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Protocole Prise en Charge

Ce document traite de la prise en charge de la malnutrition aiguë chez les enfants âgés de 6 à 59 mois dans les districts sanitaires de Kidal et Tessalit en 2010. Il contient des informations sur le sujet ainsi que sur le contexte régional.

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Protocole Prise en Charge

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Prise 

en charge de la malnutrition aigue région Kidal

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE DU MALI


SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
---------=0=---------- Un Peuple - Un but – Une Foi

UNIVERSITE DES SCIENCES, DES TECHNIQUES ET DES TECHNOLOGIES DE


BAMAKO (USTTB)

FACULTE DE MEDECINE D ET D’ODONTO-STOMATOLOGIEBAMAKO

Année académique : 2011-2012 N° :

TITRE

PRISE
PRISE EN
EN CHARGE
CHARGE DE
DE LA
LA MALNUTRITION
MALNUTRITION AIGUE
AIGUE CHEZ
CHEZ
LES
LES ENFANTS
ENFANTS DE
DE 66 A
A 59
59 MOIS
MOIS DANS
DANS LES
LES DISTRICTS
DISTRICTS
SANITAIRES
SANITAIRES DE
DE KIDAL
KIDAL ET
ET TESSALIT
TESSALIT EN
EN 2010
2010

THESE
Présentée et soutenue publiquement le 18/04/2012
Devant la Faculté de Médecine et d’Odonto – Stomatologie
Par
Monsieur Kassoum COULIBALY

Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine


(DIPLOME D’ETAT)

JURY

Président du Jury : Pr Hamadoun SANGHO

Membre du jury : Dr Soumaïla DIARRA

Codirectrice de thèse : Dr BAGAYOKO Fatoumata KONATE

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

Directeur de thèse : Dr Akory Ag IKNANE

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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DEDICACES ET
REMERCIEMENTS

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Dédicaces

Je dédie cette thèse à :

 Allah soubhanah Wa t’allah, chez qui j’ai puisé toute l’énergie,


l’inspiration et surtout la base spirituelle nécessaire.
Mes parents, mes pères feux Bakary COULIBALY, Sékou COULIBALY et à
mes mères Awa DEMBELE , Djénéba KONE, Adja KONE, Tchienaga
BERTHE et feue Sitan KONATE. Ce travail n’aurait pu être réalisé sans la
générosité, l’amour du prochain et surtout le sens du travail bien fait que vous
avez su m’inculquer. Il est le fruit de vos bénédictions et de vos soutiens qui ne
m’ont jamais fait défaut. Soyez en fières.

 Mes frères et sœurs : Ibrahima , Moustapha, Yaya, Salif, Aminata,


Karidia COULIBALY et Mariétou TOURE. Ce travail est le résultat de
nos efforts conjugués. Soyez-en infiniment remerciés. Vous resterez toujours
pour moi l’image de cette entente familliale. Que Dieu veille sur notre
famille, Amen !
 Ma femme Tata COULIBALY; Ma compagne de tous les temps, c'est aussi
ton travail. Ta facilité de comprendre les gens fait de toi une femme simple et
admirable. Je te remercie pour ton aide morale et matérielle. Que Dieu nous
donne longévité et pleine de santé.
 Mon fils Moustapha COULIBALY; toi qui as supporté mon absence auprès
de toi à cause de ce travail, nul n’ignore la souffrance qu’endure un enfant
avec un père non disponible. Ce travail est le tien .Je suis fier de toi et prie
Dieu qu’il te donne une longue vie et une bonne santé. Amen !

REMERCIEMENTS

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Mes sincères remerciements vont à l’endroit de toutes celles et de tous


ceux qui ont contribué directement ou indirectement à l’avènement de ce
moment solennel qu’est le couronnement de mes études.

En premier lieu à Allah, le tout puissant ; le clément et miséricordieux, et


à son prophète Mohamed (paix et salut sur lui), pour m’avoir donné le courage
de la santé nécessaires de mener à bien ce travail.

A l’endroit de tous mes maîtres de la FMPOS de l’Université de Bamako


dont l’enseignement a contribué à ma formation de médecin.

A tout le personnel du service de Nutrition de l’INRSP ; merci pour votre


soutien et votre encadrement.

A l’endroit de tous les faisant fonction d’internes du du service de


Nutrition de l’INRSP, merci pour votre collaboration.

A l’endroit de mes amis ; Waly CAMARA, Soumaila


COULIBALY,Sory COULIBALY, Bory COULIBALY, Sergent chef
Mamadou COULIBALY, Modibo Mané DIAKITE, Dionkounda
DEMBELE, Adama SANGARE, Mamadou SYNAYOGO, Youssouf
DABO. Vos encouragements de tous les jours et vos soutiens indéfectibles ont
beaucoup ne m’ont jamais fait défaut.

A l’endroit de Dr Drissa COULIBALY Merci d’avoir conduit mes premiers


pas dans le monde médical.

A la famille DOUMBIA à Koulouba et plus précisément Moussa DOUMBIA


chauffeur à l’OMS. Merci de m’avoir accepté durant mon cursus universitaire
dans votre famille. Vos soutiens moral et financier ne m’ont jamais fait défaut.

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

A l’endroit de mes grands frères Yaya et Salif COULIBALY ; Les mots me


manquent pour vous remercier, vos conseils, vos encouragements et vos soutiens
m’ont permis de mener mes études à terme, que Dieu vous donne une longue
vie. Amen !

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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HOMMAGES AUX
MEMBRES DU JURY

A notre Maître et Président du Jury :


Pr Hamadoun SANGHO
 Maitre de conférence agrée en santé publique à la Faculté de
Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS),
Université de Bamako ;

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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 Directeur General du Centre de Recherche d’Etudes et de


Documentation pour la Survie de l’enfant (CREDOS).

Cher Maitre, vous avez accepté de juger ce travail malgré vos multiples
occupations, nous vous en sommes très reconnaissants.
Nous reconnaissons en vous un grand homme aux qualités humaines et
scientifiques inestimables.
Cher Maitre, trouvez ici l’expression de notre haute considération.

A notre Maître et Juge :


Docteur Soumaila DIARRA

 Médecin généraliste,

 Expert en sécurité alimentaire,

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

 Responsable des enquête au Système d’Alerte Précoce (SAP)/CSA.

Nous sommes heureux de l’honneur que vous nous faites en acceptant


de corriger ce travail.
Veuillez recevoir cher Maitre l’expression de notre profonde admiration.

A notre Maitre et Co-directrice de thèse :


Docteur Fatoumata KONATE
Médecin de santé publique chargée du programme de prise en
charge de la malnutrition à la division nutrition à la direction
nationale de la santé (DNS).

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Grande a été votre spontanéité malgré vos multiples occupations en


acceptant de codiriger ce travail.

Nous vous en sommes reconnaissants. Veuillez accepter nos sincères


remerciements.

A notre Maitre et Directeur de thèse

Docteur Akory Ag IKNANE

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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 Médecin spécialisé en santé publique ;

 Maitre assistant en santé publique ;

 Chef de service de nutrition à l’INRSP ;

 Président du Réseau Malien de Nutrition (REMANUT).

  Cher Maitre, nous avons eu le plaisir de vous connaître et nous avons pu 
apprécier l’homme que vous êtes : rigoureux, simple, aimable et travailleur. 
Vos qualités intellectuelles, vos capacités pédagogiques, et votre don d’écoute 
font de vous un exemple. 

Veuillez trouver ici cher Maître l’expression de notre sincère gratitude et de 
notre profond respect.

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SIGLES ET
ABREVIATIONS

Liste des abréviations


ABREVIATIONS

Cal: Calories

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URENAM: Unité de récupération nutritionnelle ambulatoire pour aigue

Modérée

URENAS : Unité de récupération nutritionnelle ambulatoire pour aigue


sévère

URENI : Unité de récupération nutritionnelle intensive

UREN : Unité de récupération nutritionnelle

Cm: Centimètre

E : Effectif

EDSM : Enquête Démographique et de Santé du Mali

ENA : Emergency Nutrition Assessment

ET : Ecart Type

G : Gramme

H : Heures

Hb : Taux hémoglobine

Ht : Taux hématocrite

IEC : Information Education et Communication

I.P : Insuffisance pondérale

Kcal : Kilocalories

Kg : Kilogramme

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L : Litre

MAM : Malnutrition Aiguë Modéré

MAS : Malnutrition Aiguë Sévère

M.C : Malnutrition chronique

Mg: Milligramme

MICS: Multiple Indicator Cluster Survey

Mm: Millimètre

NCHS: National Center for Health and Statistic

OMS: Organisation Mondiale de la Santé

PB : Périmètre brachial

PSNAN : Plan Stratégique National pour l’Alimentation et la Nutrition

P/T : Indice Poids pour Taille

P/A: Indice Poids pour Age

ReSoMal: Rehydration Solution for the severely Malnourished

SPSS: Statistic Package for Social Sciences

SIAN: Semaine d’intensification des activités nutritionnelles

T : Température

T/A : Indice Taille pour Age

UREN : Unité de Récupération et d’Education Nutritionnelle

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UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance

WHO: Word Health Organization

°C: Degré Celsius

%: Pourcentage

/: Par rapport

< : Inferieur

> : Supérieur

= : Egale

≤ : Inférieur ou égale

≥ : Supérieur ou égale

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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

TABLE DE MATIERES

TABLE DE MATIERES :

1. INTRODUCTION………………………………………………………..1

2. OBJECTIFS…………………………………………………...……..….5

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3. GENERALITES………………………………………………..………..7

