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Cours Partie N°1 Chimie Des Eaux (M1-GPE 2021-2022)

Ce document décrit les différents types d'eaux naturelles, notamment les eaux de surface comme les rivières et les lacs, et les eaux souterraines comme les nappes phréatiques. Il explique également les méthodes d'approvisionnement en eau, telles que les puits et les forages.

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Cours Partie N°1 Chimie Des Eaux (M1-GPE 2021-2022)

Ce document décrit les différents types d'eaux naturelles, notamment les eaux de surface comme les rivières et les lacs, et les eaux souterraines comme les nappes phréatiques. Il explique également les méthodes d'approvisionnement en eau, telles que les puits et les forages.

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Chimie des Eaux

1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles


Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles

I. INTRODUCTION :

L’eau potable est une eau qui ne porte pas atteinte à la santé, et qui répond à un certain confort
et plaisir de boire.
L’eau n’est pas seulement un ensemble de molécules H20 (deux atomes d’hydrogène et un atome
d’oxygène). Elle contient en réalité naturellement une très grande
variété de matières dissoutes, inertes ou vivantes : des gaz, des substances minérales ou
organiques, des micro-organismes (bactéries, virus, plancton), ainsi que des particules en
suspension (fines particules d’argiles, limons et déchets végétaux).
En effet, l’eau est un excellent solvant qui se charge en composés solides ou gazeux tout au long
de son cycle, suivant les milieux (rivières, zones humides, roches, atmosphère, etc.) dans lesquels
elle circule ou séjourne :
• quand elle tombe en pluie, elle se charge des poussières atmosphériques,
• quand elle ruisselle sur les sols (lessivage),
• quand elle s’infiltre dans le sous-sol, elle se charge des produits d’altération des roches.
La composition chimique de l’eau est ainsi complètement liée aux caractéristiques du bassin
versant dans lequel elle opère son cycle (la nature du sol et du sous-sol, les espèces végétales et
animales, mais également les activités humaines).
Une eau qui semble claire et limpide peut transporter en son sein toutes sortes de substances
inertes et vivantes, dont certaines peuvent être nocives pour l’organisme humain. C’est pourquoi
toutes les eaux dans la nature ne sont pas bonnes à boire.
« Nous buvons 90 % de nos maladies », disait Louis Pasteur à la fin du 19ième siècle ».

Ainsi, l’eau peut être le vecteur de nombreuses maladies (qu’elles soient bactériennes, virales ou
parasitaires), d’intoxications, de troubles sur la santé.

Plusieurs terminologies existent pour désigner un même produit : eau du robinet, eau potable,
eau du réseau public, eau distribuée, eau de boisson, eau d’alimentation…
Les principaux types d’eaux destinées à la consommation humaine sont celles fournies par un
réseau de distribution et les eaux en bouteille. Ainsi, qu’elle soit distribuée au robinet ou en
bouteille, l’eau destinée à la consommation humaine est un aliment, et doit à ce titre :
• posséder des qualités organoleptiques (goût, couleur, odeur) propre à satisfaire le
consommateur,
• ne pas porter atteinte à la santé de l’individu qui la consomme.

L’eau est l’aliment le plus surveillé. Le niveau d’exigence pour sa qualité est très élevé. Pour une
eau potable, la notion de qualité distingue la qualité des eaux brutes (à l’état naturel, à son lieu
de captage), de la qualité de l’eau distribuée (qui arrive au robinet du consommateur, après
traitement de potabilisation et parcours dans les canalisations). Les normes et paramètres qui
caractérisent ces deux « visions » de la qualité de l’eau diffèrent.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles

La consommation des foyers est répartie comme suit :


 39% pour les bains et les douches
 20% pour les sanitaires
 12% pour le linge
 10% pour la vaisselle
 6% pour l’arrosage des plantes et le nettoyage de la voiture
 6% pour la préparation de la nourriture
 1% pour la boisson
 6% pour les autres besoins
Rappelons que seuls 5 litres par jour sont nécessaires à l’Homme pour survivre, 40 à 50
litres pour satisfaire ses besoins minima d’alimentation et d’hygiène. À cette consommation
personnelle, s’ajoute l’ensemble des consommations collectives (écoles, hôpitaux, lavage de
la voierie, milieu professionnel, restaurant...) on obtient alors une moyenne de 200 litres par
jour et par personne.
De fortes disparités existent encore entre les secteurs ruraux (moyenne entre 90 et 100
litres/hab/j) et les secteurs urbains (moyenne entre 140 et 150 litres/hab/j), mais elles ont
tendance à se combler. En effet, le monde rural, en dehors de besoins en eau plus importants
pour ses activités professionnelles, est moins consommateur d’eau que le milieu urbain. Ce
constat s’explique par un recours plus fréquent à l’utilisation de l’eau des puits privatifs, ainsi
que par une présence souvent moindre d’éléments de confort domestique.
Le niveau des revenus influe aussi sur les consommations : les personnes à revenu modeste
utilisent en moyenne 90 litres d’eau par jour et par personne. Plus le niveau de vie est élevé, plus
la consommation d’eau augmente.
Dans les zones touristiques, il faut faire face aux pics de consommation qu’entraîne la présence
de nombreux touristes en saison. Les installations sont donc conçues pour alimenter une
population plus nombreuse que la population permanente.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
II. Sources d’approvisionnements en eau domestiques :
Une source d’approvisionnement en eau est un lieu ou un ouvrage à partir duquel le ménage
s’approvisionne en eau pour son usage domestique quotidien (OMS/UNICEF, 2008).
L’approvisionnement en eau est assuré par les eaux de surface (rivières, fleuves, lacs, mares,
barrages), les eaux souterraines (puits, forages, sources) et les eaux de pluies.

1. Eaux de surface :
Les eaux de surface ou superficielles regroupent les cours d’eau (rivières ou fleuves) et des
retenues naturelles ou artificielles. Ces eaux de surface ont une qualité plus ou moins régulière
selon les rejets qui s'y déversent ou encore selon le ruissellement des pluies.
Elles sont constituées par toutes les eaux circulantes ou stockées à la surface. Elles ont pour
origine soit les eaux de ruissellement, soit les nappes profondes dont l'émergence constitue une
source de ruisseaux puis de rivière. Ces eaux se rassemblent en cours d'eau, caractérisés par une
surface de contact eau-atmosphère toujours en mouvement et une vitesse de circulation
appréciable.
Elles peuvent se trouver stockées en réserves naturelles (étangs et lacs) ou artificielles
(retenues, barrages).
La composition chimique des eaux de surface dépende de la nature des terrains traversés par
l'eau durant son parcours dans l'ensemble des bassins versants. Au cours de son cheminement,
l'eau dissout les différents éléments constitutifs des terrains. Par échange à la surface eau-
atmosphère, l'eau va se charger en gaz dissous (O 2, N2, CO2).
Sur le plan bactériologique, les eaux de surface sont contaminées plus ou moins par des bactéries
(dont certaines pathogènes) et des virus. D’une manière générale, on doit considérer que les
eaux de surface sont très rarement utilisables pour les besoins industriels et, a fortiori, pour la
production d’eau potable à l’état brut, elles doivent être soumises à des traitements de
purification qui dans certains cas peuvent être particulièrement sophistiqués. L'Algérie
septentrionale présente un climat semi-aride qui se caractérise par une forte irrégularité
pluviométrique. D'une manière générale, les bassins versants sont imperméables. Ce qui donne
sur le plan des régimes hydrologiques:
 une extrême irrégularité saisonnière et interannuelle des écoulements qui est accentuée
par de longues périodes de sécheresse;
 des crues violentes et rapides;
 une érosion intense et des transports solides importants.
Dans ce cadre le territoire algérien a été subdivisé en cinq grands bassins versants (régions
hydrographiques) qui sont: Oranie-Chott Chergui, Cheliff-Zahrez, Algérois- Hodna- Soummam,
Constantinois-Seybouse-Mellegue, Sahra et dont les limites ne correspondent pas
nécessairement aux limites administratives des communes et wilayas. Actuellement, plus 75 ;
barrages sont en exploitation sur l’ensemble du territoire national pour une capacité de quelque
12 milliards de m3 contre 44 barrages (3,3 milliards m3) en 1999.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
2. Eaux souterraines :
Les eaux souterraines sont les ressources en eau privilégiées pour l’eau potable, car elles sont
plus à l’abri des polluants que les eaux de surface. Elles sont les eaux des nappes, couches de
terrains perméables saturés d'eau.
La première nappe rencontrée sous le sol est la nappe phréatique située à moins de 50 mètres de
profondeur et généralement séparées de la surface par quelques couches de terrains
perméables. Il peut exister des nappes plus profondes, généralement captives (sous pression)
situées à plus de 50 mètres de profondeur. Selon la profondeur de l’aquifère, les modes
d’exploitation seront différents.
Pour capter ces eaux, on utilise des puits ou des forages et des sources. Le puits est l’ouvrage
permettant de recueillir de l’eau grâce à un trou creusé dans le sol et ayant au moins 60 cm de
diamètre et trois (3) mètres de profondeur pour capter l’eau d’une formation aquifère. Les puits
traditionnels ont des parois qui en général ne sont pas revêtues ou possèdent juste un
revêtement peu épais de ciment non armé. Quant aux puits modernes à grands diamètres, leurs
parois sont tenues par des buses en béton armé. Le puits est en particulier adapté aux localités
enclavées. Sauf exception, ce type d’ouvrages se destine aux nappes phréatiques. L’exhaure peut
être assurée par puisage manuel (seau et corde), par pompe à corde (nappe peu profonde) ou
par pompe à motricité humaine (nappe d’eau de profondeur supérieure à 10 mètres). Le forage
est un ouvrage de captage de l'eau souterraine de petit diamètre (en général 15 à 40
centimètres). Le forage est équipé d’un système mécanique ou électromécanique d’exhaure dans
les aquifères profonds.
Contrairement aux puits et aux forages, les sources ne nécessitent aucun système d’exhaure.
L’aménagement consiste en la réalisation d’un ouvrage de génie civil permettant de collecter et
de rassembler différents filets d’eau, éventuellement à l’aide de drains avec l’aire de captage qui
doit être soigneusement protégée.
Les différents types d’approvisionnement en eau souterraine décrits ci-dessus (puits, forages et
sources aménagées) constituent les moyens courants de desserte en eau de consommation en
cas de déficit du réseau d’eau potable dans la plupart des pays en développement.

