Cours Propriétés Physques Des Matériaux
Cours Propriétés Physques Des Matériaux
Sommaire
1
Chapitre 1: Notion de Tenseur
E1
E E2 Ou E E 1 , E 2 , E 3
E3 O
x2
x1 Figure 1.1
E1, E2 et E3 sont les composantes du vecteur E sur les axes (les projections du
vecteur sur les trois axes)
Un vecteur est un tenseur de rang 1 (le vecteur a un seul indice).
c) Tenseur de rang 2: Appliquons un champ électrique représenté par le
vecteur E sur un conducteur isotrope, il se produit un courant électrique. La
densité du courant est représentée par le vecteur J .
Conducteur isotrope
Figure 1.2 x3
Si le conducteur est isotrope et la loi d'Ohm
J E
x1
où est la conductivité électrique Figure 1.3
2
E E 1 , E 2 , E 3 et J J 1 , J 2 , J 3
Sachant que:
J 1 E 1
J 2 E 2 (1.1)
J E
3 3
Par contre, si le conducteur est anisotrope (cas d'un cristal) la relation entre les
composantes de J et de E n'a plus la forme simple de l'équation (1.1) et J n'a plus
la même direction de E (Fig 1.4)
J 1 11 E 1 12 E 2 13 E 3 x3
J 2 21 E 1 22 E 2 23 E 3 (1.2)
J E E E
3 31 1 32 2 33 3
On peut donner aux coefficients 11 , 12 …de (1.2) une signification physique par
exemple, si on suppose que le champ électrique est appliqué suivant l'axe Ox 1 :
E E 1 ,0,0 et les équation (1.2) devienent: x3
J 1 11 E 1
J 2 21 E 1
J E
3 31 1
O
IL y a donc des composantes de J non seulement x2
3
qui est décrite par neuf coefficients, que l'on peut écrire sous la forme d'un tableau
carré entre deux crochets, qui symbolise un tenseur de rang 2.
11 12 13
21 22 23 ij : i est la ligne, j est la colonne.
31 32 33
-Tenseur de rang Zéro (scalaire) représenté par un seul nombre et indépendant de tout
système de référence.
-Tenseur de rang 1 (vecteur) caractérisé par trois nombres ou composantes qui sont
associés d'axes de référence.
-Tenseur de rang 2 caractérisé par neuf nombres ou composantes dont chacun est
associé à deux axes.
4
3
1 p T q
11 1 T q
12 2 T q
13 3 T1 j q j
j 1
3
2p T q
21 1 T q
22 2 T q
23 3 T2 j q j
j 1
3
p 3 T 31q1 T 32q 2 T 33q 3 T 3 j q j
j 1
Convention d'Einstein: quand un indice intervient deux fois dans un terme monôme,
la sommation par rapport à cet indice est automatiquement sous-entendue.
pi T ij q j T ik q k
i: indice libre
2. Transformations:
Soit deux système d'axes trirectangles ont la même origine; le premier système est
(x1, x2, x3) et le second (x'1, x'2, x'3).
x3
x'3
Figure 1.6 O
x2
x1
x'1
5
Les relations angulaires liant les axes sont données par le tableau suivant (tableau des
cosinus directeurs).
Anciens axes
x1 x2 x3
Nouveaux x'1 cos 11 cos 12 cos 13
axes x'2 cos 21 cos 22 cos 23
x'3 cos 31 cos 32 cos 33
Si on pose aij cos ij (i indique nouveau axe et j indique ancien axe) le tableau
devient:
Anciens axes
x1 x2 x3
Nouveaux x'1 a11 a12 a13
axes x'2 a21 a22 a23
x'3 a31 a32 a33
Par exemple: les cosinus directeurs de x'2 par rapport à (x1, x2, x3) sont a21 , a22 , a23
et les cosinus directeurs de x3 par rapport à (x'1, x'2, x'3) sont a13 , a23 , a33 .
Le tableau des aij est une matrice: désigné symboliquement par (aij ) et les neuf
composantes ne sont pas indépendantes les unes des autres. Dans le cas général
aij a ji
Considérons un vecteur p x3
O
x2
x1
Figure 1.7
6
p1 p .i ( p1 i p 2 j p 3 k )i p1 cos 11 p 2 cos 12 p 3 cos 13
p1 a11 p1 a12 p 2 a13 p 3
On trouve alors:
Soit un point P (x1, x2, x3)/Oxi, ces coordonnées sont les composantes du vecteur OP .
x i aij x j
On a donc : (1.7)
x i a ji x j
Les vecteurs p et q sont reliés entre eux par la relation pi T ij q j dans le système
d'axes (x1, x2, x3).