4. METHODOLOGIE…………………………………………………….40

4.1. Lieu d’étude…………………………………………………….…..40

4.2. Type d’étude…………………………………………………….….41

4.3. Période d’étude…………………………………………………….42

4.4. Population d’étude…………………………………………………42

4.5. Critères d’inclusions……………………………………………….42

4.6. Critères de non inclusion………………………………………….42

4.7. Collecte des données sur le terrain…………..………………….42

4.8. Les instruments de mesure……………………………………….43

4.9. Analyse des données………………………….………………….43

5. RESULTATS………………………………………….……………….45

6. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS……………………………..55

7. CONCLUSION……………………………………….………………..59

8. RECOMANDATIONS…………………………………………………60

9. RFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………..61

10. ANNEXES

10.1 Fiche signalétique

10.2 Serment d’HYPOCRATE

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LISTE DES TABLEAUX

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Liste des tableaux :

Tableau I: Classification de la malnutrition selon l’OMS…………………20

Tableau II : Classification de la malnutrition selon Gomez………………21

Tableau III: Classification de la malnutrition en fonction de l’indicateur


Périmètre brachial/Age………………………………………………………21

Tableau IV: Classification de la malnutrition en fonction de l’indicateur


Poids/Taille……………………………………………………………………22

Tableau V : Classification de la malnutrition en fonction de l’indicateur


Taille/Age……………………………………………………………………..23

Tableau VI: Classification de la malnutrition aigue……………………...24

Tableau VII: Comparaison entre Marasme et Kwashiorkor…………….25

Tableau VIII: Les instruments de mesures anthropométriques ……….43

Tableau IX : Taux de dépistage de la malnutrition aigue……………….45

Tableau X: Répartition des enfants malnutris selon les Districts


sanitaires………………………………..………………………………….…45

Tableau XI: Répartition des enfants selon le sexe ………………………46

Tableau XII: Répartition des enfants malnutris selon les différentes


formes de malnutrition dans les deux districts sanitaires………………47

Tableau XIII: Récapitulatif du personnel formé à la prise en charge de


malnutrition aigué…………………………………………………………….48

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Tableau XIV: Situation de médicaments thérapeutiques………………..50

Tableau XV: Administration de la vitamine A chez les enfants pris en


charge par district sanitaire.………………………………………………51

Tableau XV: Administration de l’Albendazole chez les enfants pris en


charge par district sanitaire………………………………………………….52

Tableau XVI : Indicateurs de prise en charge de la malnutrition aigue


chez les enfants de moins de 5 ans dans le District sanitaire de Kidal..53

Tableau XVII: Indicateurs de prise en charge de la malnutrition aigue


chez les enfants de moins de 5 ans dans le District sanitaire de
Tessalit… ……………………………………………………………………54

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LISTE DES FIGURES

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LISTE DES FIGURES :

Figure I : Figure 1 : Cadre conceptuel de l’UNICEF adapté…………....17

Figure II : Cadre opérationnel du PSNAN..……………………………….18

Figure III : Carte de la région de Kidal……………………………………..41


Figure IV : Situation des aliments thérapeutiques………………………..49

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INTRODUCTION

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1. INTRODUCTION

La nutrition est une science regroupant plusieurs disciplines facilitant la


compréhension des conseils alimentaires voire médicaux de façon à
permettre aux individus de rester en bonne santé [1].

Le bouleversement de cet équilibre aboutit à une Maladie carentielle la


plus répandue dans le monde qui est la malnutrition [2].

Elle résulte généralement d’une supplementation trop tardivement


introduite, d’une diversification alimentaire mal conduite et du sevrage
respectivement chez les nourrissons et les jeunes enfants.

La malnutrition est une discipline nouvellement intégrée dans le paquet


minimum d’activités (PMA), ce qui rend une activité secondaire.

Au Brésil la prévalence de la malnutrition aigue était de 7,1% en 2007


[3].

Elle demeure un problème de santé publique en Afrique subsaharienne.


Au Tchad en 2010, la prévalence de malnutrition aigue était de 15%.Elle
variait entre 10 à 14% au Sénégal, au Burkina Faso, en Mauritanie et au
Niger en 2010 [4]. En cote d’Ivoire elle était de 8% en 2010 [5].

La malnutrition aigue fait partie des principaux problèmes de santé


publique au Mali car sa prévalence est près d’un enfant sur dix (9%) dont
2% de cas sévère [6] et son taux était 10,9% [7]. A cet effet, la
malnutrition constitue une priorité en santé publique du fait de sa gravité,
de sa fréquence (40 000 décès d’enfants de moins de 5 ans par jour) [8],
et également du fait de l’association concomitante d’infections répétées
et prolongées chez les enfants de moins de cinq ans, d’où la cause de
l’augmentation de la mortalité chez ces enfants [9].

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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

La malnutrition aigue concerne surtout les couches vulnérables de la


population. Il s’agit des enfants de moins de cinq ans et des femmes en
âge de procréer. Chaque année la malnutrition provoque la mort de plus
de 13 millions d’enfants de moins de cinq ans c'est-à-dire 40 000 décès
par jour [8]. Les différentes éditions de la Semaine d’Intensification des
Activités de la Nutrition organisées dans la région de Kidal depuis 2005
ont considérablement amélioré les indicateurs en matière
d’administration de la vitamine A à l’endroit des couches vulnérables
comme l’atteste les différents résultats enregistrés malgré les périodes
d’insécurité qu’a connue la région [10]. A Kidal, la surveillance
préventive des enfants n’est pas une activité effective et les enfants ne
sont vus aux centres que quand ils sont malades. La localité à l’instar
des autres régions du nord est confrontée à beaucoup d’obstacles en
matière de nutrition surtout au niveau des couches vulnérables. Selon
MICS la prévalence de l’émaciation y était de 11% en 2010 [6] d’où la
nécessité de faire la description de la prise en charge de la malnutrition
aigue dans la région de Kidal.

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OBJECTIFS

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2. OBJECTIFS :

2.1. OBJECTIF GENERAL :

Evaluer la prise en charge de la malnutrition aigue chez les enfants de


06 à 59 mois dans les districts sanitaires de Kidal et Tessalit.

2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES :

 Déterminer le taux de dépistage de la malnutrition aigue dans les


deux districts sanitaires chez les enfants de 6 à 59 mois ;

 Décrire l’évolution de la prise en charge de la malnutrition aiguë chez


les enfants de 6 à 59 mois dans les deux districts sanitaires durant
l’année 2010.

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GENERALITES

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3. GENERALITES

3.1. Définition :

La malnutrition est un ensemble de manifestations dues à un apport


inadéquat en quantité et/ou en qualité dans l’alimentation de substances
nutritives nécessaires à la croissance normale et au bon fonctionnement
de l’organisme, que cet ensemble se manifeste cliniquement ou ne soit
décelable que par des analyses biologiques, anthropométriques ou
physiologiques [11].

3.2. Rappel des besoins nutritionnels de l’enfant : ils sont


quantitatifs et qualitatifs [12].

3.2.1. Besoins quantitatifs :

 Eau : 120 ml/kg/j chez le nouveau-né, 40 à 80 ml/kg/j chez le grand


enfant.
 Energie : pour 1 kg de poids et par jour

• 2 premiers mois : 500 KJ ou 120 Kcal

• 5 à 8 mois : 460 KJ ou 110 Kcal

• 1 à 3 ans : 5 700 KJ ou 1 360 Kcal

 Protéines : 12 % de l’équilibre énergétique. Jusqu’à 6 mois : 2, 2


g/kg/j et du 6ème mois à 3 ans : 2 g/kg/j

3.2.2. Besoins qualitatifs :

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 Acides aminés indispensables apportés par les protéines d’origine


animale (au moins 30%) et végétale,
 sels minéraux : Ca, K, Na, Cl, Mg, sélénium, zinc (micro nutriment
essentiel), fer et folates ; phosphores ; fluor

 vitamines, en particulier vitamine A.

Toutes les carences (apports protéiques, micro nutriments, ...) doivent


être contrôlées pour espérer diminuer la mortalité infantile.

3.3. La physiopathologie de la malnutrition aigue

C'est le cercle vicieux du risque nutritionnel qui associe :

- une redistribution de la masse corporelle : la MA entraîne un déficit des


masses musculaires et graisseuses, une augmentation de l’eau totale et
du capital sodé, une diminution du capital potassique.

- une diminution du renouvellement de la synthèse des protéines, ce qui


représente une épargne de la dépense d’énergie, mais qui va avoir trois
conséquences nocives : une diminution de la synthèse de l’albumine
(hypo albuminémie), une diminution de la synthèse enzymatique
(malabsorption intestinale, diarrhée chronique), et une diminution du
potentiel immunitaire (infections) [12].

3.4. Les types de malnutritions :

 Malnutrition aiguë : mesurée par l’indice poids pour taille (P/T)


reflète une perte ou gain de poids récent (émaciation).
 Malnutrition chronique : mesurée par l’indice taille pour âge (T/A)
reflète la croissance linéaire (retard de croissance ou
rabougrissement).

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

 Insuffisance pondérale : mesurée par l’indice poids pour âge (P/A)


indice composite (émaciation et retard de croissance).
On distingue plusieurs types de malnutritions qui sont :

 Les malnutritions par excès dues à un apport alimentaire excessif


responsable de l’obésité.
 Les malnutritions par carence : ces types de malnutritions restent
et resteront probablement encore pendant longtemps, le risque
nutritionnel majeur des populations des pays en voie
développement. Les carences les plus importantes dans le monde
concernent les malnutritions protéino-énergétiques, les carences
en fer, en vitamine A et en vitamine C.
3.5. Les différentes formes de la malnutrition :

a. Le kwashiorkor : il correspond à une insuffisance d’apport


protéinique dans la ration alimentaire. Les signes les plus marquants
sont l’apathie, l’anorexie, la présence d’œdème en particulier aux
chevilles, sur le dos des mains, des pieds et parfois au visage (visage
bouffi). L’amaigrissement est constant mais souvent marqué par les
œdèmes.

