Murs de Soutenement - COUR PDF
Murs de Soutenement - COUR PDF
METIERS
COURS CCV004
___________
Sommaire
17. DIFFERENTS TYPES DE MUR DE SOUTENEMENT. ............................................................. 4
17.1. MUR EN T RENVERSE ............................................................................................................... 4
17.2. MUR EN L................................................................................................................................. 4
17.3. MUR AVEC UNE BECHE .............................................................................................................. 5
17.4. MUR A CONTREFORTS............................................................................................................... 5
17.5. MUR POIDS .............................................................................................................................. 5
17.6. PRE DIMENSIONNEMENT RAPIDE D'UN MUR EN T RENVERSE OU EN L ........................................... 6
17.6.1. Mise hors gel de la semelle........................................................................................... 6
17.7. PRE DIMENSIONNEMENT RAPIDE D'UN MUR-POIDS....................................................................... 6
17.7.1. Mise hors gel de la semelle........................................................................................... 6
18. JUSTIFICATION D’UN MUR DE SOUTENEMENT .................................................................. 7
18.1. DETERMINATION DES ACTIONS EN POUSSEE-BUTEE.................................................................... 8
18.1.1. Forces agissantes. ........................................................................................................ 8
18.1.2. Principe des calculs - coefficients de poussée.............................................................. 9
18.1.3. Mur en T avec talus incliné finis .................................................................................. 12
18.1.4. Prise en compte d'une charge uniforme infinie sur le talus......................................... 13
18.1.5. Prise en compte d'une charge uniforme finie sur le talus. .......................................... 14
18.1.6. Prise en compte d'une surcharge ponctuelle sur le talus............................................ 15
18.1.7. Prise en compte d'une nappe phréatique.................................................................... 16
18.1.8. Prise en compte de la cohésion. ................................................................................. 17
18.2. EFFET VERTICAL D'UNE SURCHARGE LOCALISEE OU PONCTUELLE.............................................. 18
18.2.1. Surcharge localisée. .................................................................................................... 18
18.2.2. Surcharge ponctuelle. ................................................................................................. 20
19. JUSTIFICATION DE LA STABILITE EXTERNE..................................................................... 22
19.1. LES DIFFERENTES ACTIONS QUI AGISSENT SUR UN MUR ............................................................ 22
19.2. LES ACTIONS QUI AGISSENT SUR UN MUR EN T RENVERSE ........................................................ 23
19.3. LES ACTIONS QUI AGISSENT SUR UN MUR EN L ......................................................................... 23
19.4. LES ACTIONS QUI AGISSENT SUR UN MUR-POIDS OU UN MUR A REDANS ...................................... 24
19.5. VERIFICATION DU NON-POINÇONNEMENT DU SOL DE FONDATION ............................................... 25
19.5.1. Actions favorables au non-poinçonnement du sol de fondation ................................ 25
19.5.2. Actions défavorables au non-poinçonnement du sol de fondation ............................. 26
19.5.3. Combinaisons d'actions............................................................................................... 26
19.5.4. Vérification du non-poinçonnement du sol de fondation ............................................. 26
19.6. VERIFICATION DU NON-GLISSEMENT DU MUR SUR LE SOL DE FONDATION.................................... 35
19.6.1. Actions favorables au non-glissement du mur ............................................................ 35
19.6.2. Actions défavorables au non-glissement du mur ........................................................ 35
19.6.3. Combinaisons d'actions............................................................................................... 35
19.6.4. Vérification du non-glissement du mur ........................................................................ 35
19.7. VERIFICATION DU NON-RENVERSEMENT DU MUR ....................................................................... 38
19.7.1. Actions favorables au non-renversement du mur ....................................................... 38
19.7.2. Actions défavorables au non-renversement du mur ................................................... 38
19.7.3. Combinaisons d'actions............................................................................................... 38
19.7.4. Vérification du non-renversement du mur ................................................................... 38
20. EXEMPLES DE CALCUL. ....................................................................................................... 40
20.1. EXEMPLE 1 : MUR EN T AVEC UNE COUCHE DE TERRAIN ET UN TALUS DROIT. ............................ 40
20.1.1. Description de la couche de terrain............................................................................. 40
20.1.2. Calcul des coefficients de poussée Ka et Kaq ........................................................... 40
20.1.3. Calcul des forces de poussée sur l’écran fictif. ........................................................... 41
20.1.4. Calcul des forces de poussée sur le mur de soutènement. ........................................ 41
20.1.5. Stabilité externe........................................................................................................... 42
20.2. EXEMPLE 2: MUR POIDS AVEC UNE SURCHARGE INFINIE. ........................................................... 44
20.2.1. Description des couches. ............................................................................................ 44
20.2.2. Calcul des coefficients de poussée Ka et Kaq ........................................................... 44
20.2.3. Calcul des forces de poussée. .................................................................................... 45
20.2.4. Diagramme de poussée. ............................................................................................. 48
CNAM CCV109 – Béton armé 3
Il existe différents types de mur de soutènement que l’on peut classer dans deux catégories :
Les murs poids, qui équilibrent la poussée des terres par leur simple poids propre : pour cette
famille de mur, seule une justification de la stabilité externe du mur sera exigée.
