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Le Concept D'industrie Et Sa Mesure

Ce document traite de la définition du concept d'industrie et de la mesure de l'industrie au fil du temps. Il souligne que les fondements historiques des nomenclatures restent attachés à l'histoire de la révolution industrielle, alors que l'industrie a beaucoup évolué ces dernières décennies. Le document propose trois approches pour analyser les mutations industrielles en fonction des questions des économistes.

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Le Concept D'industrie Et Sa Mesure

Ce document traite de la définition du concept d'industrie et de la mesure de l'industrie au fil du temps. Il souligne que les fondements historiques des nomenclatures restent attachés à l'histoire de la révolution industrielle, alors que l'industrie a beaucoup évolué ces dernières décennies. Le document propose trois approches pour analyser les mutations industrielles en fonction des questions des économistes.

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ENTREPRISES

Le concept d’industrie et sa mesure :


origines, limites et perspectives
Une application à l’étude des mutations
industrielles
David Flacher* et Jacques Pelletan**

Les nomenclatures actuelles sont-elles adaptées à l’étude des mutations industrielles ? À


cette question, nous répondons que, si les éclairages fournis par les statistiques nationa-
les sont indéniables, la construction des nomenclatures ne permet pas de segmenter les
activités de façon homogène et d’en déduire un périmètre industriel sur lequel s’appuyer
pour l’analyse économique des mutations récentes. En effet, nous montrons d’abord que
les fondements historiques des nomenclatures restent largement attachés à une histoire,
celle de la révolution industrielle, dans laquelle l’industrie était notamment synonyme
de progrès technique et de création d’emploi. Alors que de profonds changements, à la
fois techniques et organisationnels, sont intervenus depuis plus de vingt ans, l’article
souligne alors l’importance de repenser les contours de l’industrie en tenant compte à
la fois de son hétérogénéité et de la nécessité de considérer les activités industrielles à
périmètre constant. Nous soulignons, de ce point de vue, les principales difficultés qui se
posent aux nomenclaturistes et aux économistes. Nous proposons alors trois approches
correspondant à trois définitions et à trois interrogations essentielles de l’économiste.
Nous illustrons enfin empiriquement notre approche, en appliquant ces définitions sur la
période 1978-2003, et proposons des pistes d’approfondissement de ces recherches.

* CEPN (CNRS UMR 7115), Université Paris XIII – Mél : david@flacher


** CREA, Université Paris IX-Dauphine – Mél : [email protected]
Nous tenons à remercier tout particulièrement Emile Bruneau, Daniel Darmon, Daniel Dewavrin, Frédéric Lainé, Michel Lacroix, Jean-
Hervé Lorenzi, André Vanoli et Michel Volle ainsi que les deux rapporteurs anonymes pour et leurs conseils.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 13


L a question de la « désindustrialisation »
est au cœur de l’actualité : pour certains,
la mondialisation, comme les mutations des
travaux économiques dépend donc de la ques-
tion que les économistes se posent en utilisant
les nomenclatures.
techniques ou de la demande, seraient à l’ori-
gine d’un affaiblissement de la valeur ajoutée et Dans la première partie de cet article, nous
de l’emploi industriels, alors que d’autres, sans montrons les raisons des divergences qui peu-
nier le phénomène, le relativisent et soulignent vent exister entre les besoins des économistes et
sa complexité (Fontagné et Lorenzi, 2005 ; les nomenclatures disponibles. Nous soulignons
Datar, 2004 ; Mouhoud, 2006). Entre peurs des d’abord la dimension historique qui préside à
citoyens, craintes des dirigeants et interrogations la construction des nomenclatures et le déca-
des économistes, les statistiques sont souvent lage qui peut exister entre les nomenclatures et
considérées comme porteuses d’une certaine les mutations industrielles qui nous intéressent
aujourd’hui. Nous soulignons ensuite les prin-
objectivité et d’un éclairage utile concernant les
cipales difficultés qui se posent aux nomencla-
mutations à l’œuvre depuis 30 ans.
turistes et aux économistes pour appréhender
Les nomenclatures et les données statistiques l’hétérogénéité de l’industrie et son périmètre.
sont-elles effectivement en mesure de rendre Dans la deuxième partie de l’article, nous four-
compte des mutations industrielles à l’œuvre nissons des perspectives méthodologiques pour
aujourd’hui ? Les données sur lesquelles repose l’analyse des mutations industrielles. Pour ce
l’essentiel des analyses économiques sont-elles faire, nous proposons d’une part trois appro-
adaptées aux questions des économistes et, plus ches, fonctions des problématiques privilégiées.
généralement, des citoyens et des décideurs Ces approches correspondent à trois définitions
publics ? et à trois interrogations essentielles de l’écono-
miste. Nous illustrons d’autre part empirique-
Les éclairages permis par les statistiques natio- ment l’intérêt que représente notre approche en
nales sont indéniables, à condition d’en cerner appliquant ces définitions sur la période 1978-
les limites et d’en tenir compte pour affiner 2003 et proposons des pistes d’approfondisse-
l’analyse. De notre point de vue, deux questions ment de ces recherches.
de fond se posent aux économistes lorsqu’ils
utilisent les statistiques nationales : la qualité de
la mesure et la pertinence des regroupements. Les nomenclatures sont-elles
La première touche à la construction même de adaptées à l’étude des mutations
la nomenclature, à la collecte des données et à
leur comparabilité dans le temps et dans l’es- industrielles ?
pace. La seconde est liée à la supposition que
la conception de l’industrie retenue par l’éco-
nomiste recoupe celle du statisticien, ce qui
n’est pas garanti a priori : l’établissement d’une
T out au long de l’histoire, la conception de
l’industrie (vocable d’origine latine apparu
en Occident au XVe siècle) a évolué entraî-
nomenclature est en effet inséparable « d’un nant des modifications dans les nomenclatures.
moment historique qui fournit la définition de Ainsi, les premières définitions ne recouvrent
l’objet, le matériel linguistique, la finalité de pas l’acception actuelle : pour le dictionnaire
l’étude » (Guibert et al., 1971, p. 26). de Trévoux (1743), l’industrie apparaît comme
« dextérité, invention, adresse ». Nous étions
Or, l’objet industriel s’est profondément modi- ainsi en présence d’une qualité plutôt que d’un
fié depuis au moins vingt ans, d’un point de secteur. Et, si c’est cette opération (physique),
vue technologique ou organisationnel (Artus, consistant à transformer les matières premières,
2001). La notion de mutation n’est certes pas que l’on a nommée « industrie », c’est précisé-
quelque chose de nouveau au sein de la sphère ment parce qu’elle mettait en jeu l’inventivité
industrielle – c’est peut-être même sa caracté- humaine et l’esprit industrieux. Avant de se
ristique première. Comme le rappelle Landes fixer, la définition a évolué selon un processus
(2000), elle est fondamentalement attachée à relativement long et chaotique.
l’utilisation de nouvelles matières premières,
de nouvelles techniques et de nouvelles orga-
nisations du travail. Elle est aussi attachée au La genèse du concept d’industrie
développement de nouveaux produits et à des souligne la difficulté à la cerner
transformations sociales, parfois dures et sou- par les nomenclatures
vent complexes. C’est précisément pourquoi les
nomenclatures industrielles se sont modifiées On trouve ainsi en 1707, avant la première
si vite au cours de l’Histoire. La pertinence des industrialisation, mais à une période où les

14 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


échanges de produits agricoles et manufacturés approches. On parla alors du critère « d’asso-
se multiplient, un découpage de l’économie en ciation », tendant à grouper sous un même agré-
trois secteurs lorsque Vauban propose de faire gat les activités fréquemment associées au sein
peser une dîme royale sur les terres, les com- des entreprises. Nous verrons plus en détail, par
merces et « l’industrie ». On trouve également la suite, que les méthodes françaises actuelles
chez William Petty, dès la fin du XVIIe siècle, s’appuient encore sur une combinaison des cri-
l’évocation de mutations qui rappellent en par- tères déjà évoqués.
tie celles que nous vivons aujourd’hui et qui
suggère également un découpage de l’économie À l’évidence, la première puis la seconde indus-
en trois secteurs reflétant leurs qualités respecti- trialisation ont joué un rôle majeur dans la déli-
ves pour les analyses : « Il y a beaucoup plus à mitation du concept d’industrie et expliquent
gagner par l’industrie que par l’agriculture, et l’intérêt particulier qui lui est porté. Le XVIIIe
beaucoup plus par le commerce que par l’indus- et surtout le XIXe siècles se caractérisent, en
trie… » (1) (Petty, 1691). Dans cette approche, effet, par une réorganisation progressive des
reprise par Clark bien plus tard, l’évolution éco- structures économiques en réponse à l’essor de
nomique se traduit par une baisse de la main- l’industrie relativement aux autres secteurs (en
d’œuvre agricole par rapport à la main-d’œuvre particulier le secteur agricole). Le nom même
industrielle qui, elle-même, se réduit par rap- d’industrie, tel qu’il a été façonné par l’histoire,
port aux effectifs employés dans les services. Si plus qu’un simple découpage statistique, doit
ce parallèle ne peut être exagéré, dans la mesure beaucoup au modèle de civilisation de la révo-
où Petty étudiait la Hollande, dont la trajectoire lution industrielle occidentale, qui repose sur
est très particulière (une révolution commer- les innovations techniques et organisationnelles
ciale sans révolution industrielle), ces propos dans la production, sur les nouveaux produits,
nous permettent de souligner la relation forte, mais aussi sur les tensions et les luttes sociales
presque ad hoc, qui a pu exister entre l’analyse (Verley, 1997). Ce n’est donc pas un hasard si
des mutations économiques et la mise en œuvre le sens véritablement manufacturier (c’est-à-
de nomenclatures. dire lié à l’idée de transformation matérielle) ne
s’est stabilisé qu’au début du XIXe siècle, avec
Les sens originels et nouveaux de l’industrie Chaptal (1815). 1
voisineront durant une longue période, notam-
ment avec la définition de l’Encyclopédie qui se Les mutations successives ont naturellement
rapporte encore à un savoir-faire plus qu’à une conduit les statisticiens à affiner le découpage
branche de l’économie (Diderot et d’Alembert, de l’économie en un secteur primaire, tirant
1751-1772). La multiplicité des sens continue de sa caractéristique de l’exploitation directe des
perdurer à la lisière des XVIIIe et XIXe siècles ressources naturelles (notamment l’agriculture,
(Harsin, 1930) : si la nomenclature de Tolosan la pêche et l’élevage), un secteur secondaire
(1788) distingue « l’industrie », stérile, de industriel et un secteur tertiaire de services.
l’agriculture, Say (1815) la définit comme acti- Ce découpage permettait en effet d’analyser à
vité de production au sens large. Profondément la fois des évolutions divergentes du poids de
inspirée par les problématiques et la vision de ces grands secteurs dans l’économie, ainsi que
l’économie des Physiocrates, la nomenclature la nature différente de leurs inputs, outputs ou
de Tolosan était fondée sur l’origine naturelle de leurs processus de production. On le retrouve
des matières premières. Après avoir fait longue- dans les travaux de Fisher (1935, 1945) : « Nous
ment l’objet de critiques, elle fut modifiée en diviserons pour plus de commodité, les activités
1861. Le nouveau classement est orienté cette économiques en trois catégories, que nous dési-
fois-ci par la destination des produits élaborés, gnerons sous les noms de production primaire,
afin d’embrasser la problématique des débou- secondaire et tertiaire ». Le secteur industriel
chés. Avant même la fin du XIXe siècle, un nou- correspond alors aux « industries de transfor-
veau critère le remplaça : les techniques de pro- mation sous toutes leurs formes ». C’est sur ce
duction, notamment la combinaison des métiers, découpage, reformulé par Clark en 1940 puis
permettaient désormais de classer les activités. 1960, que reposent actuellement les nomencla-
C’était cette fois les problématiques économi- tures d’activités. Ainsi, Clark insiste sur le fait
ques du progrès technique et des échanges inter- que l’industrie constitue en elle-même un sec-
branches qui avaient motivé la mise en œuvre teur. Il la définit comme « un processus n’uti-
de nouvelles nomenclatures. Cette classification lisant pas directement les ressources naturelles
ne fit pas non plus long feu, puisqu’à partir de
1940, les anciens critères réapparurent, et l’on
se fonda sur une combinaison des différentes 1. Cité par Clark (1960), p. 312.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 15


et produisant, sur une grande échelle et d’une dans une large mesure – mais certainement pas
façon continue, des biens transportables ». Cette dans sa totalité – avec la définition des activi-
définition « exclut [donc] des biens intranspor- tés de service en tant qu’activités opposées aux
tables (bâtiments et travaux publics [que Clark industries » (Clark, 1960, p. 310). Pour Fisher,
classe dans les services]) de même que les pro- le découpage des nomenclatures doit donc sur-
cédés discontinus et sur petite échelle tels que la tout servir à l’analyse des mutations industriel-
confection artisanale des vêtements ou la répa- les, à répondre aux questions que se posent les
ration des chaussures » (Clark, 1960, p. 310). économistes, quitte à bousculer les conventions
traditionnelles.
Le choix d’une telle définition se veut avant tout
économique puisque l’industrie se caractérise Au final, les nomenclatures apparaissent comme
alors par le caractère transportable des matiè- le résultat de compromis entre les besoins des
res premières et des produits mais aussi, selon économistes, décideurs politiques et entrepre-
lui, par le fait que l’industrie exige des inves- neurs, d’une part, et le besoin d’un suivi dans
tissements très substantiels en capitaux, un très le temps des principales statistiques. C’est sou-
haut degré d’organisation et présente des ren- vent un compromis entre précision théorique et
dements d’échelle généralement croissants. La pragmatisme, qui privilégie parfois (à l’image
délimitation de l’industrie, qui a peu changé des travaux de Clark), une approche relative-
depuis Clark, résulte donc d’une histoire éco- ment simple et homogène, mais parfois trop
nomique dans laquelle la révolution industrielle artificielle pour comprendre les transformations
a pris une part essentielle, voire excessive, au économiques et sociales. Enfant à la fois de
regard des mutations observées depuis au moins caractéristiques économiques et d’un esprit du
30 ans. temps, le concept d’industrie a été réduit, par
les nomenclatures, à l’opération de transfor-
En effet, si les XVIIIe et surtout XIXe siècles se mation à une époque où le sens de « transfor-
caractérisent d’abord par une montée en puis- mation », admis actuellement, et « savoir-faire,
sance de l’industrie, au sein de laquelle coïnci- innovation » coïncidaient. À présent, on peut
daient les idées de transformation industrielle, se demander si le « décollement » entre ces
d’innovation et de développement économique deux significations et la brutalité des critères de
(qui conférait à l’industrie un intérêt tout parti- regroupement actuels n’empêchent pas de cer-
culier), il semble, depuis maintenant plusieurs ner véritablement la structure et la dynamique
décennies, qu’un décollement s’opère entre ces économiques. Comment, dans ces conditions,
différentes dimensions. Le découpage en trois apprécier la capacité des nomenclatures à cer-
secteurs devient alors moins opérationnel pour ner les mutations industrielles actuelles ?
analyser les mutations industrielles. De manière
assez visionnaire, déjà dans la première moitié
du XXe siècle, lorsqu’il découpe l’économie en Les nomenclatures rendent compte
trois secteurs, Fisher se pose des questions sur d’une réalité qui n’est pas toujours
la pertinence d’isoler l’industrie dans ce que celle de l’économiste
l’on appelle traditionnellement le secteur secon-
daire. En effet, si le secteur primaire est rela- L’industrie se caractérise aujourd’hui par une
tivement bien identifié comme l’exploitation très forte hétérogénéité et par une évolution de
des ressources naturelles (agriculture, élevage, son périmètre, une partie de ses activités ayant
chasse, exploitation forestière et minière), la été externalisées ou ayant évolué vers des acti-
séparation entre activités secondaire et tertiaire vités de services (Gadrey, 2002). Or, ces muta-
lui semble plus problématique. Face à cette tions semblent quasi absentes de la définition
question, Fisher, dans plusieurs de ses ouvrages, traditionnellement retenue de l’industrie : « En
préférait regrouper, dans les activités tertiaires, première approximation, relèvent de l’industrie
les industries dont les processus de production les activités économiques qui combinent des
sont les plus sophistiqués. Comme le souligne facteurs de production (installations, appro-
Clark, Fisher avait ainsi « pour objet d’attirer visionnements, travail, savoir) pour produire
l’attention du lecteur sur les ‘points de crois- des biens matériels destinés au marché. Une
sance’ de l’économie, à savoir : ces activités qui, distinction est généralement établie entre l’in-
en raison de la forte élasticité de la demande de dustrie manufacturière et les industries d’ex-
leurs produits, étaient susceptibles de se déve- traction, mais le contour précis de l’industrie
lopper plus rapidement que les autres pour des dans chaque opération statistique est donné par
raisons techniques ou à la suite d’un change- la liste des items retenus de la nomenclature
ment dans les goûts. Ce point de vue coïncide, économique à laquelle cette opération se réfère