La peau peut être terne et on trouve souvent des lésions du type


dépigmentation, dans la phase la plus avancée, il peut y avoir
hyperpigmentation avec craquelures voire ulcérations de la peau.

Les cheveux sont parfois dépigmentés et défrisés (roux et même


blancs), cassants et ils se laissent facilement arracher. Il y a souvent une
diarrhée par atrophie de la muqueuse intestinale.

Biologiquement, on note une chute importante de la protidémie, portant


essentiellement sur l’albumine. L’ionogramme sanguin montre des

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troubles hydro électrolytiques, notamment une hypo natrémie, une


hypocalcémie, et une hypokaliémie. Des complications peuvent survenir
telles que la déshydratation, les troubles métaboliques et les infections
bactériennes, ceux-ci expliquent la mortalité très élevée au cours de la
kwashiorkor.

b- Le marasme : c’est une insuffisance calorique globale de la ration


alimentaire.
Le tableau clinique présenté par l’enfant marasmique est tout à fait
différent de celui du au kwashiorkor.

Dans la plupart des cas, l’enfant s’intéresse à ce qui se passe autour de


lui, il n’a pas perdu l’appétit mais il est nerveux et anxieux.

Le signe le plus frappant reste l’amaigrissement : il y a diminution de la


couche graisseuse et fonte musculaire, la peau semble trop vaste pour
le corps de l’enfant, le visage est émacié, les yeux enfoncés dans les
orbites.

Il n’y a pas d’œdème mais un retard de croissance important par rapport


aux courbes utilisées localement (poids/taille). L’enfant a une diarrhée
importante par atrophie de la muqueuse intestinale.

Biologiquement la protidémie est légèrement diminuée, l’hématocrite et


le taux d’hémoglobine sont aussi légèrement diminués. Même si des
complications peuvent apparaître, le pronostic est meilleur que celui du
kwashiorkor.

c-La forme mixte : en réalité les formes cliniques du au kwashiorkor


associé au marasme se rencontrent rarement.
C’est une forme qui associe à des degrés variables les signes du
kwashiorkor et du marasme [13].

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3.6. Les différentes classifications de la malnutrition [11] :

Les mesures anthropométriques permettent une appréciation qualitative


et quantitative de la croissance. Elles sont basées sur l’appréciation des
paramètres comme le poids, la taille, le périmètre brachial, le périmètre
thoracique, le périmètre crânien et le pli cutané. Chacun de ces
indicateurs d’appréciation a ses avantages et ses limites et n’est pas
suffisant à lui seul pour l’évaluation de l’état nutritionnel. Les méthodes
anthropométriques ont l’avantage d’être moins onéreuses, précises,
fiables, de reproduction facile et nécessitent peu une grande
qualification. Elles sont utilisées dans les dépistages de masse. Ces
méthodes ne sont sensibles qu’aux stades avancés de malnutrition.
Il existe plusieurs types de classifications des malnutritions :De
nombreuses classifications ont été proposées pour étudier la malnutrition
aiguë sévère. Chacune a ses avantages et ses inconvénients, parmi
lesquels nous retenons :

Tableau I : La classification de l’OMS

Ecart type Etat nutritionnel


> -1 ET Normal
De -2 à -1 ET Malnutrition légère
De -3 à -2 ET Malnutrition modérée
< -3 ET Malnutrition sévère

Basée sur l’expression en écart type (ET), cette classification est la


même pour tous les individus (poids/taille : taille/âge ; poids/âge).

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Tableau II : La classification de Gomez

Pourcentage du poids/âge par Statut nutritionnel


Rapport à la moyenne de
90-1OO % Normal
75-89 % Malnutrition mineure

60-74 % Malnutrition modérée


< 60 % Malnutrition sévère
Elle est basée sur l’indicateur poids/âge et est exprimée en pourcentage
de la moyenne par rapport au poids de référence.

Avantage : La mesure du poids est facile

Inconvénients :

 Nécessite de connaître l’âge de l’enfant.


 Ne tient pas compte des œdèmes, d’où la sous-estimation
possible de l’état nutritionnel.

Tableau III : La Classification en fonction de l’indicateur périmètre


brachial/âge

Périmètre brachial Statut nutritionnel


> 125mm Normal
≥ 115 et < 125mm Malnutrition modérée
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< 115mm Malnutrition sévère

Le périmètre brachial varie entre 1et 5 ans. Il est exprimé en centimètre.

Avantage : cette évaluation anthropométrique permet d’apprécier


réellement la fonte musculaire car l’œdème épargne généralement cette
région.

Inconvénient : la sensibilité n’est pas élevée.

 La Classification de Waterlow
Elle se base sur deux indicateurs :

Indicateur pour poids/taille

Indicateur taille/âge exprimé en pourcentage (%) de la moyenne par


rapport à des références.

Inconvénient : la taille n’est pas facile à mesurer chez le nourrisson.

Tableau IV : La Classification en fonction de l’indicateur poids/taille

% poids/taille par rapport à Statut nutritionnel


la moyenne de référence
> 85 % Normal
84 à 80% Malnutrition mineure
< 80 % Malnutrition modérée
< 70 % Malnutrition sévère
< 60 % Malnutrition très sévère
>100% Hypernutrition

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Tableau V: La Classification en fonction de l’indicateur taille/âge [9].

% taille/âge par rapport à la Croissance staturale


moyenne de référence
> 95 % Normal
87 à 95 % Retard mineur
80 à 87 % Retard modéré
< 80 % Retard sévère

Sur le plan épidémiologique la classification de Waterlow permet de faire


la distinction entre la malnutrition aiguë et la malnutrition chronique.

 La malnutrition aiguë :
La malnutrition aiguë définie par l’indice poids pour taille, reflète la
situation nutritionnelle actuelle, consécutive à une alimentation
insuffisante durant la période ayant précédé l’observation. Elle peut
aussi être le résultat de maladie aiguë provoquant une perte de poids
(diarrhée sévère, rougeole, anorexie associée à une maladie par
exemple).

Un enfant souffrant de cette forme de malnutrition est maigre ou émacié.

 La malnutrition chronique :
La malnutrition chronique, définie par l’indice taille pour âge donne une
idée des problèmes nutritionnels passés, conséquence d’une
alimentation inadéquate et/ou d’une maladie pendant une période
relativement longue ou encore de façon répétée. C’est la manifestation
d’un retard statural, l’enfant présente une taille trop petite pour un âge
donné.

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Tableau VI: La classification de la malnutrition aiguë [9].

Malnutrition Malnutrition sévère


modérée

Œdèmes Bilatéraux Absents présents


Indice Poids/taille 70 à 79 % < 70 %
(% médiane)
Indice taille/âge (% 85 à 89 % < 85 %
médiane)

Périmètre brachial 125 à 13mm < 125mm


Conduite à tenir Prise en charge Référer sur le
dans les CSCom centre de Santé de
(URENAM) référence (URNAS)

Tableau VII: Comparaison entre marasme et kwashiorkor [11].

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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

Eléments de
Marasme Kwashiorkor
comparaison

Age de Deuxième, troisième


Première année de la vie
survenue année de la vie

Fonte graisseuse et musculaire


Poids Variable
inférieur à 60 % du poids normal

Œdème Absent Constant

Hyperpigmentation
Peau amincie desquamation décollement
Signes cutanés épidermique

Décolorés, clairsemés avec


Cheveux Fins et secs
dénudation temporale

Appétit Conservé Anorexie

Comportement Actif, anxieux, pleure facilement Apathique, ne joue plus

Hépatomégalie Absente Présente

Vomit souvent ce qu’il reçoit, petites


Signes digestifs Diarrhée chronique
selles liquides et verdâtres

Sensibilité accrue à l’infection et à la Non traité, mortel dans


déshydratation pouvant entraîner la 80%, même traité, 10 à 25
Evolution mort Si traité, totalement % meurent au cours de la

Réversible réhabilitation

3.7. Les causes de la malnutrition

3.7.1 Les causes selon l’UNICEF [14]

Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012


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Les principales causes de la malnutrition définies selon le cadre


conceptuel de l’UNICEF sont :

- Les causes immédiates telles que la diminution des apports


alimentaires, les maladies,

- Les causes sous-jacentes qui sont la famine, le niveau d’éducation des


populations, l’hygiène des populations et du milieu,

- Les causes fondamentales ou profondes qui entrent dans le cadre de


la politique .

