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A Travers Le Monde - 1906

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eel Gallica A travers le monde (Paris. 1895) Source gallica.bnf.fr / Bibliotheque nationale de France eel Gallica TAtravers le monde (Paris. 1895). 1906. 4/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation slinscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la legislation en viqueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait Vobjet d'une licence. 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En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par talloi du 17 juillet 1978 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisationcommerciale@ bat fr Croquis Portugais. a oe Le voi de Portugal, qui fut notre hate, gouverne un pays dost le pittoresque ne caut peul-tre pas colui de VEspagne, £2 grande voisine. Copendont le voyager gui, dans la péninsule, borne trop sowvent sa visite a cethe derniere région, se rive bien fdcheusenent des intéressantes sens "es tyhes portugats peine a-ton franchi la frontiére hispano-portu- ‘aise, que aspect du paysage change : si Von ‘traverse encore des plaines aussi etendues que celles du nord de Espagne, ce ne sont plus ces immenses ‘espaces ressemblant sifort au désert, De belles routes serpentent au milieu d'un paysage florissant, et con duisent & de nom- brevx villages. Sees Celle qui monte & Guarda, la premiére station ‘qui solicte le visi- teur, fait de grands lacets dans une campagne bien cultivée; ot! Ia ture est restée mat tresse, elle a mis partout de magni- Figues yentts d'or de yrands chitai- gnlers —projettent Jeur ombre sur Te chemin. La petite ville qui nous oie son hospitalité est fort animée parle alldes et venues de nombreux étu- diants. Crest son seul intérét : rues et monuments sont quelconques La premiére nuit que nous passimes en Portugal nous révéla une chose assez désagréable, a savoir que les lits y sont déplorablement durs : un sommier métallique est recouvert d'une espéce de matelas en paaille tressée, ayant & pelne 10 centimetres d’épais- seur; pour oreiller, un petit carré aussi_moelleux rand comme une pelote; un second petit carré est parfois ajouté par 12 femme de chambre, par pr ia bY WA & Droprés une photographie. i i, ds tablecux iris particulicrs que lus oftriraient des ailles, les eampagnes, nance, et en vue d'une leyéze gratification, Les meil- leurs hotels ont_méme matériel; aussi s'éveille-t-on absolument courbaturé, Et c'est ainsi partout, saut ans les grandes villes, ou les maisons frangaises ont apporté un peu d'adoucissement & ce rude régime. De Guarda & Cvimbra, sept heures de chemin de fer font acecomplir vuntrés intéressant trajet au nlieudes passes de la Serra da Estrella; c'est dans cette chaine gue se trouve Ia plus hautecime du Portugal, Yun des seuls points od!'on ait impression de Ja vraie montagne avec ses cascades mousseuses, ses origes escarpees. La ville, si: tuge sur la rive droite du M dego, a une cou leur locate qui ne se retrouve pas ce point dans les autres cites port. gaises. Ses rues Grroites, aus pavés ineéguliers, sont parconrues. par Uaccorles ménagéres ou Wactives miarchandes, qui {rotlent allégrement sur de petits yolets pointus. Leurs jupes courtes, de couleurs brillantes, sont encore maintenues plus hautes au moyen d'un bour- relet qui leur entoure les hanches, dcouvrant des jambes nerveuses que nul tissu ne dérobe aux regards; cette absence de chaussure n'est pas indice de pauvreté, car mainte coquette, qui n'a ni tas ni We 4, = 6 Janvier 1906, a A TRAVERS LE MONDE. méme de sandales, a le cou et les oreilles surchargés e grands bijoux d'or; un élégant tablier, orné de entelle, protége les jupes rouges, bleues, vertes, raais toujours voyantes. Comme coiffurre, un chapeau genrs « boléro » recouvre un fichu nor moins écla. fant que le reste de I'sjustement; sur ce couvre-chef, de grandes corbeilles plates qui Fenferment des pois- sons aux tons moirés, des Jégumes, des frsits, des eurs, qui ne laissent pas de donner ala femme, si elle ast jeune ot gracieuse, un cachet des plus artistiques Le tableau est plus complet encore lorsque, les jours de fit, elles sortent leurs vétements de gala, emme- nant leurs enfants par Ia main; rien de plus dréle que ces poupons en jupe canati, fichu vert pomme, tablier rouge. Le Jardin botanique est la note poétique de Coina : délicieux coins de verdure dans un paradis de fleurs, pres de palmiers géants! Sous une allée aimmenses il Jeuls, of chante tout un monde oiseaux, dans Vombre parfu- mée des grands arbres, vont ot viennent de jeunes étudiants (& Coimbra se trouve une uni- vversité, la seule du Portugal). gui discutent de gravesquestions littéraires ou scientifiques, da moins #1 le faut croire, Levr forme est b zasre: un ample ‘manteau es en- veloppe; tres long, il traine dans la pous- sigre, d'une facon inquiétante pour U'hygiene; quant Ala téte, nulle coiffure ne la couvre, abondante chevelure noire en rend, dilleurs, le besoin illusoire, Gomme limite 4 ce paisible Eden, se profile un antique aqueduc, rappel des temps passé: De Coimbra & Lisbonne, theures de chemin de fer La principale curiosité de la capitele du Portugal est I'Abbaye de Belem, située assez loin du centre de laville, mais desservie par des tramways qui. pour y arriver, traversent de viewx quartiers, dont les mai- sons, basses, sont revétues jusqu’au faite de carreaux de felence; sous le soleil, ils connent & ces habitations tun aspect gai et propre... que démentirait sans doute Vintérieur. De Belem, on est tout prés du palais royal: y monter est pénible; Je chemin est rade. Aprés avoir gravi des rues peu élégantes, on débouche sur une mnmense place dont un eété est occupé par un édifice bien proportionné : c'est le palais. Btrangement placée, cette royale demeure! Entou- i) faut_compter cing, Diapris une photographie. sée de huttes sordides, dloignée de la ville, les rues qui ¥ accident sont en piteux état. Sur le milieu du vaste ‘espace qui s’étend devant le chateau,s'élevs une antique tour, qui achéve de donner @ tout cet ensemble un air de tristesae et d'ahandon. Rien anime cette place, qu'un factionnaire allant et venant devant Je palais, et deux ov trois tnfunts qui errent lentement sur le terrain denudé, tandis que. du sommet de la tour, se marttle d'un ton Tugubre Pheure qui commence +A Listonne, la Saint-Antoine est fee carillonnée. Crest inimaginable Ie nombre de saints que l'on thonore ivi, de fagon pew mystique, par evemple, ear si ‘tous les magasins sont formés, les églises nen sont pas plus remplies. Ce qui distingue Ia Saint-Antoine, c'est la vente formidable de « pots de basilic », Pas de promeneur qui n’en ait um; depuis Vélegante en fraiche toilette jusqu’au gamin oqueteux, cha- cuntient sasym- bolique touffe. Si Von peut consacrer ‘quelques heures aux environ faut aller & Cas czes, patite ville fort Juxueuse, le Trouville du Portugal; de rmagnifiques vil fas, dont les pro- priétaires por tent les plus grands noms,en font un endroit tres select. Setubal, & 30 Kilométres de Lisbonne, est pouteétre plus pittoresque, le atin surtout avec ses promenades militalres, musique fn téte: ses pécheurs qui vont et viennent, de grandes rmannes de poissons sur la téte. Les lnitiers y sont tout A fait extraordinaires : une vaclie, conduite par son proprictaire, se proméne lentement, aimenant son lait savoureux aux clients; derriére, suit le jeune veau, qui regarde d'un air désolé s'enfuir la ration que la nature Tul avait destinge, Au Join, sur le bleu tapis de Océan, toute une longue file de barques remorquées par un petit vapeur : ce sont les « sardiniers » qui rentrent. En face de Sétubal s'étend Ia Tongue presqu'ile de Troya que sépare le Sado, qui parait It un bras de mer. Ciest une lande inculte, oi la nature sauvage ‘a semé a profusion fleurs et parfums. Sous quelques grands pins isolés, des juments teposent, allaitant Teurs poulains. Sur le bord de la plage, se voient encore les vestiges de ce qui fut un grand village @étruit au commencement du siécle dernier par un terrible tremblement de terre. L’eau limpide vient balgner des murs restés droits, of deja quelques plantes, comme de funébres couronnes mortuaires, A TRAVERS LE MONDE. 3 viennent les ruines. Pour atteindre Monchique, qu'une ex- cursion méme hative ne saurait dédaigner, il faut Wabord gagner Villa Nova de Portimao par untrajet dedouze heures die chemin de fer, dont Ja plus grande partie se fait de nuit. Heureuse- ment, car le parcours est monotone : peu de villages; les rares trou- peauxquierrent al'aven- ture, se réunissent mé- Tancoliquement autour d'un semblant de mare, espérant y trouver un peu d'herbe, Des bandes Wéchassiers perchés sur leurs longues pattes, regardent passer, avec philosophic, cc train aussi placide qu’eux, et qui n’avance guére. Des céréales fort maigres, des chénes-lidges, quelques piétres rividres, des stations sans importance, des moulins & Ne rudimentaires rappelant ceux qui servent encore en Corse. En arrivant a Portimao, il est bon de s'assurer Wane voiture pour Monchique; ne pas s'etonner du chiffre de « reis » demande par Pautomédon : il se traduit en francs par une somme raisonnable. Cest tune habitude assez difficile a prendre, pour l'étranger, que de ne pas s‘effarer devant une note d’hétel pré- sentée en « reis*® : comme il en faut 220 pour faire lun franc de notre monnaie, il nest pas rare d'avoir des dépenses qui s'élevent 4 8 ou cocoa reis, On est Gabord inguiet; on se rassure en considérant que cette somme équivaut 2 un nombee modeste de franc: enguirlander Crest bien un village montagnard, que Monchi« que, avec ses petites rues tortueuses et montantes Les habitants ont le type oriental prononcé chez tous se retrouve le méme teiat brun; les yeux, noirs, sont beaux et doux; le costume aussi, rappelle par ses teintes hrillantes les peuples d'un autre ciel L'excursion ordinaire a faire de Monchique, est celle de la Foia, la cime la plus élevée des environs, Wott Iz vue est admirable. Une bonne route muleti¢re y conduit, particuliérement vivante le dimanche matin : de tous les points, bien que l'on n'y voie pas de villages, des maisons isulées tout au plus, les habi- tants descendent vers Uéglise : ils vont en longues théories, les uns a ane, d'autres @ mulet ou a pied: les femmes invariablement revétues de jupes rouges et noires, de corsages différents autant que vigourcux de tons, et de Pinévitable chile, Ces files sallongent, marquant Ie sentier d'un. ruban vivant. Cintra, oi Yon va facilement de Lishonne, est tune Tuxueuse petite cité, et les villas somptucuses, perdues dans une végétation d'une surprenante frat, cheur, font contraste avec le chateau aspect sévere {qui couronne la Serra. La route qui y accéde est entou- rée par des parcs merveilleux, oii des sources se cachent sous les palmiers et les plantes tropicales; des fougéres arborescentes abritent des balustrades de marbre blanc fouillées comme une dentelle, et des habitations princitres s'étagent sur la colline. Une haute grille, quon peut franchir sans la moindre formalité, commande une large allée qui mane au chateau royal. Le parc n’égale pas, peut-étre, fen magnificence, les superbes jardins des particuliers: mais, plus grandiose, il est eussi plus en harmonie avec Pantique manoir qu'il entoure. Au detour d'une allée, une femme, en costume damazone, savance, entourée de quelques personnes. C'est Sa Majesté Ia Reine Amélie, qui. fait de la Péna tne de ses résidences favorites. En passant devant les quelques personnes pré- sentes qui sinclinent avec respect devant elle, la Reine adresse & tous un salut ou se retrouve la grice aimable de la Frangaise, La Reine Amélie est fort aimée, ce que prou- vent ailleurs les promenades solitaires qu'elle ne borne pas & son parc; souvent, sans escorte, sous Ia respectueuse sauvogarde de taus, elle descend vers ra, causant volontiers 4 ceux qu'elle rencontre. omt-ils Francais, elle siattarde alors avec plaisir a parler sa langue natale. La visite du chateau est interdite au moment oi ses hotes y séjournent ; on ne voit alors que les rem- parts, dott la vue est trés étendue, et la chapelle. Dessin de Boudier r A TRAVERS De Cintra # Porto, it faut encore dix heures; de nouveau en traverse des serras basses, des collines levees, des cultures, des Jandes, tantor s'approciiant tantat s'éloignant du rivage. La plaine, qui se déroule jusqu’a la limite de horizon, est sillonnée de cours d'eas, parsemée d'étangs sur le bord «lesquels sont attachés de longs bateaux ala poupe relevee, qui, au milicu de ‘a fraicheur générale, font songer a quel que paysage hollandais: puis viennent des pinedes solitaires, et un désert de sable qui sépare ta vole forrée de V Océan. ‘Avant d'entrer en gare de Porto, lc pont Maria Pia frit traverser a une tres grande hauteur une jolie vallée. A Parrivée, on remarque que Ic sexe réputé faible prond une part active aux rudes travaux, et Cest réellement triste de voir ces malheurcuses femme: ployer sous les plus lourds fardeaux: car ce sont elles qui 'ransportent les bagages, sur leur téte. Porto offre peu d'intérét : quelques monuments a peine: ur caclet qui lui est bien particulier, lui est donne par les attelages de beeufs aux cornes d'une ctonnante lon guene, qui circulent, paisibles, dans Tes rues en pente. ‘On ae peut quitter le Portugal sans faite ur ueteur, et passer & Braga: trols heures suflisent pour yarriver; fl faut quitter, 4 Nine, la ligne principale, et prerdre un embranchement spécial. La puus grande curiosité du pays est Bom-fésus Léglise domine une colline dlevée d'ou la vue es admirable; le sanciuaire est entouré de chapetles oi ides personnages en cire rappellent la vie de Jésus Peursétre ces scénes nont-lles pas une valeur artist que qui manque un peu aux @uvres contemporsines fen Portugal; mais plusicurs offrent une saisissante imaze de réalité, Devant le sanctuaire, un monumen tal escalier descend la colline. ‘Sur chaque palier se retrouvent les scénes de Ih Passion; on y remarque aussi les fontaines des Cin Sen5, olde minces filets d’eau jaillissent des yeux, des orcilles, ete., de figures sculptées dans | pierre Crest a Valenga de Minho que se retrouve la ‘rontiére espagnole; le retour n'est plus alors qu'wne question de patience, la ligne de Léon etant particu tiérement mal desservie. Aussi repre le Sud-Express, a Burgos, qui ramen: Saint Sébastien. won aves plaisir bon train J. Datoer. SQUESTIONS— POLITIQUES x DIPLOMATICU La fin de la Révolte arabe au Yemen. Lh révolte arabe, qui avait arme tes populations du -'Yémen contre V'autorité du sultan, semble anjour hui reprimée, A c6té de Vantipathie -éréditaire des ‘Arebes pour les Turcs, Pétroitesse d'esprit avec laquelle le Gouvernement ottoman avait traité Vinfluente secte des Saidis Vavait fait maitre au commencement de MONDE La secte de Saida, originairement un ordre religieux, & toujours