CHANEZ 978n443r847remv676ot TH
CHANEZ 978n443r847remv676ot TH
Mr Brice CHANEZ
Le 18 mai 2018
Décrypter les mécanismes qui régulent la cascade métastatique aboutissant à la formation de métastases,
principale cause d'échec thérapeutique chez les patients atteints de cancer, est primordial et conditionne le
développement de nouvelles approches thérapeutiques. La migration et l’invasion des cellules tumorales
sont requises pour l’étape de dissémination vasculaire. Les microtubules (MT), un constituant important du
cytosquelette contribue à la division cellulaire ce qui en fait une cible thérapeutique de choix en onco-
hématologie. Dans les cellules en interphase, l’extrémité " + " des MT explore le cytoplasme et s'ancre aux
structures cellulaires périphériques. Durant ma thèse, j'ai essayé de comprendre comment les protéines
régulant l’extrémité « + » des MT (+TIP), leur dynamique et l’ancrage à la membrane, contribuent à la
migration cellulaire et à la dégradation de la matrice extracellulaire. Nous avons d'abord évalué l'impact
d'un nouvel agent thérapeutique dépolymérisant les MT, l'éribuline, sur la migration de cellules de cancer
du sein. A doses infracytotoxiques, l’éribuline induisait une diminution de la vitesse de croissance et un
défaut de capture des MT au cortex cellulaire, entrainant la perturbation de la migration en réponse à un
stimulus chimiotactique. Des concentrations croissantes d'éribuline entrainaient la dissociation progressive
des +TIP EB1, CLIP170 et ch-TOG de l'extrémité + des MT et que la dissociation de la tubuline polymérase
ch-TOG précédait la perte des autres +TIP. Nous avons finalement démontré que la déplétion de ch-TOG
affectait la croissance, la capture des MT et la migration cellulaire, de la même manière que l'éribuline.
Nous proposons donc que les effets de l'éribuline sur la dynamique des MT et la migration cellulaire, soient
médiés par son action sur l'extrémité " + " des MT et le déplacement de ch-TOG.
Dans un deuxième temps, nous avons examiné le rôle des +TIP dans la dégradation par les cellules
tumorales de la matrice extracellulaire, une étape précoce de l'invasion médiée par le biais de protrusions
riches en actine et spécialisées dans la dégradation matricielle, les invadopodes. Nous avons identifié par
déplétion systématique des +TIP avec des siARN spécifiques, qu'EB1 et deux de ses partenaires, APC et
ACF7, régulaient négativement l’assemblage et l’action des invadopodes, dans les lignées tumorales
mammaires MDA-MB-231 et MCF10A+TGFβ. L'inactivation d'autres partenaires d'EB1 comme CLASP1
et 2, et CLIP170 ne modifiaient pas les capacités de dégradation des cellules. Ces résultats montrent que
les différents partenaires d'EB1 ont des effets différents dans la formation des invadopodes. Ils laissent
aussi entrevoir l'existence d'un complexe fonctionnel incluant EB1, APC et ACF7, dont le rôle est démontré
dans la capture des MT et la migration dirigée, et qui participerait à la régulation négative des invadopodes.
Il sera important d'en définir le mode d'action. En parallèle, nous avons mis en place une approche
protéomique systématique pour identifier de nouveaux acteurs de la formation des invadopodes. Nous
avons exprimé la protéine TKS5, spécifique et indispensable à l’action des invadopodes, fusionnée à la
biotine ligase BirA dans les cellules de cancer du sein ; puis identifié par biotinylation de proximité in situ,
les voisins proches de TKS5, au sein de l'invadopode. Nous avons validé cette approche et identifié de
nouveaux partenaires, dont une protéine associée aux MT. L'optimisation de cette approche pourra
permettre de valider la présence ou non de protéines candidates, notamment les +TIP, au sein de
l'invadopode, et apporter des précisions sur leur mode d'action.
Au total, les +TIP, par la régulation de la dynamique des MT, interviennent dans différentes étapes de la
cascade métastatique et développer des stratégies ciblées contre ces acteurs pourrait être pertinent dans la
prise en charge du cancer du sein.
Abstract
Identifying new mechanisms involved in metastatic spread, which is the leading cause of patient treatment
failure in oncology, is one of the major challenge for modern cancer science, and a prerequisite for the
development of new treatments. Cell migration and invasion are required for reaching and spread through
vessels. Microtubules (MT), a major element of the cytoskeleton, are well known for their contribution to
cell division and constitute one of the main targets for chemotherapy in onco-hematology. In interphase cells,
MT grow radially from the centrosome, their dynamic + ends exploring the cytoplasm until reaching and
anchoring at peripheral cellular structures.
During my thesis, I have aimed to understand whether MT-associated proteins of the +TIP (+ end tracking
protein) family, which are major regulators of MT dynamics and anchoring, contribute to two essential steps
of metastasis: cell migration and degradation of the extracellular matrix.
We have first investigated the impact of eribulin, a new MT targeting agent, upon the migration of breast
cancer cells. We have observed that infra-cytotoxic doses of eribulin, which do not unpolymerize MTs, led
to reduced MT growth rate and defective MT capture at the cell leading edge, leading to disturbed
chemotaxis. Increasing doses of eribulin led to progressive loss of the EB1 and CLIP170 +TIP proteins from
MT +ends. We have however observed that, at the lowest concentrations used, the loss of the ch-TOG tubulin
polymerase from +ends preceded the loss of other +TIP. We have finally shown that ch-TOG silencing
mimicked the effects of eribulin low dose eribulin treatment on MT growth rate, MT capture and directed
cell motility. Thus, we propose that effects of eribulin on MT dynamics and cell migration are mediated by
its impact on MT + end and ch-TOG displacement.
We have then addressed the role of +TIP in breast tumor cell extracellular matrix degradation, an early step
of invasion mediated by invadopodia, actin-rich cell protrusions specialized in matrix degradation. We have
evaluated the contribution of EB1 and EB1-associated proteins to invadopodia assembly/disassembly cycle,
using specific siRNAs. We found that the knockdown of EB1 and of two of its partners, the APC tumor
suppressor and the ACF7 spectraplakin, was associated with increased matrix degradation and a higher
number of precursor and mature invadopodia, in both MDA-MB-231 breast tumor cells and TGFβ-treated
MCF10A mammary cells. On the contrary, EB1 binding proteins CLASP1 and 2 and CLIP170 had no impact
on matrix degradation. These results show that EB1-associated proteins have distinct roles in invadopodia
regulation. They also suggest that EB1-APC-ACF7 complex, whose function was already shown in MT
capture and directed cell migration, could be involved in regulating invadopodia function. The exact
mechanism by which this complex represses invadopodia remains to be addressed. In parallel, we
implemented an original proteomic approach in order to systematically identify proteins that contribute to
invadopodia. We constructed and expressed a protein fusing TKS5, a protein localized to invadopodia and
required for their assembly, and the biotin ligase BirA in invasive breast carcinoma cells. We then identified,
through in situ proximity biotinylation, close partners of TKS5 within invadopodia. We have identified
known TKS5-associated protein, validating the approach, and novel TKS5 partners, including a MT-
associated protein, which represent novel potential mediators of invadopodia function. When optimized, the
technique might also serve to validate candidate proteins including +TIP in invadopodia, and thus contribute
to deciphering their mode of action.
To conclude, +TIP, through their impact on MT dynamics, contribute to several steps of the metastatic
cascade, and might thus represent relevant therapeutic targets within metastatic breast cancer curative
strategy
Remerciements
Durant toute cette thèse j’ai beaucoup appris. D’abord du savoir scientifique et de la
rigueur dans la recherche mais également beaucoup du monde humain de la science. Je ressors
enrichi de toutes ces expériences qui seront bien évidemment à poursuivre !
Je remercie tout d’abord le Dr Ali Badache pour son accueil, sa confiance et ses
encouragements tout au long de ces presque 5 années dans son équipe (plus long que mon
internat, si si !). Merci Ali pour cet encadrement à la fois libre et rigoureux sur le travail,
pour les discussions faciles et pertinentes et les corrections de mes écrits toujours en
dernière minute.
Je remercie chaleureusement le Dr Pascal Verdier-Pinard pour son encadrement dès le
début de mon aventure scientifique et microtubulesque. J’ai acquis des bases solides pour
la suite.
Un grand merci au Dr Sylvie Thuault pour avoir su tout de suite co-encadrer ce projet
tout en développant le pôle invasion de l’équipe. Merci pour ton efficacité et ton
pragmatisme qui ont bien fait avancer les choses.
Merci au Pr Gonçalves pour ses conseils, sa disponibilité et son soutien tout au long de
ce projet. Et merci d’avoir accepté (encore) de faire partie de mon jury de thèse.
Merci aux Dr Anne Blangy et Karine Monier pour s’être intéressé à ce projet et avoir
accepté de l’évaluer en tant que rapporteurs (et encore désolé du retard du manuscript).
Merci au Dr Olivier Trédan d’avoir accepté de siéger à ce jury et de prendre le temps de
s’intéresser à ce travail pour me donner sa vision médico-scientifique en tant
qu’examinateur.
Merci aux Dr Arnault Sergé et Olivier Destaing pour avoir donné leur avis et critiqué
l’avancement de mes travaux au cours d’un comité de thèse très enrichissant.
Merci au Pr Jean-Paul Borg pour son accueil et son soutien au sein du CRCM et plus
globalement merci à tous ceux que j’ai pu côtoyer, avec qui j’ai pu échanger sur des sujets
scientifiques ou non au sein du centre, comme quoi un médecin peut s’intégrer chez les
scientifiques !
Merci au Pr Viens pour son soutient tout au long de ce projet de thèse.
Merci à Aurélie et Habib, mes deux co-thésards et soutiens de tous les jours, vous
m’avez énormément apporté et appris durant ce bout de chemin fait ensemble, que ça
continue ! Merci à Danièle Salaün pour son aide, sa bonne humeur et l’actu
humoristique/culinaire et d’art contemporain (entre autres) quotidienne.
Merci à Sylvain et Philippe les deux comPEREs de l’hôpital, de l’IPC, des soirées
arrosées ou couche-culotte. Merci pour votre amitié
Merci à Marie et Gabrielle mes deux co-internes de la reprise en clinique, merci de
m’avoir supporté pendant cet écriture, soutenu et permis de m’échapper du service. Sans
cela les nuits auraient été encore plus courtes ! Merci à tous mes collègues pour leur soutien,
les récupérations de gardes et d’astreintes de dernière minute …
Merci à mes amis, mes parents et à ma sœur pour leurs soutien inconditionnel
Merci à la Fondation pour la Recherche Médicale et son soutien financier durant deux
années pour me consacrer à plein temps à mes travaux.
Merci à ma Marion d’être là pour moi, pour ton soutien indéfectible surtout sur la
fin mouvementée, toi et notre petit Théliau vous êtes mes rayons de soleil.
Avant-propos
La médecine en générale et plus particulièrement l’oncologie médicale évoluent de
manière permanente au gré des nouvelles technologies, des courants de pensée mais surtout
sous l’influence des sciences du vivant. Les avancées majeures dans la prise en charge des
cancers de ces 15 dernières années émanent surtout de l’étude et du décryptage des
mécanismes mis en place par les cellules tumorales pour proliférer et se propager. Cibler ces
« hallmarks of cancer » est actuellement la manière de penser la lutte contre le cancer.
L’avènement des molécules pharmaceutiques dites ciblées et plus récemment de
l’immunothérapie en sont de parfaits exemples.
Les techniques d’étude du cancer ont également largement évolué et la palette des
« -omics » n’est plus seulement applicable à des projets biologiques strictement fondamentaux
mais tendent vers une utilisation en pratique diagnostique ou de suivi, participant à la décision
thérapeutique pour la prise en charge de nombreuses pathologies. L’accès également au grand
public de certaines techniques issues des laboratoires (séquençage de l’exome, recherche de
cellules tumorales circulantes par exemple) et plus largement la diffusion rapide des
informations scientifiques par les médias et réseaux sociaux obligent le praticien à être capable
d’avoir une analyse critique et répondre aux questions/demandes croissantes des patients.
Intégrer une thèse de science dans ma formation d’oncologue médicale était donc
assez naturel dans une optique de compréhension et d’échange avec la discipline scientifique,
de mener pleinement un projet basé sur les mécanismes fondamentaux de la dissémination
métastatique et pour permettre par la suite d’avoir une aisance dans l’élaboration de projets
de recherche translationnelle, à l’interface entre les patients et le laboratoire.
Tables des abréviations
+TIP Plus End Binding Proteins
AAA ATPase Associated with number of cellular activities
ACM Agent ciblant les microtubules
AF Adhésions focales
APC Adenomatous Polyposis Coli
aTAT a-Tubulin Acetyl Transferase 1
CD2AP CD2-Associated Protein
ch-TOG Colonic-hepatic Tumor Overexpressed Gene Protein
CLASP Cytoplasmic linker associated protein
CLIP CAP-Gly domain Containing linker protein
EB1 End Binding Protein1
EEY Motif Acide Glutaminique x2 et tyrosine
EGF Epidermal Growth Factor
EGFR Epidermal Growth Factor Receptor
ER Estrogen Receptor
FGD1 Faciogenital Dysplasia 1
GAP GTPase Activating Protein
GDP Guanosine DiPhosphate
GEF Guanosine Exchanging Factor
GTP Guanosine DiPhosphate
HDAC6 Histone deacetylase 6
HER2 Human Epidermal growth factor Receptor 2
HGF Hepatocyte Growth Factor
K40 Lysine 40
MAP-4 Microtubule Associated Protein 4
MT Microtubule
MT1-MMP Membrane Tethered Matrix Metalloproteinase 1
NADPH Nicotinamine Adenin Dinucleotid Phosphate
NogoB Neurite Outgrowth Inhibitor B
PR Progesterone Receptor
ROS Reactive Oxygen Species
TEM Transition Epithélio-Mésenchymateuse
TGFb Transforming Growth Factor béta
TKS4 Tyrosine Kinase Substract with 4 SH3 domains
TKS5 Tyrosine Kinase Substract with 5 SH3 domains
TTL Tubulin Tyrosine Ligase
XMAP215 Xenopus Microtubule Assembly Protein
TABLE DES MATIERES
LE CANCER DU SEIN, UN MODÈLE PERTINENT POUR L'ÉTUDE DES PHÉNOMÈNES
MÉTASTATIQUES ........................................................................................................................................................ 1
TROISIEME PARTIE : ETUDE DES PROTÉINES COMPOSANT LES INVADOPODES PAR UNE
TECHNIQUE DE PROTÉOMIQUE GLOBALE ...................................................................................................... 168
1
Épidémiologie du cancer du sein
Le cancer du sein est actuellement le premier cancer touchant les femmes adultes
dans le monde, avec une incidence de 1,7 million de nouveaux cas par an ce qui représente un
diagnostic toutes les 18 secondes. Cette incidence est soumise à des disparités nationales avec
des taux élevés dans les pays les plus développés (92/100000 aux USA, 94,7/100000 en
France) et des taux moindres dans les pays moins industrialisés (27/100000 en Afrique). Une
augmentation d’incidence avait été observée entre 1980 et 2000 (+2,7% par an) mais celle-ci
semble en recul ces 10 dernières années (-1,5% de 2000 à 2012). Le cancer du sein est
également la première cause de mortalité par cancer dans le monde avec 500000 de décès par
an ce qui correspond à 15% des décès par cancer, tous cancers confondus (Siegel et al., 2014)
En France 54000 nouveau cas sont diagnostiqués chaque année, avec 78% des
cancers du sein décelé chez des femmes de plus de 50 ans et un âge moyen au diagnostic de
63 ans. Cependant 20% des cas touchent des femmes des moins de 50 ans, montrant une
maladie hétérogène et soumise à des facteurs de risques hormonaux, environnementaux et
génétiques.
Il s’agit du cancer le plus fréquent et la première cause de mortalité par cancer chez
la femme en France, avec 12000 décès imputables en 2012, ce qui en fait un problème majeur
de santé publique (2013) (Figure 1).
Depuis 2005 l’incidence et la mortalité annuelle baisse en moyenne de 1,5% par an.
Actuellement la majorité des cancers du sein est décelée avant qu’ils ne forment des
métastases avec en moyenne 15% (2-34%) de patientes présentant une maladie métastatique
d’emblée. Cependant l’on considère qu’un tiers des patientes vont rechuter et développer une
maladie métastatique.
2
Figure 1 : Vue globale de la mortalité par tumeur solide en France en 2015 (estimation) classée
par sexe et évolution de l’incidence et de la mortalité du cancer du sein sur les 30 dernières années
Le cancer du sein reste le cancer le plus meurtrier chez la femme (figure du haut) et son évolution
durant les 30 dernières années a vu son incidence augmenter par les politiques publiques de dépistages avec
cependant une diminution constante du taux de mortalité annuelle (figure du bas).
La mortalité consécutive au cancer du sein est fonction du stade auquel il est décelé
: la survie à 5 ans des maladies localisées au sein sans envahissement ganglionnaire avoisine
les 95%, ce taux chutant à 80% lorsqu’un envahissement ganglionnaire régional est présent
(Ma and Jemal, 2013;) (Figure 2). Actuellement les malades atteintes de métastases pour un
cancer du sein peuvent bénéficier d’une survie prolongée mais seulement 20% des patientes
auront une survie supérieure ou égale 5 ans et une guérison au stade métastatique reste
exceptionnelle (Figure 2).
Il est donc primordial de développer des outils pour prévenir cette progression
métastatique et cela passe d’abord par une meilleure compréhension des processus
biologiques relatifs à la cellule tumorale métastatique.
3
Survie depuis le Survie à Intervalle
Stades Cliniques
diagnostic 5 ans (%) de confiance
Au diagnostic 58.1 57,0 -59,1]
Tous stades
confondus Si vivant à 3 ans 73.0 71.6 -74.3]
Figure 2 –Survie spécifique à 5 ans pour le cancer du sein selon le stade clinique
Le graphe montre le pourcentage de survie tous stades confondus et associé à chaque stade de la maladie
(localisé au sein, localement avancé avec envahissement ganglionnaire et métastatique). Le
pourcentage est estimé à trois périodes : au diagnostic (bleu ciel), à 1 an du diagnostic (bleu-gris) et à
3 ans du diagnostic (bleu foncé). Les données numériques (tableau) sont exprimées en pourcentage
dans le tableau avec l’intervalle de confiance 95%, pour les périodes diagnostic et à trois ans. Données
issues des registres américains du SEER (Surveillance, Epidemiology, and End Results Program),
données issues de la période 1998-2013.
https://seer.cancer.gov/csr/1975_2014/browse_csr.php?sectionSEL=4&pageSEL=sect_04_zfig.11.html
4
Stratégies de prévention de la maladie métastatique
a. Le dépistage
L’invasion des cellules tumorales vers les organes régionaux ou systémique grève
donc largement le pronostic des cancers du sein (Figure 2). La principale manière de prévenir
la survenue de métastase est la détection la plus précoce possible de tumeurs encore très
localisée et peu (ou pas) invasives. Pour les cancers du sein et du colon il existe un dépistage
national proposé à toute la population sélectionnée sur un critère d'âge à risque, soit entre 50
à 75 ans.
C’est un outil efficace qui permet à terme de diminuer le nombre de décès induit
par la maladie mais également la morbidité des traitements car une maladie très localisée est
beaucoup plus aisée à opérer qu’une maladie localement avancée, voire déjà disséminée. Ce
dépistage de masse instauré dans le cadre d’une politique de santé publique est proposé
gratuitement à toutes les femmes de 50 à 74 ans. Il consiste en la réalisation d’une
mammographie bilatérale et comparative des seins tous les deux ans en absence d’anomalie.
Si une anomalie est détectée, une biopsie guidée par l’imagerie est réalisée, permettant
d’affirmer avec certitude le caractère malin ou bénin de la lésion.
Sont exclues du dépistage les femmes présentant des facteurs de risque élevés et
très élevés de cancer du sein, comme la présence d’une mutation du gène BRCA1 ou BRCA2
ou encore un antécédent personnel de cancer du sein, qui ont une prise en charge
personnalisée.
5
phénotype tumoral, l’adjonction d’une hormonothérapie et/ou d’anticorps monoclonaux anti
ErbB2 (Cardoso et al., 2016).
Ces traitements sont lourds d’effets secondaires pour les patientes et la décision de
les administrer doit reposer sur des données solides quant au bénéfice sur la réduction du
risque de récidive métastatique, synonyme de maladie incurable. En effet des données
maintenant anciennes nous rappelle que traiter des patientes non sélectionnées par
chimiothérapie adjuvante n’augmente que très peu la survie globale (7-11% et 3-7% de
bénéfice en survie globale à 10 ans pour les femmes < 50 ans et de 51 à 69 ans respectivement)
et qu’il est nécessaire de baser ces traitements sur des facteurs prédictifs forts (1998).
Parmi les carcinomes invasifs du sein, les plus fréquemment rencontrés sont les
carcinomes sans autre éléments de spécificité infiltrants dans 70% des cas (SAI,
anciennement dénommés carcinomes canalaires infiltrants) et les carcinomes lobulaires
infiltrants. Une mise à jour en 2012 a permis de spécifier leurs caractéristiques histologiques
propres (2012). S’ajoutent des formes mixtes associant les deux types histologiques, mais
également des contingents de carcinomes intra-canalaires qui doivent être décrits dans le
compte rendu anatomopathologique définitif. Il existe des formes histologiques moins
fréquentes comme les carcinomes tubulaires, mucineux, cribiliforme ou médullaire ; les
différenciations neuroendocrine ou sécrétoire sont exceptionnelles.
6
myoépithéliales situées en position basale ou péribasale qui aident à l’évacuation lactée et des
cellules souches ou progénitrices pouvant se différencier vers ces deux types cellulaires. Il
existe des stades de différenciation intermédiaire pour ces cellules qui expriment alors des
marqueurs spécifiques. Les cellules épithéliales expriment les récepteurs hormonaux aux
œstrogènes et à la progestérone, les cytokératines CK8/18 et CK19. Les cellules
myoépithéliales expriment CK5/6, CK14, CK17 et des marqueurs musculaires lisses comme
l’actine musculaire lisse et p63. Les marqueurs phénotypiques des cancers du sein sont donc
en lien avec leur origine histologique initiale.
7
Figure 3 : Représentation schématique des voies de signalisation oncogéniques du cancer du
sein et focus sur HER2.
Sous l’effet de facteurs de croissance circulants se liant à leur portion extracellulaire, les récepteurs
de la famille de l’EGFR (EGFR, HER2, HER3) mais aussi IGFR1 et les récepteurs aux œstrogènes (ER) vont
s’activer et entrainer des cascades de signalisation.
ErbB2 ou EGFR2, récepteur épithélial tyrosine kinase de la famille EGFR, ne possède pas de ligand
connu mais peut s’hétéro-dimériser avec EGFR1/HER1 ou EGFR3/HER3 activés par leurs ligands respectifs, ce
qui va entrainer une phosphorylation de sa région C-terminale et activer les voies PI3K/AKT et MAPK/MEK.
En aval de ces signaux s’opère la transcription de gènes impliqués dans la prolifération, la survie,
l’angiogenèse et la dissémination des cellules tumorales. Le récepteur aux œstrogènes est également capable
d’activer la voie PI3K et il existe des possibilités d’activation croisées des voies conduisant au caractère
oncogénique des tumeurs mammaires. La cascade de signalisation PI3K-AKT-mTOR est centrale dans la
régulation de la croissance tumorale mammaire. PTEN joue un rôle de suppresseur de tumeur, inhibant
l’activation d’AKT par PI3K. La protéine p27 est également importante car elle régule négativement le cycle
cellulaire entrainant un arrêt de la prolifération cellulaire. La cycline D1 est souvent surexprimée dans le cancer
du sein et lorsqu’elle lie p27, lève son action inhibitrice, favorisant la prolifération. La voie mTOR joue
également un rôle majeur dans l’angiogenèse et le métabolisme
La voie des MAP kinases, souvent suractivée dans le cancer du sein, est nécessaire à la survie et la
prolifération cellulaire. Il existe de nombreuses redondances et d’interactions entre ces deux voies car elles
8
peuvent être activées par le même récepteur, selon la nature du ligand. Cette caractéristique fait que les nœuds
communs aux deux voies sont des cibles thérapeutiques de choix (inhibiteur de tyrosine kinase, anticorps
monoclonaux, rapalogues) mais explique également l’émergence de résistances, lorsqu’un traitement ciblé
bloque une voie, l’autre peut prendre le relais rétablissant le potentiel tumoral.
D’après Gingras I et al. Nat Rev Clin Oncol. 2017 HER2-positive breast cancer is lost in
translation: time for patient-centered research.
9
• Le portrait moléculaire des tumeurs mammaires
Cette classification est issue de l’analyse en micro-array des transcrits issus de 8100
gènes humains (Perou et al., 2000). De cette analyse est ressortie quatre groupes de tumeurs
avec des altérations génomiques distinctes, à savoir les tumeurs avec un profil luminal A,
luminal B, de type basal et HER2 amplifié.
