MBA IP ALGER 13
Environnement économique international
Devoir de contrôle continu
Elaboré par Sara Mahmoudi
Novembre 2017
Sommaire
1. Le poids des BRIC dans l’économie mondiale ......................................................................................... 3
2. Les changements récents dans la mondialisation .................................................................................. 4
3. L’évolution récente de la Chine dans l’économie mondiale ................................................................... 6
4. L’évolution de l’économie algérienne..................................................................................................... 7
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1. Le poids des BRIC dans l’économie mondiale
Le graphique 1a présente l’évolution de la part en pourcentage des BRIC dans le PIB mondial, pris
globalement, et individuellement comparativement à la part des autres pays hors BRIC et des
économies avancées, sur la période allant de 1992 à 2012.
Le graphique 1b présente l’évolution de la part en pourcentage des BRIC dans le commerce mondial
(somme des importations et des exportations), pris globalement, et individuellement ;
comparativement à la part des autres pays hors BRIC et des économies avancées, sur la même période.
La dénomination BRIC a été utilisée à partir de 2001 pour regrouper quatre pays émergents qui se sont
caractérisés par une accélération de leur croissance : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine.
Le graphique 1a fait ressortir que la part des BRIC dans le PIB mondial a augmenté notamment à partir
de l’année 2004 jusqu’à atteindre un taux de 20% en 2012 et qu’elle dépasse la part des autres
économies émergentes à partir de 2010.
Aussi, nous constatons que la chine à elle seule pèse plus que la moitié « 55% » du PIB des BRIC et que
c’est elle qui enregistre la plus forte augmentation de sa part dans le PIB mondial. Sa part est
supérieure à celle des 3 autres pays du BRIC réunis.
Le graphique 1b fait ressortir que la part des BRIC dans le commerce mondial (somme des importations
et des exportations) a progressé jusqu’à atteindre 16% en 2012, que la part des autres pays émergents
est plus importante et aussi que la part de la chine a fortement progressé et qu’elle pèse plus que la
moitié soit 69% du commerce mondial des BRIC en 2012.
Le tableau 1 présente la part des BRIC en pourcentage du PIB mondial sur 5 années entre 1995 et 2013,
au taux de change et en parité de pouvoir d’achat.
La parité de pouvoir d’achat est un taux de conversion monétaire qui permet d’exprimer dans une
unité commune les pouvoirs d’achats des différentes monnaies. Ce taux exprime le rapport entre la
quantité d’unités monétaires nécessaires dans des pays différents pour se procurer le même panier de
biens et services.
Les données du tableau permettent de relever le même constat par rapport à l’évolution de la part de
ces pays dans le PIB mondial et particulièrement la Chine dont la part du PIB mondial a été multipliée
par cinq entre 1995 et 2013.
Ces chiffres traduisent l’essor fulgurant connu par les BRIC à partir des années 2000, cette croissance
était due à leur force industrielle qui a été encouragée par des politiques publiques interventionnistes
( investissement dans l’éducation, la formation et les infra structures), ces politiques se sont
matérialisées par une réallocation des facteurs de production vers les secteurs les plus productifs de
l’économie et notamment l’industrie manufacturière se traduisant dans ces secteurs par un
accroissement de la productivité du capital et du travail ( phénomène de rattrapage technologique vis-
à-vis des économies les plus avancées).
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Les études économiques projettent que vers l’année 2050 ces pays atteindront un niveau de
développement semblable à celui des nations occidentales, selon certaines estimations ils
représenteront en 2025 plus que la moitié de l’économie mondiale.
2. Les changements récents dans la mondialisation
a)
Le graphique 1 présente le taux de croissance du PIB mondial entre 1995 et 2014 ainsi que le taux de
croissance des exportations de biens et services.
Les droites en pointillés représentent les taux de croissance moyens du PIB mondial et du commerce
mondial entre 1995 et 2008.
Le graphique 1 contient aussi une courbe représentant l’évolution du rapport « croissance du
commerce /croissance du PIB » défini comme étant l’élasticité du commerce.
Le graphique 2 présente l’évolution du taux d’ouverture mondial entre 1980 et 2013 pour le monde
entier et pour le monde sans la Chine, le taux d’ouverture mondial est la moyenne des exportations et
importations mondiales des biens et services en pourcentage du PIB mondial.
Le graphique 1 fait ressortir une diminution du PIB et du commerce mondial en 2009 suite à la crise
financière de 2008 ensuite une reprise de la croissance en 2010 puis une diminution du taux de
croissance du PIB mondial à partir de l’année 2010 et une forte diminution voire une chute du taux de
croissance du commerce mondial.
