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Zola Biographie Naturalisme Contexte Historique

Ce document décrit le contexte historique du roman La Fortune des Rougon d'Émile Zola. Il présente le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 qui met fin à la Deuxième République et instaure le Second Empire, fournissant le cadre historique du roman.

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Zola Biographie Naturalisme Contexte Historique

Ce document décrit le contexte historique du roman La Fortune des Rougon d'Émile Zola. Il présente le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 qui met fin à la Deuxième République et instaure le Second Empire, fournissant le cadre historique du roman.

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Mouvement littéraire (dont il est le chef de file) 

: Naturalisme
Né en : 1840
Fils unique d'un entrepreneur et ingénieur de renom, il habite à Aix en Provence avec ses
parents. Mais son père meurt subitement lorsque Zola a sept ans. Commence alors une vie
de pauvreté pour l'enfant et sa mère, bien que les grands-parents viennent les aider à vivre.
Au collège, Zola se lie avec Baille (futur grand scientifique) et Cézanne (le peintre) : on les
nomme « les inséparables ».
Lorsque Zola a dix-sept ans, sa mère, ses grands-parents et lui s'installent à Paris. Il échoue
au baccalauréat et abandonne ses études pour amener un peu d'argent à sa mère. Sans
qualification, il travaille d'abord à l'administration des docks, puis entre comme employé à la
librairie Hachette, dans laquelle il évolue rapidement.
Parallèlement, il devient critique littéraire dans la presse, et commence à publier des contes
et des romans feuilleton dans différents journaux.
Il épouse Alexandrine, et devient un chroniqueur politique mordant, notamment pour ses
attaques contre l'Empire. Il ne se présente jamais à aucune élection, mais s'engage
politiquement grâce à l'écriture.
Il écrit le premier roman du cycle des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon, juste avant
la chute de Napoléon III, et le publie juste après, en 1871. C'est cependant L'Assommoir qui
lui assure un gros succès littéraire et qui assoit sa réputation. Grâce à ses droits d'auteurs,
Zola achète une maison de campagne à Médan. Il y reçoit ses amis, dont Maupassant et
Huysmans. Il en résultera le recueil de nouvelles naturalistes Les Soirées de Médan en
1880.
Il écrit environ un roman par an, pour compléter son immense saga des Rougon-Macquart.
Son grand ami Cézanne, qui croit se reconnaître dans le portrait du Lantier de l'Oeuvre, se
brouille définitivement avec lui.
Zola mène une double vie, tombé amoureux de Jeanne, sa lingère, dont il aura deux enfants.
Avec le succès, Zola connaît aussi quelques déboires, notamment avec le « Manifeste des
cinq », publié dans la presse par d'anciens amis qui critiquent son nouveau roman, La Terre,
et le naturalisme en général.
En 1898, soutenant Dreyfus, il publie sa lettre ouverte, « J'accuse » dans le journal l'Aurore.
Il est alors poursuit en diffamation, et s'exile en Angleterre durant un an.
A son retour, il poursuit ses romans.

Il meurt intoxiqué par la fumée de la cheminée, en 1902 probablement par accident bien que
la thèse de l'assassinat ne soit pas écartée, Zola ayant eu de nombreux ennemis,
notamment dans le milieu anti-dreyfusard

Le Naturalisme : synthèse

Fiche de synthèse sur le naturalisme

En littérature, le mouvement naturaliste est considéré comme l’héritier du réalisme tout en


tentant de définir de nouvelles ambitions pour le roman.

I. Définition et étymologie.
- Etymologie : du latin naturalis, « naturel »

- Définition générale : Le terme naturaliste existe depuis le XVIème siècle pour désigner un
savant étudiant la nature. Au XVIIème, le naturalisme désigne l’imitation de la nature dans
les arts.

- Définition historique : Le naturalisme est un mouvement littéraire du XIXème siècle. C’est


Zola et les frères Goncourt qui adoptent ce terme en 1877.

II. Origines et fondement : repères historiques et culturels.


A. Les origines :
Le mouvement naturaliste est considéré comme l’héritier du réalisme.
En 1880, Zola est le chef de file de ce mouvement. Il rassemble autour de lui un groupe
d’écrivains qui se retrouvent dans sa maison à Médan. Des écrivains tels Les frères
Goncourt, Maupassant et Huysmans participent à un collectif de nouvelles Les Soirées de
Médan qui apparaît comme un manifeste du naturalisme.

