Bagalwa J. J.
Bagalwa J. J.
Présenté par
Dirigé par
Citations
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 I
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
In memoriam
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Dédicace
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Remerciements
Il ne nous a pas été facile de nous embarquer dans le bateau de 2iE pour entamer des études de
master. Ce qui a été prise pour aventure vient de donner ses fruits par la production de ce travail. Et
c’est surtout par l’assistance de ces personnes différentes mais importantes qui ont voulu nous venir
en aide dans plusieurs formes.
Gloire soit rendu à Dieu qui continue à nous donner force et santé et qui a mis sur notre route
des personnes capables de nous guider par des réprimandes et encouragements.
Laurent VELGHE et Innocent MATABARO ont accepté de relire ce travail et nous faire des
observations pertinentes partant de leurs expériences de terrain. A travers Laurent nous adressons nos
vifs remerciements à tous les voyageurs solidaires qui ont continué à nous prouver leurs solidarités et
à travers Innocent nous pensons à tous les vrais amis. Nous avançons car croyons que des personnes
dignes croient en nous.
Concilie MURHANDIKIRE et Chantal NOEL sont restées des sœurs attentives à notre
évolution. A elles et leurs familles respectives nous resterons reconnaissants.
Aux nombreux collaborateurs dans le domaine humanitaire qui ont accepté d’être importuné
pour répondre à nos questions ou pour guider notre appréciation des faits dans ce domaine, je cite
nommément Karl KASHALI et Dr Jules BASIMINE qui ont été mes superviseurs directs dans le
domaine humanitaire respectivement au sein de la Fondation AVSI et de l’ONG ADE ainsi qu’à la
population du Sud-Kivu qui a voulu nous faire partager ses points de vus.
Un clin d’œil particulier à tous les camarades avec lesquels nous avons passé ces deux années
de formations. Malgré la distance entre les uns et les autres nous avons eu à nous renforcer
mutuellement, qu’ils trouvent ici l’expression de ma reconnaissance, il s’agit de madame GAMENE
Edwige Marie et messieurs ADJOUMOUMOUNI Albert Cyrille Adeyemi, BABY Boudiouma,
MINISSARE Pierre Hervé Junior, NEBIE Nébilma Jacob, NOUGTARA Eric, SAWADOGO
Mohamado et SOSSOUKPE Codjo Roc.
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Encadrée
1. Alerte sur la situation humanitaire …………… 33
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Résumé
Mots Clés
1. Aide humanitaire
2. Autonomisation
3. Organisation Non gouvernementale
4. Communauté humanitaire
5. Crises humanitaires
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Abstract
The South Kivu province in the Eastern Democratic Republic of Congo has been held in
multiple crisis, namely severe humanitarian crisis. Several humanitarian actors are on ground since
more than a decade to relieve as far as possible millions of victims with huge amounts of money
funded by the humanitarian community.
Nevertheless, these interventions are mostly in terms of emergency relief with short term
impact and people and/or households are not able to free themselves from this system of aid. In most
cases, this is because beneficiaries are not fully associated and their views are not taken into account,
the government is not involved and local humanitarian actors cannot put up their own intervention
policy due to lack of local own funds. It seems that local abilities are neither considered nor
empowered and means of subsistence are not strengthened.
In order to solve this unending cycle of humanitarian needs, a clear awareness of all
participants is rather needed to invest in farming and agribusiness production, reinforce the means of
subsistence, improve infrastructures, redefine “aid” in terms of beneficiary interest, invest in safety
and disaster prevention, develop local NGO capacity, increase government implication and conclude
by a clear rethinking of the humanitarian aid process.
Key words :
1. Humanitarian aid
2. Empowerment
3. Nongovernmental Organization
4. Humanitarian Community
5. Humanitarian Crisis
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Citations .......................................................................................................................................... I
In memoriam .................................................................................................................................. II
Dédicace ........................................................................................................................................III
Remerciements ............................................................................................................................. IV
Liste des sigles et abréviations ....................................................................................................... V
Liste des tableaux ......................................................................................................................... VI
Encadrée ....................................................................................................................................... VI
Liste des photos ............................................................................................................................ VI
Liste des cartes ............................................................................................................................. VI
Résumé ........................................................................................................................................ VII
Abstract ...................................................................................................................................... VIII
Table des matières ........................................................................................................................ IX
Conclusion ................................................................................................................................ - 64 -
Bibliographie ............................................................................................................................ - 66 -
Annexes .................................................................................................................................... - 68 -
Les cartes ................................................................................................................................ - 68 -
Questionnaire d’enquête ........................................................................................................... - 69 -
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Chapitre 1: INTRODUCTION
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de l’ancien pouvoir. A partir du 2 aout 1998, une autre guerre, dite "de rectification", est menée à
l’Est par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et par le Mouvement de
Libération du Congo (MLC) au Nord-Ouest, soutenus tous deux par des pays voisins ex-alliés de
LD Kabila, alors que la RDC est soutenue par d’autres Etats1. C’est la première guerre
continentale africaine2. Les centres des combats se situent autour de lieux qui regorgent de
matières premières et autres richesses (minerais, bois, animaux sauvages de grande valeur). Bien
que la deuxième guerre du Congo (1998-2003) soit officiellement terminée à l’issue des
multiples accords (Addis-Abeba, Lusaka, Gaborone, Sun City…) et la mise sur pied d’un
gouvernement de transition (1+4)3, les problèmes à l’origine des différents conflits sont toutefois
loin d'avoir été réglés, surtout à l’Est où plusieurs endroits sont toujours contrôlés, soit par des
groupes armés - dont certains ont la bénédiction du pouvoir de Kinshasa -, soit par des politiciens
pour garder leurs positions dans les institutions centrales, soit encore par des pays étrangers pour
prendre ou garder une mainmise sur certaines richesses. Le tissu socioéconomique s’amenuise de
plus en plus, et nombreux sont les enfants qui sont armés par les différents belligérants (les
enfants soldats).
Fin septembre 2012, la RDC comptait près de 2,2 millions de personnes déplacées internes
(IDPS), alors que 767.000 personnes ont dû fuir les violences survenues au Nord-Kivu et au Sud-
Kivu depuis le début de l’année. Plus de 60.000 Congolais sont réfugiés dans les pays voisins.
Ces déplacements ont eu pour principales conséquences une situation digne d’être déclarée
« crise humanitaire » avec les principales caractéristiques suivantes: l’abandon des terres arables
et occupation des celles-ci par les forces négatives, le pillage des ressources naturelles et des
biens des personnes, le déplacement de la main d’œuvre vers les villes, fuyant l’insécurité,
l’infertilité des sols, l’expropriation des sols et l’enrôlement des jeunes dans les groupes armés
d’où abandon de l’agriculture
Malgré ses immenses richesses et son énorme potentiel économique, la RDC est classée en
2014 par la Commission Européenne4 186ème pays sur 187 au classement mondial de l’Indice de
1
William Barnes, « Kivu : l’enlisement dans la violence », in Conjocture p123
2
On parle de « première guerre continentale africaine » car plusieurs pays africains y sont engagés. Les rebellions
sont soutenues par le Rwanda en premier plan puis l’Ouganda et timidement le Burundi. La RDC s’appui sur
principalement l’Angola et le Zimbabwe mais aussi la Namibie et le Tchad.
3
Gouvernement de transition avec un président et quatre vice-présidents issus des différentes composantes
belligérantes (Gouvernement de Kinshasa, opposition interne non armée, rebellions Mouvement de Libération du
Congo -MLC et Rassemblement Congolais pour la Démocratie -RCD)
4
Fiche-info ECHO – République démocratique du Congo –Septembre 2014
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développement humain (IDH), principalement suite à ces décennies des conflits qui en ont fait le
théâtre de l’une des plus graves crises humanitaires au monde. Pour les provinces de la RDC ce
document mentionne que :
- La crise humanitaire complexe et permanente persiste avec plus de 40 groupes armés qui
portent atteintes aux droits humains ;
- Les abus de pouvoir et les violences (pillages, viols, enlèvements et recrutements forcés
d'enfants par des groupes armés et par l'armée congolaise) restent extrêmement
préoccupants ;
- Le manque de services de base et d'infrastructures est exacerbé par les conflits qui créent
d'énormes besoins humanitaires dont l’insécurité alimentaire, enfants malnutris, épidémies
de choléra et de rougeole, paludisme endémique, expositions aux catastrophes naturelles,
problèmes d’accès aux services.
Oxfam5 estime à 5,4 millions le nombre de personnes qui ont perdu la vie depuis 1998, la
plupart des suites de maladies qui auraient pu être évitées.
Dans sa parution du 11 Juin 2010, le journal Le Monde cite Mme Elisabeth Byrs, alors porte-
parole d’OCHA, qui s’est confiée à l’Alliance France Presse (AFP). Elle affirme clairement que
la RDC vit « l'une des pires crises humanitaires du monde »6 et plaide pour une grande
mobilisation des fonds pour y faire face.
Pour parer à cette situation, des centaines d’organisations humanitaires se sont mobilisé pour
venir à la rescousse des personnes en détresses. On peut compter juste pour le Sud-Kivu plus de
117 organisations qui interviennent dans l’humanitaire dont 56 ONG Nationales, 47 ONG
Internationales, 8 agences des Nations unies et 6 Organisations internationales7. Le récapitulatif
des besoins humanitaires pour la même année mentionne 263 acteurs. Le constat est qu’après
près de deux décennies du système d’assistance humanitaire et l’utilisation des centaines des
millions des dollars, la situation n’ait pas été améliorée ou alors l’impact reste minime. Des
questions peuvent se poser sur le maintien ou non du système actuel pour qu’enfin les
populations soient en mesure de bénéficier de l’assistance mais aussi et surtout d’en assurer la
durabilité. Les populations ne sont toujours pas à même de se prendre en charge ni de vivre sans
5
http://www.oxfam.org/fr/pays/republique-democratique-du-congo consulté le 3 mars 2014
6
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/06/11/pour-l-onu-la-rdc-vit-l-une-des-pires-crises-humanitaires-du-
monde_1371402_3212.html consulté le 13 septembre 2013
7
OCHA, Qui fait quoi où dans la province du Sud-Kivu, janvier 2014, p1
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 3 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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cette aide humanitaire malgré les potentialités agropastorales et autres qui existent dans la région.
En fait, cette assistance traite surtout les conséquences de la situation de crise et ne s'attaque que
très peu à ses causes. En outre, il n’y a presque pas de mesures de durabilité de l’assistance en
tenant compte des vécus des populations. Le tissu socioéconomique n’est pas appuyé dans la
plupart des cas et il n’est pas faux de dire que les réponses dites humanitaires contribuent elles
aussi à l’échec et/ou à l’étouffement des mécanismes de résilience existants. Entre temps,
d’autres crises humanitaires ailleurs dans le monde apparaissent (Mali, République
centrafricaine, Ebola en Afrique de l’ouest, Syrie, Ukraine) alors que celle qui sévit en RDC
persiste indéfiniment. Certains donateurs se sentent d’ailleurs fatigués de verser encore et
toujours de l’argent, sans résultats probants.
