60 - Boulpat Service
60 - Boulpat Service
sommaire
n°60
Boulangerie
■ PROBLÈMES DE PANIFICATION 3
RÉDACTION - Intérêt de l’autolyse 3
INBP
150, boulevard de l'Europe - Conservation du pain par temps humide 4
BP 1032 - Ecaillage de la croûte 4
76171 Rouen cedex - Cloquage des pains en pousse contrôlée 5
Tél : 02 35 58 17 77 - Fabrication d’un pain sans additif 6
Fax : 02 35 58 17 86
Web : www.inbp.com
E-mail : [email protected]
■ RECETTES 6
- La pâte à écriture 6
- Le pain d’épices 6
RESPONSABLE DE LA RÉDACTION
■ MATÉRIEL 7
Gérard BROCHOIRE
- Pétrin spirale et pétrin axe oblique 7
■ RÉGLEMENTATION 7
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
- Scarification de la pâte 7
Gérard BROCHOIRE, André FERRY, Fabrice GUERMON-
PREZ, Frédéric LANDGRAF, Jean-Claude MISLANGHE, Alain
NETTER, Catherine STEPHAN Boulangerie-pâtisserie
■ RÉGLEMENTATION 8
- Mise en conformité du matériel 8
- Ouverture d’un rayon traiteur 10
ABONNEMENTS
S.O.T.A.L. ■ HISTORIQUE 12
27, avenue d'Eylau
75782 PARIS cedex 16 - Le croissant 12
Tél. 01 53 70 16 25
Pâtisserie
■ ASPECTS PRATIQUES 13
Éditeur : S.O.T.A.L. - Meringue italienne 13
Société d'Edition et de Publication
"Les Talemeliers"
- Conservation d’une pièce artistique 13
Directeur de la publication : Jean CABUT - Masquer un présentoir gâteau en polystyrène 13
N° CPPAP : 57846 - Critères microbiologiques de la crème pâtissière 14
Imprimeur : ■ RÉGLEMENTATION 14
La Loupe Quebecor SA
28240 La Loupe - “Guide de bonnes pratiques d’hygiène
en pâtisserie” 14
Questions
boulangerie
sélection des demandes les plus fré - Un numéro à retenir : le 02 35 58 17 70, du lundi au vendre-
di de 9 h à 18 h (11 mois/an).
quentes, regroupées dans 3 grandes
classes : boulangerie, boulangerie-
pâtisserie et pâtisserie. Le sommaire
ci-contre offre un aperçu général de
ces questions.
Problèmes de panification
En fin de pétrissage ma pâte se déchire :
que faire ? Mes baguettes sont cintrées :
comment y remédier ? Quand peut-on re-
courir à l’autolyse ?
Nous avons volontairement regrouper ces trois ques-
tions. L’autolyse qui a pour but d’assouplir les pâtes est
une méthode de travail remise au goût du jour. Il est - les grignes sont moins ouvertes,
judicieux d’y recourir pour pallier les problèmes d’excès - les pains sont trop ronds,
de force rencontrés de plus en plus fréquemment en - les pains ont une croûte dure.
boulangerie. Tous ces défauts seront atténués par l’autolyse. Cette
opération permet une dégradation enzymatique naturel-
De nos jours, les variétés de blé cultivées sont de qua- le de la pâte, à condition que celle-ci ne renferme ni levu-
lité supérieure, principalement due à un taux de pro- re, ni sel. Il faut donc procéder de le façon suivante :
téines (gluten) plus élevé. Les techniques de mouture - faire le frasage habituel avec farine et eau, vérifier la
permettent l’obtention de farine de bonne qualité et l’in- consistance et corriger si nécessaire avec un apport
corporation de correcteurs (gluten, acide ascorbique) d’eau ou de farine ;
par les meuniers et les boulangers augmente encore la - arrêter le pétrin pendant 20, 30, 40 minutes selon l’ef-
force qui faisait défaut autrefois. ficacité souhaitée ;
- incorporer, après cette période d’autolyse les derniers
Les conséquences de cette nouvelle qualité sont nom- ingrédients habituels (levure, améliorant, pâte fermen-
breuses en panification : tée, sel) et continuer la fabrication de façon classique.
