La Rive de La Deule Lille
La Rive de La Deule Lille
SOMMAIRE
Les principes du Masterplan
Avant Propos 2 Le Masterplan 20
Conflits en bord de Deûle 3 Le Strip 22
Impact d’une mise à très grand gabarit 4 Les Sas urbains 23
Le Marais 24
Diagnostic des paysages du canal de la Deûle Les Lucarnes urbaines 25
Perception sensible du canal de la Deûle 6
Le paysage du canal de la Deûle 8 Les projets de l’atelier
Les fondations de la Deûle urbaine 10 Le Strip, des projets le long du canal 26
La Deûle industrialisée 11 Les Sas urbains, des projets qui ouvrent la ville 28
L’armature paysagère de la Deûle urbaine 12 sur l’eau
Un panel d’acteurs potentiellement en conflit 14 Le Marais, des projets de grands paysages 30
Projets et héritages 16 Le Marais, un chapelet de parc 32
De l’état des lieux au Masterplan 19 Le Marais, des linéaires de promenades 33
Les Lucarnes urbaines, des projets urbains au 34
bord de l’eau
Le mot de la fin 36
Depuis des décennies la voie d’eau a été trop ignorée dans la métropole et dans la Partager le territoire par le paysage
région et par conséquent très négligée ; quand elle attirait l’attention, c’était souvent à cause Denis Delbaere & Jean-Michel Merchez, responsables de l’Atelier Public de Paysage 2017-18
des nuisances réelles ou supposées dont elle était porteuse pour les territoires traversés.
Le seul aspect positif perçu résidait dans sa dimension de voie du transport de masse de Chaque année depuis 2007, l’Atelier Public de Paysage de l’ENSAPL met à la disposition
marchandises, encore s’agissait-il surtout des moins séduisantes d’entre elles : pondéreux, d’une collectivité ou d’une instance territoriale les compétences naissantes et l’imagination vive d’un
déchets, etc. Avec la réalisation de la liaison Seine Escaut, et la remise en cause actuelle de la groupe d’étudiants paysagistes. Ces jeunes paysagistes concepteurs exerceront leur métier dans le
primauté du mode de transport routier, il est temps que nos territoires reconsidèrent, à l’instar domaine de l’aménagement, de la gestion, de la programmation et de la planification du paysage.
de la majorité des villes et des régions d’Europe, leur relation à la voie d’eau, en valorisant L’Atelier Public de Paysage permet de défricher par le projet les possibles d’un sujet complexe et celui
tous les atouts et en fassent un support privilégié de leur stratégie de développement, de cette année l’est notoirement.
notamment urbain.
L’ADULM et Ports de Lille ont souhaité organiser un Atelier Public de Paysage sur deux semestres
La voie d’eau, particulièrement quand elle s’est développée sur la base d’une autour de la question du partage du canal de la Deûle dans sa partie urbaine, entre Hantay au Sud
rivière existante, regroupe un ensemble unique d’enjeux de développement stratégiques, (confluence avec le canal d’Aire) et Deûlémont au Nord (confluence avec le canal de la Lys). Rivière naturelle
de natures diverses. Il s’agit bien entendu d’abord d’enjeux de transport, notamment de aux usages multiples, ensuite conçue comme une infrastructure économique, la Deûle est aujourd’hui
marchandises, et de tourisme et donc de développement économique, mais aussi de l’objet d’attentes très différentes, qui connaissent toutes un fort dynamisme, et entrent parfois en conflit :
reconquête urbaine et paysagère et de renouveau écologique. C’est aussi un retour aux - activités économiques, essentiellement gérées par la Chambre de Commerce et d’Industrie via Ports
données de la géographie physique du territoire, dans un espace qui manque de repères de Lille,
topographiques et, potentiellement au moins, un facteur d’unité entre territoires. C’est enfin - services écosystèmiques, la Deûle étant un maillon essentiel de la trame verte et bleue de
le support d’interventions matérielles de qualité et de valorisation du patrimoine. l’eurométropole,
- fonctions de loisir et de cadre de vie (pêche, activités sportives et de détente),
L’attrait pour l’habitat et les loisirs que suscite désormais l’eau en milieu urbain ne - fonctions résidentielles et urbaines (constructions de logements, de bureaux et d’équipements à
doit pas conduire à exclure de ses abords les autres fonctions essentielles au développement proximité de la voie d’eau conçue comme un argument pour la qualité des projets urbains).
de nos agglomérations, en particulier les activités économiques, notamment logistiques. Aujourd’hui, la perspective de la construction du Canal Seine Nord Europe (CSNE) permet d’imaginer
Il importe de favoriser le long de la voie d’eau des aménagements conciliant les différents un accroissement conséquent du trafic commercial et la conflictualité des usages du canal et autour
types de fonctions urbaines et d’y maintenir ou développer une réelle mixité fonctionnelle. du canal risque de s’en trouver renforcée, empêchant l’élaboration d’une vision et d’un projet de
Il faut donc concevoir et mettre en œuvre sur les secteurs les plus stratégiques des projets territoire partagés. L’ADULM et Ports de Lille s’interrogent donc sur les moyens d’un projet de territoire
qui, dans leur domaine, s’avèrent aussi innovants et visionnaires qu’a pu l’être en son temps permettant un partage harmonieux de l’espace Deûle, tout en favorisant une large mobilisation des
une opération comme Euralille, en permettant la coexistence des diverses fonctions urbaines acteurs du territoire.
