Optimisation de La Cristallisa - HASSANI ALAOUI Abdelaziz - 1994
Optimisation de La Cristallisa - HASSANI ALAOUI Abdelaziz - 1994
Filière ingénieurs
Industries Agricoles et Alimentaires
OPTIMISATION DE LA CRISTALLISATION
Encadré par:
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Faculté des Sciences et Techniques - Fès
B.P. 2202 – Route d’Imouzzer – FES
212 (0)5 35 60 29 53 Fax : 212 (0)5 35 60 82 14
Université Sidi Mohammed Ben Abdellah
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Résumé
Ce projet à pour objectif l’optimisation de granulométrie du sucre de l’appareil à cuire R3, afin de
minimiser le coefficient de variation de la distribution granulométrique.
De par la complexité des phénomènes physicochimiques mis en jeu lors d’une cristallisation
industrielle, il est nécessaire de développer une approche de modélisation. Cette approche permet
de contrôler et de maîtriser la granulométrie du sucre granulé. Nous avons pour cela axé notre étude
sur la modélisation du coefficient de variation par le bais d’un plan d’expériences.
En effet, nous avons mené un plan de criblage dont l’objectif est de sélectionner les facteurs
potentiellement influents sur le CV. Il s’agit d’une étude préliminaire devant servir à préparer un
plan d’optimisation. Un tel plan permet de déterminer les réglages des facteurs jugés influents
donnant un coefficient de variation optimal. La valeur minimale du coefficient de variation est
obtenue dans le cas où la durée de grossissement est abaissée de son niveau moyen à son niveau
bas. De la même manière la valeur du CV diminue quand la durée de broyage tend vers le niveau
bas. Une quantité de semence au niveau moyen s’avère convenable pour minimiser le coefficient de
variation.
Ce travail est original de deux points de vue : tout d’abord par l’expérimentation industrielle
associée, intégrant l’appareil à cuire R3 ; ensuite par le choix de la démarche expérimentale.
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Sommaire
Introduction ...........................................................................
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h .Turbinage ..................................................................................... 8
i .Séchage et refroidissement ........................................................ 8
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7 .Evolution des paramètres ............................................................ 27
V. Paramètres physiques affectant la cristallisation .......................... 27
1. Sursaturation .................................................................................. 27
2. Viscosité ......................................................................................... 27
3. Agitation ......................................................................................... 27
4. Température .................................................................................. 27
5 .Présence de cristaux en suspension ........................................... 28
6 .Pureté .............................................................................................. 28
Conclusion ........................................................................................ 28
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4. Domaine expérimental ................................................................. 38
III. Modélisation mathématique........................................................... 38
CONCLUSION .........................................................................
Références bibliographiques
Annexes
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Introduction
L’industrie sucrière est l’une des plus anciennes industries agro-alimentaires. Cette
industrie mobilise d’importants secteurs industriels notamment les sucreries qui
produisent le sucre brut à partir de betterave ou de canne à sucre et les raffineries qui
transforment le sucre brut en sucre raffiné .
C'est pour cette raison que nous avons décidé d'étudier et de maitriser les paramètres
de la cristallisation, en vue de produire des cristaux uniformes et de taille régulière.
Dans cette optique 5 facteurs ont pu être étudiés par le biais d’un plan d’expériences
afin de prévoir et de maitriser la granulométrie du sucre issu de la l’appareil à cuire
R3.
La démarche traditionnelle pas à pas est basée sur le savoir-faire et le bon sens de
l’expérimentateur. Cela engendre de nombreux essais, un coût et un temps
considérable pour atteindre parfois des résultats difficilement interprétables.
Cependant, les exigences du client sur le plan qualité et goût d’une part et la course
des entreprises vers des réductions des coûts de développement d’autre part,
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nécessitent l’utilisation d’une approche scientifiquement rigoureuse, à savoir, les
plans d’expériences.
Notre choix des plans d’expériences est basé sur le fait que ces derniers peuvent
constituer un outil capable de répondre à toutes nos exigences dans un laps de temps
le plus court possible. L’objectif du plan d’expériences est donc de répondre à nos
questions en proposant des méthodes mathématiques permettant d’organiser un
nombre réduit d’essais expérimentaux dont les résultats sont exploitables.
Notre mission au sein de la COSUMAR consiste à discerner les effets de 5 facteurs
sur la cristallisation en vue de contrôler et de maîtriser la granulométrie du sucre
granulé issu de l’appareil à cuire R3, et d'offrir un produit à la fois constant et de
haute qualité dont le coefficient de variation -C.V- de la distribution
granulométrique ne dépasse pas 30%.
Ce travail est original de deux points de vue : tout d’abord par l’expérimentation
industrielle associée, intégrant l’appareil à cuire R3 ; ensuite par le choix de la
démarche expérimentale.
Dans ce mémoire, il sera question de présenter sommairement l’établissement
d’accueil et le procédé de fabrication du sucre au sein de COSUMAR.
Dans un premier temps nous allons présenter des notions fondamentales de la
cristallisation en solution et les règles physicochimiques qui régissent ce phénomène.
Les cinétiques de cristallisation y sont décrites : cinétique de nucléation, cinétique de
croissance cristalline et cinétique d’agglomération. Nous proposons aussi dans cette
première partie des notions pratiques sur la cristallisation, une description de la
cristallisation discontinue, et une description de l’atelier de cristallisation de
COSUMAR.
Dans une deuxième partie, il sera question de présenter l’étude que nous avons
menée au sein de COSUMAR qui touche à différents aspects de l’optimisation de la
granulométrie du sucre allant de la présentation du concept des plans d’expériences
jusqu'à la discussion de l’effet de chacun des 5 facteurs sur le coefficient de variation
de la granulométrie et la proposition des réglages donnant un coefficient de variation
optimal (minimal) permettant à COSUMAR de remédier au problèmes liés à
l’hétérogénéité de la granulométrie du sucre.
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I- PRESENTATION DE COSUMAR
La COSUMAR (unité de Casablanca) est une société anonyme au capital de 419105700 Dhs dont
l’objectif est le raffinage du sucre brut, le conditionnement et la commercialisation du sucre raffiné.
1- Situation géographique
Elle est située au quartier industriel des Roches Noires ; et s’entend sur une superficie de 20
hectares, laissant au Nord l’océan atlantique, à l’Est le quartier Ain Sebâa, au sud hay Mohammedi
et à l’Ouest les Roches Noires.
2- Historique
Fondée en 1929 par la société Saint-Louis de Marseille sous le sigle COSUMA.
En 1967, l’état marocain devient actionnaire à 50 % du capital de la COSUMA d’où le nom
COSUMAR.
En 1985, prise de contrôle du capital COSUMAR par le groupe ONA et introduction en bourse.
En 1993, fusion de la raffinerie avec les sucreries de Doukkala (Sidi Bennour et Zémamra).
En 2003, certification ISO 9001 version 2000 par l'organisme français AFAQ.
En 2005, acquisition des 4 sociétés sucrières ex publiques SUTA, SUNABEL, SURAC et
SUCRAFOR.
3- Matière première
L’autosuffisance du Maroc en sucre représente 45%, les 55% sont importés du Brésil, de
l’Australie et l’Amérique du sud.
4- Produits de la COSUMAR
La COSUMAR commercialise un tonnage de 727 388 524 tonnes de sucre raffiné par an, dont
52,75% de pain de sucre, 33,25% de sucre granulé et 14% e sucre en lingots ou en morceaux.
pains de sucre de 2KG en sacs de
64KG, ou en carton de 20 et 24 KG.
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5- Organigramme
Directeur
chargé du
raffinage et
maintenance
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Saccharose
Formule chimique C12H22O11
Densité 1.6
P.M 342 g
Température de fusion 160°C
Aspect Cristaux blanc
Odeur Indore
PH 7
Indice de réfraction ND20= 1,33299
Solbilité 1970g/l dans l’eau 15°C
Sous le nom de glucose sont désignés l’ensemble des sucres réducteurs ou encore les sucres non
cristallisables. Ils résultent de l’inversion du saccharose. Ils sont donc aussi appelés les sucres
invertis.
Le non sucre organique ou matières organiques comprennent :
des acides organiques libres ou composés aux bases minérales des sels ;
des produits de la décomposition du saccharose provenant de la fabrication du sucre brut ;
des gommes, des résines et de cellulose ;
des bactéries (ou source d’inversion, moisissures) et de matières colorantes.
a- AFFINAGE
L’affinage permet d’enlever le maximum de coloration (impuretés externes des cristaux). Cette
première étape vise à décaper une gangue (composée d’impuretés externes), se trouvant autour des
cristaux de sucre par frottements. Elle consiste à mélanger dans des empâteurs le sucre brut avec
l’égout riche, l’empattage.
Le sucre brut dégagé de sa gangue donne le sucre affiné, mais l’affinage n’a aucune action sur les
impuretés incluses dans le système cristallin. Pour attaquer ces impuretés, il faut défaire le système
cristallin. Cette opération se fait en dissolvant le sucre affiné dans une quantité d’eau sucrée (à Brix
25 à 50) sous saturée, ne contenant pas de sels minéraux solubles. Le sirop de la fonte obtenu est
appelé Commune non carbonatée.
