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Aztéques (Catalá)

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Cas ae ae ; r as weed Pay Pet DU QUAI BRANLY ENTRE MYTHE ET HISTOIRE : UNE LONGUE MIGRATION Les Aztéques forment le dernier groupe de migrants de langue nahuatl qui occupérent le bassin de Mexico aux xit-xil® siécles, lls appartiennent & la période post-classique 900-1521], période de troubles et Ginstabilité, marquée par de nombreux mouvements de populations dus a la chute des grandes cités de L'époque antérieure, appelée classique (200-900) Durant le post-classique, et plus particuligrement dans sa derniére phase dite récente (1200-1521), se développe un militarisme qui détermine toutes les actions politiques et modifie les conceptions religieuses. homme y apparait comme un auxiliaire des dieux, dieux qui perdent leur force en jouant leur réle dans (univers et doivent étre nourris avec du sang humain pour survivre, dieux qui vivent, meurent et renaissent, occupant parfois le corps des hommes. Ceux que nous connaissons en Europe sous le Seul nom daztéques sont en réalité nommés par plusieurs termes en langue nahuatl Adteque correspond 8 Aztlan, leur lieu @origine, le terme Mexica, quills adoptérent durant leur migration, viendrait de Mexi, le nom secret de leur divinité supréme Huitzilopochtli, enfin le terme Tenochca fait référence au chef Tenoch qui les guida dans la derniére partie de leur migration et désigne les habitants de Mexico-Tenochtitlan. Le bassin de Mexico, dans le Mexique central, ol ils siinstallérent définitivement, est une région exceptionnellement favorable a établissement humain, Entre 2.240 met 5 445 m daaltitude, i pré= sentait alors une grande variété d’écosystémes, des terres volcaniques fertiles, un ensemble de lacs riches en faune et flore, et d'abondantes: ressources minérales. Son climat semi-tropical est tempéré, avec une saison sche et une saison tet pratiquant (agriculture, Selon S , cé lieu aurait vraiment existé et se )werat dans louest ou le nord du Mexique, pour jutres, il s'agirait d'un lieu mythique, modéle de eae 1.Tutebee Eurfuture capitate Tenochtitlan, = <@ “chalco @ eee és ir dieu tribal Huitzilopochtli ® Sept “ue, probablement en 1113, les Mexicas vont 4 xetieo quitter Aztlan pour descendre vers le lac de ‘Mane __Tevcoco dans te bassin de Metico, Le voyage est oe fort tong, il durera deux siécles, et comporte tae Plusieurs étapes telles que les grottes mythiques ian At Ohicomfstc, puis te passage dans la vile de ae Tul aussiappelée Tolan, Cetts importante capitate 7 Gunton VO Aazreours tees ‘par | Ss eae jes Villes autonomes établies au bord des lacs, en luttes incessantes, jusqu’au jour ob, en 1325 ou en 1340, bei ssant a un signe de leur dieu tribal, transformé en un aigle posé sur un cactus et dévorant un serpent, ils s’établissent sur le lac _de Texcoco. MEXICO-TENOCHTITLAN, CAPITALE INSULAIRE Sur une petite ile marécageuse de la partie occi- dentale du lac de Texcoco - lac que les Espagnols vont assécher pour établir, sur les ruines de Tenochtitlan, Mexico, la capitale de la Nouvelle- Espagne, qui devint en 1821 la capitale du Mexique actuel -, les Mexicas vont construire une cité qui atteindra 200 000 habitants. Son histoire témoigne de la complexité des relations existant alors entre les nombreuses villes du Bassin. installation de Tenochtitlan ne fut en effet pas aisée car (ile appartenait aux Tépanéques d’Azcapotzalco, qui dominaient alors le bassin tion du soleil 8 son zenith, peint ae celui de Huitzilopochtli, {e dieu tribal, dieu du soleil et de la guerre ; au nord, vers {a nuit et le Mictlan, le monde des morts, peint en bleu, le temple de Tlaloc, dieu de Veau, de ta pluie et de la fertilité Pour Leonardo Lépez Lujan, le Templo Mayor — semble en pleine résonance avec la cosmovision nahua et représente une synthése des oppositions — de Uunivers, comme la saison des pluies/la saison séche, le solstice d'été/le solstice d’hiver, le ciel la terre et le jour/la nuit. Le Templo Mayor lui-méme est une image de univers ; sa base symbolise la terre, les différents corps et les temples jumeaux les cing cieux de la cosmogonie. Ces temples ont été agrandis douze fois entre 1325 et 1502, selon une tradition com- mune & toutes les civilisations mésoaméricaines. C’est le dirigeant qui donnait Vordre de ces agran- dissements, au terme desquels ily avait une guerre: pour obtenir des prisonniers destinés 4 la féte d'inauguration de (‘édifice. Ainsi le temple - copie de Uunivers - et (empire grandissaient-ils ensemble, D'autres temples étaient dédiés aux plus importantes: La civitisarion azreove 11 "LA TRIPLE ALLIANCE UNE UNION EPHEMERE Entre 1925 et 1430, les Mexicas svallient par mariage aux dynasties les plus prestigieuses du bassin de Mexico et continuent 3 étre les merce- naires des cités les plus pulssantes. C'est au sein de ces cités - Culhuacan pour les Mexicas de Tenochtitlan, Azcapotzatco pour ceux de Tlatelolco - Gu'ils choisissent dans la classe noble, pour se donner une légitimité quills ne cessent de recher- cher, leur dirigeant semi-divin, le tlatoani, chef militaire, grand prétre et juge suprame. En 1430, sous le régne du tlatoani Ixcoatl (1428- M40}, Tenochtitlan acquiert enfin son autonomie en dominant militairement Azcapotzalco et s‘allie 8 deux autres cités Puissantes du Bassin, Texcoco et Tlacopan, habitées par d'autres groupes ethni- aves, pour former une « Triple Alliance », excan Hatoloyan, qui dure moins d'un siecle, brutalement interrompue par Uarrivée des Espagnols en 1519, Cette Triple Alliance Suit, elle aussi, la structure 12 aztéaues _ marchands professionnels, jusqu’aux terres du ~ Soconusco (ou Xoconachcol, entre le Chiapas et le Guatemala, riche en cacao, utilisé comme monnaie. Ce pouvoir qui dura a peine un siecle trouvait sa justification dans une idéologie reli les dieux jouaient un réle primordial, contrdlant ordre du monde. Des guerres incessantes le confirmaient, guerres qui avaient un double but : capturer des combattants ennemis pour les sacrifices aux dieux et conquérir d'autres territoires pour recevoir un tribut. Les populations conquises versaient en effet un tribut, constitué de produits alimentaires, matieres premiéres et biens de prestige tels que les plumes, Peaux de jaguar, uniformes de guerriers, tissus de coton et pierres fines. Elles devaient également apporter leur aide durant les campagnes militaires, menées par les officiers de la classe noble, appartenant aux divers ordres guerriers, dirigeant une troupe sans solde de plébéiens qui profitaient du butin. En 1519, comme des prédictions avaient annoncé, apparurent des hommes blancs et barbus, Vimage du dieu Quetzalcdatl, entrainant une Confusion dramatique dans esprit du tlatoant Motecuhzoma Xocoyotzin (1502-1529). Golfe du Mexique ° te E ; Océan Pacifique 1 Province tributaire Province stratégique Capitale provinciale 9 .- Etats ennemis 100 km empire aztéque. Hernan Cortés débarqua sur la cote du golfe du Mexique et, aidé des populations qui avaient souffert des opérations guerriéres des Mexicas, s‘avanga Aisi mourut une des Sarin jusqu’aux cités de Mexico-Tenochtitlan et Tlatelolco de (Amérique indienne. 1.42 IMAGES, IDOLES ET IX/PTLATIN Lorsque Hernan Cortés et ses hommes pénétrérent pour la premiere fois dans le bassin de Mexico aprés avoir franchi la Sierra Nevada, ils découvrirent un monde ol! les images religieuses tenaient une place encore plus importante que dans leur lointaine Espagne. lls resterent interdits devant la profusfon des effigies utilisées pour le culte parles Azteques et leurs voisins = iLy en avait partout, @ la croisée des chemins qui les conduisaient Tenochtitlan, au sommet des collines et des montagnes, 8 Uintérieur des grottes et des abris rocheux, devant des arbres imposants, sur les falaises et les rochers, autour des sources et dans tous les autres lieux dela géographie sacrée ol se rendaient les fidéles pour entrer en contact avec le surnaturel. A l'évidence, c'est dans les maisons, les temples et sur les places de chaque hameau, de chaque village, de chaque ville ol ils entraient, que les nouveaux arrivants allajent trouver la plus grande concentration de ces témoignages d'un ritualisme exacerbé. Ils assistérent aux innom= brables offrandes, priéres, chants, danses et proces- sions dont {es Indiens entouraient les représentations divines ; ils découvrirent aussi le spectacle, courant dans le Mexique précolombien, de ces sculptures aux lavres barbouillées du sang des sacrifiés, contrepartie symbolique de ingestion rituelle de figurines de dieux en pate d'amarante pratiquée par les fidéles. Ce ne sont pas seulement le nombre et lubiquité de ces étranges figures fagonnées dans tous les maté- riaux imaginables qui suscitérent ('étonnement des Espagnols. Ils furent également émerveillés par leur incroyable diversité, comme Uobservait fray Toriblo de Benavente des années aprés Ueffondrement de empire azteque : « {ul Ils avaient des idoles de pierre et de bois: et de terre, et d'autres encore faites de pate et de graines, et ity en avait de belle taille, dautres 6 dela péche. Be ts dela péche. [.J lls avaient pour dieu le feu et * Yair et eau et la terre ; dont ils avaient des figures ~ peintes, [...] et de bien d'autres choses ils avaient des figures et des idoles en ronde-bosse et en peinture, et méme des papillons, puces et sauterelles, et fort grandes et bien travaillées”. » Aprés ces premiéres approches d'une plastique qui était dans une large mesure au service de {a foi des indigénes, lentreprise de conquéte - d’abord militaire, puis spirituelle dirigea une de ses plus Grandes offensives, et une des plus efficaces, contre lesicones religieuses azteques et tout ce qui pouvait Yressembler. Pour ce faire, les fervents iconolatres de Castille, 'Estrémadure et d’Andalousie ressusci- trent Varchétype méditerranéen de Limago negativa ~ Cest-a-dire paienne - pour Vappliquer a leurs nou- eave adversaires, qualifiant indistinctement leurs representations figuratives d'« idoles ». Ces créations {urent jugées « abominables », sans autre forme de Procés, et réduites - selon un schéma manichéen du bien et du mal absolus - soit Cétat de choses, de 16 aztégues yam siecle, Seules échapperont a la destruction les offrandes dédicatoires que les vaincus et leurs ancétres avaient enterrées a lintérieur de leurs pyramides et les images mises a Uabri du zéle évangélisateur dans les endroits tes plus secrets‘. Quelques monolithes réussiront aussi 8 étre sauvés dans certains cas exceptionnels, lorsque les Espagnols jugérent bon de les remployer dans les fondations de leurs maisons seigneuriales, leurs églises ou leurs places®. Comme on pouvait s'y attendre, annihilation des dieux indi- génes fut suivie d'un rapide processus de substitution iconique : les crucifix et les images des vierges et des saints qui répandaient désormais leur vérité sur les autels incarnaient imposition du nouveau dagme et le monopole du sacré. La double stratégie de destruction et de substitution ne tarda pas a révéler son efficacité, en s'attaquant directement a ce qui représentait aux yeux des ‘Azteques la source principale de leurs pouvoirs sur- humains. Car ils voyaient dans chaque effigie de culte ~ tout comme dans les dirigeants, les prétres et les victimes qui personnifiaient les dieux - un ixiptla, une «peau», une «couverture», une «coquille» du divin, Clest-a-dire un réceptacle des influences, des vertus et des forces que les divinités insufftaient dans la matiére pour le bien de leurs protégés*. La nature dixiptia de Cimage découlait de sa ressem- blance avec le dieu qui Uhabitait et lui donnait vie. Les mythes racontent qu'une telle resemblance remontait Parfois & Cube des temps : a cet instant génésiaque, lesrayons du soleilse répandirent surlaface delaterre en pétrifiant un grand nombre de dieux. Ils restérent emprisonnés dans la matérialité de la roche jusqu’a ce que thomme les identifie pour les vénérer sous leur aspect naturel ou dégayer, & coups de ciseau, leurs formes de la gangue qui es enveloppait. Dans d'autres as, Cétaient les artistes qui par leur habileté créaient la ressemblance en «apprenant & mentir» & la pierre, aU bois ou: la terre, Mais le contact avec la divinité niallait pas sans risques, il pouvait entrainer la maladie ‘ou la mort. Nous savons, par exemple, que les sculp- teurs mayas du xvt siécle se protégeaient en observant le jeGne et Uabstinence sexuelle, et en faisant des offrandes d'encens et de sang; ils se retiraient dans des endroits écartés pour tailler les effigies et & mesure Quils les achevalent, ils les rangeaient dans de grandes jarres quiils refermaient soigneusement’. Trés souvent, les Aztéques munissaient les statues d'un «coeur», nouveau rappel de leur fonction de réceptacle du divin: dans une cavité ménagée au niveau de la poitrine, ils placaient une pierre semi-pré- cieuse qui animait la matiére. Ces cceurs - les recher- ches archéologiques nous l'apprennent ~ étaient des peries, des ornements doreilles ou de petites tétes en pierre métamorphique verte, qu’on recouvrait ensuite avec un couvercle en pierre volcanique ou en stuc® Une fois la sculpture achevée et activée par des pratiques magiques, rares étaient ceux qui osaient soutenir 'éclat des yeux d’obsidienne ou de pyrite de la statue. Le pouvoir attribué aux sculptures était tel qu’en temps de guerre, les Aztéques tentaient par tous les moyens de dérober les dieux de leurs ennemis. Non pour les détruire et imposer leurs propres divinités, comme le feront les Espagnols, mais pour dépouiller les vaincus de leur force divine. Aprés avoir mis le feu aux temples en signe de victoire, les Aztéques s‘en retournaient en liesse a Tenochtitlan, portant sur leurs épaules les effigies “capturées, Les images étaient apportées comme trophée de guerre au temple Coateocalli, oi elles étaient exhibées a cété des dieux des autres nations soumises par (empire?. Les Azteques effectuaient également de grandes fouilles dans les ruines de Teotihuacan et de Tula, afin de récupérer les images quiils pensaient étre (ceuvre de dieux, de géants ou de peuples mythiques'®. SCULPTEURS, OUTILS ET TECHNIQUES On peut s’étonner que les sources historiques du xvit siecle ne mentionnent nulle part te nom d'un Phidias cu d'un Michel-Ange indigenes, surtout quand on songe que les Aztéques comptent parmi les sculpteurs les plus créatifs et prolifiques de Uhistoire universelle de Vart. Tout porte a croire que ce peuple n’attachait aucun prix a la gloire ici-bas ni a la renommée posthume des artistes 4 qui on doit des sculptures aussi magistrales que la Pierre du Soleil ou la Coatlicue, en opposition flagrante avec 'éclatante célébrité dont jouissaient les dirigeants, les militaires de haut rang, quelques prétres et méme un historien'. Un tel anonymat pourrait trouver sa justification dans certains textes qui présentent les grands maitres, non comme les véritables artisans de lus prédestinés leurs ceuvres, mais comme des indi = souvent pour étre nés le jour 1-xdchitl {« 1-fleur ») =, qui puisaient leur inspiration et leur virtuosité dans une révélation'? et une possession divines. Cette hypothase est étayée par le fait que Uartiste était tenu pour un yoltéotl (« cceur divinisé »] et considéré, par extension, comme un t/ayolteuhuiani (« celui qui agit avec le cceur divinisé sur les choses’ »), La scuterune aztéque 17 instar des autres artistes paste jgnés par le nom générique de toltécah (« Tolteques »), allusion évidente : i mmythique Tollan. Avant de se disperser de pa monde, {es habitants de cette cité archétypale appartenaient & ‘ensemble des races humaines, parlaient une méme langue et étaient habiles dans tous les «arts mécaniques », lesquels avaient été inventés par leur chef Quetzalcdatl'’. On trouve aussi des dénominations plus précises en fonction des matériaux et techniques employés : par exemple, les tetzotzonque sculptaient les roches volcani- ques, les tlatecque étaient spécialisés dans la taille de pierres semi-précieuses, les tlaxinque étaient les sculpteurs sur bois" Nous ne savons pas grand-chose sur la condition sociale des sculpteurs au post-classique récent'*, Pour la cité.alliée de Texcoco, les sources mentionnent de maniére laconique que les fils de nobles appre- naient @ travailler la pierre, le bois et les métaux"”, Méme en admettant que cette situation alt pu exister Tenochtitlan, ilne fait pourtant aucun doute que la majorité des sculpteurs de lle étaient des gens du Peuple. La plupart d’entre eux vivaient dans les Quatre grands secteurs de la ville, regroupés dans differents calputtin, c'est-8-dire dans des unités territoriales semblables 8 nos quartiers, dont les habitants avaient des liens de parenté et exercaient leméme métier, Certains artistes, peut-éire les plus doves, résidaient au palais ro appelée Totocalli qu’ils Les sculpteurs, 8 i ques, étaient dési yal, dans Uenceinte Partageaient avec les Gardiens du parc zoologique'® is #® sculpteurs de Tenochtitlan, ceux vivant dans ©8 calpultin comme ceux dy Palais, répondaient ® Fappel du roi lorsque c¢ males convoqua ici S conv S travaillaient souvent en Collaboration avec des 18 srthoues Ci-CONTRE, EN HAUT > Les tetzotzonque sculptaient {es raches voicaniques {Codex de Florence, 1575-15771. Ci-cowTRS, EN Bas, DE GAUCHE A DROITE Les tlatecque étaient spécialisés dans la taille de pierres semi-précieuses ; {es tlaxingue étaient les sculpteurs sur bols (Codex Mendoza, vers 1561), Ciepessus Les dilférentes manieres de sculpter la pierre [dessin «Julio Romero} fais si leur travail donnait satisfaction, ils recevaient guise de rétribution des charges de mais, de hari- . amarante, de graines de chia {un oléagineux], de piment, de graines de courge, de cacao, de sel et de coton, ainsi que des manteaux, des vétements et des esclaves, Il arrivait, de maniére exceptionnelle, ‘que le roi distingue certains artistes - auxquels il Sadressait par la formule « mes péres et aieUx » - et leur octroie des titres et des insignes?!. Les sculpteurs aztéques avaient des moyens relati- ss, en décalage par rapport au trés haut degré de développement que leur civilisation avait atteint dans Vorganisation sociale et dans dautres domaines du savoir. Ils continuaient 8 employer les outils et les techniques de taille mis au point sur le territoire mésoaméricain plusieurs