Introduction
Notre exposé scientifique est intitulé « La langue des belles-lettres ». J'ai choisi ce
thème, parce que, ce thème m'a beaucoup intéressé. L'objectif de notre travail est de révéler
le style des belles-lettres, ses particularités.
Notre travail scientifique est composé d’introduction, de deux chapitres , de
conclusion et de bibliographie.
1.Dans le premier chapitre nous allons présenter : La stylistique française: définition de la
stylistique et les types de la stylistique,
2.Dans le deuxième chapitre nous allons présenter : La langue des belles-lettres, ses
particularités.
On appelle «Stylistique» une branche de la linguistique qui étudie les principes du choix et
l’utilisation des moyens lexicaux, grammaticaux, phonétiques pour exprimer nos idées et
émotions dans les différentes sphères de la communication. La stylistique étudie également
les propriétés de chaque style fonctionnel, elle a pour champ d’observation le domaine entier
de la langue.
Les styles d’une langue peuvent être appliqués par parole et par écrit. C’est pourquoi en
français on distingue les styles éсrits et le style que l’on parle : le français parlé. D’autre part,
la langue écrite ne peut pas être égalée à langue des Belles-Lettres, car cette dernière peut
inclure les éléments des sujets styles très variés y compris la langue familière .
La langue de la littérature est un des aspects les plus riches de la langue nationale. Elle a une
grande importance dans la stylistique parce que aucun autre style n’emploie un vocabulaire
aussi nombreux, aussi divers, une gamme aussi riche de structures grammaticales.
De nos jours, le style des belles-lettres occupe grâce à sa fonction esthétique une place à part
dans le système des styles fonctionnels du français.
Le but de mon travail est de présenter définition de la stylistique et les types de la stylistique,
de comprendre ce que c'est la langue des belles-lettres et de montrer ses particularités.
CHAPITRE 1
La stylistique française
1.1 Définition de la stylistique.
Le terme stylistique est un dérivé du mot français style venant du latin stilus. Au XVII
siècle les gens lettrés, grammairiens, lexicographes, écrivains et poètes discutent avec
passion les problèmes de la langue et du style. Les ouvrages de Vaugelas et de Malherbe
contiennent des remarques précieuses sur la valeur stylistique des mots, locutions et des
tournures grammaticales, sur les différences sémantiques et stylistiques des synonymes.
Boileau, poète et théoricien du classicisme français, définit dans son «Art poétique» les
genres littéraires sous la dépendance du style. En effet, à chaque genre correspond son
style, c’est-à-dire des modes d’expression rigoureusement définis non seulement en ce
qui concerne la composition, mais également le vocabulaire, la syntaxe, les figures et les
tropes. Le vif intérêt que le XVII siècle porte aux problèmes de langue et de style a
grandement contribué au développement de la langue littéraire et des conceptions
stylistiques.Les plus grands écrivains et philosophes du XVIII siècle tels que Buffon,
d’Alembert, Helvèce, Condillac et autres, se sont aussi prononcés sur les problèmes
du classement des styles. Ainsi, Voltaire distingue, dans son «Dictionnaire
philosophique», le style simple et le relevé, Marmontel le simple, le moyen et le sublime,
Ferraud distingue les styles polémique, critique, satirique, badin, plaisant,comique,
marotique, burlesque. Le même auteur parle aussi du style simple ou de conversation, à ne
pas confondre avec le famillier qui a un degré de plus de liberté. Le style commence donc à
être défini non seulement comme l’ensemble de moyens d’expression selon un genre
littéraire, mais aussi en rapport avec les circonstances de l’énoncé, le milieu, les conditions de
son fonctionnement.
Au XIX siècle ce sont surtout les problèmes de la langue littéraire qui sont au centre des
discussions les plus vives. Une guerre ardente s’engage entre les classiques et les
puristes, d’une part, et les écrivains progressistes, réalistes et romantiques, de l’autre. Si
les premiers sont contre l’enrichessement de la langue littéraire et pour la limitation du
choix des moyens d’expression par des règles tyraniques, leurs adversaires, avec Stendhal et
Hugo à la tête, réclament la liberté du choix des moyens d’expression et tendent à renverser
les barrières entre la langue littéraire et la langue courante. Le problème de la langue
littéraire préoccupe les écrivains, les philosophes et les linguistes de l’époque.
