M884 2
M884 2
Octobre 2010
REMERCIEMENTS
pour les précieux conseils et encouragements qu'il m'a prodigués lors de toutes
Je tiens également à remercier tous ceux qui m'ont soutenu tout au long du cursus
Enfin, j'associe à ces remerciements toutes les personnes qui m'ont soutenu au cours de la
ma femme, mes parents, ma famille, ainsi que tous mes amis et confrères.
2
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
3
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
PLAN
Introduction ..................................................................................................................................... 13
Chapitre 2 : Détermination des quantités des stocks : Prise de l’inventaire physique ............. 32
4
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Conclusion ....................................................................................................................................... 61
Introduction ..................................................................................................................................... 63
I. Les risques liés aux articles stockés et à leur organisation physique ................................ 74
Section 3 : Les diligences à mettre en œuvre pour les opérations d’inventaire physique ............. 80
II. Les tests de validation des quantités et bouclage des stocks ............................................. 81
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Chapitre 3: Proposition d’une démarche d’audit du poste stock illustré par un cas pratique 98
II. Résultats et conclusions soulevées lors de l’examen du contrôle interne lié aux stocks de
la cimenterie « Alpha » ........................................................................................................... 108
II. Contrôles appliqués à la cimenterie « Alpha » et analyse des résultats .......................... 110
6
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
INTRODUCTION GENERALE
En tant que matériau de construction, le ciment a joué un rôle capital tout au long de l’histoire
des civilisations. C’est le constituant clé du béton, le second matériau le plus consommé dans
la planète (après l’eau).1 C’est un matériau de base dans les secteurs du bâtiment et du génie
civil. L'utilisation du ciment et du béton (un mélange de ciment, de granulats, de sable et
d'eau) dans les grands travaux de génie civil remonte à l'Antiquité. Le ciment Portland, le
plus utilisé dans la construction en béton, a été breveté en 1824. La production de l'industrie
du ciment est en relation directe avec l'état d'ensemble du secteur du bâtiment ce qui en fait
un bon indicateur de la situation économique générale.2
L’industrie cimentière occupe un rang important parmi les industries de produits minéraux.
En 1995, la production mondiale de ciment avait atteint 1,420 milliard de tonnes. Cette
production a connu une croissance régulière pour atteindre 2,115 milliard de tonnes en 2004
et 2,900 milliard de tonnes en 2008. Au sein de l’Union Européenne, il existe plus de 300
cimenteries, avec une production globale de 172 millions de tonnes en 1995, la
consommation s’élevant à 168 millions de tonnes, soit 450 kg de ciment par habitant.
Le secteur cimentier inspire depuis quelques années confiance aux opérateurs en Tunisie. Son
rythme de croissance est lié à l’évolution de la demande enregistrée suite au lancement des
projets d’infrastructure routière, touristique, sportive et immobilière : La ville du lac sud, la
1
Summary of International Cement Industry Structure and Practice : http://www.sustainable-finance.org
2
Informations générales sur l'industrie du ciment : http://aida.ineris.fr
3
INS : Institut National de la Statistique
4
MIEPME : Ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et Moyennes entreprises
5
Rapport CITET : Centre International des Technologies de l’Environnement de Tunis 2009-09
7
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
ville du pays des fleurs, la ville du 3ème millénaire, la raffinerie de Skhira, l’aéroport
d’Enfidha…
Le secteur se caractérise également par la nature et la taille des intervenants. Les unités en
activité appartiennent dans la majorité des cas à des multinationales de renommée mondiale
opérant dans le domaine de la production et la commercialisation des matériaux de
construction. En 2005, le leader mondial est le groupe Lafarge, suivi de Holcim, Cemex,
Heidelbergcement, Italcementi…6
Actuellement, en Tunisie, le marché est réparti entre 7 cimenteries dont 5 appartiennent à des
multinationales et une qui vient d’être cotée à la bourse des valeurs mobilières de Tunis.
Sur un plan purement technique, le processus de production du ciment n’est pas complexe.
Néanmoins, il requiert des investissements importants. Afin d’assurer une cadence de
production régulière et une qualité finale satisfaisante, des installations de production et de
stockage correctement maintenues sont nécessaires. Cela suppose par conséquent un
approvisionnement régulier, auprès de fournisseurs locaux et étrangers, en matières
premières, ajouts et fournitures consommables, en combustibles et en pièces de rechange
mécaniques et électriques.
Le maintien de niveaux de stocks satisfaisants est l’une des préoccupations essentielles des
directeurs d’usine, plus particulièrement, lorsqu’il s’agit d’éviter des ruptures pouvant
engendrer un arrêt de la chaine de production et/ou un arrêt des livraisons.
Les stocks constituent souvent un élément important de l’actif du bilan des cimenteries (En
Tunisie, les stocks représentent entre 20% et 30% du total des actifs des cimenteries). Le
suivi et l’inventaire des stocks sont à la fois une obligation légale et une nécessité de gestion.
Sur le plan légal, l’article 17 de la loi 96-112 relative au système comptable des entreprises
stipule que « L'opération d'inventaire doit être réalisée, au moins une fois par exercice, à
6
www.ciment.wikibis.com
7
Idem
8
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Sur le plan de la gestion, le suivi et la maitrise des stocks sont une priorité de toutes les
entreprises industrielles et commerciales quelle que soit leur taille.
Dans l’exercice de sa mission, et en exprimant son opinion sur la régularité et la sincérité des
états financiers, l’auditeur engage sa responsabilité civile, pénale et disciplinaire.
L’auditeur ayant une obligation de moyens et non de résultats, doit alors conduire ses travaux
d’audit en effectuant les diligences requises conformément aux normes professionnelles
d’audit. Cela exige de sa part de faire un examen suffisamment étendu par la mise en œuvre
de plusieurs techniques de l’audit généralement reconnues et en faisant particulièrement
attention à la prise de connaissance de l'entité et de son environnement comme le
recommande l’ISA 315.
En effet, les comptes de stocks présentent certains risques potentiels engendrés par :
- La spécificité du secteur et de l’activité de l’entreprise.
- La grande diversité des matières, produits, articles et pièces stockés.
8
Loi n°96-112, article 17
9
ISA 200, § 2
9
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Le principe même d’évaluation de ces biens qui peut poser de nombreux problèmes
tant sur le plan quantitatif (dénombrement physique) que qualitatif (valorisation).
Face à l’importance de ces considérations, nous proposons de traiter dans le présent mémoire
les particularités comptables du poste stock dans l’industrie cimentière. Cette étude sera
conduite sur deux plans :
- à l'égard du professionnel comptable, en essayant d’expliciter les spécificités des
stocks du secteur cimentier et exposer les méthodes d’évaluation et de
comptabilisation adéquates.
- à l'égard de l’auditeur, en proposant une approche d'audit adaptée aux stocks des
cimenteries et comportant des diligences spécifiques. Ce qui aura pour conséquences
d'optimiser la mission et donner une meilleure assurance d'audit.
La question clé de ce travail de recherche est donc la suivante : Quelles sont les particularités
de l’audit de la rubrique comptable relative aux stocks d’une cimenterie?
Pour répondre à cette question de recherche, le présent mémoire est organisé selon un plan en
deux parties.
Dans la première partie, nous allons exposer les aspects relatifs à la comptabilisation des
stocks dans une cimenterie, cette partie sera ventilée en trois chapitres.
Au premier chapitre, nous allons commencer par présenter l’industrie cimentière afin de
permettre une prise de connaissance du secteur et de l’activité, puis les différents stocks
pouvant exister au sein d’une cimenterie.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Ensuite au deuxième chapitre, nous présenterons les différents procédés d’inventaire par
catégorie de stock d’une cimenterie et les dispositifs nécessaires pour l’organisation
matérielle de l’inventaire physique et ce dans un objectif de détermination des quantités en
stock.
Enfin au dernier chapitre de cette partie, nous allons analyser les méthodes d’évaluation, de
valorisation et de prise en compte des stocks.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Introduction
En effet, les stocks constituent une part importante des actifs des sociétés opérant dans la
production du ciment. Ces stocks présentent aussi plusieurs spécificités techniques qu’il faut
bien étudier et cerner. En effet, ces spécificités doivent être appréhendées avant toute analyse
de la problématique centrale traitée par le présent mémoire.
C’est dans ce cadre que s’inscrit cette première partie qui aura pour objet la prise de
connaissance:
En effet, cette partie commencera par une présentation de l’industrie cimentière qui donnera
un aperçu sur le processus de production, duquel découlent les différents stocks et leurs
spécificités (chapitre 1).
10
NCT 4 relative aux stocks, §1.
13
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Le ciment est le constituant de base des bétons et mortiers. Ce liant hydraulique artificiel
permet en effet de coller entre eux les grains de sable et les granulats11. Mis au point au début
du XIXe siècle, le ciment est aujourd’hui le deuxième produit de consommation courante
dans le monde après l’eau.
L’utilisation du matériau qui ne s’appelait pas encore « ciment » date des romains au 9ème
siècle avant J.C.
Au temps des romains, probablement inspirés par la technique ancestrale du pisé, les romains
eurent l’idée d’associer de la chaux grasse avec les cendres volcaniques trouvées au pied du
Vésuve dans la région de Pouzzoles en Italie. Ces dernières très riches en silice et en alumine,
présentaient les mêmes apports que l’argile aujourd’hui, et c’est ainsi qu’ils obtenaient un
véritable liant hydraulique qui leur permit de construire les impressionnants et robustes
ouvrages que nous leur devons. Néanmoins, ce liant ne fut rapidement plus assez puissant
pour les constructions de plus en plus importantes et fut alors abandonné pendant plus de
quatre siècles, avant que certains scientifiques ne cherchent à réutiliser et analyser le liant, au
milieu du 18ème siècle.
C’est en 1757 que SMEATON, un ingénieur anglais, fixa le point de départ de la théorie de
l’hydraulicité. Il mélangea du trass, cendres volcaniques, et de la chaux qui contenait 8 à 10%
d’argile et les résultats furent plutôt satisfaisants pour son chantier de reconstruction du phare
d’Eddy stone en Angleterre. Sachant qu’il avait une bonne base de travail, il décida
d’analyser les différents matériaux et attribua la qualité de son mortier à la silice. Il se
focalisa alors complètement sur les substances siliceuses et rechercha des succédanés de la
pouzzolane qui pourraient améliorer les caractéristiques du mortier. Mais dans son
engouement, il laissa de côté la cuisson du calcaire argileux et s’écarta définitivement du
véritable principe de confection des mortiers.
11
www.creargos.fr
14
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
En 1796, après les essais de plusieurs chercheurs, un ingénieur anglais au nom de PARKER,
fabriqua le premier ciment artificiel en cuisant dans des fours à chaux des concrétions
marneuses, très répandues dans les argiles de Londres. Il obtient une substance cuite qui,
gâchée seule ou avec du sable, forma une matière capable de durcir à l’air ou sous l’eau. Elle
fût baptisée « Ciment Romain ».
La fabrication artificielle des ciments passionna tous les chercheurs, et c’est ainsi qu’en 1810,
Edgar DODDS fabriqua le premier ciment tel que nous le connaissons aujourd’hui en cuisant
la chaux éteinte avec de l’argile. Les résistances mécaniques de ces ciments n’étaient pas
encore élevées car les fours qu’ils utilisaient ne chauffaient pas assez.
L’année 1817 fut une année historique, cette date constitue le point de départ de ce qui peut
être considéré comme le renouveau de l’industrie de la construction. En ce début de XIXe
siècle, Louis Vicat (1786 –1861), jeune ingénieur des ponts et chaussées âgé de 22 ans mène
des travaux autour des phénomènes d’hydraulicité du mélange «chaux-cendres volcaniques».
Ce liant, déjà connu des Romains, restait jusqu’alors le seul matériau connu capable de faire
prise au contact de l’eau. Louis Vicat fut le premier à déterminer de manière précise les
proportions de calcaire et de silice nécessaires à l’obtention du mélange, qui après cuisson à
une température donnée et broyage, donne naissance à un liant hydraulique industrialisable :
le ciment artificiel. Louis Vicat publia le résultat de ses recherches sans prendre de brevet.12
En 1824, en affinant la composition du ciment mis au point par Louis Vicat, et en poussant
progressivement la température de la cuisson du calcaire argileux, l’Ecossais Joseph Asdin
(1778-1855) réussit à breveter un ciment à prise plus lente. Il lui donna le nom de Portland,
du fait de sa similitude d’aspect et de dureté avec la roche du jurassique supérieur que l’on
trouve dans la région de Portland dans le sud de l’Angleterre. Le matériau pris alors son nom
définitif et la découverte du degré de cuisson fut le départ de l’essor industriel du ciment.
Dés lors, on vit progresser les installations des usines qui devinrent plus précises et surtout
plus productives. Les fours rotatifs, les broyeurs à boulets et autres équipements de pointe
12
www.Lafarge.fr
15
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
utilisés dans la longue chaîne de fabrication, sont aujourd’hui entièrement automatisés créant
un énorme contraste avec la production de ciment du siècle précédant.
En effet, l’évolution du temps de fabrication d’une tonne de clinker fut très rapide dans un
court délai:
40 heures en 1870
10 heures en 1920
3 minutes en 1999
Il existe quatre grands procédés de fabrication du ciment : la voie sèche, semi-sèche, semi-
humide et humide :
• Dans la voie sèche, les matières premières broyées et séchées forment le cru ou farine
qui a l'aspect d'une poudre fluide. Le cru est ensuite introduit dans le préchauffeur ou
le pré-acclimateur du four ou plus rarement, dans un four tubulaire long en voie sèche.
• Dans la voie semi-sèche, la farine mélangée à l'eau forme des granules qui sont
introduits dans un préchauffeur à grilles situé en amont du four ou dans un four long
équipé de croisillons.
• Dans la voie semi-humide, la pâte est d'abord débarrassée de son eau dans des filtres-
presses. Le gâteau de filtre-presse est ensuite extrudé sous forme de granules et
introduit dans un préchauffeur à grilles ou directement dans un sécheur pour la
fabrication du cru.
• Dans la voie humide, les matières premières (dont la teneur en humidité est souvent
élevée) sont broyées dans l'eau pour former une pâte pouvant être pompée. Elle est
ensuite introduite directement dans le four ou peut passer auparavant dans un sécheur.
13
www.aida.ineris.fr
16
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Le choix du procédé dépend dans une large mesure de l'état des matières premières (sèches
ou humides). Une grande partie de la production mondiale de clinker est toujours fabriquée
en voie humide. Cependant, en Europe, plus de 75 % de la production de ciment est fabriquée
en voie sèche en raison de la disponibilité des matières premières sèches. Les procédés
humides consomment davantage d'énergie et sont donc plus coûteux. Les usines utilisant la
voie semi-sèche se convertiront probablement aux technologies sèches à l'occasion d'une
extension ou de travaux de modernisation importants. Normalement, les usines utilisant la
voie humide ou semi-humide n'ont accès qu'à des matières premières humides, comme c'est
le cas au Danemark.14
En Tunisie, la production du ciment s’effectue généralement par voie sèche. C’est pour cela
nous nous intéresserons particulièrement à ce procédé de fabrication.
1. L’extraction
Les gisements de calcaires naturels comme les roches calcaires, les marnes ou la craie
fournissent le carbonate de calcium. La silice, l'oxyde de fer et l'alumine sont présents dans
différents minerais et minéraux comme le sable, les schistes argileux, l'argile et le minerai de
fer.15
La quasi-totalité des matières premières est extraite dans des mines ou des carrières,
généralement à ciel ouvert. Les opérations nécessaires comportent : le forage dans la roche,
l’abattage à l'explosif, l’excavation, le transport et le concassage.
14
www.aida.ineris.fr
15
www.aida.ineris.fr
17
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
L'extraction consiste à extraire les matières premières vierges (pierres calcaires, marnes
crayeuses et schistes argileux ou argiles) à partir de carrières naturelles à ciel ouvert qui sont
généralement proches de l'usine. Ces matières premières sont extraites des parois rocheuses
par abattage à l'explosif ou à la pelle mécanique. La roche est acheminée par des tombereaux,
(dumpers), ou des bandes transporteuses vers un atelier de concassage. Les matières
premières doivent être échantillonnées, dosées et mélangées de façon à obtenir une
composition régulière dans le temps. La prise d'échantillons en continu permet de déterminer
la quantité des différents ajouts nécessaires (oxyde de fer, alumine et silice).