Les murs travaillant en console : ce sont des murs qui nécessitent la mise en place
d’armatures pour reprendre l’ensemble des poussées : pour cette famille de mur, il faudra
étudier la stabilité externe et interne.
17.2. Mur en L
C'est un mur en "T renversé" dont on a tronqué la partie avant ou arrière de la semelle.
Ce type de mur est couramment utilisé lorsque l’on est, par exemple, en bord de propriété.
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D
H/12
0,45.H + 0,20 m
0,10.H
H
à 0,15.H 0,10 à 0,15 m
D
H/8 à H/6
0,3.H + 0,20 m
Selon que l'on fait une vérification interne ou externe, les poussées ne sont pas déterminées au même
endroit:
Pour une vérification en stabilité externe:
o Dans la cas d'un mur en L, en T ou à redans, les poussées sont appliquées sur un
écran fictif vertical passant par le coin de la semelle.
o Dans le cas d'un mur poids, l'écran à considérer est celui du parement du mur.
Pour une vérification en stabilité interne: dans ce cas, les poussées sont appliquées
directement sur le parement du mur:
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Comme nous l'avons vu précédemment, par sécurité, il est d'usage de négliger l'action de la butée à
l'avant d'un mur de soutènement. En effet, les déplacements nécessaires à la mobilisation de la butée
sont importants et sont incompatibles avec l’esthétique et la destination future de l'ouvrage. De plus, la
butée peut toujours être supprimée par des travaux de terrassements ultérieurs (pose de canalisations
par exemple). Il serait dangereux de la prendre en compte dans les calculs.
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où :
• γ est le poids volumique des terres
• ka est le coefficient de pression active (coefficient de poussée) .
Ce coefficient dépend:
• de l'angle β que fait le talus avec l'horizontale,
• de l'angle λ d'inclinaison de l'écran sur la verticale.
• de l'angle de frottement interne ϕ du terrain situé en arrière de l'écran.
• de l'angle δ d'inclinaison de la poussée unitaire sur la normale à l'écran.
L'angle δ dépend de l’état de rugosité du parement, lui-même fonction du type de coffrage utilisé pour
la réaction de l’écran. Par exemple, pour un écran vertical (λ = 0° ) on prend en général :
• δ = 2/3 ϕ, si le parement est parfaitement lisse (coffrage métallique ou en contreplaqué) ou
dans le cas où le tassement général du mur peut être supérieur à celui du remblai.
• δ = ϕ pour un parement rugueux (coffrage en planches)
• δ = β pour un écran fictif vertical
La résultante p des poussées unitaires, sur la longueur « L » de l'écran, s'applique au tiers inférieur du
parement avec l'inclinaison δ et l'intensité :
pa = ka * γ * L² / 2
cos ²(ϕ − λ )
Ka = 2
sin(ϕ + δ ) sin(ϕ − β )
cos ² λ cos(δ + λ ) 1 +
cos(δ + λ ) cos( β − λ )
Coefficient de poussée selon le SETRA
Dans le cas d'une surcharge uniforme appliquée sur le talus, on défini un coefficient de
poussée noté Kqa:
cos λ cos β
K qa = Ka
cos(λ − β )
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Ce cas est très fréquemment rencontré. Le talus, d'inclinaison β sur l'horizontale, est limité par un
terre plein horizontal infini.