Figure I : Cadre conceptuel de l’UNICEF adapté

3.7.2 Selon le Plan Stratégique National pour l’Alimentation et la


Nutrition (PSNAN) :[15]
Le Mali dispose d’une stratégie en matière d’alimentation et dénutrition
(PSNAN). Le cadre opérationnel pour une approche pragmatique des
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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

interventions en alimentation et nutrition peut se résumer en 9


composantes telles que schématisées ci-dessous :
• Composante 1 : se réfère à la disponibilité alimentaire et donc à la
capacité du pays à mettre à la disposition des populations, les aliments
de base de façon permanente;
• Composante 2 : se réfère à l’accessibilité alimentaire et renseigne
sur la capacité des ménages à couvrir leurs besoins alimentaires et
nutritionnels ;
• Composante 3 : se réfère à l’importance de l’éducation et ses
relations avec l’état nutritionnel. Les trois premières composantes
constituent le pilier de la sécurité alimentaire ;
• Composante 4 : traite les parasitoses et contaminations des aliments
et de l’eau comme déterminants de la situation nutritionnelle ;
• Composante 5 : vise à l’amélioration des pratiques de récupération
nutritionnelle des enfants malnutris ;
• Composante 6 : se réfère à la promotion nutritionnelle à travers des
stratégies préventives d’amélioration des comportements et de pratiques
d’alimentation et l’adoption des modes de vie sains ;
• Composante 7 : se réfère à la lutte contre les carences en
micronutriments (vitamine A, fer, iode, zinc) et l’anémie ;
• Composante 8 : se réfère aux transferts sociaux .
• Composante 9 : se réfère à la prévention et à la gestion des
urgences alimentaires et nutritionnelles.
En janvier 2011, une politique de développement de la nutrition a
été techniquement validée. Selon cette Politique Nationale de
Développement de la nutrition (PNDN, 2012-2021) [m4], 14 axes
d’intervention entrent en jeu dans la lutte contre la malnutrition:
• La surveillance de la croissance et du développement de l’enfant ;
Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012
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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

• L’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ;


• La lutte contre les carences en micronutriments ;
• La prévention des maladies chroniques liées à l’alimentation ;
• La nutrition scolaire ;
• La production alimentaire familiale à petite échelle et transferts
sociaux ;
• La communication pour le développement (CPD) ;
• Le renforcement de la participation communautaire en faveur de la
nutrition ;
• Le Système d’Information en matière de Nutrition (SIN) ;
• La recherche appliquée et la formation en nutrition ;
• Le contrôle de la qualité des aliments ;
• La préparation et la réponse aux situations d’urgence ;
• L’intégration systématique des objectifs de nutrition dans les
politiques et programmes de développement et de protection sociale ;
• Le renforcement du cadre institutionnel.
Cadre opérationnel pour une
approche pragmatique

Etat nutritionnel Emergences


Disponibilité
alimentaire Transferts
sociaux
Consommation
alimentaire/
Revenu des ménages Micro-
Promotion nutriment
Education Parasitoses Récupération
nutritionnelle
& Infections nutritionnelle

INTERVENTIONS
Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012
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(Programmes et projets)
Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

Figure 2. Cadre opérationnel du PSNAN [20].

7. Les aspects biologiques [11]

7.1. Au cours du marasme

La protidémie est subnormale, l’albumine a un titre sub-normal mais sa


demi-vie est très prolongée. Une anémie modérée est fréquente mais
peu spécifique. L’équilibre des acides aminés sériques est conservé. En
absence de complication, il n’y a pas de perturbation
hydrométéorologique sanguine [11]

7 .2. Au cours du kwashiorkor

Le taux de protéines totales est diminué, parfois jusqu’à 30g/l.


L’électrophorèse des protéines sériques précise que ce sont surtout les
albumines qui sont basses. Par contre certaines fractions globuliniques

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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

sont légèrement élevées. Il en résulte que le rapport albumine/globuline


normalement supérieur à 1 peut descendre jusqu’à 0,2.

NB : Aux cours du marasme et du kwashiorkor le bilan lipidique


montre :

 Le cholestérol total estérifié est abaissé par diminution de


l’absorption des graisses et anomalie du transport par déficit en
protéine et du cholestérol endogène hépatique.
 Les triglycérides sont abaissés.
7.4. Les autres signes biologiques observés sont :

 une hypernatrémie
 une hypokaliémie
 une rétention importante de magnésium, de zinc ou de phosphore
 le fer et le cuivre sont déficients
 la déplétion en chrome, sélénium, manganèse et vanadium est
prouvée…

8. Les complications de la malnutrition


 Déshydratation
 Choc septique
 Défaillance cardiaque
 Hypoglycémie
 Hypothermie
 Anémie sévère
9. Les conséquences de la malnutrition et de la sous-nutrition [16].
La malnutrition et la sous-nutrition compromettent le développement
physiologique normal de l’être humain et sa santé. Plus particulièrement,

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 elles sont parmi les principales causes d'insuffisance pondérale à


la naissance, de troubles de la croissance et de retards de
croissance ;
 elles constituent une entrave au processus d’apprentissage,
résultant en une accumulation de difficultés scolaires et un taux
élevé d’abandon.
 elles constituent un facteur déterminant pour les quelques13
millions d'enfants de moins de cinq ans qui meurent chaque année
de maladies et d'infections que l'on pourrait éviter, comme la
rougeole, la diarrhée, le paludisme et la pneumonie, ou de
plusieurs de ces maladies combinées.
 elles entraînent des pertes de productivité et un manque à gagner
chez les adultes victimes de malnutrition et des troubles invalides ;
 elles occasionnent d’importants coûts de santé, pour soigner les
personnes atteintes de maladies liées à la nutrition, et coûts
sociaux pour s'occuper de ceux que ces maladies handicapent et,
dans certains cas, de leurs familles ;
 elles peuvent même, dans les cas de famine, provoquer la mort.
En effet,

 une carence en fer peut entraîner l’anémie, des retards de


croissance, un amoindrissement de la résistance aux maladies,
des déficiences à long terme du développement intellectuel et
moteur et une altération des fonctions reproductives ;
 une carence en iode peut provoquer des atteintes cérébrales
irréversibles, un retard mental, l'arrêt des fonctions reproductives,
une diminution des chances de survie chez l'enfant et l'apparition
de goitres ; troubles du métabolisme de base, atteintes cardiaques,
troubles neurologiques ;
Kassoum COULIBALY INRSP/ Nutrition thèse médecine 2011-2012
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Prise en charge de la malnutrition aigue région Kidal

 une carence en vitamine A peut entraîner la cécité ou la mort. Des


troubles de la croissance et un affaiblissement de la résistance aux
infections peuvent aussi lui être imputés, augmentant ainsi la
mortalité chez les jeunes enfants.

10. PROTOCOLE POUR LA PRISE EN CHARGE DE LA


MALNUTRITION.
10.1. Protocole pour la prise en charge de la malnutrition
modérée [17].
10.1.1. Objectif
L’objectif de l’unité de récupération nutritionnelle ambulatoire pour les
modérés (URENAM) est de corriger la malnutrition modérée chez le
groupe cible vulnérable :
• Enfants de 6 à 59 mois.

10.1.2. Critères d’admission


Les enfants de 6 à 59 mois dont :
P/T est de <-2 ET et ≥-3 ET.
 PB entre 11 et 12 cm
 Absence d’œdèmes

10.1.3. Traitement diététique


Les bénéficiaires du URENAM reçoivent un supplément en ration sèche
qui prend en compte
le fait qu’il est bien souvent partagé avec les autres enfants de la famille.
Le supplément devra apporter 1000 à 1500 kcal/bénéficiaire/jour.
Cette ration sera équilibrée de sorte que les 1000 à 1500 kcal
proviennent de :

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• 10 à 15% de protéines
• 30 à 35% de lipides
• 50 à 55% de glucides.
On ajoutera des minéraux et des vitamines à la ration selon les besoins
recommandés au niveau international.

10.1.4. Traitement systématique


 Prévention de la carence en vitamine A
Vérifier sur la fiche de liaison ou la fiche de croissance si l'enfant a reçu
de la vitamine A, il y a plus d’un mois. Si oui, lui administrer en une seule
dose :
• Enfant < 6 mois: vitamine A 50.000 UI
• Enfant entre 6 mois et 1 an (6 à 8 kg): vitamine A 100.000 UI
• Enfant de plus de 1 an (ou de plus de 8 kg) et femmes allaitantes (6
semaines après l’accouchement) : vitamine A 200.000 UI
La vitamine A ne doit pas être administrée aux femmes enceintes, ni aux
femmes allaitantes six semaines après l’accouchement.

 Déparasitage de l’enfant
Albendazole 200 mg entre 12 à 24 mois et 400 mg à partir de 2ans.

 Prévention de l’anémie
• Enfants de moins de 10 kg : ½ comprimé de fer-acide folique (200mg-
40mg), 1 fois par semaine, durant tout le séjour au URENAM.
• Enfants de plus de 10 kg : 1 comprimé de fer-acide folique (200mg-
40mg), 1 fois par semaine, durant tout le séjour au URENAM.
Noter : Ceci ne constitue pas le traitement mais la prévention de
l’anémie.

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 Suivi de l’état nutritionnel


Le suivi de l’état nutritionnel se fera pour chaque bénéficiaire une fois
par semaine (ou une fois toutes les 2 semaines), le jour de la distribution
des rations. La mesure des enfants doit être étroitement supervisée ; il
est conseillé de la reprendre une seconde fois au moindre doute. Le
calcul du % P/T doit être noté avec un intervalle clair et limité (ex. :{70-
80%}) s’il n’est pas calculé au % près. Pour les autres groupes
vulnérables, prendre le périmètre brachial, une fois par semaine (ou une
fois toutes les 2 semaines).

 Critères de guérison
- guéris s’ils ont atteints un P/T ≥ 85% pendant deux pesées
consécutives (2 semaines consécutives).

10.2. PROTOCOLE POUR LA PRISE EN CHARGE DE LA


MALNUTRITION SEVERE [17].

10.2.1 Objectif
L’objectif est de corriger la malnutrition sévère pour toutes les catégories
d’âges. Le présent protocole vise à promouvoir le meilleur traitement
possible pour réduire le risque de décès, raccourcir la durée de
l’hospitalisation et faciliter la récupération et le plein rétablissement.

10.2.2. Critères d’admission

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Enfants de 6 à 59 mois dont :


- Rapport P/T < -3 ET.
- Présence d’œdèmes bilatéraux.
- PB < 110mm (si taille supérieure à 76 cm).