Ø OncotypeDx
Il s’agit d’un test basé sur une signature génomique multigènes (21 gènes
recherchés-16 relatifs au cancer et 5 contrôles) qui est recherchée par RT-PCR sur les ARNm
des tissus cancéreux inclus en paraffine. Un score de récidive est alors calculé selon
l'expression génique et les patientes sont classées en 3 groupes de pronostic différents : score
de 1 à 18, risque de récidive très bas (98% de survie à 3 ans); score de 19 à 29, risque
intermédiaire; score>30, fort risque de récidive (Paik et al., 2004). Ce test, qui a été validé
prospectivement, est actuellement recommandé par les sociétés savantes (Duffy et al., 2017)
et validé par la Food and Drug Administration (FDA) pour déterminer le risque de récidive et
10
le bénéfice prédictible de l'adjonction de chimiothérapie chez des patientes présentant des
tumeurs avec des récepteurs hormonaux exprimés (RH+) sans atteinte ganglionnaire (N-
)(Sparano et al., 2015). Le groupe de très faible risque de récidive ne semble peu ou pas
bénéficier de la chimiothérapie adjuvante alors que celui de haut risque voit son pronostic
nettement amélioré par les cytotoxiques (Paik et al., 2006). Bien qu’il existe des données en
faveur d’un rôle pronostic de Oncotype Dx également pour les cancers de type N+, RH+,
HER2- (Albain et al., 2010), il n’est pas recommandé par toutes les sociétés savantes chez ces
patientes (Duffy et al., 2017). Il a récemment été inclus dans la classification TNM initiale
(Tumor Nodes Metastases) du cancer du sein (Hortobagyi et al., 2017). La conduite à tenir
pour les risques intermédiaires reste floue et nécessite des compléments de réponses qui seront
donnés par des essais actuellement en cours (RxPONDER, NCT 01272037).
Ø MammaPrint
Il s’agit également d’un test fournissant un score génomique de risque basé sur
l'analyse en micro-array des ARNm de 70 gènes impliqué dans des étapes clé de la
cancérogenèse, y compris l'invasion, qui s'opère sur du tissu frais ou inclus en paraffine. Les
résultats classent les patientes en deux groupes pronostic : faible (<10%) et haut risque de
récidive à 10 ans. Ce test, qui a été largement validé dans des essais randomisés prospectifs
(Drukker et al., 2013; Knauer et al., 2010a, 2010b), a montré une efficacité quant à sa capacité
à changer la prise en charge des patientes vis à vis de l'administration de chimiothérapie et
s'avère coût-efficace dans plusieurs systèmes de santé. Il est recommandé par certaines
sociétés (Duffy et al., 2017) pour la décision d'administrer de la chimiothérapie aux femmes
avec un cancer du sein RH+, HER2- et avec ou sans adénopathie positive, mais la société
américaine d'oncologie (ASCO) n'a pas inclus ce test dans ses recommandations et il n'est pas
approuvé par la FDA (Duffy et al., 2017).
11
succès prospectivement dans deux études (Dowsett et al., 2013; Gnant et al., 2014). L’intérêt
de la chimiothérapie a été étudié et Prosigna a été jugé digne d’intérêt pour aider à la décision
de traiter ou non par cytotoxiques les femmes N- et N+ (Duffy et al., 2017). De plus, ce test
serait d’un intérêt particulier pour prédire les récidives tardives après hormonothérapies
(Sestak et al., 2015).
Ø uPa/PAI1
Ce score ne repose pas sur une analyse génomique mais sur l’expression d’une
protéines. C'est un biomarqueur pronostic très intéressant car il concerne une sérine protéase
(urokinase plasminogen activator) et son inhibiteur (plasminogen activation inhibitor 1) qui
ont été retrouvé surexprimé dans les phénomènes d'invasion in vitro dans des modèles de
cancer du sein. L'analyse est réalisée selon un test ELISA validé (Femtelle IncTM) sur du tissu
frais ou fraichement congelé issu de biopsies de patientes. La présence d'un taux élevé des 2
protéines dans le tissu est un facteur de mauvais pronostic. Ce biomarqueur a été largement
validé chez les patientes n'ayant pas d'atteinte ganglionnaire, de manière prospective dans un
essai randomisé (Jänicke et al., 2001) et sur une cohorte de plus de 8000 patientes issues de
centres différents (Look et al., 2002). Ce test a également prouvé son efficacité en tant que
décisionnaire pour administrer ou non une chimiothérapie adjuvante (Harbeck et al., 2013).
Malgré cette validation extensive et exhaustive, sa facilité d’utilisation et son faible coût, et
l'attribution par les sociétés savantes d'une validation pour établir la décision de
chimiothérapie chez des patientes RH+, HER2-, N-, ce test est peu utilisé hors d’Allemagne,
probablement à cause de sa forte consommation en tissus frais (Duffy et al., 2014).
Une des critiques faites aux signatures moléculaires de l’ensemble du tissu est qu’elles
ne se focalise que sur des tumeurs RH+/HER2- et les gènes identifiés sont à quelque
exceptions près, impliqués dans les voies de signalisation des récepteurs hormonaux ou de
la prolifération cellulaire. Peu de gènes reflètent le potentiel invasif et métastatique des
tumeurs (MMP11-Cathepsine L2)
L’analyse de l’expression de gènes non plus dans toutes les cellules de la tumeur mais
sur des cellules tumorales recueillies après qu’elles aient envahi/migré dans des systèmes
in vivo murin a permis de développé des signatures dites invasives (IHS). De ces 445 gènes
surexprimés, la majorité touchent les voies relatives à la motilité cellulaire, le
12
développement embryonnaire/du développement, la transition épithélio-mésenchymateuse,
l’échappement à l’apoptose et la résistance au traitement (Patsialou et al., 2012). Le gène
de la protéine MENA (Mammalian-enabled) est particulièrement surexprimé dans l’IHS et
cette protéine est très impliqué dans l’invasion invadopode médiée et la relation avec les
cellules du microenvironnement aidant à l’invasion tumorale (Gertler and Condeelis, 2011;
Karagiannis et al., 2016; Roussos et al., 2011). Un score, Menacalc, a été développé à partir
des variant d’épissage pro invasifs de Mena et associé à la signature IHS (Agarwal et al.,
2012; Forse et al., 2015). Ce score est corrélé au pronostic mais pas encore validé
prospectivement, et exclusivement développé par une seule équipe, mais pourrait être
intéressant car incluant le potentiel invasif des cellules et la relation avec le
microenvironnement tumoral (Pignatelli et al., 2016; Robinson et al., 2009).
Lorsqu’une maladie métastatique est détectée, le traitement n’est plus basé sur la
résection chirurgicale, mais sur un traitement systémique incluant de l’hormonothérapie et/ou
de la chimiothérapie et/ou des anticorps monoclonaux, mais également des traitements ciblant
la voie mTOR ou les cyclines du cycle cellulaire ( Cardoso et al., 2016).
a. Chimiothérapie
S’il reste impératif de cibler les anomalies moléculaires, expression des récepteurs
hormonaux ou surexpression d’ErbB2, la chimiothérapie cytotoxique de type anthracyclines
(adriamycine, épirubicine, doxorubicine liposomale), les agents ciblant les microtubules (MT)
comme le paclitaxel, vinblastine, eribuline et les antimétabolites (capécitabine) sont les pierres
angulaires du traitement des maladies disséminées.
13
métastatique et progressive après un traitement contenant du trastuzumab. Le double blocage
trastuzumab-pertuzumab est actuellement un standard en première ligne métastatique.
Les dérégulations des verrous du cycle cellulaire sont une anomalie bien connue
dans les processus oncogéniques et le cancer du sein RH+ présente jusqu'à 50% de
surexpression de la Cycline D1 entrainant une anomalie de la voie Cycline D1-CDK4/6-
(Cyclin-dependent kinase 4 et 6)-Rétinoblastome (Rb). Cette anomalie inhibe la protéine Rb,
qui en temps normal inhibe la progression du cycle, amenant à une prolifération accrue.
Le cancer du sein triple négatif (CSTN) est le « parent pauvre » du cancer du sein
car il s’agit d’une maladie sans récepteur actionnable identifié à ce jour. Le CSTN est
généralement une maladie agressive pouvant présenter une chimiorésistance rapide. L’analyse
14
des anomalies de réparation de l’ADN a permis d’identifier une proportion importante de
patientes présentant une instabilité génomique parmi le CSTN (Gonzalez-Angulo et al., 2011).
Des pistes sont actuellement étudiées pour valider l’utilisation du cisplatine ou des inhibiteurs
de PARP1 (poly adenosin repare protein 1 ), dont l’effet est spectaculaire sur les tumeurs ayant
des anomalies de la réparation de l’ADN, par recombinaison homologue, entre-autre. C’est
aussi le sous type de cancer du sein le plus immunogénique avec un infiltrat lymphocytaire
important (Stanton et al., 2016). Le CSTN pourrait bénéficier de l’apport des inhibiteurs de
« checkpoints » immunitaires (Kwa and Adams, 2018)
Les agents de chimiothérapie ciblant les microtubules (ACM) ont une part
prépondérante dans le traitement du cancer du sein : les taxanes, agents stabilisateurs des MT,
sont utilisés en situation adjuvante, néoadjuvante et métastatique. Les vinca alcaloïdes, agent
dépolymérisant les MT, sont eux largement utilisés en situation métastatique (Cardoso et al.,
2016; Senkus et al., 2015)
Les ACM sont classés en deux principales familles selon leur mode d’action sur les
MT: les drogues induisant la stabilisation des MT (taxanes, épothilone, discodermolides,
eleuthérobine, laulimalides, péloruside A, sarcodictyins) ; et les drogues induisant la
dépolymérisation des MT ( Amos, 2011) (colchicine, combretastatine A4, vinca alcaloïdes,
estramustine, dolastatine) (Tableau 1).
15
Les deux principaux problèmes limitant l'utilisation de ces molécules sont leurs
toxicités neurologiques importantes et prolongées (Wozniak et al., 2018) et la résistance
développée à leur égard par les cellules tumorales (Kavallaris, 2010).
16
Tableau 1 Présentation des différentes classes d’agents anti-microtubule et leurs
applications en clinique
D’après C Dumontet and MA Jordan, Nat Rev Drug Discov 2010 and JJ Field al Bioorg
Med Chem 2014
17
b. Action sur le fuseau mitotique et arrêt de la division cellulaire
18
En effet, la régression rapide et parfois spectaculaire des tumeurs solides ne peut
être complètement due au blocage de la mitose, puisqu’il a été établi que l’index mitotique de
ces tumeurs est de l’ordre de 3 à 10% avec un temps de doublement tumoral de l’ordre de 3
mois (Komlodi-Pasztor et al., 2011; Mitchison, 2012). De plus, l’inhibition de protéines
spécifiques indispensable à la survenue de la mitose comme les kinésines (kinesin-5 ou
CenpE) ou les kinases (Aurora A et B ou la Polo-like kinase 1) n’entrainaient pas de régression
tumorale similaire à celle observée avec les ACM et le développement clinique de ces
molécules a été stoppé pour cause de non efficacité (Komlodi-Pasztor et al., 2012; Marzo and
Naval, 2013; Mitchison et al., 2017). Il est donc de plus en plus admis que l’action anti-
tumorale des ACM passe aussi par la perturbation des MT des cellules tumorales en interphase
(Field et al.)
c. Action des ACM pendant l’interphase
Par leur action, les ACM perturbent les fonctions la dynamique et induisent des
anomalies dans toutes les fonctions cytoplasmiques des MT pendant l’interphase, notamment
sur la migration cellulaire. Il a été établi que les ACM perturbaient la migration des cellules
tumorales mammaires (Kapoor and Panda, 2012) ou des glioblastomes (Pagano et al., 2012)
par les ACM, phénomène qui pourrait jouer un rôle anti-métastatique important. De plus
l’action des ACM a été associée à un défaut de la migration, de la prolifération et de
l’organisation en vaisseaux des cellules endothéliales ce qui se traduirait par un effet anti
angiogénique dans la tumeur ( Kamath et al., 2014; Schwartz, 2009). Tous ces effets étaient
obtenus pour des doses inférieures à la dose cytotoxique (Bijman et al., 2006) et constituent
une partie du rationnel des essais thérapeutiques de chimiothérapie dite métronomique : en
utilisant de faibles doses d’ACM pour obtenir une activité anti-tumorale en ciblant
l’angiogénèse ou en favorisant la réponse immunitaire antitumorale ( Bhatt et al., 2010;
Briasoulis et al., 2009; Pasquier et al., 2010), avec une efficacité clinique modeste chez des
patients souvent à des stades très avancés de leur maladie métastatique.
d. Le développement d’un nouvel ACM : l’éribuline
19
L’éribuline (E7389/Halavenâ) a reçu l’autorisation de mise sur le marché en 2011
au vu des résultats de l’essai clinique de phase III EMBRACE (Cortes et al., 2011) qui a
montré une augmentation significative de la survie globale des patientes lourdement
prétraitées pour un cancer du sein. Cette augmentation de la survie globale des patientes,
même faible car évaluée en moyenne à 2,5 mois, reste assez exceptionnel pour une tumeur
épithéliale avancée. Une seconde étude de phase III (Kaufman et al., 2015) n’a pas montré de
supériorité de l’éribuline face à la capécitabine chez des patientes résistantes aux
taxanes/anthracyclines, et actuellement ces drogues cytotoxiques sont toute deux utilisable de
manière équivalente dans le cancer du sein métastatique avancé (Cardoso et al., 2016).
Des analyses en « vie réelle » ont retrouvé l’efficacité de l’éribuline, avec un profil
de toxicité acceptable (Aftimos et al., 2016; de Nonneville et al., 2017) et un bénéfice clinique
malgré une progression clinique sous traitement par taxanes (Inoue et al., 2016) et la réponse
au dernier ACM reçu par les patientes pourrait constituer une marquer predictif de réponse à
l’eribuline.(Sabatier et al., 2017), ce qui suggérant qu’il existe des marqueurs de réponse à la
classe des ACM et qu’il ne semble pas exister chez ces répondeurs de résistances croisées
entre les ACM . Toutes ces données ainsi que la rapidité d’administration (perfusion IV
d’éribuline mésylate : 1.4mg/m2 en 2-5 min à J1-J8 et J21du cycle) en font une drogue
importante au stade métastatique.
Il est à noter que l’éribuline a également récemment reçu une AMM pour traiter les
liposarcomes métastatiques en phase avancée, permettant le doublement de la survie globale
des patients traités (Demetri et al., 2017; Schöffski et al., 2016).
20
Présentation et grands principes biologiques de la
cascade métastatique
21
Historique des théories de la dissémination métastatique
Depuis longtemps les chercheurs ont voulu comprendre par quel moyen les cellules
d’une tumeur initiale deviennent capables de former des métastases. Dans leurs traités de
1829, les français Bayle et Récamier ont émis l’hypothèse précise, à partir d’autopsies, que
les cellules cancéreuses de la tumeur primaire migraient et se greffaient vers les organes
distants. On leur doit le terme métastase, du grec µεθι στ ηµι (je change de place), défini
actuellement par la croissance d’un agent pathogène ou d’une cellule tumorale à distance d’un
site qualifié de primaire. La dissémination par voie vasculaire et lymphatique via des micro-
emboles cellulaires a été décrite par les travaux de Rudolf Virchow (1858) et James Ewing
(1928).
Les travaux de Stephen Paget publié dans le Lancet en 1889 ont apporté la théorie
de « la graine et du sol » (seed and soil) qui par l’étude des sites métastatiques issus de plus
de 700 cas de décès par cancer du sein, a émis l’hypothèse que cette dissémination ne pouvait
pas être dû au hasard, ni ne suivait simplement la distribution vasculaire (hypothèse de
Virchow quelque années auparavant) (Paget, 1889). Il faut donc pour qu’une cellule
métastatique se développe dans un organe secondaire un certain nombre de caractéristiques
favorisant la croissance et la mobilité de cette cellule (les propriétés de la graine), mais
également un environnement « accueillant » permettant sa prolifération (les propriétés du sol).
Cette théorie du milieu du XIXème siècle est la première à poser les bases de l’importance du
microenvironnement.
Les années 70 ont permis l’émergence des concepts de néo-angiogénèse c’est à dire
la capacité des tumeurs à induire une vascularisation à leur contact pour apporter nutriments
et oxygène (Folkman et al., 1971), et la conceptualisation du processus par lequel les cellules
tumorales traversent plusieurs étapes impliquant des interactions entre elles et avec les
microenvironnement aboutissant à une sélection clonale aléatoire (Fidler and Kripke, 1977)).
23
Figure 5 La cascade métastatique : un processus multi-étape complexe
Représentation schématique de la cascade métastatique et précisions sur trois étapes majeures du
processus de dissémination tumorale.
(A) Les cellules ayant subies la transition épithélio-mésenchymateuse plus ou moins complète (E,
E1, E2/3) (1) sont douées de propriétés migratoires sous tendues par l’acquisition d’un phénotype
mésenchymateux et d’une perte des contacts avec les cellules de l’épithélium dont elles sont issues. Les cellules
vont traverser la lame basale (2) de leur tissu d’origine et vont migrer selon divers modes à travers la matrice :
(3) représente une cellule migrant de manière individuelle sur le mode mésenchymateux et nécessitant de
dégrader les fibres de la matrice ; (4) et (5) montre un amas de cellule en migration collective ; (6) est le second
mode de migration individuel basé sur la contraction du corps cellulaire : c’est la migration amiboïde. A cette
étape, les cellules tumorales interagissent fortement avec les cellules du microenvironnement notamment les
fibroblaste et macrophages associés aux tumeurs (TAM et CAF) qui participent à la migration et à l’invasion
tumorale.
(B) Lorsque les cellules ont atteint et pénétré dans les vaisseaux sanguins, elles circulent, seules ou
en amas, au travers des capillaires puis de la circulation générale. Ces cellules sont appelées cellules tumorales
24
circulantes (CTC) qui forment un ensemble hétérogène de cellules ayant des destins différents. Au cours de leur
circulation, elles peuvent interagir avec les éléments figurés du sang leur conférant une certaine protection.
(C) L’outil généralement proposé comme permettant à la cellule tumorale de dégrader et d’envahir
les tissus s’appelle l’invadopode. C’est une protrusion cellulaire capable, grâce à l’action des métalloprotéases,
de dégrader la MEC. Ces invadopodes sont impliqués dans la dégradation de la lame basale, la dégradation de la
MEC lors de la migration et les phénomènes d’intravasation et d’extravasation des CTC.
D’après : image centrale « MA Nieto Cell, 2016 » ; (A) «R.Poincloux et al, J Cell Sci 2009 », (B)
« M. Ignatiadis et al. Clin Cancer Res 2015 »; (C) « Schoumacvher et al, J Cell Biol 2010 ».
La transition épithélio-mésenchymateuse
o De se détacher de la tumeur,
o D’acquérir un phénotype pro-migratoire et invasif
o De survivre lors toutes les étapes de la cascade métastatique.
25
épithélium et vont augmenter de manière importante leur motilité. Parallèlement, les cellules
acquièrent, des marqueurs spécifiques de cellules mésenchymateuses comme la vimentine, la
N-cadherine, l’a-actine du muscle lisse, et les intégrines avb6, et la capacité de sécréter de la
fibronectine et des métalloprotéases (Kalluri and Weinberg, 2009). Il va également s’opérer
une reprogrammation épigénétique, par la modification de la méthylation des promoteurs de
gènes, et des modifications post traductionnelles des histones contribue à établir un phénotype
pro migratoire et invasif (Lambert et al., 2017)
Au total, la TEM est un programme complexe qui favorise la survie des cellules
tumorale tout au long de leur parcours métastatique et participe à inhiber les voies anti-
oncogéniques impliquant P53 et RB1. La réversibilité de ce programme est également
importante et la transition mésenchymato-épithéliale permet aux cellules initiatrices des
26
métastases de réacquérir un phénotype partiellement épithélial de s’organiser en tumeur
secondaire au sein des organes colonisés. Par ailleurs, plusieurs études ont révélé que les
cellules tumorales n’opéraient qu’une TEM partielle permettant une plasticité le long d’un
gradient continue de différenciation possible et réversible (Brabletz et al., 2018).
L’une des caractéristiques déjà évoquée des cellules tumorales repose sur leur
capacité à se déplacer dans leur environnement permettant leur dissémination. Comme pour
la TEM, la capacité de migration n’est pas propre aux cellules cancéreuses et il existe de
nombreux exemples physiologiques de migration cellulaire permettant le développement
embryonnaire, l’homéostasie du corps humain avec notamment la cicatrisation et la veille
immunologique.
Pour assurer cette migration accrue les cellules tumorales développent des
interactions à la fois entre elles et avec la matrice environnante. Cette migration est en générale
induite par un gradient de stimuli chimique (cytokines, chimiokine) on parle de
chimiotactisme, par des facteurs présents dans le stroma on parle d’haptotactisme et lorsque
la migration est stimulée par la caractéristique physique d’un élément (exemple la rigidité de
la matrice) on parle de durotactisme (2001).
Les caractéristiques de cette matrice sont très importantes et les cellules tumorales
modifient leur mode de migration en fonction des caractéristiques du stroma notamment la
taille des espaces que permettent les fibres de collagène qui le constitue majoritairement. Il
est habituellement décrit deux grands types de migration tumoral : la migration individuelle
(de type mésenchymateuse ou amiboïde) et la migration collective (Figure 5).
a. La migration individuelle des cellules tumorales
• La migration amiboïde
27
Par contraction, la cellule va se faufiler entre les espaces ou pores présents entre
l’enchevêtrement de fibres de collagène (1-3µm) (Wolf et al., 2013). Le cytosquelette d’actine
cortical à un rôle majeur dans la migration amiboïde permettant le maintien de la forme, de la
contractilité grâce à l’interaction actine-myosine, l’émission de « blebs » membranaires et de
protrusions au front de migration (pseudopodes, filopodes, lamellipodes) (Figure 5A).
La flexibilité du cytosquelette est orchestrée par les Rho GTPase Rac1, RhoC et
RhoA. La polarisation de la cellule vers le front de migration, mais surtout la rétraction de
l’arrière et des parties latérales de la cellule repose également sur la contraction entre actine
et myosine II sous l’action de la Rho kinase (ROCK) contrôlé par RhoA (Sanz-Moreno and
Marshall, 2010). Cette contraction propulse la cellule vers l’avant, rétracte l’arrière et tracte
le noyau. Ce mode de migration est utilisé par les cellules immunitaires de type lymphocytes,
les cellules tumorales hématologiques (dans les leucémies myéloïdes ou les lymphomes), mais
également les carcinomes à petites cellules. Cependant, il semble que les cellules puissent
sous certaines conditions utiliser une activité protéolytique même lors de la migration
amiboïde, comme montré récemment dans un modèle in vitro de cellules de mélanome
sécrétant de fort taux de MMP13 et MMP9 (Orgaz et al., 2014)
Cela révèle probablement des états intermédiaires entre les modes de migration
individuelle, régulés en fonction des obstacles rencontrés dans le microenvironnement (Paul
et al., 2017)
• La migration mésenchymateuse
C’est le mode de migration utilisé par les cellules tumorales ayant subi une TEM
plus ou moins complète. Généralement, ce sont des cellules peu différenciées exprimant les
facteurs de la TEM snail/slug, twist, la vimentine cytoplasmique ou la protéine nucléaire oct-
4 ce qui permet de les identifier dans l’épithélium. La morphologie cellulaire s’allonge avec
un noyau oblong et sont polarisées dans le sens de migration, augmentant leurs interactions
avec le substrat. Le signal d’activation est reçu par la cellule via des récepteurs tyrosine kinase,
des récepteurs couplés aux protéines G ou l’interaction intégrine-matrice. Ce signal va
favoriser le recrutement de GEF (GTP exchanging factor) qui vont activer des Rho GTPases,
essentiellement RhoA, RAC1 et 2 qui vont favoriser le remodelage et la polymérisation de
l’actine sous corticale (Sanz-Moreno and Marshall, 2010). Le réseau d’actine branché sous
cortical a un rôle prépondérant car sa polymérisation va permettre la formation et l’extension
28
des protrusions au front de migration de la cellule et son organisation en fibres de stress
associé aux adhésion participe à la mécanotransduction de la migration avec le substrat (te
Boekhorst et al., 2016). Ces protrusions (filopodes, pseudopodes, lamellipodes) à l’avant de
la cellule permettant les interactions avec le stroma ( Bravo-Cordero et al., 2012) (Figure 5A)
Ce mode de migration est très fréquemment retrouvé dans les tumeurs épithéliales
ou les cellules cancéreuses qui, bien qu’ayant procédé à la TEM, gardent des jonctions
intercellulaires de type jonctions adhérentes cadhérine-dépendantes ou encore des jonctions
gaps pour la communication intercellulaire (Friedl et al., 2012).
30
De la tubuline aux microtubules : description d’un
composant majeur du cytosquelette impliqué dans
la migration des cellules tumorale et cible
thérapeutique de choix en oncologie
31
Les microtubules
La tubuline est une protéine très conservée au cours de l’évolution des espèces.
C’est une protéine de 50 kDa, compactes, formées de 2 feuillets b entourés d’hélices a qui
présentent trois domaines fonctionnels :
Elle a été découverte par le biais de sa liaison avec la colchicine, une molécule
naturelle ayant une de très forte affinité pour la tubuline (Borisy and Taylor, 1967) par sa
liaison à un domaine situé à l’interface entre la tubuline a, et b, profondément dans la
structure (Dorléans et al., 2009).