joui de certains priviléges, entre autres celui de choisir son Khalifa, le chef de ordre, selon ses propres régles et parmi ses adhérents. En raison de cette coutume, les relations entre la Porte et le chef des Suidis furent toujours quelque peu tendues, mais elles n’aboutirent & une rupture que lorsque les Tures ccherchérent & relicer & la secte ses privileges, et & 5¢ aiéler de ses droits La révolte débuta par des succts dus surtout cette double cause : les troupes ottomanes envayées Cabord contre les révoltés étaient composées en ‘majeure partic d’Arabes de Syrie, peu disposes & mar- ccher contre des hommes de leur race; d'autre pat. Sanaa, la ville forte des Saidis, résidence de leur chef Mohammed Yahya, étant le liew d'exil des ennemis politiques du sultan, renfermait un certain nombre hommes inteligents et énergiques capables d’orga- niser la résistance, Les premiers succés devaient faire place & la éfaite avec Tentrée en scene de Feizi Pacha, général de grande valeur, qui fait ses études militaires en Prusse, et qui mena au combat des troupes compo- sies efclusivement de soldats tures. La révolte arabe auratelle un lendemain, et fautil voir dans le soulévement de I'¥émen une phase, malheureuse pour les Arabes, cu mouvement anti-ottoman qui les pousse & recouvrer leur nation ralite M. Arminius Vambéry, un des istamistes les plus distingucs, répond par la négative, dans wn article de ta Contemporary Review : «Les Arabes, ditil, ne se soumettront jamais yolontier: aux Tutss, ils exécreront et _mépriseront toujours leurs maitres étrangers; mais ce serait une erreur de découvrir dans cette ‘aversion [existence un plan de mouvement national contre la domination ottoman et pour la restitution de Ta direction spiri- tuelle de I'Islam aux descendants directs du Prophet. Jin paveil désir pout se manifester dans un avenir dloigné, mais les conditions sociales, politiques et mentales de la race arabe d’aujourd’hui ne permettent pas sa réalisation. L’unité nationale n'est pas facile concevoir et encore moins a effectuer dans le monde arabe si profonddment divis veil national ne pourra y étre que le résultat d'une adoption sinére et profonde de la culture occidentale, dens laquelle les ‘Arabes sont encore beaucoup plus en retatd que les “Turcs, Evidemment, cette opinion ne sera pas parta- yee par une certaine classe d'écrivains arabes euro- péaniscs qui proclament wrbi ef arbi Wéveil récent des ‘Arabes et la prochaine destruction de 1a domination turque. Mais nous ne devons pas étre trompés par le bruit de leurs discours, d'autant que la plupart d'entre eux sont des chrétiens de Syrie, Maronites ou Malé- thites, et que leurs sentiments et aspirations n'ont rien de commun avec ceux des Arabes mahométans, desquels ces communautés chrétiennes sont séparées par un abime social aussi bien que religieux. » Le récent soulévement, sila un lien quelconque avec un mouvement général de nationalisme arabe semble en étte tout au plus le précurseur. A TRAVERS ui CIVILISATIONS: 4 y ET: RELIGIONS § La Clinique indigéne des Femmes a Alger. Au le piltoresque quartier de la Cashab & Alger. tout en haut de la rue PorteNeuve — ou rue Bab-Djedid — qui monte en interminables marches vers la citadelle, on voit un drapeau francais qui flotie sur une maison mauresque, elose ct silencieuse comme ses voisines. Cest a Clinique indigene, fondée par M. Jonnart, Gouverneur actuel de VAigérie, geice iu concours de Mr le Dr Légey, qui la dirige. Créée en avril 1902, et Wabord installee dans un autre local, elle ne devait donner aucun résultat, disaient cer- tains critiques, parce qu'elle était destinge spérialement aux femmes et aux enfants, et que rien ne pow tail décider les Arabes& faire soigner Teurs femmes et leurs enfants par un vrai méde- cin, avec de vrais. remles, Outre tes hé= pitaux et les niques parti Tietes, il existait dgjh A Alger, pour les. indi- sgénes, Yambu- lance ELKettar; mais, apres soi xante-quin! ans de posses- sion, V'influence francaise a si peu de prise sur ce peuple aux traditions im muables, que jamais ane femme arabe ne sest présentée a cette ambulance, parce que les hommes y sont soignés. Les maladies infectieuses les plus graves sont dissimulées, dans le quartier indigéne, de crainte que la police ne fase transporter la malade a Bl-Kettar. Or, dés que Mele Dr Légey eut ouvert cette efinique oi pas un homme n'était admis, les femmes et les enfants vinrent bientot en si grand nombre sen= tasser dans Te petit local de la ruede la Bombe, aux jours de consultations, qu'il fllut reconnsitee T'évi- dence : en novembre 1903, on abandonna ce_réduit insolubre ct Yon choisit — il fllait rester dans le quartier indigéne —la grande et belle maison mau ae de la rue Porte-Newve La Clinique comprend, comme les hopitaux, un double service :1° T hospitalisation, c'est-acdire le trai- tement des malades instalées et soignées la pendant Draprés des photographies. & MONDE. 5 toute Ia durée de leur maladie: 2" les consultations, qui se donnaient au début trois fois par semaine, mais, qui adsorbent maintenant toutes les matinges, de sept heures a. midi, et souvent plus tard. Dans le premier service, les 20 lits de la Clinique ont requ en Pannée 1904 — leur premiére année — 154 femmes ct 68 enfants, qui représentaient ensemble 5 787 journées. Avcune maladie éruptive ou contagieuse n'est admise, le local ne permettant pas U'isolement des malades. On a fait seulement une exception pour la tuberculose, trop fréquente chez les Arabes. Les malades, entrées xgénéralement pour une tout autre cause, sont traitées part, et voient ameliorer leur état pardes soins et une hygiene qu’elles acceptent volontiers, et continuent plus tard chez elles, Malgré ta diversité et la gravité desmaladies qui ont défilé a la Clinique en ses deux ans d'exis. tence, deux eas de décts seule. ment se sont Produits, D’au- tre part, en too, il a été donné 17506 tonsultations, alors qu'il n'y en avait eu que 10223 en 1903 ct de 2 & 3000 avell a décem. bre 1902. Ges chiffres prouvent que eette forme de civilisation, Ia médecine, peut pénétrer chez les indige- nes pourvu qu'elle respecte leurs ‘Non seulement au lieu dan towbib(médecin) les femmesarabes trouvent une foubiba, mais encore le personnel de la’ Clinique, a part une sage-femme francaise ‘Mm Résural, qui y demeute, se compose d'indigenes. Accou- cheuses, infirmiéres, domestiques, sont arabes, comme la maison lleeméme, comme Ia langue quion y parle, et la cuisine quion y mange. Clest dans une mageifique cour mauresquie que les femmes attendent en grand nombre leur tour d'entrer a La consultation, chaque matin, Dans de longues piéees en galeries, tout autout, se trouvent [3 pharmace, la salle des consul- tations, la lingerie. ‘Au premier étage sont les chambres de malades alitées, et une magnifique salle de bains, instaliée dans les meilleures conditions d'hygiéne. Av-dessus, une vaste terrasse oii les convalescentes, Vaprés-midi jouissent du soleil, et d'une vue admirable, A cdté se trouvent la cuisine, et Ia chambre de la saye-femme frangaise. Toutes les salles sont blanchies & Ta chau deux fois par mois; le sol, carrelé, est lavé et br avec du erésyl tous les jours. Les lits, du modele des Tits militaires : chalits, planches, paillasses et matelas 6 A TRAVERS LE MONDE. de crin, sont tous recouverts de couy reclits de coton- nade d'une blancheur éblouissante. Chague malade,en ‘entrant, est soumise & un nettoyage complet et minu- feu A la salle de bains, et regoit, pour la dusge de son hespitalisation, du linge appartenant a a Clinique. Ses vétements sont emportés par lx famille, qui les rapporte propres le jour de sortie. Il arrive parfuls que des malheureuses, vivant & Alger dans un dénuement Inout pour nous, ou venues de trés loin, aprés une nate pénible, sont couvertes de hailfons si déchi fi sales et malodorants, qu’aucune misere civilisée ne Veudrait en approcher. On brile ces. innomables choses, et fa Clinique a, pour les rempiacer, une petite réserve d’étoffes. que les infirmitres et les malades teinsforment en vétements. A lear départ, ces mal- heureuses, guéries, réconfortées, habillées de neuf, resoivent encore un petit pécule qui leur permet ou de rogagner en diligence leur lointain douar, ou de Chercher, a Alger, & s'assurer la vie matérielle, De meme, tous les remédes courants sont distribués & thre gratuit, aussi bien pour les malades du dehors aqui viennent aux consultations, que pour celles Sent soignées dans la maison. Il n'est donc pas éton- rant que les Arabes profitent dans une aussi large rresure d'une eure aussi hamanitaire et aussi habi- ement organisée. Moe le D' Légey — c'est son grand meérite, et 1M, Jonnart a su Fencourager — a réussi & faire com> prendre aux indigenes que le Coran nvordoane pas la Telete, le manque d’hygiene et inertie dans la maladie, Ses moindres prescriptions sont scrupuleusement fobservées la Clinigue. En haut, dans sa cuisine Wanchie et lavée, la cuisinitre mauresque prépare du couscouss, des tagouts de mouton aux wmates, des uleites cuites sur Ta braise, Mais viande et legumes eint soigncusement visites chaque jour, 2 leur arrivée dha marché, et bien des maisons bourgzoises pourraient eavier la propreté minuticuse de la cuisine et de la Cuisinigre, Les malades qui mangent, s‘installent terre, sur des nattes, ct posent leur couvert sur de irandes tables basses, a la mode arabe. TH est & remarquer que les femmes admises & fa Clinique ne cherchent pas & y apporter, meme en tachelte, leurs remédes empiriques et leurs supersti- tons, Parmi cellesci, cependant, il en est qu'on a pu wtiliger. Quand un enfant vient au monde, la abla Gccaueheuse) doit lui frotter Jes paupires avec une Fate dont la composition varie suivant les régions: Fans les oasis du sud cest dur kohol (noir), qui conjure Je vort. Aussi, quand un enfant nait @ la Clinique. fa ve kabla » stempresse de Ini passer au bord des pau- yisres une pate formée de poudre dantimoine et Ehuile — préventif contre Vophtalmie, — et n’omet Eucune des invocations qui doivent preserver du mau- vais sort ce nouveau venu parmi Jes Croyants. ‘La Clinique indigene, qui, & peine née, donne dies résultats si satisfisants, est certsinement appelée fun avenir tres prospére, On peut étre sir dés main~ Tenant — les résultats acquis Iui corstituant en quel- aque sorte une réclame — que le nombre des femmes ck des enfants qu'elle soigne ira en s'accroissant, d'une facon trés rapide. I faut lui souhaiter que ses revemus slacefoissent en méme temps, soit que le Gouverne- cyent général puisse augmenter la scmme allouge par lui, soit qu'un erédit quelconque puisse venir d'une avire source. En attendant, elle a deja fait école : dans plusieurs centres de Vintérieur, quelques essais autres Eliniques apparaissent, grace au concours de femmes- tiocieurs devouées. Pew & peu, avec leur développe- ment, lweuvre sétendra 4 toute I’Algérie, et sera pour ies Arabes un immense bientait. ‘Ninsi se réalisera Vidéal de Yinitiatrice qui a pris pour devise ces mots puisés dans le Coran, mais dignes de toute religion : « Fais le charité, soulage la rmisere. La joie d'avoir fait le bien sera ta récom- pense Situation prospére de |'Afrique occidentale frangaise a la fin de 1905. Lt mois dernier, en ouvrant Ia stsion du Const de ‘gouvernement de Afrique occidenta'e, M. Roume 4 stabli le bilan de Ta eolonie qu'il dirige avec tant de Ze, et montré tous les progres accomplis pendant Vannée qui vient de s'évoule Ils sont encourageants. Le double but poursuivi parle Gouvernement de ce vasie empire est le développement des voies de communication, et l'umélioration des conditions sani- faites. Le chemin de fer du Dahomey, le chemin de fer de la Cate d'ivoire, Je port e’Abidjan, le chemin de fer de la Guinée frangaise, Ye port dv Dakar, Yaménae gement di fleuve Senegal, ont poursvivi leurs travaux Gans les conditions prévues. Ts auront completement employe, cette année, le premier emprunt de la colonie, et on en prépare un second pour les conti~ nucr. Les chemins de fer en exploitation ont dépassé avec rapidité Jes prévisions de trafic. Les optimistes jai ont eu confiance dans la productivite de T'Airique Ont vu juste contre les prophétes de malhear.n 1887 dn regardait comme vin idéal difficile & résliser_ une recette kilométrique de 1 500 franes pour la premiere tles lignes construites : celle de Dakar & Saint-Louis. Elle aiteint aujourd'hui 10090 franes, et en igot le & mime dépassé 12.000 francs. La Signe du Sénégal au Niger est parvenue & Koulikoro, son point ter- tinus, que le 13 décembre 1go4, ot dés cette pre: mire année de plein exercice la recette kilométrique été de 4086 francs, depassant de 1 123 francs a ‘épence dexploitation. Pour les 154 kilometres de la Tigne ve Konakry au Niger mis en exploitation le Ue juillet 1904, on ne comptait que sur une recette Jilométrique de 2000 francs; et rien que pour les srois premiers trimestres de 1gos elle a atteint iis2o francs, dépassant de 400 francs la dépense. Si au Dahomey elle n'a été que de 3 500 francs en 1904, est que 102 Kilometres seulement étaient ouverts & Fexploitation, et que les tarts étaient trop élevés. La langueur exploitge portée & 226 kllométres, e I'sbais- sement des tarifs font espérer un accroissement notable du trafic et des recettes. A TRAVERS LE MONDE. bs 7 Ces chiflves ne suflsent pas a rendre compte de Ja transformation économique qu’opére ouverture de ces voies de communication. Le Chayor, d’oi ne sor- taient jadis que 5000 4 6000 tonnes de produits, en exporte aujourd'hui dix fois plus ; sur fa ligne de Ja Guinée, une véritable ville s'est dlevée comme par enchantement 4 Kindia. Dautres bourgades s'éltvent, tandis que, par un phénoméne trés compréhensible, mais tres intéressant, Ia facilité nouvelle des trans- ports améne le remaniement des emplacements des centres administeatifs. La colonie du Haut Sénégal iger est en train de transporter sa capitale de Kayes a Bamako, sur le Niger. Le Dahomey. qui songeait 4 placer la sienne & Cotonou, se demande s'il ne suiva pas le chemin de fer et ne la transportera pas sur le plateau plus sain d’Abomey. Lorganisation de la salubrité a pris avec M. Roume un caractére scientifique. La réforme date du jour 0 Yon a constaté que les deux principales maladies de la cOt€ d’Afrique : la fiévre jaune ct [a fievre paludéenne, sont véhiculées par les moustiques. Apattir de ce moment-la, on a put se flatter de sup- Primer les maladies, en supprimant les moustigues. It a fallu au Gouverneur le courage d'affronter Yimpopu- farité, pour déclarer la guerre i des habitudes inveté~ ries, ef imposer des mesures sanitaires qui consistent essenticllement dans la suppression de toutes les eatrx dormantes of les moustiques doivent passer la pre- mire partie de leur existence a Vétat de larve, Mais aujourd'hui les résultats sont acquis, et les populations comprennent combien elles sont interes sees ai ces sages précautions, dans