Pour trouver les relations qui existent entre les nouvelles composantes p'i et q'j nous
utiliserons la série d'équations suivantes:
p' P q q'
pi aik p k , p k T kl q l , q l a jl q j
7
En combinant ces équations:
k, l sont des indices muets, alors que i et j sont des indices libres.
Développement /l:
Développement /k:
p p' q' q
8
Tenseur symétrique et antisymétrique
i : T ii T ii T ii 0
T11 T 22 T 33 0.
S ij x i x j 1 (1.10)
Si on pose: S ij S ji on obtient:
Cette dernière équation représente dans l'espace l'équation géométrique d'une surface
du second degré appelée quadrique représentative (Q.R) qui peut être une ellipsoïde
ou une hyperboloïde, dont l'origine est le centre O (0, 0).
x i aki x k , x j alj x l
On s'aperçoit que cette dernière loi de transformation est identique à celle d'un tenseur
de rang 2: T ij aik a jlT kl .
9
Conclusion: La Q.R peut être utilisé pour décrire une propriété physique qui est
représenté par un tenseur symétrique de rang 2.
La quadrique représentative possède des axes principaux tels que l'équation générale
de la Q.R rapportée à ces axes s'écrit:
S 1x 12 S 2 x 22 S 3 x 32 1
S 11 S 12 S 13 S 1 0 0
S 0 S 0
21 S 22 S 23 2
s 31 S 32 S 33 0 0 S 3
x 12 x 22 x 32 x 12 x 22 x 32
2
2
2
1 (1.11)
1 1 1 1 1 1
S 1 S 2 S 3
S
S
S1 2 3
x2 y2 z2
La comparaison de cette équation à l'équation classique 1 montre
a2 b 2 c 2
que les longueurs des demi-axes de la quadrique sont:
1 1 1
, , et la surface est un ellipsoïde (Fig 1.8)
S1 S2 S3
x3
x2
x1
Figure 1.8
11
Si deux valeurs sont positives et une valeur est négative la surface est une
hyperboloïde à une nappe (Figure 1.9).
x3
Figure 1.9
O x2
x1
x3
Figure 1.10
O x2
x1
11
3.2 Simplification des équations quand elles sont ramenées aux axes
principaux
pi T ij q j (1.12)
p1 S 1q1 , p 2 S 2q 2 , p3 S 3q 3
Figure 1.11
p //
S (1.13) intensité de S ij dans la direction 1 2
q
12
4.2 Expressions analytiques: Considérons l'exemple de la conductivité
a) Par rapport aux axes principaux: (OX1, OX2, OX3)
1 0 0
ij 0 2 0
0 0 3 X3
cos 1 l1
cos 2 l 2 X2
cos l O
3 3
Figure 1.12
X1
E / OX i E l1 , E l 2 , E l 3 J / OX i 1 l1E , 2 l 2 E , 3 l 3E
J .E J J // .E J .E J // .E J // E
J .E J 1 J 2 J 3 . E 1 E 2 E 3 J 1E 1 J 2 E 2 J 3 E 3
E l1 1 l1 E E l 2 2 l 2 E E l 3 3 l 3 E J // E
J // 1 l12 E 2 l 22 E 3 l 32 E
J //
1 l12 2 l 2 2 3 l 32 (1.14)
E
J .E J 1 E 1 J 2 E 2 J 3 E 3 J i E i
J //
E E E
J // J i E i ij E j E i ij E l j E l i
ij l i l j
E E2 E2 E2
13
ij l i l j (1.15) Cette équation est valable même si le tenseur n'est pas
symétrique.
