Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Combien de fois avez-vous fait machine arrière
après avoir voulu changer quelque chose dans
votre vie, infléchir votre chemin ou en dessiner
un nouveau ? Combien de fois n’avez-vous pas
écouté vos aspirations profondes, vous êtes-vous
laissé influencer, ou tout simplement avez-vous
cédé à la facilité et suivi une voie qui n’était pas
la vôtre ?
L’ambition de cet ouvrage est de montrer qu’à tout
âge il est possible de prendre un autre chemin, de
franchir vos barrières intérieures et de choisir la vie qui
vous correspond. À l’aide de nombreux exercices, de
récits de cas vécus et de pistes de réflexion, l’auteur
vous accompagne dans votre quête et vous aide à
mettre en adéquation vos projets de vie professionnels
et personnels. Il vous fournit également des conseils
pratiques et des outils concrets pour passer à
l’action.
Vous aussi, partez à la découverte de votre singularité
et construisez dès maintenant votre légende
personnelle !
et si est une collection d’ouvrages mode
d’emploi, écrits dans un style simple et
dynamique, destinée à vous faciliter la vie au
boulot, dans votre vie perso et dans vos
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
relations.
Rédigé par un ou des experts du sujet,
chaque ouvrage propose des méthodes, des
outils, des conseils et des exercices pour
dépasser vos blocages et changer
durablement.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
au sommaire
Devenir ce que j’ai choisi d’être
Creuser le même sillon ou sortir des
sentiers battus ?
Sur le fleuve du temps
Les quatre saisons de la vie
Le sentier de l’excellence
l’auteur
Gilles Noblet aide ses clients à mettre leurs talents
en lumière et à créer une cohérence entre projet de
vie professionnel et personnel. Sous le label Passage
de cAp (www.passagedecap.fr), il exerce une activité
de conseil en Évolution professionnelle (bilan de
compétences socio-professionnel, aide à la mobilité
interne et externe, coaching d’orientation et de
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carrière) et Marque personnelle (storytelling &
personal branding). Il anime le pôle « Évolution
professionnelle » de l’Institut Map’UP qui regroupe
une trentaine de praticiens des ressources humaines.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
et si
une collection dirigée par
Stéphanie Brouard. Avec une formation
initiale en ingénierie économique et gestion des
ressources humaines, et plus de 12 ans d’expérience
dans différents cabinets de conseil et formation
(Cegos, EFE-CFPJ, BPI Groupe), Stéphanie est
aujourd’hui consultante au sein de Kea Prime, filiale
de Kea&Partners. Elle conçoit des dispositifs à
destination des managers et de leurs équipes pour
les accompagner dans le développement de leur
efficacité professionnelle et personnelle. Elle est
spécialisée en ingénierie pédagogique, toujours à la
recherche d’approches et de solutions innovantes
avec deux idées forces : l’efficacité et le plaisir.
Fabrice Daverio. Après avoir été manager
chez L’Oréal et LVMH, Fabrice Daverio est devenu
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
consultant, formateur et coach. Formé au coaching,
analyse transactionnelle, approche systémique et
communication d’adhésion, il dirige aujourd’hui le
CFPJ Entreprises et Leadership, département du
Centre de Formation et de Perfectionnement des
Journalistes qui forme à la communication. Fabrice
conçoit et anime des formations au leadership et à la
communication d’influence. Il a traduit avec d’autres
consultants l’ouvrage de référence sur la Théorie
Organisationnelle de Berne, co-écrit et co-coordonné
plusieurs ouvrages de communication, développement
personnel et management.
dans la même collection
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Gilles Noblet
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Et si
je choisissais ma vie !
Trouver sa voie
mode d’emploi
Sous la direction de Stéphanie Brouard
et Fabrice Daverio
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Groupe Eyrolles
61, Bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Dans la même collection :
Et si j’assurais en public !, de Gracco Gracci
Et si je supportais mieux les cons !, de Bruno Adler
À paraître :
Et si je matais mon chef !, de Nathalie Schipounoff et
Stéphane Malochet
Et si je prenais mon temps !, de Catherine Berliet
Et si je me mettais à la formation !, de Stéphanie Brouard
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de
reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage,
sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur
ou du Centre Français d’Exploitation du Droit de Copie, 20, rue
des Grands-Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2012
ISBN : 978-2-212-55458-8
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Sommaire
Introduction IX
Chapitre 1
Devenir ce que j’ai choisi d’être
Croire en sa bonne étoile 3
Plonger dans I’Inconnu 5
Les clés pour changer 8
Mieux cerner sa motivation 8
Respirer un grand bol d’air frais 10
Devenir l’architecte de sa vie 13
Et pourquoi changer ? 15
Essayez quand même 18
Chapitre 2
Creuser le même sillon ou sortir
des sentiers battus ?
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Un chemin bien tracé 25
Les chemins de traverse 27
Les clés pour changer 29
Des métaphores plein la tête 29
Contacter le héros qui est en soi 31
Affronter le dragon 33
Et pourquoi changer ? 36
Essayez quand même 38
Chapitre 3
Sur le fleuve du temps
Se libérer des chaînes du passé 47
Le futur ne se laisse pas mettre en boîte 49
Les clés pour changer 51
Revisiter son passé 51
Changer le présent 54
Se projeter dans le futur 56
Et pourquoi changer ? 58
Essayez quand même 60
Chapitre 4
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Les quatre saisons de la vie
L’art de la métamorphose 69
Les clés pour changer 73
La créativité, pilier de I’orientation 73
Trouver sa vocation 74
Et pourquoi changer ? 77
Essayez quand même 79
Chapitre 5
Le sentier de I’excellence
Ambassadeur de la joie 87
Abonnée aux prix d’excellence 89
Les clés pour changer 91
Mon mécanisme d’excellence 91
Une boussole pour bien naviguer 93
Une carte pour trouver sa voix 95
Et pourquoi changer ? 100
Essayez quand même 101
Table des exercices 107
Bibliographie des ouvrages cités 109
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Introduction
Combien de fois avez-vous fait machine arrière après
avoir voulu changer quelque chose dans votre vie et
infléchir votre chemin ou en dessiner un nouveau ? Le
plus difficile est souvent de se faire confiance, c’est-à-
dire de s’écouter soi-même sans se mentir.
La pression de l’entourage et de l’éducation nous
pousse à articuler notre destin personnel avec des
ambitions professionnelles qui sont rarement les
nôtres. Nos rêves finissent par se briser à cause de
notre passivité et de notre résignation. Endormis,
nous n’osons plus nous réveiller et nous appuyer sur
notre singularité et nos points forts pour emprunter le
chemin qui pourrait nous conduire vers la meilleure
version de nous-mêmes.
À tout âge, on devrait pouvoir se reconnaître dans ce
que l’on fait, savoir ce que l’on porte en soi et ce que
l’on veut, être connecté avec ce qui nous rend
pleinement vivant. Mener la vie qui nous correspond,
voilà ce que chacun de nous souhaite. Encore faut-il
connaître ses aspirations profondes et la combinaison
unique de ses talents !
Les talents naturels sont la source de l’excellence. Ils
sont les semences de votre grandeur personnelle. Les
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découvrir, les développer et les exploiter conduit à
franchir des barrières intérieures et extérieures. C’est
un processus normal de croissance, et l’aventure de
toute une vie.
L’ambition de cet ouvrage est de vous montrer qu’il
est possible de « choisir sa vie ». Elle est aussi de
vous donner ou de vous suggérer des outils qui vous
aideront à vous engager dans cette quête.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Chapitre 1
Devenir ce que j’ai choisi
d’être
Après avoir lu ce chapitre, vous saurez ce qui
vous motive dans le travail, vous aurez envie de
savoir ce qui vous fait courir dans la vie et vous
serez capable de donner une nouvelle impulsion
à votre chemin de vie.
« Quel courage il faut, à certains moments, pour
choisir la vie. » Henrik Ibsen
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Répondre à l’appel de la vie, c’est trouver la force de
tracer sa voie malgré les obstacles placés sur notre
chemin. Nous n’avons qu’une vie. Faut-il donc la
gâcher à ne pas devenir ce que l’on pourrait être ? La
vie nous invite à prendre conscience de ce qui nous
rend plus vivant. Mais elle nous défie en nous
demandant d’agir. Le secret est de s’engager dans
une quête pour devenir l’architecte de sa vie. Vous
êtes la seule personne habilitée à imaginer votre
chemin de vie.
Croire en sa bonne étoile
On lui répétait tout le temps qu’il était nul. Jean-
Gabriel aurait pu jeter l’éponge en pleurant sur son
sort. Mais, après plusieurs échecs cuisants au bac, il
a finalement décroché le fameux sésame qui lui a
ouvert l’accès aux études supérieures. Une leçon
pour ceux qui ne croient plus en eux. « J’ai vingt-sept
ans et j’ai eu mon bac après trois échecs, et au bout
de la quatrième fois après moult épreuves », confie-t-
il. Sa hargne et sa forte volonté l’ont sauvé du
naufrage et lui ont permis d’atteindre l’objectif qu’il
s’était fixé. Ceci au prix de gros sacrifices.
Il a suivi une scolarité chaotique et a redoublé cinq
fois car il a toujours eu de grosses difficultés de
concentration. « On me disait constamment que
j’étais un bon à rien, ce que j’ai cru pendant
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
longtemps. » Arrivé en terminale L, il fait une grosse
dépression suite à une déception amoureuse. Il est
recalé une première fois.
Il ne perd pas courage puisqu’il se réinscrit les deux
années suivantes. C’est de nouveau un échec. « Sur
le conseil de mes proches je me suis mis à bosser
dans le secteur social. » Il s’occupe alors de
toxicomanes et de personnes handicapées, porté par
ce désir de revanche sur lui-même. « J’ai compris
qu’il y avait au-dessus de moi une force extérieure qui
me poussait, qui me donnait la niaque, qui me
permettait de me surpasser. »
Quelques années plus tard, il s’inscrit à la fac pour
repasser son bac. Durant cette année scolaire, il
bûche comme un malade, soutenu par ses amis
rencontrés à l’université. Il est finalement reçu au
DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires)
avec mention « assez bien ». Sa persévérance a fini
par payer.
À ceux qui ont du mal dans leurs études, il dit :
« N’ayez pas peur, ayez confiance en vous ! » « J’ai
décidé, à long terme, de m’occuper de jeunes en
difficulté parce que je crois en eux et que je suis
persuadé qu’il y a chez eux une part de cristal
comme dans chaque être. » Son succès lui a permis
de suivre une formation, avec la fondation d’Auteuil,
au brevet professionnel de la jeunesse populaire et du
sport en alternance dans une ferme pédagogique,
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
avec comme projet celui de devenir éducateur dans
l’environnement. « Pour sensibiliser les jeunes à la
protection de la nature, c’est-à-dire de notre
patrimoine », explique-t-il. « Rien n’est impossible à
celui qui croit en lui et ne lâche pas prise », conclut-il.
Plonger dans l’inconnu
À vingt ans, Marine1 a osé plonger dans l’inconnu en
créant son entreprise de coiffure à domicile. « S’il est
vrai qu’au début, on est hésitant, que la peur prend le
dessus, on est très vite aspiré par une spirale qui
décoiffe. » Sa clientèle ne cesse d’augmenter et, un
an après cette création, le bilan est assez positif.
Peut-être parce qu’elle a su garder les pieds sur terre
en trouvant le moyen de faire face aux périodes
creuses. « Les périodes creuses sont la bête noire
des indépendants. Or, comme dans certains secteurs
sous tension, il y a pénurie de main-d’œuvre et que le
travail ne me fait pas peur, je relève les manches et j’y
vais. » À terme, son but est d’ouvrir son salon de
coiffure.
Le week-end, c’est souvent comptabilité et
paperasse. Ce qui ne la gêne pas outre mesure, car
elle a dû prendre des responsabilités très tôt, au
divorce de ses parents. « Maman m’a élevée seule et
j’ai vite compris que, dans la vie, on ne nous donne
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rien. À vingt ans, je déborde d’énergie, je m’amuse, je
fais du sport, mais je travaille aussi énormément.
C’est de famille puisque maman est chef d’entreprise
dans l’immobilier et que papa s’est mis à son compte
dans la rénovation de bâtiments... Je marche donc
sur leurs pas. »
Elle prend toujours conseil auprès de ses parents qui
lui font part de leur expérience. Non pas qu’elle se
laisse influencer, mais parce que leur âge leur permet
de voir les choses et de les aborder d’une façon
différente de la sienne. « Disons qu’à vingt ans, on a
tendance à foncer dans le mur, même si l’on sait que
c’est un mur. À leur âge, avec leur expérience, ils me
disent comment le contourner. »
Elle souhaite élargir sa clientèle grâce au bouche-à-
oreille. Elle tente de se faire connaître dans les
maisons de retraite, les hôpitaux et les logements
seniors car ce genre de clientèle la touche beaucoup.
« Je pourrai leur amener ma jeunesse et une nouvelle
coupe de cheveux. Ils me raconteront leur passé.
Coiffeuse, c’est un peu l’aventure humaine. Les gens
se confient et se dévoilent. Je suis une parenthèse
dans une tranche de vie. Ça vaut tous les psys, et en
plus on en sort bien coiffé ! »
Vu et entendu à la terrasse
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d’un café
Les clés pour changer
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MIEUX CERNER SA MOTIVATION
Qu’est-ce qui vous motive dans la vie ? Que
recherchez-vous vraiment quand vous agissez ?
Faites une pause pour laisser émerger les images,
les pensées, les sensations qui révèlent ce qui vous
donne du « peps » et vous fait avancer.
Sans motivation, sans destination, notre route se
transforme en chemin de croix. Chacun de nous a, en
lui, des réserves d’énergie qui ne demandent qu’à
s’investir dans les réalisations les plus variées. En
prendre conscience est un atout pour faire des choix
de vie pertinents. Il y a une force en vous qui
s’apparente à des ressorts prêts à se détendre. À
vous de la canaliser pour vous orienter, ou vous
réorienter, vers un style de carrière qui répond à vos
attentes profondes. Seulement voilà : les ressorts de
motivation sont différents d’une personne à l’autre.
À noter
Certains vont aimer se spécialiser dans
un secteur ou un type de travail qui les
passionne. Ils auront envie d’approfondir
toujours plus leurs connaissances.
D’autres vont souhaiter exercer de
hautes responsabilités et devenir des
cadres dirigeants. C’est le rêve de
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
nombreuses personnes, jeunes ou
moins jeunes.
Pour d’autres, c’est le sentiment
d’indépendance qui prime. Ils ont besoin
de se sentir libres et sont motivés par
un travail où l’on peut s’organiser avec
beaucoup d’autonomie et de souplesse.
Certains veulent trouver un poste stable
et un travail avec des objectifs
clairement définis. Ils recherchent la
sécurité de l’emploi et les avantages
sociaux.
D’autres sont tenaillés par le désir de
devenir entrepreneurs. Ils sont prêts à
prendre des risques, et même à
accumuler des dettes pour créer leur
propre affaire.
D’autres, encore, souhaitent servir les
autres ou se dévouer à une cause pour
transformer le monde et leur
environnement.
Certains, friands de « paris difficiles et
de missions impossibles », rêvent de se
donner des défis et de vaincre les
obstacles pour gagner des
compétitions.
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Noémie, vingt-cinq ans, juriste, s’est sentie
concernée par cette approche. Sur le portail « Réussir
ma vie » (www.reussirmavie.net), elle a passé le test
« Atout Motivation ». Basé sur la théorie des besoins
et des motivations de Abraham Maslow, il analyse dix
valeurs fondamentales au travail et présente une
synthèse gratuite des résultats. « Je me suis
retrouvée dans le profil qui m’a été attribué par ce
test. J’ai compris que j’avais besoin avant tout de
stabilité, ce qui m’a conduit à abandonner la
profession d’avocat – avec un statut de libéral – pour
travailler comme cadre dans une banque. »
La pyramide de Maslow hiérarchise les besoins
humains
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Source : © Passage de Cap.
RESPIRER UN GRAND BOL D’AIR FRAIS
Certains obstacles sont des illusions. Je vous
propose d’en faire l’expérience par vous-même.
Posez-vous les deux questions suivantes : qu’est-ce
qui m’interdit de m’accepter tel que je suis ? À quoi
pourrait ressembler cet obstacle entre moi et moi-
même ?
Observez autour de vous : certaines personnes
colorent de leur patte personnelle les actes les plus
quotidiens. Entre leurs mains, un simple pique-nique
devient une fête inoubliable ; un dossier rébarbatif, un
thriller passionnant. Paul, ébéniste à la campagne,
manquait de commandes. Il a alors décidé de
transformer sa maison en un gîte d’étape plein de
charme. Aujourd’hui, ses meubles, exposés, trouvent
de nombreux acheteurs.
Si vous n’avez pas d’idées, imaginez que cet obstacle
a la forme d’un précipice. Dessinez un pont suspendu
qui enjambe ce précipice. Qui apercevez-vous sur
l’autre rive ? En quoi cette autre personne est-elle
différente de vous maintenant ? S’agit-il d’une
illusion ?
Écoutez le cri du cœur de Pierre, ingénieur, qui s’est
écarté de ce qui le nourrit dans le fond : « J’ai
cinquante ans. À court terme, je dois retrouver un job.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
C’est la nécessité immédiate. Mais après... Je
constate que si j’avais pu choisir, je me serais orienté
vers une autre voie. J’aurais investi pour développer
une entreprise d’accastillage. » Cela résonne-t-il en
vous ? De quelle façon ?
Pierre n’a jamais pris le temps de s’arrêter pour écrire
noir sur blanc ce qui le faisait courir dans la vie. Se
donner régulièrement le temps de faire le bilan de sa
vie, c’est s’offrir la possibilité de la gouverner et de lui
donner une nouvelle impulsion. Voulezvous laisser
aux autres, aux circonstances, à la chance, le soin
d’orienter votre vie ? Non, certainement pas ! Changer,
c’est abandonner ses habitudes de pensée et
renoncer à des certitudes qui apportent un certain
confort.
