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BG Asie - Ses - Jour 1 - Corrige 22 Sesj1ja1c

Le document présente un sujet de dissertation sur la contribution de l'innovation à reculer les limites écologiques d'une croissance soutenable. Il contient quatre documents exploitables décrivant comment l'innovation peut réduire l'impact environnemental de la croissance économique.

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BG Asie - Ses - Jour 1 - Corrige 22 Sesj1ja1c

Le document présente un sujet de dissertation sur la contribution de l'innovation à reculer les limites écologiques d'une croissance soutenable. Il contient quatre documents exploitables décrivant comment l'innovation peut réduire l'impact environnemental de la croissance économique.

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DISSERTATION S’APPUYANT SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE

PROPOSITION DE CORRIGÉ

Sujet : Comment l’innovation peut-elle contribuer à reculer les limites


écologiques d’une croissance soutenable ?

Programme officiel :
Science économique

Questionnement Objectifs d’apprentissage


Quels sont les -Comprendre le processus de croissance économique et les
sources et les sources de la croissance : accumulation des facteurs et
défis de la accroissement de la productivité globale des facteurs ;
croissance comprendre le lien entre le progrès technique et l’accroissement
économique ? de la productivité globale des facteurs.
-Comprendre que le progrès technique est endogène et qu’il
résulte en particulier de l’innovation.
-Comprendre comment les institutions (notamment les droits de
propriété) influent sur la croissance en affectant l’incitation à
investir et innover; savoir que l’innovation s’accompagne d'un
processus de destruction créatrice.
-Comprendre comment le progrès technique peut engendrer
des inégalités de revenus.
-Comprendre qu’une croissance économique soutenable se
heurte à des limites écologiques (notamment l’épuisement des
ressources, la pollution et le réchauffement climatique) et que
l’innovation peut aider à reculer ces limites.

Exploitation possible des documents :


Document 1 Ce document propose des exemples d’innovations de procédé
permettant de réduire l’impact écologique de la croissance
économique (moindre pollution, moindre réchauffement climatique,
préservation des ressources).
- exemples de nouvelles technologies peu voire pas polluantes du fait
d’une dépollution des rejets : les technologies ajoutées.
- exemples de nouvelles technologies qui utilisent moins de
ressources naturelles fossiles car moins gourmandes en énergie et
donc peu émettrices de GES : les technologies intégrées.
Document 2 - La croissance économique a un impact environnemental.
Effectivement, la croissance du PIB et celle des émissions de CO2
sont corrélées positivement dans les deux pays en développement
présentés (Chine et Brésil) : la croissance économique est, dans
l’ensemble, à l’origine d’une hausse des émissions de C02. Ainsi, en
Chine, la hausse continue du PIB s’est accompagnée d’émissions de
CO2 de plus en plus fortes : selon la Banque Mondiale, en 1989, le

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PIB s’accroît de 4,21 % et 2,15 tonnes de CO2 sont émises par
habitant. Le PIB augmente ensuite chaque année du tableau et les
émissions de CO2 s’élèvent à 7,41 tonnes par habitant en 2018 pour
une hausse de 6,75 % du PIB, soit une augmentation des émissions
de CO2 de 5,26 tonnes par habitant entre 1989 et 2018. D’ailleurs, a
contrario, en 2008, au Brésil, le PIB augmente de 5,09 % alors qu’il
baisse de 0,13 % en 2009 et dans le même temps, les émissions de
CO2 ont diminué de 0,13 tonne de CO2 par habitant.
- Cette corrélation positive n’est pas systématique. Les innovations
peuvent aider à reculer les limites écologiques auxquelles se heurte
la croissance économique. En effet, contrairement aux pays en
développement, la France voit ses émissions de CO2 diminuer à partir
de 2001 alors que le PIB progresse chaque année présentée sauf en
2009 : les émissions de CO2 passent de 6,14 tonnes par habitant
avec une hausse du PIB de 1,98 % à 4,62 tonnes par habitant en
2018, le PIB augmentant de 1,79 % cette année-là.
Document 3 La croissance économique conduit à l’épuisement des ressources
naturelles ici renouvelables, ce qui peut la ralentir. Des espèces de
poissons sont surexploitées, ce qui nuit à leur renouvellement et leur
part progresse de 25 points entre 1974 et 2017 : environ 10 % des
stocks de poissons marins mondiaux sont surexploités en 1974
contre environ 35 % en 2017. Inversement, en 1974 et 2017, les
poissons sous-exploités représentent respectivement environ 40 %
et 8 % des stocks de poissons marins mondiaux, soit une baisse de
32 points.
Document 4 Les investissements favorables au climat c’est-à-dire favorisant les
objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et
de transition énergétique progressent et permettent de reculer les
limites écologiques auxquelles se heurtent une croissance
économique soutenable. Ces innovations peuvent être favorisées par
les mesures incitatives des pouvoirs publics, par une meilleure
rentabilité d’innovations auparavant trop chères comparativement aux
anciens procédés ou produits, mais aussi par la demande des
consommateurs plus soucieux de la préservation de l’environnement.
Effectivement, selon l’I4EC, en France, en 2019, 47,9 milliards d’euros
étaient consacrés aux investissements favorables au climat contre
34,8 milliards en 2011 soit 13,1 milliards d’euros de plus.