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b- CARBONATATION
Le principe de la carbonatation repose sur l’ajout du lait de chaux pour former un précipité de
carbonate de chaux au moyen du gaz carbonique. Cette opération est effectuée dans une série de
trois appareils appelés chaudières à carbonater.
L’hydroxyde de calcium se combine avec l’acide carbonique pour former un précipité carbonate
de calcium CaCO3 qui absorbe les matières colorantes, précipite les sels minéraux et joue un rôle
d’adjuvant dans la filtration.
c- FILTRATION MECANIQUE
Cette étape permet l’élimination du reste des impuretés internes, qui ne se sont pas précipitées lors
de la carbonatation, par séparation liquide solide à l’aide de filtres. L’objectif de la filtration est la
production d’un sirop carbonaté limpide.
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e- EVAPORATION
Cette étape a pour but de concentrer et augmenter le Brix du sirop venant de la décoloration en le
réchauffant et l’évaporant pour le préparer à l’étape suivante qui est la cristallisation. Autrement dit
il est intéressant dans un souci d'économie d'énergie d'évaporer le sirop décoloré afin d'augmenter
son Brix de 63 à 74 avant de commencer la cristallisation.
La COSUMAR dispose de trois stations de conditionnement, selon le produit fini désiré. La station
du sucre granulé, la station des pains turbinés et la station des pains coulés. Le sirop évaporé est
partagé donc sur ces 3 stations. Nous présentons par la suite le processus de la station du sucre
granulé.
f- CRISTALLISATION
La cristallisation est une opération de séparation et de purification. Elle a pour but d’extraire, avec
un rendement aussi élevé que possible, le sucre dissous dans le sirop sous forme cristallisée. Les
non sucre sont concentrés dans une solution épuisée : la mélasse. La cristallisation se fait dans des
appareils à cuire appelés cuites fonctionnant sous vide, où la raffinade circule dans les tubes et la
vapeur de chauffage circule dans l’espace intertubulaire.
g- MALAXAGE
L'étape du malaxage permet de continuer le processus de cristallisation pour avoir le maximum de
sucre possible, c’est à dire épuiser l’eau mère du sirop, il faut refroidir la masse cuite sortie de
cristallisoir avant de la turbiner en agitant avec une vitesse convenable. Cette opération se fait dans
des appareils appelés malaxeurs.
h- TURBINAGE
Pour séparer les cristaux de sucre de l'eau mère visqueuse, on utilise l'action énergétique de la
force centrifuge.
Durant l'essorage, l'égout pauvre est progressivement chassé de la masse cuite, quand cette phase
est terminée, il reste une fine pellicule d'égout adhérant à la surface des cristaux. Pour obtenir une
surface parfaitement blanche, on élimine cette pellicule par clairçage, où on arrose la masse de
cristaux avec de l'eau chaude, cette eau traverse le sucre contenu dans la centrifugeuse et dissout la
couche d'égout adhérente pour former un égout riche qui est chassé hors de la masse de sucre.
i- SECHAGE ET REFROIDISSEMENT
Dans le sécheur tambour le sucre est séché à contre courant par rapport à l’air de séchage, grâce à
la rotation du tambour.
A l’extrémité du tambour, le sucre séché tombe dans un tamiseur situé dans le caisson de décharge
ou les grumeaux sont séparés par criblage.
A l’intérieure du refroidisseur, le sucre est fluidisé à l’aide de l’air de refroidissement puis évacué
à travers l’écluse à roue cellulaire disposée à la sortie. L’écluse à roue cellulaire jette le sucre séché
et refroidi dans le transporteur à godet qui conduit le sucre vers la bande de conditionnement.
Les différentes étapes du processus de fabrication du sucre sont présentées sur le schéma ci-
dessous.
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Figure 3 : Raffinage au COSUMAR
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– PARTIE I –
ETUDE
BIBLIOGRAPHIQUE
Introduction
La cristallisation est une opération unitaire de génie chimique. C’est un changement d'état qui
conduit, une phase gazeuse ou liquide, à une phase solide appelée cristal, de structure régulière et
organisée.
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Nous ne distinguons généralement que trois types de cristallisation selon que celles-ci aient lieu en
phase gazeuse, en bain fondu et en solution. Les mécanismes fondamentaux de ces trois
cristallisations sont cependant similaires, à savoir deux étapes essentielles dans l'apparition du
solide. La première étape, la nucléation est celle, au cours de laquelle les cristaux vont apparaître et
la seconde étape est celle de leur croissance, les cristaux vont alors se développer dans la solution.
Les cristaux produits à l’échelle industrielle doivent répondre à des spécifications bien déterminées
comme la pureté, la taille, la solidité, etc. Il est donc nécessaire d'avoir de bonnes bases théoriques
sur les processus de nucléation et de croissance pour améliorer le produit final. Les paramètres de
base sont la concentration et la sursaturation.
I- Solubilité et sursaturation
Une solution ayant une concentration en soluté inférieure à sa solubilité (dans la solution) pourra
dissoudre ce soluté à l’état solide. Une solution de concentration en soluté supérieure à sa solubilité
n’est pas à l’équilibre et aura tendance à évacuer l’excédent de soluté sous forme solide. Nous
pouvons ainsi constater que dans le cas d’une cinétique infiniment lente d’évacuation du soluté en
excès, l’expérimentateur aura l’impression d’observer une solution à l’équilibre, une telle solution
est dite métastable. L’ajout d’un cristal dans la solution métastable déclenche l’évacuation du
soluté qui s’y trouve en excès. Cet apport de germe cristallin aura pour conséquence de faire tendre
la concentration de ce soluté dans la solution métastable vers sa solubilité. La solubilité est souvent
une fonction croissante de la température, et c’est le cas pour le système eau – saccharose (12),
(figure 3)
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mS : masse de saccharose
mE : masse d’eau
Le rapport massique du saccharose sur l’eau, en solution saturée impure, noté (mS /
mE)impure est égal au rapport massique du saccharose sur l’eau en solution saturée pure, noté (mS /
mE)pure multiplié par le coefficient de saturation CS . Cela signifie que la solubilité du saccharose
en milieu impur est égale à la solubilité du saccharose dans l’eau pondérée d’un facteur
multiplicatif. Ce facteur est généralement inférieur à l’unité pour des solutions de saccharose
provenant de la canne à sucre. La présence d’impuretés diminue ainsi la solubilité des solutions
techniques industrielles (6), (7), (12), (17).
La sursaturation est exprimée communément en fonction de la différence de concentration, ∆C, ou
en fonction du rapport de la sursaturation, S, et quelquefois en fonction d’une quantité appelée
sursaturation absolue ou relative, σ. Si C est la concentration du soluté dans la solution, et C* sa
solubilité à une température donnée, ces grandeurs sont définies par :
Avec :
k : constante de Boltzmann [1,38 10-23 J.K-1]
T : température [°K]
C* : concentration à saturation [kg.m-3]
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C : concentration [kg.m-3]
II- Nucléations
En cristallisation industrielle et plus spécialement en solution, la nucléation est l'étape générant les
germes. Il est important de maîtriser cette étape afin de prévoir et de contrôler la granulométrie
finale du produit cristallisé, la morphologie, la pureté, etc.
Le processus de nucléation est la formation de nouveaux cristaux dans une solution contenant ou
pas des cristaux. L’état de sursaturation est une condition nécessaire mais non suffisante pour que la
cristallisation commence au sein de la solution. Il a été possible de déterminer, par l'étude de
divers phénomènes physiques, que l'apparition des cristaux dans une solution sursaturée de
saccharose procède d'une organisation préliminaire des molécules sous forme d'agrégats ou essaims,
au cours d'une période de latence. Ces essaims sont de petits agrégats moléculaires présents à un
moment donné dans la solution et qui, par le hasard des collisions moléculaires, ne donneront pas
forcément naissance à des nucléis; ou bien ils seront captés par des protonucléis ou des nucléis, ou
bien ils se briseront en molécules simples pour retourner en solution. Les protonucléis sont quant à
eux des agrégats moléculaires ou essaims privilégiés qui, en fonction des conditions d'état de la
solution (forme du récipient, agitation etc.), donneront naissance à des nucléis. L'idée que l’on peut
se faire de la structure des protonucléis et, d'une façon générale des essaims de la solution, est
l'association par des liens hydrogène des molécules entre-elles et avec des molécules de solvant
(eau). La dernière étape du processus est celle de la croissance des nucléis pour former finalement
les cristaux. Divers mécanismes peuvent amener à la formation de germes, et l’on distingue donc
plusieurs types de nucléations, (figure 4).
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La zone métastable est présentée comme le lieu des états où la solution est sursaturée et où
cependant la nucléation n’apparaît pas spontanément. L’état est thermodynamiquement instable, le
système tend à revenir à l’équilibre, mais avec une cinétique très lente. En fait, il existe autant de
zones métastables qu’il y a de processus de nucléation (5). Pour notre part, nous en avons retenu
trois, les nucléations primaires homogène et hétérogène, et la nucléation secondaire.
Dans le cas de la nucléation primaire, l'apparition des germes se fait dans un milieu où n'existe
encore aucun germe et aucun cristal.
Si les germes se forment dans le volume de la solution, la nucléation est dite primaire
homogène ;
Si, au contraire, ils se forment sur les parois des cristallisoirs, sur les agitateurs ou sur des
particules solides présentes dans la solution, la nucléation est dite primaire hétérogène
(22).
