Manuel de Soutènements + Infofiches
Manuel de Soutènements + Infofiches
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 2/51
7.3 Tirants d’ancrage / micropieux chargés en traction................................................... 39
7.4 Une risberme.............................................................................................................. 40
7.5 La construction proprement dite ................................................................................ 41
8 Pieux de fondation ............................................................................................................ 42
8.1 Points d’attention lors de la réalisation de pieux exécutés avant le creusement de la
fouille 42
8.1.1 Hauteur de bétonnage des pieux......................................................................... 42
8.1.2 Exécution de pieux le long de fondations existantes et de murs de cave ........... 43
8.1.3 Extraction de la terre située entre les pieux........................................................ 43
8.2 Points d’attention lors de la réalisation de pieux exécutés après le creusement de la
fouille 44
8.2.1 Praticabilité du sol de la fouille .......................................................................... 44
8.2.2 Installation de pieux jusqu’aux couches où le niveau de charge hydraulique se
trouve au-dessus de la surface de travail .......................................................................... 44
8.2.3 Exécution de pieux le long de murs de soutènement ......................................... 45
8.2.4 Perçage de fondations et murs de cave abandonnés ........................................... 46
9 Coordination ..................................................................................................................... 47
10 Analyse des risques .......................................................................................................... 49
11 Monitoring ........................................................................................................................ 50
Références ................................................................................................................................ 51
Annexe A.................................................................................................................................. 52
CSTC - Infofiches 56.1 à 56.6.................................................................................................. 52
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 3/51
Préambule
Cet exercice peut être considéré comme la première étape d’une tentative de mettre
à disposition, à relativement court terme, un ensemble de documents de référence
géotechniques portés par le secteur.
Ces documents pourront ensuite servir de base pour rédiger des documents plus
prescriptifs et normatifs (par ex. Notes d’informations techniques, normes NBN, etc.)
qui, outre l’Annexe Nationale de l’Eurocode 7, pourront être exploités par le secteur.
Ce texte repose sur une note du Prof. Em. Ir. Jan Maertens “Comment éviter les
problèmes dû aux fouilles?”, qui a été révisé pour l’occasion, afin d’en faire un
“Manuel des soutènements”.
Ce document est une version provisoire et ne peut donc pas être considéré comme
définitif.
Dans la mesure du possible, nous vous invitons à transmettre vos commentaires sur
le document jusqu’au 30 novembre 2013.
Seuls les commentaires envoyés via le modèle disponible sur le site de BGGG-
GBMS (www.bggg-gbms.be) seront acceptés.
Nous espérons que cette initiative sera accueillie positivement dans le secteur de la
construction et entraînera une amélioration globale de l’approche des projets
géotechniques.
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Introduction
Contrairement à beaucoup d’autres activités de la construction, la réalisation des fouilles
génère souvent une situation particulière parce qu’elle implique beaucoup de parties.
C’est pourquoi il n’est généralement pas possible de déterminer de manière univoque qui
est responsable de quoi et, en cas de sinistre, qui est responsable des dommages causés.
Très fréquemment, les responsabilités engendrent des discussions interminables qui
doivent parfois être tranchées par le tribunal.
Les paragraphes suivants traitent des différents aspects du projet et de l’exécution d’un
soutènement.
Cela concerne :
- la collecte des informations concernant la composition et les propriétés du sous-sol, le
niveau de la nappe phréatique au repos et les constructions présentes aux alentours ;
- les travaux de démolition et préparatifs ;
- le rabattement de la nappe phréatique et les mesures éventuellement nécessaires pour
y remédier ;
- les soutènements et leur support horizontal ;
- les travaux de terrassement ;
- l’exécution des pieux chargés en compression ou en traction ;
- la coordination ;
- l’analyse de risque ;
- le monitoring.
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1 Parties impliquées
Nous l’avons dit plus haut, la conception et l’exécution d’un soutènement impliquent
presque toujours beaucoup de parties, comme :
le maître de l’ouvrage ou le donneur d’ordre ;
l’architecte ou le service d’étude en cas de travaux publics ;
un bureau d’étude ;
un entrepreneur principal ;
des sous-traitants spécialisés pour :
les travaux de démolition et éventuellement d’étançonnement ;
le rabattement de la nappe phréatique ;
les travaux de terrassement ;
les soutènements ;
les fondations.
Un bureau de contrôle
Du fait du trop grand nombre de parties impliquées, il n’est pas toujours facile de savoir
qui porte la responsabilité.
A cela s’ajoute encore le fait que le rôle de l’assureur ABR n’est pas toujours univoque,
surtout en ce qui concerne son intervention lors de la conception et du choix et/ou de
l’acceptation des systèmes de soutènement appliqués.
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2 Informations nécessaires
Lors de la conception et de l’exécution des soutènements, il est important que les
informations suivantes soient disponibles :
- composition et propriétés du sous-sol, y compris la présence éventuelle de
pétrifications/matériau induré;
- niveau de la nappe phréatique au repos ;
- type et dimensions des fondations des constructions présentes dans l’environnement
et des charges appliquées sur ces fondations ;
- la position des canalisations sensibles au tassement ;
- les charges aux alentours de la fouille du fait de la présence de grues ou de stockages
;
- l’impact éventuel de fouilles archéologiques ;
- le phasage des travaux.
Pour le type et le nombre d’essais à effectuer, il est fait référence aux “Procédures
standard de la reconnaissance géotechnique” (GBMS, 2012) et aux “Directives pour le
rabattement de la nappe” (Van Calster e.a., 2009). Ces deux documents sont disponibles
sur www.bggg-gbms.be.
Une étude de l’environnement doit être effectuée comme indiqué dans le paragraphe 1
des “Directives pour le rabattement de la nappe”.
L’exécution d’essais de pénétration uniquement n’est acceptable que pour les fouilles de
certaines dimensions et jusqu’à une profondeur (≤ 3m) et si l’étude de l’environnement fait
apparaître que le niveau de la nappe phréatique se trouve au moins à 0,5 m sous le
niveau d’excavation.
Le type et la classe d’application des essais de pénétration sont fixés conformément aux
“Procédures standard de la reconnaissance géotechnique : essais de pénétration” (GBMS,
2012).
Lorsque des fouilles sont réalisées jusqu’au niveau de la nappe phréatique, un piézomètre
doit toujours être placé. Ce piézomètre doit mesurer le niveau d’eau de manière régulière
et suffisamment longtemps. Il est inacceptable de déduire le niveau de la nappe
phréatique de mesures dans le trou de sondage pour ce type de fouille.
Pour la conception et l’exécution des fouilles, les essais de pénétration doivent être
effectués jusqu’à :
- minimum 10 m de profondeur
- 2 x la profondeur d’excavation à réaliser (voir figure 1)
- le bas des éléments de rabattement à placer (= filtres ou pompes immergées) ; voir
figure 2.
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Lorsque des barrières ralentissant l’eau ou barrières étanches sont prévues, un nombre
d’essais de pénétration jusqu’à une profondeur suffisante dans la couche de sol étanche
suffit (min. 2 m).
D
Niveau
d'excavation
D
Profondeur minimum
d'investigation du sol
Figure 1
Puits filtrants
Couche peu perméable
Figure 2
Pour les soutènements, on prévoit 1 essai de pénétration par 300 m², avec un minimum
de 3. Pour les sols fortement hétérogènes (par ex. dépôts du quaternaire de très grande
profondeur), il est recommandé d’augmenter la densité de sondage jusqu’à 1 par 150 m².
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Pour les sols très homogènes (par ex. couches tertiaires documentées sans anomalies,
discontinuités), la densité de sondage peut être ramenée à 1 par 1000 m² moyennant
justification motivée, mais toujours avec un minimum de 3 essais de pénétration.
Pour les structures linéaires, des essais de pénétration standard sont prévus tous les 50
m. Pour les sols très hétérogènes, il est recommandé de limiter la distance entre les
essais de pénétration à 25 m. Pour les sols très homogènes (par ex. couches tertiaires
documentées sans anomalies, discontinuités), la densité de sondage peut être ramenée à
1 tous les 100 m moyennant justification motivée.
Si les résultats des essais de pénétration font apparaître des anomalies, il est toujours
nécessaire d’effectuer des essais de pénétration supplémentaires afin de pouvoir
déterminer les limites de ces anomalies.
Il est très important que le niveau de la nappe phréatique au repos (ou le niveau de charge
hydraulique) soit mesuré dans toutes les nappes qui sont influencées par l'exécution de la
fouille, c.-à-d. à une profondeur au moins égale à 2 x la profondeur d’excavation.
Cela veut donc dire qu'il faut placer des piézomètres distincts dans chaque nappe de
manière à pouvoir effectuer des mesures suffisamment longtemps à l’avance (voir figure
3).
Sable
Limon/argile
Sable
Figure 3
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Il n’est pas toujours possible de délimiter les nappes présentes dans le sous-sol de
manière univoque. En cas de doute, il convient de placer des piézomètres dans toutes les
nappes qui peuvent éventuellement être aquifères.
Dans le cas d’un niveau d’eau libre, -sans mesure : NH2O,car = niveau du sol
situations provisoires du soutènement -suivi de la mesure1 pendant l’excavation : NH2O,car = NH2O,max + 0,5 m
Dans le cas d’un niveau d’eau libre, -pour 1 niveau d’eau mesuré1 : NH2O,car = NH2O + 1,0 m
situation définitive du soutènement -pour une série de mesures1 de 6 mois : NH2O,car = NH2O,max + 0,75 m
-pour une série de mesures1 > 1 an : NH2O,car = NH2O,max + 0,25 m
-pour une série de mesures1 = durée de vie : NH2O,car = PH2O,max + 0,0 m
Dans le cas d’un niveau d’eau sous le niveau d’eau est déterminé dans le cadre d’une étude hydro-
pression géologique autonome
Dans le cas d’un niveau d’eau le niveau d’eau est déterminé dans le cadre d’une étude de rabattement
pendant le rabattement autonome
1
La mesure doit être effectuée dans un piézomètre (tube-sonde) installé dans le terrain
Tableau 1 – Niveau de la nappe à prendre en compte
S’il y a des bâtiments à moins d’une distance par rapport au bord de la fouille égale à la
profondeur d’excavation, comme le montre la figure 4, les dimensions et la profondeur
d’assise des fondations doivent être déterminées ainsi que les charges exercées sur ces
fondations.
