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Pfe - Les Banques Participatives Au Maroc, Défis Et Perspectives

Ce document présente un projet de fin d'études sur les banques participatives au Maroc. Il introduit le sujet, définit la finance islamique, et aborde le système bancaire islamique ainsi que ses principes. Le document contient également une dédicace et une liste d'abréviations.

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Ce document présente un projet de fin d'études sur les banques participatives au Maroc. Il introduit le sujet, définit la finance islamique, et aborde le système bancaire islamique ainsi que ses principes. Le document contient également une dédicace et une liste d'abréviations.

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LICENCE FONDAMENTALE

SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION

PROJET DE FIN D’ETUDES

Les banques participatives au Maroc, défis et


perspectives.

Réalisé par : Abderrahmane HASSANI

Mustapha HARI

Encadré par : Pr. Abdelkader KARRA

Année universitaire 2019 - 2020

1
2
Dédicaces

Je dédie ce modeste travail à :

Mes chers parents, pour tous leurs sacrifices, leur soutien et leurs
prières tout au long de mes études.
Mes deux chères sœurs pour leurs encouragements permanents,
et leur soutien moral.
Tous mes amis qui m’ont toujours encouragé et à qui je souhaite
plus de succès.
Mon binôme Mustapha et sa famille.
Abderrahmane.

C'est avec toutes les expressions de reconnaissance que je dédie ce


modeste travail à :

Mon père feu M'barek qui m'a inculqué les bonnes valeurs et m'a
appris de la persévérance pour atteindre tout objectif même s’il parait
difficile voire impossible, je le dédie aussi à la précieuse femme de ma
vie, à ma mère Meriem qui n'a jamais épargné le moindre effort pour
me rendre heureux, et qu'elle m'encourage toujours à poursuivre mes
études et ne jamais lâcher,

Je le dédie aussi à tous mes sœurs et frères qui m'offrent toujours


soutien sans même que je le demande.

Mustapha.

3
Remerciements

Nous tenons à présenter nos vifs remerciements au Professeur Mr Abdelkader

KARRA, Notre encadrant, pour ses orientations et ses conseils constructifs et précieux qu’il

nous a fourni, et le temps qui nous a accordé. Pour les informations et les données qui nous a

prêter ainsi que son assistance durant ce semestre. Pour sa disponibilité et pour l’intérêt qu’il

nous a donné à ce sujet en nous faisant profiter de ses précieuses remarques et conseils qui ont

permis de mener à bien ce travail.

Ces remerciements vont au corps professoral et administratif de la Faculté des sciences

Juridiques, Economiques et Sociales d’EL Jadida, qui veille sur la réussite de notre formation.

Sans oublier les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration et à

l’évaluation de ce travail.

4
Liste des abréviations

• AAOIFI: Accounting and Auditing Organization for Islamic Finance Institution


• BAM : Bank Al -Maghrib
• BID : Banque Islamique de Développement
• BI : Banque Islamique
• CDG : Caisse de Dépôt et de Gestion
• FI : Finance Islamique
• FC : Finance conventionnelle
• GPBM : Groupement Professionnel des Banques du Maroc
• LIBOR: London Inter Bank Offered Rate
• OCI : Organisation de la Conférence Islamique
• PME : Petites et Moyenne Entreprises
• PSIA : Profit Sharing Investment Accounts
• QIIB : Qatar International Islamic Bank
• TPE : Très Petites Entreprises

5
Introduction

L’islam n’est pas qu’une simple religion qui se contente de régir seulement la relation
entre l’Homme et le Dieu loin de tout autre aspect conformément à une approche laïque, en
revanche l’islam part au-delà de rapport humain-devin pour aller régir la vie du musulman dans
tous ses aspects et ses différent sens, il encadre les rapports du musulman vis-à-vis les autres
qu’ils soient musulmans ou de différentes confessions, cet encadrement porte sur tous les
aspects, religieux, social, politique et économique.

Le volet économique prescrit différentes règles et directives qui régissent les échanges
et les transactions économique tels que la vente, l’achat, l’hypothèque, crédit et d’autres
transactions financières.

Les transactions financières connaissaient des mauvaises pratiques que l’islam


intervient pour abolir et y mettre fin en instaurant des règles qui valorisent l’éthique et la
morale, et qui préservent la dimension de l’humanité et de solidarité aux transactions
financières, notamment par le partage de la richesse et le partage aussi de perte et de profit, ces
règles s’inscrivent à ce qu’on appelle communément la finance islamique

Dans la première partie, nous allons essayer au premier chapitre de définir la finance
islamique et déterminer les ressources dans lesquelles elle puise et les principes sur lesquels
elle se base, nous essayerons aussi de mettre en évidence les défis auxquels elle fait face.
Ensuite dans le deuxième chapitre nous aborderons le système bancaire islamique, tout en
décrivant sa structure et ses composants, aussi nous essayerons de mettre en avant les activités
et les produits qu’il propose. Ainsi que les moyens auxquels il fait recours pour se refinancer,
puis nous aborderons les risques qu’une banque islamique encourt, et enfin nous terminerons
cette partie par une comparaison entre une banque islamique et un autre classique dite
conventionnelle.

Dans le premier chapitre de la deuxième partie, nous parlerons de l’introduction des


banques participatives au Maroc, leurs performances et défis, ainsi que leur impact sur
l’économie Marocaine. Ensuite, le deuxième chapitre portera sur l’analyse de comportement
des Marocains face à ce genre récent des banques.

6
Partie 1 : Cadre conceptuel de la finance islamique

Chapitre 1 : Genèse de la finance islamique

Section 1 : Définition, origines et évolution


1. Définition
La finance islamique est un terme utilisé aujourd’hui pour désigner les activités et les
transactions commerciales qui respectent les principes du droit et de la jurisprudence islamique,
la finance islamique pourrait être définie comme étant « des services financiers et opérations
de financement principalement mis en œuvre pour se conformer de la charia ».1

La finance islamique est un mode de financement fondé sur les principes du droit
musulman ou la Charia, qui impose et incite à l’équité et à la justice, ce mode de financement
diffère du financement traditionnel ou conventionnel par une conception différentes des
facteurs de production, à savoir, le capital et le travail, Elle puise ses sources dans le Coran et
dans la Sunna , ainsi la finance islamique est une finance éthique qui privilégie un système bâti
sur l’équité ,la justice, un équilibre entre l’intérêt personnel et celle de l’autrui et de public, et
sur l’obligation d’éviter ce qui est interdit par le droit musulman (Charia)

2. Origines et évolution
Bien que la première banque à suivre les principes islamiques a été créé en Egypte
dans la ville de Mit Ghamr en 1963 sous forme de caisse d'épargne rurale, les banques
islamiques ont réellement vu le jour en 1974, lorsque l'Organisation de la Conférence Islamique
décida, lors du sommet de Lahore, de créer la Banque Islamique de Développement (BID).

La première banque privée islamique fut créée un an plus tard en 1975 à Dubaï, suivie
en 1978 par l'ouverture de la Bahreïn Islamique Banque. Dès lors le nombre d'institutions
islamiques n'a cessé de croître à travers le monde. En 1979 le Pakistan devint le premier pays
à décréter l'islamisation de son secteur bancaire et fut suivi en 1983 par le Soudan et l'Iran. Au
milieu des années 1990's les banques occidentales ont commencé à établir leur propre filiale
islamique dans la région du Golf. Ainsi en 1996 Citibank a installé sa filiale à Bahreïn suivie
très rapidement par la création de 'HSBC Amanah' par HSBC. L'Etat du Bahreïn devenu le

1
H. Smith « Guide de la finance islamique », page1

7
centre de la Finance Islamique dans la région du Golf, a vu les actifs consolidés des banques
islamiques doubler en moins de trois ans en raison de l'installation de ces filiales occidentales.

De nos jours les institutions financières islamiques sont présentées dans le monde
entier et ont réellement diversifié leurs activités. Elles offrent un large panel de produits et
services couvrant l'essentiel des domaines de la finance que l'on retrouve dans le circuit «
conventionnel » : banque commerciale, banque d'investissement, activités de marché, fonds
islamiques

Section 2 : Les principes de la finance islamique


Pour être islamique, ce mode doit se conformer aux principes islamiques imposés par le
droit musulman, ces principes sont des obligations à faire tel que l’aumône ou LA ZAKAT et
le partage de perte et de profit sont aussi des interdictions à éviter tel que, l’usure (Riba),
l’incertitude (Gharar) et l’investissement dans des activités illicites.

1. L’interdiction de l’usure ou intérêt (Riba)


Les versets du coran ayant traité l’usure ont été révélés selon un diachronie pédagogie
allant du dénigrement à l’interdiction formelle de l’intérêt, ces versets sont :

➢ « Ce que vous prêtez à usure pour accroitre vos biens au détriment du prochain, ne vous
sera de nul profit auprès du Dieu. Ce que vous donnez, par contre, en aumône, quêtant
la face de Dieu, voilà qui vous sera porté à plusieurs fois sa valeur » 2..
➢ « Pour leur injustice, nous avons interdit aux juifs d’excellentes nourritures qui leur
étaient permises auparavant, ainsi que pour avoir souvent rebuté de la cause de Dieu et
avoir perçu (mangé) l’usure alors qu’ils en avaient été défendus, et pour s’être emparé
illicitement des biens d’autrui »3.
➢ « O vous les croyants, ne vous repaissez pas d’usure, multipliant abusivement votre
gain, et craignez Dieu, vous n’en serez que bien heureux »4.
➢ « Ceux qui se repaissent d’usure se verront pour le jugement dernier ressuscités en
convulsionnaires possédés par le démon, et ce, pour ce qu’ils ont avancé que la vente
ne s’assimile-t-elle pas à l’usure ! Celui qui a reçu une exhortation de son seigneur et
qui s’abstient gardera ses gains antérieurs et son cas relèvera a de Dieu. Quiconque

2
Sourate ARROUM, Verset 39
3
Sourate ANNISSAA, Verset 160-161
4
Sourate AL IMRANE, Verset 130

8
récidivera, ceux-là alors sont les condamnés à l’enfer, ils ont s’y éterniseront. Dieu
annihile l’usure et accroit les aumônes »5.
➢ « O vous les croyants, craignez Dieu et délaissez désormais ce qui subsiste de vos
pratiques usuraires, si vraiment vous êtes croyants. Si vous ne le faites pas, attendez-
vous alors à une guerre que Dieu et son Messager vous déclarerons. Si par contre vous
vous repentez à Dieu, il vous reviendra le principal de vos avoirs, vous ne léserez ainsi
personne, et point vous ne serez lésés »6.
a) Les trois formes de l’usure (Riba)
Riba Annassi’a :

Riba annassi’a est l’intérêt sur le prêt des biens (monétaires ou en natures), elle est
l’usure de délai exigée sur le capital prêté en contrepartie du délai de remboursement, plus le
délai augmente, plus le surplus s’accroit selon la règle de prorata-temporis, un rapporte que
« le prophète a maudit quiconque perçoit l’usure ou la donne et quiconque en consigne l’acte
ou s’en porte témoin ».7

Riba Al Fadl :

Riba Al Fadl est l’écart dans l’échange dans une transaction de troc des bien de même
nature mais de qualité différente pour compenser l’écart de qualité, « L’interdiction d’échanger
un bien contre le même bien d’une qualité différente avec une compensation de poids ou de
mesures a pour finalité d’instituer le marché monétaire comme seul moyen d’échange de biens,
Il est cependant permis de réaliser l’échange de biens de nature différente par compensation (
un quintal de dattes contre trois quintaux de blé par exemple »8.

Le prophète (sws) a dit : « De l’or contre l’or, de l’argent contre de l’argent, du blé
contre du blé, de l’orge contre de l’orge, des dattes sèches contre des dattes sèches, du sel
contre du sel, quantité égale, main à main, celui qui donne un surplus ou exige un surplus
tombe dans l’intérêt »9.

5
Sourate AL BAQARA, Verset 278-279
6
Hadith rapporté par les livres authentifiés, ALBUKHARI, MUSLIM, ATHIRMIDI, ANNASA’I, IBN MAJAH
7
Abderrahmane LAHLOU, Economie et finance en Islam, Casablanca ,2015, page 56
8
Hadith rapporté par MUSLIM
9
Abderrahmane LAHLOU, Economie et finance en Islam, Casablanca ,2015, page 57

9
Riba annasa’a

Riba annasa’a est le surplus dégagé à cause de changement de cours entre devises
entre la transaction et le paiement différé de la contrepartie : « le change de monnaie à
tempérament est la troisième forme de l’usure bannie en Islam. Le change de devises doit être
fait au comptant (on the spot) »10. Le hadith interdisant ce type de l’usure et la suite de hadith
cité précédemment : « … lorsqu’il y a différence entre ces biens (de la même catégorie) ;
vendez-les (en sorte que les quantités échangées soient) comme vous voulez, à condition que
ce soit main à main »11.

b) Les raisons de l’interdiction de l’intérêt

Plusieurs raisons sont derrière l’interdiction de l’usure.

➢ Le fait de tirer un intérêt est un gain sans aucune contrepartie, « le Riba vise
l’enrichissement sans cause »12, celui qui prétend au profit doit encourir un risque
commercial ou d’exploitation « … le banquier préteur se trouve dans l’impossibilité de
faire fructifier ses ressources monétaires par le simple prêt garanti. De même, une entité
ne peut financer ses besoins en liquidités par l’émission d’obligation à revenus fixes »13.
• Nul bénéfice sans sacrifice « ‫» الغنم بالغرم‬
• Le profit d’une transaction appartient à qui en garantit la mise initiale
➢ La monnaie n’est pas une marchandise, elle ne peut être ni vendue, ni louée, « l’interdiction
de l’intérêt trouve son origine dans la non reconnaissance à la monnaie de son statut
marchandise, qui est communément admis dans la doctrine conventionnelle »14.

