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Corrigé DCG Droit Social 2015

Ce document contient trois dossiers portant sur des situations pratiques en droit social. Le premier dossier traite des heures supplémentaires, le deuxième des négociations sur les salaires minimums et la dénonciation des accords d'entreprise, et le troisième de la formation professionnelle et de la modification des fonctions des salariés.

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DCG session 2015 UE3 Droit social Corrigé indicatif

I – ÉTUDE DE SITUATIONS PRATIQUES

DOSSIER 1

1.1 Quel est, sur la période considérée et par salarié, le nombre d’heures que
l’employeur devra effectivement rémunérer en tenant compte de ce changement sur la
période considérée ?

Règle de droit : définition : les heures de travail effectuées au-delà de la durée légale de
travail (35 heures par semaine ou 1 607 heures par an) ou de la durée conventionnelle sont
des heures supplémentaires.
Les heures supplémentaires donnent lieu à une majoration de salaire dont le taux est fixé par
un accord de branche étendu ou un accord d'entreprise ou d'établissement. Ce taux ne peut pas
être inférieur à 10 %. À défaut d'accord, la majoration à retenir est fixée à :
 25 % pour chacune des 8 premières heures supplémentaires (de la 36e à la 43e heure
incluse) ;
 50 % à partir de la 44e heure

Application : En l’absence d’accord collectif, les dispositions légales s’appliquent. Chaque


salarié effectue 9 heures supplémentaires par semaine. Les huit premières sont majorées de
25%, la neuvième de 50%. Le supplément de rémunération est donc de 9 h+ 3,5 heures par
semaine, soit 125h par salarié sur la période, auquel s’ajoute la rémunération pour les 35
heures (35 x 10 = 350). Le nombre d’heures rémunérées par salarié est donc de 475 h sur la
période.

1.2 Le contingent annuel des heures supplémentaire de l’entreprise est de 240 heures.
Au terme des dix semaines M. Loïc Karvadec aura réalisé 247 heures. Quel avantage
retirera-t-il de ce dépassement et comment pourra-t-il en bénéficier ?

Règle de droit : En plus des majorations de salaire, les heures supplémentaires effectuées au-
delà du contingent ouvrent droit pour le salarié à une contrepartie obligatoire en repos. Des
règles différentes s'appliquent selon que l'entreprise occupe plus de 20 salariés ou 20 salariés
au plus.
Chaque heure effectuée au-delà du contingent bénéficie d'une contrepartie en repos fixée à :
 50 % (soit 30 minutes de repos pour une heure supplémentaire) pour les entreprises de
20 salariés au plus ;
 100 % (soit une heure de repos pour une heure supplémentaire) dans les entreprises de
plus de 20 salariés.
Pour exercer son droit au repos, le salarié doit avoir cumulé 7 heures de repos. Il doit prendre
ce repos sous forme de journée ou d’une demi-journée dans les deux mois qui suivent
l’ouverture de ce droit.

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Application : Le contingent s’appliquant à M. LoÏc Karvadec est de 240 heures. Au terme


des dix semaines, il aura cumulé 247 h, soit un dépassement de 7 heures. La SARL Marine
Energie emploie 100 salariés, la C.O.R. sera donc de 100%. Il aura droit à 7h de repos, qu’il
pourra prendre à sa convenance dans les deux mois qui suivent.

1.3 L’employeur est inquiet devant le surcoût provoqué par la pratique des heures
supplémentaires. Quel moyen proposez-vous pour réduire ce surcoût sans remettre
en cause la pratique des heures supplémentaires ?

Pour réduire le coût des heures supplémentaires, l’employeur dispose de différents moyens.
 Première solution : Le paiement des heures supplémentaires peut être remplacé en
tout ou partie par un repos compensateur de durée équivalente, si un accord couvrant
l’entreprise le permet.
 Seconde solution : Un aménagement du temps de travail peut être mis en place dans
l’entreprise afin de compenser les périodes de forte et faible activité. Ce système
permet de réduire le nombre d’heures supplémentaires à celui du dépassement de
l’horaire légal ou conventionnel calculé sur la période définie (allant de un mois à un
an).

DOSSIER 2

2.1 L’employeur souhaite profiter de l’ouverture des négociations pour ramener le


salaire minimum à un niveau inférieur à celui de la convention de branche. Dans quelle
mesure un accord d’entreprise peut-il déroger à une convention de branche ? Que
pensez-vous du projet de l’employeur ?

