La Banque mondiale, parfois abrégée BM (en anglais : World Bank), est une institution
financière internationale qui accorde des prêts à effet de levier à des pays en
développement pour des projets d'investissement.
La Banque mondiale comprend deux institutions - la Banque internationale pour la reconstruction
et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (IDA en anglais) -
créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils
aux États en difficulté1.
La Banque mondiale est un sous-ensemble du Groupe de la Banque mondiale qui est constitué
de 5 organisations financières internationales au total :
• la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ;
• l’Association internationale de développement (IDA) ;
• la Société financière internationale (IFC) ;
• l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) ;
• le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements (CIRDI).
Le siège de la Banque mondiale se trouve à Washington, D.C. et le local à Genève en Suisse.
La Banque mondiale est dirigée par un directeur général et présidée par le président du Groupe
de la Banque mondiale. Tous deux sont élus par le Conseil des administrateurs du Groupe de la
Banque mondiale.
Elle fait partie des institutions spécialisées du système de l'Organisation des Nations
unies (ONU). Elle publie tous les ans une contribution sur un thème du développement dans son
Rapport sur le développement dans le monde. C’est aussi un important employeur de chercheurs
(un quart environ de ses 9 200 collaborateurs ont un doctorat)2.
C'est le premier prêteur d’argent d'origine publique au monde2. La BIRD, le principal organe de la
Banque mondiale, compte actuellement 189 pays membres3.
Histoire[modifier | modifier le code]
Le bâtiment du Groupe de la Banque mondiale à Washington.
Le bâtiment du Groupe de la Banque mondiale à Washington.
Elle fut créée le 27 décembre 1945 sous le nom de Banque internationale pour la reconstruction
et le développement (BIRD) après signature des accords de Bretton Woods le 22 juillet 1944.
Le 9 mai 1947, elle approuva son premier prêt, qui fut accordé à la France pour un montant de
250 millions de dollars américains4. Au départ, l'économiste britannique John Maynard
Keynes s'oppose à la création de la Banque mondiale, puis il se rallie à cette idée en réalisant le
bénéfice que cette banque peut apporter à la reconstruction de la Grande-Bretagne après
la Seconde Guerre mondiale5.
La Banque mondiale a été créée principalement pour aider l'Europe et le Japon dans leur
reconstruction, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais avec le mouvement de
décolonisation des années 1960, elle se fixa un objectif supplémentaire, celui d'encourager la
croissance économique des pays en voie de développement africains, asiatiques et latino-
américains : ainsi, depuis 1945, l'Inde a bénéficié d'un montant cumulé de prêts de plus de 111
milliards de dollars, et la Chine, de 62 milliards6.
Au départ, la Banque mondiale a principalement financé de grands projets d'infrastructures
(centrales électriques, autoroutes, aéroports, etc.). Avec le rattrapage économique du Japon et
de l'Europe, la Banque mondiale s'est intéressée exclusivement aux pays en développement.
Depuis les années 1990, elle finance aussi les pays postcommunistes.
L'appellation Groupe de la Banque mondiale désigne depuis juin 2007 cinq institutions7 :
• la plus importante est la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD), son fonctionnement est assuré par le versement d'une
cotisation réglée par les États membres,
• l'Association internationale de développement (IDA), fondée en 1960, ses prêts sont
réservés aux pays les moins développés,
• la Société financière internationale (IFC), fondée en 1956, pour financer les prêts et
les investissements réalisés par les entreprises dans les pays à risque,
• le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements (CIRDI), fondé en 1965,
• l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), fondée en 1988, pour
la sécurisation des prêts.
Les objectifs de la Banque mondiale ont évolué au cours des années. Elle a délaissé l'objectif
unique de croissance économique et a récemment mis l'accent sur un objectif ambitieux : mettre
fin à l'extrême pauvreté d'ici à 2030, en abaissant le pourcentage de la population mondiale qui
dispose de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. Elle favorise aussi la création des très petites
entreprises. Elle se focalise également sur des problématiques comme l'environnement, les
pandémies ou la dette. Elle s'est récemment mobilisée en faveur du climat, et entend investir
pour cette cause 200 milliards de dollars de 2021 à 2025. Elle a soutenu l'idée que l'eau potable,
l'éducation et le développement durable sont des facteurs essentiels à la croissance
économique, et a commencé à investir massivement dans de tels projets. En réponse aux
critiques, la Banque mondiale a adopté une série de politiques en faveur de la sauvegarde de
l'environnement et du social, visant à s'assurer que leurs projets n'aggravaient pas le sort des
populations des pays aidés. En dépit de ces politiques, les projets de la Banque mondiale sont
souvent critiqués par les organisations non gouvernementales (ONG) pour ne pas lutter
efficacement contre la pauvreté, et négliger les aspects sociaux et environnementaux.
En 1981, la Banque mondiale publie un rapport sur le développement accéléré en Afrique
subsaharienne, dit rapport Berg8.
Selon la charte fondatrice, les prêts sont versés en fonction de considérations purement
économiques, le régime politique du pays bénéficiaire n'étant pas pris en compte. Ce dernier
point a cependant évolué depuis les années 2000, notamment grâce à l'influence de
l'administration Bush : « L'idée selon laquelle des aides ne devraient être accordées à un pays en
difficulté que sous certaines conditions relatives à l’utilisation de cette aide (en termes de bonne
gestion, mais aussi de respect des droits de l’homme, par exemple) est maintenant largement
admise »9.
En 2014, elle a accordé 65,6 milliards de dollars de prêts, dons, prises de participations et
garanties, dont 20,9 milliards en Afrique et au Moyen-Orient. En 2018, elle a accordé à l'Inde 859
millions de dollars américains et à la Chine 370 millions de dollars américains, de prêts de
la BIRD10,11. En 2021, la Banque mondiale gèle un prêt de 246 millions de dollars à destination
du Liban12.
En 2022, la Banque mondiale prépare une aide de 3 milliards d'euros à l'Ukraine,