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Nous Ne Sommes Pas Ce Que La Science A Dit Gregg Braden

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DU MÊME AUTEUR

Les Secrets de l’art perdu de la prière,


Guy Trédaniel éditeur, 2017.
La Divine matrice, J’ai Lu, 2017.
Des Liens quantiques, Guy Trédaniel éditeur, 2014.
Vérité essentielle, éditions Ariane, 2012.
La Guérison spontanée des croyances,
éditions Ariane, 2009.
Le Code de Dieu, éditions Ariane, 2004.
L’Effet Isaïe, éditions Ariane, 2000.
L’Éveil au point zéro, éditions Ariane, 1999.

Titre de l’édition originale : Human by Design


Publié pour la première fois aux États-Unis par Hay House Inc.
© Gregg Braden 2017
© Guy Trédaniel édition, 2018, pour la traduction française.

Traduit de l’anglais par Pascale-Linda Steketee


« Pour les petites créatures comme nous,
l’immensité n’est supportable qu’à travers
l’amour1. »
CARL SAGAN (1934-1996),
SCIENTIFIQUE ET ASTRONOME AMÉRICAIN.
SOMMAIRE

Introduction : L’importance de nos origines

PARTIE 1 : LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE


CHAPITRE 1 :En finir avec le mythe de Darwin :
L’évolution est un fait – mais pas pour les humains
CHAPITRE 2 :Nous ne sommes pas ce que la science
a dit de nous :
Le mystère de la fusion de l’ADN
CHAPITRE 3 : Le « petit cerveau » du cœur :
Les cellules du cœur pensent, ressentent et se
souviennent
CHAPITRE 4 :La nouvelle histoire humaine :
Le sens de la vie

PARTIE 2 : S’ÉVEILLER À LA NOUVELLE


HISTOIRE HUMAINE
CHAPITRE 5 : Nous sommes conçus pour être
connectés :
Éveiller nos pouvoirs d’intuition, d’empathie et de
compassion
CHAPITRE 6 : Nous sommes « programmés » pour la
longévité :
Éveiller le pouvoir de nos cellules immortelles
Nous sommes « programmés » pour
CHAPITRE 7 :
accomplir notre destinée :
D’une évolution subie à une transformation choisie
CHAPITRE 8 :Et maintenant, que faisons-nous ? :
Vivre la nouvelle histoire humaine
Pour aller plus loin
Notes & références
Remerciements
À propos de l’auteur
INTRODUCTION

L’importance de nos origines

Depuis nos premiers ancêtres, qui observaient


avec émerveillement les étoiles éloignées dans les
ciels sans lune, un nombre incalculable de
personnes partageant cette même expérience n’a
cessé de se poser une seule et même question
à travers les âges. Cette question est au centre de
toutes les épreuves auxquelles nous sommes
confrontés dans la vie, qu’elles soient petites ou
grandes. Elle est au cœur de chaque choix que
nous rencontrons, et elle est le fondement de
chaque décision que nous avons à prendre. La
question cruciale que nous nous sommes posée
depuis notre apparition sur terre il y a environ
200 000 ans est tout simplement celle-ci : Qui
sommes-nous ?
La plus grande ironie est peut-être qu’après
5 000 ans d’histoire documentée et de réalisations
technologiques qui défient l’imagination, nous
cherchons encore à répondre avec certitude
à cette question essentielle.

Clé no 1 : Malgré les plus grands progrès


technologiques du monde moderne, la
science ne peut toujours pas répondre
à la question la plus fondamentale de
notre existence : Qui sommes-nous ?

L’IMPORTANCE DE NOS ORIGINES


La façon dont nous répondons à cette question
imprègne chaque instant de notre vie. Elle est la
base de la façon (nos filtres) dont nous percevons
les autres, le monde qui nous entoure, et surtout
nous-mêmes. Si nous pensons par exemple que
nous sommes séparés de notre corps, nous
abordons notre processus de guérison comme si
nous étions les victimes impuissantes d’une
expérience sur laquelle nous n’avons aucun
contrôle. À l’inverse, des découvertes récentes
confirment que si nous abordons la vie en
comprenant que nos corps sont conçus pour
pouvoir guérir, se reconstituer et se régénérer en
permanence, ce changement de perspective crée
une réaction biochimique à l’intérieur de nos
cellules qui reflète notre croyance2.
Notre estime de soi, notre confiance en nous,
notre bien-être et notre sentiment de sécurité
découlent directement de la façon dont nous
nous percevons dans le monde. Qu’il s’agisse de
nos choix amoureux ou professionnels, les
décisions les plus importantes que nous sommes
amenés à prendre dans notre vie sont basées sur la
façon dont nous répondons à la question
intemporelle : Qui sommes-nous ?
À un niveau plus spirituel, notre réponse est le
fondement de notre façon de concevoir notre
relation avec Dieu. Elle va même jusqu’à justifier
notre pensée quand nous faisons le choix
d’essayer de sauver une vie, ou encore celui d’ôter
la vie à un autre être humain.
La façon dont nous nous percevons se reflète
également dans la manière dont nous éduquons
nos enfants. Si par exemple leur fragile estime de
soi se retrouve menacée par les harcèlements
continuels d’autres enfants à l’école, c’est leur
capacité à répondre à la question Qui suis-je ? qui
leur donnera la force de guérir leurs blessures.
Dans certaines circonstances, leur réponse peut
même déterminer s’ils se sentent dignes de vivre,
ou pas.
À plus grande échelle, ce que nous croyons et
pensons de nous-mêmes détermine les politiques
des sociétés et des nations, et peut soit justifier le
dumping de plus de 12 millions de tonnes de
plastique usé et de millions de tonnes de déchets
radioactifs dans les océans chaque année, soit
démontrer que les océans vivants nous tiennent
suffisamment à cœur pour investir dans leur
préservation.
La façon dont les pays choisissent de mettre en
place des frontières pour se séparer, de même que
celle par laquelle nos gouvernements justifient
l’envoi de soldats par-delà leurs frontières jusque
sur les terres et dans les foyers des habitants d’une
autre nation, sont très liées à la façon dont nous
nous considérons en tant qu’individus. En
y réfléchissant, notre réponse à la question la plus
fondamentale Qui sommes-nous ? est au centre de
tout ce que nous faisons et définit tout ce qui
nous tient à cœur.

Clé no 2 : Tout, qu’il s’agisse de notre estime de


soi, du sens de notre valeur
personnelle, de notre confiance, de
notre bien-être, de notre sentiment de
sécurité, et de la façon dont nous
percevons le monde et les autres, tout
découle de la façon dont nous
répondons à la question Qui sommes-
nous ?

C’est précisément parce que cette perception


que nous avons de nous-mêmes joue un rôle aussi
vital dans nos vies que nous nous devons
d’expliquer qui nous sommes et d’où nous
venons aussi sincèrement et honnêtement que
possible. Cela implique de prendre en
considération toutes les sources d’information
dont nous disposons, de la science de pointe
actuelle aux connaissances acquises par
l’expérience humaine depuis 5 000 ans. Cela
implique également de transformer l’histoire existante
lorsque de nouvelles découvertes nous donnent des
raisons de le faire.

LE BESOIN D’UNE NOUVELLE


HISTOIRE
Il y a plus de 150 ans, le naturaliste
Charles Darwin a publié un livre contenant des
paradigmes révolutionnaires, intitulé L’Origine des
espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la
préservation des races favorisées dans la lutte pour la
vie, titre souvent raccourci en L’Origine des espèces.
Son livre était destiné à fournir une explication
scientifique sur la complexité de la vie, et
comment celle-ci s’était transformée à travers les
âges, depuis les cellules primitives jusqu’aux
formes complexes que nous connaissons
aujourd’hui. Darwin pensait que l’évolution qu’il
avait observée dans certaines parties du monde et
chez certaines formes de vie s’appliquait
également à la vie humaine.
L’une des grandes ironies du monde moderne
est que, depuis l’époque de Darwin, la science
même qui devait soutenir sa théorie et
éventuellement résoudre les mystères de la vie
a fait tout le contraire. Les découvertes les plus
récentes révèlent des faits qui vont à l’encontre
d’une longue tradition scientifique, en particulier
en ce qui concerne l’évolution humaine. Ces faits
sont les suivants :
Fait no 1 : les liens que l’on peut observer sur
l’arbre traditionnel de l’évolution humaine – les
lignes pointillées qui relient un fossile à l’autre et
conduisent à l’homme moderne au sommet de
l’arbre – ne sont pas fondés sur la base de preuves
existantes. Bien que ces liens semblent exister, ils
n’ont jamais été prouvés et ne sont que présumés
ou spéculatifs.
Fait no 2 : les humains modernes sont apparus
soudainement sur terre il y a environ 200 000 ans
avec des caractéristiques avancées les distinguant
de toutes les autres formes de vie connues qui
s’étaient déjà développées.
Fait no 3 : l’absence d’ADN commun entre les
anciens Néandertaliens, considérés comme étant
nos ancêtres, et les premiers humains dont l’ADN
est semblable au nôtre, nous indique que nous ne
descendons pas directement de l’homme de
Néandertal, même si, à un moment donné, nous
avons connu un croisement avec lui.
Fait no 4 : des études avancées sur les génomes
ont révélé que l’ADN qui nous distingue des
autres primates est le résultat d’une ancienne,
mystérieuse et précise fusion de gènes, qui
suggère que quelque chose d’autre que l’évolution
a fait que notre humanité a vu le jour.
Entendons-nous bien, les caractéristiques
avancées auxquelles se réfère le fait no 2 ne se
sont pas développées progressivement sur de
longues périodes de temps, comme le suggère la
théorie de l’évolution. Ces caractéristiques
existaient déjà chez les humains modernes
lorsqu’ils sont apparus ; elles incluent un cerveau
moitié plus grand que celui de notre parent
primate le plus proche et un système nerveux
complexe avec des capacités émotionnelles et
sensorielles adaptées à notre monde.
Et les humains n’ont pas changé.
Autrement dit, 2 000 siècles plus tard, les
humains modernes sont identiques !
Ces faits, basés sur des études scientifiques
évaluées par des spécialistes, posent un problème
à l’histoire de l’évolution depuis nos origines
adoptée depuis longtemps. Les nouveaux
éléments de preuve ne reflètent pas l’histoire
conventionnelle que l’on nous a enseignée.
L’histoire racontée aujourd’hui dans les salles de
classe et les manuels scolaires nous conduit
à croire que nous sommes des êtres insignifiants
apparus il y a longtemps par un hasard
biologique, et que nous avons ensuite enduré
200 000 ans de concurrence agressive et la loi de
« la survie du plus fort », uniquement pour
découvrir que nous sommes les victimes
impuissantes d’un monde hostile où règnent la
séparation, la concurrence et les conflits.
Les découvertes scientifiques décrites dans ce
livre suggèrent néanmoins quelque chose de
radicalement différent. C’est pour cette raison que
nous avons besoin d’une nouvelle histoire qui
prenne en considération de nouveaux éléments
de preuve. Ou, inversement, il nous faut suivre les
nouveaux éléments que nous possédons déjà et
chercher à comprendre la nouvelle histoire qu’ils
nous racontent.
Avant sa mort, en 1962, Niels Bohr, physicien
et lauréat du prix Nobel de physique, nous
a rappelé que la clé de la résolution d’un mystère
se trouve dans le mystère lui-même. « Chaque
grande et profonde difficulté porte en elle sa
propre solution. Elle nous oblige à changer notre
façon de penser afin de la trouver3 », a-t-il déclaré.
Les paroles de Bohr sont tout aussi éloquentes
aujourd’hui que lorsqu’il les a prononcées il y a
plus d’un demi-siècle.
Depuis les fossiles et les lieux de sépulture
jusqu’à la taille du cerveau et l’ADN, les preuves
existantes nous permettent dès maintenant de
résoudre le mystère de l’origine de notre espèce et
nous racontent déjà notre nouvelle histoire. La
clé réside dans le fait qu’il nous faut d’abord
acquérir une autre perception de nous-mêmes
afin d’accepter ce que cette histoire nous révèle.
J’ai écrit ce livre comme une invitation en ce sens.

Clé no 3 : En permettant aux nouvelles


découvertes de nous conduire vers les
nouvelles histoires qu’elles nous
racontent plutôt que d’essayer de les
faire entrer de force dans un cadre
d’idées prédéterminé, nous pouvons
enfin répondre aux questions les plus
importantes de notre existence.

POURQUOI CE LIVRE ?
L’objectif de ce livre est le suivant : 1) dans la
1re partie, révéler de nouvelles découvertes
concernant notre origine, 2) dans la 2e partie,
montrer comment appliquer ces découvertes dans
notre vie quotidienne. Plutôt que de spéculer sur
la façon dont la première cellule de vie est
apparue sur la terre, je commencerai, comme
Darwin l’a fait, à l’époque de nos mystérieuses
origines. La 1re et la 2e partie incluent des exercices
pour vous aider à intégrer l’importance de
certaines découvertes spécifiques dans votre
propre vie.

CE QUE CE LIVRE N’EST PAS


• Nous ne sommes pas ce que la science a dit de
nous n’est pas un livre scientifique. Bien que
je désire partager ici avec vous certaines
informations scientifiques avancées qui
nous invitent à repenser notre relation au
monde, il faut cependant noter que ce livre
n’a pas été écrit en se conformant au format
et aux normes d’un manuel de sciences ou
d’une revue technique.
• Nous ne sommes pas ce que la science a dit de
nous n’est pas un livre religieux. Il n’est pas
destiné à soutenir une croyance religieuse
particulière concernant la création ou les
origines humaines, comme le fait par
exemple le créationnisme. Ce livre s’appuie
sur des preuves scientifiques (établies par
des spécialistes en anthropologie,
paléontologie, biologie, et génétique) que
l’on trouve immédiatement après
l’apparition de notre espèce sur terre. De ce
fait, il est possible que, dans certains
passages, la nouvelle histoire puisse sembler
contredire les récits religieux traditionnels
ou les thèses scientifiques conventionnelles.
• Nous ne sommes pas ce que la science a dit de
nous n’est pas un document de recherche
évalué officiellement par des pairs. Son
contenu n’est pas passé par le long
processus de révision d’un conseil certifié
ou d’un panel d’experts sélectionné et
conditionné à voir notre monde à travers le
point de vue d’un seul domaine d’étude, tel
que la physique, les mathématiques ou la
psychologie.

CE QUE CE LIVRE EST…


• Ce livre a fait l’objet de nombreuses
recherches, et il est bien documenté. J’ai
écrit Nous ne sommes pas ce que la science
a dit de nous de façon qu’il soit facile à lire
en y intégrant aussi bien des découvertes
scientifiques que des histoires vraies et des
expériences personnelles, afin que cette
lecture puisse permettre d’accéder à une
vision plus autonome de nous-mêmes.
• Ce livre est un exemple de ce qui peut être
accompli lorsque nous franchissons les
limites conventionnelles qui séparent la
science et la spiritualité. En associant les
découvertes de pointe dans les domaines de
la biologie, de la génétique, des sciences de
la terre, avec les sagesses anciennes, nous
disposons d’un cadre solide et efficace pour
appréhender notre véritable potentiel.

QUAND « NOUVELLES
DÉCOUVERTES »
SIGNIFIE « NOUVELLE HISTOIRE »
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes et
reconnaissons que le monde est en train de
changer, il paraît alors logique que notre histoire
soit également appelée à se transformer. Selon
toute vraisemblance, la nouvelle histoire humaine
sera un hybride de théories déjà existantes. Ces
théories tissées ensemble formeront la nouvelle
tapisserie d’une grande chronique décrivant un
passé épique et extraordinaire. Cela nous
permettra enfin de comprendre notre véritable
histoire, celle qui n’a jamais été prise en compte
dans aucune des théories existantes.
Un nombre croissant d’éléments de preuve
suggère que nous sommes le produit de quelque
chose de bien plus grand que des mutations
aléatoires ou une biologie hasardeuse. Mais ces
éléments ont leurs limites. Les fossiles, l’ADN,
l’art rupestre et les anciens lieux de sépulture ne
nous montrent que les vestiges de ce qui est
advenu dans le passé, mais ils ne peuvent nous
expliquer pourquoi ces choses se sont produites.
À moins que nous ne trouvions un moyen de
faire un retour dans le temps, la vérité est que
nous ne pourrons jamais connaître la véritable
raison de ce qui a rendu notre existence possible.
Mais peut-être n’avons-nous pas besoin de le
savoir. Peut-être n’est-il pas nécessaire de
connaître tous les détails pour pouvoir changer
notre façon de nous percevoir nous-mêmes et de
transformer nos vies. S’agissant de l’histoire
humaine, la découverte que nous sommes le
produit de quelque chose d’autre que l’évolution
– très probablement un acte de création conscient
et intelligent – peut s’avérer être la seule chose
que nous ayons besoin de savoir pour prendre
une nouvelle direction, saine et authentique.
Le fait indéniable est que, il y a 200 000 ans,
quelque chose s’est passé qui a rendu notre
existence possible. Et quoi que cela puisse être,
nous avons été dotés de capacités extraordinaires
telles que l’intuition, la compassion, l’empathie,
l’amour, la capacité d’autoguérison, et plus
encore.
Nous nous devons à nous-mêmes d’accueillir
l’ensemble des éléments de preuve, l’histoire
qu’ils racontent, et la guérison qu’ils peuvent
apporter dans notre vie. Le pouvoir de l’histoire
humaine émergente peut nous aider à guérir de
façon authentique et durable la haine raciale, la
violence sexuelle, l’intolérance religieuse et autres
défis dévastateurs auxquels nous sommes
confrontés, allant de l’abus des technologies à la
peste du terrorisme qui balaie la terre. Se
contenter de moins ne serait que poser un
pansement temporaire sur la profonde blessure
émotionnelle qui engendre ces expressions de la
peur.
Pour la première fois depuis 300 ans dans
l’histoire de la science, nous sommes en train
d’écrire une nouvelle histoire humaine qui nous
offre une autre réponse à l’éternelle question Qui
sommes-nous ?

Clé no 4 : De nouvelles informations sur notre


ADN suggèrent que nous sommes le
résultat d’un acte de création
intentionnel qui nous a dotés de
capacités extraordinaires telles que
l’intuition, la compassion, l’empathie,
l’amour et la capacité d’autoguérison.
Ce livre a été écrit dans un seul but, celui de
nous donner les moyens de faire des choix
pouvant nous mener à des vies épanouies dans un
monde transformé.

Gregg Braden,
Santa Fe, Nouveau-Mexique.
PREMIÈRE PARTIE

La nouvelle histoire humaine


L’objectif des chapitres qui vont suivre est de vous
permettre de vous ouvrir à de nouvelles façons de
penser et de percevoir vos relations : que ce soient
les relations que vous entretenez avec les autres,
la relation que vous avez avec la Terre et votre
environnement, la relation avec vous-même, et,
finalement, la relation que vous avez avec
Dieu/l’Esprit/la Source universelle/l’Un. Avant
d’en découvrir les puissantes et bénéfiques
implications, il est bon cependant de définir vos
croyances actuelles, et d’établir une sorte de base
de référence de la façon dont vous vous percevez
vous-même et dont vous percevez votre place
dans le monde.
L’exercice suivant n’est pas destiné à juger ou
critiquer vos pensées, vos ressentis ou vos
croyances actuelles. Il sert simplement de point
de référence pour identifier des croyances dont
vous n’êtes peut-être pas conscient, ou pour
clarifier celles auxquelles vous avez
éventuellement adhéré par le passé.

EXERCICE
Définir une base de référence de vos
croyances
Vous pouvez vous servir de vos réponses aux questions
suivantes comme d’un bon point de départ ; à la fin du
livre, cela vous permettra de voir facilement comment
les nouvelles informations dont vous aurez pris
connaissance auront transformé votre façon de vous
percevoir vous-même et de percevoir votre potentiel.
Pour cet exercice, vous aurez besoin d’un papier et
d’un stylo.
La technique. En utilisant des mots simples ou des
phrases brèves, répondez aux questions suivantes aussi
honnêtement que possible.
Pour les questions qui demandent un oui ou un non,
entourez la réponse.

Questions sur vos origines


1. Croyez-vous que l’origine de la vie dans son sens
global soit le résultat d’un événement hasardeux qui
s’est produit il y a longtemps, comme le suggère la
science conventionnelle ?
Oui Non
2. Croyez-vous que la vie humaine – votre vie – soit le
résultat d’un événement aléatoire qui s’est produit il
y a longtemps, comme le suggère la théorie de
l’évolution ?
Oui Non

Questions sur votre potentiel


3. Croyez-vous pouvoir influencer consciemment les
événements, la qualité, et la durée de votre vie ?
Oui Non
Si vous avez répondu non à la question précédente,
allez directement à « Définir vos croyances », ci-
dessous.

Si vous avez répondu oui, répondez aux questions 4,


5 et 6 :
4. Avez-vous confiance en votre capacité de vous
autoguérir intentionnellement ?
Oui Non
5. Avez-vous confiance en vos capacités intuitives
intentionnelles ?
Oui Non
6. Avez-vous confiance en votre capacité à autoréguler
votre système immunitaire, vos hormones de
croissance et votre santé globale ?
Oui Non

Définir vos croyances. Complétez les phrases


suivantes :
7. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose
d’inhabituel dans mon corps (des douleurs soudaines,
une éruption cutanée inexpliquée, une accélération du
rythme cardiaque sans raison apparente, etc.), je
ressens : _____________________________.
8. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose
d’inhabituel dans mon corps, la première chose que je
fais est de __________________________.
Chapitre 1

EN FINIR AVEC LE
MYTHE
DE DARWIN
L’évolution est un fait – mais pas pour les
humains

« Qui sommes-nous sinon les histoires que nous nous


racontons
sur nous-mêmes, surtout lorsque nous y adhérons ?1 »
SCOTT TUROW (1949-), AUTEUR AMÉRICAIN.

« Pourquoi êtes-vous là ? » demanda une voix


surgissant de l’obscurité.
C’était la voix d’un homme, elle semblait
provenir de si loin que je ne savais pas s’il
s’adressait à moi ou à quelqu’un d’autre. Je me
souviens de cette sensation d’être moitié éveillé,
moitié endormi, et de m’être dit que j’étais
probablement en train de rêver. Il ne m’est même
pas venu à l’esprit que je pouvais ouvrir les yeux
pour voir qui était cet homme. Puis j’ai à nouveau
entendu sa voix. Cette fois-ci, elle m’appelait par
mon nom : « Gregg…, tout va bien. Vous avez été
parfait. Mais j’ai besoin que vous me disiez
pourquoi vous êtes là. » Cette fois, je savais que je
ne rêvais pas – l’homme connaissait mon nom et
il s’adressait directement à moi. J’ai tourné la tête
instinctivement dans sa direction tout en
essayant d’ouvrir les yeux. Le plafonnier était
tellement lumineux que j’étais obligé de plisser
les paupières. Étonnamment, l’homme semblait
tout proche. En fait, il se tenait juste à côté de
moi et me regardait derrière son masque
chirurgical bleu. En le voyant, subitement, ma
mémoire m’est revenue et j’ai compris ce qui se
passait.
J’étais en train de me réveiller de l’anesthésie
que l’on m’avait faite plus tôt ce matin-là. Je me
trouvais dans la salle de réveil à la Mayo Clinic de
Jacksonville, en Floride. La voix que j’entendais
était celle du médecin qui m’avait rassuré une ou
deux heures plus tôt en me disant qu’avec son
équipe j’étais entre de bonnes mains et que tout
se passerait bien. Mais tandis qu’il m’offrait ses
paroles rassurantes, je ne comprenais pas
pourquoi il continuait à me demander la raison
de ma présence ici.
Moins d’un mois auparavant, un examen dans
une autre clinique avait révélé une tumeur
anormale sur la paroi de ma vessie. « Il y a une
tumeur dans votre vessie qui ne devrait pas être
là, il faut la retirer », avait déclaré ce premier
médecin. Voulant m’assurer du meilleur résultat
possible et faire en ce sens tout ce qui était
nécessaire, je m’étais rendu à la prestigieuse Mayo
Clinic pour un deuxième avis. C’est là que j’avais
découvert que la seule façon de déterminer avec
certitude si cette tumeur était bénigne était de
prélever du tissu pour effectuer une biopsie.
Cependant, ce qui était en train de se passer ne
faisait pas partie du plan initial. Après avoir été
totalement anesthésié et préparé pour
l’intervention chirurgicale, je me réveillais devant
un médecin perplexe en train de me poser une
question à laquelle je pouvais à peine répondre vu
l’état de conscience altéré dans lequel je me
trouvais : Pourquoi êtes-vous là ? En fait, s’il me
posait cette question, c’était parce que
l’excroissance anormale qui était apparue dans les
examens précédents avait disparu. Le chirurgien
était en train de m’expliquer qu’il n’y avait rien
à retirer car ma vessie était parfaitement saine et
normale. Pour appuyer son argument, il m’a
montré une image en couleurs de l’intérieur de
ma vessie, prise quelques instants auparavant.
Tandis que je faisais tout mon possible pour
saisir ce qu’il me disait, il a posé la pointe de son
stylo sur l’endroit où se situait la tumeur sur l’IRM
précédent. Il a insisté sur le fait qu’il n’y avait
aujourd’hui plus aucune marque, aucune
décoloration, ni aucun tissu cicatriciel ou autre
signe quelconque indiquant qu’il y ait eu un
problème particulier. Il voulait savoir pourquoi et
comment une telle chose avait pu se produire.
J’étais groggy et ma réponse ne fut pas aussi
éloquente que je l’aurais souhaité. J’ai essayé de
lui expliquer les recherches que j’avais réalisées
sur le potentiel d’autoguérison du corps humain,
je lui ai parlé des traditions anciennes qui
savaient maîtriser ce potentiel, et du fait que la
science confirmait à présent que notre corps avait
la capacité de guérir lorsqu’on lui donnait les
moyens et les conditions pour le faire. Le dernier
souvenir que j’ai de ce médecin est lorsqu’il s’est
retourné pour se diriger vers la porte alors que
j’essayais de mon mieux de répondre à sa
question. Mon explication quant à ce que nous
avions expérimenté tous les deux ce jour-là n’était
évidemment pas ce qu’il attendait ni ce qu’il
voulait entendre.
Plus tard, après mon rétablissement, j’ai repensé
à la réponse de ce médecin et j’ai compris sa
frustration. Absolument rien dans la formation
actuelle d’un professionnel de la santé ne permet
de concevoir une telle capacité d’autoguérison de
notre corps. Et c’est précisément pour cette raison
que, lorsque survient une situation comme la
mienne, l’équipe médicale présente se retrouve
avec des options très limitées quand il s’agit de
donner une quelconque explication. On attribue
cela généralement à un diagnostic erroné, à une
récupération spontanée inexplicable, ou tout
simplement à un miracle.
Pour mon médecin, un miracle venait de se
produire dans sa salle d’opération et il essayait de
comprendre. Cependant, de mon point de vue, ce
qui s’était passé tenait moins du miracle que de la
technologie – une puissante technologie
intérieure accessible à tous – dont l’existence avait
été largement oubliée au fil du temps.
Depuis 1986, j’ai étudié les connaissances et les
principes adoptés par les traditions anciennes et
autochtones, et j’ai également expérimenté leurs
techniques d’autoguérison lorsque j’en ai eu
l’occasion. Que ce soient les moines, les moniales
et les abbés dans les monastères du Tibet, du
Népal et d’Égypte ou les guérisseurs et chamans
indigènes des jungles du Yucatán au Mexique et
dans les Andes du sud du Pérou, nos ancêtres
lointains et leurs homologues contemporains ont
fait tout leur possible pour préserver les
connaissances sur la relation la plus intime que
nous puissions jamais expérimenter, à savoir la
relation avec notre propre corps. Et bien que ce
savoir préservé ne soit pas une science au sens
traditionnel, de nouvelles découvertes
scientifiques en génétique, en biologie
moléculaire ainsi que dans les nouveaux
domaines de l’épigénétique et de la
neurocardiologie ont confirmé l’existence de ces
corrélations décrites par les anciennes traditions.
Cependant, s’agissant de mon propre corps,
même si je croyais fermement en l’autoguérison
et que j’en avais été témoin pour d’autres
personnes, la combinaison entre ma formation
scientifique et les croyances limitantes qui
m’avaient été instillées à un âge précoce par un
père alcoolique et un environnement familial
dysfonctionnel avaient laissé en moi un profond
doute qu’une telle autoguérison puisse m’arriver.
Même si j’avais pratiqué des techniques yogiques,
le qi gong et d’autres modalités de guérison,
même si j’avais pris des herbes médicinales,
adopté un régime crudivore et accueilli au mieux
les transformations émotionnelles découlant du
diagnostic et de l’intervention à la Mayo Clinic, je
continuais à douter de ma capacité à me guérir
moi-même comme je l’avais vu chez d’autres. Et
c’est ce doute qui m’avait poussé à choisir la
technologie médicale moderne comme une
option responsable au regard du diagnostic que
j’avais reçu, technologie proposée par l’un des
établissements médicaux les mieux cotés au
monde.
En tant que scientifique, je ne peux pas vous
affirmer que la raison pour laquelle l’équipe
médicale n’a rien trouvé à retirer le jour de mon
intervention est due aux pratiques et au
changement de mode de vie que j’avais adoptés
depuis quelques semaines. Ce que je peux dire,
c’est que de nouvelles découvertes scientifiques
ont identifié un lien entre des modalités de
guérison spécifiques connues dans le passé et leur
capacité à rétablir l’équilibre dans notre corps.
Cette corrélation nous invite à une honnête
réévaluation de l’histoire limitante que l’on nous
a racontée sur l’origine de notre espèce et sur nos
véritables capacités. En considérant ce que nous
révèlent les dernières informations scientifiques
actuelles, les guérisons spontanées et les miracles
tels que celui que j’ai vécu ne sont pas si rares ou
extraordinaires, mais semblent se produire
fréquemment dans la vie ordinaire. Les chapitres
qui suivent ont pour objectif de vous révéler ces
découvertes et l’histoire qu’elles racontent. Cette
histoire nous offre une perspective plus vaste et
nous donne des raisons de considérer une
nouvelle réponse à la question Qui sommes-nous ?
afin d’écrire la nouvelle histoire de l’humanité.

S’il vous est déjà arrivé de penser qu’il y a bien


plus dans l’histoire de notre passé que ce que
nous avons été amenés à croire, je veux que vous
sachiez que vous n’êtes pas un cas isolé. En 2014,
un sondage Gallup a révélé que, ne serait-ce
qu’aux États-Unis, 42 % des personnes interrogées
pensent qu’il y a quelque chose de plus à l’origine
de l’homme que ce qui est généralement reconnu
conventionnellement – que « quelque chose » au-
delà de la théorie de l’évolution de Charles Darwin est
responsable de notre existence2. Les résultats de ce
sondage reflètent un sentiment croissant que
nous, les humains, faisons partie de quelque
chose d’extraordinaire, de puissant et de
mystérieux. Et certains des plus grands esprits
scientifiques partagent ce point de vue.

LE CHAÎNON MANQUANT DANS


L’HISTOIRE
DE L’HUMANITÉ
Francis Crick, Prix Nobel de physiologie ou
médecine, codécouvreur de la structure en double
hélice de l’ADN, pensait que l’éloquence des
éléments constitutifs de la vie devait être le
résultat de quelque chose de plus qu’une
excentricité de la nature. Grâce à ses recherches
novatrices, il fut l’un des premiers hommes
à témoigner de la complexité et de la pure beauté
de la molécule qui rend toute vie possible. Plus
tard, Francis Crick a mis en jeu sa réputation de
scientifique en déclarant publiquement : « Un
honnête homme armé de tout le savoir dont nous
disposons actuellement ne pourrait pas aboutir
à une autre conclusion : dans un sens, l’origine de
la vie apparaît aujourd’hui presque comme un
miracle3. » Dans le monde scientifique, cette
déclaration suggérant que quelque chose d’autre
qu’une évolution aléatoire a conduit à notre
existence est équivalent à de l’hérésie.
Le sentiment qu’il y a quelque chose de plus
à notre histoire n’est pas un phénomène récent.
Des découvertes archéologiques montrent que,
presque universellement, les humains du passé se
sentaient connectés à quelque chose qui
transcendait leur environnement immédiat. Ils
pressentaient que nous avons des racines dans
d’autres mondes dont certains nous sont
invisibles, et qu’en fin de compte nous faisons
partie d’une grande famille cosmique qui habite
ces autres univers.
Un ancien texte sacré maya, le Popol Vuh, décrit
par exemple comment les « Grands Ancêtres » ont
créé l’humanité, tandis que la Bible chrétienne et
la Torah hébraïque nous décrivent comme les
descendants d’êtres sages et puissants connectés
à une intelligence plus vaste4, 5, 6. Pourrait-il
y avoir une simple explication au pourquoi un tel
sentiment nous habite encore si fortement et
a perduré si longtemps à travers des traditions si
diverses ? Est-il possible que le sentiment d’avoir
une origine intentionnelle et d’être habité par un
potentiel plus vaste soit basé sur quelque chose de
vrai ?
Lorsque nous nous posons la question Qui
sommes-nous ?, la réponse la plus courte et directe
est que nous ne sommes pas ce que l’on nous
a dit que nous étions, et que nous sommes
beaucoup plus que ce que la plupart d’entre nous
ont jamais imaginé.

NOTRE ESPÈCE EST FAITE


D’HISTOIRES
Depuis l’époque de nos premiers ancêtres, nous
avons toujours raconté des histoires pour
expliquer le monde qui nous entoure et décrire la
place que nous y avons. Parfois ces récits sont
basés sur des faits, parfois ils ne le sont pas.
Certaines histoires sont des métaphores que nous
avons utilisées pour expliquer l’inexpliqué et
donner un sens à notre existence.
Pour les anciens Égyptiens par exemple, le Ciel,
la Terre et le Monde Souterrain étaient considérés
comme des mondes distincts. Dans leur vision de
la Création, la Terre sous leurs pieds flottait sur
Nun, l’océan primordial où le Nil prenait sa
source. Le Ciel était formé par le corps de la
déesse Nut, dont le ventre arrondi en forme de
dôme était le foyer du soleil et des étoiles tandis
qu’elle avançait face vers la terre, au fil du temps.
Le Monde Souterrain, Duat, était le royaume où le
soleil se rendait la nuit après avoir disparu
à l’horizon après son coucher7.
Chacun de ces royaumes avait des divinités –
des dieux et des déesses – qui leur étaient
associées et qui jouaient un rôle important dans
la vie quotidienne du peuple égyptien. Et, même
si ces histoires n’étaient aucunement fondées sur
la science, les gens de l’époque y adhéraient. Ces
récits proposaient un système d’explication de
l’Univers que les anciens Égyptiens pouvaient
intégrer dans leur vie ordinaire et qui les aidait
à comprendre leur place dans le monde.
Encore aujourd’hui, nous continuons à utiliser
des histoires, des récits et des contes pour
expliquer notre monde, et tous jouent un rôle
plus important que jamais. Ces histoires ne se
limitent pas à décrire la façon dont nous
abordons la maladie et la guérison ou nos
relations humaines et amoureuses. À l’échelle
mondiale, l’avenir de notre planète et la survie de
notre espèce, qui sont maintenant en jeu,
dépendent aussi des histoires auxquelles nous
choisissons de croire. C’est précisément pour ces
raisons qu’il est vital que l’histoire que nous nous
racontons soit une histoire juste.

NOS HISTOIRES DÉFINISSENT NOS


VIES
Nous chérissons les histoires que nous créons.
Individuellement, nous relatons souvent avec
fierté notre histoire familiale et les réalisations de
nos ancêtres, et, à un niveau national, nous
défendons fièrement les accomplissements
athlétiques de nos équipes aux Jeux olympiques,
les progrès scientifiques et les techniques qui ont
permis d’envoyer nos astronautes sur la Lune, ou
encore les drapeaux qui représentent nos pays.
Cependant, nous nous retrouvons parfois
à soutenir des histoires avec lesquelles nous avons
grandi, même lorsque de nouvelles découvertes
viennent nous confirmer que ces histoires sont
fausses. C’est notre insistance à nous accrocher
à une histoire familière même si de nouvelles
preuves viennent nous montrer qu’elle est
obsolète qui peut s’avérer le plus grand obstacle
auquel nous soyons confrontés pendant que nous
cherchons à nous adapter au mieux à un monde
d’extrêmes.

Clé no 5 : Les histoires que nous nous racontons


– et en lesquelles nous croyons –
définissent nos vies.

On dit souvent que, si l’on entend quelque


chose de façon répétitive, on finit par l’accepter
comme un fait, que cela soit vrai ou pas.
L’histoire aseptisée et communément acceptée
jusqu’au début des années 1960 qui vantait les
bénéfices de fumer du tabac en est un parfait
exemple. Avant qu’un rapport ne soit rendu en
1964 sur les effets nocifs de la cigarette, les
compagnies de tabac américaines étaient engagées
dans une puissante campagne médiatique pour
convaincre le public que fumer du tabac était
bénéfique, voire une habitude saine. Des slogans
attractifs tels que « Quand vous êtes tentés de
vous laisser aller…, prenez plutôt une Lucky ! » ou
« Je protège ma voix avec Lucky », ou encore
« Votre dentiste vous recommande les cigarettes
Viceroys » étaient autant de publicités que l’on
voyait fréquemment dans les magazines ou à la
télévision, ou que l’on entendait à la radio8.
Dans les années 1940, une affiche
particulièrement troublante faisant la promotion
des cigarettes Camel mentionnait que, « selon un
sondage national, de plus en plus de médecins
préfèrent fumer des Camel9 ». Une recherche plus
approfondie a révélé le fin mot de l’histoire. Les
médecins interrogés pour ce sondage avaient reçu
des paquets de Camel gratuits lors de réunions et
de conférences avant d’y répondre. Ce n’est
qu’après qu’ils eurent reçu ces cigarettes
gratuitement qu’on leur avait demandé leur
marque préférée, et cela avait faussé leur réponse
en faveur des Camel. Les consommateurs
américains ont cru en ces publicités et leur ont
fait confiance, après tout, si la cigarette ne
représentait aucun danger pour les médecins,
comment aurait-elle pu en représenter un pour
eux, n’est-ce pas ?
La façon de percevoir de tels messages et l’usage
du tabac lui-même a cependant changé avec une
étude déterminante réalisée par le directeur du
Service de Santé publique. Pour la première fois,
une étude a révélé scientifiquement ce que
beaucoup de gens soupçonnaient intuitivement.
Elle décrivait un lien direct entre l’usage du tabac
et les bronchites chroniques ou le cancer du
poumon. Selon cette étude, « le comité juge que
la cigarette contribue de manière substantielle à la
mortalité due à certaines maladies spécifiques et
au nombre général de décès10 ». En 1965,
l’industrie du tabac a été tenue de placer des
étiquettes d’avertissement sur chaque produit de
tabac vendu ; celles-ci nous sont maintenant
familières.
Le but de cet exemple est d’illustrer la façon
dont une croyance auparavant partagée
communément par les médias traditionnels et le
public en général a changé au fil du temps. Ainsi,
la croyance que le tabagisme est sans danger était
vouée à changer, car les preuves des maladies
invalidantes dont souffraient tant de fumeurs ne
correspondaient tout simplement pas à l’histoire
populaire qui prétendait que la consommation de
tabac était sans danger et bénéfique pour la santé.
C’était incohérent avec ce que les gens vivaient
réellement.
NOUS ESSAYONS DE RÉSOUDRE
LES PROBLÈMES DU XXIe SIÈCLE
AVEC LA PENSÉE DU XIXe SIÈCLE
De la même façon, quand il s’agit de nous et de
l’histoire de nos origines, il existe actuellement
une campagne d’information visant à fausser
l’opinion publique. La théorie de l’évolution
humaine du XIXe siècle est aujourd’hui enseignée
dans nos salles de classe comme un fait
incontesté, ne laissant aucune place pour
considérer la possibilité d’une autre explication
possible quant au mystère de notre existence. Et,
comme l’histoire conventionnelle ne prend pas
en compte les découvertes récentes, elle ne nous
permet pas de résoudre les problèmes sociaux et
les défis mondiaux que nous rencontrons
aujourd’hui, y compris le terrorisme, le
harcèlement, les crimes haineux, et l’épidémie de
consommation abusive de drogue et d’alcool chez
les jeunes.
Puisque nous adhérons à la théorie de
l’évolution, nous l’utilisons donc pour guider nos
décisions, célébrer la concurrence et avoir recours
à la force plutôt qu’à la coopération et à la
compassion. Nous continuons, entre autres,
à essayer de résoudre les problèmes liés aux
différences raciales, religieuses et sexuelles, avec la
pensée obsolète de la concurrence et de la « survie
des plus forts », qui sont les paramètres mêmes
sur lesquels est fondée la théorie de l’évolution de
Darwin. En y réfléchissant bien, cela n’a aucun
sens, et pourtant, pour des raisons d’habitude,
d’argent, d’ego et de pouvoir, le système éducatif
classique et les éducateurs s’accrochent à l’histoire
révolue de l’origine de l’homme, qui n’est plus
étayée par des preuves. L’histoire du tabac et celle
de l’origine humaine illustrent parfaitement
pourquoi il est essentiel que nous soyons clairs
avec les histoires que nous racontons, et ce qui
peut arriver lorsque ce n’est pas le cas.

CHANGEZ L’HISTOIRE, CHANGEZ


VOTRE VIE
En ce qui concerne la famille humaine, les
histoires que nous relatons sur nos succès, nos
drames ou nos actes héroïques sont des fils qui
nous relient, et cette connexion est puissante,
fondamentale et nécessaire. La technologie
moderne nous permet aujourd’hui de partager des
histoires qui soutiennent nos choix et l’avenir
que nous désirons créer, et cela qu’il s’agisse de
grands enjeux politiques ou religieux, de
l’expédition d’armes aux « combattants de la
liberté » dans les pays déchirés par la guerre
à l’autre bout du monde, ou de problèmes
extrêmement personnels tels que le droit pour les
homosexuels de se marier ou celui de la femme
d’avoir le contrôle sur son propre corps.
Le romancier anglais Terence David
John Pratchett, connu par son public comme
Terry Pratchett, a magnifiquement décrit le
pouvoir extraordinaire de nos histoires quand il
dit : « Changez l’histoire, changez le monde11. » Je
crois qu’il y a beaucoup de vérité dans ces mots.
Notre vie est le reflet de ce que nous pensons de
nous-mêmes et de la manière dont le monde
fonctionne. L’observation de Pratchett est en fait
si universelle que nous pouvons nous permettre
de la pousser un peu plus loin.
En ce sens, lorsque Pratchett déclare « Changez
l’histoire, changez le monde », nous pouvons aller
encore plus loin en disant : « Changeons
l’histoire, changeons nos vies. » Les deux
formulations sont vraies et nous offrent une
profonde réflexion dans les moments les plus
sombres de nos vies.

Clé no 6 : Lorsque nous changeons l’histoire,


nous changeons nos vies.

L’histoire scientifique concernant l’immensité


du cosmos, et notre insignifiance dans cette
perspective, est un exemple parfait de la puissante
influence qu’une histoire peut avoir sur nous.
Cela illustre également l’axiome selon lequel si
nous racontons une histoire suffisamment
souvent, nous commençons à l’accepter comme
une réalité.
LA VIEILLE HISTOIRE : NOUS
SOMMES PETITS, IMPUISSANTS ET
INSIGNIFIANTS
Depuis 150 ans, nous avons été imprégnés par
une histoire qui nous laisse le sentiment de n’être
guère plus que des grains de poussière
insignifiants dans le vaste Univers, ou de simples
supports biologiques dans le schéma général de la
vie. Carl Sagan a parfaitement décrit cet état
d’esprit lorsqu’il a commenté la perspective
scientifique de notre place dans le cosmos : « Qui
sommes-nous ? Nous constatons que nous vivons
sur une planète insignifiante d’une étoile
monotone, perdue dans une galaxie nichée dans
un coin oublié d’un univers dans lequel il y a
beaucoup plus de galaxies que de gens12. »
Ce genre de réflexion limitée mis en avant par
la communauté scientifique nous a conduits
à croire que nous n’avons aucune importance au
regard de la vie dans son ensemble et que nous
sommes séparés du monde, les uns des autres, et
finalement, de nous-mêmes.
Albert Einstein a fait écho à ce sentiment
d’insignifiance en remettant en question la
validité des preuves, dans le domaine émergent de
la physique quantique, qui suggéraient que toutes
choses sont profondément connectées. Einstein
ne pouvait accepter la réalité de cette connexion.
Quand il déclare : « Si la théorie quantique est
correcte, cela signifie la fin de la physique en tant
que science13 », il ne laisse aucune ambiguïté dans
notre esprit quant à ce qu’il pensait des nouvelles
idées quantiques et de ce qu’elles impliquaient
pour la science. Ses croyances ne lui permettaient
pas de s’ouvrir à la possibilité que nous vivions
dans un monde où toutes choses et toutes
personnes étaient intimement reliées.
Vivre dans un monde où tout est connecté sur
un plan quantique signifie que nous avons la
capacité d’influer sur ce qui se passe dans notre
vie et que nous sommes responsables des résultats
que nous créons, et c’est là l’une des raisons de la
résistance d’Einstein aux idées de la nouvelle
physique. En fin de compte, c’était sa ferme
conviction que nous vivons dans un monde où
les choses ne sont pas connectées entre elles qui
l’a empêché de réaliser le rêve de sa vie. Il croyait
profondément que ses recherches le conduiraient
finalement à découvrir une vérité scientifique qui
unirait toutes les lois de la nature, la « théorie du
Tout ». Malheureusement, Albert Einstein est
mort en 1955 sans que son rêve alors inaccessible,
ne se réalise.
Avec ce que Sagan et Einstein nous ont laissé en
héritage en termes de pensée séparatrice et
d’insignifiance humaine, il n’est pas surprenant
que nous nous sentions souvent impuissants dans
ce que nous expérimentons dans nos corps et
dans nos vies. Dans un monde déconnecté, on
nous dit que les choses se produisent de façon
totalement aléatoire. Il n’est alors pas étonnant
que nous nous sentions souvent impuissants face
à un monde qui change si rapidement au point
que certains disent qu’il est en train de
« s’effondrer comme un château de cartes ».
La proposition de Charles Darwin concernant
l’évolution humaine au milieu des années 1800
a posé les bases pour des conclusions scientifiques
confirmant notre insignifiance, conclusions qui
ont été connues plus tard, au début des
années 1900. La théorie de l’évolution était basée
sur le principe que nous sommes l’ultime résultat
d’une série d’événements aléatoires qui n’ont
jamais été certifiés, prouvés ou reproduits, et que
nous devons attribuer le fait que nous soyons
toujours vivants à la « survie des plus forts »
parmi nous. La théorie selon laquelle cette lutte
nous a amenés là où nous en sommes aujourd’hui
suggère que nous sommes irrémédiablement
enfermés dans des vies faites de concurrence et de
conflits. Culturellement, cette idée est
maintenant acceptée à un tel point que beaucoup
de gens croient que la meilleure façon de réaliser
des choses, que ce soit dans leur travail ou au sein
de la communauté des nations, est d’utiliser la
force.
Cette croyance qu’il nous faut lutter et entrer
en conflit pour accomplir quelque chose se
manifeste quotidiennement dans nos vies, que ce
soit consciemment ou inconsciemment, et ce de
manière parfois surprenante et inattendue.
Lorsque, par exemple, des personnes qui nous
sont proches et qui nous connaissent bien
appuient sur nos points sensibles, même ceux
d’entre nous les plus conscients spirituellement
peuvent être amenés à craquer et à utiliser sur le
moment des tactiques blessantes pour se protéger.
Et cela n’est pas surprenant.
Depuis le jour de notre naissance (voire avant,
dans le ventre de notre mère), nous apprenons
à vivre en nous référant aux pensées et aux
sentiments de ceux qui prennent soin de nous.
C’est, par exemple, à travers la voix de notre mère
que nous savons si notre environnement est sûr
ou s’il ne l’est pas. Nous apprenons également
à associer la biochimie du stress et celle du plaisir
dans notre corps à des voix, des sons et des
expériences qui déclenchent la libération de
certaines hormones.
À moins que nous ayons été assez chanceux
pour naître avec des parents extrêmement sains et
équilibrés, il y a de fortes chances pour que la
façon dont ils ont eux-mêmes répondu à leur
environnement extérieur ait été basée sur un
mauvais conditionnement qu’ils avaient reçu de
leurs propres parents lorsqu’ils étaient enfants. Et
ce sont précisément ces modèles provenant
d’autres personnes, remontant parfois à plusieurs
générations, qui deviennent aussi les nôtres.
Ainsi, lorsque nous devenons adultes et que
nous nous retrouvons dans des situations où nous
nous sentons menacés, ces modèles conditionnés
se manifestent sous la forme que notre esprit
estime être la plus appropriée pour notre survie.
Lorsque ces modèles commencent à s’activer, ils
se nourrissent des profondes croyances
programmées dans notre subconscient. La clé ici
est de comprendre que ces croyances sont souvent
enracinées dans les histoires et les expériences
d’autres personnes.
Réagissons-nous violemment comme nous
avons été conditionnés à le faire à travers les
histoires mettant en avant la « survie des plus
forts » ? Ou répondons-nous à une situation avec
confiance et intégrité en nous ouvrant à la
profonde sagesse de notre connexion avec la vie,
la vie sous toutes ses formes, y compris celle des
personnes qui viennent appuyer sur nos points
sensibles ?
Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de
suggérer qu’il y ait ici une bonne ou une
mauvaise réponse. Cependant, ce que je dis est
que nos réactions ne mentent pas.
Indépendamment de ce que nous pensons ou
croyons, la façon dont nous répondons à une
situation très personnelle est un reflet révélateur
de ce à quoi nous croyons vraiment. Le fait est
que les histoires que l’on nous a racontées
pendant notre enfance, une période où nous
étions extrêmement vulnérables et
impressionnables, forment nos croyances les plus
profondes. Et c’est là que l’histoire de nos origines
entre aussi en jeu.

