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Formes Fiscales Orientees Vers La Modernisation Des Outils

Ce document décrit les tendances actuelles des réformes fiscales au Maroc, orientées vers la modernisation des outils, des pratiques et le développement. Il présente le contexte macroéconomique, le cycle des réformes fiscales au Maroc depuis le début du 20ème siècle et les résultats positifs de ces réformes, notamment l'augmentation des recettes fiscales, l'élargissement de l'assiette fiscale et la maîtrise du déficit budgétaire.

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Formes Fiscales Orientees Vers La Modernisation Des Outils

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Centre Africain de Formation et de
African Training and Research ‫اﻟﻤﺮآﺰ اﻹﻓﺮﻳﻘﻲ ﻟﻠﺘﺪرﻳﺐ‬
Recherche Administratives pour le
Centre in Administration for ‫و اﻟﺒﺤﺚ اﻹداري ﻟﻺﻧﻤﺎء‬ Développement
Development

Fiscal.2010

Séminaire sur la réforme des politiques fiscales axées sur l’innovation et la


modernisation des institutions en charge de la collecte et de la gestion du
patrimoine public

(Comment améliorer les recettes des Etats africains grâce à un système de


collecte fiscal plus adapté et à travers une saine gestion des finances publiques)

LES TENDANCES ACTUELLES DES REFORMES FISCALES


ORIENTEES VERS LA MODERNISATION DES OUTILS, DES
PRATIQUES ET LE DEVELOPEMENT
-L’expérience marocaine-

par

Monsieur Abdelhamid HASSOUNE,

29 Novembre – 1er Décembre 2010


Hôtel Intercontinental – Tanger (Maroc)
THEME : LES TENDANCES ACTUELLES DES REFORMES FISCALES
ORIENTEES VERS LA MODERNISATION DES OUTILS, DES PRATIQUES ET LE
DEVELOPEMENT
-L’expérience marocaine-

INTRODUCTION
LE Contexte macro économique : « crise des finances publiques »
Les grandes réformes menées ont été le plus souvent dictées par des contraintes financières
et non par de choix de politiques délibérées des pouvoirs publics.

En effet, le rôle accru de l’état dans le développement économique et social s’est traduit
par une augmentation des dépenses et une aggravation de la dette du trésor public:
- exp : entre 1970 et 1981) la dépense de l’administration centrale est passé de 20 % à
38%
- exp : la dette extérieur et intérieur du trésor public à atteint environ 112% du PIB en
1987).

Le cycle des réformes fiscales


Au Maroc, les ajustements du système fiscal ont été entrepris depuis le début du 20ème siècle.
Trois périodes ont marqué son évolution :
1- Période 1910- 1922 : (Le protectorat) : Substitution des impôts de la métropole, dits
modernes, aux impôts traditionnelles d’obédience religieuse)
2- Période 1961 – 1978 (L’indépendance): Remplacement des impôts indiciaires par des
impôts analytiques
3- Période 1984- 2007 : (Modernisation de l’Etat et de ses institutions): Refonte des impôts
analytiques (ou cédulaires) dans des impôts synthétiques.

Les stratégies conduites en matière de reforme fiscale n’ont pas occulté le rôle de la fiscalité
dans le développement économique et social du pays. Ces stratégies, imprégnées par les
tendances politiques dominantes dans chaque époque : L’interventionnisme de l’état : 1961-
1995 la voie libérale : 1995-2010 ont façonné la structure du système fiscal actuel

Des Résultats positifs

1°Transformation de la structure des recettes fiscales : « Dominance des impôts directs


sur les impôts indirects :
Malgré le tassement des recettes fiscales en 2009 et 2010 du fait de la crise financière
mondiale, celles-ci ont enregistré, ces dix dernières années, un taux de croissance annuel à
deux chiffres. Pour la première fois dans les anales de la DGI et des finances publiques le
montant des impôts directs dépasse celui des impôts indirects et à partir de 2007, le rendement
de l’I.S surplombe celui de l’I.R.
Le tableau et graphique ci après retracent l’évolution des recettes fiscales consolidées des
impôts gérés par la DGI entre 1998 et 2009.

