Le
CATÉCHISME
des
PROVINCES ECCLÉSIASTIQUES
de
QUÉBEC, MONTRÉAL ET OTTAWA
———
Approuvé le 20 avril 1888 par les
Archevêques et Évêques de ces provinces
et publié par leur ordre
IMPRIMATUR
Quebeci, die 30a octobris 1924
L.N. Card. BÉGIN,
Archpus Quebecen.
ISBN 978-2-9810896-7-0
Dépôt légal — 3e trimestre 2010
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Les Pèlerins de saint Michel
1101, rue Principale
Rougemont, QC
Canasa — J0L 1M0
Tél. 450-469-2209
Fax: 450-469-2601
TABLE DES MATIÈRES
——————
Pages
PRIÈRES QUOTIDIENNES…………………….... V
PRIÈRES POUR LA CONFESSION
ET LA COMMUNION…............. XVII
LE SOUVENEZ-VOUS....................................... XVIII
PRIÈRE À JÉSUS CRUCIFIÉ………………........ XIX
Chapitres:
I. De la fin de l’homme…................................. 1
II. De Dieu et de ses perfections……............... 3
III. De l’Unité et de la Trinité de Dieu……....... 4
IV. De la création…............................................ 6
V. De nos premiers parents et de leur chute.. 8
VI. Du péché et des différentes espèces
de péchés…...................................... 10
VII. De l’Incarnation et de la Rédemption…... 14
VIII. De la passion, de la mort, de la résurrec-
tion et de l’ascension de Notre-Seigneur 17
IX. Du Saint-Esprit et de sa descente
sur les Apôtres…....................... 21
X. Des effets de la Rédemption….................... 22
XI. De l’Église…................................................. 25
XII. Des attributs et pouvoirs de l’Église…..... 27
XIII. Des sacrements en général….................. 29
XIV. Du Baptême…........................................... 32
XV. De la Confirmation…................................. 35
XVI. Des effets de la Confirmation….............. 38
XVII. Du sacrement de Pénitence…................ 39
IV TABLE DES MATIÈRES
Chapitres: Pages
XVIII. De la contrition…...................................... 42
XIX. De la confession et de la satisfaction….... 45
XX. De la manière de faire une bonne confession 49
XXI. Des indulgences…........................................ 51
XXII. De la sainte Eucharistie…........................... 53
XXIIII. Des fins pour lesquelles la sainte
Eucharistie a été instituée….......... 56
XXIV. Du Sacrifice de la Messe…........................ 59
XXV. De l’Extrême-Onction….............................. 61
XXVI. De l’Ordre…................................................ 63
XXVII. Du Mariage…............................................ 64
XXVIII. Des sacramentaux…............................... 67
XXIX. De la prière…............................................. 70
XXX. Des commandements de Dieu…............... 77
XXXI. Du premier commandement de Dieu…... 79
XXXII. (suite du précédent) Du culte et de
l’invocation des saints…............... 82
XXXIII. Du second commandement de Dieu….. 85
XXXIV. Du troisième commandement de Dieu.. 88
XXXV. Du quatrième commandement de Dieu.. 89
XXXVI. Des cinquième et sixième
commandements de Dieu…........... 93
XXXVII. Des quatre derniers
commandements de Dieu…............ 95
XXXVIII. Des commandements de l’Église…..... 99
XXXIX. Des commandements de l’Église, (suite) 102
XL. Du jugement, de la résurrection, de l’enfer,
du purgatoire et du ciel…............ 106
XLI. Des exercices de la vie chrétienne…...... 110
Notes supplémentaires en dernières pages.
PRIÈRES
QU’IL FAUT APPRENDRE AUX ENFANTS, AU MOINS EN
LEUR LANGUE, AFIN QU’ILS PUISSENT LES RÉCITER
MATIN ET SOIR.
LE SIGNE DE LA CROIX
In nómine Patris, et Au nom du Père, et du
Fílii, et Spíritus Sancti. Fils, et du Saint-Esprit. Ain-
Amen. si soit-il.
L’ORAISON DOMINICALE
P ater noster, qui es in
cœlis.
1. Sanctificétur nomen
N
otre Père qui êtes aux
cieux.
1. Que votre nom soit sanc-
tuum. tifié.
2. Advéniat regnum tuum. 2. Que votre règne arrive.
3. Fiat volúntas tua sicut in 3. Que votre volonté soit faite
cœlo et in terra. sur la terre comme au ciel.
4. Panem nostrum quoti- 4. Donnez-nous aujour-
diánum da nobis hódie. d’hui notre pain quotidien.
5. Et dimítte nobis débita 5. Pardonnez-nous nos
offenses, comme nous par-
nostra, sicut et nos dimítti-
donnons à ceux qui nous
mus debitóribus nostris.
ont offensés.
6. Et ne nos indúcas in ten- 6. Et ne nous induisez point
tatiónem. en tentation.
7. Sed líbera nos a malo. 7. Mais délivrez-nous du
Amen. mal. Ainsi soit-il
LA SALUTATION ANGÉLIQUE
A
ve María, grátia plena,
Dóminus tecum: be- J e vous salue Marie, pleine
de grâce; le Seigneur est
avec vous, vous êtes bénie
nedícta tu in muliéribus, et
entre toutes les femmes,
benedíctus fructus ventris
et Jésus, le fruit de vos en-
tui, Jesus. trailles, est bénie.
VI PRIÈRES QUOTIDIENNES
Sancta María, Mater Dei, Sainte Marie, Mère de Dieu,
ora pro nobis peccatóribus, priez pour nous pécheurs,
nunc et in hora mortis nos- maintenant et à l’heure de
træ. Amen notre mort. Ainsi soit-il.
LE SYMBOLE DES APÔTRES
C redo in Deum, Patrem
omnipoténtem, Crea-
tórem cœli et terræ.
J
e crois en Dieu le Père
tout-puissant, Créateur
du ciel et de la terre.
2. Et in Jesum Christum 2. Et en Jésus-Christ son
Fílium ejus únicum, Dómi- Fils unique, Notre-Seigneur.
num nostrum. 3. Qui a été conçu du Saint-
3. Qui concéptus est de Esprit, est né de la Vierge
Spíritu Sancto, natus ex Marie.
María Vírgine.
4. A souffert sous Ponce-
4. Passus sub Póntio
Pilate, a été crucifié, est
Piláto, crucifíxus, mórtuus
mort et a été enseveli.
et sepúltus.
5. Descéndit ad ínferos: 5. Est descendu aux enfers,
tértia die resurréxit a mór-le troisième jour est ressus-
tuis. cité des morts.
6. Ascéndit ad cœlos, sedet 6. Est monté aux cieux, est
ad déxteram Dei Patris om- assis à la droite de Dieu le
nipoténtis. Père tout-puissant.
7. Inde ventúrus est judi- 7. D’où il viendra juger les
cáre vivos et mórtuos. vivants et les morts.
8. Credo in Spíritum Sanc- 8. Je crois au Saint-Esprit.
tum. 9. La sainte Église catho-
9. Sanctam Ecclésiam ca-
lique, la communion des
thólicam, sanctórum com-
saints.
muniónem.
10. Remissiónem peccatórum. 10. La rémission des péchés.
11. Carnis resurrectiónem. 11. La résurrection de la chair.
12. Vitam aetérnam. 12. La vie éternelle.
Amen Ainsi soit-il.
PRIÈRES QUOTIDIENNES VII
LA CONFESSION DES PÉCHÉS
C onfíteor Deo omnipo-
ténti, beátæ Maríæ
semper Vírgini, beáto Mi-
J e confesse à Dieu tout-
puissant, à la bienheu-
reuse Marie toujours Vierge,
chaéli Archángelo, beáto à saint Michel Archange,
Joánni Baptístæ, sanctis à saint Jean-Baptiste, aux
apôtres saint Pierre et saint
Apóstolis Petro et Paulo,
Paul, et à tous les saints (et
et ómnibus sanctis, (et tibi, à vous, mon père), que j’ai
pater), quia peccávi nimis, grandement péché en pen-
cogitatióne, verbo et ópere: sées, en paroles et en œu-
mea culpa, mea culpa, mea vres, par ma faute, par ma
máxima culpa. Ideo precor faute, par ma très grande
beátam Maríam semper faute. C’est pourquoi je prie
Vírginem, beátum Michaé- la bienheureuse Marie tou-
lem Archángelum, beátum jours vierge, saint Michel Ar-
Joánnem Baptístam, sanc- change, saint Jean-Baptiste,
les apôtres saint Pierre et
tos Apóstolos Petrum et
saint Paul, et tous les saints
Paulum, omnes Sanctos, (et (et vous, mon père), de prier
te, Pater), oráre pro me ad pour moi le Seigneur notre
Dóminum Deum nostrum. Dieu.
Misereátur nostri omnípo- Que le Dieu tout-puissant
tens Deus, et, dimíssis pec- nous fasse miséricorde, et que,
cátis nostris, perdúcat nos ad nous ayant pardonné nos pé-
vitam aetérnam. Amen chés, il nous conduise à la vie
éternelle. Ainsi soit-il.
Indulgéntiam, absolutio-
Que le Seigneur tout-puis-
nem et remissiónem pec- sant et miséricordieux nous
catórum nostrórum tríbuat accorde le pardon, l’absolu-
nobis omnípotens et miséri- tion et la rémission de nos
cors Dóminus. Amen péchés. Ainsi soit-il.
ACTE D’ADORATION
M on Dieu, je vous adore et vous reconnais pour mon
Créateur, mon souverain Seigneur et pour le maî-
tre absolu de toutes choses.
VIII PRIÈRES QUOTIDIENNES
ACTE DE FOI (a)
M on Dieu, je crois fermement tout ce que la sainte
Église catholique croit et enseigne, parce que c’est
vous qui l’avez dit, et que vous êtes la vérité même.
ACTE D’ESPÉRANCE
M on Dieu, appuyé sur vos promesses et sur les méri-
tes de Jésus-Christ mon Sauveur, j’espère avec une
ferme confiance que vous me ferez la grâce d’observer vos
commandements en ce monde, et d’obtenir par ce moyen la
vie éternelle.
ACTE D’AMOUR OU DE CHARITÉ
M on Dieu, qui êtes digne de tout amour, à cause de vos
perfections infinies, je vous aime de tout mon cœur,
et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de
vous.
ACTE DE CONTRITION
M on Dieu, j’ai un extrême regret de vous avoir offensé
parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aima-
ble, et que le péché vous déplaît; pardonnez-moi par les mé-
rites de Jésus-Christ mon Sauveur; je me propose, moyen-
nant votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire
pénitence.
ACTE DE REMERCIEMENT
M on Dieu, je vous remercie de tous les biens que j’ai
reçus de vous, principalement de m’avoir créé, ra-
cheté par votre Fils et fait enfant de votre Église.
a) Indulgence de trois ans chaque fois qu’on récite les actes de Foi,
d’Espérance, de Charité et de Contrition, et plénière une fois par mois
si on les a récités chaque jour du mois, aux conditions ordinaires de la
confession, de la communion et d’une prière aux intentions du Souve-
rain Pontife. (Preces et Pia opera, No 26.)
PRIÈRES QUOTIDIENNES IX
ACTE D’OFFRANDE
M on Dieu, j’ai tout reçu de vous; je vous offre mes
pensées, mes paroles, mes actions, ma vie et tout ce
que je possède, et je ne veux l’employer qu’à votre service.
ACTE D’HUMILITÉ
M on Dieu, je ne suis que cendre et poussière, réprimez
les mouvements d’orgueil qui s’élèvent dans mon
âme, et apprenez-moi à me mépriser moi-même, vous qui
résistez aux superbes et qui donnez votre grâce aux hum-
bles.
ACTE DE DEMANDE
M on Dieu, source infinie de tous les biens, donnez-moi
tout ce qui m’est nécessaire pour la vie et la santé
de mon corps, mais surtout la grâce de faire en toutes cho-
ses votre sainte volonté. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Ainsi soit-il.
LES DIX COMMANDEMENTS DE DIEU
1. Un seul Dieu tu adoreras,
Et aimeras parfaitement
2. Dieu en vain tu ne jureras,
Ni autre chose pareillement.
3. Les dimanches tu garderas,
En servant Dieu dévotement.
4. Père et mère tu honoreras,
Afin de vivre longuement.
5. Homicide point ne seras,
De fait ni volontairement.
6. Impudique point ne seras,
De corps ni de consentement.
X PRIÈRES QUOTIDIENNES
7. Le bien d’autrui tu ne prendras,
Ni retiendras sciemment.
8. Faux témoignage ne diras,
Ni mentiras aucunement.
9. L’œuvre de chair ne désireras,
Qu’en mariage seulement.
10. Biens d’autrui ne désireras,
Pour les avoir injustement.
LES SEPT COMMANDEMENTS DE L’ÉGLISE
1. Les fêtes tu sanctifieras,
Qui te sont de commandement.
2. Les dimanches messe entendras,
Et les fêtes pareillement.
3. Tous tes péchés confesseras,
A tout le moins une fois l’an.
4. Ton Créateur tu recevras,
Au moins à Pâques humblement.
†5. Quatre-temps, vigiles jeûneras,
Et le carême entièrement.
†6. Vendredi chair ne mangeras,
Ni jours défendus mêmement.
7. Droits et dîmes tu paieras,
À l’Église fidèlement.
†Voyez plus loin (à la fin du catéchisme) ce qui est réglé
par le droit canonique touchant ces deux commandements.
PRIÈRES QUOTIDIENNES XI
LOUANGE À LA SAINTE TRINITÉ
G lória Patri, et Fílio, et
Spirítui Sancto. G
loire soit au Père, au
Fils et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, Comme il était au commen-
et nunc et semper, et in cement, maintenant et tou-
jours et les siècles des siècles.
sáecula sæculórum. Amen
Ainsi soit-il.
PRIÈRE AU SAINT-ESPRIT
V eni, Sancte Spíritus,
reple tuórum corda
fidélium, et tui amóris in eis
V enez, Esprit-Saint,
remplissez les cœurs
de vos fidèles et allumez en
ignem accénde. eux le feu de votre amour.
V. Envoyez votre Esprit, et
V. Emítte Spíritum tuum,
tout sera créé;
et creabúntur;
R. Et vous renouvellerez la
R. Renovábis fáciem ter-
face de la terre.
ræ.
PRIONS
ORÉMUS Seigneur, qui avez ensei-
gné les cœurs de vos fidè-
Deus, qui corda fidélium
les par la lumière du Saint-
Sancti Spíritus illustra- Esprit, donnez-nous, par ce
tióne docuísti, da nobis in même Esprit, de connaître et
eódem Spíritu recta sápere d’aimer le bien, et de goûter
et de ejus semper conso- toujours la joie de ses divi-
latióne gaudére. Per Chri- nes consolations. Par Jé-
stum Dóminum nostrum. sus-Christ Notre-Seigneur.
Amen Ainsi soit-il.
PRIÈRE À LA SAINTE VIERGE
S
ub
tuum praesídium
confúgimus, sancta
Dei Génitrix; nostras de-
S
ainte Mère de Dieu,
nous recourons à vo-
tre protection; ne dédaignez
precatiónes ne despícias in pas nos prières dans nos
XII PRIÈRES QUOTIDIENNES
necessitátibus nostris; sed nos besoins; mais, ô glo-
a perículis cunctis líbera nos rieuse et sainte Vierge, déli-
semper, Virgo gloriósa et vrez-nous constamment de
benedícta. tous les dangers.
PRIÈRE AU SAINT ANGE GARDIEN
A ngele Dei, qui custos es
mei, me tibi com-
míssum pietáte supérna
A
nge de Dieu, qui êtes
mon gardien, puis-
que le ciel m’a confié à vous
hódie illúmina, custódi, dans sa bonté, éclairez-moi,
rege et gubérna. Amen. dirigez-moi et gouvernez-moi
aujourd’hui. Ainsi soit-il.
BÉNÉDICITÉ OU PRIÈRE AVANT LE REPAS
B
enedícite, Dóminus,
nos et ea quæ sumus
sumptúri benedícat déxtera
B
énissez-nous, ô mon
Dieu, ainsi que la nour-
riture que nous allons prendre.
Christi. In nómine Patris, etc. Au nom du Père, etc.
GRÂCES OU PRIÈRE APRÈS LE REPAS
A gimus tibi grátias, om-
nípotens Deus, pro
univérsis benefíciis tuis, qui
N
ous vous rendons grâces
de tous vos bienfaits, ô
Dieu tout-puissant, qui vivez et
vivis et regnas in sáecula sæ- régnez dans les siècles des siè-
culórum. Amen. In nómine cles. Ainsi soit-il. Au nom du
Patris et Filíi, etc. Père, et du Fils, etc.
s
PRIÈRE POUR LES HOMMES D’OEUVRE
acré Cœur de Jésus, embrasez de votre amour et sou-
tenez de votre force ceux qui travaillent à affermir et à
étendre votre règne dans la société.
PRIÈRE POUR LES DÉFUNTS
F
idelium animæ,
misericordiam Dei, re-
per
Q
ue les âmes des fidè-
les défunts repo-
sent en paix, par la miséri-
quiescant in pace. Amen corde de Dieu. Ainsi soit-il.
PRIÈRES QUOTIDIENNES XIII
PRIÈRE POUR LES DÉFUNTS
De profondis
D e profúndis clamávi
ad te, Dómine; Domi-
ne, exáudi vocem meam.
D
u fond de l’abîme j’ai crié
vers vous, Seigneur:
Seigneur, écoutez ma voix.
Fiant aures tuæ intendén- Que vos oreilles soient at-
tentives aux accents de ma
tes, in vocem deprecatiónis
supplication.
meæ. Si vous scrutez les iniquités,
Si iniquitátes observáve- Seigneur; Seigneur, qui pour-
ris, Dómine: Dómine, quis ra subsister devant vous ?
sustinébit ? Mais parce que la misé-
Quia apud te propitiátio ricorde est avec vous, et à
est; et propter legem tuam cause de votre loi, je vous ai
attendu, Seigneur.
sustínui te, Domine.
Mon âme a attendu avec
Sustínuit ánima mea in confiance la parole du Sei-
verbo ejus: sperávit ánima gneur, mon âme a espéré
mea in Dómino. en lui.
A custódia matutína us- Du point du jour à l’arrivée
que ad noctem, speret Israël de la nuit, Israël doit espérer
dans le Seigneur.
in Dómino.
Car dans le Seigneur est
Quia apud Dóminum mi- la miséricorde, et en lui une
sericórdia, et copiósa apud abondante rédemption.
eum redémptio. Et lui-même rachètera Is-
Et ipse redimet Israel ex raël de toutes ses iniquités.
ómnibus iniquitátibus ejus. V. Donnez-leur, Seigneur,
le repos éternel.
V. Requiem ætérnam dona
R. Et que la lumière qui ne
eis, Dómine.
s’éteint pas les éclaire.
R. Et lux perpétua luceat
V. Qu’ils reposent en paix.
eis. R. Ainsi soit-il.
V. Requiéscant in pace. V. Seigneur, exaucez ma
R. Amen prière.
XIV PRIÈRES QUOTIDIENNES
V. Dómine, exáudi oratio- R. Et que mon cri parvien-
nem meam. ne jusqu’à vous.
R. Et clamor meus ad te V. Que le Seigneur soit
véniat. avec vous.
V. Dóminus vobiscum R. Et avec votre esprit.
R. Et cum spíritu tuo. PRIONS
O
OREMUS Dieu, Créateur et Réd-
F idélium Deus ómnium
Cónditor et Redémp-
tor, animábus famulórum
dempteur de tous
les fidèles, accordez aux
âmes de vos serviteurs et
famularúmque tuárum, de vos servantes la rémis-
remissiónem cunctórum sion de tous leurs péchés,
tíbue peccatórum: ut in- afin que, par la prière de vo-
dulgéntiam quam semper tre Église, elles obtiennent
optavérunt, piis supplica- le pardon qu’elles ont tant
tiónibus consequántur. Qui désiré. Vous qui vivez et
vivis et regnas in sáecula régnez dans les siècles des
sæculórum. Amen siècles. Ainsi soit-il
PRIÈRE APPELÉE L’ANGÉLUS
A
V. ngelus Dómini nun-
tiávit Mariæ.
R. Et concépit de Spíritu
V.
L
’ange du Seigneur
annonça à Marie.
R. Et elle conçut par l’opé-
Sancto. ration du Saint-Esprit.
Ave, Maria, etc. Je vous salue, Marie, etc.