Après un concassage primaire, les matières premières sont transportées vers l'usine où elles
sont stockées et préparées. D'autres matériaux tels que la bauxite, le minerai de fer, le laitier
de haut fourneau ou le sable de fonderie sont approvisionnés par d'autres sources.
2. Pré-homogénéisation
3. Le séchage et le broyage
Ces matières premières, dans des proportions soigneusement contrôlées, sont broyées de
façon à former un mélange de composition chimique requise. Dans la voie sèche et semi-
sèche, elles sont broyées en poudre fine et séchées principalement à l'aide des gaz chauds du
four et/ou de l'air d'exhaure du refroidisseur. Un four auxiliaire peut être nécessaire pour
fournir le complément de chaleur nécessaire si les matières premières contiennent une forte
proportion d'humidité et pour le démarrage du four.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
boulets, ou, plus récemment, dans des broyeurs verticaux à meules, plus économes en
énergie.
• la voie humide : c’est la technique la plus ancienne. Elle est aussi la plus gourmande
en énergie, nécessaire à l’évaporation de l’excédent d’eau.
• la voie sèche : la farine est introduite directement dans le four sous forme
pulvérulente, après un préchauffage dans une tour à échangeurs thermiques.
• la voie semi-sèche : avant introduction dans le four, la farine est transformée en
“granules” par humidification dans de grandes « assiettes » rotatives inclinées.
Dans les deux dernières techniques, les matières premières sont parfaitement homogénéisées
et séchées sous forme de « cru » ou « farine ».
A la fin de cette étape, nous obtenons des grains inférieurs à 200 microns. La farine ainsi
obtenue est ensuite stockée dans des silos.
Les cendres produites par la combustion de ces produits sont majoritairement formées de
silice et d'alumine qui se combinent avec les matières premières et deviennent partie
intégrante du clinker. Cela doit être pris en compte dans le calcul de la proportion de matières
premières : il est donc souhaitable d'utiliser un combustible dont la teneur en cendres soit
régulière et appropriée, ce qui ne signifie pas forcément faible.
capacité de destruction des matières organiques considérable ce qui permet d'utiliser toute
une variété de combustibles moins chers et en particulier différents types de déchets.
Les combustibles solides sont généralement préparés sur le site (concassage, broyage,
séchage). Le charbon et le coke de pétrole sont pulvérisés dans les installations de broyage
équipées d'équipements similaires à ceux des stations de broyage des matières premières
jusqu'à ce que leur finesse soit comparable à celle du cru. La finesse du combustible pulvérisé
est importante car si elle est trop fine, la flamme risque d'être beaucoup trop chaude et si elle
est insuffisante, la combustion sera de mauvaise qualité. Les combustibles solides peu volatils
ou contenant peu de substances volatiles doivent être broyées plus finement.
A la sortie du broyeur, le combustible solide peut être brûlé directement dans le four, mais
dans les installations modernes, il est généralement stocké dans des silos pour permettre
l'utilisation de brûleurs avec un meilleur rendement thermique (chauffe indirecte) alimentés
avec peu d’air primaire.
Les équipements servant à broyer, stocker et brûler les combustibles solides doivent être
conçus et utilisés pour prévenir tout risque d'incendie ou d'explosion. Les précautions
élémentaires consistent à bien contrôler la température de l'air et à éviter l'accumulation de
matières fines dans des recoins exposés à la chaleur.
Préparation du fuel : pour faciliter son dosage et sa combustion, il est porté à une température
de 120 à 140 °C, ce qui abaisse sa viscosité à 10-20 cSt ; de plus, il est mis sous une pression
de 20 à 40 bars.
20
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Il est également possible d'abaisser la pression du gaz en le faisant passer dans une turbine à
expansion raccordée à une génératrice ce qui permet de récupérer une partie de l'énergie
nécessaire à la compression du gaz. 16
5. La cuisson
Après avoir été finement broyée, la poudre (farine) est transportée depuis le silo jusqu’au
four, soit par pompe, aéroglisseur puis par aérolift ou élévateur.
Les gaz réchauffent la farine crue qui circule dans les cyclones en sens inverse, par gravité.
La farine en s'échauffant au-delà des 800 °C environ va se décarbonater (partiellement) en
libérant du dioxyde de carbone (CO2) et son eau. La farine chaude pénètre ensuite dans un
four rotatif (1.5 à 3 tours par minute), chauffé à son extrémité par une flamme intérieure. Ce
four rotatif légèrement incliné (afin de permettre à la matière d’avancer) est constitué d’un
cylindre en acier dont la longueur peut atteindre deux cents mètres. On distingue à l’intérieur
du four plusieurs zones, dont les trois principales sont:
• Zone de séchage.
• Zone de décarbonatation.
• Zone de clinkerisation.
Les parois de la partie supérieure du four (zone de séchage - environ 20% de la longueur du
four) sont garnies de chaînes marines afin d’augmenter les échanges caloriques entre le cru et
les parties chaudes du four. Pour résister aux pointes de température très élevées, l'intérieur
du four est revêtu de briques réfractaires. Tous les fours longs et certains fours plus courts
sont dotés d'éléments internes (chaînes, croisillons, releveurs) destinés à améliorer les
échanges de chaleur.
Le cru va suivre différentes étapes de transformation lors de sa lente progression dans le four,
vers la partie basse, à la rencontre de la flamme. Cette source de chaleur est alimentée au
charbon broyé, fuel lourd, gaz, ou encore en partie avec des combustibles de substitution
16
www.aida.ineris.fr
21
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
provenant d'autres industries, tels que le coke de pétrole, les pneus usagés, les farines
animales, les huiles usagées.
Le clinker à la sortie du four, passe dans des refroidisseurs (trempe du clinker), dont plusieurs
types comme les refroidisseurs à grille, ou à ballonnets. La vitesse de trempe a une influence
sur les propriétés du clinker (phase vitreuse).
A la sortie du four, on obtient un clinker qui est encore chaud, d'environ 600 à 1 200 °C. Il
faut ensuite le broyer très finement et très régulièrement avec environ 5% de gypse CaSO4
afin de «régulariser» la prise.
6. Le refroidissement
Dans le cas des ciments gris, le clinker est refroidi, dans la plupart des cimenteries actuelles,
par un refroidisseur à grilles. Il va progresser :
• à l'intérieur du refroidisseur grâce aux à-coups répétés des grilles sur lesquelles il
repose,
• au travers des grilles, de puissants ventilateurs vont souffler sous le clinker afin de le
refroidir,
• à l'entrée ou à la sortie du refroidisseur, selon le modèle utilisé, un concasseur à un ou
plusieurs rouleaux va le broyer de manière grossière.
Dans le cas du ciment blanc, plus fragile que le gris car il doit rester immaculé, un
refroidisseur rotatif est inséré entre le four rotatif et le refroidisseur a grilles. Il s'agit d'un
cylindre légèrement incliné qui tourne sur lui-même et à l'intérieur duquel de l'eau est
pulvérisée à l'aide de multiples buses. Bien que sa composition chimique soit légèrement
22
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
différente, c'est grâce aux refroidisseurs rotatifs que le ciment peut rester blanc : en effet, son
rôle est de refroidir très rapidement le clinker à sa sortie du four, avant qu'il ne soit oxydé au
contact de l'air. De plus, la taille des refroidisseurs à grilles utilisés sur les lignes de ciment
blanc est considérablement réduite, le refroidisseur rotatif accomplissant une partie de leur
travail.
7. Le broyage
Le broyage est une opération délicate et coûteuse, non seulement parce que le clinker est un
matériau dur, mais aussi parce que même les meilleurs broyeurs ont des rendements
énergétiques déplorables.
Les broyeurs à boulets sont de grands cylindres disposés presque horizontalement, remplis à
moitié de boulets d’acier et que l’on fait tourner rapidement autour de leur axe (20t/mn); le
ciment y atteint une température élevée (160 °C), ce qui nécessite l’arrosage extérieur des
broyeurs. On introduit le clinker avec un certain pourcentage de gypse dans la partie haute,
puis on récupère la poudre dans la partie basse.
Lors du broyage à circuit ouvert, le clinker ne passe qu’une fois dans le broyeur. Lors du
broyage en circuit fermé, le clinker passe rapidement dans le broyeur, puis à sa sortie, est trié
dans un cyclone. Le broyage a pour but de réduire les grains du clinker en poudre, et de
permettre l’ajout du gypse (environ 4%) pour réguler quelques propriétés du ciment Portland,
comme son temps de prise et de durcissement.
Compte tenu de la diversité des types de ciment demandés par le marché, les stations de
broyage de la dernière génération équipées d’un séparateur aéraulique dynamique sont les
plus répandues.
A la sortie du broyeur, le ciment est à une température environ de 160 °C, et avant d'être
transporté vers des silos de stockage, il doit passer au refroidisseur à force centrifuge pour
que sa température soit maintenue à environ 65 °C.
Enfin, les ciments stockés dans les silos sont expédiés en vrac ou sacs vers leurs lieux de
consommation.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Ces différents matières et produits présentent des caractéristiques différentes et sont utilisés
dans des ateliers différents donc nécessitent des conditions de manutention et de stockage
adéquates et différentes.
Il convient alors de :
- Présenter les différents stocks qui peuvent exister dans une cimenterie et les classer
par type,
- Présenter les conditions de manutentions et de stockage de ces différents stocks,
- Et finir par expliciter le système de centralisation et de gestion de l’information lié au
stock.
Les stocks sont des biens qu’une entreprise détient à une date donnée afin de les vendre dans
le cours normal des affaires ou de les utiliser pour fabriquer un produit destiné à la vente.
Dans l’industrie cimentière, on peut classer les stocks par type en se basant sur les différentes
étapes du processus de production. On peut alors distinguer cinq types de stocks :
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Il s’agit principalement :
- Des combustibles et produits pétroliers : Fuel Lourd, coke de pétrole, gas-oil, essence.
- Autres matières consommables : Explosifs, briques, bétons réfractaires, boulets
d’acier, lubrifiants et autres produits chimiques (des ajouts pour certaines catégories
de ciments).
- Les produits semi-finis : Farine (cru normal et cru HRS), et le clinker (normal et
HRS)
- Les produits finis : Les différentes catégories de ciments (CPA, CPC, HRS) ensachés
ou pas et la chaux.
4. Les emballages
Les emballages sont composés essentiellement des sacs utilisés pour ensacher le ciment. Il
peut y avoir autant de type que de produits finis.
Les pièces de rechange représentent une part non négligeable des actifs d’une cimenterie. Il
convient ici d’identifier clairement et d’isoler les pièces de rechange à immobiliser des autres
pièces normalement stockées.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
A cet égard la NCT 4 dispose dans le paragraphe 9 : « Les pièces de rechange pouvant être
utilisées de manière diversifiée constituent des stocks »17. Alors que d’après la NCT 5,
paragraphe 10 : « Les pièces de rechange principales et les équipements en instance dont
l’utilisation est supérieure à une année sont comptabilisés en immobilisations corporelles. »18
L’identification des articles immobilisés est très importante au niveau des cimenteries du fait
de l’existence de familles de pièces de rechange dont le traitement peut être différent d’une
entreprise à une autre. La distinction entre stocks et immobilisations est dans certains cas
délicate. Ceci est le cas par exemple des moteurs électriques et des cribles dont le traitement
diffère d’une entreprise à une autre.
Une énumération des pièces de rechange utilisées dans les cimenteries ne peut pas être
raisonnable, mais on peut citer quelques grandes familles : pièces électriques, pièces
mécaniques, pièces spécifiques, pièces des automates, pneumatiques,…
Les matières premières utilisées dans ce type d’industrie ainsi que les produits fabriqués
présentent la caractéristique d’être volumineuses et pondéreuses ce qui implique :
- Un stockage à proximité immédiate du site de production, aussi bien pour les matières
que pour les produits fabriqués.
Les différents types de stock présentent des spécificités qui conditionnent leur manutention et
leur stockage. Il convient alors d’étayer ces conditions par types de stock.
17
NCT 4 relative aux stocks, § 9.
18
NCT 5 relative aux immobilisations corporelles, § 10.
19
NCT 5 relative aux immobilisations corporelles, § 10.
26
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les matières abattues et pas encore concassées, sont stockées à la carrière à l’air libre sous
forme de tas.
Les matières extraites et arrivées à l’usine sont stockées différemment suivant la méthode de
pré-homogénéisation utilisée : dans des silos ou dans des halls de stockage.
Les matières premières utilisées en faibles quantités, (Gypse, Fer …), peuvent être stockées à
l’air libre.
Le coke de pétrole est stocké dans les mêmes conditions que les matières premières, c'est-à-
dire le plus souvent à l'abri, dans un espace couvert. La constitution à l'extérieur de stocks
compactés et volumineux est réservée au stockage de longue durée (ce qui est le cas en
Tunisie). Ces stockages à l’extérieur posent le problème de l'érosion pluviale er éolienne.
Leurs eaux de ruissellement posent un problème, mais elles peuvent être recueillies et traitées
grâce à la construction de radiers étanches en béton. Le respect des règles normales relatives
au compactage et à la hauteur des stocks de charbon à teneur relativement élevée en matières
volatiles permet d'éviter le risque d'une inflammation spontanée en cas de stockage prolongé.
Le fuel est stocké dans des cuves verticales en acier parfois isolées pour assurer une
température permettant de le pomper (50 à 60°C). Les points de soutirage peuvent aussi être
équipés d'un système de chauffage qui maintient le fuel à la bonne température localement.
27
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Ces autres matières sont généralement stockées dans leur conditionnement à l’acquisition
dans le magasin des pièces de rechange. A l’exception des explosifs, qui pour des raisons
sécuritaire et réglementaire ne sont plus stockés dans les usines.
Le clinker et les autres constituants du ciment sont stockés dans des silos ou dans des hangars
fermés. Si les stocks sont très importants, ils peuvent être entreposés à l’extérieur à condition
de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter l’envol de poussières.
La farine (cru normal et cru HRS), est homogénéisée et stocké dans des silos. Des systèmes
pneumatiques et mécaniques assurent le transport du cru dans les silos de stockage.
Pour le clinker, différents types de stockage existent dont les plus courants sont :
- stockage longitudinal avec extraction par gravité (stock utile limité),
- stockage circulaire avec extraction par gravité (stock utile limité),
- stockage du clinker en silo (stock utile volumineux ; l’extraction du clinker peut faire
vibrer le sol selon son niveau dans le silo),
- stockage du clinker en silo dôme (stock utile limité).
Les différents types de ciment sont stockés dans des silos différents mais il faut souvent
plusieurs silos pour stocker un type donné de ciment. Cependant grâce aux nouvelles
conceptions, il devient possible de stocker des ciments différents dans un même silo. Les
configurations actuellement utilisées sont les suivantes:
• silo à compartiment unique avec trémie d’extraction,
• silo à plusieurs compartiments avec sortie centrale,
• silo à plusieurs compartiments,
• silo dôme avec sortie centrale.
De l’air comprimé injecté par des caissons situés en partie basse du silo permet d’initier et de
réaliser l’extraction du ciment.
Les stocks de ciments ensachés sont généralement stockés dans les hangars des ateliers
d’ensachage et d’expédition.
28
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
4. Les emballages
Les emballages sont généralement stockés dans les hangars où se trouvent les ateliers
d’ensachage et d’expédition.
Les pièces de rechange sont généralement stockées dans un magasin qui doit être organisé par
famille de pièces.
Pour bon nombre d’entreprises, vu l’importance du poste, une gestion des stocks très
rigoureuse s’impose. De ce fait, la complexité des progiciels s’accroît et les interfaces se
multiplient. Ceci est le cas des cimenteries qui ont toutes opté pour des logiciels intégrés ou à
interfaces multiples.