10.2.3. La phase 1 ou phase initiale


Cette phase est la phase de stabilisation et ne doit pas excéder 7 jours.
 Le traitement diététique
Le produit à utiliser de préférence est le lait thérapeutique F75 (130 ml =
75 Kcal) indifféremment pour toutes les catégories d’âge sauf pour les
enfants de moins de 6 mois.
On dilue 1 sachet de F75 dans 2 litres d’eau tiède préalablement bouillie.
S’il n’y a pas de F75, il est possible d’utiliser du F100 dilué. On dilue 1
sachet de F100 dans 2,7 litres d’eau tiède préalablement bouillie.
L’enfant doit recevoir au minimum 8 repas par jour. Mais selon les
contraintes, le nombre de repas peut être adapté à 5 ou 6 repas. Mettre
l’enfant au sein 30 min avant la distribution des repas. Donner une
alimentation équilibrée à la maman.

 Le traitement médical systématique


Les médicaments suivants doivent être donnés de manière systématique
- Vitamine A
La vitamine A est donnée trois fois pour les enfants souffrant de
marasme(J1, J2 et à la sortie) et une fois pour les enfants souffrant de
kwashiorkor (à la sortie). Les doses dépendent de l’âge de l’enfant :
Enfants dont l’âge est inferieur à 6 mois (pour les enfants non allaités)
50,000UI (soit deux gouttes d’une capsule à 100,000 UI ou deux gouttes
d’une capsule à 200,000 UI)

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Enfants 6 à 11 mois 100,000UI (ou 4 gouttes d’une capsule à 200,000UI)


>=12 mois 200,000UI
- Acide Folique 5 mg en dose unique à J1
Si l’on utilise de la sulfadoxy-pyrimethamine (Fansidar) pour le traitement
du paludisme, on ne donnera pas d’acide folique.

- Antibiotiques
L’antibiothérapie peut être modifiée suivant les résistances bactériennes
de l’environnement en question :
1) Antibiotique de première intention : Amoxicilline seule (comprimés de
250mg)
2) Antibiotique de seconde ligne : Amoxicilline + gentamycine
L’antibiothérapie doit être systématique pour tout patient sévèrement
malnutri, même s’il ne présente aucun signe d’infection. Elle doit être
donnée toute la durée de la phase 1 plus 4 jours
( au minimum 7 jours). Eviter au maximum les injections IV .
- Traitement antifongique
La plupart des enfants ont besoin de nystatine oral ou amphotericine B
(fungizone). Il faut en administrer de façon standard à tout enfant durant
la phase 1. Pour des enfants très malades et ceux qui ont un choc
septique, des rétentions gastriques, qui vomissent ou qui présentent du
muguet (candidose), un antifongique plus puissant comme le
ketoconazole devrait être donné.
Le violet de gentiane ne devrait être utilisé que si d’autres médicaments
ne sont pas disponibles.
- Traitement curatif du paludisme selon le protocole national.
En l’absence de test rapide (genre paracheck5), traiter
systématiquement les enfants selon le protocole national de traitement

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du paludisme, à savoir l’utilisation de l’association lumefantrine +


l’arthemeter en thérapeutique et de la sulfadoxy-pyrimethamine en
prophylaxie.
En cas de disponibilité de test rapide :
a. Si le test est négatif : ne pas faire de traitement. Mais si présence de
signes cliniques évocateurs d’un paludisme dès l’admission, voir avec un
médecin ; répéter le test en cas d’apparition de symptômes au cours de
la prise en charge.
b. Si le test est positif : traiter avec l’association lumefrantine +
l’arthemeter.
- Vaccination rougeole
Si le patient n’a pas de preuve écrite de vaccination rougeole, vacciner le
jour de l’admission tous les enfants à partir de 9 mois. Les enfants de 6 à
9 mois ainsi que ceux qui ont plus de 11 mois devront aussi être
vaccinés.

 La surveillance du patient
- Le poids est pris chaque jour, retranscrit sur la fiche et la courbe est
tracée ;
- Le degré d’œdèmes est évalué chaque jour (0 à +++).
- La température corporelle est prise deux fois par jour.
- Les signes cliniques standard (Nombre de selles, vomissements, état
d’hydratation, toux, la fréquence respiratoire) sont notés sur la fiche,
chaque jour.
- Le Périmètre Brachial (PB) est mesuré une fois par semaine.
- La taille est mesurée, une fois par mois (ou lors du changement de
fiche individuelle).

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- La surveillance des repas doit être notée sur la fiche chaque jour : – si
le patient est absent pendant un repas – s’il vomit – ou s’il refuse son
repas.
10 2.4. Prise en charge des complications médicales
Il faut référer au URENI ou à l’hôpital les enfants présentant des
complications médicales ou nécessitant une surveillance accrue. Les
complications médicales de la malnutrition sévère sont essentiellement
la déshydratation sévère, le choc septique, la défaillance cardiaque,
l’hypoglycémie et l’hypothermie.
 Déshydratation
Le ReSoMal (solution de réhydratation spéciale pour les malnutris
sévères) doit être exclusivement utilisé en URENI. Le ReSoMal ne doit
pas être donné sans prescription ou de façon systématique. Une prise
non justifiée peut entraîner une défaillance cardiaque. Dans le cadre du
traitement externe, s’il est nécessaire de réhydrater un enfant, le
ReSoMal ne doit être donné que sur le site. Tout traitement intraveineux
est particulièrement dangereux et doit être réservé aux états de
déshydratation avec choc.
• L’état de choc est établi devant : les extrémités froides
accompagnées d’un temps de recoloration cutanée de plus de 3
secondes, pouls faible et rapide. CAT :Ringer lactate 15ml/kg en IV
pendant une heure. Si amélioration, répéter les 15 ml/kg IV
pendant l’heure suivante. Si pas amélioration, donc l’enfant est en
choc septique. Si l’enfant reprend conscience ou si ses pulsations
cardiaques reviennent à un rythme normal, stopper alors la
perfusion et traiter l’enfant oralement ou par SNG à raison de
10ml/kg/h au RéSoMal. Continuer avec le protocole (au-dessus)

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pour la réhydratation de l’enfant par voie orale, en utilisant le


changement de poids comme le meilleur indicateur de progrès.
• La déshydratation sévère : une perte liquidienne ( plus de 3 selles
liquides par 24 heures) ; les yeux enfoncés et les paupières
rétractées ; une léthargie ou une inconscience. CAT : Evaluer la
perte de poids et donner du ReSoMal à raison de 5ml/kg/30 mn
(durant les deux premières heures). Ensuite, donner du ReSoMal à
raison de 5 à 10 ml/kg/heure jusqu’à ce que l’enfant ait retrouvé
son poids avant la diarrhée.
NB : Il ne doit jamais y avoir de perfusions chez un enfant capable
de boire ou d’absorber du liquide à partir d’une sonde naso-
gastrique.
• Surveillance :
Toute réhydratation (orale ou intraveineuse) doit être stoppée
immédiatement si l’on observe les faits suivants :le poids cible est
atteint ,la turgescence des veines superficielles, l’apparition d’œdèmes,
une augmentation de la taille du foie de plus de 1 centimètre, une
augmentation de la fréquence respiratoire de 5 respirations par minute
ou plus, l’apparition d’une respiration « rauque », l’apparition de râles ou
crépitements pulmonaires, l’apparition d’un bruit de galop.
Si tous ces signes se développent, cela veut dire que l’enfant développe
une surcharge circulatoire et entre en insuffisance cardiaque.

 Choc septique
Les signes : Pouls filant et rapide, Extrémités froides, Pâleur,Perte de
conscience ou léthargie.
Le traitement :
• Bi-antibiothérapie (antibiotique de 1ere et 2eme intention) ;

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• Garder l’enfant au chaud (utiliser la méthode Kangourou++) ;


• Donner de l’eau sucrée par la bouche si l’enfant est conscient ou par la
sonde naso-gastrique si l’enfant est inconscient ou incapable de
s’alimenter ;
• Eviter de trop bouger l’enfant.
 Défaillance cardiaque
Les signes : Altération de l’état général avec prise de poids ;
Hépatomégalie douloureuse ; Polypnée (Fréquence >50/min pour le
nourrisson de 5 à 11 mois et Fréquence >40/min pour les enfants de 1 à
5 ans) ; Geignement expiratoire ; Turgescence des veines superficielles
(jugulaires ++) ; Tachycardie avec bruit de galop ; Augmentation ou
réapparition des œdèmes en cours de traitement ; Baisse du taux
d’hémoglobine.
Le traitement :
• Stopper tout apport oral ou intra veineux. Aucun liquide ou sang ne doit
être donné jusqu’à ce que la défaillance cardiaque s’améliore même si
cela prend 24 à 48 heures ;
• Donner un diurétique ; le choix le plus approprié est le furosémide
(1mg/kg) ;
• La digoxine peut se donner en une seule dose (5micrograms/kg) ;
• Si possible, donner de l’oxygène à raison de 0,5l/min chez l’enfant de
moins de 1 an et 1l/min chez l’enfant de plus 12 mois ;
• Mettre l’enfant en position semi-assise.

 Hypoglycémie
Les signes : Hypothermie (température corporelle < 35,5°C) ; Hypotonie
(apathie) ; Paupières rétractées donnant l’apparence d’avoir des yeux
grands ouverts ; Léthargie et même perte de conscience ; Convulsions.

