LES CRÉANCES DE L’ACTIF CIRCULANT
INTRODUCTION :
L’année 1990 a été le facteur déclencheur et accélérateur de la prise de conscience chez les
gestionnaires, les parlementaires et les citoyens de l’incapacité de la comptabilité de caisse à
donner une information pertinente sur les engagements des États, leur situation financière
exacte et l’ampleur des risques courus; ce qui implique non seulement le manque de
transparence des finances publiques, mais aussi la comparabilité impossible entre les pays.
C’est ainsi que les institutions financières internationales, le FMI, et la banque mondiale ont
recommandé, pour la première fois, des normes comptables internationales. Suite à cette
recommandation, l’avénement des normes IPSAS ( l’International Public Sector Accounting
Standards ) élaborées par IPSASB (l’International Public Sector Accounting Standards Board)
, a absorbé la méfiance qu’existait auparavant à l’égard de la comptabilité de caisse et a
amené plusieurs Etats à appliquer ces normes, ou au moins à s’en inspirer largement pour leur
normalisation nationale
De ce fait, la LOF 2015/2016 permettra à l’Etat de passer d’une comptabilité « redditionnelle
» à une comptabilité décisionnelle , incitera ensuite l’administration à mettre en place de
nouveaux processus de gestion intégrés plus efficaces , placera la notion de risque au centre
des préoccupations des administrations et incitera les administrations à renforcer leur
dispositifs de contrôle interne ; en outre, la philosophie de transparence de la comptabilité de
l’Etat exposée dans cette LOF introduit un plan comptable de l’Etat, arrête les règles
comptables tenues en adéquation avec les IPSAS et prévoit la certification de la régularité, la
sincérité et l’image fidèle des comptes de l’Etat par la cour des comptes à partir du premier
janvier 2020.
Objectifs des IPSAS :
1. Amélioration de la qualité de l'information financière des entités du secteur public.
2. permettre des décisions d'allocation de ressources fondées sur une information plus fiable
3. Amélioration de la transparence financière et la responsabilité dans le secteur public.
NOTRE étude s’intéresse à étudier la norme des CRÉANCES DE L’ACTIF CIRCULANT
Telles qu’elles sont définies dans les dispositions normatives, les créances de l’actif circulant
répondent à la définition générale d’un actif. Un actif est un élément du patrimoine ayant une
valeur économique positive pour l’organisme, c'est-à-dire une ressource contrôlée dont il
attend des avantages économiques futurs. Les créances de l’actif circulant incluent les charges
constatées d’avance qui sont des actifs correspondant à des achats de biens ou de services
dont la fourniture interviendra ultérieurement. Elles incluent également les produits à
recevoir.
Sommaire :
Chapitre 1) : EXPOSÉ DES MOTIFS
1. CHAMP D’APPLICATION
2. COMPTABILISATION
3. ÉVALUATION
5. POSITIONNEMENT PAR RAPPORT AUX AUTRES RÉFÉRENTIELS
Chapitre 2) : DISPOSITIONS NORMATIVES
1. CHAMP D’APPLICATION
2. COMPTABILISATION
3. ÉVALUATION
Chapitre 1) : EXPOSÉ DES MOTIFS
Section 1. CHAMP D’APPLICATION :
Les créances de l’actif circulant recouvrent les créances sur des entités publiques, les créances
sur les clients et comptes rattachés, les créances sur les redevables, les avances et acomptes
versés, les créances correspondant à des opérations pour compte de tiers, les créances sur les
autres débiteurs et les charges constatées d’avance. Les créances de l’actif circulant excluent
les créances traitées par d’autres normes, telles que les créances rattachées à des participations
et les prêts effectués par l’organisme, classés dans les immobilisations financières.
Section 2) . COMPTABILISATION
1. Principes généraux Les critères de comptabilisation d’une créance de l’actif circulant
prévus dans les dispositions normatives remplissent les conditions générales de
comptabilisation d’un actif. Les dispositions normatives précisent la date à laquelle une
créance de l’actif circulant est comptabilisée.
II.2. Comptabilisation des décisions d’apurement des créances
Les dispositions normatives présentent les modalités de comptabilisation des décisions
d’apurement des créances, qui diffèrent selon que la décision remet en cause ou non le
bienfondé de la créance initiale. L’organisme peut être amené à prononcer trois types de
décisions aboutissant à l’apurement (total ou partiel) des créances.
Les décisions d’apurement remettant en cause le bien-fondé de la créance
Les créances peuvent faire l’objet de décisions d’apurement qui les annulent en tout ou partie,
suite à erreur de liquidation, contestation au fond ou application d’une disposition légale.