- les pâtes se lissent plus difficilement en fin de pétrissage,
- on rencontre des problèmes de déchirure au passage Théoriquement une autolyse augmente le process de 20
dans les machines de pesage, boulage, façonnage, à 30 minutes, voire 40 minutes. Mais dans la mesure où
- au façonnage, les pâtons s’allongent plus difficilement, l’autolyse va faciliter par la suite les différentes étapes
- les pâtons rétrécissent à la sortie de la façonneuse, de panification, la durée de fabrication sera sensible-
- les pâtes sont trop sèches, ment identique.
- la pousse en parisiens est plus difficile et plus lente,
- les ficelles et les baguettes se cintrent à la cuisson, En effet, la pâte au pétrissage est plus rapidement lisse ce
- le développement au four est plus faible, qui permet parfois d’arrêter le pétrin 2 à 3 minutes plus tôt.
Questions
boulangerie
Au façonnage, il n’est plus nécessaire de refaire un En modifiant légèrement son travail, le boulanger peut
petit rallongement manuel, ni de tirer brutalement sur retarder un peu l’échéance du ramollissement. Il doit :
les deux extrémités, d’où un gain de temps supplé- - pétrir des pâtes plus fermes,
mentaire. Enfin, la pousse à l’apprêt est plus rapide, - utiliser des améliorants à base d’acide ascorbique,
car la pâte rendue plus extensible par l’autolyse pous- - cuire à température dégressive et prolonger légère-
se plus facilement. ment la durée de cuisson,
- effectuer un bon ressuage dans un local aéré.
C’est à chacun de déterminer, en fonction de son
propre contexte, la bonne durée de l’autolyse. Pour Notons enfin qu’il existe des appareils qui servent à
cela, il faut faire des essais afin d’éviter une trop gran- déshumidifier l’atmosphère. Cet investissement peut
de dégradation qui conduirait au manque de force. être envisagé dans des régions ou des locaux particu-
lièrement humides.
Il faut aussi signaler les effets secondaires dus à l’au-
tolyse qui représentent eux aussi des avantages au
niveau du produit fini. La durée du pétrissage pouvant
être réduite, on obtient des pâtes moins oxydées. La
pâte, comme la mie, auront une teinte plus crème, plus
naturelle. Il y aura aussi moins d’échauffement de la
pâte ce qui peut être un élément important dans les
fournils chauds ou pendant les périodes estivales.
- farine fraîche (sans plancher) - utiliser une farine ayant un peu de plancher (une farine doit repo -
ser au minimum une semaine entre sa fabrication et son utilisation)
- manque d’améliorant (acide ascorbique) - utiliser un produit contenant de l‘acide ascorbique (E 300) ou
contenant des mono- et diglycérides d’acides gras (E 471)
- durée de séjour en chambre trop important - éviter des séjours en chambre de plus de 36 h
- pâte trop chaude - diminuer les températures d’eau de coulage pour obtenir des pâtes
à 22-23°C
- quantité pétrie trop importante - diminuer le litrage car le travail doit se faire rapidement
- temps de pesage, division, mise en forme, détente et façonnage, - ces temps seront réduits en diminuant le litrage
trop longs
- chargement d’un nombre de pièces trop important dans l’armoire, - entreposer au fur et à mesure les produits pour améliorer le refroi-
qui ralentit la descente en température dissement
- température de chambre trop élevée avant l’introduction du pain - régler la chambre au froid maximal dès le début du pétrissage
- excès d’humidité dans la chambre ou projection de goutelettes - diminuer l’hygrométrie ou régler le nébuliseur
- fournil très humide - ne pas laisser trop longtemps les pâtons dans le fournil
Quelques conseils supplémentaires Il faut enfin savoir que toutes les indications concernant les
températures, les hydratations, les doses d’améliorants... sont
En pousse contrôlée, la température de cuisson doit être légèrement à moduler en fonction des durées de séjour dans la chambre.
inférieure à la normale : de 5 à 10 °C de moins.
Prenons deux exemples : lorsqu’on conseille de diminuer le
taux d’hydratation, on le fera de 1% pour des séjours de 18
Réglage des températures de chambre en fonction de la durée heures, de 2% pour 36 h, de 3% pour 48 h.
du séjour : De même, on incorporera une faible dose d’améliorant pour
- environ 18 h, régler à 10-12°C pour obtenir une pousse lente et des séjours de 18 h, une dose moyenne pour 36 h, une forte
continue, dose pour 48 h.