Exercice
CONFIEZ-VOUS À UN AMI
Prenez le temps d’examiner sereinement ce qui vous fait
courir dans la vie. Après avoir réfléchi, rédigez une lettre à un
ami pour lui confier vos découvertes. Dans le post-scriptum,
sous votre signature, n’oubliez pas de mentionner les
croyances qui vous limitent et vous retiennent parfois dans les
starting-blocks.
Allez, êtes-vous prêt à vous rendre encore plus loin ?
Je vous propose de respirer un grand bol d’air frais en
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
créant votre PRPR (plan de renouveau personnel
révisable) chaque mois, chaque trimestre ou chaque
semestre. Quelle expérience auriezvous envie de
faire ? Quel type de personnalité aimeriez-vous
rencontrer ? Quel désir vital aimeriez-vous satisfaire ?
Quelles compétences souhaiteriez-vous améliorer ou
acquérir ? Dans quel projet aimeriez-vous vous
lancer ?
Ce n’est pas toujours facile de s’épanouir dans son métier. Une
solution pour ne pas déprimer est alors de s’investir en dehors
de son travail et d’y faire ce que l’on aime ou ce à quoi l’on
croit. Une personne sur sept est bénévole dans une
association. La France compte un million d’associations
actives jouant un rôle essentiel : sport, culture, loisirs, santé,
enseignement, action sociale et solidaire, formation, défense
des droits. Certains s’y ressourcent et trouvent une nouvelle
respiration.
Pouvoir respirer ou tester de nouveaux possibles, c’est aussi la
vertu du congé sabbatique, dont la durée est comprise entre
six mois et un an. Il permet de suspendre son contrat de
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travail afin de réaliser un projet personnel. Pendant son
congé, le salarié peut même travailler dans une autre
entreprise ou créer sa propre entreprise, sous réserve de ne
pas se livrer à une concurrence déloyale vis-à-vis de son
employeur principal. À l’issue du congé sabbatique, on a la
garantie de retrouver son précédent emploi ou un emploi
similaire assorti d’une rémunération au moins équivalente.
Vous pouvez utiliser les droits acquis sur votre compte épargne
temps pour financer ce type de congé, mais ne comptez pas
être rémunéré.
DEVENIR L’ARCHITECTE DE SA VIE
Doit-on attendre d’être bousculé par la vie pour
prendre conscience de notre désir de vivre pleinement
ce que l’on porte en nous et se poser la question :
« Et après ? » Croyez-vous que chacun a le pouvoir
de suivre un chemin de vie qui lui permette d’exprimer
ses qualités et d’imprimer sa marque ? L’architecte
de sa vie est celui qui est animé par l’envie de prendre
en main son destin.
« Être l’architecte de sa vie. N’est-ce pas ce que vous
faites depuis votre naissance ? Depuis ce jour où
vous avez tendu la main pour attraper un doigt, depuis
que vous avez commencé à rire et à jouer, depuis que
vous êtes parti à l’aventure à quatre pattes, depuis
que vous avez lâché les mains et vous êtes mis à
marcher pour la première fois, depuis qu’avec énergie
et persévérance vous avez appris à parler, à
communiquer ? », nous dit Laurent Delbrouck,
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
accompagnateur. Le fil conducteur de son chemin de
vie est l’architecture et l’ouverture du cœur.
Adolescent, il s’engage dans le scoutisme et l’action
humanitaire. Après des études d’architecture, il se
spécialise dans la bioconstruction durable de
maisons en bois et la rénovation. Un accident de
santé le pousse à se remettre en question et à
emprunter de nouvelles voies alimentées par la
pratique du yoga. Il devient clown hospitalier, conteur,
musicien, cofondateur d’une association qui a pour
objectif l’intégration dans la société des personnes
dites « handicapées ». Aujourd’hui, il se présente
comme celui qui nous donne envie de devenir
l’architecte de notre vie.
À noter
À l’image d’une maison, l’être humain se construit petit à
petit. Le terrain, c’est nos talents innés et tout notre
héritage familial, culturel... Les murs sont les limites que
nous nous fixons et qui délimitent notre territoire. Les
fenêtres et les baies vitrées laissent passer la lumière qui
éclaire notre vie. La charpente équilibre les forces
présentes dans notre vie. Le toit nous protège des
intempéries, des tempêtes affectives et des orages
relationnels, autant que des désirs excessifs. Les portes
sont nos mains tendues vers les autres en signe de
bienvenue, mais elles montrent aussi la limite à ne pas
franchir. Les égouts sont les nettoyages nécessaires
(croyances figées et habitudes). L’eau est présente partout.
Elle est la vie qui coule en nous et que nous partageons.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Avez-vous envie de construire et d’habiter une
nouvelle maison – ou un nouvel appartement – plus
spacieuse et plus conforme à vos besoins ? Si c’est
le cas, dessinez-la et affichez votre dessin sur le mur.
Regardez-le avec attention et notez les commentaires
qu’il vous inspire. Répondez ensuite à la question :
« Qu’ai-je envie de changer dans ma vie ? »
Souhaitez-vous impressionner favorablement un recruteur ?
Avoir son blog « métier » peut s’avérer être un bon outil.
Certains s’en servent pour valoriser leurs compétences,
montrer leurs centres d’intérêt et afficher leur ambition
d’atteindre un nouvel horizon professionnel. C’est ce qu’a fait
Jacques pour favoriser son changement de cap. Son blog
métier lui a permis d’accroître sa visibilité en dehors de son
réseau habituel, d’augmenter sa légitimité et de démontrer
aux recruteurs qu’il est un candidat valable avec lequel il faut
compter, malgré son manque d’expérience dans le secteur où
il souhaite travailler.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
D’accord/pas d’accord
IL NE FAUT PAS CHANGER TANT QUE L’ON NE
SAIT PAS PRÉCISÉMENT CE QUE L’ON VEUT
FAIRE
Lâcher la proie pour l’ombre, c’est prendre le risque de se
tromper de chemin.
Pourquoi, en attendant d’y voir plus clair, ne pas faire ce qui
nous plaît en tant que bénévole ou tenter de nouvelles
expériences ?
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Et pourquoi changer ?
Vous voulez trouver votre voie en devenant l’architecte
de votre vie. Très bien ! Demandez-vous quand même
ce que vous êtes prêt à perdre du point de vue de
votre carrière et du point de vue familial. Êtes-vous
prêt à investir de l’argent et à en perdre le cas
échéant, à mettre en jeu votre réputation ? Qu’est-ce
qui vous inquiète le plus et pourrait éventuellement
vous stopper dans votre élan ? Ouah ! Se poser
toutes ces questions refroidit pas mal.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Le styliste Paul Smith est une référence absolue en
matière d’élégance masculine. Ce vrai British avoue,
sans renier son talent, n’avoir jamais vraiment rêvé de
posséder une grosse affaire ou d’être populaire. « Ce
que j’ai toujours voulu, c’est passer une bonne
journée », dit-il. Rien ne le prédestinait à la haute
couture. Enfant, il voulait faire du vélo. Mais à dix-sept
ans, un accident le contraint à arrêter. C’est par
amour pour sa femme qu’il va se lancer dans la mode
et ouvrir une première boutique.
Parfois, le rythme quotidien est tellement dur que l’on
a besoin de s’évader par la pensée. « Le soir, on
discute avec mon mari. Il bosse énormément et rêve
de tout plaquer pour faire le tour du monde et
s’installer à l’étranger pour y travailler. Bali nous fait
rêver. On en parle, mais ça en reste là. Rien de
concret ne se passe. Du coup, pour moi, ça reste du
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
domaine du rêve. C’est qu’à Paris, on assure avec
nos deux salaires, même si l’on est épuisés. Quitter
notre maison, embarquer les enfants dans une
aventure sans lendemain, ça ne me parle pas.
Pourtant, j’ai envie d’une rupture dans ma vie », confie
Annabelle.
À noter
Pour Bob Aubrey, CEO de Metizo, toute personne a la
capacité de définir une stratégie d’existence et de la
mettre en pratique. Ce qu’il appelle l’« entreprise de soi »
permet de trouver un équilibre entre les aspirations
personnelles et professionnelles. « En me considérant
moi-même comme une entreprise, j’aspire, certes, à mon
propre accomplissement. Mais le mien n’exclut pas celui
de l’autre. Bien au contraire, il l’entraîne 2. » L’« entreprise
de soi » n’est en rien incompatible avec le statut de
salarié car elle ne dépend pas de la nature du contrat de
travail. La première étape consiste à travailler sur son
identité, puis à se positionner avec cette identité sur un
marché. « Ce ne sont pas toujours les plus remarquables
de vos qualités qui sont les plus vendables3 », note Bob
Aubrey.
Essayez quand même
Aujourd’hui, en France, nombreux sont ceux qui ont
le sentiment de perdre la maîtrise de leur destin :
certains médecins généralistes voient leur statut
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
social se dégrader depuis vingt ans, certains cadres
peinent de plus en plus à trouver leur place dans
l’entreprise, certains agriculteurs ont le sentiment que
leur vie dépend de quelques spéculateurs, certains
ouvriers à qui l’on demande toujours plus d’effort de
productivité vivent dans l’angoisse d’une prochaine
délocalisation.
La liberté d’entreprendre reste une opportunité à saisir
pour qui veut imprimer sa marque en devenant
propriétaire des résultats de son travail. C’est aussi,
parfois, la dernière chance de s’en sortir quand on a
perdu un emploi salarié. Seulement, créer une
entreprise revient souvent à se battre seul contre un
univers qui semble hostile. Tout chef d’entreprise
doute, au démarrage, par manque d’expérience, de
ses capacités. Mais il a l’espoir de devenir quelqu’un
d’autre grâce à une idée qui peut non seulement
modifier sa vie, mais aussi la transformer. Selon
l’Académie du grand prix de l’entrepreneur, il
existerait chez les entrepreneurs des groupes
surreprésentés : ceux qui succèdent à des
entrepreneurs, les enfants uniques, ceux qui ont
perdu un parent très tôt.
Existe-t-il pour autant un profil type ? Pour Maurice
Ligot, ancien ministre, sénateur et auteur de Osez
entreprendre4 , ce profil type n’existe pas : « J’ai été
maire de la ville de Cholet pendant trente ans. Il faut
savoir que le pays a vécu isolé après la Révolution.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Les meilleurs ne sont pas partis sur Paris. Ils ont
créé des entreprises très modestes. Qu’est-ce qui a
fait la richesse de cette région ? J’ai étudié l’histoire
de quinze personnes qui, à elles seules, ont créé 10
000 emplois. Au départ, il n’y a pas toujours l’idée de
s’enrichir. C’est un capitalisme sans capital. Le vrai
créateur se lance sans avoir fait ses comptes. C’est
l’aventure, c’est l’inconnu. Beaucoup me disent : “J’ai
fait vivre mon entreprise avec ce que me rapportait
mon métier précédent.” Souvent, il faut faire un
sacrifice avant de s’enrichir. La famille s’interroge
énormément. » Il faut une ambition chez le créateur,
la volonté d’être seul dans un combat. « Même s’il est
entouré d’une petite équipe, celui qui fait le saut
ressent une grande solitude, souligne Maurice Ligot. Il
marche à vue dans le brouillard pendant une période
plus ou moins longue. Le moteur est en général
l’idée. Mais, pour beaucoup, ce sont aussi les
circonstances, les rencontres. Un agriculteur a dit un
jour à ses fils qu’il y avait de l’avenir dans le canard.
Cela a débouché sur la production du Caneton
d’Anjou. Souvent, créer revient à faire comme les
autres, mais différemment. »
Bon à savoir
L’association « 100 000 entrepreneurs » a pour vocation
de transmettre la culture d’entreprendre à travers son blog
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
(http://100000entrepreneurs.com). Elle a lancé en Île-de-
France, avec d’autres acteurs, la Fondation Croissance
responsable. Aujourd’hui, une centaine d’entreprises
signataires du Manifeste de la Fondation s’engagent à
accueillir enseignants et conseillers d’orientation pendant
une à deux semaines pour un stage de découverte de
l’entreprise.
L’association « Jeunesse et Entreprises » (www.jeunesse-
entreprises.com), fondée par Yvon Gattaz, a piloté une
enquête sur le thème « Les jeunes et l’entreprise idéale ».
À la question « Dans quel type d’entreprise aimeriez-vous
idéalement travailler ? », les jeunes répondent : à 21 %
dans une entreprise où les initiatives et les responsabilités
des salariés sont favorisées ; à 16 % dans une entreprise
où les salariés sont associés aux décisions ; à 12 % dans
une entreprise où l’éthique et la responsabilité sociale
sont prioritaires ; à 10 % dans une entreprise reconnue au
niveau international ; à 6 % dans une entreprise où le
patron est charismatique 5.
Vous avez envie d’écouter des témoignages de
professionnels ? Pourquoi ne pas vous brancher sur
Demain TV – accessible via la TNT en Île-de-France –
qui est la chaîne de l’emploi et de la formation
(www.demain.fr) ? L’Étudiant propose sur son site Web
(www.letudiant.fr) un volet TV avec des reportages sur des
métiers aussi divers qu’ostéopathe, moniteur de sport,
conservateur du patrimoine. L’ONISEP, service public
d’information sur l’orientation, présente sa TV sur le Web
(http://oniseptv.onisep.fr/). L’AFPA a aussi créé sa Web TV
(http://metiers.webtv.afpa.fr), qui propose des plateaux
télévisés avec des invités parlant de leur métier. Sur le
canal des métiers (http://www.lecanaldesmetiers.tv/), 12
000 métiers sont référencés et 2 000 vidéos peuvent être
visionnées.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Pro/perso
LA QUALITÉ DE VIE COMME MOTEUR
Près de 80 000 jeunes « montent » chaque année à
Paris pour tracer leur chemin. Après ses études,
Charlotte n’a jamais quitté la capitale. Cette Picarde,
qui a travaillé pendant quinze ans dans des banques
d’affaires, vient de créer une société de conseil
financier spécialisée dans les énergies renouvelables.
« Vivre à Paris, ça veut dire laisser des choses de
côté, en particulier la tranquillité, et tout faire au pas
de course. Quand je retourne à Amiens, on me
qualifie d’impatiente, d’arrogante. »
Besoin de retrouver ses racines, marre de la foule, du
stress, de la pollution ? Pour beaucoup de
Franciliens, le lieu de vie idéal se situe en province.
Ils sont 200 000 par an à migrer vers les grandes
métropoles régionales, mais aussi les villes
moyennes et les départements à dominante rurale. Et
peu d’entre eux déménagent à cause de la perte de
leur emploi, ou même d’une séparation. Le climat, la
beauté des paysages, l’envie d’offrir à ses enfants un
cadre de vie agréable, le besoin de se rapprocher de
sa famille et de ses amis arrivent en tête des raisons
au désir de changer de lieu de résidence.
Le déclic du grand départ survient en moyenne entre
le premier et le second enfant. Mais tous sont
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
concernés : le jeune diplômé qui veut débuter sa
carrière dans le Sud-Ouest, le senior qui rêve d’ouvrir
une maison d’hôtes dans le Cantal, l’ingénieur
expérimenté qui souhaite travailler à Grenoble,
l’employée qui projette d’ouvrir une activité en
franchise en Picardie, le quadra en reconversion qui
veut devenir exploitant agricole dans la Meuse. Après
les flux migratoires marqués par l’industrialisation,
l’exode rural et l’installation en zone urbaine de
production, aujourd’hui ce sont donc les choix
personnels de résidence qui semblent primer. À
l’exemple d’Éric, quarante-huit ans, ex-cadre d’une
multinationale. Il a quitté la banlieue parisienne et
opéré un changement de vie à cent quatre-vingts
degrés. Exit la voiture de fonction, les déjeuners
d’affaires et les pressions liées à son job. Il s’est
reconverti en artisan taxi près de Toulon. Il a ainsi pu
se rapprocher de sa famille qu’il rejoignait seulement
tous les week-ends depuis quinze ans.
1. D’après une interview publiée par L’est-éclair du 30
octobre 2011.
2. Bob Aubrey, L’Entreprise de soi, Flammarion,
2000.
3. Idem.
4. Maurice Ligot, Osez entreprendre, Coiffard, 2003.
5. Source : étude OpinionWay parue en septembre
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2011.
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Chapitre 2
Creuser le même sillon
ou sortir des sentiers
battus ?
Après avoir lu ce chapitre, vous aurez pris
conscience de la puissance des métaphores qui
orientent votre vie, vous aurez peut-être envie de
briser la force de l’habitude et de vous étonner en
franchissant un seuil annonçant un nouveau
cycle de vie ; vous pourrez demander au héros
qui est en vous de vous soutenir dans les
passages difficiles.
« Les sentiers battus n’offrent guère de richesse ;
les autres en sont pleins.»
Jean Giono, La Chasse au bonheur
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Nous avons tous en nous un laboureur et un
explorateur. Ces deux figures incontournables ont des
choses à nous dire. L’une nous conseille de creuser
le même sillon, l’autre de sortir des sentiers battus.
Paradoxalement, toutes les deux sont de bon conseil
quand nous sommes en situation de trouver notre
voie. Certains, qui se dispersent trop, ont besoin de
se recentrer ; d’autres, prisonniers de la routine, ont
besoin de se renouveler.
Un chemin bien tracé
En 1983, âgée de dix-neuf ans, Valérie6 entre en
confection dans le Groupe Devanlay pour fabriquer les
articles de sous-vêtements masculins de la marque
Orly. À l’époque, cinq cents ouvrières travaillent dans
un immense atelier. Elle se dit : « C’est sûr, je ne
tiendrai pas trois mois à faire ce travail ! » À l’issue
d’une formation dispensée à toutes les nouvelles
arrivantes, Valérie se retrouve couseuse. Elle
assemble pendant huit heures les trois pièces
nécessaires à la réalisation d’un sous-vêtement
masculin.
