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Radiothérapie Des Tumeurs Intracraniennes Bénignes

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CANRAD-3462; No. of Pages 8 ARTICLE IN PRESS


Cancer/Radiothérapie xxx (2016) xxx–xxx

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ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Recorad : chapitre 10

Radiothérapie des tumeurs intracrâniennes bénignes


Radiotherapy of benign intracranial tumors
M. Delannes a,∗ , I. Latorzeff b,c , M.E. Chand d , A. Huchet e , C. Dupin e , P. Colin f
a
Service de radiothérapie, institut Claudius-Regaud, IUCT-Oncopole, 1, avenue Irène-Joliot-Curie, 31059 Toulouse cedex 9, France
b
Service de radiothérapie, groupe Oncorad Garonne, clinique Pasteur, bâtiment Atrium, 1, rue de la Petite-Vitesse, 31300 Toulouse, France
c
Centre régional de radiochirurgie stéréotaxique, CHU Rangueil, avenue Jean-Poulhès, 31052 Toulouse cedex, France
d
Service de radiothérapie, centre Antoine-Lacassagne, 33, avenue de Valombrose, 06189 Nice cedex 2, France
e
Centre de radiothérapie, hôpital Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux, avenue de Magellan, 33604 Pessac cedex, France
f
Service de radiothérapie, polyclinique Courlancy, 38 bis, rue de Courlancy. 51100 Reims, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Mots clés : Les tumeurs bénignes intracrâniennes sont essentiellement représentées par les méningiomes, les
Tumeurs cérébrales bénignes schwannomes vestibulaires, les adénomes hypophysaires, les craniopharyngiomes et les paragangliomes.
Radiothérapie Certaines d’entre elles sont à croissance lente et peuvent bénéficier d’une simple surveillance clinique
Stéréotaxie
et radiologique, en particulier si elles sont de découverte fortuite. En présence de symptômes, ou en cas
Méningiomes
d’évolution avérée, le traitement de référence est chirurgical, compte tenu de leur bénignité. La radiothé-
Swhannomes vestibulaires
Adénomes hypophysaires rapie peut être proposée comme une alternative à la chirurgie en cas de localisation en zone fonctionnelle,
Craniopharyngiomes de contre-indication d’ordre général, ou en complément de celle-ci s’il existe un résidu évolutif ou une
Paragangliomes récidive. Les indications doivent être posées en réunion de concertation pluridisciplinaire, après éva-
luation précise du rapport bénéfice-risque. Les techniques d’irradiation utilisées doivent faire appel aux
modalités les plus actuelles de radiothérapie, avec l’utilisation de l’imagerie multimodalités, de la radio-
thérapie guidée par l’image. Elles font une large place à la stéréotaxie, soit fractionnée, soit en dose unique
en fonction de la taille et de la topographie de la lésion, dans l’objectif de limiter le plus possible les risques
de toxicité tardive.
© 2016 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société française de radiothérapie oncologique
(SFRO).

a b s t r a c t

Keywords: Most of the benign intracranial tumors are meningiomas, vestibular schwannomas, pituitary adenomas,
Benign cerebral tumors craniopharyngiomas, and glomus tumors. Some of them grow very slowly, and can be observed without
Radiotherapy specific treatment, especially if they are asymptomatic. Symptomatic or growing tumors are treated by
Stereotaxy surgery, which is the reference treatment. When surgery is not possible, due to the location of the lesion,
Meningiomas
or general conditions, radiotherapy can be applied, as it is if there is a postoperative growing residual
Vestibular schwannomas
tumor, or a local relapse. Indications have to be discussed in polydisciplinary meetings, with precise
Pituitary adenomas
Craniopharyngiomas evaluation of the benefit and risks of the treatments. The techniques to be used are the most modern ones,
Glomus tumors as multimodal imaging and image-guided radiation therapy. Stereotactic treatments, using fractionated
or single doses depending on the size or the location of the tumors, are commonly realized, to avoid as
much a possible the occurrence of late side effects.
© 2016 Published by Elsevier Masson SAS on behalf of Société française de radiothérapie oncologique
(SFRO).

1. Introduction

Les tumeurs intracrâniennes bénignes les plus fréquentes sont


∗ Auteur correspondant. les méningiomes, qui représentent 20 % des tumeurs primitives
Adresse e-mail : [email protected] (M. Delannes). cérébrales. D’autres types de tumeurs bénignes intracrâniennes

http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2016.07.029
1278-3218/© 2016 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société française de radiothérapie oncologique (SFRO).

