Thèse DEQUESNES Audrey
Thèse DEQUESNES Audrey
UFR DE PHARMACIE
Année : 2019 N°
THÈSE D'EXERCICE
pour le
DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
Jury
Président :
Mme Marie-Pierre SAUVANT-ROCHAT Professeur,
UFR Pharmacie de Clermont-Ferrand
Membres :
Mme Aurore COLLIN Maître de conférences,
UFR Pharmacie de Clermont-Ferrand
Année : 2019 N°
THÈSE D'EXERCICE
pour le
DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
Jury
Président :
Mme Marie-Pierre SAUVANT-ROCHAT Professeur,
UFR Pharmacie de Clermont-Ferrand
Membres :
Mme Aurore COLLIN Maître de conférences,
UFR Pharmacie de Clermont-Ferrand
Je remercie tout d’abord Madame Aurore COLLIN pour avoir dirigé cette thèse
d’exercice, et pour m’avoir conseillée et corrigée tout au long de sa réalisation.
Merci à Monsieur Mathieu WASIAK de bien vouloir faire partie de ce jury également.
Cette thèse d’exercice met un point final à mes années d’études en Sciences
pharmaceutiques, elle est donc pour moi l’occasion de remercier tous les Professeurs, Maîtres
de conférences et personnels de la faculté de Pharmacie de l’Université Clermont Auvergne
pour ce qu’ils m’ont apporté au cours de toutes ces années.
Merci à mes anciens camarades de promotion, ceux que j’ai rencontrés sur les bancs
d’amphithéâtres et qui restent maintenant mes amis, pour les moments qu’on a vécu ensemble.
Merci à ma famille, Lucie, Adrien, et nos parents, pour leur soutien en toute situation.
Et enfin, merci Egon, mon « p’tit prof », tu avais déjà fait beaucoup avant même que je
commence ces études, et tu fais tellement maintenant ! Tout cela ne serait jamais arrivé sans
toi. Merci !
-2-
Table des matières
REMERCIEMENTS .......................................................................................................................... - 2 -
INTRODUCTION ............................................................................................................................ - 10 -
-3-
La vaccination ................................................................................................................. - 47 -
Outils de recherche biomédicale ..................................................................................... - 47 -
1.2. LA MEDECINE REGENERATIVE .......................................................................................... - 48 -
La régénération tissulaire ............................................................................................... - 48 -
La neuro-ingénierie ......................................................................................................... - 49 -
1.3. LE DIAGNOSTIC ET LA PREDICTION ................................................................................... - 51 -
Les marqueurs biomédicaux, et produits de contraste pour l’imagerie .......................... - 51 -
La protéomique ................................................................................................................ - 52 -
Les laboratoires d’analyse miniaturisés ......................................................................... - 53 -
Les biocapteurs ................................................................................................................ - 53 -
La théranostique .............................................................................................................. - 54 -
1.4. VERS DES NANOROBOTS ................................................................................................... - 55 -
LES RISQUES LIES AUX NANOMATERIAUX ............................................................................. - 57 -
2.1. LA TOXICOLOGIE DES NANOMATERIAUX .......................................................................... - 57 -
Des exemples de toxicités sur la santé humaine .............................................................. - 58 -
Le risque environnemental et l’écotoxicologie................................................................ - 62 -
La méthode d’évaluation toxicologique .......................................................................... - 64 -
Les expositions et la protection au travail ...................................................................... - 68 -
2.2. LES ENJEUX ETHIQUES ET SOCIAUX .................................................................................. - 71 -
Le respect de la vie privée et des libertés individuelles .................................................. - 71 -
Le consentement .............................................................................................................. - 73 -
Le rapport bénéfice/risque .............................................................................................. - 73 -
L’amélioration des facultés humaines ............................................................................. - 74 -
Le partage des connaissances ......................................................................................... - 75 -
-4-
En Asie ............................................................................................................................. - 98 -
LA NORMALISATION DES NANOTECHNOLOGIES .................................................................... - 99 -
-5-
Liste des figures
Figure 1 – Le 11 novembre 1989, Eigler et son équipe utilisent un microscope fabriqué sur mesure pour inscrire
les lettres IBM avec 35 atomes de xénon. [2] ................................................................................................... - 13 -
Figure 2 – Reconstitution 3D d’une nano-pointe de silicone chauffée inspirée d’un MFA qui cisèle la matière
d’un substrat pour créer une carte 3D du monde. [3] ...................................................................................... - 13 -
Figure 3 – Ordre de grandeur d'une molécule, d'une pomme et de la planète Terre. ...................................... - 15 -
Figure 4 – Utilisation des propriétés optiques des nanoparticules il y a plusieurs siècles. En haut, la coupe de
Lycurgue dont la couleur change selon d’où elle est éclairée [12]. En bas, Le vitrail en rosace de la cathédrale
Notre Dame de Paris [13]................................................................................................................................. - 17 -
Figure 5– Augmentation de la surface relative d’un matériau nanostructuré [1] .......................................... - 18 -
Figure 6 – Schématisation des approches bottom-up et top-dpwn. .................................................................. - 19 -
Figure 7 – En haut, à gauche : un gecko sur une paroi verticale [18] ; ......................................................... - 20 -
Figure 8 – L’hyperhydrophobicité de la feuille de lotus : ................................................................................ - 21 -
Figure 9 – A gauche un papillon Lepidoptera Morpho [29] et à droite les 5 niveaux d'organisation de l'aile de
Morpho influent toutes sur sa couleur [30]. ..................................................................................................... - 22 -
Figure 10 – Schématisation de la technique de lithographie par nanosphères [33]....................................... - 24 -
Figure 11 – Les huit allotropes du carbone : ................................................................................................... - 27 -
Figure 12 – Réactions et étapes du processus de solution-gélification. [38] ................................................... - 28 -
Figure 13 – Nombre de produits dans les différents marchés d'application des nanotechnologies, en 2015 et
2017. La plus grande augmentation relative concerne la santé.[44]modifiée. ................................................ - 30 -
Figure 14 – La proportion de publications annuelles des pays de EEE passe de 40% à 25% du total des
publications dans le monde entre 2000 et 2016 dans le secteur des TIC. [44] ................................................ - 32 -
Figure 15 – Nombre de demandes de brevet dans les différents secteurs des nanosciences et nanotechnologies
entre 1993 et 2013, dans l’EEE et le reste du monde. Le pourcentage visible sur l'histogramme correspond à la
proportion de dossier déposés par des pays de l’EEE sur le nombre total de demandes. Graphique construit à
partir des données de NanoData landscape compilation : update report, 2017 de la Direction générale pour la
recherche et l’innovation pour la Commission européenne [44]. .................................................................... - 33 -
Figure 16 - Distribution du nombre de publications concernant les nanosciences et nanotechnologies dans la
santé (cercle intérieur) comparé à la recherche dans la santé en général (cercle extérieur). [44] ................. - 39 -
Figure 17 - Les produits issus de nanotechnologies en santé, par sous-secteurs : Les traitements des cancers,
des maladies infectieuses et cardiovasculaires sont les trois sous-secteurs majoritaires. [44] ...................... - 40 -
Figure 18 – Structure d’un vecteur nanoparticulaire lipidique pour le transport de siARN. [60] .................. - 41 -
Figure 19 – Fonctionnement d'une biopile glucose/oxygène.[70].................................................................... - 44 -
Figure 20 – Schéma illustrant l'efficacité antibactérienne sur Escherichia coli en fonction de la taille des
feuilles d’oxyde de graphène.[80]..................................................................................................................... - 46 -
Figure 21 – Fonctionnement d'une prothèse de bras mise au point par l’Université de Chicago. [91] .......... - 51 -
-6-
Liste des tableaux
Tableau I – Essais cliniques de nanomédicaments en cours en 2016, d’après l’étude de Caster et al. [67] ... - 56 -
Tableau II – Caractéristiques, cinétique et effets des nanoparticules, comparés aux plus larges particules,
entrées par les voies respiratoires [123] .......................................................................................................... - 65 -
-7-
Liste des abréviations
cm Centimètre
K Kelvin
-8-
MOF Metal Organic Frameworks
nm Nanomètre
UE Union Européenne
UV Ultraviolets
-9-
Introduction
- 10 -
- 11 -
Première partie :
Introduction aux nanotechnologies
A travers son célèbre discours de 1959 devant l’American Physical Society, Richard P.
Feynman, prix Nobel de Physique 1965, devant qui est présenté comme initiateur visionnaire
des nanotechnologies. Il y affirme qu’« il y a beaucoup de place en bas » 1 en rappelant
qu’aucune loi de la physique n’interdit de manipuler des objets miniatures, voire des atomes,
pour stocker de l’information, ou créer des systèmes fonctionnels [1]. Mais pour créer, il faut
d’abord pouvoir observer, et c’est la mise au point du premier microscope à effet tunnel (STM
pour l’anglais Scanning Tunneling Microscope) et celui à force atomique (MFA ou plus
couramment AFM, pour l’anglais Atomic Force Microscope) en 1985 qui ont permis
l’avènement des nanosciences et nanotechnologies. Le STM fonctionne grâce à la pointe
conductrice du microscope, qui doit être extrêmement fine et lisse, fabriquée en tungstène ou
en platine iridié, et va s’approcher de la surface à observer en la balayant. Le courant qui passe
entre la nuée d’électrons des atomes à la surface de l’objet et la pointe doit rester constant, ce
qui oblige cette pointe à ajuster sa hauteur en fonction des atomes rencontrés. Les variations
de hauteur de la pointe permettent alors de dessiner la surface de l’objet avec une précision
atomique. Ce microscope a été mis au point par les physiciens allemand Gerd Binnig et suisse
Heinrich Rohrer dans les laboratoires d’IBM en Suisse en 1981, et il initie la découverte des
autres microscopes en champ proches qui suivront. En 1989, le STM permet aux physiciens
d’IBM non plus seulement d’observer, mais de construire, en inscrivant les trois lettres du nom
de l’entreprise en 35 atomes de xénon sur une surface de nickel (Figure 1) : c’est le véritable
début des nanotechnologies.
1
“There’s plenty of room at the bottom” est le titre du discours de Feynman.
- 12 -
Figure 1 – Le 11 novembre 1989, Eigler et son équipe utilisent un microscope fabriqué sur mesure pour
inscrire les lettres IBM avec 35 atomes de xénon. [2]
L’évolution des techniques est incessante depuis, et en 2010, IBM imprime une carte
du monde en relief sur une surface de polymère équivalente à un millième de grain de sel [3]
(Figure 2). Cette carte mesure 22 µm par 11µm, et « pour ce qui est du relief, 1 kilomètre
correspond à 8nm. Elle est composée de 500 000 pixels de 20nm2 et a été créée en seulement
2 minutes et 23 secondes » [3].
Figure 2 – Reconstitution 3D d’une nano-pointe de silicone chauffée inspirée d’un MFA qui cisèle la
matière d’un substrat pour créer une carte 3D du monde. [3]
- 13 -
Le terme « nanotechnologies » quant à lui, dont le préfixe « nano- » provient du grec
νάνος « nain » et représente 10-9 dans le système international (soit un milliardième de mètre
dans le système métrique, puisqu’ici le préfixe fait référence à la taille des particules), est
attribuable à un Professeur de l’université de Tokyo. Il a par la suite été popularisé par Eric
Drexler en 1986 dans son livre Engines of creation. The coming era of nanotechnology [4]. Ce
dernier proposait de s’inspirer des systèmes biologiques pour créer des assembleurs
moléculaires encore plus perfectionnés que ceux que possèdent les cellules vivantes, et
imaginait certaines applications ainsi que des conséquences, parfois catastrophiques, pour nos
sociétés.
Pour mieux comprendre le développement qui en a été fait depuis, nous allons
commencer ici par définir les nanotechnologies (1), puis approcher les propriétés des matériaux
qui en sont issus (2) et les techniques pour les obtenir (3), avant de citer leurs différents
domaines d’applications, pour enfin aborder les points clés liés à leur développement en Europe
(4).
Plusieurs définitions sont données des nanotechnologies. Les premiers à s’y être
intéressés, les États-Unis d’Amérique, ont lancé un programme de développement des
nanotechnologies, le National Nanotechnology Initiative dès l’année 2000 par le Président Bill
Clinton, dans le cadre duquel les nanotechnologies sont définies comme « la compréhension et
le contrôle de la matière à l’échelle nanométrique, à des dimensions d’environ 1 à 100
nanomètres (nm), à laquelle des phénomènes uniques permettent de nouvelles applications.
Comprenant les nanosciences, l’ingénierie et la technologie, les nanotechnologies incluent la
mesure, l’imagerie, la modélisation et la manipulation de la matière à cette échelle de
grandeur ». [5]
Les nanosciences sont les sciences fondamentales consacrées à l’étude des phénomènes
observés dans les structures et les systèmes à l’échelle atomique, subatomique, moléculaire et
macromoléculaire, et les nanotechnologies en sont l’application, qui permettent le design, la
caractérisation, la production et l’application de structures, objets et systèmes par contrôle de
la forme et de la taille à une échelle nanométrique [6].
Du point de vue de l’Union Européenne, ce sont en fait les nanomatériaux – et non les
« nanotechnologies », terme qui englobe trop de notions – qui sont définis en vue de la
- 14 -
règlementation et de la recherche autour des nanotechnologies : sont compris dans ce cadre les
« matériaux naturels, formé accidentellement ou manufacturé et dont au moins une dimension
externe se situe entre 1 nm et 100 nm. » [7]; La nanotechnologie selon l’Autorité européenne
de sécurité des aliments, (European Food Safety Authority ou EFSA) est un « domaine des
sciences appliquées et des technologies impliquant le contrôle de la matière à l’échelle
atomique et moléculaire, normalement en deçà de 100 nanomètres » [8].
Tout comme des principes physiques différents de ceux que l’on connaît à l’échelle
humaine peuvent régir les interactions des planètes et des systèmes astraux, ce changement de
dimension dans le sens inverse a aussi des conséquences sur le comportement des objets de
taille nanométrique, et sur les lois de la physique qui s’y appliquent.
- 15 -
Les propriétés de la matière à l’échelle nanométrique
Ce qui rend les nanotechnologies si spéciales tant dans l’étendue des possibilités
qu’elles offrent que dans les incertitudes qu’elles suscitent, ce sont les propriétés de la matière
à l’échelle nanométrique. Le nanomètre est une grandeur frontière entre deux types de lois
physiques : les lois « classiques » dont nous avons l’habitude à l’échelle humaine ou
macroscopique, et les lois quantiques, majoritaires à l’échelle des particules élémentaires. Le
fait de changer de taille de particules va donc entraîner une modification de leur comportement
suivant les lois qui s’appliquent majoritairement, avec des conséquences directes sur leurs
propriétés de conductivité électrique, de perméabilité magnétique, de fluorescence, ou leur
réactivité chimique [9] en faisant varier le point d’ébullition, la solubilité, ou l’activité
catalytique [1].
L’une de ces propriétés des nanoparticules est exploitée depuis l’antiquité : les
nanoparticules de cuivre par les Celtes et les Romains, d’argent au Moyen-Âge en Occident,
ou d’or à la Renaissance ont permis de fabriquer des céramiques, des verres et des vitraux de
toutes sortes de couleurs. Selon l’état d’oxydation de ces ions métalliques, le spectre de
longueurs d’ondes absorbées sera différent, permettant par diffraction ou par absorption de
colorer le verre transparent dans lequel ces métaux sont ajoutés et de créer des vitraux très
colorés que l’on peut encore observer dans les cathédrales, ou des objet dont la couleur varie
en fonction de l’exposition lumineuse comme la coupe de Lycurgue datant du IVe siècle,
visibles en Figure 4.
Un autre phénomène clé de la mécanique quantique est l’effet tunnel, qui est « un
phénomène nanoscopique dans lequel une particule enfreint les principes de la mécanique
classique en pénétrant une barrière de potentiel plus grand que sa propre énergie cinétique »
[10]. Outre les applications en nanoélectronique, cette propriété a permis directement le
développement des nanotechnologies puisqu’elle est à la base du microscope à effet tunnel.
Les effets quantiques résultent en une modulabilité de la matière que l’on pourra exploiter en
ajustant ses propriétés en fonction de ce que l’on cherche à créer, comme la couleur de
fluorescence, qui permet par exemple d’utiliser les particules comme marqueur à différentes
fins. Les nanoparticules d’or colloïdal illustrent le phénomène de modulabilité en prenant une
couleur violette ou rouge à la place de celle que l’on connaît à ce métal. C’est le mouvement
des électrons, restreint lorsque le métal est sous forme de nanoparticules, qui change les
- 16 -
propriétés optiques du matériau, ce qui va avoir plusieurs applications directes dans divers
domaines scientifiques [11].
