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SeCTeUr SOCIAl

Culture

DIRECTIVES PDNA VOLUME B


ii | CULTURE
des matières
n INTRODUCTION 1

n PROCESSUS D’ÉVALUATION 5
n État des lieux avant la catastrophe et vue d’ensemble du secteur 8
n ÉVALUATION DES EFFETS D’UNE CATASTROPHE 12
n ESTIMATION DE LA VALEUR DES EFFETS D’UNE CATASTROPHE 16
n ÉVALUATION DE L’IMPACT D’UNE CATASTROPHE 18
n LIENS INTERSECTORIELS ET THÈMES TRANSVERSAUX 22
n STRATÉGIE DE RELÈVEMENT SECTORIELLE 23
n Références 31

n Annexes 34
INTRODUCTION
« Les thèmes culturels font intégralement partie de nos vies. Si l’on peut considérer le
développement comme une amélioration de nos standards de vie, les efforts liés au dé-
veloppement ne peuvent pas ignorer le monde de la culture. » Amartya Sen

Il est fondamental que tous les secteurs pour lesquels une évaluation des besoins post-catastrophe (PDNA)
est prévue ou en cours tiennent compte du contexte culturel dans lequel la catastrophe s’est produite et dans
lequel le relèvement et la reconstruction auront lieu. La résilience des systèmes sociaux face aux catastrophes
est profondément influencée par les aspects culturels, dans la mesure où la culture détermine les relations
humaines, les comportements et la relation au monde qui nous entoure, notamment l’environnement naturel.

L’intégration de la culture dans les programmes de relèvement post-catastrophe contribue par conséquent
profondément à leur efficacité et à leur pérennité, tout en renforçant l’adhésion des bénéficiaires. Dans ce
contexte, la culture peut être considérée comme un « facilitateur » et un élément transversal à intégrer dans
toutes les évaluations sectorielles, au même titre que les questions relatives à l’égalité des sexes, à la gouver-
nance ou à la réduction des risques de catastrophe (voir l’annexe 10.3 qui présente une étude de cas hypothé-
tique illustrant ce type de question).

Par ailleurs, l’impact spécifique des catastrophes sur la culture (voir chapitre 3 pour la définition de ses com-
posantes) doit également faire l’objet d’une évaluation indépendante à l’égard du développement humain et
économique, d’où la nécessité d’une évaluation sectorielle spécifique et de la publication des présentes lignes
directrices.

Nous savons tous que la culture, dépositaire de symboles et creuset de notre identité, a une valeur intrinsèque.
Nous sommes tous conscients du profond impact psychologique que la perte de repères culturels (p. ex., lieux
de cultes, rituels et traditions) peut avoir sur les êtres humains, ce qui peut gravement affecter leur capacité à
faire face à des situations difficiles et à se relever. De nombreuses parties prenantes commencent toutefois à
prendre conscience de la forte contribution que la culture peut apporter aux dimensions économique, sociale et
environnementale du développement durable. En effet, la culture a un rôle considérable à jouer dans la création
d’emplois verts, la réduction de la pauvreté, la construction de villes plus durables, l’accès à l’eau potable, la
sécurité alimentaire, la protection des ressources océaniques et forestières, voire le renforcement de la résilience
des communautés face aux catastrophes. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la
culture (UNESCO), entre autres, a étudié le lien entre la culture et le développement, et a publié de nombreux
documents de référence à cet égard1.

1
Voir http://fr.unesco.org/themes/culture-d%C3%A9veloppement-durable

1 | CULTURE
La contribution de la culture au renforcement de la résilience des communautés est particulièrement importante
dans l’évaluation de l’impact d’une catastrophe sur le secteur, et peut prendre plusieurs formes. La préservation
du patrimoine local et des structures emblématiques, le respect de la diversité culturelle et la survivance des
croyances, des valeurs, des pratiques et des savoirs culturels et leur transmission de génération en génération,
sont non seulement essentielles à la cohésion sociale et à la préparation des populations en amont d’une ca-
tastrophe, mais pourront aussi susciter espoir et solidarité lors du relèvement et de la reconstruction après une
catastrophe. Une société qui est dotée d’un capital culturel solide fondé sur la transmission des savoirs et des
symboles sera mieux préparée à se relever après une catastrophe. Elle pourra s’appuyer sur sa mémoire collec-
tive, ses valeurs communes, son savoir-faire traditionnel et un tissu social dense. De plus, de par sa nature, la
culture peut généralement contribuer de façon majeure à l’emploi local et à un développement économique
qui soit durable et inclusif, notamment après une catastrophe.

Par ailleurs, la culture, à travers ses multiples manifestations matérielles et immatérielles (patrimoine bâti, pay-
sages ruraux, savoir traditionnel, etc.), contribue significativement à la réduction des vulnérabilités et des fac-
teurs de risque sous-jacents liés à l’environnement physique. Par exemple, l’expérience a démontré que, s’ils
sont bien entretenus, les bâtiments traditionnels et les paysages historiques ont un effet nettement plus positif
que des structures modernes mais défaillantes (matériaux de mauvaise qualité et en mauvais état, mauvais as-
semblage, etc.) et qu’ils peuvent jouer un rôle de « tampon » efficace en cas d’aléas majeurs. Intégrés aux pro-
grammes modernes de réduction des risques de catastrophe, les systèmes du savoir traditionnel se sont révélés
des outils efficaces et rentables d’atténuation des risques environnementaux et des vulnérabilités2.

Le lien inhérent entre culture et résilience s’explique par le fait que les cultures présentent toujours un ancrage
géographique et temporel. Ainsi, la culture détermine la relation des personnes à la nature et à leur environ-
nement physique, à la Terre et à l’univers, ainsi que leurs attitudes envers les autres formes de vies, à savoir les
animaux et les plantes. La diversité biologique et la diversité culturelle sont fondamentalement et étroitement
liées: les êtres humains et l’environnement ont appris à s’adapter l’un à l’autre et à coexister au fil du temps, au
travers d’interactions complexes. Cela indique que tous les efforts destinés à réduire les risques de catastrophe
chez les populations et leur environnement doivent impérativement tenir compte de la culture des communau-
tés concernées et prendre des mesures en conséquence.

Objectif et cible des présentes recommandations


Les présentes recommandations doivent être utilisées en complément du Volume A des lignes directrices sur
l’évaluation des besoins post-catastrophe (PDNA). Elles visent à accompagner l’évaluation du secteur de la
culture, en vue de mener une évaluation intégrée des impacts des catastrophes, et de définir les grandes lignes
de la stratégie de relèvement, en tenant compte de la réduction des risques de catastrophe. Les présentes re-
commandations doivent, tout au long du processus, permettre à l’équipe d’évaluation d’identifier les risques ac-
crus qui menacent ce secteur, qui peuvent résulter des effets de la catastrophe ou de la reconstruction d’autres
secteurs, ainsi que les possibilités de contribution de la culture au processus de relèvement en général.

Les recommandations partent du principe que l’équipe d’évaluation a une bonne connaissance (i) de l’ensemble
des expressions et des biens culturels (matériels et immatériels) de la région sinistrée, (ii) du rôle des ressources
culturelles dans l’économie locale et (iii) de la forte corrélation entre le développement durable et la diversité
culturelle. L’évaluation relative au secteur de la culture doit être plus stratégique qu’exhaustive. Elle doit être
menée en temps opportun et respecter le court délai imparti à l’évaluation, en coordination étroite avec les
autres analyses sectorielles.

2
Voir Patrimoine et résilience, disponible à l’adresse: http://whc.unesco.org/fr/evenements/1048/

2 | CULTURE
Enfin, il convient de prendre en compte le fait que l’évaluation du secteur de la culture n’en est qu’à ses débuts.
Les présentes recommandations seront étoffées au fur et à mesure des nouvelles expériences. Le cadre concep-
tuel définissant la contribution de la culture au développement humain sera par ailleurs renforcé et adopté plus
largement au niveau international. Des connaissances, des études de cas et des outils pratiques supplémen-
taires seront également proposés.

Difficultés et opportunités des interventions post-catastrophe du secteur


de la culture
Les évaluations relatives au secteur de la culture sont relativement difficiles, la culture étant un concept large qui
englobe des éléments très variés, allant des rituels communautaires d’affirmation identitaire (qui contribuent
à la cohésion sociale) aux sites classés emblématiques constituant des références culturelles incontournables.

Comme expliqué dans le Volume A, l’approche utilisée dans l’évaluation intègre à la fois la dimension écono-
mique fondée sur la méthode d’évaluation des pertes et dommages (DaLA) et les questions relatives au déve-
loppement humain. Dans le cas du secteur de la culture, tandis que les pertes et les dommages du patrimoine
matériel sont généralement mesurables et que les besoins et les plans de relèvement peuvent être déterminés
rapidement, ce n’est pas toujours le cas pour certains biens culturels emblématiques porteurs d’une valeur sym-
bolique forte et jugés « irremplaçables ». Il est également difficile de réaliser une évaluation quantitative des
effets d’une catastrophe sur le patrimoine immatériel et sur la créativité.

Par conséquent, la principale difficulté des évaluations dans ce domaine est de déterminer les moyens de relève-
ment après une catastrophe, même lorsqu’une reconstruction est impossible. Sur le plan culturel, le relèvement
ne consiste pas nécessairement à reconstruire les actifs physiques, mais plutôt à rétablir les liens des habitants
entre eux et avec leur environnement. Cela demande une connaissance approfondie des dynamiques et des
processus qui caractérisent les relations entre les populations touchées et leurs ressources culturelles, ainsi que
de l’ampleur de l’impact de la catastrophe, ce qui permet d’identifier les mesures de relèvement appropriées (et
leur coût). Il ne faut pas non plus perdre de vue que la culture est un processus ascendant, dynamique et très
poreux, incarné par des communautés, des groupes, et, dans certains cas, des individus, qui contribuent de
façon prépondérante à la façonner, la sauvegarder, l’entretenir et la renouveler3.

Une autre difficulté est que, généralement, la culture est alimentée par des activités informelles (souvent des
activités secondaires) qui ne figurent donc pas dans les statistiques officielles. En outre, dans certains cas, il est
difficile de distinguer clairement les rôles du secteur public et du secteur privé. Dans de nombreux pays, par
exemple, les industries créatives sont des moteurs majeurs du développement économique et social. Dans les
pays en développement, la plupart des entreprises sont des entreprises familiales ou des petites et moyennes
entreprises (PME), généralement créées et dirigées par des femmes. De même, il faut tenir compte des organisa-
tions à base communautaire et des PME qui opèrent dans le secteur du tourisme culturel, notamment en ce qui
concerne les services proposés sur les sites touristiques ou la gestion et la protection des ressources culturelles
et naturelles.

Qui plus est, la valeur ajoutée de la culture (en matière de développement humain) dans le relèvement post-ca-
tastrophe n’est pas encore reconnue dans les paramètres standards ni dans les cadres tels que les objectifs du

3
Voir la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (2003), notamment les articles 11, 12 et 15 qui
décrivent le rôle fondamental et proactif des communautés et des dépositaires d’information en général, dans la documentation et la
sauvegarde du patrimoine immatériel; et la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de
l’UNESCO (2005), dans laquelle l’article 11 reconnaît le rôle fondamental de la société civile dans la protection et la promotion de la
diversité des expressions culturelles.

3 | CULTURE
Millénaire pour le développement (OMD) ou les nombreux indices relatifs au développement humain. Comme
indiqué plus haut, le rôle fondamental de la culture dans le développement durable et la résilience est important
et étayé par de nombreux documents et expériences de terrain. De ce point de vue, l’évaluation doit par consé-
quent s’intéresser aussi bien à l’impact de la catastrophe sur la culture qu’au rôle de la culture dans l’orientation
du processus de relèvement, par le rétablissement des points de repère d’une société.

Par ailleurs, l’évaluation du secteur de la culture offre de nombreuses possibilités de consolider les autres efforts
de relèvement, afin de les rendre plus efficaces et pérennes. Les liens existant entre la culture et les autres di-
mensions du développement sont multiples.

Les ressources culturelles génèrent de nombreux emplois et des revenus, aussi bien pour les individus que pour
les États, dans le cadre de l’économie formelle et informelle, dans des secteurs tels que le commerce, le tou-
risme et les industries créatives. La culture est également un secteur auquel les personnes marginalisées peuvent
facilement accéder, que leurs besoins soient d’ordre spirituel ou matériel. Sur le plan du développement social,
la sauvegarde du patrimoine en période de catastrophe procure à la communauté touchée un sentiment de
continuité et d’identité collective; elle atténue l’impact psychologique de la catastrophe en aidant à surmonter
les traumatismes et en redonnant un sentiment de normalité, de stabilité, d’inclusion et d’espoir.

Compte tenu de la place prépondérante qu’il occupe au sein de la communauté, le patrimoine culturel constitue
un élément essentiel de la promotion du dialogue et de la prévention des risques de tension et de conflit (p. ex.,
le recours aux paradigmes culturels connus facilite la compréhension, l’apprentissage et la communication au
sein d’une communauté). Les communautés, les professionnels, les artistes, les artisans et les petits créateurs
peuvent contribuer considérablement au processus de reconstruction, en conjuguant tradition et innovation,
ainsi qu’à la qualité et la transmission des traditions.

Les experts en charge de l’évaluation relative à la culture doivent donc être en mesure d’identifier et de promou-
voir toutes ces possibilités et, en travaillant étroitement avec les autres secteurs, d’en exploiter le potentiel pour
renforcer le processus de relèvement et de reconstruction.

La culture jouant un rôle essentiel dans le tissu social des communautés, elle est parfois manipulée et exploitée,
ce qui peut conduire à des abus, en alléguant par exemple le respect des traditions comme prétexte à des pra-
tiques discriminatoires qui légitiment les inégalités entre les sexes ou la marginalisation d’un sous-groupe (Centre
de gouvernance d’Oslo du PNUD/UNIFEM, 2009). Comme indiqué dans la Déclaration universelle de l’UNESCO
sur la diversité culturelle de 2001: « Nul ne peut invoquer la diversité culturelle pour porter atteinte aux droits
de l’homme garantis par le droit international, ni pour en limiter la portée. » La nature universelle des droits de
l’homme est clairement définie dans la Charte des Nations Unies comme un droit international « pour tous,
sans distinction ». Toutes les conventions culturelles de l’UNESCO reconnaissent sans détour ce principe. La
reconnaissance, la compréhension et la tolérance envers les autres cultures sont privilégiées, sur la base d’une
éthique mondiale et contraignante fondée sur des valeurs universelles et sur le respect mutuel, au-delà des
frontières culturelles.

Les droits de l’homme incluent de nombreux droits culturels très importants, qui devraient faire l’objet de la
même attention, comme le droit de participer à la vie culturelle, de vivre librement sa culture, etc., toutefois ils
ne sont pas sans limites. Selon le droit international, le droit à la culture prend fin là où il empiète sur un autre
droit de l’homme. L’équipe d’évaluation doit par conséquent veiller à ce que les femmes et les hommes de tout
âge, de même que les sous-groupes de la population, soient impliqués dans la prise de décision, et promouvoir
les pratiques fondées sur les droits ainsi qu’une meilleure égalité sociale.

4 | CULTURE
Résultats escomptés et composantes de l’évaluation
Le rapport d’évaluation relatif à la culture doit permettre de recenser les personnes touchées, les effets de la
catastrophe sur le secteur et leurs impacts sur les populations, les mesures de sauvegarde urgentes, ainsi que la
stratégie de relèvement à long terme, laquelle doit intégrer la réduction des risques de catastrophe. La stratégie
de relèvement du secteur culturel – qui est fonction des résultats visés à long terme – doit non seulement cher-
cher à rétablir la situation d’avant la catastrophe, mais aussi viser le renforcement du secteur et son relèvement
durable (« Reconstruire en mieux ») en comblant les faiblesses ou les lacunes identifiées lors de l’évaluation.

À l’issue de l’évaluation, un rapport de 20 à 30 pages doit être remis. À l’instar des autres évaluations secto-
rielles, celui-ci doit inclure un résumé analytique de trois à cinq pages et une introduction, ainsi que les compo-
santes essentielles figurant dans le tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1: Caractéristiques et composantes de l’évaluation du secteur de la culture


Caractéristiques de l’évaluation Composantes
1. État des lieux avant la catastrophe Principales caractéristiques du pays en matière de culture, notamment celles concer-
nant les personnes et les régions sinistrées (en se fondant sur les listes proposées au
chapitre 3 sur l’état des lieux).
2. Effets de la catastrophe Effets sur les biens et les infrastructures culturels; sur la prestation, la production et
l’accès aux services; sur la gouvernance et les processus décisionnels; ainsi que sur les
risques et les vulnérabilités. Il est important de veiller particulièrement aux populations
touchées, à leurs coutumes, aux forces et aux éléments qui peuvent contribuer à leur
relèvement pérenne. Les risques d’exclusion et de discrimination devront également être
pris en compte et limités.
3. Valeur économique des effets de la
catastrophe Coûts liés aux pertes et aux dommages causés par la catastrophe.
4. Impacts de la catastrophe Impacts sur l’économie et le développement humain, en veillant à mentionner leur
dimension transversale.
5. Stratégie de relèvement sectorielle Définition des besoins de relèvement et élaboration d’une vision globale du processus
de relèvement. La stratégie doit également inclure un plan de relèvement sectoriel où
figurent une estimation des coûts, un cadre de suivi et les dispositions de mise en œuvre
prévues.

L’annexe 10.4 fournit des exemples de questions permettant d’orienter chacune des sections du rapport sus-
mentionnées.

PROCESSUS D’ÉVALUATION
Choix des mécanismes de coordination du relèvement
Une évaluation stratégique commence par l’identification des mécanismes de coordination à mettre en place,
des ressources humaines et logistiques disponibles pour faire face à la catastrophe, ainsi que des besoins en
matière d’appui.

Une fois la décision prise de mener un PDNA, le gouvernement doit désigner au sein de l’un des ministères
concernés ou de l’autorité nationale, un point focal national chargé de superviser l’ensemble du processus.
Celui-ci devra commencer par former un comité de pilotage et superviser l’évaluation et le cadre de relève-
ment (auquel devront participer activement des femmes et des hommes représentant tous les âges des com-
munautés touchées). Il devra ensuite valider la stratégie et le plan de recouvrement et en suivre l’exécution. La

5 | CULTURE
supervision globale de l’évaluation sera assurée par le comité de pilotage, lequel peut être composé des comités
de coordination interministériels, s’ils existent.

Si la culture fait l’objet d’une évaluation, l’UNESCO accompagnera le point focal et le comité de pilotage dans la
création d’une structure dédiée. Idéalement, le gouvernement doit désigner un point focal spécial pour l’évalua-
tion relative à la culture au sein d’une institution compétente, qui interviendra en tant qu’interlocuteur auprès
de l’UNESCO et des autres acteurs.

En raison des multiples facettes que revêt la culture (traditions, connaissances et savoir-faire artisanaux, mo-
numents, ressources naturelles, etc.) et des différentes structures de gestion possibles au sein d’un pays, il est
impératif de désigner les ministères concernés et la principale autorité en charge du PDNA (de nombreux pays
ne disposent pas d’un ministère spécifiquement consacré à la culture, ce domaine est couvert par différents
ministères: par exemple, le ministère des Monuments historiques et du Patrimoine ou le ministère du Tourisme,
de l’Artisanat et de l’Économie sociale). C’est pourquoi il est important de rappeler que la culture est parfois
considérée comme un sous-secteur du secteur Social, qui comprend également les sous-secteurs Santé, Loge-
ment, terres et établissements humains et Éducation. Les deux autres grands secteurs sont le secteur Productif
et le secteur Infrastructures.

Un mécanisme de coordination de l’évaluation doit ensuite être mis en place. Les rôles du point focal natio-
nal, des experts nationaux, des organisations intergouvernementales et des autres partenaires internationaux
doivent être clairement définis. Il est recommandé que, outre le gouvernement central, les collectivités terri-
toriales (communes, etc.) et les départements ministériels concernés des régions vulnérables et des régions
sinistrées soient, dans la mesure du possible, représentés, afin de garantir que les plans reflètent bien la réalité
du terrain.

Pour accompagner les gouvernements, l’UNESCO mobilisera, selon les cas, son large réseau d’institutions par-
tenaires spécialisées, notamment le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), l’Union inter-
nationale pour la conservation de la nature (UICN), le Centre international d’études pour la conservation et la
restauration des biens culturels (ICCROM), le Conseil international des musées (ICOM), le Conseil international
des archives (ICA), la Fédération Internationale des Associations et Institutions de Bibliothèques (IFLA), le Comité
International du Bouclier Bleu ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) actives dans le
domaine culturel.

Liens avec l’intervention humanitaire, la gestion des risques de catastrophe


et les acteurs du développement
Les liens avec l’intervention humanitaire, la gestion des risques de catastrophe et les acteurs du développement
doivent être renforcés. Le point focal national travaillera de concert avec ses homologues des autres sous-sec-
teurs, afin de veiller à ce que la culture soit dûment prise en compte et que les questions culturelles pertinentes
soient convenablement intégrées dans les interventions humanitaires et dans la stratégie et les plans de relè-
vement. Si le pays possède un dispositif national de gestion des risques de catastrophe, il faudra désigner un
agent de liaison qui veillera à ce que les mesures prises par le secteur de la culture soient cohérentes avec le
travail du groupe de gestion des risques de catastrophe et à ce que les questions culturelles soient intégrées aux
plans nationaux.