Pour citer cet article : Delannes M, et al. Radiothérapie des tumeurs intracrâniennes bénignes. Cancer Radiother (2016),
http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2016.07.029
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peuvent se rencontrer, telles des schwannomes, essentiellement 2.2. Description de la position de traitement et de la contention
vestibulaires, des adénomes hypophysaires, et plus rarement des
craniopharyngiomes et des paragangliomes. 2.2.1. Position de traitement
Certaines d’entre elles ont une évolution très lente, sur plusieurs Les patients sont installés en décubitus dorsal, les bras le long
années, pouvant justifier dans certains cas, en l’absence de symp- du corps, avec un coussin repose-genoux.
tômes, une simple surveillance. En cas de progression ou de lésions L’extrémité céphalique est immobilisée avec un système de
symptomatiques, le traitement de référence compte tenu de leur contention adapté à la technique de radiothérapie programmée,
bénignité est l’exérèse chirurgicale. solidarisé à la table de traitement.
Après discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire
(RCP), la radiothérapie peut être indiquée en première intention,
2.2.2. Contention
en cas de risque fonctionnel de la chirurgie ou en cas de résidu
Elle est assurée par un masque de contention thermoformé clas-
postopératoire évolutif ou de récidive après exérèse. Les techniques
sique si une irradiation conformationnelle tridimensionnelle ou
modernes de radiothérapie doivent permettre la meilleure protec-
une irradiation avec modulation d’intensité est envisagée, par un
tion possible du tissu cérébral et des organes à risque avoisinants
masque thermoformé spécifique pour les irradiations en conditions
pour limiter les risques d’altérations fonctionnelles secondaires, et
stéréotaxiques, ou par un cadre invasif si nécessaire en fonction de
font donc préférentiellement appel à la radiothérapie en conditions
la technique et de l’appareil de radiothérapie utilisés.
stéréotaxiques, non fractionnée (radiochirurgie) ou fractionnée
(radiothérapie fractionnée stéréotaxique).
En raison du caractère bénin de ces tumeurs, cette radiothérapie 2.3. Définition des organes à risque et contraintes de dose
ne doit tolérer aucun risque de toxicité tardive.
Les organes à risque à délinéer sont, au minimum : l’encéphale,
le tronc cérébral, les hippocampes, les cochlées, les conduits auditifs
2. Préparation technique de la radiothérapie des tumeurs internes, l’appareil optique (globes oculaires, cristallins, chiasma,
cérébrales bénignes région des bandelettes optiques, nerfs optiques), l’hypophyse, les
glandes parotides.
2.1. Examens nécessaires à la préparation de la radiothérapie Un outil de segmentation automatique peut être utilisé, mais
les contours générés doivent toujours faire l’objet d’une validation
2.1.1. Examen tomodensitométrique de radiothérapie médicale.
Il est réalisé sur l’ensemble de la boîte crânienne, y compris la Le chiasma et la région des bandelettes optiques, les hippo-
base du crâne. Il doit être pratiqué avec le système de contention, campes, l’hypophyse sont systématiquement délinéés sur l’IRM.
en position de traitement. S’agissant de maladies bénignes, les contraintes les plus restric-
L’épaisseur des coupes est de 1 à 1,5 mm. L’injection de produit tives de dose aux organes à risque doivent être utilisées. Elles sont
de contraste n’est pas systématique, sauf s’il existe une contre- résumées dans le Tableau 1 [1–4].
indication à l’IRM.

2.4. Description des techniques d’irradiation


2.1.2. IRM avant la radiothérapie
Elle est effectuée préférentiellement avec une IRM de 1,5 T pour Les techniques utilisées dépendent de l’objectif clinique, fonc-
éviter les distorsions, sans le système de contention. tion du type de la cible, de son volume, de sa forme plus ou moins
Elle doit être réalisée sur l’ensemble de la boîte crânienne, y complexe et de ses rapports avec les organes à risque.
compris la base du crâne, avec une acquisition volumétrique (tri- L’irradiation en conditions stéréotaxiques1 doit être considé-
dimensionnelle). rée actuellement comme la technique de référence, dans l’objectif
Les séquences standard réalisées sont les suivantes : T1, T2, de réduire les risques de complications neurologiques secondaires
FLAIR et T1 avec injection de gadolinium. pour ces patients atteints de maladie bénigne en zones fonction-
Des séquences particulières peuvent être rajoutées selon le type nelles [5]. Le principe de cette irradiation est basé sur la fiabilité et
de tumeur considéré (cf. infra). la précision du repositionnement en trois dimensions, autorisant à
Une séquence T1 tridimensionnelle avec injection est systéma- réduire les marges du volume cible prévisionnel au minimum, ainsi
tiquement réalisée pour optimiser le recalage – fusion entre la que la multiplication de la porte d’entrée des faisceaux et le choix
scanographie de planification et l’IRM. de l’isodose de prescription, générant une chute rapide de la dose
en périphérie du volume cible.
2.1.3. IRM préopératoire Ces irradiations sont réalisées sur des appareils de type Gamma
Elle n’est pas systématiquement utilisée dans le cadre de la prise Knife® ou CyberKnife® , réservés aux traitements non ou hypo-
en charge des tumeurs strictement bénignes, mais aide à préciser fractionnés, ou des accélérateurs linéaires dédiés équipés de
le volume cible dans tous les autres cas. collimateurs micromultilames, voire au moyen d’accélérateurs
classiques pouvant délivrer des irradiations stéréotaxiques non,
hypo- ou normofractionnées.
2.1.4. IRM postopératoire
Les choix techniques sont dictés dans certains cas par le type
Elle permet d’évaluer le résidu tumoral, les éventuelles modifi-
d’appareil utilisé (Gamma Knife® , CyberKnife® ). Pour les accélé-
cations induites par la chirurgie.
rateurs linéaires, l’irradiation fait appel à un seul isocentre et à
une arcthérapie conformationnelle utilisant trois à cinq arcs non
2.1.5. Recalage – fusion d’images coplanaires.
Il est systématiquement réalisé, manuellement ou automatique-
ment. Un contrôle de qualité doit systématiquement être effectué
pour valider cette étape préalablement à la délinéation du volume 1
Dans le chapitre 2, la radiothérapie en conditions stéréotaxiques suppose un
cible, en vérifiant la projection de certaines structures anatomiques hypofractionnement élevé (plus de 6 Gy par fraction). Pour les tumeurs bénignes,
facilement identifiables de l’IRM sur la scanographie (tronc céré- la radiothérapie en conditions stéréotaxiques peut aussi être utilisée avec un frac-
bral, cochlées, conduits auditifs internes, tronc basilaire, etc.). tionnement classique (1,8 à 2 Gy par fraction).

Pour citer cet article : Delannes M, et al. Radiothérapie des tumeurs intracrâniennes bénignes. Cancer Radiother (2016),
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Tableau 1
Radiothérapie des tumeurs bénignes intracrâniennes : contraintes de doses utilisées pour les organes à risque.