Une autre particularité de l’échelle nanométrique est que la surface totale des objets,
ainsi que le rapport entre la surface et le volume des objets nanoparticulaires, vont créer une
différence de réactivité par rapport à l’échelle macroscopique. La proportion d’atomes
directement présents en surface d’un matériau est largement supérieur à l’échelle
nanométrique : « dans un centimètre cube de matière, un atome sur 10 millions se trouve à la
surface, mais dans un nanomètre cube, près de 80 % des atomes se situent à la surface » [1].
Ces atomes affleurants rendent la surface plus réactive grâce aux interactions possibles avec
une proportion bien supérieure d’atomes de l’objet, ce que l’on peut illustrer avec la Figure 5
ci-dessous : la surface d’un cube d’1cm de côté est de 6 cm2, mais s’il est découpé en cubes de
1nm de côté, la surface développée est alors de 60.10 6 cm2. Le rapport entre la surface et le
- 17 -
volume ou le poids est déterminant dans de nombreux comportements d’un objet, notamment
sa capacité à flotter et à se déplacer dans un liquide ou un gaz.
Toutes ces particularités confèrent aux nanostructures des propriétés qui étaient peu
exploitées jusqu’à ces découvertes, mais qui inspirent désormais au monde de la recherche une
infinité de possibilités. Une fois le champ des nanotechnologies à portée, les sources
d’inspiration pour créer de nouveaux matériaux et objets sont multiples : provenant de la nature
par biomimétisme ou de la science-fiction, les idées d’applications qui dépassent les lois de la
physique classique ne manquent pas, et les méthodes pour obtenir des nanostructures et des
systèmes complexes vont alors être développées.
- 18 -
répandu car plus complexe comparé aux procédés chimiques, physique et mécaniques, ils ne
cessent de se développer depuis les années 2000.
Nous allons voir d’abord quelques-unes des sources d’inspiration naturelles pour la
création de systèmes nanométriques (3.1), puis des méthodes de conception correspondant à
chacune des deux voies de fabrication : les approches top-down (3.2), et bottom-up (3.3).
- 19 -
Les pattes de geckos
L’un des plus connus est celui des pattes de geckos qui permettent à ces reptiles
arboricoles de grimper sur des surfaces fortement inclinées et lisses, y compris verticales voire
même à plus de 90°. Ils doivent cette faculté à leurs setæ sous les doigts, sortes de coussinets
si adhérents sur les surfaces qu’ils peuvent supporter le poids de l’animal. Ces structures se
subdivisent en sétules de 200 à 500 nm qui engagent des interaction électrostatiques [15] et des
forces de Van der Waals avec les supports, dont la somme est suffisante pour permettre aux
geckos de se déplacer ou de rester en suspension sous une surface [16] (Figure 7). Cette
particularité tente d’être reproduite pour des utilisations civiles et militaires, mais deux
inconvénients majeurs se posent pour le moment : le fait que les setæ artificiels s’usent et ne
se régénèrent pas comme ceux de l’animal, et le fait que pour décrocher une patte, les sétules
peuvent changer d’orientation plus de 10 fois par seconde avec un mouvement en arrière des
doigts, ce qui est difficile à reproduire artificiellement, même plus lentement [17].
Figure 7 – En haut, à
gauche : un gecko sur
une paroi verticale
[18] ;
A droite : Un étudiant
de Stanford grimpe sur
une paroi verticale en
verre grâce à des
gants imitant la
nanostructure des
pattes de gecko [21].
- 20 -
Les feuilles de lotus
L’« Effet Lotus » est un phénomène inspiré de la plante du même nom, qui a la propriété
d’être hyperhydrophobe et garde ses feuilles propres grâce au ruissellement de l’eau qui
entraîne les dépôts solides avec elle (Figure 8). Cette propriété a été observée par Wilhelm
Barthlott et Christoph Neinhuis de l’Université de Bonn, et mise en relation avec leur structure
dès 1997 [22]. « Chaque feuille est couverte d’une rangée de minuscules bosses de 5-10 µm de
haut et espacées de 10-15 µm. Cette surface inégale est recouverte de cristaux cireux
hydrophobes, d’environ 1nm de diamètre » [23]. Ce principe, transposable à d’autres matériaux,
à condition de résoudre entre autres les problèmes d’évaporation ou de stagnation de l’eau, a
ouvert la porte à diverses applications commerciales, sur des textiles, des matériaux de
construction, des peintures, des verres de lunettes ou des miroirs antibuée, ainsi que dans la
confection de matériaux anti-infectieux en médecine. En allant plus loin que la construction
de nano-piliers, l’Université de Bonn et l’entreprise BASF ont mis au point en partenariat un
aérosol qui permet d’ajouter une surface imperméabilisante grâce à l’association de cires, de
nanoparticules et de polymères hydrophobes, qui permettent l’auto-organisation des
nanostructures sous forme de nano-piliers lors du séchage [24].
La raison pour laquelle les caméléons ont cette capacité exceptionnelle de changer de
couleur trouve enfin une explication avec les nanosciences. Selon le contexte social ou
environnemental, ces changements de couleur se font de façon rapide et complexe, pas
- 21 -
seulement par des variations de reflets ou d’intensité mais en passant par exemple du bleu au
rouge. Ils changent de couleur grâce à « la modulation active d’un maillage de nanocristaux
de guanine avec une couche superficielle dense d’iridophores. De plus, des iridophores plus
profond avec de plus larges cristaux reflètent une partie de la lumière, spécialement dans le
proche infrarouge » [28]. C’est la superposition d’iridophores avec des nanocristaux de
guanine qui donne à ces espèces cette propriété.
Les ailes de papillons, élytres de coléoptères et certaines écailles de poissons ont aussi
des propriétés optiques particulières. Les cinq niveaux d’organisation (détaillés sur la figure
Figure 9) qui les composent les ailes des papillons Morpho nous laissent observer des couleurs
et des reflets présents nulle part ailleurs dans la nature ni reproduits par l’homme.
Figure 9 – A gauche un papillon Lepidoptera Morpho [29] et à droite les 5 niveaux d'organisation de
l'aile de Morpho influent toutes sur sa couleur [30].
- 22 -
tromper leurs prédateurs. Cette organisation multi-échelles permet aussi une protection
hydrophobe d’une grande efficacité et une optimisation de l’aérodynamie et de la résistance
[30]. Parmi les applications inspirées de ces insectes nous pouvons citer des antireflets pour les
verres de lunettes, des revêtements autonettoyants, et un détecteur de vapeurs. En effet, en
présence d’un produit, l’indice des couches d’air entre les écailles et entre les stries est modifié,
ayant pour conséquence d’en faire varier la couleur, ce qui couplé à « une analyse des spectres
de réflexion permet de distinguer la nature du produit, mais aussi sa concentration » [30].
Le fait de recréer des structures semblables à celles que l’on peut observer chez ces
espèces nécessite des technologies innovantes qui ont énormément évolué au cours des trois
dernières décennies. Nous allons explorer ici les deux approches techniques de fabrication :
descendante ou top-down, et ascendante ou bottom-up.
Il existe différents procédés suivant la voie descendante, dans lesquels les matériaux
sont subdivisés jusqu’à l’obtention d’une structure nanométrique d’intérêt, comme nous
l’avons vu en Figure 6.
- 23 -
Il existe d’autres cas particuliers dérivés de la lithographie :
La lithographie colloïdale partage ce principe, mais les formes obtenues ne sont pas
forcément les points correspondants aux nanosphères, mais aussi des cônes, anneaux, trous ou
« sandwiches » de différents matériaux [32]. Ces points peuvent également être la base de
croissance de structures complexes en trois dimensions, comme les nanotubes de carbone.
- 24 -
Une autre méthode est l’impression par nanocontact. Elle consiste en l’application
d’une étampe sur un élastomère (un poly(dimethylsiloxane) modifié afin d’être très peu
déformable), pour qu’il conserve la structure qui lui est appliquée par le tampon avec une
résolution de l’ordre de 50 nm [32].
Cette approche par voie ascendante est la démarche inverse, comme nous l’avons vu
sur la Figure 6. Elle consiste à partir des plus petites éléments (atomes ou molécules) pour les
assembler en nanomatériaux. Les techniques mises en œuvre pour assembler les atomes ou
molécules à façon sont nombreuses et diverses, elles peuvent d’ailleurs s’additionner aux
méthodes précédentes, desquelles elles sont bien souvent complémentaires. Cependant, la
problématique de la fabrication à grande échelle de structures nanométriques reste un enjeu de
taille, toutes les méthodes ne permettant pas d’aboutir à des structures fonctionnelles en un
temps compatible avec les besoins industriels. Selon le CNRS, « un calcul simple montre qu’il
faudrait plusieurs milliards d’années pour construire une simple feuille de papier par
manipulation directe atome par atome, même à la vitesse d’un million d’atomes positionnés
par seconde. En réalité, la fabrication des nanomatériaux passe par un contrôle précis des
conditions de croissance » [34]. Les procédés physiques, chimiques et mécaniques que nous
allons présenter ici font partie de ceux qui répondent à cette nécessité.
Parmi les procédés physiques utilisés, on peut citer le frittage, qui consiste à traiter des
poudres métalliques pour en faire des pièces solides sans les fondre [35] pour fabriquer
rapidement et de façon précise des structures complexes. L’élaboration de nano-poudres peut
passer par une phase vapeur issue de la fusion d’un matériau, puis recueillie de façon à éviter
l’agglomération ou la formation de grain solides en la refroidissant rapidement « par collision
avec un gaz neutre pour la récupérer le plus rapidement possible sur une paroi froide » [34].
- 25 -
- « L’effet Joule : le matériau, placé dans un creuset, est chauffé directement par le
passage d’un courant électrique.
- L’induction haute fréquence : afin d’éviter d’éventuelles contaminations avec le
creuset, le matériau est soumis à un champ magnétique haute fréquence. La
configuration de ce dernier et la forme du creuset permettent à la boule en fusion
de léviter.
- La fusion par arc ou par laser : soumis à un arc électrique ou à un faisceau laser,
le matériau cible est fondu localement et s’évapore rapidement ». [34]
Les poudres nanométriques sont déposées par couches minces grâce par exemple des
techniques de dépôt physique par phase vapeur ou par la pulvérisation cathodique sur une cible
chargée en ions lourds peu réactifs (d’Argon souvent). Ces ions chargés positivement sont
accélérés, « ils viennent percuter la cible et transfèrent leur énergie mécanique aux atomes qui
sont pulvérisés vers le substrat. La maîtrise des conditions de dépôts (pression, état de surface
et température du substrat…) permet alors la croissance de couches minces continues ou de
grains à la surface du substrat ». [34]
La croissance des agrégats d’atomes est contrôlée grâce à ces techniques par des
paramètres physiques uniquement, mais d’autres types de procédés existent.
En phase gaz (ou vapeur) ce sont soit des champs magnétiques ou électriques, soit une
activation thermique qui vont permettre la dissociation des gaz dans un réacteur, pour que les
espèces présentes puissent « réagir entre elles et se déposer en fines couches et/ou en nano-
grains sur le substrat » [34]. Par exemple, par cette technique et selon le mélange de départ, le
carbone peut être structuré sous forme de diamant, de graphite ou encore de nanotubes de
carbone, qui ont des structures très variées alors qu’il s’agit de la même composition atomique,
comme le montre la Figure 11. La première couche déposée sert de matrice et si sa structure
impose un assemblage perpendiculaire à la surface, les couches suivantes vont se déposer de
verticalement pour donner une structure en trois dimensions. Les nanotubes de carbones sont
- 26 -
le plus fréquemment fabriqués par arc de plasma, méthode qui peut être complémentaire de la
dernière. Le gaz ionisé qui constitue le plasma est créé entre deux électrodes, une anode en
carbone va donner des cations carbones et le nanotube va se former sur la cathode en récupérant
des électrons.
En phase liquide, les nanoparticules sont produites par précipitation de réactifs dans un
milieu aqueux ou organique en modifiant l’équilibre physico-chimique pour contrôler la
densité et l’agrégation des particules.
- 27 -
Figure 12 – Réactions et étapes du processus de solution-gélification. [38]
Il est donc possible d’obtenir des matériaux vitreux sans étape de fusion, et ainsi de
couvrir des supports sensibles à la chaleur ou d’incorporer des substances organiques durant la
synthèse pour obtenir des matériaux hybrides [37]. En revanche, cette technique présente
l’inconvénient de pouvoir nécessiter un nettoyage important en post-traitement par chauffage
ou séchage pour éliminer des composés organiques. La forme cristalline n’est pas contrôlée
comme en phase gazeuse et la stabilité thermique est inférieure, mais certains matériaux ne
pourraient pas être confectionnés dans les autres méthodes [38] et « la porosité volumique, la
taille des pores, la surface spécifique » [37] restent malgré tout assez bien maîtrisées.
La mécanosynthèse (ou broyage à haute énergie) permet sans fondre les matériaux de
départ de créer des grains à structures nanométriques. Ils sont broyés à sec ou en présence d’un
agent de contrôle, et permettent de donner à l’alliage de poudres « base » (aluminium ou nickel)
des propriétés particulières de résistance ou de perméabilité notamment en changeant la façon
dont les particules vont s’agréger [39] mais aussi en rendant amorphe un mélange de poudres
qui aurait été réactif autrement [34].
- 28 -
précises. L’auto-assemblage est la façon dont les éléments s’organisent en biologie, et peut être
reproduit pour de très petites structures grâce à une programmation [40]. On peut « pré-
organiser une “clef” dans une molécule pour une “serrure” dans une autre et à proximité
l’une de l’autre, les deux molécules vont s’assembler selon la géométrie programmée » [32].
La capacité des brin d’acide désoxyribonucléique (ADN) à s’auto-organiser est exploitée en
« nanotechnologie ADN », et a par exemple servi à créer des boîtes ADN, qui peuvent s’ouvrir
si l’environnement rassemble certains paramètres ou avec une clé spécifique pour libérer leur
contenu, ce qui ouvre de potentielles application en nanothérapies [32].
Par ce type de méthode, des nanovéhicules de plus en plus complexes ont pu être mis
au point : d’abord une nanobrouette, puis des nanovoitures (dont une course internationale a
même été organisée à Toulouse en 2017 [41]) qui sont constituées de molécules qui s’auto-
assemblent et s’articulent de façon à remplir leur rôle de roue ou de châssis. Pour le moment,
elles sont pilotées grâce à des microscopes à effet tunnel, à 10-10 mbars et 4°K, ce qui constitue
des conditions extrêmes très contraignantes. Mais les projets des laboratoires qui les ont
conçues espèrent pouvoir les faire évoluer dans d’autres milieux (gels, liquides, membranes
cellulaires…) et par des moyens moins contraignants, par exemple grâce à un capteur sur le
véhicule pour le télécommander [41] et un moteur qui serait capable de transformer l’énergie
reçue en travail, ou même d’en stocker assez pour avoir une certaine autonomie [42]. Sur
d’autres nanovoitures, une zone de chargement optimisée est à l’étude afin de pouvoir
transporter des molécules passagères [43], potentiellement d’intérêt thérapeutique.
La stratégie européenne
- 29 -
Figure 13 – Nombre de produits dans les différents marchés d'application des nanotechnologies, en
2015 et 2017. La plus grande augmentation relative concerne la santé.[44]modifiée.
Dans l’alimentation d’abord, ils sont utilisés comme agents conservateurs, ou modifiant
l’aspect ou la couleur de l’aliment, ainsi que dans les emballages en particulier pour limiter la
prolifération microbienne. Des matériaux sont aussi développés pour servir de détecteurs de
composés chimiques ou de bactéries afin de connaître l’état de conservation du produit. En
cosmétique, des nanoparticules sont utilisées comme conservateurs, agents de texture et
stabilisants, et en particulier dans la protection contre les rayons UV. Dans l’industrie textile,
ce sont surtout les propriétés autonettoyantes et imperméabilisantes qui sont utilisée, mais aussi
ignifuges, phosphorescentes, ou pour améliorer la tenue des couleurs, et pour augmenter la
résistance des matériaux notamment du matériel professionnel et des textiles et accessoires de
sport.
