->Du patrimoine individuel au patrimoine mondiale
1. La construction et l'élargissement de la notion de patrimoine
Dès l'Antiquité, la notion de patrimoine commence à évoluer : certains biens
privés acquièrent une dimension collective
Les prémices de la notion de patrimoine apparaissent au Moyen Age avec les
premières réflexions autour de la sauvegarde d'objets ayant une valeur
symbolique ou religieuse.
Il faudra attendre la Renaissance pour que les élites aristocratiques
développent un goût pour l'anticomanie.
Entre le XVII et le XIXe siècle se développe le Grand Tour, un long voyage en
Europe effectué par l'aristocratie er la bourgeoisie européennes
o Le Grand Tour a eu pour effet de mettre la haute société
européenne et les artistes en contact avec l'art antique et
donc de développer le goût pour les vestiges antiques.
Des guides sont édités et diffusés à travers l'Europe à partir de la fin du XVII'
siècle qui recensent les vestiges et autres monuments à voir impérativement
et les itinéraires pour y parvenir.
Désignant pendant l'Antiquité l'ensemble des biens hérités du père, la notion
de patrimoine a progressivement évolué pour désigner un bien reconnu
digne de conservation, de restauration et de transmission par une société.
o C'est avec la Révolution que le processus de patrimonialisation va
commencer à véritablement prendre de l'ampleur.
À partir de l'an II (1794), est dressé l'inventaire des biens du clergé et de la
noblesse qui fonde le principe de patrimonialisation.
o Il ne répertorie pas uniquement les monuments historiques et les
demeures de la noblesse et du clergé, mais aussi les œuvres qui s'y
trouvaient avant une valeur esthétique, symbolique et historique.
Au XIXe siècle, intellectuels, artistes et écrivains influents tel que Victor Hugo
se mobilisent à leur tour en faveur du patrimoine et de sa préservation.
L'écrivain et député Maurice Barrès se bat pour la défense des églises
menacées de ruine dans le contexte de la loi de séparation des Eglises et de
l'État de 1905.
Il veut mener à une prise de conscience de l'opinion publique et à un
amendement de la loi afin de sauver les églises qu'il considère
comme dignes d'être préservées.
Ce combat aboutit au vote de la loi de 1913 sur les monuments historiques et
à la création de la Caisse des monuments historiques.
La principale disposition de la loi est le classement d'office du bien
immobilier présentant un intérêt patrimonial et dont la conservation
présente un intérêt pour la société du point de vue de l'art ou de l'histoire.
Des ONG et des organisations internationales (Ol) vont s'engager en faveur
de la protection des patrimoines culturel et naturel. La notion de patrimoine
évolue et intègre désormais des éléments naturels et environnementaux
Après la Révolution, les vestiges du passé sont considérés comme un héritage
national devant être préservé afin d'être transmis aux générations futures.
Les destructions engendrées par les deux guerres mondiales vont
faire émerger la conception du patrimoine comme héritage de
l'humanité.
2.le patrimoine mondial de l’Unesco
La création de l'Unesco à la fin de la Seconde Guerre mondiale va contribuer
à l'internationalisation de la notion de patrimoine.de patrimoine.
L'Unesco a cour mission d'assurer le maintien de la concorde entre les
peuples en facilitant Les échanges culturels et la coopération scientifique
entre eux puis va se mobiliser en faveur de la préservation du patrimoine à
l'échelle mondiale.
Ses actions, notamment pour la préservation de deux temples d'Abou Simbel,
vont déboucher sur des fouilles archéologiques de grande envergure et
conduire à l'inventaire de centaines de sites patrimoniaux.
Dans ce contexte fut adoptée en 1977 par la conférence générale de
l'Unesco, la Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel
et naturel
La convention reconnait l'existence de lieux dotés d'une valeur universelle et
exceptionnelle qui devraient faire partie du patrimoine commun de
l'humanité.
La convention fait de la protection de l’environnement et des biens
culturels en héritage commun de l’humanité
En 2019, 1121 siles étaient inscrits sur la liste du patrimoine mondial par
l'Unesco. Cependant, ce patrimoine est très concentré géographiquement
La concentration occidentale est due a la fois à une prise de conscience plus
tardive de la notion de patrimoine dans l'espace extra-occidental et à un
certain « occidentalo-centrisme » de la part des instances de gouvernance du
patrimoine mondial.