Le bulletin humanitaire provincial d’OCHA pour le Sud-Kivu révèle pour les années 2013 et
2014 qui sont les années de notre étude, les faits suivants : la détérioration de la protection des
civils, les épidémies de choléra et rougeole, les catastrophes naturelles, la malnutrition,
l’activisme des groupes armés et les violences interethniques avec près de 1189173 personnes
déplacées à l’intérieur du pays. Pour subvenir aux multiples besoins de la population, des ONG
internationales et nationales pullulent dans la province à coté des agences onusiennes.
1.2. Etat de la question
Plusieurs auteurs et chercheurs se sont penchés sur la question de l’impact de l’aide
humanitaire dans le monde mais cette question n'a pas encore été approfondie dans le contexte de
la RDC ni encore moins du Sud-Kivu. Nous avons davantage consulté les rapports et
publications de la communauté humanitaire dont les Bulletins humanitaires provinciales Sud-
Kivu, les rapports de la situation humanitaire en RDC, les bulletins d’informations humanitaires
d’OCHA8, l’annuaire suisse de politique de développement, les rapports et états des lieux des
ONG. Les multiples documents produits par OCHA présentent la situation humanitaire dans la
province et les interventions de la communauté humanitaires. Ils peignent bien l’apport de la
communauté humanitaire sans montrer le revers de la médaille. Les rapports des ONG présentent
aussi leur point de vue et font valoir leurs interventions.
Par contre d’autres écrits traitent de la question en dehors de notre zone et nous ont aussi
inspiré. Ces derniers font une critique de l’action humanitaire sans pour autant lui nier ses efforts
pour sauver des vies. Les critiques vont souvent vers l’incapacité de faire participer les
8
OCHA : office of coordination of humaniterian affairs ou Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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communautés locales et la proposition des aides qui viennent d’en haut et qui ne prônent pas une
autoprise en charge par les bénéficiaires.
1. Dans leur travail « Les limites de l’aide humanitaire », Reymond Philippe, Margot Jonas,
et Margot Antoine montrent que l’aide humanitaire est un acte juste mais elle est de plus en plus
remise en question car il arrive qu’elle crée des problèmes au lieu d’en résoudre. En partant des
casus de la Guerre du Soudan et du Tsunami en Asie du Sud, ils montrent qu’il n’y a pas une
solution unique à la crise humanitaire, relèvent plusieurs dilemmes et insistent sur le fait que
pour être efficace l’aide doit être participative, répondre aux besoins des victimes, valoriser les
ressources locales. Le travail montre que pour qu’elle ait des effets positifs durables, l’aide doit
redonner aux sinistrés non seulement la capacité de survivre mais également de vivre dignement
en liant urgences à la prévention et la reconstruction par l’aide au développement. Ils finissent
par rappeler que des enjeux politiques interfèrent dans les actions.
2. En collaboration avec l’Université d’Etat d’Haïti, la Tulane University’s Disaster a publié
un rapport sur « l’Evaluation de l’aide humanitaire en Haïti sous l’angle de la résilience ». Ce
rapport est beaucoup plus axé sur la résilience de la communauté haïtienne de par l’Assistance
Humanitaire en Haïti suite au séisme du 12 janvier 2010. Ce travail met en exergue les thèmes de
la résilience et de l’aide humanitaire et développe un schéma avec 7 critères de résilience (niveau
de ressources, endettement et crédit, comportements d’adaptation, capital humain, réseaux
communautaires, protection/sécurité, ainsi que santé psycho-sociale). Il prouve que l’aide
humanitaire apportée aux Haïtiens n’a pas eu d’effet bénéfique notable mais par contre a
développé des dynamiques négatives. La faible collaboration avec les communautés locales y est
aussi épinglée. Le document soutient que sans le renforcement des capacités locales, aucune
forme de résilience ne peut tenir bon.
3. Dans son mémoire « Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de
conflits armes, cas de la Cote d’ivoire », LOROUX BI Trazié Gabriel Stéphane parle de
l’affluence des acteurs humanitaires en Côte d’Ivoire à la suite du coup d’état de 1999. Il montre
que malgré cela la situation humanitaire est restée alarmante. Il préconise de mettre sur pied des
normes adéquates et de renforcer les capacités des acteurs locaux.
4. Dans son document d’information « Pour moi mais sans moi, c'est contre moi » OXFAM
explique pourquoi les tentatives de stabilisation de la République démocratique du Congo sont
infructueuses. L’organisation britannique rappelle que plus de 5 millions de personnes ont péri
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 5 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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dans les atrocités en RDC et que bien que la guerre se soit achevée officiellement en 2002, bien
que des élections aient eu lieu et en dépit de 2ème plus grande mission de maintien de la paix
(MONUSCO), la paix reste relative en RDC malgré les programmes de stabilisations mis en
place. Selon ce rapport, ces programmes n’ont pas réussi à améliorer la sécurité de la population
ni à restaurer l’autorité de l’Etat, car ils n’ont pas bénéficié d’un soutien solide du gouvernement
de la RDC ni d'un soutien international suffisant, mais aussi et surtout car ils résultent d’un
processus non inclusif. Il propose de solutionner ces problèmes et de renforcer la participation de
la société civile dans les processus.
5. De son coté, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix rouge et du croissant
rouge (FICR) dans sa publication « Faim, catastrophes, espoir : Repenser l’action humanitaire
en Afrique » s’insurge contre la non amélioration des conditions de vie des africains. Bien qu’il y
ait un impact positif sur une certaine franche de la population, il y a lieu d’améliorer et de venir
solidement en aide aux personnes pauvres soumises à la faim, aux maladies évitables et aux
conditions de vie inadéquates, voire la perte tragique de vies humaines. Le FICR décrie la
dépendance de l’extérieur pour répondre aux catastrophes et prône un renforcement des
approches de développement communautaire et d’octroyer aux vulnérables les moyens
déterminants pour l’amélioration de leurs conditions de vie et le renforcement de leur résistance
pour une autoprise en charge.
Tout en partant de cette large littérature, le présent travail puisera l'essentiel de sa matière
dans les parties prenantes qui ont été rencontrées dans plusieurs circonstances par des méthodes
multiples et variées.
1.3. Problématique de l’étude
Traiter d’un sujet sur l’impact des actions humanitaires en période post-conflit et
l’autonomisation des bénéficiaires demande de prendre la question sous plusieurs angles.
Dans la province l’action humanitaire reste une action qui se situe dans l’urgence et qui sert à
sauver des vies. Il ne reste pas moins important de savoir si les vies sauvées sont en mesure de
survivre à d'autres crises qui surviendraient. Ainsi nous voulons savoir s’il y a des retombées
positives de ces actions qui permettent aux bénéficiaires de mieux affronter le futur, ou alors
dans quelles mesures l’impact de ces actions peut s’inscrire dans le long terme en soutenant les
efforts des personnes assistées pour qu’elles retrouvent leur autonomie, élément nécessaire pour
leur humanité, en mettant en place des mécanismes durables pour éviter la dépendance. Loin
d’être bénéfique aux bénéficiaires et à toute la communauté, il arrive qu’il y ait des dérives qui
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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font que l’action humanitaire n’est pas que positive et peut même être sujette à des méfiances des
bénéficiaires et même une régénérescence des causes des crises pour lesquelles on se bat.
L’aspect de la durabilité reste moins exploité par Action d’Espoir et pourtant c’est celui-ci
qui permettrait d’inscrire dans le long terme car une fois les besoins essentiels et immédiats des
personnes sont résolus, elles veulent retrouver l’autonomie et vivre d’elles mêmes. A ce point
doivent être revisitées les causes des crises et les combattre et/ou alors leur barrer le route.
Le premier constat est que dans les actions humanitaires entreprises par Action d’Espoir,
l’aspect d’autonomisation semble moins préoccupant et nous pousse à formuler ainsi notre
problématique : Pourquoi l’autonomisation des bénéficiaires des actions humanitaires n’est pas
l’apanage des organisations humanitaires ? Cela est-il du à la mission des bailleurs des fonds
ou aux moyens rendus disponibles aux organismes exécutants les projets ?
1.4. Intérêt de l’étude
Cette étude présente un intérêt scientifique et un intérêt social.
Sur le plan scientifique, elle veut apporter dans le monde scientifique, académique et
universitaire des données sur la problématique de l'action humanitaire et de l’autonomisation
dans la province du Sud-Kivu en partant des actions menées par l’ONG Action d’Espoir. Elle
nous poussera à faire un constat sur le bien-fondé de ces actions et leur apport dans
l’autonomisation des bénéficiaires. Après deux ans d’étude de master en Management des
Entreprises et des Organisations, orientation Innovations, Développent et Sociétés, ce travail
pourra aider les intervenants à introduire des innovations dans les actions humanitaires tout en
interpellant les bénéficiaires et le gouvernement congolais à prendre leurs responsabilités.
Par contre sur le plan social elle permettra de proposer une nouvelle manière de voir les
choses en proposant des nouvelles procédures et/ou en renforçant celles qui ont été jugées
probantes et en fustigeant celles qui n’ont pas porté des bons fruits. Seront interpellés toutes les
parties prenantes dont les acteurs humanitaires, les populations bénéficiaires, les autorités
locales, le gouvernement congolais et les bailleurs des fonds.
1.5. Objectifs et hypothèse d’étude
1.1.Objectif de l’étude. Cette étude poursuit les objectifs suivants :
o Objectif Global : Analyser l’impact de l’action humanitaire entreprise par l’ONG Action
d’Espoir sur la diminution de la vulnérabilité et le développement socio-économique des
bénéficiaires dans la province du Sud-Kivu
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
L’impact des actions humanitaires, loin de n’être que positif, peut être aussi négatif si elles
n’aident pas les bénéficiaires à pérenniser les acquis et à bien aider ces derniers à reprendre leur
vie d’indépendance d’antan. Cela nous pousse à présenter les postulats suivants dans le cadre de
cette étude:
- Malgré les nombreuses et onéreuses actions humanitaires entreprises par l’ONG ADE
dans la province du Sud-Kivu, les bénéficiaires ne parviennent pas sortir de leur
vulnérabilité et à se libérer du joug de la dépendance extérieure.
- Cette contre-productivité est due à plusieurs raisons dont la faible performance
économique, la faible implication des bénéficiaires dans les actions humanitaires et la
récurrence des troubles, insécurité et conflits et catastrophe naturelles.
1.7. Articulation du travail
Notre étude de l’impact des actions humanitaires en période post-conflit sur l’autonomisation
des bénéficiaires est composée de cinq chapitres.
Le premier fait office d’introduction en présentant le contexte et le cadre de l’étude. Le
deuxième présente le cadre géographique et institutionnel du travail en présentant la zone
d’étude, l’ONG d’étude et un aperçu sur l’assistance humanitaire alors que le troisième étale les
actions humanitaires d’ADE dans la province. C’est au quatrième chapitre que sont présentés et
9
GRAWTZ, Madeleine : Méthodes des sciences sociales, Paris ; Dalloz, 1971, P 20
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interprétés les résultats des enquêtes alors que le cinquième chapitre, tout en vérifiant les
postulats, fait une analyse critique et fournit des recommandations susceptibles d’améliorer ce
domaine tant pour ADE que pour toute la communauté humanitaire au Sud-Kivu.