- 30 -
points, qui ont évolué au cours des différents plans d’action. D’abord le NanoAction Plan 2005-
2010, puis celui de 2010-2015, et les programmes cadres de la recherche FP7 (Seventh
Framework Programme) puis Horizon 2020. Les grands objectifs restent les mêmes au cours
du temps, et nous allons détailler les principaux ci-après : favoriser la recherche (4.1), son
association aux acteurs industriels afin de concrétiser l’innovation (4.2), considérer l’éducation
comme levier de développement (4.3) renforcer les moyens humains et les infrastructures pour
une collaboration européenne et produire des normes et un cadre de protection de la propriété
intellectuelle (4.4), en intégrant les attentes et les préoccupations sociétales (4.5) et la
protection de la santé, des consommateurs et de l’environnement par l’évaluation du risque et
la règlementation (4.6) [45].
4.1. La recherche
- 31 -
des publications mondiales, comme l’illustre la Figure 14 avec le secteur des technologies de
l’information et de la communication, qui reflète la situation globale.
Figure 14 – La proportion de publications annuelles des pays de EEE passe de 40% à 25% du total des
publications dans le monde entre 2000 et 2016 dans le secteur des TIC. [44]
Il s’agit donc d’un domaine dans lequel la recherche est toujours en croissance en
Europe, mais la part de cette dernière dans le total des contributions diminue, notamment face
à l’augmentation des publications en Chine.
L’objectif affiché des plans d’actions pour le développement des nanotechnologies est
avant tout la collaboration des secteurs publics et privé. Les innovations clés ont été identifiées
par un groupe d’experts pour favoriser le développement et la maîtrise industrielle de ces
technologies émergentes clés, qui sont « la photonique, la microélectronique, la
nanoélectronique, les nanotechnologies, les matériaux avancés, les systèmes de fabrication et
de transformation avancés et les biotechnologies » [1]. Des actions de coordination comme
ERA-NET sont mises en œuvre et des actions de valorisation de la recherche et de transfert
technologiques sont appuyées au niveau européen et national, tout en promouvant un terrain
propice à l’innovation, comme le financement de la recherche dans les petites et moyennes
entreprises et une politique fiscale qui leur est favorable [46]. Ces incitations au transfert
technologiques et à l’innovation industrielle se traduit par des demandes de brevet dans les
différents secteurs concernés par les nanotechnologies, effectuées par des acteurs universitaires
comme privés. Les pays de l’Union Européenne et de l’Association européenne de libre-
- 32 -
échange (EFTA) – qui forment ensemble l’Espace Économique Européen (EEE) – ont déposé
entre 14 et 23% des demandes entre 1993 et 2013 dans le monde selon le secteur (comme
exposé par la Figure 15), que ce soit auprès de l’Office européen des brevets, de celui des États-
Unis, ou de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.
Transports 17%
Photonique 23%
Manufacturing 14%
TIC 15%
Santé 18%
Environnement 14%
Energie 21%
Construction 20%
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
Nombre de demandes
Figure 15 – Nombre de demandes de brevet dans les différents secteurs des nanosciences et
nanotechnologies entre 1993 et 2013, dans l’EEE et le reste du monde. Le pourcentage visible sur
l'histogramme correspond à la proportion de dossier déposés par des pays de l’EEE sur le nombre total
de demandes. Graphique construit à partir des données de NanoData landscape compilation : update
report, 2017 de la Direction générale pour la recherche et l’innovation pour la Commission européenne
[44].
4.3. L’éducation
Devant les enjeux d’avenir qui représentent les nanotechnologies, l’éducation aux
nanosciences et technologies apparaît comme un point stratégique du développement. Des
programmes sont mis en place afin d’intéresser et d’éduquer le grand public aux innovations
en matière de nanotechnologies. NANOYOU [47] condense des ressources éducatives et de
vulgarisation scientifique, proposant des outils pour apprendre de façon dynamique,
expérimentale et collective. Par ailleurs, un Observatoire européen des nanomatériaux
- 33 -
(l’EUON) a été créé afin de mettre à la disposition de tous des informations sur les
nanomatériaux et leurs utilisations [48]. Par ailleurs, plusieurs universités à travers l’Europe
proposent à présent des Masters spécialisés dans les nanosciences et nanotechnologies.
internationale
- 34 -
publiques ont été ouvert à l’échelle européenne et parfois nationale autour de 2010, afin de
connaître les craintes et les besoins en information qui résultent de l’émergence des
nanotechnologies.
Les principaux sujets éthiques qui sont ressortis du débat français, qui s’est clôturé en
2010, sont le respect de la vie privée, la sécurité d’utilisation et notamment dans le secteur de
la santé lors des essais cliniques, et l’amélioration humaine [50]. Le fait que ces débats et
consultations publiques aient lieu alors que des centaines de produits sont déjà sur le marché a
fait l’objet de vives critiques, mais il en est également ressorti l’importance d’allouer à la
recherche publique les moyens nécessaires pour évaluer les potentielles toxicités et écotoxicités
des nanomatériaux, ainsi que leur impact sociétal.
- 35 -
ces technologies ne soient le prétexte à une nouvelle course à l’armement comme l’ont été les
technologies nucléaires, et que les efforts dans le développement des interfaces humain-
machines intégrées ne permettent d’influencer les comportements des soldats et de passer au-
dessus de leurs limites physiques [52]. Cette question rejoint donc en partie le point de
l’utilisation de la recherche médicale à des fins L’amélioration des facultés humaines, que nous
développerons dans les enjeux éthiques des nanotechnologies dans la santé, dans la troisième
partie (2.2. d).
Afin de garantir la sécurité, la réglementation est un sujet clé dans l’expansion des
nanotechnologies au regard de ses multiples impacts, entre autres sur les questions de sécurité
d’utilisation, environnementales, économiques, et éthiques. Des revues de la règlementation
applicable aux nanotechnologies ont été effectuées à la demande des institutions européennes,
des modifications ont été mises en place à la suite de ces évaluations, et d’autres restent
probablement à envisager. C’est le sujet dont nous traiterons dans la troisième partie (en 1.1
La réglementation En Europe).
- 36 -
- 37 -
Deuxième partie :
Les nanotechnologies appliquées à la santé
Les défis qui s’imposent aux scientifiques, médecins, et pharmaciens avec l’avènement
des nanotechnologies sont innombrables. Des nouveautés à la fois techniques et conceptuelles
s’offrent à la réalisation dans le but de rendre la pratique médicale plus sûre, plus personnalisée
et moins invasive, mais aussi de dépasser notre condition génétique et notre susceptibilité aux
pathologies ou à la destruction de notre organisme. Cela passe par exemple par un diagnostic
génétique généralisé pour une médecine personnalisée, à la fois précise, efficace et coût-
efficiente ; mais aussi par des particules permettant une imagerie d’extrême précision, ou
guidant les principes actifs directement jusqu’à leur cible ; ou encore le contournement des
voies métaboliques afin d’optimiser l’efficacité des molécules thérapeutiques. L’évitement, par
toutes ces techniques, des effets secondaires et indésirables est aussi l’un des buts recherchés.
Les promesses portent également sur la restauration d’organes et de fonctions par des systèmes
de remplacement fonctionnant de la même façon que nos cellules ; et l’envoi de nanorobots
chirurgiens qui pourraient analyser la situation et déterminer eux-mêmes l’action la plus
appropriée à mettre en place, une fois parvenus sur leur cible. Ces progrès prometteurs, qui ne
semblent plus inaccessibles, proviennent d’une part des particularités des
nanomatériaux : « leur solubilité pour des molécules autrement insolubles, le transport
d’entités hydrophobes, leur capacité à être multifonctionnels, à cibler de façon active ou
passive, ou en tant que ligands sélectifs par la taille » [54], et d’autre part de leur taille elle-
même : ils peuvent circuler dans le corps, passer à travers les parois des vaisseaux sanguins, et
interagir avec la surface des cellules ou à l’intérieur. Ce sont aussi ces propriétés qui lèvent des
obstacles dans leur application, tout en soulevant de nouvelles questions, tant au niveau
technique, que dans la prévision et l’évaluation des risques qu’ils engendrent.
- 38 -
Au cours de cette deuxième partie, nous détaillerons dans un premier temps les
principales nanotechnologies développées dans le secteur de la santé (1), puis, dans un second
temps, les enjeux de différentes natures qui en découlent (2).
- 39 -
Figure 17 - Les produits issus de nanotechnologies en santé, par sous-secteurs : Les traitements des
cancers, des maladies infectieuses et cardiovasculaires sont les trois sous-secteurs majoritaires. [44]
Il est également possible de distinguer ces applications selon leur statut et leur fonction
dans la prise en charge : les thérapies médicamenteuses et les dispositifs médicaux (1.1), la
médecine régénérative (1.2), les outils de diagnostic, d’analyse et d’imagerie (1.3), et les
nanorobots (1.4). Nous allons présenter ici des exemples d’applications dans chacune de ces
fonctions, à l’aide de thérapies déjà utilisées ou en cours de développement.
La vectorisation
- 40 -
création à l’échelle du nanomètre a grandement permis l’adaptation de ces principes à de
nouvelles molécules thérapeutiques et à de nouvelles cibles ainsi que le contournement des
voies métaboliques pour augmenter la durée d’action [56]. D’autres nanosystèmes font l’objet
de nombreuses recherches à cette fin, comme les nanoémulsions, les nanotubes, nanofibres,
nanocapsules et hydrogels.
La vectorisation est utilisée en recherche pour les thérapies à base de petits ARN
interférents (siARN) : fondées sur les mécanismes de régulation génétique physiologiques et
sur la découverte en 1998 des ARN interférents, ces thérapies permettent de dégrader un ARN
messager et de bloquer la production de la protéine pour laquelle il code. Le contrôle de la
fonction cellulaire ainsi obtenu peut être transmis de cellule en cellule et même à la
descendance. Ces siARN font l’objet de recherches pour être utilisés dans « le traitement
d’infections virales, de maladies cardiovasculaires, de cancers et de troubles métaboliques »
[55]. Les principales limites de cette technique sont la faible stabilité des siARN, et le manque
de spécificité pour sa cible, menant l’ARN interférent à agir y compris dans des cellules saines.
Cette difficulté peut être outrepassée grâce à des strucures nanoparticulaires qui délivrent ces
siARN dans les cellules cibles [57] (voir la structure en Figure 18 ). L’Agence Européenne du
Médicament (EMA) [58] et la Food and Drug Administration, l’autorité de santé aux Etats-
Unis (FDA) [59], ont approuvé le premier traitement de la classe des siARN contre une forme
héréditaire d’amylose en 2018, le Patisiran du laboratoire Alnylam.
Figure 18 – Structure d’un vecteur nanoparticulaire lipidique pour le transport de siARN. [60]
- 41 -
Ce principe, d’avoir un principe actif délivré uniquement à sa cible et à un taux contrôlé
grâce à un stimuli, est appliqué plus généralement en thérapie génique. Une approche en cours
d’investigation consiste à utiliser des nanotransporteurs destinés à s’accumuler dans les cellules
cibles, puis à les activer par un stimuli précis. Ce stimuli peut être l’environnement cellulaire
lui-même avec un système de « clé et serrure », une reconnaissance du pH, de gradients de
potentiels d’oxydoréduction, ou un stimuli externe, comme une activation thermique. Il a été
montré qu’un polymère thermosensible capable de se déplacer dans la circulation sanguine et
de traverser les parois vasculaires pouvait quadrupler sa taille en réponse à une élévation de
température sur le tissu ciblé, ce qui sert à contrôler l’accumulation des particules et à les
immobiliser dans ce tissu [61]. Ensuite, un nanotransporteur d’ADN sensible au changement
induit par ce premier polymère vient s’accumuler près de celui-ci dans la région à traiter, pour
une libération ciblée dans les cellules cibles. Ces activations et accumulations sont observables
à l’AFM, pour des applications en thérapeutique comme en diagnostic.
Il est donc possible de faire passer des barrières biologiques grâce à des nanoparticules,
et si l’oxyde de fer était utilisé dans ce cas pour ses propriétés mécaniques et non
pharmacologiques, des principes actifs peuvent également être acheminés. Par exemple un
neuropeptide analgésique peut être transporté à travers la barrière hématoencéphalique, par
- 42 -
conjugaison de nanoparticules, qui permettent alors une libération progressive et évitent la
dégradation rapide du neuropeptide [64]. En oncologie, des études précliniques ont démontré
la réduction de la toxicité associée aux chimiothérapies grâce à des nanomédicaments. Le
ciblage, grâce par exemple à des « nanomédicaments recouverts d’anti-GD2, [a] montré une
efficacité accrue par rapport aux thérapies non-ciblées » [65]. Les vecteurs sont aussi utilisés
dans les maladies infectieuses, notamment pour lutter contre la résistance aux antibiotiques, en
couplant l’antibiotique avec un véhicule (pénicilline G avec des terpènes dans cet exemple
[66]) qui forment une prodrogue qui délivre l’antibiotique directement à l’intérieur des cellules
pour un arrêt de la réplication très efficace. Les bactéries n’ont alors pas l’opportunité de muter
en générant des résistances. IBM a également développé une technologie dans ce sens, en
utilisant des polymères qui détectent les bactéries résistantes et les détruisent, avant d’être
éliminés avec les débris cellulaires (39). Des nanoformulations d’antibiotiques ont également
démontré permettre l’augmentation de la demi-vie de ceux-ci, tout en réduisant l’exposition
systémique donc les effets indésirables [67].
Les membranes nanoporeuses font partie du matériel médical issu des nanotechnologies.
Elles sont utilisées depuis la fin des années 1990 comme filtre de dialyse, car elles permettent
une grande sélectivité à un flux important [44]. Des applications plus complexes sont
envisagées actuellement, incluant la séparation et la purification de protéines, la détection de
molécules, la purification de mélanges, le retrait de réactifs résiduels, des analyses
biochimiques, et la distribution de principes actifs grâce à des membranes électives et
contrôlables. Par exemple, une membrane en graphène d’une épaisseur de l’ordre de l’atome
permet d’augmenter la perméabilité jusqu’à deux fois celle des membranes existantes, avec des
pores de moins d’1nm, pour séparer des sels et des protéines [68]. Des membranes sélectives
contrôlées à distance au flux ajustable ont été mises au point : une membrane MOF (Metal-
Organic Frameworks), dont l’une des faces est couverte de groupes azobenzènes photo-
commutables, permet de faire passer à travers la membrane une proportion modifiable des
différentes molécules présentes (en l’occurrence du dihydrogène et du dioxyde de carbone) en
modifiant le ratio de composés en configuration cis et trans de la membrane, et ce grâce à une
irradiation par de la lumière visible ou ultraviolette [69].
- 43 -
du glucose d’un côté et du dioxygène de l’autre, catalysées par des enzymes placées sur les
électrodes. Jusque-là, les enzymes utilisées sur les électrodes pouvant se dégrader, l’espérance
de vie de la pile était réduite, et son fonctionnement n’avait été testé que durant quelques mois.
Mais une solution a été proposée récemment par une équipe grenobloise qui développe ces
piles, qui est de faire intervenir des intermédiaires dans la réaction afin de régénérer l’activité
catalytique de chacune des cellules comme schématisé sur la Figure 19. Une autre des
difficultés de la conception de ces piles était de permettre la diffusion des électrons et des
substrats tout en gardant les enzymes et les deux types de glycanoparticules séparées, ce qui a
été résolu grâce à des membrane nanosélectives.
Un pacemaker doté d’une pile de ce type pourrait permettre une intervention unique
pour l’implantation, les éléments indispensables au fonctionnement de la pile étant apportés
ensuite par le sang et ne nécessitant plus d’intervention chirurgicale [71]. D’autres utilisations
sont envisagées, comme des capteurs de glucose pour les patients diabétiques, couplés à des
pompes à insuline [72], des sphincters robotisés et des reins artificiels implantables. Il existe
également des biopiles en développement utilisant des enzymes fabriquées par des bactéries,
voire des bactéries elles-mêmes pour les alimenter, ouvrant la voie à d’autres applications de
systèmes implantables.