À partir de la fin du XIXe siècle, la création d'associations permet la
multiplication des acteurs de la patrimonialisation dans plus leurs pays qui
ratifient la Convention pour la protection du patrimoine culturel et naturel de
l'Unesco.
La notion de patrimonialisation s'est élargie au cours du XX° siècle :
o À des sites naturels riches en biodiversité et des paysages historiques
urbains liés à des traditions souvent pluriséculaires ;
o Au patrimoine immatériel à travers la Convention de la sauvegarde
du patrimoine culturel immatériel, qui regroupe un ensemble de
traditions orales, de savoirs et de savoir-faire qui constituent un legs
historique de l'humanité.
La notion de patrimoine s'est encore diversifiée en 1997, avec la création par
l'Unesco de la catégorie des paysages culturels.
->Les usages sociaux et politiques du patrimoine
2.Patrimoine et sociétés
S'intéresser aux usages sociaux du patrimoine implique d'analyser l'utilisation
régulière et les rapports quotidiens que la société entretient avec le
patrimoine
Si ce dernier est protégé, c'est avant tout car il témoigne du passé des
sociétés. Cela vaut pour les monuments comme pour les coutumes et les
traditions folkloriques.
Le patrimoine matériel est également de plus en plus investi par les
populations à travers le monde. La fréquentation des musées et des
monuments patrimoniaux augmente sans cesse.
Le processus de patrimonialisation joue également un grand rôle
économique qui peut se révéler impactant dans l'économie d'un pays.
Au Moyen-Orient la préservation du patrimoine fait parfois l'objet
d'inquiétudes dans les pays en guerre incitant les différents acteurs de la
scène internationale à s'unir pour tenter de protéger ces éléments de la
mémoire collective
La massification de la fréquentation des musées est en partie liée à la
création d'événements pour susciter l'intérêt du public et attirer ainsi un
nombre sans cesse croissant de visiteurs
Le patrimoine s'ouvre aussi aux usages numériques avec des monuments ou
musées pouvant être visités virtuellement.
Le recours au virtuel permet, entre autres, de reconstituer des monuments -
ou parties de monuments - aujourd'hui disparus
La numérisation du patrimoine ne permet de le faire découvrir à une large
audience d'internautes et ainsi stimuler leur curiosité
Avec la mondialisation, on assiste à une réappropriation par les sociétés de
leur patrimoine, notamment du patrimoine culturel qui témoigne de
l'attachement de ces sociétés aux cultures et identités locales et nationales.
Le patrimoine participe de la mémoire collective dans le sens où il est
un élément des représentations qu'un groupe partage de son passé.
2.Les conflits liés au patrimoine
À l'échelle nationale ou internationale, Le patrimoine peut être
instrumentalisé à des fins politiques
A l'échelle locale, on observe également des conflits liés au patrimoine. Le
tourisme de masse menace certains sites patrimoniaux et perturbe la vie des
habitants. Ces derniers combattent alors pour protéger le patrimoine de leur
ville :
o Certains par la mise en place de mesures visant à sauvegarder le
patrimoine tout en permettant le tourisme de masse
o D’autre en s’inscrivant dans une démarche radicalement opposée et
en s’élevant contre toute transformation de leur ville ou de leur
quartier, essayant d’en préserver l’aspect historique
o Ces habitants combattent notamment les grands projets urbains –
souvent associés à des phénomènes de spéculation immobilière
visant à développer le tourisme de masse – ou les activités
résidentielles
Les usages politique du patrimoine entrainent souvent son
instrumentalisation. En tant que trace di passé, le patrimoine matériel est en
effet souvent associé à des revendication politique et est instrumentalisé
dans des conflit politique.
o -Les usages liés au patrimoine, en particulier le tourisme de masse,
sont de vraies sources de conflits politiques, comme à Venise, où
s'opposent intérêts économiques et volonté des habitants de
préserver leur cadre de vie historique.
La frise du Parthénon ou frise des Panathénées est une frise en marbre de
160 mètres de long sur un mètre de large représentant la procession lors des
grandes Panathénées. A l'origine, la frise, sculptée entre 447 et 438 av. J.-C.,
entourait la partie intérieure du Parthénon.