Problématique possible :

L’importance des préoccupations environnementales s’est renforcée ces dernières


décennies, avec une prise de conscience des effets négatifs d’une croissance
économique.
La croissance économique soutenable se confronte à des limites écologiques
(notamment l’épuisement des ressources, la pollution et le réchauffement climatique).
On peut dès lors se demander comment l’innovation peut contribuer à repousser ses
limites.
Proposition de plan détaillé :

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I) Une croissance soutenable II) Mais, l’innovation peut aider à
incertaine en raison des limites reculer les limites écologiques
écologiques auxquelles se heurte la croissance
soutenable
A) La croissance économique A) Des innovations nécessaires pour
engendre de la pollution et un reculer les limites écologiques de la
réchauffement climatique qui rendent croissance soutenable
difficile sa soutenabilité
• La croissance économique est source • Les attentes des consommateurs sont
de pollution, ayant comme conséquence de plus en plus fortes : ils sont donc prêts
des dégâts environnementaux et en à payer un prix plus élevé pour des
particulier un réchauffement climatique. produits peu ou pas polluants. De même,
(document 2, exemple de la Chine), ce la raréfaction des ressources naturelles
qui remet en cause sa soutenabilité. Une engendre une hausse de leur prix, ce qui
croissance soutenable ou durable doit accroît la rentabilité de procédés
préserver le capital naturel pour alternatifs moins polluants et plus
permettre aux générations futures de se coûteux.
développer. • Des innovations de produits et de
• Ces conséquences négatives de la procédés peuvent réduire l’impact de la
croissance économique conduisent à un croissance sur la pollution, donc sur le
dérèglement climatique s’accompagnant réchauffement climatique (documents 1
d’ouragans, de périodes de sécheresses, et 2, exemple de la France). De même,
d’inondations … qui peuvent détruire des des innovations de procédés et de
entreprises, les mettre, temporairement, produits peuvent aider à préserver les
à l’arrêt, mais aussi, entraîner des pertes ressources naturelles (document 1).
humaines, des migrations de
populations.
B) De même, produire conduit à B) Par différents aspects, l’innovation
l’épuisement des ressources permet de relever les défis d’une
naturelles, actuellement croissance soutenable
indispensables
• La croissance économique conduit • Ces changements incitent les
aussi à la destruction du capital naturel : entreprises à effectuer des dépenses
la production de richesses conduit d’investissements favorables au climat.
effectivement à un épuisement des (document 4). Les économies post-
ressources naturelles (document 3). industrielles ont ainsi tendance à
• Cette surexploitation des ressources augmenter leurs dépenses en
naturelles expose l'économie mondiale à innovations favorables à l’environnement
une pénurie, qui peut affecter la et à la préservation des ressources
soutenabilité de la croissance naturelles.
économique. • Les innovations assurent ainsi un
renouveau des produits et procédés,
faisant progressivement disparaître des
technologies énergivores et
consommatrices de ressources
naturelles (processus de destruction
créatrice).

Le corrigé proposé fournit des indications à destination des commissions académiques


d’entente et d’harmonisation, mais il ne doit pas être considéré comme une norme.