autour d’un pôle d’échange international et local de voyageurs. Développer ainsi un réel
urbanisme de projets autour des enjeux de la voie d’eau s’avère fondamental, mais il est bien L’hypothèse de l’Atelier Public est que ce partage peut s’organiser autour d’une valeur
évident que les propositions devront être variées et adaptées au contexte, en tenant compte collective, qui est celle du paysage que tous ont en commun. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est
en particulier des différences d’échelles et d’enjeux… ce paysage, pensé aussi bien à l’échelle de la voie d’eau dans la continuité de son parcours et dans la
séquentialité de son itinéraire, cadre d’une possible harmonisation des mixités fonctionnelles, qu’à
Les besoins de régulation ne sont pas moins importants ; le principe de l’accès de l’échelle de certains sites sur lesquels les conflits risquent d’être particulièrement inhibant. La voie
tous à la voie d’eau et de la libre circulation sur ses bords (en mode doux du moins) devrait d’eau industrialisée représente un potentiel fédérateur mais n’a jamais été pensée comme telle. De
être posé, même si des conditions de sécurité sur les emprises portuaires peuvent amener à quel paysage parle-t-on, dans quelle épaisseur, dans quel rythme fait-on évoluer les regards et les
en restreindre l’usage. Dans ce contexte pourraient être encouragées des utilisations à titre usages, dans quelle condition géopolitique ? À l’inverse des politiques d’aménagement sans cesse
temporaire de certains espaces proches de la voie d’eau à des fins ludiques ou culturelles segmentées par les divisions administratives et/ou foncière, la réflexion sur et à partir de la voie d’eau
; ceci pourrait aller d’une occupation très éphémère (un dimanche ou un jour férié par engage une posture qui devrait être agréablement portée par la linéarité, la continuité, la traversée
exemple) de certains sites en activité jusqu’à l’investissement pour quelques semaines ou « des » territoires. On considérera par ailleurs ici que l’intensité de la conflictualité est un facteur
mois d’espaces aujourd’hui en friche. d’invention et de créativité susceptible de faire émerger autant de projets de paysage autour de la
Deûle.
La voie d’eau devrait constituer un support majeur pour un projet de (re)
développement d’un territoire comme celui de la MEL, au sein duquel la plupart des Les travaux de l’atelier ont été suivis par un comité de pilotage réuni 4 fois dans l’année
enjeux sont partagés, mais dont la gouvernance est de fait éclatée. Dans cette optique, universitaire. Composé de représentants de l’ADULM et de Ports de Lille, il a aussi accueilli des
la voie d’eau devrait être à la fois identifiée comme un élément de structuration du représentants de diverses communes concernées ainsi que les services de la MEL. Nous tenons à
territoire, un objet d’intervention en soi, et comme un support de la mise en oeuvre d’un saluer l’intensité et la précision de l’implication de ce comité de pilotage dans le suivi et la discussion,
modèle de développement plus soutenable. Ce pourrait même constituer un axe majeur toujours exigeante et bienveillante, des travaux des étudiants.
de développement des coopérations avec les territoires voisins, comme le propose
l’Eurométropole, mais aussi la Région.
La mise en œuvre d’une stratégie suppose cependant que soient reconsidérées les
approches trop souvent sectorisées, spatialement et géographiquement (de l’aménagement). L’eau : un commun métropolitain ?
Elle implique donc de développer une vision d’ensemble innovante mais aussi que l’on François Andrieux, directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille
envisage l’opportunité de mettre en œuvre des programmes nouveaux, des projets originaux
mais cependant réalisables, correspondants aux besoins de la métropole tout en respectant Ce dixième atelier public de paysage nous fournit l’occasion de pointer l’intérêt partagé de
– et valorisant - les spécificités de chacune de ses composantes. ce format pédagogique : confronter les étudiants à une problématique concrète pour explorer un
enjeu territorial, porter un regard prospectif et proposer à un acteur de ce même territoire un autre
C’est dans cette perspective - afin d’offrir à la réflexion des décideurs un vaste point de vue, celui du paysage. Au moment où se met en place le titre de « paysagiste concepteur »,
éventail de propositions certes parfois détachées des contraintes qui s’imposent aux acteurs il n’est pas inutile de partager et de diffuser l’originalité et l’utilité du prisme du paysage auprès des
du territoire - que l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille métropole et Ports de acteurs de l’aménagement.
Lille ont souhaité proposer conjointement à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Cette année, l’Agence d’Urbanisme de Lille Métropole et Ports de Lille ont souhaité mobiliser l’atelier
Paysage de Lille d’organiser cet atelier étudiant sur le partage de la Deûle urbaine. public sur un territoire et un objet de grande échelle : une rivière, la Deûle à examiner dans son
segment métropolitain. Réinvestir la Deûle et son « urbanité » est en soi significatif de notre époque
tant l’eau, pourtant fondatrice à Lille, était devenue un point aveugle du développement urbain
Agence de développement et d’Urbanisme de Lille Métropole (ADULM) pendant l’industrialisation. Repenser les rapports entre la ville et sa rivière implique d’exhumer, de
Ports de Lille retourner un envers du paysage métropolitain.
L’eau est un objet par essence polymorphe, multiscalaire et multidimensionnel. Infrastructure et vecteur
potentiel de loisirs, des champs captant du sud aux enjeux transfrontaliers au nord, du métropolitain
à l’infra-local, de l’économique à l’écologique, la rivière concentre une diversité de problématiques
et génère une multitude de conflits potentiels entre des enjeux souvent contradictoires. Il suffit de
penser aux conséquences du passage au très grand gabarit dans la perspective du Canal Seine Nord
Europe et de prendre la mesure de ses impacts à chaque franchissement et le long de chaque rive.
Il est convenu désormais de considérer l’eau comme un commun. Pierre Dardot et Christian Laval,
soulignent combien le commun, un principe médiéval, est en fait « une activité qui ne se construit
que dans et par le conflit ». Le commun ne se décrète donc pas et l’approche par le paysage doit se
comprendre comme une contribution, un épaississement du débat à venir. Dans ce sens le lecteur
pourra sans doute s’interroger sur la proposition de masterplan, un terme dont l’autorité implicite
peut paraître orthogonale avec le principe de commun. Si l’eau comme commun est un projet,
c’est avant tout un projet de gouvernance complexe et passionnant à l’échelle de la métropole.