lesquelles elles ne voyaient, au premier abord, que d'inutiles tracas ries. A Dakar, en deux ans, les cas de paludisme ont diminué de moitié. Un cas de figure jaune, éclatant dans la ville en mai dernier, est resté unique, Grice aux mesures sanitaires, il n'y a pas eu d’'épidémie. Le fait paralt donc démontré : ia flévre jaune et la fievre paludéenne sont évitables. Quelle révolution pour Afrique occidentale, que la suppression de ces deux Héaux! On ne saurait en exagérer importance, Diabord, cen sera fini de son mauvais renom qui en éloignait leg colons; ensuite, les Buropéens, dslivrés de ces causes de trouble, pourront employer avez bien plus de suite et defficacité leur intelligence et leur energie. ‘Ce n'est pas tout : In population indigéne est moins prolifique qu'on ne le croyait. On espérait que la suppression des guerres incessantes, des razzias de tribus a tribus et des chasses & Vesclave aménerait un accroissement rapide du nombre des habitants. Il aug- mente, mais lentement. Or, cette déception tient dune part a une hygiéne déplorable qui cause une mortalité effroyable des nouveau-nés, et autre part un état agricole barbare qui produit une quantité de nourriture insuffisante, d’ot résulte une misére phy- siologique qui étiote les individus. Pour combatire la mortalité, M. Roume a cons- titué un service d’ascistance dont les médecins. qui Gtaient 18 on 1905, seront au nombre de 29 en 1906; le service sera accru a mesure que les ressources le permettront. Pour aider ces médecins francais, il va dire créé un comps dsides-médecins indigenes qui Sinstruiront d'abord auprésd’eux, et ensuite & 'hopital de la colonie. Le Gouverneur a aussi songé & Phygiéne ‘morale, car le moyen le plus sar d'atténuer les maux dus a Tignorance et & Vincurie, est de travailler au retevement intellectuel et social des indigenes. Dans ce but, il a detruit les derniers vestiges de la traite, et institué dans toutes nos possessions un état Kégal qui substitue ce qu'il appelle fort bien le w régime contrac: tuel», ancien régime de contrainte. II ne peut plus y avoir d'autre travail que le travail consenti, et par Conséquent libre. Des mesures sont en_ préparation pour organiser la propriété fonciére et instituer des actes publics assurant aux engagements entre indi- genes la certitude ot la fixité qui leur ont fait défaut jusquici. D’autre part, une impulsion vigoureuse est don= née a enseignement. Le nombre des instituteurs, qui Atait de £24, va btre porté & 135. Une inspection des écoles musulmanes va étre créée. Une méder Cest-icdire un établissement d'enseignement supe rieur, est projetée 4 Djenné qui a été autrefois Tun des centres les plus actifsde la culture musulmane en pays noire communication, Vhygiéae physique ou morale ne sollicitent pas seule Yattention du Geu- vemeur, Pour améliorer agriculture, M. Roume a con- stitue un service chargé den étudierfes questions prin- Cipales, La possibilité de ls grande culture du coton para dés maintenant acquise. Los essais fits dans la talige du Niger ont determing les especes qu'il convient adopter dans la région. Le chet de Sansandig, étant donne les prix de 65 francs les 50 kilos obtenus au Havre pour un précédent envoi, ena semé 300 hec= {ares pour son compte. Dans le Moyen-Dahomey, da te pays de Kong, en Guinée, mémes espérances, Dans Ja vallee du Sénégal, on fait des essais de culture iri- guée. On a mis & Tétude le repeuplement des lianes 2 caoutchouc. Des services zoolog ques fonctionnent, rice au concdire des veterinaies de 'armée, et fntreprennent de lutter contre les maladies épide migues qui déciment les troupeaux Ces mesures diverses ont abouti & un état de prospérité que les chiffres nous diront avee éloquence. Dans ceterritoirede 212 millions dhectares, est dire quatre fois grand comme lz France, administré sans autre moyen de force que 19.000 hommes de troupe et 3100 agents de police, le budget est passé de 24 789 000 francs en 1903 & 38.476 000 en 1905. Ona fu 3357000 francs dexeéents en 1904. Fil y a acticilement 10 354000 francs dans les caisses de réserve. HL, Cordier, professeur 2 I'Ecole des Langues orientales, “ocien président de la Société de Géographie. — Lespédi= tion de. Ching ds 1900. Histoire diplomatique. Notes et Aocuments, 1 vo ins dela. BibWetbigue d'Histoire contemporaine, Prix: 7 ftancs. FBix Alcan, éditew HE. Gutfabr. — La Suive ium, tude vétidique, Psycho- Togie. Mzurs, Industric. Politique, Enseignement. Paris, Datagon, in-i8 de 302 pages. Prix: 3 (7.50. CHE SCOTTISH GEOGRAPHICAL MAGAZINE Exiombong Autour du Lac Titicaca. Ia, qutorze fois plus cena yu le he de Cendve, est Cette Ente Te Pltou eta Boles ety un des haute feaus dex Andes, On parvient du port shilien d Antal seta, pat dn long et etnuyenx tjet am chemin de fa et en Figen, ow durpon ponnaen de Molionde, 8 ob une vole fer monte 3 Pune, qui se. Uouve sur Te grand tac Tal pene, ‘Lauteu de la elation de voyage sue neue alons ane tyge, M. Arthur W. Hil Teeeur 8 fUnicisité de Bamba Peale 1s ve du bas dlc, pail one cle des onlagnes de Is. siveoflenale. Anrivé a. Mollendo le 3) déeembre 1902, 1 visita rabord, 2 ichauteur et nie Semin Te, Se magnifique ited Aroovip>. que domine tn ammphlthésie de ‘rontagnes blanches, Aprés cet are, ‘ecessife pour qui vent ménager les transitions. vu que sit a yate sur ces hauteur, Te rallway Te eondulat A Puno, au time dv Titeaca: et ui des qreieve nets ul Te appetent a une altitude de pres de’qavo. nities fu ans ce port putuvien, Ia presence d'un Wes grand et Us Yeon batena 3 vapeur consti dans (ss chamtiens de Cingow! est su ce bateas, Ik Cora tUmpsetrice), ou ssesibargua pour se rendre B Chiliya, surla rive aud du Ise: Dans ce trjet de t11 mills qui accempln sur Veso at dmerveil des perspectives qu ee slcoulerent sous ss Sean Par endvits, fac est sf vaste qu'in erd deve Tune &t Tautte fives, comme si Ton naviguai! sur Ia rr. I ex Tal que cette fnpresion est taey parce ie Te Tiiace Gl ten dies dont quelquerunes Giant snes dans ne Ton des Incas: Cest ane! que M. Hill pena en vuc deste Gh Manco Capac ct son epovst, dant te commun iat de Solely sortrent pour civilser les sauvges trius au cont tent etieur donnr une organisation pol tie el rliicuse Dans leups pérégrinations, iis sttegniteat Cusim dont He rent Ye sitge de Teur gouvernement, et fondirenc ans! [a ‘yma des ness. Bn Fapmrochant de Pextsémilé miridionale da tac te voyager Aéeouvte enfin tes peants des Andes Bolviennes via de Tampa 9 {illman, forment une chaine intron ut fermant Torizon du cOtéde est. Le sok, use come shalt au moment of M. Hl les conte lst, emourprat ‘plendidement tes neiges eels ot ls lacie descent Eines de 5.4 6 300 nittes Pus, tus coup, presque sans ‘ansition Te eel a court de nUages soem, et on srolent rage telat, Cos chamgernene stots one ts emmpatrs sont, parstell, fgquente sur ce haut plover, dont alr us Tote ent anturé @Slecriit, 9 cause, sire owe, de Ptr SHatlen intense de Ta chaleur sla a patie mesdionale du le eit tude de rves rides ct daspeet d€z1e. Tout au plus d&coune-on ghet de Sralgres cultures cntourant quchave butte @Tndiens, ui se ourtstent de pommes de tere, dorge, ss uines (Chenipo- hws quinoa), Decas (sore doselle. ve lupin, et. Pat Shaler, ces Woltes yranquent souveen i lea fauty pour Tenira bien, une annge favorable. Lp saison des plies ul Sire platen, slong de décembre 9 Ltn de mars, permet feule aux mofssons de pousser, cat, dans Ta saison ech, a tere ea brie pendant te jour ty |i nul se couvie de vivre ou de glove. Soule. tee planes [es plus vigoureuses Feuvent ressce 2 un patel lima Ces dears dans a temperature atfectem tes tnsmains uss bien que Ie fegne vegetn, Vu Tew sive scheretse de Hah, se laver lel estun Tove piutot quicne niessité otis, Indien, H cet &gard, ne tierment pas tae distinguer? Le seul soln de Teur corps rll e permetiest ext onetion es mains et dy visage 2 1 parait que cette couche die cmpethe la peau dese bre tes condivons = DU-TRAVAIL < Le Pont du Chemin de fer du Cap au Caire, bati sur les Victoria Falls. LE chemin de fer du Cap an Caire se poursuit avec activité. M. Salesses, au cours de la mission qu'il a accomplie Van dernier pour étudier les chemins de fer africains, a constaté @ son passage en Rhodésie que Ja ligne, qui atteignait alors Kalomo, avangait a raison de 500 kilométres par an. Pour franchir le Zambéze, un pont important a da atre construit. Comme il est prés des Victoria Falls, on 'a dénommeé : Pont des Chutes. M. Salesses Va visité vingt jours aprés son achévement. Il est formé dun arc unique de 317 metros de longueur, et de 14o de hauteur audessus du ileuve, la éte monté en cing mois et demi, par un ingénieur franeais, M. Imbaut De ce pont, dit M, Salesses dans sw relation a la Société de Géographie, la var des chutes est splen- dide. Elles oat plus de 1 kilométre de longueur, et représentent trois fois le volume et la hauteur “du Niagara; au-lessus, plane constamment un nuage de vapeurs; du fond du goufre monte un perpétue! gron- dement. Le fleuve, large de 1.000 metees en amont, encomire une cassure transversale de 300 & 400 mé- tes de large sur 1000 de long : il s'y engouffre en mugissant, et dégage une quantité énorme de vapeurs; puts il s’échappe de la cassure par un ehenal étroit en forme de zigzag, sur lequel est jeté le pont. I faut trois heures pour faire, avee des vétements imper- méables, le tour des cascades. Rien ne peut rendre Vincomparable grandeur du tableau; au clair de lune, le spectacle est ferigue, et confor imagination humaine, Mais on projette d’utiliser cette force énorme pour des entreprises métallurgiques. Toute la région est, en effet, riche en minerais. Le centre industriel serait la ville de Livingstone, qui se construit 6 kilométres environ des chutes, De Victoria Falls, In ligne du Cap au Caire atteindra en 1906 Broken Hill, centre minier & la hauteur du lac Bangweolo, pois Abercorn, autre centre minier au sud du Tanganyil Les Armies ct les Flies miaires de tows les Bias da Monde. ‘Compesition et réparttion cw 1905. —~ 1 vol. in-8, Berger evrault et ©*, dditeuts, 5, rue des Beaux-Arts, Paris Joan Finot. — Le préjugé des racee. 1 vol. in-80 de la Biblowque de Pinlosophie contenyporaine. Prix = 7 fr. 50. (Felix Alcan, éditeur.) Anadoll. — L'Empire du trecail, La vie awe Etate-Unit. T vol. inei6, Priv 3 fr. 50, Librainie Plon Nourrit et Cs, sue Gatanciére, 8, Paris, AFRIQUE Décret destiné a empécher la Traite des Négres dans nos Colonies @ Afrique. Le Ministre des Colonies, cons@érant comme inst santes Tes lois do 183+ ot 1849 (Gut s'appliguatent surtout & {a tate sur me), vient de prevener & trsignaie hs Posie dent de Ta Républigue un dtot gut Trappe de p7son et ef damende [es contrevensnts tee gular dps e, ut Sapotus. uelgue forme qui se présente, A tout Aete aceon il s¥ee intention de disposer de ta iberté dun individu centeate= ment sa volonta, quil #agisse dune convention ou mene des prcliminaites dune convention. Se portée et neste; iW spptigue dans nos colomes el teitoves de Afra fecidemtale fangaise et di Congo 3. tous. Tes inividusy Goyens faneaty,sujets frangals st éuengers, quills alent Aieetement ou indivectement pacipe Rn ik de tate W frappe également celul qut, sans avoir earsacimé acte de vente, enlssine avec lui hor du teritoire angals es indiviaus, dans Pintention den disposce& etesn ger. IU ne saumait sre question, on Je compsend, de port attcinte des cautumes ou 4 des Usages qu bien st co iraites aux principes Je notre civilisation eutopcenne, non cependant then dimmoral ou illicite, C'est tist iron ne {Guche en aucune fagon, notamment ax dots cesent‘ts gut résultent de la puissance palernelle, de ls pulsance inaritale fou de fa tte Cansins. éénements_sants ont_matheureasement Admoniré que la taite pouvait encore subsister¢ wre mamere Gissimulée, et uil dia indispensable de prendre conte elle de pouvelies mesures. Création d’une nouvelle Ligne telé- graphique entre Diego-Suarez et Majunga. le réseau tWégaphiyue se Nadegoscar va ¢ dane novel igs On pce an es Nostoniy T fement de fa ligne Diego Sosrerhajungse Le fil emprantant sur sen patenu fe trongon Analae laveAfjunga, qui est Afien exploiting, es dese grands envies sent het cla en communication dies Le Ravitaillement des Troupes du Tchad par le Logone. Un poste a td dabli 2 Letd, sur le Mayo-Ksbi ot ta question du ravitalfement par le Logone parsit enter dans Ta voie de la walisation. ‘Le ravitallement venw par la Béaoug au poste de Ling ferait par tere la route de Lér A Mbourao a Pentre du Tex bouri, jwendrait le Toubouri navigable en toutes sulsons, suivrait-de nouveau la voie de tere sur une treniaine de kilometves de Guissei 2 Kaigoy sur Te Logone, e: enfin Te cours dua Logone jusqu'a FarteLamy. amenioue Le Bilan de la Guyane frangaise. Le total général du commerce guyanais a stteint, en 1904, 32344000 francs, contte 22.798 000 francs Tanne précfdente, Les changes avec Ja France s¢ sont r¢pattis comme suit : 7709000 francs dimportations et 9736000 francs d'exportations. 