Le suivi informatique des stocks concerne généralement les stocks de pièces de rechange
uniquement et une partie des produits consommables. Ces systèmes, permettent la production
de rapport permettant le suivi journalier des consommations et des stocks. Ils permettent donc
d’avoir une grande visibilité et une assurance sur les transactions.
Les autres stocks (les matières premières, les combustibles, les produits finis et semi-finis et
les emballages) sont généralement gérés d’une façon particulière sur la base de rapports
émanant de la direction de production.
Ces bilans de production présentent une synthèse des éléments relatifs à l’activité de
production et entre autres informations le suivi des stocks des matières premières, les
combustibles, les produits finis et semi-finis et les emballages.
Ces bilans retracent les entrées en stocks, les consommations dans chaque étape du processus
de production, et les stocks de fin de période.
29
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
1. Les Entrées
Pour le clinker, l’entrée correspond à la production des fours, en prenant comme valeur de
comparaison celle de la bascule de farine d’alimentation du four, multipliée par un coefficient
de transformation constant.
2. Les Sorties
- Les matières premières : la valeur assignée correspond à l’information donnée par les
bascules d’alimentation en matières premières des moulins de cru et/ou ciment.
- Les produits semi-finis : pour la farine (le cru), l’origine de l’information provient des
bascules d’alimentation de cru au four et pour le clinker, l’origine de l’information
diffère suivant qu’il s’agisse de vente et/ou transfert à d’autres usines ou de
consommation au sein du processus de production.
- Les produits finis : l’origine des valeurs correspond au chiffre des ventes et de
l’information donnée par le pont bascule des expéditions des produits.
- Les emballages : l’origine des valeurs correspond à l’information donnée par les
compteurs des ensacheuses et il peut aussi être corroboré par les chiffres des ventes.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
3. Les Stocks
Le calcul se réalise par cumul des valeurs d’entrée et sortie au stock initial.
Ces calculs sont surtout utilisés pour la préparation des bilans de production journaliers mais
des mesures de vérification et de contrôle existent et sont surtout d’application pour la
préparation des bilans mensuels ou annuels.
De cette présentation, il apparaît que l’inventaire physique des stocks est un moyen
incontournable pour bien gérer les stocks et parvenir à avoir une information fiable sur les
indicateurs de production.
31
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
« L’inventaire est un relevé de tous les éléments d’actif et de passif au regard desquels sont
mentionnées la quantité et la valeur de chacun d’eux à la date d’inventaire. Les données
d’inventaires sont conservées et organisées de manière à justifier le contenu des états
financiers.»20
De cette définition on constate que les opérations d’inventaire comportent trois volets :
De son côté, le code des obligations et des contrats dans son article 1304, a soumis les
sociétés civiles et commerciales à cette même obligation.
L’inventaire physique des stocks est une partie essentielle de cet inventaire général, qui
conditionne l’exactitude des résultats de l’année en cours et de l’année suivante, et les
20
Norme comptable générale tunisienne : § 41 de la deuxième partie.
21
Loi 96-112, article 17
32
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
décisions de gestion. Cet inventaire doit être effectué dans le respect des règles légales et
selon des modalités assurant une fiabilité satisfaisante.
Outre leur caractère légal et obligatoire, les inventaires physiques présentent, du point de vue
de la gestion courante des entreprises, la meilleure sécurité pour la conservation du
patrimoine et la fiabilité de la comptabilité. Il permet un suivi périodique des articles
obsolètes, détériorés, inutilisables ou à rotation lente. Il permet aussi de s’assurer de la
codification de tous les articles ainsi que de l’agencement adéquat des locaux de stockage.
Les deux principes fondamentaux qui permettent une bonne connaissance des existants dans
les entreprises sont :
- la tenue d'un inventaire permanent ;
- l'existence et la bonne application de procédures de prise d'inventaire physique.
La procédure d'inventaire doit permettre de prévoir toutes les situations susceptibles d'être
rencontrées pendant la prise d'inventaire et ainsi résoudre les difficultés éventuelles. Elle doit
être écrite afin d'être communiquée et expliquée aux équipes de comptage.
Outre l’objet de l’inventaire physique, les instructions d’inventaire doivent indiquer la date de
la prise d’inventaire, les stocks concernés par cette opération et les lieux où ils se trouvent, les
équipes intervenantes et le responsable superviseur.
Pour chaque élément dans les stocks, on appliquera différentes méthodes de vérification de
leur exactitude.
33
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Ces stocks sont constitués par des piles/entassements (à l’extérieur ou non), ce qui implique
que leur comptage dépend de deux éléments :
Le contrôle des stockages en vrac comporte une difficulté implicite due à l’irrégularité des
volumes et éventuellement à la variabilité de la densité du produit en fonction de l’épaisseur
du stockage.
La quantification des stocks en tas présente toujours des marges d’erreurs qui peuvent être
minimisées lorsque les tas sont bien construits de telle sorte qu’ils présentent une forme
géométrique bien déterminée.
Le procédé d’inventaire de ces matières diffère suivant la nature des matières consommables.
1. Le coke de pétrole
Les mesures d’inventaire de ce combustible sont aussi, comme les matières premières,
réalisées par des géomètres pour le volume et par le laboratoire pour la densité. Mais pour le
coke, il y a aussi une autre particularité à prendre en considération, et surtout pour le coke
stocké à l’air libre, c’est le pourcentage d’humidité qui doit être aussi calculé par le
laboratoire.
34
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Q = V * D * (1-H)
La validation des stocks se fait généralement par lecture de compteur ou par jaugeage des
citernes.
Le jaugeage du liquide consiste à introduire dans la citerne une sonde graduée dont la
longueur varie en fonction de la citerne et puis la retirer et observer jusqu’à quel niveau cette
sonde est mouillée ou a changé de couleur. Ainsi l’évaluation de la quantité du liquide
existante dans la citerne peut être déterminée en se basant sur la forme géométrique de la
citerne.
Ces matières sont généralement soit comptées, soit pesées, soit jaugées. Le procédé
d’inventaire est le même que celui des pièces de rechanges.
La mesure de la quantité en stock du ciment en vrac s’effectue par jaugeage des silos avant la
reprise des livraisons tôt le matin. Il faudra veiller à ce que des sondes appropriées soient
utilisées.
Pour déterminer la quantité stockée dans un silo, il faut procéder de la manière suivante :
35
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
1- Déterminer la forme géométrique du silo et ce en se basant sur les plans définitifs des
silos.
2- Déterminer le volume du silo : en fonction de la forme géométrique du silo et sa
hauteur, il y a lieu de procéder à la détermination du volume d’ensilage.
3- Mesurer la quantité stockée par mètre cube : ce calcul s’effectue généralement par le
laboratoire de l’usine. Il consiste à remplir une caisse formant un mètre cube (en
carton, en bois, en plastique…) par le ciment concerné puis la peser. La quantité
obtenue est Q Kg : Q correspond ainsi à la densité du produit.
4- Déterminer le volume du stockage : par jaugeage et en proportion du volume du silo.
5- Déterminer la quantité stockée, en multipliant le volume du stockage par la densité.
Il faut aussi s’assurer que l’état des silos permette la validation des jaugeages. En effet, des
silos mal entretenus ou du ciment de qualité moyenne peuvent engendrer une adhésion
précoce au niveau des parois du silo et par conséquent biaiser les mesures effectuées.
Pour le ciment en sac, la quantification de la production stockée est très facile, il s’agit tout
simplement de compter le nombre de sacs existant au magasin et de le multiplier par la
quantité du sac (50 Kg en Tunisie). Il convient de recenser l’ensemble des lieux de stockage
et procéder au comptage des sacs de ciments par type de ciment.
Pour les produits finis, il est aussi important d’inclure dans les procédures d’inventaires, les
stocks en cours de transit : dans le port, chargé sur bateau mais encore à la propriété de
l’usine, sur Wagons… afin de s’assurer de l’exhaustivité des mesures.
Comme toutes les autres matières en vrac, la quantité est la résultante du volume et de la
densité.
Pour le clinker, une mesure topographique n’est pas toujours possible, en particulier pour les
stockages couverts ou fermés, les stockages en cours d’opération, etc. pour ce genre de
stockage, il faudra utiliser les moments où les stocks sont bas pour régulariser les quantités.
Il est généralement d’usage d’effectuer des profils de mesure, qui peuvent refléter la
morphologie du stockage au moyen d’une série de mesures aussi précises que possible.
(Hauteur sur les murs du périmètre, distance des points élevés par rapport à des références
fixes de manière à pouvoir établir un modèle de calcul volumétrique de la pile.)
36
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Pour la farine, étant stockée en silo, le même procédé d’inventaire que le ciment stocké en
silo s’applique.
Par ailleurs, il est important d’utiliser d’autres moyens de contrôle de la fiabilité des
inventaires des stocks en vrac par mesure topographiques : on peut citer notamment le
contrôle du poids d’un petit tas en le pesant et en rapprochant le calcul au poids trouvé.
En général, les éléments de contrôle du poids les plus précis de l’usine de ciment sont les
bascules des expéditions de produit (car elles doivent être calibrées relativement
fréquemment et sont observées par les clients de très près). Pour cette raison, ces bascules
sont d’une fiabilité très élevée et seront utilisées de préférences pour les évaluations de
stocks.
L’inventaire des stocks d’emballage s’effectue généralement par comptage. Une organisation
adéquate des réceptions permet d’éviter le recomptage des lots reçus et non entamés. Il
convient par ailleurs de prendre en considération les stocks en mouvement au niveau des
zones d’ensachage au moment des opérations d’inventaire et de s’assurer de l’existence d’une
protection suffisante des sacs.
Les pièces de rechanges et les autres matières consommables sont généralement comptées. Le
comptage exhaustif des stocks nécessite plusieurs journées compte tenu de la dimension des
magasins et des quantités en stocks. Pour ce faire, les cimentiers, font souvent recours à des
recrutements ponctuels pour effectuer ce travail.
Etant donné que les membres des équipes ne sont pas censés connaître les caractéristiques des
pièces de rechanges et toute anomalie d’identification (erreur d’emplacement…), il est
impératif de désigner un agent distributeur issue du personnel du magasin, qui sera à la
disposition des équipes de comptage pour leur faciliter l’identification des articles.
37
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Lors du comptage, les équipes doivent faire attention aux conditions de stockage et la qualité
des pièces : s’ils remarquent l’existence d’articles détériorés, ils doivent les identifier et le
mentionner sur la case observation des tickets de comptage afin qu’il en soit tenu compte au
moment de la valorisation.
Certaines pièces comme les boulets et les briques réfractaires sont stockées à l’extérieur, d’où
la nécessité d’identifier l’ensemble des aires de stockage et de marquer celles déjà
inventoriées.
Pour tout type de stock de pièces de rechange, la méthode du double comptage doit,
impérativement, être appliquée afin de garantir la fiabilité de l’inventaire.
Les équipes chargées de l’inventaire des pièces de rechange et consommables sont tenues à :
- Identifier et compter, mesurer ou peser les stocks,
- Enregistrer les résultats sur les documents d’inventaires correspondants,
- Confirmer les enregistrements par le visa du chef de l’équipe,
- Marquer sur l’étiquette la mention « inventorié » et la date de l’inventaire.
Pour bien réaliser l’opération d’inventaire, il faut penser au préalable au rangement des
stocks, à l’arrêt (ou la limitation) des mouvements physiques et à la mise à jour des fiches de
stock.
Les zones où se trouvent les articles à inventorier doivent être correctement rangées :
regroupement par lots homogènes nettement isolés les uns des autres. Cette condition est
normalement satisfaite dans les magasins ; en revanche, dans les ateliers, il n'en est pas
toujours de même et une phase de mise en ordre préalable à l’inventaire est souvent
nécessaire.
Par ailleurs, et pour les matières ou produits stockés en vrac et sous-forme de tas, il est
important d’essayer de les mettre sous forme régulière et diminuer l’éparpillement du
stockage afin d’obtenir des formes géométriques mesurables.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
La procédure devra aussi mentionner le plan du site de stockage avec l'affectation des zones
de stockage par équipe. Avant le démarrage des inventaires, une visite exhaustive des zones
devra être effectuée afin notamment de contrôler que :
- les stocks sont correctement rangés et identifiables (étiquettes, etc.) ;
- la définition, pour chaque type d'article inventorié, des unités de comptage est
précisée (poids, mètre linéaire, unité) ;
- les stocks appartenant à des tiers et les stocks endommagés ont été séparés.
Pour les stocks appartenant à des tiers et détenus chez la société, il incombe au chef
magasinier d’éditer un état quantifié et valorisé et d’en assurer l’isolement du patrimoine de
la société pour éviter toute confusion au comptage. Cet état doit être accompagné des pièces
justificatives de ces transactions.
Pour les stocks appartenant à la société et détenu chez les tiers pour une raison ou une autre
(prêté, en transit ou en instance d’importation sur les quais…), le chef magasinier doit établir
un état complet quantifié et valorisé accompagné des pièces justificatives.
Avant le début de l’inventaire, le responsable de l’inventaire doit relever les derniers numéros
des bons d’entrée, de sortie et de réintégration et ce pour assurer une actualisation fiable du
stock de fin d’année.
39
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Suivant la nature et la quantité des éléments en stock, les opérations d'inventaire peuvent
nécessiter plus ou moins de temps. Sur la base des expériences antérieures, il convient de
mettre en place un nombre de personnes suffisant pour réaliser l'inventaire dans les délais
impartis.
Pour les pièces de rechanges et les matières stockées dans le magasin, la fiabilité des relevés
de comptage remis par les inventoristes repose en partie sur l'adéquation des moyens
d'identification (clarté et exactitude des références portées sur les articles ou lots d'articles,
connaissance des articles à inventorier par les inventoristes) et de la qualité des feuilles de
comptage.
Il est généralement préférable de remettre aux inventoristes des documents sur lesquels sont
déjà indiquées les références des articles en stock et les unités de comptage. Si le stock est
tenu de façon informatisée en inventaire permanent, on peut à cet effet tirer une édition de
l'état des stocks, en prenant soin de faire disparaître les quantités théoriques de façon à ne pas
influencer les inventoristes.
Les unités de comptage des différents articles doivent être cohérentes avec celles retenues
pour la valorisation des stocks et être clairement portées à la connaissance des inventoristes :
à l'unité, au 100, au mètre,... Ce point est très important, car les erreurs découlant d'une
imprécision à ce niveau peuvent être très significatives. Eu égard aux unités de comptage
utilisées, il convient de mettre à la disposition des inventoristes des moyens appropriés :
bascules correctement étalonnées...
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les inventoristes reportent les quantités recensées pour chaque lot compté sur la ligne de
l'article correspondant et, après s'être assuré que tous les lots relevant de leur secteur ont bien
été recensés, ils procèdent à la sommation des quantités portées sur chaque ligne.
Après la saisie des données, il convient d’éditer la liste des écarts constatés. Avant d’attribuer
un caractère définitif aux écarts dégagés entre les quantités inventoriées et celles résultant de
l’inventaire permanent, il convient de s’assurer de la réalité de ces écarts par leur analyse afin
d’en déterminer les causes. Malgré que l’inventaire est effectué de manière contradictoire
(double comptage), il est souvent nécessaire de procéder à un troisième comptage car les
écarts peuvent avoir pour origine une confusion de références ou de conditionnement.
Lorsque les écarts sont définitivement arrêtés, il convient de les récapituler pour l’ensemble
de l’exercice et de les valoriser afin d’en mesurer l’incidence.
Et pour finir, le responsable d’inventaire fait ressortir les écarts et après analyse décide de la
correction du stock et des actions à entreprendre et ce en collaboration avec les directions
concernées (maintenance, achat, contrôle de gestion)
Une fois l’inventaire terminé et les calculs effectués, le responsable de l’inventaire établit
alors un état exhaustif des stocks par matière et par produit mentionnant la quantité en stock à
une heure bien précise et à un jour bien précis. Car s’agissant d’une production à feu
continue, le stock est toujours en mouvement donc l’information horaire est très pertinente.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
faire les analyses nécessaires et revoir les calculs qui font aboutir à ce stock physique. Cela
peut même engendrer de nouveaux relevés topographiques ou la refonte des inventaires (ce
qui peut être le cas d’un inventaire à une date post clôture).
