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Librairie C. Klir.cks ck, 1966.
LISBETH FRANCK
Sources classiques
concernant
la Cappadoce
C KLINCKSIECK
:'. rue de Lille
PARIS
ABRVIA TIONS
GARSTANG-GURNEY, G.H.E. = GARSTANG-GURNEY, The Geography
of the Hittite Empire, London, 1959.
GoETZE, Kizzuwatna = A. GoETZE, Kizzuwatna and the Problem
of Hittite Geography, New-Haven, 1940.
GROTHE, Vorderasien-Expedition =H. GROTHE, Meine Vorderasien-
Expedition 1906 und 1907, Leipzig, 1911.
HAMILTON, Researches I, II = HAMILTON, Researches in Asia Minar
I-II, 1842.
KENT, O.P. = R.G. KENT, Old Persian Grammar, Texts, Lexicon,
New Haven, 1953
2
MAYER-GARSTANG, I.H.N. = MAYER-GARSTANG, Index of Hittite
Names, 1923.
RAMSAY, H.G. = W.M. RAMSAY, The Historical Geography of Asia
Minar, London, 1890.
REINACH, Mithridate = Th. REINACH, Mithridate Eupator roi de
Pont, Paris, 1890.
TEXIER, Description = Ch. TEXIER, Description de l'Asie Mineure
2
,
Paris, 1849.
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SOURCES CLASSIQUES CONCERNANT
LA CAPP ADOCE
Nous prsentons ici le recueil des principaux textes littraires
latins et grecs qui nous renseignent sur la Cappadoce, en regle gnrale
jusqu' a la fin de l' indpendance du royaume et sa rduction en pro-
vince romaine sous Tibere (17 ap. J.-C.). L'un des buts de ce recueil
est de nous donner le tableau des connaissances antiques sur ce pays,
a tous points de vue, et en particulier d' examiner si, dans les textes
d'poque classique, apparaissent des traces d'un pass plus anden.
Les textes ont done t classs par themes :
- Gographie : p. 11 sqg.
- Richesses Naturelles: p. 67 sgg.
- Population : p. 82 sqq.
- Langue : p. 91 sgg.
:- Religion: p. 95 sqg.
Pour faciliter le regroupement des textes autour d'un meme
theme, nous avons t amene a rpter ou a condenser des passages
qui concernaient plusieurs domaines.
On y a joint deux appendices, l'un (p. 108 sgq.) tant un bref
rsum des vnements historigues gui eurent la Cappadoce pour
thatre, dans la mesure ou ils concernent directement l'histoire propre
du pays, l'autre (p. 112 sgg.) rassemblant divers textes gui nous
montrent les Cappadociens hors de leur pays.
Pour plus de clart, nous n'avons pas voulu mler, a l'intrieur
d'une meme rubrique, les renseignements classiques a ceux que nous
avons pu recueillir un peu partout. Les notes co!ltiennent done la
bibliographie essentielle relative a chague poirit : omment : on ne
pouvait donner a chaque fois la liste fastidicuse 'et parfois inutile
de tout ce qui a t crit sur la guestion. Ainsi, pour les commentaires
8 L. FRANCK RHA 78
gographigues par exemple, nous avons indiqu en particulier les
premieres identifications et les guations tablies avec les indications
d' autres sources anciennes.
Sont placs entre guiUemets les te::ctes des auteurs classigues
dont nous avons adopt une traduction courante :
Apollonius de Rhodes: trad. H. de la Ville de Mirmont, Paris, 1892.
Hrodote : trad. Ph. Legrand, coll. Belles-Lettres.
Pline, Hist. Nat. : trad. de la coll. Belles-Lettres.
Strabon : trad. A. Tardieu, Paris, 1867.
On trouvera p. 117 une table de concordance pour Strabon :
rf rences par livres et cha pi tres, et rf rences par pages.
.- : : .. ;
Lisbeth FRANCK
Strasbourg
,.
-
GOGRAPHIE
Une dlimitation gnrale de la Cappadoce
1
nous est donne
par Polybe:
Les Anciens distinguaient la Grande et la Petite Cappadoce.
La Grande Cappadoce s'tend depuis Csare et le Taurus jusqu'a
la mer de Pont ; elle est limite par l'Halys au Couchant, par la
Mlitene au Levant. Cest la Grande Cappadoce. Polybe, l'auteur
de l'Histoire Romaine, en tmoigne, lui qui donne comme limites de
la Cappadoce le Taurus, la Lycaonit et la mer de Pont. (Polybe,
fr. 54 ap. Constant. Porph., de them. I 2}.
Elle est prcise par Strabon :
"La Cappadoce, compose de diverses parties, a subi plusieurs
changements. On peut cependant tablir les limites des Cappadociens
gui parlent la meme langue de cette maniere : du cot du Midi,
la partie du mont Taurus connue sous le nom de Taurus Cilicien;
l. Le nom du Kizzuwatna hittite peut avoir survcu dans la forme KwtJto.8ox(a:
dja F. HoMMEL, Hethiter und Skythen und das erste Auftreten der Iranier in der
Geschichte, Prague 1898, ap. OBERHUMMER und ZIMMERER, Durch Syrien und Kleinasien,
Berlin 1899, p. 160; HERZFELD ap. Ed. MEYER, Reich und Kulrur der Chetiter, Berlin
1914, p. 76.
L'ancetre direct de. KwtJto./)ox(o. est reflt par le Katparuka des inscriptions
achmnides (KENT, 0 .P'. , inscr. de Darius a Behistan 1, 15 .f, p. 117, et alia cf. index
ibid.), la diffrence essentielle entre cette forme et Kizzuwatna tant un changement
de suffixe: HOMMEL, loe. cit. p. 427; HERZFELD, loe. cit. p. 76 et 156; GOETZE,
Kizzuwatna, p. 81 u. 3::18.
Le nom de Katparuka n'est pas iranien "and has not been remodeled to tbe
Iranian or Persian pattern of clusters" (KENT, op. cit. p. 32).
Parmi les tymologies proposes, Katparuka serait "das Land der Tucha oder
Ducha", " das Land der schonen Pferde": voir RUGE ap. PWKr s.v. Kappadokia
col. 1911, avec rfrences .
Auttes rymologies, anciennes : perse (Polybe fr. 54; cf. p. 82) ; Cappadox,
fils de Ninyas (Arrlan. Nicomed. ; cf. p. 86) ; la riviere Cappadox affiuent de l'Halys
(Pline, Hist. Nt. VI 9; cf. p. 85) : cf. REINACH, Mithridate, p. 21 n. 6.
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SYRiA
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50 100 150 250
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12 L. FRANCK RHA 78
du cot de l'Orient, l'Armnie, la Colchide, et les peuples .situs entre
ces deux pays et qui parlent une langue diff rente ; au Septentrion,
le Pont-Euxin, jusqu'a l'embouchure de l'Halys; et a l'Occident, la
nation des Paphlagoniens et celle des Galates tablis dans la Phrygie,
jusqu'aux Lycaoniens et a ceux des Ciliciens qui o_ccupent la Cilicie
Trache" (Str. XII 1, 1).
"La Cappadoce figure proprement l'isthme d'une grande pres-
qu'ile, isthme resserr entre deux mers, a savoir la partie de la mer
qui forme le golf e d'Issos et se prolonge jusqu' a la Cilicie Trache,
et la partie du Pont-Euxin qui s ~ ~ n d de Sinope a la cote des Tibarni.
La presqu'ile embrasse toute la rgion situe a l'Ouest de la Cappa-
doce, laquelle n'est autre que la rgion "en dedans de l'Halys"
d'Hrodote, puisqu'elle appartenait en entier au ro Crsus et qu'Hro-
dote appelle ce prince "le maitre des nations sises en dedans de
l'Halys" (Str. XII 1, 3).
''L'tendue de la Cappadoce mesure, en largeur, depuis le Pont
jusqu'au Taurus, 1800 stades enviran, et pres de 300 stades en longueur
depuis la Lycaonie et la Phrygie jusqu' a l'Euphrate et l' Armnie a
l'Est" (Str. XII 2, 10) .
Pline ensuite la dtaille :
"Nous commencerons par la nation des Cappadociens. La Cappa-
doce, de toutes les rgions du Pont, s' avance le plus lo in dans l' intrieur
des terres, dpassant par son flanc gauche la Grande et l Petite
Armnie et la Commagene, et a droite toutes les nations numres
dans la Province d' Asie ; couvrant des peuples nombreux et s' levant
rapidement vers le Levant et la chaine du Taurus, elle passe au
devant de la Lycaonie, de la Pisidie, de la Cilicie, s' avance au-dela
de la contre d' Antioche, et s' tend jusqu' a la Cyrrhestique par sa
partie appele Cataonie. La, la longueur del' Asie. est de 1.250.000 pas,
la largeur de 640.000" (Pline, Hist. Nat. VI 24) .
Les auteurs postrieurs ne nous apportent guere :
La Cappadoce est borde au Couchant pr la Galatie et la partie
de la Pamphylie qui suit une ligne trace >depuis le Pont jusqu' a
64 3 740' ; au Midi par la Cilicie suivant une ligne trace de la
Cilicie a travers les monts du Taurs jusqu' a l' Amanus a 70 3 720',
et par la partie de la Syrie qui ya, a t:ravers l' Amanus, toucher
l'Euphrate a 71 20' 38 ; au Levant' par la Grande Armnie le long
...
....
-
...
RHA 78 CAPPADOCE
13
de r.EU:phrate depuis le point indiqu jusqu' a r endroit ou, dans son
cours septentrional, l'Euphrate indine au Levant, a 71 4230' ; ensuite
par une ligne longeant les monts Moschiques jusqu'a 73 4445', et
de la jusqu'au litoral; au Nord par la partie du Pont-Euxin qui
va d'Amisos en Galatie jusqu' a 7220' 4445'. (Ptol. V 6, 1).
De taus les pays voisins du Pont, e' est la Cappadoce qui s' enfonce
le plus dans l'intrieur des terres. Borde a gauche par les deux
Armnies et par la Commagene, elle est entoure a droite par
plusieurs peuples de l' Asie. Elle s' leve au Levant vers les monts
du Taurus. Elle longe la Lycaonie, la Pisidie, la Cilicie. Elle se trouve
au-dessus de la Syrie d' Antioche, tend d' autre part vers la Scythie,
et est spare de la Grande Armnie par l'Euphrate. (Solinus XLV 1-2
et Mart. Cap. VI 690).
La Cappadoce se trouve au-dessus de la -Syrie ; elle est borde
au Levant par l' Armnie, au Couchant par l' Asie, au Nord par les
plaines Thmiscyrennes et la mer Cimmrienne, au Midi par la chaine
du Taurus. (Orase, adv. pag. I 2, 25, et Isid. XIV 37-38).
Cest done la, de l'Euphrate et de l'Armnie Mineure au cours
occidental de l'Halys, et des rives du Pont-Euxirt a la chafoe du
Taurus Cilicien, le quadrilatere qui comprend a Ja fois le royaum
du Pont des Mithridate et la Cappadoce proprement dite :
"Les Perses avaient divis la Cappadoce en deux satrapies ;
devenus maitres a leur tour de cette contre, les Macdoniens permi-
rent bon gr mal gr qu' elle rigeat chacune de ses satrapies en
royaume. La premiere forma le royaume proprement appel de Cappa-
doce, ou de Cappadoce Taurique, voire meme de Grande Cappadoce,
et l'autre le royaume de Pont, ou, comme on l'appelle aussi, de Cappa-
doce Pontique". (Str. XII 1; 4)
2
"Dans cette hypothese, si nous regardions les C.halybes comme
faisant partie de la presqu'ile, a cambien plus forte raison ne devrions-
nous pas y placer aussi la Cata6nie, les deux Cappadoces et la Lycaonie,
pays qu'Ephore meme n'a pbint nomms .. . Il aurait pu demander a
2. Cappadoce Pontique: Sfr . . XI 8, 4; Cappadoce de l'Euxin : Str. XI 14, 15 ;
Pont Cappadocien : Dion Cass. 'LI 2, 2 ; Cappadoce d'en haut : Posid. Apam., FGrHist
87 F 36, ap. Athne 213 a .
14
L. FRANCK
RHA 78 .
Ephore pourquoi il place au milieu des terres les Chalybes, qui sont
les memes que les Halizones d'Homere, comme nous l'avons prouv.
Il aurait mieux fait de les diviser et d'en placer une partie sur les
bords de la mer et l' autre au milieu des terres. Cette division devrait
etre galement observe a l' gard des Cappadociens et des Ciliciens.
Cependant Ephore ne nomme meme pas les premiers ; et quant aux
Ciliciens, il ne parle que de ceux qui habitent les bords de la mer" .
(Str. XIV 5, 24). '
C est de cette Grande Cappadoce, qui constitua le royaume des
Ariarathe, que nous aurons a nous occuper ici.
1
Nous tenterons d' abord, a l' aide des textes classiques, d' en
indiquer les limites
3
A l'Ouest:
- la Pamphylie : la Pamphylie est limite au Levant par la Cilicie
et par une partie de la Cappadoce, suivant une ligne qui va de la
Galatie a lamer de Pamphylie, a 6550' 3645'. (Ptol. V 5, 1)
- la Lycaonie : "A Iconium, on voit la chaine du Taurus se rappro-
cher sensiblement pour former la limite entre la Cappadoce et la
Lycaonie au Nord et la Cilicie Trache au Midi. Quant a la limite
gui spare la Lycaonie de la Cappadoce, elle passe entre le bourg
lycaonien de Coropassos et la petite ville cappadocienne de Garsaoura,
et l' intervalle entre ces deux places qui sont fortifies l' une et l' autre
n' est guere que de cent vingt stades". (Str. XII 6, 1).
''L'Isaurique est flanque par la citadelle de Derb gui s'leve
dans la partie (de la Lycaonie) la plus rapproche de la Cappadoce ... "
(Str. XII 6,3). _
Le treizieme jur des Kalendes d'Octobre, alors que je conduisais
mon arme en Cilicie, on me remit, sur les confins de la Lycaonie
et de la Cappadoce, une lettre de Tarcondimotus, qui passe pour etre
3. Cf. RAMSAY, H.G., p. 314 sq.
-
,_
--
. .
RHA 78 CAPPADOCE 15
au-dela du Taurus le plus fidele alli et le plus sincere ami du
peuple romain. (Cic., Fam. XV 1, 2)
- la Phrygie: "Aux Phrygiens touchent les Cappadociens que nous
nommons Syriens". (Hdte V 49).
"En sortant de Phrygie, on trouve le fleuve Halys ; il y a sur ses
bords des portes par lesquelles il faut passer de toute ncessit si
l'on veut franchir le fleuve ; il y a aussi sur le fleuve un fort poste
de garde. A pres ce passage, on est en Cappadoce". (Hdte V 5 2).
La Phrygie touche du cot du Levant a la Cappadoce. (Pline,
Hist. Nat. V. i45).
La partie de la Cappadoce qui s' tend au-devant de la Phrygie
s'appelle Garsauritis, Sargarausene, Cammanene. (Pline, Hist. Nat.
VI 9)
- la Galatie: Au Sud de la Galatie, le lac Tatta, qui touche a la
partie de la Grande Cappadoce appele Morimene et fait partie
de la Grande Phrygie. (Str. XII 5, 4).
"Dans la Lycaonie meme, on cite Thebasa dans le Taurus, Hyde
sur la limite de la Galatie et de la Cappadoce. (Pline,. Hist. Nat. V 95).
La raison en tait son dsir d' aller en Cappadoce, pays limitrophe
de sa patrie (il tait Galate) ... (Dion Cass. LXXX 4, 7).
Pompe
4
nomma Djotarus et d'autres ttrarques des Gallogrecs,
qui sont maintenant les Galates, limitrophes de la Cappadoce. (Appien,
Mithr. 114) .
Ce sont les Trocmes qui occupent la partie de la Galatie contigue
au Pont et a la Cappadoce, partie la plus puissante de celles que
dominent les Galates. Ils ont trois places fortes : Tavium, place de
commerce du pays, ou se trouve la colossale statue 'de bronze de Zeus
: et son sanctuaire possdant le droit d'asile ... , Mithridatium ... , Dana-
la ... " (Str. XII 5, 2) . .
"La Galatie est situe au-dessus de la Phrygie et comprend des
-territoires en grande partie enlevs a la Phrygie, comme Gotdium
. qui fut jadis sa capitale. Daos cette partie s'installerent les Galats
4. 63 av. J.-C., au cours de la rorganisation de l'Asie Mineure qui s ~ v t Ja
dfaite de Mithridate.
16 L. FRANCK RHA 78
appels Tolistobogii, Voturii et Ambitouti. Ceux qui occupent la rgion
de Monie et de Paphlagonie sont les Trogmi. Au Nord et au Levant,
la Galatie borde la Cappadoce, dont les Tectosagi et les Toutobodiaci
occuperent la partie la plus fettile. Telles sont les races ; les peuples
et les ttrarchies sont au nombre de 195. Les villes sont Ancyra chez
les Tectosagi, Tavium chez les Trogmi, Pisinuns chez les Tolistobogii".
(Pline, Hist. Nat. V 146).
"La partie de la Cappadoce qui s' tend au-Clevant de la Galatie
s' appelle Morimene. La, les Cappadociens sont limits par la riviere
Cappadox". (Pline, Hist. Nat. VI 9) .
Au Nord:
- la Paphlagonie: "Venant d'une montagne d'Armnie, l'Halys
coule a travers le pays des Ciliciens ; poursuivant son cours, il a les
Matienes a droite, de l' autre cot les Phrygiens ; ces peuples
remontant face au vent du Nord, il dlimite d'une part les Syriens-
Cappadociens, et a gauche les Paphlagoniens". (Hdte I 72).
La Paphlagonie, jusqu'a l'Halys ... (Str. XII 3, 2).
"Puis la Bithynie et la Cappadoce nous fourniront un nouveau
point de dpart, et nous dcrirons les pays qui les bordent au Sud
et s'tendent jusqu'au Taurus, cousant ainsi en quelque sorte une
seconde bande a la premie re pour nous conformer a l' ordre meme
et a la division qu'indique la nature des lieux". (Str. XII 3, 42).
"Vu <ue, parmi les pays limitrophes de la Paphlagonie, il en est
qui confinent en meme temps au Pont et a la Cappadoce ... " (Str. XII
4, 10)
- le Pont: "Le Pont et fa Cappadoce ont pour limite commune une
chaine de montagnes
5
parallele au Taurus qui commence a la pointe
occidentale de la Chammanene, la ou s'leve au haut d'un pie la
forteresse de Dasmenda, et qui se prolonge jusqu' a r extrmit orien-
tale de la Laviansene. La Chammanene et la sont deux
des prfectures de la Cappadoce". (Str. XII 2, 10}: ,-,_.:
"Nous avons encore a dcrire de l'ancien royaume_ de Pont toute
la portion qui s' tend entre la Zlitide et le territoire des Amisniens
5. Cf. n. 81.
...
_.
RHA 78
CAPPADOCE
17
et des Sinopens dans la direction de la Cappadoce, de la Galatie et
de la. Paphlagonie". (Str. XII 3, 38).
Agrippa envoya contre lu Polmon, ro de la partie du Pont
qui borde la Cappadoce. (Dion Cass. LIV 24, 5).
Au Nord, la Cappadoce est borde par la partie du Pont-Euxin
depuis Ami sus en Galatie ... (Ptol. V 6, 1) .
A l'Est:
- l'Armnie: "Du cot de l'Ouest, l'Armnie se trouve borde par
le territoire des Tibarani, puis par le mont Paryadres et par le Skydises
jusqu'a la Petite Armnie et a la valle de l'Euphrate, laquelle continue
la sparation entre l' Armnie, d'une part, et la Cappadoce et la
Commagene, de l'autre. L'Euphrate eri effet, qui prend sa source sur
le ct septentrional du Taurus et qui se dirige d'abord au Couchant
pour traverser toute l'Armnie, se dtourne ensuite au _Midi et franchit
le Taurus par une breche profonde qui spare l'Armnie de la Cappa-
doce et de la Commagene". (Str. XI 14, 1-2) .
Les victoires de Sleucus ont donn leur nom a Nicephorium
en Msopotamie et a Nicopolis en Armnie, tout pres de la Cappadoce.
(Appien, Syr. 5 7).
En partant du Pont on trouve, depuis Comana, une haute mon-
tagne boise qui s' tend jusqu' a la Petite Armnie et la spare de
la Cappadoce. (Csar, Bell. Al ex. 3 5, 3).
"L'Euphrate spare de la Cappadoce la Derzene d' abord, puis
l' Anai:tis, contres de l' Armnie". (Pline, Hist. N at. V 83).
"La partie de la Cappadoce qui s'tend au-devant de la Grande
Armnie s' appelle Mlitene". (Pline, Hist. N at. VI 9).
La Grande Armnie, qui commence aux monts Paryadres, est
spare comme nous l' avons dit de la Cappadoce par l'Euphrate.
(Pline, Hist. N at. VI 2 5) . .
La Grande Armnie est borde au Couchant par la Cappadoce
le long de l'Euphrate et Pont Cappadocien, suivant une ligne qui
va jusqu' a la Colchide par les . monts Moschiques. (Ptol. V 12, 2).
A pres celui des Parthes, l' Aini_nie est le plus vaste de tous les
royaumes de l' Asie, puisqu.e de la' Cappadoce a la mer Caspienne
il y a onze cent mille pas-de largeur et sept cent mille pas de longueur.
(Justin XLII 2, 8-9).
18 . L. FRANCK
RHA 78 .
Au Sud:
- la Commagene : "La Mlitene, canton appartenant a la Cappac
doce et par lequel ce pays se trouve confiner a la Commagene".
(Str. XI 12, 2). .
"La Mlitene fait face a la Sophene et, de meme que la Comma-
gene dont la frontiere se confond avec la sienne, en est spare
par le cours de l'Euphrate. !'importante forteresse de Tomisa,
situe de l'autre ct du fleuve, dpend encore de la Cappadoce".
(Str. XII 2, 1).
"L'Euphrate passe entre la Petite Armnie a droite et l'Akilisene
a gauche, tourne ensuite brusquement au Midi et atteint dans ce
dtour l' extrmit de la Cappadoce ; puis, laissant a droite la frontiere
de cette province et celle de la Commagene, a gauche celle de l' Akili-
sene et de la Sophene, double dpendance de la Grande Armnie,
il s' avance jusqu' a la Syrie". (Str. XI 12, 3)
6
- la Syrie : La Syrie est borde au Nord par la .Cilicie et par la
partie de la Cappadoce qui longe l' Amanus... La Syrie est borde
par la partie del'Euphrate qui longe la Msopotamie jusqu' a l' endroit
ou il rencontre la Cappadoce, a 7120' 38. (Ptol. V 14, 5)
- la Cilicie : "Aux Cappadociens confi.nent les Ciliciens qui vont
jusqu' a cette mer ou se trouve, ici, l'ile de Chypre" . (Hdte V 49).
"Apres le passage de l'Halys, on est en Cappadoce. 11 y a dans
ce pays, jusqu'aux frontieres de Cilicie, 28 stations, 104 parasanges ;
aux frontieres ciliciennes, vous traverserez deux portes et passerez
devant deux postes de garde". (Hdte V 52).
Datame, .de Camissares, Carien de nation, et d'une femme
scythe, fit d' abord partie de la garde du palais d' Artaxerxes. Son pere
ayant donn des preuves de fidlit au ro; de bravoure et de capacit
dans la guerre', eut le gouvernement de la Cilicie voisine de la Cappa-
doce qu'habitent Leucosyriens. (Nep. , Dat. I 1) .
De la en Lucullus faisait peu de cas ; mais il
pensait qu s'il s'e? effiparait, comme elle tait voisine de la Cappa-
6. Cf. aussi p. 23, Pline, Hisc. Nac. VI 9.
1
..
RHA 78
CAPPADOCE
19
doce, on n' enverrait personrie d' autre combattre Mithridate. (Plut.,
Lucullus VI 1).
Recevant de mauvaises nouvelles concernant les Parthes, je me
dirigeai . vers la Cilicie par la partie de la Cappadoce qui touche
la Cilicie. (Cic., Att. V 20, 2) .
Je traversai done avec mon arme cette partie de la Cappadoce
qui est contigue a la Cilicie, et j' tablis mon camp aupres de Cybistra,
ville forte au pied du- Taurus. (Cic., Fam. XV 2, 2).
Je jugeai qu'il me fallait faire avancer mon arme par cette
partie de la Cappadoce qui touche a la Cilicie. (Cic., Fam. XV 4,4). /
La Cilicie est borde a l'Orient par la partie de la Syrie le long
de l'Amanus depuis la Cappadoce jusqu'au golfe d'Issos et aux Portes
Amaniques, a 6930' 3620', au Nord par la partie de la Cappadoce
qui s'tend le long du Taurus. (Ptol. V 7, 1)
7
11
L' examen des divisions intrieures de la Cappadoce ainsi dlimite
et de leur contenu permettra, dans certains cas, d' apporter des prcisions
au trac des frontieres. Pour plus de commodit, les textes concernant
principalement fleuves et montagnes ont t groups a la fin de l' tude
gographique.
Strabon nous indique quelle tait la division administrative du
pays sous Archelas et ses prdcesseurs. C est la un cadre pratique
que nous pouvons adopter :
"Quelle sera dsormais la division administrative de la Grande
Cappadoce, nous ne saurions encore le dire, un rcent dcret de
.Csar et du Snat intervenu apres la mort du roi Archelas ayant rang .
Ge royaume au nombre des provinces romaines. Mais sous Archelas
et sous les rois ses prdcesseurs, il avait t partag en dix prfectures, '
Clont cinq dans le voisinage immdiat du Taurus, la Mlitene, _ la
Cataonie, la Cilicie, la Tyanitis et la Garsauritis, et cinq autres,
7. Cf. aussi p. 45, Ser. XII 6, 1; XIV 5, l.
2
20 L. FRANCK RHA 78
la Laviansene, la Sargarausene, la Saravene, la Chammanene et la
Morimene". (Str. XII 1, 4; aussi 1", 2)
8
La Mlitene
9
La Grande Cappadoce est limite a l'Ouest par l'Halys, a l'Est
par la Mlitene. (Polybe, fr. 54, ap. Constant. Porph., de them. J 2).
"Les Anciens considraient comme une dpendance de la Cataonie
la Mlitene elle-meme, laquelle se trouve situe entre la Cataonie et
l'Euphrate sur les confins de la Commagene, et forme aujourd'hui
un dixierrie de la Cappadoce par suite de la division de cette contre
en dix prfectures ... La Cataonie comme la Mlitene ont toujours t
administres de nos jours par un prfet particulier". (Str. XII 1, 2).
"La Mlitene fait face a la Sophene et, de meme que la Comma-
gene dont la frontiere se confond avec la sienne, en est spare par
le cours de l'Euphrate. Toutefois, !'importante forteresse de Tomisa
10
,
8. La distribution gographique des stratgies ou prfectures est diffrente chez
Strabon et chez Ptolme. Avec RAMSAY, H.G., p. 283, nous suivrons Strabon. KIEPRT
silit les indications de Ptolme et place la Laviansene et la Saraverie au Sud de la .
Mlitene, sur la frontiere de la Commagene, le long de l'Euphrate: cf. RAMSAY; ibid.,
done nous rappelons les constatations : Pline (Hist. Nat. VI 8-9) s'accorde tantot avec
Strabon tantot avec Ptolme; Ptolme est d'accord avec Strabon pour la situation
gnrale de la Tyanitis, de la Garsauritis, de la Cilicie, de la Chammanene, de la Cataonie
et de la Mlitene, mais il place la Sargarausene. la ou doit etre la Saravene (meme erreur
chez Pline), la Mouriane, c'est-a-dire la Morimene, a la place de la Sargarausene, et Ja
Saravene et la Laviansene en Commagene.
9. RAMSAY, H.G., p. 313. Borde a l'Est par l'Euphrate, au Nord par l'Armnie
Mineure, a I'Ouest par la Sargarausene et la Cataonie, au Sud par la Commagene.
10. Cf. aussi Str. XIV 2, 29 : "De Mazaka, en tirant vers I'Euphrate, pai la petite
ville d'Herpha, jusqu'a Tomisa, fort de la Sophene, 1440 s ~ d e s ... Eratosthene compte
depuis Ja frontiere de la Cappaqoce, pres de Tomisa, jusqu'a Samosate de la Commagene,
450 stades". ' . : .
Dans le milieu du ne siecle av. J.-C., Ariarathe V avait dfondu .Ja Sophene
contre la Grande Armnie et obtenu en change la position stratgique de Tomisa
(cf. REINACH, Mithridate, p. 103); vers 95, la Cappadoce revendit Tomisa a la Sophene,
cf. Str. XII 2, 1 : "Naguere, il est vrai, les Sophniens avaient rachet cett.e place
moyennant la somme de cent talents, mais plus tard Lucullus. en lit don de nouveau
au roi de Cappadoce en rcompense de l'utile concours que celui-ci lui avait pret
dans sa guerre contre Mithridate". En 69 en effet, Lucullus rendit .la villet .ir Ariobarzane.
En 66, apres la dfaite de Mithridate, Pompe rattacha a la Cappadoce toure la Sophene
qu'il avait d'abord attribue a Tigrane le Jeune, cf. App., Mithr. 105. .
.,
-
RHA 78 CAPPADOCE
21
situe de l'autre cot du fleuve, dpend encore de la Cappadoce".
(Str. XII 2, 1).
"Le Taurus recommence de l'autre cot de l'Euphrate, en face de
la Commagene et de la Mlitene". (Str. XI 14, 2) .
"L'Amanus s'avance jusqu'a l'Euphrate et a la Mlitene, cantort
appartenant a la Cappadoce et par lequel ce pays se trouve confiner
a la Commagene". (Str. XI 12, 2) .
"La partie de la Cappadoce qui s'tend au-devant .de la Grande
Armnie s'appelle Mlitene". (Pline, Hist. Nat. VI 9).
Kilisene : . rgion d' Armnie, pres de la Mlitene. (Suid. III
91, 23).
Vi/les:
"Pas plus que la Mlitene, la Cataonie ne possede de ville propre-
ment dite". (Str. XII 2, 6).
Prfecture de Mlitene : pres de l'Euphrate, Dagusa, Siniscolum,
Mlitene; a l'intrieur, Zoparissos, Titarissos, Cianica, Phusipara,
Eusimara, lassos, Ciacis, Leugaesa, Matkala, Semissos, Ladoeneris.
(Ptol. V 6, 21) .
"A Claudiopolis de Cappadoce, l'Euphrate se dirige vers le
Couchant". (Pline, Hist. Nat. V 85)
11
Mlitene
12
:
Titus envoya la douzieme lgion a Mlitene, ville situe pres
de l'Euphrate, aux confins de l'Armnie et de la Cappadoce. (Flav.
Jos., Bell. Jud. VII 1, 3).
En Cappadoce, Melita, fonde par Smiramis, non loin de
l'Euphrate. (Pline, Hist. Nat. VI 8 ; repris par Solinus XLV 4 et
Mart. Cap. VI 690). .
A partir de Dasci.lsa, l'Euphrate est navigable en direction de
11. S'agit-il de Claudias ? Ville diffrente de la Claudiopolis de Ca.taonie chez
Ptolme?
12. Aujourd'hui Malatya. Cf. L. DELAPORTE, Malatya, Pars 1940, p. 5 sq.,
rsum historique complet des emplacements successifs de la ville, d'Arslantepe, la
Maldija hittite, puis Melid, Meliddu des textes assyriens, a la Malatya moderne. .
22
L. FRANCK
RHA 78
Sartona a cinquante milles, de Mlit_ene en Cappadoce a vingt-quatre
milles, et d'Elge en Armnie a dix milles. (Pline, Hist. Nat. V 84).
L'Euphrate entre daos ce qui tait autrefois la Leucosyrie,
aujourd'hui la Petite Armnie; dont la .ville la plus importante est
Mlitene, considrable. (Proc., Bell. Pers. -I 17, 21-22)
13
"La Mlitene ressemble beaucoup a la Commagene; comme elle,
elle est partout plante d' arbres fruitiers, mais elle est la seule parmi
toutes les provinces de la Cappadoce qui jouisse de cet avantage,
la seule aussi qui prodwse de l'huile d'olive et du vio, tel que le
Monarite, capable de rivaliser avec les vins de Grece". (Str. XII 2, 1).
Ptolme, gouverneur de la Commagene, rassembla une arme,
envahit la Mlitene, qui fait partie de la Cappadoce, et tait soumise
a Ariarathe, et occupa les points stratgiques. (Diod. Sic. XXXI 19a).
La Cataonie
14
l. Situation
15
"Le troisieme parallele commence aux Indiens voisins de l'Imaris.
11 passe par les Portes Caspiennes les plus voisines de la Mdie, la
Cataonie, la Cappadoce, le Taurus, l'Amanus, Issus, les Portes Cili-
ciennes, Soli, Tarsus ... " (Pline, Hist. Nat. VI 214).
"Isidore parle de la disparition des Capretes et des Arimiens qui
occupaient le lieu o-U Apame a t fonde par le roi Sleucus, entre
la Cilicie, la Cappadoce, la Cataonie et l' Armnie". (Pline, Hist. Nat.
V 127).
13. Cf. aussi Peo!. VIII 17, 39; Steph. Byz. s.v., Meineke 443, 10; Suid. III 356, 3.
14. Cf. l'article de RUGE ap. PWKr s.v. Kataonia. Sirue au Sud-Est de la Cappa-
doce, sur le versant Nord du Taurus, c'est un pays de plaines a lEst, de montagnes
au ~ u et a l'Ouest. Elle est borde au Sud par la Commagene (Pline, Hist. Nat. VI 9,
cf. p. 23) et par la Cilicie (Nep., Dat. IV 1, cf. p. 24); le Carmalas la spare a
l'Ouest de la prfecture de Cilicie. Pour le nom du pays, Ko:rnov[a., on rappellera
la proposition de FORRER, Forschungen I, Berlin 1926, p. Al : d'apres le hittite katta
"en bas", Kataonia < Katavonia "Unterland", Kataones " die Unteren" ; et l'objection
de KRETSCHMER, KlF I 1930 p. 14 : la Cataonie n'est pas seulement une plaine, mais
un pays de montagnes.
15. Cf. aussi p. 13, Str. XIV 5, 24.
,.
RHA - 73 CAPPADOCE 23
,;La partie de la Cappll;doce qui s' tend au-devant de la Comma-
gene s' appelle Cataob.ie". (Pline, Hist. N at. VI 9).
"La Cappadoce . s' tend jusqu' a la Cyrrhestique par sa partie
appele Cataonie". i(Pline, Hist. Nat. VI 24). '
La Cataonie, '.-' situe a'u-dessus de la Cilicie et limitrophe de la
Cappadoce. (Nep.,,_Dat; IV _ 1).
2. Extension -:--- Dominations.
"Apollodore se trompe lorsqu'il dit qu'Homere ne parle pas du
tout de certains peuples pour deux raisons, ou parce qu'ils n'habitaient
pas encore les pays qu'il nomme, ou parce qu'ils faisaient partie
d' autres nations ; car ce poete ne parle ni de la Cappadoce, ni de
la Cataonie, ni de la Lycaonie, et certes on ne peut justifier son
silence par aucune des raisons qu' on allegue, puisque nous ne trouvons
rien de pareil daos l'histoire au su jet de ces provinces". (Str. XIV
5, 27).
- "Parmi les Cappadociens parlant la meme langue, les Anciens
distinguaient les Cataoniens comme formant une nation a part, une
nation diffrente de la nation cappadocienne ; et quand ils numraient
les peuples de cette partie de l' Asie, ils faisaient suivre les Cappa-
dociens des Cataoniens, et les Cataoniens des peuples immdiatement
d'au-dela de l'Euphrate, considrant apparemment comme une dpen-
dance de la Cataonie la Mlitene elle-meme, laquelle se trouve situe
entre la Cataonie et l'Euphrate
16
. A vrai dire, quand on voit qu' au-
jourd'hui aucune diffrence sensible ni dans la langue ni dans les
habitudes de la vie ne spare les Cataoniens des autres populations
de la Cappadoce, on peut s' tonner que les traces de leur origine
trangere se soient aussi completement effaces". (Str. XII 1, 2).