16 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


(NAF, NES…) » (2). Pour les instituts statisti- • le moyen, le processus et la technique de pro-
ques, l’industrie se caractérise donc aujourd’hui duction ».
par une transformation des matières physiques,
indépendamment des questions d’hétérogénéité Comme chaque pays est relativement libre du
et du périmètre que nous venons d’évoquer (3). poids respectif qu’il souhaite accorder à cha-
Nous devons nous interroger d’abord sur la cun de ces critères, la définition de l’industrie
capacité des nomenclatures à segmenter les comme activité de transformation matérielle
activités en ensembles homogènes (susceptibles (i.e. l’input et l’output ne sont pas classés dans
d’éclairer les économistes sur les évolutions le même poste de la nomenclature) ne permet
industrielles), puis sur la pertinence du périmè- pas de définir un objet unique d’analyse pour
tre industriel résultant de cette segmentation. les économistes et, de facto, limite la portée des
comparaisons internationales (cf. encadré 1).234
Quelle capacité des nomenclatures
Au-delà du choix du canevas de la nomencla-
à segmenter les activités en ensembles
ture, l’affectation à une activité principale pré-
homogènes ? sente plusieurs difficultés. En effet, les unités
statistiques peuvent être des branches, ce qui
Revenons d’abord sur la manière dont sont
rend le découpage artificiellement pur mais
construites les nomenclatures. Cette construc-
décorrèle l’activité de l’unité de décision à
tion repose essentiellement sur l’identification
laquelle elle est associée. Les unités statistiques
des activités élémentaires, le choix des unités
peuvent aussi être des entités de décision auto-
statistiques (entreprise, établissement, bran-
nomes (mais comportant souvent plusieurs acti-
che… (4)), la construction du « canevas » de
vités) auquel cas une procédure d’affectation
la nomenclature (l’arbre hiérarchique des acti-
d’une activité principale est nécessaire. Sur ce
vités présentant les différents niveaux d’agré-
point, les appréciations et les méthodes peuvent
gation) et sur les modalités de classement des
diverger d’autant plus qu’elles devraient, pour
unités statistiques dans une activité principale
être pertinentes, dépendre des besoins des utili-
(Bayram et al., 2002, p. 44). À chacun de ces
sateurs des données. Comment rendre compte,
niveaux, les choix que ferait un économiste en
dans l’absolu, de la logique industrielle d’une
fonction de la question qu’il est amené à trai-
unité statistique ? Ainsi, l’affectation n’est pas
ter peuvent différer sensiblement des choix des
nécessairement représentative de l’activité glo-
nomenclaturistes.
bale d’une entreprise ou de l’évolution de ses
Ainsi, le regroupement même des activités activités (une entreprise de type « industriel »
pour construire l’arbre hiérarchique (pour- peut très bien se retrouver dans les services). Il
quoi deux activités sont-elles réunies dans une suffit, pour se convaincre du problème, d’obser-
même classe à un niveau plus agrégé ?) n’a ver les différences significatives de méthodolo-
aucune raison d’être unique car il dépend des
concepts théoriques privilégiés (qui eux-mêmes
2. Définition fournie par l’Insee, http ://www.insee.fr.
font référence à des problématiques très diffé- 3. L’énergie et la construction font l’objet d’un traitement à part.
rentes : innovation, dépendance énergétique, L’énergie est souvent incluse dans l’industrie sans, pour autant,
donner lieu à une production réellement matérielle. Le cas de
commerce international…). Sur ce plan, les ins- la construction est conceptuellement plus problématique : de
tituts statistiques, dans la mesure où ils dispo- nombreux prestataires exercent une transformation physique,
sans que la production de chacun ne soit individualisable. Ce
sent d’une relative liberté, s’efforcent de trou- secteur se caractérise alors par une activité de type industriel,
ver les meilleurs compromis au niveau national. mais une production qui s’apparente à un service. La construc-
tion est donc considérée comme un ensemble de services qui
Ainsi, si les classes les plus désagrégées de la participent à un ouvrage commun.
nomenclature internationale d’activité (Citi) 4. L’établissement est généralement défini comme une unité sise
reposent sur la notion de produit particulière- en un lieu topographiquement distinct et dans laquelle une ou
plusieurs personnes travaillent pour le compte d’une même unité
ment normalisée, les niveaux supérieurs (les légale. L’entreprise est, elle, définie comme la plus petite combi-
divisions et les groupes) peuvent se construire naison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle
de production de biens et services jouissant d’une certaine auto-
selon trois critères dont la pondération varie nomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressour-
d’un secteur à l’autre et d’un pays à l’autre. ces courantes, et qui exerce une ou plusieurs activités profes-
sionnelles non salariées de production de biens ou de services
Les aspects essentiels retenus sont les suivants dans un ou plusieurs lieux. La branche, enfin, regroupe des uni-
(Insee, 2003, p. 14) : tés de production homogènes – fabriquant des produits ou ren-
dant des services appartenant au même item de la nomenclature
d’activité économique considérée. Dans la classification interna-
• « le caractère des biens et services produits ; tionale, « il y a six types d’unités statistiques, avec parfois une
distinction entre la définition conceptuelle et opérationnelle ».
Au niveau européen, il en est de même, puisque « aucun choix
• les emplois auxquels les biens et services sont spécifique n’a été fait, et que les types d’unités statistiques sont
destinés ; définis ailleurs que dans la Nace » (Bayram et al., 2002, p. 44).

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 17


Encadré 1

LES NOMENCLATURES MONDIALES, EUROPÉENNES ET AMÉRICAINES

L’ONU a défini un cadre pour la nomenclature inter- choix comme unité de référence a des conséquences
nationale d’activités (Citi) et pour celle des produits sur le traitement des filiales qui ne sont désormais plus
(CPC). Ces deux nomenclatures, reliées par une table classées avec leur maison mère mais selon leur acti-
d’équivalence, sont compatibles, par construction, vité principale réelle. Cette vision des choses présente
avec celles retenues par l’Union européenne (respec- l’avantage de mieux comprendre le rôle microéconomi-
tivement Nace et CPA) et avec celles des États mem- que de chacun mais génère inévitablement un certain
bres (Naf et CFP, par exemple, en France). décollement entre la nomenclature d’activité, portant
sur les unités considérées (les « establishments »), et
Nous devons cependant garder à l’esprit, comme le celle portant sur les produits finaux qui figurent dans
soulignent Bayram et al. (2002), que ces nomencla- les comptes nationaux. L’écueil pourrait donc exister
tures et leurs adaptations locales résultent avant tout de perdre de vue la finalité des différentes industries.
de négociations et de compromis, non d’un modèle
économique : d’une part « les concepts élémentaires Une deuxième différence réside dans l’ancrage théo-
ne sont pas explicitement mentionnés, obscurcissant rique du processus d’agrégation de ces unités : dans
les raisonnements qui président aux choix réalisés » la NAICS, toutes les activités économiques utilisant
(Bayram et al., 2002, p. 51) ; de l’autre, les décisions des processus de production similaires sont clas-
doivent faire l’objet d’un relatif consensus. Elles se sées ensemble (ce qui n’était pas le cas avec la Sic
prennent à 25 en Europe (plus d’une centaine de votes qui utilisait différents critères dont la pondération pou-
ont présidé à la construction de la Nace) et à bien vait varier selon les cas). Les Américains partent ainsi
plus au niveau de l’ONU. On comprend donc mieux d’un concept théorique unique « orienté offre » (celui
qu’en se fondant sur une négociation à trois au sein de « processus de production ») en déterminant des
de l’Alena (avec de plus une pondération des voix en fonctions de production homogènes caractérisées par
fonction du poids économique des pays), le Système les matières premières, les équipements, la taille ou
Nord Américain de Classification des Industries les métiers exercés (inputs – processus – outputs). Ce
(NAICS), introduit en 1997 donne lieu à une nomen- système de classification a bien sûr ses limites (Boéda
clature plus homogène. Cependant, comme le précise et al., 2002, pp. 13-23) et n’empêche pas certaines
la contribution de l’Insee au projet européen Clamour, exceptions. Les États-Unis ont, par exemple, défini
« L’approche américaine s’est (…) développée après la classe « fabrication d’articles de sport (excepté
celle de la standardisation internationale, et ce lar- habillement et chaussure) » qui n’est pas d’une grande
gement indépendamment. (…) La cohérence avec la homogénéité au plan des processus mais qui regroupe
Citi (révision 3) n’était pas une priorité » (Boéda et al., un marché bien cerné. De leur côté, les Européens
2002, p. 13). pondèrent différemment les critères disponibles (qu’ils
soient orientés demande ou offre), en fonction de
Remplaçante de la nomenclature SIC très décriée chaque secteur étudié (Triplett, 2002 ; ECPC, 1994 ;
(Fertuck, 1975 ; Clarke, 1989 ; Abbott et Andrews, Guibert et al., 1971). Ainsi, en France, depuis 1949,
1990 ; Guenther et Rosman, 1994 ; Kahle et Walkling, le critère retenu pour construire les nomenclatures est
1996) la NAICS se fonde sur une approche théorique principalement celui de finalité, même s’il est d’abord
plus poussée (ECPC, 1993, 1994 ; Triplett, 2002 sur les un compromis pragmatique, connu sous le nom de
atouts de la NAICS et Boéda et al., 2002 sur ses limi- « critère d’association », entre ce critère et ceux repo-
tes). Ainsi, la nomenclature américaine se distingue de sant sur les techniques ou les matières premières
la nomenclature internationale (et donc européenne) employées. Particulièrement utile pour l’économiste,
sur les trois principales problématiques qui animent ce critère (en vigueur dans la SIC aux États-Unis avant
les nomenclaturistes (le choix des unités statistiques l’avènement de la NAICS – Abbott et Andrew, 1990
de base, la manière dont ces unités statistiques de ou Clarke, 1989), reste cependant tiraillé entre une
base sont agrégées au sein de la nomenclature – le approche par secteurs, qui cadre avec les problé-
« canevas » - et la détermination de l’activité princi- matiques liées à l’unité de décision, et une approche
pale). par branches, sur laquelle s’appuient à la fois l’ana-
lyse des techniques employées dans l’industrie et de
Alors qu’en France et en Europe l’unité de base peut nombreux travaux économétriques (en particulier ceux
être, selon les cas, l’entreprise, l’établissement (entité fondés sur la représentation du tableau de Léontieff).
locale d’une entreprise) ou des branches d’activité
(sous-ensemble artificiel mono-activité) afin de tenir Une troisième différence réside dans la prise en compte
compte des spécificités sectorielles (Insee, 2003, pour de certaines réalités organisationnelles (comme l’inté-
des définitions détaillées), la NAICS a choisi l’« esta- gration verticale et horizontale d’activités). Aussi, s’il
blishment » (« unité ayant un site unique, produisant existe des firmes qui possèdent une activité A et une
ou distribuant des biens ou des services [à la diffé- activité B, la nomenclature américaine aura trois pos-
rence d’une] entreprise [qui], au contraire peut com- tes élémentaires (A, B et A+B) lorsque les activités A et
porter plusieurs sites réalisant un ou plusieurs types B sont réalisées par une même entreprise, alors qu’il
d’activités économiques. À chaque établissement de n’y en aura que deux en Europe (A et B) : l’entreprise
cette entreprise est associé un code NAICS, fondé sur qui fabrique les deux sera classée selon son activité
son activité principale » - http ://www.naics.com). Au- principale (ou alors par branche). Il en va ainsi des acti-
delà du caractère hybride de l’« establishment », son vités de gardiennage et de nettoyage, qui sont repré-


18 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


gie entre les systèmes européens et américains plus fin de la nomenclature doit être cohérent
pour déterminer l’activité principale d’une unité avec celui qui serait calculé avec les mêmes ren-
statistique. seignements à un niveau plus agrégé » (Insee,
2003, p. 15).
Ainsi, la détermination de l’activité principale
est-elle significativement différente dans les En Amérique du Nord, en revanche, le clas-
nomenclatures mondiales de l’ONU (auxquelles sement est réalisé suivant une approche dite
l’Europe adhère) et dans la nomenclature nord- bottom-up : les establishments américains sont
américaine NAICS. Dans le premier cas, elle classés selon l’activité élémentaire la plus impor-
repose sur un raisonnement dit top-down, qui tante en termes de valeur ajoutée. Dans l’exem-
comporte deux étapes. Dans un premier temps, ple du graphique I, l’establishment est classé
une liste est créée de toutes les activités de l’en- dans l’activité A1 (mais dans l’activité B, si l’on
treprise au niveau le plus détaillé. Les poids raisonne à un niveau plus agrégé). Il en résulte
respectifs de ces activités sont ensuite évalués,
idéalement selon la valeur ajoutée. Dans un
deuxième temps, ces activités élémentaires sont
Graphique I
agrégées selon les regroupements définis dans Détermination de l’activité principale
la nomenclature. On détermine alors l’activité
Entreprise
principale en se déplaçant du haut (niveau le
plus agrégé) vers le bas (niveau le plus détaillé), 100
et en choisissant à chaque intersection la bran-
che principale. Ainsi, dans le graphique I, l’en- Activité A Activité B

treprise a pour activité principale l’activité B 40 60


(au niveau le plus agrégé) et B2 (au niveau le
plus élémentaire) même si, toujours au niveau le
Activité A1 Activité B1 Activité B2
plus élémentaire, c’est l’activité A1 qui domine.
Ce principe a pour avantage, contrairement à 40 25 35
celui américain, de respecter le principe hié-
rarchique : « le classement établi au niveau le Lecture : les chiffres représentent la part de la valeur ajoutée.

Encadré 1 (suite)

sentées, aux États-Unis par un poste « gardiennage », tions industrielles. Ces différences perdurent mais ont
un poste « nettoyage » et un poste « gardiennage et été appelées et seront appelées à se réduire dans un
nettoyage ». Les unités statistiques ne sont évidem- avenir proche : l’ONU a favorisé en 2000-2001 un rap-
ment classées que dans l’un de ces trois postes. prochement de ses nomenclatures avec celles de la
Compte tenu de ces choix, l’affectation des unités sta- NAICS, plus récentes et donc plus cohérentes avec
tistiques à une « activité principale » se fait alors selon les mutations industrielles. C’est ainsi qu’a été reprise
les méthodes dites top-down en Europe et bottom- la vision développée par les Américains en matière de
up aux États-Unis (cf. texte). De manière exception- convergence des techniques de l’information et de la
nelle, les nomenclatures européennes peuvent faire de communication (Tic) : ont été créées, par exemple,
même puisqu’en France, par exemple, les activités de une section regroupant l’ensemble des biens maté-
culture et d’élevage occupent trois postes : « culture », riels de Tic et une section regroupant les activités de
« élevage » et « culture et élevage ». services d’information et de communication (édition
au sens large et télécommunications). En revanche,
Citons, enfin, une quatrième différence, particulière-
les principes de détermination de l’activité principale
ment importante pour la mesure du périmètre indus-
(top-down et bottom-up) de même que ceux d’agré-
triel, et qui concerne les services industriels (mainte-
gation des activités demeurent largement inchangés,
nance, réparation, installation…) : considérés comme
la NAICS privilégiant systématiquement, sur ce dernier
des services par les Nord Américains, la plupart d’en-
point, le critère « processus de production », et la Citi
tre eux sont classés dans l’industrie par l’ONU et les
conservant ses trois critères pondérés (« processus de
Européens. En revanche, les « donneurs d’ordre »
production », « input » et « output »), estimant qu’il est
(holdings, par exemple) sont « plutôt » classés dans la
souvent difficile de définir un processus de produc-
catégorie des commerçants par ces derniers et dans
tion homogène dans tous les secteurs et en particulier
l’industrie par les premiers.
dans les services. Ces évolutions seront progressive-
S’il ne faut pas exagérer ces différences (néanmoins ment intégrées aux nomenclatures françaises à partir
jamais quantifiées jusqu’ici), il apparaît évident qu’el- de 2008 en ayant le souci d’assurer une cohérence,
les rendent difficile toute comparaison des statistiques souhaitée par les professionnels, entre les nomencla-
sectorielles au plan international. Plus, elles interro- tures des instituts de statistiques et les nomenclatures
gent la pertinence des choix réalisés dans chacun douanières (organisées en sections et chapitres) qui
des systèmes pour l’étude économique des muta- fondent les systèmes de taxation.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 19


un classement qui dépend de la « granularité » d’une part les secteurs les plus capitalistiques
de la nomenclature. À partir de ces réflexions, proposent un emploi mieux rémunéré et plus
on peut se demander quelle est la capacité des stable ; de l’autre, les embauches sont bien plus
nomenclatures à segmenter les activités en des importantes dans les secteurs à forte rentabilité,
ensembles homogènes. Cette question se pose même si, pour ces derniers, la main-d’œuvre
avec d’autant plus d’acuité dans le cas de l’in- s’avère significativement plus mobile. Si nous
dustrie, comme en témoignent les travaux de pouvons regretter que cette analyse ne porte pas
Lainé (1999) visant à identifier une « logique sur une période plus récente, marquée par d’im-
industrielle » au sein de la nomenclature d’ac- portants bouleversements économiques, elle est
tivité. Son interrogation est, en effet, proche de néanmoins essentielle en ce qu’elle souligne
la nôtre puisqu’il cherche à vérifier si la nomen- la difficulté des nomenclatures à segmenter de
clature d’activité parvient à « rendre compte des manière fine les activités en ensembles homogè-
mécanismes économiques et financiers propres nes. Il en résulte des répercussions notables sur
aux activités regroupées en chacun des pos- la détermination du périmètre industriel.
tes » (Lainé, 1999, p. 95). Sa conclusion est la
suivante : « Sous cet angle, dans les dernières
années de son utilisation, la nomenclature d’ac- Nomenclatures et périmètre industriel
tivité et de produit (Nap) s’est avérée encore
capable de segmenter l’activité économique en La difficulté des nomenclatures à segmenter les
ensembles homogènes sous l’angle de certains activités en catégories homogènes soulève éga-
mécanismes » (Lainé, 1999, p. 95). Ces méca- lement des questions sur la détermination du
nismes semblent en effet globalement inchan- périmètre industriel.
gés entre la fin des années 1960 (Desrosières,
1972) et la période qu’il étudie (1985-1992) : Il apparaît d’abord (Sessi, 1998) que les nou-
les dimensions essentielles qui structurent l’ac- velles formes d’organisation des firmes et de
tivité économique sont, d’une part, la rentabilité l’économie limitent toute comparaison dans le
(logique économique et financière) et, d’autre temps qu’il serait légitime de vouloir observer
part, la combinaison des facteurs de production à « périmètre constant ». Par exemple, certai-
(logique technique et productive). Mais ses ana- nes activités rejoignent le cercle des entreprises
lyses mettent aussi en évidence, conformément industrielles (intégration verticale) alors que
à l’analyse de Desrosières, l’hétérogénéité des d’autres le quittent (externalisation, délocalisa-
secteurs industriels selon ces axes. Il apparaît tion). De même, la structure légale des sociétés
alors impossible de distinguer, à l’aide de ces évolue, avec la multiplication des filiales et des
variables, l’industrie dans son ensemble au sein participations croisées, qu’il convient d’identi-
de l’ensemble des secteurs économiques : les fier si l’on désire comparer dans le temps des
industries énergétiques et de process ont une données comparables. Ces changements orga-
forte intensité capitalistique, mais ne sont pas en nisationnels renforcent, à un niveau détaillé
cela très différentes de certains services utilisant de la nomenclature, les trois questions soule-
d’importants équipements (postes, télécommu- vées dans la section précédente : le choix des
nications, services culturels…) ; les industries unités de base, la détermination de l’activité
de main-d’œuvre (textile, habillement, bâti- principale et la construction d’un processus
ment…) ont, elles, une faible intensité capita- d’agrégation des activités. L’appréhension de
listique mais ne diffèrent pas, sur cet aspect, des ces évolutions ne relève donc pas seulement
services aux particuliers ou de l’enseignement. des nomenclatures, mais du degré d’analyse
De même, l’axe rentabilité oppose des industries dans la décomposition industrielle, et ces chan-
particulièrement rentables (hautes technologies, gements de structure peuvent induire un biais.
par exemple), à d’autres qui le sont beaucoup Certains activités ont pu prendre « artificielle-
moins (travail des métaux…). ment » de l’importance dans les nomenclatu-
res d’activités au détriment d’autres : l’activité
La recherche de Lainé présente donc l’avantage de « management » a ainsi été introduite, tant
de montrer que la nomenclature demeurait per- dans la nomenclature américaine que dans cel-
tinente pour identifier des logiques sectorielles. les européennes, pour regrouper, par exemple,
Mais elle démontre aussi qu’il serait illusoire les holdings dirigeant les grands groupes (5) ;
de vouloir appréhender l’industrie à travers les activités dites « auxiliaires » comme la ges-
une logique économique unique pour l’ensem- tion des ressources humaines, externalisée à
ble des secteurs qui la composent. Ce constat des sociétés spécialisées, nourrissent un poste
est d’autant plus remarquable qu’il se confirme « services » de la nomenclature au détriment de
lorsque l’emploi dans ces secteurs est analysé : l’activité « industrielle ».

