinataire de la prestation .
Ici, on parle des services conomiques, cd les prestations temporaires qui ncessitent une
rmunration relle ou effective qui est hors de tout lien de subordination entre le donneur et
le receveur du service.
Soit cest le prestataire qui se dplace de la Belgique vers la France, soit, cest le client qui se
dplace en Belgique.
- EX : Les soins en hpitaux, les activits non marchandes
Par contre, sont exclues toutes les activits qui relvent de la puissance publique et qui
participent donc directement lexercice de lautorit publique.
Une entrave la libre circulation des services peut tre une mesure de discrimination ou une
mesure indistincte qui limite la libre circulation des services entre les Etats membres.
- EX : Obligation pour les trangers davoir un certain diplme, davoir un tablissement
dans le pays o ils se rendent
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Quen est-i l des pays tiers ?
La restriction de la libert de circulation des services est interdite uniquement entre les Etats
membres.
Cependant, cette libert est soumise deux conditions :
1) Le prestataire doit avoir la nationalit dun Etat membre mais ce nest pas ncessaire
pour le destinataire. Mais les deux doivent tre tablis sur un territoire de lUE.
2) Lopration doit avoir un caractre frontalier, cd que la prestation ne peut pas avoir
lieu sur le territoire du prestataire. Donc soit le prestataire peut se dplacer pour
prester son service, soit le destinataire peut se dplacer pour recevoir son service.
o EX : Soit le prestataire qui se dplace de Belgique vers la France, soit le client
franais vient en Belgique suivre un service.
Ex : Les Franais qui viennent suivre nos enseignements en Belgique.
Exceptions
Services : art 56 TFUE ( lire), art 57 (dfinition du service) : a peut tre une activit
caractre industriel, une prestation de nature commerciale ou artisanale, sans sy tablir de
manire dfinitive
Moyens de dfense contre une entrave :
O Une justification/exception spcialement prvue par un Trait.
Mme exceptions : art 52 : fait allusion tout ce qui concerne
o Ordre public
o Scurit publique
o Sant publique (ex : rgle belge interdisant un mdecin franais de venir exercer ses
fonctions en Belgique car il a t interdit dexercer en France).
C Les Etats membres ont le droit de rserver certaines prestations des nationaux lorsquil
sagit de ladministration de lEtat (art 51), lexercice de lautorit publique. Un service qui
participe de lexercice de lautorit publique.
Ex : un notaire, un huissier
Toujours peur quun ressortissant tranger soit un tratre.
O Des raisons imprieuses dintrt gnral
Comme cest le cas pour les autres liberts de circulation, la Cour de justice autorise que lon
invoque des raisons imprieuses dintrt gnral pour justifier uniquement certaines mesures
indistinctes.
Par exemple : la protection du consommateur, la lutte contre la criminalit, la conservation du
patrimoine culturel
Une affai re : Alpine Investment
Ex : laffaire Alpine Investment, socit financire hollandaise, qui pratiquait la spculation sur
les marchandises surtout destination de clients belges ou de clients franais. Il attire surtout
des clients investisseurs en Belgique ou en France, par le tlphone.
Le gouvernement hollandais adopte une mesure contre le systme de cold calling, quil
interdit en raison du nombre de plaintes. Lentreprise porte plainte en disant que la mesure
affecte le march intrieur. Ctait une mesure indistinctement applicable, aux appels donns
aux Hollandais comme aux trangers.
Entrave selon lentreprise au march intrieur
Analyse complte :
Entrave ? Oui : constitue une entrave tout ce qui peut gner laccs un march dun autre
Etat membre (il ne peut plus tlphoner aux clients belges ou franais)
1 Objectif : protection du consommateur
Droit de lUnion europenne
V. M.
33

2 Utile : La mesure permet de protger le consommateur, elle est utile cet effet.
3 Ncessaire : Lentrepreneur dit quil existe une autre mesure. Il y a une mesure moins
entravante possible enregistrer une liste des entreprises qui pratiquent ce genre de
dmarchage pour pouvoir les punir aprs les plaintes. La Cour refuse : il ny a pas de mesure
moins entravante qui ne met pas en danger les consommateurs (avant la plainte, il y a des
grugs).
4 Absence deffet excessif ? La libert de lentreprise est atteinte mais pas dans une mesure
inacceptable puisquelle peut contacter ses clients autrement.
2.5 Droit dtablissement
Linterdiction des restrictions au droit dtabli ssement
Lart 49 TFUE dispose que Les restrictions la libert dtablissement des ressortissants dun
Etat membre dans le territoire dun autre Etat membre sont interdites. Cette interdiction stend
aussi aux restrictions la cration dagences, de succursales ou de filiales, par les ressortissants
dun Etat membre tablis sur le territoire dun Etat membre.
La libert dtablissement comporte laccs aux activits non salaries et leur exercice, ainsi que
la constitution et la gestion dentreprises () .
Par tablissement, on entend toute implantation qui traduit la permanence dune activit
conomique.
(NB : si elle nest pas permanente Cest une prestation de service).
Pour quil y ait une libert dtablissement, cela suppose lexercice effectif dune activit
conomique au moyen dune installation stable dans un Etat membre et ce, pour une dure
indtermine.
Une entrave la libert dtablissement serait une mesure qui restreint ltablissement
directement ou indirectement entre les Etats membres.
Exemples :
Une mesure qui oblige un chef dtablissement rsider sur le territoire de lEtat membre
o se trouve son tablissement.
Une mesure qui oblige avoir une autorisation pralable pour crer un tablissement.
Une mesure qui limite le choix de la forme sociale de ltablissement.
Quen est-i l des pays tiers ?
La restriction la libert dtablissement est interdite seulement entre les Etats membres.
Pour que la personne morale soit cre, il faut quelle respecte le Droit dun des Etats membres
et que son sige social ou son principal tablissement se situe dans lUE. Lentreprise doit
respecter la loi du pays o elle est tablie, sauf videmment si cette loi est discriminatoire ou
entravante la libert dtablissement.
Exception
Moyens de dfense contre une entrave :
O Une justification/exception spcialement prvue par un Trait.