Evolution des recettes globales (*) des impôts gérés par la D.G.I

En millions de dhs.
Désignat 199
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
ion 8

2
Recettes
74 79 80 84 87 91 97 110 125 150 185 169
fiscales
028 049 474 052 667 156 448 431 264 057 602 007
totales
(*) paiement spontané + régularisations

Recettes f i scal es total es

200000

150000

100000

50000

0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Recettes f i scal es total es

2° Elargissement de l’assiette fiscale


La croissance des recettes fiscales est le résultat de la politique de l’élargissement de
L’assiette imposable qui s’est traduit par une augmentation importante du nombre de
contribuables soumis aux différents impôts. C’est ainsi que :
• Le nombre d’entreprises soumises à l’IS est passé de 60 000 à 118 150 entre 1998 et
2008 soit une augmentation de 96,92%;
• Le nombre de contribuables soumis à l’IR est passé de 2 072 000 en 1998 à 3 825 761
en 2008 soit une augmentation de 84,64% ;
• Le nombre de redevables à la TVA est passé de 91 000 à 234 184 durant la même
période avec une progression notable de 157,35%.

3° Maîtrise du déficit budgétaire :

La consolidation des recettes s’est traduite par une amélioration de la contribution des recettes
fiscales dans la maîtrise substantielle des déficits budgétaires. En effet, la part des recettes
fiscales dans les dépenses ordinaires dépasse depuis 2005 les 80% avec un pic excédant les
100% (101% en 2007 et 107 % en 2008).

Le graphique suivant retrace l'évolution de la part des recettes fiscales dans les dépenses
ordinaires et les dépenses globales durant la période allant de 1990 à 2009.

part des recettes fiscales dans les depenses


globales et ordinaires

120,00
100,00 Part des recettes
80,00 fiscales dans les
dépenses globales
60,00
Part des recettes
40,00 fiscales dans les
20,00 dépenses ordinaire
0,00
1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

3
Il est signalé que les paiements spontanés représentent pratiquement plus de 90% des recettes
fiscales soit l’une des performances notables de la modernisation du système fiscal marocain.
Les paiements spontanés permettent en fait d’accélérer le recouvrement et d’atténuer l’effet
de l’inflation.

Ces progrès remarquables enregistrés ces dix dernières années par la DGI sont indéniables.
Les performances réalisées en terme de rendement fiscal, d’élargissement de l’assiette
imposable témoignent des mutations profondes qu’ont connues et la politique fiscale et de
l’administration fiscale.

I- La POLITIQUE FISCALE
Les reformes fiscales mises en œuvre au Maroc de puis les années 1980 ont pour objectifs de :

• moderniser le système fiscal et le rendre mieux adapté à l’évolution économique et sociale;


• renforcer la mobilisation du potentiel fiscal;
• et améliorer la répartition de la charge fiscale.

Les moments les plus forts ayant marqué l’évolution du système fiscal actuel se résument en
trois phases essentielles:

I-1 Phase de la transformation de la structure du système « impôts synthétiques en


remplacement des impôts cédulaires

Le Maroc a connu sa grande réforme fiscale dans les années 1980. En effet, la loi cadre
adoptée en 1984 a constitué une véritable coupure dans l’histoire de la fiscalité marocaine.
Son objectif était de mettre en place un système fiscal cohérent, simple, équitable, rentable et
assurant davantage de garanties aux citoyens, construit autour de trois principaux impôts : la
T.V.A, l’I.S, l’I.R. tous déclaratifs et payés spontanément par les redevables.

Cette refonte résultait de la politique d’ajustement structurel imposée par une crise aiguë des
finances publiques et la nécessité de faire face aux charges de la dette extérieure.
L’amélioration du rendement fiscal constituait alors l’un de ses principaux objectifs.

