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Milieu Physique Tropical: Qu'Est-Ce Que La Zone Tropicale

Ce document décrit les caractéristiques du climat tropical, notamment les températures élevées, les précipitations et les saisons des pluies. Il explique comment ces facteurs varient selon la latitude par rapport à l'équateur.

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Milieu Physique Tropical: Qu'Est-Ce Que La Zone Tropicale

Ce document décrit les caractéristiques du climat tropical, notamment les températures élevées, les précipitations et les saisons des pluies. Il explique comment ces facteurs varient selon la latitude par rapport à l'équateur.

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4
w

B.T.I. 3 7 9 / 3 8 1 - 1 9 8 3 B2 - GEOG. - 40

LE MILIEU PHYSIQUE TROPICAL

P. PELTRE *
.I

QU'EST-CE QUE LA ZONE TROPICALE ? viométrique et la température, laquelle commande


I'évaporation.
En première approximation le monde tropical se Les limites de la zone "intertrooicale" ainsi défi-
définit par des climats chauds, localisés de part et nie sont irrégulières : elles n'atteignent pas la ligne
d'autre de l'équateur entre les deux tropiques des tropiques sur l'Afrique (au N de I'équateur) et
(23O 2 7 ' N e t SI,selon une bande plus ou moins sur l'atlantique S, et la débordent largement sur le
régulière qui fait le tour de la terre, d'où le terme de Pacifique en fonction de l'humidité et des tempéra-
"zone" tropicale ou intertropicale. On s'accorde tures induites par les grands courants marins. Les
généralement pour fixer les limites de cette zone régions semi-arides notamment et les déserts
aux régions dont la température moyenne du m0i.s chauds ne font oas oartie de la zone tropicale du
le plus frais ne descend pas en-dessous de 1 7 ou fait de l'insuffisance des précipitations et de
18O C, voire 2 0 ° C selon les auteurs, à quoi deux I'amolitude thermique annuelle excessive, de
-critères supplémentaires sont fréquemment ajou- même que les régions à climat méditerranéen qui
tés : orésentent en outre des orécipitations de saison
- amplitude thermique quotidienne supérieure à froide, contrairement aux régions tropicales. Les
l'amplitude thermique annuelle ; régions à climat aride, semi-aride et méditerranéen
- précipitations annuelles supérieures à 3 5 0 , sont généralement classées dans le monde subtro-
400 ou 5 0 0 mm, capables de permettre des cultu- oical, le terme de zone leur convenant assez mal du
res sans irrigation, ce qui varie selon le régime plu- fait d'une réoartition encore olus irrégulière en
* Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
fonction de la latitude que celle des régions trooi-
[O.R.S.T.O.M.), GeograDhe, 2 4 rue Bayard, 75008 Paris cales.

- 265-
CLIMATS TROPICAUX CLIMATS A U CONTACT LES CAUSES DE LA PLUWIOSITE TROPICALE
DU MONDE TROPICAL
IClimat ciquatoriai
Climat tropical humide
tropical B courte miron dche
feBEB1
EJ!.lI!
Climat rubtropiwl humide
Climat Oemi arde
- Limiter du monde tropical
c'est-Adire oÙ l'on a simultanement
EJZJclimatarde des temperatures moyennes toujours

-
Climat tropical contraste superleures A 2
0'
tropical B moyenne saison +che
~

.des prbcipitations annuelles superleures


Climat tropical sec Limite du monde tropical A 350 mm
= IrOpiUl A lonbw saison &he - une amplitudelhermique quoildienne
Q VariCtC montagnarde supdrieure B l'amplitude thermique
annuelle
Certaines rhions reqoiwnt d u plums des
a l i r b maritimes, d'autres au momant du
pauaos Ck la bande pluvieuse (la mousson)
d'autres enfin sont frappdaspar les typhons

- 266 -
FIKURE 1
Grands types de .climats tropicaux
i
I (Tiré de la Documentation photographique n o 6040 - avril 1 9 7 9 : "Les paysages tropicaux", Paris, la
Documentation FranGaise, d'après J. DEMANGEOT, 1 976, MASSON, Paris,

- 267-

. . .. . . ...