Compte tenu du manque de connaissance général à l’égard de la culture, et de la faible priorité qui lui est ac-
cordée dans les plans d’urgence, les décideurs, les acteurs clés du développement et les partenaires politiques
doivent être impliqués dès le début du processus en vue de: (i) faciliter l’accès des équipes et de prendre les

6 | CULTURE
premières mesures, au moyen de sondages rapides et d’analyses détaillées; (ii) de jeter les bases d’une recons-
truction durable, en élaborant un processus de reconstruction pertinent et en intégrant le patrimoine culturel
au cadre général de développement et de planification; et (iii) de renforcer ou mettre en place des mécanismes
nationaux de réduction des risques de catastrophe et d’alerte rapide en matière de culture, et de les intégrer au
plan national global de réduction des risques de catastrophe.

Identification des besoins en ressources humaines aux fins de l’évaluation


Bien que des plans optimaux soient envisageables, le choix des solutions dépend du contexte et notamment
des ressources humaines et logistiques qui peuvent être mobilisées rapidement. Il est essentiel de déterminer
clairement les compétences nécessaires et les critères de sélection des experts.

L’évaluation doit être confiée à une équipe de quatre à cinq spécialistes, composée d’un chef d’équipe et d’un
ou deux assistants et agents de collecte de données secondaires. L’équipe doit compter au moins un architecte/
conservateur ou un spécialiste en génie civil, un spécialiste en anthropologie culturelle, un archéologue, un
expert en archives/bibliothèques/collections, ainsi qu’un économiste ayant des compétences dans le domaine
culturel. Idéalement, tous ces professionnels doivent avoir de l’expérience dans les situations de catastrophe et
bien connaître la culture locale. Il est recommandé que l’équipe soit composée de femmes et d’hommes afin de
faciliter et de garantir l’interaction avec les différents groupes au sein des populations touchées.

L’équipe d’évaluation doit travailler de concert avec les spécialistes du sous-secteur Logement, terres et éta-
blissements humains afin d’éviter les doublons dans les prévisions visant les structures abritant des institutions
culturelles (lorsque le patrimoine bâti ne figure pas de manière distincte dans les inventaires nationaux ou
internationaux). L’équipe devra aussi se rapprocher du/de la spécialiste de l’égalité des sexes, afin d’ajuster les
entretiens et d’évaluer l’impact différencié de la catastrophe par sexe. Il est également possible de collaborer
avec des experts du sous-secteur Éducation afin de relier la culture et l’éducation (formelle et non formelle,
formation professionnelle et autres domaines pertinents). Enfin, l’équipe devra consulter des spécialistes de
l’environnement et de l’emploi (compétences en entrepreneuriat et commerce pour les PME d’artisanat et de
création, formation professionnelle, etc.). La coordination intersectorielle doit être maintenue tout au long du
processus d’évaluation.

L’équipe Culture, en concertation avec le point focal national, doit également s’adjoindre les services, en fonc-
tion de ses capacités opérationnelles et du niveau de sécurité, d’agents locaux qui accompagneront l’ensemble
du processus (sondage rapide, analyse, élaboration, mise en œuvre, suivi et évaluation des interventions) et du
cadre de relèvement. Ces personnes, dont il faudra consigner les coordonnées, peuvent être: (i) des profession-
nels et des techniciens liés aux institutions culturelles, des responsables de sites; (ii) des représentants d’associa-
tions de professionnels de la culture, des coopératives d’artisans, des organisations à base communautaire, des
chefs religieux ou de communauté.

Ressources logistiques et recommandations


Les dispositifs logistiques incluent (i) le transport de l’équipe d’évaluation vers les régions sinistrées et vulné-
rables, (ii) les locaux de travail temporaires sur site pour l’évaluation et la collecte de données et (iii) le suivi dès
les premières étapes d’élaboration du PDNA et du cadre de relèvement. L’équipe Culture doit idéalement être
basée à proximité des autres équipes sectorielles afin de faciliter l’intégration des données et la coordination. Le
rôle et les responsabilités de chaque partie prenante et opérateur doivent être clairement définis.

7 | CULTURE
État des lieux avant la catastrophe et vue
d’ensemble du secteur
L’état des lieux avant la catastrophe est indispensable pour obtenir un point de référence à partir duquel on
pourra juger la portée et l’impact d’une catastrophe. Il permet, par exemple, de déterminer si la dégradation des
structures d’un bâtiment historique est le fait d’une usure normale ou de la catastrophe. Il est par conséquent
essentiel de bien connaître les principaux mécanismes et caractéristiques du secteur avant la catastrophe, aux
fins de comparaison (identification des écarts).

Vue d’ensemble du secteur


Bien que la culture puisse adopter plusieurs formes et qu’il existe une forte interdépendance entre le patrimoine
culturel immatériel et le patrimoine culturel et naturel matériel4, cinq volets d’évaluation principaux ont été dé-
terminés aux fins des présentes lignes directrices:

1. Patrimoine bâti et sites culturels/naturels: ils comprennent les bâtiments/structures – allant d’un en-
semble de structures cohérent (p. ex., quartier historique, villages ou villes) aux bâtiments ou sites indivi-
duels (lieux de culte, sites archéologiques, monuments, chefs-d’œuvre modernes ou contemporains) –, et
les infrastructures (ponts, installations portuaires), qui ont une valeur culturelle reconnue (classés au niveau
local, national ou international). Ils incluent également les espaces naturels protégés qui présentent un intérêt
particulier du point de vue esthétique et de la biodiversité, dans les milieux urbains et l’arrière-pays, dans les
parcs régionaux et nationaux, etc.
2. Biens meubles et collections: ils comprennent les œuvres d’art, les objets archéologiques et ethnolo-
giques, les documents d’archives, les manuscrits, etc.
3. Patrimoine culturel immatériel: il comprend les pratiques, les représentations, les expressions, les connais-
sances et le savoir-faire dont l’importance est reconnue par les communautés et les professionnels. Le patri-
moine immatériel inclut également les systèmes de savoir et les pratiques traditionnelles axés sur la connais-
sance de la nature et de l’univers, ainsi que les systèmes traditionnels de partage des richesses, de résolution
des conflits et d’exploitation rationnelle des ressources naturelles.

4
La terminologie et les définitions employées sont celles adoptées dans les conventions de l’UNESCO. Pour la définition des domaines
du patrimoine matériel, voir l’article 1 de la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation,
l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels de l’UNESCO (1970); et les articles 1 et 2 de la Convention concer-
nant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de l’UNESCO (1972). Pour la définition du patrimoine culturel immaté-
riel, voir l’article 2 de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (2003), cité ci-après: « 1. On
entend par « patrimoine culturel immatériel » les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les
instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les
individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en
génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature
et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité
culturelle et la créativité humaine. Aux fins de la présente Convention, seul sera pris en considération le patrimoine culturel immaté-
riel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme, ainsi qu’à l’exigence du respect mutuel entre
communautés, groupes et individus, et d’un développement durable. » 2. Le « patrimoine culturel immatériel », tel qu’il est défini
au paragraphe 1 ci-dessus, se manifeste notamment dans les domaines suivants: (a) les traditions et expressions orales, y compris la
langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel; (b) les arts du spectacle; (c) les pratiques sociales, rituels et événements
festifs; (d) les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers; (e) les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. » Pour les
définitions des expressions culturelles, des industries culturelles et des concepts y afférent, voir l’article 4 de la Convention sur la pro-
tection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO (2005).

8 | CULTURE
4. Dépositaires du patrimoine: ils comprennent les musées, les bibliothèques, les archives, les institutions
culturelles, les établissements de formation professionnelle, les jardins zoologiques et botaniques et leurs
installations auxiliaires (laboratoires spécialisés, réserves, etc.).
5. Industrie culturelle et créative: elle comprend les infrastructures, les ressources et les processus de pro-
duction, distribution et commercialisation de biens culturels créatifs comme la musique, l’artisanat, les pro-
duits audiovisuels, le cinéma, les livres, etc.
L’équipe Culture doit recenser les personnes touchées pour chacun des cinq volets. L’annexe 10.1 des présentes
recommandations dresse une liste des biens et des infrastructures caractéristiques de chaque volet, ainsi que
des ressources humaines afférentes.

La culture étant essentiellement présente dans l’esprit des gens, il est également important de tenir compte du
fait que certaines personnes peuvent elles-mêmes constituer un bien culturel et un dépositaire du patrimoine,
et que leur intégrité physique ou leur capacité à exercer leur fonction sociale peuvent être affectées en cas de
catastrophe. Dans certains pays, les personnes possédant un degré exceptionnel de connaissance culturelle sont
considérées comme des « trésors nationaux » (Japon) et sont soutenues par les autorités publiques en recon-
naissance de leur contribution à la culture en général.

Lors de la collecte d’informations, il est recommandé d’inclure également les données concernant les zones voi-
sines de la région sinistrée. Celles-ci peuvent fournir des informations utiles à l’élaboration et la mise en œuvre
de la stratégie de relèvement.

L’évaluation doit fournir une vue d’ensemble de ce secteur dans les régions sinistrées du point de vue historique
et géographique. Elle doit en outre dresser un état des lieux des quatre dimensions suivantes:

• Infrastructures et actifs physiques. 

• Prestation de services se rattachant à des biens culturels et accès aux ressources culturelles.

• Gouvernance et processus décisionnels. 

• Risques et vulnérabilités du secteur de la culture avant la catastrophe.

Infrastructures et actifs physiques


Dans le cadre du secteur de la culture, les infrastructures et les actifs physiques font principalement référence
au patrimoine matériel, immobilier (voir point 1 ci-dessus) et mobilier (voir points 2 et 3 ci-dessus), mais aussi
aux lieux où se déroulent les pratiques relevant du patrimoine immatériel et où ont lieu les rituels, les représen-
tations et les autres activités traditionnelles (théâtres ou espaces culturels urbains ou ruraux, en intérieur ou en
plein air). Les infrastructures et les actifs physiques incluent également les bâtiments qui abritent les institutions
culturelles (voir point 4 ci-dessus) et les organes de gestion de la culture tels que les ministères ou les antennes
locales, de même que les structures, équipements et installations servant à la production et à l’exposition des
biens culturels. Dans certains cas, comme indiqué plus haut, les individus peuvent aussi être considérés comme
un actif physique culturel.

Les informations à collecter doivent inclure: le nombre et les principales caractéristiques des actifs physiques,
culturels et naturels et des institutions de la région sinistrée, ainsi que leur contenu, leur équipement général ou
spécialisé, les différents types d’infrastructures et le mobilier typique. Ces informations doivent être ventilées par
zones urbaines et rurales (et par quartier administratif) et selon qu’il s’agit d’une propriété publique ou privée.

9 | CULTURE
Prestation de services, production de biens et accès aux ressources
culturelles
On entend par « prestation de services, production de biens et accès aux ressources culturelles », le très large
éventail d’activités culturelles, sous toutes leurs formes, dont les personnes touchées pouvaient bénéficier
avant la catastrophe, à savoir: visiter un site du patrimoine ou un musée; se rendre dans un lieu sacré (comme
les édifices religieux) et pratiquer des rituels traditionnels; exprimer un patrimoine immatériel sous toutes ses
formes (notamment en utilisant sa langue maternelle); assister à un événement culturel; transmettre et accé-
der à des informations culturelles (p. ex., par le biais d’activités éducatives); produire, distribuer et acquérir des
biens culturels (acheter du matériel audiovisuel, des livres, etc.); et, de façon générale, participer activement à
la création et la critique de la culture.

Les informations à collecter dans ce domaine doivent généralement inclure: le nombre de personnes qui ont
accès aux ressources culturelles et la nature des ressources; la qualité, la disponibilité et les coûts habituellement
pratiqués pour les matériaux et les équipements spécialisés avant la catastrophe (aux fins de conservation,
de restauration et d’entretien des institutions culturelles et du patrimoine bâti); le nombre de personnes qui
expriment un patrimoine immatériel (professionnels, artistes, détenteurs de savoirs traditionnels) ainsi que le
nombre et la nature de ces manifestations (festivals, rituels, etc.); le type et le nombre de biens culturels pro-
duits (notamment dans les industries créatives et culturelles, y compris le secteur touristique) et par qui (nombre
et profil des personnes employées dans le secteur touristique); et enfin le nombre et la nature des entreprises
associées (publiques et privées), des marchés et des foires locales, nationales et/ou internationales.

Dans la mesure du possible, ces données de référence doivent être ventilées par division administrative, âge,
origine ethnique et sexe. Il est essentiel de veiller à éviter les doublons avec les autres PDNA, notamment pour
les sous-secteurs Commerce, Tourisme et Logement, terres et établissements humains, entre autres.

Gouvernance et processus décisionnels


Dans le cadre de la culture, on entend par « gouvernance et processus décisionnels », les systèmes qui, avant
la catastrophe, élaboraient et mettaient en œuvre les politiques, les réglementations et les programmes d’ordre
culturel et géraient les biens et les infrastructures afférentes. Ces systèmes incluent: (i) le cadre juridique et
politique en vigueur; (ii) les stratégies et les programmes existants; (iii) le cadre institutionnel qui était opéra-
tionnel avant la catastrophe, notamment les organismes responsables de la gestion, de la conservation et de la
transmission du patrimoine culturel, des musées, des institutions culturelles, etc., ainsi que les ministères et les
départements concernés; (iv) les ONG et les associations culturelles; et (v) les ressources humaines nécessaires
à leur fonctionnement, avant la catastrophe (décideurs, gérants, spécialistes, techniciens, agents de sécurité et
d’entretien).

Les informations à collecter dans ce domaine doivent inclure: (i) les lois, les politiques, les directives et les pro-
tocoles en vigueur relatifs à la sauvegarde et à la promotion du patrimoine culturel et des industries culturelles
et créatives; (ii) le nombre et la nature des institutions impliquées dans la gouvernance du secteur de la culture,
ainsi que leurs organigrammes, budgets, équipements et autres installations; et (iii) les statistiques de base rela-
tives à la productivité de ces institutions, notamment le nombre et la nature des actions menées sur une période
donnée (avant la catastrophe).

Risques et vulnérabilités
Les risques et les vulnérabilités se rapportent au niveau d’exposition de la culture à des aléas connus, à ses
vulnérabilités inhérentes et à sa capacité de résilience, avant la catastrophe. Cela inclut les informations (i) sur

10 | CULTURE
l’existence d’une éventuelle stratégie globale de réduction des risques de catastrophe du secteur (ou de ses
sous-secteurs); (ii) sur les mesures d’atténuation des risques qui étaient déjà en place pour réduire les impacts
des éventuelles catastrophes sur le secteur; (iii) sur l’état de conservation des infrastructures et des biens cultu-
rels, ainsi que le niveau connu des risques auxquels ils étaient exposés; (iv) sur les risques ayant compromis la
prestation des services, la production des biens et l’accès aux ressources culturelles; et enfin, (v) sur le risque de
perturbation en matière de gouvernance.

Les informations à collecter doivent généralement inclure, entre autres: (i) les stratégies et les plans de gestion
des risques de catastrophe relatifs à la culture; (ii) une cartographie des risques (sites classés, etc.); (iii) les éva-
luations des risques menaçant les institutions culturelles (musées, archives, etc.) menées avant la catastrophe;
(iv) les copies de sauvegarde de la documentation essentielle; (v) la disponibilité des stocks d’équipements et
de matériaux essentiels pour les interventions d’urgence; et (vi) la capacité des unités individuelles au sein du
gouvernement à agir indépendamment en cas de perturbation des infrastructures de communication.

Informations générales
Qualité et sources des données de référence
Dans de nombreux pays, les données de référence relatives à la culture ne sont pas toujours disponibles ou
alors sous différents formats (bases de données bien alimentées et/ou sites/portails Internet). Toutefois, elles
négligent généralement des aspects importants comme les expressions culturelles immatérielles et les indus-
tries créatives. La qualité des données, par ailleurs, est parfois contestable en raison de l’absence d’indicateurs
normalisés et de statistiques. Enfin, la disparition de certaines données est parfois à mettre sur le compte des
mauvaises conditions de stockage et d’archivage.

Les données de référence doivent être si possible établies avant l’évaluation, à l’aide d’indicateurs appropriés, en
vue d’être utilisées ultérieurement dans le cadre d’un suivi et d’une évaluation de qualité. Il est recommandé de
veiller à ce que la collecte et l’enregistrement des données concordent avec la base de données centrale et les
inventaires pertinents des ministères, des collectivités territoriales et des institutions concernés. Pour cela, tous
devront s’aligner sur un jeu d’indicateurs unique, voire en créer des nouveaux. Les nouvelles données collectées
devront être intégrées à la base de données centrale/à l’inventaire national/au portail consacré à la culture, en
vue de renforcer la planification des interventions d’urgence.

Généralement, les données peuvent être obtenues auprès de différentes sources:


• Le gouvernement 
• Les associations de professionnels de la culture, les sociétés d’auteurs, les coopératives d’artisans et
les producteurs culturels du pays 
• Les banques d’aide et les fondations
• Les institutions culturelles, les universités, les départements de recherche sur le patrimoine culturel
du pays
• Les données publiées par les institutions culturelles, les centres de recherche et les universités, au
niveau international
Par ailleurs, pour mieux comprendre le contexte local et ses difficultés, il peut s’avérer utile d’analyser les pro-
grammes précédents afin de prendre en compte les facteurs de réussite et d’échec, ou, lorsque des projets ou
des initiatives sont rejetés par une communauté, d’en identifier les principales raisons.

11 | CULTURE
ÉVALUATION DES EFFETS D’UNE CATASTROPHE
Une fois que les données de référence ont été collectées, voire même avant, l’équipe d’évaluation doit com-
mencer à étudier les effets de la catastrophe, à savoir ses conséquences directes. Il faut pour cela réaliser une
collecte de données secondaires (c’est-à-dire des données recueillies par d’autres acteurs et déjà disponibles) et
primaires (obtenues en effectuant des visites et/ou des entretiens sur le terrain).

Cette étape de l’évaluation s’attache dans un premier temps à dresser une description générale de la catas-
trophe (nature et ampleur), des régions et des populations touchées. Cette description sera probablement iden-
tique à celle des autres secteurs et peut donc être insérée au début du rapport global. Toutefois, il peut s’avérer
utile, dans le cadre de l’évaluation de la culture, de rappeler les principales caractéristiques de la catastrophe du
point de vue de ce secteur. L’équipe d’évaluation doit ensuite analyser les données de façon exhaustive puis les
valider, afin de déterminer les effets spécifiques de la catastrophe à l’égard des quatre dimensions décrites dans
la section 3. Ces effets seront ensuite comparés aux données de référence en vue de déterminer les « lacunes »
causées par la catastrophe.

Effets sur les infrastructures et les biens culturels


Les effets d’une catastrophe sur les actifs physiques et les infrastructures doivent essentiellement être évalués du
point de vue des dommages causés, avant d’être traduits en valeurs économiques et financières (voir sections 5
et 6 du présent document). Les dommages causés à des actifs physiques culturels et à des infrastructures (au
« capital » culturel) incluent généralement leur destruction partielle ou totale. Ces dommages peuvent résulter
des effets directs ou secondaires d’une catastrophe: par exemple, un violent séisme peut détruire partiellement
un musée (effet direct), dont les collections sont ensuite pillées (effet secondaire), le maintien de l’ordre étant
fragilisé suite à la catastrophe.

Il convient ici de préciser qu’au moment de l’évaluation, l’équipe Culture doit considérer tous les effets sur les
actifs physiques et les infrastructures déjà survenus qui sont afférents, d’une manière ou d’une autre, à la catas-
trophe, et estimer leur coût en conséquence. Même si certains effets secondaires potentiels ne sont pas encore
apparus au moment de l’évaluation, ils doivent être pris en compte. Les effets sur les infrastructures et les actifs
physiques incluent également les éventuels nouveaux risques résultant des effets directs (voir ci-après). Voici
quelques exemples de dommages causés aux biens culturels et aux infrastructures:

• Effondrement partiel ou total de bâtiments, sites et infrastructures 


• Destruction partielle ou totale de collections ou de biens meubles 
• Destruction de parcs naturels, notamment les plus petits 
• Dommages causés à des actifs physiques relevant de l’administration culturelle 
• Destruction des voies de communication, des canalisations d’eau, des réseaux d’égout, des lignes
électriques, des canalisations de carburant 
• Décès
Il convient d’évaluer en priorité les actifs physiques et les infrastructures qui ont une plus grande valeur culturelle
et/ou ceux qui fournissent des services de base essentiels, notamment dans des circonstances d’extrême ur-
gence. Pour cela, l’équipe Culture doit considérer différents niveaux de gravité suivant une échelle établie (p. ex.,
de « léger » à « sévère »), selon que les structures peuvent être facilement réhabilitées, exigent une analyse
structurelle plus approfondie, ou ne peuvent plus être réparées ni utilisées. En ce qui concerne les biens culturels

12 | CULTURE
secondaires, il est possible de fonder l’estimation sur les coûts moyens habituellement pratiqués; pour la répara-
tion/reconstruction des ressources culturelles prioritaires, il convient de recueillir des informations détaillées des
coûts réels, dans la mesure du possible. Lorsque, pour des questions pratiques, il n’est pas possible d’obtenir des
données complètes pour toutes les régions sinistrées, l’évaluation peut être menée dans une région représen-
tative, choisie préalablement avec les autres membres de l’équipe d’évaluation, suivant des critères déterminés
et justifiés.

