PDF Seminarii 2012
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Les emblmes officiels du Conseil de l'Europe sont : Le drapeau europen : la bannire d'azur portant une couronne de douze toiles d'or o adopt le 13 dcembre 1955 par l'Assemble parlementaire, peut tre utilis officiellement par le Conseil de l'Europe lui-mme ou par chacun de ses pays membres, mais il doit symboliser toute l'Europe o adopt ensuite sparment comme emblme par les Communauts europennes en 1983 et utilis partir de 1986, puis adopt par l'Union europenne lors de l'acte unique de fusion des communauts, dans les deux cas avec l'accord du Conseil de l'Europe L'hymne europen : le prlude de l'Ode la joie orchestr dans la Symphonie n 9 de Ludwig van Beethoven o adopt en 1971 par le Comit des Ministres et prsent lors de la journe de l'Europe en 1972 o adopt aussi par la Communaut europenne en 1986, puis par l'Union europenne Le logo du Conseil de l'Europe : partir du drapeau europen sur lequel s'inscrit un signe d'or qui rappelle les lettres C ou E o il ne peut tre employ que par le Conseil de l'Europe comme lment distinctif dans ses communications officielles o adopt en 1999 l'occasion du 50e anniversaire du Conseil de l'Europe, et entrin en 2000 par le Comit des Ministres
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Allemagne, Italie, Malta, Pays Bas ont seulement sign les autres 20 ont sign, ratifi, fait entrer en vigueur 6) European Landscape Convention (CETS 176, 2000) Entre en vigueur: 10 Ratifications Autriche, Estonie, Allemagne nont pas pris de mesure Malta a seulement sign les autres 23 ont sign, ratifi, fait entrer en vigueur 7) European Convention for the protection of the Audiovisual Heritage (CETS 183, 2001) Entre en vigueur: 5 Ratifications y compris 4 Etats membres du Conseil de lEurope Autriche, Bulgarie, France, Allemagne, Grce, Portugal, Roumanie (2002) ont seulement sign Hongrie, Lituanie, Slovakie ont sign, ratifi, fait entrer en vigueur les autres 17 nont pas pris de mesure 8) The Council of Europe Framework Convention on the Value of Cultural Heritage for Society (CETS 199, 2005) Entre en vigueur: 10 Ratifications Bulgarie, Luxembourg ont seulement sign Lettonie, Portugal, Slovnie ont sign, ratifi, fait entrer en vigueur les autres 22 nont pas pris de mesure 3
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Explications sur les diffrences juridiques engendres, en droit international public, par les notions signature et ratification (Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traits)
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CEDH Art. 9 Libert de pense, de conscience et de religion Texte 1. Toute personne a droit la libert de pense, de conscience et de religion; ce droit implique la libert de changer de religion ou de conviction, ainsi que la libert de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en priv, par le culte, lenseignement, les pratiqu es et laccomplissement des rites. 2. La libert de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire lobjet dautres restrictions que celles qui, prvues par la loi, constituent des mesures ncessaires, dans une socit dmocratique, la scurit publique, la protection de lordre, de la sant ou de la morale p ubliques, ou la protection des droits et liberts dautrui.
Porte Le prsent article n'empche pas les tats de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinma ou de tlvision un rgime d'autorisation
Jurisprudence Par un arrt historique rendu le 7 juillet 2011 dans l'affaire Bayatyan c. Armnie (requte n 23459/03, 1/6/2011), la Grande Chambre de la Cour europenne des droits de l'homme a tabli que les tats avaient le devoir de respecter le droit des personnes l'objection de conscience au service militaire. Ce devoir leur incombe dans le cadre de leur obligation de respecter le droit la libert de pense, de conscience et de religion nonc dans l'article 9 de Convention europenne des droits de l'homme. Au regard de cette dcision, les organisations susnommes demandent la Turquie et l'Azerbadjan, les deux seuls tats parties la Convention n'ayant pas encore mis en place de dispositions permettant l'exercice du droit l'objection de conscience au service militaire, de prendre immdiatement des mesures en ce sens. L'Armnie doit en outre modifier sa loi relative au service de
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remplacement de manire instaurer un vritable service de remplacement, de nature rigoureusement civile, non punitive et non dissuasive, conformment aux normes europennes et internationales 1
Bayatyan c. Armnie (no 23459/03)2 Arrt de Grande Chambre 07.07.2011 En fait : M. Bayatyan, tmoin de Jhovah, refusa deffectuer son service militaire pour des raisons de conscience lorsquil fut appel sous les drapeaux en 2001, mais se dclara tre prt effectuer un service civil de remplacement. Les autorits linformrent que vu labsence de loi en Armnie prvoyant un service de remplacement il tait tenu de servir dans larme. M. Bayatyan fut reconnu coupable de stre soustrait ses obligations militaires et condamn une peine demprisonnement. Il voyait dans sa condamnation une violation de ses droits garantis par larticle 9 et soutenait que cette disposition devait tre interprte la lumire des conditions actuelles, la majorit des tats membres du Conseil de lEurope ayant dsormais reconnu le droit lobjection de conscience. En droit : La Cour a conclu la violation de larticle 9 en soulignant quil existait des solutions de remplacement effectives propres mnager les intrts concurrents en prsence, ainsi quen tmoignent les pratiques suivies dans limmense majorit des tats europens . M. Bayatyan a t poursuivi et condamn une poque o les autorits armniennes staient dj officiellement engages instituer un service de remplacement.
Dclaration conjointe d'Amnesty International, Conscience & Peace Tax International, la Commission internationale de juristes, le Bureau Quaker auprs des Nations unies (Genve) et War Resisters' International, La Cour europenne des droits de l'homme confirme le droit l'objection de conscience au service militaire, 7 juillet 2011
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CEDH, Unit de la Presse, Fiche thmatique - Objection de conscience, p. 3, Strasbourg, Juillet 2011
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Information Note on the Courts case-law No. 151 April 2012 Francesco Sessa v. Italy - 28790/08 Judgment 3.4.2012 [Section II] Article 9 Article 9-1 Freedom of religion Refusal to adjourn a hearing scheduled on a Jewish holiday: no violation Facts The applicant, who is Jewish and a lawyer by profession, represented a complainant at a hearing before the investigating judge on the production of evidence. As the judge was prevented from sitting, his replacement asked the parties to choose between two dates for the adjourned hearing either 13 or 18 October 2005 in accordance with a timetable previously determined by the investigating judge. The applicant submitted that both dates fell on a Jewish holiday (Yom Kippur and Sukkoth respectively) and that his religious obligations would prevent him from attending the hearing. The judge set the hearing down for 13 October 2005. The applicant lodged an application with the investigating judge for an adjournment of the hearing and also lodged a criminal complaint against the judge. His application was rejected. The applicants criminal complaint was discontinued in 2008 on the ground that there was no evidence in the case of an intention to infringe his right to freely manifest his Jewish faith or to offend his dignity on grounds of his religious belief. Law Article 9: The investigating judge decided not to allow the applicants request for an adjournment, basing his decision on the provisions of the Code of Criminal Procedure according to which an adjournment of hearings concerning the immediate production of
evidence was justified only where the prosecutor or counsel for the defendant was absent (the presence of counsel for the complainant not being necessary). The Court was not convinced that setting the case down for hearing on a date which coincided with a Jewish holiday and the refusal to adjourn it to a later date amounted to a restriction on the applicants right to freely manifest his faith. Firstly, it was not in dispute between the parties that the applicant had been able to perform his religious duties. Furthermore the applicant, who should have expected that his request for an adjournment would be refused on the basis of the statutory provisions in force, could have arranged to be replaced at the hearing in question to ensure that he complied with his professional obligations. He had not shown that pressure had been exerted on him to change his religious belief or to prevent him from manifesting his religion or beliefs. In any event, even supposing that there had been an interference with the applicants right guaranteed under Article 9 1, such interference, which was prescribed by law, had been justified on grounds of the protection of the rights and freedoms of others and in particular the publics right to the proper administration of justice and the principle that cases be heard within a reasonable time. The interference had observed a reasonable relationship of proportionality between the means used and the aim pursued. Conclusion: no violation (four votes to three).
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Convention UNESCO du 16 novembre 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel
Le patrimoine mondial, ou le patrimoine de l'humanit, reprsente une liste tablie par le comit du patrimoine mondial de lUNESCO Avec la ladite Convention (187 tats parties ayant ratifi la convention en juin 2010), mise en place du programme pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel
Le but du programme est de cataloguer, nommer, et conserver les biens dits culturels ou naturels dimportance pour lhritage commun de lhumanit. Sous rserve de remplir certaines conditions, les biens rpertoris peuvent obtenir des fonds de lorganisation World Heritage Fund. la fin de la 35me session du Comit du patrimoine mondial, tenue Paris du 19 juin au 29 juin 2011, 936 biens y taient inscrits rpartis dans 153 tats parties1. La mission principale de la liste du patrimoine mondial est de faire connatre et de protger les sites que lorganisation co nsidre comme exceptionnels. Des critres ont t ainsi mis en place. Au dbut, seuls existaient les sites culturels (1978), dont l'inscription sur la liste tait rgie par 6 critres. Puis, en vue de rquilibrer la localisation du patrimoine mondial entre les continents, sont apparus les sites naturels et quatre nouveaux critres. Enfin, en 2005, tous les critres ont t fondus en 10 critres uniques applicables tous les sites. Ce sont les suivants : 1. ou (I) : Reprsenter un chef-duvre du gnie crateur humain. 2. ou (II) : Tmoigner d'un change d'influences considrable pendant une priode donne ou dans une aire culturelle dtermine, sur le dveloppement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la cration de paysages. 3. ou (III) : Apporter un tmoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue. 4. ou (IV) : Offrir un exemple minent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des priodes significative(s) de l'histoire humaine. 5. ou (V) : tre un exemple minent d'tablissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer. 6. ou (VI) : tre directement ou matriellement associ des vnements ou des traditions vivantes, des ides, des croyances ou des uvres artistiques et littraires ayant une signification universelle exceptionnelle. 7. ou (VII) : Reprsenter des phnomnes naturels ou des aires d'une beaut naturelle et d'une importance esthtique exceptionnelles. 8. ou (VIII) : tre des exemples minemment reprsentatifs des grands stades de l'histoire de la Terre.
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9. ou (IX) : tre des exemples minemment reprsentatifs de processus cologiques et biologiques en cours dans l'volution et le dveloppement des cosystmes. 10. ou (X) : Contenir les habitats naturels les plus reprsentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversit biologique.
Culturel
Naturel
Mixte
Total
Afrique
45
33
82
8,8 %
tats arabes
64
70
7,5 %
Asie et Pacifique
143
53
205
21,9 %
384
58
10
452
48,3 %
89
35
127
13,6 %
Total
725
183
28
936
100%
Les sites localiss sur les territoires de la Fdration de Russie, de la Turquie, des pays du Caucase et dIsral sont classs comme appartenant la zone Europe et Amrique du Nord.
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77,5 %
19,6 %
3%
100%
Les biens appartiennent pas uniquement lEtat sur le territoire duquel ils sont rpertoris, mais l Humanit galement, et sont ainsi placs sous une sorte de sauvegarde internationale. Un suivi qui est ralis par lUNESCO et par des organismes internationaux indpendants. LUNESCO a galement tabli une liste du patrimoine mondial en pril (35 sites du patrimoine mondial considrs comme en danger par l'UNESCO en 2011).