1
1 - LES CARACTÈRES DU MONDE TROPICAL

Climats équatoriaux et climats tropicaux à après le solstice d'été ; c'est "l'hivernage" de cer-
saison seche taines régions, notamment au Sénégal, bien que
les pluies se produisent en saison chaude. Ces cli-
Les climats tropicaux ont en commun des tem- mats sont qualifiés de tropicaux "longs ou courts"
pératures élevées, dont les moyennes annuelles selon la durée de la saison des pluies, ou de plus ou
oscillent entre 2 3 O et 30° C (Paris : 1 1 , 5 O , Mar- moins "contrastés", selon l'ampleur de la saison
rakech : 20°1, et une faible amplitude du photopé- sèche.
riodisme journalier, la durée du jour variant
La transformation des climats en fonction de la
d'autant moins que l'on est proche de I'équateur :
latitude, traduit en simplifiant, l'effet du balance-
entre 1 1 h 30 et 1 2 h 30 à I'équateur contre 9 h 3
ment annuel de la Zone Intertropicale de Conver-
1 6 h 3 45' de latitude. Ils se différencient très for-
gence (CITI ou Front Intertropical de Convergence
tement par contre en fonction de leur inégale plu-
(FIT), cette convergence désignant celle des alizés
viosité, tant en quantité annuelle que par le régime
des ceintures tropicales boréales et australes, res-
pluviométrique, dont l'effet sur la végétation ren-
ponsable du développement massif des cellules
force considérablement la diiminution des précipi-
convectives qui produisent le gros des précipita-
tations sur les marges du monde tropical.
tions. LeaFIT suit avec quelque retard le balance-
A proximité de l'équateur thermique ou météoro- ment apparent du soleil entre les deux tropiques,
logique - lequel ne' coÏncide pas forcément avec induisant chaque année deux maxima convectifs 3
l'équateur géographique - il pleut toute l'année, I'équateur et u n seul a proximité de chacun des tro-
avec deux maxima plus ou moins symétriques piques. Ce schéma se complique naturellement de
après les équinoxes et une faible amplitude thermi- tous les effets d'échanges Océan-Continent : cli-
que annuelle. Ce sont les diverses nuances des cli- mats dominés par les régimes d'alizés et climats de
mats équatoriaux. En s'éloignant de l'équateur moussons, en Asie du SE et en Afrique Occiden-
vers les tropiques, la quantité de pluie diminue, tale ( 11.
l'amplitude thermique annuelle alugmente et sur-
tout les deux maxima de précipitations se rappro-
chent e t se fondent en une saison des pluies uni- ( 1 Sur le mécanisme des moussons, cf. DEMANGEOT ( 1976)
que, dont le maximum est centré u n ou deux mois ou PEGUY (1961).

TABLEAU 1

: Climat : Précipitations : Saison sèche : Exemples :


: annuelles : cumulée .

: Equatorial : Plus de 2000 mm : O 3 mois : Douala,


2 Max. symétriques i ou 1 maximum et pas de saison sèche Colombo , i
: Subéquatorial : 2000 1500 mm : 2 à 3 mois : Abidjan,
: Iquitos
2 Max. dissym6- I et courte saison siche
: triques
. .
: Tropical Humide : 2000 h 1500 mm : 2 - 3 à 5 mois : Entebbe Hong :
: Kong

: Tropical contrasté : 1500 h 1000 mm : 4 - 5 b I mois : Fort Acham- :


: bault,Bombay,:
: Bamako.

: Tropical sec : 1000 h 400 m m : 6 - 7 9 mois : N'Djamena,


: Dakar
:

-268- l
I
l
1
j
I

temperatures
- precipitations

CALCUTTA BAMAKO N'DJAMENA


I (220 35 N, niveau de la mer) (120 40 N, 337 m.) (120 10 N, 295 m . )
Ii
;mm degres mm degres
7

J F M A M J J A S O N D J FMAMJ JAS

S A 0 GABRIEL DO R I O NEGRO
(Equateur,85 m.)
mm degres
r

FORMOSA SALISBURY BROOME


(150 30 S, 950 m.) (17043S,1400m.) (170 58 S, niveau de Ir m i r )
nm degrdi mm degrdr mm degrds
i f--
1 r-
304
200

JFMAMJ J A S O N 0

FIGURE 2
Diagramme de quelques slations

(fig. I), où l'on a pris P = 1 O t, pour mieux exprimer le spectacle saisonnier des températures. Le diagramme
ombrothermique de GAUSSEM, oÙ l'on prend P = 2 t permet de mieux vionaliser la saison sèche
(tiré de J. DEMANGEOT, La Documentation Francaise 1979).

comparant précipitations et températures men-


Les typologies des climats tropicaux sont de suelles (GAUSSEN) : est considéré comme sec
nature statistique, 3 partir de la quantité e t du tout mois dont les précipitations (en mm) sont infé-
régime des précipitations, génétique en fonction rieures au double de la température moyenne (en O
des m6canismes e t des causes du climat, ou écolo- C) ; le résultat est exprimé sur l'année par un dia-
gique. Nous ne parlerons que de cette dernière, gramme ombrothermique très simple (figure 2).
parce que la plus significative et la plus 'Ommode Une seconde démarche, plus complexe, consiste 3
en matiere de végétation et d'agriculture. La classi- rechercherles jours partir de données
fication ecologique des climats tropicaux, issue n o m b r e u s e s : pluie, t e m p é r a t u r e , vent,
des travaux 'Onvergents de et de
nébulosité..., le nombre de jours secs dans l'année
TROLL, tient compte pour l'essentiel des effets du constituant un xérothermique.
climat sur la vegetation par calcul de l'évapotrans-
piration, resultante de I'évaporation du sol et de la A partir de cette approche on peut dresser une
transpiration des plantes. Une première démarche typologie simplifiée des climats tropicaux (cf
cherche 3 définir commodément la sécheresse en tableau 1).