En 1801, l'ambassadeur britannique à Constantinople obtient une
autorisation l'autorisant à prélever sur les monuments d’athénée toute
sculpture qu’il désire
o 60% de la frise du Parthénon fut arrachée au Parthénon et
transportée en Angleterre, où le gouvernement britannique les
racheta en 1816 pour les faire exposer au British Museum à Londres.
Après l'indépendance du pays, Otton 1er mena une politique active pour
rendre à la Grèce sa gloire antique et essaya, vainement, de racheter au
British Museum les marbres de la frise des Panathénées entre 1834 et 1842.
En 1992, l'État grec demanda officiellement au Royaume-Uni le retour de la
frise du Parthénon et en 2009, la ville d'Athènes a inauguré le nouveau
musée de l'Acropole, qui expose une réplique de la frise dans l'attente du
retour espéré des fragments détenus par le Royaume-Uni.
La notion de patrimoine d'intérêt culturel majeur demeure très subjective et
les autorités grecques ont essuyé un refus catégorique à leurs demandes de
restitution de la part du British Museum. En 2020, une campagne
internationale pour le retour de la frise en Grèce a été lancée sur Internet
sous le mot d'ordre « bring them back » (« rapportez les »).
o De nombreux États, notamment des États issus de la décolonisation,
réclament le retour d'objets aujourd'hui exposés dans des musées,
majoritairement européens.
Le déplacement forcé d'œuvres patrimoniales au cours de l'histoire est l'objet
de tensions diplomatiques entre. États depuis le XIX® siècle. Ces tensions se
sont accrues avec la décolonisation. Il s'agit pour ces États de renforcer leur
identité poste colonial en récupérant leur patrimoine culturel
o La complexité de certains cas est-elle qu’une notion spécifique, la
translocation patrimoniale, a été inventé. Elle désigne problème
issue desquelles du classement forcé de patrimonial et ce généré par
leur éventuelle restitution.
->La préservation du patrimoine
1.Protéger et faire évoluer le patrimoine : deux défis inconciliables ?
Depuis le début des années 1970, la ville de Paris développe une politique de
préservation de son patrimoine.
À l'exception de quelques monuments contemporains, dus aux grands
travaux présidentiels, les constructions les plus récentes sont cantonnées à la
périphérie de Paris.
La préservation et la valorisation de son patrimoine architectural, unique
dans le monde, est une source de développement économique pour Paris,
qui est l'une des villes les plus visitées au monde.
Pour renforcer leur attractivité auprès des touristes, certaines villes comme
Rome, font appel au mécénat.
Si la pratique de recherche de fonds privés pour préserver le patrimoine est
répandue aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon sous le nom de
fundraising, elle l'est moins en France. Elle connaît cependant un net essor
depuis le début des années 2000.
Lors des reconstructions de monuments historiques, des tensions
apparaissent et le débat sur le nouvel urbanisme et la préservation du
patrimoine est relancé, comme ce fut le cas pour Notre-Dame de Paris. Deux
tendances s’opposent :
o Certains plaident en faveur d’une reconstruction à l’identique
o D’autres ont imaginé incorporer des éléments plus modernes dans la
reconstruction, notamment en remplaçant des éléments comme le
plomb par du titane, plus léger.
o L'enjeu pour Paris n'est plus tellement de préserver son patrimoine,
mais d'éviter que son urbanisme ne soit paralysé par un processus de
muséification.
Les grands projets urbains sont vivement contestés dans le centre historique
de la capitale, et généralement relégués à sa périphérie, ce qui pourrait à
terme aboutir à la vitrification de son urbanisme.
L’exemple vénitien :
En 2019, plus de 27 millions de touristes ont visité Venise. Le patrimoine de la
région de Venise, la Vénétie, génère ainsi plus de 300 millions d'euros de
recettes chaque année.
o La surfréquentation de Venise est de plus en plus dénoncée par ses
habitants.
Si cette sur fréquentation menace le patrimoine, elle est également (et avec
l'aide des mécènes) à l'origine de sa sauvegarde du fait des revenus qu'elle
génère.
La surfréquentation entraîne la destruction de l'économie locale
traditionnelle et l'attractivité de la ville, notamment économique, et accentue
sa gentrification.
