Cha 146683
Cha 146683
République du Tchad
Ministère de l’Agriculture
et de l’Irrigation
PLAN QUINQUENNAL DE
DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE
AU TCHAD
DOCUMENT PRINCIPAL
(Version Finale)
AVRIL 2013
AV E C L ’ A S S I S T ANC E D E L ’ ORGANI S A T IO N D E S N A T I O N S U N IES P O U R
L ’ A L I MENTA T I O N ET L ’ AGRICULTURE (F A O)
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2
RESUME EXECUTIF
Pays enclavé de l’Afrique Centrale, le Tchad est caractérisé par un climat de type continental
chaud avec une pluviométrie marquée par une très forte variabilité annuelle et un risque
important de sécheresse. Le Tchad couvre une superficie de 1 284 000 km² et compte 11,039
millions d’habitants dont 50,6 % des femmes, selon le dernier Recensement Général de la
Population et de l’Habitat (RGPH 2) réalisé en 2009. Le taux de croissance démographique est
établi à 3,6 % par an et l’espérance de vie est de 50 ans. La densité moyenne de la population
tchadienne qui est de 8,6 habitants/km cache une répartition inégale sur le territoire national.
L’émergence du secteur pétrolier en 2003 a considérablement modifié le contexte économique
en offrant au pays de nouvelles opportunités de diversifier les leviers de son développement.
Toutefois, l’agriculture et l’élevage demeurent la base du développement économique du Tchad,
le pétrole étant une ressource tarissable.
La première contribution de l’agriculture tchadienne dans l’économie est sa large part dans la
formation du PIB estimée à 23 %, dont 20% proviennent de la production vivrière et 3% des
cultures de rente. C’est aussi un grand pourvoyeur d’emploi qui occupe les 2/3 de la population
active du pays dont plus de la moitié est composée de femmes. La seconde contribution
fondamentale de l’agriculture est la production d’aliments qui constitue une réponse immédiate
aux questions de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté particulièrement importante en raison
des pénuries alimentaires récurrentes que connaît le Tchad. La troisième contribution de
l’agriculture à la croissance générale concerne la fourniture de matières premières aux industries
agro-alimentaires du pays.
Le Tchad demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. L’Indice de Développement
Humain du PNUD de 2011 le classe au 183ème rang sur les 186 pays les plus pauvres ; cependant
la pauvreté demeure un phénomène plutôt rural.
Plusieurs intervenants sont concernés par le développement du secteur agricole ; cette diversité
d’intervenants nécessite la mise en place de cadres de concertation et de coordination multi-
acteurs pour favoriser les synergies et maximiser les impacts.
Au cours de la décennie 2002-2012, plusieurs documents de politiques et stratégies de
développement du secteur agricole et rural, précisant les priorités du pays et susceptibles
d’assurer la relance des activités de productions agricoles ont été élaborées. Si la pertinence de
toutes ces stratégies pour un pays comme le Tchad ne souffre d’aucune ambigüité, leur mise en
œuvre n’a pas toujours fait l’objet d’une évaluation exhaustive pour en mesurer l’impact.
Toutefois, plusieurs programmes et projets ont été conçus et exécutés en référence à ces
stratégies, dont la plupart restent des cadres d’orientation pertinents.
Le sous-secteur agricole du Tchad est relativement peu performant, mais possède d’importantes
marges de développement pour peu que les nombreuses contraintes d’ordre technique, financier
et institutionnel auxquelles font face les exploitations familiales, qui assurent l’essentiel de la
production agricole, trouvent des solutions idoines. Les principaux enjeux et défis pour le sous-
secteur agriculture sont de pouvoir mettre en valeur l’important potentiel agricole pour résorber
le déficit en produits vivriers et garantir la souveraineté alimentaire du pays.
Pour le Ministère de l’Agriculture et de l’Irrigation, le plan quinquennal de développement de
l’agriculture qui fait l’objet du présent rapport de formulation vise à faciliter l’internalisation des
actes du Forum national sur le Développement du Monde Rural (FDMR) et du Plan Stratégique
de Développement (Thématique Agriculture). Le plan quinquennal est élaboré sur une base
participative, en associant à tous les stades du processus de son élaboration les acteurs (publics
ou privés) concernés autour des thématiques fondamentales de l’agriculture tchadienne à travers
des concertations au niveau des Directions Techniques Centrales du MAI, des Institutions et
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projets sous-tutelles du MAI (ITRAD, ONDR, SODELAC, ANLA, Point Focal PDDAA,
Coordonnateur PNSA, Coordonnateur PAPAT, Coordonnateur de la Cellule d’Information sur la
Sécurité Alimentaire (SISA/SAP)), des Organisations des Producteurs (CNCPRT), de certains
services extérieurs au MAI (Direction Générale du Budget, Secrétariat Général du Ministère des
Micro crédits, Secrétariat Permanent du PAMFIP).
Le document du plan quinquennal qui se veut un cadre plus structuré et maîtrisé des actions en
faveur du développement de l’agriculture tchadienne est le fruit d’un processus soutenu et
interne au MAI ; ce processus démarré en Février 2013 a été conduit par l’expertise nationale
appuyée par une expertise internationale à travers l’organisation de plusieurs réunions avec une
équipe de supervision créée dans ce cadre. Enfin, deux ateliers ont été organisés : le premier pour
la restitution des documents du «draft » zéro les 12 et 13 mars 2013 à Darda et le second pour la
pré-validation du «draft » 1 les 21 et 22 mars 2013 à Dandi.
Les objectifs du plan seraient d’accroître les disponibilités céréalières (base de l’alimentation de
la population tchadienne) et de donner une impulsion réelle à la production agricole qui demeure
encore aléatoire et tributaire de la pluviométrie. Les axes prioritaires d’intervention sont :
- La maîtrise et la gestion de l’eau ;
- L’intensification et la diversification des productions agricoles ;
- Le renforcement du dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires ;
- Le renforcement des capacités des services d’appui technique et des Organisations des
Producteurs ;
- L’appui à la promotion des filières agricoles porteuses
Le plan quinquennal se composera d’activités qui sont synthétisées et regroupées en 22
composantes à travers les 5 axes prioritaires ci-dessus. Il sera réalisé sur toute l’étendue du
territoire national pour une durée de cinq campagnes agricoles (2013 à 2018) selon une approche
programme articulée en deux phases (3 ans et 2 ans). Le coût total du plan est évalué à environ
1026 milliards de FCFA (sans les imprévus physiques et financiers) et n’inclut pas les salaires
du personnel actuel et le fonctionnement du MAI.
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SOMMAIRE
I. INTRODUCTION .......................................................................................................6
II. CONTEXTE GENERAL .............................................................................................7
2.1 Cadre géographique ............................................................................................................... 7
2.2 Cadre économique .................................................................................................................. 8
2.3 Cadre politique et social ........................................................................................................ 8
2.4 Cadre institutionnel ................................................................................................................ 9
III. POLITIQUES ET STRATEGIES NATIONALES DE DEVELOPPEMENT DE
L’AGRICULTURE ..........................................................................................................11
IV. ANALYSE DETAILLEE DU SOUS-SECTEUR AGRICULTURE .......................13
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I. INTRODUCTION
Deux événements majeurs ont conduit le Ministère de l’Agriculture et de l’Irrigation (MAI), à
s’engager dans l’élaboration du Plan Quinquennal de Développement de l’Agriculture au Tchad :
i) le Forum sur le Développement du Monde Rural (FDMR), qui s’est tenu du 24 au 27 Janvier
2012, sous l’impulsion des plus hautes autorités du pays, qui veulent promouvoir le secteur du
développement rural pour en faire le cœur de la croissance économique et le vecteur de la
souveraineté alimentaire du pays et ii) l’élaboration du Plan National de Développement (PND)
2013-2015, par le Ministère du Plan, de l’Economie et de la Coopération Internationale en
substitution des cadres de référence que furent les Stratégies Nationales de Réduction de la
Pauvreté (SNRP I et SNRP II), qui ne sont plus en phase avec les ambitions du pays de devenir
une puissance émergente à l’horizon 2025.
Le FDMR qui a connu une participation massive et active de quelques 800 producteurs ruraux et
d’environ 200 autres acteurs du développement rural (techniciens, experts, autorités
administratives et partenaires techniques et financiers), a conclu ses travaux par la formulation
des axes stratégiques consensuels, devant servir de base à l’élaboration d’un plan quinquennal
pour le développement du monde rural. Ce sont également les résultats de ce Forum qui ont
constitué la base des argumentaires à la validation des cinq (5) axes prioritaires d’intervention
que le MAI a valorisés dans l’élaboration du PND 2013-2015 et du présent Plan Quinquennal de
Développement de l’Agriculture au Tchad (PQDAT) pour la période 2013-2018.
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II. CONTEXTE GENERAL
Pays enclavé de l’Afrique Centrale, le Tchad est situé entre les 7° et le 24° de latitude Nord et les
13° et 24° de longitude Est. Il est caractérisé par un climat de type continental chaud, avec une
pluviométrie qui varie, du Nord au Sud du pays, entre 100 mm et 1.200 mm par an, influençant
largement le système de production agricole. Cette pluviométrie est caractérisée surtout par une
très forte variabilité annuelle avec un risque important de sécheresse. Le pays est donc exposé
aux aléas climatiques avec des effets très marqués sur les productions agricoles et alimentaires
ainsi que sur les productions fourragères et l’alimentation du bétail.
Tableau n°1 : Cumuls pluviométriques des six (6) dernières années dans quatre (4) stations
météorologiques du Tchad.