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Noter : Parfois il n’y a aucun signe alors que l’enfant développe une
hypoglycémie. C’est pourquoi, il faut prévenir l’hypoglycémie, par
l’administration systématique à l’admission de 50 ml d’eau sucrée à
10%.
Le traitement :
- Chez un patient conscient, devant toute suspicion d’hypoglycémie, lui
donner 50 ml de d’eau sucrée à 10% (5g pour 50ml) ou la préparation
F-75 par la bouche.
- Si le patient est en train de perdre conscience, il faut lui donner 50 ml
d’eau sucrée par sonde naso-gastrique immédiatement. Quand il
reprend conscience, il faut lui redonner des repas de lait fréquents.
- Si le patient est inconscient, lui administrer 5 ml/Kg de poids corporel
de glucose stérile à 10% par voie intraveineuse, suivi de 50ml de
glucose ou de sucre à 10% par voie naso-gastrique (sonde gastrique).
Lorsque l’enfant reprend conscience, lui donner immédiatement la
préparation de F-75.

 Hypothermie
C’est la température rectale < 35,5°C ou température axillaire < 35°C.
Le traitement :
- Mettre l’enfant en position « kangourou » au contact de la peau de sa
mère et le couvrir ;
- Ne jamais utiliser d’eau chaude (bain ou bouillotte). Envelopper dans
une couverture de survie pour un maintien de la température ;
- Traiter également pour une hypoglycémie ;
- Penser à un état de choc septique ;
- Vérifier la température toute les 30 minutes.
 Anémie sévère

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Les signes et le traitement sont résumés dans le schéma ci-après :


A l’admission,
- Si Présence d’une pâleur palmaire
- Vérifier le taux d’Hb ou Ht entre 2 et 14 jours après admission
- Pas de transfusion
- Donner du fer en phase 2 uniquement
- Transfuser dans les première 48h après l’admission : 10 ml/kg de sang
ou culot globulaire en 3heures,
-Arrêter toute alimentation pendant la transfusion et 3heures après la fin
de la transfusion
- Entre 2 et 14 jours après admission : pas de transfusion, surveiller,
donner du fer en phase 2
- 14 jours après l’admission possibilité d’une transfusion Hb
Hématocrite >=12% Ht Hématocrite < 12%
Hb >= 4g/dl Hb < 4g/dl

10.2.5. Le passage de la phase 1 à la phase de transition


Le critère de passage de la Phase 1 à la Phase de Transition est la
reprise de l’appétit et le début de la fonte des œdèmes :
- La reprise de l’appétit est la reprise active de l’appétit, le patient
prenant son repas en une fois sans s’arrêter (il ne doit pas être jugé
uniquement sur le fait de finir entièrement son repas).
- La perte des œdèmes doit être visible au niveau clinique et pas
uniquement jugée sur la diminution du poids seul.

10.2.6. Phase de Transition


 Le traitement diététique

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Le produit à utiliser de préférence est le lait thérapeutique F100 (100 ml


= 100 Kcal) indifféremment pour toutes les catégories d’âge. On dilue 1
sachet de F100 dans 2 litres d’eau tiède préalablement bouillie.
Le SEUL changement qui a été fait dans le traitement lorsque l’on passe
de la phase 1 à la phase de transition est le changement dans le régime
qui passe du F75 au F100. Le nombre de repas, les horaires de repas et
le volume du régime restent exactement le même dans la phase de
transition comme dans la phase 1. Il y a habituellement 8 repas par jour.
Avec le changement dans le type de régime, la prise énergétique
augmente de 100kcal/kg/j à 130kcal/kg/j. Ceci est suffisant pour
permettre à l’enfant de prendre du poids.
A titre indicatif, heures des repas : 6h30-9h30-12h30-15h30-18h30-
21h30-24h30-3h30.

 La surveillance du patient

- Le poids est pris chaque jour, retranscrit sur la fiche et la courbe est
tracée ;
- Le degré d’œdèmes (0 à +++) est évalué chaque jour.
- La température corporelle est prise une ou deux fois par jour.
- Les signes cliniques standards (nombre de selles, vomissements,
déshydratation, toux et la taille du foie) sont notés sur la fiche, chaque
jour.

10.2.7. Critères de retour à la phase 1

• La plupart des enfants marasmiques prennent 5 à 7 g/kg/j avec la prise


diététique dans la phase de transition. La prise de poids maximale
attendue dans la phase de transition est de 10g/kg/j. Si un patient prend
plus de 10g/kg/j, cela veut dire qu’il y a une rétention de fluide et que le

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patient devient hyper hydraté. Cette prise de poids excessive n’est pas
un bon signe. L’enfant doit être remis en phase 1 pendant 1 à 2 jours.
• S’il y a une augmentation des œdèmes ou si un enfant qui n’a pas
d’œdème développe un œdème (appelé, œdème de dénutrition).
• S’il y a une augmentation rapide du foie.
• S’il y a des signes de surcharge liquidienne (voir le chapitre sur la
défaillance cardiaque).
• Si une distension abdominale se développe.
• Si le patient fait une diarrhée de dénutrition tel qu’il perd du poids. (Il y
a normalement un changement dans les selles quand le régime change
– ils deviennent plus fréquents – si le poids augmente alors la diarrhée
légère ne devra pas être traitée – on peut l’ignorer sans problème).
• S’il y a une complication qui nécessite une perfusion (par exemple,
pour donner des médicaments pour un paludisme sévère) ou du
ReSoMal.
Il faut insister auprès de tout le personnel qu’aucun patient en phase de
transition (ou en phase 2) ne doit être sous sonde naso-gastrique ou
avec une perfusion. Si cela est nécessaire, le patient doit alors être
remis en phase 1 (sur indication médicale). Les enfants
dans cette phase critique ne devrait jamais recevoir une transfusion
sanguine, quelque soit la baisse dans le taux d’hémoglobine.

10.2.8. Critères de passage de la phase de transition à la phase 2


Un bon appétit et :
- Avoir passé un minimum de deux jours pour les marasmes.
- Avoir une fonte complète des œdèmes pour les kwashiorkors.

10.2.9. Phase 2 ou phase de réhabilitation

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En Phase 2, le patient peut manger à volonté et il doit prendre du poids


rapidement. Il doit avoir perdu tous ses œdèmes.
Noter :
1) S’il y a des œdèmes de dénutrition, remettre les patients dans la
phase de transition ou en phase 1.
2) Si une maladie grave arrive pendant la phase 2, spécialement
pendant la première semaine, le patient doit repartir en phase 1 et il doit
recevoir du F75 ou du F100 dilué selon le tableau 5.
3) S’il fait une diarrhée de dénutrition modérée, il ne faut pas la traiter à
moins que le patient présente une perte de poids. S’il y a une diarrhée
de dénutrition avec une perte de poids, le traitement correct est de
remettre le patient en phase 1 et puis ensuite en phase de transition – la
diarrhée passe rapidement avec le changement de régime et ne
nécessite pas un autre traitement spécifique.

 Le traitement diététique


Le principe de la phase de réhabilitation est d’alimenter les patients avec
un régime bien équilibré et à haute valeur énergétique et d’encourager
les patients à manger autant que possible. L’allaitement maternel doit
être promu et continué tout le long du traitement. Les enfants allaités
doivent être mis au sein avant qu’ils ne reçoivent du F100.
Les patients qui sont en phase 2 peuvent tolérer de grandes quantités de
nourriture et peuvent ainsi commencer leur réhabilitation nutritionnelle.
Ces patients peuvent être traités soit en interne, soit en externe (voir
chapitre suivant sur le schéma externe).
Pour le traitement interne en phase, les quantités de lait F100 sont :

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Si l’on a du plumpy nut, on peut alterner avec le repas de F100. Pour les
enfants de moins de 8 kg, on donnera 3 repas de F100 et 2 repas de
plumpy nut (un demi-sachet à chaque repas).
Pour les enfants de plus de 8 kg, on donnera 3 repas de lait et deux
repas de plumpy nut 1sachet à chaque repas).
Exemple d’heures et composition des repas :
Repas 1 vers 7h00 = lait F100
Repas 2 vers 10h00 = Plumpy-nut
Repas 3 vers 13h00 = lait F100
Repas 4 vers 16h00 = lait F100
Repas 5 vers 19h00 = lait F100
Repas 6 vers 22h00 = Plumpy-nut
Proposer de l’eau à l’enfant après la prise de plumpy-nut et entre
les repas (surtout en saison chaude).
Noter : On ne devrait jamais forcer l’enfant à manger. Les quantités
offertes sont proches du maximum qu’un enfant peut prendre. On doit
s’attendre à ce que l’enfant ne finisse pas tous ses repas. L’excès est
offert parce que, en pratique on n’offre pas d’extra aux enfants qui ont
consommé tout leur repas ; on augmente les quantités que l’on offre lors
des repas ou au cours des jours suivants.
Si un enfant finit tous ses repas, alors la prise de poids moyenne est
d’environ 20g/kg/j. Tout excès qui n’est pas consommé doit être montré
au surveillant de phase, ensuite la maman peut consommer elle même
ce qui est resté afin que rien ne soit gaspillé.
 Le traitement systématique
- Le Fer : Il est fortement recommandé de donner le fer de la même
façon que les autres nutriments essentiels. Ajouter 1 comprimé de

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sulfate de fer (200mg, soit 60 mg de fer élément) écrasé pour 1 sachet


de F100 utilisé.
- Déparasitage : Albendazole doit être donné en début de Phase 2.
Traitement à l’Albendazole
Age <1 an 1 - <2 ans >= 2 ans
Albendazole : 200mg comp 12 à 23mois.
Albendazole : 400mg comp 24 mois.et plus
NB : l’Albendazole est contre indiqué chez la femme enceinte et
allaitante 6 mois après l’accouchement.