Organe à risque Dose unique Irradiation fractionnée Irradiation hypofractionnée Irradiation hypofractionnée
(1,8–2 Gy/fraction) 3 fractions 5 fractions

Encéphale V12 Gy < 5–10 cm3


Tronc cérébral Dmax a < 12,5 Gy Dmax < 54 Gy Dmax a 23 Gy Dmax a 31 Gy
V10 Gy < 1 cm3 V59 Gy ≤ 1–10 cm3 V18 Gy < 1 cm3 V26 Gy < 1 cm3
Hippocampes D40 % ≤ 7,4 Gy
Cochlées Dmax a < 4–6 Gy D2 % ≤ 40 Gy Dmax a < 20 Gy Dmax a < 25 Gy
Voies optiques Dmax a < 10 Gy D max < 55 Gy Dmax a 19,5 Gy Dmax a 25 Gy
V8 Gy < 0,2 cm3 b V15 Gy < 0,2 cm3 V20 Gy < 0,2 cm3
Rétine V45 ≤ 50 %
Cristallin Dmean < 5–10 Gy
Hypophyse Dmax < 45 Gy
Parotide Dmean < 20 Gy

Vx : volume recevant x Gy ; Dx % : dose dans x % du volume.


Gy
a
La notion de dose maximale (Dmax ) est définie de façon hétérogène dans la littérature (Dmax calculée par le logiciel, Dmax à un volume maximum, etc.). La proposition de
l’International Commission on Radiation Units and Measurements (ICRU) est de prendre en compte la dose à 2 % (Dnear max ) du volume de l’organe considéré. Sauf spécification
contraire c’est cette proposition qui est retenue.
b
En raison de l’irradiation d’une lésion bénigne, les auteurs recommandent de limiter la dose délivrée au chiasma et aux voies rétrochiasmatiques à la borne basse de 8 Gy
pour ne pas générer de risque de lésion optique radio-induite.

Certaines lésions de forme complexe sont préférentiellement incomplète, et pour ceux de grade 3, quelle que soit la qualité de
traitées avec modulation d’intensité, statique (RCMI) ou dynamique l’exérèse, qui présentent un risque de récidive locale majeur [7].
(arcthérapie volumétrique modulée [VMAT]). En cas d’irradiation
statique, un minimum de cinq faisceaux non coplanaires sera uti-
3.2. Dose totale et fractionnement
lisé.
Une vérification radiologique du positionnement sera systéma-
Pour les méningiomes de grade 1, en irradiation fractionnée, la
tiquement réalisée avant le début du traitement et renouvelée à
dose recommandée est de 50,4 à 54 Gy à raison de 1,8 ou 2 Gy par
chaque changement de position de table.
fraction, 5 fractions par semaine. La dose considérée comme stan-
dard dans les essais internationaux en cours est de 54 Gy, prescrite
habituellement sur l’isodose 95 %.
3. Radiothérapie des méningiomes
Ces doses correspondent aux limites de tolérance des voies
optiques, voire au-delà de cette tolérance, pour 54 Gy, posant un
3.1. Indications de la radiothérapie
réel problème pour les méningiomes de la gaine du nerf optique
et surtout un risque méconnu de toxicité pour les méningiomes
Bénins dans 90 % des cas (grade 1 de l’Organisation mondiale de
du sinus caverneux, en particulier en cas d’extension vers le canal
la santé [OMS]), beaucoup de méningiomes sont asymptomatiques
optique.
et de découverte fortuite. En l’absence de menace fonctionnelle,
La radiochirurgie est réservée aux lésions de moins de 35 mm,
ils peuvent bénéficier d’une surveillance active. La chirurgie est le
la plus grande dimension étant le plus souvent limitée à 30 mm,
standard de prise en charge quand un traitement est indiqué, si
situées à distance des voies optiques. La dose prescrite à l’isodose
elle peut être réalisée sans risque fonctionnel majeur, permettant
d’enveloppe (50 à 80 %) est de 12 à 16 Gy [8].
le plus souvent une guérison définitive après exérèse macroscopi-
Pour les méningiomes de grade 2, la dose recommandée en irra-
quement complète (Simpson grades 1, 2 et 3).
diation fractionnée est de 54 à 60 Gy.
L’exérèse complète peut s’avérer difficile, voire impossible,
Pour les méningiomes de grade 3, la dose minimale en irradia-
sans risque fonctionnel démesuré dans certaines situations ana-
tion fractionnée est de 60 Gy, avec éventuel complément de dose
tomiques (sinus caverneux, région pétroclivale, aile du sphénoïde,
additionnel dans un volume réduit à la tumeur macroscopique rési-
région parasagittale), contre-indiquée pour des raisons fonction-
duelle.
nelles (gaine du nerf optique) ou d’état général, ou refusée par le
Des essais d’escalade de dose sont en cours au sein de l’European
patient. La radiothérapie constitue une alternative thérapeutique
Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC) et du
dans ces situations, pour enrayer la croissance tumorale ou à visée
Radiation Therapy Oncology Group (RTOG) [8].
symptomatique. Les indications de radiothérapie des grades 1 de
Les données bibliographiques disponibles sont insuffisantes
l’OMS sont donc : les lésions considérées inextirpables en réunion
pour valider des indications de radiochirurgie exclusive pour les
de concertation pluridisciplinaire et évolutives et/ou symptoma-
méningiomes de grade 3 [8].
tiques, les résidus postopératoires (Simpson grades 3 et 4), sans
La place de l’hypofractionnement n’est pas formellement établie
qu’il y ait de consensus sur le délai de réalisation de la radiothérapie,
dans cette indication, et son utilisation reste en évaluation.
ou les récidives après chirurgie.
Les méningiomes de grade 2 de l’OMS ont un risque de récidive
locale de 40 à 50 % à 5 ans après chirurgie macroscopiquement 3.3. Délinéation des volumes cibles
complète. Les données actuelles de la littérature, reposant sur des
études rétrospectives, ne permettent cependant pas de standardi- L’imagerie tomodensitométrique (TDM) et l’IRM sont complé-
ser l’indication d’une radiothérapie postopératoire, les niveaux de mentaires dans la définition des volumes cibles. Les deux modalités
preuve restant insuffisants. L’indication doit donc être discutée en doivent donc être utilisées. La scanographie est supérieure à l’IRM
réunion de concertation pluridisciplinaire, en l’attente des résultats dans l’évaluation de l’atteinte osseuse, qui doit être recherchée sur
d’une étude prospective randomisant radiothérapie postopératoire les coupes en fenêtre adaptée. L’IRM injectée permet de mieux défi-
et surveillance dans cette situation [6]. nir la composante tumorale dans les tissus mous. La tomographie
En revanche, un consensus se dégage pour proposer une irradia- par émission de positons à un analogue de la somatostatine marqué
tion systématique pour les méningiomes de grade 2 après exérèse ([68 Ga]-dotatoc) apparaît prometteuse et pourrait être proposée en