- 269 -
Tous ces types de climat ont en commun une cale peut se répartir en trois classes :
grande variabilité inter-annuelle des précipita- - Les forêts denses humides, qui se subdivisent
tions ; la moyenne annuelle des pluies varie d'une en forêt sempervirente ou ombrophile, équatoriale,
' part dans des proportions importantes d'une dont les feuilles tombent régulièrement tout au
année à l'autre, d'autre part le calendrier pluviomé- long de l'année, et forêt semi-décidue humide, ou
trique est irrégulier : les pluies, d'origine orageuse mesophile, sous climat tropical humide, dont une
pour la plupart, ont des intensités élevées, et leur partie des espèces connaît une défoliation de sai-
efficaciti! pour l'alimentation en eau des végétaux son sèche. Cette subdivision se complique beau-
dépend essentiellement de leur bonne répartition coup quant à l'aspect floristique, mais affecte peu
au cours de la saison des pluies. Cette variabilité la physionomie des forêts humides, qui restent
est d'autant plus grande que le climat est sec, et assez voisines 3 l'œil d'un non sipécialiste.
nous verrons qu'elle constitue l'un des premiers - Sous climat tropical contrasté, les formations
facteurs limitants. pour le développement de la très largement dominantes sont toutes les variétés
végétation. de savanes boisées, dont le terme à peuplement ,

ligneux le plus dense est la forêt claire, sous


laquelle subskte u n couvert herbacé parcouru par
les feux de saison sèche. Les forgts sèches tropi-
Les formations végétales cales occupent la même aire climatique, où elles
sont cependant très minoritaires ; perdant toutes
La végétation du monde tropical se différencie leurs feuilles en saison sèche, elles sont qualifiées
très fortement selon l'humidité du climat, e t se dis- de décidues ou caducifoliées, et ne présentent
tribue entre deux pôles opposés : forêts denses aucun couvert herbacé au sol.
humides sous climats équatoriaux et tropicaux - Sous climat tropical sec on rencontre majoritai-
humides et brousses e t steppes à épineux sous cli- rement des. steppes à buissons épineux plus ou
mats tropicaux secs, en passant par toutes les moins dense, définies par un couvert herbacé très
nuances de forêts sèches ou claires et de savanes discontinu, oÙ les feux ne passent plus. Moins
plus ou moins boisées sous les climats tropicaux répandues, les brousses à épineux sont beaucoup
contrastés. Mais elle est également très différen- plus fermées et peuvent être considérées comme
ciée selon les domaines géographiques : après la une variété particulière de forêts sèches xérophi-
séparation progressive des continents tropicaux les.
au Jurassique, chacun d'eux a connu une évolu-
tion propre de sa flore et de sa faune 3 partir d'un, En première approximation, cette typologie est
fond commun pantropical, et l'on distingue les assez "zonale", ce qui signifie qu'elle decrit un
domaines floristiques Ethiolpien (Afrique), Néotro- gradient décroissant dans l'importance et la den-
~

pical (Amérique tropicale) et Indo-Malais, ce der- sité des' peuplements ligneux et herbacks depuis
nier étant particulièrement riche en espèces parce I'équateur jusqu'aux tropiques. Mais ce gradient
que moins isolé dans le sens Est-Ouest que les n'est que très imparfaitement latitudinal dans le
deux premiers. Inversement les domaines insulai- détail, et des formations tres distinctes sont sus-
res sont particulièrement riches en endémismes, ceptibles d'occuper des aires aux climats tres voi-
ou caractères floristiques et faunistiques propres à sins, selon les conditions de roches et de sols ainsi
une région : domaines Malgache, Polynésien et que de l'histoire passée du climat.
Australien, où I'évolution de la vie s'est faite à
On sait en effet, par I'étude des pollens fossiles,
l'abri de tout échange.
de la composition floristique de la végétation, des
Le critère de classement le plus maniable des for- sols et du modelé, que les changements passes du
mations végétales est physionomique, leur aspect climat ont fortement modifié la couverture végé-
floristique, très complexe, restant affaire de spé- tale, dont les grandes formations ont occupe des
cialistes régionaux. Sous leur aspect physionomi- aires plus restreintes ou plus étendues qu'actuelle-
que les formations tropicales sont classées à partir ment. Ainsi en Côte d'Ivoire les savanes arborees
du type de peuplements ligneux (arbres à défolia- soudaniennes ont atteint la côte au cours d'un épi-
tion saisonnière ou non, structure par strate, sode sec vers - 20 O00 ans, la forêt dense humide
arbustes épineux ou non) éventuellement liés à des étant réduite à des refuges très localisés (cf. PEL-
peuplements herbacés (denses, lâches, plus ou TRE 1977) ; de plus la forêt tend encore actuelle-
moins hauts..,). En simplifiant, la végétation tropi- ment à regagner du terrain sur ses lisières,

- 270 -
Savane dégradée' (pâturage et surCout culthes) Steppe arborée au Niger - SARLIN P.
près de KOMBO LAKA - ADAMAOUA 196 1 - Collection C. T.F. T.
(NEIGANGA) - Cameroun - 1963 - LETOUZEY R.
Collection C. T.F. T.