2. L’interdiction de l’incertitude (Gharar)


Le mot Gharar signifie l’incertitude résultant d’une information insuffisante, les termes
d’un contrat commercial doivent être clairs, précis et loin de toute ambiguïté, sinon ce contrat
serait nul, « l’incertitude dans la réalisation des termes du contrat commercial ou de l’un des
objets de contreparties annule le contrat »15. On retrouve ce type dans les transactions agricoles
qui sont conclues sur la base de l’incertitude planant sur la qualité et la quantité de la production
à venir, « l’incertitude est souvent liée à la spéculation, qui consiste à tenter de prévoir le

10
A. LAHLOU, Economie et finance en Islam, Casablanca ,2015, page 57
11
Hadith rapporté par MUSLIM
12
F. Guéranger, Finance islamique en Islam, une illustration de la finance éthique, page 44
13
A. LAHLOU, Economie et finance en Islam, Casablanca, 2015, page 97
14
Ibid.
15
F. Guéranger, Finance islamique en Islam, une illustration de la finance éthique, page 36

10
résultat futur d’un événement »16. Elle peut aussi caractériser l’occurrence ou non l’occurrence
de la contrepartie d’une transaction, c’est le cas dans les assurances d’accident ou la
contrepartie , et sa valeur dépend d’un évènement susceptible de se produire pendant la durée
du contrat , « cette situation génère une ignorance (Jahl) quant aux gains et aux pertes des
deux contractants, susceptible de causer un préjudice à l’un ou à l’autre car on ne peut savoir
à l’origine, si le contrat est équilibré, or un contrat ne doit léser aucune partie »17.

3. L’interdiction de jeu de hasard (Maysir, Qimar)


Le Mayssir correspond à la notion de jeu, le concept de Maysir recouvre également tout
enrichissement injustifié moralement d’une partie au détriment d’une autre. Toute pratique
commerciale qui contient un élément d’incertitude qui la rend similaire à un jeu de hasard est
interdite, tel que la vente des biens qui ne sont pas encore existant, la vente aux enchères, paris
et loterie, Allah a dit au Coran « O croyant ! le vin, les jeux de hasard, les statues, et sort des
flèches de divination sont une abomination inventée par Satan, absentez-vous-en, et vous serez
heureux »18.

4. L’interdiction de la thésaurisation
La thésaurisation est un terme décrivant la volonté de garder son argent en dehors du
circuit économique, elle est née dans le cadre des systèmes métalliques, comme pratique de
spéculation sur le cours des monnaies en équivalent en or ou argent. Le coran a sévèrement
condamné la thésaurisation et l’associe au pire châtiment ; « Et ceux qui thésaurisent l’or et
l’argent et ne les dépensent pas pour la cause d’Allah, annonce-leur un douloureux
châtiment »19.

Ainsi, le Coran appelle les gens non seulement à dépenser leurs argents dans les œuvres
de charité, mais il les appelle aussi à le dépenser pour satisfaire leurs propres besoins et ceux
de leurs familles, puis à l’investir et le faire fructifier et en tirer profit, et contribuer ainsi à la
croissance et à la richesse de la communauté musulmane. L’exhortation coranique à dépenser
ne se limite pas à la charité, mais s’étend à la consommation raisonnée, « les actifs monétaires
ne doivent pas être thésaurisés, ni déposés sans fructification sous peine d’être totalement
amortis par la ZAKAT »20.

16
Ibid.
17
Coran, Sourate ATTAOUBA, Verset 34
18
Coran, Sourate AL MAIDA, Verset 90
19
Coran, Sourate ATTAOUBA, Verset 34
20
A. LAHLOU, Economie et finance en Islam, Casablanca, 2015, page 100

11
5. L’interdiction des activités illicites
L’islam a interdit de consommer ou de pratiquer l’illicite tel que l’industrie porcine, les
vins, les jeux de hasard, le tabac etc…, mais il a également interdit son achat, sa vente ou son
échange. Le prophète (SWS) a dit « Dieu a maudit le vin, celui qui le boit, celui qui le sert,
celui qui le vend, celui qui l’achète, celui qui presse son raisin, celui qui l’a commandé et celui
qui en touche le prix »21. A partir de cela, et pour se conformer à la Charia, dans une opération
de finance, la banque islamique ne peut en aucun cas financer une activité jugée illicite, faute
de quoi, elle n’est plus islamique.

Au-delà des interdictions religieuses, d’autres interdictions résultent de la morale, l’acte


doit être utile et conforme au moral et aux bonnes mœurs, « Si les banques islamiques sont
encouragées à financer la production de biens essentiels qui correspondent aux besoins de la
majorité des musulmans, la production et la promotion de bien luxe (ISRAF Wa TARAF) sont
considérées comme inacceptable d’un point de vue religieuses »22.

6. Le partage de profit et de perte


L’islam préconise un partage équitable des gains et des pertes entre toute les parties
prenantes (apporteurs de fond, et entrepreneurs) dans un projet d’investissement qui peut
réaliser des profits comme il peut subir à des pertes. Toutes transaction financière qui transfert
l’ensemble des risques d’un projet sur une seul partie ne correspond pas aux principes de la
Charia. En effet la morale islamique considère comme injuste que l’apporteur de capitaux, s’il
reçoit une redevance fixe, ne bénéfice pas des profits importants que pourrait réaliser
l’entrepreneur, et à l’inverse, que le préteur puisse exiger l’intégralité de sa rémunération même
si le projet a engendré des pertes23.

7. L’obligation de l’aumône (ZAKAT)


L’aumône ou ZAKAT est l’un des cinq piliers de l’Islam, dont le but est redistribution
des revenus et le partage de la richesse, elle est un impôt religieux annuel d’un taux de 2.5%
que chaque musulman doit s’en acquitter sur son patrimoine non productif (argent, titres, or
…) dès que ce dernier dépasse un certain seuil (Nissab) durant au moins une année. Il est aussi
prélevé sur les bétails, les minéraux (or, argent…) et les fruits et les céréales. A cet effet, la
banque islamique doit établir un fond de ZAKAT afin de collecter les revenus en question, elle
doit ensuite les distribuer directement ou par l’intermédiaire d’une institution pieuse. Elle y

21
Hadith rapporté par Abou Daoud et Al-Hakim
22
F. Guéranger, Finance islamique en Islam, une illustration de la finance éthique, page 38
23
Ibid, page 70

12
ajoute sa propre contribution dont l’assiette est constituée du capital initial, des réserves et des
profit »24.
Section 3 : Les sources de la finance islamique
La finance islamique puise ses règles et c’est principe dans le droit musulman, elle
régit par ce droit et orientée par les valeurs de la religion islamique, pour bien comprendre la
dynamique du droit musulman et son adaptation à tous les temps, il est nécessaire de parler des
sources de ce droit.

Le droit musulman est un système dont les principes et le contenu sont extraits des
sources principales qui sont les paroles du Dieu révélées à son prophète (SWS) regroupées au
Coran, et les paroles et les actions du prophète (SWS) et ils sont extraits aussi des sources
secondaires qui sont le consensus (Ijmaa) et la raison (Qiyas).

1. Sources principales
1.1. Le coran

Le Coran est le livre saint de l’islam, il se place au premier rang du droit musulman, Il
constitue la base juridique du droit musulman et sa première source, sans aucune possibilité de
doute, de changement, de modification ou de tri 25.

Le droit islamique est issu du Coran qui aborde tous les comportements de la vie du
musulman dans ses différents domaines et approches, globales et détaillées. Il est révélé par
Allah à son prophète et transmis de génération à génération.

1.2. La Sunna
La Sunna se place au deuxième rang du droit musulman après le Coran, elle regroupe les
interprétations et les explications des versets du Coran par les prophètes, elle comporte les
règles qui ne sont pas abordées par le Coran, C’est aussi une source de la Charia en ce qu’elle
fournit des réponses à des questions non abordées par le Coran 26. Elle est constituée de ce que
le prophète (SWS) a dit, fait, laissé, approuvé ou désapprouvé.

2. Les sources secondaires


En raison de l’absence des réponses précises dans les sources primaires (Coran et Sunna)
du droit musulman aux certaines problématiques, ou suite à des questions qui ne sont pas

24
Ibid, p.71
25
Ibid. p.70
26
F. Guéranger, Finance islamique en Islam, une illustration de la finance éthique, page 27

13
abordées ni par le Coran ni par la Sunna, les juristes musulmans ont élaboré des méthodes
complémentaires pour instaurer des nouvelles règles du droit musulman, qui sont le consensus
et la raison.

2.1. Consensus (Ijmaa)

Ijmaa est l’accord unanime des savants de la communauté musulmane à une époque
sur un règle islamique donnée, il est une technique de recherche et un effort d’interprétation et
de l’application du Coran et de la Sunna. Nécessairement, toute règle établie selon ce procédé
ne peut contredire ni le Coran ni la Sunna 27. Cette technique permet de suivre l’évolution et le
changement que connait la société.

2.2. L’analogie (Qiyas)

Qiyas est le raisonnement par analogie fait par les savants de la communauté
musulmane, il permet de combiner la révélation avec la raison humaine 28. Il consiste à
assimiler un cas connu à un autre cas nouveau et inconnu, en vue de confirmer ou d’infirmer
une règle concernant le nouveau cas.

Section 4 : Les défis et les perspectives de la finance islamique


Malgré la forte croissance et le succès grandissant de la finance islamique, elle doit faire
face à plusieurs difficultés qui entravent son développement. Elle rencontre donc des obstacles
de toutes natures.

1. Les défis à relever par la finance islamique


Depuis ses premiers pas, à la fin des années 1960, la finance islamique a réussi à prendre
progressivement sa place dans le système financier de nombreux pays musulmans comme dans
celui des autres pays occidentaux. Loin de rester un simple phénomène de mode elle est
également devenue une industrie de base et un pilier important dans les circuits de financement
de ces économies. Mais comme toute autre industrie récente, au fur et à mesure qu’elle a pris
de l’ampleur, la finance islamique a dû relever des défis et surmonter des difficultés afin de
maintenir sa place et poursuivre son développement.

27
K-J Snoussi, op, cit page 6
28
M. L. Blanc F, Introduction à l’étude du droit musulman, Paris, Dalloz, 1987, page 117

14
1.1 Le problème d’image

Le premier obstacle rencontré par la finance islamique est le problème d’image qui est
dû à plusieurs facteurs :

- Les diverses réactions suscitées quant à l’émergence des institutions financières islamiques :
Pour les uns, tenants du milieu des affaires, les opérations bancaires et financières islamiques
reposent sur une opération marketing destinée à faire vendre des produits financiers
conventionnels légèrement modifiés afin de les présenter comme étant conformes à la Charia.
Pour d’autres, tenants d’autres religions, le terme finance n’allant pas de pair avec la religion.
Le fait d’accoler les deux termes a pu signifier qu’il s’agissait d’organisations caritatives, ceci
d’autant plus que l’absence de taux d’intérêt est présentée comme leur caractéristique
essentielle.29 .

-Dans les pays musulmans, l’héritage colonial a poussé la littérature occidentale à jeter
l’anathème sur le terme islamique, l’associant tantôt à barbarisme tantôt à archaïsme pour
l’opposer à la modernité, tantôt au sous –développement.

1.2. Le manque de transparence

La question de la transparence n’est pas seulement relative à l’industrie financière


islamique mais l’absence de transparence y incontestablement patente et appelle à une réflexion
particulière. Il est toujours très difficile de chiffrer minutieusement ce phénomène à cause de
manque d’informations au niveau sectoriel. D’ailleurs ce manque va entrainer des nombreux
problèmes auxquels sont confrontées les institutions financières islamiques. La collecte de
données sur l’ensemble de l’industrie est caractérisée non seulement par la rareté des données
publiées (certaines institutions ne révélant que peu ou pas d’informations sur leurs activités)
mais aussi, et surtout, par leur absence d’homogénéité et donc par l’impossibilité de
comparaison ou d’agrégation des données recueillies30.

1.3. L’absence de produits de substitution


Certaines techniques basées sur le Gharar (incertitude) et le Riba ne peuvent être utilisées
par les banques islamiques à cause de leur interdiction. Alors il a fallu trouver des produits de
substitution. Ces derniers paraient indispensables dans les cas suivants.

29
Geneviève Causse Broquet, op. cit , p178
30
Geneviève Causse Broquet, op. cit, p182

15
a. Les retards de paiement
Dans le cas d’un retard de paiement, les banques islamiques ne peuvent pas faire
recours à des pénalités de retard car elles sont considérées comme des intérêts. Ce qui expose
souvent les banques aux risques de retard. Pour faire face à ce risque, les banques islamiques
peuvent payer au retardataire une indemnité correspond au préjudice subi, cette indemnité
n’étant considérée comme un revenu si le comité de la charia l’accepte, dans le cas contraire,
ces indemnités seront versées à un organisme caritatif ou imputées au compte de la zakat. Ces
indemnités ne doivent pas être calculés en fonction du temps. En outre, si le retard se prolonge
aucune révision ne peut être effectuée. Malgré tout cela la gestion des retards de paiement
entraine des frais supplémentaires pour la banque31.

b. La couverture des risques financiers

Les banques traditionnelles disposent d’instruments de couvertures de leurs risques


financiers (risque de marché, de liquidité, de contrepartie), ce sont les produits dérivés : les
swaps et les options. A cause de la nature spéculative de ces produits, ils ne sont pas autorisés
par la loi islamique. De ce fait, les banques islamiques ne disposent pas des instruments de
couverture qui leurs permettent de faire face aux risques. Alors des instruments de couvertures
restent à découvrir32.

1.4. La pénurie de personnel qualifié


L’insuffisance du capital humain est, à ce jour un des principaux freins de la finance
islamique. L’industrie financière dans son ensemble repose sur des ressources humaines qui
doivent être armées d’un savoir-faire spécifique en plus des connaissances en matière
financière. Selon des experts en finance islamique, il faut environ 15 ans, pour former un
spécialiste à la fois en droit Coranique et en finance 33 .

A leur début, les banques islamiques ont dû faire appel aux banquiers du secteur
traditionnel. Quel que soit leur niveau de formation, le profil exigé dans les banques islamiques
est différent. Ces derniers ont besoin de managers et de techniciens dont les compétences ne se
limitent pas au domaine bancaire classique. Outre les techniques bancaires, ils doivent se doter

31
Ibid, p.183.
32
Geneviève Causse Broquet, op. cit, p182
33
E. Jouini, Olivier Pastré, op. Cit, p59

16
de compétences dans le domaine commercial, des capacités de négociation, d’aptitude à
l’innovation et le plus important une formation dans les sciences de la charia34.

1.5. La carence des marchés financiers islamiques

Les marchés des instruments et effets publiques islamiques restent peu développés par
rapport à ceux de la finance conventionnelle et le marché financier islamique international en
est qu’à ses débuts. La conception d’instruments islamiques pour les opérations monétaires
s’avère délicate.

Dans le système islamique, une émission d’obligations à long terme n’est pas possible
puisqu’elle repose sur l’intérêt, alors cela limite le champ de la gestion monétaire. Le besoin
en marché des actions est par conséquent bien plus élevé. Mais ce marché n’est pas vraiment
développé à cause du nombre limité des institutions spécialisées et l’inexistante de
l’information sur leur performance. Ce retard pose plusieurs problèmes au système financier
islamique : d’une part, il l’empêche d’assure son avenir et longévité à cause du déséquilibre
flagrant qui existe entre le court terme et le long terme. D’autre part, il augmente le décalage
déjà existant avec le marché traditionnel. Cette situation freine l’intermédiation financière et
l’approfondissement du marché.