Afghanistan Belize Chili Usines de salptre de Humberstone et de Santa Laura (2005) Rseau de rserves du rcif de la barrire du Belize (2009) Minaret et vestiges archologiques de Djam (2002) Paysage culturel et vestiges archologiques de la valle de Bamiyan (2003)
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Cte d'Ivoire gypte Abou Mena (2001) Parc national de la Como (2003) Rserve naturelle intgrale du mont Nimba (1992) *
tats-Unis d'Amrique thiopie Gorgie Guine Rserve naturelle intgrale du mont Nimba (1992) * Cathdrale de Bagrati et monastre de Ghlati (2010) Monuments historiques de Mtskheta (2009) Parc national du Simien (1996) Parc national des Everglades (2010)
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Iran (Rpublique islamique d') Iraq Assour (Qal'at Cherqat) (2003) Ville archologique de Samarra (2007) Bam et son paysage culturel (2004)
Jrusalem (site propos par la Jordanie) Vieille ville de Jrusalem et ses remparts (1982)
Madagascar Niger Rserves naturelles de l'Ar et du Tnr (1992) Forts humides de lAtsinanana (2010)
Ouganda Pakistan Prou Zone archologique de Chan Chan (1986) Fort et jardins de Shalimar Lahore (2000) Tombes des rois du Buganda Kasubi (2010)
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Rpublique dmocratique du Congo Sngal Serbie Monuments mdivaux au Kosovo (2006) Parc national du Niokolo-Koba (2007) Parc national de Kahuzi-Biega (1997) Parc national de la Garamba (1996) Parc national de la Salonga (1999) Parc national des Virunga (1994) Rserve de faune okapis (1997)
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La Roumanie le patrimoine de lUNESCO3 Sept sites reprsentent la Roumanie sur la Liste du patrimoine mondial. La Liste indicative du pays comporte des sites culturels et naturels.
Biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial
Culturel
Centre historique de Sighioara (1999), a fait lobjet dun suivi attentif en raison dun projet de parc thme envisag proximit. Ce projet a heureusement t abandonn.
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glises de Moldavie (1993), dont le monastre de Probata, qui fait partie du site des glises de Moldavie, a t restaur avec laide du fonds-endpt japonais de lUNESCO. Ensemble glises en bois de Maramure (1999) Forteresses daces des monts dOrastie (1999) Monastre de Horezu (1993) Sites villageois avec glises fortifies de Transylvanie (1993)
Naturel
Le Monastre de Neamt (1991) Eglises byzantines et post-byzantines de Curtea de Arges (1991) L'ensemble monumental de Tirgu Jiu (1991) L'ensemble rupestre de Basarabi (1991) L'glise des Trois Hirarques de Iassy (1991) Les "coules" de Petite Valachie (1991) L'glise de Densus (1991) Le noyau historique de la ville d'Alba Julia (1991) Massif du Retezat (1991) Pietrosul Rodnei (sommet de montagne) (1991) Sinpetru (site palontologique) (1991) Codrul secular Slatiora (fort sculaire) (1991) The Historic Centre of Sibiu and its Ensemble of Squares (2004)
La Roumanie a vu le rituel du Clu proclam chef-duvre du patrimoine oral et immatriel de lhumanit en 2005. Dans le cadre de la coopration culturelle entre les pays de l'Europe du Sud-Est encourage par le bureau de l'UNESCO Venise, ce pays participe aux sminaires et ateliers consacrs l'identification, la sauvegarde et la promotion du patrimoine immatriel.
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Dans le domaine du dialogue interculturel, la Roumanie a tabli une Chaire UNESCO pour les tudes et les changes interculturels et interreligieux luniversit de Bucarest et un rseau UNITWIN interreligieux pour une comprhension interculturelle. tat partie la Convention sur la protection et la promotion de la diversit des expressions culturelles, la Roumanie a organis en 2007 un sommet des chefs d'tat de lEurope du Sud-Est ayant pour thme : Diversit culturelle un pont entre le patrimoine culturel et la culture du futur. Afin de faciliter et promouvoir le tourisme culturel en Roumanie, un Centre dinformation pour la promotion du patrimoine culturel a t cr Sibiu avec le soutien du bureau de l'UNESCO Venise.
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C. Survol de la place occupe par la culture en Europe avant Maastricht e. lgislations nationales des pays non membres de lUE : Suisse (S 5) & Norvge & Russie
1. Chronologie 1848 cration des Archives fdrales 1890 - Muse national 1894 - Bibliothque nationale
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1886 - arrt de sur les monuments historiques 1887 - arrt concernant l'avancement et l'encouragement des arts en Suisse 9 dcembre 1938 - dans son Message portant sur le maintien et la promotion des valeurs culturelles suisses, le Conseil fdral plaait la notion de dfense spirituelle au centre des mesures de politique culturelle de la Confdration. Avec la communaut de travail Pro Helvetia, un organe indpendant de l'tat fut cr dans le but de renforcer au plan culturel les valeurs propres la Suisse . annes 50 (fin) et annes 60 (dbut) - les lois sur la culture taient motives par le dsir de prserver les biens culturels hrits du pass. annes 70 (dbut) - l'ide prdominante en Suisse tait que la culture appartenait au domaine priv. Les communes, les cantons et la Confdration soutenaient bien la cration culturelle, mais la lgitimit de ce soutien, les objectifs et les mesures ncessaires, n'taient pas un thme de dbat dans le domaine public. La comptence de la Confdration en matire de culture n'tait pas inscrite telle quelle dans la Constitution
1975 - Rapport Clottu - Elments pour une politique culturelle en Suisse rflexion ambitieuse sur le rle des pouvoirs publics dans le domaine de la culture. reste ce jour le seul inventaire sur la situation de la culture en Suisse la notion de dmocratie culturelle qui sous-tend la rflexion de la commission Clottu trouve notamment son expression dans la reprise de la dfinition large du fait culturel donne par l'UNESCO et par le Conseil de l'Europe recommandations : la cration d'acadmies d'art nationales ou d'un centre national suisse de documentation et d'tudes en matire culturelle, l'ide d'un article culturel dans la Constitution octroyant l'tat les comptences ncessaires un engagement politique plus fort en matire de culture. 1980 - Initiative fdrale en faveur de la culture (ou l'initiative du pour-cent culturel) 41
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la majorit des organismes qui s'expriment lors de la consultation rejette reprochent l'initiative d'tre trop centraliste Conseil fdral labore un contre-projet proposait cependant de donner un ancrage lgal la comptence de la Confdration en matire d'encouragement de la culture esquisse dtaille de programme de politique culturelle : promotion de la cration contemporaine dans la littrature, la musique, la danse, le thtre, etc., subvention la formation des adultes et l'animation socio-culturelle, cration d'incitations fiscales au mcnat priv, appui la formation des acteurs culturels et au dveloppement de leur protection sociale, meilleure protection des droits d'auteur, mise en place d'un centre d'information et de documentation, rvision totale de la loi sur le cinma, appui renforc aux minorits linguistiques et culturelles, soutien aux activits de jeunesse extrascolaires
1984 - l'initiative du pour-cent culturel, soutenue par les partis de gauche, et le contre-projet du Conseil fdral, favoris par les partis bourgeois, sont tous deux rejets par le peuple : la votation, qui ne mobilise que 35 % des lecteurs, se solde par 16,7 % des voix en faveur de l'initiative et 39,3 % en faveur du contre-projet ( cause de l'interdiction du double oui, en vigueur jusqu'en 1987) 1991 - le Conseil fdral a soumis au Parlement un nouveau projet d'article constitutionnel sur la culture (art. 27septies a Cst) principe de subsidiarit fonction de la culture dans la formation de lidentit helvtique le Conseil fdral insistait sur l'importance de la culture et de son encouragement quant aux interrogations propos de la comptence culturelle que le droit non-crit reconnaissait la Confdration allaient croissant, l'article sur l'encouragement de la culture visait clarifier le droit constitutionnel en la matire reprenait des propositions du message de 1984 o permettre l'encouragement des domaines qui n'avaient jusqu'alors, en l'absence d'une base constitutionnelle, t soutenus, tels que que ponctuellement, la musique, la danse, le thtre et la littrature, et crer dans ce but les services adquats au sein de l'Office fdral de la culture et les commissions consultatives correspondantes ; il voulait instaurer une coordination systmatique de la protection des biens culturels et de la promotion des manifestations culturelles, et crer un centre national d'information. 42
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o dans le champ de la politique culturelle internationale, le message insistait sur les changes et sur l'tablissement de contacts entre les artistes du pays et de l'tranger. 1994 - chec lors de la votation: malgr un taux d'acceptation de quelque 51 %, le projet ne parvint pas obtenir la majorit des cantons 1999 - Ce n'est qu'avec la rvision totale de la Constitution fdrale de 1999 que les activits d'encouragement de la culture de la Confdration reoivent une base constitutionnelle Les termes de l'article 69 Cst sont les suivants: 1. La culture est du ressort des cantons. 2. La Confdration peut promouvoir les activits culturelles prsentant un intrt national et encourager l'expression artistique et musicale, en particulier par la promotion de la formation. 3. Dans l'accomplissement de ses tches, elle tient compte de la diversit culturelle et linguistique du pays
confirme les comptences jusqu'alors octroyes la Confdration dans les domaines du cinma (art. 71), de la protection du patrimoine culturel et des monuments (art. 78), de la politique des langues et de la comprhension (art. 70) et des relations culturelles avec l'tranger (art. 54)
reconnat aussi une comptence gnrale dans la promotion des activits culturelles prsentant un intrt national et dans le soutien aux arts, en particulier dans le domaine de la formation (art. 69 al. 2) introduit aussi un certain nombre d'innovations dans des domaines associs la culture : la Confdration est habilite apporter son soutien la formation des adultes, en appui aux mesures cantonales (art. 67 al. 2), dicter des dispositions lgales dans les secteurs de la formation culturelle de base et de la formation continue et crer, grer ou soutenir des hautes coles et d'autres tablissements d'enseignement suprieur (art. 63 al. 2)
la garantie de la libert de l'art (art. 21) a une grande importance pour la dfinition du rapport entre l'tat et la culture. 43
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l'art. 35 charge la Confdration de veiller ce que la population puisse exercer ses droits fondamentaux constitutionnellement reconnus
Loi fdrale du 17 dcembre 1965 concernant la fondation Pro Helvetia2 Loi fdrale du 6 octobre 1966 sur la protection des biens culturels en cas de conflit arm3 Loi fdrale 14 dcembre 2001 sur la culture et la production cinmatographiques4 Loi fdrale du 20 juin 2003 sur le transfert international des biens culturels5 Loi fdrale du 5 octobre 2007 sur les langues nationales et la comprhension entre les communauts linguistiques6 Section 5 Sauvegarde et promotion des langues et des cultures romanche et italienne Art. 22
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1. La Confdration accorde, dans le cadre des crdits allous, des aides financires aux cantons des Grisons et du Tessin pour quils soutiennent: a. des mesures destines sauvegarder et promouvoir les langues et les cultures romanche et italienne; b. des organisations ou des institutions qui assument des tches suprargionales visant sauvegarder et promouvoir les langues et les cultures romanche et italienne; c. ldition dans les rgions de langue romanche ou italienne. 2. Pour sauvegarder et pour promouvoir la langue romanche, la Confdration peut prendre des mesures en faveur de la presse en langue romanche. 3. Laide financire de la Confdration nexcde pas 75 % du cot total . Loi fdrale du 12 juin 2009 sur les muses et les collections de la Confdration7 Loi fdrale du 18 mars 2011 sur la rglementation du prix du livre, en discussion (dlai rfrendaire: 7 juillet 2011, votations le 12 mars 2012) Loi sur lencouragement de la culture entrera en vigueur le 1er janvier 2012. Le 11 dcembre 2009, les Chambres fdrales ont adopt la loi sur l'encouragement de la culture (LEC), qui a notamment comme objectifs de:
Mettre en uvre le mandat constitutionnel de l'art. 69 Cst. Dlimiter clairement les comptences de la Confdration par rapport aux cantons, aux villes et aux communes, qui sont les premiers responsables de l'encouragement de la culture. Rgler la rpartition des comptences entre les autorits fdrales responsables de l'encouragement de la culture et la fondation Pro Helvetia. Dfinir les lignes directrices de la politique culturelle de la Confdration.