3. Eaux non conventionnelles :


Il s’agit de ressources hydriques réutilisées ou recueillies indirectement.
a. Eaux usées réutilisées :
Une grande proportion des ressources en eau utilisées par l’homme sont polluées par les
activités humaines. Il s’agit d’eaux usées qui sont souvent déversées directement dans le milieu
naturel. De faibles quantités d’eaux usées sont récupérées. Environ 35% des ressources en eau
consommées dans les pays développés, sont purifiées pour être réutilisées. Dans le reste du
monde, une grande partie des eaux résiduelles est rejetée directement dans le milieu naturel (la
mer, les rivières, les lacs….) aggravant encore plus les problèmes de pollution et de dégradation
de l’environnement. En tant que substitut de l’eau douce, pour l’industrie, l’irrigation et
l’agriculture, les eaux usées peuvent jouer un rôle important dans la préservation des ressources
en eau et surtout dans la protection de l’environnement. En réservant l’eau douce et fraiche pour
la boisson, les besoins domestiques et autres besoins prioritaires, les eaux usées que l’on
recueille en grande quantité surtout dans les grandes villes, peuvent être réutilisées, ce qui
présentera un avantage économique certain.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
En Algérie, la forte croissance de l’urbanisation et de l’activité industrielle a généré une
production importante d’eaux usées qui peuvent constituer une ressource non négligeable d’eau
réutilisée. Néanmoins, la capacité totale des installations d’épuration des eaux usées et
industrielles reste négligeable.

b. Dessalement de l’eau de mer :


Le dessalement de l’eau de mer est considéré comme une option stratégique susceptible d’offrir
de l’eau potable dans de conditions économiques et écologiques acceptables pour les
populations. Toutefois, il ne faut pas trop compter sur les capacités de retenue des eaux
superficielles restant tributaires de la clémence de la pluviosité, en nette régression ces
dernières années. Ainsi tout un programme de réalisation d’unités de dessalement de l’eau de
mer a été lancé et déjà quelques-unes sont en phase de production. Les autorités du secteur des
ressources hydrique en Algérie se sont rendus à l’évidence que le pays est en proie à une
exceptionnelle sécheresse depuis une vingtaine d’années, d’autres part, l’accroissement rapide
de la demande en eau dans le secteur de l’agriculture pour l’irrigation, de l’industrie et les
besoins incompressibles et en croissance de la population, une équation qu’il fallait, au plus vite,
résoudre pour assurer une alimentation pérenne en eau potable et, de là, le choix de se tourner
vers la mer devenait inéluctable.
D’autant plus que ce choix ne saurait souffrir d’aucune opposition, si on met en avant la donne
suivante : plus de la moitié de la population réside sur la bande littorale, longue de 1 200 km.
Ainsi cette option stratégique s’est vue consolidée par la réforme institutionnelle engagée dans le
secteur en 2001 et ou il a été retenu la réalisation sur budget de l’Etat et dont l’Algérienne des
eaux est l’agent exécutant de 21 petites stations. Parmi les différents procédés du dessalement
(procédé d’électrodialyse, procédé d’osmose inverse, procédé de distillation), la technologie de
l’osmose inverse a été retenue par l’Algérie pour la réalisation de ses stations de dessalement de
l’eau de mer.
Cette technique moderne présente des avantages telles que ; l’intérêt du coût d’investissement,
la faible consommation d’énergie et enfin la qualité de l’eau produite.
Du point de vue quantitatif, les ressources hydriques de l'Algérie du Nord sont limitées. Si les
autres paramètres du milieu, taux démographique, urbanisation, pratiques agricoles, suivent
leur évolution prévisible; l'écart entre les ressources disponibles et les besoins ira en croissant
dans les prochaines années. Il est par conséquent urgent de mobiliser toutes les ressources. Du
point de vue qualitatif les eaux qu'elles soient de surface ou souterraines, se dégradent de façon
continue en liaison avec l'environnement

c. Eaux de réseau de distribution publique :


Elles sont produites à partir des eaux souterraines provenant de sources ou de forages, soit des
eaux superficielles provenant de pompage direct dans des cours d’eau, des canaux, des lacs ou
des étangs. Après traitement, elles sont envoyées dans le réseau de distribution pour arriver au
robinet des consommateurs. Les points de distribution de l’eau comprennent les robinets publics
(borne fontaine) relevant d’investissements publics et des robinets domiciliaires (branchements
privés) installés par les ménages. Les populations qui résident dans les quartiers précaires à bas
revenus n’ont pas les moyens d’installer ces branchements à domicile.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
L’eau de distribution est le « produit alimentaire » le plus contrôlé. Sa qualité est en général
satisfaisante et répond à des exigences sanitaires réglementaires. Au niveau national, ce sont les
services publics qui se chargent de la distribution de l’eau potable.

d. Eaux de pluie :
L’eau de pluie représente une option parallèle à d'autres technologies d'approvisionnement en
eau, surtout dans les zones rurales, mais également de plus en plus dans les zones urbaines. Les
eaux de pluie peuvent être collectées à partir des toitures des maisons dans des citernes. Pour le
stockage de l’eau à très petite échelle, dans les pays en de développement, des cuvettes, des
seaux en plastique, des pots en terre ou en céramique, de vieux barils de pétrole ou des
récipients alimentaires vides sont utilisés. C’est une pratique qui existe depuis des siècles. La
collecte et le stockage de l’eau de pluie fournit de l’eau pour les usages domestiques dans les
périodes de pénurie, mais aussi pendant la saison des pluies.
Cependant, ce système a quelques inconvénients liés à la qualité de l’eau qui peut être affectée
par la pollution de l’air, les déjections d’animaux ou d'oiseaux, des insectes, de la saleté et de la
matière organique en absence de l’entretien des toitures. L'approvisionnement en eau est mis en
cause par de longues périodes sécheresses. Alors, le recours à l’eau de pluie est une pratique non
permanente ou provisoire d’approvisionnement en eau domestique.

III. Composition de l’eau :


 la molécule d’eau : H20 se compose :
D’un atome d’oxygène et 2 atomes d’hydrogène
 à température ambiante : liquide, incolore, inodore, sans goût
 excellent solvant pour les sels, liquides et gaz
 au contact de l’air, l’eau des précipitations se charge en CO 2
 au contact du sol, l’eau dissout des substances diverses (ex : roches)
 dans l’eau des rivières, puits, etc : grande variété de composés
 Unité utilisée par les chimistes pour la concentration des ions : meq / L (milli-
équivalent par litre)
– unité plus pratique que le mg/L : traduit la capacité des ions à se lier entre
eux.
– permet par exemple de comparer la quantité de cations à la quantité
d’anions.
– ex : 2 atomes de H + 1 atome de O  1 molécule d’eau H2O;
(et non 1 gramme de H + 1 gramme de O)
– la normalité ou 1 éq = masse molaire/valence
– ex : valence du calcium Ca2+ = 2 (libère 2 électrons)
– masse molaire = 40 g/mol
=> 1 méq/L de Ca = 40/2 = 20 mg/L
 méq/L : unité trop grande pour l’eau
=> Unité spécifique : °F (degré français)
 à l’origine : 1°F = 10 mg/L de CaCO3 (problème du tartre à analyser)

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
 or 10 mg/L CaCO3 = 0,2 meq/L
=> 1°F = 0,2 méq/L
ou 1 méq/L = 5°F
 ex : pour le calcium : 1°F de Ca = 0,2meq/L = 0,2 * 40 / 2 = 4 mg/L
unités B
unité A = X unité B ppm ou mg/L
meq/L degré français degré anglais degré américain degré allemand de CaCO3
meq/L 1 5 3,496 2,911 2,8 50
degré français 0,2 1 0,699 0,582 0,56 10
degré anglais 0,286 1,43 1 0,832 0,8 14,298
unités A
degré américain 0,343 1,717 1,201 1 0,961 17,173
degré allemand 0,357 1,785 1,248 1,039 1 17,857
ppm ou mg/L de CaCO3 0,02 0,1 0,069 0,058 0,056 1

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
IV. Matières présentes dans l’eau :

Matières Gaz Matières


Insolubles Solubles

Minérales Organiques

Minérales Organiques Colloïdales Microrganismes

Minérales Animal

Organiques Végétal

a. Matières Insolubles :

Il s’agit de l’ensemble des matières solides que l’eau rencontre au cours de son cheminement et
qu’elle transporte sans dissolution jusqu’au point de soutirage.
Cette pollution va de la plus fine à la plus grossière et peut être classée ainsi :
 Matières solides
 Matières organiques
 Matières colloïdales en suspension
 Matières vivantes

Matières minérales solides :


Ces matières sont constituées de substances généralement visibles à l’œil nu et définissant la
turbidité de l’eau.
Leurs origines et dimensions sont très variables (débris de roche, sable, boue, argile, matières
végétales, « rouilles »…) et elles se rencontrent aussi bien dans les eaux de forage que sur les
eaux de distribution publique. Dans ce dernier cas leur présence résulte généralement de
travaux d’extension ou de réparation ou de vibrations transmises aux réseaux anciens.
L’élimination de ces matières se fera soit par décantation soit par filtration.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Matières organiques :
Ces matières proviennent de la décomposition des végétaux et de la pollution due aux rejets
industriels.
Il s’agit de matières azotées, de produits de synthèse et de tourbes.
Ces matières sont à l’origine de la coloration et du mauvais goût de l’eau.
Elles sont généralement inexistantes dans les eaux de distribution publique, celles-ci ayant subi
un traitement d’épuration.

Matières colloïdales en suspension :


Ces matières sont constituées d’huiles minérales, de suies, d’argile colloïdale… elles se
présentent en émulsion sous une forme qui n’est ni dissoute, ni solide.
Invisibles à l’œil nu, ces matières comportent en surface des charges électriques qui ont un effet
de répulsion les unes sur les autres et qui les maintient de ce fait en suspension.
Leur élimination nécessite au préalable une neutralisation de leur charge électrique et leur
regroupement en particules plus grosses (floculation).

Matières vivantes :
Il s’agit d’organismes vivants du règne végétal et animal tels que champignons, algues,
bactéries…
Ces matières n’existent que très rarement dans les eaux de distribution publique mais sont
souvent présentes dans les eaux de puits.

b. Matières gazeuses :

Les principaux gaz rencontrés dans l’eau sont :


 l’azote N2
 l’oxygène O2
 le gaz carbonique CO2
Ils sont présents dans l’eau sous deux formes :
 libre en tant que gaz dans l’eau
 dissoute
Dans ce dernier cas, leur solubilité va être en fonction de la température et de la pression du
milieu. La solubilité augmente avec la pression et diminue avec la température.

c. Matières solubles :
L’ensemble des corps minéraux peut se dissoudre dans l’eau.
Néanmoins la solubilité d’un corps donné est limité à un seuil, appelé seuil de solubilité, variable
en fonction de la température et de la pression du milieu.
Les quantités de produit rajoutées à l’eau au-delà du seuil de solubilité ne sont plus dissoutes
mais précipitées sous forme solide.
Toute dissolution d’un corps dans l’eau correspond à une destruction de sa cohésion.
Pour les sels minéraux (sulfates, chlorures, oxydes…) cette destruction conduit à une véritable
dissociation du sel qui se retrouve dans l’eau sous forme d’ions chargés électriquement.

[M1-GPE 2021-2022] Page 10


Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
La dissociation électrique d’un sel, ou ionisation, met en œuvre autant d’ions chargés
positivement appelés cations que d’ions négatifs appelés anions.

Exemple des sels de calcium


Sel Cation Anion
Carbonate de Calcium (CaCO3) Carbonates (CO32-)
Bicarbonate de Calcium Ca(HCO3)2 Bicarbonates (HCO3-)
Sulfate de Calcium (CaSO4) Calcium (Ca2+) Sulfates (SO42-)
Chlorure de Calcium (CaCl2) Chlorure (Cl-)
Chaux (CaO) Oxyde (O2-)

Exemple des sels de magnésium


Sel Cation Anion
Carbonate de Calcium (MgCO3) Carbonates (CO32-)
Bicarbonate de Calcium Mg(HCO3)2 Bicarbonates (HCO3-)
Sulfate de Calcium (MgSO4) Magnésium (Mg2+) Sulfates (SO42-)
Chlorure de Calcium (MgCl2) Chlorure (Cl-)
Magnésie (MgO) Oxyde (O2-)

Exemple des sels de Sodium


Sel Cation Anion
Carbonate de Sodium (Na2 CO3) Carbonates (CO32-)
Bicarbonate de Sodium Na(HCO3) Bicarbonates (HCO3-)
Sulfate de Sodium (Na2 SO4) Sodium (Na+) Sulfates (SO42-)
Chlorure de Sodium (NaCl) Chlorure (Cl-)

Exemple des sels de Fer


Sel Cation Anion
Chlorure Ferrique (FeCl3) Fer Ferrique (Fe3+) Chlorure (Cl-)
Hydroxyde Ferreux Fe(OH)2 Fer Ferreux (Fe2+) Hydroxyde (OH-)
Hydroxyde Ferrique Fe(OH)3 Fer Ferrique (Fe3+) Hydroxyde (OH-)

C’est la nature et la concentration des différents éléments entrant dans la composition de l’eau
qui sont à l’origine des problèmes classiques rencontrés tels que l’entartrage et la corrosion.
La nature des substances définira le comportement réactionnel de l’eau et la connaissance
quantitative des ions déterminera les possibilités réactionnelles.
Il est donc nécessaire d’établir des regroupements d’éléments sous forme de titres en vue de
permettre une interprétation pratique des analyses d’eau.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
V. ELEMENTS PHYSICO-CHIMIQUES :

1. pH – Acidité- Alcalinité :
Dissociation de l’eau:

N.B : Pour les eaux naturelles : compris entre 6,5 et 8

Intérêt et mesure du pH :
Le pH est, par définition, une mesure de l’activité des ions H +, contenus dans une eau :
pH = - log [H+].
Le pH joue un rôle primordial à la fois :
Dans les propriétés physico-chimiques (acidité/agressivité)
Dans les processus biologiques (dont certains exigent des limites très étroites de pH).
Dans l’efficacité de certains traitements (coagulation-floculation, adoucissement, contrôle de la
corrosion…) La détermination du pH est donc une mesure que l’on doit effectuer fréquemment.