Aux paysagistes, et avec eux, aux urbanistes et architectes, d’éclairer ce débat politique dont les
conséquences spatiales nécessitent d’être mesurées, dessinées, qualifiées, anticipées…
aaaarH
naaaan mamaaan !!!
je me lève, je me lève !
j’adore l’école !
naaaan !
j’veux pas
tout le monde a
une traversée des plus paisibles son matos ?! on va
commencer les jeunes
quand je
me suis inscrite à
l’asso de jogging,
j’imaginais pas les je le sens pas !
cHoses comme ça ... je le sens pas !
je le sens pas du
tout du tout !!!
n’oubliez pas
de bien accrocher
vos mousquetons
pareil ...
les jeunes !
tu vois gamin,
la pêcHe, c’est apprécier
l’amour du sport ! le paysage, écouter la nature,
savourer le silence. reste
concentré d’accord. la pêcHe
c’est comme une méditation mais c’est
sur soi. pas possible !!!
péniche de
branquignol tu
pouvais pas passer
papy ???
plus tard !
la poiscaille s’est
barrée ! fais chier
! gamin on rentre ...
Figure 3 : Coupes avant/après du relèvement du pont de la rue du Château à Haubourdin. Passerelle du collège à Courtrai
Les ponts peuvent avoir des rampes sans talus
et ainsi laisser place à un espace public ouvert
passant en dessous.
La forme et l’aspect des infrastructures peuvent
être conçus de manière à les rendre moins
impactant visuellement dans le paysage.
Figure 4 : Coupes avant/après de l’élargissement du canal et du relèvement du pont ferroviaire entre
Saint-André-lez-Lille et la Madeleine.
Figure 5 : Coupes avant/après du creusement de la nouvelle portion du canal sur l’île de la Citadelle.
CONTINUITÉ
La plupart d’entre nous ont eu spontanément
recours au plan, dessinant de longues cartes suivant
le ruban du canal. Ceci montre la forte continuité
qui le caractérise à l’image d’un travelling « urbain ».
Cette continuité a quelque chose de monotone mais
permet aussi une forme de rêverie, de méditation,
de délassement. Il faudra s’en souvenir au moment
d’imaginer le futur du canal : il s’agira de trouver
une manière d’accompagner cette continuité, de la
souligner, de renforcer son évidence et sa clarté.
PONCTUATIONS
D’autres relevés ont pris la forme de carnets de
notes dans lesquels nous avons consigné la multitude
des petits faits et des évènements qui ponctuent et
animent cette continuité du canal : points de repère
d’une cheminée d’usine ou d’un clocher, pontons,
bosquets, mares, hameaux en bordure de quai. Ce
second aspect immédiat du paysage nous a incité à
penser que ces formes de ponctuations pourraient
organiser les futures interventions en bord-à-canal.
SÉQUENCES ET CONTRASTES
Le troisième aspect marquant de ce paysage
est qu’il apparaît non pas comme un tissu urbain uni
au bord de l’eau, mais comme un parcours séquencé
associant des espaces de natures variées : séquences
urbaines, séquences jardinées, séquences boisées,
séquences industrielles et séquences portuaires
jalonnent le parcours. Ces séquences sont souvent
séparées les unes des autres par ces grandes
portes que sont les passages sous les ouvrages de
franchissement, ponts, viaducs et passerelles, qui
traversent régulièrement le cours du canal. Nous avons
noté cependant que ces séquences ne sont presque
jamais homogènes d’une rive à l’autre. Au contraire,
la plupart du temps une séquence boisée sur une rive
fera face à une séquence urbaine sur l’autre, ou bien
une séquence industrielle répondra à une séquence
agricole. Ceci génère des effets de contraste paysager
qu’il faut considérer comme une valeur à exploiter,
comme une manière originale d’organiser le partage
de la Deûle urbaine.
1 - Le hameau de l’Écluse
La carte ci-contre et les coupes qui l’accompagnent, présentent le paysage
de la Deûle urbaine comme un ensemble composé d’un fil continu incarné par le
canal et d’un tissu urbain discontinu à ses abords. Cette déclinaison des ambiances
paysagères séquence le territoire en dix entités du Nord au Sud.
2 - Entre Deûlémont et Quesnoy-sur-Deûle, la Basse Deûle rurale se déploie 3 - La Basse Deûle urbaine
tel un long cordon paysager à travers la déclinaison d’une « coulée verte” reliant
des zones humides, des lagunages et un réseau de becques, l’ensemble restant peu
relié au reste du territoire.
6 - L’entité paysagère que forme la Moyenne Deûle de Lille à Saint-André, 6 - La Deûle jardinée
peut être qualifiée de Deûle jardinée. Elle se compose d’une succession de parcs
urbains raccordés par les boulevards et faubourgs. Cette densité d’espaces publics
végétalisés en fait un lieu phare de la métropole concentrant la plupart des activités
de loisirs. Les rapports de contraste paysager sont puissamment illustrés ici par le
vis-à-vis des rives paysagères du quartier des Bois Blancs et de Port de Lille.
7 - La Deûle industrielle Sud
7 - Entre Loos et Sequedin, le paysage industriel reprend le dessus. Il est
caractérisé par sa complexité : tracés sinueux, souvent hérités des anciens bras
de canal depuis longtemps enfouis mais parfois remis à l’honneur, ponctuation
d’anciennes mares, le tout jalonné par de grandes nefs industrielles qu’on découvre
sans transition, au coin d’une rue.
9 - La séquence suivante est marquée par le contraste de rive-à-rive entre 9 - La Deûle contrastée
le marais d’Haubourdin et le Port de Santes. Les grands volumes architecturaux
des entrepôts et silos du port entrent en dialogue avec les grands volumes boisés
des anciens marais et des peupleraies. Ce contraste scénique exprime nettement la
polyvalence du canal.