RS 432.30
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Assurer le financement de la promotion culturelle de la Confdration par le biais d'un plafond de dpenses de quatre ans (message sur la culture). Renforcer les activits d'encouragement de la culture au niveau fdral en les dotant d'une base lgale formelle. Donner des nouvelles tches l'Office fdral de la culture dans le domaine de la promotion de la formation musicale et de la sauvegarde du patrimoine culturel. Moderniser l'organisation de la fondation Pro Helvetia.
3. Exemples textes lgislatifs suisses ciblant la culture (niveau cantonal) Dans le canton de Berne, les bases lgales rgissant lencouragement des activits culturelles sont multiples. La loi sur lencouragement des activits culturelles (LEAC) en est la principale. En vigueur depuis 1975, cette loi est appele tre rvise de fond en comble sur la base de la Stratgie culturelle pour le canton de Berne et des dclarations de planification du Grand Conseil.
4. Culture 'romanche' ou un microcosme culturel alpin au carrefour des grandes civilisations europennes Df : Un peuple mystrieux, l'imprialisme romain, la colonisation germanique, le rveil d'une identit, c'est ainsi qu'on pourrait rsumer l'histoire romanche8 Plusieurs groupes linguistiques: gallo-roman (franais), occitano-roman (occitan, provenal, catalan), ibro-roman (espagnol, portugais, galicien), italoroman (italien, corse), balkano-roman (roumain, dalmate) et 'rhto -roman (ladin, frioulan, romanche).
http://www.swissinfo.ch/fre/culture/Irreductibles_Romanches.html?cid=5433942
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500 av. J.-C. les Rhtes sont venus s'installer dans les Alpes, origine incertaine -15 av. J.-C. - les Rhtes sont soumis par les Romains jusque vers l'an 400 - la Raetia, devenue province romaine, la rgion (comprise entre les Alpes rhtiques et le Danube) subira une romanisation intense 806 - Charlemagne introduit en Rhtie le systme administratif des Francs 840 - l'Evch de Coire est dtach de l'archidiocse de Milan et rattach celui de Mayence 1424 - le village de Trun voit la formation de la Ligue Grise, qui a donn son nom aux Grisons 1464 - un incendie dtruit Coire, la capital ; reconstructions confie aux artisans germanophones 1471 - fondation de la Rpublique des Trois Ligues ds le 16me sicle - grce notamment la Rforme, le romanche devient langue crite 1794 - la Dite (l'excutif) proclame le trilinguisme (allemand, romanche, italien) de la Rpublique 1803 - devient le canton suisse des Grisons (seul canton suisse trilingue) mais germanisation des Romanches 1919 - La 'Lia Rumantscha' (Ligue romanche) 1938 - la Suisse va reconnatre le romanche comme langue nationale 1982 - le 'rumantsch grischun' devient une langue suprargionale crite 1996 - article constitutionnel sur les langues 47
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1999 Nouvelle Constitution fdrale : art. 4 (4 langues nationales) et art. 70 (3 langues officielles & 1 langue officielle rgionale) ce que l'on nomme 'le romanche', c'est en ralit cinq idiomes diffrents, chacun tant trs fortement ancr dans un minuscule territoire, comme autant d'lots latins en terre germanophone
5. Les clivages culturels 4 langues nationales et de nombreux patois cantons historiquement catholiques ou protestants (diffrences) cantons sont davantage ruraux, et d'autres davantage citadins Rstigraben : o o diffrence de mentalit et de rsultat qui surviennent parfois entre les cantons de langue latine (Suisse romande, Tessin) et les cantons germanophones exemples : 1992, lors de la votation pour l'adhsion de la Suisse l'Espace conomique europen (EEE), 100% des cantons romands acceptent le projet alors que de l'autre ct, tous les cantons almaniques ( l'exception de Ble-Ville et Ble-Campagne) et le Tessin le refusent la votation populaire du 2 juin 2002 portant sur la modification du code pnal pour rendre plus souple l'interruption volontaire de grossesse (IVG), les chiffres montrrent une diffrence entre les cantons protestants (Appenzell RhodesExtrieures ayant approuv avec 65.1% de vote favorable) et les cantons catholiques (Appenzell Rhodes-Intrieures a vot oui 39.9%) Une culture almanique et trois cultures latines cohabitent tant bien que mal depuis des sicles sur un territoire de 42.000 km, pratiquement en bon voisinage. () Un mythe europen voudrait que cette confdration vive de sa culture plurielle. Cette culture plurielle est une fiction. Elle na pas dexistence. Ce qui existe, se sont quatre cultures vritables (romanche, franaise romande, almanique et italienne) ; elles coexistent bel et bien dans un 48
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troit espace ; mais des annes lumires sparent un vigneron du Lman dun berger dUri, ou un avocat daffaires Lugano dun moine de Sankt Gallen. Un chasseur dEngadine est aussi diffrent dun ouvrier chimiste blois ou dun employ de banque zurichois quun Esquimau dun Pygme 9. Pour ne pas parler de la mentalit cre historiquement travers la communaut de dfense qui est, pour certains, la Confdration helvtique : Non, les suisses ne veulent aucun lien institutionnel avec cette superpuissance europenne domine par les catholiques allemands 10.
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Lexception culturelle Glossaire WTO / OMC GATT (Accord gnral sur les tarifs douaniers et le commerce / General Agreement on Trade and Tarifs) GATS (General Agreement on Trade in Services) / AGCS (lAccord gnral sur le commerce des services) TRIPS (Trade-related aspects of intellectual property rights) / ADPIC (les Aspects des droits de proprit intellectuelle qui touchent au commerce) Notion : Lexception culturelle est le moyen () datteindre lobjectif de diversit culturelle. Cette nouvelle notion est positive, elle exprime la volont de prserver toutes les cultures du monde, et non seulement notre propre culture, contre les risques duniformisation 1 Question : savoir si oui ou non, dans un monde au march globalis, les produits culturels doivent tre considrs comme des marchandises parmi dautres ou si, au contraire, ils doivent bnficier dun traitement spcifique 2 2 approches : Protection des services audiovisuels la France se montre la plus rticente contre cette ouverture du march international (do le terme exception culturelle franaise) la France, fortement soutenue par le Canada3, mne le groupe des pays convaincus de la ncessit de protger la diversit culturelle de lhumanit par lexclusion des biens et services culturels dans le champ dapplication de la mondialisation conomique. Pour ces
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Trautmann C. Benjelloun M. 3 Le Canada a mis en avant la notion dexemption culturelle loccasion des ngociations de lAccord de Libre change (1989) et par la suite de lALENA (1994). En dpit des objections amricaines, le Canada a exig et obtenu que les industries culturelles soient soustraites aux obligations institues par ces accords rgionaux et que le Canada puisse intervenir souverainement dans ce domaine. Cette clause dexemption culturelle na toutefois pas t une victoire totale pour le Canada car elle tait indissociable dune clause corollaire des reprsailles qui limite la porte relle de la clause dexemption. Ainsi, les autorits amricaines sestimant lses par telle ou telle
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pays, les Etats ont lobligation dencourager la diversit culturelle travers une aide publique la cration artistique et culturelle la France a mis sur pied un modle doctrinaire du service public, base dun modle sociopolitique participant actif la dfinition dune lidentit franaise. Les politiques culturelles franaises sont principalement bases sur ce modle modle de rgulation spcifique pour le statut du cinma franais = le compte de soutien de lindustrie cinmatographique et audiovisuelle o cr en 1959 pour aider lensemble des secteurs conomiques du cinma o appliqu depuis 1986 aux productions audiovisuelles et depuis 1993 aux vidogrammes o un compte spcial du Trsor, dont le CNC (Centre National de la Cinmatographie) est en charge : taxe sur le prix des places de cinma et sur les ressources tlvises et vidos o seules les entreprises de production tablies en France ont accs au fond de soutien, en plus les socits ou personnes contrlant lentreprise ainsi que les dirigeants doivent tre de nationalit franaise ou ressortissant de la Communaut europenne (dcret du 24 fvrier 1999) Libralisation des services au sein du GATT les Etats-Unis dAmrique, fortement appuys par les pays anglo-saxons, Royaume- Uni, Nouvelle Zlande et Australie en tte, sont adeptes de la libralisation du march des services audiovisuels, en considrant que les industries culturelles sont des industries tout simplement, qui devraient tre soumises aux mmes lois de loffre et de la demande. Cela dit, toute aide octroye aux industries lies la culture relve du dumping dguis, dtournant les lois de la libre concurrence.
dcision politique canadienne dans le domaine de la culture, peuvent dadopter des reprsailles de porte quivalente dans u n autre secteur. Pratiquement toute nouvelle mesure ou mme proposition dans le domaine culturel (voir laffaire des priodiques) a entran des menaces de reprsailles d e la part des Etats-Unis. Or, dans un contexte dintgration conomique continentale qui rend le Canada de plus en plus dpendant et vulnrable du march amricain, cela soulve de srieux problmes (Jean Baptiste Harelimana, La diversit culturelle entre lUNESCO et lOMC : tat des lieux et interrogations , p. 9, Revue du Collge universitaire Henry Dunant, 2009, Genve)
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La libralisation progressive au sein du GATS, mais libralisation quad mme !!!!! Principe de la nation la plus favorise : tout traitement plus favorable accord un tat membre aux produits-marchandises ou services- provenant dun autre tat doit tre tendu tout autre tat membre sagissant des produits similaires (art. I GATT, art. II GATS, art. 4 TRIPS) Principe du traitement national : les tats membres doivent traiter les produits trangers et leurs producteurs comme leurs produits nationaux et comme leurs propres ressortissants (art. III GATT, art. XVII GATS, art. 3 TRIPS) 4 modes de fourniture de services o fourniture de service dun tat membre vers un autre tat membre (type 1) o consommation ltranger qui comporte le dplacement du bnficiaire (type 2) o prsence commerciale dun tat membre dans un autre tat membre (type 3) o prsence des personnes physiques dun Membre OMC grce auxquelles un prestataire dun membre fournit des services sur le territoire dautre Membre (type 4)
Chronologie : 1974 jurisprudence Sacchi4 qui a dcid lappartenance des uvres audiovisuelles la catgorie juridiques des services le juge national est saisi d'une poursuite pnale charge de l'exploitant dune station de tldistribution prive, pour avoir dtenu, dans des locaux ouverts au public, des tlviseurs utiliss pour la rception des missions par cble, sans avoir pay la taxe d'abonnement prescrite (en droit, consid. 1, 2me al.) attendu qu'en l'absence de dispositions expresses contraires du trait un message tlvis doit tre considr, en raison de sa nature, comme une prestation de services (en droit, consid. 6, 1er al.)
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qu'il s'ensuit que l'mission de messages tlviss, y compris ceux ayant un caractre publicitaire, relve, en tant que telle, des rgles du trait relatives aux prestations de services (en droit, consid.7, 1me al.) attendu, par contre, que sont soumis aux rgles relatives la libre circulation des marchandises les changes concernant tous matriels, supports de son, films et autres produits utiliss pour la diffusion des messages tlviss (en droit, consid.6, 3me al.)