L’HISTOIRE DES DEUX ORIGINES


Très tôt dans notre vie nous entendons des
histoires sur l’origine de l’homme. Et, selon les
croyances familiales, nous sommes même parfois
exposés à deux histoires complètement différentes
et conflictuelles que l’on nous enseigne à peu près
simultanément – l’une à la maison, l’autre
à l’école.
Dans la plupart des écoles, on nous enseigne la
théorie scientifique de l’évolution par la sélection
naturelle, qui, pour un enfant, est une histoire
stérile et troublante à entendre. Cette histoire
commence il y a très longtemps, lorsque, par un
hasard incroyable, les bons atomes se sont
associés au bon moment pour créer les bonnes
molécules dans les bonnes conditions pour
conduire aux premières formes de vie, qui allaient
éventuellement devenir les êtres complexes que
nous sommes aujourd’hui.
Le défenseur le plus passionné de la théorie de
l’évolution a lui-même admis que le mystérieux et
heureux hasard requis pour une telle série
d’événements nécessite une grande imagination,
ou une immense foi qu’un tel processus puisse
même être possible. Comme je l’ai mentionné
précédemment, Francis Crick a qualifié l’existence
de l’ADN de « presque un miracle ».
La théorie de l’évolution explique cet « heureux
hasard », mais suggère cependant que c’est la lutte
elle-même – la concurrence entre différentes
formes de vie – qui a permis que cette
combinaison improbable d’événements réussisse.
Les partisans de la théorie de l’évolution affirment
que c’est la concurrence qui nous a permis
aujourd’hui d’être les gagnants de cette longue
course que mène la nature pour sa survie depuis
des millions d’années. La clé ici est de
comprendre que l’on veut nous faire croire que
« lutter » nous a si bien servi dans le passé que,
par extension, ce n’est que par la lutte que nous
pouvons encore évoluer aujourd’hui. En fait, la
lutte nous a tellement réussi, nous dit-on, qu’elle
est à présent littéralement « programmée »
génétiquement dans notre corps. Ainsi, en raison
de la sélection naturelle, nous serions donc
maintenant supposément programmés pour la
concurrence et la lutte.
Au même moment où l’on enseigne à l’école
aux enfants l’histoire scientifique de l’évolution
et de la nécessité de lutter pour survivre, on leur
raconte également une histoire religieuse tout
aussi effrayante. Cette histoire commence aussi
à l’époque de nos origines, et il faut là encore
beaucoup d’imagination pour croire qu’elle soit
même possible. Dans le judaïsme, le christianisme
et l’islam, cette histoire est celle d’une force
mystérieuse – Dieu – qui aurait créé le premier
humain à partir de la poussière de la terre, puis
aurait insufflé la vie à sa création, permettant
ainsi au premier humain, Adam, de s’éveiller à la
vie sur terre.
Cette histoire nous apprend que nous sommes
les descendants d’Adam et de ses enfants, et que
nous venons au monde en tant qu’individus
intrinsèquement imparfaits. La suite de l’histoire
explique que nous sommes destinés à lutter entre
le bien et le mal tout en cherchant un moyen de
nous racheter de nos péchés. D’autres religions
dans le monde utilisent également des histoires
similaires pour expliquer l’origine de l’humanité
et le but de la vie.
L’histoire scientifique et l’histoire religieuse
commencent toutes les deux il y a longtemps.
L’une et l’autre comportent de mystérieuses
lacunes concernant les détails. Et toutes les deux
nous laissent le sentiment d’être séparés du reste
du monde et, peut-être plus grave encore, le
sentiment que nous sommes sur terre aujourd’hui
comme des combattants malgré nous, enfermés
dans une lutte désespérée pour survivre, soit avec
la nature, soit entre le bien et le mal. Que ce soit
du point de vue scientifique ou religieux, et aussi
différentes ces histoires peuvent-elles paraître en
surface, si nous y regardons d’un peu plus près,
nous nous rendons compte qu’elles partent du
même endroit – ce que nous sommes
aujourd’hui – et qu’elles ont le même but : essayer
de trouver des explications sur notre passé.
Malgré l’émergence de preuves qui ne
correspondent pas à l’histoire scientifique
traditionnelle, les enseignants continuent
à transmettre dans nos écoles la théorie de
l’évolution et de la survie humaine comme si elle
était un fait absolu et incontesté. Et c’est là que le
problème commence : nous essayons de résoudre
les problèmes actuels, qui nécessitent la
coopération et l’entraide, en nous basant sur une
histoire vieille de 150 ans fondée sur la
concurrence et la lutte. Il n’est donc pas
surprenant que l’histoire à laquelle nous avons
adhéré – la théorie de l’évolution – n’ait
désormais plus aucun sens et ne puisse expliquer
d’où nous venons et comment nous sommes
devenus ce que nous sommes. Nous avons
profondément besoin d’une nouvelle histoire
humaine qui puisse refléter les nouveaux
éléments de preuve et ainsi briser le mythe des
théories darwiniennes et son influence sur nous.

BRISER LE MYTHE DE DARWIN


C’est en 1859 que Darwin a publié son livre le
plus connu, L’Origine des espèces. Depuis sa
publication et jusqu’à ce jour, les implications de
cet ouvrage se sont répercutées jusque dans les
fondements mêmes de notre société. Qu’il s’agisse
de la controverse académique concernant d’où
nous venons et la raison pour laquelle nous
sommes ici, ou des problèmes extrêmement
chargés émotionnellement concernant la
conception, l’avortement et la peine de mort, qui
divisent des familles et des communautés
entières, les implications du travail de Darwin ont
un impact sur nos vies comme peu d’autres idées
novatrices en ont eu auparavant. Je me demande
souvent si Darwin a lui-même imaginé un jour
l’effet que son travail aurait sur le monde et
à quel point ses idées influenceraient la vie de
personnes ordinaires un siècle plus tard.
Avant L’Origine des espèces, il existait peu de
sources auxquelles se référer pour tenter de
répondre aux plus grandes questions de
l’existence. Avant le milieu du XIXe siècle, les
grandes questions philosophiques sur l’existence,
telles que : D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-
nous ici ? Comment pouvons-nous avoir une vie
meilleure ? étaient confinées à la religion et au
folklore traditionnel. Avec la publication du
premier livre de Darwin, les choses ont changé. La
théorie de l’évolution proposait une nouvelle
histoire pour répondre aux grandes questions
existentielles, et cette histoire ne faisait appel ni
aux interprétations bibliques ni aux
enseignements religieux.
Clé no 7 : Pour la première fois dans les annales
de l’histoire de l’humanité, la théorie de
l’évolution de Charles Darwin, publiée
en 1859, a permis à la science de
répondre aux grandes questions sur la
vie et nos origines sans avoir besoin de
se référer à la religion.

Le titre complet du livre de Darwin, L’Origine


des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la
préservation des races favorisées dans la lutte pour la
vie, peut sembler au premier abord compliqué,
mais l’idée sur laquelle il repose est vraiment très
simple. Darwin avançait que toute vie, y compris
la vie humaine, avait commencé à partir d’un
organisme primitif qui était apparu
mystérieusement sur terre il y a très longtemps.
Darwin n’a pas tenté de décrire comment cet
organisme avait été lui-même originellement créé.
En fait, contrairement à ce que beaucoup de gens
supposent généralement, l’origine même de la vie
n’était pas sa préoccupation principale. Alors qu’il
reconnaissait facilement que la science de son
époque n’avait pas encore élucidé cette énigme, il
affirmait également qu’il n’était pas nécessaire de
résoudre le mystère de l’apparition de la vie sur
terre pour que sa théorie de l’évolution soit
acceptée.
Darwin a défendu ses idées en prenant pour
exemple un autre mystère non résolu afin de faire
valoir son point de vue : la loi de la gravitation. Il
a souligné que celle-ci avait été approuvée
scientifiquement et a utilisé cet exemple comme
analogie pour justifier qu’une théorie puisse être
approuvée même si elle ne pouvait pas être
totalement expliquée. « Il n’y a pas d’objection
valable devant le fait que la science n’ait pas
encore fait la lumière sur le sujet beaucoup plus
important qui est celui de l’essence de la vie ou
son origine. Qui peut expliquer l’essence de la
force d’attraction de la gravité ? Personne ne
s’oppose à accepter les résultats obtenus
concernant le phénomène inconnu de la
gravitation14 », a-t-il déclaré.
À partir de cette déclaration et d’autres
proclamations similaires, il est clair que Darwin
était moins préoccupé de la façon dont la vie était
apparue sur terre que par ce qui s’était produit par
la suite, plus précisément, de savoir comment les
premières formes de vie qui avaient émergé dans
le monde s’étaient transformées en la complexité
et la diversité que nous observons aujourd’hui.
Darwin a basé sa théorie sur son expérience
personnelle et ses observations directes. Beaucoup
d’entre elles ont été faites lors d’un voyage
d’exploration qu’il avait entrepris à bord du
navire de recherche britannique, le HMS Beagle15.
Il y avait été désigné comme le naturaliste de
l’expédition, dont on pourrait dire que la mission
ressemblait beaucoup à celle du vaisseau spatial
Enterprise (de la célèbre série Star Trek), qui était de
rechercher d’autres formes de vie dans des
galaxies inconnues. Darwin, lui, devait rechercher
des nouvelles formes de vie sur des terres encore
inexplorées au cours de l’expédition du Beagle.
Son voyage a duré cinq ans, de 1831 à 1836, et il
n’a révélé sa théorie que vingt-trois ans plus tard.
Avec la publication de L’Origine des espèces, le
fondement même de cette théorie fut accessible
au grand public pour la première fois.
Il écrit :
« Mais si des variations utiles à un être organique
quelconque se produisent, assurément les individus
ainsi caractérisés auront de meilleures chances d’être
préservés dans la lutte pour la vie ; puis, en raison du
principe puissant de l’héritage, ils tendront à produire
des descendants similairement caractérisés. Ce
principe de préservation, je l’ai appelé, par souci de
brièveté, sélection naturelle16. »

Aujourd’hui, plus de 150 ans après la


publication du livre de Darwin, les scientifiques
du monde moderne les plus estimés, issus des
meilleures universités actuelles, ayant accès aux
financements les plus importants dans l’histoire
de la recherche, et utilisant la technologie la plus
avancée jamais offerte, rencontrent encore des
difficultés pour prouver la viabilité de cette
théorie sur un plan général, mais, plus
précisément, en ce qui concerne les humains.
Les questions non résolues sont essentiellement
les suivantes :
• La théorie de l’évolution à elle seule peut-
elle expliquer la diversité que l’on observe
aujourd’hui dans le monde naturel ?
• La théorie de l’évolution s’applique-t-elle
aux humains ?
Comme nous le verrons plus loin, les nouvelles
découvertes nous conduisent à la nécessité de
reconsidérer la façon dont nous avons répondu
à ces deux questions dans le passé.

DARWIN AVAIT LUI AUSSI SES


DOUTES
À son époque, Charles Darwin ne possédait pas
les connaissances sur le monde que nous avons
aujourd’hui. Cela lui aurait été impossible. De
nombreux domaines scientifiques que nous
tenons pour acquis étaient tout simplement
inexistants jusqu’au XIXe siècle/début du XXe. Par
exemple, Darwin ne pouvait pas connaître la
génétique. Bien qu’une génération puisse hériter
des caractéristiques de ses parents ait été un fait
reconnu de son temps, ce qui rendait précisément
la transmission possible – l’ADN – n’a été compris
qu’après sa mort. Darwin ne pouvait pas non plus
connaître les cellules cardiaques spécialisées qui
nous donnent accès à des capacités et des
sensibilités extraordinaires qui seront décrites plus
loin dans ce livre. Et il ne pouvait pas savoir que
ces cellules et les capacités dont elles sont
porteuses existaient déjà lorsque l’homme
moderne est apparu il y a 200 000 ans.
Darwin ne pouvait pas connaître ces choses,
mais il soupçonnait fortement que les découvertes
futures renverseraient au moins une partie de sa
théorie, et il a exprimé cette possibilité dans ses
écrits. Dans L’Origine des espèces, il déclare : « Si
l’on arrivait à démontrer qu’il existe un organe
complexe qui n’a pas su se former par une série de
nombreuses modifications graduelles et légères,
ma théorie ne pourrait certes plus se défendre17. »
C’est parce que les conditions décrites par
Darwin comme étant la pierre angulaire de sa
théorie ont maintenant été renversées (car nos
organes complexes ne se sont pas formés à travers
« de nombreuses modifications graduelles et
légères ») que cette théorie de l’évolution ne peut
à elle seule expliquer ce que nous observons dans
le monde réel. En d’autres termes, comme Darwin
l’avait pressenti, sa théorie s’est effondrée.
Dans L’Origine des espèces, Darwin a exprimé sa
suspicion quant au fait que la théorie de
l’évolution pourrait ne pas être suffisante pour
expliquer la complexité de la vie. Bien que la
déclaration suivante puisse sembler un peu
redondante, c’est néanmoins son langage. Je la
partage avec vous pour vous donner une idée des
réserves qu’il avait émises – dans le cas présent il
s’agit des fonctions complexes de l’œil.
« Il semble absurde au possible, je le reconnais, de
supposer que la sélection naturelle ait pu former l’œil
avec toutes les inimitables dispositions qui
permettent d’ajuster le foyer à diverses distances,
d’admettre une quantité variable de lumière et de
corriger les aberrations sphériques et
chromatiques18. »
Le fait que la complexité de l’œil, ainsi que celle
d’un certain nombre d’autres organes, réponde
aux conditions que Darwin a lui-même
explicitées, invaliderait sa théorie et ouvre la
porte au thème de la première partie de ce livre :
la théorie de l’évolution en elle-même ne suffit
pas à expliquer les caractéristiques et les capacités
extraordinaires qui sont les nôtres depuis le
début. Les éléments de preuve suggérant que
certaines caractéristiques physiques (y compris
nos yeux, notre système nerveux très développé et
notre cerveau) étaient déjà fonctionnelles lorsque
des hommes modernes sont apparus jettent le
doute sur la théorie de Darwin en ce qui concerne
l’humanité.

L’ÉVOLUTION HUMAINE :
LA SPÉCULATION ENSEIGNÉE
COMME UN FAIT RÉEL
La pensée conventionnelle actuelle nous laisse
entendre que la théorie de l’évolution de Darwin
est un « fait accompli » ; qu’il s’agit d’une affaire
entendue et reconnue universellement par la
communauté scientifique ; et qu’il y a peu de
place pour le doute quant à l’explication de la vie
telle que nous l’observons aujourd’hui. La théorie
de l’évolution est décrite dans les manuels
scolaires et enseignée dans les salles de classe
comme un fait. Dans cet environnement où règne
une approbation inconditionnelle de cette
théorie, les découvertes scientifiques qui la
remettent en question ne sont souvent pas
rapportées, ou, pire encore, sont ridiculisées et
taxées de superstitions, d’idées religieuses ou de
pseudoscience. Pour cette raison, les gens sont
souvent surpris lorsque l’on mentionne des
découvertes mettant en doute cette théorie.
Un exemple parfait de cette vue unilatérale est
le choix du Public Broadcasting Service (PBS)
d’exclure les théories scientifiques alternatives ou
les critiques scientifiques de la théorie de
l’évolution de la minisérie de huit heures très bien
réalisée A Journey Into Where We’re from and Where
We’re Going, qui fut diffusée en 2001. Selon les
déclarations de PBS, les objectifs du programme
étaient de « permettre au public de mieux
comprendre la théorie de l’évolution et son
fonctionnement, de dissiper les malentendus
courants quant à son processus, et de nous
éclairer sur la raison pour laquelle elle nous
concerne tous19 ». Et, pour ceux qui connaissent
cette série, c’est exactement ce qu’ils ont fait,
présentant l’évolution uniquement du point de
vue de Darwin, que de nombreux scientifiques
considèrent comme faussé, pour des raisons qui
seront décrites plus loin dans ce chapitre.
Joshua Gilder, auteur et ancien rédacteur de
discours de la Maison Blanche, a écrit une critique
sur cette émission de PBS sans mâcher ses mots
sur la façon dont le contenu a été produit : « Le
problème [avec le documentaire PBS] est que rien
de tout cela n’est vrai, ou si rempli
d’incohérences, de contresens et de données
incorrectes (parfois frauduleuses), qu’il est sans
valeur sur un plan scientifique20. » Gilder a fondé
en partie sa critique sur les découvertes
scientifiques documentées par un biologiste
moléculaire, Jonathan Wells, dans son livre Icons
of Evolution, où les « preuves » de l’évolution
humaine présentées par PBS sont démantelées
une à une.

LE SUJET DE L’ÉVOLUTION
PORTÉ DEVANT LES TRIBUNAUX
La controverse sur l’évolution est
particulièrement perceptible quand il s’agit de la
législation et des lois nationales sur ce que les
enseignants sont autorisés à enseigner dans les
écoles publiques. Un récent projet de loi du Sénat
dans l’État de l’Oklahoma en est un parfait
exemple. En 2016, le sénateur républicain
Josh Brecheen a adopté une loi permettant aux
enseignants d’encourager leurs élèves à réfléchir
de manière critique sur des sujets susceptibles
d’affecter leur vie et leur avenir.
La législation proposée par Brecheen, le projet
de loi du Sénat 1322, stipule que l’objectif de la
loi est « de créer dans les districts scolaires publics
un cadre qui encourage les élèves à explorer des
questions scientifiques, à approfondir les
éléments de preuve, à développer une pensée
critique, et à répondre de manière appropriée et
respectueuse aux différences d’opinion sur des
questions controversées… Les enseignants seront
invités à aider les élèves à comprendre, analyser,
critiquer et examiner de façon objective les forces
et les faiblesses des théories scientifiques
existantes couvertes par le cours enseigné21. »
Le projet de loi de Brecheen ne mentionne pas
spécifiquement l’enseignement de la théorie de
l’évolution, mais il ressort clairement du parcours
de Brecheen qu’il avait déjà introduit une
législation similaire depuis son élection en 2010
en y incluant les termes « théories scientifiques », et
que son objectif était de permettre aux
enseignants de proposer à leurs élèves de
découvrir des informations liées à l’origine de
l’homme, y compris des informations ne
soutenant pas l’histoire actuelle de l’évolution.
En 2005 s’est ouvert un procès officieusement
connu sous le nom de « Dover Case ». Il portait
sur l’évolution et une nouvelle théorie alternative
sur l’origine humaine connue sous le nom
d’« intelligent design » (le dessein intelligent).
L’affaire a fait les gros titres dans le monde entier
car, c’était la première fois que le sujet d’une
nouvelle théorie de l’évolution était présenté
devant un tribunal fédéral des États-Unis.
Le Dover Case a débuté lorsque onze familles
ont intenté un procès contre le Dover Area School
District of York County, en Pennsylvanie,
refusant une modification du programme de
biologie d’une classe de troisième. En 2004, le
conseil scolaire de Dover avait décidé que le
dessein intelligent serait également enseigné aux
élèves au même titre que le darwinisme. Les
partisans de la théorie du dessein intelligent, qui
avait été utilisée dans le livre Of Pandas and People
de Dean H. Kenyon et Percival Davis, en 1989,
affirment que « certaines caractéristiques de
l’Univers et des êtres vivants s’expliquent mieux
par l’existence d’une source intelligente que par
un processus non dirigé comme la sélection
naturelle22 ». Les deux théories étaient proposées
pendant les cours comme des explications
possibles sur l’origine de l’homme. Les parents
qui avaient porté plainte ont estimé que les idées
contenues dans le dessein intelligent étaient trop
semblables aux idées religieuses du créationnisme
– la croyance que l’Univers et les organismes
vivants sont issus d’une création divine –, ils ont
donc exigé que l’enseignement de cette nouvelle
théorie soit interrompu.
L’affaire a été entendue devant un juge, sans
jury, et le résultat a immédiatement suscité une
controverse lorsque ce juge a statué que les
conclusions tirées des découvertes scientifiques
fondées sur le dessein intelligent n’avaient en fait
rien de scientifique.
La conclusion du United States District Court
pour le Middle District of Pennsylvania, avec
John E. Jones III (nommé par George W. Bush en
2002) siégeant en tant que juge à l’époque, se lit
comme suit :
« L’enseignement du dessein intelligent dans les cours
de biologie de l’école publique viole la clause
d’établissement du premier amendement
de la Constitution américaine (article I, section 3, de
la Constitution de l’État de Pennsylvanie) du fait que
le dessein intelligent ne peut être accepté comme une
théorie scientifique valide et “ne peut être dissocié de
ses antécédents créationnistes et donc religieux”23. »
Immédiatement après le procès, des accusations
de faux témoignage, même de parjure, ont été
portées à propos de certains détails et de
témoignages d’experts appelés à démontrer les
preuves scientifiques du dessein intelligent. En
raison d’un procès sans jury et des croyances
religieuses et politiques du juge, ainsi que de
témoignages douteux, la controverse continue
aujourd’hui.
Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de
suggérer que le dessein intelligent soit la réponse
au mystère de l’origine de l’homme ou que le
procès n’aurait pas dû avoir lieu. Ce que je
voudrais dire ici, c’est que nous nous devons
à nous-mêmes d’être honnêtes face à toute
nouvelle découverte et que nous devons prendre
en considération ce à quoi celle-ci peut nous
conduire. Ce qui est troublant ici concernant la
décision de la cour, c’est qu’il semble y avoir deux
poids deux mesures pour écarter la science qui
soutient le dessein intelligent. D’une part, la
théorie de l’évolution, vieille de 150 ans, qui n’a
pas encore été scientifiquement prouvée, est
enseignée comme factuelle. D’autre part, les
éléments de preuve scientifiques suggérant que la
théorie de l’évolution est incomplète ou qu’elle
nous conduit dans la mauvaise direction ne sont
même pas autorisés à être mentionnés en classe.
Lorsqu’on nous refuse la possibilité de remettre
en question les théories existantes et de pouvoir
en présenter d’autres sur la base de nouvelles
preuves, nous perdons le pouvoir de la pensée
critique qui nous est nécessaire si nous voulons
affronter avec succès les défis du monde actuel et
survivre à ceux du futur.
C’est le caractère arbitraire de documentaires
convaincants et magnifiquement réalisés, tels que
ceux de la série Evolution de PBS, et la nature
faussée des arguments juridiques, tels que ceux
qui ont été présentés dans le Dover Trial, qui ont
conduit de nombreuses personnes à croire que la
théorie de l’évolution de Darwin était une affaire
close en ce qui concerne la sélection naturelle.
Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.
En fait, si de nombreux scientifiques ont
accepté la théorie de l’évolution comme étant la
meilleure pour expliquer le mystère de l’origine
de l’homme, cela n’exclut pas qu’ils soient à ce
jour ouverts à de nouvelles théories, surtout
lorsque celles-ci sont fondées sur une juste
démarche scientifique.
Dans Nous ne sommes pas ce que la science a dit
de nous, j’ai inclus les objections à la théorie de
l’évolution pour deux raisons :
1. Donner une visibilité au fait que la théorie
de l’évolution de Darwin n’est pas un fait
avéré quand il s’agit d’expliquer
scientifiquement qui nous sommes.
2. Donner la parole à un panel de
scientifiques réputés qui s’opposent à la
théorie de l’évolution d’une manière qui
n’est pas reflétée aujourd’hui dans les
médias traditionnels.
Dans la suite de ce chapitre, je voudrais
partager avec vous quelques-unes des opinions
qui continuent d’alimenter les feux de la
controverse concernant la théorie de l’évolution
humaine.
CENT CINQUANTE ANS
D’OBJECTIONS
Des objections passionnées à la théorie de Darwin
sont apparues presque immédiatement après la
publication de son livre, en 1859. La première
a été soulevée par Louis Agassiz, considéré comme
l’un des plus grands scientifiques du XIXe siècle.
Son œuvre de pionnier est reconnue dans le
domaine de l’histoire naturelle, en particulier son
travail de recherche dans les domaines de la
géologie, de la biologie, de la paléontologie et de
la glaciologie. Son dévouement inlassable à ses
recherches a pris une telle ampleur dans sa vie
qu’il a déclaré un jour à l’un de ses collègues : « Je
ne peux pas me permettre de perdre mon temps
à gagner de l’argent24. » Autrement dit, il était si
absorbé par ses recherches et ses découvertes du
monde naturel que gagner sa vie était pour lui
secondaire. Bien qu’Agassiz et Darwin aient utilisé
tous deux les mêmes méthodes et les mêmes
informations, leurs interprétations n’auraient pu
être plus différentes.
Commentant la théorie de Darwin dans une
publication de 1874, Agassiz écrit : « D’une
manière ou d’une autre le monde est apparu. La
grande question demeure la façon dont cela s’est
produit et la théorie de Darwin, comme toutes les
autres tentatives pour expliquer l’origine de la vie, est
jusqu’à présent purement hypothétique. Je crois qu’il
n’a même pas formulé la meilleure des
conjectures dans l’état actuel de nos
connaissances25. »
Agassiz n’était pas le seul à exprimer des
objections. Une communauté de scientifiques
respectés s’est opposée au travail de Darwin dès la
publication de son premier livre. Cette
communauté continue de grandir et la liste de ses
membres ressemble maintenant à un bottin
d’éminents scientifiques contemporains. Voici
quelques-unes des critiques qui ont été soulevées
depuis que Darwin a présenté sa théorie, en 1859,
jusqu’à présent.
« La théorie de Darwin n’est pas inductive, elle n’est
pas fondée sur une série de faits reconnus conduisant
à une conclusion générale26. »
ADAM SEDGWICK (1785-1873), GÉOLOGUE
BRITANNIQUE ET L’UN
DES FONDATEURS DE LA GÉOLOGIE MODERNE –
UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE.

« Il n’y a […] absolument aucun fait, ni dans les


archives géologiques, ni dans l’histoire du passé, ni
dans l’expérience
du présent, auquel on peut se référer comme une
preuve de l’évolution ou du développement d’une
espèce à une autre par une sélection
de quelque nature qu’elle soit27. »
LOUIS AGASSIZ (1807-1873), GÉOLOGUE AMÉRICAIN –
UNIVERSITÉ HARVARD.

« La théorie souffre de graves incorrections qui


deviennent de plus
en plus apparentes au fur et à mesure que le temps
passe. Elle ne peut plus s’accorder avec les
connaissances scientifiques pratiques, et ne peut
suffire à notre compréhension théorique des faits. […]
Personne ne peut démontrer que les limites d’une
espèce ont déjà été dépassées. Ce sont les Rubicon que
les évolutionnistes ne peuvent pas franchir. […]
Darwin a fouillé d’autres domaines de recherche pour
trouver des idées […] mais tout son système demeure
à ce jour étranger à la zoologie scientifiquement
établie, car les changements d’espèces par de tels
moyens sont encore inconnus28. »
ALBERT FLEISCHMANN (1862-1942), ZOOLOGISTE
ALLEMAND – UNIVERSITÉ D’ERLANGEN.

« Dans un sens, l’évolution est devenue une religion


scientifique ; presque tous les scientifiques y ont
adhéré et beaucoup d’entre eux sont prêts
à “assouplir” leurs observations pour s’y adapter29. »
H. S. LIPSON (1910-1991), PHYSICIEN BRITANNIQUE –
INSTITUT DE SCIENCE
ET DE TECHNOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ DE MANCHESTER.

« L’évolution est la colonne vertébrale de la biologie et


la biologie
se retrouve ainsi dans la position particulière d’être
une science fondée sur une théorie non prouvée. Est-
elle alors une science
ou une croyance ? Croire à la théorie de l’évolution est
donc comparable à la croyance en une création
particulière. Les deux
sont des concepts que les croyants pensent être vrais,
mais jusqu’à présent aucun des deux n’a été capable
de le prouver30. »
LEONARD HARRISON MATTHEWS (1901-1986),
ZOOLOGISTE BRITANNIQUE – UNIVERSITÉ DE
CAMBRIDGE.

« La possibilité que des formes de vie supérieures aient


pu apparaître de cette façon est comparable à la
probabilité qu’une tornade balayant un entrepôt de
ferraille puisse assembler un Boeing 747 à partir des
matériaux éparpillés. J’ai du mal à comprendre la
propension généralisée chez les biologistes à nier ce
qui me semble évident31. »
SIR FRED HOYLE (1915-2001), ASTRONOME
BRITANNIQUE AYANT ÉLABORÉ
LA THÉORIE DE LA NUCLÉOSYNTHÈSE STELLAIRE –
UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE.

« En fin de compte, la théorie darwinienne de


l’évolution n’est ni plus ni moins que le grand mythe
cosmogénique du vingtième siècle. La vérité est qu’en
dépit du prestige de la théorie de l’évolution et de
l’effort intellectuel considérable visant à réduire les
systèmes vivants aux confins de la pensée
darwinienne, la nature refuse d’être emprisonnée. En
dernière analyse, nous en savons encore très peu
sur la façon dont les nouvelles formes de vie
apparaissent.
Le “mystère des mystères” – l’origine de nouveaux
êtres
sur terre – est encore en grande partie aussi
énigmatique
que lorsque Darwin a embarqué sur le Beagle32. »
MICHAEL DENTON (1943-), BIOCHIMISTE
BRITANNIQUE,
AGRÉGÉ SUPÉRIEUR – CENTRE POUR LA SCIENCE ET LA
CULTURE.

« Mais comment passe-t-on du néant à quelque chose


de tellement élaboré si l’évolution est supposée passer
par une longue séquence d’étapes intermédiaires,
chacune étant favorisée par la sélection naturelle ? Il
est impossible de voler avec un petit bout d’aile
comme il est impossible de se protéger réellement en se
camouflant avec un bout de feuillage. En d’autres
termes, comment la sélection naturelle peut-elle
expliquer les stades embryonnaires d’organismes qui
ne peuvent être fonctionnels [tels que nous les
observons aujourd’hui] que sous une forme beaucoup
plus élaborée33 ? »
STEPHEN JAY GOULD (1941-2002), PALÉONTOLOGUE
AMÉRICAIN
ET BIOLOGISTE ÉVOLUTIONNISTE – UNIVERSITÉ
HARVARD.

« Le fait est que la doctrine de l’évolution a déferlé sur


le monde, non pas grâce à la force de ses mérites
scientifiques, mais précisément par sa qualité de
mythe gnostique. Elle affirme en effet que les êtres
vivants se créent eux-mêmes, ce qui est une
revendication essentiellement métaphysique. […]
Ainsi, en dernière analyse, l’évolutionnisme est en
vérité une doctrine métaphysique revêtue d’un habit
scientifique34. »
WOLFGANG SMITH (1930-), MATHÉMATICIEN ET
PHYSICIEN AMÉRICAIN.

Face à la théorie de Darwin, ces déclarations


offrent des aperçus rarement connus du public et
qui ne sont certainement pas proposés dans les
salles de classe traditionnelles. En 2001, au
moment où PBS diffusait sa minisérie Evolution,
des scientifiques internationaux ont signé une
déclaration qu’ils ont mise en ligne pour que le
monde puisse savoir que, selon eux, le mystère de
nos origines n’était pas encore résolu. En
juillet 2015, cette déclaration avait été signée par
1 371 éminents scientifiques du monde entier, et
la liste des signataires continue de s’allonger.
La pétition est courte et se lit ainsi :
« Nous avons des doutes au sujet de la théorie qui
avance que la complexité de la vie est due à une
mutation aléatoire et à une sélection naturelle. Un
examen attentif des éléments de preuve de la théorie
darwinienne doit être encouragé35. »

De toute évidence, quand il s’agit de résoudre le


mystère de l’origine de l’homme, le jury reste
toujours divisé quant à la viabilité de la théorie de
l’évolution de Darwin. Il est évident, face à des
objections telles que celles énumérées et d’autres
encore, que la critique de la théorie de l’évolution
continue avec passion, accompagnée de débats
vigoureux. Les idées de Darwin datent de plus
d’un siècle et demi, mais elles suscitent toujours
autant de vives émotions à notre époque. Mon
sentiment est que la raison de cette controverse
est double : premièrement, la théorie a des
implications profondément morales, sociales et
religieuses ; et, deuxièmement, l’évolution est
généralement présentée comme un fait
scientifique, même si certaines questions
conflictuelles demandent encore à être résolues.

MON RESPECT POUR CHARLES


DARWIN
Maintenant que nous avons pris connaissance de
certaines objections à la théorie de l’évolution,
j’aimerais profiter de cette occasion pour clarifier
ma vision personnelle en tant que géologue,
chercheur et auteur, en ce qui concerne
Charles Darwin lui-même et ses idées sur
l’évolution.
Je commencerai par dire que j’ai un énorme
respect pour Darwin et pour ce qu’il a accompli
à son époque, en tant qu’homme et en tant que
scientifique. Il vivait dans une société qui était
extrêmement différente de celle de notre
XXIe siècle. Il lui a fallu un immense courage pour
proposer ce qu’il a fait, et pour la façon dont il l’a
fait à son époque. Au XIXe siècle, l’Église
catholique jouait un rôle puissant et dominant en
Angleterre, et Darwin savait que sa théorie
constituerait une menace directe pour la doctrine
religieuse de l’Église. C’était précisément parce
qu’il en avait conscience qu’il a attendu plus de
vingt ans après la fin de son voyage à bord du
HMS Beagle, en 1836 pour publier son livre. Dans
une lettre qu’il a écrite au botaniste Asa Gray en
1860, il a exprimé sa préoccupation à ce sujet en
disant qu’il « n’avait pas l’intention d’écrire de
façon athéistique36 ».
Quand le livre L’Origine des espèces a été publié,
Darwin a vu ses craintes de telles critiques
justifiées. Le cardinal Henry Edward Manning,
officier catholique anglais du plus haut rang,
a attaqué la théorie de l’évolution en la jugeant
de « philosophie brutale », affirmant qu’elle
impliquait que « notre Adam était un singe37 ».
Malgré ces critiques, au moment de sa mort, en
1862, Darwin était considéré comme le plus grand
scientifique de son époque.
J’aimerais également souligner qu’une grande
partie de la controverse causée par la théorie de
Darwin à son époque, et encore aujourd’hui, est
due 1) à un malentendu quant à ce qu’il avait
exprimé et 2) au désir des universités, des
professeurs de collège, de la communauté
scientifique dans son ensemble et des politiciens,
d’honorer son travail comme une œuvre sacrée et
infaillible. En d’autres termes, les institutions et
les personnes qui les soutiennent ont tenté de
transformer son travail en quelque chose qu’il
n’avait lui-même jamais eu l’intention qu’il soit.
Ils ont voulu et veulent encore utiliser sa théorie
à des fins qu’il n’avait jamais anticipées ou
voulues délibérément.
Darwin était à la fois naturaliste, paléontologue
et géologue et, de toute évidence, un bon
géologue. Il était intègre et honnête dans ses
observations et dans ce qu’il croyait que celles-ci
lui enseignaient. Son travail était bien pensé,
méticuleusement documenté, et ses méthodes
suivaient des lignes directrices communément
acceptées à son époque. Là où je pense
personnellement que le processus de Darwin a été
faussé, c’est par rapport à ce qu’il a fait après avoir
publié L’Origine des espèces. Comme sa théorie de
l’évolution semblait correspondre à ce qu’il avait
pu observer chez une forme de vie spécifique dans
un endroit du monde spécifique, par exemple
chez les pinsons des îles Galápagos, il a tenté de
généraliser sa théorie et de l’appliquer à toutes les
formes de vie, y compris aux humains. C’est
à partir de ce moment-là que sa théorie semble
s’effondrer.
Bien que nous ne sachions toujours pas
exactement ce qui s’est passé lorsque nos ancêtres
humains modernes sont apparus il y a
200 000 ans, les meilleurs éléments de preuve que
nous avons obtenus à partir de la chronique de
fossiles ne soutiennent pas la théorie de
l’évolution comme explication de la façon dont
ils sont apparus. Je mentionne cela, car les grands
médias et de nombreuses institutions
académiques qui entretiennent la pensée
darwinienne ont un intérêt direct à faire perdurer
cette théorie pour faire croire que la controverse
est terminée.

UNE THÉORIE EN BESOIN DE


PREUVES
Immédiatement après la publication de L’Origine
des espèces en 1859, l’approbation générale de la
théorie de Darwin a conduit à la recherche de
preuves physiques pour la soutenir : celle des
« chaînons manquants » entre les espèces, que
l’on pensait trouver dans la chronique de fossiles.
Si les scientifiques parvenaient à trouver ces
indices, selon toute logique ils pourraient alors
recréer notre arbre généalogique et comprendre
son développement. De la même façon que nous
documentons notre lignée familiale personnelle
en la remontant depuis nos parents vers nos
grands-parents, puis nos arrière-grands-parents et
ainsi de suite, les scientifiques pensaient qu’il
serait un jour possible de créer un arbre
généalogique collectif de tous nos ancêtres.
La pensée actuelle concernant l’arbre de
l’évolution de l’homme est illustrée sur la
figure 1.1. Sur cette illustration, les hommes
modernes sont représentés par l’Homo sapiens, le
point en gras dans la partie supérieure gauche du
graphique. Les lignes qui forment les branches
qui nous connectent avec les autres points
(symbolisant des crânes) sur la partie inférieure de
l’arbre représentent les différents chemins de
développement – les chemins évolutifs – qui,
selon les scientifiques, nous ont conduits des
premiers primates à ce que nous sommes
aujourd’hui.
Figure 1.1. Exemple de l’arbre généalogique traditionnel de
l’évolution de l’homme. Le problème avec la pensée représentée par
cet arbre, c’est que les preuves physiques confirmant un lien entre les
fossiles n’ont pas encore été découvertes. Ce manque d’éléments de
preuve est la raison pour laquelle les lignes qui forment cet arbre sont
qualifiées de « liens présumés ».

En examinant l’illustration de la figure 1.1, on


peut voir que les liens entre les fossiles sont
indiqués en pointillé plutôt qu’en traits pleins.
Cela signifie que les lignes représentent des liens
spéculatifs ou présumés plutôt que des liens
prouvés. Bien que l’on croie que ces liens existent,
après plus de 150 ans de recherches, cela reste
encore à prouver.

Clé no 8 : Bien qu’il semble que des liens entre


les anciens primates et les humains
modernes existent sur l’arbre
généalogique de l’homme, cela n’a
jamais été prouvé. À l’heure actuelle,
ces liens ne sont que des spéculations
et des présomptions.

En d’autres termes, les preuves physiques


susceptibles de confirmer les liens évolutifs qui
influencent les divers aspects de nos vies tels que
les soins de santé, la justification morale des
crimes haineux, le suicide délibéré, le suicide
assisté, la peine de mort, ainsi que les critères qui
déterminent l’image que nous avons de nous-
mêmes et nos relations intimes, n’ont pas encore
été découvertes !
Depuis l’époque où la théorie de l’évolution
a été introduite, en 1859, jusqu’à l’écriture de ce
livre, il n’existe à ma connaissance aucune preuve
évidente de la découverte d’une espèce
transitionnelle qui aurait conduit à ce que nous
sommes aujourd’hui – c’est-à-dire des fossiles
représentant le parcours évolutif depuis des
formes primitives jusqu’aux formes humaines
actuelles. Thomas H. Morgan, lauréat du prix
Nobel de physiologie ou médecine en 1933, n’a
laissé à cet égard aucun doute dans l’esprit des
lecteurs de son livre Evolution and Adaptation.
Tandis que la science moderne applique ce que
Morgan décrit comme « les tests les plus
rigoureux utilisés pour distinguer les espèces
sauvages », il déclare : « Dans l’histoire de
l’humanité, nous n’avons connaissance d’aucun
cas de transformation d’une espèce en une
autre38. »
Face à des débats scientifiques passionnés et à la
technologie « futuriste » qui tente d’élucider les
mystères les plus profonds de la vie, la dure réalité
observée par Morgan demeure un avertissement
quant au fait d’adopter sans réserve la théorie de
l’évolution humaine. Cette théorie continue
cependant d’être enseignée dans les écoles
publiques comme si c’était un fait incontesté !
Dans L’Origine des espèces, Darwin a reconnu le
paradoxe concernant le manque de preuves
physiques pour soutenir sa théorie. Il a également
fait remarquer que la raison de ce manque de
preuves pouvait être expliquée de deux façons :
soit les géologues interprétaient l’histoire de la
Terre de manière incorrecte, soit il avait lui-même
mal interprété les observations qui étaient
devenues le fondement de sa théorie.
Selon ses propres mots :
« Pourquoi nos collections de restes fossiles ne
fournissent-elles pas la preuve évidente de la
gradation et des mutations des formes vivantes ? […]
Nous ne disposons d’aucune preuve en ce sens, et
c’est là l’objection la plus sérieuse qu’on puisse
opposer à ma théorie39. »

C’est dans le contexte de ces idées et critiques


qu’une découverte stupéfiante réalisée à la fin du
XXe siècle a permis aux scientifiques de mettre
à l’épreuve certains des arguments les plus solides
en faveur de la théorie de l’évolution. Si
l’évolution humaine s’est effectivement produite
selon l’hypothèse émise par la théorie de Darwin,
la meilleure façon de prouver celle-ci serait
d’effectuer des analyses cellulaires comparatives
entre nous et nos ancêtres. Pour ce faire, les
scientifiques devraient prélever des échantillons
d’ADN de nos premiers ancêtres et les comparer
à l’ADN de nos corps actuels, ce qui s’avère être
un problème, car l’homme moderne est présent
sur la Terre depuis 200 000 ans. L’ADN étant très
fragile, il ne se conserve pas aussi longtemps.
Est-il possible que l’on puisse encore trouver
aujourd’hui de l’ADN d’anciens primates ? Et, si
c’était le cas, pourrions-nous tester cet ADN de la
même façon que nous testons régulièrement
notre ADN aujourd’hui ? Bien que ces questions
puissent faire penser à l’intrigue du film Jurassic
Park, qui dépeint la résurrection des anciens
dinosaures en répliquant de l’ADN, la réponse
à ces interrogations est apparue sous la forme
d’une découverte exceptionnelle réalisée en 1987.
Cependant, les révélations liées à cette découverte
ont laissé davantage de questions sans réponse,
ont engendré d’autres énigmes, et ont ouvert la
porte à une possibilité marquée « territoire
interdit » par la science traditionnelle.
Chapitre 2

NOUS NE SOMMES PAS


CE QUE LA SCIENCE
A DIT DE NOUS
Le mystère de la fusion de l’ADN

« Nous tous qui étudions l’origine de la vie,


trouvons que plus nous y réfléchissons,
plus nous avons le sentiment que celle-ci est trop
complexe
pour avoir pu évoluer1. »
HAROLD UREY (1893-1981), CHIMISTE – LAURÉAT DU
PRIX NOBEL DE CHIMIE.
Le samedi 28 février 1953, deux hommes sont
entrés dans l’Eagle Pub, à Cambridgeshire, en
Angleterre, et ont annoncé qu’ils avaient fait une
découverte qui allait changer à jamais le monde
et la manière dont nous nous percevons nous-
mêmes. Ce jour-là, à midi, deux scientifiques de
l’université de Cambridge, James Watson et
Francis Crick, ont annoncé à leurs collègues qui
déjeunaient au pub : « Nous avons découvert le
secret de la vie2 ! » Watson et Crick venaient de
faire une découverte révolutionnaire, celle de la
structure de l’ADN, une molécule en forme de
double hélice renfermant le code génétique de la
vie.
L’ADN est présent dans chaque cellule de notre
corps sous forme de structures filiformes appelées
« chromosomes ». Les humains possèdent
23 paires de chromosomes dans leurs cellules.
Chaque chromosome à son tour est constitué de
petits morceaux d’ADN que l’on appelle des
« gènes ». Ce sont les codes contenus dans les
gènes et les chromosomes qui déterminent tout ce
qui concerne les fonctions de notre corps,
y compris la régulation des hormones et la chimie
du sang, la taille de nos os et la vitesse à laquelle
ils grandissent, la taille de notre cerveau, la
couleur et la forme de nos yeux, et combien de
temps nous vivons – ils déterminent même les
fonctions automatiques telles que la respiration,
la digestion, le métabolisme et la température
corporelle. Avec une découverte de cette ampleur,
les plus grands mystères de notre existence
auraient dû, semble-t-il, pouvoir être résolus.
Beaucoup l’ont été. Cependant, en raison des
observations approfondies rendues possibles par
les découvertes sur l’ADN, les scientifiques se
retrouvent maintenant confrontés à un dilemme
lorsqu’il s’agit d’interpréter la façon dont ces
nouvelles informations sur notre code génétique
s’inscrivent dans l’histoire humaine
communément acceptée.

PRÉLÈVEMENT D’ADN
SUR UN NOURRISSON
NÉANDERTHALIEN
En 1987, une découverte bouleversante a été faite
dans la région du Caucase, en Russie, près de la
frontière entre l’Europe et l’Asie. Enterrés
profondément dans un lieu appelé la « grotte de
Mezmaiskaya », les scientifiques ont découvert les
restes d’un nourrisson néandertalien – une petite
fille qui avait vécu il y a environ 30 000 ans ! Pour
référence, la dernière période glaciaire s’est
terminée il y a environ 20 000 ans, ce qui signifie
que ce bébé était vivant pendant l’ère glaciaire.
Ses restes étaient dans un état de conservation
extrêmement rare, ce qui a permis aux
scientifiques de déterminer son âge en le situant
entre un fœtus de sept mois et un nourrisson de
deux mois.
Le Dr William Goodwin, de l’université de
Glasgow, a commenté cette découverte
exceptionnelle : « Cela relève du mystère que les
restes de cette enfant soient si parfaitement
conservés. […] Habituellement, à ce stade de
conservation, on obtient uniquement du matériel
issu des zones de pergélisol3. »
Si je donne ici beaucoup de détails, c’est parce
que cette découverte historique s’est révélée être
un moment décisif lorsqu’il s’est agi de répondre
à la question de savoir où les humains se situent
sur l’arbre généalogique de l’évolution.
En utilisant des techniques d’identification
médico-légales, comme la technologie futuriste
utilisée dans la série télévisée CSI : Les Experts, les
scientifiques ont pu extraire de l’ADN
mitochondrial de l’une des côtes du bébé pour
l’analyser. L’ADN mitochondrial (ADNmt) est une
forme particulière d’ADN située dans les centres
d’énergie (mitochondries) à l’intérieur de chacune
de nos cellules, plutôt que dans les chromosomes,
où se trouve la plus grande partie de notre ADN.
La raison pour laquelle l’ADNmt est essentiel
quand il s’agit de l’évolution humaine est qu’il est
transmis uniquement par notre mère. Il passe de
l’œuf de la mère à ses fils et à ses filles, et
généralement sans aucune des mutations pouvant
entraîner de nouvelles caractéristiques chez les
enfants. Cela signifie que les chaînes
mitochondriales d’ADN dans notre corps sont les
descendantes directes et les correspondances
parfaites de l’ADN mitochondrial de la première
femme à l’origine de notre lignée spécifique, il y a
très longtemps. En raison de cette qualité unique,
l’ADNmt est utilisé pour étudier les liens entre des
personnes et des populations d’une région
spécifique avec des personnes et des populations
se trouvant dans une autre région. C’est le
caractère unique de cette forme d’ADN qui
a ouvert la voie à la découverte extraordinaire
révélée par le nourrisson néandertalien.

NOUS SAVONS MAINTENANT


CE QUE NOUS NE SOMMES PAS
En utilisant les techniques les plus avancées, avec
des résultats reconnus par les plus hautes
instances judiciaires, des scientifiques russes et
suédois ont testé l’ADN du nourrisson de
Néandertal pour voir s’il était semblable à celui
des humains modernes. En d’autres termes, les
scientifiques voulaient savoir si la petite fille de
Néandertal était en fait l’une de nos ancêtres,
comme l’arbre généalogique de l’évolution
humaine nous conduit à le croire. Les résultats
des premières études ont été publiés dans
d’obscures revues scientifiques, qui, selon la
Smithsonian Institution, ont conclu que « les
séquences d’ADNmt de Néandertal étaient
sensiblement différentes de l’ADNmt humain4 ».
Bien que cette déclaration puisse sembler
relativement anodine, elle fut comme un
tremblement de terre dont l’épicentre se trouvait
à la base de l’arbre de l’évolution humaine.
Cependant, peu de médias classiques ont relayé
cette découverte, et ceux qui l’ont fait ont parlé
de détails techniques sans les vulgariser pour le
public profane et sans donner d’explications
quant à leur signification.
Cependant, tout cela a changé en 2000, quand
les chercheurs du Human Identification Centre de
l’université de Glasgow ont publié les résultats de
leurs propres investigations comparant l’ADN de
Néandertal à celui de l’homme moderne. Les
résultats de leur étude ont été partagés d’une
manière intelligible même pour le lecteur n’ayant
aucune connaissance scientifique, et il était
impossible de rejeter les explications qu’ils ont
données. La conclusion de leur rapport a été
partagée dans la revue spécialisée Nature,
déclarant sans détour que l’homme moderne « ne
descendait pas de l’homme de Néandertal5 ».
Désormais, il ne pouvait y avoir aucun retour
en arrière. Bien que les scientifiques aient cru au
départ que l’ADNmt du nourrisson de Néandertal
résoudrait le mystère de notre ascendance, ce fut
en fait tout le contraire.

Clé no 9 : La découverte d’un nourrisson


néandertalien extraordinairement bien
conservé – datant de 30 000 ans – et la
comparaison de son ADN mitochondrial
avec le nôtre nous montrent
définitivement que les premiers
hommes modernes n’étaient pas les
descendants des anciens
Néandertaliens.
NOUS NE SOMMES PAS
L’HOMME DES CAVERNES
ORDINAIRE
Si nous ne sommes pas les descendants des
Néandertaliens, alors qui sont nos ancêtres ? Où
nous trouvons-nous sur l’arbre de l’évolution ?
Est-ce que nous appartenons même à la famille
évolutionniste de Darwin ? L’analyse comparative
de l’ADN des Néandertaliens avec celui d’autres
primates fossilisés a permis d’apporter un
éclairage différent sur cette question. Ce faisant,
cela a également poussé les scientifiques
à réfléchir à une nouvelle possibilité lorsqu’il
s’agit de décrypter le mystère de nos origines.
Lorsque j’étais à l’école, de 1960 à 1970, nous
avions des cours d’histoire qui traitaient de
l’homme de Néandertal et d’autres êtres
préhumains tels que l’australopithèque (la
fameuse Lucy) et l’Homo habilis (l’homme habile),
et l’on nous enseignait aussi qu’un autre membre
de l’arbre généalogique de l’évolution était
également l’un de nos proches ancêtres.
À l’époque, on avait nommé ce parent éloigné le
« Cro-Magnon », mais ce nom n’est plus utilisé
aujourd’hui. Les paléoanthropologues l’ont
remplacé par un autre nom plus adapté, et la
raison est explicite. Le nouveau terme utilisé pour
identifier ceux qu’on appelait les « hommes de
Cro-Magnon » est l’« homme anatomiquement
moderne », ou HAM.
Les scientifiques s’accordent généralement
à dire que les HAM sont apparus pour la première
fois dans la chronique de fossiles il y a environ
200 000 ans et marquent le début de la sous-
espèce Homo sapiens sapiens – un terme pour
décrire les humains qui vivent sur terre
aujourd’hui6. Les fossiles des os sont plus
résistants aux éléments et peuvent se conserver
des millions d’années, mais l’ADN trouvé dans les
os – dans la moelle osseuse – est beaucoup plus
fragile, et on ne le trouve généralement que dans
des restes relativement récents. Ainsi, bien que les
HAM soient apparus sur terre il y a 200 000 ans,
l’ADN le plus ancien qui ait été découvert chez
eux jusqu’à présent est celui d’un homme qui
a vécu en Sibérie il y a environ 45 000 ans7.
En 2003, de nouveaux progrès dans la
technologie génétique ont permis de comparer les
premiers corps d’hommes anatomiquement
modernes avec quatre corps néandertaliens
récemment découverts. Une équipe de
scientifiques européens a comparé l’ADN de deux
HAM, l’un âgé de 23 000 ans et l’autre de
25 000 ans, avec l’ADN des restes de
Néandertaliens datant chacun
approximativement de 29 000 à 42 000 ans. Un
article publié dans le National Geographic News
à propos de ces découvertes cite l’un des
coauteurs, qui a déclaré : « Nos résultats s’ajoutent
aux preuves recueillies précédemment dans
différents domaines, ce qui rend l’hypothèse d’un
“héritage de Néandertal” très peu probable8. »
Encore une fois, les Néandertaliens, souvent
représentés dans les films et les dessins animés
comme des hommes des cavernes primitifs, ont
été éliminés comme possibles ancêtres des
premiers hommes modernes.
Maintenant que nous savons qui n’étaient pas
nos ancêtres, les paléoanthropologues ont
réorienté leurs recherches pour découvrir qui ils
étaient. Les études sur l’ADN ont réduit leur large
champ de recherches à un candidat spécifique. Et
ce n’est pas le candidat auquel les partisans de la
théorie de Darwin s’attendaient.

ILS SONT NOUS


Les scientifiques croient à présent que les HAM
sont nous et que nous sommes eux. Les
différences entre les corps modernes et ceux des
HAM du passé sont si minces qu’elles ne justifient
pas un groupement séparé. En d’autres termes,
bien que les anciens humains ne se soient pas
forcément comportés comme nous le faisons, ils
nous ressemblaient, fonctionnaient comme nous,
et leur système nerveux semblait être « connecté »
comme celui que nous avons aujourd’hui.
En d’autres termes, indépendamment de nos
incroyables réalisations technologiques, nous
avons toujours la même apparence et
fonctionnons comme ils le faisaient il y a
200 000 ans. Une étude réalisée en 2008 sur les
restes d’un HAM (encore appelé Cro-Magnon
à l’époque) par des généticiens des universités de
Ferrare et de Florence, en Italie, nous montre que
ces similitudes sont plus que superficielles. Les
chercheurs rapportent : « Cet homme de Cro-
Magnon qui vivait dans le sud de l’Italie il y a
28 000 ans était un Européen moderne,
génétiquement et anatomiquement9. »
C’est le fait que les membres de notre espèce
Homo sapiens n’aient pas changé depuis que nos
premiers ancêtres sont apparus pour la première
fois dans la chronique de fossiles qui pose un
problème pour l’histoire traditionnelle de
l’évolution basée sur des transformations
progressives s’étalant sur de longues périodes. Des
découvertes qui n’auraient pas pu être réalisées au
temps de Darwin ont jeté un nouvel éclairage sur
ce mystère persistant.