En tout état de cause, et après avoir pris le maximum de précautions, ce sont les valeurs de
l’inventaire physique définitif qui feront foie et qui seront prises en compte.
L’inventaire des stocks d’une cimenterie s’effectue généralement sur une période s’étalant
sur plusieurs jours et ce du fait de la diversité des produits, matières et pièces et aussi de leur
grande quantité. Il en résulte qu’il y a toujours un décalage entre les dates de prise
d’inventaires et la date de clôture de l’exercice. Ce décalage implique un retraitement du
stock physique en stock de clôture.
La reconstitution des stocks à la date de clôture s’effectue différemment suivant la nature des
stocks. Il est aussi à noter que la méthode de calcul est exactement l’inverse l’une de l’autre
entre les deux cas de décalage (inventaire avant ou après la clôture).
Pour le cas d’un inventaire physique effectué avant la date de clôture, la reconstitution
s’effectue comme suit :
Pour ces stocks, la reconstitution est plus simple puisque ce type de stock est généralement
géré par le système informatique.
- Les stocks sont actualisés sur le système sur la base de l’inventaire physique à la date
de l’inventaire. C'est-à-dire le même jour de l’inventaire et du rapprochement du stock
théorique au stock physique. Cette méthode présente l’inconvénient du défaut de
centralisation des écarts d’inventaires.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Les stocks sont corrigés à la date de clôture en se basant sur la formule suivante :
stock à la date de clôture = stock physique à la date d’inventaire + réceptions
(nouvelles entrées et réintégrations) réalisées dans la période de décalage – Sorties
réalisées dans la période de décalage. Cette méthode requiert un traitement sur une
application informatique ou sur Excel pour reconstituer les stocks. Cette méthode est
plus lourde à effectuer et présente des risques d’erreurs.
Ces deux méthodes se basent sur les flux réalisés durant la période de décalage sur la base
des enregistrements effectuées sur le système et qui sont supposés être fiable en se basant sur
un bon système de contrôle interne de gestion du magasin. Mais il est toujours préférable
d’écourter au maximum cette période de décalage pour minimiser le nombre de transactions
et diminuer les risques d’erreurs.
Pour ces stocks, le principe de reconstitution est le même que pour les stocks de pièces de
rechange sauf que ces stocks ne sont pas gérés par le système informatique, ce qui ne permet
pas d’avoir une information très fiable sur les flux réalisés pendant la période de décalage
d’inventaire. C’est pour cette raison qu’on effectue généralement l’inventaire de ces stocks à
des dates très proches de la date de clôture avec un décalage ne dépassant pas les 3 ou 4 jours.
SF = SP + E – S
43
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Dans ce deuxième chapitre, nous avons essayé de présenter les particularités liées à
l’inventaire physique des stocks d’une cimenterie et à expliciter les méthodes permettant de
quantifier ces stocks à la date de clôture de l’exercice comptable.
Il convient dans ce qui suit de présenter les méthodes d’évaluation de ces stocks afin de
parvenir à avoir une valeur fiable du poste stock dans les comptes de la société.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les stocks doivent être évalués au coût historique ou à la valeur de réalisation nette si elle est
inférieure.22
Le coût historique des stocks correspond au coût d'acquisition pour les éléments achetés et au
coût de production pour les éléments produits. Il inclut l'ensemble des coûts encourus pour
mettre les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent.23
Dans la définition du coût attribué aux stocks, il est nécessaire d’inclure les coûts
incorporables. Ce sont les coûts associés directement aux stocks et font donc partie de leur
évaluation.
Les caractéristiques de l’activité sont telles (matière première principale: Calcaire extrait de
la carrière et non acheté) que le problème de la valorisation des stocks se pose plus
particulièrement en terme de coût de production (coût de l’extraction et coût de fabrication)
qu’en terme de coût d’acquisition (applicable seulement aux autres matières premières,
combustibles, emballages et pièces de rechanges).
Les trois comptes de stock les plus communs sont les suivants : Stock de matières premières,
Stock de produits en cours et Stock de produits finis. Le coût attribué aux biens et aux
matières détenus, mais non encore en voie de fabrication ou de transformation est présenté
dans le compte stock de matières premières. On impute au compte Stock de produits en cours
le coût des matières premières utilisées, le coût de la main-d’oeuvre directement engagée
dans le processus de transformation de ces matières ainsi qu’un pourcentage déterminé des
coûts indirects de production. Le coût attribuable aux produits achevés mais non encore
vendus à la date de clôture de l’exercice est présenté dans le compte Stock de produits finis.
22
NCT 4 relative aux stocks, § 10.
23
NCT 4 relative aux stocks, § 11.
45
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les frais d’approche sont les différents coûts directement rattachés à l’achat des stocks : les
droits de douane à l'importation, les taxes non récupérables, les frais de transport, les frais
d'assurances liés…
En effet, les stocks achetés localement sont généralement livrés directement par le
fournisseur et leur réception s’effectue directement à l’usine. Dans ce cas, le prix d’achat
inclut généralement toutes les charges liées à l’achat et donc le coût d’acquisition est égal au
prix d’achat. C’est le cas du Gypse, du Fer, du Fuel, du Gasoil…
Par ailleurs, les stocks acquis à l’importation présentent plus de complexité (ou plus
d’éléments à prendre en compte). Il s’agit généralement des stocks de coke de pétrole et des
stocks de pièces de rechanges. Mais l’origine de la difficulté est différente pour ces deux
éléments.
Pour le stock de coke de pétrole, qui est généralement importé en grande quantité (pour
amortir le coût de transport et parvenir à un coût inférieur à celui du fuel), la difficulté est due
au fait qu’il y a plusieurs éléments à prendre en compte qui diffèrent selon le contrat d’achat
(FOB, CIF,...) mais qui peuvent inclure notamment : le prix d’achat (généralement en
monnaie étrangère à convertir en dinars en utilisant le taux du jour de dédouanement), le coût
de location du bateau, les surestaries (frais de retard du bateau dans le port), les droits de
douane, les frais d’expertises (le laboratoire certifiant la qualité), l’assurance, le transport du
port à l’usine (par wagons et/ou camions), le transitaire… Le plus important, c’est d’avoir un
système de suivi qui permet de pouvoir inclure tous les éléments sans oubli. Généralement, ce
46
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- La direction des achats tienne un dossier physique pour chaque importation (chaque
navire) incluant tous les éléments se rattachant à cette importation,
Fournisseur A B C N/A
Qualité du coke N/A
Identification
navire et
Pays origine du coke N/A
marchandises
Date d'arrivée au port N/A
Taxes 0.000
Droits et taxes Consignation de
0.000
(non marchandises
récupérables - Autres frais: transitaire 0.000
hors T.V.A.) Assurances 0.000
Frais de l'office des ports 0.000
Coût total par camion 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000
Coût à la tonne Coût à la tonne #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0!
47
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Pour le stock des pièces de rechange, qui sont généralement importées individuellement et
chez différents fournisseurs, la difficulté est due à la multitude des articles et le risque de
confusion des frais d’approche entre un dossier et un autre. Les éléments à prendre en compte
sont moins divers que pour le coke, il s’agit de : prix d’achat, droits de douanes, assurance et
frais du transitaire. Mais il faudra aussi tenir de bien rattacher ces coûts quand il s’agit d’un
achat groupé (plusieurs pièces différentes dans le même dossier) : la méthode de la répartition
proportionnelle au prix d’achat est la plus pratiquée. Aussi, et de même que pour le coke, une
collaboration entre les directions et un suivi sur tableur permet d’éviter les risques d’erreurs.
Le calcul du coût de production s’effectue en utilisant la méthode des coûts complets. Cette
méthode se caractérise par l’incorporation de l’ensemble des charges de la comptabilité
générale en distinguant les différents niveaux de coûts successifs selon une hiérarchie de
coûts qui peut se résumer de la façon suivante :
- Coût d’achat : constitué par le prix d’achat des matières premières auquel s’ajoutent
les charges d’approvisionnement. C’est le coût d’acquisition tel que décrit
précédemment.
- Coût de production : comprend le coût d’achat des matières premières utilisées plus
les diverses charges générées par leur transformation au stade concerné.
- Coût de revient : constitué par le coût de production des produits vendus auquel
s’ajoute les charges de distribution.
S’agissant de l’évaluation des stocks, nous arrêterons notre analyse au niveau du coût de
production.
La méthode des coûts complets est basée sur l’enregistrement des charges en comptabilité
générale avec une codification complémentaire permettant leur affectation à des sections
analytiques et leur ventilation entre charges variables et charges fixes.
Les diverses étapes de la détermination des coûts de revient selon cette méthode se résument
comme suit :
- Distinction des coûts incorporables et des coûts non incorporables,
- Définition des sections analytiques,
- Définition des clés de répartition,
- Calcul des coûts de production
48
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Pour faire cette distinction, nous allons nous baser sur les définitions de la NCT 4 tout en
essayant à chaque fois de présenter les particularités de l’industrie cimentière.
a) Coûts incorporables
En ce qui concerne les frais financiers qu’entraîne la détention des stocks destinés à la vente,
ils sont habituellement passés directement en charges. Ils sont constitués des intérêts
attribuables au financement des opérations et ne sont généralement pas considérés comme un
coût de production.
Cette position est d’autant plus confortée pour l’industrie cimentière du fait que la production
du ciment est effectuée à feu continu et le cycle de production est très court dans le temps
(donc n’atteint pas les douze mois et il ne répond pas en conséquence à la condition énoncé
par la NCT 4 pour l’incorporation dans le coût de production).
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Le principe, suivant la définition de la NCT 4 relative aux stocks, est que les coûts qui ne sont
pas engagés pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent sont considérés
des coûts non incorporables.
Les frais de vente et les frais généraux d’administration ne sont pas considérés comme
directement liés à la production des stocks. Ils sont considérés comme des coûts non
incorporables, et donc à ne pas inclure dans la valeur des stocks. Ces coûts sont davantage
attribuables à la période qu’aux stocks.
Dans l’industrie cimentière, ces charges, et spécialement les frais d’administration, ont si peu
de rapport ou ont un rapport tellement indirect avec le processus de production que toute
tentative de répartition serait purement arbitraire.
Ainsi, et sur la base de cette définition, les coûts suivants ne doivent pas être incorporables au
coût de production :
- Les frais de distribution de produits vendus : coût de transport sur vente, la charge de
personnel se rattachant à la direction commerciale, et généralement les charges liées à
l’activité de la direction commerciale.
- Les frais d’administration : cela englobe tout les coûts de gestion administrative de la
société dont notamment les charges liées à : la direction générale, direction
administrative et financière, direction des ressources humaines, direction des achats,
direction informatique…Les frais d’administration sont composés principalement des
charges de personnel des directions non rattachées au processus de production et de
coût nécessaire au fonctionnement de ces directions (fournitures, gardiennage,
amortissement des immobilisations qu’elles utilisent…).
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les coûts de stockage sont considérés comme coûts non incorporables à moins qu’ils ne
soient nécessaires au processus de production préalablement à une nouvelle étape de la
production. C’est le cas dans l’industrie cimentière pour le coût de stockage des produits
semi-finis comme la farine et le clinker. En effet le coût de maintenance et de fonctionnement
des silos ou aires de stockage doit faire partie intégrante du coût de production.
Dans le premier cas, il s’agit d’une perte de capacité de production nominale sans affecter la
capacité de production normale, donc cela ne doit pas avoir un effet sur le calcul du coût de
production. En d’autres termes le coût de cette sous-activité est incorporable au coût de
production.
Par contre, dans les deux autres cas, le niveau réel de production est inférieur à la capacité
normale de production, et conformément aux paragraphes 17 et 18 de la NCT 4, les frais
généraux fixes (les amortissements et les frais de gestion et d’administration liés à la
production) ne peuvent pas être totalement incorporés au coût de production. A ces charges,
il faut appliquer un coefficient d’imputation rationnelle : Capacité réelle divisée par la
capacité normale. Le reste devra être imputé aux charges de l’exercice et non au coût de
production du stock.
En pratique, dans l’industrie cimentière, le principe de l’imputation rationnel est très rarement
utilisé.
51
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
La définition des sections analytiques s’incère dans le cadre de l’analyse fonctionnelle des
centres de coûts. Le but de cette définition est de connaître l’ensemble des coûts, d’une part,
pour chacune des principales phases de la production, et d’autre part, pour l’évaluation des
en-cours de production et des produits semi-finis.
Les principales sections analytiques dans l’activité de production de ciment sont les
suivantes :
- Section Broyage cru : l’atelier principal de cette section est le broyeur du cru. Le
sous-produit qui sera impacté par les charges relatives à cette section est la farine.
- Section Cuisson : l’atelier principal de cette section est le four. Mais beaucoup
d’autres ateliers (assez importants) y sont rattachés comme la tour de préchauffage, le
broyeur de coke de pétrole… les charges relatives à cet atelier seront distribuées sur
les stocks de clinker (normal et HRS).
- Section broyage ciment : l’atelier principal de cette section est le broyeur du ciment.
Les produits qui seront impactés par les charges relatives à cette section sont les
différentes catégories de ciment et de chaux produites.
- Section Ensachage : cette section englobe les ensacheuses. Son coût est impacté aux
différentes catégories de ciments et de chaux ensachés.
Mais il faudra aussi noter que chacune de ces sections analytiques principales est découpée en
plusieurs sections analytiques secondaires pour pouvoir imputer le plus convenablement
possible les charges au coût de production.
La répartition des coûts par sections sur les produits ou produits semi-finis s’effectue sur la
base de clés de répartitions qui doivent être choisies d’une manière adéquate.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
De nos jours, les industries cimentières sont toutes munies de système informatique très
performant : progiciel de gestion intégré (ERP) permettant une liaison entre les différents
modules d’utilisation : Paie, comptabilité, gestion des stocks, gestion des achats, gestion de la
maintenance…
Ce type de système permet alors une affectation des charges dès l’apparition du besoin par
centre de coût. Ce qui permet d’avoir une ventilation directe des charges indirectes sur les
diverses sections.
Une fois finie la répartition des charges indirectes par section, il convient d’effectuer la
répartition des charges globales de chaque section aux divers produits ou sous-produits
fabriqués. Pour cela, il faudra se baser sur des coefficients de répartition « unité d’œuvre ».
Les unités d’œuvre les plus utilisées dans l’industrie cimentière sont : la quantité (produite ou
consommée) et l’heure de marche (de l’installation ou de la machine).
Le calcul des coûts de production dans l’industrie cimentière s’effectue en utilisant les
progiciels de gestion intégrés et des tableurs sur Excel.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
En effet, ces informations sont nécessaires pour le service de comptabilité analytique car
généralement elles ne sont pas gérées au niveau des progiciels de gestion intégré. Les autres
informations sont généralement gérées au niveau des ERP. Il s’agit notamment des :
- Informations relatives aux achats : Prix des matières premières et les frais d’approche,
prix des combustibles et carburants et frais d’approche, coût de sous-traitance, coût
des machines louées, et des réparations effectuées à l’extérieure.
- Informations relatives aux stocks gérés par système informatique : les pièces de
rechanges et certaines matières consommables (huiles, lubrifiants, briques
réfractaires, boulets…). Les consommations de ces stocks sont directement affectées à
la section analytique adéquate dès leur sortie du magasin.
Une fois toutes les informations sont réunies, le processus de calcul de coût commence et
comprend les phases suivantes :
- Les autres charges variables (frais de maintenance) sont déjà affectées par section
analytique (sur le système), il s’agit là juste d’une vérification de cohérence.
- Calcul du coût variable de production sur le système et ce après avoir introduit les
informations nécessaires : les heures de marche des installations, les consommations
de chaque matière ou sous-produits dans chaque phase de production. Il s’agit là
d’une simple répartition sur la base d’unité d’œuvre mais qui risque d’être une tâche
très lourde si elle est effectuée directement sur un tableur Excel.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Le principe est que l’évaluation des stocks à l’inventaire se fait à la valeur la plus faible du
coût historique et de la valeur de réalisation nette.