1.8. Approche méthodologique
Aucune étude scientifique ne saurait se faire sans une démarche appropriée pour pouvoir
arriver aux résultats escomptés. C’est ainsi que pour bien étoffer cette étude par des données
fiables, nous nous sommes fixé d’utiliser une méthodologie nous permettant de nous imprégner
des réalités du milieu et du terrain sans pour autant nous éloigner des données des autres
chercheurs.
1.8.1. Les Méthodes :
Pour les méthodes, nous avons utilisé celles suivantes :
- Analyse documentaire : Cette analyse a consisté en la consultation de documents
produits sur le thématique de l’aide humanitaire, les conflits, l’autonomisation ; que ce soit des
écrit des chercheurs dans le cadre académique ou des réflexions, des papiers des conférences et
différents rapports des ONG.
- Observation participante : Cette approche a consisté en un long travail de description et
d’interprétation, et a mis en lumière la complexité de pratiques et coutumes locales, et
d’interactions dans leurs aspects ordinaires.
- Méthode analytique : Cette approche a consisté à faire une analyse fouillée auprès des
autres acteurs impliqués dans l’action humanitaire au Sud-Kivu. C’est grâce même à cette
méthode qu’il a été pour nous possible d’établir un questionnaire et d’autres guides qui nous ont
aidées à réaliser ce travail.
1.8.2. Les techniques :
Quant aux techniques, nous nous sommes servi des certaines d’elles pour bien appréhender la
question. Il s'agit entre autre :
- Focus group ou réunion des recherches : Plusieurs questions ont été enrichies dans des
réunions de recherches organisées avec une catégorie de personnes pour mieux prendre en
compte les points de vue souvent divergents et recueillir les explications des uns et des autres.
Les focus groups ont aidé à la création d’une dynamique et à l’observation des interactions entre
individus.
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Les bénéficiaires sont ici les membres des ménages bénéficiaires et les membres des comités humanitaires
de Base.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Nous nous sommes concentrés sur les actions menées dans les années civiles 2013 et 2014,
période pendant laquelle nous avons été actifs dans cette organisation et avons la responsabilité
spécifique de suivi-évaluation et assistant programme.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Dans ce point, nous aurons à présenter successivement la province du Sud-Kivu qui est la
zone d’action des actions humanitaires de l’ONG Action d’espoir mais aussi Action d’Espoir
elle-même tout en faisant un point sur l’assistance humanitaire en soi.
2.1. La province du Sud-Kivu
11
L’article 2 de la constitution promulguée le 18 février 2006 prévoit que toutes les autres provinces soient
découpées pour avoir 26 provinces mais cela n’est pas encore appliqué.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Avec 4.614.768 habitants (densité environnant 64 hab/Km2 alors que celle de la RDC est
de 24 hab/Km2), le Sud-Kivu s’étend sur 69 130 km2 soit 2,78% du territoire national. Elle
s’étend entre 1°44’13’’ et 4°51’32’’ de longitude Est et entre 26°10’30’’ et 29°14’10’’ de
longitude sud. Le Sud-Kivu est limitée à l’Est par le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie ; au Nord
par la province du Nord-Kivu ; au Sud par la province du Katanga et à l’Ouest par la province du
Maniema. La province connaît un climat équatorial avec des pluies tout au long de l’année dans
une partie de la province et un climat tropical avec une saison des pluies et une saison sèche dans
une autre partie. Les températures moyennes annuelles varient entre 11°C et 25°C.
Sur le plan administratif, la province est dirigée par un Gouvernement provincial de 10
ministres avec à sa tête un Gouverneur assisté d’un Vice Gouverneur élus par l’Assemblée
provinciale. L’Assemblée provinciale compte 36 députés provinciaux dont 32 élus au suffrage
universel et représentant les 8 Territoires et la ville de Bukavu (qui sont les circonscriptions
électorales de la province) et 4 sont cooptés parmi les autorités coutumières de la province.
La province est issue du démembrement en 1988 de l’ancienne province du Kivu dont
elle était l’un de trois districts avec le Nord Kivu et le Maniema. Le milieu urbain de la province
comporte également 6 cités. Le Sud Kivu n’est pas subdivisé en districts et son milieu rural est
subdivisé en 8 territoires qui regroupent 23 secteurs et chefferies et 183 groupements
administratifs.
Comme toute la RDC, le Sud-Kivu a une insuffisance de routes et leur état de
délabrement est avancé, ce qui rend difficile la circulation des personnes et des biens. Le Sud
Kivu compte un aéroport à Kavumu (30km au nord de Bukavu sur la route Bukavu-Goma) et des
dizaines de pistes d’atterrissage, la plupart en mauvais état. Les principales voies navigables sont
les lacs Kivu et Tanganika qui offrent d’énormes possibilités pour l’évacuation des produits
agricoles en toutes saisons. Il faut noter l’amélioration de la qualité des bateaux qui assurent le
transport des biens et des personnes dans d’assez bonnes conditions.
L’économie du Sud Kivu est essentiellement tournée vers l’agriculture, l’élevage, le
commerce et les services. L’agriculture est faite avec des outils rudimentaires dans des ménages
dont c’est juste pour la subsistance. L’élevage et la pêche sont pratiqués de façon traditionnelle
mais restent prospères dans la province. Il y a des gisements de mines éparpillés sur toute
l’étendue de la province qui sont exploités de façon artisanale. La fraude caractérise ce secteur
mais actuellement des efforts sont faits par les organisations de la société civile dans le but
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 14 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
d'établir une traçabilité des minerais. Actuellement des institutions de micro finances naissent
dans la province et ces dernières aident dans l’amélioration des économiques et leurs revenus. Le
tourisme est actuellement en latence à cause de l’insécurité mais le parc national de Kahuzi-
Biega était le centre d’attraction de ce secteur.
12
http://radiookapi.net/actualite/2014/07/16/massacre-de-mutarule-des-elus-du-sud-kivu-rencontrent-des-
acteurs-politiques-civils/ visité le 20 juillet 2014
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 15 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
2.2.1. Présentation
Action d’Espoir (ADE) est une organisation sans but lucratif de droit congolais créée en
2006 et ayant reçu sa personnalité juridique en 2011 (N°: 617/CAB/MIN/J&DH/2011 du 04
Novembre 2011). Son siège social se trouve à Mudaka dans le territoire et chefferie de Kabare à
20 km sur la route Bukavu-Kavumu (Contacts : Site Internet : www.actiondespoir.org. Courrier
électronique : [email protected]). Elle a un bureau secondaire à Goma (Nord-
Kivu), une antenne à Minova (territoire de Kalehe) et un bureau de terrain à Lumbishi. ADE est
une jeune ONG qui a ses propres locaux et elle dispose d’une cinquantaine d’agents (personnel à
temps plein) et d'équipements lui permettant une certaine compétitivité dans le monde des ONG
en RDC.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 16 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Vision : ADE est convaincue que la réhabilitation des personnes survivantes des conflits
passe par la prise en compte de leur environnement vital, c.à.d. familles, communautés &
écosystèmes.
Mandat : Contribuer à la restauration des forces économiques et sociocommunautaires des
personnes survivantes des crises diverses.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 17 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
2.2.5. Partenaires
Action d’Espoir réalise ses opérations grâce aux appuis des ONG Internationales, fondations
étrangères et Agences des Nations unies qui la financent sous la proposition des projets allant
dans la mission de ces dernières. Nous citons :
- MEMISA Belgique
- Gouvernement Belge (DGCD)
- Aides aux Aînés Canada
- OSI (Open Society Institute)
- Eastern Congo Initiative (ECI)
- Oxfam NOVIB
- Oxfam Solidarité
- PNUD (Pooled Fund)
- Programme Alimentaire Mondial (PAM)
- Fondation Roi Baudouin Belgique
- CORDAID Hollande
terme (discrètes). Certaines ONG internationales ont une approche dite «globale», intervenant à
la fois sur des urgences humanitaires, des programmes de développement et des activités de
plaidoyer.
- Autonomisation : Processus permettant à un individu, communauté ou organisation de
se doter des moyens nécessaires à son indépendance. Le terme anglais ‘empowerment’ fait mieux
référence à l'octroi de plus de pouvoir aux individus ou aux groupes pour agir sur les conditions
sociales, économiques, politiques ou écologiques qu'ils subissent. Il fait actuellement référence
au cœur des politiques de lutte contre la pauvreté et de développement.
- Bénéficiaires : Fait référence aux personnes auxquelles l’assistance est destinée. Ce sont
soit des individus soit des ménages selon les cas.
- Crise humanitaire : Situation dans laquelle la vie d'un grand nombre de personnes est
menacée et la mise en œuvre de moyens fabuleux au dessus de ceux de la communauté locale est
nécessaire pour éviter une catastrophe ou en limiter les conséquences. Il faut noter que chaque
crise est différente et a des causes qui lui sont propres, qu'une crise humanitaire nécessite une
réponse multisectorielle et qu'une situation d’urgence complexe pose de nombreux défis aux
acteurs humanitaires, y compris l’accès aux populations vulnérables, des violations des
droits humains et la présence possible d’acteurs armés13.
Les crises humanitaires peuvent provenir des catastrophes naturelles (tremblements de terre,
inondations, sécheresses, tempêtes et éruptions volcaniques), des catastrophes d’origine humaine
(conflits, écrasements d’avion, collisions ferroviaires, incendies et accidents industriels) et/ou des
situations d’urgence complexes qui se caractérisent habituellement par les violences massives;
les déplacements de populations; les dommages étendus à la société et à l’économie. Une crise
humanitaire est toujours un échec dans les politiques de préventions mentionne la diplomatie
française14.
La Déclaration et programme d'action de Vienne affirme qu’en vertu de la Charte des
Nations Unies et aux principes du droit international humanitaire, « il est important et nécessaire
13
http://coalitionhumanitaire.ca/portail-dinfos/fiches-sommaire/quest-ce-quune-crise-humanitaire consulté le 13
mai 2014
14
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/action-humanitaire-d-urgence/les-acteurs-
humanitaires-francais/l-etat/article/les-composantes-de-l-action
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 20 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
de fournir une assistance humanitaire aux victimes de toutes les catastrophes, naturelles ou
causées par l'homme »15.
2.3.2. Historique de l’Action Humanitaire dans le monde
L’action humanitaire date dès l’existence de l’humanité. L'humanitaire moderne reste une
dérivation de la charité chrétienne et de l'humanisme du siècle des lumières qui ont inspiré des
conventions diplomatiques internationales délimitant des îles d’humanité dans des océans de
violence. Les pionniers de l’action humanitaire contemporaine, parmi les plus nominés, seraient
les acteurs dans le domaine médical qui ont bien voulu que tout le monde ait accès aux soins vers
la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Nous mentionnons le suisse Jean-Henri Dunant
(1828-1910) lors de la bataille de Solferino en 1859 ; la britannique Florence de Nightingale
(1820-1910) lors de la guerre de Crimée (Turquie) et le français Dr Eugène Jamot (1879-1937)
contre la maladie du sommeil en Afrique.
