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Instruction N° 25 Du 28.11.2021 Relative À La Prévention Et La Prise en Charge Des Bronchiolites Aigues Du Nourrisson, Campagne 2021 - 2022

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Yasmine Yahi
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Instruction N° 25 Du 28.11.2021 Relative À La Prévention Et La Prise en Charge Des Bronchiolites Aigues Du Nourrisson, Campagne 2021 - 2022

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‫اﻟﺠﻤﻬﻮرﻳﺔ اﻟﺠﺰاﺋﺮﻳﺔ اﻟﺪﻳﻤﻘﺮاﻃﻴﺔ اﻟﺸﻌﺒﻴﺔ‬

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE


‫وزارة اﻟﺼﺤﺔ‬
MINISTERE DE LA SANTE
‫اﻟﻤﺪﻳﺮﻳﺔ اﻟﻌﺎﻣﺔ ﻟﻠﻮﻗـﺎﻳﺔ و ﺗﺮﻗﻴﺔ اﻟﺼﺤﺔ‬
DIRECTION GENERALE DE LA PREVENTION ET DE LA PROMOTION DE LA SANTE

INSTRUCTION N° 25 DU 28 NOV 2021 RELATIVE A LA


PREVENTION ET LA PRISE EN CHARGE DES BONCHIOLITES AIGÜES
DU NOURRISSON DANS LE CONTEXTE LIE A LA PANDEMIE
ACTUELLE DE LA COVID-19, CAMPAGNE 2021-2022

 Monsieur le Directeur Général de l’INSP Pour information

 Mesdames et Messieurs les Directeurs de Santé et de la Pour exécution et


Population : suivi

En communication à Mesdames et Messieurs :


Destinataires
• Les Directeurs des Etablissements Hospitaliers
• Les Directeurs des Etablissements Hospitaliers
Spécialisés Pour exécution
• Les Directeurs des Etablissements Publics Hospitaliers
• Les Directeurs des Etablissements Publics de Santé de
Proximité

 Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux de l’EHU Pour exécution


et des CHU

INTRODUCTION

La bronchiolite aigüe est une infection virale respiratoire épidémique saisonnière du


nourrisson.
Le diagnostic de la bronchiolite aigüe est clinique basé sur 5 critères :
• symptômes d'infection des voies aériennes supérieures,
• sibilances diffuses et/ou râles crépitants
• présence ou non de signes de détresse respiratoire,
• chez un enfant de moins de 2 ans ,
• et il s'agit du 1er épisode de ce type.

1
Sa survenue sous forme d’épidémie durant la période automno-hivernale constitue
un problème de santé publique dans la mesure où elle engendre un nombre élevé de
cas, avec pour conséquence un engorgement des services de santé au niveau des
consultations, des services d’accueil des urgences et d’hospitalisations de pédiatrie.
Dans le contexte de la pandémie COVID-19, au cours de la saison 2020-2021, les
services de pédiatrie ont enregistré une diminution importante des consultations aux
urgences et des hospitalisations pour bronchiolite.
Ceci est probablement dû au respect des mesures barrières et du confinement.
Cette faible exposition des nourrissons aux virus respiratoires pourrait les exposer à
une forme sévère d'infection à VRS. C'est pourquoi au cours de la saison 2021-2022
la vigilance s'impose.

La présente instruction vient :


i) rappeler les principales caractéristiques de la maladie
ii) préciser les modalités de prise en charge aussi bien en ambulatoire qu’en milieu
hospitalier en tenant compte du contexte lié à la pandémie actuelle de la covid-19
iii) fixer les principes directeurs visant à améliorer la préparation et l’accueil des cas
au niveau des services hospitaliers en appliquant les mesures barrières à tous les
niveaux