Art 49, 51 et 52 TFUE ; lEtat peut sinterposer ltablissement dun entrepreneur ou dun
indpendant sur son territoire, mais aussi pour les socits (personnes morales) tablies dans
lautres Etats pour des raisons
- Dordre public
- De scurit publique
- De sant publique
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Les Etats membres ont le droit de rserver certaines prestations des nationaux lorsquil sagit
de ladministration de lEtat (art 51 TFUE), un service qui participe de lexercice de lautorit
publique.
O Des raisons imprieuses dintrt gnral
La Cour de Justice autorise, dans ce cas galement, que lon invoque des raisons imprieuses
dintrt gnral pour justifier certaines entraves (elles sont similaires celles concernant la
circulation des travailleurs).
Ex : la protection des victimes daccidents de la route.
Attention : la liste numrant les raisons imprieuses concernant la libert dtablissement
nest pas limitative, contrairement la libert de circulation des services.
Affaire VTM
Affaire VTM (dcision 97/606/CE) :
Echange des arguments entre les parties. Est-ce que les parties discutent, cest lobjectif,
lutilit, la ncessite ou le caractre excessif des moyens ?
E Le gouvernement flamand avait dcid de crer une 2
e
chane de tlvision flamande qui
aurait le monopole pour la publicit tlvise partir du territoire flamand sur le territoire
flamand (tandis que la VRT ntait que subventionne).
Le gouvernement avait prvu une rgle prvoyant que cette entreprise tait la seule pouvoir
sinstaller en Flandre pour mettre de la publicit tlvise en Flandre. Les Anglais, Franais,
etc, peuvent mettre de la publicit tlvise mais seulement partir de leur Etat membre, ils
ne peuvent pas installer une succursale en Flandre.
Restriction ltablissement ! Et a na rien voir avec lexercice de lautorit publique.
La Flandre invoque : Raison imprieuse dintrt gnral : le pluralisme ! VTM aura pour
actionnaires des diteurs flamands : les ressources (normes) perues iront aux diteurs de
journaux flamands et permettra leur survie.
Est-ce utile, ncessaire, non excessif ? Oui : on peut subventionner tous les diteurs de presse
sans interdire aux autres de venir stablir sur notre territoire !

Arguments :
1. Dans le contrat de gestion (les actionnaires de lentreprise doivent tre des diteurs
flamands), rien ne permet dassurer que largent sera investi dans les journaux ! Dans le
contrat de gestion il ny a pas dobligation dinvestir dans les journaux
Il nest pas certain que cet argent assurera la survie des journaux Rien nassure que cette
mesure est utile pour atteindre lobjectif.
2. Le contrat de gestion prvoit que lentreprise a comme actionnaires les diteurs flamands
existait lors de la conclusion du contrat : rien ne les empche de fusionner ! On pourrait se
retrouver dans un cas o il ny a plus que 4 diteurs, au lieu de 7 au dpart.
Si les actionnaires peuvent fusionner librement, la fin du processus, le pluralisme
nexistera plus !
Le contrat de gestion ne contient pas assez de mesures qui garantissent que le
gouvernement flamand par cette mesure garantit le pluralisme/
Argument qui a trait lutilit.
La directi ve Bolkenstein
M. Bolkenstein a voulu supprimer toutes les dmarches administratives accomplir pour
travailler dans des pays membres de lUE. Il a voulu faire une directive permettant toutes les
entreprises (notamment des pays de lEst) de venir librement dans les Etats membres pour
proposer leurs services.
Ex du plombier polonais.
Limiter toutes les formalits ncessaires pour pouvoir prester en Europe.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Check liste
Y a-t-il une entrave ?
A. Non : pas deffet sur les autres tats et le droit international.
B. Oui : Justification ?
1. Objectif lgitime ?
2. Moyens utiles pour parvenir la ralisation de lobjectif ?
3. Moyens ncessaires, ne pouvant pas tre ralis dune autre manire moins
entravante mais aussi efficace ?
4. Moyens pas excessifs
2.6 La libre circulation des travailleurs
Libre circulation des travailleurs : possibilit dexercer une activit salarie en dehors de son
pays.
Par travailleur, on entend toute personne ralisant une prestation valeur conomique en faveur
dune autre personne et sous la direction de celle-ci, en contrepartie de laquelle est touche une
rmunration. indpendant !
Art 45 1 TFUE :
1. La libre circulation des travailleurs est assure lintrieur de lUE.
C Toute personne souhaitant occuper un emploi salari a le droit de lexercer dans un autre
EM.
2. Elle implique labolition de toute discrimination de nationalit entre les travailleurs des Etats
membres, en ce qui concerne lemploi, la rmunration et les autres conditions de travail.
3. Elle comporte le droit, sous rserve des limitations justifies par des raisons dordre public, de
scurit publique et de sant publique de
a) rpondre des emplois effectivement offerts,
b) de se dplacer cet effet librement sur le territoire des Etats membre,
c) de sjourner dans un des Etats membres, afin dy exercer un emploi conformment aux
dispositions lgislatives, rglementaires et administratives rgissant lemploi des travailleurs
nationaux,
d) de demeurer, dans des conditions qui feront lobjet de rglements dapplication tablis par la
Commission sur le territoire dun Etat membre, aprs y avoir occup un emploi.
4. Les dispositions ci-dessus ne sappliquent pas aux emplois de ladministration publique .
Cest le mme systme que pour les marchandises : interdiction des restrictions, entraves pour
les services et ltablissement des travailleurs.
Implications de la l ibre circulation
Cette libre circulation implique la disparition de toute discrimination en raison de la
nationalit pour ce qui est de laccs lemploi, les conditions de travail et la rmunration.
Ex : un employeur allemand ne peut pas refuser dengager un Belge au motif quil est Belge, ou
lui refuser pour cette raison une augmentation, lui imposer de travailler la nuit, etc.
Aucune diffrence de traitement nest autorise : tout le monde doit tre trait de la mme
manire, quelle que soit la nationalit.