Les décisions d’admission en non-valeur
La procédure d’admission en non-valeur des créances peut être mise en œuvre dès lors que la
dette d’un débiteur est manifestement irrécouvrable en raison de l’insolvabilité ou de la
disparition de celui-ci. L’admission en non-valeur s’analyse comme une opération
d’apurement comptable qui ne modifie pas le droit de l’organisme à l’égard de son débiteur
(absence de remise en cause du bien-fondé de la créance).
Les remises gracieuses
L’organisme peut être amené à abandonner sa créance à titre gracieux, en application de
textes législatifs qui l’y autorisent. Sans remettre en cause le bien-fondé de la créance initiale,
ces décisions libèrent le débiteur des sommes qui lui étaient réclamées.
3. Comptabilisation des transactions
Les dispositions normatives indiquent comment comptabiliser une transaction. La transaction
est une procédure qui met fin à un différend qui s’est élevé, ou risque de s’élever entre les
parties, et qui comporte des concessions réciproques. La transaction relative à une créance
résulte d’une négociation entre l’organisme et son débiteur.
4. Comptabilisation des dépréciations de créances
Une dépréciation est constituée lorsque la valeur probable de recouvrement de la créance
(valeur d’inventaire) devient inférieure à sa valeur nette comptable. Le retard de paiement, la
dégradation de la situation financière du débiteur ou une transaction en cours de négociation
constituent des indicateurs de dépréciation d’une créance.
5. Sortie du bilan
Les dispositions normatives décrivent les circonstances engendrant la sortie du bilan d’une
créance. La différence éventuelle entre la valeur nette comptable de la créance sortie et le
montant reçu en contrepartie est comptabilisée en résultat
Section 1) : ÉVALUATION
1. Évaluation lors de la comptabilisation initiale
Les créances de l’actif circulant sont inscrites initialement à leur coût dans les comptes de
l'organisme. Les dispositions normatives précisent la notion de coût selon que la créance est
émise ou acquise par l’organisme.
2. Évaluation à la date de clôture
La dépréciation d’une créance est la différence entre sa valeur nette comptable et sa valeur
d’inventaire. La valeur d’inventaire d’une créance s’apprécie au regard du risque de non
recouvrement de cette créance. Les dispositions normatives précisent les deux modalités
d’évaluation des dépréciations de créances. Le montant des dépréciations est en principe
calculé à partir de l’examen de chaque créance. Lorsque les créances d’une même catégorie
sont trop nombreuses pour permettre leur examen individuel, l’organisme peut mettre en
œuvre une méthode d’évaluation statistique. Il est en effet usuel de prévoir une évaluation de
la valeur d’inventaire des créances fondée sur l’analyse de leur ancienneté.
Section 4) POSITIONNEMENT PAR RAPPORT AUX AUTRES RÉFÉRENTIELS
1. Positionnement de la norme par rapport au Recueil des normes comptables de
l'État
Les créances de l’État sont essentiellement des créances sur les redevables et des créances
liées au rôle de régulateur économique et social de l’État. Bien que les créances des
organismes soient de natures différentes, les règles de comptabilisation et d’évaluation des
créances retenues dans la norme sont conformes à celles figurant dans le Recueil des normes
comptables de l’État.
2. Positionnement de la norme par rapport au Plan comptable général
Les règles générales de comptabilisation et d’évaluation des créances de l’actif circulant sont
conformes aux principes du Plan comptable général.
3. Positionnement de la norme par rapport aux référentiels comptables
internationaux
Dans la norme IAS 39 sur la comptabilisation et l'évaluation des actifs et passifs financiers, il
existe quatre catégories d'actifs financiers, dont la catégorie des prêts et des créances qui
inclut les créances de l'actif circulant.
Selon IAS 39, à la date de comptabilisation initiale, les créances sont évaluées à leur juste
valeur majorée des coûts directement imputables qui, s'agissant de créances à court terme,
correspond généralement au coût tel que défini dans la norme. Selon la norme IAS 39, à la
date de clôture, les créances sont évaluées au coût amorti en utilisant la méthode du taux
d'intérêt effectif. Cette méthode d’évaluation est sans effet sur les créances à court terme ou a
un effet insignifiant. Elle n’est donc pas prévue par la norme. En ce qui concerne la
dépréciation des créances de l’actif circulant, la mise en œuvre des dispositions de cette
norme sur les dépréciations devraient aboutir à des montants équivalents à ceux issus de
l’application de la norme IAS 39. La norme IPSAS 29 reprend les mêmes dispositions que
celles de la norme IAS 39.