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Distance d'influence = D
Profondeur
d'excavation
D
45°
Figure 4
S’il n’est pas possible, pour une quelconque raison, de pratiquer des trous de sondage
jusqu’au niveau d’assise des fondations, ces fondations doivent être carottées comme
indiqué dans la figure 5 ci-dessous.
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Forages
Figure 5
Lors de la réalisation des trous de sondage, il est également important de vérifier s'il y a
déjà eu des modifications antérieures à ces fondations, par ex. des rempiétements ou des
reprises en sous-œuvre. Lors de la détermination des tassements ou dépacements
horizontaux qui sont tolérés en creusant la fouille, il faut alors tenir compte du fait que le
bâtiment ou la construction a déjà subi certains tassements suite à la réalisation de ces
rempiétements ou reprises en sous-œuvre.
L’examen des fondations existantes et la détermination des charges exercées sur ces
fondations fait partie de la tâche de coordination de l'architecte ou du service d'étude lors
de travaux publics. L’architecte ou le service d’étude peut très bien transmettre cette tâche
de manière formelle au bureau d’étude, à l’entrepreneur ou à un sous-traitant spécialisé.
Un sous-traitant spécialisé ne pourra d’ailleurs effectuer cet examen que si la demande lui
en est faite formellement. L’exécution de cet examen fera alors l’objet d’un poste spécial
dans le métré.
Lorsque des canalisations sensibles aux tassements (par ex. canalisations d’eau et
conduites de gaz haute pression) se trouvent à moins d’une distance par rapport au bord
de la fouille égale à la profondeur d’excavation, la position exacte (en surface et en
profondeur) de ces canalisations doit être déterminée.
Les charges aux alentours de la fouille provenant des grues et de stockages doivent être
renseignées le plus tôt possible pour pouvoir être prises en compte dans le projet de
soutènement.
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2.6 Impact des fouilles archéologiques
2.6.1 Situation en Flandres
Ce décret indique que pour les demandes de permis qui peuvent avoir une influence sur le
sous-sol, l’autorité délivrant le permis est tenue de demander l’avis de l’agence du
patrimoine immobilier (OE) dans les trente jours suivant la réception du dossier.
L’OE dispose à son tour de 30 jours pour émettre un avis.
L’étude archéologique peut être effectuée avant l’adjudication proprement dite ou peut être
reprise dans le contrat de l’entreprise.
L’OE s’emploiera à agir promptement pour ne pas entraver inutilement le bon avancement
des travaux : au terme de l'étude archéologique sur le terrain, l'OE donnera son accord
pour les travaux.
Pour les grands projets, cette autorisation des travaux peut être accordée par phase
d’exécution du projet.
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2.6.2 Situation en Wallonie et Bruxelles
A compléter.
Pendant ces différentes phases d’exécution, des situations et cas de charges non prévus
lors de la phase de dimensionnement de la fouille peuvent survenir et avoir des
conséquences parfois graves, comme par ex. :
- phases d’excavation provisoires, telles que des zones plus profondes pour la
construction d’ascenseur ou l’installation de semelles de fondation contre les murs de
soutènement ;
- risbermes provisoires avec charges ponctuelles sur les pieux ;
- charges indirectes (grues de manutention,...) ;
- fouilles près des pieux fraîchement exécutés ;
- …
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3 Travaux préparatoires
Quand une fouille doit être réalisée à la place d’un bâtiment existant, il convient d’indiquer
clairement :
- si les bâtiments à proximité doivent être étançonnés et si oui, comment et par qui ;
- jusqu’à quel niveau le sol peut être excavé le long des fondations existantes.
Pour des bâtiments de max. 3 étages, on peut considérer en général qu’il doit rester en
permanence 0,50 m de terre près de fondations, cf. figure 6 ci-dessous.
Niveau du terrain Bâtiment
existant
h ≤ 5m ± 0.50m
± 2.00m
Figure 6
Il n’est permis de continuer à creuser que si des calculs de stabilité démontrent que la
capacité portante des fondations est assurée selon l'exigence de sécurité normale. Cette
règle ne vaut par ailleurs pas pour les bâtiments qui ont des pieux pour fondations.
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Pour des immeubles plus élevés, il faut systématiquement vérifier le niveau du sol
jusqu’auquel il est permis de creuser le long des fondations existantes.
Remarque importante :
Lorsque des poutres de guidage sont apposées pour la réalisation du soutènement (voir
figure 7), la règle mentionnée ci-dessus doit être respectée au moment de creuser le sol
pour la pose de ces poutres.
Poutres de guidage
Pieux sécants
≥ 0.50m
Figure 7
La décision du niveau du sol jusqu'auquel l'excavation peut se faire le long des fondations
existantes fait partie de la tâche de coordination de l'architecte ou du service d’étude en
cas de travaux publics. L’architecte ou le service d’étude peut très bien transmettre cette
tâche de manière formelle au bureau d’étude, à l’entrepreneur ou à un sous-traitant
spécialisé. L’entreprise de terrassement ne pourra d’ailleurs effectuer cette tâche que si la
demande lui en est faite formellement.
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4 Rabattement de la nappe
4.1 Dimensionnement du rabattement
Les tassements générés par un rabattement de la nappe sont très largement déterminés
par le fait que le niveau de la nappe sur place ait déjà été abaissé antérieurement. Si le
niveau de la nappe a déjà été abaissé antérieurement, le calcul doit se faire avec la
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constante de gonflement (remise en charge du sol) (obtenues par les essais de
compression) plutôt qu’avec la constante de compressibilité. Les tassements observés
auront alors généralement un facteur 3 à 5 x inférieur à celui obtenu sur base des calculs
de tassement standard.
S’il est impossible de déterminer clairement les tassements prévus, il est préférable de
passer à un essai de rabattement, comme indiqué dans les "Directives pour le rabattement
de la nappe".
Des murs écrans (appelés aussi écrans ou parois étanches) sont placés pour isoler
hydrauliquement la fouille de l’environnement. Les murs écrans sont dès lors uniquement
efficaces quand ils sont réalisés sur tout le pourtour de la fouille et partout jusqu'à une
couche ayant une perméabilité suffisamment faible.
Les “Directives pour le rabattement de la nappe” indiquent qu’un mur écran doit être ancré
jusqu’à minimum 1,5 m dans la couche peu perméable, à augmenter éventuellement en
fonction de la perméabilité de la couche, de la pente présente et de la variation du niveau
supérieur de la couche peu perméable.
Dans la pratique, on ancre couramment des murs écrans jusqu’à 2 m dans la couche peu
perméable. On part du principe qu’une hauteur de fiche de 1 m est nécessaire pour
obtenir une bonne étanchéité et que le niveau supérieur de la couche peu perméable peut
afficher une variation de 1 m. Lorsque les résultats de l’étude du sol font apparaître que le
niveau supérieur de la couche peu perméable affiche de grandes différences, il peut être
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 18/51
utile d’ancrer les murs écrans à une plus grande profondeur dans la couche peu
perméable.
Si la couche étanche n’a qu’une épaisseur limitée, il est absolument nécessaire de vérifier
que le fond de fouille ne puisse pas être soulevé par la pression de l’eau (poussée
d’Archimède) exercée sur le niveau inférieur de la couche peu perméable.
Remarque :
Dans le cas de parois de pieux sécants échelonnés (installés en touches de piano), la
profondeur du mur écran est déterminé par la profondeur d’assise des pieux primaires
(=les plus courts).
Lorsque la réinjection se fait directement derrière le mur écran, il faut se mettre d’accord
sur le niveau de la nappe qui doit être pris en compte pour le dimensionnement de ce mur
écran (voir figure 8).
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Réinjection de l'eau pompée
Influence de la réinjection
de l'eau pompée
Niveau de la nappe au repos
Pompage
Figure 8
Lorsqu’il n’y a pas de couche peu perméable à une profondeur raisonnable, l’influence du
rabattement de la nappe peut être limitée en réalisant une couche horizontale « étanche »
par injection à hauteur du bord inférieur des murs de soutènement. Il convient alors de
faire une distinction claire entre les couches injectées inférieures et supérieures.
Les couches injectées inférieures (situées en profondeur) sont placées à une telle
profondeur que le massif de terre posé au-dessus de la couche injectée ne peut pas être
soulevé. Pour cela, la pression d'eau (la poussée d’Archimède) sur le bas de la couche
injectée doit toujours être inférieure à 0,9 x le poids de la terre au-dessus (= contrainte
totale v), comme indiqué sur la figure 9 ci-dessous.
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Niveau de la nappe
Couche de sol nécessaire pour au repos
contrer la pression de l'eau
σv =contrainte totale
Couche injectée
Poussée d'Archimède u
1.1
Figure 9
Pour l'abaissement du niveau d’eau dans la fouille, il faut toujours installer un rabattement
limité. Afin d’éviter autant que possible les discussions, l’exécution de ce rabattement doit
être très bien synchronisée avec l’exécution de la couche horizontale injectée.
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b) Couches injectées supérieures
En ce qui concerne les couches injectées supérieures, une couche injectée rigide est
réalisée à une certaine profondeur sous le fond de fouille, laquelle est ancrée au moyen
d’éléments de traction. La couche injectée doit être suffisamment robuste pour pouvoir
transférer la pression d’eau (poussée d’Archimède) vers les éléments travaillant en
traction.