La poussée réelle est définie par deux diagrammes de poussée :
• la poussée due à un remblai horizontal infini passant par le point D' : coefficient de poussée
Kao (β = 0°).
• la poussée due à un massif limité par un talus infini d'angle β sur l'horizontale : coefficient de
poussée Kaβ.
Pour prendre en compte les effets d’une charge uniforme infinie sur le talus, on distingue deux
méthodes possibles :
La méthode dite du « coefficient Kqa ».
La méthode dite de la « couche de terrain fictive ».
La théorie de Coulomb montre que l'effet d'une charge uniforme infinie q est le même que celui d'une
épaisseur h’’ de sol supplémentaire.
Si γ est le poids volumique du sol, on a :
h’’ = q / γ
On admet que la charge se diffuse dans le terrain suivant des directions faisant l’angle ϕ avec
l’horizontale. Pour un mur avec un talus fini on obtient ainsi la construction suivante du diagramme de
poussée :
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Dans le cas d’une nappe aquifère de niveau constant, le diagramme des poussées unitaires à partir
du niveau supérieur de la nappe est la somme de :
• La poussée hydrostatique :
Ph = γw * he avec γw (γw =10KN/m3) poids volumique de l’eau
• La poussée unitaire du sol de poids volumique apparent égal au poids volumique déjaugé γ’
(γ’=γsat - γw):
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Dans le cas où il existe une différence de niveau de nappe entre les deux côtés de l'écran, la poussée
hydrostatique ne s'arrête pas au niveau du côté le plus bas, mais agit au contraire jusqu'au pied de
l'écran avec une valeur constante:
Remarque :
Si la nappe aquifère a un niveau variable, la représentation précédente doit être adaptée en
fonction des coefficients de pondération des actions.
La poussée de l'eau est toujours perpendiculaire à 1'&cran. Lorsque celui-ci est vertical, elle
n'intervient donc pas dans le diagramme des composantes verticales de la poussée.
Les méthodes d'évaluation de la poussée développée ci-après concernent des massifs de sols
pulvérulents.
En effet, toutes les théories ont été établies pour ce type de sol. Pour un sol cohérent (de cohésion C
et d'angle de frottement interne ϕ) , le théorème des états correspondants permet de ramener l'étude
de ce type de sol à celui d'un milieu pulvérulent soumis à son contour à une pression hydrostatique :
C * cotgϕ
Mais l'expérience montre que le rôle de la cohésion qui varie dans le temps, est mal connu et
difficilement mesurable.
Le fait de négliger la cohésion allant dans le sens de la sécurité, tous les calculs relatifs aux ouvrages
de soutènement seront menés en considérant un sol sans cohésion.
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Dans le cas général de la figure ci-dessus, on obtient alors pour la valeur de q':
b
q' = q ×
b'
Détermination de b'
b' = b + H
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H H
L − a − si (a + b + )>L
2 2
Si on note b" cette largeur, on a b =
"
ou
H
b' si a + b + ≤ L
2
Dans le cas général de la figure ci-dessus, on obtient alors pour la valeur de q', effet vertical de q
après diffusion, la valeur suivante:
b
q' = q ×
b'
A partir de q', on en déduit l'intensité q" à prendre en compte dans les calculs:
(b " + x) H
q =q ×
" '
" avec x = −a
b 2
Détermination de b':
b' = b + H
H
L si a + b + > L
2
Si on note b" cette largeur, on a b" = ou
H
(b ' − x) si a + b + ≤ L
2
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Les effets d'une surcharge ponctuelle sont très similaire à ceux d'une surcharge localisée en prenant
b=0.
On distingue également 2 cas de figure en fonction de la position de la charge par rapport au rideau.
Dans le cas général de la figure précédente, on obtient alors pour la valeur de q', effet vertical de Q
après diffusion, la valeur suivante:
Q
q' =
b'
Détermination de b':
b' = H
Détermination de la largeur d'application de q' sur la semelle:
H H
L − a − si a + > L
2 2
Notons b" cette largeur, on a b" = ou
H
b' si (a + ) ≤ L
2
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Dans le cas général de la figure précédente, on obtient alors pour la valeur de q', effet vertical de Q
après diffusion, la valeur suivante:
Q
q' =
b'
Puis on obtient la valeur de l'intensité q" à prendre en compte dans les calculs:
(b"+ x) H
q" = q '× avec x = −a
b" 2
Détermination de b':
b' = H
Détermination de la largeur d'application de q" sur la semelle:
H
L si a + > L
2
Si on note b" cette largeur, on a b" = ou
H
(b'− x) si a + ≤ L
2
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Afin de mener à bien toutes ces vérifications, il est impératif que les résultantes de chaque force
agissante sur le mur soient correctement déterminées.