V. Voici la servante du Sei-
V. Ecce ancílla Dómini.
gneur.
R. Fiat mihi secúndum ver- R. Qu’il me soit fait selon
bum tuum. votre parole.
Je vous salue Marie, etc.
Ave, Maria, etc. V. Et le Verbe s’est fait
chair.
V. Et verbum caro factum
R. Et il a habité parmi
est.
nous.
R. Et habitávit in nobis. Je vous salue, Marie, etc.
PRIÈRES QUOTIDIENNES XV
Ave, Maria, etc. V. Priez pour nous, sainte
Mère de Dieu.
V. Ora pro nobis, sancta R. Afin que nous deve-
Dei Génitrix. nions dignes des promes-
ses de Jésus-Christ.
R. Ut digni efficiámur
promissiónibus Christi. PRIONS
ORÉMUS N ous vous supplions,
Seigneur, de répan-
dre votre grâce dans nos
G
rátiam tuam quáesu- cœurs, afin qu’après avoir
mus, Dómine, ménti- connu l’incarnation de Jé-
bus nostris infúnde : ut qui, sus-Christ votre Fils, par les
Angelo nuntiánte, Christi paroles de l’ange envoyé
pour l’annoncer à Marie,
Fílii tui incarnatiónem co- nous parvenions à la gloire
gnóvimus, per passiónem de sa résurrection par le
ejus et crucem ad resurrec- mérite de sa passion et de
tiónis glóriam perducámur. sa croix. Nous vous le de-
mandons par le même Jé-
Per eúmdem Christum Dó- sus-Christ Notre-Seigneur.
minum nostrum. R. Amen R. Ainsi soit-il.
REGINA CŒLI
R
egina cœli, lætáre,
allelúia;
Quia quem meruísti por-
R
eine du ciel, réjouissez
vous, alléluia;
Car celui que vous avez
táre, allelúia. mérité de porter, alleluia,
Resurréxit sicut dixit, al- Est ressuscité comme il
lelúia. l’avait dit, alleluia,
Ora pro nobis Deum, al- Priez Dieu pour nous, al-
lelúia. leluia.
V. Gaude et lætáre, Virgo V. Vierge Marie, réjouissez-
María, allelúia. vous, et exultez, alleluia.
R. Quia surréxit Dóminus R. Car le Seigneur est vrai-
vere, allelúia. ment ressuscité, alleluia.
XVI PRIÈRES QUOTIDIENNES
ORÉMUS PRIONS
D
eus, qui per resur-
rectiónem Fílii tui D
ieu, qui avez daigné
réjouir le monde par
la Résurrection de Jésus-
Dómini nostri Jesu Christi,
Christ, votre Fils, Notre-Sei-
mundum lætificáre digná-
gneur, faites, nous vous en
tus es: præsta, quáesumus:
supplions, que par sa sainte
ut per ejus Genitrícem Vír- Mère, la Vierge Marie, nous
ginem Maríam perpétuæ goûtions les joies de la vie
capiámus gáudia vitæ. Per éternelle. Par le même Jé-
eúmdem, Christum Dómi- sus-Christ Notre-Seigneur.
num nostrum. Amen. Ainsi soit-il.
PRIÈRES
POUR LA RÉCEPTION DES SACREMENTS DE
PÉNITENCE ET D’EUCHARISTIE
———
PRIÈRE AVANT L’EXAMEN DE CONSCIENCE
Mon Dieu, donnez-moi les lumières nécessaires pour
connaître mes péchés, et la grâce pour les détester de tout
mon cœur, et pour les confesser avec sincérité: je vous de-
mande cette grâce, par les mérites de Jésus-Christ mon
Sauveur, par l’intercession de la sainte Vierge, de mon saint
ange gardien, de mes saints patrons et de tous les saints.
PRIÈRE APRÈS LA CONFESSION
Je ne suis plus votre ennemi, ô mon Dieu; vous m’avez
pardonné; par la vertu du sacrement de pénitence, vous
avez effacé mes péchés; vous m’avez reçu en grâce. O mon
Dieu, soyez à jamais béni de vos miséricordes. Pénétré de
reconnaissance, je promets de vous aimer et de vous ser-
vir désormais de tout cœur. Mais je ne puis rien sans vous;
conservez-moi donc, par votre grâce, dans cette sainte réso-
lution, et accordez-moi le don de persévérance dans votre
service.
PRIÈRE AVANT LA COMMUNION
Divin Jésus, quoique je ne vous voie pas des yeux du
corps, je crois que c’est vous-même qui allez vous donner à
moi dans la sainte communion. Hélas! je suis indigne d’une
telle faveur, après vous avoir tant de fois offensé. O bonté
infinie! j’ai un extrême regret de tous mes péchés, et je me
propose de ne plus jamais vous offenser. Je vous aime de
tout mon cœur, et je veux vous aimer toute ma vie. Venez
donc, mon Dieu, venez dans mon cœur, que je vous donne:
prenez-en possession, purifiez mon âme; remplissez-la de
vos grâces et établissez-y votre règne pour toujours.
XVIII PRIÈRES
PRIÈRE APRÈS LA COMMUNION
Il est donc vrai, Rédempteur des hommes, que vous
habitez en moi, et que je suis en possession de votre
corps, de votre sang, de votre âme et de votre divinité.
Je vous adore, ô mon Dieu! du plus profond de mon
âme, et j’unis mes adorations à celles que les anges et
les saints vous rendent dans le ciel. O Dieu d’amour!
oui, je vous aime de tout mon cœur, de toute mon âme
et de toutes mes forces. Je vous remercie de la grande
faveur que vous m’avez faite de vous donner à moi. Je
me donne à vous sans réserve. Agréez, divin Jésus,
cette offrande que je vous fais de tout ce que je suis, et
de tout ce que je possède; disposez de moi selon votre
bon plaisir, et accordez-moi la grâce de ne jamais vous
déplaire.
* * * * * * * * * *
LE SOUVENEZ-VOUS
Souvenez-vous, ô très clémente Vierge Marie, qu’on
n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu
recours à votre protection, imploré votre assistance et
réclamé vos suffrages, ait été abandonné. Animé d’une
pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je
cours vers vous, et gémissant sous le poids de mes pé-
chés, je me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe, ne
méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorable-
ment et daignez les exaucer. Ainsi soit-il.
PRIÈRE À JÉSUS CRUCIFIÉ
O bon et très doux Jésus, me voici agenouillé en votre
très sainte présence. Je vous prie et vous conjure, avec tou-
te la ferveur de mon âme, de daigner graver dans mon cœur
de vifs sentiments de foi, d’espérance et de charité, un vrai
repentir de mes égarements et une volonté très ferme de
m’en corriger; tandis qu’avec un grand amour et une grande
compassion, je considère et contemple en esprit vos cinq
plaies, ayant devant les yeux les paroles que déjà le pro-
phète David vous faisait dire de vous-même, ô bon Jésus:
Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous
mes os. (Ps. XXI.)
Indulgence plénière pour tous les fidèles qui, après s’être
confessés et avoir communié, réciteront cette prière et prieront
aux intentions du Souverain Pontife. (P.P. O., N. 171)
LE CATÉCHISME DE QUÉBEC
———
CHAPITRE PREMIER
DE LA FIN DE L’HOMME
(a)*1.— Qui est le créateur du monde ?
— Dieu est le créateur du ciel et de la terre et
de toutes les choses visibles et invisibles.
*2.— Qu’est-ce que l’homme ?
— L’homme est un être composé d’un corps
et d’une âme, et créé par Dieu à son image et à sa
ressemblance.
3.— Comment notre âme ressemble-t-elle à
Dieu ?
— Notre âme ressemble à Dieu en ce qu’elle
est un esprit qui ne mourra jamais, et qu’elle est
douée d’une intelligence et d’une volonté libre.
*4.— Pourquoi Dieu vous a-t-il créé ?
— Dieu m’a créé pour le connaître, l’aimer et
le servir en ce monde, et pour être heureux avec
lui dans le ciel pendant l’éternité.
————
(a) Le signe * indique les questions que l’on pourra se
contenter de faire apprendre aux petits enfants et aux per-
sonnes qui sont dépourvues de mémoire.
2 DE LA FIN DE L’HOMME
5.— Devons-nous prendre plus de soin de no-
tre âme que de notre corps ?
— Oui, nous devons prendre plus de soin de
notre âme que de notre corps, parce qu’elle est
d’une nature bien supérieure à notre corps, et
qu’en la perdant nous perdons Dieu et le bonheur
éternel.
*6.— Que devons-nous faire pour nous sau-
ver ?
— Pour nous sauver, nous devons adorer Dieu
par la foi, l’espérance et la charité, c’est-à-dire,
nous devons croire en lui, espérer en lui et l’aimer
de tout notre cœur.
*7.— Comment connaîtrons-nous les choses
que nous devons croire et pratiquer ?
— Nous connaîtrons les choses que nous
devons croire et pratiquer en recevant les ensei-
gnements de l’Église catholique par laquelle Dieu
nous parle.
*8.— Où trouverons-nous les principales vé-
rités que l’Église nous enseigne ?
— C’est dans le Symbole des Apôtres que
nous trouverons les principales vérités que l’Égli-
se nous enseigne.
*9.— Récitez le Symbole des Apôtres.
— Je crois en Dieu… (Voir ci-dessus, page VI.)
DE DIEU ET DE SES PERFECTIONS 3
CHAPITRE DEUXIÈME
DE DIEU ET DE SES PERFECTIONS
*10.— Qu’est-ce que Dieu ?
— Dieu est un esprit infiniment parfait.
*11.— Dieu a-t-il eu un commencement ?
— Dieu n’a pas eu de commencement; il a
toujours été et il sera toujours.
*12.— Où est Dieu ?
— Dieu est partout.
*13.— Si Dieu est partout, pourquoi ne le
voyons-nous pas ?
— Nous ne voyons pas Dieu, parce que c’est
un pur esprit, qui ne peut être vu avec les yeux
du corps.
*14.— Dieu nous voit-il ?
— Oui, Dieu nous voit et veille sur nous.
*15.— Dieu connaît-il tout ?
— Oui, Dieu connaît tout: nos actions, nos pa-
roles et même nos pensées les plus secrètes.
*16.— Est-ce que Dieu peut faire toutes cho-
ses ?
— Oui, Dieu est tout-puissant, et rien ne lui est
impossible.
4 DE L’UNITÉ
*17.— Dieu est-il juste, saint et miséricor-
dieux ?
— Oui, Dieu est infiniment juste, infiniment
saint, infiniment miséricordieux, parce qu’il est
infiniment parfait.
CHAPITRE TROISIÈME
DE L’UNITÉ ET DE LA TRINITÉ DE DIEU
*18.— Est-ce qu’il n’y a qu’un Dieu ?
— Oui, il n’y a qu’un seul Dieu.
*19.— Pourquoi ne peut-il y avoir qu’un
Dieu ?
— Il ne peut y avoir qu’un Dieu, parce que
Dieu, étant l’être suprême et infini, ne peut pas
avoir d’égal.
*20.— Combien y a-t-il de personnes en
Dieu ?
— Il y a en Dieu trois personnes divines, réel-
lement distinctes entre elles et égales en toutes
choses: le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
*21.— Le Père est-il Dieu ?
— Oui, le Père est Dieu; il est la première per-
sonne de la Sainte Trinité.
*22.— Le Fils est-il Dieu ?
— Oui, le Fils est Dieu; il est la seconde per-
sonne de la Sainte Trinité.
ET DE LA TRINITÉ DE DIEU 5
*23.— Le Saint-Esprit est-il Dieu ?
— Oui, le Saint-Esprit est Dieu; il est la troi-
sième personne de la Sainte Trinité.
*24.— Qu’entendez-vous par la Sainte Trinité ?
— Par la Sainte Trinité, j’entends un Dieu en
trois personnes.
25.— Les trois personnes divines sont-elles
égales en toutes choses ?
— Oui, les trois personnes divines sont égales
en toutes choses.
*26.— Les trois personnes divines ne font-el-
les qu’un seul et même Dieu ?
— Oui, les trois personnes divines ne font
qu’un seul et même Dieu, parce qu’elles n’ont
qu’une seule et même nature divine.
27.— Pouvons-nous comprendre comment
les trois personnes divines ne font qu’un seul et
même Dieu ?
— Non, nous ne pouvons pas comprendre
comment les trois personnes divines ne font
qu’un seul et même Dieu, parce que c’est un
mystère.
*28.— Qu’est-ce qu’un mystère ?
— Un mystère est une vérité que nous ne pou-
vons pas comprendre, mais que nous devons croi-
re, parce que c’est Dieu qui l’a révélée.
6 DE LA CRÉATION
CHAPITRE QUATRIÈME
DE LA CRÉATION
*29.— Qui a créé le ciel et la terre ?
— C’est Dieu qui a créé le ciel et la terre.
30.— Q. Comment Dieu a-t-il créé le ciel et la
terre ?
— Dieu a créé de rien le ciel et la terre par sa
seule parole, c’est-à-dire par un seul acte de sa
volonté toute-puissante.
*31.— Quels sont les principaux êtres que
Dieu a créés ?
— Les principaux êtres que Dieu a créés sont
les anges et les hommes.
32.— Pourquoi Dieu a-t-il créé toutes les cho-
ses que nous voyons ?
— Dieu a créé toutes les choses que nous
voyons pour manifester sa puissance, sa sagesse
et sa bonté.
*33.— Quel usage Dieu veut-il que nous fas-
sions de toutes les choses qu’il a créées ?
— Dieu veut que l’usage que nous faisons de
toutes les choses créées tourne à sa gloire, qui
est leur fin dernière.
*34.— Qu’est-ce que les anges ?
— Les anges sont de purs esprits créés à
l’image et à la ressemblance de Dieu pour l’ado-
rer et le servir.
DE LA CRÉATION 7
*35.— Les anges s’occupent-ils de nous ?
— Oui, les anges s’occupent de nous; ils ont
souvent été envoyés par Dieu à l’homme comme
messagers, et ils nous sont aussi donnés comme
gardiens et protecteurs.
*36.— Dieu a-t-il donné à chacun de nous un
ange gardien ?
— Oui, Dieu a donné à chacun de nous un
ange gardien, pour nous préserver du mal et
nous aider à être de bons chrétiens.
37.— Quels sont nos devoirs à l’égard de no-
tre ange gardien ?
— Nous devons respecter la présence de no-
tre ange gardien, lui témoigner notre reconnais-
sance pour les soins charitables qu’il prend de
nous, l’invoquer avec confiance dans les tenta-
tions, et éviter tout ce qui peut déplaire à Dieu et
l’éloigner de nous.
38.— Les anges, tels qu’ils ont été créés par
Dieu, étaient-ils bons et heureux ?
— Oui, les anges, tels qu’ils ont été créés par
Dieu, étaient bons et heureux.
39.— Tous les anges sont-ils restés bons et
heureux ?
— Non, les anges ne sont pas tous restés bons
et heureux; beaucoup d’entre eux péchèrent par
orgueil et furent précipités dans l’enfer; on les ap-
pelle les mauvais anges ou les démons.
8 DE NOS PREMIERS PARENTS
CHAPITRE CINQUIÈME
DE NOS PREMIERS PARENTS ET DE LEUR CHUTE
*40.— Quels furent le premier homme et la
première femme que Dieu créa ?
— Le premier homme et la première femme
que Dieu créa furent Adam et Ève, nos premiers
parents.
41.— Est-ce que nous descendons tous
d’Adam et Ève ?
— Oui, nous descendons tous d’Adam et d’Ève
et, par conséquent, nous sommes tous frères.
*42.— Adam et Ève étaient-ils innocents et
saints au moment de leur création ?
— Oui, Adam et Ève étaient innocents et saints
au moment de leur création.
43.— Quel commandement particulier Dieu
donna-t-il à Adam et Ève pour éprouver leur
obéissance ?
— Pour éprouver l’obéissance d’Adam et
d’Ève, Dieu leur défendit de manger d’un certain
fruit qui croissait dans le paradis terrestre.
*44.— Comment furent punis Adam et Ève à
cause de leur désobéissance ?
— A cause de leur désobéissance, Adam et
Ève perdirent leur innocence et leur sainteté, fu-
ET DE LEUR CHUTE 9
rent chassés du paradis terrestre et condamnés à
souffrir et à mourir.
*45.— Quelle a été pour nous la conséquence
du péché de nos premiers parents ?
— La conséquence du péché de nos premiers
parents a été de nous rendre participants de leur
péché et de leur punition.
46.— Le péché de nos premiers parents a-t-il
obscurci notre intelligence et affaibli notre vo-
lonté ?
— Oui, le péché de nos premiers parents a
obscurci notre intelligence et affaibli notre volon-
té, en nous donnant une inclination au mal.
*47.— Comment appelle-t-on le péché dont
les hommes naissent coupables ?
— On l’appelle le péché originel, parce que nous
naissons tous avec cette tache sur notre âme.
48.— Les conséquences du péché originel sur
notre intelligence et notre volonté restent-elles
en nous, après que le péché originel a été effacé
par le Baptême ?
— Oui, l’obscurcissement de notre intelligen-
ce et l’affaiblissement de notre volonté restent en
nous, même après que le péché originel a été ef-
facé par le Baptême.
10 DU PÉCHÉ
CHAPITRE SIXIÈME
DU PÉCHÉ ET DES DIFFÉRENTES ESPÈCES DE PÉCHÉS
*49.— Qu’est-ce que le péché actuel ?
— Le péché actuel est celui que l’on commet
soi-même, de sa propre volonté, quand on est
parvenu à l’âge de raison.
50.— Comment peut-on commettre le péché
actuel ?
— On peut commettre le péché actuel par
pensées, par paroles, par actions, par omissions
volontaires et opposées à la loi de Dieu.
*51.— Combien y a-t-il de sortes de péchés
actuels ?
— Il y a deux sortes de péchés actuels: le pé-
ché mortel et le péché véniel.
*52.— Qu’est-ce que le péché mortel ?
— Le péché mortel est le péché qui donne la
mort à l’âme en lui ôtant la grâce sanctifiante, en
attirant la colère divine sur elle, et en la rendant
digne des peines de l’enfer.
53.— Quand est-ce qu’un péché est mortel ?
— Un péché est mortel quand on désobéit à
Dieu en matière grave, avec réflexion suffisante
et plein consentement de la volonté.
DU PÉCHÉ 11
*54.— Faut-il beaucoup de péchés mortels
pour mériter l’enfer ?
— Non; pour mériter l’enfer: il suffit d’un seul
péché mortel.
*55.— Qu’est-ce qu’un péché véniel ?
— Un péché véniel est une désobéissance à
Dieu, en matière légère ou bien en matière grave,
mais sans réflexion ou connaissance suffisante,
ou sans un plein consentement de la volonté.
*56.— Quels sont les effets du péché véniel ?
— Le péché véniel a pour effet d’affaiblir en nous
la vie de la grâce, de diminuer l’amour de Dieu dans
notre cœur, et de nous rendre dignes des peines tem-
porelles en cette vie et en l’autre.
57.— Devons-nous craindre beaucoup le pé-
ché véniel ?
— Oui, nous devons craindre beaucoup le
péché véniel, parce qu’il offense Dieu et nous
conduit souvent au péché mortel.
*58.— Quelles sont les principales sources
du péché ?
— Les sept principales sources du péché sont
l’orgueil, l’avarice, l’impureté, l’envie, la gour-
mandise, la colère et la paresse. On les appelle
communément les péchés capitaux.
59.— Qu’est-ce que l’orgueil ?
— L’orgueil est une estime déréglée de soi-
12 DU PÉCHÉ
même, qui fait qu’on se préfère aux autres et
qu’on veut s’élever au-dessus d’eux.
60.— Qu’est-ce que l’avarice ?
— L’avarice est un attachement désordonné
aux biens de la terre, et principalement à l’ar-
gent.
61.— Qu’est-ce que l’impureté ?
— L’impureté est une affection déréglée pour
les plaisirs de la chair.
62.— Qu’est-ce que l’envie ?
— L’envie est une tristesse que l’on ressent à
la vue du bien du prochain, ou une joie coupable
du mal qui lui arrive.
63.— Qu’est-ce que la gourmandise ?
— La gourmandise est un amour déréglé du
boire et du manger.
64.— Quelle est la gourmandise la plus dan-
gereuse ?
— La gourmandise la plus dangereuse est
l’ivrognerie, qui fait perdre la raison, rend l’hom-
me semblable à la bête, et souvent le fait mourir.