"Les Cataoniens avaient toujours form une nation indpendante
quand Ariarathe, qui le premier se fi.t appeler roi de Cappadoce,
les runit de force a ses sujets". (Str. XII 1, 2)
17
16. Cf. aussi p. 20, Str. XII 1, 2.
17. Duque! des trois premiers Ariarathe s'agit-il ? relev des opinions et rfrences
ap. RUGE, PWKr s.v. Kataonia 2479. Pour REINACH, Mithridate, p. 32 n. 3, "il s'agit
probablement d'Ariarathe III (enviran 230-220 av. J.-C.; petit-fils d'Ariarathe II),
24. L. FRANCK RHA 78
Sleucus dit a Dmtrius de pas.ser deux mois de quartiers d'hiver
en Cappadoce s' il le voulait. (Plut., Dmtr. 48, 1)
18
.
(Les Perses de Darius) taient soutenus par les Phrygiens et les
Cataoniens. (Q. Curt. IV 12, 11)
19
.Datame hatait les prparatifs et se disposait a .Partir pour l'gypte,
quand il re<;ut un ordre du roi lui enjoignant d'aller attaquer Aspis
qui occupait la Cataonie, province situe au-dessus de la Cilicie et
limitrophe de la Cappadoce. Maitre d'un pays couvert de bois
et de forteresses, il en profitait pour se soustraire a l' autorit
du roi, dsoler les provinces voisines et enlever les tributs qu' on
envoyait au roi (de Perse). (Nep., Dat. IV 1)
20
"L'histoire nous apprend que l'Armnie, tres peu tendue a
l' origine, s' accrut surtout par le fait des conquetes d' Artaxias et de
Zariadres, ariciens lieutenants d'Antiochus le Grand
21
. Ils enleverent
<JUX... Cataoniens l' Akilisene et tout le district de l' Antitaurus, aux
Syriens la Taronitide, tous pays dont les habitants, grace a cette
runion, parlent actuellement la meme langue". (Str. XI 14, 5).
3. Montagnes.
"Aux populations de la Cis-Taurique succedent celles qui habitent
la montagne meme, comme voila les Paropamisades, les montagnards
de la Parthyene, de la Mdie, de l' Armnie, de la Cilicie, et ceux de
la Cataonie (var. Lycaonie) et de la Pisidie". (Str. II 5, 32).
''L'Antitaurus ne dpasse pas les limites de la Cataonie" . (Str. XI
12, 2).
"La Cataonie a des montagnes tout autour d'elle, entre autres
l'Amanus, qui n'est qu'un rameau dtach du Taurus Cilicien et qui
le premier prince qui prenne le titee royal sur ses monnaies. 11 dut recevoir la Cataonie
en dot d'Antiochus Thos ou de Sleucus Callinicos".
Pour les appartenances . successives de la Cataonie a partir des Antonins, voir
H. GROTHE, p. CCXXVIII; RUGE ap. PWKr s.v. Kataonia
2479. .
18. La: Cataonie appartient done au royaume sleucide au dbut du m siecle.
19. En ' 331 a Ja. liiraille d'Arbeles. Les Cataoniens forment done a l' poque un
corps distint des Cappdociens : REINACH, Mithridate, p. 17 n. 6.
20. A -la fin du .< regne d'Artaxerxes II Mnmon, 405-359 av. J.-C.
21. Vaincu par Rome a Magnsie en 189.
RHA 78 CAPPADOCE 25
la borde au Midi, et l'Antitaurus, autre branche que le Taurus projette
juste a l'opposite. Et en effet, tandis que l'Amanus se dirige au Sud-
Ouest a partir de la Cataon!e pour aller expirer aux bords de la mer
de Cilicie et de la mer de Syrie, enfermant dans la courbe qu'il dcrit
ainsi tout le golfe d'Issus avec les plaines de la Cilicie qui s' tendent
au pied du Taurus, l'Antitaurus se porte au Nord en inclinant lgere-
ment vers l'Est, et va finir dans l'intrieur des terres". (Str. XII 2, 2).
4. Fleuves.
Le Pyramos
22
Le Carmalas
23
Le Saros
24
L'Halys
25
5. Villes.
La Cataonie, pays hriss de forteresses. (Nep., Dat. IV 1).
"Pas plus que la Mlitene, la Cataonie ne possede de ville propre-
ment dite ; mais il y a daos la partie montagneuse du pays des places
tres fortes, notamment la citadelle d'Azamora
26
et celle de Dastar-
cum
27
, au pied de laquelle passe le fleuve Carmalas. Cest la aussi
que se trouve le temple d' Apollon Cataonien". (Str. XII 2, 6).
"Les habitants de Comana
28
, Cataoniens d'origin, bien que
soumis nominalement au roi de Cappadoce, sont plutt les sujets
du grand pretre". (Str. XII 2, 3).
Prfecture de Cataonie: Kabassos
29
, Tynna, Tirallis, Kybistra,
22. Cf. p 63 sq. : Str. I 3, 7; XII 2, 4; XIV 5, 16.
- 23. Cf. p. 63 : Str. XII 2, 6.
24. Cf. p. 62 : Str. XII 2, 3 et Pline, Hist. Nat. VI .8.
25. Cf. p. 56: Pline, Hist. Nat. VI 6.
26. Tentative de TEXIER, Description, p. 43, pour situer Azamora au Sud-Est
de Goksun.
'' 't 27. Dastarcon : a chercher sur le Zamanti Su en dessous d'Ekrek RAMSAY,
H.G., p. 312.
28. Cf. p. 100 sq: Comana du Saros. .
29. Cf. Steph. Byz. s.v., Meineke 344 sq. : Kabassos, ville de Cappadoce, patrie
d'Othryoneus. Homere (N 363) : " Othryoneus, venu de Kabassos a Troi. Hcate
de Milet dit que Kabassos est une vi lle "que l' on atteint en franchissant l'Haemos de
Thrace''. Hellanikos (FGrHist 4 F 147) dit que Kabassos est une . viUe: de Lydie.
Mais Apion .dit plus justement que c'est un bourg de Cappadoce entre Tarse et Mazaka.
~ _ J - ~
t:.
26 L. FRANCK RHA 78
Claudiopolis
30
, Dalisandos; Podyandos, Comana de Cappadoce, .Mop-
sucrene, T anadaris
31
, Leandis
32
(Ptol. V 6, 22).
Thebes: ... la septieme, en Cataonie. (Steph. Byz., s.v.).
6. Religion.
Pour le culte d' Apollon Cataonien et la ville sainte de Coma na,
cf. p. 97 et 100 sq.
7. Paysage - Culture.
Partie montagneuse du pays. (Str. XII 2, 6)
33
"La Cataonie forme une large plaine, tres basse, ou tous les
vgtaux, a l'exception des arbres toujours verts, russissent a mer-
veille". (Str. XII 2, 2) .
La Cataonie, pays couvert de bois. (Nep., Dat. IV, 1).
La Cilicie
34
Extension.
"Venant d'une montagne d' Armnie, l'Halys coule a travers le
pays des Ciliciens ; poursuivant son cours, il a les Matienes a droite,
de l'autre ct les Phrygiens; ces peuples dpasss, remontant face
30. Cf. n. 11, Ja Claudiopolis de Pline, Hist. Nat. V 85.
31. RAMSAY, H. G., p. 311 : Ptandari de J'Itin. Anton.; aujourd'hui Tanir.
32. Identique pour. RAMSAY, H.G., p. 311, a la Laranda de J'Itin. Anton., que
STERREIT a place a Kilisecik, entre Kokussos et Anazarbos, daos les montagnes de
Cataonie. MAYER-GARSTANG, I.H.N., p. 31, ont rapproch de Leandis hitt. Laanda,
que les textes citent en meme temps que -.entre autres - Dunna, ljubiSa, Tuwanuwa,
toutes villes du Pays-Bas hitrice, au Sud du Lac Sal : E. LAROCHE, cudes de toponymie
anatolienne, RHA XIX 69, 1961, p. 66.
33. Cf. p. 25 : Ser. XII 2, 6.
34. La prfeccure de Cilicie a conserv le meme nom' que la province sicue
au Sud du Taurus. Hdce I 72 (cf. p. 27 ; aussi V 52) garde le souvenir d'un royaume
de Cilicie beaucoup plus cendu vers Je Nord que la Cilicie maritime et allant, entre Ja
Cappadoce et J'Armnie, jusqu'a J'Euphrace: cf. J. MARQUART, Untersuchungen zur
Geschichte von Eran, 2. Hefc, Leipzig 1905, p. 100. Cese ce, que naus rpporce aussi
Hdte 111 90, traitant du cribut vers a Darius par le troisieme dparcement, a savoir
.les Phrygiens, les Thraces d'Asie, les Paphlagoniens, les Mariandyniens -et les "Syriens"
. cf. p. 84 sq.) et par le quatrieme dparcement, a savoir les . Ciliciens (cf. p. 78).
RHA 78 CAPPADOCE
27
au vent du Nord, il dlimite d'une part les Syriens-Cappadociens
et a gauche les Paphlagoniens". (Hdte I 72).
Voir aussi Strabon XIV 5, 24
35
Villes.
Mazaka - Csare :
1. Situation
36
:
a) "Dans la prfecture de Cilicie, la ville de Mazaka, mtropole
du peuple cappadocien". (Str. XII 2, 7).
"Situe a huit cents stades enviran du Pont et a une distance
double ou peu s' en faut de l'Euphrate, Mazaka se trouve en outre,
par la route de Tyane, a six journes de marche des Portes Ciliciennes
et du Camp de Cyrus: Tyane est juste a mi-chemin". (Str. XII 2, 9).
(mesure de la terre) "L' autre itinraire, qui off re plus de certitude,
est surtout terrestre; du Gange a l'Euphrate, 5.169 milles, de la a
Mazaka en Cappadoce 244 rriilles, de la par la Phrygie, la Carie,
jusqu'a Ephese, 499 milles". (Pline, Hist. Nat. II 244).
b) au pied de l' Arge
37
:
"Mazaka elle aussi a re01 le nom d'Eusebeia, mais avec l'pithete
d' Argeime, vu qu' elle est situe au pied du mont Arge, point
culminant de la Cappadoce". (Str. XII 2, 7).
"Au pied du mont Arge, Mazaka, appele maintenant Csare".
(Pline, Hist. N at. VI 8) .
Les Cappadociens donnent le titre de mtropole a Mazaka, situe
au pied de l' Arge. (Solinus XL V 4).
Csare de Cappadoce, autrefois appele Mazaka, ville riche et
clebre, situe au pied du mont Arge. (Amm. Marc. XX 9, 1).
. 35. Cf. p. 13 sq.
36. "L'ancique Csare n'exisraic pas .posici,vement a Ja place de celle d'aujourd'hui;
elle cait bacie a . un quarc de mille a J'Ouest de .la vi lle maderne et par consquent
plus rapproche de l'Arge. On observe quelques ruines appeles par les habitancs
Eski-Kaisaria": TEXJER, Descripcion, p. 56. Cf. aussi Peo!. VIII 17, 37 .
37. L'Arge : cf. p. 49 sq.
28 L. . FRANCK RHA 78
Mazaa, appele la mtropole, domine par le mont Arge. (Mart.
Cap. VI 690) . .
Arge: la montagne de Csare. (Suid. l 340, 12).
2. La ville et son territoire
38
:
"Le lendemain, ils quittent la Cilicie et font route vers Mazakos
qui est une grande et belle ville de Cappadoce:' . (Xnophon, Ephs.
III 1, 1).
"Rien de moins favorable pour l'tablissement d'une capitale que
le si te de Mazaka : non seulement en effet la ville manque d' eau,
mais elle est dpourvue de toute dfense, les anciens souverains de
la Cappadoce n'y ayant meme pas lev de mur d'enceinte, soit par
pure ngligence, soit de propos dlibr pour empecher que les habi-
tants, trop assurs de trouver derriere leurs remparts un abri inexpu-
gnable, ne voulussent profiter des collines qui entourent la P,laine et
dont la hauteur dfie la porte des traits pour se livrer a tous les
exces du brigandage". (Str. XII 2, 7).
"Les environs de la ville sont d'une extreme aridit et, avec
une surface plane et unie, ils ne sont cependant susceptibles d' aucune
culture, le sol n' tant la a proprement parler que du sable sur un
fond pierreux, sans compter qu'un peu plus loin la plaine parait
mine par un feu intrieur, a en juger par les puits de feu qu'on
rencontre a chaque pas sur un espace de plusieurs stades. Eu gard
a ces diverses circonstances, les habitants de Mazaka sont obligs de
faire venir de loin tout ce qui est ncessaire a leur subsistance".
(Str. XII 2, 7) .
"11 n'est pas jusqu'aux ressources apparentes du pays qui ne
prsentent un certain da.nger.. Comme la Cappadoce, en effet, manque
de bois presque partout, tap.dis que les flanes du mont Arge sont
couverts de forets de chenes, il semble au premier abord que les
habitants de Mazaka ont tote facilit pour se procurer du bois dans
leur voisinage ; ) 1 p.'en ,est den pourtant, car au pied de ces forets
de chenes le sol est gnralement min par le feu en meme temps
38. La source de certains renseignements de Strabon sur la ville serait Polybe,
cf. W. ALY, Strabonis Geographica, Bonn 1957, IV p. 31.
RHA 78
CAPPADOCE
29
que dtremp par des nappes d'e<!u souterraines; il ne laisse pourtant
jaillir ni eau ni feu au dehors, et il ne montre a sa surface que de
verdoyantes prairies, sauf en quelques endroits ou il est tres mar-
cageux et ou il dgage des vapeurs sujettes a s'enflammer la nuit.
Si ceux qui connaissent bien les lieux russissent, en prenant leurs
prcautions, a aller couper les bois de l'Arge, il y aurait en revanche
pour le plus grand nombre du danger a le faire, les betes de somme
surtout courant grand risque de tomber daos ces puits de feu dont
rien n' annonce la prsence". (Str. XII 2, 7) .
"11 y a dans la' plaine en avant de Mazaka et a une distance
de la ville qui n' excede pas quarante stades le fleuve Mlas. Le lieu
ou il prend sa source se trouve etre plus bas que la ville meme
et il en rsulte que ses eaux, faute de partir d'un point un peu plus
lev, ne peuvent etre utilises par les habitants". (Str. XII 2, 8) 39
"Comme le Mlas est sujet a dborder et qu'il forme alors des
marais et autres flaques d'eau, il vicie l'air pendarit l't aux environs
de la ville, et gene d'autre part l'exploitation d'une carriere voisine
qui ne laisse pas, malgr cela, de rendre aux Mazacniens les plus
grands services, vu que la pierre s'y prsente sous forme de larges
dalles qui sont autant de matriaux tout prets pour la construction
de leur maisons ; seulement, une fois caches sous les eaux, ces lourdes
dalles opposent une grande rsistance a l' extraction. Enfin, de ces
marais que forme le Mlas se dgagent partout des flammes". (Str. XII
2, 8).
"Si malgr ses nombreux inconvnients les rois de Cappadoce ont
prfr Mazaka comme capitale, c'est qu'ils n'auraient pu trouver
dans toute la Cappadoce une seconde localit situe comme celle-Ia
. au centre des cantons pouvant leur fournir du bois, de la pierre a
)' batir et, ce dont ils avaient le plus besoin, du fourrage pour nourrir
leurs troupeaux : la ville n' tait en effet pour eux qu'un camp, si l' on
peut dire, et, en cas de danger pour leur suret et la
. SU! et de leurs trsors, ils s' taient mnag de plus surs abrs
r ces chateaux-forts si nombreux en Cappadoce et qui tous appartenaient'
a eux ou a leurs amis". (Str. XII 2, 9) . ..: ;;.
, .. '
l ii!'
,, -,,
39. Cf. p. 55 sq.: Str. XII 2, 8.
30 t. FRANCK RHA 78
"Ce sont les lois de Charondas qui sont en vigueur a Mazaka,
et l'interprtation en est confie a un nomode dont l'office guivaut
a celui des jurisconsultes a Rome". (Str. XII 2, 9).
3. Noms:
"Mazaka, elle aussi, a rec;:u le nom d'Eusebeia
40
, mais avec l'pi-
thete d'Argenne, vu qu'elle est situe au pied du mont Arge".
(Str. XII 2, 7).
Csare: mtropole de la Cappadoce; elle s'appelait auparavant
Eusebeia et Mazaka, comme le dit Strabon. (Steph. Byz., s.v., ed.
Meineke 347, 5).
Japhet, fils de No, eut sept fils. Ils possderent la terre ; partant
des monts du Taurus et de l'Amanus, ils s'avancerent jusgu'au fleuve
Tanais en Asie et jusgu'a Gadira en Europe, prenant possession des
terres qu'ils rencontraient et donnant leurs noms aux ...
Les Mozochniens furent fonds par Mozoch ; on les appelle mainte-
nant Cappadociens, mais il reste une trace de l' ancienne dnomination :
il y a en effet encare de nos jours daos leur pays la ville de Mazaka,
ce qui prouve a ceux gui s'y connaissent gue c' tait la la dnomination
anCienne du peuple tout entier. (Fl. Jos., Antig. Jud. I 6, 1)
41
Mozoch, d'ou les Cappadociens. Il y a chez eux aujourd'hui
encare une ville de Mazaka. (Isid. IX 30) .
"Mazaka, appele maintenant Csare". (Pline, Hist. Nat. VI 8)
42
Csare de Cappadoce, appele auparavant Mazaka. (Amm. Marc.
XX 9, 1) .
Tibere ne laissa plus repartir certains rois gu'il avait attirs a lui
par des flatteries, par exemple Archelas de Cappadoce : il rduisit
son royaume en province romaine et ordonna que, la plus grande
40. Du nom d'Ariarathe V Eusebes Philopator, le grand coi philhellelie (163-130
,. av. J .-C.), cf. L. ROBERT, Noms indigenes dans !' Asie Mineure grco-romaine, Pars
1963, p. 482.
41. Cf. n. 163. '.;
. 42. IMHOOF-BLUMER a monte (Rev. Suisse Num. VIII 1898 p. 3-28) que contrire-
:,, ,._. ment a ce que dit Eutrope (cf. sqq. : le nom de Kaisareia a f -donn , a Mazaka
par Tibe re, une fois Ja Cappadoce devenue en 17 ap. J .-C. province tbmaine) , la vi lle
s'est appele Kaisareia vers les annes 12-9 av. J .-C., vers le milieu du regne d'. Archelaos,
Je dernier coi de Cappadoce; cf. L. ROBERT, Hellenica II 1946 p .. 82 . .
T
RHA 78
CAPPADOCE
31
ville portat son nom, ce gui fait gu' elle s' appelle maintenant Csare,
au lieu de Mazaka auparavant .(Eutr., Brev. VII 11, 2).
Mazaka ou Csare de Cappadoce. (Ravenn. Cosmogr. II 16).
Mazaka: ville de Cappadoce, gui s'appelle maintenant Csare.
(Steph. Byz. s.v., ed. Meineke 425, 9).
Csare : la mtropole. Nomme d' a pres l' empereur Tibere
Octave. Il 1' enleva a Archelas ; elle portait a l' origine le nom de
Mazaka, puis elle s'appela Csare, du propre nom de l'empereur.
(Suid. III 85, 32).
Tibere ... ne permit pas a Archelas, ro de Cappadoce, de rentrer
dans son pays, mais il transforma la Cappadoce en province. Il ordonna
gue la plus grande des villes, appele auparavant Mazaka, portat son
nom, et de nos jours elle s'appelle "ville de Csar". (Suid. IV 545,
17-22).
Julien maltraita les chrtiens de Csare de . Cappadoce ; il
supprima les droits de la cit ainsi gue son nom de Csare, ordonnant
gu'elle s'appelat Mazaka comme autrefois, parce gue les chrtiens
de l' endroit s' taient mal comports envers les Grecs sous le regne de
Constance et avaient renvers le temple de la Fortune. (Theoph.,
Chron., ed. de Boor I 48, 4).
4. Histoire.
"Les Mazacniens eurent jadis a souffrir beaucoup lors des incur-
sions rptes de Tigrane en Cappadoce ; ils se virent taus enlever
a leurs foyers par le ro d' Armnie et transporter en Msopotamie
pour y former le principal noyau de la population de Tigranocerte.
Mais plus tard, apres la prise de Tigranocerte, tous ceux gui en eurent
les moyens furent autoriss a regagner leurs demeures". (Str. XII
2, 9) 43.
En Cappadoce, Pompe rebatit Ma_zaka, gui_ avait t complete-
ment dtruite par la guerre. (App., 115). ,
43. Quand Tigrane, gendre de Mithridate, envahit . la Cappadoce en 77; cf. App.,
Mithr. 67; Str. XI 14, 15; Plut., Lucull. 21, 4; 26, 1: en 69, Lucullus marcha sur
Tigranocerte qu'il investir. Cette ville tait remplie de Grecs que Tigrane y avaic
transports de la Cilicie, et de barbares qui avaient sub le meme sort que les Grecs,
Adiabniens, Assyriens, Gordyniens, Cappadociens, dont il avait dtruit les villes et
qu'i l avait forcs a s'tablir la. Cf. REINACH, Mithridate, p. 363.
32 L. FRANCK RHA 78
(Venant de Cilicie) Csat traverse a grandes journes la Cappa-
doce, s'arrte deux jours a Mazaka, et vient a Comana ... (Csar,
Bell. Alex. 66). .
Mariades s'allia au roi Sapr et le pressait de porter la guerre
contre les Romains; il entraina Odomastes d'abord, puis Sapor, sur
le territoire romain. A pres la prise d' Antioche et de Csare, il prit
le nom de Csar. (Treb. Poll., Tyranni Trig. II 2)
44
Je dcrete que tu dois m' envoyer mille livres d' or au cours de .
ma marche vers la ville de Csar, pendant que je serai encare sur
fa grande route, puisque je vais partir en guerre contre les Perses
rapidement que possible. Si tu n' obis pas, je suis prt a dvaster
tout le district de la ville de Csar, a ruiner toutes ses belles construc-
tions anciennes, a restaurer ses temples et ses statues, pour convaincre
tout le monde de cder a l'empereur de Rome et de ne pas se rvolter.
(J ulien, E pis t. 81, a Basile) .
(Les envoys de Julien a Constance) trouverent Constance
a Csare de Cappadoce ... (Amm. Marc. XX 9, 1)
45
Sophonias trouva Valens sur le point de quitter Csare de Cappa-
doce pour sa rsidence d' Antioche, une fois les chaleurs de 1' t de
Cilicie apa'ises. (Amm. Marc. XXVI 7, 2)
46
(Route d'Ephese). "De Garsaoura, sur les frontieres de la Lycao-
nie et de la Cappadoce, par Soandos et Sadacora
47
, jusqu' a Mazaka,
680 stades". (Str. XIV 2, 29).
Pr:fecture de Cilicie : Mustilia, Siva, Campae, Mazaka ou Csare,
Cyzistra, Euagina, Archalla, Sobara. (Ptol. V 6, 14).
44. Au cours de sa deuxieme campagne contre les Romains (256 ?), Sahpuhr
prend en Cappadoce, avec leur territoire, les villes de "Satala, Doman, Artangar,
Souisa, Souia, Phreata" = lnscr. de S. 18, ap: E. HONIGMANN-A. MARICQ, Recherches
sur les Res Gescae Divi Sapo(is, Bruxelles 1953, p. 13.
(Apres la caprure de Valrien a Edesse ' (259/260) "nous avons brul, dvast
la Syrie, la Cilicie et Ja Cappadoce ; , avons fait des prisoniliers et nous nous
sommes empars du pays .. . Nous avons pris, 'ayee leur territoire, les villes de Tyana,
Meiakarire (= Csare), Komana, Si;bascia" = Inscr. de S. 26 et 33, ibid.
p. 14. . . . ' ' '
Pour Ja prise de Csare, cf. aussi ZOn .. 12, 23 Dindorf III p. 141, 3.
45. 360 ap. J.-C. . " -
46. 365 ap. J.-C. ".' : , .
47. Entre Soandos-Nevehir et Mazaka-Kayseri, sur Je territoire de cecee derniere :
cf. RAMSAY, H.G., p. 306 sq.
RHA 78
CAPPADOCE
33
Tyana
48
:
La Tyanitis
l. Situation - Description.
"Deux seulement des prfectures de la Cappadoce possedent de
vraies villes. La Tyanitis possede Tyane, situe au pied du Taurus,
dans le voisinage des Portes Ciliciennes, de tous les passages donhant
acces en Cilicie et en Syrie assurment le plus facile et le plus frquent.
Tyane est appele Eusebeia du Taurus. Le pays aux environs est gn-
ralement fertile et compas de plaines pour la plus grande partie.
Quant a la ville, elle est batie sur une de ces hautes terrasses (<lites)
de Smiramis
49
, et une belle et forte muraille en protege l'enceinte".
(Str. XII 2, 7). ..
Mazaka se trouve, par la route de Tyane, a six journes de
marche des Portes Ciliciennes et du Camp de Cyrus : Tyane est juste
a mi-chemin. La distance qui spare Tyane de Cybistra est de trois
cents stades". (Str. XII 2, 9) .
En Cappadoce ... Tyane. (Pline, Hist. Nat. VI 8).
La patrie d'Apol.Jonius tait Tyane, ville grecque en pys de race
cappadocienne. (Philostr., Vit. Apoll. 1 4).
Tyane : ville. Mtropole en Cappadoce. (Suid. IV 604, 3).
On dit qu'il y a pres de Tyane une fontaine consacre a Zeus
Orkios; on l'appelle la fontaine d'Asbama ... (Aristote, Mir. Aud.
152)
50
11 y a en Cappadoce, sur la route qui va de Mazaka a Tyane,
un vaste lac
51
... (Posid. Apam. FGrHist. 87 F 123, ap. Vitruv. VIII
3, 9).
48. Tyane, localise a Kilise Hisar, sur une lvarion de terrain pres de Bor :
HAMILTON, Researches 11 p. 299 sq. HROZNy (Bo St 5, 1920, p. 40 n. 1) identifie
Tava = Tuana-Dana (Xnophon) avec la Tuwanuwa hittite sur les frontieres de
l'Arzawa. FORRER (Forschungen 1 1926 p. 19) : Tuwanuwa = Thoana (Arren, et non
Xnophon) = Tyana. -
Hir. Tuwana, cf. 0ava : voir GARSTANG, Hittite Military Roads in Asia Minor,
AJA XLVII 1943 p. 37 n. 5 ; LAROCHE, Les Hiroglyphes Hittites 1, Pars 1960, p. 25.
49. Cf. Diod. Sic. 11 14 : dans les plaines, Smiramis fit lever des terrasses qui
portent son nom. Aussi Ser. XVI 1, 2.
50. Cf. p. 98, suite du texe d'Aristote ; voir aussi Philostr. Vit. Apoll. I 6;
Amm. Marc. XXIII 6, 19.
51. Voir suite du texte p. 68.
: ':-1
34
L FRANCK
RHA 78
2. Noms.
Eusebeia du Taurus. (Str. XII 2, 7)
52
"De son cot, avec le teste de l';ume, Cyrus fait a travers la
Cappadoce quatre tapes, vingt-cinq parasanges, et arrive a Dana
53
,
ville habite, grande et riche" . (Xnoph., An. I 2, 20).
On appelle aussi Tyana de Cappadoce T hoana
54
Ce nom lui
vient de Thoas, roi des T auriens, qui, dit-on, poursuivant O reste et
Pylade, vint jusque dans cette rgion et y mourut de maladie. (Arr.,
Peripl. VI 4).
3. Histoire.
Un jour, quand Svere lui avait rendu visite alors qu'il tait tomb
malade a Tyane, l' entourage de Plautianus n' avait pas permis a
l' escorte de l' empereur d' entrer avec lui. (Dion Cass. LXXVI 15, 4) .
Et, quand il entra, les portiers qui . se tenaient pres des. battants
le laisserent seul entrer et ne permirent a personne de l'accompagner,
comme il l' avait fait a Tyane pour Svere. (Dion Cass. LXXVII 4, 2).
Prise de Tyane par Sahpuhr en 259/260 ap. J.-C.
55
Comme il tait venu a Tyane et avait trouv la ville ferme, on
dit qu'il s'tait cri, en colere: "Je ne laisserai pas un chien dans
cette ville"
56
(Fl. Vopisc., Aurel. 22-25).
Part de Tarse, Jovien vint a grandes tapes a Tyane, place de
Cppadoce. (Amm. Marc. XXV 10, 6)
57
KuT11YQ'l']XVaL : etre inactif. Tov M xu0lEVOV n:EQL 'tcl Tl!CV<l
xm11yQ'l']Xvm, et laisser se perdre les occasions. (Suid. III 7 6, 15) .
n:QOOEn:L'tQaycp()lao'UcH: dclarer avec vhmence et exagration.
Craignant que, a les voir amplifier 'leurs mrites a la fac;on des . tra-
giques, les gens de Tyane ne soient frapps de stupeur. (Suid. IV
22.3, 3) . : . '
Marc-Aurele perdit sa femme Faustine dans le village d'. Halala-
' 52. T; ane est devenue Eusebeia du Taurus en meme temps sans dute' que : 'y
Mazaka prenait le nom d'Eusebeia de l'Arge, sous Ariarathe V, cf. n. 40. ..
53. Cf. n. 48.
54 . . cf. n. 48.
55. Cf. n. 44.
,. 56. Tyane sera prise ensuite, grace a la trahison d'Heraclammon.
5 7. 363 ap. J.-C.
RHA 78 CAPPADOCE 35
au pied du mont Taurus, ou elle succomba a une maladie subite
58
11 fit du village ou Faustirie tait morte une colonie, et lui y ddia
un temple, qui fut plus tard consacr a Hliogabale. (Jul. Capitel.,
M. Aurel. Anton. XXVI 4 et 9).
Prfecture de Cataonie : ... Tynna
59
(Ptol. V 6, 22).
Prfecture de Cataonie: Podyandos
60
(Ptol. V 6, 22).
11 trouva l' arme barbare a l' endroit dit Podan dos, ou coule le
fleuve du meme nom. (Theoph. Contin. V 50).
Eumene fut d' abord vaincu par trahison a Orcynia
61
en Cappa-
doce par Antigone. (Plut., Eum. IX 2).
Prf ecture de Tyanitis : Dratae, Tyana, Bazis, Siala. (Ptol. V
6, 17).
''L'immense plaine de Bagadaonia
62
, situe entre le mont Arg.e
et le Taurus, produit a peine et la quelques arbres fruitiers, bien
qu' elle soit de trois mille stades plus mridionale que la mer de Pont".
(Str. II 1, 15).
58. 176 ap. ] .-C.; Halala: la place-forte byza:ntine de Loulon-Fauscinopolis, sur
la route des Portes Ciliciennes a Tyane : cf. RAMSAY, H.G., p. 351 sqq. Identifie. avec
le si te de cf. M. H. BALLANCE, Derbe and Faustinopolis, Anat. Stud. XIV
1964 p. 139 sqq., er n. 3 ibid. p. 141 avec rfrences.
59. Tynna: dja place par K. MANNERT (1801, voir rfrence ap. FORRER,
Kilikien zur Zeit des Hatti-Reiches, Klio XXX 1937 p. 148) au voisinage de Fauscino-
polis; cf. RAMSAY, H.G., p. 68. Idencifie par FORRER (Die Provinzeinteilung des
assyrischen Reiches, Leipzig 1921, p. 72) avec l'assyr. Tuna au pays d Taba!;
probablement identique a la Dunna hittite, chez MAYER-GARSTANG, I.H.N., p. 12.
FORRER situe hitt. Dunna = ass. Tuna = Ptol. Tynna d'abord a Frenk, 38 km
au Sud de Develi Karahisar (cf. Forschungen I 1926 p. 35), puis plus correctement
a Zeive, 6 km au Sud-Esr de Fauscinopolis (Klio XXX 1937 p. 148); cf. GARSTANG-
GURNEY, G.H.E. p. 72, et M. H. BALLANCE, Derbe and Faustinopolis, Anat. Stud. XIV
1964 p. 144.
60. La place byzantine de Podandos, aujourd'hui Pozanti, au Nord des Portes
Ciliciennes : cf. RAMSAY, H.G., p. 348 sq. FORRER, Forschungen I 1926 ' p. 2 : hitt.
Padvandas > Podyandos de Ptolme. La carte, ibid., place a peu pres Paduvandas,
a cot de Pozanti ; cf. aussi la carte ap. FORRER, KLIO XXX 1937' p: ,268. GOETZE,
Kizzuwatna p. 53 et n. 202: hice. Paduwanda5 = byz. II olluvlloi;; = Pozanti. En dernier
lieu, cf. FRIEDRICH, AfO XIX 1959-60 p. 151. :
1
.
61. 320 av. J.-C.; cf. Diod. Sic. XVIII 40, 6. .: .
Orcynia : a chercher aucour de Loulon-Faustinopolis (cf. n. 58) ; vpit . le dtail de
l'argumep.tation stratgique ap. RAMSAY, Military Operations on che Noitb .Front of
Mount Taurus, IV The Campaigns of 319 and 320 B.C., JHSt XLIII 1923 p. 9.
. 62. Bagadaonia : rgion ou vivent de nombreux onagres, comme en Garsauritis,
en Morimen, en Lycaonie : Str. XII 2, 10, cf. p. 81. Pour RAMSAY; H.G., p. 349,
ce sont les plaines au Nord et au Nord-Ouest de Cybistra, et non la plaine de Tyane.
Pour RUGE au contraire (cf. PWKr s.v.), il s'agic de la pJaine au Sud-Ese de l'Arge.
3
36
L. FRANCK
RHA 78
"Dans la plaine de Bagadania, la plus mridionale de toute la
Cappadoce, puisqu'elle est situe jste au pied du Taurus, c'est a peine
si l'on rencontre un seul arbre fruitier". (Str. XII 2, 10).
Bagadaonia : partie la plus de toute la Cappadoce.
Ethnique Bagadaoniens, comme les Cataoniens sont les habitants de
la Cataonie. (Steph. Byz. s.v., ed. Meineke 15 5; 6).
Dans le courant du 1r siecle av. J.-C., la Cappadoce s'agrandit,
au Sud-Ouest de la Tyanitis, de cantons appartenant a la Cilicie
Trache et a la Lycaonie ; ils constituerent la onzieme stratgie de
Strabon, l' "Antiochiane" de Ptolme
63
:
"Sous Archelas et sous les ro is ses prdcesseurs, la Cappadoce
avait t partage en dix prfectures ... Elle s' tait accrue ultrieurement
de diffrents territoires que les Romains avaient de la
Cilicie, notamment, sous les prdcesseurs d'Archelas, d'une onzieme
prfecture compose des cantons de Castabala et de Cyb.istra qui
s'tendaient jusqu'a Derb, place d' armes du brigand Antipater; et,
sous le regne d'Archelas lui-meme, du canton d'Elaeussa dpendant
de la Cilicie Trache, et en gnral de tout le pays connu pour avoir
appartenu a la ligue des pirates". (Str. XII 1, 4).
"Non loin de Tyane, mais encore plus pres de la montagne,
s' levent deux villes, Castabala
64
et C ybistra
65
, dont la premie re
63. Cf. RAMSAY, H.G., p. 336.
64. Les indications de Strabon XII 1, 4 et XII 2, 7 permettent de situer Castabala
a !'extreme Ouest de la Cappadoce, sur les confins de la stratgie de Tyanitis et de
la Lycaonie, au Nord-Ouest du Taurus. Pour RAMSAY, H.G., p. 342, elle serait a
Ambarassi. C'est fa que le gographe ancien place le culte d'Artmis Perasia (cf. n. 200).