P x i r l i OP .l i
x3
x2
x1
Figure 1.13
ij x i x j 1 ij r l i r l j r 2 ij l i l j r 2
1 1
ou r (1.16)
r2
1 1
S , r
2
r
14
5.3 Propriété de la normale au rayon vecteur
P
O
Figure 1.14
S 11 S 12 S 13
det S 12 S 22 S 23 0 (1.17)
S 13 S 23 S 33
3 I 1 2 I 2 I 3 0 (1.18)
Avec :
I 1 S 11 S 22 S 33 S ii (1.19)
I 3 det S ij (1.21)
Comme les racines de l'équation (1.7) ne dépendent pas du repère choisi, un
changement d'axes ne modifie pas cette équation et les valeurs principales sont des
quantités invariantes. Les coefficients I1; I2; I3 étant indépendants du repère, ils sont
également appelés des invariants.
15
Chapitre 3 Tenseur des contraintes
1. Notion de contrainte
Un solide est un état de contrainte quand il est soumis à l'action des forces
extérieures.
Un élément de volume à l'intérieur d'un corps est soumis à deux catégories de
forces:
a) Les forces de volume (comme par exemple la pesanteur) qui exerce sur tous
les éléments de volume. Les forces de volume sont proportionnelles au volume
de l'élément.
b) Les forces de surface (Contact): exercée sur la surface de l'élément par le
milieu qui l'entoure. Elles sont proportionnelles à la surface externe de
l'élément.
Considérons un solide en équilibre sous l'action de forces extérieures et un point
P à l'intérieur du solide (Fig 2.1).
Effectuons une coupe suivant un plan quelconque passant par le point P en dehors
des points d'applications du chargement et isolons l'une des deux parties résultant
de la coupe. Soit n la normale au plan de coupe (la normale étant dirigée vers
l'extérieur de la partie isolée).
Plan de coupe
Figure 2.1
La partie isolée est en équilibre sous l'action d'une partie des forces extérieures et
des forces intérieures f s'exerçant sur des éléments de surface d'aires S
entourant chaque point P de la surface sectionnée. Ces forces élastiques inconnues
sont les forces de cohésion qui remplacent l'action de la partie retirée (Fig 2.2)
Figure 2.2
16
Par définition, le vecteur contrainte au point P relatif au plan de coupe dont la
normale extérieur (au solide) est n , est défini par:
f df
T n lim (1.22)
S 0 S
dS
x2
x1
Figure 2.3
x3
x2
P
x1 Figure 2.4
T n n t n n t t (1.23)
0 tension
n : Contrainte normale n
n 0 compression
t : Contrainte tangentielle (Cisaillement ou cession)
17
La norme du vecteur contrainte étant homogène à une pression. L'unité de
contrainte est Pascal: 1Pa = 10-5 bar.
P x2
x1
Figure 2.5
La notation est alors la suivante pour les composantes du vecteur contrainte:
Sur chaque face du parallélépipède (infiniment petit) la matière exerce une force
qui peut être décomposée en trois composantes.
x3
Figure 2.6
x2
x1
18
3. Caractère tensoriel des σij
Soit à l'intérieur d'un solide en équilibre un tétraèdre élémentaire PABC (infiniment
petit) et étudions son équilibre (Fig 2.7).
T1 11 n1 12 n 2 13 n 3
T 2 21 n1 22 n 2 23 n 3 T i ij n j (2.1)
T n n n
3 31 1 32 2 33 3
Les ij lient les vecteurs T n et n selon une relation linéaire (2.1), donc ils
forment une tenseur de rang 2.
La relation (2.1) permet donc de calculer les contraintes pour une facette
d'orientation quelconque à partir des composantes ij .
La connaissance du tenseur des contraintes ij suffit donc pour déterminer
complètement l'état de contrainte autour du point P.
L'équation (2.1) peut se présenter sous forme matricielle:
T n
19
4. Symétrie du tenseur de contrainte
Considérons un parallélépipède (infiniment petit) de cotés dx1, dx2, dx3 à
l'intérieur d'un solide en équilibre (Fig 2.8). Les moments par rapport à un axe
parallèle à l'un des axes du repère et passant par le centre du parallélépipède sont
nuls.
x3
Figure 2.8 O x2
23 32
n T n .n T1n1 T 2 n 2 T 3 n 3 T i n i ij n j n i
n ij n j ni (2.3) x2
P
x1
Figure 2.9
21
Présentation matricielle: n n n
T
b) Contrainte tangentielle t :
t T n .t T1t 1 T 2t 2 T 3t 3 T i t i ij n j t i
t ij n j t i (2.5)
t 11n1t1 22 n 2t 2 33 n3t 3 12 n 2t1 n1t 2 23 n3t 2 n 2t 3 13 n1t 3 n3t1
Présentation matricielle: t t n
T
F1 1n1 F
F2 2 n 2
F n
3 3 3
dS
PP X2
Figure 2.10
X1
X 12 X 22 X 32
n n 2 n 3 1 Soit
2 2 2
1 (2.6)
1
12 2 2 32
C'est un ellipsoïde (Fig 2.11) dont les demi-axes sont: 1 , 2 , 3 .