Au fur et à mesure se créent des associations humanitaires d'inspiration religieuse,
essentiellement dans le monde anglo-saxon (Save The Children 1919) qui visent à venir en aide
aux victimes de la guerre mondiale et des crises économiques. Cette période des premières
grandes actions humanitaires va jusqu’à l’éclatement de la 2ème guerre mondiale.
La fin de la 2ème guerre mondiale plante un décor désastreux de la situation humanitaire et
voit naître plusieurs organisations internationales dont l’ONU.
La guerre du Biafra (Conflit civil du Nigeria, du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970) permet
de mettre fin au silence et à la neutralité lorsque les médecins français du CICR et autres
organisations internationales décident de rompre la tradition et dénoncent les atrocités. La
victime est placée au centre du débat et l'humanitaire s'éloigne progressivement du militantisme
politique. Naitra en 1971 Médecins Sans Frontières (MSF) pour « rendre l'aide humanitaire
indépendante des Etats en s'appuyant sur l'opinion publique prise à témoin ».
Dans les années 70-80 il y a multiplication des conflits en Afrique et en Asie (Angola,
Cambodge, Afghanistan...), les besoins de domination entre les deux blocs (Est socialiste
communiste et Ouest capitaliste) et des nombreux foyers de violence interne. Les humanitaires se
lancent dans des maquis où opèrent des mouvements de résistance ou des groupes armés rebelles
et trouvent vraiment du succès, surtout du fait qu’il est reconnu l’échec du politique pour le
développement et la stabilité des pays du tiers monde.
15
Déclaration et programme d'action de Vienne, Part I, paragraphe 23
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 21 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
A l’effondrement du mur de Berlin (89-90) est instauré une sorte de ‘Nouvel ordre
Mondial’ par les grandes puissances. Les justifications idéologiques de la guerre ne sont plus
tenables et l’ONU veut un avenir radieux au point que l’Humanitaire devient un élément central
dans les échanges politiques et des relations internationales. Les interventions militaires sont
faites au nom de l’humanitaire (Somalie, Rwanda, Kosovo, Afghanistan, Bosnie, Timor oriental,
RD Congo, Soudan, Cote d’ivoire, République centrafricaine, Mali…)
Tableau N°3 : Synthèse historique de l’aide humanitaire
Guerre de Crimée Florence de Nightingale met en place un service d’aide aux soldats malades ou blessés.
(1854-1855) Les ennemis ne sont pas soignés.
1863 Henry Durant fonde le Comité International de la Croix Rouge, dans un but de secourir
toutes les parties en guerre.
1864 La 1ère Convention de Genève défini un statut légal aux secouristes. Ceux-ci sont
protégés des attaques militaires.
Après le 2ème De nouvelles ONG soutiennent la Croix-Rouge sur le champ de bataille.
Guerre Mondiale
1950-1960 L’aide au développement a la cote suite au mouvement anticolonialisme en Europe.
Guerre de Biafra Séparation du mouvement humanitaire : Médecins Sans Frontière force la porte et va
(1967-1969) secourir les victimes malgré l’interdiction du Nigéria. L’aide n’est plus neutre. Elle ne se fait
plus avec le consentement des parties en guerre.
2007 La question de la neutralité n’est toujours pas réglée. De nombreuses ONG coexistent
avec des principes parfois très différents.
Source : Philippe Reymond & Al, Les limites de l’aide humanitaire, p8
2.3.3. Les principes des actions humanitaires
• L’humanisme : Il faut alléger les souffrances humaines où qu’elles soient. L’action
humanitaire sert à protéger la vie et la santé et à garantir le respect des êtres humains.
• La neutralité : Les acteurs humanitaires ne doivent pas prendre parti pendant les hostilités ou
se lancer dans des polémiques de nature politique, raciale, religieuse ou idéologique.
• L’impartialité :L’action humanitaire doit être menée uniquement sur la base des besoins, en
donnant la priorité aux situations de détresse les plus urgentes sans faire de distinction entre
nationalités, races, genres, religions, croyances, classes ou opinions politiques.
• L’Indépendance opérationnelle : L’action humanitaire doit être indépendante de toute visée
politique, économique, militaire ou autre dans les zones où elle est mise en œuvre.
2.3.4. Les acteurs de l’action humanitaire
Etant une aide d'urgence et ponctuelle mise en place lors d'une situation de crise
exceptionnelle ou de catastrophe naturelle, l’aide humanitaire peut provenir de diverses sources :
(1) Les associations et les ONG. Elles sont financées soit sur fonds propres, soit par des
subventions des structures qui souhaitent soutenir leurs actions ou leur confier certaines tâches ;
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 22 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
(2) Les États et autres collectivités publiques comme les coopérations techniques des pays
développés ; (3) Les Organisations Internationales publiques, notamment celles dépendant de
l'ONU, et de l'Union européenne (ECHO), et (4) Les entreprises et Fondations,
2.3.5. La Coordination des actions humanitaires et l’approche Cluster
Dans le cadre humanitaire, l’ONU intervient sur deux fronts : le Secours apporté aux
victimes et la Prévention par l’élaboration des stratégies plus efficaces pour prévenir les
situations d’urgence. Dans le souci d’une bonne coordination des actions, est créé le Bureau
de coordination des affaires humanitaires (BCAH)16 (office of coordination of humaniterian
affairs –OCHA) qui est une structure ayant pour mandat de mobiliser et coordonner l’action
humanitaire efficace afin d’éviter les duplications ou la dispersion des actions pour mieux
combler les lacunes et éviter une "guéguerre" entre les acteurs. Sa mission repose sur des
principes et en partenariat avec d’autres acteurs afin de (1) Soulager la souffrance humaine, (2)
Défendre les droits des personnes dans les besoins, (3) Promouvoir la préparation et les aspects
de la prévention et (4) Chercher à mettre en place des solutions durables.
L’approche Cluster est une réforme introduite en 2005 pour” Edifier un système de
réponse humanitaire plus efficace et prévisible”17, et cherche à améliorer l’efficacité de la
réponse humanitaire avec plus de prévisibilité, de responsabilité et avec un partenariat renforcé
(UN+ONG) afin d’atteindre plus de bénéficiaires avec une réponse compréhensive, efficace,
rapide et basée sur les besoins.
En 2010 cette approche semble donner des améliorations dans le domaine humanitaires
en RDC dont18 : Amélioration de la couverture des besoins, bonne identification des lacunes et
réduction des duplications, accroissement de la capacité d’apprentissage des acteurs,
renforcement du partenariat entre les agences de l’ONU et d’autres acteurs humanitaires,
renforcement de l’identité humanitaire des membres des Clusters et l’amélioration de la
planification et la qualité des propositions pour les appels de fonds importants (ex procédures
Pooled Fund).
16
www.reliefweb.int
17
https://docs.unocha.org/.../The_Four_Pillars_of_HumanitarianReform consulté le 14 avril 2014. Les 4 piliers de
la reforme humanitaire introduites sont: 1. Le Fonds Central pour la Réponse à l’Urgence (CERF), 2. L’approche
CLUSTER, 3. Renforcement du système HC/RC et 4. Partenariat global
18
IASC (Inter-Agency Standing Committee) : Evaluation de l’approche cluster phase 2, Etude pays RD Congo, Avri l
2010, P 32
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 23 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Cette approche a cependant connu des défis dont: menaces des principes humanitaires car
ça peut créer une dépendance des membres aux clusters, une bureaucratie des clusters et création
d’une lourdeur dans le processus, les acteurs nationaux sont exclus dans la coordination des
clusters et des groupes de travail. Cette négligence affaiblit les structures nationales et met en
danger l’utilisation des approches participatives qui pourtant sont maitrisées par les acteurs
nationaux et locaux.
Au Sud-Kivu (à Bukavu) des réunions d’informations générales sont organisées
hebdomadairement (chaque vendredi de 10h30 à 12h00). Les acteurs humanitaires se regroupent
au sein de 8 Clusters [1. Articles ménagers essentiels & abris d’urgences (AME-Abris), 2.Eau,
hygiène et assainissement, 3. Education, 4. Logistique, 5. Nutrition, 6. Protection, 7. Santé et 8.
Sécurité alimentaire.] et 9 groupes de travail spécifiques (Abris, Assistance multisectorielle,
Dialogue intercommunautaire, Données et cartographie, Lutte contre l’impunité, Mouvements
de population, Protection de l’enfance, Protection et prévention et enfin Surveillance
épidémiologique).
2.3.6. Le Plan d’Action Humanitaire (PAH)
Avant le début de l’année, les acteurs humanitaires de la province, à l’initiative d’OCHA
se réunissent pour faire une prévision des scénarii pour l’année suivante. Ils tiennent compte de
leurs connaissances du milieu, de l’évolution politico-sociale et socioéconomique ainsi que la
prise en compte des crises actuelles. Les données sont fournies par les différents clusters. Cet
outil permet à la communauté humanitaire de lancer un appel à assistance et de mettre sur pied
un plan de contingence. Les différents acteurs se placent stratégiquement dans les zones et
secteurs qui sont les leurs et mobilisent, chacun selon ses capacités, les moyens. Le Plan
d’Action Humanitaire de 2014 (élaboré entre octobre et novembre 2013) présentait les besoins
humanitaires suivants pour la RDC :
- Les Besoins de protection, de vivres et d’accès aux biens et services de base pour la
population civile dans les zones affectées par les violences et les conflits armés ainsi que pour
celles affectées par les catastrophes naturelles..
- La Prise en charge de la malnutrition aiguë et de ses causes immédiates dans les zones de
crise nutritionnelle.
- Les Besoins en santé et d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement dans les zones
touchées par les épidémies.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 24 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Pour traiter de l’intervention d’ADE dans l’action humanitaire, nous étudierons trois des
projets exécutés au cours des années 2013-2014. Ce sont les projets suivants :
1. Assistance en AME-Abris
2. Assistance alimentaire
o Intrants agricoles
o Vivres
3.1. Assistance en Articles Ménagers Essentiels & Abris d’urgences
3.1.1. Contexte
Début 2013 les hauts et moyens plateaux du territoire d’Uvira subissent d’importants
mouvements de populations dus aux attaques répétitives des groupes armés et aux affrontements
entre ces derniers et les FARDC. Différentes évaluations effectuées dans la zone ont fait ressortir
que les populations déplacées et retournées vivaient dans des conditions désastreuses, s’appuyant
sur des ressources déjà fortement réduites des familles d’accueil. Devant une telle situation, une
assistance d’urgence s’imposait pour ces familles fragilisées.
En juillet 2013 il y a eu tuerie de plus de 37 personnes dans la localité de Mutarule dans
la plaine de la Ruzizi dans le même territoire. Les rescapés accusent les membres de l’ethnie
rivale car des sortes de vendetta sont monnaies courantes dans la contrée. Par crainte de
représailles, le village s'est vidé et les personnes se sont rendues en majorité dans la cité voisine
de Sange. Non loin de là, en janvier 2014, le village de Kahanda est attaqué. On compte des
maisons incendiées et 4 morts. Certains ménages se déversent alors dans la cité de Luberizi et
d’autres montent vers le centre de Lemera. Dans la même période des pluies diluviennes suivies
de vents violents s’abattent sur la localité de Luvungi. Des centaines de maisons s’écroulent et on
enregistre une lourde perte en AME. Les victimes prennent abri dans les maisons voisines.
