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ENF 106

CALCUL DES CHARGES

Marc CLAUSSE
1 INTRODUCTION.............................................................................................................. 3
2 GÉNÉRALITÉS SUR LE CALCUL DES CHARGES POUR LA CLIMATISATION... 3
2.1 Introduction ................................................................................................................ 3
2.1.1 Flux de chaleur ................................................................................................... 3
2.1.2 Effets d’inertie.................................................................................................... 5
2.2 Méthodes de calcul de la puissance de refroidissement ............................................. 5
3 APPORTS INTERNES .................................................................................................... 10
3.1 Occupants ................................................................................................................. 10
3.2 Eclairage................................................................................................................... 10
3.3 Moteur électrique ..................................................................................................... 12
3.4 Appareils .................................................................................................................. 13
4 APPORTS EXTERNES ................................................................................................... 16
4.1 Infiltration................................................................................................................. 16
4.2 Vitrages .................................................................................................................... 16
4.3 Apports par les parois opaques extérieures .............................................................. 17
4.4 Apports par les parois opaques intérieures............................................................... 18
5 METHODE DU BILAN THERMIQUE.......................................................................... 18
6 METHODE RTS .............................................................................................................. 19
6.1 hypothèses et principe .............................................................................................. 19
6.2 Procédure de calcul .................................................................................................. 20

2
1 INTRODUCTION

Le calcul des charges pour la climatisation ou le chauffage consiste à estimer les quantités
d’énergie/humidité à apporter ou enlever du système (pièce, maison, immeuble, etc.) pour
maintenir une ambiance définie par un cahier des charges. Cette opération ayant pour finaliser
de dimensionner les systèmes de production et de distribution, on se place en générale dans le
cas le plus défavorable pour faire ses calculs. Ainsi, cette démarche dimensionnement est à
distinguer clairement d’un calcul réglementaire type RT 2005 qui vise lui à évaluer les
performances énergétiques d’un bâtiment.

2 GÉNÉRALITÉS SUR LE CALCUL DES CHARGES POUR LA


CLIMATISATION

2.1 Introduction

Les charges d’un local proviennent de différents types de transferts thermiques à travers
l’enveloppe : conduction, convection et rayonnement, mais aussi de sources de chaleur
internes dues à l’occupation ou à la présence de matériels, machines, etc. ainsi que des
transferts/sources d’humidité. On peut lister les éléments suivants qui ont un impact sur les
charges :
• externes : murs, plafond, plancher, fenêtres, etc.
• internes : éclairage, occupants, équipement, etc.
• infiltration : entrée d’air
• système : air neuf, fuite dans la gaine, dégagement de chaleur due au ventilateur,
etc.

Pour l’air neuf, il convient d’être attentif à sa prise en compte. Si l’air neuf est fourni par le
biais d’une centrale de traitement d’air ou il est transformé en « air soufflé », sa prise en
compte ne devra pas intervenir dans le calcul des charges.

Le calcul précis des charges est complexe car il dépend de nombreuses variables (occupation,
météo, etc.) qui évoluent sur 24 h, la semaine le mois ou l’année. En particulier, dans un
bâtiment complexe les besoins peuvent être déconnectés avec des zones nécessitant un
refroidissement alors que d’autres seront à chauffer. Pour un tel système qu’on appelle multi-
zones (plusieurs zones indépendantes avec des contrôles de température séparés), les charges
à prendre en compte pour le dimensionnement du système de climatisation correspondront au
maximum de la somme horaire des charges de chacune des zones et ce pour une journée
chaude type. En revanche, le système devra être capable de combattre la charge maximale de
chaque zone prise individuellement lorsqu’elle se produira.

2.1.1 Flux de chaleur

Il convient de distinguer les quatre flux de chaleur suivants :

Apports de chaleur

3
Il correspond à la puissance thermique entrant et/ou générée instantanément dans un espace.
On classe les différentes contributions en fonction de leur vecteur d’entrée et leur nature
sensible ou latente. Les vecteurs d’entrée comprennent :
• le rayonnement solaire à travers les parois transparentes,
• la conduction thermique à travers les parois opaques extérieures,
• la conduction thermiques à travers les parois opaques intérieures,
• la chaleur générée par les occupants, l’éclairage, l’équipement, etc.,
• les apports dus aux mouvements d’air.