Dans un autre registre, dioxyde de titane (TiO2) est une nanoparticule abondamment
utilisée dans les applications biomédicales. La biocompatibilité du titane est déjà connue depuis
un certain temps, employé dans fabrication de dispositifs médicaux implantables. Ses
nanostructures sont variables selon la méthode de préparation du matériau et la taille des
nanotubes, faisant varier des propriétés comme l’adhésion cellulaire, les interactions protéiques,
- 44 -
électrostatiques, l’activité antibactériennes ou la promotion de certains facteurs fixés sur la
structure [73]. Les applications sont nombreuses, pour des endoprothèses, en régénération
tissulaire, et pour recouvrir des parois en contact avec le sang. Des modèles ont aussi été créés
dans lesquels un antibiotique est chargé sur une surface de TiO 2 et dont la libération progressive
est modulée par le type de structure utilisé [74]. La même approche semble prometteuse en
fonctionnalisant le TiO2 avec un principe actif anti-inflammatoire afin d’éviter la réaction
inflammatoire et d’ostéolyse autour d’un implant et ainsi son descellement [75].
- 45 -
recouverts de nanoparticules d’argent par dépôt chimique en phase vapeur, selon différentes
morphologies de surface et quantité de particules, et leurs propriétés ont été explorées afin de
déterminer le meilleur arrangement des nanoparticules en surface. L’obtention d’une
biocompatibilité optimale sur des fibroblastes et ostéoblastes de souris in vitro, couplée à des
propriétés biocides sur plusieurs bactéries et un Candida albicans est un résultat prometteur.
Cependant, ces résultats sont obtenus après vingt-huit jours, et in vitro, ce qui ne permet pas
d’attester de la possibilité d’une implantation à long terme sur l’humain.
Les utilisation principales de cette méthode sont des emballages antibactériens, des
pansements, ou la décontamination d’eau [81].
- 46 -
bactéries sur la surface du matériau [83], en particulier le polyuréthane thermoplastique, qui
est largement utilisé pour sa biocompatibilité et semble plus résistant et adapté à la gravure de
ces piliers que d’autres plastiques [84].
La vaccination
Divers outils sont mis au point grâce aux nanotechnologies, qui n’ont pas d’action
thérapeutique directe mais trouvent leur utilité médicale dans la recherche de principes actifs,
la compréhension des pathologies, ou la fabrication de nanomatériaux thérapeutiques.
La nano-pince à ADN est un autre outil pour les nanothérapies. Elle fait partie des
microsystèmes électromécaniques (MEMs) et permet par des bras et des senseurs de manipuler
l’intérieur des cellules ou des fibres moléculaires [87] tout en donnant des informations sur les
- 47 -
caractéristiques mécanique qu’elle rencontre. Cette pince a été testée au CHU de Lille pour
caractériser la résistance de l’ADN au cours d’un traitement de radiothérapie afin de mieux
adapter la dose reçue par les patients.
La régénération tissulaire
Dès le début des années 2000, des composés nanométriques ont été proposés et
commercialisés dans la reconstitution osseuse et dentaire, afin de remplacer les ciments inertes
par des matériaux de plus en plus capables de combiner les propriétés essentielles au
renouvellement osseux (l’ostéoinduction, l’ostéoconduction et l’ostéogenèse). Les composés
proposés étaient alors des nanoparticules d’hydroxyapatite, qui améliorent les propriétés
mécaniques des ciments osseux mais restent fragiles, et sont efficaces dans la reconstitution de
l’émail dentaire [44]. Depuis, des nanomatériaux innovants sont développés, tentant de
reproduire la nanostructure de la trame osseuse : ainsi, des composites appelés « graphene
nanoribbons » (qui sont des nanotubes de carbone et des nanoparticules d’hydroxyapatite avec
des oxydes de graphène) se sont distingués et sont prometteurs pour la régénération du tissu
osseux, et ils semblent efficaces également sur l’ostéoporose [88]. Un gel composé de
nanohydroxyapatite et de collagène créé par synthèse biomimétique est également étudié [55],
imitant la porosité et la micro- et nanostructure du tissu osseux.
D’autres composés aux structures 3D complexes sont réalisables grâce aux outils de
fabrication et d’observation nanotechnologiques, et l’incorporation de différents senseurs – que
nous verrons dans la section suivante – permettrait un suivi optimal de l’état de l’implant et de
la restauration de différents organes et de leurs fonctions. Une autre approche dans la médecine
- 48 -
régénérative est l’utilisation d’exosomes qui transportent de nombreux signaux entre les
cellules, et de nanovésicules imitant les exosomes [89]. Des applications de ces techniques sont
en cours de recherche ou de développement concernant les tissus musculaires y compris
cardiaque, vasculaires, les cellules pancréatiques, les hépatocytes et les neurones.
La neuro-ingénierie
L’organe qui nous parait le moins remplaçable par un implant est sans doute le cerveau.
Or, les maladies neurologiques ou neurodégénératives sont nombreuses et lourdes de
conséquences, sur le système nerveux central comme périphérique. Cela comprend l’épilepsie,
les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, la sclérose en plaque ou amyotrophique, la perte ou
l’absence d’un membre, ou d’un sens, ou encore les différentes formes de paralysie d’origine
accidentelle ou pathologique. Pour tenter de pallier ces différentes pathologies tout en prenant
compte de la complexité de cet organe et de sa sensibilité aux agents infectieux, deux approches
impliquant les nanotechnologies existent : la première est la régénération neuronale, la seconde
est la neuroprosthétique.
Les neuroprothèses suivent une approche différente car il s’agit de dispositifs qui ne
sont pas le support de croissance du tissu biologique, mais des réseaux qui visent à restaurer
une fonction endommagée par eux-mêmes [55]. Cette approche tend, grâce à l’apport des
nanotechnologies, à créer des matériaux de plus en plus petits et réactifs imitant les fonctions
biologiques et s’intégrant au système nerveux afin de régénérer les capacités manquantes ou
perdues.
Des prothèses de membres ou des membres dont les fonctions motrices sont perdues
(par exemple du fait d’une lésion médullaire) sont ainsi reliés au système nerveux central ou à
des terminaisons nerveuses saines dans le cas de la perte d’un membre sans lésion du système
nerveux, afin de rétablir des fonctions motrices grâce à des actionneurs répondant aux stimuli
cérébraux, mais aussi de transmettre des informations sensorielles. Des matériaux comme les
- 49 -
nanotubes de carbone sont utiles à la fois pour imiter des muscles en reproduisant la souplesse
des fibres, et en tant qu’éléments de capteurs pour recréer les perceptions de pression,
d’équilibre et de déplacement dans l’espace [55].
- 50 -
Figure 21 – Fonctionnement d'une prothèse de bras mise au point par l’Université de Chicago. [91]
Le diagnostic est une étape critique de la prise en charge médicale. Il doit pouvoir être
précis et rapide, fiable, le moins invasif possible, et idéalement peu coûteux. La nanomédecine
offre de nouvelles possibilités dans ce domaine : des marqueur plus spécifiques et plus
performants pour l’imagerie médicale (1.3.a), des marqueurs spécifiques de types cellulaires
ou de molécules (1.3.b), des dispositifs de diagnostic testant plusieurs paramètres
simultanément (1.3.c), et des biocapteurs d’une grande précision (1.3.d), dont la combinaison
peut servir à intégrer le diagnostic et le traitement en un seul dispositif de « théranostique »
(1.3.e).
Les principales nanoparticules développées dans le domaine des marqueurs sont l’or
colloïdal (peu visible mais stable au cours du temps), les points quantiques (qui sont des
nanostructures de semi-conducteurs capables de confiner les électrons, utilisés comme produits
de contraste fluorescents), l’oxyde de fer pour l’imagerie superparamagnétique et la séparation
biomagnétique, et les dendrimères. Ils servent à « l’identification ou la visualisation de cibles
à analyser ou de structures anatomiques/biologiques » [44].
- 51 -
Plusieurs types d’agents de contraste existent pour l’imagerie par résonnance
magnétique (IRM) : l’oxyde de fer superparamagnétique qui permet une observation des
métastases du foie, l’USPIO (ultrasmall superparamagnétic iron oxide) qui est spécifique des
ganglions, ainsi que les particules de platine et de fer superparamagnétiques, à l’étude sous
forme de micelles spécifiquement dirigés vers certains types de tumeurs.
En imagerie par rayons X, ce sont des nanocapsules de silice et de particules d’or qui
sont le plus prometteuses, encapsulant un noyau de métal lourd. Cette encapsulation rend le
tout à la fois inerte, stable et propice à l’imagerie. L’espacement des nanoparticules d’or sur la
silice peut être contrôlé pendant la gravure pour obtenir les propriétés optiques voulue, puis les
capsules sont recouvertes de groupements leur permettant de cibler des composants, par
exemple pour reconnaître des cellules tumorales.
La protéomique
- 52 -
différents cancers [96], ou la sclérose en plaque [97] et d’autres maladies inflammatoires du
système nerveux central [98].
Les biocapteurs
Les biocapteurs ont vu leur nombre augmenter considérablement ces dernières années,
en particulier dans le cadre de la recherche et du diagnostic médical. De manière générale, ils
utilisent un composant biologique pour détecter une cible, et un transducteur pour traduire cette
détection en signal quantifiable. Il y a différents types de biocapteurs, selon la manière dont le
signal détecté est converti en un signal quantifiable : les capteurs « optiques, électrochimiques,
sensibles à la masse, ou thermiques » [55]. Ils peuvent être sensibles à des anticorps ou des
antigènes, à des acides nucléiques ou à des enzymes. Les nanomatériaux interviennent de trois
façons différentes dans ces biocapteurs :
- En tant que sondes : les nanoparticules utilisées sont des points quantiques, des
nanoparticules de différents métaux, de silice, des billes magnétiques ou des
fullerènes. A leur surface se trouve une molécule capable de reconnaitre la cible
d’intérêt du capteur, et la sonde va signaler la présence de la cible ou sa quantité
par une variation de masse, de couleur, ou autre.
- 53 -
- En tant que nano-filtres ou membranes nanoporeuses, qui vont transporter
certaines molécules selon un gradient électrique.
- Comme conducteurs : des nanotubes de carbone ou des nano-câbles en
matériau semi-conducteur, recouverts de façon à ce que leur cible puisse se lier,
permettent de transmettre directement l’information par signal électrique en cas
de détection. Les cibles peuvent êtres chimiques ou biologies, « y compris de
faibles concentrations de protéines et de virus » [55]. Il est également possible
de procéder sans liaison directe à la cible, mais par détection d’espèces
réactives à la surface de cette dernière [101], ce qui s’est montré efficace pour
le contrôle en temps réel de l’activité métabolique de cellules tumorales pour
évaluer les différents traitements de chimiothérapie.
La théranostique
- 54 -
d’avancement du traitement : un changement de couleur ou une autre modification du signal
recherché permet de connaitre l’évolution de l’état des cellules cibles ou du tissu. Cette
technique peut aussi être utilisée pour des maladies inflammatoires, ou en thérapie génique.
Les principaux agents utilisés sont l’oxyde de manganèse, l’oxyde de fer, l’or, la silice, les
nanotubes de carbone et les points quantiques.
Des dispositifs nanoélectroniques de diagnostic in situ sans fil existent déjà, ce sont des
caméras qui peuvent être avalées par le patient pour l’exploration de pathologies de l’appareil
digestif. Couplés aux biocapteurs évoqués précédemment, ces dispositifs auraient la possibilité
de collecter des informations sur l’environnement biochimique, la présence d’agents infectieux
ou de certains types cellulaires, dans le tractus digestif puis dans d’autres milieux biologiques
grâce aux nanomatériaux biocompatibles en développement. Les ultimes améliorations
consisteront alors en une délivrance ciblée de principes actifs aux sites endommagés, et en
interventions chirurgicales opérées par ces dispositifs de façon automatisée ou semi-
automatisée. Ces systèmes d’administration de principe actif sont une approche différente de
la vectorisation, car c’est l’exploration qui est faite par ce même dispositif qui va permettre de
déterminer l’action à effectuer, là où les vecteurs sont des transporteurs capables de déposer
leur chargement au bon endroit, dont seules les propriétés intrinsèques permettent la
modification des paramètres de libération après que le médicament est administré. Les
technologies de traitement des données et de communication permettraient le contrôle par un
opérateur des actions du nanorobot, et une programmation complexe telle une intelligence
artificielle pourrait être en mesure de prendre des décisions selon un grand nombre de
paramètres évalués sur place, et d’effectuer des modification mécaniques ou chimiques
différentes sur une ou plusieurs cibles, voire à des intervalles de temps définis ou en fonction
de l’évolution de la situation.
- 55 -
Dans presque tous les domaines de la médecine et de la pharmacie, les
nanotechnologies apportent des progrès substantiels à la prise en charge, et à la fabrication
d’outils thérapeutiques. Actuellement en Europe, le site internet de l’EMA recense trente-
quatre désignations de médicament orphelin (sans essai clinique effectué au moment de la
désignation) impliquant soit des nanoparticules, de l’or nanoconjugué, ou des liposomes ; et un
plan d’investigation pédiatrique dans le traitement des affections respiratoires dues au virus
respiratoire syncytial humain.
Tableau I – Essais cliniques de nanomédicaments en cours en 2016, d’après l’étude de Caster et al.
[67]
Antimicrobiens 15 5
Autres 28 6
Total 89 20
Malgré un grand nombre d’essais, peu de nanomédicaments ont obtenu une autorisation
pour le moment. La plupart est toujours en cours d’essai clinique, mais on peut trouver sur le
site de l’Agence européenne des demandes d’autorisations qui ont été retirées par le demandeur,
souvent du fait de l’impossibilité de répondre aux questions de l’Agence et du besoin d’obtenir
de nouvelles données, concernant l’efficacité ou la toxicité.
- 56 -
Les risques liés aux nanomatériaux
Les propriétés des nanoparticules leur confèrent des modes d’action différents de ceux
de produits pharmaceutiques classiques, mais ce sont ces mêmes propriétés qui vont en rendre
la toxicité difficile à évaluer. Leur faculté à pénétrer les barrières biologiques et à s’accumuler
dans les tissus leur donne des propriétés thérapeutiques comme toxicologiques, et ce tant sur
l’humain (2.1.a) que sur l’environnement (2.1.b). La méthode pour évaluer ces risques et ces
toxicités est toujours en discussion (2.1.c), et la faible connaissance des risques potentiels a
conduit à des mesures de protection concernant l’exposition professionnelle (2.1.d). La toxicité
n’est pas le seul aspect venant limiter l’engouement pour les nanothérapies, des enjeux éthiques
et sociaux (2.2) ayant fait leur apparition avec elles.
- 57 -
l’environnement constitue également un risque écotoxicologique pour les écosystèmes et
participe à l’exposome humain. Nous allons commencer dans cette partie par décrire les risques
et la toxicité liés à certains nanomatériaux qui ont de nombreuses applications médicales, ainsi
que les risques environnementaux, puis nous discuterons de la méthode d’évaluation de ces
risques.
Dans son rapport sur les dispositifs médicaux contenant des nanomatériaux [106], de
2011 également, l’Afssaps traite de façon assez détaillée de l’évaluation biologique des
nanomatériaux dont les interactions entre nanomatériaux et systèmes biologiques, la
toxicocinétique et la biodistribution, la cytotoxicité, l’immunotoxicologie, l’hémocompatibilité,
la toxicité systémique, la génotoxicité, la cancérogénicité, la toxicité sur la reproduction et le
développement, et la neurotoxicité. Ce rapport répertorie les tests et les normes auxquelles
doivent se conformer les dispositifs médicaux en particulier dans l’évaluation de la toxicité.
- 58 -
Des études sur la toxicité des nanomatériaux ont continué à être publiées, apportant
beaucoup de données complémentaires sur ces nanomatériaux utilisés dans des produits de
santé, en tenant compte de leurs spécificités connues, au cas par cas. Parmi eux, le dioxyde de
titane, les oxydes métalliques en général, et les nanomatériaux à base de carbone sont adaptés
à de nombreuses applications, et ont donc fait l’objet de plusieurs études.
Le dioxyde de titane est l’une des substances les plus utilisées sous forme
nanoparticulaire, dans des domaines variés : le bâtiment, les revêtements de sol ou les peintures,
les transportes, les vêtements, les surfaces alimentaires et les aliments, l’agriculture, les
emballages, les cosmétiques, et dans le domaine de la santé, les médicaments et les dispositifs
médicaux comme décrit dans la partie 1.1.b. Si les surfaces couvertes de TiO2 semblent relâcher
peu de nanoparticules d’abord, leur vieillissement change la donne [107] et laisse des
nanoparticules libres dans l’air qui entrent plus profondément dans les voies respiratoires que
les plus grosses particules [108], ajoutant ces sources d’exposition indirectes à celles par
ingestion ou implantation. L’inhalation et l’ingestion de nanoparticules de TiO 2 entraînent une
accumulation dans différents organes qui peut dépendre de l’âge et d’autres paramètres
physiologiques, ainsi que de la taille des nanoparticules en question : les poumons, le foie, le
tractus gastro-intestinal, le cœur, la rate et les reins, mais aussi dans le système nerveux [109].