millénaires auparavant ; ces procédés, qui n’avaient pratique- ment pas éyolué, correspondaient au niveau techni- que du néolithique européen. Et pourtant les artistes de Tenochtitlan, taillant pierre contre pierre, ont atteint une qualité plastique qui émerveilla les Espagnols du xvi siécle et qui surprend encore aujourd'hui. « C’était chose admirable et digne de vernent li ae See een : sans manche, soit fixés au bout d'un manche en bois, soit 8 la maniére dun ciseau en placant le tranchant sur la surface & sculpter et en frappant autre extrémité avec un maillet en bois. Dans| trois cas, Uoutil en pierre servait 4 travailler le bloc initial par percussion, Le sculpteur proc&dalt ainsi pour épanneler le bloc couche par couche avant débaucher la forme générale, de dégager les principaux plans de la sculpture et de modeler les surfaces. Uoutillage indigéne comprenait également des coins de bois pour séparer les gros morceaux de la roche ; des marteaux de pierre pour pulvériser les irrégularités de surface ; des percoirs coniques fen pierre} et tubulaires (en os) pour pratiquer des cavités ; des lames d'obsidienne, de quartz et de silex pour scier, entailler et tracer les motifs. Sans oublier le matériel de polissage, comme les limes de grés at les abrasifs faits de sable et de silex broyé, et les outils de brunissage (baguettes, roseaux, huaxin = sorte de courge -, cuirs]*5.~ ‘Avec cet outillage rudimentaire, les sculpteurs aztéques se sont attaqués avec talent toutes sortes de matériaux durs, Leur travail était naturellement La scucprune azrkeve 17. tras différent de celui des artistes qui créaient des -_ images en argile, résine, caoutchouc ou pate d’ama- _rante. Les procédés de modelage permettaient ‘laborer rapidement des figures par adjonction de ‘matiére plastique aisément malléable, en partant du noyau de la piece vers Uextérieur. Les sculpteurs Sur pierre se livraient au contraire a une opération longue, pénible et physiquement éprouvante : ils Gevaient supprimer la matiére excédentaire de Vextérieur vers Uintérieur, a force de coups. Méme sills partaient toujours d'un modéle — une image mentale, une maquette, une esquisse, un croquis - et peut-étre de dessins préparatoires tracés sur le bloc, aucun repentir n'était permis car chaque coup était irréversible%, MATERIAUX ET GISEMENTS Les roches ignées effusives occupent une place pri- vwilégiée dans (univers de la sculpture aztéque, comme en témoignent les collections du musée du quai Branly. Une telle prépondérance résulte trés certainement d'un choix délibéré de la part des artistes et des mécénes, mais aussi de deux facteurs non négligeables. Tout d'abord, le bassin de Mexico @ connu une intense activité volcanique dans son passé récent, raison pour laquelle on n'y trouve pas d’affleurements de roches sédimentaires et métamorphiques. En second lieu, les civilisations mésoaméricaines n‘utlisaient pas la roue puisqu'elles ne disposaient pas de bétes de trait et de somme??, Ces conditions ont tout naturellement restreint le transport de roches exotiques - notamment de grands blocs ~ qu'il fallait chercher dans des régions lointaines, situées de surcroit derriére les hautes montagnes entourant le Bassin, Les Aztéques 20 azreaues employaient par conséquent les mémes matériaux lithiques en sculpture” et pour batir les pyramides?? le basalte Imetitet] gris et noir; la scorie volcanique {tezontii) de coloration rougeatre, violacée ou noiratre ; et Vandésite (iztéctetl, tenayocateti] aux nuances pales dans les tons roses et violets”. On trouve accessoirement des porphyres et des rhyolites, deux autres roches éruptives également originaires du bassin de Mexico. Les formations géologiques fournissant les roches volcaniques que nous venons de mentionner séten- daient pratiquement jusqu‘aux limites du systeme {acustre entourant Tenochtitlan, ce qui simplifiait considérablement les opérations d’extraction et de transport des matériaux”, d’autant plus que les Aztéques réquisitionnaient tous les peuples riverains Pour ces travaux pénibles. D’aprés certaines sources historiques, lorsque les rois de Tenochtitlan déci- dalent de faire sculpter un nouveau monolithe pour Lenceinte sacrée, chacune des cités réquisitionnées devait fournir d'importants contingents dthommes qui se retrouvaient dans les carriéres de Cayoacén, Acocolco Ayotzinco] ou Aculco (Chalcol. lls se servaient de cordes, de leviers et de « carretoncillos », sorte de traineaux sur lesquels ils faisaient glisser les grandes roches®. Au milieu des cris et des chants, ils extrayaient les blocs, puis les transpor- taient sur des distances qui n’excédaient jamais une Quarantaine de kilometres, souvent encouragés par des danseurs, des musiciens et des bouffons. Grace 2 des calculs modernes, on estime que pour dépla- cer un monolithe d'environ 24 tonnes ~ comme la Pierre du Soleil -, il aurait fallu 8 Cépoque la force conjuguée de 363 3 816 hommes”. Lorsque les blocs arrivaient dans la capitale de empire, les tetzotzonque attaquaient au ciseau les Sculpleurs azteques talllant sur les rochers de Chapultepec Uelfigie de Motecuhzoma | & approche de sa mart (Duran, 1579-1581), surfaces dures, rugueuses et toujours fragiles. Le résultat final dépendait dans une large mesure du talent de Uartiste, de son outillage et des techniques mises en ceuvre, mais toujours dans les limites du possible fixées par les qualités intrinséques de la pierre volcanique. Car les roches du bassin de Mexico ne permettent ni (a finesse des détails ni le poli intense qu'on peut obtenir, par exemple, avec le marbre“. On ne peut pas non plus tailler des arétes vives, des entailles profondes, des perspectives delicates ou trop prononcées, sans mettre en péril intégrité de Uceuvre. Manifestement, les sculp- teurs aztéques étaient conscients des contraintes imposes par le matériau auquel ils se mesuraient jour aprés jour. On voit comment leurs ceuvres ont su s'adapter aux volumes de la pierre, Les formes simples, ramassées et arrondies sont privl sans reliefs trop saillants ni évidements excessifs, On remarque également des surfaces adoucies et convexes {comme sous la pression dune force pneumatique venue de lintérieur} dont les details ont di étre amplifiés pour ne pas disparaitre dans les rugosités de la pierre®. Les sculpteurs aztéques ont employé bien d'autres matériaux, mais il ne faut pas oublier que la dimen- sion des ceuvres était fonction de f gisements. Les lapidaires [tlatecquel taillaient des piéces d'une extréme finesse, généralement de dimensions réduites, avec lobsidienne {itztetil verte de la Sierra de las Navajas et grise d’Otumba, le travertin blanchatre [iztacchalchihuitl} de Puebla et Oaxaca, les pierres métamorphiques vertes La seucerume aztkove 2 (quetzalitzti, quetzaichalchihuitl, chalchihultl, mixte- ccatetil de Puebla, Oaxaca et Guerrero™, la pyrite fapetztl) d'Oaxaca’” et les coquillages [tapacht, teccizt] des océans Atlantique et Pacifique™. Diautres sculpteurs travaillaient différents matériaux origine organique, comme (os, les andouillers de cer- vide" et le bois. Il faut ajouter & cette longue liste les minuscules piéces en obsidienne, pyrite, coquillage, jais (évtet), turquoise lxihult, teuxthuit) et feuille dor Icéztic teocuitlati) qui étaient incrustées sur les sta- tues pour figurer les yeux, les dents et les ornements, ou fies en guise de mosaiques et revétements¢! Lorsqu'on voit les sculptures azteques exposées dans les musées du monde entier, avec leurs surfaces de pierre nue ol dominent les tons gris, rosés ou violacés, ilfaut les imaginer chargées de couleurs®. Comme dans l'art antique grec et égyptien, prati- SSWOGS SSS SSS RS quement toutes étaient peintes, La palette chroma- tique aztéque se limitait 3 quelques couleurs ; rouge d'hématite {tlalchichilli, tiéhuitl), ocre de goethite (teculxtl, tecozahulti), blanc de calcite (tizat, etizat!, chimaltizatl}, noir de fumée (tlilli écotl), et bleu d'indigo {tacehuilli, xiuhquiliti) et d’argile (sépiolite, palygorskite)®. Ces cing pigments utili- és purs étaient appliqués directement sur la pierre ou sur un enduit de chaux. Les couleurs conféraient aux ceuvres Un plus grand réalisme, car elles correspondaient aux teintes naturelles ; ainsi, on choisissait le rouge pour le cuir, Uocre pour lor et le mais, le blanc pour les coquillages et le coton, le noir pour les cheveux, le bleu pour les bijoux de Pierre et les plumes. Les peintures appliquées sur le Visage et le corps des statues servaient égale- ment & identifier les divinités représentées, i { SSNS | eee SSS Au milieu des cris et ddes chants, les sculpteurs cextrayalent les blo Durén, 1951, 1, p. 514. ™ Durén, 1951, 1p. 194, Arregui, 1974, pp. 17-21, % Arreguin, 1974, pp. 41, 84. ®Mirambell, 1968, pp. 27-28. 4% Rich, 1976, pp. 3-5 Chel, 2000, pp. 37-98, 3 Lépez Austin et Lépez Lujén, 2001, pp, 239-246, Ct, catalogue n** 1,19, 20, 36 et 87. 27 Ct catalogue n® 23. % Sshagin, 1950-1982, 11, pp. 222-223, 226-227, 290-231, 237. 2% Cf catalogue n° 85. Cr, catalogue n™ 79-82, * Sahagtin, 1950-1982, 11, pp. 223-224, 228, 233-234, “Nicholson, 1985 ; Lopez Lujin et Chiari 2004, ‘© Sahagin, 1950-1982, 11, pp. 242-264, 257. 4 Lépez Lujan et al, 2003. 