Quand on parle de l’entreprise Devanlay, on pense
immédiatement à la marque Lacoste. Mais il y a
aussi Coup de Cœur, New Man, Polichinelle,
Exciting, Jil... et Scandale. Six ans plus tard, le
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Groupe décide de diffuser la marque Scandale dans
les magasins de la grande distribution. Elle doit, pour
cela, développer sa production, et donc embaucher
des couturières. Proposition est faite à Valérie, qui
l’accepte aussitôt et suit une formation au Centre de
la Bonneterie avec, à la clé, un brevet de corseterie.
Désormais, elle travaille dans une équipe d’une
douzaine de « filles », composée de piqueuses trois
points, de piqueuses zigzag, de sangleuses, de
conditionneuses... Elles se passent, de mains en
mains, ce qui, au final, va devenir un soutien-gorge. Il
ne faut pas moins de dix-sept morceaux pour
l’assembler. Les « filles » ont des objectifs de trois
cents soutien-gorges à réaliser par jour, mais Valérie
découvre un vrai métier qui lui plaît et qu’elle exercera
durant six ans.
En 1996, le directeur recherche une personne pour
s’occuper des commandes d’achat en tant
qu’assistante-acheteuse et gestionnaire de stocks.
Vingt personnes postulent pour ce poste et passent
des tests d’évaluation. Retenue, Valérie entre au
service approvisionnement et logistique. Sa grande
fierté est d’avoir su convaincre sa direction d’adopter
un circuit d’approvisionnement plus court :
« Certaines fournitures qui nous parvenaient devaient
être réexpédiées chez un autre fournisseur qui, après
intervention, nous les retournait. J’ai mis en place une
expédition du premier fournisseur vers l’autre pour
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recevoir le produit comme on le voulait. L’entreprise a
gagné du temps et de l’argent. »
Les chemins de traverse
Nicolas était auditeur dans une grande firme d’audit.
Un métier très bien payé, des choses à raconter lors
des dîners en ville. Sa carrière était toute tracée et il
avait toutes les chances de finir associé. Sauf que le
principal intéressé s’ennuyait ferme, et se désespérait
même : « J’avais le sentiment d’un vide total de sens
dans ce que je faisais, de n’apporter aucune
contribution, de ne rien construire. »
Son rêve est de travailler « utile ». Il rencontre les
responsables d’une société spécialisée dans la vente
en grande distribution de produits issus du commerce
équitable. C’est le coup de cœur. Il ne lâche pas le
fondateur, jusqu’à ce qu’il soit embauché. Affaire
conclue en août 2005. Dans son nouveau métier, le
voilà de nouveau auditeur... mais chez Alter Eco. Son
salaire est divisé par trois. Pourtant, il savoure chaque
journée de travail. Son rôle : visiter les coopératives
de producteurs qui fournissent Alter Eco pour les
aider à respecter les critères du commerce équitable
et à développer de nouveaux produits. Une semaine
sur deux, il est à l’autre bout du monde : au Burkina-
Faso, en Turquie, au Rwanda...
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Dans cette entreprise composée de gens animés par
la passion, un peu fous et un peu utopistes sur les
bords, Nicolas a su creuser son sillon, puisqu’il en
est devenu le directeur général. « Notre priorité
aujourd’hui est d’inscrire les produits alimentaires
équitables dans une consommation quotidienne en
étant présent chez Carrefour, Leclerc, Auchan,
Intermarché, Cora, Système U et Monoprix. Au-delà
de la préoccupation essentielle du commerce
équitable, nous défendons un modèle agricole familial.
Le combat est le même ici et là-bas, dans les pays
du Sud. »
Vu et entendu dans un bus
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Les clés pour changer
DES MÉTAPHORES PLEIN LA TÊTE
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Dans la vie, certaines portes, que l’on n’aurait jamais
imaginé se fermer, se sont fermées, et d’autres, que
l’on ne pensait jamais ouvrir, se sont ouvertes... La
vie, en fait, pourrait se résumer à cela : des portes qui
s’ouvrent, et d’autres qui se ferment. Parfois, hélas,
nous avons l’impression que toutes les portes autour
de nous sont fermées. Alors qu’une fenêtre vient de
s’ouvrir devant nous sans qu’on en soit conscient.
« Des portes qui s’ouvrent et se ferment » pourrait
être une métaphore de la vie. La métaphore est une
image qui parle de notre orientation vis-à-vis de la
réalité, de notre manière de voir le monde. Elle
raconte une histoire qui peut nous aider à accéder à
de nouvelles ressources pour évoluer. C’est une
expérience qui illustre un point de vue s’accordant à
notre réalité. Elle permet de chercher des solutions
en accord avec nos propres ressources. Chaque
métaphore a ses limites et ses points de blocage.
Les identifier, c’est embrasser un nouvel horizon plus
vaste et se donner la possibilité d’incarner de
nouvelles métaphores plus riches et plus pertinentes.
« Être dans un espace clos entouré de murs » est
une autre métaphore de la vie, laquelle dégage une
sensation d’étouffement ressentie face à un manque
de perspective, un profond sentiment d’inutilité et le
besoin impérieux de s’en sortir. Le jeune cadre auteur
de cette métaphore commençait à étouffer quand les
choses étaient connues et maîtrisées. Toute échelle
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de corde pouvait devenir une planche de salut, une
issue de secours s’il s’y agrippait et ne la lâchait plus
pour entrer dans un nouvel espace offrant des
possibilités inédites, et donc attrayantes. Jusqu’au
moment où la même opération devait se répéter. Sa
progression de carrière reposait sur ce mécanisme.
Cette métaphore, si elle avait donné du sens à son
parcours, montrait aujourd’hui ses limites.
Exercice
DES MÉTAPHORES
Le chercheur Robert Dilts nous propose d’explorer les
métaphores de notre vie pour évaluer leur impact sur notre
propre histoire :
en état de contemplation paisible, retrouvez
une histoire, un conte ou un rêve de votre
petite enfance qui avait du sens pour vous
à cette époque-là. Résumez-le en six à
huit phrases ;
en état de contemplation paisible, retrouvez
une histoire, un conte ou un rêve de votre
adolescence ou de vos vingt ans qui avait
du sens pour vous à cette époque-là.
Résumez-le en six à huit phrases ;
en état de contemplation paisible, retrouvez
une histoire, un conte ou un rêve de votre
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passé récent qui a encore beaucoup de
sens pour vous aujourd’hui. Résumez-le en
six à huit phrases.
Que disent ces histoires sur vos valeurs, vos croyances, vos
peurs, votre modèle ou carte du monde ? Qu’est-ce qui a
changé ? Qu’estce qui est resté inchangé ?
CONTACTER LE HÉROS QUI EST EN SOI
Bon à savoir
Le voyage du héros a inspiré de nombreux auteurs.
Joseph Campbell, le pionnier, a publié en 1949 The Hero
with a Thousand Faces avec l’aide de la Bollingen
Foundation, dont la traduction française a pour titre Le
Héros aux mille et une faces7. Robert Dilts et Stephen
Gilligan ont publié en 2011 Le Voyage du héros8, un
éveil à soi-même ; Edmond Outin La Quête du héros9 et
Yves Richez Petit éloge du héros10 (son interview est
disponible sur YouTube).
Joseph Campbell constate que les mêmes récits et
sagas ont été racontés sans cesse tout au long de
l’histoire de l’humanité. Il compare le chemin de notre
vie au voyage du héros. « Combien sommes-nous, se
demande-t-il, à errer dans le labyrinthe d’une vie qui a
perdu sa saveur et son sens 11 ? » Où est Ariane pour
nous tendre le fil secret qui nous donnera le courage
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d’affronter comme Thésée le Minotaure, puis, une fois
le monstre mis à mort, nous permettra de quitter le
chemin de la soumission pour retrouver celui de notre
destin ?
À noter
Ce héros, nous le portons tous en nous. Il symbolise notre
capacité à nous engager. Il correspond à une certaine
façon d’être dans la vie de tous les jours. Il fait face à des
situations multiples, le plus souvent banales, en ne
perdant pas de vue la quête dans laquelle il est engagé.
Il nous soutient et nous aide aussi à faire face aux
difficultés lorsque la vie nous conduit à franchir une
nouvelle étape pour grandir. Il nous offre la possibilité de
dessiner une nouvelle carte du monde, plus riche et plus
détaillée. Vous êtes le héros de votre vie ! Essayez d’en
tirer les conséquences.
Le début d’un nouveau voyage dans la vie commence
toujours par une sorte d’appel. Le héros peut choisir d’y
répondre ou de l’ignorer. S’il accepte de se mettre en
route, la première étape du voyage consiste à sortir de sa
zone de confort pour dépasser ses limites et explorer un
nouveau territoire.
C’est une chose de comprendre ce qui se passe, c’en est
une autre de réagir de manière appropriée quand cet
appel survient. Voici une liste de questions pertinentes à
se poser. Elles peuvent vous guider dans la poursuite de
votre voie.
Étape 1 : l’appel (entendre un appel relatif à notre
identité, à notre raison de vivre, à notre mission) Vous
souvenez-vous d’appels antérieurs qui ont déjà impacté la
direction de votre vie professionnelle ? Comment ces
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
situations ont-elles changé vos sentiments par rapport au
travail ? Comment ont-elles affecté vos relations avec
d’autres personnes ? Vous sentez-vous « appelé »
actuellement à devenir un autre ?
Étape 2 : le refus ou l’acceptation (choisir d’accepter ou
de refuser l’appel)
L’acceptation de l’appel nous confronte à une limite ou à
un seuil dans nos capacités et notre carte du monde.
Avez-vous eu l’impression de faire du surplace à certains
moments de votre vie ? Lesquels ? Pensez-vous que votre
résistance au changement en était la cause ? Avez-vous
souffert dans le passé d’avoir refusé de répondre à un
appel qui aurait donné à votre vie une nouvelle
inflexion ?
Étape 3 : le franchissement du seuil (franchir le seuil
nous propulse dans un nouveau territoire de vie, un
territoire qui nous force à grandir et nous oblige à trouver
du soutien)
Quel est le prochain seuil ou cap que vous devez
franchir ? À quoi allez-vous devoir faire face si vous
décidez de le franchir ? Quel est le port que vous devez
quitter ? Quel est celui que vous devez rejoindre, et qui
pourrait devenir un nouveau port d’attache où vous
pourriez rayonner ?
AFFRONTER LE DRAGON
Parfois la vie ne nous donne pas la possibilité de
choisir. Elle nous projette violemment, comme
Thésée, dans une crise (du grec krisis qui signifie
« décision »). Celle-ci va prendre rapidement l’allure
d’un voyage imprévisible. Un voyage qu’il vaut mieux
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
entreprendre en pensant et en agissant en héros,
plutôt qu’en victime.
L’idéogramme chinois signifiant « crise » est la
résultante de l’association de deux idéogrammes :
Wei pour « danger » et Ji pour « force motrice ». Weiji
montre l’opportunité qu’induit la crise. La crise a donc
à la fois une connotation négative et positive.
Weiji désigne ainsi une situation difficile, porteuse
d’une nouvelle vitalité qui peut déboucher sur de forts
changements positifs.
À noter
La situation de crise reste ambiguë, protéiforme,
changeante, instable, nous plongeant dans une sorte de
brouillard qui nous oblige à faire preuve de prudence.
Elle nous incite à faire avec ce que l’on sait, ce qui nous
est donné à voir (le plein), mais aussi avec ce que nous
ne voyons pas (le vide). Ne pas tenter de saisir
l’opportunité de la crise, c’est laisser passer sa chance,
peut-être cachée, mais à portée de main.
L’exercice suivant est inspiré d’un travail proposé par
Judith DeLozier, une pionnière de la PNL
(programmation neurolinguistique). Il nous donne des
clés pour surmonter une crise et passer un cap. Il
s’organise autour de la figure du dragon, lequel
représente quelque chose de méconnu et de
potentiellement dangereux. Quand on parle de
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« dragon rencontré sur notre chemin de vie », il peut
s’agir, par exemple, d’un changement dans notre
carrière professionnelle.
Exercice
DU DRAGON
Identifiez la transition à laquelle vous êtes confronté et
définissez votre dragon :
l’innocent ne sait pas que le dragon
existe ;
l’orphelin est accablé ou consumé par le
dragon ;
le martyr est persécuté par le dragon ;
le vagabond évite et fuit le dragon ;
le guerrier combat le dragon ;
le sorcier accepte la présence du dragon.
Tous ces archétypes représentent les divers aspects que peut
prendre notre relation avec le mystérieux et dangereux
dragon. Rappelez-vous que celui-ci symbolise la bonne
fortune dans certaines cultures. Identifiez une transition
professionnelle à laquelle vous avez été confronté. Par quels
archétypes de transition êtesvous passé ? Pour vous aider,
voici un tableau répertoriant les côtés positifs et négatifs de
chaque personnage.
Les points positifs Les points négatifs
L’innocent Légèreté, liberté, Naïveté, ignorance,
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sensation de confiance inconscience
L’orphelin Compassion pour ceux qui Solitude,
ont subi des horreurs impuissance
Le martyr Sens de la justice, du Souffrance,
sacrifice sentiment de
persécution
Le Réservation d’un espace Déni de la réalité,
vagabond pour se réinventer fuite en avant
Le Proactif, fait face au Destruction, violence
guerrier danger
Le sorcier Sentiment de Manipulation,
compréhension, souplesse intrusion
Réfléchissez à ce que vous venez d’apprendre. Vivez-vous
actuellement une période de transition ? Quelle est pour
vous, aujourd’hui, la figure la plus marquante : l’innocent,
l’orphelin, le martyr, le vagabond, le guerrier ou le sorcier ?
Quel cadeau le héros qui est en vous a-t-il envie de lui faire
pour qu’il puisse se mesurer au dragon avec succès ?
D’accord/pas d’accord
PASSER UN CAP EST PÉRILLEUX, VOIRE
DANGEREUX
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Si l’on est embarqué dans un changement que l’on n’avait
pas vraiment choisi, on risque de boire le bouillon.
À l’inverse, si l’on franchit le pas alors que l’on est sur sa voie
et au bon moment pour soi, le seul danger est de se voir
évoluer.
Et pourquoi changer ?
« Un chien, voyant sa proie en l’eau représentée, la
quitta pour l’image, et pensa se noyer ; la rivière
devint tout d’un coup agitée. À toute peine il regagna
les bords, et n’eut ni l’ombre ni le corps 12 . » Qui est
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prêt à lâcher la proie pour l’ombre, et à abandonner
ainsi un avantage réel pour un profit illusoire ? L’ombre
représente tout autant les espérances heureuses que
les chimères insaisissables. Toutes choses que l’on
ignore encore, puisque la lumière ne l’éclaire pas... La
proie ne fait, quant à elle, aucun doute puisqu’elle
représente étymologiquement (du latin praeda) un
butin, une prise, un gain. On l’a attrapée, on l’a dans
les mains, elle est palpable et bien réelle.
Même un chef d’entreprise aguerri n’est pas à l’abri
d’un manque de lucidité. À l’image de Serge qui, un
jour, est tombé amoureux d’une entreprise à racheter
et qui s’est mis à « déraper » totalement. Parce qu’il
était la victime d’un schéma répétitif de fascination qui
aurait pu être identifié par un tiers extérieur.
Cela vous est sûrement arrivé : obliquer tout d’un
coup, sortir de la route suivie jusqu’ici pour prendre un
chemin de traverse. Les bons dictionnaires disent que
c’est un raccourci censé faire gagner du temps et
économiser des pas. Pourtant, le chemin de traverse
garde, en général, un relent de « chemin de
perdition ».
On ne se perd jamais en empruntant la grand-route
bien tracée, ce que certains appellent la « voie
royale » pour l’opposer aux itinéraires bis. Mais on la
trouve souvent bien longue et monotone quand on ne
s’y sent pas à sa place. Certains cherchent à la
quitter en prenant un chemin de traverse. C’est le cas
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de François. Sans qu’il y excelle, les années de
prépa l’ont mené à trouver son sceptre à l’École
Centrale. Mais, diplômé jeune et n’aspirant pas à être
ingénieur, il change rapidement de voie et se tourne
vers l’enseignement. Au fil des mois, des doutes
surgissent sur ce « beau métier ». Un nouveau besoin
de changer lui fait quitter Paris, un métier stable, une
vie à deux, pour Montpellier et un job de concepteur
de jeux vidéo en ligne mal payé. C’est son nouveau
travail, en attendant mieux.
Essayez quand même
Monsieur de La Fontaine est vraiment une mine d’or.
Qui n’a pas récité à l’école primaire la fable Le
Laboureur et ses enfants ? En voici un extrait : « Un
riche laboureur, sentant sa mort prochaine, fit venir
ses enfants, leur parla sans témoins. Gardez-vous,
leur ditil, de vendre l’héritage que nous ont laissé nos
parents. Un trésor est caché dedans 13 . »
Le père mort, les fils ont retourné le champ et, à force
de le retourner, l’ont fait fructifier. Le trésor, c’était bien
entendu le travail quotidien. Le laboureur nous parle
de ce qui est connu, bien connu, familier. La répétition
est présente dans sa vie et dans nos vies. Elle nous
sécurise. Elle nous permet de vivre, comme le
laboureur, dans un univers cyclique en s’adaptant à
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
chaque saison. Le laboureur nous conseille de
creuser le même sillon, de cultiver la persévérance et
la ténacité, sans nous écarter de notre raison d’être,
pour trouver ce qui va nous enrichir.
Creuser le même sillon permet de capter l’attention et
d’imprimer sa marque, à condition de ne pas
transformer son sillon en ornière dans laquelle on
finirait par s’enfoncer. Là réside le vrai danger. Ainsi,
comment réagir quand on exerce un métier menacé,
tel celui de photographe professionnel ? S’il existe
encore une clientèle qui aime les beaux tirages, la
concurrence est vive avec les auto-entrepreneurs,
dont la plupart ne maîtrisent pas les bases de la
photographie et servent une clientèle qui se contente
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d’une qualité moindre. « C’est une dévalorisation de
notre métier et cela fait mal au cœur de voir qu’il peut
être bradé à ce point-là », souligne Didier.