Cependant au cours du XIX siècle, la stylistique ne présente que branche spéciale de la
science philologique; les études stylistiques ne touchaient que les belles-lettres et l’art
oratoire 2, tandis que les recherches stylistiques du XX siècle embrassent la langue dans toutes
ses formes, parlées et écrites.
En 1908, Albert Séchéhaye était le premier à proclamer la nécessité de considérer la
stylistique comme une branche spéciale de la philologie .En 1909, Charles Bally, représentant
de l’école saussurienne de Genève, publie son «Traité de stylistique française» où il définit
l’objet de la stylistique: «La stylistique étudie les faits d’expression du langage du point de vue
de leur contenu affectif, c’est-à-dire l’expression des faits de la sensibilité par le langage et
l’action des faits de langage sur la sensibilité».
Cependant, le philologue s’attache exclusivement à l’étude du français tel qu’on parle,
refusant l’étude de la langue des belles-lettres, du style individuel des écrivains. Comme
méthode principale de recherche stylistique, Ch. Bally recommande d’établir les différences
des formes susceptibles d’exprimer un même concept, les nuances qui colorent leur
signification commune. Le savant refuse d’envisager les phénomènes stylistiques à un point
de vue historique. Selon lui, la stylistique est appelée à étudier les faits d’expression
dans les cadres d’une seule époque, c’est-à-dire la stylistique est essentiellement
synchronique.
1.2 Les types de la stylistique
La stylistique est une branche de la philologie, ayant pour l’objet l’étude du choix et de
l’emploi des faits de langue servant à exprimer une idée, selon les circonstances de
l’énoncé.C’est une science plutôt pratique qui offre un code de règles de bon langage et
enseigne l’art de bien écrire et de bien parler. On distingue la stylistique historique
(étudie l’évolution des styles de la langue, les changements des nuances expressives
d’ordre sémantique) et descriptive (autrement dite linguistique, fonctionnelle ou bien
3
communicative) .
La stylistique descriptive a deux aspects. D’une part, elle étudie les différents styles de la
langue, c’est-à-dire les systèmes de faits d’expression, qui résultent du choix et de l’emploi de
ces faits suivant le domaine d’activité et les circonstances de l’énoncé. D’autre part, elle
s’attache à l’étude de la valeur stylistique des faits d’expression et de leurs fonctions dans les
différents styles de la langue et dans les œuvres littéraires.
C’est pourquoi, on diffère la stylistique littéraire(des belles-lettres) qui a pour l’objet l’étude
du style d’une œuvre littéraire. L’étude stylistique d’une œuvre littéraire implique l’analyse
du choix et de l’emploi des faits d’expression en rapport avec le fond, le sujet et le genre de
l’œuvre, les conceptions littéraires et esthétiques de l’auteur. Elle s’appuie donc sur
l’appareil conceptuel de la stylistique descriptive (linguistique), mais sa base théorique ne
s’y limite pas; l’étude des textes artistiques dépasse l’analyse proprement linguistique et
fait l’appel à des catégories esthétiques et littéraires, telles que: sujet, personnage,
composition, dominante compositionnelle, etc.
Il faut encore ajouter la stylistique comparée . L’objet de la stylistique comparée c’est la
comparaison des ressources stylistiques de deux ou plusieurs langues qui repose sur les
données des stylistiques dites nationales. L’étude comparée permet d’établir les
ressemblances et les divergences stylistiques entre les langues. Il y a des phénomènes
stylistiques communs à plusieurs langues. D’autre part, toute langue nationale présente
des phénomènes stylistiques qui n’ont pas leurs équivalents exacts dans une autre langue.
Pour préciser l’objet et les tâches de la stylistique,il est nécessaire de se faire une idée
nette des rapports existant entre elle et les autres branches de la science linguistique,
la phonétique, la grammaire et la lexicologie. Ces trois sciences et la stylistique étudient
la même matière, une même langue. Mais si la phonétique, la grammaire et la
lexicologie s’attachent à l’étude d’un des aspects de la langue, la stylistique en
recouvre tout le domaine (sons, mots, formes grammaticales). Parfois on dit que
Stylistique est la sœur cadette de Grammaire et de Lexicologie françaises.