BASSE DEÛLE
2
3
Wambrechies
MOYENNE DEÛLE
6
Lille
Haubourdin
10
Ville tournée vers l’eau
HAUTE DEÛLE
Infrastructure portuaire
Paysage en vis-à-vis
Franchissement structurant
Friche industrielle inaccessible
Délimitation arbitraire
Hémicycle Boisement/marais
La Moyenne Deûle
Un palier topographique d’environ 4 m
séparait le cours de ces deux rivières
si différentes. Au Moyen-Age, on
déchargeait les bateaux et on acheminait
les marchandises d’une Deûle à l’autre.
Les eaux de la Haute Deûle s’écoulaient
dans un réseau de fossés le long desquels
la ville de Lille et ses faubourgs se sont
établis. Le talus permit aussi de fortifier
la ville. Les moyens de terrassement
11
L’armature paysagère est l’ensemble des éléments à caractère naturel qui s’imposent aux projets
d’aménagement. L’identifier, c’est montrer selon quelle densité et quelles orientations les futurs projets
s’implanteront. Par exemple, l’étude du projet en cours de la ZAC de l’Ange Gardien à Quesnoy-sur-Deûle montre
que le projet s’implante dans le respect des boisements, des haies, des becques et de l’orientation des champs,
comme le montrent les blocs diagramme ci-dessous. La carte ci-contre schématise trois grands ensembles à
l’origine de cette trame: les strates végétales, l’hydrographie et la matrice agricole (dont seules les principales
orientations sont figurées).
L’armature végétale présente trois structures différentes. Au Nord (Basse Deûle), il s’agit d’un semis de
bois et de peupleraies liés aux fermes. Au centre (Moyenne Deûle), les plantations se concentrent le long et
autour des grands axes et infrastructures. Au Sud (Haute Deûle), marais et peupleraies forment de grands volumes
verdoyants.
L’armature hydraulique se compose de la grille orthogonale des becques au Nord, du linéaire du canal au
centre et des fins et sinueux capillaires du marais au Sud.
Enfin, l’armature du parcellaire agricole dessine une trame orthogonale au Nord, plus dense et resserrée
au centre, tandis qu’au Sud elle se détend et épouse la longitudinalité du parcellaire maraîcher originel.
Masses boisées
Le réseau hydrographique
autour de la Deûle (mares, becques,
bras morts) est support d’une
végétation riche et diversifiée telle
que des saules têtards, bandes
enherbées, roselières... Ces
éléments présentent un atout en
terme de biodiversité floristique et
faunistique.
L’activité humaine a
également contribué à modeler
cette armature paysagère comme
le suggère la présence de trinquis,
s’apparentant à une succession
de fossés, plantés le plus souvent
d’aulnes et chargés de drainer les
eaux des terres agricoles.
Canaux et becques
Matrice agricole
13
Tout d’abord de fortes pressions sur les COUPLE DE BATELIERS CAPITAINE DU PORT DE WAMBRECHIES
friches industrielles. De petites « lucarnes
fluviales » comme celle de Marquette NosNOS
actions
ACTIONS le
SURlong du canal
LES TRONÇONS DE LAconsistent
DEÛLE
y augmenteraient les possibilités de à créer des linéaires de berges
URBAINE CONSISTENT EN LA CRÉATION DE
chargement et de déchargement des La revalorisation de la Deûle est un
écologiques par la DES
CONTINUITÉS FORMANT revégétalisation.
LINÉAIRES DE BERGES Le LA REVALORISATION DE LA DEÛLE
marchandises, mais les plaisanciers en objectif intéressant : leESTproblème
UNE STRATÉGIEse
boisVÉGÉTALISÉS.
que nousLE produisons est utilisé
BOIS MORT EST ÉGALEMENT INTÉRESSANTE. LE PROBLÈME SE POSE TOUTEFOIS
feraient bien des zones de haltes hors pose toutefois du stationnement des très
pour renforcer
UTILISÉ et étendre
POUR LE RNEFORCEMENT les berges
DES BERGES. en ce qui concerne LE STATIONNEMENT DES TRÈS
des grandes navigations, tandis que grands bateaux
l’association Transport Culturel Fluvial y GRANDS GABARITS.
programmerait peut-être des spectacles
vivants, et les bateliers y recherchent
des points d’ancrage. Tous ces acteurs
souhaitent agir très ponctuellement
et assez modestement sur le territoire, Notre association «fluvestre» recherche ÉCOLOGUE ville de lille AGENT VNF
selon une logique de dissémination desENlieux de halte pour
TANT QU’ASSOCIATION accueillir
«FLUVESTRE» NOUS le
SOUHAITONS
spatiale. NotreLE BUTdémarche
PRINCIPAL DE vise à conforter
NOS actions CONSISTE
public pour
DES ZONES DE des
HALTESspectacles vivants.LE PUBLIC
PERMETTANT D’ACCUEILLIR ENles
LA CRÉATION DE LUCARNES
plateformes FLUVIALES QUIet
existantes
Suivant une autre logique, linéaire Cela
POURpermettra
DES SPECTACLESd’orienter
VIVANTS ET DEl’intérêt
RETOURNER des
L’INTÉRÊT PERMETTRAIENT D’ACCROÎTRE
à travailler LES LINÉAIRES
à leurs DE QUAIS
relations de
celle-là, les activités de loisirs telles que DEShabitants
HABITANTS VERS L’EAU.
vers l’eau LE LONG DE LA DEÛLE URBAINE.
voisinage avec le territoire
la marche et le cyclisme se développent
par tronçons d’une longueur moyenne
de 5 à 10km. Une mise en continuité
de ces tronçons est souvent demandée,
l’objectif étant de créer un linéaire
de promenade, notamment cycliste,
fluide et efficace, en lequel les agents
immobiliers voient un argument pour
accroître l’attractivité résidentielle PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION RESPONSABLE PORTS DE LILLE
des bords de Deûle de Haubourdin à Il faut
IL FAUTvaloriser
AVANT-TOUTles campagnes
VALORISER DE MANIÈREgrâce TRANSPORT CULTUREL FLUVIAL
Quesnoy, la desserte cycliste du centre auPAYSAGÈRE
paysage Les parcs tels que celui de
LESetCAMPAGNES
les exploitations
ET LES EXPLOITATIONS LES PARCS TELS QUE CELUI DEouLAdeCANTERAINE
de Lille par la Deûle permettant de régler agricoles la Canteraine la Gîte
AGRICOLES GRÂCE À L’IMPLANTATION DEde
par l’implantation CONTINUITÉS OUgagneraient
DE LA GÎTE GAGNERAIENT À S’ÉTENDRE ET à
les problèmes de congestion du réseau à s’étendre le long
continuités
ÉCOLOGIQUES écologiques
automobile. SE MULTIPLIER LE LONG DE LA DEÛLE,
de la Deûle, pour obtenir le plus EN VUE
D’OBTENIR UN MAXIMUM DE CONTINUITÉS
de continuités vertes VERTES.