L’ADN QUI NOUS DIFFÉRENCIE


L’ensemble des constituants de l’ADN humain, le
génome humain, fut la première séquence d’ADN
d’un vertébré à être entièrement cartographiée.
L’effort international qui a rendu cette
cartographie possible – le projet génome humain
(PGH) – a résulté du plus grand projet coopératif
en biologie de l’histoire10. En juin 2000, le
Premier ministre britannique Tony Blair et le
président américain Bill Clinton ont révélé
conjointement que la première ébauche du code
de la vie avait été réalisée avec succès. Ce faisant,
ils ont annoncé au monde que ce projet
coopératif sans précédent avait ouvert une
nouvelle ère à la médecine génétique, à l’industrie
mondiale et au boom économique qui
s’ensuivrait.
Après le succès du PGH, les mêmes techniques
utilisées pour cartographier l’ADN humain ont
ensuite été appliquées à d’autres formes de vie.
Pour la première fois, les scientifiques pouvaient
aller au-delà des suppositions approximatives sur
nos relations génétiques et comparer notre code
de vie à celui de toute autre forme de vie. Les
résultats ont été vraiment stupéfiants. Bien que
les scientifiques aient su depuis longtemps que les
chimpanzés, par exemple, sont nos parents les
plus proches, pour la première fois les
cartographies génétiques leur ont permis de voir
à quel point nous le sommes vraiment.
La cartographie génétique a révélé que la
différence qui nous sépare des chimpanzés n’est
que de 1,5 %, ou, autrement dit, nous partageons
plus de 98 % du même ADN11. Lorsque les
méthodes de cartographie ont été appliquées au-
delà des primates, les résultats ont été tout aussi
étonnants. Nous partageons par exemple 60 % de
notre ADN avec la mouche des fruits, 80 % avec
la vache, et 90 % avec un chat domestique. Nous
ne ressemblons évidemment pas à une mouche,
ni à une vache ou à un chat. La grande question
qui ressort de telles révélations est la suivante : si
nous avons génétiquement tellement en commun
avec d’autres créatures, alors pourquoi sommes-
nous si différents d’elles ?
La réponse à cette question remonte à une
découverte inattendue réalisée lors du PGH : un
seul gène peut être activé de différentes façons, et
à différents degrés, pour faire différentes choses.
Cela nous montre qu’il ne s’agit pas tant de quels
gènes nous avons en commun avec les
chimpanzés, les vaches, les mouches et les chats,
mais davantage de la façon dont ces gènes sont
activés – ou dont ils s’expriment. Un gène appelé
FOXP2, considéré à présent comme étant
directement lié à notre capacité à former un
discours complexe, est un exemple parfait de ce
que je veux signifier ici.
FOXP2 est un raccourci pour Forkhead Box
Prottien P2, une protéine qui joue un grand rôle
dans le langage. Située sur le chromosome 7
(précisément à l’emplacement 7q31), la protéine
FOXP2 est codée à partir d’un gène qui porte le
même nom, FOXP2, et qui est présent chez les
humains et les chimpanzés12, 13. Il est bien sûr
évident que les chimpanzés ne peuvent pas
chanter Stairway to Heaven de Led Zeppelin
comme une personne peut le faire ! Cela nous
montre que quelque chose de plus que le gène
lui-même est impliqué ici. Il y a quelque chose
dans la manière dont le gène s’exprime qui nous
permet de créer constamment les sons du langage.
En 2009, une étude publiée dans le journal Nature
nous donne une idée de ce que peut être ce
« quelque chose ».
Les résultats de recherches antérieures ont
permis à des scientifiques de comprendre que les
humains et les chimpanzés possédaient tous deux
le gène FOXP2. Ils ont également déterminé que
la version humaine du gène avait changé (muté)
à un certain moment dans le passé, et que ce
changement s’était produit rapidement, et non
pas lentement et progressivement comme le
suggère la théorie de l’évolution. Les chercheurs
de l’École de médecine David-Geffen à l’UCLA
avaient donc déterminé que cette modification
s’était produite précisément à un moment
critique du déroulement de l’histoire humaine.
Selon ces scientifiques, la mutation s’était
produite « rapidement, à peu près au moment où
le langage a émergé chez les humains14 ». Il
s’agissait d’une découverte cruciale, car, pour la
première fois, une série de mutations spécifiques
du gène FOXP2 était scientifiquement liée à notre
capacité à créer un langage complexe.
Des études supplémentaires ont conduit cette
recherche encore plus loin et ont permis de
déterminer le moment où ce changement
particulier s’était produit. Selon Wolfgang Enard,
de l’Institut Max-Planck d’anthropologie
évolutive, les mutations du gène FOXP2 qui
rendent notre langage complexe possible « se sont
produites pendant la même période que celle où
les humains modernes ont évolué15 ». Un rapport
de la BBC News World Edition clarifie cette
corrélation en déclarant que notre acquisition du
langage a eu lieu lorsque « la transformation de
deux lettres du code ADN (représentant les blocs
de construction des acides aminés) s’est
manifestée au cours des 200 000 dernières années
de l’évolution humaine16 ».
La rapidité et la précision des mutations du
gène FOXP2 se produisant à deux endroits précis
du code ADN sont d’autres exemples du type de
changement qui ne se prête pas à la théorie de
l’évolution, du moins pas dans le sens où nous
l’entendons aujourd’hui. Pourquoi les
changements se sont-ils produits de cette façon ?
Qu’est-ce qui a pu causer la transformation des
lettres d’ADN, juste au bon endroit et dans le bon
chromosome, pour nous donner la capacité
extraordinaire de pouvoir partager nos sentiments
pendant un dîner amoureux aux chandelles, de
chanter frénétiquement quand notre équipe
gagne le Super Bowl ou la Coupe du monde, ou
de murmurer à l’oreille de l’être aimé ? La science
la plus évoluée du monde moderne nous
a maintenant donné la réponse. La question est :
désirons-nous accepter ce que l’ADN nous révèle ?

NOTRE ADN « MANQUANT » A ÉTÉ


RETROUVÉ !
L’homme étant classé comme le membre le plus
complexe et le plus évolué de la famille des
primates, il était raisonnable pour les scientifiques
de s’attendre que nous ayons plus de
chromosomes que nos parents moins complexes.
C’est ici que se produit un rebondissement
inattendu dans l’histoire de notre ADN. Nos
parents primates les plus proches, les chimpanzés,
possèdent davantage de chromosomes que nous,
soit 48 au total dans l’ensemble de leur génome.
Ironiquement, les humains n’en ont que 46.
Autrement dit, comparé aux chimpanzés, il
semble qu’il nous manque deux chromosomes. Ce
n’est que récemment, en utilisant des méthodes
avancées de séquençage de l’ADN, que le mystère
autour de la question « où sont-ils passés ? »
semble avoir été résolu. Cependant, nous nous
retrouvons à nouveau au seuil d’un mystère
encore plus profond, qui présente des
implications surprenantes !
Un examen plus approfondi de notre carte
génétique montre que notre ADN « manquant »
ne manque en fait pas du tout. Il a toujours été
présent, mais il a été modifié et structuré d’une
manière qui ne nous est pas apparue évidente
dans le passé. De nouvelles recherches révèlent
que le deuxième chromosome le plus important
du corps humain, formant 8 % de l’ADN total
dans les cellules, le chromosome humain 2 (HC2),
contient en réalité les plus petits chromosomes
« manquants » trouvés dans le génome du
chimpanzé17. Autrement dit, à un certain moment
dans le passé, pour des raisons qui restent
controversées, deux chromosomes de chimpanzés
ont fusionné en un seul chromosome plus grand
que notre chromosome 2.
C’est la façon dont ces plus petits chromosomes
ont fusionné qui peut permettre de résoudre le
mystère des mutations telles que celle de FOXP2
et, finalement, celui de l’origine de l’homme. Bien
que les scientifiques reconnaissent que les
mutations ont certainement eu lieu dans le gène
FOXP2 et qu’elles sont advenues pendant la
période correspondant à l’apparition de l’homme
anatomiquement moderne (HAM), ils ne peuvent
pas vraiment nous dire ce qui a provoqué ce
changement. Mais ils le peuvent avec le
chromosome 2. Et c’est cette différence qui
démarque le chromosome 2.
La nouvelle technologie a révélé précisément ce
qui s’est produit pour créer HC2. Je vais vous
parler de cette découverte de deux façons :
d’abord dans le langage technique propre aux
scientifiques à partir des Proceedings of the National
Academy of Sciences, puis avec une description
dans un langage profane pour illustrer pourquoi
cette découverte est essentielle dans cette
discussion.
• L’explication technique. « Nous pouvons
conclure que le locus cloné dans les
cosmides c8.1 et c29B est la relique d’une
ancienne fusion télomère-télomère et marque
l’emplacement où deux chromosomes du
singe ancestral ont fusionné pour donner
naissance au chromosome 218. »
• L’explication simplifiée. Il semble qu’il y a
longtemps, deux chromosomes distincts
chez les chimpanzés (les chromosomes 2A et
2B) ont fusionné dans l’unique et plus grand
chromosome 2, l’un des chromosomes clés
qui font de nous des humains.
De nombreuses caractéristiques qui nous
rendent exclusivement humains proviennent de
la fusion de l’ADN qui a abouti au chromosome 2.
Les caractéristiques associées à HC2 comprennent
l’intellect, la croissance et le développement de
notre cerveau, et, plus précisément, la partie la
plus importante de notre cerveau, le cortex, qui
nous permet de penser, d’agir, et de ressentir des
émotions19. HC2 contient plus de 1 400 gènes qui
continuent d’être cartographiés et explorés
aujourd’hui. Dans le tableau suivant, je vous
donne quelques exemples simplifiés de ces gènes
pour que vous puissiez comprendre leur rôle
crucial dans ce qui fait de nous des humains20.

Gène Influence

Gène Essentiel dans le développement du cerveau, en particulier


TBR1 le développement du cortex (la partie la plus importante
du cerveau humain, qui est associée à la façon dont
nous pensons et agissons), le développement de notre capacité
à ressentir les émotions, l’empathie et la compassion,
et les fonctions des neurones (le « câblage » qui transporte des
signaux dans le cerveau et dans tout le corps, pour traiter
l’information).

Gène Essentiel dans le développement du cerveau moyen


SATB2 et du cerveau antérieur.

Gène Essentiel dans l’ostéogenèse (formation du tissu osseux) ainsi que


BMPR2 dans la croissance cellulaire du corps dans son ensemble.

Gène Connu comme étant un suppresseur de tumeur


MSH2 ou un gène « gardien ».

Gène Essentiel dans le développement fœtal des organes comprenant


SSB entre autres le cœur, le cerveau, les yeux,
les reins, le foie, les poumons, le squelette et la rate.
À partir de cet échantillonnage, il est clair que
le chromosome 2 joue un rôle significatif en
contribuant à qui et à ce que nous sommes. Cela
est particulièrement manifeste pour les gènes
TBR1 et SATB2, situés sur HC2, et le rôle qu’ils
jouent dans le développement et la fonction de
notre cerveau et de notre extraordinaire capacité
à ressentir des émotions. Au regard de
l’importance de HC2, la question de savoir
comment il est apparu devient plus essentielle
que jamais.
Contrairement à l’exemple précédent du gène
FOXP2, où les changements n’apparaissent qu’à
travers une comparaison de génomes – ce qui
signifie qu’à certains moments ces changements
n’apparaissent pas dans la chronique génétique
de fossiles, quand à d’autres moments ils sont
présents –, le chromosome 2 a conservé un
enregistrement de la façon dont il est apparu.
C’est ce que les techniques médico-légales
peuvent nous révéler qui a ouvert la porte à tant
de spéculations. Et c’est là que l’histoire de notre
passé prend une tournure inattendue, avec des
implications telles que la question de nos origines
commence à ressembler au thème d’un très bon
roman de science-fiction. Les études des
Proceedings of the National Academy of Sciences
montrent que, même si ce type de fusion se
produit parfois, cela reste néanmoins assez rare.
Ce qui a accompagné la fusion elle-même ouvre
la porte à notre nouvelle histoire humaine.
Pour reprendre le langage scientifique des
chercheurs décrivant cette découverte, la fusion
était « accompagnée ou suivie d’une inactivation
ou d’une élimination d’un des centromères
ancestraux, ainsi que par des événements
stabilisant le point de fusion21 ». Certes, ce
langage est complexe, mais le message est simple
et clair. L’étude nous montre que pendant la
fusion, ou immédiatement après, les fonctions se
chevauchant à partir de deux chromosomes qui
étaient à l’origine séparés ont été soit ajustées, soit
désactivées ou complètement supprimées afin de
rendre le nouveau chromosome unique plus
efficace.
Cela implique fortement une intentionnalité.
Et, comme nous l’avons déjà découvert
précédemment, cette intentionnalité a conduit
l’humanité à être dotée de nombreuses fonctions
extraordinaires qu’on ne trouve dans aucune
autre forme de vie sur terre.

Clé no 10 : Le chromosome 2, le deuxième plus


grand chromosome du corps humain,
est le résultat d’une ancienne fusion
d’ADN qui ne peut s’expliquer par la
théorie de l’évolution telle qu’elle est
comprise aujourd’hui.

DEUX QUESTIONS SE POSENT :


POURQUOI ET COMMENT ?
Maintenant que nous savons où se trouve l’ADN
manquant et comment deux chromosomes
d’anciens primates ont fusionné dans le plus
grand et nouveau chromosome 2, deux questions
se posent naturellement :
1. Pourquoi cette ancienne fusion d’ADN s’est-
elle produite ?
2. Comment les zones de chevauchement
(redondantes) de la fusion ont-elles été
« désactivées » ou complètement
supprimées ?
La réponse à la première question est que les
scientifiques ne le savent tout simplement pas. Au
moment même où j’écris ces lignes, ils sont
incapables de dire avec une certitude absolue
pourquoi l’ADN de primate a fusionné de cette
manière, produisant les HAM. Bien qu’il ne
manque certainement pas de théories et de
spéculations visant à expliquer ce mystère, la
vérité est qu’à l’heure actuelle, 25 ans après que
cette constatation a été faite, il n’y a toujours
aucun consensus scientifique quant à ce qui
aurait pu déclencher cet événement miraculeux.
Cependant, une chose est certaine, l’ADN qui
fait de nous qui et ce que nous sommes n’est pas
le résultat du processus d’évolution décrit par
Charles Darwin. Mon sentiment est que, si nous
pouvons répondre à la deuxième question –
comment la fusion s’est produite –, ce que nous
découvrirons nous aidera à répondre à la question
« pourquoi », et à bien plus encore. Lorsque nous
pourrons définitivement comprendre comment la
fusion génétique s’est produite et la façon dont
les parties spécifiques de la fusion ont été
modifiées si précisément et si rapidement il y a
200 000 ans, la solution à ces mystères nous
conduira directement à l’explication du
« pourquoi » un tel événement extraordinaire
a eu lieu.
Comme vous pouvez l’imaginer, la découverte
d’une fusion d’ADN ancienne et complexe est
interprétée par les scientifiques de différentes
manières, et les diverses interprétations ont
déclenché un raz-de-marée de controverses.
Même après la publication de l’article décrit
précédemment dans les Proceedings of the National
Academy of Sciences, les fervents partisans de la
théorie de l’évolution ont fait valoir qu’il existe
d’autres explications pour la fusion de l’ADN.
L’une d’elles propose par exemple que les
humains et les singes (comme les chimpanzés et
les gorilles) partagent tous un ancêtre commun, et
qu’une « scission » se serait produite, nous
séparant d’eux.
Si cela était vrai, nous et nous seuls aurions
expérimenté la fusion du chromosome 2, et cela
se serait produit après que nous avons été séparés
des autres primates. Ils auraient conservé leurs
48 chromosomes et nous aurions expérimenté la
fusion, qui nous en donne 46.
Pour moi cette idée n’a pas beaucoup de sens,
car elle suggère que l’ADN qui nous caractérise
serait apparu après que la distinction spécifique
qui a causé cette séparation se fut déjà produite !
Je ne suis pas le seul à penser cela et, à ce jour,
les explications évolutionnaires n’ont pas reçu un
grand soutien populaire. Je voudrais partager ici
un exemple avec vous pour illustrer comment
une découverte radicale qui tente de résoudre un
mystère comme celui de la fusion de l’ADN dans
le chromosome 2 peut engendrer davantage
d’interrogations pendant qu’on cherche à en
intégrer le sens.
UNE COMPLEXITÉ IRRÉDUCTIBLE
Une autre considération est à prendre en compte
dans notre façon de réfléchir à l’évolution et au
rôle qu’elle peut avoir joué dans nos vies. Et, bien
que cette thèse ne soit pas proposée (pour
l’instant) dans les salles de classe et les manuels
scolaires, je pense qu’il est important de la
partager ici pour être exhaustif. Cette thèse est
appelée la « complexité irréductible ». Ce que ce
terme signifie est beaucoup plus simple que ça
n’en a l’air.
J’ai mentionné précédemment que nous avons
accès à notre époque à des connaissances que
Darwin n’aurait jamais pu avoir de son temps.
C’est cette réalité qui fait que la complexité
irréductible vaut la peine d’être explorée
aujourd’hui. Par exemple, Darwin n’était pas en
mesure de savoir que même la bactérie la plus
simple, la E. coli unicellulaire, a besoin de
2 000 protéines différentes pour exister ; et il ne
pouvait pas non plus savoir que chacune de ces
2 000 protéines possède environ 300 acides
aminés qui permettent à cette bactérie d’être ce
qu’elle est. L’essentiel ici est de comprendre que
ni Darwin ni aucun scientifique de la fin des
années 1800 ou du début des années 1900 ne
pouvaient connaître réellement la complexité
extrême des êtres vivants. Jusqu’à récemment,
personne ne le pouvait.
La complexité irréductible signifie
essentiellement que, si une partie quelconque
d’un système cesse de fonctionner, tout le
système s’effondre. Pour illustrer ce point, on
peut utiliser l’image d’une simple souricière.
Lorsque tous les éléments d’une souricière sont en
place, elle remplit le rôle pour lequel elle a été
conçue : elle déclenche un levier qui piège la souris
qui a attrapé l’appât de fromage ou de beurre
d’arachide et tue la souris.
Le piège est un système qui comporte plusieurs
éléments, chaque élément accomplissant une
tâche spécifique pour atteindre l’objectif final,
comme le levier qui maintient l’appât, et le
ressort puissant qui descend avec une telle force
quand la souris déplace l’appât qu’elle n’a même
pas le temps de se rendre compte de ce qui l’a
frappée. Alors que le piège ressemble à un simple
gadget, la clé est la suivante : si un seul élément du
dispositif est manquant, le piège ne peut tout
simplement pas fonctionner. Sans le levier, le ressort
ne pourra pas se déclencher. Puisque tous les
éléments du piège sont nécessaires pour que le
système fonctionne, il est juste de dire que nous
ne pouvons pas simplifier davantage la souricière
de quelque manière que ce soit. Nous ne pouvons
pas simplifier le système et nous attendre qu’il
soit fonctionnel. C’est « irréductiblement
complexe ».
Si nous appliquons cette idée au corps humain,
nous observons un résultat similaire.

NOUS SOMMES UN EXEMPLE


VIVANT
DE LA COMPLEXITÉ IRRÉDUCTIBLE
Nous savons tous que, lorsque nous nous
égratignons un genou, la blessure saigne
généralement brièvement, puis le saignement
s’arrête. La raison pour laquelle le sang s’arrête de
couler est qu’il se coagule à l’endroit de l’éraflure.
Nous sommes tellement habitués à observer ce
processus que nous avons fini par prendre pour
acquise la complexité de notre coagulation
sanguine. Nous savons simplement que cela se
produira, et c’est là un parfait exemple de la
complexité irréductible. Lorsque notre peau est
éraflée, écorchée ou entaillée, 20 protéines
distinctes doivent déjà être en place et prêtes
à agir pour que notre sang puisse coaguler et le
saignement s’arrêter.
Cela est un élément clé de la complexité
irréductible pour la raison suivante : si l’une des
20 protéines nécessaires pour la coagulation est
absente, le saignement persistera. Que nous
attendions dix minutes ou dix heures, le résultat
sera le même. Notre sang ne peut coaguler que
lorsque toutes les protéines qui rendent la
coagulation possible sont en place.
La capacité de coagulation de notre sang est
l’exemple même d’une fonction vitale qui
n’aurait pu se développer par l’évolution. Pour ce
faire, 20 protéines auraient déjà dû être formées
au même endroit avant que le sang, qui donne vie
à notre corps, puisse se former. Si ces protéines
n’avaient pas déjà été en place, nos ancêtres se
seraient vidés de leur sang dès les premières
petites blessures subies – ce qui signifie que nous
ne serions probablement pas là aujourd’hui car ils
seraient certainement morts avant même d’avoir
engendré une descendance. Et cela n’est qu’un
exemple parmi d’autres.
En voici un autre. Les petits filaments
ondulants (cils) qui permettent aux cellules,
y compris les spermatozoïdes, de voyager dans les
fluides comprennent plus de 40 éléments mobiles
qui doivent tous être présents pour que les
filaments puissent onduler. Si un élément est
manquant, les cellules ne peuvent pas se déplacer.
Si les anciens spermatozoïdes d’un homme de
notre espèce n’avaient pas été immédiatement
habilités à « nager » vers l’œuf d’une femelle, la
reproduction n’aurait pas pu avoir lieu.
Et il y a plus encore.
La cellule humaine a été reconnue comme « un
mécanisme plus complexe que n’importe quelle
machine ». Jusqu’aux environs du XXe siècle, les
cellules étaient essentiellement considérées
comme de minuscules sachets d’eau salée
contenant des éléments dissous. Nous savons
maintenant que rien ne peut être plus éloigné de
la vérité. En fait, si nous pouvions agrandir une
cellule à la taille d’une ville, nous découvririons
que la cellule est plus complexe que
l’infrastructure qui permet à cette ville de
fonctionner. Un échantillon des structures
essentielles d’une cellule comprend :
• Des ribosomes, qui fabriquent des
protéines.
• Le réticulum endoplasmique, qui produit et
transporte des composants chimiques
essentiels utilisés par la cellule.
• Un noyau, qui transmet des instructions
à la cellule pour qu’elle puisse fonctionner.
• Des microtubules, qui permettent à la
cellule de se déplacer et de changer de
forme.
• Des cils (petits filaments ondulants), qui
permettent à certaines cellules de se
déplacer dans les fluides.
• Les mitochondries, qui génèrent de
l’énergie pour la cellule.
• Une membrane, qui communique avec
l’environnement et détermine ce qui rentre
et sort de la cellule.
Ce n’est qu’un aperçu des innombrables
processus qui se produisent à chaque instant dans
chacune des près de 50 000 milliards de cellules
du corps humain. Lorsque nous découvrons ce
que chaque processus accomplit, il devient
évident que toute cette machine cellulaire devait
déjà avoir été créée et en place pour que nos
premières cellules puissent réaliser ce qu’elles
font. Que cela soit la coagulation du sang ou les
cils ondulants, le corps comprend de nombreux
exemples de la complexité irréductible.
Même pour le scientifique le plus sceptique, il
est évident que l’ADN repose sur la structure,
l’organisation et le partage de l’information, qui
indiquent à nos cellules ce qu’elles doivent faire
et quand le faire. Dans la nature, ce type
d’organisation est souvent considéré comme un
signe d’intelligence.
Clé no 11 : Les 20 protéines qui rendent la
coagulation du sang possible et les
plus de 40 éléments des cils qui
permettent aux cellules de se
déplacer dans les fluides ne sont que
deux exemples des fonctions qui ne
peuvent s’être développées
progressivement sur une longue
période de temps comme le suggère
la théorie de l’évolution. Dans les
deux exemples, même si une seule
protéine ou un seul élément vient
à manquer, la fonction des cellules
est perdue.

Dans des interviews données dans ses vieux


jours, Albert Einstein a partagé avec sincérité sa
conviction qu’il existe un ordre d’information
sous-jacent dans l’Univers, ainsi que sa perception
personnelle quant à l’origine de cet ordre. Au
cours de l’une de ces conversations, il a confié :
« Je perçois un modèle, mais mon imagination ne
peut pas visualiser le créateur de ce modèle. […]
Nous dansons tous au rythme d’un air mystérieux
joué au loin par un joueur de flûte invisible22. »
Dans notre quête de nos origines, la présence
même de l’ordre et de l’intentionnalité observés
dans notre ADN est le signe que le joueur de flûte
invisible d’Einstein existe bel et bien.

NOUS SOMMES « SUR-OUTILLÉS » !


Il existe une autre interprétation sur la théorie de
l’évolution que j’avais délibérément attendu de
mentionner jusqu’à maintenant. C’est un
corollaire de la théorie de Darwin, formulé au
départ par l’un de ses collègues et sympathisants,
le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace.
À travers ses travaux de recherche, Wallace
a défini le principe de l’évolution qui ouvre la
voie à tout ce qui suit dans ce livre. En se basant
sur l’œuvre originale de Darwin, Wallace a fait
une observation incroyable sur le développement
de nouvelles caractéristiques au sein d’une espèce.
Je partagerai son corollaire tel qu’il le décrit avec
ses propres mots, puis j’appliquerai sa déclaration
à ce que nous savons aujourd’hui de notre propre
développement.
Dans le dernier chapitre de son livre
Contributions to the Theory of Natural Selection,
publié en 1870, Wallace ne laisse aucun doute
dans l’esprit de ses lecteurs quand il dit : « La
sélection naturelle n’aurait pu doter l’homme
sauvage que d’un cerveau légèrement supérieur
à celui du singe, alors qu’en réalité il en possède
un à peine inférieur à celui d’un philosophe23. »
Dans ce passage plus ou moins complexe, Wallace
affirme que la nature ne nous donne que ce dont
nous avons besoin, au moment où nous en avons
besoin, à travers ce que Darwin a défini comme
un processus d’évolution lent et progressif. En
d’autres termes, sa théorie affirme que, si nous
possédons les aptitudes qui sont les nôtres
aujourd’hui, telles que la capacité de nous tenir
debout, notre vision périphérique, la faculté de
partager nos émotions par des expressions faciales
comme des sourires ou des froncements de
sourcils, c’est parce qu’elles nous ont été
nécessaires à certains moments dans le passé.
Voilà le problème. Nous sommes tous « sur-
outillés » ! Et il semble que nous l’ayons été
depuis l’aube de notre existence.

Clé no 12 : Les êtres humains sont apparus sur


terre avec les mêmes cerveaux et
systèmes nerveux évolués que nous
avons aujourd’hui ainsi qu’avec la
possibilité d’autoréguler les fonctions
vitales déjà développées, ce qui
contredit le corollaire de la théorie de
l’évolution selon laquelle la nature ne
nous dote pas de telles
caractéristiques avant qu’elles ne
s’avèrent nécessaires.

LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE


Après 150 ans de recherches dans lesquelles se
sont engagés les esprits les plus brillants sous les
auspices des universités les plus respectées au
monde, financés avec d’énormes sommes d’argent
et utilisant les technologies les plus sophistiquées
disponibles pour résoudre le mystère de nos
origines, si nous étions sur la bonne voie, il
semblerait que nous en serions beaucoup plus
loin que là où nous en sommes aujourd’hui. À la
lumière de l’échec de la théorie de Darwin
à expliquer notre existence, et compte tenu des
nouveaux éléments de preuve que j’ai présentés, il
me semble raisonnable de poser la question
brûlante et délicate que personne ne veut
évoquer. Et si la science moderne était sur la
mauvaise voie ?
Et si nous étions en train d’essayer de prouver
une théorie incorrecte ? Et si l’histoire de
l’homme que nous écrivons était erronée ? La
réponse à cette question est la raison pour
laquelle j’ai écrit ce livre. Si nous sommes sur la
mauvaise voie, cela pourrait nous aider
à comprendre pourquoi tant de solutions
appliquées aux problèmes dans le monde ne
fonctionnent pas. Cela signifierait que notre
réflexion et les « solutions » que nos approches
ont produites sont basées sur quelque chose qui
n’est somme toute pas vrai !
Pourquoi ne pas permettre aux éléments de
preuve de nous conduire vers l’histoire de notre
passé, plutôt que d’essayer de forcer ces éléments
à correspondre à un modèle créé il y a plus
d’un siècle et demi ? Si nous voulons
sérieusement résoudre le profond mystère de
notre existence, il serait logique d’ouvrir notre
esprit à une autre interprétation des informations
que nous avons collectées pendant 150 ans de
recherches.
Et s’il n’existait pas de chemin évolutif menant
à l’homme moderne ? Et si les pièces du puzzle
génétique qui font de nous ce que nous sommes
étaient toutes tombées en place soudainement
plutôt que progressivement au fil du temps ?
À quoi une telle histoire ressemblerait-elle ? Les
informations provenant des recherches réalisées
sur le chromosome 2, les diverses études sur
l’ADN, le manque de preuves fossiles
documentant la transition d’une espèce
d’hominidés à une autre, le manque d’ADN
commun entre les humains et les primates moins
évolués, tout cela suggère que nous ne pouvons
pas appartenir au même arbre que les premiers
hominidés tel que cela est généralement présenté
dans les manuels scolaires. En fait, ces
informations suggèrent qu’il est possible que nous
n’appartenions à aucun arbre du tout ! Les
éléments de preuve indiquent que notre histoire
pourrait tout à fait être représentée par un arbuste
indépendant – un buisson évolutif – qui
commence et se termine avec nous.
Autrement dit, nous pourrions découvrir que
nous sommes une espèce unique en soi.

Clé no 13 : Un nombre croissant de preuves


physiques et génétiques suggère que
notre espèce est apparue il y a
200 000 ans sans qu’aucun chemin
évolutif ne conduise à notre
apparition.
Cela ne signifie pas que l’évolution n’existe pas
ou qu’elle ne s’est produite nulle part. Elle s’est
produite, et elle continue à le faire. En tant que
géologue, j’ai pu observer par moi-même la
chronique de fossiles de l’évolution qui s’est
produite chez diverses espèces. Cependant,
lorsque nous essayons d’appliquer ce que nous
connaissons de l’évolution des plantes et des
animaux aux humains, les faits ne soutiennent
pas la théorie. Et ces faits ne permettent pas
d’expliquer ce que les preuves révèlent.
Si nous devions faire une liste précise de
l’essentiel des nouvelles découvertes nous
concernant, les énoncés qui suivent en proposent
un bon résumé. De plus, ils peuvent nous donner
une meilleure idée de la direction dans laquelle
les nouvelles théories et notre nouvelle histoire
sont susceptibles de se diriger.

VOICI CE QUE NOUS NE SOMMES


PAS
• La théorie de cellules vivantes évoluant
(subissant une mutation aléatoire) pendant
de longues périodes ne permet pas
d’expliquer nos origines ni la complexité de
notre corps.
• L’arbre généalogique évolutif de l’homme
n’est pas soutenu par des preuves physiques.
• Les recherches sur l’ADN prouvent que
nous ne descendons pas de l’homme de
Néandertal comme nous avons pu le croire
auparavant.
• L’humain anatomiquement moderne est
apparu dans la chronique de fossiles de la
Terre il y a environ 200 000 ans, et, depuis
le premier homme, nous n’avons pas changé.
• Les événements précis ayant produit l’ADN
qui nous donne notre caractère unique ne
sont pas courants dans la nature.
Donc, maintenant que nous savons ce que nous
ne sommes pas, que nous dit la science actuelle sur
ce que nous sommes ? À quoi ressemble la nouvelle
histoire humaine ?

VOICI CE QUE NOUS SOMMES


• Les HAM sont apparus sur terre il y a
environ 200 000 ans en même temps que
l’ADN, le cerveau évolué et le système
nerveux complexe, qui nous distinguent des
autres formes de vie déjà formées et
fonctionnelles.
• Nous semblons être une espèce unique en
soi, possédant son propre arbre
généalogique, plutôt qu’une fluctuation de
formes de vie préexistantes tel qu’on peut le
voir traditionnellement sur un arbre
généalogique de plus en plus surpeuplé.
• L’ADN qui nous rend unique est le résultat
d’une organisation exceptionnelle des
chromosomes fusionnés et optimisés d’une
manière qui ne peut être identifiée comme
étant aléatoire.

Clé no 14 : Un scientifique honnête qui n’est pas


lié aux contraintes universitaires,
politiques ou religieuses, ne peut plus
ignorer les nouvelles preuves quant
à notre origine humaine et demeurer
encore crédible.

Au cours de ma vie, j’ai découvert que, lorsque


pour moi quelque chose n’a aucun sens, c’est
généralement parce que je ne possède pas toutes
les informations. Je crois que la théorie
scientifique conventionnelle sur les origines
humaines – l’histoire à laquelle on nous
a demandé d’adhérer – relève de cette catégorie.
Les éléments de preuve que j’ai partagés avec vous
dans ce chapitre ne reflètent clairement pas
l’histoire de l’évolution selon Darwin. Bien que la
science soit tout à fait respectable et que les
méthodes utilisées par les scientifiques soient
solides, il nous appartient de reconnaître les
limites de ce qu’elles sont susceptibles de nous
révéler. Comme je l’ai mentionné précédemment,
si les preuves scientifiques peuvent effectivement
nous dire ce qui s’est produit dans le passé, cela ne
signifie pas forcément qu’elles puissent nous
révéler pourquoi quelque chose s’est produit ou si
c’est une conscience intentionnelle qui a conduit
à l’événement en question.
Par exemple, si nous apercevons un incendie
lumineux au milieu d’un champ par une chaude
nuit d’été, la science va expliquer que c’est une
étincelle qui l’a déclenché : que cet incendie ne
peut provenir que, a) d’une source de chaleur
assez forte pour avoir créé un départ de feu (la
température d’embrasement), ou b) d’un autre
embrasement accidentel, comme celui dû à une
étincelle après qu’une tondeuse a cogné contre
une pierre, ou à une étincelle provoquée
intentionnellement par une allumette ou un
briquet, ou encore à la foudre qui a frappé le sol.
Ce que je veux dire ici est que, sans connaître les
circonstances autour du départ de feu, la science
ne peut pas nous affirmer si, au départ, il s’agissait
d’une étincelle accidentelle ou d’un acte
intentionnel. Si un incendie s’est produit il y a
des centaines ou des milliers d’années, une
grande partie des indices liés aux circonstances
autour de celui-ci s’est perdue dans le brouillard
du temps. La seule chose que nous pouvons
apprendre des restes calcinés d’une bûche ou
d’une pierre brûlée, c’est qu’il y a bien eu un
incendie.
La fusion d’ADN dans le chromosome 2 est
comparable à cet incendie dans le champ. La
science peut nous dire que la fusion qui lui
a permis de se produire a bien eu lieu, et
comment cette fusion s’est produite. Mais,
comme les scientifiques ne peuvent pas
déterminer toutes les circonstances entourant la
fusion (celles-ci ayant été perdues au cours des
âges), nous ne pouvons compter que sur les faits,
la logique, et un raisonnement déductif, pour
donner un sens à ce que nous observons. Ce que
je veux signifier ici concernant le chromosome 2
est également valable pour le gène FOXP2.

NOUS NE SOMMES PAS


CE QUE LA SCIENCE A DIT DE NOUS
Entendons-nous bien, ce que je vais dire par la
suite n’est pas la conclusion d’une étude
scientifique évaluée officiellement par des pairs,
même si j’ai discuté avec des scientifiques
reconnus qui m’ont dit qu’ils soupçonnaient que
ce que j’avançais était vrai mais qu’ils étaient
néanmoins réticents à exprimer publiquement
leurs présomptions par peur de perdre leur
réputation, leur crédibilité, voire leur emploi. En
examinant honnêtement les éléments de preuve
que je partage dans ces chapitres, il me paraît
simplement logique de regarder au-delà de la
théorie de l’évolution et d’un extraordinaire
« heureux hasard » biologique pour expliquer
notre existence.
Des preuves irréfutables suggèrent que :
1. Nous sommes le résultat d’un acte
intentionnel de la création :
• Les mutations de FOXP2 et du
chromosome 2 sont précises.
• Les mutations de FOXP2 et du
chromosome 2 semblent s’être produites
rapidement et non par un processus
d’évolution long et progressif.
• L’optimisation du chromosome 2 qui s’est
produite après la fusion semble être
intentionnelle.
• Après 150 ans de recherches, le fait
qu’aucune preuve physique n’ait été
découverte qui nous relierait à d’autres
formes de vie sur l’arbre évolutif des
primates suggère que nous pourrions être
une espèce indépendante, sans histoire
évolutionnaire.
2. Nous sommes le produit d’une forme de
vie intelligente :
• Le timing, la précision et l’exactitude de
nos mutations génétiques ainsi que la
technologie requise pour produire de telles
mutations impliquent l’anticipation et
l’intention d’une intelligence avancée.
• L’intelligence responsable des
modifications génétiques qui nous ont
donné nos caractéristiques humaines
possédait une technologie de pointe pour
pouvoir faire, il y a 200 000 ans, ce que
nous sommes en train d’apprendre à faire
aujourd’hui (par exemple, la fusion de
l’ADN et l’épissage de gènes).

Pouvoir reconnaître honnêtement ces


possibilités nous ouvre les portes d’un nouveau
paradigme qui transforme notre façon de nous
percevoir nous-mêmes ainsi que notre place dans
l’Univers. Cette transformation nous libère de
l’ancien paradigme où nous étions seuls et
insignifiants, et nous permet d’entrer en
possession d’un héritage exceptionnel que nous
ne faisons seulement que commencer à explorer.
Et c’est là que ce livre commence. Nous sommes
ici avec un corps et un système nerveux qui nous
donnent des capacités de compassion,
d’empathie, d’intuition, d’autoguérison, et bien
plus encore. Le fait que ces qualités soient
présentes en nous suggère que nous sommes
destinés à utiliser et à maîtriser ces sensibilités
avec lesquelles nous sommes arrivés.
La nouvelle histoire humaine commence avec
nos origines. Elle commence par le fait que,
depuis le départ, nous avons été
neurologiquement « programmés » pour avoir des
capacités extraordinaires. Ce dessein nous offre
des vies et des moyens de vivre également
extraordinaires.
Lorsque nous considérons que depuis notre
origine nous possédons des caractéristiques aussi
avancées, la question qui vient immédiatement
à l’esprit est la suivante : comment pouvons-nous
aujourd’hui éveiller pleinement ces capacités dans
notre vie ? Dans les chapitres qui suivent, je vous
invite à un voyage de découverte dans lequel
nous allons faire de notre mieux pour répondre
à cette question et explorer ce que signifie être
humain par dessein.
Chapitre 3

LE « PETIT CERVEAU »
DU CŒUR
Les cellules du cœur pensent,
ressentent et se souviennent

« Si le XXe siècle a été, pour ainsi dire, le siècle du


cerveau,
alors le XXIe siècle devrait être le siècle du cœur1. »
DR GARY E. R. SCHWARTZ, ET DRE LINDA
G. S. RUSSEK.

Les premiers fossiles des humains


anatomiquement modernes ont été découverts
dans un abri-sous-roche du sud-ouest de la France
en 1868. Le nom donné à l’endroit où cette
découverte a été faite est l’« Abri de Cro-
Magnon » (c’est-à-dire le « trou appartenant à la
famille Magnon »), qui fut raccourci en Cro-
Magnon2. Cet endroit est devenu l’homonyme
des humains Cro-Magnon, maintenant connus
comme les HAM. Indépendamment du nom que
nous utilisons pour décrire les premiers habitants
de cette région de France, ces anciens humains
étaient différents de toutes les autres formes de
vie qui existaient à l’époque ou qui ont existé
depuis.
Tout comme les médecins légistes utilisent de
nos jours des ordinateurs pour reconstruire la
masse musculaire, les tissus de la peau ou les traits
du visage d’un corps réduit à l’état de squelette,
les scientifiques ont utilisé cette même
technologie sur les squelettes HAM, et les
caractéristiques qu’ils ont pu reconstituer
ressemblent aux nôtres – parce qu’ils sont nous !
Les preuves archéologiques et ADN nous
montrent que nous n’avons pas changé depuis
200 000 ans.
Les humains anatomiquement modernes
possédaient des caractéristiques qui les
distinguent d’autres hominidés tels que les
Néandertaliens, qui, nous le savons maintenant,
vivaient à la même époque. Les HAM mâles
mesuraient environ 1,75 m 3 et étaient plus
grands que les mâles de Néandertal, qui
mesuraient entre 1,63 m et 1,65 m 4. La structure
osseuse des HAM était généralement plus fine,
l’arrière de leur crâne plus arrondi, leur visage
plus petit et leur menton plus pointu.
En plus de ces différences visibles, les HAM
possédaient des caractéristiques biologiques
avancées – des différences qui ne pouvaient être
observées à l’œil nu et qui leur donnaient un
avantage sur toutes les autres formes de vie sur
terre. De nombreux scientifiques attribuent leur
survie depuis la dernière ère glaciaire jusqu’aux
temps modernes à ces caractéristiques avancées,
qui comprennent un cerveau près de 50 % plus
grand que celui de leur parent primate le plus
proche, un langage complexe, une anatomie qui
leur permet de tenir debout, marcher et courir, et
des pouces opposables aux autres doigts.
Pour plus de clarté, je voudrais à nouveau
souligner que la constitution des HAM d’il y a
200 000 ans a été déterminée à la fois
génétiquement et physiologiquement comme
étant essentiellement la même que celle des
humains d’aujourd’hui. Pour cette raison,
l’hypothèse est que nos ancêtres humains
possédaient les mêmes caractéristiques avancées
que celles que nous possédons aujourd’hui. Ces
caractéristiques inhérentes incluaient la capacité
d’utiliser l’ensemble du réseau des neurones, des
organes vitaux et des glandes du corps pour
déclencher consciemment et délibérément des
qualités comme l’intuition profonde et
l’autoguérison.
Je fais une différence entre le réseau neuronal
des HAM et celui des autres formes de vie qui en
possèdent un, mais moins développé, ce qui les
oblige à devoir compter sur un signal de leur
environnement extérieur pour déclencher les
qualités et les capacités de leur système
biologique. Le petit poisson-zèbre, couramment
utilisé dans les expériences de laboratoire, en est
un parfait exemple. Ce n’est que lorsque ce
poisson est stimulé par quelque chose d’extérieur
– comme un signal visuel qui lui donne
l’impression de dériver à contre-courant – que
80 % des neurones de son cerveau s’activent
immédiatement. C’est comme si le signal Prêt,
partez ! s’activait dans le corps du poisson. C’est
l’activation simultanée des neurones qui donne
au poisson un accès immédiat aux possibilités
d’une expérience aussi cohérente. Dans le cas
présent, le poisson-zèbre peut utiliser ce pouvoir
neuronal pour nager et corriger rapidement sa
trajectoire5.
Les anciens humains pouvaient accéder à leur
pouvoir neuronal sans avoir besoin d’un signal
extérieur. Ils étaient capables d’activer
délibérément le puissant réseau de leurs cellules et
de leurs organes spécifiques. Et nous possédons
encore cette capacité aujourd’hui.
C’est ici que la nouvelle histoire humaine
révélée par notre biologie s’écarte des idées de
Darwin. Le fait d’avoir consciemment accès
à notre réseau neuronal nous offre les pouvoirs
« divins » de l’intuition, de l’autoguérison, de la
supraconscience, et bien plus encore. De tout
temps, ces qualités et ces capacités ont été
utilisées par les yogis et les chamans et ont été
décrites à de nombreuses reprises dans leurs textes
mystiques sacrés. Il n’est donc pas surprenant que
la clé pour accéder à des caractéristiques aussi
avancées commence par la maîtrise de l’organe au
centre des enseignements de nos ancêtres depuis
des millénaires : le cœur humain.
Une découverte récente sur le cœur est en train
de secouer les fondements de ce que nous avons
cru être son rôle. Il est intéressant de noter que,
bien que cette découverte bouscule la pensée
traditionnelle, qui est de croire que le cerveau est
l’organe « maître » du corps, elle coïncide en fait
avec les enseignements de nos traditions les plus
anciennes et qui nous sont les plus chères.

LE CŒUR INEXPLORÉ
Lorsqu’on demande aux gens quel est l’organe qui
contrôle les fonctions essentielles du corps, la
majorité répond le plus souvent la même chose :
le cerveau. Et cela n’est pas surprenant. Depuis
l’époque de Léonard de Vinci, il y a 500 ans, et
jusqu’à la fin des années 1990, les Occidentaux
ont cru que le cerveau était le chef d’orchestre qui
dirigeait la symphonie des fonctions qui nous
maintiennent en vie.
C’est ce que l’on nous a enseigné. C’est ce que
l’on nous a fait croire. C’est ce que les enseignants
ont affirmé avec autorité. C’est la prémisse
adoptée par les médecins et les professionnels de
la santé pour prendre des décisions de vie ou de
mort. Et c’est ce que la plupart des gens disent
lorsqu’on leur demande de déterminer le rôle des
organes les plus importants du corps. La croyance
que le cerveau est l’organe-maître du corps a été
adoptée et approuvée par certains des
scientifiques et des penseurs les plus novateurs
des institutions et des universités les plus
respectées de l’histoire moderne, et elle persiste
encore aujourd’hui dans la pensée
conventionnelle.
La page d’accueil du site Web de la Mayfield
Clinic, affiliée au département de neurochirurgie
de l’université de Cincinnati, est un bon exemple
de cette façon de penser quand il s’agit du
cerveau. On peut y lire :
« Le cerveau est un organe extraordinaire pesant
450 grammes qui contrôle toutes les fonctions du
corps, interprète les informations du monde
extérieur, et incarne l’essence de l’esprit et de l’âme.
L’intelligence, la créativité, les émotions et la
mémoire sont quelques-unes des nombreuses
caractéristiques gouvernées par le cerveau6. »

La croyance que le cerveau est le centre de


contrôle du corps humain, de nos émotions et de
nos souvenirs, a été universellement acceptée,
à tel point qu’elle a été tenue pour acquise depuis
longtemps, sans que cela n’ait jamais été remis en
question – à savoir, jusqu’à présent. Comme les
découvertes décrites dans les chapitres suivants
vont le révéler, cette perspective n’est qu’une
partie d’une histoire beaucoup plus importante.
Aujourd’hui, ce que nous pensions savoir sur le
cerveau est en train de changer. Et ce changement
est nécessaire. La raison en est simple : les
découvertes décrites dans ce chapitre et les
dizaines d’années de recherches qui ont suivi
nous montrent que le cerveau n’est qu’une partie
de l’histoire. Bien qu’effectivement les fonctions
du cerveau englobent des caractéristiques comme
la perception, les compétences motrices, le
traitement de l’information, la diffusion
automatique de substances chimiques appropriées
pour chaque envie ou besoin que nous ressentons
(comme la fatigue, la faim, le désir sexuel) tout en
maintenant l’équilibre de notre système
immunitaire, il est également vrai que le cerveau
à lui seul est incapable d’accomplir ces choses. Le
cerveau n’est qu’une partie d’un ensemble plus
vaste qui est en train d’émerger et qui est encore
largement inconnu. C’est une histoire qui
commence dans le cœur.

Clé no 15 : Le cœur en tant qu’organe principal


informe le cerveau à travers le
système nerveux de ce dont le corps
a besoin à tout moment.

LE CŒUR HUMAIN :
BIEN PLUS QU’UNE SIMPLE POMPE
Quand j’étais à l’école, on nous apprenait que la
fonction principale du cœur était de permettre au
sang de circuler dans le corps. On nous enseignait
que le cœur était une pompe, une pompe
extraordinaire, mais juste une simple pompe. On
nous apprenait également que l’unique fonction
du cœur était de faire en sorte que le sang
continue à circuler tout au long de notre vie.
C’est en soi quelque chose de réellement
extraordinaire, car le cœur adulte bat en moyenne
101 000 fois par jour. Ce faisant, il fait circuler
environ 7 litres et demi de sang à travers plus de
96 500 kilomètres d’artères, de capillaires, de
veines et autres vaisseaux sanguins7 !
Cependant, un nombre croissant de preuves
scientifiques suggère maintenant que son rôle de
pompe, aussi important soit-il, est bien pâle en
comparaison de ses autres fonctions récemment
découvertes. Autrement dit, si le cœur pompe
effectivement le sang efficacement pour qu’il
circule dans le corps, ce n’est pas son unique et
principale fonction.
Pendant des milliers d’années, nos ancêtres ont
considéré le cœur humain comme étant le centre
de la pensée, des émotions, de la mémoire et de la
personnalité – comme le véritable organe-maître
du corps. Des traditions ont été créées et
transmises de génération en génération pour
célébrer le rôle du cœur. Des cérémonies ont été
réalisées et des techniques ont été développées
pour utiliser le cœur comme canal pour
l’intuition et la guérison.
Le cœur est mentionné 830 fois dans la Bible
catholique, et on trouve le mot « cœur » dans 59
des 66 livres de la Bible protestante8. Le livre des
Proverbes décrit le cœur comme une source de
grande sagesse qui nécessite une étude
approfondie pour pouvoir l’appréhender : « Les
desseins dans le cœur de l’homme sont des eaux
profondes, mais l’homme intelligent sait
y puiser9. »
Le même sentiment est clairement exprimé
dans la sagesse indigène du peuple Omaha
d’Amérique du Nord, dont la tradition nous
dicte : « Demandez avec le cœur et il vous sera
répondu avec le cœur10. »
Le Sūtra du Lotus de la tradition bouddhique
Mahayana enseigne le « grand trésor caché du
cœur11 ». Ce trésor est décrit dans les écritures
comme étant « aussi vaste que l’Univers lui-
même, et qui dissipe tout sentiment
d’impuissance12 ».

Clé no 16 : Les traditions anciennes ont toujours


estimé que le cœur, plutôt que le
cerveau, était le centre de la profonde
sagesse, des émotions, et de la
mémoire, et qu’il servait de portail
vers d’autres dimensions de
l’existence.
Des références comme celles-ci se réfèrent
clairement au cœur comme à quelque chose de
bien plus complexe qu’une simple pompe
physique. Elles nous disent que le cœur est bien
plus que ce que nous avons été amenés à croire,
comme l’a formulé le philosophe visionnaire
Rudolf Steiner, créateur de la méthode
pédagogique Waldorf, ou comme John Bremer,
spécialiste en agriculture biodynamique de
l’université Harvard, l’a suggéré aux étudiants de
l’école de médecine de Harvard au début du
XXe siècle13.
Si nous désirons comprendre les découvertes
qui suivent et ce qu’elles ont à nous apprendre, il
nous faut convenir, à l’instar de Steiner et de
Bremer, que le rôle de notre cœur est
certainement beaucoup plus mystérieux, puissant
et magnifique que celui d’une simple pompe.
Notre exploration afin de mieux nous connaître
est un voyage qui oscille, à l’image d’un pendule.
Je suis né au début des années 1950, et, jusqu’à ce
jour, j’ai vu le pendule de mes pensées osciller,
passant d’un point de vue extrême qui concevait
le cœur telle une pompe isolée qu’on peut
entretenir et remplacer comme une pièce de
machine, puis revenant au centre dans une vision
équilibrée où le cœur est beaucoup plus que cela.
Le cœur commence à être reconnu non seulement
comme un organe biologique qui nous insuffle la
vie, mais comme une source essentielle de
souvenirs, d’intuition et de sagesse profonde. Ce
changement de point de vue nous invite à nous
demander sincèrement quel organe devrait en fait
être appelé l’« organe principal du corps ».