Un patriarche, ancien militant du Mouvement national
algérien (MNA), fonctionnait par diktats successifs : il
n’avait transmis de sa culture que de la férocité et son
amour pour le pays natal. Il désirait, plus que tout,
voir ses enfants y vivre, alors même que son projet
était de continuer à habiter en France. Deux garçons
céderont à ce souhait ; ils en souffriront mille morts.
Le devoir d’héritage peut être un lourd fardeau à
porter. Comme le montre aussi l’histoire de David, qui
parle de ce qui l’a conduit à porter un projet qui n’était
pas le sien, à savoir devenir chef cuisinier, ce qui
s’est traduit par un fiasco. Il s’est confié le 12 janvier
2009 dans l’émission de Mireille Dumas intitulée Vie
privée, Vie publique. Tout avait démarré pourtant sous
de bons auspices. Il avait bénéficié du soutien actif de
son père, l’animateur Jacques Martin, qui l’avait
introduit à la télévision pour faire des émissions de
leçons de cuisine. David n’a pas caché que cette
« vocation » avait été induite par le désir de faire
plaisir et honneur à son père qui, lui-même, avait la
nostalgie d’un savoir-faire inexploité dans ce domaine.
Cet échec lui a fait perdre complètement ses repères.
David a parfaitement conscience de l’influence qu’a
eue son père : « J’ai tout fait pour lui montrer que
j’étais capable », déclare-t-il. Le père s’est focalisé
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sur ce fils aîné, qui a intégré le devoir d’héritage – il y
avait un cuisinier avorté en Jacques Martin. La
cadette, Élise, qui a eu le sentiment de vivre avec un
père absent, n’a reçu aucune onction paternelle et a
choisi une profession qui l’intéressait vraiment. Le cas
de David est devenu grave quand son père a très mal
réagi à son échec professionnel – une faillite en
bonne et due forme.
Si le devoir d’héritage nous empêche parfois de nous
révéler à nous-mêmes, il peut aussi être source de
fierté légitime et d’accomplissement. Mère de famille,
proche de la quarantaine, autodidacte, Laurence se
partage en deux. La semaine, elle est styliste, un
métier qu’elle exerce par vocation et qui lui a permis
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de voler de ses propres ailes. Elle crée à Paris, sous
sa griffe La Prestic Ouiston – nom donné à ses
poupées quand elle était enfant –, des robes et des
chemisiers à partir de foulards Hermès vintage,
chinés à travers le monde, et les expose dans la
galerie qu’elle partage avec son mari designer. Le
week-end, elle change de tenue et troque escarpins
et manteau contre bottes et caban pour rallier le golfe
du Morbihan, où elle exerce le métier d’ostréicultrice
en exploitant un parc d’élevage d’une dizaine
d’hectares. « La culture d’huîtres, c’est d’abord un
devoir. » Il l’a conduit à marcher sur les traces de son
père pour sauver, à la mort de ce dernier, son
patrimoine. Son père était ostréiculteur dans une
famille où l’on porte des cuissardes de père en fils
depuis 1929. Elle n’y connaissait rien, mais quelques
professionnels ont cru en elle et l’ont aidée à relever
les manches pour remettre à flot l’exploitation et sa
dizaine d’employés.
Bon à savoir
Sommes-nous condamnés par le destin familial ? Le
génogramme est un diagramme qui représente l’image
que le sujet a retenue de sa propre famille sur au moins
trois générations. Il offre la possibilité de se libérer des
schémas familiaux répétitifs qui brouillent notre vue et
nous laissent démunis face à la vie. Ce formidable outil
permet de se repérer dans les dédales d’une histoire
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
familiale et de toucher du doigt le nœud archaïque
(consulter le site www.psychogenealogie.com).
Vivre sans peur dans le contexte socio-économique
actuel ? Un doux rêve, pensez-vous. C’est pourtant ce que
nous enseigne Brenda Shoshanna dans son livre Vivre
sans peur14, à travers sept principes pour oser être soi-
même : se sentir en sécurité, identifier ses peurs, prendre
des risques, définir ses rêves, apprendre à dire non,
donner aux autres, apprécier ses erreurs.
Pro/perso
UNE CONTINUITÉ PARENTALE
La première image qui vient à l’esprit quand on pense
à Michel-Édouard Leclerc est celle de saint Georges
terrassant le dragon, ou plutôt les dragons. Saint
Georges, c’est saint Michel-Édouard Leclerc,
bienfaiteur des consommateurs qui part à l’assaut
des forteresses freinant la libération des prix. Les
dragons sont les gardiens des monopoles (carburant,
livres, pharmacie...) contre lesquels il se bat et
continue à se battre sans relâche. Son dernier
combat, pour vendre les médicaments non
remboursés en grande surface, a encore montré ses
capacités de bateleur.
Il s’est fait un prénom sans chercher à trahir son père.
Fidèle à l’œuvre accomplie par son géniteur, il a juste
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
accolé le prénom Édouard à celui de son père :
Michel. C’était une manière élégante de faire savoir
qu’il avait tracé une nouvelle route, mais que rien
n’aurait été possible sans le chemin accompli par son
père.
Par la force de son travail, Michel-Édouard est devenu
le porte-flambeau et le ciment d’une marque qui porte
son nom. Une marque qui a été cédée en 2004 aux
adhérents du groupement d’entrepreneurs Leclerc.
Une marque qui constitue pour eux l’un des facteurs
le plus valorisants de leur fonds de commerce.
On connaît deux Michel-Édouard qui se soutiennent :
l’animateur, l’entraîneur combatif, l’activiste
complètement engagé, mais aussi le gentil, le mec
cool et décontracté, en chemise sans manche, tout
sourire, accessible, qui revendique son attrait pour la
bande dessinée, remède de choc contre le stress...
Cette synergie entre deux facettes de sa personnalité
humanise son combat et le rend populaire.
Tout jeune, il a admiré de grands hommes qui ont
œuvré pour l’édification des foules : Saint François
Xavier, Don Bosco, Saint Vincent de Paul... Mais son
édification à lui passe par l’économie appliquée : « le
prix bas », ou plutôt libre ou libéré, que l’on retrouve
dans la culture d’entreprise Leclerc. Il aurait pu être
un théologien de la libération dans une autre vie. Ce
qui l’anime, c’est la liberté d’esprit puisqu’il se moque
des idées préconçues et qu’on le retrouve, en général,
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
sur des actions inattendues.
Ses racines bretonnes et catholiques expliquent
certainement sa fibre écologique et son engagement
pour la protection de l’environnement. Son père est
passé par le petit et le grand séminaire, lui s’est
contenté du petit séminaire... Sans surprise, il se
déclare contre l’ouverture des centres Leclerc le
dimanche. Le commerce, vu par Leclerc, c’est
« démocratiser sans désacraliser ». Ça pourrait bien
être sa métaphore de vie.
6. Valérie a raconté son histoire dans le Journal 10 de
Cœur des acteurs de la solidarité en septembre 2011.
7. Joseph Campbell, Le Héros aux mille et une faces,
Oxus, 2010.
8. Robert Dilts et Stephen Gilligan, Le Voyage du
héros, InterÉditions, 2011.
9. Edmond Outin, La Quête du héros, Dervy, 2005.
10. Yves Richez, Petit éloge du héros, Ambre, 2011.
11. Joseph Campbell, Le Héros aux mille et une faces,
op. cit.
12. Jean de La Fontaine, Le Chien qui lâche sa proie
pour l’ombre.
13. Jean de La Fontaine, Le Laboureur et ses enfants.
14. Brenda Shoshanna, Vivre sans peur, Belfond,
2011.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Chapitre 3
Sur le fleuve du temps
Après avoir lu ce chapitre, vous saurez que
l’histoire que vous racontez sur vous-même
oriente votre vie. Vous serez capable d’éclairer le
présent pour mieux l’infléchir en préservant ce qui
doit être préservé, vous aurez envie d’anticiper le
futur pour vous préparer à l’imprévisible.
« L’avenir n’est jamais que du présent à mettre
en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le
permettre. »
Antoine de Saint-Exupéry
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
La vie est un voyage sur le fleuve du temps. Un fleuve
où le passé, le présent et le futur cohabitent et
s’influencent mutuellement. Un fleuve où l’on peut voir
défiler toutes les vies auxquelles on a échappé, les
paradis perdus, nos réalisations, nos passions, nos
déceptions et nos frustrations. Un fleuve où l’avenir se
réduit trop souvent à une simple extrapolation du
présent ou prend la forme d’une utopie sans
lendemain. Un fleuve où le présent est un moment de
vérité qui ne se représentera plus jamais et demande
toute votre attention.
Se libérer des chaînes du
passé
Enfant du communisme, née en Allemagne de l’Est,
Dagmar s’est libérée des chaînes du passé pour se
créer un futur irrésistible : « Ma vie professionnelle a
commencé en 1990, juste après la chute du mur de
Berlin. Au moment où il y avait cette pub “Bounty, le
goût du paradis”. J’avais vécu la perestroïka en
Russie pendant mes études à Moscou, et à Kiev
dans les années quatre-vingt. De retour en
Allemagne, j’ai été l’une des premières à manifester
pour la démocratie et la “glasnost” en Allemagne de
l’Est. » Après avoir terminé ses études, elle rentre
chez Mars comme responsable de comptes clés.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
« J’avais soif de liberté et d’aventure. J’avais envie de
connaître le management et les techniques
commerciales. Cela me semblait plus intéressant que
d’être professeur. Lancer des produits dans toute
l’Allemagne de l’Est était un véritable privilège. » Trois
ans plus tard, elle devient une bonne commerciale
chargée, en plus, de former les vendeurs hongrois et
tchèques. « J’ai entendu que ça bougeait en Russie
pour le groupe. Il y avait une belle opportunité à saisir.
J’en ai parlé avec le P-DG de Mars en Allemagne. Il
m’a confirmé que l’on avait besoin de personnes
passionnées, sensibilisées à la culture russe et
parlant le russe. Deux semaines après, je débarquais
à Moscou avec, pour mission, de transmettre mon
expérience et de former des commerciaux dans le
cadre d’une équipe internationale. »
Mars avait débarqué en Russie juste après la chute
du mur de Berlin, jouant les pionniers sur ce qui était
un nouveau continent. De 1990 à 1995, le groupe a
fait plus de profit en Russie qu’aux États-Unis, en
vendant aussi bien des barres de chocolat que des
aliments pour chiens. « Ma connaissance du russe –
j’étais la seule personne étrangère qui parlait bien
cette langue – a été un grand atout et m’a permis de
déminer pas mal de conflits naissants. » Mais la crise
est arrivée en 1995, et les expatriés sont repartis
dans leurs unités d’origine ou ont pris de nouvelles
affectations. « Je suis partie trois ans en Australie,
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
puis cinq ans en Amérique du Sud, avant de
décrocher un poste de responsable de la formation et
de la communication pour l’implantation mondiale
d’un progiciel intégré de gestion. » Aujourd’hui, elle
anime des réunions stratégiques partout en Europe.
Le futur ne se laisse pas
mettre en boîte
Nathalie a participé à une aventure sans lendemain
qui lui a permis de mûrir. L’aventure de l’entreprise
Axid – ce n’est pas son vrai nom – qui avait tout pour
réussir. Cette chaîne de restauration rapide pour
produits « bio » n’a pourtant vécu qu’un seul été.
Nathalie est « montée dans l’avion » en sortant d’un
DESS « création d’entreprise » à vingt-trois ans. « On
est venu me chercher. J’ai demandé à mon père :
“Peux-tu me prêter 50 000 francs ?” Ma famille de
fonctionnaires était paniquée. » Monsieur B, l’associé
majoritaire, était le numéro deux d’un gros cabinet de
conseil. Il apportait 5 millions de francs. C’est lui qui
était à l’initiative du projet. Axid jouait les pionniers
sur ce marché. « Ouvrir des points de vente en
France permettait de prendre de l’avance. »
Il avait fallu inventer toutes les recettes et monter une
cuisine centrale. Un gros travail avait été fait sur
l’étude de marché. « Nous avions sorti une suite de
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
tableaux hallucinants pour suivre la trésorerie
semaine par semaine, explique Nathalie qui
s’occupait de la partie financière. Le business plan
tenait bien la route. On avait prévu d’ouvrir six points
de vente la première année. » Avec 7 millions et demi
de francs de capital, l’argent n’était pas un problème.
Et le tour de table était prestigieux avec vingt-quatre
actionnaires, dont le P-DG d’un grand groupe de
distribution. Les bonnes fées semblaient s’être
penchées sur le berceau de la start-up.
Axid a été immatriculée sous la forme d’une SARL.
De là date le premier couac, qui allait déboucher sur
un naufrage en règle. « Il fallait nommer un gérant.
Mes parents me trouvaient trop jeune pour prendre
cette fonction, raconte Nathalie. Monsieur B,
l’associé majoritaire, ne pouvait être mandataire
social à cause des fonctions qu’il occupait dans un
cabinet de conseil renommé. Le troisième associé
s’est défilé. »
Une solution a donc dû être trouvée d’urgence.
Monsieur B a choisi de faire rentrer deux personnes :
son beau-frère, qui est devenu gérant, et un ami
d’enfance. « Un gérant doit savoir lire un compte de
résultat, écrire un rapport de gérance, parler aux
associés... » Ce n’était pas vraiment le cas du beau-
frère de Monsieur B. « Mais, ajoute Nathalie, il était
prévu qu’il joue seulement un rôle de gérant sur le
papier. »
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
En réalité, il s’est pris au jeu sans que personne n’y
trouve rien à redire. Quitus lui a même été donné à la
fin de la première année, alors que la situation se
détériorait. « On a accepté son mode de gestion,
même si on l’avait nommé en dehors des statuts »,
explique Nathalie.
Axid a embauché trente-cinq personnes en moins de
six mois. « C’était un recrutement pour prévoir.
Encore fallait-il ouvrir les points de vente. » Les
charges en personnel ont explosé car seules deux
boutiques, au lieu des six prévues, ont été ouvertes.
Pour faire face à ces recrutements massifs, Monsieur
B apportait tous les mois 200 000 francs dans la
trésorerie d’Axid. « Nous sommes partis dans une
logique de subvention, constate Nathalie. Le beau-
frère et l’ami d’enfance de Monsieur B n’avaient pas
mis d’argent dans l’affaire. Bien payés, ils ne
prenaient aucun risque personnel et se comportaient
comme des fonctionnaires dans une entreprise qui
tentait de décoller. Mais la boîte était comme un avion
qui vole sans pilote. On consommait chaque mois
deux fois plus que ce que l’on gagnait. » Au bout de
dix-huit mois, elle a souhaité se retirer du comité de
direction. « J’ai dit à l’associé majoritaire que je ne
voulais plus être responsable de ce massacre. » Le
dépôt de bilan a eu lieu quatre mois après son départ.
Monsieur B, l’associé majoritaire, a perdu 12 millions
de francs et a divorcé, car c’était aussi un échec
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
personnel. Tout le monde a été licencié. « Le concept
était bon, mais on s’est plantés sur le choix de deux
personnes. Cette erreur de casting nous a été
fatale. » La réalité se moque des prévisions.
Les clés pour changer
REVISITER SON PASSÉ
Notre parcours est constellé d’expériences aussi
riches les unes que les autres. Savoir raconter son
histoire est aussi bien une forme d’apprentissage
qu’une expression de sa singularité et une promotion
de ses talents. Si nous sommes effectivement le fruit
de notre histoire, nous pouvons choisir à tout moment
de réinterpréter et réécrire le scénario de notre vie en
modifiant à bon escient les paramètres qui la
conditionnent. Revenir sur son parcours en
réexaminant ses choix peut aider à sortir de
l’impasse dans laquelle on pense s’être égaré, alors
que l’on s’est enfermé dans des scénarios qui nous
déprécient. L’enjeu est de se donner le pouvoir de
créer de nouvelles histoires, porteuses de nouvelles
perspectives.
Exercice
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
« LE CHEMIN PARCOURU »
Je vous propose de réexaminer le chemin que vous avez
parcouru, pour redevenir l’auteur à part entière de votre
propre histoire : divisez votre parcours en grandes périodes de
vie. Quelles sont ces périodes ? Quel titre avez-vous envie de
leur donner ? Quelle période vous a le plus comblé ? Quelle
est celle qui vous a le moins comblé ? Pourquoi ? Quel titre
auriez-vous envie de donner à la prochaine tranche de votre
vie ?
Trouvez des exemples d’activités que vous aimez faire et ne
pas faire dans votre travail. Quelles sont les situations qui
vous ont le plus marqué au cours de votre scolarité et de votre
carrière (échecs et succès) ? Quelle leçon en avez-vous tirée à
l’époque ? Quel impact cela a-t-il sur vos choix actuels ? Quel
est le fil conducteur, apparent ou caché, de votre trajectoire ?
Si, par magie, on vous offrait l’occasion de revenir en arrière
pour démarrer un nouveau parcours, que feriez-vous ?
L’approche narrative cherche à comprendre l’influence
de certaines histoires dominantes chez une
personne. Elle a été développée par le clinicien
Michael White au Dulwich Centre d’Adélaïde en
Australie. Il en est arrivé à considérer que notre
histoire n’est pas le reflet de notre vie, mais, qu’à
l’inverse, c’est bien l’histoire que nous racontons sur
nous qui façonne notre vie.
Bon à savoir
L’approche narrative a été introduite en France par
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Nicolas de Beer et Isabelle Laplante
(www.pratiquesnarratives.com), fondateurs de Médiat-
Coaching. Mais elle est aussi enseignée par Pierre Blanc-
Sahnoun à la Fabrique narrative
(www.cooprh.com/pratiques-narratives).