2. Les perspectives de développement


Après une longue durée d’existence, le système financier islamique a pris de
l’importance, mais pour se maintenir et croitre, il doit affronter les obstacles qui entravent son
bon fonctionnement et trouver des solutions à ses problèmes. Dans ce sens les banque-elle
même et les organismes professionnels œuvrent au développement du système et à
l’amélioration de son bon fonctionnement en suivant des stratégies :

2.2.Le renforcement du mouvement des banques islamiques


Ce renforcement devrait porter sur les aspects suivants : l’accroissement du rôle et des
moyens de l’Association Internationale des Banques Islamiques, qui pourrait se traduire par
une centralisation des activités sur les axes jugés prioritaires à titre d’exemple :

➢ -La mise en œuvre d’un programme de recherche sur les problèmes de développement
des banques islamiques.

34
Gérard Naulleau, op. cit, p1

17
➢ -La mise en place d’une banque de données sur les banques islamiques existantes pour
assurer une meilleure transparence et une disponibilité des informations sur leur
activité.
➢ Le renforcement des liens entre les institutions financières islamiques et le promouvoir
de la coopération et la coordination entre elles.
2.3.La création d’une stratégie de concurrence avec les banques conventionnelles

Concurrencer les banques traditionnelles est un exercice difficile pour les banques
islamiques puisque tous les outils financiers existants sont basés sur l’intérêt et que les tailles
et l’expérience des établissements ne sont pas comparables. Ajoutant à cela, les banques
conventionnelles n’ont pas la contrainte religieuse.

La stratégie de concurrence visant à obtenir une rentabilité identique, voire


supérieure, ne se justifie pas dans la mesure où les objectifs ne sont pas les mêmes. La finance
islamique n’est pas seulement une finance dans laquelle on ne pratique pas l’intérêt. Si on réfère
à la théorique économique islamique, l’association capital- travail, le partage équitable des
profits sont des notions alternatives à l’intérêt et tous les produits qui sont à l’origine de la
finance islamique sont des produits basés sur ces principes.

2.4.Le développement de la formation

Des grands efforts ont été mis en œuvre pour l’amélioration du cadre de formation. Dans
ce sens l’Association Internationale des Banques Islamiques a procédé : à la recherche des
modalités d’intensification des efforts de formation par l’élaboration de programmes de
formation proposés aux universités islamiques des différents états membres de l’Organisation
de la Conférence Islamique OCI. A la formation de formateurs en économie islamique et en
matière d’instruments et de techniques bancaires islamiques et les modalités pratiques de
coordination des formations. A la définition d’un programme d’études portant sur des sujets
concrets visant à une amélioration de la coordination du développement des banques
islamiques35.

35
H. Algabid, op. cit, p.237

18
Chapitre 2 : le système bancaire islamique

Section 1 : Définition et caractéristiques des banques islamiques


1. Définition
La banque islamique se définie comme une institution qui reçoit des dépôts et mène
toutes les activités bancaires à l’exception de l’opération de prêt et d’emprunt à intérêt36. Elle
a le même objet qu’une banque classique, elle s’engage à collecter des dépôts à vue, à terme et
dépôt d’épargne, et l’utilise dans des opérations à cadre bancaire (crédit-bail, location,
Moudaraba ...), c’est-à-dire elle joue un rôle d’intermédiaire entre les détenteurs des capitaux
et les emprunteurs. Tout en s’interdisant l’intérêt et le substituer par la participation.

Les déposants sont considérés comme "actionnaires" de la banque et, en conséquence,


ne sont assurés d'aucune valeur nominale garantie, ni d'aucun rendement prédéterminé de leurs
dépôts. Si la banque réalise un bénéfice, le déposant a droit à en recevoir une certaine partie ;
en revanche, si la banque subit une perte, le déposant est censé la partager et, de ce fait, recevoir
un taux de rendement négatif.

Sur le cadre juridique, les banques islamiques sont généralement constituées sous forme
de sociétés anonymes avec un capital variable, mais souvent très élevé, souscrit à la majorité
des membres fondateurs ou par les actionnaires généralement de religion musulmane et
enregistré dans un document signé, dénommé Acte constitutif.

2. Caractéristiques de la banque islamique

La banque islamique se caractérise par sa structure organisationnelle, qui se diffère à


celle d’une banque classique par les comités qui veillent sur le bon fonctionnement des
activités de cette banque, ainsi que la rentabilité et la distribution du résultat.

2.1 la structure organisationnelle des banques islamique

Les banques islamiques proposent à leur clientèle des produits conformes et adéquats à
la loi musulmane, pour que ces banques distinguent entre ce qui est licite et ce qui est illicite,
elles chargent le comité de charia et celui de zakat de faire la différence.

36
K. J-Snoussi, op.cit, page 28.

19
2.1.1. Le comité de Charia

La majorité des banques islamiques offrants des produits islamique, disposent d’un
comité d’éthique, appelé communément « le comité Charia » ou « Charia Board ». Ce comité
est composé généralement de quatre à sept personnes. Il établit d’une façon indépendante les
conditions de validité des transactions au regard des règles et de la loi musulmane.

Pour pouvoir surveiller la régularité et la conformité des activités de la banques aux


dispositions de la sainte charia, le comité de la charia procède aux diverses missions qui sont :

- Emission des fatwas certifiant les produits financiers islamiques


- Conseiller les institutions financières à élaborer des contrats qui sont conformes à la
Charia
- L’interdiction de l’abus, de la tromperie et du mensonge
- Il interdit de l’intérêt et les opérations illicites dans la charia
- L’audit régulier des produit Charia compatible pendants leurs durée de vie
- Réaliser des rapports annuels de confirmer le caractère Charia compatible des
opérations réalisées par les institutions financières

2.1.2. Le comité Zakat

Outre le Président de la banque, cette enceinte est composée de membres appartenant


au Conseil d’Administration. Elle étudie les projets sociaux devant bénéficier de la Zakat et
décide de l’affectation de celle-ci.

Bien que ce Comité confère à la banque un rôle social, celui-ci se révèle être également
une contrainte pour son activité (interdiction de pouvoir disposer librement des fonds déposés
sur ce compte).37

2.2. Les activités d’une banque islamique

La banque islamique est considérée comme une banque de détail à l’origine, car elle
exerce des activités de crédit et d’offre de produits de placement, ainsi que les services de
conseils et d’accompagnement en gestion à sa clientèle afin de soutenir dans leurs entreprises

37
M. Ruimy op.cit., page 116

20
et d’assurer une activité économique saine et profitable aux deux partenaires (banque et
entrepreneur). D’une manière générale. La banque islamique fournit notamment :

▪ Les dépôts des particuliers, sont ainsi considérés comme des prêts garantis à la banque,
rémunérés à titre gracieux où les déposants collaborent avec une institution qui respecte
leur identité culturelle.

▪ Les prêts personnels, ne sont tolérés que dans la mesure où ils constituent des
microcrédits ne comportant pas d’intérêts, mais une rémunération des frais bancaires
indépendante de la durée et du montant du prêt. Le gain retiré de ce crédit doit être
soumis à la Sadaqua.
▪ Des produits de placement, la banque place des obligations (Sukuks), auprès de la
clientèle.
▪ L’offre des cartes de crédit

2.3. La rentabilité et la distribution du résultat d’une banque islamique

La réalisation de la rentabilité et la distribution des résultats dans les banques


islamiques se fait de manière différente à celle des banques classiques.

2.3.1. La rentabilité d’une banque islamique

La rentabilité d’une banque islamique découle essentiellement de ses produits


d’exploitation et hors exploitation. La banque perçoit ainsi une rémunération sur les opérations
de financement, d’investissement et de placement. De ce fait, les revenus d’une banque
islamique peuvent avoir quatre sources principales :

▪ La banque perçoit en premier lieu des marges commerciales sur certaines opérations
d’achat et de revente comme Mourabaha et le Salam. Il s’agit de la différence entre le
prix d’achat et de revente des biens. Cette marge bénéficiaire est spécifique aux banques
islamiques.
▪ Les profits réalisés sur les opérations de participation dans des contrats Moudaraba et
Moucharaka, perçu sous forme des dividendes. La part de la banque dans les résultats
réalisés par les partenaires financés est dictée par le ratio de partage négocié au
préalable. Ces revenus déterminent la part des résultats distribuables, par la suite aux
déposants dans les comptes de partage des profits et pertes en fonction de ratio de

21
partage contracté avec la banque lors de la constitution des dépôts. C’est la raison pour
laquelle ils doivent être clairement identifiés et séparés du reste des produits de la
banque.

Les deux dernières sources de revenu pour la banque islamique sont semblables à
celles de la banque classique, à savoir :

▪ Des commissions sur les différents services payants de la banque.


▪ Les plus-values réalisées lors de la revente, notamment des actifs financiers et de
parts.

2.3.2. La distribution du résultat

Les revenus réalisés par la banque islamique ne sont pas totalement distribuables sous
forme de rémunération aux déposants. La banque doit d’abord déduire ses charges et ses
dépenses directes. Elle conserve ensuite les revenus issus des opérations commerciales qu’elle
réalise et sur lesquelles elle perçoit des marges. Elle ponctionne des provisions et des réserves
rendues nécessaires étant donné le caractère participatif de ses opérations. La rentabilité de ces
contrats n’étant pas garantie, elle est dans l’obligation de constituer des provisions pour faire
face aux pertes potentielles sur les opérations d’investissement et de financement qu’elle
accorde. De la même manière, la rémunération pouvant être distribuée aux déposants dans le
cadre des comptes de partage des profits et des pertes est corrélée à celle réalisée lors de
l’utilisation de ces fonds par la banque. Cette corrélation est à l’origine d’une volatilité des
revenus.

Après déduction de ces éléments, le résultat obtenu est distribué aux déposants selon
deux affectations possibles. Une part est partagée avec les clients ayant confiés leurs fonds à la
banque dans le cadre des comptes de partage des profits et des pertes, les comptes PSIA (Profit
Sharing Investment Accounts). La répartition de ce résultat se fait par application du ratio de
partage défini lors de la signature du contrat avec le client. Il faut aussi noter qu’en plus de sa
part dans les profits réalisés, la banque retient également les frais qui rémunèrent sa gestion de
ces comptes et celle des investissements qu’elle finance grâce à eux. Cette rémunération est
définie de manière contractuelle dans un contrat de Moudaraba passée avec les déposants. Les
déposants et les tiers ont la possibilité de déléguer à la banque islamique le prélèvement à la

22
source de la Zakat qu’ils doivent à la société et la redistribution de cet impôt selon des modalités
explicitement défini.

Section 2 : Les modes de financement et la structure du bilan des banques


participatives
1. Les modes de financement
Les financements islamiques se révèlent sur trois modes : les financements par
participation qui repose sur le principe de partage de profits et de pertes, les financements
par dette, et enfin par les instruments non bancaires.

1.1. Les financements participatifs


1.1.1. Le contrat Moucharaka

Le mot Moucharaka vient du mot arabe Chirka ou Charika qui signifie une association
ou société, elle se définit comme une association entre deux parties (ou plus) dans le capital
d’une entreprise, projet ou opération moyennant une répartition des résultats (pertes ou profits)
dans des proportions convenues38 .

Dans ce contrat, le capital du projet est fourni par la banque et un ou plusieurs


partenaires. Ainsi, les profits et pertes sont partagés au prorata de l’apport financier de chacun,
et tous les contractants ont un droit de regard sur la gestion du projet.

La Moucharaka correspond à la société à responsabilité limitée dans la finance


conventionnelle dans laquelle les associés participent au capital, ainsi qu’aux bénéfices et
pertes qui en résultent.

Les conditions de conformités

L’apport de chaque partie doit être disponible au moment de la réalisation de


l’opération, et la quote-part de la banque consiste généralement en l’émission d’une garantie
bancaire, où chacune des deux parties, assume une partie de l’engagement.

38
M. Ruimy « la finance islamique, guide et analyse » op.cit. p49

23
Les formes de la Moucharaka

La Moucharaka définitive Dans la Moucharaka définitive la banque islamique et le(s)


(Moucharaka Tabita) client(s) sont partenaires jusqu’à la fin du contrat qui, en général,
correspond à la fin du projet. Toutefois, un partenaire peut vendre
ses parts à une tierce personne pour un montant équivalent à la
valeur actuelle de sa part.

La Moucharaka Dans la Moucharaka dégressive l’un des partenaires,


dégressive ((Moucharaka généralement la banque, accepte de vendre progressivement ses
Moutanakissa) parts à l’autre partenaire (ou à une autre partie) contre une somme
d’argent. Le prix est déterminé au moment de la vente par rapport
au marché. La banque reprend progressivement son apport en
fonction de l’état d’avancement du projet, en conséquence, le
client devient progressivement propriétaire unique du projet. La
part du profit de la banque diminue alors dans la même proportion.
Tableau 1: Les formes de la Moucharaka
Figure 1 : Schéma du contrat Moudaraba

Source : Herbert Smith (2009), Le guide de la finance islamique.

24
1.1.2. Le contrat Moudaraba

La Moudaraba se définit comme « un contrat entre deux parties ou l’une d’entre elles
avance à l’autre une somme d’argent à des fins commerciales afin de partager les bénéfices
que l’emprunteur aura réalisé »39.Il s’agit d’une opération dans laquelle la banque joue un rôle
de l’investisseur (rab el mal) fournit la totalité du capital à un entrepreneur (Moudarib) pour le
financement du projet. En contrepartie, ce dernier fournit son savoir-faire et son capital humain
afin de fructifier l’investissement. En fait, la principale condition de conformité de ce contrat
c’est que la nature du projet doit respecter les préceptes de la Charia.

Le principe de ce contrat est que le fournisseur de capitaux avance la totalité du montant


du projet à l’entrepreneur, alors que ce dernier apporte ses compétences pour faire fructifier
l’argent.

En cas de profit, le Moudarib est rémunéré pour son travail et son expertise, le rab el mal
pour son apport en capital. La rémunération se fais selon le pourcentage fixé à l’avance
dans le contrat.
En cas de perte, les pertes sont entièrement supportées par la banque à moins qu’elles ne
résultent d’une négligence ou d’une faute de la part du l’entrepreneur.

Figure 2 : Schéma du contrat Moudaraba

Source : Herbert Smith (2009), le guide de la finance islamique

39
HEINRICH (Jacques B.), « Les principaux contrats de financement utilisés par les banques islamiques », in La
revue banque, décembre 1987, p1135.