Laccs lemploi implique laccs au territoire : il faut pouvoir y accder et pouvoir y
demeurer.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Une entrave la libert de circulation des travailleurs peut tre une mesure qui est
discriminante concernant la nationalit, la rmunration ou dautres conditions de travail du
travailleur tranger.
Cependant, la Cour de Justice a largi son champ de contrle aux mesures indistinctement
applicables qui constitueraient une entrave. Comme par exemple :
- Une mesure qui oblige le travailleur europen rsider sur le territoire de lEtat
daccueil.
- Une mesure subordonnant laccs une formation professionnelle lexercice dun
emploi sur le territoire national
Quen est-i l des pays tiers, qui ne font pas partie de lUE ?
Pour bnficier de la libert de circulation des travailleurs, il y a deux conditions :
1) Le travailleur doit tre ressortissant dun des Etats membres.
Cependant, pour les ressortissants des Etats tiers, certains droits peuvent leur tre
reconnu, soit en appliquant dautres dispositions du Trait, soit en appliquant le Droit
driv.
o EX : Le droit au regroupement familial dans lEtat daccueil se fait
indpendamment de la nationalit.
2) Les travailleurs doivent tre employs, avoir t employs, ou chercher tre employs
sur un autre territoire de lUE. De plus, le droit de pouvoir invoquer la libert de
circulation des travailleurs, steint quand le travailleur quitte dfinitivement lEtat
daccueil.
Limites
Il y a des limites : le droit de circulation nest pas illimit.
Moyens de dfense contre une entrave
O Une justification/exception spcialement prvue par un Trait : lart. 45 TFUE
1. Les emplois dans ladministration publique
45 4 : pas applicable aux emplois dans ladministration publique : en ce qui concerne laccs
lemploi, les conditions de travail et la rmunration : on peut effectuer des discriminations.
Les Etats membres ont le droit de rserver des prestations certains nationaux (ex : notaire).
Ide quen cas de conflit, il faut pouvoir ne compter que sur ses nationaux.
Evidemment, la Cour de justice a donn cette exception un champ dapplication de plus en
plus restreint.
Ce nest pas tous les emplois dans ladministration publique mais seulement les emplois qui
comprennent une prrogative dexercer une part de lautorit publique (ex : larme, le ministre
de la justice, les fonctions gouvernementales, juge).
Pas pour les secrtaires !
2. Ordre public, scurit, bonne murs.
Art 45 3 : Comme cela tait le cas pour les marchandises, les services, ltablissement : en
matire demploi salari : les travailleurs dautres tats peuvent se voir opposer des exceptions
motives par lordre public, la sant publique et la scurit publique.
Cela sert de base pour laisser laccs aux nationaux. Tendance de la Cour de justice
interprter ces exceptions de manire de + en plus restrictive.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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a) Au dpart : grande marge de manuvre accorde lEtat.
Arrt 41/74 : Vanduyn : la scientologie devait tre considre comme une secte
particulirement dangereuse pour les jeunes : le Royaume-Unis essaie dinterdire ces pratiques
sur son territoire, mais il se heurte la libert dassociation et de religion.
Il adopte une rglementation qui interdit laccs de tout tranger qui aurait affaire avec la
scientologie.
Une hollandaise qui trouve un poste de secrtaire pour la scientologie au Royaume-Uni. On
lui interdit dentrer sur le territoire anglais.
Cour de justice : cest une mesure parfaitement lgitime : ordre public (art 45 3 : une
personne peut se voir interdire laccs au territoire pour exercer un emploi effectivement
offert). Elle donne une trs grande marge de manuvre lEtat ?
b) Puis application de plus en plus restrictive : imposition de conditions supplmentaires
Larticle 21 TFUE stipule que : Tout citoyen de lUE a le droit de circuler et de sjourner
librement sur le territoire des Etats membres, sous rserve des limitations et conditions prvues
par le prsent ce Trait et par les dispositions prises pour son application .
Tout citoyen peut donc exiger dun Etat membre daccueil un traitement identique celui des
nationaux de cet Etat. Il peut aussi demander de la part de son Etat dorigine un traitement
aussi favorable que celui dont il bnficierait sil avait usage des facilits ouvertes par le Trait
en matire de libert de circulation des ressortissants.
Pour quun Etat puisse refuse ou exclure un individu venant dun Etat tiers de son territoire, la
Cour exige dsormais que deux conditions matrielles et que deux conditions formelles
soient remplies.
Conditions matrielles
I. Il faut une menace relle
II. Il faut une menace suffisamment grave affectant lintrt fondamental de la socit
Ex : 30/77 : Bouchereau : en 1977 : jeune Franais salari au RU pris en possession de drogue : le
gouvernement britannique souhaite lexpulser : Nous ne voulons pas de gens qui se droguent sur
notre territoire ! Nos nationaux iraient en prison mais les prisons cotent cher : on nen veut
pas !
En 1977, la Cour demande quen cas de restriction impose laccs au territoire, lEM
remplisse ces 2 conditions matrielles pour pouvoir prononcer lexpulsion.
Conditions formelles
Laffaire Orfanopoulos : C482/01 : citoyen grec en Allemagne exerant un emploi salari. Il
devient toxicomane, est condamn 9x pour stupfiants et faits de violence. Les Allemands
dcident de lexpulser.
La Cour nouveau saisie demande, en plus des conditions matrielles, des conditions
formelles :
I. Il faut une justification extrmement prcise pour montrer que ce nest pas une
expulsion automatique aprs un certain nombre de condamnations, mais un cas
particulier particulirement motiv,
II. Il faut que la personne dispose dun recours pour que puisse tre vrifie la lgalit de
cette expulsion devant une entit indpendante (une entitqui juge la prise de dcision
laquelle elle nest pas lie).
Droit de lUnion europenne
V. M.
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C La libert des Etats membres exciper (utiliser lexception), traiter diffremment les gens
venus dautres Etats diminue dans le temps.
O Directive 2004/38 : rajoute des modalits pour limiter la libert des Etats exciper.
Art 5 1 : Condition de disposer dun document didentit pour aller sur un territoire tranger.
On a le droit de sjourner moins de 3 mois dans un autre pays europen sans autre conditions.