11 convient de noter qu'aux expertations eest Yor qui représente la presque tolalité de la valeur de> pto- uits exportés. La valear de'or, en effet, 2&2 de 9943 000, francs sur des exportations totales de 10633 000 fiancse Asie Dévoloppement des CEuvres de Bienfaisance et d’Assistance en Cochinchine. ss gues de bienfsance, ot dassstnce se. sont beaucoup développées en Cochirehine durent Tes dernigres shies. De 1903.4 1905, es crass votGe par les acsemblGse provireiales pour construction hopitaue, ‘ais: dhospitali= fstlor, subventions aux ceuvres de bieniaisance, achat de idiciments e€e matériel, sont passes, pas une progression onstante, de 42 000 2 124.000 pistes, On compte, 8 Cheure aetuslle, en Cochinchine, 70 institutions d'assistance: hipi= ‘aun eivils, maternités,eidches, asiles de vietllards, etc. Ces ‘quvres sont «importance «83 inégale; mais ce qu'il y aa, nofer, vest que beaucoup a'entre elles sont dues 2 Vinitiative “Bn dépit de Uessor pris partes eauvros d'assistance et ge hfenfaisance, on constate cependant encore beaucoup de ‘acunes dans Ferganisation de ‘assistance en Cochinchine, Aussi TAdministration a-telle élaboré un projet pour créer es formations sanitaites al les malades trouverent des soins lois eb aul surtout, onuueront 2 snc dans Foniomble de le population indigine let regles d'une neilieure bygitne, et, par Hi A abuisser Te niveau de la mrortatitg AUSTRALE Le Gouvernement australien tolere I’Immigration. Le gouvernement avstralfen 3 apport quelques modsf- cations ax lois draconiennes sur Pimmigration, qui étaient desinees & emptcher Ia main-daruvie change de, yeni {ee concartomce tux ouvret suatsiens, dont es Liven cominentpallguement Te pays, Ona juge bon, par ct tenips dallance anglojaponahe temas! cs lois a0 Ren fico do ceritines classes de voyagetts asiatiques ct, dans Tesptee, faponats. UI est permis maintenant aux tourtse ot mmarchands cu Japon de tele” Itrenent en Australie, four quils Solem munis de passports mis danse Pays Cnsine Mais Je aval Joune continue & dre rigoureusemént cy dstelis par une idgisttion gules es bare tees que devant les marchands et tes tourstes EUROPE L’Entente internationale pour l’'amé- lioration hygiénique et économique des Capitales. Sir Edwin Gormyrall, président du conse de comté de LLondies, peojetie 1a séunion de congts des représentants des ECURSION Camb Les Iles volcaniques de San- torin (Archipel des Cyclades). [Ur gole immense, ef, rangées tout autour en are de cercle, les files’ de cet archipel voleanique, qui enserraient autrefois Vénorme eratére abimé dans les flots 4 des profondeurs de gouifre, 300 métres et plus, Scul, au milieu, um petit cratére sous-marin surgi encore, et son’ sommet la profondeur n’est plus quede 20 métres, C'est uniquement 1& qu'on peut joter Panere Toutes ces ies, for- tmées par des éruptions plus ou moins anciennes, ont un aspect des plus étranges Elles. sortent & pic des flots, et on dirait des flammes pétrifies, tant [a pierre ponce et fa lave dont elles sont formées oat des stries bizarres, des contor- sions étranges, des ravine- ments inquidtants, Par en- droits, Ta roche est tordue en spirales; ailleurs, ce sont des arétes vives et mena- antes, pus des repliements hhorizontaux, pois des envo les soudaines en pics igus; et tout eela est noir, rouge, ccre, de eintes b lees, roussies, de tonalités sombres et farouches. Puis, fout en haut, courant sur ta réte du plus grand tl dans un éblouissement, une ligne dune blancheur écla tante. Cest la jolie petite ville de Phira, dans une position Adonner le vertige, qui domine de sa coquetteric civilisée les sombres demeures que des habitants plus pauvres ce sont faites a méme dans le tuf, La paroi noire est, en effet, creusée @une multitude de trous; quelques-uns sont béants, @avires sont fermés Cun mur gris ot se détache bru- talement une porte blanche, et dans la roche sombre fon dirait des larmes d'argent cemées sur un drap mortuaire Parfois, pour avcéder 4 ces demeures de nou- eaux troglodytes, un léger escalier de bois s'accroche ila lave efftitée avce une audace effrayante, et on se demande quelle peut bien éire la mentaité de oes gens réfugids en ces nids d'aigle, et vivant li toute l'année sans air et sans lumiere. Crest par un sentior trneé en zigzag, replié sur luisméme avec d'inguiétants. angles aigus, et creusé dans la paroi verticale, que Yon accede a ta virginale Photographie de Moe L, Merle. Phira, La eréte a'est pas large et la ville n'a pu prendre ses aises que dans la longueur. Aussi elle serpente tout Te long de ta falase, suivant ses sinuosités, cou- Jant dans Jes trous, campant figrement sur les som- ‘mets, ou avansant tout au bord de V'abime ses blanches maisons aux toits en terrasse, of les belles Greeques viennent réver le soir en face de Immense horizon, Les tues etroites suivent, comme le reste, les Aéclivités de terrain eles montent, descendent, par- fois sont suspendues au-dessus des flts bleus sur une comiche vertigincuse; et li vit, tranquille et heureuse, tune population grecque gracieusement accueillante, parlant presque entiérement frangais, et qui nous a Teyus avec de trés amicales démonstrations. Le mont Seint-Flie est le point culminant de Tile dont Phira est 1a ville principale. On y arvive aw bout de deux heures de mulet& travers I campagne oi Yon cultive surtout Ia vigne, mais d'une fagon toute particuliére, On laisse pousser les sarments assez Tong, puis on les tresse en corbeilles orientées du cété du soleil, et cest dans Yin- térieur de ces. corbeilles qu'on raméne les grapes Vabri du vent; de sorte que ces champs de vigne ont Vair de gros nids d'ol- seaux accrochés aux ceps rnoueux, et symétriquement rangés. Le pays n'est pas tris vert, et, dans le sentier rocailleux que nous sui- vons, Ia pierre est templa- cée par de la ponce friable cit le sabot des petits anes cenfonce complétement. Nous traversons. la bourgade de Pyrgos, pitto- resquement juchée sur une Eminence, splendidement blanche sous le soleil avec des rues étreites grimpant en escalier, descendant brusquement, tolmant tout & coup de fagon imprévue. La popalation entiéve est La, sur le pas des postes, sur Jes tolls en terrasse, pour nous voir passer. On nous offre des fleurs, on nous tend les mains; un pope braque sur nous un vaporisateur, et nous asperge d'eau de rese,"et confus, touchés, nous leur répondons par de gentils : kalimera, un des rares mots grece que nous sachions. Au sommet du Saint-Hlie, un couvent grec, 4 moitié forteresse, dresse sa. silhouette pittoresque Crest une curieuse construction, faite de terrasses superposées, de grands murs de souténement, de petites cours intérieures reliées entre clles par des escaliers; rien n'est de niveau, et c'est sur le méme plan que le toit dela chapelle que nous djeunons, dans tne grande salle mise a notre disposition par les bons ‘moines hirsutes et peu propres. Tout cela est trés blanc 30 A TRAVERS LE MONDE. sous la couche de chaux qui revét Jes murs, et om recherche les coins & V'abri du solell, ot les ombres, bleves sont reposantes & Tail, De la terrasse supérieure on a une vue magni- figue sur Varchipel entier. Santorin, ou de son nom plus grec, Théra, sur laquelle nous sommes, dessine son arc trés accentué qui se continue par le groupe des Kaiméni toutes noires, la Néa, la Micra et la Palea et, au milieu de ce cirque presque fermé, [a mer étale Ses jolies moirures qui vont se dégradant de couleurs 4 partir du bleu trés foncé de Uhorizom le plus lointain, ‘A travers les roches et la ponce couverte de touffes de thym aux formes trapues et contorsionnées de petits arbres japonais, nous desceadons du Saint- Elie jusqu’au col qui le sépare de la montagne voisine que nous escaladons pour aller voir Vantique wille de Théra que des fouilles récentes ont mise a jour. Crest une ville de l'époque des Ptolémée, avec ses mies pavées, tout comme la Phira moderne, s€ cou pant réguliérement Rangles droits. On distingue encore tris bien les) + sanctuaires divers avec leur portique 4 colonnes, les ma sons particuliéres avec leur atrium, le ‘gymnase, les Thet- ‘mes. Mais a grande ville morte ne do- mine plus que de ses ruines la situa tion merveilleuse cob Favait placée le gotit stir de ces anciens artistes et ‘podtes. On apergoit de Ja autre versant de Vile et, en redes- cendant, Ja vue est véritablementgran- diose, de ces masses dde rochers imposantes qui se terminent brusquement fa pie sur la mer, enserrant entre elles une étroite wvallée & Ventrée de laquelle se trouve Messavouno. En face de Théra, les trois Kaiméni forment un groupe funébre. Ge est qu'un amas de scories noires qui sur- sissent de la mer comme des crassiers de forge, mals ont la eréte est formée de laves aux formes étranges, dressant vers le ciel leurs pointes acérées, leurs déchi- ‘quetures fantastiques oi Yon peut retrouver avec. un peu d'imagination toutes les hétes de I’Apocalypse. Li Néa et Ja Micra Kaimeni, a peine séparées T'une de Vautre, forment un cercle presque complet oii Ia mer prend un aspect de lac infernal. L’enu perd & Ventrée a belle couleur bleue, elle devient d'un jaune soufe foveux avec, sur les bords, des colorations deere rouge qui font penser & des flammes. Sa température Séchaulfe peu A ped pour arriver a 35°, et le gaz remontant sans cesse du fond, couvre Ie surface d'une multitude de bulles grosses et petites, qui crévent aussitot. an pace oe rita uEs rhots xan (noc MRLLEES) romMENT UH GHOUEE PON Photograzhie de Moe L. Merle. Crest un paysage dantesque, c'est un endroit de mort et de désolation; et, au milieu de ces ives noires, notre canot, voguant silencieux sur ces eaux bouillon« antes, me faisait effet de quelque barque & Caron se Girigeant vers lantre des Enfers ot je croyais déja voir éclater a mes yeux la terrible sentence : « Lasciate ogni speranga. » Mettant pied & terre sur cette rive inhospitaliére, nous grimpons & pic Je céne récemment formé de Ja Néa Kaiméni, enfongant jusqu’aux genoux dans les ries friables, et reculant de deux pas sur trois. Du sminet encore fumant par place, et tout empuanti des senteurs Acres du soutfee, nous dominons les trois ties Devant nous, Je petit lac jaune, dans sa ceinture de laves, parait encore plus infernal et plus funébre, et decritre nous la Palaea Kaiméni décrit un grand arc de corcle. C'est la plus ancienne de ces fles que des érup- tions successives ont fait surgir du fond des flots. Liles scories friables semblent siétre soudées les tunes aux autres pour former comme de grandes mu- railles basaltiques qui profilent sur le ciel leur termi- nalson_capriciense de pics aigus, de colonnes tron quées, do tours éventrées, qui évo~ quent Vidée de ruines noitcies par Vincendie d'un gi- gantesque chateau fort. Mais, pour reposerlavuedeces ions funebres, voici, de!autre cdté Ja plus accueillante ‘Thera, sur laquelle fa coquette Phira met comme une couronne de roses blanches qui se teintent légérement die pourpre aux rayons obliques du soleil couchant. Enfin, un peu & droite, Vtle de Thérasia termine \archipel. C'est la, dit-on, que, 2000 ans avant Jésus- Christ, une pluie de pierres ponces ensevelit une ville catiere, que des fouilles réentes ont commencé adeblayer. Mss L. Mews. roa 23- Comment les Chinois tirent plusieurs Profits de leurs Canaux. Banas on Ching somane ailleurs, sont avant tout -+ des voies commerciales qui servent au transport des, marchandises, Mais les Chinois, gens pratiques, se sont A TRAVERS LE MONDE. ut arrangés de tele sorte que ces canaux, tout en conser- vant leur affectation primitive, sont devenus pour eux ‘ene source multiple de revenus. Cette utilisation ingé- nnieuse des canaux et de leurs caux a fait objet des observations ct des études de M. George Anderson, ‘consul des Etats-Unis & Hang-tchéou. Toutes tes régions avoisinantes du Grand Canal ‘ou Canal Impérial sont sous eau, pour zinsi dire, une grande partie de Y'année. Des arroyos secondaires, des rigoles plus ou moins larges, plus ou moins profondes, s'étendent dans toutes les directions, se divisent, se cxoisent, se séparent pour se ramifier de nouveau, au int que Yon ne trouverait certainement pas, dans mmense plaine, 1 hectare de tesrain qui ne soit inrigué, Cette irrigation est nécessaire & la culture da iz, qui est la base de V'alimentation. Mais comment Evaluer les quantités de poissons qui peuplent ces eaux bboucuses et stagmantes, ct s'y muitiplient dans des conditions exceptionnelles? Le Chinois, qui ne connait pas les réserves artiicelles, peut se liveer a la péche chaque jour de année; et Ie poisson ne diminuera pas, car la ritiere Tui servira de retraite inviolable en temps opportun; ily trouvera toujours la sécurité nécessai el abritera ses ceufs au pied des touffes vertes si bien ites pour les protéger. Dans ees conditions, Vindustrie de la péche devient une source sériense de profits pour le Chinois laborieux, qui sait utiliser une inondation artificielle, & d'autres fins que celle pour laquelle on avait provoquée. [Les canaux sont sujets & Tenvasement, & V'ensae biement. Cette vase et ce sable ne sauraient étre un inconvénient, bien au contraire : tes riches en nitro- gine et en potasse, ils forment une matitre fertilisante de premier ordre, que les riverains s'empressent de recueillr et de répandre, a I'époque voulue, dans les champs de miriers, et méme dans les rizgres. Comme, autre part, ils renferment des coquillages en quantité considérable, et que ces coguillages sont trés appréciés par les populations, ce curage des canaux fait l'objet un noavean trafic, d'un nouveau gain, Les Chinois font grand cas de cet envasement continuel, ct tlennent & Mhomogénéité de la vase ou du sable. Der- nirement, les riverains du Grand Canal ont adressé un mémoire & Pékin, se plaignant de ce que les chaloupes 4 vapeur qui font le service sur les canaux, endomma- geaient la matiére fertilisante, en répandant sur leur parcours des cendres de charbon; et ces plaintes ont ‘&é admises par le Gouvernement Impérial. Les herbes et les roseaux, qui, & une certaine Epoque de Vannée, couvrent la surface des. canaux, sont également utiisés. Parmi ces herbes, plusieurs sont comestibles, et consommeées sur place; les roseaux servent a la fabrication de paniers qui font Pobjet d'un ‘commerce assez étendu. Dans les canaux de moindre importance, lepaysanentretientde véritables «champs.» de lotus dont les racines sont trés appréciées par les connalsseurs. Ils'en débite, 4 Vautomne, des quantites considérables dans toutes les vlles chinoises. — Enfin les chitaignes d'eau ot autres « bulbes » aquatiques, qui entrent dans la nourriture du peuple, se mul: tiplient & plaisirdans ces mémes terrains marécageux, e€ donnent un rendement supérieur 3 toute autre culture similaire, Ainsi, tout est utilisé dans cette immense plaine du territoire chinois qui avoisine le Grand Canal. Dans Jes autres pays de rizitres, en Cochinchine, au Tonkin, au Japon, le paysan, sans aucun doute, pourrait tirer de ses champs tous cos petits et gros profits; mais il lui mangue cet amour du lucte, ee sens com- mercial, cette ténacité qui caractérisent Ia race chi- noise, et lui font une supériorité dang Extréme-Orient. Emile Gobhart, de Académie frangaise et de PAcadrmie des sciences merales et politiques. — Florence (collection “Les vilies d'Art célobrey"), 1 ol. petit ineq” avec 176 gi vues. Broché, 4 francs; lig, 5 francs, H, Laurens, ed: ‘eur, 6, Tue de Tournon, Paris-VIe, Prenter ant ent outs es cis taennes, ia pronn Festion meme de Ta Reralsance, cest one bore fortune out la cilletion des Pies altrtederes que M. Cebhart se soit charg dere le volume qu la concsre, Nolen Manes Wa dude Phaie de cette ¢pogue avee plus de sympethic et de pendtration. Nol pr. comeqosnt ie ly const et ne a juge misux i's prove plus d'une fes et vent de procvet {Encore dans ce demier Ouvrage que nul état plus capsble fen fire sentir tous In compel harmonieuse, Son ue dition aivable, qui teste toujours cla, son style egant of Ia finesse la pius lice ve joint une simplicitc plene de Dookie, cobvensient partitultrement tune stude st Bos spc ae ete ile esp democatiue,o8 at Te ps Tevet le pins dlint nen etait pos moins popular Masi eifficut, nme pour Me Gepart, eat de are tenir ce waste sujet en in volume. Ila tents et 2 ws "i Gabba" «cori gu alla abord tend a vie sux viles ples ot resus ter au milieu des tues et des laces, oes pals et dex lies, lescontempornins des Alize Etdes Medics, Ans! les vies darecascretiqus at vent Sour temps, comme un sormnentare des evencmenis ef ime des Hommes, Pui it vest eccup avec plus develop. ement comme it convenait 4 la mature ie =~ des Erinn aeisten,sulptours et pointe, de cole Flerntin, Sut est incontstalement in premire des Soles iotiomnes ‘ais ny a pas que doe Florentine & advert le- romceef Fut dans in chaptte spc es iesors Art, ‘apple ce que fe Musée dor Orices ett Musce Pt, Sef siviches cm atvtesfrentnes, deivent aux astes ushers depuis les statues antiques jusqu'su portrait de Meo Vip ichrun par elleeme Ulin ahenante t vetée — ot ano Ettrie POratear Etrugos)s spat aussi bien que led nctvems sil (Enlinemnt de Pobxtne par Ped, Monnet {de Dombi yar Barton), et 98 Yon n'a pas oust non plus lespoints de vie pittoeaqes — achive de five de cevolume, ‘SSnuprler de son exeptionnelle valeur ita, om des pls inside, et je diva mene dang son ens Un, dos plus Compete gon ait publics sur cert incomparable ville dart Georges Riat, sous-consarvateu au cabinet des estampes 2 te Bibliotheque nationale. — Ragsdael. 