Depuis, plusieurs classes de tubulines ont été identifiées et regroupées au sein d’une
super-famille comprenant les tubulines a, b, g, e, d et h (McKean et al., 2001). Seules les
tubulines a, b et g sont retrouvées de manière ubiquitaire dans les cellules eucaryotes et y
jouent un rôle fondamental. Les tubuline a et b s’associent en hétérodimères pour constituer
les polymères de MT. La g-tubuline, est une protéine soluble qui se retrouve au niveau des
centres organisateurs des MT (MTOC) et joue un rôle fondamental dans la nucléation et
l’initiation de la polymérisation des MT. Les autres classes de tubuline ont des rôles encore
peu connus où sont retrouvées dans des structures bien précises comme le flagelle du
spermatozoïde (McKean et al., 2001).
Il existe de nombreux gènes codant pour les tubulines a et b; chez les mammifères
neuf gènes codant pour l’a-tubuline et neuf gènes codant pour la b-tubuline ont été identifiés,
donnant lieux à de nombreuses formes d’hétérodimères a-b ( Gadadhar et al., 2017). En fait,
les propriétés des MT peuvent varier en fonction des isotypes de tubuline a et b, modifiant
l’assemblage, la dynamique ou la fonction mécanique des MT. Ainsi, la séquence des
extrémités libres carboxy-terminales (C-terminales) peut varier d’un isotype à l’autre, avec
32
pour conséquence des modifications post-traductionnelles ou des interactions avec les MAP
différentes. L’existence d’isotypes permet donc de conférer une certaine diversité à une
structure très conservée au cours de l’évolution et des particularités ayant à terme des
conséquences importantes dans la fonction des MT.
Cela confirme que les isotypes de tubuline participent au rôle global et ubiquitaire
des MT, mais possèdent également des rôles qui semblent très spécifiques sur des fonctions
sensibles des MT dans certains tissus.
La majorité des MPT se situent sur l'extrémité C-terminale libre des tubulines a ou
b, et dans la majorité des cas elles se produisent sur des tubulines incluses dans le polymère,
générant localement des marquages définis du MT.
• La phosphorylation
33
C'est la première MPT observée (Eipper, 1972). Elle peut survenir au niveau de la
région C-terminale de la tubuline a, via la kinase syk impliquée dans l'immunité (Faruki et
al., 2000; Peters et al., 1996), ou sur la serine 172 de la tubuline b, par CDK1. Cette dernière
modifie la capacité de polymérisation de la tubuline b et modifie probablement la liaison GTP-
tubuline via le site E, ce qui entraine une inhibition de la polymérisation de MT avec un impact
sur la mitose (Caudron et al., 2010; Fourest-Lieuvin et al., 2006).
• La tyrosination/détyrosination
Les tubulines se terminent par la séquence EEY (soit deux glutamates et une
tyrosine). La tyrosination, une MPT réversible qui ne survient que sur la tubuline a, est
catalysée par l'enzyme Tubulin Tyrosin Ligase (TTL) (Ersfeld et al., 1993). En fait la majorité
de la tubuline a est tyrosinée par traduction d'ARNm incluant le codon codant pour la tyrosine.
Le cycle de tyrosination/détyrosination est enclenchée lors du premier clivage, médiée par une
carboxy-peptidase, la vasohibine, très récemment identifiée par deux équipes simultanément
et publié dans la revue Science (Aillaud et al., 2017; Nieuwenhuis et al., 2017).
34
• D2 et D3 tubuline
Le rôle exact de l’acétylation des MT a été longtemps cherché car bien que l’on ait
observé que seuls les MT stables était acétylés, l’acétylation en elle-même survenait un laps
de temps important après la stabilisation des polymères et ne les protégeait pas des
catastrophes (Janke and Montagnac, 2017). Deux études ont récemment montré que le
phénomène d’acétylation des microtubules agissait comme une résistance aux stress
mécanique dont ils font l’objet de manière répétée dans le cytoplasme, l’acétylation
occasionnant une plus grande labilité des interactions entre les protofilaments voisin
permettant au MT d’être plus flexible, d’accumuler moins de « cassures » ou de défaut dans
le polymère et une meilleur résistance au phénomène de vieillissement (microtubule aging)
(Ly et al., 2016; Portran et al., 2017).
aTAT1 est a également été impliquée dans la migration dirigée des cellules du
35
cancer du sein (Montagnac et al., 2013), mais également dans les processus d'invasion associés
aux invadopodes (Castro-Castro et al., 2012) où aTAT1 acétylerais la cortactine, une protéine
liant l’actine primordiale aux invadopodes (voir plus loin).
Enfin dans les tumeurs, il a été mis en évidence qu'un taux important d’a-tubuline
acétylée dans les tumeurs de patientes atteintes de cancer du sein était corrélé avec des types
histologiques plus agressifs, notamment le type basal, et une survie plus courte (Boggs et al.,
2015).
36
Figure 6. Les modifications post-traductionnelles sur l’hétérodimère de tubuline et les variabilités des
isotypes de tubuline constituent le code de la tubuline
(A) Représentation schématique d’un microtubule indiquant les extrémités C-terminales de différents isotypes
de tubuline (à gauche) conférant des propriétés intrinsèques spécifiques au microtubule, mais permettant
également des modifications post traductionnelles sur les résidus externes variable selon l’isotype. (B) Zoom sur
les extrémités C-terminales permettant de détailler un aperçu des principales modifications post-traductionnelles
que peut subir le microtubule, sur sa face externe, mais aussi sur sa face luminale (acétylation).
Adapté de (A) S Gadadhar et al, J Cell Sci 2017 (B) CP Garnham et al, Cytoskeleton 2012
37
c. L’instabilité dynamique des MT : une mécanique hautement régulée
38
L’assemblage d’hétérodimères entre eux conduit à la formation de protofilaments
qui vont interagir latéralement pour former un feuillet courbé qui va, en se refermant
progressivement, conduire à l’obtention d’un tube creux de 13 protofilaments dans la majorité
des cas (des variations de 11 à 15 ont été observées). Les interactions latérales entre
protofilaments concernent des tubulines du même type (b-b ou a-a), sauf au niveau du sillon
central, zone se refermant en dernier pour clôturer le tube, où les interactions latérales sont
hétérotypique a-b ou b-a. Cette particularité pourrait jouer un rôle dans la régulation de la
dynamique des MT (Akhmanova and Steinmetz, 2015a).
Les deux extrémités du MT présentent une dynamique différente avec une extrémité
« + » alternant rapidement des phases de croissance, de catastrophe puis de sauvetage. La
croissance et la fréquence des catastrophes à l’extrémité «–» est, elle, plus faible (Mitchison
and Kirschner, 1984) (Figure 8).
L’angle de liaison entre les deux tubuline d’un même dimère change au cours du
cycle de polyémrisation ou sous l’action de facteurs régulateurs et il a été démontré que les
dimères de tubuline libres liés au GTP adoptaient une conformation courbée et que lors de la
polymérisation, probablement après hydrolyse du GTP, la conformation du dimère changeait
et devenait droite, ce qui correspond à une conformation moins stable (Ayaz et al., 2012a;
Nawrotek et al., 2011; Pecqueur et al., 2012). La nucléation des MT, c'est à dire l'initiation de
la polymérisation à partir de zones précises, est le plus souvent favorisée par des facteurs
régulateurs situés au niveau des centres organisateur des MT (MTOC). In vitro, la nucléation
peut être initiée en augmentant la concentration de tubuline a-b au-dessus d'un seuil critique,
mais ce phénomène est très rare dans la cellule.
39
Figure 8 Instabilité dynamique des microtubules
1-Les hétérodimères de tubuline sont liés à la GTP ou à la GDP. L’échange de nucléotide GDP en GTP s’opère
sur la tubuline b avant polymérisation.
2-Les hétérodimères liés à la GTP sont ajoutés à l’extrémité « + » en croissance où ils se concentrent. Leur
incorporation crée une coiffe GTP à l’extrémité + conférant une stabilité au MT des caractéristiques particulières
à cette région comme d’interagir avec les protéines +TIP.
3-Les microtubules continuent de croitre, ou s’arrête provisoirement causant une pause. En cas de perte de la
coiffe GTP, le microtubule se courbe jusqu’à former des boucles caractéristiques, puis se dépolymérise
brutalement ; c’est le phénomène de catastrophe. De facteurs de sauvetage ou la présence d’ilots de tubuline
n’ayant pas hydrolysé le GTP permettent d’arrêter la dépolymérisation et de reprendre une phase de croissance
4-S’il n’y a pas de sauvetage (MAP, ilôt de tubuline GTP non hydrolysés) stoppant la catastrophe, le microtubule
se dépolymérise totalement.
40
Le centre nucléateur principal dans les cellules est le centrosome, un élément
cellulaire unique dans les cellules saines en interphase, situé près du noyau qui initie le réseau
radiaire de MT dans la cellule (Paz and Lüders, 2018)Il est constitué de deux centrioles
disposés perpendiculairement et entourés du matériel péri-centriolaire auquel est associé les
g-tubulines, indispensable à l'initiation de la polymérisation des MT et des protéines associées
constituant le complexe gTuRC (g-tubulin ring complex). Le centrosome n'est pas l'unique
MTOC dans la cellule et en interphase les MT peuvent être nucléés à la membrane plasmique,
au niveau de MT déjà polymérisés, au niveau du Golgi, mais également pendant la mitose au
niveau des kinétochores, du fuseau mitotique ou de la chromatine (Farache et al., 2018). Du
centre cellulaire partent alors les microtubules qui rayonnent de manière dynamique dans le
cytoplasme (Figure 9)
Direction de migration
41
In vitro, le vieillissement des MT a été rapporté comme un élément favorisant
une fréquence élevée de survenue des catastrophes, et cela pourrait être relatif à une
accumulation de défauts dans la paroi de la structure polymérisée entraînant sa déstabilisation
(Gardner M.KCell. 2011Coombes C.E.Curr. Biol. 2013). On sait désormais que l’acétylation
permet d’augmenter la fléxibilité des MT et diminuer les cassure, laissant le temps à une
éventuelle réparation de ces défaut (Janke and Montagnac, 2017; Ly et al., 2016; Portran et
al., 2017).
42
résultante en faveur de la croissance du MT. L’extrémité « - » croit moins rapidement et se
dépolymérise plus vite, la résultante est donc en faveur d’un raccourcissement.
Mais les MAP ont surtout une action régulatrice de la dynamique des MT:1/ par
leur fonction stabilisatrice des MT en favorisant le sauvetage, en diminuant la fréquence des
catastrophes ou en accélérant la polymérisation/diminuant la vitesse de dépolymérisation ; 2/
par leur fonction déstabilisatrice, en miroir de la fonction stabilisatrice, en accélérant la
43
dépolymérisation, réduisant la vitesse de polymérisation, favorisant les catastrophes ou en
prévenant les sauvetages en séquestrant la tubuline disponible (Vaart et al., 2009).
Les protéines structurales Tau, MAP2, MAP4 et DCX (doublecortin) décorent toute
la longueur des MT et sont les MAP stabilisatrices les plus étudiées. MAP2, Tau et DCX sont
principalement exprimés dans les neurones, alors que MAP4 est retrouvée dans de nombreux
tissus mais rarement dans les neurones (Dehmelt and Halpain, 2005; Moores et al., 2006)
En pathologie ces MAP ont été identifiées comme impliquée dans des pathologies
neurologiques (Kametani and Hasegawa, 2018) ou psychiatriques (Marchisella et al., 2016)
et de nombreux cancers.
44
mécanisme sous-jacent semble être dépendant de la voie de signalisation MAP4-ERK-Jun-
VEGF régulant l'invasion et la migration des cellules tumorales cependant la relation exacte
entre le rôle de MAP4 dans cette voie et les microtubule reste à être identifié (Jiang et al.,
2016).
Les MAP dépolymérisantes les plus connues, mais également les plus efficaces,
sont les kinésines non-motrices de la famille kinésine 13. Elles montrent une affinité
particulière pour la conformation courbée de la tubuline, et possèdent une activité ATPasique,
qu’elles utilisent non pas pour se déplacer sur le MT comme les autres kinésines, mais pour
dépolymériser les MT ou séquestrer les dimères libres dans le cytoplasme. La famille des
kinésines 13 comporte les protéines Kif2A, Kif2B and Kif2C/MCAK (Mitotic Centromere-
Associated Kinesin). Elles jouent notamment un rôle important dans le contrôle de la
dynamique des MT durant la mitose (Vaart et al., 2009).
45
les neurones où il permet d'entretenir la présence de MT le long de l'axone, mais également
dans la régulation du fuseau mitotique et la ségrégation des chromosomes (Akhmanova and
Steinmetz, 2015a; Sharp and Ross, 2012).
• Les +TIP
Parmi les MAP, un sous-groupe de protéines ayant des rôles et des structures
diverses, régulent la dynamique des MT en se localisant par définition spécifiquement à
l'extrémité "+" du polymère en croissance. Pour cette raison elles sont appelées les +TIP
(+End Tracking Proteins). Certaines possèdent également la capacité de lier le bout « + » en
phase de dépolymérisation. Il a été identifié plus d'une vingtaine de +TIP et leur classification
est basée en général sur leurs caractéristiques structurales qui leur permettent d'interagir entre
elles et avec les MT.
L'interaction entre les +TIP au sein d'un réseau protéique complexe est fondamental
pour assurer la régulation de la dynamique des MT. Les +TIP jouent un rôle dans le guidage
des MT vers d'autre éléments du cytosquelette par exemple l’actine ; favorisent l'attachement
de l'extrémité + aux structures cellulaire comme la membrane plasmique, le réticulum
endoplasmique ou les kinétochores durant la mitose ; recrutent et concentrent des protéines à
l'extrémité + pour déclencher une signalisation cellulaire ; participent au trafic vésiculaire et
paradoxalement ont une fonction émergente dans la régulation de l’extrémité moins et la
nucléation des MT (Akhmanova and Steinmetz, 2010, 2015).
46
au bout "+" dépend de leur liaison aux traceurs autonomes (Akhmanova and Steinmetz, 2015)
+TIP traceurs autonomes de l'extrémité plus : EB1
Les protéines de la famille EB (end-binding) sont sans doute les acteurs les plus
importants dans le réseau des +TIP. Chez les mammifères il existe trois EB: EB1, EB2 et EB3
qui sont les équivalents en structure et en fonction de Bim1 ou Mal3 chez les levures
Saccharomyces cerevisiae et Schizosaccharomyces pombe (Nehlig et al., 2017).
EB1, qui est fortement exprimée dans de nombreux tissus, a été la première
isoforme identifiée en 1995 par l’intermédiaire de son partenaire, la protéine APC
(Adenomatous Polyposis Coli), une protéine possédant entre autre une fonction +TIP et un
rôle suppresseur de tumeur dans le cancer colorectal (Su et al., 1995). EB3 est particulièrement
abondante dans le tissu nerveux et musculo- squelettique et peut s’hétérodimériser avec EB1,
les deux isoformes étant considérées comme équivalentes dans leur capacité à lier au MT en
croissance (Nakagawa et al., 2000). EB2 est moins connue, possède une moindre affinitée
avec les MT et sa fonction +TIP est moins marquée. De plus, elle ne forme pas de dimère avec
EB1 ou EB3 (De Groot et al., 2010; Jiang et al., 2012).
EB1 est considérée comme la +TIP principale au sein du réseau, car elle présente
la capacité de se lier directement à la tubuline, de se concentrer à l'extrémité + du fait de son
affinité pour la tubuline-GTP et d'être une plateforme d'interaction pour de très nombreuses
autres + Tips.
47
Figure 10 Représentation simplifiée du réseau des +TIP avec EB1 comme protéine centrale
La protéine EB1 peut grâce à ses différents domaines d’interaction se lier directement au microtubule (MT) dont
elle régule la dynamique, mais constitue également une plateforme faisant le lien entre les +Tips possédant un
motif SxIP ou CAP-Gly et les MT. Grâce à leur interaction avec EB1, ces protéines seront concentrées à
l’extrémité + de MT, comme illustré sur les images d’immunofluorescence. On voit clairement la localisation de
CLIP170 (en bas à droite), qui lie EB1 par son domaine CAP-Gly, et de ch-TOG (en bas à gauche) qui lie EB1
par l’intermédiaire de SLAIN.
48
Relation structure et fonction des domaines d’EB1
Ces comètes sont des lieux d'échanges rapides où les dimères d'EB s'attachent et se
détachent de manière répétée avant que l‘extrémité "+" ne soit mature et intégrée dans la
structure du polymère. L’étude du mécanisme permettant l’accumulation préférentielle à
l’extrémité + a montré que le site de liaison d'EB se situe à quelques dizaines de nanomètres
de la partie distale du MT et préférentiellement au niveau de tubulines sous la forme GTP ou
GDP-Pi (Maurer et al., 2011; Zanic et al., 2009). Les analyses en cryo-microscopie
électronique de l'association EB1/MT (utilisant des MT formés à base de tubuline GTPgS, non
hydrolysable) ont révélé que le domaine CH se liait préférentiellement à l'intersection entre
quatre dimères de tubuline (Maurer et al., 2011; Zhang et al., 2015). Ce positionnement lui
permet de détecter les modifications de conformation (courbure) et de tension des MT induits
par l'hydrolyse du GTP (Alushin et al., 2014; Maurer et al., 2011; Zhang et al., 2015). Ces
observations révèlent que les EB sont capable de jauger l'état d'hydrolyse du nucléotide lié à
la tubuline et expliquent donc la localisation à la fois au bout plus et la forme de la comète :
la concentration d'EB1 diminue avec la raréfaction des dimères de tubuline-GTP qui survient
à mesure que l'on s'éloigne du bout "+".
49
La fonction du domaine de liaison est moins connue, mais il pourrait avoir un
rôle régulateur dans la liaison EB-tubuline, par interaction avec le domaine CH, interaction
régulé possiblement par phosphorylation de résidus sérine sur la zone de liaison 2014 (Buey
et al., 2011; Xia et al., 2014; Zimniak et al., 2009).
Le domaine C-terminal d'EB1 présente un domaine coiled coil qui permet l'homo
ou l'hétérodimérisation parallèle des EB (Figure11). Ce domaine de dimérisation nommé
EBH (EB homology) est composé de quatre hélices-a et d'une partie de la région désordonnée
C-terminale. Lors de la dimérisation, les domaines EBH forment une cavité hydrophobe qui
permet l'interaction entre EB1 et les protéines possédant un motif SxIP (Sérine-n’importe quel
résidu-Isoleucine-Proline » (Kumar and Wittmann, 2012). Ce domaine SxIP est porté par
nombreux partenaires d’EB1 protéines (Figure 10) identifiés par méthode de protéomique
(Jiang et al., 2012).
La partie extrême C-terminale d’EB1 présente une région désordonnée, incluant des
résidus acides, se terminant par le motif EEY/F, identique à celui retrouvé dans la partie C-
terminale de la tubuline. Ce motif est nécessaire à l’interaction des +TIP possédant un domaine
CAP/Gly (Weisbrich et al., 2007) comme CLIP170 ou la dynactine p150glued avec EB1.
L'extrémité C-terminale flexible jouerait également un rôle dans les phénomènes d'auto-
inhibition d'EB1, en interagissant avec la partie N-terminale et en inhibant l’effet d'EB1 sur la
polymérisation des MT. La liaison d’EB1 avec les protéines ayant un domaine CAP-Gly,
notamment p150glued lève cette inhibition (Hayashi et al., 2007). Certaines MAP vont réguler
la disponibilité d’EB1 à l’extrémité des MT : MAP1B dans les neurones interagit et inhibe
l’action d’EB1 par séquestration dans le cytoplasme (Tortosa et al., 2013) ; Tau/MAP1 peut
aussi réguler négativement EB1 par déplacement d’EB1 de l’extrémité + (Ramirez-Rios et al.,
2016; Sayas et al., 2015) ; et ATIP3 régule négativement EB1 avec qui il interagit dans le
cytosol, par un mécanisme qui n’est pas élucidé. Enfin, la fonction d’EB1 pourrait être régulée
par des modification post-traductionnelles, comme la phosphorylation (Figure11) (Chen et
al., 2014; Nehlig et al., 2017) ou acétylation (Xia et al., 2012).
50
Figure 11 Domaines fonctionnels et structure des protéines EB.
(A1) Représentation linéaire des domaines d’interaction protéine-protéine de la protéine EB1, ainsi que les
résidus sérine et tyrosine susceptibles d’être phosphorylés. (A2) Les isoformes EB1, EB2 et EB3 présentent des
homologies de séquence et de l’organisation en domaines fonctionnels avec leurs homologues retrouvés chez les
levures (Mal3 et Bim1), traduisant une conservation de la protéine entre les espèces. (B) Illustration de la
structure tertiaire d’un dimère d’EB1. On observe clairement les sites de liaison aux microtubules (domaines
CH, en N-terminal), des domaines de liaison, et des domaines EBH permettant l’interaction avec les protéines
contenant un motif SxIP. Le motif EEY/F en C-terminal permet l’interaction avec les protéines ayant un domaine
CAP-Gly. (C) L’analyse par immunofluorescence de cellules de carcinome mammaire illustre la présence de
comètes EB1 (marquées par un anticorps anti-EB1, en vert) s’accumulant à l’extrémité + des microtubules
(marqués avec un anticorps anti-tubuline, en blanc).
Les EB ont une action complexe sur la dynamique des MT. In vitro, l’addition d’EB
sur MT reconstitués augmente clairement la vitesse de polymérisation et la fréquence de
catastrophes (Vitre et al., 2008; Zanic et al., 2013). L’augmentation du nombre de catastrophe
est médiée par leur activité GTPase qui accélère l'hydrolyse de la GTP-tubuline réduisant ainsi
la taille de la coiffe (Maurer et al., 2011, 2014), mais également le nombre de site d’interaction
d’EB1.
51
En revanche, in vivo, l’action des EB semble majoritairement favoriser la croissance
des MT suggérant que le rôle pro-catastrophe observé in vitro est inhibé (Komarova et al.,
2009); il a été observé que la présence d'EB rend les MT plus dynamiques, stimulant
principalement l'élongation. Mais cet effet sur la polymérisation varie selon le contexte
cellulaire, car in vivo, l'impact des EB résulte à la fois des leurs propriétés intrinsèques, mais
aussi de la nature des +TIP qu'elles recrutent, qui peut varier d'une lignée cellulaire à l'autre
(Akhmanova and Steinmetz, 2010).
EB1 est surexprimée dans de nombreux cancers tels que les carcinomes de la
cavité orale, les cancers œsophagiens, les cancers coliques ou les cancers du sein (Dong et al.,
2010a; Kumar et al., 2016; Wang et al., 2005). Cette surexpression est associée à un mauvais
pronostic pour la survie dans les cancers de la cavité buccale et les cancers du sein (Dong et
al., 2010a; Kumar et al., 2016). Il a également été montré que le gène codant pour EB1
(MAPRE-1) et la protéine EB1 étaient surexprimés dans les lésions pré-tumorales colique ou
le sérum des patients atteints de tumeurs ORL et participeraient aux évènements précoces de
la tumorigenèse des cancers du sein (Kumar et al., 2016; Ladd et al., 2012; Stypula-Cyrus et
al., 2014; Taguchi et al., 2015).
52
initialement identifiée dans les extraits d'oeufs de Xenopus Laevis, lors d’expériences qui ont
révélé qu'elle augmentait d’un facteur 10 la vitesse de croissance des MT in vitro (Gard and
Kirschner, 1987). Les protéines de cette famille sont localisées aux kinétochores, participant
à l'assemblage du fuseau mitotique et à la ségrégation des chromosomes. En cas de perte de
XMAP215, les MT sont plus courts avec une vitesse de croissance plus lente, et le fuseau
mitotique, également plus petit, est assemblé de manière aberrante (Cullen et al., 1999; Wang
and Huffaker, 1997). Ces observations ont été confirmée dans d'autres espèces, telles que la
levure Saccharomyces cerevisiae et la drosophile, où la perturbation de la fonction de
XMAP215/ch-TOG induisait une diminution de la vitesse de croissance des MT (Brittle and
Ohkura, 2005; Severin et al., 2001).
chTOG est localisée au plus près de l'extrémité "+" des MT, sur le lieu d'échange
entre tubuline soluble et tubuline polymérisé. C’est une +TIP qui lie à la fois des MT en
croissance et aussi en raccourcissement. Des études in vitro ont montré que chTOG avait une
affinité particulière pour les dimères d’a-b tubuline courbées c'est à dire liée au GTP ou
GDP+Pi (Ayaz et al., 2012a; Brouhard et al., 2008).
Au sein du réseau des +TIP, la protéine chTOG lie directement les protéines
TACC3, CLASP et SLAIN (Figure 10) par l'intermédiaire de son extrémité C-terminale qui
possède un domaine coiled-coil. Ces interactions modulent son activité (Al-Bassam and
Chang, 2011; Mortuza et al., 2014).