Il convient de préciser que lorsque les effets d’une catastrophe sont importants, la destruction partielle ou totale
d’une structure originale ayant une valeur spirituelle ou culturelle particulière entraînera elle-même des pertes
irrémédiables, même si l’on reconstruit l’édifice. Celles-ci seront par conséquent difficiles à évaluer du point de
vue économique. Bien que la valeur des coûts directs des effets de la catastrophe ne puisse être estimée comme
indiqué à la section 5, dans de telles circonstances, c’est la perturbation de l’accès à la culture (voir ci-après) ou
plus généralement l’impact sur le développement humain (voir section 6) qui est évalué(e). La détermination des
besoins de relèvement afférents (et de leurs coûts) dépendra de la stratégie adoptée, laquelle doit tenir compte
de leur faisabilité dans le contexte culturel et socio-économique local (voir section 8).

Effets sur la prestation de services et l’accès aux biens et services


L’équipe d’évaluation doit également évaluer les effets de la catastrophe sur la continuité de la prestation des
services, la production de biens et l’accès aux ressources culturelles, ce qui peut entraîner des surcoûts. Il est
essentiel de prendre en compte ce type d’effets pour cerner intégralement l’impact causé sur l’économie et sur
le développement humain. Voici quelques exemples:

• Fermeture de sites du patrimoine, de lieux de culte, de musées, de théâtres et d’institutions cultu-


relles
• Perte de biens et services écosystémiques fournis par le patrimoine naturel, les paysages culturels et
les centres-villes historiques
• Accès limité à des sites du patrimoine, des lieux de cultes, des musées, des théâtres et des institu-
tions culturelles 
• Perte de documents historiques, d’archives ou de bases de données numériques 
• Perturbation des services aux ménages et aux communautés 
• Interruption des pratiques du patrimoine immatériel et de la transmission du savoir traditionnel, y
compris la possibilité d’utiliser sa langue maternelle 
• Accès restreint ou impossible aux espaces/lieux culturels et au matériel nécessaire aux manifesta-
tions culturelles immatérielles
• Perturbation de la production de biens culturels 
• Interruption des services d’infrastructures de base (voies de communication, électricité, eau, etc.)
• Accès limité aux produits de conservation et aux équipements spécialisés nécessaires à la protec-
tion des biens menacés
Le type et la structure des données relatives aux effets d’une catastrophe sur la continuité de la prestation de
services, de la production de biens et de l’accès aux ressources culturelles doivent concorder autant que possible
avec les données de référence collectées (voir section 3) en vue de pouvoir réaliser une comparaison.

13 | CULTURE
Il est en outre très important d’adopter une démarche sexospécifique, de considérer les différents groupes
d’âge et de ventiler les données en conséquence, dans la mesure du possible, compte tenu de la nature infor-
melle générale du secteur.

La plupart de ces effets peuvent se traduire par des pertes financières, c’est-à-dire par des dépenses supplé-
mentaires engagées par les secteurs public et privé ainsi que par les individus, en vue de garantir la continuité
des services, de la production et de l’accès, jusqu’au relèvement complet (voir section 5). Toutefois, en ce qui
concerne les dommages causés aux actifs physiques et aux infrastructures, les pertes en matière de services, de
production et d’accès aux ressources culturelles sont parfois difficilement chiffrables. Dans ce cas, il est possible
de fournir une description qualitative de la valeur socio-culturelle5. Ici encore, la détermination des besoins
et interventions de relèvement (et de leurs coûts) pour réparer les pertes subies par les populations touchées
dépendra de la stratégie adoptée, laquelle doit tenir compte de leur faisabilité dans le contexte culturel et so-
cio-économique local (voir section 8).

Effets sur la gouvernance et les processus décisionnels


Une catastrophe de grande ampleur compromet généralement gravement la gouvernance et les processus
décisionnels. L’équipe Culture doit évaluer ces effets sur la gouvernance du secteur, aux niveaux local et natio-
nal, notamment les fonctions et capacités administratives. Dans le cadre de la culture, la gouvernance et les
processus décisionnels concernent les systèmes opérationnels d’élaboration et de mise en œuvre des politiques,
d’application des réglementations, de mise en œuvre des programmes publics et de gestion des biens et des
infrastructures afférentes (voir section 3). S’ajoute également la capacité des autorités publiques à faire face à
l’urgence en cas de catastrophe et à planifier le relèvement à long terme, si nécessaire en comparant la situation
présente avec les dispositions des plans en vigueur avant la catastrophe.

Les dommages subis par les bâtiments, les structures et les équipements (notamment les infrastructures de
communication) qui sont essentiels au bon fonctionnement des autorités administratives centrales et locales
sont déjà évalués dans le cadre de la composante relative aux « effets sur les infrastructures et les actifs phy-
siques » (voir section 4.1). Concernant les effets sur les processus, il faut étudier en priorité les capacités des
autorités administratives et de la société civile à diriger et à mettre en œuvre le relèvement culturel après la
catastrophe, au niveau général et particulier. Ces capacités doivent être évaluées à deux niveaux: celui de la
coordination et de l’élaboration de la stratégie d’une part, celui du savoir technique professionnel d’autre part.
Les aspects à prendre en compte peuvent inclure:

• la perte de ressources humaines, de petits équipements, de ressources financières et de provisions;


• la perte de documentation et de données de référence (format papier ou électronique);
• la perturbation des fonctions administratives;
• la perturbation des prises de décisions clés, de la formulation des politiques et des stratégies, des
mécanismes de coordination;
• la perturbation des structures sociales des communautés, des relations de pouvoir (notamment
les rôles attribués aux sexes), l’existence de conflits latents (généralement causés par des clivages
ethniques et culturels), etc., associés aux pratiques et aux biens culturels.

5
Par exemple: « Ce festival, bien qu’il ne représente pas un enjeu économique important, a lieu chaque année depuis 233 ans, et
constitue le point de ralliement le plus important de la communauté pour l’ensemble de la région. Le maintenir malgré les ravages
causés par la catastrophe permettra d’envoyer un signal fort à l’ensemble de la communauté/région touchée, en lui faisant savoir qu’il
est possible de surmonter la catastrophe et ses impacts. »

14 | CULTURE
Parmi les institutions et les organisations à considérer, une attention particulière doit être accordée:

• au ministère de la Culture, aux autres ministères concernés ou aux organismes nationaux dotés
d’un mandat à l’égard du patrimoine et des industries culturelles;
• aux brigades de pompiers, aux organismes de protection civile, aux chargés de surveillance du
patrimoine culturel;
• aux associations communautaires nationales et locales, aux ONG engagées dans la culture;
• aux institutions religieuses;
• aux établissements scolaires, aux centres de formation professionnelle et de recherche.

Effets sur les risques et les vulnérabilités


Par sa nature, le secteur de la culture est souvent exposé à des risques nouveaux et aggravés après une catas-
trophe. Cela est dû à de nombreux facteurs, notamment (i) à la perception (erronée) selon laquelle la culture
ne constitue pas une priorité en règle générale, et encore moins en situation d’urgence; (ii) à l’existence de
nombreux processus productifs informels, difficiles à rétablir une fois perturbés; (iii) à l’état généralement fragile
de nombreux biens culturels, comme les bâtiments historiques, souvent insuffisamment entretenus; (iv) enfin,
de manière générale, la culture étant intimement liée au tissu socio-économique, elle subit le contrecoup de
l’impact social d’une catastrophe. Parfois, le plus fort impact sur la culture n’est pas occasionné directement par
la catastrophe, mais par ses répercussions socio-économiques à moyen et long terme (p. ex., une course à la
modernité, sans tenir compte des possibilités offertes par le contexte culturel local). Bien souvent, la reconstruc-
tion est conçue et mise en œuvre en ignorant la culture et le patrimoine, ce qui entraîne la perte de ressources
culturelles importantes ayant pourtant survécu aux effets directs de la catastrophe. Les aspects suivants doivent
être pris en compte lors de l’évaluation des effets d’une catastrophe sur les risques et les vulnérabilités d’ordre
culturel:

• Exposition aux conséquences directes et indirectes d’éventuels nouveaux aléas


• Augmentation de la vulnérabilité des biens culturels induite par la protection insuffisante ou des
reconstructions antérieures inappropriées
• Augmentation de la vulnérabilité des expressions culturelles causée par une perturbation tempo-
raire ou plus longue
• Augmentation de la vulnérabilité de la production culturelle suite au déplacement des producteurs
ou à la perturbation des marchés
• Nouveaux risques pour les sites du patrimoine (vandalisme, pillage, conflits et introduction de pra-
tiques culturelles [externes] inappropriées)
• Perte d’authenticité ou falsification du patrimoine matériel et des biens culturels meubles
• Interventions d’urgence et mesures de relèvement ne tenant pas compte de la valeur du patrimoine
des régions sinistrées
• Usurpation des ressources du patrimoine culturel et pressions dues à une exploitation illégale ou
sauvage

15 | CULTURE
ESTIMATION DE LA VALEUR DES EFFETS D’UNE
CATASTROPHE
Une fois les effets de la catastrophe déterminés, l’équipe d’évaluation doit, dans la mesure du possible, estimer
la valeur économique correspondante. Cette estimation est faite suivant la méthode DaLA, élaborée par la
Banque mondiale en se fondant sur l’expérience développée par la Commission économique des Nations Unies
pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) dans les années 19706. Les dommages et les pertes y sont dé-
finis comme suit:

• Dommages: destruction totale ou partielle des biens/actifs matériels existant dans la zone sinis-
trée.
• Pertes: variations des flux économiques des biens et services (baisse de revenus et/ou surcoûts,
traduits en valeur monétaire actualisée), induites par la catastrophe et pouvant perdurer tout au
long de la période de réhabilitation et de reconstruction.
Bien qu’il ne soit pas toujours possible de réparer tous les dommages subis ou de compenser toutes les pertes
occasionnées par une perturbation des services, de la production ou de l’accès aux ressources culturelles,
l’équipe d’évaluation s’attachera à dégager, dans la mesure du possible, la valeur économique de ces effets.
Ces estimations seront ensuite regroupées et prises en compte par les équipes chargées d’étudier l’impact
macro-économique et l’impact sur le développement humain, dans la section consacrée à la culture. L’impact
sur le développement humain (voir section 6) doit également refléter les aspects non chiffrables. La valeur
monétaire des dommages correspond aux coûts de remplacement selon les prix pratiqués juste avant la ca-
tastrophe; celle des pertes correspond aux baisses de revenu et aux surcoûts induits par la catastrophe et est
exprimée en valeur monétaire actualisée.

L’ampleur des pertes étant déterminée sur la base de l’estimation du temps nécessaire pour effectuer les répa-
rations dans leur intégralité et des capacités du secteur à mettre en œuvre les mesures requises, le calcul de leur
valeur économique doit se fonder sur un scénario post-catastrophe réaliste doté d’un calendrier, tenant compte
de la possibilité d’adopter des solutions temporaires, etc. Ces hypothèses sont reflétées dans la stratégie de
relèvement sectorielle (voir section 8).

Estimation de la valeur économique des dommages


L’estimation de la valeur économique des dommages occasionnés aux biens culturels publics et aux caracté-
ristiques des biens culturels privés est particulièrement complexe. En effet, les biens culturels, au sens le plus
large, sont généralement porteurs d’une importante valeur (spirituelle, symbolique, existentielle, options, legs,
etc.) de non-usage (non marchande); quant aux biens culturels privés (bâtiments historiques résidentiels, objets
artistiques de grande valeur appartenant à des particuliers, etc.), ils possèdent aussi un certain intérêt public. Il
est très difficile de traduire ces valeurs de non-usage et ces caractéristiques particulières en valeur monétaire. Par
ailleurs, le remplacement de certains biens culturels (sites archéologiques ou bâtiments historiques ayant une
décoration de grande valeur), lorsque cela est techniquement possible, occasionne nécessairement une perte
considérable d’authenticité.

Compte tenu de la difficulté de rétablir la situation telle qu’avant la catastrophe, les mesures de relèvement
mises en œuvre dans le secteur de la culture se fondent généralement sur des solutions originales et créatives
6
Voir les notes d’orientation de la méthode DaLA de 2010 (Volume 2) publiées par la Banque mondiale: http://documents.worldbank.
org/curated/en/2010/01/19533771/damage-loss-needs-assessment-guidance-notes-vol-2-3-conduite-des-evaluations-des-dom-
mages-des-pertes-apres-une-catastrophe

16 | CULTURE
dans l’optique de compenser la perte des biens culturels et des avantages associés pour la population touchée.
Ces mesures doivent être élaborées dans le cadre d’une stratégie de relèvement globale définie selon une ap-
proche participative et respecter le contexte socio-culturel et économique local. C’est pourquoi l’estimation de
la valeur économique des effets d’une catastrophe, réalisée sur la seule base de la compréhension de ces effets
et à l’aide d’hypothèses, devra être vérifiée et validée au moment de l’élaboration de la stratégie de relèvement
finale.

Pour réaliser cette estimation, il est proposé de se référer à la méthode présentée dans l’étude menée par Kas-
pars Vecvagars, intitulée: « Valuing damage and losses in cultural assets after a disaster: concept paper and
research options7 » (Évaluer les dommages et les pertes des biens culturels après une catastrophe: document
de réflexion et pistes de recherche). L’approche considérée comme la plus efficace dans des situations post-ca-
tastrophe est fondée sur la « méthode de transfert du bénéfice », qui évalue la valeur d’un bien ou d’un
service en se fondant sur la valeur d’un bien ou service analogue. Cette méthode est privilégiée car elle est
plus rapide et demande moins de ressources. Toutefois, des estimations des bénéfices tirés des biens culturels
doivent être disponibles. L’annexe 10.6 dresse une liste des bénéfices directs et indirects pouvant être générés
par des biens culturels, et qui peut s’avérer utile pour calculer leur coût de remplacement.

L’étude menée par Kaspars Vecvagars reconnaît que le remplacement d’un bien culturel endommagé peut
s’avérer très difficile. C’est la raison pour laquelle l’étude explore une variante de la méthode de transfert du
bénéfice, appelée la « méthode du coût de remplacement amélioré » ou « avancé ». Celle-ci se fonde
sur la méthode du coût de remplacement standard selon laquelle le coût de remplacement d’

Un bien ou service est utilisé pour estimer la valeur du bien ou service endommagé. Toutefois, selon cette nou-
velle méthode, le coût, et par conséquent la valeur, ne sont pas calculés sur la base de la création d’une réplique
ou de la reconstruction de l’original, mais sur celle de la création d’un nouveau bien culturel, probablement
différent et/ou amélioré8.

Cette méthode demande plus de temps que la méthode standard (le choix du bien culturel « amélioré » im-
plique généralement des consultations, des concours de conception, etc.). Elle peut donc être utilisée lorsque
le temps n’est pas une priorité.

Lorsque la réparation ou la reconstruction des biens culturels endommagés est possible et souhaitable, le coût
afférent doit être calculé en se fondant sur les prix en vigueur de la main-d’œuvre, des matériaux et de la ges-
tion. Ces coûts doivent être ventilés par secteur public et privé afin de connaître la répartition de l’effort de
reconstruction. S’agissant des structures historiques, les coûts doivent tenir compte d’exigences spécifiques, ces
projets étant bien plus complexes que le simple remplacement d’un bâtiment moderne ordinaire. Certains pays
compilent les coûts unitaires des interventions standards de conservation du patrimoine, ce qui permet de les
utiliser comme référence. L’étude de la faisabilité et du coût de la remise en état des biens meubles tels que les
peintures, les vestiges archéologiques, les textiles, etc., exige l’avis d’un expert et peut se révéler très coûteuse.
L’annexe 10.5 présente une synthèse des méthodes d’évaluation des dommages pour différents types de biens
culturels, en proposant la méthode d’évaluation la mieux adaptée à chaque cas.

7
Cette étude a été ordonnée par la CEPALC et menée en 2006 dans le cadre du projet de la Banque mondiale et de la CEPALC intitulé
« Impact socio-économique et environnemental des catastrophes: l’évaluation, un outil de réduction des risques de catastrophe dans
les pays en développement ». Disponible en anglais à l’adresse: http://www.eclac.cl/publicaciones/xml/8/26728/L731.pdf. L’une des
limites de cette étude est qu’elle définit la culture comme un patrimoine matériel et immatériel, sans tenir compte des industries créa-
tives et culturelles.
8
Ibid. p. 8.

17 | CULTURE
Estimation de la valeur économique des variations des flux des ressources écono-
miques (pertes)

Outre les dommages, il est important d’évaluer la variation des flux économiques (pertes) consécutive à l’en-
dommagement ou la destruction des actifs physiques et des infrastructures, c’est-à-dire les baisses de revenus
et les surcoûts induits par la catastrophe jusqu’à la reconstruction et au relèvement complets. Ces variations
peuvent être imputables à tout type d’effet causé par la catastrophe, de la destruction des actifs physiques à
l’accroissement des risques. Les variations des flux économiques (pertes) habituellement observées dans le sec-
teur de la culture incluent:

• la perte de revenus induite par la fermeture temporaire ou la non-disponibilité des biens culturels et la
cessation ou l’interruption des événements culturels annuels ou réguliers;
• les coûts induits par la mise en œuvre de mesures d’urgence temporaires en vue d’éviter tout dommage
supplémentaire aux biens culturels;
• la perte de revenus occasionnée par la perturbation de la production de biens dans les industries cultu-
relles et créatives;
• les coûts induits par les mesures temporaires visant à assurer la continuité des services culturels essentiels
et de l’accès aux ressources culturelles de base;
• les coûts induits par les mesures d’atténuation des nouveaux risques et l’augmentation des vulnérabilités
résultant de la catastrophe.
La section 4 fournit des exemples d’effets générant habituellement des pertes. L’annexe 10.5 présente une
synthèse des méthodes de calcul des pertes pour différents types de biens culturels, en proposant la méthode
d’évaluation la mieux adaptée à chaque cas.

Bilan des effets


Une fois que les coûts ont été calculés sur la base des données collectées (données primaires et secondaires, vi-
sites de terrain, entretiens, etc.), ils doivent être regroupés en distinguant clairement les dommages et les pertes.
L’équipe sectorielle doit veiller à éviter les chevauchements avec d’autres secteurs. Elle doit pour cela partager et
comparer les données avec les autres équipes. Dans la mesure du possible, le bilan des dommages et des pertes
doit être ventilé par secteurs (public et privé).

ÉVALUATION DE L’IMPACT D’UNE CATASTROPHE


Impact macro-économique
Le calcul de la valeur économique des effets de la catastrophe sur la culture aidera à déterminer les principales
variables macro-économiques du pays. L’évaluation est généralement fondée sur l’impact de la catastrophe sur
le PIB, sur la balance des paiements et sur le budget.

Ces impacts peuvent également être analysés sur une échelle géographique restreinte (municipalité, district/
département, région), sous réserve que les statistiques de la part de la culture dans le PIB, la balance des paie-
ments et le budget avant la catastrophe soient disponibles. Il faut garder à l’esprit qu’une partie importante
de l’activité économique culturelle se déroule dans le secteur informel et n’est donc pas prise en compte dans
les statistiques nationales officielles: la part de l’impact macro-économique d’une catastrophe liée à culture est
donc généralement plus importante que ce qu’indiquent les données disponibles. Cet écart concerne particu-
lièrement les femmes et les segments de la population les plus démunis.

18 | CULTURE
Au niveau macro-économique, l’impact global de la catastrophe sur la culture correspond à la baisse en pour-
centage de la contribution du secteur au PIB et aux pertes potentielles d’exportation de biens culturels. Les
principales composantes des impacts macro-économiques sont présentées dans le tableau 2 ci-dessous.

Tableau 2: Évaluation de l’impact macro-économique


Calcul de la valeur économique des
Composantes macro-économiques
effets
Pertes de revenus subies par les secteurs public et privé, induites par la destruc- Analyse de l’impact sur le PIB
tion de biens culturels
Coûts des travaux temporaires pour la protection des biens culturels et coûts de Analyse de l’impact sur le PIB
démolition et de déblaiement
Pertes de devises induites par l’absence temporaire de visiteurs étrangers sur les Analyse de l’impact sur la balance des paiements
sites culturels
Matériel importé pour la reconstruction ou la réparation des biens culturels (ma- Analyse de l’impact sur la balance des paiements
tériaux, équipements et machines, expertise, etc.) car non disponible localement
Éventuelles indemnités versées par des sociétés de réassurance étrangères pour Analyse de l’impact sur la balance des paiements
couvrir le coût de biens culturels assurés qui ont été détruits
Hausse des dépenses et baisse des recettes publiques imputables aux pertes Analyse de la situation budgétaire
occasionnées par la catastrophe
Pertes d’emplois causées par la destruction de biens culturels touchant les tra- Analyse de l’impact global sur l’emploi et sur les
vailleurs du secteur culturel (à l’exclusion des emplois relevant de secteurs éco- revenus individuels
nomiques officiels comme le tourisme, le commerce, etc.)

Impact sur le développement humain


L’impact sur le développement humain au niveau des individus et des ménages imputable aux effets de la ca-
tastrophe sur le secteur, dépend de la nature de la catastrophe.

La culture et le patrimoine ne sont pas pris en compte dans les objectifs du Millénaire pour le développe-
ment (OMD) ni dans les modifications en cours de l’Indice de développement humain (IDH). Toutefois, il existe
des indicateurs visant à déterminer la contribution de la culture au développement humain. Certains sont spé-
cifiques au domaine, c’est-à-dire qu’ils reflètent les avantages particuliers de la culture par rapport aux autres
secteurs, comme le plaisir esthétique, l’apprentissage et le sentiment d’appartenance. D’autres indiquent sa
valeur ajoutée spécifique vis-à-vis d’autres dimensions plus générales du développement humain – comme le
développement social et économique – et de la protection de l’environnement.