LE « PETIT CERVEAU » DU CŒUR


En 1991, une découverte scientifique publiée dans
la revue Neurocardiology a fait taire les doutes qui
pouvaient subsister sur le fait que le cœur humain
était bien plus qu’une simple pompe. Le nom
même du journal nous donne un indice sur la
découverte du lien puissant existant entre le cœur
et le cerveau, qui était passé inaperçu auparavant.
Une équipe de scientifiques dirigée par le
Dr J. Andrew Armour, de l’université de Montréal,
a étudié le lien intime entre le cœur et le cerveau
et a révélé qu’environ 40 000 neurones
spécialisés, ou neurites sensoriels, forment un
réseau de communication dans le cœur14.
Pour plus de clarté, le terme « neurone » décrit
une cellule spécialisée qui peut être excitée
(stimulée électriquement) afin qu’elle puisse
partager des informations avec d’autres cellules
dans le corps. Il est évident qu’un grand nombre
de neurones sont concentrés dans le cerveau et le
long de la moelle épinière, mais la découverte de
ces cellules dans le cœur, et en plus petit nombre
dans d’autres organes, nous offre un nouvel
aperçu du profond niveau de communication qui
existe dans le corps.
Les neurites sont de minuscules prolongements
du neurone qui remplissent différentes fonctions.
Certains transmettent des informations du
neurone vers d’autres cellules, tandis que d’autres
détectent des signaux provenant de diverses
sources et les rapportent vers le neurone. Ce qui
rend cette découverte exceptionnelle, c’est que les
neurites du cœur remplissent diverses fonctions
que l’on retrouve dans le cerveau15.
En d’autres termes, le Dr Armour et son équipe
ont découvert ce qu’on appelle maintenant le
« petit cerveau » du cœur et les neurites spécialisés
qui rendent possible l’existence de ce petit
cerveau. Comme le déclarent dans leur rapport les
scientifiques qui ont fait cette découverte, « le
“cerveau du cœur” est un réseau complexe de
nerfs, de neurotransmetteurs, de protéines, dont
les cellules sont semblables à celles que l’on
trouve dans le cerveau proprement dit16 ».

Clé no 17 : La découverte de 40 000 neurites


sensoriels dans le cœur humain
ouvre la porte à de nouvelles
possibilités qui coïncident avec celles
décrites avec précision dans les
écritures de certaines de nos
traditions spirituelles les plus
anciennes et qui nous sont les plus
chères.
Le rôle essentiel du petit cerveau du cœur est de
détecter les modifications hormonales et autres
substances chimiques dans le corps, puis de
communiquer ces modifications au cerveau pour
que celui-ci puisse répondre en conséquence
à nos besoins.
Pour ce faire, le cerveau du cœur convertit le
langage du corps (les émotions) dans le langage
du système nerveux (impulsions électriques) afin
que ses messages soient compréhensibles pour le
cerveau (crânien). Le cœur envoie des messages
codés au cerveau pour lui indiquer si, par
exemple, il nous faut plus d’adrénaline dans une
situation stressante ou, si nous avons moins
besoin d’adrénaline, pour qu’il se concentre
davantage sur le renforcement de notre système
immunitaire.
Maintenant que le petit cerveau du cœur a été
reconnu par les chercheurs, son rôle dans diverses
fonctions physiques et métaphysiques
a également été mis en évidence. Ces fonctions
incluent :
• La communication directe du cœur avec
d’autres organes à travers les neurites des
neurones sensoriels.
• La sagesse du cœur, connue comme
l’intelligence du cœur.
• Des états d’intuition profonde
intentionnels.
• Des capacités de précognition
intentionnelles.
• Le mécanisme d’autoguérison intentionnel.
• L’éveil de capacités de super-apprentissage.
• Et bien plus encore.
On a constaté que le petit cerveau du cœur
fonctionnait de deux façons distinctes mais liées.
Il peut agir :
• Indépendamment du cerveau crânien pour
penser, apprendre, se souvenir, et même
percevoir par lui-même nos mondes
intérieur et extérieur17.
• En accord avec le cerveau crânien en nous
offrant les qualités et les capacités d’un
réseau neuronal puissant et unique partagé
par les deux organes distincts18.
La découverte du Dr Armour a le potentiel de
transformer à jamais la façon dont nous nous
percevons nous-mêmes. Elle donne un sens
nouveau aux possibilités de notre corps et à ce
que nous sommes capables de réaliser. Pour
reprendre ses mots : « Il est apparu clairement ces
dernières années qu’une communication
bidirectionnelle sophistiquée se produit entre le
cœur et le cerveau, chacun influençant la
fonction de l’autre19. »
Dans le nouveau domaine de la
neurocardiologie, la science commence tout juste
à rattraper son retard sur les croyances
traditionnelles lorsqu’il s’agit d’expliquer
l’intuition, la prémonition, et l’autoguérison. Cela
est particulièrement évident lorsque nous
examinons les principes proposés par certaines de
nos anciennes traditions les plus chères. Presque
universellement, ces enseignements démontrent
l’importance de comprendre le rôle joué par le
cœur et son influence directe sur notre
personnalité, sur nos décisions quotidiennes et
sur nos capacités à faire un choix moral comme le
discernement entre le bien et le mal.
Le chrétien copte saint Macarius, fondateur
d’un ancien monastère égyptien qui porte son
nom, a su exprimer avec force ce potentiel du
cœur :
« Le cœur lui-même n’est qu’un petit vaisseau, et
pourtant il y a des dragons, des lions, des bêtes
venimeuses et des trésors de méchanceté ; et il y a
chemins éprouvants à des degrés divers et des
abîmes ; et il y a aussi Dieu, les anges, la vie et le
royaume, la lumière et les apôtres, les villes célestes et
les trésors, il y a toutes choses20. »

Parmi les « toutes choses » décrites par


saint Macarius, nous devons maintenant inclure
les nouvelles découvertes qui documentent la
capacité du cœur à se souvenir de certains
événements, même lorsque le cœur ne se trouve
plus dans le corps de la personne qui a vécu les
événements en question.

LES MÉMOIRES VIVANTES DU CŒUR


L’un des mystères de la transplantation cardiaque
est qu’un cœur intact peut continuer à battre –
parfois pendant plusieurs heures – après avoir été
retiré du corps de son propriétaire d’origine ; et
qu’il peut recommencer à fonctionner après avoir
été transplanté dans un autre corps et connecté
à de nouveaux nerfs et vaisseaux sanguins.
L’essence de ce mystère est le suivant : si le
cerveau était vraiment l’organe principal du corps
chargé d’envoyer des instructions au cœur en lui
disant de battre et de pomper le sang, alors le
cœur ne s’arrêterait-il pas de fonctionner après
avoir perdu sa connexion avec le cerveau ?
Pourquoi fonctionne-t-il sans ces instructions ?
Les histoires vraies qui suivent et les
découvertes auxquelles elles ont conduit jettent la
lumière sur le mystère du cœur et offrent un
nouvel aperçu du rôle essentiel qu’il joue dans
notre vie.
La première transplantation cardiaque réussie
a été réalisée à Cape Town, en Afrique du Sud, le
3 décembre 1967. Ce jour-là, le
Dr Christiaan Barnard a transplanté le cœur d’une
femme de 25 ans qui avait subi un grave accident
de voiture dans le corps de Louis Washkansky, un
homme de 55 ans dont le cœur était
endommagé21. D’un point de vue médical, la
procédure fut une totale réussite. Le cœur de la
femme a immédiatement commencé
à fonctionner dans le corps de l’homme,
exactement comme l’équipe de transplantation
l’avait anticipé.
Dans toute transplantation, y compris celle de
Washkansky, l’un des principaux obstacles est
que le système immunitaire du receveur (du cœur
ou de n’importe quel autre organe) ne
reconnaisse pas le nouvel organe comme étant le
sien et essaie de rejeter le corps étranger. Pour
cette raison, les médecins utilisent des
médicaments spécifiques pour inhiber le système
immunitaire du receveur et feinter le corps afin
qu’il accepte le nouvel organe. La bonne nouvelle
est que cette technique permet de diminuer les
possibilités de rejet. Cependant, le succès a un
prix.
Avec un système immunitaire fortement
affaibli, le receveur du nouvel organe devient très
sensible aux infections comme le rhume, la grippe
ou la pneumonie. Et c’est précisément ce qui s’est
passé avec cette première transplantation
cardiaque. Bien que le nouveau cœur de
Louis Washkansky ait fonctionné parfaitement
jusqu’à son dernier souffle, il est mort 18 jours
après la greffe des complications d’une
pneumonie. Cependant, le fait qu’il ait survécu
avec un nouveau cœur pendant plus de
deux semaines a démontré qu’une
transplantation d’organe était une possibilité
viable si l’organe du donneur décédé d’une
maladie ou d’un accident était sain.
Dans les décennies qui ont suivi la première
transplantation de Barnard, les procédures ont été
perfectionnées au point que la transplantation
cardiaque est pratiquée aujourd’hui
régulièrement. En 2014, environ
5 000 transplantations ont été réalisées dans le
monde22. Bien que ce nombre soit élevé,
lorsqu’on le compare à la liste des
50 000 personnes en attente d’un nouveau cœur
d’un donateur compatible, il est clair que la
demande de donneurs d’organes restera élevée
dans un avenir proche23.
La raison pour laquelle je parle ici du contexte
des transplantations cardiaques est parce qu’il
a un lien direct avec le sujet abordé dans ce
chapitre. Depuis les premières procédures, il s’est
produit à plusieurs reprises un phénomène
curieux reconnu par la communauté médicale
comme un éventuel effet secondaire de la
transplantation cardiaque : c’est le transfert de
mémoire. L’un des premiers exemples de ce
phénomène ayant été documenté est celui de
Claire Sylvia, une jeune femme qui avait subi une
transplantation cœur-poumon en 1988. Son
mémoire, Mon cœur est un autre, éd. J’ai lu, 2002,
retrace son expérience en tant que receveuse et
comment celle-ci a ouvert la voie aux chercheurs
pour réaliser une étude sérieuse (et leur
approbation éventuelle) sur la façon dont le cœur
préserve des souvenirs quel que soit le corps dans
lequel il se trouve24.
Claire Sylvia, autrefois danseuse
professionnelle, avait reçu le cœur et les poumons
d’un donneur dont l’identité n’avait pas été
initialement divulguée. Peu de temps après son
opération, elle a commencé à ressentir des envies
d’aliments qu’elle n’appréciait pas auparavant et
elle s’est sentie attirée de façon inexplicable par la
chaîne de fast-food KFC pour y commander des
nuggets de poulet et des poivrons verts. Sylvia
n’ayant jamais été attirée par ce type d’aliments
avant son opération, cette nouvelle appétence
a rendu ses amis, sa famille et son médecin
perplexes.
Juste avant son opération, on lui avait annoncé
qu’elle allait recevoir les organes d’un jeune
homme décédé dans un accident de moto. Bien
que les informations concernant les donneurs ne
soient généralement pas partagées avec le
receveur, Sylvia a effectué des recherches et a pu
découvrir l’identité du jeune homme dans un
registre local d’avis de décès ainsi que l’adresse de
ses parents. C’est lors d’une visite qu’elle leur
a rendue que Sylvia a appris certains détails
concernant leur fils Tim. Ces informations lui ont
confirmé ce qu’elle avait déjà pressenti
intuitivement : Tim aimait précisément cette
marque de nuggets de poulet et de poivrons verts.
Il était clair que l’appétence de Tim pour ces
aliments de son vivant faisait maintenant partie
d’elle et qu’elle lui avait été transmise par un
transfert de mémoire25.

Clé no 18 : La documentation scientifique des


souvenirs transmis à travers le cœur
transplanté du donneur vers le
receveur – le transfert de mémoire –
démontre à quel point la mémoire du
cœur est réelle.

L’histoire de Claire Sylvia est l’un des premiers


témoignages les mieux documentés sur le
transfert de mémoire après transplantation
cardiaque. Depuis, il y a eu d’autres exemples où
à chaque fois un changement s’est produit dans la
personnalité du receveur. Ces changements
reflétant les préférences et la personnalité du
donneur peuvent aller d’une nouvelle préférence
pour des aliments spécifiques à des changements
de personnalité, voire d’orientation sexuelle.
Et, bien que ces changements de personnalité
soient déjà en soi fascinants, les histoires ne
s’arrêtent pas là. Les souvenirs émotionnels de
notre vie semblent être ancrés si profondément
dans la mémoire du cœur qu’ils sont conservés
avec une clarté extraordinaire et sont souvent
réinterprétés par la personne qui a reçu la
transplantation.
Alors que les sceptiques des théories de la
mémoire du cœur ont avancé un certain nombre
d’explications alternatives quant à certains
changements dans la personnalité et dans le
mode de vie des receveurs à la suite de la
transplantation, y compris des réactions aux
médicaments et des influences subconscientes, un
type d’expérience particulière ne peut être
expliqué par les théories des sceptiques. Une
étude sur ce type de cas a conduit à admettre le
transfert de mémoire comme une réalité plutôt
qu’une curieuse coïncidence.

SI LE CŒUR EST VIVANT, LES


MÉMOIRES RESTENT
Deux ans après la sortie du livre de Claire Sylvia,
en 1999, le Dr Paul Pearsall, un
neuropsychologue, a publié un autre ouvrage
pionnier documentant des récits sur la mémoire
du cœur. Ce livre, The Heart’s Code, comprenait
des histoires vraies de souvenirs, de rêves, et
même de cauchemars vécus par des personnes qui
avaient subi une transplantation cardiaque. Ce
qui rend l’un de ces témoignages si
extraordinaire, c’est que l’expérience du receveur
a pu être confirmée comme un événement factuel
qui s’était produit dans la vie du donneur. Ce cas
impliquait une fillette de 8 ans qui avait reçu le
cœur d’une autre petite fille de deux ans son
aînée.
Presque immédiatement après l’opération, la
fillette avait commencé à faire des cauchemars
intenses et effrayants où elle était poursuivie,
attaquée, puis tuée. Alors que sur le plan
technique sa transplantation avait été un succès,
l’impact psychologique des cauchemars
a continué. Elle fut finalement envoyée chez une
psychiatre afin d’évaluer sa santé mentale. Les
événements et les images que la fillette a décrits
étaient si clairs, cohérents et détaillés que la
psychiatre fut convaincue que ses rêves étaient
bien plus que d’étranges effets secondaires de la
transplantation. Elle fut persuadée que la fillette
décrivait les souvenirs d’une expérience réelle. La
question était, à qui ces souvenirs appartenaient-
ils ?
L’affaire a fini par être portée à l’attention des
autorités, qui ont rapidement découvert que
l’enfant racontait les détails d’un meurtre non
résolu qui avait eu lieu dans leur ville. La fillette
a pu décrire où, quand et comment le meurtre
avait eu lieu. Elle a même répété les paroles qui
avaient été prononcées lors de l’agression et
nommé le meurtrier. Sur la base des informations
détaillées fournies par l’enfant, la police a pu
localiser et arrêter un homme qui correspondait
aux événements et à sa description. Il
a finalement été jugé et condamné pour
l’agression et le meurtre de la petite fille de 10 ans
dont le cœur avait été transplanté dans le corps
de la fillette de 8 ans26.
Ce témoignage nous montre que le cerveau du
cœur est une réalité et qu’il fonctionne d’une
manière que l’on attribuait uniquement au
cerveau crânien. La découverte de ce deuxième
cerveau et la preuve de sa capacité à penser et à se
souvenir ont ouvert la porte à un large éventail de
possibilités.
Que signifie le « potentiel caché du cœur » et
qu’est-ce que cela implique dans notre vie ?
Depuis les esquisses réalisées par Léonard de Vinci
il y a près de 600 ans décrivant les nerfs reliant le
cerveau aux organes principaux du corps, nous
avons été conduits à observer le cœur et le
cerveau de deux points de vue différents27. Des
scientifiques, des ingénieurs et des analystes ont
longtemps estimé que le cerveau crânien était le
centre de contrôle principal des fonctions du
corps et ont de ce fait souvent ignoré le cœur.
Parallèlement, des artistes, des musiciens et des
penseurs intuitifs ont souvent senti que le cœur
était la clé de l’inspiration, d’une meilleure
compréhension des épreuves de la vie et de la
sagesse profonde qui nous guide dans l’existence,
et ils ont délibérément ignoré les capacités
intellectuelles du cerveau. La raison pour laquelle
l’un ou l’autre de ces points de vue ne fonctionne
pas apparaît à présent de façon évidente.
Séparer le cerveau et le cœur nous donne une
image incomplète de notre plein potentiel. De
toute évidence, plus nous découvrons comment
le cœur et le cerveau peuvent fonctionner
ensemble comme un seul et même réseau capable
de réguler le corps, plus il devient clair que nous
avons tout avantage à harmoniser ces deux
organes afin qu’ils œuvrent ensemble, plutôt que
de nous focaliser exclusivement sur l’un ou sur
l’autre. Plus nous apprenons à créer un équilibre
entre le cœur et le cerveau, plus nous pourrons
utiliser nos plus grands potentiels !
Clare Boothe Luce, dramaturge et congressiste
du XXe siècle, a dit un jour : « La grandeur de la
sophistication est la simplicité28. » La vérité
qu’elle exprime s’applique particulièrement à la
nature. La nature est simple et harmonieuse
jusqu’à ce que nous la compliquions avec des
descriptions maladroites et des formules
complexes. Que peut-il y avoir de plus simple que
le cerveau du cœur et le cerveau crânien créant
spontanément un réseau unique et puissant nous
permettant d’expérimenter profondément
l’intuition, l’empathie et la compassion ?
Ces merveilleuses qualités sont généralement
attribuées aux capacités extraordinaires des
mystiques, des moines et des yogis entraînés,
cependant mon sentiment est que ce sont en fait
des états de conscience ordinaires accessibles
à chacun d’entre nous mais que notre culture
a simplement oubliés.
LA SAGESSE DU CŒUR
DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE
Avez-vous déjà été confrontés à une décision qui
semblait impossible à prendre ? Peut-être
s’agissait-il de décider s’il fallait continuer ou non
une procédure médicale qui n’était pas en accord
avec votre système de croyances ? Ou de
poursuivre, ou non, une relation difficile ? Ou
encore de prendre une décision qui pouvait avoir
des conséquences de vie ou de mort pour vous ou
pour un être cher ?
Aussi différentes qu’elles puissent être, ces
décisions ont pour point commun que personne
ne détient la réponse absolue. Chaque situation
n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Lorsque vous
êtes confrontés à des décisions difficiles, il
n’existe pas une vérité absolue à laquelle vous
pouvez vous référer qui vous dira quelle option
est la meilleure. Et lorsque vous vous êtes trouvés
dans une situation où vous avez dû prendre ce
genre de décision, vous avez probablement
découvert que tous les amis à qui vous avez
demandé conseil avaient leur propre opinion
quant à la bonne voie que vous devriez prendre,
et vous avez fini par vous sentir encore plus
confus que vous ne l’étiez au départ.
Ou peut-être autre chose s’est-il passé ? Peut-
être avez-vous suivi les conseils bien intentionnés
d’un ami ou d’un parent proche ? Ou peut-être
avez-vous essayé de prendre votre décision en
utilisant la vieille méthode qui consiste à faire
une liste des avantages et des inconvénients d’une
situation ? Quand j’étais jeune, c’est exactement
ce que ma mère me conseillait de faire pour gérer
toute situation difficile.
« Prends une feuille de papier et fais deux
colonnes », me disait-elle. « Une colonne “Pour”
où tu écriras les aspects positifs de ton choix, et
une colonne “Contre”. Ensuite, additionne les
avantages et les inconvénients et tu auras ta
réponse. Et si ça ne marche pas, demande à ton
père. »
Je peux vous dire par expérience qu’aucune de
ces solutions ne fonctionne. Avant que mon père
ne quitte le foyer familial quand j’avais 10 ans, il
était très rarement disponible lorsqu’il s’agissait
d’aborder les grandes questions de la vie ; aussi, si
ma mère ne pouvait pas répondre à ma question,
j’avais peu d’options, et la liste qu’elle me
demandait de faire semblait toujours biaisée pour
aller dans le sens de ce que je voulais plutôt que
d’une réponse juste.
La raison pour laquelle il est si difficile de
prendre de grandes décisions pour lesquelles il
n’existe pas de réponse claire est directement liée
à la façon dont nous avons été conditionnés
à réfléchir. La plupart d’entre nous ont été formés
à penser exclusivement avec leur cerveau. Et, bien
qu’il y ait des moments où celui-ci nous sert
assurément à utiliser notre raisonnement mental,
comme lorsque nous établissons des plans pour la
construction étape par étape de notre maison,
pour résoudre un problème mathématique
complexe ou pour établir un plan d’épargne en
vue d’assurer notre sécurité financière pour
l’avenir, nous nous limitons souvent nous-mêmes
en essayant de répondre aux grandes questions de
la vie uniquement par le raisonnement de
l’intellect. Et cela peut parfois s’avérer un
processus lent et fastidieux pour deux raisons
principales :
• Les choix basés uniquement sur le
raisonnement sont généralement filtrés
par nos perceptions et par notre
expérience passée. Quand il s’agit par
exemple de nous positionner dans une
relation intime, notre décision se fait
à travers les filtres de notre image de soi.
C’est pourquoi notre réponse à la question
Qui suis-je ? est tellement essentielle. Notre
mental va faire le choix de continuer une
relation ou d’y mettre un terme à travers le
prisme du sentiment de notre valeur
personnelle. Comme nous le verrons dans le
prochain chapitre, ce sentiment résulte en
partie de l’histoire scientifique de l’évolution
et de l’impression d’insignifiance qu’elle
génère en nous.
• Notre mental a tendance à justifier les
réponses auxquelles nous parvenons en
utilisant un raisonnement circulaire,
c’est-à-dire une façon de penser qui vient
soutenir une conclusion en la
réaffirmant. Par exemple, si je vous dis :
« J’aime Bon Jovi parce que c’est mon
groupe préféré », le raisonnement circulaire
se manifeste par le fait que j’affirme deux
fois la même pensée en utilisant les mots
j’aime et préféré. J’utilise la seconde pensée
pour justifier la première, et la première
pensée pour justifier la seconde.
Ce genre de raisonnement peut se
manifester de façons inattendues, par
exemple en renforçant notre peur d’accepter
un nouveau travail qui nous est proposé
mais qui comporte beaucoup de
responsabilités, et en justifiant le fait de le
refuser. Dans cet exemple, le raisonnement
circulaire fonctionne de la façon suivante :
J’ai déjà une situation sûre dans une bonne
entreprise → Si j’accepte ce nouveau travail et
ces nouvelles responsabilités, je ne pourrais
peut-être pas répondre aux attentes qui
l’accompagnent → Si je perds ce nouveau
travail je ne serai plus en sécurité → J’ai déjà
une situation sûre dans une bonne entreprise.
Entendons-nous bien, je ne suis pas en train de
suggérer que ces façons de procéder pour résoudre
des problèmes soient bonnes ou mauvaises. Ce
que je veux dire, c’est que pour résoudre au mieux
les différents types de défis que nous rencontrons
dans la vie, parfois nous devons utiliser notre
cerveau et parfois notre cœur. Et bien que
« penser » avec le cœur nous soit moins familier
dans un monde où tout s’accélère dû à la
technologie et l’information numérique, la
sagesse du cœur est probablement « la
technologie » la plus sophistiquée que nous
puissions avoir à notre disposition.
Plutôt que de réfléchir aux avantages et aux
inconvénients d’une décision, ou de mesurer les
probabilités qu’une expérience du passé puisse se
répéter dans le présent, l’intelligence du cœur sait
instantanément ce qui est juste pour nous. Que
nous choisissions d’accepter ou d’ignorer la
sagesse de notre cœur, elle est là pour nous. C’est
vrai en ce qui concerne ce que nous ressentons
à propos des autres, et c’est également vrai
lorsque nous devons faire des choix importants
dans notre vie. Quand il s’agit de faire confiance
à une autre personne, les études scientifiques
réalisées sur la justesse de nos premières
impressions sont un parfait exemple de la sagesse
du cœur que nous avons tous expérimentée à un
moment donné dans notre vie.

LE CŒUR « SAIT » IMMÉDIATEMENT


Une étude menée par le Dr Alex Todorov,
psychologue de l’université de Princeton,
a montré que, lorsque nous rencontrons une
personne pour la première fois, notre
appréciation de cette personne est presque
immédiate. « Nous déterminons très rapidement
si une personne possède les caractéristiques qui
nous semblent importantes telles que la
sympathie et le savoir-faire, même si nous
n’avons pas échangé un seul mot avec elle », dit-
il. « Il semble que nous soyons programmés pour
tirer ce genre de conclusions rapidement et sans
réfléchir29. »
Lorsque nous pensons à la rapidité avec laquelle
nous nous formons des opinions sur des
personnes que nous n’avons jamais rencontrées,
cela paraît en fait complètement logique. C’est
une façon naturelle de se protéger. Nos ancêtres,
par exemple, ne connaissaient pas le luxe de faire
connaissance pendant des heures avec les
individus auxquels ils se retrouvaient confrontés
pendant qu’ils erraient en quête de nourriture et
d’un climat favorable. Lorsqu’ils se retrouvaient
encerclés par des individus enveloppés dans des
peaux d’ours, la lance à la main, il n’était pas
question de s’asseoir avec eux pour partager
tranquillement une tasse de thé et discuter de
leurs intérêts communs, de leurs histoires
familiales, ou de leurs passe-temps favoris. Ils
devaient savoir rapidement, presque
instantanément, s’ils étaient ou non en danger.
Et, si c’était le cas, ils devaient vite réagir et
évaluer la situation en un dixième de seconde.
Bien que les circonstances de notre vie aient
assurément changé avec la société moderne, nos
comportements restent fondamentalement les
mêmes. Encore aujourd’hui, lorsque nous
rencontrons quelqu’un pour la première fois,
nous devons évaluer le plus rapidement possible
1) si nous sommes en sécurité et 2) si nous
pouvons leur faire confiance. Cela est vrai dans
les affaires comme dans les amitiés, et
particulièrement quand il s’agit d’amour, de nos
relations amoureuses, et d’intimité. Si les
scientifiques ont traditionnellement attribué les
premières impressions que nous avons les uns vis-
à-vis des autres à des fonctions cérébrales, de
nouveaux éléments de preuve suggèrent que le
cerveau n’est pas le seul à porter une appréciation.
Le cœur joue un rôle essentiel en nous aidant
à prendre des décisions instantanées.
L’Institut HeartMath, souvent abrégé en IHM,
est un organisme de recherche pionnier dédié
à l’exploration et à la compréhension du plein
potentiel du cœur humain, dont le travail va
parfois au-delà des recherches généralement
réalisées dans les laboratoires universitaires et les
salles de classe. Je tiens à préciser que, bien que je
ne sois pas employé par l’IHM, j’ai collaboré
étroitement avec ses chercheurs depuis plus de
20 ans et partagé un bon nombre de leurs
découvertes scientifiques avec le grand public30.
Avec leur permission, dans la suite de ce livre je
ferai référence aux recherches et aux découvertes
de l’IHM, ainsi qu’aux méthodes qu’ils proposent
pour s’ouvrir au potentiel du cœur et à ce que cela
peut induire dans notre vie. Un résumé des études
menées par l’IHM en ce qui concerne, par
exemple, l’intuition énonce magnifiquement le
rôle du cœur dans nos décisions :
« Au centre de la capacité d’intuition se trouve le
cœur humain, qui possède un niveau d’intelligence
vaste et sophistiqué que nous continuons à explorer
pour mieux la comprendre. Nous savons maintenant
que cette intelligence peut être cultivée à notre
avantage de plusieurs façons31. »

Comme mentionné précédemment, c’est parce


que l’intelligence du cœur contourne les filtres du
cerveau (les pensées liées aux expériences passées,
à l’estime de soi, etc.) qu’il lui est possible de
prendre des décisions concernant notre sécurité et
notre bien-être presque instantanément. Les
recherches d’Alex Todorov ont révélé que, lorsque
nous voyons un nouveau visage pour la première
fois, il nous faut moins d’un dixième de seconde
pour porter une appréciation.
Des études complémentaires ont révélé que,
tout comme nos mères nous l’ont souvent dit
dans des termes moins scientifiques, « la première
impression est généralement la bonne ».
Cependant, du fait que nous vivons dans une
société qui a le plus souvent écarté l’intuition
dans le passé, quand il s’agit de choix essentiels
dans notre vie, nous avons tendance à ignorer nos
premières impressions.
J’ai des amis qui m’ont confié par exemple que,
lorsqu’ils avaient rencontré pour la première fois
la personne qu’ils ont épousée par la suite, leur
première impression avait été de fuir rapidement !
Plutôt que d’écouter la sagesse de leur cœur, ils
avaient rationalisé ce qu’ils avaient ressenti et fait
tout le contraire. D’après les apparences, il leur
semblait à l’époque n’y avoir aucune bonne
raison de ne pas s’engager dans ces relations.
Par exemple, ce n’est qu’après 12 ans de
mariage que l’une de mes amies, une femme avec
laquelle nous partagions un bureau dans une
entreprise, a admis que sa première impression
lors de sa rencontre avec son mari n’avait pas été
la bonne. Pendant leurs 12 ans de mariage,
l’homme qu’elle avait épousé ne l’a pas plus
respectée que ce qu’elle avait ressenti au moment
où ils s’étaient rencontrés. La clé ici est qu’elle
avait su – son cœur avait su – presque
instantanément (en moins d’un dixième de
seconde) que cette relation n’était pas sécurisante.
Mais, parce qu’elle avait choisi d’ignorer la sagesse
de son cœur, elle avait consacré 12 ans de sa vie
à ce mariage pour finalement arriver à la même
conclusion. Les expériences qu’elle a vécues au
cours de ces douze années lui ont permis de se
percevoir différemment et d’accepter d’être digne
de recevoir davantage de respect que son mari ne
lui en avait démontré.
Lorsque nous entendons des histoires comme
celle-ci, il est clair que, plutôt que de penser, en
termes de décisions, tout pour ou tout contre, qui
peuvent paraître valables en théorie, nous avons
la possibilité de recevoir des informations depuis
une sagesse beaucoup plus profonde qui
transcende le parti pris du mental. En fin de
compte, tout est question d’intuition et de ce que
nous ressentons dans nos cœurs.

RÉVEILLER LA SAGESSE DE NOTRE


CŒUR
Accepter les bienfaits de la sagesse de nos cœurs
peut nous propulser immédiatement au-delà des
limites conventionnelles en ce qui concerne notre
façon de vivre, notre capacité à résoudre des
problèmes, et même notre capacité à aimer. C’est
également cette aptitude qui nous offre la
résilience nous permettant d’embrasser les grands
changements dans notre vie – et de le faire de
façon saine et équilibrée. Lorsque nous prenons
en compte tout ce que nous savons à présent sur
le cœur, comme :
• le fait qu’il fasse partie d’un large réseau de
neurones qui était déjà développé lorsque
nos ancêtres sont apparus sur terre il y a
200 000 ans ;
• le fait que le cerveau du cœur est constitué
de cellules qui pensent, ressentent et se
souviennent, indépendamment du cerveau
crânien ;
• et le fait que nous pouvons autoactiver les
implications positives qui découlent de la
relation entre le cerveau et le cœur.
La question qui se pose maintenant : « Quelles
sont les autres capacités du cœur que nous avons
encore à découvrir et à comprendre ? » Quelles
sont ces capacités qui attendent d’être
découvertes aujourd’hui, que nous avons oublié
que nous possédions, ou que nous sommes juste
en train de commencer à appréhender plus
pleinement ?

Clé no 19 : Le cœur est la clé pour réveiller


l’intuition profonde, les souvenirs
subtils, des capacités extraordinaires
et jugées rares dans le passé, et pour
reconnaître ces qualités comme
faisant naturellement partie de notre
vie quotidienne.
Chapitre 4

LA NOUVELLE
HISTOIRE HUMAINE
Le sens de la vie

« Lorsque nous nions notre histoire, elle nous définit.


Lorsque nous embrassons notre histoire, nous pouvons
en écrire une nouvelle fin audacieuse1. »
BRENÉ BROWN (1965-), CHERCHEUSE AMÉRICAINE.

Lorsque nous répondons à la question Qui


sommes-nous ? du point de vue de la science
conventionnelle, est-il possible que non
seulement nous soyons sur la mauvaise voie, mais
que nous soyons aussi bloqués sur un chemin qui
nous éloigne davantage de la capacité
d’appréhender des vérités susceptibles de nous
redonner le pouvoir dans notre vie ? Le fait d’être
bloqué sur une mauvaise voie s’est déjà produit
par le passé, et la communauté scientifique ne
s’est pas encore remise d’avoir découvert à quel
point ses prévisions étaient loin du compte la
dernière fois qu’une théorie approuvée s’était
révélée erronée.

CE N’EST PAS À CELA


QUE LES SCIENTIFIQUES
S’ATTENDAIENT !
À la fin du projet génome humain (PGH) en 2001,
les scientifiques ont été très étonnés d’apprendre
que le profil génétique humain était environ 75 %
moins important qu’ils ne l’avaient présumé. Et
ce n’était pas une simple petite erreur de calcul.
C’était un énorme écart par rapport à leurs
hypothèses de départ, et la communauté
internationale des biologistes et des généticiens
impliqués dans le projet a été contrainte de
reconnaître cette dure réalité.
Avant le PGH, la croyance était que chaque
gène produisait une protéine spécifique dans
notre corps. En partant de l’idée d’une
correspondance biunivoque, les chercheurs
s’attendaient à ce que le projet identifie au moins
100 000 gènes dans le profil génétique humain.
En fait, les scientifiques et les investisseurs étaient
tellement sûrs d’eux qu’ils avaient prévu de
développer des produits pharmaceutiques pour
modifier et « réparer » les gènes qu’ils avaient
découverts, et créer une toute nouvelle industrie
autour de la médecine génétique une fois que les
résultats du projet auraient été connus2. Personne
n’avait anticipé les résultats réels de ce projet. Et,
lorsque ces résultats sont arrivés, les scientifiques
des universités, des instituts de recherche et des
laboratoires médicaux du monde entier ont dû se
rendre à l’évidence face à cette nouvelle et
surprenante réalité.
Le PGH a révélé qu’il n’y avait environ que
20 000 à 24 000 gènes dans le génome humain,
soit 75 000 de moins que prévu3 ! La question
était de savoir où se trouvaient les gènes
« manquants » ? Existaient-ils même vraiment ?
D’autres recherches menées après le PGH ont
révélé comment l’hypothèse de départ des
scientifiques avait été faussée. Plutôt qu’un gène
ne codant qu’une unique protéine, on sait
maintenant qu’un seul gène peut produire les
codes pour plusieurs protéines, parfois des
milliers. Par exemple, un gène provenant d’une
mouche à fruits peut coder jusqu’à
38 000 protéines différentes4. Le même principe
semble s’appliquer pour les humains, même si
c’est dans une moindre mesure. « Il semble qu’il
soit question de cinq à six protéines en moyenne,
à partir d’un gène », explique Victor A. McKusick,
coauteur du document de référence décrivant les
résultats du PGH en 20015.
Mais comment une erreur si fondamentale n’a-
t-elle pas été détectée pendant tout ce temps ?
Comment l’hypothèse de base, au fondement
même d’un nouveau domaine futuriste de la
science, une hypothèse que l’on croyait être
capable de créer une toute nouvelle industrie
pharmaceutique, avait-elle pu être autant
faussée ?
La raison pour laquelle je donne ces
explications est justement pour répondre à cette
question. L’erreur était due à l’approbation
scientifique d’une théorie non prouvée (l’hypothèse
d’une correspondance biunivoque entre les gènes
et les protéines) que des scientifiques avaient
créée des années plus tôt, au milieu du XXe siècle.
Craig Venter, président d’une firme dirigeant
l’une des équipes qui cartographiaient les gènes
pour le PGH, a reconnu immédiatement la portée
des résultats du PGH en déclarant : « Il n’y a que
300 gènes chez l’homme qui n’existent pas chez
la souris. Cela me porte à croire que les gènes ne
peuvent pas expliquer tout ce qui fait de nous ce
que nous sommes6. »
Le PGH est un exemple parfait des
conséquences d’avoir adopté une hypothèse
scientifique comme un fait en l’absence de
preuves pour l’appuyer. Dans le cas présent,
l’ensemble du secteur scientifique et médical
(ainsi que les personnes et les industries qui
dépendent de la science et de la médecine) a été
plongé dans une grande confusion, due à des
erreurs de jugement. Les résultats du PGH ont
également conduit à reconsidérer un principe
fondamental qui avait été adopté sans réserve par
les scientifiques et enseigné comme une réalité
dans les cours universitaires. Et, si les scientifiques
semblent être sur la bonne voie en ce qui
concerne l’interaction entre les gènes et les
protéines, ce qui s’est passé avec le projet du
génome humain n’est pas la seule fois où une
doctrine non prouvée a conduit des scientifiques
et leurs hypothèses dans une impasse. Si c’était le
cas, nous pourrions appeler cela une « anomalie »,
mais ce ne l’était pas. L’exemple du PGH illustre
une façon de penser que nous avons déjà connue
dans un passé pas si lointain.

MÊME EXPÉRIENCE, NOUVEAU


MATÉRIEL
ET NOUVEAU RÉSULTAT !
La croyance scientifique qui affirme que tout ce
que nous pouvons voir et toucher est séparé de
tout le reste est un autre exemple du type de
pensée qui a conduit à une impasse scientifique.
La notion de séparation est basée sur la célèbre
expérience de Michelson-Morley, réalisée pour la
première fois en 1887. Cette expérience, qui porte
le nom des deux scientifiques qui l’ont conçue –
Albert Michelson et Edward Morley –, était très
attendue par la communauté scientifique afin de
pouvoir régler une fois pour toutes la question qui
était de savoir si un champ d’énergie universel
reliait ou non toutes choses entre elles7. La pensée
de l’époque était que, si un tel champ existait
réellement, il devait se déplacer en fonction de la
Terre ; et les scientifiques pensaient que puisque
le champ serait en mouvement, il serait donc
possible de le détecter.
L’expérience eut lieu dans un laboratoire
improvisé dans le sous-sol d’un immeuble de la
Case Western Reserve University. Ses résultats,
tels que les données ont été interprétées par des
scientifiques de l’époque, ont montré qu’il
n’existait aucun champ d’énergie universel, ce qui
impliquait donc que toutes choses étaient
distinctes entre elles et que ce qui se passait dans
un endroit avait peu d’effet, voire aucun, sur ce
qui se passait ailleurs.
Ces résultats sont devenus le fondement de la
théorie scientifique et de l’enseignement scolaire
pendant près d’un siècle. L’expérience de
Michelson et Morley du XIXe siècle a été
reproduite au XXe siècle. Entre-temps, plusieurs
générations ont grandi en croyant que nous
vivions dans un monde où nous étions séparés les
uns des autres et de l’environnement qui nous
entoure, et que ce que nous faisions dans un
endroit n’avait aucun effet par ailleurs. Cette
croyance s’est reflétée dans notre civilisation de
diverses façons, qu’il s’agisse de nos choix
personnels, qui affectent les autres, de la
croissance des systèmes économiques, qui
profitent à certaines personnes aux dépens des
autres, ou de la perspective plus vaste de la
relation de l’humanité avec la Terre elle-même.
Pour les scientifiques du monde entier, les
hypothèses de Michelson et Morley ont été
acceptées comme des faits…, c’est-à-dire, jusqu’à
ce que l’expérience ait été revisitée 99 ans plus
tard.
En 1986, un scientifique nommé
E. W. Silvertooth a reproduit l’expérience de
Michelson et Morley grâce à des travaux de
recherche financés par l’armée de l’air des États-
Unis. La revue scientifique Nature en a publié les
résultats sous le simple titre de « Relativité
restreinte ». À l’aide d’un équipement de
détection beaucoup plus sensible que celui utilisé
par Michelson et Morley en 1887, Silvertooth
a effectivement pu détecter le champ qui se déplaçait
tout comme Michelson et Morley l’avaient prédit
100 ans auparavant8. Dans le processus, il a remis
en question toute une vision du monde.
Pendant près d’un siècle, la science la plus
évoluée du monde moderne était basée sur une
idée qui n’était tout simplement pas vraie.
Heureusement, nous en savons plus aujourd’hui,
et nous sommes en mesure d’appliquer ces
connaissances. Néanmoins, bien que cette
expérience ait prouvé l’existence du champ
d’énergie universel et le rôle vital qu’il joue dans
nos vies, la théorie de la séparation est toujours
intégrée aujourd’hui dans les manuels et
enseignée dans certains cours universitaires. Et, de
ce fait, une autre génération s’est laissé égarer.
Pour moi, l’expérience de Michelson et Morley
et le projet du génome humain sont des exemples
classiques de la façon dont une théorie
scientifique tenue en haute estime à un moment
donné peut et doit changer lorsqu’une nouvelle
découverte renverse les hypothèses antérieures.
C’est précisément ce genre de découverte qui fait
voler en éclats la théorie de l’évolution
darwiniste, et il est crucial que nous
abandonnions personnellement et rejetions
publiquement nos hypothèses passées concernant
la croyance que l’ADN, qui fait de nous qui et ce
que nous sommes, soit le pur fruit du hasard.

Clé no 20 : La volonté d’adopter une hypothèse


scientifique comme un fait en
l’absence de preuves pour l’appuyer
peut nous conduire, et nous a déjà
conduits dans le passé, à des
conclusions erronées quant à la façon
dont nous nous percevons ainsi que
celle dont nous percevons notre
relation avec le monde.

DES PROBABILITÉS IMPOSSIBLES


L’histoire de la vie sur terre communément
reconnue – la théorie de l’évolution – nous
demande de croire qu’il y a longtemps les bonnes
conditions seraient apparues de la bonne manière
et au bon moment, créant le bon environnement
permettant aux bonnes forces de former des
atomes parfaits et de les façonner en des éléments
qui auraient donné naissance à la première
molécule du vivant. Comme s’il ne suffisait pas
que l’on nous demande de croire que cette série
d’événements improbables n’est pas une
exagération, nous avons ensuite été invités
à accepter que cette première molécule ait survécu
et prospéré, se multipliant et se diversifiant
d’innombrables fois, puis ait triomphé à travers
les âges via une stratégie d’adaptation connue
sous le nom de « survie du plus fort » pour
devenir ce corps qui nous permet de mener la vie
que nous avons aujourd’hui.
Les probabilités que cette série d’événements se
soit vraiment produite sont si minimes qu’elles
semblent impossibles.
Le chimiste Ilya Prigogine, lauréat de la
médaille Rumford en 1976, puis du prix Nobel de
chimie l’année suivante, a affirmé : « La
probabilité statistique que les structures
organiques et les réactions harmonisées les plus
précises qui caractérisent les organismes vivants
aient été générées par hasard est nulle9. » En
accord avec Prigogine, de nombreux autres
scientifiques utilisant les techniques disponibles
les plus avancées sont maintenant en mesure de
nous dire combien l’origine de notre ADN est
totalement improbable.
Avant sa mort, en 1989, le mathématicien et
physicien suisse Marcel Golay a calculé que la
probabilité que la protéine vivante la plus simple
puisse se former par hasard est de 1 sur 10450,
tandis que Frank Salisbury, botaniste et ancien
directeur de la Utah State University, a calculé la
probabilité de l’existence d’une molécule d’ADN
commune comme étant de 1 sur 10600,10
Ces nombres sont d’une longueur tellement
inimaginable et représentent une probabilité si
infime qu’il puisse se produire quelque chose que
je vais tenter ici brièvement de clarifier ce que les
mathématiciens nous disent. Le nombre 10600 est
une abréviation de l’unité britannique pour un
centillion, soit 1 suivi de 600 zéros. Si nous
convertissons ce nombre en écriture courante,
cela donne ceci :
1,000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000, 000,
000, 000, 000

Ce nombre faramineux est la longue version


écrite montrant la probabilité que la première
molécule d’ADN se soit formée par hasard. Je
souligne ce point, car les scientifiques acceptent
communément que lorsque les probabilités sont
de 1 sur 10110 ou plus, les possibilités qu’un
événement se produise sont si minimes que c’est
impossible. Si ce nombre représentait la
probabilité de gagner à la loterie, nous jetterions
certainement notre billet à la poubelle tellement
nos chances de gagner seraient faibles. Donc, les
scientifiques eux-mêmes sont en train de nous
dire que le fait que l’ADN puisse même exister
représente une probabilité qui est déjà
« impossible » à 1 sur 10110, et cette impossibilité
peut être multipliée par 5, de 1 à 10600, la rendant
encore plus improbable !
Dans un livre coécrit par l’astronome anglais
sir Fred Hoyle et l’astrobiologiste et
mathématicien Chandra Wickramasinghe, ces
derniers déclarent que les probabilités que l’ADN
soit apparu par hasard sont encore plus faibles,
soit de 1 sur 1040000, en se basant sur le nombre
d’enzymes reconnues comme étant nécessaires
à la vie11. Lorsque nous commençons à parler de
probabilités si faibles, les nombres en eux-mêmes
deviennent presque insignifiants.
Pour le non-mathématicien, Hoyle a décrit de
façon très pertinente ces statistiques
extravagantes comme étant comparables à la
probabilité qu’une tornade balayant un entrepôt
de ferraille puisse assembler un Boeing 747
à partir des débris éparpillés12. Et c’est à travers le
prisme de cette improbabilité que les scientifiques
tentent de donner un sens à l’origine de la vie.
Mais si les preuves démontrent que nous sommes
le résultat de quelque chose de plus que le pur
hasard proposé par la théorie de l’évolution, alors
le fait même de notre existence doit également
prendre un nouveau sens.
Clé no 21 : Des scientifiques renommés nous
disent qu’il est mathématiquement
impossible que le code génétique de
la vie ait émergé par le seul
processus de l’évolution.

L’ÉVOLUTION : L’IMPOSSIBLE
RÉSOLUTION
DE LA QUADRATURE DU CERCLE –
TENTER DE RÉSOUDRE UN
PROBLÈME INSOLUBLE
Lorsque Darwin a présenté sa théorie de
l’évolution, au milieu du XIXe siècle, on croyait
que, dans les décennies qui suivraient, de
nouvelles découvertes permettraient de valider
cette théorie, qui était en son temps déjà
communément acceptée comme une réalité
scientifique. Cependant, ce qui s’est passé depuis
cette époque défie cette attente. Les éléments de
preuve n’appuient pas sa théorie. Mais plutôt que
de laisser ces éléments nous permettre d’écrire la
nouvelle histoire de l’origine de l’homme, un
effort concerté a eu lieu pour contraindre les
nouvelles découvertes à rentrer dans le cadre de
l’histoire existante de l’évolution.
En résumé, nous avons des preuves en ce sens
lorsque nous observons les efforts effectués par les
scientifiques conventionnels pour établir un lien
sur l’arbre évolutif entre les anciens fossiles de
primates et les humains modernes. De plus,
certains médias négligeant de proposer à leur
public une perspective pondérée (comme l’a fait
PBS avec sa série documentaire subjective sur
l’évolution ou certains universitaires comme le
biologiste Richard Dawkins, qui a été jusqu’à
rabaisser et ridiculiser quiconque questionnait les
connaissances conventionnelles concernant les
origines de l’homme), cette insistance sur le fait
que les preuves soutiennent les théories existantes
est semblable à la fameuse expression « chercher
la quadrature du cercle ». Ou, imagé autrement,
à essayer de faire rentrer de force une cheville
carrée dans un trou rond, sachant qu’elle ne
pourra jamais s’y insérer parfaitement car ce n’est
tout simplement pas sa place.
Les découvertes sur l’ADN humain nous
révèlent que notre espèce ne correspond pas
à l’histoire traditionnelle de l’évolution.
Cependant, les gens continuent d’essayer de
confiner les faits dans cette théorie d’une manière
qui nous empêche de résoudre correctement le
mystère de notre existence.

LE POINT DE NON-RETOUR
L’une de mes amies avait acheté un ordinateur de
bureau dernier cri neuf ans plus tôt, avec tous les
logiciels les plus récents. Mais au fur et à mesure
que de nouvelles mises à jour du système
d’exploitation étaient disponibles, comme
l’amélioration de la sécurité du réseau, la vitesse
de fonctionnement et les mises à jour du système,
elle a négligé de les télécharger. Elle était
tellement occupée à respecter les délais pour son
travail qu’elle n’avait pas pensé que les messages
de nouvelles mises à jour disponibles qui
apparaissaient de temps à autre sur son écran
étaient une priorité dans son emploi du temps.
Les deux premières années, son incapacité de
garder son système à jour n’a eu que d’infimes
conséquences sur son ordinateur. Certaines des
mises à jour étaient minimes, et cela n’a pas
vraiment affecté ses besoins informatiques
quotidiens. Les versions de ces petites mises à jour
se lisaient comme suit : v1.1, v1.2, v1.3, etc. Mais
lorsque les développeurs ont effectué de gros
changements dans le logiciel qui nécessitaient
une version entièrement nouvelle, par exemple
une v2.0, ce fut une tout autre histoire, car les
nouveaux programmes se mettaient à rechercher
dans son ordinateur les fonctionnalités de la
version précédente à partir desquels ils pouvaient
s’installer.
Un jour, mon amie, qui était alors très
concentrée sur la rédaction de son nouveau livre,
a essayé d’ouvrir un fichier qu’elle avait reçu de
son éditeur, qui utilisait un autre système
d’exploitation informatique. C’est là où tout
a changé, et j’ai reçu un coup de téléphone de sa
part me demandant de l’aide. « Mon ordinateur
est bloqué ! Je ne peux même pas l’éteindre »,
m’a-t-elle dit.
Après quelques suggestions inutiles de ma part,
et connaissant son aversion pour les mises à jour
des logiciels, j’ai compris ce qui se passait.
« Quelle version de système d’exploitation
utilises-tu ? », lui ai-je demandé.
Sa réponse m’a confirmé la raison de son
problème. Le système d’exploitation de son
ordinateur était complètement obsolète. Le
logiciel nécessaire pour qu’elle puisse lire les
modifications de son livre dépendait d’une mise
à jour récente de fonctionnalités qui n’existaient
nulle part dans son système.
Pour mon amie, les options étaient simples. Soit
elle passait l’après-midi à télécharger et à installer
une à une chaque version précédente du
programme pour intégrer toutes les mises à jour
qu’elle n’avait pas faites au fil du temps, soit elle
achetait un nouvel ordinateur à jour avec les tout
derniers logiciels. Connaissant sa façon de penser
concernant la durabilité et la maintenance
informatiques, je n’ai pas été surpris par son
choix. Elle a passé toute la journée à essayer de
mettre à jour son vieil et fidèle ordinateur.