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de la dissociation et les groupements seront appelés à grossir à une taille suffisante, leur permettant
de demeurer stables dans le milieu sursaturé. Il existe une probabilité, selon la concentration en
soluté et l'énergie de la solution, que quelques groupements deviennent assez volumineux pour
atteindre la taille critique du nucléi (16). Un groupement possédant une taille inférieure à cette taille
critique est habituellement dissocié tandis qu'un autre d'une taille supérieure sera appelé à croître et
devenir un nucléi stable. Dans cet ordre d'idée, on peut comprendre que le taux de nucléation
demeure faible tant que les molécules ou les groupements n'ont pas franchi la barrière d'énergie.
Après avoir vaincu cette barrière, la nucléation devient beaucoup plus rapide et tend même à
devenir spontanée.
La nucléation primaire est absente des procédés continus, sauf cas exceptionnels où l'on aurait des
augmentations locales importantes de la sursaturation. En procédés discontinus, la nucléation
primaire est contrôlée, voire évitée par l'ensemencement.
Néanmoins, l'apparition spontanée des premiers cristaux peut se faire par un processus de
nucléation primaire hétérogène. En effet il est difficile d'éviter la présence de poussières ou de
particules résiduelles de l'opération de cristallisation précédente et l'agitation elle-même induit ces
effets externes par rotation (14).
2- Nucléation secondaire
En effet, lorsque la suspension est dense, les chocs entre cristaux libèrent des particules de taille
microscopique qui peuvent se mettre à croître. Il y a alors nucléation secondaire. Ce type de
nucléation n'existe pas en phase vapeur mais peut avoir une importance considérable en solution
(22).
La nucléation secondaire peut se produire à très faible sursaturation (13), puisque ce sont les
germes introduits dans la solution qui vont générer des cristaux. Dans les suspensions à forte
densité de cristaux, les chocs peuvent également entraîner un phénomène de nucléation secondaire
(brisure, attrition, etc.).
La cristallisation secondaire est un phénomène qui s'opère en présence de cristaux déjà en place
dans un milieu sursaturé. Elle peut être générée grâce aux collisions entre les cristaux et d'autres
composés agissant comme catalyseur (autres cristaux, parois du récipient, palle servant à
l'agitation). L'énergie causée par les collisions peut engendrer soit la production de petits fragments
qui seront amenés à Leur tour à grossir et à entrer en collision ou soit favoriser l'adsorption orientée
de couches de cristaux, formant ainsi des embryons de taille stable dans la solution. La nucléation
secondaire n'a pas été observée dans des liquides stagnants et ne pourrait pas avoir lieu. Ce
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mécanisme de nucléation devient important lorsque la suspension de cristaux existants est agitée
mécaniquement. Le degré de sursaturation influe aussi sur la multiplication des cristaux.
La cristallisation secondaire se produit souvent suite au fait que les cristaux existants possèdent
quelques défauts de structure. En pratique, il n'y a pas de cristaux parfaits où toutes les molécules
sont régulièrement arrangées en ordre suivant les trois directions de l'espace. Il existe toujours des
défauts d'ordonnancement, des lacunes ou des sites moléculaires vacants qui sont à l'origine des
dislocations. Ces dislocations, qui viennent toujours se terminer à la surface du cristal, sont à
l'origine des propriétés des cristaux, en particulier de leur faible dureté (un cristal de saccharose
parfait posséderait une dureté considérable). Ces dislocations sont des sites actifs en surface où
peuvent s'accrocher soit de nouvelles molécules de saccharose (grossissement des cristaux), soit des
molécules étrangères au réseau (incorporation d'impuretés dans le réseau). Un état cristallin parfait
correspond à un minimum d'énergie. Toute inclusion d'une impureté dans le réseau entraîne donc
généralement une augmentation de l’énergie du système. Si une molécule étrangère (impureté) et
une molécule de saccharose se présentent en même temps pour l'incorporation dans le milieu
cristallin, le choix se fait donc toujours en faveur du saccharose de telle sorte qu'au cours de la
cristallisation, tout se passe comme si le réseau cristallin opposait une barrière énergétique à
L'incorporation des impuretés qui demeurent donc en solution. En ce sens, la cristallisation
constitue une des meilleures purifications possibles.
En milieu industriel, l’objectif de la sucrerie est de faire de gros cristaux, d’une taille comprise
entre 500µm et 800µm. Or, pour contrôler la taille, il faut maîtriser le nombre de cristaux formés.
Ainsi la formation des cristaux en sucrerie, est toujours réalisée par ensemencement de fins cristaux
dans le sirop sursaturé jusqu’à l’état métastable ou intermédiaire. Cette étape s’appelle le «
grainage ».
le soluté est transféré depuis la solution jusqu’à la surface du cristal (étape de transfert),
le soluté est intégré au réseau cristallin au niveau d’un site de cristallisation (étape
d’intégration),
la chaleur de cristallisation libérée par l’intégration est dissipée.
Ce dernier processus est de moindre importance car il limite rarement le taux de croissance des
cristaux (5). Par contre, l’une ou l’autre des deux autres étapes est généralement limitante. Dans le
cas d’une vitesse de transfert du soluté faible vis-à-vis de la vitesse d’intégration, on parle de
limitation diffusionnelle, la croissance est dite croissance diffusionnelle. Dans le cas contraire, on
parle de limitation par l’intégration.
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chaque molécule doit vaincre une barrière d'énergie potentielle au moyen d'une certaine énergie
d'activation. Si l'énergie d'échange libérée par une molécule de saccharose s'insérant dans le réseau
cristallin (chaleur de cristallisation) permet à une autre molécule en solution de surmonter cette
barrière d'énergie potentielle, le phénomène peut se produire en chaîne à une vitesse d'autant plus
grande que la différence entre l’énergie d'échange et l'énergie d'activation est grande. C'est le cas
dès que les solutions dépassent la sursaturation.
En sucrerie le grossissement des cristaux est obtenu par diffusion du saccharose dans la couche
limite entourant ceux-ci puis, par réaction de cristallisation. Compte tenu des températures qui
règnent dans les appareils à cuire, le facteur limitant la vitesse de grossissement des cristaux est la
diffusion du saccharose dans la couche limite. Il est donc important d’assurer une très bonne
agitation de la masse cuite afin de réduire l’épaisseur de la couche limite. Cette agitation est
obtenue par le maintien d’une bonne ébullition dans les appareils à cuire et par l’installation d’un
agitateur. Il paraît souhaitable de réaliser la cristallisation à la température la plus élevée possible
(ce qui permet d’obtenir une augmentation de la diffusivité et une diminution de l’épaisseur de la
couche limite). Toutefois, les sirops étant très concentrés en sucre (Brix de plus de 83 %), ils sont
très thermosensibles et il est préférable de limiter la température à 80°C.
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1- Agglomération
Agglomération primaire : Elle concerne les micros particules de taille en général inférieure à 1
µm. Elle est dépendante de trois types d'interactions :
les forces d'attraction de London - Van der Waals, qui sont dues aux dipôles permanents des
particules polaires ou aux dipôles induits des particules polarisables (cette interaction est
toujours attractive et dépend de la solution, de la taille des particules et de leur distance),
les forces coulombiennes de répulsion, qui concernent les particules possédant une double
couche électrique,
les forces d'interaction, dont l'origine est liée à l'existence de couches adsorbées à la surface
des particules.
Quatre mécanismes sont invoqués pour expliquer l'agglomération primaire des cristaux :
le collage des cristaux par rapprochement des deux couches de diffusion autour des cristaux
en cours de croissance : ce processus est prédominant à sursaturation élevée,
la nucléation spontanée sur les faces en croissance,
la nucléation primaire simultanée de plusieurs germes au même endroit,
la croissance anormale des cristaux sous forme de dendrites, agrégats ou bien croissance
parallèle (superposition de germes).
Agglomération secondaire : Elle est provoquée soit par le mouvement brownien des particules
soit par les forces de cisaillement de la suspension dues aux conditions d'agitation. Le premier
mécanisme s'adresse à des particules de taille très faible (taille des colloïdes), alors que le second
affecte les cristaux de taille plus grande, supérieure à 1 µm.
2- Brisure
Ce phénomène mécanique concerne essentiellement les cristaux de taille supérieure à 200 µm. Ces
derniers se disloquent en petits cristaux suite à des chocs contre les parois du cristallisoir, les pales
de l’agitateur ou par cisaillement de la solution.
3- Inclusion
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Si la croissance est trop rapide, le cristal emprisonne des portions de solution qui déposent le
soluté dans la cavité du cristal. Le solvant résiduel constitue alors une impureté.
4- Mûrissement d’Ostwald
La solubilité d'un cristal de taille rc est supérieure à la solubilité d'un cristal de taille infinie. En
effet, la valeur C* de la solubilité correspond à un équilibre entre une solution et des cristaux de
très grande taille (dans la pratique, on peut considérer que des cristaux de 0,1 à 1 mm ont une taille
infinie). Pour la particule de rayon rc il y aura donc une concentration C rc > C* pour laquelle
cette particule est stable. Une particule de rayon r > rc croît puisque, pour elle, la solution est
sursaturée. Inversement, si r < rc, la particule va se dissoudre puisqu'elle aurait besoin d'une solution
de concentration C rc > C* pour être stable ou grossir.