1986 dbut des ngociations pour Uruguay Round, conflit CE - USA au sujet de la libralisation du secteur de laudiovisuel 1989 UE adopte la Directive tlvision sans frontires 5 visait dvelopper des dispositions amnageant un cadre juridique plus clair aux chanes de tlvision et de mieux protger les tlspectateurs premier volet : permettre aux citoyens europens laccs lensemble des programmes europens, avec une importance accrue accorde ces programmes issus des pays membres de l'Union europenne. deuxime volet : dordre financier, travers les programmes de soutien MEDIA mis en place ds 1991
1994 fin des ngociations, Confrence de Marrakech instituant lOMC Avis 1/946 inclut, par non-exclusion expresse, laudiovisuel comme un service, dans une analyse sur les rapports construits entre lUE et la CEDH
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Le commerce des services ne doit pas tre exclu demble de la PCC (Sommaire ch. 29) Seul type 1 des services entre dans la PCC de lancien art. 113 TCE (Motif ch. 44) Comptence partage Etats membres / CE pour GATS (Motif ch. 98)
Directive 89/552/CE du 3 octobre 1989 visant la coordination de certaines dispositions lgislatives, rglementaires et administratives des tats membres relatives l'exercice d'activits de radiodiffusion tlvisuelle (JOCE L 298 du 17 octobre 1989, p. 23) 6 Avis de la Cour du 15 novembre 1994. - Comptence de la Communaut pour conclure des accords internationaux en matire de services et de protection de la proprit intellectuelle - Procdure de l'article 228, paragraphe 6, du trait CE. - Avis 1/94. Recueil de jurisprudence 1994, page I-05267
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1995 - adoption GATS qui vise tendre la libralisation du march international aux services o La France a insist sur lexception culturelle en collaboration avec les autres pays dEurope durant les ngociations du cycle dUruguay. la France a affirm que les crations culturelles ne devaient pas tre soumises au processus de libralisation des changes, parce quelles ntaient pas des services ou des marchandises comme les autres le secteur audiovisuel fut inclus dans lAccord sur les services (AGCS) Tenant compte de caractristiques particulires et de la nature "sensible" du secteur en question, lUE a dcid de sabstenir de tout engagement au sujet des services audiovisuels (cinma, radio, tlvision), mais galement de ceux relatifs aux bibliothques, archives ou muses, de telle sorte que principes du traitement national et laccs au march ne leur soient pas applicables. En revanche, dautres services culturels ont fait lobjet doffres de libralisation, notamment dans les domaines du spectacle, de ldition ou de larchitecture. La plupart des membres de lOMC ont suivi la position de lUE, et seulement quatorze pays ont contract des engagements dans le secteur de laudiovisuel
o problmes7 : lapplication littrale de GATS au secteur cinmatographique et audiovisuel pourrait menacer les dispositions de soutien labores par la France et lEurope libre accs au march est en contradiction avec le systme des quotas de diffusion prvus par la Directive tlvision sans frontires la rgle du traitement national interdit aux Etats parties de favoriser les productions nationales ou europennes
Yoshiyuki OKABE, La Diversit culturelle - La diplomatie franaise au sein de lUNESCO, Mmoire de Master en Administration Publique, Sous la direction de : M. JeanBaptiste LEGAVRE Matre de confrence en science politique lUniversit de Versailles Saint -Quentin-en-Yvelines, 2007
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la clause de la nation la plus favorise pourrait menacer les accords de coproduction de la France avec des Etats tiers tels que le Canada
o pourtant les produits culturels sont du ressort de lAGCS. Les services audiovisuels sont donc soumis aux rgles transversales de cet accord ! - projet dun Accord multilatral sur l'investissement (AMI) est discut au sein de lOCDE. objectif : accorder aux investisseurs trangers les mmes droits que les investisseurs nationaux. tenue plus limite que celle du GATS: aucune listes spcifiques ne sont prvus. Tous les domaines relvent de mmes dispositions gnrales. logique de dmantlement des modalits nationales de rgulation publique. tribunal arbitral institu pour investisseurs privs trangers lss accueil hostile du projet en France (organisations professionnelles du cinma et de laudiovisuel) la France, avec le soutien de lItalie, de lEspagne, de la Grce, de la Belgique, et du Canada, a rclam une exception gnrale de toutes les obligations de lAMI propos de lindustrie culturelle, en exigeant ainsi que le traitement national, la clause de la nation la plus favorise, la transparence et le rglement des diffrends ne sappliquent pas dans le domaine culturel. 1998 Avril : Confrence UNESCO sur les politiques culturelles organise (Stockholm)8 1. Fournir des rseaux de communication, incluant la radiodiffusion, la tlvision et les technologies de l'information, capables de rpondre aux besoins culturels et ducatifs du public; encourager l'engagement de la radio, de la tlvision, de la presse et des autres mdias en faveur de questions de dveloppement culturel telles que la promotion des cultures et langues locales, rgionales et nationales y compris la prservation de langues en pril, l'exploration et la prservation du patrimoine national et la promotion de la diversit des
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http://portal.unesco.org/culture/fr/files/35220/12290888581stockholm_actionplan_rec_fr.pdf/stockholm_actionplan_rec_fr.pdf
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traditions culturelles et des identits culturelles indignes et nationales, en garantissant l'indpendance ditoriale des mdias de service public (Objectif 4 : Promouvoir la diversit culturelle et linguistique dans le cadre et pour la socit de l'information) Juin : la 1re rencontre dun Rseau international sur la politique culturelle (RIPC) Ottawa tribune internationale o les ministres nationaux responsables de la culture peuvent explorer et changer des ides de manire informelle sur les nouveaux enjeux en matire de politique culturelle et laborer des stratgies de promotion de la diversit culturelle 9 Dcembre : le projet de lAMI a t abandonn principalement cause du retrait officiel de la France des ngociations 1999 Mandat du Conseil des ministres des Etats membres, formation affaires gnrales , du 26 octobre 1999 lencontre de la Commission : LUnion veillera, pendant les prochaines ngociations de lOMC, garantir, comme dans le cycle dUruguay, la possibilit pour la Communaut et ses Etats membres, de prserver et de dvelopper leur capacit dfinir et mettre en uvre leurs politiques culturelles et audiovisuelles pour la prservation de leur diversit culturelle 10 14 dcembre, dans sa Communication Principes et lignes directrices de la politique audiovisuelle de la Communaut lre numrique , la Commission prsentait nouveau la directive TSF et les programmes MEDIA I et II comme le noyau dur de sa politique audiovisuelle , mais exprimait aussi la ncessit dune dfinition plus dtaille de la rglementation du contenu audiovisuel Avant, pendant et aprs la 3me confrence ministrielle de lOrganisation Mondiale du Commerce (OMC), tenue Seattle, les positions se sont durcies quant au problme de lexception culturelle 2001 Trait de Nice reformule lart. 133 TCE dans le but de crer des comptences culturelles efficaces 2001 - Dclaration UNESCO universelle sur la diversit culturelle la diversit culturelle comme patrimoine commun de lhumanit et source dchanges, dinnovation et de crativit, la diversit culturelle est, pour le genre humain, aussi ncessaire quest la biodiversit dans lordre du vivant (article 1)
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http://incp-ripc.org/about/index_f.shtml Rsolution du Conseil du 12 fvrier 2001 sur les aides nationales au cinma et l'audiovisuel JO C 73 du 6.3.2001, p. 3 4
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diversit culturelle largit les possibilits de choix offertes chacun ; elle est lune des sources du dveloppement, entendu non seulement en terme de croissance conomique, mais aussi comme moyen daccder une existence intellectuelle, affective, morale et spirituelle satisfaisante (article 3) tout en utilisant la diversit culturelle comme protection contre les drives dun ventuel relativisme culturel, la diversit culturelle implique lengagement de respecter les droits de lhomme et les liberts fondamentales, en particulier les droits des personnes appartenant des minorits et ceux des peuples autochtones (article 4) les biens et services culturels sont vus comme des marchandises pas comme les autres , en soulignant que face aux mutations conomiques et technologiques actuelles (...), une attention particulire doit tre accorde la diversit de loffre cratrice (article 8). 2005 - Convention UNESCO sur la protection et la promotion de la diversit des expressions culturelles Reconnaissance de la spcificit des biens et services culturels Reconnaissance de la souverainet des Etats dans le domaine culturel Importance du rle des services publics dans le domaine culturel protection et la promotion de la diversit des expressions culturelles travers des droit et obligations des Etats membres (Titre) raffirmer le droit souverain des Etats de conserver, dadopter et de mettre en uvre les politiques et mesures quils jugent appropries pour la protection et la promotion de la diversit des expressions culturelles sur leur territoire (article premier) la diversit culturelle se manifeste non seulement dans les formes varies travers lesquelles le patrimoine culturel de lhumanit est exprim, enrichi et transmis grce la varit des expressions culturelles, mais aussi travers divers modes de cration artistique, de production, de diffusion, de distribution et de jouissance des expressions culturelles, quels que soient les moyens et les technologies utiliss
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2007 - Directive 2007/ 65 / CE du Parlement et du Conseil11 remplace directive TSF de 1989 condense dans un seul texte juridique directive TSF 1989, celle sur le commerce lectronique, et certaines rgles des droits d'auteur applicables la radiodiffusion et la retransmission contient rgles en matire de publicit, parrainage, protection des mineurs, droit de rponse et de promotion des uvres sur les tlvisions europennes par un dispositif de quotas introduit une nouvelle dfinition des uvres europennes (champ territorial largi hors UE), qui ne fait pas lunanimit12 nouvel art. 1er let. n) : uvres europennes: les uvres originaires dtats membres, les uvres originaires dtats tiers europens parties la convention europenne sur la tlvision transfrontire du Conseil de lEurope et rpondant aux conditions vises au point ii), les uvres coproduites dans le cadre daccords concernant le secteur audiovisuel conclus entre la Communaut et des pays tier s et rpondant aux conditions dfinies dans chacun de ces accords !!! Culture : moteur de reconnaissance dune nouvelle identit europenne, dpassant les frontires europennes Financement : MEDIA (1991-1995): programme d'action pour encourager le dveloppement de l'industrie audiovisuelle europenne MEDIA II (1996 2000) : programme de formation pour les professionnels du secteur industriel audioviseul MEDIA Plus (2000 2005) : programme dencouragement au dveloppement , la distribution et la promotion des uvres europennes
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JO L 332 du 18.12.2007, p. 27 Une fois de plus, et paradoxalement, laudiovisuel en tant que bien culturel est assimil un bien commercial par lUE qui prtendait la dfendre :
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MEDIA Plus Formation (2000 2005) : programme de formation pour les professionnels du secteur industriel audioviseul MEDIA 2007 - 2013: programme de soutien au secteur audiovisuel europen13
enveloppe financire de prs de 755 millions d'euros intervention o en amont de la production audiovisuelle afin de favoriser l'acquisition et le perfectionnement des comptences, et le dveloppement des uvres audiovisuelles europennes (phases de pr -production); o en aval de la production audiovisuelle afin de soutenir la distribution et la promotion des uvres audiovisuelles europennes (phases de post-production) ; o dans le soutien de projets pilotes, visant assurer l'adaptation du programme aux volutions du march mise en uvre o o o o o les tats de l'AELE qui sont membres de l'Espace conomique europen (EEE) les pays candidats bnficiant d'une stratgie de pradhsion l'UE et les pays des Balkans occidentaux (selon les modalits dfinies dans les accords-cadres concernant leur participation aux programmes communautaires) les tats parties la Convention du Conseil de l'Europe sur la tlvision transfrontire d'autres pays tiers ayant conclu avec l'UE des accords d'association ou de coopration qui comportent des clauses dans le domaine de l'audiovisuel. le rseau europen des MEDIA desks
Jurisprudence OMC AFFAIRE DS363 China c. Etats Unis - droit international du commerce pourrait contribuer la promotion de la diversit culturelle travers la promotion des liberts fondamentales
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Dcision n1718/2006/CE [adoption: codcision COD/2004/0151], en vigueur ds le 25.11.2006 (JO L 327 du 24.11.2006)
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Approche comparative entre le rgime juridique des biens culturels au niveau de lUE et au niveau international
1. Exportation des biens culturels (R 116/2009 & R 752 / 1993) 2. Restitution des biens culturels (D 73/7/1993) 3. Survol de la matire au niveau international UNESCO 1970 UNIDROIT 1995
Tableau gnral1 Les problmes de transfert de proprit et dacquisition a non domino avaient dans les annes 1960 lobjet de travaux dlaboration dune loi modle au sein de lInstitut international pour lunification du droit priv (UNIDROIT). Le projet de loi uniforme dUNIDROIT sur lacquisition de bonne foi dobjets mobiliers corporels (ci-aprs LUAB2) visait lacquisition titre onreux des biens meubles en gnral, et sinscrivait dans la ligne des travaux dlaboration par UNIDROIT des Conventions de La Haye de 1964 sur la vente internationale (la Convention portant loi uniforme sur la vente internationale des objets mobiliers corporels (LUVI) et la Convention portant loi uniforme sur la formation des contrats de vente internationale des objets mobiliers corporels (LUFC)), les derniers deux instruments remplacs ultrieurement par la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de
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Convention dUNIDROIT sur les biens culturels vols ou illicitement exports : Rapport explicatif prpar par le Secrtariat dUNIDROIT, Rev. dr. unif. 2001-3, p. 481.