Règle de droit : Un accord d’entreprise peut en principe déroger aux dispositions d’un accord
de branche. La dérogation n’est cependant pas possible dans deux cas:
 lorsque la convention de branche l’interdit expressément (disposition impérative)
 ou lorsque la loi l’interdit. Cette interdiction vise quatre domaines : le salaire
minimum, les classifications professionnelles, la mutualisation des fonds sur la
formation professionnelle et les garanties en matière de prévoyance.

Application : Le salaire minimum dans la convention de branche est de 12 euros.
L’employeur souhaite fixer le montant du salaire minimum dans l’entreprise à un niveau
inférieur par voie d’accord d’entreprise. Cette dérogation est expressément interdite par la loi.
Le minimum fixé au niveau de la branche ne peut pas être ainsi remis en cause.

2.2 Quels sont les effets de la dénonciation sur l’accord d’entreprise en vigueur et les
conséquences d’un échec de la négociation d’entreprise ? En cas d’échec des
négociations, qu’adviendra-t-il de la rémunération de M. Kervadec embauché en 2007
et payé au salaire minimum ?

Règle de droit : La convention peut être dénoncée par les parties signataires sous réserve du
respect d’un préavis qui, en l’absence de stipulation expresse, est de trois mois. Des
négociations doivent être engagées.

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La convention dénoncée continue de produire effet jusqu’à l’entrée en vigueur de la


convention qui lui est substituée ou pendant une durée maximale d’un an.
A la fin du délai de 15 mois, la convention collective cesse de produire effet.
Cependant les salariés conservent leurs avantages individuels acquis qui sont intégrés à leur
contrat de travail. Constitue un avantage individuel acquis l’avantage qui, au jour de la
dénonciation de la convention ou de l’accord collectif, procurait au salarié une rémunération
ou un droit dont il bénéficiait à titre personnel (avantage individuel) et qui correspondait à un
droit déjà ouvert et non simplement éventuel (avantage acquis).
Application : En cas d’échec des négociations, M. Kervadec continue à bénéficier du salaire
minimal de 12,10 euros fixé en tant qu’avantage individuel acquis. En effet, embauché
depuis 2007, M. Kervadec a déjà bénéficié de cet avantage à titre personnel au jour de la
dénonciation de l’accord d’entreprise.

DOSSIER 3

3.1 Quel est le régime juridique des heures accomplies par Mme Tixier le samedi matin
? Quelle conséquence l’employeur devra-t-il tirer de la formation suivie par cette
salariée ?

Règle de droit : Dans le cadre du plan de formation, pour les actions de développement des
compétences, un accord écrit passé entre le salarié et l’employeur peut prévoir le
déroulement de tout ou partie de la formation en dehors du temps de travail effectif, dans la
limite de 80 heures par an et par salarié. Dans ce cas, l’employeur doit verser une allocation
égale à 50 % du salaire net de référence du salarié.
Dès lors que les heures de formation sont effectuées en partie en dehors du temps de travail,
l’employeur doit s’engager au préalable sur les conditions dans lesquelles le salarié accèdera
dans le délai d’un an aux fonctions disponibles et à la qualification correspondant aux
connaissances acquises ou sur les modalités de prise en compte des efforts accomplis par le
salarié.
Application : L’employeur propose à Mme Tixier une formation en dehors du temps de
travail effectif. Après avoir donné son accord, Mme Tixier percevra une allocation versée par
son employeur qui devra prendre des engagements à son égard.

3.2 Sophie Lesueur fait partie des cinq salariés à qui on a proposé une évolution vers le
métier de technico commercial. Mme Lesueur n’est pas intéressée par cette proposition.
Quelle est la nature du changement envisagé par l’employeur pour le poste de Mme
Lesueur ? Quelle procédure l’employeur devra t-il éventuellement suivre ?

Règle de droit : Il existe deux types de modification de la relation de travail : la modification


du contrat de travail qui affecte un élément essentiel (la jurisprudence retient la rémunération,
la qualification, la durée du travail et sous conditions restrictives le lieu de travail) et la
modification des conditions de travail. Pour modifier un élément essentiel du contrat sans
qu’il y ait de motif économique, l’employeur doit demander l’accord du salarié en lui donnant
un délai raisonnable pour accepter (le silence du salarié ne vaut pas acceptation).

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Application : Le passage des fonctions de technicienne au poste de technico-commercial


s’analyse en un changement de qualification et en une modification du contrat de travail.
L’employeur doit recueillir l’accord de Mme Lesueur.