Les apports dus à la conduction thermique à travers les surfaces sont au final transmis par
convection à l’air de du local.

Les apports dus au rayonnement solaire sont en fait dus à une cascade de différents
phénomènes. En effet, l’air pouvant être considéré en première approximation comme un
milieu transparent, il n’absorbe que très peu le rayonnement. Ainsi, le rayonnement est
d’abord absorbé par les surfaces qui délimitent l’espace (mur, plafond, etc.) et le mobilier.
Leur température augmente et quand elle devient supérieure à celle de l’air ambiant, il se
produit un transfert de chaleur par convection. Bien entendu, ce phénomène dépend fortement
de l’inertie thermique des différents objets ce qui complique l’obtention d’une évaluation
précise du refroidissement à apporter pour compenser les apports thermiques.

Puissance de refroidissement

C’est la puissance nécessaire pour maintenir la température de l’air à une valeur constante. Du
fait de l’existence de déphasage (inertie thermique), elle n’est pas forcément égale, à un temps
donné, à la somme des apports de chaleur à ce même instant.

Chaleur extraite

Si la température d’air est strictement constante, alors la chaleur extraite est égale à la
puissance de refroidissement. Comme la régulation autorise normalement une dérive de la
température, il n’y a pas forcément concordance. Ainsi lors de la remontée de la température
vers la consigne haute, la puissance de refroidissement sera nulle alors que la chaleur extraite
sera différente de zéro. Cependant, ces considérations ont plus leur importance pour le
pilotage de l’installation et son optimisation en fonctionnement que pour le dimensionnement
des composants.

Puissance de la batterie froide

La puissance de la batterie froide est égale à la somme des puissances de refroidissement de


chacun des locaux desservis par cette batterie augmentée de la somme des charges dues aux
systèmes et à la distribution et au traitement de l’air neuf jusqu’aux caractéristiques de
soufflage.

4
rayonnement Puissance
batterie froide

air neuf
CTA
gains
internes
chaleur
mobilier

convection extraite
interne

infiltration

convection
rayonnement
externe
Figure 1 :

2.1.2 Effets d’inertie

L’énergie absorbée par les murs, le mobilier, etc. peut être transmise avec plus ou mois de
délai vers l’air ambiant, en particulier y compris pendant des moments où les sources à
l’origine ne sont plus actives (alternance journalière, émission des appareils électroniques
après leur mise à l’arrêt, etc.). Cet effet doit être pris en compte lors du dimensionnement car
la puissance froide à fournir peut s’avérer être inférieure à la somme des émissions
instantanées de chaleur. De même, les valeurs de pics peuvent être également affectées.

Les deux méthodes présentées dans le cadre de ce cours incluent la prise en compte de ces
effets d’inertie.

2.2 Méthodes de calcul de la puissance de refroidissement

Les deux méthodes ASHRAE présentées ici reposent bien sûr sur le bilan thermique du
bâtiment à climatiser. La première s’appelle la méthode HB pour « heat balance ». La seconde
est une simplification de la première est se nomme RTS pour « radiant time series ».
Dans le cas d’un bâtiment complexe, ces méthodes requièrent bien entendu l’emploi d’outils
informatiques et on s’attachera, dans le cadre de ce cours, à en comprendre les principes.

Le calcul des charges suppose de décrire précisément le bâtiment (type de mur, usages, etc.).
Toutes les entrées doivent être aussi précises que possible en évitant d’utiliser des coefficients
de sécurité. En effet, l’utilisation en cascade de marges de sécurité lors de l’estimation des
charges aboutit souvent à des charges totales irréalistes et totalement sur-évaluées.

Les méthodes présentées sont basées sur un calcul journalier avec un pas horaire ce qui
suppose d’estimer les profils de charges. Les éléments suivants doivent être connus pour
effectuer le calcul :

5
• caractéristiques du bâtiment : matériaux de construction, taille, couleur des faces
externes, d’après les plans et les spécifications

• configuration/orientation : en plus de connaître son orientation, il faut également


déterminer si le bâtiment est soumis à des ombrages. De même, des contributions
particulières provenant de l’environnement (parking, étendue d’eau, etc.) devront
être prises en compte.
• conditions extérieures de calcul. Ce point est développé au paragraphe suivant.
• consignes intérieures. Les consignes intérieures de température et éventuellement
d’humidité doivent être connues, ainsi que les débits de ventilation
• Apports internes et planning d’occupation. Il est important d’avoir les planning
d’occupation, les densités d’emplacement, les usages des locaux etc. pour estimer
au plus près les charges internes.
• surfaces. Une première estimation peut être obtenue à partir des surfaces
extérieures en négligeant l’épaisseur des murs et des sols. Pour les murs mitoyens,
on mesurera jusqu’à la moitié de l’épaisseur du mur. Pour la hauteur on prend la
dimension de sol à sol. Pour les surfaces vitrées, on prend la surface totale
d’ouverture en incluant les montants.

