Rapport Igas Iga Igf Protection Sociale Complémentaire
Rapport Igas Iga Igf Protection Sociale Complémentaire
JUIN 2019
RAPPORT
Établi par
- JUIN 2019 -
Synthèse
SYNTHÈSE
La protection sociale complémentaire (PSC) des agents publics de l’État et des collectivités
territoriales repose sur un dispositif mis en place respectivement en 2007 et 2011 pour
couvrir les risques « santé » et « prévoyance »1. Ce cadre juridique visait principalement à
préserver, dans le respect du droit européen, une solidarité en faveur des familles et des retraités
mise en œuvre par des mutuelles historiques subventionnées par les employeurs publics et
auxquelles l’adhésion, généralement couplée pour la santé et la prévoyance pour la fonction
publique d’État (FPE), était facultative.
La participation financière des ministères est dorénavant conditionnée à la mise en œuvre d’un
appel public à concurrence, conduisant à référencer un ou plusieurs organismes complémentaires
(OC) pour sept ans. Versée aux OC référencés, elle est plafonnée au montant des transferts de
solidarité constatés, lesquels résultent de l’écart entre le niveau des prestations et celui des
cotisations des adhérents retraités ou avec plus de trois enfants. Tous les ministères, à l’exception
de l’Intérieur, ont référencé un ou plusieurs OC à l’occasion d’une deuxième vague de
référencement (2017-2018).
Dans la fonction publique territoriale (FPT), les employeurs ont davantage de marges de
manœuvre, le montant de la participation financière, bénéficiant aux agents adhérents aux OC
proposant des garanties labellisées ou retenus dans le cadre d’une convention de participation,
n’étant pas lié à celui des transferts de solidarité. La participation financière de l’employeur peut
être versée directement aux agents, et le cas échéant modulée en fonction de leur situation
personnelle, ce qui améliore sa lisibilité. La PSC, surtout lorsqu’elle fait l’objet d’une convention
de participation, peut être ainsi utilisée comme un facteur d’attractivité de la collectivité en tant
qu’employeur.
Dans la FPE, la PSC est faiblement intégrée à la gestion des ressources humaines. Relevant
de bureaux en charge de l’action sociale en général peu familiers de cette matière, son cahier des
charges et son suivi sont en pratique largement externalisés auprès de cabinets d’actuaires.
Aucune étude des besoins préalable à l’élaboration des cahiers des charges, qui définissent en
particulier le niveau de couverture attendu, n’a été recensée par la mission. À l’exception de
certains ministères, le dialogue social avec les organisations syndicales sur ce sujet est très limité.
Aucune corrélation n’a pu être établie entre les caractéristiques de la PSC des ministères et leurs
besoins éventuellement spécifiques. Pourtant, la mutualisation entre ministères dans ce domaine
est très limitée. Par ailleurs, les OC référencés sont peu associés, en dehors du champ strict de la
PSC, aux actions visant à améliorer la santé et les conditions de travail des agents. Enfin, le rôle de
coordination joué par la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP)
sur ce sujet est aujourd’hui encore très limité, en dehors d’une circulaire publiée en 2016 visant à
appuyer les ministères dans la préparation du deuxième référencement.
La participation financière des ministères à la PSC fait l’objet d’une enveloppe annuelle
prévisionnelle, telle que déduite des cahiers des charges du deuxième référencement, de 28 M€.
Elle a connu une diminution depuis 2005. Estimé à 80 M€ en 2005 (dont près de la moitié
correspondait à des aides en nature), le budget annuel maximal inscrit dans les cahiers des
charges a diminué de 39 % entre le premier et le deuxième référencement. Ce budget peut différer
du montant effectivement versé en raison des transferts de solidarité qui fluctuent d’année en
année et des arbitrages internes à l’enveloppe allouée à l’action sociale. Au total, le budget
prévisionnel de la PSC, tel qu’annoncé lors du deuxième référencement, représentait en 2017 8 %
du total des budgets d’action sociale ministérielle.
1 La PSC dans la fonction publique hospitalière est abordée dans le cadre d’un rapport distinct.
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Synthèse
La participation financière à la PSC est en outre très hétérogène selon les employeurs
publics. En moyenne de 12 € par agent de la FPE dans le cadre du deuxième référencement, elle
varie fortement selon l’importance accordée à la PSC par rapport aux autres domaines financés
sur le budget d’action sociale. Ainsi, aux Affaires étrangères, ce montant annuel atteint 121 € par
agent, contre 3 € à l’Éducation nationale. Le niveau de participation financière des collectivités
territoriales à la PSC n’est pas connu mais serait en moyenne supérieur à celui de la FPE.
S’il est encore trop tôt pour tirer un bilan du deuxième référencement dans la FPE, les
premières données disponibles indiquent que l’ouverture accrue à la concurrence,
notamment à travers le référencement, dans la moitié des ministères, de plusieurs
organismes a fortement fragilisé le dispositif. Une partie des ministères a adopté cette
stratégie pour essayer d’obtenir un meilleur rapport tarifs/garanties et diminuer ainsi le montant
de l’enveloppe allouée au dispositif. Au total, 16 OC ont été référencés contre 10 dans le cadre du
premier référencement. Pour rester référencés, des OC historiques « tenants » des
référencements ont été amenés à baisser leurs tarifs ou à améliorer leurs garanties sans
augmenter les tarifs dans le cadre de cahiers des charges ministériels jugés rigides, au risque de
fragiliser l’équilibre économique de leur offre. Certains OC « entrants » ont pu proposer des tarifs
très concurrentiels avec la perspective de concentrer leurs recrutements sur les agents actifs
présentant le meilleur profil de risques (jeunes agents entrant dans la fonction publique
notamment).
Le multiréférencement brouille encore la lisibilité du dispositif et accroît la segmentation
des adhérents. Aucun des cinq ministères concernés (Éducation nationale, Culture, Affaires
sociales, Armées, Agriculture) n’a pu démontrer à la mission que la concurrence entre organismes
référencés avait permis d’améliorer le rapport tarifs/garanties. En revanche, il est certain que le
multiréférencement engendre plusieurs effets pervers :
il complexifie l’exercice du choix d’un OC par les agents qui doivent comparer les tarifs en
fonction de leur profil de consommation de soins et de leur risque estimé en prévoyance ;
il prolonge la compétition entre OC au-delà de la phase de choix des opérateurs, en
accroissant les risques mentionnés précédemment de comportements de sélection des
adhérents de la part d’OC « entrants » qui concentrent leur effort de recrutement sur des
adhérents présentant le meilleur profil de risques, les mutuelles historiques risquant de ne
conserver que les « mauvais risques », en particuliers les retraités ;
il aboutit à une segmentation du périmètre de mutualisation des risques, déjà réduit par le
caractère facultatif de l’adhésion, situation paradoxale et contradictoire avec l’objectif de
solidarité recherché.
Aucune disposition ne pouvant, dans le cadre d’un dispositif facultatif, obliger les
mutuelles historiques à basculer leurs adhérents vers les garanties nouvellement
référencées, la majorité d’entre eux seraient restés à ce stade sur les garanties
anciennement référencées. Alors qu’environ sept agents actifs sur dix adhéraient à une offre
référencée en 2017, ce chiffre s’est effondré en 2019, sans que la mission soit en mesure de le
mesurer précisément. En effet, les garanties nouvellement référencées ne sont pas jugées viables
par certains OC « tenants » au regard de la structure de leurs adhérents qui inclut le stock des
retraités et parce qu’elles contrarient leur modèle économique (notamment l’adhésion groupée à
des mutuelles d’action sociale). Elles ne sont donc que peu proposées aux nouveaux adhérents.
Les OC « entrants », de leur côté, ne sont parvenus à recruter qu’un nombre encore marginal
d’agents.
En conséquence, sans tenir compte des transferts de solidarité éventuellement réalisés sur les
garanties qui ne sont plus référencées, les transferts de solidarité compensables sur les
garanties référencées devraient être quasiment nuls en 2019 dans au moins quatre
ministères (Éducation nationale, Culture, Affaires sociales, Armées), interdisant de fait à
ces employeurs de participer financièrement cette année à la PSC de leurs agents, pour une
économie globale de 21 M€ constituée des montants de participations prévus.
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Synthèse
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Synthèse
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SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................................1
INTRODUCTION
Par lettre de mission en date du 21 décembre 2018, les directeurs de cabinet des ministres
respectivement en charge des solidarités et de la santé, de l’action et des comptes publics, de
la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales ainsi que du
secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics ont demandé aux
Inspections générales des finances (IGF), des affaires sociales (IGAS) et de l’administration
(IGA) d’actualiser leurs diagnostic et recommandations sur la protection sociale
complémentaire (PSC) dans les trois fonctions publiques.
Ces travaux, dont le cadrage a donné lieu à des échanges entre les trois services d’inspection et
les cabinets entre février et décembre 2018, s’inscrivent en effet à la suite d’une mission
réalisée sous le même format dont le rapport, qui n’a pas été rendu public, a été remis à ses
commanditaires en mai 2015. En accord avec les cabinets, la présente mission visait plus
particulièrement à :
étendre le diagnostic à la fonction publique hospitalière (FPH), exclue du périmètre
en 2015, et qui fait dans le cadre de cette mission l’objet d’un rapport distinct ;
fournir un état des lieux de la PSC dans la fonction publique d’État (FPE) à la suite du
deuxième référencement qui est intervenu à partir de 2017 ;
appuyer la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP)
dans la préparation de la concertation qu’elle a décidé d’ouvrir sur ce sujet à l’été 2019
avec les organisations syndicales en recommandant toutes mesures utiles pour
améliorer l’efficience de la participation financière des employeurs à la PSC et son impact
sur la couverture, en santé et prévoyance, des agents publics dans le cadre des objectifs
que l’État et les partenaires sociaux souhaiteraient assigner à ce dispositif.
À titre liminaire, il convient de souligner que :
ce rapport est centré sur la FPE, en raison de la difficulté à obtenir des données
consolidées et fiables pour la fonction publique territoriale (FPT), mais aussi parce que
la mission recommande de préserver les marges de manœuvre des employeurs
territoriaux dans un cadre juridique qui pourrait néanmoins être amélioré ;
le calendrier des travaux de la mission (janvier à avril 2019) a contraint sa capacité à
établir un diagnostic exhaustif, du fait des données limitées disponibles à date sur le
deuxième référencement, très récent ;
sans préjuger de l’issue de la concertation avec les organisations syndicales, les
engagements pris pour sept ans par les ministères dans les conventions
de référencement signées en 2017 ou 2018 pourraient restreindre leur capacité à
appliquer dans l’immédiat une partie des leviers proposés ;
le sujet de la PSC, au-delà du référencement lui-même sur lequel s’est centrée la mission,
mériterait d’être abordé de façon systémique en lien avec les évolutions en cours dans la
fonction publique (extension du recours aux contractuels en particulier) mais également
à l’aune des travaux, conduits par le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie,
visant à définir une frontière plus pertinente entre assurance maladie obligatoire et
assurance maladie complémentaire.
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Rapport
Pour mener à bien ses travaux, la mission a échangé avec les responsables de la PSC dans
l’ensemble des ministères2 et dans un échantillon (non représentatif) de collectivités
territoriales, les représentants des organisations syndicales dans leurs trois versants (FPE,
FPH et FPT), les organismes complémentaires référencés et certains organismes
complémentaires non-référencés. Certaines des données transmises à la mission par ces
organismes sont protégées par le secret industriel et commercial.
Sur la base de ces échanges et des données obtenues de la part des ministères, qui ont répondu
à un questionnaire adressé par la DGAFP en février 2019, ainsi que des organismes
complémentaires référencés, le présent rapport montre que :
la PSC des agents publics donne lieu à un dispositif complexe visant à permettre une
participation financière des employeurs à une couverture devant favoriser des transferts
de solidarité (1) ;
le deuxième référencement, marqué par une ouverture accrue à la concurrence et la
recherche prioritaire d’un meilleur rapport garanties/tarifs, a mis en évidence les
fragilités du dispositif (2) ;
le choix d’un scénario d’évolution de ce dispositif doit reposer sur une clarification de
ses objectifs et tenir compte des engagements pris par l’État dans le cadre du deuxième
référencement (3).
2 La mission n’a pas interrogé l’ensemble des établissements publics de l’État ; elle a constaté que certains sont
inclus dans le périmètre du référencement de leur ministère de rattachement et que d’autres ne le sont pas.
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Rapport
1.1. Ce dispositif a été conçu pour rendre compatible le soutien des employeurs
publics à la PSC de leurs agents avec le droit européen
1.1.1. Le système antérieur reposait sur des subventions allouées par les ministères à
des mutuelles « historiques »
Jusqu’en 2006, le code de la mutualité3 disposait que l'État pouvait accorder aux
mutuelles constituées entre les fonctionnaires des subventions destinées notamment à
développer leur action sociale et participer à la couverture des risques sociaux assurés par ces
mutuelles. L’arrêté du 19 septembre 1962 pris en application de ces dispositions encadrait le
versement de cette subvention. Le montant du soutien financier de l’État aux mutuelles dans
le cadre de la PSC était estimé en 2005 à 80 M€4. Ce dispositif n’était pas applicable en droit
aux autres fonctions publiques5.
Ce cadre a été remis en cause en 2005 à la suite de deux contentieux engagés par une
mutuelle interprofessionnelle :
le Conseil d’État6 a jugé que, en tant qu’il était réservé aux seules « mutuelles constituées
entre les fonctionnaires, agents et employés de l'État et des établissements publics
nationaux », il excluait toute mutuelle affiliant également d’autres catégories de publics,
en contrariété avec le principe d’égalité ;
la Commission européenne, dans une recommandation du 20 juillet 2005, a considéré
que le dispositif constituait une aide d’État incompatible avec les traités européens, dès
lors qu’il procurait à ces mutuelles « un avantage sélectif par rapport à d’autres entités
présentes sur le marché de l’assurance complémentaire santé »7.
3 L'article R. 523 2 du code de la mutualité (ancien) est resté presque inchangé entre 1945 et 2006.
4 Audit économique et financier des mutuelles de la fonction publique, décembre 2005. Selon cet audit, la moitié du
soutien financier de l’État correspondait à des aides en nature (mise à disposition de personnels et de locaux). La
mission recommandait la clarification par l’État des objectifs assignés à ce dispositif avec la possibilité de verser
une aide per capita aux contrats respectant certaines conditions.
5 Une circulaire du ministère de l'intérieur du 5 mars 1993 avait prévu que les collectivités territoriales pouvaient
participer au financement de mutuelles dans les mêmes conditions que l’État, au nom du principe de parité, mais
cette circulaire n’avait pas de base légale explicite et ne permettait en tout cas pas de fonder des mécanismes de
cotisations individualisées par agent tels que certaines collectivités avaient lancé. (Cf. Conseil d'État - Mutuelle
Générale des Personnels des Collectivités Locales et de leurs Etablissements - 13 janvier 1988). Les pouvoirs publics
n’avaient pris aucune initiative de ce type pour les agents hospitaliers. Cette abstention pouvait être motivée par le
fait que ces agents bénéficiaient déjà d’une participation de l’employeur à des dispositifs d’une autre nature mais
ayant une portée comparable, à travers les soins directement pris en charge par l’employeur et le dispositif de
maintien de rémunération assuré par le comité de gestion des œuvres sociales (qui seront présentés dans le rapport
dédié).
6 Arrêt du Conseil d’État du 26 septembre 2005, qui annule le refus d’abrogation des dispositions en cause et laisse
à l’État six mois pour y procéder.
7 Leur participation à ce marché – où sont également présentes des entreprises d’assurance et des institutions de
prévoyance - étant formalisée par leur inclusion dans le champ des directives assurances, transposées en droit
interne depuis 2001 par le nouveau code de la mutualité.
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Rapport
1.1.2. Le nouveau dispositif visait à préserver autant que possible l’existant dans le
cadre posé par la Commission européenne
8 S’agissant des dispositions transversales aux fonctionnaires et agents civils, il s’agit de l’article 22 bis du titre Ier
du statut général de la fonction publique (loi n°83-684), issu de l’article 39 de la loi n° 2007 148 du 2 février 2007 ;
pour les militaires, l’article L. 4123 3 du code de la défense, issu de l’ordonnance n°2007 465 du 29 mars 2007 (et
rédigé en termes quasi identiques à ceux de l’article 22 bis) ; pour les collectivités territoriales, les dispositions
complémentaires de l’article 88 2 du titre III du statut général (loi n° 84 53), issu de l'article 38 de la loi du 3
août 2009 ; l’ensemble des dispositions législatives et réglementaire est présenté et commenté en annexe n° III.
9 Pour simplifier la lecture, on fera généralement référence au seul décret de 2007 quand on se réfèrera aux textes
relatifs à l’État et ses établissements publics.
10Ces critères sont précisés dans les courriers adressés à la France le 30 mai 2007 (C(2007)2198) et le 11 février
2011 (C(2011)1008).
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Rapport
1.1.3. Calqué en grande partie sur les pratiques des mutuelles de fonctionnaires de
l’État, le dispositif juridique mis en place est complexe et la participation
financière de l’employeur dans la FPE n’est pas directement lisible pour les
bénéficiaires
11 Les modalités de mise en œuvre et de suivi du référencement sont encadrées par le décret n° 2007-1373 du
19 septembre 2007 et par six arrêtés datés du 19 décembre 2007.
12 Le référencement a pour seul objet l’ouverture d’un droit à la participation de l’employeur. L’article 3 du décret
de 2007 précise que les organismes de référence sont « choisis pour mettre en oeuvre les garanties donnant lieu à la
participation » de l’employeur. Par simplification, on emploiera dans la suite du rapport les termes de « garanties
référencées ».
13 Incapacité temporaire de travail, invalidité et décès.
15 La complémentaire santé – acteurs, bénéficiaires, garanties, Panoramas de la DREES santé, 2019 (fiche 10 : les
différents modes de tarification des organismes de complémentaires santé).
16 Le rapport reste de 1,5 pour les mutuelles les plus solidaires (mutuelles de fonctionnaires ou de grandes
entreprises). Par ailleurs, l’écart demeure plus important pour le rapport moyen entre les tarifs à 85 ans et 20 ans,
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Rapport
1.1.3.2. Le soutien financier de la part de l’État est conditionné par des transferts de
solidarité en complémentaire santé au bénéfice des familles et des retraités
La participation financière de l’État à la PSC est encadrée par les règles suivantes :
chaque organisme référencé calcule chaque année les montants de transferts de
solidarité résultant de l’addition (i) des transferts intergénérationnels, soit la somme des
écarts constatés pour chacun des adhérents âgés17 pris en compte entre les prestations
versées et les cotisations correspondantes et (ii) des transferts familiaux, soit la somme
des écarts constatés, pour chacun des ayants droit entre les prestations versées et les
cotisations correspondantes18 ;
l’employeur attribue ensuite à chaque organisme un montant de participation sous le
plafond des transferts, et ce en cohérence avec le montant indicatif annoncé dans le
cahier des charges sur la base duquel chaque organisme référencé a construit ses offres.
À noter que ce mode de calcul des transferts de solidarité ne prend en compte qu’indirectement
les effets de la modulation éventuelle de la cotisation en fonction de la rémunération19.
Le décret du 19 septembre 2007 ne prévoit pas la possibilité pour les ministères de
verser directement aux agents concernés la participation financière à la PSC, ce qui nuit
à la lisibilité globale du dispositif pour les agents20.
qui atteint 2,7 pour les mutuelles et 4,1 pour les sociétés d’assurance. En outre, 9 % des personnes couvertes par
des mutuelles voient leur tarif modulé en fonction de leur ancienneté dans le contrat contre 5 % pour les personnes
couvertes par des sociétés d’assurance.
17 Dans la FPE seuls les transferts opérés en faveur des retraités dans le cadre de la santé sont pris en compte tandis
que, dans la FPT, les transferts de solidarité intergénérationnels en matière de prévoyance au bénéfice des agents
de plus de 50 ans peuvent également être imputés.
18 Le calcul des transferts est réalisé en majorant les prestations par les variations de provisions techniques et par
un chargement de gestion forfaitaire de 10 % déduction faite, pour les cotisations, de la taxe de solidarité
additionnelle sur les cotisations d’assurance maladie complémentaire (TSCA) et de la variation des provisions pour
cotisations non acquises.
19 Cette pratique de « solidarité contributive », qui était une pratique courante dans les mutuelles « historiques », a
été abandonnée par la plupart des mutuelles. Elle reste pratiquée par exemple par la MGEN, avec un plafond pour
la rémunération prise en compte. Certaines institutions de prévoyance (institutions paritaires relevant du code de
la sécurité sociale) pratiquent aussi une tarification proportionnelle au salaire (plafonné en général au montant du
plafond annuel de sécurité sociale –PASS- soit 40 524 € en 2019).
20 Ainsi, l’impact individuel de la participation de l’employeur peut être présenté analytiquement de deux manières :
- soit en transposant la formule de calcul prévue par le décret, en indiquant pour chaque assuré bénéficiaire des
transferts de solidarité l’écart entre ses cotisations et ses prestations ;
- soit, comme le fait au moins un organisme, en indiquant pour chaque assuré actif les cotisations supplémentaires
qu’il aurait dû acquitter pour financer le même niveau de transferts de solidarité, en l’absence de participation de
l’employeur.
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Rapport
1.1.3.3. Le cadre offert aux collectivités territoriales est plus souple mais rend la mise en
œuvre du principe de solidarité plus incertaine
21 L’annexe n° III pointe un certain nombre de différences difficilement justifiables entre cet ensemble de
dispositions et celles applicables du côté de l’État.
22 En pratique la problématique est comparable pour un établissement public national ayant un faible nombre
d’agents et elle peut être traitée par une adhésion à la convention de référencement déjà conclue par le ministère
de tutelle, pour peu que celle-ci en prévoie la possibilité, ce qui n’est pas sans rappeler la formule offerte via les
centres gestion pour les collectivités territoriales.
23 Dans la FPT, le montant de la participation ne peut excéder le montant de la cotisation ou de la prime qui serait
dû en l’absence d’aide. Dans le cas où elle est versée à un organisme, la participation ne peut excéder le montant
unitaire de l'aide multiplié par le nombre d'agents bénéficiaires (le plafond global est donc la somme des plafonds
individuels).
24 Il faut ajouter à cela la circonstance de fait de l’atomisation de l’offre labellisée (270 offres ayant un label en
vigueur au 15 avril 2019, dont 216 pour les seules prestations santé en nature), qui rend très aléatoire la
mutualisation effective des risques.
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Rapport
1.2. Dans la FPE, les transferts de solidarité, qui bénéficient en majorité aux
familles, tendent à diminuer et ne sont que partiellement compensés par
les ministères
1.2.1. Les transferts de solidarité, d’ampleur variable selon les ministères et selon les
années, sont pour deux tiers familiaux et ont diminué dans la plupart des
ministères entre 2015 et 2017
25 Seul le ministère en charge de la transition écologique et solidaire était en dehors du champ du référencement
en 2017 alors qu’il était inclus en 2015, le référencement ayant pris fin et le deuxième n’étant pas encore conclu.. Il
présentait néanmoins en 2015, dernière année de sa première procédure de référencement, des transferts de
solidarité d’un montant nul.
26 Les montants des transferts de solidarité étant calculés comme des écarts entres cotisations reçues et prestations
versées, si ces écarts sont faibles, par exemple s’ils ne représentent que quelques points de pourcentage des
cotisations ou des prestations, ils peuvent connaitre des fluctuations annuelles importantes, si celles-ci varient,
même faiblement (cf. annexe n° V).
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Rapport
Tableau 1 : Évolution des transferts de solidarité notifiés par les organismes référencés (en M€) et de la part (en %) des transferts intergénérationnels
et familiaux entre 2015 et 2017
Évolution
Intergénérationnels Familiaux Intergénérationnels Familiaux Intergénérationnels Familiaux 2015-
Ministères 2015 2016 2017
2017
(en %)
Ministères
économiques et 6,6 12 88 12,9 55 45 6,1 9 91 -7
financiers
Éducation
nationale et 75,8 30 70 53,4 5 95 28,6 21 79 - 62
recherche27
Transition
écologique et 0,0 - - - - - - - - -
solidaire28
Ministères
1,0 31 69 1,1 17 83 0,7 0 100 - 30
sociaux
Armées 16,2 0 100 12,8 0 100 15,0 25 75 -7
Justice 0,9 0 100 0,7 0 100 -0,229 NA NA -
Affaires
européennes et 1,9 75 25 1,6 82 18 330 78 22 + 58
étrangères
Agriculture et
0,0 - - - - - 1,7 57 43 -
alimentation
Total 102,4 21 79 82,5 7 93 54,9 37 63 - 46
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
27 Le ministère en charge de la culture, qui s’est associé au référencement de l’Éducation nationale, ne dispose pas de données sur les transferts de solidarité notifiés dans son périmètre.
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Rapport
1.2.2.1. Les montants versés par les ministères au titre de la PSC représentent en
moyenne 8 % des budgets d’action sociale
Comme le montre le tableau 2, qui recense les budgets d’action sociale hors titre 2 par
ministère31 :
le montant versé au titre de l’action sociale ministérielle (hors titre 2) par agent présente
des écarts importants entre ministères, de 17 à 781 € par ETPT d’agent actif, avec une
moyenne située à 172 €;
la part représentée par la participation financière au titre de la PSC dans le budget
d’action sociale varie également entre 3 et 28 %, pour une part moyenne de 8 %.
Les écarts constatés traduisent ainsi la place accordée à la PSC au sein de l’action sociale.
En effet, les responsables ministériels rencontrés par la mission32 ont indiqué que, en termes
d’arbitrage budgétaire, la participation financière à la PSC et le budget consacré à l’action
sociale étaient bien envisagés comme une même enveloppe. Chaque ministère est ensuite libre
de réallouer cette enveloppe en fonction de ses priorités ou de ses spécificités. Ainsi, le MEAE
justifie la part importante allouée à la PSC au sein de son budget d’action sociale par le fait que
la majorité de ses agents exercent à l’étranger et présentent un besoin de couverture
spécifique. Inversement, le ministère de l’intérieur, qui n’a pas mis en œuvre le référencement
et ne participe donc pas financièrement à la PSC de ses agents, affirme prioriser d’autres formes
de soutien auprès de ses agents à travers l’action sociale ministérielle.
31 L’action sociale ministérielle se distingue de l’action sociale interministérielle dont les prestations obéissent à
des règles d’attribution communes. Selon les données incomplètes communiquées par la DGAFP pour l’année 2017
(la direction ne dispose de données consolidées que pour cinq ministères), la restauration (subvention des repas)
et le logement (aides à l’installation, aides à l’accès au logement locatif, aides à la propriété…) constituent
respectivement 23 % et 9 % du total de ces budgets d’action sociale ministérielle.
32 À l’exception de la DGAC.
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Rapport
33 Les données relatives à l’action sociale ministérielle sont issues des rapports annuels de performance.
34 Il s’agit du montant annuel annoncé dans le cahier des charges du deuxième référencement.
39 La DGAC n’impute pas, jusqu’ici, l’aide à la PSC dans son budget d’action sociale.
44 Il s’agit de la participation financière prévue par le ministère, à l’exclusion des montants alloués à la PSC par les
opérateurs. Le montant total alloué à la PSC, opérateurs compris (dont l’ONF qui prévoit dans le cahier des charges
d’allouer 1 M€ par an à la PSC) s’élève à 1,7 M€.
45 Programmes 105, 185, 151 et 209.
46 Programme 224.
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Rapport
1.2.2.2. Le niveau de participation financière à la PSC, très inégal selon les ministères,
sous-compense les transferts de solidarité et serait globalement inférieur à celui
constaté dans la FPT
Comme le montre le tableau 3, le niveau de participation inscrit dans les cahiers des
charges du deuxième référencement, qui peut différer du montant effectivement versé
par les ministères en fonction des arbitrages budgétaires annuels, varie fortement entre
ministères, de 3 € par an et par adhérent à l’Éducation nationale à 121 € au MEAE.
Tableau 3 : Montant annuel de la participation financière prévue par ministère dans les cahiers
des charges du deuxième référencement rapporté par adhérent (actifs et retraités)
Montant de la Montant de la
participation Nombre participation par
Ministères
financière49 d’adhérents50 adhérent
(en M€) (en €)
Ministères
économiques et 4,0 217 335 18
financiers
Éducation nationale et
4,0 1 459 653 3
recherche
Transition écologique
0,9 -52 -
et solidaire51
Ministères sociaux 0,4 19 637 19
Armées 16,0 478 415 33
Justice 0,9 86 999 10
Agriculture et
0,653 12 685 47
alimentation
Affaires européennes et
1,2 9 880 121
étrangères
Culture 0,2 11 66854 17
Total 28,2 2 296 272 12
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
50Données au 31 décembre 2017. Il s’agit uniquement des adhérents directs, à l’exclusion des ayants droit. Les
adhérents issus d’opérateurs n’ont pas pu être distingués de ceux issus des ministères.
51 Hors DGAC dont la participation financière est de 0,8 M€.
52 Pas de référencement entre le 31 décembre 2015 et le 1er janvier 2018.
53Il s’agit du montant alloué par le seul ministère de l’agriculture (1,7 M€ au total en incluant les opérateurs, dont
1 M€ alloué par l’ONF).
54 Il s’agit du nombre d’adhérents au 30 juin 2017.
- 12 -
Rapport
1.2.2.2.2. En 2017, la participation financière des ministères au titre de la PSC, soit 18 M€, a
compensé moins du tiers des transferts de solidarité
S’il est resté, au global, inférieur à un tiers entre 2015 et 2017, le niveau de compensation
des transferts annuels de solidarité présente également une évolution contrastée selon
les années et les ministères (cf. tableau 4) :
ce taux a diminué de façon constante entre 2015 et 2017 dans trois ministères
(Économie et finances55, Affaires sociales, Éducation), avec le niveau le plus bas atteint
par le ministère de l’Éducations en 2017 (7 %) ;
à l’inverse, le niveau de compensation des transferts a augmenté au ministère des armées
entre 2015 et 201656 ainsi que, sur la même période, au ministère des affaires
étrangères57 ;
seul un ministère (la Justice) a compensé au montant exact, en 2015 et 2016, les
transferts de solidarité notifiés.
55 Dans le cas des ministères économiques et financiers, cette baisse du niveau de compensation est en partie
imputable à la mise en œuvre en parallèle du deuxième référencement (entré en vigueur le 01/04/2017) qui a
conduit à réduire le niveau de participation en 2016 et à réaliser une « année blanche » en 2017.
56Sa diminution en 2017 est liée à la fois à la diminution de la participation financière du ministère (- 1,1 M€ par
rapport à 2016) et à l’augmentation des transferts de solidarité (+ 2,4 M€).
57 Au sein du ministère des affaires étrangères, la forte baisse du niveau de compensation observée en 2017 est due,
à niveau de participation financière inchangé (1,2 M€) au quasi-doublement des transferts de solidarité.
- 13 -
Rapport
Tableau 4 : Taux de compensation (en %) des transferts de solidarité par la participation financière effective des ministères entre 2015 et 2017 (en M€)
Montant Montant
Montant de Taux de Taux de Montant de Taux de
des Montant de la Montant des des
la compensation compensation la compensation
transferts participation transferts de transferts
Ministères participation des transferts des transferts de participation des transferts
de financière en solidarité en de
financière en de solidarité solidarité en financière en de solidarité
solidarité 2016 2016 solidarité
2015 en 2015 2016 2017 en 2017
en 2015 en 2017
Ministères
économiques et 4,9 6,6 74,2 1,5 12,9 11,6 0,0 6,1 0,0
financiers
Éducation
nationale et 3,7 75,8 4,9 4,0 53,4 7,5 2,0 28,6 7,0
recherche
Transition
écologique et - - - - - - -
0,0 0,0
solidaire58
Ministères
0,7 1,0 75,6 0,8 1,1 72,3 0,4 0,7 59,2
sociaux
Armées 15,8 16,2 98,0 14,1 12,7 101,3 13,0 15,0 86,2
Justice 0,9 0,9 100,0 0,7 0,7 100,0 0,9 - 0,2 -
Agriculture et
0,0 0,0 - 0,0 - - 0,6 1,7 38,6
alimentation
Affaires
européennes et 1,2 1,9 63,2 1,2 1,6 91,1 1,2 3,0 40
étrangères
Culture 0,2 NC NC 0,2 NC - 0,2 NC NC
Total 27,4 102,4 26,7 22,5 82,4 27,3 18,3 54,9 33,3
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
58 Période entre la fin du premier référencement (31/12/2015) et l’entrée en vigueur du deuxième référencement (01/01/2019).
- 14 -
Rapport
Selon l’enquête réalisée par l’Ifop pour la Mutuelle nationale territoriale (MNT) en
octobre 201759, 69 % des collectivités territoriales participeraient financièrement à la PSC au
titre de la prévoyance (soit 28 points de plus qu’en 201060) et 56 % au titre de la santé
(soit 28 points de plus qu’en 2010). Cette augmentation du nombre d’agents couverts au
titre de la PSC serait accompagnée en revanche d’une baisse du montant annuel moyen
alloué par agent qui s’élevait, en 2017, à 137 € au titre de la prévoyance (contre 210 €
en 201361) et à 205 € au titre de la santé (contre 282 € en 2013).
Selon la synthèse des bilans sociaux 2015, 26 % des agents bénéficiaient d’une participation
financière de leur collectivité territoriale au titre de la couverture santé et un tiers au titre de
la prévoyance. Le montant moyen de la participation au titre de la santé est plus élevé pour les
agents de catégorie C que pour les agents de catégorie A, ce qui confirme le recours à une
modulation de la participation financière dans un but d’intérêt social.
Toujours selon l’enquête réalisée en octobre 2017 par l’Ifop pour la MNT, la propension des
collectivités à participer à la PSC en santé croît avec leur taille et leurs effectifs. La
tendance opposée prévaudrait s’agissant des contrats de prévoyance.
La PSC représente un élément d’attractivité du point de vue RH pour les collectivités
territoriales, entre collectivités mais également par rapport au secteur privé pour les
contractuels.
La synthèse des bilans sociaux 2015 indique par ailleurs que :
près de 90 % des communes et établissements publics de coopération intercommunale
de moins de 1 000 habitants n’avaient pas mis en place de participation à la PSC ;
93 % des régions et 83 % des métropoles ou communautés urbaines avaient à l’inverse
mis en place un tel dispositif.
59 Enquête menée auprès d’un échantillon de 302 décideurs représentatif des collectivités territoriales. La
représentativité de l’échantillon a été assurée selon l’Ifop par la méthode des quotas (taille de la collectivité, région)
après stratification par type de collectivité.
60 Sondage Ifop pour la MNT réalisé auprès d’un échantillon de 401 décideurs représentatif des collectivités locales.
61 Sondage GMV pour la MNT auprès d’un échantillon de 307 décideurs représentatif des collectivités locales.
- 15 -
Rapport
- 16 -
Rapport
1.3. Dans le cadre d’une PSC peu articulée avec la stratégie en matière de
ressources humaines, les besoins en couverture, plus marqués en matière
de prévoyance, sont mal appréhendés par les employeurs
1.3.1.1. La PSC est considérée comme une action relativement marginale par rapport au
cœur de métier des DRH qui ont fait le choix d’externaliser l’essentiel de son
élaboration et de son suivi
1.3.1.1.1. La PSC est peu imbriquée avec les priorités en matière de gestion des ressources
humaines
La PSC, considérée comme un objet relativement externe aux DRH, est peu articulée avec
les objectifs qu’elles peuvent poursuivre par ailleurs en matière d’action sociale, de
prévention en santé ou encore de qualité de vie au travail. Parmi les ministères ayant
référencé un ou plusieurs organismes, seuls deux ont conclu par ailleurs des conventions
spécifiques avec leurs organismes référencés : les ministères économiques et financiers ont
formalisé avec leur mutuelle une convention centrée sur la prévention en santé62 ; au ministère
de l’éducation nationale, la convention conclue sur l’action sociale partagée avec la MGEN63
prévoit en particulier des actions de santé publique et de réinsertion professionnelle
co-financées par le ministère et la mutuelle On peut noter à l’inverse que le ministère de
l’intérieur, qui a choisi de ne référencer aucun organisme, a néanmoins conclu en 2017 une
convention avec Intériale et la Mutuelle générale de la police (MGP)64 qui prévoit la mise en
œuvre d’actions de santé publique en lien avec les besoins des agents.
Dans les autres ministères, les organismes complémentaires référencés ont indiqué à la
mission mener de leur propre initiative différentes actions de prévention (ex :
vaccination contre la grippe, dépistage du diabète), en accord avec les DRH des ministères.
Toutefois, même dans les ministères, comme les Armées, où les mutuelles historiques se
positionnent comme partenaires du ministère, elles relèvent ne pas être toujours formellement
associées à la conception et à la mise en œuvre des dispositifs les plus structurants en matière
d’action sociale, et plus largement de gestion des ressources humaines (ex : plan famille lancé
par les Armées fin 2017 pour aider les militaires à mieux concilier leur engagement avec leur
vie familiale).
- 17 -
Rapport
Dans les ministères qui ont référencé plusieurs OC, ceux-ci ont peu d’incitation à
développer ce type d’action visant à toucher l’ensemble des agents du ministère, alors
qu’ils ne sont pas seuls à intervenir dans la PSC. Au ministère de l’agriculture, l’acteur
historique a toutefois choisi de poursuivre ce type d’action, alors que les acteurs nouvellement
référencés peinent à les développer, faute d’avoir une assise suffisante au sein du ministère. En
tout état de cause, les ministères indiquent, dans leur ensemble, que le choix de référencer un
OC repose essentiellement sur l’appréciation qualité/prix des offres proposées et moins sur les
actions d’accompagnement (prévention, qualité de vie au travail etc.).
En prenant appui sur une partie des recommandations du rapport IGF-IGAS-IGA de 2015 sur
la PSC, la DGAFP, en lien avec la Direction de la sécurité sociale (DSS), a cherché à
harmoniser les démarches mises en œuvre par les ministères en amont du deuxième
référencement65. Toutefois, les ministères ont indiqué à la mission avoir mené cette
démarche de façon très autonome, ce qui se traduit par un constat global
d’hétérogénéité, en particulier dans le choix de référencer un ou plusieurs organismes
(quatre ministères66 sur neuf ayant privilégié la première option) et les critères de
pondération mis en œuvre.
Du fait de la technicité du sujet et du défaut en leur sein de compétences actuarielles, voire de
compétences financières, l’ensemble des ministères ont eu recours à des prestataires
privés sélectionnés dans le cadre de marchés publics pour un coût total estimé à 47 308 €
(cf. tableau 5). Ces prestataires ont joué un rôle variable selon les ministères en fonction
également des ressources internes à chacun d’entre eux67. Certains prestataires, présents dans
plusieurs ministères, ont pu s’appuyer sur cette expérience, ce qui a aussi conduit à
homogénéiser le format et le contenu des cahiers des charges entre les ministères concernés
(Armées et Éducation nationale, par exemple).