20 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Ces exemples soulèvent également des ques- à quel point un tel support est biaisé : Fertuck
tions empiriques, à un niveau plus agrégé, sur (1975), Clarke (1989) ou Kathleen et Walkling
la manière d’appréhender les échanges interin- (1996) démontrent l’inefficacité de la nomencla-
dustriels, en particulier les services à l’industrie ture américaine SIC (précédant la NAICS), sans
(Ternisien et Diguet, 2001) : une activité indus- pour autant réussir à proposer de solution de
trielle qui finit par avoir une activité principale remplacement véritablement satisfaisante (8).
de service, en sous-traitant les tâches de produc- Des études ont ensuite montré qu’il était pos-
tion matérielle fait-elle toujours partie de l’in- sible de parvenir à une agrégation adaptée aux
dustrie ? Les services à l’industrie doivent-ils besoins des utilisateurs, mais dont la mise en
être considérés dans la partie industrielle de la œuvre posait d’importants problèmes, en parti-
nomenclature ? La productivité des entreprises culier de coût de collecte de l’information (9).
ne devrait-elle pas intégrer certains paramè- Si « mettre l’accent sur des concepts économi-
tres comme les externalisations, les déloca- ques pour construire une nomenclature est une
lisations (6), les filialisations, concentrations approche relativement nouvelle » (ECPC, 1994,
ou les déconcentrations (7) ? Une manière de p. 1), l’ensemble des problèmes évoqués met en
rendre compte de la structure et de l’évolution évidence l’intérêt d’une réflexion sur le périmè-
du « tissu productif » serait, en particulier, de tre des regroupements opérés dans les nomen-
porter une analyse à la fois sur les groupes et clatures d’activité. 567 89

les entreprises. Des travaux récents ont été réa-


lisés en ce sens, tendant à montrer que le tissu
industriel se renouvelle par un dynamisme 5. Cf. dans la nomenclature française NAF le poste 741J.
6. Voir, par exemple, Mayer et Mucchielli (1999) ou Sessi (1998)
de très petites entreprises, absorbées dans un sur le déplacement des centres de décision ou des activités à
second temps par des grands groupes, qui pro- forte valeur ajoutée. Par ailleurs, une étude menée par Aubert
cèdent eux-mêmes à une destruction interne et Sillard (2005), relativise fortement l’impact des délocalisa-
tions. Les auteurs détectent les délocalisations lorsque l’emploi
d’emplois. Ainsi, les petites entreprises dyna- diminue (d’au moins 25 %) ou disparaît au sein d’un établisse-
miques ne poursuivraient pas leur croissance ment, conjointement avec une augmentation des importations
du groupe pour le type de biens qui étaient produits auparavant
de manière autonome (Picart, 2004). Un autre en France. Ils concluent à un nombre moyen annuel d’environ
fil conducteur de l’analyse des mutations indus- 13 500 emplois industriels délocalisés sur la période 1995-2001
(environ 0,3 % de l’emploi industriel).
trielles réside dans l’étude des « filières indus- 7. La prise en compte de l’intérim peut également s’avérer pro-
trielles ». Celles-ci peuvent se définir comme blématique (Gonzalez, 2002). En effet, si les intérimaires, salariés
des entreprises de travail temporaire, sont affectés à la branche
des regroupements d’activités complémentaires correspondante, et que l’on calcule la productivité apparente
organisées en chaînes logiques d’interventions du travail dans une branche industrielle à partir du nombre de
salariés permanents, ce ratio, biaisé, sera sensible à un recours
permettant de satisfaire les besoins de différents plus ou moins intense au travail intérimaire. Il est donc néces-
marchés. Cette analyse conduit à l’étude d’un saire de ventiler l’intérim dans les indicateurs de productivité des
système généré par un produit. Comme nous branches industrielles utilisatrices ou de préférer – comme nous
le ferons - l’emploi intérieur total par branche à l’emploi perma-
le verrons, la première de nos trois approches, nent. Cette question est cruciale, si l’on remarque que l’indus-
visant à étudier la dynamique industrielle à péri- trie fait appel à un recours « massif et systématique à l’intérim »
(Gonzalez, 2002, p. 126). Intégrer ou non un tel paramètre peut
mètre constant, est liée à cette notion. alors modifier « substantiellement les ordres de grandeur des
évolutions et les niveaux de la productivité apparente du travail
dans les branches industrielles ainsi que les écarts relatifs de
Enfin, d’un point de vue théorique, au-delà des productivité apparente du travail, notamment entre industrie et
questions de mesures stricto sensu, la question services » (Gonzalez, 2002, p. 126).
8. Guenther et Rosman (1994) ont ainsi mené une étude sur les
des critères de regroupement d’entreprises et différences qui existent entre les codes SIC fournis par deux
d’activités conditionne la pertinence économi- banques de données : Compustat et CRSP. Ils observent d’im-
portantes différences. Clarke (1989) propose une critique de
que de l’analyse faite à partir des nomencla- la nomenclature SIC qu’il juge, grâce à une analyse empirique
tures. En d’autres termes, même si les choix sur un modèle économétrique, très faible dans sa capacité à
regrouper des marchés économiques homogènes. Kathleen et
effectués par les nomenclaturistes sont justi- Walkling (1996) chiffrent les différences entre les bases fournies
fiables, l’utilisation théorique des découpages par Compustat et CRSP allant de 21 à 70 % selon les niveaux
qui en résultent dans les travaux économiques d’agrégation. Ils expliquent ces différences par l’évolution de la
classification dans le temps, CRSP fournissant une nomencla-
et financiers fait problème. D’abord, parce que ture « historique ». Ils en déduisent que l’impact des nomencla-
les utilisateurs de ces statistiques ne s’interro- tures et de la base choisie sur la recherche financière est très
important.
gent que très rarement sur la pertinence théo- 9. Abbott et Andrews (1990) suggèrent une agrégation des acti-
rique de l’outil qu’ils utilisent, rendant de fait vités selon les similarités dans les technologies de production.
Cette idée sera en partie reprise par la nouvelle nomenclature
leurs conclusions sujettes à caution. Ensuite, américaine NAICS. Des travaux plus récents, en Europe, propo-
parce qu’il semble que la nature du « support » sent un nouveau découpage des activités, depuis le niveau le
plus élémentaire au niveau le plus agrégé, à condition de dispo-
lui-même rende impossible toute utilisation des ser d’outils de mesure fins et adaptés (Bayram et al., 2002). Une
données statistiques sous la forme d’un péri- telle proposition considère la possible coexistence de différents
systèmes de classification, qui dépendraient des besoins des uti-
mètre comparable dans le temps et l’espace. lisateurs. À défaut de cette solution, coûteuse, nos travaux pro-
Des recherches américaines montrent, en effet, posent des regroupements à des niveaux plus agrégés.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 21


Perspectives pour l’analyse connaissances dont nous disposons déjà sur ces
mutations. 101112 13
des mutations industrielles
Les travaux de Desrosières nous apportent des
premiers éléments. Dans son article de 1972, il
C omme en témoignent l’histoire des nomen-
clatures et la prégnance des problèmes
d’hétérogénéité et de périmètre industriel, une
considère en effet l’hétérogénéité industrielle
en mettant au cœur de son analyse la problé-
nomenclature reflète, avant tout, une manière matique du processus de production et en cher-
d’appréhender l’économie. Comment, alors, chant à valider empiriquement la qualité du
rendre compte, par un découpage, des spécifici- découpage traditionnel de l’industrie en trois
tés industrielles ? sous-secteurs (le secteur des biens de consom-
mation, celui des biens d’équipement et celui
des biens intermédiaires) (13). C’est ainsi qu’il
Une nomenclature qui s’adapte montre à la fois l’existence de comportements
au destinataire des données économiques divergents de ces sous-secteurs et
la cohérence des regroupements (Desrosières,
Les interrogations sous-tendant l’amélioration 1972). En effet, cette forme d’hétérogénéité,
des nomenclatures doivent concerner à la fois captée par les nomenclatures existantes à tra-
la définition du secteur industriel et le type de vers les trois sous-secteurs évoqués, correspond
mesure que nous voulons effectuer sur cet objet. à la fois à une réalité statistique et à un modèle
Pour répondre aux questions posées à l’écono- économique qui met au cœur de son analyse la
miste – mais aussi au citoyen et au politique problématique du processus de production. Il en
– il nous est apparu nécessaire de proposer des résulte donc une certaine forme de légitimation
alternatives au découpage actuel de l’activité de la nomenclature comme outil d’analyse de la
industrielle, tenant compte du destinataire des diversité industrielle, selon un point de vue et à
données et donc des modèles théoriques à même une époque où la planification et l’organisation
de répondre à la problématique retenue (10). de l’industrie étaient significativement différen-
tes de celles que nous connaissons.
Cette manière de procéder avait en partie gou-
verné les travaux préparatoires à l’élabora-
tion de la NAICS (11). En effet, deux points
de vue différents avaient été envisagés durant 10. Ainsi, comme le soulignent Guibert et al. (1971), il convient
d’abord de s’interroger sur le destinataire de la nomenclature :
ces travaux (ECPC, 1993, 1994) : le point de s’adresse-t-elle à des théoriciens, à des praticiens, à des régu-
vue « orienté offre », approprié à l’étude de la lateurs ? Pour les auteurs, « un agrégat sera d’autant mieux
production (productivité, intensité d’utilisa- accepté par un économiste qu’il recouvrira un ensemble plus
cohérent dans le cadre de sa représentation de l’économie. Plus
tion des ressources…), d’une part ; le point de l’agrégat sera cohérent, plus l’économiste éprouvera de facilité
vue « orienté demande », davantage approprié à le considérer comme un objet unique de son analyse, plus il
pourra se représenter cet objet comme un sujet doué d’auto-
aux études de marché (demande, part de mar- nomie, donc d’un ‘‘comportement’’, de ‘‘réactions’’ ». Le décou-
chés…), d’autre part. Le premier conduisait à page sera alors pour partie différent si la nomenclature a pour
objet d’éclairer l’action des entrepreneurs ou de l’État.
regrouper les entreprises qui partageaient des 11. L’interrogation sur le destinataire des données est, en réalité,
fonctions de production aux caractéristiques encore plus ancienne que cela. Ainsi, dans l’histoire de la sta-
tistique française, se succèdent la nomenclature physiocratique
communes (modes de production, technologie (1788), fondée sur les matières premières (produits minéraux,
employée comparable…) ; le second à regrouper produits végétaux, produits animaux), adaptée aux problèmes
d’approvisionnement ; la nomenclature fondée sur la destina-
des produits formant un marché à part entière tion des différentes productions (1861), particulièrement utile à
(les substituts proches, en particulier) ou béné- l’étude du fonctionnement des marchés ; celle reposant sur les
techniques industrielles utilisées (1895), adaptée à l’étude des
ficiant d’une consommation ou d’une distribu- questions d’équipement ; ou encore celle, éphémère, fondée sur
tion commune. Cette dernière approche avait la les centres de décisions (1940).
faveur des Canadiens lors de l’élaboration de la 12. De telles discussions sont également intervenues de manière
récente dans la construction des nouvelles nomenclatures, des-
NAICS, qui a finalement retenu une approche tinées à voir le jour en 2008 en France. La Direction des Médias,
orientée offre, considérant que les probléma- par exemple, ne souhaitait pas, en effet, une réflexion axée exclu-
sivement sur le processus de production sans s’attacher à l’har-
tiques les plus importantes étaient celles de la monisation des contenus. Ce type de question, concernant la
production et de l’innovation (12). possibilité de séparer contenant et contenu apparaît réellement
au cœur de la construction de toute nomenclature.
13. Même si des discussions, encore indécises au moment de
Pour fournir des pistes de refonte des nomen- la rédaction de cet article, sont en cours pour l’élaboration des
nomenclatures prévues pour 2008, il est clair que ce découpage
clatures agrégées adaptées à l’analyse des muta- de l’industrie manufacturière sera abandonné. Il fera place à une
tions industrielles, il nous semble fondamental autre forme « d’éclatement » en sous secteurs, dont les détails
ne sont pas définitivement établis au moment où nous écrivons
de poser très concrètement les problèmes de (cf. Compte rendu réunion Task Force – nomenclatures euro-
périmètre et d’hétérogénéité sur la base des péennes des 20-23 février 2006).

22 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Le degré d’innovation, la place de l’économie ajoutée. Approcher la question des nomenclatu-
de la connaissance, par exemple, n’étaient pas res industrielles de ce point de vue s’inscrit d’une
aussi déterminants, dans l’analyse des muta- certaine manière dans la tradition qui a fait de
tions qui nous occupent, qu’elles ne le sont l’industrie une question centrale de l’économie
aujourd’hui. La structure d’emploi, résultant (et des nomenclatures) au XIXe siècle. En effet,
d’une très forte réorganisation des activités, ne à cette époque, la révolution industrielle était à
semblait pas, non plus, revêtir la même impor- la fois synonyme de développement économi-
tance. C’est pourquoi, de notre point de vue, il que et de mutations sociales profondes et dures.
semble primordial de tenir compte de ces nou- Elles appelaient, dans les nomenclatures, une
velles formes d’hétérogénéité – ou du moins de identification précise de ces secteurs moteurs
leur intensité nouvelle – si l’on veut fournir des qui se caractérisaient par l’utilisation toujours
pistes d’analyse de l’industrie. Aussi, nous nous plus importante de nouvelles matières premiè-
proposons, dans cet article, de manière relative- res, par une nouvelle organisation du travail, par
ment simple (et donc non exhaustive), d’envisa- l’intensité du progrès technique (relativement
ger trois approches de l’industrie, qui correspon- aux autres secteurs) et la mise au point de nou-
dent à trois véritables questions et, en un certain veaux produits. Aujourd’hui, l’industrie est loin
sens, à trois destinataires. Prenons comme ligne de revêtir cette forme d’homogénéité qui pou-
directrice la question de la désindustrialisation. vait la caractériser à l’époque et, si certains sec-
teurs industriels tirent encore le développement
Nous savons que les craintes associées à cette économique, d’autres connaissent un déclin
problématique résident pour une bonne part indéniable. En ce sens, une nomenclature bien
dans la perte de valeur ajoutée et dans ses choisie pour analyser les évolutions et perspec-
conséquences en termes d’emplois. L’approche tives de l’industrie dans chaque pays séparera
la plus immédiate est alors de réfléchir au péri- légitimement les secteurs, voire les entreprises,
mètre de l’industrie au sens large, c’est-à-dire les plus innovants des autres avant d’étudier
au périmètre tenant compte des évolutions orga- leurs comportements dynamiques. 14
nisationnelles et du contenu de la production
industrielle. Une nomenclature adaptée à cette
Cette vision des choses n’est pas très différente,
approche devra donc permettre d’appréhender
dans l’esprit, de celle de Andrews et Abbott
la dynamique industrielle afin de tenir compte,
(1988, 1990) qui, en travaillant sur la nomen-
par exemple, des phénomènes d’externalisation
clature américaine SIC, en vigueur jusqu’en
des services ou d’intégration des services dans
1997, proposent des approches fondées sur des
les produits finaux industriels. En ce sens, une
critères spécifiques concernant les technolo-
approche possible, quoiqu’un peu rudimentaire,
gies de production. Ils construisent alors leur
consiste à envisager l’industrie à périmètre
nomenclature par des méthodes traditionnelles
constant par réintégration des données relatives
de classification, en utilisant comme critère
aux services qui lui sont dédiés. Cela suppose
d’envisager la manière dont ont évolué les fonc- de proximité technique la structure des inputs
tions industrielles assurées par l’entreprise, dans du secteur. C’est un peu ce que nous ferons en
l’idéal à travers l’étude de cohortes d’entrepri- considérant les activités de recherche comme
ses, et les échanges inter-industriels. L’évolution une forme d’input. Une définition de l’industrie
des marchés, des relations commerciales ou des centrée sur l’innovation et sur les perspectives
modes de distribution doit également être prise de développement économique pourrait donc
en compte dans la construction de cette nomen- être la suivante : l’industrie est constituée des
clature. Notre approche revient à poser la défi- activités de transformation physique des matiè-
nition suivante de l’industrie : l’industrie est res en produits transportables dont la transfor-
constituée des activités de transformation phy- mation ou le produit intègre de manière très
sique des matières en produits transportables significative le progrès technique. Cette défi-
ainsi que des activités de production des biens nition regroupe une large partie des secteurs
immatériels et des services directement néces- économiques. L’étude de la désindustrialisation
saires à cette transformation (14). peut alors consister à envisager la dynamique
d’évolution de l’industrie, au sens que nous
Les craintes liées à la désindustrialisation rési- venons de définir, et à la comparer à l’évolu-
dent également, à bon droit, dans la « perte de tion générale de l’industrie dans son acception
substance » de notre économie (Fontagné et classique. À noter que, dans une logique jus-
Lorenzi, 2005), dans une certaine incapacité à
innover, à franchir la frontière technologique,
14. Nous pourrions également, mais cela poserait le problème
matérialisée par la perte de parts de marché à de l’intégration du commerce dans la définition, inclure à notre
l’international sur les produits à forte valeur définition tout ou partie des services intégrés dans le produit.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 23


qu’au-boutiste, il serait même envisageable de probablement pas la meilleure option. C’est
considérer, un peu comme le suggérait Fisher, pourquoi nous proposons dans cet article trois
une intégration des services innovants à cette approches correspondant aux trois définitions
définition. Cela pose néanmoins le problème proposées et donc aux différentes dimensions
de la cohérence de l’ensemble obtenu, au-delà et problématiques évoquées. Chacune d’entre
du seul critère de progrès technique (sauf à se elles conduit nécessairement à appréhender les
limiter aux services à l’industrie, objets de notre nomenclatures sous un angle spécifique. À ce
première approche). titre, ces dernières constituent, de notre point de
vue, une sorte de « matière première » à partir
Enfin, une troisième problématique, qui déjà de laquelle l’économiste façonne les regroupe-
traversait la révolution industrielle, est celle ments qui lui semblent pertinents pour porter
de l’emploi : le progrès technique et les inno- une analyse sur les mutations industrielles, pour
vations, qu’elles soient organisationnelles, de répondre, comme on l’a vu, à des question-
procédé, ou de produit ne constituaient qu’une nements centraux mais spécifiques. D’autres
partie des aspects justifiant la délimitation sta- approches pourraient être envisagées pour
tistique, au sein des nomenclatures, de l’activité répondre à d’autres questions : les nouvelles
industrielle. L’industrie a en effet contribué à nomenclatures en vigueur à partir de 2008 vont
transformer le marché du travail, d’un point de par exemple mettre en place un regroupement
vue qualitatif et quantitatif. Pendant la révolu- des biens et services Tic ou un regroupement
tion industrielle, les campagnes ont fourni de des activités liées à l’environnement. Nous nous
plus en plus de travailleurs, souvent peu qua- limiterons cependant, dans la suite de l’article,
lifiés dans un premier temps. Les questions de aux trois approches retenues.
qualification sont ensuite intervenues. La déli-
mitation de l’industrie dans les nomenclatures
se justifiait donc également à travers les infor- Une illustration empirique des trois
mations qu’elle permettait de capter sur les évo- approches de l’industrie
lutions tendancielles de l’emploi. Aujourd’hui,
comme pour l’approche précédente, l’industrie Pour illustrer empiriquement nos trois défini-
est particulièrement hétérogène de ce point de tions, se pose la question du niveau d’agréga-
vue. Aussi proposons-nous une troisième défi- tion des données utilisées. À grands traits, deux
nition : l’industrie est constituée des activités niveaux d’analyse sont envisageables. Une pre-
de transformation physique des matières en mière piste consisterait à repartir de données
produits transportables reposant sur une struc- individuelles d’entreprises qui permettent l’ana-
ture d’emplois à forte valeur ajoutée. L’analyse lyse la plus fine et la plus poussée (mais aussi
de la désindustrialisation peut alors se concen- la plus complexe). De telles données permettent
trer sur les évolutions respectives de l’industrie en effet d’identifier les évolutions des transfor-
prises au sens très réduit que nous proposons, mations industrielles entreprise par entreprise,
afin d’analyser les perspectives à moyen et long d’observer les relations qu’elles entretiennent
terme du développement économique, relative- entre elles grâce au fichier des liaisons financiè-
ment à l’industrie dans son acception classique. res, que ces liaisons concernent les seuls échan-
Il va de soi que le développement de l’une ne ges ou des formes d’organisation (intégration
compense jamais celle de l’autre et pose d’im- horizontale et verticale, notamment). Un travail
portants problèmes sociaux, en particulier lors- long et complexe sur la mise en relation des dif-
que les moins qualifiés sont touchés. C’est aussi férentes bases de données désagrégées sur les
l’une des raisons pour lesquelles nous considé- entreprises (Enquêtes annuelles d’entreprises,
rons qu’il peut être pertinent d’envisager cette DADS, données du Sessi, liaisons financières,
définition de l’industrie, reposant sur une struc- données fiscales…), sur la comparabilité de
ture d’emplois qualifiés, plutôt qu’une recher- ces bases sur longue période, sur la qualité de
che trop globale sur une réalité hétérogène, leur renseignement et sur le mode d’agrégation
dont toutes les activités ne seront pas détermi- nous semble à ce titre constituer une perspective
nantes pour le développement économique de importante pour de futures recherches, perspec-
long terme. tive qui pourrait s’inspirer des travaux de Volle
ou du projet européen Clamour, abandonné
On le voit : conserver dans l’appareil statistique depuis (Bayram et al., 2002).
les seuls concepts qui ont présidé à la construc-
tion des systèmes de classification actuelle – et Une deuxième piste apparaît plus facilement et
qui reposent au fond sur le modèle de dévelop- directement envisageable, et de nature à rendre
pement de la révolution « industrielle » – n’est compte de l’intérêt de notre travail, même si elle