25
1.2.Les financements par dette
1.2.1. La Mourabaha

La Mourabaha est une méthode de financement très populaire. C’est en effet l’un des
instruments financiers les plus utilisés par les institutions financières islamiques. Il s’agit en
général d’un financement à court terme.

Concrètement, le client va demander à sa banque de bien vouloir financer l’achat d’un


bien déterminé. Celui-ci, qui peut être un bien meuble ou immeuble, doit être bien évidemment
conforme aux prescriptions de la Charia. La banque l’achètera alors à un fournisseur, pour un
prix déterminé, et le revendra au client à un cout majoré par une prime appelé (la marge
commerciale). Le montant de ce second paiement aura été fixé au préalable par les parties. Si
un délai de paiement est prévu, le montant de ce dernier ne pourra pas varier au cours de ce
délai.

La différence d’un prêt classique ou conventionnel, le financement par Mourabaha ne


fait l’objet d’aucun intérêt bancaire et correspond à une opération d’achat et revente avec une
marge bénéficiaire.

Figure 3 : Schéma du contrat Mourabaha

1.2.2. Salam

Salam est un contrat d’achat ainsi de vente avec une livraison différé de la marchandise.
Contrairement au Mourabaha, la banque n’intervient pas comme vendeur à crédit de la
marchandise acquise sur commande de sa relation, mais comme acquéreur avec paiement au
comptant d’une marchandise qui lui sera livrée à terme par son partenaire.

26
Pour que le contrat Salam soit conforme aux préceptes islamiques, il doit remplir les
conditions suivantes :

• Le bien qui fait l’objet de ce type de contrat doit pouvoir être détaillé le plus précisément
possible, pour éviter tout malentendu lors de livraison à la date spécifiée
• L’objet doit être livré à la date convenue. La probabilité de son existence doit donc être
assez élevée. Dans le cas contraire, si l’existence du bien est soumise à trop
d’évènement et indéterminables, il ne peut faire l’objet de ce type de contrat. Tout cela
est en conformité au hadith de Prophète Mohamed qui dit : « Quiconque pratique une
vente par Salam, qu’il spécifie la marchandise par son poids ou son volume et un terme
prédéterminé ».
• La vente par Salam ne peut se faire sur un objet qui existe déjà, car les dommages et la
détérioration du bien ne peuvent pas être assurés avant sa livraison.

Le contrat Salam se présente comme un moyen idéal de financement de certains types


d'activités économiques telle que l'Agriculture, l'Artisanat, l'Import-export, les coopératives de
jeunes, la P.M.I. - P.M.E. en plus du secteur de distribution.

Figure 4 : Schéma du contrat Salam

Source : D. Saidane, « La finance islamique à l’heure de la mondialisation », Paris : édition


RB, 2011, p 81.

1.2.3. L’Ijara (crédit- bail ou leasing)


L’Ijara c’est le contrat par lequel une banque achète un bien et le loue à un entrepreneur
contre un loyer. Il est à préciser que la durée de la location comme les montants des loyers sont
fixés à l’avance. L’Ijara finance généralement les investissements mobiliers et immobiliers et
ce à moyen ou à long terme. Sur ce dernier point, elle se démarque de la Mourabaha avec
laquelle elle partage pourtant plusieurs points communs.

Une fois que le locataire du bien a défini ses préférences et ses spécifications du bien
après une négociation avec le fournisseur, il prend contact avec sa banque et signe un contrat

27
Ijara. Ce contrat engage la banque à acheter le bien et à le mettre à la disposition de son client
en contreparties d’un loyer mensuel prédéfini. A maturité, le locataire peut, ou ne pas, acheter
le bien, cela dépendant du type de contrat : Ijara ou bien Ijara Wa Iktina (avec option
d’achat).

Figure 5 : Schéma du contrat Ijara

Source : Herbert Smith Herbert Smith (2009), Le guide de la finance islamique

1.2.4. L’istisnaa
L’Istisnaa est un moyen de financement progressif. C’est un contrat de fabrication (ou de
construction) au terme duquel le participant (vendeur) accepte de fournir à l’acheteur, dans un
certain délai et à un prix convenu, des biens spécifiés après leur fabrication (construction)
conformément au cahier des charges. En effet, le vendeur s’engage à fournir, dans un délai
précis et à un prix préalablement convenu, le bien selon les conditions émises lors de
l’élaboration du cahier de charges. En contrepartie, l’acheteur s’engage à payer le vendeur en
fonction de l’avancée des travaux.

28
Figure 6 : Schéma du contrat Istisnaa

Source : Herbert Smith (2009), Le guide de la finance islamique

1.3.Les instruments non bancaires


1.3.1. Sukuk

Les Sukuks sont des instruments financiers définis par l’AAOIFI comme « […] des
certificats ayant une valeur égale et représentant des parts indivisibles de propriété d’actifs
tangibles ou intangibles, d’usufruit et de services, ou encore de propriété d’un projet
particulier ou d’une activité d’investissement spécifique ».40Ils sont les équivalents islamiques
du financement obligatoire pour les entreprises et les émetteurs souverains qui souhaitent se
conformer aux principes de la Charia. Il s’agit de produits financiers adossés à un actif tangible
et à échéance fixe, le Sukuk confère un droit de propriété sur les actifs de l’émetteur, et son
porteur reçoit une partie du profit attaché au rendement de l’actif sous-jacent. Ainsi, l’intérêt
est remplacé par un profit prévu à l’avance à risque quasi-nul. Cette forme d’obligation est
similaire aux Asset-Backed Securities, à la différence que les Sukuks ne versent pas d’intérêts
mais des revenus corrélés aux actifs sous-jacents.

Les Sukuks sont un moyen de financement mais surtout un moyen de mobilisation de


l’Epargne. Ils permettent de rémunérer un placement en évitant l’usage de l’intérêt (Riba).
Ainsi, l’investisseur possède une part de propriété dans un actif sous-jacent. En échange, celle-
ci lui assure un revenu. Pour cela, la société émettrice doit repérer les actifs destinés à la
vente afin de les proposer aux investisseurs Sukuk.

40
K. J-Snoussi, op.cit, p.92

29
Il existe deux types de Sukuks :
Souverain : Emis par un Etat
Corporate : Emis par une société, banque.

La différence entre Sukuks et les obligations :

Sukuk Obligation
Les actifs sous-jacents titrisés dans une L’obligation peut être émise pour financer
émission de Sukuk doivent être licites au presque n’importe quel type d’activité tant
regard de la Charia. qu’elle est légale dans sa juridiction

Les détenteurs de titres Sukuk sont liés aux Les détenteurs d’obligations ne sont pas
dépenses et aux risques relatifs aux actifs sous- concernés par les dépenses et les risques sur
jacents. les actifs sous-jacents de l’émetteur.

Dans les Sukuk, on ne retrouve pas de relation Dans une obligation, la relation entre
classique « créancier/débiteur » mais les l’émetteur et le souscripteur est quasi
porteurs de Sukuk s’exposent aux risques liés identique à celle d’un créancier et d’un
aux actifs titrisés. débiteur (prêt d’argent) dans laquelle il y a
versement d’intérêts (Riba).

Ni le capital, ni le rendement ne peuvent être Le capital et le rendement sont


garantis contractuellement. contractuellement garantis.

Tableau 2:La différence entre Sukuks et les obligations


1-3-2 Al Qard Hassan

C’est un prêt de bienfaisance. Il est a octroyé par les banques, sur les ressources de la
caisse de la Zakat et non sur les dépôts, pour venir en aide aux personnes se trouvant dans des
situations de besoin temporaire. Ainsi que les modalités de remboursement sont convenues par
les deux parties. L’emprunteur doit le rembourser sans intérêts et sans surplus. Il peut être
utilisé pour financer des projets dans le cadre sociale, économique éducatif ou religieux.

2. La structure du bilan
2.1. Les ressources

Les ressources des banques islamiques se constituent d’une part, des ressources
internes telles que le capital, les réserves, les profits et d’autre part, des ressources externes
telles que les dépôts à vue, comptes bloqués à rémunération participative ou compte d’épargne
et enfin les revenus des projets et placements ainsi que les commissions de gestion.

30
2.1.1. Les ressources internes

Concernant les sources internes de financement, l’établissement va constituer son


capital soit sur la base d’un contrat de Moudaraba, où les actionnaires apportent le capital et ne
participent pas à la gestion. Les gestionnaires sont chargés de gérer les opérations courantes de
la banque et de prendre les décisions. Ainsi que, la rémunération des actionnaires et celles des
gestionnaires sont négociés selon un ratio de partage des profits qui implique aussi les
déposants. Soit sur la base de celui de la Moucharaka, dans lequel les actionnaires disposent
d’un pouvoir décisionnel et participent de manière active à la gestion de l’établissement. Ces
ressources internes sont notamment :

Les fonds de participation :

Il s’agit du capital initial (lors de la création) de la banque. Il peut être augmenté par
l’émission de nouvelles actions. Ainsi, la contribution des membres fondateurs est la principale
ressource de financement.

La réserve légale

Le Conseil d’Administration de la banque, en accord avec la loi du pays où se trouve


l’établissement financier, fixe un pourcentage des bénéfices à mettre en réserve.

La réserve générale

L’existence de ce compte est généralement préconisée par les membres fondateurs de


la banque afin de consolider ses fonds propres.

Les profits

Les gains enregistrés par l’institution financière sont fondus en une masse dont un
certain pourcentage qui est destiné à être partagé entre les déposants et actionnaires de la
banque en fonction des termes de leur contrat.

2.1.2. Les ressources externes


Les compte d’investissement

Ces comptes constituent la principale source de mobilisation de fonds de la banque. Ils


sont proposés, de manière générale, à la clientèle privée fortunée et aux investisseurs
institutionnels. Ce compte se présente sous deux formes :

31
➢ Les comptes d’investissement restreint : en investissant dans un tel compte, le
client impose des restrictions sur la manière dont son argent va être réinvesti
➢ Les comptes d’investissement non restreint : le client laisse une totale liberté à la
banque sur l’emploi de ses fonds, qui peuvent être combinés avec les propres
ressources de la banque.

Les comptes d’épargne

Ces comptes sont destinés à des placements peu risqués et ayant une échéance courte.
Contrairement aux comptes d’épargne classiques, la rémunération de ces dépôts n’est pas
garantie par les banques islamiques et dépend du résultat dégagé par la banque.

Le compte de service social (fonds zakat)

La banque islamique a pour mission de gérer la zakat, tâche supplémentaire qui n’a pas
d’équivalent dans l’activité de la banque conventionnelle. Elle a, dans ce cadre, pour mission
essentielle de permettre aux personnes en difficultés financières de pouvoir subvenir à leurs
besoins sans recourir à l’aide d’autrui.

2.2.Les emplois

Les banques islamiques allouent la majeure partie de leurs ressources à des


financements accordés aux tiers (emploi dominant), à des prêts sans intérêt, à des
investissements et à des placements directs sur les marchés immobiliers, de biens et services et
boursier (marché des actions et non celui des obligations).

2.2.1. Financement de la consommation

Dans ce cadre, trois types de financement sont fréquemment utilisés :

➢ Financement des dépenses d’équipement domestique par la vente à tempérament


(Mourabaha).
➢ Financement du logement par la vente à tempérament, voire par le crédit-bail immobilier
➢ Financement des dépenses de consommation courante par le prêt sans intérêt ou facilité de
caisse gratuite (Qard Hassan).

32
2.2.2. Financement de la production

Quatre types de financement peuvent être rencontrés :

➢ Financement des immobilisations essentiellement par la participation de capital sous forme


d’association (Moucharaka).
➢ Financement de l’équipement par leasing (mobilier), qui est une forme de financement légal
sous certaines conditions.
➢ Financement du fonds de roulement et de l’équipement par la vente à tempérament et
particulièrement la vente d’équipements selon la commande de l’acheteur donneur, d’ordre
(Mourabaha) ou encore par le préfinancement (Salam).
➢ Financement du fonds de roulement et de l’équipement par le contrat de fiducie (Moudaraba).

Section 3 : Les risques d’une banque participative


La banque est souvent présentée comme un portefeuille de risques. La banque islamique
ne fait pas exception face à cette conception. Les risques encourus par les banques sont divers
et multiples. Les banques islamiques partagent des risques similaires à ceux des banques
classiques, mais à ces risques s’ajoute une catégorie spécifique aux banques islamiques.

1. Les risques classiques


Cette catégorie englobe les risques traditionnelle et similaires que les BI et les banques
conventionnelle partagent, notamment : le risque de liquidité, le risque opérationnel, le
risque de marché et le risque de crédit.

1.1. Le risque de liquidité

Ce risque se manifeste en cas d’insuffisance des liquidités pour les besoins des opérations
courantes des banques, réduisant ainsi leur capacité à satisfaire la demande de leurs clients.
Pour les banques islamiques, ce risque est accentué étant donné que les opérations d’emprunt
a intérêt sont prohibées par la Charia. Ces banques peuvent être en risque de liquidité si elles
rencontrent des difficultés à mobiliser des fonds à coût raisonnable, (situation qui s’aggrave en
l’absence d’un marché monétaire interbancaire islamique) ou si les actifs ne peuvent pas être
vendus à brève échéance.

Les contrats Moudaraba et Mourabaha sont les moins risqués puisque leur maturité est
de court terme. En revanche, d’autres instruments sont perçus comme présentant plus de risque,
ces contrat s sont la Moucharaka, le Salam, l’Ijara et l’Istisnaa.

33
1.2. Le risque opérationnel

Selon le comité de Bâle, le risque opérationnel est défini comme étant : « le risque de
pertes résultant de carences ou de défauts attribuables à des procédures, personnels et
systèmes internes ou à des événements extérieurs. La définition inclut le risque juridique, mais
exclut les risques stratégiques et de réputation. »41

Dans les banques islamiques, Les risques opérationnels sont encore plus amplifiés que
dans les banques conventionnelles, de fait que les banques islamiques supportent les mêmes
types de risques opérationnels des banques conventionnelles, relatifs aux facteurs humains,
procédures, technologies.

Etant donné que les banques islamiques sont d’une création récente, elles encourent un
risque opérationnel majeur provenant essentiellement du manque de personnel qualifié capable
de mener des opérations financières islamiques. Ces banques souffrent aussi de
l’incompatibilité des logiciels informatiques disponibles sur le marché, puisque ces logiciels
sont conçus pour les banques classiques. Ainsi que le risque lié aux procédures, existe dès que
la continuité de traitement des opérations et des dossiers est menacée par une défaillance des
processus de l’institution.

