La société par actions est régie par les articles du Code de commerce disponible
sur notre plateforme, qui la définit comme « la société dont le capital est divisé
en actions et qui est constituée entre des actionnaires qui ne supportent les pertes
qu’à concurrence de leurs apports ».
Sur le plan juridique, l’actionnaire n’a pas le statut de commerçant, si bien qu’il
n’engage sa responsabilité qu’à concurrence de l’apport effectué par lui. Sa
participation aux pertes est donc limitée, alors que son espoir de gain demeure
infini.
La SPA jouit de la faculté de faire appel public à l’épargne. Par le recours public
à l’épargne, grâce à divers procédés de publicité, et par l’intermédiaire de
réseaux bancaires, l’entreprise a la possibilité de s’adresser au plus large public
pour placer ses titres. Ce procédé justifie clairement que la forme anonyme, qui
permet de drainer d’importants capitaux, s’adresse aux grandes entreprises
exigeant un niveau élevé d’investissements
Condition juridique des administrateurs
Les administrateurs ne doivent avoir la qualité d’actionnaire que si les statuts le
prévoient. Mais les statuts peuvent prévoir que les actionnaires doivent détenir
un certain nombre d’action pour pouvoir devenir administrateur.
Tout administrateur doit être capable d’être mandataire d’après le droit commun.
Mais il n’est pas nécessaire d’avoir la capacité de faire des actes de commerce.
Il ne faut pas être frappé de certaines incompatibilités. Ainsi, ne peuvent être des
administrateurs un fonctionnaire, un notaire, un parlementaire. Ne peuvent pas
non plus occuper la fonction d’administrateur, les personnes frappées par le
tribunal de commerce de l’interdiction de diriger, administrer ou gérer une
société prononcée à leur encontre directement, ou à la suite d’une faillite
personnelle.
Le mandat d’administrateur
Les administrateurs sont élus par l’assemblée générale constitutive ou par
l’assemblée générale ordinaire. Le mandat des administrateurs est temporaire.
Sa durée est fixée par les statuts sans pouvoir excéder 6 ans.
Les administrateurs sont rééligibles
La responsabilité des administrateurs
La responsabilité civile :
Bien que la loi attribue au directeur général une partie des pouvoirs de gestion
du conseil d’administration, la responsabilité pour faute est maintenue à
l’encontre des administrateurs.
La responsabilité des administrateurs peut être
engagée individuellement ou solidairement selon le cas envers la société ou les
tiers en raison d’atteintes aux lois et règlements relatifs aux SPA, en raison de
violation de statuts ou en raison des fautes commises dans la gestion.
La faute de gestion précisément s’apprécie à partir du comportement d’un
administrateur diligent, actif et prudent à l’époque et dans les circonstances de
l’espèce. Elle recouvre aussi bien des actes positifs que négatifs ; elle peut être
volontaire tout comme elle peut résulter d’une simple imprudence ou
négligence. Ainsi, les administrateurs engagent leur responsabilité quand ils
s’abstiennent de surveiller l’action du Président du conseil d’administration ou
du directeur général.
En principe, cette responsabilité est individuelle lorsqu’une faute précise est
imputable à un administrateur déterminé, les autres membres du conseil
d’administration demeurant étrangers à l’acte répréhensible.
Elle peut aussi être collective et constituer une responsabilité solidaire. C’est
notamment le cas lorsque plusieurs administrateurs sont poursuivis et
condamnés pour des faits identiques. En pareilles circonstances, la victime peut
réclamer à l’un quelconque des administrateurs la réparation de tout le
dommage, quitte pour le débiteur solvens (celui qui a payé) à se retourner contre
les autres, chacun étant alors condamné à le rembourser en proportion de ses
fautes.
Il y a lieu de préciser que la responsabilité personnelle des administrateurs, et
généralement celle des administrateurs sociaux, revêt le plus souvent un
caractère interne (car il s’agit d’une responsabilité limitée).
Elle est très rarement mise en jeu à l’égard des tiers, ces derniers préférant agir
à l’encontre de la société, qui est plus solvable.
La responsabilité aggravée :
En principe, les administrateurs en tant que mandataires, ne doivent pas être
tenus du passif social. Mais lorsque la société fait l’objet d’une procédure
collective, la loi permet au tribunal de commerce de décider que les dettes
sociales soient supportées en tout ou partie, avec ou sans solidarité, par tous les
dirigeants sociaux ou certains d’entre eux.
La disposition s’applique à tous les dirigeants, qu’ils soient de droit ou de fait,
rémunérés ou non.
Les sommes payées par les administrateurs en exécution de leur condamnation
au comblement du passif entrent dans le patrimoine de la SPA. Elles sont
réparties proportionnellement entre tous les créanciers en cas de cession ou de
liquidation.
La responsabilité pénale :
En dehors des infractions de droit commun, telles que l’escroquerie, le faux et
l’usage de faux et l’abus de confiance dont ils peuvent se rendre coupables, les
administrateurs encourent une responsabilité pénale spécifique au droit des
sociétés.
Celle-ci a trait d’une part à la constitution de la SPA, aux assemblées
d’actionnaires, aux modifications du capital social, aux contrôles, aux valeurs
mobilières et à la dissolution de la SPA ; d’autre part, aux fonctions
d’administration et de direction.
La législation prévoit que seront punis d’un emprisonnement d’un an à cinq ans
et d’une amende de 20.000 DA à 200 000 DA, ou de l’une de ces deux peines
les délits suivants :
Le délit de présentation de bilan inexact, qui consiste pour un dirigeant à publier
ou présenter sciemment aux actionnaires en vue de dissimuler la véritable
situation de la société, des comptes annuels ne donnant pas une image fidèle du
résultat des opérations d’exercice, de la situation financière ou du patrimoine de
la société.
Le délit de distribution de dividendes fictifs qui consiste pour les dirigeants qui
ont sciemment opéré entre les actionnaires la répartition de dividendes fictifs, en
l’absence d’inventaire ou au moyen d’inventaires frauduleux.
Le délit d’abus de biens sociaux qui vise les dirigeants qui, de mauvaise foi, ont
fait des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils savaient contraires à
l’intérêt de celle-ci à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou
entreprise dans lesquelles ils étaient directement ou indirectement intéressés. Il
en va de même pour les pouvoirs ou les voix dont ils disposaient en cette qualité.
Aussi seront punis les administrateurs qui, de mauvaise foi, auront fait des
pouvoirs qu’ils possédaient ou des voix dont ils disposaient, en cette qualité, un
usage qu’ils savaient contraire aux intérêts de la société, à des fins personnelles
ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils étaient
intéressés directement ou indirectement.
En pratique, la responsabilité pénale s’adresse essentiellement au Président d’un
Conseil d’Administration et encore plus au DG ainsi qu’aux DG délégués, les
seuls administrateurs étant rarement poursuivis sur le plan pénal.
Que signifie pour une entreprise faire appel public
à l'épargne ?
Pour pallier une insuffisance de capitaux, les sociétés par actions peuvent faire
appel public à l'épargne, c'est-à-dire émettre notamment des actions ou des
obligations.
En effet, une société peut augmenter son capital en demandant de nouveaux
apports à ses actionnaires actuels ou à de nouveaux actionnaires.
Elle peut également émettre un emprunt obligataire en demandant au public
(personnes morales ou physiques) de lui prêter des capitaux sur une longue
durée (5 à 15 ans).