Pour rester plus de 3 mois : conditions formelle : lEtat sur le territoire duquel on entre a le
droit dexiger que vous vous fassiez enregistrer : pour savoir que vous tre l.
Il peut y avoir aussi des conditions matrielles qui dpendent du statut quon a :
a) Travail salari ? Pas de problmes
b) Travail comme indpendant ? Pas de problme
c) Pas de travail ? Allez-vous pomper les caisses de la scurit sociale ? Les Etats ont peur
que la scurit sociale nationale scroule.
Ils vont imposer alors 2 conditions :
I. Disposer de ressources suffisantes
II. Avoir une assurance maladie complte qui nous couvre en cas de maladie sur le
territoire visit (cette assurance peut tre conclue dans lEtat dorigine).
Des raisons imprieuses dintrt gnral
La Cour de Justice autorise, encore une fois, que lon invoque des raisons dintrt gnral pour
justifier certaines entraves. Comme par exemple :
- La protection des rgles de dontologie
- La protection de la qualification professionnelle
- La protection des cranciers
- La ncessit de lutter contre la fraude ou le chmage volontaire.
2.7 Libre circulation des tudiants
I. Droit daccs, de sjour, dtudes
Les tudiants ont accs au territoire tranger, mais aussi un droit daccs aux tablissements
scolaires sans discrimination de nationalit ni de quotas.
Conditions formel les
Idem
Conditions matriel les
Si vous tudiez plus de 3 mois, il faut montrer quon dispose de ressources suffisantes et quon
a une assurance malade complte.
II. Accs un tablissement
Mais il y a dautres droits comme tudiant :
Pas de di scrimination dans le minerval ou dans les quotas
Avant, en Belgique, les tudiants trangers payaient un minerval plus lev parce quon
estimait quaprs leurs tudes, ils iront travailler ailleurs.
Affaire Forcheri : femme italienne dun fonctionnaire europen italien essaie de faire des
tudes Bruxelles et se voit appliquer un minerval plus lev.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Affaire Gravier : une Franaise va au conservatoire Lige et se voit imposer un minerval plus
lev que les Belges
Affaire Blaizot : 16 tudiants venant de France attaquent lULB, lUCL, lUlg qui pratiquent un
minerval plus lev.
C La Cour a indiqu que les tudiants nont pas seulement un droit daccs mais quils ont
droit accder sans discrimination un tablissement scolaire, aux mmes conditions que les
nationaux.
Avant : Pratique qui consiste faire payer un minerval trs peu lev aux nationaux et trs
lev aux non-nationaux. Lide cest que les nationaux paient moins cher parce quils
rendront ensuite service notre socit.
LEtat fait un investissement plutt quun don : il espre que lon contribuera plus tard !
LEtat doit-il faire un don, tre plus gnreux envers les tudiants venus dautres Etats
membres et qui retourneront y travailler ?
La Cour dit que lenseignement suprieur relve de la formation professionnelle, qui relve
du trait : interdiction de la discrimination en fonction de la nationalit.
III. Dans le pays daccueil
Mmes avantages et allocations (bourses, transport prix rduit, logement)
Donc droit daccs et de sjour, droit daccs aux tablissements scolaires, et mme droit que
les nationaux aux bourses (etc) : les bourses destines payer les droits dinscriptions doivent
tre accessibles dautres tudiants, ainsi que les bourses pour les logements, les transports,
etc. Certaines conditions peuvent exister, mais ce sont des modalits (habiter un certain
nombre dannes dans le pays).
- Les quotas sont une discrimination ! Pour instaurer des quotas, les EM doivent donner des
justifications prcises.
IV. Dans le pays dorigine
Bourses dtude : portabi lit ?
Les tudiants belges ont droit des bourses certaines conditions : ont-ils droit ces bourses
pour tudier ailleurs, en Allemagne : si le lgislateur national prvoit que ces bourses sont
portables, il faut que les conditions imposes ne soient pas excessivement dcourageantes.
La Communaut franaise peut dcider que les bourses sont non portables mais si elles sont
portables, les conditions qui y sont mises ne peuvent pas tre discriminatoires, ni
excessivement dcourageantes.
Dductibil it fiscale
Si les Belges ne paient que 880 leur minerval, cest parce que les 7200 autres euros sont pays
par le contribuable belge, et cest lui qui paiera aussi le prix des tudes des futurs tudiants !
Donc cest le Belge qui paie le minerval du Franais !
Il y a une discrimination pour le Belge en ralit !
Raisonnement national classique.
OR, ce que la Cour essaie de crer cest un espace europen, un esprit europen !
Et nous y avons intrt !
Sinon dans 5 10 ans lEurope nexiste plus
Il faudrait quil y ait un minerval commun qui soit mis en place, pour viter que les Franais
viennent en Belgique payer un minerval moins cher que chez eux !
Cest cause de ce manque dharmonisation que lEurope est en crise permanente.

Droit de lUnion europenne
V. M.
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3. Les rgles de concurrence appliques aux Etats
Pp. 476 507
a. Ralisations concrtes, solidarit de fait
b. Libre circulation
c. Autre choses pouvant empcher la circulation ?
3.1 Aides dEtat
Nous avons vu le premier grand facteur dunit : le march intrieur.
Le deuxime grand facteur dunit, ce sont les rgles de concurrence.
Il est possible de privilgier les produits nationaux en taxant les produits qui proviennent des
autres Etats.
On a supprim les taxes !
Il est possible darriver au mme rsultat (protger sa propre production) non pas en taxant
mais en donnant des subventions aux nationaux, en accordant des aides dEtats.
On va interdire de donner des aides dEtat leurs propres nationaux (art 107 TUE) sous
quelque forme que ce soit car elles affectent les relations entre les Etats membres, elles faussent
la concurrence.
I. Mcanisme et conditions
Aides dEtat = toute mesure consistant donner des moyens financiers aux entreprises
nationales, sous quelque forme que ce soit, du moment que ce sont des moyens financiers ! a
peut tre une subvention ou une exonration.
