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À La Santé D'apollinaire

Le document présente une explication d'un poème du 19e siècle. Il décrit la structure irrégulière du poème et analyse le vocabulaire et les figures de style utilisées. L'auteur explique que le poème traite du passage des saisons, avec un focus sur l'automne. Il identifie également les champs lexicaux liés à l'automne et à l'hiver.

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Maëlle Janssens
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À La Santé D'apollinaire

Le document présente une explication d'un poème du 19e siècle. Il décrit la structure irrégulière du poème et analyse le vocabulaire et les figures de style utilisées. L'auteur explique que le poème traite du passage des saisons, avec un focus sur l'automne. Il identifie également les champs lexicaux liés à l'automne et à l'hiver.

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Lazare 

: Lazare est un personnage de l'entourage de


Jésus, apparaissant dans le Nouveau Testament, et ainsi
devenu protagoniste de légendes orientales et
occidentales du début de l'ère chrétienne. 

La prison = mourir

L’auteur parle de la perte de l’identité car en


prison les individus sont désignés par un matricule.
I. L’univers carcéral
a) Le dénuement
La première évocation de la prison montre le rituel : la fouille. Pour Apollinaire,
la prison est le lieu de l’humiliation, où l’homme perd de son humanité « il a
fallu se mettre à nu ». L’expression « avant d’entrer » qui ouvre le poème
montre que l’humiliation avait se faire avant même d’être enfermé. Cette
évocation de la nudité est renforcée par la description que fait le poète du milieu
carcéral, les murs sont également « nus ». On pourrait alors qu’il y a substitution
ce lieu comme les êtres qui y sont détenus sont sans vie ce que vient appuyer
l’adjectif épithète « pâles ». « La voûte, les chaînes, les murs, ma cellule, ma
prison » appartiennent à un vocabulaire réaliste.
On observera que le poète s’approprie le lieu par l’intermédiaire des pronoms
personnels « ma cellule» « ma prison » qui vient en écho avec « ma douleur ».
La nudité se présente alors comme un manque de vie.
b) Un lieu sans vie : tombe / mouche + son (« j’écoute »)
Cette idée est reprise au moment où Apollinaire qui s’adresse à lui-même
évoque le miracle de Saint-Lazare ce lieu lui donne alors l’impression qu’il n’en
ressortira pas vivant. Il a pour seule compagnie les mouches. Ce lieu ne
renferme que des « pauvres cœurs ». A travers ces « murs tout nus », il n’y a
rien à voir alors le poète cherche à entendre. Souvent des bruits qui n’existent
pas « la fontaine », « quelqu’un qui frappe du pied » comme si l’imagination
avait remplacé le vide de la cellule. Le seul bruit réel est celui de la clef du
geôlier qui montre par contraste que l’évocation d’une fontaine est impossible.
Le poète fait donc appel à l’imagination par les bruits qu’il semble entendre car
ceux qui sont bien réels ne peuvent que lui rappeler que ce lieu est sans vie.
c) un lieu sans inspiration (mouche, dérision + titre)
L’adverbe de temps avant d’entrer et l’indication de temps « le jour s’en va »
structure le poème. Chaque jour est l’occasion pour
Apollinaire d’écrire une strophe. Chaque strophe accentue la souffrance du
poète à se retrouver dans un lieu dans lequel il ne peut pas écrire. Il n’a plus
d’inspiration : les rayons font « les pitres » sur ses vers qui sont devenus
inégales. Son inspiration semble tourner en rond « je Le titre du poème « A la
Santé » marque une double ironie c’est, en effet, le nom de la prison mais le
poète c’est surtout le lieu où son esprit semble dépérir. Le temps semble s’être
arrêté comme le montre la comparaison de la lenteur avec « comme passe un
enterrement ». Les distiques de la deuxième strophe montrent un poète en mal
d’inspiration.
II. Les sentiments du poète
a) l’ennui (comparaison la fosse / tournons)
Le poète souffre d’ennui la comparaison avec l’ours montre qu’il tourne en rond
marquer par les trois occurrences du verbe « tournons » mais aussi l’évocation
du passé « adieu, adieu chantante ronde ». L’adverbe de temps « chaque matin »
montre la répétition ».Les répétitions nombreuses montrent l’ennui, l’absence
d’inspiration. L’image que nous montre le poète à travers la comparaison « le
ciel est bleu comme une chaine » semble marquer une rupture. Tout n’est
qu’enfermement. Cet enfermement ouvre alors la voix du lyrisme car le poète
est seul face à lui-même. « Que je m'ennuie » et fragment V « Que lentement
passent les heures », cela rappelle le poème
« Le pont Mirabeau » avec le refrain : « les jours s'en vont je demeure ». L’ennui
semble donc être la pire des souffrances aux conséquences désastreuses.
b) le désespoir : la prière, le ciel, je
Une des premières conséquences est le désespoir marqué par un « je » présent
dans quasiment chaque strophe. Le poète, par l’évocation des souvenirs, de la
femme aimée auquel est entièrement consacrée la cinquième strophe mais
surtout son incapacité à se renouveler l’amène à prier « que deviendrai-je ô Dieu
qui connais ma douleur ». Si la réalité est trop sordide comme le montre
l’évocation de la chaise enchainée alors le poète cherche encore à s’élever et
regarde le ciel. L’évocation du dehors n’avait abouti qu’à une dérision de plus le
ciel va s’apparenter à un enfermement de plus, tel un plafond il devient par la
personnification « hostile » et le poète s’identifie alors à un « prisonnier sans
horizon ». « le quinze de la onzième » montre à quel point il semble avoir perdu
tout identité. Conclusion de la quatrième strophe, « ce désespoir [le] gagne ».
Une angoisse plus profonde semble être le fil conducteur du poème celle de la
perte de raison.
c) Raison : tournons à la folie / syntaxe
Ainsi, ce qui semble créer une véritable peur pour le poète c’est de perdre la
raison. Il est donc question de « voix » qualifiée de « sinistre » qui interpelle le
poète « Guillaume qu’es-tu devenu ». L’emploi du pronom « nous » à la fin du
poème montre que le poète se parle à lui-même comme à son double. La forme
du poème montre également qu’à certains moments le poète semble perdre sa
lucidité avec des vers et des strophes irrégulières. Par ailleurs, les nombreuses
répétitions montrent cette absence de repères. La prière a dieu n’a pour unique
objectif de sauver son esprit. L’adjectif épithète est « débile » montre que la
force de résister à la folie le gagne. Sa clairvoyance est également atteinte quand
qu’il ne se reconnait plus ce qui est renforcé par la double négation « Non, je ne
me sens plus là, moimême ». Ce pléonasme montre que dès le deuxième jour, la
crainte de se perdre à tout jamais l’angoisse. Ainsi, le poème se clôt sur la
lumière qui pourrait éclairer son esprit mais l’asyndète montre que le poète
semble avoir perdu sa lucidité.