L’UNESCO et d’autres institutions travaillent à remédier aux lacunes des OMD en vue d’intégrer la culture dans
le programme de développement de l’après-2015. Dans cette perspective, il a été proposé, comme hypothèse
de travail, de diviser la contribution de la culture au développement humain en cinq grands domaines9:

Éradication de la pauvreté
La culture est un moteur du développement économique inclusif. Le patrimoine culturel, les industries créatives
et culturelles, le tourisme culturel durable, la redynamisation de l’espace urbain grâce à la culture, ainsi que les
infrastructures culturelles, sont autant de niches stratégiques qui favorisent la création de revenus, d’emplois
et de nouvelles opportunités de marché. Les industries créatives et culturelles constituent l’un des domaines les
plus dynamiques de l’économie mondiale, avec une croissance annuelle de 5 à 20 %. La culture est également
un moteur de développement social inclusif: l’accès aux savoirs traditionnels, le soutien et la solidarité au sein

9
Consulter le site de l’UNESCO pour obtenir des informations actualisées: http://fr.unesco.org/themes/culture-d%C3%A9veloppe-
ment-durable

19 | CULTURE
du groupe social ou encore l’accès au crédit, par exemple, permettent de renforcer l’inclusion sociale et, par
conséquent, de réduire la pauvreté.

Qualité de l’éducation et apprentissage tout au long de la vie


L’apprentissage et la transmission des connaissances varient selon les contextes géographiques, historiques
et linguistiques. Par conséquent, les stratégies d’éducation bien adaptées aux cultures, aux contextes et aux
besoins locaux se révèlent généralement les mieux à même de renforcer la cohésion sociale. Par ailleurs, les
programmes éducatifs adaptés à la culture locale favorisent et améliorent la qualité de l’éducation.

Environnement
L’accès aux biens et services environnementaux de base nécessaires à la subsistance des communautés doit être
garanti. Cela exige une meilleure protection et une utilisation plus durable de la diversité culturelle et biolo-
gique, ainsi que la sauvegarde des connaissances et des savoir-faire traditionnels. En effet, il existe une étroite
corrélation entre la culture et la durabilité environnementale du fait du lien essentiel entre diversité culturelle et
biodiversité, de sa capacité à inciter à une consommation plus responsable et de sa contribution aux pratiques
de gestion durable véhiculées par les connaissances locales et traditionnelles. Par ailleurs, la bonne conservation
de l’environnement historique, notamment des paysages culturels, et la sauvegarde des valeurs, des pratiques
et des savoirs traditionnels, en synergie avec d’autres savoirs scientifiques, renforcent la résilience des commu-
nautés face aux catastrophes et au changement climatique.

Villes et aménagements durables


Une vie culturelle animée et un environnement urbain historique de qualité constituent des éléments clés d’une
ville durable. Des politiques respectueuses de la culture incitent au respect de la diversité, à la transmission et la
continuité des valeurs ainsi qu’à l’inclusion, en renforçant la représentation et la participation des citoyens et des
communautés à la vie publique et en améliorant les conditions des groupes les plus défavorisés. Les infrastruc-
tures culturelles (musées, etc.) peuvent servir de lieux d’échange citoyen et d’inclusion sociale, et contribuer
ainsi à réduire la violence et à renforcer la cohésion.

Inclusion et cohésion
Dans le contexte actuel de la mondialisation et face aux questionnements identitaires et aux tensions qu’elle
peut générer, le respect de la diversité culturelle et le dialogue interculturel contribuent à renforcer l’inclusion,
la stabilité, la paix et la résilience au sein des sociétés, car ils favorisent la tolérance et la compréhension mu-
tuelle. Garantir le respect des droits culturels, l’accès aux biens et services culturels, la libre participation à la vie
culturelle et la liberté d’expression artistique est essentiel à la construction d’une société inclusive et équitable.
Encourager la participation culturelle contribue au renforcement de la citoyenneté active. Plus particulièrement,
les projets ayant trait à la culture contribuent à l’autonomisation des femmes et des jeunes.

Des indicateurs spécifiques mesurant la contribution de la culture à chacun de ces cinq domaines sont en cours
d’élaboration. Certains, comme le nombre d’emplois créés (ou perdus à la suite d’une catastrophe) par la
culture, refléteront la contribution de la culture aux indicateurs de l’Indice du développement humain; d’autres,
toutefois, seront propres à la culture, dont l’importance pour le développement humain est désormais recon-
nue. Ils pourraient être utilisés pour mieux cerner l’impact d’une catastrophe sur le développement humain.
Bien que ce travail soit encore en cours d’élaboration et qu’aucun cadre ne soit encore disponible, les indica-
teurs suivants peuvent toutefois être considérés:

• Perte de l’environnement historique urbain et rural, en pourcentage (comparaison avec la situation


avant la catastrophe)

20 | CULTURE
• Variation de la fréquentation des institutions culturelles

• Restriction de l’accès aux ressources culturelles

• Diminution de l’offre de programmes éducatifs et/ou de formations artistiques et culturelles

• Variation du nombre d’enfants qui étudient l’art et/ou la culture à l’école

• Variation du nombre d’enfants qui participent à des activités artistiques extra-scolaires

• Variation du nombre de diplômés issus d’écoles d’art

• Restriction de l’accès aux ressources biologiques traditionnellement reconnues

• Variation du nombre de citoyens qui participent activement à des pratiques culturelles

• Proportion de femmes qui travaillent dans le secteur culturel

• Baisse des revenus des ménages (en pourcentage) par rapport à la situation avant la catastrophe,
induite par la perturbation des activités économiques liées à la culture

• Reconnaissance des droits culturels applicables et conformité de ces droits avec les droits fonda-
mentaux

• Part des crédits consacrés à la culture (comparaison avant et après la catastrophe)

• Intégration des pratiques et des savoirs traditionnels aux plans de développement environnemental
et urbain

• Intégration d’une approche respectueuse de la culture dans les plans et politiques de réduction des
risques de catastrophe et de lutte contre le changement climatique

• Pertes d’énergie – en émissions de CO2 – causées par l’endommagement ou la destruction des


structures historiques

Le choix de l’indicateur dépendra de la nature de la catastrophe et du contexte local et doit être effectué au cas
par cas. Compte tenu des contraintes auxquelles est soumise le PDNA, notamment le temps disponible pour
collecter les données, il est recommandé de mesurer en priorité le niveau d’accès de la population aux activités
et aux biens culturels (toutes manifestations confondues) ainsi que les pertes d’emplois et de revenus des mé-
nages liés à la perturbation des activités d’ordre culturel.

Dans la mesure où les données secondaires ne permettent pas toujours de rendre compte des impacts sur la
communauté et sur la société (soit que la culture n’est pas prise en compte dans les statistiques, soit en raison
de sa nature informelle), l’équipe d’évaluation devra collecter les informations sur les dommages et les pertes
directement auprès des responsables communautaires (entretiens, forums, etc.). Reportez-vous à l’annexe 10.4
pour les questions relatives à l’impact sur les ménages/la communauté, et à l’annexe 10.5 pour les méthodes
de calcul. Il faut également s’intéresser aux dommages et aux pertes touchant directement les activités rému-
nératrices des femmes dans le domaine culturel (y compris dans le secteur informel). Cela implique de ventiler
les données par sexe et par âge et de mener des consultations inclusives, en vue d’identifier les besoins et les
priorités spécifiques des femmes, des filles, des garçons et des hommes pour chaque tranche d’âge, ainsi que
ceux des sous-groupes de la population.

21 | CULTURE
LIENS INTERSECTORIELS ET THÈMES TRANSVERSAUX
Compte tenu des multiples effets du patrimoine culturel et des expressions socio-culturelles sur tous les secteurs
de la société, une bonne compréhension des pratiques et des comportements culturels et leur intégration dans
les plans de relèvement contribuent à améliorer l’efficacité des programmes d’intervention. Les résultats de
l’évaluation doivent compléter ceux des autres secteurs, comme indiqué dans le tableau 3 ci-dessous.

Tableau 3: Récapitulatif des contributions de la culture aux autres secteurs/thèmes


Secteur Thèmes Exemples de contribution de la culture au secteur/thème
Hébergement Logement, L’organisation des logements et des camps temporaires doit tenir compte des spécificités
culturelles/religieuses de la communauté touchée en vue de mieux s’adapter aux modes
camps tempo- de vie traditionnels: emplacement des abris, points de rassemblement, accès aux services
raires et horaires différents pour les hommes et les femmes (toilettes, etc.), terrain de jeu pour
les jeunes, etc. Il faut veiller à ce que les systèmes traditionnels de communication et de
décision soient maintenus, ce qui permet de réduire le sentiment de déplacement. Les
matériaux et les techniques de construction traditionnels doivent être pris en compte
dans la conception et la construction (dans une optique de résilience face à la catas-
trophe).
Gestion des • Questions relatives au droit coutumier/aux coutumes locales: certains interdits
terres peuvent entraver l’accès/l’utilisation/les modalités d’occupation de certaines par-
celles (p. ex., si l’endroit est sacré ou si la culture de certaines variétés est considérée
comme impure par certaines tribus); (ii) questions relatives aux droits de succes-
sion (p. ex., interdiction faite aux femmes de posséder des terres). La remise en
service d’anciens canaux et douves peut faciliter la gestion des terres.
Moyens de Moyens de Lors de la compilation des données de référence et de l’analyse des dommages et des
subsistance subsistance, pro- pertes, il est important de tenir compte des besoins culturels liés:
tection sociale et • aux moyens de subsistance, à l’emploi et à la protection sociale, p. ex., les pratiques
nutrition discriminatoires justifiées par les croyances culturelles (appartenance ethnique, ma-
riages précoces, mutilations génitales féminines, châtiments corporels);
• à la nutrition: réticence d’une communauté à consommer certains produits alimen-
taires en raison de croyances culturelles et religieuses, etc.
Sécurité ali- Difficultés rencontrées par les ménages, la communauté ou la population en général
mentaire pour choisir leur alimentation et accéder aux produits alimentaires, en raison de cou-
tumes, de traditions culturelles et de facteurs socio-culturels (restrictions/préférences
alimentaires imposées par la religion pour les hommes et les femmes, pratiques culi-
naires, etc.).
Éducation Éducation pour Difficultés liées à la langue et à l’intégration de la culture dans les programmes scolaires
tous (éducation formelle et informelle); utilisation des arts scéniques pour renforcer l’appren-
tissage, etc.
Santé Traditions et interdits socio-culturels susceptibles d’aggraver la transmission de maladies,
de pandémies, etc., et de restreindre l’accès aux services de santé;
Amélioration de la communication; participation et rôle des membres de la commu-
nauté (communauté matriarcale ou patriarcale) dans le cadre de programmes sectoriels
spécifiques (éducation, santé, etc.).
VIH/sida Comportements socio-culturels susceptibles d’entraver la prévention du VIH et du
sida (pratique de purification des veuves, etc.).
Approche de la lutte contre le VIH/sida adaptée à la culture (utilisation de contes, mu-
siques et arts scéniques traditionnels pour véhiculer les messages, etc.).
Genre Cartographie (i) de la contribution des femmes et des hommes de tous âges à la culture;
(ii) des besoins et priorités des femmes et des hommes au sein des populations touchées;
(iii) de toutes les pratiques et normes culturelles préjudiciables contre lesquelles il faut
lutter pour favoriser un relèvement durable et équitable après une catastrophe.

22 | CULTURE
STRATÉGIE DE RELÈVEMENT SECTORIELLE
Vision du relèvement sectoriel
Après le recensement des effets et des impacts de la catastrophe, il faut élaborer une stratégie de relèvement
exhaustive. Pour cela, il faut commencer par définir la vision générale du relèvement sectoriel – à savoir la situa-
tion visée à la fin du processus de relèvement – ainsi que les principes directeurs. Cette vision doit être fondée
sur un « scénario post-catastrophe », c’est-à-dire une analyse approfondie du contexte, de ce qu’il est possible
d’atteindre au regard des conditions, ainsi que des contraintes et des possibilités qui guideront la transition
après la catastrophe (voir section 5).

Il est également essentiel d’aligner la stratégie de relèvement sur les plans de développement nationaux (et
d’expliquer comment) et de consolider les mécanismes locaux, ce dernier point étant fondamental pour ren-
forcer l’adhésion et la durabilité. La vision doit par ailleurs veiller à « reconstruire en mieux », c’est-à-dire que
le relèvement et la reconstruction doivent permettre de renforcer la résilience et la préparation aux risques de
catastrophe du secteur.

La section 8.2 décrit les étapes de l’élaboration de la stratégie de relèvement sectorielle. L’expérience montre
que le processus de planification est composé de plusieurs cycles et non d’une série d’étapes individuelles.
L’étude des modalités de mise en œuvre, des coûts, des hypothèses et des contraintes (voir sections 8.4 et 8.5)
peut amener à reconsidérer les priorités et, par conséquent, l’ensemble de la stratégie.

Consultation des parties prenantes


Malgré les contraintes de temps, de ressources et de logistique qui conditionnent le PDNA, il est essentiel que la
formulation de la stratégie de relèvement prévoie une véritable concertation avec les parties prenantes concer-
nées. Bien que celle-ci soit indispensable pour tous les secteurs et sous-secteurs, elle l’est d’autant plus dans le
cas de la culture, car, à terme, seules les populations touchées pourront déterminer la valeur culturelle des actifs,
des services et des biens, et décider ce qu’il faut reconstruire ou non.

Les effets d’une catastrophe et leur valeur économique ne sont pas systématiquement traduits en besoins et
en plans de relèvement; un processus complexe de négociation tenant compte du contexte socio-économique
local doit être engagé. De fait, les catastrophes permettent souvent aux communautés de réévaluer leurs priori-
tés, et les avantages et les inconvénients des différentes solutions font alors l’objet d’un véritable débat: certains
prôneront la reconstruction à l’identique et au même endroit tandis que d’autres préféreront repartir de zéro.
Des points de friction peuvent apparaître entre les hommes et les femmes ou entre les personnes de statut so-
cial, d’origine ethnique ou d’âge différent.

L’équipe d’évaluation doit, dans la mesure du possible, faciliter cette concertation avec l’aide de ses interlo-
cuteurs directs au niveau national et local et tenir compte des conclusions dans la stratégie de relèvement. La
culture étant indissociable de la notion d’identité et de lieu, les consultations doivent être les plus inclusives pos-
sible et accorder une attention particulière aux minorités ethniques, aux femmes et aux jeunes (une approche
descendante pourrait ignorer leur point de vue vis-à-vis de la culture).

Besoins en matière de reconstruction, de relèvement et d’amélioration


Apporter une réponse ciblée
Les besoins de relèvement dépendent des effets de la catastrophe: reconstruction ou réparation des biens et
des infrastructures endommagés; reprise des services et de la production de biens; rétablissement de l’accès aux

23 | CULTURE
ressources culturelles; rétablissement de la gouvernance et des processus décisionnels; et mesures d’atténuation
des nouveaux risques et des vulnérabilités.

Par ailleurs, lors de la cartographie des besoins de relèvement, il faut penser la reconstruction de manière à
allier rapidité et qualité afin d’éviter tout dommage ou préjudice supplémentaires aux biens culturels et au
patrimoine. Comme mentionné précédemment, cet exercice est aussi l’occasion de contribuer aux objectifs de
développement à long terme fixés par l’État, notamment par les cadres institutionnels et l’élaboration de poli-
tiques. Toutefois, le plan de relèvement et le plan de développement doivent être clairement distingués.

Enfin, les besoins de relèvement doivent inclure des mesures pour « reconstruire en mieux », lesquelles se-
ront nettement favorables au secteur et plus rentables si elles sont mises en œuvre pendant le relèvement
et la reconstruction. Les besoins pour « reconstruire en mieux » doivent être identifiés en vue de renforcer la
résilience des quatre dimensions considérées dans le PDNA. Les besoins de relèvement pour « reconstruire en
mieux » (et leurs coût) doivent, autant que possible, être distingués des besoins de relèvement visant à rétablir
la situation d’avant la catastrophe. En effet, les premiers sont généralement considérés comme des éléments
« souhaitables » contrairement à la reconstruction, considérée comme essentielle; les décideurs souhaitent être
en mesure d’apprécier les surcoûts occasionnés par la reconstruction « en mieux ».

Les besoins habituels en matière de réparation et de reconstruction des actifs physiques et des infrastruc-
tures incluent entre autres:

• la mise en place d’une aide d’urgence et d’interventions de sauvegarde d’urgence pour les bâti-
ments, les œuvres d’art et les collections les plus sévèrement endommagés;
• la réparation ou la reconstruction des monuments, du patrimoine bâti, des musées et autres actifs
physiques et infrastructures endommagés par la catastrophe, et l’intégration de mesures de réduc-
tion des risques de catastrophe;
• le fonctionnement des systèmes de sécurité des musées, des bibliothèques, des archives, des ré-
serves, des monuments non endommagés et des sites majeurs;
• la mise à disposition d’une plateforme de gestion des réclamations pour les biens volés et exportés
illégalement.
Les besoins de relèvement associés au rétablissement des services, de la production et de l’accessibilité des
ressources culturelles incluent:
• le rétablissement des services fondamentaux fournis par la culture et de l’accès aux institutions
culturelles, aux établissements de formation professionnelle, aux bibliothèques, aux archives, aux
musées et aux sites culturels et naturels;
• la reprise des pratiques culturelles immatérielles, avec la mise à disposition des lieux et du matériel
nécessaires; l’apport d’un soutien psychosocial en vue d’aider les populations les plus fragiles; l’inci-
tation au respect des droits fondamentaux et culturels et à l’entente interculturelle;
• le rétablissement des revenus de base de la population touchée impliquée dans les industries cultu-
relles et d’autres activités afférentes, par l’octroi d’un soutien financier ou la création temporaire
d’un marché secondaire et/ou d’emplois;
• la mise en place de programmes de formation adaptés aux PME et aux organisations à base com-
munautaire (regroupant des hommes et des femmes), en vue d’encourager la création d’entreprises
et les savoir-faire commerciaux, et d’améliorer la qualité des produits culturels;
• la création d’un environnement juridique favorable aux industries culturelles, facilitée par des poli-
tiques multisectorielles.

24 | CULTURE
Le rétablissement et le renforcement de la gouvernance et des processus décisionnels incluent entre autres
les besoins de relèvement suivants:

• le rétablissement des fonctions administratives des institutions publiques, aux niveaux central et
local;
• la mobilisation de personnel et de ressources supplémentaires pour renforcer les organismes pu-
blics ayant subi des perturbations, de préférence en réaffectant ceux des districts voisins;
• la récupération des bases de données, des registres et des équipements de travail de base perdus;
• le rétablissement (ou la création) des mécanismes de consultation, de coordination et de prise de
décision ayant subi des perturbations.
Le rétablissement de la gouvernance et des processus décisionnels se prête généralement à l’introduction de ré-
formes (« Reconstruire en mieux ») permettant de renforcer la formulation des politiques et leur mise en œuvre.
Ces modifications incluent entre autres:

• la reformulation du mandat et de la vision des institutions culturelles touchées et la création


d’une structure plus rationnelle et plus efficace;
• l’amélioration de la documentation et de l’inventaire culturels en vue de refléter la situation
actuelle du secteur, ou leur création lorsqu’ils n’existent pas (pour le patrimoine immatériel, les
industries créatives, etc.);
• la mise en conformité de la législation et des lignes directrices nationales par rapport aux normes
et aux bonnes pratiques internationales;
• la diffusion des lignes directrices et d’autres supports pertinents auprès de toutes les parties
prenantes en vue de garantir l’exécution de bonnes pratiques en matière de relèvement, de
sauvegarde et de procédures; l’établissement ou la révision des codes de construction locaux et
nationaux (notamment en ce qui concerne le patrimoine bâti traditionnel et historique, et ses
besoins particuliers en matière de conservation); l’emploi de matériaux adaptés qui soient éco-
logiques et durables, ce qui permettra de réduire la consommation énergétique et de préserver
l’environnement;
• la consolidation des capacités au sein des institutions culturelles favorisant la promotion d’une
gestion, d’un rétablissement ou d’une reconstruction avisés. Cela implique (i) la formation à
l’exécution des tâches urgentes; aux inspections visuelles; à l’identification rapide des fissures
structurelles présentant des risques d’aggravation; à la documentation du patrimoine culturel; à
la collecte et la sauvegarde des fragments des biens détruits; à l’utilisation de kits de restaura-
tion; à la congélation ou au séchage des objets culturels (livres, etc.) aux fins de conservation; et
(ii) la mise en place de formations spécialisées s’adressant aux architectes, aux ingénieurs et aux
professionnels de la planification, afin qu’ils sachent intervenir efficacement lors du relèvement
sectoriel;
• le renforcement de l’inclusion dans les processus décisionnels, notamment en promouvant la
parité au sein des communautés locales concernées et une vaste sensibilisation du public.
Outre les besoins déjà reflétés dans les mesures pour « reconstruire en mieux » au titre des trois autres compo-
santes, les besoins de relèvement en matière d’atténuation des nouveaux risques et de l’aggravation des
vulnérabilités incluent entre autres:

• le renforcement de la réduction des risques de catastrophe au niveau des sites classés, des musées,
des dépositaires culturels, en mettant en place des plans ciblés de gestion des risques de catas-
trophe;

25 | CULTURE
• la mise en place de protocoles visant à intégrer systématiquement la culture (toutes manifestations
confondues) dans les stratégies, les procédures et les plans locaux et nationaux de réduction des
risques de catastrophe;
• l’intégration du savoir traditionnel et de la science et des technologies modernes dans les stratégies
et les plans de réduction des risques de catastrophe à tous les niveaux, lorsqu’il est prouvé que cela
renforce la résilience (il faudra pour cela évaluer la pertinence des techniques, des matériaux de
construction, des pratiques et des systèmes sociaux traditionnels);
• la mise en place de programmes de sensibilisation et d’éducation, à tous les niveaux, afin de pro-
mouvoir le rôle de la culture;
• la révision du cadre, des politiques et des normes juridiques et réglementaires, en vue d’améliorer
la résistance structurelle des bâtiments et des sites culturels de premier plan ainsi que des dépo-
sitaires culturels (p. ex., en mettant en place des codes de construction sécurisée qui tiennent
compte des spécificités des structures historiques);
• le renforcement des compétences du personnel au sein des pouvoirs publics, des collectivités locales
et de la société civile (femmes et hommes) si besoin, en vue de consolider la résilience des biens,
des activités et des processus culturels face aux risques de catastrophe et aux situations d’urgence
en général. Cela implique l’élaboration d’initiatives, de ressources et de supports de formation, en
s’appuyant sur les nombreux modèles et outils conçus par l’UNESCO, l’ICCROM, l’ICOM et l’IFLA.