Enfin, une dernière logique
s’intéresse à la reconquête paysagère
et environnementale du territoire dans
son étendue. Ces volontés initiées
notamment par la MEL à travers le grand
projet du parc de la Deûle font écho aux AGRICULTEUR A SANTES chargé mission service espaces naturel mel
objectifs des petits agriculteurs ou de
l’association Lys Deûle Environnement,
dont le but est de valoriser le paysage Nous replantons
NOUS RECHERCHONS des EN
À METTRE linéaires
PLACE DES
NousNOUSne pêchons
NE PÊCHONS pas vraiment
PAS VRAIMENT sur
SUR LE CANAL.
des campagnes et les exploitations par de saules,
LINÉAIRES DE PLANTATIONS DEleSAULES
notamment long,
la plantation des saules ou la gestion le canal. Nous
NOTRE TEMPS NOUSpréférons
LE PASSONS SURlesLESétangs
ÉTANGS ET desNOTEMMENT
becques, AU pour implanter
NIVEAU DES BECQUES,CE un
QUI
écologique des berges. et les
LES BRAS MORTS. NOUS mais
bras morts, VOULONSces
PLUSsites sontET
DE HALTES, nouveau paysage dans la Deûle
PERMETTRAIT D’IMPLANTER UN NOUVEAU PAYSAGE
souvent peu accessibles
UNE ACCESSIBILITÉ AUX SITES DE PÊCHES.
Ce qui se dégage de ces entretiens AU SEIN DES ZONES RURALES DE rurale
LA DEÛLE
est qu’il est difficile de considérer la
Deûle comme un élément éminent du
territoire, investi par des usages intenses.
Globalement, l’image de la Deûle n’est
pas très positive, elle peut même être
encore négative, marquée par le passé Nous circulons et courons sur des PÊCHEUR AMATEUR RESPONSABLE LYS-DEÛLE-ENVIRONNEMENT
industriel et ses pollutions. De ce point de tronçons de 10 km aller-retour. Les Les logements les plus prisés sont
vue, il ne va pas de soi d’urbaniser à court points d’entrées tels que le parc LES LOGEMENTS
ceux LES PLUS PRISÉS un
qui permettent SONTaccès
CEUX
terme les bords à canal et d’inventer de de la Deûle et la citadelle sont PERMETTANT UNE ACCESSIBILITÉ À LILLE
simple à Lille et aux espaces ET CEUX
toutes pièces une ville au bord de l’eau, PROPOSANT PROCHES D’ESPACES VERTS.
verts. La proximité de l’eau n’estLA PROXIMITÉ
privilégiés. Ce serait bien que les
dont plusieurs approches donnent des AVEC
tronçons soient reliés pasL’EAU N’EST PAS recherchée
vraiment VRAIMENT RECHERCHÉEparPAR
les
résultats mitigés, comme c’est le cas à LES NOUVEAUX HABITANTS.
Haubourdin. Il vaut mieux adopter une nouveaux habitants
stratégie fondée sur une appropriation
progressive d’un paysage urbain qui reste
largement à domestiquer. C’est donc sur
la multiplicité des activités relevée qu’il
faut fonder la valorisation progressive
du canal, à partir des trois dynamiques
(dissémination d’usages, structuration JOGGEUSE AGENT IMMOBILIER
du linéaire et reconquête des territoires)
que nous avons décrites.
Espace culturel
Aire de loisir
Itinéraire de marche
Itinéraire cyclable
Espace agricole
Port en mutation
Port existant
15
Composer le linéaire
Les aménagements linéaires visent à former un continuum piétonnier
et cycliste le long du canal. L’aménagement de la coulée verte par le SIVA Deûle
dans les années 1990 en est le point de départ, et se poursuit aujourd’hui, tronçon
par tronçon, sous la conduite de la MEL. L’ensemble forme désormais un linéaire
au caractère boisé et bucolique, qui reste toutefois peu connecté aux villes qu’il
traverse, de Deûlémont à Lille. Mais ce caractère très autonome de la coulée verte
n’entre-t-il pas en résonance avec le statut géomorphologique très particulier de la
Basse-Deûle, au cours encaissé dans les argiles de la plaine de la Lys ?
1 1
15
13
8 12
10 3
14
11
6
COMPOSER LE LINÉAIRE
a
1 Coulée verte
7
METTRE LA VILLE À DISTANCE DE L’EAU
2 Parc de la Deûle
3 Rives de Deûle de la Madeleine
4 ZAC de l’Ange Gardien
7 Centre-Ville d’Haubourdin
17
CONTINUITÉ LONGITUDINALE
Coulée verte
Parc de la DeûIe
DISCONTINUITÉS TRANSVERSALES
Plateforme portuaire
Traverse urbaine
SÉQUENTIALITÉ
1 - Le hameau de l’Écluse
2 - La basse Deûle rurale
3 - La basse Deûle urbaine
4 - Wambrechies, la Deûle en coeur de ‘bourg’
5- La Deûle industrielle nord
6 - La Deûle jardinée
7- La Deûle industrielle sud
8- Haubourdin ‘ville Deûe’
9 - La Deûle contrastée
10 - La Deûle boisée
La carte ci-contre constitue la synthèse de l’analyse du territoire de la Deûle urbaine, en même temps
que la base d’un Masterplan. La structure spatiale et paysagère de la Deûle telle que nous l’avons décrite s’impose
en effet à toute orientation d’action future et en prédétermine les formes. Cette structure paysagère repose sur
4 grands principes.
