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DR Sadibou Seydi, Cheikh Saad Bouh Un Grand Serviteur de L'islam

Dr Sadibou Seydi, Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam, Revue Annales du patrimoine, université de Mostaganem, Algérie, numéro 22, 2022.

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DR Sadibou Seydi, Cheikh Saad Bouh Un Grand Serviteur de L'islam

Dr Sadibou Seydi, Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam, Revue Annales du patrimoine, université de Mostaganem, Algérie, numéro 22, 2022.

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‫ﻣﺠﻠﺔ ﺣﻮﻟﻴﺎت اﻟﺘﺮاث‬

Revue Annales du Patrimoine


P-ISSN 1112-5020 / E-ISSN 2602-6945

Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam


Sheikh Saad Bouh 
A great servant of Islam

Dr Sadibou Seydi
Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal
[email protected]

Reçu le : 31/7/2022 - Accepté le : 30/8/2022

22
2022

Pour citer l'article :


 Dr Sadibou Seydi : Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam, Revue
Annales du patrimoine, Université de Mostaganem, N° 22, Septembre 2022,
pp. 217-231.

http://annales.univ-mosta.dz

***

Hawliyyat al-Turath, University of Mostaganem, Algeria


N° 22, September 2022
Revue Annales du patrimoine, N° 22, 2022, pp. 217 - 231
P-ISSN 1112-5020 / E-ISSN 2602-6945

Cheikh Saad Bouh


un grand serviteur de l’Islam
Dr Sadibou Seydi
Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal
Résumé :
L’histoire de l’Islam en Afrique en général et en Afrique de l’Ouest en
particulier fut marquée par des chefs religieux qui ont rendu d’éminents
services à la religion musulmane en ce qui concerne son implantation, sa
diffusion et son expansion. Parmi ceux-là se trouve en bonne place Cheikh
Saad Bouh fils de Cheikh Mouhammad al-Fadil, fondateur et éponyme de la
confrérie Qadriya-Fadiliyya, une branche de la Qadriya. Grâce à ses efforts
personnels, Cheikh Saad Bouh a pu repousser les frontières de la foi
musulmane dans beaucoup de localités au Sénégal, en Gambie, en Guinée
Bissau, en Guinée Conakry, au Mali où il compte des représentants appelés
"Sheikhs" ou "Muqaddam".
Mots-clés :
Sheikh Saad Bouh, Islam, Afrique de l’Ouest, Mauritanie, Sénégal.
o
Sheikh Saad Bouh
A great servant of Islam
Dr Sadibou Seydi
Cheikh Anta Diop University of Dakar, Senegal
Abstract:
The history of Islam in Africa in general and in West Africa in particular
was marked by religious leaders who made eminent service to the Muslim
region in terms of its implementation, dissemination and expansion. Among
these lies Sheikh Saad Bouh son of Sheikh Muhammad al-Fadil, founder and
eponymous of the Brotherhood of Qadriya-Fadiliyya, unebranced of the
Qadriya. Thanks to his personal actions, Sheikh Saad Bouh has been able to
push the borders of Islam in many localities in Senegal, Gambia, Guinea-Bissau,
and Guinea Conakry where he has many faithful and representatives called
"Sheikhs".
Keywords:
Sheikh Saad Bouh, Islam, West Africa, Mauritania, Senegal.
o
Reçu le : 31/7/2022 - Accepté le : 30/8/2022
[email protected]
© Université de Mostaganem, Algérie 2022
Dr Sadibou Seydi

Introduction :
L’Islam est la dernière des religions célestes chroniquement
parlant, après le judaïsme et le christianisme. Il a vu le jour au
VIIe siècle en Arabie où il fut révélé au Prophète Muhammad (PSL)
sur la base du Coran.
Depuis, la religion musulmane a connu une expansion
fulgurante dans le monde particulièrement chez les Arabes en
Asie, les Berbères en Afrique du Nord et le pays des Noirs.
Aujourd’hui, numériquement, l’Islam est la religion la plus
répandue en Afrique de l’Ouest.
En effet, si l’Islam semble contenir des valeurs intrinsèques
et endogènes ayant aidé à sa large diffusion en Afrique
occidentale comme sa vitalité, sa modernité et son unité qui ont
retenu l’attention de nombre de chercheurs et penseurs,
néanmoins, d’autres facteurs exogènes non moins importants ont
largement contribué à son succès.
Il s’agit, entre autres, du rôle fondamental des hommes et
guides religieux qui, selon des époques différentes, dont leurs
noms sont écrits en lettres d’or dans les annales de l’histoire
africaine à l’image de Sheikh Saad Bouh pour services rendus à
l’Islam.
Pourtant, malgré sa contribution fort intéressante dans la
diffusion de l’Islam en Afrique occidentale, Sheikh Saad Bouh
semble pas assez connu par le grand public. Voilà, entre autres
motivations, celles qui sont à la base de cette réflexion autour de
ce chef religieux considéré par beaucoup comme une figure
emblématique de l’Islam en Afrique occidentale.
C’est pourquoi, nous nous sommes posé quelques questions
dont les réponses constitueront les grandes lignes de cette étude
à savoir pourquoi Sheikh Saad Bouh fut considéré comme tel. Qui
est Sheikh Saad Bouh ? Quels étaient les services qu’il a rendus à
l’Islam ?
Pour ce faire, nous allons d’abord prendre connaissance
avec Sheikh Saad Bouh avant de mettre à nu ses efforts
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Revue Annales du patrimoine 
Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam

personnels pour le compte de l’Islam en Mauritanie et au Sénégal


notamment. En somme, il s’agit d’étudier, à travers une analyse
adossée à une démarche chronologique, comment Sheikh Saad,
un guide confrérique mauritanien a contribué à une large
diffusion de la foi musulmane en Afrique de l’Ouest.
1 - Présentation de Sheikh Saad Bouh :
Sheikh Saad Bou (Saâd Abîh, le bonheur de son père en
arabe) a vu le jour en 1848(1) à Ayn al-Fath dans le Hawd, au sud-
est de la Mauritanie. Sa mère, Mariama bint Ahmed would Abdî,
appartenait à la famille des Idahus de la tribu Awlad Abyayri(2).
Son père Muhammad al-Fadil (1797-1869) fils de Muhammad
al-Amîn (dit Mamin) fils de Tâlib Akhyâr était issu de la tribu des
Ahl at-Tâlib Mukhtâr fondée par al-Jîh al-Mukhtâr. Il fut un
homme multidimensionnel, un soufi, fondateur de Tarîqa et un
chef de tribu. Il est l’éponyme et le fondateur de la confrérie
Fadiliyya, une branche de la Qadriya. Abû Bakr ben Mustafa al-
Mahjûbî, l’un de ses plus illustres et rares biographes
contemporains le qualifie de très pieux, de pôle de Dieu,
d’ascète doté de prodiges manifestes et maître des maîtres(3).
De même, Muhammad al-Fadil était versé dans les sciences
religieuses si bien qu’il fut respecté et souvent cité par ses pairs.
Ce fut ainsi qu’Alfred Le Chatelier (1855-1929), en 1899, en
parlant de lui témoigne : "Il a, d’autre part, laissé la réputation
d’un jurisconsulte et théologien éminent, assez connu pour que
Sanoussi l’ait cité à plusieurs reprises dans sa Faharassat"(4).
L’arbre généalogique de Sheikh Saad Bouh établi par lui-
même, lui confère des origines chérifiennes remontant
directement à Ali, le gendre du Prophète.
L’éducation religieuse et spirituelle de Sheikh Saad Bouh fut
assurée par son père Muhammad al-Fâdil, son maître spirituel qui
lui a appris les sciences ésotériques et exotériques en lui
transmettant le wird qâdiri qu’il a hérité lui-même de son père
at-Tâlib Akhyâr.
A l’âge de sept ans, Sheikh Saad apprit le Coran et les
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N° 22, Septembre 2022 
Dr Sadibou Seydi

sciences religieuses auprès de son grand frère Muhammad al-Zayn


avant de passer tout son temps à la bibliothèque de son père où il
a acquis beaucoup de connaissances.
Ainsi naquit et grandit Sheikh Saad Bouh, le trente deuxième
(5)
fils de son père Muhammad al-Fâdil dans une famille célèbre
par sa science, sa piété et son origine chérifienne.
Trois ans après, après avoir parfait son éducation religieuse
et spirituelle, son père l’éleva au grade de Sheikh et le libéra en
l’orientant vers l’Ouest contrairement à ses vœux de se rendre
vers l’Est en direction de Médine et de la Mecque. "Mon père me
dispensa de l’état de servilité du disciple excepté le respect et
l’estime puis il me revêtit des vêtements du Sheikh et m’orna de
son turban, le meilleur étendard de la communauté puis il
m’ordonna de le poser sur ma tête"(6), témoigna le jeune Saad
Bouh devenu Sheikh du déroulement de cet évènement historique.
2 - L’affirmation de Sheikh Saad Bouh :
Après cette cérémonie, le jeune Sheikh Saad Bouh, étant
devenu Sheikh confrérique doté d’une solide formation religieuse,
juridique et spirituelle, quitta sa région natale pour s’installer
d’abord chez la tribu des Antâba à Trarza, vers 1870.
Cependant, son installation dans cette région ne se passera
pas sans coup férir. Car, il a voulu déposer ses baluchons dans un
espace occupé par des Emirs et des chefs religieux farouches de
leurs privilèges et jaloux de leur autorité. D’où une forte
protestation et de diabolisation émanant de leur part. Qui plus
est, le fait de se rendre dans un endroit très éloigné de sa terre
natale doublé de son jeune âge, le Sheikh rencontra
naturellement des difficultés sans précédent. En réalité, ces
personnalités politiques et religieuses étaient-elles au courant de
l’influence du Sheikh pour avoir peur de lui ?
En tout état de cause, Sheikh Saad Bouh nous relate lui-
même les vicissitudes relatives à l’hostilité du milieu
maraboutique auxquelles il fut confronté à Trarza. Il fut
considéré, dès son arrivée, comme un étranger dangereux et
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Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam

déclaré persona non grata. Il fut taxé entres autres, de fou, de


sorcier, par des autorités religieuses qui demandèrent son départ
sans délai afin de sauver les populations de sa mauvaise conduite.
Pour y voir clair et avoir le cœur net, l’émir de Trarza Sîd
Ould Mahmûd Lahbîb (1860-1871) convoqua Sheikh Saad Bouh
pour une confrontation d’idées avec les érudits de la localité.
Accompagné seulement de son frère, Muhammad al-Ma’mûn,
venu à sa rescousse contre une quarantaine d’érudits dans tous
les domaines de la science, Sheikh Saad Bouh remporta haut la
main la compétition pendant laquelle le jeune Sheikh a pu faire
étalage de sa vaste connaissance notamment ésotérique.
Cette victoire couronnée d’un succès éclatant fut à plus
d’un titre importante. Au plan religieux, elle mit en lumière les
accusations fausses dirigées contre sa personne par les autorités
religieuses, ainsi que les limites de leurs connaissances et leurs
intentions de nuire et par ricochet la résistance faible de leur
savoir devant celui du Sheikh. Au plan politique, l’émir ayant
assisté au discrédit des siens, reconnut et apprécia à sa juste
valeur la portée du savoir du Sheikh et le déclara libre de ses
actes. Ce qui lui accorda la liberté d’aller et de venir. Au plan
social, Sheikh Saad Bouh acquit de l’estime et du respect sans
précédent des populations.
Depuis, l’influence et la célébrité du Sheikh ne cessèrent de
prendre de l’ampleur non seulement en Mauritanie notamment
avec l’adhésion des populations autochtones mais au Sénégal
également.
3 - Sheikh Saad Bouh et la mise en œuvre de sa mission :
Après près de cinq ans depuis son arrivée à Trarza (al-Qibla),
situant à quelques encablures du fleuve Sénégal, le Sheikh
s’installa à Touizikt(7). Ce lieu devint une base fondamentale pour
la matérialisation de sa mission : la diffusion de l’Islam. On
assista véritablement à l’éclosion de son talent dans tous les
domaines religieux, culturel, politique et social au profit de la
religion musulmane.
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Dr Sadibou Seydi

a. Au plan religieux et culturel :


Depuis son installation à Touizikt, dans la région d’Inshiri
accompagné de plusieurs de ses apprenants, Sheikh Saad Bouh se
fit remarquer par sa propension à l’éducation et à la formation
de ses élèves dans sa zawiya (campement). Il y construit une
maison très célèbre pour abriter ses apprenants et ses fidèles au
nombre de sept cents et une grande bibliothèque contenant un
millier de livres.
Sheikh Saad s’occupait ponctuellement, lui-même, de ses
apprenants aidés en cela par des érudits de sa Zawiya. Du matin,
après la prière de l’aube jusqu’au soir, le Sheikh dispensait des
cours. Ce qui fait dire à Muhammad Yuslih b. Amâna que Sheikh
Saad Bouh respectait les heures de cours comme celles des
prières.
Pareillement, Sheikh Saad Bouh accorda un intérêt
particulier à l’éducation spirituelle de son entourage. Ce fut le
cas par exemple de son attachement à l’utilisation de l’eau
comme moyen de purification dans un endroit où la plupart de
ses habitants pensent que la purification par l’eau a la même
valeur que celle du sable.
De même, Sheikh Saad Bouh se distingua par sa propension
à "démocratiser" la distribution des wird, selon le choix et la
préférence du fidèle faisant de lui le dénominateur commun et
l’unificateur des voies confrériques à l’image de Tîjâniyya et de
Shâdhiliyya en plus de Qadriya. Ce que Paul Marty qualifie
d’innovation de génie en ces termes "Saad Bouh distribue les
affiliations à toutes les voies religieuses de l’Islam... C’est à
cette innovation de génie, qu’il doit son succès chez les noirs, car
ceux-ci sont friands de participation aux barakas les plus
diverses"(8).
De plus, malgré ses multiples charges et préoccupations en
termes d’enseignement et d’éducation, Sheikh Saad Bouh prenait
entièrement en charge son entourage. Pour ce faire, en dehors
de nombreux cadeaux qu’on lui offrait gratuitement du Sénégal
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Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam

et du Mali, le Sheikh disposait des champs de dattes au Sénégal


entretenus par ses adeptes sans compter les chameaux, les bœufs
et les moutons(9). Conséquemment, cette école connut un grand
succès d’où fut sorti nombre d’élèves qui ont mémorisé le Coran
et furent devenus des jurisconsultes parmi les membres de sa
famille et autres.
Après un séjour d’une quinzaine d’années, le Sheikh quitta
Touizikt pour s’installer définitivement à Nimzat où il mit sur
pied un campement.
En parlant du campement de Sheikh Saad Bouh, Paul Marty
écrit qu’il fut un centre d’études important, composé d’une
centaine de tentes disséminées autour du puits où le Sheikh
exerce son commandement sur sa famille confrérique ahl Sheikh
Saad Bouh(10).
Le campement est composé de plusieurs écoles du premier
degré, une soixantaine d’enfants garçons et filles y apprennent le
Coran sous la tente. Après le Coran, certains poursuivent les
études en apprenant, entre autres, la théologie et de
commentaires de sourates faits par Sheikh Saad Bouh lui-même.
Certains élèves proviennent des tribus maraboutiques des
environs et on y trouve notamment des Sénégalais comme les
Wolofs de Saint-Louis et du Cayor, des Peuls de Fouta Toro des
Socé de Casamance.
En fait, plus qu’une école d’éducation et de formation, le
campement fut également une école de vie où les fidèles de
Sheikh Saad Bouh apprenaient de la part de leur guide religieux
des vertus cardinales comme le sens du partage et l’esprit
d’ouverture. De même Sheikh Saad Bouh fut un modèle de piété,
de sainteté et de vertu, et d’homme religieux versé dans les
sciences religieuses et pourvu de prodiges innombrables. Car, à
en croire Paul Marty : "Saad Bouh est pourvu de dons merveilleux
pour instruire et former les néophytes. C’est ainsi qu’il reçoit des
points les plus reculés de l’Afrique Occidentale des visiteurs
noirs, complétement ignorants des choses de la religion et ne
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sachant pas distinguer une génuflexion d’une prosternation ! Il


leur donne son enseignement, et sept jours après ils sortent de
ses mains instruits et dignes d’être des Cheikhs, conducteurs
d’âmes"(11).
C’est la raison pour laquelle, il serait permis de penser que
ces adeptes (talibé), venus du Sénégal à la recherche de savoir
spirituel et religieux sont naturellement acquis à sa cause et
affiliés à sa voie mystique la Fadiliyya. Du coup, ils devinrent des
relais efficaces pour la diffusion de l’Islam et de la doctrine de
leur guide une fois rentrés au bercail, chez leurs familles
respectives.
En fait, ce fut le cas de Sheikh Déthialaw Seck à Ngourane
dans la région de Louga au Sénégal. Après avoir rencontré son
guide spirituel Sheikh Saad Bouh qui l’a élevé au grade de Sheikh
et chargé de diffuser l’Islam chez ses parents où la religion
musulmane n’a pas encore droit de cité, Sheikh Déthialaw Seck
devint l’initiateur et le propagateur de la foi islamique dans cette
zone habitée exclusivement par des non musulmans
traditionnalistes appelés "Ceddo". Il aurait vu le Sheikh dans un
puits avant même de se lancer à sa recherche(12).
Non loin de là, à Goumba Guéoul, Sheikh Saad Bou Diop,
homonyme du Sheikh qui lui aurait donné, lui-même, son nom et
l’élevé au grade de Sheikh le septième jour de sa naissance,
constitue aussi un vecteur important pour la diffusion de l’Islam
sous la bannière de la Qadriya-Fadiliyya. Aujourd’hui Goumba
Guéoul, où repose le fils de Sheikh Saad Bou,  en l’occurrence
Sheikh al-Hadrami dont le cimetière porte le nom, est la capitale
de la Qâdiriya d’obédience Sheikh Saad Bou. Une grande famille
descendant du Sheikh y réside(13).
Qui plus est, ces talibés souvent élevés au grade de Sheikhs
furent autorisés par Sheikh Saad Bouh à donner le wird en son
nom. Ce qui fait de ces derniers des muqaddam, des hommes
respectables et respectés jouant un rôle important dans
l’expansion de l’Islam et de la Fadiliyya au Sénégal et en Afrique
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Revue Annales du patrimoine 
Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam

de l’Ouest. En 1888, Le Chatelier en parlant de l’influence


exclusive des Qadriya-Fadiliyya au Sénégal donne une liste des
muqaddam particuliers du Sheikh. Il rapporte que ce dernier
compte des muqaddam à Saint-louis, au Diolof où Alboury Ndiaye,
quoique Tidiane, lui envoie chaque année 100 bœufs comme
hadiyya (offrande)(14).
En Casamance, le neveu et disciple de Sheikh Saad Bouh,
Sheikh Muhammad Laghzaf plus connu sous le nom de Sheikh al-
Mahfouz, joua un rôle primordial dans l’implantation et
l’expansion de l’Islam au Sud du Sénégal, en Gambie, en Guinée
Bissau et Guinée Conakry. Il s’installa à Binako, chez les Balantes
où "il est l’initiateur du wird qâdiri et le premier qui y introduit
l’Islam". A Binako, travaillant sous la direction de son maitre
spirituel, il a réussi à fonder un centre de formation et
d’éducation religieuse et fut le représentant officiel de son oncle
en Casamance et en Gambie.
En somme, deux remarques s’imposent : Premièrement, on
peut affirmer sans se verser dans une déduction hâtive, que
l’influence de Sheikh Saad a pris des proportions importantes en
Mauritanien, au Sénégal et dans les pays environnants.
Deuxièmement, Sheikh Saad Bouh constitue, désormais une
personnalité religieuse et politique incontournable dans tout ce
qui a trait à son pays, la Mauritanie, particulièrement.
Voilà, entre autres points saillants, ceux qui ont caractérisé
l’œuvre de Sheikh Saad Bouh dans l’accomplissement de sa
mission à savoir la propagation de l’Islam. Seulement, aussi
importants que cela puisse paraitre, ces actions seraient vouées à
l’échec si elles n’étaient pas soutenues et complétées par une
stratégie politique et sociale efficace.
b. Au plan socio-politique :
En 1902, le gouverneur français à Saint-Louis, dans le cadre
des préparatifs de la pénétration française en Mauritanie,
convoqua Sheikh Saad Bouh pour lui demander son avis et
solliciter sa bénédiction. Sheikh Saad le mit en garde contre
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toute tentative d’envahissement des pays musulmans en lui


rappelant les services qu’il leur a rendus pour défendre son pays
et l’Islam(15).
Pour une meilleure intelligence des propos de Sheikh Saad
Bouh rappelons que dans les dernières années du 19e siècle, ce
dernier avait apporté son assistance aux aventuriers et
explorateurs de la Mauritanie. Il s’agit de quatre Français qui
sont venus dans le Sahara et qui ont survécu grâce à lui ; En 1880,
il sauva la vie à Soleillet et à ses compagnons de l’attaque de
Mohammed ben Abdallah des Oulad Dolim de même que celles de
Fabert, en 1891-1894 au prix de sa vie, de de Pasiade et de
Blanchet, en 1899-1900(16).
Dans le même ordre d’idées, l’année 1881 a marqué sa
première intervention au Sénégal à la demande des Français pour
son intercession entre eux et Lat-Dior, Damel du Cayor à propos
du chemin de fer devant relier Dakar à Saint- Louis en passant
par Cayor(17). Voilà les nombreuses interventions du Sheikh en
faveur des Français auxquelles il a fait allusion en réponse à la
demande du gouverneur français à Saint-Louis.
Plus tard, ayant pris conscience de la détermination
irréversible des Français sous l’égide de Xavier Coppolani, le
délégué général de l’Afrique Occidentale en Mauritanie, à
entamer la conquête coloniale mauritanienne, et le déséquilibre
noté entre les armées coloniales et celles autochtones, Sheikh
Saad Bouh changea de fusil d’épaule. Il invita les musulmans à ne
pas s’engager dans la lutte armée contre les Français pour ne pas
verser le sang des musulmans.
En fait, féru de la paix, le Sheikh noue des relations
adossées à une position faite de mesure, de tolérance et du
respect mutuel avec les autorités coloniales. Fidèle à ses qualités
intrinsèques, son crédo se fondant sur un but philanthropique, il
fit montre d’un esprit ouvert, d’équilibre de modération "sans
verser dans une forme de collaboration, qui aurait dénaturé sa
mission"(18). Sa démarche pourrait être comprise comme une
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Revue Annales du patrimoine 
Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam

stratégie lui permettant non seulement de répandre l’Islam et sa


voie soufie mais également de sauvegarder la vie et les biens des
musulmans.
C’est sous cet angle qu’il adressa, en 1910, une lettre à son
frère Mâ al-Aynayn pour l’inviter à renoncer au Jihad contre les
Français qu’il juge inapproprié, illégal et impossible dont les
dégâts humains et matériels seront inestimables pour le ramener
dans le droit chemin. Il se confia à lui en lui disant : "lorsque vous
vous êtes lancés dans cette dangereuse aventure, lorsque,
abandonnant des principes chers à notre père, vous avez cessé de
suivre la voie droite et de prendre pour règles de conduite les
traditions du Prophète bien établies et bien suivies, interdisant
de porter les armes en temps de révolte, je n’ai pas pu faire
autrement que de venir vous donner mes conseils et mes avis"(19).
Il y a lieu de souligner que l’attitude des hommes religieux
vis-à-vis de la pénétration coloniale était fort différente voire
contradictoire et conflictuelle. Trois principales tendances se
dégagèrent :
- La tendance de ceux qui appellent à une position de
tolérance et interdisent formellement de mener la guerre armée
contre une force de loin supérieure à la leur dont les théoriciens
furent Sheikh Sidiya Baba et Sheikh Saad Bouh. Ils auraient
préféré, la paix et la stabilité à l’anarchie qui régnait d’alors. Car,
bien que la colonisation soit mauvaise en soi néanmoins elle est
un mal nécessaire. Cette position sera défendue par l’adepte de
Sheikh Saad Bouh, Sheikh Moussa Kamara qui considère, entres
autres arguments avancés, que "La jihad, la vraie guerre sainte,
s’est arrêtée avec la mort de Mohamed, le dernier des
Prophètes"(20).
Selon, Khalil Nahwi, cette attitude ferait une tâche d’huile
chez certaines autorités religieuses sénégalaises. Sheikh Ahmadou
Bamba, aurait accepté, à travers une lettre adressée aux Français,
en 1913, après une longue période d’affrontement, de vivre
ensemble avec ces derniers en paix(21).
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N° 22, Septembre 2022 
Dr Sadibou Seydi

- Contrairement et parallèlement à cette tendance, il existe


celle qui faisait la promotion de la guerre sainte par tous les
moyens contre les colonisateurs d’une manière générale et des
Français en particulier. Le guide incontesté fut Mâ al-Aynayn, le
frère aîné de Sheikh Saad Bouh. Ce dernier qualifie de mécréants
tous ceux qui tenteraient d’envahir le pays des musulmans et
estime que la guerre armée est un devoir personnel (fard Ayn)
pour tout musulman afin de leur empêcher cela(22).
- Une dernière tendance appela à l’abandon des territoires
occupés par le colonisateur et l’émigration vers d’autres lieux.
Sinon, il faut dans la moindre des choses adopter une position de
boycott et de mépris face aux envahisseurs(23).
Quoi qu’elles en soient les différentes positions adoptées
par les leaders politico-religieux, Sheikh Saad Bouh, par ce
soutien précieux aux Français apprécié à sa juste valeur par ces
derniers, Saad Bouh a les coudées franches pour dérouler sa
stratégie et renforcer son influence religieuse au Sénégal : il
organisa des tournées annuelles, collecta beaucoup de ressources
financières et matérielles et noua des relations avec les chefs
religieux et politiques du pays.
Au Sénégal en 1917, le nombre des fidèles du Sheikh
atteignit 1200 talibés à Saint-Louis, 300 environs à Dakar. Pour
mieux se rapprocher à ses fidèles et raffermir les liens, le Sheikh
se déplaçait souvent annuellement et personnellement vers ses
adeptes. Ses déplacements étaient toujours couronnés de succès
éclatant : en février-mars 1913, il amassa 70000 francs, 40
chameaux chargés de marchandises, 600 chameaux et un grand
nombre de chevaux et de don en partance de Louga et Saint-
Louis vers ses campements. Ces biens matériels ont joué un rôle
prépondérant dans la prise en charge des fidèles par le Sheikh lui-
même. Le Sheikh, en même temps qu’il entretenait de bonnes
relations avec les autorités coloniales françaises, ses rapports
avec les autorités religieuses et politiques traditionnelles du
Sénégal étaient au beau fixe. Ce fut le cas avec Sheikh Ahmadou
- 228 -
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Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam

Bamba (1853-1927), le fondateur du Mouridisme et El hadj Malick


Sy qui a beaucoup contribué à la diffusion du Tidianisme au
Sénégal et en Afrique de l’Ouest (1855-1922) avec lesquels il
entrainait des échanges épistolaires  d’amitié et de fraternité.
Dans la même mouvance, il eut eu des relations particulières
avec beaucoup de chefs traditionnels politiques à l’image de Lat
Dior (Cayor) son ancien élève et d’Alboury Ndiaye (Diolof) qui lui
envoyait des cadeaux en bœufs tous les ans.
Voilà, en quintessence, les principales actions du Sheikh qui
témoignent des services rendus à l’Islam ayant permis d’une part
l’essaimage et la diffusion de la foi musulmane d’autre part.
Aujourd’hui, sa descendance, ses fidèles et sympathisants ne
cessent d’œuvrer au succès de l’Islam après sa disparition à
Nimzat, en 1917.
Chaque année des milliers de fidèles mauritaniens et
sénégalais se rendent à Nimzat en pèlerinage afin de lui
renouveler leur engagement, leur fidélité et de solliciter sa
bénédiction (baraka). De même, des conférences et des colloques
sont souvent organisés par des intellectuels et des dâïras
(regroupements religieux appartenant à une même confrérie),
des sites créés et ses ouvrages traduits pour pérenniser ses
œuvres, vulgariser et actualiser son message universel et
intemporel se traduisant ainsi : Man hamal al-silâh tarak al-salâh
(Celui qui prend les armes s’éloigne de la vertu).

Notes :
1 - La date de naissance de Sheikh Saad Bouh a fait l’objet de diverses versions.
D’autres moins célèbres comme 1850 ont été avancées par des chercheurs
comme Paul Marty et Rahal Boubrik. Cf. Paul Marty : Etudes de l’Islam maure,
Cheikh Sidia - Les Fadelia - Les Ida ou Ali, Leroux, Paris 1916, p. 156. Rahal
Boubrik : Saints et société en Islam, la confrérie ouest-saharienne Fâdiliyya,
CNRS Editions, Paris 1999, p. 117.
2 - Sheikh Saad Bouh: Nabrâs al-Ma‘nâ li al-Ghāmid Min Asmā’ Allah al- Ḥusnā,
m.s, p. 20.
3 - Abû Bakr b. al-Muṣṭafâ: Manh al-Rabb al-Ghafûr fî dhikr Mâ Ahmalahû Sâhib

- 229 -
N° 22, Septembre 2022 
Dr Sadibou Seydi

Fath al-Shakûr, étude et réalisation par Muhammad, Mauritāniyā Khilâla al-


Qarn al-Tâsi‘ ‘Ashr 1785-1908, Wānîs Editions, Lyon 2011, p. 188.
4 - A. Le Chatelier : L’Islam dans l’Afrique occidentale, Steinheil, Paris 1899,
p. 327.
5 - Sheikh Saad Bouh : Dîwân al-Sheikh Sa‘dibu, Jam‘iyya al-Nûr al-Sâti‘, 1e éd.,
Mauritanie, 2022, p. 27.
6 - Sheikh Saad Bouh: Al-Asinna an-Nafîdha fî radd al-Bay‘a al-hâdita, m.s,
p. 3.
7 - Muhammad Yuslih ben Amâna : Hayât Sheikh Sa‘dibu ibn Sheikh Muhammad
Fâdil ben Mâmîn, Institut Supérieur des Etudes Islamiques, Nouakchott, p. 16.
8 - Paul Marty : L’Islam au Sénégal, les personnes, Leroux, Paris 1917, tome 1,
p. 27.
9 - Muhammad Yuslih ben Amâna: op. cit., p. 20.
10 - Paul Marty : L’Islam maure, p. 158.
11 - Ibid., p. 164.
12 - Entretien à Ngourane avec Cheikh Birame Seck, son petit-fils, le dimanche
17/07/2022.
13 - Entretien à Goumba Guéoul avec Cheikh Talibouya fils et khalife de
Cheikh Saad Bouh Diop, le dimanche 17/07/2022.
14 - Paul Marty : L’Islam au Sénégal, les personnes, tome 1, p. 27.
15 - Y. Wuld al-Bara : "Les théologiens mauritaniens face au colonialisme
français : étude des fatwa-s de jurisprudence musulmane", dans Robinson D. et
Triaud J.-L. (éd.), Le Temps des marabouts, Karthala, Paris 1997, p. 100.
16 - I. Hamet : Chroniques de la Mauritanie sénégalaise, Leroux, Paris 1911,
p. 270.
17 - G. Thilmans : Lat Dior, Cheikh Saad Bou et le chemin de fer, Saint-Louis-
Lille-Liége, n° 1, décembre, 1992.
18 - Iba Der Thiam : Cheikhna Cheikh Saad Bouh (1853-1917) : "Un homme de
paix, de conciliation de tolérance et d’ouverture", Le Cheikh des deux rives
(éd.), PUD, Dakar 2017, p. 143.
19 - Sheikhna Sheikh Saad Bouh : Nasiha "Celui qui prend les armes s’éloigne
de la vertu", Salihin Ed., Dakar 2019, p. 31.
20 - Sheikh M. Kamara : Condamnation de la guerre sainte, éd. et trad. par A.
Samb, Bulletin de l’IFAN, série. B. XXXVIII (I), p. 159.
21 - Khalil al-Naḥwî : Bilâd Shinqît, al-Manâra... Wa al-Ribât, Al-Munażżama al-
‘Arabiyya li at-Tarbiyya wa al-Ţaqāfa wa al-‘Ulūm, Tunis 1987, p. 331.
22 - Al-Tâlib al-Akhyâr Ibn al-Shaykh Mâmîna : Al-Shaykh Mā’ al-‘Aynayn,
‘ulamā’ wa umarā’ fī muwājahat al-Isti‘mār al-Urūbī, Maṭba‘at al-Ma‘ârif al-
Jadîda, 2e éd., Rabat 2011, Tome 1, p. 92.
23 - Khalil al-Naḥwî: op. cit., p. 332.