Mesure du pH :
Principe :
La mesure de la différence de potentiel, existant entre une électrode de verre et une électrode de
référence (Calomel- Cl saturé) plongeant dans une même solution, est une fonction linéaire du
pH de celle-ci. Selon la loi de NERNST, le potentiel de l’électrode est lié à l’activité des ions H +.

E = EO + 2,3 RT/nF * log [H3O+]

– E: potentiel mesuré
– EO : constante dépendant du choix de l’électrode de référence et des solutions internes.
– R : constante des gaz (J/ °C) ; T : température en °C ; n : charge de l’ion ;
– F : constante de Faraday = 96500 C ; aH : activité de l’ion dans l’échantillon.

Matériel spécial :
– Electrode spécifique
– Electrode combinée
– pH-métre

[M1-GPE 2021-2022] Page 12


Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Réactifs :
Solutions tampons pH = 4, 7 et 10.

Mesure :
Etalonnage de l’appareil à T= 20°C, par les solutions tampons citées ci-dessus en procédant dans
l’ordre suivant : la solution de pH=4, puis celle du pH=10 et enfin celle à pH=7.
Faire les mesures de vos échantillons à T=20°C, en plongeant l’électrode dans votre échantillon
et laisser stabiliser pendant quelques secondes ; noter la valeur du pH de votre échantillon.

2. Alcalinités (TA/TAC) :

TA : Titre Alcalimétrique
TA = [OH-] + 1/2 [CO32-]

- correspond à la concentration de l’eau en ions OH- (alcalinité libre) et 1/2 de la


concentration en ions carbonates
- se mesure par la quantité d’acide à verser dans l’eau pour ramener son pH à 8,2 (<=>
virage de phénolphtaléine du rouge à l’incolore)
- si pH d’une eau < 8,3, alors TA = 0.
-

TAC : titre alcalimétrique complet


TAC = [OH-] + [CO32-] + [HCO3-]

- correspond à la concentration de l’eau en ions OH-, en ions carbonates CO32- et


bicarbonates HCO 3-
- se mesure par la quantité d’acide à verser dans l’eau pour ramener son pH à 4,3 (<=>
virage du méthylorange du jaune au rouge orangé)
- TAC est toujours > TA.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Mesure de l’alcalinité :

Les eaux naturelles ont le plus souvent un pH supérieur à 4,5. Elles sont donc alcalines par
rapport à ce pH par convention : l’alcalinité totale d’une eau est mesuré par la quantité d’acide
nécessaire pour abaisser son pH jusqu’à cette valeur ou plutôt jusqu’au point de virage de
méthyl-orange ou du vert de bromocrésol, la plupart des eaux naturelles ont un pH compris
entre 4,5 et 8,3 et leur alcalinité est attribuable aux seuls ions de bicarbonates (HCO3-), base
faible que la neutralisation par un acide convertit en CO2 libre.

Mode opératoire :

Dans un erlenmeyer contenant 50 ml de l'échantillon, ajouter 2 gouttes de phénolptaléine.


- Si le pH < 4,3 ; T.A = 0 et le T.A.C = 0
- Si le 4.3 < pH < 8,3, la solution ne se colore pas en rose, le TA = 0
- Si le pH > 8,3, la solution est rose : le TA est déterminé par addition d’une solution
d'acide jusqu’à décoloration de la solution.
- TAC Elle succède à celle du TA sur le même échantillon.
- Si le TA est non nul, ne pas réajuster la burette de liqueur alcalimétrique à zéro. Dans
l'échantillon précèdent, ajouter 3 gouttes de Méthylorange, titrer de nouveau avec le
même acide jusqu'au virage du jaune au jaune orangé (pH = 4,3).

• [T.A] = (Nacide x Vacide x 1000)/ Véchantillon en meq/litre

• [T.A] = (Nacide x Vacide x 50 x 1000)/ Véchantillon en mg (CaCO3)/litre

• [T.A.C] = (Nacide x Vacide ‘ x 1000)/ Véchantillon en meq/litre

• [T.A.C] = (Nacide x Vacide ‘ x 50 x 1000)/ Véchantillon en mg (CaCO3)/litre

Ce tableau résume les valeurs des concentrations des différents anions en fonction du T.A et
T.A.C.

Résultats Expérimentaux
HCO3
-
CO3
2-
OH
- Conclusion
pH Alcalinité
< 8,3 T.A = 0 T.A.C 0 0 -
HCO3 seuls
> 8,3 T.A.C = 2 T.A 0 T.A.C 0 2-
CO3 seuls
> 8,3 T.A.C> 2 T.A T.A.C – 2 T.A 2 T.A 0 -
HCO3 / CO3
2-

> 9,5 T .A.C < 2 T.A 0 2(T.A.C – 2 T.A –T.A.C 2-


CO3 / OH
-

T.A)
> 9,5 T.A = T.A.C 0 0 T.A.C OH
-

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles

3. Dureté :
a) Origine :
Ce sont essentiellement les ions Ca++et Mg++ qui sont responsables de la dureté. En effet, ils
réagissent avec les savons purs pour donner des sels de calcium et de magnésium insolubles.
2(RCOO-Na+) + Ca++→ (RCOO)2Ca(S)↓+2Na+
Insoluble
Le Fer et l’Aluminium peuvent contribuer à la dureté par la même réaction. Fe ++ (eaux
souterraines), Cr+++ (eaux industrielles). La dureté augmente pour les eaux naturelles.
Origine des agents de Dureté : le calcium et magnésium résultent de l’infiltration des eaux de
surface à travers les formations rocheuses de calcium et dolomitique. Cette dissolution est
accrue par la présence, dans l’eau du CO2.

CO2+H2O ↔ H2CO3 ↔H+ + HCO3-


CaCO3 +H+ ↔ Ca2+ + HCO3-
Soit globalement CO2 + H2O + CaCO3 → Ca++ + 2HCO3-
.
Qualité d’une eau selon sa dureté :
°TH 0à7 7 à 15 15 à 30 30 à 40 40

Eau Très Douce Dure Très dure Extrêmement dure


douce

b) Conséquences :
Inconvénients des eaux très dures :
 Consommation de savon
 Entartrage des chaudières
 Incrustation des conduites
 Perturbation des procédés industriels

Inconvénients des eaux très douces :


 Goût fade
 Corrosion des métaux
 Libération des métaux toxiques (Cd, Pb dans les canalisations).

c) TH : Titre Hydrotimétrique :
• Concentration d’une eau en cations (ions positifs) sauf les monovalents (Na +, K+, H+,
NH 4+…)
• Correspond donc essentiellement aux concentrations en calcium et magnésium
• On distingue :
– Dureté Calcique : THcalcique, qui ne comptabilise que le calcium : [Ca++]
– Dureté Magnésienne : THmagnésienne, qui ne comptabilise que le magnésium : [Mg++]
– Dureté totale =THtotale = [Ca++] + [Mg++]= Dureté Permanente + Dureté Temporaire

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
– Dureté Temporaire est due aux seuls ions bicarbonates = [HCO3-]
– Dureté Permanente = Dureté qui subsiste après ébullition
N.B : La dureté carbonatée est dite temporaire, car elle est éliminée par ébullition de l’eau.
 La dureté s’exprime en (mg/L) CaCO3.
 1 méq/L → 50 mg de CaCO3 →5°F
 Soit par calcul à partir de la teneur en Ca et Mg :
 TH (°F) = 5 x (2 x [Ca]mg/L+2 x [Mg]mg/L)
40,08 24,31

d) Méthode d’analyse : « Méthode Complexométrique » :


Principe:
Les ions des éléments alcalino-terreux présents dans l’eau forment un complexe du type chélate
avec le sel de l’acide éthylène diamine tétracétique.
La disparition des dernières traces d’éléments libres à doser est décelée par le virage de
l’indicateur spécifique. En milieu convenablement tamponné pour empêcher la précipitation du
magnésium, la méthode permet de doser la somme des ions du calcium et du magnésium.

Réactifs :
• Solution titrée de l’EDTA à 0,02 N.
• Solution tampon à pH compris entre 10 et 11.
• Indicateur noir d’ériochrome T, NET.

Mode opératoire :
- Prélever 100 ml d’eau à analyser à l’aide d’une pipette de 50 ml, les transvasés dans un erlen
de 500ml, chauffer jusqu’à 60°C puis ajouter 5 ml de la solution Tampon et quelques mg de
l’indicateur NET.
- Remplir la burette avec la solution de l’EDTA 0,02 N et titrer jusqu’au virage du rouge violacé
au bleu (soit V le volume en ml de l’EDTA versé).

Expression des résultats :


T.H (en méq /L) = VEDTA x NEDTA x 1000 / Véch
T.H(en (mg/L) CaC03) = NEDTA x VEDTA x 50 x 1000 /Véch

4. Dosage du Calcium : « Méthode Complexométrique » :


Principe : Le principe est identique à celui de la dureté totale. Toutefois, comme le dosage se fait
à un pH élevé, le magnésium est précipité sous forme d’hydroxyde et n’intervient pas. Par
ailleurs, l’indicateur choisi, est (Indicateur de Patton et Reider ou le Meurexide), ne se combine
qu’avec le calcium pour former un complexe rouge.
Mode opératoire :
Etalonnage de l’EDT : Dans une fiole conique de 100ml, introduire successivement :
– Solution étalon de calcium 20ml
– Solution d’hydroxyde de sodium 2ml
– Eau distillée q. s .p 50ml
– Indicateur 0,2 g

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Ajouter la quantité nécessaire de solution d’EDTA, jusqu’au virage au bleu ; soit x le nombre de
millilitres versés. Effectuer le dosage une deuxième fois et prendre la moyenne de ces deux
titrages. Soit f : le rapport entre le titre ainsi mesuré de la solution d’EDTA et le titre théorique
(0,01M).