1 - LA CONTINUITÉ LONGITUDINALE
L’analyse sensible a montré la forte continuité du canal, que renforce l’hétérogénéité des multiples
évènements urbains qu’il rencontre. Cette continuité, facteur d’ennui autant que de détente, est présentée par
plusieurs acteurs du territoire comme une qualité à renforcer, afin de conforter les mobilités douces et la qualité
écologique des berges. Elle se traduira dans le Masterplan par la volonté de créer une promenade fluide et
continue d’un bout à l’autre du canal, sous la forme de ce que nous appellerons un STRIP.
4 - SÉQUENTIALITÉ
Enfin, le paysage apparaît fortement séquencé. Il n’y a pas un paysage unique mais une succession de
10 séquences distinctes, articulées par les divers franchissements du canal. Il est par ailleurs fréquent que ces
séquences accueillent de forts contrastes de rive à rive, en séparant activités urbaines, agricoles, industrielles ou
de loisir. Le Masterplan s’inscrira dans cette séquentialité en imaginant, plutôt que des ensembles fonctionnels
continus, une scansion de petits ensembles programmatiques, soit autant de LUCARNES URBAINES alternant
4 urbanisations et activités portuaires.
De ce fait, la carte montre que ces 4 grands principes se déclinent différemment dans les trois grandes entités
géomorphologiques de la basse, de la moyenne et de la haute Deûle. Chacune de ces entités présente des
structures singulières qui orienteront l’écriture des projets et organiseront à grande échelle le partage de la Deûle.
Le paysage de la Basse Deûle se construit dans une trame paysagère quadrillée définie par le parcellaire agricole
et les becques. La Basse Deûle a vocation à rester essentiellement agricole, les villes de Deûlémont, Quesnoy-sur-
Deûle, et Wambrechies y jouant un rôle d’animation par l’accueil des activités de loisir, culturelles et de plaisance.
La coulée verte est un axe d’unification dont l’aménagement devrait être poursuivi pour gagner en épaisseur.
Le paysage de la Moyenne-Deûle a une vocation principalement urbaine et industrielle. L’armature paysagère
des grandes infrastructures et des principaux axes de la ville, articulant les plaques urbaines entre elles, est la
principale figure organisatrice. Les bords-à-canaux constituent entre Haubourdin et Marquette un grand parc
linéaire, d’épaisseur variable, animé par la topographie issue du talus originel, des terrassements industriels et
des fortifications.
Le paysage de la Haute-Deûle est dominé par la largeur du marais initial, emprise d’un projet de territoire destiné
à conforter la vocation essentiellement environnementale de ce territoire : le parc de la Deûle, dont la poursuite
tirera parti des anciens bras de Deûle, flots et bassins, et dont l’architecture jouera avec les grands volumes des
bois et des entrepôts du port de Santes.
19
ÉTAT ZÉRO
Le bloc-diagramme ci-contre représente la situation la plus fréquente à laquelle un partage harmonieux des
usages de la voie d’eau est confronté. Les tissus urbains se trouvent à distance de la Deûle. Cette distance provient
soit d’un héritage historique ( par exemple inondabilité des abords ), soit de la disparition d’une usine, soit de
la présence d’activités économiques qui privatisent l’espace de bord-à-canal, soit encore de la présence d’une
infrastructure qui sépare la ville du canal. Dans ces conditions, les bords-à-canaux sont peu accessibles, faiblement
appropriés et peu valorisés, ce qui se traduit par l’absence ou l’indigence des accès. Pour beaucoup de riverains,
le canal est associé à un passé industriel nuisible et aux risques engendrés par la pollution.
ÉTAPE N°1
Les sas urbains : faire sauter les verrous entre ville et canal
La première étape de tout projet de développement doit donc consister non pas à urbaniser les bords-à-canauxl
dans la précipitation mais à lever préalablement les obstacles qui forment un mur entre la ville et la Deûle.
Friches polluées, zones d’activités et infrastructures de transport doivent faire l’objet de projets de création
d’espaces publics, voies et cheminements, places et squares attractifs, rétablissant la possibilité de les traverser
pour accéder confortablement à la voie d’eau. La création de ces espaces publics permet un nouveau partage des
usages dans le cadre d’une requalification des limites des ensembles fonctionnels. Ainsi, ce qui fait actuellement
barrière devient un sas d’accès à la Deûle.
ÉTAPE N°2
Le strip : faire de la Deûle un axe de mobilité douce et efficace
Cette ouverture transversale sur la voie d’eau doit s’accompagner d’un accroissement substantiel de son
accessibilité longitudinale. Une piste large et continue doit être créée le long de la Deûle et d’un bout à l’autre
de la métropole. Pensée pour accueillir confortablement cyclistes, familles et usagers solitaires, cette piste doit
être composée dans un gabarit généreux de 10 mètres, analogue à celui de la promenade du Bois de Boulogne le
long de la Citadelle, même si la part de ce profil affectée aux allées et aux plantations peut varier d’une séquence
paysagère à l’autre. Les franchissements de la Deûle, qui interrompent actuellement très souvent le parcours,
doivent faire l’objet de remodelages soulignant la parfaite continuité de la promenade, véritable strip portant à
l’échelle métropolitaine les flux pédestres, cyclistes et de transports en commun léger. La présence à intervalles
réguliers d’emprises portuaires ou industrielles qui font pleinement partie du paysage amène le strip à passer
d’une rive à l’autre, et à devenir un balcon sur l’eau depuis lequel l’horizon de la ville se donne en spectacle.