 La surveillance
- Le poids et la présence des œdèmes doivent être notés tous les deux
jours et retranscrit sur la fiche et la courbe de poids tracée.
- La taille est mesurée toutes les 3 semaines (ou 1 fois par mois) durant
la phase (et chaque fois qu’une nouvelle fiche est utilisée).
- La température est prise chaque matin.
- Les signes cliniques standard (Nombre de selles, vomissements, etc..)
sont notés sur la fiche chaque jour (et si nécessaire, l’enfant est remis en
phase 1 ou en phase de transition).
- Si le patient est absent, vomit ou refuse de manger, il faut le noter sur
la fiche.

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METHODOLOGIE

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4. METHODOLOGIE
4.1. Lieu d’étude.
L’étude a concerné les districts sanitaires de Kidal et Tessalit relevant
de la Direction Régionale de la Santé de Kidal.

4.1.1. Milieu physique.


La région de Kidal est la huitième région administrative du Mali. Elle
s’étend sur 260 000 km² avec la ville de Kidal comme chef lieu de région.
Elle recouvre principalement le massif de l'Adrar des Ifoghas [18]. La
région est limitée au sud par la région de Gao, à l'est par le Niger, au
nord par l'Algérie et à l'ouest par la région de Tombouctou. Le climat est
désertique avec des températures qui atteignent le jour 45 °C et la nuit 5
à 12 °C. Les grandes villes de la région sont Kidal, Tessalit et Aguel'hoc.

La région comptait 72.596 habitants en 2011. [19]. La population a été


multipliée par près de 1,6 depuis RGPH de 1998, soit un taux
d'accroissement moyen annuel de 4,3 % entre 1998 et 2009. Elle
est essentiellement peuplée de Kel Tamasheq, de Songhaïs, de
Berbères kountas et d’ Arabes (Maures).

La région est subdivisée en quatre (4) cercles (Abeïbara, Kidal, Tessalit


et Tin-Essako) totalisant onze (11) communes dont une urbaine (Kidal)
et dix rurales. Ces communes comptent 144 villages et fractions [18].

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Figure III: Carte de la région de Kidal

4.1.2. Infrastructures socio sanitaires.

La région compte :

 4 districts sanitaires

 11 centres de santé communautaire fonctionnels

 03 dépôts privés

 01Officine de pharmacie privée

 03 infirmeries de garnison militaire

4.2. Type d’étude :


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Il s’agit d’une étude rétrospective reposant essentiellement sur la revue


documentaire (DNS Revue 2010 des activités de Nutrition).
4.3. Période d’étude :

Notre étude a été effectuée durant l’année 2010 (du 01 Janvier au 31


Décembre).

4.4. Population d’étude :


L’échantillonnage a concerné les enfants de 6 à 59 mois, sans distinction
de sexe, reçus en consultation dans les districts sanitaires de Kidal et de
Tessalit.

4.5.1. Critère d’inclusion :

 Les enfants de 6 à 59 mois dépistés au moment de l’enquête.


 L’accord des parents pour la prise en charge des cas de malnutris.
4.5.2. Critère de non inclusion :

 Les enfants de plus de 59 mois.


 Les enfants de moins de 6 mois.
 L’absence ou refus des parents de participer à l’étude.
4.5.3. Collecte des données sur le terrain :

Les données collectées sur le terrain ont porté sur les mensurations
anthropométriques standards : Poids, Taille, âge, sexe. Des données
secondaires ont été également colletées à savoir, la présence
d’œdèmes des membres inférieurs, la diarrhée, la supplementation en
vitamine A et la prise de l’Albendazole.

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4.5.4. Les instruments de mesure :


Tableau VIII : Les instruments de mesures anthropométriques utilisés
sont d’une très bonne précision.

Mensuration Instruments de mesure Unités


Poids Balance électronique avec cadran de lecture 0,1 kg
numérique permettant de peser jusqu’à 999,9
Kg

Cette balance permet également la table


pesée
Taille Toise de Shorr 0,1 cm

4.5.6. Analyse des données :

Les données ont été saisies au logiciel Epi Data 3.1, exportées sur le 


logiciel   ENA   pour   l’interprétation   anthropométrique   et   le   SPSS   pour 
l’analyse.

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RESULTATS

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5. RESULTATS

Tableau IX: Proportion des enfants malnutris en 2010.

Districts Nbre Réçus Nbre dépistés Taux dépistage

Kidal 904 157 17,4

Tessalit 444 23 5,2

Total 1348 180 13,4

Le taux de dépistage des enfants malnutris était supérieur dans le district


sanitaire de Kidal (17,4).

Tableau X: Répartition des enfants malnutris selon les Districts


sanitaires

Districts Effectif %

Kidal 157 87,2

Tessalit 23 12,8

Total 180 100,0

Les enfants malnutris étaient plus nombreux dans le district sanitaire de


Kidal avec un taux de 87,2%

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Tableau XI : Répartition des enfants selon le sexe

Districts Kidal Tessalit

sanitaire Effectif % Effectif %

Sexe
Féminin 89 56,7 12 52,3
Masculin 68 43,3 11 47,7
Total 157 100,0 23 100,0

Le sexe féminin était majoritaire dans les 2 districts sanitaires avec un


pourcentage de 56,7% à Kidal et de 52,3% à Tessalit.

Tableau XII : Répartition des enfants malnutris selon les


différentes formes de malnutrition aigue dans les deux districts
sanitaires.

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Districts Kidal Tessalit

Formes

de malnutrition aigue Effectif % Effectif %

Malnutrition aigue modérée 119 75,8 13 56,5

Malnutrition aigue sévère 38 24,2 10 43,5

Total 157 100,0 23 100,0

La malnutrition aigue modérée représentait 75,8% des cas dans district


sanitaire de Kidal et 56,5% des cas dans le district sanitaire de Tessalit.

Tableau XIII: récapitulatif du personnel formé à la prise en charge


de malnutrition aigue.

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Districts Nbre existant Nbre formé %

Kidal 32 15 46,87

Tessalit 22 8 36,36

Total 54 23 42,59

Le personnel formé sur la prise en charge de la malnutrition aigue était


respectivement 46,87% à Kidal et 36,36% à Tessalit.

Graphique IV: Situation des aliments thérapeutiques.

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Le plumpynut a été le plus utilisé parmi les laits thérapeutiques avec de


un taux 45,5%.

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Tableau XIV: Situation de médicaments thérapeutiques.

Districts Kidal Tessalit

Médicaments Effectif % Effectif %

Amoxicilline Susp. 281 44,5 54 39,5


125
Amoxicilline 190 30,1 31 22,6
injectable
Resomal 160 25,4 52 37,9

Total 631 100,0 137 100,0

L’Amoxicilline susp. était le médicament plus utilisé avec un taux de


44,5% à Kidal et 39,5% à Tessalit lors de la prise en charge.

Tableau XV : Administration de la vitamine A chez les enfants pris en


charge par district sanitaire.

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Districts Effectifs %

Kidal 157 100%

Tessalit 23 100%

Total 180 100%

Dans les deux districts sanitaires, tous les enfants soient 100% ont reçu
de la vitamine A lors de la prise en charge.

Tableau XVI : Administration de l’Albendazole chez les enfants pris


en charge par district sanitaire.

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Districts Kidal Tessalit

Effectif % Effectif %

Albendazole

Oui 90 57,3 15 65,2


Non 67 42,7 8 34,8

Total 157 100,0 23 100,0

Les enfants ayant reçu l’Albendazole représentaient respectivement


57,9% à Kidal et 65,2% à Tessalit.

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Tableau XVII : Indicateurs de prise en charge de la malnutrition


aigue chez les enfants de 6 à 59 mois dans le District sanitaire de
Kidal

MAS MAM

Indicateurs PEC Effectif % Effectif %

Guéris 18 50,0 64 53,78


Décès 1 2,5 0 0
Abandon 16 40,0 52 43,70

Non réponse 0 0 0 0

Transfert médical 3 7,5 3 2,52

Total 38 100 119 100

Le taux de guérison était élevé dans les 2 types de malnutrition aigue


avec respectivement 50% pour la MAS et 53,78% pour la MAM.

Tableau XVIII: Indicateurs de prise en charge de la malnutrition


aigue chez les enfants de 6 à 59 mois dans le District sanitaire de
Tessalit.
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Indicateurs MAS MAM


PEC Effectif % Effectif %

Guéris 7 70,0 12 92,3


Décès 0 0 0 0
Abandon 0 0 1 7,7
Non réponse 0 0 0 0
Transfert 3 30,0 0 0
médical
Total 10 100 13 100

Le taux de guérison était plus élevé dans les 2 types de malnutrition


aigue avec respectivement 70% pour la MAS et 92,3% pour la MAM.

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COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS

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6. COMMENTAIRES ET DISCUSSION :
6.1. Par rapport au taux de dépistage de la malnutrition aigue :

Nous avons trouvé un taux de dépistage de 17,4% dans le district


sanitaire de Kidal ; 5,2% dans le district sanitaire de Tessalit soit un taux
global de 13,4%. Cela s’expliquerait par l’évacuation des enfants des
districts sanitaires de TIN-Essako et D’Abeïbara vers le district sanitaire
de Kidal du à l’absence d’UREN dans ces 2 districts.

Notre taux global est inferieur à celui de la région de Tombouctou soit


37,82 et de Sikasso soit 40% et largement inferieur à celui de Ségou soit
56% en 2010 [20]. Dans les autres pays tels que le Togo le taux national
de malnutrition aigue en 2007 était de (14,3%) [21] ; En guinée le taux
d’émaciation était de (12%) en 2006 [22].