En Tunisie, les prix du ciment et de la chaux sont encore homologués par l’état ce qui fait que
la détermination du prix de réalisation nette pour les produits finis ne pose pas de problème.
55
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Par ailleurs, les matières premières, consommables et pièces de rechanges peuvent être
évaluées au coût de remplacement. Ceci étant, il faut noter que l’évaluation de ces derniers
stocks (destinés à être utilisés dans la production) n’est nécessaire que si la baisse de leur prix
est très importante au point que le coût des produits finis atteigne un niveau supérieur à leur
valeur de réalisation nette.
Il convient aussi, de préciser que le risque qui se présente pour les cimenteries est celui de la
détérioration d’une partie des stocks surtout lorsque les conditions de stockage ne sont pas
très bonnes. C’est le cas par exemple du stockage du clinker à l’extérieur directement sur le
sol, ce qui peut être à l’origine de la détérioration de sa qualité et en conséquence une
dépréciation de sa valeur car il faudra le retraiter (ou le cuire à nouveau) pour qu’il soit
utilisable.
Dans le secteur cimentier, la dépréciation est rarement constatée pour les produits finis, semi-
finis ou matières premières. Le cas qui se présente est celui de la détérioration de la qualité
(due à la durée du stockage) qui peut engendrer une dépréciation ou une perte de valeur.
Par ailleurs, la plus grande difficulté qui se présente dans le secteur cimentier concerne
l’estimation de la provision pour dépréciation des stocks de pièces de rechange. En effet, les
cimenteries en Tunisie, possèdent généralement un stock important de pièces de rechanges
pour éviter tout risque d’arrêt de production. Mais, il s’avère qu’une grande partie de ce stock
présente des taux de rotation très bas et parfois même pas de mouvements.
C’est pour cette raison, qu’on trouve généralement deux types de provisions pour les stocks
de pièces de rechanges de cimenteries :
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Provisions pour stocks obsolètes : il s’agit d’une provision à 100% de la valeur de ces
stocks. La décision d’obsolescence est généralement prise par la direction de
maintenance et validée par la direction générale. Les stocks sont considérés obsolètes
lorsque l’une des conditions suivantes est satisfaite :
L’installation ou la machine dans laquelle peuvent être utilisées ces pièces ne
sera plus utilisée et est considérée en rebus.
Les pièces elles-mêmes se sont détériorées et ne peuvent plus être utilisées.
- Provisions pour stocks à rotation lente : la méthode la plus communément utilisée est
de fixer un taux de dépréciation pour les stocks non mouvementés pendant une
période supérieure à X nombre d’années (par exemple : 75% pour les stocks non
mouvementés pendant plus de 10 ans et 50% pour les stocks non mouvementés
pendant plus de 5 ans). Cela permet de constater la dépréciation des stocks suivant
une base logique et non seulement lors de l’obsolescence : ce qui permet un meilleur
rattachement des charges aux produits.
Il est probable qu’au cours d’un exercice les matières et les pièces soient achetées à des coûts
différents ; lorsque les stocks doivent être évalués au coût et que différents achats ont été
effectués à des coûts unitaires différents, la question est de savoir quel sera le coût à utiliser.
Le choix d’une méthode de valorisation est le résultat d’un compromis car il est rare qu’une
formule réponde parfaitement au contexte de l’entreprise, il relève par conséquent du
jugement professionnel.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Dans les entreprises opérant dans la production du ciment, deux méthodes sont généralement
utilisées :
- La méthode du coût moyen pondéré mobile (après chaque entrée).
- La méthode du coût moyen pondéré périodique.
Comme son nom l’indique, la méthode du coût moyen consiste à attribuer les coûts aux
articles stockés selon la base du coût moyen de tous les articles semblables acquis durant
l’exercice.
La méthode du coût moyen utilisée avec la méthode de l’inventaire périodique est souvent
appelée méthode du coût moyen pondéré.
La méthode du coût moyen pondéré (périodique : par période d’arrêté des comptes) est
utilisée dans les cimenteries pour les stocks de matières première, les stocks de combustibles
et de carburants.
La formule du coût moyen pondéré déterminé après chaque entrée dite coût moyen pondéré
mobile s’adapte à la méthode de l’inventaire permanent. Elle est généralement utilisée pour le
stock des pièces de rechange. Cette méthode étant possible du fait que ces stocks sont
généralement gérés par un système informatique performant.
Deux méthodes peuvent être utilisées pour la comptabilisation des stocks : la méthode de
l’inventaire permanent et la méthode de l’inventaire intermittent.
c) L’inventaire permanent
1- On inscrit directement dans le compte « Stock » les entrées et les sorties de stock
chaque fois qu’elles ont lieu. Ainsi, tous les achats et toutes les ventes se répercutent
directement dans le compte stock.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
2- On enregistre les frais de port sur achats, les retours et rabais sur achats et les
escomptes sur achats dans le compte stock.
3- On inscrit, pour une entreprise commerciale, toutes les ventes de marchandises dans
un compte intitulé « Coût des marchandises vendues » et, pour une entreprise
industrielle, toutes les ventes de produits finis dans un compte intitulé « Coût des
produits vendus ».
d) L’inventaire intermittent
A la fin de l’exercice, il faut ajuster le solde du compte stock d’ouverture au débit du compte
coût des marchandises vendues. On détermine donc le montant du coût des marchandises
vendues en additionnant le stock d’ouverture avec les achats nets de l’exercice et en
déduisant le stock de clôture.
La NCT 4 relative aux stocks, considère que la méthode de l’inventaire permanent est plus
appropriée puisqu’elle permet de :
- Etablir une correspondance directe entre le coût des stocks vendus et les revenus s’y
rapportant (calcul de la marge brute dans le modèle de référence de l’état de résultat) ;
- Suivre comptablement les stocks ; et
- Arrêter rapidement les situations comptables périodiques.
Les entreprises opérant dans l’industrie cimentière utilisent une méthode hybride de
comptabilisation des stocks. Comptablement, il s’agit de la méthode d’inventaire intermittent
et pratiquement il s’agit de la méthode de l’inventaire permanent.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
En effet, ces entreprises assurent le suivi de leurs stocks en tenant une comptabilité matières
dissociée de la comptabilité financière. La comptabilité matières est tenue en quantités et en
valeurs et constitue une référence pour la prise en compte des stocks finaux. Elle se distingue,
néanmoins de la méthode de l’inventaire permanent en raison de l’absence de synchronisation
permanente avec la comptabilité financière du fait de la non intégration des deux
comptabilités.
Dans ce troisième chapitre, nous avons présenté les particularités liées à la valorisation des
stocks d’une cimenterie et à expliciter les méthodes permettant d’évaluer et comptabiliser les
stocks à la date de clôture de l’exercice comptable.
60
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Conclusion
La première partie a été consacrée à une prise de connaissance approfondie des spécificités
liées à la comptabilisation des stocks d’une cimenterie. Pour ce faire, l’analyse a été menée
en commençant par la présentation de l’histoire du ciment et du processus actuel de
production du ciment, puis en détaillant les différents stocks émanant de ce processus et les
spécificités liées à leur gestion. Ensuite, l’analyse s’est poursuivie par une étude détaillée du
mécanisme de quantification et de valorisation de ces stocks, pour arriver, finalement, à les
comptabiliser correctement.
61
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
CIMENTERIE :
62
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Introduction
La première partie du présent mémoire a mis l’accent sur les spécificités liées à la
comptabilisation des stocks d’une cimenterie. En effet, il est nécessaire de cerner ces
spécificités pour pouvoir mettre en place les procédures et les méthodes adéquates à
appliquer.
La révision en tant que mise en œuvre de l’audit se définit comme étant « l’examen technique
rigoureux et constructif auquel procède un professionnel compétent diligent et indépendant
par la mise en œuvre des normes de travail de la profession qui en constitue le référentiel
technique indispensable, en vue d’exprimer une opinion motivée sur la qualité et la fiabilité
de l’information financière présentée par une entreprise, au regard de l’obligation qui lui est
faite de donner en toutes circonstances, dans le respect des règles de droit et des principes
comptables en vigueur, une image fidèle de son patrimoine, de sa situation financière et de
ses résultats. »24
L’objectif d’un audit des états financiers est de permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion
selon la quelle les dits états ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément
au référentiel comptable applicable.25
Les diligences de l’auditeur font partie des normes professionnelles d’audit qui constituent un
référentiel professionnel. Ceci étant, le choix des diligences à mettre en œuvre dans le cadre
de sa mission reste purement personnel et subjectif. C’est à lui d’apprécier, sous sa
responsabilité, les risques à prendre en considérations et les diligences à mettre en œuvre. Par
ailleurs, il ne peut faire un « audit exhaustif », le recours aux sondages est incontournable, et
le choix des méthodes de sondages lui incombe entièrement.
24
B.P GERMOND et R.BONNAULT : Révision et certification des comptes. Edition Masson 1992
25
ISA 200, §2.
63
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
C’est à cet égard que nous allons présenter dans cette deuxième partie les particularités de
l’audit du poste stock d’une cimenterie qui permettent de contourner le risque de fautes,
d’erreurs ou omissions pouvant engager la responsabilité de l’auditeur.
Nous examinerons donc au niveau du premier chapitre les particularités liées à la validation
des quantités. Pour cela, nous allons présenter les risques liés à l’entreprise et les risques liés
à la quantification puis étayer les diligences à mettre en œuvre pour les opérations
d’inventaires physiques.
Et pour finir, nous allons proposer une démarche d’audit du poste stock d’une cimenterie
illustré par un cas pratique.
64
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les entreprises opèrent dans différents secteurs d’activité avec des philosophies et des
organisations différentes. De même, leurs systèmes d’information, de comptabilité et de
contrôle interne et les risques auxquels elles sont exposées sont différents.
- Les risques liés à la quantification : nature des articles stockés, conditions de stockage
et les méthodes de quantifications.
26
ISA 315, §2.
65
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Les entretiens avec les différents cadres et responsables des divers services pour avoir
une vue d’ensemble de la vie de l’entreprise et s’assurer que les comptes sont le reflet
fidèle de son activité.
- Une visite des locaux de l’entreprise pour inspection et observation physique (lieux
d’exploitation, de stockage, bureaux…)
Cette technique permet à l’auditeur d’acquérir une idée rapide sur le patrimoine de
l’entreprise, le système comptable et les contrôles utilisés, le système de l’organisation…
Aussi une tournée dans les usines facilite l’appréciation par l’auditeur du système de contrôle
interne et lui permet de comprendre d’une façon générale l’activité de la société.
A partir de cette prise de connaissance, l’auditeur doit être en mesure d’avoir une idée sur
certains points et de cerner les risques liées à l’entreprise et qu’on peut scinder en deux
catégories : les risques généraux et les risque liés au contrôle interne.
66
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
terrain dans lequel il va évoluer. L’auditeur doit évaluer les points forts et les points faibles
de l’entreprise et par la même, identifier et limiter les zones de risques.
Il s’agit d’évaluer le secteur dans sa globalité, notamment la viabilité des produits et services
offerts, les perspectives d’avenir de la société et du secteur industriel auquel elle appartient,
les risques inhérents à l’activité et l’importance en volume et en valeur des transactions.
Parmi les facteurs de risque relevés au niveau du secteur cimentier, on peut citer :
67
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- La spécificité des stocks et des sites de stockage gérés, des flux physiques réalisés
ainsi que le nombre important de transactions physiques et comptables et la
multiplicité des intervenants.
1- Caractéristiques commerciales :
2- Caractéristiques techniques :
3- Caractéristiques financières :
4- Caractéristiques juridiques :
- L’absence d’un service d’audit interne quand la taille de la société le nécessite : ceci
est le cas de certaines cimenteries qui se contentent des missions d’audit interne du
groupe et ne disposent pas d’une cellule d’audit indépendante et permanente.
69
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Par ailleurs, l’auditeur doit considérer l’attitude des dirigeants quant au renforcement du
système comptable ou de contrôle interne. Il doit s’assurer de l’implication de ces derniers au
niveau de l’application des procédures normales en vigueur. Enfin, il doit vérifier
l’objectivité des jugements opérés par ces derniers pour l’évaluation des estimations comme
les provisions pour risques et charges ou les provisions pour dépréciation.
70
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les risques liés aux systèmes informatiques utilisés dans le traitement des stocks sont
nombreux et importants, notamment pour les raisons suivantes :
Dans la majorité des cimenteries, vu l’importance du poste, la gestion rigoureuse des stocks
s’impose. De ce fait, la complexité des progiciels s’accroît et les interfaces se multiplient.
C’est pour cela qu’elles ont toutes opté pour des logiciels intégrés ou à interfaces multiples.
Plus un système est élaboré, plus les risques de dysfonctionnement sont nombreux et les
contrôles difficiles à mettre en œuvre. Le suivi informatique des stocks est souvent interfacé
avec d’autres logiciels de facturation, de comptabilité, de gestion des approvisionnements ou
de la maintenance.
La gestion des stocks par emplacement (adresse informatique) présente des risques majeurs :
Il convient donc de vérifier les particularités des systèmes utilisés en matière de gestion des
flux physiques (mouvements, emplacements…) et en matière de valorisation (taux de frais,
calcul du coût moyen pondéré…)
L’étude du risque général de l’entreprise n’est pas suffisante, il est nécessaire d’analyser
également les risques liés au contrôle interne.
71
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
« Le risque lié au contrôle est le risque qu'une anomalie susceptible de survenir dans une
assertion et pouvant présenter un caractère significatif soit individuellement, soit cumulée
avec d'autres anomalies, ne soit ni prévenue, ni détectée et corrigée en temps voulu par le
contrôle interne de l'entité. Ce risque dépend de l'efficacité, de la conception et du
fonctionnement du contrôle interne destiné à atteindre les objectifs de l'entité relatifs à
l'établissement des états financiers. Certains risques liés au contrôle subsisteront toujours du
fait des limites inhérentes au contrôle interne. »27
Plusieurs raisons peuvent être à l’origine d’un mauvais système de contrôle interne. Il peut
s’agir d’une déficience du système qui au départ n’a pas été suffisamment analysée, c’est
alors un problème de conception auquel il faut remédier. Il peut aussi résulter d’une mauvaise
application des directives par le personnel, en raison d’un manque de compréhension du
travail à réaliser ou par incompétence.
L’auditeur estimera donc la qualité du système à partir de la description des procédures, puis
à l’aide des tests dits de permanence qui permettront de contrôler le fonctionnement de ces
procédures.
27
ISA 200, §29
28
Robert OBERT : Préparation A. Révision et certification des comptes. 4ème Edition Dunod 1995
72
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
La séparation des tâches incompatibles est indispensable pour que l’on puisse mettre en place
des systèmes de contrôles efficaces. L’idée de base est qu’une même personne ne doit pas
être en mesure de traiter ou contrôler une transaction du début à la fin car, dans ce cas, des
erreurs, irrégularités ou détournements pourraient se produire à l’insu de toute autre personne.
Dans les meilleurs des cas, il faudrait que le flux des informations soit conçu de telle sorte
que le travail de chacun soit indépendant ou serve à contrôler celui des autres.
Au niveau de l’audit des cimenteries, les cas éventuels qui peuvent exister concernent :
- La correction des stocks : elle peut être réalisée par le responsable de la production.
Lorsqu’il s’agit d’une correction de mouvement, il est impératif qu’elle soit réalisée
par une personne indépendante.
73
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
La direction générale d’une entreprise est chargée de mettre en place et de maintenir des
systèmes de contrôle permettant une gestion organisée des stocks, et une réduction à un
niveau acceptable des risques correspondants.
Les contrôles correspondent à une palette d’opérations aussi diverses que : approbations,
autorisations, vérifications, rapprochements, revue des performances opérationnelles,
préservation des actifs et séparation des tâches. L’absence de contrôles préventifs ou de
détection ne permet pas à la direction de l’entreprise de prévenir d’éventuelles erreurs ou
irrégularités. Nous citons par exemple la sécurité physique des magasins ou la comparaison
entre les résultats d’un inventaire physique et les stocks théoriques.