1. RAPPEL DES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE LA MALADIE

 CONCERNANT LES ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET CLINIQUES


• La bronchiolite aigüe du nourrisson est la plus fréquente des IRA basses ; elle
a pour principal agent étiologique le virus respiratoire syncitial (70%) suivi par
le rhinovirus.
• Elle est très contagieuse : elle se transmet soit directement par voie
respiratoire via les sécrétions (toux, éternuements), soit indirectement par les
mains ou le matériel souillé (nébuliseurs, stéthoscope…).
• Le pic d'incidence est compris entre 2 et 6 mois
• Le diagnostic de la bronchiolite aigüe est clinique : tableau d’infection des
voies aériennes supérieures pendant 2 à 3 jours suivie par : i) une toux, ii) une
dyspnée et/ou un tirage, iii) des râles sibilants et/ ou chez le nourrisson de
moins de 6 mois, de fins crépitants diffus à l’auscultation.
• Dans la majorité des cas, son évolution est favorable, en 1 à 4 semaines.
• Elle est potentiellement grave, 2 à 3 % des nourrissons peuvent présenter une
forme sévère nécessitant l’hospitalisation.
• L’anamnèse et l’examen clinique permettent une évaluation précise des signes
de gravité et des facteurs de risque.
• Cette anamnèse doit intégrer la recherche systématique d'un contage proche
(familial) d'infection COVID-19

2
 CONCERNANT L’EVALUATION DU RISQUE ET DE LA GRAVITE DE LA MALADIE
• Il importe devant tout cas de bronchiolite d’évaluer systématiquement le
RISQUE et la GRAVITE de la maladie qui conditionnent les modalités de prise
en charge.
• FACTEURS DE RISQUE
- Prématurité <35 semaines
- Âge inférieur à 6 semaines
- Maladie pulmonaire chronique (dysplasie broncho-pulmonaire,
mucoviscidose….)
- Cardiopathie congénitale
- Maladie neuro-musculaire
- Immunodéficience
- Mauvaises conditions socio-économiques ou éloignement
• SIGNES DE GRAVITE
- Polypnée: FR > 70/mn
Chiffrer la fréquence respiratoire sur 1 minute en dehors des cris et des
pleurs et après désobstruction nasale ;
- Irrégularité du rythme respiratoire ou apnée ;
- Tirage intercostal, sous costal, sus sternal marqués ;
- Cyanose ;
- Altération de l’état général, faciès toxique ;
- Geignements ;
- Mauvaise alimentation (prise alimentaire <50% des apports habituels) ;
- Mauvaise hydratation voire déshydratation ;
- Agitation ou léthargie voire troubles de la conscience ;
- Troubles digestifs : vomissements, diarrhée profuse ;
- Saturation SpO2 < 92% en air ambiant mesurée par oxymétrie de pouls (si
disponible) après stabilisation de la valeur affichée (2à 3 mn); le résultat
doit être interprété au sein d'une évaluation globale du nourrisson.

La désobstruction nasale doit être réalisée avant l'évaluation de la gravité


et la mesure de la SpO2

3
• CRITERES DE GRAVITE EXTREME
- Fréquence respiratoire ≥ 80/mn ;
- Bradycardie, pauses respiratoires, apnées ;
- Acidose avec un PH ≤ 7,20 ;
- Augmentation rapide (≥ 40 %) des besoins en oxygène.

LA PRESENCE D’UN SEUL FACTEUR DE RISQUE IMPOSE LA MISE EN


OBSERVATION

LA PRESENCE D’UN SEUL SIGNE DE GRAVITE IMPOSE L’HOSPITALISATION

En période de pandémie COVID-19 que nous vivons actuellement, tous


les signes cliniques décrits ne permettent pas de distinguer entre une
bronchiolite à VRS et l'atteinte respiratoire à Sars Cov2

 CONCERNANT LA PLACE DES EXAMENS COMPLEMENTAIRES


Dans la grande majorité des cas les examens complémentaires ne sont d’aucune
utilité pour le diagnostic et ne sont donc pas indiqués.
• LA RADIOGRAPHIE DU THORAX n'est indiquée que dans les situations
suivantes :
- Symptômes inhabituels évocateurs d’une complication ou d’une autre
affection
- Pathologie sous-jacente : cardiopathie, malformation, mucoviscidose,
déficit immunitaire, pathologie neuromusculaire …