Explication d’auteur du 19e siècle


Tout d’abord, ce poème n’est pas structuré
car il est formé par 4 strophes, formées d’un
quatrain, un heptasyllabe, un distique et enfin
un dizain.
Il n’y a aucune régularité métrique. Ce sont
des vers libres symboliques qui incluent un
peu de régularité sur la fin du poème.
Au niveau du vocabulaire : « les nixes » désignent plusieurs génies et nymphes
des eaux dans les mythologies germanique et nordique.
« Nicettes » adjectif de nice qui signifie « simple », « candide », « innocent »
C’est un poème sur le passage des saisons, l’automne à une place centrale.
« Automne malade » montre de nombreuses ambigüités ; l’automne est opposé à
l’hiver
En effet, l’automne suit l’été qui connote avec ma vie, et précédé l’hiver qui
connote avec la mort. L’automne est donc la saison qui représente le déclin, le
passage de la via à la mort.
On trouve aussi les deux champs lexicaux correspondent aux deux saisons ; au
vocabulaire de la richesse de l’automne, répond celui de la décrépitude hivernale
« vergers, richesse, fruits mûrs… »

Le distique colle bien avec le brame du cerf car ça se passe en automne.


« Feuille à feuille » est une métaphore de pleurer.
De plus « le vent et la forêt qui pleurent » de nouveau nous avons une hypallage
(Figure de style qui consiste à attribuer à certains mots d'une phrase ce qui
convient à d'autres mots de la même phrase (ex. rendre qqn à la
vie pour rendre la vie à qqn).Ils pleurent la mort de l’automne.
En conclusion :
« Oiseau tranquille au vol inverse oiseau
», dont l’organisation tient d’une sorte de
chiasme

 L’inversion des repères se poursuit avec la


mention de la nidification aérienne, qui vient
fusionner fixation et mouvement, pesanteur
et apesanteur

 « Le vol inverse » il vole à l’envers ou


retourne dans le passé

 « A la limite où notre sol brille déjà ».


Connotation avec le soleil qui rayonne.

Le mot « sol » rayonne à la fois vers son


sens en français : la terre son sens en latin
(sol, solis) : le soleil.

 L’apparition de la première personne : «


Et moi aussi de près je suis sombre et terne
»

 « Et moi aussi », comparaison qui vient


compléter « je suis » par de nouveaux
attributs : « Une brume »/ « Une main »/ «
Une voûte »

La troisième strophe est composée selon


le principe de la variation et de
l’amplification : elle reprend la première.

 L’opposition entre haut et bas, entre


soleil et terre, est explicitement dépassée
par l’apparition du « je » du poète sous la
forme « ma mémoire ». (Métaphore)

 Vient un récit à l’imparfait, un élément de


mémoire. = quête de l’identité du poète.