Mt
C1
V
H
PC1
G1 PW1
C2 PG1
G0
PW2 G2
PC2
PG2 R S
Pb
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Mt
C1
Actions sur un mur en T V
Mt
S Pb PW2
PC2
PG2 S
R
Pb
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Mt
Actions sur un mur à redans ou un mur-poids
C1
Actions verticales Actions horizontales V
G 0 - C1 - C2 - V H H
PC1
PW1
PG1V - PW1V - PC1V PG1H - PW1H - PC1H
C2
PG2H - PW2H - PC2H PG1
S G0
PW2
PC2
PG2
R S
Mur-poids
En ce qui concerne le mur à redans, les poussées s'appliquent sur un écran fictif vertical passant par
l'arête extrême arrière du mur. Alors dans ce cas, on doit tenir compte de G1.
Mt
C1
V
H
PC1
G1
PW1
C2
PG1
PW2 G0
PC2
PG2
R S
Mur à redans
Par contre, en ce qui concerne le mur-poids, c'est le seul cas où l'on ne considère pas d'écran fictif
vertical. Les poussées s'exercent directement sur le parement du mur.
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b −b
0 < eG < < eG < 0
2 2
-H : la charge horizontale concentrée sur le mur - H : la charge horizontale concentrée sur le mur
( H rentrant → ), ( H sortant ← ),
- Mt : le moment en tête de mur (Mt ), - Mt : le moment en tête de mur (Mt ),
- PG1H : la résultante horizontale de la poussée due
- PG2H : la résultante horizontale de la butée due au
au remblai amont,
remblai aval,
- PW1H: la résultante horizontale de la poussée due
- PW2H: la résultante horizontale de la butée due à à l'eau en amont du mur,
- PC1H : la résultante horizontale de la poussée due
l'eau en aval du mur,
à la surcharge sur le remblai amont,
- PC2H : la résultante horizontale de la butée due à
la surcharge sur le remblai aval,
Avec eg qui représente l'excentricité de la composante verticale par rapport au centre de gravité de la
semelle.
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b −b
0 < eG < < eG < 0
2 2
-H : la charge horizontale concentrée sur le mur - H : la charge horizontale concentrée sur le mur
( H sortant ← ), ( H rentrant → ),
- Mt : le moment en tête de mur (Mt ), - Mt : le moment en tête de mur (Mt ),
- PG1H : la résultante horizontale de la poussée due
- PG2H : la résultante horizontale de la butée due au
au remblai amont,
remblai aval,
- PW1H: la résultante horizontale de la poussée due
à l'eau en amont du mur, - PW2H: la résultante horizontale de la butée due à
- PC1H : la résultante horizontale de la poussée due
l'eau en aval du mur,
à la surcharge sur le remblai amont,
- PC2H : la résultante horizontale de la butée due à la
surcharge sur le remblai aval,
Premier cas : la résultante des forces extérieures passe par la moitié "aval" de la semelle
Dans ce cas, on a : b b
0 < eA ≤ 0 ≤ eG <
2 2
Deuxième cas : la résultante des forces extérieures passe par la moitié "amont" de la semelle
Dans ce cas, on a : b −b
< eA < b < eG < 0
2 2
eG
RV
eA eG eA RV
σref σref
Selon l'intensité et la direction de la résultante R, ce diagramme peut être soit trapézoïdal soit
triangulaire.
MA
eA =
Rv
MG
et eG =
Rv
(+)
RH
Rv
R δR
A
G
b
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b b b
♦ Premier cas : 0 < eA ≤ ou ≤ eG <
3 6 2
Dans ce cas, la ligne d'action de la résultante des forces extérieures passe à l'extérieur ou sur le
bord du tiers central (dans le tiers aval) de la semelle.
