Octobre t.
89é
LE DEVENIR SOCIAL
Étude sur Vico
En t839 Michelet publia une traduction abrégée de la c S~ ttOU-
wlle ». Dans un discours préliminaire, il faisait ressortir l'originalité
et la valeur des idées de Vico : le grand historien français exprimait
l'opinion que bientôt le philosophe napolitain serait apprécié à sa
juste valeur et qu'alors on pourrait mettre sous les yeux du public
l'œuvre entière: iljugeait nécessaire, en attendant, de faire d'assez
grands retranchements ( t ).
L'œuvre de Vico est resté(peu connue en France; on ne la cite guère
que pour rappeler le principe de l'histoire idéale, commune à tous les
peuples et destinée à se renouveler éternellement. - Cette partie de
la Scie?U".e ttOur~elle offre pour nos contemporains un réel intérêt : car si
les idées de Vico avaient une réelle valeur scientifique, il faudrait
désespérer de voir jamais se produire la transrormation socialiste. -
C'est à juste titre qu'on a abandonné la mythologie développée dans
ce livre: Michelet l'avait jugée si mauvaise qu'il l'avait presque com.:
piètement supprimée, demandant l'indulgence du lecteur pour ces
combinaisons arbitraires. Je crois qu'on doit se montrer tout aussi
(1) Michelet a suivi l'édition de 1744, bien qu'elle soit, à son avis, assez
médiocre.
Les citations que je ferai se rapportent toutes à la traduction de Michelet,
·édition de 1894 : ce volume comprend, en plus de la Scilnc1 nOUflllU, l'au·
tobiographie de Vico, le traité aur l'antique sagesse de l'Italie et quelques
opuscules. · ·
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