Ces particules sont réputées pour provoquer notamment des inflammations par production
d’espèces réactives à l’oxygène dans les endroits où elles s’accumulent, et chez les souris et
les rats, elles perturbent l’homéostasie du glucose et des lipides.
Bien que l’EFSA ait déclaré en 2016 (et réaffirmé en 2018) que l’exposition à l’additif
alimentaire E171, le dioxyde de titane, ne soulevait pas d’inquiétude [110], les conclusions de
l’évaluation soulèvent une possible reprotoxicité sur laquelle il était alors impossible de
conclure du fait de l’absence de données à plus de 90 jours sur plus d’une génération chez la
souris ou le rat. De plus, il est difficile d’estimer si l’exposition journalière toutes sources
confondues dépasse ou non la dose journalière admissible de 2,25 mg/kg de masse
corporelle/jour, déterminée chez le rat. Par ailleurs, l’Agence Internationale de Recherche sur
le Cancer classifiait en 2010 le dioxyde de titane comme possible carcinogène chez l’humain
(groupe 2B) par inhalation, car malgré le manque de donnée sur l’humain, il estimait suffisantes
les preuves expérimentales de cette carcinogénicité chez l’animal [111]. L’Anses (Agence
nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) en France a
été saisie pour actualiser ses recommandations après la commande de nouvelles études
toxicologiques sur le risque de cancérogenèse montré chez le rat. Après examen des données
- 59 -
les plus récentes à propos du dioxyde de titane, l’Agence réitère en avril 2019 sa
recommandation de « limiter l’exposition des travailleurs, des consommateurs et de
l’environnement, en favorisant des alternatives sûres et équivalentes en terme
d’efficacité » [112]; elle précise dans son rapport que l’effet promoteur de la cancérogenèse
par voie orale n’a pas pu être confirmé ni infirmé, mais que « de nouveaux signaux tels que la
modification de la régulation des histones ou des anomalies du développement chez des
invertébrés et, d’autre part, des effets génotoxiques in vitro via le stress oxydant » [113] ont
été mis en évidence depuis 2017.
Parmi les matériaux utilisés dans des applications biomédicales, les nano-transporteurs
à base de différents oxydes métalliques occupent une place de choix, exposant à la fois les
travailleurs et les consommateurs, en l’occurrence les patients. Les expositions par ingestion,
inhalation et injection intraveineuse ont par exemple fait l’objet de tests in vitro sur des lignées
cellulaires hépatiques et pulmonaires pour des nanoMOFs comportant des nanoparticules de
fer, de chrome ou d’aluminium [114]. L’étude conclut à une importante stabilité chimique et
colloïdale, à une dégradation lente (excepté pour l’aluminium dans l’un des milieux), et à
l’absence de cytotoxicité pour les cellules testées, à l’exception d’une lignée très sensible à
l’hépatocarcinome, ce qui est remarqué comme étant positif pour l’utilisation du nano-
transporteur en question, augmentant l’effet du principe actif transporté pour l’induction de la
mort cellulaire dans le traitement de ce type de cancer. Cependant, en plus de n’évaluer la
toxicité que sur une lignée cellulaire à la fois, de nombreux paramètres sont manquants pour
obtenir un profil toxicologique complet, comme l’accumulation et l’élimination des nano-
transporteurs, l’exposition à des doses répétées, ou la toxicité au-delà de 48 heures. La toxicité
des nanoparticules en fonction de la dose n’étant pas forécment linéaire [115], les résultats
obtenus ne sont pas transposables à des structures différentes qui contiennent des oxydes
métalliques. Par ailleurs, les nanoparticules d’oxyde de fer superparamagnétiques enveloppées
présentent des mécanismes de toxicité différents selon la taille des nanoparticules et des effets
différents selon la nature de leur enveloppe [116]. De plus, un effet toxique apparait à des doses
plus faibles dans des cultures cellulaires en 3D qu’en 2D, qui pourrait être attribué à une surface
de contact supérieure entre les nanoparticules et les cellules dans une culture 3D, modèle plus
proche de la réalité.
- 60 -
La recherche sur les toxicités des nanomatériaux qui sont ou pourraient être utilisés
dans des médicaments ou dispositifs médicaux s’étend à tous les organes et systèmes
biologiques : par exemple, sur le système immunitaire, des travaux ont mis en évidence la
modifications de cellules dendritiques humaines par des particules de silice amorphes avec
pour conséquence une augmentation des réactions allergiques à d’autres substances chimiques
ou des pollens ; d’autres ont révélé l’inhibition de l’activité des macrophages en présence de
nanoparticules d’argent ; les réponses immunitaires innées comme adaptatives pourraient donc
être affectées [107]. Différents types cellulaires du rein sont aussi sujet à des recherches en
toxicologie : dans une étude, les trois types de nanoparticules testés, qui avaient des propriétés
physico-chimiques différentes (la silice, le TiO2 et le sulfure de cadmium), sont tous
internalisés dans les cellules de l’épithélium tubulaire, et provoquent des réactions allant d’une
modification métabolique à la mort cellulaire [117]. Les nanofibres de carbone seraient une
cause de fibrose interstitielle du poumon, et les nanotubes de carbone affectent également le
système immunitaire et causent une inflammation pulmonaire [118]. Ils peuvent aussi atteindre
le système nerveux central par passage systémique à travers les barrières hémato-encéphalique
et hémato-médullaire, ou par les nerfs olfactif et trijumeau dans les axones. Une fois dans le
système nerveux central, ils peuvent « initier ou propager une inflammation chronique, causer
l’activation de la microglie et des anomalies de la matière blanche, avec un risque accru de
troubles du spectre autistique, un quotient intellectuel plu bas chez les enfants, des maladies
dégénératives et des accidents vasculaire-cérébraux [119]. Une revue de 2016 [120] sur la
toxicité du graphène, et en particulier l’oxyde de graphène qui est largement utilisé pour des
applications biomédicales, reporte une toxicité principalement due à la générations d’espèces
réactives à l’oxygène dans les cellules, causant des dommages aux protéines et aux acides
nucléiques qui mènent à l’apoptose par deux mécanismes possibles, mais aussi des réactions
inflammatoires qui induisent l’autophagie de ces cellules. Ces toxicités étaient présentes lors
d’une administration par voie orale, intraveineuse, et pulmonaire, mais par exemple
l’administration intravitréenne n’a pas montré de toxicité sur l’œil. Pour ce qui est du
mécanisme d’action, le graphène est internalisé soit passivement par endocytose, soit
activement, mais il peut aussi être cytotoxique à l’extérieur des cellules du simple fait de sa
forme, par le mécanisme utilisé sur les surfaces antibactériennes : les bords tranchants des
feuilles de graphène peuvent déstabiliser les membranes et causer la mort cellulaire. Cependant,
l’étude souligne en particulier le manque de données sur les différentes formes de ce matériau
(qui est l’objet de plusieurs investigations en ce moment) malgré des sources d’exposition
- 61 -
humaine et environnementale de plus en plus nombreuses, et le besoin d’études sur le court
comme le long terme pour toutes ces formes avec des expositions aiguës et chroniques.
Les risques sur la santé humaine ne dépendent pas seulement de l’utilisation directe,
mais aussi d’expositions environnementales. La contamination de l’environnement lors de la
fabrication, du transport, du stockage, de l’utilisation et du traitement des déchets est en lien
direct avec notre santé, soit directement par l’air ou l’eau, soit indirectement au travers de la
chaine alimentaire et plus largement par l’équilibre des écosystèmes. L’écotoxicité est alors
indissociable de la toxicité sur l’humain.
Les risques pour l’environnement, dont l’écosystème est formé de biotopes et de leur
biocénose (ensemble des espèces et leurs interactions au sein d’un biotope), proviennent de
contaminations par des nanomatériaux utilisés par l’Homme, soit pour leur propre usage, soit
dans un autre but, comme la décontamination des sols [103]. Les nanomatériaux considérés ici
seront uniquement ceux fabriqués intentionnellement, c’est-à-dire en excluant les matériaux
nanostructurés qui proviennent de sources environnementales (les volcans par exemple), et les
particules issues de la pollution urbaine et des rejets de l’industrie.
Les produits contenant des nanoparticules les plus contaminants pour l’environnement
sont les revêtements, les peintures et pigments, les additifs catalytiques et les cosmétiques,
selon la revue très complète publiée en 2018 par Bundschuh et al. [121] – dont sont d’ailleurs
extraites la plupart des informations de cette partie, sauf mention contraire. Les substances les
plus produites sont les dioxydes de titane et de silicium, suivis par d’autres oxydes métalliques
et les nanotubes de carbone. Les voies de répartition dans l’environnement comportent la
production, l’utilisation et le traitement des déchets, mais les expositions environnementales
ont lieu principalement :
- Par eaux usées : les nanoparticules s’accumulent dans les boues d’épuration qui
peuvent ensuite être déversées dans les sols pour les fertiliser (notamment pour
le TiO2 mais aussi la plupart des nanoparticules utilisées dans les cosmétiques
et les médicaments) ;
- Dans les sédiments sous les cours d’eau : pour l’oxyde de zinc par exemple
(utilisé dans les cosmétiques, les médicaments et l’électronique), aussi bien en
milieu urbain que rural ;
- 62 -
- Par enfouissement : les nanotubes de carbone se retrouvent principalement
enfouis car leur passage dans l’environnement se fait plus par les déchets de
production que par l’utilisation. 10% de la production est retrouvée dans les sols
et 1% dans les sédiments et l’air ;
- Par plusieurs de ces modes : les nanoparticules d’argent entrent dans
l’environnement aussi bien via la production que l’utilisation, et se retrouvent
autant dans les centres d’enfouissement que dans les eaux usées.
- Par répartition directe dans l’environnement ont également lieu, par exemple
pour la décontamination des nappes phréatiques, ou l’utilisation de pesticides à
base de nanoparticules.
Comme sur la santé humaine, le principal effet des nanoparticules sur les systèmes
biologiques est la création d’espèces réactives à l’oxygène, mais il y a aussi des conséquences
sur la photosynthèse notamment chez les algues, sur la mue des arthropodes aquatiques, ou
encore sur la reproduction par des modifications hormonales et enzymatiques qui pourraient
être transgénérationnelles. La croissance des plantes peut être freinée, leurs mécanismes de
défense activés, et leur teneur en éléments essentiels et en sucres modifiée. Des effets indirects
sont également observés : d’une part, la toxicité d’autres substances peut se trouver accrue en
présence de nanoparticules sur des plantes et des animaux ; d’autre part, la contamination des
sols a un effet sur la présence des microorganismes et sur les espèces fongiques, qui ont ensuite
une incidence à la fois sur les plantes, et sur les invertébrés terrestres et aquatiques qui se
nourrissent directement de la biomasse présente dans le sol ou l’eau. Il s’agit de portes d’entrée
dans la chaîne alimentaire, qui pourraient avoir un impact sur la qualité de la nourriture
notamment par les modifications de synthèse protéique et des changement dans la composition
en microorganismes [121].
- 63 -
Comme dans le cas de l’évaluation du risque sur la santé humaine, les expositions
environnementales sont peu quantifiées à l’heure actuelle. Actuellement, des études d’impact
environnemental sont couramment menées, et la mise en lumière de certaines pollutions
délétères pour les écosystèmes ont mené à y porter plus d’attention. Mais le manque de
méthodes spécifiques au nanomatériaux pour analyser ce risque limite la connaissance des
conséquences de telles expositions.
Les toxicités des différents nanomatériaux, observées ou suspectées, sont donc d’une
grande diversité, et l’un des points communs à beaucoup de ces études est le constat du manque
de compréhension des mécanismes de toxicité, de données sur l’exposition humaine et
environnementale, et sur le danger auquel ces expositions soumettent les biotopes et le vivant.
La diversité des résultats obtenus aux différentes études de toxicité et aux évaluations du risque,
variant selon la taille des nanoparticules, leur forme, leur agrégation, leur surface développée,
l’état d’oxydation, les étapes de production, et autres paramètres, montre qu’il ne semble pas
possible d’extrapoler les résultats d’une nanoforme à une autre pour la même substance. Ceci
oblige à multiplier le nombre d’études par autant de paramètres, études qui ne parviennent pas
à suivre le rythme de développement industriel et de propagation des nanomatériaux.
L’évaluation au cas-par-cas, qui a permis d’établir les bases de la nanotoxicologie et le début
de compréhension de ses mécanismes, n’est peut-être plus la méthode la mieux adaptée pour
répondre aux besoins actuels.
- 64 -
La nature de ce qui doit être quantifié pour estimer la toxicité ne fait pas plus consensus
que la méthode : la concentration massique est souvent utilisée, mais la réactivité des
nanomatériaux est plus liée à leur surface développée qu’à leur masse [122], il semble donc
plus adapté de comparer le nombre de particules et leur taille, ou la « surface spécifique
biologiquement accessible », mais cette approche manque aussi de précision et de fiabilité car
basée sur des hypothèses de répartition homogène des nanoparticules. De plus, il semblerait
que la toxicité n’augmente pas avec la concentration, mais puisse au contraire être présente à
faible dose sans l’être à plus forte dose, peut-être du fait d’une biodisponibilité différente
lorsque les nanoparticules peuvent s‘agréger [103]. En comparant des particules de moins de
100nm de diamètre et de plus de 500nm, une étude fondamentale en nanotoxicologie
d’Oberdöster en 2010 a identifié 22 caractéristiques résumées dans le Tableau II qui diffèrent
entre l’effet biologique d’une substance dans sa forme nanoparticulaire comparé à sa forme
« plus grande » [123].
Tableau II – Caractéristiques, cinétique et effets des nanoparticules, comparés aux plus larges
particules, entrées par les voies respiratoires [123]
- 65 -
La même étude nous donne les paramètres physico-chimiques des nanoparticules
pertinentes en toxicologie :
- 66 -
la dispersion d’un matériau dans un milieu, mais restent le principal moyen d’estimer les
concentration et l’augmentation des concentrations dans les différents compartiments
environnementaux [121]. La fin de ce programme de recherche étant prévue pour 2022, ces
outils déterminants ne seront pas disponibles pendant encore quelques années. Or, l’évaluation
systématique de chaque forme nanoparticulaire de chaque matériau ne semble pas être
envisageable, du fait des durées d’études toxicologiques avec les outils actuels, et le nombre
très important de tests sur animaux que cela impliquerait ; il semble donc plus opportun
d’utiliser d’autres approches : le regroupement par catégories de substances, ce qui existe déjà
pour les substances chimiques, mais reste à déterminer par quel critère ces regroupements
seraient faits pour les nanomatériaux, ou l’approche « Safer by design » (plus sûr par la
conception), dont il faudrait établir les principes et tester l’efficacité.
Pour répondre à ces problématiques, les projets européens NanoReg et NanoReg2 ont eu
pour objectif d’élaborer des outils communs aux scientifiques, régulateurs et entreprises pour
répondre au besoin de sécurité d’utilisation et d’évaluation de la pertinence des données et
méthodes actuellement disponibles [125]. Les participants se sont donc attachés à déterminer
des critères qui pourraient servir à regrouper les nanomatériaux en catégories similaires afin de
prévoir certaines de leurs propriétés et donc leur toxicité tout au long de leur cycle de vie [126].
Par exemple, les nanomatériaux pourraient être regroupés par similarité structurale : des
nanoparticules de différentes substances mais avec la même structure formeraient un groupe
car leur comportement est plus semblable que des structures différentes de la même substance
[127]. Pour déterminer ce type de critère afin d’améliorer l’évaluation des nanoparticules, le
rassemblement d’un grand nombre de données est nécessaire, c’est pourquoi ce projet a croisé
ses études de cas avec eNanoMapper, une base de données toxicologiques européenne
consacrée aux nanomatériaux [128]. Grâce aux conclusions de ce projet, il semble émerger un
consensus sur le développement d’une approche par groupement par catégorie au lieu d’études
au cas par cas, et la pertinence de la Safe Innovation Approach (approche d’innovation sûre),
qui est une combinaison des concepts de Safe by design et de Regulatory Preparedness, cette
dernière correspondant à la prise en compte des exigences règlementaires de sécurité dès les
premières étapes de conception d’un produit.