X3
X2
X1 Figure 2.11
21
7. Recherche des éléments principaux quand on connait une direction
principale 3
a) Forme de bases: soit la figure 2.12, x3 est un axe principale.
x2
X2
m
X1
x1
P
Figure 2.12
11 12 0
ij 21 22 0
0 0 3
x2
x1 Figure 2.13
1 0 0
ij 0 2 0
0 0 3
X2
Figure 2.14
22
T1 11 12 0 cos 11 cos 12 sin
T i ij n j
T 2 21 22 0 sin 12 cos 22 sin
T n
T 3 0 0 3 0 0
La contrainte normale n :
n 11n12 22n22 212n1n2 11 cos2 22 sin 2 212 cos sin
1 cos 2 1 cos 2
En utilisant les deux relations suivantes: cos 2 , sin 2
2 2
on obtient:
22 11 22
n 11 cos 2 12 sin 2 (2.7)
2 2
sin
La contrainte tangentielle t suivant t cos
0
t 11n1t1 22 n 2t 2 33 n3t 3 12 n 2t 1 n1t 2
11 sin cos 22 sin cos 12 sin 2 cos2
22 11
t sin 2 12 cos 2 (2.8)
2
11 22 11 22
n 2
2
cos 2 12 sin 2
22 11 sin 2 cos 2
t 2
12
>
Par rapport aux axes principaux où et 12 0 :
1 2 1 2
n 2
2
cos 2
(2.9) C
2 1 sin 2 P ψ 2
t 2
m
2 2
2 2
X1
n 1 t 2 1 (2.10)
2 2
Figure 2.15 Cercle de Mohr
23
Remarque: Quand n tourne d'un angle par rapport à l'axe principale X1, on
tourne d'un angle 2 en sens inverse.
2 n 1
1 2
t max qui correspond à 45 .
2
Supposons, comme dans la figure suivante, que les axes Oxi se déduisent de axes
principaux OXi par une rotation d'angle 0 autour de l'axe principale OX3. Les
valeurs principales des contraintes sont: 1 , 2 , 3 .
X2
x2
x1
Figure 2.16
X1
P
S ij aik a jl S kl on trouve les nouvelles valeurs des contraintes par rapport au
système d'axes Oxi:
1 1
11 2 1 2 2 1 2 cos 2 0
1 1
22 1 2 1 2 cos 2 0
2 2
1
12 2 1 2 sin 2 0
24
1
PC 1 2
2 >
1
CR 1 2
2
Les coordonnées de R et T sont: R
R 11 , 12 C 2
P
T 22 , 12 N
2
Q
Par exemple: 11 , 22 , 12 étant donnés T m
11 22
1 PC CQ 2
r
Figure 2.17: cercle de Mohr
PC CN 11 22 r
2 2
1/ 2
1
Avec r CR 11 22 12 2
2
4
2 12
tg 20 (2.11)
11 22
9. Tricercle de Mohr:
Soit X1, X2, X3 les axes principaux et 1 , 2 , 3 les contraintes principales avec
la convention 1 2 3 .