 L’élan offert par les trois strophes


précédentes marque un arrêt, avec le vers
très bref « Un jour », qui constitue l’entrée
dans un nouvel espace poétique.

 Il se parle à lui-même, effet de réel dû à la mention de son prénom. Le fait que les deux vers
soient un alexandrin ramènent à la réalité.

 Dissociation entre guillaume 1 et guillaume 2.


 La visée de la quête poétique est explicitée : « pour que je sache enfin celui-là que je suis.»

 Il ne sait pas qui il est. Il se cherche. Désarroi.

 « Moi qui connait les


autres » il connait les autres
mieux que lui

 Il y a alors une forme de


superbe assumée, avec
l’anaphore qui structure la
suite : « Il me suffit de » est
répété cinq fois, et cette
formule met en valeur la
connaissance exhaustive des
hommes dont se vante le
poète, en revendiquant des
pouvoirs d’enchanteur ou
de prophète.

 « Voir », « sentir », «
toucher », « goûter », «
entendre ». Le poète fait un
usage des cinq sens.

 Prophète : Personne
inspirée par la divinité, qui
prédit l'avenir et révèle des
vérités cachées.

 Médecin, prophète… il
joue des rôles car il ne sait
pas qui il est

 Les vaisseaux des


armateurs la plume de mes
confrères (métonymie,
plume = écriture)

Figure par laquelle on


exprime un concept au
moyen d'un terme
désignant un autre concept
qui lui est uni par une
relation nécessaire

 Corneille Agrippa : est considéré comme un savant, représentatif d'une conception sceptique de la
magie : la « magie naturelle ». Sa philosophie serait plus proche d'une théosophie chrétienne. Il a été
suivi d’un chien toute sa vie

  Ursuline : religieuse

 Ribambelle : Longue suite (de personnes ou de choses en grand nombre).


 Gouter la saveur du laurier : il peut savoir s’il aime ou non la personne (bafoue = Traiter
quelqu'un, quelque chose avec une moquerie outrageante ; ridiculiser.)

 O gens que je connais = apostrophe

 Il parle tellement des autres que ça contraste avec le fait que lui, ne se connait pas. Le poète
parvient à faire apparaître les êtres aimés, mais cela ne lui donne toujours pas sa propre consistance,
« parmi lesquels je n’étais pas ».

 Arrive des rimes

 Dans le cortège il voit passé les gens qu’il aime, mais lui, ne se trouve pas dedans, il se cherche
toujours. Ils amènent des morceaux de lui-même pour le reconstruire.

 « On me bâtit peu à peu comme on élève une tour », comme les parents nous bâtisse

 «  Je parus moi-même » À la fin du poème il se reconstruit

 Son passé le défini

 Le cortège est arrivé à son but, et les deux quatrains finaux opèrent un nouveau décrochement du
ton, une entrée dans un espace poétique différent. Le poète qui s’est trouvé lui-même semble
proposer un retour réflexif sur cette quête. Le thème du passage du temps, récurrent dans le recueil,
devient central, et il demeure ici associé au jeu de renversement qui traverse l’ensemble du texte.

 « Près du passé luisant » rappel du début avec l’oiseau et la lumière

 « Et l’effort et l’effet » paronomase : Figure qui consiste à rapprocher des mots de sonorités
voisines (paronymes) dans une phrase (ex. Qui s'excuse s'accuse).

L’effort = la recherche de lui-même

L’effet = il parvient à une identité

 Au début le poème est très vague, mal structuré et fini très bien formulé et structuré

 Le poème est organisé en trois espaces distincts : il y a d’abord la phase d’élan, avec les
trois premières strophes
 Ensuite, « Un jour » puis reprises au début du vers suivant : « Un jour je m’attendais moi-
même », constitue un bloc typographique massif qui représente le cœur solidaire du cortège,
 Viennent enfin deux quatrains d’alexandrins parfaitement canoniques, qui rompent soudain
avec l’irrégularité.
Paysage – guillaume apollinaire

C'est avant tout un objet visuel. "Paysage" est composé de 4 dessins, motifs,
figures, quatre motifs qui ont un référent précis, chacun : une maison, un
arbrisseau, un cigare, un personnage.
Il offre une dynamique visuelle, on l'observe en suivant le sens des aiguilles
d’une montre.
La typographie fixe l’œil sur certaines lettres. La taille et l’épaisseur de certaines
lettres attirent l’oeil CI,a, Cig..
La répétition de Ci est diagonale. Des mots se détachent : " maison", " naissent
". La maison paraît importante.
Chaque figure connote une idée.

- La maison : le creux, la naissance.


- L’arbre : la vie qui foisonne.
- Le cigare : la vie qui s’effiloche.
- Le personnage : le sauve qui peut, l’accouplement, la naissance, la mort.
- Le « ? » domine en hauteur et par son épaisseur.