Une couche de terre d’une épaisseur suffisante doit être maintenue au-dessus de la
couche injectée pour qu'il n’y ait pas d'infiltration si la couche d’injection affiche certaines
fuites (voir figure 10).
Niveau de la
nappe au repos
Couche de sol nécessaire pour
contrer la pression de l'eau
Couche injectée
Pieux/ancrages ou
micropieux en
traction
Figure 10
Lors d’un rabattement de la nappe, il faut toujours déterminer clairement si les éléments
de rabattement doivent être placés à l’intérieur ou à l’extérieur de la fouille.
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4.4.1 Eléments de rabattement à l’intérieur de la fouille
En effet, c’est surtout dans le cas de strates et de couches de sable où apparaissent des
couches perturbatrices (lentilles de sols de caractéristiques différentes : lentilles d’argile,
de limon,…) qu’il n’y a aucune certitude que le niveau d’eau derrière le soutènement soit
suffisamment rabaissé partout lorsque les éléments de rabattement sont mis à l’intérieur
de la fouille(voir figure 11).
Infiltrations d'eau vers
la fouille?? Sol stratifié/Sable
avec des lentilles
d'argiles/limons/…
Puits de pompage
Figure 11
La pose des éléments de rabattement le long du côté intérieur de la fouille n'est pas
autorisée dans le cas des parois berlinoises et de parois de pieux (tangents) qui ne
peuvent pas remplir de fonction étanche à l’eau.
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Dans le cas de pieux sécants, il ne faut jamais considérer que le niveau d’eau le long du
côté extérieur de la fouille baissera de la même façon qu’à l’intérieur de celle-ci. Il convient
de se concerter clairement à ce propos.
Pour un rabattement réalisé à l’aide de filtres, il faut également tenir compte du fait que le
niveau d’eau ne peut être abaissé qu’au max. de 4,5 m si aucune excavation préalable n'a
été effectuée. Si le niveau d’eau doit être abaissé à une plus grande profondeur, il est
donc nécessaire d'effectuer une pré-excavation ou de réaliser le rabattement de la nappe
à l'aide de pompes immergées.
Une situation particulière apparaît quand le soutènement doit être placé juste à côté des
fondations de constructions existantes. En général, il y a alors trop peu de place pour
placer les éléments de rabattement entre le soutènement et les fondations des
constructions existantes. Dans cette situation, les éléments de rabattement sont parfois
placés de biais à travers les fondations ou le soutènement (voir figure 12). Comme cette
méthode d’exécution présente toujours le risque de provoquer des tassements lors du
placement des éléments de rabattement, il convient de décider à priori et de manière
limpide qui assumera quels risques.
Pieux
sécants Danger de
Diminution jusqu'à tassement
maximum 4.5m de
profondeur
Filtres obliques
Figure 12
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4.5 Claquage/Soulèvement du fond de la fouille
Lorsqu’il y a une couche aquifère sous le fond de la fouille, il faut toujours vérifier que le
fond de la fouille ne puisse se soulever et par conséquent, entraîner un claquage du fond
de fouille (avec un affaissement consécutif et une perte de portance). Pour pouvoir se
prononcer de manière fiable sur la question, il est absolument nécessaire de connaître le
niveau de charge hydraulique de cette couche aquifère ou en d’autres termes, de placer
un piézomètre dans cette couche aquifère afin de mesurer le niveau d’eau pendant une
période suffisamment longue.
Sur la base du niveau d’eau mesuré, il faut ensuite vérifier que la pression d’eau exercée
sur le bas de la couche étanche soit toujours inférieure à 0,9 x le poids de la terre au-
dessus (contrainte totale v), cf. la figure 13 ci-dessous. Pour déterminer le poids de la
terre, on tient compte :
- du poids sec au-dessus de la nappe phréatique ;
- du poids saturé sous la nappe phréatique.
σv =contrainte totale
Poussée d'Archimède u
1.1
Figure 13
Comme le poids volumique de la terre saturée est toujours supérieur au poids sec, la
nappe à l’intérieur de la fouille ne peut pas être abaissée plus que ce qui est strictement
nécessaire à l’exécution. La figure 14 l’illustre clairement. La contrainte totale à hauteur du
bas de la couche peu perméable étant inférieure dans la situation 2 par rapport à la
situation 1, la sécurité du point de vue du soulèvement de la fouille sera toujours plus
avantageuse avec la nappe au niveau 1 qu’avec la nappe au niveau 2.
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1
σv
, ,
Figure 14
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5 Soutènements - Généralités
5.1 Introduction.
Pour renforcer des fondations existantes, on utilise aussi régulièrement des techniques
permettant de réaliser un soutènement, à savoir :
- rempiétement
- reprise en sous-œuvre
- jet-grouting.
Ces techniques ne seront cependant pas traitées dans la suite de ce document.
Etant donné que chaque technique présente ses avantages et inconvénients ainsi que ses
limitations, il convient toujours de choisir la technique la plus adaptée à chaque
application.
Les parois autostables sont des parois dont l’appui horizontal n’est assuré que par la
pression passive de la terre. Par conséquent, ces parois – quelles que soient leur
robustesse et leur longueur – subissent toujours un déplacement horizontal considérable.
Ce déplacement est en effet nécessaire pour mobiliser la pression passive de la terre.
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 27/51
45°
Déplacement < 10mm
Figure 15
Remarque importante :
Quand des parois autostables sont utilisées, il faut toujours aussi clairement déterminer :
- qui décide si les éléments de rabattement doivent être placés à l’intérieur ou à
l’extérieur de la fouille ;
- qui est responsable en cas de déplacements excessifs de la paroi autostable, par ex.
suite à la défaillance de l'installation de rabattement.
Lors de la conception d’un soutènement, il faut tenir compte des tolérances d’exécution.
Les normes d’exécution européennes déjà disponibles (voir liste de référence) reprennent
déjà des valeurs de consigne concernant les tolérances d’exécution à respecter. Ces
tolérances d’exécution sont reprises dans les fiches d’exécution qui ont été rédigées par le
CSTC pour les techniques de soutènement courantes.
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Un autre aspect auquel il convient de prêter également attention lors de la phase de
conception est l’impact de certains écarts sur les quantités à traiter. Si par ex. un
soutènement est placé en moyenne 0,10 m trop en arrière, cela veut dire qu’il faudra 0,10
m³ de béton en plus par m² de mur lors de la réalisation du mur en béton coulé contre le
soutènement si les dimensions de la partie avant du mur sont respectées.
Les écarts tolérés doivent figurer dans le cahier des charges et dans le contrat avec
l’entrepreneur spécialisé. Il faut définir à priori qui prendra en charge les coûts
supplémentaires consécutifs à un dépassement des écarts normaux.
Il n’y a aucune règle acceptée de manière générale pour déterminer les déformations/
déplacements tolérés.
La littérature comprend beaucoup de graphiques et/ou tableaux reprenant des valeurs de
consigne des déformations/ déplacements autorisés.
Lors de la détermination des déformations et déplacement autorisés, il faut tenir compte
des :
constructions et canalisations sensibles aux tassements au sein de la zone d’influence
;
des dimensions de la construction à ériger dans la fouille.
La valeur des déformations et déplacements autorisés doit être reprise dans le cahier des
charges. La figure 16 contient les définitions du déplacement des fondations de l'Annexe H
de l’Eurocode 7 (NBN EN 1997-1, 2005).
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Figure 16
a : définitions du tassement s, différence de tassement s, rotation et déflexion angulaire
b : définitions du tassement relatif et du ratio de tassement /L
c : définitions de l’obliquité et de la rotation relative (déflexion angulaire)
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5.5 Poutres de guidage
Avant d’entamer les travaux de soutènement, il faut réaliser des poutres de guidage.
Le type de poutres de guidage à appliquer dépend de la technique de soutènement
utilisée.
Elles sont réalisées en béton armé léger, coulées sur place contre le sol avec un coffrage
intérieur ou coffrées des deux côtés avec un remblaiement stable (sable stabilisé).
Il est extrêmement important que ces murs de guidage soient fixés/bloqués dans le sol
pour pouvoir assumer leur fonction.
Afin de pouvoir assurer un travail qualitatif, la plateforme doit être placée correctement.
Elle doit être plane, plate et stable.
Il est essentiel que le calibre des déchets et/ou des pierrailles soit compatible avec la
technique utilisée.
Si des soutènements doivent être placés le long de murs de jardin ou garages, on optera
plutôt pour un soutènement le meilleur marché possible. On part dès lors du principe que
le mur de jardin ou le garage peut être reconstruit ou réparé rapidement en cas de dégâts.
Indépendamment du fait qu’une telle approche soit correcte juridiquement ou non, il faut
toujours veiller à ce que la sécurité des personnes qui travaillent dans la fouille soit
assurée en permanence. Cela veut donc dire qu’il faut veiller à ce qu’aucun morceau ne
puisse tomber dans la fouille en cas d’instabilité du mur de jardin ou du mur du garage.
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 31/51
la pose de filets ancrés qui doivent empêcher que le mur ou des parties du mur
puissent tomber dans la fouille. Ce type de filets ancrés est régulièrement utilisé pour
se prémunir des massifs rocheux ;
le cloutage des fondations et/ou des murs de jardin proprement dits.
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6 Fiches d’exécution.
6.1 Introduction
Le CSTC (2012) a rédigé des fiches d’exécution pour les techniques de soutènement appliquées
régulièrement en Belgique. Ces fiches sont reprises sous forme d’annexe à ce manuel et contiennent
chaque fois :
a. Type du système
b. Exécution – considération générale
c. Matériaux
d. Dimensions caractéristiques
e. Capacité portante
f. Déplacement horizontal
g. Champ d’application
h. Points d’attention particuliers
i. Variantes
j. Contrôle qualité
Quelques considérations générales sont encore reprises dans les paragraphes qui suivent.
Comme les parois berlinoises subissent presque toujours des déplacements relativement grands,
elles ne peuvent être utilisées en aucun cas au sein de la zone d’influence des fondations peu
profondes et des canalisations sensibles aux tassements, même lorsqu’elles sont ancrées (voir figure
17).