4 Matos, 1990); Lopez Lujan et Chiari, 2004, 4 Atvarado Tezozémoc, 1944, pp. 114115, 157. ‘Nicholson 1968; Townsend, 1979, pp. 15-22 4 Nicholson, 1971. p. 119 Townsend, 197%, 1.15 ; Umberger, 1987; Lépee Lujén, 1987, 2003; Fuente, 1990, HCL catalogue n® 2-17, 21-28, 30.31, "Of catalogue n™ 32-35, Or, catalogue n? 18. Chcataloguen 46-48 Gendrop et Diaz, 1994,pp. 71111, Of catalogue n* 58-85, 67-68, 70-72. 76. Ct, catalogue n® 49-57, 60, Gutiérrez Solana, 1983 ; Gendrop et Diaz, 1994, pp. 21-49. . “Ch catalegue n™ 77-79, 84, Of, catalogue n™ 80-83, 85,87. Krickeberg, 1969 ; Marcus, 1982; Lépez {uj et Jiménez, 1987 ; Lopez Lujim et Morelos, 1982. ™ Gt. catalogue n* 1,16, 2%, 6, 69, 73, ae 15-78, 86. . Ct catalogue n* 23,77, 79, 81-82, 86-85. Nicholson, 1985; Boone, 1982. Nicholson, 1973 ; Pasztory, 1983, pp. 7289, 7 Townsend, 1979, p71, La scutprure azreove 270 se boit », « (@ifemme qui premiére fois, du pain, diautres vivres-et des ragoits ». Il existait par conséquent dinnombrables effigies de cette déesse, depuis les plus humbles, grossiérement sculptées pour le culte familial des communautés rurales, jusqu’aux plus raffinées destinées aux temples publics des grandes cités, Toutes les représen- tations de Chicomecéatl se caractérisent par le port d'une coiffe architecturée de grandes dimensions, appelée amacalli. Cette coiffe était formée par une arma- ture de baguettes de bois ou de roseaux recouverte de papier et de corde; elle était couronnée par des merlons et encadrée de rosaces et de longues bandes de papier. En régle générale, les statues ont le visage peint en rouge, avec Sur les joues une ou deux bandes noires verticales, et portent des sceptres de bois et papier surmontés d'une paire d'épis de mais (cémmaitl ‘Au cours du mais de Je Huey tozortli, S tes je jeunes les apportaient au temple Pour la féte d’Ochpaniztli, on sacrifiait une esclave dgée de douze ou treize ans qui incarnait Chicomecéatl. La jeune fille coiffée d’une plume verte symbolisait le mais prét & étre récolté. Elle était égorgée et écorchée, puis un prétre revétait sa peau, son costume et ses insignes pour exécuter une danse sur la place du Templo Mayor. Des femmes portant sept épis sur le dos étaient également chargées de distribuer 4 la population les grains sacrés pour la saison suivante. [car 1] CHICOMECOATL (Car. 2] CHICOMECOATL MATERIAU ro anique dense de couleur brun DIMENSIONS PROVENANCE D'APRES L'INVENTAIRE INVENTAIRE M.0, COLLECTION A (car. 2] CHICOMECOATL MATERIAU roche v anique dense DIMENSIONS 57,6 x 23 x 17 cm PROVENANCE D’APRES LINVENTAIRE é i 919 untepec, E rouvée e INVENTAIRE M.0.8. 7 COLLECTION Aubert, d Figure extraite de Kingsborough, 1831 lear. 3] CHICOMECOATL MATERIAU roche volcanique poreuse de couleur grisitre DIMENSIONS 63,5 x35 x 18,2cm INYENTAIRE M.0.8. 71.1887.155,13 (MH. 87,155.13 [M.E.T, 20013)] COLLECTION Latour Allard, prét des Musées nationaux, 1887 ; anciennes coll et Castaheda BIBLIOGRAPHIE Kin 2 lections Dupaix igsborough, 1831, v. 1, Série, pl.ll,n° 5 ; Longpérier, 1850, p. 15, n° 13; Anonyme, 1851, pp, 96-98 Basler et Brummer, 1947, p. IX, pl. 988 Bernal et Simoni-Abbat, 1986, p. 344, fig. 317 66 azriouns s aux grands temples Des ceuvres de cette qualité, probablement destinges aux grands "a les ateliers spécial ou aux sanctuaires des élites, étaient produites dans les ateliers SP 4 jent dispar des grandes cités du Mexique central. Bien que les jambes aien tant Je en pied portar iest évident que cette statue représentait un personage en pi cule ents doreille les attributs de la déesse du mais : amacalli, orements dorell ar et cémmaitl. La fi gure est également vétue d'un cuéit/ lisse, fixé ies ndeur des ca une ceinture attachée avec un nceud plat. D'aprés la profondeu ments oculaires et de la bouche, les a chs eee @ (a base du cou et sous le menton, il semblerait que le visage et “gi ne s‘agirait Solent recouverts d'une peau humaine. Dans ce cas, il ne s'ag} dune représentation de Chicomecéatl, mais du prétre abies de la sacrifiée incarnant la d d Ochpaniatli le visage je n coiffe et le vis de pigment rouge sur la coiffe ailleurs d'ab, dantes trace Ucar. 61 CHICOMECOATL MATERIAU roche volcanique dense de couleur rosatre DIMENSIONS 41,6 x 20,4 x 16,7 cm PROVENANCE D’APRES L'INVENTAIRE ville de Mexico INVENTAIRE M.0.B. 71.1878.1.96 IMH. 78.1.96 (M.E.T, 8113 ; Boban ? 1643] COLLECTION Pinart, don au musée d'Ethnographie du Trocadéro, 1883 ; ancienne collection Boban BIBLIOGRAPHIE Basler et Brummer, 1947, Pp. Vill, pl. 818 ; Gendrop et Diaz, 1996, pp. 158-159, fig. 231 Cette élégante sculpture parait hésiter entre le bas-relief et la ronde-bese Concue pour étre wue frontalement, elle concentre la plupart de ses atrius sur sa face antérieure plate qui contraste avec les autres cétés, dont es grands volumes taillés plus implement fournissent peu de renseignens supplémentaires. La déesse est paisiblement assise sur les talons, mas son corps est ici subordonné aux attributs qui lidentifient avec le mais. Développés au maximum, ils occupent une grande partie de espace Visuel : 'amacalli, qui se distingue par ses arétes vives et la sobristé de son ornementation ; et les deux cémmaitl, formés chacun d'une pai d'épis rouges, d'une large traverse de bois et de grandes franges de PaPé® Encadré par la ligne ocre de la chevelure, le visage rouge de indies merge avec son menton pointu d'un plan plus profond. Les joues #28 apparemment peintes en noir. Chicomecéatl est simplement vetue d'un quechquémit! et d'un cuéit/ lisse la puissante errestres et des m 5. une parure en papier. sli surta nage __ lamacuexpaiiil et un collier de Perles jlement Acuecuéyo __ Les récits mythiques en font la compagne du dieu de la pluie, Tlaloc, avec qui elle it engendré Tecuciztécatl, personni- ‘fication de la lune, Sous son aspect benéfique, Chalchiuhtlicue était vénérée des rois et des seigneurs, qui affirmalent que la déesse de l'eau, la déesse du mais {Chicomecéatl) et la déesse du sel (Huixtocihuatl) « nourrissaient les gens du peuple pour qu’lls pussent vivre et se multiplier ». Les accoucheuses invoquaient en baignant les nouveau-nés pour qu’elle les purifie avec ses eaux. Mais a Cinstar de tous les dieux du panthéon aztéque, Chalchiuhtlicue avait aussi un aspect farouche. On croyait que si Yon déchatnait sa colére, la déesse provoquait des tempétes et des tourbillons pour faire couler (es bateaux et noyer les hommes, C'est ainsi qu’on (ui attribuait la terrible inondation qui dévasta Tenochtitlan en 1499, lorsque se rompit 'aqueduc amenant l'eau de la source d’Acuecuexco, située dans la seigneurie de Coyoacan, Du point de vue iconographique, Chalchiuhtlicue est représentée avec de la peinture faciale rouge et une ou deux bandes noires verticales sur chaque Joue. Elle porte généralement un diademe Ae pierre vert. Elle tient dans ses ming ‘un bouclier omé d'un nénuphar pein, lun sceptre-sonnaille[chicahuazi) ou les outils & tisser. Dans le calendrier dvinatoire, Chalchiuhtt du jour, la si {a patronne du jour cdatl le serpent») et elle présidait la funestetreizaine cu ‘commencait le jour T-acatl [« 1-roseau |, Plusieurs mois du calendrier solace étaient consacrés : Aticanualo, ol ele tait adorée avec les dieux de la pluie et des vents ; pour Etza/cualiztli les marchands d'eau et les construceus de barques tui offraient un esclave: au cours du mois de Muay Tozozti, tune victime incarnant la déesse eat sacrifige et son cadavre jeté dans le tourbillon de Pantitlan, sur le lac de Texcaco : pour la féte de Tepeilthut! et Atemoztl, on confectionnalt are: de la pate d’amarante des figurines de la déesse en forme de montagne [car. 10] CHALCHIUHTLICUE MATERIAU roche volcanique dense de couleur grisatre DIMENSIONS 91,1 x 97,5 x 22,1 cm PROVENANCE D'APRES LINVENTAIRE vallée de Mexico INVENTAIRE M.0.8, 71.1878.1.97 (MH, 78.1.97 (M.E.T. 8168) COLLECTION Pinart, don au musée #Ethnographie du Trocadéro, 1883 ancienne collection Boban 1s de Chalchiuhtlicue qu ebout, le [ear 11] CHALCHIUHTLICUE MATERIAU roche volcanique dense Ce fragment endommagé d'une figure féminine entigre pos, de couleur grisatre ; pigment ocre de goethite tous les attributs iconographiques de la piece précédente (cat 0 «¢ et rouge d'hématite et se distingue comme elle par ses grandes dimensions et le bon a, DIMENSIONS 45,9 x 32,9 x 18,5 cm de conservation de sa polychromie. Les seuls traits distinct INVENTAIRE M.0.B. 71.1878.1.90 la perforation cylindrique au sommet de la TM.H, 78.1.90 (M.E.T. 8116)) des bandes du diadéme et la parure élaborée ornant la poitrine, com. COLLECTION Pinart, don au musée Giun disque dor ledztio teoc d’Ethnographie du Trocadéro, 1883 ; ancienne collection Boban Jacomalli] suspendu a une c et d'un collier 4 quatre rangs de perles bleues cylindr BIBLIOGRAPHIE Basler et Brummer, 1947, p. X, pl. 1058 a dela fertilité, ont en commun certains traits iconographiques, comme la peinture ~ faciale rouge avec des bandes noires verticales. En revanche, d'autres attributs ‘sont associés aux champs d'action respectifs de chaque déesse et permettent par conséquent aux spécialistes de les distinguer. Nous avons vu que la déesse du mais était identifiée par lamacail