Est considre comme aide dEtat et donc interdite : Conditions
a. Une mesure qui consiste donner des moyens financiers, sous quelque forme que ce soit,
aux entreprises nationales, en octroyant des exonrations ou des subventions.
b. Une mesure qui provient des ressources publiques : budget national, banques ou
fondations publiques
c. Une mesure qui accorde une aide concurrentielle aux entreprises dun Etat : pour que les
autres viennent plutt acheter ses produits. On ne peut pas dsavantager certains Etats.
(les entreprises nationales sont en meilleure position que les entreprises provenant des
autres Etats membres. Si les entreprises nationales sont mieux positionnes, leurs cots et
leurs prix seront moins levs donc les autres seront concurrencs OR on cherche cre un
march intrieur)
d. Toute mesure qui a un caractre slectif. On veut permettre aux Etats de pouvoir encore
imposer des rgles caractre gnral, qui sappliquent toutes les entreprises nationales.
Ex de caractre non slectif : un taux particulirement bas dimposition applicable tous.
Exemple : lIrlande a un taux dimposition trs bas. Mais ce nest pas une aide dEtat parce
que a n pas de caractre slectif : toutes les entreprises paient le mme taux.
Dsavantage comptitif pour les entreprises belges (o les entreprises donnent 30 40%
de leurs bnfices lEtat, montant quelles ne pourront pas investir. Malgr cela, la
mesure ne constitue pas une aide au sens tu trait, car elle a un caractre gnral.)
II. Drogations possibles
Diffrentes drogations
Drogation 1 : Trait
Droit de lUnion europenne
V. M.
41

Mesures considres (art 107 2 T) comme licites en soi, compatibles avec le march intrieur
commun :
a) Soit les mesures visant lutter contre les calamits naturelles (aider les entreprises
touches lors dun tremblement de terre pour les remettre flot)
b) Les aides donnes dans le cadre de la runification de lAllemagne : elle est autorise
donner de largent aux entreprises de lEst pour les remettre flot.
c) Les aides donnes au consommateur sans discrimination. Ex : les vhicules verts ont
droit une prime de 7000 : aide au consommateur, pas lentreprise, quelle que soit
la nationalit du producteur.
Drogation 2 : Commission
Drogations qui peuvent tre octroyes par la Commission (art 107 3)
a) Dans le cadre de la politique culturelle (pour la promouvoir : aide aux cinmas,
conservation de la culture, aide au patrimoine)
b) Dans le cadre de la politique industrielle : financer un projet qui intresse toute
lEurope (une ligne TGV)
c) Une politique rgionale : aider une rgion particulirement en difficult. Comme les
calamits naturelles sauf que cest la Commission qui doit donner son accord.
d) Remdier une perturbation grave dans un Etat grave (ex : la crise financire, aide aux
banques) : possibilit aux Etats de donner de largent aux banques avec laccord de la
Commission
Sur chacun de ses points, la Commission va dcider de lignes directrices, les situations dans
lesquelles des aides peuvent effectivement tre octroyes et dans quels montants
Drogation 3 : Consei l
Drogations octroyes par le Conseil (art 107 3 e) : le Conseil peut adopter des rglements
prvoyant que dautres catgories daides peuvent tre autorises (trs rare).
A. Procdure
O Pour les aides qui existaient avant 1957 : la Commission ne fait que vrifier si les conditions
sont remplies, il ne faut pas notifier les aides.
O Pour les aides aprs 1957

ou futures : aides nouvelles : il faut imprativement les notifier la
Commission.
Si elles ne sont pas notifies, elles ne sont pas valables : elles sont ingales doivent tre
rembourses.
Si elles sont notifies et autorises par la Commission, la Commission adopte alors une
dcision de compatibilit ou dincompatibilit (pas autoris) : si les conditions du trait, ses
propres conditions et celles du Conseil sont respectes, a sera considr comme compatible.
- Sanction : si les aides ne sont pas compatibles, il faut tout rembourser, mme si cela implique
la faillite de lentreprise !
La mise au chmage de tous les travailleurs !
Cela arrive rgulirement.
Laffaire Ferring ou compenser dsavantage nest pas un avantage
Affaire Ferring pour la distribution des mdicaments en gros en France (soit par les grossistes
soit par des laboratoires).
La loi impose certaines obligations aux grossistes (ex : obligation de disposition
continuellement dun certain stock pour les mdicaments jugs importants et obligations de
fournir immdiatement les pharmacies qui le demanderaient).
Ce genre dobligation a un cot ! qui nest pas impos aux laboratoires !
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Le gouvernement franais a dcid dimposer un cot aux laboratoires, pour galiser la
situation.
Cour de Justice : les laboratoires ont prtendu quon donnait une aide dEtat aux grossistes.
La Cour de Justice a dit quil ne sagissait pas dun avantage mais de compenser un dsavantage :
le cot dune obligation impose aux grossistes.
Le cas dlicat des entreprises dEtat
Un trait ne peut pas empcher un Etat davoir des entreprises : certaines Etats trs socialistes
ou nationalistes taient propritaires dentreprises.
Ils peuvent investir dans des entreprises !
Donner de largent !
Comment concilier cela avec linterdiction daides dEtat ?
La Cour a jug que chaque fois quune autorit publique donne de largent une entreprise,
elle va examiner sil sagissait un investisseur priv normalement diligent aurait fait de mme.
Si oui : il ne sagit pas dune aide.
Cest le critre de linvestisseur priv normalement diligent.
Mais si un investisseur priv normalement diligent naurait pas fait de mme :cela veut dire
que lEtat a voulu donner une aide.
Conne indiqu, les aides sont autorises dans certains cas. Par exemple, aide aux
entreprises en difficult. La Commission a adopt des lignes directrices sur le sujet. De telles
aides peuvent tre autorises condition que ce soit purement passager et que cela ne cause
pas trop de dsavantages aux autres.
La sidrurgie belge est en difficult car ces aides sont limites !
B. Droits spciaux ou exclusifs
Privilges : droit spcial, droit exclusif
Ces privilges sont exclus par larticle 106 1 TFUE
Disposition et exemple
La RTT comme la Poste avait un monopole en Belgique.
OR : Un monopole porte atteinte aux rgles de concurrence.