Le texte du Projet de loi uniforme dUNIDROIT sur lacquisition de bonne foi dobjets mobiliers corporels (LUAB) est reproduit dans la Revue de droit uniforme / Uniform Law Review, 1975-I, 78.
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marchandises3. Dans ce contexte, eu gard au but daccrotre la certitude des oprations commerciales internationales, la solution que retenait la LUAB tendait reconnatre la validit du droit de lacqureur a non domino. Ce projet qui a t entrin en 1974 par le Conseil de Direction dUNIDROIT na cependant pas t adopt comme instrument international, le consensus ayant t estim insuffisant pour tenir la Confrence diplomatique dadoption. Lexprience qui avait t acquise dans le contexte de la LUAB a port lUNESCO sadresser UNIDROIT pour prparer des rgles de droit priv pour la mise en uvre de sa Convention de 1970. En raison mme de la nature tout fait particulire des biens viss, qui ne sont pas des marchandises ordinaires, il est apparu clairement cependant que les objectifs qui avaient inspir la solution de la LUAB ne pouvaient se confondre avec ceux de la protection du patrimoine culturel. Lautre question souleve par la Convention de 1970 est celle de la sortie de biens culturels hors des frontires nationales en violation de la rglementation de lEtat dorigine. Sur ce point, la Convention de 1970, tout en demandant aux Etats dadopter des procdures dautorisation lexportation des biens culturels, ne prvoit pas de mcanisme spcifique organisant le retour dans le pays dorigine des biens sortis illgalement. Il est apparu un stade prcoce des travaux prparatoires dUNIDROIT que, relativement la forme de linstrument adopter, seule une convention internationale serait un vhicule efficace et que, compte tenu du grand nombre dEtats qui avaient dj accept la Convention de 1970, les deux instruments devraient tre pleinement compatibles. Quant au contenu matriel du futur instrument, le point de dpart devrait tre le champ de larticle 7 b.(ii) de la Convention de 1970, avec les deux hypothses vises par celui-ci, le vol et lexportation illicite4. Dans le cadre ainsi dtermin, la cl du succs
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Art. 7 Les Etats parties la prsente Convention sengagent: a) prendre toutes les mesures ncessaires, conformes la lgislation nationale, pour empcher lacquisition, par les muse s et autres institutions similaires situs sur leur territoire, de biens culturels en provenance dun autre Etat partie la Convention, biens qui auraient t exports illicitement aprs lentre en vigueur de la Convention; dans la mesure du possible, informer lEtat dorigine, partie la prsente Convention, des offres de tels biens culturels sortis illicitement du territoire de cet Etat aprs lentre en vigueur de la prsente Convention, lgard des deux Etats en cause; b) i) interdire limportation des biens culturels vols dans un muse ou un monument public civil ou religieux, ou une institution similaire, situs sur le territoire dun autre Etat partie la prsente Convention aprs lentre en vigueur de celle -ci lgard des Etats en question, condition quil soit prouv que ce ou ces biens font partie de linventaire de cette institution; ii) prendre des mesures appropries pour saisir et restituer la requte de lEtat dorigine partie la Convention tout bien culturel ainsi vol et import aprs lentre en vigueur de la prsente Convention lgard des deux Etats concerns, condition que lEtat requra nt verse une indemnit quitable la personne qui est acqureur de bonne foi ou qui dtient lgalement la proprit de ce bien. Les requtes de saisie et de restitution doivent tre adresses lEtat requis par la voie diplomatique. LEtat
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des travaux rsidait dans la possibilit de trouver un point de rencontre entre des positions antagonistes les adeptes de la libre circulation internationale des biens culturels voulant restreindre le plus possible le champ dapplication matrielle de la Convention et prserver la protection dont bnf icie chez eux lacqureur de bonne foi; les partisans dune protection nationale du patrimoine, dsireux dtendre le plus possible la porte du principe de la restitution des biens culturels vols ou illicitement exports et assurer ainsi une protection internationale optimale du patrimoine culturel national. Entrepris la demande de lUNESCO, les travaux dlaboration de la Convention dUNIDROIT ont tout moment bnfici de la coopration co nstructive de cette organisation, dont la participation en tant quobservateur la Confrence diplomatique a t extrmement activ e, et qui continue de fournir un soutien considrable dans la promotion de la Convention dUNIDROIT comme instrument complmentaire de sa Convention de 1970 4. Il convient de mentionner deux initiatives caractre rgional qui ont vu le jour durant les travaux de prparation de la Convention dUNIDROIT, qui ont t largement influences par ceux-ci et ont fourni en retour des rfrences utiles dans les termes des solutions de compromis retenues Le Rglement CEE n3911/92 du Conseil des Communauts europennes du 9 dcembre 1992 concernant lexportation de biens culturels et la Directive 93/7/CEE du Conseil du 15 mars 1993 relative la restitution de biens culturels ayant quitt illicitement le territoire dun Etat membre (et leurs modifications successives) contiennent des mesures de protection pour les patrimoines culturels des Etats membres de lUnion europenne aprs lachvement du March intrieur et la suppression des contrles aux frontires intracommunautaires Lautre initiative concerne les pays du Commonwealth, avec le Scheme for the Protection of the Material Cultural Heritage (adopt Maurice en 19935) qui nonce des rgles de protection contre lexportation illicite.
1. Exportation des biens culturels (R 116/2009 & R 752 / 1993) Rglement du Conseil (CE) n 116/2009 du 18 dcembre 2008 (JO L 39 du 10.2.2009, p. 1) concernant lexportation de biens culturels
requrant est tenu de fournir, ses frais, tout moyen de preuve ncessaire pour justifier sa requte de saisie et de restitution. Les Etat s parties sabstiennent de frapper de droits de douane ou dautres charges les biens culturels restitus en conformit avec le prs ent article. Toutes les dpenses affrentes la restitution du ou des biens culturels en question sont la charge de lEtat requrant. 5 Commonwealth Law Bulletin Vol. 19, n4, Oct. 93, p. 2015.
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dans un souci de rationalit et de clart, abrog et remplace le rglement (CEE) n 3911/92 du 9 dcembre 1992 concernant lexportation de biens culturels, modifi plusieurs occasions contient liste des biens culturels auxquelles le rglement sapplique (annexe I) prvoit les rgles dexportation de biens culturels en vue dassurer leur protection garantit le contrle uniforme de ces exportations aux frontires extrieures de lUnion institue le rgime de lautorisation dexportation une autorisation dexportation est prsente lorsquun bien culturel est export en dehors du territoire douanier de lUnion (art. 2 al. 1) lexportateur demande cette autorisation auprs de lautorit comptente de ltat membre. Elle est valable dans toute lUnion (art. 2 al. 2) un tat membre peut refuser daccorder une autorisation dexportation si les biens sont protgs par la lgislation concernant les trsors nationaux ayant une valeur artistique, historique ou archologique (art. 2 al. 2 par. 3) dans certaines circonstances, un tat membre peut permettre lexportation de certains biens culturels sans autorisation (art. 2 al. 2 par. 2) lautorisation dexportation doit tre prsente avec la dclaration dexportation aux bureaux de douanes comptents lorsque les formalits douanires dexportation sont accomplies (art. 4) les tats membres peuvent limiter le nombre de bureaux de douane comptents pour les formalits relatives aux biens culturels (art. 5 al. 1) mise en uvre : en vue de mettre en uvre ce rglement, les autorits administratives des tats membres se doivent assistance mutuelle et sont tenues de cooprer avec la Commission (art. 6 al. 1) cette coopration doit tre tablie entre les douanes et les autorits comptentes des tats membres (art. 6 al. 2) la Commission est assiste par un comit consultatif (art. 8) les tats membres doivent dfinir des sanctions efficaces, proportionnes et dissuasives applicables en cas de violation du rglement (art. 9)
Rglement (CEE) de la Commission n 752/93 du 30 mars 1993 (JO L 77 du 31.3.1993, p. 24) portant dispositions d'application du rglement (CEE) n 3911/92 du Conseil concernant l'exportation des biens culturels 51
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modifications : Rglement (CE) de la Commission n 1526/98 du 16 juillet 1998 (JO L 201 du 17.7.1998, p. 47) Rglement (CE) de la Commission n 656/2004 du 7 avril 2004 (JO L 104 du 8.4.2004, p. 50) Rectificatif (JO L 203 du 8.6.2004, p. 14 (656/2004) explique la mise en pratique du rgime juridique de lautorisation dexportation : l'exportation de biens culturels fait l'objet de trois types d'autorisations (art. 1 ch. 1) Une autorisation normale est utilise, normalement, pour toute exportation rgie par le rglement de base (art. 2 ch. 1) Une autorisation ouverte spcifique couvre l'exportation temporaire rpte d'un bien culturel spcifique par une personne ou une organisation (art. 2 ch. 2) Une autorisation ouverte gnrale couvre toute exportation temporaire de biens culturels appartenant la collection permanente d'un muse ou d'une autre institution (art. 2 ch. 3) Rgime juridique de lautorisation normale (SECTION II, Articles 3 9) - dure de validit d'une autorisation d'exportation ne peut dpasser douze mois (art.9 ch. 1) Rgime juridique de lautorisation ouverte spcifique (SECTION III, Chapitre I, Articles 10 12) - dure de validit d'une autorisation d'exportation ne peut dpasser cinq ans (art. 10 ch. 3) Rgime juridique de lautorisation ouverte gnrale (SECTION III, Chapitre II, Articles 13 15) - dure de validit d'une autorisation d'exportation ne peut dpasser cinq ans (art. 13 ch. 3) Explications sur les formulaires d'autorisation (SECTION III, Chapitre III, Article 16)
2. Restitution des biens culturels DIRECTIVE 93/7/CEE DU CONSEIL du 15 mars 1993 relative la restitution de biens culturels ayant quitt illicitement le territoire d'un tat membre (JO L 74 du 27.3.1993, p. 74) Modifications (portant sur les catgories de biens vises l'article 1er point 1 deuxime tiret auxquelles les biens classs trsors nationaux au sens de l'ancien article 36 du trait doivent appartenir pour pouvoir tre restitus conformment la prsente directive) : Directive 96/100/CE du Parlement europen et du Conseil du 17 fvrier 1997 L 60 59 1.3.1997 52
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Contenu :
dfinition du bien culturel (art. 1er) o trsor national de valeur artistique, historique ou archologique (ancien art. 36 TCE) o biens numrs dans lannexe o collections publiques figurant sur les inventaires des muses, des archives et des fonds de conservation des bibliothques o inventaires des institutions ecclsiastiques devoir de restitution (art. 2) cooprent et consultation entre les autorits comptentes des tats membres (art. 4) une action en restitution d'un bien culturel ayant quitt illicitement son territoire, auprs du tribunal comptent de l'tat membre requis (art. 5) information de l'autorit centrale de l'tat membre requis de l'introduction de l'action en restitution (art. 6) dlai de prescription d'un an compter de la date laquelle l'tat membre requrant a eu connaissance du lieu o se trouvait le bien culturel et de l'identit de son possesseur ou dtenteur (art. 7 al. 1) dlai de trente ans compter de la date o le bien culturel a quitt illicitement le territoire de l'tat membre requrant (art. 7 al. 2) dlai de 75 ans pour les biens faisant partie des collections publiques viss l'article 1er paragraphe 1 et des biens ecclsiastiques dans les tats membres dans lesquels ils font l'objet d'une protection spciale conformment la loi nationale (art. 7 al. 2) le tribunal comptent de l'tat membre requis accorde au possesseur une indemnit qu'il estime quitable en fonction des circonstances du cas d'espce, condition qu'il soit convaincu que le possesseur a exerc la diligence requise lors de l'acquisition (art. 9 al. 1)