Alors, le diagramme des contraintes est triangulaire et la largeur de sol comprimé b' ainsi que les
contraintes sont données dans le tableau suivant.
b b b
0 < eA ≤ ≤ eG <
3 6 2
La contrainte de référence σ
ref est :
Rv. b Rv
σ ref = σ ref =
σ ref =
3
σ 2.S. eA S.(1 - 2
eG
)
4 b
diagramme triangulaire
RV
eA eG
σ
σref
b'/4
b'
b b b
♦ Deuxième cas : < eA ≤ ou 0 ≤ eG <
3 2 6
Dans ce cas, la ligne d'action de la résultante des forces extérieures passe à l'intérieur du noyau
central (tiers central) de la semelle, tout en restant dans la moitié "aval" de celle-ci.
Alors, le diagramme des contraintes est trapézoïdal, la largeur de sol comprimé est b' = b , et les
contraintes sont données dans le tableau suivant.
b b b
< eA ≤ 0 ≤ eG <
3 2 6
Contrainte maximale Rv e Rv e
σ max = (4 − 6 A ) σ max = (1 + 6 G )
S b S b
Contrainte minimale Rv e Rv e
σ min = ( −2 + 6 A ) σ min = (1 - 6 G )
S b S b
La contrainte de référence σ
ref est :
Rv 5 e Rv e
σ ref = ( - 3 A) σ ref = (1 + 3 G )
3. σ max + σ min S 2 b S b
σ ref =
4
diagramme trapézoïdal
RV
eA eG
σmin
σmax
σref
b/4
b
b 2b −b
♦ Troisième cas : < eA < ou < eG < 0
2 3 6
Dans ce cas, la ligne d'action de la résultante des forces extérieures passe à l'intérieur du noyau
central (tiers central) de la semelle, en étant dans la moitié "amont" de celle-ci.
Alors, le diagramme des contraintes est trapézoïdal, la largeur de sol comprimé est b' = b , et les
contraintes sont données dans le tableau suivant.
b 2b −b
< eA < < eG < 0
2 3 6
Contrainte maximale Rv e Rv e
σ max = ( −2 + 6 A ) σ max = (1 - 6 G )
S b S b
Contrainte minimale Rv e Rv e
σ min = (4 - 6 A ) σ min = (1 + 6 G )
S b S b
La contrainte de référence σ
ref est :
Rv −1 e Rv e
σ ref = ( + 3 A) σ ref = (1 − 3 G )
3. σ max + σ min S 2 b S b
σ ref =
4
diagramme trapézoïdal
eG
eA RV
σmax
σmin
σref
b/4
b
2b −b −b
♦ Quatrième cas : ≤ eA < b ou < eG ≤
3 2 6
Dans ce cas, la ligne d'action de la résultante des forces extérieures passe à l'extérieur ou sur le
bord du tiers central (dans le tiers amont) de la semelle.
Alors, le diagramme des contraintes est triangulaire et la largeur de sol comprimé b' ainsi que les
contraintes sont données dans le tableau suivant.
2b −b −b
≤ eA < b < eG ≤
3 2 6
La contrainte de référence σ
ref est :
Rv. b Rv
σ ref = σ ref =
σ ref
3
= σ 2.S.(b − eA ) S.(1 + 2
eG
)
4 b
diagramme triangulaire
eG
eA
RV
σref σ
b'/4
b'
Remarques :
−b b
Les cas où : e A ≤ 0 , eA ≥ b , eG ≤ , eG ≥ sont des cas impossibles.
2 2
Il convient alors de redimensionner le mur afin d'obtenir des intervalles corrects pour les
−b b
excentricités eA et eG. Rappelons que ces intervalles sont 0 < eA < b et < eG < .
2 2
Bien qu'une répartition triangulaire de la contrainte soit admise, il est préférable, dans la
mesure du possible, de dimensionner la semelle pour avoir une répartition trapézoïdale.
- Si le mur repose sur un sol de fondation normal, on demande que RV soit situé dans
le tiers central
b
- Si le mur est fondé sur du rocher, on est un peu moins sévère : e G ≤
4
-Par contre, si le sol de fondation est très compressible, on évitera l'existence d'un
tassement différentiel en limitant la valeur de la différence (σmaxi - σmini). Pour cela, il faut
que la composante RV tombe au voisinage immédiat du centre de gravité G de la
semelle, c'est-à-dire que eG soit négligeable.