Il est précisé que le système fiscal marocain se présentait, avant, comme un ensemble
hétérogène composé d’une multitude d’impôts : Impôt agricole, Impôt sur les Bénéfices
Professionnels (I.B.P.), Prélèvement sur les Traitements et Salaires (P.T.S.), Contribution
Complémentaire (C.C.), Taxe sur les Profits Immobiliers (T.P.I.), Participation à la Solidarité
Nationale (P.S.N), Taxe sur les Produits et Services (TPS),…
Malgré les efforts déployés dans le sens de la simplification et de la mise en place d’un
système synthétique, la cédularité n’a pas totalement disparu. En effet, d’autres taxes, comme
la Taxe sur les Produits de Placements à Revenus Fixes (T.P.P.R.F.), la Contribution sur les
Revenus Professionnels et Fonciers Exonérés (C.R.P.F.E.) et la Taxe sur les Profits de
Cession de Valeurs Mobilières (T.P.C.V.M.) ont été créées remettant, ainsi, en cause l’un des
objectifs prévus par ladite réforme.
Aussi, la reconduction et la prolifération des vacances d’impôts de longues durées par le biais
des codes des investissements sectoriels et la création de zones franches d’exportation ont
été source de :
- tarissement des recettes fiscales ;
- distorsions dans la répartition de la charge fiscale ;
- et d’évasion fiscale

4
I-2 Phase de la refonte des codes des Investissements « automatisation et
uniformisation des avantages fiscaux »

Dans une perspective d’aide au développement, l’Etat marocain a initié une politique
d’incitation à l’investissement basée sur l’octroi des exonérations, en amont et en aval, de
tous les impôts et taxes grevant l’investissement dans le but de mobiliser l’épargne nationale
et internationale.
Ces exonérations portaient aussi bien sur les droits d’enregistrement, la TVA sur les biens
d’équipement, les impôts locaux (Taxe urbaine et taxe professionnelle, et l’impôt sur le
résultat (IS et IR). Ces exonération visent à réduire le coût de l’investissement et accroitre
son rendement.
Toutefois, L’octroi des avantages étant subordonné à l’obtention de l’agrément de
l’investissement par l’administration de tutelle.
Cette politique des codes d’investissement qui avait au départ comme objectif d’orienter
l’investissement vers les secteurs prioritaires a fini, grâce à l’effet aimant, par s’étendre à
tous les secteurs d’activité économique. Ce qui a poussé les pouvoirs publics, Vers le milieu
des années quatre-vingt-dix, à la suppression des codes des investissements et à l’institution
de la charte des investissements
Cette charte des investissements mise en vigueur en 1996 uniformise et systématise l’octroi
de certains avantages fiscaux. Elle entend reconduire les exonérations des taxes grevant les
biens d’équipement, les provisions pour investissement et engage le gouvernement à revoir en
baisse les taux d’imposition de l’I.S et le taux marginal de l’I.R.
Des avantages supplémentaires pouvaient également accordés aux investissements supérieurs
ou 200 millions de dh
La non application de la réduction des tarifs de l’I.S et de l’IR et le maintien de l’exonération
de l’I.S et de l’I.R au profit des exploitants agricoles, des entreprises minières et des
entreprises exportatrices a poussé les autres secteurs à réagir et à exiger, à leur tour, des
avantages fiscaux qu’ils ont fini par obtenir (secteur du tourisme, secteur de la promotion
immobilière, …).

I-3: Phase des ajustements du système fiscal 2001- 2010: « vers l’abandon des
exonérations fiscales »
Le fléchissement des recettes et la persistance des distorsions économiques ont été à l’origine
de la réflexion menée sur le nouveau sens à donner au système fiscal marocain. C’est ainsi
que des Assises nationales sur la fiscalité ont été organisées, en novembre 1999.
Inspirée des recommandations issues de ces assises, la réforme s’est poursuivie dans la
recherche de l’efficacité, la simplification et la cohérence des impôts.