* Année 2011 Janvier à septembre toutes les stations
Cumul 2011 * Cumul 2010 Cumul 2009 Cumul 2008 Cumul 2007 Cumul 2006
AM-TIMAN 550,9 803,3 607,9 588,7 814,4
BILTINE 52,6 424,6 219,9 351,7 371,9 179
NOKOU 267 162,5 124,5 174,5 168
SARH METEO 810,1 907 941,3 1008,3 1030 1276,2
1400
1200
1000 Cumul 2011
800 Cumul 2010
Cumul 2009
600
Cumul 2008
400 Cumul 2007
Cumul 2006
200
0
AM-TIMAN BILTINE NOKOU SARH METEO
Le Tchad couvre une superficie de 1 284 000 km² et compte 11,039 millions d’habitants dont
50,6 % des femmes, selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat
(RGPH 2) réalisé en 2009. Le taux de croissance démographique est établi à 3,6 % par an et
l’espérance de vie est de 50 ans. La densité moyenne de la population tchadienne qui est de 8,6
habitants/km cache une répartition inégale sur le territoire national. C’est dans la zone
méridionale du pays que la densité est la plus élevée, notamment dans la région du Logone
Occidental avec plus 90 habitants/km², alors qu’elle est en dessous de 1 habitant/km² dans les
régions du BET.
7
2.2 Cadre économique
En effet, l’agriculture tchadienne occupe une place prépondérante dans l’économie nationale et
reste le moteur de développement du pays, malgré l’accession du Tchad au rang des pays
producteurs et exportateurs du pétrole en 2003. La première contribution de l’agriculture
tchadienne dans l’économie est sa large part dans la formation du PIB estimée à 23 %, dont 20%
proviennent de la production vivrière et 3% des cultures de rente. C’est aussi un grand
pourvoyeur d’emploi qui occupe les 2/3 de la population active du pays dont plus de la moitié est
composée de femmes. La seconde contribution fondamentale de l’agriculture est la production
d’aliments qui constitue une réponse immédiate aux questions de l’insécurité alimentaire et de la
pauvreté particulièrement importante en raison des pénuries alimentaires récurrentes que connaît
le Tchad. La troisième contribution de l’agriculture à la croissance générale concerne la
fourniture de matières premières aux industries agro-alimentaires du pays.
Le Tchad s’est engagé à promouvoir la bonne gouvernance pour renforcer la cohésion sociale et
l’efficacité des politiques (SNRP 2). Promouvoir la bonne gouvernance c’est d’abord améliorer
le système politique et le processus démocratique, consolider la paix sociale.
Le Tchad demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. L’Indice de Développement
Humain (IDH) du PNUD de 2011 le classe au 183ème rang sur les 186 pays les plus pauvres. Bien
qu’en recul, l’extrême pauvreté touche encore 46,7 % de la population tchadienne en 2011 contre
55,0 % en 2003. La pauvreté a régressé durant cette période (entre 2003 et 2011) dans toutes les
régions du Tchad à l’exception du Logone Occidental et de la Tandjilé où elle passe
respectivement de 57,6 % à 66,4 % et de 62,4 % à 65,3 % (ECOSIT 3). Avec 59 % des pauvres
vivants en milieu rural contre 25 % en milieu urbain, la pauvreté demeure un phénomène plutôt
rural. Le seuil de pauvreté est évalué en 2012 à 652 F CFA/jour, soit environ 1,3 USD/jour alors
qu’en 2003, il se situait à 396 F CFA/jour, soit environ 0,8 USD/jour.
Outre la pauvreté généralisée, surtout en milieu rural, l’évaluation du climat des affaires place le
Tchad au dernier rang (183ème sur 183) dans le classement général de « Doing Business » de
2012. Malgré l’adoption par le Gouvernement en 2011 de la charte pour améliorer
l’environnement des affaires, les délais de création d’une entreprise atteignent 66 jours au Tchad
contre en moyenne 37 jours pour l’Afrique subsaharienne (SYDRAT, 2012) et seulement 2 jours
pour un pays comme la Côte d’Ivoire.
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2.4 Cadre institutionnel
Plusieurs intervenants sont concernés par le développement du secteur agricole :
2.4.1 Le Ministère de l’Agriculture et de l’Irrigation (MAI) assure la responsabilité du sous-
secteur agriculture. A ce titre, il est chargé de l’élaboration, de la mise en œuvre et du suivi de la
politique nationale en matière de développement de l’agriculture et de l’irrigation. Il exécute sa
mission à travers ses structures centrales et régionales et les organismes sous tutelle qui sont:
l’Inspection Générale, qui exerce une mission permanente de contrôle et d’évaluation des
services. Elle veille à la régularité, à la qualité et à l’efficacité du fonctionnement des
services, des établissements, des projets et organismes sous tutelle, dans le respect des
valeurs et règles d’un service public ;
le Secrétariat Général qui assure la coordination des activités des Directions Techniques,
des Organes décentralisés au niveau des structures administratives déconcentrées et des
Organismes sous tutelle ;
• la Direction des Etudes, des Programmes et des Projets (DEPP), qui est chargée de
l’élaboration et la coordination de la mise en œuvre et du suivi et évaluation des
programmes et projets d’investissements publics (PIP) du Département en concertation
avec les autres Ministères du développement rural ;
9
• Cinq (5) Organismes sous tutelle, qui sont :
2.4.2 Les autres institutions publiques impliquées directement ou indirectement dans les activités
du sous-secteur de l’agriculture qui sont :
les trois Départements ministériels en charge du secteur rural, notamment les Ministères en
charge de l’Elevage et des Ressources Animales, de l’Eau, de l’Environnement et des
Ressources Halieutiques ;
les Ministères en charge de la Santé Publique, de l’Economie du Plan et de la Coopération
Internationale, du Commerce et de l’Industrie, de l’Aménagement du Territoire et de la
Décentralisation, des Affaires Sociales et de la Promotion de la femme, des Affaires
Etrangères et de la Coopération, des Travaux Publics et des Infrastructures, des Finances
et du Budget, du Microcrédit et de l’Administration du Territoire ;
2.4.3 Les organisations des producteurs (OP) sont structurées autour des activités de production,
de stockage, de transformation et de commercialisation des produits agricoles ;
2.4.4 Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) nationales et internationales,
interviennent dans le domaine du développement agricole et rural ;
2.4.5 Les opérateurs privés et les Institutions de micro-finance interviennent dans le domaine de
l’agriculture et du développement rural ;
1
Y compris les régions Enedi Est et Enedi Ouest
10
2.4.6 Les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) de la coopération bilatérale et multilatérale
du Tchad accompagnent le Gouvernement dans ses efforts pour « booster » la croissance
économique du pays
Cette diversité d’intervenants dans le secteur agricole nécessite la mise en place de cadres
de concertation et de coordination multi-acteurs pour favoriser les synergies et maximiser
les impacts.
En outre, des actions portant sur l'amélioration des capacités de conception, de gestion, de
planification et de coordination des structures centrales et déconcentrées du Ministère sont
nécessaires pour améliorer leurs efficacités. Le renforcement des services en ressources
humaines, en infrastructures, en moyens roulants et en équipements sont autant des besoins pour
améliorer le cadre de travail et l’efficience des services.
La production des statistiques adéquates et fiables et la mise en réseau des structures partenaires
du système d’information sur la sécurité alimentaire, la réalisation de l’enquête sur la
vulnérabilité structurelle, la redynamisation des comités régionaux et départementaux et locaux
d’action ( CRA, CDA, CLA) du Comité d'Action pour la Sécurité Alimentaire et Gestion des
Crises (CASAGC) ne peuvent être dissocier de la nécessité globale d’améliorer l’efficacité des
actions du Ministère.
11
Le Schéma Directeur de l’Eau et de l’Assainissement (SDEA) : Adopté également en 2002 par
le Haut comité national pour l’environnement, le SDEA définit les priorités pour valoriser
durablement les ressources en eau du pays. En hydraulique agricole, il s’agit de renforcer les
capacités dans le domaine de la gestion et de l’exploitation des grands périmètres irrigués,
l’aménagement des périmètres privés et la réhabilitation des grands périmètres, en accordant la
priorité à la formation et à l’organisation des paysans.
La Stratégie Nationale de Micro Finance (SNMF) : Elaborée en 2009 pour la période 2009-
2013, la SNMF vise à faciliter l’accès des couches sociales les plus pauvres à des produits et
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services financiers adaptés à leurs besoins afin d’améliorer leurs conditions de vie. Elle a pour
objectifs de: (i) améliorer l’environnement et le cadre institutionnel pour permettre le
développement des activités de la micro finance ; (ii) accroître l’accès des pauvres et des
populations à faibles revenus aux produits et services financiers à travers des Etablissements de
Micro finance (EMF) ; (iii) renforcer l’articulation entre les banques et les EMF et favoriser
l’émergence et le développement local de prestataires qualifiés en micro finance.
La Stratégie Genre (SG) : Elaboré en 2011, la SG fait suite aux engagements internationaux du
Tchad relatifs aux droits de la femme et à l’égalité entre les sexes, notamment la Convention sur
l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF), le
Programme d’Action de Beijing et au protocole additionnel aux droits de la femme en Afrique.
Ce document élaboré et validé permettra de mieux structurer les interventions menées dans les
secteurs clés en vue d’atteindre l’Objectif du Millénaire pour le Développement numéro 3 relatif
à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de la femme.
Si la pertinence de toutes ces stratégies pour un pays comme le Tchad ne souffre d’aucune
ambigüité, leur mise en œuvre n’a pas toujours fait l’objet d’une évaluation exhaustive
pour en mesurer l’impact. Toutefois, plusieurs programmes et projets ont été conçus et
exécutés en référence à ces stratégies, dont la plupart restent des cadres d’orientation
pertinents.
13
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a) La Zone soudanienne
La zone soudanienne s’étend sur environ 10% du territoire national et est caractérisée par des
systèmes de production diversifiés, associant les cultures vivrières (céréales, légumineuses,
oléagineux et tubercules) et la culture du coton à un élevage de petits ruminants et des animaux
(bœufs) de trait, auquel s’ajoute un élevage transhumant, avec une tendance à la sédentarisation
de plus en plus marquée.
Toutefois, il importe de noter que dans la zone soudanienne l’analyse du système de production
fait ressortir, l’importance de la culture du coton dans l’économie des exploitations familiales.
Les difficultés que connait la filière coton ces dernières années ont obligé les exploitants à
s’orienter davantage vers d’autres spéculations porteuses, notamment : le maïs, l’arachide, le riz,
le maraîchage, l’arboriculture, les plantes à racines et tubercules (igname, taro, manioc, etc.).
b) La Zone sahélienne
Elle occupe 43% du territoire national et doit son hétérogénéité à une pluviométrie variant entre
100 et 600 mm. Les systèmes de production sont de type agropastoral et pastoral, caractérisés par
l’association d’une agriculture pluviale à un élevage transhumant constitué de troupeaux de
petits ruminants, de bovidés et dans une moindre mesure, de dromadaires.