Dosage proprement dit :


Dans une fiole conique de 100ml, introduire successivement :
– Eau à analyser 50ml
– Solution d’hydroxyde de sodium 2ml
– Indicateur 0,2 g
Ajouter la quantité de la solution de l’EDTA nécessaire pour avoir un virage bleu. Soit y le
nombre de millilitres versés. Effectuer le dosage une deuxième fois et prendre la moyenne des
deux résultats ; soit V le volume ainsi déterminé.
Expression des résultats :
1. la teneur en calcium: Ca (ppm) = (Vedta x Cedta x M(Ca) x 1000)/V échantillon

2. la teneur en carbonate de calcium: CaCO3 (ppm) = (Vedta x Cedta x M(CaCO3) x 1000)/ V


échantillon

5. Dosage du Sodium et du Potassium :


Principe :
Lorsque les atomes d’un élément sont excités par une flamme, ils émettent des radiations d’onde
déterminée dont l’intensité peut être mesurée par spectrométrie. La concentration initiale du
cation à doser est déduite de la valeur absolue de l’intensité spectrale mesurée.
Appareillage :
Il existe différents appareils permettant la spectrométrie de flamme. Pour chacun d’eux, se
reporter à sa notice d’utilisation. Pour le dosage du sodium adapter un photomètre sensible aux
radiations comprises entre 400 et 625 nm. . Pour le dosage du potassium adapter un
photomètre sensible aux radiations comprises entre 625 et 1000 nm
Réactifs :
– Solution étalon de sodium à0, 5g/l
– Solution étalon de potassium à0, 5g/l
– Solution tampon de radiation pour le sodium
– Solution tampon de radiation pour le potassium
Mode opératoire
Pour le Sodium :
Dans une série de 4 tubes à essais numérotés, introduire successivement :
Numéro des tubes T I II III
Solution étalon de sodium à 0,5g/l en (ml) 0 N N‘ 0
Eau bi-distillée en (ml) 25 25 25 -
Correspondance en mg/l de sodium 0 X+10 X-10 X
Eau à analyser en (ml) - - - 25
Solution tampon de radiation en (ml) 1 1 1 1

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Agiter vigoureusement. Effectuer les lectures au spectromètre à la longueur d’onde λ=585nm
après avoir réglé le maximum de transmittance de l’appareil sur le tube I. Soustraire des valeurs
lues pour premiers tubes la valeur indiquée pour le tube témoin. Tracer la courbe d’étalonnage.
En déduire la concentration X de l’eau analysée.

Pour le Potassium:
Dans une série de 4 tubes à essais numérotés, introduire successivement

Numéro des tubes T I II III


Solution étalon de potassium à 0,5g/l en (ml) 0 0,5 0,25 0
Eau bi-distillée en (ml) 25 25 25 -
Correspondance en mg/l de sodium 0 10 5 Y
Eau à analyser en (ml) - - - 25
Solution tampon de radiation en (ml) 1 1 1 1

Agiter vigoureusement. Effectuer les lectures au spectromètre à la longueur d’onde λ=766,5nm


après avoir réglé le maximum de transmittance de l’appareil sur le tube I. Soustraire des valeurs
lues pour premiers tubes la valeur indiquée pour le tube témoin. Tracer la courbe d’étalonnage.
En déduire la concentration Y de l’eau analysée

Expression des résultats :


Les courbes donnent directement les teneurs en sodium et en potassium exprimés en
milligrammes par litre d’eau.

6. Dosage du Fer et du Manganèse :


Le Fer est lui aussi, un élément essentiel à la santé de l’homme, certaines eaux souterraines en
contiennent une forte proportion. Le Fe++ est soluble dans l’eau alors que le Fe+++l’est très peu et
tend à se précipiter sous forme de Fe(OH)3. Le fer provient des roches et des sols , ainsi que dans
la tuyauterie.
Le manganèse quant à lui est généralement associé au Fer quoique en faible quantité.

Dosage du Fer :
Principe : Le fer complexé et extrait à pH 3,5 est dosé par spectrométrie d’absorption atomique
directement à λ=248,3nm, alors que le manganèse est dosé par le même appareil à λ=279,5nm.

Appareillage :
Spectromètre d’absorption atomique équipé d’une lampe à cathode creuse de fer d’un ensemble
nébuliseur-brûleur « air-acétylène ».

Réactifs :
– Solution étalon de fer à 1,0g/l
– Acide nitrique concentré
– Eau distillée
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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
– Solution étalon de fer à 0,4mg/l
– Solution étalon de manganèse à 1,0g/l
– Solution étalon de fer à 1,0mg/l

Etablissement de la courbe d’étalonnage


Dans une série de fioles jaugées de 500ml préparer les dilutions suivantes :
Numéro des tubes T I II III IV V
Solution étalon de Fer à 0,4mg/l en (ml) 0 5 25 50 100 200
Acide nitrique en (ml) 1 1 1 1 1 1
Eau bi-distillée en (ml) 499 494 474 449 399 299
Correspondance en µg/l de Fer 0 4 20 40 80 160
Construire la courbe d’étalonnage.
Mode opératoire :
Introduire dans un bécher 400ml d’eau à analyser acidifiée au moment du prélèvement et
ajuster le pH à 3,5±0,1 ; lire l’absorbance à l’aide du spectromètre d’absorption atomique à
λ=248,3nm. Reporter cette valeur sur la courbe d’étalonnage et tirer la teneur en fer de
l’échantillon en µg/litre.

Dosage du Manganèse :
Etablissement de la courbe d’étalonnage pour le manganèse
Dans une série de fioles jaugées de 500ml préparer les dilutions suivantes :
Numéro des tubes T I II III
Solution étalon de Manganèse à 1mg/l en (ml) 0 5 12,5 25
Acide nitrique en (ml) 1 1 1 1
Eau bi-distillée en (ml) 499 494 486,5 474
Correspondance en µg/l de Manganèse 0 10 25 50

Suivre le même mode opératoire « dosage du fer ». Construire la courbe d’étalonnage.


Dans un bécher 400ml d’eau à analyser acidifiée au moment du prélèvement et ajuster le pH à
3,5±0,1 ; lire l’absorbance à l’aide du spectromètre d’absorption atomique à λ=279,5nm.
Reporter cette valeur sur la courbe d’étalonnage et tirer la teneur en manganèse de l’échantillon
en µg/litre.

7. Dosage des chlorures :


La méthode la plus utilisée est celle de MOHR. On sait que les ions Cl - réagissent
quantitativement avec le nitrate d’argent, avec formation de chlorure d’argent, sel très peu
soluble.
Ag+NO3- + Cl- → AgCl + NO3-
Blanc
La fin du dosage, correspond à l’addition d’ions Ag + en excès, peut être repéré par l’addition
potentionmétrie, grâce à une électrode spécifique d’argent. On utilise plutôt le chromate de

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
potassium K2CrO4 comme indicateur. En effet, ce chromate de potassium donne lieu à la réaction
suivante :
2(Ag+NO3-) + 2K+CrO42- → Ag2CrO4 ↓ + 2(K+ NO3-)
Soluble jaune peu soluble
Rouge brique
Méthode applicable pour des eaux dont le pH est compris entre 7 et 8.
D’autres méthodes peuvent être utilisées :
– Charpentier Volhard
– Nitrate mercurique
– Electrode spécifique

Méthode de Mohr :
Principe :
Les ions Cl- sont dosés en milieu neutre par précipitation avec une solution titrée de nitrate
d’argent en présence de chromate de potassium comme indicateur.
La fin du dosage est indiquée par l’apparition d’une teinte rouge due à la formation d’un
précipité de chromate d’argent.
Réactifs :
– Acide nitrique pur.
– Carbonate de calcium solide pur.
– Solution de chromate de potassium à 10 %.
– Solution de nitrate d’argent à 0,1 N.
Mode opératoire :
Dans un erlenmeyer de 250 ml, introduire 100 ml d’eau à analyser ; ajouter de petites quantités
d’acide nitrique ou de carbonate de calcium pour rendre le milieu neutre puis ajouter 2 à 3
gouttes de chromate de potassium.
Remplir la burette avec la solution titrée de nitrate d’argent, et verser goutte à goutte dans
l’erlenmeyer en agitant constamment jusqu’à apparition d’une teinte rougeâtre de précipité qui
doit persister quelques secondes. Soit V le nombre de ml de nitrate d’argent nécessaire au
titrage.
Expression des résultats :
Teneur en chlorures (mg de Cl- par litre d’eau) = T Cl
T Cl = (VAgNO3 x N AgNO3 x 1000 x MCl) / V échantillon

Teneur en chlorure de sodium (mg de NaCl par litre d’eau) = T NaCl


T NaCl = (VAgNO3 x N AgNO3 x 1000 x MNaCl) / V échantillon

Méthode de Charpentier-VOLHARD :
Principe :
Les chlorures d’un volume connu d’eau sont précipités en présence d’acide nitrique par un
excès d’une solution de nitrate d’argent de titre connu. L’excès de nitrate d’argent est déterminé
par une solution titrée de sulfocyanure de potassium ou d’ammonium en présence d’alun
ferrique.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Réactifs :
– Acide nitrique pur.
– Solution de nitrate d’argent 0,1 N.
– Solution de sulfocyanure de potassium ou d’ammonium à 0,1 N.
– Solution d’alun ferrique saturée et décolorée par quelques gouttes d’acide nitrique.
Mode opératoire :
Introduire 100 ml d’échantillon dans un erlen de 250 ml, puis ajouter une quantité connue de
nitrate d’argent 0,1 N en excès ; soit V le volume de nitrate d’argent ajouté. Introduire ensuite 5
ml d’acide nitrique pur et 2 ml de la solution d’alun ferrique. Remplir la burette par la solution
titrée de sulfocyanure de potassium et versé goutte à goutte dans l’erlenmeyer en agitant
continuellement jusqu’apparition d’une coloration rouge persistante ; soit V’’ la quantité de la
solution de sulfocyanure de potassium 0,1 N versé.
Expression des résultats :
Teneur en chlorures (mg de Cl par litre d’eau)
[Cl-]= ((CAgNO3 x VAgNO3)-(CKSCN x VKSCN)) x 1000 x Mcl /V échantillon
Teneur en chlorure de sodium (mg de NaCl par litre d’eau)
[NaCl-]= ((CAgNO3 x VAgNO3)-(CKSCN x VKSCN)) x 1000 x MNacl /V échantillon

8. Dosage des sulfates :


Principe :
Les sulfates sont dosés par colorimétrie, en présence de chlorure de baryum, de bichromate de
potassium, d’ammoniac et d’acide perchlorique, qui développent une coloration jaune.

Réactifs :
– Sulfate de sodium.
– Chlorure de baryum.
– Acide chlorhydrique.
– Bichromate de potassium.
– Ammoniaque.
– Acide perchlorique.
Etablissement de la courbe d’étalonnage :
Dans une série de béchers de 100 ml, numérotés ; introduire successivement :
Numéro du bêcher T 1 2 3 4
Eau distillée (en ml) 50 40 30 20 10
Na2SO4 à 0,355ppm (en ml) 0 10 20 30 40
Solution de BaCl2 (en ml) 10 10 10 10 10
Correspondance en SO42- (en ppm) XT X1 X2 X3 X4
Agiter pendant 15 minutes et laisser reposer 15 minutes puis ajouter successivement
Numéro du bêcher T 1 2 3 4
Solution de K2Cr2O7 (en ml) 10 10 10 10 10
Solution de NH3 (en ml) 10 10 10 10 10

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Agiter pendant 15 minutes et laisser reposer 25 minutes. Filtrer, puis récupérer 10 ml du filtrat
de chaque bêcher dans des fioles numérotées et ajouter 10 ml de la solution d’acide
perchlorique HClO4. Enfin, effectuer la lecture des absorbances à la longueur d’onde λ = 420 nm ;
tracer la courbe d’étalonnage Abs = f (concentration).
Les mêmes opérations seront effectuées avec 50 ml d’eau à analyser ; puis porter la valeur de
l’absorbance sur la courbe d’étalonnage et en déduire la teneur en sulfates en ppm.
D’autres anions existent dans l’eau on peut citer : silice, nitrites, nitrates, phosphates, fluorures…

9. Balance ionique :
Il faut rappeler qu'en théorie, une eau naturelle est électriquement neutre. De ce fait, la somme
des cations devrait être égale à celle des anions. En réalité, cette égalité est rarement obtenue.
Ainsi, une certaine marge de déséquilibre entre anions et cations est admise. Elle est exprimée
sous forme d'un écart relatif par la formule :

Le calcul de la balance ionique permet généralement de vérifier la fiabilité des résultats des
analyses chimiques. Cependant, les incertitudes sur les résultats, variables selon les techniques
d'analyse, peuvent expliquer les erreurs parfois élevées sur les balances ioniques, à cause de la
présence éventuelle d’anions organiques non pris en compte dans les calculs. D’une manière
générale, les analyses chimiques sont considérées : - Excellentes lorsque BI < 5 % ; - Acceptable
lorsque 5%< BI < 10% ; - Douteuse lorsque BI >10% ;

Pour mesurer la salinité, on peut la rapprocher de la résistivité, ou de la conductivité.