24 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


est moins satisfaisante (en particulier en matière Nous verrons l’impact relativement conséquent
de relations inter-entreprises et entre industrie du choix de l’approche retenue (et donc des trois
et services). Elle consiste à partir d’un niveau définitions) sur l’analyse des mutations indus-
partiellement agrégé des nomenclatures exis- trielles. Cette analyse contribuera notamment à
tantes en examinant les statistiques de branches légitimer a posteriori notre problématique. 151617
et en proposant, dans ce cadre, de nouveaux
découpages.

Dans la suite de cet article, nous retenons cette 15. Cette approche est sensiblement différente de l’analyse
menée dans Flacher et Pelletan (2005), fondée sur des statisti-
deuxième piste et proposons de nous appuyer ques de secteurs. Une branche regroupant des unités de produc-
sur les statistiques de branches (15) de l’Insee tion fabriquant des produits ou rendant des services appartenant
au même item de la nomenclature d’activité économique consi-
(Comptes de la Nation, 2003), afin de suivre les dérée, nous privilégions ici une certaine pureté des activités.
séries sur la période 1978-2003 (16). En partant 16. Les Comptes de la Nation sont désormais, et ce depuis
2004, fournis en base 2000. Le passage d’une base à l’autre
de ces nomenclatures existantes, nous opérons s’effectue par rétropolation. Ce concept, inspiré de « l’extra-
alors des découpages permettant d’envisager polation » mathématique, consiste à déterminer, à partir d’un
point – ici, une année – connu, les points antérieurs. La seule
les problématiques essentielles de périmètre et nécessité est alors d’avoir au moins une année dont les statis-
d’hétérogénéité industriels qui fondent nos trois tiques sont connues dans les deux bases. Par ailleurs, plusieurs
changements notables ont été opérés lors du changement de
définitions (cf. tableau 1). base. Sur tous les produits, le Tableau des Échanges Industriels
a été modifié, ce qui conduit à des différences pouvant atteindre
plusieurs pourcents. De plus, les marges commerciales ont été
Nous prenons comme définition de référence révisées dans le sens de leur augmentation. Ainsi, les équilibres
celle de la nomenclature actuelle (NAF). Dans de branche peuvent être notablement affectés et les transferts
chacune de ces approches, nous considérerons entre les deux bases, notamment pour la Valeur Ajoutée (qu’il
s’agisse de prix courants ou de volume) ne sont pas automati-
la part de l’emploi et de la valeur ajoutée de ques. Les dernières données en base 95 permettent d’avoir des
l’industrie dans l’économie, en prix courants séries homogènes entre les années 1978 et 2003. Au moment de
la rédaction de cet article, la base 2000, non encore accessible
comme en volume (en base 1995) (17). Nous totalement sur longue période, donne quelques statistiques de
distinguerons, par ailleurs, à l’intérieur de la branche jusqu’à l’année 2005.
17. La valeur ajoutée en volume est obtenue en établissant le
période 1978-2003, deux sous-périodes, cor- rapport entre la valeur de production et un indice des prix cor-
respondant à deux comportements sensiblement respondant. Elle permet, par comparaison avec la valeur ajoutée
à prix courant, d’appréhender en partie l’ « effet qualité » (par
distincts de l’industrie française, la première exemple, on voit que l’industrie informatique connaît une forte
(1978-1994) se caractérisant par une baisse plus progression qualitative en même temps que ses prix baissent).
Cependant, faute de disposer de prix hédoniques, et lorsque les
marquée de la part de l’industrie dans notre éco- produits évoluent très vite, il devient particulièrement difficile de
nomie, que la seconde (1994-2003). mesurer des volumes de production.

Tableau 1
Trois approches de l’industrie
Problématiques
Méthode
Méthodologie liées au périmètre Problématiques liées à l’hétérogénéité industrielle
traditionnelle
de l’industrie
Périmètre Référence (1) 1 2 3
Industrie dans la
« Périmètre incluant « Périmètre fondé
nomenclature Nap/ « Périmètre innovant »
les services » sur la structure de l’emploi »
Nace
Source Insee Insee Flacher et Pelletan Flacher et Pelletan
Type Identification des Identification des servi- Identification des Identification de secteurs ayant
d’approche activités de « transfor- ces à l’industrie secteurs industriels des propriétés similaires en
mation physique des innovants termes de structuration des
matières » emplois
Critères Input et output ne sont Identification des Part du CA protégé par 28 variables reflétant : la stabilité
pas dans le même fonctions connexes à des brevets, part des de l’emploi (âge des salariés,
poste de la nomen- l’industrie au sein des dépenses intérieures nombre d’heures, nombre de
clature services à l’industrie de R & D rapporté à la périodes de chômage…), la
VA, part des emplois répartition par catégories d’em-
qualifiés ploi, par niveaux de salaires et
par taille d’entreprise
Approche Évolution des organisa- Rôle de l’innovation Structure et stabilité des emplois
économique tions industrielles
sous-jacente

1. Le périmètre classique de l’industrie inclut les biens de consommation, les biens d’équipement, les biens intermédiaires, l’indus-
trie automobile ainsi que les industries agro-alimentaires.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 25


Un périmètre de l’industrie incluant les Cette définition nous conduit à prendre en compte
services qui lui sont dédiés les services se situant en amont du processus de
production, ce qui exclut les services de com-
Dans la sphère industrielle, beaucoup d’en- mercialisation et la majeure partie des servi-
treprises ont une activité qui s’apparente à ces de transport. Nous retenons donc, au sein
une activité de « service ». Les propos d’Usi- de la nomenclature NAF, les postes suivants :
nor sont symptomatiques lorsque le groupe Postes et Télécommunications (N1), Conseils et
déclare : « Nous ne produisons plus des tonnes Assistance (N2), Services Opérationnels (N3)
d’acier. Nous produisons des solutions-clients » et Recherche et Développement (N4). Quelle
(cité par Gadrey et Zarifian, 2002, p. 9). Comme est la part de ces services aux entreprises ache-
tée par le secteur industriel ? Deux approches
le montre Veltz, l’industrie s’inscrit souvent,
convergentes nous permettent d’appréhender ce
désormais, dans un « paradigme relationnel »
chiffre. 1819
où les performances reposent sur une « produc-
tivité systémique des relations » (Veltz, 1996).
• Une première approche consiste à prendre
Ces termes sont caractéristiques d’un modèle comme ordre de grandeur la part des consom-
correspondant traditionnellement aux services. mations intermédiaires achetée par l’indus-
trie. En se fondant sur les chiffres 2003, et en
Dans la sphère des services, il apparaît, de plus, excluant l’énergie, on trouve un ratio de 0,37.
qu’au-delà de la production de services des- Cette approche a notamment été privilégiée par
tinés à l’industrie, de nombreux services ont Le Blanc (2005).
des caractéristiques qui, habituellement, sont
associées aux biens industriels : ils peuvent • Une seconde approche consiste à partir du
être stockables, exportables, dissociables du chiffre d’affaires de ces services, qui s’élevait,
producteur et de l’utilisateur voire directement en 2003, à 427 milliards d’euros. Celui de l’in-
liés à la notion de transformation physique. Par dustrie, hors énergie, était cette même année
exemple, la préparation d’activités touristiques de 714 milliards d’euros, dont 25 % ont servi
constitue un « stockage » de services, qui ne à consommer des services aux entreprises -
sont donc plus nécessairement consommés en soit 178,5 milliards d’euros (Sessi, 1999c). On
même temps qu’ils sont produits. De même, les trouve ainsi un ratio de 0,42.
travaux de Gadrey (2001) montrent que l’oppo-
sition entre le matériel et l’immatériel n’est pas Ces deux approches, convergentes, permettent
nécessairement un guide infaillible pour séparer de fournir un ordre de grandeur de 40 % pour
l’industrie et les services. Il est pourtant néces- la part des services aux entreprises destinée à
saire de fournir des pistes permettant de démê- l’industrie. En incluant ces services dans le
ler les secteurs aux logiques industrielles et de périmètre industriel et en prenant comme critère
services si l’on veut analyser véritablement les d’analyse les taux annuels d’évolution des parts
mutations industrielles. de l’emploi et de la valeur ajoutée dans l’éco-
nomie, les mutations industrielles apparaissent
Il faut pour cela souligner que, en termes quan- sensiblement différentes (cf. annexe 1)
titatifs, l’industrie française consommait en
En effet, du point de vue de l’emploi d’abord,
2003 pour près de 180 milliards d’euros de ser-
la baisse sur la période 1978-2003 est moin-
vices (18), le poids de ces services achetés par
dre dans notre périmètre que dans le périmètre
l’industrie allant croissant (19). Parmi ces servi-
de référence, avec un taux d’évolution annuel
ces, qui étaient pour une large partie intégrés aux
moyen de - 1,1 % (- 1,9 % dans le cas de réfé-
entreprises industrielles par le passé, beaucoup rence). Cet écart s’amplifie sur la période récente
ne sont plus comptabilisés aujourd’hui avec (1994-2003), avec un taux de - 0,6 %/an au lieu
l’industrie, modifiant artificiellement les chif- de - 1,6 %/an. Il en va de même pour la valeur
fres de ce secteur. Nous proposons donc de réin- ajoutée à prix courants, dont le taux d’évolution
tégrer ces activités dans notre périmètre d’étude
en nous fondant sur la première définition de
18. Cf. Comptes de la Nation (2003). L’intérim occupe une place
l’industrie proposée plus haut : « l’industrie est particulière dans cette externalisation, avec un taux de recours
constituée des activités de transformation phy- de plus de 8 % dans l’industrie (plus de 600 000 personnes
étaient employées par ce biais en 2000 sans être nécessaire-
sique des matières en produits transportables ment comptabilisées dans les effectifs industriels). Sur ce sujet,
ainsi que des activités de production des biens cf. Gonzalez (2002).
19. Cf. Datar (2004). Les services aux entreprises (tous secteurs
immatériels et des services directement néces- confondus) ont fait plus que doubler en vingt ans - et la tendance
saires à cette transformation ». est encore croissante (Minefi, 2001).

26 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


annuel est de - 1,2 % (contre - 1,8 %) sur 1978- Observons d’abord le taux de variation annuel
2003 et de - 0,4 %/an au lieu de - 1,2 %/an dans de la part de l’emploi dans l’économie : les
l’approche de référence, entre 1994 et 2003. En branches innovantes subissent le phénomène
ce qui concerne la valeur ajoutée en volume, la de désindustrialisation de façon un peu moins
différence est moins notable, avec une variation prononcée que l’industrie prise dans son accep-
moyenne annuelle de + 0,2 % sur l’ensemble de tion traditionnelle, même si le taux annuel de
la période (– 0,1 % pour le périmètre de réfé- décroissance sur la période 1978-2003 reste
rence). Ce dernier élément de comparaison peut élevé (- 1,5 %/an au lieu de - 1,9 %/an). La diffé-
d’ailleurs contribuer à corroborer l’hypothèse rence est plus significative sur la période récente
que les gains de productivité, occasionnant une (1994-2003), puisque ce taux est de – 0,9 %/an
baisse de prix, sont moins grands dans les ser- pour les branches innovantes, au lieu de - 1,6 %/
vices destinés à l’industrie que dans l’industrie an pour l’approche de référence. Si l’on consi-
comprise selon son périmètre le plus restreint. dère la part, dans l’économie, de la valeur ajou-
Ainsi, les différences d’évolution observées tée à prix courants, le même diagnostic apparaît
pour la valeur ajoutée en volume seraient moins de façon un peu plus saillante. En effet, le taux
flagrantes que pour la valeur ajoutée à prix de variation annuel est de – 1,1 % pour les bran-
courants. ches innovantes (contre - 1,8 %, pour l’industrie
dans son ensemble) sur la période 1978-2003.
Des travaux complémentaires seraient néces- Cette différence s’accentue au fil du temps, avec
saires pour affiner cette approche et dessiner un taux de croissance annuel de près de 0,6 %
un périmètre réellement représentatif des trans- sur la période 1994-2003 (- 1,2 %/an pour l’in-
formations industrielles. Ils contribueraient, dustrie dans son ensemble). Enfin, la part dans
comme ici, à relativiser le phénomène de désin- l’économie de la valeur ajoutée en volume, sta-
dustrialisation. On s’aperçoit également que ble pour le périmètre industriel traditionnel, est
les baisses observées pour l’emploi et la valeur nettement croissante si l’on considère les bran-
ajoutée (hors la VA en volume) restent signifi- ches innovantes (+ 1,5 % de variation annuelle
catives. Cela tendrait à conforter le point de vue sur la période 1978-2003). Cette évolution est
que l’externalisation, si elle n’est pas mauvaise encore renforcée sur la période 1994-2003
en soi, ne peut se substituer à un « noyau dur », (+ 3,0 % de croissance annuelle). Ces résultats
proprement industriel. conduisent à formuler trois remarques. 202122

• Le sort de l’industrie diffère sensiblement selon


Un découpage industriel fondé sur que l’on analyse l’industrie dans son ensemble
l’innovation ou que l’on se concentre sur ses branches les
plus innovantes. Il apparaît donc pertinent, du
Adoptons maintenant la deuxième définition point de vue analytique comme du point de vue
proposée plus haut : « l’industrie est consti- normatif, d’envisager un découpage qui tienne
tuée des activités de transformation physique compte de l’innovation : c’est ce que nous avons
des matières en produits transportables dont la tenté de faire en proposant notre deuxième défi-
transformation ou le produit intègre de manière nition de l’industrie.
très significative le progrès technique » (20).
Deux indicateurs constituent des pistes intéres- • Les écarts observés entre cette approche et
santes de caractérisation de cette « industrie » : l’approche traditionnelle sont plus significatifs
le dépôt ou l’utilisation des brevets (21) et les pour la valeur ajoutée que pour l’emploi, ce qui
dépenses de Recherche et Développement (22), est tout à fait cohérent avec l’idée que des gains
d’une part ; la densité de personnes qualifiées, de productivité apparaissent de façon privilégiée
d’autre part. Sur la base de ces critères, nous dans les branches innovantes. Il résulte égale-
retenons les branches suivantes : Pharmacie, ment de ces gains de productivité des écarts de
parfumerie et entretien (C3) ; Chimie, caout- croissance plus significatifs pour la valeur ajou-
chouc et plastiques (F4) ; Composants électri- tée en volume que pour la valeur ajoutée à prix
ques et électroniques (F6) ; Industrie automo- courants.
bile (D) ; Construction navale, aéronautique et
ferroviaire (E1). Nous constatons alors (cf. an-
nexe 2) que les « branches industrielles inno-
vantes » ainsi sélectionnées se comportent sen- 20. Cette approche rejoint les propos de Hansen (2003), pour
siblement mieux que l’industrie prise dans son qui l’industrie est, avant tout, un « canal privilégié d’incorporation
des progrès technologiques ».
ensemble, et semblent un peu moins affectées 21. Source : CPCI (2004).
par le phénomène de « désindustrialisation ». 22. Source : ministère de la Recherche.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 27


• Si les branches innovantes se comportent sen- portables reposant sur une structure d’emplois
siblement mieux que le reste de l’industrie, elles à forte valeur ajoutée ». Comment avons-nous
ne croissent pas pour autant, en particulier du procédé ?
point de vue de l’emploi sur l’ensemble de la
période observée, ce qui n’est pas très encoura- À partir de 28 variables permettant de décrire les
geant pour l’industrie et l’économie à moyen et caractéristiques de chaque secteur économique
long terme. Par ailleurs, nous savons que dans en termes d’emploi, nous avons procédé à une
un contexte de concurrence sur les produits analyse factorielle multidimensionnelle (cf. en-
de haute technologie, les positions extérieures cadré 2). Cette analyse nous permet de dégager
françaises sont en phase de décrochage depuis une typologie des branches économiques selon
2001, conduisant ainsi à un déficit persistant du les caractéristiques des emplois qui y sont occu-
commerce extérieur (23). De notre point de vue, pés. 2324 25
le caractère crucial de l’innovation dans cette
concurrence conforte la nécessité de mobiliser Deux constats découlent d’abord de cette ana-
cette notion pour caractériser l’industrie. lyse (cf. tableau 2) : le premier met en évidence
qu’en première approche, les branches indus-
trielles, au sein de l’ensemble des branches
Un découpage industriel fondé sur la économiques, présentent des caractéristiques
structure de l’emploi (24) communes : à l’exception de quelques bran-
ches (25), l’emploi industriel correspond à des
Si l’un des indicateurs majeurs de la « désindus-
postes plus stables que dans les autres bran-
trialisation » est l’évolution de la part de l’em-
ploi industriel dans l’emploi total, nous devons
tenir compte du fait que tous les emplois indus-
triels ne sont pas équivalents. Les différences 23. Sur l’analyse des causes de ce déficit et des perspectives de
sont majeures : elles sont relatives à la qualifica- résolution, cf. Artus et Fontagné (2006), rapport au CAE.
tion, la stabilité de l’emploi, à la rémunération, 24. Signalons une approche que nous avons également consi-
dérée, consistant à discriminer, au sein de l’industrie, les bran-
à la taille de l’entreprise…. Ainsi, la création ches par leurs caractéristiques économiques et financières. Sur
d’emplois qualifiés est un signe important sur la base d’analyses factorielles, nous avons distingué quatre clas-
ses de branches industrielles, homogènes du point de vue des
la capacité d’un pays à poursuivre son déve- principaux fondamentaux économiques et financiers. Nous avons
loppement en même temps que les destructions cependant constaté que les chiffres obtenus ne permettent pas
de mettre en relation les quatre groupes identifiés avec un com-
d’emplois non qualifiés constituent une diffi- portement spécifique en termes d’emploi ou de valeur ajoutée.
culté sociale majeure. C’est dans cette perspec- Un découpage sur des critères économiques et financiers des
branches industrielles au sein de la nomenclature n’apparaît
tive que nous proposons d’adopter maintenant donc pas pertinent pour étudier les mutations industrielles.
notre troisième définition de l’industrie : « l’in- 25. Principalement : « Édition, Imprimerie, reproduction »,
« Habillement, cuir », « Industries agricoles et alimentaires » ou
dustrie est constituée des activités de transfor- « Construction », cette dernière branche n’étant généralement
mation physique des matières en produits trans- pas classée au sein de l’industrie.