B. Le contexte social, économique et culturel :


Le contexte économique et social est le même que pour le mouvement réaliste.
Le contexte scientifique est déterminant pour comprendre le naturalisme car il a été influencé
par :
- Le positivisme, philosophie d’Auguste Comte selon laquelle l’humanité a évolué de la
croyance en Dieu à la science (athéisme des naturalistes qui pensent que l’homme est
soumis à ce qu’il est et aux conditions de vie, mais pas à une force divine).
- L’évolutionnisme de Darwin : les espères sont sélectionnées naturellement selon la loi du
plus fort.
- Le déterminisme d’Hippolyte Taine (le milieu et les circonstances déterminent la personne
humaine) ainsi que le travail sur l’hérédité du docteur Lucas,
- L’expérimentation de Claude Bernard : idée qu’une expérience scientifique doit valider ses
hypothèses.
- La psychanalyse de Freud.

III. Les caractéristiques du naturalisme.


A. Les thèmes
La réalité qui s’exprime à travers les faits divers est source d’inspiration.
La prise en compte de la réalité la plus exacte possible : tous les domaines, tous les aspects
de la vie sociale et toutes les classes sociales doivent être représentés, en particulier le
peuple. Cette littérature a souvent été jugée scandaleuse.
Le personnage est aussi étudié sous tous ses aspects : psychologiques, physiologiques.
Zola s’intéresse particulièrement aux influences de l’hérédité.

B. Les principes de la démarche littéraire.


La méthode expérimentale de C. Bernard est appliquée à la littérature : dans le roman, le
personnage est une sorte de cobaye placé dans un milieu où l’auteur l’observe, l’analyse au
fur et à mesure du déroulement de l’intrigue.
Pour cela, l’auteur, avant de commencer son roman, doit adopter une démarche
scientifique : il doit s’appuyer sur des documents précis, voire, comme Zola, faire des
enquêtes.
Pour les naturalistes la littérature n’est pas seulement une représentation du réel, mais un
moyen, pour le lecteur, de comprendre la nature humaine et le fonctionnement de la société.
La littérature a aussi une visée idéologique : elle doit avoir un objectif de progrès social, voire
politique afin de conduire le lecteur à une prise de conscience.
Cependant, les écrivains ont conscience que le roman n’est qu’un univers fictif et que la
représentation de la réalité se fait aussi selon la personnalité de l’auteur.
Contexte historique de la Fortune des Rougon

Le coup d’État du 2 décembre 1851


 
C'est l’acte par lequel Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française
depuis trois ans, conserve le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la
Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter.
Le matin du 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte prépare une nouvelle constitution
pour succéder à celle de la Deuxième République, qui avait été proclamée en février 1848.
Si le peuple de Paris réagit relativement peu pour défendre une assemblée conservatrice qui
l’a dépouillé d’une partie de ses droits politiques, ce n’est pas le cas dans les zones rurales
de près d’une trentaine de départements.
Un an plus tard, le 2 décembre 1852, à la suite d'un autre plébiscite, le Second Empire sera
établi, Louis-Napoléon Bonaparte devenant « Napoléon III, empereur des Français ».

Le Coup d’État à Paris


1er au 2 décembre 1851
Dans la nuit du 1er au 2 décembre, des troupes alliées occupent tous les points stratégiques
parisiens. Louis-Napoléon fait occuper toutes les imprimeries alors que seuls les journaux
favorables à l'Élysée peuvent continuer de paraître. Les cafés (lieux de discussion politique)
et les écuries (où l’on pourrait louer des chevaux pour fuir Paris) sont fermés. Les chefs de
l’opposition, républicaine ou monarchiste sont arrêtés.
Louis-Napoléon Bonaparte édicte six décrets dans lesquels il déclare l’état de siège, la
dissolution de l’Assemblée nationale, le rétablissement du suffrage universel, la convocation
du peuple français à des élections et la préparation d'une nouvelle Constitution.

2 décembre
Le siège de l'Assemblée étant occupé par la troupe, environ trois cent parlementaires,
essentiellement du parti de l'Ordre, se réfugient dans la mairie du Xe arrondissement. Se
basant sur l'article 68 de la constitution selon laquelle « toute mesure par laquelle le
président dissout l'Assemblée nationale […] est un crime de haute trahison. Par ce seul fait,
le président est déchu de ses fonctions ; les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance »,
les députés votent à l'unanimité la déchéance et la mise en accusation de Louis-Napoléon.
Mais 220 d'entre eux sont aussitôt arrêtés.
Les ouvriers parisiens restent cependant méfiants dans leur ensemble envers les membres
de l’Assemblée et envers la république. Au soir du 2 décembre, il semble que la partie est
gagnée pour les conjurés, sans effusion de sang.