Enfin, chTOG a une relation importante avec EB1, même si les deux protéines ne
sont pas liées directement, mais par l'intermédiaire de SLAIN (Vaart et al., 2011). In vitro, il
existe une coopération fonctionnelle entre EB1 et chTOG qui favorise la polymérisation des
MT et accélère la vitesse de croissance (Zanic et al., 2013). L'étude de l'association EB1-
chTOG en microscopie de super-résolution a montré que les deux protéines étaient distantes
entre elles de d’une centaine de nanomètres, chTOG étant plus proche du bout + des MT. Bien
que ces deux protéines ne se liaient probablement pas sur les mêmes sites de l’extrémité + des
53
MT, leur action est synergique et leur association augmentait la dynamique des MT
(Nakamura et al., 2012). Cependant une étude très récente, utilisant une technique innovante
de photo-inhibition transitoire d'EB1, a rapporté que la localisation de chTOG à l'extrémité +
des MT était indépendante d’EB1, rendant encore plus complexe la compréhension de la
coopération potentielle entre ces deux molécules (van Haren et al., 2018).
Les +TIP suiveuses possèdent une affinité pour la tubuline, mais s’accumulent de
manière plus efficace à l’extrémité + des MT via leur liaison avec les traceurs autonomes,
fonction illustrée par le terme « hitchhiker » ou auto-stoppeur donné par Akhmanova et
Steinmetz (Akhmanova and Steinmetz, 2015).
On peut classer ces + Tips suivant leur domaine d'interaction avec EB1 (Figure
10):
Le domaine CAP-Gly est un module globulaire riche en glycine qui interagit avec
les EB, en reconnaissant le motif EEY/F terminal. Ce motif n'est pas spécifique aux EB, il est
également retrouvé au niveau des tubulines tyrosinées, et sur SLAIN1/2 (Vaart et al., 2011;
Weisbrich et al., 2007). Cette famille de +TIP inclut les protéines CLIP (Cytoplasmic LInker
Proteins) et la grosse sous-unité de la dynactine: p150Glued.
CLIP170 est impliquée dans la stabilisation des MT, agissant comme facteur anti-
catastrophe ou comme facteur de sauvetage dans de nombreuses espèces. De plus, CLIP170
et ses homologues favorisent la capture des MT au niveau de sites corticaux en interagissant
directement avec le complexe dyneine/dynactine (Akhmanova and Hoogenraad, 2005;
Weisbrich et al., 2007).
Parmi les +TIP contenant un motif SxIP on peut citer APC, MCAK, MACF
(Microtubule Actin Crosslinking Factor) ou les CLASP (CLip Associated Proteins)
(Akhmanova and Steinmetz, 2015).
Parmi les protéines portant un motif SxIP, la protéine Adeno Polyposis Coli va être
présentée plus en détail.
C’est une protéine relativement volumineuse de 310 kDa et 2843 résidus, qui
possèdent de très nombreuses fonctions cellulaires. Sa fonction la mieux connue est la
régulation de la voie de signalisation associée à b-caténine. APC est également considéré
comme une +TIP, modulant la dynamique des MT ce qui conduit à des effets sur la polarité,
la migration, le transport vésiculaire ou la ségrégation des chromosomes pendant la mitose
(Caldwell and Kaplan, 2009; Etienne-Manneville, 2009) mais possède de nombreuses autres
fonction MT indépendantes comme la polymérisation de l'actine et des fonctions dans le
métabolisme cellulaires. Toutes ces fonctions en font un régulateur majeur de l’homéostasie
de l’épithélium notamment colo-rectal et un anti-oncogène important (Hankey et al., 2018;
McCartney and Näthke, 2008; Nelson and Nathke, 2013).
Une grande majorité des cancers du côlon ont des mutations retrouvées dans le
tissu tumoral sur le gène codant pour APC. Ce sont des évènements précoces (Powell et al.,
1992) et fréquents (> 80% des cas) dans l'épithélium colique cancéreux, entrainant dans la
majorité des cas la perte de la région C-terminal (Nelson and Nathke, 2013).
APC s'intègre dans un complexe comprenant l'axine, la caséine kinase ou GSK3b,
qui favorise la dégradation de la b-caténine par le protéasome. APC, lorsqu’elle est mutée, ne
peut donc plus réguler négativement la voie de différenciation et de prolifération
WNT/b-caténine. C’est pour cela qu’APC est considéré comme suppresseur de tumeurs. La
55
mutation constitutionnelle d'APC entraîne une polyadénomatose familiale, générant des
centaines de polypes coliques chez les patients, qui ont un risque cumulé de carcinome
colorectal de 100% au cours de leur vie (Hankey et al., 2018).
56
Pour conclure, APC est une protéine centrale impliquée dans de très nombreux
processus intracellulaires ; la perte de sa partie C-terminale est directement liée aux processus
tumoraux colique, qui pourrait déréguler la dynamique des MT et de la migration cellulaire.
Le dimère d’EB est au centre du réseau de +TIP. Les différentes +TIP se lient au
dimère d’EB, mais ces +TIP peuvent en plus former des interactions entre-elles (CLIP170 et
CLASP), avec d’autres protéines des extrémités + (SLAIN et chTOG) ou directement aux MT
(CLIP170) (Akhmanova and Steinmetz, 2015). Toutes ces interactions contribuent à la
complexité du réseau des +TIP. Les différentes +TIP forment un réseau complexe
d'interactions modulaires centré autour d'EB au bout des MT, dont une version simplifiée est
présentée dans la Figure 10.
57
que constitue la mitose. Leur mode d’action est divisé entre les ACM entrainant la
dépolymérisation et bloquant la croissance des MT et ceux stabilisant et inhibant la
dépolymérisation des MT (Tableau 1).
58
Tableau 1 Présentation des différentes classes d’agents anti-MT et leur
application en clinique
D’après C Dumontet and MA Jordan, Nat Rev Drug Discov 2010 and JJ Field al
Bioorg Med Chem 2014
59
• Agents dépolymérisant les MT (ADM)
Il a été établi, in vitro, que les ACM favorisent l’inhibition de la dynamique des MT
60
à une concentration 10 à 100 fois moindre que les doses cytotoxiques, sans changement de la
masse des MT. En fait, ce mécanisme d’action serait commun aux ACM qu’ils soient
stabilisateurs ou déstabilisateurs des MT (Derry et al., 1998). De façon remarquable, cette
inhibition est effective à de faibles doses, infra-stoechiométriques, non anti-mitotiques.
L’inhibition de la dynamique des MT dans ces conditions entrainant un arrêt de la migration
et de l’organisation en vaisseaux des cellules endothéliales, elle est certainement au cœur des
propriétés anti-angiogéniques puissantes des ACM (Field et al., 2014). De même, les ACM à
faible doses entrainent l’arrêt de la migration des cellules tumorales, ce qui pourrait aussi
contribuer à limiter l’apparition de métastases (Cadamuro et al., 2016).
sein
61
Figure 12 Description des principaux agents ciblant les microtubules ACM) et leur interaction
avec la tubuline
(A) Représentation topologique des principaux représentants des agents dépolymérisant les MT se
fixant au domaine vinca alcaloïdes (la vinblastine), ou au site de la colchicine et du paclitaxel. (B) Hétérodimère
de tubuline centré sur la b-tubuline. Le domaine vinca alcaloïde et les sites de la colchicine et du paclitaxel sont
représentés avec les ligands : vinblastine en orange, paclitaxel en jaune et colchicine en rose. Les sites de fixation
du GTP sur les deux tubulines sont représentés en violet. (C) Conformations particulières que prend la tubuline
sous l’effet de fortes d’ACM. Le taxol à 1 M désorganise le réseau de microtubules qui s’agrègent entre eux
sous forme de faisceaux. La vinblastine à 10 M génère des spirales de tubuline qui s’organisent en agrégats
semblables à des cristaux. (D) Permet de visualiser le site d’interaction des ACM sur le microtubule polymérisé.
La colchicine et la vinblastine se lient sur la partie externe de la molécule de tubuline b avec une préférence pour
l’extrémité « + » pour la vinblastine. Le paclitaxel lie aussi la tubuline b mais sur sa face luminale. (B) D’après
R. Bai et al., Journal of Chemical Information and Modeling 2011 (D) D’après C Dumontet and MA Jordan, Nat
Rev Cancer 2010
62
Figure 13 : Représentation de l’interaction entre l’éribuline et la tubuline et illustration de la
perturbation de la dynamique des microtubules qui en découle
(A) Représentation topologique des molécules d’halichondrine B et d’éribuline avec, encadré en rouge, la partie
de l’halichondrine B dont provient l’éribuline. Le site de fixation de l’éribuline est représenté en vert sur la
molécule de tubuline b, non loin du site de fixation des vinca alcaloïdes (en violet) et du site E capable de liée et
d’hydrolyser le GTP.
(B) Exemple de kymographes représentant les phases dynamiques de croissance et de décroissance des
microtubules en fonction du temps, visualisés en vidéomicroscopie, in vitro (1 et 2) et dans des cellules de cancer
du sein (3 et 4). Les microtubules non traités par eribuline (1 et 3) présentent une phase de croissance avant une
phase brutale de raccourcissement (catastrophe), puis une reprise d’une phase de croissance (sauvetage), créant
une large amplitude dynamique. Les microtubules traités par l’éribuline (2 et 4) montrent une amplitude
dynamique faible avec des phases de croissance beaucoup moins rapides.
63
Les agents dépolymérisant ont une affinité importante pour l’extrémité « + » des
MT et les ACM en général modifient la dynamique des MT. Pour ces deux raisons, plusieurs
études se sont intéressées à l’effet des ACM sur la localisation et l’action des +Tip.
Sur des lignées cellulaires, les mécanismes d’inhibition de la migration par les
ACM ont aussi été reliés à la présence de EB1 à l’extrémité « + ». La taille des comètes EB1
diminuait avec des faibles concentrations d’ACM et cette perte de localisation était corrélée
avec un défaut de migration dans les cellules endothéliales et tumorales (Berges et al., 2014;
Honoré et al., 2008; Pagano et al., 2012).
Au total, la fonction des +TIP semble être étroitement corrélée à l’activité des
ACM, par une action synergique in vitro, ce qui semble logique dans la mesure où ce sont des
molécules liant la tubuline avec une affinité accrue pour l’extrémité « + » et régulant la
dynamique des MT. In vivo, les données sont beaucoup moins claires et l’étude
complémentaire des mécanismes d’interaction +TIP-ACM doivent être menées
64
• Résistance aux agents anti-microtubule
65
Le rôle des microtubules dans la migration dirigée
Les MT sont des structures à la fois rigides, mais également labiles, alternant des
phases de polymérisation et de dépolymérisation (Figure 9). Cette instabilité dynamique a été
décrite par Mitchison et Kirschner en observant les MT du fuseau mitotique alternant
croissance/décroissance jusqu'à "pécher" le kinétochore chromosomal ; en absence de
fixation, ils observaient la dépolymérisation rapide du polymère (Mitchison and Kirschner,
1984).
Nous allons développer les rôles des microtubules impliqués dans la régulation de
la migration dirigée des cellules
• La capture des MT
67
Figure 14: Acteurs majeurs impliqués dans le contrôle de la capture des microtubules dans les cellules en
migration: exemple de la signalisation ErbB2, dans un modèle de cancer du sein
(A) Les microtubules (MT) contribuent à la régulation de la migration des cellules tumorales par le contrôle de la
polarité, le transport polarisé de vésicules et la participation au renouvellement des adhésions focales. La capture et la
stabilisation des MT à l'avant de la cellule impliquent de nombreux acteurs, dont les +TIP.
(B) Dans des cellules de carcinomes mammaires en migration, les MT (marquées par la GFP-tubuline, qui apparait en
noir sur l'image) croissent de manière radiale pour être "capturés" au cortex de la cellule (image de gauche); si la voie de
signalisation ErbB2/Memo/ACF7 est perturbée les MT ne sont plus capturés et restent à distance de la membrane
plasmique.
(C) Représentation schématique de la voie de signalisation contrôlant les MT en aval du récepteur ErbB2. La
dimérisation d’ErbB2 avec un autre récepteur de la famille HER/EGFR entraîne son activation et la phosphorylation des
domaines intracellulaires, ce qui va permettre le recrutement de la protéine Memo (mediator of ErbB2-driven cell motility)
et favoriser la formation d'un complexe Memo/RhoA/mDia1. Ce complexe va inhiber l’activité de GSK3 (qui phosphoryle
et inhibe CLASP2 et APC) et permettre la relocalisation à la membrane plasmique de CLASP2 et APC qui recrute
MACF/ACF7. Son interaction avec EB1, va permettre de stabiliser les MT au front de migration.
68
• La polarisation cellulaire implique la capture des microtubules au
cortex
69
stabilisation des MT dans la protrusion du front de migration (Brandt and Grosse, 2007).
Les premiers MT capturés son nommé les "MT pionniers" car ils peuvent passer au
travers de l'enchevêtrement d'actine sous-corticale, qui barre la route aux MT. Ils sont ensuite
rejoints par d'autres MT, dont la croissance est stimulée par la présence des premiers,
favorisant l'extension du front de migration (Etienne-Manneville, 2013).
Les sites d'adhérence de la cellule avec la MEC sont appelés adhésions focales (AF)
et ont été identifiées en 1970 par microcopie à contraste interférentiel (Izzard and Lochner,
1976). Ce sont des complexes multiprotéiques (comprenant environ 180 protéines) situés au
niveau des zones de protrusion membranaire des cellules et permettent une interaction
mécanique entre la matrice et la cellule.
70
Les AF permettent un couplage biomécanique entre le cytosquelette cellulaire et les
composants de la matrice mais aussi la transduction de signaux intracellulaires, via des
récepteurs transmembranaires, les intégrines. Lors de la migration les adhésions focales
doivent permettre l'adhésion de l'avant de la cellule au substrat pour la tracter. Mais pour que
la cellule puisse avancer, ceci doit être coordonné avec le désassemblage des FA présentes
sous le corps cellulaire et à l'arrière, libérant la cellule de ses attaches et permettant le
mouvement vers l'avant (figure 15).
Autour des intégrines, qui sont les protéines centrales des AF, s’agrègent des
protéines d’échafaudage et des kinases, le tout orchestré par des Rho GTPases. Les AF suivent
un cycle dynamique : les adhésions naissantes deviennent des complexes focaux, puis des
adhésions focales liant les fibres de stress d'actine (Geiger et al., 2009).
71
2017). De très nombreuses protéines sont recrutées formant un complexe appelé adhésome et
comportant plus de 180 composants identifiés (Zaidel-Bar et al., 2007). La protéine tyrosine
kinase FAK est importante dans l’adhésome car elle permet la phosphorylation des
composants de l’AF et participe à la stabilité/dynamique du complexe (Sulzmaier et al., 2014).
72
Figure 15- Les adhésions cellule-matrice durant la migration cellulaire
A Dans la cellule polarisée en cours de migration, les adhésions sont étroitement couplées avec les protrusions (filopodes et
lamellipodes) présentes au front de migration. Les adhésions naissantes sont formées initialement dans le lamellipode mais peuvent
aussi être associées aux filopodes. Puis, les adhésions naissantes se désassemblent ou s’allongent, dans la zone de transition entre
lamellipode et lamella. La maturation des adhésions focales implique leur association aux fibres de stress, composées de faisceaux
d’actine polymérisée. Les interactions actine-myosine stabilisent les adhésions focales et permettent la génération de forces, qui
participent à la transduction mécanique des adhésions focales.
B et C Deux modèle d’assemblage des adhésions naissantes, par le contact intégrine-matrice extra cellulaire (MEC) ou directement
par la nucléation de l’actine dès le contact intégrine-MEC. D Représentation schématique du couplage biomécanique entre le
cytosquelette d’actine et la MEC via l’adhésion focale mature, qui sert à l’ancrage et à la transduction de forces générées
essentiellement par l’action de la myosine II sur les filaments d’actine. Des complexes multiprotéiques régulent l’adhésion en jouant
le rôle de module de transduction du signal (exemple : FAK, p130Cas), d’activation (RhoGTPases) ou de nucléation de l’actine
(exemple : zyxine, formines). Chaque module délivre un signal qui agit dans une boucle qui va activer/moduler les forces
développées.
Adapté de: A-B-C J. Thomas Parsons*, Alan Rick Horwitz‡ and Martin A. Schwartz, Nature
Review, Mol Cell Biol 2010 D: Benjamin Geiger*, Joachim P. Spa:tz‡ and Alexander D. Bershadsky,
Nature Review, Mol Cell Biol 2009
73
L’activation de FAK permet le recrutement aux AF d’effecteurs majeurs comme la
kinase Src ou la paxillin (Hu et al., 2014). La phosphorylation de ces protéines, notamment
de la paxilline sur les résidus tyrosine 31 et 118, est impliquée dans le désassemblage des
adhésions. Lorsque FAK est inhibé, (ou non phosphorylable) ou que la paxillin est non
phosphorylable, les adhésions focales persistent, et forment de large complexe empêchant
toute migration (Choi et al., 2011).
Le rôle des MT dans le contrôle du cycle de vie des adhésions focales est étudié
depuis longtemps, mais a été affiné récemment. Les MT sont intimement liés aux adhésions
focales et des études sur les fibroblastes de poisson rouge ont montré que les MT ciblaient les
adhésions focales (Kaverina et al., 1999) et plus particulièrement les AF ventrales de la cellule
(Krylyshkina et al., 2003).
74
Rac1 (Rooney et al., 2010). Ce contrôle spatio-temporel des Rho GTPase par les MT pourrait
s'effectuer par la séquestration ou le relargage des GEF contrôlant le cycle GTP/GDP des
GTPases (Stehbens and Wittmann, 2012).
Certaines +TIP ont été identifiées comme ayant un rôle important dans le ciblage et
le désassemblage des AF par les MT. APC, ACF7 et CLASPs sont des +TIP contenant toutes
un SxIP et donc pouvant interagir avec EB1. Elles possèdent d'autres caractéristiques
communes qui laisseraient à penser qu'elles pourraient jouer un rôle important dans le
désassemblage des AF (Juanes et al., 2017; Stehbens et al., 2014). Ce sont toutes des substrats
pour GSK3 qui les phosphoryle, inhibant leur association aux MT. Par ailleurs APC et ACF7
participent au couplage MT et actine au niveau de la membrane des cellules en migration.
Elles ont également été trouvées toutes les trois dans des zones membranaires très proches des
AF. Enfin leur rôle majeur dans la migration dirigée en fait des sérieux candidats concernant
leur potentielle régulation dans le cycle assemblage/désassemblage des AF (Stehbens and
Wittmann, 2012).
Au total, les MT sont soumis à des niveaux de régulations multiples qui permettent
de moduler finement leurs fonctions oncogéniques, notamment la migration dirigée. Il est
donc important de comprendre comment les ACM impactent ces différents de niveau de
régulation mais également comment les MT contribuent à l’efficacité ou aux phénomènes de
résistance à ces drogues.
75
Les invadopodes, des structures spécialisées dans la
dégradation de la matrice extracellulaire
76
Histoire et définition des protrusions cellulaires permettant le
remodelage matriciel
Au début des années 80, T David-Pfeuty et Singer (PNAS 1980) ont observé dans
des fibroblastes d’embryons de poulet transformés en fibrobrascome par le virus du Sarcome
de Rous, oncovirus exprimant l’oncogène v-Src, la relocalisation depuis les adhésions focales
des protéines associées au cytosquelette : vinculine et a-actinine (Figure 16). Ces agrégats
arrondis, localisés au niveau des contacts ventraux des cellules avec le substrat, ont été
initialement nommés "rosette". Dans ces mêmes cellules, les travaux de Tarone et de
Marchisio ont identifié des protrusions membranaires, riches en actine et en protéines
phosphorylées sur des tyrosines, au niveau de la face ventrale des cellules et correspondant à
des sites d'adhérence sur la fibronectine. Ces protrusions, leur faisant penser à des pieds
cellulaires, ont été baptisées podosomes (Tarone et al., 1985). Puis la même année, il a été
montré que ces protrusions localisaient la kinase Src, et surtout qu’elles étaient capables de
dégrader des matrices ; elles furent donc rebaptisées invadopodes (Chen et al., 1985).
Par la suite des protrusions similaires, capables de dégrader la matrice, grâce à des
métalloprotéases, notamment MT1-MMP, ont été observées dans les cellules tumorales
humaines, notamment issues de carcinomes mammaire. Dans le même temps, il a été montré
que les ostéoclastes en culture avaient la capacité à former des podosomes (Zambonin-Zallone
et al., 1988), observation étendue aux macrophages, cellules dendritiques, cellules
endothéliales et du muscle lisse (Gimona et al., 2008).
77
Figure 16 Première observation d’invadosomes sur des fibroblastes transformés par
v-Src
La vinculine (A, B) et l’a-actinine (C, D) marquent respectivement les AF et les filaments d’actine dans les
cellules contrôles (A, B) et sont relocalisées au niveau de structure en rosettes, au niveau de zones d’adhésion
cellule-matrice ventrales, dans des cellules transformées par v-src (C, D).
Extrait de David-Pfeuty and Singer, “Altered distributions of the cytoskeletal proteins vinculin and
a-actinin in cultured fibroblasts transformed by Rous sarcoma virus”, Proc. Nati. Acad. Sci. USA,
(1980), Vol. 77, No. 11, pp. 6687-6691.
78
d’ostéosarcome et du pancréas, entre autres. De nombreuses protéines associées aux
invadopodes ont été identifiées comme des facteurs de mauvais pronostic dans le cancer, et
récemment quelques études ont démontré sur des modèles animaux la participation de
protrusions cellulaires dynamiques dans la dissémination métastatique.
Les podosomes et les invadopodes sont caractérisés par la présence des molécules
d'adhésion permettant l’ancrage à la MEC. Ces molécules s’organisent autour de la protrusion
établie, formant un anneau d'adhésion (adhesion ring, en anglais). Cette protrusion comporte
un noyau central dense riche en actine polymérisée et compactée sous l'effet de nucléateur,
de facteur de polymérisation, de protéines croisant les filaments d'actine, le tout orchestré par
des kinases, des Rho GTPase et des protéines d'échafaudage. De nombreux acteurs contribuent
à la formation des invadosomes. On peut citer la cortactine, l’adaptateur TKS5, le complexe
de régulation de l'actine incluant N-WASP, Arp2/3 et la cofiline, la protéine tyrosine kinase
Src qui phosphoryle les protéines des invadosomes notamment TKS5 et les protéases,
véritables marqueurs de la maturation de l’invadosome, dont la principale est MT1-MMP. La
cellule émet des invadopodes sous l’effet de stimuli intracellulaires ou extracellulaires, très
étroitement liés avec le micro-environnement dans lequel elle se trouve (Figure 17).
a. L'induction des invadosomes
79
Structure Adhésions Focales (AF) Podosomes Invadopodes
Large association de récepteurs
transmembranaires, d'intégrines
Cœur dense d'actine entouré d'un anneau de molécules d'adhérence et associé
Description et de protéines cytosoliques, le
à des protéines régulatrices de l'actine, des kinases et des Rho GTPases
tout lié à la MEC par le
cytosquelette d'actine
Face ventrale de la cellule,
Face ventrale de la cellule, souvent situés
Localisation Front de migration de la cellule souvent regroupés derrière le
sous le noyau
front de migration
Largeur : 0.5–2 µm Largeur : 0.5–2 µm
Dimension de la protrusion Largeur : 2–6 µm
Longueur : 0.5–2 µm Longueur : >2 µm (jusqu'à 15-20 µm)
Filaments parallèles d'actine, en
Filaments d'actine branchés à la surface
Caractéristiques du faisceaux principalement, mais Filaments branchés et non
cellulaire et non branchés à l'extrémité de
réarrangement de l'actine branchement d'actine à branchés d'actine
la protrusion
l'extrémité de la structure
Implication des lipides PtdIns(3,4), P2, PtdIns(3)P
PtdIns(4,5)P2 PtdIns(3,4,5)P3
membranaires et radeaux lipidiques (caveolin-1)
Indispensables à la formation,
Cibles des MT qui s'y accrochent
au positionnement, à la Nécessaires à l'élongation mais pas à la
Implication des microtubules Régulation du cycle des AF en
dynamique et à l'activité formation
favorisant le désassemblage
protéolytique
Importante via les métalloprotéases
Très réduite
Importante via MT1-MMP et (MMP2, MMP9, MT1-MMP) les
Capacité protéolytique Implique MT1-MMP pour le
uPAR séparases, uPAR, ADAM12, ADAM15
désassemblage
et ADAM19
Tableau 2-Morphologie et caractéristiques moléculaires des structures modelées par l'actine. D’après Murphy and Courtneidge, Nat Rev Mol Cell
Biol 2011, The in and out of podosomes and invadopodia: characteristics, formation and function
80
Figure 17 Les différents types d’invadosomes
Les différents types d’invadosomes retrouvés dans différents types cellulaires sont représentés schématiquement
par des traits/points rouges selon une orientation en z (haut) et x-y (milieu). Les images du bas, obtenues par
marquage de l’actine polymérisée et observation en microscopie confocale (rouge) montrent (A) des
invadosomes en agrégats avec une multitude de points d’actine dans les cellules dérivant des monocytes, (B) des
invadosomes organisés en point isolés comme retrouvés dans les cellules tumorales, (C) des rosettes ou
invadosomes organisée en cercles et (D) des invadosomes linéaires identifiés dans un modèle de culture cellulaire
au sein une matrice de collagène I (en blanc).