1.3 Le style parlé et le style écrit
Dans le français moderne on peut distinguer d’une part le groupe de styles réunis sous le
nom de styles écrits, et de l’autre, le style qu’on parle, dit le français parlé , la langue
parlée. Il est à noter que l’épithète écrit ou parlé signale que le style en question est appliqué
de préférence par écrit ou par parole, ce qui n’exclut point le cas inverse.
Les styles écrits du français moderne sont: le style officiel, administrative ou d’affaires(dit
aussi langage de l’administration et des affaires); le style scientifique; le style des
journalistes et publicistes(dit aussi langage de la presse) 4.
Les styles que nous venons de nommer présentent des variétés (les genres) selon les
conditions concrètes de leur emploi. Par exemple, un document diplomatique, un
traité international seront rédigés bien autrement qu’un acte législatif ou un document
juridique, qui, à leur tour, seront composés d’une autre manière qu’une lettre d’affaires.
Mais, tous ces documents garderont les traits spécifiques du style officiel.
Le français parlé, lui aussi, n’est pas uniforme: on distingue la langue parlée normalisée
et la langue parlée familière .La première variété correspond en tout aux normes du
langage correct; la seconde, tout en suivant les règles essentielles, présentent souvent de
nombreuses partucularités lexicales, grammaticales et phonétiques condamnées par la
norme. Ces faits de langue sont qualifiés dans la linguistique française comme populaires.
Cependant on ne saurait parler d’un langage qui serait composé uniquement d’éléments
interdits par la norme. Les éléments dits populaires sont employés dans la conversation
courante. Leur fréquence varie suivant l’instruction et l’éducation qu’on reçues les sujets
parlants, le milieu social auquel ils appartiennent, et la situation concrète dans laquelle a
lieu la conversation.
Voir J.-M. Adam, Le style dans la langue
2
Norbert Savariau, Louis de Fontanes : La langue littéraire, Voltaire Foundation Oxford, 2002,
3
Claire Badiou-Monferran , La Littérarité des belles-lettres, 2013,
4
Voir http:/www.fabula, Boisson, Cours de stylistique, 1989/1990,
CHAPITRE 2
La langue des belles-lettres (le style littéraire).
Une langue nationale existe non seulement sous la forme des styles que nous venons
d’analyser, mais elle existe aussi sous la forme de la langue des belles-lettres.
La langue des lettres a des fonctions spéciales, elle a aussi ses traits spécifiques. Les termes
équivalents “langue des belles-lettres”, “langue des lettres”, “langue de la littérature” ont une
valeur généralisante. Ils sous-entendent l’ensemble des styles individuels des écrivains et des
poètes.
Une œuvre littéraire est appelée à cultiver le sentiment esthétique, le sentiment du beau chez
le lecteur; le fond et la forme de l’œuvre y participent. Le caractère fondamental de la
littérature c’est précisément l’influence esthétique qu’elle exerce. Aucun des styles étudiés
plus haut n’est appelé à jouer ce rôle. Cette fonction toute particulière de la littérature
détermine le choix des faits d’expression et leur emploi dans une œuvre littéraire.
L’écrivain met en œuvre les faits de la langue choisis pour exprimer son idée par des images
concrètes, par des tableaux. Pour lui la langue est un instrument qui permet de peindre la
réalité telle qu’il la conçoit selon ses conceptions, et de la transposer en images.
Quelle est la différence entre les deux manières de représenter la réalité, celle du savant et
celle de l’écrivain. “L’un prouve, l’autre fait voir et tous les deux persuadent; mais l’un le fait
par des arguments logiques et l’autre par des images” (В. Г. Белинский) .
Une autre différences essentielles entre la langue parlée et les styles écrits d’une part, et
l’expression littéraire de l’autre, c’est que les premiers sont employés dans telle ou telle
sphère de la vie, et y sont, pour ainsi dire, attaché, tandis que l’expression littéraire ne l’est
pas. Selon le milieu ou le domaine de la vie représenté par l’auteur, selon son attitude vis-à-
vis de la matière que la vie lui apporte, selon ses conceptions littéraires et esthétiques, on
trouvera dans sa langue les éléments des différents styles 4. Leur réunion dans un même
contexte, au sens étendu du mot, est propre au style littéraire.Par exemple, on sait que la
fonction de la terminologie spéciale dans un exposé scientifique est de nommer de manière
directe, exacte et précise des notions spéciales. Dans une œuvre littéraire les mêmes termes
peuvent jouer une autre fonction, une fonction toute particulière. Ils y deviennent un moyen
de peindre un milieu professionnel, ou de comprendre le caractère d’un personnage.