– la conductivité de l’eau croît avec la minéralisation et la température
– unités de la conductivité : Siemens /cm ou µS /cm
– unité de la résistivité : ohm.cm
– En mesurant la conductivité ou la résistivité, et en utilisant des abaques, on peut
déterminer la salinité totale d’une eau.

La conductivité :  =100*Σ(Cations) (méq/L)= 100*Σ(Anions) (méq/L)

Force Ionique de l’eau : est un des principaux facteurs influençant l'activité des ions en
solution aqueuse, elle est calculé avec la TDS (en mg·L-1) ou la conductivité électrique K
(10-6 S·cm-1) de la solution en utilisent les formules empiriques suivantes :

μ = 2, 5 x 10-5 x TDS ; μ = 1, 7 x 10-5 x K (M)

Résidu Sec Filtrable RSF :

RSF = Σ(Cations) en (mg/L) + Σ(Anions) sauf HCO3- en (mg/L)


Ou

RSF  (mg/L)
2,5.105

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
10. La conductivité :
La conductivité est la capacité d’une solution, d'un métal ou d'un gaz – autrement dit de tous les
matériaux – à faire passer un courant électrique.
Dans une solution, ce sont les anions et les cations qui transportent le courant alors que dans un
métal ce sont les électrons.
Un certain nombre de facteurs entre en jeu pour qu’une solution conduise l’électricité :
• la concentration
• la mobilité des ions
• la valence des ions
• la température
Chaque substance possède un certain degré de conductivité. Pour les solutions aqueuses, le
niveau de la force ionique s’étend des très faibles conductivités pour les eaux ultra pures
jusqu’aux très fortes conductivités pour des échantillons chimiques concentrés

Comment mesurer la conductivité ?


La conductivité se mesure en appliquant un courant électrique alternatif (I) à deux électrodes
immergées dans une solution et en mesurant la tension (V) qui en résulte. Lors de cette
expérience, les cations migrent en direction de l’électrode négative, les anions se dirigent vers
l’électrode positive et la solution se comporte comme un conducteur électrique.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Résistance :
La résistance d’une solution R se calcule à partir de la loi d’Ohm :
(V = R x I)
R = V/I
Avec :
V = tension (volts)
I = courant (ampères)
R = résistance de la solution (ohms)
Conductance :
La conductance G est définie comme étant l’inverse de la résistance électrique R d’une solution
entre deux électrodes.
G = 1/R (S)
Dans la pratique, les conductimètres mesurent la conductance et affichent la conductivité après
avoir effectué les opérations de conversion
La constante de cellule :
C’est le rapport de la distance (d) entre les électrodes sur la surface des électrodes (a)
K = d/a
K = constante de cellule (cm-1)
a = surface réelle des électrodes (cm2)
d = distance entre les électrodes (cm)
Conductivité :
L’électricité est un flot d’électrons. Ceci indique que les ions en solution sont en mesure de
conduire l’électricité. La conductivité est la capacité d’une solution à faire passer du courant. La
conductivité d’un échantillon varie avec la température.
ϗ = G .K
ϗ = conductivité (S/cm)
G = conductance (S), avec G = 1/R
K = constante de cellule (cm-1)

Résistivité :
La résistivité est l’inverse de la conductivité et s’exprime en ohm·cm. Dans les mesures sur des
eaux ultra pures où la valeur de la conductivité est extrêmement faible, on préférera utiliser la
résistivité.
Etalonnage :
L’étalonnage sert à déterminer la constante de cellule, qui est nécessaire pour convertir la valeur
de conductance d'un échantillon en conductivité.
Etalon de conductivité :
Une solution de conductivité connue est utilisée pour étalonner la chaîne de mesure de
conductivité.
Température de référence :
Pour être comparables entre elles, les mesures de conductivité sont sou- vent ramenées à une
température spécifique, en général 20 °C ou 25 °C.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Correction automatique de la température :
Il s’agit d’un algorithme qui va automatiquement calculer la conductivité d’un échantillon à une
température de référence.
Mesures de conductivité :
La conductivité est une mesure qui permet de détecter la présence d'ions en solution mais n’est
pas du tout une méthode sélective. Les applications de la conductivité englobent par exemple
tout ce qui concerne la surveillance de la pureté de l’eau, l’eau potable et la qualité des eaux de
fabrication. C’est également un moyen rapide et économique de déterminer la force ionique
d’une solution.
La conductivité Kappa (ϗ) se calcule en utilisant la conductance G et la constante de cellule K.
ϗ = G • K (S/cm)
Mesures de résistivité :
Les mesures de résistivité constituent un moyen fiable pour vérifier la qualité ionique d’une eau,
particulièrement pour les eaux ultra pures et plus généralement lorsqu’on préfère utiliser la
valeur de résistivité plutôt que celle de conductivité, par exemple lorsqu’on vérifie la
contamination en eau dans des solvants organiques.
La résistivité d’une solution se calcule à partir de la conductance G compensée par la résistance
du câble, la capacitance du câble et la constante de la cellule utilisée. La résistivité ρ s’exprime
selon l’équation :
ρ= 1/ϗ (Ω.cm)

Mesures de TDS :
La mesure de TDS permet de connaître la quantité totale de matières organiques et
inorganiques dissoutes dans l’eau par une méthode simple et fiable.
Qu’est-ce que le TDS et comment est-il mesuré ?
Le TDS (Total Dissolved Solids) correspond à la masse de la totalité des cations, anions et toutes
autres espèces non dissociées présentes dans un litre de solution aqueuse.
La méthode normalisée pour déterminer le TDS consiste à faire évaporer une quantité connue
d’un échantillon d’eau en le chauffant à 180 °C. Il suffit ensuite de peser le résidu de solides
obtenu. Bien sûr, toutes ces opérations sont réalisées dans des conditions rigoureuses.
L'exactitude de la méthode normalisée dépend de la nature des espèces dissoutes.
La méthode TDS intégrée dans les conductimètres offre un moyen facile et rapide de déterminer
le TDS en se basant sur une mesure de conductivité et en utilisant un facteur de conversion pour
exprimer le résultat TDS.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles

11. Les Matières en Suspension Totales:


La teneur et la composition minérale ou organique des matières en suspension dans les eaux
sont très variables. Cependant des teneurs élevées en MEST peuvent empêcher la pénétration de
la lumière, diminuer l'oxygène dissous et limiter alors le développement de la vie aquatique et
créer des déséquilibres entre diverses espèces. Elles peuvent être responsables de l'asphyxie
des poissons par colmatage des branchies. Elles peuvent aussi interférer sur la qualité d'une eau
par des phénomènes d'adsorption notamment de certains éléments toxiques, et de ce fait être
une voie de pénétration de toxiques plus ou moins concentrés dans l'organisme. Ainsi on
comprend mieux pourquoi les MEST rentrent systématiquement en compte dans un bilan de
pollution.
Ces analyses des MEST permettent donc de connaître la quantité de matière non dissoutes
quelles soient organiques ou minérales, présentes dans un échantillon.
Cette analyse consiste à faire passer sur une membrane filtrante qui aura été préalablement
pesée P1, une quantité connue d'effluent à analyser.
Après passage à l'étuve à 105°C, la membrane est à nouveau pesée P2. La différence entre P2 et
P1 représentera la quantité de matières retenues sur la membrane filtrante, puis séchée lors du
séjour en étuve ; se sont les MEST, elles s'expriment en mg/l. Sur une eau domestique, les
teneurs de matières en suspension sont normalement de 200 mg/l.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Les Matières Volatiles en Suspension :
Masse de matières particulaires organiques obtenues par différence entre les MES et leurs
résidus secs après passage au four à 550°C; expression des résultats en mg/L ou en pour cent
des MES.
Mesure des matières en Suspension totales (MES-MVS-MMS) :
La charge polluante d’une eau, et plus généralement la pollution d’une eau est plus souvent
associée à la présence d’objets flottants, de matières grossières et de particules en suspension.
En fonction de la taille des particules (décantables ou flottables) et les matières en suspension,
de matière organique ou minérales, on peut aussi prendre en compte une partie des matières
colloïdales de dimension inférieur (1µm et 0,01µm).
La détermination des matières en suspension dans l’eau s’effectue par filtration ou par
centrifugation. La méthode par centrifugation est surtout réservée aux eaux contenant trop de
matières colloïdales pour être filtrées dans de bonnes conditions, en particulier si le temps de
filtration est supérieur à une heure.
Les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients respectifs liés à un certain nombre
de facteurs. Quelle que soit la méthode utilisée, il est nécessaire pour obtenir une
reproductibilité satisfaisante de respecter rigoureusement les conditions opératoires et d’utiliser
le même type de matériel.

a- Méthode par filtration :


a-1 Principe :
L’eau est filtrée et le poids de matières retenues par le filtre est déterminé par pesée
différentielle.

a-2 Mode opératoire :


Peser un papier filtre sans cendres soit P 1. Mettre le dispositif de filtration en marche.
Homogénéiser l’échantillon et prendre 100 ml et les verser sur le papier filtre. Rincer le flacon
ayant contenu l’échantillon par quelques gouttes d’eau distillée. Après filtration, mettre le papier
filtre dans une étuve réglée à 105 °C jusqu’à évaporation totale de l’eau. Refroidir dans un
dessiccateur, puis peser-le une deuxième fois, soit P2. Mettre le papier filtre dans un creuset en
platine ou en porcelaine taré soit P’ auparavant dans un four réglé à 525 ± 25 °C pendant deux
(02) heures. Refroidir dans le dessiccateur et peser le creuset avec le papier filtre soit P’’.
Soit P3 = (P’’ – P’).
a-3 Expression des résultats :
Matières totales en suspension :
M.E.S = (P2 – P1) / V en (mg/L)
Matières minérales en suspension :
M.M.S = (P3 -P1) / V en (mg/L)
Matières volatiles (organiques) en suspension :
M.V.S = (M.E.S - M.M.S) en (mg/L)

P1, P2 et P3 en mg
et
V : volume de l’échantillon en litre.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
b- Méthode par centrifugation :
b-1 Principe :
Un certain volume d’eau est centrifugé à 4500 tr/mn, pendant 20 minutes. Le culot est ensuite
recueilli, séché à 105 °C, refroidi et pesé. Ensuite, il calciné à (525 ± 25)°C, refroidi puis pesé.
b-2 Mode opératoire :
Centrifuger un volume d’eau homogénéisée à 4500 tr/mn pendant 20 minutes ; séparer le
liquide surnageant par siphonnage sans perturbation du dépôt. Les culots de matières sont
transvasés dans une capsule tarée auparavant soit P1. Rincer les tubes ayant contenu
l’échantillon par l’eau distillée. Introduire les eaux de lavage avec les culots dans la capsule, que
l’on met par la suite dans une étuve réglée à 105 °C jusqu’à évaporation totale de l’eau. Refroidir
dans un dessiccateur pendant 30 à 40 minutes. Peser alors la capsule soit P2. La capsule est
portée à 525 ± 25 °C pendant 02 heures. Refroidir de la même manière et peser la une troisième
fois soit P3.
P1 : poids en grammes de la capsule vide.
P2 : poids en grammes de la capsule + culot après chauffage à 105°C.
P3 : poids en grammes de la capsule après calcination à (525 ± 25) °C.

b-3 Expression des résultats :


Matières totales en suspension :
M.E.S = (P2 – P1) / V en (mg/L)
Matières minérales en suspension :
M.M.S = (P3 -P1) / V en (mg/L)
Matières volatiles (organiques) en suspension :
M.V.S = (M.E.S - M.M.S) en (mg/L)
P1, P2 et P3 en mg
et
V : volume de l’échantillon en litre

12. Turbidité :
La turbidité est une caractéristique optique de l'eau, à savoir sa capacité à diffuser ou absorber la
lumière incidente. La turbidité est donc un des facteurs de la couleur de l'eau.
La turbidité est due à la présence dans l'eau de particules en suspension minérales ou
organiques, vivantes ou détritiques. Ainsi, plus une eau est chargée en biomasse
phytoplanctonique ou en particules sédimentaires, plus elle est turbide.
Les conséquences de la turbidité concernent la pénétration de la lumière et des ultra-violets
dans l'eau, et donc la photosynthèse et le développement des bactéries. Par ailleurs, la couleur de
l'eau affecte aussi sa température et donc sa teneur en oxygène, son évaporation et sa salinité.