La valeur de la contrainte admissible du sol de fondation σser doit être déterminée à partir d'essais
en laboratoire ou sur site et doit être corrigée de façon à tenir compte de l'inclinaison de la résultante
R par rapport à la verticale :
σser = q ser . [e-(1 - 0.156.C).δR]
avec :
RH
• tg δ R = (δR en radians)
RV
• C : la cohésion du sol de fondation (ici en t/m2)
• q ser : la résistance du sol de fondation. Elle est déterminée soit à partir d'essais
pressiométriques, soit à partir d'essais en laboratoire.
RV.tg ψ + C.b' RV R
RH ≤
γg δR
avec :
RH RH
RH = R.sin δR tg δR =
RV
RV = R.cos δR
b' : largeur de sol comprimé sous la semelle (b' = b dans le cas d'un diagramme trapézoïdal des
réactions du sol),
ψ : angle de frottement interne du sol non remanié ; il est lié à ϕ l'angle de frottement interne du
π
sol de fondation, mesurable par des essais de laboratoire, par la relation empirique ψ= ϕ
2
C : cohésion du sol de fondation,
γg : coefficient de sécurité vis-à-vis du glissement :
- γg doit être au moins égal à 1,5 si on néglige la butée devant le mur. Si on tient compte de
cette butée, il faut être plus sévère et exiger un coefficient au moins égal à 2.
- γg peut varier de 1,2 à 1,5 selon les hypothèses de calcul faites sur les poussées active et
passive. Mais lorsque C ≠ 0 , il faut que γg ≥ 1,5.
δ' est l'angle que fait la résultante R avec la normale au plan de δ' R
rupture.
Rt = R.sin δ'
Rn = R.cos δ'
Rt
Par conséquent dans le cas où le plan de rupture n'est pas horizontal, la stabilité du mur vis-à-vis du
glissement est vérifiée si :
Rappels :
- δR est l'angle que fait la résultante R des actions sur
le mur avec la verticale (valeur constante), δAB
- δ' est l'angle que fait la résultante R des actions sur le δ'
mur avec la normale au plan de rupture (valeur R
variable suivant δAB ) δR
- δAB est l'angle que fait le plan de rupture avec A δAB
h
l'horizontale (valeur que nous faisons varier).
B
Les valeurs constantes sont : ψ, C, R ,et δR .
Seuls δ' , AB et γg varient suivant l'inclinaison δAB du plan de rupture.
Or δAB = δR - δ'
Plus le plan de rupture s'incline, plus la valeur de δAB augmente et donc plus la valeur de δ' diminue.
Alors Rt diminue , Rn augmente et AB augmente.
En écrivant :
Rn.tg ψ + C.AB
γg =
Rt
ATTENTION !!!
Il faut absolument δ' ≥ 0 afin que Rt ≥ 0 .
Sinon, si Rt < 0 , le mur glisse dans l'autre sens !!!
Alors δ' ≥ 0 si et seulement si δAB ≤ δR
(avec 0° < δR < 90°)
Il faut donc respecter la condition suivante :
δAB ≤ δR
soit tg δAB ≤ tg δR
h RH
soit ≤
b − e RV
A δAB
Cette équation nous donne les valeurs limites à ne h
pas dépasser pour la hauteur de la bêche h et sa
largeur e. B
e
b
Notons que la largeur e de la bêche aura une valeur minimale de 0,20 m afin de faciliter le ferraillage
et qu'elle pourra être déterminée en vérifiant la contrainte de cisaillement au niveau de l'encastrement
de la bêche sur la semelle.
Par la suite, on pourra rechercher la hauteur h de la bêche pour obtenir une certaine valeur du
coefficient de sécurité γg vis-à-vis du glissement du mur sur sa base.
CNAM CCV109 – Béton armé 38
MS / A
≥ γr
M R/A
avec :
-MS/A : le moment des forces stabilisantes par rapport à l'arête
aval A du patin,
A
-MR/A : le moment des forces renversantes par rapport à l'arête aval
A du patin,
-γr : coefficient de sécurité vis-à-vis du renversement. Ce coefficient ne doit pas descendre au-
dessous de 1,5.