À Venise, elle se matérialise par la hausse des prix de l'immobilier due aux
logements en location pour les touristes. Parallèlement à l'augmentation du
nombre de touristes, la ville se dépeuple de ses habitants qui déménagent,
faute de revenus suffisants pour supporter le coût élevé de la vie en ville.
La valorisation de son patrimoine culturel et naturel a permis à Venise de
devenir une des premières destinations touristiques en Méditerranée. Les
pouvoirs publics ont accentué l'attractivité de la ville en développant des
infrastructures de transports et divers événements internationaux.
o Cependant, la surfréquentation de la ville et sa gentrification font
peser sur Venise et son patrimoine, comme sur d'autres villes, de
nombreuses menaces dénoncées les habitants. La municipalité de
Venise a mis en place des dispositifs pour restreindre l'accès de
certains monuments aux touristes et inventer un tourisme plus
intelligent et respectueux de l'identité de la ville et de la vie de ses
habitants.
2.La préservation du patrimoine : entre tensions et concurrences
Dans les pays en guerre, le patrimoine peut être instrumentalisé à des fins de
propagande.
o Les trois statues de Bouddha, nichées dans les falaises de Bâmiyân et
inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, ont été détruites en
mars 2001 par les talibans. Ces destructions instrumentalisées et
largement médiatisées par les talibans étaient un message envoyé à
leurs sympathisants dans le monde et un avertissement à leurs
détracteurs : en détruisant les bouddhas, ils démontraient qu'ils
étaient les véritables maîtres du pays.
L'Unesco a établi une liste du patrimoine mondial en péril qui intègre les
sites menacés par les conflits armés, comme Palmyre. La vallée de Bâmiyân
ou encore Sanaa, la capitale du Yémen fortement impactée par les effets de
la guerre civile depuis 2016.
Les groupes terroristes ciblent également les sites patrimoniaux pour
perpétrer des attentats ou des attaques, notamment à l'encontre de
touristes, dans l'espoir de déstabiliser les régimes politiques en place et
d'obtenir une certaine notoriété internationale.
La question de la reconnaissance patrimoniale est également au centre de
débats houleux dans des pays qui retrouvent la paix ou accèdent à la
démocratie.
Le patrimoine est parfois instrumentalisé à des fins géopolitiques, et la
destruction ou la préservation de certains sites patrimoniaux constitue une
décision d'ordre politique destinée alimenter la propagande ou les intérêts
de diverses catégories d'acteurs, étatiques ou non.
En tant que mémoire du passé, le patrimoine peut être source
d'interrogations, voire de tensions sociétales, comme c'est le cas en Espagne,
avec les monuments hérités du franquisme.
La question patrimoniale au Mali :
Objet de nombreuses destructions au cours de la guerre de 2012, le
patrimoine matériel du Mali est aujourd’hui au cœur d'enjeux politiques et
géopolitiques. Sa réhabilitation et sa mise en valeur sont porteuses d'espoir
de paix et de développement local.
Le pays doit aujourd'hui faire face à d'importants défis de développement et
de sécurité. En terme d'IDH, le pays est classé au 182° rang sur 188.
Le Mali a subi de nombreuses destructions de son patrimoine, notamment
dues à l'occupation du pays par des sécessionnistes et des djihadistes.
Après la reprise du contrôle du nord du pays par l'armée malienne en 2013,
la réhabilitation des sites maliens classés au patrimoine mondial de l'Unesco
a été la pierre angulaire des efforts de consolidation de la paix au Mali.
Sur le terrain, des casques bleus ont été déployés tandis que les mausolées
détruits ont été reconstruits à l'identique grâce à un financement
collaboratif de l'Unesco, de l'État malien, de fondations philanthropiques, de
l'Union européenne et de la Suisse ainsi qu'à la collaboration des chefs de
quartiers, des imams et ses populations sur le terrain.
La réhabilitation du patrimoine devient ainsi une source de développement
économique et d'échanges entre communautés.
o Le patrimoine immatériel des différentes communautés du Mali
apparaît également aujourd'hui comme un facteur de
développement et de cohésion nationale dans le cadre de sa
valorisation.
->La France et le patrimoine
1.Gestion et mise en valeur du patrimoine français
En 1840, Prosper Mérimée dresse la première liste des monuments
historiques dont il juge la restauration urgente.