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Jurisprudence CJCE relative la culture Affaire T-438/09 Parties : SE. RI. FO. Srl, tablie Naples vs. Commission europenne et Agence excutive ducation, audiovisuel et culture (EACEA) Objet : demande dannulation de la dcision de lEACEA tablissant la liste des projets faisant partie du programme transversal KA3 ICT Projets multilatraux auxquels est accorde une subvention communautaire Faits : La requrante a particip l'appel d'offres pour l'anne 2009 du programme d'action dans le domaine de l'ducation et de la formation tout au long de la vie ("Lifelong Learning Programme") en prsentant l'EACEA, ayant obtenu 30,5 points sur 40 ( savoir, 76,3 % du maximum), alors que 31 points (soit 77,5 % du maximum) taient ncessaires pour l'inscription sur la liste des projets financs En droit : l'article 109 du rglement (CE, Euratom) n 1605/2002 du Conseil, du 25 juin 2002, portant rglement financier applicable au budget gnral des Communauts europennes dispose, en ce qui concerne l'octroi des subventions, que: "[l]'octroi de subventions est soumis aux principes de transparence [et] d'galit de traitement . Affaire T-33/06 Parties : Zenab SPRL (Bruxelles, Belgique) vs. Commission europenne Objet : annulation de la dcision rfrence 648599 de la Commission, du 9 novembre 2005 Faits : Afin doprer la slection de projets pilotes justifiant un financement communautaire au sens de la dcision MEDIA Plus, la C ommission des Communauts europennes a publi lappel propositions, du 31 mars 2005, intitul MEDIA Plus (2001-2005) Mise en uvre du programme dencouragement au dveloppement, la distribution et la promotion des uvres audiovisuelles europennes la requrante, Zenab SPRL, a rpondu lappel propositions, en soumettant une proposition intitule EuroVOD dans un premier temps, la proposition EuroVOD a t dclare recevable, mais suite lavis du groupe de consultation technique constitu par la Commission, la proposition EuroVOD na pas t retenue ; les motifs invoque dans dcision rfrence 648599 de la Commission : la nature du 54
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contenu nest pas clairement dfinie, les groupes cibles ne sont pas clairement identifis, le projet est trs coteux et une planification dtaille des ressources fait dfaut En droit : la Commission jouit dun large pouvoir dapprciation quant lexistence des conditions justifiant loctroi dun concours financier communautaire et que lui-mme ne peut, dans le cadre dun recours devant lui, procder un rexamen au fond du projet litigieux Il ressort de cette procdure que, aux fins darrter des mesures relatives des projets pilotes pouvant bnficier du finan cement communautaire conformment au programme MEDIA Plus, la Commission est assiste par le comit MEDIA les reprsentants de la Commission ont effectivement assist aux runions pertinentes du groupe de consultation technique relatif lappel propositions. Ainsi, eu gard cette prsence, le travail des experts se trouvait sous le contrle direct et immdiat de la Commission les convergences de vues entre, dabord, le groupe de consultation technique et le comit MEDIA et, ensuite, ce dernier et la Commission, ne suffisent pas tablir que celle-ci naurait pas rellement exerc ses comptences bien que les deux critres relatifs au contenu de lactivit soient prvus par des textes diffrents, savoir la dcision MEDIA Plus et les lignes directrices, et bien quils soient dfinis en des termes distincts, comme tant les contenus audiovisuels europens et l a dimension europenne de lactivit , ils recouvrent, en substance, une mme exigence matrielle, savoir lexigence des aspects europens, laquelle constitue la condition sine qua non des projets pilotes au sens du programme dencouragement au dveloppement, la distribution et la promotion des uvres audiovisuelles europennes la Commission a rejet la demande de soutien financier pour le projet EuroVOD sur la base de quatre motifs et ces quatre motifs de rejet ne sont pas pour autant dpourvus de rapports entre eux quil ne ressort pas du projet EuroVOD dans quelle mesure les objectifs europens et non europens quil vise atteindre son t poursuivis. Lindication que les films non europens seront inclus dans le but dassurer la diversit culturelle et leffet consistant tirer profit de lexhaustivit du catalogue propos ( longue queue ) ne permet pas dy remdier et, par consquent, doit tre considre, c ontrairement ce que prtend la requrante, comme indiffrente cet gard la Commission a pu lgitimement considrer que le projet EuroVOD napportait aucune garantie permettant de sassurer quil tendait, par le biais du contenu audiovisuel propos, contribuer principalement des objectifs europens . 55
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Affaire T - 122/06 Parties : Helkon Media AG, tablie Munich (Allemagne) vs. Commission europenne Objet : obtenir la condamnation de la Commission payer la requrante une somme prtendument due en vertu du contrat relatif au soutien financier communautaire accord au projet Dark Blue World (Projet 200242120103DI010006DE) Faits : larticle 6 de la dcision 2000/821/CE du Conseil, du 20 dcembre 2000, portant sur la mise en uvre dun programme dencouragement au dveloppement, la distribution et la promotion des uvres audiovisuelles europennes (MEDIA Plus Dveloppement, Distribution et Promotion) (2001-2005) (JO L 336, p. 82), dispose : Les soutiens financiers accords dans le cadre du programme peuvent tre octroys sous forme davances conditionnellement remboursables ou de subventions, tels que dfinis en annexe [] Helkon Media AG, est une socit anonyme de droit allemand dont le sige est Munich. Son objet social est de produire, de distribuer et de louer des produits audiovisuels. Elle vise aussi fournir des services dans le domaine cinmatographique et tlvisuel. Elle a galement pour objet dacqurir des participations dans des socits du mme domaine et de les diriger dans le cadre de la dcision 2000/821, la Communaut europenne, reprsente par la Commission, a conclu, le 7 octobre 2002, un accord avec la requrante portant sur le soutien financier au projet de film Dark Blue World 3.3 de lannexe II laccord, la Commission peut rsilier laccord sans pravis et sans paiement de la moindre compensation si le bnficiaire est dclar tre en faillite par lettre du 14 septembre 2004, la Commission a annonc la requrante quelle procdait la compensation des 120 000 euros quelle devait la requrante en vertu de larticle 4.2 de laccord, au moyen de quatre crances dun montant total de 281 283,50 euros En droit : il ressort de la jurisprudence quun acte par lequel la Commission opre une compensation extrajudiciaire entre dettes et crances rsultant de diffrents rapports juridiques avec la mme personne constitue un acte attaquable au sens de larticle 230 CE indpendamment de la nature des relations juridiques lorigine des dettes et des crances compenses, une compensation adopte sur la base du rglement n 1605/2002 relve du domaine du droit communautaire et constitue un acte susceptible de faire lobjet dun recours en annulation introduit conformment larticle 230 CE 56
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La requrante ne saurait prtendre cet effet que lacte de compensation ne constitue pas une dcision au sens de larticle 249 CE, ds lors quaucune des lettres de la Commission relatives la compensation ne pourrait, eu gard sa forme, tre considre comme te lle. En effet, cet gard il convient de rappeler quil ressort dune jurisprudence constante que constituent des actes ou des dcisions susceptibles de faire lobjet dun recours en annulation au sens de larticle 230 CE les mesures produisant des effets juridiques obligatoire s de nature affecter les intrts du requrant, en modifiant de faon caractrise la situation juridique de celui-ci lacte de compensation dont la validit est mise en cause par la requrante ne revt pas une nature contractuelle, mais const itue au contraire un acte administratif dont lannulation peut tre demande la juridiction communautaire en vertu de larticle 230 CE il doit, en tout tat de cause, tre constat quil est tardif .Affaire T-314/07 Parties : Simsalagrimm Filmproduktion GmbH, tablie Munich (Allemagne) vs. Commission europenne et Agence excutive ducation, audiovisuel et culture (EACEA) Objet : la requrante a demand lannulation, au titre de larticle 230, quatrime alina, CE, de la note de dbit n 3240905584 du 2 0 juin 2007, par laquelle EACEA avait rclam le remboursement dun montant vers en excution dun contrat concernant le financement communautaire de la ralisation dun film de dessins anims, dans le cadre du programme MEDIA II - Dveloppement et distribution1 Faits : la requrante et la Commission ont sign en 1998 un contrat portant sur le soutien accord une srie ralise en film d'animation dans le cadre du programme MEDIA II - Dveloppement et distribution En droit : Il rsulte uniquement des conditions de paiement de la note de dbit que la Commission se rservait le droit dexcuter le paiement conformment larticle 256 CE. Cette formulation nexclut pas que la note de dbit constitue un acte prparatoire. Il y a donc lieu de rejeter la demande de la requrante .
Dcision du Conseil, du 10 juillet 1995, portant sur la mise en uvre d'un programme d'encouragement au dveloppement et la distribution des uvres audiovisuelles europennes (Media II - Dveloppement et distribution) (1996-2000)
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Affaire T-34/08 Parties : Berliner Institut fr Vergleichende Sozialforschung e.V. (Berlin, Allemagne) vs. Commission europenne Objet : la requrante a demand lannulation de la dcision du 16 novembre 2007 par laquelle la Commission a partiellement exclu du financement communautaire les frais exposs par le requrant dans le cadre du "Daphne Grant Agreement JAE/DAP/2004-2/052W Faits : en mai 2005, la requrante et la Commission ont conclu un contrat portant sur le financement d'un projet dans le cadre du programme DAPHNE II2 une partie des frais exposs par celui-ci n'avait pas t considre comme pouvant bnficier du financement communautaire. C'est contre cette dcision qu'est dirig le prsent recours En droit : pour la requrante, les frais exposs en vue de l'engagement bref dlai d'assistants ou stagiaires, des frais prvus dans le budget et certains frais de voyage n'auraient pas t admis, et ce rejet serait erron .
Affaire T-161/06 Parties : ARBOS, Gesellschaft fr Musik und Theather (Klagenfurt, Autriche) vs. Commission europenne Objet : la requrante demande la Commission de l'indemniser en vertu de l'article 288 CE du prjudice qu'elle a subi du fait de la retenue injustifie d'aides Faits : deux contrats d'aide conclus en 2000 et 2002 pour la promotion de la culture et dont les annexes comportent toutes deux une clause compromissoire En droit : Affaire T-78/01
Dcision n 803/2004/CE du Parlement europen et du Conseil du 21 avril 2004 adoptant le programme d'actions communautaires (2004-2008) visant prvenir et combattre la violence envers les enfants, les adolescents et les femmes et protger les victimes et les groupes risques (programme DAPHNE II) (JO L 143, p. 1).