Nouvelles possibilités émergentes


Il peut s’avérer difficile de cerner immédiatement la complexité des dynamiques culturelles au cours du PDNA
et d’évaluer clairement dans quelle mesure les nouvelles perspectives et les nouveaux facteurs qui orientent la
transition influenceront les valeurs culturelles collectives et l’importance de certains lieux et biens.

De nouvelles possibilités peuvent apparaître en cours de processus et être prises en compte dans les besoins de
relèvement, puis intégrées à la stratégie de relèvement finale. Par exemple, des valeurs et des biens culturels
qui n’étaient pas nécessairement considérés comme importants par la communauté avant la catastrophe, ou
seulement par une minorité, peuvent soudainement devenir un facteur central d’identité collective pour un plus
grand groupe au sein de la population touchée. Le sentiment d’un vécu commun, le mélange des pratiques et
des croyances socio-culturelles des communautés, leur exposition à celles d’autres groupes, la promotion des
échanges culturels et de la création de valeurs communes au sein des groupes, sont autant de facteurs contri-
butifs.

Par ailleurs, la pénurie de matières premières traditionnelles peut favoriser la créativité, en mettant à l’essai de
nouveaux modèles de production artistique et de manifestations culturelles; en introduisant des matériaux (dis-
ponibles localement) nouveaux et innovants; en faisant naître de nouvelles formes de biens et de biens culturels;
et en promouvant une utilisation plus pérenne des ressources naturelles (systèmes d’économie d’énergie).

Les enquêtes sociologiques et anthropologiques à plusieurs niveaux auprès des principaux informateurs, les
entretiens dirigés, les questionnaires, les réseaux en ligne et les inspections visuelles peuvent aider à obtenir
des informations sur les pratiques non documentées ou sur les pratiques préalablement recensées mais ayant
évolué suite à la crise. Ces informations, lorsqu’elles sont intégrées au cadre de relèvement, facilitent également
l’évaluation et le suivi des résultats, des besoins et des activités y afférentes.

Plan de relèvement sectoriel


Une fois que tous les besoins de relèvement ont été recensés, l’étape suivante consiste à déterminer le coût, les
priorités et le calendrier.

26 | CULTURE
Priorités et calendrier
La hiérarchisation des priorités et le calendrier (à court, moyen et long terme) des besoins de relèvement doivent
être établis en fonction de la vision générale du relèvement (qui tient compte des contraintes et des possibilités).
Comme indiqué plus haut, les interventions visant à rétablir la situation telle qu’elle était avant la catastrophe
doivent être distinguées, dans la mesure du possible, des interventions pour « reconstruire en mieux ». Les
considérations suivantes doivent être prises en compte lors de la hiérarchisation des besoins:

• Être informé du processus de consultation en cours et des objectifs de développement natio-


naux, et s’y conformer; veiller à ce que les interventions de reconstruction « en mieux » n’em-
piètent pas sur le programme de développement national et qu’elles ne résultent pas d’initiatives
lancées par des experts internationaux ou des partenaires du développement.
• Évaluer/hiérarchiser les principaux risques et vulnérabilités évitables qui ont alourdi les effets/l’im-
pact sur les communautés, les systèmes et les infrastructures.
• Dans la mesure du possible, mettre en place des interventions de reconstruction « en mieux »
qui contribuent positivement au relèvement.
• Consulter les représentants des autres secteurs pour éviter les recommandations contradictoires,
les écarts ou les chevauchements.
Les priorités (entre cinq et dix) doivent être assignées à des interventions qui contribuent directement aux ob-
jectifs convenus de développement humain qui sont considérés comme nécessaires, voire indispensables au
développement humain et sont réalisables dans le contexte.

Coûts
Les coûts de reconstruction et de relèvement sont estimés en fonction des besoins prévus au titre des quatre
dimensions du PDNA. Il en va de même pour les coûts des besoins pour « reconstruire en mieux », qui doivent
être proportionnels aux coûts du relèvement de base, aux budgets nationaux disponibles et à la capacité d’ab-
sorption.

Les coûts de réparation et de restauration des édifices, des sites et des biens meubles culturels classés varient
considérablement selon le contexte, la nature des biens, les capacités disponibles et le coût de la main-d’œuvre
locale, etc. Il est donc impossible d’indiquer des coûts moyens dans le cadre des présentes lignes directrices.
Le coût pour « reconstruire en mieux » dépend également de la nature de l’intervention et des particularités
du bien (techniques de construction et état de conservation). À ce jour, nous manquons encore de données
relatives aux coûts moyens de réfection des bâtiments historiques après différents types d’aléas. Les coûts de
reconstruction « en mieux » doivent être:

• Proportionnels aux coûts des besoins de relèvement et de reconstruction (généralement un pour-


centage relativement bas) ainsi qu’au type d’aléa;
• Réalistes par rapport à l’enveloppe financière annoncée par l’État et les partenaires internationaux
du développement, et tenir compte du fait que la plupart des fonds seront octroyés à la recons-
truction physique et à l’indemnisation des pertes;
• Réalistes par rapport à la capacité d’absorption du pays et à ce qu’il est possible de faire sur une
période de trois ans.
Le coût du suivi et de l’évaluation doit également être intégré à celui des interventions. Il peut être calculé en
appliquant un pourcentage n’excédant pas 5 %, proportionnellement au coût des interventions dans le secteur
de la culture et à la taille de la population bénéficiaire.

27 | CULTURE
De façon générale, le montant total estimé au titre de l’évaluation des dommages et des pertes doit corres-
pondre au coût du plan de relèvement, hors interventions pour « reconstruire en mieux ». Il faut éviter les écarts
excessifs entre les dommages et les pertes évalués et les coûts de relèvement prévus, les donateurs et les États
étant peu enclins à financer des interventions qui ne sont pas clairement liées aux effets de la catastrophe. Il est
important de détailler minutieusement toutes les estimations des coûts de relèvement et d’indiquer les formules
et les références utilisées pour calculer les coûts unitaires de chaque élément du budget, et de l’annexer au
rapport sectoriel.

Plan de relèvement sectoriel


Suivant les recommandations formulées dans le Volume A, la stratégie de relèvement sectorielle doit suivre un
modèle axé sur les résultats et comprendre: (i) les besoins prioritaires; (ii) les interventions nécessaires; (iii) les
produits attendus; (iv) les coûts du relèvement et (v) les objectifs. Le tableau 4 fournit un exemple de stratégie
de relèvement pour le secteur de la culture.

Tableau 4: Exemple de plan de relèvement axé sur les résultats pour le secteur de la culture
Besoins de relè- Interventions Produits attendus Coûts du Objectifs
vement priori- relèvement
taires
Restauration des 1) Lignes directrices et protocoles Élaboration et entrée en vigueur de Nombre de biens mena-
monuments et relatifs à la restauration lignes directrices et de réglementa- cés qui sont protégés et
du patrimoine tions peuvent être utilisés
bâti menacés
2) Cartographie et enquête (par Carte indiquant les régions me- Nombre de sites ayant
du personnel spécialisé et autori- nacées exigeant une intervention été sauvés d’un effon-
sé) de l’état des édifices menacés prioritaire drement et d’une dé-
gradation rapide
3) Formation de personnel tech- Nombre d’inspections, d’évaluations
nique aux interventions d’ur- et de contrôles des bâtiments histo- Nombre de collections
gence riques temporairement mises
en lieu sûr ou sécurisées
4) Mesures d’urgence, consolida- Nombre d’effectifs qualifiés
tion et restauration des édifices Augmentation de l’em-
les plus sévèrement endommagés Nombre d’interventions de consoli- bauche de profession-
dation prioritaires réalisées nels qualifiés

5) Hiérarchisation et planification Plans conçus


des interventions ultérieures

Modalités de mise en œuvre


Partenariats, coordination et gestion
Ce volet de la stratégie de relèvement sectorielle décrit les principaux partenariats, la coordination, la gestion et
les modalités relatives à la gestion interinstitutions du processus de relèvement culturel entre le groupe théma-
tique Culture, l’État, la société civile et le secteur privé.

8.5.2 Thèmes transversaux
Cette section doit détailler l’intégration des thèmes transversaux dans la mise en œuvre, à savoir: la réduction
des risques de catastrophe, la gouvernance, l’environnement, le genre, les droits fondamentaux, le VIH/sida et
toutes autres questions jugées pertinentes (voir section 7).

28 | CULTURE
Elle décrit également les aspects intersectoriels comme l’éducation (formelle et informelle, formation profes-
sionnelle, enseignement supérieur), les plans pour l’emploi associés à la culture, la gestion des camps, le lo-
gement, l’environnement, le tourisme et les autres programmes visant à renforcer les moyens de subsistance.

Liens avec le développement


L’équipe d’évaluation doit veiller à ce que le PDNA prévoie une stratégie de sortie du relèvement fondée sur des
indicateurs, qui rejoigne et complète les objectifs et les priorités du pays en matière de développement culturel
et, dans la mesure du possible, aligner le processus de relèvement sur les grands objectifs de développement
stratégiques du secteur. Des exemples sont proposés dans l’encadré 1 ci-dessous.

Encadré 1: Exemples de domaines stratégiques pour préparer la sortie du relèvement:


a. Intégrer le PDNA à d’autres plans d’intervention d’urgence (notamment le plan d’interven-
tion stratégique après un conflit) et aux instruments conjoints de gestion des situations
d’après-crise et de planification du développement:

• Indicateur 1: cohérence et correspondance entre les différents outils de gestion des situations
d’urgence

• Indicateur 2: qualité et nombre de programmes conjoints mis en œuvre

• Indicateur 3: intégration du PDNA à l’évaluation conjointe prévue au niveau du pays après une
crise en vue de la transition/du développement (stratégies nationales et Plan-cadre des Nations
Unies pour l’aide au développement [PNUAD]).

b. Associer les résultats de l’évaluation PDNA aux politiques, aux stratégies et aux plans
stratégiques nationaux sectoriels (notamment la réduction de la pauvreté), tant au niveau du
relèvement que du développement:

• Indicateur 1: mobilisation et coordination des parties prenantes nationales

• Indicateur 2: degré d’intégration de la PDNA dans les plans du pays au niveau national, région-
al et local

• Indicateur 3: alignement du PDNA sur les objectifs nationaux pour atteindre les ODD, notam-
ment les OMD 1 et 3.

c. Investir efficacement dans le renforcement des capacités institutionnelles et techniques au


niveau de la culture:

• Indicateur 1: investissements efficaces dans la création, la gestion et l’actualisation permanente


des bases de données nationales relatives à la culture (incluant les données de référence et les
statistiques)

• Indicateur 2: alignement sur les exigences fonctionnelles internationales

• Indicateur 3: liens avec les réseaux techniques internationaux existants et rapprochement avec
le programme officiel de formation

• Indicateur 4: nombre de partenariats efficaces avec la société civile

29 | CULTURE
Suivi et évaluation
Cette section doit présenter le plan de suivi et d’évaluation du secteur, à savoir:

• ce qui doit être suivi et évalué, et les indicateurs les mieux adaptés;
• les activités nécessaires au suivi et à l’évaluation (et leur coût);
• le nom du ou de la responsable de ces activités;
• le moment où ces activités sont prévues (calendrier);
• la façon dont elles seront menées (méthode);
• les ressources nécessaires et leur allocation.

Principales hypothèses et contraintes


Cette section du PDNA recense les principales hypothèses formulées pour mener à bien le processus de relève-
ment sectoriel, ainsi que les principales contraintes qui pourraient survenir au cours du relèvement et les moyens
de les surmonter.

30 | CULTURE
Références
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vation.
Disponible en anglais à l’adresse: https://www.gfdrr.org/sites/gfdrr/files/publication/SaferHomesStrongerCommunitites.pdf
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Disponible en anglais à l’adresse: www.adpc.net/Infores/newsletter/2005/4-6/02.pdf
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UNESCO.
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Ressources disponibles sur le site de l’UNESCO:


http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/emergency-situations/
UNESCO, « Directives opérationnelles pour la mise en œuvre de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ».
Disponible à l’adresse: http://www.unesco.org/culture/ich/doc/src/ICH-Operational_Directives-2.GA-FR.pdf
UNESCO, musées: « Travail d’équipe pour la gestion intégrée de l’urgence » (TIEM).
Disponible à l’adresse: http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=40048&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
UNESCO, « Natural and Environmental Disasters: UNESCO’s Role and Contribution », plateforme intersectorielle sur les petits États insulaires en déve-
loppement.
Disponible en anglais à l’adresse: http://portal.unesco.org/en/ev.php-URL_ID=31605&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
UNESCO, « Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial », Comité intergouvernemental pour la protection du
patrimoine mondial, culturel et naturel.
Disponible à l’adresse: http://whc.unesco.org/archive/opguide13-fr.pdf
UNESCO, série de guides sur la protection du patrimoine culturel (disponible en EN/FR/RU/ES/AR et autres langues locales): nº 1 (La sécurité dans les
musées, 2006), nº 2 (Préservation et manipulation des manuscrits, 2006), nº 3 (La documentation des collections d’œuvres d’art, 2009), nº 4 (Gestion
des risques de catastrophe pour les musées, 2009), nº 5 (La manipulation des collections dans les réserves, 2010).
Disponible à l’adresse: http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/museums/movable-heritage-outreach-programme/
UNESCO, 1970, « Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété
illicites des biens culturels ».
Disponible à l’adresse: http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=13039&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
UNESCO, 16 novembre 1972 « Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel », adoptée par la Conférence générale à
sa dix-septième session, Paris.
Disponible à l’adresse: http://whc.unesco.org/fr/conventiontexte/
UNESCO, 2001, « Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique », Paris.
Disponible à l’adresse: http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=13520&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
UNESCO, 2003, « Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel », Paris.
Disponible à l’adresse: http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=17716&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
UNESCO, 2005, « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles », Paris.
Disponible à l’adresse: http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001429/142919f.pdf
UNESCO et ICCROM, guides pour la conservation préventive dans les musées.
Disponible à l’adresse: http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=40039&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
UNESCO et ICOM, « Comment gérer un musée: Manuel pratique », manuel du formateur et questionnaire d’évaluation.
Disponible en EN/FR/ES/RU/CH/AR à: http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=35511&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.htm

32 | CULTURE
lAutres ressources en ligne:
« F-OMD Culture et Développement: vu de plus près »
Disponible à l’adresse: http://www.unesco.org/new/fr/culture/achieving-the-millennium-development-goals/mdg-f-culture-and-development/mdg-f-
culture-and-development-a-closer-look/
IFLA, activité centrale sur la préservation et la conservation (PAC).
Disponible en anglais à l’adresse: http://www.ifla.org/pac
Programme d’urgence dans les musées.
Disponible à l’adresse: http://icom.museum/programmes/programme-durgence-dans-les-musees/L/2/
Programme d’urgence dans les musées, « Web Sites Emergency Preparedness and Response ».

Disponible en anglais à l’adresse: http://archives.icom.museum/disaster_preparedness_book/resources/websites.pdf

33 | CULTURE
Annexes
Méthode et outils pratiques recommandés:
les étapes de l’évaluation
Il est essentiel de fixer un calendrier d’évaluation en vue de prévenir une nouvelle détérioration du patrimoine
matériel et vivant qui a été endommagé. L’évaluation doit commencer par une enquête rapide destinée à mesu-
rer l’ampleur et la nature de l’impact de la catastrophe sur la culture, avant de passer à une étude plus poussée
permettant de définir en détail les besoins de relèvement.

Enquête rapide
Une enquête rapide (une semaine maximum) doit être menée dans les quatre semaines suivant la catastrophe.
Elle doit être réalisée par trois ou quatre membres de l’équipe, qui doivent se mettre en relation avec les auto-
rités concernées (locales, régionales/de district, nationales) en vue d’identifier les points focaux (personnes de
contact) et les principales ressources disponibles et mobilisables, à savoir: les ressources humaines (p. ex., les
brigades de pompiers et les forces de police); les infrastructures (bâtiments où mettre les biens culturels en lieu
sûr); les moyens de transport (pour évacuer les biens/manuscrits fragiles hors des édifices menacés, etc.); ainsi
que les experts nécessaires pour l’ensemble de l’évaluation. Ces derniers pourront éventuellement participer à
l’estimation chiffrée initiale des dommages et pertes occasionnés dans le secteur de la culture. L’enquête devra
fournir un mandat clair au PDNA et recenser les interventions prioritaires.

Évaluation approfondie
L’évaluation approfondie doit être réalisée en trois semaines par une petite équipe de professionnels chevron-
nés. Elle sert à compléter l’évaluation des dommages et des pertes réalisée dans le cadre de l’enquête rapide, à
faire un bilan des ressources disponibles et des besoins, à formuler les priorités d’intervention, à fournir les don-
nées de référence aux fins du suivi et de l’évaluation, et à fournir des éléments en vue de planifier rapidement
le relèvement du patrimoine culturel. Cette évaluation doit inclure un plan d’action validé par le ministère de
référence du pays (Culture ou autre) et par les autres ministères concernés (Tourisme, Industrie, etc.), ainsi qu’un
budget chiffré. Les chiffres doivent être justifiés autant que possible. L’évaluation doit examiner les régions
sinistrées, mais aussi, selon la nature de la catastrophe, celles susceptibles d’être affectées ultérieurement. Les
informations ainsi recueillies pourront servir à l’élaboration d’un plan de préparation et à obtenir des données
de référence fiables si celles-ci sont insuffisantes.

Préparation de l’évaluation
Quatre ou cinq jours doivent être consacrés à la collecte et à l’analyse des différentes données contextuelles
obtenues; cela permettra ensuite de gagner du temps au moment de l’évaluation sur le terrain et d’identifier les
domaines culturels à évaluer en priorité (régions géographiques et/ou thématiques). Cela facilitera également
la préparation des questionnaires qui serviront à la collecte des données primaires et le choix des personnes à
interroger, de la taille de l’échantillon et du nombre minimum de sources d’information par thème ou par région
géographique. Ce dernier point contribuera à l’obtention de résultats solides et fiables. Par ailleurs, la collecte
et l’analyse des données contextuelles permettront de vérifier les données de référence disponibles et, éven-
tuellement, de procéder à une première comparaison. Cet exercice peut s’avérer particulièrement utile lorsque
les ressources sont insuffisantes pour couvrir la ou les régions sinistrées. Les données secondaires peuvent pro-
venir, entre autres: (i) de ressources disponibles au niveau local; (ii) d’informations publiques (bases de données
nationales); et (iii) de mécanismes de synergie et d’adaptation (données émanant d’institutions nationales et
internationales, de réseaux scientifiques et culturels, d’associations culturelles, des médias).

34 | CULTURE
Collecte des données sur le terrain
S’il n’est pas possible de réaliser des enquêtes préliminaires rapides, il faut alors prévoir une évaluation appro-
fondie complétée d’une analyse exhaustive des zones représentatives sélectionnées; les résultats ainsi obte-
nus pourront ensuite être extrapolés à l’ensemble de la région sinistrée. Les données relatives à la population
touchée doivent, dans la mesure du possible, être ventilées par sexe et par âge. L’annexe 10.4 propose une
synthèse des principales questions auxquelles l’équipe d’évaluation doit s’efforcer de répondre ainsi que des
indicateurs pertinents. Avant d’être utilisées, les données secondaires doivent être validées sur la base des don-
nées primaires obtenues lors des inspections visuelles (y compris à partir des survols de la région et des images
satellites) et lors des enquêtes auprès des principales sources d’information (enquêtes auprès des ménages, in-
formations de première main). Lorsque la région/population sinistrée est particulièrement vaste ou inaccessible,
il est possible d’organiser des entretiens dirigés ou aléatoires. Des entretiens doivent être réalisés auprès des
femmes et des hommes représentatifs des communautés touchées afin de garantir la prise en compte équitable
de leurs priorités et de documenter l’analyse par sexe. Les entretiens et les consultations doivent se dérouler
dans des environnements sécurisés et respecter l’anonymat et la vie privée des informateurs.