- 67 -
et forme une préoccupation des pouvoirs publics et des entreprises depuis le milieu des années
2000. Par exemple en 2006, l’Anses (qui était l’Afsset à l’époque) recommande pour la
protection des personnes exposées dans les industries utilisant ou fabricant des nanomatériaux
« de déclarer les nanoparticules comme "niveau de danger inconnu" et de les manipuler avec
la même prudence que les matières dangereuses, c’est‐à‐dire d’appliquer les procédures de
sécurité sanitaires qui sont utilisées pour diminuer l’exposition aux matières dangereuses »
[107]. Le risque provenant de l’exposition répétée à des substances fragmentées, notamment
par inhalation, mobilisait déjà les autorités à cette époque du fait des cas de cancers
professionnels liés à l’amiante. La plupart des pays concernés par cette industrie des
nanomatériaux, ainsi que les institutions européennes, publient alors des recommandations
pour faire face à ces risques.
- 68 -
Ces actions peuvent être :
- 69 -
contenant encore des nanoparticules. La manipulation d’échantillons
biologiques devra se faire sous un système de hotte ventilée adapté, en addition
des équipements de protection individuels.
- Les mesures organisationnelles sont les mêmes que dans le cas général, les
consignes et la formation doivent être adaptés à la manipulation de médicaments
et de matériel médical contenant des nanomatériaux, ainsi qu’au nettoyage des
surfaces, à l’élimination des produits, des contenants après usage, et du matériel
de protection.
- Les équipements de protections individuels sont déjà souvent utilisés dans le
secteur de la santé, pour la protection contre le risque biologique notamment ;
il doit être vérifié que ces équipements sont compatibles avec la protection
contre les nanomatériaux et suffisants. Des masques avec filtres P2 ou P3
devront être utilisés dans les endroits où des nanomatériaux sont manipulés
(incluant le fraisage ou le polissage d’implants dentaires), ainsi que des lunettes
et des gants. Dans le cas de vêtements de protection réutilisables, leur traitement
doit être prévu de telle façon que le linge sali ne puisse pas contaminer le propre,
en tenant compte des capacités de dispersion des nanomatériaux.
- La prévention des risques d’explosion et d’incendie est la même que pour les
autres matériaux explosifs ou inflammables. Les propriétés des nanoparticules
sont telles que leur réactivité est fortement augmentée par rapport aux matériaux
standards : les poudres présentent un risque qui doit être contrôlé, par la
manipulation dans une atmosphère inerte, la solubilisation lorsque c’est possible,
et l’éloignement de sources d’ignition.
Dans le cas des professionnels de santé, les voies classiques de contamination au travail
sont à prendre en compte : la voie pulmonaire – la plus commune et néanmoins très efficace
du fait de la bonne dispersion et de la pénétration des nanoparticules dans l’épithélium
pulmonaire puis la circulation générale –, la voie orale – accidentelle par un contact main-
bouche ou déglutition des particules inhalées remontées par l’ascenseur muco-ciliaire –, et
transdermique – en particulier si la peau est abîmée [54]. A ces voies s’ajoute la voie
parentérale, lors d’une coupure ou piqure au cours de manipulations.
- 70 -
et les risques liés à l’exposition ne garantit pas une sécurité totale pour celui qui les manipule.
De plus il n’y a pas forcément de matériel approprié pour identifier la présence de
nanomatériaux et en mesurer les niveaux d’exposition, et l’information pour l’utilisateur sur la
présence de nanomatériaux dans un produit n’est pas toujours présente.
Comme c’est très souvent le cas lors de l’expansion dans la recherche scientifique et
dans le commerce de nouvelles technologies, des questions éthiques et des enjeux sociétaux
sont soulevés. Les nanosciences et nanotechnologies ne font pas exception, et le débat persiste
maintenant depuis deux décennies. Nous allons explorer ici les différents thèmes d’éthique et
de société dans lesquels elles prennent leur place, avec un regard en particulier sur le domaine
médical.
Tout d’abord, il s’agit de savoir si les nanotechnologies possèdent leurs propres enjeux qui
posent des questions éthiques nouvelles, ou si elles s’inscrivent dans des problématiques
existants par ailleurs. Le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de
la santé en France, a rendu un avis [130] en 2007 sur cette question, estimant que les
nanosciences et nanotechnologies ne constituent pas une nouvelle aire scientifique et éthique,
mais posent des problèmes éthiques connus tout en les plaçant dans un contexte nouveau. Il
s’agirait d’une révolution technique porteuse de promesses de connaissances nouvelles, mais
pas d’une révolution scientifique « qui nous révèlerait le monde, ou nous-mêmes, comme
différents de ce que nous croyons être » [130], et l’interdisciplinarité qui caractérise les
nanotechnologies ne serait pas différents de l’imbrication d’autres disciplines les unes dans les
autres, comme la chimie, la physique, et l’électronique. Les problèmes éthiques soulevés, qui
sont alors les mêmes que ceux posés par le développement d’autres nouvelles technologies : la
vie privée et les libertés individuelles (2.2.a), le consentement (2.2.b), le rapport entre l’impact
sur la santé et l’environnement et le bénéfice de l’utilisation de nanoparticules (2.2.c), la
modification des capacités humaines (2.2.d), et la diffusion des connaissances et le partage des
informations (2.2.e).
L’un des principaux problèmes éthiques posés par les nanotechnologies est celui du
respect de la vie privée. D’une part, parce que des instruments d’observation et
d’enregistrement miniaturisées permettent une surveillance très discrète voire indétectable,
- 71 -
d’autre part parce que cette miniaturisation de tous types de détecteurs, capteurs ou traceurs
entraîne la génération de données portant sur toutes sortes d’activités apparemment anodines
telles que manger, dormir, faire du sport, communiquer, lire, écrire, se déplacer, acheter des
produits ou des services, avoir des interactions en face à face, se laver ou encore se soigner.
Ces traçages pourraient se trouver en contradiction avec le droit à la vie privée, bien que
chacune des applications apporterait par ailleurs un bénéfice, souvent de sécurité ou d’efficacité.
Concernant les produits de santé, cette question du respect de la vie privée en contient
plusieurs : celle du traitement des données de santé, et celle des conséquences du diagnostic
précoce ou prédictif. Pour la première, les données de santé sur les personnes et les populations
ont un intérêt en santé publique, par exemple en pharmacovigilance, ou dans l’étude de
corrélations entre des pathologies par exemple des zones géographiques, conditions sociales,
alimentation ou autres facteurs. Lorsqu’elles sont récupérées dans le cadre d’hospitalisations,
de consultations ou de déclaration, un cadre établit permet leur traitement par les instances
compétentes. En revanche, dans le cadre plus libre d’applications mobiles et capteurs connectés,
l’accès par le distributeur et ses partenaires à de multiples informations qui ne sont pas
nécessairement en lien direct avec la finalité de l’objet pose des problèmes d’intrusion dans la
vie privée. Le Règlement général sur la protection des données [131] (RGPD) en Europe offre
une première protection, qui est principalement la demande explicite de consentement à
l’utilisation des données personnelles, mais n’empêche pas le traitement et le recoupement de
données à diverses fins. L’une des craintes présentes, qui pèse sur les nanotechnologies comme
sur d’autres technologies appliquées à la santé, est l’utilisation de ces données par les
organismes bancaires, d’assurance, ou d’emploi, donnant lieu à des discriminations liées à
l’état de santé, avéré ou statistique. Quant au diagnostic précoce (qui peut avoir lieu grâce aux
systèmes de laboratoires embarqués par exemple), ou prédictif (par séquençage génétique
généralisé, permis par des nanotechnologies mais pas exclusivement), il donne accès à une
grande quantité d’informations, qui par essence ne sont pas forcément en lien avec une
pathologie puisqu’il s’agit de cribler le génome ou des échantillons biologiques afin de détecter
une éventuelle anomalie. Se pose alors la question du stockage de ces informations, et de leur
accès, alors qu’elles n’entrent pas dans le cadre du suivi ou du traitement d’une pathologie [55].
Dans l’UE, selon la définition que donne le RGPD des données de santé, « les informations
obtenues lors du test ou de l’examen d’une partie du corps ou d’une substance corporelle, y
compris à partir des données génétiques et d’échantillons biologiques » sont des données de
- 72 -
santé et font donc l’objet d’une protection particulière même si elles ne sont pas recueillies par
un professionnel de santé ni dans le cadre d’un diagnostic ou d’un traitement en particulier.
Le consentement
Le consentement du patient ou du sujet de recherche, qui doit être recueilli avant toute
inclusion dans un protocole d’étude, doit être libre et éclairé par une information « permettent
au participant ou à son représentant désigné́ légalement de comprendre la nature, les objectifs,
les avantages, les implications, les risques et les inconvénients de l'essai clinique »[132]. Il en
va de même pour une intervention, un acte médical ou chirurgical, qui ne peut être réalisé sans
consentement libre et éclairé du patient. Il est soulevé, notamment par le Groupe Européen
d’éthique des sciences et des nouvelles technologies [133], que le manque de connaissances en
particulier sur la sécurité de la nanomédecine ne permettait pas de fournir une information
suffisante sur les risques encourus, et donc d’obtenir un consentement véritablement éclairé.
Le rapport bénéfice/risque
En ce qui concerne la santé, que ce soit dans les essais cliniques, la mise sur le marché
de produits de santé, la décision d’une intervention ou la mise en place d’un traitement, le
rapport entre les bénéfices attendus et les risques encourus est un critère clé. Naturellement,
certains risques ne valent pas d’être pris si le bénéfice attendu est de l’ordre de l’esthétique ou
du confort ; et réciproquement, une solution susceptible de sauver la vie d’un patient peut être
utilisée même si des effets indésirables graves pourraient survenir. Ce principe relève de
l’éthique, et s’applique dans cette discipline plus largement que seulement à la santé : les
nouvelles technologies et donc les nanotechnologies, font l’objet de positions éthiques qui
varient selon les applications et leurs bénéfices et risques prévus [103]. Ainsi, un médicament
destiné au traitement d’une maladie grave ou rare semble légitimer le développement des
nanotechnologies, là où des imprimantes à jets d’encre, des revêtements routiers, ou des
capuchons de rouge à lèvre brillants apparaissent comme des expositions inopportunes, et des
risques pour la santé et l’environnement qu’il ne faudrait peut-être pas prendre.
Le débat sur les nanotechnologies, entre les acteurs privés, les pouvoirs publics et les
citoyens semble souffrir de cette dualité : l’investissement dans la recherche sur les
nanotechnologies, et la liberté laissée aux entreprises de les commercialiser (malgré une grande
incertitude sur les conséquences sur la santé et l’environnement), sont légitimés par les
potentielles découvertes à venir dans la santé et les énergies renouvelables. Or, la réalité des
applications commerciales est tout autre, puisque ce sont actuellement les revêtements dans le
- 73 -
bâtiment et la voierie, ainsi que les cosmétiques et les emballages, qui forment les plus gros
volumes d’utilisation de nanoparticules. Ces applications font apparaitre sous un jour différent
les risques pris par les travailleurs qui fabriquent ces produits, les consommateurs qui les
respirent, les mangent et se les appliquent sur la peau, et pour l’environnement qui, comme
nous l’avons vu précédemment, présente de multiples portes d’entrée des nanoparticules dans
les écosystèmes [130].
D’autres cas plus particuliers liés à la santé posent des questions éthiques quant au
rapport bénéfice/risque, en particulier les techniques de diagnostic prédictif. Le fait de pouvoir
détecter la possibilité de développer une pathologie avant qu’elle soit apparue ou ait eu des
répercussions cliniques aurait bien sûr l’avantage de pouvoir prendre en charge plus tôt, mais
en contrepartie, un sur-diagnostic n’est pas à exclure, le terrain génétique n’étant pas la seule
cause d’apparition des maladies. Les effets psychologiques générés chez les patients dans de
telles situations sont à considérer, comme peuvent le montrer par exemple les phénomènes de
mastectomie ou d’hystérectomie préventives en présence d’antécédents familiaux de cancers
du sein ou de l’utérus.
Les questions liées à l’amélioration des facultés humaines ont deux sources : les
utilisations médicales des nanotechnologies qui peuvent être poussées plus loin pour aboutir à
une amélioration volontaire de la solidité des tissus, ou de l’acuité des sens ; et du
développement pour la défense de dispositifs permettant également de dépasser les capacités
humaines normales, au détriment des choix voire de la dignité du sujet.
La notion de santé aussi est transformée dans cette perspective : est-ce qu’une bonne
santé correspond à l’état physiologique que nous connaissons actuellement, ou au maximum
- 74 -
de ce que l’on pourrait être ? Ce que nous connaissons comme des faiblesses habituelles de
notre condition pourraient devenir des choses à soigner. Ce sont les questions éthiques liées au
transhumanisme qui croisent cette partie du débat autour des nanotechnologies.
Il ne faut toutefois pas oublier que toute une partie de la recherche n’est pas rendue
publique, cloisonnant le savoir vis-à-vis de la communauté scientifique et de la société.
Rassemblées par les industriels des secteurs concernés, les données sur l’évaluation et les
mécanismes d’action qui sont protégées par la propriété intellectuelle seraient pourtant une
base importante pour étudier le risque lié aux nanotechnologies. Le Comité Consultatif
National d’Éthique rappelle ainsi que « la connaissance est un prérequis nécessaire à
l’exercice de la responsabilité » [130], et préconise « d’exiger un développement de la
recherche fondamentale en amont, et pas simplement en aval des applications techniques ».
- 75 -
concernant les nanotechnologies, mais en ce qui concerne la pollution et l’émergence de
nouveaux problèmes de santé, les scientifiques se montrent plus inquiets. Les consommateurs
se montraient plus méfiants envers les denrées alimentaires et les cosmétiques qu’envers les
produits comme les panneaux solaires, et globalement les applications qui sont destinées à
entrer dans le corps sont vue comme plus risquées [137]. En conséquence, l’étude recommande
aux acteurs politiques de montrer au public qu’ils prennent en considération ces risques, mais
de laisser la communication sur les risques eux-mêmes à des scientifiques. La connaissance de
l’opinion publique et la prise en compte des risques qui l’inquiètent est importante pour éviter
les réactions de rejet radical, comme cela a pu être le cas avec les organismes génétiquement
modifiés [138].
Bien que l’éducation des citoyens français et européens aux possibilités et risques des
nanotechnologies est primordiale, un partage du savoir doit aussi avoir lieu au niveau
international : pour les pays en développement, les nanotechnologies représentent à la fois des
solutions pour améliorer la qualité de vie (électricité solaire, eau potable,…),ainsi qu’un
potentiel facteur de croissance économique important, par la fabrication industrielle comme
par l’extraction des matières premières. L’une des premières craintes qui a émergé avec les
nanotechnologies est un creusement de la division entre les pays du Nord et du Sud, surnommé
le « nano-divide », alors qu’une collaboration étroite au sujet de ces technologies pourrait aussi
réduire cet écart [134].
- 76 -
- 77 -
Troisième partie : La règlementation des
nanotechnologies
- 78 -
1.1. En Europe
L’évolution de l’encadrement
- 79 -
et d'évaluation des organismes publics. ». Dans le même sens, au paragraphe 4, il est souligné
que les États-membres encouragent « l’adoption volontaire de ce code de bonne conduite »,
afin que toute personne ou organisation de la société civile s’intéressant aux nanotechnologies
« contribue à instaurer et à préserver un environnement favorable à la recherche, qui permette
de libérer le potentiel des N&N de manière sûre, éthique et efficace. »
Ce Code invite les parties prenantes au respect du principe de précaution par rapport à
l’environnement, à la santé et à la sécurité, du principe de durabilité, ainsi qu’à une transparence
de la part des parties prenantes et à un respect des normes et des bonnes pratiques de laboratoire.
L’accès aux connaissances scientifiques ainsi qu’aux « normes, références, étiquettes,
recherches sur les incidences, aux règlementations et aux législations » doit être facilité, de
façon à être compréhensible pour les « personnes non-initiées et la communauté scientifique »,
dans la limite du respect des droits de la propriété intellectuelle.
