LA DOCTRINE DE LA PAROLE DE DIEU
1. Les différentes significations de l’expression parole de Dieu :
- La parole désigne Jésus Christ : Ap 19 : 13 « il s’appelle la parole de Dieu »
- Désigne une déclaration divine :
a) Les décrets de Dieu : que la lumière soit… et Dieu dit Psm 33-6
b) Les paroles que Dieu adresse personnellement aux homme : Et Dieu dit à Adam Gen 2 :
16-17 ; celui-ci est mon fils…
c) Les paroles que Dieu prononce par la bouche des hommes : Jérémie, Moise, et autres
prophète.
d) Les paroles de Dieu sous la forme écrite : dit à moise : écrit… Exode 31 : 18, Dieu écrit sur
les tablette.
C’est l’objet de notre intervention.
Le canon de l’écriture
Nous avons conclu le point précèdent en disant que c’est principalement aux paroles de Dieu écrites
dans la Bible que nous devons nous intéresser.
Avant de pouvoir le faire, il nous faut savoir quels écrits font partie de la Bible et lesquels n’en font pas
partie. C’est la question du canon de l’écriture, que nous pourrions définir comme suit : le canon de
l’écriture est la liste de tous les livres qui font partie de la Bible.
Le mot canon dérive d’un mot grec, Kanon, qui signifie baguette droite, règle. Appliqué à la littérature,
canon est arrivé à designer les écrits conformes à la règle (ou norme) d’inspiration et d’autorité Divine.
Deutéronome 32 : 46-47 « il leur dit : Prenez à cœur toutes les paroles que je vous conjure aujourd’hui
de recommander à vos enfants, afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette
loi. Car ce n’est pas une chose sans importance pour vous ; c’est votre vie, et c’est par là que vous
prolongerez vos jours dans le pays dont vous aurez la possession, après avoir passé le Jourdain ».
Deutéronome 4 : 2 « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ;
mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris ».
Ajouter ou retrancher quelque chose de parole de Dieu revient à empêcher son peuple de lui obéir
entièrement, car celui-ci n’aurait pas la connaissance des commandements retranchés, et les paroles
ajoutées pourraient exiger plus que ce que Dieu n’avait demandé ce qui serait une peine veine.
D’où l’importance du canon de l’écriture, pour faire confiance et obéir fidèlement à Dieu, nous devons
disposer d’un recueil de paroles dont nous sommes certains qu’elles ont la qualité de paroles divines
A. Le canon de l’Ancien Testament
Quand l’idée d’un canon est-elle apparue ? selon laquelle le peuple d’Israël devrait conserver
une collection de paroles écrites d’origine divine ?
Exode 31 : 18 « Lorsque l’Eternel eut achevé de parler à Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les
deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu ».
Les Dix commandement constituent la première collection de paroles écrites d’origine divine. C’est avec
ça que le canon a commencé. Dieu lui-même a écrit sur deux tablettes de pierre les dix commandements
donnés à Moise.
Exode 32 : 16 « Les tables étaient l’ouvrage de Dieu, et l’écriture était l’écriture de Dieu, gravée sur les
tables ».
Deutéronome 10 : 5 « Je retournai et je descendis de la montagne, je mis les tables dans l’arche que
j’avais faite, et elles restèrent là, comme l’Eternel me l’avait ordonné ». Ces tablettes constituaient les
termes de l’alliance.
- Evolution de la parole
Deutéronome 31 : 24-26 « Lorsque Moïse eut complètement achevé d’écrire dans un livre les paroles de
cette loi, il donna cet ordre aux Lévites qui portaient l’arche de l’alliance de l’Eternel : Prenez ce livre de
la loi, et mettez-le à côté de l’arche de l’alliance de l’Eternel, votre Dieu, et il sera là comme témoin
contre toi ».
Moise lui-même a écrit d’autres paroles dans un livre qu’il a fait déposer à coté de l’arche
Bien autres références indiquent que Moise est également l’auteur des cinq premiers livres de l’ancien
testament.
Exode 17 : 14 « L’Eternel dit à Moïse : Ecris cela dans le livre, pour que le souvenir s’en conserve, et
déclare à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalek de dessous les cieux ».