65.— Quels moyens faut-il prendre pour ne
pas tomber dans l’ivrognerie ?
— Il y a quatre moyens excellents pour ne
DU PÉCHÉ 13
pas tomber dans l’ivrognerie: 1. ne pas aller au
cabaret; 2. ne prendre aucune boisson enivran-
te entre les repas; 3. fuir la société de ceux qui
aiment à boire; 4. s’engager dans la société de
tempérance et en suivre les règles.
66.— Quels sont les péchés ordinairement
causés par l’ivrognerie ?
— Les péchés ordinairement causés par l’ivro-
gnerie sont la colère, les jurements, les blasphè-
mes, les mauvaises paroles et les actions dés-
honnêtes.
67.— Qu’est-ce que la colère ?
— La colère est un mouvement déréglé de
notre âme, qui nous porte à nous venger, ou à
repousser avec violence ce qui nous déplaît.
68.— Qu’est-ce que la paresse ?
— La paresse est un amour déréglé du repos,
qui fait qu’on néglige ses devoirs d’état et de reli-
gion, plutôt que de se faire violence.
*69.— Quels sont les préservatifs à employer
contre les tentations ?
— Les préservatifs à employer contre les ten-
tations sont: 1° la prière et les sacrements; 2° la
vigilance et la fuite des occasions, surtout des
mauvaises compagnies.
14 INCARNATION — RÉDEMPTION
CHAPITRE SEPTIÈME
DE L’INCARNATION ET DE LA RÉDEMPTION
*70.— Dieu abandonna-t-il l’homme après sa
chute dans le péché ?
— Non, Dieu n’abandonna pas l’homme après
sa chute dans le péché, mais il lui promit un Ré-
dempteur qui devait satisfaire pour son péché et
lui ouvrir les portes du ciel.
*71.— Quel est ce Rédempteur promis par
Dieu au genre humain ?
— Le Rédempteur promis par Dieu au genre
humain, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ.
*72.— Qu’est-ce que Notre-Seigneur Jésus-
Christ ?
— Notre-Seigneur Jésus-Christ est le Fils de
Dieu, la seconde personne de la Sainte Trinité, et
en même temps vrai Dieu et vrai homme.
73.— Pourquoi disons-nous que Jésus-Christ
est vrai Dieu ?
— Nous disons que Jésus-Christ est vrai Dieu,
parce qu’il est le Fils unique de Dieu, égal en tout
à son Père, et que, par conséquent, il a la nature
divine.
DE L’INCARNATION 15
74.— Pourquoi disons-nous que Jésus-Christ
est vrai homme ?
— Nous disons que Jésus-Christ est vrai hom-
me parce qu’il a voulu naître de la Bienheureuse
Vierge Marie, et prendre un corps et une âme
semblables aux nôtres.
75.— Pourquoi disons-nous que Jésus-Christ
est Notre-Seigneur ?
— Nous disons que Jésus-Christ est Notre-
Seigneur, parce qu’il nous a rachetés et que son
Père nous a donnés à lui.
76.— Y a-t-il deux natures en Jésus-Christ ?
— Oui, il y a deux natures en Jésus-Christ: la
nature divine et la nature humaine.
77.— Y a-t-il en Jésus-Christ plusieurs per-
sonnes ?
— Non, en Jésus-Christ, il n’y a qu’une seule
personne, qui est la personne divine du Fils de
Dieu.
78.— Jésus-Christ a-t-il toujours été Dieu ?
— Oui, Jésus-Christ a toujours été Dieu, puis-
qu’il est la seconde personne de la Sainte Trinité,
et que, de toute éternité, il est égal à son père.
79.— Jésus-Christ a-t-il toujours été homme ?
— Non, Jésus-Christ n’a pas toujours été hom-
me; il l’est devenu au moment de son incarna-
tion.
16 DE L’INCARNATION
*80.— Qu’est-ce que l’Incarnation ?
— L’Incarnation est l’union de la nature humai-
ne avec la nature divine dans la personne du Fils
de Dieu.
*81.— Comment s’est accompli le mystère
de l’Incarnation ?
— Le mystère de l’Incarnation s’est accompli
dans le sein de la Bienheureuse Vierge Marie par
l’opération du Saint-Esprit, c’est-à-dire par un mi-
racle de la toute-puissance divine.
82.— Pourquoi le Fils de Dieu s’est-il fait
homme ?
— Le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous
racheter de l’esclavage du péché, nous délivrer des
peines de l’enfer et nous mériter la vie éternelle.
83.— Le Fils de Dieu s’est-il fait homme aussi-
tôt après le péché de nos premiers parents ?
— Non, le Fils de Dieu ne s’est pas fait homme
aussitôt après le péché de nos premiers parents;
il leur fut alors seulement promis comme Ré-
dempteur.
84.— Comment ceux qui vivaient avant l’Incar-
nation du Fils de Dieu ont-ils pu se sauver ?
— Ceux qui vivaient avant l’Incarnation du Fils
de Dieu ont pu se sauver par la foi au Rédemp-
teur à venir et par l’observation de la loi naturelle
écrite dans leur cœur, avec la grâce accordée en
vue du Rédempteur futur.
DE LA RÉDEMPTION 17
*85.— Quel jour le Fils de Dieu s’est-il fait
homme ?
— Le Fils de Dieu s’est fait homme dans le sein
de la Bienheureuse Vierge Marie, à Nazareth, le
jour de l’Annonciation, lorsque l’Archange Ga-
briel annonça à la Sainte Vierge qu’elle serait
mère de Dieu.
*86.— Quel jour et où Notre-Seigneur est-il né ?
— Jésus-Christ est né le jour de Noël, à Beth-
léem, dans une étable.
87.— Pourquoi Jésus-Christ passa-t-il trente-
trois ans sur la terre ?
— Jésus-Christ passa trente-trois ans sur la
terre pour nous montrer le chemin du ciel par ses
exemples et par ses enseignements, et afin de
nous mériter des grâces.
88.— Que signifie le mot Évangile ?
— Le mot Évangile signifie bonne nouvelle.
CHAPITRE HUITIÈME
DE LA PASSION, DE LA MORT, DE LA RÉSURRECTION ET DE
L’ASCENSION DE NOTRE-SEIGNEUR
*89.— Qu’est-ce que Jésus-Christ a souffert
pour nous ?
— Après son agonie au jardin des Olives, Jé-
sus-Christ fut trahi par Judas, abandonné par ses
apôtres, chargé d’opprobres, flagellé, couronné
18 LA MORT DE JÉSUS
d’épines et cloué à la croix sur laquelle il est
mort.
*90.— Quel jour Jésus est-il mort ?
— Jésus-Christ est mort le Vendredi-Saint,
vers trois heures de l’après-midi.
91.— Pourquoi appelez-vous saint le jour où
Jésus-Christ a enduré une mort si horrible ?
— Nous l’appelons saint, parce que, ce jour-
là, Jésus-Christ, par sa mort, montra son grand
amour pour l’homme, et lui mérita toutes sortes
de grâces.
92.— Où et comment Jésus-Christ est-il mort ?
— Jésus-Christ est mort cloué à une croix, sur
le Calvaire, entre deux voleurs.
93.— Pourquoi Jésus-Christ est-il mort ?
— Jésus-Christ est mort pour racheter tous les
hommes.
*94.— Comment Jésus-Christ nous a-t-il ra-
chetés ?
— Jésus-Christ nous a rachetés en souffrant la
mort pour nous, comme homme, et en donnant,
comme Dieu, une valeur infinie à ses souffrances
et à sa mort.
95.— Que nous apprennent les souffrances et
la mort de Jésus-Christ ?
— Les souffrances et la mort de Jésus-Christ
RÉDEMPTION ET RÉSURRECTION 19
nous apprennent la grande malice du péché, la
haine que Dieu lui porte et la nécessité de satisfaire
pour nos péchés.
96.— Comment s’appelle le mystère de Jésus-
Christ mort en croix pour nous ?
— Le mystère de Jésus-Christ mort en croix
pour nous s’appelle le mystère de la Rédemp-
tion.
97.— Que devint l’âme de Jésus-Christ après
sa mort ?
— Après la mort de Jésus-Christ, son âme, sépa-
rée de son corps, descendit aux enfers, c’est-à-dire
dans les limbes, où étaient détenues les âmes de
tous les justes morts depuis la création du monde.
98.— Pourquoi Jésus-Christ descendit-il dans
les limbes ?
— Jésus-Christ descendit dans les limbes pour
y manifester sa puissance, et communiquer les
fruits de sa passion aux âmes des justes qui s’y
trouvaient captives.
99.— Où était le corps de Jésus-Christ pendant
que son âme était dans les limbes ?
— Pendant que l’âme de Jésus-Christ était dans
les limbes, son corps était dans le saint sépulcre.
*100.— Quel jour Jésus-Christ est-il ressuscité ?
— Jésus-Christ ressuscita glorieux et immortel le
dimanche de Pâques, le troisième jour après sa mort.
20 L’ASCENSION
101.— Par quel moyen Jésus-Christ est-il res-
suscité ?
— Jésus-Christ est ressuscité par sa toute
puissance, comme il l’avait annoncé.
*102.— Combien de temps Jésus-Christ res-
ta-t-il sur la terre après sa résurrection ?
— Après sa résurrection, Jésus-Christ apparut
fréquemment à ses apôtres, pendant quarante
jours, pour montrer qu’il était vraiment ressus-
cité, et pour achever de les instruire.
*103.— Que fit Jésus-Christ le quarantième
jour après sa résurrection ?
— Le quarantième jour après sa résurrection,
Jésus-Christ monta au ciel par sa propre puissan-
ce, en présence d’un grand nombre de ses disci-
ples; ce jour est appelé le jour de l’Ascension.
104.— Quelle place Jésus-Christ occupe-t-il
dans le Ciel ?
— Dans le ciel, Jésus-Christ est assis à la droi-
te de Dieu le Père Tout-Puissant.
105.— Que signifient ces paroles: Est assis à
la droite de Dieu le Père Tout-Puissant ?
— Ces paroles signifient que Jésus-Christ
comme Dieu, est égal à son père en toutes cho-
ses, et que, comme homme, il occupe la premiè-
re place auprès de Dieu.
DU SAINT-ESPRIT 21
CHAPITRE NEUVIÈME
DU SAINT-ESPRIT ET DE SA DESCENTE SUR LES
APÔTRES
*106.— Qu’est-ce que le Saint-Esprit ?
— Le Saint-Esprit est la troisième personne de
la Sainte Trinité.
107.— De qui procède le Saint-Esprit ?
— Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.
108.— Le Saint-Esprit est-il égal au Père et
au Fils ?
— Oui, le Saint-Esprit est égal au Père et au
Fils, et il est Dieu comme le Père et le Fils, puis-
qu’il possède les mêmes perfections infinies.
*109.— Quel jour le Saint-Esprit descendit-il
sur les Apôtres ?
— Le Saint-Esprit descendit sur les Apôtres le
dimanche de la Pentecôte, dix jours après l’as-
cension de Jésus-Christ.
110.— Sous quelle forme le Saint-Esprit des-
cendit-il sur les Apôtres ?
— Le Saint-Esprit descendit sur les Apôtres
sou forme de langues de feu.
111.— Par qui le Saint-Esprit fut-il envoyé
aux Apôtres ?
— Le Saint-Esprit fut envoyé aux Apôtres par
Dieu le Père et par Dieu le Fils.
22 DES EFFETS DE LA RÉDEMPTION
*112.— Pourquoi le Saint-Esprit fut-il envoyé
aux Apôtres ?
— Le Saint-Esprit fut envoyé aux Apôtres
pour les éclairer, les fortifier, les mettre en état de
prêcher l’Évangile et de sanctifier l’Église.
113.— Le Saint-Esprit demeurera-t-il toujours
avec l’Église ?
— Le Saint-Esprit demeurera toujours avec
l’Église, pour la conduire dans le chemin de la
sainteté et de la vérité.
114.— Le Saint-Esprit ne se communique-t-il
pas aussi à nous ?
— Oui, le Saint-Esprit se communique aussi
à chacun de nous, par la grâce dont nous avons
besoin, et principalement dans le sacrement de
Confirmation.
CHAPITRE DIXIÈME
DES EFFETS DE LA RÉDEMPTION
*115.— Quels sont les principaux effets de la
Rédemption ?
— Les principaux effets de la Rédemption sont:
1. la satisfaction faite à la justice divine pour nos
péchés, par les souffrances et la mort de Jésus-
Christ; 2. l’acquisition de la grâce pour l’homme.
DES EFFETS DE LA RÉDEMPTION 23
*116.— Qu’est-ce que la grâce ?
— La grâce est un don surnaturel que Dieu
nous accorde par pure bonté et en vertu des mé-
rites de Jésus-Christ, pour nous aider à faire no-
tre salut.
117.— Combien y a-t-il de sortes de grâces ?
— Il y a deux sortes de grâces: la grâce sancti-
fiante ou habituelle et la grâce actuelle.
118.— Qu’est-ce que la grâce sanctifiante ?
— La grâce sanctifiante est celle qui demeure en
notre âme, et qui la rend sainte et agréable à Dieu.
*119.— Pouvons-nous perdre la grâce sanc-
tifiante ?
— Oui, un seul péché mortel suffit pour nous
faire perdre la grâce sanctifiante.
120.— Qu’appelle-t-on vertus théologales ?
— On appelle vertus théologales la Foi, l’Espé-
rance et la Charité, qui ont Dieu pour objet.
*121.— Qu’est-ce que la foi ?
— La foi est une vertu divine par laquelle nous
croyons fermement les vérités que Dieu nous a ré-
vélées, et qu’il nous enseigne par son Église.
*122.— Qu’est-ce que l’espérance ?
— L’espérance est une vertu divine par laquel-
le nous attendons fermement de la bonté de Dieu
24 DES EFFETS DE LA RÉDEMPTION
la vie éternelle, et les grâces nécessaires pour
l’obtenir.
*123.— Qu’est-ce que la charité ?
— La charité est une vertu divine par laquel-
le nous aimons Dieu par-dessus toutes choses,
et notre prochain comme nous-mêmes pour
l’amour de Dieu.
124.— Que-faut-il entendre par le nom de
prochain ?
— Par le nom de prochain il faut entendre tous
les hommes, et même nos ennemis.
*125.— Qu’est-ce que la grâce actuelle ?
— La grâce actuelle est un secours passager
par lequel Dieu éclaire notre intelligence, et exci-
te notre volonté à éviter le mal et à faire le bien.
*126.— La grâce est-elle nécessaire au sa-
lut ?
— Oui, la grâce est absolument nécessaire au
salut; et sans elle nous ne pouvons rien faire pour
mériter le ciel.
127.— Pouvons-nous résister à la grâce de
Dieu ?
— Oui, nous pouvons résister à la grâce et mal-
heureusement, nous y résistons trop souvent.
DE L’ÉGLISE 25
128.— Qu’est-ce que la grâce de persévéran-
ce ?
— La grâce de persévérance est un don spé-
cial de Dieu, qui nous maintient ou nous met en
état de grâce au moment de la mort.
CHAPITRE ONZIÈME
DE L’ÉGLISE
*129.— Quels sont les moyens donnés aux
hommes pour participer aux fruits de la Ré-
demption ?
— Les moyens donnés aux hommes pour par-
ticiper aux fruits de la Rédemption sont l’Église et
les sacrements.
*130.— Qu’est-ce que l’Église ?
— L’Église est la société de tous ceux qui pro-
fessent la foi de Jésus-Christ, qui participent aux
mêmes sacrements, et qui sont gouvernés par
leurs pasteurs légitimes, sous un seul chef visible.
*131.— Quel est le chef invisible de l’Église ?
— Le chef invisible de l’Église est Jésus-
Christ.
*132.— Quel est le chef visible de l’Église ?
— C’est notre Saint-Père le Pape, l’évêque de
Rome, qui est le vicaire de Jésus-Christ et le chef
visible de l’Église.
26 DE L’ÉGLISE
133.— Pourquoi le Pape, l’évêque de Rome,
est-il le chef visible de l’Église ?
— Le Pape, l’évêque de Rome, est le chef vi-
sible de l’Église, parce qu’il est le successeur de
saint Pierre, que Jésus-Christ a établi chef des
Apôtres et chef visible de l’Église.
134.— Quels sont les successeurs des autres
Apôtres ?
— Les successeurs des autres Apôtres sont
les évêques de la sainte Église catholique.
135.— Jésus-Christ a-t-il établi plusieurs
Églises ?
— Jésus-Christ n’a établi qu’une seule Église à
laquelle il a donné pour chefs saint Pierre et ses
successeurs.
136.— Pourquoi Jésus-Christ a-t-il fondé son
Église ?
— Jésus a fondé son Église pour enseigner,
gouverner, sanctifier et sauver tous les hommes.
137.— Tous les hommes sont-ils obligés d’ap-
partenir à cette Église unique de Jésus-Christ ?
— Oui, tous les hommes sont obligés d’ap-
partenir à cette Église unique fondée par Jésus-
Christ, et quiconque sait que l’Église catholique
est la vraie Église et refuse d’y appartenir, ne peut
pas être sauvé.
ATTRIBUTS ET POUVOIRS DE L’ÉGLISE 27
CHAPITRE DOUZIÈME
DES ATTRIBUTS ET DES POUVOIRS DE L’ÉGLISE
138.— Quels sont les attributs de l’Église ?
— Les attributs de l’Église sont: l’autorité, l’in-
faillibilité et l’indéfectibilité.
139.— Qu’entendez-vous par l’autorité de
l’Église ?
— Par l’autorité de l’Église, j’entends la mis-
sion, le droit et le pouvoir qu’ont reçus de Jésus-
Christ, le Pape et les évêques, successeurs des
Apôtres, de prêcher l’Évangile et de gouverner
les fidèles.
140.— Qu’entendez-vous par l’infaillibilité de
l’Église ?
— Par l’infaillibilité de l’Église, j’entends le pri-
vilège que Jésus-Christ a donné à son Église de
ne pas se tromper quand elle enseigne une vérité
de foi ou de morale.
141.— Quand l’enseignement de l’Église est-
il infaillible ?
— L’enseignement de l’Église est infaillible
quand le Pape avec les évêques, ou le Pape seul,
s’adressant à tous les fidèles, définit et proclame
une doctrine de foi et de morale.
142.— Qu’entendez-vous par l’indéfectibilité
de l’Église ?
— Par l’indéfectibilité de l’Église, j’entends
28 ATTRIBUTS ET POUVOIRS DE L’ÉGLISE
que l’Église, telle que fondée par Jésus-Christ,
durera jusqu’à la fin du monde.
143.— En quelle personne ces trois attributs
de l’Église sont-ils réunis ?
— Ces trois attributs de l’Église se trouvent
réunis dans leur plénitude, en la personne du
Pape, dont l’autorité et l’infaillibilité dureront jus-
qu’à la fin des temps.
*144.— Quelles sont les marques ou notes
par lesquelles on peut reconnaître l’Église ?
— L’Église a quatre marques ou notes par
lesquelles elle peut être reconnue: elle est une,
sainte, catholique et apostolique.
145.— Comment l’Église est-elle une ?
— L’Église est une, parce que tous ses mem-
bres ont la même foi, sont tous dans une même
communion et soumis au même chef.
146.— Pourquoi dites-vous que l’Église est
sainte ?
— Je dis que l’Église est sainte, parce que Jé-
sus-Christ, son fondateur, est saint, et qu’elle peut
nous sanctifier par sa doctrine et ses sacrements.
147.— Comment l’Église est-elle universelle
ou catholique ?
— L’Église est universelle ou catholique, par-
ce qu’elle ne doit cesser d’exister qu’à la fin du
monde, et qu’elle enseigne toutes les nations, et
DES SACREMENTS EN GÉNÉRAL 29
maintient toutes les vérités nécessaires au salut.
148.— Comment l’Église est-elle apostoli-
que ?
— L’Église est apostolique, parce qu’elle a été
fondée par Jésus-Christ, sur les apôtres, qu’elle
est gouvernée par leurs successeurs légitimes, et
a enseigné et enseignera toujours leur doctrine.
*149.— Ces notes et attributs se trouvent-ils
ailleurs que dans l’Église catholique romaine ?
— Ces notes et attributs ne se trouvent pas
ailleurs que dans la sainte Église catholique ro-
maine.
CHAPITRE TREIZIÈME
DES SACREMENTS EN GÉNÉRAL
*150.— Qu’est-ce qu’un sacrement ?
— Un sacrement est un signe sensible institué
par Jésus-Christ pour nous donner la grâce.