X3
c1
c2
m m
X2
c3
m
X1
Figure 2.18
25
b) Pour une facette quelconque (Non parallèle à l'un des axes principaux):
2
T n n t T1 T 2 T 3 1 n1 2 n 2 3 n3
2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
2 dS
n1 n 2 n3 1
2 2
PP X2
n 1n12 2 n 2 2 3 n32
n 2 t 2 12 n12 2 2 n 2 2 32 n32 Figure 2.19
1 n1 n 2 n3
2 2 2
X1
La solution de ce système pour les variables n12 , n 22 , n32 donne:
2 t 2 n 2 n 3
n1 0
1 2 1 3 t 2 n 2 n 3 0
2 t n 1 n 3
2
n 2 0 t 2 n 1 n 3 0
2 1 2 3 2
t n 1 n 2 0
n 32 t
2
n 1 n 2
0
3 1 3 2
2 3
2
2 3
2
n 2
2 m à l 'éxtérieur du cercle de centre c1
2
t
1 3 1 3
2 2
n t m à l ' intérieur du cercle de centre c 2
2
2 2
n 1 2 t 2 1 2 m à l 'éxtérieur du cercle de centre c 3
2 2
2 2
(2.12)
m
Figure 2.20
26
10. Etats de contraintes particuliers:
a) Traction simple
1 0 0 1 1
ij 0 0 0
0 0 0
b) Compression simple
1 0 0
1
ij 0 0 0
1
0 0 0 2
c) Cisaillement simple
0 12 0
ij 12 0 0
1
0 0 0 1
d) Torsion
0 0 13
ij 0 0 23
3 3
13 23 0
e) Compression uniforme
1 0 0
ij 0 2 0
0 0 3
27
Chapitre 3: Tenseur des déformations
1. Déformation unidimensionnelle:
Après étirement le point P du fil est venu en P' et le point Q est venu en Q'
Posons: OP = x, OP'=x+u, PQ = Δx
Dans l'étude de la déformation nous n'avons pas considéré les
déplacements réels des points, mais leurs déplacements relatifs.
La déformation de segment PQ est définie par:
augmentation de longueur P Q PQ u
longueur initial PQ x
La déformation au point P est:
u du
e lim (3.1)
x 0 x dx
2. Déformation bidimensionnelle:
x2
Soit une feuille extensible, l'origine Q'
O est fixe (Fig 3.2).
Δui
Considérons un point P, dont les coordonnées
sont P(x1, x2) avant la déformation; il vient Δxi
Q P'
en P' (x1+u1, x2+u2) après la déformation. Δxi ui
Le point Q est voisin de P, tel que P
xi
PQ x i . Après la déformation, O x1
Q devient en Q'.
Le vecteur ui constitue donc le déplacement du point P. Figure 3.2
28
u1 u u u
e11 , e12 1 , e 21 2 , e 22 2
x 1 x 2 x 1 x 2
u i
Ou sous forme réduite: e ij (i, j=1,2).
x j
Les eij sont tous des quantités sans dimensions, de faibles valeurs par
rapport à l'unité (eij << 1, le cas de petit déplacement).
Les composantes de u i étant fonctions de xi, nous pouvons écrire:
u1 u1
u1 x x 1 x x 2
1 2
(3.2)
u u 2 x u 2 x
2 x 1 1
x 2
2
Ou en notation abrégée:
u
u i i x j e ij x j (3.3)
x j
u i et x i étant des vecteurs, donc eij est un tenseur de rang 2 (voir
le premier chapitre).
O x1
u1
u1 x x 1 e11x 1
1
u u 2 x e x
2 x 1 1 21 1
u1
e11 : mesure l'allongement par unité de longueur de PQ1 dans la
x 1
direction Ox1.
29
u 2
e 21 : mesure la rotation de PQ1 (dans le sens inverse des
x 1
aiguilles d'une montre), car l'angle de rotation est donnée par:
u 2 u 2
tg ( u1 et u 2 sont petits par rapport à x 1 : le
x 1 u1 x 1
cas de petits déplacement).
De même:
u 2
e 22 : mesure l'allongement par unité de longueur de PQ2 dans la
x 2
direction Ox2.
u1
e12 : mesure la rotation de PQ2 dans le sens des aiguilles d'une
x 2
montre.
Remarque: Considérons la figure suivante (Fig 3.4) où nous avons fait une
rotation d'une feuille dans son plan avec un angle φ (petit)
Q'2
φ Q'1
φ
P'
Q2
P Q1
φ
Figure 3.4
31
Tout tenseur de rang 2 se décompose en deux tenseurs, l'un symétrique et
l'autre antisymétrique.
e ij ij w ij (3.5)
ij
1
2
eij e ji ij
(3.6)
w ij 1 e e w
ij ji ji
2
e12 e 21 e12 e 21
1 1
e11 0
e11 e12 2 2
e
21 e 22 1 e e e 1 e e 0
2 12 21 22
2 12 21
e12
ε12
= +
0.5( e21- e12)
e21 ε12= 0.5( e12+ e21) e21 ε12
Figure 3.5
31
e ij ij w ij
1
2
e ij e ji e ij e ji
1
2
e12 e 21 e13 e 31
1 1
e11
11 12 13 2 2
e 23 e 32
1 1
ij 21 22 23 e12 e 21 e 22
2 2
31 32 33
1 e13 e 31 1 e 23 e 32 e 33
2 2
Les composantes diagonales de ii sont les allongements ou déformation
de tension.