- 80 -
L’examen minutieux du contexte règlementaire au cours du plan d’action 2005-2009 a
donné lieu à la communication de la Commission du 17 juin 2008 [140] intitulée « Aspects
règlementaires des nanomatériaux », qui sera suivie par une seconde en 2012. Cette
communication met d’abord en avant le fait que le terme de « nanomatériau » n’est présent
dans aucun texte règlementaire européen à cette date, mais que ces matériaux sont couverts par
les textes en vigueur dans les différents domaines concernés. Toutefois, la Commission
n’exclut pas une modification future pour correspondre plus spécifiquement aux
nanomatériaux, en particulier en ce qui concerne les seuils autorisés dans les différentes
législations existantes. Pour ce qui est de la sémantique, dans cette communication de 2008 le
terme de nanomatériaux ne désigne que les « matériaux nanostructurés et matériaux
nanométriques manufacturés (ou fabriqués). La communication ne s’applique pas aux
nanomatériaux ni aux nanoparticules générées naturellement ou produits involontairement,
par exemple lors de la combustion » [140], ce dernier point de la définition différant de la
recommandation de février 2008.
2
Enregistrement Évaluation Autorisation des substances Chimiques
- 81 -
- La Directive 2008/1/CE relative à la prévention et à la réduction intégrées
de la pollution (IPCC), la Directive 96/82/CE concernant la maîtrise des
dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses
(Seveso II), et à la Directive 2000/60/CE sur l’eau (à laquelle on peut
ajouter la directive 2008/105/CE du 16 décembre 2008 dans laquelle les
normes de qualité environnementale dans le domaine de l’eau demandées
par la Directive 2000/60/CE sont établies.)
- Les différentes directives sur le traitement des déchets, qui sont
actuellement la Directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil
du 19 novembre 2008 relative aux déchets [142], ainsi que les directives
spécifiques à l’incinération [143] et à la mise en décharge [144].
C’est finalement le principe de précaution qui est mis en avant pour faire face aux
questions que soulèvent les nanomatériaux, le besoin d’étendre les connaissances à leur sujet
faisant consensus, sur plusieurs points clés :
- Les effets toxiques et écotoxiques ainsi que les méthodes d’essai pour
produire ces données, car les méthodes actuelles ne permettent pas
d’évaluer les nanomatériaux ;
- Les utilisations et expositions tout au long du cycle de vie des
nanomatériaux ou des produits contenant des nanomatériaux, ainsi que
d’approches en matière d’évaluation de l’exposition ;
- La caractérisation des nanomatériaux, la mise au point de normes et d’une
classification uniforme, ainsi que de techniques analytiques de mesure ;
- Les aspects liés à la santé au travail, l’évaluation de l’efficacité d’un
éventail de mesures de gestion des risques, telles que le confinement des
procédés, la ventilation, ou les équipements individuels de protection.
- 82 -
un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé contenant des particules libres,
sous forme d’agrégat ou sous forme d’agglomérat, dont au moins 50 % des particules, dans la
répartition numérique par taille, présentent une ou plusieurs dimensions externes se situant
entre 1 nm et 100 nm. » Il est aussi précisé que dans des cas justifiés, ce seuil de 50 % peut être
remplacé par un seuil compris entre 1 % et 50 %. L’article 3 mentionne que, à titre dérogatoire,
les fullerènes, les flocons de graphène et les nanotubes de carbone à paroi simple entrent dans
cette définition même s’ils présentent une ou plusieurs dimensions inférieures à 1nm.
- 83 -
Les substances chimiques
REACH est le règlement qui permet de contrôler le plus largement les nanomatériaux.
En effet, ces derniers entrent dans la définition de « substances » au sens de REACH, ce qui
permet d’évaluer et d’autoriser leur fabrication et leur importation. Les exemptions
d’enregistrement REACH au titre de l’article 2 point 7 paragraphe b) concernant les substances
naturelles énumérées à l’annexe V de REACH (visible Annexe II de ce document) s’appliquent
donc également aux nanomatériaux, ce qui permet de s’affranchir de la partie de la définition
des nanomatériaux donnée par la Commission concernant les matériaux naturels. Ainsi, une
substance formée naturellement, non modifiée chimiquement au sens des points 39 et 40 de
l’article 3, reste exempte d’enregistrement si elle n’est pas considérée dangereuse selon le
règlement CLP, persistante, bioaccumulable et toxique ou très persistante ou très
bioaccumulable.
- 84 -
Il clarifie le statut des nanoformes : ce sont bien des formes d’une même substance et
non des substances à part, et elles doivent être couvertes par un enregistrement, qui précise
quelles nanoformes sont couvertes [153]. Au point c) de l’article premier de l’annexe de ce
document, il est précisé que si les données relatives à une forme sont utilisées pour démontrer
la sécurité d’autres formes, « une justification scientifique doit être fournie indiquant comment
[…] les résultats d’un essai particulier peuvent être utilisés pour les autres formes de la
substance. » Ceci s’applique aux données de sécurité, aux scénarios d’exposition et aux
mesures de gestion des risques.
- 85 -
Parmi les produits exclus de REACH se trouvent les denrées alimentaires ou aliments
pour animaux, les cosmétiques, les médicaments et les dispositifs médicaux, chacun régi par la
législation européenne de manière plus spécifique.
Les produits biocides font également l’objet d’une règlementation propre depuis 2012,
qui fait mention des nanomatériaux : le règlement (EU) 528/2012 du Parlement européen et du
Conseil concernant la mise à disposition sur le marché et l’utilisation de produits biocides [154].
La définition donnée par la Commission en 2011 est reprise pour ce règlement, et les produits
contenant des nanomatériaux sont notamment exclus de la procédure d’autorisation simplifiée.
De plus, l’étiquette des produits biocides doit comporter la mention de leur composition, avec
la précision « (nano) » après le nom de la substance concernée, mention qui doit aussi
apparaitre sur les produits mis sur le marché qui ont été traités avec des biocides.
Les nanomatériaux sont règlementés dans ce domaine par le règlement (UE) 2015/2283
sur les nouveaux aliments[155]. Sont considérés comme tels tous les aliments qui n’étaient pas
consommés en grande quantité dans l’Union Européenne avant mai 1997, ou sans risque depuis
plus de 25 ans dans un autre pays. Les denrées alimentaires qui consistent en des nanomatériaux
manufacturés ou qui en contiennent font partie des nouveaux aliments [156]. Dans ce règlement,
la Parlement européen propose sa définition des nanomatériaux manufacturés : « Tout matériau
produit intentionnellement présentant une ou plusieurs dimensions de l'ordre de 100 nm ou
moins, ou composé de parties fonctionnelles distinctes, soit internes, soit à la surface, dont
beaucoup ont une ou plusieurs dimensions de l'ordre de 100 nm ou moins, y compris des
structures, des agglomérats ou des agrégats qui peuvent avoir une taille supérieure à 100 nm
mais qui conservent des propriétés typiques de la nanoéchelle.
- 86 -
Cette définition est plus basée sur les propriétés que sur la taille des matériaux en
question, en comparaison à celle de la Commission, ainsi que sur le caractère intentionnel de
leur fabrication. Le matériau doit être autorisé par la Commission européenne, ne présenter
aucun risque pour la santé publique, ne pas être désavantageux sur le plan nutritionnel s’il
remplace un autre aliment, et ne pas induire en erreur le consommateur. Ces nouveau aliments
feront l’objet d’une évaluation de l’EFSA, et il en va de même pour les méthodes utilisées pour
contrôler leur sécurité [157].
Sans être partie intégrante des aliments eux-mêmes, l’emballage et autres matériaux
entrant en contact avec les denrées alimentaires constituent une source d’exposition, par
migration des particules dans l’aliment. Ce phénomène est observable pour des matériaux
classiques comme pour les nanomatériaux, c’est pourquoi ces derniers sont explicitement
concernés par le Règlement (EC) n° 10/2001 de la commission du 14 janvier 2011 concernant
les matériaux et objets en matière plastique destinés à entrer en contact avec des denrées
alimentaires [159]. L’article 9 de ce règlement mentionne ainsi que « Les substances se
présentant sous une forme nanométrique ne peuvent être utilisées que si elles sont
expressément autorisées et mentionnées dans les spécifications figurant à l’annexe I. »
De la même façon que les emballages, les matériaux et objets actifs et intelligents
destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaire sont encadrés, par le Règlement (CE)
n°450/2009 de la commission du 29 mai 2009 [160], qui vise directement les matériaux
nanoparticulaires. Il est annoncé dans le considérant 14 que « les nouvelles technologies qui
produisent des substances à une dimension particulaire présentant des propriétés chimiques
et physiques sensiblement différentes de celles de particules plus grandes, par exemple sous la
forme de nanoparticules, doivent être évaluées au cas par cas pour ce qui est des risques,
jusqu’à ce que l’on dispose de davantage d’informations à leur sujet. Par conséquent, la notion
de barrière fonctionnelle ne doit pas s’appliquer à ces nouvelles technologies ». Les substances
pouvant être utilisés sont présentées sur une liste communautaire, mais d’autre substances
peuvent être admises dans ces matériaux et objets selon les conditions énoncées aux articles 9
et 10, pour autant qu’elles ne soient ni « classées comme mutagènes, cancérogènes ou toxiques
- 87 -
pour la reproduction », ni « produites délibérément à une dimension particulaire présentant
des propriétés physiques et chimiques fonctionnelles sensiblement différentes de celles de
particules plus grandes ». [160]
Enfin, les nanomatériaux sont pris en compte dans le Règlement (UE) n°1169/2011 du
parlement européen et du conseil du 25 octobre 2011 [161] concernant l’information des
consommateurs sur les denrées alimentaires. Dans ce règlement, la définition des
nanomatériaux manufacturés est la même que dans celui sur les nouveaux aliments. Selon le
point 3 de l’article 18, ils doivent être mentionnés clairement sur la liste des ingrédients avec
la mention « nano » entre crochets à la suite du nom de l’ingrédient.
Les médicaments, y compris ceux utilisant des nanomatériaux, sont règlementés dans
l’UE par différents textes. Bien qu’aucune mention n’apparaisse concernant les nanomatériaux,
les médicaments qui en contiennent devront évidemment se conformer aux exigences des
règlements suivants :
- 88 -
- Le règlement (EC) n°1394/2007 pour les thérapies cellulaires et la
médecine régénérative [163], ainsi que la directive 2004/23/CE relative à
la qualité et la sécurité pour le don, l'obtention, le contrôle, la
transformation, la conservation, le stockage et la distribution des tissus et
cellules humaines [164];
- Le règlement 536/2014 relatif aux essais cliniques de médicaments à usage
humain [132] ;
- Les bonnes pratiques cliniques, soit la directive 2005/28/EC [165] ;
- Les bonnes pratiques de fabrication, soit la directive 2003/94/EC [166] ;
- La directive sur les tests sur animaux 2010/63/EU ;
- Le règlement (EC)1394/2007 [163] sur les médicaments de thérapie
innovante ;
Tous les médicaments mis sur la marché de l’UE doivent se conformer aux exigences
de qualité et de sécurité instaurés au niveau communautaire. Les informations requises dans le
dossier de demande d’AMM incluent la composition de chaque ingrédient, actif ou non, les
détails des procédés de fabrication, les instructions de stockage et de manipulation, les données
de stabilité, et les résultats des essais cliniques mais aussi physico-chimiques, biologiques ou
microbiologiques, toxicologiques et pharmacologiques. Les éléments de cette liste non-
exhaustive des exigences de l’AMM permettent un niveau de sécurité élevé grâce à une
connaissance détaillée du produit, et l’établissement d’un rapport bénéfice/risque pour le
- 89 -
médicament. L’EMA a toutefois publié des documents d’aide à l’évaluation de la qualité de
certains nanomédicaments : les nano-colloïdes à base de fer intraveineux [167], les liposomes
[168], et les enrobages nanoparticulaires [169]. En substance, ces documents recommandent
aux demandeurs d’autorisation de caractériser le plus précisément possible le nanomatériau en
considérant les spécificités de ces derniers, et d’établir la comparabilité avec un produit de
référence existant. L’adéquation des tests effectués doit donc être prouvée, et les essais non-
cliniques et cliniques doivent prouver l’amélioration obtenue grâce à la nano-formulation.
- 90 -
du passage transmembranaire des nanoparticules pose particulièrement question pour les
dispositifs médicaux. D’autant plus que si les nanoparticules présentes se diffusent localement
et sont absorbées par le corps humain, alors le point 12.2 de l’annexe I mentionne que « le cas
échéant et uniquement pour les aspects ne relevant pas du présent règlement, [ces dispositifs
sont] conformes aux exigences applicables prévues à l'annexe I de la directive 2001/83/CE, en
ce qui concerne l'absorption, la distribution, le métabolisme, l'excrétion, la tolérance locale,
la toxicité, les interactions avec d'autres dispositifs, médicaments ou substances et les risques
d'effets indésirables ».
C’est un cas de figure qui se distingue des dispositifs combinés par le fait que la
substance n’est pas un médicament si elle est utilisée séparément du dispositif médical, mais
qui impose tout de même que la substance se conforme à la directive 2001/83/CE sur les
médicaments humains.
- 91 -
- Les conditions d’exposition raisonnablement prévisibles » [171]
1.2. En France
- 92 -
introduit la notion d’exemption hospitalière [174] et donc les MTI-PP. Ces derniers peuvent
être fabriqués soit par des établissements pharmaceutiques autorisés à fabriquer et libérer des
MTI suivant le référentiel des bonnes pratiques de fabrication (BPF) des médicaments, soit par
des établissements autorisés expressément par l’ANSM pour la fabrication de MTI-PP
(désignés à l’article L. 4211-9-1 du CSP [175]) et en se conformant aux BPF des MTI-PP
(article L. 5121-5 du CSP [176]). Ces établissements sont notamment les unités de thérapie
cellulaire, génique et tissulaire hospitalière.
Les essais cliniques sont également encadrés au niveau européen, mis à part pour les
MTI qui doivent bien sûr suivre les Bonnes Pratiques Cliniques (BPC), ainsi que les BPC
spécifiques aux MTI [177], mais aussi la règlementation nationale. En France, il est nécessaire
d’obtenir une autorisation préalable de l’ANSM, un avis favorable d’un comité de protection
des personnes et les principales différences avec la procédure pour les médicaments classiques
sont « un délai d’évaluation spécifique (90 ou 180 jours pour la thérapie cellulaire, 120 jours
pour la thérapie génique), et un refus implicite en cas d’absence de réponse de l’Agence dans
les délais réglementaires » [178].
- 93 -
Ces exigences nationales viennent renforcer la protection de la santé publique en France,
en s’appliquant à des produits qui ont vocation à être directement absorbés par l’Homme.
D’autres dispositions législatives ont été prises, dans le cadre de la protection de
l’environnement.
b. La préservation de l’environnement
- 94 -
1.3. Dans d’autres pays d’Europe
En Belgique
Au Danemark
- 95 -
- Les médicaments, les dispositifs médicaux et les cosmétiques ;
- Les produits phytosanitaires ;
- Les documents imprimés dont l’encre peut contenir des nanomatériaux ;
- Les textiles y compris leurs colorants ou teintures ;
- Les peintures, agents de conservation du bois, colles et matériaux de
remplissage contenant des pigments nanoparticulaires ;
- Les articles en caoutchouc utilisant du noir de carbone ou du dioxyde de
silicium ;
- Les déchets ;
- Les substances contenues dans l’annexe 5 du règlement REACH [44]
- Les produits dans lesquels les nanomatériaux sont dans une matrice
stable ;
- Les produits importés pour un usage privé.
Parmi les pays de l’EEE, d’autres États ont commencé à établir un cadre
d’enregistrement des nanomatériaux.
Le dernier pays en date à avoir statué sur l’enregistrement des nanomatériaux est la
Suède, une nouvelle règlementation entrant en vigueur en janvier 2018. Le registre des
substances chimiques, déjà existant, comporte la mention de la présence de nanomatériaux
depuis février 2019, afin de connaitre les quantités et la nature des nanomatériaux utilisés
dans le pays [185].
L’Italie envisage également la possibilité d’un enregistrement similaire [44], en
particulier depuis que la Commission européenne a évincé l’idée d’un registre commun
européen au profit de la création de l’observatoire européen des nanomatériaux.
- 96 -
la diversité des actions entreprises. La question d’une uniformisation de ces initiatives au
niveau européen n’est peut-être pas close, car les exigences des règlementations nationales sont
toujours en mouvement, et les gouvernements comme les ONG et collectifs de citoyens
notifient régulièrement les institutions européennes de leurs demandes à ce sujet.