et le cémmaiti, tandis que la déesse des eaux terrestres et marines se caractérisait par le diadéme orné de glands sur les cétés et Cornement de nez en forme de xiuhpapalotl. On trouve néanmoins un nombre limité de sculptures qui, dérogeant aux régles habituelles, réunissent les attributs théoriquement exclusifs de chaque déesse, ce qui prouve qu’ll n’est pas pertinent d’établir des distinctions catégoriques dans le panthéon aztéque: MATERIAU roche volcanique dense de couleur grisatre ; pigment ocre de goethite etrouge dhématite DIMENSIONS 33,8 x 20,3 x 13 cm PROVENANCE D’APRES LINVENTAIRE Mexicaltzingo, District fédéral INVENTAIRE M.0.B. 71.1878.1.98 (MH. 78.1.98 (M.E.T, 8109) COLLECTION Pinart, don au musée graphie du Trocadéro, 1883, ancienne collection Boban BIBLIOGRAPHIE Hamy, 1897, p. 29, note 6 ; Basler et Brummer, 1947, p.X, pl. 109 Simoni-Abbat, 1976, p. 72 Bernal et Simoni-Abbat, 1986, p. 339, fig. 311 Son fro attach 6 derriere oe [car. 17] CHALCHIUHTLICUE-CHICOMECOATL MATERIAU roche volcanique dense de couleur violacée DIMENSIONS 43,4 x 23,9 x 15,5 cm INVENTAIRE M.Q.B. 71.1887.155.20 IM.H. 87.155.20 (M.E.T, 200011] COLLECTION Latour Allard, prét des Musées nationaux, 1887 ; anciennes collections Dupaix et Castaneda BIBLIOGRAPHIE Kingsborough, 1831, v. IV, 2¢ série, pl. , n° 8 ; Longpérier, 1850, p. 11, n® Anonyme, 1851, p. 96 et 98; Basler et Brummer, 1947, p. X, pl. 108 Bernal et Simoni-Abbat, 1986, p. 338, fig. 310; Gendrop et Diaz, 1994, p. 152, fig. 222, fig. 226 TeOUES Chef-d’ceuvre de l'art aztéque, cette statue prouve qu'il sufft d'un seul ornement pour fusionner symboliquement les divinités aquatiques etceles de la végétation. Nous voulons parler de imposant collier qui couvre la poitrine ; les quatre rangs combinent harmonieusement des dizaines de perles de pierre verte - image des gouttes d'eau petrifiées - cing ¢?s de mais encore dans leurs enveloppes foliacées, et quatre paires de utars union des powvoirs fertlisateurs est réatfirmée parla peinture facile o® et les traces de couleur noire sur les joues. La déesse porte également sur le front et derriére la téte le diadéme et les parures caractéristiauss de Chalchiuhtlicue ; le quechquémit! orné sur le dos de trois glands: et le cuéit! fixé a la taille par une ceinture. Le visage délicat de la déess®, nt : es, donne sa posture, assise sur les talons et les mains posées sur les cus te indiquet arfaite sérénité, Des traces de colle nad Une stall? Etienne: au spectateur une impression de pi que la statue avait des incrustations sur les yeux et la bouche similaire est conservée au musée diArt et dindustrie de Saint S DIVINITES [car. 18] XOCHIQUETZAL MATERIAU roche volcanique dense de couleur brun clair DIMENSIONS 51,4 x 21 x 17,6 cm PROVENANCE D’APRES L'INVENTAIRE vallée de Mexico INVENTAIRE M.0.B. 71.1878.1.106 IM.H. 78.1.106 (M.E.T. 11599 ; Boban 1626]] COLLECTION Pinart, don au musée @Ethnographie du Trocadéro, 1883 ; ancienne collection Boban BIBLIOGRAPHIE Hamy, 1897, pp. 29-30, pl. XV, n° 45 ; Basler et Brummer, 1947, p. X, pl. 102; Chefs-d'ceuvre de I'Amérique précolombienne, 1947, n? 55 ; Harcourt, 1948, p. 74 Nicholson, 1963, pp. 17-18 ; Lehmann et Simoni, 1965, pp. 190-191, n° 69 Les figures féminines coiffées, comme celle-ci, d'un large diadéme orné de fleurs [icpax6chitl) sont rares dans la statuaire aztéque. Cet attribut permet de Uidentifier 3 Xochiquétzal (« plume fleurie »], jeune déesse de la beauté, de l'amour et du plaisir, patronne des tisserands et des artistes. Si le nombre de fleurs formant le diadéme varie selon les codex, ily en a généralement sept sur les sculptures. Ce qui est significatif, car le jour 7-x6chit! (« 7-fleur» du calendrier divinatoire était dedi a cette divinité et a son homologue ion Pinart masculin, Xochipilli-Macuilxéchitl. Cependant la statue de la col est couronnée de huit fleurs, chacune composée de six ou sept pétales. Le diadéme est posé sur la chevelure lisse de la déesse, dont le visage est encadré jusqu’aux tempes par une frange, Au-dessus des omements indent doreilles annulaires, les cheveux sont rejetés en arriére et des dai Mais on distingue, sur le cété droit aration s jusqu’a la hauteur des coude: de la piéce, une légere rainure verticale qui semble marquer une sé entre les cheveux (courts, dans ce cas] et un foulard couvrant le do: Le visage de la déesse est réaliste : les yeux semi-circulaires, le nez dro saillantes, la bouche ouverte laissant apparattre les dents. le les pommette: Elle se tient debout et immobile, les pieds nus bien plantés sur un soc quadrangulaire, Elle a les bras collés au buste, les avant-bras tendus elle et les poings serrés comme si elle tenait quelque chose verticalement ge bordure et de neu! La déesse est ue d'un quechquémit! orné d'une lar gros glands, et d'un cuéit/ end au us du genou. et iconographiquement 3 Tezcatlipoca, mais il posséde aussi d'importants attributs célestes, solaires et ignés. Sa forme animale est le colibri ou U'aigle, deux oiseaux trés agressifs. Sous son aspect humain, Huitzilopochtli est reconnaissable aux bandes horizontales jaunes peintes sur son visage et son casque de plumes de colibri. Un célébre mythe raconte comment Coatlicue, déesse de la terre, tomba enceinte aprés avoir ramassé et gardé en son sein une boule de plumes tombée du ciel, alors qu'elle faisait pénitence en balayant au sommet de Coatépec {la « montagne des Serpents »]. Ses enfants, Coyolxauhqui (déesse de la lune) et les quatre cents Huitznahua {les étoiles), se sentant déshonorés: décidarent de tuer leur mére. Mais alors quiils s‘apprétaient a le faire, Huitzilopochtli sortit du ventre de Coatlicue, adulte ‘et armé de son redoutable xiuhcdatl {« serpent de feu »J, Il décapita sa sceur Coyolxauhqui, dont il démembra soi genératement fe pate d’amarante ~ était adore ay cours de nombreuses fétes du calendrier solaire, dont beaucoup avaient pour picentre le Templo Mayor. Les principales __cérémonies avaient lieu aux mois de Téxcat!, Tlaxochimaco et surtout Panquetzaliztli, {a grande féte de Huitzllopochtli od fon mettait en scéne le mythe de sa naissance. Le dieu était €galement célébré le jour #-éepat! (« 1-couteau de silex »] du calendrier divinatoire. On croyait que les garcans qui naissaient sous ce signe étaient destinés & se distinguer par leur bravoure ala guerre, tandis que les filles seraient d'un caractére vinl habiles et trés riches. (Car. 20] HUITZILOPOCHTLI MATERIAU roche métamorphique dense de couleur verte DIMENSIONS 6,7 x 4,2 x 4,7 cm PROVENANCE D'APRES L'INVENTAIRE Mexique INVENTAIRE M.0.8. 71.1930, 100.43 [M.H. 30,100.43 (MET. 64655 ; musée Guimet 3579] COLLECTION musée Guimet, prét au musée @Ethnographie du Trocadéro, 1930 robablement ancienne collection Gillot BIBLIOGRAPHIE Guimet et al., 1904, pp. 35-36, 42 Lehmann, 1906 ; Easby et Scott, 1970, P. 314, n° 304 ; Simoni-Abbat, 1976, p. 112 Bernal et Simoni-Abbat, 1986, p. 273, fig. 237 Schubnel, 1987, p. 51 ; Nicholson, 1988 PP: 242-247, fig. 21 ; Boone, 1989, p. 10 Oliver, 1997, pp, 80-8 ; Fields et Zamudio-Taylor 2001, p, 385, n° 165 ; Lopez Lujén et Fauvet-Berthelot, 2002e. pp. 430-431, n° 128 Huitzilopochtli éta que les statues en pierre d ols arriverent au Mexique ux spheres d s historiques, une gral lorsque les E lites et aux grands t d'un culte officiel circ s'agi ples de la capital Diaprés les sou! x et pierres pré tronai sculpture 8 son effigie jes pyramides de Teno Texcoco. Comme on pi noclast a fureur ic harles Gillot, grand collectio jes donations au musée Guime! tte pice a longtemps été identiiée avec m mant »), probablement en raison d nits ayant en commun Ul deux div te port te en pierre n fem ae) RUITEILOPOCHTLE Huitzilopochtl représenté assis, arborant sur le front Uinsigne fait de deux plumes de héron (aztaxelli) et sur la tate, Uinsigne horizo! fait de deux plumes d’aigle (cuauhpilollil. Son visage réalist par des volumineux pendants d’oreilles de for pendentifs annulaires en illage (andhuatl) ‘émités fendues (tlaxaliuhqu Devant, le p tandis que le deuxiéme, su semble lessiner ave du colibri. On distingue sur les flancs un mantea dossements entrecroisés (omicallo). Le dieu tient dans sa main gauc pulseur de dard: sacrificiel au manche richement décoré, La r le bouclier apparait la hampe est terminée par erpent a la pla pied gauch les enfants nés dans ta treizaine Tehécatl| {« 1-vent »} étaient destings 8 devenir sorciers et nécromanciens Enécatl est reconnaissable& son masque nt fa buccal rouge en forme de bec qui - ss plus vénérés du Mexique dans Uiconographie azteque, réunt central Son culte se déroulait en ragle _ les attributs de quatre oiseaux "générale dans des pyramides de plan ‘aquatiques : le bec pointu en dents eae de scie du harle couronné {Lophodytes cucullatus), ta couleur de celui dun Le vent précédant les précipitations, autre harle {Mergus merganser les fidles croyaient qu’Ehécatl « balayait americanus}, les excroissances cornées les chemins aux dieux de la pluie ». qui poussent sur le bec du pélican blane ILétait assisté dans sa tache par Amérique (Pelecanus erythrorhynchos| de nombreux collaborateurs, pendant la saison des amours et les ehecatotontin {«nains du vent »], _ ta plaque frontale des rallidés. quilaldaient 4 créer les courants d’air _Ces oiseaux se laissent tomber en paué aux quatre points cardinaux. Chaque et plongent dans eau pour attraper vent avait Ses propres caractéristiques: leur proie avant de remonter en volant le vent doux venu de lest permettait dans les airs, ce qui n'est pas sans la navigation ; celui du nord était siviolent — rappeler Quetzalcdatl traversant que les gens abandonnaient sans plus univers de part en part. tarder leurs barques pour se réfugier sur la terre ferme ; le vent de Vouest soufflait paisiblement mais était extrémement froid ; enfin, celui du sud arrachait les arbres et endommageait les murs des maisons. Dans les codex, Ehécatl apparat comme (un des quatre porteurs du ciel ; il était le neuviéme seigneur des heures diurnes, le patron du jour placé sous le signe du vent (ehécat et il présidait la treizaine J-océlot! (« 1-jaguar »). Il était également la divinité opposée Mictlantecuhtli, le seigneur de la Mort. D'aprés le calendrier divinatoire, MATERIAU roche volcanique poreuse DIMENSIONS 1,7 x 23,1 x 21,7. cm PROVENANCE D’APRES L'INVENTAIRE vallée de Mexico INVENTAIRE M.0.8. 