Si la collecte de données primaires est restreinte en raison de l’inaccessibilité des régions sinistrées/vulnérables,
l’équipe d’évaluation doit s’appuyer sur les données secondaires. Au moins trois régions sinistrées représen-
tatives devraient alors être inspectées pour chaque domaine culturel. Les cartes thématiques indiquant les
ressources culturelles (sites archéologiques, etc.), les inventaires SIG nationaux, les outils de cartographie (Pro-
gramme pour les applications satellites opérationnelles [UNOSAT] de l’Institut des Nations Unies) et les images
satellites (Google Earth) pour les régions vastes, ainsi que les photographies et les films (sur le terrain, aériens
ou satellites) peuvent fournir une définition raisonnablement précise de l’état du patrimoine bâti, des espaces
naturels protégés et d’autres biens culturels avant et après la catastrophe. Toutes ces informations devraient,
d’une part, permettre aux spécialistes de la culture de mener une étude qualitative et quantitative exhaustive
et, d’autre part, permettre un suivi efficace à grande échelle des sites et des ressources naturelles, notamment
lorsqu’il est difficile pour les véhicules et les équipes d’y accéder (manque de véhicules, de systèmes de com-
munication, routes fermées à la circulation, etc.). Par ailleurs, cette phase doit permettre d’identifier les régions
nécessitant une analyse et une étude approfondie.

Étude documentaire: bilan et formulation des résultats escomptés


Une fois l’évaluation sur le terrain terminée, les données doivent être comparées en vue de recenser les régions
sinistrées et les situations facilement remédiables ou exigeant une intervention immédiate, mais aussi d’évaluer
la probabilité des risques. De cette manière, il sera possible d’évaluer les dommages, les pertes et les capacités,
et de définir les besoins prioritaires. L’expert peut identifier dans les inventaires nationaux/locaux ou dans les
listes internationales du patrimoine en péril (UNESCO, ICOMOS, etc.) le patrimoine (matériel et immatériel) qui
n’est pas encore recensé et qui doit être examiné et protégé. Ces cas doivent être signalés aux autorités com-
pétentes.

35 | CULTURE
Tableau 1: Récapitulatif du processus d’évaluation global
Étapes Objectifs Calendrier
Enquête rapide • Définition du mandat du PDNA (y compris le profil des experts requis pour l’évalua- 3-5 jours
tion sur le terrain)
3-4 membres
de l’équipe • Désignation des points focaux locaux pour les différentes régions géographiques ou
les différents thèmes
Étude doc- • Collecte et analyse des données contextuelles en vue de réaliser une première car- 4-5 jours max.
umentaire tographie Peut être réalisée
préparatoire • Identification des domaines culturels prioritaires, hiérarchisation des évaluations en même temps
1-2 personnels (régions géographiques et/ou thématiques) que l’enquête
d’appui rapide
• Vérification des données de référence et (éventuellement) première comparaison des
données
Évaluation sur • Élaboration d’un premier plan de relèvement sectoriel 15 jours max., sel-
le terrain on l’ampleur des
• Collecte des données primaires et réalisation des entretiens; analyse et vérification
effets et la portée
4-5 membres des données secondaires déjà collectées
de la catastrophe
de l’équipe • Évaluation des capacités d’intervention du ministère de la Culture et des autres
ministères concernés, ainsi que des agents sur le terrain
• Évaluation de la capacité des institutions culturelles à participer activement à la
reconstruction du pays
• Évaluation des dommages et des pertes dans les domaines culturels touchés et
vulnérables
• Identification des principaux risques et menaces
• Identification des sous-domaines/thèmes nécessitant une analyse et une étude
approfondies
Étude docu- • Hiérarchisation des besoins (« relèvement rapide », « relèvement », etc.) et définition 6 jours max.
mentaire des domaines d’action, des cibles, des indicateurs et du plan d’action de relèvement
rapide
Équipe d’évalu-
ation • Bilan des dommages et des pertes et première ébauche du cadre de relèvement

Situation particulière des hommes et des femmes et ventilation des données


L’équipe d’évaluation doit veiller tout au long du processus à ce que les différents points de vue (appartenance
ethnique, sexe, âge, profession, état, religion) soient entendus, en consultant les différents segments de la po-
pulation touchée et en tenant compte de la diversité des milieux socio-culturels (religion, composition ethnique,
groupes sédentaires ou nomades, etc.). La définition des tranches d’âge et des groupes défavorisés ou margi-
naux doit être cohérente avec celle des autres secteurs d’évaluation, afin de faciliter le regroupement, l’échange
et l’interprétation des données entre les secteurs.

Récapitulatif des principaux actifs physiques, infrastructures et res-


sources humaines du secteur de la culture
Le tableau suivant vise à aider les membres de l’équipe d’évaluation à cerner rapidement la portée des éléments
nécessitant une attention particulière. Il porte sur les actifs physiques et les infrastructures, ainsi que sur les
ressources humaines afférentes. Ces dernières doivent être identifiées en consultant (à parts égales) les femmes
et les hommes au sein des populations touchées, ainsi que les experts techniques. Les ressources humaines, les
praticiens et les utilisateurs recensés doivent être ventilés par sexe et par âge.

36 | CULTURE
Tableau 2: Les actifs physiques, les infrastructures et les ressources humaines dans le secteur de la culture
Processus de gouvernance Actifs et infrastructures Personnel, praticiens et utilisateurs
Observance du cadre juridique, Bureaux et équipements pour la Instances ministérielles aux niveaux central, régional et
des politiques et de la gestion gestion et l’administration générales local (personnel dirigeant des comités de direction/per-
globale du secteur (ordinateurs, etc.) sonnel administratif/services généraux et leurs familles)
Équipements de transport et de com-
munication

Domaine culturel Actifs et infrastructures Personnel, praticiens et utilisateurs


1. Patrimoine bâti et sites cul- Quartiers historiques: Personnel de maintenance et de conservation regroupé
turels et naturels, pouvant aller généralement dans un centre de conservation (institution
• Infrastructures/rénovation
d’un ensemble de structures culturelle)
cohérent (p. ex., quartier his- • Équipements
torique, villages ou villes) aux bâ- Bâtiments historiques, architecture • Ressources humaines (parfois limitées/inexistantes lor-
timents ou sites individuels (sites moderne et contemporaine: squ’il s’agit de biens immobiliers privés à usage privé):
archéologiques, monuments, personnel dirigeant/personnel administratif/services
chefs-d’œuvre modernes ou • Infrastructures/rénovation
généraux (services d’entretien et de sécurité)
contemporains), et les infra- • Équipements (systèmes de sécu-
structures (ponts, installations • Personnel de maintenance et de conservation re-
rité, de lutte contre les incendies,
portuaires) qui ont une valeur groupé généralement dans un centre de conservation
de régulation de la température,
culturelle reconnue (classés au (institution culturelle)/antennes ministérielles
de climatisation, etc.)
niveau local, national ou interna-
tional). Ce volet inclut également Sites archéologiques, jardins his- • Ressources humaines (minimums): personnel dirigeant/
les espaces naturels protégés qui toriques: personnel administratif/services généraux (y compris
présentent un intérêt particulier les agents d’entretien), personnel chargé des vis-
• Infrastructures/rénovation
du point de vue esthétique et ites (guides) et de la sécurité (gardiens)
de la biodiversité (parcs naturels • Équipements (installations et cen-
• Personnel chargé de la maintenance et de la conser-
nationaux et régionaux et leurs tres d’interprétation, de présen-
vation (peut dépendre d’une entité centrale et non
infrastructures de gestion, zoos, tation et d’information du site,
obligatoirement d’un site spécifique)
etc.) services aux visiteurs)
• Communautés établies au sein ou à proximité d’un es-
Infrastructures, édifices
pace protégé, associations d’« amis du site », réseaux
• Équipements/remise en état (instal- de bénévoles
lations et centres d’interprétation,
• Personnel spécialisé dans certaines ressources
de présentation et d’information
naturelles (p. ex., suivi) (peut dépendre d’une entité
du site, services aux visiteurs)
centrale et non obligatoirement d’un site spécifique)
Zoos: soins réguliers aux animaux
• Gardes
• Défenseurs de zoo, associations géologiques, réseaux
de bénévoles

2. Biens meubles culturels et • Musées et locaux abritant des • Ressources humaines spécialisées travaillant principale-
collections collections publiques et privées ment dans un centre de conservation/de formation
centralisé
3. Patrimoine culturel immatériel Lieux culturels, religieux et spirituels: • Communautés et praticiens
reconnu par les communautés et • Infrastructures/rénovation (parfois • Ressources humaines (religion, services, etc.)
les professionnels, notamment modestes: en plein air, etc.)
les systèmes de savoir et les • Associations, bénévoles et fidèles
pratiques traditionnels • Stades, théâtres, etc.: • Personnel chargé de la logistique
• Équipements, outils et matériels • Utilisateurs, praticiens et producteurs culturels (com-
afférents posante généralement importante)
Manifestations culturelles ren-
dues vulnérables par la catastro- • Infrastructures/rénovation (parfois
phe modestes)
• Équipements (parfois modestes)

37 | CULTURE
4. Dépositaires culturels: musées, • Infrastructures/rénovation des • Personnel dirigeant/personnel administratif/services
bibliothèques, archives, institu- locaux et des installations auxilia- généraux
tions culturelles, établissements ires (laboratoires, réserves, dépôts, • Personnel spécialisé (conservation, documentation,
de formation professionnelle, jar- etc.) commercialisation, activités promotionnelles et éduc-
dins zoologiques et botaniques • Équipements spécialisés de base atives, etc.)
et installations auxiliaires (labora- des laboratoires (conservation,
toires spécialisés, réserves, etc.) • Enseignants et apprentis
diagnostic, documentation,
clichés), y compris la régulation • Bénévoles et associations d’« amis des musées »
de la température, les systèmes
d’éclairage, etc.
5. Industrie des biens cul- • – Infrastructures/rénovation (par- • – Dirigeants d’entreprises/personnel (généralement
turels (formelle et informelle): fois modestes – notamment dans des entreprises familiales et des PME)
production, distribution et le cas des entreprises familiales), • – Utilisateurs, praticiens et producteurs culturels
commercialisation de musique, studios de production, imprimeries
de livres, de produits artisanaux, • – Équipements
audio-visuels, etc.
• – Infrastructures de distribution/
entrepôts

Étude de cas hypothétique illustrant les avantages de l’évaluation de l’im-


pact socio-culturel lors de la planification des interventions post-catas-
trophe
Bien que la présente étude de cas porte sur une intervention hypothétique dans le domaine de la culture et de
l’artisanat, les considérations soulevées illustrent de nombreux pièges et difficultés rencontrés dans la planifica-
tion des interventions sectorielles post-catastrophe, y compris dans le secteur de la culture. L’objectif de l’étude
est d’expliquer aux équipes du PDNA et de la planification, l’importance de prendre en compte de l’intégralité
du contexte socio-culturel dans leur mission: cela permet d’augmenter l’efficacité et la pérennité de leurs ef-
forts.

Graves inondations en Patrimonie


Le territoire de la République de Patrimonie a été en grande partie dévasté par des inondations sans précédent.
60 % des terres agricoles sont restés immergés pendant 6 semaines, tout comme les habitations de 70 % de
la population du pays. Une planification est en cours d’élaboration en vue de réinstaller de nombreux habitants
déplacés dans des camps provisoires. Entre 24 et 36 mois devraient être nécessaires pour remplacer une grande
partie du parc de logements et permettre à la population de regagner ses foyers. Une équipe PDNA est en train
d’évaluer les possibilités de génération de revenus et de relèvement social pendant cette période, qui pourra du-
rer jusqu’à trois ans. L’un des trois principaux groupes ethniques qui composent la population de la Patrimonie,
les brodeurs, est connu pour ses magnifiques broderies. À la suggestion de la ministre de l’Industrie (elle-même
originaire de la région et appartenant à l’ethnie des brodeurs), l’équipe d’évaluation est en train d’étudier les
possibilités de relèvement et de développement de cet artisanat traditionnel. Quelles sont les questions que doit
se poser l’équipe d’évaluation ?

• L’art de la broderie est-il pratiqué et transmis activement dans la tradition des brodeurs ? Est-il
réparti uniformément entre les différentes tranches d’âge ? Est-il plus pratiqué par les femmes ou
par les hommes d’une certaine génération ? Si oui, laquelle ? Comment la transmission se fait-
elle (de mère/père en fille/fils ? De grand-mère/grand-père en petite-fille/petit fils ? Au sein de la
famille ?) ? La transmission est-elle institutionnalisée dans les écoles, les ateliers ou ailleurs ?

• Quels aspects de cette pratique sont associés aux femmes ? Aux hommes ? La broderie est-elle
pratiquée par les hommes, les femmes ou les deux ? Certaines tâches sont-elles plus prises en
charge par certains que par d’autres (récolte, filature, teinture, tissage, broderie) ? Qui est respon-
sable de l’achat des marchandises et de la vente des produits finis ?

38 | CULTURE
• Les broderies sont-elles achetées et vendues à travers des circuits commerciaux ? Ou sont-elles
troquées, offertes ou transmises dans le cadre d’échanges non monétaires ? Y a-t-il des grossistes,
des chefs d’entreprise, des ouvriers ou d’autres fonctions spécialisées (division du travail) ? Ces
fonctions sont-elles organisées par sexe, par âge ou par origine ethnique ? Le matériel nécessaire à
la fabrication est-il disponible au sein de la communauté ou faut-il se le procurer à l’extérieur ? La
fabrication a-t-elle été perturbée par la crise ? Nécessite-t-elle un relèvement ? Qui contrôle/pos-
sède les ressources nécessaires à la fabrication des broderies ? Les fonctions et l’emploi du temps
des femmes et des hommes ont-ils changé après l’inondation ?

• Si la broderie constitue une source de revenus familiaux, qui contrôle les finances du ménage ?
Cette activité est-elle la principale source de revenus des personnes qui exercent cette activité ou
constitue-t-elle un complément de revenu ? Quel est le niveau de salaire de cette activité par rap-
port à d’autres sources de revenus (agriculture, pêche, industrie, professions diverses) ? Si l’activité
venait à s’intensifier, quelles conséquences cela aurait-il sur l’emploi du temps et les ressources des
femmes, des hommes, des filles et des garçons (tous âges confondus) ?

• Une analyse de la chaîne de valeur a-t-elle été réalisée ? Quel est le potentiel de nouveaux mar-
chés ? De nouveaux produits ? Dans quelle mesure le savoir-faire des brodeurs est-il adapté à une
production intense ?

• Quand a lieu la fabrication (activité saisonnière, annuelle, diurne/nocturne, sur le temps libre ou le


temps de travail) ? Où sont fabriquées les broderies (à la maison, dans les champs à l’heure de la
pause, dans un atelier, etc.) ?

• Dans le camp de déplacés, comment la broderie pourrait-elle constituer une activité valorisante
pour une partie des survivants ? Comment pourrait-elle procurer un sentiment d’épanouissement
et contribuer au bien-être psychologique ?

• Dans l’environnement multiculturel de la Patrimonie, d’autres groupes ethniques pratiquent-ils


un artisanat similaire (travaux d’aiguille) ? Lesquels ? D’autres groupes ethniques ont-ils appris et
utilisent-ils la technique de broderie des brodeurs ? Lesquels ? Existe-t-il un commerce tradition-
nel et des relations commerciales avec d’autres groupes ethniques ? Les autres groupes ethniques
pourraient-ils apprendre et reproduire la technique de broderie des brodeurs sans créer de tensions
culturelles ni de conflits ?

• Existe-t-il un ou plusieurs inventaires du patrimoine culturel immatériel de la Patrimonie ? La brode-


rie des brodeurs est-elle inscrite dans ces inventaires ? Y a-t-il des inventaires consacrés au patri-
moine des brodeurs ou à l’artisanat des travaux d’aiguille en Patrimonie ? Existe-t-il des archives ou
des collections de musées (en Patrimonie ou à l’étranger) qui regroupent des pièces historiques de
broderies des brodeurs pouvant être étudiées, et qui documentent leurs techniques et leurs mo-
tifs ? Existe-t-il des supports utiles pour aider à redynamiser la transmission ?

• La législation nationale de la Patrimonie prévoit-elle la protection de la propriété intellectuelle des


motifs, des patrons ou des techniques de broderie ? Sont-ils déjà enregistrés dans le système de
protection intellectuelle ? Si oui, cela créera-t-il des obstacles ou soulèvera-t-il des objections quant
à l’intensification envisagée de la fabrication ? Si non, la protection de la propriété intellectuelle
est-elle nécessaire pour réduire les risques de détournement ?

• Si seuls les brodeurs peuvent fabriquer ce type de broderies, existe-t-il des artisanats au sein des

39 | CULTURE
autres groupes ethniques qui pourraient faire l’objet d’interventions de développement ou de relè-
vement, de sorte à ne pas créer ou creuser des inégalités sociales ou culturelles ?

• L’activité présente-t-elle des dangers pour la santé et la sécurité (teinture, conditions de travail) ?


L’accès aux ressources pose-t-il des problèmes environnementaux (fibres, teinture, etc.) ? Le travail
des enfants est-il réglementé ?

40 | CULTURE
Exemples de questions/indicateurs pouvant être utilisés pour l’évaluation
Avant de formuler les questions, il est indispensable de réfléchir à la façon dont les données seront utilisées.

Tableau 3: Indicateurs pour l’évaluation


Thèmes Questions d’évaluation Informateurs Indicateurs
et étapes
PRINCIPAUX THÈMES
• Mission et fonction de l’institution/ Directeur/ • % d’institutions culturelles sinistrées
du contexte évalué(e) et leur importance relative aux niveaux
Dommages physiques directs occasionnés aux structures des institutions et des

responsables
local, national, mondial
d’institutions, du
patrimoine bâti, • Proportion de dommages et de pertes
de sites archéo- structurels et non structurels appa-
logiques, de rents (évaluation visuelle)
parcs naturels, de • Ratio des dommages structurels (avant
jardins et après la catastrophe)
• État des dommages structurels et Propriétaire(s) de • % d’équipements perdus ou hors
non structurels occasionnés aux lieux d’habitation d’usage
infrastructures; rénovations; équi- privés/directeur
pements ou responsables • Type d’équipements perdus/endom-
d’institutions et de magés
patrimoine bâti
• Personnel (nombre, compétences, Directeurs/ Vérifier la capacité de charge et la stabi-
sites culturels

sexe) lité des systèmes structurels, en identi-


responsables
• Relations entre l’institution centrale d’institutions, de fiant (outil recommandé: fiche d’évalua-
et les antennes locales dans les sites archéolo-
différents districts giques, de parcs tion de la capacité structurelle d’ICOMOS):
naturels, de
jardins • Les parties nécessitant un soutien
immédiat pour arrêter leur effondre-
• Dysfonctionnements/défaillances Directeurs d’ins- ment (étayage et soutènement);
constatés au niveau de l’institution/ titutions, de sites
du bâtiment avant la catastrophe archéologiques, • Le personnel disponible pour effectuer
de parcs natu- ces tâches, l’assistance supplémentaire
• Défaillances/dysfonctionnements nécessaire.
rels, de jardins,
aggravés/occasionnés par la catas-
propriétaire(s) Recenser les besoins en:
trophe
d’édifices, person-
• Projets nationaux et internationaux nel spécialisé • Approvisionnement
interrompus par la catastrophe • Équipements
• Actions et projets à mettre en • Assistance technique, formation
œuvre pour répondre à la situation immédiate
actuelle
• Classement des besoins prioritaires

41 | CULTURE
Tableau 4: Évaluation par domaine/thème
Thème Informateurs Indicateurs et étapes
Questions d’évaluation
PRINCIPAUX THÈMES
• Des politiques et des plans d’ur- Autorités cen- • % de districts sinistrés dotés de plans de préparation aux
Capacité du gouvernemental, coordination et politiques

gence sont-ils en place concer- trales et collecti- situations d’urgence couvrant la culture
nant le patrimoine culturel ? vités territoriales
• Les décideurs locaux et la
communauté en général sont-ils
mieux informés du rôle poten-
tiel du patrimoine culturel, du
patrimoine immatériel et des
industries créatives et culturelles
nationales

après une catastrophe ?


• De quels types et de quel degré Collectivités • Efficacité des organes gouvernementaux locaux et régio-
de soutien les collectivités territo- territoriales, du naux et de la coordination
riales ont-elles besoin pour mieux district
répondre aux besoins recensés (F/H)
dans le domaine culturel ?
• Comment les organisations Autorités cen- • Qualité de l’intervention et de la coordination entre les
nationales et internationales trales et collecti- parties prenantes du patrimoine culturel et les associations
pour la protection du patrimoine vités territoriales impliquées dans les plans d’urgence
culturel (UNESCO), les institutions (F/H)
et les associations (ICCROM, ICO-
MOS, ICA, IFLA) font-elles face à
la situation ?
• Sur quels efforts déjà consentis Responsables • % de districts de la région sinistrée ayant consenti des
par la communauté l’interven- et membres des efforts au niveau communautaire
tion d’urgence du secteur de la communautés
Implication de la communauté

culture peut-elle s’appuyer ? (F/H)


• Quelles sont les ressources dispo- Responsables • Types et montant des ressources disponibles et nombre
nibles pour encourager la partici- et membres des d’initiatives engagées par les membres des communautés
pation égale des femmes et des communautés pour obtenir de l’aide, sauver le patrimoine culturel menacé
hommes ? Comment mobiliser (F/H)/collectivités et prévenir/soutenir la lutte contre le pillage
des ressources supplémentaires ? territoriales
(F/H)
• Les groupes marginalisés ou Responsables • % de jeunes, de femmes et d’autres membres des princi-
défavorisés sont-ils associés aux et membres des paux groupes marginalisés ou défavorisés recensés qui sont
efforts de la communauté ? communautés impliqués et participent activement
Sont-ils consultés ? Comment (F/H) • Utilisation des réseaux communautaires et sociaux et des
leur donne-t-on la parole ? autres canaux de communication recensés par la commu-
nauté pour donner la parole aux groupes marginalisés
• Existe-t-il une base de données/ Autorités cen- • Nombre d’utilisateurs (comités de direction, public) de la
un portail bien alimenté(e) pour trales et collecti- base de données et du portail national
connaissances et
d’informations

le domaine culturel ? vités territoriales/ • Nombre d’utilisateurs qui accèdent à la base de données/au
Partage de

• Si oui, dans quelle mesure les directeurs d’ins- portail, représentant les différentes parties prenantes et à
utilisateurs y ont-ils accès ? titution différents niveaux (central, régional, district, local, etc.)
• Quelle est la fréquence de mise à • Données de référence quantitatives générées
jour des statistiques relatives à la
culture ?