Forêt semi-décidue en cours de destruction Côte d'Ivoire - Service de l'Information


pour cultures ;jachère à Pennisetum purpureum La Forêt dense - 1964 - Collection C. T.F. T.
précédant la savanisation - Cameroun
LETOUZEY - 1959 - Collection C. T.F. T.

Forêt claire à Balanites dans le Nord Cameroun


Kousseri - Fort Foureau - Cameroun
1939 - Collection C. T.F. T.

- 271-
l'avance pouvant être chiffrée à 1 mètre par an de la végétation et de la faune du sol. En effet, la
dans certains cas (cf. BLANC - PAMARD et SPI- fragmentation et l'altération de la roche sont en
CHIGER 1 9 7 7 ) . Des phénomènés de même nature général réalisées par des acides humiques faibles
sont connus sur la bordure méridionnale du massif e t non par de l'eau pure, le couvert végétal protège
congolais, dans les régions de mosaïque forêt- le sol et en modifie le climat, enfin la faune du sol y
savane du Congo-Brazzaville. Enfin des études produit des mouvements de matière solide e t u n
récentes montrent d'importants reculs de la forêt brassage considérable. ,
amazonnienne sur les piedmonts Andins, où il - Comme la végétation, modelés et sols se répar-
existe des cas de forêt .dense humide développée tissent entre deux pôles extrémes, en fonction de
sur un modelé e t u n matériel typiquements dunai- l'humidité du climat. Dans les régions équatoriales
res (111. forestières, la cédogénèse et I'évolution du relief
sont sous la domination de l'altération biochimi-
Sur les marges arides du monde tropical, les pro- que, rendue très active par la température élevée
blèmes de recul de la végétation sont célèbres, e t la vie végétale intense. En même temps le cou-
notamiment au sud du Sahara. Mais l'on ignore vert végétal très dense immunise presque totale-
encore, faute de corrélations chronologiques préci- ment le sol de l'agressivité des pluies, et les
ses, si la bande des savanes soudaniennes d'Afri- actions morphogénétiques mécaniques sont tres
que s'est simplement déplacée en latitude alterna- réduites, le transport de matière s'effectuant sur-
tivement, ou si elle s'est au contraire successive-
tout en solution dans les eaux. Ce type de morpho-
ment dilatée puis rétrécie, en mordant simultané- genèse a été qualifié de "biostasique" par
ment sur les domaines forestiers et semi-arides au EHRART et correspond aux régions forestières a
cours des phases de plus grande extension. La relief de croupes ou collines multiconvexes (demi-
forêt équatoriale de la cuvette congolaise ne sem- oranges), à sols rouges ferrailitiques très profond,
ble avoir subi que des dilatations ou des rétrécisse-
jusqu'h plus de 30 mètres.
ments de son aire, autour d'un noyau permanent.
Enfin les modifications des grandes formations - A u contraire dans les régions tropicales sèches
végétales ne sont encore connues qu'en des a steppes et savanes peu couvrantes, où des
points très localisés en Amérique Latine et en Asie, pluies très intenses arrivent sur une végétation
où leur disposition actuelle est plus complexe, réduite en fin de saison sèche, souvent après brû-
moins latitudinale, qu'en Afrique. lis, les actions mécaniques dominent, à forte com-
posante latérale par ruissellement sur les versants.
Les effets des changements de climat sur la cou- Ce sont des régions d'aplanissements généralisés,
verture végétale, bien que mal connus encore dans créés par u n ruissellement "en nappe" ou en petits
leur démtail, semblent affecter toute la zone tropi- chenaux anastomoses que favorise une végétation
cale, et nous verrons que I'étude du modelé et des très clairsemée qui s'oppose à la concentration du
sols confirment leur existence. L'approche du ruissellement ; il s'agit là d'une morphogenèse de
milieu naturel tropical doit donc tenir compte de ce type "rhexistasique". Les sols y sont plus minces
contexte dynamique, .dans lequel la végétation ne (1 à 3 m) sur de longs versants rectilignes en pente
s'adapte aux changements du climat qu'avec un faible, et présentent des profils contrastés : hori-
retard important, dans lequel la pratique des feux zons "appauvris" en surface reposant sur une
annuels en savane joue un rôle important. nappe de gravats très fréquente, la "stone-line",
horizons d'accumulation d'argiles au-dessous.
- Entre ces deux pôles, altération h composante
Les sols et le modelé verticale et actions météoriques à composante laté-
rale se combinent dans le domaine des sols ferrugi-
Dans toute la zone tropicale, I'élaboration des neux tropicaux, occupés surtout par des savanes
sols et le faconnement du relief sont étroitement boisées, où le fer résiduel après altération a fré-
interdépendants ; ils sont directement commandés quemment été indusé en carapaces et cuirasses
par les effets du climat sur la roche mère, le plus ferrugineuses, que l'on appelait les "latérites"
souvent par l'intermédiaire essentiel et primordial autrefois.
'( 11 Concernant les palboclimats sur les piedmonts andin, cf. En simplifiant, on peut établir le tableau suivant
SOUBIES (19811, deux communications de SERVANT et all. des c.or resp o n dances "zona Ies" o u Iat itud ina Ies
( 1 9 8 1 ) et le No spbcial de : cahiers ORSTOM. vol. X, No 1,
1978. entre sols, Végétation et climat :