Domaine d’application :
Cette méthode est utilisée pour la détermination de la turbidité dans les eaux souterraines, les
eaux usées, les eaux de surface et l'eau potable.
Le domaine d'application se situe entre 0,1 et 1000 unités de turbidité néphélémétrique (UTN)
mais peut être prolongé jusqu’à 7 500 UTN en modifiant l’étalonnage.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Principe et théorie:
La turbidité est un indice de la présence de particules en suspension dans l'eau. Elle est
déterminée à l'aide d'un néphélomètre. Cet appareil mesure la lumière dispersée par les
particules en suspension avec un angle de 90° par rapport au faisceau de lumière incident.

Interférences :
Les interférences connues sont la présence de bulles d'air, de graisse, d'huile ou une coloration
intense.
La présence de bulles d'air peut être corrigée en ajoutant une goutte d’agent mouillant dans la
cellule avant d'y introduire l'échantillon. L'interférence causée par la couleur peut être
minimisée par une dilution appropriée. L'huile ou les graisses sont écumées avant d'effectuer la
détermination.

Prélèvement et conservation :
Prélever un échantillon représentatif (environ 125 ml) dans un contenant de plastique ou de
verre et le conserver à environ 4°C. Le délai de conservation entre le prélèvement et l'analyse ne
doit pas excéder 48 heures.

Préparation du matériel :
Les cuvettes doivent être propres et exemptes de dépôt, de tache, de buée ou de marque
susceptibles d’affecter le faisceau lumineux. Après usage, les cuvettes sont rincées à plusieurs
reprises avec de l’eau chaude et déminéralisée. Elles sont ensuite placées dans un support de
façon à permettre à l’eau de s’écouler et au tube de sécher.
Les étalons sont contenus dans des cuvettes scellées. Ils ne nécessitent aucun entretien
particulier sauf le remplacement à la date d’expiration.

Dosage:
 Fermer le capot.
 Mettre appareil sous tension.
 Laisser préchauffer l’appareil environ 60 minutes, choisir le mode ratio.
 Procéder à l’étalonnage, si nécessaire, en suivant les instructions de l’annexe 1 ou celles
décrites dans le manuel d’opération. L’étalonnage doit être fait une fois par mois.
 Vérifier l’étalonnage avant chaque série de mesures avec des étalons de formazine de 20
et de 200 UTN et noter le résultat sur la feuille de travail.
 Agiter l’échantillon et remplir dans une cuvette jusqu’au trait (environ 30 ml) en prenant
soin de manipuler la cuvette par la partie supérieure. Boucher la cuvette.
 Procéder de la même manière avec les échantillons de contrôle.
 Placer la cuvette dans le puits de mesure et fermer le capot.
 Lire lorsque le signal est stable et noter le résultat

13. Comportement d’une eau : équilibre Calco-carbonique :


Certaines eaux développent des réactions conduisant à l’entartrage, d’autres à la dissolution des
carbonates de calcium. Les principaux facteurs qui influent sur le comportement de l’eau sont :

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
a. le CO2 libre
b. le TAC
c. pH

Pour une concentration donnée de Ca(HCO3)2, il existe une quantité de CO2 libre, dont la
présence est nécessaire pour éviter la précipitation de tartre : CO 2 équilibrant.

 Si CO2 libre > CO2 équilibrant  cet excès sera agressif => destruction des carbonates.
CO2 agressif : eau agressive
 Si CO2 libre < CO2 équilibrant  déficit en CO2 équilibrant : eau entartrante
Carbonates et bicarbonates de calcium en particulier vont précipiter.
L’eau devient opaque et le phénomène d’entartrage s’enclenche, il sera plus important aux
endroits les plus chauds (chaudières, échangeurs) et aux endroits où la pression est basse.
 Si CO2 libre = CO2 équilibrant  eau à l’équilibre.

Conséquences:
 Eau agressive (corrosion):
• Dissolution de la couche de carbonate de calcium protectrice des canalisations
• Libération de métaux, éléments toxiques
• Dégradation des appareils de chauffage
 Eau incrustante (dépôts):
• Entartrage des canalisations
• Augmentation des besoins en savon et détergents qui moussent moins

Equations chimiques :
– Équilibres de dissociation de l’acide carbonique :
H2O + CO2  H2CO3
H2CO3  H+ + HCO3-
HCO3-  H+ + CO32-
– Solubilité du carbonate de calcium :
Ca2+ + CO32-  CaCO3

– Dissolution du CO2 dans l’eau :


CO2 vapeur + H2O  H2CO3 en solution
– Réaction de précipitation du carbonate de calcium : « équilibre calco-carbonique »
Ca(HCO3)2  CaCO3 + CO2 + H2O
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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Réaction équilibrée, qui dépend des équilibres précédents.
Tous ces équilibres sont influencés par :
– le pH : si pH ↓, [CO32-] ↓ ⇒ entartrage
– la température : si T° ↓, [CO2] ↑, [CaCO3] ↓ ⇒ entartrage
– la concentration en Ca++ : si Ca ↓, [CaCO3] ↓ ⇒ entartrage
– le TAC : si [HCO3 ] ↓, [CaCO3] ↓ ⇒ entartrage
-


14. Calcul de l’indice de Rysnar :

Indice de Rysnar = indice empirique :


Ir = 2 pHs - pH
Avec pHs = pH de saturation calculé à l’aide du diagramme Hoover-Langelier et pH = pH de l’eau
étudiée.
• Si pH < pHS, l’eau a tendance à dissoudre le calcaire (agressivité) ; la valeur trop basse
du pH est due à un excès de gaz carbonique dissous, dont la fraction qui est
susceptible de réagir avec le carbonate de calcium est appelée CO2 agressif.
• Si pH > pHS est incrustante : elle présente un déficit en CO 2 dissous, avec précipitation
de CaCO3.

pHs est en fonction :


– du TAC : + TAC est élevé, + pHs est faible
– du TH Ca : + TH Ca est élevé, + pHs est faible
– la température : + la t° est élevée, + pH est faible
– la salinité totale : + la salinité est faible, + il y a entartrage

• Si Ir est inférieure à 7, l'eau est incrustante, et va conduire à un dépôt de carbonate de


calcium, si aucun traitement n'est mis en place.
• Si Ir est supérieur à 7, l'eau est agressive et corrosive.

« Si une eau est agressive, la corrosion ne peut être stoppée, alors que si elle est calcifiante la
formation d’un dépôt de carbonate de calcium peut protéger la paroi métallique »

15. Cations majeurs :


Ca: cation le plus abondant dans les eaux continentales. Présent dans tous les types de lithologie,
mais prédomine dans les aquifères carbonatés (calcaires et craies). Concentration
centaine de mg/l. Le calcium est également très abondant dans les aquifères gypsifères.
Concentration centaines de mg/L voir > 1 g/l.
Mg : libéré par interaction avec des roches ignées (minéraux ferromagnésiens comme l’olivine, le
pyroxène, l’amphibole, et les micas noirs), roches d’altération (chlorite, serpentine), carbonates
(dizaines de mg/l voir plus), évaporites (centaines de mg/l à quelques g /l). Comportement très
similaire au Ca.
Na: Principalement présent dans les roches ignées (feldspaths...) Roches sédimentaires :
évaporites. Concentration dans les eaux naturelles très variable : de < 1 mg/l dans certaines eaux
de pluie à > 100 000 mg/l dans des saumures.

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
K: principalement présent dans les roches ignées et dans les argiles (orthose, micas,
feldspathoïdes), certains dépôts évaporitiques très solubles comme la potasse [KCl]. Abondant
mais peu concentré dans les eaux naturelles (difficulté de mobilisation de l’ion K⁺). Dans les eaux
souterraines, généralement < 10 mg/l.
D’autres cations peuvent être présents dans l’eau mais généralement à des teneurs beaucoup
plus faibles (Fe++/Mn++).
D’autres cations existent dans l’eau sous forme de traces : cuivre, zinc, cadmium, chrome,
mercure, plomb, sélénium, nickel….

16. Anions majeurs :

Cl : L’eau contient presque toujours des chlorures, mais en proportion très variable. Ainsi, les
eaux provenant des régions granitiques sont pauvres en chlorures, alors que celles des régions
sédimentaires en contiennent davantage.
D’ailleurs, la teneur en chlorures augmente généralement avec le degré de minéralisation d’une
eau. Certaines eaux souterraines sont très saumâtres. L’eau de mer contient environ 20.000mg
de chlorures par litre.

SO42- : Les eaux naturelles contiennent pratiquement toujours des sulfates en proportions très
variables. Leur présence résulte de la légère solubilité du sulfate de calcium des roches
gypseuses et de l’oxydation des sulfures répandus dans les roches. Les eaux traitées au sulfate
d’aluminium sont, par là même, enrichies en sulfates. On peut vérifier les quantités de sulfate
d’aluminium ajoutées lors du traitement en mesurant la teneur en sulfates avant et après
traitement. Enfin, les eaux usées contiennent souvent des sulfates divers ainsi que de l’acide
sulfurique.
D’autres anions existent dans l’eau on peut citer : silice, nitrites, nitrates, phosphates, fluorures…

17. Propriétés Physiques de l’eau :


Masse volumique ρ : ρ de l’eau varie avec la température (figure ci-dessous). Elle augmente de
0 à 4°C, puis décroit. Le maximum est situé) 3,98°C avec ρ = 0,999973g/mL.
 On compare souvent la masse volumique d’un liquide quelconque à celle de l’eau à 4°C, pour
laquelle on prend alors la valeur 1000 g/L soit 1000 kg/m3.
 Il est évident que la densité des eaux naturelles varie selon leur contenu en matières dissoutes
l’eau de mer a une masse volumique moyenne de 1,028g/mL.
 On peut ajouter que ρ de l’eau est aussi fonction de la pression.

maximum
--------------------------------------------------------------

1,000

0,999
(g/cm )
3

0,998

0,997

0,996

0,995
0 5 10 15 20 25 30
T(°C)

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
18. Propriétés Thermodynamiques :
Ces données sont en fonction de la température. La chaleur spécifique élevée explique que l’eau
soit souvent utilisée comme fluide caloporteur.