22-SESJ1JA1-C Page 3 sur 10


ÉPREUVE COMPOSÉE – SUJET A
PROPOSITION DE CORRIGÉ

Première partie : Mobilisation des connaissances

Question : Comment les avantages comparatifs peuvent-ils expliquer le commerce


international ? (4 points)

Science économique
Quels sont les fondements du commerce international et l’internationalisation de la
production ?

Réponse possible :
L’internationalisation de la production repose sur le modèle théorique des avantages
comparatifs développé par D. Ricardo, qui permet de comprendre la spécialisation des
pays.
- On parle d’avantages comparatifs (Ricardo) pour désigner le fait qu’un pays retire un
avantage à se spécialiser dans les secteurs où sa productivité est comparativement la
meilleure (production pour laquelle son coût relatif est le plus faible que celui de l’autre
pays), et à commercer ensuite pour se procurer les autres produits nécessaires, en
échange de sa production nationale.
- Le modèle montre que les pays ont toujours intérêt à se spécialiser, selon leur
avantage comparatif (qui peut provenir des dotations factorielles dont il dispose), et à
échanger.

Deuxième partie (6 points) : Étude d’un document


Sociologie et science politique
Quelles mutations du travail et de l’emploi ?

Question 1 : À l’aide des données du document, vous comparerez la part des salariés
et des indépendants selon le sexe. (2 points)

Réponse possible :
- En 2019, selon l’INSEE, en France, 8,8 % des femmes actives ont un statut
d’indépendant tandis que 15,3 % des hommes actifs ont ce statut. La part des
hommes actifs indépendants est presque 2 fois supérieure à celle des femmes
actives.
- En 2019, selon l’INSEE, en France, 91,2 % des femmes actives sont salariées
contre 84,7 % des hommes actifs soit un écart de 6,5 points de pourcentage.
- On constate que les femmes actives ont davantage un statut de salarié que les
hommes actifs. On note que leur part est supérieure à la moyenne (91,2 %
contre 87,9 % pour l’ensemble des actifs).

Question 2 : À l’aide du document et de vos connaissances, vous montrerez que


certaines personnes sont davantage touchées par la précarisation. (4 points)

Réponse possible :
- La précarisation est une augmentation des situations instables qui ne
permettent pas de trouver une place et un statut solides et définitifs dans la
société.

22-SESJ1JA1-C Page 4 sur 10


- Dans ce document on peut assimiler cette précarisation à la part des personnes
occupant un emploi en CDD ou en intérim.
- Certaines catégories d’actifs sont plus touchées par la précarisation. En effet,
28,4 % des jeunes actifs âgés de 15 à 24 ans occupent un emploi en CDD
contre 8,5 % des actifs âgés de 25 à 49 ans en 2019, en France, soit une
différence de 19,9 points de pourcentage.
- Les jeunes actifs sont également surreprésentés parmi les personnes occupant
un emploi en intérim (6,9 % contre 2,4 % pour l’ensemble des actifs soit environ
trois fois plus).
- La précarisation touche également davantage les femmes que les hommes.
11,1 % des femmes actives occupent un emploi en CDD contre 7,2 % des
hommes actifs. À l’inverse 3,3 % des hommes actifs occupent un emploi en
intérim contre 1,5 % des femmes actives.

Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10


points)

Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous


montrerez que la protection sociale contribue à la justice sociale.

Programme officiel : Regards croisés

Questionnement Objectifs d’apprentissage


Quelles inégalités Comprendre que l’action des pouvoirs publics en matière de
sont compatibles justice sociale (fiscalité, protection sociale, services collectifs,
avec les différentes mesures de lutte contre les discriminations) s’exerce sous
conceptions de la contrainte de financement et fait l’objet de débats en termes
justice sociale ? d’efficacité (réduction des inégalités), de légitimité (notamment
consentement à l’impôt) et de risque d’effets pervers
(désincitations).

Exploitation possible des documents :


Document 1 Ce document présente les modalités de la redistribution
horizontale et verticale dans le cadre de la protection sociale. Il
permet d’identifier et de distinguer les logiques d’assurance
(solidarité professionnelle) et d’assistance (solidarité collective).
On y distingue les formes de financement de la protection sociale,
par l’impôt (lien avec la fiscalité) et les cotisations sociales.
Document 2 Ce document présente le montant (en milliards d’euros) et la
structure (en %) des prestations sociales dans le cadre de la
protection sociale. Il illustre le système de redistribution monétaire
visant à prendre en charge les risques sociaux (chômage, santé,
vieillesse…) et à lutter contre les inégalités. Les dépenses liées à
la vieillesse et à la santé représentent respectivement 45,4 % et
35,1 % des prestations sociales en 2019. Ce sont les deux risques
pour lesquels les dépenses de protection sociale sont les plus
élevées, et la part cumulée des deux branches représente 2/3 des
dépenses.