3 décembre
L'appel à la résistance armée vient de la soixantaine de députés républicains formant un
Comité de résistance (comprenant Victor Hugo), qui en appelle au peuple contre Louis-
Napoléon. Ils essayent de soulever les quartiers populaires de l'est parisien et de dresser
des barricades pour le lendemain. Cependant, de nombreux insurgés sont abattus.

4 et 5 décembre
Dans la nuit du 4 décembre, une trentaine de milliers de soldats sont déployés dans les
zones tenues par les insurgés parisiens. Dans l’après-midi du 4 décembre 1851, de jeunes
bourgeois, installés aux terrasses des cafés s'exclament à leur adresse : « Vive la
Constitution ! Vive l'Assemblée nationale ! » Certains soldats, énervés par cette attitude
hostile, et sans en avoir reçu l'ordre, ouvrent le feu. Le carnage fait entre 100 et 300 morts. Il
n'y a cependant pas eu plus de 1000 à 1200 insurgés au total ; dès le 4 décembre au soir, la
résistance parisienne au coup d’État est écrasée.
Paris est désormais sous contrôle militaire en dépit de quelques mouvements sporadiques.
Les dernières barricades, dont fait partie Hugo, tombent le 5 décembre.

Résistance en province
La nouvelle du coup d’État se diffuse progressivement à travers la France, tournant parfois à
la manifestation spontanée dans les grandes villes ; cependant, il n’y a pas de réaction
organisée, à quelques rares exceptions. Des arrestations au cours de l’année 1851 ou dans
les semaines qui précèdent le coup d’État empêchent aussi, le moment venu, la mobilisation
du milieu ouvrier.
Des conseils municipaux, en application de l'article 68 de la constitution, proclament la
déchéance de Louis-Napoléon Bonaparte, et déclenchent de nombreuses insurrections,
notamment dans le Sud-Est pour « défendre la République ». Dans les départements où elle
existe, il s'agit d'une résistance purement spontanée, sans aucun plan d'ensemble. Au total,
il y a peut-être près de 100 000 insurgés pour toute la France. La plus grande partie de la
province ne réagit pas et la plupart des élites locales acceptent le coup d’État.
C'est dans le Sud-Est que les principales résistances républicaines se manifestent. Le 5
décembre, l'insurrection s'y déclenche.
Des rassemblements armés débouchent sur des affrontements sanglants entre les insurgés
républicains et forces de l'ordre. Ainsi dans le Var les colonnes républicaines, mal armées,
sont facilement dispersées par la troupe et il y a entre 60 et 90 tués en quelques jours.
Ces insurrections servent néanmoins la cause de Louis-Napoléon lui amenant le soutien de
beaucoup de notables légitimistes et libéraux, qui étaient jusque-là hésitants.

ZOLA ET LES ROUGON-MACQUART

Pour créer ses personnages, Zola, romancier réaliste, se livra à des recherches approfondies, s’inspira
d’exemples réels, de faits divers.
Mais, romancier naturaliste, fidèle au postulat de base de la série des ‘’Rougon-Macquart’’, celui de la
transmission héréditaire des caractères, il lui donna, dans ce roman aussi, un rôle primordial, mais qui
apparaît quelque peu plaqué, André Gide ayant pu écrire, à propos de l’ensemble de la série : «La
psychologie n'est en défaut que lorsque les théories de l'hérédité viennent à la rescousse».

Adélaïde FOUQUE
(1768 - 1873)

Adéaïde Fouque est la mère et l'aïeule des Rougon-Macquart. Mère de Pierre Rougon, Antoine et
Ursule Macquart.

En 1786, orpheline à 18 ans après la mort de son père fou, elle épouse le jardinier de la famille,
Rougon. Cette union donnera naissance à la branche légitime des Rougon-Macquart avec Pierre
Rougon en 1787. La même année, Rougon meurt subitement d'un coup de soleil.

A partir de 1788, Adélaïde est la maîtresse de l'ivrogne contrebandier Macquart. Cette liaison
engendrera les branches bâtardes des Rougon-Macquart avec la naissance de deux enfants, Antoine en
1789 et Ursule en 1791. En 1810, alors que Macquart introduisait de la marchandise frauduleuse, il est
tué à la frontière par le coup de feu d’un douanier.