Chaleurs de Formation
H2O liquide ∆H = -285,6 kJ/mol
H2O gazeux ∆H = -241,6 kJ/mol
Chaleurs Spécifiques
H2O solide Cs = 2,05 kJ/kg.°C (entre -10°c et 0°C)
H2O liquide Cs = 4, 18 kJ/kg.°C à 15°C
H2O gazeux Cs = 2,01 kJ/kg.°C (entre 100°c et 120°C)
Chaleur Latente de Fusion ∆Hfusion = 335 kJ/kg à 0°C
Chaleur Latente de Vaporisation ∆Hvaporisation = 2260 kJ/kg à 100°C

19. Dissociation ionique de l’eau-Conductivité :


L'eau est une substance amphotère, c'est-à-dire qu'elle est à la fois un acide et une base.

En effet, lorsqu'une molécule d'eau se dissocie, elle forme à la fois un ion H+ (proton), ce qui
correspond à un acide, et un ion OH−, ce qui correspond à une base. On représente
habituellement la dissociation d’eau par l'équation suivante:

H2O H+ + OH-

L'eau s'auto-ionise au contact d'une seconde molécule d'eau. L'une des molécules d'eau
va perdre un proton H+ et c'est l'autre molécule d'eau qui va capter ce proton H+, ce qui donne
spontanément naissance à des ions hydroxyde et des ions oxonium : ce phénomène est
appelé autoprotolyse de l'eau.

H2O + H2O H3O+ + OH-


L'équilibre qui existe entre l'eau et les ions produits par la réaction d'autoprotolyse de l'eau peut
être caractérisé par la relation suivante appelé la constante d'équilibre ou constante
d'ionisation de l’eau et elle s'écrit:
[( H  )  (OH  )]
K
[ H 2 O]

A 25°C, environ une molécule seulement sur 550 millions est dissociée en ions H + et OH- ! On
peut donc d’une part confondre les activités (H +) et (OH-) avec les concentrations et, d’autre part,
considérer la concentration de l’eau comme constante.

D’où : K  [ H 2 O]  [( H  )]  [(OH  )]
Cette constante d’équilibre varie notablement avec la température (voir tableau)

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Variation de la constante de dissociation et du pH de l’eau pure avec la température
Température (°C) Keau pH = -log (H+) =1/2 log (Keau)

0 0,114x10-14 7,47

5 0,185x10-14 7,37

10 0,292x10-14 7,27

15 0,450x10-14 7,17

20 0,681x10-14 7,08

25 1,008x10-14 6,99

30 1,469x10-14 6,92

35 2,089x10-14 6,84

40 2,919x10-14 6,77

50 5,474x10-14 6,63

La présence d’ions H+ et OH- confère à l’eau une certain conductivité électrique, c’est-à-dire
aptitude à conduire le courant électrique. En effet, en solution, ce sont les ions qui transportent
le courant électrique. Cependant, comparée aux métaux, l’eau possède une très faible
conductivité. Celle-ci peut être calculée théoriquement, puisqu’on connaît les concentrations en
ions H+ et OH-. Elle devrait être égale à 3,6x10-8 S/cm à 25°C. en fait, les valeurs expérimentales
obtenues sont toujours supérieures à cause des contaminations inévitables : en effet, la
conductivité de l’eau varie grandement selon son degré de pureté, c’est-à-dire selon les
électrolytes qui peuvent être dissous.
En règle générale avec la conductivité augmente avec la température.

20. L’eau, comme Solvant Universel :


L’eau comme solvant polaire, présente une forte aptitude à solubiliser un grand nombre de
substances, qu’elles soient ionisables ou qu’il s’agisse de molécules non électrolytes, mais à
caractère plus ou moins polaire, susceptibles de s’associer aux molécules d’eau par attractions
électrostatiques et ponts hydrogène.
Les solvants polaires sont des solvants portant des atomes porteurs de charges électriques
différentes plus ou moins marquées au sein de leurs molécules tels que les liaisons OH.
 Cas des gaz :
L’ammoniac, par exemple, est très soluble dans l’eau (1000 litres normaux par litre d’eau à 0°C)

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles

Les gaz diatomiques symétriques (O2, N2, ….) sont beaucoup moins solubles; l’oxygène, avec ses
deux doublets non liants l’est davantage que l’azote

 Cas des substances ionisables :


L’eau dissout les substances ionisables grâce à sa forte constante diélectrique qui lui permet
d’ioniser et de dissocier même des substances non ioniques à l’état pur: c’est le cas de HCl.
Les ions ainsi formés sont immédiatement entourés, stabilisés par un certain nombre de
molécules d’eau convenablement orientées. On dit qu’ils sont solvatés ou hydratés et ce sont les
ions les plus petits, les plus chargés qui sont les plus hydratables.
L’eau dissout à des degrés variables à peu prés tous les sels, notamment ceux des métaux
alcalins. Cependant, les sels dont la structure solide présente une très forte cohésion sont
beaucoup moins solubles. C’est le cas de certains halogénures d’argent, de plomb, de la plupart
des carbonates, des silicates, etc… En résumé, l’eau permet la formation de solutions vraies, non
électrolytes, de solutions électrolytes et de solution colloïdales.

21. Propriétés optiques de l’eau : L’indice de réfraction :


L’indice de réfraction de l’eau varie, selon la longueur d’onde, entre 1,3 et 1,4.
Pour la raie D du sodium, nD = 1,3330.
L’eau absorbe peu les radiations ultraviolettes. Par contre, dans le visible, l’absorption augmente
notablement dans l’orangé, le rouge. L’eau, et la vapeur d’eau absorbent fortement les
infrarouges, radiations calorifiques particulièrement importantes en limnologie et en écologie
aquatique.

22. La viscosité :
La viscosité des liquides est reliée à leur vitesse de déplacement. Il est bien connu que les
liquides s’écoulent à des vitesses différentes : les huiles ont une grande viscosité, alors que l’eau
ou le benzène ont une viscosité plus faible. Les gaz présentent aussi une certaine viscosité mais
bien inférieure à celle des liquides ordinaires.
Ce sont les forces d’attraction intermoléculaires qui rendent plus ou moins difficile le glissement
des molécules les unes par rapport aux autres ainsi que le déplacement d’objets (mobiles) dans
le liquide (immobile) ou, inversement, l’écoulement d’un liquide dans une conduite.
La viscosité correspond à une force de freinage d’autant plus grande que les forces
intermoléculaires sont plus grandes.
Lorsqu’un liquide s’écoule sur une surface, la couche adhérant à la surface est à peu près
immobile. Les autres couches s’écoulent d’autant plus vite qu’elles sont plus éloignées de cette
dv
surface. Le quotient de la vitesse par la distance de la paroi, est le gradient de vitesse.
dy

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles

Gradient de vitesse d’écoulement d’un liquide dans un tube cylindrique étroit (écoulement laminaire)
Or, expérimentalement, on trouve que lorsqu’un fluide s’écoule en lame mince ou dans un
capillaire, la force de freinage par unité de surface (ou force unitaire) est directement
proportionnelle au gradient de vitesse.
F dv

S dy
La constante de proportionnalité est appelée coefficient de viscosité dynamique ou, simplement,
viscosité. Ainsi:
F dy
=  en Pa.s ou Poiseuille (Pl) : 1 Pl = 1 kg/m.s
S dv
On utilise souvent la viscosité cinématique telle que:

  ( ) ( où   masse volumique) en (m2.s-1)

Viscosité dynamique de quelques liquides à 20°C
Liquide Viscosité

Centipoises Pa.s

Acétone 0,32 3,20.10-4

Benzène 0,65 6,50.10-4

Eau 1,005 1,005.10-3

Ethanol 1,20 1,20.10-3

Acide acétique 1,26 1,26.10-3

Glycérine 1490 1,49


La vapeur d’eau à 100°C (sous 1atm) a une viscosité de 1,25.10 -5 Pa.s, soit environ 100 fois plus petite que
celle de l’eau à 20°C.

La viscosité d’un liquide dépend de plusieurs facteurs:


1. La nature du liquide : elle joue un rôle important comme l’indique le tableau ci-dessus.
La viscosité dépend non seulement de la nature du liquide et de l’intensité des forces
d’attractions intermoléculaires, mais aussi de la forme et de la grosseur des particules
constituantes: ainsi, la mesure de la viscosité de la solution colloïdale, contenant de
grosses particules non sédimentables, permet de déterminer si ces particules sont

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
sphériques ou allongées. Dans le cas des H/C CxHy, la viscosité augmente régulièrement
avec la longueur de la chaîne et donc avec la masse molaire.

2. La température : la viscosité des liquides diminue quand la température augmente. La


viscosité de l’eau, qui est à l’origine de perte de charge dans les conduites, est donc
particulièrement élevée à basse température. Par ailleurs, la viscosité des gaz augmente
avec la température.

3. La pression : en général, quand la pression augmente, la viscosité des liquides


augmente. C’est le cas de l’eau à des températures de plus de 30°C. Cependant, pour les
températures inférieures, une pression modérée entraîne tout d’abord une diminution de
la viscosité
Variation de la Viscosité de l’eau avec la température
Température Viscosité Température Viscosité
(°C) Pa.s (10+3) (°C) Pa.s (10+3)
0 1,792 55 0,506
5 1,519 60 0,469
10 1,308 65 0,435
15 1,140 70 0,406
20 1,005 75 0,380
25 0,894 80 0,356
30 0,801 85 0,335
35 0,722 90 0,316
40 0,656 95 0,299
45 0,599 100 0,284

2,0

1,8

1,6

1,4
-3

1,2
 (Pa.s)x10

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

0,0
0 20 40 60 80 100

T(°C)

Variation de la Viscosité de l’eau avec la température

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Chimie des Eaux 1ère Partie : Chimie des Eaux Naturelles
Mesure de la Viscosité :
La méthode la plus utilisée est celle de POISEUILLE, c’est-à-dire la détermination du temps
d’écoulement d’un liquide à travers un tube capillaire sous l’effet d’une certaine pression.
On emploie généralement un viscosimètre du type « Ostwald »
Un tube capillaire de longueur l et de rayon r relie deux réservoirs A et B.
Le liquide est introduit en A par aspiration au dessus du repère X1. On chronomètre le temps
qu’il met pour s’écouler entre les deux repères X1 et X2, ce qui correspond à un volume balayé V.

Le viscosimètre d'Oswald comporte un tube capillaire


vertical T surmonté d'une ampoule A munie de deux
index I1 et I2, et dont l'extrémité inférieure plonge dans le
liquide étudié. L’ampoule étant préalablement remplie
par aspiration, on laisse le liquide s'écouler par gravité et
on mesure la durée de l'écoulement (t) correspondant au
passage de la surface libre de l'index I1 à l'index I2.

Cette durée est proportionnelle à la viscosité  du liquide


et inversement proportionnelle à sa masse volumique ρ,
ce que l'on exprimera par la relation :

t= (1/K). (Ƞ /ρ)

K est la constante d'étalonnage de l'appareil.

 r 4 pt
=
8lV
p   gh
h : hauteur de la dénivellation
ρ : masse spécifique du liquide étudié
g : l’accélération de la pesanteur

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  kpt
k : constante du viscosimètre utilisé
1 1t1

 2  2 t2
ρ1 : masse volumique du liquide de référence
η1 : viscosité du liquide de référence
t1 : temps d’écoulement du liquide de référence
 2 t2
2  1 
1t1

Si l’on fait intervenir les viscosités cinématiques ϑ, leur rapport est alors égal à :
2
2  2 t2
 
1 1 t1
1

Exemple : L'expérience a été réalisée avec deux liquides à 20,0 °C :

- le propanol-1 de viscosité connue 0=2,256 mPl et de masse volumique ρ0 =0,8021g/mL


- l'acide méthanoïque qui présente une masse volumique ρ = 1,2178 g/mL.
Pour le propanol-1 : t0 = 314,8 s ; pour l'acide méthanoïque : t = 165,8 s.
Expliquer pourquoi le temps d'écoulement est fonction croissante de la viscosité du
liquide.
Lorsque la viscosité augmente, la capacité du fluide à s'écouler diminue. Et donc la durée
d'écoulement augmente.
Expliquer pourquoi le temps d'écoulement est fonction décroissante de la masse
volumique du liquide.
Sous l'effet des forces de gravitation, proportionnelles à la masse, donc à la masse volumique, le
fluide s'écoule plus vite.
La durée d'écoulement est plus faible si la masse volumique du fluide est élevée.