-272 -
ypes de sols dominant Formations wigitales Climat Nombre de mois secs Précipitations
dominantes
~

Plus de 2000 m
Ferrallitiques rouges, Forêt ombrophile Equatorial 0.2
profonds For& mesophile Subéquatorial 2.3
Trop. humide 3.5
1 500 mm
FerraIlitiques e t Savanes boisies et Tropical constrasti!
ferrugineux à pisolites forêts sèches 4.7
et cuirasses
1 O00 m
Ferrugineux ocres et Brousses à épineux e t Tropical sec
beiges à nodules steppes trop. arbustives 6-9
400 m
Sols subarides Steppes tropicales Tropical Sec 8 . 10

A ceci il faut ajouter des sols présents sous tous ment influencé le faconnement du relief. Les pay-
les types de climat, dits azonaux ou intrazonaux : sages tropicaux présentent donc une certaine
la catégorie des sols hydromorphes, engorgés sai- unité structurale : roches essentiellement siliceu-.
sonnièrement pour des raisons de structure du sol ses, fracturation généralisée, morphogénèse conti-
et de topographie ; les sols vertiques à argiles gon- nentales, non interrompue par des épisodes marins
flantes, issus de l’altération de roches riches en transgressifs.
bases en milieu mal drainé, et le cortège des sols
Les sols et modelés tropicaux présentent égale-
développés sur roches volcaniques récentes, très
ment des caractères morphoclimatiques très parti-
fertiles en-dehors des zones sèches (Andosols).
culiers, comparés à ceux des régions tempérées ou
froides : épaisseur des profils sous forêt dense
Les caracteres “tropicaux” du modelé humide, cuirassement ferrugineux fréquent sous
savane, aplanissements généralisés au pied de
A u total, les régions tropicales présentent, a reliefs résiduels très localisés sous savanes et
conditions climatiques voisines, de grandes simili- steppes. Ces caractères sont liés au foisonnement
tudes entre elles en ce qui concerne le modelé et de la vie végétale qui ne subit pas d‘interruption
les sols. A u plan géologique, hormis les chaînes saisonnière hivernale, et à la permanence très
montagneuses et les régions volcaniques de super- ancienne des climats chauds sur des socles cristal-
ficies réduites, la plupart des régions tropicales se lins. De plus ces régions, bien qu‘elles aient connu
situent sur des socles très anciens (dits gondwa- des changements de climat, n’ont pas subi de bou-
niens : 570 millions d‘années contre 280 pour les leversement climatique comparable à ceux des
socles hercyniens des régions tempérées), dont les grandes glaciations quaternaires dans les régions
roches d’âge précambrien, cristallines et métamor- tempérées ; en particulier les vastes dépôts fluvio-
phiques, sont essentiellement siliceuses. Ces glaciaires des latitudes moyennes n’existent pas
vieux socles n’ont pratiquement pas connu de ici, pas plus que l‘intense remaniement des sols
transgressions marines, et les sédiments qui en réalisé par les processus liés au gel. Seuls existent
couvrent environ la moitié sont détritiques e t conti- dans la zone tropicale des sols dérivés de la roche-
nentaux, constitués surtout de séries gréseuses, mère siliceuse par altération biochimique, forte-
donc kgalement siliceuses. D‘une part les calcai- ment retouchés par I‘érosion en nappe lorsque le
res, liés aux sédimentations marines, sont donc climat tropical contrasté a réduit le couvert végé-
tres rares dans la zone tropicale, ce qui implique tal ; ces sols sont liés à des modelés caractéristi-
des conséquences pédologiques importantes ; ques du monde tropical : collines multiconvexes
d’autre part ces socles anciens sont rigides : ils dans la zone humide, aplanissements dans la zone
n’ont pas connu de plissements, mais des défor- tropicale contrastée, souvent dominés par des
mations 3 grand rayon (p. ex. la cuvette congo- reliefs résiduels rocheux, chaînons quartzitiques
laise) et surtout de nombreux épisodes de fractura- ou schisteux et inselbergs granitiques, témoins de
tion, créant des réseaux de failles qui ont forte- l’ancienneté de la morphogénèse continentale.