Notre étude a concerné un échantillon représentatif de 180 enfants de 6


à 59 mois. Le nombre des filles (54,7%) était supérieur à celui de
garçons (45,3%) avec un sexe ratio de 0,83.

6.2. Par rapport au degré de malnutrition :


Dans notre étude, nous avons reçu dans le district sanitaire de Kidal 119
cas de malnutrition aiguë modérée soit 74,8% contre 40 cas de
malnutrition aiguë sévère soit 35,05%.
Par contre dans le district sanitaire de Tessalit nous avons reçu 13 cas
de malnutrition aiguë modérée soit 56,5% contre 10 cas de
malnutrition aiguë sévère soit 43,5%. Du fait l’absence d’UREN dans les
districts sanitaires de Tin-Essako et d’Abeïbara, les cas de MA étaient
référés vers le district de Kidal par les CScom.

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Par contre en 2010 dans la région de Tombouctou la MAS et la MAM


représente respectivement 6,4% et 93,6% pour le district sanitaire de
Tombouctou. Quant au district sanitaire de Diré selon la même source, la
MAS représente 2,9% et la MAM est 97,1% [20]. Cette différence
s’expliquerait par la taille de l’échantillon.

6.3. Par rapport à l’état vaccinal


Dans notre étude, 100,0% des enfants ont reçus une supplementation
en vitamine A dans les deux districts sanitaires (Kidal et Tessalit). Nos
résultats montrent une nette amélioration de la couverture en vitamine A
par rapport à ceux retrouvés dans la même région de Kidal en 2006 qui
étaient 24,8%,et supérieurs à celui de la région de Tombouctou qui était
57,7% ,et la région de Gao qui était de 51,9% [23].
Concernant l’Albendazole, 57,9% des enfants ont reçus une dose de
l’Albendazole dans le district sanitaire de Kidal et 65,2% des enfants ont
reçus dans le district sanitaire de Tessalit lors de la prise en charge.
Ces résultats sont inférieurs au niveau national qui était 78% en 2007
[23].
6.4. Par rapport à la prise en charge de la malnutrition
La prise en charge de la malnutrition s’est avérée difficile dans la région
de Kidal à cause de l’absence d’UREN dans le district sanitaire
d’Abeïbara et de Tin Essako.
Les guérisons : nous avons obtenu dans le district sanitaire de Kidal
84 cas de guérison soit 52,8% contre 19 cas de guérison soit 82,6%
dans le district sanitaire de Tessalit. Ces résultats montrent que le taux
de guérison est plus élevé dans le district sanitaire de Tessalit que dans
le district sanitaire de Kidal. Cette différence s’expliquerait par la grande
taille de l’échantillon (157 enfants) du district sanitaire de Kidal contre 23
enfants du district sanitaire Tessalit. Nos résultats sont supérieurs à

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ceux retrouvés par DIAKITE.S qui étaient de 43,4% à Bamako [24] et


inferieurs à celui d’une étude réalisée par la Croix-Rouge, à Barouéli, qui
trouve un taux de guérison de 88 ,5% de malnutris [25].
Les abandons : Nous avons constaté que le taux d’abandon de la
malnutrition aigue modérée était 43,7% et sévère était de 40% dans le
district sanitaire de Kidal. Par contre il était de 7,7% pour la forme
modérée et aucun cas d’abandon pour celle sévère dans le District
sanitaire de Tessalit. Par rapport à ces taux, le district sanitaire de Kidal
avait un taux plus supérieur d’abandon que celui de Tessalit.

Ces résultats sont inférieurs à celles retrouvés en 2010 par DIAKITE.S à


Barouéli qui étaient de 55,11% dans l’URENAM contre 40,5% dans
l’URENI et l’URENAS [25].

Les décès : Dans notre étude nous avons observé 2,5% des cas de
décès dans le District sanitaire de Kidal et aucun cas de décès
enregistré dans le district sanitaire de Tessalit. Ces résultats sont
inferieurs à celui de DIAKITE.S qui étaient 5,5% des cas de décès à
Bamako [24] et supérieurs aux décès enregistrés au Niger qui étaient
0,8% des cas [26].

En 2005, au Tchad une étude réalisée par l’OMS, trouve : au camp de


Farchana, un taux de décès de 2% chez les MAS et au camp de
Breidjing, un taux de décès de 2% chez les MAS [27].

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

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7.1. CONCLUSION

Au terme de notre étude dans les 2 districts sanitaires de Kidal et


Tessalit où a eu lieu l’enquête, les enfants de 6 à 59 mois dépistés pour
une prise en charge présentaient des taux d’émaciation élevés.
La majorité des enfants dépistés pour la prise en charge étaient de sexe
féminin.
La proportion d’enfants malnutris observés à Kidal était supérieure à
celle de Tessalit à cause de l’absence d’UREN dans le district sanitaire
de Tin Essako et Abeïbara où les cas étaient référés vers le district
sanitaire de Kidal par les CScom.
Par rapport aux 2 districts sanitaires, le taux de guérison était supérieur
à Tessalit que Kidal et le taux de décès et d’abandon étaient également
bas à Tessalit.
Malgré la formation du personnel sur la prise en charge de la
malnutrition, des problèmes subsistent à savoir l’enclavement de la
région et l’insécurité qui ne favorisent pas le déplacement des ONG
comme l’Unicef, OMS, SAVE CHILDREN pour la mise en place des
UREN pour un dépistage systématique et les prises en charge de
proximité.

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7.2. RECOMMANDATIONS :
Au terme de cette étude sur la prise en charge de la malnutrition aiguë
modérée et sévère chez les enfants de 6 à 59 mois dans les deux
districts sanitaires (Kidal et Tessalit), nous formulons les
recommandations suivantes :

 Créer des UREN dans les districts sanitaires de Tin-Essako et


d’Abeïbara ;

 Renforcer les UREN existant en personnels et en matériels


adéquats ;

 Promouvoir des semaines de sensibilisation sur les causes de la


malnutrition et l’avantage d’un dépistage précoce ;

 Créer des unités mobiles de dépistage de proximité ;

 Favoriser l’intervention et la sécurité des partenaires dans la région


de Kidal ;

 Inciter la population à fréquenter les districts sanitaires ;

 Instaurer un mois d’activités de Nutrition sur le plan national.

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BIBLIOGRAPHIES

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16. Les conséquences de la malnutrition et de la sous-nutrition


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17. PROTOCOLE NATIONAL DE PRISE EN CHARGE DE LA


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21. MINISTERE DE LA SANTE DE TOGO, 2007

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http : www.Unicef.org/wcaro/wcaro_pub_Mali_RptC survival-fr.pdf


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Thèse, Faculté de médecine de pharmacie et


d’odontostomatologie(FMPOS), Université de Bamako 2011.

25. CROIX-ROUGE internationale, CROIX-ROUGE malienne, 2010.

Projet de prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë à


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26. NIGER 2005.

Mobilisation contre la malnutrition aiguë

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dans les camps de réfugiés des districts sanitaires de Goz-Beida et
Adré. www.who.int/.../Tchad

www.who.int/entity/hac/crise/tcd/sitrep/tchad_nutrition_10janv2006.pdf

Consulté le 21/07/2011 à 14h31

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10. ANNEXES :

Fiche signalétique
Nom : COULIBALY
Prénom : Kassoum
Pays : Mali
Contact : 00 (223) 73 47 41 34– 00 (222) 69 64 10 94
Adresse e-mail : [email protected]
Titre de la thèse : Prise en charge de la malnutrition aigue chez les enfants de 6 à 59 mois
dans les districts sanitaires de Kidal et Tessalit en 2010.

Année universitaire : 2011-2012

Ville de soutenance : Bamako


Lieu de dépôt : Bibliothèque de la faculté de Médecine, Pharmacie et
d’Odontostomatologie
Secteur d’intérêt : Santé publique, Nutrition, recherche.

Résumé : Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée chez les enfants

malnutris de 6 à 59 mois dépistés en consultation les districts sanitaires


de Kidal et Tessalit en 2010 basée sur la revue documentaire
scientifique (Revue de Nutrition 2010 disponible au niveau de la DNS).
Cette étude s’inscrit dans le cadre de la Prise en charge de la
malnutrition aigue chez les enfants de 6 à 59 mois dans la région de
Kidal qui avait pour but de déceler les problèmes pouvant influencer sur
la prise en charge de la malnutrition aigue dans la région de Kidal.

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L’objectif global est de décrire la prise en charge de la malnutrition aigue


des groupes soit les enfants de 6 à 59 mois dans la région de Kidal.

Notre étude a concerné un échantillon représentatif de 180 enfants de 6


à 59 mois dépistés en consultation sur 1348 enfants attendus avec un
taux de dépistage de 13,4%.
La situation nutritionnelle des enfants de 06 à 59 mois dans les districts
sanitaires est préoccupante avec un taux de prévalence de 11% en 2010
et l’absence des UREN dans les districts sanitaires d’Abeïbara et de Ten
Essako où les enfants malnutris étaient référés sur Kidal.

Mots-clés : Enfant, malnutrition aigue, Kidal.

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                           SERMENT D’HIPPOCRATE :      

En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant 
l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’Etre Suprême, 
d’être fidele   aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la 
médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au 
dessus   de   mon   travail ;   je   ne   participerai   à   aucun   partage   clandestin 
d’honoraires.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, 
ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira à 
corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, 
de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon 
patient.

Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception. Même 
sous  la  menace,  je n’admettrai  pas  de faire  usage  de mes  connaissances 
médicales contre les lois de l’humanité.

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Respectueux et reconnaissant envers mes maitres, je rendrai à leurs enfants 
l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidele à mes promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.

                                                     JE LE JURE.

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