Par conséquent, les actions favorables et défavorables au non-renversement du mur sont celles qui
servent à vérifier le non-poinçonnement du sol de fondation.
Il faut alors vérifier que la contrainte verticale de référence σref, prise au quart de la largeur comprimée (b
ou b'), est inférieure à la contrainte ultime qu .
La contrainte ultime q u du sol de fondation est déterminée à partir d'essais en laboratoire ou sur site :
20.Exemples de calcul.
cos ²(ϕ − λ )
Ka = 2
sin(ϕ + δ ) sin(ϕ − β )
cos ² λ cos(δ + λ ) 1 +
cos(δ + λ ) cos( β − λ )
cos λ cos β
et K qa = Ka
cos(λ − β )
cos ²(30 − 0)
Ka = 2
= 0,333
sin(30) sin(30)
1 +
1
cos 0 cos 0
K qa = × 0,297 = 0,333
cos(0 − 0)
Sur le mur :
cos ²(30)
Ka = 2
= 0,297
sin(30 + 20) sin(30)
cos(20) 1 +
cos(20)
K qa = 0,297
La poussée horizontale due à la surcharge est constante sur toute la hauteur de l’écran fictif moins la
hauteur de la semelle.
Le calcul est le même que précédemment, simplement en mettant à jour les valeurs de δ= 2/3ϕ .
La poussée horizontale due à la surcharge est constante sur toute la hauteur de l’écran de
soutènement.
MS / A
≥ γr
M R/A
Pour la détermination de Q4, on applique les formules vues au chapitre 15.2.1. On a donc :
CNAM CCV109 – Béton armé 43
RV.tg ψ + C.b'
RH ≤
γg
Dans notre cas :
On a pas de terme de cohésion.
ϕ= 30°, ce qui nous donne 0,52 Rad => tg ψ= tg(π/2 * 0,52)= 1,07
RH
≤γg
RV
Charges V H
(kN) (kN)
GO 52.7
GT 72.6
PHT -26.5
Q4 64.8
PHQ4 -37.3
Total (ELU) 210 -83.5
H/V 0.40
La vérification au glissement est OK.
eh : bras de levier horizontal de l'action par rapport au cdg de la sous face de la semelle
ev : bras de levier vertical de l'action par rapport au cdg de la sous face de la semelle
b
On est dans le cas ou 0 ≤ eG < d’où :
2
Rv 190,01
σ ref = = = 61,48kpa
eG 0,069
S .(1 - 2 ) 3,23(1 - 2 × )
b 3,23
Le taux de travail maxi du sol est de 300 kpa (3 bars), la vérification de non-poinçonnement est
donc satisfaite.
CNAM CCV109 – Béton armé 44
Q= 20kpa
A
B Couche 1
Couche 2
C
10 m
Couche 3
D λ= 10°
Couche 4 Nappe phréatique
E
λ
F Couche 5
Couche1 (A-B):
Epaisseur: 2 m
ϕ1=35° , γ1=18 KN/M3
Couche2 (B-C):
Epaisseur: 1 m
ϕ2=35° , γ2=16 KN/M3
Couche3 (C-D):
Epaisseur: 2.5 m
ϕ3=20° , γ3=18 KN/M3
Couche4 (D-E):
Epaisseur: 1.5 m
ϕ4=35° , γ4=18 KN/M3
Couche5 (E-F):
Epaisseur: 3 m
ϕ1=35° , γ'5=11 KN/M3 (poids déjaugé)
cos λ cos β
et K qa = Ka
cos(λ − β )
On est dans le cas d'un massif stratifié (formé d'une superposition de couches horizontales
homogènes). Pour calculer la poussée exercée sur un tel massif, on admet que les contraintes
exercées par chacune des couches sur l'écran sont égales aux contraintes que chaque couche
exercerait si elle était seule et si sa surface supportait une surcharge égale au poids des couches
supérieures augmentées éventuellement de la surcharge réellement appliquée sur la surface libre.
Au niveau de chaque couche, il faut donc prendre en compte le poids des terres ainsi que les effets
des surcharges.
20.2.3.1. Couche 1
Poussée des terres:
P1 = K a1 × l1 × γ 1
L1 représente la longueur le long du parement correspondante à la couche 1.