*151.— Combien y a-t-il de sacrements ?
— Il y a sept sacrements: le Baptême, la
Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Extrê-
me-Onction, l’Ordre et le Mariage.
*152.— D’où vient aux sacrements la vertu
de donner la grâce ?
— La vertu qu’ont les sacrements de donner la
grâce leur vient des mérites de Jésus-Christ.
30 DES SACREMENTS EN GÉNÉRAL
153.— Quelle grâce les sacrements donnent-
ils ?
— Certains sacrements donnent aux pécheurs
la grâce sanctifiante qui les justifie, et les fait pas-
ser de la mort du péché à la vie de la grâce; les
autres augmentent la grâce sanctifiante dans les
âmes qui possèdent déjà la vie surnaturelle.
154.— Quels sont les sacrements qui donnent
aux pécheurs la grâce de la justification ?
— Les sacrements qui donnent aux pécheurs
la grâce de la justification sont le Baptême et la
Pénitence.
155.— Pourquoi le Baptême et la Pénitence
sont-ils appelés sacrements des morts ?
— Le Baptême et la Pénitence sont appelés sa-
crements des morts, parce qu’ils effacent le pé-
ché qui est la mort de l’âme et donnent la grâce
qui en est la vie.
156.— Quels sont les sacrements qui aug-
mentent la grâce sanctifiante dans nos âmes ?
— Les sacrements qui augmentent la grâce
sanctifiante dans nos âmes, sont au nombre de
cinq: la Confirmation, l’Eucharistie, l’Extrême-
Onction, l’Ordre et le Mariage: ils sont appelés
sacrements des vivants.
DES SACREMENTS EN GÉNÉRAL 31
157.— Pourquoi ces cinq sacrements sont-ils
appelés sacrements des vivants ?
— Ces cinq sacrements sont appelés sacre-
ments des vivants, parce que, pour les recevoir
dignement, il faut être dans l’état de grâce.
158.— Quel péché commet celui qui reçoit
un sacrement des vivants en état de péché mor-
tel ?
— Celui qui reçoit volontairement un sacre-
ment des vivants en état de péché mortel, commet
un sacrilège, qui est un péché très grand, parce
que c’est la profanation d’une chose sainte.
*159.— Les sacrements donnent-ils une autre
grâce que la grâce sanctifiante ?
— Oui, les sacrements donnent, outre la grâce
sanctifiante, une autre grâce qu’on appelle sacra-
mentelle.
160.— Qu’est-ce que la grâce sacramentelle ?
— La grâce sacramentelle est un secours spé-
cial que Dieu donne afin d’atteindre le but pour
lequel il a institué chaque sacrement.
161.— Les sacrements donnent-ils toujours
la grâce ?
— Oui, les sacrements donnent toujours la
grâce, pourvu que nous les recevions dans de
bonnes dispositions.
32 DU BAPTÊME
*162.— Quels sont les sacrements qu’on ne
peut recevoir qu’une fois ?
— Les sacrements qu’on ne peut recevoir
qu’une fois sont: le Baptême, la Confirmation et
l’Ordre.
*163.— Pourquoi le Baptême, la Confirmation
et l’Ordre ne peuvent-ils être reçus qu’une fois ?
— Le Baptême, la Confirmation et l’Ordre ne
peuvent être reçus qu’une fois, parce qu’ils impri-
ment dans l’âme une marque spirituelle ineffaça-
ble qu’on appelle un caractère.
164.— Pourquoi ce caractère reste-t-il dans
l’âme même après la mort ?
— Ce caractère reste dans l’âme, même après
la mort, pour l’honneur et la gloire de ceux qui
sont sauvés, et pour la honte et la punition de
ceux qui sont damnés.
CHAPITRE QUATORZIÈME
DU BAPTÊME
*165.— Qu’est-ce que le Baptême ?
— Le Baptême est un sacrement qui efface
le péché originel, nous fait chrétiens, enfants
de Dieu et de l’Église, et héritiers du ciel.
DU BAPTÊME 33
*166.— Le Baptême efface-t-il aussi les pé-
chés actuels ?
— Le Baptême efface aussi les péchés actuels
et les peines qui leur sont dues, pourvu que l’on
en ait un sincère repentir.
*167.— Le Baptême est-il nécessaire au sa-
lut ?
— Oui, le Baptême est nécessaire au salut.
*168.— Qui peut administrer le Baptême ?
— Le prêtre est le ministre ordinaire du Baptê-
me, mais, dans les cas de nécessité, toute person-
ne qui a l’usage de la raison peut et doit baptiser.
*169.— Comment se donne le Baptême ?
— La personne qui baptise verse de l’eau na-
turelle sur la tête de la personne qu’elle baptise,
et dit en même temps: Je te baptise au nom du
Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
170.— Combien y a-t-il de sortes de Baptê-
mes ?
— Il y a trois sortes de Baptêmes: le Baptême
d’eau, le Baptême de désir et le Baptême de sang.
171.— Qu’est-ce que le Baptême d’eau ?
— Le Baptême d’eau est celui qui se donne en
versant de l’eau naturelle sur la tête de la personne
à baptiser, et en disant en même temps: “Je te bap-
tise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.”
34 DU BAPTÊME
172.— Lorsqu’on ne peut pas recevoir le Bap-
tême d’eau, peut-on y suppléer par le Baptême
de désir ?
— Oui, lorsqu’on ne peut pas recevoir le Bap-
tême d’eau, on peut y suppléer par le désir de le
recevoir quand on pourra, avec le regret sincère
de ses fautes et la résolution d’observer la loi de
Dieu.
173.— Qu’est-ce que le Baptême de sang ?
— Le Baptême de sang est le martyre endu-
ré pour la foi de Jésus-Christ, ou pour quelque
vertu chrétienne, avec un sincère regret de ses
péchés.
174.— Les Baptêmes de désir et de sang
produisent-ils les mêmes effets que le Baptême
d’eau ?
— Les Baptêmes de désir et de sang rendent
capable d’entrer dans le ciel, mais ils n’impriment
pas de caractère.
175.— À quoi avons-nous renoncé avant de
recevoir le Baptême ?
— Avant d’être baptisés, nous avons renoncé
pour toujours au démon, à ses œuvres et à ses
pompes, c’est-à-dire à toutes sortes de péchés et
de fausses maximes.
176.— Pourquoi donne-t-on le nom d’un saint
à celui qui reçoit le Baptême ?
DE LA CONFIRMATION 35
— On donne le nom d’un saint à celui qui re-
çoit le Baptême, afin qu’il puisse en imiter les ver-
tus et l’avoir pour protecteur.
177.— Pourquoi donne-t-on un parrain et une
marraine à celui que l’on baptise ?
— On donne un parrain et une marraine à celui
que l’on baptise, afin que ces personnes promet-
tent en son nom ce qu’il promettrait lui-même, s’il
avait l’usage de la raison.
178.— Quelles sont les obligations du parrain
et de la marraine ?
— Les obligations du parrain et la marraine
sont: 1. d’instruire l’enfant de ses devoirs reli-
gieux, si les parents négligent de le faire ou vien-
nent à mourir; 2. de veiller, s’il est nécessaire, à
ce qu’il accomplisse les promesses de son Bap-
tême.
CHAPITRE QUINZIÈME
DE LA CONFIRMATION
*179.— Qu’est-ce que la Confirmation ?
— La Confirmation est un sacrement par le-
quel nous recevons le Saint-Esprit, qui nous don-
ne la force de confesser notre foi sans crainte, et
de mener une vie sainte malgré les obstacles que
suscite le démon.
36 DE LA CONFIRMATION
*180.— Par qui la Confirmation est-elle don-
née ?
— La Confirmation est donnée par l’Évêque,
ou par un prêtre à qui le Pape a accordé un pou-
voir spécial.
*181.— Comment se donne la Confirmation ?
— L’Évêque étend les mains sur les confir-
mands, prie le Saint-Esprit de descendre sur eux,
fait sur leur front une onction en forme de croix
avec le Saint-Chrême, et leur donne sur la joue
un petit soufflet, en disant: Que la paix soit avec
vous.
182.— Qu’est-ce que le Saint-Chrême ?
— Le Saint-Chrême est un composé d’huile
d’olive et de baume que l’Évêque consacre cha-
que année le Jeudi Saint.
*183.— Que dit l’Évêque en faisant l’onction
sur le front de la personne qu’il confirme ?
— En faisant l’onction sur le front de la per-
sonne qu’il confirme, l’Évêque dit: Je te marque
du signe de la croix et je te confirme avec le Chrê-
me du salut, au nom du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit.
184.— Que signifie l’onction faite en forme
de croix sur le front avec le Saint Chrême ?
— L’onction faite en forme de croix sur le front
avec le Saint-Chrême, signifie que le chrétien
DE LA CONFIRMATION 37
confirmé doit professer et pratiquer ouvertement
sa foi, ne jamais en rougir et plutôt mourir que de
la renier.
185.— Pourquoi l’Évêque donne-t-il un petit
soufflet à celui qu’il confirme ?
— L’Évêque donne un petit soufflet à celui qu’il
confirme, pour lui rappeler qu’il doit être prêt à
souffrir les affronts et même la mort pour l’amour
de Jésus-Christ.
*186.— Est-il nécessaire d’être en état de grâce
pour recevoir dignement la Confirmation ?
— Oui, il est nécessaire d’être en état de grâce
pour recevoir dignement la Confirmation.
187.— Quelle préparation spéciale faut-il
pour recevoir la Confirmation ?
— Pour recevoir la Confirmation, il faut connaî-
tre, autant que possible, les principaux mystères
de la foi, les devoirs du chrétien, et spécialement
ce qui concerne la nature et les effets du sacre-
ment de Confirmation.
*188.— Est-ce un péché que de négliger de
recevoir la Confirmation ?
— Oui, c’est un péché que de négliger de
recevoir la Confirmation, surtout à une époque
comme la nôtre, où la foi et la morale courent de
si grands dangers.
38 DES EFFETS DE LA CONFIRMATION
CHAPITRE SEIZIÈME
DES EFFETS DE LA CONFIRMATION
189.— Quels sont les effets de la Confirma-
tion ?
— Les effets de la Confirmation sont: une aug-
mentation de la grâce sanctifiante, un affermisse-
ment dans la foi, et les dons du Saint-Esprit.
190.— Quels sont les dons du Saint-Esprit ?
— Les dons du Saint-Esprit sont au nombre de
sept: la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force,
la science, la piété, la crainte de Dieu.
191.— Pourquoi le don de sagesse nous est-il
donné ?
— Le don de sagesse nous est donné afin que
nous goûtions davantage les choses de Dieu, et
que nous ne cherchions dans toutes nos actions
que son honneur et sa gloire.
192.— Que fait le don d’intelligence ?
— Le don d’intelligence nous fait connaître
plus clairement les vérités que nous devons croi-
re et pratiquer.
193.— Pourquoi le don de conseil nous est-il
conféré ?
— Le don de conseil nous est conféré afin que
nous soyons prémunis contre les ruses du dé-
mon et les dangers du salut.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE 39
194.— Pourquoi recevons-nous le don de
force ?
— Nous recevons le don de force, afin que
nous ayons le courage de faire la volonté de Dieu
en toutes choses.
195.— Que nous procure le don de science ?
— Le don de science nous fait découvrir la vo-
lonté de Dieu en toutes choses.
196.— Qu’entendez-vous par le don de pié-
té ?
— Par le don de piété, j’entends celui qui nous
aide à aimer Dieu comme un père, et à lui obéir
par amour pour lui.
197.— À quoi sert le don de crainte de Dieu ?
— Le don de crainte de Dieu sert à nous inspi-
rer une grande horreur du péché.
CHAPITRE DIX-SEPTIÈME
DU SACREMENT DE PÉNITENCE
*198.— Qu’est-ce que le sacrement de Péni-
tence ?
— Le sacrement de Pénitence est un sacre-
ment qui remet les péchés commis après le Bap-
tême.
199.— Le sacrement de Pénitence rend-il à
40 DU SACREMENT DE PÉNITENCE
l’âme l’amitié de Dieu, en même temps qu’il la
purifie de ses péchés ?
— Oui, le sacrement de Pénitence rend à l’âme
l’amitié de Dieu, en même temps qu’il la purifie
de ses péchés.
*200.— Quand reçoit-on le sacrement de Pé-
nitence ?
— On reçoit le sacrement de Pénitence quand
le prêtre donne l’absolution.
201.— Est-ce que les prêtres ont le pouvoir de
remettre les péchés commis après le Baptême ?
— Oui, les prêtres ont le pouvoir de remettre
les péchés commis après le Baptême, parce que
Jésus-Christ le leur a donné, lorsqu’il a dit à ses
apôtres: Recevez le Saint-Esprit. Les péchés se-
ront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils
seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez.
202.— Comment les prêtres exercent-il le
pouvoir de pardonner les péchés ?
— Les prêtres exercent le pouvoir de pardon-
ner les péchés, en entendant la confession des
péchés, et en donnant l’absolution, en qualité de
ministres de Dieu et en son nom.
*203.— Que faut-il faire pour bien se préparer
à recevoir le sacrement de Pénitence ?
— Pour se bien préparer à recevoir le sacrement
de Pénitence, il faut faire cinq choses:
DU SACREMENT DE PÉNITENCE 41
1. Examiner sa conscience;
2. Avoir le regret de ses péchés;
3. Prendre la ferme résolution de ne plus of-
fenser Dieu;
4. Confesser ses péchés au prêtre;
5. Accepter la pénitence que le prêtre impose.
204.— En quoi consiste l’examen de notre
conscience ?
— L’examen de notre conscience consiste à
nous rappeler tous les péchés que nous avons
commis depuis notre dernière bonne confession.
*205.— Quel moyen faut-il prendre pour bien
examiner sa conscience ?
— Pour bien examiner sa conscience, il faut
passer en revue, l’un après l’autre, les comman-
dements de Dieu et de l’Église, les sept péchés
capitaux et les devoirs particuliers de son état,
afin de découvrir ainsi les péchés qu’on a com-
mis.
206.— Que doit-on faire avant de commencer
son examen de conscience ?
— Avant de commencer son examen de
conscience, on doit demander à Dieu la grâce de
connaître ses péchés et celle de les détester.
42 DE LA CONTRITION
CHAPITRE DIX-HUITIÈME
DE LA CONTRITION
*207.— Qu’est-ce que la contrition ?
— La contrition est une douleur et une détes-
tation du péché qu’on a commis et la résolution
de ne plus le commettre.
*208.— Faites un acte de contrition.
— Acte de contrition: “Mon Dieu, j’ai un extrê-
me regret de vous avoir offensé, parce que vous
êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le
péché vous déplaît; pardonnez-moi par les mé-
rites de Jésus-Christ, mon Sauveur; je me pro-
pose, moyennant votre sainte grâce, de ne plus
vous offenser et de faire pénitence.”
*209.— La contrition est-elle absolument né-
cessaire pour obtenir le pardon des péchés ?
— Oui, la contrition est absolument nécessaire
pour obtenir le pardon des péchés.
210.— Quelles qualités doit avoir la douleur
de nos péchés ?
— La douleur de nos péchés doit avoir qua-
tre qualités; elle doit être intérieure, surnaturelle,
universelle et souveraine.
211.— Qu’entendez-vous en disant que notre
douleur doit être intérieure ?
— En disant que notre douleur doit être inté-
rieure, j’entends qu’elle doit venir du cœur, et non
pas des lèvres seulement.
DE LA CONTRITION 43
212.— Qu’entendez-vous en disant que notre
douleur doit être surnaturelle ?
— En disant que notre douleur doit être surnatu-
relle, j’entends qu’elle doit être inspirée par la grâce
de Dieu, et produite par des motifs venant de la
foi, et non pas par des motifs purement naturels.
213.— Qu’entendez-vous en disant que notre
douleur doit être universelle ?
— En disant que notre douleur doit être uni-
verselle, j’entends que nous devons avoir regret
de tous nos péchés, au moins mortels, sans en
excepter un seul.
214.— Qu’entendez-vous en disant que notre
douleur doit être souveraine ?
— En disant que notre douleur doit être sou-
veraine, j’entends que nous devons être plus af-
fligés d’avoir offensé Dieu que de tous les maux
qui peuvent nous arriver.
215.— Pourquoi devons-nous avoir regret de
nos péchés ?
— Nous devons avoir regret de nos péchés
pour trois raisons: 1. parce que le péché est le
plus grand de tous les maux et qu’il offense Dieu,
notre créateur, notre père, notre rédempteur;
2. parce qu’il a causé la mort de Jésus-Christ;
3° parce qu’il nous prive du bonheur du ciel et
44 DE LA CONTRITION
nous rend dignes des tourments éternels de l’en-
fer.
*216.— Combien y a-t-il de sortes de contri-
tion ?
— Il y a deux sortes de contrition: la contrition
parfaite et la contrition imparfaite.
*217.— Qu’est-ce que la contrition parfaite ?
— La contrition parfaite est celle qui nous fait
regretter et détester le péché, parce qu’il offense
un Dieu infiniment bon en lui-même et infiniment
digne de notre amour.
*218.— Qu’est-ce que la contrition impar-
faite ?
— La contrition imparfaite est celle qui nous
fait regretter et détester le péché, parce qu’il nous
fait perdre le ciel et nous mérite l’enfer, ou enco-
re parce qu’il est en lui-même détestable et que
nous devons rougir de l’avoir commis.
219.— La contrition imparfaite suffit-elle pour
une bonne confession ?
— Oui, la contrition imparfaite suffit pour une
bonne confession, mais nous devons tâcher
d’avoir autant que possible la contrition parfaite.
*220.— Que doit faire celui qui, étant en dan-
ger de mort, se sent coupable de péché mortel,
DE LA CONFESSION ET DE LA SATISFACTION 45
et ne peut avoir un prêtre pour se confesser ?
— Celui qui, étant en danger de mort, se sent
coupable de péché mortel, et ne peut avoir un
prêtre pour se confesser, doit faire un acte de
contrition parfaite avec le ferme propos de se
confesser quand il le pourra.
221.— Qu’entendez-vous par le ferme propos
de ne plus pécher ?
— Par le ferme propos de ne plus pécher, j’en-
tends une résolution bien arrêtée d’éviter non
seulement le péché, mais aussi toutes les occa-
sions prochaines du péché.
*222.— Qu’entendez-vous par occasions pro-
chaines du péché ?
— Par occasions prochaines du péché, j’en-
tends les personnes, les lieux et les choses qui
peuvent aisément nous entraîner au péché.
CHAPITRE DIX-NEUVIÈME
DE LA CONFESSION ET DE LA SATISFACTION
*223.— Qu’est-ce que la confession ?
— La confession est l’aveu que l’on fait de ses
péchés à un prêtre afin d’en obtenir le pardon.
46 DE LA CONFESSION ET DE LA SATISFACTION
*224.— Quels sont les péchés que nous som-
mes obligés de confesser ?
— Nous sommes obligés de confesser tous
nos péchés mortels, mais il est bon de confesser
aussi les fautes vénielles.
225.— Quelles sont les principales qualités
d’une bonne confession ?
— Les principales qualités d’une bonne
confession sont au nombre de trois: elle doit être
humble, sincère et entière.
226.— Quand notre confession est-elle humble ?
— Notre confession est humble, quand nous
nous accusons de nos péchés avec un profond
sentiment de honte et de douleur d’avoir offensé
Dieu.
227.— En quoi consiste la sincérité de la
confession ?
— La sincérité de la confession consiste à ac-
cuser franchement nos péchés sans les exagérer
ni les excuser.
228.— Quand notre confession est-elle en-
tière ?
— Notre confession est entière, quand nous
faisons connaître le nombre et l’espèce de nos
péchés, et les circonstances qui en changent la
nature.
*229.— Que doit-on faire quand on ne peut pas
se souvenir du nombre de ses péchés ?
DE LA CONFESSION ET DE LA SATISFACTION 47
— Quand on ne peut pas se souvenir du nom-
bre de ses péchés, on doit déclarer aussi exacte-
ment que possible combien de fois par jour, par
semaine ou par mois on a commis tel péché, et
ajouter combien de temps a duré la mauvaise ha-
bitude.
*230.— Si nous oublions de confesser un pé-
ché mortel, sans qu’il y ait de notre faute, notre
confession est-elle mauvaise ?
— Si nous oublions de confesser un pé-
ché mortel, sans qu’il y ait de notre faute, notre
confession est bonne et ce péché est pardonné;
mais si plus tard il nous revient à la mémoire,
nous sommes tenus de le confesser.