Encadré 2

ANALYSE ET CLASSIFICATION DES BRANCHES


EN FONCTION DE LEURS PROFILS « EMPLOI »
À partir du fichier réduit des déclarations annuelles de fessions intellectuelles, professions intermédiaires,
données sociales (DADS, 2000), il est possible d’obte- employés, ouvriers, apprentis et stagiaires), des rému-
nir, pour chaque branche de la nomenclature écono- nérations annuelles et de la taille des entreprises.
mique de synthèse (NES 36), les caractéristiques des
emplois dans cette branche, soit : L’analyse multidimensionnelle de ces données (dont
les deux premiers axes expliquent respectivement
1) la stabilité de l’emploi (14 variables) (moyennes et 48 % et 15 % de la variance) permet de construire
écarts-types de l’âge des salariés, de la durée annuelle une typologie synthétique des branches économiques
de l’emploi principal ainsi que des périodes annexes
selon ces caractéristiques : les branches économiques
(en jours et nombre d’heures), du nombre d’emplois
qui ont des caractéristiques comparables sont regrou-
(annexes ou pas), du nombre de périodes de chômage
pées au sein d’une même classe (i.e. dans une même
indemnisé) ;
« case » de la typologie). Des branches qui ne se trou-
2) la répartition des emplois (14 variables) en fonction vent pas dans la même classe ont des caractéristiques
du type d’emploi (chefs d’entreprise, cadres et pro- significativement distinctes en termes d’emploi.

28 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


ches et plus souvent en grandes entreprises entreprises et avec des niveaux plus importants
(cf. graphique II) (26). de qualification et de salaire (cf. tableau 2, 3e
et 4e groupes) (27). Ainsi, même s’il est pos-
Le second constat réside dans l’hétérogénéité sible de constituer quatre groupes au sein de
qui existe, du point de vue de la structure d’em- l’industrie, les deux premiers et les deux der-
ploi, au sein même des branches industrielles : 26 27

alors que certaines branches sont caractérisées


par des emplois relativement peu qualifiés et 26. Les branches industrielles sont quasiment toutes situées sur
davantage en PME (cf. tableau 2, 1er et 2e grou- la partie droite de la figure 2.
27. Les branches des premiers groupes se trouvent dans la par-
pes de branches), deux autres groupes se dis- tie basse de la figure 2 ; celles des autres groupes, dans la partie
tinguent par des emplois davantage en grandes haute de cette même figure.

Tableau 2
Éléments de comparaisons entre quelques branches industrielles, en termes d’emploi
Part des Part des Part des
Écart-type Nombre
Durée salariés en salariés en salariés
de la durée moyen de
Moyenne moyenne entreprises entreprises avec revenu
Secteurs moyenne du périodes de
d’âge du travail de moins de de plus de supérieurs
travail (en chômage
(en jours) 50 salariés 200 salariés à 30 k€/an
jours) indemnisé
(%) (%) (%)

Premier groupe
B0-Industries agricoles et
alimentaires 35,5 289,5 106,4 0,11 50,2 27,2 4,5
H0-Construction 37,6 298,8 97,8 0,08 79,2 5,1 4,8
Ensemble des salariés du groupe 37,3 295,9 100,7 0,08 68,9 13,0 11,2
Ensemble des salariés du groupe
(activités industrielles seules) 36,9 295,8 100,6 0,09 69,9 12,2 4,7

Deuxième groupe
C1-Habillement, cuir 40,9 308,6 95,9 0,10 50,6 15,5 5,0
C4-Industries des équipements du
foyer 38,4 312,5 90,1 0,08 43,3 33,0 5,6
E2-Industries des équipements
mécaniques 39,0 316,2 87,1 0,06 48,4 24,7 9,3
F1-Industries des produits minéraux 40,2 322,3 83,4 0,06 47,6 29,3 7,2
F2-Industries du textile 40,2 317,5 87,9 0,09 42,2 21,6 5,1
F3-Industries du bois et du papier 38,8 316,7 87,6 0,07 44,1 24,9 6,7
F4-Chimie, caoutchouc, plastiques 39,3 323,8 80,5 0,06 24,7 45,9 10,7
F5-Métallurgie et transformation
des métaux 39,5 322,0 81,2 0,06 46,1 29,0 6,6
F6-Industries des composants
électriques et électroniques 38,5 311,9 90,6 0,06 20,7 52,5 10,9
Ensemble des salariés du groupe 39,4 314,9 88,2 0,07 41,3 32,3 7,7
Ensemble des salariés du groupe
(activités industrielles seules) 39,3 318,0 85,9 0,07 40,8 31,6 7,9

Troisième groupe
C3-Pharmacie, parfumerie, entretien 38,6 316,8 88,1 0,06 13,5 62,1 21,7
E3-Industries des équipements
électriques et électroniques 39,1 312,7 89,0 0,05 33,7 46,1 21,3
Ensemble des salariés du groupe 40,0 315,1 92,6 0,06 24,7 57,0 8,5
Ensemble des salariés du groupe
(activités industrielles seules) 38,9 314,2 88,7 0,05 26,4 51,9 21,4

Quatrième groupe
D0-Industrie automobile 40,4 331,6 71,1 0,03 8,5 83,5 9,4
E1-Construction navale, aéronauti-
que et ferroviaire 41,5 331,6 72,4 0,06 11,9 77,0 18,8
G1-Production de combustibles et
de carburants 42,7 336,9 64,3 0,02 6,0 85,1 28,8
G2-Eau, gaz, électricité 40,6 326,7 77,7 0,01 12,3 75,6 21,9
Ensemble des salariés du groupe 40,8 330,2 73,3 0,03 10,3 79,7 16,3
Ensemble des salariés du groupe
(activités industrielles seules) 40,8 330,2 73,3 0,03 10,3 79,7 16,3

Ensemble des salariés (toutes les


branches de l’économie) 37,6 280,6 99,2 0,12 51,8 29,4 7,5

Ensemble des salariés des bran-


ches industrielles de l’économie 38,6 310,8 90,6 0,07 47,0 31,6 8,7

Source : Déclaration Annuelle des Données Sociales, « version réduite » (DADS, 2000), Insee.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 29


niers ont, respectivement, des caractéristiques la valeur ajoutée à prix courants, le groupe 2
assez proches. Le premier groupe se caractérise connaît encore un comportement très défavora-
cependant par une concentration des emplois ble (- 2,2 % de variation annuelle sur la période
dans des entreprises de taille plus réduite que 1978-2003). Le groupe 1 se comporte sensi-
dans le deuxième groupe, avec des salaires plus blement mieux (- 1,6 % de variation annuelle
bas encore. Nous constatons également que le sur cette même période), ainsi que le groupe 3
quatrième groupe se caractérise par une grande (- 1,4 %). Le groupe 4 est celui ayant le com-
stabilité des emplois au sein d’entreprises de portement le plus stable (- 0,4 % de variation
taille importante, alors que le troisième est, de annuelle). Le taux de croissance de l’industrie,
manière générale, constitué d’entreprises s’ap- dans son acception traditionnelle, est de - 1,8 %
puyant sur un emploi plus flexible (moins sta- sur cette période. Si l’on analyse l’évolution de
ble) et concentré dans des firmes de taille plus la valeur ajoutée en volume, les deux premiers
réduite. Ces deux derniers constituent donc groupes connaissent une baisse annuelle de leur
l’industrie, au sens strict de notre troisième défi- part dans l’économie (- 1,7 % pour le groupe
nition. Ces quatre groupes connaissent-ils des 1 et - 0,7 % pour le groupe 2 sur la période
mutations industrielles identiques ou observe-t- 1978-2003). Le groupe 4 est quasiment stable
on des divergences notables ? en termes d’évolution annuelle (- 0,4 % sur la
période étudiée). Enfin, le groupe 3 présente
Les branches du « groupe 2 » sont celles qui une forte augmentation du même taux (+ 3,5 %
connaissent le comportement le plus décroissant sur la période étudiée). Rappelons que le taux
en termes d’emploi, avec un taux de croissance de croissance annuel sur cette période est de
annuel de la part de l’emploi dans l’économie - 0,1 % dans l’approche de référence.
de –2,5 % sur la période 1978-2003 (cf. annexe Ces chiffres nous amènent à formuler deux
3). Les activités du « groupe 4 » ont un compor- remarques.
tement très proche, avec un taux de croissance
annuel de - 2,3 % sur cette même période. Le • D’abord, en termes de valeur ajoutée, on
« groupe 3 » et le « groupe 1 », présentent une constate que les 3e et 4e groupes se caractéri-
décroissance nettement plus faible (respecti- sent par des emplois stables, en grandes entre-
vement - 0,7 % et - 0,4 % de taux d’évolution prises et avec des niveaux de qualification plus
annuel). L’industrie, dans l’approche de réfé- importants. L’évolution de la valeur ajoutée
rence, a un taux de croissance annuel de - 1,9 % est plus favorable que celle des deux premiers.
sur cette même période. Ce constat est encore plus net si l’on examine
la valeur ajoutée en volume pour le troisième
L’examen du comportement de ces groupes en groupe. En effet une augmentation substantielle
termes de valeur ajoutée conduit à des résul- de la productivité a conduit à une baisse des
tats tout à fait différents. Pour ce qui concerne prix, notamment au sein de l’industrie des équi-

Graphique II
Représentation des branches de la nomenclature économique de synthèse (NES 36)
Employés, professions intermédiaires, cadres
Facteur 2 Grandes entreprises, hauts salaires, disparités importantes dans les temps de travail
P2 - Activités récréatives, culturelles et sportives
N4 - Recherche et développement
R2 - Activités associatives L0 - Activités financières
3,0
Q1 - Éducation G2 - Eau, gaz, électricité
N2 - Conseils et assistances N1 - Postes et télécommunications

C3 - Pharmacie, parfumerie, entretien


R1 - Administration publique G1 - Production de combustibles
1,5
Q2 - Santé, action sociale et de carburants
M0 - Activités immobilières
P1 - Hôtels et restaurants E3 - Industries des équipements électriques et électroniques
C2 - Édition, imprimerie, reproduction E1 - Construction navale, aéronautique et ferroviaire
Précarité des emplois J2 - Commerce de gros
Stabilité des emplois
Petites entreprises 0,0 N3 - Services opérationnels
J3 - Commerce de détail, réparations
Grandes entreprises
P3 - Services personnels F6 - Industries des composants
E2 - Industries électriques et électroniques D0 - Industrie automobile
A0 - Pêche des équipements
K0 - Transports mécaniques
- 1,5 B0 - Industries agricoles et alimentaires
F4 - Chimie, caoutchouc, plastiques

J1 - Commerce et réparation automobile F1 - Industries des produits minéraux


H0 - Construction
C4 - Industries des équipements du foyer F5 - Métallurgie et transformation des métaux

- 3,0 C1 - Habillement, cuir


F3 - Industries du bois et du papier
F2 - Industries du textile
-4 0 4 Facteur 1
Ouvriers
Moyennes entreprises, bas salaires, travail plus stable et intensif

Lecture : le premier axe (abscisses) oppose des secteurs constitués de relativement plus d’entreprises de taille réduite et offrant des
emplois plutôt précaires (à gauche) aux secteurs composés de relativement plus de grandes entreprises et offrant des emplois plus
stables (à droite). Le deuxième axe (ordonnées) oppose des secteurs employant davantage d’ouvriers, pour des travaux intensifs et
faiblement rémunérés (en bas) aux secteurs caractérisés davantage par l’emploi de cadres biens rémunérés (en haut).

30 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


pements électriques et électroniques. Il est donc Les nomenclatures industrielles actuelles sont-
logique d’observer, pour ce groupe, un écart elles adaptées à l’étude des mutations indus-
conséquent entre les valeurs ajoutées à prix cou- trielles ? Nous avons d’abord montré que la
rants et en volume. nomenclature avait largement évolué avec les
conceptions de l’industrie et de l’économie
• Ensuite, on se rend compte que la structure des qui se sont succédées, mais que les contours
emplois au sein des grandes entreprises, caracté- de l’industrie, toujours en vigueur aujourd’hui,
risée par une certaine stabilité, ne constitue pas ne rendaient compte que faiblement des muta-
une garantie contre une baisse notable de l’em- tions advenues depuis au moins 20 à 30 ans. Il
ploi. Certes, le groupe 3 est relativement stable en résulte, comme nous l’avons constaté empi-
de ce point de vue, alors que le groupe 2 est for- riquement par des comparaisons internationa-
tement en baisse, mais nous constatons que le les, une difficulté à segmenter les activités en
groupe 4, composé d’emplois stables, qualifiés ensembles homogènes et à dessiner un véritable
et en grandes entreprises, perd beaucoup d’em- périmètre industriel. C’est pourquoi nous avons
plois. Cela s’explique vraisemblablement par proposé trois approches de l’industrie permet-
une externalisation très forte, notamment de la tant, en fonction des objets de l’analyse, d’ap-
part des constructeurs de l’industrie automobile. préhender les évolutions de son périmètre et son
De notre point de vue, cette réflexion est cen- hétérogénéité croissante.
trale dans l’analyse des mutations industrielles,
l’un des principaux enjeux résidant dans notre Ces trois approches nous ont montré qu’en
capacité à garder des emplois industriels à forte retenant différents périmètres de l’industrie, la
valeur ajoutée. dynamique des branches industrielles considé-
rées peut apparaître sensiblement différente de
Nous avons donc identifié quatre groupes qui celle de l’industrie dans son acception tradition-
présentaient, de façon relativement corrélée nelle (cf. tableau 3), ce qui légitime a posteriori
avec leur structure d’emploi, des performances notre questionnement.
différentes du point de vue de l’emploi comme
de la valeur ajoutée. Ces divergences de com-
En effet, notre propos n’est pas ici de modérer
portement légitiment, de notre point de vue, la
ou d’affermir les discours sur le phénomène de
nécessité de caractériser, en accord avec la troi-
« désindustrialisation » mais de souligner des
sième définition proposée, une pluralité d’indus-
faiblesses inhérentes aux nomenclatures telles
tries en se fondant sur leur structure d’emploi.
qu’elles sont utilisées actuellement et de propo-
* * ser des pistes méthodologiques pour approcher
* les mutations industrielles. Nous avons ainsi

Tableau 3
Synthèse de l’influence des découpages effectués sur l’emploi et la valeur ajoutée
Référence Approche no 1 Approche no 2 Approche no 3

Périmètre Période Industrie dans Inclusion des Périmètre fondé sur la structure de l’emploi
« Périmètre
la nomenclature services à
innovant » Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4
Nap/Nace l’industrie

Part de la valeur 78-94 ___ __ __ __ ___ ___ __


ajoutée dans
l’économie (prix 94-03 __ _ + __ __ 0 +++
courants) 78-03 __ __ __ __ ___ __ _

Part de la valeur 78-94 _ 0 + __ __ +++ __


ajoutée dans
l’économie (en 94-03 + + +++ ___ 0 ++++ +++
volume, prix 1995) 78-03 0 + ++ __ _ +++ _

Part de l’emploi 78-94 ___ __ __ _ ___ _ ___


dans l’économie
94-03 __ _ _ _ ___ _ _

78-03 __ __ __ _ ___ _
___

Lecture : les résultats présentés reposent sur une classification des taux annuels de croissance des variables étudiées (en raisonnant
toujours en part dans l’économie) pour les différentes périodes : pour un taux de croissance annuel de la part dans l’économie de la
variable étudiée inférieur à - 4 % : ---- ; entre - 4 % et - 2 % : --- ; entre - 2 % et - 1 % : -- ; entre - 1 % et - 0,2 % : - ; entre - 0,2 % et
+ 0,2 % : 0 ; entre + 0,2 % et + 1 % : + ; entre + 1 % et + 2 % : ++ ; entre + 2 % et + 4 % : +++ ; supérieur à + 4 % : ++++.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007 31


Tableau 4
Définitions de l’industrie et problématiques associées
Approche no 1 Approche no 2 Approche no 3

Définition L’industrie est constituée des activi- L’industrie est constituée des activi- L’industrie est constituée des activi-
tés de transformation physique des tés de transformation physique des tés de transformation physique des
matières en produits transportables matières en produits transportables matières en produits transportables
ainsi que des activités de produc- dont la transformation ou le produit reposant sur une structure d’em-
tion des biens immatériels et des intègre de manière très significative plois à forte valeur ajoutée
services directement nécessaires à le progrès technique
cette transformation

Problématique Appréhender la dynamique indus- Appréhender la capacité d’un pays Appréhender la capacité d’un pays
trielle à périmètre constant, i.e. en à garder une « substance indus- à créer et garder des emplois à
se fondant sur un périmètre tenant trielle » permettant de concevoir et forte valeur ajoutée. Appréhender
compte des évolutions organi- de développer des produits inté- les évolutions de l’emploi dans
sationnelles et du contenu de la grant, de manière très significative, les différents groupes de secteurs
production le progrès technique. industriels.

cherché à façonner des découpages permettant Si ce travail apporte une pierre à l’appréhension
à l’utilisateur potentiel de données statistiques d’un problème méthodologique de fond, il nous
de formuler des analyses économiques sur les semble capital de dépasser, dans de futurs tra-
principales questions soulevées par les muta- vaux, un découpage fondé sur des données par-
tions industrielles. À chacun de ces découpages tiellement agrégées pour repartir d’un niveau
correspond, par bijection, à la fois une question bien plus désagrégé permettant une analyse et
et une définition (cf. tableau 4). des développements encore plus fins. ■

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34 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


ANNEXE 1
PÉRIMÈTRE DE L’INDUSTRIE INCLUANT LES SERVICES QUI LUI SONT DÉDIÉS

A-Emploi intérieur total par branche (effectif en milliers de personnes)

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Année 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Postes et télécommunications 368,4 390,1 387,9 384,7 386,0 400,4 405,2 408,5 405,2 409,4 405,4 405,4 403,4 405,8 413,6 416,8 412,6 409,6 407,1 399,4 399,9 404,9 430,2 442,8 446,6 N.D.