UNE NOUVELLE HISTOIRE


SUR D’ANCIENNES FONDATIONS
L’histoire de mon amie et de son logiciel obsolète
est une analogie avec ce que la communauté
scientifique expérimente aujourd’hui lorsqu’il
s’agit d’élargir les théories de l’évolution
humaine. Quand Darwin a introduit sa théorie,
en 1859, c’était une manière de penser
« version 1.0 ». Au fur et à mesure que de
nouvelles technologies sont devenues disponibles,
les progrès scientifiques ont permis de faire de
nouvelles découvertes incroyables sur la biologie
moléculaire et le génome humain, la théorie
aurait dû être mise à jour avec les versions v1.1,
v1.2, etc.
Mais cela n’a pas été le cas.
La méthode scientifique repose sur le principe
de l’observation à travers des travaux de
recherche individuels conduisant à des « mises
à jour » de notre base de connaissances
commune. La science est destinée à être
constamment révisée et actualisée à mesure que
de nouvelles informations sont mises en
évidence.
Cependant, ce qui s’est passé est que la
réticence, voire la résistance absolue, des
communautés académiques et scientifiques
à reconnaître les nouvelles découvertes liées au
développement humain au cours des
150 dernières années est comparable à la réticence
de mon amie à télécharger des mises à jour
occasionnelles dans son système informatique.
À présent, et apparemment de façon soudaine,
des découvertes telles que la fusion de l’ADN
dans le chromosome 2 sont en train de changer
complètement l’histoire. Essayer d’intégrer ces
types de découvertes dans l’histoire de l’évolution
déjà existante est semblable à essayer de
télécharger une version entièrement nouvelle
d’un programme informatique sur un ordinateur
qui ne peut pas le supporter. Les découvertes
d’ADN v2.0 sont tellement différentes du concept
d’évolution de départ qu’il n’y a pas de place pour
elles. La théorie v1.0 ne correspond tout
simplement pas à la réalité des faits.
Mon amie a tenté de faire exactement ce que la
communauté scientifique essaie de faire
aujourd’hui : elle a essayé de « réparer » le
système logiciel existant sur son ordinateur afin
qu’il puisse intégrer des ajouts. Cependant, mon
amie a découvert que, s’agissant des ordinateurs
et des programmes qu’ils peuvent supporter, il
y avait un point de non-retour. Le programme
écrit pour un ordinateur est directement lié aux
composants qui permettent à la machine de
fonctionner : les puces électroniques, les
processeurs et les capacités du système pour
lequel ils sont conçus. Lorsqu’un système
d’exploitation sophistiqué commence à nécessiter
un volume de mémoire ou une vitesse de
traitement qui ne sont pas pris en charge par le
matériel existant, le nouveau programme ne peut
être utilisé. Malgré tous les efforts de mon amie
pour télécharger les mises à jour qui lui étaient
proposées, elle fut finalement obligée d’investir
dans un nouvel ordinateur capable d’intégrer les
dernières versions du logiciel dont elle avait
besoin pour travailler.
C’est précisément là que nous en sommes avec
l’histoire de l’origine de l’homme. La tentative
d’inclure l’histoire des mutations précises et
rapides de l’ADN (telles que celles que nous
trouvons dans le gène FOXP2 et le
chromosome 2) dans l’histoire existante du long
et progressif processus d’évolution ne fonctionne
pas. Et elle ne le peut pas, car les découvertes qui
ont précédé cette tentative ont été ignorées dans
la théorie de l’évolution. Nous avons atteint un
point de non-retour.
Tout comme le vieil et fidèle ordinateur de mon
amie qui l’avait si bien servie avait atteint un
point où il était obsolète, nous avons nous aussi
atteint un point où l’histoire humaine que nous
avons racontée dans le passé est maintenant
révolue. Il est à présent temps pour nous de nous
investir dans une nouvelle théorie qui englobe les
informations atypiques que les scientifiques du
passé n’ont pas pu expliquer. De même que les
généticiens et les biologistes ont dû changer leur
façon de penser en tenant compte des preuves du
projet du génome humain, et tout comme les
physiciens ont dû actualiser leurs théories pour
s’adapter aux résultats les plus récents de
l’expérience de Michelson et Morley, nous devons
désormais aussi faire place à d’autres découvertes
susceptibles de perturber certaines des croyances
les plus chères à nos plus grands penseurs actuels.
D’une fort belle manière, peut-être involontaire, il
semble que la science nous ait déjà donné tout ce
dont nous avons besoin pour le faire. Les
éléments fondateurs de l’histoire humaine v2.0
existent déjà. Il s’agit maintenant de savoir
comment nous choisissons d’intégrer ce que les
preuves nous ont déjà révélé.

UNE MISE À JOUR DE L’HISTOIRE


HUMAINE
La science même supposée soutenir la théorie de
l’évolution de Darwin et résoudre le mystère de
notre origine a fait tout le contraire. Comme avec
les résultats obtenus par le projet du génome
humain, les nouvelles découvertes présentent des
implications déroutantes pour la vieille tradition
scientifique. Paradoxalement, les preuves
concernant nos origines nous conduisent dans
une direction concomitante à certaines de nos
traditions les plus anciennes et les plus chères. Par
commodité, j’inclus ici un résumé condensé des
faits décrits dans les chapitres précédents comme
éléments constitutifs de la nouvelle histoire
humaine.

Fait no 1 : Les liens apparaissant sur l’arbre


évolutif traditionnel ne sont que spéculatifs. Bien
que ces liens soient censés exister et qu’ils soient
enseignés comme factuels dans les écoles
publiques, 150 ans de recherches n’ont pas permis
de produire les preuves physiques confirmant les
liens représentés sur l’arbre de l’évolution.

Fait no 2 : Si la chronique des fossiles est exacte,


les humains anatomiquement modernes sont
apparus soudainement sur terre il y a environ
200 000 ans avec des caractéristiques avancées qui
les distinguaient de toutes les autres formes de vie
qui s’étaient développées jusque-là, ou qui se sont
développées depuis. Ces caractéristiques sont
demeurées inchangées et incluent :
• Un cerveau 50 % plus grand que celui de
notre parent primate le plus proche, le
chimpanzé.
• Une posture verticale et une dextérité
manuelle avancée.
• La capacité d’un langage avancé.
• Un réseau de neurones étendu offrant des
capacités extraordinaires, telles que
l’intuition profonde et l’accès à la sagesse du
cœur « à la demande ».
Fait no 3 : Le manque d’ADN commun entre les
HAM et les Néandertaliens nous montre que les
humains anatomiquement modernes ne sont pas
descendus des anciens Néandertaliens. D’autres
études révèlent que nos premiers ancêtres ont
partagé la terre avec les Néandertaliens
auparavant considérés comme nos ancêtres.
Logiquement, si nous partagions la terre avec eux,
nous n’aurions pas pu descendre d’eux.
Fait no 4 : L’analyse de l’ADN révèle que :
• L’ADN qui nous distingue des autres
primates est le résultat d’un mystérieux
processus de « fusion » qui a abouti au
deuxième plus grand chromosome du corps
humain : le chromosome 2.
• La façon dont le chromosome 2 a été
fusionné suggère que quelque chose qui
dépasse la théorie de l’évolution a permis que
notre humanité soit possible : une
« désactivation » ou une suppression des
fonctions se chevauchant, et le fait que cela
se soit passé rapidement plutôt que
progressivement dans le temps.
Ces quatre et simples faits nous donnent des
raisons plus que suffisantes pour reconsidérer
l’histoire conventionnelle de qui nous sommes.
De toute évidence, nous ne sommes pas le
produit d’un processus évolutif, du moins pas
celui que Charles Darwin avait à l’esprit lorsqu’il
a proposé sa théorie originale au XIXe siècle.
L’observation des probabilités scientifiques qui
induiraient que l’ADN qui fait de nous des
humains soit apparu par hasard (comme la
tornade dans l’entrepôt de ferraille assemblant les
pièces d’un avion) conduit à la conclusion que
nous, les humains, ne sommes pas le résultat
d’événements aléatoires ayant été déclenchés par
pur hasard.
La question qui se pose à présent est
simplement celle-ci : voulons-nous adopter ce que
la science la plus évoluée du monde moderne est
en train de nous montrer ? Si nous répondons par
l’affirmative, nous devons également embrasser
une nouvelle histoire humaine qui reflète
davantage les preuves que nous avons compilées.
Et pendant que la science moderne se débat avec
ce que ces nouvelles preuves signifient et la façon
dont elles correspondent à l’histoire de notre
origine, les peuples indigènes de la terre et les
praticiens de certaines traditions spirituelles les
plus communément reconnues, eux, ne se
débattent pas. De leur point de vue, les preuves
modernes ne font que simplement valider
à nouveau et plus profondément leur adhésion
aux anciens récits qui sont au cœur de leurs
croyances.
Avec plus de la moitié de la population
mondiale qui professe suivre l’une des trois
principales religions issues d’une histoire
commune – le judaïsme, le christianisme et
l’islam –, il n’est pas surprenant que les nouvelles
preuves scientifiques soient si bien accueillies par
une grande partie de l’humanité.

LES ANCIENS RÉCITS


RELATANT UNE ORIGINE
INTENTIONNELLE
Presque universellement, les textes des traditions
spirituelles les plus anciennes et les plus
reconnues dans le monde conviennent que nous,
les humains, sommes liés à quelque chose qui
nous transcende ainsi que notre environnement
immédiat. Et aussi différentes ces traditions
puissent-elles être, s’agissant de l’histoire de
l’origine de l’homme, leurs textes sont
étonnamment similaires. Les thèmes communs
incluent :
• Une intelligence avancée et un acte
intentionnel responsables de notre origine.
– L’utilisation des termes ils ou les anges
(dans les langues anciennes parlées par les
auteurs) pour décrire la création humaine
suggère qu’une intelligence de groupe était
impliquée.
• Des descriptions expliquant que nous
sommes issus de la poussière/argile/terre de
notre planète après avoir expérimenté une
fusion avec une essence qui n’est pas de ce
monde.
– Dans les trois traditions abrahamiques : le
judaïsme, le christianisme et l’islam, c’est
la poussière, l’argile, ou la terre, qui sert
à créer le premier corps humain.
– Après la formation du premier corps
humain, la vie est « insufflée » dans les
narines de la personne, et le sang d’une
intelligence supérieure est mélangé à son
corps.
Les traditions anciennes ont pris soin de
détailler la nature intime de notre création et
comment nous avons été pénétrés, comme nos
premiers ancêtres, par ce qui a été décrit comme
une étincelle particulière d’origine mystérieuse,
nous reliant pour l’éternité les uns aux autres et
à quelque chose que nous ne pouvons pas voir,
qui existe par-delà notre monde physique.
Bien que ces détails aient été largement
modifiés dans les versions contemporaines de la
Bible chrétienne, certains textes en hébreu ancien
comme la Haggadah de Pessah et certains
manuscrits « perdus », montrent que ce niveau de
détails dans les textes originaux était délibéré.
C’est cette étincelle mystique, dont la science n’a
pas encore trouvé comment la mesurer, qui nous
distingue de toutes les autres formes de vie sur
terre.
Voici quelques exemples clés de récits anciens
qui illustrent les éléments communs de l’histoire
à laquelle je fais référence.

L’histoire sumérienne de la création.


L’ancienne Sumer était une région de l’actuel Irak
et elle est traditionnellement considérée comme
étant l’une des plus anciennes civilisations sur
terre. (Les nouvelles découvertes d’autres sites
d’anciennes civilisations tels que le Göbekli Tepe,
en Turquie, montrent que ces sites sont presque
tous aussi anciens.) L’histoire sumérienne de la
création a été enregistrée sur une tablette de
pierre trouvée dans le sud-est de l’Irak, dans
l’ancienne ville de Nippur.
Selon l’histoire de la création connue par les
archéologues comme la « genèse d’Eridu », le
premier être humain fut créé à Nippur. L’histoire
décrit une époque où de nombreux dieux
régnaient sur la terre. Pour des raisons qui sont
détaillées dans le texte, l’un de ces dieux fut
sacrifié et son sang fut mélangé à de l’argile afin
de créer le premier être humain. Voici un extrait
de ce texte :
« Dans l’argile,
Dieu et l’homme seront liés,
en une unité réunis,
afin que, jusqu’à la fin des jours,
la Chair et l’Âme qui,
dans un dieu ont mûri,
cette Âme soit liée dans une parenté de sang13. »
En d’autres termes, cette histoire suggère que
nous sommes le produit d’un acte intentionnel
supervisé par des êtres « humanoïdes » supérieurs,
et que nous sommes imprégnés des
caractéristiques que ces dieux ont placées dans le
nouvel être humain.

Le premier être humain dans les traditions


juives, chrétiennes et islamiques. Parmi les
thèmes récurrents des anciens récits sur la
création se trouvent des descriptions de l’origine
de l’homme attribuées à des êtres plus évolués
d’un autre monde. Par exemple, dans les
traditions orales du Midrash hébreu et de la
Kabbale, plus récente, le créateur demande à ses
anges :
« Allez et rapportez-moi de la poussière des quatre
coins de la terre,
et avec elle je créerai l’homme14. »

En termes similaires, le Coran se réfère à Dieu,


qui crée l’homme à partir d’éléments naturels :
« Nous vous avons créés à partir de la poussière15. »
Cependant, dans une autre partie du Coran, la
naissance de l’homme est attribuée à Dieu
utilisant un fluide.
« C’est Lui [Dieu] qui a créé l’homme à partir de
l’eau16. »

Bien que ces deux dernières descriptions


puissent sembler contradictoires, une observation
plus attentive des versets nous permet de résoudre
le mystère. Dans la première description, l’histoire
d’Adam créé à partir de poussière fait partie d’une
séquence plus large décrivant les événements qui
ont conduit aux premiers êtres vivants. Les versets
révèlent qu’Adam, le premier humain, a été formé
à partir de la poussière, puis a été perfectionné
selon un processus progressif. La description est
telle que suit :
« C’est Nous qui vous avons créés de terre, puis d’une
goutte de sperme, puis d’une adhérence, puis d’un
embryon [normalement] formé aussi bien qu’informe
pour vous montrer [Notre Omnipotence]17. »
(Coran – sourate 22-5 Al Hajj)
Le Coran complète ainsi les descriptions
traditionnelles de la création d’Adam en
apportant des détails sur la façon dont la
« poussière de la terre » est devenue chair.
D’une manière similaire, dans le monde
occidental, lorsque nous demandons à quelqu’un
de quoi était composé le premier humain sur
terre, généralement la réponse est que nous
sommes constitués des mêmes « éléments » que la
nature : d’argile, de boue, ou de la poussière de la
terre. Pour appuyer de telles affirmations, nous
nous référons souvent à l’histoire biblique de la
création dans le livre de la Genèse. Partagée par
près de deux milliards de personnes de tradition
juive et chrétienne, l’histoire d’Adam nous offre
la description la plus élémentaire de l’origine de
l’homme. Sous une forme un peu naïve, la Genèse
raconte le miracle de la création humaine en
quelques mots très simples :
« Le Seigneur Dieu forma l’homme de la poussière de
la terre18. »

L’histoire de la création chez les Mayas. Dans


la période classique (250-900 de notre ère), la
civilisation maya a prospéré à travers une vaste
région de l’Amérique du Nord qui s’étend du nord
du Mexique jusqu’au sud, englobant toute la
péninsule du Yucatán, où se trouvent maintenant
le Belize, le Guatemala, et certaines parties du
Honduras et du Salvador. La civilisation maya est
reconnue comme l’un des six « berceaux de la
civilisation » qui semblent s’être développés en
différents endroits de la terre, à différentes
époques, et indépendamment les uns des autres.
Les cinq autres « berceaux » sont la Mésopotamie
et les civilisations du Nil, de l’Indus, du fleuve
Jaune et des Andes centrales du Pérou19.
Les anciens Mayas possédaient un système
mathématique et une écriture hiéroglyphique
complexes, une connaissance avancée des cycles
cosmiques, et une histoire de la création très
développée. Celle-ci est connue aujourd’hui par le
Popol Vuh qui décrit le thème de la création
humaine d’une manière qui ressemble beaucoup
à l’histoire racontée dans certains textes
sémitiques originaux. Le Popol Vuh nous dit que la
première tentative de création humaine était
imparfaite, et que les tentatives suivantes ont
conduit à un affinement du processus créateur.
Ce que je veux souligner ici, c’est que les
Mayas, avec leur connaissance avancée du cosmos
(qui n’a été confirmée qu’au milieu du XXe siècle),
ont attribué leur existence à un processus
conscient s’appuyant sur une intelligence déjà
existante plutôt que sur un processus spontané et
aléatoire de la nature. La description du Popol Vuh
commence ainsi :
« Ensemble, ils ont créé un corps, mais il était
imparfait… Nous devons essayer à nouveau20. »

Les exemples précédents ne sont qu’un


échantillon d’éléments communs à beaucoup
d’anciens récits autochtones sur l’origine de
l’homme. Bien que les détails de ces récits
puissent varier, les thèmes généraux sont
remarquablement cohérents. Ils nous disent que
nous sommes :
1. le produit d’un acte intentionnel ;
2. en tant que tel, liés à l’existence d’une
grande famille cosmique ;
3. imprégnés des caractéristiques de notre/nos
créateur(s).
Ce sont précisément les points que la théorie de
l’évolution, dans sa forme actuelle, ne peut pas
expliquer.

Clé no 22 : Presque universellement, les


traditions anciennes et autochtones
attribuent notre origine au résultat
d’un acte conscient et intentionnel.

ÉVOLUTION ? CRÉATIONNISME ?
OU… ?
S’agissant de nos origines, l’ancien mode de
pensée a toujours été binaire : si la théorie de
l’évolution ne correspond pas à notre histoire, la
seule alternative possible est automatiquement
l’histoire racontée par les créationnistes, celle
d’une création divine semblable au récit biblique.
Avec ce genre de pensée, tous les « bagages » de la
doctrine religieuse du point de vue créationniste,
et tous les « bagages » des fanatiques de la science
qui s’accrochent à la théorie évolutionniste
fondamentaliste, ont rendu presque impossible
l’exploration d’une troisième possibilité.
Toutefois, les recherches sur l’ADN nous disent
qu’il existe bien une troisième possibilité.
La réalité scientifique concernant la mutation
qui a rendu possible notre gène FOXP2 et notre
langage complexe, la fusion d’ADN qui a créé le
chromosome 2 et permis les fonctions cérébrales
avancées qui y sont associées et les preuves qui
suggèrent que ces mutations ne peuvent être
attribuées à l’évolution seule nous invitent
à considérer une possibilité au-delà du
créationnisme et de la théorie de l’évolution en ce
qui concerne l’origine de notre espèce. Aux fins
de cette discussion, et pour respecter le fait que
des mutations se sont effectivement produites
tout en reconnaissant qu’une force bien plus
grande que l’évolution a contribué à ces
mutations, appelons notre troisième possibilité la
« mutagenèse dirigée ».
Ces termes sont très explicites. Une force qui
n’est actuellement pas prise en compte dans
l’histoire scientifique est responsable de la
précision, du timing et des mutations qui nous
ont perfectionnés jusqu’à faire de nous ce que
nous sommes aujourd’hui. Cette force inconnue
a orienté les mutations désormais reconnues par
la science ; l’expression « mutagenèse dirigée »
décrit parfaitement ce dont il est question,
cependant elle ouvre la porte à la question
évidente : qui, ou quoi, a dirigé tout cela ?
Bien sûr, le fait même d’envisager la possibilité
d’une mutagenèse dirigée nous conduit dans un
domaine traditionnellement réservé aux
interprétations religieuses de notre existence, ou,
plus récemment, à des explications non terrestres
qui échappent à la science, du moins à la science
que nous connaissons aujourd’hui. La science
étant basée sur la compréhension de la nature et
de ses diverses expressions, les explications
surnaturelles concernant l’origine de l’homme
doivent, par définition, se situer par-delà la nature
et les connaissances scientifiques.
En tant que scientifique, mon sentiment est
que la possibilité d’une mutagenèse dirigée va
bien au-delà du darwinisme ou du créationnisme.
Plutôt que de rechercher une explication
surnaturelle, je crois que les éléments de preuve
nous conduisent directement à une nouvelle et
plus vaste compréhension du monde naturel.
Cette nouvelle compréhension nous propulse
à des années-lumière, par-delà les vues limitées
que nous avons adoptées par le passé, s’agissant
de la façon dont nous sommes devenus ce que
nous sommes. En d’autres termes, c’est notre
volonté d’embrasser les vérités les plus profondes
sur nos origines qui peut enfin nous permettre de
résoudre les plus grands mystères du cosmos et de
comprendre notre place au sein de l’Univers.
Ce chemin d’exploration conduit à ce que
certains scientifiques ont appelé la « boîte de
Pandore des possibilités ». Une fois la boîte
ouverte, il est impossible de la refermer. Qu’il
s’agisse du mystère de ce qui nous a rendus
humains (mis à part le petit nombre de gènes
découverts par le projet du génome humain) ou
de celui des mutations qui ont abouti au gène
FOXP2 et au chromosome 2, la nouvelle histoire
humaine nous invite à reconsidérer la manière
dont nos premiers ancêtres sont devenus
anatomiquement modernes (conçus comme
nous), une explication qui dépasse l’histoire de
gènes et de mutations purement aléatoires.
Notre volonté d’adopter la troisième option,
celle d’une mutagenèse dirigée, nous conduit
directement dans un domaine que la science a été
réticente à considérer dans le passé, celui d’un
champ d’énergie non mesuré où se trouvent une
intelligence et des forces invisibles. C’est ici qu’un
changement radical se produit quand il s’agit de
répondre à la question Qui sommes-nous ? de
façon scientifique.
Lorsque nous sommes prêts à prendre en
considération les nouvelles interprétations des
preuves existantes, les nouvelles conclusions qui
émergent nous permettent de nous ouvrir à de
nouvelles possibilités dans notre façon de nous
percevoir et de percevoir notre potentiel. Cela
nous ouvre également à de nouvelles perspectives
quant à notre façon de vivre et de résoudre nos
problèmes, et, peut-être plus important encore,
à transformer notre estime de soi et notre
appréciation de la valeur de la vie humaine.
De la même façon que nous sommes capables
aujourd’hui de passer des heures à chercher des
réponses dans des archives poussiéreuses ou sur
des sites Web de généalogie susceptibles de nous
éclairer sur notre passé familial afin de mieux
nous comprendre individuellement, je crois que
nous aspirons aussi à nous connecter à une vérité
plus profonde concernant nos origines humaines.
Lorsque nous explorons nos lignées et que nous
découvrons ce que nos ancêtres ont accompli et
surmonté – et qui nous a amenés à ce que nous
vivons aujourd’hui –, nous ressentons un plus
grand sentiment d’appartenance et une certaine
forme de fierté. Et ces mêmes sentiments de fierté
et d’appartenance se manifestent lorsque nous
découvrons que notre vie est le résultat d’un acte
conscient de mutagenèse dirigée.
J’ai discuté avec des biologistes, des
anthropologues et d’autres personnes de la
communauté scientifique concernant justement
les éléments de preuve et leurs implications que
j’ai partagés avec vous dans les chapitres
précédents. Ce qu’ils m’ont dit était prévisible. Au
début, lorsqu’ils m’entendent suggérer que la
théorie de l’évolution ne correspond pas à notre
véritable histoire, ils pensent que je plaisante.
Mais, lorsqu’ils se rendent compte que ma
suggestion est tout à fait sérieuse, le ton de la
conversation et l’expression sur leur visage
changent. Certains d’entre eux se montrent
indignés et deviennent même agressifs. Ils
prennent cela personnellement et me demandent
pourquoi, en tant que leur collègue, j’essaie de
saboter leurs longues années de travail et leur
réputation.
D’autres se taisent et mettent fin à la
conversation, ou me prennent parfois à part en
me disant qu’ils savaient que cette conversation
aurait lieu un jour, mais qu’ils ne savaient tout
simplement pas quand. « Ça devait arriver, me
disent-ils, parce que les découvertes qui ont été
classées comme des anomalies ont continué
à s’accumuler si rapidement qu’il est clair que la
science a pris le mauvais chemin quand il s’agit
de résoudre le mystère de notre origine. »
Parallèlement à la nouvelle histoire humaine qui
est en train d’émerger, une autre histoire se
déroule à l’échelle de l’Univers, et elle décrit un
tout autre genre de vie.

UNE PENSÉE « MORTE » DANS UN


UNIVERS VIVANT
Depuis plus de 300 ans, l’histoire scientifique sur
l’origine de notre Univers nous a conduits à croire
que nous vivons dans un Univers « mort ». D’un
tel point de vue, le cosmos est constitué de
matière inerte, comme la poussière d’étoiles qui
ont éclaté ou les débris provenant de collisions
d’astéroïdes ou de planètes désintégrées. Dans un
Univers « mort », la vie n’a aucun sens, et il n’y
a donc aucune raison de vivre. Mais de nouvelles
découvertes réalisées par des chercheurs de pointe
nous donnent de très bonnes raisons de
reconsidérer cette histoire d’Univers mort, et
d’envisager que la vie pourrait finalement avoir
un sens.
Duane Elgin, chercheur en sciences sociales, est
l’un des précurseurs à avoir défini la façon dont le
nouveau paradigme scientifique d’un Univers
vivant peut influencer notre vie quotidienne. La
philosophie d’Elgin, fondée sur des preuves
fournies par la communauté scientifique, admet
que l’Univers est une entité vivante qui se
développe et évolue, et non pas un système sans
vie. Elgin nous explique que notre perception de
l’Univers et de la place que nous y occupons est le
fondement même de notre mode de vie, de la
façon dont nous résolvons nos problèmes et
surtout de nos comportements les uns avec les
autres.
S’il était vrai que nous vivons dans un Univers
sans vie, il serait alors logique de continuer à faire
ce que nous avons déjà fait par le passé, c’est-à-
dire exploiter toutes les ressources disponibles par
tous les moyens possibles dans l’unique but de
récolter les bénéfices de ces ressources. Selon
Elgin, en adhérant à la croyance que nous vivons
dans un Univers « mort », « nous profitons de ce
qui est mort au nom du vivant. De la perspective
d’un Univers sans vie, la consommation et
l’exploitation ne sont que des conséquences
logiques21 ». C’est ainsi que l’humanité a vécu
jusqu’à présent, à de rares exceptions près.
Ce n’est pas un hasard si la description de la
consommation et de l’exploitation faite par Elgin
reflète le monde dans lequel nous nous trouvons
aujourd’hui. Tout comme la théorie de
l’évolution nous a conduits à croire que la vie
humaine est le résultat d’événements aléatoires,
nous avons également été conduits à considérer
l’Univers en termes de ressources que nous
pouvons dominer et exploiter.
Le problème avec cet état d’esprit est qu’il a fini
par entraîner l’épuisement des ressources
naturelles, des systèmes de production
alimentaire non durables, et qu’il a engendré des
conflits relatifs aux ressources limitées qui sont la
cause de tant de souffrance aujourd’hui.
Mais Elgin croit que nous faisons partie d’un
système vivant et que la connaissance de la vérité
va changer notre façon de communiquer les uns
avec les autres, et nous conduire vers un mode de
vie coopératif plus durable. Les similitudes qui
existent dans l’Univers et dans tous les systèmes
vivants connus permettent d’accréditer cette
vision. Depuis les microbes et les réseaux
neuronaux jusqu’aux écosystèmes et aux
comportements de populations entières, tous les
systèmes vivants, quelle que soit leur taille,
présentent des caractéristiques témoignant du
partage de l’énergie et de l’information. Pour
soutenir sa théorie, Elgin décrit l’Univers comme
étant :
• complètement unifié et capable de
communiquer instantanément avec lui-
même de manières non locales qui
transcendent les limites de la vitesse de la
lumière ;
• soutenu par le flux d’une quantité
d’énergie inimaginable ;
• libre, à ses niveaux quantiques les plus
profonds22.
Alors qu’Elgin admet sans hésiter que ces
caractéristiques ne signifient pas en soi que nous
faisons partie d’un Univers vivant, il note que
chaque fait ajoute au nombre croissant
d’informations qui vient soutenir cette théorie23.
Par extrapolation, en tant qu’êtres vivants, nous
faisons partie de cet échange d’énergie et
d’informations. Comprendre le sens de notre
existence est bien plus important que de payer
nos factures à temps.

Clé no 23 : Un nombre croissant de preuves


suggère que nous faisons partie d’un
Univers vivant et vibrant plutôt que
simplement constitué de poussière
inerte, de gaz, et d’espace vide.

DANS UN UNIVERS VIVANT, LA VIE


A UN SENS
Il semble logique que, dans un Univers en vie, des
systèmes vivants apparaissent régulièrement et
sous différentes formes, puisque la vie est
l’énergie même qui anime ces systèmes. Découvrir
que nous existons en tant qu’êtres vivants dans
l’environnement d’un système également vivant
et plus vaste implique que notre vie ait un autre
objectif que de simplement naître, profiter de
quelques années sur terre, puis mourir. Cela
implique que quelque part, de façon sous-jacente
à tout ce que nous connaissons et observons,
notre vie a un sens.
Et c’est ici que notre histoire nous emmène au-
delà des preuves scientifiques.

Clé no 24 : Si nous sommes le résultat de


quelque chose de plus que le pur
hasard, il est donc logique que notre
vie soit également davantage que de
la pure survie. Cela implique que
notre vie a un sens.

En tant que société, nous nous trouvons


maintenant au point de rencontre de deux façons
de nous percevoir nous-mêmes ainsi que l’Univers
dans lequel nous vivons. L’Univers vivant d’Elgin
nous offre une plus vaste perspective du sens de la
vie à tous ses échelons, de haut en bas – du
macrocosme de l’Univers en tant qu’entité
vivante au microcosme dans lequel s’expriment
les cellules vivantes qui constituent notre corps.
Les découvertes que j’ai partagées ici avec vous
proposent une perspective de bas en haut – du
microcosme de l’ADN ayant subi une mutation
produisant des expressions plus complexes de la
vie, au macrocosme de l’Univers vivant d’Elgin.
Lorsque nous considérons l’Univers comme un
système vivant, cela change tout. Elgin nous offre
une magnifique description de cette perspective.
« Dans un Univers vivant, notre existence physique
est imprégnée et soutenue par une vitalité inséparable
de l’Univers plus vaste. Nous percevoir comme faisant
partie intégrante du tissu ininterrompu de la création
éveille notre sentiment de connexion et de
compassion pour la totalité de la vie. Nous voyons
notre corps comme un précieux véhicule
biodégradable nous permettant d’acquérir des
expériences de plus en plus profondes et vivantes24. »
Nous pourrions donc trouver ici la réponse
à notre questionnement sur le sens de la vie.
L’existence d’un Univers vivant nous montre que
nous faisons partie du monde qui nous entoure et
que nous ne sommes pas séparés de lui, et que
cette énergie qui est la nôtre fait partie d’une
énergie encore plus grande. Et, comme le but
même de la vie dans l’Univers est de se
développer, se transformer et se perpétuer, ce sont
précisément ces qualités que nous devrions
essayer d’embrasser pendant le temps qui nous est
imparti sur terre.
Toutes les expériences que nous traversons
nous permettent de mieux apprendre à nous
connaître en tant qu’individus et en tant
qu’espèce ; que ce soit à travers les satisfactions et
les frustrations que nous rencontrons au travail,
à travers l’extase ou le chagrin vécus dans nos
relations intimes, à travers la joie indescriptible de
donner la vie ou celle de l’insupportable douleur
de perdre un enfant, à travers le choix auquel
nous pouvons être confrontés d’ôter la vie à un
autre être humain ou celui de sauver une vie,
à travers tous les conflits que nous créons ou
toutes les guerres auxquelles nous mettons fin.
À un niveau non verbal, parfois subconscient, il
est possible que nous créions précisément ces
expériences afin de nous confronter aux limites
des croyances que nous avons sur nous-mêmes et
des choses que nous croyons être possibles. Et,
chaque fois que nous nous confrontons à nos
limites, nous grandissons et découvrons qu’il y a
encore davantage à connaître. Nous pouvons
alors choisir de nous ouvrir à cette énergie vivante
et trouver du plaisir à le faire.
C’est la définition même d’un Univers vivant et
du rôle que nous y avons. Nos vies par elles-
mêmes infusent l’essence de notre expérience
unique dans une entité vivante déjà extrêmement
diversifiée. Ray Bradbury l’a très bien résumé :
« Nous sommes le miracle de force et de matière se
transformant en imagination et volonté. Incroyable.
La Vie-Force expérimentant les formes. Vous l’une.
Moi une autre. L’Univers s’est éveillé à la vie en
hurlant. Nous sommes l’un de ces hurlements25. »
Ray Bradbury, Bien après minuit.
Les limites que la science s’est imposées
aujourd’hui impliquent qu’il n’y a aucun moyen
direct de connaître le sens de la vie avec certitude.
Cependant, il est possible que la réponse à ce
questionnement se trouve juste sous nos yeux. Il
est possible que nous découvrions que c’est la
présence même de nos capacités avancées – notre
intuition, notre bienveillance, notre empathie et
notre compassion – qui détient la clé pour
résoudre ce mystère.
Les recherches scientifiques d’Albert Einstein
l’ont conduit précisément à cette conclusion.
Comme c’est le cas avec tant de scientifiques qui
s’efforcent de résoudre les mystères les plus
profonds de notre existence, plus leurs
découvertes les conduisent loin, plus ils
reconnaissent qu’il y a quelque chose de plus
à l’existence humaine que ce qu’un Univers stérile
et sans signification aurait produit par hasard.
Quand Einstein fut interrogé sur le sens de notre
vie, sa réponse fut pleine d’élégance. J’en ai inclus
ici un extrait relativement long pour replacer
cette réponse dans son contexte.
« Un être humain est une partie du tout, que nous
appelons “Univers”, une partie limitée dans le temps
et l’espace. Il s’expérimente lui-même, ses pensées et
ses émotions comme séparés du reste, une sorte
d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion
est une sorte de prison pour nous, qui nous restreint
à nos désirs personnels et à l’affection de quelques
personnes qui nous sont les plus proches. Notre tâche
doit être de nous libérer de cette prison en élargissant
notre cercle de compassion afin d’embrasser toutes les
créatures vivantes et la totalité de la nature dans sa
beauté. Personne n’est capable de réaliser cela
complètement, mais les efforts en ce sens constituent
en eux-mêmes une partie de la libération et le
fondement de la sécurité intérieure26. »

La beauté de cette déclaration est qu’elle


transcende les nombres, les statistiques, et la
logique. C’est une réponse purement intuitive
à une question scientifique sérieuse. C’est aussi
un exemple parfait de la façon dont les progrès de
la science moderne nous ont conduits aux limites
de ce que la science conventionnelle peut nous
dire avec certitude. Il existe une limite implicite
où les principes fondamentaux scientifiques
conventionnels échouent quand il s’agit de
décrire la Vie, car nous sommes plus que des
cellules, de la chair et des os. Les caractéristiques
spécifiques de la vie humaine ne peuvent être
définies en termes purement scientifiques, tels
que ceux de la science aujourd’hui. Et ce sont ces
caractéristiques qui nous permettraient
potentiellement de comprendre les vérités les plus
profondes de notre existence.
Selon les membres de la communauté
scientifique, « reconnaître le fait que la théorie de
l’évolution ne correspond plus à notre histoire
serait semblable à une boule de démolition qui
détruirait en un jour la construction de 150 ans
d’exploration et de dur labeur, ainsi que des
années d’enseignements issus de ces recherches ».
Je peux tout à fait comprendre la raison pour
laquelle certaines personnes pensent de cette
façon. Personne ne veut voir le fruit de toute une
vie de travail être détruit.
Mais j’entrevois aussi quelque chose de très
différent. Aussi importante puisse être la science
dans le monde aujourd’hui, tandis que nous
repoussons la limite des connaissances
scientifiques au seuil de leurs capacités à définir le
monde, nous découvrons aussi les limites de leurs
capacités à nous servir. Et c’est là que la science,
telle que nous la connaissons aujourd’hui,
s’effondre. Il existe des qualités humaines qui ne
peuvent être ni mesurées ni définies.

LA SCIENCE NE PEUT PAS


MESURER
LA CAPACITÉ D’AIMER
À certains égards, nous avons une opinion trop
élevée de la science, et nous lui donnons trop de
crédit par rapport à ce que nous croyons qu’elle
est capable d’accomplir. Peut-être avons-nous
placé la science et les techniques scientifiques sur
un tel piédestal que nous présumons simplement
que cette science possède déjà les réponses ou
qu’elle a le potentiel de résoudre les mystères les
plus profonds de l’existence, comme celui du sens
de notre vie personnelle. Et, si c’est le cas, peut-
être est-ce parce que nous nous reposons trop sur
elle pour répondre à la question Qui sommes-
nous ?
C’est ce que nous rappelle le philosophe
allemand Karl Jaspers lorsqu’il dit : « Les limites
de la science ont toujours été la source d’une
amère déception quand les gens attendaient
quelque chose d’elle qu’elle ne pouvait offrir27. »
L’« amère déception » décrite par Jaspers est
précisément la source de la frustration que nous
observons dans la communauté scientifique
lorsqu’il s’agit de concilier les nouvelles
découvertes avec la théorie existante sur l’origine
de l’espèce humaine. Sans doute demandons-nous
à la science de faire quelque chose dont elle est
incapable et qu’elle n’a jamais été destinée à faire.
Je dis cela en raison de sa nature même. Car, si la
science peut effectivement nous expliquer
comment les molécules de notre corps se
comportent actuellement et comment elles se
sont comportées par le passé, elle est incapable de
nous dire pourquoi ces molécules sont apparues au
départ.
L’une des raisons pour lesquelles la science est
incapable de nous fournir cette réponse est que
les informations scientifiques sont basées sur des
événements qui, soit sont observés dans la nature,
soit sont reproduits en laboratoire en vue de
valider une théorie. Le fait est qu’il n’y a personne
en vie aujourd’hui qui puisse témoigner du
moment où la première vie humaine est apparue
sur terre. Et le processus qui rendrait possible un
tel événement extraordinaire n’a jamais été
reproduit dans un laboratoire.
Bien qu’il existe des récits sur la création des
humains liés aux traditions religieuses, écrits
longtemps après les faits, il n’existe par contre
aujourd’hui aucun témoignage direct du moment
précis où l’homme a été créé, à part le témoignage
de la création elle-même : c’est-à-dire nous. Si
nous voulons résoudre le « pourquoi » de notre
origine dans un Univers vivant, nous devons
regarder au-delà du processus qui nous a permis
d’arriver ici, et prendre davantage en
considération ce que nous avons appris de notre
long parcours.
Il est possible que cela ne soit pas aussi difficile
qu’il y paraît. Les indices qui nous permettent de
connaître le sens de notre vie sont facilement
accessibles à l’intérieur de chacun de nous, là où
ils ont toujours été. Ces indices vivent en nous
à travers les capacités extraordinaires que nous
offre notre constitution génétique, et dans la
façon dont notre réseau neuronal cœur-cerveau
communique pour nous permettre d’être
autonomes.

Clé n° 25 : Nos profondes capacités d’intuition,


de bienveillance, d’empathie, de
compassion, et aussi d’autoguérison,
qui nous permet de vivre assez
longtemps pour partager ces qualités,
sont comme l’aiguille d’une boussole
qui pointe directement vers le sens de
notre existence.

Aucune autre forme de vie sur terre n’a une


telle capacité d’aimer de manière désintéressée, de
choisir d’embrasser un changement d’une
manière saine et équilibrée, de se guérir elle-
même, d’autoréguler sa longévité ou d’activer sa
réponse immunitaire de façon intentionnelle. Et
aucune autre forme de vie n’a la capacité
d’expérimenter l’intuition profonde, la
bienveillance, l’empathie et, finalement, la
compassion, qui sont des expressions de l’amour,
et de le faire délibérément. Ces expériences
humaines uniques nous montrent que notre vie
a véritablement un sens et que celui-ci est
simplement d’embrasser ces capacités afin de
nous connaître à travers elles.
DEUXIÈME PARTIE

S’éveiller
à la nouvelle
histoire humaine
Chapitre 5

NOUS SOMMES CONÇUS


POUR ÊTRE CONNECTÉS
Éveiller nos pouvoirs d’intuition,
d’empathie et de compassion

« Le seul temps perdu est celui que nous passons


à croire que nous sommes seuls1. »
MITCH ALBOM (1958-), AUTEUR ET JOURNALISTE
AMÉRICAIN.

Avez-vous déjà connu cette impression de ne plus


soudainement faire qu’un avec l’Univers ? Vous
êtes là, en train de suivre votre routine
quotidienne, quand tout d’un coup, et de la façon
la plus inattendue, vous vous retrouvez dans un
état d’harmonie totale avec tout ce qui vous
entoure, les gens, les choses, et l’Univers. Peut-
être cela vous est-il déjà arrivé alors que vous étiez
par exemple arrêté à un feu rouge en train
d’attendre que le feu passe au vert ? Ou en train
de regarder par la vitre de votre voiture en
attendant vos enfants à la sortie de l’école ?
Quel que soit le scénario, « cela » surgit
généralement du plus profond de nous, dans un
« espace » entre nos pensées, lorsque nous ne
sommes concentrés sur rien de précis. Peut-être
avez-vous ressenti physiquement comme une
vague de chaleur, ou la chair de poule sur vos
bras, ou encore des picotements dans la nuque ?
Et puis, soudainement, c’est comme si le voile
entre les mondes se déchirait et vous avez un
accès total au sens de votre vie, aux réponses
à toutes vos questions, et la voie que vous devez
prendre vous apparaît comme une évidence.
Puis, aussi soudainement que cela avait
commencé, tout s’arrête. Le feu tourne au vert, le
conducteur derrière vous klaxonne pour vous
presser d’avancer, et, en une fraction de seconde,
cette clarté s’évanouit. Partie ! Et vous devez vous
reconcentrer sur la réalité du gars qui est en train
de klaxonner derrière vous et sur ce que vous allez
préparer pour le dîner, tout en vous demandant
où est passée cette perception si claire que vous
aviez juste quelques instants auparavant.

NOUS SOMMES CONNECTÉS AVEC


TOUT,
PARTOUT, TOUT LE TEMPS
Ce scénario n’est peut-être pas aussi exagéré qu’il
en a l’air. Nous avons tous connu des moments
de profonde lucidité où nous nous sommes sentis
comme dans un « espace » de conscience
particulière, avec la sensation d’être exactement là
où nous devions être, au bon moment, au bon
endroit, et en parfaite harmonie avec ce qui nous
entoure. Quand nous nous trouvons dans cet
espace, nous ressentons comme une impression
d’intemporalité, car nous ne pensons à rien. Et là
est la clé. Car cet espace s’effondre dès que nous
commençons à analyser notre expérience, nous
commençons à réfléchir, nous nous déconnectons
de la conscience (le cœur) où nous ne pensons
à rien, et nous basculons dans un autre espace (le
mental) où nous devons faire un effort pour
maintenir notre attention.
Cet espace où nous ressentons la connexion, la
confiance, l’omniscience et la paix est un état
naturel qui naît dans notre cœur et que nous
appelons l’« intuition ». L’intuition du cœur
contourne la raison et la logique
conventionnelles du cerveau pensant. Elle
s’appuie sur quelque chose de plus profond et de
plus ancien que le raisonnement abstrait, et
pourtant, pour la plupart des gens, l’intuition est
un sentiment familier. Cela n’est au fond pas
surprenant, car l’intuition est le langage interne
que notre corps utilise pour communiquer avec
nous depuis que nous sommes nés. Nous
ressentons les choses au niveau cellulaire avant
même d’apprendre à parler. Et, en ce sens, il est
parfaitement logique que cette forme de
communication primitive – le sentiment intuitif –
soit le langage utilisé par notre corps pour
communiquer des messages essentiels lorsqu’il
s’agit de confiance, de sécurité et de survie.
Les situations comme celles données en
exemple ci-dessus où nous expérimentons de
façon non délibérée un état d’harmonie et de
connexion sans rien faire de particulier illustrent
un certain type d’intuition : l’intuition spontanée.
C’est le genre d’intuition qui se manifeste
spontanément et qui disparaît tout aussi
spontanément, généralement sans que nous
y soyons préparés. La question qui se pose alors
est : Peut-on déclencher intentionnellement cette
forme d’intuition lorsque nous en avons vraiment
besoin ? Comment déclencher notre intuition
profonde de façon intentionnelle ?

L’IMPULSION DE SE CONNECTER
Ces flashs intuitifs spontanés se manifestent
parfois très simplement, comme lorsque nous
décrochons le téléphone pour appeler un ami et
que celui-ci nous appelle juste au moment où
nous allions composer son numéro. J’ai connu
une période dans ma vie où j’ai vécu ce genre
d’intuitions avec ma mère. Nous avions
l’habitude de nous téléphoner chaque dimanche.
Où que je puisse me trouver lors de mes
déplacements, je faisais tout mon possible pour
l’appeler afin de prendre de ses nouvelles et de
partager avec elle ce qui s’était passé pendant la
semaine.
À la suite de son divorce d’avec mon père au
milieu des années 1960, ma mère avait choisi de
vivre seule. Comme nous nous voyions peu et
que nos visites étaient espacées, nos appels
téléphoniques hebdomadaires nous permettaient
de rester en contact régulier. Quelque chose
d’étrange s’était produit à plusieurs reprises qui
illustre bien le genre d’intuition dont je veux
parler ici. Quand je décrochais le téléphone pour
composer son numéro, j’entendais déjà sa voix
dans le combiné avant même que le téléphone
n’ait commencé à sonner.
— Bonjour ! C’est maman.
— Je sais, j’étais justement en train de faire ton
numéro…
Elle semblait moins étonnée que je ne l’étais, et un
peu espiègle.
— Tu vois, on est bien connectés, notre PES
(perception extrasensorielle) fonctionne à merveille
aujourd’hui !
Nous éclations de rire et c’était une belle façon de
commencer notre conversation hebdomadaire.

Je partage avec vous cette histoire avec ma mère


pour illustrer un point. La connexion entre deux
personnes qui rend possible un appel
téléphonique simultané comme celui-ci n’est pas
le produit d’une pensée consciente. Aucun
rendez-vous n’a été pris pour s’appeler tel jour
à telle heure, et, en fait, créer une telle connexion
délibérément est pratiquement impossible. C’est
justement le processus de réflexion (quand et
à qui nous allons passer un appel) qui crée
l’interférence empêchant la connexion intuitive
de se produire.
Lorsque je décroche le téléphone pour appeler
ma mère, au moment où je le fais je réponds
à une impulsion inconsciente. Il s’agit davantage
du ressenti que c’est le moment de l’appeler,
plutôt que de penser : Je dois l’appeler maintenant.
Donc, je suis là, en train de suivre ma routine
quotidienne, quand tout d’un coup je ressens
l’élan – une intuition subite – de prendre le
téléphone et d’appeler ma mère à ce moment
précis. Et c’est parce que je réponds à cet élan
intuitif qu’il arrive fréquemment que ma mère
soit déjà en ligne. L’intuition ressentie de passer
cet appel est une réponse à l’anticipation de ma
mère que nous sommes sur le point de nous
connecter. Si j’avais pensé téléphoner à ma mère
et l’avais fait quelques secondes avant ou après, je
serais passé à côté de l’instant T, et cette
connexion intuitive avec elle n’aurait jamais pu se
faire.
Quand il s’agit d’expériences intuitives, nous
découvrons presque immédiatement deux thèmes
universels :
• L’élan de se connecter n’est généralement
pas une pensée consciente ou délibérée.
• L’élan réciproque de se connecter apparaît
spontanément lorsque nous ne le
recherchons pas ou lorsque nous ne nous
y attendons pas.

INTUITION OU INSTINCT ?
Lorsque nous expérimentons une profonde
connexion, comme dans les exemples du feu
rouge ou de la connexion intuitive téléphonique
avec ma mère, certaines questions émergent : Est-
ce que cela se reproduira ? Et si oui, quand ?
Devons-nous simplement attendre que l’Univers
nous tape sur l’épaule en espérant que la
prochaine expérience intuitive nous sera
accessible quand nous en aurons besoin, ou y a-t-
il plus que cela ? Sommes-nous capables de nous
connecter à notre intuition délibérément ?
Ce sont de bonnes questions. Et aussi
différentes puissent-elles sembler, la réponse
à chacune d’elles est la même : tout dépend de la
façon dont nous expérimentons personnellement
l’intuition. Car le mot « intuition » signifie
différentes choses selon les personnes.
Alors, commençons par le début. Qu’est-ce que
l’intuition, et comment se manifeste-t-elle dans
nos vies ?
L’intuition est une connaissance directe qui
résulte de la façon dont nous sommes ouverts
à nos perceptions physiques conscientes ou
subconscientes. Comme je l’ai mentionné
précédemment, la clé réside dans le fait que notre
intuition n’est pas fondée sur le raisonnement.
C’est davantage une appréciation subconsciente
du moment présent qui nous permet d’accéder
à une forme de conscience qui ne passe pas par la
logique. Cette appréciation se fait en fonction de
différents facteurs qui incluent nos impressions,
notre expérience personnelle, nos sensations
physiques et notre instinct. Grâce à notre
intuition, nous pouvons tirer parti de ces facteurs
et les traiter rapidement sans avoir à les analyser.
Cette conscience est parfois décrite comme étant
la boussole de l’âme, car elle nous aide à savoir ce
qui est juste et vrai pour nous à un moment
donné. L’auteur américain Dean Koontz décrit
très bien cette perception en déclarant :
« L’intuition, c’est voir avec l’âme2. »
Il y a une différence entre l’instinct et
l’intuition. L’instinct est la façon dont la nature
nous informe rapidement de ce qui est le mieux
pour nous et comment réagir à un moment
donné grâce à des réponses « présélectionnées »
ou « programmées » dans notre subconscient. Nos
instincts sont basés sur des événements qui ont
eu lieu dans le passé. Il peut s’agir de notre propre
passé individuel, mais aussi du passé collectif de
nos ancêtres lorsqu’ils ont dû répondre à une
situation similaire. Lorsqu’une situation a été
vécue plusieurs fois par plusieurs personnes, elle
finit par s’ancrer profondément dans la psyché
collective.
Prenons par exemple la peur naturelle que peut
ressentir un enfant qui a été laissé seul ne serait-ce
que quelques instants dans un couloir d’épicerie
pendant que l’un de ses parents s’est éloigné pour
aller chercher une boîte de soupe. À l’instant où
cet enfant regarde autour de lui et se rend compte
que son parent est parti, la façon dont il réagit est
généralement prévisible. Il se met à pleurer par
détresse, ou même à crier, parce qu’il est terrorisé
en se rendant soudainement compte qu’il est seul.
Ce qui rend cet exemple si éloquent, c’est que
les enfants peuvent en fait ressentir des dangers
très réels même s’ils n’ont jamais eu
personnellement de mauvaise expérience dans le
passé qui puisse justifier leurs peurs. Dans
l’exemple de cet enfant, il y a de fortes chances
que la peur qu’il a ressentie soit basée sur
l’instinct.
Nos réponses instinctives reposent sur
l’expérience collective de nombreuses générations
qui ont appris, comme dans l’exemple précédent,
qu’il est plus sécurisant d’être en présence des
autres dans un environnement familier que d’être
seul dans un environnement étranger. La peur de
l’enfant est un instinct primitif de protection et
de survie que nous avons tous en commun et qui
se joue à un niveau subconscient.
Généralement, notre instinct ne prend pas en
considération le fait que nos connaissances et nos
expériences personnelles puissent influencer une
réponse subconsciente. Par exemple, notre
instinct peut nous dire que nous devons nous
défendre et répondre avec force à des amis ou
collègues qui nous ont attaqués par leurs
critiques. Que nous nous soyons sentis menacés
dans notre grotte par la lance en silex d’un intrus
il y a 10 000 ans, ou que nous nous sentions
aujourd’hui « touchés au cœur » par les critiques
négatives de quelqu’un que nous connaissons,
notre instinct est le même – quand nous nous
sentons attaqués, nous réagissons rapidement et
avec force pour nous défendre. Cependant, dans
une même situation, notre intuition nous
communiquera qu’une réponse plus douce et
modérée serait plus appropriée.
Puisque notre intuition tient compte d’autres
éléments qui dépassent nos instincts
profondément ancrés, nous pouvons alors
répondre de manière plus réfléchie et moins
blessante. Prenons l’exemple de quelqu’un qui
nous a critiqué. Nous savons que cette personne
nous considère comme un ami, et que ce que
nous avons perçu comme une attaque personnelle
était en réalité une critique constructive. Dans un
tel cas, l’instinct de défense est encore présent,
mais notre sagesse intuitive nous permet de
modérer notre réponse. Nous pouvons alors faire
savoir à cet ami ou à ce collègue que nous nous
sommes sentis agressés par ses critiques sans pour
autant contre-attaquer de façon blessante. Être
capable d’adapter notre réponse à la situation
nous permet ainsi d’éviter d’affecter notre relation
de façon irréparable.