1° Recherche de la simplification et cohérence :


L’objectif de simplification et de cohérence du système fiscal va se poursuivre par :
- l’intégration de la taxe sur les produits de placement à revenu fixe, la taxe sur les
produits des actions la taxe sur les profits immobiliers et la taxe sur les cessions de
valeurs mobilières dans l’I.R ;
- par la suppression des impôts moins rentables ou faisant double emploi avec les
impôts locaux (suppression de la P.S.N/IS et de la P.S.N, sur les terrains non bâtis et
suppression de la contribution sur les revenus exonérés)

5
Ces efforts d’harmonisation, de simplification et d’aménagement des textes fiscaux, ont
abouti à l’adoption, en 2007, du Code Général des Impôts, instrument qui offre aux opérateurs
économiques une meilleure lisibilité du dispositif fiscal

2° Recherche de l’efficacité du système et de la rationalisation des dépenses fiscales «


Elargissement de l’assiette et baisse des tarifs »

La réflexion au regard du nombre de plus en plus important des avantages fiscaux consentis
par l’Etat a permis de constater que leur efficacité reste difficile à vérifier.
Ce qui est certain est que ces mesures incitatives ont pour conséquence de diminuer les
ressources fiscales. Elles représentent, de ce fait, une charge pour le budget de l’Etat et un
allègement pour les contribuables qui en bénéficient
A cet effet et afin d’évaluer l’impact des dépenses fiscales sur les recettes, la DGI procède à
compter de 2006, à l’élaboration du rapport annuel sur les dépenses fiscales. Cette opération
a, entre autres, eu le mérite d’introduire plus de transparence dans l’octroi des avantages
fiscaux.
Le graphique ci après retrace la part des dépenses fiscales dans les recettes :

Ainsi, les pouvoirs publics vont s’employer à un exercice de rationalisation des dépenses
fiscales, qui consiste en la suppression progressive des exonérations, des déductions et des
abattements fiscaux. Cette politique va être suivie de la compression des taux de la TVA , de
la baisse des taux d’imposition de l’I.S et du réaménagement du barème de l’I.R.

a) Ajustements de la Taxe sur la Valeur Ajoutée : vers la simplification de la structure


des taux
Introduite en 1986, la réforme en matière de TVA est devenue une priorité pour moderniser le
système fiscal et renforcer son efficacité.
Cette réforme a été amorcée en 2005, elle vise :
- La simplification de la structure des taux, à travers l’adoption de deux taux, voire un
seul taux, qui permettrait d’améliorer la gestion de la TVA par les entreprises et par
l’administration.
- La limitation des exonérations qui implique la renonciation à toute nouvelle
exonération et l’assujettissement de certains biens et services au paravent exonérés.
En effet, la complexité de la TVA est due à la multitude des exonérations qui portent, en sus
des exportations, sur les biens d’investissement et une liste variée des biens et services, et à la
multiplicité des taux d’imposition : 20, 14,10 et 7%.

6
L’existence d’un certain nombre de taux réduits et des exonérations, entravent
l’amélioration du rendement de la T.V.A.
Outre l’impact sur les recettes, l’importance des exonérations altère la neutralité et va à
l’encontre même de la logique de la TVA qui consiste à taxer sans rupture de la valeur ajoutée
à chaque stade de réalisation.
D’où la recherche d’une législation simple, avec un champ d’application généralisé, des
exonérations limitées aux produits de première nécessité, et quelques secteurs à caractère
social. D’où la nécessité immédiate de résister à toute nouvelle demande d’exonération et de
supprimer toutes les exonérations non justifiées bénéficiant à certains produits et services.
Le rapport sur les dépenses fiscales de l’année 2007 a révélé que près de la moitié des
dépenses fiscales concernent la TVA, pour un montant dépassant 11milliards de dirhams. En
conséquence, dans le cadre du programme d’appui à la réforme fiscale en partenariat avec
l’Union Européenne, un programme a été initié afin de remédier à l’érosion de l’assiette
fiscale et de réduire le nombre de taux de la TVA.