Pour citer cet article : Delannes M, et al. Radiothérapie des tumeurs intracrâniennes bénignes. Cancer Radiother (2016),
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complément dans les cas difficiles, permettant d’aider à la détec- La classification en grades de Koos est utilisée pour déterminer
tion d’une infiltration d’un sinus veineux, de préciser une atteinte l’extension de la lésion par rapport au conduit auditif interne et ses
osseuse de la base du crâne, de mieux définir une extension tumo- rapports avec le tronc cérébral. Le grade 1 est purement intracana-
rale dans le raccordement à la dure-mère (aspect en « queue de laire, le grade 2 se rapporte à une lésion canalaire se développant
comète »). Son intérêt n’est cependant pas validé et sa disponibilité dans l’angle pontocérébelleux sans contact avec le tronc cérébral,
reste limitée. le grade 3 est une lésion venant au contact du tronc cérébral sans
Les définitions des volumes cibles et des marges à adopter le déformer et le grade 4 correspond à une déformation du tronc
n’obéissent pas à des standards validés par des études prospectives cérébral pouvant s’accompagner de troubles neurologiques [14].
[9]. La microchirurgie de ces tumeurs est réalisable par différentes
Les méningiomes de grade 1 sont souvent bien définis avec voies d’abord (translabyrinthique, rétrosigmoïdienne ou une voie
des limites nettes. Le volume tumoral macroscopique correspond plus médiane par la fosse postérieure) afin d’effectuer l’exérèse la
à la prise de contraste sur l’IRM pondérée en T1 après injection. plus complète possible [15]. Cette chirurgie expose le patient à
L’inclusion de la totalité de la queue de comète, si elle est présente, des risques de perte d’audition, de paralysie faciale ou d’atteinte
est controversée. Les essais de l’EORTC et du RTOG préconisent trigéminale, de séquelles neurologiques à type de vertiges et
l’inclusion dans le volume tumoral macroscopique uniquement d’acouphènes. La radiochirurgie (principalement avec le Gamma
de sa composante nodulaire [9]. Une atteinte osseuse associée, se Knife® ) a montré prospectivement par rapport à la microchirur-
traduisant par une hyperostose sur les coupes tomodensitomé- gie, pour les schwannomes vestibulaires de petite ou moyenne
triques en fenêtre osseuse, est systématiquement recherchée et taille, un taux de contrôle tumoral à long terme similaire, avec des
incluse dans le volume tumoral macroscopique. Pour les résidus risques fonctionnels inférieurs (probabilité de conservation d’une
postopératoires et les récidives, le volume tumoral macroscopique motricité faciale normale, meilleure conservation d’acuité audi-
correspond à la seule lésion macroscopique présente au moment tive fonctionnelle) [16]. La radiothérapie stéréotaxique fractionnée
de l’irradiation, mais peut éventuellement être étendu après est aussi proposée dans cette indication et la comparaison avec
discussion avec le neurochirurgien en fonction de la procédure la radiochirurgie dans des séries monocentriques importantes ou
chirurgicale. multicentriques rétrospectives a montré des taux de contrôle local
Certaines équipes préconisent d’appliquer une marge différen- similaires et des taux de préservation auditive, au moins équiva-
tielle en ajoutant au volume tumoral macroscopique défini par la lents à stade égal [13,17]. La radiochirurgie de première intention
prise de contraste sur l’IRM une marge de 1 à 2 mm vers le paren- se limite en volume tumoral à une taille lésionnelle autour de 3 cm,
chyme cérébral, 3 mm vers l’os adjacent, 5 mm vers la dure-mère, à un contact cochléaire au fond du conduit auditif interne limité en
définissant à la fois le volume cible anatomoclinique et le volume cas de nécessité de préservation de l’audition et à un contact maxi-
cible prévisionnel en irradiation fractionnée avec système de repo- mum au tronc cérébral de grade 3 [18]. Pour le grade 4, l’impact
sitionnement stéréotaxique [10]. clinique du schwannome oriente vers la chirurgie décompressive
Pour les méningiomes de grades 2 et 3, après la chirurgie ou en maximale et en cas de contre-indication vers la radiothérapie sté-
cas de récidive postopératoire, l’ensemble du lit tumoral initial peut réotaxique fractionnée. Le debulking chirurgical d’un schwannome
constituer le premier volume cible anatomoclinique, les anomalies de grade 4, en évitant le risque de paralysie faciale suivi d’une
macroscopiques résiduelles constituant le deuxième volume cible radiochirurgie sur le résidu, est défendu par certaines équipes [19].
anatomoclinique. Une marge de 1 à 2 mm est rajoutée, respectant Ainsi, pour les patients asymptomatiques avec un schwannome
les barrières anatomiques, pouvant être réduite à 5 mm pour le de petite taille se discute un traitement conservateur par observa-
deuxième volume cible anatomoclinique. tion ou irradiation en cas de progression avérée, avec un gain en
Le volume cible prévisionnel correspondra à une expansion géo- nombre de séances pour le patient en faveur de la radiochirurgie.
métrique de 1 mm en cas de radiochirurgie, parfois de 2 mm quand Pour les schwannomes vestibulaires avec perte auditive prononcée,
l’irradiation stéréotaxique est fractionnée, jusqu’à 5 mm selon la les trois techniques de traitement sont proposées, les indications
technique utilisée, en fonction de la précision attendue de reposi- variant selon la taille, le grade lésionnel et le choix du patient, après
tionnement. discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire. Pour les
schwannomes opérés, la taille du reliquat, son impact clinique, les
4. Radiothérapie des schwannomes vestibulaires séquelles postopératoires, son évolution et ses rapports avec les
organes à risque guident le choix de la technique de radiothérapie
4.1. Indications de la radiothérapie complémentaire la mieux adaptée [20].