Le recours généralisé à ces prestataires, y compris pour le suivi du référencement,
engendre une asymétrie d’analyse entre ces derniers, qui maîtrisent techniquement le
dispositif de référencement et sont en première ligne de sa mise en œuvre, et les
ministères qui disposent d’une vision assez partielle et superficielle du référencement.
65Circulaire du 27 juin 2016 relative à la procédure de référencement des organismes de protection sociale
complémentaire dans la FPE.
66 Justice, Transition écologique et solidaire, Affaires étrangères, Économie et finances (ainsi que la DGAC).
67 La mission n’a pas été en mesure de chiffrer le nombre d’ETP mobilisés durant la période du référencement sur
ce sujet. Néanmoins, selon les interlocuteurs rencontrés, entre 0,5 et 1 ETP se seraient consacrés durant deux à
quatre mois, en complément du recours au prestataire, au lancement de la procédure.
- 18 -
Rapport
Tableau 5 : Coût (en €) des prestataires sélectionnés par les ministères dans le cadre du
lancement du deuxième référencement et de son suivi
Coût total du prestataire sélectionné Coût annuel du prestataire
Ministères pour le lancement du sélectionné pour le suivi du
référencement68 référencement69
Économies et
25 560 9 75070
finances
Éducation nationale 140 488 -
Transition
écologique et 24 600 -
solidaire
Aviation civile 25 000 10 344
Ministères sociaux 81 700 12 500
Armées 66 211 27 875
Justice 28 800 19 200
Agriculture et
18 000 19 200
alimentation
Affaires
européennes et 18 87571 -
étrangères
Culture 21 54072 -
Total 425 774 88 525
Moyenne 47 308 17 705
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
1.3.1.2. La PSC fait l’objet d’un dialogue social peu approfondi avec les organisations
syndicales qui ont néanmoins communiqué à la mission leurs attentes sur ce sujet
72 Dans le cas du ministère de la culture, qui a réalisé un référencement commun avec l’Éducation nationale, l’action
du prestataire a été centrée sur l’animation du dialogue avec les OS sur le sujet de la PSC.
73 CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, FA-FP, CFE-CGC et CFTC. Elle a reçu en outre une contribution écrite de Solidaires.
74 Le 4° du II de l’article 8 bis de la loi de n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droit et obligations des fonctionnaires
prévoit que les organisations syndicales ont qualité pour participer à des négociations sur ce thème.
- 19 -
Rapport
L’ensemble des organisations considère que, dans la FPE, le deuxième référencement a été
organisé en contradiction flagrante avec ce principe, la concertation sur la stratégie de mise en
concurrence (par exemple le choix du mono- ou multiréférencement), la définition des
garanties et le contenu des cahiers des charges et le choix des organismes complémentaires
ayant été très insuffisante à l’exception de deux ministères (Transition écologique et solidaire
et Économie et finances). Le constat n’est pas le même pour la FPT, la mise en place de
conventions de participation pouvant donner lieu à un dialogue préparatoire avec les
organisations syndicales, même si des situations contrastées ont été observées selon les
collectivités.
Mais dans la FPT comme dans la FPE, les organisations syndicales dressent majoritairement
un constat négatif des effets du recours à la concurrence, venant remettre en cause la gestion
solidaire de la protection complémentaire et la mutualisation des risques, par la recherche
prioritaire de baisses tarifaires :
Dans la FPE, les organisations syndicales estiment que le poids accordé au critère prix
dans l’analyse des offres et la prolongation de la compétition entre organismes dans le
cadre du multiréférencement retenu dans plusieurs ministères ont déstabilisé des
mutuelles historiques et menacent les fondements même de la mutualisation par la
segmentation des populations d’adhérents. Plusieurs organisations regrettent en outre
la fin de l’inclusion de la garantie dépendance dans les offres référencées et la
dissociation de l’adhésion aux services de santé et d’accompagnement gérés par les
mutuelles du livre III du code de la mutualité ;
Le constat est partagé pour la FPT dans le cas des conventions de participation couvrant
parfois des populations trop faibles, où l’agressivité commerciale de certains opérateurs
a abouti à retenir des offres sous-tarifées, en particulier en prévoyance, avec des
révisions tarifaires ultérieures brutales, au détriment de la couverture des agents.
Les organisations rencontrées regrettent par ailleurs, dans une matière aussi technique
et complexe que la protection sociale complémentaire, le manque de compétences
spécialisées dans les DRH des employeurs publics qui ne facilite pas la bonne compréhension
des mécanismes assurantiels et la clarté des choix75. Elles regrettent pour cette raison
l’absence de communication du rapport de 2015 et seront attentives à celle du présent rapport.
Outre l’inscription de la PSC dans le champ du dialogue social, les principales attentes
exprimées par les organisations pour la FPE et la FPT portent sur les points suivants :
l’instauration d’une obligation de participation des employeurs publics assortie d’un
taux minimum applicable dans les trois versants, la référence majoritaire étant
l’obligation pour les employeurs privés de financer la complémentaire maladie à hauteur
de 50 %. Les positions divergent en revanche sur la modulation de la participation en
fonction de la rémunération ;
le renforcement et l’élargissement du couplage des garanties, notamment en rétablissant
la possibilité d’inclusion des garanties dépendance pour les offres référencées et en
instaurant un couplage santé / prévoyance dans la FPT (à la condition d’une
participation des employeurs) ;
le maintien du double dispositif labellisation / convention de participation dans la FPT
mais avec un encadrement renforcé des conditions de labellisation (notamment en
prévoyance), une présentation harmonisée et simplifiée des garanties, et la mise en
œuvre d’une portabilité des droits dans les conventions, une organisation proposant de
mettre en place un fonds national de mutualisation des risques pour atteindre cet
objectif ;
75À titre d’exemple, la concertation avec le MTES a abouti à la définition de niveaux de garanties élevés mais avec
des tarifs également élevés qui freinent l’adhésion des agents.
- 20 -
Rapport
1.3.2. Chargés de définir les niveaux de garanties, les DRH ne sont pas en mesure
d’objectiver si la couverture proposée répond aux besoins des agents
Les garanties de prévoyance ont pour objet de compenser les pertes de revenus des
agents occasionnées par des maladies ou accidents liés ou non à des causes
professionnelles aboutissant à une incapacité de travail temporaire ou définitive
(invalidité). Elles peuvent aussi protéger la famille de l’agent par le versement d’un capital ou
de rente en cas de décès de celui-ci.
Le statut de la fonction publique, bien que protecteur, peut ainsi aboutir à une mise en
demi-traitement de l’agent au bout d’un délai variable selon la nature du congé maladie
(hors causes professionnelles) :
trois mois pour le congé de maladie ordinaire ;
deux ans pour le congé de longue maladie ;
trois ans pour le congé de longue durée.
La suspension ou la réduction de certaines primes dans ces situations peut en outre
aggraver la perte de revenus. Dans le cas où l’agent ne retrouve pas son poste ou n’est pas
reclassé à l’issue de ces congés, sa situation financière peut encore s’aggraver, jusqu’à sa mise
en retraite anticipée pour invalidité. En cas de décès de l’agent, le capital versé est modeste
(13 844 € en 2019)76.
L’analyse des garanties incluses dans les offres retenues à l’issue du deuxième
référencement dans la fonction publique de l’État (annexe n° VII) met en évidence une
adéquation imparfaite aux besoins générés par l’application des règles statutaires, du
fait notamment d’un suivi incomplet par les ministères des agents en situation de perte de
revenus, de la liberté laissée aux organismes pour définir leurs conditions d’indemnisation et
du manque de hiérarchisation des besoins et des garanties.
76 Le décret n° 2015-1399 du 3 novembre 2015 a réduit le montant de ce capital antérieurement égal au dernier
traitement annuel d'activité, augmenté d’une partie des primes. Ce mode de calcul reste applicable aux décès
imputables à une cause professionnelle.
- 21 -
Rapport
1.3.2.1.1. Les informations sur la sinistralité communiquée aux candidats ont été insuffisantes
77 De même, seul un ministère a indiqué les nombres d’agents en disponibilité pour raisons de santé. Les
bénéficiaires de l’allocation d’invalidité temporaire (AIT) sont plus fréquemment indiqués (dans quatre ministères),
de même que ceux de l’allocation temporaire d’invalidité (ATI) (dans cinq ministères).
78 Le Service des retraites de l’État fournit chaque année des données sur le nombre de pensions d’invalidité
attribuées (3 425 en 2018 sur un total de 59 518 pensions attribuées, soit 5,7 %), l’âge moyen des nouveaux
pensionnés pour invalidité (57,44 ans en 2018 contre 62 ans pour les autres pensionnés de droit direct) et la
pension moyenne (1 634 € en 2018 contre 2 174 € pour les autres pensions de retraite, soit 25 % de moins) mais
ces données ne sont pas ventilées par ministère.
- 22 -
Rapport
Tableau 6 : Écart entre les proportions d’agents placés en congés maladie et d’agents placés à
demi-traitement dans les ministères ayant fourni ces données dans leur cahier des charges
Ministère de la Ministère de l’agriculture
DGAC
justice (hors DAP) (hors opérateurs)
Nombre d’agents gérés (année) 48 62879 36 41980 11 16581
Nombre et proportion d’agents
19 811 21 378 3 454
arrêtés au moins une fois en CMO
En % 41 59 31
Nombre moyen de jours d’arrêt en
20 9 17
CMO
Nombre et proportion d’agents en
999 78 78
demi-traitement
En % 2,1 0,2 0,7
Nombre et proportion d’agents
arrêtés au moins une fois en CLM- 684 672 59
CGM
En % 1,41 1,85 0,53
Nombre moyen de jours d’arrêt en
177 119 207
CLM-CGM
Nombre et proportion d’agents en
155 402 23
demi-traitement
En % 0,3 1,1 0,2
Nombre et proportion d’agents
423 18 49
arrêtés au moins une fois en CLD
En % 0,87 0,05 0,44
Nombre moyen de jours d’arrêt en CLD 215 NC 277
Nombre et proportion d’agents en
104 12 7
demi-traitement
En % 0,2 0,03 0,1
Source : Mission, d’après données transmises par les ministères.
1.3.2.1.2. Les ministères n’ont pas encadré les conditions d’attribution des prestations de
prévoyance
79 Données 2015.
80 Données 2015.
81 Données 2016.
- 23 -
Rapport
84 Dans certains cas cependant, le champ des exclusions peut s’élargir à des situations plus fréquentes telles que la
participation non encadrée à des sports jugés à risque par l’assureur.
85 Ils précisent en outre le plus souvent que les décisions prises par l’employeur au vu des avis des instances
médicales ou par l’organisme de Sécurité sociale ne leur sont pas opposables. Des procédures de conciliation (avec
le médecin traitant de l’assuré) et d’arbitrage (recours à un expert désigné par les deux parties) sont en ce cas
prévues.
86 La reprise partielle d’activité et le mi-temps thérapeutique ne sont pas traités de la même façon par tous les
règlements et contrats ; la plupart des documents examinés prévoient la cessation du versement à la liquidation
d'une pension de retraite ou à l'âge minimum de la retraite à taux plein (67 ans) mais l’un d’entre eux fixe le terme
à l’âge légal de départ en retraite ; certains mettent en outre fin à la prestation à la fin des droits statutaires et des
droits à IJSS ou après 1 096 jours d’arrêt de travail (3 ans).
87 Atteinte de l’âge légal de départ en retraite pour les règlements et contrats dans lesquels le critère d’ouverture
du droit est la mise en retraite pour invalidité, attribution d’une pension de retraite (ou atteinte de l’âge d’attribution
d’une pension à taux plein) dans les autres cas.
88 Ou l’attribution d’une pension d’invalidité de deuxième ou troisième catégorie pour les contractuels.
89 Les ministères sociaux sont les seuls à avoir distingué deux niveaux de rente permettant notamment de couvrir
l’incapacité permanente partielle (taux d’incapacité compris entre 33 % et 66 % ou invalidité de première
catégorie).
- 24 -
Rapport
Le passage en invalidité avant l’âge de retraite peut représenter pour l’agent public une
forte baisse de ses ressources, surtout si cette invalidité n’est pas imputable au service
puisqu’il peut se traduire par une baisse de ressources importante du fait du caractère
incomplet de la carrière. Seule la perception d’une rente peut permettre de limiter la perte de
revenus correspondante mais cette garantie, limitée à une rente temporaire
s’interrompant à l’âge légal de la retraite, n’est le plus souvent proposée qu’en option
compte tenu de son coût élevé91.
La garantie « incapacité permanente et absolue » (IPA) est en revanche incluse dans
toutes les options des offres référencées alors qu’elle ne répond pas correctement au
besoin de maintien des ressources :
ses conditions d’attribution sont restrictives, les règlements et contrats imposant la
nécessité permanente de l'assistance d'une tierce personne pour accomplir les actes
quotidiens de la vie et conditionnent sa reconnaissance à la mise en retraite pour
invalidité avec attribution d’une majoration pour tierce personne ou au classement par
la sécurité sociale en invalidité de 3ème catégorie (incapacité d’exercer toute activité
professionnelle avec recours à l'assistance d'une tierce personne) ;
consistant en un versement en capital, correspondant le plus souvent au versement
anticipé du capital décès, et donc mettant fin aux garanties incapacité temporaire et
décès, elle ne permet que de subvenir aux besoins les plus immédiats.
Or l’information donnée aux agents, tant par les DRH que par les organismes référencés
ne permet pas de les éclairer sur les priorités de leur protection complémentaire. Ainsi,
n’inscrire qu’en option dans les cahiers des charges la garantie rente invalidité peut induire
l’idée qu’il s’agit d’une prestation accessoire et que le capital IPA suffit.
1.3.2.1.4. Le taux de couverture des actifs en prévoyance n’est pas précisément connu
Aucune source d’information ne permet de connaitre la proportion des agents couverts par des
garanties de prévoyance. L’enquête Santé et Protection Sociale réalisée tous les deux ans par
l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES) jusque 2014 a
permis d’estimer le taux de couverture des agents publics par une complémentaire santé
(cf. 1.3.2.2.3) mais elle ne fournit pas de données sur la prévoyance.
90 D’autant plus que les délais de traitement des dossiers par les instances médicales peuvent être longs. Cf.
notamment le rapport d’évaluation du dispositif des instances médicales de la fonction publique, IGA-IGF-IGAS-
IGAENR de mars 2017, http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2016-128R-Tome1.pdf.
91 Entre 0,5 % et 1 % de la rémunération nette totale pour les niveaux de garanties dépassant 85 % de la
rémunération nette.
- 25 -
Rapport
1.3.2.2. En santé, si les garanties référencées par les ministères sont globalement moins
protectrices que les contrats collectifs, la mission n’a pas identifié de difficultés
d’accès aux soins propres aux agents publics
1.3.2.2.1. Environ sept agents actifs sur dix adhéraient à un contrat référencé en santé et en
prévoyance à la fin du premier référencement
92 Article 2 du décret : pour être éligibles à la participation des employeurs, les garanties doivent comporter à la
fois la couverture du risque santé, incapacité de travail et « tout ou partie des risques d’invalidité et liés au décès ».
- 26 -
Rapport
1.3.2.2.2. Couvrant l’ensemble du spectre des niveaux de garanties des contrats individuels, les
garanties référencées sont globalement de qualité inférieure aux contrats collectifs
À la demande de la mission, la DREES a réalisé une analyse des niveaux de couverture des
garanties demandés par les ministères dans le cadre des appels d’offre lancés à l’occasion du
deuxième référencement, en cherchant à les situer par rapport aux résultats obtenus dans le
cadre de l’enquête sur les contrats les plus souscrits en 2016 (cf. annexe n° VIII).
Dans leur ensemble, les ministères ont demandé aux organismes complémentaires de
proposer différents niveaux de couverture incluant un contrat d’entrée de gamme93 , un
contrat de milieu de gamme94 et un contrat haut de gamme95 . Néanmoins, il apparait que
les ministères ont adopté des stratégies hétérogènes, certains proposant des contrats dans
chacune des catégories de contrats (Défense, Justice et Agriculture), d’autres uniquement des
contrat d’entrée ou de milieu de gamme (Affaires sociales) et d’autres uniquement de milieu et
de haut de gamme (Transition écologique et Armées).
Le graphique 2 : met en évidence que les contrats d’assurance santé référencés par les
ministères couvrent l’ensemble du spectre des niveaux de garanties des contrats
individuels les plus souscrits en 2016.
- 27 -
Rapport
Graphique 2 : Positionnement des garanties des contrats tels que décrits dans les appels d’offre des
ministères
0,9
0,8
0,7
Valeur du score
0,6
0,5
0,4
Contrats individuels
0,3
Contrats collectifs
0,2
Contrats de la mission (deuxième référencement)
0,1
0
0 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81 84 87 90 93 96 99
Part de bénéficiaires en % (percentile de score )
Source : DREES, enquête sur les contrats les plus souscrits 2016 ; extrapolation des garanties des contrats modaux à
l’ensemble des contrats. Lecture : En 2016, les 10 % des bénéficiaires de contrats individuels les moins bien couverts
(10ème percentile) disposent d’un contrat dont le score est inférieur à 0,41. Champ : Ensemble des bénéficiaires de
contrats individuels et collectifs. Les contrats ciblant les fonctionnaires (carrés noir) sont ceux fournis par la mission.
Méthode : voir fiche n°11 de l’ouvrage Barlet et al. (2019). La complémentaire santé. Acteurs, bénéficiaires, garanties
(édition 2019). Paris,: DREES, enquête sur les contrats les plus souscrits 2016 ; extrapolation des garanties des contrats
modaux à l’ensemble des contrats.
- 28 -
Rapport
1.3.2.2.3. Le taux de couverture des agents publics par une complémentaire santé et leur
capacité à accéder aux soins ne se démarquent pas par rapport aux agents du privé
Une étude a été réalisée par l’IRDES, à la demande de la mission, sur la couverture
complémentaire santé des salariés de la fonction publique, à partir des données de l’enquête
Santé et Protection sociale 201496.
Le taux de couverture global des agents publics s’établit à 98 % en 2014, soit au niveau
constaté lors de la dernière enquête en 2012. À titre de comparaison, il s’établit à un niveau
légèrement inférieur dans le secteur privé à 97 %, en progression d’un point par rapport
à 2012. Le taux de couverture des agents en CDD s’établit à 93 % contre 98 % pour les
fonctionnaires et les retraités de la fonction publique (le même type de constat pouvant être
fait dans le secteur privé en comparant le taux de couverture des agents en CDI qui s’établit à
98 % à celui des agents en CDD qui s’établit à 89 % seulement)97.
Par ailleurs, le taux de couverture des agents retraités de la fonction publique est identique à
celui des fonctionnaires en activité (soit 98 %), soit davantage que dans le secteur privé où le
taux de couverture pour les retraités est de 96 %.
Toujours selon cette étude, dans leur ensemble, les agents de la fonction publique ont
majoritairement une opinion positive de leur couverture en santé, même si les agents
du secteur privé apparaissent davantage satisfaits (cf. annexe n° VIII). Cela s’explique
principalement par la nature du contrat d’assurance dans le secteur privé, qui est le plus
souvent collectif à adhésion obligatoire (56 %)98, limitant de ce fait les effets d’anti-sélection
et bénéficiant d’une participation de l’employeur ; les agents publics actifs bénéficient, quant à
eux, de ce type de contrat à hauteur de 13 % uniquement, le plus souvent comme ayant-droit
de leur conjoint. Ces différences d’appréciation de la qualité de couverture s’estompent
néanmoins au moment du passage à la retraite des agents du secteur privé dès lors qu’ils ne
bénéficient plus du contrat collectif financé par leur ancien employeur.
En outre, malgré un niveau de couverture moindre des agents publics, les taux de
renoncement aux soins sont comparables entre les agents du secteur public et du
secteur privé, les comportements différant en fonction de la durée du contrat (environ un
quart des agents recrutés à durée indéterminée et des retraités ont déclaré avoir renoncé à des
soins au cours de l’année précédant l’enquête ESPS 2014 contre plus d’un tiers des agents à
contrat à durée déterminée).
96 À la différence de l’exploitation de l’enquête Santé et Protection Sociale de 2012 qui avait été réalisée en 2015
pour les besoins de la mission IGA/IGAS/IGF sur la protection sociale complémentaire des agents publics, cette
enquête intègre les données des sections locales mutualistes et des régimes spéciaux les plus importants permettant
d’améliorer la représentativité de l’échantillon.
97 Cette moindre couverture des agents contractuels en CDD dans le public peut s’expliquer en partie par l’âge
moyen des contractuels en CDD (la proportion des agents en CDD âgés de moins de 30 ans étant de 49 % contre 9 %
pour les fonctionnaires). Néanmoins, 34 % des agents contractuels en CDD ont renoncé à des soins au cours des
douze derniers mois précédant l’enquête, contre 26% pour les fonctionnaires et 22 % pour les retraités. Cela laisse
supposer d’une part, qu’une partie des contractuels de la fonction publique ne souscrivent pas de complémentaire
santé pour des raisons économiques.
98 Chiffre tiré de l’analyse de l’IRDES sur la base de l’enquête ESPS 2014.
- 29 -
Rapport
2.1. En misant sur une ouverture accrue à la concurrence, les ministères ont
cherché à obtenir des tarifs plus favorables, et pour certains à diminuer
leur soutien financier à la PSC
2.1.1. À travers une remise en cause de la position des mutuelles historiques, les
ministères ont incité l’ensemble des acteurs à proposer des offres plus
attractives sur le plan tarifaire
Plusieurs ministères ont indiqué à la mission avoir utilisé le levier de la mise en concurrence
pour exercer une pression à l’amélioration du rapport garanties/prix auprès du tenant du
premier référencement. Ainsi, la majorité des ministères ont indiqué dans le cahier des
charges du deuxième référencement être prêts à référencer plus d’un organisme
complémentaire. Ce nombre, parfois défini en concertation avec les OS (ex : Transition
écologique, Justice, Économie et finances), a été défini sur la base de deux critères principaux :
le volume de la population à couvrir, parfois jugé insuffisant pour référencer plus d’un
organisme (cf. Affaires étrangères) ou au contraire trop élevé pour n’en référencer qu’un
seul (cf. Armées) ;
la volonté du ministère d’exercer une pression à l’amélioration du rapport garanties/prix
vis-à-vis des mutuelles historiques (cf. Affaires sociales).
Au total, 16 organismes sont référencés dans le cadre du deuxième référencement contre 10
en 2015, avec l’entrée de nouveaux acteurs distincts des mutuelles historiques (cf. tableau 8).
Concernant l’amélioration du rapport tarifs/garanties, aucun des ministères ayant affirmé
l’avoir amélioré entre les deux référencements n’a fourni à la mission de documents
permettant de le mesurer.
Néanmoins, la DREES et l’IRDES ont réalisé, à la demande de la mission, une comparaison des
garanties référencées par deux ministères entre les deux vagues de référencement99 . Il en
ressort que les garanties proposées dans le cadre de ces deux ministères se sont trouvées à
certains égards améliorées, Toutefois, les organismes référencés concernés n’opérant plus de
remboursements différenciés selon le fait de fréquenter ou non le réseau de soins mutualiste,
les assurés fréquentant ces réseaux bénéficient, pour les prestations dispensées par ces
réseaux, de remboursements moins favorables que ceux dont ils bénéficiaient dans le cadre du
premier référencement (cf. annexe n° VIII).
99Ces analyses portent uniquement sur le niveau des garanties compte tenu de la complexité de la tarification des
contrats d’assurance santé, rendant l’analyse sous l’angle de la qualité et du prix très délicate.
- 30 -
Rapport
Tableau 8 : Liste des organismes candidats et retenus par ministère dans le cadre du deuxième
référencement
Organismes Organismes déjà
Ministères Organismes retenus
candidats100 référencés (O/N)101
Ministères MGEFI
économiques et MGP MGEFI O
financiers Intériale
CNP CNP N
Éducation nationale Intériale-Axa Intériale-Axa N
MGEN MGEN O
104 Groupement intégrant la mutuelle civile de la Défense (MCDéf) déjà référencée dans le cadre du premier
référencement.
105 Groupama était référencé auprès de l’Office national des forêts dans le cadre du premier référencement.
- 31 -
Rapport
2.1.2. La participation financière annuelle prévue par les ministères dans le cadre de
la PSC, soit 28 M€, a diminué de 39 % entre le premier et le deuxième
référencement
La participation financière des ministères à la PSC, telle qu’inscrite dans les cahiers des
charges106, a connu entre 2015 et 2018 une accentuation de la diminution engagée de
longue date107.
Comme le montre le tableau 9, alors que le montant global alloué à la PSC a diminué de
38,6 %, seuls trois ministères (Armées, Culture et Affaires étrangères) ont maintenu
leur engagement de participation au niveau constaté en 2015. La tendance constatée
entre les deux référencements peut s’expliquer par (i) des arbitrages budgétaires défavorables
à la PSC, le montant alloué à cette dernière pouvant servir, du fait de sa faible visibilité, de
variable d’ajustement, ainsi que (ii) par des stratégies de négociation de nouveaux rapports
garanties/prix dans le cadre du deuxième référencement et d’une ouverture à la concurrence
plus favorables, selon les responsables ministériels rencontrés, aux agents et ne justifiant plus
un soutien financier équivalent à celui qui préexistait.
Tableau 9 : Montant maximal de la participation financière à la PSC annoncé par les ministères
(en M€)
Premier Deuxième
Ministères Évolution (en %)
référencement108 référencement109
Économie et finances 7,3110 4,0 - 45
Éducation nationale et
12,0 4,0 - 66,7
recherche
Transition écologique et
4,5111 0,9 - 80
solidaire
Aviation civile 0,0 0,8 -
Ministères sociaux 0,8 0,4 - 52,2
Armées 16,0 16,0 0,0
Justice 3,0 0,9 - 70,4
Agriculture et
0,9 0,6 - 33,3
alimentation112
Affaires européennes et
1,2 1,2 0,0
étrangères
Culture 0,2 0,2 0,0
Total 45,9 28,2 - 38,6
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
106 Le montant effectivement versé est décidé chaque année au regard des transferts de solidarité notifiés pour
l’année N-1. Ce montant, variable selon les années en fonction des arbitrages budgétaires propres à chaque
ministère, peut différer de celui inscrit dans le cahier des charges. Ainsi, en 2017, le ministère de l’éducation a versé
2 M€ au titre de la PSC (4 M€ en 2016) alors qu’il s’était engagé dans le cadre du premier référencement sur un
montant annuel de 12 M€.
107 Avec une baisse de 20 % du soutien financier des ministères à la PSC entre 2004 (le total des subventions
allouées aux mutuelles était estimé à 43,6 M€) et 2013
108 Il s’agit de la moyenne du niveau de participation constaté entre 2009 et 2016.
109 Il s’agit du montant inscrit dans le cahier des charges.
110 Pas de participation budgétaire annuelle maximale inscrite dans le cahier des charges du premier
référencement. Il s’agit du montant de la participation financière versée à l’organisme référencé en 2015.
111 Il s’agit du niveau de participation constaté en 2009.
- 32 -
Rapport
- 33 -
Rapport
L E S
U N I CAB
C O -6 du co ation
d e d MM
es
N O N 11 str
N S
ÉE l'article et l’adm
L 3 i n i
N
DO sens de le public
au e n tre
t ion s
r e l a
114 NC.
115 NC.
116 NC.
- 34 -
Rapport
121 Pour le Ministère de la Justice, le taux de bascule a été calculé en rapportant le nombre d’adhérents de la nouvelle
mutuelle référencée fin 2018 à ceux de l’ancienne mutuelle référencée en septembre 2017.
- 35 -
Rapport
Dans le cadre du deuxième référencement, certains ministères ont utilisé cette possibilité en
ouvrant le marché à de nouveaux opérateurs en retenant simultanément plusieurs
organismes122. Ce choix semble présenter plus d’inconvénients que d’avantages :
le multiréférencement permet en théorie d’offrir une palette de solutions différentes aux
agents123, pouvant s’adapter à la diversité de leurs situations professionnelles et
familiales, mais l’exercice du choix peut être complexe pour les agents qui doivent
comparer les tarifs en fonction de leur profil de consommation de soins et de leur risque
estimé (en prévoyance) pour identifier l’offre la plus avantageuse. En outre, en
prévoyance, le choix est rendu aléatoire par la méconnaissance des conditions détaillées
des contrats et règlements qui ne leurs sont communiqués qu’après l’adhésion
(cf. 1.3.2.1.3) ;
il renforce la compétition entre organismes, en la prolongeant après la mise en
concurrence initiale et en favorisant des comportements de sélection de la part
des « entrants » qui peuvent ne chercher à recruter que des adhérents présentant
les « bons risques », les mutuelles historiques risquant de ne conserver que les
« mauvais risques » ;
cette compétition pour le recrutement des adhérents est génératrice de frais
d’acquisition non pris en compte dans le calcul des transferts de solidarité (pour lequel
les frais de gestion sont plafonnés à 10 %) ;
il aboutit à une répartition de la population des adhérents entre plusieurs opérateurs, et
à une segmentation du périmètre de mutualisation des risques, situation paradoxale
et contradictoire avec l’objectif de solidarité recherché. En prévoyance en particulier,
une telle concurrence pourrait aboutir à une segmentation de la population adhérente
par âges susceptible de remettre en cause le principe même d’une tarification
strictement fondée sur le niveau de ressources.
2.2.3. Cette segmentation devrait engendrer une baisse drastique des transferts de
solidarité et de la participation financière des employeurs qui, conjuguée aux
évolutions en cours de la complémentaire santé, pourrait fragiliser l’équilibre
financier de certains organismes
2.2.3.1. Sans préjuger des transferts de solidarité effectués sur les contrats non
référencés, l’absence de transferts sur les garanties référencées interdit à quatre
ministères de verser l’enveloppe de 21 M€ prévue au titre de la PSC en 2019
Les organismes complémentaires n’ont pas communiqué à la mission de données sur les
évolutions mises en œuvre ou envisagées de la structure tarifs/garanties des contrats
anciennement référencés. Il n’est donc pas possible d’analyser l’existence éventuelle de
transferts de solidarité sur ces contrats.
1222 organismes pour les ministères sociaux, 3 pour le MEN-MESR et pour le ministère de l’Agriculture, 4 avec
chacun deux offres (personnels civils et militaires) pour les le ministère des Armées.
123 Les garanties offertes, définies par le cahier des charges ministériel, sont les mêmes mais les tarifs diffèrent.
- 36 -
Rapport
En revanche, à rebours des estimations très volontaristes qui avaient été réalisées par les
candidats dans le cadre des appels à concurrence, il est possible d’affirmer que, dans au moins
quatre ministères (Éducation nationale, Armées, Affaires sociales et Culture) qui emploient la
grande majorité des agents de l’État, au regard du faible volume d’adhérents aux garanties
référencées et de leurs caractéristiques (jeunes actifs en grande majorité), le niveau des
transferts de solidarité réalisés lors de la première année du référencement devrait être
proche de zéro.
Par conséquent, à droit constant, ces ministères ne pourront pas allouer à la PSC en 2019 les
montants prévus dans les cahiers des charges, ce qui représentera pour l’État un montant
non consommé global de 20,6 M €124 qui pourra être économisé ou réinjecté dans le
budget d’action sociale ministérielle.
2.2.3.2. Confrontés à l’impact de la réforme « 100 % santé » et, pour certains, à la perte
de la gestion du régime obligatoire, la fin du soutien financier de l’État pourrait
amener une partie des acteurs à revoir leur modèle économique, avec de
potentielles augmentations tarifaires
Même si le soutien financier des ministères représente, pour les mutuelles concernées, une très
faible part de leurs ressources, la fin, pour une partie d’entre elles, de tout soutien financier de
la part de l’État pourrait les amener à revoir le modèle économique des contrats non référencés
auxquels souscrivent aujourd’hui la majorité des adhérents. Cette révision du modèle
économique pourrait se traduire par une augmentation tarifaire (qui ne fait l’objet d’aucun
encadrement en dehors des garanties référencées), une diminution du niveau des garanties ou
une réduction des coûts de gestion.
Cette évolution du modèle économique pourra s’avérer d’autant plus nécessaire que :
l’ensemble des mutuelles « historiques » est confronté à une augmentation de la part des
adhérents de plus de 75 ans par rapport à celle des jeunes actifs ;
l’ensemble des mutuelles doit mettre en œuvre la réforme dite « 100 % santé »125 qui,
selon les analyses réalisées par la DREES, aura un impact financier d’autant plus
important que la part des adhérents âgés est élevée et que les contrats sont d’entrée ou
de milieu de gamme126 ;
les douze mutuelles regroupées au sein de MFP Services (mutualité de la fonction
publique services) ont perdu depuis mars 2019 la gestion du régime obligatoire qui
représentait un avantage comparatif par rapport aux autres acteurs pour attirer des
adhérents sur les contrats complémentaires dans leur périmètre ministériel ;
enfin, une proposition de loi relative au droit de résiliation sans frais des contrats de
complémentaire santé, en cours de discussion à date au Sénat, prévoit la possibilité d’une
résiliation infra-annuelle des contrats qui pourrait aussi déstabiliser l’ensemble du
secteur.
124 Ce montant est calculé en tenant compte des sommes que ces ministères avaient prévu, dans le cahier des
charges du deuxième référencement, d’allouer à la PSC : 4 M€ pour l’Éducation nationale, 0,38 M€ pour les Affaires
sociales, 16 M€ pour les Armées, 0,2 M€ pour la Culture.
125 Les engagements de lisibilité accrue des contrats pris par les assureurs complémentaires dans le contexte de
cette réforme pourraient aussi contribuer à accroître la mobilité des assurés.
126 Selon l’analyse réalisée par la DREES en décembre 2018, « le principe de la réforme 100% santé conduit à fixer
des planchers de prise en charge sur le panier 100% santé et donc à augmenter en premier lieu les garanties des
contrats de milieu et d’entrée de gamme. Les assurés les plus âgés étant les plus gros consommateurs de soins dentaires
et ’audioprothèses, et étant principalement couverts par des contrats individuels, dont les garanties sont plus faibles
que sur le marché collectif, seront donc ceux pour lesquels les primes devraient le plus augmenter du fait de la réforme,
d’autant plus que ces contrats pratiquent une tarification croissante avec l’âge ».
- 37 -
Rapport
Prévue par l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale pour l’année 2019, la réforme
« 100 % santé » vise à garantir l’accès à une offre sans reste à charge après l’intervention combinée de
l’assurance maladie obligatoire et de l’assurance maladie complémentaire. Elle cible les trois domaines
présentant les restes à charge les plus élevés (l’optique, l’audiologie et le dentaire), pour lesquels le
remboursement intégral d’un ensemble de soins et d’équipements de qualité sera assuré (le « panier
100 % santé »). Tous les contrats d’assurance complémentaire solidaires et responsables doivent
couvrir le « panier 100 % santé » à compter du 1er janvier 2020 pour l’optique et les soins prothétiques
dentaires et d’ici 2021 pour l’audiologie.
Les assureurs complémentaires ont en outre, dans ce contexte, pris des engagements d’améliorer la
lisibilité de leurs contrats (cf. annexe n° VIII).
Source : http://www.securite-sociale.fr/-Reforme-du-100-sante.
3.1.1. Lever les freins à la bascule des adhérents, en particulier retraités, des contrats
anciennement référencés vers les contrats nouvellement référencés et renforcer
l’information des agents sur la prévoyance
3.1.1.1. Favoriser la bascule des agents vers les contrats nouvellement référencés
127 Il faudrait une disposition législative, puisque le décret de 2007 prévoit limitativement les cas de retrait du
référencement et ne peut être modifié rétroactivement pour les référencements en cours. Si on analyse les
conventions de référencement comme des contrats administratifs qu’il est en principe possible de modifier ou
- 38 -
Rapport
Dans le cadre actuel du deuxième référencement, il s’agirait pour les ministères concernés par
cette nécessité de bascule128 de :
renforcer les démarches d’information auprès de l’ensemble des agents, y compris les
retraités en instruisant les relais possibles (associations, service des retraites de l’État,
syndicats) pour communiquer spécifiquement auprès de cette population, sur l’intérêt
de souscrire aux garanties nouvellement référencées129 ;
négocier avec les organismes référencés pour mettre en place les conditions de cette
bascule, ce qui pourrait supposer de lever certaines contraintes qui contribuent à
l’absence de diffusion des nouvelles offres (comme l’interdiction de l’adhésion groupée
à une mutuelle du livre III) et de réviser les rapports tarifs/garanties prévus dans les
cahiers des charges, le cas échéant avec des augmentations tarifaires supérieures à celles
fixées dans le cadre du deuxième référencement ;
revoir à la hausse, le cas échéant, le niveau de participation financière envisagé pour
compenser les éventuelles augmentations tarifaires engendrées par la renégociation
avec les organismes référencés.
À l’issue du deuxième référencement, s’il est choisi de conserver ce type de dispositif, il
conviendrait de prévoir systématiquement dans les cahiers des charges des dispositions
visant à inciter à une bascule de tous les adhérents, y compris des retraités, vers les
contrats nouvellement référencés. Dans un cadre facultatif, cette bascule ne peut toutefois
être imposée et demeurera limitée, en cas de changement d’organisme de référence, en
l’absence d’une participation financière substantielle de l’employeur au nouveau contrat.
3.1.1.2. Renforcer l’information des agents sur l’importance de souscrire une couverture
prévoyance
L’intérêt d’une prévoyance complémentaire paraît insuffisamment mesuré par les agents du
fait de la faible fréquence des situations dans lesquelles le revenu de l’agent est affecté : si en
moyenne, au moins 30 % des agents connaissent au moins un arrêt maladie dans l’année, moins
de 2%130 atteignent la durée d’arrêt les conduisant à ne recevoir qu’un demi-traitement ; les
mises en retraite pour invalidité concernent moins de 6 % des pensions liquidées en 2017 par
le service des retraites de l’État. Comparativement à la fréquence de la consommation des
soins de santé, le risque peut paraître peu important alors que ses conséquences
peuvent être beaucoup plus lourdes.
résilier, hors les cas contractuellement prévus, lorsque l’intérêt général l’exige, cela suppose d’indemniser
intégralement le cocontractant (CE, Ass. 2 mai 1958, Distillerie de Magnac-Laval).
128 Éducation nationale, Culture, Armées, Transition écologique et solidaire, Affaires sociales.
129 Cette recommandation s’applique aussi à la FPT où les retraités, qui bénéficient en droit des dispositifs prévus
par le décret du 8 novembre 2011, ne disposent pas de l’information nécessaire pour adhérer, quand bien même
certaines collectivités se disent prêtes à leur verser une participation financière au titre de la PSC. L’Ircantec et la
CNRACL ont donc un rôle à jouer pour informer les retraités de leur droit à adhérer à la convention conclue par leur
ex-employeur ou à un règlement ou contrat labellisé.