Pour les conditions météorologiques, il est nécessaire d’accéder à des valeurs horaires de
température, d’humidité et d’ensoleillement. L’ASHRAE fournit les conditions climatiques
pour 4422 lieux situés aux Etats-Unis, Canada et dans le monde comme illustré sur la
figure 2 :

Figure 2 : emplacement des données climatiques fournies dans l’ASHRAE

Pour chacun de ces emplacements, les données suivantes sont fournies (figure 3) :

6
Figure 3 : Données climatiques pour la ville d’Atlanta (ASHRAE)

Pour le dimensionnement du chauffage, les données suivantes sont reportées (figure 4) :

7
Figure 4 : Données climatiques nécessaire au dimensionnement du chauffage

• le mois le plus froid 1 = janvier ; 12 = décembre


• Deux températures sèches (DB pour dry bulb) sont données. Elles correspondent
aux températures minimales journalières rencontrées pour des percentiles annuels
de 99 et 99,6%, i.e. 99% et 99,6% des jours de l’année ont une température sèche
minimale supérieure à ces valeurs.
• Les températures de rosées pour les percentiles de 99 et 99,6%, l’humidité absolue
correspondante (HR, humidity ratio) en g/kgas et la température sèche moyenne
correspondante (MCDB : mean coincident dry bulb)
• la vitesse moyenne de vent pour le mois le plus froid associé à la température
sèche moyenne correspondante pour des percentiles de 0,4 et 1% (0,4 et 1% des
jours ont des vitesses de vent supérieures à ces valeurs)
• la vitesse moyenne du vent correspondant à la température sèche à 99,6% avec la
direction correspondante calculée à partir du Nord (est = 90)

Pour le dimensionnement de la climatisation, les données suivantes sont fournies (figure 5) :

Figure 5 : Données climatiques nécessaire au dimensionnement de la climatisation

• le mois le plus chaud : 1 = janvier ; 12 = décembre


• l’amplitude journalière de variation de la température (DB range) qui représente la
valeur moyenne d’écart entre les températures min/max journalières sur le mois le
plus chaud
• les températures sèches pour des percentiles de 0,4, 1 et 2 % (par exemple 2 % des
jours ont des températures sèches supérieures)
• les températures humides pour des percentiles de 0,4, 1 et 2 % avec la température
sèche moyenne correspondante
• la vitesse de vent moyenne pour la température sèche à 0,4 % avec la direction la
plus fréquente correspondante (comptage à partir du nord vers l’est)
• température de rosée pour des percentiles de 0,4, 1 et 2 %, l’humidité absolue
correspondante (HR, humidity ratio) en g/kgas et la température sèche moyenne
correspondante (MCDB : mean coincident dry bulb)
• l’enthalpie pour des percentiles de 0,4, 1 et 2 %, et la température sèche moyenne
correspondante (MCDB : mean coincident dry bulb)

Il est à noter que des valeurs extrêmes sont également données pour différentes
fréquences :10 ans, 50 ans, etc.

8
En plus de ces données annuelles, des données mensuelles sont également fournies où on
retrouve les différentes grandeurs vues précédemment sur des bases mensuelles. Elles sont
particulièrement utiles pour affiner le calcul et approcher un dimensionnement qui prennent
en compte des effets saisonniers.

Il existe bien entendue de nombreuses autres sources comme Météo France entre autres.