71 (MH. 78.1.2259 (Boban 1 COLLECTION Pinart, don au mus tion Boban Les pieds bien plan divinité d Dessin de Maximilian Franck, 1829 [car. 26] EHECATL-QUETZALCOATL k fit le dessin de cette sculpt MATERIAU roche volcanique dense Lorsque Maximilian Franc pas encore de couleur grisatre les surfaces chargées d’éléments iconographiques n/ava DIMENSIONS 34,7 x 18,7 x 22,5 cm subi une usure aussi sévére, ni le remarquage par un outil métallique INVENTAIRE M..8. 71.1878.1.1873 quia laissé de profondes tr ur la pierre. Li [M.H. 78.1.1873 (M.E.T. 81271] Ehécatl assis sur un tabouret, le corps recroquevil COLLECTION Pinart, don au musée est orné d'un neeud central, de m ndés et de p d'Ethnographie du Trocadéro, 1883 ; verte. Un insigne trapézoidal terminé par de lor fanclengejcollectlonjasvan {tlaquechpényoti] couvre la nuque. En dessous, le dos est pare téncatl] et d'un BIBLIOGRAPHIE Franck, 1829, p. 17, feuille 47 4n insigne de plumes en éventall (cueza/hu muni de trois nceuds. Le visage n’arbore pas le traditio buccal, mais juste deux epcololli suspendus aux oreille : s‘orne d'une bande avec des motifs triangulaires et de n en coauillage, tandis qu'un méxtiat/ et une jupe couvrent les hane nes et les parties génitales. Il tient dans ta main droite un ehecalepl™ dans la gauche un sceptre co bé en arriére Des rubans sont 82 azréaues TLALOC La nature imprévisible des régimes pluviométriques a imprimé un caractére particulier aux religions mésoaméricaines La maitrise des précipitations a toujours été une veritable obsession et les peuples qui, & travers les siécles, se sont succédé sur ce vaste territoire s'en remettaient aux forces surnaturelles. Les Aztéques n’ont pas fait exception : sur les dix-huit mois du calendrier solaire, neuf étaient consacrés a des cérémonies de propitiation pour attirer la pluie et la fertilité. On faisait des prieres, des offrandes et des sacrifices d’enfants, dont la plupart étaient destinés 3 Tlaloc, dieu de la pluie et personnification dela terre. On lappelait « le donneur », car il fournissait tout ce dont les plantes ont besoin pour germer. Il envoyait les cours d'eau, les pluies et les éclairs depuis le Tlalocan, pays de ta brume et de U'abondance, a la végétation éternellement verte. Selon les informateurs indigenes de Sahagun, le Tlalocan était une montagne creuse remplie d'eau. Un mythe celébre associait a Tlaloc de nombreux petits assistants (les tlaloque) qui distribuaient la pluie, lls remplissaient leurs cruches en puisant dans quatre jarres pleines d'eau et les déversaient sur la terre. Chaque jarre contenait une espece différente de pluie : la premiére faisait pousser les graines ; une autre donnait des champignons aux plantes ; la troisiéme produisait la gréle ; et la derniére empéchait les plantes de fructifier. Lorsque par mégarde (es tlaloque brisaient leurs cruches, on entendait gronder le tonnerre dans le ciel et les tessons transformés en éclairs s'abattaient sur terre. Dans le calendrier divinatoire, Tlaloc était le huitieme seigneur du jour, le neuvieme seigneur de la nuit, le patron du jour mazatl (« cerf ») et il présidait la treizaine 1-quiahuit! {« 1-pluie »). Les enfants nés au cours de cette treizaine étaient destinés 4 devenir sorciers et nécromanciens, ils n’auraient pas d’amis et resteraient célibataires. On croyait également que le jour 1-quidhuitl (figuré par le chiffre un et leffigie de Tlalocl, les cihuateteo {femmes mortes lors de leurs premieres couches) descendaient du ciel pour frapper les enfants de paralysie. 83 [car 27] TLALOC MATERIAU roche volcanique dense de couleur rosatre DIMENSIONS 43,7 x 19,7 x 16,4 cm PROVENANCE D'APRES L'INVENTAIRE ville de Mexico ; provient probablement de Tlaxcala INVENTAIRE M.0.8. 71.1887.101.16 [M.H, 87.101.16 (M.E.T, 19416]] COLLECTION Labadie, don au musée d'Ethnographie du Trocadéro, 1887 BIBLIOGRAPHIE Hamy, 1897, p. 26, pl. Xill, n° 38 ; Basler et Brummer, 1947, pp. IX-X, pl. 100B ; Simoni-Abbat, 1976, p. 131 ; Seguy et Simoni-Abbat, 1976, p. 64, n° 89 ; Pasztory, 1983, p. 210, p. 157 ; Gendrop et Diaz, 1994, pp. 128-129, fig. 177 azréoues Le style de cette sculpture est trés éloigné de celui des statues de Tidloc mises au jour jusqu’a présent dans les ruines de Tenochtitlan. Réduite a'ses traits essentiels, elle surprend par son abstraction, ce qui nous incite a remettre en question Uorigine indiquée par Monsieur Labadie. La clef de cette énigme pourrait se trouver dans une piece pratiquement identique, exposée au Museo Nacional de Antropologia de Mexico (inv. 10-40832] et qui appartenait au xn siécle a la collection Doremberg. D’aprés les registres du musée, la piéce provient de la Hacienda Cuamantrineo, dans UEtat de Tlaxcala. Le Tlaloc de la collection Labadie a pour attributs un aztatzontli géométrique (couronne faite de franges de papier rectangulaires, d'une corde torsadée et de plumes de héron dressées], les yeux cernés de « lunettes » rondes, le nez torsadé, une moustache droite, quatre crocs et des ornements doreilles marqués de la croix de Saint-André. Il porte un chignon lisse en papier d'ol pend un cache-nuque. Ses mains aux doigts en forme de trapéze repasen! de part et d’autre de la cavité disproportionnée ménagée dans [a poitrine ILreste des traces de pigment bleu sur la coiffe et noir sur le corps Tear. 28] TLALOC MATERIAU roche volcanique poreuse de couleur rosatre DIMENSIONS 27,2 x 16,9 x 15,2. cm PROVENANCE D’APRES LINVENTAIRE ville de Mexico INVENTAIRE M.Q.B. 71.1878.1.116 [M.H. 78.1.116 (Boban 1946)] COLLECTION Pinart, don au musée d'Ethnographie du Trocadéro, 1883 ; ancienne collection Boban Cette statue au cory aztatzo former le et des ornements d ne parure en p: cache-nuque divisé & avec les mains qui oreil r plié vt ramass us du maxtlat/ et des tli. On observe sur le v ez torsadé, les « lunett lamacuexpal ‘a base [car 29] TLALOC MATERIAU roche volcanique dense de couleur grisatre DIMENSIONS 40,5 x 40,5 x 8,3 cm PROVENANCE O’APRES LINVENTAIRE Mexique INVENTAIRE M.0.B. 71.1887.155.121 (M.H. 87.155.121 (M.E.T, 20067)] COLLECTION Latour Allard, prét des Musées Nationaux, 1887 ; anciennes collections Dupaix et Castaeda BIBLIOGRAPHIE Longpérier, 1850, p. 26, n® 67 Cette lourde sculpture quadrangulaire présente des surfaces planes lisses, Uexception du revers r x, ce qui exclut son emploi it d’ur e coffre. I comme cou aque qui était probablement Llée sur la facade d’un édifice religieux. Le masque de Tlaloc, d t, est sculpté en bas-relief sur la face. Il es! entouré d'un cit, est sculpté en b zontli, Les deux sourcils horizontaux en épingle du traditionnel azt sade formant le nez ent se rejoindre dans une t flanqués d’em en forme witicac) faits de grai en U invers ntale figure la genci ULPTURES ANTHROPOMORPHES 87 individu de sexe masculin. “revétu de la peau d'un sacrifié. § le visage est couvert de bandes verticales passant par les yeux (mixzolichiunticac) srsonnage revét divers ornements et le sceptre-sonnaille chicahuaztli. Tous ces attributs, y compris la peau, étaient portés par les rois aztéques pendant les affrontements militaires. Xipe Tétec est un dieu étrange, associé Ala fois 8 la fertilité et la guerre Il était le patron des orfévres et présidait {a treizaine commencant le jour t-itzouintli {« 1-chien »]. On tui rendait un culte dans ('édifice nommé Yopico, en particulier parce qu’on (ui attribuait le double pouvoir de provoquer et de guérir les maladies des yeux et de peau, Au cours de la féte consacrée 8 Xipe Totec dans le calendrier solaire = Tlacaxipehualiztil -, \es captifs de guerre étaient sacrifiés par les fléches (tlacacaliztli) ou par le sacrifice gladiatoire (tlahuahuanaliztli) ; le premier sacrifice symbolisait (union sexuelle originelle, le second la guerre primordjale et Vorigine du cinquiéme et dernier age cosmique [Ollintonativh ‘ou « Soleil de Mouvement »]. Les cadavres des victimes étaient ensuite écorchés et les peaux remises a ceux qui les avaient apturés et qui les donnalent 3g uhaitant personnifier le aoe ~ Vingt jours. Au cours