1.3. Le risque de crédit

Le risque de crédit est généralement défini comme le risque potentiel qu’une


contrepartie ne remplisse pas ses obligations conformément aux conditions convenues, c’est-
à-dire lorsque la contrepartie se trouve dans l’incapacité de répondre pleinement à ses
obligations à la date prévue42.

Les banques islamiques sont elles aussi confrontées aux risques de crédit classiques au
même titre que les banques conventionnelles. Ce risque est lié, notamment, à la défaillance de
l’acheteur dans un contrat Mourabaha. Et il se manifeste aussi dans les modes de financement
participatifs : Moucharaka et Moudaraba. Ce risque résulte du non-paiement par l’entrepreneur
de la part qui revient à la banque. Néanmoins on estime que, dans le contrat Mourabaha, ce
risque est moins pesant puisque l’actif qui a fait l’objet de financement est facilement
identifiable.

41
K. J-Snoussi, op.cit, page52.
42
Ibid.

34
1.4. Le risque de marché
Le risque de marché est le risque de réaliser des pertes suite à la fluctuation défavorable
des prix sur le marché. Il est devenu une préoccupation pour les banques à partir des années
80. Suite à la flambée des prix des marchés boursiers, les banques ont commencé à investir
dans les titres. Leurs portefeuilles sont devenus plus diversifiés mais le risque qui leur est
associé est devenu aussi plus difficile à mesurer. Ce risque de marché subdivise en risque de
taux, risque de change et risque de variation de prix (volatilité).

Le risque de taux :

C’est un risque majeur auquel sont confrontées les banques classiques. Il désigne le risque
de voir les résultats de la banque affectés par la baisse suite à une évolution défavorable des
taux d’intérêt. De fait que le recours au taux d’intérêt et aux produits de taux étant prohibé est
remplacé par une marge commerciale fixe, ou encore par un partage des profits et pertes. Ce
dernier est exprimé par la liaison inverse entre taux d’intérêt et la valeur d’un actif financier.
Un bilan bancaire est un portefeuille d’actif financier, donc chaque actif réagit favorablement
ou défavorablement aux variations d’intérêt qui est banni par la finance islamique. Puisque les
fluctuations de taux d’intérêt peuvent impacter la valorisation de certains actifs. Les institutions
financières islamiques utilisent fréquemment un taux d’intérêt de référence. Généralement le
London Inter Bank Offered Rate (LIBOR) afin de maintenir leurs conditions d’intervention
proches de celles des établissements conventionnels. Autrement dit, pour définir le prix des
différents instruments financiers et leurs marges. Si par exemple le taux de références (LIBOR)
augmente, la banque donc est exposée au risque de taux et elle doit tenir compte de cette
augmentation et distribuer des profits plus élevés aux déposants. Le risque de taux concerne le
contrat Istisnaa et le Salam en premier lieu, suivi des modes de financement participatifs portant
sur des engagements de long terme : Moucharaka et enfin, la Moudaraba est utilisée le plus
souvent à court terme, suivie de l’Ijara.

Risque de prix :

Le risque de prix concerne la valorisation par les marchés des actifs détenus par la
banque en cas de dépréciation de la valeur de ses investissements. Ce risque est souvent présent
lorsque la banque tient le rôle d’actionnaire, comme c’est le cas dans les contrats de Moudaraba

35
et de Moucharaka. La banque islamique est aussi exposée à ce risque, dans le cadre des contrats
Mourabaha, Salam et Istisnaa, aux variations des prix de matière première et de marchandise.

Risque de change :

La détention de créances et de dettes en devise porte aux établissements bancaires un


risque de change, découlant de la variation du cours des devises dans lesquelles les créances
sont établies par rapport à la monnaie nationale.

Le risque de change et le risque de taux traditionnellement sont liés. Dans une opération
de change à terme, l’achat ou la vente au comptant de devises, conduit à deux risques. Le
premier est le risque de change et dans le placement de devises sur le marché des capitaux, le
deuxième est le risque de taux.

2. Les risques spécifiques aux banques islamiques


En plus des différents risques classiques les institutions financières islamiques font face
à des risques qui leur sont propres. Ces risques sont liés à la nature même de la banque
islamique et à la spécificité des produits financiers islamique.

2.1. Le risque religieux ou non-respect de la Charia

Une difficulté à atteindre un compromis au sein du comité Charia (Charia Board), à


cause des déférentes interprétations entre les écoles de pensée musulmanes au droit musulman,
met la banque islamique face à un risque de non-respect de la Charia. Comme son nom
l’indique, il découle de la négligence et l’oubli des conditions de validité selon les standards
de la Charia, d’un produit, d’un instrument, d’un mode opératoire ou d’une opération.

Afin d’assurer un équilibre dans les interprétations de la charia. Certaines voix


proposent la création d’une structure universelle sous forme d’une banque de règlements
internationaux islamiques chargée de la promulgation des normes portant sur les avis et les
décisions en matière de droit émises par les différents comités de la charia, en outre, les avis
de l’Académie internationale du Fiqh.

2.2. Le risque commercial translaté

Ce risque résulte de la concurrence entre une banque islamique et une banque


conventionnelle. Les produits offerts par la banque islamique à leurs déposants ont la
particularité de ne pas proposer des rémunérations connues à l’avance sous la forme de taux
d’intérêt, comme c’est le cas de la banque conventionnelle. La rémunération, quant à elle est

36
définie selon le principe de partage des profits et des pertes. Cette particularité expose les
déposants à un risque de volatilité, de taux de rentabilité de leurs placements. Celui-ci étant
corrélé à la rentabilité des projets financés par la banque. Les clients auront tendance à retirer
leurs fonds aux bénéfices des banques conventionnelles. Lorsque la rentabilité réalisée n’est
pas satisfaisante des taux de marché.

2.3. Risque d’enchevêtrement des risques

Le risque d’enchevêtrement ou bien de confusion s’explique par le fait que nombreuses


transactions sont tripartites. Ces contrats lient le client, la banque et le fournisseur du bien.
Chaque partie de contrat contient des risques différents, ce qui a rendu difficile la gestion des
risques de la banque. Par exemple dans le contrat leasing ou Ijara, lorsque les clients ne payent
pas ses échéances ou le vendeur ne livre pas la maison à temps. La banque est exposée au risque
de crédit. Et une variation des taux d’intérêts entre le début et la fin d’un contrat à payement
différé (leasing) peut donc comporter un risque de taux de références (LIBOR) pour la banque.
Si les prix de l’immobilier diminuent ou augmentent entre l’initiation du contrat et la livraison,
la banque serait exposée au risque de fluctuation des prix.

Section 4 : La comparaison entre une banque classique et une banque


participative
L'activité des banques islamiques doit être conforme aux règles et aux principes
éthiques de la Charia. Cette particularité éclaire l'ampleur des divergences entre Finance
Islamique et Finance Conventionnelle, mais également les points de convergences entre les
deux systèmes financiers.

1. Les différences au niveau de gestion des opérations bancaires


1.1. La gestion du compte courant

La gestion de du compte courant diffère d’une banque classique par rapport à une
banque islamique. Lorsqu’un client sollicite la banque islamique pour l’acquisition d’un
bien, le compte courant du client ne reçoit pas de l’argent. La banque verse l’argent au
fournisseur pour l’achat du bien et le revend à terme au client. Donc la rémunération de la
banque est constituée de la marge sur la vente du bien.

Dans le cas où le client souhaite de la banque un prêt pour une cause urgente (mariage
ou décès), la banque passe par un compte spécial (Qard Hassan) où la banque ne prélève pas

37
d’intérêt sur le prêt. Au contraire, Lorsque la banque classique octroie un prêt, elle le
transfert sur le compte courant de son client, ce prêt produit des intérêts

1.2. Gestion du compte d’investissement ou « Profit Sharing Investment Account


(PSIA) »

L’originalité des banques islamiques consiste à la mobilisation des fonds sous forme de
comptes d’investissement.

Dans la banque islamique

Les fonds déposés dans le compte d’investissement sont gérés par la banque en
contrepartie de frais de gestion qui peuvent êtres des profits ou pertes. Les dépositaires n’ont
aucun droit de regard sur la gestion de leurs comptes. La durée des dépôts varie entre 1 mois
et 5 ans. Si le détenteur du compte se retire avant la fin de l’échéance il partage les pertes, mais
pas les profits que les fonds ont pu générer. Donc, dans un compte d’investissement d’une
banque islamique ni le capital ni le taux de rendement ne sont garantis.

Dans la banque classique

Dans la banque classique, il n’existe pas d’équivalent aux comptes « PSIA ». Cependant,
il est à noter que dans tout compte traditionnel le capital est supposé être garanti. La banque
doit donc pouvoir rembourser une partie du capital de tous ses déposants à tout moment. Ce
qui n’est pas le cas des comptes « PSIA ».

1.3. Gestion du compte d’épargne

A l’opposé de la banque classique la banque islamique ne produit pas d’intérêt.

Dans la banque islamique

Dans la banque islamique, le compte d’épargne ne génère pas d’intérêt. Le titulaire du


compte peut percevoir des profits tels que le capital est garanti mais il est versé après
prélèvement de la « zakat ».

Dans la banque classique

Dans la banque classique, le compte d’épargne génère un intérêt dont le taux d’intérêt fixe
est connu d’avance.

38
2. Les différences au niveau des principes de fonctionnement
Contrairement à la banque classique, les opérations effectuées par les banques islamiques
doivent être conforme avec les principes de la charia même si les deux banques, islamique et
classique ont des objectifs de rentabilité et de réaliser un gain. L’analyse des principes de
fonctionnement met en évidence les divergences au niveau de :

L’intérêt :

La banque islamique s’oppose au système bancaire classique qui repose sur le paiement
des intérêts et elle ne peut jamais donner des crédits qui engendrent des intérêts car la notion
d’intérêt ou Riba est interdite en islam. Dans ce sens, le système bancaire islamique et donc
totalement opposé au système bancaire classique, puisque ce dernier repose essentiellement sur
le paiement d’intérêts débiteurs et créditeurs.

Le partage du risque :

Le partage du risque est la particularité la plus importante du système bancaire islamique.


Il constitue l’une des différences les plus évidentes par rapport au système bancaire classique.
Une banque conventionnelle ne supporte pas les pertes. Le risque n’est donc pas partagé avec
l’entrepreneur. La finance islamique, quant à elle, repose sur cette notion de partage ce qui
signifie que les risques sont partagés entre l’investisseur, l’entrepreneur et la banque. Aussi
bien, les bénéfices que les pertes, tout doit être partagé avec un système financier islamique.

La productivité et la solvabilité :

Lorsqu’il est question de prêt, le système bancaire classique attache une importance toute
particulière à la solvabilité de l’emprunteur et met l’accent sur l’échéance du remboursement
de la somme prêtée et des intérêts.

Le système bancaire islamique diffère par le fait que l’accent est porté sur la productivité
et non sur la solvabilité de l’emprunteur. La banque islamique étant donné le partage des profits
et des dettes s’intéresse davantage à la viabilité des projets et aux capacités de l’entrepreneur.
Ce système est de ce fait plus humain, puisqu’il attache beaucoup d’importance aux
entrepreneurs et s’intéresse davantage à leurs projets.

Le risque moral :

Contrairement aux banques classiques, les banques islamiques attachent une très grande
importance aux implications morales des activités qu’elles financent. En effet, les banques

39
islamiques doivent se soumettre aux valeurs de l’Islam. Ainsi, elles ne pourront par exemple
pas financer les projets illicites.

3. Les différences au niveau des postes du bilan


Le bilan de la banque islamique est différent de celui de la banque classique, cela est aux
passifs comme aux actifs.

3.1. L’actif du bilan

L’actif du bilan de la banque classique et de la banque islamique se présente dans le tableau


suivant :

Tableau 3 : L’actif du bilan de la banque islamique et de la banque classique


Source : SUNIL KUMAR K. et IOANNIS A, 2008

40
3.2. Passif du bilan

Le passif du bilan de la banque classique et islamique présente les postes suivants :

Tableau 4 : Passif du bilan d’une banque islamique et conventionnelle


Source : SUNIL KUMAR K. et IOANNIS A, 2008

4. Les revenus des banques classiques et des banques islamiques


Les banques classiques se basent sur le paiement des intérêts, contrairement au système
bancaire islamique qui interdit toutes les opérations qui génèrent des intérêts. Pour cela on
remarque cette diversité de collecter les revenus entre ces deux dernières :

Les revenus des banques classiques :

Dans le système bancaire classique, Les banques sont les établissements financiers qui
collectent les dépôts du public, et qui accordent des crédits aux entreprises et aux ménages. Ces
banques tirent l’essentiel de leurs revenus en jouant sur les taux d’intérêts considérés comme
les loyers de l’argent prêté pour une période déterminée.

41
Les revenus des banques islamiques :

Puisque les intérêts sont interdits dans le système bancaire islamique, les revenus des
banques islamiques reposent sur deux catégories de techniques de financement :

➢ Les financements dans lesquels la marge est aléatoire et en fonction des bénéfices
générés par les projets financés.

Le financement participatif des banques islamiques peut s’exercer sous deux principales
formes :

- Le partage des pertes et des profits : c’est le cas de la « Moucharaka » ;

- Le partage des profits : c’est le cas de la « Moudaraba ».

➢ Les financements dans lesquels la marge est fixée d’avance, c’est le cas des ventes à
tempérament (Mourabaha) ou du leasing. Les opérations de ventes à tempérament
consistent à l’achat des équipements ou matériaux aux fournisseurs et à la revente à
terme aux clients, selon les modalités de paiement convenues d’avance. Dans le contrat
de leasing, la banque achète un bien d’équipement, qu’elle met à la disposition d’un
client sur la base d’une location avec l’option de cession de la propriété du bien au
client (locataire).

42
Partie 2 : Les enjeux des banques participatives au Maroc

Chapitre 1 : Les banques participatives au Maroc

Section 1 : Introduction des banques participatives dans le marché financier


marocain :
1. Historique avant leur démarrage

A. Les obstacles confrontés

La finance islamique n’était pas la bienvenue au Maroc. Depuis l’apparition de cette


finance éthique, plusieurs banques islamiques notamment celles des pays du Golf avaient
manifesté à plusieurs reprises leurs intéressements du marché financier marocain, mais
l’autorité financière le refusait toujours. La banque centrale du Maroc (Bank Al Maghreb) a
toujours été hermétique à l’idée d’octroi d’agréments à des banques spécialisées dans la finance
islamique 43. Ce refus a été sous le prétexte de la non-conformité des opérations de financement
islamique vis-à-vis la loi bancaire nationale marocaine, notamment le financement participatif
et le principe qui en découle « le partage des profits et des pertes ».