Il y a donc une sursolubilité des petits cristaux dans une solution qui est globalement à l'équilibre
de concentration C*. Dans cette même solution, les plus petits cristaux sont condamnés à se
dissoudre. Le soluté ainsi généré va être récupéré par les plus gros cristaux qui vont croître.
Théoriquement, ce processus ne s'arrête que si tous les cristaux ont rigoureusement la même taille
ou s'il ne reste qu'un seul cristal en solution.
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Conclusion
La cristallisation est une opération unitaire de génie chimique complexe qui met en jeu un certain
nombre de mécanismes et de processus élémentaires à l'échelle moléculaire. Il ne faudrait pas croire
cependant que les différentes étapes de la cristallisation soient entièrement déconnectées les unes
des autres. La nucléation se poursuit tant que la sursaturation se maintient à un niveau suffisant.
Pendant ce temps, les cristaux croissent, ce qui contribue à diminuer la sursaturation. Il peut en
résulter des changements de phases et des transformations polymorphiques bien avant que la
solution ne soit entièrement revenue à l'équilibre. A ce dernier stade, le système peut encore évoluer
par mûrissement, processus qui aboutit à une diminution considérable du nombre de cristaux par
dissolution des plus petits et par croissance des plus gros.
Introduction
Dans la production industrielle du sucre, la cristallisation est l’ultime phase de l’extraction et de la
purification donnant un produit à l’état solide, facilement stockable et transportable.
La cristallisation à partir d’une solution est une opération de purification mais devient de plus en
plus une opération reconnue de mise en forme, dans la mesure où le produit obtenu devra être
filtrable, séchable, manipulable, ne dégageant pas de poussière. La maîtrise de la distribution des
tailles des particules et des formes extérieures des cristaux est à l’heure actuelle un argument
commercial dont l’importance se rapproche de celle des critères de pureté à maintenir évidemment à
un très haut niveau.
Il est donc indispensable de maîtriser l’opération de cristallisation à la fois en ce qui concerne :
1- les bilans de matière et thermique des cristallisoirs ;
2- les bilans de population, destinés à prédire la distribution des tailles des particules ;
3- son intégration dans l’ensemble du procédé, en raison des effets des impuretés sur la forme
des particules, qui nécessitent un contrôle de la réaction et des recyclages, en raison
également de la très forte influence de la forme et de la taille des cristaux obtenus sur le
reste de la chaîne de traitement et de conditionnement du solide (filtration, séchage,
manipulation, stockage, ensachage, etc.).
Dans ce chapitre nous nous attacherons à décrire de manière plus détaillée le procédé de
cristallisation en milieu industriel.
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Plus le milieu est impur et visqueux, plus il est difficile d’obtenir un cristal pur. En croissant dans
un milieu impur, le cristal se charge en impuretés présentes dans le sirop. Il convient d’arrêter la
cristallisation avant que le milieu ne devienne trop impur et visqueux. En pratique, pour épuiser au
maximum une solution de son sucre, il faut procéder à une cristallisation fractionnée. Généralement,
on admet une configuration en trois phases ou trois jets.
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ces étapes sont répétées trois fois, il est dit « procédé des trois massecuites ou cristallisation en
trois jets ».
Ce procédé comprend trois cycles complets de cristallisation. Chaque cycle comprend trois étapes
principales, la cuisson, le malaxage et l’essorage. Il commence avec la formation des cristaux dans
la solution sucrée, et se termine par la séparation des phases solide et liquide.
• La cuisson : la cristallisation du saccharose à l’état liquide dans la solution par le procédé de
cristallisation ;
• Le malaxage qui permet d’épuiser au maximum la liqueur mère par la mise en pratique du
procédé de cristallisation par refroidissement ;
• L’essorage (ou turbinage, ou centrifugation), qui est l’étape de séparation des cristaux
contenus dans la massecuite.
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Le cristallisoir est doté dans sa partie basse d’un faisceau (a) qui sert à la circulation de la vapeur.
La hauteur de ce faisceau représente près d’un tiers de la hauteur totale. La calandre présente en son
centre, un puits (b), qui permet la recirculation de la solution. Les pales d’un agitateur mécanique
(c) sont positionnées à l’intérieur de ce puits. Une bouche d’entrée (d) du fluide caloporteur est
prévue sur la paroi latérale de la calandre. Une sortie (e) est prévue pour l’évacuation des gaz
incondensables. On y trouve aussi des sorties (f) qui permettent l’évacuation des eaux condensées
contenues dans la calandre. La bouche d’évacuation (g) de la massecuite en fin de cuite se situe au
point le plus bas de la calandre.
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Le dôme est muni d’une sortie (h) permettant l’évacuation des vapeurs d’eau émises lors de la
concentration de la solution. Un désucreur (i) est placé juste au-dessous de la bouche d’évacuation
des vapeurs. Cette vapeur d’eau émise lors de la cristallisation entraîne avec elle de fines particules
de suspension, dont le saccharose à l’état liquide. Ce désucreur présente une large surface
métallique poreuse conçue pour permettre l’évacuation de la vapeur d’eau.
Les gouttelettes d’eau contenant du saccharose à l’état liquide, s’agglutinent sur la surface du
désucreur puis retombent dans la massecuite sous l’effet du champ de gravité.
La cristallisation par évaporation est initialisée par une solution contenant des micros cristaux de
sucre, appelée semence. Cette semence est introduite dans le mélange à l’état sursaturé, par une
conduite qui aboutie au puits central de la calandre, se situant juste au-dessus des pales de
l’agitateur (j). De cette manière, la semence est répartie dans la solution sursaturée, d’une façon la
plus homogène possible.
La croissance des cristaux de saccharose nécessite un apport de matière contenant du saccharose à
l’état liquide. En cristallisation, les égouts d’alimentation empruntent une conduite (k) qui plonge,
elle aussi dans le puits central de la calandre. Là encore, l’agitation mécanique répartit les solutions
d’alimentation dans la suspension. L’agitation continue de la massecuite permet d’assurer
l’homogénéité de la sursaturation de la solution, et de faire l’hypothèse que la vitesse de
cristallisation est aussi homogène. Après la cristallisation, l’ouverture d’une bouche d’aération (l),
placée juste en dessous du dôme, permet le retour à la pression atmosphérique.
Des arrivées de vapeur (m) sont disposées dans le haut du corps cylindrique de la cuve. On utilise
de la vapeur sous pression pour le rinçage du dispositif entre deux cristallisations. Des hublots de
verre (n) disposés sur la surface latérale du corps cylindrique, permettent aux cuiseurs d’observer
l’intérieur de l’appareil et de voir l’aspect et le niveau de la massecuite lors de la cristallisation.
Une fois l’appareil rempli, l’extraction du sucre de l’eau-mère est poursuivie par simple évaporation
jusqu’à ce que la compacité de l’ensemble fasse chuter la vitesse de cristallisation en dessous d’une
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valeur minimum. Cette phase constitue le « serrage ». La cuisson se termine enfin par la « coulée »
et le « lavage » de l’appareil.
2- Grainage
C’est la phase la plus délicate du cycle de la cristallisation, car elle génère la population initiale
des microcristaux. La masse totale de cristaux produits en fin de cristallisation dépend de la qualité
de cette population initiale.
L’ensemencement ou le grainage du mélange consiste à introduire une quantité de semence dans la
solution sucrée sursaturée. Il s’agit de la phase la plus rapide du cycle de cristallisation, pendant
cette phase les microcristaux de saccharose sont dispersés dans la solution de façon mécanique par
agitation. Cette dispersion des microcristaux permet une homogénéisation et une répartition spatiale
identique des particules de saccharose en tout point de la solution.
La semence est un mélange de sucre blanc finement broyé et d’alcool isopropylique. Le
saccharose, non soluble dans cet alcool, est ainsi à l’abri des dissolutions partielles qui favorisent la
formation d’agglomérats. La présence d’agglomérats dans une semence comme dans une
massecuite est préjudiciable à la qualité finale des cristaux et à la production maximale de cristaux.
Les agglomérats en interaction avec les cristaux, les parois du cristallisoir et les pales de l’agitateur
sont sujets aux brisures. Leur présence dans la solution favorise l’apparition de micros cristaux (les
fines) dans la massecuite qui passent au travers des mailles du tamis des centrifugeuses et tendent à
augmenter la pureté de la mélasse (diminution du rendement).
En pratique, la vapeur de chauffage de l’appareil est réduite au minimum pour éviter la dissolution
des cristaux et un temps de stabilisation est choisi avant de poursuivre.
Nous privilégions l'ensemencement pour initier la cristallisation afin de maîtriser le mieux possible
la croissance et la dimension finale souhaitée des cristaux. L'ensemencement ne permet pas de
contrôler le nombre de germes mais permet de contrôler davantage la croissance du cristal, surtout
en début de cristallisation, et la dimension des cristaux en fin de procédé. Il est donc possible par
cette technique d'améliorer l'uniformité de la cristallisation, ce qui est plus que souhaitable.