*231.— Est-ce une faute grave que de cacher
volontairement un péché mortel en confession ?
— Oui, c’est une faute grave que de cacher vo-
lontairement un péché mortel en confession, par-
ce que c’est mentir au Saint-Esprit, et la confes-
sion, en ce cas, est nulle et sacrilège.
232.— Que doit faire celui qui a caché volontai-
rement un péché mortel en confession ?
— Celui qui a caché volontairement un péché
mortel en confession, doit accuser le péché qu’il
a caché, puis le sacrilège qu’il a commis, et enfin
accuser de nouveau tous les péchés qu’il a com-
mis depuis sa dernière bonne confession.
48 DE LA CONFESSION ET DE LA SATISFACTION
*233.— Pourquoi le prêtre impose-t-il une pé-
nitence après la confession ?
— Le prêtre impose une pénitence après la
confession, comme satisfaction pour la peine tem-
porelle due au péché et comme moyen de détour-
ner le pénitent de le commettre de nouveau.
234.— Le sacrement de Pénitence remet-il
toutes les peines dues au péché ?
— Le sacrement de Pénitence remet toujours la
peine éternelle due au péché, mais il ne remet pas
toujours la peine temporelle que Dieu exige comme
satisfaction pour nos péchés.
235.— Pourquoi Dieu exige-t-il une peine tem-
porelle comme satisfaction pour le péché ?
— Dieu exige une peine temporelle comme
satisfaction pour le péché, afin de nous faire com-
prendre la grande malice du péché et de nous
empêcher d’y retomber.
236.— Par quels moyens pouvons-nous sa-
tisfaire à Dieu pour la peine temporelle due au
péché ?
— Nous pouvons satisfaire à Dieu pour la pei-
ne temporelle due au péché, principalement par
la prière, par le jeûne, par les aumônes, par les
œuvres de miséricorde spirituelle et temporelle,
par la patience à supporter les maux de la vie et
par la pénitence que le confesseur impose.
MANIÈRE DE SE CONFESSER 49
237.— Quelles sont les principales œuvres de
miséricorde spirituelle ?
— Les principales œuvres de miséricorde spi-
rituelle sont au nombre de sept: 1. exhorter les
pécheurs au repentir; 2. instruire les ignorants; 3.
donner de bons conseils; 4. consoler les affligés;
5. supporter patiemment les injures; 6. pardon-
ner toutes les offenses; 7. prier pour les vivants
et les morts.
238.— Quelles sont les principales œuvres de
miséricorde corporelle ?
— Les principales œuvres de miséricorde cor-
porelle sont au nombre de sept: 1. donner à man-
ger à ceux qui ont faim; 2. donner à boire à ceux
qui ont soif; 3. vêtir ceux qui sont nus; 4. racheter
les captifs; 5. donner l’hospitalité aux étrangers;
6. visiter les malades; 7. ensevelir les morts.
CHAPITRE VINGTIÈME
DE LA MANIÈRE DE FAIRE UNE BONNE
CONFESSION
*239.— Que devons-nous faire en entrant
dans le confessionnal ?
— En entrant dans le confessionnal, nous de-
vons nous mettre à genoux, faire le signe de la croix
et réciter en abrégé le Confiteor: Je me confesse à
Dieu tout-puissant, et à vous, mon père.
50 MANIÈRE DE SE CONFESSER
*240.— Après le Confiteor que faut-il faire ?
— Après le Confiteor: 1. on doit dire combien
il y a de temps qu’on a été à confesse, si l’on a
reçu l’absolution la dernière fois et si l’on a ac-
compli la pénitence imposée; 2. on accuse en-
suite tous les péchés mortels commis depuis la
dernière absolution et les péchés véniels qu’on
veut mentionner, en disant à chaque péché: Mon
père je m’accuse de…
*241.— Quand on a fini d’accuser ses péchés
que faut-il faire ?
— Quand on a fini d’accuser ses péchés, on dit:
«Mon père, je m’accuse de plus de bien d’autres
péchés que je ne connais pas et de ceux de toute
ma vie; j’en demande pardon à Dieu et à vous,
mon père, la pénitence et l’absolution.» Puis on
écoute avec attention les avis que le confesseur
juge à propos de donner.
*242.— Quand le confesseur nous interroge,
comment devons-nous répondre ?
— Quand le confesseur nous interroge, nous
devons répondre sincèrement et distinctement.
*243.— Est-il permis d’accuser de nouveau
un ou plusieurs péchés qu’on a déjà accusés
dans les confessions précédentes ?
— Oui, il est permis et il est même quelque-
fois utile de renouveler l’accusation de certai-
DES INDULGENCES 51
nes fautes, afin de s’exciter davantage à la contri-
tion, ou d’assurer la validité du sacrement.
*244.— Que devons-nous faire pendant que
le prêtre nous donne l’absolution ?
— Pendant que le prêtre nous donne l’absolu-
tion, nous devons faire du fond du cœur un acte
de contrition.
*245.— Que faut-il faire après avoir reçu l’ab-
solution ?
— Après avoir reçu l’absolution, il faut se reti-
rer modestement à l’écart, remercier Dieu du par-
don qu’il vient d’accorder, et faire sa pénitence
aussitôt que possible.
CHAPITRE VINGT ET UNIÈME
DES INDULGENCES
*246.— Qu’est-ce qu’une indulgence ?
— Une indulgence est la rémission totale ou
partielle de la peine temporelle due au péché
dont on a reçu le pardon.
247.— L’indulgence est-elle un pardon du pé-
ché, ou une permission de commettre le péché ?
— L’indulgence n’est ni un pardon du péché,
ni une permission de commettre le péché, com-
me le prétendent des protestants; bien plus, celui
52 DES INDULGENCES
qui est en état de péché mortel ne peut gagner
aucune indulgence.
248.— Combien y a-t-il de sortes d’indulgen-
ces ?
— Il y a deux sortes d’indulgences: l’indulgen-
ce plénière et l’indulgence partielle.
*249.— Qu’est-ce qu’une indulgence pléniè-
re ?
— L’indulgence plénière est la rémission com-
plète de la peine temporelle due au péché.
*250.— Qu’est-ce qu’une indulgence partiel-
le ?
— Une indulgence partielle est la rémission
d’une partie de la peine temporelle due au pé-
ché.
251.— Comment l’Église, au moyen des in-
dulgences, remet-elle la peine temporelle due
au péché ?
— L’Église, au moyen des indulgences, remet
la peine temporelle due au péché, en nous appli-
quant les mérites du Jésus-Christ et les satisfac-
tions surabondantes de la sainte Vierge et des
Saints; ces satisfactions surabondantes forment
le trésor spirituel de l’Église.
DE LA SAINTE EUCHARISTIE 53
*252.— Que faut-il faire pour gagner une in-
dulgence ?
— Pour gagner une indulgence, il faut être en
état de grâce, et accomplir fidèlement les œuvres
prescrites par celui qui l’accorde.
CHAPITRE VINGT-DEUXIÈME
DE LA SAINTE EUCHARISTIE
*253.— Qu’est-ce que la sainte Eucharistie ?
— La Sainte Eucharistie est un sacrement qui
contient réellement et en vérité, le corps, le sang,
l’âme et la divinité de Notre-Seigneur Jésus-
Christ, sous les apparences du pain et vin.
254.— Quand Jésus-Christ a-t-il institué la
sainte Eucharistie ?
— Jésus-Christ a institué la sainte Eucharistie
à la dernière cène, le Jeudi Saint, la veille de sa
mort.
255.— Quelles furent les personnes présentes
lorsque Jésus-Christ institua la sainte Eucharis-
tie ?
— Les personnes présentes lorsque Jésus-
Christ institua la sainte Eucharistie, furent les
douze Apôtres.
54 DE LA SAINTE EUCHARISTIE
256.— Que fit Notre-Seigneur pour instituer
la sainte Eucharistie ?
— Pour instituer la sainte Eucharistie, Notre-Sei-
gneur prit du pain, le bénit, le “rompit”, et le donna
à ses apôtres, en disant: Prenez et mangez. Ceci est
mon corps. Ensuite il prit la “coupe” du vin, la bénit,
et la leur donna, en disant: Buvez-en tous. Ceci est
mon sang qui sera répandu pour la rémission des
péchés. Faites ceci en mémoire de moi.
257.— Qu’arriva-t-il lorsque Notre-Seigneur eut
dit: «Ceci est mon corps; ceci est mon sang» ?
— Quand Notre-Seigneur eut dit: Ceci est
mon corps, la substance du pain fut changée en
la substance de son corps; et quand il eut dit:
Ceci est mon sang, la substance du vin fut chan-
gée en la substance de son sang.
258.— Jésus-Christ est-il tout entier sous l’espè-
ce du pain et tout entier sous l’espèce du vin ?
— Oui, Jésus-Christ est tout entier sous l’es-
pèce du pain et tout entier sous l’espèce du vin; il
est même tout entier sous chaque partie de l’une
ou de l’autre espèce.
259.— Que reste-t-il du pain et du vin, après
que leur substance a été changée en la substan-
ce du corps et du sang de Jésus-Christ ?
— Après que la substance du pain et du vin a
été changée en la substance du corps et du sang
de Jésus-Christ, il ne reste plus que les apparen-
ces du pain et du vin.
DE LA SAINTE EUCHARISTIE 55
*260.— Qu’entendez-vous par les apparen-
ces du pain et du vin ?
— Par les apparences du pain et du vin, j’en-
tends tout ce qui tombe sous nos sens, comme la
forme, le goût, la couleur.
261.— Comment s’appelle ce changement
du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-
Christ ?
— Ce changement du pain et du vin au corps
et au sang de Jésus-Christ s’appelle transsubstan-
tiation.
262.— Comment la substance du pain et du
vin fut-elle changée en la substance du corps et
du sang de Jésus-Christ ?
— La substance du pain et du vin fut changée
en la substance du corps et du sang de Jésus-
Christ par sa toute-puissance.
263.— Ce changement du pain et du vin au
corps et au sang de Jésus-Christ continue-t-il à
se faire dans l’Église ?
— Oui, ce changement du pain et du vin au
corps et au sang de Jésus-Christ continue à se
faire dans l’Église, sur nos autels, par Jésus-Christ
qui se sert du ministère de ses prêtres.
*264.— Quand Jésus-Christ donna-t-il à ses
prêtres le pouvoir de changer le pain et le vin en
son corps et en son sang ?
— Jésus-Christ donna à ses prêtres le pouvoir
de changer le pain et le vin en son corps et en
56 DES FINS DE L’EUCHARISTIE
son sang, quand il a dit à ses apôtres: “Faites ceci
en mémoire de moi”.
*265.— Quand les prêtres exercent-ils ce
pouvoir de changer le pain et le vin au corps et
au sang de Jésus-Christ ?
— Les prêtres exercent ce pouvoir de changer le
pain et le vin au corps et au sang de Jésus-Christ, lors-
que durant la sainte messe, ils prononcent les paroles
de la consécration qui sont les paroles mêmes de Jé-
sus-Christ: “Ceci est mon corps; ceci est mon sang”.
266.— Faut-il adorer le corps et le sang de
Notre-Seigneur dans l’Eucharistie ?
— Oui, il faut adorer le corps et le sang de Notre-
Seigneur dans l’Eucharistie, parce que ce corps et
ce sang sont inséparablement unis à sa divinité.
267.— Jésus-Christ quitte-t-il le ciel pour ve-
nir dans l’Eucharistie ?
— Non, Jésus-Christ ne quitte pas le ciel pour
venir dans l’Eucharistie; il est tout à la fois dans le
ciel et dans l’Eucharistie.
CHAPITRE VINGT-TROISIÈME
DES FINS POUR LESQUELLES LA SAINTE
EUCHARISTIE A ÉTÉ INSTITUÉE
*268.— Pourquoi Jésus-Christ a-t-il institué
la sainte Eucharistie ?
— Jésus-Christ a institué la sainte Eucharis-
tie: 1. pour nous unir à lui et nous témoigner son
amour; 2. pour augmenter en nous la grâce et
DES FINS DE L’EUCHARISTIE 57
nous fortifier contre le mal; 3. pour nous donner
un gage de la vie éternelle et d’une résurrection
glorieuse.
269.— Comment sommes-nous unis à Jésus-
Christ dans la sainte Eucharistie ?
— Nous sommes unis à Jésus-Christ dans la
sainte Eucharistie, par le moyen de la sainte com-
munion.
*270.— Qu’est-ce que communier ?
— Communier, c’est recevoir le corps et le
sang de Jésus-Christ.
*271.— Que faut-il pour faire une bonne com-
munion ?
— Pour faire une bonne communion, il faut
être en état de grâce, avoir une intention droite
et être à jeun depuis minuit. (Cette loi du jeûne
eucharistique a été modifiée)
*272.— Celui qui communie en état de péché
mortel, reçoit-il le corps et le sang de Jésus-Christ ?
— Celui qui communie en état de péché mor-
tel, reçoit le corps et le sang de Jésus-Christ,
mais il ne reçoit pas la grâce et, de plus, il se rend
coupable d’un grand sacrilège.
273.— Suffit-il d’être exempt de péché mortel
pour recevoir avec abondance les grâces de la
sainte communion ?
— Non, il ne suffit pas d’être exempt de péché
mortel pour recevoir avec abondance les grâces
de la sainte communion, il faut de plus n’avoir
58 DES FINS DE L’EUCHARISTIE
aucune affection au péché véniel, et faire des ac-
tes de foi vive, d’espérance ferme et de charité
ardente.
*274.— En quoi consiste le jeûne requis pour
la sainte communion ?
— Le jeûne requis pour la sainte communion
consiste à n’avoir ni bu ni mangé depuis minuit.
(Cette loi du jeûne eucharistique a été modifiée.)
275.— Est-il permis quelquefois de commu-
nier sans être à jeun ?
— Oui, une personne en danger de mort peut
communier sans être à jeun; de plus une person-
ne qui, par maladie, garde la maison depuis un
mois et ne paraît pas devoir guérir bientôt, peut,
de l’avis de son confesseur, communier sans être
à jeun, deux fois la semaine.
276.— Quand sommes-nous obligés de com-
munier ?
— Nous sommes obligés, sous peine de péché
mortel, de communier pendant le temps de Pâ-
ques, et quand nous sommes en danger de mort.
277.— Est-il bon de recevoir souvent la sainte
communion ?
— Oui, il est bon et assez fréquemment néces-
saire de recevoir souvent la sainte communion,
qui augmente en nous la grâce et nous fortifie
contre le mal.
*278.— Que faut-il faire après la communion ?
DU SACRIFICE DE LA MESSE 59
— Après la communion, il faut passer quelque
temps à adorer et à remercier Notre-Seigneur et à
lui demander les grâces dont nous avons besoin.
CHAPITRE VINGT-QUATRIÈME
DU SACRIFICE DE LA MESSE
*279.— Qu’est-ce que la messe ?
— La messe est le sacrifice non sanglant fait à
Dieu par le prêtre, du corps et du sang de Jésus-
Christ consacrés sur l’autel.
280.— Qu’est-ce qu’un sacrifice ?
— Un sacrifice est l’offrande extérieure d’un
objet, faite à Dieu seul par un prêtre, avec la des-
truction ou un changement de cet objet, pour re-
connaître que Dieu est le créateur et le souverain
maître de toutes choses.
*281.— Le sacrifice de la messe est-il le même
que le sacrifice de la croix ?
— Oui, le sacrifice de la messe est le même
que le sacrifice de la croix.
282.— Comment le sacrifice de la messe est-
il le même que le sacrifice de la croix ?
— Le sacrifice de la messe est le même que
celui de la croix, parce que c’est la même of-
frande et le même prêtre, Notre-Seigneur Jésus-
Christ; et aussi parce que les fins pour lesquelles
60 DU SACRIFICE DE LA MESSE
le sacrifice de la messe est offert, sont les mêmes
que celles du sacrifice de la croix.
283.— Pour quelles fins le sacrifice de la croix
fut-il offert ?
— Le sacrifice de la croix fut offert: 1. pour
glorifier Dieu; 2. pour le remercier de toutes les
grâces accordées au monde entier; 3. pour satis-
faire à la justice pour les péchés des hommes; 4.
pour obtenir des grâces.
284.— Quelle différence y a-t-il entre le sacri-
fice de la croix et celui de la messe ?
— La seule différence qu’il y ait entre le sa-
crifice de la croix et celui de la messe, consiste
en ce que, sur la croix, Jésus-Christ s’est offert
lui-même en répandant son sang, au lieu qu’à la
messe, il s’y offre par le ministère des prêtres,
sans répandre son sang et sans mourir.
285.— Comment la mort de Jésus-Christ sur
la croix est-elle représentée dans la messe ?
— La mort de Jésus-Christ sur la croix est re-
présentée dans la messe par la consécration sé-
parée qui est faite du pain et du vin.
*286.— Comment devons-nous assister à la
messe ?
— Nous devons assister à la messe avec beau-
coup de recueillement intérieur, avec une grande
DE L’EXTRÊME-ONCTION 61
piété, et avec toutes les marques extérieures de
respect et de dévotion.
287.— Quelle est la meilleure manière d’en-
tendre la messe ?
— La meilleure manière d’entendre la messe
est de l’offrir à Dieu en s’unissant aux intentions
du prêtre, de méditer sur les souffrances et la
mort de Jésus-Christ, et de recevoir la sainte
communion.
288.— A qui offre-t-on le sacrifice de la mes-
se ?
— On offre le sacrifice de la messe à Dieu seul,
parce que le sacrifice est un acte d’adoration qui
n’est dû qu’à Dieu seul.
CHAPITRE VINGT-CINQUIÈME
DE L’EXTRÊME-ONCTION
*289.— Qu’est-ce que l’Extrême-Onction ?
— L’Extrême-Onction est un sacrement qui, par
l’onction sainte et les prières du prêtre, donne la
vigueur et la force à l’âme, et quelquefois même
au corps, lorsque par maladie ou par vieillesse, on
est en danger de mort.
290.— Quand devons-nous recevoir l’Extrê-
me-Onction ?
— Nous devons recevoir l’Extrême-Onction,
quand nous sommes en danger de mort par ma-
ladie, blessure ou accident.
62 DE L’EXTRÊME-ONCTION
291.— Faut-il attendre qu’on soit à l’extrémi-
té pour recevoir l’Extrême-Onction ?
— Non, il ne faut pas attendre qu’on soit à l’ex-
trémité pour recevoir l’Extrême-Onction; mais
il faut, autant que possible, y recourir pendant
qu’on a encore l’usage de ses sens, afin de la re-
cevoir avec plus de fruits et de ne pas s’exposer
à en être privé.
*292.— Quels sont les effets du sacrement de
l’Extrême-Onction ?
— Les effets du sacrement de l’Extrême-Onction
sont: 1. de nous consoler dans les souffrances et
de nous fortifier contre les tentations; 2. de remet-
tre les péchés véniels et de purifier notre âme des
restes du péché; 3. de nous rendre la santé si Dieu
le juge à propos.
293.— Qu’entendez-vous par restes du péché ?
— Par restes du péché j’entends: 1. les peines
dues au péché; 2. les inclinations au mal et la fai-
blesse de la volonté qui sont les suites du péché
et qui restent même après que nos péchés ont
été pardonnés.
*294.— Comment doit-on recevoir le sacre-
ment de l’Extrême-Onction ?
— On doit recevoir le sacrement de l’Extrême-
Onction en état de grâce, avec une foi vive et une
grande résignation à la volonté de Dieu.
DE L’ORDRE 63
295.— Quels sont les ministres de l’Extrême-
Onction ?
— Les ministres de l’Extrême-Onction sont les
évêques et les prêtres.
CHAPITRE VINGT-SIXIÈME
DE L’ORDRE
*296.— Qu’est-ce que l’Ordre ?
— L’Ordre est un sacrement qui donne aux évê-
ques, aux prêtres et aux autres ministres sacrés, le
pouvoir de faire les fonctions ecclésiastiques et la
grâce pour les exercer saintement.
297.— Que faut-il pour recevoir dignement le
sacrement de l’Ordre ?
— Pour recevoir dignement le sacrement de
l’Ordre, il faut être appelé de Dieu, avoir la scien-
ce nécessaire et être en état de grâce.
298.— Comment les chrétiens doivent-ils
considérer les prêtres de l’Église ?
— Les chrétiens doivent considérer les prêtres
de l’Église comme les envoyés de Dieu et les dis-
pensateurs de sa doctrine et de ses grâces.