Clé no 26 : L’intuition est une évaluation en temps


réel qui s’appuie sur notre expérience
personnelle et passée ainsi que sur
nos impressions, alors que l’instinct
est une réponse profondément
ancrée dans notre subconscient
comme mécanisme de survie.

SAVOIR DISTINGUER L’INSTINCT ET


L’INTUITION
Bien qu’il soit peu probable que nous nous
souvenions de notre réaction s’il nous est arrivé
d’avoir été laissés seuls quand nous étions
enfants, en tant qu’adultes, nous nous retrouvons
fréquemment dans des situations où notre
instinct nous dit que quelque chose ne va pas et
que nous sommes en danger. Un bon exemple est
le sentiment d’inquiétude que nous pouvons
ressentir lorsque nous marchons dans une rue
sombre dans un quartier inconnu à une heure du
matin. Bien que nous n’ayons peut-être jamais
connu personnellement de mauvaise expérience
dans une rue sombre tard dans la nuit, d’autres
personnes l’ont vécu. En plus des dangers associés
à une rue ou à un quartier spécifique, notre peur
instinctive est en grande partie une réponse
subconsciente basée sur les expériences
accumulées par de nombreuses personnes qui ont
marché dans le même genre de rues sombres, tard
dans la nuit, pendant d’innombrables
générations.
De la même façon qu’il peut être effrayant pour
un enfant de se retrouver seul dans un endroit
étranger, nous assimilons souvent les rues
sombres aux agressions que d’autres personnes
y ont vécues dans le passé, jusqu’à ressentir
encore aujourd’hui les mêmes inquiétudes lorsque
nous nous retrouvons dans ce type
d’environnement. Nous avons « enregistré » qu’il
est plus facile d’être surpris par quelqu’un de mal
intentionné lorsque la nuit est tombée et qu’il n’y
a plus grand monde dans les rues. De ce fait,
lorsque nous nous retrouvons à marcher seul dans
une rue sombre tard dans la nuit, notre instinct se
réveille et réactive notre mémoire collective pour
nous préparer à l’éventualité d’être confrontés
à une expérience similaire.
Je fais ici la distinction entre l’intuition et
l’instinct pour souligner la façon dont l’intuition
se manifeste. Plutôt que de réagir exclusivement
depuis la mémoire collective d’expériences
passées, notre intuition nous informe sur notre
réalité immédiate. Elle se manifeste rapidement et
en temps réel, car elle n’a besoin ni de passer au
crible toutes les expériences qui ont eu lieu dans
les rues sombres de notre passé collectif, ni de
filtrer les derniers faits divers criminels des
journaux locaux. Notre intuition naît dans nos
cœurs, plus spécifiquement dans le cerveau du
cœur. Il s’agit d’un ensemble de cellules
spécialisées qui pensent, ressentent et se
souviennent, indépendamment du cerveau
crânien ou de nos instincts viscéraux.
Nos réponses intuitives et nos instincts peuvent
parfois se contredire, et il est facile de devenir
confus lorsqu’ils nous indiquent simultanément
des directions différentes. Notre instinct peut par
exemple nous dire que l’obscurité de la rue n’est
pas sûre tandis que notre cœur nous fait sentir
que dans telle rue et à tel moment nous sommes
en sécurité. Alors, que devons-nous faire ?
Comment savoir quelle voix écouter ? Celle de
notre instinct viscéral ou celle de notre cœur ?
Nous utilisons tous quotidiennement notre
instinct et notre intuition, mais nous n’accédons
à la profonde maîtrise de soi que lorsque nous
sommes capables de les discerner et de les
concilier. Pour ce faire, il nous faut avoir une
compréhension claire de l’origine de l’intuition.

L’ŒIL DU CŒUR
Une partie de mon héritage génétique est
cherokee du Sud-Est américain. Dans la langue
cherokee, il existe un terme pour nommer cette
intuition présente en chacun de nous au-delà de
la logique et de la raison : « chante ishta », qui se
prononce « shawn-tay eesh-ta ». Tout comme le
mot sanskrit « prana » n’a pas d’équivalent dans
une autre langue et se traduit librement par
« force de vie », chante ishta n’a pas de traduction
directe. La traduction approximative de sa
signification est l’« œil du cœur » ou l’« œil
unique du cœur ».
Chante ishta représente l’information qui
provient de la sagesse naturelle du cœur.
Autrement dit, l’intuition est un savoir rendu
accessible grâce aux cellules spécialisées qui
forment le cerveau du cœur. Les cellules de notre
cœur sont connectées afin de percevoir le
moment présent et de nous informer sur notre
environnement immédiat. Et, bien que notre
cerveau (crânien) soit capable de percevoir et de
répondre à ce que nos cellules cardiaques
détectent, il ne le fait pas nécessairement.
Nous avons la capacité de capter la sagesse du
cœur indépendamment des réponses instinctives
et analytiques du cerveau crânien. La clé est
d’éviter que nos instincts subconscients ne
filtrent les informations provenant du cœur. La
grandeur de la sagesse du cœur est qu’elle nous
offre une perspective claire sur les actions des
autres, les situations et les événements de la vie,
qui transcende les polarités du jugement, de la
partialité et de la peur.

UTILISER LE POUVOIR AVEC


SAGESSE
Le cœur ne connaît ni les règles de conduite
sociale ni les lois établies par les législateurs
locaux et fédéraux. Il ignore ce qui est correct ou
non, que ce soit au niveau politique, sociétal,
culturel et ce qui est « politiquement correct » en
général. L’œil du cœur ne connaît que ce qui est
juste pour vous à un moment donné et
spécifique. Il vous offre un point de référence
lorsque vous n’avez personne à qui demander
conseil ou vers qui vous tourner quand vous êtes
confronté à un choix difficile. Ainsi, la sagesse de
votre cœur vous offre un retour sur votre
situation immédiate qui est non filtré, non
censuré et impartial.
Cela étant dit, tout pouvoir implique une
responsabilité, et s’agissant du pouvoir de la
sagesse du cœur, notre responsabilité est d’utiliser
celui-ci à bon escient, en usant de bon sens, et
d’une manière qui nous honore et qui soit
bienveillante envers les autres. Ce que je veux
dire ici, c’est que l’intuition du cœur est un
véritable guide dans notre vie et qu’elle ne doit
pas devenir le support de règles rigides auxquelles
nous devenions asservis.
C’est donc à chacun de nous qu’il revient
d’appliquer avec sagesse ce que nous dicte notre
cœur, en équilibrant notre intuition d’une façon
saine et responsable, qui soit cohérente avec les
circonstances du moment.

LA SCIENCE DE L’INTUITION
S’agissant de l’intuition et de ce qu’elle signifie
dans notre vie, de nombreuses découvertes
récentes ont été réalisées par des scientifiques de
l’Institut HeartMath. À l’instar des conclusions
des scientifiques au début du XXe siècle, les études
actuelles de l’IHM suggèrent que la fonction de
notre cœur est beaucoup plus profonde et subtile
qu’on ne le croyait auparavant.
Si nous arrivons à comprendre les paramètres
dans le corps qui soutiennent l’intuition, nous
pourrons alors les recréer délibérément plutôt que
d’attendre que ces conditions se produisent de
façon occasionnelle et aléatoire, comme c’était le
cas avec les appels téléphoniques de ma mère.
Heureusement, après 20 ans d’investigations, les
chercheurs de l’IHM ont développé des méthodes
pour précisément nous aider en ce sens. Une
étude réalisée par ces chercheurs en 2007 a fourni
des premiers éléments de preuve scientifiques sur
ce qui se produit dans notre cœur et notre
cerveau pendant ces moments intuitifs et suggère
une façon de recréer ces conditions
intentionnellement.
L’objectif de cette étude était d’explorer l’un des
liens émotionnels les plus forts qui puissent
exister, à savoir le lien intuitif entre une mère et
son enfant. Sur la base de résultats précédents
montrant que « les signaux générés par le cœur
ont la capacité d’affecter les autres autour de
nous3 », dans cette étude spécifique les chercheurs
ont utilisé des moniteurs pour mesurer à la fois les
ondes cérébrales de la mère (l’EEG) et le rythme
cardiaque du bébé (l’ECG, parfois connu sous le
nom d’EKG) pendant que la mère tenait son bébé
sur ses genoux. Le pronostic était que
l’interaction entre les champs électriques du cœur
du bébé et le cerveau de la mère alerterait la
femme sur les besoins de son enfant4.
Si, au départ, l’influence du rythme cardiaque
du bébé était indétectable dans le cerveau de la
mère, lorsque celle-ci a été invitée à déplacer son
attention pour se concentrer uniquement sur son
bébé, ses ondes cérébrales ont complètement
changé, de façon inattendue. Lorsque la mère
a focalisé son attention sur son bébé, les battements
de cœur de l’enfant se sont répercutés dans les ondes
cérébrales de la mère. L’étude a conclu que le fait
qu’elle ait déplacé intentionnellement toute son
attention sur son bébé l’avait rendue plus sensible
et réceptive aux signaux électromagnétiques du
cœur de son enfant5.
Bien que cette étude puisse être valable dans
divers domaines de notre vie, la raison pour
laquelle je la partage ici avec vous est
parfaitement résumée par les scientifiques eux-
mêmes : « Ces résultats ont des implications
fascinantes, car ils suggèrent qu’une mère dans un
état psychophysiologique cohérent devient très
sensible aux informations électromagnétiques
subtiles codées dans les signaux
électromagnétiques envoyés par son bébé6. »
Cette cohérence peut être définie comme une
harmonie énergétique qui se manifeste sous la
forme d’un signal électrique entre deux organes
du corps – dans le cas présent, entre le cœur et le
cerveau de la mère.
Les études régulières de l’IHM et d’autres
instituts de recherche suggèrent à présent que le
type de connexion intuitive démontrée entre la
mère et son bébé peut être élargi pour y inclure
notre capacité d’harmoniser nos ondes cérébrales
avec les champs d’énergie subtils d’autres
personnes, pour des raisons qui vont du soutien
affectif et de la prière de guérison à des
connexions informationnelles, indépendamment
de la distance entre ces personnes et nous-mêmes.
C’est sans grande surprise que les résultats de
cette étude rejoignent ce que nous
expérimentions ma mère et moi lors de nos
appels téléphoniques du dimanche. Ils permettent
également d’expliquer comment une mère peut
ressentir ce qui se passe dans la vie de son enfant
alors que celui-ci se trouve à l’autre bout du
monde, comme ce fut le cas pour Kaye Young
avec son fils Ronald engagé dans les forces armées
en Irak.

L’INTUITION EN SITUATION RÉELLE


En 2003, Ronald Young Jr. était adjudant-chef
dans l’armée américaine, où il servait dans la
4e brigade de la 1re division de cavalerie, basée
à Fort Hood, au Texas. Un dimanche soir, sa mère
a eu le sentiment – une intuition – que son fils
était en grande difficulté. À l’époque, Ron pilotait
un hélicoptère Apache sur une mission militaire
au sud-ouest de Bagdad en Irak. Selon les mots de
Kaye : « J’ai simplement eu un sentiment viscéral
de mère – j’avais l’impression que Ron était juste
à côté de moi. Puis j’ai eu la sensation qu’il
mettait ses bras autour de moi7. »
Peu de temps après son intime prémonition, ses
peurs ont été confirmées. Des militaires sont
arrivés à la maison familiale et ont informé Kaye
et d’autres membres de la famille que
l’hélicoptère de Ron avait été abattu la veille dans
la ville de Karbala. Ils avaient peu d’informations
et ils ignoraient où se trouvait Ron, qui avait été
porté sur la liste des disparus en mission.
En entendant la confirmation officielle de la
disparition de Ron, Kaye se souvient avoir
immédiatement crié : « Je le savais ! Je le savais !
Je le savais ! » Et effectivement, elle le savait. Bien
qu’elle n’ait pas su les détails de ce qui s’était
passé, elle le savait, car son intuition l’avait déjà
informée que son fils était en difficulté. Ce n’est
qu’en visionnant un reportage sur une chaîne de
télévision d’Abu Dhabi, la capitale des Émirats
arabes unis, que la famille a appris ce qui lui était
arrivé. Le reportage montrait Ron et un autre
pilote, bien en vie mais en captivité, en train de
parler avec une personne qui n’apparaissait pas
à l’écran. Ils étaient prisonniers de guerre mais
semblaient en bonne santé8.
Heureusement, cette histoire s’est bien
terminée. Ronald Young a pu être libéré grâce
à un sauvetage périlleux effectué par des
US Marines en avril 2003. David S. Williams,
l’autre pilote présent avec Young dans
l’hélicoptère, ainsi que cinq autres prisonniers de
guerre de la 507e compagnie de maintenance
technique, ont également été libérés9. La
connexion intuitive que Kaye Young avait eue
avec son fils lui avait permis de capter ce que
celui-ci traversait avant même que la situation ne
soit connue officiellement. C’est un puissant
exemple de la façon dont des informations
importantes concernant nos proches peuvent se
manifester spontanément dans notre vie.

Clé no 27 : Le lien émotionnel qui existe entre


une mère et ses enfants est
maintenant scientifiquement
documenté à travers des études qui
donnent un aperçu de la connexion
intuitive que nous pouvons tous
développer dans nos relations.

L’INTUITION DÉLIBÉRÉE
Dans les exemples précédents, la connexion
intuitive entre les personnes s’est produite
spontanément. Elles n’ont fait rien de particulier
pour provoquer consciemment l’expérience. Cela
s’est produit, tout simplement. Il est fréquent de
ressentir ce genre d’intuition avec des personnes
avec lesquelles nous avons des liens émotionnels
forts, car ce qui se passe dans leur vie nous touche
également dans la nôtre. Le terme technique
donné à cette expérience intuitive est la
« cohérence psychophysique », souvent abrégé en la
« cohérence ».
Or, bien que le fait de ressentir une connexion
profonde avec une autre personne puisse être une
expérience magnifique lorsque celle-ci est
spontanée, il est cependant difficile de nous
appuyer sur elle pour nous guider dans les
moments où nous en avons le plus besoin, car
nous ne savons jamais quand, où, et si,
l’expérience va se reproduire.
Si nous restons simplement là à attendre que les
voiles tombent et que l’Univers nous montre la
bonne décision à prendre concernant notre santé,
le bon travail à accepter, le meilleur moment pour
mettre fin à une relation, ou si c’est le bon
moment ou pas de téléphoner à un ami dont
nous nous préoccupons, nous risquons d’attendre
très longtemps. Et cela est dû au fait que
l’intuition spontanée est justement… spontanée !
Elle se manifeste quand elle veut, et pas
nécessairement quand nous en avons besoin.
C’est ici que l’intuition délibérée intervient.
Tout comme nous pouvons aujourd’hui
allumer notre télévision et regarder un film
à grand succès à la maison en choisissant le jour
et l’heure qui nous conviennent, nous pouvons
également choisir délibérément de créer une
cohérence entre notre cerveau et notre cœur, et
déclencher de profonds états intuitifs lorsque
nous le voulons. Nous avons la capacité de
déclencher consciemment et intentionnellement
cette intuition profonde qui va éveiller la sagesse
de notre cœur, une capacité qui semblait
auparavant plus sporadique et compliquée.
Lorsque nous réfléchissons à la connexion entre
Kaye et son fils en Irak, nous commençons
à entrevoir le potentiel
inexploité de cette capacité dans notre vie.
Ce potentiel nous est accessible tout le temps,
mais c’est généralement dans les plus grandes
épreuves que la vie nous présente que notre
intuition nous est le plus nécessaire. Un très bon
exemple de cela le dilemme auquel j’ai été
confronté à la fin des années 1990 : accompagner,
ou pas, un voyage de groupe en Égypte que j’avais
organisé. C’est aussi un parfait exemple d’une
situation où la guidance intuitive du cœur s’est
révélée de façon claire, directe et précise.

UNE DÉCISION DE VIE OU DE MORT


En novembre 1997, je devais accompagner un
voyage de groupe en Égypte, il faisait partie des
pèlerinages annuels que j’organisais depuis 1992.
Voyager en Égypte est plus que merveilleux, c’est
absolument extraordinaire ! Se trouver devant le
Sphinx, cette figure mystérieuse que j’avais
étudiée quand j’étais enfant, ou en bas de la
Grande Pyramide à admirer cet édifice de
140 mètres de hauteur tout en pierres autrefois
recouvertes d’un parement de calcaire blanc
maintenant nues et visibles, est une expérience
unique. Et c’est précisément pour vivre et partager
ce genre d’expérience que j’avais signé un contrat
avec une grosse entreprise pour accompagner un
groupe dans le désert égyptien.
C’est alors que les médias ont commencé
à montrer aux informations du soir du
17 novembre les terribles images des événements
survenus ce jour-là. Bien qu’ils n’aient pas donné
beaucoup de détails, l’essentiel de ce qui s’était
passé était clair. Cinquante-huit touristes
étrangers et quatre Égyptiens avaient été abattus
par des terroristes armés dans une attaque
particulièrement barbare au temple de la reine
Hatshepsut, un site archéologique populaire
proche de la ville de Louxor10. J’étais sur le point
de partir avec mon groupe la semaine suivante
pour faire un circuit qui comprenait justement un
arrêt sur le site de cette tuerie.
Ce qui est désormais connu comme le
« massacre de Louxor » fut dévastateur pour
l’Égypte à divers niveaux. L’industrie du tourisme
s’est effondrée et des centaines d’agences de
voyages ont immédiatement annulé leurs circuits
et se sont retirées du pays. Les compagnies
aériennes ont annulé leurs vols à destination du
Caire, les hôtels se sont vidés, et la fierté du
peuple égyptien fut profondément meurtrie. « Ce
n’est pas nous », me disaient mes amis égyptiens
au téléphone en suppliant : « S’il vous plaît, ne
nous associez pas à ce qui s’est passé. »
Immédiatement, j’ai commencé à recevoir des
appels concernant le circuit prévu. Les personnes
qui s’étaient inscrites pour ce voyage m’ont
supplié de ne pas l’annuler, mais les autorités
égyptiennes s’inquiétaient de la possibilité d’une
autre attaque. L’agence de voyages m’a demandé
de prendre une décision très rapidement, tandis
que ma famille et mes amis insistaient pour que je
ne parte pas. Les choix étaient clairs : soit je
reportais le voyage ultérieurement, soit je
l’annulais complètement, soit je le maintenais
comme prévu. Je me sentais tiraillé de part et
d’autre, chaque personne avec qui je parlais avait
son opinion, et chacune de ces opinions avait un
sens. Quand je pensais finalement avoir fait mon
choix, quelqu’un m’appelait et me donnait une
bonne raison d’en faire un autre. Rien n’est
jamais tout blanc ou tout noir, et chaque choix
n’était ni tout bon ni tout mauvais, et il n’y avait
aucun moyen de savoir ce qui allait se passer au
cours des jours et des semaines suivants. Il n’y
avait que moi, mes instincts, mon intuition, et
ma promesse de respecter mon groupe et de me
respecter moi-même en faisant le meilleur choix
possible.

LE LANGAGE DU CŒUR
Submergé par la confusion due à tant
d’informations et d’opinions, j’ai éteint mon
téléphone pour ne plus recevoir d’autres
commentaires. Ma maison se trouvant dans le
haut désert au nord du Nouveau-Mexique, je suis
parti faire une longue marche sur un chemin de
terre comme je le faisais fréquemment quand
j’avais besoin de prendre une décision difficile.
J’ai appliqué une méthode que je partagerai plus
loin avec vous, pour créer la cohérence entre ma
tête et mon cœur et contacter mon intuition
profonde au sujet de ce voyage. Je me suis arrêté
de marcher pendant un moment, j’ai fermé les
yeux en tournant mon attention vers l’intérieur,
et je me suis concentré sur mon cœur.
Comme me l’avaient conseillé certains moines,
nonnes et yogis tibétains ainsi que certains de
mes amis autochtones, j’ai posé le bout de mes
doigts sur mon cœur pour m’aider à y porter
toute mon attention. Puis, en ralentissant ma
respiration, j’ai ressenti un sentiment familier de
calme parcourir tout mon corps. Je me sentais
moi-même, et plus je me sentais moi-même,plus
les terribles événements du moment ont
commencé à prendre une nouvelle signification.
J’ai ressenti une profonde gratitude pour cette
tranquillité intérieure et cette opportunité de faire
un choix essentiel. Puis j’ai posé la question
à laquelle personne d’autre ne pouvait répondre.
Sans passer par le mental ou la pensée, dans
l’espace de l’intelligence du cœur, j’ai demandé
silencieusement : Le moment est-il juste pour que
j’emmène mon groupe découvrir les mystères de
l’Égypte ?
Cela fait des années que j’utilise la méthode de
l’intelligence du cœur, et j’ai appris que le cœur
communique bien mieux lorsqu’on lui pose des
questions brèves plutôt que d’utiliser des phrases
longues ou nombreuses. Le cœur n’a pas besoin
d’introduction à la question que nous lui posons,
ni qu’on lui fasse un long développement sur le
sujet en question. Notre cœur connaît déjà toutes
ces choses.
Pour certaines personnes, la sagesse du cœur se
manifeste à travers un ressenti. Pour d’autres, elle
peut se manifester à travers l’impression de
connaître la réponse sans l’ombre d’un doute, et
pour d’autres encore, la réponse se manifeste
comme une voix familière. Dans mon cas, c’est
généralement une combinaison de tout cela.
Souvent j’entends d’abord une voix subtile,
renforcée par une profonde sensation de
réconfort, de sécurité et de certitude, suivi d’un
sentiment de résolution et de complétude. Et c’est
exactement ce qui s’est passé ce jour-là dans le
désert.
Avant même d’avoir fini de poser ma question,
la réponse était là, complète, directe et claire.
Immédiatement, j’ai senti, j’ai su, que notre
voyage se passerait bien – et qu’il serait intense,
profond, et guérisseur. Et surtout, j’ai su qu’en
permettant à notre intuition de nous guider
à chaque étape de notre voyage, nous serions en
sécurité. À ce moment précis, j’ai su que je serais
bientôt en Égypte avec mon groupe.
Entendons-nous bien, ma décision de maintenir
le voyage comme prévu était basée sur des ressentis
reçus après avoir accompli un processus méthodique et
scientifiquement établi. Il ne s’agissait pas d’un
espoir abstrait que tout se passe comme prévu ou
d’une confiance aveugle que tout irait bien.
Même si ce type de confiance peut être tout à fait
valable dans certaines situations, quand il s’agit
de la vie et de la sécurité de tout un groupe de
voyageurs, la décision doit être basée sur quelque
chose de plus. Pour moi, ce « quelque chose » est
l’intelligence intuitive profonde.
Les étapes que j’ai appliquées pour déclencher
mon intuition profonde coïncident avec un
processus que d’autres personnes utilisent parfois
de manière moins structurée, mais avec des
résultats similaires. Cette merveilleuse possibilité
d’accéder à l’intelligence du cœur nous permet de
poser nos questions directement à chante ishta,
l’œil du cœur, sans être attachés au résultat.
Ma décision étant prise, j’ai appelé chacune des
personnes inscrites à ce voyage pour les informer.
Et toutes m’ont dit, indépendamment de leur âge
ou de leur nationalité, qu’elles me faisaient
confiance si je sentais qu’il était juste de faire ce
voyage – ce qui était le cas.
Clé no 28 : L’attention posée sur le cœur de
façon intentionnelle nous permet
d’expérimenter régulièrement et
délibérément des états intuitifs
profonds quand nous en avons
besoin.

LE JUSTE RETOUR
POUR AVOIR FAIT CONFIANCE
À MON INTUITION
Je suis parti pour l’Égypte comme prévu la
semaine suivante avec 40 merveilleuses personnes
pour une aventure authentique pleine de
surprises. Nous sommes arrivés dans un pays qui
pleurait la perte de nombreuses vies et qui
essayait de se remettre de l’impact de l’attaque.
Notre guide était un ami du président de l’Égypte
de l’époque, Hosni Moubarak, et celui-ci s’est
montré extrêmement reconnaissant que nous
soyons venus dans son pays dans une période
aussi difficile. Nous avons reçu une lettre officielle
de Moubarak donnant au département des
Antiquités l’autorisation d’ouvrir certains sites
archéologiques exceptionnels pendant notre
visite. Nous avons découvert plus tard que
plusieurs d’entre eux n’avaient pas été ouverts au
public depuis les premières fouilles réalisées dans
les années 1800, et ils n’ont pas été réouverts
depuis notre visite ! Il va sans dire que le voyage
fut passionnant, et les liens d’amitié tissés entre
les membres de notre groupe et certains Égyptiens
perdurent encore à ce jour.
La sagesse du cœur et les choix qui en résultent
ont ceci de merveilleux, c’est qu’ils nous
soulagent du fardeau de devoir anticiper nos
décisions. C’est en me basant sur ce que cette
sagesse m’avait dit à l’époque que j’ai estimé que
la bonne décision était de maintenir le voyage,
mais j’aurais pu tout aussi bien ressentir que je
devais l’annuler, et j’aurais alors également
accueilli cette décision comme étant la plus juste.
En maintenant le voyage, j’ai le sentiment d’avoir
respecté les personnes qui m’avaient fait
confiance pour les guider, et de m’être respecté
moi-même en faisant le meilleur choix possible.
Cette histoire n’est qu’un exemple de la façon
dont l’intuition profonde m’a servi en situation
réelle comme elle l’a fait tant de fois et continue
de le faire. S’il s’agit, avec cet exemple, d’une
décision majeure impliquant l’accompagnement
de 40 personnes à l’autre bout du monde, j’utilise
exactement la même méthode quotidiennement
pour m’aider à organiser mon emploi du temps,
pour tempérer des situations relationnelles, et
pour honorer les principes qui me sont chers
quand je suis confronté à des défis.
Ce que je sais avec certitude, c’est que nous ne
pouvons jamais nous tromper quand nous
honorons notre cœur. Je sais aussi que, si
l’intelligence du cœur fonctionne pour moi, il en
sera de même pour vous.

LA SAGESSE DE VOTRE CŒUR


N’EST VRAIE
QUE POUR VOUS, ET POUR VOUS
SEUL
L’intelligence de votre cœur est toujours avec
vous. Constamment. Vous pouvez lui faire
confiance. Il est important de le comprendre, car
cela signifie que les réponses à vos questions les
plus profondes et les plus secrètes auxquelles
personne ne peut répondre existent déjà en vous.
Le lien entre votre cœur et l’espace qui contient
vos réponses est déjà établi, ce n’est pas quelque
chose qu’il faut travailler ou créer avant de
pouvoir l’utiliser. Depuis l’instant où vous êtes né,
ce lien a toujours été présent en vous, et il ne
dépend que de vous de choisir de l’utiliser comme
une « hotline » pour accéder à vos vérités les plus
profondes.
Vous pouvez choisir de puiser dans la sagesse de
votre cœur dans des circonstances spécifiques,
lorsque vous ne savez pas quoi faire et que vous
n’avez personne à qui demander conseil. Ou vous
pouvez choisir de développer une relation avec
votre cœur qui deviendra votre seconde nature et
votre guidance chaque jour de votre vie.
Indépendamment du rôle que vous choisissez de
lui accorder, c’est à vous de savoir comment vous
partagez les informations que vous dicte votre
cœur et la façon de les appliquer dans votre
réalité quotidienne. C’est ici que le discernement
entre en jeu.
Si les conseils de votre cœur sont justes pour
vous, ils ne le sont pas forcément pour quelqu’un
d’autre. Nos amis, nos enfants, nos frères et
sœurs, nos partenaires de vie et nos proches
possèdent chacun leur propre sagesse, à laquelle
ils peuvent accéder. En cherchant à aider les
autres à prendre une décision essentielle à un
moment spécifique, nous ne pouvons pas savoir
avec certitude ce qui est juste pour eux à ce
moment-là. Nous ignorons les détails intimes de
leur parcours de vie, qui les a conduits dans la
situation qu’ils connaissent aujourd’hui. Et
comme nous ne pouvons pas connaître ces choses
avec certitude, nous ne pouvons pas anticiper la
façon dont notre envie bien intentionnée de
partager cette sagesse va affecter leur vie.
Je mentionne cela simplement comme un point
à prendre en considération.
Lorsque vous vous demandez si vous devriez
partager ce que votre cœur vous a révélé, je vous
recommande, à titre indicatif, de vous poser les
trois questions suivantes :
1. Quelle est mon intention en voulant
partager ce que j’ai découvert ?
2. Qui bénéficiera de cette information ? Ou,
plus spécifiquement, de quelle façon
…………… bénéficiera-t-il/elle de cette
information si je la partage avec lui/elle ?
(Remplissez le blanc avec le nom de la
personne avec qui vous envisagez de
partager votre révélation.)
3. Qui est susceptible d’être blessé par mon
choix de partager cette information ?
Il est essentiel en se posant ces questions d’être
absolument clair avec vous-même,
particulièrement en ce qui concerne la première
question. Conscientiser votre intention est le
fondement de votre responsabilité personnelle.
Une fois que vous avez clairement déterminé
votre intention, il est alors facile d’évaluer vos
réponses aux deux questions suivantes pour
vérifier si elles respectent votre intention
première. Que ce soit le cas ou non, grâce à ce
simple processus, vous saurez s’il est approprié ou
non de partager votre connaissance profonde.
En gardant cela à l’esprit, abordons maintenant
la façon d’appliquer les différentes étapes de la
cohérence cœur-cerveau pour accéder
à l’intelligence et à la guidance de votre cœur.

POSEZ UNE QUESTION À VOTRE


CŒUR
Maintenant que j’ai décrit le rôle du cœur pour
accéder à l’intuition profonde, j’aimerais profiter
de cette occasion pour partager avec vous une
méthode éprouvée pour accéder à cette sagesse.
J’aimerais que cet exercice soit très personnel,
aussi je vais aborder cette partie comme si vous
étiez assis avec moi dans l’intimité de mon salon.
Cet exercice est l’un des points où la science et la
spiritualité se rencontrent magnifiquement. Si la
science peut décrire le lien étroit entre le cœur et
le cerveau, les anciennes pratiques spirituelles et
les techniques de connaissance de soi ont aidé les
gens à s’appuyer sur ce lien pendant des milliers
d’années et le font sans avoir besoin d’aucune
explication scientifique.
Ce n’est probablement pas un hasard si les
techniques scientifiques rigoureuses développées
par les chercheurs de l’Institut HeartMath
coïncident étroitement avec certaines pratiques
préservées par les traditions anciennes des
monastères ou par les praticiens spirituels
indigènes. Nous apprenons tous de façon
différente et mon sentiment est que, lorsque
quelque chose est vrai, cela se manifeste
extérieurement sous différentes formes pour
refléter la diversité de nos apprentissages.
Gardant cela à l’esprit, avec l’autorisation de
l’IHM, j’ai choisi de partager avec vous la
méthode suivante, car elle est sûre et s’appuie sur
une étude bien documentée qui en valide les
étapes, elle a également été simplifiée de façon
à la rendre accessible et facile à utiliser dans notre
vie quotidienne.
Cependant, comme pour toute méthode
transmise de maître à élève, il est plus bénéfique
d’expérimenter les étapes pour créer la cohérence
cœur-cerveau en étant accompagné par un
praticien aguerri pour faciliter le processus. Donc,
pendant que je décris les principes permettant de
créer cette cohérence dans les paragraphes
suivants, je vous encourage à les expérimenter en
utilisant les instructions gratuites en ligne sur le
site Web de l’Institut (en anglais, voir la section
Ressources).
Cette méthode pour créer la cohérence cœur-
cerveau est appelée Quick Coherence® Technique
et a été simplifiée par l’Institut HeartMath en trois
étapes très simples décrites ci-dessous.
Indépendamment l’une de l’autre, chaque étape
envoie un signal au corps, qui lui indique qu’un
changement spécifique a été activé. Combinées,
les étapes nous permettent de retrouver
l’harmonie naturelle qui existait dans notre corps
à un âge précoce, avant que nos
conditionnements ne commencent à déconnecter
notre réseau cœur-cerveau. Les étapes 4 et 5, où
nous accédons à la sagesse de notre cœur,
s’appuient sur la cohérence créée dans les étapes 1
à 3.

MÉTHODE
Les cinq étapes
pour poser une question à votre cœur
Les étapes pour créer une cohérence rapide afin
d’accéder à l’intelligence de votre cœur sont les
suivantes.

Étape n° 1 : Focalisez votre attention sur le cœur


• Action : posez votre attention sur la région de votre
cœur.
• Résultat : un signal est envoyé à votre cœur qui lui
indique qu’un changement est en train de se
produire. Vous vous détachez de votre
environnement extérieur et vous devenez conscients
de votre monde intérieur.

Étape n° 2 : Ralentissez votre respiration


• Action : ralentissez votre respiration. Prenez environ
cinq à six secondes pour inspirer, et expirez en
gardant le même rythme.
• Résultat : cette étape envoie un deuxième signal
à votre corps, qui lui indique que vous êtes dans un
espace où vous êtes accompagné en toute sécurité
dans le processus. La respiration profonde et lente est
depuis longtemps connue pour permettre la détente
du système nerveux (ou système parasympathique).

Étape n° 3 : Évoquez un sentiment agréable


• Action : essayez au mieux de ressentir un profond
sentiment de bienveillance, d’appréciation, de
gratitude ou de compassion pour quelque chose ou
pour quelqu’un. La clé de la réussite à cette étape est
que votre sentiment doit être aussi profond et sincère
que possible.
• Résultat : la qualité de votre ressenti affine et
optimise la cohérence entre votre cœur et votre
cerveau. À cette étape, tout le monde est à même
d’évoquer quelque chose d’agréable, mais vous
devez trouver par vous-même ce qui vous convient le
mieux.

Après avoir réalisé cette 3e étape, la connexion


reliant le cœur et le cerveau – résultant en une
cohérence cœur-cerveau – est maintenant établie ; le
cœur et le cerveau communiquent désormais par le
réseau neuronal qui les relie. Alors qu’ici se termine la
méthode Quick Coherence® à proprement dit, c’est
cependant le début d’autres processus. Nous pouvons
utiliser la cohérence que nous avons créée pour
accéder à des états de conscience approfondie,
y compris l’intuition profonde décrite dans ce chapitre.
C’est depuis cet état de cohérence cœur-cerveau que
nous pouvons accéder à notre intuition profonde et
recevoir la guidance de l’intelligence du cœur. Les
étapes 4 et 5 nous guident pour le faire.
Étape no 4 : Posez une question à votre cœur
• Action : les trois étapes précédentes créent
l’harmonie entre votre cerveau et votre cœur qui
vous permet de puiser dans l’intelligence de votre
cœur. Continuez à respirer en maintenant votre
attention sur votre cœur. Il est maintenant temps de
poser votre question.
L’intelligence du cœur est plus efficiente lorsque
nos questions sont brèves et pertinentes.
Rappelez-vous, votre cœur n’a pas besoin d’une
introduction ou d’une longue explication de la
situation. Posez votre question silencieusement
en une seule phrase concise, puis laissez votre
cœur répondre de la façon la plus appropriée
pour vous.
• Résultat : votre intuition s’ouvre et un dialogue
s’instaure.

Des personnes me demandent souvent d’interpréter


les symboles qui apparaissent dans leurs rêves ou la
signification d’une expérience qu’elles ont vécue. Je
peux bien sûr leur offrir un avis, mais ce n’est qu’un
avis. C’est ma perception personnelle de ce que ce
symbole ou cette expérience peut signifier dans leur
vie. La vérité est que je ne peux pas savoir ce que le
rêve ou l’expérience d’une personne signifie pour elle.
La vérité est aussi qu’elle le peut !
La clé pour réussir à dialoguer avec votre cœur est la
suivante : si vous êtes suffisamment désireux de faire cette
expérience, vous êtes alors en mesure de savoir par vous-
même ce que cette expérience signifie.
Je ne souhaite pas influencer votre processus de
questionnement, mais un exemple peut parfois s’avérer
utile. Prenons l’exemple d’un rêve étrange, c’est
l’occasion parfaite d’appliquer la sagesse du cœur
à une situation réelle. Une fois la cohérence cœur-
cerveau établie après avoir effectué les trois étapes
précédentes, posez les questions suivantes en
remplissant le blanc avec le nom des personnes, des
symboles ou autre chose dont vous souhaitez
comprendre la signification. Ce ne sont que des
exemples de formulations. Choisissez celles qui vous
conviennent, sinon vous pouvez créer les vôtres en
utilisant celles-ci comme modèles.
• « Je demande à la profonde connaissance de
mon cœur la signification de
__________________________ dans mon
rêve. »
• « Je demande à l’œil de mon cœur, qui
connaît ma vérité, la signification de
__________________________ que j’ai vu dans
mon rêve. »
• « Aide-moi s’il te plaît à comprendre le sens
de ____________________ dans ma vie. »

Étape no 5 : Écoutez la réponse


• Action : prenez conscience de ce vous ressentez
physiquement pendant que vous posez votre
question. Observez toutes vos sensations (chaleur,
picotements, bourdonnement dans les oreilles, etc.)
et toute émotion qui peut remonter. Pour les
personnes qui savent déjà s’aligner avec leur corps et
leur cœur, cette étape est la plus simple du processus.
Pour ceux qui ne savent pas encore écouter leur
corps, c’est un bon exercice de conscientisation.
• Résultat : chacun apprend et expérimente les choses
d’une manière unique. Il n’y a pas de bonne ou
mauvaise façon de contacter la sagesse de votre
cœur. La clé ici est de savoir ce qui vous convient le
mieux.

Comme je l’ai déjà mentionné, j’ai tendance


à recevoir la réponse de mon cœur à travers
simultanément des mots et une sensation de chaleur
dans mon corps. Certaines personnes n’entendent
jamais de mots mais expérimentent des formes de
communication non verbales, comme une chaleur
irradiant de leur cœur ou dans leur ventre, et, pour
d’autres, c’est la sensation d’être traversées par une
onde de paix. Rappelez-vous que vous et votre corps
êtes des partenaires uniques au monde et que ce qui
importe ici est d’écouter votre propre corps pour
comprendre la façon dont il communique avec vous et
lui donner la possibilité d’être entendu.

Vous avez maintenant une méthode pour vous


aider à faire face aux plus grands défis qui
peuvent se présenter dans votre vie. Bien que
vous ne puissiez probablement pas changer les
situations qui se présentent à vous, vous pouvez
assurément changer la façon dont vous les
percevez et comment vous y répondez. Si ce n’est
pas déjà le cas, vous découvrirez que la sagesse de
votre cœur est une merveilleuse amie et l’une des
plus grandes forces dans votre vie. La cohérence
et la justesse des solutions que vous offre votre
cœur vous permettent de faire face à toute
situation, à toute personne, et à toute forme
d’énergie, avec une confiance difficile à trouver
quand vous vous sentez impuissant, submergé, ou
perdu.
Honnêtement, la sagesse de mon cœur ne m’a
jamais conduit à faire un mauvais choix. Et même
si je n’ai pas utilisé systématiquement cette
méthode pour toutes les grandes décisions que j’ai
été amené à prendre, je peux aussi dire
honnêtement que les seuls choix que j’ai regrettés
sont ceux que j’ai faits lorsque je n’ai pas honoré
cette sagesse.
Lorsque vous aurez terminé cet exercice, je vous
invite à garder à l’esprit un point important : il
n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de
contacter l’intelligence de votre cœur. Chacun de
nous est né avec un code unique qui lui permet
d’accéder à cette sagesse et de l’appliquer dans sa
vie. Le secret de ce code est de savoir ce qui vous
convient le mieux.

Clé no 29 : Nous pouvons accéder à la sagesse


de notre cœur grâce à un processus
qui peut être résumé en cinq étapes
simples : concentrez-vous, respirez,
sentez, demandez et écoutez.

QUAND SOLLICITER NOTRE CŒUR


DEVIENT UNE SECONDE NATURE
Votre intuition peut vous aider à vous sentir plus
fort face aux grands défis de la vie. Chaque fois
que vous accédez à la sagesse du cœur, vous
renforcez et consolidez les connexions neuronales
qui rendent possible la cohérence cœur-cerveau.
Les personnes qui intègrent l’intelligence du cœur
dans leur vie quotidienne me disent souvent que
la méthode Quick Coherence® devient plus facile
avec le temps.
Pour certaines personnes, solliciter leur cœur
devient une seconde nature, de sorte que, pour
elles, les réponses qu’elles reçoivent sont
spontanées et non pas le résultat d’une méthode
structurée. Ces personnes déplacent
naturellement plusieurs fois par jour leur
attention vers leur cœur, ce qui leur permet de
mettre en perspective leurs problèmes et de
concilier leurs obligations quotidiennes. Elles
découvrent aussi qu’en restant dans le cœur leur
capacité de compassion dans les épreuves qu’elles
traversent devient aussi une seconde nature.
Bien que je reste toujours émerveillé par ce
processus, lorsque les gens témoignent de telles
expériences, je ne suis au fond pas surpris par ce
que j’entends, car l’intuition qui jaillit
naturellement du cœur nous permet
d’expérimenter plus profondément la sympathie,
l’empathie et, finalement, la compassion. Et cela
a tout son sens. Car, après tout, comment
pouvons-nous être proches et compatissants avec
quelqu’un si, au départ, nous ne pouvons pas
nous identifier aux souffrances que cette
personne éprouve, et le faire de façon saine et
équilibrée ? La capacité de s’identifier à ce qu’une
autre personne vit, que ce soit sa douleur, sa
détresse ou un traumatisme, sans pour autant se
charger de sa souffrance comme si c’était la nôtre
(ce qu’on appelle parfois le surinvestissement
émotionnel), est la clé pour soutenir efficacement
cette personne dans ce qu’elle traverse. C’est ici
que l’empathie entre en jeu.
On appelle « empathie » la capacité de se sentir
intimement proche d’une personne – ou de toute
forme de vie. Notre aptitude à l’empathie est la
clé de notre aptitude à la compassion.

L’EMPATHIE : UN TREMPLIN VERS LA


COMPASSION
Dans la série TV populaire Star Trek : La nouvelle
génération (1987-1994),
l’un des personnages principaux est la conseillère
Deanna Troi (jouée par Marina Sirtis). Troi est une
« empathe », c’est-à-dire une personne capable
d’éprouver elle-même les ressentis et les émotions
des autres. Sachant que la mission officielle de ce
voyage futuriste à travers l’Univers est « d’explorer
de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles
vies, d’autres civilisations, et, au mépris du danger,
reculer l’impossible », il paraît tout à fait normal
qu’une empathe expérimentée ait été intégrée
dans l’équipage du vaisseau. La durée de la
mission de l’Enterprise s’étendant sur des années,
il est probable que l’équipage soit amené
à rencontrer des formes de vie ne communiquant
pas par la parole comme le font les humains. Et,
tout au long de la série, c’est précisément ce qu’il
se passe ; mais, grâce aux compétences
empathiques de la conseillère Troi, ces échanges
non verbaux ne sont plus un problème. Bien que
chaque rencontre avec une espèce extraterrestre
soit unique, ces rencontres ont tendance à suivre
un thème commun qui ressemble au scénario
suivant.
Le capitaine de l’Enterprise communique avec le
chef d’un vaisseau extraterrestre soudainement
apparu avec des intentions inconnues. Alors que
le chef du vaisseau obscur s’adresse dans sa langue
au capitaine en lui disant « Nous venons en
paix », la conseillère Troi capte dans cette
communication une tout autre intention non
verbale. En tant qu’empathe, elle sent un danger
sous-jacent dans l’échange entre les deux leaders.
Pendant que le capitaine de l’Enterprise écoute
l’extraterrestre, la conseillère Troi lui murmure
à l’oreille ce qu’elle a ressenti : « Ils veulent nous
détruire. » Il est donc facile de comprendre
pourquoi le rôle de la conseillère est si précieux
pour la mission de l’Enterprise.
Bien que cette série ne soit que de la science-
fiction, les aptitudes empathiques de la
conseillère Troi, elles, sont réelles, et, dans une
certaine mesure, chacun de nous les expérimente
dans sa vie quotidienne, souvent même sans s’en
rendre compte. Alors, qu’est-ce que l’empathie ?
Comment est-elle liée à la sympathie ? Et
comment pouvons-nous vivre ces deux qualités
de façon saine et équilibrée ?
L’empathie et la sympathie sont toutes deux
des formes d’intuition. Ces deux mots sont
d’origine grecque, dérivés du mot « pathos », qui
signifie « ce qu’on ressent ». C’est ici que
quelques notions de base de grec nous permettent
de faire une distinction claire entre ces deux mots
et leur signification. Le préfixe sym- dans
sympathie signifie « avec – ensemble », le préfixe
em- dans empathie signifie « dedans ». En
traduisant ces préfixes, la différence est claire.
Avoir de la sympathie pour une personne
signifie s’identifier à la douleur ou à la souffrance
qu’elle ressent. Lorsque nous faisons preuve de
sympathie, nous exprimons ce que nous
ressentons par rapport à la perte ou à la situation
difficile d’une personne. Par exemple, lorsque des
amis ou des membres d’une famille vivent la mort
d’un de leurs êtres chers, nous envoyons des
cartes de sympathie pour leur faire savoir que
nous reconnaissons leur perte et que nous
ressentons ce que cela signifie pour eux.
Lorsque nous faisons preuve de sympathie
envers les autres, nous sommes des observateurs
désireux de nous tenir près d’eux et de les
soutenir dans ce qu’ils traversent. Nous leur
exprimons parfois que nous ne pouvons
« qu’imaginer » ce qu’ils ressentent par rapport
à une telle perte. Et ce que nous exprimons à ce
moment-là est totalement juste. Car la perte avec
laquelle nous sympathisons n’est pas la nôtre
directement, nous ne pouvons que nous identifier
avec la douleur de nos proches en nous
souvenant de nos propres expériences pour nous
rapprocher de ce qu’ils sont en train de ressentir.
La sympathie est la première étape vers
l’empathie.
Lorsque nous éprouvons de l’empathie pour les
autres, nous allons au-delà de la sympathie. Nous
commençons à combler l’écart entre la
reconnaissance de la souffrance des autres en
conservant une distance affective, et le fait de
ressentir nous-mêmes leur souffrance. Nous nous
mettons dans la situation des autres pour
expérimenter tout ce qu’ils perçoivent et
ressentent, et, ce faisant, nous nous identifions
plus intimement, plus profondément, à leur
souffrance.
La sympathie et l’empathie sont les précurseurs
de la compassion. Nous devons d’abord faire
preuve d’empathie pour la souffrance d’une autre
personne avant de pouvoir lui répondre de façon
compatissante. Cependant, entendons-nous bien,
avoir de l’empathie ne signifie pas nécessairement
que nous deviendrons compatissants. Il est
possible d’avoir de l’empathie pour ce que vit une
personne sans que cette empathie conduise à la
compassion.
Être compatissant est un choix. Et lorsque nous
faisons un tel choix, nous sommes amenés
à expérimenter quelque chose d’encore plus
profond.

Clé no 30 : L’intuition, la sympathie et l’empathie


sont les tremplins vers la compassion.

Avec la compassion, nous nous impliquons.


Nous agissons pour essayer d’alléger la souffrance
d’autrui. Cependant, tandis que nous espérons
que nos actions pourront contribuer à soulager la
souffrance des autres, il s’agit moins du résultat
lui-même mais du changement que la compassion
opère en nous lorsque nous sommes conduits
à faire des choix. Quand ces choix sont habités
par la compassion, celle-ci devient partie
intégrante de nous et se reflète dans tout ce que
nous faisons.
Depuis des siècles, les grands maîtres spirituels
nous ont rappelé que la compassion pour les
autres et le monde commence à l’intérieur de
nous et s’exprime extérieurement dans la façon
dont nous communiquons et nous nous
comportons. Sous cet éclairage, nous pouvons
considérer la compassion comme une puissante
technologie intérieure, une forme d’intuition
évoluée qui nous donne le pouvoir de créer des
solutions durables de manière très personnelle.
Tous les doutes que j’avais au départ sur le
pouvoir de la compassion ont disparu après avoir
eu l’occasion de rencontrer des Tibétains qui
avaient baigné dans la tradition de la compassion
depuis leur plus jeune âge.

RENCONTRE AVEC UN ABBÉ


TIBÉTAIN
Au printemps 1998, par un matin glacial en haute
altitude, j’ai vécu une expérience dont j’avais rêvé
d’aussi loin que je puisse m’en souvenir.
J’accompagnais à l’époque un voyage de groupe
qui associait des travaux de recherche et un
pèlerinage dans l’un des endroits les plus
magnifiques, les plus originaux, les plus isolés et
les plus beaux du monde, le plateau tibétain, une
région au relief accidenté où les monastères
bouddhistes ont résisté aux conditions les plus
rigoureuses depuis plus de 1 500 ans.
Le seizième jour de notre périple, je me suis
retrouvé avec quelques membres de mon groupe
assi dans une petite chapelle exiguë au fond de
l’enceinte en murs massifs de l’ancien monastère
que nous visitions ce jour-là. Entourés d’autels
bouddhistes et de tanka décolorés (des tapisseries
brodées qui préservent les grands enseignements
du passé) à peine visibles dans la faible lumière,
nous nous sommes assis face au plus haut
dignitaire du monastère, qui était aussi l’abbé le
plus âgé. Grâce aux compétences de notre
traducteur, nous avions pu être reçus en audience
privée par cet éternel pratiquant de la méditation
et de la compassion.
Pendant cette rencontre privée, qui a duré
environ une heure, j’ai eu l’occasion de lui poser
des questions sur les traditions et les croyances
tibétaines, et sur les profonds mystères de la vie.
Mes questions étaient directes et sans détour, et
l’abbé a semblé prendre plaisir à cette entrevue
qui le changeait de sa routine quotidienne, au
point qu’il a même résisté à l’incitation de ses
assistants qui tentaient de lui rappeler qu’un autre
rendez-vous l’attendait.
Je partage cette histoire avec vous, car c’est le
sentiment de confiance amical qui s’est dégagé de
cette première entrevue qui a ouvert la voie à une
deuxième entrevue dans une autre chapelle du
même monastère sept ans plus tard.
En 2005, j’ai eu l’occasion de visiter à nouveau
les monastères du plateau tibétain.
J’accompagnais cette fois un autre groupe de
chercheurs et de pèlerins pour un voyage de
18 jours. Quand nous sommes retournés au
monastère que j’avais visité sept ans auparavant,
nous avons appris que le vieil abbé qui nous avait
si généreusement accordé de son temps à l’époque
n’était plus là ; il était décédé. Bien que nous
n’ayons jamais su clairement quand et de quelle
façon il était mort, les moines n’ont laissé aucun
doute dans notre esprit quant au fait qu’il n’était
plus de ce monde. Cependant, la relation que
nous avions établie sept ans plus tôt avait
apparemment laissé un bon souvenir chez ses
anciens assistants et chez les moines qui vivaient
encore dans le monastère. Donc, même si nous
n’avions jamais rencontré le nouvel abbé, plus
jeune que son prédécesseur (âgé seulement de
près de 90 ans…), notre sincérité et la relation
privilégiée que nous avions eue avec son aîné
nous avaient précédés. Quand le nouvel abbé
a appris que notre groupe était revenu, il nous
a réservé un accueil chaleureux et nous a accordé
l’opportunité de poursuivre la conversation
commencée sept ans plus tôt.