Le trait (art 106) prvoit que ces droits spciaux et ces droits exclusifs doivent tre
supprims.
E Toutes les entreprises sont soumises aux rgles du trait (Art 106 2), notamment aux
rgles de concurrence dans la limite o laccomplissement de ces rgles ne fait obstacle en fait
ou en droit la mesure ncessaire la ralisation dune mission dintrt gnral qui leur a t
confie.
La RTT
Affaire c 18/88
En 1990, ils avaient le monopole pour ltablissement du rseau, lexploitation du rseau et
pour la commercialisation des terminaux (= tlphones).
Les supermarchs lpoque essaient de contourner cela et achtent des tlphones au
Moyen Orient, les rendent compatibles au rseau et les vendent.
C La RTT intente une action : elle vendait des terminaux et pour ceux qui ne sont pas crs par
elle, elle les agrait (les rgles pour la formalisation technique taient dictes par la RTT elle-
mme !). Lagration tait donc donne sur base de rgles techniques tablies par lentreprise
elle-mme.
Le fait de pouvoir se prononcer sur la question de savoir si des terminaux fabriqus par dautres
entreprises peuvent se raccorder au rseau est un droit spcial, un privilge inacceptable !
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Privilge dtre la fois commerant et dire les rgles auxquelles les commerants doivent
se soumettre ! Il suffit de dcider des rgles auxquelles personne ne peut se conformer !
Mouvement de librali sation et exemple
Sur base de cet article 106, une partie trs importante de lconomie europenne a t
libralise (tlcommunication, transports, gaz, poste, lectricit, tlvision, transports arien,
etc)
- Dabord dcisions dans la jurisprudence : la Cour de justice a pris des positions trs claires :
ce nest pas compatible avec le trait
- Puis dans la lgislation
On a cr toutes sortes de lgislations pour ouvrir les marchs concerns. Aujourdhui, sur
ces marchs, les activits sont exerces par des entreprises provenant de lensemble des Etats
membres..
Exemples : les tlcommunications en Belgique : Belgacom (Belgique), BASE (hollandais),
Mobistar (Franais)
La Poste
La Poste belge avait le monopole sur la collecte et la distribution du courrier.
M. Corbeau dcide de proposer aux entreprises un service qui consiste aller chercher chez
elles les enveloppes et aller les porter lui-mme dans la rgion de Lige. Et si cest plus loin
que Lige, il les ramne au centre de tri.
Il a cr son activit contre le monopole de la Poste, Lige
C Laffaire arrive devant un tribunal ligeois qui lui impose une sanction pnale.
Devant la Cour de Justice, il fait valoir que le march intrieur ne peut pas tre ralis si la
Poste a le monopole en Belgique.
La Cour exige que le service de poste nait plus le monopole en Belgique sauf dans une certaine
mesure pour assurer un service minimal ne pouvant tre fourni autrement quen monopole.
Il y a donc eu un mouvement de libralisation.
Tout le monde nen est pas content (les facteurs), mais ce qui est bien cest quon participe
la construction de lEurope.
4. Rgles de concurrence appliques aux entreprises
Divi sion du march intrieur par des entreprises
I. Accords
Laffaire Consten et Grundig
Un producteur allemand souhaite vendre des appareils lectroniques en France.
Lintermdiaire Consten va les vendre en France.
On impose un certain nombre dobligations Consten :
- Un beau magasin
- Du personnel qualifi
- Un beau stock
- Clause dexclusivit : vous ne pouvez pas vendre dautres produits que les
miens : clause de non-concurrence
En change, Consten, lui, impose Grundig dtre le seul vendre les produits de la marque
en France.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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C Pour acheter ces produits, il faudra donc payer le prix fix par Consten.
Consten ne veut pas tre oblig de baisser les prix, et il ne fera pas de profits.
Il exige que :
1. Le producteur allemand ne peut pas vendre directement en France les produits
2. Il ne peut pas nommer un autre distributeur en France Exclusivit. Il veut tre le
distributeur exclusif.
3. Les autres distributeurs dans les autres Etats de lUE ne peuvent pas vendre ces
produits un intermdiaire qui les amnerait en France.
4. Lorsquun consommateur franais se trouve ltranger, les vendeurs de la marque
devront lui demander sa carte didentit et refuser de lui vendre le produit sil est
franais. Il veut quon oblige le distributeur tranger sassure que la personne qui il
vend ne le revendra pas sur le territoire franais.
Est-ce acceptable au regard des ralisations de lUE davoir des entreprises qui essaient de
fractionner le march entre les pays ?
Cour de Justice n56/64 : Consten/Grundig
Attendu quun accord entre producteur et distributeur qui tendrait recrer les cloisonnements,
les frontires nationales dans leur propre organisation contreviendrait aux objectifs
fondamentaux de lUE.
Un accord entre entreprises qui cloisonnerait le march serait considr comme entrave
pour le march intrieur
C Sanction : Nullit de laccord !
Art 101 TFUE 1 : vise les comportements adopts par les entreprises.
Sont incompatibles avec le march intrieur et interdits tous accords, toutes dcisions
dassociations dentreprises et toutes pratiques concertes, qui sont susceptibles daffecter le
commerce entre Etats membres et qui ont pour objet ou pour effet dempcher, de restreindre ou
de fausser le jeu de la concurrence lintrieur du march intrieur ()
Une entente est un accord implicite ou explicite conclu entre des acteurs conomiques.
Toutes les ententes ne sont pas interdites, seules celles qui sont illgitimes le sont.
Ex : les restrictions la libre fixation des prix, la limitation ou contrle de la production, des
dbouchs, la rpartition des marchs ou des sources dapprovisionnement, les pratiques
discriminatoires.
Une entente illgitime est une entente qui restreint la concurrence.