130 Des agents des ministères ayant fourni des statistiques à ce sujet pour le deuxième référencement.
- 39 -
Rapport
La relative complexité des règles applicables ne favorise pas en outre une claire appréhension
du risque :
la règle de la mesure des trois mois d’arrêt calculés sur douze mois glissants pour
déclencher le passage à demi-traitement n’est pas simple à comprendre ;
le niveau de maintien de la rémunération pendant le congé maladie n’est pas identifié, le
terme « demi-traitement » fréquemment utilisé ne visant pas les primes dont le
maintien, la réduction ou la suspension dépend de leur nature et de celle du congé dont
l’agent bénéficie ;
la situation au terme d’un congé maladie n’est pas facile à anticiper du fait de la
multiplicité des situations possibles ; les agents qui peuvent bénéficier de la couverture
acquise par leur conjoint exerçant son activité dans le secteur privé et adhérant de ce fait
à un contrat collectif peuvent s’estimer protégés alors qu’ils ne bénéficient en ce cas que
de la complémentaire santé ;
le caractère moins protecteur des dispositions relatives aux contractuels probablement
moins bien identifié encore par les intéressés.
Informer précisément les agents sur les règles statutaires relatives à l’indemnisation de
l’incapacité temporaire et de l’invalidité devrait représenter une priorité pour les
directions des ressources humaines des employeurs publics. Cette information pourrait
trouver place dans les livrets d’accueil donnés aux agents nouvellement recrutés, avec
l’avantage de pouvoir fournir des indications précises sur les règles appliquées aux primes
dont le sort dépend de leur nature, variable selon les ministères et les employeurs publics et,
pour les collectivités territoriales, des décisions de leurs assemblées délibérantes. Elle pourrait
être complétée par la fourniture régulière, par exemple dans les bilans sociaux, de données
statistiques sur la sinistralité observée, permettant aux agents de mesurer la réalité du risque.
L’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 a incité les agents publics à comparer
le niveau de participation des employeurs privés à la PSC à celui des employeurs publics. Cette
comparaison présente cependant une limite dans la mesure où la prise en charge obligatoire
d’au moins 50 % de la cotisation ne s’applique dans le privé qu’à la couverture santé131, et
qu’aux actifs.
131 Les données du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) montrent toutefois que les taux de
participation en prévoyance dépassent 50 % dans les branches de plus de 50 000 salariés (cf. annexe VII).
- 40 -
Rapport
À partir du montant moyen de la cotisation annuelle payée en 2017 par les adhérents à un
organisme représentatif pour la couverture des risques santé et prévoyance (1 073 €)132, la
mission a extrapolé le coût que représenterait la prise en charge à 50 % de cette cotisation par
les employeurs au bénéfice de leurs agents actifs. Il s’élèverait, dans l’hypothèse d’une
adhésion de l’ensemble des 2,4 M d’actifs de l’État et de ses EPA, fonctionnaires et
contractuels compris133, à 1,3 Md € et, dans l’hypothèse ou une partie des agents (20 %)
n’adhéreraient pas (bénéficiaires de la couverture de leur conjoint par exemple), à 1 Md€.
Cette augmentation de la participation de l’État pourrait être atténuée si l’élargissement de la
mutualisation avait un effet à la baisse sur le montant moyen de la cotisation payée, et donc sur
le coût que représenterait sa prise en charge à 50 % par l’employeur, que la mission n’est pas
en mesure de chiffrer. En outre, ce calcul ne prend pas en compte les évolutions tarifaires
pouvant être liées aux évolutions règlementaires en matière de protection sociale
complémentaire (telles que la réforme « 100 % Santé » et la possibilité offerte de résilier un
contrat d’assurance santé de manière infra-annuelle).
La perspective d’un alignement de la prise en charge de la PSC dans la FPE sur le privé
représenterait donc un effort budgétaire considérable, qui serait encore accru s’il était suivi
également dans la FPT et la FPH.
3.1.2.2. Le versement de 120 € par adhérent et par an, soit le niveau le plus élevé constaté
aujourd’hui représenterait un coût d’environ 280 M€
Dans une autre logique, il pourrait être envisagé d’aligner le montant versé par
l’employeur public chaque année aux adhérents aux organismes complémentaires
référencés (actifs et retraités) sur la base d’un montant de 120 € par an montant
correspondant à la participation la plus élevée versée par un ministère. Cette
participation représenterait donc une part variable de la prime payée par chaque adhérent en
fonction de sa situation personnelle et de la grille tarifaire proposée par l’organisme référencé
dont il a souscrit un contrat sur la base du cahier des charges de son ministère.
Comme le montre le tableau 11, un alignement du niveau de participation sur ces montants,
qui supposerait de revoir les règles plafonnant le niveau de participation à celui des transferts
notifiés représenterait un coût total annuel, à périmètre identique, d’environ 280 M€, à
comparer à une participation financière prévue à hauteur de 28,2 M€ dans le cadre du
deuxième référencement et une participation financière de 18,3 M€ réalisée en 2017.
132 La mission n’a pas pu accéder aux données relatives au total des primes payées et au nombre d’adhérents pour
l’ensemble des mutuelles référencées en 2017.
133 Soit 2 398 031 agents au 31/12/2015 dont 1 913 674 Pour l’Etat 484 35 pour ses EPA (source DGAFP : chiffres
clés).
- 41 -
Rapport
Tableau 11 : Estimation du coût du versement d’une aide de 120 € par an et par adhérent à une
complémentaire référencée au 31/12/2017 (en M€)
Nombre d’adhérents à un OC Coût d’une aide de 120 € par
Ministères
référencé au 31/12/2017134 adhérent et par an
Ministères économiques
217 335 26 080 200
et financiers
Éducation nationale et
1 459 653 175 158 360
recherche
Transition écologique et
36 425135 4 371 000
solidaire
Ministères sociaux 19 637 2 356 440
Armées 478 415 57 409 800
Justice 86 999 10 439 880
Agriculture et
12 685 1 522 200
alimentation
Affaires européennes et
9 880 1 185 600
étrangères
Culture 11 668136 1 400 203
Total 2 332 697 279 923 683
Source : Mission.
Le ministère de l’intérieur, qui ne référence pas d’OC, et ne verse pas d’aide, pourrait être
amené à réviser sa position si les autres ministères aident leurs agents, ce qui est un facteur
d’attractivité relative.
3.1.2.3. Le coût annuel d’une prise en charge entre 50 et 100 % des transferts de
solidarité se situerait entre 1,5 et 3,1 fois le montant total versé en 2017
Le niveau de participation financière des ministères étant à l’heure actuelle encadré par
l’existence de transferts de solidarité, il pourrait être envisagé d’augmenter le taux de
compensation de ces transferts (estimé en 2017 à 33 %). Trois hypothèses sont envisagées
dans le tableau 12 avec la prise en charge à 50, 70 ou 100 % des transferts de solidarité
constatés en 2017 pour un coût situé entre 28 et 56 M€, soit 1,5 à 3,1 fois le montant consacré
à la PSC en 2017.
Une telle augmentation du niveau de prise en charge des transferts serait cohérente avec
l’objectif initial de la PSC, celui de favoriser des tarifs plus accessibles pour les retraités et les
familles grâce à une participation financière de l’employeur public. Néanmoins, cette
évolution ne permettrait pas d’afficher un montant de participation par adhérent
suffisamment significatif dans tous les ministères, à transferts de solidarité inchangés.
Par exemple, dans l’Éducation nationale, même en prenant en charge 100 % des transferts de
solidarité (pour une enveloppe totale de 28,6 M€ quatorze fois supérieure au montant versé
en 2017), le montant de la participation annuelle par adhérent137 resterait de 19 € (soit moins
de 2 € par mois) sur la base des chiffres obtenus à la fin du premier référencement.
135Il s’agit des données pour l’année 2013 communiquées par le rapport IGF-IGAS-IGA sur la PSC de 2015. Le
ministère ne dispose pas de données plus récentes, le référencement ayant pris fin en 2015.
136 Nombre constaté par la MGEN au 30 juin 2017.
137 Calcul effectué sur la base de 1 459 653 adhérents actifs et retraités (adhérents directs uniquement, à l’exclusion
des ayants droit) au 31 décembre 2017.
- 42 -
Rapport
3.1.3. Individualiser le versement de l’aide et, le cas échéant, la cibler sur les agents qui
en ont le plus besoin et/ou sur la prévoyance
140 Il s’agit des transferts notifiés par la MMJ en 2016 (pas de transferts notifiés en 2017).
141 C(2011)1008 paragraphes 44 à 46.
- 43 -
Rapport
142cf. Chambre sociale, 26 mai 1994, n°92-12338 ; cela emporte l’assujettissement à l’ensemble des cotisations et
contributions sociales pour les agents contractuels, ou à la CSG, la CRDS et au forfait social pour les fonctionnaires
143 Cette part a été calculée selon des critères propres à chaque ministère, et dépendants des données
communiquées dans le cadre des appels à concurrence, de sorte d’aboutir à un versement de l’aide à une part des
agents située entre 18 et 46 %. Il va de soi que des critères plus fins (ex : répartition des adhérents par tranche d’âge
et tranche de revenus) mériteraient d’être utilisés. Il serait également utile d’élargir l’application des critères de
ciblage aux adhérents retraités en ciblant, par exemple, les plus faibles montants de pension. Le montant de l’aide
financière utilisé dans cette simulation est celui qui a été versé par les ministères en 2017.
- 44 -
Rapport
Tableau 13 : Simulation du montant de l’aide annuelle qui pourrait être versée par adhérent à
une complémentaire référencée et par ministère dans une logique de ciblage
Montant de
Montant de Part des
l’aide
l’aide adhérents sur Nombre
Nombre annuelle
financière laquelle d’adhérents
d’adhérents par
Ministères annuelle pourrait être bénéficiaires
actifs au adhérent
versée ciblée l’aide de l’aide
31/12/2017 en cas de
en 2017 financière ciblée
ciblage
(en M€) (en %)
(en €)
Économies et
finances
119 237 0,0 29144 34 568 -
Éducation
nationale et 734 466 2,0 18145 131 512 15
recherche
Transition
écologique et - -146 23147 - -
solidaire
Ministères
10 564 0,7 25148 2 618 267
sociaux
Armées 289 536 13,0 15149 42 040 309
Justice 57 738 0,9 27150 15 332 59
Agriculture et
7 751 0,6 20151 1 921 312
alimentation
Affaires
européennes et 5 452 1,2 46152 2 487 483
étrangères
Source : Mission.
Toujours dans une logique de ciblage et d’amélioration de la lisibilité du dispositif, pour mettre
l’accent sur l’importance accordée par les employeurs à la couverture prévoyance et plus
particulièrement sur la couverture des risques d’incapacité et d’invalidité, qui répond à un
besoin plus spécifique à la fonction publique que la couverture santé, il pourrait aussi être
envisagé de prendre en charge tout ou partie du seul coût de la couverture prévoyance. Ce
ciblage est motivé par l’impact potentiel plus important des risques incapacité et
invalidité sur la situation financière des agents concernés, qui peuvent être amenés,
dans les cas les plus difficiles, à solliciter l’intervention de l’employeur au titre des prêts
et secours (la mission n’a toutefois pas pu chiffrer cette donnée qui n’est pas retracée au sein
des ministères).
144 Sur un total de 144 455 agents actifs éligibles à la PSC, 41 879 sont en catégorie C.
145 Sur un total de 1182 408 agents actifs éligibles à la PSC, 55 599 sont en catégorie C et 156 120 sont en catégorie
A ou B ou non titulaires et ont moins de 30 ans.
146 Pas de référencement.
147 Sur un total de 45 785 agents actifs éligibles à la PSC, 10 432 sont en catégorie C ou ouvriers des parcs et des
ateliers (OPA) et ont moins de 50 ans.
148 Sur un total de 27 113 agents actifs éligibles à la PSC, 6 718 sont en catégorie C.
149 Sur un total de 263 350 agents actifs éligibles à la PSC (civils, militaires et gendarmerie), 50 097 sont des
militaires du rang âgés de moins de 30 ans, 20 620 sont des civils de catégorie C et 17 618 sont des ouvriers.
150 Sur un total de 76 509 agents actifs éligibles à la PSC, 20 317 sont des agents de catégorie C âgés de moins de
50 ans.
151 Sur un total de 36 419 agents actifs éligibles à la PSC, 4 596 sont des agents de catégorie C.
152 Sur un total de 10 538 agents actifs adhérents à la mutuelle référencée en 2017, 4 725 relèvent d’un indice
inférieur à 401.
- 45 -
Rapport
153 L’effort supplémentaire réalisé par l’employeur publics peut représenter un montant moins élevé que les
cotisations des adhérents à une prévoyance complémentaire, majorées des coûts de gestion des organismes.
- 46 -
Rapport
3.2.2. Ouvrir aux collectivités volontaires la possibilité de mettre en place des contrats
collectifs à adhésion obligatoire
Dans la FPT, sachant que la durée d’engagement en matière de PSC, parmi les employeurs qui
ont fait le choix de la financer à travers un conventionnement et/ou la labellisation, varie selon
les collectivités, la mission préconise d’ouvrir dès 2020, soit une fois entrées en vigueur les
mesures qui pourraient être insérées dans l’ordonnance prévue par le projet de loi relatif à la
transformation de la fonction publique, la possibilité pour celles d’entre elles qui seraient
volontaires de négocier des contrats collectifs à adhésion obligatoire en santé et/ou
prévoyance ;la portabilité des contrats sera un élément important de la réflexion à mener par
la DGCL. La mise en œuvre de ce levier suppose de modifier l’article 88-2 de la loi
n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la FPT
- 47 -
Rapport
3.3.1.2. Ouvrir la possibilité aux ministères, comme aux collectivités territoriales 155, de
mettre en place des contrats de groupe à adhésion obligatoire
Cette mesure, qui pourrait représenter une alternative par rapport à un référencement
classique permettrait d’étendre le périmètre de la mutualisation et de lutter contre les
effets d’anti-sélection liés au caractère facultatif de la PSC dans la fonction publique. Elle
contribuerait également à une tarification plus juste des garanties proposées, particulièrement
en prévoyance, et ainsi préviendrait les situations de sous-tarification puis les augmentations
tarifaires subséquentes observées en particulier dans la fonction publique territoriale en
matière de prévoyance.
Sa mise en œuvre suppose une modification de la loi en utilisant l’ordonnance prévue par le
projet de loi relatif à la transformation de la fonction publique. Pour les collectivités
territoriales comme pour les ministères, il s’agirait d’une possibilité, et en aucun cas d’une
obligation, dont la pertinence serait à apprécier au cas par cas en fonction des besoins des
agents (ex : part des agents couverts par la complémentaire de leur conjoint, part des agents
déjà couverts par une complémentaire référencée…) et du niveau de participation financière
de l’employeur, dont le niveau doit être suffisamment élevé pour justifier une obligation
d’adhésion.
155Cette possibilité pourrait également être ouverte aux établissements employant des agents de la fonction
publique hospitalière.
- 48 -
Rapport
La mise en place d’un tel dispositif obligatoire ne peut s’envisager sans une négociation entre
employeurs et organisations syndicales sur les niveaux de garanties, les taux de cotisation en
résultant et le niveau de la participation de l’employeur, ce qui suppose de faire évoluer le
cadre du dialogue social dans la fonction publique pour autoriser la conclusion d’accords sur
ce thème. Il conviendrait également d’étendre explicitement aux contributions à ces régimes le
statut fiscal et social des contributions obligatoires tant des employeurs du secteur privé que
des salariés à des régimes de prévoyance156.
- 49 -
Rapport
Ce scénario vise, sans remettre en cause la possibilité d’un référencement classique, ou même
d’un contrat collectif à adhésion obligatoire, sous la forme du scénario 1, à ouvrir également
la possibilité aux employeurs de la FPE, comme l’alternative existe dans la FPT, de
participer financièrement à des offres respectant un cahier des charges commun à la
FPE.
Pour tirer les conséquences des inconvénients du système de labellisation existant dans la FPT,
la mission recommande de :
limiter le nombre d’organismes complémentaires labellisés (par exemple au nombre
d’organismes actuellement référencés) ;
renforcer les exigences liées à la sélection, sur la base du respect d’un cahier des charges
plus étoffé que celui imposé aujourd’hui aux organismes labellisés, des organismes
pouvant proposer des contrats ou règlements ouvrant droit à la participation financière
des employeurs ;
renforcer les exigences, inexistantes dans la FPT, liées au suivi du nombre et des
caractéristiques des adhérents aux contrats bénéficiant de la participation financière des
ministères, pour assurer la mise en œuvre effective des principes de solidarité et éviter
la sélection des risques.
Par rapport au scénario 1, l’ajout de la possibilité pour les employeurs de financer des offres
labellisées est cohérent avec la volonté de favoriser la mobilité entre ministères et fonctions
publiques sans nécessité de changer de complémentaire. Il permet aussi d’élargir l’échelle de
mutualisation, comme ce serait le cas si les ministères s’accordaient pour référencer
conjointement les mêmes organismes. En revanche, contrairement au scénario 1, il peut
induire une augmentation des frais d’acquisition et une segmentation des adhérents par type
d’offre labellisée. Il rend en particulier nécessaire un mécanisme de péréquation permettant
d’en équilibrer la répartition entre les différents organismes.
Dans le cadre de la discussion préalable qui doit avoir lieu sur les objectifs assignables à la PSC,
la mission juge utile de formuler un scénario qui reposerait la question de la pertinence d’un
dispositif spécifique à la fonction publique.
Ainsi, si seul l’objectif de diminution du coût d’accès à une couverture complémentaire devait
être retenu, sous réserve d’une modification de la loi, rien n’empêcherait les employeurs,
dans une stricte logique d’action sociale, de verser une participation financière à leurs
agents, le cas échéant sur la base de critères favorisant un ciblage, et ce quelle que soit
la couverture santé souscrite par ces derniers dans le cadre d’un contrat responsable,
et donc indépendamment de l’existence de transferts de solidarité.
- 50 -
Rapport
158Cf. supra 1.1.3.1 - Selon la DREES, le rapport moyen entre les tarifs à 75 ans et à 20 ans variant de 2,6 pour les
mutuelles à 3,4 pour les sociétés d’assurance.
159Les retraités peuvent bénéficier de l’aide à la complémentaire santé (ACS) mais le plafond appliqué (12 084 €
pur une personne seule en France métropolitaine et 18 126 € pour un couple) réserve cette aide aux retraités
percevant les montants de pensions les plus faibles.
- 51 -
Rapport
Tableau 14 : Récapitulatif des mesures recommandées par la mission dans le champ de la FPE
Mesures/scénarios Textes à modifier Avantages Inconvénients
Avant la fin du deuxième référencement
Permet d’accroître les
Suppose, le cas échéant, de
Favoriser la bascule des adhérents vers les garanties transferts de solidarité
Conventions de référencement renégocier avec les OC
nouvellement référencées Permet la participation
financière des ministères
Permet, en fonction du niveau
d’augmentation, d’afficher un
montant significatif par agent Coût budgétaire situé entre
Augmenter le niveau de participation financière des
Conventions de référencement 60 M et 1,3 Md€ selon
ministères Permet de compenser une l’option choisie
part supérieure des
transferts de solidarité
Individualiser le versement de l’aide de l’employeur Améliore la lisibilité de la Mesure incompatible avec
et/ou la cibler sur la prévoyance (éventuellement par un Décret du 19 septembre 2007 et participation de l’employeur une enveloppe financière
dispositif de financement distinct de celui du décret de conventions de référencement
réduite, sauf ciblage
2007) et/ou certaines catégories d’agents
Décret du 17 janvier 1986 relatif Coût budgétaire lié à
aux dispositions générales Améliore l’équité de l’alignement des règles
Améliorer les garanties statutaires en cas d’incapacité de applicables aux agents traitement entre applicables aux contractuels
travail, en priorité au bénéfice des contractuels contractuels de l'État contractuels et titulaires sur celles des titulaires
Ouvrir la possibilité de souscrire seulement à une Améliore le niveau et Suppose d’obtenir l’accord
Décret du 19 septembre 2007
couverture prévoyance l’étendue de la couverture en des OC référencés, sauf
prévoyance dispositif de financement
distinct
Prévoir une participation supplémentaire de Coût budgétaire en fonction
Décret du 19 septembre 2007 Améliore l’étendue de la
l’employeur à la couverture prévoyance, via un du niveau de participation
couverture en prévoyance
mécanisme spécifique transitoire retenu
- 52 -
Rapport
- 53 -
Rapport
- 54 -
Rapport
Delphine CHAUMEL
- 55 -
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
Lettre de mission
1
ANNEXE II
1. CABINETS ......................................................................................................................................1
1.1. Cabinet du ministre de l’action et des comptes publics ...................................................1
1.2. Cabinet du secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes
publics ...................................................................................................................................................1
1.3. Cabinet de la ministre des solidarités et de la santé..........................................................1
1. Cabinets
-1-
Annexe II
-2-
Annexe II
-3-
Annexe II
-4-
Annexe II
11.1. Intériale
-5-
Annexe II
11.7. Unéo
-6-
Annexe II
11.12. Groupama
11.14. Santéclair
-7-
Annexe II
-8-
Annexe II
-9-
Annexe II
Contribution écrite
- 10 -
ANNEXE III
États et établissements Militaires (FPM) – Collectivités territoriales et Collectivités territoriales et Observations Recommandations
publics nationaux (FPE) – référencement (décret leurs établissements leurs établissements
référencement (décret 2010-754 sauf mention publics (FPT) – convention publics (FPT) -dispositions
2007-1373 sauf mention contraire) de participation (décret spécifiques à la labellisation
contraire) 2011-1474 sauf mention (décret 2011-1474 sauf
contraire) mention contraire)
-1-
Annexe III
Lors de la demande de
renouvellement de
l'habilitation, l'Autorité
apprécie l'activité du
prestataire au vu d'un
rapport que lui remet celui-
ci. Elle peut refuser le
renouvellement en cas
d'insuffisances constatées
dans l'activité faisant l'objet
de l'habilitation.
III. - Les modalités Les modalités d'application III. - Un décret en Conseil Un décret en Conseil d'État
d'application du présent du présent article sont d'État fixe les conditions fixe les conditions
article sont fixées par fixées par décret au Conseil d'application du présent d'application du présent
décrets en Conseil d'État. d'État. article. article.
-2-
Annexe III
Article 1er Article 1er Article 1er dispositions communes aux FPE : ne couvre que les Cette différence est
La participation des La participation des La participation des conventions de agents de droit public / FPT : difficilement justifiable : il
personnes publiques personnes publiques collectivités territoriales et participation et aux labels couvre aussi les agents de conviendrait d’ouvrir la
mentionnée au II de l'article mentionnées à l'article de leurs établissements droit privé possibilité d’une
22 bis de la loi du 13 juillet L. 4123-3 du code de la publics mentionnée à (choix d’opportunité participation pour les agents
1983 susvisée bénéficie à défense bénéficie à l'article 22 bis de la loi du 13 relevant du décret en CE : de droit privé de la FPE (sous
l'ensemble des l'ensemble des militaires, juillet 1983 susvisée l’article 22 bis de la loi de réserve de l’existence de
fonctionnaires et des adhérant à des règlements bénéficie aux 1983 ne fait pas partie des conventions ou accords
agents de droit public de ou souscrivant des contrats fonctionnaires et agents de articles que l’article 32 de la collectifs spécifiques plus
l'État et de ses garantissant la mise en droit public et de droit privé même loi rend directement favorables ou
établissements publics œuvre de dispositifs de relevant des collectivités et applicables aux agents contraignants).
adhérant à des règlements solidarité entre les établissements mentionnés contractuels)
ou souscrivant des contrats bénéficiaires, dans les aux articles 2 et 12 de la loi
garantissant la mise en conditions prévues par le du 26 janvier 1984 susvisée
œuvre de dispositifs de présent décret. qui adhèrent à des
solidarité entre les règlements ou souscrivent
bénéficiaires, agents et des contrats garantissant la
retraités, dans les conditions mise en œuvre de dispositifs
prévues par le présent de solidarité entre les
décret. bénéficiaires, agents et
retraités, dans les conditions
prévues au présent décret.
Le bénéfice des dispositifs Le bénéfice des dispositifs Le bénéfice des dispositifs FPE – FPM : organismes de Les mécanismes de
susmentionnés est réservé susmentionnés est réservé mentionnés à l'alinéa référence désignés et référencement et de
en outre aux agents et en outre aux militaires et précédent est réservé aux conventionnés par convention de participation
retraités de l'État et de ses aux anciens militaires agents et aux retraités des l’employeur ou l’ancien ne prévoient pas de
établissements publics, qui titulaires d'une pension collectivités territoriales et employeur / FPT : continuité des droits en cas
souscrivent des garanties militaire de retraite ou de leurs établissements organismes labellisés au de changement
auprès des organismes d'une solde de réserve, qui publics qui adhèrent à des plan national ou d’employeur. Il n’est pas
prévus au dernier alinéa de souscrivent des garanties règlements ou souscrivent à conventionnés par difficile de le prévoir au sein
l'article 3, désignés par leur auprès des organismes des contrats auxquels un de l’État, dès lors qu’il
-3-
Annexe III
employeur ou leur ancien prévus au dernier alinéa de label a été délivré ou l’employeur ou ancien constitue en réalité un seul
employeur. l'article 2, désignés par leur bénéficient d'une employeur employeur. La question est
employeur ou leur ancien convention de participation plus complexe pour les
employeur. dans les conditions prévues collectivités territoriales. Il
par le présent décret. conviendrait à tout le moins
... de transposer les
dispositions déjà applicables
aux salariés du secteur privé
(article L. 911-8 du code de
la sécurité sociale et articles
4 et 5 de la loi 89-1009 dite
Evin sur le maintien des
garanties en cas de
cessation d’emploi ou du
contrat ou règlement).
Article 21 Article 21 Article 88-2 (loi 84-53) dispositions sans bénéfice implicitement L’exclusion des retraités du
Les retraités bénéficient Les anciens militaires ... équivalent pour la limité aux soins pour les champ de la prévoyance
des mêmes garanties que titulaires d'une pension II ... labellisation (les retraités retraités n’est pas illogique, en
les agents, s'agissant des militaire de retraite ou Les retraités peuvent ont accès à tout contrat l’absence de besoin
risques d'atteinte à d'une solde de réserve adhérer au contrat ou labellisé) FPE – FPM : pas d’indication spécifique (sous réserve du
l'intégrité physique de la bénéficient des mêmes règlement faisant l'objet explicite sur l’organisme cas particulier du cumul
personne et des risques liés garanties que les militaires d'une convention de compétent pour les retraités emploi-retraite, où le nouvel
à la maternité. en activité, s'agissant des participation conclue par / FPT : organisme emploi peut lui-même être
risques d'atteinte à leur dernière collectivité ou conventionné par le dernier couvert par un régime
l'intégrité physique de la établissement public employeur collectif). Mais ce point
personne et des risques liés d'emploi. mériterait d’être explicité
à la maternité. dans l’ensemble des textes.
Article 1er (décret 2011-
1474) (suite) La question de la
... compétence ne se posait
La convention de guère dans le cadre des
participation à laquelle mutuelles historiques des
-4-
Annexe III
Article 28
Les garanties proposées en
matière de risques portant
atteinte à l'intégrité
physique de la personne ou
liés à la maternité doivent
respecter les contraintes
suivantes :
...
e) Les retraités bénéficient
des mêmes garanties que
les agents ; ...
Article 2 Article 3 Article 2 dispositions communes aux FPE : couplage soins + La question du couplage
Sont éligibles à la Sont éligibles à la Sont éligibles à la conventions de incapacité temporaire + devrait, comme dans la FPT,
participation des participation du ministère participation des participation et aux labels capital invalidité et/ou pouvoir être traitée en
employeurs publics les de la défense les garanties collectivités territoriales et décès ; opportunité en fonction des
garanties de protection de protection sociale de leurs établissements besoins identifiés par les
sociale complémentaire complémentaire auxquelles publics les contrats et FPM : couplage soins-+ partenaires sociaux. En
auxquelles leurs agents les militaires choisissent de règlements auxquels leurs incapacité temporaire outre, si le couplage soins /
choisissent de souscrire et souscrire et ayant pour agents choisissent de ou incapacité temporaire est
ayant pour objet les risques objet les risques portant souscrire et offrant des couplage soins + incapacité particulièrement
portant atteinte à l'intégrité atteinte à l'intégrité garanties de protection temporaire + invalidité structurant, celui relatif aux
physique de la personne et physique de la personne, les sociale complémentaire et/ou décès ; capitaux invalidité et décès
les risques liés à la maternité risques liés à la maternité, portant : l’est beaucoup moins,
ainsi que les risques ainsi que les risques 1° Soit sur les risques FPT : pas de couplage compte tenu à la fois de
d'incapacité de travail et d'inaptitude à servir et, d'atteinte à l'intégrité obligatoire (mais pas l’alternative offerte entre
-5-
Annexe III
tout ou partie des risques selon la combinaison physique de la personne et d’invalidité et/ou de décès les deux et du caractère très
d'invalidité et liés au décès. choisie, tout ou partie des les risques liés à la sans incapacité temporaire) minimaliste du capital
risques d'invalidité et de maternité, désignés sous la invalidité envisagé
décès. dénomination de risque « (occurrence limitée à
santé » ; l’invalidité permanente et
Ces garanties doivent Ces garanties doivent 2° Soit sur les risques absolue et alors que le
respecter les respecter les d'incapacité de travail et, le besoin réside surtout dans le
caractéristiques définies aux caractéristiques définies aux cas échéant, tout ou partie maintien d’un revenu – voir
chapitres 4 et 5 et être chapitres 4 et 5 du présent des risques d'invalidité et infra).
cohérentes avec les décret et être cohérentes liés au décès, désignés sous
dispositions du statut de la avec les dispositions du code la dénomination de risque « Accessoirement, l’adhésion
fonction publique. de la défense, partie 4 « Le prévoyance » ; à un organisme référencé
personnel militaire », livre 3° Soit sur les risques pour les militaires ne
Ier relatif au statut général mentionnés au 1° et au 2°. dispense pas leurs ayants-
des militaires. Ces garanties doivent droit de l’obligation
respecter les d’adhésion à la couverture
Chaque organisme de caractéristiques définies au santé de leur employeur,
référence devra proposer titre IV et être alors que cette dispense est
au minimum : complémentaires de la – logiquement - prévue pour
― un contrat ou règlement protection sociale de base les autres fonctions
assurant une garantie des agents mentionnés à publiques (cf. l’article
contre les risques d'atteinte l'article 1er. D. 911-2 du code de la
à l'intégrité physique de la sécurité sociale)
personne, ceux liés à la Article 4
maternité et les risques Les collectivités territoriales
d'inaptitude à servir ; et leurs établissements
― un contrat ou règlement publics peuvent accorder
assurant une garantie leur participation au
contre les risques d'atteinte bénéfice de leurs agents,
à l'intégrité physique de la pour l'un ou l'autre des
personne, ceux liés à la risques « santé » et «
maternité, les risques
-6-
Annexe III
-7-
Annexe III
-8-
Annexe III
-9-
Annexe III
- 10 -
Annexe III
critères objectifs et critères objectifs et loi n° 83-634 du 13 juillet donc de supprimer pour
transparents. transparents. 1983 précitée est satisfaite, l’avenir la possibilité des
une convention de multi-référencements en
participation au titre d'un encourageant le cas échéant
contrat ou règlement à le regroupement des
adhésion individuelle et FPT : adhésion au contrat ou acteurs existants (leur
facultative réservée à leurs règlement réservée aux différence de nature
agents. Dans ce cas, les agents de la (ou des) juridique n’y faisant pas
collectivités et leurs collectivité(s) signataire(s) obstacle, par exemple dans
établissements publics ne ou adhérentes à la des formules de
peuvent verser d'aide qu'au convention conclue par le coassurance).
bénéfice des agents ayant centre de gestion dont elles
adhéré à ce contrat ou relèvent (groupe fermé) ; La possibilité de constituer
règlement. hors ce second cas, le pluriel un groupe ouvert et de
... employé par la loi, qui conclure des conventions
semble permettre des communes à plusieurs
Article 25 (loi 84-53) conventions conclues collectivités (au-delà du seul
... conjointement par plusieurs cas des centres de gestion)
Les centres de gestion ... collectivités, n’est pas repris favoriserait la mutualisation
peuvent ... conclure avec un par le décret qui désigne à des risques. Elle permettrait
des organismes mentionnés plusieurs reprises au notamment une adhésion a
au I de l'article 88-2 une singulier « la collectivité ou posteriori, qui soulève en
convention de participation l’établissement public » au effet une réserve
dans les conditions prévues stade de l’appel d’offres ou d’interprétation
au II du même article. de la convention (formellement l’employeur
qui adhère a posteriori n’a
Les collectivités et pas lancé d’appel d’offres
établissements publics préalable). Les modalités de
peuvent adhérer à ces prise en compte de
contrats par délibération, l’adhésion dans la
après signature d'une convention initiale,
notamment en termes de
- 11 -
Annexe III
- 12 -
Annexe III
- 13 -
Annexe III
- 14 -
Annexe III
document définissant les candidats un document candidats un document fournies de droit (sauf pour historique couvrant une
caractéristiques définissant les définissant les les retraités – voir alinéa large proportion des agents
quantitatives et qualitatives caractéristiques caractéristiques suivant) et assurant déjà la solidarité
de la population en cause et quantitatives et qualitatives quantitatives et qualitatives intergénérationnelle, ce qui
des prestations à proposer. de la population en cause et de la population en cause et FPT : exclusion implicite des peut expliquer l’absence
des prestations à proposer. des prestations à proposer. retraités de la couverture transmission automatique, il
prévoyance ; fourniture de est certain qu’un assureur
Pour le risque « santé », ces données par les caisses de ne peut faire d’offre
caractéristiques portent retraite (CNRACL, sérieuse sans disposer « des
également sur la IRCANTEC) caractéristiques
population retraitée. A la quantitatives et qualitatives
demande de la collectivité des prestations à
ou de l'établissement proposer », ce qui concerne
public, les caisses de aussi les retraités ; dans tous
retraite peuvent fournir des les cas, la transmission des
données non nominatives données (anonymisées)
relatives au sexe, à l'âge et devrait être de droit.
au niveau moyen des
pensions relatives à la
population retraitée. Les
modalités et les conditions
financières relatives à la
communication de ces
données sont fixées par
convention conclue entre la
collectivité territoriale ou
l'établissement public et la
caisse de retraite.
Article 8 Article 8 Article 17 Article 11 FPT : l’organisme candidat à Il convient de prévoir pour la
Chaque candidat fournit à Chaque candidat fournit au Chaque candidat fournit à la Les organismes mentionnés la labellisation choisit labellisation des dispositions
l'employeur public, dans le ministère de la défense dans collectivité territoriale ou à à l'article 88-2 de la loi du 26 librement son labellisateur, plus contraignantes en
délai mentionné au 2° de le délai mentionné au 2° de l'établissement public, dans janvier 1984 susvisée sans condition particulière matière de prévention des
- 15 -
Annexe III
l'article 6, une offre l'article 6 une offre le délai mentionné au 1° de adressent leurs demandes conflits d’intérêt – qui ne
comportant, pour comportant pour l'article 15, une offre de labellisation au semblent aujourd’hui
l'ensemble de la période l'ensemble de la période comportant, pour prestataire habilité de leur envisagées (au 3° de
prévue à l'article 10, les prévue à l'article 10, les l'ensemble de la période choix, figurant sur la liste l’article 5 du décret de 2011)
éléments suivants : éléments suivants : prévue à l'article 19, les mentionnée à l'article 8. que du point de vue de la
éléments suivants : ... personne chargée du
1° Les conditions générales Article 8 FPT : la notion de dossier et pas de la
d'adhésion ; L'Autorité de contrôle « prestations offertes » personne morale habilitée.
2° Les prestations offertes ; prudentiel et de résolution renvoie au choix des risques Cette précaution est
1° Pour chacune des 1° Pour chacune des 3° Pour chacune des établit et tient à jour la liste à couvrir en prévoyance d’autant plus nécessaire
options, le tarif proposé ; options, le tarif proposé ; options, le tarif proposé ; des décisions d'habilitation. notamment ; en revanche, qu’il n’y a aujourd’hui que 7
2° Les limites, âge par âge, 2° Les limites, âge par âge, 4° Les limites, âge par âge, Cette liste, qui comporte les on ne voit pas quelles organismes labellisateurs
au-delà desquelles ce tarif au-delà desquelles ce tarif au-delà desquelles ce tarif nom et adresse des « conditions générales (l’un d’eux a labellisé près de
ne peut évoluer ; ne peut évoluer ; ne peut évoluer ; prestataires habilités ainsi d’adhésion » peuvent la moitié des contrats et
3° Une prévision du degré 3° Une prévision du degré 5° Une précision du degré que la date de la décision s’ajouter à celles prévues règlements en cours, un
effectif de solidarité et de la effectif de solidarité et de la effectif de solidarité et de la d'habilitation, est publiée par la loi et le décret ; le autre 30%)
maîtrise financière du maîtrise financière du maîtrise financière du sur le site internet de terme précision (au lieu de
dispositif envisagé. dispositif envisagé. dispositif envisagé. l'autorité. prévision) semble résulter
d’une coquille
Chaque candidat s'engage Chaque candidat s'engage, Chaque candidat s'engage Article 5
également, en cas de en cas de désignation, à également, en cas de Les prestataires chargés de
désignation, à offrir à la offrir à la population sélection, à offrir à la délivrer les labels aux
population intéressée, intéressée, pendant la population intéressée, contrats et règlements
pendant la période période susmentionnée et pendant la durée du contrat éligibles à la participation
susmentionnée et selon les selon les modalités prévues et selon les modalités des collectivités
modalités prévues au au présent décret, prévues au présent décret, conformément aux
présent décret, l'ensemble l'ensemble des options l'ensemble des options dispositions de l'article L.
des options prévues dans les prévues dans les garanties prévues dans les garanties 310-12-2 du code des
garanties proposées. proposées. proposées. assurances doivent remplir
les conditions suivantes :
1° Posséder :
- 16 -
Annexe III
- 17 -
Annexe III
indépendance dans
l'exercice de leurs missions ;
3° S'engager à ne pas se
mettre en situation de
conflit d'intérêt,
notamment à ne pas
délivrer de labels à des
contrats ou à des
règlements sur lesquels ils
auraient réalisé des
prestations de conseil ou
d'actuariat, directement ou
par l'intermédiaire de
l'entreprise ou du cabinet
dont ils sont membres ;
4° Ne pas avoir fait l'objet de
l'une des interdictions de
soumissionner prévues par
l'article 43 du code des
marchés publics ou d'une
sanction administrative ou
disciplinaire dans les trois
années précédant la
demande d'habilitation.