Donc le regard est attiré par la figure de la maison compacte, glisse vers
l'arbrisseau compact plus simple, puis vers la fumée avant de s’arrêter sur la
silhouette humaine, de volume comparable à celui de la maison, restituant d'une
certaine manière le premier motif, mais comme éclaté, sous l'effet d'un désir
d'une énergie quelconque.
Ce « ? » ouvre ou clôt le poème. Il peut être à la fois le début et la fin d’un
questionnement.
Voici d’abord une transcription possible du texte :

Adieu amour nuage qui fuis


Et n’a pas chu pluie féconde
Refais le voyage de Dante
Télégraphe
Oiseau qui laisse
Tomber
Ses ailes partout
Où va donc ce train qui meurt au loin
Dans les vals et les beaux bois frais du
Tendre été si pâle ?
La douce nuit lunaire et pleine d’étoiles
C’est ton visage que je ne vois plus
La composition est géométrique et la construction est renforcée par le choix
d’utiliser deux pages au lieu d’une, pour donner plus d’amplitude à la
représentation. Le train est la ligne de force de la composition. Il appartient au
paysage comme la métaphore du destin de l’homme qui traverse le temps, de la
vie à la mort. Axe structurant, il est la voie qui, avec ses wagons de mots,
devient voix. Significativement, «ce train qui meurt» s’éloigne vers l’extrémité
de la page, vers la marge, vers la fin. Il marque la limite entre deux espaces
différenciés.
Les éléments de l’espace supérieur sont ceux du réel : nuage, oiseau, lignes
télégraphiques (moyen de communication moderne mais seul élément dessiné
sans l’aide de mots). Ils sont ordonnés sur une ligne d’horizon qui unit le nom de
Dante, le mot «tomber» et se termine par le point d’interrogation. Celui-ci
symbolise le doute propre à la condition humaine.
Ce signe prend d’autant plus de force qu’il est la seule marque de ponctuation du
calligramme. Sorti de la cheminée (ligne verticale qui annonce l’éloignement de
la terre et la mort), c’est un crochet qui cherche à attraper l’oiseau-télégraphe
dont les ailes sont des mots qu’il laisse «tomber partout». Le «?», dans un jeu de
miroir, se reflète déformé dans le «C’» en gras qui devient un point remarquable
de «la nuit lunaire».
L’espace inférieur est celui de l’infini, de l’au-delà, de la foi et du mythe.
Espace inverse, il se présente comme une carte du ciel qui invite le lecteur à se
laisser emporter jusqu’à l’égarement dans la quête de la femme aimée et de la
plénitude. Espace de la profondeur de l’être et du doute, il mène au fondamental,
au sens religieux et mystique. Sa géométrie est complexe : points, îlots de
caractères, courbes, cercles...
Les lignes sont libres, féminines, elles s’assouplissent, se lovent, jaillissent.
L’opposition plein/vide est remarquable : la constellation des caractères
contraste avec le blanc de la page. Les quatre éléments fondamentaux sont
présents dans Voyage : l’air (le vent qui amène le nuage), le feu (celui de la
locomotive), l’eau (la pluie), la terre. Cette présence renforce le discours
globalisant de ce calligramme.
La saison choisie est l’été, celle de la tendresse, de la beauté du paysage («les
beaux bois frais») mais aussi celle de l’absence («c’est ton visage que je ne vois
plus» et de la pâleur (celle de la mort). Où est le réel ? Où est l’imaginaire ?
Voyage peut être vu comme la description d’un paysage en suspens, dans
l’attente d’un cri, mais il est aussi mouvement (celui du nuage, du train, de la
vie). La puissance plastique de ce calligramme, qu’Apollinaire a conçu comme
une invitation au voyage, fait appel aux sens.
Une nouvelle approche spatiale Voyage joue avec l’espace de la page imprimée.
La mise en page fait naître des rapports nouveaux entre les éléments du poème
qui peuvent être désarticulés ou articulés, rythmés de mots employés. La lecture
et le déchiffrage s’avèrent multiples.
Le calligramme est fait autant pour être vu que lu. En conséquence, le lecteur
doit déterminer, choisir l’itinéraire de lecture, le cheminement de l’œil dans
l’espace de la page. Dans Voyage, la lecture peut se faire d’abord de gauche à
droite puis, à partir de la moitié de la page, de gauche à droite puis de bas en
haut. Pour l’espace inférieur, la lecture se fait de gauche à droite mais le regard
est amené à évoluer en cercle («douce») puis à monter («nuit») puis à descendre
progressivement («lunaire»)...
La lecture de ce poème est un cheminement, en rupture avec la lecture
traditionnelle.
Le poème est composé de cinq propositions, lignes sans aucune ponctuation ni
rime. Pas de vers car pas de régularité. Le poème est donc en vers libres.
Les deux premiers vers évoquent le souvenir, le passé.
Le troisième vers est une transition, avec la contemplation du ciel.
Enfin, les deux derniers vers sont la reprise anaphorique de "écoute".