L’ÉNERGIE QUI CONNECTE


TOUTES CHOSES ENTRE ELLES
C’est donc par un autre matin glacial, dans une
autre chapelle du monastère, que nous nous
sommes retrouvés assis face au nouvel abbé. Nous
venions d’être conduits quelques minutes
auparavant à travers un passage en pierres
sinueux qui donnait sur une petite pièce froide et
mal éclairée. Pendant que nous attendions l’abbé,
je me souviens m’être dit que nous ne pouvions
qu’imaginer toutes les conversations, les
enseignements et les initiations qui avaient eu
lieu dans cet endroit. J’ai entendu au loin un léger
claquement de sandales sur le sol en pierres froid.
Je savais que c’était l’abbé qui arrivait pour notre
entretien. Au fur et à mesure que le bruit des
sandales se faisait plus fort, le sentiment
d’anticipation que cette réunion allait vraiment
avoir lieu était palpable dans la pièce.
L’abbé a repoussé la lourde tenture accrochée
à la porte qui empêchait l’air froid d’entrer. Avec
un grand sourire, il a porté le pouce de sa main
droite sur son cœur, les autres doigts pointant
vers le ciel dans un semi-mudra, tandis qu’il
maintenait sa robe de son autre main tout en se
glissant dans la pièce. Après les formalités de
présentations et le rituel de bénédiction des katas
(les katas sont des foulards en soie blanche
traditionnellement offerts au guéshé en signe de
respect lorsqu’on le rencontre), l’abbé a fait signe
qu’il était disponible pour répondre à nos
questions. C’est là, niché dans le silence de cet
ancien monastère, que je lui ai posé une question
au sujet du livre que j’étais en train d’écrire
à l’époque, La Divine Matrice.
« Dans votre tradition, quelle est l’énergie qui
nous relie aux autres, au monde et à toutes
choses ? Quel est ce canal qui porte nos prières
au-delà du plan physique et qui maintient
ensemble les éléments qui constituent
l’Univers ? », lui ai-je demandé.
L’abbé m’a regardé droit dans les yeux, son
sourire ne quittant pas son visage tandis que
notre traducteur lui a répété ma question en
tibétain. Ce qui s’est passé ensuite fut tout autant
une surprise pour moi que pour les autres
personnes présentes dans la pièce.
Immédiatement, l’abbé et le traducteur se sont
lancés dans un échange animé accompagné de
grands gestes qui ressemblait à une véritable joute
dialectique traditionnelle ! Je ne comprenais pas
un seul mot de ce qu’ils disaient, mais la nature
de la conversation semblait évidente. Ils étaient
en train de débattre sur le sens de ma question et
la façon dont elle s’inscrivait dans les
enseignements de l’abbé. Certes, il avait
l’habitude de répondre à de telles questions
venant de ses étudiants, qui avaient suivi des
années de formation pour les préparer à une telle
conversation, mais, là, l’abbé ignorait tout de
moi. Il ne connaissait ni mon parcours de vie, ni
mes traditions, ni mon expérience spirituelle, et il
ne savait tout simplement pas comment me
répondre.
S’il m’avait répondu comme il l’aurait fait avec
un ancien moine, cela aurait été comme un père
expliquant à son jeune enfant la façon dont les
bébés sont conçus sans que cet enfant n’ait
aucune connaissance biologique des relations
intimes. Il est bien sûr possible de répondre à la
question de cet enfant, mais, pour lui, cette
réponse n’aurait aucun sens sans qu’il n’ait de
connaissances préalables. De la même façon,
l’abbé pouvait certes répondre à ma question,
mais il ignorait si j’étais à même de comprendre
sa réponse.

UNE FORCE UNIVERSELLE,


UN SENTIMENT HUMAIN, OU LES
DEUX ?
La pièce est soudainement devenue silencieuse.
Tout le monde s’est arrêté de parler, et l’abbé
a levé ses yeux vers les tanka qui couvraient les
murs de la chapelle. Après avoir inspiré
profondément l’air frais raréfié, il m’a répondu
d’une façon surprenante et inattendue. Il m’a
regardé, et m’a dit un mot, un seul, en tibétain.
Instinctivement, j’ai regardé le traducteur. « Que
dit-il ? Il n’a dit qu’un mot ! »
Je ne m’attendais pas à la réponse que notre
traducteur allait faire.
« Compassion. Le guéshé dit que la
“compassion” est la réponse à ta question. La
compassion est ce qui nous relie à toute créature
et à toutes choses. »
La raison pour laquelle j’ai été surpris par cette
réponse est que, d’après ce que j’avais appris, la
compassion était quelque chose que l’on
ressentait et que l’on pratiquait. Je pensais que,
d’une part, nous ressentions de la compassion, que
ce soit pour les autres ou pour nous-mêmes,
lorsque nous étions confrontés à des situations
difficiles ; et, de l’autre, que nous pratiquions la
compassion en posant des actes en ce sens dans
notre vie quotidienne. Mais, si j’avais bien
compris la réponse de l’abbé, il était en train de
nous dire que la compassion était plus qu’un
ressenti, c’était une force universelle et naturelle.
Je n’avais jamais entendu parler de la
compassion comme étant une force naturelle. Et
c’est pourtant par ce seul et unique mot qu’il
avait répondu à ma question. Cette apparente
contradiction a conduit à ma question suivante.
« Comment est-ce possible ? », ai-je demandé au
traducteur, cherchant à clarifier ce que je venais
d’entendre. « La compassion est-elle une force
universelle qui relie toutes choses entre elles, ou
est-ce une émotion humaine que nous
ressentons ? »
Encore une fois, après que le traducteur eut
transmis ma question à l’abbé, une discussion
animée a commencé entre eux, et, encore une
fois, l’abbé a pris une profonde inspiration avant
de répondre à ma question avec un seul et unique
mot. « Oui ! », a-t-il dit en tibétain. Telle fut sa
réponse. Ce fut aussi la fin de notre échange.
Après moins de dix minutes d’échanges animés
et de plaisanteries partagées sur les éléments les
plus profonds du bouddhisme tibétain, j’allais
repartir avec comme seule réponse un mot, un
seul, qui signifiait en Tibétain : la compassion. Je
me souviens avoir quitté le monastère ce jour-là
avec un sentiment d’incomplétude, comme si
quelque chose s’était littéralement perdu dans la
traduction. La réponse de l’abbé était énigmatique
et ne semblait pas avoir de sens. Quelque chose
ne correspondait pas.
Quelques jours plus tard, j’ai découvert
pourquoi.
Je me suis retrouvé dans un autre monastère
à poser les mêmes questions, cette fois-ci non pas
à un abbé de haut rang mais à un moine érudit.
Nous nous trouvions dans un tout autre
environnement, celui d’une cellule ordinaire de
moine. C’était une toute petite pièce sans
fioritures où il mangeait, dormait, priait et
étudiait quand il ne se trouvait pas dans la grande
salle de prière.
Notre traducteur connaissait bien maintenant
la façon dont je formulais mes questions et ce que
j’essayais de comprendre. Nous nous sommes
serrés les uns contre les autres pour nous
réchauffer à la lueur des lampes au beurre de yak
qui brûlaient dans la pièce remplie de fumée, et
j’ai regardé le plafond bas. Il était recouvert de
suie noire due à d’innombrables années
d’utilisation de ces lampes pour réchauffer la
pièce et l’éclairer, comme c’était le cas par cet
après-midi glacial.
Une fois encore, j’ai posé la même question au
moine en passant par le traducteur : « La
compassion est-elle une force universelle ou un
sentiment humain ? » Il a levé ses yeux vers le
plafond recouvert de suie où je venais de poser
mon regard quelques secondes auparavant. Puis il
a pris une profonde inspiration, a réfléchi un
instant comme pour s’inspirer de ce qu’il avait
appris au monastère depuis qu’il y était entré
à l’âge de 8 ans. Il paraissait maintenant en avoir
25. Puis il a lentement baissé les yeux et m’a
répondu en me regardant.
Sa réponse fut très courte. Et très puissante. Et
elle avait beaucoup de sens. « Les deux ! m’a-t-il
répondu, la compassion est à la fois une force
universelle et un sentiment humain. »
C’est à cet instant que la rencontre avec l’abbé
a tout d’un coup pris tout son sens, et j’ai alors
compris le profond enseignement qu’il nous avait
transmis à l’époque.
Clé no 31 : La compassion est à la fois une force
universelle et un sentiment humain
qui nous relie à la nature et à la Vie.

LA COMPASSION D’EINSTEIN
Ce jour-là, à l’autre bout du monde, dans la
cellule d’un moine, à une heure de la ville la plus
proche et à plus de 4 500 mètres d’altitude, j’ai
entendu des paroles habitées d’une sagesse si
simple mais si puissante, que beaucoup de
traditions occidentales, y compris la science, ont
ignoré jusqu’à ce jour. Le moine nous avait
simplement rappelé que le sentiment humain de
la compassion, qui nous distingue de toutes les
autres formes de vie, est la même force universelle
qui nous relie intimement à toutes choses.
Lorsque nous expérimentons la véritable
compassion, le sentiment de séparation entre
nous et les autres, ou avec toute forme de vie, et
également à l’intérieur de nous-mêmes, disparaît.
Albert Einstein a lui-même reconnu le pouvoir
de la compassion et son profond potentiel
à alléger les souffrances. Selon ses mots, « notre
tâche doit être de nous libérer […] en élargissant
le cercle de notre compassion afin qu’il embrasse
tous les êtres vivants et la Nature tout entière
dans sa splendeur11 ». Le quatorzième dalaï-lama,
quant à lui, nous dit qu’il est essentiel de
comprendre que notre guérison personnelle
participe à la survie mondiale, en déclarant : « Je
crois profondément que la compassion est le
fondement de la survie humaine12. » La
reconnaissance du rôle de la compassion dans
notre vie ouvre la porte à une plus grande et plus
profonde connaissance de soi ainsi qu’à des
expériences extraordinaires qui nous rendent plus
humains.
L’abbé était un grand enseignant, et il
considérait que c’était de sa responsabilité de
répondre aux questions de ses élèves d’une
manière qui soit à la fois respectueuse et
significative. Ignorant tout de moi, de mon passé,
de mon histoire et de mes croyances, il n’avait
aucun moyen de savoir si ses connaissances me
seraient bénéfiques et me conviendraient. Il
ignorait les répercussions que ses mots pourraient
avoir dans ma vie. Là était la cause du débat
animé auquel j’avais assisté entre lui et notre
traducteur avant qu’il ne prononce le mot
« compassion ».
Heureusement, mon traducteur était aussi un
bon ami, et il me connaissait. Il connaissait ma
famille, ma vie, ma formation universitaire et
mon expérience en entreprise, mon éducation, et
mon parcours spirituel. Il avait rassuré l’abbé en
lui expliquant que tout ce qu’il choisirait de me
dire saurait se frayer un chemin vers mon esprit et
mon cœur de la juste manière et
respectueusement. Il n’en avait pas fallu plus
à l’abbé pour rassurer son sens des responsabilités.
En me répondant comme il l’a fait, il m’a permis
d’élargir la notion de compassion telle que je
l’avais apprise et le rôle qu’elle joue réellement
dans nos vies.

COMPASSION, SAGESSE ET
ÉQUILIBRE
Les enseignements de l’abbé tibétain et du
bouddhisme tibétain en général sont basés sur la
tradition mahayana, l’une des deux branches
majeures du bouddhisme (ou des trois branches
dans certaines classifications). Selon ces
enseignements, le mahayana est la voie qui
conduit rapidement un individu à l’Éveil dans un
seul but : qu’il puisse utiliser son Éveil pour
soulager les souffrances des autres. Le nom que
l’on donne à une personne qui suit cette voie est
« bodhisattva ». Je partage cela avec vous dans son
contexte pour vous aider à mieux comprendre ce
qu’est la compassion.
La nature sensuelle et le langage poétique des
enseignements mahayana (les sutras) m’ont
toujours touché par leur beauté. Ils ont aussi été
pour moi un refuge et une source de réconfort
dans les moments les plus difficiles de ma vie.
Lorsque, par exemple, les sutras décrivent la
compassion, ils dépeignent les bodhisattvas avec
deux ailes qui les emportent vers l’Éveil, dont
l’une des deux représente la sagesse, et l’autre la
compassion. Les sutras décrivent la sagesse et la
compassion comme deux qualités égales et
nécessaires pour tous ceux qui choisissent la voie
de l’Éveil.
Les sutras offrent une puissante description du
détachement des bodhisattvas vis-à-vis du monde
moderne : ils ne possèdent rien en propre, ni
terre, ni biens, ni aucun attachement dans ce
monde. Mais cette idée va encore plus loin en
pénétrant l’essence même de la façon dont nous
nous percevons dans le monde. La profondeur du
bodhisattva est très bien décrite par Joanna Macy,
éco-philosophe et experte en bouddhisme : « Il
n’existe pas un moi solide, ni une identité
immuable, ni aucune sécurité telle que nous la
concevons aujourd’hui13. » Les bodhisattvas se
déplacent avec confiance dans le monde, certains
que la sagesse et la compassion qu’ils ont acquises
leur permettront de traverser toute situation que
la vie leur présente.
L’idée essentielle ici est que la compassion doit
être équilibrée avec la sagesse pour nous servir de
la façon la plus juste. Si nous voulons exprimer
nos plus profonds sentiments, nous devons le
faire avec compassion et sagesse, ce sont nos
meilleures alliées.
Mon parcours personnel pour résoudre le
mystère de l’intuition et de la compassion m’a
conduit dans certains endroits les plus mystérieux
et les plus isolés au monde. C’est dans les anciens
monastères, dans les couvents de femmes, dans
les pages friables des anciens manuscrits usés par
le temps, et chez les peuples autochtones, que
cette sagesse a été préservée pour nous
aujourd’hui. Plutôt que de découvrir dans ces
endroits des réponses toutes faites, j’y ai trouvé
les clés d’une façon de concevoir la vie qui ouvre
la voie à de nouvelles réponses et à de nouvelles
façons de réfléchir. Il n’est sans doute pas
surprenant que les indices qui permettent de
résoudre les mystères les plus profonds de nos
corps et qui mènent à nos plus grands pouvoirs
soient cachés au sein même de notre vie
quotidienne. Mais ces mystères ne sont pas
résolus dès que nous avons appris le langage du
cœur.
Tout comme l’introduction d’un livre nous sert
de guide vers les chapitres qui vont suivre,
l’intuition et la compassion nous guident
à travers les nuances de la vie et nous offrent un
moyen de répondre aux questions qui surgissent
dans notre vie quotidienne.
Chapitre 6

NOUS SOMMES
« PROGRAMMÉS »
POUR LA LONGÉVITÉ
Éveiller le pouvoir de nos cellules immortelles

« Beaucoup de choses peuvent prolonger votre vie,


mais seule la sagesse peut la sauver1. »
NEEL BURTON (1978-), PSYCHIATRE ET PHILOSOPHE
BRITANNIQUE.

« Nous commençons à mourir dès l’instant où


nous sommes nés », me disait un ami très proche
que j’avais connu dans le nord du Missouri quand
j’étais jeune. (Je l’appellerai Michaël pour
respecter sa vie privée.) Nous avions des parcours
si semblables qu’on aurait pu nous prendre pour
deux frères. Nos pères avaient quitté nos familles
respectives lorsque nous avions 10 ans. Nous
avions tous les deux un frère plus jeune ; nous
étions tous les deux logés dans le même logement
social ; nous faisions tous les deux le même trajet
chaque matin pour nous rendre à la même école
et dans la même classe. Par la suite, nous nous
sommes tous deux tournés vers la musique,
Michaël vers la batterie et moi vers la guitare,
pour nous aider à supporter l’atmosphère
tourmentée qui régnait dans nos foyers brisés. En
1968, nous avions découvert ensemble en direct
à la télévision les répercussions de l’assassinat de
Martin Luther King Jr., puis, à peine deux mois
plus tard, ce fut celui de Robert Kennedy ainsi que
les horribles meurtres des manifestants sur le
campus de l’université d’État de Caroline du Sud,
et la brutalité policière pendant les émeutes
contre la guerre du Vietnam lors de la
Convention nationale démocrate de Chicago.
Nous faisions partie à l’époque du même groupe
de rock, et après nos répétitions, qui finissaient
souvent tard dans la nuit, nous restions éveillés
jusqu’au petit matin pour parler de l’Amérique, de
la politique américaine et de l’avenir du monde.
C’est dans le contexte de cette amitié que
Michaël avait prononcé ces mots, qui résumaient
sa philosophie de vie : nous commençons à mourir
dès l’instant où nous sommes nés. Je connaissais
bien ce précepte pour l’avoir déjà entendu, je le
considérais comme une idée marginale avec
laquelle je n’étais pas forcément d’accord, mais
que j’avais acceptée comme l’un des nombreux
nouveaux points de vue émergents de l’époque.
Mais, en entendant ces mots de la bouche de mon
ami, quelque chose m’a semblé différent. Cette
fois-ci, cela venait de quelqu’un qui m’était très
proche, et Michaël semblait utiliser ce précepte
pour justifier un mode de pensée et de vie fait
d’excès et de complaisance, ce qui entrainait
parfois de mauvaises situations.
Ce jour-là, Michaël et moi étions plongés dans
une grande conversation sur la vie et comment en
profiter au maximum. Nos deux points de vue ne
pouvaient être plus différents. Michaël croyait
fermement que nos capacités commençaient
à diminuer dès l’instant où nous étions nés, et il
avait pris cela tellement à cœur qu’il en avait fait
sa philosophie de vie. Il croyait que notre vie était
littéralement une sorte de « réservoir » scellé
contenant un potentiel défini et limité, et que,
dès notre premier souffle, le jour de notre
naissance, nous ouvrions ce réservoir et
commencions à puiser dans ce potentiel.
« On a ce qu’on a, et quand c’est fini, c’est
fini », disait-il. « Quand il n’y a plus rien, il n’y
a plus rien. »

VIVONS-NOUS DANS LE MOMENT


OU EN FONCTION DU MOMENT ?
Pour Michaël, deux inconnues mystérieuses
étaient présentes au début de notre vie. La
première était que, lorsque nous arrivions dans ce
monde, nous ignorions jusqu’à quel niveau le
« réservoir » de notre véhicule physique était
rempli. La seconde était que nous ignorions
à quelle vitesse nous utiliserions l’énergie limitée
qui nous avait été octroyée. De sa perspective, si
la vie nous avait dotés d’un réservoir plein, nous
pouvions bénéficier d’une parfaite santé et vivre
cent ans ou plus. « Mais, disait-il, si nous
commençons notre vie avec un réservoir à moitié
plein, notre potentiel de départ est moindre, nous
l’utilisons plus rapidement, notre vie se voit
d’autant plus raccourcie, et il est très probable que
nous mourrons jeunes. » Michaël croyait que
c’était précisément parce que nous ignorions le
niveau de notre « réservoir d’énergie » que la
logique était donc de vivre notre vie à fond en
fonction du seul moment dont on pouvait être
certain : le moment présent.
Je comprenais ce qu’il voulait dire et la
réflexion qui sous-tendait ses arguments, mais je
savais aussi que ce genre de pensée était interprété
différemment selon les personnes. Pour Michaël,
l’idée de vivre en fonction du moment signifiait
qu’il pouvait exprimer tout ce qui lui venait
à l’esprit et faire tout ce dont il avait envie
à n’importe quel moment. (Ce qui est très
différent de vivre dans le moment présent, où
nous accueillons pleinement ce que nous
ressentons avec une perception accrue de ce qui
nous entoure, en agissant et en nous exprimant
de façon consciente et responsable.) Michaël,
pour sa part, estimait que, pour vivre vraiment de
façon spontanée, il n’avait pas à mettre des filtres
sur ses mots ou ses actions. Chaque moment était
simplement ce qu’il était. Et c’est précisément
cette façon de penser qui avait déclenché notre
conversation.
Ce jour-là, il n’était pas étonnant que Michaël
soit en pleine crise existentielle. Son
interprétation de la vie qui devait selon lui être
vécue en fonction du moment l’avait conduit
à éviter à tout prix toute forme d’engagement :
que ce soit l’engagement vis-à-vis de lui-même, de
sa famille, de son corps et de sa santé, des autres
en général, de ses amis ou de l’intimité. Les
conséquences de son approche de la vie l’avaient
rattrapé en lui apportant des déceptions, des rêves
insatisfaits et le sentiment qu’une vie réussie,
équilibrée et aimante était peut-être réalisable
pour certaines personnes, voire pour tout le
monde, sauf pour lui.
À l’époque de cette conversation, Michaël se
trouvait confronté à un gros problème de santé. Il
n’était alors que dans sa vingtaine, mais sa forte
consommation de drogues et d’alcool l’avait
conduit à une maladie du foie qui nécessitait un
traitement médical immédiat. Michaël était seul
dans sa vie. Il n’avait pas d’argent, nulle part où
vivre, et personne vers qui se tourner. À ma
connaissance, j’étais le seul ami qui lui restait. Il
était enlisé si profondément dans sa douleur qu’il
ne lui était jamais venu à l’esprit qu’il pouvait
y avoir une autre façon d’envisager l’existence.
J’avais appris à temporiser lorsqu’il s’agissait
d’offrir mes conseils à des amis (à moins qu’on ne
me le demande), mais, ce jour-là, je n’ai pas pu
me retenir. J’ai pris le risque de le faire en lui
posant une question.
— Et si l’idée que nous commençons à mourir dès
l’instant où nous sommes nés était exagérée ? lui ai-je
demandé.
— Que veux-tu dire par « exagérée » ? m’a-t-il
répondu en me lançant un regard qui m’a fait
comprendre que j’avais toute son attention.
— Bon, j’essayais d’être gentil, lui ai-je répondu en
souriant. Je ne voulais pas détruire d’un seul coup ta
vision du monde.
— D’accord, j’ai compris ! Qu’est-ce que tu essaies de
me dire ? Vas-y, dis-le.

C’était exactement ce que j’avais espéré. Il


m’ouvrait la porte pour lui offrir un autre point
de vue, et j’ai immédiatement saisi cette
opportunité. « Et si la vie fonctionnait d’une
manière complètement opposée à ce que tu
crois ? Qu’est-ce que ça signifierait pour toi si tu
découvrais que, dès le moment où nous sommes nés,
nous commençons à guérir ? », lui ai-je demandé.
Michaël a eu l’air stupéfait. Ce simple
changement de perspective ne lui était jamais
venu à l’esprit. Le seul fait d’entendre ces mots lui
ouvrait la porte sur une possibilité qu’il n’avait
jamais envisagée. « Eh bien, si c’était vrai, ça
changerait tout ! Ça voudrait dire qu’on peut
remplir notre réservoir d’énergie indéfiniment –
ou du moins pendant longtemps », m’a-t-il dit.
« Oui. C’est tout à fait ça. Et nous n’avons
même pas besoin de nous demander si cette
possibilité existe, parce que certains l’ont déjà
découverte il y a bien longtemps, lui ai-je
répondu. Les pratiquants d’anciennes traditions
et techniques comme le yoga, le qi gong ou la
médecine ayurvédique ont déjà découvert depuis
longtemps que nos corps sont littéralement
connectés pour guérir dès que nous sommes nés.
Ils savent aussi que c’est à nous de choisir
d’enclencher ce processus ou de l’arrêter. La clé
est de créer les conditions qui rendent la guérison
possible. Et il existe de nombreuses façons de le
faire, c’est pour ça qu’au lieu de penser que la vie
est un réservoir qui se vide jour après jour, nous
pouvons la concevoir comme un réceptacle que
nous remplissons continuellement. »
Peu de temps après cette conversation, Michaël
a déménagé dans une autre ville. Son père, qu’il
ne voyait plus, l’avait contacté après avoir appris
ce qui lui arrivait et lui avait proposé de venir
habiter chez lui pendant qu’il s’occupait de ses
problèmes de santé. Au fil des années, j’ai perdu
contact avec Michaël. Je ne l’ai jamais revu. Mais,
quand je pense à cette époque dans le nord du
Missouri, j’ai toujours de la gratitude pour ces
grandes discussions que nous partagions et qui
nous ont permis à tous les deux d’aborder de
nouvelles façons de voir le monde et de réfléchir
à nos vies.
Plus j’ai appris de choses sur la sagesse du corps
humain et passé du temps avec des peuples
indigènes qui ont adopté cette sagesse depuis
longtemps, plus j’ai été amené à comprendre ce
potentiel dont nous parlions avec Michaël. Nous
possédons déjà la capacité de guérir et elle existe
en chacun de nous. Que ce soit les yogis, les
moines et les moniales du Tibet, les chamans, les
mystiques ou les curanderos, dont les traditions
respectives sont très différentes les unes des
autres, il existe un thème fondamental qui tisse
les fils de chaque tradition en une tapisserie
puissante et unique. Ces anciennes traditions
autochtones nous enseignent que la qualité et la
durée de notre vie se résument essentiellement
à la façon dont nous nous percevons nous-mêmes
dans le monde.
Remplacer les croyances limitantes que nos
familles, nos amis et nos institutions sociales
nous ont enseignées par de nouvelles perspectives
qui nous rendent autonomes, « cela change
tout », pour reprendre les mots de Michaël. Je l’ai
découvert par moi-même de la façon la plus
directe qui soit lors de ma rencontre avec une
moniale tibétaine qui a ébranlé les connaissances
classiques qu’on m’avait enseignées concernant
l’âge et la longévité.

LE SECRET DE LA MONIALE
Après environ deux semaines d’acclimatation
à des altitudes de plus de 4 800 mètres, après
avoir été bousculés sur les sièges rigides d’un
vieux bus scolaire chinois le long de routes qui
n’étaient guère plus que des sentiers effondrés,
nous sommes finalement arrivés dans le
monastère isolé. Il se trouvait à quelques heures
du village le plus proche et n’était habité que par
une centaine de moniales tibétaines qui avaient
peu de contacts avec le monde extérieur et
n’accueillaient que très peu de visiteurs. La
poussière tourbillonnant au-dessus des collines
environnantes avait averti les nonnes que nous
étions en chemin. Lorsque nous sommes arrivés
au monastère, elles nous attendaient
tranquillement, entourées d’une ribambelle
d’enfants timides mais curieux, d’agriculteurs
locaux, d’éleveurs de yaks et de nomades aguerris
aux intempéries.
Au Tibet, chaque opportunité de faire une
photo était ce que les membres de notre groupe
appelaient un « National Geographic moment », ce
qui signifiait que la photo prise était digne de
faire la couverture de ce magazine populaire,
comme ce fut le cas quand trois moniales se sont
immédiatement avancées vers nous. Après des
salutations chaleureuses, elles nous ont fait savoir
qu’elles seraient nos guides officielles. Elles
étaient vêtues de l’habit traditionnel des
moniales : un drapé couleur bordeaux (zhen)
recouvrant une jupe bordeaux (shemdop) pour le
bas du corps et une chemise drapée jaune et
bordeaux (dhonka) couvrant le haut du corps. Les
larges sourires sur leurs visages et leur
conversation animée m’ont fait comprendre
qu’elles étaient très heureuses de nous rencontrer.
En passant par notre traducteur, elles nous ont
confié que vivre dans un endroit aussi isolé avait
des avantages et des inconvénients. D’un côté,
l’enceinte du monastère était si reculée que les
inspecteurs du gouvernement et les spéculateurs
fonciers ne venaient que très rarement perturber
leur communauté ; mais, d’un autre, elles se
trouvaient isolées et très loin de la ville la plus
proche, et la route pour arriver au monastère était
si mauvaise que le tourisme, qui aurait pu
contribuer à l’économie du lieu, était presque
inexistant.
Notre bus pouvait accueillir exactement
40 personnes, plus un guide, un traducteur et
moi-même. Inutile de dire que la vue de
43 personnes arrivant au monastère a été très bien
accueillie et a immédiatement donné vie à la cour
du monastère, où des petits stands sont apparus
comme par magie dans tous les coins. Pendant
une heure, nous avons soutenu de notre mieux
l’économie locale en devenant de vrais
consommateurs, achetant des magnifiques tapis
tibétains, des tanka brillants et colorés, des
accessoires religieux comme des drapeaux de
prière, des bols chantants et leur maillet, ou
encore des chapelets pour compter les mantras.
Puis, soudainement, la scène a complètement
changé. Comme s’ils suivaient une sorte de signal
interne, les gens ont remballé les tapis de laine de
yak, les bijoux en turquoise, les bols chantants et
les tableaux dans de grands sacs de laine, les
stands ont été démontés, et les nonnes se sont
mises à marcher en silence vers les bâtiments. J’ai
regardé notre guide en cherchant une explication.
« Nous allons maintenant à la salle de prière, m’a-
t-il murmuré. C’est l’heure de prier. »
Nous nous sommes mis à marcher sur un
chemin étroit creusé dans la montagne, et l’une
des moniales est venue marcher à mes côtés. J’ai
été immédiatement fasciné par sa présence. Elle
était assez proche de moi pour que je puisse
facilement estimer sa taille. Ma mère fait
exactement 1,42 m, et le visage de la nonne se
trouvait au niveau de ma poitrine comme celui de
ma mère quand nous nous promenions ensemble.
Mais c’était bien autre chose que sa taille qui me
fascinait.

CENT VINGT ANS SUR TERRE,


MAIS POURQUOI COMPTER LES
ANNÉES ?
Les yeux de la nonne étaient clairs et brillants, et
elle n’a pas cessé de sourire tout au long de notre
marche côte à côte. La peau de son visage était
saine malgré les rides profondes autour de ses
yeux et sur son front, qui témoignaient d’une
longue vie exposée au soleil en haute altitude et
aux éléments de la nature, ainsi qu’aux défis
qu’elle avait dû connaître dans un
environnement si difficile. Son crâne était
fraîchement rasé. J’ai appris que ce n’était pas
pour masquer une calvitie liée à l’âge, mais parce
qu’il était impossible pour les moniales de se laver
en entier en l’absence d’un système de plomberie
adéquat dans le monastère. Pendant que la
moniale et moi marchions ensemble, il m’est
apparu clairement que mes compétences
linguistiques tibétaines étaient bien pires que son
anglais limité, aussi nous avons rapidement
compris que nous ne pourrions pas nourrir une
grande conversation. En tout cas, pas
verbalement. Nous avons donc continué
à cheminer en silence vers la salle de prière, son
regard se portant alternativement sur le mien et
sur le chemin.
Quand nous sommes arrivés à l’entrée de la
salle de prière, elle a incliné sa tête tout en
repoussant la lourde tenture brodée qui
empêchait le vent, la poussière et la lumière du
soleil d’y entrer. Elle s’est avancée en premier, et,
avant que je ne la suive, notre guide m’a arrêté.
« As-tu apprécié ce moment avec la Guéshé ? »,
m’a-t-il demandé.
« Guéshé » signifie en tibétain « grand
enseignant », et, bien que j’aie pressenti que cette
femme était une personne âgée respectée,
j’ignorais qu’elle était tenue en si haute estime.
De plus, mon guide avait fait spontanément
référence à cette moniale en l’appelant Guéshé,
titre traditionnellement réservé dans le
bouddhisme tibétain uniquement aux hommes
hautement instruits. Ce n’est qu’en 2011,
trois ans après notre voyage au Tibet, que
Kelsang Wangmo a marqué l’histoire en devenant
la première femme Guéshé officiellement
reconnue, ce qui a ouvert une nouvelle ère pour
les femmes dans le bouddhisme tibétain.
Je ne m’attendais donc pas que notre traducteur
me dise :
« Cette moniale est la gardienne de la mémoire
de ce lieu et de la tradition de ces femmes. Nous
l’appelons Guéshé parce que, non seulement elle
connaît l’histoire de ce lieu, mais parce qu’en fait
elle s’en souvient réellement. »
« Que veux-tu dire par “elle s’en souvient
réellement” ? lui ai-je demandé. Comment est-ce
possible ? Comment peut-elle se souvenir de
l’histoire qui s’est déroulée dans cet endroit
depuis plus de cent ans ? »
« C’est pour cette raison qu’elle est la Guéshé »,
a-t-il répondu avec un sourire. Puis, tout en me
regardant dans les yeux, il m’a révélé la raison
secrète pour laquelle il avait voulu que je la
rencontre.
« Si la Guéshé se souvient de l’histoire, c’est
parce qu’elle l’a vécue. Elle est née ici en 1888 et
a vécu dans ce village toute sa vie. »
Au début, j’ai cru que mon guide plaisantait,
mais j’ai vite compris que ce n’était pas le cas.
« Oui, a-t-il dit. La Guéshé m’a montré ses
papiers. Elle a eu cent vingt ans cette année. » (Le
voyage dont je parle ici a eu lieu en 2008.) « Et
elle n’est pas la plus âgée de tous ces gens, a-t-il
poursuivi. D’autres personnes dans les montagnes
sont beaucoup plus vieilles. »
« Quel âge ont-elles ? », ai-je demandé.
« C’est là le problème, a-t-il dit. Les plus âgés
sont des hommes devenus yogis et qui sont partis
vivre dans des grottes entre Lhassa et le mont
Kailash, la montagne sacrée. Selon les villageois
locaux, certains d’entre eux ont jusqu’à
six cents ans ! Le problème, c’est qu’il y a
six cents ans les certificats de naissance et autres
papiers d’identité n’existaient pas ; on ne peut
donc pas prouver leur âge avec certitude. »
Et c’est précisément pour cette raison que cette
rencontre avec la moniale tibétaine et ceux qui la
connaissaient était si précieuse à mes yeux. Son
âge exact était connu et documenté, car ses
souvenirs avaient été conservés dans la
bibliothèque du monastère. Elle était encore très
vivante et dynamique, et aussi très heureuse de
témoigner de sa longue vie et du secret qui lui
avait permis d’atteindre cet âge avancé. Cet après-
midi-là, avec l’aide du traducteur, j’ai osé lui
demander le secret de sa longévité.
Ma nouvelle amie ne s’est pas retenue pour me
répondre. Sa réponse fut immédiate, simple, brève
et concise, ne laissant aucune ambiguïté quant
à ce qu’elle m’affirmait. « La compassion, m’a-t-
elle répondu. La compassion est la Vie. C’est ce
que nous pratiquons ici. C’est ce que nous avons
appris de nos maîtres et c’est ce qu’ils ont appris
des leurs. C’est ce qui est écrit dans ces livres »,
m’a-t-elle dit tout en montrant d’un geste de la
main de vieux manuscrits en lambeaux rangés
dans la bibliothèque du monastère. « Nous les
préservons pour en partager le contenu avec tous
ceux qui viennent étudier ici. »
Aujourd’hui, sa réponse prend tout son sens
avec la découverte récente d’une horloge
biologique à l’intérieur de nos cellules qui
programme la « minuterie » de la durée de notre
vie.

REPENSER LA NOTION DE
LONGÉVITÉ
Ce n’est probablement pas une coïncidence que
les âges les plus avancés documentés dans le
monde aujourd’hui se situent aux alentours de
celui de cette moniale rencontrée au Tibet, c’est-à-
dire aux alentours de 120 ans. Bien qu’il existe
certainement des exceptions, certaines un peu
moins âgées et certaines un peu plus vieilles, l’âge
de 120 ans semble représenter une sorte de limite
mystérieuse en ce qui concerne la longévité
humaine. D’un point de vue biblique, cela n’a pas
toujours été le cas. Si nous en croyons les récits de
la Torah hébraïque (et postérieurement de
l’Ancien Testament chrétien), la vie des
patriarches de la Bible se compte en siècles plutôt
qu’en simples décennies.
Mathusalem, par exemple, avait 187 ans quand
il a engendré son fils Lamech. C’était donc un
homme en pleine vitalité au moment où il est
devenu père. Mathusalem a vécu encore 782 ans,
contredisant la façon dont nous avons été amenés
à concevoir la longévité et la diminution de la
vitalité avec l’âge, et, pendant cette période, il
a engendré d’autres fils et filles, ce qui représente
une durée de vie de 969 ans ! Et Mathusalem n’est
pas le seul à avoir vécu si longtemps. Cette même
tradition biblique nous dit qu’à l’âge de 500 ans,
Noé « a engendré Shem, Ham et Japheth2 ».
Encore une fois, pour avoir engendré trois
enfants, nous savons que Noé devait être à la fois
dans la force de l’âge et de sa virilité.
Ces deux récits présentent des idées très
différentes sur la longévité par rapport
à l’espérance de vie que nous avons aujourd’hui.
Notre société et notre culture nous ont
programmés pour croire en une relation inversée
entre l’âge et le potentiel humain : nous croyons
que plus nous vieillissons, plus nous perdons les
capacités de notre jeunesse, ou, autrement dit, au
cours de notre existence, la qualité de vie dont
nous disposons diminue avec les années.
C’est pour cela que, lorsque nous imaginons
quelqu’un de plus de 100 ans, nous avons une
image conditionnée d’une personne qui n’est plus
que l’ombre d’elle-même. Nous visualisons un
petit être au corps chétif avec des muscles affaissés
sur des os fragiles, les yeux ternes et vides,
essayant de s’accrocher à la vie jusqu’à son
dernier souffle. Et, bien qu’il soit tout à fait
possible de vieillir de cette façon – nous l’avons
tous expérimenté un jour ou l’autre avec un
membre de notre famille, l’un de nos amis ou
voisins, et il n’y a évidemment rien de mal
à accepter cette possibilité –, ce que je veux
souligner ici est qu’il existe une autre possibilité.
Une longévité pleine de vitalité est bien plus
qu’un souhait ou un rêve, c’est une réelle
possibilité. Que ce soit dans le passé ou
actuellement, nous avons des exemples de
personnes qui ont choisi une autre façon de
penser et de vivre qui leur a permis de connaître
une très grande longévité tout en restant en
parfaite santé.

L’un des récits les plus curieux et les plus


fascinants sur la grande longévité des patriarches
dont j’ai parlé précédemment est celui du
prophète Hénoch et la manière dont il a quitté ce
monde à la fin de sa vie. Je dis « quitté ce
monde » plutôt que « est mort », car c’est ce que
les récits historiques décrivent. Selon les textes
bibliques, Hénoch ne serait jamais mort.
Avant que le livre d’Hénoch ne soit écarté du
canon biblique officiel au IVe siècle de l’ère
commune, il tenait une place influente et révérée
dans l’histoire de l’humanité. Le livre attribué
à Hénoch, qui aurait dicté les secrets de la
création à un scribe avant sa disparition, décrit ses
365 années de vie sur terre. Cependant, un
passage du livre fait une description de sa fin de
vie qui n’a rien d’une mort habituelle.
Hénoch ne serait pas mort en rendant son
dernier souffle, et son corps ne serait pas retourné
à la poussière, les textes disent qu’à la fin de sa vie
« Hénoch marcha avec Dieu, puis il ne fut plus là,
parce que Dieu l’avait pris3 ». Ce que ce passage
signifie précisément et ce qui est arrivé à Hénoch
est encore à ce jour un sujet de controverse dans
les milieux religieux et philosophiques. Je partage
cela avec vous car c’est un autre exemple de
grande longévité qui dépasse de loin l’espérance
de vie que nous avons aujourd’hui.
C’est après que les événements décrits dans les
textes ont conduit à un changement dans la
façon dont les humains vivaient sur terre que les
récits témoignant de telles grandes longévités
s’arrêtent. À partir de ce moment-là et jusqu’à ce
jour, il semble qu’une limite d’âge ait été
instaurée. Ce n’est sans doute pas un hasard si
certains récits contenus dans la bible à ce sujet
coïncident avec les découvertes scientifiques de
l’instauration d’une telle limite. Le paramètre
biblique est précis. On peut y lire : « Alors
l’Éternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours
dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses
jours seront de cent vingt ans4. » (Genèse VI, 3)
La limite de 120 ans décrite dans cet ancien
passage biblique se rapporte directement à la
découverte scientifique d’une horloge biologique
dans notre ADN, qui détermine le nombre de
divisions d’une cellule avant qu’elle ne devienne
sénescente et finisse par mourir. Chacun d’entre
nous a un accès direct à l’horloge biologique de
ses cellules, et cette découverte, qui a abouti à un
prix Nobel de médecine, est essentielle quant à la
façon dont nous pouvons réinitialiser cette
horloge qui détermine la durée de vie de nos
cellules.

L’IMPORTANCE DE LA TAILLE DES


TÉLOMÈRES
Un nouveau mot crée actuellement une
controverse dans les conférences sur la guérison et
la longévité. Que ce soit des publicités télévisées
qui promettent le rajeunissement et de retrouver
une nouvelle vigueur sexuelle, ou des annonces
suggérant que la médecine de demain sera
contenue dans une pilule que vous pourrez
acheter sur Internet, le sujet qui semble
transformer instantanément des personnes
ordinaires en experts en ADN est celui des
télomères. Ce que sont les télomères et le rôle
qu’ils remplissent est au fond assez simple ; mais
ce dont ils sont capables relève du miracle.
De la même façon qu’un petit capuchon en
plastique protège les extrémités de nos lacets pour
qu’ils ne s’usent pas au fil du temps, les télomères
sont des séquences d’ADN spécifiques qui
protègent les extrémités de nos chromosomes
pendant que nos cellules continuent à se diviser.
Pour les humains, la séquence apparaît sous la
forme répétitive du code ADN : TTAGGG,
TTAGGG, TTAGGG, etc. Ces lettres sont un
raccourci pour les quatre bases possibles
constituant l’ADN : la cytosine (C), la guanine
(G), l’adénine (A) et la thymine (T). Cette
séquence est la « matière » qui forme le capuchon
de protection que nous voyons dans l’illustration
de la figure 5.1.
Figure 5.1. Cette illustration montre comment les télomères
raccourcissent chaque fois qu’une cellule se divise jusqu’à ce qu’ils ne
puissent plus supporter le processus. Les scientifiques pensent que le
raccourcissement de nos télomères correspond à l’horloge biologique
qui mène à la vieillesse et, finalement, à la mort.
Lorsqu’une cellule se divise et que les
chromosomes sont copiés afin que deux nouvelles
cellules puissent être créées à partir de l’original,
le processus de réplication ne se poursuit le long
du brin d’ADN que jusqu’à un certain point, puis
il s’arrête – avant d’avoir atteint l’extrémité du
brin. C’est ici que les télomères entrent en jeu. Le
télomère est un tampon de code supplémentaire
qui apparaît après la transmission de
l’information vitale du chromosome. Donc,
quand le processus de réplication s’arrête, il
s’arrête dans les télomères, où la copie incomplète
est insignifiante, plutôt que pendant la
transmission de l’information ADN ; les télomères
subissent donc l’impact du traumatisme lié à la
division d’une cellule. C’est un processus naturel
pour s’assurer que la réplication de nos gènes soit
complète et que la précieuse information
contenue dans la cellule demeure entière et
intacte chez ses descendants.
Si, pour une raison quelconque, ce processus ne
se produisait pas, la réplication s’arrêterait au
milieu de la transmission d’une information ADN
essentielle – comme l’information nécessaire pour
renforcer le système immunitaire –, et la nouvelle
cellule ne pourrait fonctionner qu’à partir d’une
information incomplète. Une réplication
incomplète se manifesterait alors comme un
défaut génétique pouvant conduire à la maladie,
à la sénescence et au vieillissement. Mais, grâce
aux télomères, cela n’arrive pas.
En observant ce processus, nous comprenons
clairement pourquoi la longueur de nos télomères
est si importante. Tant qu’ils demeurent assez
longs pour garder le code ADN intact, la division
cellulaire et nos cellules vitales sont saines et
équilibrées et peuvent remplir leur rôle.

Clé no 32 : Les télomères sont des séquences


ADN spécialisées situées aux
extrémités d’un chromosome, qui
servent de tampon pour protéger
l’information génétique du
chromosome lorsqu’une cellule se
divise. Avec chaque division
cellulaire, les télomères
raccourcissent jusqu’à ce qu’ils ne
soient plus en mesure de protéger
l’information vitale de la cellule,
auquel cas la cellule connaît un
vieillissement, la sénescence, et
finalement la mort.

Voici la raison pour laquelle j’entre autant dans


les détails. Généralement, la longueur de nos
télomères raccourcit au cours de notre vie. Par
exemple, au moment de notre naissance, la
longueur moyenne des télomères se situe entre
8 000 et 13 000 unités (paires de bases). Au fur et
à mesure que nous vieillissons, ils deviennent
généralement plus courts, et ce, de manière
prévisible. Vers l’âge de 35 ans, les télomères d’un
adulte typique ayant un mode de vie
typiquement occidental sont réduits d’environ
29 %, c’est-à-dire autour de 3 000 unités. Et,
lorsque cet adulte typique atteint l’âge de 65 ans,
ce nombre baisse encore de 50 %, à environ
1 500 unités. J’associe à ces statistiques le mot
« typique », car la longueur de nos télomères n’est
pas prédéfinie, ou, pour reprendre l’expression,
« elle n’est pas gravée dans le marbre ».
Ces statistiques décrivent ce qui se produit si
nous ne faisons rien pour contribuer à la santé de
nos télomères. La bonne nouvelle est qu’il nous est
possible de faire quelque chose. Nous pouvons
même faire beaucoup de choses. Et, pour cette
raison, les scientifiques reconnaissent maintenant
que la rapidité et le degré auxquels nos télomères
raccourcissent dépendent de nous et d’un certain
nombre de facteurs que nous influençons
à travers nos choix de vie. Ces facteurs
comprennent l’alimentation, l’exercice et le
sommeil, et parfois des facteurs préjudiciables
comme la consommation de drogues et d’alcool.
Le facteur souvent le moins considéré est celui du
stress émotionnel, qui peut résulter de problèmes
d’estime de soi et de confiance en soi.

LA DÉCOUVERTE DU MINUTEUR
DANS NOTRE HORLOGE
BIOLOGIQUE
En 1961, un scientifique américain nommé
Leonard Hayflick a découvert que le nombre de
divisions que peuvent effectuer des cellules avec
l’aide des télomères se situe entre 40 et
70 réplications. Lorsqu’on applique sa découverte
en traçant un graphique en fonction de l’âge et de
la fréquence à laquelle les cellules se divisent, on
trouve ce qu’on appelle la limite de Hayflick. La
limite de Hayflick prédit la durée de vie d’une
cellule, et cette limite semble être les 120 ans que
nous avons vus dans les exemples précédents.
Donc, que nous examinions la longévité humaine
d’un point de vue biblique ou à travers les yeux
d’un biologiste, les questions sont les mêmes :
• Savons-nous ce qui cause la limite de
120 ans ?
• Pouvons-nous dépasser la limite de
120 ans ?
À la lumière des nouvelles découvertes décrites
dans ce livre, la réponse à ces deux questions est
la même. C’est oui !
En 2009, le prix Nobel de physiologie ou
médecine a été décerné conjointement à trois
scientifiques : Elizabeth H. Blackburn et
Carol W. Greider, de l’université de Californie
à Berkeley, et Jack W. Szostak, de la faculté de
médecine de l’université Harvard. Ce prix leur
a été attribué pour la découverte en 1984 d’une
enzyme directement liée aux télomères, en
particulier pour sa capacité à les reconstituer, les
régénérer et les rallonger. Le nom de cette enzyme
parle de lui-même : la télomérase. La télomérase
est associée aux extrémités des chromosomes,
précisément là où se situent les télomères. Le rôle
de la télomérase est parfaitement décrit dans ce
communiqué de presse :
« Elizabeth Blackburn et Jack Szostak ont découvert
qu’une séquence unique d’ADN contenue dans les
télomères protège les chromosomes de la dégradation.
Carol Greider et Elizabeth Blackburn ont identifié la
télomérase, l’enzyme qui fabrique l’ADN des
télomères. Leurs découvertes expliquent comment les
chromosomes sont protégés par les télomères et que
ces télomères sont fabriqués par la télomérase… Si les
télomères sont raccourcis, la cellule vieillit.
Inversement, si l’activité de la télomérase est élevée,
la longueur des télomères est maintenue et le
vieillissement cellulaire est retardé5. »

Clé no 33 : Le rôle de l’enzyme télomérase dans


nos cellules est de reconstituer,
régénérer et rallonger les télomères,
qui déterminent la durée de vie de
nos cellules.

La découverte de la télomérase a soudainement


ouvert la porte à de grandes et nouvelles
possibilités de guérison et de longévité. Avant que
des recherches sur le potentiel de cette enzyme ne
soient réalisées sur l’homme, les premières études
ont été menées, comme c’est souvent le cas, sur
des souris de laboratoire. Biologiquement, une
souris est évidemment différente d’un humain,
cependant la façon dont les cellules d’une souris
se divisent et dont ces divisions sont régulées est
identique chez l’humain. Il était logique de tester
les théories de la télomérase et son rôle dans la
longévité chez les souris avant de le faire sur des
volontaires humains. Les résultats des études se
sont révélés stupéfiants.
Un article publié en 2010 dans la prestigieuse
revue scientifique Nature n’a laissé aucun doute
quant aux résultats des études réalisées. Le titre du
document était bref et concis : « La télomérase
inverse le processus de vieillissement ». La
première phrase de l’article donne le ton aux
possibilités suivantes : « Le vieillissement
prématuré peut être inversé en réactivant une
enzyme [la télomérase] qui protège les extrémités
des chromosomes, comme le suggère une étude
menée chez la souris6. »
La revue scientifique Nature décrivait une étude
réalisée sur un groupe de souris qui avait reçu un
traitement spécifique pour voir si elles pouvaient
se développer sans télomérase. Le résultat observé
fut que, sans l’enzyme permettant de reconstituer
leurs télomères, les chromosomes tampons
raccourcissaient rapidement et les souris
vieillissaient plus rapidement qu’elles ne
l’auraient fait normalement. Il n’est pas
surprenant que les souris aient vieilli en
développant les mêmes maladies habituellement
associées au vieillissement humain, telles que le
diabète, l’ostéoporose et même des troubles
neurologiques.
La raison pour laquelle ces souris ont fait les
gros titres est due à ce qui s’est passé par la suite.
Elles avaient également reçu un traitement spécial
pour que leurs enzymes télomérases soient
réactivées lorsqu’elles atteignaient l’âge adulte (ce
qui est réalisé en utilisant un produit spécifique
appelé 4-OHT). Au bout d’un mois de traitement,
ces souris ont été évaluées. Ce sont les
conclusions de cette évaluation qui ont été
décrites dans l’article.
Le responsable des recherches a décrit les
résultats comme étant « un effet proche de Ponce
de León », faisant référence à l’explorateur
espagnol et à sa quête légendaire de la fontaine de
Jouvence. Non seulement les maladies liées à l’âge
des souris adultes avaient été enrayées, mais elles
s’étaient inversées ! « Les testicules ont retrouvé
leur normalité et les animaux ont retrouvé leur
fertilité. D’autres organes, comme la rate, le foie
et les intestins, se sont régénérés. En un mois de
traitement, la télomérase a également inversé les
effets du vieillissement dans le cerveau7 »,
pouvait-on lire dans l’article.
Cette étude a été depuis été reproduite à de
nombreuses reprises et les résultats ont été publiés
dans plusieurs revues scientifiques spécialisées.
Chaque étude a abordé le vieillissement des
cellules et testé le rôle de la télomérase, des
télomères et du vieillissement d’une perspective
légèrement différente. Mais aussi différentes que
soient ces études les unes des autres, elles
démontrent toutes la même chose. La présence de
télomérase active dans le corps est un facteur clé
pour enrayer et inverser le processus de
vieillissement et la détérioration qui accompagne
habituellement celui-ci.
Grâce à ces études, pour la première fois, la
relation entre la télomérase et la longévité a été
confirmée chez la souris. Depuis lors, ces résultats
ont également été appliqués aux humains. Bien
que des facteurs ne dépendant pas de la longueur
de nos télomères, tels que le mode de vie,
l’environnement physique et la nutrition
contribuent certainement à la longévité globale,
le lien entre le vieillissement et la longueur des
télomères semble indéniable et nous révèle trois
choses :
1. On retrouve des télomères plus longs chez
les personnes ayant une espérance de vie
plus longue.
2. La télomérase est l’enzyme responsable de
la fabrication, de la régénération et du
rallongement des télomères.
3. L’activation de la télomérase stoppe la
destruction des télomères et reconstitue
ceux qui sont déjà endommagés.
La longueur des télomères est maintenant
reconnue comme un marqueur biologique (un
signe mesurable) pouvant nous donner des
informations sur notre espérance de vie. De plus,
nous savons maintenant que ce marqueur peut
être intentionnellement influencé et modifié
positivement.
Entendons-nous bien, le rallongement de nos
télomères n’est pas une garantie absolue que nous
aurons une longue vie. Cela n’aurait par exemple
aucun sens de rallonger les télomères en espérant
vivre longtemps tout en menant une vie d’excès
incluant la consommation excessive et régulière
d’alcool et/ou de drogues récréatives, et d’avoir
une alimentation très riche en glucides raffinés,
en gras trans, et en aliments très sucrés ou frits. Si
de longs télomères ne garantissent pas une longue
vie, les chercheurs ont par contre constaté que
seules les personnes qui ont de longs télomères
vivent plus longtemps et en bonne santé.
Comme vous pouvez l’imaginer, la découverte
des trois points énumérés précédemment a ouvert
la voie à de nouvelles recherches, et à un nouveau
marché économique allant du coaching de vie
à la vente de produits nutritifs et de suppléments
alimentaires destinés à rallonger nos télomères et
nous promettant une longue vie et une parfaite
santé. Et, bien que certains produits et techniques
soient basés sur des preuves scientifiques solides
et correspondent réellement aux arguments
énoncés, pour d’autres ce n’est pas le cas.
Voici ce que nous savons à ce jour.
FACTEURS INFLUENÇANT
LE RALLONGEMENT DES
TÉLOMÈRES
Pour ceux d’entre nous qui essaient de se tenir
informés des dernières recherches sur l’adoption
d’un mode de vie sain, ce qu’il faut faire ou ne
pas faire en ce sens peut devenir un vrai casse-
tête. Une partie du problème est que ce que l’on
nous dit être bon pour nous et les conseils que
l’on nous donne ne cessent de changer. Quand il
s’agit de ce qui est bon pour nous et de ce qui ne
l’est pas, les scientifiques et les professionnels de
la santé changent constamment d’opinion tout
au long de l’année. Deux parfaits exemples sont
les œufs de poule et l’huile de noix de coco.