C'est fa aussi sans doute qu'il faut voir la. Castabala donne par Pompe a Ariobarzane
(App., Mithr. 105): cf. A.H.M. JONES, Cities Roman Province, 1937, p. 430
n. 4, p. 436 n. 19.
D'autre part, grace aux inscriptions ddies a la 0EQ. II EQU<JLQ. de la ville des
Hiropolites, Th. BENT et OHS 1890 p. 231-254) ont identifi avec la ville
d'Hirapolis-Castabala le site de Bodrum. dcouvert .en 1875 par E. J. DA VIS sur le
Pyramos, pres de Kadirli et d'Hemite, done, au Sud-. d ;Taurus et en Cilicie. Pour
l'historique de la dcouverte, cf. L. ROBE.RT, . La de.sse. Hirapolis-Castabala, Paris
1964, p. 24 sqq. Les avis sont, depuis, tests diviss-: y , a+il deux Castabala, !'une
en Cappadoce, l'autre en Cilicie, attestant toutes deu-x un .. rendu a la meme desse,
comme nous le voyons a Comana? ou (:Uicie, et Strabon se trompe
en situant ainsi le sanctuaire d'Artrnis Rerasia ? r trouvera la bibliographie et le
relev des diffrentes opinions ap. L. RoBERT, op. cit. p. 136 sqq. ; cf. aussi RUGE,
PWKr s.v. Kastabala.
65. Cybistra : aujourd'hui Eregli, l' vech byzantin d'Herakleia : RAMSAY, H.G.,
RHA 78 CAPPADOCE 37
possede un temple ddi a Aitmis Prasia
66
... Ainsi, dans la Tyanitis,
l'une des dix prfectures de la Cappadoce, la ville de Tyane (car je ne
compte pas les annexions rcentes telles que Castabala et Cybistra
et que les villes de la Cilicie Trache, Elaeussa par exemple, qu'Arche-
las, qui l' avait choisie pour en faire le lieu de sa rsidence habituelle,
a batie dans une ile riante et f ertile, et sur un plan tres vaste) ".
(Str. XII 2, 7).
Stratgie Antiochiane: Derb, Laranda, Olbasa, Mousbanda.
(Ptol. V 6, 16).
Pompe donna a Ariobarzane Castabala et d' autres villes de
Cilicie. (App., Mithr. 105)
67
En Cappadoce, Castabala. (Pline, Hist. Nat. VI 8) .
Tyane est a trois cents stades de Cybistra. (Str. XII 2, 9).
Je traversai avec mon arme la partie de la Cappadoce qui est
contigue a la Cilicie, et j'tablis mon camp aupres de ville
forte au pied du Taurus. (Cic. , Fam. XV 2, 2)
68
]' allai camper a l' extrmit de la Cappadoce et non loin du
Taurus, pres de la place forte de Cybistra, pour dfendre la Cilicie,
et, tenant la Cappadoce, empecher tout revirement politique chez les
peuples voisins. (Cic., Fam. XV 4, 4).
Cassius est avec toute son arme dans la place d' Antioche, moi
dans la Cappadoce, au pied du Taurus, avec mon arme, pres de
Cybistra. (Cic., Att. V 18, 1) .
Apres avoir camp cinq jours a Cybistra de Cappadoce ... (Cic.,
Att. V 20, 2).
Puis, m'tant arret a Cybistra pendant cinq jours, conformment
a mon plan de campagne, j' ai dlivr des embuches qui le menac;:aient
le roi Ariobarzane. (Cic. , Fam. XV 4, 6).
' , ., ...
' ' ,. . i(.,.....,,,,.,...,.t<,,ii,, " . ,_
p. 341. Identifi avec la lj:ubifoa hittite (la Ij:ubifoa des textes assyriens: HROZNy,
Bo Se 3, p. 98 n. 9) : A. H. SAYCE, The Geographical Position of Arzawa, JEA VIII
1922 p. 234; (id., The Early Geography of South-Eastern Asia Minor, JHSt XLIII 1923
p. 45) ; A. GOETZE, Kleinasien zur Hethiterzeit, Heidelberg 1924, p. 30; E. FORRER,
Forschungen I 1926 p. 19 sq. ; ' A. GOETZE, Kzzuwatna, p. 53 n. 200; E. LAROCHE,
tudes de Toponymie anatolienne, RHA XIX 69 1961 p. 86 sq. ; Dictionnaire louvite,
1959, p. 175 sqq.; H. G. GTJRBOCK, Oriens XV 1962 p. 345 sqq.
66. Cf. p. 97 et n. 200.
67. 66 av. J.-C. ; cf. p. 111.
68. Cf. p. 111. De meme pour les textes . de Cicron qui suivent.
38
L. FRANCK RHA 78
Ariobarzane me quitta alors . et reprit le chemin. de la vi lle de
Cybistra. (Cic., Fam. XV 2, 5).
Tu dis avoir re\'.u ma lettre date de Cybistra, le onzieme our
des Kalendes (Cic., Att. VI 1, 1).
Prfecture de Cataonie : Cybistra. (Ptol. V 6, 22).
La Garsauritis
69
"La partie de la Cappadoce qui s'tend au-devant de la Phrygie
s' appelle Garsauritis". (Pline, Hist. N at. VI 9).
"La Garsauritis nourrit un tres grand nombre d' onagres" .- (Str.
XII, 2, 10).
Prfecture de Garsauritis : Phreata, Archelais, Nanessos
70
, Dio-
csare, Salambriae, Tetrapyrgia. (Ptol. V 6, 13) .
"Argos
71
, position forte et leve, adosse au Taurus ; Nora
72
,
ou comme on l'apppelle aujourd'hui Nroassos, place rendue clebre
par le long siege qu'y soutint Eumene. De nos jours, Nora fut le
trsor de ce Sisina qui tenta d'usurper le trne de Cappadoce. 11
dait en mme temps Cadna". (Str. XII 2, 6).
Puis. Eumene entreprit de fuir en Armnie et de faire alliance
avec certains de ses habitants. Quand il vit qu' il tait gagn de vitesse
. .69, Sur toute la stratgie de Garsauritis, "dont les limites peuvent etre dfinies
approximativement par les cretes entourant le massif du Melendiz suyu et de ses
affiue'nts", voir l'importarit expos de gographie historique de Nicole et Michel
THIERRY, Nouvelles glises rupestres de Cappadoce, Paris 1963, p. 1 sqq. .
.. 70. Nanessos pourrait etre la Nenassa hittite que les textes citent en
terilps que J:;lubifoa = Kybistra et Tuwanuwa = Tyana: Sti.YCE, The Geographical ,
Positiori of Arzawa; JEA VIII 1922 p. 234 ; The Early Geography of South-Eastern
Asia Minor, JHSt XLIII 1923 p. 45; GARSTANG, Hittite Military Roads in Asia Minor, '
AJA_XtVII '1943. p.' 39 n. 14. . . '
. RAMSAY,'' 285, considere Nanessos comme un doublet de Momoasson, ,
entr Archelais-Aksu"ay et Nazianzos-Nenizi.
; 7L Argos": citi en meme temps que Nora, pres de la frontiere Ouest entre la
Cappadi:>ce et fa 'Lycaqnie : RAMSAY, H.G., p. 352 sq., l'identifie avec la place byzantine
d' Argaios dans le Rasan Dag.
72. RAMSAY; H.G., p. 308, a d'abord cherch Nora au Nord d'Argos; puis dans
la rgion de Cybistra-Herakleia et de Loulon-Faustinopolis, thatre de la guerre entre
Eumene et Angone, et il songe a une citadelle a "6 miles a l'Est d'Eregli, 4 miles
au Nord d'Ivriz'! : JHSt XLIII 1923 p. 8; cf. n. 61.
f
"
RHA 78 CAPPADOCE 39
et qe ses soldats passaient a Antigone, il s'empara d'une place forte
du nom de Nora. Ctait une petite forteresse de deux stades au
plus de tour, mais admirablement fortifie. Ses constructions sont
groupes au sommet d'un roe lev, remarquablement fortifi tant par
la nature que par la main des hommes. Elle possdait aussi des
rserves de bl, de bois et de sel capables de suffire pendant plusieurs
annes aux besoins de ceux qui s'y rfugiaient. (Diod. Sid. XVIII
41, 1-3) 7.i3.
Antigone fit venir !'historien Hironymos, ami et concitoyen
d'Eumene de Cardia, qui s'tait enfui avec lui dans la forteresse de
Nora. (Diod. Sic. XVIII 50, 4).
Eumene fut vaincu par Antigone au cours d'une grande bataille
et contraint de chercher refuge avec quelques amis dans une toute
petite forteresse. Enferm et encercl par l' ennemi par une double
circonvallation, il ne pouvait esprer aucun secours dans son propre
malheur. A pres un siege d'un an, alors qu' il avait perdu tout espoir
de salut, une dlivrance inattendue apparut. En effet Antigone qui
l'assigeait et voulait le rduire, changeant son plan, !'invita a partager
ses entreprises et, apres avoir re\'.U ses serments, leva le siege. (Diod.
Sic. XVIII 53, 4-5).
Apres qu'Eumene eut t _ pargn a Nora en Phrygie par Anti-
gone ... (Diod. Sic. XIX 44, 2).
Eumene s'enfuit a Nora, sur les confins de la Lycaonie et de la
Cappadoce, avec cinq cents cavaliers et deux cents fantassins (Plut.,
Eum. X 1).
Antigone entoura Nora d'un mur, y laissa 'une garde . et partit.
Eumene, tenu solidement assig dans une forteresse qui avait en
abondance du bl, de l' eau, du sel, mais .rien d' autre comestible,
.rien pour accompagner le pain, essaya nanmoins de rendre la . vie
agrable a ses compagnons avec ce qu'il avait. , (Plut., Eum . .XL, 1).
Y Eumene restitua tous les otages cappadociens qu'il tenait dans
Nora eh change de chevaux, de betes de somme et de;! : tentes:.
Eum. XII 3). ' "._
p:;;-' Eumene ,finit cependant par tre envelopp ; m:ajs ' p
...
.. 73. 320 av. J.-C.; cf. p. 110, de meme pour les textes suivants qui concerrient
la lutte entre Eumene et Antigone. e
l :
:.:
40
L. FRANCK
RHA 78
apres avoir perdu beaucoup de monde, et se rfugia c;lans le chateau
de Nora en Phrygie ... (Nep., Eum. V 3).
En Cappadoce, Diocsare
74
(Pline, Hist. Nat. VI 8).
"Sur les confins de la Lycaonie, le gros bourg de Garsaottira
75
,
qui passe pour avoir t jadis, comme Cadna, . l'une des mtropoles
du pays". (Str. XII 2, 6).
"La limite qui spare la Lycaonie de la Cappadoce passe entre
le borg lycaonien de Coropassos et la petite ville cappadocienne de
Garsaoura ; l'intervalle qui spare ces deux places fortifies l'une
et l' autre n' est guere que de cent vingt stades". (Str. XII 6, 1).
(Route d'Ephese) "De Coropassos en Lycaonie a Garsaoura, petite
ville de la Cappadoce situe sur ses frontieres, cent vingt stades.
De Garsaoura, sur les frontieres de la Lycaonie et de la Cappadoce,
par Soandos et Sadacora, jusqu'a Mazaka, 680 stades". (Str. XIV
2, 29).
"Soatra est un gros bourg voisin de Garsaoura". (Str. XII 6, 1).
Dans la Cappadoce, la colonie de Claudius Csar, Archelais,
aupres de laquelle coule l'Hylas/Halys. (Pline, Hist. Nat. VI 8).
La Morimene
Au Sud de la Galatie, le lac Tatta
76
, qui touche a la partie de
la Grande Cappadoce appele Morimene et fait partie de la Grande
Phrygie. (Str. XI IS, 4).
"La partie de la Cappadoce qui s'tend au-devant de la Galatie
74. Diocsare : a l'Est de Garsaoura, c'cst le don;_ au milieu du I" siecle,
avec le titee de cit, a Nazianzos, patrie de saint Grgo\re. Aujourd'hui Nenizi :
RAMSAY, H.G. , p. 295. Cf. aussi p. 38: Ptol. V 6, 13. :
75. Garsaou(i)ra: LEA.KE avait dja reconnu qu'il s'agit ville d'Archelais,
du nom du dernier roi de Cappadoce, devenue colonie romait;1e sous: Claude, cf. Pline,
Hist. Nat. VI 8 (qui y fait passer l'Halys) . Aujourd' hui , Aksay; au Sud-Est du Lac
Tatta : RAMSAY, H.G., p. 284 (d. HAMILTON, Researches, II, .p.'. :22Qr. Cf. la Kur5aura
hittite: LAROCHE, RHA XIX 69 1961 p. 82. Malgr SAYCE,_ JEA. VIII 1922 p. 233
et JHSt XLIII 1923 p. 44, il ne saurait etre question .de coqfond'ie .Kur5aura = (?)
Archelais et la Kus5ara d'Anitta, de site inconnu - mais loin:;a l'.Est ou au Nord ;
cependant, encore GELB, lnscriptions of Aliar and Vicinity; -OIC XXVII, Chicago
1935, p. 9. '
76. Aujourd'hui Tuz Giil, le Lac Sal (HAMILTON, Researches II, p. 235) ;
cf. p. 68: Ser. XII 5, . 4. .
r -
RHA 78 CAPPADOCE 41
s' appelle Morimene. La les Cappadociens sont limits par la riviere
Cappadox". (Pline, Hist. Nat. VI 9).
"La Morimene nourrit un tres grand nombre d'onagres". (Str. XII
2, 10) .
Dans la Morimene a Vnasa
77
, le temple de Jupiter ... (Str. XII
2, 6).
(Route d'Ephese) "De Garsaoura, sur les frontieres de la Lycaonie
et de la Cappadoce, par Soandos
78
et Sadacora, jusqu'a Mazaka, 680
stades". (Str. XIV 2, 29) .
Prfecture de Morimene: Sindita, Cotaena, Zoropassos, Nyssa
79
,
Arasaxa, Carnalis, Garnake. {Ptol. V 6, 23).
"Venant d'une montagne d' Armnie, l'Halys coule a travers le
pays des Ciliciens ; poursuivant son cours, il a les Matienes
80
a droite,
de l'autre cot les Phrygiens; ces peuples dpasss, remontant face
au vent du Nord, il dlimite d'une part les Syriens-Cappadociens et
a gauche les Paphlagoniens". (Hdte. I 72).
La Chammanene
"Le Pont et la Cappadoce ont pour limite commune une chaine
de montagnes parallele au Taurus qui commence a la pointe occiden-
77. Vnasa : d . p. 97. FORRER, Forschungen 1 1926, p. 44, rapprochait hitt.
lavinnassas, et les a Avanos sur l'Halys. RAMSAY, H.G., p. 292, d'apres une
inscription adresse a Zeus, situe Vnasa pres du village de Suvermez dans la plaine
de Melegob - Hassa Koy (ibid. p. 220). byz. Malakopaia (ibid. p. 295).
78. Soandos : a chercher pres de Nevehir (RAMSAY, H.G., p. 295) d'apres
GARSTANG-GURNEY, H.H.E., p. 64, qui veulent en rapprocher la ville hittite de Parfo-
ganda/Purusl;anda; LAROCHE, Ugaritica HI 1956 p. 152 : localise au Pays-Bas, done
dans la rgion de Topada, au Sud-Ouest de Nevehir, ou l'on a hir. Pa+r-zu?-ta-.
Cf. id. RHA XIX 69 1961 p. <;i8 sq. Contra : BossERT, Orientalia XXIX 1960
p. 314 sqq. . .
79. RAMSAY, H.G., p. 287 sq., sicue Nyssa sur l'Halys, sur la route de Caesareia
a Parnassos. ANDERSON, Exploration in Galatia
0
cis Halym, JHSt XIX 1899 p. 109 sqq.,
l'identifie, lgerement plus au Sud, avec le site de Bazirgian Hyk (cf. la caree ibid.),
et KJEPERT la place 11 km pJs .au Sud :. '. rsum des propositions chez RUGE ap.
PWKr XXXIV 1937 1662. . . :-
80. ]. MARQUART, Untersqchungen zr Geschichte von Eran, 2. Heft, Leipzig
1905, p. 99 sq., reprenant REIACH, Un peuple oubli, les Matienes, REG VII 1894
p. 316 : Ja rgion ou place ici les .Matienes est le pays plus card habit
par les Trocmes Galates, autour de' Bogazkiiy et d'Alaca Hiiyk ; c'est a tort qu'on y
cherche la Pcrie d'Hrodote 1 7.6 (cf. n. 123). Pour les Matienes beaucoup plus a l'Est
(Azerbaidjan occidental, Kurdistan cure et persan), d. REINACH, ibid. p. 313 sqq.
42 1. FRANCK RHA 78
tale de la Chammanene la ou s'leve au haut d'un pie la forteresse
de Dasmenda
1
- et qui se prolonge jusqu' a l' extrmit orientale de
la Laviansene. La Chammanene et la Laviansene sont deux des prfec-
tures de la Cappadoce": (Str: XII 2, 10) .
"La partie de la Cappadoce qui s' tend de la Phrygie
s'appelle Garsauritis, Sargarausene, Qtmmanene". (Pline, Hist. Nat.
VI 9) .
Prfecture de Charpanene : Zama, Andraka, Gadasena, Vadta,
Sarvena, Odoga. (Ptol. V 6, 11) .
"Nora, pres du Taurus, fut de nos jours Je trsor de ce Sisina qui
tenta d'usurper le trone de Cappadoce ... I1 possdait aussi Cadria
82
,
ancienne rsidence royale et qui, comme telle, avait l' aspect et les
dimensions d'une ville". (Str. XII 2, 6).
De Kalpitos, Attale et son frere atteignirent en cinq jours l'Halys ;
le sixieme, ils leverent le camp pour Parnassos
83
La, Ariarathe, roi
de Cappadoce, se joignit a eux avec ses troupes, et ils se dirigerent
vers le territoire de Mokissos
84
(Polybe, XXIV 14, 8-9).
Moukissos: ville de la Seconde Cappadoce. Capiton, dans son
sixieme livre des Isauriques. (Steph. Byz., s.v., ed. Meineke 457, 14).
La Saravene
85
Nous avons vu que Strabon XII 1, 4
86
la range parmi les prfec-
tures du Nord, et la cite entre la Chammanene et la Sargarausene.
81. Probablement Ja ligne de hauteurs au Nord du Kanak Su et de J'Ak Dag,
cf. BITIEL, Kleinasiatische Studien, lst. Mitt. 5, 1942, p. 22. Aucune autre indication
sur Dasmenda ne permec de Ja situer avec prcision.
82. RAMSAY, H.G., p. 297 et 308, voudrait voir Cadna dans Ja Gadasena/Gadiana
de Ptol. y 6, 11, en Chammanene, et dans la Galea de I'Itin. Jr., au Nord d'Andrapa,
sur la frontiere galate. Justement mis en doute par RUGE ap. PWKr s.v.
83. RAMSAY, H.G., p. 298 sq., place Parnassos a l'Est de Mokissos, a J'endroit
ou la route d' Iconium vers le Pont franchit I'Halys ; mais NDERSON, JHSt XIX 1899
p. 107 sqq. Ja situe non pas sur J'Halys, mais au village de Parlassan, a 6 miles
au Sud de Pour le' t9ponyme, d. hitt. Parnas5a : LAROCHE, Notes de Toponymie
anatolienne, x(.iw II 1957 p. 5.
84. Mokissos : loca1ise a Kiqehir d'apres Procope, de Aedif. V 4, et J'examen
du rseau rotitier: N.9., p. 300; cf. BITIEL, Kleinasiatische Studien, 1942,
p. 27 et n. 66. - -
85. Borde au Nord par Ja Galatie, a I'Est par Ja Laviansene, a J'Ouest par
la Chammanene, et spare au Sud de Ja Cilicie par J'Halys.
86 . . Cf. p. 19 sq.
RHA 78
CAPPADOCE
43
Prfecture d'Aravene
87
: pres de l'Euphrate, Iouliopolis, Barzalo ;
a l' intrieur, Serastere, Lacriassos, Entelea, Adattha. (Ptol. V 6, 2 5}.
La Sargarausene 1!8
"La partie de la Cappadoce qui s' tend au-devant de la Phrygie
s'appelle Garsauritis, Sargarausene, Cammanene". (Pline, Hist. Nat.
VI 9).
"Dans la Sargarausene, la petite place d'Herpa avec le fleuve
Carmalas qui, comme le Pyramos, sort (du Taurus) pour entrer en
Cilicie". (Str. XII 2, 6).
"La meme chose arriva aux environs d'Herpa ou Ariarathe avah
intercept galement le cours du Carmalas"
89
(Str. XII 2, 8).
(Route d'Ephese) "De Mazaka en tirant vers l'Euphrate, par la
petite ville d'Herpha, jusqu'a Tomisa, fort de la Sophene, 1.440
stades". (Str. XIV 2, 29).
Ariaratheia
90
: ville de la Cappadoce, nomme d' apres le roi
Ariarathe de Cappadoce, gendre d'Antiothus. (Steph. Byz., s.v., ed.
Meineke 118, 6). .
Prfecture de Sargarausene : . Phiara, Sadagena, Gauraena, Saba-
lassos, Ariarathira, Maroga. (Ptol. V 6, 12).
La Laviansene
"Le Pont et la Cappadoce ont pour limite commune une chaine
de montagnes parallele au Taurus, qui commence a la pointe occiden-
de la Chammanene... et qui se prolonge jusqu' a l'
orientale de la Laviansene". (Str. XII 2, 10).
-
87 . . Positions diffrentes de Ptolme et de Strabon, cf. n. 8. La sittiation de .,
la srratgie d'Aravene de Ptolme est a comparer avec celle de l'Arawanna des 'textes
hittites : GARSTANG-GURNEY, G.H.E., p. 44 sq. : ." 1
88. Pour la localisation errone chez Ptolme, voir la n. 8 et RAMSAY, H.G.,
p. 283 n. 3. '
-89. Suite du texte de Strabon p. 63.
90. Ariaratheia, pour RAMSAY, H.G., p. 310, est Iocalise d'apres les routes
romaines a Azizie, sur le Carmalas, sur la route de Comana de Cataonie a Sebasteia.
44
L. FRANCK
RHA 78
Pompe avait runi a Mgalopolis "la Culupene et .la Camisene
91
,
situes sur les confins de la Petite Armnie et de la Laviansene" et
remarquable par leurs mines de sel gemme et par les ruines de
l' ancienne forteresse de Camisa. (Str. XII 3, 3 7).
Prfecture de Laviansene : pres de l'Euphrate, Come, Meteita,
Claudias ; a l'intrieur, Caparcelis, Zizoatra, Pasarne, Cizara, Sabagena,
Nosalene, Laugasa. (Ptol. V 6, 24)
92
III. Montagnes.
l. Le T aurus.
"Le Taurus a t divis en plusieurs parties formant sous diffrents
noms des circonscriptions plus ou moins tendues. Mais n o ~ s consi-
drant que cette chaine, vu son immense largeur, se trouve comprendre
de grandes . nations, les unes plus obscures, les autres au contraire
connues de tout le monde, comme voila les nations Parthe, Mede,
Armnienne, les Cappadociens, du moins en partie, les Ciliciens et
les Pisidiens, nous avons cru devoir rattacher a l' Asie septentrionale
celles de ces nations dont la situation incline plut6t vers le Nord,
et a l' Asie mridionale celles dont la situation se rapproche plus du
Midi. Quant aux nations qui occupent la partie centrale de la chaine,
il nous a paru qu' on pouvait a )a rigueur les attribuer a l' Asie septen-
trionale, puisque les deux climats sont presque identiques ; il y fait
en eff et tres froid alors que l' Asie mridionale est chaude". (Str. XI
1, 4).
,(
91. La Culupene: la rgion autour de Sebasteia ~ Sivas et de Sebastopolis - Sulu
Saray (cf. Pline, Hist. Nat. VI 8 ': "Dans la Clqpene,' Sebastia et . Sebastopolis, petit.es
villes, mais gales a celles qui viennel).t d'etr., nonmes", a savoir Archelais,
Comana, Nocsare et Amasia). Sur Si vas ei la .clupene, voir CUMONT, Studia
Pontica 11, 1906, p. 211 sqq. La Caniiserie, autur .. :de Camisa, a l'Est de Sebasteia,
sur la route de Nicopolis; cf. RAMSAY, H.G.,. p. 315 . . Mais en XII 3, 12, Strabon
rattache a la Cappadoce, done a la Laviansene, la. Camisene : "L'Halys prend sa source
dans ce canton de la Grande Cappadoce voisin de la Cappadoce Pontique qu'on
nomme la Camisene". "
92. La Laviansene de Strabon est ' en partie 'considre comme faisant partie de
l'Armnie Mineure par Ptolme : cf. RAMSAY, H.G. p. 302 sq.
r
RHA 78 CAPPADOCE 45
"Aux populations de la Cis-Taurique succedent celles qui habitent
la montagne meme, comme voila les Paropamisades, les montagnards
de la Parthyene, de la Mdie, de l' Armnie, de la Cilicie, les Cataoniens
et les Pisidiens". (Str. II 5, 32).
Le Taurus, qui tient le second rang en hauteur, se joint au
Canease et, commern;:ant dans la Cappadoce, traverse la Cilicie et
passe jusqu'en Armnie. (Q. Curt. VII 3, 20).
Mis a part le Mont Sina! ou souffie l' esprit divin, on compte douze
montagnes sur la terre : le Liban en Syrie entre Byblos et Beyrouth,
le Canease en Scythie, le Taurus en Cilicie et en Cappadoce ... (Excerpta
Latina Barbari, Chron. Min., ed. Frick 1892, p. 218, 6).
Le T aurus borde la Cappadoce au Sud :
"A Iconium on voit la chaine du Taurus se rapprocher sensible-
ment pour former la limite entre la Cappadoce et la Lycaonie au
Nord et la Cilicie Trache au Midi". (Str. XII 6, 1).
"La Cilicie Pedas comprend le pays qui s'tend depui!) Sol et
Tarsus jusqu'a Issus, et celui au-dessus duquel sont les Cappadociens,
qui occupent le cot septentrional du Taurus". (Str. XIV 5, 1).
"La limite des Cappadociens qui parlent la meme langue est au
Midi le Taurus dit Cilicien". (Str. XII 1, 1)
93
L' Antitaums et l' Amanus :
"La chaine du Taurus incline droit a l'Est, formant les longues
valles de la Cilicie, puis se divise en deux branches, l' Amanus d'une
part et l'Antitaurus de l'autre, l'Antitaurus sur les flanes duque! est
batie Comana, ville de la Haute Cappadoce. Tandis que l'Antitaurus
ne dpasse pas les limites de la Cataonie, l'Amanus s'avance jusqu'a
l'Euphrate et a la Mlitene, canton appartenant a la Cappadoce et
par lequel ce pays se trouve confiner a la Commagene". (Str. XI 12, 2).
L'Armnie s'accruf du fait des conquetes d'Artaxias et de Zaria-
dres, anciens lieutenants d'. J.\'ntiochus le Grand... Ils enleverent aux
. : ~ ; ~ . ~ ~
93. Cf. aussi Oros., adv .. pag. I 2, 25 repris par Isid. XIV 3 7 ; Proc., Bell. Pers.
1 10, l. .
y
.{ ..
46
L. FRANCK
RHA 78.
Cataoniens l' Akilisene et tout k district de l' Antitaurus. (Str. XI
14, 5) .
"La Cataonie est entoure de montagnes, entre a u tres l' Amanus
qui la borde au Sud et est un rameau dtach du Taurus Cilicien,
et l'Antitaurus, autre branche que le Taurus projette juste a l'opposite.
L' Amanus en effet; partant de la Cataonie, se dirige vers le Sud-Ouest
pour aller finir en Cilicie et a la mer de Syrie, enf ermant dans la
courbe qu'il dcrit ainsi tout le golfe d' Issus avec les plaines de
la Cilicie qui s' tendent au pied du Taurus ; quant a l' Antitaurus,
il se porte au Nord en inclinant lgerement vers l'Est, et va finir dans
l' intrieur des . terres" . (Str. XII 2, 2) .
"C' est dans l' Antitaurus prcisment, dans l'une des valles
troites et profondes de cette chaine, qu'est situe Comana" . (Str. XII
2, 3).
Les Portes Ciliciennes :
les endroits ou le Taurus s' entr' ouvre et laisse un chemin
aux hommes, il proteste de son unit par le nom de Portes donn
a ces passages : ici Portes Armniennes, la Portes Caspiennes, ailleurs
Portes Ciliciennes" . (Pline, Hist. Nat. V 99).
"Mazaka se trouve, par la route de Tyane, a six journes de
marche des Portes Ciliciennes et du Camp de Cyrus; Tyane est juste
a mi-chemin". (Str. XII 2, 9) .
"Tyane est situe au pied du Taurus, dans le voisinage des Portes
Ciliciennes, le plus facile et le plus frquent de tous les passages
donnant acces en Cilicie et en Syrie". (Str. XII 2, 7) .
, Artaxerxes envoya Autophradate en Cappadoce.
9
4, pour
l' empecher de pntrer dans le dfil ou se trouvent les' PoJtes Cili-
ciermes, voulut s'en emparer; mais il n' eut pas le temps''de lever
_ troupes ncessaires. (N ep., Dat. VII 1). '
' ' , .. .. l'un des combattants qui ont dfait les Perses aux .P Ji-. . .
(Polybe XII 17, 2). . :'
1
, . , Je veux parler de la bataille qu'Alexandre
95
livra a Dariu( eri' , -
....... '
1';_ ;. _______ _
94. Cf. p. 109.
95. Campagne d'Alexandre contre Darius, 334-331, cf. p. 109 sq. -.
RHA 78 CAPPADOCE 47
Cilicie. Callisthene dit qu' Alexandre passa par les dfils et les Portes
appeles Ciliciennes, alors que Darius, par le passage des Portes
Amaniennes, descendit en Cilicie avec ses troupes. (Polybe XII 17, 2).
Alexandre poussa vers les Portes Ciliciennes. Quand il . atteigI?-it
le Camp ou Cyrus avait fait halte avec Xnophon et qu'il vit les Portes
solidement gardes, il laissa Parmnion sur place avec les corps d' infan-
terie les plus lourdement quips. Quant a lui, a de la premiere
veille, avec ses cuyers et son corps d' Agrianes, il marcha de nuit
sur les Portes, pensant ainsi tomber par surprise sur les garnisoris.
Son avance ne passa pas inaperr;ue ; nanmoins son audace fut rcom-
pense. Car les garnisons, voyant que e' tait Alexandre en personne
qui menait ses troupes, abandonnerent leurs positions et prirent la
fuite. Le lendemain, a l' aube, Alexandre franchit les Portes avec
toutes ses troupes et descendit en Cilicie. (Arrien, Anab. 11 4, 2-4).
Pendant ce temps, Alexandre, apres avoir pourvu (S)Abistamene
du gouvernement de la Cappadoce, marchait sur la Cilicie et tait
arriv dans la contre qu' on appelle le Camp de Cyrus : e' est la que
Cyrus avait camp quand il menait son arme en Lydie contre Crsus.
11 n'y a de la que cinquante stades jusqu' au passage par ou l' n entre
en Cilicie : ce sont des gorges tres troites que les habitants appellent
Portes, et dont la situation naturelle imite les fortifications faites de
main d'homme. (Q. Curt. 111 4, 1) .
Akxandre entra par le dfil que l' on appelle les Portes. On dit
qu' a pres avoir considr la situation des il ne se ficita jamais
autant de sa chance qu' en cette occasion; il reconnaissait qu'il aurait
pu etre cras aisment a coups de pierres s'il y avait eu des gens
pour les faire tomber de la-haut. A peine quatre hommes en armes
pouvaient-lls marcher de front: l'arete de la montagne avanr;ait ,sur
le chemin qui n' tait pas seulement troit, mais interrompu en plusieurs
endroits par de nombreux ruisseaux qui descendent du pied _des
montagnes. (Q. Curt. 111 4, 3) . ... '
Alors que je campais depuis cinq jours en Cappadoce,
j'appris que les Parthes se trouvaient loin de '. cett' .entre de la
Cappadoce et qu'ils menar;aient davantage Ja' Cilic;e. me dirigeai
done aussitot . vers la Cilicie, par les Portes'. du / tarus. J' arrivai a
Tarse ... (Cic. , Att. V 20, 2) . , '
Continuant sa route, Julien arriva al,ix ' Portes . qui sparent la
48
L. FRANCK
RHA 73
<Cappadoce et la Cilicie .. : Puis il se dirigea vers Tarse. (Amm. Marc.
XXII 9, 13)
96
Le T aurtts borde la Cappadoce a l'Est:
"Le Tau rus mridional s' tend par dela l'Euphrate a l'Est de la
Cappadoce et de la Commagene ; il est dsign dans la premiere partie
de son parcours (la ou il spare la Sophene et le reste de l' Armnie
de la Msopotamie) sous le nom de Taurus proprement dit". (Str. XI
i2, 4).
"La Cappadoce s'leve rapidement vers le Levant et la chaine
du Taurus". (Pline, Hist. Nat. VI 24)
97
Fleuves qui traversent le T aurus:
L'Euphrate
98
L'Halys
99
Le Pyramos
100
Le Saros
101
Le Carmalas
102
Le T aurus et les aff aires militaires:
Puis, franchissant le Taurus, Antigone marcha sur la Cappadoce.
(Diod. Sic. XX 108, 3)
103
A pres avo ir conf r avec Scipion et Aemilius, les ambassadeurs
dciderent et proclamerent que le territoire sis de ce ct-ci du Taurus,
ainsi gue les lphants, appartiendrait a Eumene. (Diod. Sic. XXIX
11) 104. '
96. 362 ap. J.-C.
97. Repris par Solinus XLV 1 et Mart. Cap. VI 690.
98. Cf. p. 17 : Str. XI 14, 2 ; p:- 65 sq.: Pline, Hist. Nat. V 85 ; Pomp. Mela III 77.
99. Cf. p. 56 : Pline, Hist. Nat. VI 6. '' .'
100. Cf. p. 64 : Ser. XII 2, 4. _ ..
101. Cf. p. 62 : Ser. XII 2, 3. , ~
102. Cf. p. 63: Ser. XII 2, 6.
103. 302 av. J.-C.
104. 188 av. J.-C.
RHA 78 CAPPADOCE 49
Lticullus fut le premier des Romains a avoir franchi le Taurus
avec une arme dans un but militaire
105
(Dion Cass. XXXVI 16, 1).
Sylla: "Nous avons assign comme limites au royaume d'Antio-
chus de Syrie 1'1-Ialys et le Talirus" . (Appien, Mithr. 62).
P. Servilius fut le premier de tous les Romains a voyager dans
le Taurus. (Eutr., Brev. VI 3).
2. L'Arge
106
l. L' Arge, pres de Mazaka - Csare:
Mazaka est dite l' Argenne ; elle se trouve en effet au pied du
mont Arge, le plus haut de tous, au sommet couvert de neiges
ternelles. Ceux qui en ont fait l'ascension - et ils sont rares -
disent que par temps clair on dcouvre de la-haut les deux mers,
celle du Pont et celle d'Issus
107
(Str. XII 2, 7).
Ils trouverent Constance a Csare de Cappadoce, jadis Mazaka,
ville riche et clebre, situe au pied du mont Arge . . (Amm. Marc.
XX 9, 1).
Les Cappadociens donnent le titre de mtropole a Mazaka, situe
au pied de l' Arge. Sous le torride soleil d' t, les cimes neigeuses
108
de cette haute montagne connaissent les frimas, ce gui donne lieu aux
gens du pays de croire gu'un dieu y habite. (Solinus XL V 4)
109
Mazaka, dite la mtropole, est domine par le mont Arge ; meme
le soleil d' t ne parvient pas a faire fondre les neiges gui couvrent
son sommet. (Mart. Cap. VI 690).
Csare pres de l' Arge, la premiere ville des Cappadociens.
(Theoph. Contin. V 46).