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première période d’organisation des cristaux qu’il y a danger de mâclage ou d’agglomération des
cristaux. Le danger est faible si la sursaturation est basse ; il est par contre très grand si la
sursaturation atteint les valeurs trop élevées des zones intermédiaires ou labiles. Il est nécessaire
que, pendant cette phase de maturation, qui dure de 5 à 15 minutes selon les jets, les débits de
vapeur et d’alimentation soient réduits.
4- Montée de la cuite
La phase de montée permet la croissance des microcristaux dans la solution. Une croissance
cristalline optimale nécessite une sursaturation de valeur constante en zone métastable.
L’évaporation se poursuit en provoquant une augmentation de la sursaturation qui doit être
compensée par l’apport de solution de saccharose.
Au fur et à mesure que les cristaux grossissent, la masse de sucre cristallisée par unité de temps
augmente, et par la même, la quantité d’eau à évaporer pour maintenir le degré de sursaturation.
Aussi, on peut diminuer l’apport de sirop et serrer enfin la cuite.
Quand le pied de cuite est convenablement serré, la montée de la cuite demande peu d’attention. Le
volume de la masse cuite provoque une augmentation de la hauteur de produit au-dessus du faisceau
alors que sa viscosité augmente. Cette combinaison entraîne une décroissance rapide de la
circulation de la masse cuite et du transfert de chaleur. La vitesse de cristallisation diminue alors et
le procédé ralentit.
5- Serrage de la cuite
Quand le niveau maximum est atteint, l’alimentation du sirop est arrêtée, et l’évaporation de la
masse cuite est poursuivie pour maintenir la consistance de celle-ci.
L’indicateur de serrage maximum est en général la puissance consommée par l’agitateur mais on
peut aussi faire référence à la nécessité de maintenir une distance minimale entre cristaux pour
éviter tout risque d’agglomération entre eux.
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densité de la masse cuite suit la même évolution. En général, les consignes sont toutes fixées en
fonction du volume (niveau) de la masse cuite.
Le paramètre essentiel de contrôle de la cristallisation est la sursaturation. Cette sursaturation est
directement fonction de la pureté et du Brix. C’est donc le Brix de l’eau-mère qu’il faut mesurer et
maîtriser. Plus la mesure sera précise et meilleurs pourront être le contrôle et l’automatisation de
l’étape de cristallisation.
1- Sursaturation
Une sursaturation élevée augmente la croissance des cristaux tant que la viscosité ne prédomine
pas, mais une sursaturation très élevée risque de provoquer des faux grains. La sursaturation à
maintenir au cours de la cristallisation du sucre dépend de la pureté de la solution.
2- viscosité
L’augmentation de viscosité fait baisser la vitesse de cristallisation car elle ralentit le déplacement
des molécules vers le cristal, donc la quantité de sucre qui se fixe baisse par unité de temps.
3- Agitation
L’agitation mécanique ou thermique de la masse cuite déplace les cristaux, ceci permet de
renouveler la couche d’eau mère autour d’eux. En renouvelant l’eau mère, nous amenons
continuellement des molécules de saccharose à proximité des cristaux, ce qui accélère leur
grossissement.
4- Température
Une augmentation de la température provoque une accélération de la croissance des cristaux, à
condition de rester à la même sursaturation.
5- Présence de cristaux en suspension
Si des cristaux sont présents dans un sirop, par un mauvais traitement ou une refonte du produit
par exemple, des résultats non souhaitables peuvent survenir. La solution de saccharose aura
tendance à cristalliser de façon grossière, ce résultat n’étant pas escompté, et la distribution de la
taille des cristaux résultants ne pourra être reproductible.
6- Pureté
La vitesse de cristallisation diminue fortement avec la diminution de la pureté, c'est pourquoi il
faut plus de temps pour cuire les bas-produits que pour les premiers jets.
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Conclusion
La cuisson est une étape critique pour la qualité du sucre final. En effet, à ce stade les
caractéristiques internes du cristal du sucre sont définies. En général les cuissons rapides et les
cuissons lentes sont à éviter. Dans le cas de cuisson rapide, l’augmentation du débit horaire
d’évaporation peut provoquer la montée brutale de la sursaturation de l’eau mère, la nucléation
spontanée peut avoir lieu et le taux de fines dans le sucre final augmente. Par ailleurs,
l’augmentation brutale de la température de cuisson accélère la formation des colorants et facilite
leur incorporation dans le sucre. Contrairement aux cuissons rapides, les cuissons lentes nécessitent
des températures relativement faibles. Ceci permet de pallier les difficultés décrites dans le cas des
cuissons rapides mais conduit à l’allongement des cristaux du sucre. Un tel allongement se
répercute sur la granulométrie du sucre. Il est donc important de maîtriser la cuisson afin de
prévoir et de contrôler la granulométrie finale du produit cristallisé.
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–PARTIE II –
OPTIMISATION
DE LA
CRISTALLISATION
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Introduction
La granulométrie est l’étude de la distribution de la taille des particules d’une farine. En raison de
la forme irrégulière des particules, le résultat de la mesure est exprimé par le diamètre qu’aurait la
sphère théorique se comportant de la même manière que la particule considérée pour la technique
utilisée. Une telle sphère est appelée sphère équivalente. La finesse de la farine est caractérisée alors
par un paramètre de position : l’ouverture moyenne (OM) qui correspond à la rétention de 50 %
de la masse de cristaux et l’hétérogénéité granulométrique par un paramètre de dispersion : le
coefficient de variation (CV) qui détermine la dispersion.
La granulométrie et la distribution granulométrique sont des critères qui, parmi d’autres
déterminent l’appréciation du sucre par les utilisateurs. En effet, le sucre est mieux apprécié lorsque
ses cristaux sont uniformes et de taille régulière. En Amérique du Nord, les sucres fins ont la
préférence des consommateurs. En Europe, les sucres de granulométrie moyenne sont les plus
recherchés. Dans les pays arabes, l’Afrique centrale et l’Asie de l’est, les gros cristaux de sucre sont
souvent les plus demandés.
Pour les utilisateurs industriels, le sucre constitue une matière première pour l’élaboration de
nombreux produits. Suivant l’application, le rôle de l’ingrédient sucre est différent et les exigences
des utilisateurs sont plus ou moins différentes. Dans le cas où le sucre doit être dissous pour pouvoir
être utilisé, les sucres fins sont plus recherchés parce qu’ils se dissolvent rapidement. Au contraire,
lorsque le sucre est utilisé pour améliorer la présentation d’un produit, les sucres formés de gros
cristaux sont plus demandés.
Pour les fabricants de sucre, le contrôle de la granulométrie et surtout de la distribution
granulométrique est souvent un objectif en lui-même. En effet, la maîtrise de celle-ci permet
d’optimiser de nombreux critères de qualité, à savoir la teneur en impuretés et la stabilité du sucre
au cours du stockage.
L’importance de la granulométrie n’est pas seulement ressentie au niveau de la qualité et de la
stabilité finale du sucre mais aussi au cours de la fabrication. En effet, au cours de la cristallisation
la non maîtrise de la nucléation spontanée aboutit généralement à une masse cuite de densité
importante. Le turbinage de celle-ci est souvent une tâche difficile et n’arrive pas à éliminer la
totalité de l’eau mère piégée entre les cristaux. La présence de cette eau mère engendre
généralement la formation d’agglomérats de cristaux. Leur présence dans le sucre est souvent un
vrai problème pour le fabricant du sucre. En effet, elle diminue la densité (kg/m3) et par conséquent
augmente le volume occupé par un kilogramme de sucre. Etant donné que les emballages de sucre
sont conçus pour contenir une masse bien précise, si la masse du sucre occupe un volume plus
important que prévu, le sucre ne peut être emballé. La présence d’agglomérats constitue également
un problème pour la qualité. En effet, la présence de traces de liqueur mère à la surface des cristaux
agglomérés augmente la coloration et le taux de cendres.
I. Expression des résultats
Déterminer la taille d’une seule particule d’un lot s’avère non seulement difficile mais de plus
inefficient et non souhaitable pour décrire l’hétérogénéité de ce lot. Toutes les techniques de mesure
opèrent donc sur un grand nombre de particules qui composent une population. Le résultat est
représenté sous forme d’histogrammes appelés distributions granulométriques. La population est
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divisée en classes de dimensions (en abscisse) et leurs proportions relatives exprimées en
fréquences (en ordonnée).
L’histogramme décrit comment une propriété liée à la taille des particules est distribuée à travers
la population. Si par exemple, par une technique appropriée, nous comptons les particules contenues
dans des classes granulométriques définies, nous obtenons une distribution en nombre. Le fait de
peser les particules contenues dans ces mêmes classes granulométriques au lieu de les compter
permet d’obtenir une distribution en masse. Nombre ou masse sont ensuite exprimés en fréquences
(axe des ordonnées). Le choix de l’un ou de l’autre dépend à la fois de la technique utilisable et du
but poursuivi. Un tamis ne permet que d’appréhender la distribution en masse, tandis qu’un
compteur à variation de résistance permet de mesurer le nombre de particules d’une classe donnée.
II. Paramètres de la distribution
Les distributions sont difficiles à utiliser à l’état brut : nous somme amené très tôt à synthétiser
l’information par des paramètres qui décrivent la tendance centrale et la dispersion des distributions,
a savoir :
1- Le coefficient de variation
Le coefficient de variation de la granulométrie des cristaux est une mesure de la dispersion
relative : il se calcule comme le rapport entre l'écart-type et la moyenne.