Nous constatons aussi que ces taux de croissance sont inférieurs à la moyenne observée durant la
période 1995-2008. Par ailleurs, nous relevons une diminution de l’élasticité du commerce mondial
notamment à partir de l’année 2010.
Le graphique 2 fait ressortir une diminution du taux d’ouverture mondial à partir de 2010, qu’il est
inférieur lorsqu’on considère le monde sans la Chine, aussi on constate que l’écart entre le taux
d’ouverture du monde entier et celui du monde sans la chine s’élargit davantage à partir de 2010.
Ces données traduisent un recul du commerce mondial notamment depuis 2010 et les économistes
parlent d’un phénomène de démondialisation étant donné que le commerce mondial ne s’accroit plus
de la même façon qu’avant la crise de 2008, la croissance du commerce mondial était deux fois plus
élevée que celle du PIB avant la crise alors que ces dernières années elle la dépasse à peine, et cette
situation ne s’explique que partiellement par la crise financière de 2008.
Des économistes expliquent cette tendance par le retour des mesures protectionnistes après la crise
mais là encore les effets sont partiels.
Aussi, les économistes expliquent cette situation par le ralentissement de la dynamique liée au
fractionnement international des chaines de valeur qui avait joué un rôle central dans l’accélération
du commerce international entre 1990 et 2000 dans le but de tirer le meilleur parti des différences de
qualifications, de technologies, disponibilités d’intrants et prix de facteurs.
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Il y a lieu également de relever que la tendance initiale de croissance du commerce mondial de façon
dépassant largement la croissance du PIB n’est pas naturelle, elle était due à un ensemble de facteurs
favorables à l’instar de la baisse des coûts de transports, l'amélioration des infrastructures, la baisse
des coûts et l'augmentation de la qualité des télécommunications, ainsi que l’abaissement des
protections commerciales. Ces différentes tendances se sont conjuguées sur la période précédant la
crise, mais elles n'ont plus de raison de se poursuivre, du moins au même rythme.
b)
Le graphique 3a présente l’évolution des coûts salariaux unitaires de la Chine, de l’OCDE et du
l’ensemble des émergents hors Chine durant la période 1998-2016.
Le coût salarial unitaire est le rapport entre le coût salarial et la productivité.
Le graphique fait ressortir que le coût salarial unitaire des pays de l’OCDE est largement inférieur à
celui de la chine et des autres pays émergents, cela s’explique par la forte croissance de la productivité
grâce à La robotisation, pour une faible croissance du coût salarial.
En dépit de la croissance de la productivité, le coût salarial unitaire de la chine a rapidement augmenté
et cela en raison de la hausse des salaires.
Le graphique 3b présente l’évolution de la part des exportations de produits assemblés en pourcentage
des exportations de la chine sur la période allant de 1998 à 2016.
Il fait ressortir que la part des exportations de produits assemblés en Chine variait entre 50 et 60% du
total des exportations entre 1998 et 2010 puis a commencé à diminuer pour atteindre environ 30% en
2016.
Il y a une relation inverse entre l’évolution du coût salarial et la part des exportations de produits
assemblés en chine. Les délocalisations industrielles vers la Chine expliquent la hausse des
exportations des produits assemblés en Chine, et s’expliquent par le niveau bas des coûts salariaux.
Le modèle économique de la Chine durant la période 1990 à 2010 consistait à attirer l’industrie
mondiale milieu et bas de gamme grâce à des coûts salariaux faibles et à maintenir une forte
compétitivité-coût en évitant une appréciation trop rapide du change grâce à l’accumulation de
réserves de change.
Néanmoins, le modèle économique de la Chine a radicalement changé ces dernières années suite à la
hausse des coûts salariaux qui a dégradé la compétitivité-coût de la Chine, et a conduit à la disparition
progressive des productions d’assemblage en chine et ainsi la réduction de la part des exportations
des produits assemblés.
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3. L’évolution récente de la Chine dans l’économie mondiale
Le premier graphique présente l’évolution des importations et des exportations de la Chine en
pourcentage du PIB durant la période allant de 1998 à 2011. Il fait ressortir que le commerce extérieur
chinois affiche une tendance haussière depuis 1998 jusqu’à atteindre un pic en 2006 où les
exportations représentaient 36% du PIB et les importations 30% du PIB. Puis nous constatons une
diminution du pourcentage des importations et des exportations dans le PIB jusqu’à atteindre 26%
pour les exportations et 24% pour les importations en 2011 soit un recul de 10% et 6% respectivement
et un recul global de 16% de la part du commerce extérieur dans le PIB de la Chine.