Cette interdiction des ententes illicites entre entreprises sapplique seulement si le march
europen est affect. Si ce nest pas le cas, les Etats sont libres dintervenir au nom de la
politique quil veule mettre en place dans tel ou tel domaine
Moyens de dfense
Toutes les ententes ne sont pas interdites donc il y a certaines conditions respecter pour
quune entente soit acceptable :
- Lentente doit assurer la ralisation dun objectif lgitime
- Les moyens mis en uvre doivent tre utiles, ncessaires et non excessifs. Concernant
ces deux derniers points :
- Lentente doit tre ncessaire la ralisation de lobjectif lgitime
- Lentente ne peut pas produire deffets ngatifs excessifs sur la concurrence (pas de
possibilit dliminer toute la concurrence pour un produit).
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Sanctions
Toute entente illicite est nulle. a veut dire que lon ne peut pas en obtenir lexcution force
de la part de lautre partie.
Les parties dune entente illicite peuvent tre condamnes une amende qui peut aller jusqu
10% du chiffres daffaires mondial des entreprises parties de lentente.

II. Abus de position dominante
Abus de position dominante : art 102 TFUE.
Est incompatible avec le march intrieur et interdit, dans la mesure o le commerce entre
Etats membres est susceptible den tre affect, le fait pour une ou plusieurs entreprises
dexploiter de faon abusive une position dominante sur le march intrieur ou dans une partie
substantielle de celui-ci .
Par position dominante, on entend le fait quune entreprise fasse obstacle au maintien de la
concurrence effective. Une position dominante se remarque quand une entreprise influence ses
concurrents et ses clients.
EX : Les parts de march dtenues par cette entreprise, lavance technologique de lentreprise,
laccs des financements importants, lexistence de barrires lentre ou la sortie du
march en cause, le contrle dinstallations ncessaires pour sur le march
La Cour de Justice europenne dfinit labus de position dominante comme les comportements
des entreprises dominantes qui visent influencer la structure dun march sur lequel, du fait de
la prsence dune entreprise dominante, la concurrence est dj affaiblie.
EX : Exclure une entreprise, fidliser la clientle, fixer un prix de faon discriminatoire
Laffaire United Brands Company
Autre affaire concernant une multinationale amricaine : United Brands Company. Trs
puissante !
Elle a exploit dans une grande mesure le march amricain : elle souhaite conqurir
dautres marchs, dont le march europen.
Cette entreprise qui vend des bananes dcide dinonder le march europen avec des bananes
produites en Amrique du Sud.
En Europe, pour la distribution de leurs bananes, ils tablissent un systme bas sur des
distributeurs, organis sur une base nationale. Ils ont compris que les Europens ne sont
pas prts payer le mme prix dans tous les pays de lUE.
En Allemagne, les gens sont prts payer plus cher par exemple.
Lentreprise sorganise pour obtenir le meilleur profit Elle vend en Allemagne 20, en
Belgique 15, en Irlande 5
Elle pratique dans chaque pays le prix le plus lev possible.
Cela suscite des ides chez un certain nombre de personnes qui ont lesprit commercial.
Ils achtent des bananes en Irlande 5, et les revendent en Allemagne 19, plutt qu 20, pour
attirer les clients. United Brands devra galiser, lautre baissera encore et ainsi de suite jusqu
ce quon arrive au cot.
C United Brands Company ne peut plus pratiquer sa politique de prix !
Comment faire pour viter cela ?
Les conomistes lui proposent de forcer les distributeurs dans chaque Etat investir dans des
ateliers de mrissage.
Droit de lUnion europenne
V. M.
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De telle manire quils soient contraints financirement jusquau moment o elles seront
vraiment vendues, pour amortir le prix de linfrastructure.
Les juristes proposent de mettre dans les contrats des distributeurs une interdiction de vendre
des bananes vertes.
Cela rend impossible la vente des bananes ltranger et cela assure ltanchit des
frontires.
Justification : ils ont une marque qui assure que les bananes soient dune excellente qualit et
cest pour cela quils veulent quelles soient vendues jaunes.
La Commission estime que cest inacceptable de morceler ainsi les frontires.
La Cour reprend cette dcision. Elle dit que linterdiction de vendre des bananes ltat
vert constitue une condition dexploitation abusive de position dominante notamment en
cloisonnant les marchs nationaux.
Elle interdit sur base de lart 102 TFUE.

Cette interdiction dabus de position dominante dune entreprise sapplique seulement si le
march europen est affect MAIS il faut que la domination soit dtenue sur une portion
substantielle du march intrieur.
Moyens de dfense
Larticle 102 TFUE ne prvoit pas clairement que certains abus de position dominante soient
autoriss. Cependant, certains le sont quand mme. Pour cela il faut que :
- Lentreprise dmontre que son comportement visait raliser un objectif lgitime
- Lentreprise tablisse que le principe de proportionnalit a t respect (en contrlant
lutilit, la ncessit et labsence deffets excessifs du comportement)
Sanctions
Lentreprise peut tre condamne une amende pouvant aller aussi jusqu 10% du chiffre
daffaires mondial mais labus de position dominante ne peut pas tre nul sauf si celui-ci
produit des effets de Droit.
5. Constitution dun nouvel ensemble.
Ide
Nous mettre ensemble
Constituer quelque chose de neuf
Un idal pour ses peuples et pour les nations
Rgles qui constituent une socit nouvelle qui mettent en cause des organisations qui avaient
t acceptes au niveau des pays mais qui rsultaient de jeux sordides.
On essaie de construire un march commun, un march qui fait rver les individus.
Les institutions europennes ont donc petit petit adopt des rgles dune socit neuve.
Socit nouvelle fonde sur des rgles rsultant dune ngociation entre les institutions et les
pays. Sur des valeurs fortes.
Nous ne savons pas encore ce que a donnera !
On pressent lobjectif sans pouvoir le dfinir avec prcision.
Exemple 1 Rgles de concurrence
Doctrine complte
Pourquoi
Consquence : 6 cases
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Sur le plan institutionnel
Exemple 2 La citoyennet
Parmi ces rgles nouvelles, celle qui concerne la citoyennet.
Nous avons tous au moins une nationalit.
LEurope ne veut pas changer le lien entre les populations et leur tat mais veut crer une
socit nouvelle laquelle appartiennent ces peuples. Une nationalit en plus.
Elle veut crer ainsi une socit nouvelle laquelle appartiennent ces peuples.