105. Proconsul en Cilicie en 73, Lucullus se vit confier la releve de Ja guerre
contre Mithridate : REINACH, Mithridate, p. 321.
106. Manifescacion des activits volcaniques de l'Arge autour de Mazaka, cf. p. 28,
Str. XII 2, 7. .
J. PARTSCH (1888) a voulu y placer !'origine du mythe de Typhon: rfr.
ap. BERHUMMER und ZIMMERER, Purch Syrien und Kleinasien, Berln 1899, p. 178.
107. Descripcion de l'ascension de l'Arge, aujourd'hui l'Erciyas Dagi, par HAMIL-
TON, Researches II, p. 269-280.
108. Cf. Je Mont Harga, le " Mont Blanc" des Hitcices, IjUR.SAG.UD, probable-
ment l'Arge: LAROCHE, tudes de Toponymie anatolienne, RHA XIX 69 1961 p. 78.
109. L'Arge divinis, cf. n. 207 ad Max. Tyr. XIII 8.
50 L FRANCK RHA 78
Apres avoir travers le mont Arge, il arriva a Csare. (Theoph.
Contin. V 49).
Arge: la montagne de Csare. (Suidas I 340, 12).
2.
Le cheval qui, nageant dans les vallons glacs de la Cappadoce,
s' est baign dans les neiges de l' Arge. Carm. Min. XL VII
4-5) 110. .
L' Arge est couvert de forets de chenes. (Str. XII 2, 7).
L' Arge est tout fumant des cadavres amoncels des Cappado-
ciens. (Claud., in Eutr. 11 114).
L'immense plaine de Bagadania est situe entre le mont Arge .
et le Taurus. (Str. 11 1, 15).
L' Arge, dont les limites sont a 6530' 4030' et 6630' 3940',
d'ou descend le Mlas qui, dit-on, se jette dans l'Euphrate a 71
3920'. (Ptol. V 6, 7).
3.
"Le Pont et la Cappadoce ont pour limite commune une chaine
de montagnes parallele au Taurus, qui commence a la pointe occiden-
tale de la Chammanene (la ou s'leve au haut d'un pie la fortresse
de Dasmenda) et qui se prolonge jusqu'a l'extrmit orientale de la
Laviansene". (Str. XII 2, 10).
Oreste parcourut le pays de Pont et remarqua une montagne qui
s' levait a pie, au pied de laquelle coulait le fleuve Iris. 11 y batit
la ville de Comana Pontique. (Procope, Bell. Pers. I 17, 14) .
En partant du Pont on trouve, depuis Comana, une haute mon-
tagne boise qui s' tend jusqu' a l' Armnie Mineure et la spa're de
la Cappadoce. (Csar, Bell. Alex. 35, 3).
,Oppius, le troisieme gnral, installa son camp dans 'les mon-
tagnes , de Cappadoce. (App., Mithr. 17) m.
.,., ..
_ 110. Pour l'Arge aux neiges abondantes, aux paturages nourrisseurs de chevaux,
cf. aussi p. 79, Claud., Carm. Min. XLVIII 5-6 XXX Laus Serenae 191. in Ruf. II 31,
in Eutr. 1 246.
111. Au cours de la premiere guerre contre Mithridate.
,
RHA 78
CAPPADOCE
51
Oropherne fut contraint de piller le temple de Zeus situ au
pied de la montagne <lite d'Ariane. (Diod. Sic. XXXI 34)
112
IV. Fleuves.
A 1' tude du rseau hydrographque de la Cappadoce, proprement
dite a t jointe celle du rseau pontique : ces textes seroht utiliss
quand nous aborderons la queston de la population de ces rgions
- Syriens, Leucosyriens ... -:--- et de leur situatiori.
l. Cours d'eau du Pont:
,,
a) Thermodon:
. ".Seuls parmi taus les hommes, les Cokhidens, les gyptiens
et les thiopiens pratiquent la circoncision depuis l' origine... Les
Syriens qui habitent la rgion du fleuve Thermodon et du Parthnis,
et les Macrons, qni sont leurs voisins, disent l' avoir appris rcemment
des Colchidiens". (Hdte 11 104).
L'Halys ... L'Iris ... "Plus loin, un coude de terrain s'avance, long
et aigu ; tout pres de la, l' embouchure du Thermodon se dverse
doucement dans un golfe tranquille; a l' abri du cap Themiscyreios,
apres que ce fleuve a parcouru une vaste tendue de pays". (Apoll.
Rhod. 11 369-372).
"En sa compagnie, vous etes surs de rencohtrer dans volre navi-
gation des hommes hospitaliers, jusqu'aux bouches memes du. Ther-
modon". (Apoll. Rhod. 11 803-805).
"Les Argonautes aborderent dans la baie forme . par le cap,
aupres des du. Thermodon, car fa mer tait extite
contre les navigateurs. Aucun fleuve n' est .. au
aucun fleuve ne lance sur la terre autant de cours,} l' em divers srtant
112. 158/7 av. J.-C.
4
52 L. FRANCK RHA 78
tous de lui-meme. A en faire le compte prcis, on voit gu'il n'en
mangue que quatre pour atteindre cent : et il n'y . avait rellement
qu'une seule source pour tous ces cours d'eau; cette source descend
vers la terre, sortie des monts gu'on appelle, dit-on, monts
Amazoniens. De la, le fleuve se rpand en face de lui, a l'intrieur
d'un pays assez lev : aussi, ses routes sont sinueuses. Mais toujours,
allant l'un d'un cot, l'autre de l'autre, ces cours d'eau serpentent
dans la direction ou ils trouvent un terrain' plus has. La route de
ceux-ci est longue, de ceux-la courte. Il en est beaucoup qui sont
sans nom : on ne sait ou ils vont se perdre. Et e' est avec peu de
branches que le Thermodon lui-meme dcharge, a la vue de tous,
dans le Pont-Euxin, ses flots, a l'abri d'un cap qui se recourbe".
(Apoll. Rhod. 11 970-984).
Le Thermodon se trouve en Leucosyrie, pays qu'habitaient autre-
fois les Amazon es... Ce fleuve portait autrefois le nom d' Ar axe, du
meme nom que l' Araxe qui coule en Armnie. (Schol. ad Apoll.
Rhod. 11 972).
'.'Sur la cote, le fleuve Thermodon, qui a sa source aupres d'un
chateau nomm Phanare, et coule au pied du mont Amazonius.
(Pline, Hist. Nat. VI 10).
Le long du Thermodon, une plaine. (Pomp. Mela I 105).
Pont Polmoniaque : embouchures du fleuve Thermodon 67 43
15', sources du fleuve 6830' 4245'. (Ptol. V 6,4).
Il y a quarante et un grands fleuves : ... Halys, Asopos, Ther-
modon ... (Liber Generationis, Chron. Mio., ed. Frick 1892, 34, 20).
b) Gnete et Chadisia :
Gnete, port et fleuve de Apollonios
113
parle de la
citadelle (promontoire) de Gnete, Sopliocle au fleuve Gnete. (Steph.
Byz. s.v., ed. Meineke 202, 13).
"Sur la cote, a partir de la ville d'Amisus, la ville et le fleuve
de Chadisia". (Pline, Hist. N at. VI 9).
113. Ap. Rh. 11 378.
RHA 78 CAPPADOCE
53
e) L'Iris et ses affiuents:
"L'Iris
114
prend sa source dans l'intrieur meme du Pont et, se
dirigeant d'abord vers l'Ouest, il coupe en deux la ville de Comana
Pontica, traverse ensuite la belle et fertile plaine de la Dazimonitide,
puis, tournant au Nord, il passe aupres de Gaziura, ancienne rsidence
royale aujourd'hui abandonne, fait un nouveau dtour vers l'Est,
se grossit du Scylax et d'autres cours d'eau, baigne les murs d'Amase,
ma patrie, ville dont l' assiette est tres forte, et entre dans le canton
de Phanare, ou le Lycos qui vient d'Armnie mele ses eaux aux
siennes et prend lui-meme le nom d'Iris". (Str. XII 3, 15).
"Apres l'Halys, l'Iris, moins important, qui coule dans son voisi-
nage, roule vers la mer ses blancs tourbillons". (Apoll. Rhod. II
367-368).
"Les Argonautes laisserent bientt apres en arriere le fleuve
Halys, l'Iris qui cotile daos ses environs, et les alluvions de la terre
d'Assyrie". (Apoll. Rhod. 11 962-964).
L'Halys et l'Iris, fleuves de la Leucosyrie. (Schol. ad Apoll. Rhod.
11 963).
"Les alluvions de la terre : c'est-a"dire de la Leuco.
syrie, la partie de cette derniere vers la mer ... On dit qu' elle est forme
par les atterrissements des fleuves, parce que l'Halys et l'Iris s'y
prcipitent. (Schol. ad Apoll. Rhod. 11 964).
"Amasia, baigne par l'Iris, daos la Gazacene ... Le fleuve Iris
qui rec;oit le Lycus". (Pline, Hist. Nat. VI 8 et 10).
Pays des Leucosyriens : embouchures du fleuve Iris 66 43,
premiere courbe du fleuve 6715' 4120', deuxieme courbe du fleuve
66 41 20', sources du fleuve 68 41'. (Ptol. V 6, 2).
Oreste parcourut le pays du Pont et remarqua une montagne qui
s'levait a pie, au pied de laquefle coulait le fleuve Iris. (Proc., Bell.
Pers. I 17, 14). _
' ''
114. Aujourd'hui le Yeil Irmak, le "Fleuve Vert" (HAMILTON, Researches J,
p. 282), dont le. couis incline vers le Nord a Gaziura; survivance du nom de la
ville hittice de Gazziura, cf. GOETZE, RHA I 1930 p. 25 sq. ; aujourd'hui Turhal :
HAMILTON, Researches l, p. 358 sq.; ANDERSON, Srudia Pontica l 1903 p. 69-70;
m 1910 p. 249 sqq.
. 54 L. FRANCK RHA 78
"Dans le canton de Phanare, le Lycos
115
qui vient d'Armnie
mele ses eaux a celles de l'Iris et prend lui-meme le nom d'Iris".
(Str. XII 3, 15) .
"Nocsare, baigne ' par le Lycus... Le fleuve Lycus sert de
limite, au-dela de Nocsare, entre la Cappadoce et la Petite
nie ... Le fleuve Iris, qui le Lycus". (Pline, Hist. Nat. VI 8-10).
Nocsare, baigne par le Lycus. (Solinus XLV 4).
L'Euphrate m;oit le Lycus, l' Arsania, l' Arsanus. (Pline, Hist. Nat.
V 84).
2. L' Halys
116
et ses affiuents.
a) Gographie:
. "Venant d'une montagne d'Armnie, l'Halys coule a travers le
pays des Ciliciens ; poursuivant son cours, il a les Matienes a droite,
de l' autre ct les Phrygiens ; ces peuples dpasss, remontant face
au vent . du Nord, il dlimite d'une part les Syriens-Cappadociens et
a gauche les Paphlagoniens. Ainsi le fleuve Halys spare du continent
presque . toutes les . contres de l' Asie inf rieure, depuis la mer qui
est en face de Chypre jusqu'au Pont-Euxin. La est la partie la plus
troite de tout ce pays ; un homme alerte met cinq jours a faire . le
trajet''. (Hdte 1 72). .
' "l'Halys, coulant du Midi entre les Syriens et les Paphlagoniens,
dbouche face au vent du Nord daos la mer appele Pont-Euxin".
(Hdte I 6) .
115. Aujourd'hu( 'le Germili Su ou Kelkid Irmak : von der STEN, Explorarions
in Hirrire Asia Minor; 1927, p. 149.
116. Pour le " nom de l'Halys, gr. Al.uc;, apparemmenr rir des salines pres
desquelles passe le fleuve, .cf. p. 69, Ser. XII 3, 12. Le fleuve ri:averse des formations
de gres er de mames. rouges drrempes au momear des grandes pluies ; rapprocher du
fair son. nom moderne " de Kizil lrmak, "Fleuve Rouge" (par .. ex, dans le disrricr
de Yozgar : TEXER; Descriprion, p. 50). La dsignarion du fleuve par sa couleur
caracrrisrique s'esc ' ainsi mainrenue: FORRER avair dja propas l'quation D.SA
0
=
Mara55anra = Kizil lrinak = Fleuve Rouge (SPAW 1919, p. 1039 ; cf. WEIDNER,
Politische Dokumenre aus Kleinasien, BoSr 8 1923 p. 41 n. 9) ; voir GTERBOCK,
The Deeds of Suppililima, JCS X 1956 p. 116 n. b, er LAROCHE, Recueil d'Onomas-
tique hirrire, 1952, p. 73; RHA XIX 69 1961 p. 67.
RHA' 78 CAPPADOCE 55
L'Halys coule, non. pas en venant du Midi, comme le dit Hro-
dote, mais du Levant. 11 descend se jeter daos le Pont, et spare
le territoire de Sino pe de celui d' Ami sos. ( Arrien, Pripl. 15).
"Immdiatement apres Sinope, la cote prsente l'embouchure de
l'Halys. Ce fleuve doit son nom aux salines pres descuelles il passe.
11 prend sa source . daos ce can ton de la Grande Cappadoce voisin
de la Cappadoce Ponticue gu' on nomme la Camisene ; et, a pres s' etre
port longtemps dans la direction _ du Couchant, il se dtourne vers
le Nord et traverse successivement le territoire des Galates et celui
des Paphlagoriiens, servant de limite commune a ce dernier peuple
et aux Leucosyriens". (Str. XII 3, 12).
"Le roi Ariarathe avait fait fermer l' troit passage par ou le
Mlas dbouche dans la valle de l'Halys'
117
et .avait converti ainsi
en un lac grand comme une mer toute la plaine environnante ;
dans ce lac il avait mnag de petites iles a l' instar Cyclades,
et il prenait plaisir, un vrai plaisir d' enfant, a y rsider. Mais la
<ligue se rompit tout a coup, et le Mlas fit de nouveau irruption
dans l'Halys
117
, cui, grossi outre mesure, emporta une bonne partie
des terres de la Cappadoce, avec les plantations et les habitations
qui les couvraient, endommageant meme une portion notable du tanton
de la Phrygie occup par les Galates, Les Galates, qui avaient soumis
117. Dans les deux cas, les mss. donnenr EucpQtT]v, EucpQ'tTJc;; videmmenr
inadmissible dans ce conrexte. G. KRAMER, d. Berlin 1847, ad loe., crir EucpQ'tTJ'V,
Eu<pQ'tTJ<;, avec la crux er les remarques atrendues. A. MEINEKE, d. Leipzig 1853,
corrige puremenr et simplement, sans ren signaler, en . A),uv er Al.uc;. W. ALY,
Srrabonis Geographica, Bonn 1957, IV p. 30, estime que la rradirion manuscrire
n'esr pas en faure; il ese "d'avis de conserver dans le rexre "Euphrare" er de remarquer
"hic auctor erravir" : solurion un peu lgere, car on admerrra difficilemenr que
Srrabon d'Amase fasse couler l'Euphrare chez les Galares . de Phrygie. On reriendra,
l'explication d'OBERHUMMER und ZIMMERER, Durch Syrien und .. Bt:frlin 1899,
p. 176 n. 1 : EucpQ'tTJ<; pour Al.uc; ese une dirrographie du copiste, enrraine par
le. , voisinage de tlcpQ!;nc;, E<pQnyn. L'erreur . ese rpre .par ProL V 6, 7,
cf . . p. _62. . ' .,,. "
' Reprenanr les rsultats des explorations prcdenres, '.fEXIER, Description, p. 66-68;
rappelle que le Mlas de Srrabon qui coule pres de Kayseri et se jerre ' dans l'Halys
est le Kara Su des Turcs done la couleur juscifie le nom (cf. aussi HAMILTON,
Researches 11, p. 257-261); on avait auparavant pris pour le Mlas de Srrabo.n
. le Tohma Su qui se jetre dans l'Euphrate au Nord de 1{alatya. Voir les deux plans
des environs de Malatya et de Kayseri ap. von der STEN, Exploration in. Hiite Asia
Minor, 1927-28, OIC 6 p. 84 fig. 97, er 1929, OIC 8 p. 21.
. t ..
' ? ...._;:.
i. . ..
.
L'
.56 L FRANCK
RHA . 78
le cas a l' arbitrage des Romains, tirerent d' Ariarathe une indemnit
de trois cents talents pour le dommage caus"
118
(Str. XII 2, 8) .
La Cappadoce, borde au Couchant par l'Halys. (Polybe, fr. 54) .
Le f1 euve Hal ys descend du pied. du Ta u rus a tra vers la Ca tao ni e
et la Cappadoce. (Pline, Hist. N at. VI 6).
"Aux limites de ce vaste Aigialos, en un lieu ou la greve fait
saillie, les eaux du fleuve Halys se prcipitent avec un mugissement
terrible". (Apoll. Rhod. 11 365-367) .
L'Halys, fl.euve de Paphlagonie ... 11 spare les Syriens du Pont
et les Paphlagoniens, et se jette dans le Pont. (Schol. ad Apoll. Rhod.
11 366) .
On appelle Assyrie la Syrie, la Cappadoce. Elle s' appelait autre-
fois Syrie, parce que le fl.euve Halys coule entre les Syriens et les
Paphlagoniens, comme le dit Hrodote, et se jette daos le Pont-Euxin.
Certaiqs des Anciens l' appelaient Leucosyrie. (Schol. ad Apoll. Rhod.
11 946).
"Par un semblable artfice, Sfo.ope trompa Apollon qui dsirait
s'unir a elle, et, apres Apollon et Zeus, le fl.euve Halys" . (Apoll. Rhod.
11 952-953). .
"Emports par le vent rapide, les Argonautes laisserent bientt
apres en arriere le fleuve Halys, l'Iris qui coule daos ses envitons;
et les alluvions de la ter re d' Assyrie". (Apoll. Rhod. II 962-964).
Halys et Iris : fl.euves de la Leucosyrie. (Schol. ad Apoll. Rhod.
11 963) .
"Les alluvions de la terre d'Assyrie" : c'est-a-dire de la
syrie, la partie de cette derniere vers la mer ... On dit qu'elle est
forme par les atterrissements des fl.euves parce que l'Halys et l'Iris
s'y prcipitent". (Schol. ad Apoll. Rhod. II 964).
"A la troisieme aurore, ils attacherent t1es -amarres du navire sur
les rivages des Paphlagoniens, en avant du fleuve Halys". (Apoll.
Rhod. IV 244-245) . .:
"Cheval qui s'est baign daos les flots de l'Halys
grossi des neiges de l'Arge". (Claud., Carm. Min: XLVIII 6) .
r"
118. Difiicults pour dater cet vnement, sous Arirathe IV ou V; cf. W. ALY,
Strabonis Geographica, Bono 1957, IV p. 31.
RHA 78 CAPPADOCE
57
Oil. compte quarante et un grands fl.euves : ... le Tigre, l'Euphrate,
l'lordanis, le Cefisos, le T,anais, l'Ismenos, l'Erymanthos, l'Halys,
l'Asopos, le Thermodon ... (Liber Generationis, Chron. Min., ed. Frick
1892, 34, 20).
"La Cappadoce a daos l'intrieur Archelai:s, colonie de l'empereur
Claude, baigne par l'Halys". (Pline, Hist. Nat. VI 8) .
L'Halys arrose la colonie d'Archelai:s, fonde par Claudius Csr.
(Solinus XL V 3) .
. Le long de l'Halys est la ville de Lycaste. (Pomp. Mela I 105).
b) Histoire :
"Phraorte mort
119
, Kyaxare son fils et petit-fils de Diokes, lui
sticcda ... C est lui qui combattait les Lydiens quand, durant le combat,
le jour se changea en nuit
120
, et qui runit autour de llli toute l'Asie
au-dessus du fl.euve Halys". (Hdte I 103) .
"Cest ainsi qu'Astyage, apres un regne de trente cinq ans, fut
destitu de la royaut
121
, et que les Medes, a cause de sa duret,
se courberent sous le joug des Perses ; ils avaient domin l' Asie
au-dessus du fleuve Halys pendant cent vingt-huit ans; exception faite
du temps o dominerent les Scythes". (Hdte I 130).
Cyrus contre Crsus:
"Crsus tait de race lydienne, fils d'Alyatte, souverain des peuples
habitant en dec;a du fleuve Halys". (Hdte 1 6) .
"Par la suite, comme presque tous les peuples habitant en dec;a
du fl.euve Halys avaient t subjugus ... - except les Ciliciens et
les Lydiens, Crsus avait subjugu effectivement et tenait en sa suj
tion tous les autres ; ce sont les Phrygiens, Mysiens, Marian-
dyniens, Chalybes, Paphlagoniens, Thraces Thyniens et Thraces Bithy-
niens, Cariens, Ioniens, Doriens', Eoliens, Pamphyliens - ... " (Hdte
1 28) . '
..
119. 633 av. ].-C.; cf. p. 108.
120. Eclipse de soleil du 28 mai S8S.
121. SSO av. ] .-C.; cf. p. 108.
.58
L. FRANCK
RHA 73
"Les Cappadociens sont, les Grecs, appels Syriens. Ces
Syriens avaient t; avant l' tablissement de l' empire des Perses,
assujettis aux Medes; ils l'taient alors a Cyrus. Car la frontiere
de l' empire des Medes et del' empire lydien tait forme par le fleuve
Halys". (Hdte I 72).
L'Halys tait autrefois la limite de l' empire de Crsus et de
celui des Perses ; maintenant il coule sous domination romaine. (Arrien,
Peripl. 15). '
Le fleuve Halys coule a travers la Cappadoce ; jadis il spara
le royaume de Lydie et celui des Perses. (Isid. XIV 3 7) .
L'Halys, fleuve de Paphlagonie. Apollon Pythien donna cet averc
tissement a Crsus, roi de Lydie
122
: "Crsus, en franchissant l'Halys,
dtruira un grand empire". (Schol. ad Apoll. Rh. U 366).
Quand Crsus .. partit en expdition contre Cyrus de Perse, il
l' oracle qui . rpondit : "Crsus, en franchissant l'Halys, d-
truira un grand empire". (Diod. Sic. IX 31, 1).
L'Halys fatal a Crsus. (Lucain III 272).
L'Halys, fleuve de l' Asie intrieure, qui sparait le royaume de
Crsus de celui de Cyrus. (adnot. super Lucan. III 272).
"11 est naturel qu'en voyant cela, l'opinion qu'ils prennent de
nous, c' est que nous ne sommes rien du tout. C est encore pis, lorsqu' ils
entendent les oracles dire que "celui qui traversera l'Halys renversera
un grand empire'', mais saos expliquer si c'est le sien ou celui des
ennemis". (Lucien, Zeus tragdien 20).
"Car qu'est-ce qui faisait voir que Crsus, en passant l'Halys,
dtruirait son propre empire plutot que . celui de Cyrus ?" (Lucien,
Zeus tragdien 43):
"Je pourrais ajouter que vous avez coutume de donner au vulc
gaire des . oracles ambigus et a . double seos, qui n' expliquent pas
du tout clairement si celut qui aura pass l'Halys dtruira son propre
empire ou celui .de Cy:rns; car l' oracle comporte _ ces deux sens".
(Lucien, Zeus
1
confond1f 14):
L'oracle deDelphes_avait prdit que si Crsus franchissait l'Halys,
il dtruirait un ' tres etnpire. ( Amm. Marc. XXIII 5, 9).
122. 546 av. J.-C.; cf. p. 108.
RHA 78 CAPPADOCE 59
"Parvenu sur les bords du fleuve Halys, Crsus poursuivit sa
route, a mon avis, en faisant passer son arme par les ponts existants ;
mais d' a pres ce qu' on dit couramment chez les Grecs, ce serait grace
a Thales de Milet que ses troupes passerent sur l'autre rive". (Hdte
1 75).
"Quand il eut pass l'Halys avec son arme, Crsus atteignit
ce que l'on appelle en Cappadoce la Ptrie; la Ptrie est le. canton
le plus fort de cette contre ; elle est situe a peu pres vers la
ville de Sinope, qui est sur le Pont-Euxin"
123
(Hdte I 76).
Description de la Route Royale
124
: " . En sortant de Phrygie,
on trouve le fleuve Halys ; il y a sur ses bords des portes par lesquelles
123. Ou placer la Ptrie? la suite du texte d'Hdte 1 76 dit: "Crsus y tablit
son camp, ravagea Ies campagnes des Syriens ; il prit la ville des Ptriens, qu'il
rduisit en esclavage, prit toutes les localits des alentours... Cyrus arriva, tablit . son
arme en face de Crsus, et alors, en Ptrie, les deux partis s'attaquerent avec force."
Et en 1 79 : "A peine Crsus tait-il sur le chemin de l retraite a pres la baraille
livre en Ptrie ... ". Enfin Steph. Byz. s.v., Meineke 538, 5 : Ptrion, ville de Mdie.
Certains appellent Ptra, au neutre, l'acropole de Babylone. On dit aussi au fminin
Ti II 'tEQLO. xa.t II nQ[a. nAL<; L'erhnique pour la ville .de Mdie
est II "tEQLT]V<;, pour celle de la rgion de Sinope_ II i:QLO<;.
11 parait difficile que Crsus ait travers cette rgion situe tres au Nord dans
sa marche contre la Perse.
Pour une autte localisation, cf. ANDERSON, Studia Pontica 1 1903 p. 20: "From
Tamba Hassan the road winds over the watershed until it comes clown on the
Boghaz-Keui sti:eam, which it follows ro the ruins of Pteria, 15.9 miles or 25 km
from Tavium. From Pteria it crossed the low hills in a north-easterly direction,
passing probably east of Kula and reaching below Kidjille the valley of the stream
which llows eastwards by Eski-Yapar to Aladja".
Mais REINACH, REG VII 1894 p. 316, estimait dja qu'il ne fallait pas chercher
Ja Ptrie d'Hrodote dans cette rgion plus tard habite par les Trocmes; ibid. n. 2 :
"Si ce pays fut plus tard rattach administrativement a la Cappadoce (Hdt V 52),
il tait, au temps de Crsus, peupl de Matienes et non, comme la Ptrie, de Cappa-
- dociens ; d'autre part les expressions i:ij<; )(.C.QTJ<; (de la Cappadoce) i:o Lax.uQi:a.i:ov,
xa.i:a AL<J"i: xn xELvT] conviennent tres mal au pays des Trocmes ;
ie .chercherais plutot la Ptrie aux environs d'Amasie, qui doit probablement son nom
(tir d'Amasis) a Crsus".
Enfin, St. PRZEWORSKI, Die Lage von Pteria, Arch Or I 1929 p. 312 sqq.,
, reprend le probleme a partir d'une interprtation diffrente d'Hdte 1. 76 : comprenant
_ xa.i:a n/..w comme "en face de Sinope" (et non plus "aupres de, vers .
. Sinope"), il identifie la ville de Ptria (cf. ibid. p. 314 n. 3 : la rgion porte le nom
,, de sa capitale) avec les ruines situes au Kewkenes Dag, a l'Est-Sud-Est de Yozgar, :-
sur le trac d'un mridien passant par Sinope (cf . . croquis ibid.) ; d'autre part, les
dimensions .de l'enceinte de cette place, reconnues par VON DER STEN, conviendraient -
- bien a l'importance que lui attribue Hrodote : Ti<; )(.OOQT]<; "t.Cl"tT]<; "tO Lax.uQ"tO."tOV.
, 124. Pour les discussions concernant le trac de la Route Royale dcrite par
cf. W. M. CALDER, The Royal Road in Herodotus, ClR XXXIX 1925 .
p. 7-11.
'
'l..
i
60
L. FRANCK
RHA' 78
il faut passer de toute ncessit si l' on vetit franchir le fleuve ; il y a
aussi sur le fleuve un fort poste de garde. Apres ce passage on est
en Cappadoce ; il y a daos ce pays, jusqu' aux frontieres de Cilicie,
vingt-huit stations, cent quatre parasanges". (Hdte V 52).
"En mme temps que Sardes fut brul daos la ville le sanctuaire
de la desse locale Kybb ... Pour lors, ceux des Perses qui avaient
leurs demeures en dec;a du fieuve Halys, avertis a l' avance de l' agres-
sion, se rassemblaient et se portaient au secours des Lydiens". (Hdte
V 102).
"Que de cits Darius a prises saos franchir le cours de l'Halys !".
(Esh., Pers. 864).
Xerxes:
"L'arme de terre, rassemble
125
, faisait route pour Sardes avec
Xerxes, partant de Kritalla
126
en Cappadoce... Apres avc;iir franchi
le fleuve Halys, l' arme pnfra en Phrygie". (Hdte VII 26).
Darins JI! et Alexandre :
Presqu'en mme temps, Alexandre
127
rec;ut une lettre de Darius,
qui enfin le traitait de roi, et lui off rait sa fille Statira en mariage,
lui assignant en dot toute cette vaste tendue de pays qui est eiitre
l'Hellespont et le fleuve Halys, et ne se rservant que les terres
qui regardent l'Orient. (Q. Curt. IV 5, 1).
(Les ambassadeurs de Darius a Alexandre) : "Auparavant Darius
avait mis comme limite . a ton empire le fleuve Halys, frontiere de
la Lydie ; aujourd'hui il te donne sa filie en mariage avec en dot
toutes les terres qui sont entre l'Hellespont et l'Euphrate". (Q. Curt.
IV 11, 5). .
:
-... :.';:
125. 481/480 av. J.-C.; cf. p. 109. . _.. "
126. Cf. W. M. CALDER, The Royal Road in Herodotus,. CJ.R XXXIX 1925
p. 9: RAMSAY insiste avec raison sur le fait que Kritalla, dont la, situation est inconnue,
doit avoir c situe dans une plaine fertile ou l'oil pouvait s'approvisionner. CALDER
propase un nreud roucier dans la plaine fertile de une . des. raisons
pour lesquelles Xerxes aurait choisi cette rouce pour marcher contre la Grece serait
parce que c'taic celle du Grand Cyrus poursuivant Crl:sus sur le placeau vers Sardes.
127. Vers 331 av. J.-C.; cf. p. 110.
RHA 78 CAPPADOCE 61
Darius ajouta qu' il accordait a Alexandre le territoire et les
villes d' Asie en dec;a de l'Halys s'il consentait a signer avec lui
un trait d' amiti. (Diod. Sic. XVII 39, 1).
Darius avait envoy a Alexandre une ambassade, lui offrant de
lui accorder le pays en dec;a l'Halys et vingt mille tal.ents d'argent.
Comme Alexandre n' en faisait pas cas, Darius lui envoya une nouvelle
ambassade, le louant d' avoir bien trait sa mere et les autres
niers, et lui proposant son amiti. Il lu off rait le territoire en de<;"a
de l'Euphrate, trente mille talents d'argent, et la main cl'une de
ses filies ... (Diod. Sic. XVII 54, 1-2).
L'Halys et les affaires romaines:
Les ajournements et les ruses dont usaient les Galates a l' gard
des Romains avaient pur but de faire franchir l'Halys a une partie
de leurs parents et de leurs richesses, mais surtout de s' emparer du
consul romain, s' ils le pouvaient, sinon, du moins, de le ttier. (Polybe
XXI 39, 9)
128
De Kalpitos, Attale et son frere atteignirent au cinquieme jour
l'Halys ; le sixieme, ils leverent le camp pour Parnassos. La, Aria-
rathe, roi de Cappadoce, se joignit a eux avec ses troupes, et ils se
dirigerent vers le territoire de Mokissos". (Polybe XXIV 14, 8-9)
129
Sylla: "Nous avons fix comme limite au royaume d'Antiochus
de Syrie le fleuve Halys et le mont Taurus" . (App., Mithr. 62).
Mithridate envoya a Rome une ambassade au Snat et a Sylla
pour se plaindre des agissements de Murena. Pendant ce temps,
ce dernier franchit l'Halys, grossi et rendu tres difficile a traverser
par les pluies, et se jeta sur quatre, cents villages qui appartenaient
a Mithridate, sans que celui-ci, qui attendait le retour de son ambas-
sade, rsistat
130
(App., Mithr. 65) .
Je le laissai me raconter il ay_ait pass l'Halys et tu
un certain Tiridate, et comment s' tait. distingu dans la
bttaille contre les Pisidiens. (Lucien, p jal. ,2, 302).
128. Vers 192 av. J.-C.; lutte d'Attale contre le consul Manlius.
129. Vers 180 av. J.-C.
130. 83 av. ].-C.; Murna marche contre Mithridate, cf. REINACH, Mithridate,
p. 303.
62
L. FRANCK
RHA . 78
"Dja le sang rougit les Hots de l'Halys". (Claudien, in Ruf.
II 32)
131
c) Mlas:
Coulant tout pres de Mazaka, ce fleuve n' est pourtant d' aucune
utilit pour les habitants. Rupture de la digue du Mlas
132
L'Arge d'ou descend le fleuve Mlas qui, dit-on, se jette dans
l'Euphrate. (Ptol. V 6, 7) .
d) Cappadox
133
:
"La partie de la Cappadoce qui s' tend au devant de la Gala ti e
s' appelle la Morimene ; la, les Cappadociens sont limits par la
riviere Cappadox ; ils en ont pris le nom ; ils portaient auparavant
ce.lui de Leucosyriens". (Pline VI 9) .
De tres nombreux fleuves traversent la Syrie, entre au'tres Bana,
Farfara, Chalamac, Singa, Capadox, Orentis, Heleuter, Chrisoroas,
Adon et Potamia. (Ravenn. Cosmogr. 11 15) .
3. Le rseau du Sud.
a) Saros
134
:
"Comana est situe sur les deux rives du fleuve Saros qui,
longtemps resserr dans les . gorges du Taurus, se dploie dans les
plaines de la Cilicie pour aller se jeter au dela dans la mer de ce
nom" . (Str. XII 2, 3) :
"Comana, baigne par le Saros". (Pline, Hist. Nat. VI 8).
''
131. Cf. n. 147. : . ..
132. Cf. p. 29 : Str. XII 2, 8, ainsi que p. 55 et n. 117 sq. _
133. Le Cappadox, aujourd' hui le. Belice Irmak: TEXIER, Description, p. 49.
KIEPERT ap. RAMSAY, H.G., p. , 314. ,, . _
134. Le Saros, auj ourd' hui 1e Se.yh an. Identifi simultanment avec le fleuve Samri
hittite qui forme la frontiere du Ki zzuwama par LMSTEAD, JEA VIII 1922 p. 230
n. 4 et S. SMITH, JEA VIII 1922 p. 45 sqq. ; bibliographie complmentaire et critique
de l' tymologie smitique du . nom du fleuve par LMSTEAD chez GOETZE, Kizzuwatna,
p. 58 n. 227.
r
RHA 78 CAPPADOCE 63
b) Carmalas :
"Dans la partie montagneuse de la Cataonie, la citadelle de
Dastarcum, au pied de laquelle passe le fleuve Carmalas". (Str. XII
2, 6) .
"Dans la Sargarausene, la petite place d'Herpa avec le fleuve
Carmalas qui, comme le Pyramos, sort (du Taurus) pour entrer en
Cilicie". (Str. XII 2, 6).
"La meme chose arriva aux environs d'Herpa, ou Ariarathe avait
intercept galement le cours du Carmalas : la digue se rompit et
une partie du canton de Mallos, en Cilicie, ayant cruellement souffert
de l'irruption des eaux, Ariarathe dut indemniser les vidimes de ce
sinistre du tort qu'il leur avait caus". (Str. XII 2, 8).
c) Pyramos
135
:
"Tous les fleuves a l'imitation du Nil tendent a combler le bras
de mer situ . en avant de leur embouchure, plus ou moins vite
seulement ; moins vite quand leurs eaux ne charrient qu'une faible
quantit de limon ; plus vite quand ils ont un long parcours, que
le sol du pays qu'ils traversent est naturellement mou et qu'ils se
grossissent d'un grand nombre de torrents, ce qui est le cas, par
exemple, du Pyramos, lequel a, comme on sait, considrablement
accru le territoire de la Cilicie et a donn lieu a ce fameux oracle :
"Les gnrations qui verront ces choses verront aussi le Pyramos
au cours imptueux, a force d' avoir recul les limites du continent,
atteindre enfin les bords sacrs de Chypre". Le fleuve Pyramos en effet
devient navigable en pleine Cataonie et, pour entrer en Cilicie, s' ouvre
un passage a travers les gorges du Taurus, apres quoi il va se jeter
dans le dtroit qui fait face et a la cote de Cilicie et a celle de
Chypre". (Str. l 3, 7).