Premier vers

Evocation des femmes qu'a aimées Apollinaire : Annie Playden (gouvernante


anglaise). Apollinaire est poursuivi par toutes ces femmes. On voit la volonté du
poète de se détacher d'un passé synonyme de souffrance. Mais il n'y arrive pas.
Cela se note par les sensations visuelles qu'évoquent ce premier vers : sensations
visuelles, tactiles et auditives.

Un mois plus tard, il rencontre Louis de Coligny-Châtillon en septembre.

Deuxième vers : prophétique

La pluie est également liée au futur. En fait, la pluie a une double signification, à
la fois le passé et le futur, c'est-à-dire qu'elle connote à la fois la souffrance, la
tristesse, mais aussi une nouvelle passion. Apollinaire emploie ainsi le verbe
pleuvoir avec un complément d'objet direct (emploi transitif : original).

Le second vers exprime un espoir d'effacer les souvenirs avec une nouvelle
femme.

Troisième vers

Le troisième vers est une métaphore. Apollinaire compare les nuages à des
chevaux, "cabrés, hennir". Ce cheval cabré qui hennit évoque la colère, la
révolte. Apollinaire projette ses sentiments dans la nature. Il refuse d'avoir été
abandonné.

Les deux derniers vers commencent par une anaphore, pour attirer l'attention, et
insister. Dans ces vers, il s'adresse à lui-même. Par l'anaphore, le poète se
raisonne et essaie de se convaincre.

Quatrième vers

"Pleut" est rapproché avec "pleurent". Il y a un parallèle : la pluie est comparée


aux larmes. Cela exprime ainsi le regret de l'ancienne compagne ; pour se
défendre, il essaie d'éprouver du mépris pour cette femme.
"Ecoute s'il pleut" : le message est de se concentrer sur le décor extérieur pour
oublier le passé.
Mais le regret domine : il n'arrive pas à oublier ces femmes.
Cinquième vers

"En haut et en bas" fait référence au passé et au futur. On a l'impression


qu'Apollinaire veut se libérer de cette passion quand il rencontre une femme, et
qui le fait souffrir.
"Les liens" sont assimilés à la pluie. Ils tombent pour oublier le passé. Ces
femmes le font trop souffrir. Il veut exorciser l'attirance qu'il a pour les femmes.

Le poème est donc un bilan de ses expériences malheureuses et les résolutions


qu'il essaie de prendre.

Conclusion : Il n'y a pas de lien logique entre les différentes phrases. Il y a juste
des relations entre les idées, les sentiments. Le poème suggère plus qu'il ne
décrit grâce aux métaphores et aux comparaisons. L'originalité de ce poème est
qu'il reflète par son dessin son thème majeur. Le dessin ajoute du sens au texte.
On voit déjà le thème du poème sans l'avoir lu. Apollinaire veut ainsi arriver à
un art unique : la peinture et la poésie ici
Forme : 5 quintiles d’octosyllabe. Alternance des
rimes féminines en (-e-) et masculines = harmonie.
Évoque la rupture du poète avec l’artiste peintre Marie Laurencin.
Le poème s'adresse directement à Marie enfant et étant plus âgée, comme le montre le premier
mot "vous", et la question dès le vers 2 ("Y danserez-vous mère-grand"). Maclote, est la
déformation wallonne du mot « matelote », désignant les danses que les marins exécutaient
sur les bateaux pour se distraire.
« Y » adverbe de lieu. Mais c’est où ?
"Toutes les cloches sonneront". Pourquoi ? Pour un retour, pour un mariage ? L'anacoluthe
(rupture ou discontinuité dans la construction d'une phrase) qui suit traduit bien l'incertitude
du poète.

Les « masques » et la « musique » évoquent une fête. Référèrent à l’époque ou Marie dansait.
On voit encore les masques mais ils sont silencieux idem pour la musique.
L'allitération en [s] ("Les masques sont silencieux / Et la musique est si lointaine / Qu'elle
semble venir des cieux") évoque un sifflement, comme un son lointain et diffus.
 Le seul alexandrin du poème ("Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine") contient
une déclaration d'amour dans son premier hémistiche et l'affirmation de sa souffrance à la
manière des romantiques. La répétition "vous aimer mais vous aimer", comme les autres
répétitions nombreuses dans ce poème, confère une musicalité au poème, comme dans une
chanson. Thème de l’amour lié à celui de la peine « mon mal », « ma peine ». Association
paradoxale dans l’oxymore « mon mal est délicieux ».
Dans un paysage de neige lié au regret. "Brebis" et "soldat" signifient le passage. Métaphore
du temps qui passe. Flocons de laine = brebis. Ceux d’argent = les vrais flocons
Répétition, confère une musicalité au poème.
« Un cœur à moi » polysémie (Caractère d'un signe qui possède plusieurs contenus, plusieurs
sens.) son cœur ou celui de quelqu’un d’autre ? Beaucoup de désarroi.