ÉTAPE N°3
Le marais : transformer par petites touches les terrains vagues en activateurs urbains
L’ouverture des sas urbains et la création du strip ne se feront pas en un seul jour. Il s’agit de mettre ce temps à profit
pour favoriser un renouvellement du rapport que les métropolitains entretiennent avec la Deûle. Les multiples
usages de la voie d’eau et les projets modestes que portent leurs acteurs constituent autant d’opportunités pour
inséminer peu à peu une culture de la voie d’eau. Les terrains vagues qui occupent l’ancien lit majeur de la rivière
et où se développait jadis un large marais peuvent accueillir de petits aménagements temporaires tels que lieux
d’ancrage des bateaux, petites réserves écologiques, espaces d’accueil pédagogique ou d’activités théâtrales et
artistiques, petits espaces de pêche ou d’activités sportives. L’implantation de ces multiples activateurs urbains
permet d’ouvrir partiellement des terrains actuellement interdits au public et d’engager la dépollution des
friches industrielles et la reconquête écologique des anciennes becques et bras de rivière par des procédés de
phytoremédiation qui ont justement besoin de temps pour porter leurs fruits. Fermés au public sur l’essentiel de
leur surface pendant cette phase intermédiaire, ces espaces spontanément végétalisés dessinent un grand parc
linéaire de plus en plus attractif.
ÉTAPE N°4
Les lucarnes urbaines : conforter une urbanisation de qualité quand les conditions sont remplies
L’ensemble des préalables précédents place finalement un certain nombre de sites en position d’accueillir divers
programmes de logement et d’équipements. Ces programmes ne formeront pas un corridor urbain le long de
la Deûle mais une succession de lucarnes mettant en communication le canal et la ville. L’organisation spatiale
de ces lucarnes est préfigurée par la présence du strip, la connexion avec les sas urbains grâce à une trame
transversale d’espaces publics, et la pérennisation des activités installées dans le marais à l’intérieur de parcs et
de jardins publics bénéficiant d’un patrimoine arboré issu des années de dépollution.
Promenade piétonne /
cycliste
Boucle
Activité portuaire
Sas urbain
Activateur urbain
Reconquête hydraulique
Franchissement /
séquenceur du paysage
Emprise du marais
Espace aménagé
Lucarne urbaine
21
Promenade du bois de Boulogne, Lille L’Esplanade de la Citadelle, Lille La Grande Allée, Wavrin Quartier Pacot-Vandracq, Lambersart
Ce cheminement large et ombragé La multiplicité des allées parallèles Variation d’emprises à l’intérieur d’un Une allée et un escalier généreux pour
constitue le gabarit du strip intensifie la continuité et la perspective gabarit constant descendre le talus autoroutier
23
Lagunage, Harnes Potager urbain de Saint-Sauveur, Lille Association culturelle, Lille Plaisance tourisme fluviale, Lille
Valorisation des cours d’eau secondaires Polyvalence d’un lieu en mutation Utilisation du canal comme média Polyvalence des bords-à-canaaux
culturel
Parc d’Euratechnologie Projet de réhabilitation des Grands Projet de la friche Sonoco Cité des aviateurs
Présence d’un espace public généreux en Moulins de Paris Liaison de la Deûle à la ville au travers du L’implantation du bâti permet des vues
bord de Deûle Espace public transversal à la Deûle nouveau quartier dégagées sur la Deûle
25
Coupe BB’
Coupe CC’
C’
D’
C
D
Coupe DD’
C’ Coupe AA’
Coupe CC’
Les abords de la voie ferrée à l’ouest du port accueillent une piste piétonne
et cycliste végétalisée et accessible depuis Santes. Depuis le canal, le strip longe les A’
clôtures Sud sous un rideaux d’arbre jusqu’au quartier de la rue du général Koenig,
dont la traversée revivifie les espaces publics. Le strip longe ensuite la becque de la
Tortue, ancienne rigole d’assèchement agricole, et de biefs. L’accès à la becque suppose
une traversée partielle du port en aérien afin de ne pas entrer en conflit interne. Les
A
auvents et les toitures des entrepôts supportent une promenade publique dans les
containers ouvrant sur la Deûle par dessus les toits. Ce circuit accueille le Port Center
envisagé par Ports de Lille pour faire connaître ses activités de manière immersive.
Coupe AA’
27
lille
bois blanc
29
Santes, Emmerin, Wavrin, Houplin-Ancoisne et Don, secteur des champs captants : Anthony Fernandez
Ce projet de grand paysage se donne pour volonté de répondre à une
demande d’espaces verts croissante de la Métropole lilloise. Ainsi, grâce un regain
d’intérêt de la part des acteurs de la Deûle sur la question de la reconquête de l’eau,
le projet propose un prolongement du parc de la Deûle qui valorise la richesse des
éléments présents visibles et invisibles tels que le boisement, la topographie, et
surtout les nappes souterraines des champs captants. Ces éléments prennent alors
des formes dynamiques axées transversalement à la Deûle. Les citadins sont alors
invités à parcourir, et à traverser les séquences d’un paysage agricole préservé,
boisé, jusqu’au Canal de la Deûle , afin de jouir d’espaces de récréation et de nature
retrouvée.
Don, Annoeullin et extension du parc de la Deûle : atelier public de paysage n°4, 2010
Le sud de la Deûle urbaine est
structuré par le parc de la Deûle, et ce
programme ne demande qu’à s’étendre
le long du canal jusqu’au bassin minier.
En 2010/2011, une précédente édition de
l’Atelier Public de Paysage s’est penchée
sur les moyens d’une extension du parc
de la Deûle jusqu’à Lens. La reconquête
des anciens bras de Deûle apparaît comme
le fil conducteur d’un projet tissé entre le Connecter les masses boisées entre elles
canal et les franges des villes riveraines.
Le reboisement des anciens méandres
rétablit de fortes continuités paysagères
et écologiques. De grandes allées
perpendiculaires au canal y donnent accès,
à l’exemple de la grande allée de Wavrin. La
juxtaposition de ces tracés aux géométries
très différentes démultiplie les possibilités
de promenades et permet une expérience
riche et variée du paysage.