22-SESJ1JA1-C Page 5 sur 10


Document 3 Le document montre que les effets de la redistribution sur la
pauvreté diffèrent selon les caractéristiques sociodémographiques
de la population. D’une manière générale, les transferts socio-
fiscaux réduisent les inégalités de niveaux de vie dont les écarts
sont bien plus élevés avant la redistribution qu’après (le taux de
pauvreté passe de 22 % à 14 % de la population).
- le taux de pauvreté baisse significativement pour les familles
monoparentales et les familles de 4 enfants et plus (environ 20
points d’écarts avant et après redistribution).
- le taux de pauvreté chez les salariés est divisé par 2 après la
redistribution (de 12 % à 6 % de pauvres parmi les salariés). La
redistribution réduit donc la part des travailleurs pauvres.

Raisonnement possible :

La protection sociale (système de solidarité et de redistribution couvrant les principaux


risques sociaux comme la santé, le chômage, la vieillesse…) contribue à la réduction
des inégalités et de la pauvreté, favorisant la justice sociale. Deux logiques s’articulent
dans le système français de protection sociale, une logique d’assurance et une logique
d’assistance.

Après la seconde guerre mondiale, l’État Providence instaure un système


d’assurances sociales reposant sur des cotisations sociales.
● Financée par les cotisations sociales, la protection sociale peut verser des
prestations contributives selon une logique d’assurance (document 1), assurant une
forme de redistribution horizontale entre malades et bien portants, par exemple, actifs
occupés et retraités.
● Ce principe assurantiel, hérité du modèle bismarckien (ou corporatiste, car les
prestations sont contributives) ne vise pas spécifiquement à réduire les inégalités mais
à assurer un revenu en cas de réalisation d’un risque social (perte de travail, maladie,
vieillesse...). Les dépenses de santé représentent ainsi 35 % des dépenses de
protection sociale en 2019 (document 2).

La protection sociale s’organise aussi autour de la fiscalité dans le cadre d’une justice
correctrice qui vise davantage à l’égalité des situations.
● Les impôts permettent de verser des prestations sociales non contributives
relevant de l’assistance (document 1), qui témoignent cette fois d’une redistribution
verticale (des plus riches vers les plus démunis). On peut citer les exemples du RSA,
de l’allocation adulte handicapé ou encore du minimum vieillesse.
● Dans ce cadre, la redistribution réduit les inégalités de situations, en assurant
des ressources pour les catégories les moins favorisées. Ce principe de l’assistance
est issu du modèle beveridgien de la protection sociale. Par exemple on observe que
le taux de pauvreté baisse significativement pour les familles monoparentales et les
familles de 4 enfants et plus (environ 20 points d’écarts) (document 3).

Le corrigé proposé fournit des indications à destination des commissions académiques


d’entente et d’harmonisation, mais il ne doit pas être considéré comme une norme.

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ÉPREUVE COMPOSÉE – SUJET B
PROPOSITION DE CORRIGÉ

Première partie : Mobilisation des connaissances

Question 1 : À l’aide d’un mécanisme, vous expliquerez comment la politique


monétaire de la Banque centrale européenne peut agir positivement sur la
conjoncture économique européenne. (4 points)

Science économique
Quelles politiques économiques dans le cadre européen ?

Réponse possible :

- La politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) peut être


définie comme l’ensemble des moyens mis en œuvre par la BCE, pour agir sur
l’offre de monnaie et les taux d’intérêt afin d’atteindre ses objectifs. L’objectif
principal de la BCE est la stabilité des prix.
- La BCE peut agir positivement sur la conjoncture économique européenne à
l’aide de son principal instrument : la fixation des taux d’intérêt directeur. Les
taux d’intérêt directeurs concernent principalement les taux auxquels les
banques commerciales peuvent emprunter auprès de la banque centrale afin
d’obtenir de la monnaie centrale (refinancement) et ainsi accorder des prêts aux
ménages et aux entreprises.
- Ainsi, en baissant son taux d’intérêt directeur, l’action de la BCE permet une
augmentation de la demande globale. En effet, cette baisse, en permettant une
réduction du coût du crédit, peut inciter les agents économiques à recourir aux
prêts pour financer les investissements et la consommation, ce qui permettra à
la demande globale d’augmenter et entraînera une augmentation de la
production de biens et services et de la croissance économique.