- 273 -
Mais dans le détail, les sols et la végétation ne ment pluvial, contrairement à ceux des régions
concordent pas toujours aussi bien avec le climat tempérées où c'est la fonte des neiges qui domine,
qu'un schéma général ne l'indique, surtout aux les crues intervenant avec deux ou trois mois de
limites de chaque ensemble. Modelé, sols et végé- retard sur la saison des pluies. Le régime dépend
tation ont enregistré l'héritage de changements du climat, mais également de la disposition en lati-
Dassés du climat, Princbalement en quantité et tude des grands bassins fluviaux : régimes équato-
, régime des précipitations. On connaît de nombreu- riaux à deux maxima, régimes tropicaux à un seul
ses traces d'épisodes plus humides dans les zones maximum, et régimes complexes dont le Niger est
Sahélienne en Afrique, notamment très grande le plus bel exemple, avec une seule crue en décem-
extension du Lac Tchad à plusieurs reprises au bre janvier .à Tombouctou, mais deux maxima à
quaternaire récent et variations de regime du l'embouchure, l'un en février mars, provenant de la
fleuve Sénégal, dont il reste d'importants dépôts tête du bassin, l'autre en août septembre, dû aux
alluviaux. Inversement les limites de la forêt dense ipluies locales sur la partie aval du bassin.
humide ont fortement reculé durant le qiuaternaire
récent, dont nous avons vu des exemples en Côte D'un point de vue géomorphologique, les fleu- '

d'Ivoire, au Congo e t sur le piedmont amazonien ves des régions.forestières se caractérisent par u n
des Andes Bolivilennes, sans que l'on sache encore transport de matériel fin uniquement : limons, argi-
corréler ces variations des zones bioclimatiques. les et substances dissoutes, ce qui confirme le rôle
presqu'exclusif de l'altération dans la morphogé-
Toujours est-il que de nombreux sols sont héri- nèse de ces systèmes biostasiques. Les galets
tés de phases climatiques anciennes, que le sont absents et n'existent que dans des terrasses
modelé de nombreuses régions ne peut s'expliquer fluviatiles relictuelles, qui témoignent de I'exis-
sans tenir compte de ces alternances paléoclimati- tence de climats passés plus agressifs sur une cou-
ques, et que les formations végétales ne sont pas verture végétale plus réduite, et peut-être de pha-
nécessairement en équilibre avec le climat actuel ses tectoniques de soulèvement à grand rayon.
dans les zones de transition. Les fleuves des régions de savanes e t steppes tro-
picales transportent surtout des sables et limons, g

mais là aussi les galets sont rares et inactuels.


Les eaux de surface
Cette rareté des éléments grossiers dans le lit
L'ensemble de la zone tropicale subit une forte actuel des cours d'eau est liée au faible relief des
évaporation, like aux températures élevées, vastes régions de socle cristallin d u monde tropi-
laquelle entraîne.des déficits d'écoulement élevés. cal, où tracé et profil des fleuves sont également
Mais ces derniers sont particulièrement f Orts sous caractéristiques : ce sont des tracés à coudes
climat tropical contrasté, et diminuent lorsque l'on brusques et à baionnettes, inscrits dans des
depasse 1 500 m m de précipitations a'nnuelles : le rhseaux de fractures, et des profils en marches
Logone n'écoule que 1 1 % environ des précipita- d'escalier dont les nombreux rapides sont détermi-
tions reçues sur son bassin, contre 40 % pour nés par des failles et des discontinuités lithologi-
l'Amazone. En outre la vigueur du relief accélère ques du socle. Partout dans les régions de socle les
I'ecoulement e t diminue 1'6vaporation, améliorant cours d'eau s'inscrivent dans la roche en place, et
ainsi les coefficients d'kcoulement. seuls ceux des régions de piedmont des reliefs
importants alluvionnent et présentent des tracés à
méandres, comme la haute Amazonie ou les fleu-
Les debits des fleuves tropicaux sont énormes,
surtout ceux de la zone tropicale humide, qui col- ves de l'Ouest malgache.
lectionnent les records mondiaux en longueur et en
debits bruts. Par rapport à la superficie de leurs Enfin les eaux souterraines ne se présentent en
bassins-versant, ce sont kgalement les fleuves des grandes nappes phréatiques que dans les régions
regions équatoriales ou trgpicales humides qui pré- oh une couverture sédimentaire masque le socle,
sentent les debits spécifiques (moyens annuels ou e t encore sont-elles fréquemment inactuelle dans
mlodules) plus éleves : 1 5 à 30 I/s/km2 contre 5 à la zone tropicale sèche. Dans les régions de vieux
8 Ils/km* sous climat tropical contrasté ; pour socle cristallin, elles se réduisentà de nombreuses
comparaison, la Seine 3 Paris Bcoule 5,9 I/s/km2. petites nappes dans les poches d'altérites, et à des
"réservoirs" constitués par les roches broyées des
Le régime des fleuves tropicaux est exclusive- lignes de fractures, au demeurant très nombreu-

- 274 -
ses. La pauvreté en grandes plaines alluviales, et en bassins sédimentaires d'origine marine, reste
d'origine fluvio-glaciaire aux latitudes moyennes, un trait majeur de nombre de régions tropicales.