Conseils et assistance 540,6 571,9 601,9 620,4 622,3 624,7 636,3 661,1 692,0 735,4 804,1 885,8 915,7 949,1 964,9 983,3 996,1 998,4 1 003,3 1 042,0 1 095,7 1 158,2 1 236,2 1 313,1 1 330,1 N.D.

Services opérationnels 500,8 522,6 539,7 554,1 563,3 571,8 581,4 595,5 619,2 653,7 699,1 745,2 799,9 825,2 842,3 817,8 885,4 920,1 949,8 1 032,7 1 143,4 1 250,6 1 387,6 1 443,4 1 448,9 N.D.

Recherche et développement 204,2 209,1 214,3 219,7 222,6 227,8 234,5 230,1 240,6 251,9 254,7 258,5 271,0 273,4 274,4 272,1 274,6 280,2 282,8 284,5 287,4 292,6 290,6 295,8 295,1 N.D.

Total Services aux entreprises 1 614,0 1 693,7 1 743,8 1 778,9 1 794,2 1 824,7 1 857,4 1 895,2 1 957,0 2 050,4 2 163,3 2 294,9 2 390,0 2 453,5 2 495,2 2 490,0 2 568,7 2 608,3 2 643,0 2 758,6 2 926,4 3 106,3 3 344,6 3 495,1 3 520,7 3 504,0

Part estimée des services aux


entreprises destinés à l’industrie 645,6 677,5 697,5 711,6 717,7 729,9 743,0 758,1 782,8 820,2 865,3 918,0 956,0 981,4 998,1 996,0 1027,5 1043,3 1057,2 1103,4 1170,6 1242,5 1337,8 1398,0 1408,3 1401,6

Industrie 5 542,2 5 460,0 5 406,1 5 235,8 5 167,3 5 073,4 4 932,9 4 807,0 4 722,7 4 614,1 4 562,5 4 584,4 4 588,2 4 512,1 4 366,6 4 162,9 4 062,4 4 064,5 4 024,3 3 979,8 3 974,6 3 958,4 4 002,7 4 045,7 3 980,2 3 893,4

Énergie 266,5 265,1 265,2 268,7 274,5 283,7 282,9 278,0 273,4 269,5 266,4 259,4 252,3 245,9 243,9 239,9 240,0 237,6 235,3 231,4 223,2 219,6 224,9 225,6 223,2 220,1

Industrie hors énergie 5 275,7 5 194,9 5 140,9 4 967,1 4 892,8 4 789,7 4 650,0 4 529,0 4 449,3 4 344,6 4 296,1 4 325,0 4 335,9 4 266,2 4 122,7 3 923,0 3 822,4 3 826,9 3 789,0 3 748,4 3 751,4 3 738,8 3 777,8 3 820,1 3 757,0 3 673,3

Part nationale (en %) 24,0 23,5 23,2 22,5 22,1 21,7 21,1 20,7 20,3 19,7 19,3 19,1 19,0 18,6 18,1 17,5 17,0 16,9 16,6 16,4 16,2 15,8 15,5 15,5 15,1 14,7

Industrie hors énergie +


Services à l’industrie 5921,3 5872,4 5838,4 5678,7 5610,5 5519,6 5393,0 5287,1 5232,1 5164,8 5161,4 5243,0 5291,9 5247,6 5120,8 4919,0 4849,9 4870,2 4846,2 4851,8 4922,0 4981,3 5115,6 5218,1 5165,3 5074,9

Part nationale (en %) 26,9 26,5 26,3 25,7 25,3 25,0 24,5 24,2 23,9 23,4 23,2 23,1 23,2 22,9 22,5 21,9 21,6 21,5 21,3 21,2 21,2 21,0 21,0 21,1 20,8 20,4

Ensemble de l’économie 22 021,3 22 133,7 22 191,1 22 106,6 22 133,1 22 064,7 22 014,6 21 845,4 21 927,5 22 094,5 22 295,4 22 670,4 22 850,8 22 875,4 22 742,5 22 449,5 22 482,3 22 681,7 22 767,1 22 866,9 23 214,6 23 679,7 24 307,8 24 719,6 24 887,4 24 933,4

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

A’-Variation de la part de l’industrie dans l’emploi national


En %

Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Industrie hors énergie - 29 - 2,1 - 13,3 - 1,6 - 38,5 - 1,9

Industrie hors énergie + services à l’industrie - 19,8 - 1,4 - 5,6 - 0,6 - 24,3 - 1,1

35
Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.
36
B-Valeur ajoutée par branche, prix courants (milliards d’euros)
Année 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Postes et télécommunications 6,8 8,1 9,1 10,0 11,9 13,3 15,3 17,5 18,8 19,8 18,6 19,7 20,9 22,8 23,7 27,7 24,0 24,8 25,3 24,9 25,5 27,1 27,8 29,1 30,0 30,4

Conseils et assistance 12,5 14,4 17,3 19,8 23,0 25,4 28,1 30,6 35,1 38,3 42,6 48,3 51,3 53,9 57,3 57,4 59,1 60,7 66,5 70,4 76,8 83,5 93,2 99,2 101,6 105,0

Services opérationnels 16,6 17,6 18,7 20,2 21,8 22,7 22,6 24,3 27,1 29,1 33,0 36,3 39,3 40,7 42,2 40,9 42,7 45,4 47,3 49,8 54,1 58,8 65,4 70,5 73,2 76,3

Recherche et développement 2,9 3,2 3,7 4,6 5,4 6,4 7,5 8,4 9,5 10,1 11,0 12,0 13,1 14,1 14,6 15,0 14,9 15,1 16,3 15,8 15,7 16,4 16,8 17,6 18,4 18,7

Total Services aux entreprises 38,8 43,2 48,7 54,6 62,0 67,9 73,6 80,7 90,5 97,3 105,3 116,2 124,7 131,4 137,9 141,0 140,7 146,0 155,4 160,9 172,0 185,7 203,2 216,5 223,3 230,5

Part estimée des services aux


entreprises destinés à l’industrie 15,5 17,3 19,5 21,8 24,8 27,2 29,4 32,3 36,2 38,9 42,1 46,5 49,9 52,6 55,1 56,4 56,3 58,4 62,2 64,4 68,8 74,3 81,3 86,6 89,3 92,2

Industrie 90,0 100,3 114,2 126,3 139,3 152,5 165,2 175,6 180,3 182,8 194,2 206,8 213,6 218,5 222,7 214,5 219,9 230,6 231,3 238,8 249,6 253,0 262,5 272,1 277,7 269,4

Énergie 9,6 11,7 16,7 20,7 22,5 24,9 28,1 29,7 24,9 23,5 23,0 24,5 26,2 29,1 30,1 30,7 29,5 31,1 33,2 31,0 32,9 32,0 35,8 35,5 35,3 36,3

Industrie hors énergie 80,3 88,6 97,5 105,6 116,8 127,7 137,1 146,0 155,5 159,3 171,1 182,3 187,4 189,4 192,6 183,9 190,4 199,5 198,1 207,7 216,6 221,0 226,7 236,6 242,4 233,2

Part nationale (en %) 26,2 % 25,7 % 24,9 % 24,0 % 23,2 % 22,9 % 22,6 % 22,6 % 22,3 % 21,7 % 21,6 % 21,4 % 20,8 % 20,2 % 19,7 % 18,5 % 18,6 % 18,9 % 18,4 % 18,7 % 18,6 % 18,3 % 17,9 % 17,9 % 17,7 % 16,7 %

Industrie + Services à
l’industrie 95,8 105,9 117,0 127,5 141,6 154,8 166,5 178,3 191,7 198,2 213,2 228,8 237,3 242,0 247,7 240,2 246,7 257,9 260,3 272,1 285,4 295,3 308,0 323,2 331,7 325,3

Part nationale (en %) 31,3 % 30,7 % 29,9 % 28,9 % 28,1 % 27,8 % 27,5 % 27,6 % 27,5 % 27,0 % 27,0 % 26,9 % 26,3 % 25,8 % 25,4 % 24,2 % 24,1 % 24,4 % 24,2 % 24,4 % 24,6 % 24,5 % 24,3 % 24,4 % 24,2 % 23,3 %

Ensemble de l’économie 306,2 345,3 391,7 440,8 503,7 557,2 605,7 646,2 697,2 734,8 790,6 851,4 901,2 938,9 977,0 991,4 1 022,3 1 055,7 1 077,6 1 113,6 1 162,1 1 206,6 1 268,4 1 322,4 1 368,4 1 395,2

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

B’-Variation de la part de l’industrie dans la valeur ajoutée nationale (valeur ajoutée aux prix
courants)
En %
Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Industrie hors énergie - 29 - 2,1 - 10,3 - 1,2 - 36,3 - 1,8

Industrie hors énergie + services à l’industrie - 22,9 - 1,6 - 3,4 - 0,4 - 25,5 - 1,2

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


C-Valeur ajoutée par branche en volume - prix 1995 (milliards d’euros)
Année 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Postes et télécommunications 9,1 10,2 11,1 12,2 13,2 14,2 14,9 15,8 16,6 17,5 18,9 20,7 22,2 23,7 24,2 27,9 23,7 24,8 25,7 27,1 29,9 34,7 38,7 41,8 44,1 45,1

Conseils et assistance 36,3 37,4 39,6 41,0 41,9 41,9 43,0 44,3 47,0 48,8 51,3 56,2 57,3 57,4 59,9 59,6 60,1 60,7 65,5 67,5 72,1 76,4 80,4 82,0 82,4 83,6

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Services opérationnels 32,4 33,4 34,2 35,0 35,9 36,4 36,8 37,5 38,9 39,7 42,9 45,2 46,4 46,0 45,7 42,7 43,6 45,4 46,3 47,5 50,5 53,7 57,5 59,8 60,1 60,5

Recherche et développement 8,5 8,3 8,7 9,5 9,7 10,3 11,0 11,5 12,0 12,6 13,2 14,1 15,3 15,5 15,3 15,1 15,2 15,1 15,7 14,9 14,7 14,7 14,4 14,6 14,6 14,6

Total Services aux entreprises 83,9 87,4 91,9 95,9 99,3 101,8 104,7 108,3 113,9 118,1 125,9 135,8 140,9 142,4 145,0 145,4 142,6 146,0 153,2 156,9 166,9 178,8 189,7 196,1 198,3 200,6

Part estimée des services aux


entreprises destinés à l’industrie 33,6 35,0 36,7 38,3 39,7 40,7 41,9 43,3 45,5 47,3 50,4 54,3 56,3 57,0 58,0 58,1 57,0 58,4 61,3 62,8 66,8 71,5 75,9 78,4 79,3 80,3

Industrie 177,0 181,2 185,4 185,6 185,1 188,0 188,9 191,4 193,1 193,8 202,2 211,7 215,6 218,4 220,0 211,2 219,5 230,6 231,3 238,6 250,9 258,5 269,5 277,2 279,4 279,1

Énergie 31,3 32,9 32,4 30,3 27,0 26,2 26,2 25,4 24,6 25,1 25,4 26,1 27,3 28,6 29,8 29,4 29,0 31,1 32,4 30,2 32,6 33,5 33,8 34,7 34,6 35,4

Industrie hors énergie 145,8 148,3 153,0 155,3 158,1 161,9 162,8 166,0 168,5 168,7 176,7 185,6 188,4 189,7 190,2 181,8 190,6 199,5 198,9 208,4 218,3 225,1 235,7 242,5 244,8 243,7

Part nationale (en %) 19,8 19,5 19,6 19,6 19,4 19,6 19,3 19,4 19,3 18,9 18,9 19,1 18,9 18,8 18,5 17,8 18,4 18,9 18,6 19,1 19,4 19,4 19,5 19,6 19,5 19,4

Industrie + Services à
l’industrie 179,3 183,3 189,7 193,6 197,9 202,6 204,7 209,3 214,0 216,0 227,1 239,9 244,7 246,7 248,2 239,9 247,6 257,9 260,2 271,2 285,1 296,6 311,5 320,9 324,2 324,0

Part nationale (en %) 24,3 24,1 24,4 24,5 24,3 24,5 24,3 24,5 24,5 24,1 24,3 24,7 24,5 24,4 24,1 23,5 23,9 24,4 24,4 24,9 25,3 25,5 25,8 26,0 25,9 25,7

Ensemble de l’économie 737,9 760,3 778,7 791,4 813,3 826,5 841,3 854,2 873,8 894,9 932,9 972,8 999,2 1 010,5 1 029,5 1 020,3 1 037,8 1 055,7 1 067,3 1 089,0 1 126,9 1 162,5 1 208,7 1 235,3 1 253,7 1 258,6

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

C’-Variation de la part de l’industrie dans la valeur ajoutée nationale (valeur ajoutée en volume,
prix 1995)
En %
Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Industrie hors énergie - 7,0 - 0,5 5,5 0,6 - 2,0 - 0,1

Industrie hors énergie + services à l’industrie - 1,8 - 0,1 7,9 0,8 5,9 0,2

37
Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.
38
ANNEXE 2
DÉCOUPAGE INDUSTRIEL FONDÉ SUR L’INNOVATION

A-Emploi intérieur total par branche (milliers de personnes)


Année 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Pharmacie, parfumerie et
entretien 115,2 116,3 114,8 114,7 113,8 113,6 113,6 114,8 115,5 117,0 117,6 118,6 120,1 119,6 119,8 118,3 116,1 115,7 114,1 112,8 111,6 110,9 112,1 116,1 119,7 N.D.

Part nationale (en %) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Chimie, caoutchouc, plastiques 383,2 382,8 382,3 370,1 363,2 355,3 349,2 343,8 341,4 340,0 337,5 344,5 348,5 342,9 336,5 324,4 315,1 312,7 307,7 304,8 307,6 308,7 315,7 319,9 315,0 N.D.

Part nationale (en %) 1,7 1,7 1,7 1,7 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,4 1,4 1,4 1,4 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3

Industrie des composants


électriques et électroniques 184,3 183,9 183,1 180,9 180,6 179,5 178,6 176,9 176,3 174,3 173,6 174,2 174,0 173,7 173,9 169,7 170,4 174,4 173,1 169,7 172,0 172,3 177,3 187,1 180,2 N.D.

Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,8 0,7

Industrie automobile 409,7 403,4 393,1 367,8 358,1 354,6 343,3 327,7 312,9 301,6 296,5 298,1 297,7 287,9 277,9 266,6 254,5 253,6 253,0 251,7 249,1 248,3 257,4 265,7 263,5 261,1

Part nationale (en %) 1,9 1,8 1,8 1,7 1,6 1,6 1,6 1,5 1,4 1,4 1,3 1,3 1,3 1,3 1,2 1,2 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 1,0 1,1 1,1 1,1 1,0

Construction navale, aéronauti-


que et ferroviaire 182,8 180,6 178,5 178,2 181,3 180,1 176,1 170,9 165,7 156,5 146,7 143,7 142,1 140,1 131,7 120,2 119,1 119,1 117,9 116,6 120,8 119,4 121,4 122,3 121,1 N.D.

Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Total secteurs innovants 1 275,2 1 267,0 1 251,8 1 211,7 1 197,0 1 183,1 1 160,8 1 134,1 1 111,8 1 089,4 1 071,9 1 079,1 1 082,4 1 064,2 1 039,8 999,2 975,2 975,5 965,8 955,6 961,1 959,6 983,9 1 011,1 999,5

Part nationale (en %) 5,8 5,7 5,6 5,5 5,4 5,4 5,3 5,2 5,1 4,9 4,8 4,8 4,7 4,7 4,6 4,5 4,3 4,3 4,2 4,2 4,1 4,1 4,0 4,1 4,0

Industrie (hors énergie) 5 275,7 5 194,9 5 140,9 4 967,1 4 892,8 4 789,7 4 650 4 529 4 449,3 4 344,6 4 296,1 4 325 4 335,9 4 266,2 4 122,7 3 923 3 822,4 3 826,9 3 789 3 748,4 3 751,4 3 738,8 3 777,8 3 820,1 3 757 3 673,3

Part nationale (en %) 24,0 23,5 23,2 22,5 22,1 21,7 21,1 20,7 20,3 19,7 19,3 19,1 19,0 18,6 18,1 17,5 17,0 16,9 16,6 16,4 16,2 15,8 15,5 15,5 15,1 14,7

Ensemble de l’économie 22 021,3 22 133,7 22 191,1 22 106,6 22 133,1 22 064,7 22 014,6 21 845,4 21 927,5 22 094,5 22 295,4 22 670,4 22 850,8 22 875,4 22 742,5 22 449,5 22 482,3 22 681,7 22 767,1 22 866,9 23 214,6 23 679,7 24 307,8 24 719,6 24 887,4 24 933,4

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

A’-Variation de la part des secteurs innovants et de l’industrie dans l’emploi national


En %
Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Secteurs innovants - 25,1 - 1,8 - 7,4 - 0,9 - 31,7 - 1,5

Industrie (hors énergie) - 29,0 - 2,1 - 13,3 - 1,6 - 38,5 - 1,9

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.
B-Valeur ajoutée par branche, prix courants (en milliards d’euros)
Année 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Pharmacie, parfumerie et
entretien 2,5 2,6 3,0 3,6 4,0 4,5 4,9 5,5 6,5 6,9 7,3 7,5 7,8 8,5 8,7 9,4 9,5 10,6 10,8 11,6 11,8 12,6 12,7 14,4 15,1 15,6

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0 0,9 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,1 1,1 1,1

Chimie, caoutchouc, plastiques 9,5 11,4 12,1 12,3 12,9 13,8 14,8 15,6 15,3 15,8 17,4 18,2 18,4 18,1 18,4 17,7 18,9 20,6 20,6 21,5 22,4 22,7 23,6 24,1 23,9 23,8

Part nationale (en %) 3,1 3,3 3,1 2,8 2,6 2,5 2,4 2,4 2,2 2,1 2,2 2,1 2,0 1,9 1,9 1,8 1,8 2,0 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,8 1,7 1,7

Industrie des composants


électriques et électroniques 3,1 3,4 3,7 4,0 4,3 4,9 5,3 5,8 6,9 7,2 7,8 7,9 8,1 7,6 8,0 7,7 8,2 8,8 9,1 9,8 9,8 10,6 11,1 11,2 9,9 8,8

Part nationale (en %) 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,8 0,9 0,9 0,8 0,7 0,6 %

Industrie automobile 5,7 6,1 6,2 6,2 7,1 7,8 7,7 7,8 10,3 11,6 12,7 12,9 13,4 13,3 14,1 13,0 14,4 13,8 13,7 15,7 17,8 19,0 19,4 21,4 23,5 22,3