Extrait de J Di Martino et al, The microenvironment controls invadosome plasticity, J Cell Sci 2016
81
2- La stimulation de la transition épithélio-mésenchymateuse a été associée à
l'établissement d'invadopodes dans les cellules épithéliales mammaires stimulées par le TGFb
(Pignatelli et al., 2012) Le processus serait régulé par une voie de signalisation impliquant
Twist 1, PDGFRa et Src (Eckert et al., 2011). Cette stimulation ne serait cependant pas
suffisante pour initier in vivo les phénomènes métastatiques et nécessiterait, de concert, des
stimuli provenant du microenvironement (Eddy et al., 2017).
3- Les facteurs de croissance, PDGF, TGFb, EGF, VEGF, HGF et HB-EGF, en
autres, sont capables d'induire des invadopodes à la fois dans les cellules normales et dans les
cancéreuses (Eddy et al., 2017; Mader et al., 2011; Pang et al., 2016; Pignatelli et al., 2012;
Quintavalle et al., 2011; Schoumacher et al., 2010; Varon et al., 2006).
82
phosphorylation des acteurs pro-invadopodes en activant les kinases et inactivant les
phosphatases (Bedard and Krause, 2007)
83
polymérisation de l'actine par la voie de la cofiline, une protéine sectionnant l'actine et
permettant la polymérisation de filaments perpendiculaires à la membrane (Magalhaes et al.,
2011). L'acidification du milieu extracellulaire participe également à l'activité des MMP
(MT1-MMP, MMP2 et MMP9) (Brisson et al., 2012)
84
b. Les constituants majeurs des invadopodes
• L'actine
La croissance des filaments d'actine est hélicoïdale et polarisée avec une extrémité
+ ( « barbed end » ou barbelée), siège de la croissance du filament d’actine par addition de
monomères d’actine liés à l'ATP, et une extrémité – (« pointed end » ou pointue) à partir de
laquelle les monomères se désassemblent hydrolysant l'ATP en ADP.
Il existe plusieurs classes de nucléateurs de l'actine avec par exemple les formines
favorisant un branchement de l'actine et les protéines du complexe Arp2/3 qui est activé par
les nucleating promoting factors (NPF) type WASP (Wiskott–Aldrich syndrome
protein)/WAVE (WASP-family verprolin-homologous protein WAVE) ou par la cortactine
(Figure 19).
85
Figure 19 Régulation de la polymérisation de l’actine dans la zone corticale
Des signaux extracellulaires activent des récepteurs membranaires (1) qui, par transduction de signaux activent
les GTPases de la famille Rho et la production de phosphoinsositides tel que le PIP2 (2) qui vont à leur tour,
activer les protéines WASp/Scar (3). WASp/Scar recrute le complexe Arp2/3 qui s’associe à un filament d’actine
préexistant afin d’induire la polymérisation d’un nouveau filament d’actine et former une ramification (4).
L’élongation du filament d’actine se fait par l’extrémité + (« barbed end ») (5) et induit une pression sur la
membrane plasmique pour la déformer sur le versant extracellulaire (6). Les protéines de coiffe terminent et
stabilisent le filament à l’extrémité + (7). Les filaments d’actine vieillissent par l’hydrolyse de l’ATP puis par la
dissociation du (8). Des protéines tel que l’ADF/cofiline favorise la dissociation du phosphate, coupe les
filaments d’ADP-actine et favorise la dissociation de l’ADP-actine au niveau des extrémités (9). La profiline
catalyse l’échange ADP-ATP (10), permettant de renouveler le stock d’ATP-actine prêt à allonger les extrémités
« barbed end » (11). La LIM kinase est activée par les Rho-GTPases via PAK et phosphoryle l’ADF/cofiline,
ralentissant le renouvellement des filaments (12).
Extrait de Pollard and Borisy, «Cellular Motility Driven by Assembly and Disassembly of Actin
Filaments », Cell (2003), Vol. 112, 453–465.
86
• La cortactine
• TKS5
Comme nous l’avons souligné plus haut, TKS5 est une protéine majeure
impliquée dans les étapes les plus précoces du cycle des invadopodes.
TKS5 connu aussi sous les noms de SH3PXD2A ne possède pas de propriété
catalytique et son action passe par son rôle de protéine d’échafaudage, via des interactions
protéine-protéine ou protéine-lipides. TKS5 est composée de cinq domaines SH3 (Src
homology domain 3) séparés par quatre domaines riches en proline PxxP, capable de lier les
domaines SH3 (Alexandropoulos et al., 1995) (Figure 20).
87
Ces domaines lui permettent d’interagir avec de nombreuses protéines
impliquées dans la régulation de l’actine, des protéases ou encore des régulateurs de voies de
signalisation intracellulaires. TKS5 présente aussi deux sites de phosphorylations situés sur
des tyrosines, qui sont également importants pour l’interaction avec ses partenaires. Dans la
région N-terminal, on retrouve un domaine PX (Phox Homology) qui permet l’interaction de
TKS5 avec les phospholipides et qui conditionne sa localisation (Abram et al., 2003;
Buschman et al., 2009) Ce domaine a une affinité particulière pour les lipides de type
PI(3,4)P2, particulièrement concentrés dans la membrane des invadopodes, grâce notamment
à la lipide phosphatase Synaptojanine 2 (Ellson et al., 2002; Sato et al., 2001; Sharma et al.,
2013).
88
cellulaire a aboutissant à des cellules multinucléées (Oikawa et al., 2012). Dans les cellules
tumorales TKS5 aurait aussi des rôles indépendants des invadosomes, puisqu’elle a été
associée à une croissance cellulaire accrue, une diminution de l’apoptose et une meilleure
angiogenèse (Blouw et al., 2008, 2015).
89
Figure 20 : Isoformes de TKS5 et interactions connues avec les domaines fonctionnels
(A) Protéine partenaires (direct ou indirect) de TKS5 au sein des invadopodes ; les domaines fonctionnels de
TKS5 impliqués dans l’interaction sont indiqués. (B) Les trois isoformes de TKS5 : les domaines SH3 et PX, les
motifs PxxP et les sites de phosphorylation sont indiqués. (C et D) Protéines ayant des similarités de structure
avec TKS5, (C)= TKS4 et (D)= protéines du complexe NADPH
90
Le cycle de vie des invadopodes
La cortactine joue un rôle central dans les invadopodes. On peut donc suivre toutes
les phases d’assemblage/désassemblage de l'invadopode à travers le cycle
d'activation/inactivation de la cortactine (Figure 21)
Lorsqu'un signal d'initiation des invadopode est perçu, une cascade d'évènements
bien caractérisés se produit.
MenaINV est une protéine importante à cette étape là également. Elle régule la
phosphorylation de la cortactine en jouant sur l’activité de la phosphatase PTP1B (Rajadurai
et al., 2016; Weidmann et al., 2016) et favorise le branchement des filaments d'actine,
participant ainsi à la maturation de l'invadopode précurseur.
La protéine Mena est particulièrement intéressante car il s'avère que son variant
d'épissage MenaINV est associé à des cellules assemblant de manière accrue des invadopodes,
et présentant des capacités d'intravasation et de dissémination pas voie hématogène
importantes. Ce variant est associé à un plus mauvais pronostic lorsqu’il est surexprimé dans
les tumeurs mammaire alors qu’un autre isotype, Mena11a, a lui été corrélé à des fonctions
inhibitrices de l'intravasation (Gertler and Condeelis, 2011; Oudin et al., 2016). .
Aussi un test pronostic, basé sur les isotypes de Mena et une signature d'expression
de gènes régulant l'intravasation cellulaire, a été développé dans les tumeurs mammaires sans
atteinte ganglionnaire axillaire donnant un score de risque métastatique (Forse et al., 2015;
Karagiannis et al., 2016)) et été récemment commercialisée (MenaCalc™ Platform -
MetaStat, Inc.).
b. L'invadopode mature
92
MMP, ADAM), la cathepsine et les sérines protéases (séparase et urokinase plasminogen
activator surface receptor (uPAR)).
La délivrance des protéases vers les invadosomes requiert des protéines associées
aux MT ; les kinésines permettent aux vésicules contenant les MMP d'atteindre le cortex
cellulaire. La délivrance de MT1-MMP à l'invadopode est sous le contrôle d'IQGAP1
(Sakurai-Yageta et al., 2008) qui régule, avec Cdc42 et RhoA, le complexe d'exocytose, une
structure de 8 protéines favorisant l'arrimage des vésicules intracellulaire à la membrane
plasmique. D'autres régulateurs positifs (VAMP-7 ou v-SNARE) ou négatifs (CIP4 et SNX9)
de la sécrétion des MT1-MMP ont été identifiés (Steffen et al., 2008) révèlant une régulation
étroite.
La cortactine joue aussi un rôle dans la maturation des invadopodes par son action
dans la sécrétion des MMP (MMP6, MMP9 et MT1-MMP). Elle interagit directement avec
MT1-MMP lorsqu'il est phosphorylé par LIMK, ce qui permet le transit de MT1-MMP vers
l'invadopode (Lagoutte et al., 2016). MT1-MMP transite dans la cellule via le compartiment
endosomal. Ce transit lui permet d'être positionné et enchâssé dans la membrane plasmique
par exocytose, puis suit un cycle d’endocytose-recyclage ou dégradation (Castro-Castro et al.,
2016).
Ce trafic est régulé par les Rho GTPase Rab, particulièrement Rab7 (Rossé et al.,
2014). Le cytosquelette d'actine régule également le cycle d'endo/exocytose de MT1-MMP,
notamment la protéine WASH qui permet la polymérisation de l'actine à la surface des
endosomes pour permettre les étapes péri-membranaires du cycle et nécessite un complexe
d’exocytose pour les étapes de fusion membranaires (Monteiro et al., 2013). Les MT sont
également impliqués à cette étape (voir plus loin).
93
c. Le désassemblage des invadopodes
C'est certainement la phase du cycle des invadopodes la moins connue. Comme les
autres étapes, le contrôle du désassemblage repose étroitement sur la cortactine et son niveau
de phosphorylation (Figure 21).
Dans les podosomes, la calpaïne clive la taline, Pyk2 et WASP (Calle et al., 2006),
mais cela n'a pas encore été montré dans les invadopodes tout comme le clivage de la
cortactine par la calpaïne (Jeannot and Besson, 2017). Enfin pour augmenter la complexité il
semblerait que ces deux voies de signalisation soient mutuellement exclusives car dans les la
lignée cellulaire SUM159 qui désassemblent les invadopodes par la voie RhoG, la voie Rac1
favorise la formation des invadopodes (Goicoechea et al., 2017). D'un autre côté, Rac1 va
favoriser le désassemblage des invadopodes dans les MTLn3, une lignée de cancer du sein
murine dans laquelle la perte de RhoG ne modifie pas la capacité de dégradation des cellules.
Par ailleurs, les glioblastomes sont connus pour envahir les tissus de manière RhoG
dépendante (Kwiatkowska et al., 2012) alors que les cellules des lignées de mélanomes
(Nakahara et al., 2003) ou les cellules mammaires MCF10A, activées par le TGFb, forment
des invadopodes via l'action de Rac1 (Pignatelli et al., 2012)
94
Figure 21 Le cycle d’assemblage et de désassemblage des invadopodes
Après un signal d’initiation pouvant revêtir une forme chimique ou mécanique, la cortactine sera phosphorylée par diverses kinases (Src, Arg), ce qui va permettre son
recrutement à la membrane, notamment par le biais de TKS5, qui lorsqu’il est lui-même phosphorylé va s’ancrer au niveau des phospholipides membranaires par son
domaine PX. La cortactine recrute alors un complexe de remodelage de l’actine composé de N-WASP-Arp2/3-cofiline qui va fragmenter et remodeler le réseau d’actine
favorisant sa polymérisation perpendiculaire à la membrane. TKS5 et MENA favorisent la stabilisation de la structure naissante et des métalloprotéases, notamment
MT1MMP, vont être recrutés, et permettre la dégradation matricielle. C’est le stade invadopode mature. Enfin l’invadopode va être désassemblé, phase moins bien connue
impliquant, soit une voie de signalisation Rac1-cortactine dépendante, soit la voie paxilline/calpaïne
95
Fonction des invadopodes in vivo
96
comme des invadopodes par les auteurs par la présence de cortactine et TKS5, observations
confirmées dans plusieurs lignées cellulaires. La déplétion de la cortactine, TKS4, TKS5 ou
RhoA diminuaient de manière importante le nombre de protrusions et les capacités
d'extravasation cellulaire (Leong et al., 2014).
Une voie de signalisation impliquant les MT et EB1 a été identifié comme régulant
la phosphorylation de la cortactine et l'établissement et la stabilité de la ceinture de podosome
dans les ostéoclastes (Biosse-Duplan et al., 2014). Dans cette étude, il a été proposé qu’EB1
interagirait avec la cortactine de manière dynamique, selon l’état de phosphorylation ou
d'acétylation de la cortactine.
Plusieurs études ont également impliqué les MT dans les phases tardives de
formation les invadopodes (phase d’élongation), mais pas dans leur assemblage (Kikuchi and
Takahashi, 2008; Schoumacher et al., 2010) Cette dernière étude dans un système utilisant
une membrane basale de péritoine de rat a montré de manière élégante les différentes étapes
d'initiation, de maturation et d’élongation à travers cette matrice, de cellules de cancer colique
et de cancer du sein invasifs. Les MT étaient observées au sein des invadopodes longs ; les
MT des invadopodes étaient préférentiellement détyrosinés. L'utilisation du nocodazole pour
97
dépolymériser les MT montrait une diminution des invadopodes longs, ce qui amenait les
auteurs à la conclusion de l'utilité des MT pour l'allongement des invadopodes (Schoumacher
et al., 2010). Récemment, une étude suivant le comportement de divers modèles cellulaires
dans une matrice reconstituée a montré que l'invasion matricielle via des protrusions
protéolytiques dépendait de la présence des +TIP SLAIN2 et CLASP1, indiquant que la
stabilisation et la régulation de la dynamique des MT est primordiale pour permettre l’invasion
3D (Bouchet et al, Dev cell 2016).
98
Matériels et Méthodes
Culture cellulaire
Les différentes lignées cellulaires utilisées ont été achetées auprès de l’ATCC. La
lignée cellulaire de cancer du sein triple négatif MDA-MB-231 a été maintenue dans un milieu
DMEM (Dulbecco’s Modified Eagle Medium, Gibco) supplémenté avec 1% Pyruvate, 1% de
Pénicilline/Streptomycine et 10% de sérum de veau foetal (Eurobio, Courtaboeuf, France). La
lignée mammaire épithéliale MCF10A a été maintenue dans un milieu DMEM/F12
supplémenté avec 5% de sérum de cheval (Life Technologie), 20ng/mL d’EGF, 0.5µg/ml
d’hydrocortisone, 100ng/mL de toxine cholérique (Cholera Toxin from Vibrio cholerae,
Sigma), 10µg/mL d’insuline bovine et 1% de Pénicilline/Streptomycine. Les cellules étaient
incubées à 37°C, sous 5% de CO2 en atmosphère humide. Pour induire la transition épithélio-
mésenchymateuse, les cellules MCF10A étaient traitées pendant 6 jours par 10ng/mL de
TGFb-1 humain recombinant (Recombinant Human TGFb-1, HEK293 derived, Peprotech).
Les cellules ont été testées régulièrement à la recherche d’éventuelle contamination par
mycoplasme.
Agents pharmacologiques
99
Construction plasmidiques
Les séquences nucléotidiques codant pour EB1 humain sauvage et les deux formes
mutantes tronquées (1-265) et (1-248) sans codon stop ont été amplifiées par PCR à partir du
plasmide peGFP-N1-EB1 (JB 131 ; Addgene) avec les oligonucléotides contenant les sites de
recombinaison AttB1 et AttB2 appropriés (cf table) pour générer, par recombinaison avec le
vecteur pDONR-Zéo, les plasmides pDONR-EB1, pDONR-EB1(1-265) et pDONR-EB1(1-
248) respectivement avant leur sous-clonage dans le vecteur de destination pDEST-mCherry-
N1 (Addgene) par la technologie Gateway pour obtenir les différentes formes de EB1
fusionnées en N-terminal de la mCherry. Toutes les constructions ont été vérifiées par
séquençage.
Les séquences nucléotidiques codant pour TKS5 sauvage et la forme tronquée DPX-
TKS5 sans codon stop ont été amplifiées par PCR à partir du plasmide peGFP-N1-TKS5
100
(procuré par Courtneidge S.) en utilisant les amorces appropriées (Table 1) puis ont été
utilisées pour générer les vecteurs pDONR-TKS5 et pDONR-DPX-TKS5 par recombinaison
avec le vecteur pDONR-Zéo, respectivement avant leur clonage dans le vecteur pcDNA3.1
MCS-BirA(R118G)-HA (Addgene plasmid # 36047, procuré par K. J. Roux) par la technique
de « Gateway » en vue d’obtenir TKS5 et DPX-TKS5 fusionnées en N-terminal de BirA*-
HA. Toutes les constructions ont été vérifiées par séquençage.
Les cellules MDA-MB-231 et MCF10A ont été transfectées par les différents ARNi
avec l’agent de transfection, Lipofectamine RNAimax (Thermofisher, France) en utilisant le
protocole fourni par le fabricant. Les ARNi étaient utilisés à une concentration finale de 20nM.
Les tests fonctionnels étaient effectués après 72h de transfection et l’extinction protéique a été
contrôlée par western blot. Pour les cellules MCF10A transformées par le TGF-b1 les cellules
étaient traitées pendant 3 jours avec du TGF-b1 avant la transfection des différents ARNi et
traitées une seconde fois au TGF-b1 lors de la transfection comme décrit par Pignatelli
(Pignatelli et al., 2012).
Les cibles des différents siRNA sont listés ci-après : le gène de la b-galactosidase
d’E Coli utilisé comme contrôle négatif (siLacZ: séquence du brin sens
GCGGCUGCCGGAAUUUACCTT),
101
siCLIP170 (séquence du brin sens UUUCUUUGUAUGUCAGAGCTG).
Pour les expériences de sauvetage, les différentes constructions les ARNi étaient
transférés par électroporation en utilisant l’appareil AmaxaTM NucleofactorTM en utilisant le
Kit V (Lonza AG, Cologne, Allemagne) et le programme X-0013 dans les cellules MDA-MB-
231.
Pour l’établissement des clones exprimant stablement les protéines de fusion, les
cellules MDA-MB-231 ont été transfectées par les différents vecteurs d’expression en utilisant
l’agent de transfection, Lipofectamine 2000 (Invitrogen) en suivant les recommandations du
fabricant, puis sélectionnées par l’ajout de 1 mg/ml de généticine (G418, Life Technologies,
France) dans le milieu de culture. Des populations clonales ont été générées par dilution limite.
Des clones exprimant des niveaux modérés des différentes protéines de fusion ont été
sélectionnés pour les expérimentations ultérieures.
102
Les lamelles recouvertes de gélatine fluorescente étaient réhydratées dans une boite
12 puits pendant 1 heure à 37°C dans le milieu de culture de la lignée cellulaire utilisée avant
d’y déposer 30000 cellules. La plaque était centrifugée à 1000 rpm pendant 3 minutes pour
synchroniser les conditions et les cellules étaient incubées pendant 4 heures à 37°C, 5% CO2.
Après un lavage au PBS, les cellules étaient fixées avec une solution de Fix Mix (4%
formaldéhyde, 3% sucrose, PBS 1x) à 37°C pendant 15 minutes, lavées 2 fois avec du PBS,
perméabilisées avec une solution de Triton X100 0.4% pendant 2 minutes sous agitation. Pour
observer les +TIP, le protocole de fixation comprenait une première fixation des cellules avec
une solution de méthanol 100% froid contenant de l’EGTA à 1 mM pendant 5 minutes à -
20°C suivie d’une deuxième fixation au formaldéhyde 4% pendant 15 minutes puis 3 rinçages
au PBS avant l’immunomarquage. Après une incubation d’une heure dans une solution de
blocage des sites non spécifiques comprenant de la BSA à 1%, les lamelles étaient ensuite
mises en présence de l’anticorps primaire dilué dans une solution de PBS contenant de la BSA
à 0.5% et du Tween20 à 0.02% et incubées à 37°C pendant 1 heure en boite humide. Après
deux rinçages au PBS-Tween 0.5%, les lamelles étaient incubées avec les solutions
d’anticorps secondaires appropriés couplés à un fluorophore DyLight® 405 dilué au 1/250 ou
AlexaFluor® 594 dilué au 1/500 (Jackson ImmunoResearch) pendant 45 minutes. Après deux
rinçages au PBS-Tween 0.5%, les lamelles étaient rincées à l’eau puis montées sur lames de
verre pour microscope optique avec du liquide de montage Prolong© (Molecular Probes).
L’observation était faite avec un microscope à épifluorescence (Apotome Imager Z) équipée
d’une caméra à fluorescence AxioCam MRm, objectif 63X. Le traitement des images était
réalisé avec le logiciel Axiovision Rel 4.6 et Fiji. Les zones dégradées apparaissaient comme
des trous noirs dans la gélatine et traduisaient la capacité de la cellule à dégrader la matrice.
Les invadopodes matures étaient caractérisés par la colocalisation entre TKS5-Cortactine et
un trou noir.
Brièvement, les images prises en fluorescence avec la fonction apotome ont été
traitées par un filtre gaussien pour éliminer les zones d’ombre puis chaque canal de
fluorescence analysée séparément. Après identification manuellement du pourtour de la
103
cellule, les foci de dégradation étaient identifiés par seuillage manuel sur les images du canal
vert correspondant à la gélatine. Puis avec la fonction « analyse particules » de Fiji, l’aire des
foci et leur nombre étaient quantifiés. La procédure était répétée pour identifier et quantifier
les foci de cortactine et de TKS5. Les images des seuillages étaient ensuite superposées pour
quantifier la colocalisation des protéines entre elles et avec les zones de gélatine dégradées.
Les données étaient exportées vers Excel puis analysées et représentées par GraphPad Prism.
Western Blot
Les cellules étaient lysées dans un tampon de lyse contenant 50 mM Tris pH 7.5,
1% NP-40, 120 mM NaCl, 0.5 mM EDTA, 1 mM DTT, 1X Complete Mini Roche® Protease
Inhibitor pendant 30 min sur glace. Les lysats étaient centrifugés à 14000 tr/min à 4°C pendant
30 min. Les surnageants contenant l’extrait de protéines totales étaient collectés et congelés à
- 80°C. Les surnageants étaient alors dosés par la méthode BCA (bicinchonique acid protein
assay Pierce®) et dilués pour obtenir une concentration finale de 0.5-1.5 mg/ml avec du
tampon de dénaturation (Tris 62.5mM pH 6-8, 2% SDS, 10% glycérol, 0.04% Bleu de
Bromophénol) puis dénaturés à 95°C pendant 10 minutes. Les échantillons ont été déposés
dans les puits de gels de polyacrylamide NuPAGE® Bis-Tris 4-12%. La migration a été réalisé
dans du tampon MOPS (50 mM MOPS, 50 mM TrisBase, 0.1% SDS, 1 mM EDTA, pH 7.7)
à 90 V pendant 10 minutes puis à 180V jusqu’à ce que le bleu de bromophénol sorte du gel.
Les protéines séparées sur gel par électrophorèse ont été électro-transférées sur membrane de
nitrocellulose dans un tampon contenant 25mM Tris pH 8.3, 192 mM glycine et 20% Ethanol.
Après blocage des sites de liaison aspécifiques par incubation des membranes dans une
solution de lait à 5%, les membranes étaient incubées avec des anticorps primaires, lavées,
incubées avec des anticorps secondaires couplés à l’HRP (horse raddish péroxydase) et
révèlées par chimioluminescence (Tableau 2).
Les cellules MDA-MB -231 étaient transfectées par des ARNi spécifiques puis 24h
plus tard les cellules étaient trypsinées et transfectées par le plasmide codant pour le peptide
LifeAct fusionné à la mRFPRuby (3ng). Après 48h, les cellules étaient détachées, comptées
et 10000 cellules étaient ensemencées sur des lamelles recouvertes de gélatine fluorescente.
Après deux heures d’incubation, les lamelles étaient lavées au PBS, transférées dans une boite
permettant l’analyse des invadopodes par vidéomicroscopie (Attofluor™ Cell Chamber,
104
ThermoFisher) en utilisant un microscope confocal équipé d’un spinning disk (Zeiss) en mode
TIRF (Microscope de fluorescence par réflexion totale interne). Lors du transfert des lamelles,
le milieu de culture était remplacé par un milieu DMEMgfp-2TM (Evrogen) sans rouge phénol,
supplémenté avec 10% sérum de veau et 1% de pyruvate, le tout filtré (pores 0.66µm). Les
cellules étaient imagées toutes les 90 secondes pendant deux heures avec un objectif x63 et
deux lasers émettant à 488nm et 561nm (puissance laser 10-20%) permettant de suivre la
dégradation de la gélatine fluorescente et les invadopodes (correspondant aux foci de LifeAct)
respectivement. Les images étaient analysées avec Metamorph et Fiji en repérant et suivant
image par images les foci d’actine apparaissant puis dégradant la gélatine (trou noir dans la
matrice fluorescente verte) puis disparaissant.