Pour justifier de leur
compétence et de leur
expérience, les prestataires
peuvent demander que
soient prises en compte
celles d'autres prestataires,
sur lesquels ils s'appuient,
quelle que soit la nature
- 18 -
Annexe III
- 19 -
Annexe III
2° Le degré effectif de 2° Le degré effectif de 2° Le degré effectif de FPE – FPM : solidarité règlement ou le contrat
solidarité entre les solidarité entre les solidarité entre les familiale possible en préexistent, il est également
adhérents ou les adhérents ou les adhérents ou les principe pour la prévoyance possible de vérifier leur
souscripteurs, souscripteurs, souscripteurs, (cf. par exemple prestations équilibre financier et leur
intergénérationnelle, intergénérationnelle, intergénérationnelle, en d’orphelins) / FPT : pas de degré de solidarité.
familiale et en fonction de la familiale et en fonction de la fonction de la rémunération solidarité familiale pour la
rémunération ; rémunération ; et, pour le risque « santé », prévoyance De manière générale, la
familiale ; maîtrise financière implique
3° La maîtrise financière du 3° La maîtrise financière du 3° La maîtrise financière du que le contrat est viable
dispositif ; dispositif ; dispositif ; mais n’évite pas à l’inverse
4° Les moyens destinés à 4° Les moyens destinés à 4° Les moyens destinés à la sous-tarification. Ce
assurer une couverture assurer une couverture assurer une couverture critère pourrait donc être
effective des plus âgés et effective des plus âgés et effective des plus âgés et distingué.
des plus exposés aux risques des plus exposés aux risques des plus exposés aux risques
; ; ; Il n’y a pas de raison que la
5° Tout autre critère objectif 5° Tout autre critère objectif 5° Tout autre critère objectif solidarité familiale ne soit
respectant l'obligation de respectant l'obligation de respectant l'obligation de pas prise en compte en
transparence et de non- transparence et de non- transparence et de non- matière de prévoyance dans
discrimination, adapté à la discrimination, adapté à la discrimination, adapté à la les trois fonctions publiques.
couverture de la population couverture de la population couverture de la population
intéressée. intéressée. intéressée.
Un arrêté du ministre
chargé des collectivités
territoriales, du ministre
chargé de la fonction
publique et du ministre
chargé de la sécurité sociale
fixe la liste des documents
et justificatifs relatifs aux
critères mentionnés ci-
- 20 -
Annexe III
- 21 -
Annexe III
- 22 -
Annexe III
cinq premiers exercices, les chacun des cinq premiers candidat de calculer, pour
prévisions de transferts de exercices, les prévisions de chacun des cinq premiers
solidarité résultant de transferts de solidarité exercices, les prévisions de
l'application du calcul résultant de l'application du transferts de solidarité
mentionné à l'article 1er de calcul mentionné à l'article égaux aux montants
l'arrêté relatif à la 1er de l'arrêté pris en suivants :
répartition de la application de l'article 12 du
participation du 19 décret du 5 juillet 2010
décembre 2007. susvisé.
Arrêté NOR BCFF0771959A Arrêté NOR DEFH1020457A dispositions sans FPE – FPM : pas de transfert Il n’y a pas de motif pour que
équivalent pour la de solidarité pour la la même solidarité
Article 1er Article 1er labellisation prévoyance intergénérationnelle ne
L'employeur public Le ministère de la défense / FPT : transferts de puisse être appréciée en
demande aux organismes de demande aux organismes de solidarité matière de prévoyance dans
référence de calculer référence de calculer intergénérationnels pour la l’ensemble des dispositifs,
chaque année les montants chaque année les montants 1° S'agissant d'une prévoyance (au bénéfice des notamment au regard de
de transferts de solidarité de transferts de solidarité convention relative au agents de plus de 50 ans) l’existence de métiers
suivants : suivants : risque « santé » : exposés à la pénibilité (sous
― un montant de transferts ― un montant de transferts ― un montant de transferts réserve le cas échéant d’un
intergénérationnels égal à la intergénérationnels égal à la intergénérationnels égal à la seuil d’âge spécifique pour
somme des écarts somme des écarts somme des écarts les militaires).
constatés, pour chacun des constatés, pour chacun des constatés, pour chacun des
adhérents ou souscripteurs adhérents ou souscripteurs adhérents ou souscripteurs
retraités bénéficiaires des retraités bénéficiaires des retraités de l'employeur
dispositifs mentionnés à dispositifs mentionnés à territorial concerné
l'article 1er du décret l'article 1er du décret bénéficiaires des dispositifs
susvisé et pour les risques susvisé et pour les risques mentionnés à l'article 1er du
portant atteinte à portant atteinte à décret du 8 novembre 2011
l'intégrité physique de la l'intégrité physique de la susvisé, entre les
personne et les risques liés personne et les risques liés prestations versées et les
à la maternité, entre les à la maternité, entre les cotisations correspondantes
prestations versées et les prestations versées et les ;
- 23 -
Annexe III
- 24 -
Annexe III
- 25 -
Annexe III
de la reprise sur cette même de la reprise sur cette même de la reprise sur cette même
provision. provision. provision.
... ...
Article 10 Article 10 Article 19 Article 13 FPE - FPM : 7 ans / FPT : 6 La différence de durée, ainsi
La ou les conventions La ou les conventions La convention de Le label est accordé aux ans pour les conventions que l’absence de clause de
mentionnées à l'article 5 mentionnées à l'article 5 participation est conclue par contrats et règlements pour (prolongation possible d’un rendez-vous intermédiaire
sont rendues publiques. sont rendues publiques. la collectivité territoriale ou une durée de trois ans. an dans les deux cas), 3 ans pour la FPE et la FPM, sont
Elles sont conclues par Elles sont conclues par le l'établissement public pour renouvelables pour le label difficilement justifiables.
l'employeur public, pour ministère de la défense, une durée de six ans. Elle Dans un délai de deux mois La durée particulièrement
une durée de sept ans, sous pour une durée de sept ans, peut être prorogée pour des précédant l'expiration de longue fixée pour le
réserve des dispositions de sous réserve des motifs d'intérêt général, cette période, les contrats référencement et l’absence
l'article 11. Elles peuvent dispositions de l'article 11. pour une durée ne pouvant et règlements peuvent faire de clause de rendez-vous
être prolongées pour des Elles peuvent être excéder un an. l'objet d'une demande de peuvent s’expliquer par le
motifs d'intérêt général. La prolongées pour des motifs ... renouvellement du label, contexte historique du
durée de la prolongation ne d'intérêt général. La durée instruite dans les mêmes décret de 2007. Mais ces
peut excéder un an. de la prolongation ne peut conditions que la délivrance solutions ne sont pas
alors excéder un an. de celui-ci. forcément justifiables en
régime de croisière. Pour
L'organisme produit à la FPT : rapport triennal et mémoire, la durée
collectivité ou à possibilité à même maximale des accords
l'établissement public, au échéance de résiliation de la collectifs dans le secteur
terme d'une période de convention de la privé est fixée à 5 ans par
trois ans et au terme de la participation (distincte de la l’article L. 912-1 du code de
convention, un rapport dénonciation prévue infra la sécurité sociale.
retraçant les opérations pour violation du décret) en Du côté territorial, la durée
réalisées au vu des critères cas de non respect de de 6 ans a été choisie en
des 2° et 4° de l'article 18. Si certains critères (degré fonction de la durée des
ces critères n'ont pas été effectif de solidarité et mandats des élus, ce qui est
- 26 -
Annexe III
- 27 -
Annexe III
que si l'organisme de que si l'organisme de que dans les cas suivants et habilité qui vérifie que les initio dans la convention, au
référence le justifie pour référence le justifie pour si le changement revêt un conditions de délivrance du moins s’agissant de la
l'une des raisons suivantes, l'une des raisons suivantes, caractère significatif : label sont toujours sinistralité et de la
à condition qu'elles revêtent à condition qu'elles revêtent satisfaites. ... démographie.
un caractère significatif : un caractère significatif : FPT : la portée de la
1° Aggravation de la 1° Aggravation de la 1° Aggravation de la distinction entre « variation
sinistralité ; sinistralité ; sinistralité ; du nombre d’adhérents ou
2° Variation du niveau de la 2° Variation du niveau de la 2° Variation du nombre souscripteurs » et
participation ; participation ; d'agents et de retraités évolutions démographiques
adhérents ou est incertaine
souscripteurs ;
3° Évolutions 3° Évolutions 3° Évolutions
démographiques ; démographiques ; démographiques ;
4° Modification de la 4° Modification de la 4° Modifications de la
règlementation. règlementation. règlementation.
Article 10 Article 10 Article 19 Article 11 (suite) FPE - FPM : publication des Une information périodique
La ou les conventions La ou les conventions ... ... conventions et information par l’employeur est
mentionnées à l'article 5 mentionnées à l'article 5 La collectivité ou La décision accordant le aux agents lors du premier nécessaire, y compris en
sont rendues publiques. ... sont rendues publiques. ... l'établissement informe ses label est notifiée par lettre référencement / FPT : matière de labellisation.
agents de la signature de recommandée avec avis de information aux agents à la
Article 28 Article 27 cette convention, des réception et simultanément conclusion de chaque
... ... caractéristiques du contrat communiquée au ministre convention et publication de
L'employeur public informe Le ministère de la défense ou du règlement au titre chargé des collectivités la liste des organismes
ses agents de la première informe les militaires de la duquel elle est conclue ainsi territoriales qui met à jour labellisés (voir infra)
désignation d'organismes première désignation d'un que des modalités immédiatement la liste
de référence en vue de leur ou de plusieurs organismes d'adhésion à celui-ci. mentionnée à l'article 14.
permettre de s'assurer de référence, en vue de leur ...
auprès de cet ou de ces permettre de s'assurer
organismes. auprès de cet ou de ces
organismes.
- 28 -
Annexe III
L'information destinée aux L'information destinée aux Article 22 Article 14 FPE – FPM : information des Les décrets doivent
retraités est à la charge de anciens militaires titulaires Une information générale Le ministre chargé des anciens agents à la charge organiser expressément les
l'État. d'une pension militaire de sur le présent dispositif est collectivités territoriales de l’État (sans autre modalités d’information
retraite ou d'une solde de assurée par le ministre publie et tient à jour, par précision) / FPT : périodique pour les anciens
réserve est à la charge de chargé des collectivités voie électronique, la liste information par les caisses agents (notamment par les
l'État. territoriales. des contrats et règlements de retraites organismes payeurs des
labellisés. Celle-ci comporte pensions ou soldes).
La Caisse nationale de le nom de l'organisme, la
retraite des agents des dénomination du contrat
collectivités locales et ou du règlement, la date de
l'Institution de retraite délivrance du label et le
complémentaire des agents nom du prestataire qui a
non titulaires de l'État et délivré le label.
des collectivités publiques
publient, par tous moyens,
cette information à
destination des retraités.
Article 11 Article 11 Article 21 Article 13 (suite)
En cas de non- En cas de non- Si la collectivité ou ... Si elles [les conditions de
renouvellement de la renouvellement de la l'établissement public délivrance du label] ne le
convention ou si convention ou si le ministère constate qu'un organisme sont plus [satisfaites], le
l'employeur public constate de la défense constate qu'un ne respecte plus les prestataire habilité retire le
qu'un organisme ne organisme ne respecte plus dispositions du présent label, après avoir invité
respecte plus les les dispositions du présent décret, il dénonce le contrat l'organisme à présenter ses FPT : principe général du
dispositions du présent décret, il lui retire la qualité après avoir recueilli les observations écrites et, le contradictoire en cas de
décret, il lui retire la qualité d'organisme de référence. observations écrites et, le cas échéant, sur sa dénonciation (implicite pour
d'organisme de référence. cas échéant, sur sa demande, des observations FPE - FPM)
demande, orales de orales. Il doit lui être
l'organisme. Il doit lui être indiqué qu'il peut se faire
indiqué qu'il peut se faire assister par un conseil ou
assister par un conseil ou être représenté par un
mandataire de son choix. Le
- 29 -
Annexe III
- 30 -
Annexe III
intéressé de la décision de
retrait ou de non-
renouvellement du contrat
ou du règlement. Cette
information est donnée par
les agents intéressés,
lorsque la participation leur
est versée directement.
Si le seul opérateur désigné Si le seul opérateur désigné Article 28 dispositions communes aux FPE - FPM : neutralisation La transition entre deux
perd sa qualité d'organisme perd sa qualité d'organisme ... conventions de des périodes où il n’y a pas conventions de
de référence, les périodes de référence, les périodes Si un contrat ou un participation et aux labels d’organisme de référence / participation pourrait être
écoulées après la perte de écoulées après la perte de règlement perd son label ou FPT : pas de neutralisation assurée par les règles
cette qualité sont prises en cette qualité sont prises en s'il est mis fin à la des périodes où il n’y a pas prévoyant la continuité de la
compte comme une durée compte comme durée de convention de d’organisme conventionné couverture (cf. supra).
de cotisation, pour cotisation, pour participation, les périodes (implique pour l’assuré de
l'application du 2° de l'application du 2° de écoulées postérieurement recourir sans discontinuité à
l'article 16, jusqu'à l'article 16, jusqu'à sont prises en compte un organisme labellisé)
l'expiration d'un délai de l'expiration d'un délai de comme une durée de
trois mois suivant la date de trois mois suivant la date de cotisation jusqu'à
désignation d'un nouvel désignation d'un nouvel l'expiration du délai
organisme de référence. organisme de référence. mentionné au quatrième
alinéa de l'article 13 ainsi
qu'au deuxième alinéa de
l'article 21 ...
- 31 -
Annexe III
Article 12 Article 12 Article 23 dispositions communes aux FPE – FPM : participation L’absence de détermination
L'employeur public Le ministère de la défense Les collectivités conventions de globale calculée dans la durée (au moins sur
détermine chaque année le détermine chaque année le territoriales et leurs participation et aux labels annuellement, en fonction trois ans) de la participation
montant de la participation montant de la participation établissements publics et dans la limite des financière dans les décrets
mentionnée à l'article 1er mentionnée à l'article 1er peuvent moduler leur transferts de solidarité / FPE – FPM nuit à la
qu'il entend verser à qu'il entend verser à participation dans un but FPT : participation unitaire crédibilité des offres
l'organisme ou aux l'organisme ou aux d'intérêt social, en prenant par agent, en déduction de
organismes de référence. organismes de référence. en compte le revenu des la cotisation et modulable Il conviendrait de préciser
agents et, le cas échéant, selon critères sociaux que la participation
leur situation familiale. financière concerne aussi les
Dans les dispositions retraités (ou peut les
Article 24 considérées ici, le sens du concerner, s’agissant de la
La participation est La participation est La participation des terme agent est incertain : FPT).
attribuée à l'organisme de attribuée à l'organisme de collectivités territoriales et dans beaucoup d’autres
référence ou répartie entre référence ou répartie entre de leurs établissements articles – article 1er de De manière plus
les organismes de référence les organismes de référence publics constitue une aide à chaque décret, articles structurelle, il serait
en fonction des transferts en fonction des transferts la personne, sous forme relatifs à l’information – le souhaitable de permettre
effectifs de solidarité, effectifs de solidarité, d'un montant unitaire par terme est employé dans un que la participation de
intergénérationnels et intergénérationnels et agent, et vient en déduction sens restreint par l’employeur puisse, dans les
familiaux, opérés au titre familiaux, opérés au titre de la cotisation ou de la opposition à retraités ; mais trois FP, être calculée
des garanties proposées à la des garanties proposées à la prime due par les agents. pour la FPE-FPM, les individuellement en
population intéressée, population intéressée, La participation est versée « minorations de fonction de critères sociaux.
compte tenu du nombre compte tenu du nombre soit directement aux cotisations » constituant les
d'agents affiliés ainsi que d'agents affiliés ainsi que agents, soit aux organismes transferts de solidarité
des minorations de des minorations de qui la répercutent concernent par construction
cotisations acquittées par cotisations acquittées par intégralement en déduction les anciens agents.
les souscripteurs et les souscripteurs et de la cotisation ou de la
adhérents. adhérents. prime due par l'agent.
- 32 -
Annexe III
- 33 -
Annexe III
Article 14 Article 14 ... dispositions communes aux FPE - FPM : comptabilité À adapter en cohérence
Afin de s'assurer que sa Afin de s'assurer que sa Dans le cas où la conventions de analytique / FPT : avec la recommandation
participation financière participation financière participation est versée à participation et aux labels comptabilité individualisée précédente
bénéficie à ses agents dans bénéficie aux militaires, l'organisme, celui-ci tient par bénéficiaire
le respect des conditions dans le respect des une comptabilité
définies au chapitre 4, conditions définies au permettant de retracer
l'employeur public vérifie chapitre 4, le ministère de la l'utilisation des
que le ou les organismes de défense vérifie que le ou les participations reçues dans
référence ont établi une organismes de référence le respect de l'article 1er. Il
comptabilité analytique ont établi une compatibilité produit annuellement les
permettant d'en retracer analytique permettant d'en pièces justificatives
l'utilisation et produisent retracer l'utilisation et nécessaires et fait
annuellement les pièces produisent annuellement apparaître sur les appels de
justificatives nécessaires. les pièces justificatives cotisation ou de prime le
nécessaires. montant total de la
cotisation ou de la prime,
ainsi que le montant de
l'aide versée. Ces modalités
sont vérifiées par les
collectivités territoriales et
leurs établissements publics
dans le cas d'une convention
de participation et par les
prestataires habilités dans le
cas de la délivrance d'un
label.
Article 12 (suite) Article 12 (suite) Article 25 dispositions communes aux FPE - FPM : plafond global = Cf. les remarques supra sur
... ... Le montant de la conventions de transferts de solidarité / le mode de calcul de la
La participation attribuée à La participation attribuée à participation ne peut participation et aux labels FPT : plafond global = participation
chaque organisme de chaque organisme de excéder le montant de la somme des plafonds
référence ne peut excéder le référence ne peut excéder le cotisation ou de la prime individuels
montant des transferts de montant des transferts de qui serait dû en l'absence
- 34 -
Annexe III
solidarité auxquels chacun solidarité auxquels chacun d'aide. Dans le cas où elle
d'entre eux a procédé. d'entre eux a procédé. est versée à un organisme,
Elle est directement versée Elle est directement versée la participation ne peut
aux organismes de aux organismes de excéder le montant unitaire
référence. référence. de l'aide multiplié par le
nombre d'agents
Article 13 Article 13 bénéficiaires. La collectivité
L'employeur public effectue Le ministère de la défense ou l'établissement réalise le FPE : fourniture annuelle de
le versement de la effectue le versement de la versement au vu de la liste la liste des agents assurés /
participation mentionnée à participation mentionnée à de ses agents qui lui est FPT : fourniture au moins
l'article 1er au vu de la liste l'article 1er au vu de la liste adressée par l'organisme au une fois par an
de ceux de ses agents qui des militaires, qui ont moins une fois par an ... (dans les deux décrets,
ont souscrit ou adhéré aux souscrit ou adhéré aux même ambiguïté que supra
contrats ou règlements contrats ou règlements sur l’inclusion des retraités)
prévus à ce même article. prévus à ce même article.
Cette liste lui est adressée Cette liste lui est adressée
annuellement par le ou les annuellement par le ou les
organismes de référence. organismes de référence.
Article 17 Article 17 FPE - FPM : possibilité de Cette disposition n’a jamais
Lorsque l'employeur public Lorsque le ministère de la fixer un âge limite été appliquée et elle paraît
désigne plusieurs défense désigne plusieurs d’adhésion (qui ne peut être difficilement applicable,
organismes de référence, il organismes de référence, il inférieur à 45 ans) pour puisqu’elle conduit
est calculé, chaque année, est calculé, chaque année, l’organisme de référence paradoxalement
pour chacun des pour chacun des dont les assurés ont l’âge l’organisme le plus solidaire
organismes de référence organismes de référence moyen le plus élevé à afficher qu’il cesse de
qui assure plus de 10 % des qui assure plus de 10 % des l’être ; en outre, dès lors
souscripteurs ou adhérents souscripteurs ou adhérents, qu’elle ne joue que sur le
relevant de cet employeur une moyenne d'âge des flux des adhésions, elle n’a
une moyenne d'âge des bénéficiaires assurés dans qu’un impact progressif sur
bénéficiaires assurés dans le cadre du dispositif prévu le rééquilibrage des contrats
le cadre du dispositif prévu par le présent décret. et règlements concurrents.
par le présent décret. Un mécanisme de
- 35 -
Annexe III
- 36 -
Annexe III
Arrêté BCFF0771963A pas de disposition FPM : l’arrêté précisant les Cf. remarque supra
équivalente conditions de fixation d’un
Article 1 âge limite d’adhésion par
L'employeur public informe l’organisme de référence
chaque année avant le 15 ayant l’âge moyen le plus
octobre, au vu de la dernière élevé ne semble pas avoir
la liste des adhérents ou été pris
souscripteurs qui lui a été
envoyée par chaque
organisme de référence en
application de l'article 13 du
décret susvisé, les
organismes de référence du
rapport entre leur nombre
d'adhérents ou
souscripteurs et le nombre
de bénéficiaires relevant de
cet employeur public.
Article 2
Les organismes de référence
qui, en application de
l'article 1er, assurent plus de
10 % des bénéficiaires
calculent au 30 octobre de
chaque année la moyenne
d'âge de leurs adhérents ou
souscripteurs, actifs et
retraités, bénéficiaires du
dispositif mentionné au
décret susvisé. Ils
- 37 -
Annexe III
fournissent à l'employeur
public la liste des adhérents
ou souscripteurs concernés,
ventilée par âge, ainsi que le
résultat du calcul de la
moyenne.
La moyenne d'âge s'obtient
en sommant les âges des
adhérents ou souscripteurs
puis en divisant cette
somme par le nombre
d'individus pris en compte
dans le calcul de cette
moyenne.
Article 3
L'employeur public informe
au 30 novembre chacun des
organismes de référence du
nom de l'organisme de
référence qui peut, en
application de l'article 17 du
décret susvisé, déterminer
un âge maximal d'adhésion.
Article 4
La possibilité de déterminer
un âge maximal d'adhésion
n'est ouverte qu'à compter
de la seconde année de
mise en œuvre d'une
- 38 -
Annexe III
- 39 -
Annexe III
3. Cotisations et garanties
Article 22 Article 22 Article 27 dispositions communes aux
Les garanties sont Les garanties sont Les garanties sont conventions de
exprimées soit en référence exprimées soit en référence exprimées soit en référence participation et aux labels
aux tarifs servant de base au aux tarifs servant de base au aux tarifs servant de base au
calcul des prestations de calcul des prestations de calcul des prestations de
l'assurance maladie, soit en l'assurance maladie, soit en l'assurance maladie, soit en
référence à la rémunération référence à la rémunération référence à la rémunération
des agents, soit en valeur des militaires, soit en valeur des agents, soit en valeur
monétaire forfaitaire. monétaire forfaitaire. monétaire forfaitaire.
Les garanties peuvent Les garanties peuvent Les garanties peuvent
comporter un choix entre comporter un choix entre comporter un choix entre
plusieurs options de plusieurs options de plusieurs options de
couverture. couverture. couverture.
- 40 -
Annexe III
1° Le rapport entre la 1° Le rapport entre la 1° Le rapport entre la dispositions communes aux FPT : le sens de la déduction Le principe ainsi posé pour
cotisation ou la prime due cotisation ou la prime due cotisation ou la prime hors conventions de de la « participation due par la tarification ne garantit pas
par le souscripteur ou par le souscripteur ou participation due par participation et aux labels l’assuré » est incertain (et à lui seul la solidarité
l'adhérent l'adhérent l'assuré elle serait sans objet effective, dès lors que les
âgé de plus de trente ans âgé de plus de vingt-quatre âgé de plus de trente ans s’agissant de l’article L. 160- adhérents les plus âgés
acquittant le montant le ans acquittant le montant le acquittant le montant le 13 du code de la sécurité peuvent être inégalement
plus élevé et la cotisation ou plus élevé et la cotisation ou plus élevé et la cotisation ou sociale) répartis au sein des
la prime due par le la prime due par le la prime due par le organismes sélectionnés –
souscripteur ou l'adhérent souscripteur ou l'adhérent souscripteur ou l'adhérent multi-référencés dans la FPE
âgé de plus de trente ans âgé de plus de vingt-quatre âgé de plus de trente ans et labellisés dans la FPT. Cela
acquittant le montant le ans acquittant le montant le acquittant le montant le rend particulièrement
moins élevé ne peut être moins élevé ne peut être moins élevé ne peut être important le critère de mise
supérieur à trois, à charge supérieur à trois, à charge supérieur à trois, à charge en œuvre effective de la
de famille et catégorie de famille et catégorie de famille et catégorie solidarité (voir supra) et
statutaire identiques et statutaire identiques (au statutaire identiques, et nécessite des mécanismes
- 41 -
Annexe III
pour une option de sens de la hiérarchie pour une option de de péréquation, permettant
garanties comparable, militaire, telle que définie au garanties comparable, de faire contribuer les
compte non tenu des I de l'article L. 4131-1 du compte non tenu organismes les moins
éventuelles pénalisations code de la défense) et pour d'éventuelles pénalisations solidaires.
prévues au 2° ; une option de garanties prévues au 2° ;
comparable, compte non
tenu des éventuelles
pénalisations prévues au 2° ;
2° Il ne peut être prévu d'âge 2° Il ne peut être prévu d'âge 2° Il ne peut être prévu d'âge dispositions communes aux majoration pour adhésion Les majorations pour
maximal d'adhésion. maximal d'adhésion. maximal d'adhésion. conventions de tardive au-delà de deux ans adhésion tardive ont été
Toutefois lorsque Toutefois lorsque Toutefois, la cotisation est participation et aux labels dans la FPE ou la FPT, un an conçues comme un moyen
l'adhésion est postérieure l'adhésion est postérieure majorée d'un coefficient dans la FPM) d’éviter les comportements
de deux ans à l'entrée dans d'un an à l'entrée dans la lorsque l'adhésion de de « cavalier libre » des
la fonction publique, la fonction publique militaire, l'agent est postérieure de FPT : neutralisation personnes qui
cotisation est majorée d'un la cotisation est majorée deux ans à son entrée dans définitive des périodes n’adhèreraient au dispositif
coefficient d'un coefficient la fonction publique ou, d’emploi antérieures à la de solidarité que
pour les agents en fonction publication du décret – voir lorsqu’elles sont
lors de la publication du également ligne suivante susceptibles d’en bénéficier.
présent décret, intervient (différence de traitement Mais elles ne semblent pas
plus de deux ans après la très contestable, mais moins appliquées en pratique
date de publication de significative et difficile à (alors même que la durée
celui-ci. Ce coefficient est régler 8 ans après) d’adhésion figure parmi les
calculé selon des modalités calculé selon des modalités calculé selon les modalités critères possibles de
fixées par arrêté conjoint du fixées par arrêté conjoint du fixées par arrêté conjoint du modulation des cotisations
ministre chargé de la ministre de la défense, du ministre chargé des prévus de manière générale
sécurité sociale et du ministre chargé de la collectivités territoriales, par l’article L. 110-2 du code
ministre chargé de la sécurité sociale et du du ministre chargé de la de la mutualité). En outre,
fonction publique qui ministre chargé de la sécurité sociale et du elles ne sont pertinentes
tiennent compte fonction publique, qui ministre chargé de la que si elles font l’objet d’une
tiennent compte fonction publique. Il tient information claire dès
compte l’entrée dans la fonction
publique et si elles sont
- 42 -
Annexe III
- 43 -
Annexe III
référence choisi par référence choisi par antérieures à la publication référencement (au-delà
l'employeur public l'employeur public du décret d’un an, la majoration porte
intervient durant la intervient durant la sur l’ensemble des années
première année de mise en première année de mise en écoulées après l’âge de
œuvre d'une première œuvre d'une première trente ans) ;
convention par cet convention par cet - à l’inverse, dans le cas de la
employeur. employeur. FPT, l’impact est strictement
À compter de la deuxième À compter de la deuxième proportionnel au nombre
année de la mise en œuvre année de la mise en œuvre d’années de retard à
de ladite convention, si les de ladite convention, si les l’adhésion.
adhérents ou souscripteurs adhérents ou souscripteurs Mais cette différence va en
ont opté pour un organisme ont opté pour un organisme s’estompant avec le temps
de référence, ils sont de référence, ils sont et il ne paraît pas forcément
présumés avoir toujours présumés avoir toujours pertinent de modifier les
bénéficié de garanties bénéficié de garanties textes sur ce point.
proposées par un proposées par un
organisme de référence. À organisme de référence. À
l'inverse, s'ils n'ont pas opté l'inverse, s'ils n'ont pas opté
pour un organisme de pour un organisme de
référence, ils sont référence, ils sont
présumés n'avoir jamais présumés n'avoir jamais
bénéficié d'un tel dispositif. bénéficié d'un tel dispositif.
... ...
- 44 -
Annexe III
- 45 -
Annexe III
- 46 -
Annexe III
Article 2 Article 2 Article 3 dispositions communes aux neutralisation des La neutralisation des
Lorsque l'agent, actif ou Lorsque le militaire, actif ou Lorsque l'agent, actif ou conventions de majorations pour adhésion majorations en-deçà de 24
retraité, âgé de plus de retraité, âgé de plus de retraité, âgé de plus de participation et aux labels tardive pour les moins de 30 ou 30 ans n’est pas
trente ans, adhère à un vingt-quatre ans, adhère à trente ans, souscrit ou ans (24 ans dans la FPM) cohérente avec leur objectif,
organisme de référence un organisme de référence adhère à une garantie de qui est d’assurer l’adhésion
sans avoir adhéré à un sans avoir adhéré à un référence d'un organisme la différence de rédaction la plus précoce possible des
organisme de référence organisme de référence sans l'avoir souscrit l'année des conditions de assurés présentant les
l'année précédente, il lui l'année précédente, il lui précédente, il fournit à vérification de la situation meilleurs risques.
fournit les documents fournit les documents celui-ci le justificatif antérieure est sans effet,
permettant de justifier de permettant de justifier de mentionné à l'article 2 dès lors que les pièces
sa date d'entrée dans la sa date d'admission à l'état transmis par le dernier demandées sont les mêmes
fonction publique d'État, militaire ainsi que, le cas organisme auprès duquel il (justificatif éventuel de
ainsi que, le cas échéant, le échéant, le justificatif avait souscrit une garantie l’organisme précédent) ; les
justificatif mentionné à mentionné à l'article 1er de référence. Si l'entrée âges correspondent à ceux
l'article 1er transmis par son transmis par son dernier dans la fonction publique pris en compte pour le calcul
dernier organisme de organisme de référence. est postérieure à la date de des transferts de solidarité
référence. Si la durée des services publication du décret du 8
Si l'ancienneté dans la militaires accomplis est novembre 2011 susvisé, il FPE – FPM : fourniture des
fonction publique est supérieure à deux ans, transmet également les documents attestant de la
supérieure à deux ans, l'organisme de référence documents permettant de date d’entrée dans la
l'organisme de référence détermine pour l'agent, actif justifier de sa date d'entrée fonction publique d’État en
détermine pour l'agent, actif ou retraité, un coefficient de dans la fonction publique. cas de nouvelle adhésion à
ou retraité, un coefficient de majoration mentionné à un organisme de référence /
majoration mentionné à l'article 16 (2°) du décret FPT : seulement si cette
l'article 16-2 du décret susvisé dans les conditions entrée est postérieure au
susvisé dans les conditions définies à l'article 3. décret ; cette condition
définies à l'article 3. n’est vérifiable que si des
pièces sont produites quel
Faute de pouvoir produire Faute de pouvoir produire Faute de pouvoir produire que soit l’âge (au moins
les documents mentionnés les documents mentionnés les documents mentionnés jusqu’à la date à laquelle un
au premier alinéa, la durée au premier alinéa, la durée au premier alinéa, la durée agent de 30 ans ne pourra
totale de cotisation dans un totale de cotisation dans un totale de cotisation dans un
- 47 -
Annexe III
organisme de référence organisme de référence organisme proposant une avoir été embauché avant
depuis son entrée dans la depuis son admission à l'état garantie de référence 2011)
fonction publique est militaire est présumée égale depuis la date la plus
présumée égale à 0. à 0. récente entre la publication
du décret et l'entrée dans la
Les dispositions du présent Les dispositions du présent fonction publique
article prennent effet à article prennent effet à territoriale est présumée
compter de la seconde compter de la seconde égale à 0.
année de la convention année de la convention
immédiatement immédiatement
consécutive à l'entrée en consécutive à l'entrée en
vigueur du décret susvisé. vigueur du décret du 5
juillet 2010 susvisé.
Article 3 (suite arrêté) Article 3 (suite arrêté) Article 4 (suite arrêté) dispositions communes aux Les différences sont
Pour toute année non Pour toute année non Pour toute année non conventions de corrélées aux dispositions
cotisée postérieure à l'âge cotisée postérieure à l'âge cotisée à une garantie de participation et aux labels transitoires supra
de trente ans dans un de vingt-quatre ans dans un référence postérieure à
organisme de référence organisme de référence l'âge de trente ans depuis la
depuis la date d'entrée depuis la date d'admission date la plus récente entre la
dans la fonction publique à l'état militaire ou, le cas publication du décret du 8
ou, le cas échéant, depuis la échéant, depuis la dernière novembre 2011 susvisé et
dernière adhésion à un adhésion à un organisme de la date d'entrée dans la
organisme de référence, il référence, il est calculé une fonction publique, ou, le cas
est calculé une majoration majoration égale à 2 % par échéant, depuis la dernière
égale à 2 % par année. année. adhésion à une garantie de
référence, il est calculé par
l'organisme proposant une
garantie de référence une
majoration égale à 2 % par
année.
- 48 -
Annexe III
- 49 -
Annexe III
Article 5 (suite arrêté) Article 5 (suite arrêté) Article 5 (suite arrêté) dispositions communes aux
En cas de changement En cas de changement L'agent ou le retraité qui conventions de
d'organisme de référence, d'organisme de référence, le résilie sa garantie de participation et aux labels
l'agent, actif ou retraité, militaire, ou l'ancien référence pour une autre
transmet à l'organisme de militaire titulaire d'une garantie de référence dans
référence le justificatif pension militaire de retraite, un autre organisme
mentionné à l'article 1er, transmet à l'organisme de transmet à celui-ci le
ainsi que sa durée référence le justificatif justificatif mentionné à
d'affiliation depuis la date mentionné à l'article 1er l'article 2.
la plus récente entre le ainsi que sa durée
renouvellement de la d'affiliation depuis la date FPE – FPM : mention de la
dernière convention et sa la plus récente entre le durée d’affiliation
dernière adhésion. renouvellement de la (nécessaire pour le calcul de
dernière convention et sa la réduction mentionnée
dernière adhésion. supra)
- 50 -
Annexe III
- 51 -
Annexe III
3.1.2. Autres principes (absence de tarification selon l’état de santé, contenu des garanties, solidarité familiale)
- 52 -
Annexe III
- 53 -
Annexe III
- 54 -
Annexe III
- 55 -
Annexe III
Article 24 Article 24 Chapitre III : Principes de dispositions communes aux FPE – FPM : encadrement du L’absence de socle minimal
La garantie relative à la La garantie relative à la solidarité relatifs aux conventions de maintien de salaire / FPT : ni du côté FPT rend l’obligation
couverture du risque couverture du risque garanties incapacité, participation et aux labels minimum ni maximum sans véritable portée. Les
incapacité de travail doit inaptitude à servir doit invalidité et décès mêmes dispositions
assurer, déduction faite du assurer, déduction faite du devraient logiquement
maintien de la rémunération maintien de la rémunération Article 30 s’appliquer.
versée par l'employeur versée par le ministère de la Les contrats et règlements
public ou des indemnités défense, un montant mentionnés à l'article 2
journalières de sécurité correspondant au minimum prévoient au moins la
sociale, un montant à 75 % de la solde indiciaire couverture du risque
correspondant au minimum brute annuelle et au plus à incapacité de travail.
à 75 % du traitement 100 % de la rémunération
indiciaire brut, et au plus à annuelle nette totale.
100 % de la rémunération
nette totale.
Article 15 (suite) Article 15 (suite) Article 31 dispositions sans FPT : la notion d’opération Il n’y a aucune justification à
... ... Les contrats et règlements équivalent pour la collective facultative est ce que les contrats et
Le tarif applicable aux Le tarif applicable aux faisant l'objet d'une labellisation interprétée par la circulaire règlements labellisés en
garanties relatives aux garanties relatives aux opération collective du 25 mai 2012 du ministère prévoyance ne soient
risques incapacité, invalidité risques incapacité, invalidité facultative répondent aux de l’intérieur comme ne soumis à aucune règle de
et décès respecte les et décès respecte les critères suivants : concernant que les solidarité (en contradiction
contraintes prévues au 3° de contraintes prévues au 3° de conventions de avec la loi).
l'article 16. l'article 16. participation. De fait les
dispositions de l’article 31,
en ce qu’elles se réfèrent à
la date d’effet du contrat ou
règlement et à la date
d’embauche, ne sont pas en
- 56 -
Annexe III
- 57 -
Annexe III
- 58 -
Annexe III
- 59 -
ANNEXE IV
SOMMAIRE
INTRODUCTION
-1-
Annexe IV
1.1.1. Le recours à la PSC est d’autant plus lourd qu’il tend à être mis en œuvre par les
employeurs de façon isolée et sur la base de critères qui leur sont propres
En prenant appui sur une partie des recommandations du rapport IGF-IGAS-IGA de 2015 sur
la PSC, la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), en
lien avec la Direction de la sécurité sociale (DSS), a cherché à harmoniser les démarches
mises en œuvre par les ministères en amont du deuxième référencement. La circulaire
du 27 juin 20161 relative à la procédure de référencement dans la FPE visait à mieux encadrer
la procédure à travers :
un rappel des règles applicables au référencement (couplage des garanties, modalités de
calcul des transferts de solidarité, contenu des contrats responsables…) ;
une aide à la définition du cahier des charges (recommandant en particulier la
proposition de trois options par type de couverture dans le cadre de garanties définies
par l’employeur, excluant la dépendance et présentées de façon standardisée) ;
des recommandations sur la mise en œuvre de la procédure de référencement (définition
des populations concernées, choix du nombre d’organismes à référencer, critères de
pondération, constitution des caractéristiques qualitatives et quantitatives de la
population à couvrir…) ;
la mise à disposition d’un dossier de candidature type ;
des recommandations sur le pilotage et le suivi du référencement ainsi que la bonne
information des agents.
1 NOR : RDFFF1609362C
-2-
Annexe IV
Si cette circulaire a contribué à un certain degré d’harmonisation dans les documents élaborés
à l’occasion de l’appel public à concurrence, plus ou moins inspirés de ceux proposés par la
DGAFP et la DSS, les ministères ont indiqué à la mission avoir mené cette démarche de
façon très autonome, ce qui se traduit par un constat global d’hétérogénéité dans :
le calendrier du deuxième référencement qui a été initié selon les ministères entre 2017
et 2019, avec un délai moyen entre les deux référencements de 7 mois (cf. tableau 1) ;
le choix de référencer un ou plusieurs organismes, quatre ministères2 sur huit ayant
privilégié la première option ;
les critères de pondération mis en œuvre, au sein desquels celui relatif aux transferts de
solidarité est en moyenne sous-pondéré par rapport aux recommandations de la DGAFP3
au bénéfice d’autres critères parfois non explicitement prévus par le décret
du 19 septembre 2007 (ex : qualité de service), sans qu’un lien évident puisse être établi
in fine entre ces choix de pondération et la nature des offres référencées par ministère
(cf. tableau 2) ;
le nombre d’options en santé et prévoyance prévues par les cahiers des charges (cf.
tableau 3), situé entre 1 et 4, ainsi que la structure tarifaire associée à ces options
(cf. 1.1.2) ;
le degré d’investissement des ministères dans l’information réalisée auprès des agents
sur le référencement, certains d’entre eux (ex : Éducation nationale, Justice) ayant fait le
choix de déléguer en grande partie cette démarche aux organismes référencés.