299.— Qui a le pouvoir de conférer le sacre-
ment de l’Ordre ?
— Les évêques seuls ont le pouvoir de confé-
rer le sacrement de l’Ordre.
64 DU MARIAGE
CHAPITRE VINGT-SEPTIÈME
DU MARIAGE
*300.— Qu’est-ce que le Mariage ?
— Le Mariage est un sacrement qui sanctifie
l’alliance légitime de l’homme chrétien et de la
femme chrétienne en leur donnant la grâce de
vivre ensemble chrétiennement.
301.— Peut-il y avoir alliance légitime entre
chrétiens autrement que par le sacrement de
Mariage ?
— Non, il ne peut y avoir alliance légitime, en-
tre chrétiens autrement que par le sacrement de
Mariage, parce que Jésus-Christ a élevé le Ma-
riage entre chrétiens à la dignité de sacrement.
302.— Que doit-on penser des personnes qui
ne sont mariées que civilement ?
— Les personnes qui ne sont mariées que ci-
vilement sont dans l’habitude du péché mortel, et
leur union n’est pas légitime devant Dieu, parce
qu’elle n’est pas faite selon les lois de l’Église.
303.— Le lien du Mariage chrétien peut-il être
dissous par quelque pouvoir humain ?
— Non, aucun pouvoir humain ne peut dissou-
dre le lien du Mariage chrétien; la mort de l’un ou de
l’autre époux peut seule rompre le lien.
DU MARIAGE 65
*304.— Quels sont les effets du sacrement de
Mariage ?
— Les effets du sacrement du Mariage sont: 1.
de sanctifier l’amour mutuel des époux; 2. de leur
donner la grâce de supporter leurs imperfections
mutuelles; 3. de les mettre en état d’élever leurs
enfants dans la crainte et l’amour de Dieu.
*305.— Que faut-il pour recevoir dignement
le sacrement de Mariage ?
— Pour recevoir dignement le sacrement de
Mariage, il faut être en état de grâce et se confor-
mer aux lois de l’Église.
306.— Qui a le droit de faire des lois concer-
nant le sacrement de Mariage ?
— L’Église seule a le droit de faire des lois
concernant le sacrement de Mariage; cependant
l’État peut aussi faire des lois concernant les ef-
fets civils du mariage.
307.— Pourquoi l’Église défend-elle les ma-
riages des catholiques avec des personnes d’une
autre religion ou qui n’en ont pas du tout ?
— L’Église défend les mariages des catholiques
avec des personnes qui professent une autre re-
ligion, ou qui n’en ont pas du tout, parce que ces
mariages conduisent généralement à l’indifféren-
ce religieuse, à la perte de la foi et à la négligence
de l’éducation chrétienne des enfants.
66 DU MARIAGE
308.— Pourquoi beaucoup de mariages sont-
ils malheureux ?
— Beaucoup de mariages sont malheureux,
parce qu’ils ont été contractés sans réflexion, ou
avec des motifs peu dignes d’un chrétien.
309.— Comment les chrétiens doivent-ils se
préparer à un saint et heureux Mariage ?
— Les chrétiens doivent se préparer à un saint
et heureux Mariage en recevant les sacrements
de Pénitence et d’Eucharistie, en priant Dieu de
leur accorder une intention droite et de les diri-
ger dans leur choix, en demandant l’avis de leurs
père et mère et la bénédiction de leur pasteur.
310.— En présence de qui le Mariage doit-il
être contracté ?
— Pour la validité, le Mariage doit être contrac-
té en présence du curé de la paroisse où se célè-
bre le Mariage, ou d’un prêtre autorisé par lui et
d’au moins deux témoins.
311.— Que signifie l’empêchement de Ma-
riage entre parents jusqu’au troisième degré in-
clusivement ?
— L’empêchement de Mariage entre parents
jusqu’au troisième degré inclusivement signifie
que l’on ne peut pas se marier validement avec
une personne parente jusqu’à ce degré, sans
DES SACRAMENTAUX 67
une dispense que le supérieur ecclésiastique n’ac-
corde que pour des raisons jugées suffisantes.
312.— Que signifie la défense de solenniser
le Mariage dans les temps prohibés ?
— La défense de solenniser le Mariage dans
les temps prohibés veut dire que, pendant le Ca-
rême et l’Avent, le Mariage ne peut être célébré
avec solennité, sans la permission de l’Évêque.
313.— Qu’est-ce que la messe nuptiale ?
— La messe nuptiale est une messe dans la-
quelle le prêtre, au nom de l’Église, prie spécia-
lement pour les nouveaux mariés, et leur donne
une bénédiction particulière.
CHAPITRE VINGT-HUITIÈME
DES SACRAMENTAUX
*314.— Qu’appelle-t-on sacramentaux ?
— On appelle sacramentaux certaines choses
désignées ou bénites par l’Église, destinées à fai-
re naître en nous de bonnes pensées, à accroître
notre dévotion et, par suite, à nous obtenir la ré-
mission de nos fautes vénielles.
315.— Quelle différence y a-t-il entre les sa-
crements et les sacramentaux ?
— Entre les sacrements et les sacramentaux,
68 DES SACRAMENTAUX
il y a une double différence: 1. les sacrements
ont été institués par Jésus-Christ, tandis que les
sacramentaux l’ont été par l’Église; 2. les sacre-
ments donnent la grâce par eux-mêmes, pourvu
que nous n’y mettions pas d’obstacles, tandis
que les sacramentaux font simplement naître en
nous de pieuses dispositions, par lesquelles nous
pouvons obtenir la grâce.
*316.— Quel est, parmi les sacramentaux, le
premier et le plus en usage ?
— Parmi les sacramentaux, le premier et le
plus en usage, c’est le signe de la croix.
*317.— Comment fait-on le signe de la
croix ?
— On fait le signe de la croix, en portant la
main droite au front, puis à la poitrine, de là à
l’épaule gauche, enfin à l’épaule droite, et l’on dit
en même temps: Au nom du Père, et du Fils, et
du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
*318.— Pourquoi faisons-nous le signe de la
croix ?
— Nous faisons le signe de la croix pour montrer
que nous sommes chrétiens, et que nous croyons
aux principaux mystères de notre religion.
319.— Comment le signe de la croix est-il
une profession de foi aux principaux mystères
de notre religion ?
DES SACRAMENTAUX 69
— Le signe de la croix est une profession de foi
aux principaux mystères de notre religion, parce
qu’il exprime les mystères d’un seul Dieu en trois
personnes, de l’Incarnation et de la Rédemption.
320.— Comment le signe de la croix exprime-
t-il un seul Dieu en trois personnes ?
— Les mots au nom indiquent un seul Dieu;
les mots suivants: du Père, et du Fils, et du Saint-
Esprit, indiquent les trois personnes divines.
321.— Comment le signe de la croix exprime-
t-il les mystères de l’Incarnation et de la Ré-
demption ?
— Le signe de la croix exprime les mystères
de l’Incarnation et de la Rédemption en nous rap-
pelant que le Fils de Dieu, s’étant fait homme, a
souffert la mort sur la croix pour nous racheter.
*322.— Quel est, parmi les sacramentaux, le
plus en usage après le signe de la croix ?
— Parmi les sacramentaux, le plus en usage
après le signe de la croix est l’eau bénite.
*323.— Qu’est-ce que l’eau bénite ?
— L’eau bénite est celle que le prêtre a bénie
en faisant les prières solennelles pour implorer la
bénédiction de Dieu sur ceux qui en font usage et
sa protection contre les puissances de l’enfer.
70 DE LA PRIÈRE
324.— Y a-t-il d’autres sacramentaux que le si-
gne de croix et l’eau bénite ?
— Oui, outre le signe de la croix et l’eau bénite,
il y a d’autres sacramentaux, tels que les chandel-
les bénites, les rameaux, les crucifix, les images,
le rosaire, le scapulaire, etc.
CHAPITRE VINGT-NEUVIÈME
DE LA PRIÈRE
*325.— Qu’est-ce que la prière ?
— La prière est une élévation de notre esprit
et de notre cœur vers Dieu, soit pour l’adorer,
le remercier de ses bienfaits, implorer son par-
don, soit pour lui demander les grâces dont nous
avons besoin pour l’âme ou pour le corps.
*326.— La prière est-elle nécessaire au salut ?
— Oui, la prière est nécessaire au salut, parce
que sans elle ceux qui ont l’usage de la raison ne
peuvent obtenir les grâces nécessaires pour faire
le bien et éviter le mal.
*327.— Quand faut-il prier ?
— Il faut prier souvent, mais surtout les diman-
ches et fêtes; chaque jour, le matin et le soir; dans
les dangers, les tentations et les afflictions.
328.— Comment devons-nous prier ?
— Nous devons prier: 1. avec attention; 2. avec
DE LA PRIÈRE 71
humilité, en reconnaissant notre impuissance et
notre dépendance de Dieu; 3. avec un grand dé-
sir et une grande confiance d’obtenir les grâces
de Dieu; 4. avec persévérance.
329.— Au nom de qui faut-il prier ?
— Il faut prier au nom de Notre-Seigneur Jé-
sus-Christ, qui nous a promis que son Père nous
accorderait tout ce que nous demanderions en
son nom.
330.— Pour qui devons-nous prier ?
— Nous devons prier pour tous les hommes
sans exception, et en particulier pour ceux qui ont
autorité sur nous, pour nos bienfaiteurs, nos enne-
mis, les pécheurs, les agonisants et les défunts.
331.— Dieu exauce-t-il toujours nos prières ?
— Oui, Dieu exauce toujours nos prières
quand elles sont bien faites; mais il les exauce de
la manière qu’il juge le plus utile à notre salut.
332.— Que devons-nous demander avant
tout à Dieu ?
— Nous devons demander avant tout à Dieu
les choses qui se rapportent à sa gloire, à notre
salut et au salut du prochain.
333.— Pouvons-nous demander à Dieu la
santé et d’autres biens temporels ?
— Oui, nous pouvons demander à Dieu la
72 DE L’ORAISON DOMINICALE
santé et d’autres biens temporels, pourvu que
nous le fassions avec entière soumission à sainte
volonté.
*334.— Quelles sont les prières les plus re-
commandées ?
— Les prières les plus recommandées sont
l’Oraison dominicale, la Salutation angélique, le
Symbole des Apôtres, le Confiteor, les actes de
foi, d’espérance, de charité et de contrition.
DE L’ORAISON DOMINICALE
335.— Qui nous a enseigné le Pater ou l’Orai-
son dominicale ?
— C’est Jésus-Christ lui-même qui nous a en-
seigné le Pater ou l’Oraison dominicale.
*336.— Récitez l’Oraison dominicale.
— Notre-Père… (Voir au commencement du
Catéchisme, page V)
*337.— Pourquoi dites-vous «Notre Père», et
non pas «Mon Père» ?
— Nous disons: «Notre Père» et non pas «Mon
Père», parce que Dieu est le créateur et le Père de
tous les hommes et que, par conséquent, nous
sommes tous enfants d’une même famille.
338.— Pourquoi Notre-Seigneur a-t-il ajouté:
«Qui êtes aux cieux» ?
— Notre-Seigneur a ajouté: «Qui êtes aux
DE L’ORAISON DOMINICALE 73
cieux», pour élever nos cœurs vers le ciel, où
Dieu règne dans sa gloire, et où nous espérons le
posséder un jour.
*339.— Que demandons-nous à Dieu dans
l’Oraison dominicale ?
— Dans l’Oraison dominicale, nous deman-
dons à Dieu tout ce qui peut contribuer à sa gloi-
re, et ce qui nous est nécessaire pour la vie de
l’âme et du corps.
340.— Que demandons-nous pour la gloire
de Dieu ?
— Nous demandons, pour la gloire de Dieu,
trois choses: 1. que son saint nom soit connu
et béni; 2. qu’il règne par sa grâce sur tous nos
cœurs; 3. que les hommes lui obéissent sur la
terre comme les anges et les saints lui obéissent
dans le ciel.
341.— Que demandons-nous pour nous dans
l’Oraison dominicale ?
— Nous demandons pour nous, dans l’Oraison
dominicale, quatre choses: 1. le pain de chaque
jour, c’est-à-dire les biens spirituels et temporels;
2. le pardon de nos offenses, nous rappelant qu’il
faut pardonner à notre prochain, si nous voulons
que Dieu nous pardonne; 3. la grâce de surmonter
les tentations; 4. la faveur d’être préservés de tout
mal, surtout du péché et de la damnation éternelle.
74 DE LA SALUTATION ANGÉLIQUE
342.— Qu’exprime le mot “Amen” ou “Ainsi
soit-il” ?
— Le mot “Amen” ou “Ainsi soit-il” exprime un
désir plus ardent d’obtenir ce qu’on a demandé,
et voilà pourquoi il se trouve à la fin de presque
toutes les prières.
DE LA SALUTATION ANGÉLIQUE
*343.— Pourquoi prions-nous si souvent la
sainte Vierge ?
— Nous prions si souvent la sainte Vierge
parce qu’elle est la plus puissante protectrice que
nous puissions avoir au ciel.
344.— Par quelle prière l’Église invoque-t-elle
plus ordinairement la sainte Vierge?
— C’est par l’Ave Maria, appelé aussi Saluta-
tion angélique, que l’Église invoque le plus ordi-
nairement la sainte Vierge.
*345.— Récitez la Salutation angélique ?
— Je vous salue, Marie… (Voir au commence-
ment du Catéchisme page V).
346.— Pourquoi appelle-t-on cette prière la
Salutation angélique ?
— On appelle cette prière la Salutation angé-
lique, parce qu’elle commence par les paroles
avec lesquelles l’ange Gabriel salua la très sainte
DE LA SALUTATION ANGÉLIQUE 75
Vierge, en lui annonçant qu’elle serait la Mère de
Dieu.
347.— Que signifient ces paroles: «Pleine de
grâce» que l’ange adresse à Marie ?
— Ces paroles signifient que la sainte Vierge
Marie, par un privilège tout spécial et en vertu
des mérites de Jésus-Christ, a été préservée de
la tache du péché originel, et comblée de grâces
dès le premier instant de son existence.
348.— Que signifient ces paroles de l’ange à
Marie: «Le Seigneur est avec vous» ?
— Ces paroles de l’ange à Marie signifient
qu’elle est unie à Dieu de la manière la plus in-
time, et qu’elle va devenir un temple vivant où le
Verbe incarné habitera corporellement.
349.— Que signifient ces paroles de sainte
Élisabeth à la sainte Vierge: «Vous êtes bénie
entre toutes les femmes» ?
— Ces paroles signifient que Marie est supé-
rieure à toutes les femmes, non seulement parce
qu’elle a été immaculée dans sa conception, mais
surtout parce qu’elle a la dignité incomparable de
Mère de Dieu.
350.— Que veulent dire ces autres paroles de
sainte Elisabeth à Marie: «Et Jésus, le fruit de
vos entrailles, est béni» ?
76 DE LA SALUTATION ANGÉLIQUE
— Ces paroles veulent dire que le fils de Marie
est la sainteté même, et que nous devons nous
réjouir avec elle de ce qu’il est glorifié par son
Père et adoré par les hommes.
351.— Que reconnaissons-nous par cette
prière de l’Église: «Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pécheurs, maintenant et à
l’heure de notre mort. Ainsi soit-il.» ?
— Par cette prière, nous reconnaissons que
Marie est sainte et Mère de Dieu; et pleins de
confiance dans son pouvoir, nous la conjurons
de nous obtenir, par ses prières, la grâce de vivre
et de mourir saintement comme elle, pour lui être
associés un jour dans le ciel.
*352.— Quels sentiments devons-nous avoir
pour la sainte Vierge ?
— Nous devons avoir pour la sainte Vierge un
profond respect, un amour tendre, une confiance
inébranlable et sans bornes, parce qu’elle est la
Mère de Dieu et aussi la nôtre.
353.— La sainte Vierge est-elle vraiment
Mère de Dieu ?
— Oui, la sainte Vierge est vraiment Mère de
Dieu, parce que la même personne qui est le Fils
de Dieu est aussi le Fils de la Bienheureuse Vierge
Marie.
354.— Comment pouvons-nous dire que la
Mère de Jésus-Christ est aussi la nôtre ?
DES COMMANDEMENTS DE DIEU 77
— Nous pouvons dire que Marie est notre
Mère, parce que Jésus-Christ, sur la croix, a vou-
lu que, dans la personne de saint Jean, sa Mère
nous adoptât pour ses enfants, quand il dit à Ma-
rie: Voilà votre fils, et à saint Jean: Voilà votre
mère.
*355.— Que devons-nous faire pour témoi-
gner notre dévotion à la sainte Vierge ?
— Pour témoigner notre dévotion à la sainte
Vierge, nous devons l’invoquer fréquemment,
célébrer ses fêtes avec piété, et nous efforcer
d’imiter ses vertus.
356.— Quelles pratiques pieuses l’Église a-t-
elle autorisées en l’honneur de la sainte Vierge ?
— L’Église a autorisé plusieurs pratiques de
dévotion en l’honneur de Marie, telles que le
chapelet, le rosaire, l’angélus, les congrégations,
les confréries des scapulaires de Notre-Dame du
Mont-Carmel et de l’Immaculée Conception, et
bien d’autres encore.
CHAPITRE TRENTIÈME
DES COMMANDEMENTS DE DIEU
*357.— Suffit-il d’appartenir à l’Église de
Dieu pour être sauvé ?
— Il ne suffit pas, pour être sauvé, d’apparte-
nir à l’Église de Dieu; il faut encore observer les
commandements de Dieu et de l’Église.
78 DES COMMANDEMENTS DE DIEU
*358.— Quels sont les commandements qui
renferment toute la loi de Dieu ?
— Les commandements qui renferment toute
la loi de Dieu sont les deux suivants: 1. vous aime-
rez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de
toute votre âme, de toutes vos forces et de tout
votre esprit; 2. vous aimerez votre prochain com-
me vous-même, pour l’amour de Dieu.
359.— Pourquoi dites-vous que ces deux
commandements de l’amour de Dieu et du pro-
chain renferment toute la loi de Dieu ?
— Je dis que ces deux commandements de
l’amour de Dieu et du prochain renferment toute
la loi de Dieu, parce que tous les autres comman-
dements ne nous ont été donnés que pour nous
aider à connaître et à observer ces deux com-
mandements.
*360.— Récitez l’abrégé des commande-
ments de Dieu ?
— Un seul Dieu tu adoreras… (Voir au com-
mencement du Catéchisme, page IX).
361.— Qui a donné les dix commande-
ments ?
— C’est Dieu lui-même qui a donné les dix
commandements à Moïse sur le mont Sinaï, et
Jésus-Christ les a confirmés dans son Évangile.
DU PREMIER COMMANDEMENT DE DIEU 79
CHAPITRE TRENTE ET UNIÈME
DU PREMIER COMMANDEMENT DE DIEU
*362.— Quel est le premier commandement
de Dieu ?
— Le premier commandement de Dieu est: Un
seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement.
363.— Comment le premier commandement
nous aide-t-il à observer le grand commande-
ment de l’amour de Dieu ?
— Le premier commandement nous aide à
observer le grand commandement de l’amour de
Dieu en nous ordonnant d’adorer Dieu seul.
*364.— Comment adorons-nous Dieu ?
— Nous adorons Dieu par la foi, l’espérance,
la charité et par le culte que nous lui rendons
comme au créateur et maître souverain de toutes
choses.
*365.— Comment viole-t-on le premier com-
mandement de Dieu ?
— On viole le premier commandement de
Dieu: 1. en rendant à un être créé l’honneur qui
appartient à Dieu seul; 2. en rendant à Dieu un
faux culte; 3. en attribuant à un être créé une per-
fection qui n’appartient qu’à Dieu.
366.— Est-il permis de faire usage de sorcel-
lerie et de charmes, ou d’ajouter foi aux rêves,
80 DU PREMIER COMMANDEMENT DE DIEU
aux charlatans, aux diseurs de bonne aventure ?
— Non, cela n’est pas permis, parce que ce
serait attribuer à des êtres créés des perfections
ou un pouvoir qui n’appartient qu’à Dieu seul.
*367.— Est-ce que l’on pèche contre le pre-
mier commandement de Dieu, en péchant contre
la foi, l’espérance et la charité ?
— Oui, l’on pèche contre le premier comman-
dement de Dieu, en péchant contre la foi, l’espé-
rance et la charité.
*368.— Comment pèche-t-on contre la foi ?