- environ 18 à 36 h, régler à 3-5°C pour bloquer la fermentation et
programmer 5 heures de pousse à 16-18°C, On peut dire en conclusion qu’il incombe à chacun de trouver
- environ 36 à 48 h, régler à 1-2°C pour bloquer la fermentation et ses marques et de faire les bons réglages. En cas de difficul-
programmer 7 heures de pousse à 16-18°C. tés, il conviendra de reprendre point par point tous les conseils
listés ci-dessus.
Réglage de l’hygrométrie de la chambre : Pour en savoir plus sur la pousse contrôlée, se reporter au
- régler à 70-85% d’humidité pour des séjours courts (inférieurs à 24 h), Supplément technique n°58 d’octobre 1997, consacré aux
fabrications différées.
- régler à 80 - 90% pour des séjours supérieurs à 24 h.
Questions
boulangerie
Je veux fabriquer un pain sans additif. - soit sur pâte fermentée (300 g par kg de farine).
Le pointage nécessaire est alors de 45 min à 1h. L’apprêt
Comment procéder ? doit être réduit à 1h, 1h 15.
Il est courant de confondre “additif” et “améliorant”. Avec une farine de qualité, l’absence d’additif ne pose
Pour plus de clarté, définissons tout d’abord le mot pas de problème en fabrication continue. Par contre, en
“améliorant” utilisé couramment en boulangerie Il pousse contrôlée, au-delà de 15h, le travail devient plus
désigne un mélange de produits utilisés pour corriger délicat. (Pour ce type de travail, se reporter au Supplément technique n° 37
un défaut, une anomalie, pour pallier une insuffisance de février-mars 1994 et au n° 55 d’avril-mai 1997)
de qualité des farines, pour augmenter les qualités des
pâtes, leur tenue, pour colorer les pains... Recettes
Cette appellation non définie sur le plan réglementaire
regroupe en fait 3 catégories de produits :
- les additifs comme l’acide ascorbique, la lécithine, Je voudrais une recette
- les auxiliaires technologiques comme les amylases de pâte à écriture
fongiques, Pâte à écriture noire
- les adjuvants comme le gluten, le malt, la farine de
fève ou de soja. Farine T 55 100 g
Sucre glace 30 g
L’utilisation des additifs est réglementée dans l’Union Cacao en poudre 20 g
européenne par la directive 95/2 transcrite en droit fran- Eau (environ) 100 g
çais par l’arrêté du 2 octobre 97. (Pour plus de détails, se repor - - Tamiser ensemble farine, sucre et cacao.
ter au Supplément technique n°55 d’avril-mai 97 : “Les produits de panification - Ajouter l’eau et remuer à la spatule jusqu’à l’obtention d’une
à l’heure européenne”).
pâte lisse et suffisamment molle pour former un ensemble qui
s’écoule assez facilement.
Deux règles de base peuvent être rappelées. Pour obte- - Conserver sous film plastique pour éviter le croûtage dans un
nir le résultat escompté, il faut s’assurer de l’adéquation récipient de petit diamètre.
entre le défaut à corriger et l’améliorant que l’on va utili- - Ecrire au cornet sur des pains clairs en fin de pousse.
ser. Par exemple, seul le malt améliorera le brunissement
Pâte à écriture blanche
de la croûte. De plus, il faut respecter impérativement les
doses d’emploi, sous peine d’engendrer d’autres incon- Farine T55 50 g
Amidon 50 g
vénients. L’acide ascorbique, par exemple, peut amélio-
Sucre glace 50 g
rer le volume d’un pain, mais un surdosage entraînera un Blancs d’œuf 2
blocage de la pousse et du volume. - Tamiser ensemble farine, amidon, sucre et procéder de la
même façon que pour la pâte à écriture noire.
Lorsqu’un boulanger exprime le souhait de fabriquer un - Ecrire sur des pains ou des fonds de teinte brune.
pain sans additif, deux cas de figure sont à considérer :
- il utilise une farine contenant des améliorants incorpo-
rés par son meunier et ne veut plus rajouter lui-même
d’additif, Je voudrais une recette
- il veut utiliser une farine sans additif et ne veut pas en de pain d’épices
incorporer lui-même, de sorte à pouvoir bénéficier de
Ingrédients
l’appellation “pain de tradition française”.