Relier Annoeullin à la Deûle avec
l’amenagement du site du Paradis
31
A A’
B’
B
A
A’
B B’
33
La restructuration de l’entre-deux
paysager qui sépare et relie le Ports de Lille,
la Deûle et le quartier des Bois Blancs est ici
opérée en s’appuyant sur la figure des anciennes
fortifications.
Le canal a été construit dans les douves
des ouvrages fortifiés, les entrepôts du port, par
leur alternance de pleins et de vides, épousant
le rythme des anciens bastions. L’entre-deux
paysager correspond quant à lui aux anciens glacis.
Cette géométrie sert ici de tracé régulateur pour
réorienter les fronts bâtis, conforter les espaces
publics et leurs tracés et régler les vis-à-vis avec le
port.
Entre Lille et Marquette-lez-Lille, les bords de Deûle sont soumis à une forte pression immobilière qui peut faire basculer ce paysage de grandes friches industrielles
et d’habitat ouvrier faiblement connecté à la rivière en un front urbain dont le quartier Sainte-Hélène fournit un exemple. Le risque est ici qu’en l‘absence de vision claire on
produise un nouveau quartier peu connecté à l’échelle métropolitaine, une série d’îles urbaines fermées sur elles-mêmes. Les trois projets ci-dessous proposent quelques
pistes pour éviter cet écueil.
Ce premier projet prescrit la construction Ce deuxième projet propose une vision plus Ce troisième projet propose une vision sylvestre
d’une promenade au bord de l’eau large et confortable contrastée du paysage urbain à générer. Plutôt qu’un de ce nouveau morceau de ville. De larges surfaces
sur les deux rives, tout en ménageant l’autonomie de parc habité, il s’agit de générer des espaces dotés de sont boisées et les constructions se glissent dans la
la séquence économique centrale. Ce strip continu et personnalités fortes, en accord avec le principe de trame des arbres. Elles sont desservies par une voie
généreux impose un recul minimum aux constructions. contraste et de séquentialité propre au paysage de centrale, parallèle à la Deûle et à la route nationale, qui
Par ailleurs, celles-ci se développent dans une trame la Deûle urbaine. Tandis que le Nord est entièrement évolue entre les arbres pour donner accès à une série
issue de celles des plaques urbaines riveraines, dévolu à un grand parc d’envergure métropolitaine, de lucarnes urbaines perpendiculaires au canal. Au
prolongées jusqu’à la Deûle, mais les îlots ainsi générés la rive gauche, dont l’urbanisation a été déjà engagée Nord, le tournant du canal est amplifié à la faveur des
sont alternativement consacrés à la construction par la construction du quartier Sainte-Hélène très près travaux de mise à très grand gabarit pour permettre
de petits collectifs et de traverses paysagères de l’eau, fait pression sur le canal : un nouveau rang l’implantation d’un port de plaisance complétant celui
densément végétalisées. L’effet d’entre-deux paysager d’immeubles collectifs vient se glisser entre le nouveau de Wambrechies, qui est saturé.
actuellement généré par les friches débarrassées de quartier et les berges pour investir l’eau au plus près. A
leurs anciens édifices est ainsi conforté sous la forme l’opposé, la rive droite joue la carte de la transversalité
d’un parc habité. en recherchant des accroches avec les tissus industriels
pré-existants. La trame des îlots en est déduite et la
figure emblématique d’une darse fait pénétrer l’eau au
cœur des nouvelles franges de La Madeleine.
35
Thibaut Verlinde
Tom Sénécal
Anaïs Fortin
Pauline Deray
Abigaelle Lefevre
Brice Anssens
Camille Grée
Abigaelle Lefevre
Anaïs Fortin
Tristant Corcel
Anaïs Fortin
Mélia Le-Hurand
Rémi Courtois
Pauline Rousset
Manuel Jouault
Daphnée Simon
Camille Marque
« L’Atelier Public de Paysge sur le partage de la Deûle
Clara Baquedano
urbaine a été pour nous l’occasion d’aborder le projet de paysage
au contact des acteurs de ce territoire et en premier lieu de ceux
de la maitrise d’ouvrage. Ils ont porté sur nos travaux un regard
extérieur à la fois exigeant et bienveillant, stimulant pour de
jeunes concepteurs.
Vanilla Moisson Nos échanges avec celles et ceux qui fabriquent et vivent
Camille Marque Florian Lambois cette Deûle urbaine au quotidien ont guidé l’élaboration du
Masterplan.
Bien entendu les deux voyages réalisés dans le cadre de l’atelier
Camille Grée ont toujours été des occasions de se former, d’apprendre et de
Gabrielle Billaudel se confronter aux réalisations des pays voisins.
Florian Lambois
Marie-Laure Druet
La durée importante de cet Atelier Public (un semestre
ou deux pour certains) montre qu’une réflexion sur un territoire,
Célie Nouvet pour prendre en compte ses dimensions sociales, spatiales ou
politiques, exige une temporalité longue. Cela nécessite de la
part des paysagistes en devenir que nous sommes, une forte
capacité à s’adapter, à rebondir, à se mettre à l’écoute sans
cesser d’être force de proposition. Si chacun défend sa vision
pour ce territoire, nous avons pu constater qu’il n’est pas si
difficile de se retrouver autour d’objectifs communs, qui ont
permis de construire ce Masterplan et les différents projets
d’aménagement qui s’y rattachent.
Anthony Fernendez
Nous souhaitons remercier l’ensemble des participants à cet
atelier, membres du comité de pilotage, enseignants des deux
semestres et intervenants dont les contributions ont ponctué et
enrichi cet atelier. »
Les auteurs du journal
Brice Anssens, Tristan Corcel, Anaïs Fortin,
Florian Lambois, Camille Marque, Vanille Moisson
et Thibaut Verlinde.