TFUE 20 : la citoyennet de lUnion. Est citoyen de lUnion toute personne ayant la nationalit
dun Etat membre. Cette citoyennet sajoute la nationalit de lEtat mais ne la change pas.
Elle ajoute des droits et des prrogatives.
I. Relations privilgie avec les autres Etats
Elle cre avec les autres Etats de la zone europenne une relation privilgie. Les citoyens
europens de Belgique, de par leur citoyennet europenne, ont un lien privilgi avec les
autres Etats.
- Droit daccder, de sjourner et de travailler sur le territoire
- Droit la protection diplomatique : les Etats ont le droit mais aussi lobligation de secourir
les nationaux en difficult (en prison) sur le territoire dun Etat tiers. Les autres Etats
membres peuvent et doivent aussi intervenir pour vous aider si vous tes en Turquie, ou
nimporte o ailleurs, mais ils le doivent.
- Droit de vote et dlection. Si vous tes ressortissant dun autre Etat, vous avez rarement le
droit de voter ou dtre ligible. Mais en Belgique cest le cas pour les lections locales
(mais pas en France). La citoyennet europenne donne le droit dtre lecteur et ligible
aux lections locales.
- Droit la non-discrimination (art 18 TFUE) : toute discrimination fonde sur la nationalit
doit tre interdite. Cest sur ce fondement qua t adopte la jurisprudence sur les
tudiants (quotas, minerval)
II. Droits dans la nouvelle entit
Relation privilgie avec les institutions europennes.
- Droit de voter et dtre ligible aux lections europennes, quel que soit le pays europen
o lon rside
- Droit daccder la fonction publique europenne. Cette possibilit est rserve aux
citoyens europens.
- La possibilit de recourir au mdiateur europen.
- La possibilit de prsenter une ptition au Parlement europen.
- La possibilit de demander la commission de prendre une initiative dans un domaine
particulier = droit dinitiative citoyenne.
- Droit que lon sadresse moi dans ma langue (art 24 TFUE).

Art 24 : ces 3 droits sont mentionns

Le droit de ptition (art 227 TFUE)
Possibilit pour des citoyens de sadresser au Parlement europen, soit de manire individuelle,
soit avec dautres, (art 227 TFUE) pour demander quelque chose au Parlement qui a
lobligation de vous rpondre, pour attirer son attention sur un point particulier.
Le mdiateur (art 228 TFUE)
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Quand on est dans une relation avec une institution, on peut avoir limpression dtre
maltrait. On peut introduire un recours, mais cela cote cher.
Une alternative est de dposer une plainte auprs du mdiateur europen.
Exemple
Il y a peu de temps une ONG situe en Allemagne a crit au mdiateur europen pour lui dire
quils avaient le sentiment que la faon dont les dcisions sont prises en ce qui concerne les
produits quon livre au consommateur que les procdures nest pas correcte.
Pourquoi ?
Une personne qui occupait un poste important lEFSA, lAutorit europenne de Scurit des
Aliments, (chef dunit de lquipe charge de vrifier si des OGM sont nocifs), cette personne
la fin de son contrat est alle travailler immdiatement dans une entreprise produisant des
OGMs dont, quelques jours avant elle vrifiait la nocivit.
C Elle est alle donc travailler chez une entreprise soumise lEFSA. Cette personne connat
tous les gens de lEFSA, ce sont ses anciens subordonns !
C Il y a un conflit dintrts !
C Quand elle vient frapper la porte de lEFSA, il reste quelque chose de cette ancienne
autorit et que les contrles ne soient pas bien faits.
Le mdiateur fait son enqute, voit quil y a des problmes et met des recommandations.
1. Si vous avez exerc un poste dans une institution europenne o il y avait un certain
pouvoir, le mieux est de changer de mtier aprs pour ne pas tre dans une telle
situation trouble.
2. Si vous voulez rester dans le mme domaine, il faut le notifier linstitution afin
dattirer lattention des collaborateurs la ncessit dtre vigilant. On met en place des
procdures pour que tout se passe bien lavenir.
3. Vous ne pouvez pas entrer en contact avec vos anciens collaborateurs, votre ancienne
cellule pendant un certain laps de temps.
Catastrophe quand lEFSA reoit ce rapport : elle est dcrie dans le public ! Or le public = le
Parlement et qui donne des sous ? Le Parlement.
Le mdiateur fait des enqutes sur des cas de mal administration, soit dinitiative, soit sur
des plaintes. Il est totalement indpendant et lu par le Parlement (art 228 TFUE).
Linitiative citoyenne (art 11 4 TUE)
1 million de citoyens de lunion ressortissant dun nombre significatif dEtats membres peuvent
prendre linitiative de demander la Commission de se pencher sur un problme quils jugent
significatif.
Pour demander la Commission dagir et faire pression sur la Commission.
Conditions :
1. 1 million de personnes
2. Un nombre significatif dEtats membres
3. tre citoyen.

Droulement des initiatives
Souvent dans lUE, les initiatives se droulent en plusieurs tages.
Etage 1 : le trait qui donne un certain nombre de principes
Etage 2 : mise en place plus prcise des principes dans des directives et rglements.
Le Parlement et le Conseil ont adopt un rglement qui prcise la question du nombre
significatif dEtats membres :
Droit de lUnion europenne
V. M.
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Trois lments :
1. Il faut quun quart au moins des Etats membres soient concerns.
2. Ensuite, il faut un comit organisateur de 7 personnes provenant de 7 Etats membres
(au moins).
3. Il faut que dans chacun de ces Etats le nombre de signataires soit gale 750 fois le
nombre de dputs europens relevant de cet Etat.
Importance relative de chaque Etat dans lUE.
750 parce que le Parlement comporte 750 dputs (+ le prsident).

Exemples :
1. Stop vivisection : une qui demande quon mette fin la vivisection.
2. Happy cause : pour le bien-tre des animaux
3. Pour introduire de nouvelles rgles pour la protection des utilisateurs handicaps : na
pas russi parce que le million na pas t runi dans le laps de temps maximum.
4. Suspension de tout le package adopt par lUE pour lutter contre le rchauffement
climatique.

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