1.4. A l’international
En Amérique du Nord
Les États-Unis ont une règlementation des produits chimiques, la loi sur le contrôle des
substances toxiques (ou TSCA pour Toxic Substances Control Act). L’Agence pour la
protection de l’environnement a émis en 2015 une modification de cette loi pour enregistrer les
nanomatériaux fabriqués et importés aux États-Unis. Les nanomatériaux sont définis dans cette
loi par leur taille (entre 1 et 100 nm dans au moins une de leurs dimensions), et par le fait qu’ils
soient fabriqués ou transformer pour exprimer au moins une des propriétés nouvelles conférées
par cette dimension, décrites également par l’Agence [186]. L’intention de fabriquer ou
d’importer un produit qui entre dans le champ de cette loi doit aussi être déclarée au minimum
135 jours avant de le faire. Cependant, le TSCA ne s’applique pas aux pesticides, denrées
alimentaire, additifs alimentaires, médicaments, cosmétiques et dispositifs médicaux, ceux-ci
étant sous la responsabilité d’une autre agence, la FDA. Le matériel biologique qui pourrait
répondre à la définition des substances à l’échelle nanométriques est exempté des dispositions
de cette loi, mais aussi les substances chimiques qui se dissocient totalement dans l’eau en ions
de moins d’1nm (mais pas à celles qui libères ces ions sans se dissoudre complètement), ainsi
que les substances nanométriques qui forment un film sur une surface.
Les données qui doivent être transmises sont l’identification chimique de la substance,
le volume produit, la méthode de fabrication ou de transformation, les usages, les données
d’exposition et de dissémination, et les informations disponibles sur la santé et la sécurité.
La FDA, de son côté, explique son approche concernant les nanotechnologies dans les
produits de santé et alimentaires [187] : la diversité des nanotechnologies dans les applications
- 97 -
sous sa gouvernance résulte en des problématique très différentes, selon que l’on parle
d’emballages alimentaires, de médicaments ou de cosmétiques. Ainsi, aucune règlementation
dédiée aux nanotechnologies ne va être émise de la part de l’Agence, mais chaque type de
produit continue à être règlementé par les standards propres à sa catégorie. Des documents
d’orientation ont été rédigés à l’attention des industriels, concernant les cosmétiques, les
produits alimentaires ou en contact avec des aliments, et la nourriture pour les animaux. Une
version temporaire concernant les médicaments et médicaments biologiques est également
disponible depuis 2017 [188]. Ce document propose des recommandations pour la fabrication,
avec des critères de caractérisation des substances nanoparticulaires, des méthodes de test et
de contrôle en cours de fabrication, d’évaluation de la stabilité, mais aussi des
recommandations sur les informations cliniques requises, l’évaluation du risque, les exigences
techniques sur la validité du développement clinique, et des considérations sur l’impact
environnemental puisqu’une évaluation environnementale doit être soumise avec la demande
d’autorisation.
En Asie
Sur le continent asiatique, les principaux pays échangeant avec l’Europe sont la Chine,
le Japon et la Corée du Sud. Des règlementations existent aussi, et une attention particulière est
portée sur les dispositions prises en Europe et aux États-Unis.
En Chine, les premiers standards sur les nanotechnologies sont émis en 2004, puis revus
en 2010. Cette stratégie d’instaurer des standards de caractérisation et de contrôle sans ajouter
de règlementation a changé ensuite, et les industriels doivent à présent soumettre une demande
d’autorisation avant de fabriquer ou d’importer des nanomatériaux, à la façon du règlement
REACH [190], requérant des informations sur les dangers et l’exposition, l’emballage, le
- 98 -
transport, le traitement des déchets et une évaluation écotoxicologique. La définition utilisée
par la Chine est proche de celle des États-Unis, mentionnant à la fois le critère d’une taille
comprise entre 1 et 100 nm pour au moins une dimension, ou de la présence de propriétés
spécifiques de l’échelle nanométrique
- 99 -
Les normes sont l’ensemble des exigences, spécifications, lignes directrices ou
caractéristiques qui ont pour objet d’assurer l’aptitude à l’emploi des matériaux, produits,
processus et services [192]. En établissant des exigences techniques, elles définissent les
produits ou les méthodes de fabrication et de contrôle qui permettent de garantir un standard
de qualité équivalent d’une entité à l’autre.
- 100 -
compréhension des propriétés et risques liés aux nanomatériaux. Cela comporte des méthodes
d’évaluation et de contrôle, d’évaluation du risque, d’évaluation de l’exposition et sa limitation,
et un objectif de coopération sur un usage durable des nanotechnologies, pour un total de 88
publications à ce jour [194].
- 101 -
Discussion & Conclusion
D’une part, il semble partir du principe que les nanomatériaux, par nature, ne présentent
pas de risques intrinsèques à leur structure, mais qu’ils doivent être évalués au même titre que
- 102 -
les autres substances macro (inscrites dans le cadre de REACH notamment). Comme nous
l’avons montré, cette approche est limitée par le fait que les moyens actuels d’évaluation ne
sont pas adaptés aux matériaux en question. Aucune prédiction des effets toxiques d’un
nanomatériau, y compris entre les différentes formes d’une même substance, ne paraît
réalisable et fiable à l’heure actuelle, et le manque de connaissances se révèle plus grand à
chaque nouvelle étude produite. On peut ainsi rappeler la toxicité du dioxyde de titane qui se
révèle plus importante que ce que l’on pensait il y a encore quelques mois, ou celle des
nanotubes de carbone qui serait comparable à l’amiante, et dont la présence est commune dans
l’industrie comme dans les produits de consommation courante. La sécurité d’utilisation, qui
est le but affiché d’un règlement comme REACH, ne semble donc pas être atteinte pour ces
matériaux. Cette vision de la régulation vient aussi poser la question du caractère arbitraire de
la définition des nanomatériaux. Cette définition a été laborieuse à mettre en place, elle est à la
fois le fruit de discussions et concessions entre les parties, et d’une absence de consensus
scientifique. Le critère d’inclusion est double : le nanomatériau doit présenter au minimum
50% de particules mesurant entre 1 nm et 100 nm dans au moins une de leurs dimensions. Ce
seuil de 50% ne représente pas une réalité scientifique qui refléterait le seuil d’apparition de
propriétés spécifiques aux nanomatériaux, pas plus que la limite supérieure de taille fixée à 100
nm. La Commission européenne le précise dans les considérations de sa définition, et ajoute
même qu’une limite différentiée serait peut-être plus adaptée. Les propriétés spécifiques de la
nano-échelle ne seraient probablement pas moins présentes pour un objet présentant 49% de
particules de moins de 100 nm, et les 51% restants de 120 nm. La légitimé même de cette
définition pose donc question, et le fait que des matériaux aux mêmes propriétés ne tombent
pas sous les dispositions règlementaires spécifiques aux nanomatériaux du fait de cette
définition reste un problème. Malgré cela, cette définition ne semble pas être amenée à changer
pour le moment, notamment car elle est ce qui se rapproche le plus du consensus formulé par
les organisations de normalisation. Gardons à l’esprit que ces technologies sont relativement
nouvelles, et il est fréquent d’observer des latences et décalages entre l’apparition d’une
technologie et sa réglementation. Un marché en croissance comme celui des nanomatériaux
appuie l’intérêt de mener les études qui nous donneront les connaissances nécessaires à
l’ajustement de la réglementation. Les défenseurs de l’approche décrite dans ce paragraphe
arguent qu’il serait bien plus dommageable de priver la société des nombreuses avancées
promises par les nanotechnologies que d’encourir les risques liés à leur expansion.
- 103 -
D’autre part, au cours de ses évaluations et recommandations, la Commission
européenne a demandé à ce que le principe de précaution soit appliqué en matière de
nanotechnologies. Cette possibilité reste à considérer, dans un temps où l’on est enfin capables
d’évaluer les conséquences sanitaires et écologiques de matériaux utilisés depuis des décennies,
tels les plastiques et la découverte de leur effet de perturbateur endocrinien, ajouté au caractère
irréversible de certaines pollutions. La question de la nécessité d’une meilleure anticipation de
ce type de risque émerge, tout comme celle de l’application effective d’un principe de
précaution. Une telle approche demanderait à ce que des moyens d’évaluation spécifiques
soient fixés avant qu’un nanomatériau ne soit fabriqué à l’échelle industrielle.
Une issue à ce débat pourrait se trouver entre les deux points de vue, et correspond à
l’approche dont bénéficient les produits dont la sécurité est déjà évaluée la plus en détail : les
médicaments. L’AMM de ces derniers comporte des exigences en matière de caractérisation,
de compréhension des procédés de fabrication, de qualité, de stabilité et d’évaluation des
interactions en milieu biologique qui permettent l’établissement d’un rapport bénéfice/risque
pour chacun d’entre eux. L’évaluation d’un rapport entre le bénéfice et le risque apportés par
l’utilisation de nanomatériaux emmènerait vers une utilisation plus raisonnée de ces derniers.
Cependant, une telle méthodologie est fastidieuse à mettre en place, et n’est pas partagée par
tous les secteurs industriels. Actuellement, dans le cadre des produits de santé, l’impact sur la
santé est le seul critère pris en compte tant pour le bénéfice que pour le risque. Or, dans d’autres
secteurs comme l’alimentation, l’EFSA préconise de restreindre l’utilisation d’additifs
alimentaires à la quantité nécessaire à l’obtention de l’effet escompté, y compris si l’effet
escompté est la modification de la couleur de l’aliment ou autre critère esthétique. Un
ingrédient ou additif dangereux pour la santé ne peut pas être utilisé, mais dans le cas des
nanomatériaux, la toxicité soupçonnée n’étant pas prouvée, c’est ce principe de restriction de
la quantité qui a été rappelé par l’EFSA lors de sa dernière évaluation. Les mesures deviennent
alors impossibles à comparer entre elles. D’un côté, le risque pour la santé ou l’environnement
est censé inciter à limiter la quantité utilisée, mais du côté des bénéfices, c’est une gamme de
couleurs qui est l’échelle. Il en va de même pour de nombreux autres produits, comme en
cosmétique : les crèmes de protection solaire sont souvent citées car elles contiennent
fréquemment du dioxyde de titane. Le bénéfice d’éviter les mélanomes grâce à ce type de
protection est évident, mais il n’est pas établi de rapport entre ce bénéfice, et l’impact de
l’utilisation du dioxyde de titane. Dans la mesure où l’issue d’une telle comparaison est
incertaine à l’heure actuelle, que dire des dentifrices, pour lesquels le seul bénéfice du dioxyde
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de titane est de donner à la pâte une apparence blanche brillante ? La multiplication des
expositions qui en résulte est déterminante dans l’évaluation du risque lié à une substance.
C’est d’ailleurs l’approche du gouvernement français dans la suspension d’autorisation du
dioxyde de titane : cette suspension concerne l’alimentation, bien que cette substance soit
présente dans d’autre produits. L’exposition de l’organisme par ingestion semble comporter un
danger, mais ce qui fait que les médicaments ne sont pas concernés par cette interdiction repose
alors sur la différence entre la quantité de denrées alimentaires ingérées par rapport à celle de
médicaments, bien moins exposante.
Si un tel critère de rapport bénéfice/risque devait être mis en place pour l’utilisation des
matériaux dont la sécurité est incertaine, il ne pourrait de toute façon pas être établi sans des
moyens d’évaluation adaptés. Ces moyens sont précisément ce qui manque aujourd’hui à
l’évaluation toxicologique comme à l’évaluation règlementaire. La plupart des méthodes
utilisées jusqu’ici pour les matériaux classiques ne sont pas pertinentes dans l’évaluation des
nanoformes des matériaux. Les données de toxicologie sont donc peu fiables, les tests ne
traduisant pas forcément la réalité de la réactivité des nanomatériaux. Les progrès faits dans ce
domaine pourraient d’ailleurs avoir des conséquences règlementaires importantes : en effet, un
produit cosmétique doit présenter un dossier de sécurité qui prend en compte l’exposition
systémique aux différents ingrédients, afin d’assurer que dans les conditions normales
d’utilisation, le produit ne comporte pas de risque pour la santé. La détermination de la capacité
des nanoparticules à passer la couche épidermique pourrait remettre en cause l’évaluation de
la sécurité de nombreux produits, tout comme l’évaluation de la toxicité pulmonaire par
inhalation, exposition qui est probable lors de l’application d’un produit cosmétique. Ces
paramètres sont aujourd’hui évalués, mais avec les méthodes couramment utilisées pour des
matériaux « non-nano », qui ont montré leurs limites au cours d’études récentes.
Ainsi, un produit cosmétique, comme une crème de protection solaire, contenant des
nanoparticules ayant un effet systémique qui dépasse le cadre de la définition du produit
cosmétique pourrait se voir requalifié. D’autres conséquences sur l’évaluation règlementaire
des produits de santé basés sur les nanomatériaux peuvent être à envisager : les produits
frontières entre médicaments et dispositifs médicaux, tels que les produits injectables destinés
à s’accumuler autour ou dans un type cellulaire et à être éliminés par voie métabolique,
pourraient éventuellement devoir répondre de la réglementation des médicaments. En effet,
pour certains modes d’action à l’échelle nanométrique, il pourrait naitre parfois une ambiguïté
- 105 -
entre une action mécanique et une action pharmacologique, dans la mesure où les processus
biologiques peuvent être comparés à des actions mécaniques à l’échelle du nanomètre.
L’efficacité de l’encadrement des nanomatériaux est donc fortement mise en péril par
la rapidité d’évolution technologique et l’arrivée sur le marché des nanomatériaux, là où les
méthodes d’évaluation restent généralement inadaptées à ces produits. Ce rythme est très élevé
par rapport à la vitesse d’évaluation actuelle, ce qui ne pourrait garantir une utilisation sûre.
S’il est impossible d’encadrer en utilisant les approches que l’on connaît, il devient plus
pertinent d’envisager l’adoption de méthodes d’évaluation différentes, comme celles suggérées
par le projet de recherche NanoReg2 : trouver des critères de regroupements pour faciliter
l’évaluation des nanoformes des substances, permettant ainsi de les soumettre aux tests
pertinents pour leur catégorie ; et adopter une conception qui prend en compte la sécurité dès
les premières phases de la conceptualisation.
Pour conclure, les progrès médicaux liés aux nanotechnologies sont majeurs, mais les
risques liés à l’utilisation des nanomatériaux pourraient limiter leur potentiel. Or, la toxicité de
ces derniers semble largement dépendante du niveau d’exposition et de sa durée. Pour profiter
- 106 -
pleinement des grands progrès médicaux dus aux nanotechnologies, il est d’abord
indispensable de mettre en place des systèmes d’évaluation spécifiques et pertinents, afin de
préserver la population et l’environnement d’expositions qui pourraient être délétères.
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- 122 -
Annexes
- 123 -
Annexe I
Exemples de nanomatériaux utilisés dans le secteur de la santé et leurs potentiels dangers [54]
Nanomateriaux
A l’inhalation, il y a des preuves que certains type de nanomatériaux a base de carbone
à base de
peuvent provoquer des maladies pulmonaires, avec des effets similaires à l’amiante.
carbone
Malgré une applicabilité étendue dans le domaine pharmaceutique, par exemple dans
Dendrimères l'administration de médicaments anticancéreux, l'utilisation de dendrimères dans le
corps humain est limitée en raison de sa toxicité inhérente. Il y a eu un cas de dermatite
de contact de type érythème-multiforme résultant d'une exposition aux dendrimères.
Les particules de TiO2, lorsqu'elles sont inhalées, ont été classées par le Centre
international de recherche sur le cancer (CIRC) dans le groupe 2B, «potentiellement
Dioxyde de cancérogène pour l'homme». Aux États-Unis, le NIOSH (Institut national pour la
titane (TiO2) sécurité et la santé au travail) a recommandé une limite d'exposition inférieure pour
les particules ultrafines de TiO2: 0,3 mg / m3 pour les nanoparticules de TiO2 (<100
nm) contre 2,4 mg / m3 pour les particules fines (> 100 nm).
Nanoparticules La toxicité des nanoparticules d’or, inhalées par les rats, a été étudiée et une
d’or accumulation d’or dans les poumons et les reins a été observée.
- 124 -
Annexe II
Annexe V du règlement REACH concernant les substances exemptées d’enregistrement.
- 125 -
Serment de Galien
Je jure, en présence des maîtres de la faculté, des conseillers de l’ordre des pharmaciens et de
mes condisciples :
D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma
reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;
En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les
mœurs et favoriser des actes criminels.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
- 126 -
Résumé
Mots clés :
Nanotechnologies Nanomatériaux