Miel 500 g
Sucre 100 g
Dans le premier cas, le boulanger diminuera progressi- Lait 350 g
vement les doses habituelles. La plupart du temps, Œufs 3
cette réduction peut se faire sans avoir à changer la Farine de seigle T85 250 g
méthode de travail. Si quelques défaillances apparais- Farine T55 250 g
Poudre levante 40 g
sent, il faudra compenser par un changement de 4 épices 10 g
méthode : Oranges confites 100 g
- soit incorporer de la pâte fermentée de la veille conser- Zestes d’orange 2
vée au frais, à raison de 100, 150, 200 g par kg de farine,
- soit augmenter le pointage de la pâte, Réalisation
- soit donner de la force par boulage, - Faire fondre dans une casserole le miel et le sucre.
- soit travailler sur poolish représentant 20, 30, 40% de - Ajouter à ce mélange tiède le lait et les œufs.
- Mélanger les deux farines avec la poudre levante et les 4
l’eau de coulage, épices.
- enfourner des pâtons pus jeunes. - Travailler ensemble les deux appareils.
- Ajouter les oranges confites coupées en petits cubes et les
Dans le deuxième cas, le travail en tradition française zestes.
doit obligatoirement se faire : - Verser dans des moules à génoise (diam. 22) ; les remplir aux 3/4.
- Cuire 50 minutes à 170°C maximum. Descendre à 150°C à mi-
- soit sur poolish (50% de l’eau de coulage), cuisson.
- soit sur levain-levure (1/3 de la pétrissée finale),
Questions
boulangerie
Matériel Réglementation
J’hésite entre un pétrin à spirale et un A-t-on le droit d’utiliser une lame de
pétrin axe oblique. Lequel acheter ? rasoir pour scarifier la pâte ?
Le pétrin à axe oblique est un matériel très connu et La Direction générale de la concurrence, de la consom-
très répandu puisque durant plusieurs décennies, mation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dit en
c’était le seul système utilisé. L’outil est formé de deux substance, dans la circulaire DSG/SD1.B/N°8 du 17
fourches cintrées ayant une inclinaison d’environ 45 septembre 1990, que “les professionnels [industriels et
degrés par rapport à la cuve. Les vitesses de rotation artisans de la boulangerie] sont invités à prendre
du fraseur se situent aux alentours de 40-80 rotations toutes précautions propres à prévenir le type d’incident
par minute. La cuve se met en mouvement par frotte- signalé [consommatrice ayant ingéré du pain conte -
ment de la pâte sur sa paroi. nant des fragments de lame de rasoir], notamment en
abandonnant l’emploi de lames de rasoir au profit
Le pétrin à spirale est commercialisé en France depuis d’instruments tranchants du type couteau, comportant
une vingtaine d’années. L’outil en forme de “queue de une lame résistante solidement fixée à un manche”.
cochon” est positionné de façon verticale. Les cuves
sont motorisées. Les vitesses de rotation des fraseurs
varient énormément selon les marques et parfois selon
les modèles de la marque. Cela complique le travail du
professionnel qui change de matériel, car il devra ajus-
ter de nouvelles durées. Son principal intérêt réside
dans la possibilité de pétrir des quantités variables de
pâte sans nuire à la qualité du pétrissage.
Encombrement supérieur inférieur (+ vertical) Plusieurs fournisseurs proposent des produits répon-
dant à cette double exigence.
Questions
boulangerie-pâtisserie
Sur le document appelé plan collectif, figure la liste des Batteur-mélangeur 31/12/97 31/12/2000
éléments à contrôler sur ces onze machines. Il indique Laminoir 31/12/98 31/12/2000
également les dispositifs à mettre en place pour pallier Tranche-jambon 31/12/99 31/12/2000
les insuffisances éventuelles et précise pour chaque
Pétrin 31/12/2000 31/12/2000
matériel, la date-butoir de mise en conformité (la der-
nière est fixée au 31 décembre 2000). Broyeuse à amande 31/12/2000 31/12/2000
Turbine à glace 31/12/2000 31/12/2000
Où se procurer le plan collectif de mise Que doit faire le professionnel qui n’a pas
en conformité du matériel ? encore adhéré au plan collectif ?
Le plan collectif de mise en conformité du matériel est Si le professionnel n’a encore réalisé aucune démarche :
disponible auprès des fédérations ou syndicats dépar- il y a urgence. En effet, selon la loi, toutes les machines
tementaux de la boulangerie-pâtisserie. listées ci-dessus doivent être conformes depuis le 1er jan-
vier 1997, s’il n’y a pas eu d’adhésion au plan collectif.