A partir du XIX siècle les éléments de la langue parlée deviennent de plus en plus fréquents
dans les textes littéraires. Les écrivains du XX siècle en font un usage très abondant et
introduisent dans les romans, nouvelles et pièces de théâtre des mots familiers et populaires,
n’oubliant pas de reproduire également certaines particularités de grammaire propres à la
langue parlée. L’abondance des éléments de la langue parlée dans les œuvres des
écrivains modernes est un des traits caractéristiques de la littérature de nos jours. Ce
rapprochement de la langue parlée a pour résultat le changement progressif du style
littéraire, dont nous sommes témoins.
L’emploi dans un texte littéraire du lexique et de tour grammaticaux, voire de phénomènes
phonétiques, particuliers aux différents styles de la langue, doit être justifié et motivé, ce qui
n’est possible que si l’auteur possède la langue en perfection, dans toute sa variété.
Il est à noter qu’un fait d’expression remplissant sa principale fonction dans le style de la
langue auquel il est essentiellement propre, en assume une autre lorsqu’il surgit sous la plume
d’un écrivain dans une œuvre littéraire. Il est employé avec une intention esthétique, il y sert
à créer des images.
On sait, par exemple, que la fonction de la terminologie spéciale dans un exposé scientifique
est de nommer de manière directe, exacte et précise des notions spéciales. Dans une œuvre
littéraire les mêmes termes peuvent assumer une autre fonction. Ils y deviennent un moyen
de peindre un milieu professionnel, de prêter à un personnage une manière de parler qui le
marquerait comme appartenant à ce milieu, ou qui permettrait de comprendre son caractère.
Ainsi le même fait de langue peut remplir des rôles bien différents, dans la langue d’un savant
et dans celle d’un bon écrivain.
Une seule et même œuvre littéraire réunit parfois des éléments particuliers aux styles les plus
divers. Ainsi Balzac, dont le vocabulaire est, comme on le sait, extrêmement riche, introduit
dans un même roman (“Les illusions perdues”), des termes techniques, des mots et
expressions d’un jargon professionnel, des formules usitées dans les affaires, sans oublier les
éléments expressifs de la langue parlée, et même les dialectismes.
A partir du XIXè siècle les éléments de la langue parlée deviennent de plus en plus fréquents
dans les textes littéraires. Les écrivains du XXe siècle en font un usage très abondant et
introduissent dans les romans, nouvelles et pièce de théâtre des mots familiers et populaires
n’oubliant pas de reproduire certaines particularités de grammaire propre à la langue parlée.
L’abondance des éléments de la langue parlée dans les œuvres des écrivains modernes est un
des traits caractéristiques de la littérature de nos jours.
Du fait que l’expression littéraire est non seulement intellectuelle mais affective aussi,
l’emploi des mots au sens figuré prend une très grande importance et envergure.
Nous avons eu que le style officiel ne souffrait pas ‘emploi des tropes; qu’un exposé
scientifique n’y recourait que rarement; que la langue parlée abondait en expressions imagées
usuelles, toutes faites, employées avec le sentiment du “déjà vu”.
Les tropes en tant que créations individuelles, inédites, apparaissent parfois dans les écrits des
publicistes, ce qui rapproche leur style de celui des œuvres littéraires. C’est dans la langue des
écrivains que ce fait de style devient un des moyens efficaces de peindre des tableaux de la
vie et faire les portraits des personnages. Ils aident à faire mieux voir les choses représentées,
à les apprécier. Les tropes traduisent aussi les sentiments de l’auteur. Les tropes ont dans le
style littéraire une valeur esthétique.
Les tropes varient d’aspect et de fréquence dans les œuvres de différents auteurs. Les uns les
emploient rarement et même les évitent. Les autres, au contraire, les multiplient. On n’a qu’à
citer les noms de Stendhal qui n’aime guère les tropes, et de V. Hugo qui a une prédilection
pour le langage imagé.