Les autres composantes ii ( i j ) mesurent les déformations de cisaillement.
u i u 0 i ij w ij x j u 0 i ij x j w ij x j
La déformation étant représentée par le second terme, nous pouvons donc
écrire:
u i ij x j (3.8)
Le tenseur ij lie le vecteur u i ; déplacement d'un point du à la
déformation au vecteur définissant la position de ce point
La déformation pure (tenseur symétrique) peut être rapportée à ses axes
principaux (les composantes de cisaillement disparaissent):
1 0 0
ij 0 2 0 (3.9)
/ axe principaux
0 0 3
ε2
1 1 ε3
Figure 3.6
La variation de volume du cube unité est la dilatation, elle a pour valeur:
1
32
ε1
V V V 0 1 1 1 2 1 3 1
1 2 3 I 1 trace ij
V0 V0 1
les i étant petits
Remarque: Si on ne néglige pas les termes du second et troisième ordre en
i on trouve:
I1 I 2 I 3 (3.10)
I 1 , I 2 , I 3 sont les trois invariants du tenseur ij .
n1 Q
n n2 Q1
n3
P
Figure 3.7
Cas particulier: Si n est perpendiculaire à t Q'
2
2 ij n i t j 2 nt (3.12) Figure 3.8 Q'1
2
33
2 ij n i t j 212 (3.13)
2
11 1
2 12 1
2 13
ij 12 12 22
2 23
1
12 13 2 23
1
33
x2
π/2-γ12
O x1
Figure 3.9
34
Chapitre 4: Elasticité linéaire
Plasticité rupture
Elasticité
linéaire
Figure 4.1
ij C ijkl kl (4.2)
35
Exemple:
11 C 1111 11 C 1112 12 C 1113 13 C 1121 21 C 1122 22 C 1123 23 C 1131 31 C 1132 32 C 1133 33
C ijkl : tenseur de rang 4 81 coefficients (34 = 81).
Imaginons un ensemble de composantes de contrainte appliquées au cristal et
choisissons-les de telle sorte que les composantes de déformation s'annulent,
sauf une composante normale ou deux composantes de cisaillement. Les
contraintes nécessaires pour produire les composantes de déformations de
cisaillement 12 et 21 sont:
ij cij 1212 cij 21 21 cij 12 cij 21 12 ( ij est symétrique)
En écrivant que les coefficients qui se présentent toujours par paires sont
égaux, il vient: C ijkl C ijlk
Si on appliquait, par exemple des contraintes sachant qu'on obtient une seule
composante de déformation 33 , les composantes de contraintes seraient:
11 C 1133 33 , 22 C 2233 33 ,………….
En particulier:
12 C 1233 33 et 21 C 2133 33
Comme 12 21 ( ij est symétrique) on obtient: C ijkl C jikl (4.3)
La symétrie des tenseurs de contraintes et de déformations réduisent le nombre
des coefficients C ijkl indépendants de 81 à 36.
Démontrons que lesC ijkl forment un tenseur de rang 4:
Nous avons:
ij' aik a jl kl
kl c klmn mn
mn aom apn op'
On combinant les trois équations qui précèdent selon le schéma:
' '
c'
Nous obtenons:
'
c ijop aik a jl aom apn c klmn
36
D'une façon générale, si deux tenseurs de rang 2 Aij et Bkl sont liés par l'équation:
Aij=CijklBkl, les quantités Cijkl forment un tenseur de rang 4.
2. Notation matricielle:
Les composantes de contrainte ainsi que les composantes de déformation sont
écrites avec un indice unique allant de 1 à 6.