Après lecture de l’ensemble du document, le boulan-
ger-pâtissier doit diagnostiquer chaque matériel et Si rien n’a été fait, le chef d’entreprise est actuellement
remplir les grilles d’évaluation pré-imprimées. Il conser- en infraction. Il doit donc se rapprocher au plus vite de
ve ces documents qu’il tient à disposition de l’inspec- l’inspection du travail locale (D.D.T.E., direction départe-
teur du travail, en cas de contrôle. mentale du travail et de l’emploi) pour demander d’adhé-
rer au plan collectif établi par les Confédérations natio-
Par ailleurs, il renvoie dûment signée la lettre d’adhésion nales qui lui permettra d’étaler les travaux. La DDTE
- qui figure dans le dossier -, à l’inspecteur du travail. Il reste seul juge pour accepter cette adhésion tardive.
s’engage à travers cette lettre à se conformer à cette
Questions
boulangerie-pâtisserie
Le repreneur a tout intérêt à demander un état des lieux du matériel pour bien évaluer les
Cas n°2 -
dépenses qu’il aura à faire. Cela jouera dans la négociation du prix de vente du fonds.
Le vendeur n’a pas Par ailleurs, c’est au repreneur de faire les démarches nécessaires pour se raccrocher au
adhéré au plan de plan collectif (cf question page 8 : “Que doit faire un professionnel qui n’a pas encore adhéré
mise en conformité au plan collectif ?”).
Elle doit comporter les éléments suivants : (1) Loi 94-114 du 10/02/94
- la nature et la quantité des produits transformés livrés (2) Arrêté du 26/06/74
Questions
boulangerie-pâtisserie
Deux autres points restent à évoquer lors de l’ouvertu- Mais c’était sans compter les valeureux travailleurs de
re d’un rayon traiteur. la nuit, les boulangers viennois, qui perçurent les bruits
des pioches ennemies et donnèrent l’alerte. D’aucuns
D’une part, l’artisan doit s’assurer au niveau de son rapportent même qu’en plus de donner l’alerte, ils
bail commercial que l’exercice de cette activité n’est ni auraient entrepris de percer d’autres galeries, pour
interdite, ni limitée. D’autre part, il lui faudra prévoir de surprendre l’envahisseur.
nouveaux espaces de fabrication et de vente.
Les indésirables définitivement chassés, Jean III
Deux cas sont envisageables : Sobieski qui n’était pas un ingrat, voulut récompenser
la vigilance et la bravoure des boulangers en leur
- soit il crée un espace réservé pour la fabrication et la accordant le droit de fabriquer des pains en pâte
vente dans des locaux existants. Il doit alors se repor- feuilletée, jusqu’alors privilège exclusif des pâtissiers.
ter aux conseils détaillés dans le “Guide de bonnes C’est ce que racontent les uns. Les autres affirment
pratiques d’hygiène en pâtisserie”, en particulier à que les boulangers ont voulu fêter le départ de l’as-
ceux qui concernent les matières premières (réception, saillant en faisant des petits pains en forme de crois-
stockage...), l’entretien des locaux et du matériel de sant, symbole de l’Empire turc, qui ornait son étendard.
fabrication, la vente, l’hygiène corporelle, la lutte contre
les nuisibles, ou les températures de stockage des pro- Quoi qu’il en soit, les Français durent patienter un
duits finis mis en vente ; siècle de plus avant de consommer leur premier crois-
- soit il crée un nouvel emplacement en fabrication et/ ou sant, alors pauvre en sucre et en matières grasses. Et
en vente. Il est alors vivement conseillé de se faire pour cela, il faudrait remercier Marie-Antoinette qui
assister par un hygiéniste pour réfléchir aux circuits de l’aurait introduit, voire imposé à Versailles. Mais la
fabrication et de vente, à l’organisation globale du tra- révolution ne fit qu’une bouchée de cette gâterie domi-
vail de l’entreprise, à l’implantation fonctionnelle de ces nicale, la renvoyant pour un temps aux oubliettes. Ce
nouveaux locaux, en liaison avec les entrepreneurs et sont les années folles qui l’ont ressuscitée avec bon-
les services vétérinaires. Un permis de construire est heur. Depuis, le croissant ne cesse d’égayer nos petits
parfois nécessaire. matins frileux !