Les cellules MDA-MB-231 exprimant stablement les protéines de fusion BirA* ont
été ensemencées à 70% de confluence sur des boites de pétri recouvertes de gélatine 0,2% en
présence de 50µM de biotine pendant 18 heures puis lysées avec un tampon contenant 50 mM
Tris pH 7.4, 500 mM NaCl, 0.4 % SDS, 2 % Triton X-100, 5 mM EDTA ,1 mM DTT et
contenant des anti-protéases et anti-phosphatases. Après clarification des extraits protéiques
par ultracentrifugation, les protéines biotinylées ont été isolées en incubant le lysat cellulaire
avec des billes couplées à l’Avidine (ThermoFisher) pendant 1h à 4°C. Après trois lavages
avec du tampon de lyse et un lavage un tampon contenant 50mM Tris, pH 7.4 et 50mM NaCl,
les protéines précipitées étaient décrochées par l’ajout du tampon de dénaturation supplémenté
de 2 mM de D-biotin (Invitrogen) et chauffage à 95°C pendant 10min préalablement à leur
analyse par SDS-PAGE ou spectrométrie de masse.
Analyse statistique
Toutes les analyses statistiques ont été réalisées sur le logiciel GraphPad Prism
(GraphPad, La Jolla, USA). Le test de Mann Whitney et le t-test avec correction de Welsh ont
été utilisés pour déterminer les différences significatives entre les groupes de données. Les
histogrammes ont aussi été tracés avec Prism pour montrer les moyennes et les erreurs types.
105
Analyse des protéines en spectrométrie de masse
106
Macro écrite pour Fiji selectWindow (nom+"image
(red)");
run("Close All"); run("Duplicate...", " ");
run("Set Measurements...", setTool("freehand");
"area mean standard min display
redirect=None decimal=3"); waitForUser("Tracer le contour
run("Clear Results"); de la cellule");
dir=getDirectory("images à run("Measure");
quantifier");
dir2=getDirectory("dossier de // calcul cortactine
sauvegarde"); selectWindow(nom+"image
(blue)");
print(dir); setAutoThreshold("Default");
v= getFileList (dir); run("Threshold...");
for (i=0;i<v.length;i++) setAutoThreshold("Default
dark");
{ waitForUser("threshold");
nom=v[i]; run("Convert to Mask");
print(nom); run("Fill Holes");
open(dir+nom); run("Duplicate...", " ");
run("Analyze Particles...",
run("Set Scale...", "distance=10 "size=0.1-20.00 circularity=0.06-1.00
known=1 pixel=1 unit=micron global"); show=Outlines display exclude
setTool("freehand"); summarize add");
waitForUser("tracer la zone selectWindow(nom+"image
d'interet"); (blue)");
run("Crop"); saveAs(dir2+nom+"cort"+"Tiff
run("Clear Outside"); ");
rename(nom+"image");
run("Split Channels"); // calcul TKS5
selectWindow(nom+"image
// calcul de l'aire cellulaire (red)");
setAutoThreshold("Default");
run("Threshold...");
107
setAutoThreshold("Default selectWindow(nom+"image
dark"); (green)");
waitForUser("threshold"); saveAs(dir2+nom+"gel"+"Tiff
run("Convert to Mask"); ");
run("Fill Holes");
run("Duplicate...", " "); //create overlay
run("Analyze Particles...", selectWindow(nom+"image
"size=0.1-20.00 circularity=0.06-1.00 (red)");
show=Outlines display exclude rename("c1");
summarize add"); run("Duplicate...", " ");
selectWindow(nom+"image run("Duplicate...", " ");
(red)");
saveAs(dir2+nom+"TKS5"+"T selectWindow(nom+"image
iff"); (green)");
rename("c2");
// calcul spot dégradation run("Duplicate...", " ");
selectWindow(nom+"image run("Duplicate...", " ");
(green)");
run ("Brightness/Contrast..."); selectWindow(nom+"image
(blue)");
waitForUser("contrast?"); rename("c3");
run("Apply LUT"); run("Duplicate...", " ");
run("Duplicate...", " ");
run("Threshold...");
setAutoThreshold("Default run("Merge Channels...",
dark"); "c1=[c1] c2=[c2] c3=[c3]");
waitForUser("threshold"); saveAs(dir2+nom+"merge"+"T
run("Convert to Mask"); IFF");
run("Fill Holes"); run("8-bit");
run("Duplicate...", " "); rename(nom+"MERGED");
run("Analyze Particles...", waitForUser("threshold");
"size=0.1-20.00 circularity=0.06-1.00 run("Analyze Particles...",
show=Outlines display exclude "size=0.03-Infinity show=Outlines
summarize add"); display exclude summarize add");
108
saveAs(dir2+nom+"mergeNB" tab1=dir2+"resultat"+nom+".xl
+"TIFF"); s";
selectWindow("Results");
//creat merge saveAs("Results", tab1);
selectWindow("Summary");
imageCalculator("AND saveAs(dir2+
create", "c3-1","c2-1"); "XLS"+"Summary",tab2);
rename(nom+"GEL et CRT");
run("Analyze Particles...",
"size=0.03-Infinity show=Outlines
display exclude summarize add");
saveAs(dir2+nom+"CRT et
GEL "+"TIFF");
imageCalculator("AND
create", "c1-1","c2-2");
rename(nom+"GEL et TKS5");
run("Analyze Particles...",
"size=0.03-Infinity show=Outlines
display exclude summarize add");
saveAs(dir2+nom+"TKS5 et
GEL "+"TIFF");
imageCalculator("AND
create", "c1-2","c3-2");
rename(nom+"TKS5 et CRT");
run("Analyze Particles...",
"size=0.03-Infinity show=Outlines
display exclude summarize add");
saveAs(dir2+nom+"TKS5 et crt
"+"TIFF");
run("Close All");
}
109
Dénomination Dilutions
Désignation Fournisseur Espèces
de l’anticorps Immunofluorescence Western Blot
4F11-
Anti-Cortactine Millipore Souris 1/100 1/1000
05-180
M-300 Santa Cruz
Anti-TKS5/FISH Lapin 1/200 1/2000
sc-30122 Biotechnology®
Phalloïdine P5282 Thermofisher Conjugué 1/2000 NA
Anti-MMP14 EP1264Y Abcam Lapin 1/200 1/2000
110
Objectifs de mon travail de thèse
La cascade métastatique est un phénomène complexe et global dans les processus
cancéreux, mettant en échec le traitement de nombreux cancers. Son étude nécessite une
fragmentation en étapes distinctes pour faciliter l’identification des mécanismes moléculaires
précis conduisant à l’invasion accrue des tissus environnant par les cellules cancéreuses.
L’objectif étant de pouvoir ensuite avoir des marqueurs prédictifs ou actionnables
pharmacologiquement en vue d’endiguer le processus de dissémination des cellules
tumorales.
Les MT sont des cibles thérapeutiques majeures dans le cancer du sein localisé et
métastatique et les chimiothérapies ciblant les MT ont montré un bénéfice clinique en termes
de survie en situation néoadjuvante, adjuvante et métastatique.
Les ACM, utilisés à fortes doses, ont une action cytotoxique en déstabilisant le
fuseau mitotique lors de la phase M du cycle cellulaire, accumulant les cellules en phase G2/M
et menant à la mort cellulaire.
Cependant, les mécanismes moléculaires mis en jeu restent mal connus à ce jour.
La compréhension du mode d'action des ACM utilisés à faibles concentrations est cruciale,
car elle pourrait conduire à une utilisation moins toxique des ACM dont les doses de
traitements actuels entrainent notamment des neuropathies périphériques et des aplasies
médullaires limitant leur utilisation.
Notre équipe étudie depuis plusieurs années les mécanismes régulant la migration
des cellules de cancer du sein, notamment en aval du récepteur à tyrosine kinase ErbB2. Nous
avons caractérisé une voie de signalisation impliquant Memo et mDia1 régulant la fonction
de protéines modulatrices de la dynamique des MT telles qu’APC, ACF7 et EB1 (Benseddik
et al., 2013, Bouguenina et al, 2017; Daou et al., 2014; Zaoui et al., 2010).
Dans ce projet, nous avons poursuivi l’étude du rôle des MT dans les
phénomènes de migration et d'invasion des cellules tumorales, en étudiant d’une part l’action
d’une chimiothérapie anti-microtubules sur les protéines régulant la dynamique des MT et la
migration cellulaire et en caractérisant, d’autre part, la contribution de ces mêmes protéines
régulatrices aux étapes précoces de l’invasion tumorale.
111
courante et dont l’activité perdure après échec des anti-microtubules conventionnels, sur la
migration des cellules de cancer du sein. J’ai donc étudié l'action de doses sub-nanomolaires
d'éribuline sur la migration des cellules de la lignées tumorale mammaire SKBr3 qui est un
excellent modèle pour l’étude de la contribution des MT au processus migratoire, en réponse
à l’activation d’ErbB2. J’ai démontré l’impact de l’éribuline à faibles doses sur la dynamique
des MT et les conséquences sur la capture des MT au cortex cellulaire. Puis afin de déterminer
les mécanismes moléculaires impliqués, j'ai évalué l'action des faibles doses d'éribuline sur
l’association aux MT des protéines connues pour leur rôle régulateur de la dynamique des
MT : la protéine EB1, protéine au cœur du réseau de +TIP régulant l'extrémité "+" des MT, et
la tubuline polymérase ch-TOG. Ce travail confirme que les ACM, au-delà de leur action anti-
mitotique, ont également un impact très spécifique sur la migration des cellules tumorales qui
pourrait contribuer à l’efficacité de leur action anti-néoplasique.
Mon travail de thèse a donc été de définir l’impact de protéines candidates, connues
pour réguler la dynamique des MT, sur la capacité à dégrader la matrice extracellulaire et à
moduler la formation des invadopodes en utilisant comme modèle, la lignées mammaire
MDA-MB-231, dérivées d’un cancer du sein triple négatif invasif.
112
dans le processus métastatique ; elle permettra aussi de valider la présence de protéines
candidates, +TIP ou protéines régulatrices des MT, aux invadopodes.
113
PREMIERE PARTIE : Etude de l’action de
l’éribuline sur la migration des cellules tumorales
114
Introduction première partie
Les limitations majeures dans l’utilisation des ACM en clinique reposent sur leur toxicité
hématologique et l’induction de neuropathies périphériques, parfois très invalidantes et/ou peu
réversibles (Wozniak et al., 2018). De plus, ces phénomènes de résistance reposent sur des
mécanismes complexes et multiples qui ne sont pas encore tous connus (Kavallaris, 2010).
De façon intéressante, il a été observé que les résistances développées suite au traitement
par un ACM peuvent être surpassées par l’utilisation d’un ACM d’une autre famille
(Dumontet and Jordan, 2010), ce qui serait rendu possible par le fait que chaque famille
d’ACM se fixe de manière différente à la tubuline b, leur principale cible. Cette observation
a conduit à la recherche de nouvelles molécules ciblant les MT afin de tenter de contourner
ces phénomènes de résistance. Ces nouveaux composés tels que l’ixabépilone, la vinflunine
et l’éribuline, ont montré une activité biologique sur des lignées tumorales résistantes aux
autres ACM, notamment au paclitaxel, souvent par un mécanisme d’action légèrement
différent (Kruczynski et al., 1998; Nettles et al., 2004; Smith et al., 2010).
Ces nouveaux ACM ont également montré un bénéfice clinique chez des patients
présentant une récidive/progression de leur maladie, après échec des chimiothérapies à base
d’anthracycline, de sels platine ou de taxanes (Bellmunt et al., 2009; Cortes et al., 2011;
Martin et al., 2018; Sparano et al., 2010). Ces thérapies s’ajoutent à l’arsenal déjà disponible
et pourraient jouer un rôle particulièrement intéressant chez des patientes présentant des
maladies, comme le cancer du sein triple négatif, avec encore peu de ressources thérapeutiques
en phases avancées (Trédan et al., 2015) . Il est donc important de déterminer le mode d’action
de ces nouvelles molécules. C’est pourquoi nous nous sommes intéressés à l’éribuline.
115
(Jordan et al., 2005; Towle et al., 2001): l’éribuline se lierait à la tubuline des MT avec une
affinité plus importante pour l’extrémité + du polymère, inhibant fortement la croissance des
MT (Jordan et al., 2005; Smith et al., 2010). A fortes doses, les agrégats formés par la liaison
de l’éribuline et de la tubuline sont différents des paracristaux habituellement observés avec
les vinca alcaloïdes (Gigant et al., 2005; Jordan et al., 2005).
De façon intéressante, l’éribuline reste cytotoxique sur les lignées tumorales mammaires
résistantes au paclitaxel (Towle et al., 2001). Le développement clinique de l’éribuline a
abouti à une AMM en 2011 en France, dans les cas de cancers du sein avancés (RH+/-, HER2
+/-) en troisième ligne, ou en monothérapie pour les patientes HER2- ayant progressé après
traitement par anthracycline et paclitaxel, en deuxième ligne thérapeutique, en alternative à la
navelbine ou à la capécitabine (Cortes et al., 2011; Kaufman et al., 2015; Twelves et al., 2014).
Récemment, l’éribuline a montré son efficacité dans les liposarcomes métastatiques
(Schöffski et al., 2016).
Dans cette étude, nous avons donc montré que l’éribuline, utilisée à des concentrations
non cytotoxiques, modifiait la dynamique des MT et inhibait la capture des MT au cortex,
induisant une perturbation de la migration dirigée. Nos résultats montraient également que, à
ces doses, l’éribuline déplaçait les +TIP de l’extrémité des MT et suggéraient que la tubuline
polymérase ch-TOG pourrait être la cible primaire de l’éribuline menant au défaut de
migration
116
Article : Eribulin targets a ch-TOG-dependent directed migration
of cancer cells
Brice Chanez, Anthony Gonçalves, Ali Badache, and Pascal Verdier-Pinard
117
www.impactjournals.com/oncotarget/ Oncotarget, Vol. 6, No. 39
This is an open-access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use,
distribution, and reproduction in any medium, provided the original author and source are credited.
ABSTRACT
Non-cytotoxic concentrations of microtubule targeting agents (MTAs) interfere
with the dynamics of interphase microtubules and affect cell migration, which could
impair tumor angiogenesis and metastasis. The underlying mechanisms however are
still ill-defined. We previously established that directed cell migration is dependent
on stabilization of microtubules at the cell leading edge, which is controlled by
microtubule +end interacting proteins (+TIPs). In the present study, we found that
eribulin, a recently approved MTA interacting with a new class of binding site on
β-tubulin, decreased microtubule growth speed, impaired their cortical stabilization
and prevented directed migration of cancer cells. These effects were reminiscent of
those observed when +TIP expression or cortical localization was altered. Actually,
eribulin induced a dose-dependent depletion of EB1, CLIP-170 and the tubulin
polymerase ch-TOG from microtubule +ends. Interestingly, eribulin doses that
disturbed ch-TOG localization without significant effect on EB1 and CLIP-170 comets,
had an impact on microtubule dynamics and directed migration. Moreover, knockdown
of ch-TOG led to a similar inhibition of microtubule growth speed, microtubule capture
and chemotaxis. Our data suggest that eribulin binding to the tip of microtubules and
subsequent loss of ch-TOG is a priming event leading to alterations in microtubule
dynamics and cancer cell migration.
Figure 2: Eribulin inhibits HRG-induced chemotaxis. SKBr3 cells were transfected with a control (Ctrl) or an EB1 siRNA for 48
h before tracking of cells in Dunn chambers for 4 or 8 h, as they migrated in response to a HRG-gradient (highest concentrations at the top
of the figure). A. Upper panel: tracks of individual cells set to the same origin; cells migrated towards high and low HRG concentrations
are represented in black and grey, respectively. Lower panel: rose plots reflecting cell distribution after 4 h of migration; p value < 0.05
indicates unimodal directional cell distribution in the Rayleigh test. NT, not treated with eribulin. B. Cell forward migration index (yFMI),
cell directness (D) and migration speed were calculated after 4 h (black bars) or 8 h (white bars) of migration. Mean and SD from three
independent experiments and at least 150 cells are presented. See Supplemental Material and Methods for definitions and equations for
each parameter.
Figure 5: Eribulin disturbs the microtubule +end localization of ch-TOG, which is involved in MT dynamics and
chemotaxis. A.-C. SKBr3 cells were transfected with a control (Ctrl) or a ch-TOG siRNA before analysis of (A) microtubule capture
at the cell cortex, B. chemotaxis and C. microtubule dynamics as described in Figure 1B, 2A and 4C, respectively. D., E. 0.1 nM eribulin
affects microtubule +end localization of ch-TOG. D. The presence of ch-TOG labeling at the tip of microtubule ends was assessed, in the
presence or absence of eribulin, on a total of 50 microtubules in the periphery of SKBr3 cells displaying double fluorescent labeling for
tubulin and ch-TOG. The percentage of ch-TOG positive microtubules was determined in two independent experiments with ten cells per
condition in each experiment. E. chTOG tip labeling and EB1 comets were identified by dual fluorescent labeling (left panel). Exposure
time was the same for all conditions analyzed for each fluorescence channel. In contrast to control cells (NT; non treated with eribulin), in
cells treated with eribulin, many EB1 comets did not show the typical ch-TOG tip labeling, as observed in zoomed areas (insets). White
scale bar represents 10 µm. The percentage of EB1 comets also displaying ch-TOG labeling was determined in a 900 μm2 area in five cells
per condition (right panel). Student t-test with Welch correction: ns > 0.05, *p < 0.05, **p < 0.01, ***p < 0.001.
Figure 6: The predicted eribulin binding site and the TOG-β-tubulin interface are juxtaposed. The model of the TOG1-
tubulin complex depicted by Ayaz et al [27] (PDB 4FFB) was used to highlight the amino-acid residues (sphere representation) of tubulin
that were predicted to be in contact with eribulin [26] in green, in contact with TOG1 in red or in contact with both in yellow. In the right
panel, the model has been rotated 90° to the right. GTP molecules are shown in stick representation (cyan).
Migration speed: Migration speed is the mean of the sum of all accumulated distances divided by the time
of migration (equation 1). The result is given in micrometers per minutes.
Equation 1
𝑛
1 𝑑𝑖,𝑎𝑐𝑐𝑢𝑚
Migration speed = 𝑛 ∑ t
𝑖=1
Efficiency of forward migration: Potency of each cell to migrate towards the highest concentrations within
the gradient of chemoattractant [1]. Tracks were all normalized in a x,y graph with the y axis parallel to the
heregulin gradient and oriented positively to the highest concentration of heregulin. We used the y forward
migration index (yFMI) which represents the efficiency of the forward migration of cells, in relation to the y-
axis (Equation 2).
The larger the index is on an axis, the stronger the chemotactic effect is on this axis. For simplification, it is
assumed that the y-axis is parallel to the direction of the chemotactic gradient (Scheme 1).
Equation 2
𝑛
1 𝑌𝑖,𝑒𝑛𝑑
𝑌𝐹𝑀𝐼 = 𝑛 ∑
𝑖=1 𝑑𝑖,𝑎𝑐𝑐𝑢𝑚
Directness: Ratio between Euclidean distance and accumulated distance (Scheme 1). It represents a
measurement of the distance ratio of cell trajectories (Equation 3). Directness (D) is not a direct parameter
for assessing chemotaxis but indicates how much cells wander during their migration towards their final
position after a fixed duration.
Equation 3
𝑛
1 𝑑𝑖,𝑒𝑢𝑐𝑙𝑖𝑑
D= ∑
𝑛 𝑑𝑖,𝑎𝑐𝑐𝑢𝑚
𝑖=1
Scheme 1
Rose diagram: Circular diagram in which the events (migrated cells in the present case) are represented in
sectors with a predetermined angle [2, 3]. The area of each sector is proportional to the number of cell
migrating with a final position in this sector.
Rayleigh Test: The Rayleigh test is a statistical test for the uniformity of a circular distribution of points. It
depends on the number of object analyzed and their distribution in space. When p-values is smaller than
p=0.05, the null hypothesis (uniformity) is rejected and the object have a heterogeneous distribution (due to
chemotaxis in the present case) [2, 3].
References
1. Visualization and Data Analysis of Chemotaxis and Chemotaxis and Migration Tool 2.0 in Migration
Processes ( http://ibidi.com/software/chemotaxis_and_migration_tool/ )
2. Statistical Analysis of Circular Data, Fisher NI, Cambridge University Press, 1995, 277 pp
3. Directional Statistics, Mardia KV, Jupp PE, John Wiley & Sons, 2009, 453 pp
SKBr3 cells were grown on collagen for 24h. The medium was replaced by fresh medium containing either
DMSO 0.5% alone or eribulin at 0.1, 0.5 or 1 nM and treatment was performed for an additional 4 h or 72 h.
At the end of treatment time, culture medium and cells were harvested and pelleted at 800 rpm at 4°C. Each
cell pellet was re-suspended in cold 70% ethanol and fixed for 30 min on ice. After centrifugation, fixative
was removed and cell pellets were air dried for 15 minutes and re-suspended in PBS. Cells were pelleted and
re-suspended in a 1:1 solution of 40 µg/mL propidium iodide (Sigma, St Louis, USA) and 40 µg/mL RNase A
(Sigma, St Louis, USA) and incubated 30 min in the dark at 37°C, then kept at 4°C until analysis. The DNA
content in each cell nucleus was determined with a LSRFortessa flow cytometer (Becton–Dickinson, San Jose,
CA, USA), and the cell cycle was analyzed using FlowJo V10 Software.
Figure S1. Effect of eribulin on breast cancer cell growth. SKBr3, MDA-MB-231 or T47D cell lines were grown
for 72 h in absence or presence of serial dilutions of eribulin, paclitaxel or vinblastine, and their survival was
measured using a sulforhodamine B assay. A) Cytotoxicity of eribulin was evaluated in SKBr3 (), T47D (),
or MDA-MB-231 () cell line. B) Cytotoxicity of eribulin (), vinblastine () or paclitaxel () was evaluated in
the SKBr3 cell line. C) Cytotoxicity of eribulin was evaluated in SKBr3.EB1-GFP cells. Percentage of cell
relative to control was determined from quadruplicate data points. The average of three independent
determinations and SD is presented.
Figure S2. Eribulin treatment of SKBr3 cells for 4 h is not cytotoxic. A) Effect of low concentrations of
eribulin after four hours of treatment on SKBr3 cell growth. Cells were treated for 4 h with DMSO only, 0.1,
0.5 or 1.0 nM eribulin and percentage of cell growth determined by a sulforhodamine B assay. The average
of three independent determinations and SD is presented. B) Cells were treated for 4 h or 72 h with DMSO
only, 0.1, 0.5 or 1.0 nM eribulin and the percentage of cells in sub G0/G1 (dashed line), G0/G1 (black), S
(white) and G2/M (grey) phase was determined based on DNA content analyzed by flow cytometry. After 4 h
of treatment, concentrations of eribulin up to 1 nM have no impact on cell growth, cell cycle or cell death of
SKBr3 cells.
Figure S3. Effect of siRNAs and eribulin treatment on +TIP expression. SKBr3 cells were cultured in the
absence or presence of eribulin at 1 nM for 4 h prior to lysis. EB1, CLIP170 and ch-TOG expression was
evaluated by Western blotting of cell lysates (30 μg/lane). Tubulin serves as loading control. A) Efficacy and
specificity of ch-TOG and EB1 siRNAs at 48h. B-C) Eribulin treatment did not alter the expression levels of
EB1, CLIP-170 and ch-TOG.
Figure S4. Eribulin inhibits HRG-induced chemotaxis. SKBr3 cells were transfected with a control (Ctrl) or an
EB1 siRNA for 48h before tracking of cells in Dunn chambers for 8 h, as they migrated in response to a HRG-
gradient (highest concentrations at the top of the figure). Upper panel: tracks of individual cells set to the
same origin; cells migrated towards high and low HRG concentrations are represented in black and grey,
respectively. Lower panel: rose plots reflecting cell distribution after 8 h of migration; p value < 0.05
indicates unimodal directional cell distribution in the Rayleigh test. NT, non-treated with eribulin. Results
from three independent experiments and at least 150 cells are presented.
Figure S5. Effects of eribulin on microtubule dynamic parameters. A) EB1-GFP comets were tracked every
60 ms for 1 min in SKBr3 cells pre-treated or not (NT) with 0.1 nM of eribulin for 4 h and resulting tracks
were analyzed using +TipTracker. Growth speed (including pauses) and growth lifetime were calculated.
17,749 and 14,691 tracks were analyzed in control and eribulin-treated cell, respectively, in 15 cells from 3
independent experiments. Four categories of tracks are created: slow long lived (green), slow short lived
(red), fast long lived (blue) and fast short lived (yellow). Left panels: representative cells with microtubule
tracks are shown. Right panels: tracks growth lifetime was plotted relative to microtubule growth speed. B)
Because growth lifetime is not changed by 0.1 nM-eribulin treatment (see Figure 4C), tracks were grouped
according to growth speed only. Percentage of slow tracks (black) and fast tracks (white) in each cells and in
all 15 cells (average) are presented. The percentage of slow growing microtubules is increased upon 0.1 nM
eribulin treatment.