Tous ces cas sont signalés par des alertes au niveau de la communauté humanitaire. Des
missions inter-agences d’évaluations pour confirmation/infirmation des alertes sont organisées et
il y a positionnement des acteurs selon leurs moyens et leurs domaines d’intervention.
Le « Projet d’assistance en articles ménagers essentiels et abris d’urgence aux ménages
déplacés et retournés dans les hauts et moyens plateaux d’Uvira au Sud-Kivu » avait 3 volets :
Distribution directe des kits AME/abris aux déplacés et familles d’accueil,
Distribution du stock de contingence dans le milieu selon les besoins,
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
19
Une foire humanitaire est un marché ouvert aux bénéficiaires d’une assistance humanitaire. Les commerçants
identifiés vendent des produits aux clients qui sont ici les bénéficiaires et qui donnent en échange, non de l’argent
mais des coupons valeurs. Les commerçants échangent les coupons à l’ONG qui organise la foire contre l’argent
liquide.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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3.1.6. Activités
1. Distribution directe des kits AME/abris à 2450 ménages d’accueil et déplacés dans les
axes Lemera et Katobo-Ndegu. Les activités ne sont pas chronologiquement ainsi organisées car
il y en a certaines qui étaient transversales et d’autres répétitives.
Organisation des rencontres avec les acteurs locaux et mise sur pied des comités
humanitaires de base (CHB) ad hoc qui ont été formés sur le processus du projet,
Achat des AME-Abris pour la constitution des kits ainsi que les KHI,
Ciblage des bénéficiaires par l’approche porte-à-porte,
Mise en place d’un dispositif de distribution,
Sensibilisation des parties prenantes,
Acheminement des kits AME/Abris +KHI vers les sites de distribution,
Distribution directe des kits AME/Abris à 2450 ménages identifiés,
Monitoring post-distribution pour évaluer l’apport du projet
2. Foire aux AME/abris au profit de 1400 ménages dont les sinistrés de Luvungi et
déplacés de Kahanda, avec leurs ménages d’accueil respectifs et les vulnérables.
Identification porte-à-porte des bénéficiaires,
Tractations d’achat des articles à vendre dans la foire,
Sensibilisation des commerçants pour disposer des intrants que veulent les
bénéficiaires,
Sensibilisation des ménages sur les achats dans la foire,
Mise en place de dispositif de la foire et foire proprement dite,
Remise du site à l’état et Evaluation post-foire,
3. Distribution du kit de contingence à 1000 ménages dans la plaine cité de Sange. Les
bénéficiaires ont été composés des déplacés de Mutarule et leurs familles d’accueil de Sange
ainsi que les retournés.
Identification de la zone d’intervention et évaluation des besoins qui dégagent la
vulnérabilité (score card ≥ 3,5),
Organisation des rencontres avec les acteurs locaux et formation des CHB,
Achat des AME-Abris pour la constitution des kits standards et KHI,
Ciblage des bénéficiaires par l’approche porte-à-porte,
Mise en place d’un dispositif de distribution,
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Selon les besoins, nous avons initié des réunions avec le cluster, le Programme de
Réponses Rapides aux Mouvements des Populations (RRMP), le CPIA pour discuter de la
situation qui prévalait dans la zone et chercher des solutions concertées.
3.1.9. Difficultés rencontrées et solutions envisagées
L’exécution de ce projet dans le territoire d’Uvira, une zone chaude des conflits, n’a pas
manqué de difficultés mais ces dernières n’ont pas entravé son bon déroulement. Nous citons :
- Il y avait plus de vulnérables que le nombre prévu dans le projet et nous ne pourrions pas
faire des aménagements,
- Certains AME ont été distribués mais revendus par les bénéficiaires car ils ne sont pas
utiles à leurs ménages (exemple les moustiquaires dans les hauts plateaux),
- Les routes sont souvent de mauvaises qualités, ce qui a causé du retard dans la livraison
et la hausse des prix pour les transporteurs,
- Les équipes sur terrain ont travaillé sous stress à cause de l’insécurité. Parfois on était
obligé de passer la nuit à plus de 60km de la zone d’action,
- Plusieurs de ces zones ne sont couvertes par aucun des réseaux téléphoniques.
Tableau N°9: Contenu du Kit AME/abris distribué
N° Nombres Désignation Normes
1 1 Bâches Surface de 4x5m
2 1 Bidon flexible Capacité de 20 litres
3 4 Tiges Savons
4 3 Nattes plastiques
5 4 Couvertures
6 1 Moustiquaire imprégnée
7 1 Bassin en plastique
8 1 Houe
9 1 Pagne Six yards (3 pièces)
10 1 Kit des friperies (pour hommes, femmes et enfants)
11 1 Kit de cuisine standard (2 casseroles, 5 cuillères, 5 gobelets, 4 assiettes Métalliques
et 1 louche)
12 1 Kit hygiénique intime (KHI) (seau plastic de 4 litres, 2 cubes de savon, 4
sous-vêtements, 4 serviettes intimes et 6 brosses à dents)
Sources : Rapports ADE et nos enquêtes
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 31 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 32 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
20
Les ‘locals defenses’ sont des structures locales pour l’autodéfense. Les membres sont armés et prétendent faire
la défense du terroir. Plusieurs deviennent des pépinières des groupes armées.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 33 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
c. Objectifs
Objectif général : Contribuer à l’amélioration des conditions de vies en réduisant la
vulnérabilité alimentaire des ménages retournés, ménages d’accueil et autres ménages
vulnérables par une distribution directe des vivres.
Objectif spécifique : Améliorer la consommation alimentaire des ménages par la
distribution directe à la fin du projet.
d. Durée et coût du projet : Le projet a connu deux phases.
- 1ère phase de 6 mois soit du 9 septembre 2013 au 8 mars 2013 (N° de l'accord:
2013/200540/SK/ADE/GFD/008)
- 2ème Phase de 3 mois soit du 15 avril au 15 juillet 2014 (N° de l’accord :
2014/200540/SK/ADE/GFD/01/N° SOA 4600021857), avec un amendement prolongeant
l’accord de 2 mois, soit du 15 juillet au 14 septembre 2014.
e. Zones d’interventions
Ce projet a touché successivement 4 territoires : Fizi, Kabare, Uvira et Walungu
f. Bénéficiaires
Les bénéficiaires ont été les déplacés, vulnérables et familles d’accueil dans les zones
précitées.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 34 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
21
Il faut multiplier ces données par le nombre de la taille du ménage.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 36 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Mare d’eau dans la route nationale 5, ici entre Baraka et Sebele, les véhicules
d’ADE et d’autres traversent comme des bateaux, en cette période des pirogues
ont même été utilisées pour faire traverser les piétons.
o Mauvais état des camions loués par le PAM qui passent plus de temps dans la
route (pannes, embourbements) et retardent les équipes sur terrain.
- Défauts de certains items à certains endroits : généralement avant les distributions, les
bénéficiaires sont informés des types et quantités qu’ils recevront lors des distributions.
L’absence de certains items n’a pas été bien perçue par les bénéficiaires et par moment
ADE a été indexée comme "détourneur". Les équipes de suivi du PAM sur terrain ont
permis d’harmoniser ces discordes entre les parties prenantes.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 37 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
stratégie de survie, le score de consommation alimentaire, le nombre de repas par jour, les
saisons culturales et des données qui peuvent être utiles pour les autres domaines outre la
sécurité alimentaire. Les résultats de l’évaluation ont été présentés au Cluster Sécurité
alimentaire en date du 26 juin 2013 avant d’être partagés à toute la communauté humanitaire
pour une réponse. L’alerte a été confirmée et il a fallu une intervention. Les populations
vulnérables avaient besoins des intrants agricoles et de moyens financiers pour louer la terre et
couvrir les besoins alimentaires. Le score de consommation alimentaire était pauvre (environ 25)
et le choc était sévère car l’indice de stratégie de survie était de 31 en moyenne dans la zone. Le
nombre de repas ne dépassait pas un par jour.
Deux autres évaluations sont intervenues après la distribution des intrants agricoles et du
cash aux bénéficiaires. L’une eu lieu du 3 au 8 octobre 2013 pour comprendre les impacts du
projet, le degré de satisfaction des bénéficiaires et l’affectation de l’aide. L’autre du 3 au 7
décembre 2013.
En effet, les évaluations post-distribution ont démontré que plus de 90% des bénéficiaires
ont loué des champs et ont semé les semences de maïs reçus. Par contre 59% des ménages
bénéficiaires ont fait des dons en semences reçues aux autres membres de la communauté non
bénéficiaires. Grâce au cash, 61% des bénéficiaires ont mis en place des AGR notamment les
noyaux d’élevage (chèvre et porc) et l’achat des outils de production dont le fût et les bidons
pour la boisson locale. 73% ont affecté le cash à la location des champs et à l’alimentation sans
taire les soins médicaux et la scolarisation des enfants pour les autres. Cette aide a renforcé la
solidarité et l’entraide au sein de la communauté. Il importe aussi de signaler qu’aucune violence
domestique n’a été suscitée par l’aide et la décision de l’affectation de l’aide a été discutée en
famille pour 80% des bénéficiaires. L’indice de stratégie de survie (CSI) est passé de 32 à 23
dans la zone du projet.
La fréquence de consommation alimentaire pour 75% des bénéficiaires a atteint en
moyenne 2 repas par jour et le score de consommation alimentaire de 75% des bénéficiaires a
atteint 39,9.
Les évaluations étaient conduites conjointement par les staffs d’Action d’Espoir et Oxfam
Novib et les membres des CHB étaient également associés aux évaluations.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 38 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
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Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
f. Bénéficiaires
L’identification a listé 1500 ménages dont 1153 déplacés, 221 retournés et 126 familles
d’accueil à Kavumu/Luzirantaka, Shanje et Lumbishi en territoire de Kalehe au Sud-Kivu.
L’étude des besoins auprès des dits bénéficiaires a permis de déterminer la réponse
appropriée aux besoins des bénéficiaires. La réponse comprenait deux volets à savoir :
- la distribution directe des intrants agricoles (2 houes et 8kg de la semence maïs de la
variété bambou22) pour 1400 ménages et
- le programme de transfert monétaire pour 1500 ménages dont 50$ à 1400 ménages (pour
sécuriser les semences) et 75$ à 100 ménages jugés incapables de tenir les champs pour
initier des activités génératrices de revenus (AGR). Ces derniers n’ont pas reçu d’intrants.
L’identification des bénéficiaires a été faite par le staff d’ADE et ON accompagnés des
membres des CHB des différents villages en recourant à l’approche porte-à-porte au moyen des
listes individuelles d’identification. Ces comités ont accompagné ADE & ON tout au long du
processus dont le ciblage des bénéficiaires, les différentes distributions (chèques, jetons
sécurisés, intrants agricoles, argent), évaluations et sont toujours mobilisés pour la
sensibilisation.