Une partie des responsables ministériels rencontrés par la mission soulignent qu’ils
souhaiteraient bénéficier d’un appui renforcé de la part de la DGAFP, au-delà des
questions procédurales, sur un sujet qu’ils estiment à la frontière de leur champ de compétence
centré sur l’action sociale. Ils appellent aussi, en particulier pour les plus petits d’entre eux, à
une plus grande mutualisation des moyens mis en œuvre, le cas échéant en élargissant
l’échelle du référencement. À ce jour, seul le ministère de la culture a choisi, pour le premier
comme pour le deuxième référencement, de s’associer à la procédure engagée par un autre
ministère, en l’espèce le ministère de l’éducation.
3 La pondération préconisée par la DGAFP dans la circulaire du 27 juin 2016 est la suivante : rapport entre la qualité
des garanties et le tarif proposé (30 %) ; degré effectif de solidarité entre les adhérents ou souscripteurs,
intergénérationnelle, familiale et en fonction de la rémunération (40 %) ; maîtrise financière du dispositif (20 %) ;
moyens destinés à assurer une couverture effective des plus âgés et des plus exposés aux risques (10 %) ; tout autre
critère objectif respectant l’obligation de transparence et de non-discrimination et adapté à la couverture de la
population intéressée (pondération à déterminer en veillant à l’équilibre entre chacun des critères).
-3-
Annexe IV
De son côté, la DGAFP constate paradoxalement avoir été peu sollicitée par les ministères dans
le cadre du deuxième référencement et n’avoir pas obtenu systématiquement les éléments
sollicités dans le cadre de la circulaire du 27 juin 20164. Des échanges ont certes été organisés
par la DGAFP en amont de la diffusion de la circulaire puis en mars 2017, associant les
organisations syndicales (OS) et les DRH ministérielles. Toutefois, comme l’indique elle-même
la DGAFP, (i) il n’existe pas aujourd’hui de réseau interministériel, et a fortiori inter-
fonctions publiques, sur la PSC et (ii) la direction, du fait de son absence de vision
globale fondée sur une connaissance précise des besoins et pratiques des ministères5,
peine à se positionner comme un pivot. S’agissant de la DSS, elle tend à considérer que ce
sujet, sur laquelle elle n’a pas non plus livré à la mission de vision précise, est incident par
rapport à ses travaux plus généraux sur le rapport entre assurance maladie obligatoire et
assurance maladie complémentaire6. Finalement, les acteurs concourant dans une plus grande
mesure à une harmonisation des démarches entre ministères et ayant la vision la plus étayée
des limites du référencement sont les prestataires privés auxquels recourent les ministères, en
particulier lorsqu’ils interviennent pour le compte de plusieurs employeurs (cf. 1.2.1).
4 La circulaire précisait que les services devaient communiquer annuellement à la DSS et à la DGAFP le montant des
participations versées, ventilées par organisme de référence, ainsi que le nombre d’agents actifs et retraités
adhérant aux offres référencées.
5 La mission n’a pas identifié de notes adressées par la DGAFP sur le sujet de la PSC aux cabinets depuis 2015.
Concernant les recommandations du rapport IGF-IGAS-IGA de 2015 sur la PSC, la DGAFP a indiqué à la mission avoir
reçu mandat de ne pas mettre en œuvre celles qui impliquaient des modifications réglementaires sans prendre
position sur leur fond.
6La dernière note adressée par la DSS à ses cabinets sur la PSC des agents publics, qui recommandait le recours à
une mission IGAS-IGF pour faire le bilan du dispositif, date de mars 2013.
7 Le ministère de la culture a choisi, pour le premier comme pour le deuxième référencement, d’engager une
procédure commune avec le ministère de l’éducation nationale.
-4-
Annexe IV
Tableau 2 : Pondération par ministère des critères définis par le décret n° 2007-1373 du
19 septembre 2007 (en %)
Moyens
Rapport
destinés à
entre
Maîtrise assurer une Utilisation
qualité Degré Critère(s)
financière couverture de sous-
Ministères des effectif de supplémentaire(s)
du effective des critères
garanties solidarité (O/N)
dispositif plus (O/N)
et tarif
âgés/exposés
proposé
aux risques
Ministères
économiques 30 40 20 10 - N
et financiers
Éducation
nationale et 25 45 15 10 O8 O
recherche
Transition
écologique et 30 35 15 10 O9 N
solidaire
Ministères
40 20 15 15 O10 N
sociaux
Armées 25 45 15 10 O11 O
Justice 30 35 15 15 O12 O
Agriculture
et 40 25 20 15 N N
alimentation
Affaires
européennes 30 10 30 10 O13 O
et étrangères
Moyenne 30 33 18 12 7 -
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
-5-
Annexe IV
Tableau 3 : Nombre d’options santé et prévoyance prévues par les cahiers des charges
ministériels dans le cadre du deuxième référencement
Nombre d’options santé Nombre d’options prévoyance
Ministères
prévues prévues
Ministères économiques et
3 2
financiers
Éducation nationale et
3 3
recherche
Transition écologique et
3 3
solidaire14
Ministères sociaux 4 3
Armées 3 4
Justice 4 4
Agriculture et alimentation 3 3
Affaires européennes et
3 1
étrangères
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
Les centres de gestion (CDG) peuvent proposer à leurs collectivités membres de souscrire à
une convention, proposant une couverture en santé et/ou prévoyance, négociée pour leur
compte avec un organisme complémentaire15. Toutefois, (i) il ne s’agit pas d’une compétence
obligatoire des centres de gestion16 (ii) seules les collectivités ayant donné mandat au centre
de gestion peuvent in fine souscrire ou pas à la convention et (iii) il n’est pas possible aux
collectivités qui se manifesteraient après la signature de la convention d’être rattachées au
contrat conclu.
14 La DGAC a prévu dans son cahier des charges trois options en santé et trois en prévoyance.
15L’article 25 de la loi n°84-53 du 26 janvier 1984 permet aux centres de gestion de conclure des conventions de
participation conformes au décret n° 2011-1474 du 8 novembre 2011.
16 Selon le rapport IGF-IGAS-IGA de 2015, les centres de gestion n’avaient pas tous opté pour la nouvelle compétence
que leur attribuait le législateur. 51 % d’entre eux, d’après l’enquête réalisée par l’association des directeurs de
centre de gestion en février 2015, ne proposaient pas de convention de participation.
-6-
Annexe IV
1.1.2. En matière d’approches tarifs/garanties, les ministères ont fait des choix
différents, dont la pertinence est parfois questionnée par les organismes
référencés
1.1.2.1. Il est très difficile de comparer les approches tarifs/garanties privilégiées par les
ministères du fait de leur diversité et de leur complexité croissantes
La comparaison du rapport tarifs/garanties, que ce soit entre les deux référencements (cf. 0)
ou entre ministères, est un exercice délicat en raison de (i) l’absence d’homogénéité de
présentation des garanties comme des tarifs (ii) et de la nécessité d’apprécier finement, pour
chaque offre référencée, le contenu des garanties santé et prévoyance proposées, dont le
nombre a crû entre les deux référencements (cf. annexe n° VIII). Sur le strict plan de la
structure tarifaire, une comparaison entre ministères (cf. tableau 4) limitée au premier niveau
de garanties en santé permet de mettre en avant les constats suivants :
six ministères sur huit ont choisi de moduler les cotisations associées aux garanties santé
du référencement en fonction du niveau de revenus des agents selon des modalités
variables17 et globalement peu redistributives entre les bas et les hauts revenus : par
exemple, à l’Agriculture, le tarif de la tranche la plus élevée n’est que 1,4 fois supérieur à
celui de la plus faible18. Certains ministères appliquent toutefois une tarification plus
distributive avec une cotisation santé exprimée en pourcentage de la rémunération,
assortie d’un plancher et d’un plafond : le rapport entre le tarif le plus élevé et le plus
faible atteint ainsi 2,6 à la Transition écologique et 3 à l’Éducation nationale ;
tous les ministères sauf un (Transition écologique) ont choisi de moduler les tarifs santé
en fonction de l’âge mais sur la base de tranches variables, pouvant inclure des
réductions tarifaires pour les moins de 30 ans19 et, pour les retraités, une absence
d’évolution des tarifs au-delà d’un âge déterminé ;
le ratio entre la cotisation d’un actif de 30 ans et celui d’un retraité de 75 ans (à structure
familiale, niveau de revenu et choix de garanties égaux), qui permet d’apprécier le ratio
prévu par le décret du 19 septembre 200720, s’élève en moyenne à deux dans l’ensemble
des contrats référencés par ministère et peut aller du simple au double entre deux
ministères (les Affaires étrangères présentent le ratio le plus faible à 0,9, traduisant des
tarifs particulièrement favorables pour les retraités par rapport à ceux offerts actifs,
alors même que le critère de solidarité effective y était le plus faiblement pondéré dans
le cahier des charges, tandis que ce ratio est de 2,9 à l’Agriculture) ;
17 Les cotisations en matière de prévoyance sont toujours exprimées en pourcentage du niveau de revenu.
Concernant les garanties santé, en cas de modulation selon le niveau de revenus des agents, l’assiette prise en
compte peut être le traitement indiciaire brut (ministères économiques et financiers et ministère de la justice) ou
la rémunération nette imposable (ministère de la transition écologique et solidaire, ministère de l’agriculture).,
ministère de l’éducation nationale). La modulation peut se traduire par un tarif distinct selon les tranches indiciaires
ou par l’application d’un pourcentage à l’assiette de rémunération. Dans le cas des ministères économiques et
financiers, le tarif inclut une part proportionnelle en fonction du revenu et une part forfaitaire en fonction de l’âge.
18 Offre de base HFP, individu de 30 ans.
20 L’article 16 du décret du 19 septembre 2017 prévoit que « Le rapport entre la cotisation ou la prime due par le
souscripteur ou l'adhérent âgé de plus de trente ans acquittant le montant le plus élevé et la cotisation ou la prime due
par le souscripteur ou l'adhérent âgé de plus de trente ans acquittant le montant le moins élevé ne peut être supérieur
à trois, à charge de famille et catégorie statutaire identiques et pour une option de garanties comparable, compte non
tenu des éventuelles pénalisations prévues au 2° [majorations tarifaires appliquées en cas d’adhésion à un organisme
référencé plus de deux ans après l’entrée dans la fonction publique]».
-7-
Annexe IV
seuls trois ministères rappellent dans le cahier des charges le principe de la majoration
pour adhésion tardive à un organisme référencé (plus de deux ans après l’entrée dans la
fonction publique - cette règle est d’ordre public, mais aucun des organismes référencés
rencontrés par la mission n’a indiqué en faire application) ;
enfin, tous les ministères proposent des minorations tarifaires pour les ayants droit
(conjoints et enfants) plus ou moins avantageuses par rapport aux tarifs proposés aux
adhérents, allant jusqu’à prévoir des exonérations de cotisations dès le deuxième
enfant21.
Concernant les évolutions tarifaires annuelles, elles complexifient également l’exercice
de comparaison entre les choix effectués par les ministères dans le cadre des cahiers
des charges, voire au sein d’un même ministère comme l’Éducation nationale parmi les
organismes référencés qui appliquent des normes d’évolution annuelle différentes. En effet,
comme le montre le tableau 5, les plafonds annuels d’évolution maximale des tarifs présentent
des écarts entre ministères. Ces plafonds sont exprimés à participation financière des
employeurs et cadre réglementaire constants. Ainsi, les tarifs pourraient être amenés à
évoluer, au-delà des plafonds inscrits dans les cahiers des charges, en fonction de la façon dont
les organismes référencés répercuteront, le cas échéant selon leur structure démographique
et le contenu des contrats proposés, l’impact de la réforme « 100 % santé ». Les organismes
complémentaires référencés ont indiqué à la mission être en train d’apprécier l’impact de cette
réforme, qui pourrait les amener à négocier des augmentations tarifaires supérieures à celles
prévues par les cahiers des charges.
21 Le décret du 19 septembre 2007 prévoit une exonération de la cotisation à partir du quatrième enfant.
-8-
Annexe IV
Tableau 4 : Comparaison de la structure des tarifs pratiqués par les organismes référencés au
sein de chaque ministère en 2019 pour les garanties santé de base
Possibilité d’appliquer une
Prise en compte Ratio moyen entre la
majoration tarifaire en cas
des revenus dans la cotisation d’un actif de 30
Ministères d’adhésion tardive
fixation des tarifs ans et celle d’un retraité de
mentionnée dans le cahier
(O/N) 75 ans (offre de base)22
des charges
Ministères
économiques O24 1,7 O
et financiers23
Éducation
O25 2,9 N
nationale
Transition
écologique et O27 1,228 O
solidaire26
Ministères
O29 2,6 N
sociaux
Armées N 2,230 N
Justice O31 1,4 N
Agriculture et
O32 2,9 N
alimentation
Affaires
européennes O33 0,934 O
et étrangères
Moyenne - 2,0 -
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
22 Plus le ratio est élevé, plus l’écart entre le tarif d’un actif de trente et celui d’un retraité de 75 ans est important
sachant que, conformément au décret du 19 septembre 2017, il ne peut pas être supérieur à trois.
23 Un seul organisme référencé : MGEFI.
24 Le tarif est constitué d’une part proportionnelle au traitement indiciaire brut et d’une part forfaitaire variant en
fonction de l’âge.
25 Taux de cotisation sur la rémunération brute fiscale, assorti d‘un plancher et d’un plafond pour deux des trois
offres référencées.
26 Un seul organisme référencé : MGET.
27 Modulation des tarifs en fonction de la rémunération nette imposable.
28 Le cahier des charges ne prévoit pas de modulation des tarifs en fonction de l’âge. En revanche, le tarif des agents
retraités se distingue de celui des agents actifs. Le ratio a été calculé ici en rapportant le tarif plancher des retraités
à celui des agents actifs pour l’offre santé de base.
29 Le cahier des charges prévoyait 13 tranches de TIB. Les deux offres retenues ont appliqué cette possibilité de
manière restrictive : pas de modulation dans l’option de base pour l’une, modulation de 10 % entre la tranche la
plus basse et la tranche la plus haute dans l’option de base pour l’autre.
30 Moyenne calculée sur les quatre organismes référencés et sur les deux lots (civils et militaires).
31 Modulation des tarifs en fonction du traitement indiciaire brut ou du salaire de base pour les contractuels.
33 Modulation des tarifs en fonction du traitement indiciaire brut (TIB) avec deux pourcentages différents selon que
l’indice hiérarchique est inférieur ou supérieur à 474. Il a été ici fait le choix d’appliquer le coefficient de 2,44 %
propre au TIB inférieur à 474.
34 Pour un retraité de 75 ans soumis à l’imposition sur les revenus.
-9-
Annexe IV
35 Le cahier des charges prévoit une période de maintien des taux de cotisation. À l'issue de cette période, les parties
engagent une négociation pour application éventuelle de la revalorisation annuelle des cotisations qui, sauf
modification de la législation et de la réglementation applicable en matière de PSC, ne pourra excéder 5 % tant en
santé qu'en prévoyance. Parmi les trois organismes référencés, la MGEN s’est engagé sur un maintien des taux de
cotisation pour 1,5 an, CNP pour 3 ans et Intériale pour 7 ans.
36 Le cahier des charges prévoit la stabilité des cotisations pendant 3 ans entre le 1er janvier 2019 et le
31 décembre 2021 puis une augmentation annuelle de 1,5 %.
37 Le cahier des charges demande aux organismes de fixer une période de maintien des taux de cotisation
(proposition de 4 ans pour l’un et de 2,5 ans pour l’autre). À l'issue de cette période, les parties engagent une
négociation pour application éventuelle de la revalorisation annuelle des cotisations qui, sauf modification de la
législation et de la réglementation applicable en matière de PSC, ne pourra excéder 2,5 % tant en santé qu'en
prévoyance.
38 Le cahier des charges demande aux organismes de fixer une période de maintien des taux de cotisation
(proposition de 2 à 4 ans selon les offres santé). À l'issue de cette période, les parties engagent une négociation pour
application éventuelle de la revalorisation annuelle des cotisations qui, sauf modification de la législation et de la
réglementation applicable en matière de PSC, ne pourra excéder 5 % tant en santé qu'en prévoyance.
39 Pas de limite d’évolution tarifaire annuelle fixée dans le cahier des charges.
- 10 -
Annexe IV
1.1.2.2. Les cahiers des charges du deuxième référencement ainsi que les modalités
d’application des critères de pondération sont jugés trop contraignants, voire
non pertinents, par une partie des acteurs
41 Le ministère de la transition écologique et solidaire est également le seul ministère à avoir signé en
novembre 2018 une convention avec trois organisations syndicales représentatives ayant pour objet la protection
sociale complémentaire dans le cadre du deuxième référencement.
42 À titre d’exemple, le ministère des affaires étrangères a souhaité que les candidats proposent des garanties
d’entrée de gamme qui, selon la mutuelle référencée, ne répondent pas aux attentes des agents. Inversement, le
ministère de l’agriculture a tenu à inclure une offre avec un niveau de garanties très avantageux qui, selon l’une des
mutuelles référencées, présente un déséquilibre qui n’est pas soutenable sur la durée.
- 11 -
Annexe IV
Le caractère à la fois étriqué et flou des critères de pondération mis en œuvre par les
ministères à l’occasion du deuxième référencement fait également l’objet de critiques
de la part des organismes complémentaires mais également des prestataires qui se sont
efforcés d’en faire l’application :
ces critères accorderaient une place trop importante à la dimension tarifaire des offres,
au détriment d’autres aspects comme la qualité de service (délais de traitement des
dossiers, canaux privilégiés pour répondre aux adhérents, accompagnement des
adhérents dans des situations difficiles…) qui serait pourtant un facteur différenciant
entre les candidats ;
le critère relatif à la maîtrise financière du dispositif serait très difficile à apprécier au
regard des informations fournies par les organismes candidats ;
au total, ces critères, appliqués de façon assez impressionniste par les ministères,
pourraient inciter ces derniers à retenir tous les organismes candidats par crainte
d’engendrer du contentieux.
1.2.1.1. Pour un coût moyen de 47 000 € par ministère, des cabinets d’actuaires ont été
en première ligne de l’essentiel des démarches propres au référencement
43 La mission n’a pas été en mesure de chiffrer le nombre d’ETP mobilisés durant la période du référencement sur
ce sujet. Néanmoins, selon les interlocuteurs rencontrés, entre 0,5 et 1 ETP se seraient consacrés durant deux à
quatre mois, en complément du recours au prestataire, au lancement de la procédure.
- 12 -
Annexe IV
Le recours généralisé à ces prestataires engendre une asymétrie d’analyse entre ces
derniers, qui maîtrisent techniquement le dispositif de référencement et sont en
première ligne de sa mise en œuvre, et les ministères qui disposent d’une vision assez
partielle et superficielle du référencement. La mission a ainsi constaté, lors de ses différents
entretiens, que les prestataires étaient beaucoup plus critiques du référencement, pour lequel
ils ont fait part de propositions d’évolution, que les ministères qui ont des difficultés à se
positionner sur un dispositif qu’ils sous-traitent en grande partie et connaissent mal.
1.2.1.2. Pour un coût moyen de 18 000 € par ministère et par an, ces prestataires
participent également au suivi des organismes référencés, centré sur le calcul des
transferts de solidarité et l’évolution annuelle des tarifs
S’il est trop tôt, au regard du calendrier du deuxième référencement, pour apprécier ses
modalités de suivi, il apparaît que l’ensemble des ministères, à l’exception des Affaires
étrangères, a prévu de recourir également à des prestataires. En effet, le rôle attendu de
ces cabinets est, en amont des comités de suivi qui se réuniront une à deux fois par an selon les
ministères, pour chaque organisme référencé, de (i) vérifier l’exactitude du calcul des
transferts de solidarité qui permet de déterminer le montant de la participation financière
alloué par organisme référencé (ii) et d’aider les ministères à apprécier la pertinence des
évolutions tarifaires proposées par les organismes référencés.
En pratique, au regard des documents fournis par les ministères à la mission, la
profondeur du suivi exercé par ces derniers à travers leurs prestataires apparaît
variable. Les éléments de comptabilité analytique relatifs à l’utilisation de la participation
financière, dont les actuaires questionnent la pertinence, et qui sont pourtant une condition
essentielle de la conformité du dispositif au droit européen, sont absents dans la majorité des
ministères. Enfin, le suivi des modalités d’information des agents, de la qualité de service ou
encore des éventuelles actions de prévention menées par les organismes référencés occupent
également une place relativement limitée dans les comptes rendus des comités de suivi
consultés par la mission.
- 13 -
Annexe IV
Tableau 6 : coût (en €) des prestataires sélectionnés par les ministères dans le cadre du
lancement du deuxième référencement et de son suivi
Coût total du prestataire sélectionné Coût annuel du prestataire
Ministères pour le lancement du sélectionné pour le suivi du
référencement44 référencement45
Ministères
économiques et 25 560 9 75046
financiers
Éducation nationale 140 488 -
Transition
écologique et 24 600 -
solidaire
Ministères sociaux 81 700 12 500
Armées 66 211 27 875
Justice 28 800 19 200
Agriculture et
18 000 19 200
alimentation
Affaires européennes
18 87547 -
et étrangères
Culture 21 54048 -
Total 425 774 88 525
Moyenne 47 308 17 705
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
48 Dans le cas du ministère de la culture, qui a réalisé un référencement commun avec l’Éducation nationale, l’action
du prestataire a été centrée sur l’animation du dialogue avec les OS sur le sujet de la PSC.
- 14 -
Annexe IV
1.2.2. Dans la FPE, le recours à la PSC est davantage dissocié de la gestion des
ressources humaines que dans les collectivités territoriales
1.2.2.1. Dans les ministères, la stratégie en matière de PSC est définie de façon assez
unilatérale par les DRH, sans analyse préalable des besoins, ce qui questionne la
pertinence de définir des garanties distinctes selon les ministères
- 15 -
Annexe IV
Ainsi, la PSC, objet relativement externe aux DRH, est peu articulée avec les objectifs
qu’elles peuvent poursuivre par ailleurs en matière d’action sociale, de prévention en
santé ou encore de qualité de vie au travail. Parmi les ministères ayant référencé un ou
plusieurs organismes, seuls deux ont conclu par ailleurs des conventions spécifiques avec leurs
organismes référencés : les ministères économiques et financiers ont formalisé avec leur
mutuelle une convention centrée sur la prévention en santé49 ; au ministère de l’éducation, la
convention conclue sur l’action sociale partagée avec la MGEN50 prévoit en particulier des
actions de santé publique et de réinsertion professionnelle co-financées par le ministère et la
mutuelle. Enfin, le ministère de l’intérieur, qui a choisi de ne référencer aucun organisme, a
néanmoins conclu en 2017 une convention avec Intériale et la Mutuelle générale de la police
(MGP)51 qui prévoit la mise en œuvre d’actions de santé publique en lien avec les besoins des
agents.
Dans les autres ministères, les organismes complémentaires référencés ont indiqué à la
mission mener de leur propre initiative différentes actions de prévention (ex :
vaccination contre la grippe, dépistage du diabète), en accord avec les DRH des ministères.
Toutefois, même dans les ministères, comme les Armées, où les mutuelles historiques se
positionnent comme partenaires du ministère, elles relèvent ne pas être toujours formellement
associées à la conception et à la mise en œuvre des dispositifs les plus structurants en matière
d’action sociale, et plus largement de gestion des ressources humaines (ex : plan famille lancé
par les Armées fin 2017 pour aider les militaires à mieux concilier leur engagement avec leur
vie familiale).
- 16 -
Annexe IV
Par ailleurs, les régimes indemnitaires des agents des collectivités locales ne peuvent être
supérieurs à ceux d’agents comparables de l’État : le contrôle de légalité des préfectures y
veille. En revanche, la PSC n’est pas soumise à cette comparaison : ainsi à travers la PSC se
développe une rémunération ou un complément de rémunération supérieurs à ceux des agents
de l’État.
Au total, les représentants des élus locaux rencontrés par la mission sont enclins à
développer la participation financière des employeurs à la PSC. Ils ne souhaitent pas en
revanche qu’elle soit rendue obligatoire au motif de la libre administration des collectivités
locales et pour bien cibler cette politique comme un choix local (pas imposé par l’État), un
engagement vis-à-vis de leurs agents.
2.1.1. Une partie des ministères affirment avoir utilisé le levier de la mise en
concurrence pour obtenir un meilleur rapport qualité/prix, sans qu’il ne soit
possible de l’objectiver
Plusieurs ministères ont indiqué à la mission avoir utilisé le levier de la mise en concurrence,
y compris en faisant le choix dès le cahier des charges de référencer plusieurs organismes, pour
exercer une pression à l’amélioration du rapport garanties/prix auprès du tenant du premier
référencement.
La comparaison des contrats anciennement et nouvellement référencés est difficile à établir en
raison des différences de structure tarifaire et de nombre d’options. Aucun des ministères
ayant affirmé avoir amélioré le rapport tarifs/garanties entre les deux référencements
n’a fourni à la mission de documents permettant de le mesurer.
Néanmoins, la DREES et l’IRDES ont réalisé, à la demande de la mission, une comparaison des
garanties référencées par le ministère de l’éducation nationale d’une part, et par les ministères
économiques et financiers d’autre part, entre les deux vagues de référencement (ces analyses
portant uniquement sur le niveau des garanties compte tenu de la complexité de la tarification
des contrats d’assurance santé, rendant l’analyse sous l’angle de la qualité et du prix très
délicate). Il ressort que les garanties proposées dans le cadre de ces deux ministères se sont
trouvées globalement améliorées (sans prendre en considération la possibilité qui était offerte
dans les garanties référencées dans le cadre de la première vague d’avoir accès à un réseau de
soins mutualiste). En effet, dans le cadre de la deuxième vague de référencement, la MGEN
comme la MGEFI n’opèrent plus de remboursements différenciés selon le fait de fréquenter ou
non le réseau de soins mutualiste, rendant le niveau de garantie pour ses assurés plus
intéressant (cf. annexe n° VIII).
- 17 -
Annexe IV
52 Des candidatures ont été jugées non recevables en raison de leur dépôt trop tardif ou de leur non-respect du
cahier des charges.
53 Le recours en annulation déposé par Intériale devant le tribunal administratif de Paris a été rejeté par un
jugement du 27 mars 2018. La mutuelle remettait en particulier en cause la façon dont les critères de pondération
prévus par le cahier des charges avaient été appliqués. Le juge administratif a cependant considéré que « l’offre
initiale de la mutuelle Intériale excluait de nombreux risques, tels que, notamment, les risques liés aux catastrophes
naturelles, aux guerres et conflits à l’étranger ou aux épidémies ; que le ministre des affaires étrangères a estimé qu’en
raison de ces exclusions, l’offre était, sur ce point, inadaptée aux exigences spécifiques à la couverture de ses agents ».
Un recours pré-contentieux a été déposé par ailleurs par la MNJ auprès du ministère de la justice.
- 18 -
Annexe IV
56 La candidature de la mutuelle des professions judiciaires (AG2R) a été jugée non recevable.
- 19 -
Annexe IV
Tableau 8 : Liste des organismes candidats et retenus par ministère dans le cadre du deuxième
référencement
Organismes Organismes déjà
Ministères Organismes retenus
candidats57 référencés (O/N)58
Ministères MGEFI
économiques et MGP MGEFI O
financiers Intériale
CNP CNP N
Éducation nationale Intériale-Axa Intériale-Axa N
MGEN MGEN O
61 Groupement intégrant la mutuelle civile de la Défense (MCDéf) déjà référencée dans le cadre du premier
référencement.
62 Groupama était référencé auprès de l’Office national des forêts dans le cadre du premier référencement.
- 20 -
Annexe IV
2.2. S’il est trop tôt pour apprécier les conséquences du deuxième
référencement, les premières données disponibles indiquent une
ouverture en trompe l’œil qui pourrait compromettre la solidarité
intergénérationnelle et le soutien financier à la PSC
2.2.1. Les conditions de mise en œuvre du deuxième référencement, marqué par une
pression accrue sur le rapport tarifs/garanties, ont contribué à le vider en partie
de sa substance
2.2.1.1. La bascule des adhérents des contrats anciennement référencés vers les contrats
nouvellement référencés a constitué un angle mort de la procédure
Sur le plan juridique, les référencements peuvent reposer sur des dispositifs différents :
(i) le ministère adhère à l’un des règlements d’une mutuelle ou d’une institution de prévoyance
ou souscrit un contrat collectif auprès d’une mutuelle, d’une institution de prévoyance ou d’une
entreprise d’assurance, auprès de laquelle chaque agent adhère ensuite, ou (ii) chaque agent
adhère directement à un règlement mutualiste auquel le ministère n’est pas juridiquement
partie. Dans le premier cas, les adhésions individuelles prennent en principe fin à l’issue du
référencement. Mais cela n’empêche pas de conserver les adhérents dans un cadre individuel.
Le décret ne ferme aucune des deux possibilités et la circulaire DGAFP du 27 juin 2016
ne fournit aucune précision sur le dispositif à privilégier ni sur les modalités de
transition entre les deux référencements. En pratique, dans le cadre du deuxième
référencement, seuls les ministères économiques et financiers ont fait le choix, conjointement
avec la mutuelle référencée et dans le cadre de règlements mutualistes à adhésion directe, de
fermer l’accès aux contrats anciennement référencés et, à travers une procédure de
pollicitation, de proposer à l’ensemble des adhérents de basculer vers les contrats
nouvellement référencés. Ce choix s’explique, selon les interlocuteurs rencontrés par la
mission, par le fait que (i) ces contrats étaient systématiquement, quelle que soient leur
situation personnelle, plus avantageux pour les adhérents, y compris sur le plan tarifaire (ii) et
que la garantie dépendance, contrairement aux autres ministères, restaient bien incluse,
comme l’avaient demandé les OS, dans les contrats référencés.
Dans les autres ministères où les « tenants » ont été référencés, le cas échéant aux côtés
d’ « entrants » (Affaires sociales, Armées, Agriculture, Éducation nationale), les premières
données disponibles indiquent que la grande majorité des adhérents sont restés sur les
contrats anciennement référencés. Différents facteurs expliquent cette situation qui remet
en cause la pertinence du référencement et la possibilité pour les employeurs de participer
financièrement à la PSC. Schématiquement, il ressort que :
les ministères ne disposent pas de moyens permettant de communiquer des
informations, en particulier sur la PSC, à leurs retraités, à supposer que ces derniers aient
souhaité ensuite faire la démarche de signer un nouveau contrat ;
les « entrants », ayant élaboré des offres volontairement sous-tarifées pour pénétrer le
marché, ne souhaitent pas y faire adhérer des « mauvais risques » qui pourraient
déséquilibrer ces contrats ;
- 21 -
Annexe IV
les « tenants », s’étant alignés, pour ne pas être évincés par des « entrants », sur les
rapports garanties/prix pratiqués par ces derniers, ne souhaitent pas non plus y faire
basculer leur stock de retraités sachant que les transferts de solidarité n’étaient déjà pas
compensés intégralement quand leurs tarifs étaient plus élevés ;
enfin, au regard de la rigidité des cahiers des charges, comportant des garanties parfois
jugées non pertinentes ou au contraire excluant le couplage avec la dépendance ou
l’adhésion groupée à une mutuelle d’action sociale, et compte tenu de la faiblesse relative
en contrepartie de la participation des employeurs, les « tenants » ont jugé préférable de
conserver des marges de manœuvre en termes de fixation des tarifs ou simplement leur
mode de fonctionnement antérieur en retenant leur stock d’adhérents en dehors de la
sphère du référencement.
Dans les autres ministères, la difficulté de comparer les contrats anciennement et
nouvellement référencés, ainsi que la communication parfois ambiguë des organismes
complémentaires, expliquerait le faible nombre de bascules vers les nouveaux contrats
2.2.2. Le défaut de bascule du stock des adhérents vers les offres nouvellement
référencés compromet la possibilité d’au moins quatre ministères de participer
financièrement à la PSC
2.2.2.1. Sur l’ensemble des ministères, la grande majorité des adhérents aux organismes
référencés sont en réalité restés sur les contrats anciennement référencés
La mission a sollicité l’ensemble des organismes référencés pour obtenir des données à date
sur le deuxième référencement63.
Comme le montre le tableau 9, dans les ministères ayant référencé plusieurs organismes
complémentaires (Éducation nationale, Armées, Affaires sociales, Agriculture, Culture) :
le nombre d’adhérents à un contrat référencé s’est effondré entre la dernière année du
premier référencement et la première année du deuxième référencement ;
le nombre d’adhérents à un contrat référencé auprès d’un organisme « entrant » (ex : la
MGEN au ministère des Solidarités, AG2R à l’Agriculture) est marginal.
Ainsi, sur les deux ministères comptant le plus grand nombre d’agents (Armées et Éducation
nationale), le nombre d’adhérents à un contrat actuellement référencé serait inférieur à
20 000.
Par ailleurs, pour deux ministères (Économie et Finances, Affaires étrangères), les OC
référencés ont procédé à la bascule totale de l’ancien contrat vers le nouveau contrat.
- 22 -
Annexe IV
64 Effectifs en 2017.
65 Effectifs en 2018.
75 Effectifs en 2015.
76 Effectifs en 2017.
78 Effectifs 2017.
- 23 -
Annexe IV
2.2.2.2. Sans préjuger des transferts de solidarité effectués sur les contrats non
référencés, l’absence de transferts sur les contrats référencés interdit à quatre
ministères de verser l’enveloppe de 21 M€ prévue au titre de la PSC en 2019
Les organismes complémentaires n’ont pas communiqué à la mission de données sur les
évolutions mises en œuvre ou envisagées de la structure tarifs/garanties des contrats
anciennement référencés. Il n’est donc pas possible d’analyser l’existence éventuelle de
transferts de solidarité sur ces contrats.
En revanche, à rebours des estimations très volontaristes qui avaient été réalisées par les
candidats dans le cadre des appels à concurrence, il est possible d’affirmer que, dans au moins
quatre ministères (Éducation nationale, Armées, Affaires sociales et Culture), au regard du
faible volume d’adhérents aux contrats référencés et de leurs caractéristiques (jeunes actifs en
grande majorité), le niveau des transferts de solidarité susceptibles d’être financés lors
de la première année du référencement devrait être proche de zéro.
Par conséquent, à droit constant, ces ministères ne pourront pas allouer à la PSC en 2019 les
montants prévus dans les cahiers des charges, ce qui représentera pour l’État un montant
global de 20,6 M €80 qui pourra être économisé ou réinjecté dans le budget d’action
sociale ministérielle.
80 Ce montant est calculé en tenant compte des sommes que ces ministères avaient prévu, dans le cahier des charges
du deuxième référencement, d’allouer à la PSC : 4 M€ pour l’Éducation nationale, 0,38 M€ pour les Solidarités,
16 M€ pour les Armées, 0,2 M€ pour la Culture.
- 24 -
ANNEXE V
INTRODUCTION
1 Conformément à l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, la loi prévoit la généralisation avant le
1er janvier 2016 de la prise en charge par les employeurs du secteur privé d’au moins la moitié du financement de
la couverture complémentaire santé dans le cadre de contrats solidaires et responsables tels que définis par
l’article L. 871-1 du code de la sécurité sociale.
-1-
Annexe V
1.1.1. Dans les fonctions publiques d’État et territoriale, les employeurs ne peuvent
financer la PSC que sous le plafond de transferts de solidarité
intergénérationnels et familiaux
1.1.1.1. Les règles de calcul de la participation financière à la PSC, semblables dans les
deux fonctions publiques, visent à compenser le coût des tarifs plus favorables
dont bénéficient les retraités et les ayants droit
Les modalités actuelles de participation financière des employeurs publics à la PSC ont été
définies à la suite de la remise en cause par la Commission européenne et le Conseil d’État du
dispositif de subventionnement qui existait jusqu’en 2005. Cet encadrement2 repose sur les
règles suivantes :
chaque organisme de référence calcule chaque année les montants de transferts de
solidarité résultant de l’addition (i) des transferts intergénérationnels, soit la somme des
écarts constatés pour chacun des adhérents âgés pris en compte entre les prestations
versées et les cotisations correspondantes3 et (ii) des transferts familiaux, soit la somme
des écarts constatés, pour chacun des ayants droit entre les prestations versées et les
cotisations correspondantes4 ;
l’employeur attribue ensuite à chaque organisme un montant de participation sous le
plafond des transferts pour la FPE et dans la limite des cotisations dues pour la FPT et ce
en cohérence avec le montant indicatif annoncé dans le cahier des charges sur la base
duquel chaque organisme référencé a construit ses offres5.
En pratique, ces calculs, réalisés par les organismes référencés, sont communiqués une fois par
an aux ministères et font l’objet d’une vérification, dont la mission n’a pas apprécié la teneur,
par les cabinets d’actuaire mandatés.
2 Décret n° 2007-1373 du 19 septembre 2007 pour la fonction publique d’État et décret n° 2011-1474 du
8 novembre 2011 pour la fonction publique territoriale.
3 Dans la FPE seuls les transferts opérés en faveur des retraités dans le cadre de la santé sont pris en compte tandis
que, dans la FPT, les transferts de solidarité intergénérationnels en matière de prévoyance au bénéfice des agents
de plus de 50 ans peuvent également être imputés.
4 Dans les deux fonctions publiques, le calcul des transferts est réalisé en majorant les prestations par les variations
de provisions techniques et par un chargement de gestion forfaitaire de 10 % déduction faite, pour les cotisations,
de la taxe de solidarité additionnelle sur les cotisations d’assurance maladie complémentaire (TSCA) et de la
variation des provisions pour cotisations non acquises.
5 Dans la FPT, le montant de la participation ne peut excéder le montant de la cotisation ou de la prime qui serait dû
en l’absence d’aide. Dans le cas où elle est versée à un organisme, la participation ne peut excéder le montant unitaire
de l'aide multiplié par le nombre d'agents bénéficiaires (le plafond global est donc la somme des plafonds
individuels).
-2-
Annexe V
1.1.1.2. Les transferts de solidarité notifiés par les organismes référencés, qui bénéficient
en 2017 à 63 % aux familles, ont été presque divisés par deux entre 2015 et 2017
6 Seul le ministère en charge de la transition écologique et solidaire était en dehors du champ du référencement
en 2017 alors qu’il l’était en 2015. Il présentait néanmoins en 2015, dernière année de sa première procédure de
référencement, des transferts de solidarité d’un montant nul.