— On pèche contre la foi: 1. quand on dou-
te volontairement de quelque vérité révélée; 2.
quand on refuse de croire ce que Dieu nous en-
seigne par son Église; 3. quand on rougit de pa-
raître chrétien ou qu’on renonce formellement à
la foi; 4. quand on néglige d’apprendre suffisam-
ment la doctrine chrétienne.
369.— Quels sont ceux qui refusent de croire
ce que Dieu enseigne par son Église ?
— Ce sont les hérétiques et les infidèles qui
refusent de croire ce que Dieu nous enseigne par
son Église.
370.— Est-ce une faute grave que de ne pas
professer ouvertement sa foi à la vraie Église,
quand on l’a intérieurement ?
DU PREMIER COMMANDEMENT DE DIEU 81
— Oui, c’est une faute grave que de ne pas
professer ouvertement sa foi à la vraie Église
lorsqu’on l’a intérieurement, parce que Notre-
Seigneur a dit: Celui qui me reniera devant les
hommes, je le renierai aussi devant mon Père,
qui est dans les cieux.
*371.— Sommes-nous obligés de faire sou-
vent une profession ouverte de notre foi ?
— Oui, nous sommes obligés de faire une pro-
fession ouverte de notre foi, aussi souvent que l’exi-
gent la gloire de Dieu, notre bien spirituel ou celui
de notre prochain: Quiconque, dit Jésus-Christ,
me confessera devant les hommes, je le confesse-
rai devant mon père, qui est dans les cieux.
*372.— Quels sont les péchés qui se com-
mettent contre l’espérance ?
— Les péchés qui se commettent contre l’es-
pérance sont la présomption et le désespoir.
*373.— Qu’est-ce que la présomption ?
— La présomption est un espoir téméraire du
salut, qui fait qu’on s’autorise de la miséricorde
de Dieu pour commettre le péché et différer sa
conversion.
*374.— Qu’est-ce que le désespoir ?
— Le désespoir est la perte de l’espérance
en la miséricorde de Dieu, quand il s’agit de la
conversion et du salut éternel.
82 DU CULTE DES SAINTS
375.— Comment pèche-t-on contre l’amour
de Dieu ?
— On pèche contre l’amour de Dieu par n’im-
porte quel péché surtout par le péché mortel.
CHAPITRE TRENTE-DEUXIÈME
PREMIER COMMANDEMENT (SUITE)
DU CULTE ET DE L’INVOCATION DES SAINTS
*376.— Le premier commandement défend-il
d’honorer les saints ?
— Non, le premier commandement ne défend
pas d’honorer les saints; au contraire, il approuve
plutôt ce culte, parce qu’en honorant les saints,
qui sont les amis chéris de Dieu, nous honorons
Dieu lui-même.
*377.— Le premier commandement défend-il
d’invoquer les saints en demandant leur assis-
tance et leur intercession ?
— Non, le premier commandement ne défend
pas d’invoquer les saints en demandant leur as-
sistance et leur intercession.
378.— Q. Comment savons-nous que les
saints nous entendent?
— Nous savons que les saints nous entendent,
parce que nous savons qu’ils sont avec Dieu qui
leur fait connaître nos prières.
DU CULTE DES SAINTS 83
379.— Pourquoi croyons-nous que les saints
nous aident ?
— Nous croyons que les saints nous aident
parce qu’ils sont nos frères et membres de la
même Église, et à cause des miracles obtenus
par leur intercession.
380.— Comment les saints sont-ils membres
de la même Église que nous ?
— Les saints sont membres de la même Église
que nous, parce que les liens de la charité qui
les unissaient pendant leur vie à l’Église militante
ne sont pas rompus par leur entrée dans l’Église
triomphante.
381.— Qu’est-ce que la Communion des Saints ?
— La Communion des Saints signifie l’union
mutuelle que la charité établit entre les membres
vivants de l’Église, les bienheureux dans le ciel et
les âmes souffrantes dans le purgatoire.
382.— Quels avantages résultent de la Com-
munion des Saints ?
— Deux avantages résultent de la Communion
des Saints: 1. sur la terre, les membres vivants de
l’Église s’assistent mutuellement par leurs prières
et leurs bonnes œuvres et sont aidés par l’inter-
cession des saints du ciel; 2. les âmes du purgatoire
sont soulagées par les saints du ciel et par les fidè-
les de la terre.
84 DU CULTE DES SAINTS
383.— Que faut-il entendre par les reliques
des saints ?
— On entend par les reliques des saints tout
ce qui reste de leur corps et les objets qui ont été
à leur usage.
384.— Le premier commandement défend-il
d’honorer les reliques des saints ?
— Non, le premier commandement ne défend
pas d’honorer les reliques des saints, parce que
cet honneur se rapporte finalement à Dieu, dont
les saints sont les amis.
*385.— Le premier commandement défend-il
de faire des images ?
— Le premier commandement défend de faire
des images dans le but de les faire adorer comme
des dieux; mais il ne défend pas de faire des ima-
ges pour nous rappeler Jésus-Christ, sa sainte
Mère et les saints.
386.— Est-il bon de montrer du respect pour
les images de Jésus-Christ et des saints ?
— Oui, il est bon de montrer du respect pour
les images de Jésus-Christ et des saints, parce
qu’elles nous représentent Jésus-Christ et les
saints.
387.— Est-il permis d’adresser des prières au
crucifix, aux images et aux reliques des saints ?
DU SECOND COMMANDEMENT DE DIEU 85
— Non, il n’est pas permis d’adresser des priè-
res au crucifix, aux images et aux reliques des
saints, parce que ces objets n’ont pas de vie, ne
peuvent nous aider, et ne sont pas capables de
nous entendre.
*388.— Pourquoi prions-nous devant le
crucifix, devant les images et les reliques des
saints ?
— Nous prions devant le crucifix, devant les
images et les reliques des saints, parce que la vue
de ces objets excite notre dévotion, en nous rap-
pelant Jésus-Christ et les saints, et en nous les
proposant pour modèles à imiter.
CHAPITRE TRENTE-TROISIÈME
DU SECOND COMMANDEMENTS DE DIEU
*389.— Quel est le second commandement
de Dieu ?
— Le second commandement de Dieu
est: Dieu en vain tu ne jureras, ni autre chose pa-
reillement.
*390.— Que nous ordonne le second com-
mandement ?
— Le second commandement nous ordonne
de ne parler qu’avec respect de Dieu, des Saints et
des choses saintes, et d’observer fidèlement nos
serments et nos vœux légitimes.
86 DU SECOND COMMADEMENT DE DIEU
*391.— Qu’est-ce que faire serment ?
— Faire serment, c’est prendre Dieu à témoin
de la vérité de ce que l’on dit.
*392.— Quand est-il permis de faire ser-
ment ?
— Il est permis de faire serment dans des cir-
constances graves, comme lorsqu’on y est obligé
par une autorité légitime ou qu’il est nécessaire
pour l’honneur de Dieu, pour notre bien et celui
du prochain.
393.— Qu’est-ce que jurer en vain ?
— Jurer en vain, c’est: 1. faire serment sans
nécessité; 2. affirmer par serment ce que l’on sait
être faux, ce qui s’appelle parjure; 3. s’engager par
serment à faire une chose défendue.
*394.— Le parjure, ou faux serment, est-il un
grand péché ?
— Oui, le parjure, ou faux serment, est un pé-
ché mortel, de sa nature, parce qu’il fait à Dieu
une grave injure, en paraissant vouloir le rendre
complice du mensonge.
395.— Celui qui a juré de faire une chose dé-
fendue est-il obligé d’accomplir son serment ?
— Non, celui qui a juré de faire une chose dé-
fendue n’est pas obligé d’accomplir son serment,
car il a fait une faute en faisant ce serment, et il en
ferait une nouvelle en l’accomplissant.
DU SECOND COMMANDEMENT DE DIEU 87
*396.— Qu’est-ce qu’un vœu ?
— Un vœu est une promesse délibérée que
l’on fait à Dieu avec l’intention de s’obliger ri-
goureusement à accomplir une chose qui lui est
agréable.
*397.— Est-ce un péché de ne pas accomplir
un vœu ?
— Oui, c’est un péché de ne pas accomplir un
vœu, et ce péché est mortel ou véniel, suivant la
nature du vœu et l’intention qu’on avait en le fai-
sant.
*398.— Est-il bon de faire des vœux ?
— Oui, il est bon de faire des vœux, puisque
c’est un excellent moyen d’honorer Dieu; cepen-
dant, il est prudent de n’en pas faire sans y avoir
mûrement réfléchi, ni sans avoir pris l’avis de son
confesseur.
*399.— Que défend le second commande-
ment ?
— Le second commandement défend tout ser-
ment faux, téméraire, injuste ou inutile, ainsi que
les blasphèmes et les malédictions.
*400.— Qu’est-ce que blasphémer ?
— Blasphémer, c’est dire des paroles injurieu-
ses contre Dieu ou les Saints, et surtout profaner
le saint nom de Dieu.
*401.— Le blasphème est-il un péché grave ?
88 DU TROISIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
— Le blasphème est un péché très grave, que
Dieu souvent punit même en ce monde.
CHAPITRE TRENTE-QUATRIÈME
DU TROISIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
*402.— Quel est le troisième commandement
de Dieu ?
— Le troisième commandement de Dieu dit:
Les dimanches tu garderas, en servant Dieu dé-
votement.
*403.— Que nous ordonne le troisième com-
mandement ?
— Le troisième commandement nous ordonne
de sanctifier le dimanche, qui est appelé le jour
du Seigneur, parce que ce jour doit être employé
spécialement à servir et à prier Dieu.
404.— Le jour du sabbat est-il le même que
le dimanche ?
— Non, car le sabbat sanctifié chez les juifs
était le septième jour de la semaine, mais le di-
manche, qui est sanctifié chez les chrétiens, est le
premier jour de la semaine.
405.— Pourquoi l’Église ordonne-t-elle de
sanctifier le dimanche au lieu du sabbat ?
— L’Église ordonne de sanctifier le dimanche,
parce que c’est le jour où Notre-Seigneur est res-
suscité, et aussi celui où il envoya le Saint-Esprit
à ses apôtres.
DU QUATRIÈME COMMANDEMENT DE DIEU 89
*406.— Comment devons-nous honorer Dieu
le dimanche ?
— Nous devons honorer Dieu le dimanche, en
assistant à la sainte messe et en nous abstenant
des œuvres serviles qui ne sont pas nécessaires.
407.— Quel péché comment celui qui n’assis-
te pas à la messe le dimanche, quand il le peut ?
— Celui qui n’assiste pas à la messe le diman-
che, quand il le peut, commet un péché mortel.
408.— Qu’entendez-vous par œuvres serviles ?
— On entend par œuvres serviles certains tra-
vaux auxquels le corps a plus de part que l’esprit.
*409.— Les œuvres serviles sont-elles quel-
quefois permises le dimanche ?
— Les œuvres serviles sont permises le di-
manche, lorsque la gloire de Dieu, la charité due
au prochain ou la nécessité l’exige.
CHAPITRE TRENTE-CINQUIÈME
DU QUATRIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
*410.— Quel est le quatrième commande-
ment de Dieu ?
— Le quatrième commandement de Dieu est:
Père et mère tu honoreras, afin de vivre longue-
ment.
*411.— Comment devons-nous honorer nos
parents ?
90 DU QUATRIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
— Nous devons honorer nos parents en les
aimant, en les respectant, en les assistant dans
leurs besoins, et en leur obéissant en tout ce qui
n’est pas péché.
*412.— Pourquoi devons-nous aimer nos
père et mère ?
— Nous devons aimer nos père et mère, parce
qu’après Dieu nous leur devons la vie, et qu’il les
a chargés de pourvoir à nos premiers besoins.
413.— Qu’est-ce que respecter ses père et
mère ?
— Respecter ses père et mère, c’est les traiter
avec toutes sortes d’égards, supporter avec pa-
tience leurs infirmités et même leurs défauts.
*414.— Pourquoi devons-nous respecter nos
père et mère ?
— Nous devons respecter nos père et mère,
parce qu’ils tiennent auprès de nous la place de
Dieu.
*415.— Pourquoi devons-nous obéir à nos
père et mère ?
— Nous devons obéir à nos père et mère, par-
ce que, en leur obéissant, c’est à Dieu même que
nous obéissons.
416.— Pourquoi devons-nous assister nos
père et mère ?
DU QUATRIÈME COMMANDEMENT DE DIEU 91
— Nous devons assister nos père et mère, parce
qu’il est bien juste que nous leur rendions dans
leurs besoins tous les soins que nous en avons
reçus nous-mêmes.
417.— En quoi faut-il assister nos père et
mère ?
— Nous devons assister nos père et mère en
leur procurant, autant que nous le pouvons, tous
les secours spirituels et temporels dans leurs ma-
ladies, leur vieillesse et leur pauvreté, et en priant
pour eux après leur mort.
*418.— Que signifient ces paroles “afin de vi-
vre longuement” ?
— Ces paroles “afin de vivre longuement”,
signifient que Dieu récompense, souvent même
en ce monde, l’enfant qui honore son père et sa
mère.
*419.— Quelle est la punition de l’enfant qui
outrage ses père et mère ou qui les abandonne
dans leurs besoins ?
— L’enfant qui outrage ses père et mère ou qui
les abandonne dans leurs besoins, est maudit de
Dieu et les hommes l’ont en horreur.
*420.— Nos père et mère sont-ils les seuls aux-
quels nous devons honneur et obéissance ?
— Non, car nous devons honneur et obéissan-
ce à tous ceux qui ont autorité sur nous, comme
92 DU QUATRIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
nos évêques, nos pasteurs, nos magistrats, nos
maîtres et autres supérieurs légitimes.
421.— Quels sont les devoirs des pères et
mères envers leurs enfants ?
— Les pères et mères sont obligés de pourvoir
aux besoins de leurs enfants, de les élever chré-
tiennement, de les corriger de leurs défauts, de
les éloigner de tout danger corporel ou spirituel,
et de leur donner le bon exemple.
422.— Quels sont les devoirs des supérieurs
à l’égard de leurs inférieurs ?
— Les supérieurs doivent traiter leurs infé-
rieurs avec charité, veiller sur leur conduite, et
leur faciliter les moyens d’accomplir leurs devoirs
de religion.
423.— Quels sont les devoirs des inférieurs
envers leurs supérieurs ?
— Les devoirs des inférieurs envers leurs supé-
rieurs sont de les respecter et de leur obéir.
424.— Que défend le quatrième commande-
ment?
— Le quatrième commandement de Dieu dé-
fend toute désobéissance, toute opiniâtreté et
tout mépris à l’égard de nos père et mère et de
nos supérieurs.
DU CINQUIÈME COMMANDEMENT DE DIEU 93
CHAPITRE TRENTE-SIXIÈME
DES CINQUIÈME ET SIXIÈME
COMMANDEMENTS DE DIEU
*425.— Quel est le cinquième commande-
ment de Dieu ?
— Le cinquième commandement de Dieu est:
Homicide point ne seras, de fait ni volontaire-
ment.
*426.— Que nous ordonne le cinquième com-
mandement ?
— Le cinquième commandement nous ordon-
ne de respecter la vie corporelle et spirituelle du
prochain et la nôtre.
*427.— Que nous défend le cinquième com-
mandement ?
— Le cinquième commandement nous dé-
fend: 1. de nous donner la mort, ou de la don-
ner aux autres, et même d’en avoir le désir; 2. de
blesser ou frapper le prochain, de le haïr, de lui
dire des injures, de nous venger de lui; 3. de le
scandaliser.
*428.— Qu’est-ce que scandaliser le pro-
chain ?
— Scandaliser le prochain, c’est le porter
au mal par de mauvais conseils ou de mauvais
exemples, et s’exposer à donner la mort à son
âme.
94 DU SIXIÈME COMMANDEMENTS DE DIEU
*429.— Sommes-nous obligés de réparer le
tort causé au prochain ?
— Oui, nous sommes obligés de réparer le
tort causé au prochain par le scandale, par la mé-
disance ou la calomnie, par les injures et les mau-
vais traitements.
*430.— Quel est le sixième commandement
de Dieu ?
— Le sixième commandement de Dieu est:
Impudique point ne seras de corps ni de consen-
tement.
*431.— Que nous ordonne le sixième com-
mandement ?
— Le sixième commandement nous ordonne
d’être purs dans nos pensées et modestes dans
nos regards, dans nos paroles et dans nos ac-
tions.
*432.— Que défend le sixième commande-
ment ?
— Le sixième commandement défend: 1. tou-
te familiarité indécente et toute immodestie sur
soi-même ou sur d’autres par regards, paroles ou
actions; 2. toute indécence dans le vêtement; 3.
tout ce qui conduit à l’impureté, comme les ta-
bleaux et les spectacles déshonnêtes, les danses
vives, les livres et les journaux immoraux.
DU SEPTIÈME COMMANDEMENT DE DIEU 95
CHAPITRE TRENTE-SEPTIÈME
DES QUATRE DERNIERS
COMMANDEMENTS DE DIEU
*433.— Quel est le septième commandement
de Dieu ?
— Le septième commandement de Dieu est:
Le bien d’autrui tu ne prendras, ni retiendras
sciemment.
*434.— Que nous ordonne le septième com-
mandement ?
— Le septième commandement nous ordon-
ne de donner à chacun ce qui lui appartient, et de
respecter sa propriété.
*435.— Que nous défend le septième com-
mandement ?
— Le septième commandement nous défend
de dérober ou de retenir injustement le bien du
prochain, ou de lui faire aucune injustice.
436.— Quels sont ceux qui prennent injuste-
ment le bien du prochain ?
— Ceux qui prennent injustement le bien du
prochain, sont les voleurs, les domestiques infi-
dèles, les marchands malhonnêtes, les usuriers,
les plaideurs de mauvaise foi, et généralement
tous ceux qui font tort au prochain.
*437.— Sommes-nous obligés de restituer
les biens mal acquis ?
96 DU HUITIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
— Oui, nous sommes obligés de restituer les
biens mal acquis, ou leur valeur, autant que nous
pouvons; autrement nous ne saurions obtenir le
pardon de nos péchés ni être sauvés.
*438.— Sommes-nous obligés de réparer le
dommage que nous avons causé injustement ?
— Oui, nous sommes obligés de réparer le
dommage que nous avons causé injustement.
439.— De quelle manière retient-on injuste-
ment le bien d’autrui ?
— On retient injustement le bien d’autrui, en
ne payant pas ses dettes quand on peut le faire,
en ne rendant pas un objet confié ou prêté; en
gardant une chose trouvée sans s’informer à qui
elle appartient.
*440.— Quel est le huitième commandement
de Dieu ?
— Le huitième commandement de Dieu est:
Faux témoignage ne diras, ni mentiras aucune-
ment.
*441.— Que nous ordonne le huitième com-
mandement ?
— Le huitième commandement nous ordonne
de dire toujours la vérité et de respecter l’hon-
neur et la réputation du prochain.
*442.— Que défend le huitième commande-
ment ?
DU HUITIÈME COMMANDEMENT DE DIEU 97
— Le huitième commandement défend le faux
témoignage, la médisance, la calomnie et le men-
songe.
*443.— Qu’est-ce qu’un faux témoignage ?
— Un faux témoignage est une déposition
contraire à la vérité, faite devant les tribunaux.
444.— Qu’est-ce que juger témérairement ?
— Juger témérairement, c’est concevoir une
mauvaise opinion du prochain sans preuves suf-
fisantes.
*445.— Qu’est-ce que médire ?
— Médire, c’est faire connaître sans nécessité
les fautes ou les défauts réels du prochain.
446.— Comment peut-on faire réparer le tort
fait au prochain par la médisance ?
— On peut réparer le tort fait au prochain par
la médisance, en excusant ses fautes et en faisant
valoir ses bonnes qualités.
*447.— Qu’est-ce que calomnier ?
— Calomnier, c’est accuser quelqu’un d’un
défaut qu’il n’a pas, ou d’une faute qu’il n’a pas
commise.
448.— Comment doit-on réparer le tort fait
au prochain par la calomnie ?
— On doit réparer le tort fait au prochain par
la calomnie, en désavouant le mal qu’on a dit de
lui contre la vérité.
98 DU NEUVIÈME COMMANDEMENT DE DIEU
*449.— Quel est le neuvième commande-
ment de Dieu ?
— Le neuvième commandement de Dieu est:
L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seu-
lement.
*450.— Que nous ordonne le neuvième com-
mandement ?
— Le neuvième commandement nous ordon-
ne de nous conserver purs dans nos pensées et
nos désirs.