Un autre prétexte que les autorités avançaient est l’incapacité du marché financier
national à absorber le nombre important des banques du Golf intéressées, et on ne pouvait pas
octroyer des agréments à des unes de ces banques et exclure les autres sous peine d’encourir
un risque diplomatique qui pourrait menacer les relations avec les pays du Golf si leurs banques
n’étaient pas traitées sur le même pied d’égalité. Tous ces prétextes, que les autorités
avançaient, étaient loin des raisons réelles qui sous-tendaient l’imperméabilité du marché
financier marocain à l’égard de la finance islamique. La vérité est ailleurs, l’ouverture de
l’économie marocaine à la finance islamique signifierait d’énormes pertes de part de marché
pour les banques marocaines44. C’est pour cette raison que le lobby marocain de finance

43 Cahier de la finance islamique N spécial 2013 page 28


44 Ibid.

43
conventionnelle avait appuyé pour le blocage de toute tentative d’introduction d’une banque
islamique.

B. Evénement qui précèdent l’introduction des banques participatives au Maroc

Avant d’autoriser l’activité des banques participatives au Maroc, l’économie Marocaine


a connu plusieurs évènements qui ont contribué à l’introduction de ces banques au Maroc. Dans
l’année 2007, Bank Al-Maghrib s’est adhérée au Conseil des services financiers islamiques
comme membre observateur. Cette année a connu aussi la publication de la circulaire relative
aux produits du bail, de participation et de Mourabaha. En 2010, la loi des finances a fait
l’inclusion des exigences fiscales relatives à la Mourabaha, et ce, dans le domaine de l’impôt
sur les sociétés et sur les revenus. Ensuite en 2013, la BAM est devenue membre à part entière
du Conseil des services financiers. Il a procédé à la restructuration de la direction de supervision
bancaire pour la création d’une division de l’organisation de la finance participative. Par la
suite, l’année 2015 a connu la soumission d’une demande relative au dossier de l’accréditation
pour la création d’une banque participative ou d’une compagnie de finance participative. Ainsi
que la création du Conseil supérieur des Oulémas du comité légitime pour la finance
participative.

2. L’autorisation par BAM d’introduction des banques dites participative :


A. L’appellation des banques islamiques par « participatives ».

L’autorité monétaire marocaine a fait un pas intelligent par le fait de changer le mot
islamique et le remplacer par participatif, pour dénommer les banques islamiques pratiquantes
au Maroc par des banques participatives. Deux raisons sous-tendent ce changement du nom :

Éviter tout embarras si cette expérience de ce nouveau modèle financier saurait


d’échec, ainsi ces banques n’auront aucun symbole islamique.
L’appellation « banque islamique » laisserait sous-entendre que la banque
conventionnelle n’est effectivement pas Charia compliant.

Ce choix d’appellation s’inscrit d’une approche objective où les banques demeurent des
institutions financières qui opèrent et gèrent des transactions monétaires et financières doivent
exercer sans aucune exploitation de l’Islam pour des fins matérielles.

44
B. Création de Comité Charia « CHARIA BOARD »

Pour veiller à la conformité des transactions financières et des opérations d’octroi de


financement aux préceptes de la loi musulmane, chaque banque islamique (hors Maroc) détient
son comité de charia faisant partie de sa structure, alors que le modèle participatif Marocain
s’en distingue par le fait de l’existence d’un seule comité de Charia indépendant de la banque,
ce comité relève du conseil supérieur des Oulémas , ainsi le comité tire son pouvoir en faisant
partie d’un conseil présidé par sa majesté en sa qualité de comandant des croyants et en ayant
une indépendance de toutes les banques qu’elle supervise, les banques participatives
bénéficient aussi par l’ exonération de recrutement des oulémas dont la rémunération leur coute
chère. Les missions confiées à ce comité sont :

Assurer un suivi pour détecter les risques de non-conformité aux avis du conseil
supérieur des Oulémas.
Assurer le respect de la règlementation de la finance islamique et l’application des
recommandations du Conseil Supérieur des Oulémas
Contrôler les contrats, les opérations financières et même les compagnes publicitaires
qui doivent respecte les avis du Conseil Supérieur des Oulémas
Déceler les manquements et en informer le comité d’audit de la banque concernée tout
en lui recommandant l’application de mesures correctives adéquates.

C. Octroi des agréments pour les banques participatives par la banque centrale

Après tant de retard, Ban Al Maghreb a publié un communiqué le 02 janvier par lequel
elle annonce l’octroi des premiers agréments pour la création des banques participatives, ces
banques sont :
• Umnia Bank est la première banque participative au Maroc, elle a démarré ses activités
le 22 Mai 2017, elle est le fruit d’un partenariat entre CIH banque et Qatar International Islamic
Bank, inaugurée le 23/05/2017.
• BTI Bank est le fruit de partenariat entre BMCE banque et Al Baraka Banking group
qui en détiennent respectivement 51 et 49.
• Bank Al Yousr est le fruit d’un partenariat entre la banque centrale populaire et le
groupe Guidance Financial (Expert international de la finance islamique.
• Al-Akhdar Bank est une banque participative créée par le groupe Crédit Agricole du
Maroc et la Société Islamique pour le développement privé, filiale du groupe de la banque
islamique de développement.

45
• Banque Assafa est une banque participative Marocaine détenue par Attijariwafa Bank,
elle dispose d’un réseau de 38 agences dans 20 villes au Maroc.
Des fenêtres participatives s’ajoutent aux banques participatives, il s’agit de trois
banques qui ont été autorisées à ouvrir des fenêtres participatives. Ces fenêtres sont :
• Najmah : Fenêtre participative de la banque marocaine de commerce et de l’industrie.
• Arreda : Fenêtre participative de la banque Crédit du Maroc.
• Dar Al Amane : Fenêtre participative ouverte par la société générale marocaine des
banques.
Ces banques et fenêtres participatives sont autorisées à commercialiser les produits
Mourabaha, Moucharaka, Ijara, Salam et Moudaraba.
D. Umnia Bank : cas concret :
Umnia Bank est créée suite au partenariat entre CIH Bank, Qatar International Islamic
Bank (QIIB) et la caisse de dépôt et de gestion (CDG). C’est la première banque participative
autorisée par la Banque Centrale pour entreprendre ses activités. Avec un capital initial de 600
millions de dirhams. Son directeur général est Adnane El GUEDDARI, et Abdessalam ISSAMI
est son président de directoire. Son siège social est situé à Casablanca.
Réseau des agences d’Umnia BANK
De 2017 à 2020, Umnia Bank a réussi progressivement de couvrir la plupart des régions
marocaines. Avec un réseau de 33 agences réparties sur 23 villes, la banque est présente dans
les principales villes du Royaume, et continue de développer son réseau d’agences pour couvrir
l'ensemble du territoire Marocain
Résultats d’Umnia Bank
En 2018, Umnia Bank a dégagé un produit net bancaire de 17 millions de dirhams, elle
a collecté 680 millions de dirhams de dépôts, et elle a distribué 948 millions de dirhams des
financements.

Section 2 : La performance des banques participatives et leurs défis


1. Le niveau de performance atteint par les banques participatives au Maroc
Pour pouvoir statuer sur la performance des banques participatives et leurs capacités à
s’intégrer au marché financier Marocain en concurrence avec des banques conventionnelles
qui s’accaparent de belle et bonne partie du total du marché, nous avons fait recours à un extrait
des comptes de la patrimoine des banques participatives étalé sur une période allant du mois
d’Octobre 2018 jusqu’au Avril 2020, à partir de cet extrait nous pouvons faire le point sur la
performance des banques participative et leur évolution

46
EXTRAIT DU COMPTE DE PATRIMOINE DES BANQUES ET FENETRES PARTICIPATIVES
Encours en MDH
oct.-18 nov.-18 déc.-18 janv.-19 févr.-19 mars-19 avr.-19 mai-19 juin-19 juil.-19 août-19 sept.-19 oct.-19 nov.-19 déc.-19 janv.-20 févr.-20 mars-20 avr.-20
Financement 3640,9 3961,8 4587,8 4855,1 5268,7 5711,1 6054,6 6476,5 6832,4 7212 7469,4 7860,9 8286 8572,5 9128,4 9457,7 9738,7 9754,5 10129
Dont:
Financement participatif à l'immobilier 3347,3 3623,2 4130,7 4389,8 4714,1 5212,6 5524,6 5898,3 6150 6422,8 6612,6 6917 7305,3 7541 7952,6 8217,5 8451,4 8435,9 8787

Figure 7:extrait des comptes de patrimoine des banques participatives


Financement participatif à la consommation 155,31 163,82 323,08 343,74 419,39 382,64 397,13 433,92 470,45 497,88 547,34 573,87 631,47 648,89 708,77 767,71 796,52 800,59 800,63
Financement participatif à l'équipement 132,18 147,59 101,42 105,97 117,16 87,526 104,11 126,85 204,91 273,25 291,25 353,95 332,71 364,93 440,6 448,21 428,24 455,35 463,64
10000
12000 Financement
9000
10000 8000
7000

47
8000
6000
6000 5000 Equipement
4000 Immobilier
4000 Financement
Consommation
3000
2000 2000
1000
0
0
D’après l’extrait nous pouvons constater que le financement de l’immobilier s’accapare
de la part lion du total de financement participatif, en effet l’encours de financement participatif
octroyé dans le cadre de Mourabaha immobilière a grimpé de 3347 MDH en octobre 2018 à
8787 MDH soit une hausse de 160% en accumulant un total de 119633 MDH durant cette
période et représentant ainsi 88.62% de financement participatif global octroyé qui totalise
toujours dans la même période 134998 MDH , cette formule de financement qui captive les
clients s’abstenant de recourir aux banques conventionnelles pour des convictions religieuses
et qui pour satisfaire leurs besoins tout en respectant les préceptes de la Charia acceptent de
payer un montant assez conséquent de par le coût d’achat qui se compose de différent cout à
savoir, le prix d’achat, des frais d’enregistrement et de conservation foncière, des frais de
mutation et d’autres frais tel que les frais de notaire ou avocat, ces coûts auxquels s’ajoute la
marge bénéficiaire de la banque majorée de la TVA.

Quant au financement de la consommation diverse où de l’acquisition d’un équipement


y compris de voitures son encours a passé de la période d’octobre 2048 à avril 2020 de287
MDH à 1265 MDH accumulant le total sur la période étudiée de 14843 MDH, représentant
ainsi 11.47% du total de financement participatif distribué durant la même période.

En ce qui concerne les comptes courants ouverts auprès banques participatives, ils sont
allés de 52000 comptes en fin octobre 2018 à 87272 comptes à fin décembre 2019.Ainsi leur
réseau s’étend de plus en plus au fil des années, le nombre des agences a atteint 95 en octobre
2018 et à fin décembre 2019 il a grimpé à 133 agences déployées dans des différentes villes du
pays.

2. Les défis rencontrés par les banques participatives


L’expérience des banques participatives au Maroc a connu des entraves qu’elles ont
subi allant des obstacles retardant leur accès avant qu’elles voient le jour au Maroc jusqu’au
des défis dont elles souffrent encore.

A. L’offre limitée que les banques participatives proposent :


Les banques participatives sont actuellement autorisées à commercialiser cinq produits
qui sont, Mourabaha, Salam, Moudaraba, Moucharaka et Ijara, alors dès leur lancement, les
établissements participatives proposaient seulement la Mourabaha auto et financière.

Les produits qui concernent les entreprises attendent toujours les contrat-types, ces
contrats sont toujours en retard et avancent lentement. Selon les déclarations de Mr. Abdellatif

48
Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib : « On a décidé de faire accélérer l’adoption des contrats des
nouveaux produits par le GPBM et le conseil supérieur des Oulémas. Puis on a décidé de tenir
des réunions entre les responsables des banques participatives et les Oulémas pour qu’ils
s’écoutent mutuellement ».

B. La rareté des ressources de refinancement


Les banques participatives ont du mal à se refinancer, dans le domaine bancaire, les
dépôts de la clientèle constituent une principale ressource de refinancement et de liquidité, mais
les dépôts de la clientèle des banques participatives ne sont pas à la hauteur des attentes de ces
banques, à peine ils s’élèvent à 4 milliards de dirhams. Les dépôts d’investissement aussi
restent insuffisants et ne totalise que 335 millions de dirhams. Cette insuffisance des dépôts de
la clientèle peut être expliquée par le problème d’image de la banque participative perçue par
la clientèle, puisque la quasi-totalité les voient comme des simples sociétés de financement
Halal et non comme des véritables banques comme celle de conventionnel, elles assurent les
services quotidiens de la banque tel que le paiement, la tenue de compte, virement … etc. De
ce fait, les clients n’ouvrent un compte bancaire auprès des banques participatives que
lorsqu’ils veulent contracter un financement et souvent qu’il arrive qu’ils gardent leurs
premiers comptes ouverts auprès des banques conventionnelles. Face à cette insuffisance les
banques participatives font recours à leurs sociétés mères pour se refinancer, l’instrument
utilisé ici est « Wakala Bi Istithmar », elles recourent aussi aux dépôts d’investissement.

En ayant recours à ces instruments de refinancement, les banques participatives sont


obligées de rémunérer les fonds collectés, pour Wakala Bi Istithmar la rémunération se situe
entre 2% et 3%, face à cette rémunération le coût augmente et les banques participatives se
voient dans l’obligation de répercuter l’augmentation de coût sur le prix du crédit en
augmentant ce dernier au détriment de sa compétitivité face aux banques conventionnelles.

A. L’absence de l’assurance participative « TAKAFUL »


Pour assurer les crédits octroyés contre tout risque éventuel, les banques
conventionnelles font recours à l’assurance ordinaire pour garantir leurs fonds prêtés, ce type
d’assurance est interdit par le droit musulman du fait qu’il contient de l’incertitude et de la
spéculation, ainsi les banques participatives ne peuvent jamais en bénéficier, mais pour faire
face aux risques entourant leurs activités les banques islamiques ont un alternatif, c’est
l’assurance TAKAFUL qui est un modèle d’assurance à travers lequel un ensemble des
adhérents mettent en commun leurs cotisations pour s’entraider en cas de survenance d’un

49
risque. Les cotisations collectées sont dédiées gérées par la compagnie d’assurances
TAKAFUL séparément de leurs comptes, et elle reçoit une rémunération de gestion ou une
commission conformément à la Charia.