"La Cataonie .. est traverse par le Pyramos, cours d'eau navigable
qui a sa soure tout au milieu de la plaine. Cette source est un
135. Le Pyramos, aujourd'hui le Ceyhan, cf. FORRER, Forschungen 1 1926 p. 47.
' 64
L. FRANCK
RHA 78
gouffre profond d'ou l'on voit l'eau qui a longtemps coul sous terre
en drobant aux yeux son cours mystrieux jaillir tout a coup a la
surface du sol. Un javelot lanc de haut dans ce gouffre rencontre
de la part de cette masse d' ea u j aillissante une tell e rsistance qu' il
n'y enfonce qu'avec peine. Grace a la profondeur et a la largeur
exceptionnelles de son lit, le Pyramos forme de prime abord un
fleuve puissant et imptueux, mais il n' a pas plus tot atteint le Taurus
que son lit se resserre extraordinairement. Et ce qui n' est pas moins
extraordinaire e' est la disposition que prsente l' es pece de breche qui
livre passage a ses eaux a travers la montagne. Car, de meme qu'on
voit un rocher qui se fend tout a coup et se spare en deux
les saillants de l'un des cots correspondre si exactement aux rentrants
de l'autre qu'il semble qu'on n'aurait qu'a les rapprocher pour qu'ils
se rajustassent aussitot, de meme nous avons vu sur les deux rives du
Pyramos les rochers qui garnissent les flanes de la montagne jusqu' au
sommet opposer symtriquement les uns aux autres, malgr .la distance
de deux a trois cents plethres qui les spare, leurs parties saillantes et
rentrantes. Ajoutons qu' au milieu de cette valle ainsi encaisse et
resserre entre deux murs de rochers, le sol, qui n' est autre. que
le roe lui-meme, prsente une troite fissure qu'un chien ou un lievre
pourrait franchir d'un bond : or c' est cette fissure qui sert de lit
au fleuve, et, comme elle ne dpasse guere en largeur les proportions
d'une simple rigole, les eaux du fleuve naturellement la remplissent
jusqu' aux bords ; seulement, par suite de sa direction tortueuse, par
suite aussi de l' extreme rapprochement de ses parois et de sa profon-
deur, qui est celle d'un vritable gouffre, le passage du fleuve y
produit un fracas pouvantable, comparable au bruit du tonnerre,
et qui frappe d'aussi loin l'oreille du voyageur. Une foi.s sorti des
montagnes, le Pyramos se prcipite vers la mer et il roule dans ses
eaux une telle quantit de limon enleve soit aux campagnes de la
' Cataonie soit aux plaines ciliciennes que cette circonstance a doQ
lieu. qes longtemps a l' oracle suivant
136
". (Str. XII 2, 4) .. . . ' .. "
"' '- . "A pres le Kydnos est le Pyramos, qui vient de la d<mt v ..
nous avons dja parl". (Str. XIV 5, 16).
. '
136. ecc. : reprise du cexce de Ser. I 3, 7, cf. p. 63.
RHA 78 CAPPADOCE
65
Pyramos : fleuve qui arrose Mallos en Cilicie. 11 s' appelait autre-
fois Leucosyros. (Steph. Byz. s.v., ed. Meineke 540, 19).
4. L'Euphrate
137
a) Coun:
''L'Euphrate, qui est dja le plus fort des deux, est aussi celui
qui parcourt la plus grande tendue de pays, par suite des nombreuses
sinuosits qu'il dcrit. N dans la partie septentrionale du Taurus,
il se dirige vers l'Ouest a travers la Grande Armnie et jusqu' aux
confins de la Petite Armnie, passe entre cette derniere province
a droite et l'Akilisene a gauche, tourne ensuite brusquement au Midi,
atteint, dans ce dtour, l' extrmit de la Cappadoce ; puis,- laissant
a droite la frontiere de cette province et celle de la Commagene,
a gauche ce lle de l' Akilisene et de la Sophene, double dpendance
de la-Grande Armnie, il s'avance jusqu'a la Syrie pour gagner de la,
par un nouveau dtour, la Babylonie et le Golfe Persigue". (Str. XI
12, 3). ' '
" ... longueur de la route que parcourt l'Euphrate: d'abord daos
la Grande et dans la Petite Armnie ; ensuite, a partir de ce dernier
pays et de la Cappadoce, jusqu' a Thapsaque, a pres avoir franchi le
Taurus et servi de limite entre la Syrie infrieure et la Msopotamie".
(Str. XVI 1, 13).
Dascusa est a soixante-quinze miles de Zimara ; a partir de
Dascusa, l'Euphrate est navigable en direction de Sartona a cinquante
miles, de Mlitene en Cappadoce a vingt-quatre miles, et d'Elge
en Armnie a dix miles, recevant comme affiuents le Lycos, l' Arsania
et l' Arsanus. (Pline, Hist. Nat. V 84) .
A Claudiopolis de Cappadoce, l'Euphrate inflchit son cours
vers le Couchant. Le Taurus auquel il se heurte d'abord le dtourne ;
vaincu et dtourn, il finit par remporter la victo_i!e d'une autre
en dirigeant son cours vers le Sud. 11 est de nouveu navigable
. ... \',.'.,;. ..
. '
137. L'Euphrate : le fleuve Mala hictite, frontiere du Mitanni : GARSTANG-GURNEY,
G.H.E., p. 49.
)1
1
\ 1
.. ,
., 66
L. FRANCK
RHA 78
apres les cataractes. A quarant(! miles de la, Samosate, capitale de
la Commagene. (Pline, Hist. Nat. V 85) .
Rapide et bouillonnant, l' Euphrate se dirige vers l'Ouest a travers
l' Armnie et la Cappadoce, et viendrait se jeter dans notre mer si
le Taurus n'y faisait . (Pomp. Mela UI 77).
b) Frontiere de la Cappadoce
:
La Cappadoce est voisine au Midi de la Syrie par la longueur
de l'Amanus jusqu'a l'Euphrate, a 7120' 38; ... au Levant, de la
Grande Armnie, par le cours de l'Euphrate, depuis le point susnomm
jusqu' a l'endroit ou, dans son cours septentrional, il s'inflchit vers
le Levant, a 71 4230'. (Ptol. V 6, 1) .
La Cappadoce est spare de la Grande Armnie par l'Euphrate.
(Solinus XL V 2, et Mart. Cap. VI 690).
138. Cf. aussi p. 17 : Str. XI 14, 2 et Pline; Hist. Nat. V 83.
, ..... . :
-'
f. i
!' '..l '\
i.:
.. ::
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-.
RICHESSES NATURELLES
. La Cappadoce est un dsert. (Cic., Fam. XV 1, 6).
On pourra vendre vos domaines, les aliner pour jamais, dans
quelque lieu obscur de la Paphlagonie, dans les dserts de la Cappa-
doce. (Cic., Leg. agr . II 21, 55).
Ensuite l'Armnie, la Lycaonie, la Cappadoce, qui ont toutes
trois un climat rigoureux. (Diod. Sic. XVIII 5, 4) .
Bien qu' tant plus mridionale que le Pont, la Cappadoce a -un
climat plus froid. (Str. XII 2, 10).
Sans doute la Gaule, la Thrace, la Cilicie, la Cappadoce, ces
provinces si f ertiles et si puissantes ... furent des conquetes sinon utiles,
du moins belles: .. (Flor. III 12, 4).
La Cataonie est une plaine large et basse, fertile en productions
de toutes sortes, sauf en plantes toujours vertes. (Str. Xll 2, 2) .
"Le pays ( aux environs de . Tyane) est gnralement f ertile et
compas de plaines pour la plus grande partie". (Str. XII 2, 7) .
"Les environs de la ville de Mazaca sont d'une extreme
.d. '
139
" (S XII )
an tte ... tr. 2, 7 .
l. Minraux et mtaux.
a) Sel d' tang:
"Parmi les seis d' tangs, les plus estims sont celui de Tarente
et celui de Phrygie,. qu' on nomme de Tatta ; ces deux seis .sont bons
pour les yeux. Celui qu'on apporte de Cappadoce dans des vaisseaux
139. Suite du texte de Str. XII 2, 7 p. 28.
5
68 L. FRANCK RHA 78
de brique donne, dit-on, de l' clat a la pea u". (Pline, Hist. N at.
XXXI 84).
Le lac Tatta est une saline naturelle, a voir la fadiit avec
laquelle l' eau se cristallise autour . de tout ce que l' on y plonge.
"Ainsi, pour peu qu'on y jette un cercle fait de joncs tresss, on . le
retire chang en une couronne de sel. 11 n' est pas jusqu' aux oiseaux
qui oe se laissent prendre pour avoir effieur la surface de ce lac,
et on les voit tomber sous le poids des cristaux de sel qui se sont
attachs a leurs ailes". (Str. XII 5, 4).
"L'eau, dans le lac de Tarente, est dessche par le soleil d't,
et toute cette piece d'eau, peu profonde, du reste, puisqu'on n'y
enfonce que jusqu' aux genoux, est change en sel. 11 en est de mme
en Sicile d'un lac nomm Cocanicus, et d'un autre, voisin de Gla.
Pour ces deux lacs, il n'y a que les bords qui se dessechent, au lieu
qu' en Phrygie, en Cappadoce, a Aspendus, la dessication est plus
tendue et va jusqu' a la partie moyenne du marais salant". (Pline,
Hist. N at. XXXI 71).
Le sel est un remede particulierement efficace pour les yeux,
c'est pourquoi on l'ajoute aux collyres et aux emplatres - c'est la
que l'on apprcie surtout le sel de Tatta et le sel de Caunus -
quand le sang, a la suite d'un coup, s'est panch sous les yeux ou
que l' reil est meurtri, du sel mel dans de l' eau chaude a un poids
gal de myrrhe et de miel ou avec de l'hysope pour bassiner les yeux
dans de l' eau sale. (Pline, Hist. N at. XXXI 99).
11 y a aussi en Cappadoce, sur la route qui va de Mazaca a Tyane,
un vaste lac
140
; si on y plonge un roseau, par exemple, et qu'on
le retire le lendemain, on verra la partie immerge ptrifie, alors que
la partie qui est reste hors de l' eau a gard ses caractristiques propres.
(Posid. Apam., FGr Hist. 87 F 123, apud Vitruve III 3, 9).
'
Sel gemme:
"La Camisene, voisines de la Petite Armnie et
de la remarquables par leurs mines de sel gemme".
(Str. XII 3, 3 7).
140. Cf. RAMSAY, H.G., p. 307, a propos de Demakella/Makellon.
RHA 78 CAPPADOCE 69
"On tire encore du sel de la terre, ou il se forme, cela est vident,
par la condensation du liquide, exemple la Cappa.doce. La, on le
coupe par lames, comme la pierre spculaire
141
; les blcs sont tres
pesants ; on les appelle communment mica". (Pline, Hist. N at.
XXXI 77).
"En Cappadoce, on a un sel fossile, couleur de safran, transparent
et de tres bonne odeur" . (Pline, Hist. N at. XXXI 86).
"Immdiatement apres Sinope, la cote prsente l'embouchure de
l'Halys. Ce fleuve doit son nom aux salines pres desquelles il passe".
(Str. XII 3, 12).
"En Cappadoce, on introduit dans les salines de l'eau de puits
et de fontaine". (Pline, Hist. Nat. XXXI 82).
S' il y a une tache blanche sur l' reil, du sel de montagne d'Espagne
ou d'Hammon ou mme de Cappadoce, finement broy et mel a du
miel, attnue le mal. (Colum. VI 17, 7) .
Une autre prparation de parfums pour carter les rpaladies,
plus couteuse certes, mais qui passe pour plus efficace : 1 livre de
soufre natif, 1 livre de bitume de Jude, 6 onces d'opopanax, 6 onces
d'acanthe, 1 livre de galbanum, 1 demi-livre de castoreum, 6 onces de
aes crudum, 2 onces de sel d'Hammon, 3 onces de sel de Cappadoce,
3 onces de come de cerf.. . (Vgece, Mulom. 1 20, 1).
(En cas d'hmatome a l'reil) humecter surtout de sel de Cappa-
doce. (Paul. Aegin. LXXX, Heiberg p. 5 5 l. 18) .
(Pour asscher une plaie) du sel de Cappadoce. (Paul. Aegin.
CXXXVIII, Heiberg p. 79 l. 25).
(Si tu veux faire un collyre contre les taies des yeux) tu feras
bien de faire dissoudre d' abord du sel de Cappadoce dans de l' eau.
(Paul. Aegin. CIII, Heiberg p. 64 l. 10).
b) Piares diverses.
. "On signale un gisement de pierres spculaires
142
si belles et
: si gr<?sses qu' on en a fait un article d' exportation". (Str. XII 2, io) .
'' 141. Par exemple le gisement de sel gemme, dans le districc de Yozgat, encore
exploit a l' poque du voyage de T EXIER, Description, p 49-50.
t".
. .
; -,:.'.:
) ,:
,
. 70
L. FRANCK RHA 78
"Maintenant on trouve des pierres dans l'ile de
Chypre, en Cappadoce, en Sicile ; et tout rcemment on en a dcouvert
en Afrique. A toutes on prfere celles de l'Espagne. Celles de . la
Cappadoce sont tres dlicates, tres. grandes, mais ternes". (Pline,
Hist. Nat. XXXVI 45, 1).
"Le plus commun de tous les albatres est celui de la Cappadoce,
dpourvu de tout clat". (Pline, Hist. Nat. XXXVI 61).
"La catoptritis se trouve en Cappadoce : blanche, on s'y voit
comme dans un miroir". (Pline, Hist.. Nat. XXXVII 152) .
"On parle d'une localit ou l'on extrait une pierre particuliere,
semblable a l' ivoire pour la blancheur ; avec cette pierre qui se dbite
en morceaux de la grosseur de petites pierres a aiguiser on fait des
manches de couteau"
143
(Str. XII 2, 10).
"La cappadocienne se trouve en Phrygie aussi et ressemble a
l' ivoire". (Pline, Hist. N at. XXXVII 151).
On . prtend aussi que les mineurs au service d' Archelas trou-
vaient pres de la frontiere de Galatie des bancs de cristal de roche
et d'onyx. (Str. XII 2, 10).
"En Cappadoce, le jaspe est d'un pourpre bleu, triste et sans
rayonnement''. (Pline, Hist. Nat. XXXVII 37, 1).
"Archelas qui a rgn en Cappadoce raconte que dans ce pays-la
on rapporte de l' ambre ja une qui est brut et adhrent a de l' corce
de pin ; on le polit en le faisant chauffer dans de la graisse de
.cochon de lait". (Pline, Hist. N at. XXXVII 46) .
Carrieres de pierre a batir a Mazaka pres du Mlas : Str. XII
2, 8-9
144
A certains endroits, il y a des mines qui renfetment a la fois
du vermillon et de l'ocre, par exemple en Cappadoce, et on en retire
142. HAMILTON, Researches II, p. 265, et TEXIER (op. cit. p. 52) ont vu daos
l' glise byzantine de Taxiarch, village de la plaine de Csare, une e de ces plaques
d'albatre .transparent qui servait a dore une fenetre, et ' que les Crees: modernes
appellent Y(a)nar Tash "pierre bnllante". HAMILTON, op. cii:. p. 239, mentionne
un de ces gisements d'albatre dans la rgion de Hisar, a l'Est du' 1ac Tatta ;
TEXIER de meme (op. cit. p. 88), pres de Nevehir. , .
143. Ainsi la pierre d'un blanc laiteux ou un peu vein: que !'on,_ trove dans
les montagnes des environs de Nevehir; les habitants l'appellent .ba1gami ; ils en
font des manches de poignard, des coupes : TEXIER, op; cit. p. 88. . "
144. Cf. p. 29.
RHA 78 CAPPADOCE 71
beaucoup ... Le vermillon le meilleur parait etre celui de Keos ; il y en
a en effet plusieurs sortes. L'une d' elles provient de mines, puisque
les mines de fer aussi contiennent du vermillon. Mais il y a
celle de Lemnos et celle appele "de Sino pe". Cette derniere .est . celle
de Cappadoce, mais on l'apporte a Sinope
145
(Thophr., de lapid'.' 52).
"Une autre production particuliere a la Cappadoce est le vermillon
de Sinope : on nomme ainsi le vermillon de qualit lequel
n' a d' gal que le vermillon d' Ibrie, et le nom qu' on lu donne vient
de ce qu'avant que le march d'Ephese eut ses relations jusqu'en
Cappadoce, c' est a Sinope que les marchands cappadociens expdiaient
cette substance". (Str. XII 2, 10).
"On exporte de la Turdtanie ... du vermillon qui vaut pour la
qualit la terre de Sinope". (Str. III 2, 6).
La rubrique est abondante en maint endroit, mais il y en a
d' excellente, comme celle de Sinope dans le Pont, celle d'gypte,
celle des Balares en Espagne, celle de Lemnos. (Vitruv. de architect.
VII 7, 2). .
Le vermillon de Sinope est le meilleur : pais, lourd, couleur de
foie, non pierreux, de couleur uniforme, l coule facilement et abon-
damment. On le trouve en Cappadoce dans certaines cavits et, une
fois purifi, on l'apporte a Sinope, ou on le vend, d'ou son nom.
11 a des vertus astringentes, desschantes, on peut le modeler, d'ou
son utilisation dans la fabrication d' emplatres pour les blessures et
de pilules desschantes et constipantes. Pris avec un reuf, il ar rete
la diarrhe ; on le donne en lavement aux hpatiques. (Diosc. gr.,
V 96).
"La sinopis a d'abord t trouve dans le royaume du Pont ;
le nom qu' elle porte lui vient de la ville de Sinope. 11 y en a aussi
en gypte, dans les iles en Afrique ; mais la meilleure
est dans l'ile de Lemnos et en Cappadoce ; on l' extrait de cavernes ;
on prfere celle qui adhere au roe. Les anciens s' en servaient por
donner de l'dat" . (Pline, Hist. Nat. XXXV 31) .
. - 1; '
145. Commentaire ap. CALEY-RICHARDS, Theophrastus, On Stones, Colombo, Ohio,
1956, p. 175 sqq., qui rfutent l'opinion selon laquelle la (hoc; de Sinope ne serait
pas de !'ocre rouge, mais un colorant beaucoup plus rare et plus prcieux, Je cinabre
(par ex. W. LEAF, JHSt XXXVI 1916 p. 10. sqq.).
' 72
L. FRANCK RHA 78
e)
"C'est seulement en Cappadoce qu'on peut se demander si le
fer doit etre port au crdit de l' eau ou de la terre, car la terre
ne donne du fer dans les f ourneaux que si on l' a arrose avec l' eau
d'une certaine riviere". (Pline, Hist. Nat. XXXIV 142) .
Je tiens de bons auteurs qu'il y a en Cappadoce un fle1:1ve dont
l'eau provoque chez les chevaux qui s'y sont , abreuvs - et chez ces
animaux seulement - un changement de couleur et des taches blanches
qui parsement la peau. (Sn., Quest. Nat. III 254).
Les Milsiens disent que l' eau de Cappadoce, qui est ahondan te
et excellente, ne se corrompt pas, meme quand elle n'a pas
ment, a moins qu'elle ne coule sous la terre. (Athne, 43 d).
2. Agriculture.
a) Bois, fourrage:
Aspis occupait la Cataonie, ... pays couvert de bois. (Nep., Dat.
4, 1).
"Comme la Cappadoce manque de bois presque partout, tandis
que les flanes du mont Arge sont couverts de forets de chenes,
il semble que les habitants de Mazaka ont toute facilit pour se
procurer du bois dans leur voisinage". (Str. XII 2, 7).
"Au pied des forets de chenes (de l' Arge) le sol est en majeure
partie couvert . de prairies"
146
(Str. XII 2, 7).
Mazaca tait situe au centre des cantons pouvant fournir aux
rois du bois t ce dont ils avaient le plus besoin, du fourrage pour
nourrir leurs troupeaux. (Str. 2, 9).
b) Grains: -
; : ;_ :' J:
"La Cappadoce. es_t ridie en- 'productions du sol et surtout en bl".
(Str. XII 2, 10). . ;_- ,
j \ :.: . .'
146. les herbages de f:Arge, d. p. 79 : Claud., in Ruf. II 31 ; in Eutr. 1 246;
Carm. Min. XXX 191. ' '
r'1
' '
RHA 78 CAPPADOCE 73
"Certains se servent coinme greniers de cavits creuses dans la
ter re et qu' ils appellent silos, comme en Cappadoce et en Thrace".
(Varron, R.R. I, 57, 2).
"La maniere la plus avantageuse est de conserver les grains
comme en Cappadoce et en Thrace dans des fosses nommes silos"
147
(Pline, Hist. N at. XVIII 306).
) Arbres fmitiers
148
:
"Dans le canton de Bagadania qui n'est qu'urie plaine, et la
plaine la plus mridionale de toute la Cappadoce puisqu' elle est situe
au pied du Taurus, c'est a peine si l'on rencontre un seul arbre
fruitier". (Str. XII 2, 10).
"L'immense plaine de Bagadaonia, situe entre le mont Arge
et le Taurus, produit a peine et la quelques arbres fruitiers, bien
gu; dle soit de trois mille stades plus mridionale que la mer de
Pont". (Str. II 1, 15).
"La Mlitene ressemble beaucoup a la Commagene; comme elle,
elle est partout plante d' arbres fruitiers, mais elle est la seule parmi
toutes les provinces de la Cappadoce qui jouisse de cet avantage,
la seule aussi qui produise de l'huile d' olive et du vin, tel que le
Monarite, capable de rivaliser avec les vins de Grece". (Str. XII 2, 1).
Vignes de Comana Pontique
149
: Str. XII 3, 36.
d) Plantes particulieres :
Ambrosa
150
: certains l' appellent botrys, d' autres artemisia. C' est une
plante aux nombreuses branches, de trois empans environ de haut.
Elle a de petites feuilles groupes au has de la tige comme celles
147. Th. REINACH, Mithridate, p. 227 n. 7: "cf. Thophraste, Hist. plant. VIII
11, 5, d'apres lequel a Ptra (Ptria ?), en Cappadoce, le grain de froment se conserve
si bien qu'on peut le semer apees 40 ans, le consommer apres 60 ou 70".
148. la Cappadocc proprement dite n'est pas comparable, en ce domaine, aux
riches 'pliines du Pont couvertes de vergers: Sinope, Amisus, Phanare (Str. II 1, 15)
et surtout Themiscyra (Str. XII 3, 15).
, 149.- Cf. p. 103.' -
150. Avec J. ANDR, lexique des termes de botanique en latn, Paris, 1956, s.v.
ambrosa p. 27, artemisia p. 42, botrys p. 56, distinguer deux plantes:
1) Botrys Artemisia l., ap. Diosc. gr. III 114, et Pline XXVII 28.
2) Chenopodium Botrys l., ap. Diosc. gr. III 115, Pline XXV 74 (in fine) et
XXVII 55.
,.
t
.--t-...
' 74
L. FRANCK
RHA 78
de la ' rue, de petites branches pleines de graines semblables a de
petites grappes pas encore mures, une odeur ' vineuse. La racine est
fine, longue de deux empans. En Cappadoce, on la tresse en couronnes.
Elle a une vertu astringente sur les .humeurs qui s' panchent, et un
effet rpulsif quand elle est employe en empltres. (Diosc. gr., III
114). '
Botrys : herbe couleur vert pomme, semblable a un arbrisseau,
aux nombreuses branches. La graine se trouve tout autour des petites
branches, les feuilles ressemblent a celles de la chicore. Son odeur
est relativement agrable, . e' est pourquoi on la place aussi dans les
vetements. Elle pousse de prf rence au bord des torrents et des lits
de ravins. Bue avec du vin, elle est efficace pour calmer l' asthme.
Les Cappadociens l'appellent ambrosia, d'autres artemisia. (Diosc. gr.,
III 115).
"Des f emmes meme ont ambitionn de donner leur nom a
plantes ; ainsi Artmise, femme de Mausole, adopta la plante appele
auparavant parthenis. D' a u tres prtendent que cette plante a t
ainsi nomme du nom de la desse Artmis Ilithye, attendu qu' elle
est employe par.ticulierement pour les maladies des femmes. Elle jette
beaucoup de rejetons, comme l'absinthe, mais elle a les feuilles plus
grandes et grasses. On en distingue deux especes : l'une a feuilles
plus lar ges, l' autre plus dlicate, a feuilles plus menues, et ne croissant
que dans les parages maritimes. Quant a la plante a laquelle quelques-
uns donnent le meme nom, et qui croit au milieu des terres, elle a
une tige simple, des feuilles tres petites, beaucoup de fl.eurs, qui
closen_t lors de la maturit du raisin, et une odeur qui n' est pas
dsagrable. On l' appelle encore botrys et ambrosia ; . elle croit dans
" la Cappadoce". (Pline, Hist. N at. XXV 7 4). , ..
"L'ambrosia, nom de sens vague et qui fl.otte entre plusieurs
. plantes, en dsigne pourtant une bien dtermine, . touffue, garnie
de ' branches, a tige mince, ' haute d' enviran trois ' paumes, ayant " .. :
' racine plus courte d'un tiers, et les feuilles de la rue groupes au .J;>as -
la tige. Sur les petites branches se trouve la graine, en grappes.
-, peridantes, d'une odeur vineuse. Aussi l'appelle-t-on parfis botrys;
la nomment artemisia. Les Cappadociens s' eO: font
'fotironnes. On l'emploie comme rsolutif". (Pline, Hist . . 1'-Jat. XVII' '
. .
28).
RHA 78 CAPPADOCE 75
"Le botrys est une plante touffue, a petites branches jaunes.
La graine pousse tout atitour des branches, les feuilles ressemblent
a celles de la chicore. On la trouve au bord des torrents. Elle est
bonne pour gurir l' asthme. Les Cappadociens la nomment ambrosia,
d' a u tres artemisia." (Pline, Hist. N at. XXVII 5 5).
Certains donnent aussi le nom de rue sauvage a la plante gu'en
Cappadoce et en Gaule d'Asie on appelle mly
151
. C'est une plante qui
dveloppe a partir d'une seule racine de nombreux rameaux ; elle a
des feuilles beaucoup plus grandes et plus tendres que celles de
l'autre rue ; elle exhale une odeur forte ; sa fl.eur est blanche ; elle
a a l' extrmit de petites tetes, un peu plus grandes que celles de
la rue cultive, formes tout au plus de trois parties, dans lesguelles
se trouvent des graines jauntres, triangulaires, passablement ameres
au gout, d'ou leur emploi. A la fin de l'automne, la graine muriL
Elle est propre a soigner la faiblesse de la vue, broye avec du miel,
du vin, du fiel de poule, du safran et du suc de f enouil. Certains
l'appellent harmala, les Syriens bssasa, les Cappadociens mly, puis-
que jusqu' a un certain point elle ressemble a la mly, ayant la radne
151. Cf. discussion du terme ii'Jl.u n. 188.
C'est la Peganum Harmala L., la ruta Galatica de Pline XX 132 particulierement
apprcie dans la composition d'antidotes, la ruta Pontica de Marc., med. 17, 25.
On la rencontre en Asie Mineure, utilise essentiellement en mdecine et pour
la fabrication du savon : cf. l. J. GELB, Inscriptions of Aliar and Vicinity, Chicago
1935, p. 25 sqq., a propos d'assyr. alliinum. "Les dcouvertes du Dr. von der STEN
montrent qu'on la trouve gnralement autour des tablissements humains, en bordure
des chemins, sur les tells et pres des habitations modernes" (GELB, ibid. ; cf. Hittite
Hieroglyphic Monuments, Chicago 1939, p. 4 sq.) : comparer ce qu'en dit Diosc.
gr. III 46, 2 in fine.
Cf. ]. ANDR, op. cit., s.v. ruta
2
p. 277, moly
4
p. 211, armala p. 41, bessasa
p. $3, e.t RPh XXXII 84, 2 1958 p. 237. J. ANDR, Lex. Bot. Lat. p. 41 dsigne
armala comme "syrien ou cappadocien". Les textes grecs et latins n'apportent aucune
prcision quant a !'origine du mot. Diosc. gr. III 46, 2 et Ps. Apul. 90, 46 interp .
ex. Diosc. II 5 7, 1 le citent a cot de bessasa et de moly, dsigns
dans les deux textes !'un comme "syrien", l'autre comme "cappadocien".
(h)armala doit etre considr comme syrien : R. THOMPSON, A Dictionary
of Assyrian Botany, Londres 1949, p. 75, tablit l'quation 'Mms!bburratu =
syr. fabbiirii, Peganum harmala L. "rue". !bid. p. 76: . " 5aiPanameru probablement
le meme mot qu'arabe !)arma! "rue" (Peganum harmala L., avec rfr.) car il est
plac a cot de famsibburratu ... L'quivalent syriaque' pour !)arma! est 'armlii, un
parallele exact de .anameru". !bid. n. 1 a arabe !)arma! : "Les far.mes rencontres sont
aQa, XUQEA, armola, llQU6Aa (et HONEIN, cit dans G. E. POST, Flora
of Syria and Palestine2 I p. 272, donne: myavov ayQtov = sy'r. ' arm"lii = syr.
biissiiSii, phn. xouQa ", avec rfr.). Cf. Von SODEN, -Akk. Hd. Wtb., 50.
76 L. FRANCK RHA 78
noire et la fleur blanche. Elle _ pousse sur les sommets non boiss
et dans les endroits fertiles. (Diosc. gr., III 46, l-2).
Tout le monde la conna1t. Une varit est courante, l' autre
sauvage et plus apre, mais toutes deux sont reconnues tres actives.
Les noms changent selon les rgions : les Cappadociens l' appellent
mly, certains armala, les Syriens bssasa. 01i. <lit aussi gu' en Mac-
doine, pres du fleuve Haliacmon, on l'appelle viprine, parce qu' elle
serait reconnue comme mortelle. (Ps. Apul. 90, 46, interpol. ex Diosc.
II 57, 1 sqq.).
"Apres avoir pass en revue presgue toutes les couleurs les plus
clebres, venons-en a ces couronnes qui plaisent par leur seule varit.
Il y a deux especes de ces couronnes ; les unes sont faites de fleurs,
les autres de feuilles. Les couronnes a fleurs sont les couronnes du
genet, cueilli avec sa fleur jaune ; du rhododendron, du jujubier
152
,
qu'on nomme aussi arbre de Cappadoce et qui _a une fleur odorante
semblable a celle de l' olivier" . (Pline, Hist. N at. XXI 51 .
"L'Armnie et la Cappadoce nourrissent une autre plante appele
adamantis, qu'il suffit de prsenter aux lions pour les faire tomber
a la re11verse la gueule ba11te ; le nom qu' elle a rec;u vient de ce
qu' on ne peut la broyer" . (Dmocrite, ap. Pline, Hist. Nat. XXIV
162).
"La therionarca, qui crolt dans la Cappadoce et dans la Mysie,
frappe tous les animaux d'un engourdissement qui ne se dissipe gue
par des aspersions d'urine d'hyene". (Dmocrite, ap. Pline, Hist. Nat.
XXIV 163).
Polemonion
153
Les uns l'appellent Philetairion, les Cappadociens
chiliodynamis. Elle a de petites branches fines, pennes, les feuilles
un peu plus grandes gue celles de la rue, plus longues si on les
compare a celles du polygonos ou du calament. A l' extrmit, des
sortes de grappes ou se trouve la graine noire ; la racine est grosse,
{ .-;-; ; . ~ .
152. Le jujubier commun ; "apport :de Syrie en ltalie vers la fi n du regne
dAuguste", cf. Pline XV 47 ; et n.- ad loe. _ ap., J . ANDR, Pline N.H. XV, Belles-
Lettres 1960 p. 90 : " Le jujubier commui:t 'croit spontanment de la Perse au Japon
et a t introduit de la en Asie occidentale". Rfr. ap. ANDR, Lex. Bot. Lat. s.v.
zizyphus, zizyphon p. 341. _
153. J. ANDR, op. cit. s.v. polemonia p. 255: " plante non identifie, aucune
des identifications proposes n'est valable".
RHA 78 CAPPADOCE
77
blanchatre, semblable a la_ saponaire. Elle pousse dans les terrains
montueux et rocailleux. Sa racine se boit dans du vin contre les
betes venimeuses et la dysenterie, avec de l' eau contre la rtention
d'urine et la goutte sciatigue, on la donne aux hypocondriaques avec
un poids d'une drachme de vinaigre. La racine est efficace contre les
piqures de scorpions ; 011 dit gu' ils ne touchent pas ceux qui la portent
sur eux, ou bien gue, meme si 011 a t piqu, on ne sent rien. La
macher calme aussi les rages de dents. (Diosc. gr:, IV 8).
"La polmonia ou philetaeria doit son double nom a la contesta-
tion des rois qui s' en sont disput la dcouverte. Les Cappadociens
la nomment chiliodynamia. Elle a une racine grosse, des branches
menues, a l' extrmit desquelles pend une sorte de grappe; une graine
noire ; du reste, elle ressemble a la rue. Elle cro1t dans les terrains
montueux" . (Pline, Hist. Nat. XXV 64).
"Avec les herbes indigenes, on compase entre la Cappadoce et
la Galatie une huile appele Selgiticum
154
, excellente pour les tendons
et les nerfs, tout comme en Italie chez les Iguvini". (Pline, Hist. Nat.
XV 31) .
"Pour ce qui est des tissus d'corce d' pine, on en fait aussi en
Cappadoce; seulement, dans ce pays-la, l'pine dont on emploie
l'corce n'est pas celle d'un arbre, mais celle d'un arbuste nain" .
(Poseid. Apam., F. Gr. Hist. 87 F 54, ap. Str. III 5, 10).
"Des auteurs plus exacts ont distingu d' autres varits ; les
/aitues pourpres, crpues, cappadociennes, grecgues". (Pline, Hist.
Na:t. XIX 126).
"Au moment ou j'cris, une nouvelle laitue, grandement estime,
commence a prendre place parmi les laitues cultives : on la nomme
cilicienne ; elle a la feuille de la laitue de Cappadoce, seulement plus
crpue et plus lar ge". (Pline, Hist. N at. XIX 128) .
Quant a la laitue cappadocienne, aux f euilles pales, cotonneuses,
paisses, elle se plante en fvrier. (Coluro. XI 3, 26) .
Lupercus plante la laitue de Cappadoce en fvrier. (Coluro. X
191 ) . . :.. '
La trois'ieme espece de laitues est pale, elle a des feuilles se.rres,
' . '
154. Cf. Str. XII 7, 3 p. 571, sur les ressources de Selg.
~
~ \<.
' 78 L. FRANCK RHA 78
la tete lisse; elle conserve de so.o pays d'origine le nom de cappado-
cienne. (Colum. X 184).
"Tu auras d'abord, si tu aimes les mets apritifs, de vulgaires
laitues de Cappadoce et des poireaux .3, l' odeur forte". (Mart. X 78, 4).
"Si, a toute autre poque, des femmes ayant leurs regles font,
s' tant mises nues, le tour d'un champ de crales, on voit tomber les
chenilles, les vers, les scarabes et autres insectes nuisibles ; du moins
au dire de Mtrodore de Scepsis qui rapporte que . ce moyen fut
dcouvert en Cappadoce a propos d'une invasion de cantharides,
et que c'est pour cette raison que les femmes y parcourent les champs,
la robe retrousse par dessus les fesses". (Mtrod. Sceps., F. Gr. Hist.
184 F 11, ap. Pline, Hist. Nat. XXVIII 78).
2. Elevage.
La Cappadoce est surtout riche en btail de toute sorte. (Str. XII
2, 10) .