Le désarroi ce prolonge avec la reprise de « sais-je ».

 Comparaison.
Le poète passe ici au tutoiement « tes cheveux » +
synecdoque.

Métaphore = les mains sont assimilées aux


feuilles de l’automne.

Le poète est maintenant seul, comme le montre le


pronom "Je".

Seine : évoque le poème « le pont Mirabeau »

Comparaison
Le « livre ancien » évoque l'histoire
définitivement terminée.

Passé, présent et futur dans la même phrase.

Dernier vers : question comme dans la première


strophe.
La forme poétique
a. 4 quatrains et refrain sous forme de distique (2 petits vers qui reviennent toujours). Forme :
10/4/6/10.
b. Refrain : vers impairs, heptasyllabes (élément essentiel de la musicalité depuis Verlaine)
c. Premier vers repris à la fin = circularité du poème.
d. Nombreuses répétitions dont le refrain donnent une impression de monotonie, de plainte, et
rapprochent ce texte d'une complainte.

Analyse linéaire
I. Le lieu évocateur de l'amour passé - Vers 1 à 6
C'est le Pont Mirabeau de Paris qui le fait se souvenir (pont qu'Apollinaire empruntait lorsqu'il
rentrait de chez Marie Laurencin).

L'eau est un élément habituel du poème lyrique pour exprimer la fuite du temps. Ici, elle est
nommée, c'est la Seine.
Le vers 1 utilise le présent de vérité générale "coule", c'est quelque chose d'immuable, comme le
temps qui passe.

Le pont est le symbole de ce qui lit les choses entre elles, tout comme l'amour.

Au vers 2, l'utilisation de l'adjectif possessif "nos" ("nos amours") montre que l'amour a été
réciproque.

Cependant, l'amour dont il est question ici est terminé ("souvienne" vers 3 et utilisation de


l'imparfait "venait" vers 4).
Cet amour était heureux puisque "La joie venait toujours".

Aux vers 2 et 3, le décasyllabe est rompu (4+6), ce qui donne une rime masculine isolée ("amours"),
comme le poète, au milieu des rimes féminines. Le vers est à l’image de la rupture amoureuse. Ce
schéma est reproduit dans les 4 quatrains. Cette découpe des vers est une marque de modernité
poétique.

Les vers 5 et 6 ("Vienne la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure") reviennent après
chaque quatrain du poème, tel le refrain d'une chanson. Dans ce de refrain, l'opposition pluriel /
singulier ("Les jours s'en vont je demeure") montre la solitude du poète, et souligne encore une fois
que la relation amoureuse est terminée.

II. La réminiscence de l'amour - Vers 7 à 12


Dans ces vers, le poète se rappelle de son amour. Ce souvenir est bien vivant, comme le montre
l'utilisation du présent.

Au vers 7 ("Les mains dans les mains restons face à face"), la double répétition ("main" et "face")
montre la complicité du couple et renvoie à l'idée d'un bonheur partagé.
La locution conjonctive au vers 8 "Tandis que" montre que quand les 2 amants s'aimaient, le temps qui
passait ne les affectait pas et n'affectait pas leur amour, puisque l'eau passait sous eux.

Au vers 9, la métaphore "Le pont de nos bras" montre l'amour fusionnel, et fait un parallélisme
avec le pont Mirabeau.
Pourtant "l'onde si lasse" (lasse = fatiguée, ennuyée) au vers 10 montre que cet amour va s'estomper.
L’allitération en [s] dans "si lasse" sonne comme une plainte, et impose un rythme lent à la lecture
rendant compte de cette lassitude.

III. L'échec de l'amour - Vers 13 à 18


Au vers 13, Apollinaire se rapproche du Romantisme avec la comparaison "L'amour s'en va
comme cette eau courante", l'utilisation de la comparaison de l'eau qui coule pour parler du temps qui
passe ou de l'amour qui passe est assez commune en poésie.

Il y a une double anaphore dans ce quatrain : "comme" (3 fois) et "L'amour s'en va" (2 fois). Cette


double anaphore fait résonner ce quatrain comme une litanie (plaintes répétées sans cesse) du
poète qui désespéré de cet amour qui s'éteint.
La répétition de "L'amour s'en va" insiste sur la disparition de cet amour.

La paronomase (employer dans une même phrase des mots dont le son est semblable, mais le sens
différent) aux vers 15 et 16 "la vie est lente" / "violente" montre la douleur du poète.
La diérèse sur "violente" insiste sur cette douleur. De plus, le mot se lit vi-o-lente (vie-eau-lente) qui
reprend les thèmes du poème.