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2- L’ouverture moyenne
L'ouverture moyenne est un critère qui exprime la dimension moyenne des grains. L’ouverture
moyenne partage l’effectif de la population de particules en deux parties de masses égales, c’est à
dire que 50% de la population ont un diamètre équivalent supérieur ou 50% inférieur au diamètre
médian.
1- Conduite de la cristallisation
Le premier paramètre à considérer lors de la conduite d’une cristallisation est l’apparition
spontanée de germes cristallins. Cette dernière se produit dans la zone dite labile et peut être évitée
dans la zone dite métastable. La première est située à 1,35 de sursaturation alors que la deuxième
est située entre 1 et 1,2 (20). Sur le plan pratique, il est difficile de maintenir la sursaturation de
l’eau mère à une valeur constante pendant toute la durée de la cristallisation. En général, celle-ci ne
peut être contrôlée qu’avant le grainage et quelques minutes après. En effet, au cours de la
croissance cristalline la sursaturation ne dépend pas seulement de la vitesse de cuisson mais aussi de
la vitesse d’intégration des molécules de saccharose dans le réseau cristallin. Pour une vitesse de
cuisson constante, la vitesse d’intégration n’est pas la même selon qu’on est au début ou à la fin de
la cristallisation. Cette dernière est faible au moment du grainage et croît avec l’accroissement de la
surface cristalline du sucre. Autrement dit, pour contrôler la nucléation spontanée des cristaux il
faut, avant tout, maîtriser la sursaturation au moment du grainage. Plus cette dernière est basse plus
le risque d’apparition spontanée de germes est faible. Un taux de sursaturation de 1,15 est en
général considéré optimal pour obtenir un sucre de bonne distribution granulométrique. La valeur
est optimale pour qu’il n’y ait ni production de grains fins secondaires, ni de risques trop importants
de refonte des grains de semence lors de la circulation de la masse au travers du corps de chauffe.
2- Qualité de la semence
Lorsque l’apparition spontanée de germes est maîtrisée et les conditions de mélange dans le
cristalliseur sont parfaites, la cristallisation ne fait que grossir les cristaux introduits lors de
l’ensemencement avec la même vitesse. Si ces derniers sont uniformes, théoriquement les cristaux
du sucre final le sont. Au contraire, si la semence introduite est constituée de cristaux de différentes
tailles, le sucre final possèdera la même variabilité granulométrique. Un essai de schématisation de
l’influence de la distribution granulométrique de la semence sur la distribution granulométrique du
sucre final est donné par la figure 9.
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La semence ne doit pas être laissée au repos entre sa préparation et son entrée en cristallisation. Le
récipient de stockage doit être muni d’un dispositif d’agitation efficace afin de limiter au maximum
la décantation et l’agglomération des fines particules de sucre.
La granulométrie de la semence utilisée varie en fonction du temps de broyage. Les germes de
dimension inférieure à 2-3 micromètres disparaissent au moment de l’introduction en cuite quelle
que soit la sursaturation a cause de la fragilité. La semence à deux ou trois heures de broyage
contient une quantité modérée de germes de dimension inférieure à 2,5 µm, elle est donc idéalement
préconisée.
3- Présence d’impuretés
Globalement, les impuretés influencent la granulométrie du sucre de deux façons : elles diminuent
la vitesse de croissance cristalline et modifient la forme des cristaux.
• Effet sur la croissance cristalline
Le ralentissement de la croissance cristalline par les impuretés est dû à leur effet sur les étapes de
la diffusion et d’intégration. Au niveau de la diffusion, ils interviennent soit en réduisant la force
motrice de la diffusion par diminution du niveau de sursaturation soit en augmentant la viscosité du
milieu. Au niveau de l’intégration, le ralentissement est surtout obtenu en rendant les sites
d’intégration inaccessibles par la contamination de certaines faces de la surface cristalline.
• Effet sur la morphologie des cristaux
Le cristal peut prendre des apparences différentes sous l’influence de certaines impuretés :
1- cristaux allongés bien connus en présence de raffinose;
2- cristaux d’aspect triangulaire (la face a prend la forme d’un trapèze) dans les masses cuites
de bas produits, en présence de fortes concentrations en sucres réducteurs et en matières
minérales (en raffinerie notamment) ;
3- cristaux très plats observés dans les sucres obtenus à partir de masses cuites de très haute
pureté.
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Conclusion
Ainsi, il apparaît que la sursaturation et la qualité de la semence sont les deux facteurs
responsables en grande partie de la qualité des cristaux de sucre obtenus en fin de cristallisation.
Les conditions de préparation de la semence doivent être contrôlées rigoureusement. Des particules
de semence trop fines (2,5 µm) peuvent se dissoudre, entraîner la création de nucléation spontanée
et un C.V. élevé. Une quantité de semence insuffisante ou une agitation inadaptée peuvent donner
des conglomérats. Enfin, la qualité des cristaux peut évoluer après la cristallisation dans les
malaxeurs, les turbines ou l’atelier de séchage et conditionnement.
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1- Objectifs
Si les expériences sont effectuées sans une méthodologie rigoureuse il est fort probable qu’elles
vont soit conduire à des impasses (résultats incohérents, etc...) soit à des résultats de qualité
décevante. L’objectif principal de la méthode des plans d’expériences peut être résumé par la devise
:
4- Domaine expérimental
Le domaine expérimental est défini par les niveaux hauts et les niveaux bas de tous les facteurs et
éventuellement par des contraintes entre les facteurs.
Pour fixer les idées, prenons l’exemple de l’étude d’une réaction chimique pour laquelle
l’expérimentateur cherche à connaître l’influence de la température et de la pression sur le
rendement. Construisons d’abord une représentation géométrique. Le premier axe d’un système
d’axes cartésiens est attribué à la température et le second à la pression (figure 11). Le domaine
expérimental est le plan température x pression dans lequel toutes les pressions et toutes les
températures sont possibles. Mais, en général, un expérimentateur limite les variations des facteurs
étudiés. Ici, par exemple, la température varie entre 60 °C et 80 °C, la pression entre 1 et 2 bar.
Donc le domaine expérimental rassemble tous les points de la surface délimitée par les niveaux bas
et haut de chaque facteur.
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1- Préparation de l’expérimentation
La préparation de l’expérimentation consiste en une réflexion préalable effectuée soit seul, soit en
groupe, et permettant :
• de préciser avec soin les réponses qui seront enregistrées à chaque essai ;
• de rechercher tous les facteurs pouvant influer sur le processus étudié ;
• de définir les domaines d’étude de chacun des facteurs ;
• d’envisager les erreurs systématiques possibles pour éventuellement s’en affranchir ;
• de prévoir les contraintes expérimentales possibles ;
• d’organiser des essais supplémentaires pour évaluer l’erreur expérimentale.
Cette réflexion préalable peut durer plusieurs heures au cours desquelles se dégagent avec précision
les principaux éléments à prendre en compte pour organiser au mieux les essais. Il est ensuite facile
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de choisir les plans qui conviennent le mieux au problème posé : nombre de facteurs, ordre des
essais, confusion à éviter, etc...
2- Analyse des résultats
Lorsque l’on possède les résultats des essais, il faut s’assurer, avant d’entreprendre les calculs :
• qu’il n’y a pas de résultats aberrants ou faux ;
• que les niveaux ont bien été respectés au cours de l’expérimentation;
• que le modèle mathématique retenu a priori représente bien les résultats d’expériences;
• que l’on a bien évalué les risques d’ambiguïté.
Étant sûr de la qualité de ses résultats, l’expérimentateur va pouvoir procéder aux calculs et à
l’interprétation. En fonction des conclusions, il saura s’il a atteint pleinement son but ou s’il doit
envisager une nouvelle série d’essais pour compléter son information.
3- Acquisition progressive des connaissances
Si l’expérimentateur n’a pas toutes les réponses aux questions posées ou si les premiers résultats
soulèvent de nouvelles questions, il va entreprendre des essais supplémentaires. Les conclusions du
premier plan lui permettront d’orienter les nouvelles investigations. En particulier, il saura :
• si le domaine d’étude retenu contient les réponses qui l’intéressent ; si oui, il le conservera ;
sinon, il saura dans quelle direction il faut aller pour trouver ce qu’il cherche ;
• s’il doit envisager un modèle mathématique différent pour expliquer les résultats des essais ;
le modèle du premier degré est parfois insuffisant et des expériences complémentaires
devront être entreprises pour établir un modèle du second degré ;
• s’il faut prévoir des essais ou des plans complémentaires pour lever les éventuelles
ambiguïtés.
L’organisation des expériences au départ de l’étude est telle que les nouveaux essais viendront
s’intégrer harmonieusement aux premiers, évitant ainsi toute perte de temps ou d’argent. Les
premiers résultats, s’ils ne répondent pas entièrement aux questions posées, serviront à orienter le
choix des nouvelles expériences.
Cette fonction est trop générale et il est d’usage d’en prendre un développement limité de Taylor-
Mac Laurin, c’est-à-dire une approximation. Le développement précédent prend la forme d’un
polynôme de degré plus ou moins élevé :
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Où :
• y est la grandeur à laquelle s’intéresse l’expérimentateur ; c’est la réponse ou la grandeur
d’intérêt,
• xi représente un niveau du facteur i,
• xj représente un niveau du facteur j,
• a0, ai, aij, aii sont les coefficients du polynôme.