Questions
pâtisserie
Les produits et le matériel utilisés pour faire une crème Aujourd’hui, les professionnels ont la responsabilité de
pâtissière doivent être d’une hygiène irréprochable. déterminer les sources de dangers éventuels de leur
Questions
pâtisserie
Pour aider les professionnels dans cette voie, la Cette méthode américaine permet :
Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie et - d’identifier et d’analyser les dangers associés aux différents
stades du processus de production d’une denrée alimentaire,
la Confédération nationale de la pâtisserie ont établi, - de définir les moyens nécessaires à leur maîtrise,
conformément à ce que suggère la directive européen- - de s’assurer que des moyens sont mis en œuvre de façon
ne, un document intitulé “Guide de bonnes pratiques effective et efficace.
d’hygiène en pâtisserie”. Ce guide, validé le 19
La directive 93/43/CEE du 14 juin 1993 relative à l’hygiène des
décembre 1997 par les administrations de contrôle denrées alimentaires fait référence à l’HACCP et les guides de
compétentes, est désormais disponible. bonnes pratiques établies par les organisations professionnelles
se fondent sur les principes de base de cette méthode.
Son objet est d’aider les professionnels à maîtriser sur
le plan de l’hygiène toutes les étapes de la fabrication
et de la commercialisation des produits de pâtisserie : Les fiches roses concernent les matières premières :
produits sucrés, semi-sucrés et/ou salés. Riche de 91 - les farines, fécules, amidon, sucres et sirops,
pages, il se compose de quatre sortes de fiches. - les œufs,
- les ovoproduits,
Les fiches vertes concernent les bonnes pratiques de - les laits, crèmes et fromages blancs,
fabrication des produits suivants : - les beurres,
- la crème pâtissière, - les fruits,
- l’éclair, - les parfums, arômes, alcools et colorants,
- la crème anglaise, - les chocolats, poudre de cacao, pâte de cacao,
- la crème fouettée (chantilly), - les épices et condiments,
- la crème au beurre, - les avant-produits,
- la meringue italienne, - les légumes,
- la génoise, - les viandes et charcuteries,
- le bavarois à la crème ou aux fruits, - les fromages,
- la glace aux œufs, - les conserves et semi-conserves,
- la mayonnaise, - les produits réceptionnés congelés.
- les sandwiches. Une annexe est consacrée à la présentation à la vente.
Les produits non répertoriés dans le guide doivent être rattachés au produit le
plus proche (ex : pour la crème mousseline, on prendra la fiche crème pâtissiè -
re comme référence).
Les fiches se composent de 3 ou 4 colonnes :
- la colonne “CCP” répertorie les points particulière-
Les fiches jaunes concernent les opérations suivantes : ment délicats que le professionnel doit maîtriser,
- la réception des matières premières, - la colonne “Dangers” indique, pour chaque CCP, les
- le stockage en réserve sèche, raisons pour lesquelles ce point à maîtriser est source
- le stockage au laboratoire de fabrication, de danger s’il n’est pas maîtrisé,
- le stockage en enceinte réfrigérée au laboratoire ou - la colonne “Moyens de maîtrise” liste les solutions pro-
en réserve, posées pour diminuer, voire supprimer les points critiques,
- la signification des dates de consommation, - la colonne “Eléments de gestion” propose au profes-
- la cuisson, sionnel des moyens de contrôle qui lui permettront de
- le refroidissement rapide, s’assurer de la bonne mise en œuvre des solutions
- la congélation ventilée - décongélation, retenues (thermomètre, minuteur)...
- les manipulations et l’assemblage de produits sensibles,
- la gestion des déchets et poubelles, La présentation claire et synthétique de ce guide en fait
- la vente et gestion des invendus, un précieux outil de travail pour le professionnel, qui en
- la livraison et le transport des produits finis, cas de contrôle, pourra justifier auprès de l’administra-
- le nettoyage et la désinfection (sols, murs et plafonds, tion qu’il se réfère à ce document. Même si l’application
plans de travail, ustensiles et machines, mains, de ce guide relève d’une démarche volontaire, on ne
- la dératisation et la désinsectisation. peut qu’encourager tous les professionnels à le lire très
attentivement. (Lire aussi la question “rayon traiteur” page 10).
Les fiches bleues concernent le milieu de travail :
- les locaux de fabrication,
- le plan de travail, Où acheter le guide ?
- les ustensiles et les machines de préparation,
Editeur SOTAL - Société Les Talmeliers
- l’hygiène corporelle,
27, avenue d’Eylau- 75 782 Paris cedex 16 (Prix : 30 francs)
- l’air et l’eau.