Part nationale (en %) 1,9 1,8 1,6 1,4 1,4 1,4 1,3 1,2 1,5 1,6 1,6 1,5 1,5 1,4 1,4 1,3 1,4 1,3 1,3 1,4 1,5 1,6 1,5 1,6 1,7 1,6

Construction navale, aéronauti-


que et ferroviaire 2,3 2,4 2,7 3,3 3,6 4,0 3,8 4,1 4,1 3,7 4,1 4,7 5,3 4,9 5,6 3,9 5,4 6,7 5,0 7,5 7,8 8,6 8,3 9,7 10,5 10,5

Part nationale (en %) 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,6 0,5 0,6 0,4 0,5 0,6 0,5 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,8 0,8

Total secteurs innovants 23,1 26,0 27,7 29,3 31,9 35,0 36,5 38,9 43,1 45,1 49,3 51,2 53,0 52,4 54,7 51,8 56,5 60,5 59,3 66,0 69,7 73,5 75,1 80,9 82,9 81,0

Part nationale (en %) 7,6 7,5 7,1 6,7 6,3 6,3 6,0 6,0 6,2 6,1 6,2 6,0 5,9 5,6 5,6 5,2 5,5 5,7 5,5 5,9 6,0 6,1 5,9 6,1 6,1 5,8

Industrie (hors énergie) 80,3 88,6 97,5 105,6 116,8 127,7 137,1 146,0 155,5 159,3 171,1 182,3 187,4 189,4 192,6 183,9 190,4 199,5 198,1 207,7 216,6 221,0 226,7 236,6 242,4 233,2

Part nationale (en %) 26,2 25,7 24,9 24,0 23,2 22,9 22,6 22,6 22,3 21,7 21,6 21,4 20,8 20,2 % 19,7 % 18,5 % 18,6 % 18,9 % 18,4 % 18,7 % 18,6 % 18,3 % 17,9 % 17,9 % 17,7 % 16,7 %

Ensemble de l’économie 306,2 345,3 391,7 440,8 503,7 557,2 605,7 646,2 697,2 734,8 790,6 851,4 901,2

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

B’-Variation de la part des secteurs innovants et de l’industrie dans la valeur ajoutée nationale
(valeur ajoutée aux prix courants)
En %
Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Secteurs innovants - 26,9 - 1,9 5,0 0,6 - 23,2 - 1,1

Industrie (hors énergie) - 29,0 - 2,1 - 10,3 - 1,2 - 36,3 - 1,8

39
Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.
40
C - Valeur ajoutée par branche en volume – prix 1995 (en milliards d’euros)
Année 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Pharmacie, parfumerie et
entretien 6,0 5,8 5,9 6,1 6,3 6,6 7,0 7,5 7,6 7,5 8,0 8,6 8,5 8,7 8,4 8,5 8,7 10,6 9,9 10,6 10,7 11,3 12,5 14,2 14,7 15,6

Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,9 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 1,0 0,9 1,0 0,9 1,0 1,0 1,1 1,2 1,2

Chimie, caoutchouc, plastiques 6,1 7,0 7,3 7,6 8,1 9,1 10,1 11,0 12,0 13,3 14,8 16,3 17,6 17,9 18,6 18,4 19,8 20,6 21,9 23,1 23,6 25,0 26,4 26,5 26,9 27,1

Part nationale (en %) 0,8 0,9 0,9 1,0 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,8 1,8 1,8 1,9 2,0 2,1 2,1 2,1 2,1 2,2 2,1 2,1 2,2

Industrie des composants


électriques et électroniques 4,4 4,3 4,4 4,6 4,8 5,1 5,2 5,3 5,3 5,4 5,8 6,0 5,9 6,1 6,8 6,8 7,6 8,8 9,4 10,8 11,7 13,7 14,5 15,9 15,5 15,4

Part nationale (en %) 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,7 0,7 0,7 0,8 0,9 1,0 1,0 1,2 1,2 1,3 1,2 1,2

Industrie automobile 14,5 13,7 13,7 12,6 13,4 14,0 12,8 12,6 13,1 13,0 13,5 13,8 13,6 13,0 13,8 12,3 13,8 13,8 14,4 17,0 19,2 20,6 22,4 23,6 23,3 23,8

Part nationale (en %) 2,0 1,8 1,8 1,6 1,6 1,7 1,5 1,5 1,5 1,5 1,4 1,4 1,4 1,3 1,3 1,2 1,3 1,3 1,4 1,6 1,7 1,8 1,9 1,9 1,9 1,9

Construction navale,
aéronautique et ferroviaire 4,5 4,3 4,6 5,7 6,0 6,1 5,7 5,9 5,1 4,1 4,4 5,2 5,5 5,0 5,3 3,7 5,4 6,7 4,6 5,4 5,5 5,7 5,3 5,8 5,5 5,3

Part nationale (en %) 0,6 0,6 0,6 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 % 0,5 % 0,4 % 0,5 % 0,6 % 0,4 % 0,5 % 0,5 % 0,5 % 0,4 % 0,5 % 0,4 % 0,4 %

Total secteurs innovants 35,4 35,2 35,9 36,5 38,6 40,9 40,7 42,3 43,2 43,3 46,5 49,9 51,1 50,6 52,8 49,7 55,3 60,5 60,2 66,9 70,6 76,2 81,1 86,0 85,9 87,2

Part nationale (en %) 4,8 4,6 4,6 4,6 4,8 4,9 4,8 5,0 4,9 4,8 5,0 5,1 5,1 5,0 % 5,1 % 4,9 % 5,3 % 5,7 % 5,6 % 6,1 % 6,3 % 6,6 % 6,7 % 7,0 % 6,8 % 6,9 %

Industrie (hors énergie) 145,8 148,3 153,0 155,3 158,1 161,9 162,8 166,0 168,5 168,7 176,7 185,6 188,4 189,7 190,2 181,8 190,6 199,5 198,9 208,4 218,3 225,1 235,7 242,5 244,8 243,7

Part nationale (en %) 19,8 19,5 19,6 19,6 19,4 19,6 19,3 19,4 19,3 18,9 18,9 19,1 18,9 18,8 % 18,5 % 17,8 % 18,4 % 18,9 % 18,6 % 19,1 % 19,4 % 19,4 % 19,5 % 19,6 % 19,5 % 19,4 %

Ensemble de l’économie 737,9 760,3 778,7 791,4 813,3 826,5 841,3 854,2 873,8 894,9 932,9 972,8 999,2 1 010,5 1 029,5 1 020,3 1 037,8 1 055,7 1 067,3 1 089,0 1 126,9 1 162,5 1 208,7 1 235,3 1 253,7 1 258,6

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

C’-Variation de la part des secteurs innovants et de l’industrie (hors énergie) dans la valeur
ajoutée nationale (valeur ajoutée en volume, prix 1995)
En %
Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Secteurs innovants 11,1 0,7 30,0 3,0 44,4 1,5

Industrie (hors énergie) - 7,0 - 0,5 5,5 0,6 - 2,0 - 0,1

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.
ANNEXE 3
DÉCOUPAGE INDUSTRIEL FONDÉ SUR L’EMPLOI

A - Emploi intérieur total par branche (milliers de personnes)


1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Groupe 1
Industries agricoles et
alimentaires 622,8 621,3 621,2 623,4 627 630,9 630,8 626 623,6 621,1 618,2 616,7 613,2 605,7 594,5 588,8 591,7 596,7 603,8 613 621,3 622,1 631,7 637 640,7 641,467
Part nationale 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,9 2,9 2,9 2,8 2,8 2,8 2,7 2,7 2,6 2,6 2,6 2,6 2,6 2,7 2,7 2,7 2,6 2,6 2,6 2,6 2,6
Groupe 2
Industrie du textile 268,2 265,1 255,9 239,7 232 225,8 215,9 207,5 202,2 193 183 178,2 169,6 162,9 155,6 143,5 135,7 132,4 127,6 124,2 123,2 119,5 115,8 113,6 107,1 N.D.
Part nationale (en %) 1,2 1,2 1,2 1,1 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,4
Équipements ménagers 367,1 362,1 355,7 343,2 335,9 329,1 314 300,4 294,1 287,6 289,3 289,3 287,5 279,9 268,2 253,5 245,4 239,4 232,7 228,4 224,6 226,1 227,5 227,5 218,7 N.D.
Part nationale (en %) 1,7 1,6 1,6 1,6 1,5 1,5 1,4 1,4 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,2 1,2 1,1 1,1 1,1 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9
Industrie du bois et du papier 266,3 262,1 257,8 247,3 241,8 235,2 226,5 219,6 214,3 210,1 209,8 214,5 217,4 214,3 208,1 196,5 192,7 192,9 188,9 183,6 181,7 178,7 178,5 179,5 176,7 N.D.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Part nationale (en %) 1,2 1,2 1,2 1,1 1,1 1,1 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7
Habillement, cuir 457,8 442 423,8 391,6 377,7 367,1 352 337,3 327,4 310 292,6 280,7 274,6 257,4 239,5 222,2 209,3 200,3 187,5 177,7 168,2 156,7 143,9 135,3 127,3 N.D.
Part nationale (en %) 2,1 2,0 1,9 1,8 1,7 1,7 1,6 1,5 1,5 1,4 1,3 1,2 1,2 1,1 1,1 1,0 0,9 0,9 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 0,5 0,5
Industrie équipements
mécaniques 610,8 593,7 602,1 580,8 579,6 550,3 528,3 507,6 494,2 467,8 467,4 476,1 481,4 484,2 469,6 442,4 428,6 433,6 430,5 426 423,7 425,7 433 437,5 431 N.D.
Part nationale (en %) 2,8 2,7 2,7 2,6 2,6 2,5 2,4 2,3 2,3 2,1 2,1 2,1 2,1 2,1 2,1 2,0 1,9 1,9 1,9 1,9 1,8 1,8 1,8 1,8 1,7
Industrie produits minéraux 282,6 274,9 272,4 262,3 253,2 242 229,6 218,8 212,3 210,4 211,7 212,8 210,1 205,8 200 189,1 183,3 183,6 180,6 174,3 171,7 169,4 170,5 172,5 169,7 N.D.
Part nationale (en %) 1,3 1,2 1,2 1,2 1,1 1,1 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7
Chimie, caoutchouc, plastiques 383,2 382,8 382,3 370,1 363,2 355,3 349,2 343,8 341,4 340 337,5 344,5 348,5 342,9 336,5 324,4 315,1 312,7 307,7 304,8 307,6 308,7 315,7 319,9 315 N.D.
Part nationale (en %) 1,7 1,7 1,7 1,7 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,4 1,4 1,4 1,4 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3
Métallurgie et transformation
des métaux 669,3 647,5 636,6 608,4 590,5 569,4 536,3 519,2 505,6 490,7 482,2 494,8 502,1 493,7 470,6 436,5 418,1 427,9 427,8 424,8 429,3 429,6 436,8 445,8 438,6 N.D.
Part nationale (en %) 3,0 2,9 2,9 2,8 2,7 2,6 2,4 2,4 2,3 2,2 2,2 2,2 2,2 2,2 2,1 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8
Composants électriques et
électroniques 184,3 183,9 183,1 180,9 180,6 179,5 178,6 176,9 176,3 174,3 173,6 174,2 174 173,7 173,9 169,7 170,4 174,4 173,1 169,7 172 172,3 177,3 187,1 180,2 N.D.
Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,8 0,7
Total groupe 2 3489,6 3414,1 3369,7 3224,3 3154,5 3053,7 2930,4 2831,1 2767,8 2683,9 2647,1 2665,1 2665,2 2614,8 2522 2377,8 2298,6 2297,2 2256,4 2213,5 2202 2186,7 2199 2218,7 2164,3
Part nationale (en %) 15,8 15,4 15,2 14,6 14,3 13,8 13,3 13,0 12,6 12,1 11,9 11,8 11,7 11,4 11,1 10,6 10,2 10,1 9,9 9,7 9,5 9,2 9,0 9,0 8,7
Groupe 3
Pharmacie, parfumerie, entretien 115,2 116,3 114,8 114,7 113,8 113,6 113,6 114,8 115,5 117 117,6 118,6 120,1 119,6 119,8 118,3 116,1 115,7 114,1 112,8 111,6 110,9 112,1 116,1 119,7 N.D.
Part nationale (en %) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5
Équipements électriques et
électroniques 230,6 231,2 232,6 230,2 229,4 226,3 224,4 226,2 228,3 223 219,7 222,5 235,5 239,4 225,4 207,5 201,7 205,8 209,4 207,7 212,6 216,5 218,5 221 213,8 N.D.
Part nationale (en %) 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9
Total groupe 3 345,8 347,5 347,4 344,9 343,2 339,9 338 341 343,8 340 337,3 341,1 355,6 359 345,2 325,8 317,8 321,5 323,5 320,5 324,2 327,4 330,6 337,1 333,5
Part nationale (en %) 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,5 1,5 1,6 1,6 1,5 1,5 1,5 1,6 1,6 1,5 1,5 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4 1,3
Groupe 4
Eau, gaz et électricité 170,2 172,8 175,4 180,5 186,7 197,5 198,5 197,5 197,5 197,5 198,5 196,2 192,1 190,3 190 189,2 191,6 191 189,6 189,3 186,7 187 191,8 193,2 191,5 N.D.
Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8
Industrie automobile 409,7 403,4 393,1 367,8 358,1 354,6 343,3 327,7 312,9 301,6 296,5 298,1 297,7 287,9 277,9 266,6 254,5 253,6 253 251,7 249,1 248,3 257,4 265,7 263,5 261,07
Part nationale (en %) 1,9 1,8 1,8 1,7 1,6 1,6 1,6 1,5 1,4 1,4 1,3 1,3 1,3 1,3 1,2 1,2 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 1,0 1,1 1,1 1,1 1,0
Construction navale,
aéronautique et ferroviaire 182,8 180,6 178,5 178,2 181,3 180,1 176,1 170,9 165,7 156,5 146,7 143,7 142,1 140,1 131,7 120,2 119,1 119,1 117,9 116,6 120,8 119,4 121,4 122,3 121,1 N.D.
Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5
Production de combustibles et
carburants 96,3 92,3 89,8 88,2 87,8 86,2 84,4 80,5 75,9 72 67,9 63,2 60,2 55,6 53,9 50,7 48,4 46,6 45,7 42,1 36,5 32,6 33,1 32,4 31,7 N.D.
Part nationale (en %) 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1
Total groupe 4 859 849,1 836,8 814,7 813,9 818,4 802,3 776,6 752 727,6 709,6 701,2 692,1 673,9 653,5 626,7 613,6 610,3 606,2 599,7 593,1 587,3 603,7 613,6 607,8
Énergie 266,5 265,1 265,2 268,7 274,5 283,7 282,9 278 273,4 269,5 266,4 259,4 252,3 245,9 243,9 239,9 240 237,6 235,3 231,4 223,2 219,6 224,9 225,6 223,2
Total groupe 4 hors énergie 592,5 584 571,6 546 539,4 534,7 519,4 498,6 478,6 458,1 443,2 441,8 439,8 428 409,6 386,8 373,6 372,7 370,9 368,3 369,9 367,7 378,8 388 384,6
Part nationale (en %) 2,7 2,6 2,6 2,5 2,4 2,4 2,4 2,3 2,2 2,1 2,0 1,9 1,9 1,9 1,8 1,7 1,7 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,5

Ensemble de l’économie 22 021,3 22 133,7 22 191,1 22 106,6 22 133,1 22 064,7 22 014,6 21 845,4 21 927,5 22 094,5 22 295,4 22 670,4 22 850,8 22 875,4 22 742,5 22 449,5 22 482,3 22 681,7 22 767,1 22 866,9 23 214,6 23 679,7 24 307,8 24 719,6 24 887,4 24 933,4

41
Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.
42
A’-Variation de la part des différents regroupements dans l’emploi national
En %
Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Ensemble des secteurs du groupe 1 - 6,9 - 0,4 - 2,2 - 0,3 - 9,0 - 0,4

Ensemble des secteurs du groupe 2 - 35,5 - 2,7 - 14,9 - 2,0 - 45,1 - 2,5

Ensemble des secteurs du groupe 3 - 10,0 - 0,7 - 5,2 - 0,7 - 14,7 - 0,7

Ensemble des secteurs du groupe 4 hors énergie - 38,2 - 3,0 - 7,0 - 0,9 - 42,6 - 2,3

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


B-Valeur ajoutée par branche, prix courants (milliards d’euros)
1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Groupe 1
Industries agricoles et 11,4 12,9 14,2 15,9 15,8 17,1 18,9 20,1 21,5 22,0 23,2 24,5 26,4 28,1 28,2 29,8 29,4 29,6 30,1 30,7 31,7 31,2 31,6 34,4 37,4 35,1
alimentaires
Part nationale (en %) 3,7 3,7 3,6 3,6 3,1 3,1 3,1 3,1 3,1 3,0 2,9 2,9 2,9 3,0 2,9 3,0 2,9 2,8 2,8 2,8 2,7 2,6 2,5 2,6 2,7 2,5