Des institutions voient le jour dans le but de former des professionnels de la
conservation et de la restauration du patrimoine :
o en 1821, est créée l'École des Chartes:
o en 1946, est fondé le corps des architectes des bâtiments de France.
La loi de 1913, relative aux monuments historiques, affirme l'inaliénabilité et
l'imprescriptibilité du patrimoine.
La loi du 2 mai 1930 étend la notion de patrimoine aux sites naturels à
dimension historique.
Il faudra attendre 1960 et la création des parcs nationaux pour que la
préservation de la nature devienne un enjeu patrimonial.
En 1962, Malraux fait adopter la loi sur les secteurs sauvegardés et la
restauration immobilière. Cette loi étend la notion de patrimoine aux centres
historiques urbains.
Les Lois successives de décentralisation, adoptées dans les années
1980, vont associer les collectivités territoriales à la gestion et à la
préservation du patrimoine.
La fondation du patrimoine, créée en 1996, a pour mission de sauvegarder le
patrimoine local.
De nouveaux acteurs favorables à la protection du patrimoine émergent :
o Depuis 2018, la mission Bern pour le patrimoine collecte des fonds
pour la fondation du patrimoine et incite le public à contribuer à la
préservation, la restauration ou la valorisation de 4000 sites en
danger partout en France ;
o Des entreprises financent la restauration de sites prestigieux. L'État
français, afin d'encourager ces dons, a mis en place différentes
mesures permettant de défiscaliser une partie de ces actions de
mécénat.
À partir de la monarchie de Juillet (1830-1848), l'État français a
progressivement mis en place une politique publique de préservation du
patrimoine. Cette politique fait de l'État le principal garant de la préservation
du patrimoine à travers l'adoption de nombreuses lois.
Entre héritage culturel et reconversion : l'exemple du bassin miter du Nord-
Pas-de-Calais :
La protection et la mise en valeur du patrimoine nécessitent de sensibiliser le
public à sa conservation en le rendant visible et en le valorisant pour qu'il
devienne source de revenus et d'activité économique.
La valorisation du patrimoine en déclin, à travers sa reconversion, permet
également de redynamiser des territoires en perte de vitesse économique
comme le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
Avec la révolution industrielle l'extraction minière est devenue la principale
activité économique de la région.
Les principaux objectifs de la reconversion du bassin minier étaient de
dépolluer et réemployer les nombreuses friches industrielles, mais aussi de
mettre en valeur le patrimoine minier, industriel et architectural de la région
afin d'en faire le support de nouvelles activités économiques.
Le tourisme lié au patrimoine contribue de façon non négligeable au
financement de sa sauvegarde en générant une part non négligeable de
l'activité économique du pays.
2.Le patrimoine, facteur de rayonnement culturel de la France dans le
monde et objet d'action diplomatique
La langue française occupe une place à part dans le patrimoine culturel
français. Le patrimoine culturel immatériel « comprend les traditions orales,
les arts du spectacle, les connaissances et le savoir-faire liés à la nature ou
l'artisanat, et les pratiques sociales. »
L'OIF a pour mission la promotion et la diffusion de la francophonie dans le
monde et participe activement au rayonnement culturel de la France dans le
monde.
La francophonie, grâce aux 220 millions de locuteurs du français dans le
monde, constitue donc un vecteur du soft power français.
L'exportation du savoir-vivre à la française, à travers la culture (la langue, le
cinéma, la numérisation d'ouvrages. Les métiers d'art) et la gastronomie,
participe de la reconnaissance à l'international du savoir-faire et de l'art de
vivre à la française.
L'exemple de la gastronomie en tant qu'instrument diplomatique :
En 2010, la gastronomie française est classée par l'Unesco au Patrimoine
culturel immatériel de l'humanité.
La culture en France du « repas en famille » représente en effet une
exception culturelle ancienne en France qui s'exporte bien dans le monde :
certains produits gastronomiques français sont synonymes de raffinement à
travers le monde.
Le repas gastronomique français participe ainsi du rayonnement
culturel de la France.
La gastronomie française a su s'affirmer comme un outil diplomatique, on
parle de diplomatie culinaire.
La diplomatie culinaire permet ainsi aux chefs d'État et diplomates français
de faire passer des messages non verbaux à leurs homologues et, parfois, de
remporter des victoires diplomatiques symboliques.