1 vol, in-8° aver 124 gravures hors texte. Broché, 2 ff. 50; telié, 3 ft. 50. Hi Laurens, éditeut, 6, rue de Tournoa, Paris Vi 1 années, les siécles wont pu quaccroitre lt gloire de Ruysdael, et nous discermons tts Bien & quelles raisons 4k due le survivance dese celebrite; son art vaut tout dabord par lurméme, parce qu'on y trouve la plus comple expres- Sion div paysage intiove dans 'éeole hollandaise i vaut aussi par portée d/enssignements si dévsifs, quis omt excred Ta plus salutaire influence non seulement sur les competiates Contemporains de Ruysdsel, mais sur Constable et les mates frangais de 1830. En résumé, ce classique est en meme temps tuis moderne, et de 1h, vient Pintéret qui sattache Ala pnd frante ct stgace étude que Tui avait consacrée le rogrette Georges Rist; vingt-quatre HMlustrations, chisies parmt les chefseruvee' du maitre, y viennent cortoborer les Tesons ‘un texte & tous dgards remarquable wr ALLEMAGNE Esaai d'un nonval obus ayant les pro- prietés da shrapnel ot de obus brisant.-— Row Jes rescves que nots paragon, ta France iat igncle Tappartion un nouvel dbus allemand qui zéuniat Tos quulles des deux obus sctoeement employes Lespdiience de’ la. guere, scofazoealee 2. monté quion Sutil cpt Vee tile des projection de Partie ae campagne, aussi bien du shrapnell que de ous isan. Las‘blies du premier sont neutral es pa des levies de trey et son pouvoir destruct contre les maponneris, les uvrages de campagne et les defenses accesotes ext fsigh= anttte svapnell 3 eu valeur secle que conte des troupes ddebout et en mouventent. Lobes brisant s une action efficace contre Tes obstacles matériel, mals ao faible rayon action le rend pou destruc iEor one pean stave anche os Sih ses tts fonservant te mal leu vitesse par suite de Tinegulanié de feur tome, in sdsven, a Tun wl Tautre ne constituent un type de pojectite'htovt Tarey ees Japonsis ont dO es employer Sinitanément conte tote sorte dbjectta sans bier de fesultatsrépondant aux espérances théerques, Cebus en essal dane Fartiliere allemande est baptisd Brisang Sprengenseboss (obi isan dispersion) et est muti dune fusée 2 double effet. Ce serait, en résumé, un shrapnel! chargé en caplosif bisant, téunisint sine au’ pouvoir des tructeur une dspersion systématigue de see Etats; Se pls, Une substance f forte Rumée melds 4 Vexplosi rend ta facie observation Ger syste Je profctite peut €ablir poy tous les calibes partir de 6 centiméttes, Eq oe qul cancerne le Ganon de compagne de. 7 or 5, voll Tes Sonndes mur fiques gui ie determinent? ‘Clio, em 5; poids du projectile6 kil 00; nombre de fragments, 4503 poids desfragments, de get. 53 128.35 poids otal des Ragments, 2 lie 00; polde 42 Teaplost, Tas grammes; pols dela Substance fumigone, 5 grammes, ‘Lotus i compose dune enveloppe en acer comme fs shrapnel actucls contenant des segments dont Ta brsure Systematique est propane par’ des lignes de rupture. La charge dexplost et placce & poy pts su miliou du sens de fa lagueut et dsposce de manitie A projeter en avant Une partie des segments, et 2 disperser Tatealoment ler autes. Brrecatents e proecite donne naisancea deux cOnesd iat? ic cone aniérieur dune ouverture de 24 degnés ee céne iudglidune Suvétur de tso Segesi eae ll ny 2 pas ds Sa ercust, Ca densité dec late st grands suriout dans fa tails fatale ch cone. Les Eclat de envelopes conirtbuest ‘Fiugenenter ta argour de ta zone bate ftealement. Dapits a Rrlgstecmiube Zetscinf, cel ous sun type nouveau surait sabi Pepreave de tis nombreux et fee Piicnees de’ Gansport. de longue durée, oes. deuves Torscnt demonté util présentat une parate acurte tanipulation et de consetvaton aKPON Nouveaux moddles deffets dhabillement pour Tarmée japonaise. —~ Une revue allemende Sue les rensegnernentsseivanis retfed de. nowveae Inodtieseefets dhatilloment adopts pour Vrms japoralse Aivois de juillet demier. Cex modcies commencent dex maintenant & re mis en service fe a! es tras coats Je cos novenon ni ii y 2 un woiforme BA ct un Pier. Le couleur de dows les effets ext bak. ‘Waniforme tie se compose dees de toile Iavables pout Tes ffir, ls effets peuvent suas attecn dap lege) (eonionne ehiver ep en dep. Cas drnets do tenue ents Jes officers, les grades et les soldatssontinsigaiiantes et n= Consent jue dans les nsignes posi st les epee. Les ames et services se dstinguent par Ta coveur des eassons du collet + infntei, rey cavers, very ate ci, jaune; gic, esmoiss tsi, Nou; services sities, iédécins ef waeinsres, vee foncé; intend, gis; Ben nis Les-toupes de la garde se distinguent des irounes de Varmée parce que sous Vétlle qui ome fe tuiban Ua casquete sont pracées deux branes de eeisier, et que ice boutons sont omds de chrysanthémes au Tu dere uns Les compe de toupes se fstinguent jar un numero pore sur te dour deomont du collet Dans Tarmée activ 1s fuumétns sont en chifres arabes: dans les troupes de restive thssont en chien romaine; dans les Woupes totoriales felut de 'éeusson de drlte est em chitfes romans et cell de gauche em chifies arabes. Les sspiantwafciers ont sur TGcison droit une toile, et sur Fécusson grache Te numéso te leur untte; pour Tarmée acive,Fetlte® cing branches ‘St geule, landis que pour Is reser elle et ingete dansun Sree, ‘Voici ts principales pices du novvel unforme : Casquctte pate vise et jogulate, ayant Te turban omné surle devant dune Ecle(avoe Tes branches de censir four la gande), Cetecasqucte est compléterent mele, Dou Fatliter Ferballage et Te transport unique large dune seule Tangée de cing boutons etcal aroie Peatalon long du modéle oninsire Culotte de cheval ample, non seme au genou et fixe au-dessus de lz cheville par un lace. Capote ample, des tangées de six boutons i existe un eapuehon motte, et om peut adap? 2 Ta cape un col ‘mobile en fourrur. Ta gencral'sation de ta couleur Radi est certainement due 2 Tespliience do a guctre nussojaponaise. Les une formes nos de Larmée japonaice sy dtechoentvilem- tment sur Ts couleur jaune du aol, ce Gui, d8s Pautomne de Too, avait amené cettains comps 2 ever paresaus Tanke forme habitsel des surtouls on toile kaky et A distribuoe Bee'hiver de tgopigas dee capotes en tafe de ette ‘ovleur. Les vestes lovtres distribudes eu méme moment ‘Sluent aussi cxtrieurement de couleur al “rows ces vtemens som simples ct pratigues, et il est possible de puis Jans Teur choix utiles entelgnements Construction de nouveaux navires de guerre. — Ls Deutsches Ofigurblal, avn sa reves des ENestions techniques, nous spprendsommairement-quels Stront les dimensions et Parement Jes nouvezux navites dlegueste japomais qui viennent d tre mis en constection. Tes. calrasade en construetion 4 lokosuka, défsceront 19340. tonnes ‘ct orteront 4 canons de" 36,5 cent; Feanons deas.4 cont ‘On projtie également de nouveaux grands croiscurs- cuiresés hun @éphocement 86 14 oo tne, quirecevront comme srivement ' 4 canons de 3e,5 cents 8 canons des0,9 cent Gn Voit par cos données gue les enssignements de Ia snitte goeneaménent neiterent les Japon, ks isu renscignés 2 coup st, 2 ce sujet, 4 augmentation considé- {able du tonnage et 4 un tenlrcerient puissant dela gross Sie, au detriment es cloves moyen ‘Emploi de canons de campagne munis de boueliers.— On ssit que pendant 12 ernie quctt Tes artlleries de campagne russe et japanaiae avaient des ples ne comportant pas de bonclier dune mansore normale. Les Russes eurent feolement 2 Ta fin-de la guetre, quelques Haieen um de uci te Patteies semble pas avoir ded sirioasemend engagée. Des essais suraient te fits dgalement dans Varmée Jeponaice et confirment une fols de plus utili des bou fee Une lettre dun ofc supérieur satillerisjaponais dit que ces boucliers ont G4 ulisce 3 ls fim de Ta came [preme. lls pessient So kilogrammes et étaient pois de 6°/™, [eFinoial dela woupe aura tes heuroaverent infivencé pr Tee howcliers, ct les aeevints auraiens fai Teur service Sve beaucoup plus de ealme et de rgularlé ‘On sen doutsit bien 3 Pavance. Mais la constatation n'on est pas moins intéressanto A signaler. eZ ER A Cr SAVERS LE 5 Autour d’, Le Rocher et le Algésiras. Port de Gibraltar. Les plenipotentiaires curopiens et mavocains travaillent di leur care de paix en présence die plus formidable engin de guerre qu'ait produit la stratégie moderns. Algisiras, pacifiquement étendue suz 1a pointe occidentale ile la baie qui porte son nom, fait face d Gibraltar. Et les raieaux d olivier poussent 3 Tombre des canons. Lp" montagne bossude de canons; ume ville entas- sant 4 flanc de coteau ses rues etroites mais, propres, of fourmillent des milliers de travailleurs, des armécs de soldats cn khaki; un port avec ses jetées nouvelles venant S'ajouter aux quaisanciens; une rade merveilleuse, vaste ay Isisser évoluer toutes les escadres du monde, et autres encore; et pardes- sus tout cela un ciel mas ‘gique drapant dimmensité cette caverne du leopard britannique, qui n’est qu'un rocher, certes, mais le plus formidable des rochers. ‘On a dit quill ressem blait A un lion endormi. Pout-étre; mais, lorsque par toutes les fentes de la mon= tagne, le canon tonne, le réveil du lion doit étze ter rible. Gibraltar! Un sphinx, acton encore écrit. Cest possible, et je ne tenterai point de dechiffrer !'énigme de ce colosse, barrant la route des mers latines aux flots deT Atlantique, prolon- igeant sa veille au seuil de deux continents. Lorsque, un soir, feus quitté Tanger pour me rendre ici, des nuées planaiont sur le rocher, rendant plus mystérieuses ses cimes imprécises. Une sorte de gigantesque fer de lance a la pointe de pierre acérée terminait brusquement Gibraltar du cété de Ta Linea espagnole, tandis que, vu de la mer, il me donnait ACTRAYERS UE MONDE, — 54 LV Timpression d'une téte de tauren dont Jes autres rochers dessinaient la croupe rebondie, Au-dessus, comme pour marquer In héte an front du sceau des prédestings, un astre, Jupiter, étincelait. Et je voulus voir dans cette masse som- bre surgissant du sein des flots dans le ciel calme, dominge seulement par Vastre du roi des dieux, un rmbele. Maintenant que visite, je dirai pierre par pierre, le fameux rocher, je he puis me refuser & trouver le symbole _particuliére- iment signifcatif Gibraltar est la consé- eration indubitable de la toute-puissance britanni- que: il est Yorgueil de Ia nation, le triomphant effort du peuple dont histoire et la politique sont toutes con- tennes dans cette formule «La force secondeledroit ». Cette _premiére 5 sation une fois exposée — sensation ¢’écrasement total au moindte signe; de force monstrueuse enfermnée sous ces vniites, derrigre ces bastions, au fond de ces casemates,— ilimporte de préciser quelques deiails. J'ai entendu, en France, des opinions bien divergentes sur la valeur de Gibraltar comme forteresse ot comme point appui de la flotte anglaise. Pour les uns, 1a forteresse est monic de canons démodés, inutilisables; le port mangue des mille ct un engins nécessités par les NP 5. — 3 Février 1906, 34 A TRAVERS LE MONDE. fottes modernes de combat; somme toute, Gibraltar est Je Blug par excellence des Anglais. Pour les autres, Gibraltar est imprenable, hérissé de canons, appro- Visionné en tout, partout et pour longtemps. Je dirai mon sentiment tout a Theure; mais je crois bien gue les tenants de la premigre hypothise ont parlé aprés avoir vu A Gibraltar ce qui est montré a tout le monde, sous la conduite d'un rifleman. Les Anglais sont trés fiers de leur Castie’s Gallery, ot Sempressent de faire visiter ces souterrains.creusés dans la roche vive, s'élevant par gradins aux flancs nord et nord-est, s’ouvrant par intervalles pour darder vers la haute mer ou les sierras espagnoles la gueule de leurs canons. Mais il y a un siécle que cette Casiles Gallery fat ouverte; il y a bien vingt-cing années que Yon y a placé les canons qui s'y trouvent encore. J'y ai toutefois remarqué une pigce toute neuve & tir rapide de 120 millimetres; dans une anfractuosité du Jong souterrain, fai pu distinguer ‘aussi plusieurs pie ces_neuves tenues en réserve, Au surplus, comman- dantle territoire es. pagnol, ces moyens dediéfense sont sans grande wtilité pra- tique aujourd'hui. Ce quill est donné A un petit nombre seulement dadmizer, ce que fai vu, grice a la ‘trés courtoise per- mission du Gouver- eur, ce sont les fortifications mo- dernes, auxquelles on travaille encore avec fitvre, Et ces, ouvrages sont énor- mes, _formidables, Du nord au sud se développent les batte Rockgun, Castle Toak wper road, Bruce's farm sont les forts Powel’ farm, Ince's farm, Signal Station. A noter un double ible rolié air port par une puis. ante machine, et sur lesquels roulent et grimpent jus- qu’au sommet de Vultime fort les wagonnets portant, sans discontinuer, munitions, aliments, matériaux divers, et jusqu’aux soldats eux-mémes, Et puis.ce sont les bastions de Mount Misery, Upper Rod Tank, Saint-Michaél, O'Hara's Tower, Devil Bellows; voici, encaissés dans le rocher, des casernes, des baraquements & perte de vue, Les Windmill Bar- raks sont destinges & loger plus de tronte mille hommes; et les munitions, les vivres, sont entassés dans les'casemates pour des mois; les obus, préts ttre chargés, sont empilés par milliers dans les cours. Enfin, voici Bufladero Bluf, & Vextrémité sud de Ia roche, commandant le détroit et la céte du Maroc, en face de Ceuta, que j/apergois dans le lointain. Mais je o'ai encore suivi que la ligne de faite du rocher : on travaille & une galerie devant faire com- Diapres nue photographie, muniquer, a travers la masse calcaire, la face ouest oi se trouvent la ville ct Parsenal, avec la face est, & pic sur la mer,et & y construire un fort, A mi-cte, v. des batteries; plus bas encore, des batteries; jen Visite une : and Europa Advance Battery, et une autre : Gardener's Battery.... Je ne puis tout voir. Et tout cela est en ciment armé, blind, # Vabri derricre des épau- Toments de béton de_plus de trois métres d’épaisseur; tout cela aussi est mis en communication par des sou- ‘terrains ot Von croise des canons que hissent pénible- ment artlleurs ct mulets. Javoue que ce travail cyclopéen m'épouvante, car paut-on supposer quill soit fait pour ne jamais ser~ vir? Quoi quil en soit, Gibraltar aujourd'hui est impre- nable; il le sera plus encore demain. L'était-ll hier, Cesteicdire il y a seulement six ou sept années? Je eraindrais de me tromper en Vaffirmant. On sent ict Vffort, un labeur exceptionnel, qui s'accomplit depuis plusicuss années, mais qui a dd suc céder a un repos protongé. Je gage- rais qu’au temps de Fachoda, Gibraltar était une forteresse préparée, armée & Ta facon dont elle pouvait Pétretrente annéesauparavant; [a legon ne fut pas perdue, et depuis lors la Grande- Bretagne a travaillé sans perdze un ins- tant. Au mini- mum, dowge cents canonsde forteresse, dont un tiers a rapide, des muni tions & profusion, un approvisionne- ment de charbon pour ravitailler trois fois aw moins toutes Tes escadees de Sa Gracieuse Majesté; sans compter des batteries de campagne, dautres de déborquement, etc., ote On chemine, méme sur des voies fréquentées, au milieu des boulets et des obus symétriquement entassés. Les bastions sont trop nombreux; il faut tout numéroter, tout écrire sur Ia pierre des forte- resses : Gate French Battery, avec Yes noms : Prince Edward's, Cumberland’s, etc, avec les numéros : itst (rst), and (second), 3rd (troisiéme), etc... Une visite du port simposait, aprés celle des remparts : 14 aussi sont oceupés des millers douvriers; et est, dans la fourmiliére des travs Jeurs, impression que, grace & tout un Tabeur nou- vean, des quais et des jetées, des magasins et des formes de radoub, viennent d'etre eréés. Je n'ai vu qu'une forme de radoub achevée; mais une seconde Vest presque; une troisitme, fantastique, de deux cent trente metres de longueur, sur trentecing de Jargeur et quinze de profondeur, se construit; dix: hiuit grues et monte-charges, des’ wagonnets remor- A TRAVERS LE MONDE. 