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Revue Annales du patrimoine 
Cheikh Saad Bouh un grand serviteur de l’Islam

Références :
1 - Al-Bara, Y. Wuld: "Les théologiens mauritaniens face au colonialisme
français, étude des fatwa-s de jurisprudence musulmane", dans Robinson D. et
Triaud J.-L. (éd.), Le Temps des marabouts, Karthala, Paris 1997.
2 - Al-Naḥwî, Khalil: Bilâd Shinqît, al-Manâra... Wa al-Ribât, Al-Munażżama al-

Arabiyya li at-Tarbiyya wa al-Thaqāfa wa al-‘Ulûm, Tunis 1987.
3 - Ben al-Mustafâ, Abû Bakr: Manh al-Rabb al-Ghafûr fî dhikr Mâ Ahmalahû
Sâhib Fath al-Shakûr, étude et réalisation par Muhammad, Mauritāniyā Khilâla
al-Qarn al-Tâsi‘ ‘Ashr 1785-1908, Wānîs Editions, Lyon 2011.
4 - Ben Amâna, Muhammad Yuslih: Hayât Sheikh Sa‘dibu ibn Sheikh Muhammad
Fâdil, ben Mâmîn, Mémoire de Maîtrise, Institut Supérieur des Etudes
Islamiques, Nouakchott 1987-1988.
5 - Boubrik, Rahal : Saints et société en Islam, la confrérie ouest-saharienne
Fâdiliyya, CNRS Editions, Paris 1999.
6 - Bouh, Cheikhna Cheikh Saad : Nasiha "Celui qui prend les armes s’éloigne
de la vertu", Salihin Ed., Dakar 2019.
7 - Bouh, Sheikh Saad : Dīwān al-Sheikh Sa‘dibu, Jam‘iyya al-Nūr al-Sâti‘, 1e éd,
Mauritanie 2022.
8 - Bouh, Sheikh Saad: Al-Asinna an-Nafîdha fî radd al-Bay‘a al-hâdita, m.s.
9 - Bouh, Sheikh Saad: Nabrâs al-Ma‘nâ li al-Ghāmid Min Asmā’ Allah al-Ḥusnā,
m.s.
10 - Hamet, I.: Chroniques de la Mauritanie sénégalaise, Leroux, Paris 1911.
11 - Ibn al-Shaykh Māmīna, Al-Tâlib al-Akhyâr: Al-Shaykh Mā’ al-‘Aynayn,
‘ulamā’ wa umarā’ fī muwājahat al-Isti‘mār al-Urūbī, Maţba‘at al-Ma‘ārif al-
Jadīda, 2e éd., Rabat 2011.
12 - Le Chatelier, Alfred : l’Islam dans l’Afrique occidentale, Steinheil,
Paris 1899.
13 - Marty, Paul : L’Islam au Sénégal, les personnes, Leroux, Paris 1917.
14 - Marty, Paul : Etudes de l’Islam maure, Cheikh Sidia - Les Fadelia - Les Ida
ou Ali, Leroux, Paris 1916.
15 - Thiam, Iba Der : Cheikhna Cheikh Saad Bouh (1853-1917), "Un homme de
paix, de conciliation de tolérance et d’ouverture", Le Cheikh des deux rives
(éd.), PUD, Dakar 2017.
16 - Thilmans, G. : Lat Dior, Cheikh Saad Bou et le chemin de fer, Saint-Louis-
Lille-Liége, n° 1, décembre, 1992.
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N° 22, Septembre 2022 

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