Le pays de Mazaka fournissait aux rois du fourrage dont ils
avaient le plus grand besoin pour leurs trupeaux. (Str. XII 2, 9).
a) Chevaux:
"Les Ciliciens
155
fournissaient 360 chevaux blancs, a raison d'un
par jour, et 500 talents d'argent; de ces 500 talents, 140 taient
dpenss pour la cavalerie qui tenait garnison en Cilicie ; les 360
autres revenaient a Darius ; c' tait le quatrieme dpartement" . (Hdte
III 90).
Les Cappadociens, habiles meneurs de chevaux. (Dion. Pei:. 974).
La Cappadoce fournissait chaque annne aux :perses, indptn-
damment de son tributen argent, 1500 chevaux
156
(Stt. XI .13, .'8).
155. Cf. n. 34, tendue de la Cilicie .chez Hrodote.
'' 156. Les chevaux rputs de bonne race du pays de Taba! (correspondant a peu
v ~ . . . . . pres a la Tyanitis et a la Cataonie) faisaient d ja partie du tribut vers aux' rois : du
:.,. Nouvel Ernpire assyrien, cf. P. NASTER, L'Asie Mineure et l'Assyrie aux :v1Ii. et
v11 siecles av. J.-C. d'apres les Annales des rois assyriens, Louvain 1938 p. 26
et n. 56; ibid. p. 89 et n. 24. ; '
r ~
RHA 78
CAPPADOCE
79
Glorieuse est au cirque la renomme des chars cappadociens ;
la palme des Hispaniens est aussi clebre, ou presque
157
(Vgece,
Mulom. III 6, 4) .
"Dja des nuages de fume
158
s' levent des prs de la Cappadoce
et du sein de l' Arge clebre par l' agilit des chevaux qu' il nourrit".
(Claud., in Ruf. II 31).
"Par-dela le Phase sont traines les femmes de la Cappadoce ;
rrachs de l' table qui les vit naitre, les troupeaux captifs boivent
les frimas du Caucase et quittent les paturages de l'Arge pour les
forets de la Scythie". (Claud., in Eutr. I 246).
"Ces royales tables ou se reproduisent les coursiers ns, dans
les paturages de l'Arge, de l'union des cavales de la Phrygie avec
les talons de la Cappadoce". (Claud., Carm. Min. XXX, Laus Serenae
191).
. .. Le cheval nageant au fond des vallons glacs de la Cappadoce,
qu'ont lav les neiges de . l'Arge. (Claud., Carm. Min. XLVII 4-5).
... Le cheval que l'Halys emport a lav avec les neiges de l'Arge.
(Claud., Carm. Min. XL VIII 5-6) .
Technique:
Ils ne s'occupent pas de la race, que ce soit un cheval d'Arcadie,
de Cyrene, d'Ibrie ou de Cappadoce, ou de Thessalie, ou de Maur-
tanie, ou un cheval de l'Ile ( d' Asie) si recherch du roi Perse.
(Hippiatr. Berolin. I, 12, Corp. Hipp. Gr. I p. 5).
Les chevaux d' Armnie et de Cappadoce sont de race parthe ;
ils ont la tete bien plus large. (Hippiat<' Berolin. CXV 1, Corp. Hipp.
Gr. I p. 373).
Recette d'Apsyrtos pour la prparation de PQtx:'. dont les Cappa-
dociens donnent aux chevaux maigres : 3 boisseaux d' orge, 18 de
' . ~ ' : . . '
-:_;2 .. .1;_ ,'t.
..'.l
157. Pour l'irnportance accorde a ces chevmx d.e race,..cf. H. GRGOIRE, Saints
iurneaux et dieux cavaliers, Pars 1905, p. 56 sq. avec rfr. au Cod. Theod.; RAMSAY,
H.G., p. 348 et add. p. 449. ,
158. Consquence des dvastations et des rnassacres de Rulin en 397 /8 ap. ] .-C.
80
L. FRANCK
RHA 78
feves, 18 de pois chiches, 18 de .haricots, 18 d' ers, 18 de vin ; trempe
cela le soir, a l'aube fais le mlange; fais scher un peu; donnes-en
un demi-boisseau le soir et un demi-boisseau le matin. (Hippiatr.
Berolin. CXXX 134, Corp. Hipp. Gr. I p. 425).
r ai souvent regard tes chevaux, en bonne san t, mais un peu
maigres... Les Cappadociens, par ce moyen, soignent leurs chevaux
et les dveloppent ; voici ce que les Cappadociens eux-memes appellent
"brecta" : 3 boisseaux d'orge, 6 setiers de feves, 6 setiers de froment,
8 setiers de pois chiches, 8 setiers de haricots, 4 setiers d' ers, 3 setiers
de f enugrec, et si l' on veut 1 setier de raisins secs et 1 setier d' amandes.
Fais un boisseau du tout, verse-le la veille dans de l'eau daire, laisse
un peti scher le matin, donnes-en au cheval un demi-boisseau, et
le soir l' autre moiti. (Pelagonius, Ars Veterin. 24).
En Cappadoce les juments corn;:oivent meme sous l' effet du vent ;
ces petits ne vivent pas a u-dela de trois ans. ( Aug., Civ. XXI 5).
Je tiens de bons auteurs qu'il y a en Cappadoce un fleuve dont
l'eau provoque chez les chevaux qui s'y sont abreuvs - et chez ces
animaux seulement - un changement de couleur et des taches blanches
qui parsement la peau. (Sn., Quest. Nat. III 25, 4) .
D' apres Pindare, les habitants d' Agrigente envoyaient aux jeux
de la Grece des chevaux qui en revenaient vainqueurs. Nous lisons
aussi autre chose ; comme en Cappadoce les troupeaux de chevaux
avaient t anantis, on suivit la rponse de l' oracle d' Apollon de
Delphes : on fit venir des chevaux d' Agrigente et les troupeaux se
reconstituerent. (Serv., Aen. III 704) .
Avec l'accord des empereurs, il rpartit en factions cent chevaux
de Sicile et cent chevaux de Cappadoce ; il se fit par la aimer du
peuple, toujours sensible a des faits de ce genre. (Jul. Capitol., Gord.
IV, 5).
Les lphants taient . placs devant la compagnie royale de
Darius, ainsi que ' cinquante chars. Face a l'aile droite taient les
cavaleries armniene et . cappadocienne et cinquante chars arms de
faux. (Arren, Anab. III 11; 7).
Eumene dit que Noptoleme venait encore de l'attaquer avec
Pigres, a la tete . de leurs .. cavaliers cappadociens et paphlagoniens.
(Plut. , Eum. VI .4).
Eumene chagea tous les otages cappadociens qu'il dtenait
RHA 78 CAPPADOCE 81
a Nora contre des chevaux, des betes de somme et des tentes
159
(Plut., Eum. XII 3).
(Dans l' arme de Pompe) sept mille cavaliers, sur lesquels
Djotarus en avait envoy six cents de Galatie, Ariobarzane cent de
Cappadoce. (Csar, Bell. Civ. III 4, 3) .
b) Diven:
La Cappadoce fournissait chaque anne aux Perses deux mille
mulets. (Str. XI 13, 8).
On dit qu'en Cappadoce les mulets sont fconds. (Aristote.,
Mir. a u di t. 69) .
"Thophraste dit qu' en Cappadoce les mules ont communment
des petits, mais que c' est la un animal d'une es pece particuliere".
(Pline, Hist. Nat. VIII 173).
La Cappadoce fournissait chaque anne aux Perses cinquante mille
tetes de btail. (Strab. XI 13, 8).
Le canton de Bagadania, comme presgue toute la Cappadoce,
mais surtout comme la Garsauritide, la Lycaonie et la Morimene,
nourrit un tres grand nombre d' onagres. (Str. XII 2, 10).
"Les onagres ne franchissent pas la frontiere gui spare la Cappa-
doce de la Cilicie". (Pline, Hist. Nat. VIII 225) .
"La Gazlonitide, qui fait suite a l'embouchure de l'Halys et
se prolonge jusqu' a la Saravene, est une rgion fertile, compose de
plaines uniquement, et ou toutes les productions russissent''. Elle
possede aussi des troupeaux de moutons donnant une laine paisse
et douce, extremement rare dans toute la Cappadoce et dans le Pont.
(Str. XII 3, 13).
Il y a dans la Gazlonitide beaucoup de chevreuils, rares d n ~
le reste du pays. (Str. XII 3, 13).
Dans certaines rgions de la Cappadoce, on dit que le miel n' a
pas de cire et qu'il a la consistance de l'huile. (Aristote, Mir. audit. 17).
On dit qu' en Cappadoce les abeilles fabriquent un miel sans
cire dont la consistance ressemble a celle de l'huile. (Aelien V 42) .
159. pisode des dsordres qui suivirenc Ja more d'Alexandre ; Eumene, sacrape
de Cappadoce, ese assig par Ancigone et encercl dans Ja pecice place de Nora
(320/319 av. J.C.) sur les confins de Ja Lycaonie et de la Cappadoce, cf. p. 38
et n. 72.
1
-.
.. i.,;-
POPULA TION
160
l. Cappadociens.
l. Nom:
"Ces Syriens sont appels Cappadociens par les Perses". (Hdte
VII 72).
Le nom de "Cappadoce" est perse. Un Perse en effet, un jour que
le roi Artaxerxes -ou un autre, je ne sais - tait a la chasse, vit
un lion attaquer le cheval du roi. 11 tira son sabre et sauva le ro
en tuant le lion. Le ro le rcompensa en lu faisant don 'de tout
le pays qu'il apercevait a la ronde, du sommet d'une tres haute
montagne, au Levant, au Couchant, au Nord et au Midi. C' est ce
que rapporte Polybe. (Polybe, fr. 54, ap. Constant. Porphyr., de
themat. I 2 p. 18 Bonn).
Les Cappadociens, autrefois appels Leucosyriens, tirent leur nom
du fleuve Cappadox: Pline, Hist. Nat. VI 9
161
Les Assyriens sont appels Cappadociens, du riom de Cappadox,
fils de Ninyas. (Arran. Nicomed. FGrHist. , 156 F 74, ap. Eustath.
ad Dion. Fer. 772)
162
, " '
.. ; ; ; ;....:
.<r.:'"'"
,.
160. Expos clair des donnes classiques concernant la population du, Pont et
de .la Cappadoce chez REINACH, Mithridate, p. 15 sqq.
161. Cf. p. 62.
162. Cf. p. 86 ..
'
RHA 78 CAPPADOCE 83
i Origines:
Mozoch, fils de Japhet, d'ou les Mozochniens et la ville de
Mazaka : Flav. Joseph., Antiq. Jud. I 6, 1
163
Fils de Japhet: Gamer, d'ou les Cappadociens
164
(Lber Genera-
tionis, Chron. Min. ed. Frick 1892, 10, 10).
3. Parents:
"Homere tait le nom des Leucosyriens, des Syriens, des Cappa-
dociens, des Lycaoniens ... " (Str. XII 3, 27) . .
"Apollodore se trompe lorsqu'il dit qu'Homere ne parle pas du
tout de certains peuples pour deux raisons, ou parce qu'ils
pas encore les pays qu'il nomme, ou parce qu'ils faisaient partie
d'autres nations : car ce poete ne parle ni de la Cappadoce ni de
la Cataonie ni de la Lycaonie, et certes on ne peut justifier son silence
par aucune des raisons qu' on allegue puisque nous ne trouvons rien
de pareil dans l'histoire au sujet de ces deux provinces"
165
(Str. XIV
5, 27). ' .
Limites des Cappadociens parlant la meme langue: Str. XII
1, 1 166. .
"Parmi les Cappadociens parlant la meme langue, les Anciens
distinguaient les Cataoniens comme formant une nation diffrente de
la nation cappadocienne"
167
(Str. XII 1, 2).
"Aujourd'hui, il n'y a aucune diffrence sensible ni dans la langue
ni dans les habitudes de la vie entre les Cataoniens et les autres
populations de la Cappadoce"
168
(Str. XII 1, 2).
163. Cf. p. 30. Cf. aussi Const. Porph., de them. '1 20; Philostorg., Hist. EccL
IX 12.
GNESE X 2 et 5 : "Fils de Japhet: Gomer, Magog, Maday, Javan, Tuba!,
Meshek, Tiras ... D'eux ont essaim les iles des -natins dads leurs pays, chacun d'apres
sa langue ... " trad. E. DHORME, Pliade 1956, et n. acj ,loe. : "Meshek, Moushkou,
associ a Taba! dans les inscriptions assyriennes; Taba! et Meshek correspondent aux
Tibarniens et Moschiens, qui, d'apres Hrodote (111 94, Vll 78) ," occupaient la rgion
du Pont au Sud de la Mer Naire". . .d . .
164. Plutot les Cimmriens, les Gimirri des Asw.riens, cf. DHORME, ibid. ;
cf. n. 193. -- . .\
165. Cf. Apollod. Athen., FGrHist 244 F 170; ap. XIV 5, 23.
166. Cf. p. 11 sq. .
167. Cf. p. 23. '
168. Cf. p. 23.
6
.84
L. FRANCK
RHA 78
11. Syriens
Leucosyriens - Assyriens
169
l. Nom:
a) Syriens et Leucosyriens:
"Homere nomme les Paphlagoniens, les Phrygiens, les Mysiens,
et passe sous silence les Mariandyniens, les Thyniens, les Bithyniens et
les Bbryces. 11 nomme les Amazones et tait le nom des Leucosyriens,
de meme que des Syriens, des Cappadociens, des Lycaoniens, bien
qu'il prononce a tout instant les noms des Phniciens, des gyptiens,
des thiopiens ... " (Str. XII 3, 27).
"Les Cappadociens sont appels Syriens par les Grecs. Ces Syriens
avaient t avant l' tablissement de l' empire des Perses assujettis aux
Medes ... L'Halys dlimite d'une part les Syriens Cappadociens, et a
gauche les Paphlagoniens". (Hdte I 72).
"Aux Phrygiens touchent les Cappadociens que nous nommons
Syriens. Aux Cappadociens confi.nent les Ciliciens ... " (Hdte V 49).
"Les Ligyens, les Matienes, les Mariandyniens et les Syriens
taient quips comme les Paphlagoniens. Ces Syriens sont par les
Perses appels Cappadociens". (Hdte VII 72).
169. Pour Je fond du probleme, J'origine de cette dnomination commune Cappa-
doeiens-Syriens-Leucosyriens-Assyriens, retenir essentiellement les textes d'Hrodote V
49 (p. 84), Strabon XII 3, 9 et XVI 1, 2 (p. 85) et Arren de Nicomdie FGrHist
156 F 74 (p. 86) . -
L'article de Th. NLDEKE, 'AooQLO<; Hermes V 1871 p. 443-468,
rassemble les donnes relatives a ces trois noms de peuples. Cf. REINACH, Mithridate,
p. 16 sq.
Pour KRETSCHMER, Noehmal die Hypachaer und Alaksandus, Glotta XXIV 1936
p. 218, = 'AoauQ(a, 'AooQLOL: c'est pour lui un nouvel exemple
d'une chute de a- initial dan's les noms pro'pres d'Asie Mineure.
Enfin et surtout RUGE, dans son article .'.' Leukosyroi" paru en 1925 ap. PWKr,
fait le point des diffrents avis sur la question et donne une bibliographie complete
a cette date. . .;. .. :
La question reste ouverte et,. depu(s . Ja. mis.e au point de RUGE loe. cit., aucune
explication plus satisfaisante qu'une .. autre n'est apparue. En dernier lieu, GTERBOCK,
JCSt X 1956 p. 62 n. c, retrouve' des "Suti" au Nord de Bogazkiiy, fa ou il y avait
"prcisment les "(Leuco)syriens" des auteurs classiques" (MERIGGI, RHA XV 61
1957 p. 145 n. 3 : compte-rendu de LAROCHE, Ugaritica Ill), ce qui confirme MERIGGI
dans son interprtation " Suri" = "Syriens'', considre comme possible par LAROCHE
(loe. cit.) .
RHA 78 CAPPADOCE 85
"La Paphlagonie est borde a l'Est par le cours de l'Halys, fleuve
qui, au dire d'Hrodote
11
, "vient du Midi, spare les Syriens des
Paphlagoniens et va dboucher daos le Pont-Euxin". En s'exprimant
ainsi, Hrodote entend dsigner sous ce nom de Syriens les Cappa-
dociens. Et en effet, aujourd'hui encore, on les appelle Leucosyriens,
les peuples d' au-dela du Taurus portant aussi le nom de Syriens ;
mais ces derniers, compars aux populations cis-tauriques, se trouvent
avoir le teint bruni par l' ardeur du soleil, tandis que celles-ci ne l' ont
pas, diff rence cui a donn lieu a la dnomination de Leucosyriens".
(Str. XII 3, 9).
"Le pays compris entre Hracle et le territoire des Mariandyniens
d'une part et les frontieres des Leucosyriens (que nous appelons
Cappadociens) d'autre part, renfermait
171
cote a cote la nation des
Caucones autour de Tieios jusqu' au Parthnios et celle des Hnetes
qui possedent Cytoros, apres le Parthnios". (Str. XII 3, 5).
"Il parait cue le nom des Syriens s'est tendu depuis la Babylonie
jusqu'au golfe d'Issos, et meme, dans les anciens temps, depuis ce
golfe jusqu'au Pont-Euxin. Aussi les Cappadociens, tant du Taurus
que du Pont, portent juscu'a prsent le nom de Leucosyriens. Cette
expression suppose cu'il existe aussi des Syriens noirs : ces derniers
sont les peuples cui habitent au-dela du Taurus (et j'tends ici le nom
de T aurus juscu' a l' Amanus) ". (Str. XVI 1, 2) .
"La partie de la Cappadoce cui s' tend au-devant de la Galatie
s' appelle la Morimene ; la les Cappadociens sont limits par la riviere
Cappadox ; ils en ont pris le nom ; ils portaient auparavant celui
de Leucosyriens''. (Pline, Hist. Nat. VI 9) .
b) Assyriens:
"Les Argonautes laisserent bientot apres en arriere le fleuve
Halys, l'Iris cui coule dans ses environs, et les alluvions de la terre
d' Assyrie". ( Apoll. Rhod. 11 962-964).
"Les alluvions . de la terre d' Assyrie": c'est-a-dire de la Leuco-
syrie, la partie de cette derniere vers la mer". (Schol. ad Apoll.
Rhod. 11 964).
170. Hdte 1 6.
171. "Au temps d'Homere".
;-
y,
. 86 L. FRANCK RHA 78
''L' Assyrie" : c' est-a-dire la Syrie, la Cappad()ce. Cette rgion
portait autrefois le nom de Syrie parce que le fleuve Halys, qui spare,
comme le dit Hrodote, les Syriens et les Paphlagoniens, vient se
jeter dans le Pont. Cerfains des Anciens l'appelaient Leucosyrie.
(SchoL ad Apoll. Rhod. II 946).
"Sinope"-: ville du Pont, nomme d' apres Sinope, fille d'Asopos,
qu' Apollon enleva de Syrie
172
et emmena dans le Pont. De leur union
naquit Syros, d'ou les Syriens. Andron, dans son ouvrage sur le Pont,
dit qu' on appelle le pays des Assyriens Leucosyrie, par opposition
aux Syriens de Phnicie ... Artmidore aussi dit que certains appellent
les Assyriens Leucosyriens. (Schol. ad Apoll. Rhod. II 946) .
Arren nomme Assyriens les habitants de la Msopotamie ; parmi
eux les Assyriens qui habitent pres de l'Euphrate jusqu' a Ninive et
a Babylone, contre lesquels les Amazones partirent en expdition sous
la conduite d'Eurypyle. Il dit que les Cappadociens aussi ont port
autrefois le nom d'Assyriens: ces Assyriens-la ont chang leur nom
pour celui de Cappadociens d'apres Cappadox fils de Ninyas. (Arrian.
Nicomed. FGrHist 156 F 74 ap. Eustath. ad Dion. Per. 772).
2. Situation :
"Il parait que le nom de Syriens .s'est tendu depuis la Babylonie
jusqu'au golfe d'Issos, et meme, dans les anciens temps, depuis ce
golfe jusqu'au Pont-Euxin"
173
(Str. XVI 1, 2).
a) Les (Leuco ) syriens et Assyriens du Pont:
"Les Syriens qui habitent la rgion du fleuve Thermodbn et du
Parthnion, et les Macrons qui sont leurs voisins, disent avoir appris
rcemment des Colchidiens la coutume de la circoncision". (Hdte IJ
104) .
1 "Quand il eut pass l'Halys avec son arme, Crsus atteignit en'
G.'ppadoce ce que l'on appelle la Ptrie. La Ptrie est le cantori}e plus'. ' . ;
fort. de .cette contre ; elle est situe a peu pres vers la ville de Sinope.:' :,. ...
.... '. - . ~ ; "; ;, .
172. Var. " de Botie" : Andron Tejus fr. 2, ap. HistGrFragm Mller 11 348.
173. Cf. p. 85.
RHA 78 CAPPADOCE 87
qui est sur ' le Pont-Euxin . . Crsus y tablit son camp, ravagea les
campagnes des Syriens ; il prit la ville des Ptriens qu'il rduisit
en esclavage, prit toutes les localits des alentours, et ruina les Syriens
de fond en comble bien qu' il n'y eut rien a leur reprocher". (Hdte
1 76) .
"Tibarnie" : rgion pres du Pont, voisine des Chalybes et des
Mossyneques. Ephore dans son cinquieme livre dit... qu'ils ont pour
voisins les Chalybes et le peuple des Leucosyriens. (Ephor. Kym.
FGrHist 70 F 43, ap. Steph. Byz. s.v. ed. Meineke 622) .
Chadisia : ville des Leucosyriens. Hcate au deuxieme livre de
ses "Gnalogies" : "La plaine de Themiscyra va de Chadisia jusqu'au
Thermodon" . (Hecat. Mil. FGrHist 1 F 7a, ap. Steph. Byz. s.v.) .
Le Thermodon se trouve eri Leucosyrie, pays qu'habiterent autre-
fois les Amazones. (Schol. ad Apoll. Rhod. II 972).
A gauche sont les Cercetes, les Mossyniens et les Chalybes, et de
l'autre cot les Leucosyriens et les plaines des Amazones. Ceux-la
regardent vers le Septentrion, les autres l'Occident. (Curt. VI 4, 17).
Le long pays de l' autre Syrie s' tend au-dela du Liban vers l'Orient
et se prolonge jusqu' a Sinope que baigne la mer ; au milieu de ce
va:;te continent habitent les Cappadociens, habiles meneurs de chevaux ;
quant aux Assyriens, ils sont pres de la mer, aux environs de l'embou-
chure du Thermodon. (Dion. Per. 970-975).
"L'Halys, coulant du Midi entre les Syriens et les Paphlagoniens
dbouche face au vent du Nord dans la mer appele Pont-Euxin".
(Hdte I 6) .
"Venant d'une montagne d'Armnie, l'Halys coule a travers le
pays des Ciliciens ; poursuivant son cours, il a les Matienes a droite,
de l' autre cot les Phrygiens ; ces peuples dpasss, remontant face
au vent du Nord, il dlimite d'une part les Syriens-Cappadociens,
et a gauche les Paphlagoniens". (Hdte I 72) .' '.
"Apres s'etre port longtemps dans la direction. du ' Couchant,
l'Halys se dtourne vers le Nord et traverse successivemeht le territoire
des Galates et celui des Paphlagoniens, servant de lill).ite commune
a ce dernier peuple et aux Leucosyriens". (Str.'_ XII 3;. '_\2) : .
"C'est aussi des Cappadociens que parle Pindre
174
j(:>rSqu'il nous
' l ~
174. Pindare fr. 173.
_88 L. FRANCK RHA . 78
montre les Amazones . au combat les phalanges syriennes
dont la lance rpand au loin la terreur'', car il s'agit apparemment
dans ce passage des Amazones de Thmiscyra, et Thmiscyra dpend
du territoire des Amisenes dans le pays des Leucosyriens". (Str. XII
3, 9).
"Parce que tous les autres auxiliaires, a l'exception des Thraces,
taient venus des pays en-de<;a de l'Halys, rien n' empechait pourtant
les Halizones d'etre venus des pays situs meme par-dela les Lei.lco-
syriens". (Str. XII 3, 24).
Mithridate avait comme allis les Chalybes, les Armniens, les
Scythes, les Tauriens, les Achens, les Hnioques, les Leucosytiens,
et tous ceux qui habitaient la rgion du fleuve Thermodon, appele
pays des Amazones. (App., Mithr. 69).
L'Euphrate devient plus important en entrant dans le pays que
l' on appelait autrefois celui des Leucosyriens et qui est maintenant
l'Armnie Mineure, dont la premiere ville est Mlitene. (Proc., Bell.
Pers. I 17, 21) .
"Mandre dclare qu'une arme d'Hnetes partie de chez les
Leucosyriens s' tait porte au secours de Troie". (Mandre fr. 9,
Hist GrFragm Mller II 33 7, ap. Str. XII 3, 25).
"Apollodore lui-meme, en citant ce vers d'Homere tel que le
lisait Znodote, "D'Hnt ou naissent les sauvages hmiones'', fait
remarquer qu'Hcate de Mil et entendait par Hnt la ville d' Amisos,
qui appartient aux Leucosyriens et est situe au-dela de l'Halys".
(Apollod. Athen. FGrHist 244 F 171, et Hecat. Miles. FGrHist 1 F
199, ap. Str. XII 3, 25r
Lycastos: place de Leucosyrie, d'o le nom de Lycastiennes donn
aux Amazones. (Schol. ad Apoll. Rhod. II 999).
Teiria : ville des Leucosyriens. Hrnte la place en Asie. (Hcate
de Milet, FGrHist 1 F 201, ap: Byz .. s.v.).
.
..
: . "-';'.!
b) Les ( Leuco )syriens et les As{yriens 1e G.tWnde Cappadoce .-
.
"Aux Phrygiens touchent les Cappadociens que nous nommons
Syriens. Aux Capppadociens les: Ciliciens qui vont jusqu a
cette mer ou se trouve, ici, Chypre". (Hdte V 49).
RHA 78 CAPPADOCE 89
Camisare, pere de Datame, ... eut le gouvernement de la Cilicie,
provini::e voisine de la Cappadoce qu'habitent les Leucosyriens. (Nep.,
Dat. I 1). .
Pyramos : fleuve qui arrose Mallos en Cilicie. Il s'appelait autre-
fois Leucosyrien. (Steph. Byz. s.v. ed. Meineke 540, 19).
III. Hnetes
175
Les Paphlagoniens avaient pour chef Pylaimnes. Ils venaient de
la rgion des Hnetes, pays d'origine des mulets sauvages. (Iliade II
851).
Mandre dit que les Hnetes parlirent de chez les Leucosyriens
pour aider les Troyens en guerre ; de la, ils auraient suivi les Thraces
et seraient alls s'installer dans le golfe de l'Adriatique
176
Ceux
des Hnetes qui n'avaient pas pris part a l'expdition seraient devenus
Cappadociens. "Et ce qui semblerait confirmer cette tradition c'est que,
dans toute la partie de la Cappadoce gui avoisine l'Halys et qui borde
la Paphlagonie, l'usage des deux dialectes (paphlagonien et cappado-
cien) est galement rpandu, et que les noms paphlagoniens tels gue
Bagas, Biasas, Aeniates, Rhatotes, Zardoces, Tibios, Gasys, Oligasys
et Manes y sont fort communs
177
Nous avons constat le fait dans
la Phazmonitide, daos la Pimolisitide, daos la Gazlonitide, daos la
Gazacene et daos maint autre can ton". (Str. XII 3, 25).
"La nation des Hnetes qui possedent Cytoros apres le Parth-
nios" . (Str. XII 3, 5)
178
175. Nous rassemblons ici les quelques textes classiques, sans rapport immdiat
avec notre su jet, qui concernent Je , peuple des Hnetes.
176. Cf. p. 88, Mandre fr. 9, ap. HistGrFragm Mller II 337.
177. Sur ces noms paphlagoni;ns. en Cappadoce, voir L. ROBERT, Noms indigenes
de l'Asie Mineure gico-romaine, Paris 1963, p. 535 et n. 1 et passim. L. ROBERT
rappelle, en tudiant ces. nonis, ..les _ .corrections apportes au texte de Strabon ; ibid.
p. 528 sqq. : Th REINACH corrige 'Pai:nrii;; en 'Ai;ci:rii;; (REG lI 1889 94 sq.);
ibid. p. 530 et n. 4: Th. REINCH. reprend la correction ancienne de Casaubon de
TL6tQO<;; en T(lho.i;; (op. cit. p. 95); ibid. p. 532 sq.: correction de M6.vrii;; en M6.rii;
par Th. REINACH (op. cit. p. 267-271). L. ROBERT propose, ibid. p. 535, de corriger
Alvt6.i:rii;; en 'Aviti:l]<;; (cf. ibid. p. 523 sqq.).
178. Cf. p. 85.
.90
L. FRANCK
RHA 78
"D'autres croient qu'il s'agit la du peuple meme des Hnetes
qui, des confins de la Cappadoce ou il habitait, se serait laiss entrainer
a la suite des Cimmriens et aurait fini par se voir refouler jusqu' au
fond de l' Adriatique". (Str. XII 3, 8).
Ce qui s' appelait l'Hntie, nous l' appelons maintenant Vntie;
comme le dit Arrien: "Les Hnetes, vaincus daos une bataille engage
contre les Assyriens, passerent en Europe et s'installerent pres du Po ;
la, ils s'appellent aujourd'hui encare, dans la la.ngue du pays, Vnetes,
mot qui a succd a Hnetes, et le pays qu' ils occupent s' appelle la
Vntie". (Arrian. Nicomed. FGrHist 156 F 63, ap. Eustath. ad Dion.
Per. 3 78).
Dja Alexandre s' tait avanc jusqu' a la ville d' Ancyre ou, a pres
avoir fait la revue de son arme, il entra dans la Paphlagonie, pays
frontiere des Hnetes . d' ou quelques-uns croient que les Vntiens
ti,rent leur origine. (Cur. III 1, 22-24).
. La Paphlagonie, qui tourne le dos a la Galatie. La .se trouve
la. ville d'Hnete, dont on dit que les citoyens sont a l' origine des
Vnetes d'Italie. (Mart. Cap. VI 689).
\ '";\' . r:
t' . .. \'( ;_ ..
..
'l
LANGUE
l. Langue parle dans le pays.
l. Les Anciens mentionnent une "langue cappadocienne".
Strabon XII 1, 1 tablit "les limites des Cappadociens qui parlent
la meme langue"
179
"Parmi les Cappadociens parlant la meme langue, les Anciens
distinguaient les Cataoniens comme formant une nation a part...
mais aujourd'hui aucune diffrence ni dans la langue ni dans les
habitudes de la vie ne les spare des autres populations de la Cappa-
doce". (Str. XII 1, 2)
180
"Le lendemain, Habrokomas et Hippothoos quittent la Cilicie
et font route vers Mazakos qui est une grande et belle ville de
Cappadoce ... Dans les grosses bourgades qu'ils traversent, ils trouvent
en abondance tout ce qui leur est ncessaire : Hippothoos connaissait
en effet la langue des Cappadociens et les gens le traitaient comme
un des leurs. En dix jours ils sont arrivs a Mazakos". (Xn., Ephes.
III 1, 2)
181
) .
179. Cf. p. 11 sq. .; ' '. "'-'. - .; "
180. Cf. p. 23. ' . . .
181. Hippothoos, un chef de brigands de Cilicie, connaissaii: done une langue
cappadocienne, vivante. Sur les dates proposes pour c'e
G. NEUMANN,
Untersuchungen zuro Weiterleben hethitischen und luwischen Sprahgutes in hellenisti-
cher und romischer Zeit, Wiesbaden 1961, p. 28 n. 2, e't O. WEIREICH, Hermes LV
1920 p. 325 et n. l.
li or
'.''
1' 1
'. .
t: r
92 L FRANCK RHA . 78
"Aussi moi-meme, en parlant a un homme tel que toi, mon brave
ami, j' ai peut-etre eti tot de t' ap.pliquer ce mot d' apophras ("nfaste").
J' aurais d, oui, j' aurais du recourir au langage des Paphlagoniens,
des Cappadociens. ou des Bactriens pour m'entretenir avec toi: tu
aurais parfaitement compris ce que j' avais a te dire et tu aurais
eu du plaisir a l' entendre ; mais avec les autres Grecs, c' est de la
langue de la Grece qu'il faut se servir pour leur parler''. Luc.,
Pseudol. 14). '
Nous l'appelons ougavv, les Hbreux OU[ta[v, les Romains
xEAo', les Syriens, les Medes, les Cappadociens, les Maurtaniens,
les Scythes, les Thraces, les gyptiens ont d'autres mots. (Greg. Nyss.,
c.Eunom. XV, Migne 45, 1045 D)
182
2. Remarques sur le grec parl par les Cappadociens
1
83
On raille leur de prononcer le grec :
O trouverait plus facilement des corbeaux blancs et des tortues
ailes gu'un rhteur cappadocien ayant guelque mrite. (Luc., Epigr.
43 = Anth. Palat. XI 436).
Pausanias
184
improvisait d'une voix lourde, entrechoquant les
consonnes, comme les Cappadociens en ont l'habitude, abrgeant les
syllabes longues et allongeant les breves. (Philostr., Vit. Soph. 11 13).
Par contre, Sneque le Rhteur, Controv. IX 2, 29, mentionne
un rhteur cappadocien, Glaucippos.
C' est de meme "aux alentours de notre ere, ou un peu avant,
semble-t-il, gu'un dcret de Delphes fait connaitre un rhteur de
Mazaka, Artmidoros"
185
, qui parait tres estim des Delphiens:
182. Cf. K. HoLL, Das Fortleben der Volkssprache in Kleinasien in nachchrist-
licher Zeit, Hermes XLIII 1908 p. 247.
183. Hellnisation de la Cappadoce, sous l'impulsion d'Ariarathe V: cf. REINACH,
Mithridate, p. 91 ; BERHUMMER und ZIMMERER, Durch Syrien und Kleinasien, Berln
1899 p. 167 sq. ; L. ROBERT, Noms indigenes dans l'Asie Mineure grco-romaine,
Paris 1963, pp. 490, 495.
184. Le sophiste de Csare, n siecle ap. ] .-C., cf. PWKr s.v. N 21; Suidas
IV 70, 28.
185. L. ROBERT, op. cit. p. 491.
RHA 78
CAPPADOCE
93
..
.-. :.- 11 . . Termes prsents comme "cappadociens".
,,
.. _l. ) (.aria11tes, dans le irec parl en Cappadoce, d' autres termes
grecs par ailleurs.
Polemonion. Certains l' appellent Philetairion, les Cappadociens
Chiliodynamis. (Diosc. gr. IV 8, puis Pline, Hist. Nat. XXV 64) :
la dsignation par le terme grec de chiliodynamis "mille verh1s" n'est
qu'une rfrence aux multiples proprits de la plante
186
Botrys. Les Cappadociens la nomment ambrosa, d'autres arte-
misia
187
2. Termes non-grecs et non-latins.
Les Cappadociens appellent cli.u la Peganum Harmala L. 188
Hsychius : rat/ rongeur de Cappadoce. Certains disent gue
e' est l' cureuil. Mais Isaac Vossius :
189
Chrysippe de Tyane, dans son ouvrage sur la Boulangerie, dcrit
diffrentes sortes de gateaux, classs ainsi : Terentinos, Crassianos,
Toutianos, kloustron sabio, Julien, d'Apicius, Kanopikos, "Transpa-
rent'', Cappadocien, :Qui rend la vie douce'', maryptos, :rc/..lxwv,
186. Voir la description ap. Disc. gr. IV 8; cf. p. 76 sq.
187. Diosc. gr. III 115; Pline, Hist. Nat. XXVII 55; cf. p. 74 sq.
188. Diosc. gr. III 46, 1-2; Ps Apul. 90, 46 interpol. ex Diosc. II 57, 1 sqq. ;
cf. p. 75 sq.