Le second graphique présente l’évolution du poids des régions côtières et intérieures de la Chine en
pourcentage du PIB industriel durant la période allant de 1998 à 2011. Ce graphique fait ressortir une
hausse de la part des régions côtières dans le PIB industriel au détriment des régions de l’intérieur
jusqu’en 2006 où elle atteint un taux de 56% puis nous relevons un retournement de la tendance en
faveur des régions de l’intérieur dont la part commence à s’accroitre jusqu’à atteindre un taux de 48%
en 2011.
Ces graphiques témoignent d’un changement de l’insertion internationale de la chine vers plus
d’autonomie et un recentrage sur les zones intérieures, les économistes parlent d’un changement
radical du modèle chinois, La Chine devient de plus en plus une économie de construction et de
services, et de plus en plus une économie fermée. Cette transition est renforcée par le fait que les
politiques de relance mises en œuvre (par les déficits publics, par le crédit) stimulent la partie
domestique de l’économie : investissements en infrastructures de transport et en construction en
particulier.
Les changements en cours dans le commerce extérieur chinois sont dictés par le nouvel environnement
international, où la demande mondiale se recentre vers les pays en développement, mais aussi par les
transformations internes de la Chine et l’évolution de son modèle. L’augmentation des coûts salariaux
est une tendance durable liée à l’évolution démographique et à la politique gouvernementale en
faveur d’un régime de croissance axé sur l’augmentation de la demande intérieure (relèvement des
salaires minima et généralisation de la couverture sociale des travailleurs).
Ainsi, le rôle de la Chine dans l’économie mondiale a complètement changé, elle était le pays où se
délocalisaient les entreprises de l’OCDE pour obtenir des coûts de fabrication faibles ; aujourd’hui, elle
est devenue un investisseur dans le capital des entreprises de l’OCDE.
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4. L’évolution de l’économie algérienne
Le graphique a présente la structure des exportations de l’Algérie entre 2011 et 2015, il fait ressortir que
les exportations du pétrole constituent environ 98% des exportations algériennes et que les autres
exportations sont insignifiantes.
Le graphique b présente la structure des importations de l’Algérie par stade d’élaboration entre 2011 et
2015. Il fait ressortir que la part des importations de biens de consommation a enregistré une forte
croissance jusqu’en 2013, où elle a atteint un taux de 55% puis a connu une diminution jusqu’à 30% en
2015.
La part des importations de biens d’équipement a enregistré pour sa part une diminution, de 15 à environ
7% sur la période.
Le graphique c présente l’évolution de la dette publique en pourcentage du PIB entre 2000 et 2015, celle-
ci a enregistré une diminution de 60% en 2000 à 10% en 2008 puis s’est stabilisée à ce niveau et a
légèrement augmenté en 2015.
Le graphique d présente l’évolution du fonds de réglementation des recettes de l’Algérie en milliards de
dollars US entre 2000 et 2015. Le fonds a enregistré une forte augmentation depuis 2004 jusqu’à atteindre
70 milliards USD puis a diminué voire chuté depuis 2014.
Le graphique e présente l’évolution des composants de la balance courante de l’Algérie durant la période
2000 à 2014
Le graphique f présente l’évolution des réserves de change de l’Algérie en mois d’importation durant la
période 2000 à 2015, il fait ressortir une hausse des réserves entre 2000 et 2014 avec un pic équivalent à
35 mois d’importation puis une diminution à partir de 2014.
L’ensemble des graphiques permettent de constater que l’économie algérienne est une économie de rente,
qui se base sur les exportations du pétrole pour faire face à la lourde facture des importations, ce qui la
rend très fragile aux fluctuations des prix du pétrole, elle se trouve actuellement en situation critique depuis
la chute des prix du pétrole à partir de 2014, cette baisse considérée durable conduira en 2018 à une baisse
drastique des réserves de change.
Dans cette situation, l’Algérie doit procéder à des réformes profondes pour devenir une économie
productive, ce qui permettra de faire face à la demande interne et réduire la facture des importations et
ensuite de diversifier ses exportations et diminuer sa dépendance de l’évolution des cours des
hydrocarbures.
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Sources documentaires :
• Les BRIC, au-delà des turbulences, Françoise Lemoine et Deniz Ünal, conférence-débat CEPII,
L’économie mondiale 2014, Paris, 11 septembre 2013.
• Mutation du commerce extérieur chinois, lettre du CEPII N°352, mars 2015.
• Le ralentissement du commerce mondial annonce un changement de tendance, lettre du CEPII
N°356, septembre 2015.
• A-t-on tiré toutes les conséquences de la hausse des coûts de production en Chine ? Flash
économie, Natixis, juin 2012 N°386.
• Chine : la transformation extrêmement rapide du rôle de la Chine dans l’économie mondiale,
flash économie, Natixis, 30 septembre 2016.