*451.— Que nous défend le neuvième com-
mandement ?
— Le neuvième commandement de Dieu nous
défend les pensées et les désirs contraires à la
vertu de pureté.
*452.— Les pensées et les désirs impurs sont-
ils toujours des péchés ?
— Les pensées et les désirs impurs sont tou-
jours des péchés mortels, quand on y donne son
consentement.
*453.— Quels moyens faut-il employer pour
éviter ces péchés ?
— Les moyens à employer pour éviter ces pé-
chés sont la fuite des occasions dangereuses, la
prière, la fréquentation des sacrements et la dé-
votion à la très sainte Vierge.
DES COMMANDEMENTS DE L’ÉGLISE 99
*454.— Quel est le dixième commandement
de Dieu ?
— Le dixième commandement de Dieu est:
Biens d’autrui ne désireras pour les avoir injus-
tement.
*455.— Que nous ordonne le dixième com-
mandement ?
— Le dixième commandement nous ordonne
de nous réjouir de la prospérité de notre prochain
et de repousser le désir de dérober ou de retenir
injustement ses biens.
CHAPITRE TRENTE-HUITIÈME
COMMANDEMENTS DE L’ÉGLISE
*456.— Quels sont les principaux comman-
dements de l’Église ?
— Les fêtes tu sanctifieras… (voir au commen-
cement du Catéchisme, page X)
*457.— Sommes-nous obligés d’observer les
commandements de l’Église ?
— Oui, nous sommes strictement obligés
d’observer les commandements de l’Église, parce
que c’est Jésus-Christ lui-même qui lui a donné le
pouvoir de faire des lois auxquelles il veut que
nous obéissions.
100 DU 1er ET 2e COMMANDEMENTS DE L’ÉGLISE
PREMIER COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*458.— Que nous ordonne le premier com-
mandement: “Les fêtes tu sanctifieras, qui te
sont de commandement” ?
— Le premier commandement nous ordonne
de sanctifier les fêtes d’obligation déterminées
par l’Église.
459.— Pourquoi les jours de fête ont-ils été
institués par l’Église ?
— Les jours de fête ont été institués par l’Égli-
se pour nous rappeler les grands mystères de la
religion, les vertus et la gloire des saints.
460.— Comment devons-nous sanctifier les
fêtes d’obligation ?
— Nous devons sanctifier les fêtes d’obliga-
tion de la même manière que les dimanches, en
assistant à la messe et en nous abstenant des
œuvres serviles.
DEUXIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*461.— À quoi nous oblige le deuxième com-
mandement de l’Église: “Les dimanches messe
entendras, et les fêtes pareillement” ?
— Le deuxième commandement de l’Église
nous oblige à assister à la sainte messe les di-
manches et les fêtes d’obligation, dès qu’on a
sept ans révolus.
DU TROISIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE 101
*462.— Comment faut-il assister à la messe
pour satisfaire au précepte de l’Église?
— Pour satisfaire au précepte de l’Église il faut
entendre la messe tout entière, avec dévotion,
respect et attention.
463.— Est-ce un péché mortel de ne pas en-
tendre, ou d’empêcher quelqu’un d’entendre la
messe, les dimanches et fêtes d’obligation ?
— Oui, c’est un péché mortel: 1. de ne pas en-
tendre la messe un dimanche ou une fête d’obli-
gation, à moins d’une raison grave; 2. d’empê-
cher, sans raison suffisante, quelqu’un d’assister
à la messe.
TROISIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*464.— Qu’entendez-vous par ce troisième
commandement: «Tous tes péchés confesseras,
à tout le moins une fois l’an» ?
— Par ce commandement, j’entends que nous
sommes tous obligés, sous peine de péché mor-
tel, d’aller à confesse au moins une fois par an-
née.
*465.— A quoi s’exposent ceux qui se conten-
tent d’aller à confesse une fois par année ?
— Ceux qui se contentent d’aller à confesse
une fois par année, se privent des grâces du sa-
crement, s’exposent à s’endurcir dans leurs mau-
vaises habitudes et à mourir dans le péché.
102 DU QUATRIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*466.— Les enfants sont-ils aussi tenus d’al-
ler à confesse ?
— Oui, les enfants sont tous tenus d’aller à
confesse quand ils ont l’âge de discrétion, c’est-
à-dire quand ils ont assez d’intelligence pour of-
fenser Dieu mortellement, ce qui a lieu vers l’âge
de sept ans.
CHAPITRE TRENTE-NEUVIÈME
DES COMMANDEMENTS DE L’ÉGLISE
(suite)
QUATRIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*467. Qu’est-ce que l’Église nous ordonne par
le quatrième commandement: «Ton Créateur tu
recevras, au moins à Pâques humblement»?
— Par ce commandement, l’Église ordonne à
tous les fidèles qui ont atteint l’âge de discrétion,
de communier au moins une fois par année, dans
le temps de Pâques.
468.— Que faut-il entendre par âge de discré-
tion par rapport à la communion?
— L’âge de discrétion, par rapport à la sainte
communion, est celui où un enfant est assez in-
telligent et assez instruit pour recevoir ce sacre-
ment avec les dispositions nécessaires.
469.— Quel péché commet celui qui néglige
de communier dans le temps pascal?
DU CINQUIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE 103
— Celui qui néglige de communier dans le
temps pascal commet un péché mortel; car il dé-
sobéit à l’Église en matière grave, méprise le plus
grand bienfait de Dieu, et scandalise le prochain.
470.— Qu’est-ce que le temps pascal?
— Le temps pascal, d’après la loi générale de
l’Église, est le temps qui commence huit jours
avant Pâques et finit huit jours après, (mais dans
la province de Québec, le Pape permet de le com-
mencer le Mercredi des Cendres).
*471.— Où faut-il faire cette communion pas-
cale?
— Cette communion pascale doit se faire ré-
gulièrement dans son église paroissiale, et ceux
qui la font dans une autre église doivent en infor-
mer leur propre curé.
CINQUIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*472.— Quelle obligation nous impose le
cinquième commandement de l’Église: «Qua-
tre-Temps, vigiles jeûneras, et le carême entiè-
rement»?
— Ce commandement nous impose l’obliga-
tion de jeûner les mercredi, vendredi et samedi
de chaque semaine des Quatre-Temps; tous les
jours du carême, excepté les dimanches; la veille
de Noël, de la Pentecôte, de la Toussaint et de la
solennité de l’Assomption.
104 DU CINQUIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*473.— Qu’entendez-vous par jours de jeû-
ne ?
— J’entends par jours de jeûne, les jours où
l’on ne doit prendre qu’un seul repas principal,
auquel il est permis d’ajouter une légère colla-
tion.
*474.— Qu’entendez-vous par jours d’absti-
nence ?
— Par jours d’abstinence, j’entends des jours
où l’Église défend de manger de la viande, mais
ne défend pas de faire plusieurs repas.
475.— Pourquoi l’Église nous ordonne-t-elle
de jeûner et de nous abstenir de viande à cer-
tains jours ?
— L’Église nous ordonne de jeûner et de nous
abstenir de viande à certains jours, pour amortir
nos passions et satisfaire pour nos péchés.
*476.— A quel âge commence l’obligation de
jeûner ?
— L’obligation de jeûner commence le jour où
l’on a vingt et un an accomplis.
477.— Quelles sont les raisons qui peuvent
exempter du jeûne ?
— Les principales raisons qui peuvent exemp-
ter du jeûne, sont la dispense, la maladie, un
travail pénible; dans le doute on doit demander
l’avis d’un confesseur.
DU SIXIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE 105
SIXIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*478.— Qu’est-ce que l’Église nous défend
par le sixième commandement: «Vendredi chair
ne mangeras ni jours défendus mêmement» ?
— Par le sixième commandement, l’Église
nous défend d’user, sans nécessité, d’aliments
gras le vendredi et les jours où l’on observe le
jeûne.
*479.— Que faut-il observer les jours de jeûne
du carême, où l’Église permet de manger gras ?
— Les jours de carême où l’Église permet de
manger gras, il faut avoir soin de ne faire qu’un
seul repas gras.
480.— Quels sont les jours du carême où on
peut manger gras ?
— Les jours du carême où on peut manger
gras, sont: 1. les dimanches; 2. les lundis, mar-
dis, jeudis et samedis, excepté le samedi des
Quatre-Temps.
481.— Pourquoi l’Église nous ordonne-t-elle
de nous abstenir de viande le vendredi ?
— L’Église nous ordonne de nous abstenir de
viande le vendredi, pour nous faire faire péniten-
ce le jour où Notre-Seigneur est mort pour nous.
106 DES FINS DERNIÈRES
SEPTIÈME COMMANDEMENT DE L’ÉGLISE
*482.— À quoi nous oblige le septième com-
mandement de l’Église: «Droits et dîmes tu
paieras à l’Église fidèlement» ?
— Ce commandement nous oblige à payer les
dîmes, suppléments, capitations et autres droits
autorisés pour les frais du culte divin et pour l’en-
tretien des pasteurs.
CHAPITRE QUARANTIÈME
DU JUGEMENT DERNIER ET DE LA RÉSURRECTION,
DE L’ENFER, DU PURGATOIRE ET DU CIEL
*483.— Quand Jésus-Christ nous jugera-t-il ?
— Jésus-Christ nous jugera d’abord immédia-
tement après notre mort, et ensuite à la fin du
monde.
*484.— Comment s’appelle le jugement
que nous subirons immédiatement après notre
mort ?
— Le jugement que nous subirons immédia-
tement après notre mort s’appelle le jugement
particulier.
*485.— Qu’est-ce que le jugement général ?
— Le jugement général est celui que tous les
hommes subiront ensemble à la fin du monde.
DES FIND DERNIÈRES 107
*486.— Pourquoi Jésus-Christ juge-t-il les
hommes immédiatement après leur mort ?
— Jésus-Christ juge les hommes immédiate-
ment après leur mort, pour les récompenser ou
les punir d’après leurs actions.
*487.— Quelle récompense ou quelle puni-
tion est réservée aux âmes des morts après le
jugement particulier ?
— La récompense ou la punition réservée aux
morts après le jugement particulier, c’est le ciel,
le purgatoire ou l’enfer.
*488.— Qu’est-ce que l’enfer ?
— L’enfer est un lieu de supplice, où ceux qui
sont morts en état de péché mortel sont privés
de la vue de Dieu pour toujours, et souffrent des
tourments épouvantables et éternels.
*489.— Qu’est-ce que le purgatoire ?
— Le purgatoire est un lieu de supplice où,
avant d’entrer dans le ciel, doivent souffrir les
âmes de ceux qui sont morts en état de péché
véniel, ou qui n’ont pas satisfait pour les peines
temporelles dues à leurs péchés.
*490.— Les fidèles qui sont sur la terre peu-
vent-ils secourir les âmes du purgatoire ?
108 DES FINS DERNIÈRES
— Oui, les fidèles qui sont sur la terre peuvent
secourir les âmes du purgatoire par leurs prières,
leurs mortifications, leurs aumônes, par l’applica-
tion des indulgences, par les messes qu’ils font
dire pour elles et par les communions qu’ils font.
491.— Pourquoi, outre le jugement particu-
lier, doit-il y avoir un jugement général ?
— Outre le jugement particulier, il doit y avoir
un jugement général, parce que Dieu, ayant tolé-
ré sur la terre la prospérité des méchants, permis
l’épreuve des justes, voudra à la fin du monde,faire
éclater sa justice devant les hommes.
*492.— Nos corps auront-ils part à la récom-
pense ou à la punition de nos âmes ?
— Oui, nos corps auront part à la récompense
ou à la punition de nos âmes, parce qu’ils leur
seront réunis par la résurrection, pour participer à
leur bonheur ou à leur malheur, comme ils auront
pris part à leurs bonnes œuvres ou à leurs pé-
chés.
493.— Dans quel état ressusciteront les corps
des justes ?
DES FINS DERNIÈRES 109
— Les corps des justes ressusciteront glorieux
et immortels.
494.— Les corps des damnés ressusciteront-
ils aussi ?
— Oui, les corps des damnés ressusciteront
aussi, mais ils seront condamnés aux peines éter-
nelles de l’enfer.
*495.— Qu’est-ce que le ciel ?
— Le ciel est un lieu de délices dans lequel
les élus voient Dieu face à face, participent à sa
gloire, et jouissent du bonheur éternel.
*496.— Quels sont ceux qui vont au ciel ?
— Ceux qui vont au ciel sont les justes qui
n’ont pas offensé Dieu, ou qui ayant eu le mal-
heur de l’offenser, en ont fait pénitence.
497.— Quelles paroles devrait-on toujours
avoir présentes à l’esprit ?
— On devrait toujours avoir présentes à l’es-
prit, ces paroles de Jésus-Christ: Que sert à
l’homme de gagner l’univers entier, s’il perd son
âme ? Ou que pourra donner l’homme en échan-
ge de son âme ? Car le Fils de l’homme viendra
dans la gloire de son Père avec ses anges et alors
il rendra à chacun selon ses œuvres.
110 EXERCICES DE LA VIE CHRÉTIENNE
CHAPITRE QUARANTE ET UNIÈME (1)
DES EXERCICES DE LA VIE CHRÉTIENNE
498.— Que doit faire un chrétien tous les jours
de sa vie ?
— Pour vivre saintement, un chrétien doit tous
les jours de sa vie:
1. En s’éveillant, le matin, faire le signe de la croix,
et dire: Mon Dieu je vous donne mon cœur; 2. Après
s’être habillé modestement, se mettre à genoux
et faire la prière du matin; 3. Entendre la messe,
s’il le peut commodément; 4. Vaquer aux occupa-
tions auxquelles son état l’appelle; 5. Prendre ses
repas avec sobriété et tempérance, ayant soin de
dire le Bénédicité et les Grâces; 6. Assister les
pauvres, selon ses moyens;7. Faire, à la fin de la
journée et en famille autant qu’il se peut, l’exa-
men de conscience et la prière du soir.
499.— Comment un chrétien doit-il sanctifier
ses actions?
— Un chrétien doit sanctifier ses actions en les
offrant à Dieu.
500.— Comment doit-on souffrir les peines et
les contrariétés de la vie ?
(1) On pourra réserver ce dernier chapitre, qu’il est
important d’expliquer aux enfants, pour en faire le sujet
des instructions qu’on leur donnera dans les trois jours
de retraite qu’on leur fera faire avant leur communion so-
lennelle, ou aux catéchismes des dimanches suivants.
EXERCICES DE LA VIE CHRÉTIENNE 111
— On doit souffrir les peines et les contrariétés
de la vie avec patience, en expiation de ses pé-
chés, et les unissant aux souffrances de Jésus-
Christ.
501.— Comment doit-on se comporter dans
les tentations ?
— Dans les tentations, on doit se recommander
à Dieu et éviter les discours et les objets qui pour-
raient entraîner au mal.
502.— Si l’on croit être tombé dans le péché
mortel, que doit-on faire ?
— Si l’on croit être tombé dans le péché mortel,
on doit s’en humilier sur-le-champ, en demander
pardon à Dieu par un acte de contrition parfaite et
se confesser aussitôt que possible.
503.— Que doit-on observer par rapport aux
divertissements ?
— Par rapport aux divertissements, on doit ob-
server de n’en point prendre, à moins qu’ils ne
soient nécessaires ou innocents.
504.— Que doit faire un chrétien, le dimanche
et les jours de fête ?
— Le dimanche et les jours de fête, un chrétien
doit s’abstenir de toute œuvre servile, du jeu, des
voyages pour affaires temporelles; il doit assister
à la messe de sa paroisse, aux vêpres et aux ins-
tructions qui se font dans ces jours.
112 EXERCICES DE LA VIE CHRÉTIENNE
505.— Qu’est-il à propos de faire tous les
mois ?
— Il est à propos de se confesser tous les
mois et de communier fréquemment, selon l’avis
de son confesseur.
506.— Qu’est-il bon de faire tous les ans ?
— Il est bon de faire une revue plus particu-
lière de sa conscience, tous les ans, pour se pré-
parer à la communions pascale.
507.— Comment faut-il se comporter dans la
maladie ?
— Dans la maladie, il faut avoir beaucoup de
résignation à la volonté de Dieu; et si elle devient
dangereuse, se préparer chrétiennement à la
mort.
508.— Que doit faire celui qui voit quelqu’un
de ses proches ou de ses amis dangereusement
malade ?
— Celui qui voit quelqu’un de ses proches ou
de ses amis dangereusement malade, doit l’en-
gager à mettre ordre à ses affaires, à se procurer
l’assistance du prêtre et à recevoir les derniers
sacrements.
FIN
N.B. — La table des matières est aux premiè-
res pages du Catéchisme.
Une pastorale urgente
Mgr Joseph-Louis Beaumier, Trois-Rivières
dans Le Bien Public, 3 octobre 1975:
“Celui qui aujourd’hui aurait le courage de se
lancer ou de se relancer dans l’enseignement du
Catéchisme, de la doctrine chrétienne, entrerait
dans le sillage des signes des temps. Il serait
“à la page”, à la fine “pointe” d’une pastorale
urgente, dans tous les milieux, surtout des
jeunes…”
Changements à la loi ecclésiastique
sur le jeûne et l’abstinence
Il y a eu des changements à la loi ecclésiasti-
que concernant les 5e et 6e commandements de
l’Église sur le jeûne et l’abstinence.
Voici ce qu’il est écrit dans le Code de Droit
canonique dont la traduction française a été
réalisée par la Société internationale de Droit
canonique, selon le texte latin, publié en 1983 par
la librairie éditrice du Vatican, Cité du Vatican:
Canon 1249 — Tous les fidèles sont tenus par
la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon;
mais pour que tous soient unis en quelque
observance commune de la pénitence, sont
prescrits des jours de pénitence durant lesquels
les fidèles s’adonneront d’une manière spéciale
à la prière et pratiqueront des œuvres de piété
et de charité, se renonceront à eux-mêmes en
remplissant plus fidèlement leurs obligations
propres, et surtout en observant le jeûne et
l’abstinence selon les canons suivants.
Canon 1250 — Les jours et temps de péniten-
ce pour l’Église tout entière sont chaque vendredi
de toute l’année et le temps du Carême.
LOI SUR LE JEÛNE ET L’ABSTINENCE 115
Canon 1251 — L’abstinence de viande ou
d’une autre nourriture, selon les dispositions
de la conférence des Évêques, sera observée
chaque vendredi de l’année, à moins qu’il ne
tombe l’un des jours marqués comme solennité;
mais l’abstinence et le jeûne seront observés le
Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion
et de la Mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Canon 1252 — Sont tenus par la loi de
l’abstinence, les fidèles qui ont quatorze ans
révolus; mais sont liés par la loi du jeûne
tous les fidèles majeurs jusqu’à la soixantaine
commencée. Les pasteurs d’âme et les parents
veilleront cependant à ce que les jeunes
dispensés de la loi du jeûne et de l’abstinence en
raison de leur âge soient formés au vrai sens de
la pénitence.
Canon 1253 — La conférence des Évêques peut
préciser davantage les modalités d’observance
du jeûne et de l’abstinence, ainsi que les autres
formes de pénitence, surtout les œuvres de la
charité et les exercices de piété peuvent tenir lieu
en tout ou en partie de l’abstinence et du jeûne.
116 LOI SUR LE JEÛNE ET L’ABSTINENCE
Compendium du Catéchisme
Voici ce qui concerne le jeûne dans le «Com-
pendium du Catéchisme de l’Église catholi-
que»:
Numéro 301: Sous quelles formes s’exprime
la pénitence dans la vie chrétienne?
La pénitence s’exprime sous des formes très
variées, en particulier par le jeûne, la prière,
l’aumône. Ces formes de pénitence, et d’autres
encore, peuvent être pratiquées par le chrétien
dans la vie quotidienne, notamment pendant le
temps de carême et le vendredi, qui est jour de
pénitence.
Numéro 432: Quels sont les préceptes de
l’Église?
Ce sont les suivants: 1) participer le dimanche
et les autres fêtes de précepte, et se libérer des
travaux et des activités qui pourraient empêcher
la sanctification de ces jours-là; 2) confesser ses
fautes en recevant le sacrement de Réconciliation
au moins une fois par an; 3) recevoir le sacrement
de l’Eucharistie au moins à Pâques; 4) S’ABSTE-
NIR DE MANGER ET JEÛNER AUX JOURS FIXÉS
PAR L’ÉGLISE; 5) subvenir aux besoins matériels
de l’Église, chacun selon ses possibilités.