Chapitre 2) : Dispositions normatives
Section 1) : Champ d’application
La présente norme s’applique :
˃ aux créances sur des entités publiques, qui correspondent à des opérations faites avec l’État,
des collectivités publiques et des organismes internationaux ;
˃ aux créances sur les clients, et aux comptes rattachés, qui correspondent à des créances
issues des ventes de biens ou de prestations de services ;
˃ aux créances sur les redevables, qui correspondent aux produits de la fiscalité affectée ;
˃ aux avances et acomptes versés par l’organisme ;
˃ aux créances correspondant à des opérations pour compte de tiers, suivies notamment par
les organismes dans le cadre des dispositifs transparents ;
˃ aux créances sur les autres débiteurs ;
˃ aux charges constatées d’avance.
La norme couvre également les produits à recevoir.
La présente norme ne s’applique pas :
˃ aux créances rattachées à des participations (cf. norme 7 « Les immobilisations financières
») ;
˃ aux prêts accordés par l’organisme (cf. norme 7 « Les immobilisations financières ») ;
˃ aux créances liées aux opérations de trésorerie (cf. norme 10 « Les composantes de la
trésorerie ») ;
˃ aux dépôts de garantie (cf. norme 11 « Les dettes financières et les instruments financiers à
terme »).
Section 2) : COMPTABILISATION
1-Principes généraux
La comptabilisation d’une créance de l’actif circulant répond aux conditions générales de
comptabilisation d’un actif, à savoir :
˃ il est probable que l’entité bénéficiera des avantages économiques futurs correspondants ;
˃ la créance est identifiable ;
˃ son coût ou sa valeur peut être évalué avec une fiabilité suffisante.
La comptabilisation d’une créance intervient à la date à laquelle les droits qu’elle génère sont
obtenus. Dans le cas d’une vente de biens ou de services, la créance est comptabilisée lors du
transfert du contrôle des biens ou des services à l’acheteur.
Les créances entrant dans le champ d’application de la présente norme et comptabilisées à
l’actif ont pour contrepartie :
˃ un produit si les conditions de comptabilisation des produits sont remplies ;
˃ si les conditions de comptabilisation des produits ne sont pas remplies, soit un compte de
passif, soit un compte de trésorerie pour les avances et acomptes versés.
2. Comptabilisation des décisions d’apurement des créances
Parmi les décisions d’apurement portant sur des créances de l’organisme, une distinction est
opérée en fonction du caractère fondé ou non de la créance initialement comptabilisée.
˃ Les décisions remettant en cause le bien-fondé de la créance.
● Ces décisions qui concernent les réductions ou annulations de créances ont pour objet de
redresser des erreurs de liquidation des créances ou des erreurs liées à leur date de
comptabilisation.
● Lorsque la décision d’apurement intervient avant l’arrêté de l’exercice au cours duquel la
créance a été comptabilisée, les écritures initiales sont corrigées. Lorsque la décision
d’apurement intervient après l’arrêté de l’exercice au cours duquel la créance a été
comptabilisée, il convient de comptabiliser la rectification en tant que correction d’erreur (se
référer à la norme 14 « Changements de méthodes comptables, changements d’estimations
comptables et corrections d’erreurs »).
˃ Les décisions ne remettant pas en cause le bien-fondé de la créance : ces décisions sont
comptabilisées en charges de fonctionnement. L’admission en non-valeur et la remise
gracieuse entrent dans cette catégorie.
3. Comptabilisation des transactions
Les effets de la transaction sont constatés dans les comptes de l’exercice au cours duquel la
transaction a formellement abouti.
4. Comptabilisation des dépréciations de créances
Une dépréciation est constituée lorsque la valeur probable de recouvrement de la créance
devient inférieure à sa valeur nette comptable. Elle représente une perte probable dont les
effets ne sont pas jugés irréversibles. Les dotations et reprises liées aux dépréciations de
créances sont comptabilisées respectivement en charges et produits de fonctionnement.
5. Sortie du bilan
La créance est sortie du bilan à la date de son règlement, de sa cession, de sa prescription ou
d’une décision d’apurement.
Section 3) ÉVALUATION
1. Évaluation lors de la comptabilisation initiale
Les créances de l’actif circulant sont inscrites initialement à leur coût dans les comptes de
l'organisme. Pour les créances émises par l’organisme, le coût correspond au montant dû à
l’organisme par le tiers. Les créances acquises sont comptabilisées à leur coût constitué du
prix d’achat et de tous les coûts directement attribuables.
2. Évaluation à la date de clôture
La valeur d’inventaire des créances correspond à leur montant probable de recouvrement. Le
montant des dépréciations est calculé à partir de l’examen de chaque créance. Une méthode
statistique peut être utilisée dans les cas où les créances d’une même catégorie sont trop
nombreuses pour permettre leur examen individuel. À la date de clôture, les charges
constatées d’avance sont évaluées au montant comptabilisé pour un bien ou une prestation de
service qui n’a pas été livré.