de cette période, les « images » de Xipe Titec simulaient les batailles, faisaient Caumine fe quittaient leur dépouille putride ~ qu’au bout des vingt jours pour prendre “Un bain rituel régénérateur. De maitre significative, les cérémonies -diinauguration des agrandissements successifs du Templo Mayor de Tenacttan _ étaient toujours célébrées pendant le mois de Tlacaxipehualizth juste apres “une campagne militaire victorieuse. tear, 90) XIPE TOTEC MATERIAU roche volcanique dense de couleur grisitre DIMENSIONS 43,7 x 26,1 x 23,4 em PROVENANCE D'APRES L'INVENTAIRE ville de Mexico INVENTAIRE M.0.B. 71.1887.101.10 [M.H, 87,101.10 (M.E.T. 19418)) COLLECTION Labadie, don au musée d’Ethnographie du Trocadéro, 1887 BIBLIOGRAPHIE Hamy, 1897, p. 30, pl. XV, n° 46 ; Basler et Brummer, 1947, p. IX, pl. 90 wr er sonnage aux cheveux courts est assis les chevilles croisées, St ses mains appuyées sur les genoux rele\ elles tenaient des objets amovibles, On & la base du cou, au niveau des poign vés sont ferm: comme si nettement des décrochements et sous les genoux, qui indiquent plus du méxtiatl. Ce qui est quiil est revétu d'une peau humaine. e corroboré par la saillie au-dess Us des seins et le renf du dos, qui correspondraient aux ouvertures pratiquées sur la pes ncement au milieu du sacrifié. La posture de cette statue rappelle le céléb Xipe Totec du Museum der Kulturen de Bale (IVb 647], ” [car 31] XIPE TOTEC MATERIAU roi de couleur grisatre BIBLIOGRAP! es ne sont pas encore identification divinités des montagnes, de la pluie et _ de eau, avec Tepeydlotl, Nappatecuhtli, OmetéctI-Tonacatecuhtli et Xiuhtecuhtli. Nous sommes convaincus, pour notre part, que la derniére hypothese est {a plus solide de toutes, car c'est la seule qui prend sens lorsqu’on la confronte avec les données contextuelles recueilties au cours des fouilles archéologiques du Templo Mayor. De plus, c'est identification qui repose sur le plus grand nombre d’analogies entre figures sculptées, sources textuelles de la période du contact et représentations dans les codex. Xiuhtecuhtli était en effet concu comme un étre a la physionomie trés proche de celle de ces sculptures : al un personage masculin nu ou presque nu ; b) avec des traits ‘sénescents ; ] de la peinture noire sur la moitié inférieure du visage et rouge autour de la bouche ; d} coiffé d'un diadéme ‘orné de cercles concentriques et d'un motif ondé représentant oiseau Cotinga ‘amabilis (xiuht6tot!} ; et e avec deux protubérances saillant sur la téte qui figurent soit deux batons feu ome ‘cuammamalitiil, soit ta paire de roseaux-fléches couronnant sa coiffe Xiuhtecuhtli-Huehuetéotl {le « seigneur de Vannée ou de ta turquoise », te « vieux dieu»! sit seigneur du feu _— et de son formidable powoir de ‘transformati les plus eae Seren igificatits du monde préhispanique. C’est une divinité étroitement lige au temps et 8 espace, On croyait d'une part quill résidait au centre de univers [tlalxicco), til était alors invoqué en tant que Teteo Innan-Teteo Inta [« mare, pére des dieux »}. Mais on Cappelait également Nauhyotecuhili (« seigneur des quatre directions >) car, dieu du feu, it était ‘associé aux quatre points cardinaux, tout comme le brasero était le centre du foyer et du temple. D’autre part, les fétes qui lui étaient dédiées caincidaient avec le commencement des cycles annuel, quadriennal et ‘« séculaire » (52 ans}. Xiuhtecuntl était célébré au cours des mois de X6cat! Huetzi, Teotleco et !zcalli du calendrier solaire. Dans le calendrier divinatoire, it tait le premier seigneur du jour aft de La nut e patron dujour a «eau le maitre secondaire de | {a treizaine t-céat! [« T-serpent ») et le maitre principal de la treizaine I-tochtl {« 1-lapin »). (Cer. 32] XIUHTECUHTLI MATERIAU roche v de couleur grisatre anique poreuse DIMENSIONS 18 x 11,5 x 12,1 cm PROVENANCE D'APRES L'INVENTAIRE Santiago Tlatelolco, District fédéral INVENTAIRE M.0.B, 71.1887.101.4 MH. 87.101.6 (M.E,T, 24439) COLLECTION Labadie, don au musée nographie du Trocadéro, 1887 On suppose que de telles s fab para deT iqué 5 pour étre ¢ onfirmer la m htitlan, qui ti 2 Les six faces du chac mool (dessin : Fernando Carrizosa] [car. 36] CHAC MOOL MATERIAU roche métamorphique dense de couleur verte DIMENSIONS 8,6 x 17,1.x 9,9 cm PROVENANCE d’aprés U‘inventaire Tlaxcala ; provient en réalité de la ville de Mexico INVENTAIRE M.0.8. 71.1878.1.307 IM.H. 78.1.907 (ex-M.E.T. 8857 ; M.E.T. 6765 ; Pinart 21 ; Boban 1199)] COLLECTION Pinart, don au musée @'Ethnographie du Trocadéro, 1883 ; anciennes collections Leén y Gama et Boban BIBLIOGRAPHIE Manuscrit 97, fonds mexicain, £13 (pl. 1%, fig. 9} ; Leén y Gama, 1832, 2° partie, pp. 88-89 ; Bagby, 1950, pp. 20-21; Bordeianu-Taladoire, 1981, pp. 140-141, n° 2-X-72.; Landa, 1980, pp. 16-17 azreaues Ce minuscule chac mool est exceptionnel & bien des égards. En premier lieu, parce qu’ll faisait partie de la plus ancienne collection du corpus, ayant appartenu & Antonio Leén y Gama (1735~1802]. D'aprés les documents de ce grand érudit de la Nouvelle-Espagne, la piéce fut découverte dans les fondations du Mayorazgo de Mota, sis dans ancienne rue del indo T8 de la ville de Mexico. Il y voyait un « bijou princier » (= alhaja de principe en forme de guenon représentant la date 2-ozomat« 2-singe »)€” rast de la présence d'une perle circulaire de chaque cété de la figure En second lieu, cette piace différe par les dimensions et le matériau employe moo! mises au jour dans les ruines des autres sculptures de chac se aillées dans &# de Tenochtitlan, lesquelles sont beaucoup plus grandes et! t également inhabituellé pierres volcaniques. La position du personnage es également inh erre comme sil compltement renversée en arriére repose par te la téte compli sae mort, tandis que les mains, au lieu de tenir le récipient sont p posées sur les cuisses. Dessin de Francisco Agliera, vers 1794. On trouve d'autres différences notables dans les attributs iconographiques. Dérogeant a la régle, ils ne sont pas associés a Tlaloc mais aux guerriers morts. Le chac mool porte sur la téte le bandeau frontal [tzoncuetiachtli) et l'insigne de deux plumes d’aigle (cuauhpilolli] caractéristiques de Mixcéatl, des mimixcoah et des guerriers morts en général. Il est également paré d’ornements d’oreilles circulaires avec des pendants ornés de fleurs. Malgré une forte usure, on voit sur le visage deux lignes verticales encadrant les yeux fermés (peut-étre pour indiquer qu'il s'agit d’un mort) et une bouche avec d’étranges franges rectangulaires sur le menton. Un épais filet de sang s’écoule du front vers le bas du visage. Bras et jambes sont richement parés de rubans noués aux extrémités fendues. Il porte un pagne, dont l'extrémité est également fendue, des bracelets de perles circulaires et des sandales & talonniére. La poitrine accueille un récipient pour les cceurs des sacrifiés (cvauhxicallil, décoré de plumes, de cercles et de flots couronnés par des perles de pierre verte. SCULPTURES ANTNROPOMORPHES 99 ce et la diversité nifestations architecturales, ‘de la statuaire de Tenochtitlan, ‘par exemple, transposent dans la pierre le phénoméne de U'extinction physique de la vie, rendant avec une grande fidélité la sérénité des traits du défunt. Beaucoup plus nombreuses et impressionnantes, des images terrifiantes représentent les divinités et les symboles des enfers, lieu de la géographie sacrée oli regnent le froid, Vobscurité et la puanteur. La plus remarquable est la figure de Mictlantecuhtli {« seigneur du monde des morts »), Gtre a moitié décharné ~ lorsqu'il n'est pas carrément squelettique -, dont importance dans la vie religieuse est attestée par les calendriers : les mois de Miccailhuitontli et Huey Miccailhuit! de année solaire (ui étaient consacrés ; tandis que dans le calendrier divinatoire, iL était le sixiéme seigneur du jour, le cinquiéme seigneur de la nuit, le patron du jour itzcuintii [« chien »), le maitre de la treizaine 1-técpat! {« I-couteau de silex »] et son crane @tait le signe du jour miquiztli [« mort »). Mictlantecuhtli apparaissait comme le pivot du cycle perpétuel de la vie a etde la mort. D'un cété, les codex ‘décrivent ce dieu comme un ‘insatic févoreur de chair et de sang eee armé d'une hache ou d'un couteay de silex, c'est un sacrifcateur infatigabl, ‘toujours prét 3 arracher le cceur de seg victimes. Mais de autre, Mictlantecuhti exerce des fonctions qui semblent Paradoxales, comme le fait d'octroyer la vie et de Ventretenir. C’est ainsi qu’ joue un réle actif dans des scénes lies 3 Vaccouplement, la grossesse, {a coupure du cordon ombilical et Vallaitement. Cet aspect surprenant du dieu de la mort s‘explique parle pouvoir régénérateur des os-semences, comme latteste le c&lébre mythe de Quetzalcéatt descendant aux enfers afin de dérober les ossements qui devaient permettre de créer tes hommes. tear. 44) TETE DECHARNEE he vlcaniue dense réniav roche ouleur grisatre Dimensions 184 15.8% 16, OVENANCE D’APRES L'INVENTAIRE m rlte de Mexico INVENTAIRE M.0.B. 71.1878.1.102 78.4.1 (Pinart 23] ; nau musée EEN Pt ona mst ethnographie du Trocadére, 1860 thn clenne cllection Boban Silles figures squetettiques g resentations de corp de cadavres en décom Mlctlantecuhti sont courantes artie décharnés tion ~ prédomi les rep ee rougeatres p ate appartenant § Dans la pa tie Supérieure, o Coupe de cheveux. Des protub Vartiste a figure Voit deux reliefs fig erances hémisphériques parti itagineuse du nez ; la b € rectangulaire ; enfin, et des pendants ci a une ca ylindriques, (car. 49] QUETZALCOATL-SERPENT MATERIAU andésite, couleur brun rougeatre avec des veines noires DIMENSIONS 43,8 x 25 x 24,6 cm PROVENANCE D’APRES LINVENTAIRE vallée de Mexico INVENTAIRE M.0.B. 71.1878.1.59 [M.H. 78.1.59 (M.E.T. 10412)] COLLECTION Pinart, don au musée Ethnographie du Trocadéro, 1883 ; ancienne collection Boban BIBLIOGRAPHIE Liesville, 1879, p. 83 ; Charnay, 1885, p. 67 ; Hamy, 1897, p. 24, pl. Xl, n° 36 ; Les Arts anciens de l’Amérique, 1928, n° 39 ; Basler et Brummer, 1947, pp. 82-83 ; Chefs-d'ceuvre de I’Amérique précolombienne, 1947, n° 64 ; Harcourt, 1948, pp. 81-82 ; Lehmann, 1960, pp. 34-35, fig. 36 ; Flor y canto, 1966, pl. 409-410 ; Becker-Donner, 1965, pl. 55 ; Lehmann et Simoni, 1965, pp. 182-183, n° 65 ; Easby et Scott, 1970, p. 302, n? 282 ; Keen, 1971, pl. 8; Simoni-Abbat, 1976, p. 101 ; Nicholson et Quifiones Keber, 1983, pp. 143-146, nn? 60 ; Baquedano, 1984, pp. 26-28, n? 1; Bernal et Simoni-Abbat, 1986, p. 22, fig. 12 et . 