35 qués par de minuscules locomotives, et des éliafin. ages de grande dimension, donnent 4 ce coin diu post une animation sans parcile Puis ce sont des quais nouveaux gagnés sur ta baie : entre In mer et la premiére enceime des murailles anciennes un vaste terre-plein a éé formé, of se trouvent édifiés les bitiments multiples d’un arse- nal immense et flambant neuf, avec ses usines de force mottice, ses hautes cheminées, ses hangars de servitude. Et ce sont encore des montagnes de blocs taillés, venaat des slerras andalouses, pour augmenter de rochers ce rocher. Une usine 4 blocs de ciment a até Hablie sur la Linea », et co sont, Ih encore, des montagnes de blocs attendant que des wagons les transportent au pied de je ne sais quelles colossales constructions nouvelles. Oui, en ce moment méme, Gibraltar est, comme point d'appui de la flotte anglaise, en transformation complete; i faut une année encore pour que tout soit complétement prét; mais alors, sans nul doute, fa Pointe d'Europe sera Te modele inimitable des , travaux de ce wgeare. Pourquoi ontils été entre- pris? Contre qui ces canons? Que menacent ces forteresses? Je veux retenir seu Jement de la ter- Fifiante leyon de chose que je Viens de vivre, ce proverbe de la Sagesse des une alliance, substitudt par exemple les Frangais ou les Allemand aux batteries espagnoles 4’ Algésiras, et co serait Gibraltar menacé. Alors fut congu cet autre gigantesque projet de créer de toutes pieces un port et des arsenaux de autre cété du rocher, face 4 lx Méd ternanée. Derriére la haute et épaisse muraille, les navires seraient du moins a Yabri, Et sans soucl des centaines de millions que nécessiterait on pareil ouvrage en eau profonde, sur une grive escarpée of rien ne protégerait les jetées des houles du large, les devis furent dlablis, des résolutions adoptées. La mise a exécution a été différée. Pourquoi? Je ignore. Si je dois préter foi aux déclarations dun homme renscigné, il parait qu’aprés réflexion, ce dan- ager de batteries adverses glevées & Algésiras contre Gibraltar a été reconnu chimérique. Co n'est pas que Ta topographic des lieux ne s'y préte 2 merveille; c= n'est pas que Europe ne garantisse 4 Espagne Yexer- cice de ses droits contre a force; c'est que, en somme, Algésiras, toute la baie et jusqu’sux défilés do la Sierra, & San Roque, par exemple, le sol est anglais, en- combeé dAn- ghais. Algésiras est aujoun’bui la ville de T'ac- tualité; aprés les retentissants 48 rmélés qui naqui- ront des affaires marocaines, Ia coquette petite ville blanche a 6 choisie par VBurope, et ac- nations, écrit partout ici surla pierre et dans, Vairain + « Pour étre craint, il faut étre fort », Gibraltar en est le clair symbole. Toujours en haleine, les Anglais ont jugé quils n'avaient pas encore asse? fait. On avait parfois, effet une jalousie puérile, contesté la puissance de leur forteresse que pourraient mettre mal des batteries Aevées de Fautre cété de la baie, derritre Algésiras; comme 7 kilométres au plus séparent les deux villes, ce serait, disait-on, un jeu pour l'artillerie moderne de détruire et les cuirassés dans le port, ct les formes de radoiib et les forts euxsmémes.... Ly aun petit nombre d'années, les Espagnols savisérent de dessiner des tranchées, de projeter des casemates — oh seulement de projeter; — ce fut suf fisant. La diplomatic anglaise sut interdire de parcilles tentatives; ct les quelques terrassements entrepris, sont aujourd'hui reconverts d'humus et de brous- sailles. Les Anglais ont fait mieux encore, comme nous, le verrons tout & Vheure La surprise avait procuré au lion de Gibraltar une pénible sensation : les Espagnols domptés, le pérl pos- sible était seulement reculé. Qu’un événement imprévu, Diapres une photographie ceptée par le Maroc, pour étre le sitge de Vim- portante Confé- rence qui, au dire des optimistes, doit consaerer la révolution paci- fique du vieil empire de UExtréme-Occident. Sans doute, le choix de cette petite cité de ‘Andalousie futsil dicté par le caractére international que lui donne le voisinage de ee carrefour des mondes qui S‘appelle Gibraltar, et par la proximité de Tanger dont elle n'est séparée que par deux heures de mer, En tout cas, les plénipotentiaires qui s'y sont réunis, n'auront pas la sensation de Espagne & Algésiras; le inom méme est fortement arabe. Comme notte blanche Alger, Algesiras veut dire « les Hes » (al djegait), ct ce voeable est justifié par les ilots qui émergent de la baie, & proximité des. premieres maisons. Et puis, sur les quais, dans les rues proptes mais étroites de 1a ville, cest beaucoup plus cles marins de la Grande- Bretagne, des midshipmen ou des nourrices anglaises escortées de leurs babies, qu'ils rencontrent Algésiras a subi Memprise britannique. Albion ne permet pas a un chemin de fer de réunir l'Europe et Madrid & sa forteresse; elle ne voulut méme pas autoriser des mains étrangéres 4 établir une vole fertée 36 A TRAVERS LE MONDE. jusqu’a Algésiras. Un chemin de fer existe, qui réunit Grenade ot Malaga par Bobadilla, mais il est anglais; Société, exploitation, matériel fixe et roulant, méca cions, chofs de gare, sont anglais, Que des diffcultés surviennent : la garnison de Gibraltar occupera sans coup férir Algésiras et les col- lines enviroanantes; le chemin de fer transportera au point stratégique, fx davance, les troupes et Vartil~ Terie sufisantes pour protéger non seulement le rocher, ‘mais la baie tout entiére, et ce sera 15 fat, Mais aujourd'hui la gracicuse Algésiras apparait comme la plus pacifique céte de univers; un peu triste méme; ot Fon se prend a regretter de voir une situation maritime si favorable, inutilisée. Point de port, un wharf seulement — encore anglais, — pour favoriser Vaccostage trois fois par heure des steamboats qui font la navette avec Gibraltar. Une petite colonic de pécheurs, fa piétre animation que donnent Varrivée et le départ Gu petit de Rordeaux; avec calles aussi de certaines Compa- ggnies marseillaises detaissant Gibraltar pour Tanger, Ta décadence économique de Gibraltar est certaine. Si le commerce régulier ne fructife guére, 1a contrebande pour VEspagne s'y Git d'une maniere scandaleuse, et ne laisse pas de porter beaucoup de prejudice au gouvernement espagnol. Douaniers ot Ccarabiniers ont beaw se multiplier sur la frontiere, la contrebande trouve toujours Je moyen de passer. & Cleat a Gibraitac, dit M. Fara, que les revenus de Espagne sont rognés par les contrebandiers de cigares ui nltisent beaucoup 4 la seule manufacture active de Ta péninsule. Gibraltar est en outre le grand dépét de marchandises anglaises, particuliérement des. cotons que on introduit en fraude lelong de lacéte, de Cadix 2 Bareelone. » Rien que comme station de charbon, le Towr du Monde a plusieurs fois attiré attention sur cette ‘marche paralléle, vapeur de Ceuta, Vautre ville espa. gnole de Tautre e6té du detroit; et Cest tout, Sur la baie, secroisent a chaque minutelesvedettes, lescanots & vapevr, Testorpilleurs et les cuirassés anglais; chaque jour, c'est une division qui sort dans le détroit, pour la manuvre, et les sourds gron- dementsdes canons de marine répon- dant aux piéces de forteresse. Et c'est aussi la venue pres que quotidienne de Yun de ces géants delamer, véritables villes flottantes, retour des Indes, du Cap ou des Amé- riques, consacrant quelques heures & Tescale obliga- toire de Gibraltar. Avant de terminer cette rapide esquisse, il me semble indispensable de dite deux mots de la déca- dence économique du port marchand de Gibraltar. Lactivité, timide encore, mais indéfiniment progres- sive du port de Tanger et des rades foraines du Maroc occidental (Lariche, Rabat, Casablanca), la prospérité maniteste de nos cités algériennes (Oran, Alger, le deuxiéme port de France), ont enlevé a Gibraltar une partic de son importance. On y transite beaucoup moins. Comme, dautre part, le rocher stérile ne pro- uit rien, et que les équipages trouvent malaisément a s'y savitailler en viandes, en fruits, en légumes frais, alors quialleurs ils ont tout en abondance et & un taux modique, eette inffriorité ne saurait que s'ac~ crofire par In suite. Avec le programme allemand de lignes directes de Bréme et d’Hambourg sur Tanger ‘et Mogador; aves les tentatives intéressantes et lucta tives des armateurs frangais du Havre, de Nantes et Diapros ne photographie, mais opposée, Oran' et du grand port militaire an. iglais. On ne cha bonne plus a Gi byaltar, du moins on ne’ s'y_arréte point uniquement danse but; les Anglais se sont aisément consolés de cette transfor mation en consa- crant tous leurs efforts et toutes Tours disponibilités pécuniaires a eu. vre de guerre, qui reste au surplos la raison d'étre et !'or- gueil légitime de a premiere forte- resse maritime du globe. Si Gibraltar n'est plus un port de transit important, c'est une tate operations navales de premier ordre. Jean pv Tatu Inauguration du Chemin de fer d’Atbara 4 Souakim et Port- Soudan. 27 janvier a eu Hew Vinayguration du chemin de fer reliant le moyen Nil a la Mer Rouge, en pté- sence de lord Cromer, ministre anglais en Egypte. Ge chemin de fer, dont nous avons souvent parlé, a ago kilométres de loagueur; il a até construit en fen quistorze mois. On sait que Port-Soudan, point terminus de la ligne sur la Mer Rouge, est situé sur Jes hords d'une baie qui se préte mieux que Souaki:n A devenir un port. Grice & cette voie nouvelle, Khar- ‘toum se trouve relié par le ral a 1a Mer Rouge. Voir : Le Port d'Oran. — Son développement rapide 1 som brillant avunir, par M. Dierte de Mytica (A Traverse ‘Monde, i904, p. 417 et suivantes 4 TRAVERS LE MONDE. 7 Le Présent et l’Avenir -de POuest-Canadien. — Un Pa- radis pour les émigrants. L[imtonsiew a se routine; elle a ses prjuges aussi. La misére, souvent, Ia fait naitre, ou le désir déce- vant d'une fortune rapide. Il est cependant des pays exil qui pourraient devenir une terve promise & qui leur demanderait seulement une vie large et libre basée sur le travail des champs. Parmi ces contrées vient en premiére ligne le Canada. ‘Au sud de l'Athabasca se trouvent les territoires du Manitoba, du Saskatchewan, de I'Assiniboine et de VAlberta, qui forment ce que Von appelle communé- ment lOuest-Canadien; divisions géographiques limi ‘Ges, comme il est d'usage en Amérique, par des méri- diens et des. paral- liles, et qui ont la forme devastes rec tangles. Cest le pays par excellence de emigration, Depuis la création du chemin de fer canadien du Pacifique, ce pays se transforme. LOuest-Canatiense peuple : Winnipeg, capitale du Manie toba, qui ne comp- tait que 250 habi- tants en 1870, en contient actuellement 80 000, Tous les centres étabtis sur la grande voie canadienne gagnent chaque jour ‘en importance : Brandon, sur 'Assiniboine, compte 7.000 habitants; Regina, d’ot part embranchement vers Prince Albert; Calgary en communication avec Edmonton pat une voie ferrée et d'autres stations, ont ddgja quelques millers c'habitants. ‘Edmonton, a Fautre bout de la prairie par rap- port & Winnipeg, devient, comme cette demitre ville, une cité prospére, le rendez-vous des traitants et mar chands de fourrures qui viennent apporter Jes pro- duits de leurs chasses ct se réapprovisionner. Entre Edmonton et les montagnes Rocheuses s¥étend In région boisée. La vegetation y est aust belle qu'elle peut I'Sire sous le climat canadien. On y trouve le pin, le bouleau, Yaulne, le saule, Pérable ct Je tremble, A part cette region boise, tout le reste des quatre terrtoires, depuis Famontoa jusqu’a Winnipeg, constitue Vimmense prairie canadienne. L'élevage doit naturellement y prospérer, et le Canada est appelé devenie un important pays pour la production du betail, Malgré des massucres irraisonnes, it reste quelques bates, Ils sont parqués en vue d'une tenta- tive de reproduction, La prairie n'est pas sculement propre al'devage, elle est encore éminemment propre & la culture. Le sol de la prairie est un terrain dlalluvion présentant tune couche dhumus d’au mains deux pieds de profon- deur. La prairie ne demande qu’a étre défrichée pour produire immédiatement, sans le moindre engrais, le Dig en abondance. On ne peut méme songer a utiliser le fumier des bestiaux comme engrais. Le sol de la praitie est pat luisméme déja trés riche. Une addition dengrais ne pourrait qu’étre nuisible. Elle augmenterait encore la végétation, prolongerait sa durée, retarderuit d'autant la maturité; ot il est important au Canada de ne pas se Jaisser surprendre par les premiers froids, qui arrivent Drusquement. Pour mettre ta prairie en valeur, le Gouverne- ‘ment du Canada a fait appel aux immigrants du monde entier, Dis l'établissement du chemin de fer, et chaque fois que cela fut utile, des arpenteurs du Gouvernement sont venus prendre possession du sol et 'ont divisé, au moyen de lignes paralicles ou perpendiculaires aux méridiens, en carrés appelés cantons ou fownships, dont la superficie est de 9 360 hectares, Entre chaque canton ont été aménagées des routes suffisam- ment larges, de sorte qu'en suivant rune de ces routes fon ne peut_man- quer de rencontrer A Intervalles.réxu Tiers (tous les 8 ki- Jométres) autres routes perpendicu- 5 A celle suivie. Les cantons sont numérotés. Chaque canton est féme divisé en ports Speen appelés sections, et numérutés également, Chague quart de section constitue un Bomestead ou lot de 65 hectares. Le Gouvernement céde pareil lot & qui en ‘ait la demande. Un droit d'inseription de 50 francs est prélevé, et c'est tout, Aprés trois ans de sdjour et la mise en valeur du Jot pendant ce temps, le tenancicr en ost déclaré définitivement proprictaire. I pourra acheter alors @autygs lots, Il y en a, et non es moins bien situés, que l'on peut acquérie pour 4.000 franes environ. Le premier travail, le déftichement, est pénible. Crest ce que l'on appelle li-bas le cassage (breaking). Mais ensuite le blé ne demande qu’a venir. Il y a deux ans on a sécolté 40 millions de boisseaux de ble (14 400000 hectolitres environ), et cependant fl n'y a qu'un cinguantizme de a prairie qui soit défriché.. Dans ces conditions, le Canada est appelé & devenir un gros fournisseur de céréales. Le climat est essentiellement sec, chaud en &té et tres frold en hiver. Vhiver dure environ cing mois. Qnelquefois, il régne un froid de 40%, mais pas bien longtemps. Par ces grands froids, 1 y a ordinairement peu de vent, aussi sontils trés supportables. La neige recouvre Ia prairie peadant tout Phiver, et Ja garantit contre les gelées. L’Alberta et le Saskatchewan sont dans de meilleures 38 A TRAVERS LE MONDE. conditions de elimat encore que le Manitoba, Les voies de communication ne sont pas encore nombreuses. Il y a d'abord le chemin de fer. Construit 4 la hite, il ne parait pas partout sclidement établi Les ponts en. bois sur lesquels il asse en maints endroits sont d'une solidité plutdt douteuse. Il excalade audacieusement les. montagnes Rochouses, contourne les difficultés pour éviter la construction de tunnels. Cela fat, en somme, quelques kilométres en plus cue Yon peut faire payer par les voyageurs. Tel quiil est, bien que primitif, le chemin de fer a rendu ct rend engore de grands services, Puig le Canadien peut encore utiliser les tateau. 