-3-
Annexe V
Tableau 1 : Évolution des transferts de solidarité notifiés par les organismes référencés (en M€) et de la part (en %) des transferts intergénérationnels
et familiaux entre 2015 et 2017
Évolution
Intergénérationnels Familiaux Intergénérationnels Familiaux Intergénérationnels Familiaux 2015-
Ministères 2015 2016 2017
2017
(en %)
Ministères
économiques et 6,6 12 88 12,9 55 45 6,1 9 91 -7
financiers
Éducation
nationale et 75,8 30 70 53,4 5 95 28,6 21 79 - 62
recherche7
Transition
écologique et 0,0 - - - - - - - - -
solidaire8
Ministères
1,0 31 69 1,1 17 83 0,7 0 100 - 30
sociaux
Armées 16,2 0 100 12,8 0 100 15,0 25 75 -7
Justice 0,9 0 100 0,7 0 100 -0,29 NA NA -
Affaires
européennes et 1,9 75 25 1,6 82 18 3 78 22 + 58
étrangères
Agriculture et
0,0 - - - - - 1,7 57 43 -
alimentation10
Total 102,4 21 79 82,5 7 93 54,9 37 63 - 46
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
7 Le ministère en charge de la culture, qui s’est associé au référencement de l’Éducation nationale, ne dispose pas de données sur les transferts de solidarité notifiés dans son périmètre.
-4-
Annexe V
Cette évolution se caractérise de manière générale par une grande sensibilité à l’évolution des
cotisations et des prestations des populations bénéficiaires des transferts, inhérente au mode
de calcul des transferts compensables.
Le graphique infra permet de comprendre comment une évolution modérée des prestations
peut induire une augmentation significative des transferts compensables11.
11 Pour une population donnée de retraités ou d’ayants droit mutualistes pour lesquels, en année n, 100 € de
prestations sont versés pour 90 € de cotisations, le montant des transferts de solidarité est égal à 10 € (100 – 90).
Si, en année n+1, les prestations augmentent de 5 %, soit 5 € de prestations en plus (on suppose les cotisations
constantes), les transferts de solidarité sont cette fois de 15 € (105 – 90). Les 5 € supplémentaires en n+1, rapportés
aux 10 € de l'année n, représentent une augmentation de 50 %. Par simplification, le forfait de frais de gestion de
10% est inclus dans les prestations.
-5-
Annexe V
1.1.2.1. Dans la FPE, la participation financière est versée chaque année aux organismes
référencés sur la base des engagements pris au moment du référencement et au
prorata des transferts constatés
Le décret du 19 septembre 2007 ne prévoit pas la possibilité pour les ministères de verser
directement aux agents concernés la participation financière à la PSC. Son versement aux
organismes référencés nuit à la lisibilité globale du dispositif auprès des agents :
il prive les agents retraités ou avec ayants droit de la possibilité de calculer la remise de
cotisation dont ils bénéficient ;
il nuit à l’attractivité des organismes référencés, qui bénéficient de cette participation
sans qu’elle soit nécessairement connue des agents, par rapport à ceux qui ne le sont
pas mais peuvent proposer par ailleurs des tarifs plus attractifs ;
il interdit de moduler le niveau de participation financière sur la base d’autres critères
que ceux relatifs aux transferts de solidarité.
Il convient toutefois de noter qu’une mutuelle sélectionnée dans le cadre du premier
référencement pour la PSC des militaires a choisi jusqu’en 2018 de faire bénéficier les agents
actifs de l’intégralité de la participation financière de l’employeur, selon des critères
favorables aux plus bas niveaux de revenu en déduction de leur cotisation.
De fait, on peut présenter analytiquement l’impact individuel de la participation de l’employeur
de deux manières :
soit en transposant directement la formule de calcul prévue par le décret, en indiquant
pour chaque assuré bénéficiant des transferts de solidarité l’écart entre ses cotisations
et ses prestations ;
soit en postulant comme une donnée indépendante de la participation de l’employeur
une tarification induisant structurellement des transferts de solidarité (ce qui est
généralement le cas dans les mutuelles historiques), en indiquant pour chaque assuré la
part supplémentaire de ces transferts qu’il aurait dû supporter en l’absence de
participation de l’employeur.
-6-
Annexe V
1.1.2.2. Dans la FPT, la majorité des employeurs privilégieraient un versement direct aux
agents et utiliseraient la possibilité de moduler les montants
1.2. Les montants versés par les ministères au titre de la PSC représentent en
moyenne 8 % des budgets d’action sociale
Comme le montre le tableau 2, qui recense les budgets d’action sociale par ministère14 :
le montant versé au titre de l’action sociale ministérielle par agent présente des écarts
importants entre ministères avec une moyenne située à 172 € par agent ;
la part représentée par la participation financière au titre de la PSC dans le budget
d’action sociale varie également entre 3 (pour le ministère des solidarités et de la santé)
et 28 % (pour le ministère de l’Europe et des affaires étrangères) pour une part moyenne
de 8 %.
Les écarts constatés traduisent ainsi la priorisation accordée à la PSC au sein de l’action
sociale. En effet, les responsables ministériels rencontrés par la mission ont indiqué que, en
termes d’arbitrage budgétaire, la participation financière à la PSC et le budget consacré à
l’action sociale étaient bien envisagés comme une même enveloppe. Chaque ministère est
ensuite libre de réallouer cette enveloppe en fonction de ses priorités ou de ses spécificités.
Ainsi, le MEAE justifie la part allouée à la PSC au sein de son budget d’action sociale par le fait
que la majorité de ses agents exercent à l’étranger et présentent un besoin de couverture
spécifique. Inversement, le ministère de l’intérieur, qui ne participe pas financièrement à la PSC
de ses agents, affirme prioriser d’autres formes de soutien auprès de ses agents à travers
l’action sociale ministérielle.
Concernant les collectivités territoriales, la synthèse des bilans sociaux15 ne fournit pas de
données consolidées sur les montants consacrés à l’action sociale.
12 L’association rassemble un réseau de DRH des grandes villes, des départements, des régions et des
établissements publics de coopération intercommunale.
13 21 répondants.
14 L’action sociale ministérielle se distingue de l’action sociale interministérielle dont les prestations obéissent à
des règles d’attribution communes. Selon les données incomplètes communiquées par la DGAFP pour l’année 2017
(la direction ne dispose de données consolidées que pour cinq ministères), la restauration (subvention des repas)
et le logement (aides à l’installation, aides à l’accès au logement locatif, aides à la propriété…) constituent
respectivement 23 % et 9 % du total de ces budgets d’action sociale ministérielle.
15 Exploitation statistique réalisée par le Centre national de la fonction publique territoriale et la Direction générale
des collectivités locales, sous l’égide du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale, avec la participation
des centres de gestion. La dernière édition, fondée sur l’exploitation des bilans sociaux 2015, date de décembre
2018.
-7-
Annexe V
16 Les données relatives à l’action sociale ministérielle sont issues des rapports annuels de performance.
17 Il s’agit du montant annuel annoncé dans le cahier des charges du deuxième référencement.
22 La DGAC n’impute pas, jusqu’ici, l’aide à la PSC dans son budget d’action sociale.
27 Il s’agit de la participation financière prévue par le ministère, à l’exclusion des montants alloués à la PSC par les
opérateurs. Le montant total alloué à la PSC, opérateurs compris (dont l’ONF qui prévoit dans le cahier des charges
d’allouer 1 M€ par an à la PSC) s’élève à 1,7 M€.
28 Programmes 105, 185, 151 et 209.
29 Programme 224.
-8-
Annexe V
2.1. Le niveau de participation financière, très inégal selon les ministères, sous-
compense les transferts de solidarité
Le niveau de participation inscrit dans les cahiers des charges du deuxième référencement, qui
peut différer du montant effectivement versé par les ministères en fonction des arbitrages
budgétaires annuels, varie fortement entre ministères, de 3 € par an et par adhérent à
l’Éducation nationale à 121 € aux Affaires étrangères. Ces écarts révèlent la place accordée à la
PSC au sein de la stratégie de gestion des ressources humaines. Ainsi, le ministère des affaires
étrangères a indiqué à la mission que son investissement budgétaire en matière de PSC était
directement lié aux missions exercées par ses agents qui exercent en majorité à l’étranger où
ils ont particulièrement besoin d’accéder facilement à une couverture complémentaire de
qualité.
Tableau 3 : Montant annuel de la participation financière prévue par ministère dans les cahiers
des charges du deuxième référencement rapporté par adhérent (actifs et retraités)
Montant de la Montant de la
participation Nombre participation par
Ministères
financière32 d’adhérents33 adhérent
(en M€) (en €)
Ministères
économiques et 4,0 217 335 18
financiers
Éducation nationale et
4,0 1 459 653 3
recherche
Transition écologique
0,9 -34 -
et solidaire
Ministères sociaux 0,4 19 637 19
Armées 16,0 478 415 33
Justice 0,9 86 999 10
Agriculture et
0,635 12 685 47
alimentation
Affaires européennes et
1,2 9 880 121
étrangères
Culture 0,2 11 66836 17
Total 28,2 2 296 272 12
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
33Données au 31 décembre 2017. Il s’agit uniquement des adhérents directs, à l’exclusion des ayants droit. Les
adhérents issus d’opérateurs n’ont pas pu être distingués de ceux issus des ministères.
34 Pas de référencement entre le 31 décembre 2015 et le 1er janvier 2018.
35Il s’agit du montant alloué par le seul ministère de l’agriculture (1,7 M€ au total en incluant les opérateurs, dont
1 M€ alloué par l’ONF).
36 Il s’agit du nombre d’adhérents au 30 juin 2017.
-9-
Annexe V
2.1.2. En 2017, la participation financière des ministères au titre de la PSC, soit 18 M€,
a compensé moins du tiers des transferts de solidarité
S’il est resté au global inférieur à un tiers entre 2015 et 2017, le niveau de compensation des
transferts annuels de solidarité présente également une évolution contrastée selon les
années et les ministères (cf. tableau 4) :
ce taux a diminué de façon constante entre 2015 et 2017 dans trois ministères
(Économie et finances37, Affaires sociales, Éducation nationale), avec le niveau le plus
bas atteint par le ministère de l’éducation en 2017 (7 %) ;
à l’inverse, le niveau de compensation des transferts a augmenté au ministère des armées
entre 2015 et 2016 (où il a même légèrement excédé le niveau des transferts)38 ainsi que,
sur la même période, au ministère des affaires étrangères39 ;
seul un ministère (la Justice) a compensé au montant exact, en 2015 et 2016, les
transferts de solidarité notifiés.
37 Dans le cas des ministères économiques et financiers, cette baisse du niveau de compensation est en partie
imputable à la mise en œuvre en parallèle du deuxième référencement (entré en vigueur le 01/04/2017) qui a
conduit à réduire le niveau de participation en 2016 et à réaliser une « année blanche » en 2017.
38Sa diminution en 2017 est liée à la fois à la diminution de la participation financière du ministère (- 1,1 M€ par
rapport à 2016) et à l’augmentation des transferts de solidarité (+ 2,4 M€).
39 Au sein du ministère des affaires étrangères, la forte baisse du niveau de compensation observée en 2017 est due,
à niveau de participation financière inchangé (1,2 M€) au quasi-doublement des transferts de solidarité.
- 10 -
Annexe V
Tableau 4 : Taux de compensation (en %) des transferts de solidarité par la participation financière effective des ministères entre 2015 et 2017 (en M€)
Montant Montant
Montant de Taux de Taux de Montant de Taux de
des Montant de la Montant des des
la compensation compensation la compensation
transferts participation transferts de transferts
Ministères participation des transferts des transferts de participation des transferts
de financière en solidarité en de
financière en de solidarité solidarité en financière en de solidarité
solidarité 2016 2016 solidarité
2015 en 2015 2016 2017 en 2017
en 2015 en 2017
Ministères
économiques et 4,9 6,6 74,2 1,5 12,9 11,6 0,0 6,1 0,0
financiers
Éducation
nationale et 3,7 75,8 4,9 4,0 53,4 7,5 2,0 28,6 7,0
recherche
Transition
écologique et - - - - - - -
0,0 0,0
solidaire40
Ministères
0,7 1,0 75,6 0,8 1,1 72,3 0,4 0,7 59,2
sociaux
Armées 15,8 16,2 98,0 14,1 12,7 101,3 13,0 15,0 86,2
Justice 0,9 0,9 100,0 0,7 0,7 100,0 0,9 - 0,2 -
Agriculture et
0,0 0,0 - 0,0 - - 0,6 1,7 38,6
alimentation
Affaires
européennes et 1,2 1,9 63,2 1,2 1,6 91,1 1,2 3,0 40
étrangères
Culture 0,2 NC NC 0,2 NC - 0,2 NC NC
Total 27,4 102,4 26,7 22,5 82,4 27,3 18,3 54,9 33,3
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
40 Période entre la fin du premier référencement (31/12/2015) et l’entrée en vigueur du deuxième référencement (01/01/2019).
- 11 -
Annexe V
Selon l’enquête réalisée par l’Ifop pour la Mutuelle nationale territoriale (MNT) en
octobre 201741, 69 % des collectivités territoriales participeraient financièrement à la PSC au
titre de la prévoyance (soit 28 points de plus qu’en 201042) et 56 % au titre de la santé
(soit 28 points de plus qu’en 2010). Cette augmentation du nombre d’agents couverts au titre
de la PSC se serait accompagnée en revanche d’une baisse du montant annuel moyen alloué
par les collectivités qui s’élevait, par agent en 2017, à 137 € au titre de la prévoyance
(contre 210 € en 201343) et à 205 € au titre de la santé (contre 282 € en 2013).
Selon la synthèse des bilans sociaux 2015, 26 % des agents bénéficiaient d’une participation
financière de leur collectivité territoriale au titre de la couverture santé et un tiers au titre de
la prévoyance. Le montant moyen de la participation au titre de la santé est plus élevé pour les
agents de catégorie C que pour les agents de catégorie A, ce qui confirme le recours à une
modulation de la participation financière dans un but d’intérêt social.
Toujours selon l’enquête réalisée en octobre 2017 par l’Ifop pour la MNT, la propension des
collectivités à participer à la PSC en santé croît avec leur taille et leurs effectifs. La tendance
opposée prévaudrait s’agissant des contrats de prévoyance.
La synthèse des bilans sociaux 2015 indique par ailleurs que :
près de 90 % des communes et établissements de moins de 1 000 habitants n’avaient pas
mis en place de participation à la PSC ;
93 % des régions et 83 % des métropoles ou communautés urbaines avaient à l’inverse
mis en place un tel dispositif.
41 Enquête menée auprès d’un échantillon de 302 décideurs représentatif des collectivités territoriales. La
représentativité de l’échantillon a été assurée selon l’Ifop par la méthode des quotas (taille de la collectivité, région)
après stratification par type de collectivité.
42 Sondage Ifop pour la MNT réalisé auprès d’un échantillon de 401 décideurs représentatif des collectivités locales.
43 Sondage GMV pour la MNT auprès d’un échantillon de 307 décideurs représentatif des collectivités locales.
- 12 -
Annexe V
- 13 -
Annexe V
3.1.1. La participation financière annuelle prévue par les ministères dans le cadre de
la PSC, soit 28 M€, a diminué de 39 % entre le premier et le deuxième
référencement
La participation financière des ministères à la PSC, telle qu’inscrite dans les cahiers des
charges44, a accentué entre 2015 et 2018 une diminution engagée - de longue date, avec
une baisse de 20 % du soutien financier des ministères à la PSC entre 2004 où le total des
subventions allouées aux mutuelles était estimée à 43,6 M€ et 2013. La tendance constatée
entre les deux référencements peut s’expliquer par (i) des arbitrages budgétaires défavorables
à la PSC, le montant alloué à cette dernière pouvant servir du fait de sa faible visibilité de
variable d’ajustement, ainsi que (ii) par des stratégies de négociation de nouveaux rapports
garanties/prix dans le cadre du deuxième référencement et d’une ouverture à la concurrence
plus favorables, selon les responsables ministériels rencontrés, aux agents et ne justifiant plus
un soutien financier équivalent à celui qui préexistait. Comme le montre le tableau 5, alors que
le montant global alloué à la PSC a diminué de 39 %, seuls trois ministères (Armées, Culture et
Affaires étrangères) ont maintenu leur engagement de participation au niveau constaté
en 2015.
La diminution du soutien financier aux organismes référencés doit aussi tenir compte
de la facturation des moyens (agents et locaux) mis à leur disposition qui s’est
généralisée depuis 2004. Les ministères n’ont pas communiqué systématiquement à la
DGAFP la valeur annuelle des locaux ou des agents mis à disposition et facturée aux organismes
référencés. Toutefois, comme le montre le tableau 6, au moins 0,3 M€ correspondent à une aide
qui était auparavant accordée en nature au titre du soutien à la PSC.
Enfin, l’appréciation du soutien financier des ministères à la PSC doit intégrer la
question du précompte des cotisations qui reste assuré par cinq ministères, dont quatre
à titre gracieux. Les ministères économiques et financiers sont les seuls à facturer le
précompte pour un montant annuel de près de 63 000 € (cf. tableau 7)45. Trois ministères
(Affaires sociales, Armées et Transition écologique) ont supprimé à la suite de la circulaire
DGAFP de juin 2016 la possibilité du précompte des cotisations. Cette évolution aurait
engendré, selon les représentants des mutuelles concernées, des coûts substantiels de gestion
ainsi que des problèmes d’impayés, en particulier chez les publics les plus fragiles.
44 Le montant effectivement versé est décidé chaque année au regard des transferts de solidarité notifiés pour
l’année N-1. Ce montant, variable selon les années en fonction des arbitrages budgétaires propres à chaque
ministère, peut différer de celui inscrit dans le cahier des charges. Ainsi, en 2017, le ministère de l’éducation a versé
2 M€ au titre de la PSC (4 M€ en 2016) alors qu’il s’était engagé dans le cadre du premier référencement sur un
montant annuel de 12 M€.
45 Pourtant, la circulaire DGAFP du 27 juin 2016 précisait que le précompte devait être facturé à tous les organismes
complémentaires qui en faisaient la demande, qu’ils soient ou non référencés. Selon ce document, le prix facturé du
précompte est à déterminé par l’administration au regard, d’une part, du montant plancher du coût de sa mise en
œuvre par l’administration (estimée par la Direction générale des finances publiques à 0,28 € par an par adhérent)
et, d’autre part, du montant du coût évité d’appel à cotisation lorsqu’il est effectué par l’organisme lui-même
- 14 -
Annexe V
Tableau 5 : Montant de la participation financière à la PSC maximal annoncé par les ministères
(en M€)
Premier Deuxième
Ministères Évolution (en %)
référencement46 référencement47
Ministères
économiques et 7,348 4,0 - 45
financiers
Éducation nationale et
12,0 4,0 - 66,7
recherche
Transition écologique et
4,549 0,9 - 80
solidaire
Aviation civile 0,0 0,8 -
Ministères sociaux 0,8 0,4 - 52,2
Armées 16,0 16,0 0,0
Justice 3,0 0,9 - 70,4
Agriculture et
0,9 0,6 - 33,3
alimentation50
Affaires européennes et
1,2 1,2 0,0
étrangères
Culture 0,2 0,2 0,0
Total 45,9 28,2 - 38,6
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
(économie annuelle réalisée par adhérent estimée à 1,35 € par la mission d’audit économique et financier des
mutuelles de la fonction publique réalisée en 2005-2006).
46 Il s’agit de la moyenne du niveau de participation constaté entre 2009 et 2016.
47 Il s’agit du montant inscrit dans le cahier des charges.
48 Pas de participation budgétaire annuelle maximale inscrite dans le cahier des charges du premier référencement.
Il s’agit du montant de la participation financière versée à l’organisme référencé en 2015.
49 Il s’agit du niveau de participation constaté en 2009.
- 15 -
Annexe V
Tableau 6 : Valeur annuelle des locaux et agents mis à disposition en 2019 par les ministères
auprès des organismes référencés (en €)
Valeur annuelle
Mise à Valeur annuelle Nombre
des rémunérations
Ministères disposition de des locaux mis à d’agents mis à
des agents mis à
locaux (O/N) disposition disposition
disposition
Ministères
économiques et O 27 700 0 -
financiers
Éducation nationale
O NC NC
et recherche 48
Transition
écologique et O 38 700 4 274 870
solidaire
Ministères sociaux O 4 000 0 -
Armées N - 27 NC
Justice O NC 0 -
Agriculture et
N - 0 -
alimentation
Affaires
européennes et O NC 0 -
étrangères
Culture N NC 0 -
Total - 70 400 79 274 870
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
Tableau 7 : Pratique du précompte des cotisations des organismes complémentaires dans les
ministères en 2019
Coût facturé
Précompte assuré Facturation du
Ministères annuellement
(O/N) précompte (O/N)
(en €)
Ministères
économiques et O O 62 945
financiers
Éducation nationale et
O N -
recherche
Transition écologique et
N N -
solidaire
Ministères sociaux N51 - -
Armées N52 - -
Justice O N -
Agriculture et
O N -
alimentation
Affaires européennes et
O N -
étrangères
Culture N - -
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
- 16 -
Annexe V
Tableau 8 : Participation financière des ministères rapportée au total des cotisations (santé et
prévoyance) collectées par les organismes complémentaires référencés dans les ministères
en 2016 (en M€)
Montant de la
Total des cotisations En % des cotisations
Ministères participation
collectées collectées
financière53
Justice 82,2 0,9 1,0
Armées 540,6 14,1 2,6
Affaires européennes et
19,5 1,2 6,1
étrangères
Éducation nationale 1 970,3 4,0 0,2
Agriculture54 66,4 0,0 0,0
Total 7 544,4 20,2 0,3
Source : Mission, d’après données communiquées par les ministères.
Encadré 1 : Participation financière des employeurs du secteur privé à la PSC dans le cadre des
contrats collectifs obligatoires
Selon l’enquête Protection sociale complémentaire d’entreprise (PSCE), plus d’un établissement sur
deux a mis en place ou modifié une couverture existante, du fait de l’ANI de 2013. 84 % des
établissements regroupant 96 % des salariés offrent une couverture complémentaire santé contre la
moitié des établissements avant l’ANI. La proportion de salariés couverts par une complémentaire santé
de leur entreprise atteint désormais 82 %, contre 60 % en 2009.
En revanche, la participation financière de l’employeur est restée stable par rapport à 2009. En 2017,
les employeurs financent en moyenne 58 % de la prime de leurs salariés pour des contrats de
complémentaire santé d’entreprise contre 56 % en 2009. La participation de l’employeur au
financement de la complémentaire santé varie faiblement selon la taille de l’entreprise. Elle est un peu
plus élevée dans les établissements des très petites et des très grandes entreprises.
Source : Drees, Études et résultats n° 1074, juillet 2018.
54 HFP uniquement.
- 17 -
Annexe V
S’il est trop tôt pour apprécier pleinement les effets de ce deuxième référencement, qui a été
initié entre 2017 et 2018 selon les ministères, les premières données communiquées à la
mission indiquent que, pour la plupart des organismes complémentaires, le stock des
adhérents, en particulier les retraités, sont restés sur les contrats anciennement référencés, à
l’exception de deux OC ayant effectué une bascule totale sur le nouveau contrat référencé. Ce
constat s’explique par (i) la difficulté à informer les retraités, méconnus des ministères et
naturellement peu enclins à changer de contrat, de l’existence d’un nouveau référencement
mais également par (ii) le défaut de volonté des organismes référencés, soit, pour les
« tenants », à cause des contraintes associées à ces offres, notamment l’exclusion de la
prévoyance et de l’adhésion groupée à une mutuelle d’action sociale, soit, pour les « tenants »
comme pour les « entrants », par réticence à basculer sur une offre sous-tarifée pour des
« mauvais risques » qui remettraient en cause sa viabilité ou parce que l’appel d’offre leur a
interdit l’inclusion de la garantie dépendance ou l’adhésion groupée à une mutuelle d’action
sociale organisée dans le cadre du livre III du code de la mutualité. En conséquence, le faible
nombre d’adhérents constaté sur les contrats nouvellement référencés sont essentiellement
de jeunes actifs, ce qui se traduira dès la première année du référencement par un
effondrement des transferts de solidarité intergénérationnels. Cette évolution limitera en
pratique la capacité des ministères à allouer à la PSC le budget annuel auquel ils s’étaient
engagés dans les cahiers des charges.
- 18 -
ANNEXE VII
Les statuts des trois fonctions publiques prévoient des dispositions particulières
d’indemnisation en cas d’incapacité de travail due à une maladie ou à un accident, reposant sur
le maintien total ou partiel de la rémunération par l’employeur. La durée de maintien de la
rémunération et son niveau dépendent de l’origine de l’incapacité (imputable au service ou
non), ainsi que de la nature de la maladie :
dans le congé de maladie ordinaire (CMO), le fonctionnaire bénéficie du maintien de
son traitement indiciaire pendant trois mois. Son traitement est ensuite réduit de moitié
pendant les neuf mois suivants1. En cas d’accident ou de maladie imputable au service
l’agent à droit au maintien de son plein traitement pendant un an ;
lorsque le fonctionnaire est atteint d’une maladie qui « rend nécessaires un traitement et
des soins prolongés et présente un caractère invalidant et de gravité confirmée »2, il peut
être placé en congé de longue maladie (CLM) pour une durée de 3 ans, avec maintien
du traitement pendant un an et réduction de moitié pendant les deux années suivantes.
Dans le cas où l’origine de la pathologie est imputable au service, le traitement est
maintenu pendant les trois ans ;
lorsque le fonctionnaire est atteint de certaines pathologies3, il peut être placé en congé
de longue durée (CLD) pendant cinq ans, avec trois ans à plein traitement et deux ans
à demi-traitement. Lorsque l’affection est imputable au service, la durée du CLD est
portée à huit ans dont cinq à plein traitement et trois à demi-traitement.
Le demi-traitement versé au fonctionnaire ne peut toutefois être inférieur au montant des indemnités
journalières de sécurité sociale (IJSS) qu’il aurait perçues s’il relevait du régime général. En ce
cas, l’administration employeur lui verse une indemnité différentielle. En pratique cela concerne les
personnes ayant au moins trois enfants à charge pour lesquelles les indemnités journalières de sécurité
sociale (IJSS) sont calculées à partir du 31ème jour d’arrêt maladie sur la base des 2/3 du gain journalier
plafonné et dont la rémunération est inférieure au plafond de rémunération pris en compte pour le calcul
des IJSS4.
1 Le passage à mi- traitement s’effectue dès lors que l’agent a bénéficié, de manière continue ou discontinue, de son
plein traitement pendant trois mois de congé maladie sur une période de référence de douze mois à la date de sa
demande de congé.
2 Cette formulation est reprise à l’identique dans les lois relatives aux statuts des trois fonctions publiques. Un arrêté
ministériel 14 mars 1986 fixe la liste des maladies donnant droit à l'octroi de congés de longue maladie. Cette liste
n’est pas exhaustive, le congé de longue maladie pouvant être accordé pour une autre pathologie entrainant les
mêmes conséquences.
3 Tuberculose, maladie mentale, affection cancéreuse, poliomyélite ou déficit immunitaire grave et acquis.
4 Ce plafond est fixé à 1,8 SMIC. Les IJSS ne peuvent en conséquence dépasser 45,01 € / jour en 2019 ou 60,02 €/jour
à partir du 31ème jour pour les personnes ayant trois enfants à charge.
-1-
Annexe VII 2
A l’issue de ces congés, si l’agent est déclaré inapte à la reprise de son travail et ne peut être
reclassé dans un autre poste, il peut faire l’objet d’une mise en disponibilité d’office pour
raisons de santé, donnant lieu au versement d’IJSS par l’employeur, au maximum pendant
trois ans (pour les personnes en ALD) dont il faut déduire la période de maintien total ou
partiel de rémunération par l’employeur public, ou, s’il est reconnu atteint d'une invalidité
réduisant sa capacité de travail au moins des deux tiers, il peut bénéficier d’une allocation
d’invalidité temporaire5 (AIT) puis, en cas d’inaptitude définitive, être mis en retraite pour
invalidité (cf. infra 1.1.2.).
Si l’incapacité de travail est d’origine professionnelle, à l’issue des congés maladie, l’agent
continuera à percevoir son plein traitement (CMO, CLM) ou demi-traitement (CLD à l’issue des
8 ans) dans l’attente de la décision de son reclassement ou de sa mise en retraite pour
invalidité6. Par ailleurs, l’agent peut percevoir en cas d’incapacité permanente, une allocation
temporaire d’invalidité (ATI)7 qui, s’il est mis ensuite à la retraite pour invalidité, sera
transformée en rentre viagère d’invalidité venant s’ajouter à la pension de retraite.
Ce sont des instances médicales spécifiques à la fonction publique8 qui émettent des avis sur
l’ensemble des situations individuelles visées, préalablement à la décision de l’employeur :
les comités médicaux se prononcent sur la prolongation des CMO au-delà de 6 mois
consécutifs, l'attribution et le renouvellement des CLM et CLD, la réintégration après ces
congés, la mise en disponibilité d'office pour raison de santé et son renouvellement et le
reclassement d'un fonctionnaire dans un autre emploi ;
les commissions de réforme donnent un avis sur l’imputabilité au service d’un accident
ou d’une maladie et sur l’état de santé, le taux d’invalidité, notamment de l’attribution de
l’allocation temporaire d’invalidité (ATI) ou de la de mise à la retraite pour invalidité.
Le calcul de la rémunération dans les cas de passage à demi-traitement obéit à des règles
complexes qui peuvent varier selon les versants de la fonction publique et les employeurs en
ce qui concerne les primes et indemnités s’ajoutant au traitement indiciaire :
l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement sont intégralement
maintenus pendant toute la durée des congés maladie ;
la nouvelle bonification indiciaire (NBI) suit le sort du traitement indiciaire en cas de
CMO, mais est suspendue dans le CLD. Pour le CLM, elle suit le sort du traitement
indiciaire, sauf si l’agent a été remplacé dans ses fonctions, auquel cas elle est
suspendue ;
5 Articles D 712-13 à D 712-18 du code de la sécurité sociale. Les agents reconnus invalides sont classés en trois
groupes dont la définition correspond à celles des trois catégories d’invalidité de la sécurité sociale et dont les
montants plafonds d’allocation sont identiques à ceux des pensions d’invalidité (cf. infra 1.2).
6 A l’issue du CLD, il peut également être mis en disponibilité d’office pour raison de santé (avec maintien du demi-
traitement).
7 Le montant mensuel de l'ATI est égal au taux d'invalidité multiplié par 1 148 € en 2019 (traitement brut de l'indice
majoré 245).
8 L’organisation de ces instances varie selon les versants de la fonction publique : pour l’État, les instances sont soit
ministérielles (pour les agents des administrations centrales et établissements publics administratifs, certains de
ces derniers disposant toutefois de leurs propres instances) ou départementales, le secrétariat de ces instances
départementales étant assuré par les DDCS/DDCSPP. Ces instances départementales traitent aussi de la situation
des agents de la fonction publique hospitalière à l’exception de ceux de certains grands établissements (comme l’AP-
HP) qui disposent de leurs propres instances. Pour les agents de la fonction publique territoriale, le secrétariat des
instances est assuré depuis 2012 par les centres de gestion (CDG), voire de façon autonome par certaines
collectivités non affiliées elles-mêmes.
-2-
3 Annexe VII
les autres primes et indemnités, dans la fonction publique de l’État, suivent en règle
générale le sort du traitement indiciaire pendant le CMO9. C’est également le cas dans le
CLM et le CLD sauf pour celles « qui sont attachées à l'exercice des fonctions ou qui ont le
caractère de remboursement de frais »10 qui sont suspendues ;
dans la fonction publique territoriale, les conditions de suspension ou de maintien des
primes et indemnités sont fixées par délibération de la collectivité ;
dans la fonction publique hospitalière, l’indemnité de sujétion spéciale est maintenue
dans la même proportion que le traitement et la prime de service subit un abattement de
1/140ème par jour d’absence.
La rémunération des agents en congé maladie peut ainsi varier selon le type de congés maladie
dont ils bénéficient, l’employeur et la nature des primes et indemnités qu’ils reçoivent.
Lorsque l’agent public a épuisé les droits en congés maladie décrits précédemment, que son
incapacité à exercer ses fonctions est devenue définitive et qu’aucune possibilité de
reclassement n’a pu être trouvée, il peut être mis à la retraite, soit à sa demande, soit d’office.
La pension est calculée en tenant compte du nombre de trimestres acquis (y compris ceux
correspondant aux périodes de congés maladie) et du dernier traitement indiciaire perçu
pendant au moins six mois, mais sans application de la décote. Par ailleurs, si le taux d’invalidité
attribué par la commission de réforme est supérieur à 60 %, la pension ne peut être inférieure
à 50 % du traitement indiciaire des six derniers mois. En outre, en cas d’invalidité nécessitant
le recours constant à une tierce personne, une majoration spéciale peut être allouée
(1 183,73 € par mois.).
Dans le cas où l’invalidité est imputable au service, une rente viagère d’invalidité s’ajoute à la
pension. Son montant est égal à une fraction du dernier traitement indiciaire égale à son taux
d'invalidité.
9 Les primes liées au résultat peuvent toutefois être diminuées si l’agent n’a pas atteint ses objectifs du fait de la
maladie. Les primes et indemnités représentatives de frais et les primes liées à l’organisation du temps de travail
sont suspendues (circulaire DGAFP du 22 mars 2011 relative à l’application du décret n° 2010-997 du 26 août 2010
relatif au régime de maintien des primes et indemnités des agents publics de l’État et des magistrats de l’ordre
judiciaire dans certaines situations de congés.
10 Décret n°86-442 du 14 mars 1986 relatif à la désignation des médecins agréés, à l'organisation des comités
médicaux et des commissions de réforme, aux conditions d'aptitude physique pour l'admission aux emplois publics
et au régime de congés de maladie des fonctionnaires.
-3-
Annexe VII 4
1.1.3. Un capital est versé aux ayants droits en cas de décès d’un fonctionnaire
L’article D 712-19 du code de la sécurité sociale prévoit le versement d’un capital aux ayants
droit d’un fonctionnaire décédé en position d’activité, de détachement ou de disponibilité. Si le
décès survient avant l’âge légal de départ en retraite (62 ans), ce capital est forfaitaire
(13 844 € en 201911) si le décès n’est pas imputable au fonctions, mais fixé à douze fois le
montant du dernier traitement indiciaire brut mensuel en cas d'accident de service ou de
maladie professionnelle. En outre, si le décès est consécutif à un attentat, à une lutte dans
l'exercice de ses fonctions, ou à un acte de dévouement dans un intérêt public ou pour sauver
la vie d'une ou plusieurs personnes, ce capital est versé trois années de suite. Si le décès
survient après l’âge légal de départ en retraite, le capital versé est forfaitaire et d’un montant
plus faible (3 461 € en 2019).
Les agents contractuels bénéficient de dispositions du même type mais moins favorables
puisque la durée de leurs droits à congés maladie dépend de leur ancienneté dans l’emploi
public et que la durée d’indemnisation par l’employeur est moindre12 : ainsi, un agent
comptant au moins trois ans de service aura droit en CMO à trois mois à plein traitement et
trois mois à demi-traitement, et, en congé de grave maladie (dont la définition est identique à
celle du CLM) à un an à plein traitement et deux ans à demi traitement13.
En situation d’invalidité et en l’absence de reclassement, ils peuvent faire l’objet d’un
licenciement pour inaptitude, comme les salariés de droit privé et bénéficier d’une pension
d’invalidité de la sécurité sociale, dont le montant dépend de la catégorie dans laquelle ils sont
classés14.
11Chaque enfant bénéficiaire du capital décès reçoit en outre une somme complémentaire forfaitaire (833,36 € en
2019).
12 Cf. par exemple le décret n° 86-83 du 17 janvier 1986 relatif aux dispositions générales applicables aux agents
contractuels de l'État pris pour l'application de l'article 7 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions
statutaires relatives à la fonction publique de l'État.
13 En revanche, un agent comptant moins de 4 mois de service n’a pas droit au maintien de son salaire.
14 1re
catégorie : invalides capables d'exercer une activité rémunérée (30 % du salaire moyen avec un plafond
mensuel de 1 013,10 €) ; 2ème catégorie : invalides absolument incapables d'exercer une profession quelconque
(50 % du salaire moyen avec un plafond mensuel de 1 688,50 €) ; 3ème catégorie ; invalides étant absolument
incapables d'exercer une profession et étant dans l'obligation d'avoir recours à l'assistance d'une tierce personne
pour effectuer les actes ordinaires de la vie (50 % du salaire moyen + 40 % de majoration pour tierce personne avec
un plafond mensuel de 2 810,43 €).
-4-
5 Annexe VII
Toutefois, l’indemnisation par la sécurité sociale est complétée, pour la majorité des salariés (à
l’exception de ceux travaillant à domicile, des travailleurs saisonniers, intermittents ou
temporaires), par deux niveaux de garanties :
d’une part, la loi du 19 janvier 1978 relative à la mensualisation et à la procédure
conventionnelle impose aux employeurs l’obligation de compléter les IJSS pour
maintenir 90% de la rémunération brute de leurs salariés comptant plus d’un an
d’ancienneté en cas arrêt de travail (à partir du 8ème jour), pendant une durée croissante
selon leur ancienneté, puis les 2/3 de la rémunération, pendant une seconde période
dont la durée dépend également de l’ancienneté dans l’entreprise ;
d’autre part, les conventions collectives ou les accords d’entreprise peuvent instaurer
des dispositifs de prévoyance collective obligatoire venant compléter les indemnités de
sécurité sociale et les effets de la mensualisation, portées par des organismes assureurs.
Les garanties de prévoyance offertes par les organismes assureurs, dans le cadre de contrats
collectifs ou individuels, ont pour principal objet d’apporter des prestations monétaires venant
compléter les ressources des personnes subissant une perte de revenu du fait d’une incapacité
de travail temporaire ou définitive ou celles de leurs conjoints et ayants droit en cas de décès
de l’assuré.
Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) recensait ainsi en janvier 201816
215 branches professionnelles de plus de 50 000 salariés de salariés ayant signé un accord de
branche en prévoyance, couvrant 15 millions de salariés (pour 19, 355 millions de salariés de
droit privé en France au premier trimestre 2018). Dans les 39 branches couvrant plus de
100 000 salariés (soit 11.4 millions de salariés au total), les risques les plus fréquemment
couverts sont l’incapacité temporaire, l’invalidité et le décès.
15 Cotisation sur au moins 1015 fois le SMIC horaire dans les six mois précédents ou 150 heures de travail
dans les
trois mois précédents pour un arrêt de moins de six mois ; immatriculation sur au moins douze mois et cotisation
sur au moins 2030 fois le SMIC horaire dans les douze mois précédents ou 600 heures dans les douze mois
précédents au-delà.
16 « Les accords de branche en prévoyance, focus sur 62 branches couvrant plus de 50 000 salariés », CTIP,
janvier 2018.
-5-
Annexe VII 6
Graphique 1 : Part des accords de prévoyance des branches de plus de 100 000 salariés
couvrant les différents types de garanties
Les niveaux des garanties offertes dans les branches de plus de 100 000 salariés (couvrant
11,4 millions de salariés) peuvent toutefois varier sensiblement d’une branche à l’autre : ainsi,
en incapacité temporaire, les prestations versées permettent d’atteindre, avec les IJSS et les
garanties de mensualisation, en moyenne 75 % du salaire de référence mais ce niveau peut
varier de 15 à 100 % ; en invalidité, 98 % des accords prévoient l’attribution d’une rente,
représentant en moyenne 48 % du salaire de référence en catégorie 1 et 70 % en invalidité de
catégorie 2 et 3.