Déjà sujette à des crises nerveuses, les troubles hystériques d'Adélaïde s'amplifient après la mort de
son second amant. Elle reste vivre dans la masure de Macquart avec une pension de 600 francs que
son premier fils Pierre lui a consentie après l'avoir dépouillée de sa fortune.

En 1840, elle recueille son petit fils Silvère Mouret, fils d'Ursule, orphelin âgé de 6 ans. A 17 ans,
pendant le coup d'Etat, Silvère meurt, tué par un gendarme qu'il avait accidentellement éborgné. Sa
mort fait sombrer Adélaïde dans la folie et elle est alors enfermée dans l'asile des Tulettes en 1851.

A 105 ans, toujours internée, immobile depuis 21 ans, elle assiste dans sa chambre à la mort par
hémorragie nasale de Charles Saccard. Le sang réveille alors son cerveau endormi et elle revoit dans
un éclair les morts sanglantes de Silvère et de Macquart. Le lendemain, elle succombe d'une
congestion pulmonaire.

I. Les ROUGON-MACQUART

1) Naissance

Zola conçoit ce projet avant d'en écrire le premier épisode, contrairement à Balzac qui a regroupé
après coup ses "études" dans "la Comédie humaine".

1° raison : préoccupation financière. Zola veut trouver "un éditeur l'achetant pour 6 ans 30 000
francs et qui par là lui donnerait la faculté de faire l'histoire d'une famille en 8 volumes" (déc.
1868, aux Goncourt).

2° raison : rêve de rivaliser avec Balzac.

3° raison : rêve de réaliser un roman scientifique fondé sur "une philosophie expérimentale des
passions".

2) Sujet choisi

"Les Rougon-Macquart : Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire"
Pour que jouent les lois de la biologie, il choisit l'histoire d'une famille. "Chaque épisode formant la
matière d'un volume. Ces épisodes pris à part, formeront des histoires distinctes, complètes, ayant
chacune leur dénouement propre ; mais ils seront en outre reliés les uns aux autres par un lien puissant
qui en fera un seul et vaste ensemble." (lettre à l'éditeur LACROIX, en 1869). Ce "lien" est celui du
sang.

Le titre révèle les intentions de Zola :

- "Histoire", "Second Empire", "sociale" : ce sera la peinture de la société, de toute la société, des bas-
fonds jusqu'à la haute bourgeoisie.

– "naturelle" : le roman ne sera pas la simple expression d'une réalité, mais une investigation de cette
réalité avec des outils scientifiques, ceux de la biologie, des sciences naturelles.

– "famille" , celle des Rougon-Macquart : mot clé ; Zola a été passionné par les phénomènes
d'hérédité, et il va mettre en œuvre ces lois. A l'origine de cette famille, on trouve la tante Dide (cf le
Docteur Pascal), une folle ; dans ses différents romans, Zola va vouloir suivre l'évolution héréditaire et
les différentes manifestations de la folie originelle de cette tante.

Il prévoit 10 épisodes ; il y en aura 20, 31 volumes ; 1200 personnages.

3) Principaux titres

1877, l'Assommoir : peint la déchéance de l'homme par l'alcool (Gervaise)


1883, Au bonheur des dames : grands magasins
1885, Germinal : grève des mineurs, lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière (Etienne
Lantier, fils de Gervaise)
1887, La Terre : paysans poussés par la cupidité aux crimes les plus sordides
1890, La Bête humaine : folie de meurtre qui anime Jacques Lantier, chauffeur de locomotive, fils
de Gervaise.

II. LE ROMAN EXPERIMENTAL (1880)

A. Le fondement de la théorie de Zola

1) La "philosophie expérimentale" de Zola se fonde sur l'idée d'un déterminisme sans faille qui
régit l'homme avec la même rigueur que les phénomènes de la matière inerte.
"Il n'y a pas de principes, il n'y a que des lois ; nous n'acceptons pas le libre arbitre." (Le Roman
expérimental)
"Je ne crois pas que la pensée soit autre chose qu'une fonction de la matière. La fameuse psychologie
ne serait qu'un coin restreint de la physiologie." (Lettre du 2 juillet 1885)

"Notre héros est le sujet physiologique de notre science actuelle, un être qui est composé d'organes et
qui trempe dans un milieu dont il est pénétré à toute heure." (Le Roman expérimental)

Pour étudier "la fatalité des tempéraments et des milieux", Zola applique ces principes scientifiques à
la littérature : partant d'un fait qu'il observe, il reconstitue avec précision le milieu observé, crée une
situation et y fait évoluer ses personnages de façon à ce que la succession des faits mette en valeur le
déterminisme qui les mène.