b) Baisse du taux de l’Impôt sur les Sociétés :


Dans un objectif de réduction du poids de la fiscalité sur l’entreprise, l’administration fiscale
marocaine a procédé tout au long des deux dernières décennies à la révision à la baisse du
taux de l’impôt sur les sociétés. En effet, le taux de cet impôt qui était fixé à 45% en 1987 a
connu une réduction progressive comme suit : 44% en 1988, 38% en 1993, 36% en 1994,
35% en 1996, pour se fixer à 30% à compter de l’année 2008.
En outre, la DGI a procédé à la réduction du taux de l’IS appliqué aux établissements de
crédits et organismes assimilés qui est ramené de 39.6% à 37% à compter de 2008. Cette
mesure a été prise pour réduire l’impact du taux élevé qui peut affecter les conditions de
crédit et être répercuté sur le secteur productif de l’économie.
Aussi, et afin d’encourager la fiscalisation de l’économie informelle, le projet de la loi de
finances pour l’année budgétaire 2011 prévoit un taux de 15% en matière de l’impôt sur les
sociétés pour la Très Petite Entreprise (TPE) dont le chiffre d’affaires hors taxe réalisé est
inférieur à 2.000.000 de dirhams.
3° Réaménagement du barème de l’Impôt sur le Revenu :
La refonte du barème de l’impôt sur le revenu consacre l’engagement du Gouvernement
d’alléger la charge fiscale des particuliers.
Les réaménagements apportés au barème de l’impôt sur le revenu traduisent la volonté de
favoriser les bas et moyens revenus, en vue de soutenir le pouvoir d’achat et de renforcer
l’encadrement des entreprises, spécialement les PME.
Ainsi, il a été procédé à compter de 1992 à un réaménagement continu vers la baisse du
barème de l’IR comme suit :
- relèvement du seuil exonéré passant de 12 000 dirhams en 1992 à 30 000 dirhams en 2010 ;
- la modification de toutes les tranches intermédiaires et la réduction des taux
correspondants ;
- la réduction du taux marginal d’imposition ramené de 52% en 1992 à 38% en 2010.
Par ailleurs, et afin d’encourager la formalisation pour les Très Petites Entreprises qui
viennent volontairement régulariser leur situation, le projet de la Loi de Finances pour l’année
budgétaire 2011, prévoit, pour l’intégration des contribuables exerçant dans l’informel,
l’imposition des revenus acquis et des opérations effectuées à compter de la date de leur
identification.

7
II- L’ADMINISTRATION FISCALE
La réforme législative engagée par le Maroc n’avait de valeur que par rapport à
l’administration qui devait la mettre en œuvre. Partant de ce constat, il était impératif
d’engager un processus soutenu de modernisation de l’administration fiscale pour améliorer
ses performances et réduire ses coûts de gestion.

Le processus de modernisation de la gestion fiscale s’est traduit par la restructuration et le


renforcement du réseau de la D.G.I, la mise en place d’un système d’information centré sur le
contribuable, une gestion appropriée des ressources humaines et une ouverture sur
l’environnement