Exode 24 : 4 « Moïse écrivit toutes les paroles de l’Eternel. Puis il se leva de bon matin ; il bâtit un autel
au pied de la montagne, et dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël ».
Nombres 33 : 2 « Moïse écrivit leurs marches de station en station, d’après l’ordre de l’Eternel. Et voici
leurs stations, selon leurs marches ».
- Après la mort de Moise :
Josué 24 : 26 « Josué écrivit ces choses dans le livre de la loi de Dieu. Il prit une grande pierre, qu’il
dressa là sous le chêne qui était dans le lieu consacré à l’Eternel ».
Si Josué n’a pas tenu compte de la parole selon laquelle : Deutéronome 4 : 2 « Vous n’ajouterez rien à ce
que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de
l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris ».
Ce qu’il devait être convaincu que ce n’était pas de sa propre initiative qu’il y ajoutait au livre de la loi.
- D’autre Israelites généralement remplissant la fonction de prophète, ont consigné par écrit
d’autres parole venant de Dieu.
1 Samuel 10 : 25 « Samuel fit alors connaître au peuple le droit de la royauté, et il l’écrivit dans un
livre, qu’il déposa devant l’Eternel. Puis il renvoya tout le peuple, chacun chez soi ».
1 Chronique 29 : 29 « Les actions du roi David, les premières et les dernières, sont écrites dans le
livre de Samuel le voyant, dans le livre de Nathan, le prophète, et dans le livre de Gad, le prophète »
2 Chronique 20 : 34 « Le reste des actions de Josaphat, les premières et les dernières, cela
est écrit dans les mémoires de Jéhu, fils de Hanani, lesquels sont insérés dans le livre
des rois d’Israël ». 1 Rois 16 : 7
2 Chronique 26 : 22 « Le reste des actions d’Ozias, les premières et les dernières, a été
écrit par Esaïe, fils d’Amots, le prophète ».
2 Chronique 32 :32 « Le reste des actions d’Ezéchias, et ses œuvres de piété, cela est
écrit dans la vision du prophète Esaïe, fils d’Amots, dans le livre des rois de Juda et
d’Israël ».
Jérémie 30 :2 « Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : Ecris dans un livre toutes les paroles que je t’ai
dites ».
Le contenu du canon de l’ancien testament a continué à s’étoffer jusqu’à la fin du processus de
rédaction. Aucun autre ajout n’a donc été apporté au canon de l’ancien Testament après 435.
Si l’on situe Aggée en 520 Av JC, et Malachie aux alentours de 435 avant JC, on a une idée des dates
derniers prophète de l’Ancien Testament. Les derniers livres de l’histoire vétérotestamentaire,
Esdras, Néhémie et Esther correspondent à peu près à cette période.
- Autres témoignages
Quand on se tourne vers la littérature juive extrabiblique, on constate que l’idée selon laquelle Dieu
aurait cessé de communiquer des paroles revêtues de son autorité est clairement attestée dans
plusieurs courants de cette littérature.
Dans 1 Maccabée (vers 100 av. JC), l’auteur écrit au sujet de l’autel profané : « 45 et on eut la bonne
idée de le démolir, de peur qu'il ne devienne pour eux un objet de honte, puisque les païens l'avaient
souillé. Ils le démolirent et déposèrent les pierres sur la montagne de la Demeure, en un lieu
convenable, en attendant la venue d'un prophète qui se prononcerait à leur sujet. (1Ma 4 :45-46
TOB)
« Ce fut en Israël une oppression comme il n'y en avait pas eu depuis la fin des temps des
prophètes ». (1Ma 9 :27 TOB)
Flavius Josèphe, né en 37/38 après JC, explique : Depuis Artaxerxés jusqu’à nos jours
tous les évènements ont été racontés, mais on n’accorde pas à ces écrits la même
créance qu’aux précédents, parce que les prophètes ne se sont plus exactement
succédé » (Contre Apion, I, 41)
Il dit encore : il n’existe pas parmi nous des myriades de livres discordants et
contradictoires ; nous n’en avons que Vingt-deux contenant la description de tout le
temps passé et qui sont à bon droit tenus pour divins ».