La zone sahélienne est la zone d’élevage par excellence, cependant l’agriculture y est largement
pratiquée. Les principales cultures sont entre autres, le penicillaire, le sorgho, le berbéré, le maïs
et le blé pour les céréales, l’arachide et le sésame pour les oléagineux et des tubercules (manioc,
patate douce) par endroit (région du Chari Baguirmi, Guéra, Salamat et Lac). Le riz et les
produits maraîchers sont cultivés dans les bas-fonds, les ouaddis et tout au long du fleuve Chari.
Il convient de préciser que le Ouaddaï est une zone de grande production d’oignon et d’ail.
L’arboriculture périurbaine prend aussi de l’ampleur dans cette zone (Abéché, Am Zoer, Bitkine,
Mongo, etc.).
c) La Zone saharienne
Cette zone qui s’étend sur 47% de la superficie du pays est caractérisée par une pluviométrie
moyenne annuelle inférieure à 100 mm et un système oasien complexe associant production de
dattes, agriculture irriguée de subsistance, petit élevage sédentaire et élevage camelin
transhumant. C’est essentiellement la zone de production de dattes, donnant lieu à un courant
d’échange soutenu entre la région de Faya et le reste du pays. On y dénombre plus d’un million
de palmiers repartis sur l’ensemble des plantations totalisant 6 à 7.000 ha. En plus du palmier
dattier, on y pratique la culture des arbres fruitiers, du blé, mil, des légumes, et des cultures
fourragères pour couvrir les besoins des exploitants locaux.
L’extraction du natron constitue également une source de revenus non négligeable pour les
populations. Cette zone est prédisposée à un système d’intégration agriculture/élevage intensif
du fait des espaces agricoles limités et d’importantes ressources en eau artésiennes facilement
exploitables par les méthodes d’irrigation modernes. L’élément déterminant de l’organisation
structurante de l’espace naturel et de la société est dictée par la disponibilité d’eau. L’eau oblige
les populations à se regrouper sur des petites superficies autour des oasis, où les densités
atteignent des niveaux que ne peut traduire la densité moyenne normale de la population en
milieu saharien généralement la plus faible du pays.
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Tableau n° 2: Potentialités et Contraintes de développement agricole par zone agro-
écologique (sahélienne et soudanienne)
Zone agro
Potentiels Contraintes
écologique
Pluviométrie et ressources en eau Mauvaise répartition des pluies dans
suffisantes l’espace et dans le temps
Possibilités de diversification des Irrégularité des débuts des saisons de
cultures : coton, riz, maïs, sorgho, petit pluies
mil légumineuses, cultures Faible valorisation des eaux
Soudanienne maraichères et fruitières, racines et Baisse de fertilité
tubercules etc. Variétés peu performantes (niveaux de
rendements bas)
Population importante (50% Insuffisance des équipements agricoles
population du pays) Pertes post- récoltes
Bio-agresseurs
Sahélienne Disponibilité des ressources en eau Changements climatiques qui affectent
moyenne à faible la disponibilité en eau
Ressources en terre moyennement Variétés peu performantes
disponible Itinéraires peu performants
Cheptel important de bovins, petit Dégâts causés aux cultures par les
bétail et volaille animaux.
Plantes cultivées variées (céréales : Bio-agresseurs (mauvaises herbes,
blé, maïs riz, berbéré, sorgho arachide, insectes, maladies)
oignon ail et plantes fruitières Faible équipement des exploitations
Population relativement importante agricoles
47% population du pays Baisse de fertilité
Dégradation des pâturages
Espace de pâturage abondant Pertes post- récoltes
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4.2 Terres cultivables :
Le Tchad dispose d’un potentiel des terres cultivables de 39 millions d’ha, représentant 30% du
territoire national et 5.6 millions d’ha de terres irrigables, dont 335. 000 ha sont facilement
irrigables. Les superficies cultivées annuellement sont d’environ 3 millions d'ha, dont les 2/3
sont cultivés en zone sahélienne et le 1/3 en zone soudanienne, représentant à peine 1 % des
potentialités du pays.
En zone sahélienne, les terres ont une faible aptitude à la production en raison de la nature
sablonneuse des sols qui nécessitent d’être amendés. La rareté des sols cultivables fertiles ne
permet pas de pratiquer la jachère dans des conditions optimales. En zone soudanienne, par
contre, les sols de nature latéritique ou argileuse sont largement exposés aux phénomènes érosifs,
nécessitant une bonne gestion des ressources ligneuses et l’adoption de pratiques antiérosives et
de préservation de la fertilité.
Les populations et l’Etat réalisent différents programmes visant à relever le niveau de fertilité
des sols, mais l’ampleur du phénomène reste entière. Les pratiques d’amélioration les plus
répandues sont la technique de parcage des animaux dans la zone sahélienne et
l’assolement/rotation en zone soudanienne. L’utilisation durable des ressources foncières dicte
que l’on aille au delà du simple apport en fertilisant chimique, pour recommander et vulgariser
auprès des producteurs des techniques moins coûteuses et plus durables, telles que l’utilisation
de la fumure organique, les techniques d’assolement –rotation, et l’agroforesterie.
Cependant, une attention particulière doit être portée sur le potentiel des terres facilement
irrigables déjà identifié dans le pays qui s’élève à environ 335.000 ha, répartis autour du Lac
Tchad (90.000 ha), dans la vallée du Chari-Logone (80. 000 ha), dans les ouadis du Kanem et
Lac (10. 000 ha) et autour du Lac Fitri (15. 000 ha) dans la zone sahélienne et dans la vallée du
Chari (20. 000 ha) et dans celle du Logone (115. 000 ha) en zone soudanienne. Ces terres
facilement irrigables peuvent être regroupées en terres de décrue, terres des zones des plaines
inondables, les polders et les Ouadis.
L'agriculture tchadienne est fortement dépendante des conditions climatiques; elle est bien
pratiquée dans les trois zones agro-écologiques, mais à des proportions différentes. La zone
soudanienne est moins sujette aux aléas climatiques et fournit l'essentiel de la production
agricole, même si, au cours de la dernière décennie, la tendance semble s’inverser en faveur de la
zone sahélienne pour ce qui concerne la production céréalière. En effet, le graphique n° 2 ci-
dessous, illustre bien l’évolution de la production céréalière au cours des dix huit dernières
années (de 1995/1996 à 2012/2013) et permet de relever que : (i) la production céréalière est
beaucoup plus importante dans la zone sahélienne où elle représente 57,16 % de la production
nationale et (ii) les fluctuations de la production céréalière nationale est intimement liée à celle
de la zone sahélienne, plus sujette aux aléas climatiques.
Cette situation, due probablement à une diversification des cultures plus importante en zone
soudanienne, limitant la part des céréales dans l’assolement de la zone, explique la tendance
actuelle de voir certaines régions du sud du pays de plus en plus confrontée à l’insécurité
alimentaire. Les raisons expliquant cette tendance sont surement nombreuses, mais celle qui
paraît la plus probable est le potentiel de diversification existant dans cette partie du pays,
limitant la propension à cultiver beaucoup plus de céréales
17
Les principales cultures vivrières sont les céréales (mil, sorgho, berbéré, maïs, riz, blé), les
oléagineux (arachide et sésame), les protéagineux (Voandzou et niébé), les plantes à racines et
les tubercules (patate, igname, manioc et taro) et les légumineuses (niébé, arachide), les cultures
maraichères (ail, oignons, tomates). Les autres cultures appelées de rente telles que : le coton, le
tabac et la canne à sucre, font également partie de l’assolement et contribuent de manière
significative à l’amélioration des conditions de vie des ménages
Toutefois, les activités de la filière coton viennent d’être relancées avec la mise en place d’une
nouvelle équipe dirigeante et la dissolution de la COTONTCHAD et la création d’une nouvelle
société en 2012 dénommée COTONTCHAD Société Nouvelle (COTONTCHAD SN). Ces
changements et les mesures d’accompagnements prévues ont crée un enthousiasme qui donne
espoir à une véritable relance des activités de la filière, surtout que le prix du coton fibre sur le
marché international a connu une nette progression.
Les rendements aussi bien pour la culture du coton que pour les cultures vivrières sont en général
faibles, comparés à ceux des autres pays de l’Afrique subsaharienne : 500 à 700 kg/ha pour le
coton graine : 0,7 à 1 t/ha pour le riz pluvial, 2 à 3 t/ha en riz irrigué. On note pour le Chari-
Baguirmi des rendements moyens toutes céréales confondues de 526 kg/ha, pour le Moyen Chari
le rendement moyen est 592 kg/ha et pour le Biltine 335kg/ha. Les rendements moyens les plus
élevés sont observés dans le Mayo Kebbi (735kg/ha) pour le maïs et dans le Salamat (1.030
kg/ha) pour le berbéré. Cette faible productivité est en grande partie liée à la très faible
intensification des systèmes de production et aux techniques culturales restées traditionnelles.
La productivité de l’agriculture tchadienne reste limitée par une utilisation peu répandue de
semences améliorées et certifiées, un faible recours aux engrais, qu’ils soient d’origine chimique
ou organique (moins d’un exploitant sur quatre utilise les engrais et à des doses très faibles de
l’ordre de 15 kg/ha) et un manque d’équipement agricole constituant aussi un des principaux
facteurs limitant la productivité des exploitations agricoles.
Les systèmes de production agricole au Tchad sont surtout de type extensif, peu productif et
reposent sur une agriculture familiale, pratiquée sur 2 à 5 ha pour les cultures pluviales et de 0,1
à 1 ha pour les cultures maraîchères. Même si à côté de ce système extensif de production, des
efforts importants sont faits depuis quelques années pour intensifier par le développement des
aménagements hydro-agricoles, aussi bien publics que privés, et l’utilisation des semences
améliorées, des engrais et autres innovations technologiques lourdes comme le recours à la
mécanisation motorisée, les rendements demeurent encore faibles, comme le montre le tableau
n° 3 ci-après, et représentent moins de la moitié de ceux des pays à niveau de développement
similaire.