A noter au vers 16 la majuscule à "Espérance", ce qui n'est pas sans rappeler le poème de
Baudelaire Spleen - LXXVIII.

IV. La fuite du temps - Vers 19 à 24


De nouveau dans ce quatrain, il y a une double anaphore : ("passent les" et "ni"), qui résonne comme
une litanie.

Le champ lexical du temps est très présent dans ce quatrain : "jours", "semaines", "temps passé".

Le parallélisme entre le temps passé et les amours et la double négation "ni" ("Ni temps passé /
Ni les amours reviennent") montrent une même irréversibilité du temps qui passe et des amours qui
s'estompent.

Le déterminant possessif du vers 2 "'nos amours" est devenu ici un article défini ("les amours" - vers
21), le poème devient plus universel.

Au vers 22 (dernier vers avant la reprise du refrain), le premier vers est répété "Sous le pont
Mirabeau coule la Seine", ces 2 vers forment une boucle comme les heures et les semaines qui se
répètent inlassablement.

Il n'y pas de ponctuation dans le poème. Les vers s'enchainent les uns après les autres sans que rien
ne puisse les arrêter à l'image de l'eau qui coule et du temps qui passe.

Dans le refrain "Vienne la nuit sonne l'heure / Les jours s'en vont je demeure" (champ lexical du temps
très présent : "nuit", "heure", "jours"), l'antithèse entre les jours qui "s'en vont" (mouvement) et
l'immobilité du poète "je demeure" insiste sur l'immobilité du poète -> il semble montrer son
incapacité à changer le cours du temps.
Conclusion
     Le pont Mirabeau de Apollinaire est donc un poème original qui reprend un thème conventionnel
dans une structure où les termes, les sonorités et la disposition des mots forment des correspondances.
Seule la peine de l'auteur semble demeurer face au temps qui passe.

- 8 quatrains -> octosyllabes.


- Rimes croisées (abab).
- Rythme léger, rapide.
Sur le plan de l’énonciation, c’est un récit
avec un narrateur hétéro diégétique. C’est
un récit raconté au présent. Son effet est
que ça rend les choses vivantes, ça les
représente comme une action actuelle.
Ce récit parle de l’assassinat du « riche
juif » par le « brigand » et « sa troupe »
Poème burlesque, légendaire, caricatural
de la tradition allemande, mais aussi du
brigand.
Figure de style :
« S’attendrit à l’allemande » : oxymore avant dernier vers
«Hennit d’amour au joli mai»: métaphore  vers 4
« Prosit » : est le conjonctive du mot latin prodesse qui veut dire « que ça soit
utile.
Le fait que ça soit écrit en octosyllabe donne un côté « chanté »
La fleur de mai c’est le florin (la récompense)

1 - 1er tableau situe le lieu et les personnages (cela


fait penser à Robin des Bois -> forêt, brigands…).
- « S’est désarmé » -> il se repose, il a déposé les armes.
- Elément inhabituel : il y a une « brigande », pas très poétique / elle « hennit » -> cheval.
- « Joli mai » -> c’est le printemps, la saison des amours.

2 - La bande est horrible, laide (« mal foutu »), déformée / ils ont des attitudes peu
gracieuses (« accroupi »).
- C’est un mélange de toutes ces images enfantines, légendaires qui font des contes.
- « Jacob Born le mal foutu » -> le personnage a un épithète (adjectif, ici « mal foutu »),
comme les grands guerriers (Alexandre le Grand, Attila le Hun…).

3 - La demoiselle a une attitude mondaine -> elle rote mais fait semblant d’avoir le hoquet.
- « Fausse note » -> entrave à la mélodie du bonheur.

4 - Ils chantent avec le vin (de manière poétique), ils en deviennent lyriques (« baquet plein
de vin parfumé », …).

5 - Apollinaire imite le style des faubourgs parisiens -> 2 strophes sur l’éloge du vin (4 & 5).
- « Prosit » = à ta santé / « bandit en cotillon » = brigande.

6 - Le ton est désormais beaucoup moins souriant et léger.


- Vulgarité, expressions populaires (« soûle », « elle veut Hannes », « ma poule »), on
retrouve le ton des faubourgs parisiens une fois de plus.

7 - Retour à la réalité : « il faut que j’assassine ».


- Les poèmes d’Apollinaire du cycle rhénan ont un appel au Rhin -> « ce riche Juif au bord du
Rhin ».
- Expression très poétique : « la fleur de mai c’est le florin » (« florin » = argent).
- Après la poésie sur le vin, c’est la poésie sur le meurtre.
- On ne perd pas la trace du mois de mai, évoqué précédemment, mais il est beaucoup moins
heureux.

8 - « Alors » -> piège d’Apollinaire pour induire le lecteur en erreur : « on mange alors toute
la bande » différent de « on mange, alors toute la bande » !
- « Pète » -> attitudes grossières.
- « S’attendrit à l’allemande » -> oxymore.
- « Avant d’aller assassiner » -> aucun commentaire, froideur de l’expression.
- A la fin du poème, il y a un mélange entre ce que l’auteur voit (repas) et ce qu’il ne voit pas
(assassinat).