Pour assurer la fiabilité, la sincérité et la régularité des états financiers, des contrôles des
travaux comptables sont nécessaires. L’un de ces contrôles vise à assurer que tout
enregistrement soit justifié par une opération caractérisée par sa réalité. Le contrôle de cette
réalité dans la pratique s’opère notamment par le contrôle physique ou l’inventaire.29
Que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif, les sources d’erreurs, d’inexactitude ou
d’omission sont nombreuses. Elles concernent généralement la propriété, l’identification, la
localisation, le recensement et les conditions de stockage des biens.
29
Nabila TAKTAK ABDENNADHER, La technique des inventaires : la technique de l’observation physique.
30
F.Stettler. Audit : Principes et méthodes générales.
74
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Au terme de l’article 580 du Code des Obligations et des Contrats : « La vente est parfaite
entre les parties, dès qu'il y a consentement des contractants, l'un pour vendre, l'autre pour
acheter, et qu'ils sont d'accord sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat. »31
31
COC. Article 580
75
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Le risque existant à ce niveau se caractérise par une identification incorrecte de ces stocks ou
par l’adoption d’une procédure du groupe ne répondant pas aux principes locaux
généralement admis (par exemple : comptabiliser en immobilisation les stocks de pièces de
rechange ayant une valeur unitaire supérieure à un montant fixé d’avance). Il est également
nécessaire de prendre connaissance des caractéristiques techniques des produits stockés
(composition chimique, taux d’humidité, degré de tassement, granulométrie…) et des
conditions de stockage et d’usure. Cette analyse est indispensable afin d’éviter les traitements
incorrects au niveau du suivi des mouvements de stocks ou les sur ou sous-estimation de la
provision pour dépréciation.
Les conditions dans lesquelles sont entreposés les produits vont définir leur qualité. Eu égard
à la nature de ces biens stockés, une attention particulière devra être portée sur les conditions
de sécurité, les conditions climatiques ainsi que les contraintes de poids.
- Les conditions de sécurité permettent de protéger aussi bien les produits que les
manutentionnaires à travers l’isolation et la protection des stocks ainsi que la mise en
place de moyens de surveillance et de communication.
76
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Les conditions climatiques n’affectent pas les produits stockés à travers la mise en
place d’aires de stockage couvertes et la sécurisation des aires de stockage à ciel
ouvert contre les risques d’incendie ou d’inondation.
La nature et la diversité des stocks dans l’industrie cimentière, nécessitent l’utilisation des
méthodes de quantification spécifiques et appropriées que nous avons présentées dans le
deuxième chapitre de la première partie du présent mémoire.
1. Les risques liés aux méthodes de quantification des produits stockés dans des silos
Le ciment et la farine sont généralement stockés dans des silos. Les risques liés aux méthodes
de quantification de ces produits sont les suivants :
- Erreur de calcul de la densité : surtout lorsque les silos sont complètement pleins car
la densité diffère d’un endroit à un autre. (la densité est plus élevée au bas du silo)
2. Les risques liés aux méthodes de quantification des produits stockés en tas
Les matières premières, le clinker et le coke de pétrole sont généralement stockés en tas. Les
risques liés aux méthodes de quantification de ces stocks sont :
- Risque d’erreur lors du relevé topographique : ce risque peut être limité en organisant
les stocks sous des formes géométriques bien déterminées et en prenant un maximum
de point de mesure.
- Même risque de calcul de la densité que pour les stocks dans les silos.
77
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Risque de mauvaise prise en compte du facteur humidité et ce pour les stocks de coke
de pétrole.
Dans les cimenteries, les stocks liquides les plus importants sont : le fuel et les autres
combustibles (carburant, gasoil…) et à une quantité moindre les huiles (lubrifiants).
Ces stocks, généralement entreposés dans des citernes (à l’exception des huiles dans des
fûts), ce qui présente le risque de mauvaise identification du liquide. L’auditeur doit, lors de
son assistance à l’inventaire, s’assurer que la citerne contient vraiment du liquide et que ce
liquide est vraiment du fuel ou du gasoil… (Suivant le cas)
Quant à la détermination de la quantité existante dans la citerne, la méthode utilisée est celle
du jaugeage du liquide ; Les risques qu’on observe sont :
Là, il s’agit notamment des boules d’acier (pour les broyeurs) et tout autre type de fer plat,
rond…
Vu la lourdeur et la difficulté de manutention de ces stocks, le plus grand risque ici est de ne
pas procéder correctement à leur pesage et d’essayer de les quantifier par estimation. Pour
pallier à ce risque, l’auditeur doit être présent obligatoirement le jour de l’inventaire en
personne ou par ses représentants pour observer effectivement les méthodes de pesage
utilisées par les équipes de comptage et s’assurer qu’elles n’opèrent pas par des estimations.
78
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Pour le ciment ensaché, l’origine de l’erreur est souvent au niveau des trémies peseuses des
ensacheuses. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’effectuer des sondages de pesage pour
s’assurer de l’exactitude du poids du produit dans chaque sac.
Il s’agit ici des pièces de rechange et des autres matières consommables. Pour ces stocks, il y
a deux risques :
Ces deux risques peuvent être cernés en effectuant systématiquement le double comptage et
en cas d’anomalie un troisième comptage.
L’inventaire physique constitue un élément clé de l’évaluation des stocks. C’est aussi, un
élément sensible, du fait de la fréquence de l’erreur humaine en la matière. Il l’est encore plus
dans le secteur cimentier compte tenu de l’existence de différents types de stocks dont la
mesure est différente (comptage, pesée, jaugeage, appréciation géométrique…)
Les éléments suivants peuvent également être source d’anomalies lors d’un inventaire :
- Degré de tassement des tas de matières premières, coke, produits finis et semi-finis ;
- Formes géométriques inadéquates pour les mesures ;
- Aire de stockage trop argileuse (ce qui peut être à l’origine d’incrustation des produits
ou matières premières au sol avec une difficulté ou impossibilité de récupération) ;
79
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
En effet, l’ordre et la propreté des aires de stockage sont des facteurs essentiels et nécessaires
à une bonne gestion des stocks et contribuent à la minimisation des erreurs lors des
opérations d’inventaire physique.
Des tas de matières premières et d’ajouts correctement disposées et des magasins et des aires
de stockage des pièces de rechange et des fournitures consommables bien rangées, permettent
une exécution dans les délais et sans risque d’erreurs significatives des opérations de
recensement.
« L’auditeur doit, toutes les fois que cela est possible être présent, soit en personne ou par ses
représentants, à la prise d’inventaire, et par des observations appropriées et des enquêtes,
s’assurer de l’efficacité des méthodes de la saisie et du degré de confiance conféré par les
informations données par le client en ce qui concerne les inventaires »32
L’auditeur n’intervient pas comme un contrôleur qui doit vérifier toutes ou la plupart des
quantités déterminées par les dirigeants de la société auditée, mais il intervient comme étant
un observateur de la réalisation de l’inventaire pour s’assurer de la crédibilité des
informations données par la direction concernant la détermination des quantités en stock.
Pour s’assurer de la quantification physique retenue pour les stocks, l’auditeur doit être
présent au moment de l’inventaire physique effectué par les équipes de comptage. Il doit
s’assurer que les équipes de comptage ne procèdent pas à des estimations et qu’un spécialiste
tel un géomètre accompagne l’équipe de comptage.
32
F.STETTLER : Audit Principes et Méthodes Générales
80
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
L’auditeur n’est pas tenu de faire la quantification, il n’est pas obligé de déterminer les
formes géométriques des tas ou de déterminer les mesures d’un silo, son intervention consiste
principalement à observer et vérifier les procédures de quantification adoptées par
l’entreprise et faire les contrôles de rapprochement qu’il juge nécessaires, et c’est pour cette
raison qu’il est préférable qu’il intervienne le jour de l’inventaire.
A chaque type de stock, des tests de validation des quantités inventoriées sont appliqués. Ces
tests permettent d’une part de valider les comptages effectués, et d’autre part de faire la
comparaison avec les stocks théoriques ou l’inventaire permanent. Les facteurs de risques liés
au travail de l’auditeur seront détaillés pour chaque catégorie.
La particularité de ces stocks réside dans le fait que les inventaires s’effectuent
principalement par cubature, pesée ou jaugeage de silos. Ces opérations requièrent une
certaine technicité et peuvent également donner lieu à des erreurs de mesures et à des
appréciations approximatives. Par ailleurs, les responsables des usines ont tendance à
privilégier les inventaires théoriques. Ils préfèrent passer des ajustements au moment de la
réalisation de conditions dites « optimales » tel que les passages à zéro et les remplissages des
silos.
Dans l’industrie cimentière, le coke de pétrole est le principal combustible utilisé pour la
cuisson de la farine. Compte tenu de l’importance significative de la valeur des stocks de
81
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
coke de pétrole et de matières premières, le recours aux services d’un géomètre externe est
nécessaire afin d’appréhender les formes géométriques des tas et calculer les volumes en
stock. L’auditeur doit alors exiger l’intervention d’un spécialiste externe et indépendant en
vue de réaliser les mesures objectives et d’obtenir des volumes et des tonnages proches de la
réalité.
L’auditeur peut planifier, en commun accord avec le client, les interventions de son équipe en
fonction des conditions appropriées, passage à zéro, remplissage des silos.
Il doit aussi porter une attention particulière à la démarche de traitement des arrivages de
matières premières et des combustibles. Ces derniers doivent être pesés préalablement au
niveau du pont bascule et disposés sous forme de tas homogènes qui permettent de faciliter le
suivi et le calcul des consommations.
De même que pour les stocks de matières premières et de combustibles, l’auditeur doit veiller
à l’optimisation des conditions de prise de mesure. Ces stocks présentent souvent des niveaux
élevés, il est alors recommandé de faire recours à un spécialiste (un géomètre). L’auditeur est
tenu de s’assurer de l’arrêt des mouvements au moment de l’inventaire. Il vérifiera également
la fréquence des entretiens des installations de stockage.
Il est aussi nécessaire de recenser l’ensemble des sites et moyens de stockage du ciment
(silos, port, aire de distribution, wagons, citernes…) afin de s’assurer de l’exhaustivité des
mesures.
82
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
L’auditeur doit :
- Visiter l’ensemble des sites de stockage couverts et non couverts,
- Faire un sondage sur l’exhaustivité des emplacements figurant au listing d’inventaire.
- Prendre en considération les stocks en mouvements (pour les sacs d’emballages), au
niveau des zones d’ensachage au moment des opérations d’inventaire.
Pour ces stocks, l’auditeur ne peut opérer ses contrôles exhaustivement sur tout le stock, c’est
pour cela qu’il fait forcément recours au sondage. La notion de sondage revêt une importance
capitale pour délimiter la responsabilité de l’auditeur. Le recours aux sondages comporte
83
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Etant donné les contraintes de temps et de ressources qui influencent le déroulement des
opérations d’inventaire physique des cimenteries, l’auditeur peut ne pas accorder
suffisamment de temps à la stratification de la population, au choix de la méthode
d’échantillonnage et de la taille de l’échantillon. La sélection se fait au hasard en exploitant le
listing des stocks sans même analyser les catégories à sonder, leur importance significative ou
les procédures de contrôle interne y afférentes.
Il peut résulter de cette approche un choix d’articles présentant des valeurs non significatives,
des sondages opérés sur des catégories similaires et une perte de temps liée aux comptages
d’article sans grande importance. (Par exemple : pièces de quincaillerie, emballages en
plastique, fournitures électriques…)
D’où la nécessité pour l’auditeur de veiller sur le choix des méthodes d’échantillonnage
appropriées. Ces sondages doivent être basés sur la sélection d’éléments pertinents ; à travers
l’examen des documents relatifs aux stocks, les éléments susceptibles de contenir des erreurs
parce qu’ils sont inhabituels, inattendus ou d’une valeur supérieure à un montant fixé doivent
être sélectionnés.
Par ailleurs, s’il effectue une sélection d’éléments à tester sur le seul critère de la valeur, il a
peu de chance de découvrir des erreurs portant sur des petits montants dont la valeur aurait pu
être plus importante.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Compte tenu des contraintes liées aux opérations d’inventaire physique des stocks des
cimenteries, il est recommandé de préparer l’intervention avant le démarrage des opérations
de recensement. Les membres de l’équipe auront le temps d’opérer les sondages pertinents et
se focaliseront sur les articles spécifiques nécessitant une cubature, une pesée ou un jaugeage.
Ils pourront également s’assurer du respect des procédures et vérifier la centralisation de
l’inventaire.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les inventaires physiques permettent de cerner les bornes de cette équation. Les entrées sont
relevées à partir des bons de réception, des tickets de pesée ainsi que des avis d’arrivage. Les
sorties sont validées par les bons de sortie et les bons de livraison.
Les indicateurs tels que l’humidité et la densité doivent également être correctement
appréhendés afin de réaliser un bouclage de stock efficace.
En ce qui concerne les pièces de rechange et les consommables, le bouclage de stock peut
être effectué par sondage sur les articles représentant une valeur significative à travers
l’exploitation des informations sur les mouvements provenant du logiciel de gestion. Ce
bouclage permettra également de valider la valeur d’inventaire de ces articles.
Cette technique consiste à obtenir d’un tiers la confirmation des stocks appartenant à
l’entreprise et en dépôt chez lui, ainsi que la confirmation des stocks appartenant au tiers et
en dépôt chez l’entreprise. Elle est efficace et peu coûteuse et a le mérite d’assurer
l’objectivité de l’information obtenue, excepté le cas de complicité difficilement décelable.
- Les sachets d’emballage stockés chez le fournisseur compte tenu des quantités
commandées et des conditions spécifiques de stockage.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
La confirmation des quantités en stock chez le fournisseur, l’office d’exploitation des ports et
la société nationale des chemins de fer permettra d’obtenir une validation efficace et
objective des quantités stockées chez eux.
Dans ce premier chapitre, nous avons présenté les risques liés à l’entreprise, les risques liés à
la quantification et les diligences à mettre en œuvre afin de pallier à ces risques.
Il convient dans ce qui suit de présenter les risques liés à la valorisation de cette quantité et
les diligences à mettre en œuvre pour y remédier.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Une distinction devra être faite entre les articles en stock peuvent être suivis individuellement
(produits identifiables de manière unitaire) et ceux qui ne peuvent pas l’être (produits
interchangeables ou fongibles). Les marchandises, matières, fournitures et emballages stockés
sont évalués pour leur coût d’acquisition pour les biens acquis à titre onéreux et pour leur
coût de production pour les biens produits par l’entreprise.
Les sources d’erreurs ou d’inexactitudes liées à la valeur des stocks peuvent être :
- Une anomalie au niveau des procédures de dénombrement ;
- Le choix d’une méthode de valorisation erronée ;
- Un prix d’achat élevé ;
- Des frais d’approche non maîtrisés ;
- La prise en compte de frais non incorporables ;
- L’omission d’incorporer certains frais ;
- La fluctuation des prix et des coûts ;
- Le changement de système de comptabilité analytique.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
1. La comptabilité analytique
Le système comptable des entreprises tunisien n’a pas imposé aux entreprises des méthodes
d’analyse particulières. Il a mis à leur disposition un cadre général définissant la terminologie
liée à la comptabilité analytique, ainsi qu’un cadre comptable et une nomenclature des
comptes purement indicatifs. Il a par ailleurs précisé les méthodes d’évaluation à adopter
pour les éléments actifs et passifs du bilan.
En l’absence d’une réglementation comptable suffisamment renforcée par des avis, des
études ou des normes sectorielles, l’entreprise industrielle a la liberté de choisir un système
de comptabilité analytique en fonction de sa politique, de sa structure et de ses méthodes de
fonctionnement. Cette situation ne favorise guère l’harmonisation de l’information financière
et comptable publiée.
89
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Dans le cas des cimenteries, les travaux suivant doivent être réalisés :
- Rapprochement entre les totaux des balances analytiques avec ceux de la balance
générale.