II-1. Réorganisation des structures et renforcement du réseau déconcentré:


a- Une structure fonctionnelle orientée client :
Le passage d’un système fiscal cédulaire et analytique vers un système fiscal synthétique et
personnalisé a conduit à l’intégration des unités de gestion selon un nouveau schéma devant
être axé sur le contribuable.
Cette transition a été réalisée, progressivement :
• Jusqu’à la fin de la décennie 1980, l’organisation de l’administration fiscale était
verticale, basée sur la catégorie d’impôt : impôts directs et taxes assimilées, taxe sur le
chiffre d’affaires et enregistrement et timbre. Cette organisation cloisonnée n’était pas
sans compliquer les démarches du contribuable qui avait affaire à plusieurs interlocuteurs.
• A partir de 1990, la mise en place d’une organisation fonctionnelle devait permettre le
décloisonnement des structures administratives par leur fusion, dans la polyvalence,
autour de trois fonctions principales : l’assiette, la vérification et le contentieux.
L’objectif de la mise en place de cette gestion unifiée est de tenir un dossier fiscal unique
par contribuable et d’offrir à ce dernier un interlocuteur unique pour tous les impôts et
taxes dont il est redevable. Cette gestion unifiée allait être facilitée par l’attribution à
chaque contribuable d’un identifiant fiscal unique, en sus des identifiants secondaires qui
correspondent aux biens qu’il possède et aux établissements qu’il exploite.
• Après quelques années, l’expérience a montré qu’un certain cloisonnement persiste entre
l’assiette et le contentieux en ce sens que les Inspecteurs d’assiette ne se préoccupaient
que des émissions, se souciant peu des réclamations que ces dernières risquent
d’engendrer. Ainsi il a été procédé à la fusion du contentieux et de l’assiette, de sorte
que c’est le même agent qui doit instruire et liquider l’affaire contentieuse.
• La mise en place progressive de l’interlocuteur fiscal unique avait pour conséquence la
mise en place d’une organisation orientée « client » qui s’est concrétisée par des
structures spécialisées suivant la taille des contribuables et ce aussi bien au niveau
déconcentré que central (La création d’entités des grandes entreprises, d’entités dédiées
aux P.M.E et d’entités chargées des personnes physiques professionnels ou particuliers).
b- La prise en charge du recouvrement :
Par ailleurs, afin d’assurer une gestion fiscale intégrée, la DGI a pris progressivement en
charge le recouvrement de la TVA et de l’IS, permettant ainsi de :
- centraliser les opérations comptables ;
- assurer le contrôle et le suivi des déclarations et des paiements ;
- réduire les litiges découlant des erreurs dues à la dualité des circuits de traitement de
l’information TGR/DGI ;
- rationaliser la gestion des remboursements et des restitutions.
L’une des conséquences de cette mesure a été l’amélioration sensible des remboursements
TVA et des restitutions d’IS au profit des entreprises.
c- Le Renforcement du réseau déconcentré
Le renforcement de la déconcentration s’est manifesté par :

8
• la création de directions régionales polyvalentes et de directions préfectorales; au total, le
réseau de la DGI compte aujourd’hui 16 directions régionales;
• le transfert de pouvoirs de décision aux staffs des directions régionales, inter préfectorales
et préfectorales leur conférant plus d’autonomie de décision (la décentralisation des
émissions de tous les impôts et la déconcentration totale en matière de remboursement du
crédit de la T.V.A, de la restitution de l’I.S et de l’I.R source et le dégrèvement total ou
partiel des impôts et taxes indûment établis fixé selon des seuils variables en fonction des
régions) ;
• le transfert au niveau régional de nouvelles attributions en matière de budget de
fonctionnement et de gestion des ressources humaines ;

II-2 L’Amélioration du suivi et pilotage des services déconcentrés


L’implication des services régionaux d’assiette dans la définition des objectifs à atteindre
se fait annuellement, à l’occasion de la préparation et de la négociation des plans
d’action régionaux à mettre en œuvre.
La gestion par objectif formalisée au moyen de plans d’action régionaux validés par
l’administration centrale vise à responsabiliser les services régionaux dans la réalisation
des prévisions de recettes fixées annuellement, en tenant compte bien évidement du
potentiel fiscal mobilisable de chaque région.
Les engagements volontaristes et formels des services régionaux sont appréciés par
rapport à une série d’indicateurs tenant compte des normes de gestion.