Ces histoires nous accompagnent parfois depuis le
début de notre existence : certaines nous ont aidés à
grandir, d’autres nous enferment dans l’échec et la
souffrance et nous renvoient à un sentiment d’échec
personnel. C’est pourquoi il est vital de pouvoir faire le
tri entre les histoires négatives, dont l’influence va
progressivement diminuer, et les « histoires
préférées », appelées à se déployer de plus en plus
puissamment dans la vie de la personne.
Le congé individuel de formation (CIF) est le droit de
s’absenter de son poste de travail pour suivre une formation
de son choix. Il permet à toute personne, au cours de sa vie
professionnelle, de suivre, à son initiative et à titre individuel,
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
des actions de formation, indépendamment de sa
participation aux stages inclus dans le plan de formation de
l’entreprise. Sauf accord sur une durée plus longue, l’absence
ne peut être supérieure à un an pour un stage à temps plein
ou à 1 200 heures pour un stage à temps partiel. Ce congé
permet également de préparer et de passer un examen. Seuls
65 % de ceux qui ont pris un CIF changent de métier après six
mois, au prix souvent de lourds sacrifices financiers et
familiaux.
Un voyage peut être l’occasion de revenir en arrière
pour faire le point. Un voyage où l’on foule le pays de
notre enfance ou les terres de nos ancêtres... Grâce
à son voyage en Ukraine, Cécile a su revisiter le
passé pour réenchanter le présent. « Ma guerre,
c’était la résistance contre la fatalité. Mon voyage en
Ukraine m’a donné la possibilité de passer un cap.
Là-bas, j’ai trouvé le courage, le partage, des vertus
que nous avons perdues. » Cette atmosphère lui a
rappelé sa jeunesse chez ses grands-parents
maternels communistes et paternels catholiques, tout
ce qui a construit son ascendance. « J’ai rencontré
dans ce pays des personnes qui ont incarné mon
passé et j’ai eu l’impression de renaître à nouveau. »
Traverser l’Ukraine lui a permis de se retrouver en
prise directe sur la vie sans avoir l’impression d’être
protégée par des airbags. « J’ai traversé le pays sans
ceinture de sécurité ni assurance. Cela m’a redonné
de l’énergie. »
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
CHANGER LE PRÉSENT
Je choisis une direction et, tout en cheminant, je
regarde quels sont les effets produits. Prenant en
compte ces effets, j’infléchis ma direction ou je crée
un nouveau chemin.
L’étoile, mise au point par la commission « executive
coaching » d’ICFF (International Coach Federation
France), est un superbe outil pour éclairer ce chemin
et mieux cerner la transformation souhaitée. Il permet
de canaliser l’énergie pour progresser sur la voie
envisagée.
L’étoile est un symbole universel qui stimule
l’imagination. Mais c’est avant tout un moteur pour
évoluer et passer à l’action. Elle a une double
symétrie : à l’ouest, la stabilité (réduire et conserver) ;
à l’est, le changement (amplifier et supprimer) ; vers
le ciel, la création ; et vers la terre, la construction.
Elle comporte donc six points qui contribuent à la
réussite d’un changement :
1. Créer quelque chose de différent et de vraiment
nouveau pour la première fois.
2. Conserver ce qui ne doit pas changer et assure de
la stabilité.
3. Supprimer quelque chose qui existe, mais qui doit
disparaître.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
4. Réduire quelque chose qui existe en trouvant le
bon dosage.
5. Amplifier quelque chose qui existe, mais qui a
besoin d’être développé.
6. Mettre en œuvre en fixant dans son agenda des
décisions concrètes.
Passer à l’acte avec l’étoile
Source : © ICFF.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
À vous de jouer, de voir ce que vous désirez changer
dans votre vie professionnelle.
SE PROJETER DANS LE FUTUR
Tout le problème, quand on cherche à prendre une
direction ou à choisir une destination, est de disposer
des bonnes cartes pour arriver à l’étape suivante,
mais sans attendre d’avoir la carte en main, sous
peine d’être paralysé.
Probable et improbable, le futur est représentation,
objet de liberté, lieu de risque, d’influence et
d’intuition. Anticiper permet de se préparer à
l’imprévisible. C’est parler du futur en partant du
présent. C’est donc réinterpréter son présent à partir
de décisions porteuses d’avenir. L’avenir étant une
construction, un ensemble des futurs possibles.
Philippe Gabilliet, docteur en sciences de gestion,
professeur à l’ESCP, dénombre dans son livre Savoir
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
anticiper six façons d’interroger l’avenir pour mieux
l’anticiper : « L’autruche devrait s’interroger, mais elle
trouve des prétextes pour ne pas le faire. Elle est
dans le déni, mais aussi dans la soumission. C’est le
degré zéro de l’anticipation. Le pompier est réactif s’il
y a urgence. Il se tient prêt à intervenir en toutes
circonstances sur des événements dont il ignore tout.
Le joueur aborde la décision sur le mode du pari. Il
crée lui-même les conditions du risque. L’assureur
offre des garanties et symbolise le mode dominant de
fonctionnement dans notre société. Il est prêt à
prendre des risques, mais sans danger. La sentinelle
a tendance à attendre trop longtemps une attaque qui
ne vient pas. Mais quand l’attaque a lieu, elle ne la
voit pas venir. L’explorateur aborde un territoire
inconnu sans trop d’angoisse car il pense disposer
d’un certain nombre de cartes. C’est le dernier degré
de l’anticipation15 . »
L’échelle du futur qu’il a mise au point est, comme
son nom l’indique, un outil d’exploration du futur.
Composée de six barreaux, elle est basée sur
l’hypothèse que le futur que vous ne voulez pas est
aussi structurant que celui que vous recherchez. Si
cette démarche vous parle, voici les questions que
vous pouvez vous poser en vous interrogeant sur votre
situation professionnelle dans dix ans :
Le « futur socle » nous parle de ce qui est
inscrit dans le marbre. C’est un lieu de
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
résistance à l’anxiété et un antidote à la folie.
Qu’est-ce qui, pour vous, est invariant, était
vrai hier et ne va pas changer ?
Le « futur nécessaire » est le lieu où tout est
déjà joué, inscrit dans l’avenir de façon sûre et
inéluctable. Qu’est-ce qui est déjà joué, inscrit
de façon sûre et inéluctable dans votre
devenir ?
Le « futur tendanciel » est composé de
courants porteurs qui vont dans telle ou telle
direction et de vagues sur lesquelles on a
l’impression de surfer. Le danger est qu’une
tendance peut s’infléchir, voire s’inverser. Quels
sont les mouvements de fond discernables
chez vous ou dans votre environnement qui
peuvent avoir un impact sur le futur ?
Le « futur contingent » est un lieu rempli
d’incertitudes, de risques maximaux et
d’interrogations fondamentales. On est sur une
ligne de crête et l’on peut chuter à tout
moment d’un côté ou de l’autre. Qu’auriez-vous
besoin de savoir, si vous étiez devin, sur les
dix années à venir pour vous y préparer de
façon optimale ?
Le « futur interdit » nous confronte aux options
que l’on considère comme impossibles,
invraisemblables, non envisageables en tout
état de cause. Il fonctionne en boucle avec le
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
socle. Tout ce qui peut menacer le socle est
mis dans l’interdit. Le « futur interdit » permet
de prendre conscience d’éléments appartenant
au socle, mais passés inaperçus. Quels sont
les « futurs » dont vous ne voulez sous aucun
prétexte ou que vous considérez
personnellement comme impossibles ?
Le « futur libre » nous parle de notre libre
arbitre et nous permet de nous mettre en roue
libre. Quelles sont vos zones de liberté, vos
marges de manœuvre ?
Et pourquoi changer ?
Toute demande de changement s’accompagne de
l’envie de ne pas changer. Chaque fois que l’on vit une
transition professionnelle, subie ou choisie, le passé
se rappelle à notre bon souvenir. Nostalgie, paradis
perdu, manque d’estime de soi, angoisse du
lendemain provoquent ce que l’on appelle la
« résistance au changement ». Contrairement aux
idées reçues, cette résistance au changement est
normale si elle empêche d’aller de l’avant de manière
irréfléchie. Elle devient seulement un problème si elle
nous paralyse de manière chronique.
La marche est une succession de déséquilibres
possibles grâce aux points d’appui. Être privé de
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
ceux-ci revient à se retrouver sans ancrage, comme
déraciné. Pour changer, il faut d’abord ne pas changer
et pouvoir trouver des points d’appui sur lesquels
s’appuyer, sous peine de trébucher.
C’est ce qu’a compris Christian, l’un de mes premiers
clients, chef de service dans la presse régionale
spécialisée dans l’information sportive. Son projet
était de se spécialiser dans l’accompagnement de
sportifs de haut niveau et de leur proposer du conseil
en reconversion. Il souhaitait les aider à bien gérer la
transition qui, après la trentaine, les attend
invariablement pour démarrer une seconde carrière ou
se retrouver sur une voie de garage. Il se sentait fait
pour ce métier et connaissait bien le milieu sportif.
Bien sûr, il lui manquait quelques compétences
comme savoir négocier en situation tendue. Mais il
était particulièrement angoissé à l’idée de passer d’un
statut de salarié à un statut d’indépendant. Il avait une
famille à charge, à qui il ne voulait pas demander de
faire des sacrifices. Or, il n’était pas rassuré sur sa
capacité à vivre de son nouveau métier. « Entre des
cours suivis à Paris, mon activité professionnelle à
Orléans, ma famille restée en Auvergne et la mise en
route de mon projet, il y a eu “embouteillage” sur ma
route. Ce projet d’accompagnement de sportifs est
devenu plus concret et en même temps délicat à
mettre en œuvre, malgré les contacts initiés »,
explique Christian. En passant en revue les étapes de
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
son projet, il réalise qu’il n’est pas prêt : « J’ai
compris que j’avais besoin de temps, d’une période
professionnelle et familiale plus stable pour me placer
dans de bonnes conditions. » Quelques semaines
plus tard, son précédent employeur le rappelle pour
lui proposer un poste d’encadrement inespéré. Ce qui
lui permet de se rapprocher de sa famille et de poser
les jalons d’une nouvelle étape de sa vie
professionnelle, passionnante, mais différente de celle
qu’il avait imaginée en venant me voir.
Essayez quand même
Chez les Indiens sioux, Hanblecheya signifie « pleurer
pour une vision ». La quête de vision est un rite
initiatique au cours duquel sont testées force morale
et résolution spirituelle. Après s’être purifié dans la
sweat lodge (tente de sudation), le pratiquant gagne
le flanc d’une colline, une grotte ou une fosse, où il
restera seul quatre jours et quatre nuits en attendant
une vision qui l’éclairera sur son destin. Elle pourra se
présenter sous différentes formes : la visite d’un
animal, un rêve éveillé, ou l’apparition d’éclairs, signe
perçu comme très puissant. Nous pouvons rompre la
fatalité et bâtir notre propre destin. Les gens qui
croient en eux et en ce qu’ils entreprennent sont
portés par leur vision. Ils se posent la question :
« Qu’est-ce que j’aimerais avoir fait ? », plutôt que :
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
« Qu’est-ce que je veux faire ? » Depuis la nuit des
temps, l’homme rêve son futur.
Combien de personnes passent des moments
précieux à parler de ce qui va mal, à regretter de
n’avoir pas agi, à dénigrer, à se plaindre, à chercher
des alibis pour leur immobilisme ? L’exercice suivant
intitulé « le dernier jour » est une transposition du
rituel amérindien « la dernière tente ». Il offre
l’occasion de prendre du recul sur sa vie et de sortir
du cadre de ses habitudes de pensée. C’est une
bonne préparation à la vision.
Exercice
DU DERNIER JOUR
Isolez-vous si possible dans un endroit calme, que ce soit
chez vous ou dans un cadre naturel. Imaginez que l’on vous
annonce qu’il ne vous reste que vingt-quatre heures à vivre.
Imaginez que vous vous adressez à tour de rôle aux
personnes qui émergent de votre esprit. Que leur dites-vous ?
Écrivez vos impressions si le besoin s’en fait sentir.
Voici une histoire qui vous fera sourire ou grincer des
dents : « Je me rappelle l’époque bénie où, chaque
matin, ma banque créditait mon compte de 86 400
dollars avec pour seule contrainte de les dépenser
dans la journée. Il n’y avait pas de report possible.
Chaque matin, elle mettait 86 400 dollars sur mon
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
compte, sachant que cela pouvait s’arrêter sans
préavis, à tout moment ! Et vous, qu’auriez-vous fait
de ces 86 400 dollars ? Imaginez que cette banque
existe et qu’elle s’appelle tout simplement... la vie !
La vie nous crédite chaque jour de 86 400 secondes
que nous dépensons dans la journée sans report
possible sur le lendemain... Et cela peut s’arrêter du
jour au lendemain ! » Je vous laisse le soin d’imaginer
la suite de cette histoire, qui invite à croquer la vie à
pleines dents.
Dominique a passé toute son enfance dans la forêt, à
fureter sur les traces des chasseurs. « Mon père, fils
de paysans, avait dû aller bosser chez Peugeot. Moi,
j’ai tout fait pour échapper à l’usine. » Il est devenu
garde forestier. Le regard critique qu’il porte sur la
dégradation des conditions d’exercice de son métier
ne l’empêche pas d’adorer son « superjob » en
contact avec la nature, et qui permet d’apprendre
toute sa vie.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Vivez le présent avec l’intensité que requiert la vie.
« Aide-toi, le ciel t’aidera » est une manière de
provoquer la chance. Car la différence entre les
personnes qui ont de la chance et celles qui en
manquent se situe dans leur façon de regarder,
d’interpréter et de réagir aux événements qui
surgissent dans leur vie et impactent leurs projets. Le
chanceux se dit : « Quelles sont les opportunités
offertes par cette situation ? », alors que le
malchanceux se demande : « Quels sont les
problèmes engendrés par cette situation ? »
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Bon à savoir
Stéphane Natkin, titulaire de la chaire Systèmes
multimédia au Cnam et directeur de l’École nationale du
jeu et des médias interactifs numériques, et Marie Natkin,
praticienne du questionnaire de Holland pour la
construction du projet professionnel et du récit de vie
depuis plus de dix ans, ont conçu le pilote de « Jeu
Serai » destiné aux jeunes. C’est un jeu utile de type
« serious game » pour choisir son avenir, qui recourt aux
mécanismes du jeu vidéo (exploration, défi, récompense,
apprentissage). « C’est une aide au processus
d’orientation, surtout pas un conseiller virtuel d’orientation
en 3 D », souligne Stéphane Natkin. Pour l’heure,
l’objectif est d’arriver à obtenir au moins le même niveau
d’évaluation qu’avec les méthodes classiques.
« Au beau milieu de ma vie, j’ai réalisé que je n’étais pas
là où j’aurais voulu être... » Cette citation, livrée par
Martha Beck au début de son ouvrage Trouver sa bonne
étoile 16, est tirée de La Divine Comédie de Dante. Elle
nous invite à voir l’avenir sous un autre angle, un avenir
où tout est possible si l’on sait ce que l’on veut. Elle nous
aide à reconnaître ce chemin unique qui est le nôtre, à y
retourner et à y demeurer, et, bien évidemment, à
travailler pour réaliser notre rêve.
Pro/perso
L’IMAGE DU GRAND FRÈRE
On a tous rêvé d’avoir un modèle qui nous hisse vers
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le haut et vers un avenir meilleur. « Nombreux sont
ceux qui sont en attente d’une guidance de grand
frère, pleine de compréhension et de complicité »,
souligne Marie-Jeanne Huguet d’Abondance
Consulting. En entreprise, les membres de la nouvelle
génération ne reconnaissent qu’une personne, leur
manager direct, sur lequel ils font souvent un transfert
fraternel. Parfois ils ignorent même le nom du P-DG.
Le manager devient un grand frère qui les
accompagne, un grand frère que l’on prend en
exemple.
Bachir a démarré sa carrière de commercial il y a
quelques années : « Étant novice, je ne maîtrisais
pas toutes les ficelles et les astuces du job, j’étais un
peu dépassé... À cela il faut ajouter que mon N + 2
ne m’appréciait pas des masses : il trouvait que
j’étais “lent” au démarrage, et je pense aussi qu’il y
avait un “délit de sale gueule”... Par chance, mon N +
1, mon supérieur direct, a été super. Il m’a très
rapidement pris en charge et m’a montré petit à petit
les différentes facettes du métier. »
Rapidement, les succès commerciaux ont été au
rendez-vous. « Plus j’avais de succès, plus mon boss
était content : parce que ça avait un impact direct sur
son point de vente et parce qu’il devait voir que son
investissement en moi n’était pas inutile. Du coup, il
m’a énormément encouragé à me surpasser, ce qui a
abouti à des promotions et une belle évolution dans
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ma carrière. » Peu à peu, une vraie complicité est
née. « En fait, c’est assez troublant : je l’ai
rapidement considéré comme un grand frère. »
Après le départ de ce « grand frère », Bachir a perdu
l’envie de continuer à travailler dans la même
entreprise. Il a donné sa démission pour aller chez un
concurrent. « J’ai carrément pleuré quand je suis
parti, à l’idée qu’on ne travaillerait plus ensemble.
C’est vous dire la force de notre relation. Aujourd’hui,
en tant que manager, il reste pour moi un modèle à
suivre et toujours le grand frère idéal. Notre relation,
notre complicité, ses conseils et ses points de vue
me manquent terriblement. »
Le grand frère permet de se détacher de l’image du
père. Mais ce n’est pas toujours un manager direct.