Homere, Od. 10, 305, dsigne le mor comme appartenant a la "langue des dieux".
]. ANDR, reprenant dans RPh XXXII 84, 2, 1958 pp. 218-244, le probleme
de iilAu et des diffrentes plantes ranges sous ce nom, rappelle que Dioscoride,
natif d'Anazarba, tait bien renseign sur l'emploi de iiJAu par les Cappadociens.
Puis il rapproche gr. "tete d'ail" et iiJAov, nom d'une espece d'ail, et conclur
p. 236 : "Nous avons l'impression tres nette qu'il existe un point commun a ces
diverses dnominations ... et qu'il ne peut rsider que dans l'importance de la racine."
L'tymologie depuis longtemps propose par KRETSCHMER, KZ XXXI 1892 p. 386,
sk. mla- "racine" (reprise par BoISACQ, Dice. Erym. Gr. s.v., et J. B. HOFMANN,
Gr. Et. Wtb. "vieilleicht") lu paralt done "encore la plus satisfaisante".
Voir diffrentes interprtations ap. FRISK, Gr. Et. Wtb. (1963) s.v. Autres rf-
rences ap. G. NEUMANN, op. cit. (cf. n. 181) p. 28.
189. Cf. Paul de LAGARDE, Gesammelte Abhandlungen, Leipzig 1866, p. 265.
Ji
!
j 1
\ ~
!
'
94
L. FRANCK
RHA 78
"Mouchet", Montianos. (Athne XIV 647 c). Ce nom de patisserie,
nA.lxwv, est rapproch par G. NEUMANN de hitt. NINDA punikki-
190
En Cappadoce, j'ai vi d par trois fois un xvbu d' or contenant
dix cotyles, plein. (Mnandre fr. 293 K Allinson, conserv ap. Athne
X 434 c et XI 477 f)
191
.
G. NEUMANN propose de voir dans -xvbu un ancien kankur-
" gros ses W eingefass"
192
Commagene. Thuillos interprete xoava comme "ombreuses",
d' apres la langue des Cataoniens. D'ou la Commagene. Et T xlJ
la chevelure, parce qu'elle ombrage la tete. Orose. (Etym. Gentiinum
Reitz. p. 322).
, La ville de Komana. Thuillos !'interprete comme "ombreuses",
d' a pres la langue des loniens. D' ou la Commagene. Et T xl] la
chevelure, parce qu'elle ombrage la tete. (Etym. Magn. 526, 33).
G. NEUMANN veut rapprocher la glose cataonienne xoava "ombreu-
ses" de hitt. kammara-, auquel il donne le sens de "Dunkelheit,
Schatten"
193
190. op. cit. p. 29. Rapprochement "wirklich sehr einleuchtend" pour L. ZGUSTA,
c.r. du prcdent dans AO XXX 1962 p. 663.
191. Ap. Athne XI 477 f, xvbu est donn comme le nom d"un vase a boire
asiatique.
192. op. cit. p. 30: "sicher nicht idg. heth., sondeen gehiirt wohl... ursprnglich
einer kleinasiatischen Substratsprache an". Rapprochement rejet par A. KAMMENHUBER,
c:r. du prcdent dans IF LXVIII 1 1963 p. 93.
193. op. cit. p. 32. Rapprochement rejet par A. KAMMENHUBER, ibid., qui main-
tient le sens de "Dunst, Rauch, Nebel".
Pour hitt. kammara-, on rapprochera Hsych. (d. M. Schmidt, Ina 1858 s.v.
et n.) : xEQO<; a:x):ui; [1).TJ " brouillard, obscurit" ; aussi le nom des "Cimm-
riens", cf. EM (d. Gaisford 1848, 513, 51) s.v. KtEQloui;: ... ~ v L O L bE xEEQoov
xEQOV yaQ Hyoucn dv [x1'.nv (cf. J. (UILLANDRE, La rpartition des aires dans
la rose des vents bretonne et !'ancienne conception du monde habit en longitude,
Rennes 1943, p. 42 n. 79) .
,.
: : 1 . ... , . RELIGION
l. Divinits.
a) La desse cappadocienne Eny - Bellone - Ma :
On dit qu'apparut en songe a Sylla la desse dont les Romains
ont appris le culte chez les Cappadociens
194
, que ce soit Sln, Athna
ou Enyo. 11 sembla a Sylla qu'elle se tenait debout devant lui, lui
mettait en main un foudre et, lui nommant ses ennemis l'un apres
l'autre, lui ordonnait de les en frapper ; ceux-ci, atteints, tombaient
et taient anantis. Encourag par cette vision, Sylla la raconta a
son collegue et, au point du . jour, partit pour Rome. (Plutarque, Sylla
IX 4).
A Comana se trouve le temple de Bellone
195
(Csar, Bell. Alex.
60).
A Comana se trouve le temple d'Eny que les habitants nomment
Ma
196
(Str. XII 2, 3).
b) Di.vinits et cultes perses:
En Cappadoce ( ou l'on trouve beaucoup de ces Mages, qui y
portent le nom de pyraethes
197
, et beaucoup de temples consacrs
194. Pour les diffrentes op1mons sur la nature de la desse cappadocienne et
son culee, les paralle!es tablis avec l'Analtis persique, l'Enyo grecque et la Bellone
italique, voir l'abondant article de A. HARTMANN ap. PWKr s.v. Ma; aussi DREXLER
ap. ROSCHER, Lex. der gr. und riim. Myth. II 2215-2225 s.v. Ma; PROCKSCH, ibid. I
774-777 s.v. Bellona; STOLL, ibid. 1 1251-1252 s.v. Enyo; Fr. CUMONT, Les religions
orientales dans le paganisme romain, Paris 1907, p. 66 sq.
195. Pour Comana, cf. p. 100 sqq. ; Bellone, cf. 101, Cs. Bel!. Alex. 60.
196. Enyo-Ma, cf. p. 101, Str. XII 2, 3.
197. Cf. Stig WIKANDER, Feuerpriester in Kleinasien und Iran, Lund 1946,
p. 89 sq. Une ioscription de Msie nous transmet dumopireti, empruot du latin au grec
1 .,
l l
96
L. FRANCK RHA 78
a des dieux perses) il est meme dfendu d' gorger la VlCtlme avec
un couteau ; on l' assomme avec un morceau de bois dont on se sert
comme d'une massue. 11 existe en Cappadoce des pyraethes ; ce sont
des chapelles magnificues au milieu desquelles on voit des autels
couverts de beaucoup de cendres, et ou les Mages entretiennent un f eu
inextinguible. Ils y entrent tous les jours et chantent pendant pres
d'une heure devant le feu, en tenant le faisceau de baguettes, et ayant
la tete couverte d'une tiare de feutre dont les oreilles descendent des
deux cots jusqu' a leur couvrir les levres. Les memes crmonies sont
aussi en usage dans les temples d' Ana:itis et d'Omanos ; ils ont aussi
des chapelles et l'on porte en procession la statue d'Omanos. }'en
parle pour l' avo ir vu ; le reste se lit dans les rci ts
198
(Str. XV 3, 15).
Pyraethes est le nom des Mages de Cappadoce
199
(Eusth. in Dion.
Pers. 970).
(ibid. p. 1). Le culte du feu cait connu en Lydie, cf. Pausan. V 27, 5, et le relief
d'Erghili "(wohl das alte Daskyleion), auf dem zwei Magier vor dem Feuer of!izieren,
mit Tiare auf dcm Haupt und Tuch vor dem Mund, der eine vor ihnen mit Barsman-
bndel (oder Keule ?) in der Hand" (ibid. p. 7 et n. 1). Le terme llooi; "confrrie
religieuse" appartient a la langue grecque religieuse de Lydie (ibid. p. 2 sqq.). Le nom
de JtQm0m ese celui que portent les pretres du cultc persique du feu en Cappadoee.
" Dadurch ist es klar, dass -pireti identisch mit JtQmBoL sein muss, und zugleich,
dass das letztere auch in Lydien und Phrygien die Feuerpricscer bezeichnete. Ferner
wissen wir jetzt mit Sicherhcit, dass es ein lebendiges Wort der hellenistichen Kult-
sprache war, und nicht etwa von Strabon geschaffen wurde, um einen fremden Terminus
zu bersetzen" (ibid. p. 90).
Voir aussi E. BENVENISTE, Sur la terminologie iranienne du sacrifice, JA CCLII
1964 p. 53 sqq., qui commente le texte de Scrabon XV 3, 15 a l'aide des sources
armniennes: "ce mode de sacrifice, usic chez les Mages de Cappadoee au er siecle
de notre ere, tait pratiqu au v siecle, meme plus tard, en Armnie et dans d'aucres
provinces encore que l'Armnie" (loe. cit. p. 55) . E. BENVENISTE cudie ensuice les
termes rrQm0oL "allumeurs de feu; ceux qui font bnller le feu", et rruQmOEiov "lieu
ou bnlle le feu". II uQm0Ei:ov apparait comme la craduction du compos iranien
restiru atur-Oian " lieu de combustion du feu", conserv par l'arm. atruJan. E. BENVE-
NISTE incline a penser que "JtQClLflOL a t cr secondairement en grec a partir de
nuQm0Ei:ov, et pour tenir lieu d'une dnomination diffrente, qu'on connait ailleurs
et qu'on attendrait ici, et qui est "adorateurs du feu" ".
198. Les JtQm0oL, rruQm0Ei:a, et le zoroascrisme, cf. Stig WIKANDER, op. cit.
p. 8 sqq. L'Analtis persique, divinic principale du Pone, et Omanos, ici son paredre,
ibid. p. 90.
Cf. L. ROBERT, Noms indigenes dans l'Asie Mineure grco-romaine, Pars 1963,
p. 519 n. 7 et sa rfrence a K. BITIEL.
199. La source d'Eustathe, qui parle ensuice de divination par le feu (atteste
par deux auteurs grecs du v1 siecle ap. J .-C.) ne doit pas erre Strabon, qui ne la
mentionne pas : Stig WIKANDER, Feuerpriester ... , Lund 1946, p. 91.
RHA 78 CAPPADOCE
97
e) Divinits grco-romaines :.
Artmis: A Castabala s tiove le' temple d'Artmis Perasia
200
,
dont on dit que les marcher impunment pieds
nus sur des charbons ardents. Id Jncor;; crtains rpetent la lgende
d'Oreste et d'Artmis Tauropole, affirmant qu'elle porte le nom de
Perasia parce qu' elle a t imprte d' au dela (de la mer). (Str. XII
2, 7). )
Oreste batit a Comana un temple a Attmis : Str. XII 2, 3
201
;
Procope, B. Pers. I 17, 11-20; B. Goth. IV 5
202
Apollon : "Dans la plaine de Cataonie se trouve aussi le temple
d'Apollon Cataonien
203
, vnr dans toute la Cappadoce, qui a serv
de modele pour la construction d' autres temples". (Str. XII 2, 6).
Zeus: Dans la Morimene se trouve le temple de Zeus de Venasa,
ou habitent pres de trois mille hirodules, et qui possede un territoire
sacr fertile fournissant au grand prtre un revenu annuel de quinze
talents ; ce pretre est nomm a vie, comme celui de et il
occupe le second rang a pres lu". (Str. XII 2, 6).
"La pretrise de Zeus Dacieos
204
, la troisieme hirarchiquement
parlant, est inf rieure a ce lle de Ven asa, mais est cependant consi-
200. Pour la localisation de Castabala, cf. n. 64.
L'inscription aramenne du v-1v siede av. J.-C. dcouverte en 1957 pres de
Karatepe, a une vingtaine de km a vol d'oiseau de la Castabala cilicienne, jette peut-
eue un jour nouveau, au-dela de l'asrucieuse explication de Scrabon et des rappro-
chements avec l'Artmis Persike, sur l'pithete de "Prasia" donne a Artmis: pour
A. DUPONT-SOMMER (cf. son commentaire de l'inscription dans A. DUPONT-SOMMER
et L. ROBERT, La desse de Hirapolis-Castabala, Paris 1964, re partie), "il est clair"
que !' "Artmis Prasia" de Strabon, honore a Castabala, et la "Kubaba de PWSD/R,
qui ese a Kastabalay" de l'inscription de Bahadirli ne sont qu'une seule et meme
divinic. Voir le dtail de l'argumentation op. cit. p. 13-14.
201. Suite du texce p. 101.
202. Suite des cextes de Procope p. 104 sq.
203. Pour les diffrentes identifications proposes avec des figures de monnaies,
cf. DREXLER ap. ROSCHER, op. cit. Il 1001 s.v. ZE\ii; 'Acr6aai:oi;. Voir aussi L. ROBERT,
La desse de Hirapolis-Castabala, Pars 1964, p. 508 n. 4.
204. La description de la fontaine semble indiquer que le sanctuaire du Zeus
Dacieos de Strabon et celui du Zeus Orkios d'Asbama pres de Tyane sont identiques
(TEXIER, Description, p. 511 ; REINACH, Mithridate, p. 240).
Thom. TYRWHITI (Conjecturae in Scrabonem, Erlangen 1788, ad loe.) propose de
Jire, dans la corrompue de Strabon XII 2, 5 ou, soit soit
Se rfrant aux cextes d' Amm. Marc. et de Philostr., G. KRAMER (d. Berlin
'1
r .
,,
'I
.i
;
;
i :
98
L. FRANCK RHA 78
drable. 11 y a daos le voisinage _de ce temple un bassin d'eau saumatre,
ayant les proportions d'un grand lac, et enferm entre des collines
tres hautes et tres abruptes, daos lesquelles il a fallu creuser des especes
d' escaliers pour en rendre le bord .accessible. Ajoutons que les eaux
de ce bassin n' prouvent jamais de crue et qu' en meme' temps elles
n' ont pas d' coulement apparent". (Str. XII 2, 5).
On dit qu'il y a pres de Tyane une fontaine consacre Zeus
Orkios; on l'appelle la fontaine d'Asbama'. La source qui en coule
est tres froide, mais elle bouillonne comme les chaudrons. Elle est
douce et propice a ceux qui sont fideles a leurs serments quant aux
parjures, elle leur fait justice immdiatement. Elle s' attaque en effet
a leurs yeux, a leurs mams et a leurs pieds ; ils sont la proie de
l'hydropisie et de la consomption ; il leur est impossible de fuir,
mais ils sont pris et se lamentent au bord de la source, en avouant
les faux serments qu'ils ont faits
205
(Aristote, Mir. aud. 152).
Pres du temple de Jupiter Asbamen en Cappadoce ( ou l' on dit
qu'est n l'illustre philosophe Apollonius, pres de la place de Tyane)
on voit une fontaine sortir d'une eau stagnante; gonfl.e par l'abon-
dance des eaux, elle s' absorbe en elle-meme et ne dborde jamais.
(Amm. Marc. XXIII 6, 19).
1847) pense qu'il faut y voir le meme Zeus Asbamaios. A. MEINEKE (d. Leipzig 1853)
corrige en 'Acr6aaou.
P. KAROLIDIS, Bemerkungen zu den alten kleinasiatischen Sprachen und Mythen,
Strasbourg 1913, p. 55 sq., partant du de TYRWHITI, voit dans le temple
de ce dernier et dans celui d'Asbama deux temples diffrents; il explique l'pithete
par l'arm. daku .. hache", Zeus a la hache. !bid. p. 38, veut voir . dans
acr6aafoc; un synonyme d' QXLoc; (autres rfrences, FEHRLE ap. ROSCHER, op. cit. V
605, s.v. Zdic; 'Acr6aafoc;); BERHUMMER und ZIMMERER, Durch Syrien und Klein-
asien, Berlin 1899, p. 171 n. 2, prferent un Zdic; Bayafoc;.
RAMSAY, H.G., p. 347 et add. p. 449, place le sanctuaire de Zeus Asbamaios
a Bazis, donne par Ptolme (V 6, 17, cf. p. 35) dans la Tyanitis; il en rapproche
Je nom de personne fminin cappadocien Bazeis: "lt is derived from old Persian
baga "god", Phrygian Bagaios "Zeus", and is the seat of Zeus Asbamaios, near Tyana".
Quant a H. GRGOIRE, Saines jumeaux et dieux cavaliers, Paris 1905, p. 69,
il voit dans le Zeus Asbamaios un dieu cavalier ; il rapproche asba- du vx perse aspa-
" cheval", et, suivant une indication de CUMONT, explique le second lment -mai-
par le vx perse maya, maya "Weisheit, Kunst": "Asbamaios signifierait done "celui
qui s'entend en chevaux, qui connait les chevaux, MEl.i)crmJtoc;". Tout ceci dans le cadre
de son explication de la lgende cappadocienne des trois saines jumeaux.
205. Meme citation a peu pres chez Philostr., Vit. Apoll. I 6, puis "Les gens
du pays disent qu'Apollonius est le fils de ce Zeus, mais lui-meme se dit fils d'Apollo-
nius".
RHA 78
CAPPADOCE
99
Manquant d'argent, Oropherne
206
fut contrant de piller le temple
de Zeus, situ au pied de la montagne dite et inviolable
depuis les temps les plus anciens. (Diod. -Sic. XXXI 34).
d) Divers:
!'!.:- ;,;.
11 y a une montagne que les Cappadociens considerent comme une
divinit; ils jurent par elle et lui ont -lev une statue 207 (Maxim.
Tyr. VIII 8).
A Comana du Saros, Oreste ddie un temple a sa sreur Iphi-
gnie
208
(Procope, B. Pers. I 17, 11-20).
Daos le village d'Halala, au pied du mont Taurus, Marc-Aurele
perdit sa femme Faustine, emporte par une maladie soudaine 209
11 donna le statut de colonie au village ou Faustine tait marte,
et y batit un temple en son honneur. Mais, plus tard, ce temple fut
consacr a Hliogabale
210
(Jul. Capital., M. Aurel. Anton. XXVI
4 et 9).
Caracalla fut lev au rang . des dieux par Macrin, son assassin
qui craignait les soldats, et surtout les prtoriens. 11 a un temple;
il a un college de Saliens, il a une confrrie Aritonine, lui qui a
dpouill Faustine non seulement de son temple mais encare de son
nom divin, le temple que son mari lui avait lev au pied du Taurus
206. Aid par Dmtrius de Syrie contre Ariarathe V Phi!Opator, 158/157 av. J.-C.
Sans doute le temple de Jupiter pres de Tyane, cf. TEXIER, Description, p. 12.
207. Le mont Arge est le type le plus frquemment reprsent sur les monnaies
d'Eusbeia Csare (Mazaka), avec diffrents attributs : ainsi, au sommet, une figure
tenant une patere, une sphere ou une lance. La plupart la considerent comme l'effigie
de l'empereur, mais ]. ECKHEL, se rfrant au texte de Maxime, la tient pour le gnie,
le symbole de la montagne, cf. les dieux fleuves (Doctrina numorum veterum, 1724,
I 3, pp. 187-189).
De cette montagne divinise, E. GERHARD conclut a l'existence d'un Zeus Argaios,
paralle!e au Zeus Kasios, au Zeus de l'Olympe et de !'Ida (Griechische Mythologie,
Berlin 1854, 198, 3 et note, 202, 1 et 5, notes) ; repris par STOLL ap. ROSCHER,
op. cit. s.v. Argaios 3; }ESSEN in PWKr s.v. 'Qyaioc;) .
Rapprocher Solinus XL V 4 : "Mazaka, situe au pied de !' Arge. Sous le torride
soleil d't, les cimes neigeuses de cette montagne connaissent les frimas, ce qui donne
lieu aux gens du pays de croire qu'un dieu y habite", cf. p. 49.
208. Cf. p. 104 sq. .
209. 176 ap. ].-C. - Sur Faustinopolis, cf. n. 58.
210. Le dieu soleil d'Emesa en Syrie, done le culte fut introduit a Rome par
l'empereut Elagabale/Hliogabale.
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L. FRANCK
RHA 78
et que par la suite le fils de Caracalla, Hliogabale Antonin, s' appro-
' pria ou attribua au Jupiter Syrien ou au Soleil, on ne sait. (Ael. Spart. ,
'- : Carc.: XI 5-7).
II . Villes saintes.
l. Comana du Saros
211
a) Site
212
:
La chaine du Taurus incline a l'Est, formant les longues valles
de la Cilicie ; puis elle se divise en deux branches, l' Amanus d'une
part et l' Antitaurus de l' autre, l' Antitaunis ou se trouve batie Coma-
na
213
, ville de ce que l'on appelle la Grande Cappadoce. (Str. XI
12, 2).
C est dans l' Antitaurus prcisment, dans l'une des valles troites
et profondes de cette chaine, qu' est situe Comana. La ville se trouve
sur les deux rives du fl.euve Saros qui, longtemps resserr dans les
gorges du Taurus, se dploie dans les plaines de la Cilicie pour aller
se jeter au dela dans la mer de ce nom. (Str. XII 2, 3).
"La Cappadoce a dans l'intrieur la ville de Comana, baigne
par le Sarus". (Pline, Hist. N at. VI 8).
Prfecture de Cataonie: ... Comana de Cappadoce 68 38. (Ptol.
V 6, 22).
(Ptol. VII 17, 28).
211. La Komana du Saros a toutes chances de reprsenter la Kummanni hittite,
cf. A. UNGNAD, Subartu, Berlin 1936, p. 123. Hourrite par sa racine et son suffixe,
Kummanni/Kummanna survit dans i:O. Kava, nt. plur., -na tant l'article du pluriel,
-ni son correspondant au singulier : A. GOETZE, Kizzuwatna, p. 5 et n. 21 ; THUREAU-
DANGIN, RA 1939 XXXVI p. 98 sq.; E. A. SPEISER, lntroduction to Hurrian, New-
Haven 1941, p. 99 sqq.
212. Voir surtout H. GROTHE, Vorderasien-Expedition, CCXXXIII-CCLIII Zur
Topographie und historischen Geographie von Comana Cappadociae. Le site a c
identifi pour la premiere fois avec le village de $ahr sur le Saros par TEXIER
(Description p. 41 sq.) sans qu'il ait pu le faire de visu.
213. Sous Caracalla (212-217), Komana du Saros, colonie romaine, le nom
de Hirapolis : cf. H. GROTHE, op. cit. p. CCXXVIII.
RHA 78 CAPPADOCE 101
b) Sanctuaire :
'l.i:
(Venant de Cilicie) Csar traverse a grandes tapes la Cappadoce,
s'arrete deux jours a Mazaca, et vienta Comana ou se trouve le temple
de Bellone, le plus ancien et le plus vnr de la Cappadoce. Telle
est pour ce temple la dvotion des gens que, du consentement de taus,
le pretre de la desse est, apres le roi , le second personnage du
ioyaume en majest, en autorit et en pouvoir. (Csar, Bell. Alex. 60).
A Comana se trouve le temple d'Enyo que les habitants nomment
Ma. "Comana est une ville considrable, mais qui doit surtout son
importance a la multitude d'inspirs et d'hirodules qu'elle renferme.
Ses habitants, Cataoniens d' origine, bien que soumis nominalement
au roi de Cappadoce, sont plutot les sujets du grand pretre. Celui-ci
a la surintendance du temple et regne en maitre sur tous les hiro-
dules : or, a l' poque ou nous avons visit ce temple, on y comptait
plus de six mille hirodules, tant hommes que femmes. Un territoire
spacieux dpend du temple, et e' est le grand pretre qui en
les revenus. Le grand pretre tient du reste en Cappadoce le second
rang apres le ro et, en gnral, rois et grands pretres
1
taient choisis
dans la meme famille. La nature du culte rendu a la desse Ma a
donn lieu de penser qu'Oreste, apres s'etre enfui de la Scythie
Taurique avec sa sceur lphignie, avait introduit dans cette contre
les rites du culte d'Artmis Tauropole; ils y auraient en signe de
deuil dpos leur chevelure, et e' est de cette circonstance que la ville
de Comana aurait tir son nom" . (Str. XII 2, 3).
2. Comana pontique
214
a) Site:
En partant du Pont, on trouve, depuis Comana, une haute mon-
tagne boise qui s' tend jusqu' a l' Armnie Mineure et la spare
de la Cappadoce. (Csar, Bell. Alex. 35, 3).
"L'Iris prend sa source dans l'intrieur meme du Pont, et, se
214. Site pres du village actuel de Gmenek, identifi par HAMILTON, Researches I
349 sqq. Voir la description des lieux ap. CUMONT, Studia Pontica II 1906, p. 248-
253; cf. aussi RUGE ap. PWKr s.v. Komana Poncica.
. 102
L. FRANCK RHA 78
dirigeant d'abord vers l'Ouest, . coupe en deux la .ville de Comana
Pontique, puis traverse la plaine fertile de la Dazimonitide". (Str. XII
3, 15).
Au-dessus du disttict de Phanare est la ville de Comana Pontique,
qui porte le meme nom que celle de la Grande Cappadoce. (Str. XII
3,. 32).
"Sur la cte, le fleuve Thermodon qui a sa source pres d'un
chateau appel Phanare et qui coule au pi'ed du mont Amaznius.
Une ville de Thermodon qui n'existe plus, et cinq autres, Amazonium,
Themiscyra, Sotira, Amasia, Comana, dtruites elles aussi". (Pline,
Hist. Nat. VI 10) .
Lucullus poursuit Mithridate jusqu'a Comana du Pont
215
(Dion
Cass. XXXVI 11, 1-2).
(Ptol. VIII 17, 36).
b) Sanctuaire :
Traversant aussitt la Cappadoce, Murna attaque Comana, une
tres grande ville appartenant a Mithridate, ou se dresse un temple
riche et vnrable. (Appien, Mithr. 64).
La ville de Comana Pontique est "consacre a la meme desse
que celle de la Grande Cappadoce et possede un temple bati sur le
meme modele. Les rites y sont a peu de choses pres identiques, tant
en ce qui concerne les sacrifices et les oracles qu' en ce qui a trait
aux honneurs a rendre aux grands pretres. Mais la ressemblance tait
surtout frappante sous les anciens rois quand, deux fois par an,
au cours de ce que l' on appelait les Processions de la desse, le grand
pretre figurait, la tete ceinte du diademe, et tait honor comme
le second personnage de l'tat apres le roi". (Str. XII 3, 32) .
Comana est . un centre habit considrable et un des principaux
points de cmmercG.: pur les marchandises venant d' Armnie.
"Al' poque des Processions de la desse, on y voit affiuer de toutes
parts, tant des, V.lles des campagnes, une foule d'hommes et
de femmes d' aisister a cette fete religieuse. De plus, en toute
saison, la vilk est vist'e par des trangers qui ont fait vreu de venir
'
215. Suite du . texte p. 104.
RHA 78 CAPPADOCE 103
sacrifier sur l' autel de la desse. Le gout du luxe et de la mollesse
est gnral parmi les habitants ; tous leurs domaines sont plants de
vignes, et quantit de femmes, hirodules pour la plupart, vivent
parmi eux du mtier de prostitues. On pourrait dire a la rigueur
que cette ville est une petite Corinthe. A Corinthe, on le sait, le grand
nombre de courtisanes ataches au temple d' Aphrodite attirait de
meme aux poques des grandes fetes une foule immense d' trangers".
(Str. XII 3, 36).
"Le pretre et la pretresse de Comana (Pontique) ont leur habita-
tion dans l'enceinte meme du temple, et, de toutes les observances
destines a protger la puret de cette enceinte, celle a laquelle, sans
contredit, on tient le plus, c'est qu'on s'abstienne absolument d'y
manger de la chair de porc
216
, ladite observance s'tendant a la ville
elle-meme ou jamais on ne laisse entrer de porc. Or Clon n' avait
rien eu de plus press, a pres avoir franchi le seuil sacr, que d' en-
freindre cette observance, rvlant ainsi les anciennes habitudes de
sa vie de brigand et ne laissant que trop voir que ce n' tait pas en
pontife, mais en destructeur de la religion qu'il tait entr dans le
sanctuaire". (Str. XII 8, 9) .
3. Rapports entre les deux Comana
217
La ville de Comana Pontique est consacre a la meme desse
que celle de la Grande Cappadoce et possede un temple bati sur
le meme modele. (Str. XII 3, 32).
216. Meme interdiction dans Je culee de Cybele a Pessinonte (Pausan. VII 17, 10)
et dans celui de Men Tyrannos (P. FOUCART, Des associations religieuses chez les Grecs,
Paris 1873, p. 219 N 38 l. 3.
- 217 . . Centre J'opinion de FORRER, Klio XXX 1937 p. 144, selon laquelle Ja pliis
incienne est Komana Pontica qui pour lui reprsente Ja Kurnmanni hirtite, on s'en
tiendra a l'affirmation de Strabon XII 3, 32 ; cf. A. GoETZE, Kizzuwatna, p. 59 n. 230.
Quant a J'explication de Procope, Bell. Pees. I 17, 11-20, A. GOETZE la qualifie de
"absurd atiological story" (op. cit. p. 17 n. 67).
P. Einleitung in die Geschichte der griechischen Sprache, Gottingen
1896, p. 4Qo, rapproche les noms de lieu du type de Ko-mana des Lallnamen commi;
Mama, N afia. .
Ed. MEYER, Geschichte des Altertums I 2
2
1909, 487, retrouve dans le
de Komana celui des Qumanl des sources assyriennes, mais les deux rgions ne se
recouvrent pas: cf. P. NASTER, L'Asie Mineure et l'Assyrie aux vm et vu siecle
av. J.-C. les Annales des Rois Assyriens, Louvain 1938, p. 5, et bibliographie
ibid. n. 22.
.... /
t.
104 L. FRANCK RHA 78
Lgende d'Oreste et du temple d'Artmis a Comana du Saros
218
:
. Str. XII 2, 3.
Comana (Pon tique) est situe dans ce qui est maintenant la
Cappadoce; on dit cue la statue de bois d'Artmis Tauricue et les
descendants d'Agamemnon y sont toujours. Comment ils y sont arrivs,
comment ils y sont rests, je ne saurais dmeier la vrit sur ce point,
attendu que les lgendes sont nombreuses. Je dirai nanmoins ce que
je sais avec prcision. 11 y a en Cappadote deux villes du meme
nom, pas tres loignes l'une de l'autre. Tous les rcits en effet qui
les concernent, tous les objets que l'on y montre sont semblables,
jusqu' au poignard que les deux villes possedent et qu' elles tiennent
pour celui meme d'lphignie. (Dion Cass. XXXVI 11, 1-2).
La, l'Euphrate pnetre dans la rgion appele Kilisene
219
; c'est
la, dit-on, qu'lphignie, la fille d' Agamemnon, emportant la statue
d'Artmis, trouva refuge avec Oreste et Pylade. 11 existe aujourd'hui
encore un autre temple, dans la ville de Comana, qui n' est pas celui
de Tauride. Je vais en raconter l'histoire. Alors qu'Oreste fuyait la
Tauride avec sa sreur, il tomba malade. L'oracle qu'il consulta sur
sa maladie lui rpondit qu'il ne serait pas guri de son mal avant
d' avoir bati a Artmis un temple dans une rgion semblable a celle
du temple de Tauride; il devait y couper sa chevelure, et la ville
tirerait son nom de ce fait. Oreste parcourut done le pays du Pont
et remarqua une montagne qui s' levait a pie et au pied de laquelle
coulait le fleuve Iris. 11 soupc;onna que c'tait la la rgion indique
par l' orad e, y bitit une ville considrable ainsi que le temple d' Artmis
et, apres avoir coup sa chevelure, tira de ce fait le nom de la ville
qui aujourd'hui encore s' appelle Comana. Ceci fait, O reste ne se
portait ni mieux ni plus mal. Comprenant qu'il n' avait pas excut
scrupuleusement les ordres de l' oracle, il parcourut a nouveau le pays,
cherchant avec -soin en Cappadoce un lieu exactement semblable au
territoire de Taudde:: Jai souvent admir personnellement cet endroit,
et il m'a paru . semblable a celui de Tauride ;
les deux mo'ntaghes' sont en effet tout a fait identiques, puisque la
. . .. . ' .
218. Cf. texte p; 101.
219. q . Stig WIKANDER, Feuerpriester in Kleinasien und Iran, Lund 1946, p. 88.
RHA 78
CAPPAOOCE
105
aussi s'leve le Taurus, et le fleuve Saros ressemble a l'Euphrate
de Tauride. Oreste y batit done une ville admirable, et deux temples,
l'un ddi a Artmis, l' autre a sa sreur 1 phignie ; les Chrtiens les
ont transforms en glises, sans rien modifier des batiments. Cette
ville porte aujourd'hui encore le nom de Comana Dore, du nom
de la chevelure d'Oreste qu'il y coupa, dit-on, pour gurir de sa
maladie. Certains disent que cette maladie n' tait rien d' autre que
la folie qui s'tait empare de lui apres qu'il eut tu sa mere. (Procope,
B. Pers. 1 17, 11-20)
220
Les Scythes et les Taures possedent ce pays, dont une partie est
appele aujourd'hui encore la Tauride. C'est la, dit-on, qu'il y eut
aussi un temple d'Artmis, a la tete duque! se trouvait jadis lphignie,
Ja fille d' Agamemnon. Cependant les Armniens disent que ce temple
tait dans la contre qu' ils nomment Kilisene, et que ses habitants
s'appellent actuellement les Scythes; ils m'ont parl des lgendes
concernant Oreste et la ville de Comana. Sur ce sujet, que chacun
raconte ce qui peut lui plaire ; en effet, pour beaucoup d' vnements
qui se sont passs ailleurs, ou qui peut-etre n'ont exist nulle part,
les hommes aiment en faire des institutions ancestrales et s'indignent
si tout le monde ne les suit pas dans leur croyance. (Procope, B. Goth.
IV 5).
Comana : de -xT], le fminin -xoVT] ; le neutre -xavov et -ca
Kava. On dit en effet qu'Oreste, le fils d' Agamemnon, fuyant avec
sa sreur, y coupa sa chevelure. (Etym. Magn. 526, 29).
4. Prtres de Comana
221
"En parlant de Dorylas le Tacticien, bisaieul de ma mere, j'ai
nornm un autre Dorylas, neveu du prcdent et fils de Philtere,
-' et j' ai racont comment, a pres avoir t combl par Eupato_r des
plus gran.ds honneurs, apres avoir t meme investi par ce prince
.. de la grande pretrise de Comana, il avait t surpris travaillapt a
.soulever le royaume en faveur des Romains, et comment sa ruine avafr
220. Cf. n. 217.
221. Cf. n. 248.
.,
..
.,,
1
'1
;
''l.
l.
,
:,
1
'
106
L. FRANCK RHA 78
entr,ain :dU' : meme coup la disgrace de toute sa famille". (Str. XII
'3, ' 33), . ' _, . .
... '"Vfot:i sa place un homme qui prtendait lui aussi etre le fils :
. de Mithridate Eupator.....:..,. je veux ,parler d'Archelas, le fils
. qui combattit Sylla et fut ensuite honor par les Romairts; - .;_
.. Je de celui qui fut, a notre poque, le dernier roi .ele .
.. cappadoce et qui tait pretre de Comana Pontique". (Str. XVII 1,
"On' a pu voir ci-dessus comment, au temps des rois de Pont,
tait rgi le' temple de Comana; plus tard, quand Pompe
222
s'e:n
fut empar, il leva a la dignit de grand pretre Archelas et accrut
le domaine sacr en sa faveur d'un territoire de deux schoenes, autre-
ment dit de soixante stades de tour, dont les habitants re<;urent l' ordre
de n' obir gu' a lui. Archelas se trouva done exerc;ant les fonctions
d'un prfet dans ce nouveau territoire et, comme grand pretre, dispo-
sant en maitre des hirodules gui habitaient la ville ,avec cette restric-
tion toutefois qu'il ne pouvait les vendre. Et ici, comme dans l'autre
Comana, on ne comptait pas moins de six mille hirodules". (Str. XII
3, 34).
Pompe donna a Archelas la pretrise de la desse de Comana,
puisque c'est une fonction royale. (Appien, Mithr. 114).