- Doute diagnostique : signes d’insuffisance cardiaque…


• LE BILAN BIOLOGIQUE D’INFECTION DOIT ETRE REALISE :
-chez le nouveau-né fébrile
-en cas de fièvre > 39°C persistante plus de 72H et/ ou faciès toxique
• LES TESTS VIROLOGIQUES usuels ne sont pas recommandés en routine
Un test antigénique ou une RT-PCR Sars Cov2 est recommandé dans les formes
graves hospitalisées.

4
2. MODALITES DE PRISE EN CHARGE DES CAS

2.1. DEVANT UNE BRONCHIOLITE SANS SIGNES DE GRAVITE NI FACTEURS DE


RISQUE
1. La prise en charge se fait en ambulatoire
2. Le bilan infectieux et la radiographie du thorax ne sont pas indiqués.
3. Les soins de soutien consistent à :
- veiller au maintien d'une hydratation adéquate (au moins 75 % des
apports antérieurs)
- assurer une désobstruction nasale par drainage rhinopharyngé avec du
SSI
4. Il n’y a aucune utilité à utiliser les traitements pharmacologiques
- pas de bronchodilatateurs inhalés, nébulisés ou par voie orale
- pas de glucocorticoïdes inhalés ou systémiques
- pas d’antibiotiques systématiques ; ils ne sont indiqués que s’il y a des
preuves d'une infection bactérienne coexistante
- pas de nébulisation de sérum salé hypertonique ou isotonique
- pas de décongestionnant nasal
- Les sirops antitussifs et les mucolytiques sont contre- indiqués

CES TRAITEMENTS N'ONT AUCUN AVANTAGE,


ILS AUGMENTENT LE COÜT DES SOINS ET PEUVENT AVOIR DES EFFETS INDESIRABLES

5. l'éducation sanitaire des parents est une action essentielle :


Dans le cadre de l’éducation sanitaire et lors de toute consultation, Il y a lieu de
veiller à :
• expliquer la nature bénigne de la bronchiolite, les signes de la maladie, la
durée attendue d’évolution : durée moyenne de la toux : 8-15j, évolution
prolongée (20-30 j) sans signes inquiétants dans 10-20 % des cas ;
• enseigner la technique de désobstruction nasale ;
• préciser la technique d'allaitement (fractionnement, augmentation de la
ration) et les apports hydriques. Contrôler les apports et les sorties et les
adapter aux besoins (fièvre, tachypnée) ;
• apprendre à reconnaitre les signes de gravité et les signes à surveiller :
cyanose, mauvaise alimentation, respiration rapide, couches sèches, reprise de
la fièvre, somnolence, apathie.
• encourager la poursuite de l’allaitement maternel ;
• supprimer le tabagisme passif ; éviter le contact avec toute personne
enrhumée, éviter la promiscuité et la fréquentation des lieux publics.
• souligner la nécessité d'une nouvelle évaluation et d'un suivi par un contrôle à
H 48.

5
2.2. DEVANT UNE BRONCHIOLITE SANS SIGNES DE GRAVITE MAIS AVEC LA
PRESENCE DE FACTEUR (S) DE RISQUE
Il y a lieu de veiller à :

• mettre le nourrisson en observation pendant 2 à 4 heures au niveau des


urgences médicales ou urgences pédiatriques des structures de santé (EHU,
CHU ; EH, EPH ; EHS ; ou EPSP) ;
• assurer une surveillance stricte qui devra comporter l'évaluation régulière des
signes respiratoires par un examen clinique à intervalle régulier pour dépister
l’apparition de signes de gravité ;
• cette mise en observation est le moment opportun pour faire l'éducation
sanitaire des parents