Les critères de vulnérabilité (proposés par ADE et ON) avaient été validés et amandés par les
membres de la communauté lors des focus groups et ont été les suivants :
- incapacité de louer un lopin de terre,
- l’état physique de la personne,
- le nombre de champ et de bétail en possession,
- déplacés ou retournés de moins de six mois,
- absence d’une AGR,
- si déplacé, être dans une famille d’accueil ou en site
- être une famille d’accueil.
g. Activités
- Distribution des intrants agricoles : 11 200 kg de maïs et 2 800 houes
- Transfert monétaire : Le transfert a été fait via la Coopérative d’Epargne et de crédit
(COOPEC) Imara. Pour arriver à choisir cette institution financière, il y a eu des sondages auprès
22
Ces semences ont été certifiées par le SENASEM (Service National des semences) sous le n°012/SEN-NK/08/2013
du 10/08/2013.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 40 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 41 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
3.3. Conclusion
ADE a pu participer à la réponse aux crises humanitaires dans le Sud-Kivu grâce aux
financements reçus de plusieurs partenaires actifs dans le domaine humanitaire et présents dans
la province, notamment le Pooled-Fund des Nations-Unies sous la supervision du PNUD et de
l’OCHA, le Programme Alimentaire Mondiale ainsi que la Commission Européenne d’Aide
Humanitaire (ECHO) via Oxfam Novib.
Ces interventions sont survenues suites aux multiples crises qui ont été déclarées dans la
province et ont toutes fait objet d’évaluation à plusieurs niveaux : avant le projet pour évaluation
du score card et confirmation de l’alerte, pendant l’exécution du projet pour vérifier les écarts et
éventuellement les combler, après le projet pour vérifier l’impact.
Dans toutes ces interventions, ADE a travaillé avec la communauté via les Comités
Humanitaires de Base mis sur pied par la population lors des premières rencontres, mais aussi
avec les autorités locales auprès de qui il a toujours fallu présenter les civilités, faire signer les
ordres de mission, faire un briefing sécuritaire de la zone, expliciter le processus et par ricochet
recevoir leur appui.
La collaboration avec la communauté humanitaire a été de grande importance pour la
tenue de ces actions. La participation d'ADE à la réunion d’information générale d’OCHA
chaque vendredi à 10h fut essentielle. Pendant cette réunion chaque organisation avait pour
mission de faire rapport sur ce qui a été fait pendant la semaine et ce qui sera fait la semaine
suivante. La situation humanitaire générale était présentée par OCHA et la situation sécuritaire
générale par l’UNDSS. Les clusters se réunissaient mensuellement et nous avons eu à participer
activement aux réunions du Cluster "AME-Abris" et Cluster "Sécurité Alimentaire", ainsi qu’aux
réunions du groupe de travail "Mouvement des populations".
Malgré l’intervention des humanitaires, les défis sont loin d'être relevés car de nombreux
besoins restent non couverts dans la zone.
Etant une ONG dépendant totalement du financement externe, ADE n’a pas de
possibilités d’intervenir sans l’aval des bailleurs des fonds qui, du reste, dictent la ligne de
conduite des actions. Pour améliorer ses interventions, ADE reste ouverte aux observations de
toutes les parties prenantes, et surtout des bénéficiaires.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 42 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Dans les pages qui suivent, nous présentons les résultats des enquêtes selon le
questionnaire qui a été soumis aux personnes rencontrées. Nous avons utilisé l’échelle de
Likert23 simplifiée avec 3 choix de réponse : une variable positive, une variable négative et une
variable neutre. Ces données sont explicitées par d’autres récoltées dans des focus groups et
dialogues. En plus de ce questionnaire, nous avons mené des entretiens "à bâton rompu" avec
certains des interviewés qui nous ont accordé plus de temps pour expliciter leurs positions.
Toutes ces données seront exploitées dans les explications des tableaux de dépouillement.
Certaines questions ont été adressées aux trois catégories d'interviewées, alors que
d’autres questions n’ont concerné qu’une ou deux catégories. Les tableaux indiqueront ces
différences.
1. Qu'est-ce qui est à la base des crises humanitaires ?
deux factions (armée régulière, rebelles, les envahisseurs…) alors que les conflits
communautaires opposent deux groupes (ethnies ou tribus) qui vivent dans une même zone et qui
se disputent soit les richesses soit le pouvoir, elle peut être à l’arme blanche ou arme à feu. Les
deux crises sont dites avec violence et recourent parfois toutes à des incendies des maisons. Bien
que la guerre ne soit plus à la une à ce jour, elle a laissé derrière elle de multiples groupes armés
qui restent actifs aujourd'hui encore. En plus de ces conflits viennent s'ajouter les catastrophes
naturelles à 14,86% (pluies torrentielles, vents violents) et les épidémies (9,43%) qui sont, dans
la zone d’étude une résultante des mauvaises conditions de vie suite aux déplacements ou à
l’insécurité dans la zone.
Les besoins humanitaires en RDC sont multiformes et découlent de facteurs divers qui
agissent souvent de manière combinée. Pour l’année 2014, la communauté humanitaire active en
RDC a opté pour une planification basée sur l’approche « crises ». A cet égard quatre crises
majeures ont été retenues :
1) les conflits avec violences,
2) les crises nutritionnelles,
3) les épidémies,
4) les catastrophes naturelles.
La détermination de ces crises a été basée sur des critères tels que l’étendue, la récurrence,
la sévérité et l’impact sur la population. Globalement, aux facteurs d’ordre structurel qui sous-
tendent la situation de précarité et de pauvreté généralisée à travers le pays viennent se
superposer ceux liés aux conflits et aux catastrophes naturelles qui contribuent à l’accroissement
de la vulnérabilité au sein des populations affectées24.
2. L’assistance humanitaire est-elle importante pour votre communauté ?
Tableau N° 13 : L’assistance humanitaire est importante dans la communauté
Eléments de réponse Bénéficiaires Humanitaires Autorités Total
Fréq % Fréq % Fréq % Fréq %
D'accord 310 96.88 30 100.00 64 86.49 404 95.28
Ni en 'accord ni en désaccord 8 2.50 0 0.00 9 12.16 17 4.01
Pas d'accord 2 0.63 0 0.00 1 1.35 3 0.71
Total 320 100.00 30 100.00 74 100.00 424 100.00
Sources : Nos enquêtes.
24
OCHA, Récapitulatif des besoins humanitaires 2014 RDC, Novembre 2013, p3
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Cette tendance à soutenir la pérennité de l’AH prouve à suffisance que cette dernière
n’est pas parvenue à rendre son impact durable dans la communauté.
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
plus de 80%. Les bénéficiaires ne manquent pas de se plaindre pour le prix de ces intrants
(surtout pour la foire). Des lamentations ont aussi été enregistrées chez des personnes qui
avaient reçus des graines de maïs au lieu de la farine, car il y a des grosses difficultés pour
moudre ces graines dans des zones reculées.
11. Les intrants sont-ils de quantité suffisante ?
Tableau N° 22: La quantité des intrants
Eléments de réponse Bénéficiaires Humanitaires Autorités Total
Fréq % Fréq % Fréq % Fréq %
D'accord 231 72.19 26 86.67 46 62.16 303 71.46
Ni en accord ni en désaccord 68 21.25 1 3.33 1 1.35 70 16.51
Pas d'accord 21 6.56 3 10.00 27 36.49 51 12.03
Total 320 100.00 30 100.00 74 100.00 424 100.00
Sources : Nos enquêtes.
Commentaires : Les enquêtés sont vraiment unanimes sur la quantité des intrants fournis. Ils
estiment qu’elle est conforme aux normes et aux fiches que les bénéficiaires signent à la
réception et qui servent de justificatifs.
12. Comment est la collaboration entre les parties prenantes ?
Tableau N°23 : La collaboration entre les acteurs
Eléments de réponse Bénéficiaires Humanitaires Autorités Total
Fréq % Fréq % Fréq % Fréq %
Bonne 119 37.19 15 50.00 32 43.24 166 39.15
Ni bonne ni mauvaise 102 31.88 8 26.67 9 12.16 119 28.07
Pas bonne 99 30.94 7 23.33 34 45.95 140 33.02
Total 320 100.00 30 100.00 75 101.35 425 100.24
Sources : Nos enquêtes.
Commentaires : Le degré de collaboration entre les acteurs est bien insignifiant. Aucune
partie n’est totalement satisfaite du degré de collaboration. Bien que les humanitaires font monter
la barre à 50%, ils estiment que les autres parties sont moins collaboratrices, ou alors qu’elles
mettent des bâtons dans les roues des ONG.
Les autorités pensent qu’elles subissent juste les programmes des ONG et se voient obligées
de collaborer sans que leurs avis ne soient pris en compte. D’autres estiment qu’elles ne sont
contactées que pour signer les ordres de mission. La population aussi soutient qu’elle n’est pas
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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considérée à bon titre comme partenaire dans le processus mais comme un simple "profiteur" des
actions de bienveillance des humanitaires.
13. Les bénéficiaires sont-ils satisfaits de l’exécution des tâches par les humanitaires ?
Tableau N°24 : La satisfaction des bénéficiaires des actions humanitaires.
Eléments de réponse Bénéficiaires
Fréquence %
D'accord 106 33.13
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Les bénéficiaires estiment qu’il faut qu’on parte de leurs vraies aspirations et qu'il faudrait
les faire participer à toutes les étapes du processus. Ils pensent bien qu’il est temps que les
humanitaires s’attaquent plus aux causes des crises qu’à leurs conséquences. Les plus critiques
ne manquent pas de mentionner que la situation de crise fait perdurer les ONG et que ces
dernières se "nourrissent" de leur malaise pour continuer à expliquer leur présence et justifier
leur existence. Pour éviter cela et arriver à l’autonomisation, les ONG devraient intensifier les
séances de capacitation des bénéficiaires sur leur prise en charge et leur donner des moyens
adéquats pour cette fin. Ainsi serait-il plus utile de dispenser, des formations sur des activités
génératrices de revenus, sur la lutte contre les catastrophes, la résolution des conflits… Et
pourquoi pas la mise sur pied de programmes de démobilisation et rapatriement des
combattants…
15. L’AH a-t-elle des effets néfastes sur les bénéficiaires ?
Tableau N°26 : Les effets néfastes de l’AH sur les bénéficiaires.
25
Par François Grünewald, Assistance et protection des déplacés. Enjeux et effets pervers de l’aide humanitaire,
Les Grands Dossiers de Diplomatie n° 22, Août - Septembre 2014, P3
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gérer l’aide humanitaire. Il est arrivé qu'ils soient capables d'occasionner des drames afin de
susciter une nouvelle aide d’urgence.
2) La limite des moyens d’ADE : ADE ne dispose pas de moyens illimités. Il arrive
trop souvent que les besoins soient au-dessus de ses capacités d'action bien qu’elle soit déjà
engagée dans le processus. Par exemple pour l’intervention à Sange dans la plaine de la Ruzizi,
ADE ne disposait des kits que pour 1000 ménages, alors qu’il y avait bien plus de sinistrés que
ça.
3) La concurrence déloyale avec les produits locaux : Les allocations fournies
dans les actions humanitaires sont des produits importés. ADE distribue les vivres qui lui sont
offerts par le PAM. Le PAM amène des céréales et de l'huile en provenance des Etats-Unis alors
qu’il est possible de soutenir les populations locales pour en produire sur place ou en chercher
dans les marchés périphériques pour qu’il y ait des retombés économiques dans la communauté.