Les différents styles du français présentent une certaine gradation de l’individuel dans le
choix et emploi des moyens d’expressions.
L’individuel est rigoureusement banni du style officiel, la dépersonnalisation est son signe
distinctif.
Le style d’un exposé scientifique n’est plus impersonnel mais l’individuel dans la manière
d’écrire et de parler ne lui est pas nécessairement propre.
Le style des journalistes et publicistes est encore un cas à part: cette fois aussi, il occupe une
place intermédiaire entre les autres styles écrits et l’expression littétaire. Certains genres, tels
l’éditorial ou le pamphlet, portent souvent la marque de la manière individuelle de l’auteur.
Mais ce caractère individuel n’est point un des traits distinctifs de tous les genres d’articles de
journaux.
Quant à une œuvre littéraire, la dépersonnalisation du style serait un de ses plus grands
défauts. L’absence de banalité dans le choix et l’emploi des faits d’expression est une des
conditions les plus importantes pour qu’une œuvre littéraire soit une vraie œuvre d’art.
L’originalité du style est un des critériums de sa valeur.
2.1 Les particularités stylistiques des belles –lettres.
Plus haut nous avons remarqué qu’il ne fallait pas confondre le style des belles-lettres, la langue de la
littérature avec la notion de la langue littéraire. Un écrivain peut utiliser dans ses œuvres non
seulement les moyens conformes à la norme littéraire (= meilleur modèle de la langue
nationale), mais aussi les faits condamnés par cette norme (langage populaire, argotique)
nécessaires pour mieux peindre ses personnages, leur milieu. De cette façon on peut constater
que la fonction essentielle du style des belles-lettres est la fonction esthétique: tous les
moyens y sont appelés à remplir cette fonction, à créer un système d’images. Ses traits
stylistiques sont donc: caractère imagé, expressivité, affectivité visant des buts esthétiques 5.
L’existence du style de la communication littéraire est souvent contestée, notamment, parce
qu’on peut y rencontrer les éléments de tous les autres styles écrits et parlés. Pourtant, il
serait faux d’affirmer que ce style soit un style mixte. Tous les moyens empruntés aux autres
styles y sont motivés par la fonction esthétique. En plus ce n’est pas le style lui-même qui est
emprunté mais seulement certains éléments qui en portent la marque.
Le style des belles-lettres représente lui aussi un système de moyens d’expression résultant du
choix conscient des écrivains. L’écrivain met en œuvre les faits de la langue choisis pour
exprimer son idée par des images concrètes, par des tableaux. Pour lui, la langue est un
instrument qui permet de peindre la réalité telle qu’il la conçoit et de la transporter en
images.
La langue de la littérature est un des aspects les plus riches de la langue nationale. Aucun
autre style n’emploie un vocabulaire aussi nombreux, aussi divers, une gamme aussi riche de
structures grammaticales.Un écrivain utilise largement tous les tropes existants qui sont pour
lui un moyen efficace de peindre des tableaux de la vie, de faire les portraits des personnages,
de traduire ses sentiments et susciter ceux du lecteur. Un bon écrivain possède sa manière
individuelle d’écrire, son style. Il renouvelle les images, crée de nouveaux procédés
expressifs. L’originalité du style est un des critères d’une vraie œuvre d’art, d’un véritable
littérateur. Les écrivains contribuent largement à l’enrichissement et au perfectionnement de
la langue nationale.
De cette façon, le style des belles-lettres occupe grâce à sa fonction esthétique une place à
part dans le système des styles fonctionnels du français.
4
Cf. Ch. Bally, Traité de stylistique française
5
Cf. E.S. Karabétian, Histoire des stylistiques
2.2 Des exemples d'analyse de style des belles-lettres
Le style des belles-lettres a des caractéristiques clés : ce sont l'imagerie et l'expressivité,
l'adjectif, la métaphore, le pronom, le symbole, l'ironie, l'exagération, la personnification,
l'omission, la combinaison, la remise, le déni, l'intersection, le contraste, l'homogénéité, la
subtilité, la deviation, etc. .
Par ex.