Cette déclaration du plus grand historien juif du premier siècle après JC, montre qu’il
connaissait l’existence des écrits considérés aujourd’hui comme faisant partie des
« apocryphes » mais qu’il ne leur accordait pas la même créance qu’à ceux que nous
appelons aujourd’hui les écritures de l’AT.
La littérature rabbinique exprime la même conviction quand elle affirme à maintes
reprises que le SE s’est retiré d’Israël. Entre autre le talmud de Babylone (livre que
contient la loi orale, la doctrine, la morale et les traditions)
A l’époque de Jésus
A l’époque de Jésus, les juifs classaient leurs écrits en trois parties : la loi, les
prophètes et les écrits.
Ces trois recueils se sont constitués par étapes.
1. La loi ou torah (Genèse, Exode, Lévitique, Nombre et Deutéronome) a été la
première partie à être reconnue en qualité de document fondateur d’Israël en
raison de son lien avec Moise.
Esdras, au 5ème Siècle av JC, la rapportera de Babylone à Jérusalem sous sa forme
écrite, et la communauté tout entière la reconnut en sa qualité de « livre de
Moise » Néhémie 8 : 1 « Alors tout le peuple s’assembla comme un seul homme
sur la place qui est devant la porte des eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe,
d’apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite par l’Eternel à Israël ».
2. Les prophètes (Nevihim) comprenaient :
- Les premiers prophètes (les prophètes antérieurs) (la suite de récits narratifs allant
de Josué à 2 Rois qui interprétaient l’histoire selon un point de vue prophétique),
- Les derniers prophètes (Postérieurs) (Esaïe, Jérémie, Ezéchiel et les 12 petits
prophètes et qui sont rassemblés en un seul rouleau)
Les écrivains du nouveau testament désignent ces écrits par l’expression « la loi et les
prophètes »
Matthieu 5 : 17 « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les
prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ». Jn 1 :45, Actes
13 : 15 et autres.
3. Les autres écrits (Kétouvim)
Comprenaient :
- Poésies et sagesses : écrits antérieurs (Psaumes, Job et proverbes)
- Les 5 rouleaux (Mégilloth) : Cantique des cantiques, Ruth, Lamentations,
Ecclesiaste, Esther.
- Livres historiques (Ecrits postérieurs) : Daniel, Esdras, Nehemie, 1 et 2
Chroniques.
Luc 24 : 44 Puis il leur dit : C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec
vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse,
dans les prophètes, et dans les psaumes.
Luc 11 :49-51 « C’est pourquoi la sagesse de Dieu a dit : Je leur enverrai des prophètes et
des apôtres ; ils tueront les uns et persécuteront les autres, afin qu’il soit demandé
compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la
création du monde, depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, tué entre
l’autel et le temple ; oui, je vous le dis, il en sera demandé compte à cette génération ».
Après la destruction du temple par le Romains, et sous l’influence des pharisiens, les juifs
sélectionnèrent un canon plus strict de 24 livres (1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois, 1 et 2
Chroniques, Esdras-Néhémie, et les 12 petits prophètes). Ce qui fait les 39 livres des
Chrétiens.
Quelle était l’ancienneté du canon Juif palestinien de 22 livres ? la plus ancienne
référence provient de l’Ecclésiastique, apocryphe rédigé en hébreu, en 190 avant Jésus-
Christ environ, par Jésus ben Sirach² (introduction à l’Ancien Testament Page 72)
- Autres témoignages :
- L’évêque Méliton de Sarde un apologète en 170 apr. JC est allé enquêté chez les
juifs et n’a trouvé que les 22 livres.
- 3ème siècles après Jésus-Christ Origène, atteste aussi la même chose.
- Hilaire de Poitier 305-366 en compte 22,
- Jerome340- 420, il plaire pour 22
Jésus et les autres auteurs du nouveau testament à 295 citent différent passage de l’AT
comme étant revêtu d’une autorité divine.
Aucun verset des écrits apocryphe n’est cité comme étant la parole de Dieu.