2 - LES CONTRAINTES DU MILIEU NATUREL

La zone tropicale présente des contraintes spéci- Cette fragilité varie selon la tolérance au déficit
fiques fortes pour l'agriculture, liées aux climats, à pluviométrique de chaque culture, e t les systèmes
la fragilité des sols et au rôle primordial de la végé- agraires traditionnels y pallient en associant tou-
tation naturelle dans les équilibres bioclimatiques jours plusieurs cultures de susceptibilités diverses
qui commandent I'évolution des sols. Les systè- aux aléas du calendrier pluviometrique. La mono-
mes agraires traditionnels sont en général bien culture, de règle dans les grands complexes agrico-
adaptés à ces contiaintes e t préservent assez bien les mécanisés, est naturellement beaucoup plus
I'équilibre du milieu, équilibre qui s'est lui-même vulnérable à l'irrégularité des pluies.
adapté à ces systèmes de culture comme en témoi-
Enfin la chaleur favorise le développement de
gnent les feux annuels, de règle dans toutes les
maladies et de parasites des hommes, des ani-
régions de savane, où ils ont surtout une fonction
de nettoyage. A u contraire, les systèmes de cul- maux et des plantes. Ces problèmes sanitaires et
phytosanitaires constituent un facteur supplémen-
ture intensifs et mécanisés 'd'origine occidentale
taire d'agressivité du climat, très pénalisant pour
subissent beaucoup plus fortement ces contrain-
toute implantation de nouvelles races de bétail ou
tes, et nécessitent une bonne adaptation aux con-
de variétés améliorées de culture, le plus souvent
ditions de climats et de sols tropicaux pour ne pas
menacer à court terme I'équilibre du milieu naturel. non résistantes aux grandes endémies. En outre
les grands complexes agro-industriels sont fré-
quemment implantés dans des zones vides de peu-
plement par suite de contraintes sanitaires, qu'il
Des climats agressifs et irréguliers
faut préalablement assainir ; l'onchocercose qui
affecte toutes les grandes vallées alluviales de
L'une des caractéristiques majeures des climats
l'Afrique de l'Ouest des savanes en est u n bon
tropicaux réside dans le fait que les pluies y sont
presqu'exclusivement orageuses ou dues aux exemple.
cyclones tropicaux ; elles ont de ce fait des intensi-
tés élevées, associées à une forte irrégularité inte-
Des sols médiocres et fragiles
rannuelle, tant en volume que selon un calendrier
i très variable, d'autant plus capricieux du reste que
le climat est plus sec. Nous avons vu qu'une très grande part des
régions tropicales ont u n soubassement de vieux
Cette variabilité élevée entraîne notamment des socle cristallin, soumis à une altération tropicale
pointes d'intensité occasionnelles des précipita- très ancienne. II en r6sulte des sols pauvres en élé-
tions, qui provoquent une érosion en nappe ments minéraux mobilisables par les plantes, dont
d'autant forte que le développement de la végéta- les horizons sont surtout consititués de résidus de
'
~
tion naturelle est limité par la sécheresse du climat. l'altération (quartz, fer,. alumine), dont certains

I! En régions de forêt dense humide le sol est protégé


par la couverture végétale fermée et I'érosion reste
peu active ; mais ce risque augmente sur les
grands périmètres de culture mécanisée oÙ le sol
sous forme d'argiles de néoformation stables. La
kaolinite notamment, très largement majoritaire
dans les sols ferrallitiques et ferrugineux, n'a
qu'une capacité d'échange réduite, qui entraîne
reste à nu une partie de l'année, et il devient consi- une fertilité minérale en général médiocre. La ferti-
I dérable lorsque cette partie du calendrier agricole lité de ces sols dépend donc surtout des apports en
1
l co'incide avec le gros des pluies. matière organique, dont nous avons v u que sa
minéralisation est très rapide sous les climats tro-

i La grande variabilité des pluies a pour autre con-


séquence une certaine fragilité des cultures, dans
la mesure où elles exigent un minimum de régula-
rité des pluies durant leur cycle de développement.
picaux, ce qui signifie son mauvais stockage dans
les horizons superficiels.
En outre plusieurs éléments jouent dans le sens