Figure S6. Effect of ch-TOG siRNA on EB1 localization. SKBr3 cells were transfected with a control (Ctrl) or a
ch-TOG siRNA for 48 h before addition of HRG for 30 min. EB1, ch-TOG and tubulin localizations were
visualized by triple immunofluorescence labeling. White squares show zoomed areas in the cell periphery.
Exposure times for the different fluorescence channels were the same for all conditions analyzed. In the
presence of ch-TOG siRNA, there is a strong decrease in ch-TOG labeling, but also in the number of EB1
comets relative to control cells. White scale bar represents 10 m; cell periphery is delineated with dashed
lines.
Figure S7. Secondary structures of β-tubulin involved in the binding pockets of eribulin and maytansin. The
H11-H11’ and H3’-H3 loops involved in eribulin and maytansin binding pockets are represented in dark blue
and yellow, respectively; the S5-H5 loop involved in the binding pocket of maytansin is represented in cyan.
Note that part of the unresolved S5-H5 loop in PDB 4FFB is materialized by a dashed line with an arbitrary
conformation.
Discussion Première Partie
Nous avons identifié dans notre étude que des doses sub-nanomolaires et infra-
cytotoxiques d’éribuline entrainaient un défaut de stabilisation des MT à la membrane
plasmique et notamment au niveau du front de migration. Ce défaut de capture des MT se
traduisait au niveau fonctionnel par la perte de la migration dirigée des cellules de la lignée
cancéreuse mammaire SKBR3 dans un gradient de chemoattractant, phénomène également
observé lors de la déplétion de la +Tip EB1. Au niveau moléculaire, cette perte de capture des
MT a été expliqué par la délocalisation des +Tip EB1 et CLIP 170 de leur site habituel
d’accumulation à l’extrémité « + » des MT et cela de manière croissante avec la dose
d’éribuline utilisée. Ce déplacement d’EB1 de l’extrémité « + » des MT est rapporté dans la
littérature avec d’autre MTA (Mohan et al., 2013; Pagano et al., 2012).
Nous avons également observé que cette délocalisation des +Tip entrainait une
modification de la dynamique des MT en diminuant leur vitesse de croissance ce qui est un
des modes d’action connu de l’éribuline (Jordan et al., 2005). Nos observations ont montré un
décalage entre la perte de la migration dirigée qui était identifiable dès 0,1nM d’éribuline et
la diminution de taille des comètes EB1 et CLIP170, qui était significativement diminué dès
0,5nM. Pour expliquer ce résultat nous nous sommes intéressés à la +Tip ch-TOG, connue
pour faciliter la polymérisation de MT et qui se localise en avant d’EB1 vers l’extrémité « + »
du MT (Al-Bassam and Chang, 2011; Brouhard et al., 2008).
Ces observations ainsi que les données de la littérature nous ont fait penser que compte
tenu de la très proche localisation, entre le site de fixation de l’éribuline à l’interface interdimère
de la b-tubuline et celui de ch-TOG (Ayaz et al., 2012; Bai et al., 1991), la fixation de l’éribuline
139
sur son site pourrait modifier la structure de la tubuline, empêchant la fixation de ch-TOG et
entraînant une diminution de la vitesse de polymérisation des MT mais également la
délocalisation des autres +Tip. EB1 ayant un site de fixation différent de ch-TOG est
secondairement affecté, notamment par la perte d’adjonction de nouveau dimère de tubuline-
GTP, habituellement apportés par ch-TOG et qui constituent de nouveaux sites d’accroche pour
EB1
Une récente étude, utilisant une molécule d’éribuline marqué à la GFP (green
fluorescente protein, Eribulin A488) dans un modèle in vitro de MT reconstitués, a confirmé
la localisation préférentielle de l’éribuline à l’extrémité « + » des MT en croissance avec une
fixation avant d’EB3, avec en moyenne une molécule par protofilament. L’éribuline utilisée
seule dans le système in vitro diminuait la vitesse de croissance du MT mais n’affectait pas
les catastrophes, cependant quand EB3 était introduit dans le système, il fallait une
concentration 5 à 10 fois moindre de drogues pour obtenir la même réduction de la vitesse de
croissance des MTs (-20%) et les catastrophes étaient largement augmentées (x2,5) (Doodhi
et al., 2016).
Dans notre étude nous n’avons pas trouvé de modification de la fréquence des
catastrophes sous l’effet de l’éribuline ce qui est probablement dû à un faible nombre de
catastrophe dans nos cellules ou qu’il existe un facteur empêchant les catastrophes qui est peu
ou pas touché par l’éribuline contrairement aux autre ACM dépolymérisant, qui eux
augmentent in vivo la fréquence de survenue des catastrophes (Pagano et al., 2012).
L’éribuline pourrait aussi agir effacement sur les cellules souches cancéreuses,
généralement peu accessible aux traitement et foyer de récidive tardive de la maladie
(Kurebayashi et al., 2016).
140
Enfin deux études récentes ont proposé de combiner des inhibiteur de kinase
indispensable à la survenue de la mitose, Aurora A et B, avec l’éribuline ce qui a montré un
renforcement de l’action cytotoxique et la prévention de l’apparition de métastases dans un
modèle de xénogreffe (Kozyreva et al., 2016), faisant penser que renforcer l’action anti
mitotique de l’éribuline tout en bénéficiant de ses propriétés sur les cellules en interphase
renforce la toxicité induite par l’éribuline (Tsuda et al., 2017).
Il semble intéressant aussi d’évaluer in vivo (lignées résistance aux ACM en modèle
murin, xénogreffes issues de patient ayant progressé sous ACM) la capacité de l’éribuline à
prévenir à faibles doses l’apparition de métastases dans un modèle résistant aux ACM.
141
DEUXIEME PARTIE : Les protéines régulant la
dynamique des microtubules modifient la capacité
des cellules du cancer du sein à dégrader la matrice
via les invadopodes
142
Introduction Deuxième Partie
L’intérêt pour les invadopodes est croissant depuis quelques années car, alors que
leur étude a longtemps été limitée à des modèles in vitro, assez loin de la réalité physiologique,
ils ont récemment été visualisés par microcopie intravitale lors des processus d’intravasation
et d’extravasation des cellules tumorales, étapes clés de la cascade métastatique (Gligorijevic
et al., 2014; Leong et al., 2014).
En réponse à des stimuli d’origine variée, plusieurs étapes vont se succéder pour la
mise en place des invadopodes, incluant l’adhésion à la matrice par le biais d’intégrines, le
remodelage de l’actine sous-corticale et sa polymérisation perpendiculaire à la membrane
plasmique au niveau des zones sous nucléaires généralement car ce sont des zones de faible
tension. La maturation des invadopodes, étape clé marquée par le recrutement de
métalloprotéases dont la plus abondante est MT1-MMP, va permettre la dégradation du
substrat entourant la cellule (lame basale, matrice extracellulaire, paroi vasculaire) (Castro-
Castro et al., 2016).
La régulation de ces étapes implique à la fois des protéines remodelant l’actine dont
la principale est la cortactine, des protéines d’échafaudage comme TKS5, des kinases comme
Src ou Arg, des Rho GTPases comme Rac1, RhoC, Cdc42 et des molécules de signalisation
comme Mena (Eddy et al., 2017).
143
des protéines associées aux MT reste mal connu et les données sont parfois contradictoires.
(Kikuchi and Takahashi, 2008; Morimura and Takahashi, 2011; Quintavalle et al., 2011;
Schoumacher et al., 2010)
144
kinésines KIF5B et KIF3A/KIF3B. En absence de ces kinésines, les macrophages perdent
leurs capacités à dégrader les matrices artificielles (Wiesner et al., 2010).
Ces données posent les bases d’un rationnel fort pour étudier le rôle des +TIP dans
la régulation de l’assemblage et de la maturation des invadopodes.
145
Résultats Deuxième Partie
Contribution des régulateurs de la dynamique des MT à la dégradation de la
matrice extracellulaire par des cellules de carcinome mammaire.
Nous avons étudié la contribution de protéines, connues pour être impliquées dans
la régulation de la dynamique des MT, lors du processus d’invasion de la matrice, médié par
les invadopodes. Pour cela, nous avons mis à profit les propriétés invasives de la lignée MDA-
MB-231, dérivée d’une tumeur du sein triple-négative. Ces cellules, lorsqu’elles sont déposées
sur une matrice de gélatine, forment des invadopodes situés sur leur partie ventrale et
produisant des protéases capables de dégrader cette matrice artificielle.
Nous avons ciblé avec des ARN interférents (ARNi) spécifiques l'expression de la
protéine EB1, véritable noyau central dans le réseau d’interaction des +TIP, et de certains de
ses partenaires, qui avaient précédemment été impliqués dans la migration cellulaire : APC,
ACF7, CLASP1, CLASP2 et la protéine IQGAP1. Les trois dernières ayant déjà impliqués
dans la formation des invadosomes (Bouchet et al., 2016; Efimova et al., 2014; Zhu et al.,
2016).
Après transfection avec l’ARNi d’intérêt, les cellules MDA-MB-231 ont été
déposées sur une lamelle recouverte de gélatine fluorescente pendant 4 heures, puis les
cellules ont été fixées et immunomarquées pour être observées en microscopie à fluorescence
(Figure 24A). Nous avons pu ainsi quantifier le pourcentage de cellules associées à des zones
de dégradation, repérées par la présence de trous noirs dans la gélatine fluorescente, et l’aire
totale dégradée par cellule.
Nous avons observé que 25% des cellules contrôles (siLacZ) dégradaient la matrice,
ce qui correspond aux données rapportées précédemment pour ce type cellulaire (Rajadurai et
al., 2016) (Figure 24B). Les zones de dégradation apparaissaient dans la gélatine comme des
lacunes ponctiformes sous le corps cellulaire, majoritairement sous le noyau.
146
de l’aire dégradée par cellule (Figure 24C), sans pour autant modifier le pourcentage de
cellules ayant la capacité de dégrader la matrice, qui restait de l’ordre de 20-25% (Figure
24B). L’effet le plus important était obtenu avec la déplétion d’EB1 et d'APC qui entrainait
une augmentation de 2 à 2,6 fois de la surface totale dégradée par cellule (Figure 24A et C).
La spécificité de l’effet observé a été confirmée grâce à l’utilisation d’un second ARN
interférent ciblant EB1 et APC (Figure24 B-C).
Lors de l’extinction d’EB1, APC ou ACF7, les zones de dégradation étaient situées
sous le corps cellulaire, sous le noyau mais également en périphérie de la cellule, avec parfois
des zones dégradées en dehors de la cellule suggérant un déplacement de la cellule. La
déplétion d’EB1 entrainait particulièrement la dispersion périphérique des zones dégradées
(Figure 24A, 25B).
Ces résultats montrent que les +TIP EB1, APC et ACF7 ont une action répressive
sur la capacité de dégradation des cellules de cancer du sein, au contraire des protéines
impliquée dans la jonction entre les MT et l’actine corticale: IQGAP1 et mDia favorisent
quant à elles la dégradation de la matrice (Lizarraga et al., 2009; Sakurai-Yageta et al., 2008)
Le fait que les protéines EB1, APC et ACF7 répriment l’activité protéolytique des
cellules cancéreuses mammaires permet d’imaginer une signalisation impliquant ces trois
acteurs, de manière similaire à celle qui a été démontrée dans le contexte de la migration des
cellules de cancer du sein.
147
Figure 24: Impact des +TIP sur la capacité des cellules de cancer du sein à dégrader la matrice
extracellulaire.
(A) L'expression de EB1, APC, ACF7, CLASP1, CLASP2, CLIP170 et IQGAP1 dans des cellules MDA-MB-
231 a été inhibée grâce à des ARN interférents spécifiques ; les cellules ont été placées sur gélatine couplée au
fluorochrome Alexa-488 pendant 4h, puis fixées et immunomarquées par la cortactine (bleu-DyLight 405)
comme marqueur des invadopodes. (B) Le pourcentage de cellules associées à une zone de dégradation est
représenté par la médiane ± SEM, provenant de 3 expériences indépendantes, 200 cellules choisies aléatoirement
par expérience par condition ont été analysées (statistiques : t-test non apparié avec correction de Welch). (C)
148
La surface totale de gélatine dégradée par cellule (en µm2) est représentée par la médiane ± SEM, provenant de
3 expériences indépendantes. Pour chaque expérience, 25 cellules ont été quantifiées par condition (statistiques
: test de Mann-Whitney). (D) L’efficacité des ARN interférents spécifiques de chacune des protéines d'intérêt a
été contrôlé par Western blot en utilisant des anticorps spécifiques. *p<0,05, **p<0,001, ***p<0,0001, ns: non
significatif. Barre d’échelle = 10µm
EB1, APC et ACF7 répriment la formation des invadopodes dans les lignées
invasives mammaires.
149
fois plus d’invadopodes précurseurs et 1,5 fois plus d’invadopodes matures que les cellules
contrôles, confirmant également que l’augmentation de dégradation observée était secondaire
à une augmentation de la densité d’invadopodes par cellule (Figure25 C, E et F).
150
Figure 25 : Les cellules MDA-MB-231 déplétées de EB1, APC ou ACF7 (par des ARNi
éteignant spécifiquement l’expression de ces protéines) présentent une forte augmentation du nombre
d’invadopodes matures
(A)Les cellules MDA-MB-231 transfectées par un ARN interférent contrôle (siLacZ) ou des ARN
interférents dirigés contre EB1 (siEB1_1 et siEB1_2) ont été traitées avec un inhibiteur des métalloprotéases, le
GM6001, pendant les 4 heures du test de dégradation et leur capacité à dégrader la gélatine fluorescente a été
analysée par immunofluorescence. Le marquage cortactine (bleu) permet ici de visualiser la forme des cellules.
(B) Les même cellules transfectées par un ARN interférent contrôle ou spécifiques de EB1, APC (siAPC_1 et
APC_2) ou ACF7 (siACF7) ont été ensemencées sur des lamelles recouvertes de gélatine fluorescente. Après 4
heures, les cellules ont été fixées puis marquées pour les marqueurs des invadopodes: cortactine et TKS5. Le
nombre total de foci de dégradation dans la zone péricellulaire (C), l’aire moyenne des foci de dégradation (D),
le nombre d’invadopodes précurseurs, identifiés par la co-localisation de la cortactine et de TKS5 sans
dégradation sous-jacente (E) et d’invadopodes matures, identifiés par une co-localisation de la cortactine et de
TKS5 avec un focus de dégradation (F) ont été quantifiés et sont représentés sous forme de graphes
151
correspondant à la médiane ± SEM. Pour chaque condition 25 cellules ont été analysées par expérience dans 3
expériences indépendantes. (G) Impact d’EB1 et APC sur la dynamique des invadopodes. Des cellules MDA-
MB-231 exprimant le marqueur d’actine polymérisée LifeAct-RFPruby ont été déplétées d’EB1 ou APC par des
ARN interférents spécifiques. La formation des invadopodes (points de LifeAct au contact d’une zone de
dégradation) a été suivie par vidéomicroscopie (mode TIRF, film de 2heures, 1 image/90secondes). La durée de
vie moyenne d’un invadopode est représentée par la médiane ± SEM. 9 cellules ont été analysées dans chaque
condition, >50 invadopodes/condition. * p<0,05, **p<0,001, ***p<0,0001, ns : non significatif. Barre d’échelle
= 10µm (barre échelle zoom = 5µm)
Pour conforter nos observations, nous avons testé la contribution d’EB1 dans la
capacité de dégradation d’une autre lignée cellulaire mammaire, la lignée MCF10A. Les
MCF10A sont des cellules non transformées, non invasives et qui ne dégradent donc pas ou
très peu la gélatine lorsqu’elles y sont déposées (Figure 26A). Pour favoriser leur capacité
invasive, nous avons induit la TEM par traitement au TGF-b pendant 6 jours, comme
précédemment décrit (Pignatelli et al., 2012). Les cellules MCF10A ayant subi le processus
de TEM ont la capacité de former des invadopodes et de dégrader la matrice (Figure 26A).
La déplétion d’EB1 dans les cellules MCF10A ayant subi le processus de TEM
récapitulait les résultats obtenus dans les cellules MDA-MB-231 (Figure 26B-C). En effet,
nous avons observé une augmentation significative de l’aire totale dégradée par cellule et du
nombre d’invadopodes matures (Figure 26C). Ces observations démontrent que
l’augmentation de l’activité de dégradation des cellules déplétées d'EB1 est la conséquence
d’un nombre plus important d’invadopodes assemblés.
Les ACM ne modifient pas la capacité des cellules de cancer du sein à former
des invadopodes matures et à dégrader la matrice.
Dans un premier temps, nous avons traité nos cellules MDA-MB-231 avec de fortes
doses d’ACM nous avons quantifié les paramètres de dégradation de la gélatine en présence
de MT incapables d’assurer leurs rôles intracellulaires. Nous avons utilisé le paclitaxel un
ACM stabilisant les MT et induisant la formation de faisceaux de MT et le nocodazole, un
152
ACM dépolymérisant les MT (Figure 27A). Après 4 heures de traitement des cellules avec
du paclitaxel à 1µM ou du nocodazole à 10 µM, nous n’avons observé aucune modification
significative que ce soit de la surface totale de gélatine dégradée ou du nombre de foci de
dégradation par cellule (Figure 27C-E). Les invadopodes des cellules traitées par ACM
apparaissaient morphologiquement semblables à ceux des cellules contrôles, traitées par du
DMSO. En effet, la cortactine et TKS5 co-localisaient aux foci de dégradation (Figure 27C),
de plus l’aire d’un foci de dégradation était similaire à celle retrouvé dans les cellules non
traitées (données non présentées)
153
Figure 26 : Les cellules MCF10A transformées au TGF-b et déplétées de EB1 présentent des capacités de
dégradation de la matrice accrues.
(A) Les cellules MCF10A traitées ou non avec du TGF-b pendant 6 jours ont été ensemencées sur des lamelles recouvertes
de gélatine fluorescente pendant 4heures, puis fixées et marquées par immunofluorescence pour la cortactine (bleu) et TKS5
(rouge). (B) Les cellules MCF10A ont été transfectées avec un ARNi contrôle (siLacZ) ou dirigé contre EB1 (siEB1_1)
puis traitées avec du TGF-b pendant 6 jours. La capacité de ces cellules à dégrader la gélatine et à former des invadopodes
a ensuite été analysée par immunofluorescence comme décrit dans (A). (C) Le pourcentage de cellules dégradant, la surface
totale dégradée, le nombre de foci de dégradation et d’invadopodes matures par cellule ont été quantifiés comme décrit en
Figure 1. (D) Les niveaux d’expression de EB1 ont été analysés par Western blot. La b-tubuline sert de contrôle de charge.
Barre d’échelle = 10µm, (barre échelle zoom = 5µm
154
Le fait que la physiologie globale de ces cellules soit probablement très perturbée par les fortes
doses d'ACM rendait difficile l’interprétation de ces résultats.
Comme je l’ai démontré dans la première partie de cette thèse, les agents ciblant les
MT utilisés à faibles doses ne détruisent pas le réseau de MT (Figure 27A), mais perturbent
spécifiquement leurs propriétés dynamiques, déplaçant notamment les +TIP des MT (Chanez
et al., 2015; Mohan et al., 2013; Pagano et al., 2012).
155
Figure 27 : Les agents ciblant les MT ne modifient pas la capacité des cellules de cancer du sein à former
des invadopodes et à dégrader la matrice.
(A) Images représentatives de cellules MDA-MB-231 ensemencées sur de la gélatine fluorescente (verte) et
traitées par des fortes doses de paclitaxel (1µM) ou de nocodazole (10µM) ou des faibles doses de paclitaxel (1nM)
ou de vinblastine (1nM) pendant 4 heures. Le réseau de MT a été marqué grâce à un anticorps dirigé contre la
tubuline (bleu) puis observé au microscope à fluorescence. (B) représente la courbe dose-réponse qui indique un
IC50 (index de cytotoxicité pour 50% des cellules) de 1,16 nM pour le paclitaxel [IC 95% : 1-1,35] et de 2,06 nM
pour la vinblastine [IC95%:1,8-3,7], après 72h de traitement des cellules MDA-MB-231. Les cellules MDA-MB-
231 traitées par de fortes (C) ou de faibles (B) doses des ACM décrits en (A) ont été déposées sur gélatine pour
un test de dégradation de 4 heures puis immunomarquées pour la cortactine ou la tubuline (bleu) et TKS5 (rouge).
(E-F) L’aire totale dégradée et le nombre de foci de dégradation par cellule ont été quantifiés et sont représentés
sous forme de graphes indiquant la médiane ± SEM de 25 cellules par expérience dans trois expériences
indépendantes. ns : non significatif.
156
Le domaine CAP-Gly et l’extrémité C-terminale flexible d’EB1 ne sont pas nécessaires
à EB1 pour inhiber la formation des invadopodes
La protéine EB1 présente un rôle central dans le réseau des protéines interagissant
avec l’extrémité « + » des MT. EB1 est une petite protéine dimérique de 268 résidus qui
possède dans sa région N-terminale un domaine CH (calponin homology) d’interaction avec
la tubuline alors que sa région C-terminale présente un domaine coiled coil suivi d’une
organisation en superhélice de 4 hélices-a, nécessaire à sa dimérisation et présentant un
domaine EBH (EB homology). La dimérisation d’EB1 permet aux deux domaines EBH de
former une véritable plateforme d’interaction avec les +TIP possédant un motif SxIP. La
protéine se termine par une extrémité C-terminale flexible composée de résidus acides,
importante pour des phénomènes d’auto-inhibition, mais comprenant également un motif
EEY qui permet l’interaction d’EB1 avec les +TIP possédant un motif CAP-Gly.
Ces protéines tronquées ainsi que EB1 sauvage étaient exprimées sous la forme de
protéines de fusion avec la protéine fluorescente mCherry. Nous avons exprimé ces différentes
formes d'EB1 dans les cellules MDA-MB-231 contrôles (siLacZ) ou déplétées d’EB1
endogène par l’ARN interférent siEB1_2 (qui cible une région non-codante de l’ARNm
codant pour EB1, et donc pas EB1 exprimée de manière ectopique). Puis nous avons réalisé
des tests de dégradation de la gélatine. Nous avons vérifié que la localisation d’EB1 sauvage
fusionnée à la mCherry était similaire à celle d’EB1 endogène, soit une colocalisation le long
du marquage des MT, avec une accumulation à l’extrémité « + » des MT sous sa forme
typique de comètes (Figure 28B).
157
L’expression des protéines tronquées EB1(1-265) et EB1(1-248) dans les MDA-
MB-231 déplétées d’EB1 donnait un résultat similaire à l’expression de la protéine EB1
sauvage (Figure 28D-E). L’expression de EB1(1-265) ou EB1(1-248) induisait un
rétablissement du nombre de foci et de l’aire dégradée identiques à celui quantifié pour des
cellules contrôles. Nous avons vérifié que les protéines tronquées étaient localisées le long
des MT de manière similaire à EB1 sauvage (Figure5D). Ces observations suggèrent que
l’action d’EB1 sur les invadopodes n’implique pas les interactions par le motif EEY, ni par la
région la plus C-terminale du domaine EBH.
Figure 28 : Le motif EEY et la partie C-terminale du domaine EBH de EB1 ne sont pas nécessaires à EB1
pour inhiber la formation des invadopodes
158
159
Discussion Deuxième Partie
En revanche, la déplétion des protéines CLASP1, CLASP2 et CLIP 170 n’avait pas
d’impact sur la capacité des cellules à dégrader la matrice extracellulaire, ni sur le pourcentage
de cellules capable de dégrader la matrice, dans notre système.
160
EB1 est surexprimé dans divers types de cancers, dont le cancer du sein, et semble
posséder un rôle pro-tumoral (Dong et al., 2010; Stypula-Cyrus et al., 2014). La
caractérisation d’EB1 comme un régulateur négatif des invadopodes peut paraître surprenant.
Cependant le mécanisme potentiel pro-oncogénique d’EB1 dans l’invasion des cellules
tumorales n’est pas clairement établit.
Une étude a rapporté que l’inhibition d’EB1 dans les cellules MDA-MB-231, le
même modèle cellulaire que celui que nous avons utilisé, ne modifiait pas le nombre de
cellules capable d’envahir la matrice reconstituée (en chambre de Boyden), en réponse à
l’IGF-1 (Morimura and Takahashi, 2011). Nos résultats préliminaires (non montrés)
semblaient confirmer ces observations.
Le rôle d’EB1 a été également étudié dans les cellules MDCK (Madin Darby
Canine Kidney cells) organisées en cystes et polarisées lorsqu’elles étaient incluses dans une
matrice de collagène I reposant sur une couche de matrigel. Sous l’effet d’une stimulation à
l’HGF (hépatocyte growth factor), les cystes se désorganisent et les cellules émettent de
longues protrusions invasives : les pseudopodes. Dans cette étude la déplétion d’EB1
conduisait à des pseudopodes plus courts et plus ramifiés avec des cycles de protrusion-
rétraction et des changements de direction plus fréquents, donc semblant moins stables. Les
auteurs impliquaient EB1, et les MT plus généralement, dans le contrôle des propriétés
mécano-transductrices des AF via la phosphorylation de la myosine-II et le trafic vésiculaire.