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 33/51
45°
Déplacement < 10mm
Figure 17
Les murs de jardin et les garages tombent aussi sous le coup de cette règle en principe. Si une paroi
berlinoise est malgré tout placée le long du mur de jardin ou du garage pour des raisons
économiques, il est absolument nécessaire de prolonger les profilés à une hauteur suffisante et
d'étançonner le mur sur ces profilés pour qu’aucun morceau ne puisse tomber dans la fouille en cas
d’instabilité.
Les parois berlinoises ne peuvent être utilisées que quand il n’y a pas ou ne peut y avoir d’eau
souterraine dans la terre située derrière la paroi. Dans les sols fortement stratifiés, l'utilisation de
parois berlinoises est déconseillée parce qu'il n'est jamais certain que le niveau d'eau souterraine
derrière le mur puisse être abaissé partout jusque sous le niveau d’excavation.
Avec les parois berlinoises, les éléments de rabattement doivent toujours être placés le long du côté
extérieur de la fouille.
Lors de la conception et de l’exécution des parois de pieux, une distinction nette doit être faite entre
les parois de pieux qui :
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- ont uniquement une fonction de soutènement du sol ;
- ont une fonction de soutènement du sol et d’étanchéité à 'eau.
Les parois de pieux tangents peuvent seulement avoir une fonction de soutènement du sol et sont
généralement utilisées quand la nappe se trouve sous le niveau d’excavation à réaliser. Si la nappe
se trouve au-dessus du niveau d’excavation à réaliser, les éléments de rabattement doivent toujours
être placés le long du côté extérieur de la fouille et il faut convenir clairement de la personne
responsable des conséquences de la défaillance du rabattement.
Les pieux sécants avec fonction de soutènement du sol uniquement sont généralement échelonnés
(pieux en touche de piano).
Dans le cas des parois de pieux sécants qui n’ont qu’une fonction de soutènement du sol, les
éléments de rabattement peuvent seulement être placés le long du côté intérieur de la fouille si le
sous-sol jusqu’à une certaine profondeur, sous le niveau d’excavation à réaliser, consiste
intégralement en du sable bien perméable où n’apparaît aucune couche (perturbatrice) moins
perméable (lentilles d’argile ou de limon par exemple). Si le sous-sol affiche une certaine
stratification, les éléments de rabattement doivent être placés le long du côté extérieur de la fouille.
En ce qui concerne les murs en soil mix, il y a une distinction nette entre :
- Type 1 : les murs constitués de colonnes soil mix;
- Type 2 : les murs constitués de panneaux soil mix.
La réalisation de murs soil mix dans des sols pollués comporte toujours des risques parce que les
pollutions font en sorte que la prise et le durcissement du liant ralentissent, voire ne se fassent pas.
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 35/51
La réalisation d’un mur soil mix devrait donc toujours être précédée d’une recherche détaillée
d’éventuelles pollutions.
Lors de la réalisation de murs soil mix le long de constructions existantes, il faut clairement se
concerter par rapport aux aspects suivants:
- les tassements éventuels pendant l’exécution du mur ;
- les tassements éventuels suite à la déformation/au déplacement du mur ;
- la durabilité du mur.
Si des murs soil mix sont fraisés ou creusés à l’endroit de renflements ou afin de réduire l’épaisseur
de ceux-ci, il faut s’accorder clairement sur :
- les moyens à mettre en œuvre,
- les dégradations éventuelles du mur.
Des palplanches peuvent être utilisées pour le soutènement des fouilles si les précautions suivantes
sont observées :
lors de l’insertion des palplanches à moins de 20 mètres de constructions existantes, des
mesures vibratoires doivent être pratiquées sur ces constructions. Le concepteur du soutènement
doit alors déterminer quel niveau de vibrations est acceptable. Les valeurs de consigne des
niveaux vibratoires autorisés sont notamment reprises dans les normes DIN 4150-2 et DIN
4150-3 et dans les directives de mesure et d’évaluation SBR pour les vibrations ;
les palplanches ne peuvent être retirées que si la quantité de terre qui colle aux palplanches est
tellement faible qu’aucun tassement non autorisé ne puisse apparaître.
Malgré le fait que la technique de mur emboué soit déjà utilisée depuis plusieurs décennies, il
subsiste plusieurs questions non résolues à l’heure actuelle, notamment en ce qui concerne :
- l’influence possible du type de bentonite utilisé. Cela semble surtout être important pour les sols
tourbeux et les sols pollués ;
- l’utilisation d'adjuvants dans le béton. Ceux qui utilisent des retardateurs de prise et des
plastifiants sont généralement peu au fait de l’influence qu’ils peuvent avoir après une certaine
période sur l’ouvrabilité du béton.
Comme l’exécution des murs emboués à travers des sols peu compacté ou des remblais comporte
toujours des risques, il faut s’accorder clairement en matière de coûts éventuels pour :
- le surplus de béton utilisé ;
- l’élimination des renflements dans le mur.
Puisque dans le cas des murs emboués, il existe toujours un risque réel d’apparition d’anomalies qui
entraînent des fuites, il convient de s’accorder clairement par rapport :
- aux annonces (transfert d’information) qui doivent être faites pendant l’excavation (quoi et à
qui?) ;
- aux mesures qui doivent être prises quand des anomalies sont constatées.
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A cet égard, il importe que l’entrepreneur du mur emboué transmette des instructions claires, de
préférence écrites, à l’entrepreneur des travaux de terrassement, à l'entrepreneur principal et au
donneur d'ordre.
L’idéal est de le faire au moyen d’une analyse des risques détaillée.
Pour les murs emboués ayant une fonction d’étanchéité à l'eau, il est recommandé de limiter les
déformations du mur. Par ailleurs, il faut veiller lors de l’excavation à ce qu'il ne puisse pas y avoir
de talus verticaux trop hauts parce que cela peut donner lieu à des différences dans la déformation
des panneaux situés côte à côte.
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7 Support horizontal du soutènement
7.1 Généralités
7.2 Etançons
Afin de limiter le déplacement horizontal prévisible des soutènements à la valeur autorisée, il peut
être nécessaire :
- de précontraindre les étançons lors de leur pose
- d’isoler les étançons ou de prendre des mesures afin de limiter l’influence de la température.
Quand des étançons obliques sont utilisés, il faut toujours veiller à ce que la stabilité des massifs sur
lesquels reposent ces étançons soit assurée avec une sécurité suffisante.
Etançonner sur des massifs à l’assise peu profonde n’est en général pas possible parce que la charge
fortement oblique exercée sur les étançons ne peut pas être transmise au sol. La mesure
recommandée consiste donc à relier entre eux les massifs sur lesquels reposent les étançons au
moyen de poutres ou d’une partie de la dalle pour que les composantes horizontales des forces des
étançons s’annulent mutuellement.
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Même lorsque l’on étançonne sur des massifs qui reposent sur des pieux, il faut toujours vérifier
que la composante horizontale de la force d’étançon puisse être reprise par les pieux et que les
déplacements horizontaux prévisibles soient acceptables. Si ce n’est pas le cas, la mesure
recommandée consiste donc aussi à relier entre eux les massifs sur lesquels reposent les étançons au
moyen de poutres ou d’une partie de la dalle pour que les composantes horizontales des forces des
étançons s’annulent mutuellement.
Si des tirants d’ancrage / pieux (ou micropieux) de traction sont placés sous des propriétés voisines,
le maître de l'ouvrage / donneur d'ordre ou l'architecte doit demander une autorisation formelle.
Les tirants d’ancrage sont des éléments de traction qui sont fixés dans le sol par injection de ciment
et qui consistent en une longueur de scellement et une longueur libre. Chaque tirant d’ancrage doit
être soumis à un essai de chargement avant d'être mis en traction.
Les micropieux mis en charge sont des éléments de traction qui sont fixés par injection de ciment,
mais qui ne sont pas pourvus d’une longueur libre et/ou qui ne sont pas soumis à un essai de
chargement.
Lors du dimensionnement des tirants d’ancrage et des micropieux chargés en traction, il faut tenir
compte :
- des forces à reprendre, telles que déterminées au moment de dimensionner le soutènement ;
- du déplacement autorisé.
Si les tirants d’ancrage sont réalisés avec des barres autoforantes, il faut indiquer clairement
comment sera exécutée et contrôlée la longueur libre.
Si les déplacements horizontaux doivent être limités, il est généralement nécessaire de prévoir des
tirants d’ancrage. En appliquant la précontrainte nécessaire, il est alors possible de limiter les
déplacements.
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7.4 Une risberme
Des risbermes peuvent être utilisées dans plusieurs situations, comme le montrent par exemple les
schémas ci-dessous (figures 18, 19 et 20).
Remblais
Aanvulling
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7.5 La construction proprement dite
Un appui au moyen de la construction proprement dite n’est en principe utilisé que s’il n’est pas
possible de placer des tirants d’ancrage ou dans des cas de fouilles très complexes et/ou très
profondes.
Généralement, on place d’abord des éléments verticaux afin de limiter le déplacement vertical des
dalles qui doivent assurer le support horizontal. Ce qui importe ici, c’est :
- que les charges soient reprises par ces éléments verticaux en situations provisoire et définitive ;
- les tassements autorisés de ces éléments verticaux ;
- les écarts autorisés de ces éléments verticaux par rapport à leur position théorique.
Si l’appui horizontal est assuré par la construction elle-même, le sol situé sous la dalle placée
précédemment doit être creusé (excavation stross). Il importe de s’accorder clairement sur les points
suivants :
- les ouvertures qui doivent être prévues dans le radier pour l’évacuation des terres excavées ;
- les mesures nécessaires lorsque le sol au niveau de l’excavation n’est pas ou est difficilement
praticable.