Etablir l'expression de la viscosité h de l'acide méthanoïque en fonction des autres


données.
1 0 1  1  1 
t0     t0  0 et t   t 
K 0 K 0 K  K 
0  t 
t0  t      0
0  t0  0
t 
    0
t0  0

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La calculer avec une précision convenable.
0=2,256 mPl ; ρ0 =0,8021g/mL = 802,1 kg m-3 ;ρ = 1,2178 g/mL=1217,8 kg m-3
t0 = 314,8 s ; t = 165,8 s.
 = 165,8 * 2,256*1217,8 /(314,8*802,1) =1,8040 mPl.

Exprimer la constante d'étalonnage du viscosimètre en fonction des données relatives au


liquide de référence (le propanol-).
t0 = 1/K 0 /ρ0 donne K= 0 /( ρ0t0 ).

La calculer en utilisant les unités de base de la mécanique.


0=2,256 10-3 Pl =2,256 10-3 kg m-1 s-1; t0 = 314,8 s ; ρ0 = 802,1 kg m-3.
K= 2,256 10-3 /(802,1 *314,8) = 8,9376 10-9 m2 s-2.

23. Tension superficielle :


On néglige souvent les phénomènes de surface du fait du petit nombre de molécules concernées.
Dans un cube de 1cm3 de volume, il y a en effet moins d’une molécule sur 1 million en surface.
Cependant, ces phénomènes peuvent devenir très importants quand la surface est très finement
divisée – sous forme de poudre, par exemple – et, plus généralement, dans tous les cas où la
surface devient grande par rapport au volume. Ainsi, quand un liquide est étalé en une lame très
mince – comme une bulle de savon – pour une épaisseur de 10 nm, il y a alors une molécule sur
cinq en surface.

Les phénomènes superficiels ne sont qu’un cas particulier des phénomènes d’interfaces qui
existent à toute séparation entre deux phases: liquide-liquide non miscibles, liquide-solide et
même solide-gaz. L’interface liquide – gaz (et, en général, liquide – air) est l’une des plus
commodes à étudier, ne serait – ce que parce que les molécules de gaz étant peu nombreuses,
elles jouent un rôle négligeable. C’est dans ce cas qu’on utilise le terme d’effet superficiel.
Les molécules situées à une interface ont des propriétés différentes de celles situées au sein
d’une phase homogène. En surface, elles sont en contact d’une part avec des molécules de même
espèce, d’autre part avec un entourage tout à fait différent et elles sont attirées par les deux
milieux.
Ces phénomènes de surface jouent un rôle particulièrement important en biochimie (cas des
cellules), en chimie colloïdales - étant donné les dimensions des particules – ainsi que par leurs
conséquences parmi lesquelles on peut citer, entre autres:
• l’augmentation de la vitesse de dissolution des solides par pulvérisation;
• l’augmentation de la vitesse des réactions chimiques hétérogènes par action de
catalyseurs et augmentation de la surface de contact;
• l’adsorption de gaz ou de liquide à la surface d’adsorbants comme le charbon, l’alumine
ou la silice. Cette propriété est largement utilisée pour la purification de l’air et des
fumées et pour l’élimination d’impuretés en solution ;
• le mouillage des surfaces amélioré ou, au contraire, défavorisé par l’emploi d’agents
tensioactifs.

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Il est remarquable que la surface d’un liquide se comporte comme une membrane, une
enveloppe élastique tendue: on peut y déposer une fine poudre sans qu’elle s’y enfonce. L’origine
des phénomènes superficiels se trouve encore une fois dans les forces d’attractions
intermoléculaires. En effet, au sein du liquide, une molécule est soumise à des forces d’attraction
dans toutes les directions dont la résultante est nulle, alors qu’au voisinage de la surface, la
résultante de ces forces, non nulle, est dirigée vers l’intérieur (voir figure). Les molécules
tendent donc à s’enfoncer dans le liquide : ceci est impossibles pour toutefois; le système
s’équilibre de sorte que le nombre de molécules en surface soit minimal ou, encore, de sorte que
la surface soit la plus petite possible.

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La surface est donc analogue à une membrane élastique enveloppant les molécules et ayant
tendance à rétrécir. Autrement dit, pour augmenter cette surface, il faut fournir un certain
travail, à la surface pour équilibrer sa tension. L’intensité de cette force varie selon la longueur l
du segment sur lequel on l’applique. La tension superficielle ɤ est une force par unité de
longueur.
F
  ( N / m)
l
La surface d’un liquide possède une certaine énergie potentielle et on peut exprimer la tension
superficielle comme un travail par une unité de surface : en J/m 2. Ceci met en évidence le fait
qu’une surface minimale correspond, pour un liquide, à un état d’énergie minimale et donc à une
grande stabilité. Pour cette raison, les gouttelettes adoptent une forme sphérique qui présente –
pour un volume donné – la plus petite surface possible.
La tension superficielle d’un liquide dépend donc de sa nature et, en particulier de l’intensité des
forces intermoléculaires (forces de Van der Waals et liaisons hydrogène) comme le démontrent
les valeurs rapportées du tableau ci-dessous.
La forte tension superficielle de l’eau s’explique par les associations qui y règnent et en
particulier, par l’existence de liaisons hydrogène. Le mercure, seul métal liquide, est également le
siège de fortes interactions entre les particules, puisqu’il s’agit cette fois de véritables « liaisons »
métalliques. Sa tension superficielle est beaucoup plus élevée (à l’état fondu, la plupart des
métaux présentent également de fortes tensions superficielles).
Valeur de la tension superficielle de quelques liquides

Liquide Tension superficielle


(interface : liquide – air) (N/m)
Eau (20°C) 72,7.10-3
Glycérol 63,7. 10-3
Benzène 28,9. 10-3
Acétone 23,7. 10-3
Hexane 18,4. 10-3
Ether 17,0. 10-3
Mercure (15°C) 0,487

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La tension superficielle d’un liquide donné varie avec la température. L’augmentation de la
température tend à perturber la surface et à diminuer la tension superficielle (voir tableau ci-
dessous).
Variation de la tension superficielle de l’eau avec la température

Température (°C) Tension superficielle (N/m)


0 -3
75,60.10
10 -3
74,20. 10
20 -3
72,70.10
30 -3
71,20. 10
50 -3
69,90. 10
100 -3
58,90. 10

Forces capillaires :
Soit une lame de liquide très mince obtenue, par exemple, à l’aide d’une bulle de savon étendue
sur un cadre rectangulaire de longueur quelconque, de largeur l et dont un coté est mobile.

La tension superficielle tend à diminuer la surface de la lame. La force nécessaire pour s’y
opposer à ce mouvement, F, pourrait être mesurée grâce à un dynamomètre. Elle s’exerce sur
une longueur 2l car la lame, si mince soit-elle, possède une double surface. On peut en déduire la
tension superficielle:
F
 
2l
Si elle permet de visualiser les forces superficielles, cette méthode présente cependant peu
d’intérêt dans la pratique.

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Mesure de la tension superficielle : Méthode de Du NOUY

Dynamomètre

Anneau
d’arrachement

Support
Elévateur

– F : force de la tension superficielle


– m0 : masse de l'anneau
– L: diamètre de l'anneau
– P  Fi : poids initial de l'anneau avant l'insertion dans le fluide
– F : ensemble des forces s'exerçant sur l'anneau
F   L F  Fi
L  2 r
F  Fi 0 g  4Cos r  m0 g   
4Cos r

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Fi  m0 g
F  m0 g  2Cos F
F  m0 g  4Cos r

En mesurant F et Fi, nous avons pu en déduire le coefficient de tension superficielle du liquide


étudié.
F max = 2π (r1+r2) γ ≃ 4π r γ si r1 ≃ r2

Ascension Capillaire :
Quand on plonge dans l’eau des tubes capillaires de verre de diamètres variables, on observe que
l’eau monte dans les capillaires et que l’ascension est d’autant plus grande que le rayon du
capillaire est petit.
Ceci correspond à un phénomène d’interfaces où intervient une surface solide (verre ou autre).
On dit que l’eau mouille le verre.
Plus généralement, quand on dépose une goutte d’un liquide quelconque sur une surface solide,
trois cas peuvent se présenter :
1. Si les forces de cohésion du liquide sont très grandes, sa tension superficielle est élevée.
Le liquide ne mouille pas le solide; c’est le cas du mercure, par exemple. Dans ce cas,
l’angle de contact θ est grand; on observe une dépression capillaire et le ménisque est
convexe.
2. S’il y a équilibre entre les forces de cohésion du liquide et les forces d’adhésion entre le
liquide et le solide, il y a mouillage partiel.
Si les forces d’attraction liquide – solides sont supérieures aux forces de cohésion du liquide,
celui – ci s’étale à la surface du solide, il y a mouillage dans ce cas, l’angle de contact θ est très
petit. On observe une ascension capillaire et le ménisque est concave.

La mesure de la hauteur h (loi de jurin) de l’ascension capillaire permet de déterminer


facilement la tension superficielle d’un liquide à laquelle elle est reliée par la formule :
 ghr
  ,
2Cos
h : hauteur de la colonne de liquide dans le capillaire
ρ : masse volumique du liquide
g : accélération de la pesanteur = 9,81 m/s2
r : rayon capillaire
θ : angle de contact
Cette formule s’établit à partir du fait qu’à l’équilibre, la force superficielle est égale au poids de
la colonne de liquide :
F = mg
2 r Cos   r 2 hg 

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Pour les liquides qui mouillent le verre, comme l’eau, et à condition que le verre soit
parfaitement propre, l’angle θ est pratiquement nul et cosθ = 1, et donc :
hg  r
 
2
Pour obtenir ɤ en N/m, h et r doivent être exprimés en mètres et ρ en Kg/m3.
On n’effectue que rarement des mesures absolues. On étalonne plutôt le capillaire à l’aide d’un
liquide dont on connaît la tension superficielle ɣ1. La mesure de h1 permet de calculer le rayon du
capillaire et de déterminer la tension superficielle : hauteur de la colonne de liquide dans le
capillaire ɣ2 de n’importe quel liquide inconnu :
 2 h2 2
 
 1 h1 
h 
 2  1  2  2
h1 
L’ascension capillaire peut être très grande si le tube capillaire est très étroit. A 20°C, l’eau monte
à 14,9 cm dans un tube de 0,10 mm de rayon.
2
h
 gr
(2 * 72, 75*10 - 3)
h  0,149m
(998*9,81* 0,10 *10 - 3)

La même formule est applicable dans le cas de dépression capillaire.


Il existe d’autres méthodes pour déterminer la tension superficielle: on peut notamment
mesurer le poids que doit acquérir une goutte pour se détacher de l’extrémité d’un capillaire et
se libérer des forces superficielles.
Les agents tensio-actifs sont des substances qui, en solution dans un liquide, modifient l’angle de
contact θ et la tension superficielle de ce liquide:
• On peut favoriser le mouillage (θ diminue) : c’est ainsi qu’agissent les savons et les
détergents.
• On peut éviter le mouillage (θ augmente) : ainsi l’eau ne s’étale plus, mais reste au
contraire sous forme de gouttelettes, sur une surface de verre ou de métal préalablement
recouverte de cire.

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24. Tensioactif :

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