42 | CULTURE
• Des plans adaptés de gestion des Autorités cen- Pour cette section, veuillez utiliser, dans la mesure du possible,
risques ont-ils été mis en place trales et collecti- les indicateurs recommandés pour la préparation aux risques de
pour le patrimoine culturel ? vités territoriales/ catastrophe, établis à Kobé en 2005:
responsables de
• Le personnel et les membres de la • % de monuments menacés pour lesquels des mesures desti-
site
société civile concernés (habitants nées à renforcer la résistance aux aléas ont été prises
et utilisateurs) sont-ils au fait des
• % de sites disposant de plans de gestion des catastrophes
plans d’urgence et de gestion des
risques ? • Nombre de personnes et de fonctionnaires concernés au fait
des plans d’urgence et de gestion des risques établis et revus
• Les fonctionnaires concernés
connaissent-ils bien les plans d’ur- • Nombre de plans de gestion des risques mis en œuvre avec la
gence en place ? Ont-ils participé communauté locale
à leur élaboration ?
• D’autres régions disposent-elles Oui/non – les décrire
d’un plan de préparation aux • Nombre de plans de gestion des risques conçus pour les sites
risques de catastrophe ? Est-il classés au patrimoine mondial
fonctionnel et efficace ?
• Des personnes référentes ont-elles • % des sites/institutions potentiellement menacés dotés d’un
été désignées au sein du person- plan de préparation aux risques de catastrophe
nel des institutions et des sites
culturels pour prendre en charge la
réponse aux catastrophes et/ou la
Plans de préparation aux risques de catastrophe

prévention des risques ?


• Des espaces sont-ils réservés au
traitement de conservation d’ur-
gence des collections ?
• Des listes recensant les personnes • Disponibilité des lignes directrices et autres documents perti-
à contacter, le personnel externe, nents facilitant l’élaboration par les responsables de site des
les prestataires de services, etc., stratégies de prévention des risques pour le patrimoine culturel
ont-elles été dressées ?
• Nombre d’associations de la société civile dont la mission est
• Ces listes sont-elles facilement de soutenir les opérations de sauvegarde du patrimoine cultu-
accessibles ? Où sont-elles conser- rel en cas de catastrophe
vées ?
• Efficacité des plans de préparation aux risques de catastrophe
• Des copies de sauvegarde des Oui/non
données des institutions sont-elles Noms des responsables
mises à disposition en lieu sûr ?
• Oui/non – liste des emplacements (si possible)
• Y a-t-il des savoir-faire tradition- Idem • Oui/non – emplacement des listes de contact et des copies de
nels qui contribuent à la résilience/ sauvegarde
prévention/alerte face à de futures
catastrophes ?
• Des formations sont-elles propo- Autorités cen- • Intégration des savoirs traditionnels dans le plan de prépara-
sées au personnel/organisations de trales et collecti- tion aux risques de catastrophe
la société civile ? Répondent-elles vités territoriales/
aux besoins prioritaires ? Qui en responsables des
bénéficie (F/H) ? communautés/
responsables de
• Un service de surveillance du site • % de fonctionnaires, personnels et organisations de la société
patrimoine culturel est-il en place ? civile (F/H) formés aux situations de crise et à la gestion des
Avec quel organe la police/l’armée risques sur les sites culturels/sites classés au patrimoine mon-
coopèrent-elles pour interdire l’ac- dial
cès aux biens culturels présentant
• % d’occupants, d’utilisateurs de biens et de membres de la
un risque d’effondrement ?
communauté concernée associés à la planification de la réduc-
tion des risques de catastrophe
Veuillez vous référer aux outils adaptés pour les différents do-
maines. Par exemple:
• Kit de formation en études muséales de l’UNESCO/ICOM (ma-
nuel pratique, manuel du formateur, questionnaire d’évalua-
tion des besoins)
• Manuel de référence de l’UNESCO/ICCROM/ICOMOS/UICN,
2010, « Gérer les risques de catastrophe pour le patrimoine
mondial » (http://whc.unesco.org/fr/gerer-les-risques-de-catas-
trophes/)

43 | CULTURE
• Combien de personnes (fonctionnaires, Autorités cen- • Sécurité et coordination
personnel, utilisateurs, etc.) étaient pré- trales et collecti- Gouvernement, institutions culturelles, etc.
sentes au moment de l’événement ? vités territoriales
• Les services de base des cabinets ministé- • Nombre de personnes (F/H) et de membres du
riels/institutions culturelles sont-ils opéra- personnel blessés
tionnels (électricité, eau) ? Quelle était la
situation avant la catastrophe ?
Services de base, accès et sécurité du personnel

• Le personnel peut-il se rendre en toute Autorités cen- • Nombre de personnes et de membres du person-
sécurité dans les institutions/musées/lieux trales et collecti- nel blessés (F/H)
de travail pour exercer son activité ? vités territoriales • Réduction des heures d’ouverture des institutions
Personnel (F/H) qui se sent en sécurité pour se
rendre sur son lieu de travail dans les régions
sinistrées
• Quels services de protection du patri- Directeurs et • Estimation du taux de fréquentation (F/H/total)
moine culturel sont actuellement dispo- personnel d’ins- • % d’institutions culturelles en mesure de conti-
nibles ? Sont-ils suffisants pour couvrir titutions (F/H) nuer à fournir des services (de base)
tous les domaines concernés ? Quelle était
la situation avant la crise ?
• Un accès satisfaisant aux sites, institutions
et centres culturels est-il assuré ?
• Les inventaires au format papier/électro- Autorités • Documentation relative au patrimoine matériel
nique des archives et des bibliothèques centrales et
sont-ils (encore) disponibles ? collectivités
territoriales/
• Les documents/livres sont-ils encore sur
directeurs d’ins-
les rayonnages (emplacement d’origine
titutions
indiqué dans les inventaires) ?
• Les inventaires peuvent-ils être utilisés
pour vérifier si les documents, les manus-
crits, etc., sont dispersés/perdus ?

44 | CULTURE
• Les œuvres d’art sont-elles suffisamment Directeur et • Protection des collections et des biens
en sécurité ? Des vols et des pillages ont- personnel de
ils été commis ? Quelle était la situation l’institution
avant la catastrophe ?
• Des inventaires/bases de données/sys- Directeur et • % des biens en sécurité : mobilier et équipement,
tèmes de gestion d’information sont-ils en personnel de fournitures (prises de courant, etc.)/inventaires
place pour les collections ? l’institution des collections

• Les collections sont-elles intégralement


répertoriées ?
• Combien d’œuvres d’art (types et me- • Documentation relative au patrimoine culturel
sures de conservation) ont besoin d’être matériel
mises en sécurité ?
• Collections intégralement/partiellement réperto-
• Dans quel état se trouvent les réserves ? riées
Quelles étaient les conditions avant la
catastrophe ?
• Y a-t-il des laboratoires de conservation • Conservation des biens culturels
en mesure de répondre aux besoins des
musées ? Quelle était la situation avant la • Recenser les besoins en matière de :
catastrophe ?
fournitures, équipements, traitements, labora-
toires de restauration, conditions de stockage
des collections des musées
• Où les équipements spécialisés ont-ils été • Proportion du mobilier des musées et des institu-
Musées et institutions culturelles

achetés ? tions culturelles perdu

• Les locaux sont-ils régulièrement inspec- • Disponibilité au niveau national


tés ?
• Les musées proposent-ils des activités de • Oui/non [pertinence pour la préparation aux
proximité au grand public, aux écoles et risques de catastrophe]
aux amateurs, en relation avec le système
• Oui/non
éducatif et les formations pratiques/expé-
riences sur le terrain ? • Écoles primaires et secondaires/universi-
tés
• Des dispositifs de volontariat, d’alliances,
de soutien, sont-ils en place ? • Programmes soutenus par les partenariats/rela-
tions avec le système éducatif
• Comment ces efforts peuvent-ils contri-
buer à la mobilisation du soutien néces- • Plateforme d’apprentissage favorisant l’« appren-
saire dans le cadre des interventions d’ur- tissage tout au long de la vie »
gence puis du retour à la normale ?
Quels dommages et pertes ont subi les Concernant les musées, veuillez vous référer au
infrastructures/équipements, le matériel questionnaire d’évaluation « Comment gérer
de base ? un musée » de l’UNESCO/ICOM

(http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-
URL_ID=35511&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SEC-
TION=201.html), qui couvre :

A. Informations générales ; B. Direction ; C. Corps


directionnel ; D. Personnel ; E. Répartition de l’es-
pace ; F. Sûreté/Sécurité ; G. Collections ; H. Re-
cherche ; I. Conservation ; J. Relations publiques et
Marketing ; K. Expositions ; L. Programmes/Éduca-
tion ; M. Publications ; N. Besoins en formation

• Proportion de dommages et pertes structurels et


non structurels apparents (évaluation visuelle)

Identifier tout péril bâtimentaire nécessitant la réa-


lisation immédiate de travaux sur les édifices mena-
çant ruine

45 | CULTURE
• Quels éléments authentiques du patri- Directeur et • Conservation et compatibilité d’usage
moine peuvent être conservés ? Quels personnel de
projets doivent être mis en place pour l’institution % de bâtiments historiques nécessitant des mesures
garantir un usage compatible de ce patri- de stabilisation/préservation immédiates
moine ?
(patrimoine individuel et regroupé)

• Le bien est-il menacé de vol et de pil- Institution et • Sécurité


lage ? Quelle était la situation avant la personnel spé-
catastrophe ? cialisé
Patrimoine bâti 

• Des professionnels qualifiés et chevronnés Directeur et • Disponibilité du matériel, de la main-d’œuvre, des


sont-ils disponibles pour réaliser les répa- personnel de architectes, des spécialistes (génie civil notam-
rations, la stabilisation et la conservation l’institution ment), etc., pour réaliser la restauration
nécessaires ?

• Quels sont les savoir-faire locaux en ma-


tière de conservation, de restauration et
de nouveaux projets ?

• Les matériaux, les équipements et les pro-


duits nécessaires à la conservation sont-ils
disponibles ?
• La région protégée couvre-t-elle la portée Personnel spé- • Intégrité des sites du patrimoine culturel
réelle du site ? cialisé
• Le potentiel pour la recherche et les études Directeur du • Recherche
de terrain est-il entièrement appréhendé ? site/personnel
spécialisé
• Parmi les sites qui ne sont pas directe- Directeur du • Accessibilité des sites
ment touchés, lesquels sont inaccessibles site/personnel
à cause des effets de la catastrophe ? spécialisé • Prévention

• Quels sites sont susceptibles d’être encore


endommagés par d’autres effets ultérieurs
de la catastrophe ?
• Existe-t-il des plans exhaustifs concernant Directeur du • Proportion de sites ayant mis en œuvre des plans
les sites du patrimoine recensés (conserva- site/personnel exhaustifs
tion, gestion, commercialisation) ? spécialisé

• Sont-ils mis en œuvre ?


• Quel est le rôle général des communautés Directeur du • Rôle des communautés dans les dispositifs de ges-
Sites archéologiques

locales (F/H) dans les plans de gestion/pré- site/personnel tion, de protection et de suivi


sentation/protection ? spécialisé
• Des systèmes d’aide d’urgence sont-ils en Responsable du • Rôle de la conservation préventive
place sur les sites archéologiques ? site/
responsables et
membres des
communautés

(F/H)
• Des cas de fouilles illégales ont-ils été re- Directeur du • % de baisse des fouilles illégales
censés ? Quelle était la situation avant la site/
catastrophe ? personnel spé- • L’archéologie préventive peut être envisagée pour
cialisé les situations les plus graves.
• Quelles sont les mesures à prendre ?
• Quel est le degré de vulnérabilité des sites Directeur de • Vulnérabilité du site
aux aléas naturels ? site/
personnel spé-
cialisé/

responsables et
membres des
communautés

(F/H)

46 | CULTURE
• Le plan de gestion du site répond-il effi- Responsable du • Efficacité du plan de gestion
cacement aux principaux problèmes du site/
site ? personnel spé-
cialisé
Ressources naturelles

• Les communautés et les utilisateurs  (F/H) Responsable du • % de l’augmentation de la sensibilisation, de


connaissent-ils la valeur et savent-ils ex- site/personnel la connaissance et de la compréhension liées à
ploiter durablement ces ressources ? spécialisé l’exploitation durable et à la valorisation du patri-
moine culturel/naturel
• Quels sont les effets de la catastrophe sur Directeur du • % de personnel (F/H) touché par la catastrophe :
le personnel du secteur de la culture ? site/ décédé, disparu, blessé, déplacé
personnel spé-
cialisé/ • Estimation du personnel présent (F/H)

responsables et
membres des
communautés

(F/H)
• Qui est disponible pour réaliser les tâches Ensemble du • % de personnel qualifié disponible  (selon les
prioritaires urgentes ? (lieu, compétences) personnel normes nationales)

• Le niveau des salaires avant la catastrophe • Ratio femmes/hommes dans la direction des insti-
est-il maintenu ? tutions

• Le personnel reçoit-il des incitations • % du personnel rémunéré par le gouvernement


d’autres sources ? et/ou bénéficiant de mesures d’incitation ou de
soutien de la part de la communauté ou d’autres
Personnel des institutions culturelles

sources
• En temps normal, quels sont les forma- • Nombre d’institutions, d’organes et d’organisa-
tions professionnelles et le développe- tions à base communautaire disposant de capaci-
ment professionnel continu proposés au tés, de stratégies et de structures renforcées
personnel ? Couvrent-ils les besoins priori-
taires ? • Développement professionnel

• Quels besoins devraient-ils couvrir ? • Besoins du personnel impliqué et besoins de for-


mation
• Quelles sont les conditions de travail des • % du personnel du secteur du patrimoine culturel
autres personnels du patrimoine cultu- rémunéré par le ministère de la Culture (ou par ses
rel ? délégations) et/ou bénéficiant de mesures d’incita-
tion ou de soutien de la part de la communauté ou
• Les administrateurs, gardiens, etc., sont- d’autres sources
ils toujours disponibles ?
• Existe-t-il des besoins de formation ? • Besoins  : formations sur mesure s’adressant aux
Quelles sont les priorités ? professionnels et portant principalement sur :

– la conservation, les mesures « d’aide d’urgence »

• – les systèmes de documentation (photogrammé-


trie, collecte, bases de données de gestion des in-
formations, etc.) en vue de répertorier ce qui est
perdu, endommagé ou intact, etc.
• Un inventaire national/local du patri- Documentation relative au patrimoine culturel im-
moine culturel immatériel est-il disponible matériel auquel contribue la communauté concer-
? Que recense-t-il ? née (F/H)

47 | CULTURE
• Quelles manifestations/croyances/pra- Autorités cen-
tiques/expressions/connaissances/com- trales et collec-
pétences culturelles votre communauté tivités territo-
considère-t-elle comme des valeurs fonda- riales/dirigeant
(traditions et expressions orales, arts scéniques, pratiques sociales, rituels et fêtes,
connaissances et pratiques liées à la nature et à l’univers, artisanat traditionnel)
mentales collectives qu’il faut protéger ? et membres des
Quelle était la situation avant la catas- communautés
trophe ? (F/H)
• Quels sont les pertes et les dommages oc-
casionnés aux valeurs culturelles qui sont
Patrimoine immatériel et savoirs traditionnels

ressentis par les communautés touchées ?

• Quelles sont les conditions/l’organisation Responsables • % d’activités interrompues


nécessaires pour que la communauté et membres des
puisse faire perdurer et continue d’exercer communautés Identifier les besoins
ses expressions et ses manifestations du (F/H)
patrimoine culturel immatériel (festivals,
défilés, etc.) ? Quels matériels/moyens
peuvent remplacer le matériel traditionnel
indisponible pour que ces manifestations
et ces pratiques puissent être perpé-
tuées ?
• Les pratiques/croyances traditionnelles de Valorisation des connaissances, savoir-faire, pra-
la communauté peuvent-elles s’exprimer tiques sociales, rituels, etc.
librement ?
• Les systèmes de savoir traditionnel et • Savoir-faire traditionnels intégrés au système et
culturel sont-ils accessibles et intégrés aux programmes éducatifs formels
aux systèmes éducatifs et aux formations
professionnelles (urbanisme, architecture, • Transmission par le biais de l’éducation formelle et
etc.) ? Existe-t-il des us et coutumes ré- informelle
glementant l’accès au patrimoine culturel
immatériel ?
• Les industries culturelles et créatives • Nombre de femmes et d’hommes dont l’activité
constituent-elles votre principale source exercée dans les industries créatives et culturelles
de revenus ? Représentent-elles un travail constitue la principale source de revenus
à temps complet ?
• Nombre de femmes et d’hommes réalisant des
prestations culturelles dans le cadre d’un complé-
ment de revenus/de leurs loisirs

48 | CULTURE
• En temps normal, à cette époque de l’an- Directeur de • Taux de pauvreté et niveau de revenus des mé-
née, par quels moyens les ménages de la PME/d’organi- nages
région vendent-ils communément leurs sation à base
biens culturels/prestations culturelles ? communautaire • Entreprises culturelles : petites/moyennes
familiale
• Quelle proportion d’entreprises familiales
dans la région/le district est engagée dans (dirigée par un
ce type d’activités (approximativement) ? homme, une
femme, un en-
• Quel est le revenu moyen (estimé) généré fant)
par ces activités ? À combien s’élèvent les
revenus actuels ?

• Combien de personnes se consacrent à la


production de biens culturels dans votre
entreprise ?
• Bénéficiez-vous d’incitations/d’un soutien • % d’entreprises bénéficiant d’une aide  (ventilées
financier ? Si oui, de quelle institution de par sexe du chef d’entreprise)
crédit privée/publique ? Est-ce suffisant
pour stimuler la croissance de votre entre- • Valeur monétaire par PME
Industries culturelles et créatives

prise ?

• Quelle est la valeur monétaire de ces inci-


tations ?
• Quels sont les dommages et les pertes • Approvisionnement en matières premières et mar-
occasionnés à votre entreprise familiale/ chandises, renouvellement des stocks
communauté/emploi du temps ?

• Où vous approvisionnez-vous en matières


premières ? Comment renouvelez-vous
vos stocks ? Votre approvisionnement
est-il perturbé depuis la catastrophe ?
Pourquoi ?
• Quels sont les besoins prioritaires pour la • Identifier les besoins prioritaires des PME
reprise des activités ? et des organisations à base communautaire
culturelles et créatives :
• Existe-t-il des matières premières équiva-
lentes pour remplacer celles qui ne sont locaux et ateliers, équipements, aide à la créa-
plus disponibles ou pour fabriquer des tion/au redémarrage des industries culturelles
produits culturels différents/nouveaux de et créatives
qualité ?
• Identifier les possibilités
• Le cadre/l’environnement juridique et Nombre de marchés culturels/traditionnels subven-
opérationnel du marché est-il favorable tionnés et relancés (qui en bénéficie ?)
aux industries culturelles ?

• Quelles restrictions avez-vous observées ?


• Certains marchés spécialisés, salons natio- • % d’activités perturbées
naux ou régionaux, événements culturels
programmés ont-ils été annulés suite à la • Quantité des pertes
catastrophe ?

• Comment les reprogrammer en limitant


au maximum les perturbations ?

49 | CULTURE
• Des pertes de biens immobiliers, de biens • % d’entreprises familiales  – notamment dirigées
culturels (lieux d’habitation privés histo- par une femme – dont les revenus sont issus de la
riques ou traditionnels, collections), de production de biens culturels et du tourisme cultu-
biens traditionnels (p. ex., métiers à tisser) rel (OMD 1)
ont-elles été enregistrées ?
• % de hausse du salaire et des revenus réguliers
• Une perte des revenus générés par les des membres (ciblés) de la communauté (notam-
biens et services a-t-elle été enregistrée (p. ment des femmes et des jeunes) issus du marché
ex., services de tourisme culturel) ? des biens culturels et de la prestation de services
de tourisme culturel
• Les coûts de production culturelle des
entreprises familiales ont-ils augmenté ? Possibilités de diversification des sources de revenus
au niveau de la communauté et des ménages
• Des pertes d’opportunités d’affaires (sa-
lons, événements culturels, services de
tourisme culturel) sont-elles à déplorer ?

• Des difficultés entravent-elles l’accès au


marché ?

• Les revenus tirés de la vente de leurs pro-


duits permettent-ils d’améliorer les condi-
tions de vie des jeunes et des femmes ?

• La production de biens culturels pour-


rait-elle permettre une diversification des
sources de revenus pour les ménages et la
communauté en général ?