Ce modèle est appelé le modèle a priori ou le modèle postulé. Les modèles établis sont des
modèles de prévision valables dans le domaine d’étude, domaine que l’on doit toujours préciser.
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C’est dans cette perspective que 5 facteurs ont pu être étudiés par l’intermédiaire d’un plan
d’expériences pour maîtriser la cuisson afin de prévoir et de maitriser la granulométrie du sucre issu
de l’appareil à cuire R3 (cuite R3).
• Durée de broyage de la semence;
• Quantité de la semence;
• Température des platulaires;
• Brix au grainage;
• Durée de grossissement.
Afin, dans une étape ultérieure, d’optimiser (minimiser) le Coefficient de Variation –C.V– du
sucre issu de la cuite R3, nous avons fait une étude préliminaire permettant de trouver (cribler),
parmi l’ensemble des facteurs, ceux dont la variation entraine une variation de la réponse étudiée.
Un modèle mathématique du premier degré a été envisagé par le biais d’un plan de criblage.
En deuxième approche, nous avons effectué un plan d’optimisation (basé sur un modèle
mathématique du deuxième degré). L’intérêt de ce type de plan est de permettre, une optimisation
plus fine et plus fiable de la granulométrie du sucre issu de la cuite R3. Nous avons conservé alors
que les facteurs jugés les plus influents et affiner l’étude dans la zone où semble se situer la réponse
optimum.
Le choix des facteurs entrant dans le plan d’expérience et leurs bornes respectives nécessitent
néanmoins une bonne connaissance des règles de l’art et une large discussion avec l’équipe de
pilotage de la cristallisation.
Autrement dit, nous avons proposé la démarche suivante :
• Réalisation d’un plan de criblage afin de sélectionner les facteurs potentiellement influents
sur le coefficient de variation -C.V- du sucre granulé issu de la cuite R3;
• Réalisation d’un plan d’optimisation afin de déterminer les réglages des facteurs jugés
influents donnant des bons résultats.
I. FORMALISATION DU PROBLEME
2- Facteurs
a- Durée de broyage de la semence
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Plus la durée de broyage augmente plus le nombre de fines augmente. Les fines introduites dans la
semence sont généralement dissoutes et disparaissent au grainage.
Rq : une étude démontre la fragilité des germes de dimension inférieure à 2-3 micromètres qui
disparaissent au moment de l’introduction en cuite et ceci quelle que soit la sursaturation. Des
particules de semence trop fines peuvent se dissoudre, entraîner la création de nucléation spontanée
et un C.V élevé.
c- Quantité de semence
Cette quantité dépend du volume final de la cuite et de la granulométrie du sucre .La quantité de
semence utilisée est d’environ 0,25 L
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donc supposées nulles avant même l’expérimentation (8). Le modèle mathématique adopté au
départ de l’étude est un modèle du premier degré:
Où :
a0 : effet moyen ;
ai : effet du facteur i ;
xi représente un niveau du facteur i.
1- construction de la matrice d’expériences
La construction du plan se fait comme suit :
• Rechercher le premier essai du plan dans la table (encadré rouge);
• Générer les n-2 essais suivants par permutation cyclique ;
• Pour le dernier essai, mettre tous les facteurs au niveau -1 ;
• Retirer éventuellement les colonnes superflues (encadré vert).
2 -1 1 1 1 -1 1 -1
3 -1 -1 1 1 1 -1 1
4 1 -1 -1 1 1 1 -1
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5 -1 1 -1 -1 1 1 1
6 1 -1 1 -1 -1 1 1
7 1 1 -1 1 -1 -1 1
8 -1 -1 -1 -1 -1 -1 -1
: Permutation
Les niveaux des facteurs (domaine Expérimental) sont résumés dans le tableau :
Tableau 3 : domaine expérimental de l’étude
T°. Durée
Durée de Brix au Qnt. de la
Facteur platulaires grossissement
broyage (h) grainage (°) semence (L)
(°C) (s)
Niveau bas
3h 77,5 0,1 86,5 300s
(-1)
Niveau haut
3h30min 80 0,2 90 900s
(1)
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15 3h 77,5 0,1 85 300 34
16 3h 77,5 0,1 85 300 33
N.B : chaque expérience a été réalisée 2 fois afin d’aboutir à un bon criblage.
Le modèle mathématique postulé est un simple modèle polynomial ne faisant intervenir que les
termes du premier degré :
Cette visualisation nous permet d’observer simplement les effets du passage d’un facteur d’un état
milieu (niveau 0) à un état haut ou à un état bas.
L’effet de la durée de grossissement est le plus élevé. Une variation de la durée de grossissement
du niveau 0 au niveau 1 abouti à une augmentation importante du coefficient de variation. De
même, une augmentation de la température des platulaires, de la quantité de la semence, et du Brix
au grainage entraine une élévation du coefficient de variation. Cependant la durée de broyage
influence sur le CV dans le sens négatif, cela signifie que c’est le passage du niveau 0 au niveau bas
qui conduit à une augmentation du CV.
Une observation du diagramme permet d’un coup d’œil, de se rendre compte de l’importance de la
durée de grossissement, qui est un facteur potentiellement influent sur le CV, et de l’importance de
la quantité de la semence et de la durée de broyage qui sont des facteurs moyennement influents.
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C’est donc ces facteurs (durée de grossissement, durée de broyage et quantité de semence) qui
vont être les plus efficaces pour approcher ou atteindre l’objectif et qui seront retenues pour réaliser
le plan d’optimisation. Les autres facteurs jouent un rôle mineur sur le CV.
À travers ce plan, nous voyons tout l’intérêt d’un plan de criblage qui élimine tous les facteurs dont
l’effet est secondaire et conserver les facteurs jugés les plus influents afin d’affiner l’étude par le
biais d’une optimisation
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Du fait de l’intervention de trois facteurs facilement modulables, un plan composite centré parait
tout à fait approprié. Ce plan d’expérience est constitué par un total de 17 expériences et permet
l’estimation des 10 paramètres inconnus du modèle.
Le plan d’expériences ainsi choisi est optimum : il permet, en effet, d’estimer les effets principaux
et les interactions pressenties sans ambigüité.
1- Construction de la matrice du plan composite centré
Un tel plan d’expérience est qualifié de composite car il est constitué de trois parties différentes
utilisables pour divers types d’ajustements. La première partie (expériences 1 `a 8) est la partie
factorielle constituée par les 8 sommets du cube unité. La seconde partie (expériences 9 `a 14) est la
partie axiale constituée par des points sur les axes du repère utilisé. Chacune de ces 6 expériences
utilise donc pour un des facteurs des niveaux hors des valeurs de fonctionnement usuelles. Enfin la
dernière partie du plan composite (expériences 15 `a 17) est constituée par une triple répétition de
l’expérience qualifiée de centrale (avec tous les facteurs fixés à leur niveau moyen). Dans un
contexte statistique il est intéressant de répéter plusieurs fois certaines expériences car la nature
aléatoire du phénomène va entraîner que les réponses observées ne seront pas égales.
Le logiciel nous permet de générer la matrice correspondante au plan avec ajout de 3 points au
centre.
Tableau 5 : Plan d’expériences et plan d’expérimentation (optimisation)
Matrice d’expériences Plan d’expérimentation Réponse
Durée
Durée Durée de Qnt. De
N° Durée de Qnt. De de C.V
de grossissement semence
grossissement semence broyage (%)
broyage (S) (L)
(h)
1 -1 -1 -1 300 3h 0.1 33
2 1 -1 -1 900 3h 0.1 35
3 -1 1 -1 300 3h30 0.1 32
4 1 1 -1 900 3h30 0.1 33
5 -1 -1 1 300 3h 0.2 31
6 1 -1 1 900 3h 0.2 32
7 -1 1 1 300 3h30 0.2 35
8 1 1 1 900 3h30 0.2 33
9 -1 0 0 300 3h15 0.15 33
10 1 0 0 900 3h15 0.15 34
11 0 -1 0 600 3h 0.15 34
12 0 1 0 600 3h30 0.15 35
13 0 0 -1 600 3h15 0.1 34
14 0 0 1 600 3h15 0.2 34
15 0 0 0 600 3h15 0.15 35
16 0 0 0 600 3h15 0.15 35
17 0 0 0 600 3h15 0.15 35
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D’après les résultats obtenus par le logiciel NEMRODW sont présentés ci-dessous
Tableau 6 : Tableau des coefficients du modèle
Nom Coefficient F.Inflation Ecart-Type t.exp. Signif. %
b0 34.775 0.173 201.55 < 0.01 ***
b1 0.300 1.00 0.128 2.35 4.96 *
b2 0.300 1.00 0.128 2.35 4.96 *
b3 -0.200 1.00 0.128 -1.57 15.9
b11 -1.106 1.54 0.246 -4.49 0.302 **
b22 -0.106 1.54 0.246 -0.43 68.2
b33 -0.606 1.54 0.246 -2.46 4.25 *
b12 -0.500 1.00 0.143 -3.51 0.991 **
b13 -0.500 1.00 0.143 -3.51 0.991 **
b23 1.000 1.00 0.143 7.01 0.0291 ***
CV= 34.775 + 0.3 X1 + 0.3 X2 -1.106 X1 ² -0.606X3 ² -0.5 X1X2 -0.5 X1X3 + X2X3
D’après ces résultats:
• les facteurs, durée de grossissement et durée de broyage influencent de manière
significative le coefficient de variation ;
b. Analyse de la régression
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2 0.955
R
2 0.898
RA
R2 pred 0.389
PRESS 15.609
Nombre de degrés de liberté 7
Le coefficient de corrélation linéaire multiple quantifie de manière claire la très bonne qualité de
l’ajustement (puisque R2 = 0.955 ≈ 1).