2.3. DEVANT UNE BRONCHIOLITE SEVERE : PRESENCE D’AU MOINS UN SIGNE DE


GRAVITE

LA PRISE EN CHARGE DOIT SE FAIRE A L’HOPITAL :


HOSPITALISATION EN UNITE D’URGENCES DE COURT SEJOUR, SERVICE
D’HOSPITALISATION OU EVACUATION EN UNITE DE SOINS INTENSIFS

Les principales mesures de prise en charge de la bronchiolite sévère sont : i) les soins
de soutien, ii) les mesures pour maintenir un état d'hydratation correct, iii) les
conseils préventifs.
• Concernant le maintien d'un bon état d'hydratation : les entrées et les
sorties de liquides doivent être évaluées régulièrement :
- Si le nourrisson peut tolérer l'alimentation orale : Petites tétées fréquentes
ou éventuellement alimentation par sonde nasogastrique ;
- En cas de détresse respiratoire grave : suspendre l'alimentation orale pour
éviter les risques de fausses routes et administrer les liquides par voie IV.
• Concernant les lavages et aspirations des fosses nasales : Il n'est
pas recommandé de faire l'aspiration de l'oropharynx (geste traumatisant qui
peut causer un œdème, déclencher une toux). Le lavage répété des fosses
nasales est nécessaire pour améliorer la respiration du nourrisson.
• Concernant l’oxygénothérapie par canules nasales : il y a lieu de
veiller à assurer une oxygénothérapie à un débit permettant le maintien d’une
SpO2 ≥ 92 %
-

6
• Concernant le traitement pharmacologique : il y a lieu de veiller aux
recommandations suivantes :
- pas de bronchodilatateurs inhalés, nébulisés ou par voie orale
- pas de solution saline isotonique ou hypertonique nébulisée
- pas de glucocorticoïdes
- pas de bromure d'ipratropium
- pas d'antibiothérapie systématique
- pas de combinaison corticoïdes et adrénaline en nébulisation.

• Concernant la kinésithérapie respiratoire : elle n'est pas


recommandée mais elle reste justifiée chez les enfants présentant des
comorbidités (troubles neuromusculaires, mucoviscidose).

Dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif de prévention et de prise en charge


des bronchiolites aigües du nourrisson - campagne 2021-2022, il y a lieu de veiller à
l’organisation des soins et à l’amélioration du suivi des nourrissons et de s’assurer de
la disponibilité du matériel et équipements nécessaires.

1 - EN MATIERE DE PRISE EN CHARGE MEDICALE DU NOURRISSON


 au niveau des salles de consultations relevant des établissements
de santé publiques ou privés :
o Les professionnels de santé doivent :

- Assurer une disponibilité à l’accueil des nourrissons en période


épidémique en respectant les mesures barrières ;
- Ne pas avoir recours aux nébulisations en cas de bronchiolite,
facteur favorisant la propagation du virus et les surinfections ;
- Réserver le recours à la kinésithérapie aux comorbidités sus
citées.

o Les gestionnaires et directeurs d’établissements de santé


doivent :
- mettre à disposition du personnel les moyens matériels
nécessaires : eau, savon antiseptique, papier essuie main, solution
hydro-alcoolique, oxymètre de pouls, masques pour le personnel
- un espace dédié aux bronchiolites pour limiter la propagation de
l’infection est recommandé.

7
 au niveau des unités d’hospitalisation :

o les gestionnaires et directeurs d’établissement doivent, en


cas de :
 mise en observation aux urgences pédiatriques :
- assurer la disponibilité de : eau, savon, solution hydro-alcoolique
(hygiène des mains +++), gants, masques pour le personnel, oxymètre de
pouls

 hospitalisation en salle : eau, savon antiseptique, papier essuie main,


solution hydro-alcoolique, gants, masques pour le personnel,
barboteurs avec sources d’oxygène, masques à oxygène, lunettes,
oxymètres de pouls (10/par service), dispositifs d’oxygénothérapie à
haut débit (5 /par service)

 hospitalisation en Unité de Soins Intensifs (USI) en cas de bronchiolite


sévère avec au moins un signe de gravité extrême (éventualité rare) :
savon antiseptique, papier essuie main, solution hydro-alcoolique,
masques pour le personnel, tubulures, masques, appareil de CPAP
et/ou d’oxygénothérapie à haut débit avec interfaces (narines ou
masques),respirateurs pour nourrissons.