Les schwannomes (anciennement neurinomes) représentent les 4.2. Dose totale et fractionnement
tumeurs bénignes les plus fréquentes des nerfs crâniens (environ
8 % des tumeurs intracrâniennes) et peuvent se développer sur tous Pour la radiochirurgie, après des essais historiques de doses
les nerfs, exceptés les nerfs I et II, qui sont dépourvus de cellules uniques de 16 à 20 Gy délivrées, il existe un consensus depuis
de Schwann. Les schwannomes vestibulaires (8e paire crânienne) 2004 pour proposer une dose de 12–13 Gy à l’isodose d’enveloppe
sont les tumeurs les plus fréquentes, avec une incidence d’environ (50–80 %) afin de limiter les taux de complication aux nerfs facial et
2 cas pour 100 000 habitants par an, en augmentation depuis trijumeau et de mieux préserver l’audition [21]. La radiochirurgie
l’avènement de l’IRM diagnostique [11]. L’âge médian au moment est réservée aux lésions de moins de 35 mm, la plus grande dimen-
du diagnostic demeure autour de 55 ans. Dans environ 90 % des cas, sion étant le plus souvent limitée à 30 mm, pour les schwannomes
il s’agit d’une tumeur unilatérale, mais dans 10 % des cas, la présen- vestibulaires de grades 1–3 et sur résidu postopératoire. Dans tous
tation peut être bilatérale en relation avec une neurofibromatose les cas, les doses à la cochlée (moins de 4–6 Gy) en cas de nécessité
autosomique dominante de type 2 (NF2). Avec une croissance lente de préservation de l’audition, et au tronc cérébral (dose maximale
de 1,2–1,9 mm par an, associée à un potentiel évolutif incertain, [Dmax ] inférieure à 12 Gy et volume recevant 10 Gy [V10 Gy ] infé-
la simple surveillance clinique et radiologique peut être proposée rieure à 0,5 cm3 ) sont des facteurs limitant cette indication de
pour les lésions asymptomatiques de petite taille [12]. radiothérapie [19].
Cependant, la dégradation auditive est inéluctable. Pour cer- En irradiation fractionnée, la dose recommandée est ≥ 45 Gy,
tains, l’activation précoce de la radiothérapie peut s’inscrire dans 50 Gy à raison de 2 Gy par fraction ou 54 Gy à 57,6 Gy à raison de
une stratégie de conservation de l’audition [13]. 1,8 Gy par fraction, 5 fractions par semaine. La dose est prescrite