Selon le CTIP, 51 % des employeurs des branches de plus de 100 000 salariés participent au
financement de ces garanties à hauteur de 50 % et 49 % au-delà de ce taux.
Consacrant un principe inscrit de longue date dans les règlements des mutuelles de la fonction
publique, le décret du 19 septembre 2007 impose, pour les actifs, le couplage entre les
garanties santé et une partie des garanties de prévoyance : pour être éligible à la participation
des employeurs, les garanties doivent comporter à la fois la couverture des risques santé,
incapacité de travail et « tout ou partie des risques d’invalidité et liés au décès ». Cette règle vise
à limiter l’anti-sélection de « mauvais risques » qui seraient amenés à souscrire la couverture
prévoyance alors que les « bons risques » ne seraient pas incités à le faire. En revanche, cette
règle ne permet pas aux agents publics couverts, comme ayants droit sur le contrat collectif de
leurs conjoints, de souscrire volontairement une couverture de prévoyance, les agents
concernés représentant environ 15% des actifs publics en 2014 (cf. annexe VI).
Le décret de 2007 encadre par ailleurs le niveau des prestations servies :
pour l’incapacité temporaire, la somme des prestations servies et de la rémunération
versée par l’employeur (demi-traitement) ou des IJSS doit atteindre au minimum 75 %
du traitement indiciaire brut (TIB) sans dépasser 100% de la rémunération nette totale ;
-6-
7 Annexe VII
le capital versé en cas d’IPA ou de décès doit atteindre au minimum 70 % du TIB annuel.
Le décret interdit en outre à l’organisme assureur de tenir compte de l’état de santé dans la
tarification du risque sauf si l’adhésion est postérieure de cinq ans à l’entrée dans la fonction
publique (durée réduite à deux ans par le décret du 5 juillet 2010 pour les militaires), auquel
cas il peut établir le tarif sur la base d’un questionnaire médical. Il prévoit en outre que les
cotisations sont définies en fonction du traitement ou de la rémunération (donc sans tenir
compte de l’âge), en cohérence avec la détermination des prestations en fonction du traitement
antérieur.
Enfin, il est à noter que le mode de calcul de la participation financière de l’employeur,
plafonnée par le montant des transferts de solidarité intergénérationnels et familiaux sur le
risque santé n’autorise pas les ministères à soutenir directement l’adhésion de leurs agents
aux garanties de prévoyance17.
2.2. Dans la FPT, seules les offres sélectionnées dans le cadre des conventions
de participation sont soumises à des conditions réglementaires, portant sur
leurs modalités de tarification
Le décret du 8 novembre 2011 n’impose en revanche aucun couplage entre les garanties santé
et prévoyance. Il prévoit toutefois que ces dernières doivent couvrir le risque incapacité
temporaire de travail et « le cas échéant, tout ou partie des risques d’invalidité et liés au décès ».
Le décret définit les règles à respecter par les garanties pouvant bénéficier du financement de
l’employeur :
pour les offres labellisées, la seule exigence est de couvrir le risque d’incapacité de
travail ;
pour les offres sélectionnées dans le cadre des conventions de participation, les
conditions sont les suivantes :
la tarification doit être uniforme et être exprimée en pourcentage de la
rémunération ;
l’adhésion ne peut être conditionnée par l’âge ou l’état de santé des agents à
condition que cette adhésion intervienne pendant les six premiers mois qui
suivent la date de prise d’effet du contrat ou du règlement ou dans les six premiers
mois qui suivent la date d’embauche. Au-delà de ce délai, l’adhésion pourra être
subordonnée à une tarification différente fondée sur un questionnaire médical ;
En outre, l’arrêté du 8 novembre 201118 prévoit que les organismes complémentaires
candidats pour les garanties de prévoyance dans le cadre d’une convention de participation
fournissent une estimation du montant des transferts de solidarité intergénérationnels
prévisionnels, calculés comme le résultat d’exploitation prévisionnel pour les adhérents âgés
de plus de 50 ans19.
17 On pourrait toutefois considérer que les garanties santé et prévoyance étant obligatoirement couplées, la
participation financière de l’employeur soutient aussi la prévoyance, à condition que le niveau des transferts de
solidarité sur le risque santé permettent de verser une participation financière,
18Arrêté du 8 novembre 2011 relatif aux critères de choix des collectivités territoriales et des établissements
publics en relevant dans le cas d'une convention de participation.
19 Différence entre les prestations versées (majorées des variations de provisions et d'un chargement de gestion
forfaitaire de 10 %) et les cotisations correspondantes, majorées des variations de provision pour cotisations non
acquises.
-7-
Annexe VII 8
A la différence des employeurs de la FPE, les collectivités territoriales peuvent par ailleurs
participer au financement des garanties de prévoyance labellisées ou conventionnées
auxquelles leurs agents ont adhéré et moduler leur participation en fonction du revenu et de
la situation familiale de ceux-ci, sans être limitées par le montant des transferts de solidarité.
-8-
9 Annexe VII
À noter que dans plusieurs cas, l’organisme assureur de certaines garanties n’apparaît pas dans
la convention de référencement mais seulement dans le règlement ou le contrat définissant les
conditions applicables aux garanties. Dans deux cas, il s’agit d’un contrat souscrit par
l’organisme référencé auprès de l’organisme assureur.
-9-
Annexe VII 10
Cette multiplicité des organismes participant à la couverture des risques ne paraît toujours
bien identifiée par les ministères. Les conventions mentionnent les organismes intervenant en
co-assurance mais pas les autres types d’intervention comme la souscription d’un contrat par
l’organisme référencé auprès d’un autre organisme assureur, ces contrats pouvant néanmoins
figurer en annexe21. Le choix de ne rendre signataire de la convention qu’un seul organisme
mandataire répond au souhait des ministères d’en simplifier la gestion, mais leur donne peu
de prise sur le contenu des contrats éventuellement passés entre les organismes assureurs.
3.2. La question du transfert des adhérents vers les nouvelles offres au terme
du référencement est diversement traitée
L’annexe sur l’évolution de la population couverte par les offres référencées (annexe n° VI) met
en évidence, dans plusieurs ministères, la lenteur du transfert des adhérents aux offres
retenues lors du premier référencement vers celles retenues dans le cadre du deuxième
référencement. Compte tenu du caractère facultatif de l’adhésion, les dispositions
réglementaires n’encadrent pas les conditions de ce transfert en dehors d’une obligation
d’information des adhérents à la charge de l’organisme perdant son référencement, celui-ci
devant en outre permettre à ses adhérents de changer d’organisme dans un délai de trois mois
après l’envoi de cette information22.
Une des explications de cette situation réside dans le fait qu’en l’absence de dispositions liant
la durée de validité des contrats et règlements mutualistes collectifs à la durée du
référencement, ceux-ci peuvent continuer à s’appliquer si l’adhérent n’utilise pas la possibilité
de résiliation mentionnée ci-dessus, étant précisé qu’en ce cas, il ne peut ensuite résilier son
adhésion qu’aux échéances annuelles suivantes.
Les conventions de référencement prévoient toutes la possibilité de résiliation à l’initiative du
ministère concerné et traitent des conséquences de cette résiliation, ainsi que des
conséquences du non renouvellement, en prévoyant les modalités de transfert au nouvel
organisme référencé des données relatives aux adhérents, à la sinistralité et aux dépenses
constatées, ainsi que les modalités d’information des adhérents, conformément aux termes du
décret. Elles prévoient en outre le maintien des droits aux prestations de prévoyance nés avant
leur terme et énoncent le principe d’un transfert des provisions relatives à ces prestations
entre l’ancien et le nouvel organisme référencé.
21 C’est notamment le cas des conditions générales et particulières du contrat souscrit par la MGEFI auprès de MFP
prévoyance qui sont jointes en annexe de la convention de référencement passée par le ministère chargé de
l’économie et des finances. En revanche, le contrat passé par Harmonie fonction publique avec MUTEX dans le cadre
du référencement du ministère de l’agriculture n’est pas annexé à la convention.
22Article 11 du décret du 19 septembre 2007. Ce texte n’impose en revanche aucune obligation à un organisme
conservant son référencement mais pour une nouvelle offre.
- 10 -
11 Annexe VII
Toutefois, elles ne précisent souvent le sort des contrats et règlements mutualistes collectifs
au terme du référencement que de façon allusive : ainsi une formule fréquemment utilisée dans
le chapitre relatif à la prise d’effet des garanties est que « les garanties cessent de produire leurs
effets à la date d’effet de la résiliation ou de non renouvellement de la convention de
référencement et, en conséquence, des contrats ou règlements qu’elles mettent en œuvre23 »,
sous réserve du maintien des garanties sur les risques survenus. D’autres conventions utilisent
une formule plus directe, mais seulement en cas de résiliation anticipée : « la résiliation
anticipée entraine de plein droit la caducité du règlement mutualiste collectif / des contrats
collectifs conclu / conclus pour son application »24. D’autres conventions ne prévoient pas de
dispositions particulières, en dehors des obligations prévues par le décret de 200725.
Les dispositions des règlements et contrats collectifs peuvent toutefois venir préciser ce point
en établissant un lien entre le terme de la convention et leur propre terme. Dans les règlements
mutualistes collectifs de la MGEN, ce lien est ainsi établi : « la résiliation ou le non
renouvellement de la convention et, par voie de conséquence, du présent règlement… ». Dans le
cas d‘un contrat collectif à adhésion facultative souscrit directement par un ministère auprès
d’un organisme assureur26, le terme du référencement met fin au contrat. La situation peut en
revanche être variable pour un contrat collectif souscrit par la mutuelle référencée auprès d’un
autre organisme27, qui peut prévoir une résiliation automatique ou ne rien prévoir, laissant
aux parties la possibilité de le prolonger ou de le remplacer par un autre contrat.
La fixation d’un terme au règlement ou contrat collectif peut faciliter le transfert des adhérents
vers la nouvelle offre référencée mais ne garantit toutefois pas l’automaticité de ce
transfert puisque l’organisme assureur pourra toujours proposer à ses adhérents un nouveau
règlement ou contrat28. Certains contrats ou règlements prévoient même expressément cette
possibilité en engageant l’assureur à proposer à leur terme aux adhérents préalablement
couverts une couverture individuelle, avec des niveaux de garanties identiques, sans délai
d’attente ni formalités médicales.
3.3. Les offres proposées viennent compléter les protections statutaires sans
garantir toutefois une adéquation parfaite entre les décisions des
employeurs et les droits aux prestations, les niveaux de garanties
dépendant des niveaux de cotisation choisis par les agents
L’analyse des cahiers des charges établis par les ministères et des offres référencées montre
que celles-ci respectent les conditions réglementaires fixées par le décret du 19
septembre 2007.
25Conventions des ministères chargés des affaires étrangères, de l’agriculture, de l’économie et des finances. A
noter toutefois que ce dernier organise dans sa nouvelle convention passée avec le même organisme le basculement
des adhérents vers la nouvelle offre en décidant de la fermeture de l'offre précédente.
26 Contrats souscrits par le ministère des armées, de l’agriculture (avec AG2R), le MEN-MESR (avec la CNP)
27 Contrat souscrit par Intériale auprès d’Axa France Vie et de l’UITSEM (référencement MEN-MESR) ; contrat
souscrit par HFP auprès de Mutex (référencement du ministère de l’agriculture). A noter par ailleurs le cas
particulier du contrat collectif de prévoyance souscrit par l'association MGAS Protection auprès de la MGAS et de la
SHAM dans le cadre du référencement des ministères sociaux.
28Pour mémoire, les règlements mutualistes sont adoptés par l’assemblée générale des adhérents, donc par la
mutuelle seule, alors que les contrats sont négociés entre au moins deux parties.
- 11 -
Annexe VII 12
Le couplage, pour les actifs, entre garanties santé et une partie des garanties de prévoyance est
ainsi systématiquement assuré avec au minimum la couverture des risques incapacité
temporaire de travail, capital décès et invalidité permanente et absolue (IPA, également
dénommée « perte totale et irréversible d’autonomie-PTIA »). Le versement d’une rente
temporaire en cas d’invalidité n’est en revanche proposé qu’en option, sauf dans quelques
ministères29. Par ailleurs, les retraités n’ont accès qu’à certaines garanties, telles que la
couverture du risque dépendance lorsque celle-ci est proposée en option.
La recommandation de la circulaire du 27 juin 2016 demandant à l’employeur public de
« veiller à ce que les offres que les organismes candidats déposeront n’incluent pas de contrat
dépendance obligatoire » a de même été respectée par l’ensemble des ministères à l’exception
du ministère de l’économie et des finances, le contrat souscrit par la MGEFI auprès de MFP
prévoyance pour les capitaux décès et IPA incluant la couverture du risque dépendance30.
Les niveaux minima des garanties pour l’incapacité temporaire et le capital versé en cas d’IPA
ou de décès sont également respectés, de même que le plafond de 100% de la rémunération
nette totale pour l’incapacité temporaire.
Par ailleurs, comme le prévoit le décret, la tarification est essentiellement fondée sur le niveau
de rémunération et le niveau de garantie choisi, sous forme d’un taux de cotisation applicable
à l’assiette (TIB + tout ou partie des primes, selon le ministère et l’option), en cohérence avec
le mode de calcul de la prestation. Il n’est pas tenu compte de l’état de santé, sauf dans le cas
d’adhésion tardive prévu par le décret, disposition appliquée par la majorité des organismes
assureurs qui peuvent alors établir le tarif sur la base d’un questionnaire médical. La
tarification n’est pas fondée sur l’âge, sauf sous forme d’une minoration de tarif offerte aux
jeunes actifs proposées par certaines offres (Ministère des finances, MTES, une des offres
retenues par le Ministère des armées31).
- 12 -
13 Annexe VII
3.3.2. Les organismes référencés ont presque tous défini des exclusions de couverture
et introduit des modalités de contrôle médical, sans encadrement par les cahiers
des charges
La quasi-totalité des contrats prévoient des motifs d’exclusion du bénéfice des garanties de
prévoyance. Certaines relèvent de la force majeure (guerre civile ou étrangère, accident
nucléaire, cataclysme, etc.) ou se justifient par la limitation du risque d’anti-sélection (suicide32,
mutilation volontaire, participation à des actions violentes, rixes, attentats, accident dont
l’assuré, en état d’ivresse, est responsable, usage de drogues, meurtre sur assuré par
bénéficiaire). D’autres visent simplement l’exposition volontaire de l’assuré à différents
risques comme la participation à des défis sportifs hors manifestions organisées, la
participation à des paris, courses, tentatives de records, essais préparatoires ou de réception
d’un engin, la pratique de sports dangereux non encadrée, la participation à des courses
automobiles ou la pratique d'un sport sans respect des règles de sécurité ou encore la
navigation aérienne à bord d'un appareil « conduit par un pilote ne possédant pas de brevet
valable pour l’appareil utilisé ou ayant une licence périmée ».
Ces clauses peuvent être légitimes mais ne sont pas forcément bien identifiées par les
adhérents qui peuvent s’estimer à tort protégés lorsqu’ils pratiquent certaines activités à
risques. Certains organismes mettent toutefois en ligne sur leur site des documents
d’information simplifiés (selon les préconisations du comité consultatif du secteur financier)
qui présentent les principales exclusions applicables à chaque garantie.
La plupart des règlements ou contrats prévoient par ailleurs que l’organisme assureur peut,
lors de la demande de prestation (incapacité temporaire ou invalidité) ou en cours de service
de celle-ci, diligenter un contrôle médical afin de pouvoir constater la réalité et réalité du droit
à prestation et en suspendre le versement au vu des résultats de ce contrôle. Ils précisent en
outre le plus souvent que les décisions prises par l’employeur au vu des avis des instances
médicales ou par l’organisme de Sécurité sociale ne leur sont pas opposables. Des procédures
de conciliation (avec le médecin traitant de l’assuré) et d’arbitrage (recours à un expert désigné
par les deux parties) sont en ce cas prévues.
Les cahiers des charges du deuxième référencement ont laissé toute liberté aux organismes
candidats pour introduire de telles clauses, la seule contrainte imposée étant de formuler
clairement les exclusions appliquées. Si l’ensemble des organismes rencontrés par la mission
a affirmé que la mise en œuvre de ces exclusions et contrôles était rare et visait seulement à
leur permettre de ne pas prendre en charge les conséquences d’une exposition volontaire et
excessive à des risques ou d’une utilisation abusive par l’employeur des possibilités de mise en
congé maladie ou invalidité, l’existence même de ces clauses, ne permet pas de donner aux
agents l’assurance d’une adéquation entre leur situation au regard des statuts et leur droit au
versement des prestations complémentaires.
En particulier, la possibilité de divergences d’avis entre les instances médicales de la fonction
publique ou les médecins-conseils des organismes de sécurité sociale et ceux des organismes
complémentaires peut aboutir à des situations complexes33 et à des délais de règlement
réduisant l’efficacité de la couverture complémentaire.
33 D’autant plus que les délais de traitement des dossiers par les instances médicales peuvent être longs. Cf.
notamment le rapport d’évaluation du dispositif des instances médicales de la fonction publique, IGA-IGF-IGAS-
IGAENR de mars 2017, http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2016-128R-Tome1.pdf.
- 13 -
Annexe VII 14
3.3.3.1. Les conditions de versement des prestations sont ajustées aux règles de maintien
de la rémunération en matière de congé maladie
34 Ce qui n’est possible que pendant trois ans au total dont il faut déduire la durée du maintien du traitement ou du
demi-traitement en application du statut : un agent ayant épuisé son droit à CMO, peut ainsi percevoir des IJSS
pendant deux ans au maximum ; un agent ayant épuisé son droit à CLM ne peut en revanche pas percevoir d’IJSS
mais peut toutefois bénéficier de l’AIT si sa capacité de travail est réduite des deux tiers.
35 Les règlements de la MGEN prévoient d’indemniser les personnes n’ayant pas ou plus droit aux IJSS (faute d’une
durée d’activité suffisante ou ayant épuisé ces droits) et calculent alors le montant de leur prestation ITT en
déduisant un montant virtuel d’IJSS. Mais ils ne mentionnent pas la situation des agents percevant l’AIT.
- 14 -
15 Annexe VII
certains documents mettent fin à la prestation à la fin des droits statutaires et des droits
à IJSS ou après 1096 jours d’arrêt de travail (3 ans) , donc dans des situations où
l’agent peut se voir privé de ressources s’il ne bénéficie pas de l’AIT ;
le décès de l’assuré ou l’attribution du capital IPA sont également des motifs
d’interruption du versement inclus dans l’ensemble des contrats et règlement ;
il en est de même pour un contrôle médical concluant à l’absence de droit à la prestation.
La variabilité de ces clauses entre les règlements et contrats, parfois entre ceux
d’organismes référencés par un même ministère, interroge sur l’absence de cadrage par
les cahiers des charges des appels d’offres et sur la qualité de l’information donnée aux
adhérents ou futurs adhérents, les notices d’information, règlements et contrats qui les
contiennent ne leur étant souvent communiqués qu’après l’adhésion.
3.3.3.2. Les options permettent d’élargir l’assiette aux primes et de rapprocher le niveau
d’indemnisation de la rémunération d’activité
Le niveau de ressources garanti varie selon les options proposées, les ministères se montrant
soucieux dans les cahiers des charges de permettre aux agents de choisir un niveau répondant
à leurs besoins mais aussi à leurs capacités financières, les cotisations progressant fortement
avec les garanties36. Les solutions retenues ont généralement consisté à prévoir plusieurs
options se distinguant par les niveaux de ressources garantis, entre le plancher de 75 % du TIB
et le plafond de 100 % de la rémunération nette totale, la prestation allouée étant calculée
comme un différentiel entre ces niveaux et la rémunération maintenue ou les IJSS perçues.
Plusieurs ministères (MTES, MEN-MESR, Armées, Agriculture) ont toutefois imposé une
assiette de cotisations incluant les primes (notamment la rémunération fiscale brute ou nette),
parfois avec un plafond (primes plafonnées en pourcentage du TIB au Ministère de la Justice et
pour les ouvriers d’État des Armées).
36 La prestation ITT étant un différentiel entre le niveau de ressources garanties et la rémunération maintenue par
l’employeur ou les IJSS perçues, toute augmentation de ce niveau implique une augmentation plus que
proportionnelle de la cotisation.
- 15 -
Annexe VII 16
Tableau 2 : Niveaux de revenus garantis en ITT par les offres référencées par les ministères
dans le cadre du deuxième référencement
Assiette des prestations et
Ministère Niveau de revenu garanti
cotisation
Ministères sociaux
Offre de base
revenu de référence : TIB 75 % TIB+NBI38
(fonctionnaires) ou salaire brut
Option 1 85 % TIB+NBI
(contractuel)37
Option 2 95 % TIB+NBI
Ministère de l’économie et des
finances
Options 1 et 2 TIB 100 % TIB
MTES-MCT
Option 1 90 % rémunération nette
rémunération nette fiscale
Option 2 100 % rémunération nette
MEN-MESR-Culture-MJS
Offre de base traitement de référence : 75 % traitement de référence
Option 1 rémunération fiscale brute au 85 % traitement de référence
titre de l'activité entrant dans le
Option 2 champ du référencement 95 % traitement de référence
Ministère des Armées
Offre 1 traitement de référence : TIB ou 75 % traitement de référence
solde de base + primes ; salaire
Offre 2 brut de base + 16 % pour 80 % traitement de référence
Ouvriers d’État
Ministère de la Justice
Offre 1 75 % TIB
90% TIB + primes (plafond
Offres 2 et 3 TIB ou salaire de base 25% TIB)
100% TIB + primes (plafond
Offre 4
25% TIB)
Ministère des affaires étrangères
77% TIB + primes (plafond
offre unique obligatoire
20% TIB)
TIB ou salaire de base
garanties optionnelles
néant
complémentaires
Ministère de l’Agriculture
100 % rémunération nette
Formules A, B et C rémunération nette imposable
totale
Source : Mission, d’après données des ministères et organismes.
37 L’une des deux offres référencées laisse le choix à l’adhérent d’inclure les primes dans l’assiette.
- 16 -
17 Annexe VII
Le passage en invalidité avant l’âge de retraite peut représenter pour l’agent public une forte
baisse de ses ressources, surtout si cette invalidité n’est pas imputable au service. En effet :
pour les fonctionnaires, d’une part le traitement indiciaire atteint peut être inférieur à
celui du grade ou de l’échelon terminal et, d’autre part, même en l’absence de décote, le
taux de pension est réduit au prorata du nombre de trimestres manquants pour atteindre
le taux plein ;
pour les contractuels, la pension d’invalidité de la sécurité sociale, calculée sur la base
du salaire moyen sous plafond des dix meilleures années, dépend de la catégorie
d’invalidité (50 % du salaire moyen pour une invalidité de deuxième catégorie
(incapacité d’exercer toute activité professionnelle).
Seule la perception d’une rente peut permettre de limiter la perte de revenus correspondante.
La garantie « incapacité permanente et absolue » incluse dans toutes les options des offres
référencées ne répond pas à ce besoin :
39 Ainsi que le ministère des armées pour les personnels civils, mais seulement pour les agents en CMO.
- 17 -
Annexe VII 18
40 Les ministères sociaux sont les seuls à avoir distingué deux niveaux de rente permettant notamment de couvrir
l’incapacité permanente partielle (taux d’incapacité compris entre 33 % et 66 % ou invalidité de première
catégorie).
- 18 -
19 Annexe VII
Tableau 3 : Niveaux de revenu garantis en rente invalidité par les offres référencées par les
ministères dans le cadre du deuxième référencement
Assiette des prestations et
Ministère Niveau de revenu garanti
cotisation
Ministères sociaux
Offre de base revenu de référence : TIB Néant
(fonctionnaires) ou salaire brut
Option 1 (contractuel)41 55 % TIB42
Option 2 75 % TIB
Ministère de l’économie et des
finances
Options 1 et 2 TIB 45 % TIB (complément à la
rémunération perçue)
MTES-MCT
Option 1 rémunération nette fiscale 80 % rémunération nette
Option 2 100 % rémunération nette
MEN-MESR-Culture-MJS
Offre de base traitement de référence : 50 % traitement de référence
Option 1 et 2 rémunération fiscale brute au 75 % traitement de référence
titre de l'activité entrant dans le
champ du référencement
Ministère des Armées
Offre 1 bis traitement de référence : TIB ou 75 % traitement de référence
Offre 2 bis solde de base + primes ; salaire 85 % traitement de référence
brut de base + 16 % pour
Ouvriers d’État
Ministère de la Justice
Offres 3 et 4 TIB ou salaire de base 75 % TIB
Ministère des affaires étrangères
offre unique obligatoire TIB ou salaire de base néant
garanties optionnelles 75 % TIB
complémentaires
Ministère de l’Agriculture
Formule C rémunération nette imposable 85 % rémunération nette totale
Source : Mission, d’après données des ministères et organismes.
Comme en incapacité temporaire, le niveau de ressources garanti varie selon les options
proposées et la base de calcul retenue, incluant ou non les primes. Les taux de cotisation varient
en conséquence fortement, entre 0,1-0,25 % du TIB pour les garanties se situant autour de
50 % de la rémunération nette totale) à 0,5-1 % de la rémunération nette totale pour les
niveaux de garantie dépassant 85 % de la rémunération nette. On observe également de fortes
variations tarifaires entre les assureurs d’un même ministère, à niveaux de garantie
équivalents (parfois du simple au double).
Les données statistiques fournies par les ministères sont peu explicites sur le risque invalidité
puisque seuls le MEN-MESR et le MTES-MCT ont communiqué des chiffres sur les agents mis
en retraite pour invalidité.
41 L’une des deux offres référencées laisse le choix à l’adhérent d’inclure les primes dans l’assiette.
- 19 -
Annexe VII 20
Comme indiqué précédemment le capital versé à la famille de l’agent en cas de décès peut être
versé par anticipation à l’agent qui se trouve en situation d’invalidité permanente et absolue.
Le montant du capital est défini en pourcentage du TIB ou de la rémunération totale (incluant
les primes) et s’échelonne, selon les ministères et les options entre le minimum de 70 % du TIB
annuel jusqu’à 150 et même 180 voire 200 % de la rémunération annuelle totale.
Une seule offre, retenue par les ministères sociaux, prévoit un doublement du capital en cas
décès accidentel et un triplement en cas de décès imputable à un accident de service ainsi
qu’une majoration en cas de décès concomitant du conjoint.
Ces garanties sont fréquemment complétées par des garanties additionnelles : capital orphelin,
pour des montants de l’ordre de 10 000 € par enfant, capital orphelin handicapé, rentes
éducation (seulement au MTES-MCT), rente enfant handicapé (autour de 2 000 € par an).
Les tarifs, s’étage entre 0,2 % et 0.7 % de l’assiette de cotisation (TIB ou rémunération nette
totale) avec des variations significatives, même entre organismes référencés par le même
ministère et pour des garanties identiques.
Hormis le ministère des finances pour lequel la garantie dépendance est incluse dans la
garantie décès-IPA, les autres ministères n’ont accepté une telle offre qu’en option. Les
garanties proposées consistent dans le versement d’une rente mensuelle viagère de l’ordre de
500 €, ce montant pouvant être réduit au cas où la personne reste à domicile. Des prestations
d’assistance peuvent compléter la rente.
Le versement de la rente est subordonné à la reconnaissance par l’assureur de l’état de
dépendance, selon des critères et des modalités et référentiels d’évaluation propres à chaque
contrat ou règlement. Plusieurs des contrats ou règlements examinés se réfèrent à la grille
AGGIR utilisée par les équipes médico-sociales des départements pour l’évaluation du droit à
l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), éventuellement combinée avec d’autres outils
d’évaluation, d’autres ne s’y référant pas. Toutefois, même en cas d’utilisation d’AGGIR, les
organismes assureurs procèdent à leur propre évaluation sans reconnaitre automatiquement
le classement en GIR effectué par le département.
Ces garanties sont annuelles, l’assureur pouvant réviser le tarif chaque année en fonction de
l’équilibre technique du contrat, mais s’engageant, dans les contrats examinés, à ne pas
moduler le tarif en fonction de l’évolution de l’état de santé de l’assuré.
4. Dans la FPT, les niveaux de couverture offerts sont mal connus du fait
de la diversité des offres
Il n’existe pas de système national de remontée d’informations permettant de disposer de
données statistiques fiables sur la population des agents des collectivités territoriales couverte
par un dispositif de protection sociale complémentaire, en maladie comme en prévoyance. Il
n’existe pas non plus de données budgétaires relatives à la participation financière des
collectivités, ces dépenses n’étant pas spécifiquement identifiées dans la nomenclature
budgétaire et comptable. La nature et les niveaux des garanties souscrites en prévoyances sont
encore moins connues :
- 20 -
21 Annexe VII
l’absence de critère de labellisation des offres de prévoyance (cf. infra 2.2.) conduit à ne
pas demander aux prestataires qui en sont chargés d’analyser leur contenu ;
il n’existe pas de dispositif de collecte et d’analyse des offres retenues dans le cadre des
conventions de participations ;
une part importante des agents a souscrit des garanties de prévoyance, en dehors des
offres labellisées ou conventionnées, soit dans le cadre de contrats collectifs souscrits
pas les collectivités avant la parution du décret de 2011, soit à titre individuel43 ,
garanties qui sont encore moins bien connues.
Les sources déclaratives dont la mission a pu disposer (synthèse des bilans sociaux établie par
la DGCL enquêtes réalisées par certains opérateurs comme la MNT, questionnaires adressés
par la mission auprès de la fédération des centres de gestion, de l’association des DRH de
grandes collectivités, de l’Assemblée des départements de France et de Régions de France) ont
permis de recueillir des éléments d’information mais partiels et parfois non homogènes.
4.1. Malgré la participation des employeurs, seul un agent sur deux environ
serait couvert en prévoyance
Les données recueillies par la mission montrent une réelle montée en charge des dispositifs
permettant une participation de l’employeur à la couverture complémentaire : un document
réalisé en commun par les associations d’élus, le centre national de la fonction publique
territoriale (CNFPT) et Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG), intitulé
« horizons 2018 » constate une forte progression avec 57 % des collectivités ayant mis en place
un tel dispositif en 2017 contre 44 % en 201444. En 2017, 81 % des dispositifs mis en place
incluaient des garanties de prévoyance (51 % portant sur la santé et la prévoyance et 30 %
seulement sur la prévoyance). Bien que différents, les chiffres fournis par la MNT issus d’un
sondage réalisé à sa demande45 font état d’une progression du même ordre : 69 % des
collectivités offrent une participation financière à un contrat de prévoyance en 2017 contre
41 % en 2010.
Le même sondage précise que la participation financière moyenne des collectivités aux
garanties de prévoyance s’élève à 11,40 € par mois en 2017 (contre 17,50 € en 2013)46, la
participation moyenne aux garanties santé s’élevant à 17,10 €. Cette participation s’effectue
désormais majoritairement dans le cadre d’une convention de participation (54 % des
collectivités finançant la prévoyance en 2017 contre 32 % en 2013). Ce constat est corroboré
par la FNCDG qui estime que la convention de participation est choisie par les deux tiers des
collectivités qui financent la prévoyance de leurs agents.
Malgré cette progression de la participation des employeurs, la proportion d’agents couverts
en prévoyance ne dépasserait pas 50 % selon la MNT
43 La Mutuelle nationale territoriale (MNT) indique ainsi que fin 2018 que 45 % de ses 443 000 adhérents en
prévoyance étaient dans ce cas.
44La synthèse des bilans sociaux de 2015 indique que 37 % des collectivité participaient alors au financement des
garanties de prévoyance, soit un écart de 7 points avec le sondage MNT de 2014..
45Sondage réalisé sur un échantillon de 302 décideurs des collectivités territoriales (responsables RH, directeurs
généraux ou directeurs généraux adjoints des services, élus) ; représentativité assurée par la méthode des quotas
après stratification par type de collectivité.
46La synthèse des bilans sociaux de 2015 indique un montant moyen de participation de 128 € par an, soit 10,7 €
par mois.
- 21 -
Annexe VII 22
Les enquêtes et sondages mentionnés ne renseignent pas sur le contenu des garanties de
prévoyance proposées. L’analyse de quelques offres de prévoyance communiqués par les
organismes rencontrés par la mission ou accessibles en ligne montrent qu’elles sont
comparables avec celles proposées par les mutuelles référencées pour les agents de la fonction
publique de l’État.
Les offres que la mission a pu examiner se caractérisent toutefois par une plus grande
modularité des niveaux de couverture, laissant par exemple aux agents la possibilité de choisir
un montant forfaitaire d’indemnités journalières qui leur seront versées en cas d’ITT ou
d’opter pour un complément de rémunération fonction du salaire antérieur, avec le choix
d’inclure ou non les primes dans l’assiette, probablement pour s’adapter aux capacités
contributives plus faibles en moyenne dans la fonction publique territoriale où les trois quarts
des agents appartiennent à la catégorie C. En invalidité, la couverture sous forme de rente
paraît moins fréquente que dans la fonction publique d’État, sans doute pour la même raison,
certaines offres proposant toutefois un capital calculé comme un complément de rémunération
jusqu’à l’âge légal de la retraite mais versé en une fois.
Il faut souligner que les agents territoriaux sont davantage exposés aux risques d’incapacité
temporaire et d’invalidité que ceux de la fonction publique de l’État :
selon la MNT, la part des agents ayant connu un arrêt de travail de plus de trois mois est
passée de 4,8 % en 2008 à 6,3 % en 2016, en raison notamment de l’augmentation de
l’âge moyen des agents et du poids des filières techniques regroupant des métiers
exposés, ce constat valant aussi pour les arrêts de travail imputables à des causes
professionnelles47 ;
les données statistiques de la CNRACL48 montrent qu’en 2017, les attributions de
pension de droit direct pour invalidité ont représenté près de 10 % des attributions
totales de pension dans la FPT (4006 sur 40 796), alors qu’elles n’ont représenté que
5,7 % des pensions attribuées en 2017 aux agents de la fonctions publique de l’État49
avec un âge moyen inférieur de 5,5 ans à l’âge de liquidation des pensions de retraite
(56,6 contre 61,9 ans) et une pension moyenne inférieure de 25 % (988,3 € contre
1 319,5 €).
Plusieurs des interlocuteurs de la mission estiment que la mise en concurrence des organismes
complémentaires préalable à la conclusion des conventions de participation a entrainé une
compétition tarifaire, particulièrement sur la prévoyance, dont les effets pourraient remettre
en cause leur équilibre financier.
47La synthèse des bilans sociaux 2015 indique en moyenne 6,5 accidents de service pour 100 agents en emploi
permanent dont 8,6 dans la filière technique, 10,9 dans la police et 15,4 dans les services d’incendie et secours.
48 CNRACL, recueil statistique 2017.
- 22 -
23 Annexe VII
50 Le 4° de l’article 17 du décret du 8 novembre 2011 impose aux candidats à une convention de participation
d’indiquer les limites, âge par âge, au-delà desquelles le tarif proposé ne peut évoluer au cours de la période couverte
par la convention.
51 Articles 20 et 21 du décret du 8 novembre 2011.
- 23 -
ANNEXE VIII
La présente fiche analyse les niveaux de couverture en matière de santé des agents publics en
s’appuyant sur des analyses réalisées par l’IRDES et par la DREES. La première partie traite de
la couverture en santé des agents publics, qu’elle soit référencée ou non, les autres parties
abordent, quant à elles, la couverture santé référencée par les ministères.
Les nombreux paramètres qui entrent en ligne de compte pour la tarification des contrats
(garanties proposées, âge, composition familiale, ancienneté de souscription, revenu, lieu de
résidence etc.) rendent délicate une analyse comparative des contrats sous l’angle qualité /
prix ; du reste, le CCSF a abandonné l’idée de réaliser1 des analyses comparatives générales et
privilégie le développement des comparateurs de prix pour que les consommateurs puissent
choisir le contrat d’assurance santé le plus adapté à leur profil et à leurs besoins. Le critère de
prix ne peut être le seul au regard de la variabilité des garanties, et des besoins des assurés.
Des engagements d’amélioration de la lisibilité des garanties ont par ailleurs été pris, à deux
reprises, par les assureurs complémentaires.
Encadré 1 : Les comparateurs de prix et les démarches visant à une meilleure lisibilité des
contrats
Le comité consultatif du secteur financier (CCSF) avait, après saisine par le ministre de l’économie, des
finances et de l’industrie en 2011, formulé un avis (26 mars 20132) « pour renforcer la transparence et
la qualité des comparateurs d’assurances complémentaires santé sur internet » -à la suite d’un avis en
2012 sur les comparateurs d’assurances de dommages.
Il constatait en particulier l’importance qu’avant de changer de contrat de complémentaire santé,
l’assuré soit attentif, notamment, aux garanties viagères du contrat antérieur, et à la tarification en
fonction de son âge. L’avis de 2013 recensait les règles à respecter par les comparateurs. Ainsi : « le
contenu et les limites des garanties sont présentés clairement. En particulier les conditions de
remboursement sont illustrées par un ou plusieurs exemples exprimés en euros ». Ou encore : « Les
comparateurs...attirent l’attention des internautes sur l’importance de garantir les risques de santé qui ne
sont pas toujours prévisibles au moment de la souscription du contrat ». L’avis précisait in fine les noms
des comparateurs (au nombre de 6) s’étant engagés à respecter les principes définis par l’avis, à la date
du 6 juin 2013.
Ces travaux n’ont pas eu de suite depuis lors, et on peut constater que le conseil des assureurs au
prospect sur ses besoins en santé n’est pas systématique.
Le CCSF s’est en outre intéressé à deux reprises à la lisibilité des contrats de complémentaire santé.
En 2011 (avis du 7 avril), le CCSF avait pris connaissance des engagements adoptés par l’Unocam (Union
nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie) en octobre 2010. Les assureurs
complémentaires avaient adopté une « déclaration commune portant engagement de bonnes pratiques
sur la lisibilité des garanties », après concertation avec les associations de malades, d’usagers du système
de santé et de consommateurs. Cette déclaration formulait des recommandations sur l’expression des
garanties (délai d’attente éventuel avant que la garantie ne soit applicable, personnes et éléments
couverts, existence éventuelle de réseaux) ainsi que sur les termes utilisés (forfaits ou plafonds exprimés
en euros ; abandon de termes peu compréhensibles comme les références au plafond de la sécurité
sociale au profit de garanties exprimées en euros au-delà de la base de remboursement de la sécurité
sociale). La déclaration était en outre accompagnée d’un glossaire et d’un guide « Bien comprendre et
bien choisir votre complémentaire santé ».
1 Comme c’est le cas en matière bancaire (tarifs-bancaires.gouv.fr), en lien entre le CCSF et le ministère de
l’économie et des finances. Le comparateur public en ligne a été mis en place par le décret du 5 novembre 2015 (« Le
comité assure la mise en ligne d'une information permettant de comparer les tarifs des établissements mentionnés à
l'avant-dernier alinéa de l'article L. 614-1 pour les principaux services offerts à leurs clients personnes physiques
n'agissant pas pour des besoins professionnels »).