3.3 Quelles conséquences l’employeur pourra-t-il tirer d’un éventuel refus de Mme
Lesueur ?

Règle de droit : Le refus du salarié n’est pas une faute et ce refus ne peut donc pas être
considéré comme un motif de licenciement. L’employeur peut renoncer à la modification.
Il peut maintenir sa proposition. Si le désaccord subsiste, l’employeur peut licencier le salarié
de façon licite s’il justifie d’une cause réelle et sérieuse de licenciement. L’employeur peut
proposer une rupture conventionnelle.
Application: En cas de refus de Mme Lesueur, l’employeur pourra la maintenir dans son
poste, lui proposer une rupture conventionnelle ou la licencier mais sans motif réel et sérieux.

DOSSIER 4

4.1 Est-il possible de placer les salariés de la Sarl Marine Energie en activité partielle ?

Règle de droit : L'employeur peut placer ses salariés en position d'activité partielle lorsque
l'entreprise est contrainte de réduire ou de suspendre temporairement son activité pour l'un
des motifs suivants :
 la conjoncture économique ;
 des difficultés d'approvisionnement en matières premières ou en énergie ;
 un sinistre ou des intempéries de caractère exceptionnel ;
 la transformation, restructuration ou modernisation de l'entreprise ;
 toute autre circonstance de caractère exceptionnel

La réduction ou la cessation d'activité doit être temporaire et collective.


L'employeur qui envisage de recourir à l'activité partielle doit consulter le CE ou les DP en
l'absence de CE. Il doit en faire la demande auprès du préfet pour une durée maximale de 6
mois renouvelable.

Application : L'obstacle à la production est dû à des intempéries de caractère exceptionnel.


Il est précisé que l'activité ne peut reprendre avant quatre semaines (< à 6 mois).
La cessation d'activité est donc temporaire et collective. L’employeur pourra donc recourir à
l'activité partielle à condition de consulter le CE et d'en demander l'autorisation au préfet.

II–QUESTIONS

1. Caractéristiques de la période d’essai

Elle est une période qui permet à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié, et au
salarié d’apprécier si les fonctions lui conviennent.

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La période d'essai, ainsi que la possibilité de la renouveler, ne se présument pas. Elles doivent
être expressément stipulées dans le contrat de travail. Une simple référence à la convention
collective ne suffit pas.
La durée maximale légale est fonction du statut du salarié (2, 3 ou 4 mois). Le contrat de
travail peut prévoir une durée moins longue.
La rupture de la période d’essai peut se faire sans motif et sans indemnité.
D’autre part les parties doivent respecter un préavis.

2. Le renouvellement de la période d’essai

La période d'essai peut être renouvelée une fois à condition qu'un accord de branche étendu le
prévoie et que le contrat de travail ou la lettre d'engagement stipule expressément cette
possibilité .L’employeur doit proposer le renouvellement avant la fin de la période initiale.
Il doit obtenir l’accord express et non équivoque du salarié.

III – COMMENTAIRES D’UN DOCUMENT

1. Un fait de la vie privée peut-il constituer une cause réelle et sérieuse de


licenciement ?

Principe : Un fait qui relève de la vie personnelle du salarié ne peut pas, en principe, justifier
un licenciement.
Exceptions :
 Un fait de la vie privée peut constituer une cause réelle et sérieuse de licenciement s'il
est de nature à apporter un trouble objectif et caractérisé au fonctionnement de
l'entreprise notamment parce qu'il aurait pour effet de rendre impossible l'exécution
du contrat de travail aux conditions convenues.
 Un fait qui relève de la vie personnelle peut justifier un licenciement disciplinaire s’il
se rattache à la vie professionnelle du salarié ou caractérise un manquement à une
obligation découlant de son contrat de travail.

2. Justifiez la décision de la Cour de la cassation.

La Cour de cassation CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a débouté M. X. de


ses demandes au titre du licenciement, l'arrêt rendu le 8 novembre 2011, entre les parties, par
la cour d'appel d'Amiens.
Aucune clause du contrat ne peut valablement décider qu'une circonstance quelconque
constituera en elle-même une cause de licenciement.
Or dans la lettre de licenciement, le licenciement était motivé exclusivement par l'application
de l'article 10 du contrat de travail qui prévoit la rupture de celui-ci en cas de retrait du permis
de conduire.
La violation de la clause ne suffit pas à caractériser l’existence d’une cause réelle et sérieuse
de licenciement. La lettre de licenciement fixant les termes du litige, l’employeur devait
établir dans cette lettre le trouble objectif et caractérisé pouvant fonder un licenciement non
disciplinaire.

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