Chacune de ces données à une application particulière dans les calculs de dimensionnement.
Pour les conditions hivernales, les données présentées serviront à :

• température sèche pour le dimensionnement du système de chauffage,


• température de rosée pour les applications nécessitant une humidification,
• les données sur le vent permettront d’estimer les charges dues aux infiltrations
dans des conditions extrêmes

Pour les conditions estivales, les données présentées serviront à :

• température sèche pour le dimensionnement du système de


climatisation/refroidiseement,
• température humide est utile pour le dimensionnement des tours de
refroidissement, pour la prise en compte des charges dues au renouvellement
d’air, etc.
• température de rosée pour les applications de déshumidification, etc.
• les données sur le vent permettront d’estimer les charges dues aux infiltrations
dans des conditions extrêmes

Pour générer des données horaires à partir de ces données annuelles ou mensuelles on procède
de la façon suivante.

Le tableau 1 donne une représentation du profil d’évolution des températures sèches sur une
journée. Pour calculer la valeur de température sèche horaire, il faut soustraire à la valeur de
design l’amplitude journalière (DR) multipliée par la fraction horaire correspondante.

θ horaire = θ mens , ann − f ⋅ DR

Tableau 1 : Fraction horaire de variation journalière de température sèche

Pour obtenir les autres valeurs, on suppose que l’humidité absolue est constante sur la
journée. En la combinant à la température sèche, on obtient l’ensemble des autres valeurs

9
nécessaires au dimensionnement à partir du diagramme psychrométrique ou des équations de
l’air humide.

Les données d’ensoleillement sont obtenues à partir des méthodes de calcul donnant
l’éclairement du soleil sur une surface quelconque qui sont exposées dans le cadre du cours
ENF 110 (méthode EUFRAT par exemple).

3 APPORTS INTERNES

Dans un bâtiment moderne, les apports internes peuvent constituer la majorité des charges à
combattre. En effet, les performances des enveloppes ont fortement augmenté avec la mise ne
place des politiques de performances énergétiques tandis que les apports internes
augmentaient du fait de la généralisation de l’emploi des moyens informatiques, ou d’espaces
de travail densifiés (centre d’appel, etc.). La détermination des gains internes est indépendante
de la méthode (HB ou RTS) qui sera employée au final pour l’évaluation de la puissance de
refroidissement.

3.1 Occupants

Le tableau 2 présente quelques valeurs d’apports sensibles et latents de personnes en fonction


de leur activité. Il est à noter que même une brève occupation des locaux peut avoir un impact
important sur les charges.

Tableau 2 : Valeurs des charges sensibles et latentes dues aux occupants (ASHRAE)

Si les apports latents sont considérés comme instantanés, en revanche la part sensible est
soumise aux effets d’inertie puisqu’une partie de ces échanges a lieu par rayonnement (cf.
cours sur le confort thermique).

3.2 Eclairage

L’éclairage est responsable d’une grande part des apports de chaleur dans un bâtiment et sa
contribution doit donc être estimée finement. Le calcul n’est pas évident car la chaleur

10
effectivement dégagée peut être notablement différente de la puissance électrique
consommée.

La source principale de dégagement de chaleur est la lampe elle-même, bien qu’un apport
supplémentaire puisse être dû aux auxiliaires. La puissance calorifique instantanée dégagée se
met sous la forme suivante :

q el = W ⋅ Ful ⋅ Fsa

où W est la puissance électrique moyenne des lampes installées, y compris celles servant à la
projection, Ful est le ratio entre la puissance effectivement utilisée à l’instant du calcul par
rapport à la puissance totale (par exemple pour un commerce on prend la valeur de 1) et Fsa le
facteur de répartition traduisant le fait que dans certains cas, seulement une partie de la
chaleur va vers l’espace à climatiser mais aussi la présence d’auxiliaires (ballast). Ainsi,
suivant le type d’installation, sa valeur pourra être supérieure ou inférieure à 1 (tableau 2).

Dans le cas d’éclairages encastrés dans un plénum, le flux de chaleur se répartie entre l’air de
la pièce et l’air du plénum qui correspond en général à l’air extrait. Si l’assemblage est ventilé
on estime une répartition de 40 à 60 % dans le plénum, 15 à 25 % si l’assemblage n’est pas
ventilé.

Tableau 3 : Caractéristiques de différents éclairages (ASHRAE)

11
3.3 Moteur électrique

Les apports de chaleur dus aux moteurs électriques se mettent sous la forme suivante :

P
q em = ⋅ FUM ⋅ FLM
EM

où P est la puissance électrique du moteur en W, EM son rendement, FUM son taux


d’utilisation et FLM son taux de charge.