18
Campagne Zone Zone Total Catastrophe ? %Sahel/total %Soud/total
sahélienne soudanienne Tableau
Camp. 95-96 391.142 516.558 907.700 43% 57%
Camp. 96-97 355.732 522.006 877.738 41% 59%
Camp. 97-98 456.657 529.177 985.834 46% 54%
Evolution de la production
Camp. 98-99 456.657 529.177 985.834 46% 54%
céréalière de 1995 à 2012
Camp. 99-00 643.010 558.301 1.201.311 54% 46%
Camp. 00-01 472.025 457.995 930.020 51% 49%
Camp. 01-02 775.491 546.566 1.322.057 59% 41%
Camp. 02-03 702.914 514.226 1.217.140 58% 42%
Camp. 03-04 1.039.033 578.306 1.617.339 64% 36%
Camp. 04-05 632.911 579.994 1.212.905 52% 48%
Camp. 05-06 1.047.664 495.945 1.543.609 68% 32%
Camp. 06-07 1.200.062 791.060 1.991.122 60% 40%
Camp. 07-08 1.239.475 732.560 1.972.035 63% 37%
Camp. 08-09 1.101.872 676.953 1.778.825 62% 38%
Camp. 09-10 791.341 783.776 1.575.117 Sécheresse/ 50% 50%
Camp. 10-11 2.000.598 640.216 2.640.814 Inondations 76% 24%
Camp. 11-12 934.241 722.941 1.657.182 Sécheresse 56% 44%
Camp. 12-13 3.047.196 757.545 3.804.741 Inondations 80% 20%
Graphique N°2 : Evolution de la production céréalière de 1995
à 2012
4.000.000
3.500.000
3.000.000
2.500.000
2.000.000
1.500.000
1.000.000
500.000
-
Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp. Camp.
95-96 96-97 97-98 98-99 99-00 00-01 01-02 02-03 03-04 04-05 05-06 06-07 07-08 08-09 09-10 10-11 11-12 12-13
19
Tableau N°3: Données moyennes des dix (10) dernières années des superficies et
productions pour les cinq (5) principales cultures céréalières (pénicillaire, sorgho,
berbéré, maïs et riz)
Pour l’heure, à l’instar des autres pays sahéliens, le Tchad dispose d’un Système d’Alerte
Précoce (SAP), pour la collecte, l’analyse et la diffusion des informations sur la sécurité
alimentaire, et d’un Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA), en charge de la
gestion du stock national des céréales pour intervenir dans les zones les plus vulnérables en
cas de nécessité.
21
Tableau N°4 : Evolution du niveau de couverture
des besoins en céréales des dix (10) dernières années
campages agricoles (2002-2003 à 2011-2012)
Année Production Semences et Production Besoins (tonnes) Ecart (en
brute (tonnes) pertes nette (tonnes) tonnes)
(tonnes)
2002-2003 1217740 210669 1007071 1280551 -273480
2003-2004 1.617.339 279.799 1337540 1312565 24 975
2004-2005 1.212.905 209.832 1003073 1345379 -342 306
2005-2006 1.543.609 267.044 1275565 1379013 -103 448
2006-2007 1.991.122 344.464 1646658 1413489 233 169
2007-2008 1.972.035 341.162 1630873 1448826 182 047
2008-2009 1.778.825 307.737 1471088 1755340 -284 252
2009-2010 1.575.117 272. 495 1302622 1818532 -515 910
2010-2011 2 640 814 456.861 2183953 1883999 299 954
2011-2012 1.657.182 286.692 1370490 1951823 -581 333
* (RGPH 1993 , taux d'accroissement 2,5%)
** (RGPH 2009 , taux d'accroissement 3,6%)
Source : Productions céréalières – DPSA ; RGPH 1993 et 2009 – INSEED et calculs des consultants
22
urbain souffrent de malnutrition chronique globale et la prévalence de la malnutrition aiguë
globale est de 17 % en milieu rural et de 10 % en milieu urbain.
Les principaux programmes et projets liés au secteur agricole, mis en œuvre au cours de la
décennie 2002-2012 sont les suivants :
24
Le PRODABO (Programme de développement rural décentralisé d’Assoungha, Biltine et
Ouara) bénéficiant d’un concours financier allemand de 5,6 milliards de FCFA sur 3 ans. Ses
actions sont marquée en: (i) fonds de développement décentralisé (FDD); (ii) gestion des
ressources naturelles et coordination du secteur du développement rural; (iii) appui au
processus de la décentralisation; (iv) appui à la planification du développement; (v) appui à la
gestion des infrastructures.
25
Certes, l’exécution de tous ces projets n’a pas encore permis d’atteindre l’objectif
principal assigné au sous-secteur agriculture, celui de réaliser la sécurité alimentaire à
l’échelon national et qui demeure toujours un défi. Les productions agricoles évoluent
toujours en dents de scie, ne permettant pas encore de constituer des réserves suffisantes pour
sécuriser la situation alimentaire et juguler la volatilité des prix des produits alimentaires de
premières nécessités.
Toutefois, même si l’objectif principal du sous-secteur agriculture n’est pas atteint, des
résultats tangibles ont été obtenus dans des domaines tels que : (i) les aménagements
hydro-agricoles où plus de 50.000 ha sont aménagés ou en cours d’aménagements ; (i)
l’équipement agricole où plus de 48.000 charrues ont été diffusées et près de 1 000
tracteurs mis à la disposition des producteurs pour le labour ; (iii) le renforcement des
capacités de stockage de l’ONASA, portée à plus de 37.000 tonnes et du stock de céréales
à près de 30 000 tonnes ; (iv) le renforcement du dispositif d’encadrement avec le
recrutement de plus de 250 agents à l’ONDR et près de 80 techniciens pour le génie
rural.
26
liées au transport des hommes et des biens, la garantie d’une couverture minimale de
l’ensemble de la population en infrastructures sociales de base et un environnement
administratif, fiscal et réglementaire favorable au commerce des produits agro–alimentaires.
• Des services d’appui en milieu rural faiblement représentés sur le terrain, malgré la
redéfinition du rôle de l’Etat et la proposition d’un nouveau cadre institutionnel pour
le développement rural. Le processus de décentralisation en cours n’a pas encore
permis de clarifier les rôles et les fonctions des différents services de l’Etat, du secteur
privé et des organisations de producteurs ;
• De la taxation des intrants et équipements agricoles jugée très lourde par les
opérateurs du secteur et autres taxes informelles ponctionnées en toute illégalité
pénalisant les performances des systèmes de commercialisation et la compétitivité des
produits ;
27
• De la production vivrière nationale faible et peu diversifiée, avec des rendements pour
les céréales représentant moins de la moitié de ceux des pays à niveau de
développement similaire ;
• Du secteur coton qui constituait la principale culture de rente et une source de devises
importante pour le pays mais qui a du mal à s’ajuster aux contraintes économiques et
commerciales internationales.
c) Enjeux et défis :
Les principaux enjeux et défis pour le sous-secteur agriculture sont de pouvoir mettre en
valeur l’important potentiel agricole pour résorber le déficit en produits vivriers et garantir la
souveraineté alimentaire du pays. Pour ce faire, il faut notamment :
Renforcer les capacités de services d’appui, des organisations des producteurs et de petites
exploitations familiales ;
Sécuriser les productions par la promotion de la maîtrise de l’eau à travers divers types
d’aménagements ;
Réduire les pertes importantes post-récoltes pour accroître les disponibilités alimentaires ;
Améliorer les techniques de transformation post récolte des produits agricoles, le stockage
et la commercialisation en créant un environnement attrayant;
Améliorer la productivité des cultures porteuses notamment l’ail, l’oignon, l’arachide, les
fruits et légumes avec comme objectif l’amélioration des revenus des producteurs par la
promotion et la structuration de ces filières et la dynamisation du système d’information
sur les marchés ;
Promouvoir le développement des services de proximité en appuyant la décentralisation et
la responsabilisation des OP ;
Relancer les activités de la filière coton et l’amélioration de sa productivité avec la
participation des cotonculteurs et de leurs organisations dans le cadre de la
COTONTCHAD/SN ;
Renforcer les capacités des acteurs du développement agricole (recherche, vulgarisation,
organisations des producteurs, ONGs
, privés …) ;
Accompagner les évolutions institutionnelles actuelles (décentralisation) afin d’assurer
des services de proximité efficaces aux producteurs;
Résorber le déficit en produits vivriers et particulièrement celui en céréales à travers une
production céréalière moyenne de 2 300 000T et plus/an par le passage à des rendements
du riz de 2 tonnes/ ha actuellement à 3,3T/ha. Ceux des autres céréales de 0,7 T/ha à 0,9
T/ha, et l’amélioration des technologies ;
Poursuivre les activités de relance et d’amélioration de la productivité de la filière coton,
avec la participation des cotonculteurs et de leurs organisations.