Les gestionnaires et directeurs des établissements de santé, dans le


contexte de la pandémie COVID-19, doivent faciliter la mise à
disposition des cliniciens ou l'accès aux tests de diagnostic
antigénique rapide du SARS Cov2

2 – EN MATIERE D’INFORMATION, D’EDUCATION ET DE COMMUNICATION


(IEC)
o CONCERNANT LES PROFESSIONNELS DE SANTE, il y a lieu :
- d’assurer des sessions de prévention et de formation au personnel
médical concerné par la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson
(médecins pédiatre, médecins généralistes, médecins urgentistes) ;
- d’assurer des sessions de formation, d’information et de prévention au
personnel paramédical concerné par la prise en charge de la bronchiolite
du nourrisson (infirmier…) ;

- de veiller au respect des indications de la vaccination annuelle contre la


grippe chez les nourrissons de plus de 6 mois avec facteurs de risque (cf.
Note n°24 du 29 octobre 2018 relative à la mise en alerte du dispositif de
prise en charge des cas de grippes compliqués).

8
o CONCERNANT LES PARENTS, il y a lieu d’assurer la transmission des
messages clairs et précis portant sur i) la maladie ; ii) les modalités de
prévention en insistant sur les principales mesures (lavage fréquent des
mains, mouchage des bébés, éviction des lieux publics, éviction du
tabagisme,) ; iii) les mesures barrières face à la COVID-19 qui sont
également utiles pour les infections respiratoires, IV) promouvoir la
vaccination anti-covid 19 et anti-grippale.

o CONCERNANT LES GESTIONNAIRES DES ETABLISSEMENTS DE SANTE, il y a


lieu d’assurer, i) renforcer les effectifs des personnels et augmenter le
cas échéant, le nombre de salles de consultation de façon à diminuer le
temps d’attente et l’engorgement au niveau des services des urgences,
ii) assurer les moyens d’IEC.

Une importance particulière devra être accordée à la mise en œuvre et au suivi


des mesures édictées dans la présente instruction.

Le Directeur Général

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FICHE TECHNIQUE 1

QUE FAIRE DEVANT UNE BRONCHIOLITE SANS SIGNES DE


GRAVITE NI FACTEURS DE RISQUES ?

1- PRISE EN CHARGE AMBULATOIRE (POLYCLINIQUE, SALLE DE


SOINS, CABINET MEDICAL)
2- PAS DE BILAN INFECTIEUX
3- RADIOTHORAX NON JUSTIFIEE
4- SOINS DE SOUTIEN :

- maintien d'une hydratation adéquate (au moins 75 % des apports antérieurs)


- désobstruction nasale par drainage rhinopharyngé avec du SSI
Il N’Y A AUCUNE UTILITE A UTILISER LES TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES

- pas de bronchodilatateurs inhalés, nébulisés ou par voie orale


- pas de glucocorticoïdes inhalés ou systémiques
- pas d’antibiotiques systématiques ; ils ne sont indiqués que s’il y a des
preuves d’une infection bactérienne coexistante.
- pas d'utilisation du Sérum Salé Hypertonique ou isotonique nébulisé
- pas de décongestionnant nasal
- Les sirops antitussifs et les mucolytiques sont contre- indiqués

CES TRAITEMENTS N'ONT AUCUN AVANTAGE, ILS AUGMENTENT LE COUT DES


SOINS ET PEUVENT AVOIR DES EFFETS INDESIRABLES

3- L'EDUCATION SANITAIRE DES PARENTS : ACTION


ESSENTIELLE
• expliquer la nature bénigne de la bronchiolite, les signes de la maladie, la
durée attendue d’évolution.
• durée moyenne de la toux : 8-15j, évolution prolongée (20-30 j) sans signes
inquiétants dans 10-20 % des cas.