A titre d'exemple, un sac de 100 kg d'haricots produits au Kivu se vend à 60$ sur les marchés
locaux. Le même sac de 100kg acheté par le PAM aux USA et envoyé au Kivu revient à 150$.
Le comble, c'est qu'un bénéficiaire qui l'a reçu gratuitement par l'AH peut le revendre sur place
pour le prix dérisoire de 30$, aux préjudices des producteurs et commerçants locaux.
Pour le cas de foire il faut aussi signaler qu’il y a hausse excessive des prix qui ne permet
pas du tout aux bénéficiaires. Pendant les foires les bénéficiaires reçoivent un coupon valeur
d’une certaine somme (75 $) mais les biens qu’ils reçoivent peuvent équivaloir à presque le 2/3
des prix du marché. Ce sont les commerçants qui sont les plus favorisés que les bénéficiaires.
Après la foire les commerçants locaux ont du mal à écouler leurs produits car il y a des marchés
pirates formés pour revendre les produits acheté dans la foire.
4) La désinformation et mésinformation de la communauté bénéficiaire : Les
missions d’informations ne parviennent pas à atteindre efficacement les bénéficiaires et souvent
ces derniers sont mal informés sur l’aide et sa nature. Naissent alors des spéculations et des
fausses alertes sur les fraudes ou détournement. Comme beaucoup d'autres ONG, ADE oublie
souvent que les populations ne sont pas francophones et doit investir dans la communication en
swahili et langues locales. Parfois la population ne se sent pas du tout concernée par l’assistance
et ainsi fait une mauvaise gestion des biens reçus croyant nuire à l’ONG.
5) L’inadéquation des produits fournis : ADE arrive sur terrain avec des dons
préconçus bien que l’évaluation de besoins ait été faite. En effet, elle ne peut distribuer que ce
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 56 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
qu’elle a reçu des bailleurs. Les évaluations servent généralement à valider sa proposition. Les
échanges lors des évaluations des besoins cherchent plutôt persuader les sinistrés à accepter telle
ou telle assistance et non à savoir de quoi ont-ils vraiment besoins. L’intervention est bien
motivée par les intervenants au point que les sinistrés se trouvent dans l’obligation d’avaliser
l’assistance car ils n’ont pas d’autres choix. Ils se disent en plus que ce dont ils n’auront pas
réellement besoin sera revendu au marché et rapportera de l’argent qui aidera à combler leur
vraie carence. Ainsi pendant les distributions de vivres, il est arrivé de distribuer des graines de
maïs à une population qui ne dispose pas de moulin pour moudre le maïs et en faire de la farine à
moins de 50km. Les graines ont été vendues à vil prix sur le site de distribution au regard
impuissant des agents d’ADE & du PAM. Et dire, ici encore, que ces maïs sont venus des Etats-
Unis d’Amérique où ils ont été acheté au prix du marché pour ne rien couter dans les villages du
Sud-Kivu, alors que nos paysans peuvent produire aussi le maïs, ce qui valoriserait en plus
l’agriculture locale.
6) Les aides régulières : Le chronogramme du PAM propose une ration alimentaire
qui peut aller à jusqu'à 6 mois, avec des distributions multiples. La tranche de la population qui
est concernée abandonne dès lors les travaux champêtres et autres en attendant le jour de
distribution. Il est clair qu’à la suspension de l’assistance, la population n’aura plus à manger car
elle n’a pas été éduquée à produire.
7) L’inconvenance des normes humanitaires : Dans des zones sous contrôle de
forces négatives ou incontrôlées, on ne peut pas leur refuser d’accéder aux sites. D’ailleurs on ne
parvient pas à différencier la population civile des personnes armées car elles n’ont pas de tenues
militaires proprement-dites. Il arrive qu’ils s'infiltrent mêmes parmi les bénéficiaires. Lors de
l’identification, il n’est pas facile de différencier une famille militaire d'une famille civile et
refuser l’identification à une femme d’un officier des insurgés pourraient mettre tout le processus
en péril. Dans des circonstances où les agitateurs ne sont pas bénéficiaires, ils pillent les kits des
bénéficiaires ou obligent chaque bénéficiaire de leur déposer une certaine quantité. Le « do no
harm » est ainsi piétiné dans le processus.
8) Le retard dans l’octroi de l’aide : Comme dit ci-haut, ADE n’a pas de fonds
propres pour faire arriver l’aide au moment opportun sur le site approprié. Elle est un
intermédiaire entre bailleurs de fonds et bénéficiaires et donc ne peut pas décider de l’octroi de
l’aide. Les projets sont proposés aux bailleurs et il faut attendre leurs réponses. ADE n’a pas les
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 57 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
kits nécessaires dans ses dépôts pour parer à toute éventualité. Le processus pour entamer une
assistance dans un milieu reste long et c’est souvent au détriment de la population. Il faut avoir
l’aval du bailleur des fonds pour une nouvelle affectation et recevoir les différentes autorisations
de la coordination et des clusters avant de débuter l’intervention.
9) L’institutionnalisation des CHB : Les CHB sont normalement des structures ad
hoc mises sur pied par les acteurs dans une crise déclarée. Les membres sont souvent les
sinistrés, les autorités locales et autres leaders du milieu. Ils servent à faciliter l’accession de
l’aide à toutes les couches de la population. Dans plusieurs milieux, les CHB sont devenus des
structures permanentes et ils biaisent les données pour abuser de l’aide et se faire une notoriété
dans le milieu. Le cas le plus criant est celui de Luntukulu où le CHB est déjà institutionnalisé et
fait des contacts pour assister les sinistrés. Ses membres se retrouvent être concernés par tous les
cas de sinistres, et pour les déplacés et pour les résidents. Bien qu’ils soient constitués de
volontaires, ces derniers devraient être motivés mais ADE ne leur donne rien en échange de leurs
services alors que d’autres ONG leur propose un perdiem. Ceci peut provoquer un faible
engagement de leur part, jusqu'à parfois biaiser les données et les informations.
10) La professionnalisation de l’humanitaire: C’est un paradoxe. ADE et tous les
acteurs humanitaires, tant les agences de l’ONU et ONG internationales vivent de l’aide
humanitaire. C’est en mobilisant plus de fonds pour intervenir dans une crise que l’organisation
parvient à un équilibre budgétaire qui ne pourrait être atteint sans l’apport des importants
volumes d’aide qu’elle gère à cette occasion. L’aide n’est donc pas du tout désintéressée, bien
qu’ADE se dise être sans but lucratif. En effet, la cinquantaine des personnes qui sont agents
d’ADE seraient restées chômeurs s’il n’y avait pas d’intervention humanitaire au Sud-Kivu, et
donc s'il n'y avait pas de crise, dans un pays où l’Etat n’offre pas d’emploi. Ainsi, les
bénéficiaires se demandent qui aide qui. Nous pouvons signaler ici la bureaucratie et la lourde
logistique qui ne sont pas à négliger. Plus de 30% des budgets qui sont soumis pour apporter une
assistance à une communauté impute des postes budgétaires tels que l’achat de l’équipement
(bureautique, charroie automobile), le personnel, le fonctionnement,… au détriment des
personnes à assister.
11) Le mécontentement de la population : On ne peut pas passer sous silence le
mécontentement des habitants qui se savent plus pauvres que les déplacés et qui se voient refusés
l’assistance car ils sont habitants. L’après distribution peut entrainer des conflits entre les
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
déplacés et les ménages d’accueil et causer même une inhospitalité. Lors de l’intervention auprès
des sinistrés des massacres de Mutarule dans la plaine de la Ruzizi, nous avons été obligés,
d’assister, non seulement les déplacés de Mutarule à Sange mais aussi les familles d’accueil et
les retournés de Mutarule sans que cela ne soit prévu au début. Il est souvent prévu de prendre
10% de la population locale mais les réalités ne sont pas transposables d’un milieu à un autre. La
préoccupation de ces derniers était de savoir s’ils avaient mal fait de retourner dans leur localité
pour ne pas recevoir de l’aide.
Bien que l’aide au développement existe indépendamment de l’aide humanitaire, elle fait
aussi partie du cycle de secours pendant les catastrophes.
Il faut fournir une aide humanitaire à court terme, entre autres des vivres, de l’eau, des
abris temporaires et des services de santé. Une fois que la situation de la zone sinistrée est
stabilisée, les activités d'urgence cèdent la place à celles de la reconstruction du tissus
socioéconomique et donc de développement pour un rétablissement à long terme.
Les activités d’aide viseront alors à renforcer l’autosuffisance du pays. Elles peuvent
comprendre le renforcement des capacités du gouvernement, un appui psychosocial continu, la
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 59 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
Les besoins les plus pressants des populations sinistrées du Sud-Kivu sont la fourniture
en vivres et en articles ménagers essentiels. Pour que l’assistance arrive à répondre de façon
durable et permanente à cette pénurie, il faut appréhender le problème de fond : ne plus
distribuer de vivres aux populations, mais leur permettre d’en produire elles-mêmes. Il faut que
les populations produisent leur nourriture par elles-mêmes et qu’elles aient les moyens adéquats
pour se procurer des AME et améliorer leur habitat.
préférable et bien plus efficace de disponibiliser de l’argent qui aiderait à produire les vivres et se
procurer des non vivres que de distribuer des vivres et doter les gens d'articles ménagers
essentiels qui seront toutefois revendus à des prix modiques au marché et déstabiliser en plus le
marché et le commerce locaux.
4. Investir dans la sécurisation et la lutte contre les catastrophes naturelles : Il est
important de se poser la question de savoir pourquoi cette crise est arrivée et comment nous
pouvons empêcher que cela ne se reproduise. Les trois actions urgentes pour le développement
seraient :
4.1. Prévenir les catastrophes naturelles : Plusieurs interventions sont conséquentes
de catastrophes naturelles qui pourraient être évitées ou du moins dont on pourrait limiter les
dégâts. Dans le cas de la catastrophe survenue dans la localité de Luvungi dans la plaine de la
Ruzizi, c’est principalement le manque de coupe vents qui a renforcé l'ampleur des dégâts. Il
importe de planter des arbres et conseiller sur les orientations que doivent prendre les maisons.
Renforcer le pouvoir d’achat des habitants leur permettrait d’améliorer leur habitat pour que les
catastrophes ne soient pas répétitives.
4.2. Mettre fin à la présence des Groupes armées. L’activisme des groupes armés
est à la base de plusieurs mouvements de populations. Le gouvernement doit être plus ouvert et
accéder à certaines revendications des groupes armés qui ne sont pas toujours injustifiées, et dont
certaines sont d'ailleurs cautionnées par les acteurs politiques actifs dans le gouvernement. Le
programme de démobilisation et réinsertion doit être pragmatique pour qu’il satisfasse aux
désidératas des belligérants. Nombreux sont ceux qui se sont rendus, mais vivent mal dans des
sites de regroupement et trouvent dès lors préférable de retourner faire leur loi dans la brousse.