28
V. LE PLAN QUINQUENNAL DE DEVELOPPEMENT DE
L’AGRICULTURE
30
EVOLUTION DES PRODUCTIONS CEREALIERES PROJECTION DES PRODUCTIONS SUR LES 5 PROCHAINES CAMPAGNES AGRICOLES (taux 6%)
SUR 10 DERNIERES CAMPAGNES AGRICOLES
(DE 2002-2003 à 2011-2012) Campagnes Total Pertes Total Consomation Deficits
(Pénicillaire ,sorgho,berbéré,maïs et riz) production brute et semences production Nette
Campagnes Zone Zone 13-14 1.823.845 315.525 1.508.320 2094884 - 586.564
sahélienne soudanienne Total 14-15 1.933.276 334.457 1.598.819 2170300 - 571.481
02-03 702.914 514.226 1.217.140 15-16 2.049.273 354.524 1.694.748 2248431 - 553.682
03-04 1.039.033 578.306 1.617.339 16-17 2.172.229 375.796 1.796.433 2329374 - 532.941
. 04-05 632.911 579.994 1.212.905 17-18 2.302.563 398.343 1.904.219 2413232 - 509.012
05-06 1.047.664 495.945 1.543.609
06-07 1.200.062 791.060 1.991.122 pertes 15%, besoins semences 2%, Aliments betails 0,3%, Total 17,3% ,
07-08 1.239.475 732.560 1.972.035 Norme de consomation : 159 kg/personne et /an
08-09 1.101.872 676.953 1.778.825
3000000
09-10 791.341 783.776 1.575.117
10-11 2.000.598 640.216 2.640.814 2500000
11-12 934.241 722.941 1.657.182
2000000
TOTAL 17.206.088
MOYENNE 1.720.609
1500000 Production Nette
31
EVOLUTION DES PRODUCTIONS CEREALIERES PROJECTION DES PRODUCTIONS SUR LES 5 PROCHAINES CAMPAGNES AGRICOLES (taux 15%)
SUR 10 DERNIERES CAMPAGNES AGRICOLES
(DE 2002-2003 à 2011-2012) Campagnes Total Pertes Total Consomation Deficits
(Pénicillaire ,sorgho,berbéré,maïs et riz) production brute et semences production Nette
Campagnes Zone Zone 13-14 1.978.700 342.315 1.636.385 2094884 - 458.499
sahélienne soudanienne Total 14-15 2.275.505 393.662 1.881.843 2170300 - 288.457
02-03 702.914 514.226 1.217.140 15-16 2.616.831 452.712 2.164.119 2248431 - 84.311
03-04 1.039.033 578.306 1.617.339 16-17 3.009.356 520.619 2.488.737 2329374 159.363
. 04-05 632.911 579.994 1.212.905 17-18 3.460.759 598.711 2.862.048 2413232 448.816
05-06 1.047.664 495.945 1.543.609
06-07 1.200.062 791.060 1.991.122 pertes 15%, besoins semences 2%, Aliments betails 0,3%, Total 17,3% ,
07-08 1.239.475 732.560 1.972.035 Norme de consomation : 159 kg/personne et /an
08-09 1.101.872 676.953 1.778.825
09-10 791.341 783.776 1.575.117 superficie moyenne estimée(ha) 2492473
10-11 2.000.598 640.216 2.640.814 production moyenne(t) 1720609
11-12 934.241 722.941 1.657.182 Rendement moyen(kg/ha) 690
TOTAL 17.206.088 taux d'accroissement de rendement 10%
MOYENNE 1.720.609 taux d'accroissement de superficie 5%
superficie projetée 2617097
EVOLUTION DE LA POPULATION (taux croissance 3,6% par an) rendement projeté 759
recensement 2009 : 11039873 (RGPH2,2009) production projetée 1987303
recensement 2010 : 11437308 taux d'accroissement de la production (en %) 15 15
recensement 2011 : 11849052
3500000
recensement 2012 : 12275617
recensement 2013 : 12717540 3000000
recensement 2014 : 13175371
recensement 2015 : 13649684 2500000
recensement 2016 : 14141073
2000000
recensement 2017 : 14650152
Production Nette
recensement 2018 : 15177557 1500000
Consomation
1000000
PREMIERE SIMULATION DE RESORPTION DE DEFICIT 500000
AU TAUX D'ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION DE
15% 0 Tableau n° 6
13-14 14-15 15-16 16-17 17-18
32
EVOLUTION DES PRODUCTIONS CEREALIERES PROJECTION DES PRODUCTIONS SUR LES 5 PROCHAINES CAMPAGNES AGRICOLES (taux 21%)
SUR 10 DERNIERES CAMPAGNES AGRICOLES
(DE 2002-2003 à 2011-2012) Campagnes Total Pertes Total Consomation Deficits
(Pénicillaire ,sorgho,berbéré,maïs et riz) production brute et semences production Nette
Campagnes Zone Zone 13-14 2.081.937 360.175 1.721.762 2094884 - 373.122
sahélienne soudanienne Total 14-15 2.519.143 435.812 2.083.332 2170300 - 86.968
02-03 702.914 514.226 1.217.140 15-16 3.048.163 527.332 2.520.831 2248431 272.401
03-04 1.039.033 578.306 1.617.339 16-17 3.688.278 638.072 3.050.206 2329374 720.832
. 04-05 632.911 579.994 1.212.905 17-18 4.462.816 772.067 3.690.749 2413232 1.277.517
05-06 1.047.664 495.945 1.543.609
06-07 1.200.062 791.060 1.991.122 pertes 15%, besoins semences 2%, Aliments betails 0,3%, Total 17,3% ,
07-08 1.239.475 732.560 1.972.035 Norme de consomation : 159 kg/personne et /an
08-09 1.101.872 676.953 1.778.825
09-10 791.341 783.776 1.575.117 superficie moyenne estimée(ha) 2492473
10-11 2.000.598 640.216 2.640.814 production moyenne(t) 1720609
11-12 934.241 722.941 1.657.182 Rendement moyen(kg/ha) 690
TOTAL 17.206.088 taux d'accroissement de rendement 15%
MOYENNE 1.720.609 taux d'accroissement de superficie 5%
superficie projetée 2617097
EVOLUTION DE LA POPULATION (taux croissance 3,6% par an) rendement projeté 794
recensement 2009 : 11039873 (RGPH2,2009) production projetée 2077635
recensement 2010 : 11437308 taux d'accroissement de la production (en %) 21 21
recensement 2011 : 11849052
12275617 4000000
recensement 2012 :
recensement 2013 : 12717540 3500000
recensement 2014 : 13175371
3000000
recensement 2015 : 13649684
recensement 2016 : 14141073 2500000
recensement 2017 : 14650152
2000000 Production Nette
recensement 2018 : 15177557
1500000 Consomation
1000000
PREMIERE SIMULATION DE RESORPTION DE DEFICIT
500000
AU TAUX D'ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION DE
21% 0
13-14 14-15 15-16 16-17 17-18 Tableau n° 7
33
Le secteur agricole occupe une place prépondérante dans l’économie nationale et
reste le moteur de développement du pays, malgré l’exploitation du pétrole en 2003.
Face à ces enjeux, la vision du Tchad, à l’horizon 2015 et au-delà, préconise l’orientation des
efforts d’investissement vers le secteur agricole et pastoral qui dispose d’un important
potentiel de développement pouvant assurer l’émergence d’une économie diversifiée et
compétitive et garantir au pays une croissance durable. Cette vision est corroborée par les
engagements pris par les plus hautes autorités nationales en 2011, visant à consacrer les
efforts d’investissements au cours des trois prochaines années au secteur rural afin d’aboutir à
la souveraineté alimentaire du pays.
Cette vision, réaffirmée lors du Forum national sur le développement du monde rural tenu du
24 au 27 janvier 2012, cadre parfaitement avec les engagements internationaux du pays,
notamment le Sommet Mondial de l’Alimentation (SMA) et les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD), à savoir : Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de
la population qui souffre de la faim et de la malnutrition.
La matérialisation de cette vision s'appuie sur les objectifs spécifiques suivants : (i) accroitre
durablement la production et la productivité agricole, (ii) favoriser l’accès des producteurs
aux intrants et matériels agricoles, (iii) améliorer les conditions d’accès aux denrées
alimentaires des groupes les plus vulnérables, (iv) renforcer les capacités des OP et des
services d’appui et (v) promouvoir les filières agricoles porteuses.
34
tchadienne à travers des concertations au niveau des Directions Techniques Centrales du
MAI, des Institutions et projets sous-tutelles du MAI (ITRAD, ONDR, SODELAC, ANLA,
Point Focal PDDAA, Coordonnateur PNSA, Coordonnateur PAPAT, Coordonnateur de la
Cellule du Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire et d’Alerte Rapide
(SISA/SAP)), des Organisations des Producteurs (CNCPRT), de certains services extérieurs
au MAI (Direction Générale du Budget, Secrétariat Général du Ministère des Micro crédits,
Secrétariat Permanent du PAMFIP).
Le document du plan quinquennal est le fruit d’un processus soutenu et interne au MAI ; ce
processus démarré en Février 2013 a été conduit par l’expertise nationale appuyée par une
expertise internationale à travers l’organisation de plusieurs réunions avec une équipe de
supervision créée dans ce cadre. Enfin, deux ateliers ont été organisés : le premier pour la
restitution des documents du «draft » zéro les 12 et 13 mars 2013 à Darda et le second pour la
pré-validation du «draft » 1 les 21 et 22 mars 2013 à Dandi.
35
ENCADRE AXES PRIORITAIRES D’INTERVENTION
La maitrise et la gestion de l'eau : il s'agit de valoriser les eaux de surface (cours d’eau temporaires et
permanents) , ainsi que les eaux souterraines à travers des aménagements hydro-agricoles qui consistent d’une
part, à réaliser une mise en valeur des petits périmètres irrigués le long des fleuves Chari et Logone, d’autre
part à endiguer puis stocker les eaux de ruissellement et aménager les bassins versants des cours d’eaux , les
bas fonds et les ouadis. Ces aménagements concernent également la mise en valeur des nouvelles terres et la
réhabilitation des anciens périmètres (grands et petits périmètres). Un vaste programme d'aménagement de 20
000 ha a été lancé en 2010 et doit se poursuivre par l’aménagement d’au moins 4.000 ha par an.
L'intensification et la diversification des productions agricoles: L’intensification vise d'une part à améliorer
la productivité des principales cultures en facilitant l’accès des producteurs aux principaux facteurs de
production, notamment aux intrants (engrais, semences et produits phytosanitaires.) et aux équipements
agricoles. Les actions dans ce domaine en cours dans le cadre du PNSA depuis 2010, seront poursuivies et
renforcées.
En ce qui concerne la diversification, une attention particulière sera accordée au développement des plantes à
racines et tubercules et à la promotion des cultures maraichères et de l’arboriculture fruitière, par la création de
centres de production du matériel végétal amélioré et d’approvisionnement des intrants maraîchers.
La sécurisation de la situation alimentaire: Elle est fondée pour l’essentiel sur un dispositif comprenant (i) un
système de prévention et d’alerte précoce, chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion des
informations sur la situation alimentaire et nutritionnelle et (ii) un stock national de sécurité alimentaire,
constitué principalement de céréales, destiné aux interventions d’urgence en cas de crises alimentaires et
nutritionnelles.