Pour citer cet article : Delannes M, et al. Radiothérapie des tumeurs intracrâniennes bénignes. Cancer Radiother (2016),
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habituellement sur l’isodose 95 % et délivrée en technique confor- parasellaire, rares et de faible grade histologique. Si la localisation
mationnelle dynamique, ou avec modulation d’intensité [20]. le permet, le traitement de référence est la résection chirurgi-
Enfin, avec le CyberKnife® , la radiothérapie hypofractionnée par cale complète. En revanche, en cas de trop grande proximité avec
3 séances de 6 Gy ou 5 séances de 5 Gy est parfois proposée sur l’hypothalamus ou les voies optiques, l’attitude reste controversée
l’isodose d’enveloppe 90 % [22]. entre la résection complète et une résection limitée suivie de radio-
thérapie. La littérature récente paraît plus en faveur de la seconde
attitude. Et en cas de radiothérapie, les données des études dis-
4.3. Délinéation des volumes cibles
ponibles ne permettent pas non plus de définir d’attitude claire,
notamment en ce qui concerne le délai, immédiatement après la
Comme pour les méningiomes, l’utilisation de la tomodensi-
chirurgie ou seulement en cas de progression du résidu. La dis-
tométrie et de l’IRM est nécessaire pour la définition du volume
cussion peut bien sûr être orientée selon l’âge parfois très jeune du
cible et des organes à risque et la planification du traitement. Pour
patient et les caractéristiques tumorales, notamment sa localisation
les schwannomes vestibulaires, l’IRM stéréotaxique est réalisée
et sa vitesse de progression [27].
avec une séquence supplémentaire T2 haute résolution demi-
millimétrique de type Constructive Interference in Steady State (CISS)
5.2. Dose totale et fractionnement
avec et sans injection pour une visualisation optimisée de l’angle
pontocérébelleux, des septième et huitième paires crâniennes, de
En irradiation fractionnée, la dose délivrée est de 45 à 50 Gy
la cochlée et du conduit auditif interne [18,19].
à raison de 1,8–2 Gy. L’irradiation fractionnée doit être retenue
En radiochirurgie, la marge prise pour le volume cible pré-
pour les adénomes volumineux > 3 cm, irréguliers, d’extension
visionnel est de 0 à 1 mm par rapport au volume tumoral
diffuse et/ou aux structures critiques tels le tronc cérébral ou les
macroscopique (CTV = GTV). Le volume cible prévisionnel en radio-
voies optiques [28].
thérapie fractionnée est de 1 à 2 mm par rapport au volume tumoral
La radiochirurgie est réservée aux lésions de moins de 3 cm,
macroscopique (CTV = GTV) [23]. Il n’existe pas de recommanda-
situées à plus de 3 mm des voies optiques, avec une dose aux voies
tions publiées dans la littérature mais des consensus d’experts
optiques inférieure à 8–10 Gy. La dose marginale est de 12–18 Gy
comme celui de l’IRSA (International RadioSurgery Association,
pour les adénomes non fonctionnels et de 15–30 Gy pour les adé-
www.irsa.org).
nomes fonctionnels.
Pour les craniopharyngiomes, la dose délivrée en irradiation
5. Radiothérapie des adénomes hypophysaires et des fractionnée est de 50 à 54 Gy par fractions de 1,8 à 2 Gy. En radio-
craniopharyngiomes chirurgie, la dose marginale varie, dans les différentes séries, de 3 à
25 Gy [29,30].
5.1. Indications de la radiothérapie L’irradiation hypofractionnée est encore en évaluation tant pour
les adénomes hypophysaires que pour les craniopharyngiomes. Les
Les adénomes hypophysaires sont les tumeurs cérébrales équipes ayant utilisé le CyberKnife® ont retenu des doses de 18 à
bénignes les plus fréquentes après les méningiomes. Ils ont souvent 38 Gy en 3 à 10 fractions [31,32]. Cependant, le risque de neuropa-
une longue histoire naturelle et peuvent être ainsi de découverte thie optique, outre la dose totale, semble très dépendant de la dose
fortuite et ne pas justifier de prise en charge immédiate [24]. par fraction au-delà de 2 Gy ; les techniques stéréotaxiques sur
Les adénomes de moins de 10 mm ou micro-adénomes accélérateurs utilisant des balistiques de type RCMI et arcthérapie
sont généralement révélés par l’hypersécrétion hormonale. Le volumétrique modulée permettent de réduire ce risque radiobio-
traitement est, en règle, médical et/ou chirurgical. La radio- logique.
thérapie n’est que rarement évoquée en première intention en Enfin, comme dans toute situation où la toxicité est un enjeu
cas de micro-adénomes à adrenocorticotrophic hormone (ACTH) majeur, beaucoup d’espoirs sont placés dans l’utilisation des pro-
ou growth hormone (GH), parfois non visibles en IRM. Dans la tons. Les études disponibles n’ont pas le recul suffisant pour évaluer
majorité des cas, elle est discutée après la chirurgie, d’emblée le bénéfice présumé sur la toxicité neurologique et hypophysaire à
ou en cas de récidive, dans les hypersécrétions non contrôlées long terme [33].
quel que soit le reliquat, ou en cas d’inefficacité du traitement
médicamenteux [25]. 5.3. Délinéation des volumes cibles
Les macro-adénomes sont le plus souvent découverts par des
signes compressifs, neurologiques et/ou hormonaux et sont, en L’IRM est le meilleur examen pour visualiser les adénomes hypo-
règle des indications chirurgicales, souvent au minimum à visée physaires et leurs extensions extra. Il en est de même pour les
décompressive des voies optiques. La radiothérapie peut être discu- craniopharyngiomes ; la scanographie permet toutefois de mieux
tée après la chirurgie selon l’âge et l’histoire du patient, son aptitude repérer les calcifications.
à une surveillance prolongée et le risque de récidive. La plupart La définition des volumes cibles ne fait pas l’objet de consensus.
des experts s’accordent pour ne pas la retenir en cas de chirurgie Pour les adénomes comme pour les craniopharyngiomes, le
complète et de risque faible de récidive. Elle peut être indiquée en volume tumoral macroscopique correspond à la zone de prise de
cas de résidu, selon la morphologie du résidu (taille, localisation par contraste sur les séquences pondérées en T1 de l’IRM. Certaines
rapport aux structures à risque), son anatomopathologie (immuno- équipes considèrent que le volume cible anatomoclinique égale le
histochimie, Ki67, p53, indice mitotique), son caractère évolutif et volume tumoral macroscopique [34]. D’autres prennent en compte
le niveau de sécrétion résiduelle pour les adénomes fonctionnels. les données de l’imagerie préopératoire. Pour les adénomes, le
La prédiction du comportement tumoral reste toutefois très dif- volume cible anatomoclinique inclut souvent au minimum la
ficile en l’absence de marqueurs spécifiques reconnus [26]. Enfin, selle turcique, le sinus sphénoïdal et les deux sinus caverneux
la radiothérapie est bien sûr discutée en cas de récidives, en cas [35]. Pour les craniopharyngiomes, le volume cible anatomocli-
de contre-indications chirurgicales liées à l’extension tumorale ou nique inclut le volume tumoral macroscopique plus une marge de
aux comorbidités du patient, et en cas de refus du patient d’être 5 à 10 mm pour tenir compte des variations tumorales pendant
opéré. l’irradiation, notamment les progressions kystiques. Elles sont en
Les craniopharyngiomes sont des malformations embryon- effet fréquentes et seule une radiothérapie adaptative permettrait
naires partiellement kystiques et calcifiées de la région sellaire ou de diminuer ces marges.