Si le moteur est en dehors de l’espace considéré, EM ne doit plus être pris en compte (EM = 1 )
alors que si le moteur est dehors mais la pièce actionnée dans cet espace on a :

12
1 − EM
q em = P ⋅ ⋅ FUM ⋅ FLM
EM

Quelques exemples de données de moteur sont fournis dans le tableau 4

Tableau 4 : Données caractéristiques de moteurs électriques (ASHRAE)

Sauf indication contraire, le chaleur dégagée par les moteurs électriques doit être
équitablement répartie entre flux convectif et flux radiatif.

3.4 Appareils

Dans l’estimation des besoins de climatisation les contributions des différents appareils
doivent être prises en compte. Cette estimation est particulièrement délicate du fait de
l’absence de données (seule la puissance nominale « plaquée » est en général connue et de
renseignement sur les scénarios d’utilisation.

Appareils de cuisine

13
Les apports dépendent du type d’appareil mais aussi de la configuration : présence de hottes,
extraction, etc.

Pour estimer les gains sensibles, on peut utiliser en première approximation à la puissance
plaquée :

q S = q plaq ⋅ FU ⋅ FR

où qplaq est la puissance plaquée, FU le facteur d’utilisation et FR le facteur de rayonnement.


Des données pour des appareils standards sont reportées dans les tableaux 5 et 6 :

Tableau 5 : données pour des appareils électriques/à vapeur sous hotte

Tableau 6 : données pour des appareils au gaz sous hotte

Les appareils étant sou hotte les apports latents sont théoriquement nuls.

Dans le cas où les appareils ne sont pas sous hotte on prendra systématiquement une valeur de
0,5 pour FU. En moyenne, on compte 1/3 de latent pour 2/3 de sensible.

Si le matériel n’est pas précisément connu, on peut également se référer au tableau 7.

Tableau 7 : Données caractéristiques d’équipements de cuisine (ASHRAE, extrait)

14
Nourriture

Pour chaque plat chaud servi, environ 0,05 W de chaleur sont apporté dans la salle de
restauration ce qui reste faible. La répartition est de 75 % en sensible pour 25 % en latent.

15
4 APPORTS EXTERNES

Les apports par infiltration d’air et d’humidité à travers l’enveloppe du bâtiment sont
également une source importante de charges pour la climatisation/le chauffage des bâtiments.

4.1 Infiltration

Les échanges par infiltration peuvent représenter entre 20 et 50% des charges thermiques d’un
bâtiment. La quantité de chaleur sensible échangée avec l’air du local est donnée par :

&
Q & ( ) & (
air , sens = Vinf ⋅ ρ inf ⋅ c p , air ⋅ Tinf − Tloc ≈ 1, 2 ⋅ Vinf ⋅ Tinf − T loc )
où Vinf est le débit volume d’infiltration dans le local et Qair,sens en kW.

Pour la contribution latente on utilisera l’équation suivante (on néglige l’énergie associée à
une condensation partielle de cette humidité) :

&
Q & ( )(
air , lat = ρ inf ⋅ Vinf ⋅ w inf − w loc ⋅ 2500 + 1, 806 ⋅ θ inf )
avec Qair,lat en kW.

Pour le calcul du débit d’infiltration on distingue deux effets : les effets du au vent et les effets
dus au tirage thermique (effet cheminée).

4.2 Vitrages

Les apports par les vitrages sont de trois natures : directs, diffus et par conduction. Les
apports directs se mettent sous la forme suivante :

vit , dir = E dir , inc ⋅ A ⋅ SHGC (θ ) ⋅ IAC


&
Q

avec :
• Edir,inc, le flux direct incident,
• A, la surface de la fenêtre (vitrage + montant),
• SHGC(θ), le facteur de gain solaire direct. Il dépend de l’angle d’incidence θ et de
la nature de la fenêtre (utilisation de données constructeur),
• IAC le coefficient d’atténuation dû aux masques internes (IAC = 1 si pas de
masque)

Les apports diffus se mettent sous la forme suivante :

&
Q ( )
vit , diff = E diff + E ref ⋅ A ⋅ SHGC diff ⋅ IAC

avec :
• Ediff, le flux diffus,
• Eref, le flux réfléchi par le sol,
• A, la surface de la fenêtre (vitrage + montant),