"Les gnraux romains successeurs de Pompe dmembrerent les
les deux cits de Zla et de Mgalopolis, attribuant une partie de
leur territoire aux pretres de Comana, une autre partie au grand pretre
de Zla, et le reste a Atporix, prince de la famille des ttrarques de
Galatie". (Str. XII 3, 3 7) .
Comme une grande guerre menac;ait d' clater en Cappadoce si le
grand pretre rsistait les armes a la main, comme on pouvait l' attendre
de sa jeunesse, des forces de cavalerie et d'infanterie dont il disposait,
de son argent et de l'infl.uence absolue gu'exerc;aient sur lu les fauteurs
de rvolutions, j'ai obtenu qu'il quittat le royaume et gue le ro, sans
tumulte et sans recours aux armes, put, apres la restauration complete
de l'autorit royale, rgner avec dignit. (Ce. , Faro. XV 4, 6)
223
"Le fils d' Archelaiis hrita de la grande pretrise de Comana ;
222. Cf. p. 111.
223. Cf. p. 111.
RHA 78 CAPPADOCE 107
puis il fot remplac par Lycomede, en faveur de gui le
: sacr fut encare augment d'un territoire mesurant
de tour''. (Str. XII 3, 35).
Csar
224
confirma les possessions et les titres accrds par Ponipe,
a l' exception de la pretrise de Comana, gu' il ta a Arclielais pour
: la donner a Lycomede. (Appien, Mithr. 121) . . : . .
Csar confra cette dignit a Lycomede, homme des plus illustres
.d la Bithynie, issu des anciens rois de Cappadoce, dont les droits
incontestables avaient t mconnus parce gue sa couronne, par ' le
malheur de ses ancetres, avait pass dans une autre famille, et gui
redemandait le sacerdoce. (Csar, Bel!. Alex. 66).
"Lycomede a son tour fut renvers, et cette haute dignit se
trouve aujourd'hui aux mains de Dyteutos, fils d' Adiatorix, qui parait
n' avo ir t dsign a cette faveur de Csar A u guste gue par sa seule
vertu". (Str. XII 3, 35).
"Les bienfaits de Csar Auguste tant venus s'ajouter a ceux
qu'il avait dja rec;us d'Antoine, cet ancien chef de brigands, Clon,
put mener dsormais le train d'un prince, run: a la surintendance
du temple de Zeus Abrettnos, dieu des Mysiens, la possession d'une
partie de la Morene,... voire meme par la suite la grande pretrise
du temple de Comana :Pontigue. Mais il y avait un mois a peine
qu'il avait t investi de cette derniere dignit gu'il mourait emport
par une maladie aigue, qui pouvait n'etre gu'une suite nahirelle de
son intemprance, mais que les ministres du temple de Comana dnon-
cerent comme un effet du courroux de la desse". (Str. XII 8, 9).
De tous ces temples, je erais gu'il n'y en a pas de plus grand
que celui d'Hirapolis (de Syrie) ... Il rec;oit en effet beaucoup d' argent
d'Arabie, des Phniciens, des Babyloniens, et aussi de la Cappadoce;
les Ciliciens et les Assyriens y apportent aussi leur tribut. (Lucien,
de dea Syria X).
224. Cf. p. 111.
8
APPENDICES
l. historigue.
Les Annales de Tacite (II 60, 4) nous transmettent un cho des
campagnes gyptiennes, de Thoutmosis III a Ramses II, videmment
considrablement exagres ou meme reves ( on songe au compte
rendu gyptien de la bataille de Kadesh) : "Un des vieux pretres
de Thebes expliguait a Germanicus gue la ville avait eu jadis 700.000
habitants en age de faire la guerre et gu' avec cette arme le roi
Rhamses s' tait d' abord rendu maitre de la Libye, de l'thiophie,
des Medes, des Perses, de la Bactriane, de la Scythie et de toutes les
terres ocdlpes par les Syriens, les Armniens et les Cappadociens
leurs voisins, puis gu'il avait rang sous ses lois tout ce gui
de la mer de Bithynie a celle de Lycie".
Pendant un temps (630-602)
225
, les Scythes dominent ''l'Asie
au-dessus du fleuve Halys" (Hdte I 130)
226
Puis le Mede Kyaxare
"runit autour de lui toute l'Asie au-dessus du fleuve Halys" (Hdte
l 103) apres la bataille de 585 gui l'opposa aux Lydiens et fut
tnargue par une clipse de soleil. .
Apres la domination mede, les Cappadociens-Syriens
221
vont subir
celle des Perses (Hdte I 72 ; I 130) ; leuderritoire est un des thatrs
.des oprations militaires entre Crsus et Cyrus (Hdte I 71, 73, 76, 79).
Le roi de Cappadoce, Aribaios, est l' alli des Assyriens contre Cyrus
et trouve la mort au cours de la bafaille (Xn:, Cyrop. I 5, 2-3 ;
VI 2, 10 ; II 1, 5 ; IV 2, 31). Cyrus Cappadociens au
.........
225. Cf. CAVAIGNAC, L'Origine des Armniens, RH-A, XXI 72 1963 p. _47 sqq.
226. Cf. p. 57.
227. Cf. p. 84 sq. ec n. 169.
RHA 78 CAPPA DOCE
109
cours de sa marche sur Babylone (Xn., Cyrop. VI 4, 16) et les enrole
dans son arme (ibid. VII, 5, 14). 11 envoie Artabatas comme satrape
en Cappaqoce (ibid. VIII 6, 7).
D'apres Strabon XII 1, 4, les Perses avaient divis la Cappadoce
en deux satrapies
228
Hrodote III 90 nous indique le tribut vers
a Darius par le troisieme nome qui comprenait entre autres les
"Syriens"
229
et par le guatrieme, a savoir les Ciliciens
230
La Cappa-
doce figure en effet dans les grandes inscriptions achmnides, sous
le nom de Katpah1ka
23
1, au nombre des rgions soumises a Darius
(Inscr. de Behistan 1, 15 f, Perspolis E 12, Naqs-I-Rustam a 28,
Suse E 27, Suse M 8)
232
C'est a Kritalla
233
en Cappadoce gue se
rassemble l'infanterie de l'expdition de Xerxes (Hdte VII 26), .
le contingent cappadocien-syrien tant plac sous le commandement
de Gobryas (Hdte VII 72). Katpatuka soumise a Xerxes (Inscr. de
Perspolis H 26)
234
Cyrus le Jeune est satrape du pays (Xn., Anab.
I 9, 7) et fera halte en 401 a Dana de Cappadoce (Xn., Anab. I,
2, 20)
235
Katpatuka soumise a Artaxerxes II ou III (Inscr. de Pers-
polis 21)
236
On trouvera la "gnalogie mythigue des rois de Cappadoce gui
font remonter leur origine a Cyrus" chez Diodore de Sicile XXXI 19.
C' est Datame, satrape de Cappadoce, gui tente en 3 72 de secouer
le joug des Perses et se rvolte contre Artaxerxes II (Nep., Dat. . V
6; VII 1 ; VIII 2 ; Frontin., Strat. II 7, 9).
' En 334, a la bataille du Granigue, le commandant perse des
Cappadociens est tu (Arr., Anab. I 16, 3; Diod. Sic. XVII 21, 3).
Deux traditions concernent l'itinraire d' Alexandre : selon la plus
rpandue, partant de Gordium, il marche sur la Cappadoce et les
Portes Ciliciennes, soumettant "une partie du pays de l'autre cot
de l'Halys" (Arr., Anab. II 4, et nommant Sabiktas (Curt. II 4, 1)
"
'
228. Tribuc vers par la Cappadoce,, ibd. XI 13, 8, cf. p. 78.
229. Cf. p. 84 sqq. . - .
230. Excension de la Cilicie 'chez 'Hrodote, cf. n. 34 .
231. Cf. n. l. ,.: .
232. Cf. KENT, O.P., respeccivemenc p. 117, 136, 137, 142, 145.
233. Cf. n. 126.
234. Cf. KENT, O.P., p. 151.'
235. Cf. p. 47, le Camp de, Cyrus : Arrien, Anab. 11 4, 2-4.
236. Cf. KENT, O.P., p. 155 sq.
. 110 L. FRANCK RHA 78
ou Sabistamene (Plut. , Alex. 1.8, 3) satrape de Cappadoce. Selon
l'autre, il "suivit la route ctiere de Pamphylie et de Lycie", done ne
toucha pas a la Cappadoce (Hier. Kard., FGrHist 154 F 3, ap. App.,
Mithr. 8) . Toujours est-il gu'apres la bataille d' Issos les satrapes de
Darius font une leve en Cappadoce pour recongurir la Lydie (Curt.
IV 1, 34), gue la rgion est offerte par Darius a Alexandre en mme
temps gue la main d'une de ses filles dans l'espoir d'arrter son avance
(Curt. IV 11, 5 et Diod. Sic. XVII 54, 1-2)
231
; et quten 331, a Arbeles,
figurent dans l'arme de Darius les Cataoniens (Curt. IV 12, 11)
et les Cappadociens (Curt. IV 12, 12 ; Arr., Anab. III 8, 5 ; la cava-
lerie, ibid. 111 11, 7).
Apres la mort d' Alexandre en 323, la Cappadoce va tre l'objet
des luttes entre Ariarathe I, le roi gu' il avait trouv dans le pays
et laiss au pouvoir (Diod. Sic. XVIII 16, 1) a condition de payer
tribut (App., Mithr. 8) tant il tait press de marcher contre Darius,
et les diadoques : la Cappadoce avait t destine a Eumene ; mais
l'histoire n'est point simple et les batailles se succedent entre gnraux
jusgu' en 301, moment ou Ariarathe 11, neveu et fils adoptif d' Aria-
rathe I, reprend son trne.
11 nous a paru sans grand intrt pour les grandes lignes d
l'histoire de la Cappadoce de donner toutes les rfrences classiques
concernant ces quelgue vingt annes de troubles ; on trouvera ais-
ment les plus importantes d' entre elles dans les traits d'histoire
de cette priode. Il en est de mme, en gnral, pour la plus grande
partie des vnements postrieurs : les Ariarathe se succedent sur le
trne
238
; Ariarathe III
239
est le premier a porter le titre de roi
de Cappadoce et runit la Cataonie a son royaume (Str. XII 1, 2)
240
;
des alliances se nouent avec les Sleucides. Apres la bataille de
Magnsie, Ariarathe IV envoie a Rome une ambassade pour se faire
pardonner son attachement a Antiochus (Polybe XXI 40, 3-6 ; Tite-
Live XXXVIII 3 7, 5) . .
:.. ~ . :\
'
--
237. Cf. p. 60 sq.
238. Voir texte et chronologie ap. REINACH, Numismatique des rois de Cappadoce,
1887. .. .
239. Probablement ; d . n. 17.
240. Cf. p. 23.
..
RHA 78 CAPPADOCE 111
Le siecle gui suit est margu par les dmels gui troublent la
succession des Ariarathe, dmls gu' attisent, pour en profiter, les
Mithridate du Pont aids de Nicomede de Bithynie
241
Enfin, en 95, Rome dclare la Cappadoce indpendante (Justin
XXXVIII 2, 1-8 ; Str. XII 2, 11)
242
Comme elle refuse cette faveur,
Ariobarzane est lu roi
243
Dans le cadre de la lutte de Rome contre Mithridate, la guerre
reprend entre le roi du Pont soutenu par Tigrane et Ariobarzane
que protegent les Romains : eri quinze ans, de 95 a 80, Ariobarzane
est chass trois . fois de son trne. Et la Cappadoce est l'un des appats
que prsente Sertorius a Mithridate en 7 5 pour obtenir son alliance
(App. , Mithr. 68 ; Plut. , Sertor. 23, 4 ; 24, 2).
11 faut la dfaite complete de Mithridate par Pompe en 66
pour gue 1e pays retrouve une apparence de calme et voie son terri-
toire agrandi (App. , Mithr. 105 ; 114).
En 63, Ariobarzane cede le trne a son fils, eri prsence de Pompe
(Val. Max. V 7, ext. 2), et, l' anne suivante, la Cappadoce figure
au cortege triomphal de Pompe (Act. triumph. Capitol. aUc. 693
in C.I.L. I2 p. 50)
244
Dans les annes 51-50, au cours de son proconsulat en Cilicie
245
,
Cicron est amen a dfendre le roi Ariobarzane contre les intrigues
du grand-prtre de Comana
246
L'arme d'Orient de Pompe contre Csar, en 48-47, comprendra
des auxiliaires cappadociens (App., Bell. Civ. 11 49; 7 1 ; Csar, Bell. "
Civ. III 4, 3) , juscu' a ce que Csar, vainqueur en 47, confirme Ario-
barzane dans la possession du trne de Cappadoce.
241. On trouvera le meilleur expos des vnemencs jusqu'a la dfaice dti grand
Michridate. en 66 dans le prcieux ouvrage de Th. REINACH, Michridace Eupator roi
de Pone, Pars 1890.
242. Cf. n. 253. .
243. REINACH, Mithridace, p. 101 : " Un grand seigneur, de bonne noblesse perse, ,. ..
que sa nullit rendait inoffensif ; il pric des son arrive le surnom significacif de
Philoromeos; " ami des Romains", qu'aucun roi n'avait encare port (95 av. J cC.)' ' .
Ibid. n. 1, REINACH avoue ne pas eres bien comprendre " la prcendue alliance que
Rome aurait eue non seulement avec le roi, mais avec le peuple cappadocien", cf. Ser.
XII 2, 11.
2l!4: Cf. ussi App., Michr. 116; 11 7 Pluc., Pomp: 45, 2 ; Pline, Hist. Nac. VII 98.
245. Cf. p. 37 sq.
246. Cf. TEXIER, Descripcion, p. 17.
'
. 112 L. FRANCK
RHA . 78
Pendant cinquante ans encore, le pays va subir le contre-coup
de la situation politique a Rome : Cassius en 42 chasse Ariobarzane III,
Ariarathe X lui succede (App., Bel!. Civ. IV 63). En 40, Sisinna,
soutenu par Antoine, tente en vain d'usurper le pouvoir (App., Bel!.
Civ. V 7 ; Str. XII 2, 6)
247
En 36, Antoine fait disparaitre Ariarathe
et installe Archelas (de la famille des Archelas, grands-pretres de
Comana)
248
(Dion Cass. XLIV 32, 3) qui combattra a ses cts
(Plut., Anton. 61, 1).
L'an 17 ap. J.-C. voit la fin de l'indpendance du royaume de
Cappadoce : le roi Archelas, mand a Rome par Tibere, y meurt.,
Le royaume est rduit en province romaine
249
(Tac., Ann. II 42, 3-7),
gouverne par un chevalier (Dion Cass. LVII 17, 7), dote en 69
par Othon d'une nouvefle constitution (Tac., Hist. 1 78) et par
Vespasien, apres lui avoir pret serment (Tac., Hist. II 81), de lgions
pour la dfendre contre les barbares et d'un consulaire comme guver-
f;.ur a la place du chevalier romain (Sut., Vesp. 8, 4) .
Rares et de peu de porte dans les limites fixes a cette tude
seront dsormais les textes dassiques concernant notre rgion, si l' on
fait exception de l'inscription de Siihpuhr mentionnant la prise de
villes de Cappadoce entre 256 et 260, au cours de sa lutte contre
l'empereur Valrien
250
11. Les Cappadociens hors de leur 'patrie.
l. Esclaves
251
(renomms en particulier pour leur taille et leur
force).
"Que! est cet autre avec son ventre en citrouille et .ses yeux
couleur d' pinard ? Je connais cette tournure, tnais ce teint ne me
247. Cf. p. 38.
248. Cf. TEXIER, Description, p. 18. _,, '.'.' - .
249. Cf. aussi Dion Cass. LVII 17, 3,6; Str. XII 1:, 4 Sut.; Tib.c 3 7, 4 ;
Calig. 1, 2.
250. Cf. n. 44. ' :
251. Noms d'esclaves et .d'affranchis cappadociens a Rnrrie et ailleurs, attests
par des inscriptions latines, cf. L. ROBERT, Noms indigenes dans l'Asie Mineure
grco-romaine, Pars 1963, pp. 522, 526.
RHA 78 CAPPA DOCE 113
dit rien. Ah mais ! j'y suis ; c' est le leno Cappadox". (Plaut., Cure.
233) 252.
"Qu'on se tint au forum pres de cet homme (le consul) ou d'un()
souche, on n'y aurait pas vu de diffrence; on l'aurait pris pour un
etre stupide, insipide, muet, lourdaud, un objet grossier, un Cappa-
docien depuis peu a un troupeau d' esclaves". (Cic., p. red:
in sen. 14)
253
"Le roi de Cappadoce, riche en esclaves, n'a point d'argent ;
ne lui ressemble pas". (Hor., Ep. 1 6, 39).
"Nous avions alors avec nous un Cappadocien, un gant, qui
n' avait peur de ren, et d'une force : il pouvait soulever un breuf
en furie". (Petron. 63, 5).
(L'esclave a corch les oreilles des convives en dclamant
"d'une voix glapissante" des vers de l'Enide). "Trimalcion se mit
a rire: "Je reconnais la, dit-il, le Cappadocien". (Petron. 69, 2y
254
"Que! plaisir peux-tu trouver a faire de toi le fardeau de six
Cappadociens ? On se moque de toi ... Afer .. ., veux-tu savoir a que!
point ta litiere est choquante ? meme mort, fo ne saurais etre port
en hexaphore" . (Martial VI 77, 4) . .
"Est-ce que cela, Fortune, te parait quitable ? Voici un citoyen
qui n'est pas venu de Syrie ou du pays des Parthes, qui n'est pas
un de ces chevaliers issus de Cappadociens vendus sur l' estrade, mais
un rejeton, n et lev a Rome, de la plebe de Rmus et de Numa,
252. et de meme ibid. v. 342.
253. Sur la pietre opinion que l'on avait des Cappadociens, d. aussi Alciphr. II
2, 5 (IV 17, 5) : De que! nom, penses-tu, l'ai-je trait? pas d' "Athnien'', ni de
"philosophe", mais d' "homme qui vient tout juste d'arriver de sa Cappadoce en
Grece''. Aussi Suid. 11 119, 6: 11 y a trois K dtestables : Kmtitallox(a,
K1i.1x(a.
On se rappelle a ce propos l'tonnement de Rome quand, en 95 av. J.C., les
Cappadociens refuserent la libert qu'elle leur offrait: "Comme la famille royale
de Cappadoce n'avait pas tard a s'teindre, les Roinains, . eu gard au trait d'alliance
et d'amiti contract avec la nation elle-meme, lu permirent de se gouverner dsormais
selon ses propres lois ; mais la Cappadoce ayant dput a Rome dclina l'autonomie
qui lu tait ainsi octroye, s'avouant incapable de supporter. pareil rgime et demandant
. qu'on lu donnat un ro. Les Romains s'tonnerent qu'il y eut au monde des hommes
dgouts a i:e point de la libert. Ils done la nation cappadocienne a choisir
dans son sein par. voie d'lection te! ro qu'elle voudrait. Ariobarzane fut lu; mais,
parvenue a la troisieme gnration, sa famille s'teignit a son tour" (Strabon XII
2, 11); cf. aussi Justin XXXVIII 2, 8. . .
254. Un peu plus loin, l'esclave imitera diffrents instruments :de rtmsique.
114 l. FRANCK RHA 78
un ami aimable, honnete; sans .reproche, vers dans l'une et l'autre
langue, dont le seul dfaut, mais combien grave, est gu' il est poete".
(Milrtial X 7 6, 3)
255
"Cela vaut encore mieux gue de vous en alter dire devant le
juge: "J'ai vu" ce gue vous n'avez point vu. Laissez cela aux cheva-
liers d' Asie, a ceux de Cappadoce, a ceux aussi de Bithynie, gue l' autre
Gaule nous expdie, le talon nu". (Juv. VII 15).
On dit gue les Cappadociens sont par ' nature enclins a porter
de faux tmoignages ; nourris depuis leur enfance dans les tortures,
ils se font, dit-on, un chevalet de torture, pour s'y entrainer a tour
de role ; une fois endurcis a la souff rance, ils se vendent bien pour
porter de faux tmoignages. (Schol. ad Pers. VI 77).
"Il avait une envie immodre de m'acheter, et demanda au
crieur de 9uel pays j'tais. "De Cappadoce" fut la rponse, "et bien
ma foi". (Apul. , Met. VIII 24, 3).
"Je vous ai achet un bel et solide esclave, un Cappadocien de
race" ... A ce cri, tous applaudirent bruyamment, croyant gu' il avait
rellement achet un homme. Quand ils virent gue l' esclave tait
un ane, ils couvrirent Philbos de railleries. (Lucien, As. 36).
2. BoulanKers
256
Les boulangers cappadociens sont les meilleurs. (Athne III
112 e).
Chrysippe de Tyane avait crit un trait intitul "De la Boulan-
gerie". (Athne III 113 a).
Les Grecs ont un pain gu'ils appellent "tendre", fait avec un
peu de lait, d'huile, et suffisamment de sel. Il faut gue la pate soit
255. Sur le nombre , des . Cappadociens a Rome, cf. plus tard Athne I 20 e:
je n'aurais pas assez de tous 'les jours de l'anne si je voulais . numrer toutes les
villes que l' on compte da11s _la cleste cit de Rome ; des nations entieres meme y sont
tablies en niasse, comme les Cappadociens, les Scythes, les Pontiques et bien d'aucres
encare. .
256. L. ROBERT, op. cit. (cf. n. 251) p. 434, reconna1t comme cappadocien le nom de
M. Caerellius lazemiJ, ooulanger et commer,ant en bls d'Ostie : CIL XIV 4234;
cf. L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, Prague 1964, p. 190 448-3.
RHA 78 CAPPADOCE
115
souple. On appelle ce pain "cappadocien'' parce gue c'est surtout en
Cappadoce gue l'on fabrigue ce pain tendre. Les Syriens le nomment
"lachma" ; il est tres utile dans ce pays, du fait gu'on peut le manger
guand il fait chaud. Il ressemble a une fleur . (Athne lII 113 b).
On donna a chacun une corbeille en argent contenant des "pains
de Cappadoce". (Athne IV 129 e)
257
3. Cappadociens connus.
Nicolas de Damas et Strabon de Cappadoce traitent des expdi-
tions de Pomp et de Gabinius contre les Juifs. (Flav. Ant. Jud.
XIV 104).
Le rhteur Glaucippos le Cappadocien
258
... (Sn., Controv. IX
2, 29) .
Apollonius de Cappadoce, gui connut une grande vogue sous
Domitien, un maitre en sorcellerie et en magie. (Dion Cass. LXXVIII
18, 4) .
Acilius Hyginus, de Cappadoce, chirurgien a Rome. (Marcell..
de medie. 29, 5).
4.
"Artotrogus: - Et en Cappadoce done, ou, si ton pe ne s'tait
pas mousse, tu tuais d'un seul coup cinc cents hommes a la fois ?
Pyrgopolinice : - Oui, mais comme e' taient de misrables fantas-
sins, je leur ai fait grace". (Plaute, Mil. 52).
"Voici gue mon sixieme livre va paraitre sans gue tu sois la,
Camonius Rufos, et il ne peut plus esprer, ami, t'avoir pour lecteur.
La terre inhumaine de la Cappadoce, gue tu avais visite sous de
. sinistres prsages, rend a ton pere des cendres et des os". (Martial
VI 85, 3). .
, " "Antistius Rusticus a expir sur les sinistres rivages de la Cappa-
. doce. O terre souille par un crime dplorable !" (Martial IX 30: 1).
257. Cf. aussi Athne XIV 647 e, p. 93 sq.
258. Cf. p. 92.
....
116 L. FRANCK RHA 78
"Mais toi, tu veux ajouter un nom nouveau aux fastes des porteurs
de pourpre, ou t'eri aller gouverner les peuplades de Numidie ou de
Cappadoce". (Martial XII 29, 6).
"Vinrent les farouches Cappadociens, peuple qui ne cultive pas
l'apre Amanus, .. et l'Armnien habitant du . Niphate qui roule des
pierres". (Lucain III 244)
259
"Aupres des fleuves et des marais de l'abondant Enipe marchait
la cohorte montagnarde des Cappadociens, et le cavalier pontique aux
renes flottantes". (Lucain VII 225).
"Ah ! Pharsale, si seulement a tes plaintes suffire ces
flots que versent des poitrines barbares ;. les sources ne seraient pas
teintes d'un autre sang ; cette masse revetirait de ses os tous tes
champs. Ou, si tu prferes qu'ils regorgent de sang romain, pargne-
les, je t' en prie ; vivent les Galates, les Syriens, les Cappadociens,
les Gaulois, les Iberes qui habitent les confins de l'univers, les Arm-
niens, les Ciliciens ; car voila apres les guerres civiles t:e qui sera
le nom romain". (Lucain VII 541).
259. Parmi les allis de Pompe a Pharsale en 48.
.
I 3, 7
11 1, 15
11 5, 32
w 2, 6
XI 1, 4
XI 12, 2-3
XI 13, 8
XI 14, 1-2
XI 14, 5
XII 1, 1-2
XII 1, 2-4
XII 1, 4
XII 2, 1-3
XII 2, 3
XII 2, 6-7
XII 2, 7-8
XII 2, 8-10
XII 2, 10
XII 3, 2
XII 3, 5
XII 3, 8
XII 3, 8-9
XII 3, 12-13
XII 3, 13
XII 3, 15
CONCORDANCE POUR STRABON
= e 52-53 XII 3, 24-25
=e 552
=e 73 XII 3, 25
=e 553
=e 130 XII 3, 27
=e 554
=e 144 XII 3, 32-33
=e 557
=e 490 XII 3, 33-35
=e 558
=e 521 XII 3, 35-37
=e 559
=e 525 XII 3, 37-38
=e 560
=e 527 XII 3, 42
=e 563
=e 528 XII 4, 10
=e 566
=e 533 XII 5, 2
=e 567
=e 534 XII 5, 4 _e 568
=e 535 XII 6, 1
=e 568
=e 535 XII 6, 3
=e 569
=e 536 XII 8, 9
= e 574575
=e 537 XIV 2, 29
=e 663
=e 538 XIV 5, 1
=e 668
=e 539 XIV 5, 4
=e 610
=e 540 XIV 5, 16
=e 675
=e 541 XIV 5, 24
= e 678-679
=e 542 ;- XIV 5, 27
=e 680
=e 543 XV 3, 15
=e 733
=e 544 . XVI 1, 2
=e 737
=e 546 XVI 1, 13
=e 742
=e 547 XVII 1, U '
=e 796
=e 547
,.
.
,_.
'
INDEX
Les chiffres renvoient aux pages.
L'index ne releve pas les faits purement historiques ; se reporter a
Historique, p. 108 sqq.
adamantis : 76.
albatre : 69 sq. et n. 142.
Amanus (m.) : 45 sq.
ambre: 70.
ambrosa, botrys, artemisia: 73 sq. et
n. 150; 93 et n. 187.
Antitaurus (m.) : 45 sq.
Apollon Cataonien : 97 et n. 203.
Aravene: 43 et n. 87.
arbres fruitiers : 73 et n. 148 sq.
Archelas, dernier ro de Cappadoce:
19, 30 sq., 112.
'AQyaioi; (m.), le mont Arge, hitt.
Harga, auj. Erciyas Dagi : 106 sq.
et n. 107 sq. ; divinis : 99 et n. 207 . .
Argos (v.) : 38 et n. 71.
Ariarathe III : 2 3 et n. 17.
V : n. 10, n. 40.
Ariaratheia (v.) : 43 et n. 90.
Philoromaios: 110 et
n. 243.
Armni: 17.
Artmis Perasia a Castabala : 97 et .
n . . 200; temple .d'Artmis bati par
Oreste a Comana: 97.
Assyiiens : 85 sq.
Azamora (v.) : 25 et n. 26.
Bagada{o)nia (plaine de) : 35 sq. et
n. 62.
Bellone : cf. Ma.
bois: 72.
boulangers cappadociens : 114 sq. et
n. 256.
Cabassos (v.) : 25 et n. 29.
Cadna (v.) : 42 et n. 82.
Camisene : 44 et n. 91.
cappadocienne (pierre) : 70:
Cappadox (fi.), auj. le Delice Irmak :
62 et n. 133 ; 85.
Carmalas (fi.) : 63.
Castabala (v.) : 36 et n. 64.
Cataonie (prfecture) : 22 sqq. et
n. 14, 17.
catoptritis : 70.
Chammanene (prfecture) : 41 sq.
Charondas, auteur des lois de Mazaka :
30.
chevaux : 78 sqq.
chevreuils : 81.
Cicron, proconsul de Cilicie, inter-
viene daos la rgion de Cybistra :
37 et n. 68.
120 L. FRANCK RHA 78
Cilicie : 18 sq. ; tendue du royaume
de Cilicie : n. 34 ; prfecture :
26 sqq. et n. 34. .
Claudiopolis (v.) : 21 et n: 11 ; 26
et n. 30.
climat de la Cappadoce : 67.
Comana du Saros (v.), au village de
: 100 sq. et n. 211 ; site : 100
et 212 ; sanctuaire: 101 ; la
l(ummanP}. P!tt, : n. 217.
Comana Pontique (v.), pres du village
de G!lmenek: 101 sqq. et n. 214.
Commagene : 18.
cristal de roche : 70 ..
Critalla (v.) : 60, 109 et n. 126.
Culupene : 44 et n. 91. ..
Cybistra (v.), hitt. Jjubifoa, byz. He-
rakleia, auj. Etegli : 36 sq. et n . . 65.
Dasmenda (v.) : 42 et n. 81.
Dastarcon (v.) : 25 et n. 27.
Diocsare-Nazianzos (v.), auj .'
nizi : 40 et n; 74;
divinits et_. cultes perses : 95 sq.
Enyo : cf. Ma.
pine: 77.
esclaves cappa,i;lociens : 112 sqq, .. et
Gamer et les Cimmriens : 83 et
n. 164.
Garsaoura-Archela!s (v.) cf. hitt. Kur-
saura, auj. Aksaray : 40 et n. 75.
Garsauritis (prfecture) : 38 sqq. et
n. 69.
grains : 72 sq.
grec parl par les Cappadociens : 92
et n. 183. ., .
Halala (v.), byz. Loulon-Faustinopolis:
35 et n. 58.
Halys (fl.), hite. Mara!Santa = Kizil
Irmak = Fleuve Rouge : 54 sqq.
et n. 116. .
Hnetes : 89 sq:- et n. 175.
Herpa (v.) : 43.
Hirapolis-Comana du Saros (v.) :
n. 213.
Iphignie, son temple a Comana: 99.
Iris (fl.), auj. Irmak : 53 sq. et
.n: U4.
jaspe: 70:
jujubier: 76 et n. 152.
n. 251 sqq.
Euphra'te (fl.),
n. 137.
hitt. i 65 sq. et 1 Katpatuka : 109 et n. l.
:Marc-Aurele: son
. temple a Halala : 99 et n. 5.8.
fer: 72.
Fortune, son temple a ,Mizaka : 31.
foqrrage: 72.
Galatie : 15 sq.
laime : 77 sq.: .
langue cappadociene : 91 sqq.
Laviansene (prfeccure) : 43 sq. ,
Leandis (v.), cf. Laanda:: . 26 et
n. 32. '
Leucosyriens: 84 sqq: et n. 169.
Lycaonie: 14 sq. . , ..
Lycos (fl.), auj . Gernili Su ou :Kelkid
Irmak : 54 et n. 115.
RHA 78
CA:PPADOCE
.121
Ma - Enyo - Bellone : 95 et n. 194.
mages : 95 sq. et n. 197 sqq.
Maciertes : 41 et n. 80.
Mazaka - Csare (v.), auj . Kayseri :
27 sqq. ; situation, au pied de
i'Arge : 27 ; la ville, son territoire :
28 sq. ; ses noms : Mazaka, Euse-
beia l'Argenne, Csare : 30 sq . . et
n. 40, 42 ; histoire : 31 sq.
Mlas (fl.) : 29, 62 et n. 117 sq.
Mlitene (v.), auj. Malatya: 21 sq.
et n. 12 ; prfecture : 20 sqq.
miel: 81.
Mocissos (v.), auj. : 4_2 et
n. 84.
moly: 75 et n. 151; 93 et n. 188.
Morimene (prfecture) : 40 sq.
Mozoch, fils de Japhet : 30, S3 et
n. 163.
moutons : 81.
mulets: 81.
Nanessos (v.), hitt. Nenassa : 38 et
n. 70.
noms de la Cappadoce : 13 ; du
royaume de Pont: 13 et n. 2 ; des
Cappadociens : 82.
Nora - Nroassos (v.) : 38 sq. et n. 72.
Nyssa (v.) : 41 et n. 79.
oliviers : 73.
onagres : 81.
onyx: 70.
Onzieme prfecture : 36 sq.
Orcynia (v.) : 35 et n. 61.
Oreste et Iphignie: 101, 104 sq.
pain cappadocien: 114 sq.
Paiphylie: 14.
Paphlagonie: 16.
1t
Parnassos -(v.) : 42 et n. 83.
Phrygie: 15.
pierre a batir, pres de Mazaka : 70.
pierres spculaires : 69 sq. et n. 142.
Podandos (v.), hitt. . Paduwanda8, auj.
Pozami : 35 et n. 60.
polemonia - philetaeria - chiliodyna-
mis : 76 et n. 153 ; 93. . .
Pont, royaume des Mithridate : 16 sq.
porc, a Comalia Pontique :
103 et n. 216.
Portes Cilicierines : 46 sq.
prfectures ou strai:gies de la Cappa-
doce : 19 sqq.
de Comana: 105 sqq. , ,
Pyramos (fl.), auj. le ceyhan : 63 sqq.
et n. 135.
pyraethes, pyraethes : 95 sq. et
n. 197 sq.
Ptrie: 59 et n. 123.
Route Royale : 59 et n. 124.
Sadacora (v.) : 32 et n. 47.
Sahpuhr : 32, 34 et n. 44.
Saravene (prfecture) : 42 sq. et n. 85.
Sargarausene prfecture) : 43 et n. 88.
Saros (fl.), hitt. Samri, auj. le Seyhan :
62 et n. 134.
Scylax (fl.) : 53.
Scythes, dure de leur domination sur
l'Asie : 108 et n. 225.
sel: 67 sqq.
Smiramis : 3 3 et n. 49 ; 21.
silos : 73 et n. 147.
Soandos (v.), pres de 41
et n. 78.
sol de la Cappadoce : 67.
. Sophen : 20 et n; 10.
. Syrie: 18.
122 L. FRANCK RHA 78
t
Syriens, nom donn aux Cappadociens
par les Grecs : 84 sqq. -
Tanadaris (v.) : 26 et n. 31. -
Tatta, auj . le Tuz GO! : 67 sq. et
n. 76.
Taurus (al.) : 44 sqq.
temple d'Hirapolis de Syrie, honor
par les Cappadociens : 107.
therionarca : 76.
Tigranocerte (v.) : 31 et n. 43.
Tomisa (v.) : 20 et n. 10._
Tyana (v.), hite. Tuwanuwa, localise
pres de Bor: 33 sqq. et n. 48;
situation et description : 33 sq. ;
noms, Eusebeia du Taurus, Dana,
Thoana : 34 et n. 52 sqq. ; his-
toire : 34 sq.
Tyanitis (prfecture) : 33 sqq.
Tynna (v.), hitt. Dunna, ass. Tuna,
localise a Zeive : 35 et n. 59.
Venasa (v.) : 41 et n. 77; p. 97.
vermillon de Sinope: 70 sq. et n. 145.
vigne : 73.
Zeus de Venasa : 97 ; Dacieos : 97 sq.
et n. 204; Orkios d'Asbama : 98 et
n. 205.
xoava : 94 et n. 193.
: 94 et n. 191 sq.
VY)E;ti; : 93 et n. 189.
:7tAL'XLOV : 93 sq. et n. 190.
kammara- : 94 et n. 193.
kankur- : 94 et n. 192.
NINDA punikki- : 94 et n. 190.
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