313, fig. 283 ; Haberland et al., 1986, 2, n° 162 ; Gutiérrez, 1987, pp. 60-62 ; Baer et Bankmann, 1990, pp. 142-143 ; Carrandi, 1990, pp. 10-19 ; Alcina et al., 1992, p.352; Solis, 1993, pp. 72-73 ; Gendrop et Diaz, 1994, pp. 108-109, fig. 148a-c ; Matos, 1994, pp. 190-191 ; Smith, 2000 ; Solis, 2000a ; Leclaire, 2004, Baudez, s.d. 120 azreaves Figure extraite de Charnay, 1 Symbole par excellence de la création et dela fertilité, Quetzalcéat leeserpent a plumes ») nait dela fusion de deux pales opposés et complémentaires : le corps ophidien renvoie a élément terresre, es plumes vertes de quetzal a sa nature céleste. La double nature de ce dieu sexplique Par les fonctions qu'il remplit dans le devenir universel et en particulier dans les mythes cosmogoniques. Disons, pour résumer, que Quetzalcéatl est un @tre qui franchit inlassablement les limites temporelles et spatiales, fisant circuler les substances entre le monde des dieux et celui des hommes. [Lest levent qui ouvre la vole a la pluie ; en tant qu’incarnation de la planéte Vénus, il marque lalternance du soleil et des ténébres nocturnes ; seigneur des arbres cosmiques, il favorise le flux calendaire des dieux transformés en temps. Quetzalcéatl est également le créateur qui extrait des matrices souterraines le genre humain, ses différents groupes et enfant qui nat, de méme qui rapporte de lau-dela la lumiére, le feu et le mais pour le bien des hommes La statuaire témoigne de la place essentielle qu’occupait Quetzalcéat! dans la religion aztéque. Son image a été reproduite sous les formes les plus diverses et dans toutes sortes de pierres volcaniques, méme si on connait également quelques exemplaires taillés dans des pierres dures dorigine métamorphique (Museo Civico Numismatico-Etnologico-Orientale, Turin) En régle générale, les représentations de Quetzalcdatl se limitent 3 un serpent ~entier ou uniquement la téte - recouvert de plumes de quetzal (ct. cat. n? 60). Cet animal fantastique se voit parfois affublé d'autres attributs divins, tels que Vornement en spirale fait d’un coquillage scié enecacézcatll ou la date 1-4catl [« 1-roseau »). On trouve également un groupe ee oU un visage humain émerge de la gueule ouverte du serpent [ct cat 1 55 et 78]. Dans d'autres cas, au contraire, la téte reptilienne est sane par celle d'un oiseau (Museum fur Volkerkunde, Berlin, IV Ca a homme portant le masque buccal d’Ehécatl (Museum der Kulturen, images IVb 612). Certaines figures atypiques opérent un dédoublement des im2a Vue supérieure, Trois ues de Quetzalcéatl-serpent (dessins : Julio Romero) Vue inférieure, contexte iconographiqu an Pinart est une pi Crest ap aspect hu enroule capricieuseme 4 plumes du Mu Missionario-E! audal - dan au sommet d a plus pure Figure extraite de Kingsborough, 1831 [ear 51] XOCHIPILLI-TORTUE MATERIAU roche volcanique dense de couleur grisatre DIMENSIONS 24 x 30 x 47,5 cm INVENTAIRE M.0.8. 71.1887.155.9 [M.H. 87.155.9 (M.E.T, 20053)] COLLECTION Latour Allard, prét des Musées nationaux, 1887 ; anciennes collections Dupaix et Castafeda BIBLIOGRAPHIE Kingsborough, 1831, v. IV, 2¢ série, pl. X, n° 15; Longpérier, 1850, p. 22, n° 53 azreoues ia Dans la tradition religieuse mésoaméricaine, la tortue symbolisait Ceau, la terre, la fertilité et le tonnerre. Sa carapace servait d'embléme dorsal 3 la déesse Xochiquétzal et au dieu Xiuhtecuhtli (ef. cat. n° 35], tandis a chai MayShuel avait pour siége Vanimal entier. Les Azteques mangeaien de ces chéloniens et utilisaient la carapace layotapalcati] comme conve de vase, cuiller pour remuer le cacao, embléme de la surface terrestré dans les offrandes et aussi comme instrument a percussion frappe 2¥e° un bois de ceri, C’est précisément ce dernier usage qui est 4 lorigine Macuiliéc de association de la tortue avec le dieu de la musique, Xochipil ous ta forme {« noble fleur », « cing-fleur »), qui est souvent figure s v. 10-1102 d'un chélonien [Museo Nacional de Antropologia, Mexico, in ou d'un tambour teponaztli (cf. cat. n° 80). 136 Figure extraite de Kingsborough, 1831 [car 57] PUCE A VISAGE HUMAIN MATERIAU roche volcanique dense de couleur brun rougeatre DIMENSIONS 30 x 22,4 x 45,5 cm INVENTAIRE M.0.B. 71.1887.155.5 [M.H. 87.155.5 [M.E.T, 20055 ; Napoléon 47)] COLLECTION Latour Allard, prét des Musées nationaux, 1887 ; anciennes collections Dupaix et Castaneda BIBLIOGRAPHIE Kingsborough, 1831, v. IV, 2¢ série, pl. IV, n° 7 ; Longpérier, 1850, p. 22, n® 55 ; Anonyme, 1851, p. 196 et 198 ; Basler et Brummer, 1947, p. X, pl: 1078 Gendrop et Diaz, 1994, p. 87, fig. 98 n réalité Prise au xix® siécle pour un tatou, cette piéce représente une puce (Pulex irritansl. Il ne s'agit pas d'un cas exceptionnel dans (att azteque, image de ce parasite hématophage ayant été a plusieurs re transposée sur pierre ; ce qui révéle importance symbolique que devalt crites restent avoir cette minuscule bestiole, méme si les sou désespérément muettes sur ce sujet. La puce recroquevillée est seulems” ment repliées. Son corps rythme munie de deux paires de pattes complat par 24 stries adopte dans la partie supérieure une forme de quille oulées vers lar La téte est munie de deux antenne mineuses, en! et terminées par des cercles. En dessous apparait un visage hummair dont les traits trahissent un age avancé : sourcils proéminents, Ye" semi-circulaires, nez et menton crochus, pommettes saillanie bouche apparemment édentée, grandes oreilles. La statue pr sente des perforations 5 deuxiéme strie du corps. sur les oreilles, le méat au! fee web Sem OR LOCI Tlaltecuhti, le « seigneur de la terre » sculpté sur la base [dessin : Fernando Carrizosa). Esquisse anonyme, archives de Lord Kingsborough. Icar. 60] SERPENT-QUETZALCOATL MATERIAU roche volcanique dense de couleur rosatre DIMENSIONS 30 x 54 x 54 cm ; 66,5 kg INVENTAIRE M.0.B. 71.1887.155.1 IM.H. 87.155.1 (M.E.T. 20059]] COLLECTION Latour Allard, prét des Musées nationaux, 1887 ; anciennes collections Dupaix et Castaneda BIBLIOGRAPHIE Kingsborough, 1831, v. IV, 2° série, pl. Ill, n° 6 ; cf. Dupaix, 1831, 1 (1834, 2°-LXI-117 ; 1969, 1°*-1-4) ; Longpérier, 1850, pp. 23-24, n° 59 ; Hamy, 1897, p. 23-24 ; Les Arts anciens de I’Amérique, 1928, n° 41; Basler et Brummer, 1947, p. VIll, pl. 80 ; Chefs-d’ceuvre de I’Amérique précolombienne, 1947, p. 25, n° 56 ; Harcourt, 1948, p. 80 Lehmann et Simoni, 1965, pp. 186-187, n° 67; Nicholson et Quifiones Keber, 1983, p. 141, n° 58 ; Bernal et Simoni-Abbat, 1986, p. 312, fig. 282 ; Gutiérrez, 1987, p. 84, n° 3 Schubnel, 1987, p. 52 ; Gendrop et Diaz, 1994, p. 107 fig. 146 ; Matos, 1994, p. 21: jongne, 2000, p. 25, fig. 6 + Nicholson, 2000, p. 147; Pasztory, 2000b ; Baudez, s. d. 142 azTeQues Si Vimage fantastique du Serpent a plumes remonte 2 'époque préclassique, ce n’est qu’avec Uart classique de Teotihuacan quielle acquiert ses traits stéréotypés. Des siécles plus tard, les artistes aztéques reproduiront de maniére trés naturaliste des ophidiens aux corps droits, sinueux, enroulés ou lovés, revétus de longues plumes. Dans cette piéce spectaculaire, le corps lové et le torrent de plumes décrivent une trajectaire capricieuse qui aboutit a un organe caudal a cing cnes. On remarque d'autres attributs caractéristiques du Serpent plumes (cf. cat.n° 49] la plaque céphalique en forme de natte, les yeux fendus, les volutes aux commissures de la bouche, la langue fourchue formant deux crochets ‘opposés, le cartouche sur la nuque portant la date t-dcatl [« 1-roseau »), nom calendaire de la divinité. A Uinstar d’autres serpents de ce genre, celui-ci présente sur la base non visible timage effacée de Tlaltecuhtli {« seigneur de la terre »). Signalons que Guillermo Dupaix découvrit San Miguel Tlaixtequi du village un serpent trés similaire dans le quartier ion en 1805. de Tepeaca, dans Etat de Puebla, lors de sa premiére expéditi

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