Romain était en poste depuis trois ans dans un
cabinet de conseil. Ingénieur, il avait du mal à prendre
sa place : « J’ai été pas mal influencé par mon père
qui était ingénieur dans une grande entreprise
française. C’est un métier qu’il aimait beaucoup. J’ai
suivi son exemple. Or, ce que je faisais était assez
routinier et me pesait. Il y avait trop de préconisations
techniques. J’avais envie d’être passionné par mon
travail. » Pour sortir du trou dans lequel il est tombé, il
se trouve une sorte de grand frère de substitution, un
autre ingénieur en hydraulique. Son modèle est tout le
temps en vadrouille. Il voyage beaucoup dans des
pays en voie de développement. Il est décontracté
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dans son habillement – boucle d’oreille, cheveux
longs... Il ne porte jamais de costume-cravate, tout en
étant sérieux et professionnel. Il tranche avec les
autres ingénieurs de la boîte. « J’aimerais bien,
comme lui, aller bosser à l’étranger, être utile aux
autres dans un contexte dépaysant, travailler pour
des programmes de développement. » Ce grand frère
symbolise la voie qui pourrait être la sienne.
De son côté, Léa, qui souffre de bégaiement, s’est
trouvé une grande sœur modèle : la meilleure amie de
sa mère. « Elle était bègue lorsqu’elle était plus jeune
et je la trouvais très belle. Aujourd’hui, c’est une
véritable business woman et elle m’impressionne
vraiment ! Manager dans un groupe pharmaceutique,
elle dirige des dizaines de personnes. J’espère
pouvoir un jour devenir comme elle, ou en tout cas
m’en rapprocher. »
15. Philippe Gabilliet, Savoir anticiper, ESF, 1999.
16. Martha Beck, Trouver sa bonne étoile, J’ai lu,
2011.
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Chapitre 4
Les quatre saisons de la
vie
Après avoir lu ce chapitre, vous saurez quel est
votre type de créativité et vous aurez envie de
trouver quel est votre centre de gravité
professionnel. Vous aurez compris que chaque
âge a ses défis et doit poser des choix de vie.
« Une journée, une vie. »
Koan Zen
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L’art de la métamorphose
La vie est à l’image des saisons qui rythment le
quotidien. De notre conception à notre mort, nous
vivons un cycle d’expériences successives. C’est une
école qui nous apprend l’art de la métamorphose.
Chaque âge a ses défis qu’il faut accepter. Chaque
tranche d’âge est comme un cap qu’il faut un jour
laisser derrière soi. Retenir le flux de l’existence,
c’est prendre le risque de se voir rejeter hors du
courant de la vie.
À quinze ans, Océane a mis entre parenthèses son
projet d’être pilote de ligne pour des raisons de santé.
Et l’avenir est devenu flou, voire sombre. Le temps lui
semble compté. « Avant, je faisais mon boulot
d’élève, mais je dois redessiner quelque chose de
précis, savoir ce qui m’irait vraiment... Je veux faire
tout de suite les bons choix car je sens que ça
commence à urger. » Elle a besoin de porter un
nouveau projet pour faire une terminale S sans trop
d’état d’âme. « La chimie, ça ne m’intéresse pas. Ce
n’est pas en contact avec la vie. En revanche, la
physique, ça m’intéresse, c’est plus concret. Les
maths sont abstraites, mais j’y arrive plus facilement.
C’est un savoir-faire que l’on acquiert. » L’école lui
apparaît de plus en plus comme un carcan. Mais le
diplôme est nécessaire pour franchir la porte d’un
métier désiré.
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À trente ans, Pierre a su réagir, alors que sa carrière
de sportif de haut niveau se terminait. « Je voulais
changer de cap et me diriger vers l’enseignement. Je
ne voulais pas trop rester dans le monde du sport,
mais découvrir autre chose. » Après un crochet par
l’Angleterre, il contacte l’ambassade du Japon qui
recrute sur concours. « Le pays voulait développer les
langues étrangères. » Installé depuis dix ans dans le
pays du Soleil levant, il est devenu entraîneur de judo
dans les lycées et les collèges, avant qu’on lui
propose, il y a deux ans, de devenir coordinateur pour
la section internationale de l’eau. Ce qui fait de lui un
intermédiaire entre les ingénieurs japonais et les
entreprises étrangères. La prochaine étape ?
« J’apprécierais de travailler pour une entreprise
française au Japon. »
À quarante-cinq ans, Christine traverse la fameuse
crise du milieu de la vie et se sent sur une voie de
garage. Son diplôme, un DEA de physique, l’a
finalement conduite à occuper des responsabilités
dans les ressources humaines. Mais elle a quitté
l’entreprise où elle occupait un poste de DRH, il y a
cinq ans, pour faire une pause et s’occuper de ses
filles. Depuis un an, elle souhaite faire redémarrer sa
carrière pour retrouver une autonomie financière et
une vie sociale. « J’ai besoin de m’investir, d’avoir des
objectifs ambitieux. J’ai envoyé mon CV, mais j’ai
obtenu peu d’entretiens. Quand j’en obtiens, je
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m’ennuie rapidement. Je suis perdue et vis dans la
frustration de ne pas réussir à relancer ma carrière. »
À soixante ans, Éric ne se voyait pas vivre en France.
Trop triste ! Il a imaginé un projet de retraite qui l’a
conduit en Asie du Sud-Est où il s’est marié. Lui qui
n’avait jamais eu d’enfant est devenu père d’une petite
fille qui parle mieux le thaï et l’anglais que le français.
Sa jeune femme travaille dans une agence de
voyages trois jours par semaine et suit, le dimanche,
des cours de management et de gestion. Lui qui avait
mené une vie sage d’informaticien dans une banque
parisienne, alors qu’il était passionné d’histoire, est
devenu un propriétaire terrien comblé ; il exploite des
plantations de riz avec l’aide des membres de la
famille de sa femme (père, mère, deuxième sœur, son
mari et leur fils de deux ans). « On commence
l’exploitation de la canne à sucre et on mise sur un
millier de tonnes. »
À soixante-quinze ans, Henri vient d’entrer dans la
« retraite après la retraite ». Son objectif, dans cette
nouvelle phase de vie, est de restaurer sa maison
pour la transmettre en bon état à ses enfants. Durant
vingt-deux ans, il a été directeur de lycée avec cent
cinquante professeurs sous ses ordres. Une fois à la
retraite, il s’est investi dans une nouvelle activité en
devenant correspondant pour le journal Ouest-France.
Pas pour l’argent, mais pour s’impliquer dans la vie
locale. « Les correspondants sont les yeux et les
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
oreilles de la commune », dit-il. Il faisait aussi partie
d’une chorale et était, un jour par semaine, animateur
dans une radio locale. Sa femme lui avait donné le
surnom d’« Albatros » car il était toujours par monts
et par vaux.
Vu et entendu à la machine à
café
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Les clés pour changer
LA CRÉATIVITÉ, PILIER DE L’ORIENTATION
La créativité se définit comme la capacité de produire
des œuvres nouvelles, d’user de comportements
différents, de proposer des solutions originales. Elle
permet d’éviter des problèmes et d’en résoudre
d’autres, de modifier les choses en les adaptant à
l’environnement. Beaucoup a été dit ou écrit sur les
mécanismes de la créativité, mais peu sur
l’identification des différents types de créativité. Tout
le mérite de Sophie Levionnois, fondatrice de Vivacio
(www.vivacio.fr), réseau national de coaching
d’orientation pour les collégiens, les lycéens et les
étudiants, est d’avoir exploré cette voie.
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À ses yeux, une bonne orientation repose sur la
rencontre avec des acteurs du monde professionnel,
sur une stratégie personnelle pour prendre en main
son parcours et un soutien judicieux ou un
accompagnement respectueux de la singularité de
chacun. Elle a créé un parcours en cinq étapes, basé
sur la méthode : « Savoir, vouloir, pouvoir. » Un test de
son cru est proposé lors de ce parcours, qui met en
évidence le type de créativité de la personne testée
suivant les quatre éléments : feu, air, terre et eau.
Pour Sophie Levionnois, le feu s’adapte en détruisant, en
déconstruisant et en remettant en cause. L’eau contourne et
s’adapte en explorant son environnement. L’air s’adapte en
imaginant. Et la terre s’adapte en construisant et en fondant.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Les quatre types de créativité
Source : © Sophie Levionnois.
Les gens nés sous le signe de l’air et du feu créent
seuls, à la différence de ceux nés sous le signe de
l’eau et de la terre, qui créent dans la concertation ou
en hiérarchie.
TROUVER SA VOCATION
Le psychologue jungien américain James Hillman
utilise de nombreux termes interchangeables pour
parler de la vocation : personnalité, génie, âme-image,
destinée.
Voici trois questions auxquelles vous pouvez
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
répondre :
Reconnaissez-vous la vocation comme un fait
primordial de l’existence humaine ?
Pensez-vous que les aléas de la vie sont
nécessaires pour permettre à la vocation
d’émerger ?
Croyez-vous que chacun porte en soi une
vocation, pas forcément spectaculaire, qui ne
demande qu’à pouvoir s’incarner dans la vie
professionnelle ?
On parle de vocation artistique ou religieuse. Mais un
médecin ou un professeur ont aussi une vocation :
soigner ou enseigner. Chez d’autres, la vocation est
moins spectaculaire. Mais elle est là, en filigrane, elle
se manifeste discrètement, subtilement, ou est
définitivement refoulée.
La plupart des gens ont une vocation, mais certains la
manquent pour diverses raisons : interposition des
parents, absence de reconnaissance, vicissitudes de
l’existence... Il ne reste souvent que la résignation, la
force de l’habitude et parfois la boisson.
Généralement, la vocation ne se montre pas à l’école
ni au travail, mais en dehors – dans les activités
extrascolaires ou extraprofessionnelles. Ce qui fait les
destins exceptionnels est moins l’appel de la gloire
que la personnalité de l’individu, la passion avec
laquelle il exécute ce que ses rêves lui inspirent, son
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
incapacité à se consacrer à autre chose qu’à sa
vocation.
Pour Robert Jourda, fondateur de l’Institut de la
vocation, cette dernière est portée par la personnalité
professionnelle. Elle se manifeste dès la petite
enfance dans des gestes très ténus et des
comportements. Les enfants semblent naître chacun
avec une personnalité et des aptitudes différentes.
Les photos les plus réussies capturent leur
tempérament, car ils ne sont pas simplement de la
pâte à modeler entre nos mains. « La responsabilité
parentale est de repérer la singularité de cette
personnalité. Car la personnalité professionnelle peut
se développer ou s’étioler suivant la qualité de
l’accompagnement parental », explique-t-il.
La personnalité professionnelle peut s’exprimer
pleinement dans des métiers de nature différente. Elle
tient moins à ce que l’on fait qu’à la façon dont on le
fait. Fabrice et Lorana ont la même personnalité
professionnelle d’« animateur entraîneur ». Chacun
exerce pourtant un métier différent. Fabrice entraîne
une équipe de football, Lorana dirige une usine à
l’étranger. Tous les deux ont néanmoins une activité
en phase avec leur personnalité professionnelle. Au
final, une personne occupant un poste ou une fonction
en adéquation avec sa personnalité professionnelle a
toutes les chances d’être à la fois heureuse et
compétente dans son travail.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
Et pour vous, comment ça se passe ? Le métier que
vous exercez vous rend-il heureux ? Pensez-vous que
vos capacités sont reconnues à leur juste valeur ?
Si vous avez répondu « oui », vous avez la chance
d’occuper un poste adapté à votre personnalité
professionnelle. Si vous avez répondu « non », il est
temps de réagir. Dans les deux cas, vous pouvez
passer le test « CGP » sur le site de l’Institut de la
vocation (www.Institutdelavocation.fr). Vous saurez si
vous êtes un « bâtisseur défonceur », un
« planificateur terrain », un « surveillant sévère », un
« réparateur avisé »... et vous découvrirez les
compétences naturelles associées à chacune de ces
personnalités.
Le CVMap (www.cvmap.com) apporte une nouvelle dimension
au CV en ligne, en proposant une cartographie qui retrace
votre parcours, associée à un réseau social. Il ne s’adresse pas
seulement à ceux qui sont « perdus » ou qui cherchent un
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
sens à leur orientation professionnelle, c’est aussi un outil
intéressant pour se présenter autrement, partager l’expérience
de ceux qui font ce que vous aimeriez faire, découvrir ce que
font ceux qui ont un profil proche du vôtre. Un module en
ligne permet de façonner son CV avec facilité – en indiquant
sur une carte : l’expérience professionnelle, les diplômes, les
stages, les compétences et les connaissances, la formation
initiale et/ou professionnelle – et de signaler en outre des
activités personnelles et/ou associatives. Chaque CVMap peut
être diffusé très simplement sur un blog ou un site, ou signalé
sur Facebook, Twitter et sur des réseaux dédiés à l’emploi tels
Viadeo et LinkedIn.
Et pourquoi changer ?
S’engager dans une voie, c’est créer un point de non-
retour où les événements, conséquences directes de
notre choix, vont s’enchaîner. C’est pourquoi les
« plans B », quand ils existent, ne fonctionnent
jamais. Ils donnent le sentiment illusoire qu’il est
possible de revenir en arrière, au point de départ.
Reste qu’il est tout à fait naturel, dans le parcours
d’une vie, de changer d’orientation. « Les familles
veulent offrir à leurs enfants des filières qui assurent
un bon statut social, médecine ou prépa en tête. Mais
c’est très difficile de réussir des concours après le
bac si l’on ne s’y prépare pas dès la sixième. Ce qui
entraîne une orientation beaucoup trop précoce. Le
choix d’un métier ne devrait pas être fixé avant bac +
3 car on constate qu’avant, beaucoup de jeunes
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
hésitent sur leur vocation », souligne Jean-Charles
Pomerol, président de l’UPMC (Université Pierre et
Marie Curie), l’une des plus grandes universités
françaises de sciences et de santé.
S’engager dans une voie suppose de rechercher des
informations et d’analyser des données, de les
évaluer intérieurement et de faire son choix.
Seulement ce choix, qui se veut logique, ne
correspond pas toujours à ce que l’on ressent et à ce
qui fait sens pour nous. Parfois, guidé et conseillé par
une figure d’autorité (père, mère...), notre choix peut
être en contradiction avec notre ressenti. Notre voix
intérieure peut intervenir et nous dire que cette
direction n’est pas juste, sans que l’on soit pour
autant en mesure de l’écouter.
C’est ce qui est arrivé à Jean-Baptiste, devenu
Docteur en chirurgie dentaire. Des études littéraires
passionnantes l’ont pourtant conduit à passer un bac
scientifique dans le but de devenir médecin ou
dentiste, comme sa mère le souhaitait. « Dès le
premier jour où je suis entré dans l’amphi, j’ai su que
cette orientation était une erreur », confie-t-il. Il est
toujours allé travailler en éprouvant un sentiment de
contrainte et de frustration. Et il n’a jamais pris plaisir
à exercer ce métier, que ce soit en libéral ou en tant
que responsable de centre de santé. À quarante ans,
il a remis son orientation initiale en question et sa
femme l’a quitté, ne supportant pas qu’il abandonne
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
ce métier, sachant ce que celui-ci représentait
socialement pour elle.
Essayez quand même
Durant l’adolescence, certains jeunes ont une idée du
métier qu’ils aimeraient exercer. Mais cette idée est
souvent mouvante et, au fil des ans, un projet
remplace l’autre. Après la troisième, il faut faire un
premier choix. En terminale, la question devient
cruciale puisqu’il faut impérativement s’orienter en
fonction d’informations et d’expériences limitées. Il y
a ceux qui trouvent refuge dans une filière en se
disant qu’ils verront bien de quoi demain sera fait. Il y
en a d’autres, déstabilisés par les options possibles,
qui s’engagent dans des cursus relativement ouverts
pour reporter leur choix. D’autres encore mûrissent
déjà un projet qui leur parle et choisissent une filière
en liaison avec leur objectif. À l’image d’Édouard qui
n’était fait ni pour la gestion ni pour le commerce,
contrairement à ce que croyaient ses parents. Tous
les signaux convergeaient pour indiquer que le
meilleur choix était pour lui les études médicales :
ses matières préférées (physique-chimie), son envie
obsessionnelle de connaître toutes les maladies pour
s’en protéger, sa personnalité professionnelle de
« réparateur » – celui qui restaure ce qui ne
fonctionne plus –, ses aspirations (être un chirurgien
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
qui bouge) et l’intérêt qui avait été le sien en
découvrant les notes de cours de sa copine, étudiante
en médecine.
Vers trente ans, on se rend compte que bon nombre
de nos choix et de nos valeurs ont été conditionnés
par notre famille, notre éducation, notre culture, notre
religion, le monde du travail, la société, et tout ce à
quoi l’on a pu s’identifier. On entre dans une période
de compensation ou de transformation qui se traduit
par un désir de mobilité. On « compense » et on
déprime, sans bien savoir pourquoi. On change de
boulot par opportunisme sans changer vraiment et
sans comprendre ce qui se joue, ou l’on s’interroge,
comme à l’adolescence, pour retrouver ce que l’on a
oublié en route.
Vers quarante ans, c’est souvent la situation
professionnelle, réussie ou non, qui peut déclencher
une remise en question. Certains ont bien réussi,
mais sentent qu’ils ne sont pas satisfaits
profondément. Cela me rappelle une chanson de la
comédie musicale Starmania dont voici un extrait :
« J’ai réussi et j’en suis fier. Au fond, je n’ai qu’un
seul regret. J’fais pas ce que j’aurais voulu faire. »
D’autres, qui n’ont pas atteint leurs objectifs ou ne
sont pas contents de leur carrière, sont aussi
insatisfaits. Tous ont envie d’évoluer et de donner une
nouvelle consistance à leur vie professionnelle.
Vers cinquante ans, quel que soit le parcours
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
antérieur, on se sent disponible pour amorcer un
nouveau départ, en redonnant du souffle à sa carrière
ou en en démarrant une seconde. C’est une période
de renaissance, parce que l’on souhaite se
reconnaître davantage dans ce que l’on fait et pouvoir
être vraiment soimême. Tout ce qui ne nous fait plus
vibrer nous alourdit. Des turbulences se créent car on
ne tient pas non plus à perdre ses assises, ses
possessions et sa sécurité.