1. …La pluie cessa aussi brusquement qu’elle avait commencé le matin à l’aube, et un soleil
impitoyable perça entre les arbres dans une trouée de nuages noirs. La forêt baignait dans
une atmosphère moite de serre chaude, si riche de vie qu’on croyait voir cette végétation des
premiers âges de la terre croître et se boursoufler comme ces fleurs dont les films de
laboratoire nous montrent, accélérée, l’éclosion monstrueuse. La jungle est terrible comme la
mer ". L’adieu au roi,( P Schoendoerffer)…
- Adjectifs - des nuages noirs, une riche vie,
- Métaphores – un soleil impitoyable, l’éclosion monstrueuse
- Comparaison – 1.La jungle est terrible comme la mer.
2. La terre croître et se boursoufler comme les fleurs.
- Adverbe – brusquement,
2. …Sous un ciel étoilé, entre deux étoiles filantes, se balançaient majestueusement les
branches d'un olivier centenaire aux couleurs soyeuses.
Au loin comme des petits soldats bien alignés, on pouvait deviner des plants de lavande, aux
senteurs suaves, que la petite bise poussait jusqu'à nos narines.
Comme si nous assistions au concert, en bruit de fond, les grenouilles rivalisaient dans les
gammes avec les cigales.
pendant que les fourmis en rang bien aligné, vaquaient à leurs occupations transportant à
grand mal, un grain de blé ou un cadavre, en prévision de leurs réserves hivernales.
Et comme par enchantement le spectacle devint grandiose, lorsque les lucioles, se sont mises
à briller de tous leurs feux…
- Adjectifs – un ciel étoilé, un olivier centenaire, aux senteurs suaves,les réserves hivernales
- Métaphores – étoiles filantes, la petite bise
- Comparaison – Comme des petits soldats,
- Adverbe – par enchantement, majestueusement
3. …Dans le port, rien que le très léger bercement des tartanes le long du quai et l’insensible
clapot de l’eau qui remue à peine. Parfois un bruit d’amarre qui se raidit ou le frôlement
d’une barque le long d’une coque. Les bateaux, les pierres, la mer elle-même semblent
dormir sous le firmament poudré d’or et sous l’œil du petit phare qui, debout sur la jetée,
veille sur son petit port…
- Adjectifs – le léger bercement, son petit port
- Métaphores – l’insensible clapot, un bruit d’amarre, le firmament poudré d’or, l’œil du petit
phare
- Comparaison – les bateaux, les pierres, la mer elle-même semblent dormir
Conclusion
En faisant notre recherche scientifique nous sommes arrivé à la cocnlusion que :
le style littéraire a ses particularités à lui, qui le distinguent de tous les autres styles:
1) fonction esthétique
2) rôle particulier des faits de langue comme matière servant à créer des images et tableaux
de la vie
3) réunion éventuelle des éléments de tous les styles de langue
4) emploi plus ou moins fréquent de tropes individuels
5) qualités de style individuel
Dans les ouvrages de stylistique, on confond souvent la notion de norme (ou langue)
littéraire avec celle de langue des belles-lettres (ou style littéraire); ces deux notions sont
alors désignées indifféremment par le terme langue littéraire.
Nous savons maintenant que la norme (ou langue) littéraire est la base de toutes les formes
concrètes que prend la langue nationale (langue parlée, style officiel, style scientifique, style
des journalistes et publicistes ou langue des belles-lettres).
Les dialectismes, les mots de jargon, les mots vieillis, les néologismes et les emprunts non
assimilés, ainsi que les mots et expressions, les faits de grammaire et de phonétique, on les
voit figurer dans les œuvres littéraires.
En conclure, je veux dire que le style littéraire ou la langue des belles-lettres est un un grand
rôle dans la stylistique et que sans cela, la littérature et la parole humaine en général seraient
ennuyeuses et inintéressantes.
Bibliographie
1. Charles Bally -Traité de stylistique française
2. Claire Badiou-Monferran : La Littérarité des belles-lettres
3. E.S. Karabétian, Histoire des stylistiques
4. J.-M. Adam, Le style dans la langue
5. Norbert Savariau, Louis de Fontanes : La langue littéraire
Sitographie
1. https://manualzilla.com/doc/6499039/o.v.-stan%D1%96slav-stylistique-fran%C3%A7aise.-
cours-th%C3%A9orique-et?page=2
2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Belles-lettres_(litt%C3%A9rature)#L'enseignement
3. https://pandia.ru/text/78/125/15556.php