2. L’évaluation de la sous-activité
L’une des décisions les plus importantes lors de la création des cimenteries ou de leur
expansion c’est le choix de la capacité de production. Ce choix découle d’une décision
stratégique. Celle-ci est élaborée en considérant non seulement le capital investi dans le
projet, mais aussi l’impact social de celui-ci, l’incertitude des prévisions et la réaction des
concurrents. La décision est importante car une fois établie, la nouvelle capacité demeure en
place et s’il y a surcapacité ou sous-capacité, une situation problématique est créée.
90
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Dans les régions désenclavées où la concurrence se fait rare, l’outil de production peut être
correctement dimensionné. Dans les périmètres partagés, tout nouvel investissement ou toute
augmentation de capacité, risque d’engendrer une situation de sous-activité dont l’impact sur
la rentabilité à long terme du projet peut s’avérer important. Dans certains cas, les frais sous-
absorbés sont importants et nécessitent une régularisation des stocks de fin de période.
Le programme de travail de l’auditeur doit prévoir des travaux visant à identifier l’existence
d’une sous-activité. Il s’entretiendra avec les responsables techniques pour définir la nature et
l’étendue de cette dernière. Une fois identifiée, il devra analyser ses paramètres, valider les
hypothèses de l’activité normale et analyser les traitements comptables adoptés.
Les dispositions des §18 et 19 de la NCT n°4 sont claires : « … Les frais généraux fixes de
productions non imputés au coût de production sont constatés en charges de la période au
cours de laquelle ils sont encourus… »33
A cet égard, tout changement du niveau de l’activité normale doit être validé en fonction des
investissements réalisés ou des changements dans les conditions de production. Il doit
également analyser l’origine de la sous-activité et déterminer l’étape du processus de
33
NCT 4 relative aux stocks, §18 et &19.
91
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
production à laquelle l’imputation rationnelle des charges fixes doit être appliquée :
concassage, broyage ou cuisson.
La permanence des méthodes est un principe de base essentiel énoncé de manière précise et
claire au niveau du système comptable tunisien. Un même type d’opérations ou
d’informations doit être évalué, comptabilisé et présenté de façon identique d’un exercice à
l’autre. Dés lors, les comptes individuels doivent être établis et présentés selon les mêmes
méthodes au cours d’exercices successifs. Ce principe est lié au souci de comparabilité dans
le temps et dans l’espace des informations publiées.
Comme pour tout principe, des dérogations peuvent être prévues. On distingue les
changements de règles et de méthodes stricto sensu. Il existe ce qui est encore plus délicat, les
changements des modalités d’application des règles et des méthodes. Il y a encore des
changements liés aux corrections des erreurs. Dans les faits, la marge est parfois étroite entre
la correction d’une erreur et le changement de méthode. Il existe enfin les changements
d’opportunité fiscale et les changements liés à des modifications dans la réglementation
comptable.
En matière d’audit des stocks, les cas les plus fréquents sont présentés ci-dessous :
L’auditeur doit non seulement examiner le bien fondé des changements opérés, mais
également s’assurer de la correcte application des modalités de traitement des effets du
changement.
92
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Le changement de méthode doit être traité de manière explicite au niveau des dossiers de
travail. L’auditeur doit régulièrement mettre à jour le dossier permanent en documentant les
méthodes d’évaluation et de valorisation adoptées, ainsi que les principes comptables et les
normes pris en compte. Cette mise à jour permet l’identification du changement de méthode
réalisé et l’analyse des traitements comptables effectués. Ensuite, il procède à une analyse
critique de la régularité des méthodes et de leur conformité avec les principes et normes
comptables adoptés par la société. Une fois validé, l’impact fiscal et comptable de ces
changements doit être déterminé, chiffré pour pouvoir analyser l’impact sur les comptes et les
notes aux états financier.
I. Contrôle analytique
Le contrôle analytique consiste à effectuer des comparaisons, des calculs et des observations
permettant d’analyser et de créer des liens entre les données financières et les données de
gestion.
Il peut s’agir de :
- Tests de cohérence qui correspondent à des calculs destinés à estimer un montant. Par
exemple : la production moyenne de clinker peut être estimée à travers l’exploitation
de paramètres tels que le débit journalier du four et le nombre de jours de
fonctionnement.
- Analyses de tendances. Par exemple : l’évolution de la valeur des stocks par rapport à
la saisonnalité des ventes.
- Calculs de ratios. Par exemple : nous pouvons analyser le rapport entre le coût des
marchandises vendues et le niveau moyen des stocks.
L’approche par les risques adoptée par l’auditeur doit être confortée à travers la réalisation de
contrôles analytiques efficaces. Ces contrôles permettent à l’auditeur d’identifier les
tendances anormales, les sources d’erreurs possibles et les domaines d’audit significatifs.
L’absence d’un examen analytique au niveau de sa démarche de travail l’expose au risque de
non-détection d’erreurs ou d’anomalies pouvant affecter l’évaluation des stocks.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
L’auditeur ne doit pas se limiter à une revue analytique sur deux exercices des soldes des
comptes de stocks et des provisions pour dépréciation. Les contrôles analytiques sont
multiples et permettent d’identifier les évolutions anormales et les domaines d’audit
significatifs. Les contrôles ci-dessous peuvent être appliqués aux cimenteries :
- Revoir les écritures dans les comptes du grand livre relatifs aux stocks et aux
provisions pour dépréciation.
- Revoir les ajustements de l’inventaire physique ou des inventaires tournants des deux
derniers exercices.
- Comparer la rotation des stocks de l’exercice avec celles des exercices précédents.
- Procéder à des calculs de cohérence en multipliant les quantités finales par les coûts
moyens d’achat ou de production.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
L’examen des méthodes de valorisation des stocks consiste à prendre connaissance des
méthodes comptables appliquées par la société, ensuite, analyser leur conformité aux
méthodes généralement admises par le système comptable tunisien, les normes du groupe
ainsi que les normes internationales le cas échéant.
- Le critère d’application des principes d’évaluation au coût le plus bas entre le prix de
revient et le prix du marché ;
- Le traitement de la sous-activité ;
L’examen de ces méthodes permettra d’appréhender les zones de risques pour lesquelles des
procédures d’audit détaillées seront appliquées.
95
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
La troisième étape au niveau des contrôles effectués en matière d’évaluation des stocks, après
les contrôles analytiques et la validation des méthodes de valorisation, consiste à valider les
calculs du coût de revient.
Compte tenu de la spécificité des articles stockés, le risque lié à l’estimation de la provision
pour dépréciation des stocks d’une cimenterie est significatif. A défaut d’un programme de
travail détaillé, l’auditeur peut ne pas identifier une sous ou sur-estimation de la dite
provision.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Revoir les éléments d’évaluation relatifs aux stocks de coke de pétrole, clinker ou
ciment de mauvaise qualité. Pour ce faire, l’auditeur doit mettre en œuvre les
diligences suivantes :
Entretien avec les responsables de production et les manutentionnaires.
Observation physique des sites de stockage.
Analyse de la fréquence annuelle des arrêts du four ou des broyeurs.
Examen des documents de maintenance des silos.
Examen des certificats d’analyse des principales livraisons de coke de pétrole.
Analyse de l’état annuel d’utilisation des silos.
- Valider les calculs de la provision pour dépréciation en conformité avec les principes
adoptés par la société ou les normes du groupe.
Le contrôle des comptes de stocks représente dans certains cas des enjeux considérables pour
les dirigeants et les auditeurs. Compte tenu de la spécificité du secteur cimentier, il
appartiendra aux dirigeants de mettre en place des procédures et des contrôles fiables. Les
auditeurs examineront avec soin les contrôles mis en place et réaliserons les diligences
nécessaires et suffisantes leur permettant de s’assurer de l’image fidèle des comptes de
l’entreprise.
C’est dans cette perspective que nous proposerons dans le chapitre suivant une démarche
d’audit du poste stock d’une cimenterie.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
La démarche que nous proposons s’insère dans le cadre de la stratégie d’audit des comptes de
la société et en fait partie prenante. Elle consiste en des diligences spécifiques que l’auditeur
devrait mettre en œuvre afin de formuler son opinion d’audit. Par conséquent, dans la même
logique que la stratégie d’audit globale, elle suit l’approche par les risques telle que
recommandée par les normes internationales d’audit.
Sa capacité de production nominale est égale à un million de tonnes de clinker par an.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
BILANS
EXERCICES CLOS LES 31 DECEMBRE 2008 ET 31 DECEMBRE 2007
(Chiffres exprimés en dinars)
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
BILANS
EXERCICES CLOS LES 31 DECEMBRE 2008 ET 31 DECEMBRE 2007
(Chiffres exprimés en dinars)
12/2008 12/2007
Capitaux Propres et Passifs
Capitaux propres
Capital social 33,341,798 30,642,780
Réserves légales 1,533,508 1,264,345
Autres capitaux propres 501,005 522,506
Résultats reportés 11,598,497 9,183,411
Total des capitaux propres avant résultat de l'exercice 46,974,807 41,613,042
Résultat de l'exercice 3,256,601 5,383,267
PASSIFS
PASSIFS NON COURANTS
Emprunts 65,489,412 64,979,441
Autres passifs financiers 0 0
Provisions 37,820 39,356
100
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
ETATS DE RESULTATS
EXERCICES CLOS LES 31 DECEMBRE 2008 ET 31 DECEMBRE 2007
(Chiffres exprimés en dinars)
12/2008 12/2007
Résultats extraordinaires 0 0
101
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Lors de cette phase, l’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et de son
environnement et des spécificités des stocks qu’elle détient ou puisse détenir et ce comme
recommandé par le § 2 de l’ISA 315. Pour atteindre cet objectif, il est recommandé
d’effectuer les travaux suivants :
102
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Nature des stocks Valeurs brutes Valeurs brutes Provisions Provisions Valeurs Valeurs
2008 2007 pour dépréciat. pour dépréciation comptables comptables
2008 2007 nettes 2008 nettes 2007
Matières premières 161,803 312,507 0 0 161,803 312,507
Matières consommables 6,102,863 4,728,906 0 0 3,102,863 1,728,906
Pièces de rechange 14,889,709 9,968,576 1,483,708 1,239,262 16,406,001 11,729,314
Emballages 721,411 1,039,899 0 0 721,411 1,039,899
Produits en cours 247,031 267,087 0 0 247,031 267,087
Produits intermédiaires 1,525,292 814,905 0 0 1,525,292 814,905
Produits finis 967,704 315,520 0 0 967,704 315,520
TOTAL 24,615,814 17,447,399 1,483,708 1,239,262 23,132,106 16,208,138
103
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Les pièces de rechanges présentent une valeur très importante et sont stockées dans le
magasin. La valeur importante de ces stocks est due à une tendance au sur stockage en
raison de la nature de l’activité de l’industrie cimentière. Lors de la prise de
connaissance de ces stocks, nous avons dû visiter le magasin et nous nous sommes
rendus compte de la multitude, la diversité et la difficulté d’identification des articles
stockés. Par ailleurs, et suite aux entretiens que nous avons effectués, nous avons pu
comprendre que la société utilise une méthode statistique pour l’estimation de la
dépréciation de ces stocks.
104
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Les emballages sont les sacs pour l’ensachage de ciment. leur valeur n’est pas très
importante mais ils sont stockés en grande quantité pour ce prémunir contre les
risques de rupture. Ils sont stockés au niveau des hangars d’ensachage et d’expédition.
Ils présentent un grand risque de détérioration : eau, flamme…
- Les produits en cours sont les matières abattues, les matières concassés et la farine. Il
s’agit là des sous-produits au premier stade de fabrication et leur coût unitaire est
encore faible mais la prise en compte de leur quantité est très importante parce qu’elle
permet de cerner les différents ratios de production et permet de pouvoir faire le
bouclage des stocks.
- Les produits finis (le ciment) sont stockés sous deux formats : en vrac dans des silos
et en sacs dans des hangars. La valeur de ce stock est relativement importante mais
elle varie en cours d’année suivant les périodes d’arrêts de production et les périodes à
forte demande (généralement la période estivale). Le ciment ne doit pas être stocké
très longtemps car ses qualités peuvent se déprécier.
Cette prise de connaissance générale des stocks de la cimenterie « Alpha » est très importante
et plusieurs points soulevés doivent être impérativement pris en considération.
I. Diligences à effectuer
105
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- S’assurer que :
La direction utilise les budgets prévisionnels relatifs aux ventes, aux niveaux
de stocks et aux activités de production.
Qu’elle compare les données réelles aux données budgétées.
Qu’elle a mis en place des procédures pour revoir les informations financières
intermédiaires relatives aux stocks et aux coûts de production.
Qu’elle réclame et revoit régulièrement des rapports portant sur l’évolution
des quantités stockées (clinker, ciment, coke de pétrole…), sur les variations
des prix d’achat et des coûts, sur les marges brutes et sur les écarts
d’inventaire.
Qu’elle revoit et approuve le cas échéant les données relatives à la rotation des
stocks et aux dépréciations opérées.
Qu’elle s’assure du contrôle des séquences numériques des documents
internes utilisés.
- S’assurer que des rapprochements réguliers sont effectués entre les quantités
expédiées et les quantités commandées et facturées.
- S’assurer que toutes les opérations non courantes ou exceptionnelles sont revues et
approuvées par la direction.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Entre supervision des comptages et approbation des écarts pour les inventaires
physiques.
Entre détermination des ajustements de stocks et approbation des corrections
pour le clinker, le coke de pétrole et le ciment.
- Pour les marchandises en transit, vérifier le bien fondé de leur prise en compte dans
les stocks avec les documents d’expédition, douaniers ou autres documents.
L’examen du contrôle interne relatif aux stocks de la cimenterie « Alpha » nous a permis de
tirer des conclusions concernant les points forts et les points faibles de ce contrôle interne.
Les points forts les plus importants que nous avons constatés sont :
- La répartition des responsabilités entre les différents services et directions permet une
bonne séparation des tâches.
- La gestion du magasin des pièces de rechanges est bien effectuée et des vérifications
des quantités en stock d’un article sont effectuées à chaque entrée ou sortie de cet
article.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Un inventaire permanent est correctement tenu sur la base d’un système informatique
intégré.
- Les stocks de ciment, clinker et farine font l’objet d’un inventaire physique
hebdomadaire par les agents de la direction de production. Cet inventaire est effectué
dans un objectif de suivi permanent des stocks.
- L’inventaire physique de fin d’année des stocks est effectué par des personnes autres
que les magasiniers ou les personnes responsables de ces stocks. La cimenterie
« Alpha » fait recours aux services d’un géomètre indépendant pour effectuer les
mesures des stocks en vrac.
- La culture budgétaire est très bien développée au sein de la société. Des comparaisons
entre les données réelles et budgétisées sont effectuées pour les ventes, le niveau des
stocks et les activités de production.
Par ailleurs nous avons constatés aussi des points faibles. Parmi lesquels on peut citer :
- Certains stocks comme les emballages (sacs vide) et le ciment ensaché sont stockés à
l’extérieur et ne sont donc pas suffisamment protégés et risquent d’être détournés.
- Le stock de coke de pétrole n’a pas fait l’objet d’un inventaire physique en cours
d’année.
109
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Nous pouvons conclure que le contrôle interne de la cimenterie « Alpha » permet de bien
maîtriser les stocks mais les quelques petites défaillances peuvent être couvertes par d’autres
tests complémentaires d’audit.
Les contrôles analytiques désignent l’analyse de données chiffrées à partir d’un examen de
cohérence de corrélations plausibles existant entre des informations financières et non
financières34. Elles vont des simples revues comparatives à des analyses complexes faisant
appel à des techniques statistiques et des calculs sophistiqués.
Nous allons présenter dans ce paragraphe des exemples de contrôles analytiques appliqués
lors de l’audit de la cimenterie « Alpha ». Nous allons procéder à présenter ces contrôles sous
forme de tableaux qui seront suivis par la suite de leurs analyses et explications.
34
ISA 550, §3.