Groupe 2
Industrie du textile 2,0 2,2 2,3 2,2 2,9 3,6 4,3 5,0 5,5 5,5 5,7 5,8 5,8 5,7 5,8 5,4 5,3 5,3 5,2 5,3 5,3 4,9 5,0 5,1 5,2 5,2
Part nationale (en %) 0,7 0,6 0,6 0,5 0,6 0,6 0,7 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Équipements ménagers 4,0 4,6 5,5 6,1 6,9 7,4 7,6 8,0 8,5 8,6 8,8 9,1 9,1 9,4 9,5 9,1 9,2 9,3 9,4 9,5 9,4 9,5 9,2 9,5 9,7 9,2
Part nationale (en %) 1,3 1,3 1,4 1,4 1,4 1,3 1,3 1,2 1,2 1,2 1,1 1,1 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7
Industrie du bois et du papier 2,4 2,7 3,2 3,5 4,1 4,5 5,4 5,8 6,2 6,4 7,0 7,9 8,3 8,5 8,6 8,3 8,1 9,0 8,8 8,8 9,2 9,4 11,2 10,8 10,9 9,8
Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,8 0,8 0,7
Habillement, cuir 3,5 3,9 4,3 4,6 5,2 5,7 6,0 6,6 6,9 6,9 6,8 7,0 7,2 7,3 7,3 6,7 6,4 6,3 6,0 5,8 5,6 5,5 5,4 5,4 5,6 5,3
Part nationale (en %) 1,1 1,1 1,1 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,7 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Industrie équipements 13,4 14,0 15,5 16,3 17,7 17,7 17,8 18,1 18,5 18,6 20,0 21,5 20,4 20,5 20,6 18,4 19,1 19,9 20,6 20,9 22,6 23,0 22,7 23,4 22,9 22,6
mécaniques
Part nationale (en %) 4,4 4,1 4,0 3,7 3,5 3,2 2,9 2,8 2,6 2,5 2,5 2,5 2,3 2,2 2,1 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,8 1,8 1,7 1,6
Industrie produits minéraux 3,5 3,8 4,3 4,6 5,1 5,7 5,9 6,2 7,6 8,3 9,0 9,4 9,6 9,9 10,4 9,6 10,5 10,0 9,8 9,9 10,4 10,8 10,9 11,5 11,7 11,5
Part nationale (en %) 1,1 1,1 1,1 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 1,0 1,1 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8
Chimie, caoutchouc, plastiques 9,5 11,4 12,1 12,3 12,9 13,8 14,8 15,6 15,3 15,8 17,4 18,2 18,4 18,1 18,4 17,7 18,9 20,6 20,6 21,5 22,4 22,7 23,6 24,1 23,9 23,8
Part nationale (en %) 3,1 3,3 3,1 2,8 2,6 2,5 2,4 2,4 2,2 2,1 2,2 2,1 2,0 1,9 1,9 1,8 1,8 2,0 1,9 1,9 1,9 1,9 1,9 1,8 1,7 1,7
Métallurgie et transformation 5,9 7,0 8,2 9,3 11,6 13,8 15,5 17,0 16,7 16,5 18,7 21,4 22,8 22,3 21,9 20,2 21,4 24,1 23,2 24,3 25,5 25,1 26,9 27,0 27,3 26,2
des métaux
Part nationale (en %) 1,9 2,0 2,1 2,1 2,3 2,5 2,6 2,6 2,4 2,2 2,4 2,5 2,5 2,4 2,2 2,0 2,1 2,3 2,2 2,2 2,2 2,1 2,1 2,0 2,0 1,9
Composants électriques et 3,1 3,4 3,7 4,0 4,3 4,9 5,3 5,8 6,9 7,2 7,8 7,9 8,1 7,6 8,0 7,7 8,2 8,8 9,1 9,8 9,8 10,6 11,1 11,2 9,9 8,8
électroniques
Part nationale (en %) 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,8 0,9 0,9 0,8 0,7 0,6
Total groupe 2 47,4 53,1 59,1 62,9 70,7 77,2 82,6 88,2 92,0 93,6 101,1 108,3 109,7 109,3 110,5 103,1 107,1 113,3 112,7 115,8 120,2 121,4 126,1 128,0 127,0 122,4
Part nationale (en %) 15,5 15,4 15,1 14,3 14,0 13,8 13,6 13,6 13,2 12,7 12,8 12,7 12,2 11,6 11,3 10,4 10,5 10,7 10,5 10,4 10,3 10,1 9,9 9,7 9,3 8,8

Groupe 3
Pharmacie, parfumerie, 2,5 2,6 3,0 3,6 4,0 4,5 4,9 5,5 6,5 6,9 7,3 7,5 7,8 8,5 8,7 9,4 9,5 10,6 10,8 11,6 11,8 12,6 12,7 14,4 15,1 15,6
entretien
Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0 0,9 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 1,1 1,1 1,1
Équipements électriques et 6,7 6,9 7,3 8,2 9,3 10,2 11,8 12,3 12,1 11,9 12,5 13,6 13,5 13,4 13,4 12,8 12,4 13,3 13,4 14,0 14,7 15,2 15,8 15,2 15,0 13,9
électroniques
Part nationale (en %) 2,2 2,0 1,9 1,9 1,8 1,8 2,0 1,9 1,7 1,6 1,6 1,6 1,5 1,4 1,4 1,3 1,2 1,3 1,2 1,3 1,3 1,3 1,2 1,2 1,1 1,0
Total groupe 3 9,2 9,5 10,3 11,8 13,2 14,7 16,8 17,8 18,5 18,8 19,8 21,1 21,3 21,9 22,1 22,2 21,9 23,8 24,2 25,6 26,5 27,8 28,5 29,7 30,0 29,5
Part nationale (en %) 3,0 2,8 2,6 2,7 2,6 2,6 2,8 2,8 2,7 2,6 2,5 2,5 2,4 2,3 2,3 2,2 2,1 2,3 2,2 2,3 2,3 2,3 2,2 2,2 2,2 2,1

Groupe 4
Eau, gaz et électricité 6,1 7,1 9,2 11,0 13,1 15,1 17,2 19,0 19,1 18,9 19,2 20,2 21,5 23,7 25,1 25,3 24,7 25,9 27,0 24,7 27,4 26,9 25,7 26,3 26,4 27,7
Part nationale (en %) 2,0 2,0 2,3 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9 2,7 2,6 2,4 2,4 2,4 2,5 2,6 2,5 2,4 2,5 2,5 2,2 2,4 2,2 2,0 2,0 1,9 2,0
Industrie automobile 5,7 6,1 6,2 6,2 7,1 7,8 7,7 7,8 10,3 11,6 12,7 12,9 13,4 13,3 14,1 13,0 14,4 13,8 13,7 15,7 17,8 19,0 19,4 21,4 23,5 22,3
Part nationale (en %) 1,9 1,8 1,6 1,4 1,4 1,4 1,3 1,2 1,5 1,6 1,6 1,5 1,5 1,4 1,4 1,3 1,4 1,3 1,3 1,4 1,5 1,6 1,5 1,6 1,7 1,6
Construction navale, aéronauti- 2,3 2,4 2,7 3,3 3,6 4,0 3,8 4,1 4,1 3,7 4,1 4,7 5,3 4,9 5,6 3,9 5,4 6,7 5,0 7,5 7,8 8,6 8,3 9,7 10,5 10,5
que et ferroviaire
Part nationale (en %) 0,8 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,6 0,5 0,6 0,4 0,5 0,6 0,5 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,8 0,8
Production de combustibles et 3,5 4,6 7,5 9,7 9,4 9,8 10,9 10,7 5,7 4,6 3,8 4,3 4,7 5,5 4,9 5,4 4,8 5,2 6,2 6,3 5,6 5,1 10,2 9,2 8,8 8,5
carburants
Part nationale (en %) 1,2 1,3 1,9 2,2 1,9 1,8 1,8 1,7 0,8 0,6 0,5 0,5 0,5 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,6 0,6 0,5 0,4 0,8 0,7 0,6 0,6
Total groupe 4 17,7 20,2 25,6 30,2 33,1 36,6 39,6 41,6 39,2 38,8 39,9 42,0 45,0 47,3 49,7 47,5 49,3 51,6 51,9 54,2 58,5 59,6 63,6 66,6 69,3 69,0
Énergie 9,6 11,7 16,7 20,7 22,5 24,9 28,1 29,7 24,9 23,5 23,0 24,5 26,3 29,1 30,1 30,7 29,5 31,1 33,2 31,0 32,9 32,0 35,8 35,5 35,3 36,3
Total groupe 4 hors énergie 8,0 8,5 8,9 9,5 10,6 11,8 11,5 11,9 14,4 15,3 16,8 17,5 18,7 18,2 19,7 16,9 19,8 20,5 18,7 23,2 25,6 27,6 27,8 31,1 34,0 32,8
Part nationale (en %) 2,6 2,5 2,3 2,1 2,1 2,1 1,9 1,8 2,1 2,1 2,1 2,1 2,1 1,9 2,0 1,7 1,9 1,9 1,7 2,1 2,2 2,3 2,2 2,4 2,5 2,3

Ensemble de l’économie 306,2 345,3 391,7 440,8 503,7 557,2 605,7 646,2 697,2 734,8 790,6 851,4 901,2 938,9 977,0 991,4 1 022,3 1 055,7 1 077,6 1 113,6 1 162,1 1 206,6 1 268,4 1 322,4 1 368,4 1 395,2

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

43
44
B’-Variation de la part des différents groupes dans la valeur ajoutée nationale (valeur ajoutée aux
prix courants)
En %
Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Ensemble des secteurs du groupe 1 - 22,9 - 1,6 - 12,7 - 1,5 - 32,7 - 1,6

Ensemble des secteurs du groupe 2 - 32,3 - 2,4 - 16,2 - 1,9 - 43,3 - 2,2

Ensemble des secteurs du groupe 3 - 28,6 - 2,1 - 1,3 - 0,2 - 29,5 - 1,4

Ensemble des secteurs du groupe 4 hors énergie - 25,9 - 1,9 21,0 2,1 - 10,4 - 0,4

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


C - Valeur ajoutée par branche en volume – prix 1995 (milliards d’euros)
1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Groupe 1
Industries agricoles et 26,9 28,1 28,8 29,3 25,9 25,4 25,8 26,2 26,5 26,2 27,2 28,3 29,2 30,2 28,9 29,9 29,5 29,6 29,1 28,8 29,6 28,6 28,6 28,7 29,8 29,6
alimentaires
Part nationale (en %) 3,6 3,7 3,7 3,7 3,2 3,1 3,1 3,1 3,0 2,9 2,9 2,9 2,9 3,0 2,8 2,9 2,8 2,8 2,7 2,6 2,6 2,5 2,4 2,3 2,4 2,3
Groupe 2
Industrie du textile 9,2 8,0 7,4 6,2 6,5 6,7 5,9 6,0 5,9 5,6 5,6 5,4 5,3 5,4 5,6 5,4 5,2 5,3 5,1 5,1 5,1 4,8 5,1 5,1 5,2 5,1
Part nationale (en %) 1,3 1,1 0,9 0,8 0,8 0,8 0,7 0,7 0,7 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Équipements ménagers 8,3 8,7 9,1 9,1 9,7 9,6 9,3 9,3 9,2 9,0 9,1 9,2 9,0 9,1 9,0 8,4 8,7 9,3 9,7 10,0 10,1 10,5 10,8 11,0 11,2 10,7
Part nationale (en %) 1,1 1,1 1,2 1,1 1,2 1,2 1,1 1,1 1,1 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9
Industrie du bois et du papier 8,9 8,5 8,1 8,0 8,2 8,5 8,3 8,0 7,9 7,9 8,3 8,7 8,8 9,1 9,5 9,7 9,9 9,0 9,2 9,7 10,0 10,3 10,5 10,6 11,0 11,1
Part nationale (en %) 1,2 1,1 1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 1,0 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9
Habillement, cuir 8,7 8,8 8,9 8,8 9,2 9,4 9,1 9,3 9,2 8,8 8,4 8,6 8,4 8,0 7,5 6,4 6,3 6,3 6,0 6,1 5,9 5,7 5,8 6,0 6,2 6,0
Part nationale (en %) 1,2 1,2 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 1,0 0,9 0,9 0,8 0,8 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007


Industrie équipements 18,0 18,0 18,9 18,7 18,9 17,9 17,4 17,0 16,9 17,0 18,2 19,4 19,3 18,9 18,8 17,4 18,7 19,9 20,0 19,6 21,1 21,2 21,7 22,3 22,5 22,1
mécaniques
Part nationale (en %) 2,4 2,4 2,4 2,4 2,3 2,2 2,1 2,0 1,9 1,9 2,0 2,0 1,9 1,9 1,8 1,7 1,8 1,9 1,9 1,8 1,9 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8
Industrie produits minéraux 8,4 8,2 8,5 8,3 8,4 8,7 8,7 8,7 9,1 9,3 9,8 10,2 10,4 10,3 10,6 9,7 10,5 10,0 9,8 10,0 10,3 10,5 10,8 10,7 10,6 10,5
Part nationale (en %) 1,14 1,08 1,09 1,05 1,03 1,05 1,03 1,02 1,04 1,04 1,05 1,05 1,04 1,01 1,03 0,95 1,02 0,95 0,92 0,92 0,91 0,90 0,89 0,86 0,85 0,83
Chimie, caoutchouc, plastiques 6,1 7,0 7,3 7,6 8,1 9,1 10,1 11,0 12,0 13,3 14,8 16,3 17,6 17,9 18,6 18,4 19,8 20,6 21,9 23,1 23,6 25,0 26,4 26,5 26,9 27,1
Part nationale (en %) 0,8 0,9 0,9 1,0 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,8 1,8 1,8 1,9 2,0 2,1 2,1 2,1 2,1 2,2 2,1 2,1 2,2
Métallurgie et transformation 22,6 22,1 22,0 22,8 23,5 24,5 24,2 24,3 23,9 23,4 24,0 24,7 24,6 24,7 24,3 22,6 22,9 24,1 23,6 24,2 25,3 25,3 26,7 27,2 27,3 25,8
des métaux
Part nationale (en %) 3,1 2,9 2,8 2,9 2,9 3,0 2,9 2,9 2,7 2,6 2,6 2,5 2,5 2,4 2,4 2,2 2,2 2,3 2,2 2,2 2,2 2,2 2,2 2,2 2,2 2,1
Composants électriques et 4,4 4,3 4,4 4,6 4,8 5,1 5,2 5,3 5,3 5,4 5,8 6,0 5,9 6,1 6,8 6,8 7,6 8,8 9,4 10,8 11,7 13,7 14,5 15,9 15,5 15,4
électroniques
Part nationale (en %) 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,7 0,7 0,7 0,8 0,9 1,0 1,0 1,2 1,2 1,3 1,2 1,2
Total groupe 2 94,5 93,7 94,4 94,0 97,4 99,4 98,2 99,0 99,5 99,7 104,0 108,4 109,3 109,5 110,6 104,7 109,8 113,3 114,8 118,6 123,1 127,0 132,3 135,3 136,3 133,8
Part nationale (en %) 12,8 12,3 12,1 11,9 12,0 12,0 11,7 11,6 11,4 11,1 11,1 11,1 10,9 10,8 10,7 10,3 10,6 10,7 10,8 10,9 10,9 10,9 10,9 11,0 10,9 10,6
Groupe 3
Pharmacie, parfumerie, entretien 6,0 5,8 5,9 6,1 6,3 6,6 7,0 7,5 7,6 7,5 8,0 8,6 8,5 8,7 8,4 8,5 8,7 10,6 9,9 10,6 10,7 11,3 12,5 14,2 14,7 15,6
Part nationale (en %) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,9 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 1,0 0,9 1,0 0,9 1,0 1,0 1,1 1,2 1,2
Équipements électriques et 4,6 4,9 5,3 5,7 6,0 6,5 7,2 7,8 8,5 8,9 9,3 10,0 10,6 11,5 11,6 11,8 11,9 13,3 14,3 16,4 19,0 21,4 24,9 25,1 25,3 27,1
électroniques
Part nationale (en %) 0,6 0,6 0,7 0,7 0,7 0,8 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0 1,0 1,1 1,1 1,1 1,2 1,2 1,3 1,3 1,5 1,7 1,8 2,1 2,0 2,0 2,2
Total groupe 3 10,6 10,7 11,3 11,8 12,3 13,2 14,2 15,3 16,1 16,4 17,3 18,6 19,1 20,3 20,0 20,3 20,6 23,8 24,2 27,0 29,7 32,6 37,4 39,3 40,0 42,7
Part nationale (en %) 1,4 1,4 1,4 1,5 1,5 1,6 1,7 1,8 1,8 1,8 1,9 1,9 1,9 2,0 1,9 2,0 2,0 2,3 2,3 2,5 2,6 2,8 3,1 3,2 3,2 3,4
Groupe 4
Eau, gaz et électricité 11,3 12,1 12,8 13,5 14,3 15,4 16,7 17,8 18,9 20,1 20,9 22,1 23,4 25,3 25,5 25,0 24,4 25,9 27,0 25,8 28,5 29,4 30,1 31,2 31,5 32,1
Part nationale (en %) 1,5 1,6 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0 2,1 2,2 2,2 2,2 2,3 2,3 2,5 2,5 2,4 2,3 2,5 2,5 2,4 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,6
Industrie automobile 14,5 13,7 13,7 12,6 13,4 14,0 12,8 12,6 13,1 13,0 13,5 13,8 13,6 13,0 13,8 12,3 13,8 13,8 14,4 17,0 19,2 20,6 22,4 23,6 23,3 23,8
Part nationale (en %) 2,0 1,8 1,8 1,6 1,6 1,7 1,5 1,5 1,5 1,5 1,4 1,4 1,4 1,3 1,3 1,2 1,3 1,3 1,4 1,6 1,7 1,8 1,9 1,9 1,9 1,9
Construction navale, 4,5 4,3 4,6 5,7 6,0 6,1 5,7 5,9 5,1 4,1 4,4 5,2 5,5 5,0 5,3 3,7 5,4 6,7 4,6 5,4 5,5 5,7 5,3 5,8 5,5 5,3
aéronautique et ferroviaire
Part nationale (en %) 0,6 0,6 0,6 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,6 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,4 0,5 0,6 0,4 0,5 0,5 0,5 0,4 0,5 0,4 0,4
Production de combustibles et 26,2 26,7 23,2 18,3 12,9 10,5 9,2 7,5 6,1 5,2 4,8 4,2 4,0 3,7 4,4 4,5 4,6 5,2 5,4 4,5 4,4 4,4 4,2 4,2 4,0 4,1
carburants
Part nationale (en %) 3,6 3,5 3,0 2,3 1,6 1,3 1,1 0,9 0,7 0,6 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,3 0,3 0,3 0,3
Total groupe 4 56,5 56,9 54,3 50,2 46,5 46,0 44,3 43,8 43,2 42,5 43,6 45,3 46,5 47,0 48,9 45,5 48,2 51,6 51,4 52,7 57,5 60,1 62,0 64,7 64,2 65,4
Énergie 37,5 38,8 36,1 31,9 27,1 25,9 25,9 25,3 25,0 25,4 25,7 26,3 27,5 29,0 29,9 29,5 29,0 31,1 32,4 30,3 32,9 33,8 34,2 35,3 35,5 36,3
Total groupe 4 hors énergie 19,0 18,1 18,2 18,3 19,4 20,1 18,5 18,5 18,3 17,1 17,9 19,0 19,0 18,0 19,0 16,0 19,2 20,5 19,0 22,4 24,6 26,3 27,7 29,4 28,7 29,1
Part nationale (en %) 2,6 2,4 2,3 2,3 2,4 2,4 2,2 2,2 2,1 1,9 1,9 2,0 1,9 1,8 1,8 1,6 1,9 1,9 1,8 2,1 2,2 2,3 2,3 2,4 2,3 2,3

Ensemble de l’économie 737,9 760,3 778,7 791,4 813,3 826,5 841,3 854,2 873,8 894,9 932,9 972,8 999,2 1010,5 1029,5 1020,3 1037,8 1055,7 1067,3 1089,0 1126,9 1162,5 1208,7 1235,3 1253,7 1258,6

45
Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.
46
C’-Variation de la part des différents groupes dans la valeur ajoutée nationale (valeur ajoutée en
volume, prix 1995)
En %

Variation de la part nationale

1978-1994 1994-2003 1978-2003

Variation Variation Variation Variation Variation Variation


totale annuelle totale annuelle totale annuelle

Ensemble des secteurs du groupe 1 - 22,0 - 1,5 - 17,5 - 2,1 - 35,6 - 1,7

Ensemble des secteurs du groupe 2 - 17,3 - 1,2 0,5 0,1 - 16,9 - 0,7

Ensemble des secteurs du groupe 3 38,9 2,1 70,7 6,1 137,1 3,5

Ensemble des secteurs du groupe 4 hors énergie - 28,0 - 2,0 25,0 2,5 - 10,0 - 0,4

Source : Comptes de la nation 2003 – base 1995, Insee.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 405/406, 2007

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