Les Fables de Jean de La Fontaine
INTRODUCTION
La fable est un genre aussi vieux que le conte. Elle remonte une traduction ancienne et a t
pour la premire fois crite par Esope au VI sicle avant J.C. Elle joue le mme rle que le conte
et a les mmes objectifs. Cest un rcit accompagn dun compte moral sous le voile dune fiction
qui attribue une valeur aux personnages principaux. La morale ne ncessite pas une intelligence
particulire pour comprendre.
Cest le monde animal qui domine mais dautres rgions peuvent intervenir : humain et vgtal.
Ltude de ce genre tournera autour des axes suivants : dfinition, historique, caractristiques et
fonctions.
I-DEFINITION ET ORIGINE
1. Dfinition
La fable ou apologue est un genre populaire consistant en un rcit court servant illustrer
une morale. Depuis les premires fables dEsope en passant par lcrivain latin Phdre, jusqu
lauteur franais Jean de la Fontaine, la fable sest enrichie et sest donne pour objectif principal
dduquer et dinstruire. Cette ducation se fiat travers un rcit plaisant.
La fable ressemble beaucoup au conte : personnages, histoires, dialogues, leons de
morales Cependant, la fable sera pour la Fontaine un rcit court en vers servant illustres une
morale ou une vrit gnrale. Cette morale ou cette vrit gnrale peut tre au dbut ou la fin
du rcit.
2. Origine
Le mot fable, issu du latin fabula qui signifie rcit, propos, va trs vite voluer pour prendre le
sens dun rcit imaginaire. Issue de la tradition orale, la fable est prsente dans les littratures
les plus anciennes du monde entier. Les premiers recueils de fable connus sont composs au dbut
de notre re en Inde et au Npal mais galement ils taient connus des arabes. Dailleurs le plus
grand fabuliste de toute lantiquit fut surement Louqman, pote arabe du IXme sicle avant
Jsus Christ. Cest lui qui a inspir Esope, philosophe, moraliste grec dont les uvres ont t
traduites en 1615. Aprs la Grce, la fable atteint Rome avec Horace, Avianus etc. ; elle continue
se transmettre durant tout le moyen ge.
Cest ainsi que des auteurs comme, Jean de la Fontaine au XVII me sicle (1668) publie son
premier recueil de fables. Lvolution historique de la fable a beaucoup plus favorise la moralit
que la qualit littraire.
Cela dit, la cration des fables africaines a t occasionne voil quelques dcennies par le souci
de trouver un complment africain aux ternelles fables de la Fontaine
II : Fonctions
-
Rle ludique de la fable
La fable est un rcit plaisant parfois comique ; elle se prsente dans un environnement fictif,
humble et imaginaire.
Nest-ce pas La Fontaine qui disait le monde est vieux, dit-on, je le crois. Cependant il faut
lamuser encore comme un enfant ?
Ceci renseigne amplement sur le caractre ludique de la fable et cela depuis ses dbuts dans les
premires socits africaines.
Le fabuliste est un artiste, qui en fonction du contexte entonne un chant lyrique dans le but de
chatouiller le cur du lecteur ou auditeur, pour mieux capter son attention. Cela rend le rcit
agrable.
- Rle didactique :
La fable est remplie denseignements. Dans ce monde marqu par une mondialisation galopante,
elle constitue une bonne boue de sauvetage pour tout enfant africain.
Ces renseignements instructifs ont pour motivation daccompagner, de protger tout enfant qui les
aura assimils contre les sirnes de lacculturation et de la perte de valeurs sculaires. Cest donc
un vivier de savoirs.
Amadou Hampat Ba ne disait-il pas : je suis diplm des traditions orales enseignes par les
vieillards lombre du baobab, le roi des arbres ? ; cela montre, sil en tait encore besoin,
limportance que portait lafricain la fable et par extension la tradition orale.
La moralit de la fable rveille chez son auditeur ou lecteur, une certaine sensibilit avec des
histoires dorphelins, de martres mchantes, des rcits tragiques Nest-ce pas l une valeur
importante en voie de disparition dans mes socits actuelles, la compassion ?
Dans la fable, lanimal nest pas un totem ou bien rarement ; mais cest quelquun que lon connait
au village ou dans le quartier ; cest un rcit existentiel tir de faits quotidiens.
La fable stimule la curiosit et lengouement chez les jeunes en enseignant les codes sociaux qui
se rvlent comme des remparts indispensables pour se mouvoir de la socit.
En rapprochant le fabuliste des enfants, ce rcit constitue aussi un ciment de notre culture.
Lambiance qui dcoule de la rencontre entre grand mre (ou grand pre) avec ses petits enfants
(en Afrique grand-mre est une femme virtuelle pour ses petits-fils) est devenu un rendez-vous
ne pas rater, ce qui soude la famille africaine.
Avec son rcit imag, truff de symboles, la fable est un excellent moyen de communication
travers lequel on peut adresser une critique sur la gestion par exemple du pouvoir politique et aussi
voqu des sujets sociaux sensibles en esquivant les tabous.
Ceci est aussi valable dans le domaine religieux o il est frquent de voir des marabouts
reprsents dans le rcit par un personnage symbolique.
La fable respecte aussi les orientations idologiques, des citoyens tout en les attaquant.
La fable fait rire, vite le dpaysement, enseigne mais galement communique.
CONCLUSION
Comme le conte, le but premier de la fable est dduquer. Cette ducation se fait travers
un rcit agrment par une leon de morale. On peut noter quelques leons : On en souvent
besoin dun plus petit que soi , Lavarice perd tout en voulant tout gagner , Tout flatteur vit
au dpend de celui qui lcoute