Question 2 : Comparez les théories des classes sociales de Karl Marx et de Max
Weber. (3 points)

Sociologie et science politique


Comment est structurée la société française actuelle ?

Réponse possible :

Les théories des classes sont, d’une manière générale, une façon de penser ce qui
fonde les inégalités dans les sociétés démocratiques.
Les thèses de Karl Marx et de Max Weber présentent à ce titre certains points
communs. Dans les deux théories, les classes sociales peuvent être appréhendées
comme des groupes sociaux de grande taille qui sont fondés sur le partage d’un même
critère économique. Dans les deux cas, ces théories s’intéressent aux inégalités
produites par la place occupée dans le système économique. La comparaison des
deux théories fait cependant apparaître des différences importantes :

22-SESJ1JA1-C Page 7 sur 10


- Alors que, dans un mode de production auxquelles elles sont liées, les classes
sociales selon Marx sont fondées sur le fait de posséder (pour la bourgeoisie
capitaliste) ou non (pour le prolétariat) les moyens de production et induisent un
rapport d’exploitation et de domination d’une classe sur l’autre, la théorie de Weber,
elle, fonde les classes sociales sur la situation économique, mais la propriété n’en
constitue qu’un aspect. Une classe est pour lui un ensemble d’individus partageant
une même “situation de classe”, autrement dit des chances semblables de se procurer
des biens : ici, le rapport d’exploitation n’existe pas nécessairement et la société
apparaît moins polarisée.
- Il en résulte une deuxième différence : là où, pour Marx, les rapports sociaux de
classe sont intrinsèquement conflictuels, ils peuvent ne pas l’être chez Weber et
induisent alors une conception plus pacifiée de la société.
- Là où Marx confère aux classes sociales et au seul ordre économique un rôle central
dans la structuration sociale, Weber, lui, propose une vision dans laquelle les classes
sociales ne constituent qu’un découpage parmi d’autres. Ainsi, dans l’ordre social,
fondé sur les inégalités de prestige, des « groupes de statut » occupent des positions
structurantes, de même que les partis politiques dans l’ordre du pouvoir. Weber conçoit
donc une vision multidimensionnelle de la société ˗ dans laquelle les classes sociales
ne sont qu’un élément parmi d’autres ˗ alors que Marx ne propose qu’une vision
économique unidimensionnelle.
- enfin, alors que dans la théorie de Marx, les identifications aux classes sociales sont
subjectivement vécues (conscience de classe), dans l’approche de Max Weber, les
classes sociales reposent sur des inégalités objectivement mesurées : en ce sens, les
classes sociales ne sont pas les puissances agissantes qu’elle sont chez Marx.

Question 3 : Montrez, à l’aide de deux exemples, que l’engagement politique peut


prendre des formes variées. (3 points)

Sociologie et science politique


Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Réponse possible :

- L’engagement politique peut se définir comme le fait, pour un individu, de prendre


parti sur des problèmes politiques, par son action ou ses discours. L’engagement
politique peut prendre des formes diverses et ne se réduit pas au vote.
- Les individus peuvent s’engager via le militantisme. En effet, en participant aux
actions menées par un parti politique, un syndicat, une association ou un
mouvement social, les individus peuvent s’engager activement dans la vie
politique. Par exemple, en participant à la Marche pour le climat, à la suite de l’appel
à la grève des étudiants initiée en 2019 par la militante Greta Thunberg, les
personnes présentes cherchaient à inciter l’exécutif à accentuer la lutte contre le
réchauffement climatique.
- Les individus peuvent également s’engager par le biais de la consommation
engagée, en choisissant de consommer, ou au contraire, de ne pas consommer
des produits spécifiques, pour des raisons politiques. Par exemple, les végétariens
peuvent refuser de consommer de la viande afin de militer en faveur du bien-être
animal ou pour limiter leur impact écologique.

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Deuxième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10
points)

Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que


la protection sociale contribue à la justice sociale.