II-3 Une ouverture sur l’environnement

L’administration fiscale, consciente que l’information du contribuable favorise le respect


volontaire de ses obligations fiscales, a délibérément érigé l’ouverture sur l’environnement en
objectif prioritaire.
La communication, la transparence et la concertation ont servi de supports à cet effet.
II-3-1 Une politique de communication orientée vers plus de transparence
La Direction générale des Impôts a mis en place une politique de communication interne et
externe.
a- Communication externe
La stratégie de communication externe de la DGI se décline en nombreuses actions en
direction de différents acteurs.
Elles comprennent notamment :
- les relations publiques ;
- les relations avec la presse ;
- les publications ;
- l’animation du site Internet ;
- la généralisation des bureaux d’accueil

Les relations publiques


• Conférences-débats du Directeur Général des Impôts, tenues avec différentes
organisations et associations professionnelles et se rapportant aux mesures de réforme
introduites par la loi de finances.

• Participation de la DGI aux différents salons et forums pour l’explication des nouvelles
dispositions fiscales.

9
Les relations avec la presse

Des contacts périodiques sont menés au niveau de la presse à travers :


• la publication de communiqués sur les échéances fiscales, notamment en matière de
déclaration et de paiement : dépôt des déclarations de l’impôt sur le revenu, paiements
trimestriels des acomptes de l’IS, …)
• la participation à des émissions à la télévision ;
• l’information des journalistes sur des questions d’ordre fiscal.

Publications

• la DGI procède à la publication :


- de guides et dépliants, en langue arabe et en langue française, mis à jour sur la base des
nouvelles dispositions des lois de finances ;
- des rapports annuels d’activités et des rapports sur les dépenses fiscales.

Internet

La communication du plus grand public est également assurée à travers le site Internet de la
DGI qui a pour objectif l’ouverture de la DGI vers les usagers et la mise à la disposition des
contribuables de télé-services.

Généralisation des bureaux d’accueil


L’action fondamentale engagée par l’administration fiscale a été la généralisation des bureaux
d’accueil dans toutes les directions régionales des impôts. En effet l’avantage de ces
structures est de permettre au citoyen marocain un contact personnalisé avec les services
aussi bien pour s’informer que pour ses démarches administratives.
b- Communication interne
Les actions de communication interne ont pour finalité d’assurer un même niveau
d’information pour l’ensemble des fonctionnaires, de renforcer la cohésion, de porter les
valeurs de la DGI et de contribuer à la mobilisation de tous autour des objectifs stratégiques.
Les actions menées se résument comme suit :
Rencontres d’information et de sensibilisation : annuellement et à l’occasion de l’adoption
de la loi de finances, une série de conférences sont animées, par les responsables et cadres de
la Division de la Législation, au profit des ressources relevant du Service Central et des
Directions Régionales.
Journée du fiscaliste : La DGI organise une rencontre annuelle avec le personnel
représentant les différents grades et profils de la DGI, pour communiquer sur la stratégie de
modernisation de la Direction Générale.
« Mesinfos » est une feuille d’information interne publiée à travers la messagerie de la DGI,
pour informer les ressources des projets de réformes conduits par la DGI ; de l’actualité
fiscale et des orientations stratégiques (lettre de M. le Directeur Général).

Le déploiement de la messagerie et de l’accès à l’Intranet au niveau central et régional :


la messagerie électronique contribue à l’amélioration des délais des échanges de documents et
d’informations entre les services. De même, le site intranet permet de mieux partager
l’information et de la rendre accessible à tous d’une manière permanente.

10
Portail documentaire : Il est également possible, à travers Intranet, d’accéder aux bases de
données constituées par le service de documentation, couvrant la documentation générale
(livres, articles de périodiques spécialisés) et la documentation fiscale (circulaires, notes de
service, questions fiscales, etc.), de faire des recherches multicritères, de s’inscrire à des
profils de recherche, de réserver en ligne des documents et de consulter les divers produits
documentaires offerts.