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Parties : Innova, Centro euromediterraneo per lo sviluppo sostenibile, tablie Calatafimi (Italie) vs. Commission europenne Objet : recours visant obtenir, titre principal, la condamnation de la Commission payer la deuxime tranche et le solde de la subvention accorde la requrante () et, titre subsidiaire, l'annulation de la dcision de la Commission informant la requrante de la suspension du paiement de ces sommes Faits : subvention accorde la requrante pour le projet "Una festa per Aristofane" dans le cadre du programme "Culture 2000"3 En droit : Il n'y a pas lieu de statuer sur le recours. Chaque partie supportera ses propres dpens . Affaire T-233/00 Parties : Scanbox Entertainment A/S, tablie Farum (Danemark) vs. Commission europenne Objet : demande d'annulation de la dcision de la Commission, refusant de reconnatre l'ligibilit de la requrante au programme d'encouragement au dveloppement et la distribution des uvres audiovisuelles europennes (MEDIA II - Dveloppement et distribution) (1996-2000)4 Faits : la Commission a mis un appel propositions 8/2000 intitul Soutien la distribution transnationale des films europens et la mise en rseau des distributeurs europens - Systme de soutien automatique (ci-aprs le systme de soutien automatique) point 2.3 des lignes directrices dfinit la distribution (cinma): Toute activit commerciale destine porter la connaissance d'un large public un film sur diffrents types de supports. Cette activit peut comprendre des aspects d'dition technique d'oeuvre (doublage/soustitrage, ralisation de copies, expditions, etc.) ainsi que des actions de marketing et de promotion (ralisation de films annonces et de matriel publicitaire, achat d'espaces publicitaires, organisation d'vnements promotionnels, etc.) point 2.4 des lignes directrices dfinit le distributeur cinma: Toute socit europenne qui, ayant acquis contractuellement les droits de distribution d'un film sur un territoire donn, en assure directement la distribution, ngocie les dates de sortie en salle et prend en charge les cots de distribution affrents. (Les sous-traitants ou distributeurs physiques n'entrent pas dans cette catgorie.)
3
tabli par la dcision n 508/2000/CE du Parlement europen et du Conseil, du 14 fvrier 2000 (JO L 63, p. 1) Dcision 95/563/CE, (JO L 321, p. 25).
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La requrante, Scanbox Entertainment A/S distribue des films au Danemark ainsi qu'en Sude et en Norvge par l'intermdiaire de filiales locales. Elle est titulaire des droits exclusifs de distribution des films Elizabeth I, Little Voice et The Ninth Gate pour ces trois pays. Svensk Filmindustri AB (ci-aprs SF) est une socit sudoise de distribution et de production de films qui appartient un groupe de socits exploitant des salles de cinma en Sude et en Norvge la filiale de la requrante, Scanbox Sweden AB, et SF ont chacune dpos une demande de soutien potentiel pour la distribution des films Elizabeth I, Little Voice et The Ninth Gate en Sude la Commission a indiqu la requrante qu'elle rejetait sa demande et accueillait celle de SF En droit : Sur le critre relatif l'acquisition des droits de distribution l'acquisition des droits de distribution est un pralable ncessaire cette activit dont elle constitue, en gnral, le principal cot par rapport aux autres frais de distribution (par exemple, ceux relatifs la manutention, la copie, la livraison, le sous-titrage ou la promotion du film) il est constant que SF n'est pas titulaire des droits de distribution de ces films pour la Sude; ces droits appartiennent exclusivement la requrante. Ds lors, SF ne rpond pas au premier des quatre critres noncs au point 2.4 des lignes directrices et ne peut, par consquent, tre considre comme un distributeur ligible au systme de soutien automatique Sur les autres critres s'agissant du critre relatif la charge des cots de distribution la requrante, aux termes de son contrat avec SF, a support les cots de distribution des films en cause en Sude dans la mesure o les frais avancs par SF lui sont ensuite rembourss par la requrante, conomiquement, cette dernire est donc la seule en supporter la charge Il apparat donc que la requrante prenait en charge les cots de distribution des films en cause au sens du point 2.4 des lignes directrices s'agissant du critre relatif la distribution directe des films 60
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il demeure que la requrante supporte le risque commercial li la distribution des films de la requrante est conforme la finalit du systme de soutien automatique qui est d'encourager la distribution de films europens hors de leur pays d'origine s'agissant du critre relatif la ngociation des dates de sortie en salle il apparat donc que SF soumettait l'approbation de la requrante la date de sortie en salle dans le cadre du plan de commercialisation la dcision attaque, en ce qu'elle affirme que SF a ngoci les dates de sortie en salle, est entache d'une erreur d'apprciation Ds lors, il y a lieu d'accueillir le moyen pris d'erreurs d'apprciation et d'annuler la dcision, sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens et griefs invoqus par la requrante . Affaire T-333/00 Parties : Rougemarine SARL, tablie Paris vs. Commission europenne Objet : demande d'annulation de la dcision de la Commission refusant d'octroyer la requrante un soutien financier dans le cadre du programme MEDIA II5 Faits : l'article 3, quatrime alina, de la dcision 95/563 prcise quelles sont les entreprises qui peuvent obtenir un tel soutien appel propositions 3/2000, la Commission a fourni les lignes directrices pour soumettre une proposition en vue d'obtenir un soutien au dveloppement d'uvres audiovisuelles (fiction, documentaire cratif) proposes par des socits de production indpendantes europennes, ayant galement charg the European MEDIA Development Agency (EMDA) de l'assister dans l'valuation des projets La requrante, qui avait soumis un projet intitul Hr, est une socit de production audiovisuelle tablie en France, avec comme grant et actionnaire majoritaire, M. S. Aloui, ayant la nationalit tunisienne et, depuis 1991, rsident franais.
Ibid.
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En droit :
la requrante expose, notamment, les lments permettant de conclure que le projet Hr, en cause en l'espce, satisfaisait aux critres de slection tenant la qualit et l'originalit de son concept, au savoir-faire de la socit de production et des membres de son quipe, au potentiel du projet tre produit ainsi qu'aux possibilits de production transnationale de l'avis de la requrante, le critre de nationalit qui lui aurait ainsi t appliqu conduit une situation discriminatoire entre socits europennes, en fonction de la nationalit de leur actionnaire principal Il ressort du dossier que la Commission a bel et bien procd l'examen des mrites du projet de la requrante. La Commission a produit, cet gard, le rapport de l'expert indpendant charg de procder l'valuation des demandes de soutien financier. Celui-ci a mis en relief les insuffisances du projet, et notamment la circonstance que le script n'apparaissait pas assez mr et que le budget envisag tait trop important par rapport au public potentiel le caractre sommaire () apparat tre une consquence inluctable du traitement d'un nombre lev de demandes de soutien les griefs pris du caractre discriminatoire de la dfinition de socit de production europenne ne sont pas pertinents et doivent, ds lors, tre rejets .
Affaire T-164/98 Parties : DIR International Film Srl, tablie Rome (Italie), Nostradamus Enterprises Ltd, tablie Londres (Royaume-Uni), Union PN Srl, tablie Rome, United International Pictures BV, tablie Amsterdam (Pays-Bas), United International Pictures AB, tablie Stockholm (Sude), United International Pictures APS, tablie Copenhague (Danemark), United International Pictures A/S, tablie Oslo (Norvge), United International Pictures EPE, tablie Athnes (Grce), United International Pictures OY, tablie Helsinki (Finlande) vs. Commission europenne
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Objet : pourvoi contre l'arrt du Tribunal de premire instance du 19 fvrier 1998, DIR International Film e.a./Commission par lequel celui-ci a, notamment, rejet leur recours tendant l'annulation de la dcision du European Film Distribution Office - Europasches Filmbro eV (ci-aprs l'EFDO), communique aux requrantes par lettre du 10 janvier 1995, qui a rejet leur demande de financement Faits : dcision 90/685/CEE pour le programme MEDIA 1991-19956 le renforcement de la capacit audiovisuelle de l'Europe a t considr par le Conseil europen comme tant de la plus haute importance l'industrie audiovisuelle europenne devrait surmonter la fragmentation des marchs et adapter ses structures de production et de distribution, trop troites et insuffisamment rentables la Commission a conclu des accords avec l'EFDO, portant sur la mise en uvre financire du programme MEDIA la demande des producteurs du film Maniaci Sentimentali, UIP a envoy l'EFDO des demandes de financement pour la distribution dudit film en Norvge, Finlande, Sude, Danemark, Grce et Espagne par ses filiales respectives la demande du producteur du film 'Nostradamus, UIP a adress l'EFDO une demande de financement pour la distribution dudit film en Norvge, Finlande, Sude et Danemark par ses filiales respectives en septembre 1994, Le comit de l'EFDO [avait] ajourn sa dcision relative [leur] demande concernant les films 'Nostradam us et 'Maniaci Sentimentali [...] jusqu' ce que la Commission europenne ait pris sa dcision gnrale sur le statut de [UIP] en Europe. La dcision gnrale susvise tait, d'aprs les parties, celle que la Commission devait prendre au sujet de la demande de UIP de renouvellement de l'exemption au titre de l'article 85, paragraphe 3, du trait CE, de l'accord de filiale commune entre ses trois socits mres prvoyant sa cration et d'accords connexes concernant principalement la production et la distribution de films de fiction de long mtrage en dcembre 2004, le comit de l'EFDO a examin les demandes de financement susvises et dcid de les rejeter En droit : Larrt du TPI
dcision 90/685/CEE concernant la mise en uvre d'un programme d'action pour encourager le dveloppement de l'indu strie audiovisuelle europenne, JO L 380, p. 37
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les dcisions prises par l'EFDO sur les demandes de financement dposes dans le cadre du programme MEDIA taient imputables la Commission la Commission et l'EFDO n'avaient pas outrepass les limites de leur pouvoir d'apprciation en estimant que l'octroi de moyens financiers provenant de la Communaut la distribution de films devait favoriser la cration, en Europe, de rseaux de distributeurs qui n'existaient pas auparavant c'tait bel et bien le statut incertain de UIP et de ses filiales qui tait l'origine du rejet des demandes de prt, incertitude qui provenait de l'existence d'une procdure au titre de l'article 85, paragraphe 3, du trait Le pourvoi Sur lerreur de droit c'est bon droit que le Tribunal a considr que la Commission pouvait interprter et appliquer la condition relative l'exigence de trois distributeurs diffrents par rfrence aux objectifs poursuivis par le programme MEDIA () et, partant, exiger que, pour que les demandes de financement pour la distribution de films soient ligibles, elles soient prsentes par au moins trois distributeurs qui ne coopraient pas auparavant de manire substantielle et permanente le premier moyen doit tre rejet comme tant non fond Sur la violation de lart. 230 TCE faite par le TPI en substituant sa propre motivation celle retenue par la Commission pour justifier sa dcision en ce qui concerne le financement du film la possibilit pour le destinataire d'un acte de dterminer les circonstances dans lesquelles la Commission a fait application du trait serait prive de toute signification et les droits de la dfense de ce mme destinataire seraient compromis si le juge avait la possibilit de rcrire ces circonstances la dcision litigieuse ne comportait donc aucune rfrence explicite la procdure d'exemption, mais faisait en revanche tat de procdures judiciaires engages par UIP contre la Commission
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force est, ds lors, de constater qu'il y a eu dnaturation du contenu de la dcision litigieuse. Or, cette dnaturation a prcisment permis au Tribunal d'carter l'interprtation de la Commission qui insistait sur le rapport existant entre le statut incertain de UIP en Europe et le risque que les prts consentis ne puissent tre rembourss le Tribunal, en substituant sa propre motivation celle de la dcision litigieuse, a commis une erreur de droit il convient de relever que la Cour ne dispose d'aucun lment lui permettant d'apprcier s'il existait un risque que le prt qu'aurait consenti l'EFDO pour la distribution du film Nostradamus ne puisse pas tre rembours. Le litige n'tant pas en tat d'tre jug, il y a, ds lors, lieu de renvoyer l'affaire devant le Tribunal .