Pour citer cet article : Delannes M, et al. Radiothérapie des tumeurs intracrâniennes bénignes. Cancer Radiother (2016),
http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2016.07.029
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6 M. Delannes et al. / Cancer/Radiothérapie xxx (2016) xxx–xxx

Le volume cible prévisionnel correspond à une expansion 6.2. Dose totale et fractionnement
du volume cible anatomoclinique dans les trois dimensions de
l’espace, de 0 à 1 mm en cas de radiochirurgie, et de 1 à 5 mm 6.2.1. Radiothérapie conformationnelle
en cas d’irradiation stéréotaxique fractionnée, selon le système de En radiothérapie fractionnée les doses s’échelonnent de 45 à
contention et les modalités de contrôle du repositionnement. 50,4 Gy en 25 à 30 fractions de 1,8 à 2 Gy [39,41]. L’utilisation du
repérage stéréotaxique avec cadre repositionnable au cours d’une
radiothérapie fractionnée est une option possible. L’utilisation de la
6. Radiothérapie des paragangliomes de la base du crâne
modulation d’intensité semble licite pour protéger les glandes sali-
vaires, ou en cas de lésions bilatérales, notamment. Il n’existe pas
6.1. Indications de la radiothérapie
de limite de taille supérieure a priori pour ce type de radiothérapie.
En termes d’efficacité, dans la première méta-analyse publiée en
Les paragangliomes cervicaux sont des tumeurs le plus sou-
1990 par Springate, la radiothérapie fractionnée exclusive a permis
vent rattachées au système parasympathique [36]. À la différence
d’obtenir un contrôle local satisfaisant dans 93 % des cas contre 86 %
des paragangliomes abdominaux ou thoraciques, ils sont le plus
en cas de chirurgie seule [44]. Le taux de complication postradique
souvent non sécrétants. Dans 70 % des cas, les paragangliomes
était dans cette série de 3 % [44]. Pour les séries publiées depuis
surviennent de façon sporadique dans la population, sans qu’une
1989, Dupin et al. ont retrouvé pour les paragangliomes tympano-
prédisposition génétique n’ait été identifiée. Les 30 % restants sont
jugulaires un taux de contrôle local de 93 % (394–424) [39].
génétiquement déterminés. Une mutation des gènes des sous-
unités de la succinate déshydrogénase, succinate dehydrogenase
complex subunit B, succinate dehydrogenase complex subunit C et 6.2.2. Radiothérapie stéréotaxique
succinate dehydrogenase complex subunit D notamment, ou les La radiochirurgie et la radiothérapie stéréotaxique non, hypo-
mutations von-Hippel-Lindau et rearranged during transfection (RET) ou normofractionnée, sont utilisées pour le traitement de localisa-
peuvent être responsables de leur genèse [37]. tions de petit volume. Dans la méta-analyse de Guss et al., les doses
On distingue trois localisations anatomiques préférentielles marginales moyennes utilisées pour la radiochirurgie des paragan-
de paragangliomes : les formes carotidiennes (60 % des cas), gliomes oscillent entre 13,6 et 17,3 Gy [42]. En termes d’efficacité,
pris en charge quasi exclusivement par chirurgie, les formes Gottfried et al. ont montré une diminution de taille dans 37 % des
tympano-jugulaires (20 à 30 % des cas) et les formes vagales, plus cas, une stabilisation dans 61 % et une progression dans 2 % [45].
rares. Les taux de contrôle obtenus entre les différentes techniques de
Les paragangliomes sont rarement malins, entre 3 % pour les stéréotaxie sont du même ordre.
paragangliomes tympano-jugulaires et 12,5 % pour les paragan-
gliomes carotidiens, et seule l’évolution clinique métastatique
permet de faire le diagnostic [38]. Une mutation de la succinate 6.2.3. En cas de paragangliome malin
dehydrogenase complex subunit B est alors fortement à suspecter Une augmentation de dose semble indiquée du fait du caractère
[37]. Les paragangliomes peuvent aussi être multifocaux, particu- agressif de la pathologie. Certains auteurs recommandent une dose
lièrement en cas de mutation de la succinate dehydrogenase complex de 70 Gy [46].
subunit D, C ou B [37]. En cas d’histoire familiale ou de multifocalité,
l’âge de révélation est plus jeune [39].
6.3. Délinéation des volumes cibles
La biopsie des paragangliomes est impossible du fait de leur
vascularisation importante, et l’exérèse chirurgicale est l’unique
L’imagerie tomodensitométrique et l’IRM sont complémen-
moyen d’obtenir une anatomopathologie. Le caractère très spéci-
taires dans la détermination des volumes cibles. La scanographie
fique de l’imagerie peut justifier la réalisation d’une radiothérapie
cervicoencéphalique précise la localisation : carotidienne, vagale,
en l’absence de preuve histologique, comme on peut le voir dans
tympanique ou jugulaire. Il définit les rapports aux structures
de nombreuses séries [40,41].
vasculonerveuses et recherche des localisations à distance gan-
Les signes révélateurs dépendent de la localisation. On retrouve
glionnaires. Il se fait en position de traitement, si possible avec
le plus souvent des signes auditifs (atteinte de continuité, ou
une contention de cinq points immobilisant les épaules du patient
atteinte du nerf VIII), des troubles de la déglutition (nerfs IX, X,
en cas d’extension extracrânienne. À la scanographie, le paragan-
XI), ou un syndrome de masse.
gliome se caractérise par une intense prise de contraste homogène,
On distingue plusieurs indications de radiothérapie :
intense et fugace, du fait des phénomènes de lavage vasculaire, ce
qui nécessite une acquisition immédiate après la fin de l’injection.
• radiothérapie exclusive pour les petits paragangliomes tympa-
L’IRM est réalisée idéalement en position de traitement, si pos-
niques ; sible en utilisant la même contention que pour la scanographie de
• radiothérapie exclusive des paragangliomes inextirpables, où
centrage afin de limiter les erreurs de recalage d’image lié à position
pour lesquels une chirurgie incomplète serait prévisible ; du cou du patient. À l’IRM la tumeur est iso-intense ou hypo-intense
• radiothérapie pour paragangliomes bilatéraux ;
en pondération T1, iso-intense ou discrètement hyper-intense en
• radiothérapie postopératoire, en adjuvant ou à la récidive ;
pondération T2. L’IRM permet, en cas de volumineuse tumeur, de
• contre-indication opératoire.
déterminer l’extension intracrânienne et la visualisation des rap-
ports avec les organes intracrâniens.
Il existe deux modalités d’irradiation : la radiothérapie Le volume tumoral macroscopique correspond à l’ensemble des
stéréotaxique non (radiochirurgie) hypo- ou normofraction- extensions du paragangliome avec une attention particulière vers
née, et la radiothérapie conformationnelle [9]. La radiothérapie les trous de la base du crâne. Il n’existe pas de consensus concernant
stéréotaxique non ou hypofractionnée concerne des tumeurs sen- la définition d’un volume cible anatomoclinique. Son extension se
siblement plus petites, essentiellement intracrâniennes pour des fait néanmoins plutôt le long des axes vasculaires. Le volume cible
raisons techniques de repositionnement. Le volume moyen rap- prévisionnel dépend lui de la technique utilisée, millimétrique si
porté est compris entre 5,2 cm3 et 13,2 cm3 en radiothérapie un recalage stéréotaxique est employé, de l’ordre de 0,5 cm dans
stéréotaxique contre 23 cm3 à 30 cm3 en cas de radiothérapie les autres cas.
conformationnelle [42,43]. Le Tableau 2 présente la synthèse de ces recommandations.