Ce coefficient R2 qui est le rapport entre la somme des carrés des écarts entre les valeurs
calculées et la moyenne des valeurs / somme des carrés des écarts entre les valeurs
expérimentales et la moyenne des valeurs (SCM/SCT) c’est-à-dire 24.3914/25.5294 est
égal à 0,955. Ce coefficient nous permet de conclure que notre modèle postulé permet
d’expliquer 95,5% du phénomène étudié. Les 4,5% restants sont dus aux résidus.
De même le coefficient R2A qui est égal à 0,898 donne une idée sur l’ajustement du modèle.
Dans notre étude, l’ajustement du modèle est de 89,8% ce qui traduit une bonne qualité de
l’ajustement de l’estimation des coefficients de l’équation.
Le logiciel peut éditer le ”tableau des résidus” (donné ci-dessous) permettant de juger de manière
plus précise, c’est-à-dire expérience par expérience, de la qualité de l’ajustement réalisé. La
comparaison entre les colonnes ”Yexp” (réponses mesurées) et ”Ycalc” (réponses prédites par le
modèle) confirme que l’ajustement est de très bonne qualité (21). Les autres colonnes proposées par
ce logiciel évaluent la différence entre les réponses mesurées et prédites (colonne ”Différence”) et
font subir un certain nombre de transformations à ces valeurs afin de les rendre statistiquement plus
faciles `a interpréter (par exemple tout résidu dit ”studentisé” supérieur `a 2 en valeur absolue
traduit un défaut d’ajustement important).
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212 (0)5 35 60 29 53 Fax : 212 (0)5 35 60 82 14
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5 31.000 31.158 -0.158 -0.391 0.795 -0.863 -0.846 0.289
6 32.000 31.758 0.242 0.601 0.795 1.326 1.419 0.681
7 35.000 34.758 0.242 0.601 0.795 1.326 1.419 0.681
8 33.000 33.358 -0.358 -0.887 0.795 -1.958 -2.696 1.485
9 33.000 33.369 -0.369 -0.915 0.515 -1.315 -1.403 0.184
10 34.000 33.969 0.031 0.077 0.515 0.110 0.102 0.001
11 34.000 34.369 -0.369 -0.915 0.515 -1.315 -1.403 0.184
12 35.000 34.969 0.031 0.077 0.515 0.110 0.102 0.001
13 34.000 34.369 -0.369 -0.915 0.515 -1.315 -1.403 0.184
14 34.000 33.969 0.031 0.077 0.515 0.110 0.102 0.001
15 35.000 34.775 0.225 0.559 0.183 0.618 0.589 0.009
16 35.000 34.775 0.225 0.559 0.183 0.618 0.589 0.009
17 35.000 34.775 0.225 0.559 0.183 0.618 0.589 0.009
Si l’interprétation a été bien faite, le modèle doit bien représenter les réponses mesurées (R2
proche de 1). Il est important de regarder comment les résidus se répartissent en fonction des
réponses prévues. Les résidus d’un bon modèle doivent être distribués aléatoirement autour de zéro
et ne pas dépendre de la valeur de la réponse. Notre analyse des résidus ne fait pas apparaître des
dispositions remarquables (des résidus de plus en plus élevés lorsque la réponse augmente).
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Avant de faire des propositions, pour optimiser le coefficient de variation, il est bon de réaliser des
expériences de contrôle pour confirmer les prévisions. Il faut réaliser donc trois essais de
validation. Pour cela nous avons choisi au hasard un point au domaine expérimental, dont la valeur
du coefficient de variation est connue (prédite par l’intermédiaire du modèle mathématique).
. Grâce aux modèles établis, nous avons calculé des prévisions du coefficient de variation pour les
conditions opératoires données. La valeur du CV prédite par le logiciel est de 34,35.
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CV=34,35
Expérimentalement 3 cuites R3 ont été réglées d’une façon à respecter ces conditions, et nous
avons mesuré le CV du sucre granulé issu de ces 3 cuites :
Durée de Durée de
N° d’essai Qnt de semence CV
grossissement broyage
1 450 s 3h15 0,15L 34
2 450 s 3h15 0,15L 34
3 450 s 3h15 0,15L 35
CV
moy = 34,33
Nous comparons les prévisions faites avec le modèle mathématique aux mesures effectuées.
Nous constatons un bon accord : Le modèle que nous avons établi explique bien les résultats
expérimentaux. Le modèle est donc validé.
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Notre objectif est de trouver les conditions permettant d’atteindre le coefficient de variation
minimal. Pour ce faire, nous avons effectué au moyen du logiciel NEMRODW l’étude graphique de
la variation du CV en faisant varier les facteurs. L’exemple choisi montre l’influence de la durée de
grossissement et de la durée de broyage sur le CV, sous condition que la quantité de semence soit
maintenue constante.
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Les courbes indiquent un coefficient de variation minimal qui se situe dans le quart inférieur
gauche, c’est-à-dire aux faibles durées de grossissement et aux faibles durées de broyage.
À l’examen des deux surfaces de réponse nous avons constaté que notre objectif peut être atteint. Les
conditions optimales sont les suivantes :
• La durée de grossissement sera réglée au niveau -1, c’est-à-dire à une valeur de 300 secondes ;
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1-Grossissement
2-Broyage
3-Qnt. de semence
5- Conclusion de l’étude
Comme nous avons pu le constater d’après les résultats obtenus précédemment le meilleur modèle
permet d’´ecrire le coefficient de variation sous la forme :
CV= 34.775 + 0.3 X1 + 0.3 X2 -1.106 X1 ² -0.606X3 ² -0.5 X1X2 -0.5 X1X3 + X2X3
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Ce modèle a été volontairement simplifié par élimination des effets jugés non significatifs dans
l’analyse précédente. Ceci permet de manipuler plus facilement cette expression réduite tout en
gardant une qualité d’ajustement quasiment similaire.
Le coefficient de variation de la distribution granulométrique du sucre issu de la cuite R3 est
surtout influencé par la durée de grossissement. Il apparaît que les conditions expérimentales
optimales, c’est-à-dire celles permettant de minimiser le CV du produit sont obtenues pour les
réglages donnés ci-dessous :
Conclusion
La confection du sucre repose sur des principes physicochimiques de cristallisation du saccharose
qui demeurent encore aujourd'hui plutôt obscurs. Il est donc absolument nécessaire d'effectuer la
caractérisation des effets des paramètres de fabrication sur la cristallisation si l'on veut être en
mesure de contrôler le procédé de fabrication et d'offrir un produit à la fois constant et de haute
qualité.
Ce projet avait pour objectif principal l’optimisation de la granulométrie du sucre de la cuite R3.
Plus précisément, il était visé de bien cerner comment la variation des facteurs, principalement ceux
dont l’effet est jugé significatif, influencent le comportement du coefficient de variation.
C'est dans cette optique que cinq facteurs de cristallisation ont pu être étudiés par le biais d’un plan
d’expériences, soient la durée de broyage de la semence, la quantité de la semence, la température
des platulaires, le Brix au grainage et la durée de grossissement. II a été possible de visualiser les
effets de ces paramètres sur la granulométrie et la distribution granulométrique du sucre.
La modélisation du coefficient de variation est une brique essentielle dans l’optimisation de la
distribution granulométrique du sucre en milieu industriel. Pour cela, nous avons tout d’abord
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identifié les facteurs significativement influents, afin de déterminer, dans une étape ultérieure, les
réglages permettant de minimiser le CV.
Le présent travail a permis de faire le point sur tout l'aspect théorique entourant la confection de
sucre, soit la cristallisation du saccharose. Dans un premier temps, nous avons étudié l’influence des
5 facteurs sur le coefficient de variation de la granulométrie du sucre granulé issu de l’appareil à
cuire R3. L’étude a permis de sélectionner les facteurs potentiellement influents sur le CV par
l’intermédiaire d’un plan de criblage. Les résultats obtenus ont permis de discerner 3 facteurs (durée
de grossissement, durée de broyage et quantité de semence) dont la variation entraine une évolution
du coefficient de variation.
Dans un deuxième temps, nous avons abordé l’étude de ces 3 facteurs via un plan d’optimisation
(plan composite centré). Ce plan a permis de faire le point d’une manière plus raffinée sur l’effet de
chaque facteur et sur les effets quadratiques. Nous avons porté ensuite un intérêt tout particulier
aux différentes interactions entre les 3 facteurs.
A l’aboutissement de ce projet, nous avons obtenu des résultats satisfaisants et le modèle élaboré
montre de bonnes performances. D’une part les paramètres estimés ont permis de minimiser le
coefficient de variation, et d’autre part le modèle élaboré a été validé statistiquement et
expérimentalement.
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