Le dispositif d’information sur la sécurité alimentaire et l’alerte précoce du Tchad, dont les principaux organes
sont le Système d’Alerte Précoce (SAP) et le Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et la Gestion des
Crises (CASAGC) et ses démembrements qui sont les CRA au niveau des Régions, les CDA au niveau des
Départements et les CLA dans les Sous-préfectures, rencontre d’énormes difficultés dans la collecte et la
remontée des données. Il y a un besoin réel de renforcement des capacités des services de production des
données de base, pour que les activités d’enquête agricole et de suivi des marchés de céréales et du bétail,
bases du système d’information sur la sécurité alimentaire, puissent se rétablir et fonctionner.
Pour ce qui concerne le stock national de sécurité alimentaire, dont la constitution et la gestion sont confiées à
l’Office National de Sécurité Alimentaire (ONASA), son niveau actuel de 35.000 tonnes environ est de loin
inférieur au volume recommandé. L’objectif de le porter à 50.000 tonnes (voire 100.000 tonnes), tout en
renforçant les capacités de l’ONASA et en développent le stockage communautaire par la promotion des
greniers villageois, constitue un niveau optimal permettant d’intervenir en cas de crises alimentaires avec plus
d’efficacité. Il s'agit aussi d'améliorer les capacités de conservation et de transformation des productions
végétales à travers l’introduction de technologies adaptées et facilement maîtrisables par les bénéficiaires.
L'appui aux structures d'appui à la production: Les structures d'appui à la production (vulgarisation,
recherche et formation rurale) qui ont un rôle important à jouer dans l'amélioration de la production, verront
leurs capacités renforcées. Pour la vulgarisation, il s’agit d'assurer une meilleure couverture du taux
d'encadrement qui est actuellement de 16,8% par le recrutement de 150 conseillers agricoles par an.
La recherche se fixe comme mission de mettre à la disposition des ruraux des techniques et technologies
adéquates et pertinentes à moindre coût permettant la maximalisation des productions agricoles en quantité et
en qualité. Enfin, la formation dotera les agents et les producteurs des connaissances et outils nécessaires et
adaptés leur permettant d’être à la hauteur des défis qui se posent à l'agriculture tchadienne.
La promotion des filières agricoles: Une attention particulière est accordée au développement des filières
agricoles porteuses. Il s'agit de développer la chaine de valeur des cultures pour leur donner une valeur ajoutée.
Ainsi, le gouvernement entend, dans sa politique agricole, promouvoir les filières des céréales (riz et maïs), des
oléagineux (sésame, arachide), des plantes maraîchères (oignon, ail), des plantes à racines et tubercules, des
fruits et légumes et enfin médicinales en collaboration avec les Ministères du Commerce et de la Santé
(notamment la spiruline ou algue bleue, la nigelle ou Kamoune en langue locale).
36
5.5 Résultats attendus
Les résultats attendus à travers la mise en œuvre du plan quinquennal sont :
1- La valorisation des eaux de surface et des eaux souterraines est effective
2- La productivité des principales cultures est améliorée
3- La diversification agricole est effective à travers la création des centres de production
du matériel végétal amélioré et d’approvisionnement des intrants maraîchers
4- Le dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires revu est
opérationnel
5- Les capacités opérationnelles des structures d’appui à la production sont renforcées
6- La chaine de valeur des cultures pour leur donner une valeur ajoutée est développée
5.6 Bénéficiaires
Les principaux bénéficiaires du plan quinquennal sont :
- les exploitations familiales, particulièrement les femmes et les jeunes (chefs de famille
ou chef d’exploitation et bénéficiant de terres agricoles) et les exploitants à base
communautaire ou associative dont les moyens d’existence relèvent essentiellement
des activités agricoles et rurales. L'augmentation du nombre des femmes (chefs de
famille ou chef d’exploitation) et de la pauvreté parmi les femmes illustre un
changement dans le rôle de la femme au sein de la famille tchadienne dans ces
dernières années. Tenant compte des responsabilités accrues prises par les femmes
dans le processus de gestion de l'économie familiale, leur participation au
développement économique du pays est de plus en plus prépondérante.
Paradoxalement, cette augmentation de responsabilité n'est pas accompagnée des
transformations positives attendues dans le statut social et au niveau des conditions de
vie des femmes.
37
- les institutions publiques (services agricoles et ruraux). Le renforcement de capacités
des structures de recherche/développement, de formation et de vulgarisation est
nécessaire pour bien accompagner la transformation graduelle du monde rural.
- les ONG partenaires (plus proches des producteurs) doivent également être soutenues
pour accompagner, suivre et contrôler les différentes actions de développement
agricole et rural en cours sur le terrain. Les ONG sont en effet d’une grande
importance pour le Tchad, à cause principalement des activités qu’elles mettent en
œuvre dans le monde rural. Néanmoins, l'État devra enregistrer toutes les ONG et
prendre en charge la coordination et le contrôle de leurs activités.
A ces principaux bénéficiaires énumérés ci-dessus, il faut ajouter les différentes institutions
d’appui et de vulgarisation décentralisées, les agents des autres ministères concernés par le
secteur rural et les opérateurs privés tels que les fournisseurs d’intrants, les
négociants/commerçants des produits agricoles et l’ensemble des consommateurs tchadiens.
Le Plan quinquennal dont l’objectif ci-avant met l’accent sur la nécessité d’accroître
les disponibilités céréalières et de donner une impulsion réelle à la production agricole
qui demeure encore aléatoire et tributaire de la pluviométrie se composera d’activités qui
sont synthétisées et regroupées en 22 composantes à travers les 5 axes prioritaires suivants :
38
Axe prioritaire 1 : Maitrise et Gestion de l'eau
Composante1.1 : Accroissement des aménagements pour les cultures de décrue
et pluviales ;
Composante 1.2 : Accroissement des aménagements pour la riziculture ;
Composante 1.3 : Développement de la petite irrigation ;
Composante 1.4 : Relance des grands aménagements ;
Axe prioritaire 4 : Renforcement des capacités des services d’appui technique et des
Organisations des Producteurs (OP)
Composante 4.1 : Appui au renforcement des capacités des institutions de
recherche et des services de conseil agricole ;
Composante 4.2 : Appui au renforcement des capacités des producteurs et de
leurs organisations ;
Composante 4.3 : Appui au renforcement des capacités des acteurs du secteur
privés ;
39
Par ailleurs, des projets en phase terminale mais dont les actions se poursuivent encore ou des
projets en cours de démarrage ou non, ont été répertoriés et la cohérence avec les activités
prévues dans le plan quinquennal ont été mises en évidence à travers le tableau N°8 ci-
dessous :
2
1$US=514 FCFA (Janvier 2012)
3
Idem qu’au point 4
4
Idem qu’au point 4
40
milliards FCFA
recherchés
(financement
Tchad)
8-Projet d’appui à la mise en 4,5millions Tout le territoire du A3 (C31) Démarrage imminent
place d’un système d’Euros soit 2,95 Tchad 4 ans (2013-
d’information durable sur la milliards FCFA5 2016)
sécurité alimentaire et (financement UE)
d’alerte précoce (SISAAP)
au Tchad
9-Projet Recensement 3 394 millions Tout le territoire A3 (C33) Démarrage imminent
général de l’agriculture FCFA dont 1,2 3,5 ans (juillet 2013-
milliards acquis déc. 2016)
sur Budget
national et
différence (2,2
milliards
environ) à
rechercher
10-ISFD Sustainable 22,1 millions de 79 villages dans la A2 (C22, C23, C25 Début d’exécution
Villages Programme in Chad dollars dont Région du Salamat et C26), A4 (C43),
(Programme de villages environ 6,2 5 ans (2012-2016) A5 (C55)
durables au Tchad) millions de
dollars soit 3,18
milliards FCFA6
pour l’agriculture
et l’élevage
(financement BID)
11-Projet de petite irrigation 29 198 millions Zone du Chari-Logone, A1 (C13) et A2 Recherche de
villageoise FCFA Zone sahélienne (C22 et 23) et A4 financement ; date de
intermédiaire et Zone (C41) démarrage
saharienne indéterminé
5ans
12-PARSAT 27,2 millions de A compléter
dollars
13-Elaboration d’une (financement Niveau National A2 (C22) En cours de
politique nationale PCT/FAO) formulation ; mise en
semencière œuvre à partir de
2013
14- Projet de développement Initié par la BAD ;
du secteur semencier projet resté sans suite
D’autres idées de projets complémentaires ont été élaborées dans l’esprit de renforcer ou de
prolonger les actions projetées dans le plan quinquennal ; ils permettront de susciter
éventuellement un intérêt immédiat des bailleurs de fonds potentiels qui pourront alors
5
1€=656 FCFA
6
1$=514 FCFA
41
mobiliser les moyens nécessaires pour les études de faisabilité plus approfondies. Il s’agit des
projets suivants :
1- Projet d’aménagements hydro-agricoles dans les polders (réf. axe 1)
2- Projet de développement du secteur semencier (réf. axe 2)
3- Projet de restauration de la fertilité des sols (réf. axe 2)
4- Projet de renforcement des capacités des acteurs du secteur agricole (réf. axes 3 et 4)
5- Projet d’appui à l’entreprenariat agricole des femmes et de jeunes en milieu rural (réf.
axes 2, 4 et 5)
6- Projet de développement complémentaire de 10 villages du Millénaire (réf. axes 1,2 et
4).
Les fiches détaillées de ces différents projets figurent à l’annexe 6.
Des études importantes à mener au cours de la mise en œuvre du plan quinquennal sont
également planifiées (à savoir : (i) Etude de faisabilité des aménagements en maîtrise totale de
l’eau pour un montant de 2 milliards de FCFA déjà disponible et (ii) Etude sur les coûts de
production des principales cultures vivrières au Tchad dont la première phase concernant
l’entente sur les éléments du coût a été réalisée).