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 41/51
8 Pieux de fondation
Si des pieux doivent être placés sous la construction à réaliser dans la fouille, il convient de décider
dès la phase de dimensionnement du projet si les pieux seront placés avant ou après l’excavation de
la fouille.
Il est courant de ne bétonner les pieux, réalisés à partir d’une surface de travail plus haute, que
jusqu’à une certaine hauteur au-dessus du niveau d’excavation à réaliser.
Dans les sols meubles, il se peut qu’à hauteur du niveau d’excavation, ou un peu plus bas, la
pression horizontale de la terre soit supérieure à la pression du béton fraichement coulé et que par
conséquent, le béton soit partiellement refoulé après l’enlèvement du tubage. La section du pieu
peut dès lors diminuer fortement par endroits et des contraintes inadmissibles peuvent par
conséquent apparaître dans le béton (voir figure 21).
Niveau de déblai Niveau de déblai
Couche très molle
Figure 21
Lorsque les pieux ne sont bétonnés que jusqu’à une certaine hauteur, il est donc toujours nécessaire
de vérifier, après avoir creusé la fouille, que tous les pieux affichent la section exigée.
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8.1.2 Exécution de pieux le long de fondations existantes et de murs de cave
La pose de pieux à une faible distance de fondations existantes peu profondes et de murs de cave
représente toujours un risque.
Avec des pieux à refoulement, il y a toujours un risque de comprimer latéralement les fondations
peu profondes (figure 22). Le problème dans ce cas, c’est que le déplacement horizontal théorique
est très difficile à prévoir. Préforer le sol, pour le rendre plus meuble, contribue parfois à limiter le
refoulement, mais pas toujours.
?
Figure 22
La solution recommandée consiste à introduire des tubages et à installer les pieux à l’intérieur de
ces tubages.
Dans le cas de pieux avec enlèvement du sol, pieux forés (à la tarière), le sol sous les fondations
peut se relâcher. Ce qui peut donner lieu à des tassements. La mesure recommandée consiste alors à
forer les pieux avec un tubage.
Lors de l’extraction de la terre située entre les pieux, il y a lieu de veiller à ne pas endommager les
pieux. Dans tous les cas, il est recommandé, après avoir creusé entièrement la fouille, de dégager
quelques pieux à concurrence de 0,5 à 1,0 m sous le fond de fouille afin de vérifier qu’ils ne sontpas
fissurés dans cette zone. Les pieux qui affichent des fissures doivent être démolis jusqu’en dessous
des fissures et être rebétonnés ensuite.
Il arrive souvent que les pieux qui sont réalisés à partir d'un niveau plus élevé tombent dans des
risbermes provisoires pendant les travaux de terrassement ; ils sont alors soumis à des charges
horizontales provisoires pour lesquelles ils ne sont pas conçus. Cela peut donner lieu à des
déformations ou des fissures.
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8.2 Points d’attention lors de la réalisation de pieux exécutés après le
creusement de la fouille
8.2.1 Praticabilité du sol de la fouille
De nombreux problèmes lors de l’exécution des pieux à partir du fond de fouille sont la
conséquence de l’indisponibilité d’une plateforme de travail bien praticable et suffisamment stable,
voir par ex. figure 23.
Chenilles ou pneux Chenilles ou pneux
Pieu préfabriqué
Figure 23 – Exécution de pieux à partir du fond de la fouille en l’absence d’une bonne plateforme de travail : risque de
compression du béton frais des pieux (gauche) ou origine de moments trop élevés dans les pieux préfabriqués (droite)
Lorsque des pieux sont installés jusqu’à une couche où le niveau de charge hydraulique dépasse la
surface de travail, il y a toujours un réel danger que de l’eau s’écoule verticalement le long des
pieux vers la surface de travail (figure 24).
Concernant les pieux moulés dans le sol, on part du principe que l’eau ne peut pas s’écouler le long
du pieu si la pression du béton liquide est partout supérieure à la pression de l’eau. On relate
cependant des cas où l’on a quand même observé un écoulement d’eau le long du pieu.
L’explication possible est qu’un chemin préférentiel se crée le long du pieu lors du retrait du béton
(voir figure 24).
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 44/51
Figure 24
Si, dans pareille situation, on décide tout de même d’installer des pieux, il convient de s'accorder
clairement sur les responsabilités et les coûts en cas de fuite.
Lors de l’exécution de pieux le long de murs de soutènement, il faut veiller à modifier le moins
possible la situation des contraintes dans le sol au niveau de la fiche du mur. Les modifications des
contraintes existantes donnent en effet toujours lieu à des déplacements horizontaux (voir par ex.
figure 25).
Butée
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 45/51
Figure 25
Afin de limiter autant que possible les déplacements horizontaux du mur, il faut veiller à :
- limiter autant que possible les vibrations
- réaliser les pieux le plus loin possible l’un de l’autre
- toujours bétonner les pieux jusqu’à la surface de travail.
Si les pieux sont réalisés le long de parois autostables, il faut toujours veiller à ce que la surface de
travail à partir de laquelle sont enfoncés les pieux se trouve min. 1 m plus haut que le niveau
d’excavation à réaliser. Il n’y a que de cette manière que l'on pourra éviter des déplacements
indésirables pendant l'enfoncement des pieux.
Lors de la démolition de bâtiments existants, il arrive parfois qu’on laisse dans le sol les murs de
cave et les anciennes fondations.
La force verticale nécessaire pour percer ces murs ou fondations peut entraîner des tassements de
ces fondations ou murs et aussi d'un bâtiment voisin si celui-ci est encore relié à ces fondations ou
murs (voir figure 26).
Vieux murs Mur de séparation
de caves
Figure 26
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 46/51
9 Coordination
Une difficulté spécifique au dimensionnement et à l’exécution des soutènements est qu’ils
impliquent en général beaucoup de personnes / parties comme :
le maître de l’ouvrage / donneur d’ordre
l’architecte
le coordinateur du chantier
le bureau d’étude
le bureau de contrôle
l’entrepreneur principal
les entrepreneurs spécialisés en travaux de démolition et d’étançonnement, soutènement,
terrassement, rabattement, tirants d'ancrage, pieux de fondation / pieux de traction.
Il convient de s’accorder clairement sur la coordination nécessaire entre les différents projets
partiels, les activités et les parties.
Pour chaque projet, il doit y avoir au moins un plan reprenant toutes les activités à effectuer ainsi
que les différentes phases à respecter. Ce plan doit être présenté à toutes les parties concernées. En
tout état de cause, ce plan doit comporter les éléments suivants :
- le lien entre le niveau de référence de l’étude du sol et le niveau de référence du projet à réaliser ;
- la situation existante (fondations des bâtiments proches, position des canalisations sensibles aux
tassements) ;
- la composition globale du sous-sol ;
- la succession de nappes aquifères et de couches peu perméables ;
- le morcellement des travaux de terrassement, y compris les travaux de terrassement nécessaires
pour poser les poutres de guidage des rideaux de pieux sécants et autres ;
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 47/51
- la position des éléments de rabattement dans le plan et en coupe ;
- les différentes phases du rabattement de la nappe phréatique ;
- la réalisation de tirants d’ancrage, d’étançons, … ;
- la position des points de mesure des contrôles à effectuer (niveau d’eau souterraine, tassements,
déplacements horizontaux).
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 48/51
10 Analyse des risques
Un moyen important permettant de limiter les risques de conception et d’exécution d’un
soutènement consiste à exécuter une analyse des risques.
Une analyse des risques a pour but d’aborder de manière claire et transparente tous les éléments qui
permettront au maître d’ouvrage/donneur d’ordre de peser les économies qu’entraînent certaines
méthodes d'exécution et les risques qui y sont liés.
Il faut indiquer les conséquences fâcheuses que ces éléments peuvent entraîner, les mesures
possibles permettant de contrer ces conséquences et l’impact que ces conséquences peuvent avoir
sur le planning et le coût de revient.
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11 Monitoring
Un plan de monitoring détaillé doit toujours faire partie du projet d'une fouille. Ce plan de
monitoring doit prendre en compte :
- les tassements / déplacements horizontaux des constructions voisines
- le déplacement horizontal des soutènements
- la force dans les tirants d’ancrage / étançons
- le niveau des nappes.
- La valeur seuil (FEU ORANGE) est égale aux 2/3 de la valeur limite, comme définie dans
les exigences du projet et ce, par type de construction.
- La valeur d’alarme (FEU ROUGE) est égale à la valeur limite, comme définie dans les
exigences du projet et ce, par type de construction.
En cas de dépassement de la valeur seuil (FEU ORANGE), le concepteur prend les mesures
suivantes :
- il détermine une nouvelle fréquence de mesures du paramètre observé,
- il évalue la valeur d’alarme et l’adapte éventuellement en fonction de la construction
spécifique ;
- il définit en concertation avec l’exécutant les mesures à prendre si la valeur d'alarme (FEU
ROUGE) est dépassée et les présente au donneur d'ordre.
En cas de dépassement de la valeur d’alarme (FEU ROUGE), le concepteur prend les mesures
suivantes :
- il évalue le problème en fonction de la construction ;
- il demande à l’exécutant d'exécuter les mesures qui ont été définies, en cas de dépassement
de la valeur seuil, et approuvées par le donneur d’ordre.
Pour des projets importants, il est également possible d’opter pour le monitoring actif, auquel cas le
projet peut être corrigé en fonction des résultats de mesure obtenus. Le monitoring actif exige
cependant une approche très spécifique qui doit également être décrite clairement dans le cahier des
charges.