• Les producteurs culturels et les artisans


sont-ils plus optimistes ?
• Y a-t-il des guides touristiques ? Font-ils Ménages/res- • Formation officielle et non officielle des guides au
partie de la communauté ? Ont-ils reçu ponsables et sein de la communauté (ventilation par sexe)
une formation officielle ? membres des
Impact sur les ménages/la communauté

communautés
• Pour ceux n’ayant pas reçu de formation
officielle mais offrant des prestations de (F/H)
qualité, leur reconnaissance par un mé-
canisme officiel d’accréditation est-elle
envisagée/envisageable ?
• Percevez-vous une montée des tensions • Nombre et pertinence des initiatives et des pro-
sociales ? grammes nés des plateformes d’échange

• Avez-vous l’impression d’assister à une • Les décrire brièvement


résurgence des tensions (ethniques, so- Responsables
ciales, religieuses) ? Pourquoi ? et membres des
communautés
• Y a-t-il eu un impact important sur le
mode de vie des communautés, une per- (F/H)
turbation des relations au sein de la com-
munauté, des déplacements importants,
etc. ?

• Visitez-vous des sites historiques, des Tous les infor- Dépenses des ménages lors des visites de sites histo-
Respect de la diversité et

parcs et jardins publics et des zoos ? Quel mateurs riques/culturels/archéologiques, de parcs et de zoos
montant dépensez-vous lors de ces vi-
des droits culturels

sites ?
(impact social)

50 | CULTURE
• Combien d’opérateurs/services externes Opérateurs • % d’opérateurs percevant un revenu régulier issu
à la communauté continuent de propo- nationaux et du tourisme culturel
ser leurs services dans les secteurs de la internationaux
culture et du tourisme ?
Tourisme culturel

• Quelle est la différence de revenus entre


la situation actuelle et celle avant la catas-
trophe ?
• Nombre de personnes sensibilisées aux questions
de piratage et de propriété intellectuelle concer-
nant les produits artisanaux : promotion des liens
avec le marché et des opportunités commerciales

• % de praticiens et producteurs culturels qui ne se


sentent pas suffisamment protégés

• Décrire les raisons


• Les droits de propriété intellectuelle des Praticiens et
Propriété intel-

praticiens culturels et des producteurs de producteurs


lectuelle

biens culturels sont-ils, selon eux, suffi- culturels (F/H)


samment protégés ? Pourquoi ?

Tableau 5 : Contribution de la culture aux autres secteurs (thèmes transversaux)


• Quelles sont les principales occupations des Population tou- • Accès au patrimoine culturel
jeunes et des enfants dans les camps provi- chée (F/H)
soires (ventilation par sexe et par âge) ? Identifier les besoins et les projets

• Quelles activités culturelles et créatives pour-


raient être organisées ?

• Existe-t-il une bibliothèque itinérante  ? Les


Jeunes

groupes disposent-ils d’un espace pour expri-


mer leurs formes culturelles ?

• Quels types d’équipement et d’installations


seraient nécessaires ?

• Quel est l’emploi du temps des filles et des


garçons ? Les activités créatives font-elles
l’objet de restrictions pour les filles et/ou les
garçons ?
• Comment prendre en compte et intégrer Population tou- • Respect des droits fondamentaux et culturels
dans la conception des logements et des chée (F/H)
Hébergement

camps provisoires, les habitudes culturelles/


religieuses ancrées dans une communauté ?

• Quels types d’activités et d’emplois sont tra-


ditionnellement interdits aux hommes et/ou
aux femmes de la communauté ? Y a-t-il des
membres qui ne les respectent ou ne les ap-
prouvent pas ?
• Droit coutumier et propriété foncière : qui est Population tou- • Utilisation pérenne des biens culturels/naturels
Régime
de pro-
priété

avantagé et qui est défavorisé ? chée (F/H)

51 | CULTURE
Sécurité alimen- • Quelles coutumes et traditions culturelles Population tou- • Amélioration de l’efficacité de l’accès aux produits
empêchent les ménages/la communauté/la chée (F/H) alimentaires
population en général d’accéder aux produits
alimentaires et d’en avoir la jouissance ?
taire

• Quelles sont les restrictions/préférences ali-


mentaires imposées par la religion au sein
de la communauté (pour les femmes et les
hommes) et les pratiques culinaires ?
• Quelles sont les pratiques et les croyances Population tou- • Amélioration de l’efficacité de l’accès aux services
culturelles à l’égard, par exemple, de la gros- chée (F/H) et aux campagnes de santé
sesse et de l’accouchement, des rites funé-
raires, de la prise en charge des maladies, de
la menstruation, de la violence sexuelle et
Santé

basée sur le genre, des pratiques culturelles


préjudiciables ?
• Des facteurs linguistiques entravent-ils l’ac-
cès des femmes ou des hommes/de certains
groupes/certaines communautés aux services
et informations de santé ?
• Y a-t-il des barrières culturelles et symbo- Population tou- • Hausse de l’efficacité des programmes en matière
nissement et

liques qui entravent les campagnes en ma- chée (F/H) d’eau, d’assainissement et d’hygiène
Eau, assai-
hygiène

tière d’eau, d’assainissement et d’hygiène ?

• Les langues locales sont-elles utilisées pour Population tou- • Renforcement des objectifs éducatifs
Éducation

promouvoir l’accès à une éducation de quali- chée (F/H)


té et l’éducation pour tous ?

• Des pratiques ou problèmes culturels en- Population tou- • Amélioration des campagnes de sensibilisation à la
du VIH/sida
Prévention

travent-ils la prévention des pandémies de chée (F/H) prévention du VIH/sida


VIH/sida ?
• Comment les musiciens et les artistes
peuvent-ils contribuer aux campagnes de
prévention du VIH/sida ?
• Existe-t-il des mécanismes de justice tradition- Population tou- • Respect des droits fondamentaux et culturels
nels au niveau de la communauté ? Si oui, chée (F/H)
sont-ils influencés par des systèmes culturels Recenser les facteurs culturels et les besoins
associés
Protection

qui, dans certains cas, sont discriminatoires à


l’égard des femmes ou des hommes, ou de
certains sous-groupes ?
• L’aide d’urgence a-t-elle introduit des pra-
tiques qui vous semblent contraires à vos
croyances religieuses/culturelles ? Lesquelles
et pourquoi ?
• Toutes les opinions sont-elles entendues ? Y Population tou- • Processus inclusif et non discriminatoire
compris celles des femmes ? chée (F/H)
Situation particulière des
hommes et des femmes

• Les données collectées sont-elles ventilées


par sexe et par âge ?
• Constate-t-on un impact différencié sur la
culture selon le sexe ?
• Les femmes peuvent-elles apporter une
contribution particulière au relèvement du
secteur de la culture ?
• Existe-t-il des situations particulières aux
femmes ou aux hommes à l’égard de la
culture pouvant avoir un impact sur le pro-
cessus de relèvement ?

52 | CULTURE
• La sécurité est-elle assurée ? Depuis la • % de biens en sécurité: mobilier et équipement,
survenue de la catastrophe, des vols et fournitures (prises de courant, etc) /inventaires des
des pillages ont-ils été commis ? Quelles collections (livres, manuscrits, documents, etc.)
étaient les cibles ? Quelle était la situation
avant la catastrophe ?
• Un inventaire exhaustif des collections est- • Oui/non (documentation relative au patrimoine
il disponible ? culturel matériel)

• Les locaux sont-ils régulièrement inspec-


tés ?

• Le bâtiment permet-il actuellement de • Oui/non [pertinence pour la préparation aux


conserver/protéger les collections ou est-il risques de catastrophe]
nécessaire de les déplacer temporairement Directeur et
dans un lieu/entrepôt plus sûr ? personnel de
Archives et bibliothèques

• Des manuscrits/documents spécifiques/ l’institution • Protection des collections et des biens


ouvrages nécessitent-ils des mesures de
conservation particulières ? Ces mesures
sont-elles encore assurées ? Étaient-elles
respectées avant la catastrophe ?
• Besoins actuels
• L’organisation des archives permet-elle de • Conservation des manuscrits, des documents
garantir la sauvegarde, la protection et
l’accessibilité de la mémoire collective de
la population touchée ? • Recenser les besoins en matière de:
fournitures, équipements, traitements, laboratoires
de restauration, conditions de stockage des archives,
bibliothèques
• La taille et le nombre des bibliothèques Idem • [Pertinence pour la bonne gouvernance et la
sont-ils suffisants pour répondre aux démocratie]
besoins d’apprentissage des populations
touchées ?
• Le bâtiment permet-il actuellement de Idem/utilisa- • % de bibliothèques/espaces d’archives (ré)
conserver/protéger les collections ou est-il teurs (étudiants, ouverts (comparaison de la situation avant et
nécessaire de les déplacer temporairement citoyens) pendant/après la crise)
dans un lieu/entrepôt plus sûr ? • [Pertinence pour l’éducation informelle et l’éduca-
tion pour tous]

53 | CULTURE
Méthodes d’évaluation des dommages et des variations des flux économiques
Tableau 6: Récapitulatif des méthodes d’évaluation des dommages
Domaine Dommages Méthode de calcul des dommages
Patrimoine bâti Bien individuel Restauration Selon la méthode d’évaluation des pertes et dommages
(individuel/ possible (DaLA), les dommages peuvent être estimés en se fondant sur
regroupé), le coût de la réhabilitation ou du relèvement des biens [selon
les normes en vigueur avant la catastrophe]: coût des travaux
sites archéolo- de restauration (matériaux et main-d’œuvre) + réaménage-
giques, etc. (y ment et équipement (pour les équipements spécialisés non
compris les sites disponibles dans le pays, inclure les coûts de maintenance,
classés au patri- d’assurance et de transport)
moine mondial)
La méthode de calcul la mieux Détruit (i) Si le bien n’a pas de valeur marchande: la méthode du
adaptée doit être déterminée coût de remplacement amélioré permet une évaluation
au cas par cas. monétaire fiable, quoique chronophage (elle peut par consé-
quent être plus appropriée lors l’évaluation approfondie/ex-
haustive des dommages et des besoins).

(ii) Si le bien a une valeur marchande immobilière: la valeur


du bien doit être utilisée comme valeur de remplacement
pour l’estimation (DaLA).
Biens regroupés: ils doivent Restauration Comme pour les biens individuels, la principale différence est
être considérés comme un en- possible que les dommages économiques du secteur public doivent
semble. être clairement distingués de ceux du secteur privé.
Attention à éviter les doublons Détruits Comme pour les biens individuels, lorsqu’il s’agit d’un bien
avec le sous-secteur Logement ayant une valeur marchande, le cours acheteur détermine la
valeur monétaire.
Actifs naturels Attention à éviter les doublons Restauration Mêmes critères que pour le patrimoine bâti et l’environne-
et espaces natu- avec le secteur transversal Envi- non envisa- ment: une estimation indirecte après avoir consulté les utilisa-
rels protégés (y ronnement geable teurs en vue de connaître la valeur qu’ils attribuent aux biens
compris les sites environnementaux n’ayant pas de valeur marchande, peut
classés au patri- être utilisée pour les valeurs d’usage et de non-usage.
moine mondial)
Relèvement Idem
possible
Biens culturels, Partiellement Comme pour les produits marchands, les dommages occa-
produits tradi- détruits sionnés peuvent être évalués en utilisant directement le prix
tionnels du marché du bien/produit:
Détruits
prix du bien sur le marché (+ taux d’inflation et augmentation
correspondante du prix du bien)

Biens meubles Livres rares, manuscrits, œuvres Relèvement Coût de la restauration


d’art, objets archéologiques et possible
ethnologiques
Perdus/ Même non commercialisés, ces biens peuvent être évalués:
détruits prix estimé par les salles de vente, par exemple Christie’s,
Sotheby (méthodes indirectes du prix que les consommateurs
sont prêts à payer/accepter)
Édifices abritant Bâtiment n’ayant aucune valeur Restauration Les dommages peuvent être évalués selon la méthode em-
des cabinets culturelle reconnue/reconnais- possible ployée pour les nouvelles constructions (utilisée dans le sec-
ministériels (au sable teur Logement, DaLA): valeur de la démolition + valeur de la
niveau central reconstruction de l’unité + éventuelle location/adaptation des
et local), des locaux provisoires + transport du contenu (aller et retour) dans
institutions les nouveaux locaux
culturelles, des Attention à éviter les doublons
bibliothèques, avec le sous-secteur Logement
des archives, Bâtiments inscrits aux inven- Restauration La méthode d’évaluation doit être la même que celle indiquée
des musées taires nationaux/internationaux possible ci-dessus pour la catégorie du patrimoine bâti.
Actifs non culturels Détruits Idem que pour le sous-secteur Logement
Biens culturels Idem que pour la catégorie du patrimoine bâti

54 | CULTURE
Tableau 7: Méthodes d’estimation des variations des flux économiques
Variations des flux Causes Méthode de calcul des variations Impacts
économiques des flux
Fermeture/ Services de base défi- Pertes de salaires du personnel x durée • Emploi
cients (électricité, eau, des travaux de remise en état et de
inaccessibilité des ins- etc.) récupération du contenu (lorsqu’elle • Pauvreté
titutions culturelles/ n’est pas immédiate) + perte des re-
musées, bibliothèques cettes de l’institution générées par les • Capital social (aggravation du
et archives entrées + pertes des bénéfices tirés des manque de services pour l’en-
expositions, des activités et des événe- semble de la communauté en-
ments (billetterie, librairie, etc.) traînant une réduction du capital
social, du développement, de
l’appartenance)
Fermeture/ Services de base défi- Pertes de salaires du personnel x durée • Emploi
cients, sécurité insuffi- de restauration des infrastructures et du
inaccessibilité des actifs sante pour les visiteurs capital naturel + perte des recettes gé- • Capital culturel
naturels, des zoos et nérées par les entrées + pertes des béné-
des espaces protégés fices tirés des autres activités (billetterie,
visites guidées, etc.)
Retards/perturbation Inaccessibilité/disparition Perte des recettes générées par la pro- • Pauvreté (inflation, dépréciation
dans la production des des matières premières duction de biens culturels x durée des des biens)
biens culturels et des outils retards/interruptions prévisibles
• Macro-économie (stagnation/
fluctuation/perturbation des mar-
chés,

• Avec des répercussions sur le PIB)


Détériorations supplé- Perturbation des services Frais supplémentaires engagés pour les • Capital culturel
mentaires des œuvres proposés par les instituts travaux de remise en état (main-d’œuvre
d’art et des bâtiments de conservation/centres incluse) x durée des travaux
culturels de formation (endom-
magés par la catas-
trophe)
Annulation d’évé- Inaccessibilité/dangers Les pertes peuvent être calculées selon la • Pauvreté
nements spéciaux/ des sites/espaces cultu- méthode des coûts de transport (fondée
festivals/ rels sur le nombre de visites antérieures, pré- • Capital social
vues ou déjà réservées) ou en fonction
salons/représentations des coûts d’investissement
artistiques
Perte du volume des Diminution/inaccessibi- % de la baisse de la valeur totale des • Pauvreté (baisse de la fréquenta-
recettes générées par lité des actifs entraînant droits d’entrée ou des taxes touristiques tion touristique en général)
le tourisme culturel des répercussions sur appliquées sur les lieux/sites culturels +
les services proposés pertes au niveau des prestations asso-
dans les destinations de ciées, des services d’hébergement, des
tourisme culturel (p. ex., salaires du secteur, etc.
auberges familiales)
Pertes des mesures Production endomma- Valeur des subventions/mesures d’incita- • Pauvreté
d’incitation, des prêts gée tion/prêts, des microcrédits + intérêts (le
cas échéant)

55 | CULTURE
Tableau 8: Méthodes d’estimation des dommages et des pertes d’ordre social et communautaire
Impact sur la Dommages et variations des flux économiques Méthodes de calcul
culture
Pertes humaines • Professionnels, direction et administration, personnel de Nombre de victimes, de personnes blessées et
service (fonctionnement du secteur) touchées (F/H)

• Artisans, petits créateurs, artistes, musiciens, danseurs


traditionnels, etc. (praticiens et producteurs culturels, in-
dustries culturelles et créatives)
Ménages/ • Pertes de biens immobiliers, biens culturels (lieux d’habi- Les dommages directs et les pertes indirectes sont
tation privés historiques ou traditionnels, collections), de calculés suivant le modèle décrit plus haut.
communautés biens et équipements traditionnels (p. ex., métiers à tisser)

• Perte des revenus générés par les biens et services (p. ex.,
services de tourisme culturel) Perte du capital féminin: nombre (ou % au sein
d’une communauté donnée) de femmes qui ont
Questions d’éva- • Hausse des coûts de la production culturelle pour les mé- dû cesser d’exercer leur activité pour s’occuper
luation relatives nages de leur famille/de la communauté; baisse de la
à l’impact sur les contribution des femmes au taux d’emploi
ménages/la • Perte d’opportunités d’affaires (p. ex., salons, événements
culturels, services de tourisme culturel)
communauté de
l’annexe 10.4 • Accès au marché réduit/impossible

• Perte de capital d’exploitation (trésorerie, ressources ma-


térielles) pour les femmes et les hommes; baisse de leur
part de productivité dans les secteurs formel et informel
Patrimoine cultu- • Disparition/interruption des traditions orales et de l’em- Si les dommages sont réparables (interruption):
rel immatériel ploi de la langue comme véhicule du patrimoine culturel coûts pour assurer la survie des traditions malgré
immatériel, des arts scéniques, de l’artisanat traditionnel, la catastrophe, ou pour redynamiser une langue,
des connaissances et des pratiques liées à la nature et à les savoir-faire traditionnels en péril (documen-
l’univers tation, formations, incitation à l’apprentissage,
temps nécessaire pour récupérer ce patrimoine),
Questions d’éva- etc. Toutefois, il n’est pas toujours possible d’éva-
luation relatives luer ces coûts dans les courts délais impartis en
au patrimoine raison du manque de données de référence ré-
culturel immatériel alistes et de la prise en compte insuffisante des
de l’annexe 10.4 bénéficiaires directs.
Si le patrimoine a disparu: inestimable. Dans cer-
tains cas, une évaluation est possible en appli-
quant la méthode d’évaluation contingente (mé-
thode Delphi) ou d’autres méthodes spécifiques
au contexte.
Impact social • Augmentation des tensions, des déplacements culturels Analyse des solutions et des besoins des femmes
dus à la migration forcée, etc. et des hommes de tout âge:

• Traumatismes psychologiques • recenser les interventions directes et immé-


diates ainsi que celles à long terme qui ren-
Questions d’éva- • Résurgence des tensions (ethniques, sociales, religieuses) forcent les moyens de subsistance (complé-
luation relatives à mentarités entre les interventions immédiates
l’impact social de et à long terme)
l’annexe 10.4
• avantages et inconvénients des différentes so-
lutions

56 | CULTURE
VANTAGES PRIMAIRES ET SECONDAIRES DES BIENS CULTURELS
Source: ICOMOS, 2005
Avantages primaires:
• Prix payé – pour la conservation des biens et services, en tenant compte du prix que les consom-
mateurs sont prêts à payer pour ceux-ci, tels que les droits d’entrée, les dépenses dans le tourisme
culturel, les acquisitions de biens culturels et de biens immobiliers, les subventions et les dona-
tions (net d’impôts), etc.

• Valeur des visiteurs – surplus des consommateurs, valeurs supérieures aux prix pratiqués, estima-
tion du prix maximum que les consommateurs sont prêts à payer pour la conservation des biens et
services

• Parts des surplus des consommateurs perçus par les prestataires – générées par la pratique de prix
supérieurs aux prix d’équilibre du marché

• Impact sur le développement économique – revenus nets des producteurs et des prestataires de
biens et services culturels après la déduction des impôts

• Revenus indirects nets perçus par les fournisseurs qui approvisionnent les producteurs et les presta-
taires culturels – de biens et services culturels, nets d’impôts

• Revenus indirects nets par rapport aux dépenses par employé des producteurs et des prestataires
culturels – revenus des employés et des fournisseurs des prestataires culturels. Revenus induits par
les dépenses dans les prestations indirectes

• Taxes payées pour l’ensemble des prestations

• Création nette d’emplois découlant des prestations directes, indirectes et induites

Bénéfices secondaires des projets de conservation:


• Retombées indirectes sur la valeur des terres

• Élargissement de la base d’imposition des taxes foncières

• Économies d’énergie

• Stimulation de l’investissement privé

• Baisse potentielle des dépenses en matière de protection

• Baisse potentielle des dépenses des services de police

• Baisse potentielle des coûts économiques induits par la criminalité

• Baisse potentielle des frais de scolarisation

• Baisse potentielle des dépenses en matière d’assainissement

• Amélioration des services publics

• Augmentation des taux de création d’entreprises

• Baisse du taux de faillite des entreprises

57 | CULTURE
• Amélioration potentielle de l’accessibilité

• Possible réduction des embouteillages

• Augmentation potentielle des espaces ouverts

Avantages secondaires potentiels plus marqués dans les projets de conservation


que les projets de réaménagement
• Amélioration de l’esthétique de la région

• Réduction des densités

• Essor de l’activité artistique et artisanale

• Cohésion citoyenne

• Renforcement des associations de quartier

• Stabilisation économique des quartiers

• Possible effet boule de neige aboutissant à un développement de grande qualité

• Effet de groupe au niveau des commerces et des installations locales

• Image de la collectivité

• Hausse du nombre de touristes (hausse des emplois mais salaires probablement plus bas)

• Attraction de nouveaux résidents et de touristes aux revenus élevés

• Effets positifs des biens publics

• Valeur des options

Avantages secondaires liés à la génération d’un surplus par les consommateurs

58 | CULTURE

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