Enfin, les axes prioritaires d’intervention en rapport avec les composantes et les projets
d’investissement du plan sont résumés à travers le tableau N°9 ci-dessous :
42
Composante
3.1
Composante
3.2
Composante A3C34 :Projet4
3.3
Composante
3.4
Composante A4C41 à
4.1 C44 : Projet 4
Composante A4C42 :Projet
4.2 6
Composante A4(C42 et
4.3 C43) :Projet 5
Composante
4.4
Composante
5.1
Composante
5.2
Composante
5.3
Composante
5.4
Composante A5C55 :Projet
5.5 5
Légendes: A=Axe prioritaire; C=Composante. Ainsi par exemple lire A3C34 indique la liaison de l’axe A3 avec
la composante C34 ; il en découle le projet 4 : Projet de renforcement des capacités des acteurs du secteur
agricole (ici il s’agit de l’ONASA par exemple)
La description détaillée de chaque composante par axe prioritaire du plan quinquennal est
reprise à l’annexe 3. Chaque composante du plan comprend : le contexte et la justification,
les volets/résultats, les actions à mener, les bénéficiaires, la stratégie de mise en œuvre et les
coûts.
43
actions dans les projets en cours ou études récentes réalisées au niveau du MAI et (iii) ajustés
au besoin en fonction de la capacité d’absorption des crédits par les institutions parties
prenantes sur la période d’exécution du plan et du niveau d’organisation des acteurs.
Les activités du Plan Quinquennal découlant des objectifs spécifiques et axes prioritaires
du Plan National de Développement (Thématique Agriculture) ont été conçues de manière
plus pragmatique au regard de ce qui est faisable dans le contexte socioéconomique et
politique actuel du pays et de la forte volonté politique du chef de l’Etat de consacrer les trois
premières années de son mandat actuel au développement du monde rural pour viser à terme
la souveraineté alimentaire du Tchad.
En ce qui concerne les formations et l’élaboration de petites études, les coûts ont été
déterminés en se référant aux pratiques dans les projets en cours d’exécution.
Sur la base de ces éléments, les coûts minima pour la réalisation des activités, résultats de
chaque composante du plan ont été calculés globalement. Enfin, l’éclatement des coûts par
année est fait en prenant en compte le financement inscrit en 2013 au budget national alloué
au MAI. Une clé de répartition suivante pour les différentes années est aussi appliquée : 15%
en première année ; 20% en deuxième année ; 40% en troisième année ; 15% en quatrième
année et 10% en cinquième année. Il sera aussi pris en compte un coefficient de réduction
ramenant le fonctionnement des institutions à 30% et les investissements à 70% du coût total
de l’activité considérée.
44
VII. COUTS ESTIMATIFS ET FINANCEMENT DU PLAN
QUINQUENNAL
Coût du plan
Le coût total du plan est estimé à environ 1026 milliards de FCFA (sans les imprévus physiques et
financiers) pour une période indicative de 5 ans (cf. tableaux en annexes 4 et 5 pour le tableau
intitulé coûts détaillés des composantes par axes prioritaires du plan quinquennal et le tableau résumé
des coûts). Il peut être amené à varier conformément aux négociations avec les partenaires potentiels
intéressés au financement.
Financement du plan
Bien que la lettre de cadrage ait alloué au MAI une allocation budgétaire en 2012 nettement
supérieure à celle de l’année 2011 (76 milliards FCFA contre 45,443 milliards FCFA), celle-
ci demeure de loin inférieure aux besoins de financement d’activités du plan quinquennal.
Dans ce cadre, il sied de relever cependant, quelques contraintes majeures qui expliquent la
variation des enveloppes budgétaires sectorielles en général et celles allouées au secteur rural
en particulier de 2005 à 20107. Il s’agit de :
- la faible mobilisation des ressources internes et externes exacerbée par les
effets de la crise financière internationale;
- la rigidité de la capacité d’absorption des ressources extérieures, entraînant
un faible taux d’exécution physique et financière des projets et
programmes financés par les partenaires au développement;
- la persistance des rigidités structurelles dont notamment, la lenteur dans la
mise en œuvre des réformes ou des privatisations qui limitent la
mobilisation optimale des ressources tant internes qu’externes, de même
que la productivité et la compétitivité des entreprises (coût élevé des
facteurs de production);
A la lumière de ces contraintes encore pendantes, il est retenu en ce qui concerne la
contribution du Gouvernement, un taux de l’ordre de 10% comme engagement minimal
pour les cinq années du plan en tenant compte toutefois des forces et opportunités ci-après :
- Les engagements politiques du Chef de l’Etat, d’accorder une attention
toute particulière au secteur du développement rural auquel il consacrera
les trois premières années de son mandat actuel ;
- Les perspectives favorables basées sur les hypothèses optimistes du
cadrage macroéconomique et budgétaire à moyen terme : 2011-2015 qui
prévoit une croissance du PIB, ainsi qu’une allocation efficiente des
7
25% en 2005, 21% en 2006, 6% en 2007, 6% en 2008, 8% en 2009 et 11% en 2010
45
ressources publiques basée, désormais, sur les programmes d’actions
prioritaires et la gestion axée sur les résultats ;
- Le maintien du respect des engagements internationaux dont l’engagement
de MAPUTO (2003) échu en 2008, recommandant aux Etats de consacrer
à leurs secteurs agricole et rural au moins 10% des ressources budgétaires ;
Dans un souci d’harmonisation, le schéma de mise en œuvre sera calqué sur les projets en
cours de démarrage au MAI. Plus spécifiquement, le mécanisme de mise en œuvre et de suivi
du Plan s’inscrit dans le cadre général du suivi de la stratégie nationale de réduction de la
pauvreté adoptée par le pays et devient un cadre permanent de suivi de la stratégie du sous-
secteur agriculture. Le mécanisme répondra aux principes suivants :
- une participation effective des acteurs des secteurs public, privé et associatif, avec une
attention particulière sur les couches vulnérables (femmes, jeunes) dans la
programmation, le suivi et l’évaluation des interventions ;
- un développement de complémentarités et de synergies entre programmes/projets et
secteurs à chaque échelon administratif, à travers notamment les organes de
concertations existantes (Structure en charge du suivi-évaluation au sein du MAI,
Comité régional d’action, Comité départemental d’action, Comité local d’action avec
leur comités techniques respectifs);
La structure de suivi à ces échelons s’appuiera, au plan technique, sur les techniciens du
dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires, des services déconcentrés de
l’agriculture et des représentants des organisations professionnelles agricoles.
Au niveau national, le Plan sera endossé sur les structures de coordination existantes en
renforçant leurs capacités conformément aux composantes retenues dans le cadre du Plan.
46
- Le suivi d’impact portera sur l’analyse et l’évolution de la pauvreté et des conditions
de vie des populations sur la base d’indicateurs socio-économiques pertinents et
différenciés selon les groupes de population (vulnérabilité, aspect genre, etc.), ainsi
que sur les effets sur l’environnement.
- Le suivi d’exécution concerne le niveau de réalisation physique et financière de
l’ensemble des actions menées ; il s’effectuera dans le cadre d’une approche
participative impliquant les administrations centrales et sectorielles, les collectivités
publiques locales, le secteur privé, les bailleurs de fonds et donateurs, et les
populations bénéficiaires.
47
général et du dispositif du système d’alerte précoce en particulier, constituerait une
bonne mesure d’atténuation et de prévention de ces risques.
Les risques liés au foncier sont réels avec la superposition du droit coutumier
avec le droit positif. La mise en valeur des terres va raviver les contradictions
foncières et favoriser la tendance à contourner la loi à défaut de pouvoir l’appliquer.
D’autres risques réels pour le développement de l’agriculture sont : le morcellement
des exploitations agricoles familiales (qui les rend non viables), l’accaparement des terres
à des fins non agricoles, la surexploitation des terres en particulier et des ressources
naturelles en général.
Au plan institutionnel, les risques peuvent être liés à la gouvernance du secteur rural. Le
manque ou la faiblesse de coordination des interventions dans le secteur rural, au sein du MAI
et entre les ministères intervenant dans le sous-secteur agriculture d’une part, et les autres
ministères et intervenants d’autre part (PTF, ONG, OP, etc.) a pour conséquences un
émiettement des centres de responsabilité et un manque de rationalisation dans l’utilisation
des ressources humaines et financières.
Face à tous ces risques, des mesures d’atténuation existent et portent sur: (i) la forte volonté
du Gouvernement de retenir l’agriculture et le développement rural parmi les secteurs
prioritaires d’investissement ; (ii) la redynamisation des activités du système d’informations
d’alerte précoce dans la prévention et la gestion des crises alimentaires et (iii) le renforcement
des capacités opérationnelles de tous les acteurs du sous-secteur agriculture qui sera poursuivi
pendant toute la durée d’exécution du plan quinquennal.
Mesures incitatives.
Les mesures incitatives que le Gouvernement peut préconiser sont nombreuses, mais
celles qui paraissent essentielles, avec des effets immédiats sont :
48
disposition d’un encadrement de qualité aux producteurs. Le renforcement de ces
services d’appui favoriserait l’adoption rapide, par les producteurs, des techniques
disponibles et améliorerait la productivité, les revenus et les performances agricoles.
Alléger les tracasseries administratives pour permettre au secteur privé de jouer le rôle
de collecteur et de distributeur des produits agricoles.
L’insuffisance des moyens financiers au niveau de l’Etat pour soutenir la mise en œuvre de
différents plans, programmes et projets agricoles, constitue actuellement l’une des causes de
l’aggravation de la problématique du secteur agricole quant à sa capacité à assurer la sécurité
alimentaire, voire la souveraineté alimentaire et à contribuer à la réduction de la pauvreté dans
le cadre des OMD.
Les femmes, qu'elles soient membres du ménage ou chef d'exploitation, jouent un rôle très
important dans la sécurité alimentaire et dans la vie communautaire à la fois en termes de
production agricole, de transformation, de commercialisation et dans l'alimentation des
ménages. Elles sont cependant souvent marginalisées et ce rôle est rendu difficile par leur
faible accès aux ressources productives et aux informations/formations et leur faible
représentativité et participation aux instances de décision aux différents niveaux. La prise en
compte des femmes se fait souvent seulement à travers des projets de développement qui
opèrent sur le terrain. Cette démarche parcellaire constitue un biais dans la prise en charge des
questions spécifiques aux femmes en termes de développement rural.