Conclusion

- Le poème Schinderhannes est une caricature des héros romantiques (ex. : Jean Valjean).


- C'est également une caricature de cette légende rhénane.
- La poésie peut se nicher partout, mais elle ne fait pas oublier la réalité.
- Les styles de poésie se mélangent.

Rédaction de petites explications de tel ou tel détail littéraire intéressant.


-« Joli mai » : c’est le printemps, la saison des amours. (gradation de
l’atmosphère «pesante», fin du poème: meurtre)
-changement de ton à la strophe 6
-vulgarité, expressions populaires: « soûle »; «ma poule»
-dernière strophe: mélange entre ce que l’auteur voit (repas) et ce qu’il ne voit
pas (assassinat).
La Loreley est composé de 19 distiques qui
abordent le thème de la puissance maléfique
de l'amour qui conduit à la mort. Il y a des
alexandrins.
Vers 1 : le poème commence par une
indication de lieu, référence assez
précise (« Bacharach »). Le poème
commence comme un conte : « il y
avait » renvoie à un temps passé.
Vers 2 : l'expression « d'amour » est au
centre du vers impair, ce qui permet
d'insister sur le thème de la mort
d'amour.

Vers 3-4 : les deux verbes au passé


simple induisent des actions rapides qui
traduisent l'effet foudroyant de sa
beauté. Même l'évêque est ensorcelé
par la beauté de la Loreley. Ces deux
verbes d'actions successives sont
renforcés par la paronomase (même
son : « devant/ d'avance »). Ensuite, la
préposition « à cause de » renforce le caractère inexorable de la séduction.

Vers 5-6 : métaphore qui a comme effet de marquer la dureté du cœur. Ici
commence un dialogue (sans ponctuation) entre la Loreley et l'évêque.

Dans les vers 6 et 10, la sorcellerie est associée au feu. La Loreley elle aussi est
victime de ce sort et de sa beauté. Le champ lexical du feu est très présent.
Loreley corrige la métaphore au vers 9.
Vers 13 : « La Vierge » est le complément de « priez ».

Au vers 13 et 14, la Loreley emploie le champ lexical de la religion : « Priez »,


« Vierge », « Dieu vous protège ».

Au vers 15 et 16, le son nasal [in] à la rime résonne comme une complainte
amoureuse de la Loreley.

Malgré qu'elle soit admirée et aimée, La Loreley veut mourir, elle souffre :
« mon cœur me fait si mal » : anaphore qui insistent sur la souffrance.

La répétition avec un parallélisme de construction « il faut bien que je meure »


au vers 17 et « il faudrait que j'en meure » au vers 18 montre que la mort est
inéluctable pour la Loreley.

A partir du distique 11, la narration revient à une focalisation externe,


l'intensité dramatique retombe, on change de temps puisqu'on est dans le passé.
D'autres personnages apparaissent avec les trois chevaliers décrits dans les
détails : « avec leurs lances, jusqu'au couvent, noir et blanc… ». Le poème se
place dans une atmosphère médiévale (« sorcière », « chevaliers », « lances »,
« couvent », « château »).
Le champ lexical de la vue revient (« yeux », « voir », « me mirer »), il est
associé à une explosion cosmique avec le mot astre rejeté à la fin du distique 13.
Une sorte de menace commence à se faire sentir. Le poète appose le blanc
symbole de purification (les vierges) au noir symbole de deuil (les veuves) :
« couvent des vierges et des veuves » (vers 30). C'est une opposition symbolique
entre le lieu de la purification et celui de l'enchantement.
De "Là haut le vent tordait" à la fin

A partir du distique 16, l'atmosphère devient oppressante ; les chevaliers sont


pris au charme de la Loreley. Les choses vont vite. On voit beaucoup le lexique
de la folie et de la démence qui malgré tout est tenté d'être canalisée par les
ordres de l'évêque.
Le thème des fées et des sorcières est associé aux cheveux.

Ensuite, la Loreley est prise au piège de son image, comme Narcisse (dans la
mythologie grecque, narcisse tombe amoureux de lui-même). La mort est la
seule issue et le seul apaisement à cet amour qui rend fou. Apollinaire ne
semble pas faire de condamnation morale de la vanité de la Loreley, sa
mort semble la rendre la victime de sa propre beauté. La Loreley est en
pleine hallucination, son nom va se décomposer (Lore). Il y a un phénomène
d'écho sur son nom tout au long du poème.

Par sa chute dans le Rhin, on assiste à la communion des éléments. La Loreley


se fond dans le Rhin : « Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil ».
Encore une fois, elle n'est décrite que par ses cheveux et ses yeux.

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