Les banques participatives démarrent leurs activités au Maroc en absence de


l’assurance TAKAFUL tarde à voir le jour, et ce en dépit de l’adoption de la loi y afférant et
de sa publication au bulletin officiel en août 2019, à cause de cette absence, les banques
participatives encourent un risque majeur parce qu’aucune assurance ne couvre les milliards
de dirhams de financement participatif octroyé « les 57 milliards de DH ne sont couverts par
aucune assurance décès emprunteurs. Certaines banques se trouvent devant des situations
sociales difficiles à gérer »45. En attendant, Les banques se contentent à faire signer leurs client
un engagement de souscrire une assurance TAKAFUL dès qu’elle soit là.

Section3 : L’impact des banques participatives sur l’économie marocaine

1. L’impact des banques participatives sur le financement des PME/TPE


D’après une enquête menée par le haut-commissariat au plan, la répartition des
entreprises par catégorie est comme suit : 64.2% sont des très petites entreprises (TPE), 28.5%
sont des petites et moyennes entreprises (PME) alors que les grandes entreprises ne
représentent que 7.2% des entreprises dans le tissu économie marocain, d’après la même
enquête 7 entreprises sur 10 ne peuvent pas accéder au crédit bancaire dont la majorité sont des
très petites entreprises, et ce à cause de garanties que les institutions financières exigent, et des
conditions d’accès au crédit qui se resserrent suite à l’ampleur des créances en souffrance
constatées notamment celle s’agissant des très petites entreprises. Alors, Les banques
participatives essaient d’alléger ses conditions en faveur de ces entreprises par une facilité de
garanties au profit de la réputation de l’entrepreneur, une possibilité du rééchelonnement du
délai de remboursement des prêts octroyés, un accompagnement et appui-conseil dans la
gestion et la réalisation de l’investissement et une étude rigoureuse de faisabilité des projets.
En fait, ce qui différencie véritablement entre les deux modes de financement est le principe
du partage des pertes et des profits. La banque participative intervient dans l’octroi des fonds
propres plus en tant que partenaire que bailleur de fond mettant à l’abri la faiblesse de la

45Avoir confié Saïd Amaghdir président de l’association marocaine pour les professionnels de la finance
participative à medias24 www.medias24.com.

50
liquidité et de gestion des PME /TPE. Par ailleurs, la banque participative permet aux
PME/TPE de diversifier leurs sources de financement du cycle d’exploitation et de
l’investissement. En effet, elle peut leur accorder de la liquidité en mode continu, dit à court-
moyen-long terme. Cependant les formules privilégiées par le PME/TPE, à savoir,
Moucharaka, Moudaraba, Ijara ou Isatinae n’ont pas encore vu le jours, de ce fait, les banques
participatives restent peu attractives pour les PME/TPE, en plus de la cherté du produit
Mourabaha et l’absence d’une assurance TAKAFUL qui n’encouragent pas les PME/TPE à
solliciter un financement participatif.

1.1. L’attraction des capitaux étrangers

Les banques islamiques représentent la réponse adéquate à de nombreux problèmes


économiques. Surtout que la finance islamique s’adosse aux énormes fonds des pays du Golf.
L’objectif des banques islamiques c'est leur contribution à élargir la part de l'argent destiné à
l'investissement productif et créateur d'emplois, dans une économie réelle, loin de la sphère
spéculative. En effet, ce système est de nature à augmenter les disponibilités liquides des
banques, qui peuvent jouer un rôle plus important dans le financement de l'économie et du
développement économique, d'où un impact assuré au niveau de l'accélération de l'activité. La
mise en place de ce système est à même non seulement d'élargir l'assiette de l'épargne à
l'intérieur du Maroc mais aussi d'attirer les capitaux qui cherchent des placements financiers
islamiques comme les capitaux des pays du Golf.

1.2.Opportunité d’investir à partir d’un capital réduit et à faible risque

Pour des besoins de liquidité et de diversification des ressources de refinancement, les


banques participatives font appel au public, particulier ou entreprise, d’y investir leur épargne
et le faire fructifier à partir d’un capital de 5000 DH dans le cadre de dépôt d’investissement
qui est conforme à la Charia. Ce type d’investissement à atteint en son premier mois en juin
2019, un niveau de 23 MDH pour grimper en avril 2020 à 2920 MDH selon une publication de
Bank Al-Maghrib , ce qui pourrait participer au développement de l’économie nationale, d’une
part, par l’injection de liquidité dont l’économie a besoin, et d’autre part, améliorer l’économie
sociale en rémunérant l’épargne de dépositaire investisseur, une rémunération ayant un trait
d’éthique, conforme à la Charia, sans prendre des risques énormes similaires à ceux que l’on
peut encourir en investissant dans un projet, car le risque là est faible de par il est répartit sur
une porte feuille assez diversifiée de la banque.

51
Chapitre 2 : Enquête sur le comportement des marocains
face aux banques islamiques :

Section 1 : Méthodologie de travail


1. Objectifs
Après avoir passé trois ans au territoire marocain, il est nécessaire d’avoir une idée sur
comment les marocains ont réagi vis-à-vis de ce genre récent des banques, ainsi que l’obtention
de leurs points de vue et critiques.

Ce questionnaire est destiné aux particuliers afin d’étudier leurs satisfactions des services
fournis par leurs banques, et aussi pour savoir si les banques participatives ont réussi d’attirer
de nouveaux clients, et quels sont les produits et services proposés par ces banques susceptibles
d’attirer et conquérir de nouveaux clients.

2. Présentation du questionnaire
Le questionnaire a été réalisé en utilisant l’outil en ligne Google Forms, un outil qui nous
a permis de collecter et organiser les données facilement, il nous a aider à obtenir les réponses
rapidement ainsi que leurs analyses avec une grande précision. Le questionnaire est composé
de 16 questions. Dans le cadre de notre enquête, nous avons collecté 139 réponses.

52
Section 2 : Analyse du questionnaire

Êtes-vous ?
139 réponses

Figure 8: Répartition des répondants par sexe.

L’enquête a porté sur 139 personnes, dont 51.8% sont des hommes et les
48.2% restantes sont des femmes.

Quelle est votre tranche d’âge ?


139 réponses

Figure 9: Répartition des répondants par âge.

70.5% des répondants sont âgés entre 20 et 29 ans, 13.7% sont âgés entre 30 et 39
ans, 6.5% sont âgés entre 50 et 49 ans et le reste est de 50 ans et plus

53
De quelle ville êtes-vous ?
139 réponses

Figure 10: Répartition des répondants par villes.

Concernant les différentes zones géographiques que couvrent les différents répondants.
Les villes dominantes sont El Jadida d’un pourcentage de 31.7%, Suivi de Casablanca d’un
pourcentage de 17.3% et Marrakech d’un pourcentage de 7.2%.

Quelle est votre catégorie socio professionnelle ?


139 réponses

Figure 11:Répartition des répondants par catégorie socio-professionnelle

Sur un échantillon de 139 personnes 68.3% sont des étudiants ,13.7% sont des
fonctionnaires,7.9% sont des employés, le reste est consacré pour les banquiers, les professions
libérales, les commerçants, les retraités, les chômeurs et les femmes au foyers.

54
Avez-vous un compte bancaire ?
139 réponses

La majorité écrasante des répondants (89.9%) ont un compte bancaire.

Figure 12: Le pourcentage des personnes ayant un compte bancaire

Si oui, êtes-vous satisfait de ses services ?


125 réponses

Figure 13: La satisfaction des clients des banques

On constate que 75.2% des répondants sont satisfaits des services fournis par leurs
banques, tandis que 24.8% ne sont pas satisfaits.

55
Avez-vous déjà entendu parler des banques participatives ?
139 réponses

Figure 14: le pourcentage des personnes qui ont déjà entendu parler des banques participatives

La grande majorité des répondants (79.9%) ont déjà entendu parler des
banques participatives, alors que 20.1% n’ont jamais été informé.

Avez-vous un compte bancaire auprès d'une banque participative ?


139 réponses

Figure 15 : Les clients des banques participatives.

On remarque que seulement 22.3% des repondants ont un compte bancaire auprés
d’une banque participative .

56
Si oui, laquelle est votre banque ?
33 réponses

Figure 16: Répartition des clients par banque

33 personnes des repondants ont un compte auprés des banques participatives.


41.2% sont des clients d’Umnia Bank, 38.2% sont des clients de Banque Assafa et 8.8% sont
des clients de BTI banque.Le reste est consacré aux clients de Banque Najmah, Bank Al Yousr
et Al Akhdar Bank.

Si non, pourquoi n'en avez-vous pas ?


95 réponses

Figure 17: Les raisons pour lesquelles les répondants n'ont pas un compte auprès une banque participative.

Concernant la raison pour laquelle 95 des répondants n’ont pas un compte auprès d’une
banque participative, nous avons constaté que 53.7% ne sont pas intéressés des produits
islamiques, 38.9% ont constaté que le réseau de ces banques est faible, 9.5% trouvent que les
frais de tenue de compte sont plus chers que ceux des banques conventionnelles et 13.7% ont
jugé que les services ne sont pas à la hauteur de leurs attentes et besoins.

57
Avez-vous déjà bénéficié d'un financement participatif ?
139 réponses

Figure 18: Le pourcentage des répondants qui ont déjà bénéficié d'un financement participatif

Il s’est aperçu que seulement 15.8% de le population interrogé ont déjà bénéficié
d’un financement participatif, 84.2% n’ont jamais bénéficié.

Si oui, c'était pour acquisition ?


23 réponses

Figure 19: Les pourcentage des financements participatifs acquis par les clients

Nous avons remarqué que sur 23 personne qui ont déjà bénéficié d’un financement
participatif, 21.7% d’eux c’était pour l’acquisition d’un terrain, 60.9% c’était pour acquisition
d’un logement, 26.1% c’était pour acquisition d’un véhicule et le reste c’était pour acquisition
d’un équipement.

58
Si non, pourquoi n'en avez-vous pas encore bénéficié ?
78 réponses

Figure 20:Les raisons pour lesquelles les clients n'ont pas encore bénéficié d'un financement participatif.

Sur 139 repondants 78 n’ont pas encore bénéficié d’un financement participatif. Nous
avons constaté que 38.5% d’eux n’ont pas encore profité parce que le coût est cher, 28.9% ont
trouvé que la procedure est compliqué, 20.5% ne sont pas intéréssés

Supposant que vous ayez besoin d'un financement et qu'une banque participative et autre
conventionnelle vous proposent la même offre (un financement aux coûts égaux), quel
financement contracteriez-vous ?

132 réponses

Figure 21: Répartition des répondants par préférences.

Nous avons constaté que 53% de 132 répondants préfèrent contracter un financement
d’une banque participative, et 47% préfèrent contracter celui de la banque conventionnelle.

59
Avez-vous déjà entendu parler de dépôts d'investissement chez les banques participatives ?
139 réponses

Figure 22: Le pourcentage des personnes qui ont déjà entendu parler des dépôts d'investissement
chez les banques participatives.

Il s’est aperçu que 41.7% des répondants ont déjà entendu parler des dépôts
d’investissement chez les banques participatives, mais 58.3% n’ont jamais entendu parler de
ces dépôts.

Si oui, investissez-vous-y déjà ?


70 réponses

Figure 23: Le pourcentage des personnes qui investissent chez les banques participatives.

Sur un échantillon de 70 répondants, nous avons remarqué que la majorité écrasante


(78.6%) n’ont jamais fait des dépôts d’investissement chez les banques participatives,
seulement 21.4% ont déjà investis.

60
Si non, pourquoi n'y investissez-vous pas ?
92 réponses

Figure 24:Les raisons qui découragent les clients à investir.

Sur 139 répondants 92 n’ont jamais fait des dépôts d’investissement chez les banques
participatives, nous avons constaté que 75% d’eux ne sont pas intéressés, 18.48% refusent de
risquer leurs argents et 6.52% ont jugés que l’investissement chez les banques participatives et
peu rentable.

61
Section 3 : Synthèse

Dans le cadre de notre enquête qui a pour objectif principal d'étudier le comportement
des Marocains face aux banques participatives, nous avons dans un premier temps collecté les
informations et mené des recherches sur le terrain, ensuite nous avons effectué une constatation
des résultats obtenus pour enfin déduire que la majorité des marocains possèdent un compte
bancaire, et ont déjà entendu des banques participatives alors que seulement 22.3% ont déjà
ouvert un compte auprès de ces banques.

D’après les remarques et les données collectées, il s’est aperçu que parmi les raisons
majeures pour lesquelles les Marocains n’ont pas encore contracté une banque participative,
d’une part, ils ne sont pas encore convaincus des produits proposés par ces banques, d’autre
part, le faible réseau d’agence, la grande majorité des agences se situent dans les grandes villes,
par contre, elles ne sont pas encore installées dans les petites villes.

Les résultats obtenus indiquent que les banques participatives les plus contractés sont
Umnia Bank et Bank Assafa. La plupart des financements participatifs accordés sont les
financements pour acquisitions des logement, terrains ou véhicules, cela peut être expliqué par
le principe de la prohibition de l’intérêt (RIBA). Concernant l’investissement, il est
remarquable que la majorité des clients n’investissent pas leurs argents auprès des banques
participatives.

Les banques participatives doivent élargir encore leurs réseaux des agences pour qu'ils
attirent le maximum des clients, surtout ceux des petites villes. Ainsi que l'élaboration des
stratégies marketing qui vont attirer des clients potentiels sur les produits et services proposé,
pour que les banques participatives encouragent les clients à agir dans le cadre de la finance
islamique, elles doivent garantir les mêmes droits et les mêmes avantages que la finance
conventionnelle.

62
Conclusion générale

A travers ce travail, nous avons essayé de mener une étude sur la finance islamique, et
aussi de faire une revue sur l’expérience des banques participatives au Maroc depuis leur
introduction jusqu’au le jour d’écrire ces lignes.
Dans la première partie, nous avons essayé de définir la finance islamique et de mettre
en évidence ses origines et les principes qui la sous-tendent. En effet, ce mode de finance puise
du droit musulman qui prohibe l’usure dans toutes ses formes, à savoir, Riba Al Fadl, Riba
Annasi’a et Riba Annasa’a, tout en mettant en avant les raisons d’interdiction de l’usure, des
transactions qui portent sur l’incertitude et le jeu de hasard, de découragement de la
thésaurisation, et ce pour se conformer au principe d’éthique, d’équité, de partage de la perte
comme de gain. Le droit musulman oblige aussi l’aumône pour le principe de solidarité et de
la redistribution de la richesse au profit des gens nécessiteux, nous avons aussi aborder dans le
premier chapitre les ressources du droit musulman qui se subdivisent en deux types, des
ressources primaires, qui sont le Coran et la Sunna, et des ressources secondaires, qui sont le
consensus et l’analogie. À la fin de ce chapitre nous avons abordé les défis et les perspectives
de la finance islamique, des défis parmi lesquels figurent le problème d’image, le manque de
transparence et les problèmes rencontrés comme les retards de paiement et la pénurie du
personnel qualifié, quant aux perspectives, ils y figurent le renforcement du mouvement des
banques islamiques, la création d’une stratégie de concurrence vis-à-vis des banques
conventionnelles.
Dans le deuxième chapitre, nous avons essayé de mettre en exergue le système bancaire
islamique en abordant sa définition, ses caractéristiques et la structure organisationnelle des
banques islamiques qui se distingue de celle des banque conventionnelle par l’inclusion du
comité de Charia et comité de Zakat, nous avons aussi abordé dans ce chapitre les activités des
banques islamiques, leurs niveaux de rentabilité et la distribution du résultat réalisé , Ensuite
nous avons mis le point sur le mode de financement islamique avec ses différentes formes qui
sont la Moucharaka, la Moudaraba, la Mourabaha, le Salam, l’Ijara et l’Istisna’a, et aussi sur
la structure de leur bilan, et sur les différentes risques qu’elles encourent que ce soient des
risques communs avec ceux des banques conventionnelles ou des risques spécifiques aux
banques islamiques. Nous avons terminé ce chapitre par une comparaison entre les banques
participatives et conventionnelles.