On a donc L1= 2/cosλ= 2/cos10= 2.03m
P1= 0.334*18*2.03= 12.20Kpa
Ph1= P1*cos(λ+δ)= 12.20*cos(45) = 8.6Kpa
Poussée due aux surcharges:
q1= Kaq*q= 0.334*20= 6.68 Kpa
qh1= q1*cos45= 4.72 kpa
20.2.3.2. Couche 2
Poussée des terres:
P2 = K a 2 × l 2 × γ 2
L2 représente la longueur le long du parement correspondante à la couche 2.
On a donc L2= 1/cosλ= 1/cos10= 1.015m
P2= 0.334*16*1.015= 5.42 kpa
Ph2= P2*cos(λ+δ)= 5.42*cos(45) = 3.83 kpa
20.2.3.3. Couche 3
Attention, entre la couche 2 et la couche 3, il y a un changement de coefficient Ka, ce qui a
pour effet de créer une discontinuité de diagramme.
Dans ce cas particulier, il faut donc déterminer au point C (appartenant à la couche 3) la
poussée due aux surcharges (valeur de q + poids propre des couches au-dessus) en prenant
Kaq3.
20.2.3.4. Couche 4
Poussée des terres:
P4 = K a 4 × l 4 × γ 4
L4 représente la longueur le long du parement correspondante à la couche 4.
On a donc L4= 1.5/cosλ= 1.5/cos10= 1.52m
P4= 0.334*18*1.52= 9.14 kpa
Ph4= P4*cos(λ+δ)= 9.14*cos(45) = 6.46 kpa
20.2.3.5. Couche 5
Au niveau de la couche 5, il faut prendre en compte le poids propre déjaugé de la couche ainsi que la
poussée hydrostatique.
Poussée hydrostatique:
U5= γ0*h5= 10*3.05= 30.5 kpa.
Uh5= 30.5*cos(10)= 30.04 kpa.
Attention, dans le cas d'une nappe phréatique, la poussée est toujours considérée normale à
l'écran, on a donc uniquement λ qui intervient (δ=0).
4.72 kpa
Couche 1
13.32 kpa
Couche 2
17.05 kpa 31.68 kpa
Couche 3
27.63 kpa 51.79 kpa
Couche 4
34.09 kpa
Couche 5
71.97 kpa
CNAM CCV109 – Béton armé 49
Le talus derrière le mur est incliné de 24° sur l'h orizontale. Le terre-plein horizontal
commence 5 mètres derrière le voile (DD' = 5 m).
Le plan vertical fictif coupe le talus au point C.
Une charge uniforme de 20KN/m² est appliquée à partir de 3.50 de la tête du talus.
Une nappe phréatique commence à 3m du sommet du rideau.
Epaisseur de la semelle =0.30m
CNAM CCV109 – Béton armé 50
On est dans le cas d'un mur en T avec un talus incliné fini, par conséquent:
Le diagramme des poussées sera exprimé sur un écran fictif vertical passant par le coin
droit de la semelle (voir point C sur diagramme précédent).
La poussée réelle est définie en prenant le minimum de:
o La poussée due à un remblai horizontal infini passant par le point D' (en considérant
β=0).
o La poussée due à un remblai infini, incliné de 24°, pris à partir du point C' (β = 24°).
cos ²(ϕ − λ )
Ka = 2
sin(ϕ + δ ) sin(ϕ − β )
cos ² λ cos(δ + λ ) 1 +
cos(δ + λ ) cos( β − λ )
β = 0°
δ = 0°
ϕ = 30°
λ = 0°
Ka = 0.333
cos λ cos β
K qa = K a avec Ka=0.333.
cos(λ − β )
CNAM CCV109 – Béton armé 51
Calcul des poussées des terres ( Valeurs des pressions sur diagrammes ) :.
Effort vertical :
o Voile :
3 * 0.25 * 2.5 t /m3 = 1.88 t./ml
o Semelle :
3.13 * 0.53 * 2.5 t /m3 = 4.15 t./ml
Ntotal = 6.02 t./ml
M= P * Bras de levier
Mvoile = 1.88 * - (1.26+0.15) = - 2.65 t.m/ml
Msem = 4.15 * - 3.13/2 = - 6.49 t.m/ml
Mtotal = - 9.14 t.m/ml
CNAM CCV109 – Béton armé 54