2 vapeur, nombreux partout. Les routes non encore macadamisécs sont impraticables au printemps et & Yautomne, Par contre, elles sont excellentes en hiver. Crest la véritable saison des transports. Tls se font en tratneaux. Alors, plus a’est besoin de chercher tun gué comme en été, am passage des riviéres, ear il n'y a pas encore d'autres ponts que czux du cheiin de fer, qui sont ouverts a la circulation des voitures quand il n'y a pas de trains signalés. En somme, les frais de transport sont encore fort cofiteux, pour peu qu’on s'dloigne des lignes de chemin de fer ‘Quelques rivigres charrient de Vor. Le charbon est presque & fleur de (erre & Edmonton, et les moatagnes Rocheuses en tiennent en réserve de frandes quantit Le Canada est le paradis des chasseurs. Li chasse n'est fermée que du mots de mai au mois d’aodt. En dehors de ce temps, tout le monde peut chasser. P: besoin de permis. Lapins, poules cauvages et autre gibier sont en abondance. Les ies, watardes et canands ¥ viennent par bandes et en quamité inctoyable au printemps. Le Canada a maintenant des colons de toutes les nations. Au milieu des Canadiens frangais, on ren~ contre beaucoup 4’Anglais, des ANlzmandls, des Hoo. grois, des Belges, des Russes, des Sudois, un petit nombre d'ltaliens, ete. Ce serait le paradis des émi- grants, si une terred’exil pouvaitjamcis étre un paradis! La Situation économique et po-~ litique de la Chine depuis la Guerre russo~japonaise. ON, Shessement anpeié Hes eonséquences que devait comporter en Chine Ia_guerro russo- japonaisc, et les futurs rapports qui sétabliraient ent les Chinois et les Européens. Les uns, envisageant surtout le eété économ pensaient que la Chine allait comprendre Ja site de se réformer et de soutiller & Ja moderne devant les mecveilleux résultats obtenus par le Japon, e: que celui-ci seurait an besoin I'y forcer; ils voyaient, «ail leurs, dans Vallié de PAngleterre le champion de kx porte ouverte, et ils en conclusion. qu'un magnifique champ d'activité ne devait pas tarder @ souvrir ex Chine aux entreprises européennes. Les aurices, plus préceeupés des rapports politiques, fatsient remarquer jue les) Occidentaux devraient désormais traiter en Gaaun les peuples jaunes, la Chine comme le Japon; cue dans les vietoives du Second lz premiére puiserait surtout lespoir de rejeter toute tutelle étrangére, et que VEnpire dus Milicu donnerait & Vavenir plus d'ennuis aux hommes d'Fiat de YOccident, que de profits & ses hommes d’afares, M. P, Leroy-Beauliew se demande, dans l'Ezonomiste Francais, i gui les fats dorneront raison, de ces opti- tnistes cu de ces pessimistes? Qu’un progrés écono- imigue téel doive étre la conséquence du nouvel état de choses, cvei n'est pas douteux, Méme les hommes ui redoutent Je plus les effets politiques de cette yguerre, ne Te contestent pas, Les échangesdela Chine avecle dehors présentent on effet un tableau impressionnaat, Le commerce des Hats-Unis avec le Céleste-Empire s'est colossalement accru : de too millions de francs pendant les premiers mois de 1904, les expartations américaines, vers la Chine ont passé & 250 millions pour les dix premiers mois de 1go5. De méme les statistiques du commerce anglais sont irés favorables : du 1* janvier au 30 novembre, ila été exporté des llesBritanniques vers li Chine et Hong-Kong pour 233 millions de feancs de tissus de caton en 1905, contte 169 millions en 1904 et 127 millions en 1903; les autres articles, ailleurs moins importants, ont éprouvé aussi des augmeatations sensibles, Ains! les échanges sont beau- coup plus actifs que jamais. L’ouverture au commerce Eiranger de seize villes mandchoues, qu’a stipulée le nouveau traité sinojaponais, ne pourra que les déve- lopper encore, et, en dehors de la Chine, la Corse promet de devenie, sous le protectorat japonais, un bien meilleur client que jadis, car I'Empire du Soleil- Levant ne pourra, d'ici longtemps, subvenir seul a tous les beseins de sa nouvelle vassale, Lractivité du négoce n'est pas Te seul symptéme beureux qu'on ensegistre. Le trafic intéricur du Céleste- Empire progresse aussi, comme en témoignent les recettes des chemsins de fer. On commence & pouvoir Juer de eeuxci, et i n'y a qu’d se flicter des résultats ‘qiils donnent. Le réseau, ‘relativement ancien du Petchili(Pékin-Tientsin-Changat-Kouan-Sin-ming ting-Nowehouang) est en pleine prospérité: la guerre y avail amené, il est vrai, un mouvement un peu normal pour Tapprovisionnement des troupes russes et japonaises. Mais le Pékin-Hankéou vient d'etre inauguré dans son entier le 9 novembre dernier, grice 4 Vachevement du grand pont sur le fleuve Jaune; et Jo 18 du méme mols a été ouverte au tafe Ix premiére section, d'une vingtaine de kilométres de long, da chemin de fer anglais de Changhal & Nankin. Pour les sept premiers mois de 1905, avant que le trafic fit tabli de bout en bout, les recettes totales, du Pékin-Hankéou ont été de 6 millions et demi de ftanes, et les dépenses de 2200 000 francs, OF, SI ne agit [A que d'une exploitation partielle, portant sur une Jongueur moyenne d'un peu plus de 1100 kilométres | Tout en étant une bonne ligne, Te Pkin-Hankéou ne parcourt pas, d'alleurs, les régions les plus iches de la Chine le chemin de fer de Shanghai a Naikin posséde, semble-til, encore plus d’élements de trafic, 4 TRAVERS LF MONDE. 39 Les mines sont plus longues & mettre en explo tation que les chemins de fer, parce qu'l faut d'abord construire ceux-ci pour leur fournir des voies eaccis pemmcttant d'amencr Foutillage ncessaire & leur équi- pement et leur mise en exploitation, Mais les premiers résultats sont encourageants a ce point de vue aussi Les Sociétés de charbonnages paraissent devoir commencer & vendre de la houille l'année prochaine Je prix de revient sur le carreau de la mine serait de 5 francs Ta tonne environ. Transporté par cau ou par ‘oie ferrée aux principaux ports ou centres de consom- mation, le charbon reviendrait & 25 franes la tonne: Ia vote d'eau serait meilleur marché en elle-méme, mais un Hikin ou droit de transit de pris de 4 francs par tonne vient niveler le prix de transport avec celui de la voie de fer. Quant au prix de vente en ces lienx de consommation, il pourrait facilement atteindre, parait- il, 35 francs par tonne, Voila bien des symptémes favorables au point de vue économique. D'autre part, il est certain qu'il s‘ouvre,¥en beaucoup d'endroits, des écoles oit sont enseignées les sciences occidentales, et que le nombre des Chinois qui vont étudier au dehors progresse avec tune étonnante rapidité, On en compte plusieurs milliers su Japon, oils se rendent de préférence, parce que ce pays est plus prés, parce que la vie y est bien moins chére ct que, passant par Vintermédiaire des Japonais dont la civilisation est voisine de la leur et Pécriture presque identique, les diverses connaissances modernes sont plus aisément aecessibles aux Célestes. ‘A cété de ces indices heureux, les symptémes Inguiétants ne manguent pas. Le correspondant du Times & Changhai note les tendances nouvelles qu'il observe aprés uneabsence de sept mois, et dont la vive manifestation constitue un profond changement : « En premier lieu, dit-il, des efforts qui paraissent sincéres sont fats par les autorités provinciales, & l'exemple de Yuan-shit-Kai, vice-oi du Teheli, pour organiser leurs, forces militares, & l'aide principalement d’instructeurs Japonais; la presse indigéne parle avee enthousiasme des capacités mililaires dont tes troupes ont fait preuve dans les récentes manceuvees du nord. Deuxié- mement, on est bien déterminé a Pékin et dans les provinces, 4 n’accorder aucune nouvelle concession aux étrangers, et a ticher de reprendre ou de racheter les concessions déja accordées. Cette disposition est accompagnée de projets « chaotiques », pour entre prendre [exploitation de mines ct. la construction de chemins de fer sous les auspices des fonctionnaires ct des propriétaires des provinces, et l'on s'occupe partout 4 organiser des administrations, qui sont au corrompues que dhabitude, et A tracer des plans fantaisistes pour exécuter ces entreprises sous une Girection purement indigéne. Troisizmement, on fait cireuler, avec le consentement tacite des autorités, toute une littérature antiétrangére du _méme genre queecile qui a donné naissance au heycottage dies Amé- ricains. Ouatrigmement, il existe une agitation inces- ante, entretenue par la. presse indigene et par des meetings, pour « maintenir les droits souverains de la 1e > contre les agressions étrangéres. Liesprit qui anime les agitateurs a été demiérement mis en évie dence par Yorganisation d'une Tigue de jeunes gens qui proposent de boycotter tous les agresseurs, Cinguid rmement enfin, la Commission de revision des traités, gui n'a jamais éte disposée a faciliter les relations commerciales, fait ouvertement de Vobstruction main- tenant, comme le démontre un récent incident avec Jes négociateurs allemands. Certains faits semblent indiquer que ce tableau est trés fidéle. Le rachat de la concession du chemin de fer d'Hankéou & Canton, agitation en vue de acheter aussi la concession anglaise de Sou-Tchéou & Ningpo et Hang-tchéou (embranchement dut Changhai- Nankin) en sont les plus signiticati(s. Les troubles de Changiai, & propos d'ym incident insignifiant en lui méme au tribunal_mixte chargé de juger les delits commis par les Chinois sur les concessions euro~ péennes, ne sont qu'une manifestation populaire et violente de cet état d'esprit qui se résume en ce mot: 4 La Chine aux Chinois ». M. P. Leroy-Reaulicu estime qu’avant dobtenir que le nouveau mot Wondre : «La Chine aux Chinois, soit admis par les Occidentaux, certaines conditions préalables simposent. I faut que la Chine se reforme, Ine faut pas que sous prétexte d’accomplir des progrés toute seule, elle se mette, de propos délibéré ou non, dans Vimpossibilité d'en réaliser aucun. Or, pour ce qui concerne les chemins de fer, cest ce qui arriverait on ne trouversit point de capitaux indigenes en Chine, parce que les mandarins les frustreraient de tous les Iendiices. La preuve en est que, lorsqu’on a voulu de Yargent pour racheter le Canton-Hankéou, il I’a fallu emprunter aux Anglais de Hong-Kong. Avant de rononcer & I'exterritorialité des étrangers, il faudra que la Chine organise une justice digne de ce nom, qu'elle renonce la torture, qu'elle ait un Code et une procé- dure modernes. Ges réformes nécessaires seront-lles rapidement accomplies? Un éminent Japonais, le baron Suyematsu, trés au courant des choses de Chine, répondra : «Je ne prévois pas en Chine d'aussi grands changements qu’on semble Te supposer. Quoique V'in- fluence japonaise s'y soit notablement accrue, je ne crois pas qu'il en résulte d’aussi grandes modifications politiques que certains publicistes d'Europe l'imaginent. Li Chine ne peut pas se réformer aussi vite que 'Bu- rope parait le penser... I ne va pas s¢ prodnire une merveilleuse transformation de la Chine...» Voila la note véritable. [ly a des changements révls en Chine, Il s'en produira @'autres, Mais i ne faut pas stexagérer la rapidité du mouvement dans un pays si different du Japon, Des siécles de tradition ne s'elfa- cent pas en quelques années. G.