Le sociologue Thomas Troadec note que le poids de
la trajectoire antérieure est déterminant dans l’identité
du salarié âgé. « En revanche, ajoute-t-il, chacun a
tendance à réinterpréter son passé à sa façon. » Son
constat, tout en nuances, est à confronter avec le
regard manichéen de l’entreprise, qui parle souvent de
« salarié dépassé par les événements ». Cela ne
correspond qu’à une typologie de gens : ceux qui
vivent le présent uniquement au passé.
Bon à savoir
Le film Billy Elliot raconte l’histoire du danseur étoile
éponyme et de l’affirmation de sa vocation. En 1984, les
mines du nord de l’Angleterre ferment les unes après les
autres, condamnant au chômage des milliers de gueules
noires. Peu préoccupé par le combat que mènent son
père et son frère contre la politique d’austérité du Premier
ministre, Billy pratique la boxe sans conviction. Il
découvre un jour qu’un cours de danse partage désormais
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
les locaux de son club. Fasciné par la gestuelle des
apprenties ballerines, Billy raccroche bientôt les gants
pour suivre en cachette les leçons de Mme Wilkinson... et
préparer le concours d’entrée à l’École royale de ballet,
malgré l’opposition de sa famille.
Sabine Hong et Franck Montero (www.mi-consulting.fr)
forment à la topologie des talents – une extension du
CGP (centre de gravité professionnel). Utiliser la topologie
est très pertinent quand on dérive par rapport à son centre
de gravité ou que l’on dérape dans son activité. Pascal,
boulanger-pâtissier, avait réussi incroyablement et gérait
quatre boutiques, ce qui ne l’empêchait pas de se
demander où était passé le chocolatier qu’il aspirait être à
vingt ans. Éric créait des bureaux extraordinaires en bois
de poirier, mais ses chefs-d’œuvre étaient trop difficiles à
vendre et l’artisan ne rentrait pas dans ses frais. Tous les
deux ont pu se repositionner grâce à la topologie des
talents.
Le Golden est une extension du MBTI (Myers-Briggs Type
Indicator) qui décrit seize grands types psychologiques.
Son originalité vient d’une nouvelle dimension, qui
renseigne sur la stabilité émotionnelle et sur les modes de
réaction au stress et à l’anxiété de la personne. Car être
plutôt tendu ou serein a un impact sur la façon dont on se
perçoit et dont on envisage son futur.
Pro/perso
MAMAN, LES GRANDS BATEAUX
Être une maman qui travaille suppose d’être bien
organisée. Car on peut se sentir écartelée entre sa vie
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
professionnelle et sa vie de famille. Et quand l’enfant
arrive, plusieurs options se présentent à la mère :
sacrifier sa carrière et arrêter de travailler, continuer à
travailler en donnant la priorité à la famille sur la
carrière, ou privilégier son ascension
socioprofessionnelle.
Dans un reportage de Paul Degenève et Vincent
Ferreira, on découvre Isabelle, marin pompier, qui
tente de concilier, avec difficulté, vie de famille et
missions en mer qui durent souvent plusieurs mois.
« C’est vrai que certains jours, c’est dur, mais le
lendemain, c’est reparti. Embarquer, c’est un choix.
Ça ne sert à rien d’être dans la marine si l’on reste à
terre », explique-t-elle. En 2004, elle se retrouve pour
la première fois sur un navire de guerre, alors qu’elle
est déjà maman d’une fillette de trois ans. « Au
début, ça m’a fait bizarre de passer trois semaines en
mer. » Sept ans plus tard, elle navigue sur un porte-
hélicoptères de combat. À bord vivent cent soixante-
dix-sept marins, dont vingttrois femmes. Dans sa
cabine, posée sur le guéridon, une photo de sa fille
âgée de dix ans. Isabelle est devenue chef de
section, elle a quatre hommes sous ses ordres. Elle
a pris de l’assurance, mais elle ressent parfois de la
lassitude et de véritables coups de blues loin de son
mari et de sa fille. Cette vie de famille si particulière,
qui ne devait être qu’une étape, est devenue la
routine. Ses absences sont maintenant presque
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
ordinaires. Les rôles se sont renversés, et c’est papa
qui gère le quotidien. Son contrat se termine dans
deux ans. Elle veut rester dans la marine, elle adore
l’institution, ne se voit pas faire autre chose et se
projette déjà dans le rôle de chef de secteur. Pas
question pour elle d’abandonner la mer.
Ce choix de vie radical, d’autres mamans marins
n’ont pas voulu le suivre. À l’image de Lætitia, sous-
officier, électromécanicien, maman d’un petit garçon.
Elle a pris un poste sédentaire pour s’occuper de son
enfant et résider un moment en Polynésie. Son mari,
lui aussi, est marin. La vie d’avant, c’était
l’éloignement plusieurs mois durant sur une frégate
furtive. Elle était à un poste stratégique où elle gérait
l’électronique du bateau. Sept ans après, le
bouleversement est radical. Aujourd’hui, elle a la
charge du garage de la base navale de Tahiti. « Dès le
début, les rôles étaient clairement répartis. Lui, en
mission en mer. Moi, en poste à terre. Maintenant
que je suis maman, j’ai du mal à lâcher mon fils. Je
ne me vois plus rester quatre mois sur un bateau. »
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Chapitre 5
Le sentier de l’excellence
Après avoir lu ce chapitre, vous aurez envie
d’emprunter le sentier de l’excellence, vous
disposerez d’une boussole pour le cheminer et
d’une carte pour en saisir toutes les richesses.
« La vie est un défi à relever, un bonheur à
méditer, une aventure à tenter. »
Mère Térésa
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Le sentier de l’excellence reste un chemin peu
fréquenté. Pour certains, il démarre dans une vallée
encaissée ou un vallon escarpé, caché au regard des
autres. Pour d’autres, il longe une autoroute
encombrée tout en s’en démarquant. L’excellence
n’est pas ce que l’on croit ! C’est un mode d’action lié
au plus profond de notre singularité. C’est un chemin
qui a du cœur et qui nous parle d’une terre promise
où chacun a la liberté d’écrire sa légende personnelle.
Ambassadeur de la joie
Lorrain, juriste de formation, Nicolas démarre sa
carrière au tribunal pour enfants, avant de tout
plaquer, taraudé par l’envie de savoir comment les
autres trouvent du sens à leur vie : « J’ai quitté le
tribunal, où je fréquentais au quotidien les horreurs
que peuvent produire les hommes. » Il poursuit des
études dans une école de commerce, qui
déboucheront sur un emploi à New York dans le
marché du luxe. Il fréquente des gens fortunés qui,
apparemment, ne parviennent pas non plus à donner
un sens à leur vie. L’envie d’aller voir ailleurs le
reprend. Après avoir décroché la bourse des grands
reporters d’un quotidien régional, il repart, sac à dos
et appareil photo en main, à l’envers du monde, à la
rencontre de ceux qui redonnent du sens à la vie. Son
objectif est d’aller à © Groupe Eyrolles Et si je
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
choisissais ma vie ! la rencontre des initiatives les
plus généreuses de l’humanité et de voir comment
d’autres s’y prennent pour illuminer leur vie en
transmettant de l’espoir et de la joie.
Il passe alors dix ans à parcourir la planète pour
traquer notre part d’humanité, traversant près de 70
pays et effectuant plus de 65 000 kilomètres par voie
terrestre. Il en ressort marqué par la générosité de
ceux qui n’ont pas grand-chose et qui n’hésitent pas
à vous le donner. En 2006, son exposition de
photographies itinérante « Un hymne à la joie »
accueille plus d’un million de visiteurs en Europe. Il y
montre la beauté au cœur de chaque être humain,
fixe des émotions fugaces mais fortes, livre les mille
et un visages de la joie, invite les hommes de notre
planète à retrouver une énergie rayonnante et
communicative.
« Je crois que j’ai reçu mon plus bel apprentissage en
partageant le quotidien des peuples du monde, en
m’imprégnant de leurs cultures, de leurs expériences
particulières, en m’éveillant à la richesse et à la
qualité de leurs perceptions. Ils m’ont fait grandir en
élargissant mes cadres de référence. »
Il intervient régulièrement auprès d’entreprises en
matière de formation, de coaching et de management
de projets éthiques et se définit comme un
entrepreneur militant. Depuis plusieurs années, il
intervient auprès de détenus dans les prisons pour
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élargir leurs représentations du monde, en leur
proposant de nouvelles manières de le regarder, pour
aller au meilleur de soi et des autres. « Nous avons
tous la possibilité de réinventer nos vies, mais notre
époque, pourtant si passionnante, manque peut-être
d’audace », souligne-t-il. Nicolas casse les
représentations figées. Son talent est de décrypter le
monde au-delà des stéréotypes, des frontières
géographiques et ethniques pour réanimer la joie ©
Groupe Eyrolles Le sentier de l’excellence présente
en chacun de nous et embellir la vie. Il met à profit
son imagination poétique pour sensibiliser les
consciences et révéler les forces psychiques de la
nature humaine.
Abonnée aux prix
d’excellence
Les polynômes, les courbes, les sphères, c’est le
rayon de Claire17 . À quarante-neuf ans, elle est une
mathématicienne mondialement reconnue, spécialiste
de la conjecture de Hodge et de la topologie des
variétés projectives et kählériennes. Elle sait qu’elle
parle une langue presque étrangère pour le commun
des mortels. Pas facile de la suivre. Son vocabulaire
peut sembler extraterrestre, même pour des
mathématiciens. « Je dois faire preuve d’une grande
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pédagogie pour expliquer mes travaux », s’amuse-
telle. Directrice de recherche à l’Institut de
mathématiques de Jussieu, également éditrice de
revues de mathématiques, elle trouve encore le
temps, entre ses calculs savants, de s’occuper de
ses cinq enfants. Son rêve : « Découvrir un théorème
avec mon mari, qui est aussi mathématicien. »
L’aînée de ses cinq enfants vient d’entrer à Normale
sup’, à Cachan. « Mais dans un domaine assez
éloigné du mien et de celui de mon mari, pour
échapper à la “pression” familiale », précise-t-elle.
« De toute façon, ajoute-t-elle, on ne parle pas de
maths à la maison ! » Rapidement, les mots ne
suffisent plus. Elle passe au tableau, le tampon
effaceur dans une main, la craie dans l’autre, et
dessine des figures géométriques à côté de calculs
savants. « C’est ça qui est passionnant dans mon
travail, ce va-et-vient permanent entre plusieurs
géométries et plusieurs types d’outils afin de
démontrer des résultats dans l’un ou l’autre des
domaines », poursuit-elle, l’air sérieux et la voix
basse, le regard dans le vide. Pour elle, les
mathématiques ont toujours été une évidence. Au
collège, elle potassait déjà les cours de terminale.
Pendant six mois, elle a exercé le métier
d’enseignant, juste après son agrégation. Elle en
garde un souvenir cauchemardesque. À vingt-quatre
ans, cette artiste de l’abstraction est devenue
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chercheuse à plein-temps. « Entrer au CNRS m’a
sauvée ! », plaisante-t-elle. « Il est très frustrant de ne
pas pouvoir expliquer à tous les choses qui me
tiennent à cœur dans mon travail et mes
recherches... Il y a un élan créatif en mathématiques,
tout est mouvant et cherche à s’exprimer », confie-t-
elle. Rien à voir avec ces « ennuyeuses »
mathématiques, « mortes » et « desséchées »,
enseignées jusqu’en terminale. Elle a enchaîné les
prix et les distinctions, comme les médailles de
bronze et d’argent du CNRS, et le prix du Clay
Mathematics Institute qu’elle vient tout juste de
recevoir pour ses travaux sur la conjecture de
Kodaira, autre problème de géométrie algébrique
complexe. Éditrice de plusieurs revues de
mathématiques, cette abonnée aux prix d’excellence
garde toujours un œil sur l’évolution de sa discipline.
Vu et entendu autour d’un
verre
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Les clés pour changer
MON MÉCANISME D’EXCELLENCE
Un point fort est : ce que je fais volontiers et bien, ce
qui me permet d’avoir des résultats et du succès, ce
qui m’assure les compliments et la reconnaissance
des autres, ce qui me donne un sentiment d’aisance
et de sécurité.
Un point faible est : ce que je fais moins volontiers et
pas aussi bien, ce que j’exécute avec un faible
rendement, ce qui me donne souvent un sentiment
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d’insécurité.
Trop souvent, nous cherchons à corriger nos points
faibles à n’importe quel prix, alors que, pour rayonner,
nous devons mettre en valeur nos points forts.
Tous nos efforts de progression sont centrés sur
l’amélioration de nos manques. C’est une perte de
temps, excepté pour des faiblesses qui peuvent être
fatales. Nous tentons alors de devenir un autre, que
nous ne sommes pas, et c’est là que réside notre
erreur. Le syndrome de perfection nous renvoie au
mythe de Sysiphe. L’excellence en tout est un rêve
inaccessible qui conduit à une impasse.
Le paradoxe est que nous devenons excellents, dès
lors que nous délaissons nos points faibles pour nous
appuyer sur notre compétence phare, derrière laquelle
se cache notre mécanisme d’excellence. « Le
malheur est que l’excellence reste invisible à nos
propres yeux. Nous passons notre vie à la chercher.
Beaucoup s’interrogent. S’ils perçoivent bien leurs
limites et leurs faiblesses, ils ont du mal à croire
qu’ils possèdent une excellence. Quand nous
apercevons une de ses composantes, souvent
l’espace d’un instant, nous avons tendance à croire
qu’elle ne vaut pas grand-chose. Elle nous paraît
banale et ordinaire. Nous avons vraiment du mal à lui
donner de la valeur », explique Joël Guillon18 .
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Si vous effectuez une tâche ou une mission qui vous
demande beaucoup d’efforts, faites-le gratuitement, ça vous
arrêtera assez vite ! Par contre, si une tâche est facile pour
vous et qu’elle ne l’est pas pour les autres, vous êtes, a priori,
dans votre mécanisme d’excellence et cela vaut cher. Le
mécanisme d’excellence de Sandra donne sa pleine mesure
quand elle a une personne à faire rentrer dans le rang. Elle
sait définir la norme et bâtir un chemin de progression balisé
par ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Elle sait énoncer
la loi pour ceux qui sont en difficulté et justement en dehors
des règles.
Magaline est au mieux de sa forme quand elle doit faire face
à une situation difficile, apparemment sans issue et à forte
tension émotionnelle. Elle observe et analyse avec acuité le
contexte pour pouvoir trancher avec une précision chirurgicale
le nœud gordien et résoudre le problème rencontré.
Ninja est celle qui tisse du lien en assistant les autres sans
relâche. Elle sait trouver le bon moment pour agir avec
pertinence et poser des actes qui vont aider la personne ou lui
faire plaisir, ce qui crée de la surprise chez les autres et les
touche.
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UNE BOUSSOLE POUR BIEN NAVIGUER
Chacun navigue dans sa propre vie d’un carrefour à
l’autre. Et parfois, alors que l’on a l’impression d’avoir
toutes les cartes en main, rien ne se passe comme
on l’espérait. On se retrouve enlisé dans la mer des
Sargasses, pris au piège d’algues gigantesques,
immobilisé dans une zone de calme plat et de vent
nul. Le futur qui s’annonçait prometteur prend soudain
une teinte sombre qui déteint sur le moral. Le cap se
dérobe sans que nous saisissions le sens de cette
infortune. Est-ce parce que des incertitudes
subsistent sur la direction à prendre et que la vision
du résultat reste trop floue ? Est-ce par un manque de
connexion entre ce qui nous motive et la manière de
le vivre ? Est-ce parce que nous sommes la proie
d’inhibitions, de peurs, de difficultés trop fortes ? ou
encore parce que nous avons du mal à planifier et
exécuter ce qui doit être fait ?
Bon à savoir
Pour Aviad Goz, on a la chance de vivre une époque où,
confrontés à la réalité, la plupart des schémas de pensée
sont anéantis. Il propose un modèle de navigation,
baptisé NEWS® (www.newscoaching.com), pour se poser
les questions essentielles quand les obstacles semblent
s’accumuler sur le chemin menant à l’excellence.
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Imaginez une boussole intérieure qui permette de se
repérer en se posant les questions essentielles :
« Où aller ? » se situe au nord ; « Pourquoi y aller ? »
à l’est ; « Pourquoi ne pas y aller ? » au sud ; et
« Comment y aller ? » à l’ouest.
Certains sont bloqués au nord. Ils ne savent
pas où aller. Parfois, ils perdent le contact
avec leurs motivations, leurs valeurs. Ils
oublient que la direction que l’on se fixe doit
être générée à partir d’une motivation
authentique et de compétences profondes.
D’autres sont bloqués à l’est. Ils se sentent
fatigués, ils perdent patience, ont l’impression
d’avancer en pilotage automatique... Ils
oublient de rechercher ce qui est réellement
important pour eux et ils ont du mal à écouter
leur petite voix intérieure.
D’autres encore sont bloqués au sud. Leurs
croyances, leurs préjugés, leurs peurs les
paralysent. Ils peuvent savoir ce qu’ils veulent
et avoir une vision claire du résultat, mais ils
ne bougent pas car leur besoin d’agir de
manière conforme et de sécurité est trop fort.
Ils doivent faire l’effort de sortir de leur coquille
pour découvrir d’autres possibilités.
Enfin, certains sont bloqués à l’ouest. Ils ne
savent pas comment s’y prendre pour
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s’organiser et décliner leur stratégie avec des
moyens adaptés. Ils ont besoin d’apprendre à
gérer leur temps, leurs ressources, leur
énergie pour concrétiser leur vision et atteindre
leur but.
UNE CARTE POUR TROUVER SA VOIX
« Tout le monde a une mission dans la vie, un don
unique ou un talent spécial à offrir à autrui. Lorsque
nous mettons ce talent particulier au service des
autres, nous connaissons l’extase et l’exultation de
notre propre esprit, lui qui est le but ultime de tous les
buts », nous dit le Dr Deepak Chopra. Et s’il existait
un outil qui permettait de trouver sa voix et de la faire
entendre dans le monde ? Un outil qui offrirait le fil
d’Ariane pour repérer son mode d’excellence et
révéler ses talents dans le labyrinthe de la vie.