2) Conséquences :

a) Le comportement humain peut s'étudier scientifiquement


Les méthodes de la biologie et de la physiologie peuvent s'appliquer au domaine moral ; le
comportement moral peut s'expliquer par des phénomènes physiologiques.
Déjà dans Thérèse Raquin (1867), Zola présente le remords comme un désordre organique ; les
héros de ce roman du remords sont "dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie
par les fatalités de leur chair, ... des brutes humaines, rien de plus."

b) Le romancier doit être une sorte de médecin de la société.


Etre capable de décrire la société en en cernant les maux (diagnostic) et être capable de trouver des
remèdes.
Les forces agissant sur l'individu

1) l'hérédité
Docteur Prosper LUCAS, Traité sur l'hérédité, 1868. L'idée de la transmission des caractères
acquis devient l'armature même des Rougon-Macquart ; c'est la première explication des
personnages.

2) l'influence du milieu (social et époque) cf Balzac et Taine


Pour TAINE, philosophe du milieu du XIX° siècle, l'influence du "moment" et du "milieu" est
déterminante sur l'homme. Un homme est conditionné par ses conditions de vie : famille, milieu
social, culturel, société. Zola va prendre ses distances par rapport à l'esprit de système de Taine, à
cette théorie absolue. Taine nie la personnalité, mais pour Zola l'influence du moment et du milieu
n'est pas totalement déterminante. Mais l'influence de Taine est nette dans l'œuvre de Zola . Par
exemple les moeurs très dissolues, l'extrême laxisme sexuel des mineurs est dû à la promiscuité et
à leurs conditions de vie (cf opposition entre Catherine et Cécile)

"L'homme n'est pas seul ; il vit dans une société, dans un milieu social, et dès lors pour nous,
romanciers, ce milieu social modifie sans cesse les phénomènes. Même, notre grande étude est là, dans
le travail réciproque de la société sur l'individu et de l'individu sur la société." (Le Roman
expérimental)

B. Le rôle et la méthode du romancier

1) Deux modèles : Littré et Claude Bernard

– Emile LITTRÉ : auteur du célèbre et monumental Dictionnaire de la langue française (4


volumes et un supplément, 1863-1873). Zola admire sa méthode, sa faculté de classification, de
déduction, son effort de rationalisation qui sont des qualités scientifiques.

– Claude BERNARD : médecin connu pour son ouvrage, Introduction à la médecine


expérimentale, (1865) ouvrage important qui définit la médecine comme une science
expérimentale : qualités d'observation, d'analyse, de synthèse.
Cet ouvrage, lu en 1874, a beaucoup marqué Zola qui publie en 1880 un ouvrage théorique Le
Roman expérimental. Ce titre fait allusion à Cl. Bernard : le romancier doit être une sorte de
médecin de la société ; il doit être capable de la décrire en en cernant les maux, en faisant un
diagnostic, et de trouver des remèdes. Le romancier devient donc un scientifique doublé d'un
auteur engagé.
Zola assimile le romancier à un savant de laboratoire et lui fixe pour tâche d'étudier "le
mécanisme des faits" en modifiant "sans jamais s'écarter des lois de la nature " les circonstances
qui agissent sur les tempéraments"
Le romancier peut créer ou du moins imaginer des expériences, étudier comment, dans des
circonstances nouvelles, les éléments du caractère se transforment.

"Au bout, il y a la connaissance de l'homme, la connaissance scientifique, dans son action


individuelle."
Dégageant les lois qui régissent individus et société, le romancier deviendrait un auxiliaire du
progrès.
2) Méthode de travail

a) se documenter
- lecture de livres techniques ; notes, "à voir sur place" ...
- visite aux hommes compétents

b) visiter les lieux


– Cela permet au "savant" de vérifier certains renseignements
– Surtout cela procure au romancier des sensations (d'où la brièveté des enquêtes). Exemple , deux
semaines pour le voyage dans le Nord. "Je préfère une impression courte et vive."

c) rédiger une "Ebauche" tout en se documentant


Hésitations, changements de perspectives ... Cf le "dossier Germinal" : 4 volumes manuscrits de
400 pages chacun.

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