D’autres veulent être démobilisé mais le kit qui leur est proposé est insuffisant et par moment
introuvable. Quant aux groupes armés de forces étrangères, ils devaient être traqués et boutés
hors du pays au lieu de faire des jeux de ping-pong en les repousser à l’intérieur du pays ou d’un
territoire à un autre.
4.3. Résoudre les conflits interethniques. Dans la plaine de la Ruzizi (territoire
d’Uvira) et les hauts plateaux de Numbi (territoire de Kalehe) ce sont des conflits ethniques qui
sont monnaie courante. Pour que ces populations se lancent dans le processus de développement,
les ONG doivent appuyer le gouvernement à mettre fin aux zizanies qui sont particulièrement
nombreuses dans ces milieux. La question de la nationalité doit être clarifiée, le pouvoir
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Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
coutumier doit mettre sur pied des infrastructures pour la cohabitation pacifique. Les rares
initiatives qui ont eu lieu dans ces milieux sont des initiatives d'ONG et de la société civile, alors
que le gouvernement semble leur tourner le dos. Il y a des années qu’aucune autorité légalement
établie n’est plus fonctionnelle dans la plaine de la Ruzizi, le chef coutumier de la contrée est
étrillé par une frange de la population et vit à Bukavu sans vraiment exercer un pouvoir.
5. Développement des capacités des ONG locales: Il faut investir dans des projets visant à
former des ONG locales dans toute la province pour leur permettre d'intervenir face aux menaces
que rencontrent leurs communautés, comme la sécheresse, les conflits, la violence, et les
inondations. Ces dernières doivent être dotées des compétences solides pour l’intervention en cas
d’urgence, y compris les normes mondiales pour les interventions urgentes, les systèmes d’alerte
rapide, la sensibilité aux conflits, la sensibilisation sur l’égalité entre hommes et femmes, le
lobbying et la communication (utilisation des médias pour la promotion). Le renforcement des
organisations locales et nationales par les organisations internationales, les coopérations et les
agences onusiennes permet de contribuer au développement des capacités nationales et locales,
ce qui est non seulement désirable mais nécessaire car la communauté pourra compter sur elles si
le désengagement des ONGI advenait. Les acteurs locaux ont la facilité de tenir compte des us et
coutumes pour la mise en place des actions humanitaires. Force est de constater que les ONGI se
font passer comme des spécialistes en tout, ne laissant plus à faire à l’Etat et aux communautés.
Ces pratiques sont à décourager. Certaines actions devraient être de l’apanage de l’état ou de la
communauté, avec l’accompagnement des organisations humanitaires. Cette responsabilisation
aurait comme conséquence l’émancipation progressive des organisations locales. Si cela est bien
fait, les ONGI seraient moins surchargées et leur départ ne serait pas une réelle coupure des
activités.
6. Implication totale du gouvernement dans les actions humanitaires : Le gouvernement
de la RDC devrait cesser d’être observateur dans les actions qui sont faites sur son territoire.
Bien qu’il ne doive pas refuser d’être aidé, il ne doit pas perdre de vue que prendre en charge les
congolais est son premier devoir. Les intervenants tant nationaux qu’internationaux devraient
alors recevoir une ligne de conduite selon les besoins inscrits dans son Document Stratégique
pour la réduction de la pauvreté. Dans la mesure du possible, les actions humanitaires devraient
servir de bases pour le développement et laisser la place aux acteurs locaux et nationaux.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 62 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
Cas des actions réalisées par Action d’Espoir dans la province du Sud-Kivu de 2013 à 2014
7. Repenser le processus de l’aide humanitaire : La façon dont est mise en œuvre l’action
humanitaire dans la province du Sud-Kivu est aussi sujette à des rectifications de manière que
l’aide voulue et utile arrive au bon moment et aux bonnes personnes, et pour une période donnée
avec mise en place de la phase post-aide. Pour cela il faut :
7.1. Alléger la lourdeur administrative et logistique des ONG,
7.2. Assurer la coordination non seulement dans le cadre humanitaire mais aussi dans le cadre
de développement et faire en sorte que les bailleurs humanitaires s’associent avec ceux
du développement pour assurer la réduction de la vulnérabilité des populations face aux
risques futurs,
7.3. Permettre la participation de toutes les parties prenantes à tous le processus notamment
dont la planification, le contrôle et l’évaluation des programmes,
7.4. Examiner continuellement la façon dont les actions peuvent promouvoir une potentielle
réponse humanitaire future et, selon leurs ressources et compétences, aider au
renforcement des compétences locales pour répondre aux situations d’urgence.
Mémoire de Master 2 MEO-IDS présenté par Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE Cohorte Jan 2013 - 63 -
Les contraintes de l’aide humanitaire en période post-conflit sur l’autonomisation des bénéficiaires.
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Conclusion
Les crises humanitaires engendrées par des violences humaines et des catastrophes naturelles
ont plongé une bonne partie de la population sud-kivutienne dans des besoins humanitaires qui
perdurent depuis plusieurs années. Pour y répondre la communauté humanitaire a soumit les
sinistrés à un régime d’aide humanitaire dans lequel ils ne savent pas quitter à ce jour en rendant
disponibles des milliers des dollars pour intervenir dans tous les domaines vitaux. Généralement
ce sont les ONG qui accomplissent leurs missions selon le plan d’intervention qu’elles élaborent
et qu’elles proposent au gouvernement qui l’admet sans se référer à son plan stratégique pour la
réduction de la pauvreté et arriver à faire le lien entre urgences et développement.
Action d’Espoir est l’une des centaines d’organisations qui s’activent dans ce domaine en
déployant des moyens tant humains, matériels que financiers pour arriver à sauver des vies. Ces
moyens proviennent des mobilisations faites auprès des agences des nations unies, des
coopérations bilatérales et des ONGI soucieuses de sauver des vies. Elle et ses partenaires
financiers sont satisfaits du fait que les vues sont sauvées.
L’intérêt n’est malheureusement pas mis sur l’aspect durabilité des actions du fait que ne sont
pas pris en considérations la lutte contre les causes mais plutôt les conséquences des crises. C’est
ainsi que ni dans le domaine de sécurité alimentaire, ni dans celui des articles ménagers
essentiels les populations ne s’affranchiraient pas de l’aide sans retomber dans la crise de départ,
ou même aller plus bas.
Les bénéficiaires, qui généralement subissent l’action que n’y participent, se réjouissent
d’être assistés car ils parviennent malgré eux à satisfaire certains besoins vitaux bien que c’est en
retard. La satisfaction est pourtant éphémère car les mesures de durabilités ne sont pas au rendez-
vous. Sans broncher, ils considèrent qu’ils ne peuvent pas refuser bien qu’ils voudraient bien être
associés au processus pour mieux s'y impliquer et savoir dès le départ quelle sera la suite de cette
assistance, afin de développer leur autonomisation et non rester les yeux rivés vers la
communauté humanitaire.
Le gouvernement congolais de son côté ne parvient pas du tout à s’imprégner des activités
des acteurs humanitaires faute de moyens propres mais aussi et surtout par manque d’une
politique humanitaire cohérente.
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Sans un lien clair et une bonne coordination entre l’aide humanitaire et l’aide au
développement, les interventions resteront à court terme et le cycle des calamités restera toujours
entrain de tourner. Il faut que les urgences soient renforcées par les activités de stabilité socio-
économique dont le renforcement des capacités des acteurs locaux, la consolidation de la
politique d’intervention du gouvernement congolais et l’utilisation des connaissances locales
dans le processus. Ceci permettrait aux bénéficiaires de s’approprier les actions et profiter de
façon durable de l’assistance qui leur est fournie. Tous les acteurs seraient alors satisfaits de voir
que les vies sont sauvées et que les bénéficiaires sont en mesure de vivre sans assistance pour
avoir profiter des acquis de cette dernière.
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Bibliographie
Bulletins et périodiques
11. OCHA, Bulletins Humanitaires Provincial, 2013 en revue, 2014 en revue, mars 2013,
Novembre 2013, Aout 2014, Avril 2014, Juin 2014, Juillet 2014,
12. Fiche-info ECHO – République démocratique du Congo –Septembre 2014
13. OCHA, Bulletins d’Information Humanitaire, N°9 de mars 2014, N°13 d’avril 2014,
N°21 et 22 de juin 2014
Mémoire
14. LOROUX BI Trazié Gabriel Stéphane, « les contraintes de l'action humanitaire dans les
situations de conflits armes : cas de la cote d’Ivoire » Mémoire de fin de cycle présenté
pour l’obtention du diplôme d'études Supérieures Spécialisées en droit de l’homme.
Université de Cocody Côte d'Ivoire, Année 2006-2007
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Documents électroniques
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Annexes
Les cartes
Carte N°1: La province du Sud-Kivu en RDC
Source : www.wikipedia.org
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Questionnaire d’enquête
Pour mener notre étude, nous sommes servies des principales questions suivantes. Les
réponses ont été nourries des commentaires diverses.
1. Qu'est-ce qui est à la base des crises 8. Le choix des bénéficiaires est-il
humanitaires ? conventionnel et accepté par tous ?
a. Guerre a. D'accord
b. Conflits intercommunautaires b. Ni en accord ni en désaccord
c. Carastrophes naturelles c. Pas d'accord
d. Epidemies 9. Les intrants donnés sont-ils ceux
2. L’AH est-elle importante pour dont la communauté a besoin ?
votre communauté ? a. D'accord
a. D'accord b. Ni en accord ni en désaccord
b. Ni en 'accord ni en désaccord
c. Pas d'accord
c. Pas d'accord
3. L’AH arrive-t-elle au moment 10. Les intrants sont-ils de bonne
opportun dans votre communauté ? qualité ?
a. D'accord a. D'accord
b. Ni en accord ni en désaccord b. Ni en accord ni en désaccord
c. Pas d'accord c. Pas d'accord
4. Depuis quand recevez-vous l’AH ? 11. Les intrants sont-ils de quantité
a. Moins d'une année suffisante ?
b. Entre 1 & 2 ans a. D'accord
c. Entre 2 & 5 ans b. Ni en accord ni en désaccord
d. Entre 5 & 10 ans c. Pas d'accord
e. Plus de 10 ans 12. Comment est la collaboration entre
5. Combien de fois avez-vous reçu les parties prenantes ?
l’AH? a. Bonne
a. Une fois b. Ni bonne ni mauvaise
b. Deux à trois fois c. Pas bonne
c. Quatre à Cinq fois 13. Les bénéficiaires sont-ils satisfaits
d. Plus de Cinq fois de l’exécution des tâches par les
6. L’AH a-t-elle un impact durable humanitaires ?
pour votre communauté ? a. D'accord
a. D'accord b. Ni en accord ni en désaccord
b. Ni en accord ni en désaccord c. Pas d'accord
c. Pas d'accord 14. L’AH permet-t-elle
7. La communauté a-t-elle toujours l’autonomisation des bénéficiaires?
besoin de l’AH? a. D'accord
a. D'accord b. Ni en accord ni en désaccord
b. Ni en accord ni en désaccord c. Pas d'accord
c. Pas d'accord 15. L’AH a-t-elle des effets néfastes sur
les bénéficiaires ?
a. D'accord
b. Ni en accord ni en désaccord
c. Pas d’accord
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