2 https://www.ccsfin.fr/sites/default/files/medias/documents/avis-comparateurs_sante_260313.pdf
-1-
Annexe VIII
Le CCSF avait relevé « la remarquable qualité du travail réalisé et de la concertation menée par l’UNOCAM,
s’agissant d’information des publics sur des sujets complexes ». Il insistait sur « la nécessité de faire très
largement connaître ces documents, en particulier le glossaire, en relayant le plus possible l’information ».
Enfin, le CCSF soulignait notamment « l’importance d’une mise en œuvre accélérée de ce dispositif pour
garantir l’effectivité des engagements pris en matière de lisibilité et de diffusion de ces informations, avec
un suivi particulier des nouvelles garanties et des nouveaux contrats ».
En fait, le suivi de ces engagements a été temporaire (la dernière étape étant la publication début 2013
d’une brochure « Trois clés pour bien choisir »). L’Unocam a effectué un bilan en 2012 (« 1ère évaluation
du 5 mars 2012 : « Améliorer la lisibilité des contrats d’assurance complémentaire santé : Engagements
pris, engagements tenus ! »). Elle notait que, sur 2/3 des assureurs complémentaires ayant répondu, près
des 2/3 avaient diffusé le glossaire et la moitié le guide. Par ailleurs, 97 % des organismes ayant mis ou
prévoyant de mettre en place une nouvelle offre déclaraient avoir tenu compte de la totalité des
recommandations visant à améliorer la lisibilité des garanties (alors que 82 % estimaient les appliquer
antérieurement). Toutefois, on peut noter que le % des organismes présentant les prestations soit
totalement en euros soit en pourcentage de la base de remboursement et en euros au-delà de la base de
remboursement de la sécurité sociale était de 96 % pour les lunettes mais de 54 % seulement pour les
prothèses dentaires.
Dans le contexte de la réforme du zéro reste à charge, l’Unocam a en 2018, outre une actualisation du
glossaire de 2010, préparé de nouveaux travaux d’amélioration de la lisibilité des garanties. Ces derniers
ont porté d’une part sur l’harmonisation de l’intitulé des garanties (une dizaine de grands postes dont 5
grands postes dont les libellés seront harmonisés et clairement définis : hospitalisation, dentaire, soins
courants, optique, aides auditives et 5 postes libres), d’autre part sur la mise en place d’une base
commune d’exemples (une douzaine) de remboursement. Cette liste, à valeur non contractuelle,
mentionnera les tarifs opposables des actes, ou les tarifs moyens des actes en cas de tarifs libres, le
niveau de remboursement et le reste à charge en euros.
A la demande du ministre de l’économie et des finances, ces travaux ont été présentés au CCSF. Ce
dernier (avis du 19 juin 2018) a constaté que « les travaux visant une meilleure lisibilité des tableaux de
garanties renforcent la réforme 100 % santé », a approuvé la présentation harmonisée des 5 grands
postes de remboursement ainsi que les exemples de remboursement chiffrés ». En complément, il
« invite à travailler à une expression harmonisée des remboursements, en choisissant soit le remboursement
de l’assurance maladie obligatoire inclus, soit… exclu ».
L’Unocam a publié « l’engagement pour la lisibilité des contrats de complémentaire santé » le 14 février
2019.3 Il sera applicable en même temps que les modifications liées à la réforme du RAC zéro pour les
contrats responsables et au plus tard en 2022 pour les contrats non responsables. Parmi les annonces,
l’invitation aux organismes complémentaires de développer des simulateurs permettant de connaître le
reste à charge.
3
http://www.unocam.fr/attached_file/componentId/kmelia245/attachmentId/233441/lang/fr/name/Engageme
nt %20pour %20la %20lisibilité %20des %20garanties %20de %20complémentaire %20santé %20- %20Do....pd
f
-2-
Annexe VIII
4 IRDES, La couverture complémentaire santé des salariés de la Fonction Publique – À partir des données de l’enquête
Santé et Protection Sociale 2014, février 2019.
5À la différence de l’exploitation de l’enquête Santé et Protection Sociale de 2012 qui avait été réalisée en 2015
pour les besoins de la mission IGA/IGAS/IGF sur la protection sociale complémentaire des agents publics, cette
enquête intègre les données des sections locales mutualistes et des régimes spéciaux les plus importants,
permettant ainsi d’améliorer la représentativité de l’échantillon.
6 DREES, Le niveaux de garanties des couvertures individuelles et collectives, issu de La complémentaire santé –
édition 2019 - A partir des données de l’enquête auprès des organismes offrant des couvertures complémentaires
santé (2016).
-3-
Annexe VIII
quant aux retraités, le taux d’opinions favorables est comparable entre secteurs public
et privé (42 % pour les prothèses et proche de 50 % pour les lunettes). Les salariés du
secteur privé sont confrontés au moment de leur départ à la retraite à la perte de tout ou
partie des avantages liés à leur contrat collectif ; la plupart d’entre eux font face à une
augmentation importante du coût de leur complémentaire santé et peuvent être amenés
à changer de contrat, voire d’organisme complémentaire, et à réduire le niveau de
certaines garanties, comme le dentaire et les prothèses. Par ailleurs, les retraités
connaissent mieux la qualité de leur couverture santé que les actifs dans la mesure où ils
sont moins de 10 % à ne pas se prononcer sur la qualité de leur couverture en matière
de prothèses et moins de 5 % pour ce qui concerne la qualité de remboursement des
lunettes.
S’agissant des dépassements d’honoraires de spécialistes, l’étude IRDES fait ressortir des
constats similaires sur les différences de niveaux de garantie perçus selon les catégories de
salariés, mis à part le fait que les salariés retraités du secteur privé ont une meilleure opinion
de leur niveau de garantie (50 % d’opinion favorables contre 43 % pour les retraités du secteur
public). Cela peut s’expliquer en partie par les choix faits par les salariés du secteur privé au
moment du départ à la retraite de maintenir un niveau de garantie élevé sur les honoraires de
spécialistes. Il convient également de noter que la part des retraités qui ne se prononce pas sur
le niveau de garantie en matière d’honoraires de spécialistes est de 22 % pour ceux issus de la
fonction publique contre 17 % pour ceux issus du privé.
Quant à la couverture des soins hospitaliers, ce sont les agents du secteur public qui ont
l’opinion la plus favorable de leurs garanties avec un taux de 65 % environ, les agents du
secteur privé ayant une perception légèrement inférieure (63 % d’opinions favorables pour les
agents en CDI et 59 % pour les agents en CDD). Les agents, qu’ils soient issus du secteur privé
ou du secteur public, ont cependant une connaissance assez faible de leur niveau de garantie
en matière de soins hospitaliers puisqu’ils sont 26 % des fonctionnaires à ne pas se prononcer
et près du tiers pour les autres agents. S’agissant des retraités, le taux d’opinions favorables se
situe à un niveau élevé (74 % pour les retraités issus du privé et 72 % pour ceux issus du
public), alors qu’ils connaissent mieux le niveau de leurs garanties (environ 20 % ne se
prononcent pas).
En conclusion, il apparaît que les agents du secteur public ont globalement une opinion positive
de leur couverture santé, même si les actifs du secteur privé apparaissent davantage satisfaits
(avec une part importante de personnes qui n’ont pas d’opinion sur la qualité de leur
couverture) ; cela s’explique principalement par la nature du contrat d’assurance dans le
secteur privé, qui est le plus souvent collectif à adhésion obligatoire (limitant, de ce fait, les
effets d’anti-sélection) et pour lequel l’employeur participe au financement (permettant
d’offrir des garanties plus élevées à moindre coût pour le salarié). En revanche, ces différences
entre agents issus du secteur public ou privé s’estompent au moment du passage à la retraite,
ce qui s’explique par les choix que les retraités issus du privé sont amenés à faire (en termes
d’arbitrage prix / garanties) dès lors qu’ils ne bénéficient plus du contrat d’assurance collectif
de leur entreprise, en partie financé par leur ancien employeur. En tout état de cause, malgré
les règles de solidarité mises en place pour les contrats d’assurance santé des retraités issus
du secteur public, il existe peu de différences dans la perception qu’ils ont de leurs garanties
par rapport au secteur privé (en dehors de la couverture des honoraires de spécialistes pour
lesquels ils ont une opinion moins favorable que les retraités issus du privé).
-4-
Annexe VIII
Graphique n°1 : Garanties MGEN pour les personnels des ministères sociaux
specialistes
100%
75%
50%
prothèse dentaire hon. Hospitaliers
25%
0%
Source : IRDES, Une comparaison de garanties offertes aux salariés de la fonction publique avec celles des contrats collectifs
Nota : Plus les garanties offertes aux salariés du secteur privé sont élevées en comparaison des contrats offerts par les mutuelles
référencées, plus la courbe est proche du centre. Les garanties médianes des contrats collectifs forment un pentagone (puisque
cinq garanties sont étudiées), appelé par la suite « polygone des garanties médianes ». Il permet de visualiser le milieu de gamme
du collectif.
7 IRDES, Une comparaison de garanties offertes aux salariés de la fonction publique avec celle des contrats collectifs,
Marc Perronnin, 2019.
-5-
Annexe VIII
Cependant, l’analyse de l’IRDES met en évidence que le fait de recourir au réseau de soins
mutualiste, dans le cas des contrats proposés par la MGEN, permet de proposer des garanties
plus élevées, en particulier pour les contrats de base, notamment en dentaire où la différence
apparaît importante (pouvant, pour certains types de soins aller au-delà de la couverture de
milieu de gamme du secteur privé). Cela a également pour conséquence de réduire les
différences entre les niveaux de remboursements des contrats d’entrée de gamme et les autres
contrats (compte tenu des niveaux de remboursement de la chambre particulière et du
dentaire). Néanmoins, l’analyse IRDES montre que, dans le cadre de la deuxième vague
de référencement, la MGEN comme la MGEFI n’opèrent plus de remboursements
différenciés selon le fait de fréquenter ou non le réseau de soins mutualiste, à la
différence des contrats référencés lors de la première vague. En effet, il apparaît que
dans le cadre du 2e référencement, les cahiers des charges ont limité la capacité de
contribution des réseaux de soins par les précisions qui y étaient apportées.
Les graphiques 2 et 3 comparent les niveaux de garanties proposées par la MGEN et la MGEFI
entre la première et la deuxième vagues de référencement. Il ressort que :
Les garanties offertes par la MGEFI aux agents du ministère de l’économie et des finances
sont améliorées (sans prendre en considération la possibilité du recours au réseau de
soins) surtout pour ce qui concerne l’option la plus « couvrante » du contrat
nouvellement référencé.
Les garanties offertes par la MGEN au ministère de l’éducation nationale, de la recherche,
de l’enseignement supérieur, de la culture et de la jeunesse et des sports (correspondant
au cahier des charges défini par la DRH ministérielle) se trouvent améliorées (si on ne
prend pas en considération l’accès aux réseaux de soins mutualistes proposés dans le
cadre du premier référencement), ce constat étant confirmé par l’analyse réalisée par la
DREES (cf. graphique n°4).
Néanmoins, il convient de rester prudent sur ces comparaisons qui doivent également prendre
en compte les évolutions tarifaires pratiquées entre les deux vagues de référencement.
Graphique n°2 : Garanties MGEFI pour les personnels du ministère de l’Economie et des
finances
0%
-6-
Annexe VIII
0%
Source : IRDES, Une comparaison de garanties offertes aux salariés de la fonction publique avec celles des contrats
collectifs
Nota : Plus les garanties offertes aux salariés du secteur privé sont élevées en comparaison des contrats offerts par les
mutuelles référencées, plus la courbe est proche du centre. Les garanties médianes des contrats collectifs forment un
pentagone (puisque cinq garanties sont étudiées), appelé par la suite « polygone des garanties médianes ». Il permet
de visualiser le milieu de gamme du collectif.
-7-
Annexe VIII
specialistes
100%
75%
50%
prothèse dentaire 25% hon. Hospitaliers
0%
-8-
Annexe VIII
0%
Source : IRDES, Une comparaison de garanties offertes aux salariés de la fonction publique avec celles des contrats
collectifs
Nota : Plus les garanties offertes aux salariés du secteur privé sont élevées en comparaison des contrats offerts par les
mutuelles référencées, plus la courbe est proche du centre. Les garanties médianes des contrats collectifs forment un
pentagone (puisque cinq garanties sont étudiées), appelé par la suite « polygone des garanties médianes ». Il permet
de visualiser le milieu de gamme du collectif.
-9-
Annexe VIII
Graphique n°3 : Positionnement des offres proposées par la MGEN entre le premier et le
deuxième référencement selon la méthode de la DREES et comparaison ave contrats collectifs
1,00
0,90
0,80
0,70
Valeur du score
0,60
0,50
0,00
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55 58 61 64 67 70 73 76 79 82 85 88 91 94 97
Part de bénéficiaires en % (percentile de score )
Lecture : En 2016, les 10 % des bénéficiaires de contrats individuels les moins bien couverts (10ème percentile) disposent
d’un contrat dont le score est inférieur à 0,41.
Champ : Ensemble des bénéficiaires de contrats individuels et collectifs.
Les contrats de la MGEN sont ceux fournis par la mission.
Méthode : voir fiche n°11 de l’ouvrage Barlet et al. (2019). La complémentaire santé. Acteurs, bénéficiaires, garanties
(édition 2019). Paris, France : DREES, coll. Panoramas de la DREES-santé.
Source : DREES, enquête sur les contrats les plus souscrits 2016 ; extrapolation des garanties des contrats modaux à
l’ensemble des contrats.
- 10 -
Annexe VIII
- 11 -
Annexe VIII
Encadré 2 : méthode de classement des contrats d’assurance santé développée par la DREES
La méthode utilisée par la DREES pour classer les contrats selon leur degré de couverture s’appuie sur
le calcul d’un score synthétique pour chacun d’entre eux. Le score d’un contrat révèle son niveau de
remboursement du reste à charge après assurance maladie obligatoire (AMO) sur un panier de soins
pour un bénéficiaire moyen. Il varie entre zéro (le contrat n’offre aucun remboursement du reste à
charge sur les postes de soins considérés) et un (le contrat offre un remboursement complet du reste à
charge sur les postes de soins considérés). […]
Le score est établi à partir des soins suivants : l’optique simple, l’optique complexe, les aides auditives,
les prothèses dentaires, les soins orthodontiques, les consultations de médecins spécialistes, la
pharmacie remboursée à 15 % et 30 % par l’AMO, la chambre particulière à l’hôpital.
Pour chacun de ces soins, le remboursement du contrat est calculé en appliquant les garanties –
recueillies dans l’enquête sur les contrats les plus souscrits – à la consommation moyenne observée en
2016 pour ce soin (RAC AMO, nombre d’actes, nombre de patients) dans les données de remboursement
de l’assurance maladie du Système national des données de santé – Datamart consommation inter-
régimes (SNDS-DCIR).
Les données sur les séjours hospitaliers sont tirées du SNDS – Programme de médicalisation des
systèmes d’information (PMSI). Le champ de la population d’assurés exclut ici les bénéficiaires de la
CMU-C et de l’ACS qui bénéficient de garanties et de tarifs spécifiques. Les garanties 2011, 2013, 2014 et
2016 ne sont pas corrigées de l’évolution des prix en santé. […]
Les contrats d’entrée de gamme sont définis comme ceux pour lesquels le score est inférieur à 0,6. Les
contrats de milieu de gamme sont ceux pour lesquels le score est compris entre 0,6 et 0,8. Les contrats
haut de gamme sont ceux pour lesquels le score est supérieur à 0,8.
Toutefois, le niveau de couverture est une mesure imparfaite de la qualité de la couverture offerte par
un contrat. L’accès ou non à des réseaux (dentaires, optiques, etc.) avec des tarifs négociés ou le bénéfice
de plates-formes téléphoniques de conseils (devis) ne sont pas pris en compte dans leur classement. Par
ailleurs, les postes de soins considérés pour établir le score ne sont pas exhaustifs. La quasi-totalité des
contrats étant responsables – prenant donc en charge le ticket modérateur, excepté pour quelques
postes de soins –on privilégie en effet pour le calcul du score les postes de soins où s’applique une liberté
tarifaire et on néglige ceux pour lesquels la prise en charge est homogène entre les contrats, même s’ils
constituent une partie importante des dépenses de soins (par exemple, les consultations de généralistes
ou les médicaments remboursés à 65 %). Les postes de soins considérés dans le score représentent
ainsi un tiers du reste à charge opposable.
En revanche, ils correspondent à la majorité des soins pour lesquels les honoraires sont libres : les soins
en optique, en dentaire, les aides auditives et les dépassements d’honoraires de spécialistes
représentent en effet près de 95 % de la liberté tarifaire pratiquée dans les soins de ville. Au total, les
postes du score coïncident avec 62 % du reste à charge en ville.
De ce fait, le score ne rend que partiellement compte de l’amélioration des garanties induites par la
réforme des contrats responsables en 2015. En particulier, il sous-estime que la prise en charge illimitée
du forfait journalier a fait progresser celle des séjours hospitaliers (en MCO pour 5 % des bénéficiaires,
en psychiatrie pour 36 %, et en SSR pour plus de 10 %). Par ailleurs, les garanties sont mesurées pour
les contrats les plus souscrits. Or les planchers de prise en charge visent en premier lieu les contrats les
moins couvrants (contrats au ticket modérateur), qui peuvent être sous-représentés dans l’enquête.
Source : DREES, Le niveaux de garanties des couvertures individuelles et collectives, issu de La complémentaire santé –
édition 2019.
- 12 -
Annexe VIII
Tableau 1 : Classement des offres fournies par la mission dans la typologie de la DREES
Garanties exprimées en euros hors RSS Garanties exprimées en %BRSS y compris RSS Positionnement
Positionnement
du contrat dans la
du contrat dans la
Consultation Classe de distribution des
Paire de Prothèse Score distribution des
Ministère Offre Optique Optique Chambre Ortho- de spécialiste Pharmacie Pharmacie qualité du bénéficiaires de
prothèses dentaires bénéficiaires de
simple complexe particulière dontie secteur 2 hors 15 % 30 % contrat contrats
auditives8 (CCM) contrats collectifs
OPTAM individuels
(déciles)
(déciles)
MAS base 15,55 55,85 360 0 125 125 100 15 30 0,15 1 D1 D1
MAS niv1 30,55 85,85 960 0 300 250 130 70 100 0,52 1 D3 D1
MAS niv2 35,55 115,85 1160 0 350 350 160 100 100 0,59 1 D3 D1
MAS niv3 40,55 145,85 1360 0 400 400 200 100 100 0,63 2 D4 D1
Agriculture niv1 130 200 360 25 150 200 100 15 100 0,38 1 D1 D1
Agriculture niv2 280 380 960 40 225 225 120 100 100 0,66 2 D5 D2
Agriculture niv3 450 700 1760 90 550 550 200 100 100 0,94 3 D10 D8
DGAC niv1 130 200 960 40 200 200 120 100 100 0,51 1 D3 D1
DGAC niv2 240 280 1860 50 300 300 170 100 100 0,77 2 D9 D3
DGAC niv3 450 470 2760 70 400 400 220 100 100 0,95 3 D10 D8
Justice offre 1 50 200 360 0 100 100 100 15 30 0,16 1 D1 D1
Justice offre 2 180 230 1480 50 370 280 120 15 86 0,68 2 D5 D2
Justice offre 3 350 450 1680 65 420 300 150 57,5 86 0,85 3 D10 D5
Justice offre 4 470 750 2120 90 488,60 500 270 74,5 86 0,96 3 D10 D10
MAEE Sécurité 100 200 360 0 100 100 100 15 100 0,24 1 D1 D1
Essentie D5
MAEE lle 365 715 2520 68 320 255 100 15 100 0,86 3 D10
Renforc D10
MAEE ée 385 765 2520 75 420 355 200 100 100 0,97 3 D10
Régime D1
MEF 1 2,97 9,43 360 0 100 100 100 15 35 0,09 1 D1
MTES niv1 210 310 1160 35 200 300 130 100 100 0,61 2 D4 D1
MTES niv2 300 450 1560 50 400 400 200 100 100 0,88 3 D10 D6
MINDEF niv1 113,00 238,40 540 30 200 200 100 100 100 0,48 1 D2 D1
MINDEF niv2 163,00 308,40 1440 45 300 300 130 100 100 0,71 2 D8 D2
MINDEF niv3 233,00 490,74 2040 60 400 400 150 100 100 0,87 3 D9 D6
MEN Santé 1 80,00 230 1200 30 150 150 100 100 100 0,42 1 D2 D1
MEN Santé 2 160,00 320 1400 40 200 200 130 100 100 0,58 1 D3 D1
MEN Santé 3 240,00 410 1600 50 300 300 180 100 100 0,81 3 D9 D3
Note : Les garanties analysées et les BRSS utilisées sont celles de 2019. Le panier de consommation utilisé pour le calcul du score et le classement du contrat (classes 1,2 et 3) est fixé à 2016. Le
cas échéant, les garanties utilisées pour le calcul du score sont celles qui s’appliquent dans le cadre du réseau.
Lecture : Dans le contrat « base » du ministère « MAS », les garanties en optique simple (pour adultes) s’élèvent à 15,55 € hors remboursement de la sécurité sociale (RSS), et les garanties pour
une prothèse dentaire de type couronne céramo-métallique sont de 125 % de la base de remboursement de la Sécurité sociale (BRSS) y compris RSS. Le score de ce contrat est de 0,11. En 2016,
les bénéficiaires de ce contrat seraient dans le premier décile de niveau de garanties des contrats individuels, c’est-à-dire parmi les 10 % des bénéficiaires de contrats individuels les moins bien
couverts.
Champ : Bénéficiaires de contrats individuels.
Sources : DREES, enquête sur les contrats les plus souscrits 2016 ; extrapolation des garanties des contrats modaux à l’ensemble des contrats.
- 13 -
Annexe VIII
Au total, les contrats d’assurance santé référencés par les ministères couvrent l’ensemble du
spectre des niveaux de garanties des contrats individuels les plus souscrits en 2016 (cf.
graphique n°4).
Graphique 4 : Positionnement des garanties des contrats tels que décrits dans les
appels d’offre des ministères
1
0,9
0,8
0,7
Valeur du score
0,6
0,5
0,4
Contrats individuels
0,3
Contrats collectifs
0,2
Contrats de la mission (deuxième référencement)
0,1
0
0 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81 84 87 90 93 96 99
Part de bénéficiaires en % (percentile de score )
Lecture : En 2016, les 10 % des bénéficiaires de contrats individuels les moins bien couverts (10ème percentile) disposent
d’un contrat dont le score est inférieur à 0,41.
Champ : Ensemble des bénéficiaires de contrats individuels et collectifs.
Les contrats ciblant les fonctionnaires (carrés noir) sont ceux fournis par la mission.
Méthode : voir fiche n°11 de l’ouvrage Barlet et al. (2019). La complémentaire santé. Acteurs, bénéficiaires, garanties
(édition 2019). Paris, France : DREES, coll. Panoramas de la DREES-santé.
Source : DREES, enquête sur les contrats les plus souscrits 2016 ; extrapolation des garanties des contrats modaux à
l’ensemble des contrats.
- 14 -
ANNEXE IX
Support de restitution
1
Protection sociale complémentaire
des agents publics
Mai 2019
1 Un dispositif complexe et faiblement imbriqué avec la gestion des ressources humaines
1.1 La PSC des agents publics a été réformée dans un cadre négocié avec la Commission européenne
1.2 Largement externalisée, peu mutualisée, la PSC est abordée par les DRH ministérielles de façon isolée
1.3 Dans la FPT, la PSC est davantage conçue comme un élément d’attractivité
2 Un niveau de participation financière des ministères à la PSC hétérogène et en baisse depuis 2005
2.1 Globalement en baisse, les transferts de solidarité sont sous-compensés par les ministères
2.2 Le niveau de participation financière à la PSC est très hétérogène selon les ministères
2.3 Amorcée depuis 2005, la diminution de l’enveloppe allouée à la PSC s’est accentuée depuis 2017
3 Un niveau de couverture satisfaisant en santé mais qui pourrait être mieux encadré en prévoyance
3.1 La mission n’a pas identifié de problématique d’accès aux soins spécifique aux agents publics
3.2 Sous-estimée, la couverture en prévoyance est peu encadrée et répond imparfaitement aux besoins
4 Un deuxième référencement marqué par une ouverture à la concurrence qui a fragilisé le dispositif
4.1 La volonté d’améliorer le rapport garanties/prix s’est parfois traduite par une ouverture en trompe l’œil
4.2 L’absence de bascule vers les garanties référencées interdit à quatre ministères de soutenir financièrement la PSC
5 Recommandations de la mission
2
Un dispositif complexe et faiblement imbriqué avec la gestion
des ressources humaines
Recommandations de la mission
3
La PSC des agents publics a été réformée dans un cadre négocié
avec la Commission européenne
Un dispositif complexe et faiblement imbriqué avec la gestion des ressources humaines
Jusqu’en 2006, des mutuelles subventionnées par l’État Aujourd’hui, deux dispositifs distincts pour la FPE et la FPT
FPE
– écart maximal de un à trois entre les montants minimal et maximal
• Contraire au principe d’égalité car réservé aux seules de cotisations au-delà de 30 ans
mutuelles de fonctionnaires – pas de questionnaire médical
• Constitutif d’une aide d’État jugée incompatible avec – gratuité au-delà du 3ème enfant
le droit européen car fournissant un avantage sélectif
• Participation financière plafonnée au niveau des
par rapport à d’autres acteurs sur le marché
transferts de solidarité
Un nouveau dispositif négocié avec la Commission
européenne pour préserver au maximum l’existant Trois options, moins de contraintes
• Choix de se situer dans le cadre d’une aide au • Convention de participation, labellisation ou
consommateur individuel combinaison des deux dispositifs selon les risques
FPT
• Un dispositif validé au regard de son objet social et • Participation financière décorrélée du niveau des
des modalités de sélection des organismes assureurs transferts de solidarité et pouvant être versée
individuellement
• Une difficulté originelle : principe de solidarité vs
couverture facultative • Un cahier des charges en labellisation très minimaliste
4
Largement externalisée, peu mutualisée, la PSC est abordée par
les DRH ministérielles de façon isolée
Un dispositif complexe et faiblement imbriqué avec la gestion des ressources humaines
1/ Les DRH ont un faible degré de connaissance d’un dispositif dont la mise en œuvre est largement externalisée
• Technicité du dispositif et absence de compétences actuarielles dans les bureaux de l’action sociale en charge de la PSC
• Absence de mémoire sur le dispositif liée à sa durée (7 ans) et au turn-over dans les bureaux concernés
• Recours généralisé à des prestataires pour le lancement du référencement et son suivi qui renforce les asymétries
d’information entre les DRH et les OC
2/ Malgré un effort de coordination de la DGAFP, les ministères interviennent sur la PSC en ordre dispersé
• La circulaire DGAFP/DSS du 27 juin 2016, qui reprend une partie des recommandations du rapport IGF/IGAS/IGA de 2015,
visait à mieux encadrer le référencement
• Chaque ministère a mené son propre référencement selon des critères spécifiques, sans que la mission ait pu établir un
lien entre les caractéristiques de l’employeur et le cahier des charges de la PSC
3/ La PSC, à laquelle les organisations syndicales (OS) sont peu associées, est faiblement imbriquée avec la GRH
• La mission a rencontré les délégations de huit OS nationales qui, dans leur ensemble, estiment avoir peu de prise sur les
décisions des employeurs publics relatives à la PSC et souhaitent majoritairement l’instauration d’un seuil de participation
minimale
• Les DRH prennent peu appui sur les OC référencés dans le cadre de la PSC pour développer des actions qui pourraient
contribuer à améliorer la santé des agents et leur qualité de vie au travail
5
Dans la FPT, la PSC est davantage conçue comme un élément
d’attractivité
Un dispositif complexe et faiblement imbriqué avec la gestion des ressources humaines
Il n’existe pas de données consolidées et fiables sur la L’approche de la PSC y semble plus ambitieuse que dans la
PSC dans la FPT FPE
Des données éparses et non représentatives qui La PSC est mise en avant par les collectivités dans leur
indiquent une montée en charge de la PSC stratégie de recrutement
• 70 % des collectivités territoriales participeraient • un complément de rémunération assumé et rendu
financièrement à la PSC au titre de la prévoyance en visible
2017, 56 % au titre de la santé (+ 28 points par rapport • un facteur d’attractivité, en particulier vis-à-vis des
à 2010 pour les deux risques) 1 contractuels
• … mais 26 % des agents couverts en 2015 2 ? • un outil de redistribution à travers la modulation du
niveau de participation
Des montants de participation qui seraient en Les OS sont davantage associées à l’élaboration de la
moyenne nettement plus élevés que dans la FPE PSC qui repose plus souvent sur une étude des besoins
• une propension à participer liée à la taille de la • vrai pour les collectivités qui font le choix d’une
collectivité ? convention de participation
• en moyenne, en 2017, 137 € par an et par agent au titre • OS associées à l’analyse préalable des besoins qui peut
de la prévoyance, 205 € au titre de la santé1 passer par un questionnaire aux agents
• OC sélectionné assimilé parfois à un partenaire, en
• un montant moyen de participation qui serait plus particulier dans le champ prévoyance où les enjeux
élevé pour les agents de catégorie C 2 dans la FPT sont particulièrement importants
1 Enquête réalisée par l’Ifop pour la Mutuelle nationale territoriale en octobre 2017
2
6
Synthèse des bilans sociaux 2015 (DGCL)
Un dispositif complexe et faiblement imbriqué avec la
gestion des ressources humaines
Recommandations de la mission
7
Globalement en baisse, les transferts de solidarité sont sous-
compensés par les ministères
Un niveau de participation financière des ministères à la PSC hétérogène et en baisse depuis 2005
Les transferts de solidarité, qui ont baissé de 48 M€ par rapport à 2015, sont compensés à un tiers en 2017 par l’État
M€
ministères
15
5
-5 2 • Une baisse essentiellement due à l’Éducation
nationale (compte tenu de son poids
démographique)
8
Le niveau de participation financière à la PSC reste très
hétérogène selon les ministères
Un niveau de participation financière des ministères à la PSC hétérogène et en baisse depuis 2005
Une participation moyenne en 2017 de 12 € par an et par agent Environ 8 % du budget d’action sociale est alloué à la PSC
M€ %
140 400 30
€
121
120 350 25
300
100 250 20
80 200 15
60 47 150 10
33 100
40 5
17 19 18 50
20 10 0 0
3
0
Le niveau de participation financière à la PSC dépend (i) des priorités affichées par le ministère et (ii) d’arbitrages au sein de l’enveloppe
allouée à l’action sociale qui peuvent évoluer chaque année.
9
Amorcée depuis 2005, la diminution de l’enveloppe allouée
à la PSC s’est accentuée depuis 2017
Un niveau de participation financière des ministères à la PSC hétérogène et en baisse depuis 2005
50
45
40 • ~ 80 M€/an jusqu’en 2006, ≤ 46 M€/an
1
35 pendant le 1er référencement, ≤ 28 M€/an
30 28,2
prévus pour le 2ème
25
20 16
15 2 • Seuls trois ministères (Culture, Affaires
10 étrangères et Armées) ont maintenu leur
4 4
5 0,4 0,9 0,9 1,2 0,6
0,2 niveau de participation entre les deux
0
référencements
NB : il s’agit sauf exceptions (MEF-moyenne entre 2009 et 2016- et MTES –montant 2009) des montants prévisionnels inscrits dans les cahiers des charges.
10
La mission n’a pas identifié de problématique d’accès aux soins
spécifique aux agents publics
Recommandations de la mission
11
La mission n’a pas identifié de problématique d’accès aux soins
spécifique aux agents publics
Un niveau de couverture satisfaisant en santé mais qui pourrait être mieux encadré en prévoyance
Des garanties référencées couvrant tout le spectre des Des agents publics qui ne se démarquent pas des salariés
contrats individuels sur le marché, mais de qualité du privé en termes d’avis sur leur complémentaire santé ou
globalement inférieure aux contrats collectifs sur l’accès aux soins
Positionnement des garanties telles que décrites dans les appels d’offre
des ministères 98 % des agents publics couverts par une complémentaire
1
santé en 2014
0,9
• part stable par rapport à 2012
0,8 • + 1 point par rapport au secteur privé
0,7
• 93 % pour les agents en CDD (89 % dans le privé)
0,6
0,5
0,4
Valeur du score
Contrats individuels
Une opinion globalement positive sur leur couverture
0,3 santé, même si légèrement inférieure au privé
Contrats collectifs
0,2
Contrats de la mission (deuxième référencement)
0,1
0
Des taux de renoncement aux soins comparables entre le
0 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81 84 87 90 93 96 99
Part de bénéficiaires en % (percentile de score ) public et le privé
Source : Drees, enquête sur les contrats les plus souscrits 2016 ; extrapolation des garanties des
contrats modaux à l’ensemble des contrats. Lecture : En 2016, les 10 % des bénéficiaires de
contrats individuels les moins bien couverts (10ème percentile) disposent d’un contrat dont le score
est inférieur à 0,41. Champ : Ensemble des bénéficiaires de contrats individuels et collectifs. Les
contrats ciblant les fonctionnaires (carrés noir) sont ceux fournis par la mission.
12
Sous-estimée, la couverture en prévoyance est peu encadrée et
répond imparfaitement aux besoins
Un niveau de couverture satisfaisant en santé mais qui pourrait être mieux encadré en prévoyance
1/ La prévoyance devrait faire l’objet d’une attention prioritaire au regard des spécificités méconnues de la FP
• Le statut de la FP, bien que protecteur, peut aboutir à une mise en demi-traitement de l’agent au bout d’un délai variable selon
la nature du congé maladie (hors causes professionnelles)
• La suspension ou la réduction de certaines primes dans ces situations peut aggraver la perte de revenus
2/ Les informations sur la sinistralité communiquées aux OC candidats ont été insuffisantes
• Les situations d’incapacité temporaire se prolongeant et d’incapacité définitive sont relativement rares mais représentent, du
point de vue des assureurs, des « sinistres » dont le coût peut être très élevé
• Or les données fournies lors des appels d’offres ministériels pour le 2ème référencement sont généralement trop imprécises et
incomplètes : les DRH ne font pas le lien entre le suivi des situations individuelles et la construction d’offres de prévoyance
adaptées
3/ Les ministères n’ont pas cherché à encadrer les conditions d’attribution des prestations de prévoyance
• En prévoyance, la définition des conditions d’attribution des prestations revêt une grande importance pour assurer la
concordance entre les avis et décisions des instances médicales, les décisions prises en conséquence par les employeurs
publics et l’attribution des prestations par les OC
• Or plusieurs dispositions des règlements et contrats référencés génèrent des incertitudes sur le versement ou le maintien du
versement des prestations lorsque l’agent se trouve dans une situation d’incapacité de longue durée ou d’invalidité
Recommandations de la mission
14
La volonté d’améliorer le rapport garanties/prix s’est parfois
traduite par une ouverture en trompe l’œil
Un deuxième référencement marqué par une ouverture à la concurrence qui a fragilisé le dispositif
Une amélioration du rapport garanties/prix non démontrée Une ouverture à la concurrence mal maîtrisée
• Des ministères conseillés par des actuaires familiers 16 organismes référencés en 2019 contre 10 en 2015
des niveaux de tarifs/garanties pratiqués dans le • des « entrants » (cf. Intériale) et des « tenants »
cadre de contrats collectifs à adhésion obligatoire • de nouveaux acteurs n’appartenant pas à la famille des
mutuelles
• Des cahiers des charges jugés trop rigides par les OC
qui ont fait des offres qui ne correspondaient pas à Un angle mort : la bascule des adhérents entre garanties
leur modèle économique et qu’ils savaient parfois anciennement/nouvellement référencées
non viables, pour rester ou entrer sur le marché
• en raison du caractère facultatif du dispositif, pas de
clauses prévoyant ces conditions de bascule
• Au moins trois ministères ont affirmé avoir obtenu • les anciennes garanties peuvent donc continuer à
grâce à l’ouverture à la concurrence de meilleurs s’appliquer
rapports garanties/prix…sans pouvoir le démontrer
• méconnaissance par les ministères du stock des adhérents
retraités, difficiles à faire basculer
• Des analyses de la DREES et de l’IRDES montrent
néanmoins une amélioration des garanties
proposées par deux ministères (sans prendre en Un multiréférencement qui présente plus d’inconvénients
compte la possibilité, ouverte dans le cadre du seul que d’avantages
1er référencement, d’avoir accès à un réseau de • exercice du choix plus complexe pour les agents
soins mutualiste) • comportements d’antisélection de la part des « entrants »
pour capter les « meilleurs risques »
• augmentation des frais d’acquisition
• segmentation du périmètre de mutualisation des risques
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L’absence de bascule vers les garanties référencées interdit à
quatre ministères de soutenir financièrement la PSC
Un deuxième référencement marqué par une ouverture à la concurrence qui a fragilisé le dispositif
Sur la base de données partielles, une minorité des Au moins quatre ministères ne pourront pas participer
adhérents auraient basculé sur les garanties référencées financièrement à la PSC en 2019
• À la fin du 1er référencement, environ sept agents • Des transferts de solidarité qui devraient être
actifs sur dix adhéraient à un contrat référencé réduits à néant à la Culture, à l’Éducation nationale,
aux Affaires sociales et aux Armées
• En 2019, moins de 20 000 adhérents
(essentiellement actifs) à un contrat référencé à • Un montant de 21 M€ au global qui devait être
l’Éducation nationale (874 à la MGEN) et aux alloué à la PSC mais qui ne pourra pas être dépensé
Armées (18 318 à Unéo) dans ce cadre
• Seuls les MEF et le MEAE ont réussi la bascule de • Des ministères encore peu conscients à date de cette
l’ensemble des adhérents vers les garanties situation, ces référencements ayant été initiés en
nouvellement référencées, parce qu’ils ont conservé 2018-19
le même opérateur et ont négocié avec lui la
fermeture de l’ancienne offre
Recommandations de la mission
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Scénarios recommandés
Recommandations de la mission
Participation employeur
FPE versement individuel de cette participation et, si nécessaire, autorisant le financement par les employeurs de couvertures
la cibler sur des catégories d’agents complémentaires conformes à un cahier des charges national
• Prévoir une participation supplémentaire de l’employeur à et garantissant l’absence de sélection des risques
la couverture prévoyance via un mécanisme spécifique • Scénario 3 : supprimer la spécificité du dispositif de PSC dans
transitoire la fonction publique, le cas échéant dans le cadre d’une réforme
• En matière de prévoyance, rapprocher les garanties des des contrats responsables qui imposerait des transferts de
solidarité au bénéfice des familles et des retraités
Prévoyance
contractuels de celles des fonctionnaires en cas d’incapacité
de travail et ouvrir la possibilité de souscrire seulement à
une couverture prévoyance
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