Manuel de soutènements – draft du 13.06.2013 - Soirées thématiques GBMS "Soutènements et tirants d’ancrage" 50/51
Références
GBMS, 2012. Procédures standard pour la reconnaissance géotechnique : Essais de pénétration –
Partie 1 : planification, exécution et consignation des résultats. Document disponible sur www.bggg-
gbms.be
DIN 4150-3, 1999. Erschütterungen im Bauwesen. Teil 3 Einwirkungen auf baulche Anlagen
NBN EN 12063, 1999. Execution of special geotechnical work – Sheet pile walls
Van Calster,P., De Cock, F., De Vos, M., Maertens, J. & Van Alboom, G. 2009. Directives pour le
rabattement de la nappe Document disponible sur www.bggg-gbms.be
CSTC, 2012. Infofiche 56.1 – Parois berlinoises. Type 1 : blindage mis en place en cours d’excavation
CSTC, 2012. Infofiche 56.2 – Parois berlinoises. Type 2 : blindage mis en place avant l’excavation
CSTC, 2012. Infofiche 56.3 – Rideaux de pieux. Type 1 : pieux s’emboîtant les uns dans les autres
(paroi de pieux sécants)
CSTC, 2012. Infofiche 56.4 – Rideaux de pieux. Type 2 : pieux placés l’un à côté de l’autre (parois de
pieux tangents)
CSTC, 2012. Infofiche 56.5 – Murs ‘Soil mix’. Type 1 : parois faites de colonnes
CSTC, 2012. Infofiche 56.6 – Murs ‘Soil mix’. Type 2 : parois faites de panneaux
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Annexe A
1. Description du système
Une paroi berlinoise de type 1 est un soutènement composé de profilés verticaux (cf.
figure 1) mis en œuvre avant le début de l'excavation. Des éléments de blindage
(plaques, poutres, béton projeté, …) sont mis en place entre les profilés verticaux à
mesure que progresse l’excavation. Celle-ci se fait de manière locale et chaque fois
sur une hauteur limitée. La pression des terres, transférée aux profilés verticaux par
l’intermédiaire des éléments de blindage, est équilibrée par les efforts de butée
exercés par le massif de sol situé sous le niveau du fond de fouille et par les systèmes
de support horizontaux complémentaires éventuellement mis en œuvre (étançons,
tirants d’ancrage, pieux de traction, …).
3. Matériaux
Les profilés verticaux peuvent être des profilés métalliques, souvent des poutres à
larges ailes (largeur des ailes : 180 à 300 mm), tels que les profilés IPE, HEA, HEB
ou les doubles profilés UPN (cf. figure 4).
Les éléments de blindage sont des planches en bois (cf. également § 8) ou des plaques
en béton préfabriqué (prédalles). Pour plus d’informations concernant les éléments de
blindage constitués de plaques en acier, consultez l'Infofiche 56.2 Parois berlinoises
de type 2.
Fig. 4 Profilés verticaux : (A) profilé IPE, (B) profilé HEA et (C) double profilé UPN.
4. Dimensions
Les dimensions caractéristiques des parois berlinoises sont les suivantes :
l’espacement entre les profilés verticaux varie de 1 à 2,1 m et peut aller jusqu'à
2,6 m dans des cas exceptionnels (cf. figure 1)
la profondeur de l'excavation sans système de support horizontal
complémentaire est généralement de 3 m maximum, tandis que celle d'une
excavation avec support horizontal complémentaire est de 8 m maximum
5. Capacité portante
Une paroi berlinoise n'est pas conçue pour reprendre des charges de compression ou
traction verticales, à l’exception de celles induites par la composante verticale de la
force exercée par la pression du sol, et par les éventuels tirants d'ancrage obliques ou
pieux de traction.
6. Déplacement horizontal
Des déplacements assez importants sont souvent à prévoir (> 20 mm dans la partie
supérieure de la paroi berlinoise au niveau du sol de surface) et ce, même lorsque des
systèmes de support horizontaux complémentaires sont mis en œuvre.
7. Domaine d'application
Les parois berlinoises (type 1) n'ont qu'une fonction de soutènement des terres, et non
d'étanchéité à l’eau. Elles peuvent être appliquées dans les situations suivantes :
la technique est souvent utilisée pour des excavations temporaires et peu
profondes (3 à 8 m)
la technique ne s'applique que lorsque le sol possède une certaine cohésion
(éventuellement temporaire). Cette dernière doit assurer la stabilité de
l'excavation verticale sur une hauteur minimale (0,2 à 1 m) et dans un court
laps de temps afin de permettre la mise en place du blindage
la technique n’est pas applicable à proximité de fondations superficielles ou de
constructions sensibles en raison des grandes déformations à prévoir avec ce
type de soutènement. La distance minimale est généralement définie en
considérant une pente de 45° jusqu'au niveau du fond de fouille (cf. figure 5).
Cette règle ne s'applique que si le déplacement de la paroi à hauteur du niveau
du fond de fouille est limité à 10 mm
la nappe phréatique doit se trouver au moins 0,5 m sous le niveau du fond de
fouille. Pour un sol constitué de plusieurs couches de natures différentes
(stratifié), les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la présence
de nappes perchées
la paroi peut éventuellement être utilisée comme coffrage extérieur d’un mur
de cave
les parois berlinoises dépourvues de supports horizontaux (tirants d'ancrage,
étançons, pieux de traction, …) ne sont utilisées que si aucune exigence
critique n'a été formulée par rapport au déplacement horizontal de la paroi.
8. Spécifications
Fig. 6 Vue en plan des parois berlinoises constituées d’éléments de blindage mis en
place en cours d’excavation : (A) sans cale et (B) avec cale.
9. Variantes
Le blindage peut être inséré entre les profilés et le terrain par souci de gain de place
pour les constructions souterraines.
1. Description du système
Une paroi berlinoise de type 2 est un soutènement composé de profilés verticaux (cf.
figure 1) et d'un système de blindage mis en œuvre avant le début de l'excavation. La
pression des terres, transférée aux profilés verticaux par l’intermédiaire des éléments
de blindage, est équilibrée par les efforts de butée exercés par le massif de sol situé
sous le niveau du fond de fouille, et par les systèmes de support horizontaux
complémentaires, éventuellement mis en œuvre (étançons, tirants d’ancrage, pieux de
traction, …).
3. Matériaux
Les profilés verticaux peuvent être des profilés métalliques, souvent des poutres à
larges ailes (largeur des ailes : 180 à 300 mm), tels que les profilés IPE, HEA, HEB
ou les doubles profilés UPN. Ils sont pourvus d'un profilé en L pour guider les plaques
d’acier durant le vibrofonçage.
4. Dimensions
Les dimensions caractéristiques des parois berlinoises sont les suivantes :
l'espacement entre les profilés verticaux varie de 1 à 1,6 m (cf. figure 1)
la profondeur de l'excavation sans système de support horizontal
complémentaire est généralement de 3 m maximum, tandis que celle d'une
excavation avec support horizontal complémentaire est de 6 m maximum. Les
plaques en acier constituant le blindage ont une épaisseur pouvant aller jusqu’à
15 mm et une hauteur pouvant atteindre 6 m. La largeur des éléments de
blindage doit être choisie de telle sorte que le chevauchement avec les profilés
verticaux représente au moins 20 % de la largeur des ailes avec un minimum
de 4 cm, compte tenu des tolérances au niveau du sol de surface (cf. figure 1).
6. Déplacement horizontal
Des déplacements assez importants sont souvent à prévoir (> 20 mm dans la partie
supérieure de la paroi berlinoise au niveau du sol de surface) et ce, même lorsque des
systèmes de supports horizontaux complémentaires sont mis en œuvre.
7. Domaine d'application
Les parois berlinoises (type 2) n'ont qu'une fonction de soutènement des terres, et non
d'étanchéité à l’eau. Elles peuvent être appliquées dans les situations suivantes :
la technique est souvent utilisée pour des excavations temporaires et peu
profondes (3 à 6 m)
la technique n’est pas applicable à proximité de fondations superficielles ou de
constructions sensibles en raison des grandes déformations à prévoir avec ce
type de soutènement. La distance minimale est généralement définie en
considérant une pente de 45° jusqu'au niveau du fond de fouille (cf. figure 4).
Cette règle ne s'applique que si le déplacement de la paroi à hauteur du niveau
du fond de fouille est limité à 10 mm
la nappe phréatique doit se trouver au moins 0,5 m sous le niveau du fond de
fouille. Pour un sol constitué de plusieurs couches de natures différentes
(stratifié), les mesures nécessaires doivent être prises pour éviter la présence
de nappes perchées
la paroi peut éventuellement être utilisée comme coffrage extérieur d’un mur
de cave
les parois berlinoises dépourvues de supports horizontaux (tirants d'ancrage,
étançons, pieux de traction, …) ne sont utilisées que si aucune exigence
critique n'a été formulée par rapport au déplacement horizontal de la paroi.
Fig. 4 Calcul de la distance minimale entre une paroi berlinoise et une fondation.
9. Variantes
Le blindage peut également être composé de plaques de béton préfabriquées. Dans ce
cas, l’exécution se fera généralement en combinaison avec le lançage d’eau ou d’air
sous pression.
Parois de pieux de type 1 : pieux s’emboîtant les uns dans les autres (paroi de pieux
sécants)
L'Infofiche sur les parois de pieux de type 1, également appelées parois de pieux
sécants et constituées de pieux s’emboîtant les uns dans les autres est essentielle
si l'on opte pour ce type de soutènement. Elle s'attarde notamment sur les
aspects d’exécution, les techniques et les dimensions d’application dans ce cadre.
1. Description du système
Le soutènement formé par des pieux primaires et secondaires intersectés est appelé
paroi de pieux sécants (cf. figure 1). Les pieux primaires peuvent être exécutés moins
profondément que les pieux secondaires (rideau de pieux en touches de piano).
3. Techniques
Différentes techniques d’exécution des pieux peuvent être utilisées en Belgique :
exécution à la tarière continue avec tubage provisoire
exécution de pieux forés avec tubage provisoire
exécution de pieux forés à la boue bentonitique (uniquement pour les pieux
primaires).
4. Dimensions
Les pieux constituant ces parois ont les mêmes dimensions que les pieux isolés
exécutés suivant la même technique (NBN EN 1536 [2]). Le diamètre caractéristique
des pieux à tarière continue varie entre 0,4 et 0,7 m et celui des pieux forés entre 0,6
et 1,5 m.