- 275 -,

I
I
d'une médiocre structure des sols tiopicaux : un Enfin .l'altération .très ancienne des roches sur
déséquilibre fréquent dans la texture (déficit en socle cristallin, soumise à d'importantes variations
limons notamment), la pauvreté en calcium des de climat, est responsable d'une grande extension
roches cristallines ainsi que la minéralisation rapide des indurations ferrugineuses (cuirasses et carapa-
de la matière organique. Aucun de ces facteurs ces) dans toute la zone tropicale à climat con-
n'est favorable à la constitution de complexes trasté ; ces cuirasses, affleurantes ou à faible pro-
argilo-humiques stables dans les horizons, dont la fondeur dans les sols, constituent en soi une forte
structure est par conséquent médiocre : les sols contrainte pour l'agriculture, dont elles limitent les
sont durs et compacts en saison sèche, et mal drai- possibilités d'extension dans l'espace. A titre
nés, à tendance boueuse en saison des plu¡&. d'illustration, on peut estimer à 4 5 % du total les ,
Comme de surcroît certains cycles culturaux exi- superficies inutilisables en agriculture à la charrue
gent des labours en saison des pluies, on concoit dans un terroir du Nord de la Côte d'Ivoire ( 1 1, con-
combien la grande culture mécanisée dans les tre 2 5 % seulement inutilisables en agriculture tra-
régions tropicales risque de dégrader les sols par ditionnelle à la daba (2). La différence provient
compactage de leurs horizons. La figure 3 résume pour l'essentiel des cuirasses sub-affleurantes, où
la dynamique des sols kaoliniques selon le climat, le buttage à la daba autorise la mise en culture
sous végétation naturelle et sous culture. d'horizons superficiels très minces, impossibles à
labourer à la charrue.
Seuls les sols développés sur roches volcani-
ques font exception à ces caractères de fertilité et ( 1 ) cf. : pp 340 - 352 in PELTRE-WURTZ J. et STECK B.
de structure médiocres, du fait que leurs argiles Influence d'une soci6te de d6velopDement sur le milieu paysan.
Coton e t culture attelee dans la region de la Bagou6 (Nord Côte
ont une bonne capacité d'échange, permettant d'Ivoire). 482 p. multigraph., Abidjan, Centre ORSTOM de
'
ainsi la constitution d'un complexe argilo-humique Petit-Bassam.
stable ; fertilité minérale et structure y sont donc (2) Houe traditionnelle en pays Senoufo, dont le travail est très
suoerficiel. Le labour à la daba ramène la terre en buttes, qui
bien meilleurs que dans les sols développés sur fournissent aux racines un volume de terre e t un drainage suffi-
socle cristallin. sants.

FORCT SUBEOUATORIALE F , O R h TROPICALE SECHE CULTURES SARCLEES A CYCLES COURTS

Protection cant
Tria foible

D y m q u q . verlicole profonde _._.....


._. Superfuelle ou oblique _.__.._.
__._.__: __..._..__..: Superflclelle o c c i l é r i e
Ãppauurissement : profond.. __. . .~
.~.
.-..-. _._:Superficiel _ _ _ ~.
__. ..___ .___
_. _ _ ._
...__..-
_ _ .Por &orlon s&cl¡ve
- -- _____
~

PiCgeogr : progressif des colldidcs. ~ _ _ _ _Rapide


_: p r i a de lo surface _ _ _ . _ _ _ _ _ _Dona
_ . _Io_pellicule
__: de bottonce
sws Io semelle de b b w r
-
Profil : homogbne..--. __..___
~
._..
-.--____
-1 Diffiranci;
'- [ texture )..-_-._.---_.__-----: Controate' [Structure

FIGURE 3
Influence biologique et climatique sur I'évolution du profil pédologique d'une couverture
kaolinique en milieu tropical
(Tiré de "Cahiers Orstom" PédoLvol. XVlll No 3-4 1 9 8 0 - 1 9 8 1 1
CONCLUSION
Des équilibres bioclimatiques fragiles

Nous avons v u à quel point la couverture végé- général de dégradation, ils sont bien moindres
tale commande directement I'évolution du relief et sous climat tropical humide ou subéquatorial, où la
la dynamique du sol. La végétation naturelle a par végétation naturelle conserve un potentiel élevé de
ailleurs enregistré les effets des variations passées reconquête. Cependant même dans ce dernier cas
des climats, et se situe partout dans un contexte il subsiste des risques tres sensibles de dégrada-
dynamique .: aux lisières'des grandes forêts équa- tion de la structure du sol si des manihres cultura-
toriales la forêt tend t~regagner du terrain, alors les mécanisées sont appliquées sans précaution :
que dans les marges sahéliennes la vegetation se choix des périodes de labours et des types
dégrade sous l'action conjointe d'oscillations cli- d'engins utilisés, degré de couverture des cultures
matiques sèches et d'une surcharge pastorale et assolement, taille et forme du parcellaire,
générale depuis l'amélioration de I'état sanitaire du notamment. Une telle dégradation est très difficile-
bétail. ment réversible, sauf très longue jachhre, et justi-
fie donc beaucoup de prudence dans l'implantation
^I^ -^....^^.I.* ,...A+ A-. A,. rr..l+..rm :n++..-..-i.,fi rrn
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le même 'impact selon la zone bioclimatique OÙ ils zone tropicale, que I'évolution démographique
se situent : alors que sous climat tropical sec les rapide et la forte urbanisation de ces régions rend
.risques irréversibles sont grands dans un contexte inéluctable dans un proche avenir.

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