• enseigner la technique de désobstruction nasale

10
• technique d'allaitement : fractionnement, augmentation de la ration, contrôler
les apports et les sorties et adapter aux besoins (fièvre, tachypnée)

• apprendre à reconnaitre les signes de gravité et les signes à surveiller :


Détresse Respiratoire cyanose, mauvaise alimentation, respiration rapide ,
couches sèches , reprise de la fièvre , somnolence apathie ;
• supprimer le tabagisme passif ;

• encourager la poursuite de l'allaitement maternel ;

• Nécessité d'une nouvelle évaluation et d'un suivi :

Contrôle à H48 :
Evaluation de tous les paramètres respiratoires, de l'alimentation et du
comportement.

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FICHE TECHNIQUE 2

QUE FAIRE DEVANT UNE BRONCHIOLITE SANS SIGNES DE


GRAVITE, PRESENCE DE FACTEUR (S) DE RISQUE ?

- Le nourrisson doit être mis en observation pendant 2 à 4 heures au


niveau de la polyclinique ou de l’hôpital.
- La surveillance comportera l'évaluation régulière des signes respiratoires
par un examen clinique à intervalle régulier pour dépister l’apparition de
signes de gravité tout en appliquant les soins de soutien ;
- Cette mise en observation est le moment opportun pour faire l'éducation
sanitaire des parents

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FICHE TECHNIQUE 3
QUE FAIRE DEVANT UNE BRONCHIOLITE SEVERE,
PRESENCE D’AU MOINS UN SIGNE DE GRAVITE ?

LA PRISE EN CHARGE DOIT SE FAIRE A L’HOPITAL : HOSPITALISATION EN UNITE D’URGENCE


DE COURT SEJOUR (HÔPITAL DU JOUR), SERVICE D’HOSPITALISATION OU EVACUATION EN
UNITE DE SOINS INTENSIFS

Les principales mesures de prise en charge de la bronchiolite sévère sont :


- les soins de soutien,
- les conseils pour maintenir un état d'hydratation correct,
- les conseils préventifs
1- MAINTIEN D'UN BON ETAT D'HYDRATATION
Les entrées et les sorties de liquides doivent être évaluées régulièrement.

- si le nourrisson peut tolérer l'alimentation orale : Petites tétées


fréquentes ou éventuellement alimentation par sonde
nasogastrique.

- en cas de détresse respiratoire grave, suspendre l'alimentation


orale pour éviter les risques de fausses routes et administrer les
liquides par voie IV.
2- LAVAGE ET ASPIRATION DES FOSSES NASALES AU S.S.I :

• Il n'est pas recommandé de faire l'aspiration de l'oropharynx


(traumatisant, peut produire un œdème, déclencher une toux). Les
lavages répétés des fosses nasales suffisent pour améliorer la respiration du
nourrisson

3- OXYGENOTHERAPIE PAR CANULES NASALES

O2 à un débit permettant le maintien d’une SpO2 ≥ 92 %.

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4- TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE: il y a lieu de veiller aux
recommandations suivantes :
- pas de bronchodilatateurs inhalés, nébulisés ou par voie orale
- pas de solution saline isotonique ou hypertonique nébulisée
- pas de glucocorticoïdes
- pas de bromure d'ipratropium
- pas d'antibiothérapie systématique
- pas de combinaison corticoïdes et adrénaline en nébulisation.

5- LA KINESITHERAPIE RESPIRATOIRE : elle n'est pas recommandée


mais reste justifiée chez les enfants présentant des comorbidités (troubles
neuromusculaires, mucoviscidose)

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