- Paul cite une citation libre de deux poete grec, Epimenide et Aratos : Acte 17 : 28
« car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi
quelques-uns de vos poètes : De lui nous sommes la race … »
- Tite 1 : 12 « L’un d’entre eux, leur propre prophète, a dit : Crétois toujours
menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux ». : vers du poete crétois
Epiménide de Cnossos (6S Av J-C) pour Paul, l’attitude des faux enseignants
correspond bien à la description faite par ce poete.
Jude 14-15 « C’est aussi pour eux qu’Enoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces
termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement
contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes
d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre
lui des pécheurs impies. Il n’introduit pas par il est écrit : mais parle comme Paul juste
pour se servir d’illustration.
- Ces citations servent d’illustration et non de preuve.
Que Dire des apocryphes ?
- Exclu du canon Juif et par les chrétiens. Utilisé par les autres églises juste avant la
réforme de Luter
- En 404, Jérôme qui termine sa version biblique en latin la Vulgate ; introduit les
apocryphes et contribue à l’expension de ces livres ; toutefois, il avait signalé que
ces livre ne faisait pas partie du canon. Mais simplement de livres de l’église,
profitables et utiles pour le croyant. La large diffusion de la vulgate dans les
siecles qui ont suivi a contribué à leur notorieté ; mais l’absence d’originaux en
hebreu, leur exclusion du canon jiuf et le fait qu’il ne soient pas cité dans le
nouveau testament ont conduit de nombreuse personnes a les tenir pour suspect
ou à contester leur autorité.
( 1 et 2 Esdras, Tobit, Judith, les aditions au livre d’Esther, Sagesse, Ecclésiastique
ou siracide, Baruch, la lettre de Jérémie, le cantique de trois jeunes hébreux,
l’histoire de Suzanne, Bel et le dragon, prière de Manassé et enfin 1 et 2
Macchabé)
Dans ce livre il n’y a rien qui témoigne qu’ils sont d’origine divine :
- Judith et Tobit contiennent des erreurs d’ordre historique, chronologique et
géographique. Ces livres justifient le mensonge et la tromperie et font dépendre
le salut d’œuvre méritoire….
- Ecclésiastique et la sagesse de Salomon inculquent une moralité opportuniste.
- La sagesse enseigne la création du monde à partir d’une matière préexistante
(11.17)
- Ecclésiastique enseigne que donner l’aumône a une valeur expiatoire (3 ;30)
- Dans Baruch il est dit que Dieu entend les prières des morts (3.4)
- Dans Maccabées il y a des erreurs d’ordre historique et géographique.
Ce n’est qu’en 1546, au concile de trente, que l’église catholique romaine a
officiellement déclaré que les apocryphes faisaient partie du canon ( à l’exception
de 1et 2 Esdras et de la prière de Manassé)
Il est intéressant de noter que le concile de trente était une réponse de l’église
catholique romaine aux enseignements de Martin Luther et à l’expansion rapide
de la réforme protestante.
En rattachant les apocryphes au canon, les catholiques romains prétendaient que
l’église avait le pouvoir de déclarer « scripturaire » une œuvre littéraire ; alors que
les protestant croyait qu’à ce que Dieu avait déjà fait consigner par écrit comme
paroles divines.
Les apocryphes ne devraient pas être considérés comme faisant parties de
l’écriture :
- Ils ne prétendent pas avoir le même genre d’autorité que les écrits de l’Ancien
Testament
- Ils n’étaient pas considérés comme paroles divines par le peuple juif qui leur a
donné naissance
- Jésus et les auteurs du nouveau testament ne les considèrent pas comme
écritures
- Ils contiennent des enseignements qui ne sont pas en accord avec le reste de la
Bible.
Ces livres ne présentent un intérêt que pour la recherche historique et
linguistique, et contiennent un certain nombre d’histoire édifiantes qui nous
parlent du courage et de la foi de nombreux juifs pendant la période qui a suivi la
fin de l’AT.
En conclusion, pour ce qui concerne le canon de l’Ancien Testament, nous ne
devrions pas craindre que les écrits utiles aient été oubliés ni que des écrits
n’ayant pas de qualité de la parole de Dieu aient été inclus.