11 12 13 1 6 5
21 22 23 6 2 4
31 32 33 5 4 3
Exemple:
1 C 11 1 12 C 16 6 12 C 15 5 12 C 16 6 C 12 2 12 C 14 4 12 C 15 5 12 C 14 4 C 13 3
C 11 1 C 12 2 C 13 3 C 14 4 C 15 5 C 16 6
Ou: 1 C1 j j (j = 1,……….6)
En générale, l'équation (4.1) prend la forme abrégée:
1 C 11 C 12 C 13 C 14 C 15 C 16 1
2 C 21 C 22 C 23 C 24 C 25 C 26 2
3 C 31 C 32 C 33 C 34 C 35 C 36 3
(4.5)
4 C 41 C 42 C 43 C 44 C 45 C 46 4
C 51 C 52 C 53 C 54 C 55 C 56 5
5
6 C 61 C 62 C 63 C 64 C 65 C 66 6
37
Fig.4.2: Significations physiques des composantes du tenseur des rigidités
38
3. Energie d'un corps soumis à des contraintes:
dW i d i (i = 1,……6) (4.6)
d i : variation de déformation.
d dW i d i C ij j d i
C ij j C ij
i j i
est une fonction d'état:
j i i j
C ij C ji (4.7)
Par intégration de (), on trouve que le travail nécessaire pour produire une
déformation, énergie de déformation est:
1
W C ij i j (4.8)
2
39
TAB. 4.1: Tenseurs de rigidité en fonction de la symétrie du cristal
41
4.1 Relations entre les élasticités et les rigidités:
On donne ici les relations entre les sij et les cij pour quelques classes.
41
4.2 Relations (contraintes-déformations) pour des corps isotropes:
Un matériau est dit isotrope quand son comportement ne dépend pas de la direction
dans laquelle on a réalisé l'éprouvette de contrainte: c'est-à-dire la matrice de rigidité
Cij ne dépend pas du repère choisi. Dans ce cas la matrice Cij n'a que deux terme
indépendants:
C 11 C 12 C 12 0 0 0
C
12 C 11 C 12 0 0 0
C 12 C 12 C 11 0 0 0
C ij (4.9)
0 0 0 1
2 (C 11 C 12 ) 0 0
0 0 0 0 1
(C 11 C 12 ) 0
2
0 2 (C 11 C 12 )
1
0 0 0 0
Avec:
C 11 2
(4.10)
C 12
1 2G C 12 C 12 0 0 0 1
C 2G C 12 0 0 0 2
2 12
3 C 31 C 32 2G 0 0 0 3
(4.11)
4 0 0 0 G 0 0 4
5 0 0 0 0 G 0 5
6 0 0 0 0 0 G 6
42
4.3 Déformation en fonction des contraintes pour des corps isotropes:
ij S ijkl kl (4.12)
S 11 S 12 S 12 0 0 0
S
12 S 11 S 12 0 0 0
S S 12 S 11 0 0 0
S ij 12 (4.13)
0 0 0 2(S 11 S 12 ) 0 0
0 0 0 0 2(S 11 S 12 ) 0
0 0 0 0 0 2(S 11 S 12 )
Avec:
1
S 11
E
S 12 (4.14)
E
1 E
2 S 11 S 12 G , G 2 1
E
(4.15)
1 1 2
1
E 0 0 0
E E
1
0 1
1 E E
E
0 0
2
2
1
0 0 0
3 E E E 3
(4.16)
4 0 0 0
1
0 0 4
5 G 5
6 0 0 6
1
0 0 0
G
1
0 0 0 0 0
G
43
1 1 0 0 0 1
2 1 0 0 0 2
3 1 1 0 0 0 3
(4.17)
4 E 0 0 0 2 1 0 0 4
5 0 0 0 0 2 1 0 5
6 0 0 0 0 0 2 1 6
5. Compressibilité en volume:
Elle est la somme des neuf coefficients du carré supérieur gauche de la matrice des
élasticités. Pour un cristal cubique elle est évidemment égale à:
6. Compressibilité linéaire:
s ijkk l i l j (4.22)
Elle est isotrope (Independent de li): une sphère cristalline soumise à une pression
hydrostatique reste une sphère.
44
7. Module de Young pour un système cubique:
Une barre cristalline dont la longueur est dirigée selon un axe arbitraire Ox'1(li) est
soumis à une tension simple, celle-ci produit en général, des déformations
longitudinale et latérale, mais aussi une déformation de cisaillement. Pour la direction
de la tension (li), le module de Young est le rapport de la contrainte longitudinale à la
déformation longitudinale, E 1/ s 11' . l'inverse du module de Young pour un système
cubique est donné par:
Bibliographie
45