16
• SHGCdiff, le facteur de gain solaire diffus. Il dépend de la nature de la fenêtre
(utilisation de données constructeur),
• IAC le coefficient d’atténuation dû aux masques internes (IAC = 1 si pas de
masque)

Enfin les apports par conduction se mettent sous la forme suivante :

&
Q (
vit , cond = UA T ext − Tloc )
avec :
• U coefficient de transmission de la fenêtre (W/m2.K)
• Text température d’air extérieur
• Tloc la température du local

D’autre part, à partir des équations d’éclairement d’une paroi, on peut prendre en compte la
présence de masques extérieurs mobiles ou non. Ce calcul ne sera pas développé dans le cadre
de ce cours.

4.3 Apports par les parois opaques extérieures

Le flux net surfacique reçu par une surface ensoleillée se met sous la forme suivante :

Q
A
(
= αE t + h 0 T0 − Ts − εΔR )
avec :

• α : absorptivité de la surface
• Et flux solaire global sur la surface incidente
• h0 coefficient de transfert thermique (Rayonnement + convection)
• T0 : température d’air extérieure
• TS : température de la surface
• ε : émissivité de la surface
• ΔR : différence entre le rayonnement GLO (grande longueur d’onde) incident et
l’émission d’un corps noir à température ambiante

On suppose que le flux surfacique peut se mettre sous la forme suivante :

Q
A
(
= h 0 Teq − Ts )
où Teq est le température équivalente représentant à la fois les contributions solaires et
convectives du milieu extérieur.

Teq est donnée par :

αE t εΔR
Teq = T0 + −
h0 h0

17
Pour les surfaces horizontales, les seules radiations GLO (Grande Longueur d’Onde) reçues
proviennent du ciel. La valeur correspondante de ΔR peut être prise égale à 63 W/m2. Avec un
valeur approché de 1 pour ε et un h0 égal à 17 W/m2.K, on obtient une correction de 4 K

Pour les surfaces verticales, la valeur de ΔR est difficile à déterminer, les sollicitations
provenant de plusieurs sources : sol, autres bâtiments, ciel. Cependant, en règle générale et
pour une surface ensoleillée, ces différentes contributions se compensent et la valeur de ΔR
est proche de 0.

α
Le rapport peut être pris égal à 0,026 pour des surfaces claires tandis qu’une valeur de
h0
0,052 sera plus générale.

Au final, le flux instantané reçu par une paroi opaque se met sous la forme suivante :

&
Q (
opa , cond = UA T eq − Tloc )
où :
• Qi,q-n est le flux de chaleur pour la surface il y a n heures
• U coefficient global de transmission
• Teq température équivalente
• Tloc : température de consigne du local (supposée constante)

4.4 Apports par les parois opaques intérieures

Dans le cas de calculs pour des bâtiments zonés, il existe des gains ou des apports dus aux
transferts de chaleur entre des locaux dont les températures de consigne sont différentes. Le
flux de chaleur est donné par :

&
Q (
opa , cond , int = UA T moy − T local )
où :
• Q est le flux échangé en W
• U le coefficient de transfert global
• Tmoy : la température d’air moyenne de la zone adjacente
• Tlocal : température de consigne du local (supposée constante)

5 METHODE DU BILAN THERMIQUE

La méthode du bilan thermique consiste en une évaluation détaillée de l’ensemble des flux et
des effets d’inerties des parois. De ce fait, l’utilisation d’un ordinateur est nécessaire et elle ne
sera donc pas détaillée ici.

18
6 METHODE RTS

Par rapport à la méthode HB (bilan thermique), la méthode RTS permet d’obtenir une
estimation des charges avec des calculs allégés. Elle convient parfaitement pour le
dimensionnement d’installation mais ne doit pas être utilisée pour l’estimation de
performances annuelles.

6.1 hypothèses et principe

On suppose que les conditions sont périodiques d’un jour à l’autre : l’ensemble des conditions
extérieures, d’occupation, etc. sont identiques d’un jour à l’autre à la même heure. Il existe
deux effets inertie à prendre en compte :

• inertie des parois extérieures du bâti


• inertie par rapport aux gains dus au rayonnement

La prise en compte de ces effets d’inertie passe par l’emploi de deux coefficients : un pour les
effets de conduction dans les murs (CTS) et un autre pour les effets radiants (RTS). Ces
coefficients donnent la proportion d’un flux thermique arrivé plus tôt à prendre en compte
pour les calcules d’apport/déperdition à l’heure du calcul.