Le chevauchement des pieux constituant une paroi de pieux sécants est d’au moins
3 cm au niveau du sol de surface. Si le rideau de pieux constitue un silo et/ou revêt
une fonction d'étanchéité à l’eau, le chevauchement ne peut être inférieur à 1/8 du
diamètre des pieux (cf. figure 2). Dans ce cas, il convient de tenir compte des
tolérances de positionnement.
5. Capacité portante
Un rideau de pieux a une capacité portante verticale importante (cf. Rapport du CSTC
n° 12, Directives pour l'application de l'Eurocode 7 en Belgique. Partie 1 :
Dimensionnement géotechnique à l'état limite ultime de pieux sous charge axiale de
compression [5]). Lors du calcul de cette dernière, il convient de tenir compte du
facteur de forme (mur de pieux sécants), de l'effet de groupe (rideau de pieux en
touches de piano) et de l'influence de l'excavation.
6. Déplacement horizontal
Dans des conditions similaires, la déformation d’un rideau de pieux sera plus faible
que celle d'une paroi berlinoise (cf. Infofiches 56.1 et 56.2) ou d'un rideau de
palplanches et ce, grâce à la rigidité d'un tel soutènement.
7. Domaine d'application
Les parois de pieux sécants peuvent avoir les fonctions suivantes :
une fonction portante et de retenue des terres tant temporaire que permanente
une fonction de retenue d’eau temporaire. Une fonction permanente nécessite
des dispositifs complémentaires. Il convient d’évaluer au préalable les risques
d’écarts lors de l'installation des pieux pour l'étanchéité à l’eau du rideau de
pieux. Les fuites éventuelles doivent être colmatées directement.
8. Spécifications
9. Variantes
Exécuter plusieurs pieux à une moindre profondeur entre deux pieux secondaires
constitue parfois une variante au rideau de pieux en touches de piano. Il convient alors
de les considérer comme des parois berlinoises en ce qui concerne le domaine
d'application et du calcul (cf. figure 3).
Fig. 3 Exécution d'un mur de pieux sécants en touches de piano composé de plusieurs
pieux exécutés moins profondément entre deux pieux secondaires.
Une tolérance supplémentaire de 100 mm est autorisée pour les proéminences des
pieux. Dans certains cas (en présence de cavités locales, de grosses pierres dures dans
le sol ou dans les couches meubles, p. ex.), les proéminences plus grandes sont
inévitables.
Le cahier des charges doit prendre en compte les tolérances lors de l'implantation des
constructions souterraines, ainsi que les éventuels coûts supplémentaires engendrés
par un positionnement respectant ces tolérances (décapage des pieux, p. ex.).
Si nécessaire, le cahier des charges peut reprendre des tolérances plus strictes. Ainsi
une précision sur l’inclinaison de 0,5 % est souvent exigée en présence d’une paroi de
pieux sécants constituant un silo et/ou ayant une fonction de retenue d’eau.
Bibliographie
1. Bureau de Normalisation
NBN EN 206-1 Béton. Partie 1 : Spécifications, performances, production et
conformité. Bruxelles, NBN, 2001.
2. Bureau de Normalisation
NBN EN 1536 Exécution des travaux géotechniques spéciaux. Pieux forés. Bruxelles,
NBN, 2010.
3. Bureau de Normalisation
NBN EN 1992-1-1 Eurocode 2 : Calcul des structures en béton – Partie 1-1 : Règles
générales et règles pour les bâtiments. Bruxelles, NBN, 2005.
4. Bureau de Normalisation
NBN EN 1994-1-1 Eurocode 4 : Calcul des structures mixtes acier-béton. Partie 1-1 :
Règles générales et règles pour les bâtiments. Bruxelles, NBN, 2001.
5. De Vos M. et Huybrechts N.
Directives pour l’application de l’Eurocode 7 en Belgique. Partie 1 :
dimensionnement géotechnique à l’état limite ultime de pieux sous charge axiale de
compression. Bruxelles, Centre scientifique et technique de la construction, Rapport
du CSTC, n° 12, 2009.
Parois de pieux de type 2 : pieux placés l’un à côté de l’autre (paroi de pieux tangents)
L'Infofiche sur les parois de pieux de type 2, également appelées parois de pieux
tangents et constituées de pieux placés l'un à côté de l'autre est essentielle si l'on
opte pour ce type de soutènement. Elle s'attarde notamment sur les aspects
d’exécution, les techniques et les dimensions d’application dans ce cadre.
1. Description du système
Il est possible de former une paroi de soutènement en plaçant les pieux les uns à côté
des autres (cf. figure 1).
3. Techniques
Différentes techniques d’exécution des pieux peuvent être utilisées en Belgique :
exécution à la tarière continue avec tubage provisoire
exécution de pieux forés avec tubage provisoire ou à la boue bentonitique
exécution à la tarière continue munie d’un tube central de grand diamètre et de
petites hélices.
CSTC – Infofiche 56.4 : Parois de pieux tangents 2/7
Les pieux sont toujours constitués de béton coulé in situ et sont armés d'un profilé ou
d'une cage d'armature.
4. Dimensions caractéristiques
Les pieux constituant ces parois ont les mêmes dimensions que les pieux isolés
exécutés suivant la même technique (NBN EN 1536 [2]). Le diamètre caractéristique
des pieux à tarière varie entre 0,4 à 0,7 m et celui des pieux forés entre 0,6 à 1,5 m. La
distance entre les pieux est inférieure à 1/10 du diamètre des pieux (cf. figure 2).
5. Capacité portante
Un rideau de pieux a une capacité portante verticale importante (cf. Rapport du CSTC
n° 12, Directives pour l'application de l'Eurocode 7 en Belgique. Partie 1 :
Dimensionnement géotechnique à l'état limite ultime de pieux sous charge axiale de
compression [5]). Lors du calcul de cette dernière, il convient de tenir compte du
facteur de forme et de l'influence de l'excavation.
6. Déplacement horizontal
Dans des conditions similaires, la déformation d'un rideau de pieux est plus faible que
celle d'une paroi berlinoise (cf. Infofiches 56.1 et 56.2) ou d'un rideau de palplanches
et ce, grâce à la rigidité d’un tel soutènement.
7. Domaine d'application
Les parois de pieux tangents peuvent avoir les fonctions suivantes :
une fonction portante et de retenue de sol tant temporaire que permanente. En
présence de parois de pieux tangents avec une fonction de soutènement de sol
permanente, il convient de prendre des mesures pour éviter l'érosion du sol
cette technique n’a pas de fonction de retenue d’eau. En outre, la nappe
phréatique doit toujours se trouver 0,5 m sous le niveau du fond de fouille. Il
convient de prendre les mesures nécessaires en présence de nappes perchées
dans un sous-sol stratifié.
Lors de l'exécution des parois de pieux tangents, il convient de tenir compte des
recommandations suivantes :
les parois de pieux tangents sont typiquement utilisées pour des soutènements
de plus grande profondeur (jusqu'à 14 m). Elles peuvent en outre être
appliquées à côté de bâtiments existants à condition que les pieux soient
exécutés avec un tubage ou à l'aide de boue bentonitique et que les ouvertures
entre les pieux soient colmatées après l'excavation afin d'éviter l'érosion
l’exécution des parois de pieux tangents n’entraîne pas de vibration
8. Spécifications
(1) La pratique montre qu’il est souvent nécessaire de prévoir au moins 10 jours entre
l’exécution du rideau de pieux et l’excavation.
Une tolérance supplémentaire de 100 mm est autorisée pour les proéminences des
pieux. Dans certains cas (en présence de cavités locales, de grosses pierres dures dans
le sol ou dans les couches meubles, p. ex.), les proéminences plus grandes sont
inévitables.
Le cahier des charges doit prendre en compte les tolérances lors de l'implantation des
constructions souterraines, ainsi que les éventuels coûts supplémentaires engendrés
par un positionnement respectant ces tolérances (recépage des pieux, p. ex.). Si
nécessaire, le cahier des charges peut reprendre des tolérances plus strictes.
Bibliographie
1. Bureau de Normalisation
NBN EN 206-1 Béton. Partie 1 : Spécification, performances, production et
conformité. Bruxelles, NBN, 2001.
2. Bureau de Normalisation
NBN EN 1536 Exécution des travaux géotechniques spéciaux. PIEUX FORÉS.
Bruxelles, NBN, 2010.
3. Bureau de Normalisation
4. Bureau de Normalisation
NBN EN 1994-1-1 Eurocode 4. Calcul des structures mixtes acier-béton. Partie 1-1 :
Règle générale et règles pour les bâtiments - Annexe nationale. Bruxelles, NBN,
2010.
5. De Vos M. et Huybrechts N.
Directives pour l’application de l'Eurocode 7 en Belgique. Partie 1 :
Dimensionnement géotechnique à l'état limite ultime de pieux sous charge axiale de
compression. Bruxelles, Centre scientifique et technique de la construction, Rapport
du CSTC, n°12, 2009.
L'Infofiche sur les parois de type ‘soil mix’ constituées de colonnes est essentielle
si l'on opte pour ce type de soutènement. Elle s'attarde notamment sur les
aspects d’exécution, les matériaux et les dimensions d’application dans ce cadre.
1. Description du système
Le sol en place est mélangé à un liant, mécaniquement et in situ, au moyen d'un
malaxeur spécial. Ce procédé permet de constituer des colonnes de type ‘soil mix’
intersectées de manière à former un mur de soutènement continu (cf. figure 1). Ce
système permet également de choisir d'exécuter les colonnes primaires moins
profondément que les secondaires (exécution en touches de piano).
Fig. 1 Parois constituées de colonnes de type ‘soil mix’ : exécution classique (gauche)
et en touches de piano (droite).
Fig. 2 Vue en plan du processus d'exécution d'une paroi de type 'soil mix' constituée
de colonnes.