La participation des jeunes au secteur agricole se fait traditionnellement sous forme de main
d’œuvre dans le cadre des exploitations familiales. Malgré quelques initiatives d’implantation
de fonds de développement de projets pour les jeunes, ces derniers sont toujours frappés par
un manque de formation professionnelle aux métiers agricoles et l’absence d’incitations à
s’investir dans l’agriculture au détriment de l’exode rural.
Les préoccupations particulières aux femmes et aux jeunes doivent être prises en compte
avant le niveau opérationnel, depuis l’élaboration des politiques de développement et au
niveau, non moins important, institutionnel. La problématique spécifique des jeunes et des
femmes vient d’être prise en compte dans l’approche genre. Cette approche permettra
d’appuyer l’accès des femmes et des jeunes aux ressources productives au niveau du
Ministère Chargé des Microcrédits en Faveur de la Femme et de la Jeunesse dans le cadre de
la stratégie nationale de micro finance 2013-2015.
Une Politique foncière adéquate : Il est urgent de prendre des mesures fortes pour la
gestion de la situation foncière qui est actuellement explosive, en vue de sécuriser les
petits exploitants agricoles et fixer les populations dans leurs terroirs. Il faut éliminer
les risques potentiels des conflits fonciers sur le principal capital « Terre » pour la
production et la survie des familles rurales.
La maîtrise de la croissance démographique : Comme corollaire à la première mesure,
le Gouvernement est conscient du danger que représente la pression démographique
sur les ressources naturelles en général et en particulier sur le facteur terre, base de la
productivité des différentes spéculations agricoles, sylvicoles et zootechniques. Des
mesures seront prises en direction de la maîtrise de la croissance démographique à
travers la sensibilisation et le planning familial.
49
Une politique d’investissements structurants : Le Gouvernement doit mettre l’accent
sur les investissements dans les domaines aussi importants que la maîtrise de l’eau et
les infrastructures rurales d’entreposage, de transformation et de transport. De tels
investissements qui seront regroupés dans le compact PDDAA du Tchad à travers
l’élaboration du Programme National d’Investissement Agricole, permettront de
rendre l’environnement favorable en agissant sur :
Dans le cadre de suivi d’impact direct sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les
indicateurs pourraient être : la disponibilité en énergie calorique par tête, la disponibilité en
protéine par tête, les importations alimentaires totales, les importations agricoles par rapport
aux importations totales, les exportations agricoles par rapport aux exportations totales, les
quantités totales d’engrais utilisés par rapport à la superficie des terres arables,
l’accroissement des superficies aménagées pour la maîtrise totale ou partielle de l’eau par
rapport à la superficie totale emblavée, l’accroissement des superficies mécanisées par à
rapport à la superficie totale emblavée, la situation épidémiologique (le nombre total de
personnes vulnérables ; la prévalence du VIH/SIDA ; la mortalité infantile et la mortalité
infanto-juvénile), la situation nutritionnelle (le pourcentage de ménages ayant changé leurs
habitudes alimentaires ; la malnutrition/le retard de croissance/l’insuffisance pondérale)
Ces indicateurs peuvent se regrouper en :
50
leurs coûts respectifs permettront de se fixer les choix de maîtrise partielle ou maîtrise totale
de l’eau
La durabilité des interventions est conditionnée par le degré de leur appropriation par les
bénéficiaires. Pour favoriser celles-ci, le plan quinquennal a été conçu dans le cadre d’une
approche participative. L’appropriation par les bénéficiaires sera davantage renforcée par le
fait que les actions retenues du plan sont basées sur : les demandes et besoins prioritaires des
bénéficiaires ; la participation et la responsabilisation de ces derniers dans la planification, la
réalisation des travaux d’aménagements des plans d’eau ; la sensibilisation et la formation des
organisations socioprofessionnelles à la gestion et l’entretien des infrastructures à réaliser.
L’apprentissage par l’action, le partenariat avec les institutions et la mise en place d’un
cadre de politiques publiques favorables sont autant d’éléments essentiels pour la durabilité
des actions.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
- Le savoir-faire local doit être valorisé dans le cadre de la mise en œuvre des actions.
- Chaque région doit avoir son plan de développement local qui permettra d’exécuter
l’actuel Plan Quinquennal ;
- Le transfert des responsabilités vers les communautés doit être une constante au cours
de toute la période de mise en œuvre du plan quinquennal afin de faciliter la
pérennisation des actions; le but recherché étant que les bénéficiaires vont s’approprier
le plan quinquennal.
- Les choix techniques devront privilégier des technologies simples et faciles à
reproduire avec une maintenance réduite.
- L’implication de la femme et des jeunes dans toutes les activités de l’exécution à
l’évaluation.
- La politique d’aménagement et de mise en valeur devra être rénovée et les efforts
doivent s’orienter vers les techniques d’aménagement à coûts modérés et
économiquement rentables, maîtrisables par les bénéficiaires et susceptibles d’être
gérées durablement.
- La gestion rationnelle et durable des ressources sols/eau dans le domaine de
l’irrigation est devenue une impérieuse nécessité compte tenu de la croissance
démographique très rapide qui se traduit par une très forte pression sur les ressources.
Elle passe par une meilleure connaissance du secteur de l’irrigation. A cet effet, des
documents normatifs sur la conception et la gestion des périmètres irrigués devront
être établis.
- Le plan quinquennal veillera également à minimiser les impacts négatifs globaux de
l’irrigation, en particulier sur la santé et la pollution diffuse et enfin,
- Le Plan quinquennal doit rester le seul cadre de référence pour les interventions dans
le sous secteur agriculture
51
La disponibilité de ressources financières pour la mise en œuvre de plusieurs activités
proposées dans le plan quinquennal, la stabilité politique entrainant une paix durable dans le
pays, l'existence d'institutions publiques et privées réellement structurées et l'existence de
ressources humaines compétentes sont des facteurs déterminants de succès.
52
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFD : Agence Française de Développement
ANLA : Agence Nationale de Lutte Anti-acridienne
BM : Banque Mondiale
BNSP : Bureau National des Semences et Plants
CDA : Comité Départemental d’Action
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
CFPR : Centre de Formation et de la Promotion Rurale
CLA : Comité Local d’Action
CNCPRT : Conseil National de Concertation des Producteurs Ruraux du Tchad
CRA : Comité Régional d’Action
DEAFPR : Direction de l’Enseignement Agricole et de la Formation et de la Promotion
Rurale
DEPP : Direction des Etudes, des Programmes et des Projets
DER : Direction des Equipements Ruraux
DGGRHA : Direction Générale du Génie Rural et de l’Hydraulique Agricole
DGPAF : Direction Générale de la Production Agricole et de la Formation
DHAAF : Direction de l’Hydraulique Agricole et des Aménagements Fonciers
DPSA : Direction de la Production et de la Statistique Agricoles
DPVC : Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement
DRA : Délégation Régionale de l’Agriculture
ECOSIT : Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel au Tchad
EVST : Enquête sur la vulnérabilité structurelle au Tchad
FAO : Food Agriculture Organization
FDMR : Forum sur le Développement du Monde Rural
FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole
ITRAD : Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement
MAI : Ministère de l’Agriculture et de l’Irrigation
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONASA : Office National de Sécurité Alimentaire
53
ONDR : Office National de Développement Rural
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation de Producteurs
PAMFIP : Plan d’Action pour la Modernisation de la gestion des Finances Publiques
PAPAT : Projet d’urgence d’appui à la production agricole au Tchad
PDDAA : Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
PIB : Produit Intérieur Brut
PIP : Projet d’Investissements Publics
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petite et Moyenne Industrie
PND : Plan National de Développement
PNIA : Programme National d’Investissement Agricole
PNSA : Programme National de Sécurité Alimentaire
PQDA : Plan Quinquennal de Développement de l’Agriculture
PTF : Partenaire Technique et Financier
RCA : République Centrafricaine
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SAP : Système d’Alerte Précoce
SISAAP : Système d’Information durable sur la Sécurité Alimentaire et d’Alerte Rapide
SMA : Sommet Mondial de l’Alimentation
SNRP : Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté
SODELAC : Société de Développement du Lac
SYDRAT : A définir ???
54
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Revue du secteur agricole dans le cadre du processus PDDAA, Draft 4, Février 2013
Appui à la mise en place d’un système d’information durable sur la sécurité alimentaire et
d’alerte précoce, 2013-2016
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GLOSSAIRE
La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès
physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de
satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie
saine et active.
La souveraineté alimentaire est la capacité pour les Etats ou pour les peuples d’assurer via
des politiques agricoles et alimentaires une alimentation saine en quantité et en qualité à leur
population sans porter préjudice à d’autres populations à travers le dumping (soutien aux
exportations qui entraîne une concurrence déloyale). C’est aussi le droit des Etats à choisir
leur politique agricole, à condition de ne pas faire du dumping vers des pays tiers.
L’indépendance alimentaire est le fait que certains pays sont prêts à renoncer aux revenus
d’exportation pour réduire les risques de dépendance alimentaire par rapport au marché
international. L’indépendance alimentaire est l’une des voies de la sécurité alimentaire.
La vulnérabilité à l'insécurité alimentaire se définit par la façon dont les vies et les
stratégies des ménages sont exposées au risque, atténuée par la capacité d’y faire face.
Disponibilité : C’est la quantité de nourriture disponible dans un pays ou une zone en tenant
compte de toutes les formes de production domestique, industrielle, les imports commerciaux
et l’aide alimentaire.
Utilisation : C’est l’utilisation par les ménages de la nourriture à laquelle ils ont accès ; et la
satisfaction des besoins en éléments protéino-énergétiques et en micronutriments.
L’utilisation de la nourriture tient compte des éléments tels que la préparation de la nourriture,
la situation sanitaire, l’hygiène, la variété de la diète, etc.
Ménage : C’est un groupe de personnes (ou une seule personne) apparentées ou non, vivant
ensemble dans le même logement ou concession, et satisfaisant ensemble leurs besoins
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économiques et sociaux essentiels (nourriture en particulier). Ils reconnaissent en général
l’autorité d’un chef de ménage.
Communauté : C’est un ensemble de personnes défini comme groupe social vivant autour
d’un idéal et des intérêts communs. Son existence et sa pérennité sont fondées sur une
solidarité ou un consensus non soumis à la force de la réglementation.
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ANNEXES
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