63
Dans la deuxième partie, nous l’avons consacrée aux banques participatives au Maroc,
où nous avons abordé au premier chapitre l’historique de leur introduction et l’imperméabilité
du marché financier Marocain envers ces banques suite à la pression faite par le Lobby de
conventionnel, ce lobby qui craignait la concurrence des banques islamiques dans un marché
dont la quasi-totalité de sa clientèle est de confession musulmane, nous y avons abordé aussi
les évènements qui ont précédé leur introduction tel que l’adhérence de Bank Al Maghreb au
conseil du services financiers islamiques, et l’apparition des produits financiers islamiques que
commercialisait Dar ASSAFA, ancienne fenêtre d’Attijariwafa Bank, nous avons aussi vu le
retard que ces banques ont connu avant de voir le jour au Maroc et la raison derrière la
substitution de l’appellation islamique par participative pour éviter tout embarras si cette
expérience de finance islamique ne serait pas couronnée par le succès, et aussi pour éviter de
décrire implicitement les banques conventionnelles par des banques non islamiques.
Quant à la structure des banques participatives au Maroc, elle est légèrement différente
de celle de reste du monde, et ce, par la centralisation du comité de Charia qui relève du conseil
supérieur d’Oulémas présidé par sa majesté en sa qualité de commandeur des croyants,
conférant ainsi à ce comité l’indépendance et le pouvoir, et allégeant la masse salariale des
banques participatives par la suppression des salaires des Oulémas qui généralement sont
chèrement rémunérés.
Actuellement cinq banques et trois fenêtres participatives exercent leurs activités au
Maroc, elles ont pu, même à une offre limitée, de réaliser une performance prometteuse malgré
que le système soit incomplet et ces banques ne tournent pas à plein régime vu qu’elles
commercialisent seulement le produit Mourabaha à une clientèle qui s’abstiennent à faire
recours aux banques conventionnelles pour des convictions religieuses. En plus de l’offre
limitée des banques participatives, ces banques souffrent aussi de non achèvement de leur
écosystème notamment l’assurance de Takaful qui tarde à voir le jour, elles souffrent aussi de
la rareté des ressources de refinancement suite à la pénurie des dépôts des clients qui perçoivent
les banques participatives comme étant seulement une société de financement alors qu’elles
sont des banques qui offrent aussi des services bancaires comme la tenue de compte et le
virement etc…
Quant à leur impact sur l’économie Marocaine, les banques participatives pourraient
avoir une retombée positive sur l’économie nationale notamment sur le financement des TPE
et des PME qui rencontrent des barrières à l’accès au financement auprès des banques
conventionnelles assez exigeantes en terme de garantie, elle auraient aussi un impact sur

64
l’économie sociale, de par l’opportunité d’investissement qu’elles offrent au public, et ce à
partir d’un faible capital ( à partir de 5000 DH) avec un risque réduit .
Nous avons terminé notre travail par une étude de comportement des Marocains vis-à-
vis de ces banques participatives à travers un échantillon qui a répondu au questionnaire que
nous avons élaboré, d’après les réponses collectées nous avons essayé de formuler des
recommandations pour remédier aux insuffisances constatées, notamment l’élargissement des
réseaux bancaires par l’implantation des agences dans les différentes villes de pays, aussi
l’élaboration d’une stratégie marketing pour attirer les clients potentiels avec des publicités à
la fois informatives et persuasives, et enfin l’alignement voire le surpassement des services
offerts par les banques conventionnelles aussi bien à leur qualité qu’à leur coût.

65
Liste des figures

Figure 1 : Schéma du contrat Moudaraba


Figure 2 : Schéma du contrat Moudaraba
Figure 3 : Schéma du contrat Mourabaha
Figure 4 : Schéma du contrat Salam
Figure 5 : Schéma du contrat Ijara
Figure 6 : Schéma du contrat Istisnaa
Figure 7:extrait des comptes de patrimoine des banques participatives
Figure 8: Répartition des répondants par sexe.
Figure 9: Répartition des répondants par âge.
Figure 10: Répartition des répondants par villes.
Figure 11:Répartition des répondants par catégorie socio-professionnelle
Figure 12: Le pourcentage des personnes ayant un compte bancaire
Figure 13: La satisfaction des clients des banques
Figure 14: le pourcentage des personnes qui ont déjà entendu parler des banques participatives
Figure 15 : Les clients des banques participatives.
Figure 16: Répartition des clients par banque
Figure 17: Les raisons pour lesquelles les répondants n'ont pas un compte auprès une banque
participative.
Figure 18: Le pourcentage des répondants qui ont déjà bénéficié d'un financement participatif
Figure 19: Les pourcentage des financements participatifs acquis par les clients
Figure 20:Les raisons pour lesquelles les clients n'ont pas encore bénéficié d'un financement
participatif.
Figure 21: Répartition des répondants par préférences.
Figure 22: Le pourcentage des personnes qui ont déjà entendu parler des dépôts d'investissement chez
les banques participatives.
Figure 23: Le pourcentage des personnes qui investissent chez les banques participatives.
Figure 24:Les raisons qui découragent les clients à investir.

66
Liste des tableaux

Tableau 1: Les formes de la Moucharaka

Tableau 2:La différence entre Sukuks et les obligations

Tableau 3: L’actif du bilan de la banque islamique et de la banque classique

Tableau 4: Passif du bilan d’une banque islamique et conventionnelle

67
Références bibliographiques

❖ Les ouvrages
✓ Abderrahmane LAHLOU, Economie et finance en Islam, Casablanca
✓ François GUERANGER, 1993, « Finance islamique, une illustration de la finance
éthique », Edition DUNOD.
✓ Herbert. Smith, 2009, Guide de la finance islamique, paris : Economica.
✓ K. Jouaber-Snoussi, 2013, la finance islamique, Alger : Hiber.
✓ M. Ruimy, 2008, La finance islamique, France : FR.
✓ HEINRICH (Jacques B.), « Les principaux contrats de financement utilisés par les
banques islamiques »
✓ Milliot L. Blanc F, Introduction à l’étude du droit musulman, Paris
✓ Al-Jarhi et Iqbal, 2002, « Banques islamiques : réponses à des questions fréquemment
posées », IRTI Editions.
✓ Hamid Al Gabid, 1990, Les banques islamiques .
❖ Mémoires et thèses :
✓ RAMDANE Nadia, SADOU NAWAL : La finance islamique : fondements théoriques
et réalité.
✓ Bahri Oum El Kheir : La finance islamique compartiment De la finance d’aujourd’hui
❖ Les revues
✓ Premier exercice complet pour Umnia Bank. Moulay Ahmed BELGHITI Edition N°
:5469 Le 08/03/2019. Leconomiste.
✓ Umnia Bank : 17 millions de DH de chiffre d'affaires. Franck FAGNON . Edition N°
:5460 Le 25/02/2019
❖ Webographie
✓ https://www.umniabank.ma/
✓ https://www.leconomiste.com/
✓ https://www.leboursier.ma/
✓ https://ribh.wordpress.com/

68
Table des matières

Dédicaces ................................................................................................................................... 3

Remerciements ......................................................................................................................... 4

Liste des abréviations .............................................................................................................. 5

Introduction .............................................................................................................................. 6

Partie 1 : Cadre conceptuel de la finance islamique ............................................................. 7

Chapitre 1 : Genèse de la finance islamique.......................................................................... 7

Section 1 : Définition, origines et évolution........................................................................ 7

1. Définition .................................................................................................................... 7

2. Origines et évolution ................................................................................................. 7

Section 2 : Les principes de la finance islamique .............................................................. 8

1. L’interdiction de l’usure ou intérêt (Riba) ............................................................. 8

2. L’interdiction de l’incertitude (Gharar) ............................................................... 10

3. L’interdiction de jeu de hasard (Maysir, Qimar)................................................. 11

4. L’interdiction de la thésaurisation......................................................................... 11

5. L’interdiction des activités illicites ........................................................................ 12

6. Le partage de profit et de perte.............................................................................. 12

7. L’obligation de l’aumône (ZAKAT) ...................................................................... 12

Section 3 : Les sources de la finance islamique ............................................................... 13

1. Sources principales.................................................................................................. 13

2. Les sources secondaires .......................................................................................... 13

Section 4 : Les défis et les perspectives de la finance islamique ..................................... 14

1. Les défis à relever par la finance islamique .......................................................... 14

2. Les perspectives de développement ....................................................................... 17

69
Chapitre 2 : le système bancaire islamique ......................................................................... 19

Section 1 : Définition et caractéristiques des banques islamiques ................................. 19

1. Définition .................................................................................................................. 19

2. Caractéristiques de la banque islamique .............................................................. 19

Section 2 : Les modes de financement et la structure du bilan des banques participatives


.............................................................................................................................................. 23

1. Les modes de financement ...................................................................................... 23

2. La structure du bilan .............................................................................................. 30

Section 3 : Les risques d’une banque participative ......................................................... 33

1. Les risques classiques .............................................................................................. 33

2. Les risques spécifiques aux banques islamiques .................................................. 36

Section 4 : La comparaison entre une banque classique et une banque participative 37

1. Les différences au niveau de gestion des opérations bancaires........................... 37

2. Les différences au niveau des principes de fonctionnement ................................ 39

3. Les différences au niveau des postes du bilan ...................................................... 40

4. Les revenus des banques classiques et des banques islamiques .......................... 41

Partie 2 : Les enjeux des banques participatives au Maroc ............................................... 43

Chapitre 1 : Les banques participatives au Maroc ............................................................. 43

Section 1 : Introduction des banques participatives dans le marché financier


marocain : ........................................................................................................................... 43

1. Historique avant leur démarrage ....................................................................... 43

2. L’autorisation par BAM d’introduction des banques dites participative : ........ 44

Section 2 : La performance des banques participatives et leurs défis ........................... 46

1. Le niveau de performance atteint par les banques participatives au Maroc .... 46

2. Les défis rencontrés par les banques participatives ............................................. 48

Section3 : L’impact des banques participatives sur l’économie marocaine ................. 50

1. L’impact des banques Participatives sur le financement des PME/TPE ........... 50

70
Chapitre 2 : Enquête sur le comportement des marocains face aux banques islamiques :
.................................................................................................................................................. 52

Section 1 : Méthodologie de travail .................................................................................. 52

1. Objectifs ................................................................................................................... 52

2. Présentation du questionnaire ............................................................................... 52

Section 2 : Analyse du questionnaire ................................................................................ 53

Section 3 : Synthèse ............................................................................................................ 62

Conclusion générale ............................................................................................................... 63

Liste des figures ...................................................................................................................... 66

Liste des tableaux ................................................................................................................... 67

Références bibliographiques ................................................................................................. 68

Table des matières.................................................................................................................. 69

Annexes ................................................................................................................................... 72

71
Annexes

Questionnaire sur le comportement des marocains face aux banques islamiques

1/ Etes-vous ?

o Homme
o Femme

2/ Quelle est votre tranche d’âge ?

o Moins 20 ans
o De 20 ans à 29 ans
o De 30 ans à 39 ans
o De 40 ans à 49 ans
o 50 ans et plus

3/ De quelle ville êtes-vous ?

o El Jadida
o Casablanca
o Rabat
o Marrakech
o Tanger
o Agadir
o Autre : ………

4/ Quelle est votre catégorie socio professionnelle ?

o Etudiant
o Fonctionnaire
o Banquier
o Employé
o Profession libérale
o Autre : ….

72
5/ Avez-vous un compte bancaire ?

o Oui
o Non

6/ Si oui, êtes-vous satisfait de ses services ?

o Oui
o Non

7/ Avez-vous déjà entendu parler des banques participatives ?

o Oui
o Non

8/ Avez-vous un compte bancaire auprès d'une banque participative ?

o Oui
o Non

9/ Si oui, laquelle est votre banque ?

o Umnia Bank
o BTI Bank
o Banque Assafa
o Bank Al Yousr
o Al Akhdar Bank
o Najmah
o Dar Al Amane
o Autre : …….

10/ Si non, pourquoi n'en avez-vous pas ?

o Vous n'êtes pas intéressé des produits islamiques


o Faible réseau d'agences
o Frais de tenue de compte sont plus cher que ceux des banques
conventionnelles
o Service n'est pas à la hauteur de vos attentes ni de vous besoin
o Autre : …….

73
10/ Avez-vous déjà bénéficié d'un financement participatif ?

o Oui
o Non

11/ Si oui, c'était pour acquisition ?

o D’un terrain
o D’un logement
o D’un véhicule
o D’un équipement
o Autre ...…

12/ Si non, Pourquoi n'en avez-vous pas encore bénéficié ?

o Coût cher
o Procédure compliquée
o La banque exige Hamish Aljiddya
o Absence d’une assurance (Takaful)
o Vous n’êtes pas intéressé
o Autre : ….

13/ Supposant que vous ayez besoin d'un financement et qu'une banque participative et
autre conventionnelle vous proposent la même offre (un financement aux coûts égaux),
quel financement contracteriez-vous ?

o Celui de la banque participative


o Celui de la banque conventionnelle

14/ Avez-vous déjà entendu parler de dépôts d'investissement chez les banques
participatives ?

o Oui
o Non

15/ Si oui, investissez-vous-y déjà ?


o Oui
o Non

74
16/ Si non, Pourquoi n'y investissez-vous pas ?
o Investissement peu rentable
o Vous ne voulez pas risquer votre argent
o Vous n'êtes pas intéressé

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