110
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
111
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Les stocks finaux de clinker et de ciment semblent être logiques. Mais ils doivent par
ailleurs se confirmer par d’autres tests et principalement le bouclage des stocks. Par
ailleurs ces stocks sont très bas, ce qui confirme la volonté de la direction de vouloir
reconstituer les stocks et retarder l’arrêt du four.
Ce tableau permet de calculer le débit moyen journalier du four. Il apparaît que ce débit est
quasiment constant. En effet, pour un état de marche normal, c'est-à-dire un matériel bien
entretenu, le four doit pouvoir effectuer un débit moyen quasiment constant. Mais un matériel
qui n’est pas bien entretenu peut présenter une baisse du débit moyen en raison du nombre
d’arrêts fréquents qui peuvent se produire et qui engendrent beaucoup de perte au démarrage
et à l’arrêt. (Pour arrêter le four complètement, une durée de 24h au moins est nécessaire)
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Ces tests de cohérence des ratios standards sont fondamentaux : le ratio clinker / Farine est un
ratio fixe qui est défini par le constructeur de l’usine lors de la phase de test. Le ratio Ciment /
clinker doit être impérativement étudié pour chaque catégorie de ciment (certaines catégorie
112
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
sont à un ratio entre 79 et 80%, d’autres entre 93 et 95%, …) ces ratios sont aussi nécessaires
pour pouvoir effectuer le bouclage des stocks.
Ce tableau nous montre que parmi les ratios d’intégration de la farine, il n’y a que le fer qui
présente un écart de 30%. Suite aux investigations et aux entretiens avec les responsables de
la cimenterie « Alpha », il nous a été expliqué que cela est dû au fait que le calcaire et la
marne extraite au cours d’une bonne partie de l’année était de teneur très faible en fer ce qui
les a amené à ajouter plus de fer alors que le budget a été calculé sur la base d’un taux
d’intégration moyen des dernières années. Nous avons aussi pu confirmer cette explication en
procédant à l’examen de certain rapport (sur la base d’un échantillonnage) d’analyse de la
roche extraite par le service du laboratoire de la cimenterie.
Ce tableau montre aussi une petite variation dans les taux d’intégration du ciment : cela
s’explique par le fait du changement de la proportion de ciment produite pour chaque type de
ciment par rapport au budget. Nous avons alors effectué cette analyse par type de ciment et
nous avons trouvé des résultats tout à fait logiques.
Il s’agit d’un contrôle basic qui permet de vérifier la cohérence des informations analytiques
avec les informations comptables. Ce calcul doit bien évidemment être effectué pour chaque
catégorie de stock de produit ce qui permettra de détecter les éventuels écarts ou erreurs.
113
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
I. Contrôles à effectuer
Le contrôle de l’inventaire physique fait partie des contrôles spécifiques nécessaires dans la
démarche d’audit des stocks. C’est dans ce cadre que les contrôles suivants doivent être
effectués :
- Obtenir une liste exhaustive des sites de stockage et procéder à une visite préalable et
un entretien préliminaire avec le chef magasinier.
- Se procurer une liste des noms des responsables de chaque zone de comptage.
114
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- S’assurer de la présence d’un géomètre externe pour les cubatures et les mesures du
dôme et d’un laborantin pour la mesure de la densité et de l’humidité. Assister aux
prises de mesure.
- S’assurer qu’un contrôle préalable du pont bascule et des balances électroniques a été
effectué.
- Sélectionner au niveau du listing des stocks de magasin les articles représentant 80%
de la valeur totale.
- Recenser les stocks des silos au port, des camions et wagons citernes.
- Relever toutes les informations qui laissent penser que des stocks devraient être
dépréciés.
- Relever les références des derniers mouvements de stocks avant l’inventaire (entrées,
transferts, expéditions)
115
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- Vérifier que les informations collectées lors de l’inventaire physique sur les feuilles
de comptage utilisées, partiellement utilisées, non utilisées ou annulées sont
correctement traduites dans la synthèse des stocks.
- Au cas où l’inventaire a lieu à une date autre que la date de clôture, valider les
mouvements intercalaires.
- S’assurer que les produits sans valeur, immobilisés et gérés en stocks ou tous produits
ne devant pas être recensés ont été correctement identifiés, isolés et exclus de
l’inventaire.
- Pour les stocks de clinker et de ciment, procéder à des bouclages de stocks et estimer
leur cohérence par rapport aux résultats de l’inventaire.
Lors du contrôle de l’inventaire physique des stocks de la cimenterie « Alpha », nous avons
rencontré les difficultés suivantes :
- Pour la validation des quantités des stocks en vrac (ciment, clinker, coke…), nous
avons essayé d’exploiter les relevés de mesure du géomètre mais cela nous a paru
assez complexe. En fait, il fallait plutôt s’assurer que les travaux du géomètre ont
couvert toutes les zones de stockage et qu’ils ont été convenablement faite et sans
influence de la part des responsables de la société. Les résultats de ces travaux, étant
conduits par une source externe, devrait être considérés comme corrects et en cas de
116
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
doute élevé, il faut faire appel à un autre géomètre qui sera nommé par l’auditeur pour
valider les travaux faits ou refaire l’inventaire à une autre date.
- Pour la validation du volume de stock dans les silos (ciment et farine), eux aussi
calculés par le géomètre, il fallait s’assurer que les plans des silos utilisés sont eux
même les plans délivrés par le constructeur et que ces derniers n’ont pas subi de
modifications en cours de chemin.
- Les inventaires des stocks de la cimenterie « Alpha » ont été effectués avant la date de
clôture et pendant plusieurs jours, la société a procédé à la reconstitution des stocks
sur la base des mouvements effectués. Il a été nécessaire de valider ces mouvements :
achats, ventes, consommations, productions…
I. Travaux à effectuer
Le contrôle des comptes est la phase finale de la validation des comptes de stocks présentés
dans les états financiers. Dans cette phase, il est nécessaire d’effectuer les travaux suivants :
- Vérifier que les stocks d’ouverture sont conformes aux stocks de clôture de l’exercice
précédent.
- S’assurer que les stocks de clôture de l’exercice précédent n’avaient pas fait l’objet de
réserves dans le rapport.
117
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- S’assurer que les quantités prises en compte pour la valorisation sont celles de
l’inventaire physique arrêté (après corrections de l’inventaire).
- Reconstituer par sondage le coût unitaire moyen pondéré des principales pièces de
rechange et fournitures consommables (boulets, réfractaires…). (il est à noter que cet
exercice peut être exhaustif en cas de possibilité d’exportation de toutes les données
du logiciel de gestion de stock sur tableur Excel ou Access).
118
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Les dernières réceptions de l’exercice ont été prises en compte à la fois dans
les stocks et dans les comptes fournisseurs.
Les premières réceptions de l’exercice ont été prises en compte à la fois dans
les stocks et dans les comptes fournisseurs.
Les derniers retours aux fournisseurs n’ont pas été inclus en stocks et que les
avoirs correspondants ont été provisionnés.
Les premiers retours de l’exercice suivant ne sont pas pris en compte.
Les dernières livraisons de ciment ont été prises en compte.
Les arrivages en cours de route de coke de pétrole sont pris en compte.
Les expéditions en cours de clinker ou de ciment à l’export sont prises en
comptes (suivant le contrat avec le client)
- Vérifier que les stocks sont valorisés selon les mêmes principes que les exercices
précédents et que ces principes sont conformes aux méthodes d’évaluation
généralement admises.
Pour le contrôle des comptes de la cimenterie « Alpha », nous avons effectué les travaux ci-
dessus mentionnés dans le paragraphe 1 de la présente section. Vu que nous ne pouvons pas
présenter tous ces travaux en raison du volume des tableaux utilisés, nous allons alors
présenter certains de ces travaux dans ce qui suit.
- Reconstitution du coût moyen pondéré des pièces de rechanges : nous avons utilisé
une extraction du système de gestion des stocks de tous les mouvements affectant les
stocks : Stock initial, les différentes entrées, les consommations, les retours…toutes
ces données étaient en quantité et en valeur. Nous avons alors pu reconstituer le coût
unitaire moyen pondéré après chaque entrée sur la base d’un tableur Excel. Nous
avons alors procédé à la comparaison avec ceux calculés par le logiciel.
119
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Mais le plus compliqué pour cette vérification c’est la validation de la valeur base du
calcul :
Pour les pièces obsolètes, la direction de maintenance propose un listing de
stock qui sera par la suite validé par la direction centrale usine et la direction
générale. En réalité, les seules diligences que nous avons pu effectuer sont :
1. Vérification de l’application de cette procédure, 2. Consultation des dossiers
d’analyse technique de ces pièces.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Pour les pièces non mouvementées, c’est un listing qu’on obtient suite à une
requête informatique sur le logiciel de gestion du magasin. Nous avons alors
dû vérifier les conditions et les paramètres de cette requête, puis effectuer des
tests sur certaines références de ce listing par sondage.
- Vérification que tous les éléments relatifs aux stocks (valeurs, variations de stocks,
constatation des provisions) ont été correctement comptabilisés et les valeurs
concordent avec celles précédemment vérifiées.
121
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Conclusion
L’auditeur dispose à cet égard d’une obligation de moyens basée sur le respect des normes et
les usages de la profession.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
CONCLUSION GENERALE
En Tunisie, le secteur a connu des changements importants en passant à partir de 1998 d’un
monopole de l’état à un oligopole formé aujourd’hui d’un ensemble de sept cimenteries dont
cinq appartiennent à des groupes mondiaux.
Ce secteur a connu des évolutions importantes au cours des deux dernières décennies suite
aux grands projets d’infrastructure réalisés ou en cours de réalisation dans le pays. A ce titre,
la production du ciment représente plus de 2% du PNB de la Tunisie au cours des cinq
dernières années.
C’est ainsi, qu’apparaît l’importance de l’information financière produite par les industries
cimentières et en conséquence l’importance capitale du rôle joué par les auditeurs de ces
entités.
Les stocks constituent souvent un élément important de l’actif du bilan des cimenteries (En
Tunisie, les stocks représentent entre 20% et 30% du total des actifs des cimenteries). De
part, les caractéristiques des articles stockés, cette rubrique présente des difficultés quant à
leur évaluation et à leur audit. L’auditeur doit donc mettre en œuvre des travaux et des
diligences particulières pour répondre à ces risques et difficultés.
Dans ce contexte, et dans le but de présenter une démarche d’audit du poste stock dans
l’industrie cimentière, que nous avons procédé, à travers ce mémoire, à cerner et présenter les
particularités de l’audit de la rubrique comptable relative aux stocks d’une cimenterie.
A travers le développement contenu dans la première partie du présent mémoire, nous avons
exposé les aspects relatifs à la comptabilisation des stocks dans une cimenterie.
123
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
Ensuite, en se basant sur les normes comptables et sur notre modeste expérience au sein de ce
secteur, nous avons présenté une méthodologie permettant d’aboutir à une comptabilisation
adéquate des comptes stocks dans le secteur cimentier.
Ce travail de comptabilisation et de présentation des stocks dans les états financiers des
cimenteries, nécessite par ailleurs un examen par un auditeur indépendant qui donnera un avis
sur la fiabilité de l’information présentée.
Pour cela, et en l’absence de norme traitant l’audit d’un secteur spécifique, et plus
particulièrement ce secteur d’activité, la deuxième partie de ce mémoire a été consacrée à
présenter une démarche d’audit du poste stock d’une cimenterie.
Cette étape est d’autant plus importante dans le secteur cimentier étant donnée les spécificités
de l’activité et leurs impacts sur la rubrique stock. En effet, l’activité se caractérise par un
volume important des mouvements physiques et une production à feu continue ce qui
implique un volume et une valeur importante des stocks. Ainsi, ces caractéristiques peuvent
être à l’origine d’erreurs significatives sur la rentabilité de l’entreprise et impacter les
décisions des utilisateurs de ses états financiers.
Nous avons donc commencé par identifier l’impact des spécificités liées à chaque type de
stocks sur l’audit de la quantification et la valorisation. A cet effet, nous avons analysé les
caractéristiques des types de stocks qui requièrent une vigilance supplémentaire comme les
roches de calcaire et de marne qui présentent des difficultés de quantification ; le coke de
pétrole qui est stocké en grande quantité, sous-forme de tas et à l’air libre et présente des
caractéristiques chimiques très variables et les éléments constituant son coût sont très
diversifiés ; les sacs d’ensachage qui présentent un grand risque de détérioration (incendie,
eau…) ; le ciment et le clinker qui sont stockés respectivement en silo et en tas ou hangar et
dont le coût de production est très complexe à calculer (coûts directs, coûts indirects, sections
analytiques, unités d’œuvre, sous activité…) ; et les pièces de rechanges qui présentent une
valeur très importante, des caractéristiques techniques complexes et très spécifiques et
souvent une durée de stockage très longue et présentent aussi des difficultés lors de la
124
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
En absence de référentiel traitant de ce secteur et de son audit, nous nous sommes alors basé
sur des dossiers pratiques d’audit de cimenteries ainsi que d’une expérience personnelle au
sein des départements financiers et de contrôle de gestion d’une société cimentière.
Au niveau du dernier chapitre, nous avons illustré la démarche d’audit du poste stock par un
cas pratique. Nous avons alors présenté pour chaque étape de la démarche, les principaux
tests de contrôle interne, de validation de l’inventaire physique, des procédures analytiques et
des autres tests substantifs qui permettraient à l’auditeur d’obtenir une assurance suffisante
sur la sincérité et la fiabilité de l’information financière relative aux stocks.
La méthodologie d’audit que nous avons proposée ne prétend pas être exhaustive : « Comme
indiqué dans la Norme ISA.200 «Objectif et principes généraux en matière d'audit d'états
financiers », l'objectif d'un audit est de permettre à l'auditeur d'exprimer une opinion selon
laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément
à un référentiel comptable applicable. Du fait des limites inhérentes à l'audit, il existe un
risque inévitable que certaines anomalies significatives contenues dans les états financiers ne
soient pas détectées, même si l'audit a été correctement planifié et réalisé en conformité avec
les Normes ISA. »35
Ce risque de non détection d’anomalies significatives est d’autant plus accentué lorsqu’il
provient d’une fraude car elle peut résulter de procédés sophistiqués ou soigneusement
organisés destinés à dissimuler les faits comme, par exemple, la falsification de documents,
l'absence délibérée de comptabilisation d'une transaction, ou des déclarations volontairement
erronées faites à l'auditeur. L’existence de tel risque peut remettre en cause la démarche
présentée au niveau de ce travail et peut constituer une problématique intéressante pour de
futurs travaux de recherche.
35
ISA 240, §17
125
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
BIBLIOGRAPHIE
- Loi n° 2000-93 du 3 novembre 2000, portant promulgation des codes des sociétés
commerciales.
2. Ouvrages
126
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- YAICH Raouf., 1999, « Manuel des principes comptables », Editions Raouf Yaich
3. Mémoires et thèses
- CADIC Alexandra, 2009, « L’audit des stocks dans le secteur de la haute joaillerie »
mémoire d’expertise comptable, Bibliotique
127
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- ZENDAH Anis, 2005, « Les difficultés liées à la prise en compte des provisions pour
risques et charges dans les entreprises industrielles et commerciales. Conséquences
sur la mission de l’auditeur », mémoire d’expertise comptable, ISCAE
- ABID Omar, « Comparaison des normes comptables tunisiennes avec les normes
comptables internationales : Les stocks », www.procomptable.com
128
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- CHRRON Claude, 2000, « Le concept d’assurance dans les normes d’audit », Revue
Française de Comptabilité
5. Web graphie
- www.experts-comptables.fr
- www.cembureau.eu
- www.cerpeg.ac-versailles.fr
- www.ciment.wikibis.com
- www.cimpor.pt
- www.cncc.fr
- www.creargos.fr
- www.ifac.org
- www.infociments.fr
- www.ins.nat.tn
- www.Lafarge.fr
- www.procomptable.com
- www.sustainable-finance.org
129
Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
- www.valderrivas.com
6. Normes
- IASB Hand book, notamment la norme IAS n°2 relative aux stocks.
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Particularités des stocks dans l’industrie cimentière : Proposition d’une approche d’audit.
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