Pour citer cet article : Delannes M, et al. Radiothérapie des tumeurs intracrâniennes bénignes. Cancer Radiother (2016),
http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2016.07.029
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Tableau 2
Synthèse des recommandations pour la radiothérapie des tumeurs bénignes intracrâniennes.

Indications Volume cible/dose T/dose par fraction Technique Technique possible ou Technique Technique en cours
recommandée acceptable déconseillée d’évaluation

Méningiomes
Grade 1 Volume tumoral résiduel Stéréotaxie Radiothérapie Radiochirurgie Hypofractionnement
postopératoire ou total si traitement RCMI (faisceaux fixes conformationnelle si ≥ 35 mm
exclusif ou dynamiques) avec tridimensionnelle Ou si ≤ 3 mm voies
Dose : 50,4–54 Gy, 1,8–2 Gy/fraction guidage par l’image avec imagerie portale optiques
ou 12–15 Gy/1 séance ou guidage par l’image
Grade 2 Volume tumoral initial ± boost Volume Stéréotaxie Radiothérapie Radiochirurgie Hypofractionnement
tumoral résiduel + marge 0,5 à 1 cm RCMI (faisceaux fixes conformationnelle si ≥ 35 mm
Dose : 54–60 Gy, 1,8–2 Gy/fraction ou dynamiques) avec tridimensionnelle Ou si ≤ 3 mm voies
ou 12–15 Gy/1 séance guidage par l’image avec imagerie portale optiques
ou guidage par l’image
Grade 3 Volume tumoral initial + marge 1 à RCMI (faisceaux fixes Radiothérapie Radiochirurgie Escalade de dose
2 cm ou dynamiques) avec conformationnelle exclusive au-delà de 60 Gy
Dose : 60 Gy guidage par l’image tridimensionnelle
2 Gy/fraction Stéréotaxie avec imagerie portale
ou guidage par l’image
Schwannomes Volume tumoral total si traitement Stéréotaxie fractionnée Radiothérapie Radiochirurgie
exclusif, ou résidu postopératoire RCMI (faisceaux fixes conformationnelle si ≥ 35 mm
Dose : 50 Gy ou dynamiques) avec tridimensionnelle
2 Gy/fraction guidage par l’image avec imagerie portale
ou 12–13 Gy/1 séance ou guidage par l’image
ou 25 Gy/5 f
Adénomes Volume tumoral total si traitement Stéréotaxie Radiothérapie Radiochirurgie Hypofractionnement
hypophysaires exclusif, ou résidu postopératoire, ou conformationnelle si ≤ 3 mm voies
selle turcique tridimensionnelle optiques
Dose : 45–50 Gy, 1,8–2 Gy/fraction avec imagerie portale
ou 12–18 Gy/1 séance ou guidage par l’image
RCMI
Craniopharyngiomes Volume tumoral total si traitement Stéréotaxie Radiothérapie Radiochirurgie RT adaptative
exclusif, ou résidu postopératoire conformationnelle si ≤ 3 mm voies Hypofractionnement
Dose : 50–54 Gy tridimensionnelle optiques
1,8–2 Gy/fraction avec imagerie portale
Pas de consensus de dose en séance ou guidage par l’image
unique RCMI
Paragangliomes Volume tumoral total si traitement Stéréotaxie Radiothérapie Radiochirurgie
exclusif, ou résidu postopératoire RCMI (faisceaux fixes conformationnelle si ≥ 35 mm
Dose : 45–50,4 Gy ou dynamiques) avec tridimensionnelle
1,8–2 Gy/fraction guidage par l’image avec imagerie portale
ou 13,6–17,3 Gy/1 séance ou guidage par l’image

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