II-3-2 La concertation

La DGI a fait le choix de développer sa capacité d’écoute pour répondre aux attentes de ses
partenaires.
Concrètement, les opérateurs économiques sont invités, à travers leurs organisations
respectives, à participer à l’élaboration et à l’enrichissement des projets de lois de finances. Ils
sont également sollicités pour donner leurs avis sur les projets de notes circulaires. La
fréquence et la permanence des rencontres avec les ordres professionnels et les chambres de
commerce ont favorisé l’institutionnalisation de la concertation.

II-4 Un système d’information ouvert :


Le système d’information de la Direction Générale des impôts a connu une refonte globale
depuis 2003. L’objectif ultime de cette refonte étant la maîtrise et le partage de l’information,
seule à même d’assurer :
• une meilleure qualité de service aux contribuables,
• une meilleure appréhension de la matière imposable,
• et une plus grande performance des ressources de la DGI
Des progrès importants ont été réalisés sur le plan de :
• L’accès à l’information;
• développement de la messagerie électronique et l’usage de l’intranet
• lancement du projet SIT (système intégré de taxation) qui apporte les innovations
essentielles suivantes :
™ La constitution du dossier unique du contribuable regroupant l’ensemble des
informations le concernant;
™ L’instauration du compte fiscal qui, à l’image du compte bancaire, retrace
l’ensemble des opérations concernant un contribuable.
™ L’élargissement de la couverture fonctionnelle (remboursements,
recouvrement forcé …)
™ L’adoption généralisée du système de veille (alerte, outils de recoupement et
d’aide à la décision…)
• L’ouverture du système d’information sur le contribuable et les partenaires de la DGI. En
effet, le projet SIMPL (services des impôts en ligne) qui constitue le guichet électronique
de la DGI a été concrétisé par l’entrée en fonction du Simpl TVA et Simpl IS et
actuellement en phase de réalisation le Simpl IR. Les services Simpl portent sur la
dématérialisation des procédures et des formulaires fiscaux.

II-5 Une valorisation des ressources humaines


Consciente que le capital humain constitue un véritable vecteur stratégique du changement, la
DGI a mené, ces dernières années, une vaste opération de recrutement de cadres à haut
potentiel et pluridisciplinaires pour renforcer la qualité de l’encadrement et augmenter les
effectifs.
Aussi, des plans de formation sont mis en œuvre en vue de valoriser les compétences
internes par la prise en charge des cadres nouvellement recrutés, le renforcement des
compétences des cadres déjà en poste et la maîtrise des nouveaux métiers.

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Par ailleurs, la DGI a adopté une démarche de gestion prévisionnelle des ressources
humaines (GPEEC) qui lui permettra d’effectuer un meilleur suivi de
L’évolution des emplois et des carrières, servant de base à une gestion plus efficace des
effectifs et des compétences.
Cette démarche prospective concerne à la fois l’organisation, les métiers, les effectifs et
l’affectation des individus sur les postes notamment ceux de responsabilité.
Elle fait apparaître des déficits ou des excédents que l’administration s’efforce de réguler par
des mouvements internes (mutation, formation, redéploiement, mobilité...) ou par des
politiques d’embauche ou de départ.
L’étude relative à la mise en oeuvre de la Gestion Prévisionnelle des Effectifs, des Emplois et
des Compétences « GPEEC » au sein de l’administration fiscale marocaine a été achevée et a
donné lieu à :
• L’élaboration du « Référentiel des Emplois et des Compétences » (REC), du
« Référentiel des Normes de la Charge de Travail » et des itinéraires de carrière du personnel
de la DGI » ;
• L’évaluation des besoins en effectifs à l’horizon 2012 et la mise en place d’une stratégie de
réajustement des écarts entre les besoins et les ressources qui se traduit par des plans de
promotion, de redéploiement fonctionnel et géographique, de reconversion, de formation et de
recrutement

www.fsjes-agadir.info

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