Une colonne sur deux est armée de profilés métalliques. En présence de cages
d'armature, il convient d’effectuer des essais supplémentaires.
4. Dimensions
Les dimensions caractéristiques des parois de type ‘soil mix’ sont les suivantes :
le diamètre d'une colonne varie généralement entre 0,4 et 0,6 m (1,2 m dans
certains cas)
le chevauchement des colonnes doit être supérieur à 6 cm. Si la paroi de type
'soil mix' constitue un silo et/ou revêt une fonction d'étanchéité à l’eau, le
chevauchement ne peut être inférieur à 1/8 du diamètre de la colonne (cf.
figure 2). Pour ce faire, il convient de tenir compte des tolérances de
positionnement
la profondeur d'exécution est généralement inférieure à 20 m.
5. Capacité portante
En cas de fonction portante, il convient de tenir compte de l'influence du sol en place,
de la teneur en liant, des paramètres d'exécution sur la résistance et des paramètres de
déformation des matériaux mixés.
Lors du calcul de la portance géotechnique d'une paroi de type 'soil mix', il convient
de prendre en compte le facteur de forme, l'effet de groupe et l'influence de
l'excavation.
6. Déplacement horizontal
La déformation est un paramètre important. Le terrain en place, la teneur en liant et
les paramètres d'exécution influencent en effet la rigidité d'une paroi de type 'soil
mix'.
7. Domaine d'application
Les parois de type ‘soil mix’ peuvent avoir les fonctions suivantes :
une fonction de retenue de sol temporaire
une fonction portante verticale. Cette possibilité d’application dépend du type
de terrain et/ou de l'armature
Lors de l'exécution des parois de type ‘soil mix’, il convient de tenir compte des
recommandations suivantes :
les possibilités d’application de cette technique dépendent du type de sol en
place (cf. tableau)
l'exécution de parois de type ‘soil mix’ n'entraîne pas de vibration
les éventuels obstacles souterrains peuvent poser de gros problèmes. Une
évaluation préalable est par conséquent nécessaire
un rabattement préalable de la nappe phréatique n’est pas requis. En présence
d’écoulements d’eau importants, le risque de délavage du matériau mixé doit
être étudié.
8. Spécifications
9. Variantes
Des machines de forage spécialement adaptées peuvent réaliser deux ou trois colonnes
en même temps. Les trois étapes de réalisation sont les mêmes que pour un système
de colonnes isolées (cf. figure 3).
Fig. 3 Vue en plan de l'exécution d'une paroi de type 'soil mix' à l'aide d'un engin de
forage pouvant réaliser deux colonnes en même temps.
Paroi de type 'soil mix' en tant qu’ouvrage de retenue de sol temporaire (rigidité
paroi = rigidité profilés d'armature) :
Si le matériau mixé n'est utilisé que pour transférer les pressions du sol sur les profilés
(rigidité paroi = rigidité armature), il convient de réaliser un carottage/150 m3 de
matériau mixé avec un minimum de 6 carottages. Les spécifications pour ces
prélèvements sont décrites dans le cahier des charges.
Si l'exécutant dispose des résultats des essais effectués sur au moins deux sites
appliquant le même procédé de ‘soil mixing’ dans des situations similaires, il n'est pas
nécessaire de suivre le programme d’essais.
Paroi de type 'soil mix' en tant qu’ouvrage de retenue de sol temporaire (rigidité
paroi > rigidité profilés d'armature) :
Si le matériau mixé est utilisé pour transférer les pressions du sol sur les profilés, mais
aussi pour contribuer avec les profilés à une plus grande résistance de la paroi, il
convient de prélever au moins 1 carotte/150 m3 de matériau mixé avec un minimum
de 6 carottes. Les spécifications pour ces prélèvements sont décrites dans le cahier des
charges.
Si l'exécutant dispose des résultats des essais effectués sur au moins deux sites
appliquant le même procédé de ‘soil mixing’ dans des situations similaires, il n'est pas
nécessaire de suivre le programme d’essais.
Paroi de type 'soil mix' avec une fonction portante et/ou de retenue d’eau temporaire
ou permanente :
Le cahier des charges doit prendre en compte les tolérances lors de l'implantation des
constructions souterraines, ainsi que les éventuels coûts supplémentaires engendrés
par un positionnement respectant ces dernières (recépage des colonnes, p. ex.).
Si nécessaire, le cahier des charges peut reprendre des tolérances plus strictes. Ainsi,
une précision sur l’inclinaison de 0,5 % est souvent exigée en présence d’une paroi de
type 'soil mix' constituant un silo et/ou ayant une fonction de retenue d’eau.
L'Infofiche sur les parois de type ‘soil mix’ constituées de panneaux est
essentielle si l'on opte pour ce type de soutènement. Elle s'attarde notamment sur
les aspects d’exécution, les matériaux et les dimensions d’application dans ce
cadre.
1. Description du système
Le sol en place est mélangé à un liant, mécaniquement et in situ, au moyen d'une
fraiseuse. Ce procédé permet de constituer des panneaux de type ‘soil mix’ intersectés
de manière à former un mur de soutènement continu (cf. figure 1).
(1) D’autres phasages peuvent être adoptés selon les charges à reprendre et la situation
d'exécution.
Fig. 2 Vue en plan du processus d'exécution d'une paroi de type 'soil mix' constituée
de panneaux.
3. Matériaux
Le sol est mélangé à un coulis réalisé à base de liant et d'eau (dans une proportion de
0,6 et 1,2). Le liant est composé de ciment (ciment + adjuvants) et éventuellement
d’autres adjuvants. La quantité de liant varie généralement entre 250 à 500 kg par m3
de panneau.
Chaque panneau est armé d'un, deux ou trois profilés métalliques. En présence de
cages d'armature, il convient d'effectuer des essais supplémentaires.
4. Dimensions
Les dimensions caractéristiques des parois de type ‘soil mix’ sont les suivantes :
la longueur caractéristique des panneaux varie entre 2,2 et 2,8 m
le chevauchement des panneaux ne peut être inférieur à 10 cm (cf. figure 2).
Pour ce faire, il convient de tenir compte des tolérances de positionnement
l'épaisseur d'un panneau est généralement de 0,55 m. D'autres épaisseurs sont
également possibles
la profondeur d'exécution est généralement inférieure à 20 m.
Lors du calcul de la portance géotechnique d'une paroi de type 'soil mix', il convient
de prendre en compte le facteur de forme et l'influence de l'excavation.
6. Déplacement horizontal
La déformation est un paramètre important. Le terrain en place, la teneur en liant et
les paramètres d'exécution influencent en effet la rigidité d'une paroi de type 'soil
mix'.
7. Domaine d'application
Les parois de type ‘soil mix’ peuvent avoir les fonctions suivantes :
une fonction de retenue de sol temporaire
une fonction portante verticale. La possibilité de cette application dépend du
type de sol et/ou de l'armature
une fonction de retenue d’eau. Ainsi, il convient d’évaluer préalablement les
risques de déviation lors de l'installation des panneaux. Les fuites éventuelles
doivent être colmatées directement
en cas de fonction permanente, des mesures supplémentaires sont nécessaires.
Lors de l'exécution des parois de type ‘soil mix’, il convient de tenir compte des
recommandations suivantes :
les possibilités d'application de la technique dépendent du type de sol en place
(cf. tableau)
l'exécution de parois de type ‘soil mix’ n'entraîne pas de vibration
les éventuels obstacles souterrains peuvent poser de gros problèmes. Une
évaluation préalable est par conséquent nécessaire
un rabattement préalable de la nappe phréatique n’est pas requis. En présence
d’écoulements d’eau importants, le risque de délavage du matériau mixé doit
d'abord être étudié.
9. Variantes
Il n’existe pas de variante pour cette technique.
Paroi de type 'soil mix' en tant qu'ouvrage de retenue de sol temporaire (rigidité
paroi = rigidité profilés d'armature) :
Si le matériau mixé est utilisé exclusivement pour transférer les pressions du sol sur
les profilés, il convient de prélever au moins 1 carotte/150 m3 de matériau mixé avec
un minimum de 6 carottes. Les spécifications de ces prélèvements sont décrites dans
le cahier des charges.
Si l'exécutant dispose déjà des résultats des essais effectués sur au moins deux sites
appliquant le même procédé de ‘soil mixing’ dans des situations similaires, il n'est pas
nécessaire de suivre le programme d'essais.
Paroi de type 'soil mix' en tant qu'ouvrage de retenue de sol temporaire (rigidité paroi
> rigidité profilés d'armature) :
Si le matériau mixé est utilisé pour transférer les pressions du sol sur les profilés, mais
également pour contribuer avec les profilés à une rigidité plus grande de la paroi, il
convient de prélever au moins 1 carotte/150 m3 de matériau mixé avec un minimum
de 6 carottes. Les spécifications de ces prélèvements sont décrites dans le cahier des
charges.
Si l'exécutant dispose des résultats des essais effectués sur au moins deux sites
appliquant le même procédé de ‘soil mixing’ dans des situations similaires, il n'est pas
nécessaire de suivre le programme d'essais.
Paroi de type 'soil mix' avec une fonction portante et/ou de retenue d’eau temporaire
ou permanente :
En présence d'inclusion > 1/3 de la largeur de la paroi, l'auteur de projet doit indiquer
s'il y a lieu de les traiter immédiatement.
Le cahier des charges doit prendre en compte les tolérances lors de l'implantation des
constructions souterraines, ainsi que les éventuels coûts supplémentaires engendrés
par un positionnement respectant ces tolérances (recépage de panneaux, p. ex.).
Si nécessaire, le cahier des charges peut reprendre des tolérances plus strictes. Ainsi,
une précision sur l’inclinaison de 0,5 % est souvent exigée en présence d’une paroi de
type 'soil mix' constituant un silo et/ou ayant une fonction de retenue d’eau.