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Elargissement sous langle culturel : cas de la Turquie Survol des relations Ankara Bruxelles 1963 signature Accord crant une association entre la Communaut conomique europenne et la Turquie1 dont lobjectif long terme tait ladhsion lorsque les conditions en seront runies 1987 - dpt de candidature formelle dadhsion 1995, 22 dcembre - le Conseil d'association CE-Turquie a arrt la dcision n 1/95 relative la mise en place de la phase dfinitive de l'union douanire2 (intgration conomique quasi-totale) o avec l'entre en vigueur de l'union douanire, la Turquie a supprim les droits de douane et droits quivalents, ainsi que les restrictions quantitatives et autres, appliqus aux importations de produits industriels de la Communaut. Ce pays a galement adopt une bonne partie de l'acquis communautaire, notamment dans le domaine des douanes, de la politique commerciale, de la concurrence et de la protection de la proprit intellectuelle, industrielle et commerciale. La Turquie tait tenue, avant le 31 dcembre 2000, d'incorporer dans son droit interne toute la lgislation communautaire sur l'limination des entraves techniques aux changes. o l'union douanire, couvrant plus de 90 % des changes commerciaux bilatraux, a apport des avantages conomiques aussi bien l'UE qu' la Turquie. 1996 1er janvier entr en vigueur de laccord douanier
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1997 dcembre - Conseil europen de Luxembourg a refus dajouter la Turquie la liste des pays candidats, en dclarant quelle restait ligible, mais quelle devait dabord appliquer les critres de Copenhague 1999, 12 dcembre - la Turquie a officiellement t reconnue candidate le lors du Sommet europen d'Helsinki 2000, dcembre - un partenariat pour ladhsion a t conclu, sous prsidence franaise de lUE, avec pour objectif doffrir un programme politique et conomique de prparation de la Turquie ladhsion. 2001 - la peine de mort est supprime, sauf cas de guerre, menace de guerre imminente ou actes terroristes 2002 - la peine de mort est abolie pour tous les crimes en temps de paix (aucune excution na eu lieu depuis 1984, anne o un moratoire avait t adopt par le Parlement) 2004, 17 dcembre au Sommet de Bruxelles est formellement indiqu que la Turquie remplit les critres de Copenhague
2005, 3 octobre ouverture formelle des ngociations entre lUE et la Turquie 2010 Communication from the Commission to the Council and the European Parliament "Enlargement Strategy and Main Challenges 2010-2011", COM(2010)660 final (Conclusions on Turkey) Turkey's approach to respect for and protection of minorities and cultural rights remains restrictive. Full respect for and protection of language, culture and fundamental rights, in accordance with European standards have yet to be fully achieved. Turkey needs to make further efforts to enhance tolerance and promote inclusiveness vis--vis minorities. Some positive steps were taken to strengthen cultural rights, in particular in relation to Turkey's broadcasting policy in languages other than Turkish. However, restrictions remain, particularly on the use of such languages in political life, education and contacts with public services Concerning human rights and the protection of minorities, some progress has been made, in particular with respects to freedom of assembly and women's, children's and cultural rights . However, significant efforts are still needed in particular concerning freedom of expression and freedom of religion.
Le Trait sur l'Union europenne dispose que tout pays europen peut prsenter une demande d'adhsion s'il respecte les valeurs dmocratiques de l'UE et s'engage les promouvoir. 69
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Cadre lgal :
Article 49 TUE (ex-article 49 TUE) Tout tat europen qui respecte les valeurs vises l'article 2 et s'engage les promouvoir peut demander devenir membre de l'Union. Le Parlement europen et les parlements nationaux sont informs de cette demande. Article 2 L'Union est fonde sur les valeurs de respect de la dignit humaine, de libert, de dmocratie, d'galit, de l'tat de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant des minorits. Ces valeurs sont communes aux tats membres dans une socit caractrise par le pluralisme, la non-discrimination, la tolrance, la justice, la solidarit et l'galit entre les femmes et les hommes.
Notion Etat europen : o en droit communautaire, dfini seulement la lumire des considrations conomiques, politiques et juridiques (critres de Copenhague & Madrid) o o pas de rfrence explicite aux critres culturels et gographiques
Conseil de lEurope a galement essay de dfinir cette notion dans une approche plus large en 1994: La commission des relations avec les pays europens non membres du Conseil de lEurope a tablit trois critres: faire partie de lespace gographique europen; partager lexistence de valeurs et de sensibilit commune; ainsi que les valeurs dmocratiques et la reconnaissance des droits de lHomme 3.
Avis sur l'largissement du Conseil de l'Europe, Rapporteur: M. ATKINSON, Royaume-Uni, Groupe des dmocrates europens, Doc. 7148, 13 septembre 1994
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Dbat sur la possibilit pour les trois rpubliques de Transcaucasie l'Armnie, l'Azerbadjan et la Gorgie de devenir membres part entire du Conseil de l'Europe
PRO
le British Everyman et le Larousse franais affirment tous deux que la limite orientale de l'Europe est constitue par les monts du Caucase Si l'on admet que les monts de l'Oural constituent la limite orientale de l'Europe, on peut logiquement en dduire que le fleuve Oural, qui se jette dans la mer Caspienne, tend cette limite naturelle vers le Sud. Aussi le Caucase, qui est situ l'ouest de la mer Caspienne, est-il europen. Le trait sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), il a t dcid que le champ d'application du trait dans le cas de l'ex-URSS s'tend tout le territoire situ louest du fleuve Oural et de la mer Caspienne, description qui englobe de toute vidence les trois Etats caucasiens. Les trois rpubliques caucasiennes font partie du groupe Europe de l'Est aux Nations Unies, et non du groupe Asie On peut faire remonter directement l'histoire et de la Gorgie et de l'Armnie l'adoption du e christianisme au dbut du IV sicle aprs J.-C. La nationalit gorgienne se distingue par une langue et une criture ibro-caucasiennes. Les deux pays ont conserv leurs liens directs avec la chrtient, quasiment synonyme d'Europe, et les traditions artistiques, architecturales et musicales qui y sont associes. On rattache plus difficilement l'Azerbadjan l'histoire et la culture europenne, avant sa conqute e par les Russes au dbut du XIX sicle. Mais, vu qu'il n'existe pas de frontire naturelle sparant les Azris des Gorgiens et des Armniens, on est parfaitement fond englober la rgion caucasienne tout entire dans l'Europe CONTRE
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Encyclopaedia Britannica 1984 : publie aux Etats-Unis d'Amrique depuis 1922 et, plus prcisment, Chicago depuis les annes 40. La dfinition qu'elle donne de l'Europe est celle des gographes sovitiques, dfinition arbitraire et suspecte
Ensuite, en octobre, cest la Commission politique qui mit une recommandation au sujet de llargissement du Conseil de lEurope4
Ne peuvent en principe devenir membres du Conseil de l'Europe que des Etats dont le territoire national est situ en totalit ou en partie sur le continent europen et dont la culture est troitement lie la culture europenne. Toutefois, des liens traditionnels et culturels et une adhsion aux valeurs fondamentales du Conseil de l'Europe pourront justifier une coopration approprie avec d'autres Etats qui jouxtent les limites dites gographiques (ch. 2) Les frontires de l'Europe n'ont jusqu' prsent pas t fixes avec prcision en droit international. En consquence, le Conseil de l'Europe doit lui-mme se baser, en principe, sur les limites gographiques de l'Europe gnralement acceptes (ch. 3) En raison de leurs liens culturels avec l'Europe, l'Armnie, l'Azerbadjan et la Gorgie auraient la possibilit de demander leur adhsion condition qu'ils indiquent clairement leur volont d'tre considrs comme faisant partie de l'Europe. Toutefois, on ne devrait pas tirer un nouveau rideau de fer derrire ces Etats, qui risquerait d'empcher l'expansion des valeurs fondamentales du Conseil de l'Europe vers d'autres pays. (ch. 8)
Notion culture europenne : o Stricto sensu : linstar des historiens, pourquoi la culture occidentale semble bien plus facilement dispose intgrer ses composantes nordiques, slaves ou barbares qu reconnatre combien Byzance fut une condition essentielle de la
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Renaissance de lEurope ds le XIIIme sicle ?5 Nous considrons que, de ce point de vue, la Turquie est partie intgrante de la culture europenne. Petit survol de la vie culturelle dIstanbul, capitale de la culture 2010, future capitale du sport et du design 2012 et candidate pour lorganisation des JO 20206. Turquie est un magnifique ple culturel, un croisement extraordinaire des cultures, un carrefour culturel vivant o se croisent des courants venus des quatre coins du monde Trsors culturels : Quartier historique : la Mosque bleue (dans une ville comptant autour de milles tels difices, la dernire mille et unime, ralise en 2009 portant la signature dune femme, Zeynep Fadillogu), Sainte-Sophie (symbole de la puissance byzantine son apoge), le palais Topkapi (sige du sultanat de lEmpire ottoman) ou bien la forteresse dAndalou Hisari, sur la rive asiatique, le monument turc le plus ancien dIstanbul, rig en 1395 Citerne Basilique, construite par l'empereur Justinien en 532 (avec sa foret de 336 colonnes en marbre de Constantinople) Muse archologique (quartier Sultuanahmet) : sculptures romaines et caftans en soir de sultans
Culture moderniste : Modern Istanbul, ouvert en 2005, premier lieu ddi lart contemporain Tolrance et ouverture vers dautres cultures : monastre Saint-Georges Effervescence artistique grand nombre des artistes ont choisi dy sinstaller (plasticienne Giulia Ferencizini)
Jehan A., La culture au sein de lUnion europenne : objet politique non identifi , Mmoire prsent pour l'obtention du Master en tudes europennes, Rdig sous la codirection du Professeur Yves Hersant et de M. Silvio Guindani, Genve, le 29 juin 2007 6 Istanbul
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rle toujours plus important des femmes dans lart : romancire Elif Shafak ( Quarante rgles de lamour , 650.000 exemplaires), la chorgraphe Zeynap Tabnbay, ou larchitecte Zeynep Fadillogu les derniers cinq ans, Istanbul a vu clore autour de 280 galeries dart, 30 thtres et autant des salles de concert ; cela grce au mcnat priv, surtout provenant des grandes familles turques telles que les Eczacibasi, les Sabanci, ou les Koc, ayant compris le prestige confr par le statut de collectionneur, mais galement des banques telles que Akbank ou Garanti Bank climat conomique propice soutenant lart en gnral, avec une croissance la chinoise (11,7 % pour 2011) traduite par lexplosion des ouvertures des socit trangres en Turquie, 27.000 pour les derniers dix ans, dont plus de moiti provenant de la Russie et des Emirats Arabes Unis ; revers de la mdaille, la volont de modernisation a entrain la transformation des vieux btiments tombs en ruine en immeubles dhabitation, ayant attir la menace de la part de lUNESCO pour sortir de la liste du Patrimoine mondial des quartiers entiers dIstanbul
Ohran Pamuk, Prix Nobel 2006 (le livre Neige ) o Approche large de la notion de culture : Si des normes avances ont t enregistres quant la prservation de lenvironnement (ralisation des quartiers verts, la mise en place des zones 100% pitonnires, les projets pour les centrales dpuration vgtales qui verront le jour dici 2015 Istanbul, tenant compte que 80% des eaux domestiques de la capitale deux millions mtres cubes de dchets - sont verses quotidiennement dans le Bosphore), en revanche la culture est synonyme galement du plein respect des droits fondamentaux. Nous considrons que, de ce point de vue, la Turquie nest pas encore prte pour lEurope (problme kurde, droit lobjection de conscience) o Souci pour viter tout affrontement religieux :
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Travaux prparatoires pour la Constitution europennes : volont de faire rfrence aux racines chrtiennes de lEurope Consciente de son patrimoine spirituel et moral, l'Union se fonde sur les valeurs indivisibles et universelles de dignit humaine, de libert, d'galit et de solidarit; elle repose sur le principe de la dmocratie et le principe de l'tat de droit. Elle place la personne au cur de son action en instituant la citoyennet de l'Union et en crant un espace de libert, de scurit et de justice (Prambule 2me consid, Charte des droits fondamentaux)
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