Cet outil, pensez-vous, reste à inventer. Eh bien
détrompezvous ! Il a été créé par Gérard Ochem,
fondateur de l’Institut Map’UP (www.map-up.com),
lauréat des quinzièmes journées Plug & Start,
concours renommé, destiné aux entreprises
innovantes.
Map’UP se présente sous la forme d’une cartographie
qui répertorie les dix-huit logiques d’adaptation,
d’évolution et de réussite d’une personne. Ces
logiques constituent son plus grand capital et forment
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en quelque sorte sa signature. Elles agissent comme
un référentiel qui révèle les clés et les rouages
spécifiques du fonctionnement optimal d’une
personne. La combinaison de ces logiques nous est
aussi personnelle que nos empreintes digitales.
Lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre, on
est capable d’agir avec pertinence pour relever les
défis liés à nos projets et nos missions. Dans le cas
contraire, on fait des choix inadaptés qui rendent
l’action difficile ou stérile, voire impossible à réaliser
sans que cela soit nécessairement perçu par
l’intéressé. La connaissance de cette carte donne
l’envie et les moyens de se remettre en cause et de
tirer profit de tout son potentiel inexploité pour
découvrir et vivre la meilleure version de soi-même.
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Map’UP offre un fil d’Ariane pour révéler les talents
d’une personne
Source : © Institut Map’UP.
Selon des travaux menés dans le domaine des
neurosciences, chaque personne entre en résonance
de façon privilégiée avec certains verbes d’action qui
sont la marque de ses talents. Avec Map’UP, le verbe
se fait chair. Ces dix-huit logiques s’articulent entre
elles et se présentent sous la forme d’un verbe
d’action à l’infinitif, suivi d’un complément d’objet qui
spécifie la forme de l’action à privilégier dans un
contexte donné.
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Ainsi, la logique d’intégration socioprofessionnelle
évoque ce que je suis en mesure de produire dans
mon travail. Elle est le point de mire de la valeur
ajoutée que je peux apporter.
Dans le cas de Marianne, cette logique s’énonce de
la façon suivante : « Se mobiliser pour servir une
cause sociétale », alors que pour Rémi, ce sera :
« Mettre à profit son charisme pour apporter ordre et
organisation dans un système collectif confus et
désorganisé. » Quant à Lisa, ce sera : « Transmettre
ses connaissances en veillant à trouver la pédagogie
la plus adaptée aux besoins d’épanouissement de
son public. » Marianne sera à l’aise dans une posture
de « militante », alors que la posture de chef de file
conviendra mieux à Rémi et que celle d’enseignante
ou de formatrice sera un tremplin pour Lisa.
L’archétype du moissonneur se révèle en étudiant le
Map’UP de Franck. Dans un groupe, sa place est
d’être le garant d’un cycle complet de production. Sa
compétence naturelle lui permet de comprendre ce
qui se joue pour insuffler la confiance nécessaire au
démarrage d’un projet d’envergure, puis d’avoir un
véritable impact, à condition qu’il prenne et assume
ses responsabilités avec noblesse dans la mise en
œuvre de ce projet. Pour féconder l’existence, il doit
apprendre à récolter le fruit de son travail non
seulement pour lui-même, mais aussi pour le bénéfice
de tout le groupe. S’il utilise judicieusement son
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énergie et sa parole, cette posture lui permet de
mener un projet à son terme. « Je parle comme si
j’avais raison et j’écoute comme si j’avais tort »,
souligne-t-il.
Si moi, l’auteur, je me base sur mon propre Map’UP,
mon mode d’excellence est de permettre à l’autre de
regarder plus objectivement son potentiel en l’aidant à
rentrer dans une vision élargie de ses propres
capacités et à trouver la force de transformer ce qui
est nécessaire pour ancrer ce potentiel dans la
réalité. Je le fais en lui permettant de réunir les
nombreuses pièces d’un puzzle qui est celui du sens
que pourrait prendre sa vie. Moi-même, j’ai traversé un
cap long et difficile en abandonnant mon premier
métier de journaliste économique salarié pour me
lancer dans mon second métier de conseiller en
évolution professionnelle et marque personnelle. Je
peux donc m’appuyer sur mon vécu et sur tous les
accompagnements que j’ai pu faire pour être la
source, chez les autres, d’une nouvelle vie plus riche,
plus dense, plus en rapport avec leurs talents. Ce qui
est précisément mon ambition dans cet ouvrage.
D’accord/pas d’accord
IL EST IMPORTANT DE VISER L’EXCELLENCE
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L’excellence comme représentation d’un idéal est souvent
quelque chose d’hyperexigeant, un sommet inatteignable.
Cela peut être un peu inhibant.
En même temps, si cela part de soi et de ce que l’on a de
mieux, l’excellence peut être un chemin excitant à parcourir.
Et pourquoi changer ?
Si le potentiel n’a pas pu s’actualiser, il peut prendre
une connotation négative et dangereuse. Enseveli
dans l’ombre, il peut créer de la violence et du
désespoir. «Trouvez ce dont une personne a le plus
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peur et vous saurez de quoi sera faite sa prochaine
étape de croissance19 », nous dit Carl Gustav Jung.
Celui qui n’a pas le courage d’affronter son ombre la
fait porter aux autres et sabote ses chances de
réussite. Mais pour cheminer sur le sentier de
l’excellence, il faut surtout valoriser son côté génial.
Si ce génie créatif est aussi la marque des grands
innovateurs, certains d’entre eux ont connu des
moments d’incertitude juste avant leur découverte.
« Ce sont des moments nécessaires. Si nous ne les
connaissons pas, c’est que nous ne sommes pas
vraiment dans un processus créatif. Nous avons peut-
être sauté quelque chose », souligne Jean Lepeltier
dans l’un de ses textes intitulé Les Idées qui ont du
cœur. Certains ont affronté les épreuves en gardant
intacte leur confiance en soi. D’autres ont abandonné
trop vite, juste avant le succès. L’ingénieur allemand
Rudolph Diesel commence par déposer un brevet pour
un nouveau moteur qui porte son nom, un moteur à
combustion interne, consommateur d’huiles lourdes. Il
réalise un premier prototype et en sous-traite la
fabrication à des partenaires. Son idée étant
révolutionnaire, il décide de rassurer les premiers
acquéreurs de son produit en s’engageant à les
rembourser en cas d’insatisfaction. Une sorte de
Darty avant l’heure ! Malheureusement, le moteur est
souvent en panne, difficile à entretenir, coûteux et
encombrant. Bref, il ne supporte pas la comparaison
avec la machine à vapeur qui, elle, satisfait
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pleinement les clients. Les clients intrépides, qui
avaient tenté l’expérience, ne tardent pas à retourner
l’engin et à demander le remboursement. Diesel fait
faillite et se suicide en 1913. Le succès différé du
moteur Diesel est dû aux militaires qui vont s’y
intéresser parce que c’est une source d’énergie
mécanique discrète, puissante et compacte pour
propulser leurs sous-marins. Les études reprennent
alors et la mise au point définitive ne tarde pas.
Depuis, le succès du moteur Diesel ne s’est jamais
démenti.
Essayez quand même
La ligne droite est peut-être plus courte, plus facile,
rencontre moins de dangers et d’obstacles, mais
c’est aussi une ligne étroite où le bonheur et le
dépassement de soi ont peu de place. C’est à l’image
du chemin de la raison le plus souvent tracé à
l’avance, qui promet la sécurité, mais est plutôt sans
grandes aventures, sans grands défis. Il donne droit à
une vie « sans grand mystère », une vie « étriquée »
où l’on ne peut accomplir sa légende personnelle.
À l’opposé, le chemin du cœur est celui où l’on peut
s’accomplir et se réaliser pleinement. C’est le chemin
périlleux qui nous oblige à relever le défi d’être « nous-
mêmes » et à assumer notre réelle identité. Valentin
veut être Compagnon, sinon rien. Il est sorti diplômé
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de l’École Grégoire-Ferrandi à Paris, son bac
professionnel en poche, section tapissier garnisseur.
Son rêve : rejoindre le tour de France des
Compagnons. « Le problème, c’est qu’aujourd’hui tout
le monde va chez Ikea. Et quand le fauteuil est
cassé, on le jette et on en achète un autre. C’est pour
ça qu’il faut être le meilleur dans ce boulot. Les
Compagnons, c’est l’élite. Il faut dix ans pour faire un
bon tapissier. Moi, j’ai envie de travailler sur du beau,
pas sur des fauteuils de Mémère », confie-t-il. On
repense aujourd’hui les métiers dans bon nombre de
secteurs, mais la résistance au changement est bien
autre chose qu’un refus, c’est une forme de
résistance culturelle ; il s’agit de garder la dignité du
métier. Elle s’inscrit dans une logique de l’honneur.
Depuis plus de vingt ans, Jéromine Pasteur navigue
d’un océan à l’autre et retourne régulièrement au
cœur de la forêt péruvienne auprès d’un clan d’Indiens
ashaninkas, sa « seconde famille ». Elle se bat pour
la défense de la terre et pour que la biodiversité et les
peuples indiens retrouvent enfin leurs lettres de
noblesse. « Réveillez-vous ! nous dit-elle.
L’appauvrissement de notre terre aujourd’hui, c’est
l’étiolement de tous les hommes de demain. » Pour
elle, la vie est un chemin qui a du cœur. « J’ai
toujours suivi mon chemin, accepté mon destin,
combattu mes peurs et mes désespoirs. J’ai souffert,
j’ai donné, j’ai reçu. Aujourd’hui, je suis là.
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
J’accomplis ce qui doit l’être, je suis mes rêves. Peut-
être que ce soir, très loin d’ici, au cœur d’une ville
grise ou d’un désespoir, quelqu’un pleure. J’ai envie
de lui dire : “Je ne peux pas t’aider, mais va t’asseoir
seul, sur la terre et écoute le message que te
soufflera le vent. Sois vraiment toi-même. Deviens
enfin ce que tu es. Ton existence n’aura de sens que
grâce à ta volonté.” »
Bon à savoir
Qu’est-ce qui nous motive vraiment ? Quand sommes-
nous le plus performants ? Voici le genre de questions
auxquelles Daniel H. Pink, ancien responsable des
discours du vice-président Al Gore, essaye de répondre
dans La Vérité sur ce qui nous motive 20. Le secret de la
performance et de la satisfaction vient du besoin humain
de diriger sa propre vie, d’apprendre, de créer de
nouvelles choses, de s’améliorer. Cela passe par
l’autonomie, la maîtrise et le besoin de donner un sens à
son existence.
Le BCSP (Bilan de compétences socioprofessionnel)
prend la forme d’un parcours en cinq étapes pour amorcer
la construction d’un nouveau projet pertinent et pérenne.
Il intègre Map’UP et permet d’écrire la prochaine page de
son histoire en mettant en lumière ses talents
(http://passagedecap.typepad.com/bcsp).
« Pour produire de l’excellence, vous devez étudier
l’excellence », souligne le Dr Donald O. Clifton. Ceux
qu’il appelle les « top achievers » s’appuient sur leurs
talents pour construire leur parcours universitaire, leur vie
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et leur carrière. Ils utilisent ces talents pour renforcer leurs
points forts et se servent de leurs points forts pour produire
de l’excellence. Ils gèrent aussi les faiblesses qui peuvent
réduire leur performance. Donald O. Clifton est le père du
StrengthsFinder, commercialisé par Gallup, qui évalue
trente-quatre talents pour en extraire cinq points forts.
Vous pouvez trouver son livre sur le site
http://www.strengthsquest.com et passer le test en France
en contactant Anne Soto-Mayor, La Fabrique de Soi
(www.fabriquedesoi.com).
Pro/perso
VIVRE SA LÉGENDE PERSONNELLE
Nous avons chacun une chose à faire ici-bas. Pas
deux ni trois... Une seule ! Ceci est la légende
personnelle dont parle l’écrivain Paulo Coehlo.
Accomplir sa légende personnelle, c’est harmoniser
la voix de la raison – qui a son utilité – avec cette voix
du cœur qui se manifeste à nous par les sentiments
et l’intuition pour parler d’une seule voix. Une seule,
oui. « Si vous écoutez votre cœur, vous savez
précisément ce que vous avez à faire sur terre.
Enfant, nous avons tous su. Mais parce que nous
avons peur d’être désappointés, peur de ne pas
réussir à réaliser notre rêve, nous n’écoutons plus
notre cœur. Cela dit, il est normal de nous éloigner à
un moment ou à un autre de notre légende
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personnelle. Ce n’est pas grave car, à plusieurs
reprises, la vie nous donne la possibilité de recoller à
cette trajectoire idéale21 », confie Paulo Coehlo à
Jérôme Bourgine. Il a d’abord eu peur car il lui
paraissait fou de vouloir arriver à vivre de son écriture
dans un pays qui doit compter moins de librairies que
la seule ville de Paris. « Ma peur m’a poussé à faire
mille autres choses : journaliste, directeur dans une
maison de disques, etc. Pourtant, j’ai fini par
entendre, puis par écouter, le langage du cœur »,
poursuit-il.
Un homme s’est construit un destin personnel en
écoutant ce langage... Quelques années à la fac de
droit, dix ans passés dans l’apprentissage des
différents métiers chez un géant du fastfood, puis, à
l’approche de la quarantaine, c’est la naissance du
projet. « Un jour, j’ai su que j’étais prêt », nous dit cet
homme. Au départ, personne n’y croit, et surtout pas
les treize banquiers sollicités qui, les uns après les
autres, refusent d’apporter leur soutien financier. Le
quatorzième a compris. Il a trouvé son projet original,
mais réaliste. Il vend son appartement, repère un local
au cœur de Paris... Puis c’est l’ouverture du premier
restaurant. En quelques mois, mille repas par jour
sont vendus. Les business angels arrivent, quatre
autres restos sont ouverts, le commerce fleurit...
Dans un Paris saturé de restaurants de toutes les
cuisines du monde, le succès est immédiat et
Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert
incroyable pour Alain Cojean. Ce restaurateur bio a su
créer une entreprise correspondant à ses idéaux : il
sert une nourriture saine, simple, joyeuse, fabriquée à
partir des meilleurs produits. « C’est fou comme c’est
bon de faire ce que l’on doit faire et de le faire bien »,
dit-il. Sa réussite se trouve à la croisée de plusieurs
chemins : des convictions fortes, une capacité à faire
confiance à ses intuitions personnelles sur les
besoins émergents de ses contemporains – la cuisine
peut être à la fois rapide et saine – et la mise en
valeur de solides compétences professionnelles
acquises pendant les dures années
d’« apprentissage ». Ainsi qu’à son courage, bien sûr,
c’est-à-dire la foi en sa légende personnelle...
Construire sa légende personnelle nécessite
d’apprendre à écouter son cœur et d’être attentif aux
signes du destin afin d’aller au bout de son rêve. La
seconde partie de son rêve était justement contenue
dans le nom breton donné au holding créé en même
temps que les restaurants : Harpan. « Ça veut dire
“aider, redistribuer”. Depuis toujours, je savais qu’une
partie de nos bénéfices serait redistribuée dans
d’autres projets. On ne peut pas employer des
cuisiniers tamouls pour fabriquer des soupes vendues
dans les beaux quartiers de Paris et ignorer qu’au Sri
Lanka des familles tamoules n’ont pas la possibilité
de manger une soupe chaque jour... Et on ne peut
pas non plus employer des gens merveilleux et pleins
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de projets sans leur donner, un jour ou l’autre, un
coup de pouce pour les réaliser », explique-t-il. Tous
les soirs, l’estafette Cojean passe dans les
restaurants collecter les invendus de la journée :
sandwiches, salades, desserts... pour les redistribuer
dans les heures qui suivent à des associations qui
offrent des repas à des personnes dans le besoin. Et
la fondation qu’il a créée Nourrir Aimer Donner se
préoccupe de l’accès à l’eau et à la nourriture pour
les plus démunis. « En moi demeurait un manque...
J’ai toujours été en recherche depuis que je suis tout
petit. Même si je ne savais pas très bien de quoi...
J’avais envie de pureté, de beauté, de tout essayer,
de tout comprendre... Mon envie était ma seule
ambition », conclut-il.
17. D’après un article de Charline Zeitoun pour le
journal du CNRS de juin 2008.
18. Source : http://joelguillon.typepad.com.
19. Carl Gutsav Jung Dialectique du Moi et de
l'inconscient, Gallimard, 1986.
20. Daniel H. Pink, La Vérité sur ce qui nous motive,
Leduc Éditions, 2011.
21. Dans le magazine Clés, dossier « Sommes-nous
responsables de tout ? », 2011.
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Table des exercices
Exercice : confiez-vous à un ami 11
Exercice : des métaphores 30
Exercice : du dragon 34
Exercice : « le chemin parcouru » 52
Exercice : du dernier jour 61
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Bibliographie des
ouvrages cités
Bob Aubrey, L’Entreprise de soi, Flammarion, 2000.
Martha Beck, Trouver sa bonne étoile, J’ai lu, 2011.
Joseph Campbell, Le Héros aux mille et une faces,
Oxus, 2010.
Robert Dilts et Stephen Gilligan, Le Voyage du héros,
InterÉditions, 2011.
Philippe Gabilliet, Savoir anticiper, ESF, 1999.
Carl Gustav Jung, Dialectique du Moi et de
l’inconscient, Gallimard, 1986.
Jean de La Fontaine, Le Laboureur et ses enfants.
Jean de La Fontaine, Le Chien qui lâche sa proie pour
l’ombre.
Maurice Ligot, Osez entreprendre, Coiffard, 2003.
Edmond Outin, La Quête du héros, Dervy, 2005.
Daniel H. Pink, La Vérité sur ce qui nous motive,
Leduc Éditions, 2011.
Yves Richez, Petit éloge du héros, Ambre, 2011.
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Brenda Shoshanna, Vivre sans peur, Belfond, 2011.
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