Programme officiel : Regards croisés

Questionnement Objectifs d’apprentissage


Quelles inégalités Comprendre que l’action des pouvoirs publics en matière de
sont compatibles justice sociale (fiscalité, protection sociale, services collectifs,
avec les différentes mesures de lutte contre les discriminations) s’exerce sous
conceptions de la contrainte de financement et fait l’objet de débats en termes
justice sociale ? d’efficacité (réduction des inégalités), de légitimité (notamment
consentement à l’impôt) et de risque d’effets pervers
(désincitations).

Exploitation possible des documents :


Document 1 Ce document présente les modalités de la redistribution
horizontale et verticale dans le cadre de la protection sociale. Il
permet d’identifier et de distinguer les logiques d’assurance
(solidarité professionnelle) et d’assistance (solidarité collective).
On y distingue les formes de financement de la protection sociale,
par l’impôt (lien avec la fiscalité) et les cotisations sociales.
Document 2 Ce document présente le montant (en milliards d’euros) et la
structure (en %) des prestations sociales dans le cadre de la
protection sociale. Il illustre le système de redistribution monétaire
visant à prendre en charge les risques sociaux (chômage, santé,
vieillesse…) et à lutter contre les inégalités. Les dépenses liées à
la vieillesse et à la santé représentent respectivement 45,4 % et
35,1 % des prestations sociales en 2019. Ce sont les deux risques
pour lesquels les dépenses de protection sociale sont les plus
élevées, et la part cumulée des deux branches représente 2/3 des
dépenses.
Document 3 Le document montre que les effets de la redistribution sur la
pauvreté diffèrent selon les caractéristiques sociodémographiques
de la population. D’une manière générale, les transferts socio-
fiscaux réduisent les inégalités de niveaux de vie dont les écarts
sont bien plus élevés avant la redistribution qu’après (le taux de
pauvreté passe de 22 % à 14 % de la population).
- le taux de pauvreté baisse significativement pour les familles
monoparentales et les familles de 4 enfants et plus (environ 20
points d’écarts avant et après redistribution).
- le taux de pauvreté chez les salariés est divisé par 2 après la
redistribution (de 12 % à 6 % de pauvres parmi les salariés). La
redistribution réduit donc la part des travailleurs pauvres.

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Raisonnement possible :

La protection sociale (système de solidarité et de redistribution couvrant les principaux


risques sociaux comme la santé, le chômage, la vieillesse…) contribue à la réduction
des inégalités et de la pauvreté, favorisant la justice sociale. Deux logiques s’articulent
dans le système français de protection sociale, une logique d’assurance et une logique
d’assistance.

Après la seconde guerre mondiale, l’État Providence instaure un système


d’assurances sociales reposant sur des cotisations sociales.
● Financée par les cotisations sociales, la protection sociale peut verser des
prestations contributives selon une logique d’assurance (document 1), assurant une
forme de redistribution horizontale entre malades et bien portants, par exemple, actifs
occupés et retraités.
● Ce principe assurantiel, hérité du modèle bismarckien (ou corporatiste, car les
prestations sont contributives) ne vise pas spécifiquement à réduire les inégalités mais
à assurer un revenu en cas de réalisation d’un risque social (perte de travail, maladie,
vieillesse...). Les dépenses de santé représentent ainsi 35 % des dépenses de
protection sociale en 2019 (document 2).

La protection sociale s’organise aussi autour de la fiscalité dans le cadre d’une justice
correctrice qui vise davantage à l’égalité des situations.
● Les impôts permettent de verser des prestations sociales non contributives
relevant de l’assistance (document 1), qui témoignent cette fois d’une redistribution
verticale (des plus riches vers les plus démunis). On peut citer les exemples du RSA,
de l’allocation adulte handicapé ou encore du minimum vieillesse.
● Dans ce cadre, la redistribution réduit les inégalités de situations, en assurant
des ressources pour les catégories les moins favorisées. Ce principe de l’assistance
est issu du modèle beveridgien de la protection sociale. Par exemple on observe que
le taux de pauvreté baisse significativement pour les familles monoparentales et les
familles de 4 enfants et plus (environ 20 points d’écarts) (document 3).

Le corrigé proposé fournit des indications à destination des commissions académiques


d’entente et d’harmonisation, mais il ne doit pas être considéré comme une norme.

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