-L, Pesce, — Le uavigation sous-marine. ¢ grand vole ‘Giixst centinbues) rihement Must, Vuibett ct Nony, Sdictts,@5, boulevard Saint-Gecmain, Pals rv intéessnt ouvrage vient bien & som heute. Dans fous Tes. pays Miariimes 1s navigation sourmarine ext A Voxdre Jour, Raconter son histoire, expose co quelle eit dans le present, prevoir ce qu'elle nota dane Taventy, a) est Jn bot que est propos! Pesce i's pleinementatteint: sonlivre, Cun tecture facile et agréable, ext plein de ene Siyaeients ct d'eneeignements pricenx. RIBLIOTHEQUE UNIVERSELLE ED REVUE SUISSE Lausanne Les Rives de la Mer Caspienne. se voyageur ext ddsagfablementfeppé, sr Tes rves de 0 me Clalonne, pat Tabeece totale de verdare. Put en trouver, ii aut prendre le batenu & Brow caller vets a Fronibie pera su_paye mop ce Masandéan, Feorssent ies eNtonnies &t es overs ebte est ds Freres forme une Gaoite bande de tere, 1 sete que In Rissicnese sit pas aprpiecellect vest contents 312 Ffontcre nord) dun sminoscute tomers de tre, 1 dstit de'Uemoran ‘Les fouritesy sont avs; seule, tex Angles {iy depuis Tonstempsy apprécint les bests dos led Cioasehs, vienna tacz souvent le ver Tes communications enre fakow ¢t te Lenkoran cont assudes par les tatu de fs Compagoe Cascae ct Nets Give. Ault ta Hoiile sur le Volga vat-oxellete sous {ous ts rapport, auton celle do 1a Mer Caspienne Tass ale contng contort propret! et pices personnel pendants on ne pest top en vuoi & cette Comap Quand on Gonstdte quale cotgore de vovageure ea sche SOMScsing Le pont des batetox est tenjour, encom ouvir peteans ul sont, sous ie raprant de Fonee etd fapromet iferieurs am demiers des froltaies Tse, ot hbitucs al avebsir quo silement de 2 nagatks ins Tdtlonnt Us touts lx ators dans ces pages: Le lic dle eabipes et des sions sun eracdve csatigue nen mois plononcl «on ey passe de covleade et de fouchetes pour Tanger non seulement tert, mais meme lee rages eles ‘pace, cans paler de Ta consion ui "egne use ce Tegliie og dexaniettes, On se reprtcente combien 1 Irhverace ost pénibie dans lescabinescovnmnes, obs a/eute fal dem exacn poerou, oe cece une ialpropree repuptantee Th uavente Sefeaue en moins de vinglquste hee. Le batenu st Lent une resectosuse d tance des ves, ct Ie passer, poor charmer ta toute, a dautre vue oe Cerfedas sues verites et tobe ds in Caspienne the Jour en Cooroun, La dabsiguernent eft encore nus dé Jsbies fee butaix eaten loin hor 8 me, pee Ie gros vent 8 pluseurs vests en face de ie Sa ‘Scion Elie Recluse plier st une foul de plates des Ines, imports vee fe riz, se seraientSechat s danse Lentoran, dannant la lore indigane une divert tie rchesse dont om ne trouve fs pasie qua bords ou Cole Pesque,_ Sous Timprenion de. cer desrptions, le forte et én en ézouvrant que fe fore dy tsar, te rll présente un colori ence moira méidional sc tile desltes de Crmée, cat on ny voit i es rhooen fone toujours verte, ni es laiesecrise. Lv ville le Lomtortn A Taspect lune de ces locas caucasiennss fee matsonsproprettes sont noyées dans lave de is jasdins ents por Tes arbres ition de Ta Russie meriio: Male Sataie se Souve de place plosauts ois dans espace Gun stele; les oranges of ler claenniers n'y pousset Ghten pots een hive fot es centre Gans tes sree Les fhes fllieas ce couvent. dans de meilleurs coaliions de Chloe que [a frcuse ore aubtopiesle du Lenkoran Ta vile est dans on barfond tue tavere pelt rivite du mémenom, dont 'embouchure forme un large delt fq fouenit amplement d'eau les canzux destinds a Tinon: ution des ristres voisines. Ce rivage maréengeux, couve de plantations de ir, est fvreux et ne présente rien "int tessant comme aysage, bien qu'on y lzguye de loin en lain des plantes méridionales qu'on ne vol. pas en Europe, sisi a Gteditecbia caspica.... Ba général, Jes arbres sont rates sur ce fivage mavécageux. Dans ce pays, 1a eolture est abin= donnée aut femmes a lle css up aval pe ot ‘malsain dont homme ne veut pas st charger. Le Tatar di Lenioran, plutat gue de pein dans les rzitres, sime misux preadre une epouse de plu Tes champs de rt présentent ure suceession de cx'n’s ul sabaissentd mesure quvlls#igrent du Neuve, Chace core est entour€ d'un petit rompart et communique ave Tes wyes par oes canauy ceuscs dan lee muts_de_Venclos. 4 Teppartion de printemps la femme talace du Lenkorsn rsemence de vz km champ spécia} et, quand Hla germ ofatar endigue Feau dans le rztes, gui se Cansforment fn une mrerds bove.gluanie. Alor’ sao ses femmes, Flonaees jumu'aux genoun. dans cele fange.méphithjue, FHontent tos pousses de viz Tune pas de aut, a semaine Eiiive jour apres jour, les matfeureuses, Peeking courbsey Sous ie ardeurs @n coe ori aceompliosent ce waval dfgne du bagne- En compensation a coutume sest apie rer les Totes dacconder aux fermes pendant la péiode tie cette ade besogne, tout ce qufellet demandent * vee ‘est pares et Wandises “LE champs une fos plantés, sont inondés dune eau ui pose leotement dum amp 8 Faults, ettombe dans Ta vert Par ce procédé de culture, chaque graine fournt un fascean de tges changées pis. De prés, ces poucses dans te came submerge font Feet d'une Immense brosse vee ‘ais quend on fegarde ces camps d'en hau is ¢etaent en tapis tn hems vert meraude, Les pousssfes plus tendres ddenos champs de bIé mapprochent pss, pour la Raicheur et Vclaty de co colors des rites, bart para, av milled des_champs, sont blots aguelyues villages Uias, leurs raisons rappelient tout it ciiles des pays tropleux. Les hangars et beaucoup. Whabi- {ations soat levés comme & Surnsira sur de auts pilots, Uisant sous Je tit un ot deux Cages entirement Cuverts Tour que Tair puissey crculer, Cet Ik que ia famille da Eoitvatear dort la nuit. Cette sorte de constrictions, qul fappellent de pigeons, donne & ces villages Ut caacteve En orignal LE voyageur que nous ctons, M. Krassnov, poussa le lendemain Une polite dla frantic pesane, od se Wouve le village grandéntssen de Vel, ce qi veut die en peran fougls. Sem voyageant dans Ta “Transcaucasc, on prend Tnfitode de wore Grand-Russien dane son eadre naturel; fn Te sencontte toujours moyé dans Telément autechtone Tr, meen, qeorgien, le. Le paysan tusse ne compte pus au Cavers, ab cbgne ia bureaucrati, et Le moujik yes Deut ire encore plus malta queles indigenes. M. Krasknow fegine agicaniment susptis en découvtent aux confine de Derse Ul village grand-tussien, avec une population tes snigpendante, demeurant dens. Ges fabas waiment 103, ‘tour desqueles courent des enfants aux cheveux blond de Wel vas de fa chemise rouge taditionnele ‘Ces moujis sont des «Vieux cyante» qu'on a eis aux confine dea Perse, pout les pni? de let etéses Ce {ho vant eur sitive, dal un maGeage inhabitale,couvert ae eagle gearien at devonn un tin de tee oyun fu pine un feu inout ile ont desechd Les mareages, aTrae les racines des fires, et trasforin€ ce ol rebele en de plantoreux champs de ble, Cest maintenant une d€i- tieuse cass, olla vine, Tes pruners, Tes pecber, les Stvicaties, onnent dlahondantesnécltes, Les Isbot” sont propre, bien tenuee,constuftes dans Te style vilageols de Tr Ruwle, mais omées de halcons,embellissement ule sous ce climat, et qe les e vinx croyants* ont empruntéfnteli- gemment £ Tours voiins Tes Peas: En rvarche, uxt Sn pris aux Roses Tears procédes pour semer et rEeoter iene, ‘Les indigenes ont um fel respect pout ce colons, ae dane Jur Itiges ils les chosfgent pour abies. Le Labour ‘ites payeans niuessideratal Ie Fueifiation progressive a Cee parte du lioral? Personne n'a famats mis en doute {f puiseinee:colonisatrice du, moujiky, malheureusement, yrrtout of Hl colonise, siaatalle avee'Tut lz Dureaueratle ae, dont les melnodes de gouvernement sont diametiae lement contaires ata Borne-colonisation. BMe ay dans to {Coucase, gravement compromise prestige de fa Russie en spprcrand aux Tatas A massacor Tes Arméniens. Depuis ‘Welque temps, des aglisteurs afveat de Turque, et font dans Te Caucase une atdente projagande mahometanes paar sane Au Pays de Barbe-Bleue. Cen'esl fas le pays du rfve ou du cauchemar, mats une région bien aulbentique de la terre de Bretagne, La Uigende a tellement obscurci Phistoire, quon a peine d digager de Vipowvantail la erase figure du baut et puissant baron Gilles de Laval. Une visite aux liewx témoins de sa splendour ef de ses forfails en ailile Vvocation. GUE Five gauche de Ia Loire, au sud-ouest de Is son pére, Guy de Laval, et par sa more, Mario de ville de Nantes, a Touest du lac de Grand-Liew et Craon, des illustres famnilles de Montmorency, de Jui succédant presque im Machecoul et de Craon; il breuses atrocités dont ces d’Arc, aux cétés de laquelle Vieux furent les témoins, —“* POMow vu enarash OF Treas, De Ons wasiTAavions on le trouve sur la Loire, | ble et met dans Yair de Photographie de M. de Fouekior. ment, sombrecette brillante Punique souterrain ob I'on catrigre dans une retraite pénétre, je ne sais quelle atmosphére de malsise et prématurée; & T'intrépide maréchal suecéde le plus Whorreus, atroce des eriminels. Gilles de Laval, baron de Rais, descendait par GillesdeRais n’était point, physiquement, homme ‘A TaAvIRG 15 Monoe, — 6* av, Ne 6. — 10 Février 1906, 4 A TRAVERS sinjstre et hideux que Fimagination popwlaire aincarné dans le type de Barbe-Bleue; il n’ave'= pas cot aspect terrible et cette barbe farouche qu: peignent le: grand’méres aux petits enfants; tous les chroniqueurs Staccordent, au contraire, & le représent2r comme jouis sant d'une figure séduisante et d'une taille souy majestueuse. Ses maniéres étaient élezantes et il joi gait A une intelligence vive et cultivée l'amour des Tettres et du beau. Un orguell indompté, ine prod galité insensée compromirent sa forture, engens erent Ie besoin et la soif de Vor; cette cause, en méme tempe ‘que Ia curiosité du sumaturei, le poussa aux déboires de Valchimie, puis aux horribles pratiques de la magic noire, et le conduisit, de crime en srime, jusquau giet. La fortune de Gilles de Rais était immense copendant; était aussi & coup sir la plus belle de tout le duché de Bretagne, peut-étre mémedu royaume de France. Il possédait la baronnie de Rais, compre- nant maints chateaux et maintes seigneuries, dim mensesdomainesen Poitou, en Anjou, en Bretagne et dans le Maine; & Nantes, hotel de la Suze qui sur passait en richesse et en grandeur es plus beaux palais d’alors. De Catherine de Thouars, sa femme, il tenait la bsronnie de Tif. fauges, les terres et chi- teaux de Pouzanges, Save- nay, Confolens, Chabanais et autres riches territoires. Le chiteau de Tiffauges, surtout, of il résidait Te plus fréquemment, avait un aspect superbe, dont on se fait encore parfaitement une idée aujourd'hui. Sesruines, méme en dehors des souve- nirs Iogubres qu'elles rap- pellent, offrent un véritable intérét au visitewr, et mériteralent d’étre plus connues. Tifauges est un bourg de 1 156 habitants, situé ala limite des départements de Maine-et-Loire et de 1a Vendée, 22 kilométres de Cholet et 44 de Nantes, sur une colline esearpée qui domaine la Sbvre. La forte resse fait face au bourg, et commande le confluent des deux rivieres de Ia Sévre et de In Crame. Elle n'avait aceés que du c6té de ta ville. La porte voatée et profonde par laquelle on y pénstrat, Subsisie encore aujourd'hui dans un état relati de bonne conservation. La porte franchie, se dresse 4 droite le donjon, dont la tour carrée disparatt presque sous le lisrre of les plantes grimpantes. Les douves, cen partie comblées et envahies par une folle végétation emtourent cette construction massive, que T'on pout escalader avec un peu de gymnastique’ et du sommet de laquelle on jouit d’une admirable vue sur la Sévre, Drapres une peinture LE MONDE. les collines rocheuses et la campagne environnante. “Tout pres du donjon se dressent es ruines de la chapelle Saint-Vincent, dont la construction date du xin? sigele, Une arcade couverte de lierre, un pan de ‘mur indiquant le pourtour du cheeur, c'est tout ce qui reste de V'eglise supérieure, La crypte est mieux con- ses vingt piliers et ses arceaux ne manquent pes de earactére: ‘La seule partie du chateau qui présente dans son ensemble un remarquable état de conservation, est Ja partie du nordeest, oi se trouve la magnifique et imposante tour duy Vidame;; on y voit des salles inté- es relices par des salles plus petites, aux voates 1s ot A nervures accentuéss, ainsi que de lugubres oubliettes. Le centre de la forteresse est occupé aujour- hui par une ferme paisible dont les bitiments s‘ados- sent aux ruines séculsires. Prise dans son ensem- ble, 1a fortune fonciére de Gilles de Rais représentait plus de vingt chateaux et @limmenses domaines dont es revenus atteignaient 80.000 livres, c'est-ddire plus de 2 millions de notre ‘monnaic. Quant au mobilier quigernissaitces demeures, les divers historiens se sont accordés pour T'évaluer & plus de 100 000 éeus d'or seit presque 5 millions aujourd'hui. Le train tout seigneu- rial de la maison de Gilles, répondait & cette magni- fique fortune, Sa maison rilitairese composait d’une garde de plus de deux cents hommes, pages et écuyers, magnifiquement équipés Chacun deux avait son em ploi et ses propres servi teurs; et tous ces gens étaient payés, nourris, vétus ct logés par le maréchal. Une source non moins grande de faste et de Uépenses, était ce que l'on peut appeler la maison religieuse. Un sentiment fort complexe, fait d’orgueil, de foi religiouse peut-ltre, de remords aussi sans doute, porta Gilles de Rais & fonder & Machecoul, le 26 mars 1435, au moment méme ol il se Tivrait aux pires abominations, une chapelle et une collégiale sous Te vocable des Saints-Innecents. Son clergé, qui le sulvait partout et que Ion rencontrait i Tiffauges comme & Machecoul, se composait de 25 & 30 per sonnes et comprenait : un deyen, un archidiaere, un yietire, un trésorier, des chanoines, chapelai a joteurs, chantres, cleres etenfants de chaeur. & la téte se trouvait un évéque; du moins avait-l été baptisé te) par Gilles. Tout ce personnel avait également ses serviteurs, et trouvait chez le maréchal logement, nour- riture, lusueux vétements et magnifiques soldes, A TRAVERS Le « Mémoire des héritiers » de Gilles de Rais, manuscrit gui se trouve aux archives de la Loire: Inférieure, nous donne une idée des prodigalités du maréchal. « A séjour et & léglise », ce clergé était vetu de robes écarlates ornées de longues traines, de divers draps fins « fourrés de martre, de gris, de menu-vair et d'autres fines plumes ot fourrures.... des surplis du tissu le plus fin, des aumusses et chapeaux de fins gris doublés de ment-vair ». Diailleurs, tous ces gens « ussient de grandes pompes et bombances ». Quant aux ornements, il y avait notamment trois chapes de drap d'or que Gilles avait payées 14090 6cu! Enfin, jamais on r’avait vu, méme a la Cour d'un roi de France, « telle superfluité, tels excés, dépense si Géraisonnable », La maison de Gilles se completait par une troupe théitrale qui, presque tous les jours, jouait devant lui des Mysttres, et périodiquement, avec l'adjonetion de clercs de la Basoche et comédiens venus de toutes les villes | ef amenés & grands fais, donnait de grandes représenta- Tionset desdrames. Si Yon songe que tout était fait et construit & Tiffau. ges ou A Macher coul : tréteaux, dé- ors, costumes; que certains drames Walors, comme le Mystére du Siége «Orléans, ne eom- portaient pas moins de 500 acteurs; que « A chascune’ foix que il faisoit jouer, iMfaisoit faire, selon Ja matigre, "habile emens tous nou- LE MONDE. 8 saine, exciler en lui la curiosité du merveilleux et de Tau dela. Gilles. de’ Rais se livra a Falchimie, d'abord, puis, degoaté par son insuceés, s‘adonna A la magie noire et tomba, de débauche en débauche et de crime en crime, aux plus épouvantables excés, Les quelques Agsals qui suivent et que nous avons volontairement abrégés, car il est des abominations que la plume se reluse a décrice, sont puisés i la source qui nous a pau la plus authentique, savoir les confessions de Gilles et celles de ses complices, Prelati et Poitou, recueillies aux procés ecclésiastique et civil du ma- réchal Les pratiques de Valchimie ne le retinrent pas longtemps. Sous la direction d'alchimistes célébros de Yépoque, tels que Antoine de Palerme, Frangois Lom- bard, Jean Petit et surtout Prelati, les fourneaux, les cornues, les creusets, nécessaires au traitement’ des mélangesdestinés & produite arificiel- Tement Tor, fone- tionnérent & Tilfau- es.Gilless’enferma dans le chateau et ne recula devant aucune de leurs exi- geaces, sacrifiant des sommes. dar- agent considérables pour arfiver 4 un résultat négatif. Au bout de quelques mois, les fours farent_ teansportés dans le bourg de Tifauges, pres de 1 lise Saint-Nico- Jas, chez une femme

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