Figure 6 : valeurs de coefficients CTS en fonction du bâti

Figure 7 : valeurs du coefficient RTS en fonction du bâti

19
6.2 Procédure de calcul

La procédure est détaillée pour le calcul des charges de climatisation, le calcul pour les
déperditions en chauffage étant similaire mais plus simple.

1. calcul du profil sur 24 h des différents apports pour la journée type : internes, externes
opaques, vitrages, etc.
2. Prise en compte des coefficients CTS pour les parois opaques externes
3. Répartition des apports entre les parts radiatives et conductives
4. Application du coefficient RTS pour la part radiative
5. Sommation des contributions heure par heure

On répète le calcul pour différents mois pour prendre en compte les paramètres saisonniers
(hauteur soleil notamment), la valeur maximale servant alors de dimensionnement pour la
climatisation.

Calcul des apports externes par conduction dans les parois opaques, méthode CTS

Les flux transmis par conduction à travers les parois extérieures sont soumis aux effets
d’inertie de la paroi. Pour rendre compte de ce phénomène dans la méthode RTS on utilise le
coefficient CTS. Ce coefficient donne la part de flux arrivé au cours des heures précédentes à
prendre effectivement en compte pour le calcul des apports à une heure h donnée. Ainsi, un
coefficient c valant 0,12 à 3h traduit qu’il faut prendre en compte 12% du flux arrivé à h-3
pour le calcul des apports à l’heure h. On applique cette notion sur 24h depuis l’heure h où
l’on souhait le calcul. On obtient donc l’expression suivante :

Q h = c 0 Q i , h + c 1 Q i , h −1 + ... + c 23 Q i , h − 23

avec :

• Qh : apports totaux par conduction à l’heure h (W)


• Qi,h flux de chaleur à l’heure h (W) déterminé selon les équations vues au
paragraphe 4.3
• Qi,h-n flux de chaleur n heures avant l’heure h (W)
• c0, ci : facteurs de temps relatifs à la conduction (CTS)

Les facteurs CTS sont donnés dans les tableaux suivants (8, 9 et 10) pour différents types de
murs et de plafonds.

Ce calcul ne s’applique qu’aux parois opaques externes et donc pas aux flux par conduction
provenant des parois vitrées ou des parois internes.

20
Tableau 8 : coefficients CTS pour différents types de mur

21
Tableau 9 : coefficients CTS pour différents types de mur

22
Tableau 10 : coefficients CTS pour différents types de toits

Calculs des apports par les sols

En première approximation, les apports par le sol sont négligés dans le dimensionnement des
systèmes de climatisation.

Calcul du besoin en froid

Le besoin en froid doit prendre en compte les contributions de rayonnement et de convection.


Ainsi chacune des charges décrites précédemment doit être décomposée, et on applique le
facteur correctif à la part rayonnante. A une heure donnée, le besoin en froid correspond à la
somme de la partie convective pour cette heure et de la partie rayonnante pour cette heure et
les 23 précédentes. Cette dernière contribution est calculée à partir des facteurs RTS :

23
Q r , h = r0 Q r , i , h + r1 Q r , i , h −1 + ... + r23 Q r , i , h − 23

Les facteurs RTS sont déterminés par une méthode dérivée de HB. Il existe deux types de
facteurs RTS :

• le RTS solaire s’applique pour le flux solaire direct transmis par les vitrages
• le RTS diffus s’applique pour toutes les autres contributions.

Les tableaux ci-après donnent les valeurs des coefficients RTS solaires et non solaires. La
valeur du coefficient dépend de l’inertie des parois (classe d’inertie du bâti : light, medium ou
heavy), de la présence de moquette ou pas (carpet) et enfin du pourcentage de surface vitrée
du local (% Glass).

Tableau 11 : Coefficients RTS non solaires

24
Tableau 12 : Coefficients RTS solaires

Tableau 13 : Description des classes de bâtis pour les tableaux RTS

Au final, pour l’heure h, les apports totaux sont donnés par le somme des différentes
contributions comme résumé sur le figure 8 :

25
Figure 8 : Les différentes étapes de la méthode RTS

26

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