Cependant, il n’a pas étudié si, dans ce modèle, la dégradation de la matrice extracellulaire
était un préalable nécessaire à l’extension des protrusions et si ces protrusions exprimaient des
marqueurs d’invadopodes. Nous ne savons donc pas si ces pseudopodes peuvent être assimilés
à des invadopodes ou non (Gierke and Wittmann, 2012).
Une seconde étude a rapporté un rôle similaire pour les +TIP SLAIN2, chTOG et
CLASP1 (des partenaires directs ou indirects d’EB1), mais pas CLASP2, dans l’élongation
de pseudopodes émis par des cellules invasives de diverses origines (cellules tumorales
mammaires, fibrosarcomes, cellules transformées par TEM). L’inhibition de SLAIN2 ne
semblant pas avoir d’effet sur la protéolyse du collagène, les auteurs proposaient que les MT
favorisaient la formation des protrusions en exerçant une force de pression sur la membrane
plasmique. Il est à noter que le rôle d’EB1 n’a pas été directement étudié dans ce système
(Bouchet et al., 2016).
161
Nous avons observé que la déplétion d’EB1 pouvait avoir un impact négatif sur la
migration cellulaire, paramètre qui a lui seul pourrait entrainer un retentissement indirect sur
l’invasion dans le cas d’un modèle 3D où les phénomènes d’invasion et de migration sont
largement entremêlés (données non présentées et Chanez et al., 2015).
EB1 est une protéine centrale dans le réseau de +TIP, qui interagit avec de
nombreux partenaires. Nous avons montré que ses partenaires pouvaient avoir des effets
antagonistes sur la capacité de dégradation matricielle et l’impact final d’EB1 sur les
invadopodes dépendra donc de l’équilibre entre ces différents régulateurs positifs et négatifs,
dans chaque modèle cellulaire.
En tenant compte des actions similaires et synergiques observées pour les protéines
EB1, APC, ACF7, CLASP1 et 2 dans le processus de migration dirigée des cellules tumorales
mammaires (Wen et al., 2004; Zaoui et al., 2010), il est intéressant de noter que dans les
invadopodes seuls EB1, ACP et ACF7 semblent impliqués dans les phénomènes de
dégradation de la matrice médiés par les invadopodes dans nos cellules. Les protéines APC et
ACF7 ont un rôle majeur dans la capture des MT à la fois au niveau des AF, mais aussi au
cortex cellulaire lors de la migration dirigée des cellules tumorales mammaires (Stehbens and
Wittmann, 2012; Zaoui et al., 2008).
A notre connaissance, aucune étude n’avait encore montré l’implication des +TIP EB1,
APC et ACF7 dans la régulation du cycle de vie des invadopodes dans des cellules tumorales.
162
Il serait intéressant de reproduire nos résultats dans d’autres lignées tumorales invasives,
comme nous l’avons déjà fait pour EB1 dans la lignée MCF10A, en présence de TGFb. Notre
modèle expérimental « en 2D » peut être assimilé aux premières étapes du processus invasif,
lorsque la cellule tumorale doit traverser la membrane basale. Il serait donc d’un grand intérêt
d’étudier le rôle du complexe EB1-APC-ACF7 dans la formation des protrusions
protéolytiques mises en place par les cellules invasives de cancer du sein dans un modèle « en
3D », plus proche de la migration interstitielle. Ce modèle donnerait également accès à
d’autres paramètres dynamiques, notamment le nombre de protrusions et l’élongation des
protrusions (dans le système 2D l’épaisseur de la matrice extracellulaire est restreinte à 1-2
µm (Artym et al., 2009). Cette analyse serait importante puisque plusieurs études suggèrent
que les MT seraient principalement impliquées dans les phases d’élongation, pour des
invadopodes de plusieurs microns de long (Kikuchi and Takahashi, 2008; Schoumacher et al.,
2010).
De manière similaire aux deux études précédemment citées, nous n’avons pas
identifié de différences significatives dans la capacité des cellules à dégrader une matrice
plane qu’elles aient été traitées par des ACM stabilisant comme le paclitaxel ou
dépolymérisant comme le nocodazole ou la vinblastine, à des doses micro-molaires,
désassemblant le réseau de MT ou nano-molaires, affectant seulement la dynamique des MT.
Ceci est en accord avec l’hypothèse que les MT ne semblent impliqués que dans la phase
d’élongation des invadopodes, qui n’apparait pas dans le modèle utilisé dans notre étude.
Certaines études ont cependant rapporté une augmentation du nombre d’invadopodes et de la
dégradation matricielle dans un large panel de lignées tumorales invasives, suite à un
traitement avec du paclitaxel Quintavalle et al., 2011; Ren et al., 2015; Volk-Draper et al.,
2014; Wang et al., 2009). Il est à noter que dans ces études, contrairement aux précédentes
études citées et à notre étude, les temps de traitement étaient longs permettant la mise en place
163
de programmes génétiques spécifiques, fort probablement indépendant de l’effet direct des
ACM sur les MT (Quintavalle et al., 2011; Ren et al., 2015; Volk-Draper et al., 2014; Wang
et al., 2009).
S’il n’est pas complétement clair pourquoi les ACM ont des effets différents par
rapport à l’inactivation des +TIP, on peut supposer que les ACM, même à faibles doses,
impactent assez largement de multiples processus cellulaires empêchant d’observer des effets
subtils obtenus avec une extinction très ciblée par ARNi. L’utilisation de l’eribuline, très
spécifique de l’extrémité + et à des doses sub-nanomolaires pourrait permettre d’observer un
phénotype de dégradation/assemblage des invadopodes différent.
164
invadopodes et confirmer ces données dans une autre lignée avec éventuellement un marqueur
plus spécifique des invadopodes comme la cortactine qui permettrait d’analyser plus
précisément la cinétique du cycle assemblage/déassemblage.
Notre hypothèse est que l’absence d’EB1, APC ou ACF7 entrainerait un défaut de
la dynamique des AF, ce qui inhiberait la rétention de Src par FAK au niveau des AF,
permettant la relocalisation et l’activation de Src aux invadopodes, favorisant leur
développement et leur maturation.
Nos résultats préliminaires indiquent que, dans des cellules déplétées d’EB1 ou
d’APC, les niveaux de phosphorylation de FAK sur la tyrosine 397, synonyme de son
activation, étaient fortement diminués (données non présentée). Il sera important de confirmer
cette observation, analyser précisément l’impact de l’inactivation d’EB1, APC ou ACF7 sur
la dynamique des AF, l’activation de FAK et la distribution de Src au niveau des AF et des
invadopodes. Il faudra aussi observer les adhésions focales en utilisant des marqueurs typiques
tels que la vinculine ou la taline et en quantifier la taille, le nombre et la localisation. Les
données de Gierke and Wittmann rapportaient qu’en système 3D, la déplétion d’EB1
impactait largement la taille des adhésions focales.
Cette hypothèse propose donc que EB1, APC et ACF7 affecteraient la formation
des invadopodes indirectement, par leur rôle dans le contrôle des AF. Un bémol à ce modèle
est que, bien que CLASP2 ait été impliqué dans la régulation des AF, il ne régule pas la
formation des invadopodes. Il sera donc nécessaire de vérifier l’impact de CLASP2 sur la
165
dynamique des AF dans notre modèle, et aussi d’analyser les possibles redondances de
fonction entre CLASP1 et CLASP2.
166
Figure 29- Possible rôle d’EB1, APC
et ACF7 dans la régulation des
invadopodes et de la dégradation
matricielle : un modèle
(A) Les cellules invasives déposées au
contact d’une matrice forment deux
types de structures adhésives : des
adhésions focales (AF) et des
invadopodes, qui utilisent des
molécules de signalisation communes,
telle que Src. Les +TIP EB1, APC et
ACF7 favorisent le ciblage des MT
vers les AF qui contribue au turnover
de ces dernières. Elles pourraient
également contribuer à l’acétylation
(médiée par aTAT1) des MT et à
l’adressage des vésicules de MT1-
MMP aux invadopodes. (B) Lorsque
l’expression d’EB1, APC ou ACF7 est
inhibée, la perte du complexe de
ciblage des MT entrainerait une baisse
de la dynamique des AF et une
diminution de phospho-FAK (par un
mécanisme non identifié), ce qui
permettrait la redistribution de Src
depuis les AF vers les invadopodes,
entrainant une majoration du nombre
d’invadopodes. Par ailleurs, la perte du
complexe de ciblage pourrait également entrainer une dérégulation de l’adressage et la dispersion des vésicules
transportant MT1-MMP, favorisant la maturation d’invadopodes supplémentaires.
167
TROISIEME PARTIE : Etude des protéines
composant les invadopodes par une technique de
protéomique globale
168
Introduction Troisième Partie
169
Résultats Troisième Partie
La protéine de fusion TKS5-BirA* est fonctionnelle et localise au niveau des
invadopodes.
Afin de valider nos modèles cellulaires, nous avons réalisé des tests de dégradation
avec les cellules exprimant les protéines d’intérêt fusionnées à BirA*. La protéine BirA* seule
avait une localisation cytoplasmique diffuse et ne se localisait pas aux invadopodes matures ;
de plus l’expression de BirA* ne modifiait pas les caractéristiques de dégradation des cellules
(Figure30 B et D-E).
170
Figure 30 La protéine de fusion TKS5-BirA* est localisée et fonctionnelle aux invadopodes.
(A) Représentation schématique des protéines de fusion de TKS5 avec la biotine ligase BirA* ; les domaines
fonctionnels de TKS5 : PX, SH3 et PxxP sont indiqués. Toutes les protéines de fusion possèdent l’étiquette HA
au niveau C-terminal. (B) Les cellules de la lignée MDA-MB-231 exprimant de manière stable les protéines de
fusion TKS5-BirA*, DPX-TKS5-BirA*ou BirA* ont été déposées sur de la gélatine fluorescente pour un test de
dégradation de 4 heures, fixées et marquées par un anticorps anti-HA et anti-cortactine comme marqueur des
invadopodes. (C) L’expression des protéines TKS5-BirA*, ΔPX-TKS5-BirA* ou BirA* dans les cellules MDA-
MB-231 a été analysée par western blot en utilisant l’anticorps anti-HA ; l’a-tubuline servait de contrôle de
charge. Le pourcentage de cellules associées à des zones de dégradation (D) et l’aire de gélatine dégradée par
171
cellule (E) ont été quantifiées et sont représentés par la médiane ± SEM. 50 cellules ont été analysées dans deux
expériences indépendantes. *** = p≤0.0001
Nous avons réalisé un test de dégradation avec les cellules exprimant de manière
stable TKS5-BirA* ou DPX-TKS5-BirA*, en les laissant sur la gélatine pendant 16h dans un
milieu contenant de la biotine dans le but d’analyser la localisation des protéines biotinylées
par les différentes protéines de fusion. Après 16h, les cellules ont été fixées et marquées avec
un anticorps dirigé contre la cortactine, comme marqueur des invadopodes, et avec la
streptavidine (protéine ayant une affinité forte pour la biotine) couplée au fluorophore Alexa
Fluor® 594 pour localiser les protéines biotinylées (Figure 31A). Nous avons observé que les
protéines biotinylées s’accumulaient aux invadopodes matures (répérés par la co-localisation
de la cortactine et des points noirs de dégradation) seulement dans les cellules exprimant
TKS5-BirA*. Pour les cellules exprimant BirA* (résultats non montrés) ou DPX-TKS5-
BirA*, les protéines biotinylées avaient une localisation cytoplasmique. Ces observations
montraient que TKS5-BirA* biotinylait plus spécifiquement les protéines associées aux
invadopodes.
Nous avons ensuite voulu vérifier si TKS5-BirA* était capable de biotinyler des
protéines connues comme partenaires de TKS5 ; ces protéines sont aussi connues comme
ayant une implication majeure dans la formation des invadosomes. Pour ceci les cellules
exprimant TKS5-BirA*, DPX-TKS5-BirA* et BirA* ensemencées sur gélatine ont été traitées
avec la biotine pendant 16h, pour permettre la biotinylation des proches voisins par BirA*.
Les cellules ont ensuite été lysées et les protéines biotinylées isolées par la technique de
purification d’affinité grâce à des billes couplées à l’avidine (pulldown). Nous avons ensuite
vérifié que les protéines candidates faisaient partie des protéines biotinylées par Western blot
en utilisant des anticorps spécifiques.
Comme contrôles, nous avons analysé la biotinylation des protéines par BirA*
seule, qui représente « le bruit de fond », c’est à dire la biotinylation non spécifique par BirA*
libre, et la biotinylation par DPX-TKS5-BirA*, c’est à dire les protéines proches de TKS5
dans le cytoplasme. Et nous avons également vérifié que les niveaux d’expression des
protéines candidates étaient bien équivalents dans les trois lignées cellulaires (lysats
cellulaires totaux).
172
Nos résultats montraient que la cortactine était biotinylée en quantité similaire par
TKS5-BirA* et DPX-TKS5-BirA*, alors qu’elle n’était pas biotinylée par BirA* seule ; ceci
indique que la cortactine est proche de TKS5 à la fois au niveau des invadopodes et dans le
cytoplasme et que la proximité de TKS5 et de la cortactine n'est pas dépendante de la présence
du domaine PX (Figure 31B). NCK et N-WASP, toutes deux des protéines de la machinerie
de polymérisation de l’actine, connues comme interagissant avec TKS5 et impliquées dans la
formation des invadopodes (Oikawa T, JCB, 2008, Stylli SS, JCS 2009), étaient biotinylées
seulement par TKS5-BirA* (Figure 31B). Quant à la protéine Grb2, partenaire de TKS5 et
composant spécifiquedes rosettes des cellules transformées par Src mais pas des invadopodes
de cellules cancéreuses (Oikawa T, JCB, 2008, Oser M, Eur J Cell Biol 2011), cette protéine
n’était biotinylée ni par DPX-TKS5-BirA*, ni pas TKS5-BirA*
Ces résultats montrent que notre modèle permet d’identifier les proches voisins de
TKS5 avec une spécificité de localisation. En effet la variation de biotinylation des protéines
par TKS5-BirA* et DPX-TKS5-BirA* montre que les protéines spécifiquement biotinylées
par TKS5 se situe au cœur de l’invadopode, lorsque TKS5 est fixé dans la membrane par son
domaine PX.
173
Figure 31: TKS5-BirA* biotinyle sélectivement les protéines des invadopodes.
Les cellules MDA-MB-231 exprimant stablement TKS5-BirA*, ΔPX-TKS5-BirA* ou BirA* ont été placées
sur de la gélatine fluorescente en présence de biotine pendant 16 heures. (A) Les cellules ont été fixées et
marquées avec un anticorps dirigé contre la cortactine comme marqueur des invadopodes et avec la streptavidine
couplée au fluorochrome Alexa Fluor® 594 pour révéler les protéines biotinylées. (B) Après lyse cellulaire, les
protéines biotinylées ont été isolées en utilisant des billes couplées à l’avidine. La présence de partenaires connus
de TKS5 et de protéines majeures des invadopodes dans le pulldown a été analysée par western blot. LCT : lysat
cellulaire total.
Nous avons montré que notre modèle cellulaire permettait d’identifier des protéines
précédemment associées à TKS5. Nous avons ensuite mis en place une recherche
systématique des protéines associées à TKS5 dans les invadopodes, par identification des
protéines biotinylées par TKS5-BirA*, mais également DPX-TKS5-BirA* et BirA*, par
analyse en spectrométrie de masse.
Tout d’abord, nous avons analysé la biotinylation globale induite par les différentes
protéines de fusion. Nous avons détecté les protéines biotinylées, par Western blot en utilisant
174
la streptavidine couplée à la HRP, dans les lysats protéiques totaux et dans des pulldowns
réalisés avec les billes couplées à l’avidine. Tks5-BirA* et DPX-TKS5-BirA* induisaient la
biotinylation de nombreuses protéines, alors que peu de protéines biotinylées étaient
observées dans les cellules non-transfectées ou exprimant seulement BirA* (Figure 32A).
Nous avons recherché les protéines présentes uniquement dans les échantillons
issus des cellules exprimant TKS5-BirA* et DPX-TKS5-BirA* (Figure 32C). Nous avons
identifié dix protéines biotinylées à la fois par TKS5-BirA* et par DPX-TKS5-BirA*; nous
avons également identifié huit protéines biotinylées spécifiquement par TKS5-BirA* et quatre
protéines biotinylées seulement par DPX-TKS5-BirA* (Figure 32C et 32D).
Parmi les protéines identifiées, nous avons retrouvé un partenaire connu de TKS5,
la Cortactine. Aucune des autres protéines identifiées n’était connue précédemment pour
interagir avec TKS5. Mais certaines d’entre elles ont été montrées comme étant présentes ou
impliquées dans la formation des invadosomes ; c'est le cas de de FGD1, de DNMBP (connu
aussi sous le nom de Tuba), de la Paxilline et de la Synaptojanin-2 (Genot E, JCell Sci 2015 ;
Juin et al, JCB 2015, Petropoulos JCB 2016, Ben Chetrit Sci Signal 2015) (Figure32D). Nous
avons ensuite cherché à confirmer l’identification de ces nouveaux partenaires potentiels de
TKS5 par analyse par Western blot utilisant des anticorps spécifiques, après précipitation des
protéines biotinylées. Nous avons ainsi confirmé que FGD1 était spécifiquement biotinylée
par TKS5-BirA* (Figure 32E).
175
En revanche DNMBP/Tuba est biotinylée à bas niveau et est également biotinylée
dans les cellules contrôles n’exprimant que BirA*. DNMBP/Tuba semble donc être un faux-
positif (Figure32 E). Enfin parmi les protéines biotinylées seulement par TKS5-BirA* et qui
n'avaient jamais été impliquées dans le fonctionnement des invadopodes, nous avons pu
confirmer que RTN4/Nogo-B, CD2AP et MAP4 (Figure 32D) étaient spécifiquement
biotinylées par Tks5-BirA*, confirmant que ces protéines sont associées à TKS5 lorsque celle-
ci est localisée aux invadopodes (Figure 32E).
Toutes ces protéines possèdent des domaines riches en Proline et/ou des domaines
SH3. La présence de ces domaines protéiques pourrait permettre des interactions protéines-
protéines au sein de l’invadopode avec les domaines SH3 de TKS5.
176
Figure 32: Identification systématique des protéines biotinylées par TKS5 dans les invadopodes.
Les cellules MDA-MB-231 non transfectées (NT) ou exprimant de manière stable les protéines de fusion BirA*,
TKS5-BirA* ou ΔPX-TKS5-BirA* ont été déposées sur gélatine en présence de biotine pendant 16 heures. (A)
La présence de protéines biotinylées a été analysée sur les lysats cellulaires totaux (LCT) ou après précipitation
d'affinité (pulldown) par Western blot en utilisant la streptavidine-HRP. # correspond à des protéines biotinylées
spontanément, même en absence de BirA*. (B) Analyse de l’ensemble des protéines précipitées par coloration
au nitrate d’argent du PAGE. (C) Les protéines isolées par précipitation grâce aux billes d’avidine ont été
analysées par spectrométrie de masse. Le tableau indique le nombre moyen de protéines identifiées, le nombre
de protéines spécifiquement biotinylées par TKS5-BirA* ou par ΔPX-TKS5-BirA* ou les deux. Deux
expériences de pulldown indépendantes ont été réalisées et seules les protéines biotinylées dans les deux
expériences ont été retenues. (D) Liste des protéines biotinylées par TKS5-BirA* et/ou ΔPX-TKS5-BirA*. Les
protéines qui ont été précédemment impliquées dans la formation des invadopodes sont notées en rouge. (E)
Validation par Western blot à l’aide des anticorps spécifiques indiquées de certaines protéines identifiées par
spectrométrie de masse.
177
Discussion Troisième Partie
Notre objectif, dans cette troisième partie, était de développer une approche
permettant de caractériser de manière systématique les composants protéiques des
invadopodes. Pour cela, nous avons développé une approche globale de protéomique basée
sur la technique de biotinylation de proximité BioID (Roux et al., 2012).
Nous avons choisi TKS5 comme appât pour tenter d’identifier la composition
moléculaire des invadopodes du fait de sa localisation spécifique aux invadopodes et son
absence des autres protrusions ou systèmes associés aux intégrines. De plus, TKS5 est un
constituant permanent des invadopodes. En effet, il est requis pour l’initiation des
invadopodes précurseurs et réside aux invadopodes jusqu’à leur désassemblage nous
permettant de pouvoir adresser la composition globale des invadopodes de la phase
d’initiation à la phase de désassemblage dans sa globalité (Beaty and Condeelis, 2014).
Cependant, la technique BioID ne nous permet pas d’explorer la composition des invadopodes
à chacune des phases de leur cycle de vie (initiation, maturation, désassemblage), comme
discuté plus loin.
178
défaut d’interaction avec des protéines dont l’association avec TKS5 requière le domaine PX.
Pour distinguer entre les deux, nous pourrions utiliser un mutant ponctuel du domaine PX de
TKS5 qui inhibe spécifiquement son interaction avec les phospholipides membranaires,
comme le mutant TKS5 R42A R93A (Oikawa et al., 2008).
Notre stratégie nous a permis d’identifier des protéines connues pour être
impliquées dans la formation des invadopodes, tel que la cortactine, la paxilline et FGD1, ce
qui démontre que notre approche est pertinente. De plus, ces résultats suggèrent que FGD1
pourrait être un interacteur direct de TKS5, ce qui jusqu’à ce jour n’a pas été montré et
mériterait d’être approfondi. La cortactine et la paxilline sont biotinylées par TKS5 et ΔPX-
TKS5 suggérant que leur interaction avec TKS5 serait préalable à leur recrutement aux
invadopodes (Petropoulos et al., 2016). La cortactine et TKS5 sont des acteurs précoces du
cycle des invadopodes (Sharma et al., 2013), leur co-localisation définit l’invadopode
précoce. Leur interaction directe est fortement suspectée mais n’a à ce jour pas été clairement
validée (Crimaldi et al., 2009; Stylli et al., 2009).
Il est à noter que des interacteurs connus de TKS5 impliqués dans la formation des
invadopodes, tels que N-WASP et Nck, n’ont pas été identifiés par l’approche globale
d’identification des protéines biotinylées par spectrométrie de masse. Cependant, ces deux
protéines ont bien été identifiées parmi les protéines biotinylées par TKS5-BirA* par Western
blot.
Une explication possible est que lors de leur interaction avec TKS5, leur
orientation n’est pas favorable à leur biotinylation par BirA* et/ou qu’une population infime
de ces protéines interagit avec TKS5 et donc qu’elle soit présente au-dessous de la limite de
détection lors de l’analyse par spectrométrie de masse. Les limites de détection par l’analyse
en spectrométrie de masse sont, à notre avis, principalement associé au fait qu’une quantité
non négligeable de protéines se fixe aux billes d’avidine de façon aspécifique, générant un
rapport signal sur bruit défavorable. Une étape d’élution par de la biotine des protéines
biotinylées fixées sur les billes d’avidine pourrait minimiser ce problème.
Il est à noter que Grb2, un interacteur connu de TKS5 (Oikawa et al., 2008), n’a
pas été identifée parmi les protéines biotinylées par TKS5-BirA*, ni par spectrométrie de
masse, ni par Western blot. Le fait que Grb2 ne soit pas retrouvé dans le proche environnement
de TKS5 aux invadopodes est en accord avec de précédentes études indiquant que Grb2
permettrait de distinguer les podosomes des invadopodes (Oikawa et al., 2008; Oser et al.,
2011; Yamaguchi et al., 2006), les cellules MDA-MB-231 ne formant que des invadopodes.
179
Bien que des améliorations de notre approche pourraient permettre une
identification plus robuste de la composition globale des invadopodes, dans sa configuration
actuelle, notre approche nous a déjà permis d’identifier plusieurs nouveaux composants
potentiels des invadopodes, tels que CD2AP, MAP4 et RTN4B qui, en association avec TKS5,
pourrait jouer un rôle régulateur des invadopodes.
Une des fonctions de RTN4 est de contrôler les flux de calcium intracellulaire, à la
suite de la mise en place de contacts entre le réticulum endoplasmique et la membrane
plasmique via les protéines STIM1 et Orai1 (Jozsef et al., 2014). Les flux de calcium étant
importants pour la formation et l’activité des invadopodes (Sun et al., 2014), RTN4, si sa
localisation dans l’invadopode est confirmée, pourrait réguler la formation/maturation des
invadopodes via son contrôle des flux calciques.
CD2AP, MAP4 et RTN4 possèdent tous des domaines riches en proline et/ou
des domaines SH3 qui pourraient permettre leur interaction directe avec TKS5. Pour vérifier
le mode d’interaction de ces protéines avec TKS5, il faudrait produire des mutants ponctuels
180
des différents domaines et réaliser des expériences de biotinylation de proximité ou de co-
immunoprécipitation, pour identifier les domaines requis pour l’interaction. La localisation
des différentes protéines candidates devra également être étudiée pour déterminer si elles sont
bien localisées dans l’invadopodes et à quelle étape du cycle.
181
de la minute, et ainsi d’avoir accès à des information précises sur chacun des stades de la vie
des invadopodes, c’est-à-dire assemblage, maturation ou désassemblage.
182
Conclusion générale
183
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