Les œufs de poule : la vieille idée. Dans les


années 1980, on pensait que le cholestérol des
œufs de poule contribuait au taux de mauvais
cholestérol dans le sang et, par conséquent, aux
problèmes cardiaques et cardio-vasculaires. Je me
souviens qu’à cette époque on évitait les œufs
comme la peste, et que cela soit aux menus des
restaurants ou dans les publicités, tout était fait
pour aviser le client que les plats proposés étaient
faits à partir de recettes sans œufs.

Les œufs de poule : la nouvelle idée. La


balance penche maintenant dans la direction
opposée, car les scientifiques ont reconnu que le
taux de cholestérol alimentaire contenu dans les
œufs n’est pas le cholestérol qui contribue aux
maladies cardiaques ni celui qui augmente le
risque cardio-vasculaire chez les personnes en
bonne santé8. Au lieu de cela, les études
démontrent au contraire qu’en fait les œufs
augmentent le « bon » cholestérol (HDL) et
réduisent le « mauvais » cholestérol (LDL). Tout
d’un coup, les œufs sont devenus un aliment
« à la mode », reconnus comme une source
parfaite de protéines, de fer, de matières grasses
saines, contenant plusieurs vitamines et minéraux
importants, et sont considérés comme un élément
essentiel à un régime équilibré. Et les œufs ne
sont pas le seul exemple de ce type de revirement
à 180 degrés dans notre façon de percevoir
certains aliments.
L’huile de noix de coco : la vieille idée. Au
milieu du XXe siècle, des études erronées sur
l’huile de noix de coco ont alerté l’opinion
publique en décrétant que c’était une huile
à éviter à tout prix. Pendant des décennies, je me
souviens avoir vu des publicités qui orientaient
les consommateurs vers d’autres huiles végétales
prétendument « saines », comme alternative
à l’huile naturelle de noix de coco. Cependant,
des recherches ultérieures ont révélé combien
cette pensée laissait à désirer. Les premières études
sur l’huile de noix de coco avaient été effectuées
sur de l’huile partiellement hydrogénée et non sur
de l’huile naturelle, et il s’est avéré que c’était
justement le processus d’hydrogénation qui
conduisait à des problèmes de santé, et non
l’huile de noix de coco elle-même. Cela est
d’ailleurs vrai pour toute huile qui subit un
processus d’hydrogénation, y compris les huiles
couramment utilisées telles que l’huile de
carthame, l’huile de graines de coton, l’huile de
maïs et l’huile de soja. Nous savons maintenant
également que l’huile de canola se décompose en
radicaux libres nocifs lorsqu’elle est chauffée pour
cuisiner au-dessus de 176 degrés Celsius
(350 degrés Fahrenheit).

L’huile de coco : la nouvelle idée. Nous


savons maintenant que les personnes qui vivent
dans certaines parties du monde où les noix de
coco font partie intégrante de leur alimentation
sont moins sujettes aux maladies cardio-
vasculaires que celles vivant dans des pays comme
les États-Unis, où les noix de coco entières et
l’huile de noix de coco ont été ignorées depuis au
moins deux générations. Soudainement, la noix
de coco naturelle est reconnue non seulement
comme un aliment sain, mais comme un
superaliment. L’huile de noix de coco vierge et
extra-vierge, ainsi que l’huile d’olive extra-vierge
et l’huile d’avocat vierge, sont maintenant
recommandées comme étant des huiles de grande
qualité.
Note : L’huile de noix de coco est
particulièrement saine, car elle résiste bien aux
températures élevées requises pour la cuisson.
À la lumière des bienfaits de ces deux aliments
à présent reconnus comme contribuant à une
bonne hygiène de vie, il n’est pas surprenant
qu’ils fassent également partie des aliments qui
favorisent la longévité et l’extension des
télomères.
Comme je l’ai mentionné précédemment, un
nouveau marché économique de suppléments
alimentaires et diététiques a émergé ces dernières
années qui promeut la possibilité de reconstituer
et rallonger nos télomères. Il m’est impossible de
décrire dans ce livre tous les produits, les
compléments alimentaires et les types d’exercice
bénéfiques. Ce que je peux par contre partager
avec vous c’est que certains facteurs essentiels liés
à notre mode de vie ont été confirmés comme
étant nécessaires pour protéger les télomères. Ces
facteurs répartis en grandes catégories incluent :
• La réduction du stress.
• L’exercice physique régulier.
• La prise de compléments alimentaires
spécifiques.
Clé no 34 : Nos choix de mode de vie, incluant
des exercices physiques, la prise de
compléments alimentaires spécifiques
et la réduction du stress dans le
corps, sont des stratégies essentielles
afin de ralentir, voire d’inverser, les
dommages causés aux télomères et
le vieillissement cellulaire.

Dans la suite de ce chapitre, j’identifierai les


facteurs, les techniques et les compléments
alimentaires que j’ai trouvés à travers mes
recherches et mon expérience personnelle
susceptibles d’avoir le meilleur impact sur les
télomères et le vieillissement. Cette liste peut être
utilisée comme guide, mais, comme toujours, il
est important que vous vérifiiez par vous-même
auprès de votre praticien de santé ce qui peut le
mieux vous convenir, le cas échéant.
L’ASSOCIATION VITAMINES-
MINÉRAUX :
COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES
ESSENTIELS
POUR LES TÉLOMÈRES
Il existe une variété de vitamines et de minéraux
qui ont une action synergique pouvant contribuer
à la santé de l’ADN et prévenir le
raccourcissement prématuré des télomères. Dans
une étude publiée par le Journal of Nutrition, les
résultats ont montré que les hommes qui avaient
les plus longs télomères avaient également des
concentrations élevées de vitamines et de
minéraux très spécifiques dans leur sang9.
Parmi les compléments alimentaires décrits
dans l’étude du Journal of Nutrition figurent les
éléments suivants. Veuillez noter que certains
d’entre eux sont inscrits dans des unités plus
petites – en microgrammes (mcg) –, et certains
dans des unités plus grandes – en milligrammes
(mg).

Suppléments
(Compléments alimentaires) Apport recommandé

Vitamine B12 500-1 000 mcg/jour

Folate (acide folique) 800 mcg/jour

Vitamine C 1 000-3 000 mg/jour

Vitamine E tocotriénols 40 mg/jour

Zinc 25-50 mg/jour

Magnésium 400-800 mg/jour

Toute la famille des vitamines B est


positivement associée à des télomères plus longs.
D’autres études ont également noté le bêta-
carotène, la vitamine A, la vitamine D et le fer
comme éléments nécessaires au bon
développement de l’ADN et à la prévention du
raccourcissement prématuré des télomères. Un
régime végétal riche en antioxydants et
phytonutriments issus des légumes verts feuillus
a été reconnu comme étant directement lié à des
télomères plus longs et à un ADN plus sain.

LE LIEN TÉLOMÈRE-STRESS
Même avant que la docteure en biologie
moléculaire Carol Greider et son équipe aient
découvert l’enzyme télomérase et identifié sa
capacité à inverser le raccourcissement des
télomères, les scientifiques étaient sur le point de
découvrir le rôle joué par les télomères dans le
processus de vieillissement. Le titre d’un article
publié par l’Académie nationale des sciences en
2004 résume la relation télomère-stress :
« Accélération du raccourcissement des télomères
en réponse au stress. » Et, bien que ce titre puisse
paraître un peu complexe, le message de l’article
ne l’est pas. En termes clairs et concis, il ne laisse
aucun doute sur le rôle du stress dans le processus
de vieillissement, affirmant : « Le stress chronique
détériore les télomères, entrave la réplication de
l’ADN et accélère ainsi le vieillissement10. »
La clé ici est l’adjectif « chronique » associé au
stress. Le stress chronique est un stress qui
perdure sans qu’il semble possible de pouvoir
y remédier, et cette distinction est importante par
rapport à notre conception habituelle du stress.
Nous connaissons tous une forme de stress dû
à:
a) des besoins concernant notre survie,
comme la nourriture, l’eau, les soins
médicaux ;
b) la nécessité d’avoir un rendement productif
au bureau ou dans un cadre professionnel ;
c) un problème que nous devons résoudre
dans nos relations personnelles ou
professionnelles.

Il est intéressant de noter que chaque personne


associe différemment les événements de la vie
à des types de stress différents.
Nous avons par exemple tous entendu parler du
stress constructif. C’est une forme de stress souvent
ressentie par des personnes créatives en réponse
à un délai qui doit être respecté ou à la pression
éprouvée lorsqu’elles doivent créer ou produire
quelque chose tendant vers un objectif ou un
besoin spécifique. Un artiste peintre qui doit
rendre des toiles à temps pour l’ouverture d’une
galerie, un employé de bureau qui doit rendre des
rapports financiers à la fin du trimestre, un auteur
qui doit respecter un délai d’édition, ou un
scientifique qui doit trouver d’urgence une
solution pour préserver l’énergie d’une capsule
spatiale en orbite désespérément faible en
ressources (comme dans l’histoire d’Apollo 13)
sont autant d’exemples de situations entraînant
un stress constructif.
Dans chacune de ces situations, il est possible
d’identifier la cause du stress et la façon dont
nous pouvons y mettre fin. Dans ce type de
circonstances, les hormones du stress –
adrénaline, norépinéphrine et cortisol –
fournissent un apport en énergie qui stimule
hautement la créativité et la résolution de
problèmes. Au fur et à mesure que de nouvelles
solutions apparaissent, le but semble être à portée
de main, ainsi la sensation de stress s’apaise et les
hormones du stress se dispersent.
La clé du stress constructif se trouve ici dans le
fait qu’il est temporaire et que son effet
biochimique est généralement de courte durée.
Lorsque nous atteignons notre objectif, « nous
voyons la lumière au bout du tunnel ». Ce qui
permet de vivre le stress créatif de façon positive
est le fait qu’il y ait une lumière, une solution,
vers lesquelles nous pouvons tendre, et que ses
intenses effets sur le corps sont temporaires.
Ce stress est très différent de celui que nous
ressentons lorsque nous nous trouvons dans une
situation exigeante ou éprouvante où il ne semble
y avoir aucune lumière au bout du tunnel, ni
aucune fin à la tension que le stress génère. Et,
lorsqu’une situation semble particulièrement
désespérée, nous ne sommes parfois même pas
capables de voir le tunnel qui nous permettrait
d’avancer vers la lumière. Nous nous trouvons par
exemple dans une situation susceptible de créer ce
genre de stress lorsque nous travaillons pour une
grande entreprise où nous avons le sentiment de
n’être qu’un pion. Dans une telle situation, il est
évident que peu importe combien nous
travaillons chaque jour ou quelle est notre
capacité d’innovation dans notre travail, nous
savons que ces conditions frustrantes, malsaines,
voire blessantes, ne sont sans doute pas près de
changer. Peu importe ce que nous faisons, peu
importe combien nous travaillons, peu importe la
bonne qualité de notre travail, notre frustration
demeure non résolue. Dans de telles conditions,
le stress peut devenir chronique et nocif.
Le sentiment d’impuissance que génère ce
genre d’expérience déclenche une réaction
chimique dans notre corps qu’on appelle la
réponse combat-fuite. Notre instinct biologique de
survie se manifeste en déclenchant une montée
du taux des hormones du stress mentionnées
précédemment pour nous préparer à lutter pour
notre sécurité, ou nous inciter à fuir à toutes
jambes pour échapper à la menace. Si ce genre de
réaction nous était utile quand nous devions fuir
un tigre à dents de sabre à la fin de la dernière
période glaciaire, dans l’environnement actuel
d’un bureau ou à la maison, c’est une tout autre
expérience.

LE STRESS DANS LE MONDE


MODERNE
Lorsque nos ancêtres réussissaient à échapper
à un tigre à dents de sabre et reprenaient leur
souffle ne serait-ce que pendant un court moment
derrière un gros rocher, ce qui avait
soudainement déclenché leur stress était résolu.
Les niveaux d’hormones du stress dans leur corps
commençaient à diminuer, leurs battements
cardiaques ralentissaient et revenaient à la
normale. Après quelques heures d’une sécurité
toute relative, ils avaient métabolisé les niveaux
élevés de ces hormones dans leur corps.
Dans ce genre de situation dangereuse, les
hormones du stress nous sont bien utiles lorsque
nous en avons besoin en quantités élevées
pendant un laps de temps très bref. Mais ce
scénario ne correspond pas à ce qui se passe
habituellement dans nos vies actuelles. Dans le
monde moderne, nous ne sommes pas poursuivis
par un animal qui menace notre vie. Notre stress
vient souvent du fait que nous nous retrouvons
dans des situations où nous nous sentons piégés,
vulnérables et impuissants. Et, dans ces situations,
la solution n’est pas aussi tranchée que lorsqu’il
s’agissait d’échapper à un animal affamé.
C’est ici que le problème se pose. D’une part, le
corps est stimulé par les hormones du stress pour
courir, se cacher, ou combattre, et, de l’autre,
nous ne pouvons généralement faire aucune de
ces choses. C’est comme si nous étions dans une
voiture avec un pied sur l’accélérateur, prêt
à démarrer, tout en appuyant avec l’autre pied sur
la pédale de frein. Le moteur tourne à fond et
nous restons sur place.
Lorsque la source de notre stress est liée
à l’emploi sécurisant qui nous permet de payer
nos factures mais que nous détestons
profondément, ou à une relation de couple de
quinze ans dans laquelle nous nous sentons
piégés, mais qui nous offre la sécurité pour nous
et nos enfants, nous ne pouvons pas nous enfuir
ni nous cacher. Du moins pas de la façon dont le
faisaient nos ancêtres quand ils se réfugiaient
derrière un rocher.
Dans notre monde moderne, où est le rocher
derrière lequel nous réfugier ? Si nous n’avons pas
trouvé le moyen de nous sentir en sécurité et de
soulager notre stress quotidien, des études
montrent que le stress non résolu commencera
à se manifester de façon nocive pour nos
télomères. Et, bien que la science décrive ce lien
très clairement, les effets du stress sont évidents
même sans explication scientifique.
Lorsque des personnes que nous connaissons
sont en proie aux affres de problèmes
émotionnels non résolus – comme ce peut être
par exemple le cas lors d’un long divorce qui n’en
finit pas, ou si ces personnes n’arrivent pas
à décider si elles doivent rester dans un emploi ou
une relation, ou y mettre un terme –, nous
pouvons observer l’effet néfaste que le stress a sur
elles. Ce stress est visible sur leur corps et leur
visage vieillissants. Elles ont l’air d’être plus âgées
qu’elles ne le sont réellement et elles
commencent généralement à rencontrer des
problèmes de santé qui n’auraient dû apparaître
que des années, voire des décennies plus tard.
Lorsque ces personnes sont confrontées à un
stress chronique, souvent leur système
immunitaire n’est pas préparé pour faire face au
rhume et à la grippe qui se répandent
inévitablement chaque année dans les bureaux ou
les salles de classe.
En plus de leur arrêt maladie, ces personnes
sont parfois obligées de prendre tous les jours de
congé qui leur restent, ou plus encore. Et,
finalement, ce sont ces mêmes personnes qui
succombent au stress, qui leur vole ce qu’elles
chérissent le plus : la vie elle-même. En présence
d’un stress chronique mal géré et durable, leur
organisme risque de ne pas pouvoir résister très
longtemps.
Pour rester en bonne santé, il s’agit donc
essentiellement d’offrir au corps l’environnement
dont il a besoin pour qu’il puisse faire ce pour
quoi il a été conçu – guérir – et cela au plus
profond de son ADN.

Clé no 35 : C’est le stress non résolu qui


détériore nos télomères et nous vole
ce qui nous est le plus cher : la vie
elle-même.

LES DIVERSIONS : BÉNÉFIQUES OU


PAS ?
Notre instinct nous conduit généralement à faire
tout notre possible pour éviter de devoir faire face
à des situations où nous ressentons qu’il n’y a pas
de solution. Nous créons alors des diversions dans
notre vie pour détourner notre attention du ou
des problèmes rencontrés. Pour canaliser notre
stress, nous pouvons nous engager dans des
diversions saines, comme le yoga, la méditation,
les sports individuels ou collectifs, l’art ou la
musique. Mais, trop souvent, nous optons pour
des choix beaucoup moins sains, comme manger
même quand nous n’avons pas faim, consommer
des drogues ou de l’alcool pour anesthésier nos
émotions inconfortables, jouer excessivement aux
jeux vidéo en ligne, ou encore entretenir des
relations virtuelles sur Internet plutôt que de
communiquer directement avec les autres. Ces
choix sont souvent des moyens de diversion pour
ne pas nous confronter aux émotions liées au
stress que nous ressentons.
Lorsque nous devenons dépendants des
hormones libérées par les diversions que nous
nous créons (comme la sérotonine et l’ocytocine
qui améliorent notre humeur), ces diversions, qui
nous permettent de produire ces hormones,
deviennent alors des échappatoires régulières
dont nous ne pouvons plus nous passer. Et,
à moins que nous ne trouvions un moyen de
résoudre la cause sous-jacente du stress lui-même,
au fil du temps nous pensons que seules ces
diversions peuvent nous apporter un certain bien-
être, et elles finissent par remplacer nos amitiés,
nos emplois, notre famille ou autres relations
proches.
C’est ce que nous révèle le journal de
l’Académie nationale des sciences en nous
expliquant précisément la nocivité du stress
chronique : il raccourcit les télomères qui
protègent le code génétique dans chacune des
cellules de notre corps. La bonne nouvelle est que
cette même science qui nous explique la nocivité
du stress chronique nous donne également des
solutions pour résoudre ce problème.
EXERCICE
Mieux comprendre le stress et comment le
gérer
La science est claire : le stress non résolu peut
raccourcir les télomères, qui sont essentiels pour votre
santé, votre guérison et votre longévité. J’ai créé un
modèle concis pour vous aider à identifier ce type de
stress. J’ai trouvé que ce modèle très simple s’était
révélé particulièrement utile lorsqu’on ressent que
quelque chose nous dérange sans que l’on puisse
parvenir à clairement identifier ce que c’est. Je vous
invite à saisir cette occasion pour clarifier tout facteur
de stress que vous rencontrez dans votre vie en ce
moment. Pour cet exercice, vous aurez besoin d’un
papier et d’un stylo.
La technique : en utilisant des mots simples ou des
phrases brèves, notez vos réponses aux trois questions
suivantes le plus honnêtement possible.

Question n° 1 : Quelles sont les causes de votre


stress actuel ?
Essayez d’identifier, aussi honnêtement possible, les
relations, les conditions ou les situations dans votre vie
qui créent en vous un sentiment persistant d’anxiété et
de frustration ou une réaction profonde, émotionnelle,
« viscérale », d’incertitude lorsque vous y pensez. Faites
une liste en laissant un espace de quelques lignes au-
dessous de chaque point que vous identifiez.

Question n° 2 : Comment réagissez-vous


habituellement au stress ?
Je vous invite à identifier et noter les diversions que
vous utilisez généralement. Complétez la phrase
suivante : « Lorsque cette situation déclenche en moi
des sentiments d’anxiété, de frustration ou toute autre
émotion profonde inconfortable, je me sens
habituellement mieux quand je …… »

Question n° 3 : Quelle nouvelle réponse aimeriez-


vous donner à ces facteurs de stress ?
Si vous souhaitez remplacer les diversions actuelles
que vous avez mises en place face aux sources de stress
que vous avez identifiées par de nouvelles réponses
plus équilibrées, suivez la méthode suivante. Cela
commence par réaliser un changement personnel :
demandez à la sagesse de votre cœur de vous montrer
la direction. Vous noterez que les étapes ci-dessous
sont similaires à la méthode Quick Coherence® décrite
au chapitre 5.
• Étape no 1 : Focalisez votre attention sur le cœur.
Laissez votre conscience se déplacer vers la région de
votre cœur.
• Étape no 2 : Ralentissez votre respiration. Inspirez
pendant cinq à six secondes, puis expirez en gardant
le même rythme.
• Étape no 3 : Ouvrez-vous à votre intuition profonde.
Continuez à inspirer et à expirer tranquillement tout
en maintenant votre attention sur votre cœur et
posez votre question intérieurement.
• Étape no 4 : Écoutez/ressentez. Soyez à l’écoute de la
réponse. Lorsque cette réponse se manifeste, notez-la
ci-dessous en complétant la phrase : « La réponse
à mon stress est …… »

Le but de cet exercice est double. Vous pouvez


l’utiliser pour :
• Prendre conscience des diversions vers
lesquelles vous vous tournez, consciemment
ou inconsciemment, lorsque vous êtes
confronté à des situations stressantes pour
lesquelles il ne semble y avoir aucune
solution.
• Remplacer toute diversion nocive en
répondant de façon plus saine et équilibrée
aux facteurs de stress dans votre vie. Cet
exercice est essentiel dans le sens où même si
nous ne sommes pas toujours en mesure de
changer la situation immédiatement, nous
pouvons par contre changer instantanément
notre façon d’y répondre.

Après avoir terminé cet exercice, je vous invite


à garder à l’esprit qu’il n’y a pas de bonne ou de
mauvaise manière de contacter la sagesse de votre
cœur. Nous sommes tous nés avec nos propres
codes, qui nous permettent d’accéder à cette
sagesse et de l’appliquer dans nos vies. Le secret
du code est de savoir ce qui vous convient le
mieux.

Clé no 36 : Grâce à la sagesse de notre cœur,


nous pouvons demander et recevoir
des réponses proposant des
alternatives positives à nos diversions
nocives.

À CHAQUE INSTANT, SOIT NOUS


AFFIRMONS
LA VIE QUI NOUS TRAVERSE, SOIT
NOUS LA NIONS
Si nous adoptons un mode de vie qui remplit
constamment notre « réservoir d’énergie », pour
reprendre les mots de Michaël, nous pouvons
alors régénérer continuellement nos cellules. Ce
faisant, nos télomères peuvent continuer à guérir,
à s’allonger et à se diviser en reflétant cette
vitalité. Les conseils pour agir en ce sens peuvent
paraître simples, mais c’est au moment où il faut
les appliquer que commence notre véritable
« atelier de pratique ». Cela va nous demander du
courage, de la discipline, et de faire des choix
à chaque moment de notre vie.
À travers les choix que nous faisons à tout
moment quotidiennement – les aliments que
nous choisissons de consommer, les exercices
pour stimuler notre corps, les mots que nous
utilisons pour exprimer nos pensées et ce que
nous ressentons, les croyances que nous
entretenons à propos de nous-mêmes et des
autres – soit nous affirmons la vie, soit nous la
nions. En choisissant de regarder la réalité en face,
notre choix est simple. Il repose sur la décision
consciente de choisir la vie à travers chaque mot
que nous prononçons, chaque aliment que nous
consommons, et chaque interaction que nous
avons avec nous-mêmes, avec les autres et avec le
monde. Cette clé de la longévité n’était
aucunement un secret pour les disciples des
anciennes traditions comme les esséniens, un
ancien mouvement religieux qui s’est développé
au IIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’au Ier siècle
après Jésus-Christ dans une région qui comprend
aujourd’hui certaines parties de la Palestine, de la
Jordanie et d’Israël11. L’essénien le plus reconnu
aujourd’hui est sans doute le maître du Nouveau
Testament, Jésus de Nazareth.
Afin que ses disciples puissent comprendre les
choix que nous sommes amenés à faire à chaque
moment, Jésus leur parlait dans la langue
vernaculaire de l’époque. Quand ils lui
demandaient comment guérir leur corps, Jésus
leur répondait d’une manière simple, directe et
éloquente : « Si vous mangez de la nourriture
vivante, cette même nourriture vous animera,
mais si vous tuez votre nourriture, la nourriture
morte vous tuera aussi. Car la vie ne vient que de
la vie, et de la mort vient toujours la mort12. »
La science la plus évoluée du monde moderne
nous montre que ces mots directs, puissants et
éloquents sont aussi vrais aujourd’hui qu’ils
l’étaient il y a 2 000 ans. Lorsque nous
consommons des aliments transformés, trop cuits
ou chargés de conservateurs, nous ingérons une
nourriture morte, car leurs enzymes, source de
vie, ont été détruites.
Nous définissons généralement la nourriture
comme « Toute substance nutritive qui alimente
les hommes et les animaux, ou qui est absorbée
par les plantes, afin de maintenir la croissance et
la vie13. » Nous pouvons voir à partir de cette
définition que ce que nous appelons les
« aliments transformés » n’est en aucun cas de la
nourriture. Bien que ces aliments puissent remplir
notre estomac et atténuer notre faim, les
composants ajoutés dans les produits de
restauration rapide font que ces aliments sont
déjà morts avant même d’être emballés et
n’apportent aucune vitalité à notre corps lorsque
nous les consommons.
Il n’est donc pas surprenant que les plats de
restauration rapide populaires chargés d’huiles
hydrogénées, d’ingrédients transformés, de
conservateurs, de colorants et d’arômes artificiels,
soient impliqués dans l’épidémie qui balaie le
monde moderne avec des maladies comme le
diabète, la démence et différents cancers. Cela
semble tout à fait logique si l’on considère que
nous dépendons d’aliments non nutritifs pour
nourrir notre corps.
Et, aussi forte puisse être notre prise de
conscience concernant notre alimentation, le
même principe s’applique aux choix que nous
faisons à d’autres niveaux : les croyances que
nous choisissons de nourrir à propos de nous-
mêmes et des autres, de nos relations, ou de la
façon dont nous nous considérons nous-mêmes.
Ces interactions sont des nourritures spirituelles
pour notre esprit et notre cœur. En gardant cela
en tête, nous pourrions pousser plus loin la
sagesse des enseignements esséniens et dire : « Car
tout ce qui tue votre sens des valeurs, votre
confiance en vous et votre estime de soi, tue aussi
votre corps. »
De toute évidence, la qualité de nos nourritures
émotionnelles, psychologiques et spirituelles est
tout aussi importante que les aliments que nous
consommons.
La clé ici est de comprendre que la guérison de
nos télomères repose sur les choix que nous
faisons. Parfois nos choix sont intentionnels et
conscients, parfois ils sont inconscients, mais,
quoi qu’il en soit, ce sont toujours nos choix. La
clé de la longévité est de transformer nos choix
conscients en habitudes subconscientes. Nous
n’aurons alors plus besoin de nous arrêter pour
réfléchir à ce que nous allons manger pour le
déjeuner ou comment réagir dans un conflit
amoureux, pour la simple et bonne raison que
notre choix sera devenu implicite.
J’ai appris cette leçon très tôt dans ma vie, et
elle m’a donné un cadre pour la plupart des choix
que je suis amené à faire quotidiennement.
Chaque jour, qu’il s’agisse de mes repas, de mes
amitiés, des partenariats ou relations dans
lesquels je suis impliqué, ou encore quand je me
surprends en train de critiquer quelqu’un, ou de
me juger moi-même pour quelque chose que j’ai
dit ou fait, je me pose la même question : Est-ce
que c’est le meilleur que j’ai à offrir en ce moment ?
La réponse immédiate à cette question me montre
mes différentes possibilités – et c’est à ce moment
précis que je vais faire un choix qui va soit
affirmer, soit nier, la vie qui me traverse.
En gardant à l’esprit les liens qui existent entre
la nutrition, les croyances, le stress et les
télomères, il est clair qu’en ce qui concerne la
longévité, il s’agit davantage des conséquences
des choix que nous faisons à chaque moment que
d’essayer de savoir combien de temps nous
vivrons. C’est de ce choix qu’il était question
pendant notre conversation avec mon ami
Michaël : à savoir, est-ce que nous nous percevons
comme des réceptacles finis au potentiel limité,
ou comme des réceptacles infinis au potentiel
illimité ? C’est cette différence qui permettait
à une époque de devenir père à l’âge de 500 ans.

Clé no 37 : À chaque moment, nous choisissons


d’affirmer – ou de nier – la vie qui
nous traverse.
LE TEMPS, LA VIE, ET L’HORLOGE
BIOLOGIQUE
Au cours des années où j’ai accompagné des
groupes au Tibet, j’ai observé un phénomène
rarement abordé dans les manuels scolaires ou les
documentaires de voyage. C’est le fait que les
moines et les moniales tibétains ne font pas leur
âge. La première fois que j’ai demandé son âge
à un moine tibétain, sa première réaction a été
d’éclater de rire. Il ne riait pas de mes mauvaises
compétences linguistiques tibétaines, mais de la
question que je venais de lui poser. Pour lui, ce
n’était pas une question sérieuse, car, de son
point de vue, l’âge n’avait absolument pas le
même sens que celui que nous lui accordons dans
notre culture.
Lorsque le moine a compris que je lui posais la
question sérieusement, il fut très heureux d’y
répondre. S’il n’y avait pas répondu
immédiatement, ce n’était pas que son âge ait été
une sorte de secret, mais parce qu’il l’ignorait,
tout simplement. Compter le nombre des années
qui passent n’avait pour lui aucune importance.
Si les moines célèbrent leurs anniversaires, ils
ignorent leur âge. Ils célèbrent simplement
l’achèvement d’une autre révolution solaire
plutôt que compter le nombre d’années qui se
sont écoulées depuis leur naissance. D’après ce
que nous avons abordé précédemment, nous
savons que les conséquences de cette façon de
penser sont clairement positives. Si nous
nourrissons la croyance que notre qualité de vie
diminue avec chaque année qui passe et que
compter les années confirme notre vieillissement,
il semble alors logique que les moines veuillent
ignorer leur âge !
Le moine devait certainement connaître l’année
de sa naissance, car il m’a répondu en me posant
une question à son tour. « En quelle année
sommes-nous ? » Quand je lui ai répondu que
nous étions en 2008, il a hoché la tête, a regardé
sa paume ouverte et a commencé à y gribouiller
des nombres invisibles avec son index. En fait, il
calculait la différence entre l’année 2008 et son
année de naissance. Puis il m’a regardé avec un
grand sourire et m’a dit avec fierté qu’il était né
en 1915. D’après son calcul, cela faisait 93 ans
qu’il était sur terre.
Sa réponse m’a vraiment surpris. Si j’avais dû
estimer l’âge de cet homme par le teint et la
fermeté de sa peau, la vivacité de son regard et
l’agilité de ses pas, j’aurais dit qu’il avait entre 65
et 70 ans. Mais jamais je ne lui aurais donné plus
de 90 ans ! Tout comme la Guéshé du monastère,
ce moine témoignait que le nombre d’années que
nous avons passé dans ce monde et l’état de notre
corps ne sont pas forcément liés comme on me
l’avait appris.
Il était grand temps que le moine me
transmette cette leçon.

VIEILLIR NE SIGNIFIE PAS ÊTRE


VIEUX
Si nous réglons la minuterie de notre téléphone
mobile sur 60 minutes, à la fin des 60 minutes,
nous aurons tous passé une heure de plus sur
terre. Ces 60 minutes indiquent le temps
chronologique qui s’est écoulé depuis que nous
avons réglé la minuterie. Et, bien que nous ayons
vécu chacune de ces 60 minutes, la question est :
comment les avons-nous vécues ? Notre
métabolisme cellulaire a effectivement été actif
pendant ces 60 minutes, mais nos cellules ont-
elles guéri et rajeuni ? Plus important encore,
avons-nous offert à nos cellules les bonnes
conditions pour guérir et rajeunir ? C’est notre
réponse à cette question qui fait toute la
différence entre la longévité et la vieillesse.
La nature même de cette question rejoint la
pensée existentielle du début de ce chapitre. Est-
ce que nous croyons que nous commençons
à mourir dès le moment où nous naissons, ou est-
ce que nous acceptons l’idée que le moment de
notre naissance déclenche le processus de
guérison naturel et inhérent de notre corps ?
Abordons cela de façon plus personnelle : pensez-
vous avoir guéri et rajeuni depuis que vous êtes
né ?
La clé se trouve dans la réponse du moine, il ne
m’a pas dit qu’il « avait 93 ans ». Il n’a pas dit
qu’il avait déjà utilisé 93 ans de son « réservoir
d’énergie ». Il a simplement dit que 93 années
s’étaient écoulées depuis qu’il était arrivé sur
terre. Autrement dit, il a confirmé sa longévité
sans souligner les conséquences de son âge. Cette
façon totalement naturelle et subtile de
reconnaître notre temps sur terre a de fortes
implications sur l’horloge biologique de nos
cellules. C’est la clé de la longévité et de la qualité
de vie que j’ai pu observer chez les moines et les
moniales au Tibet.
Depuis que j’ai appris à accueillir cette
philosophie, je l’ai retrouvée dans beaucoup
d’autres traditions autochtones qui ne sont pas
influencées comme l’est le monde occidental avec
ses conceptions de la vie, de la mort et de la
longévité.
J’ai une passion de longue date, celle d’étudier
les personnes qui ont vécu jusqu’à un âge très
avancé tout en menant une vie saine et
équilibrée. J’ai focalisé ma recherche sur la
découverte des dénominateurs communs partagés
par les personnes les plus âgées du monde.
Lorsque les moines m’ont dit que certains yogis
étaient âgés de 600 ans, aussi incroyable que cela
puisse paraître, j’ai eu le sentiment de n’avoir
aucune raison de douter d’eux. Les dernières
découvertes scientifiques suggèrent que ces âges
avancés sont effectivement possibles, et les
anciennes écritures nous confirment que des
humains ont atteint des âges extrêmement
avancés !
Personnellement, ce qui me paraît le plus
important dans ces histoires, c’est que, lorsque ces
personnes arrivent à la fin de leur vie qui a duré
plusieurs siècles, elles ne correspondent
absolument pas à l’idée que nous nous faisons
dans notre société contemporaine d’une personne
ayant atteint un tel âge. Ce que je veux dire par
là, c’est qu’elles ne correspondent pas à l’image
d’un corps flétri à la peau ridée accrochée à un
squelette fragile que nous associons souvent à la
vieillesse. Bien au contraire. Ces personnes,
comme la moniale rencontrée au Tibet en 2008,
ont les yeux brillants, le regard concentré, une
peau saine et souple, et elles mènent une vie très
active. Elles sont pleines de vitalité, sont en pleine
possession de leurs moyens, elles profitent
pleinement de leur vie et contribuent à la vie de
leurs familles et de leurs communautés jusqu’à la
fin de leur existence.
Et, bien que nous ne possédions aucun
document écrit en ce qui concerne les yogis dont
mon guide a parlé, nous en avons un, en
revanche, sur un homme qui a vécu jusqu’à un
âge remarquable. C’est l’un des exemples les plus
fascinants, les plus extrêmes et les mieux
documentés parmi ceux concernant des humains
ayant atteint une longévité exceptionnelle ;
l’homme auquel il fait référence est Li Ching-
Yuen, un homme qui fut honoré par le
gouvernement militaire chinois pour ses 100e,
150e et 200e anniversaires, pour avoir servi dans
l’armée.

LE MYSTÈRE DE LI CHING-YUEN
Li Ching-Yuen était un Chinois pratiquant les arts
martiaux, maître de qi gong et herboriste, qui
a vécu en se nourrissant des plantes qu’il récoltait
dans les hautes montagnes. Il a servi dans l’armée
chinoise et il est décédé à l’âge avancé de 256 ans.
Les dossiers militaires détaillés de l’armée chinoise
indiquent que Li Ching-Yuen est né au Sichuan,
en Chine, en 1677. Son entrée dans l’armée en
tant que conseiller en stratégie militaire en 1749
ainsi que sa retraite 25 ans plus tard à l’âge de
97 ans sont bien documentées. À sa retraite, il
a repris le mode de vie simple et rural qu’il avait
mené avant son entrée dans l’armée en
retournant dans les hautes chaînes montagneuses
de la province chinoise du Sichuan, où il cultivait
et récoltait des herbes médicinales dont il se
nourrissait également. Je crois que ce choix de
style de vie a été l’une des clés de sa longévité.
En 1777, en remerciement pour sa carrière
militaire distinguée, Li Ching-Yuen a reçu une
lettre de remerciements pour le service accompli
accompagnée d’une carte de vœux le félicitant
pour son 100e anniversaire. Les militaires l’ont
à nouveau félicité en 1827 pour ses 150 ans, et
une fois encore en 1877 pour ses 200 ans. Cet
homme à la longévité mystérieuse serait décédé
en 1933. Je dis « serait », car, dans le milieu rural
de son village natal, personne n’a jamais vu sa
dépouille et il n’a jamais été enterré par sa famille.
D’après sa femme, il serait mort pendant l’une de
ses promenades en pleine nature14.

Figure 5.2. Cette rare photographie de Li Ching-Yuen a été prise au


Sichuan en 1927, alors qu’il avait 250 ans. Les documents militaires
indiquent qu’il est né en 1677 et qu’il est mort en 1933. Source :
domaine public, People’s Republic of China / Wikipedia

En 1933, le Time Magazine et The New York


Times ont publié des articles sur Li Ching-Yuen
contenant des interviews avec des habitants du
village où il avait grandi15. Ces articles
rapportaient des souvenirs de certains adultes qui
avaient connu Li Ching-Yuen dans leur enfance,
mais ces récits étaient rapportés par les petits-
enfants de ces derniers. Au moment de sa mort, il
est dit que Li Ching-Yuen avait eu 180 enfants
issus de 14 mariages. Quand on lui a demandé
à quoi il attribuait sa longévité, Li Ching-Yuen
a répondu que le secret de la longévité reposait
sur un principe simple : « Garder un cœur
tranquille16. » Ces mots de Li Ching-Yuen
prennent tout leur sens à la lumière des nouvelles
découvertes réalisées sur les effets d’une vie
centrée sur le cœur.
La raison pour laquelle je partage cette histoire
avec vous ainsi que mon expérience avec la
moniale tibétaine qui était âgée de 120 ans lors de
notre rencontre, n’est pas spécifiquement en
raison de leur âge à proprement dit. Bien que cet
âge soit effectivement impressionnant, le but de
cette discussion concerne davantage l’apparence
physique et l’état de santé exceptionnels de ces
personnes. Ces exemples démentent la pensée
que « nous commençons à mourir dès notre
naissance » et semblent confirmer l’hypothèse
dont j’avais parlé avec mon ami Michaël.
Ce n’est que par un processus de guérison
continuel – un rajeunissement qui commence au
niveau de l’ADN de la vie elle-même – qu’il est
possible d’atteindre des âges aussi remarquables.
J’aurais tellement aimé pouvoir échanger avec
Li Ching-Yuen avant qu’il ne quitte ce monde ! Je
lui aurais posé des questions sur son régime, les
exercices physiques qu’il pratiquait et son mode
de vie, des questions que tout un chacun se pose
devant une durée de vie telle qu’elle défie tous
nos systèmes de croyances. Malheureusement, Li
est décédé vingt ans avant ma naissance, et je suis
passé à côté de cette opportunité.

LA LONGÉVITÉ : LE POINT COMMUN


En 2008, l’agence Associated Press a révélé
l’histoire de Mariam Amash, une femme arabo-
israélienne du village de Jisr az-Zarka dans le nord
d’Israël. Cette année-là, elle fut arrêtée à un point
de contrôle de sécurité, apparemment parce que
ses papiers d’identité avaient expiré. On lui
a indiqué qu’il fallait qu’elle aille voir les autorités
locales pour mettre à jour ses documents. C’est
à ce moment-là qu’elle a fait les gros titres dans le
monde entier. L’année de naissance indiquée sur
ses nouveaux documents était 1888, ce qui
signifie que Mariam avait 120 ans à l’époque où
son histoire a fait le tour du monde17 !
Quand on lui a demandé à quoi elle attribuait
sa santé et sa longévité, Mariam n’a pas réfléchi
longtemps avant de répondre : « C’est l’amour. »
Elle a expliqué que c’était l’amour qu’elle
ressentait pour sa famille – ses enfants, ses petits-
enfants, ses arrière-petits-enfants et ses arrière-
arrière-petits-enfants – qui l’avait maintenue en
vie depuis tant d’années. Elle sentait qu’elle tenait
un rôle important dans leur vie. Elle les soignait,
elle cuisinait pour eux, elle les conseillait, et tout
cela avait contribué à un facteur essentiel et
positif : Mariam sentait qu’on avait besoin d’elle.
Elle sentait qu’elle contribuait à la vie des
personnes qu’elle aimait de la façon dont ils en
avaient besoin. Et c’est ce sentiment qui l’a
conduite à vivre pleinement chaque jour de sa
vie.
En 2012, l’un de ses petits-fils a fait savoir à la
presse que Mariam ne se sentait pas bien et
qu’elle avait été emmenée en observation au
célèbre Hillel Yaffe Medical Center en Israël, dans
la ville de Hadera, pour y être soignée. Trois jours
plus tard, Mariam est partie tranquillement
entourée par les siens, sans avoir eu à traverser
une longue maladie. Au moment de sa mort, elle
était âgée de 124 ans, elle avait 10 enfants et
environ 300 descendants. Et, tout comme
Li Ching-Yuen, Mariam avait mené une vie
active, saine et équilibrée jusqu’à son dernier jour.
En pensant à Li Ching-Yuen, à Mariam Amash
et à la moniale tibétaine, un point commun entre
ces trois personnes apparaît immédiatement de
façon évidente : toutes les trois ont attribué leur
longévité à des expériences positives et centrées
sur le cœur. Il ne serait donc pas surprenant que
la positivité que procurent un cœur paisible et le
fait de se sentir aimé et utile ait eu un impact
puissant et bénéfique sur le corps de ces
personnes. Les nouvelles découvertes scientifiques
nous l’expliquent en détail. Quand nous
comprenons le lien précis qui existe entre la façon
dont nous percevons ce que nous vivons et la
longévité, nous découvrons également comment
éveiller cette capacité consciemment dans notre
propre vie.
Il est maintenant établi que tous les organes du
corps humain ont la capacité de se régénérer et de
guérir, y compris ceux que l’on croyait dans le
passé être incapables de le faire. Le tissu
musculaire cardiaque, le tissu cérébral, la moelle
épinière, le tissu pancréatique et même les
connexions nerveuses sont tous maintenant
documentés comme ayant la capacité de se
reconstituer et de guérir des dégâts qu’ils ont
subis, et, ce, en utilisant les propres mécanismes
de guérison du corps. La découverte de la
télomérase nous explique pourquoi cette guérison
globale est possible.
Pour déclencher une telle guérison, la clé est de
créer les bonnes conditions, c’est-à-dire le bon
environnement à l’intérieur et à l’extérieur de
notre corps. Ces conditions peuvent inclure notre
environnement physique, l’environnement
biochimique de notre sang et de nos cellules, et
l’environnement émotionnel qui dynamise notre
cœur et les fonctions de notre cerveau. Cette
découverte a ouvert la voie à une nouvelle réalité
dans le domaine de la biologie et à une nouvelle
façon de percevoir la vie, qui commence par la
découverte de cellules pouvant vivre indéfiniment
– les premières cellules immortelles.

LES PREMIÈRES CELLULES


IMMORTELLES
Lorsque le prix Nobel de médecine 2009 a été
décerné pour la découverte de la télomérase, ce
fut comme si la dernière pièce manquante du
puzzle de la recherche sur la longévité avait été
posée. Depuis longtemps, les manuels de biologie
contiennent une illustration similaire à la
figure 5.1, qui montre les télomères devenant de
plus en plus courts chaque fois qu’une cellule se
divise. Et, comme on croyait que le nombre de
divisions des cellules était limité (la limite de
Hayflick), on disait des cellules qu’elles étaient
mortelles. On croyait que leur durée de vie pouvait
être calculée, et que l’on pouvait prédire combien
de fois elles pouvaient se diviser.
Cependant, avec la découverte de la télomérase
et de sa capacité d’allonger les télomères et de
développer la vie de la cellule, il fallait créer une
nouvelle catégorie de cellules, les cellules
immortelles. La raison de ce nom est due au fait
que ces cellules ne sont pas dépendantes de la
limite de Hayflick. En théorie, tant que les
télomères continuent à se reconstituer et à guérir,
les cellules peuvent continuer à vivre, grandir et
prospérer. Et, toujours en théorie, ce processus
pourrait se produire indéfiniment, rendant la
cellule immortelle. Si l’idée de cellules
immortelles peut ressembler à de la science-
fiction, la réalité est qu’elles existent déjà. Et leur
existence n’est pas une découverte récente non
plus. Les premières cellules immortelles ont été
découvertes en 1951. Et la vérité pour le moins
étonnante est que ces cellules sont encore
vivantes, car elles continuent à se reproduire à ce
jour dans des laboratoires quelque soixante-
cinq ans après qu’elles ont été reconnues.
En 1951, un médecin du Johns-Hopkins
Hospital a créé une culture à partir de tissus
cellulaires prélevés chez une jeune femme atteinte
du cancer du col de l’utérus. Dans son cas
particulier, comme dans beaucoup d’autres
formes de cancers, la mort cellulaire programmée
par le corps, l’apoptose, qui habituellement détruit
les cellules défectueuses avant qu’elles ne
deviennent un problème, ne fonctionnait pas.
Plutôt que de détruire les cellules qui ne s’étaient
pas divisées correctement, son corps envoyait un
signal complètement opposé. Il produisait de la
télomérase pour garder toutes ses cellules vivantes
afin qu’elles se reproduisent, y compris celles qui
étaient défectueuses. C’est pourquoi ce médecin
a créé une culture cellulaire en laboratoire à partir
d’un échantillon des cellules de cette jeune
femme. Il voulait comprendre pourquoi les
cellules malignes continuaient à vivre et à se
reproduire de cette façon.
Cette femme s’appelait Henrietta Lacks, et on
continue aujourd’hui à reproduire ses cellules
dans les cultures de tissus cellulaires. La première
culture créée par le médecin en 1951 se perpétue,
et les cellules produites sont étudiées dans les
salles de classe et les laboratoires de recherche
médicale du monde entier. Ces cellules sont
connues sous le nom de « lignée cellulaire HeLa »
pour honorer le nom de leur donatrice. En
théorie, les cellules HeLa peuvent vivre
éternellement.
Dans le cas d’Henrietta, un élément inconnu
a déclenché une libération globale de télomérase
dans son corps en 1951. Il est possible que cela ait
été dû à une toxine environnementale. Ou cela
aurait pu être dû à une réaction physiologique
à un additif ou à un conservateur faisant partie
des produits utilisés au milieu du XXe siècle et qui
n’existent plus aujourd’hui ; ou encore à une
concentration de métaux lourds dans son
environnement. Ce qui importe ici, c’est le fait
que les cellules d’Henrietta Lacks sont encore
vivantes et continueront à se reproduire tant
qu’elles seront constamment approvisionnées en
télomérase.

SOMMES-NOUS VRAIMENT PRÊTS


POUR LES CELLULES
ÉTERNELLES ?
L’existence des cellules immortelles
d’Henrietta Lacks a permis de passer de la théorie
trouvée dans un manuel scolaire à la réalité
physique. La question n’est plus de savoir si oui
ou non il est possible de produire des cellules
immortelles, mais de savoir si cette immortalité
peut être induite en toute sécurité chez un
humain en bonne santé à travers l’alimentation,
l’exercice physique et la prise de compléments
alimentaires. Et, si la réponse est oui, la question
suivante est beaucoup plus philosophique :
Sommes-nous vraiment prêts pour l’immortalité
et ce que cela pourrait impliquer dans nos vies ?
Sommes-nous préparés émotionnellement à vivre
des existences beaucoup plus longues, ce qui
supposerait que nous survivions à tout ce qui
nous est familier et à tous ceux que nous aimons ?
La réponse à cette question est sérieusement prise
en considération par les scientifiques, et c’est une
bonne chose, car il semble que nous aurons
besoin de cette réponse le plus rapidement
possible.
Tout au long de l’histoire de l’humanité telle
que nous la connaissons, et peut-être même
avant, nos vies ont suivi un modèle implicite en
ce qui concerne nos relations, notre parcours
professionnel et la famille. Habituellement, le
schéma est à peu près le suivant : peu après être
sortis de l’enfance, dans ce que certaines sociétés
appellent l’adolescence, nous commençons déjà
à faire des plans pour définir notre avenir
professionnel. Puis nous cherchons un partenaire
pour fonder une famille, nous faisons des enfants
que nous éduquons jusqu’à ce qu’ils prennent
leur autonomie, nous devenons grands-parents,
puis nous mourons à la suite de complications
liées au vieillissement en laissant les fruits de
notre vie à la prochaine génération.
Notre société tend vers ce processus,
communément accepté comme étant l’ordre
naturel des choses. L’organisation de notre
parcours professionnel, de notre retraite et de
notre plan d’assurance- maladie, est entièrement
basée sur les statistiques de notre espérance de vie
et sur le fait que nous soyons tributaires de ce
système. Ces statistiques reflètent cet ordre
naturel chez la majorité d’entre nous. Mais,
aujourd’hui, les choses sont en train de changer.
La technologie, l’hygiène de vie et la sécurité au
travail se sont améliorées au cours des années et
les statistiques montrent que l’espérance de vie
générale a augmenté.
Par exemple, en 1930, l’espérance de vie
moyenne était de 58 ans pour un homme et de
62 ans pour une femme. Cet écart d’âge
a généralement été attribué aux risques liés au
travail des hommes en usine ou dans les mines,
aux lourdes pertes humaines pendant les guerres,
qui affectaient davantage les hommes que les
femmes, et aux problèmes cardio-vasculaires, qui
touchaient les hommes beaucoup plus tôt à cette
époque.
Il est intéressant de noter qu’en 1930 l’âge de la
retraite était de 65 ans, ce qui signifie que la
plupart des gens travaillaient toute leur vie sans
jamais bénéficier d’une retraite de l’État ou des
allocations sociales. Heureusement, l’amélioration
du code du travail et du niveau de vie
a considérablement changé ces chiffres. Selon la
US Social Security Administration, en 1990, si un
homme avait réussi à survivre au stress et aux
éprouvantes difficultés de la vie et poursuivi sa
carrière jusqu’à l’âge de 65 ans, il avait une
espérance de vie de 15,3 ans supplémentaires
après avoir pris sa retraite. Les statistiques sont
encore meilleures pour les femmes. En 1990, une
femme avait une espérance de vie moyenne de
19,6 ans après avoir pris sa retraite, soit 4,3 ans de
plus que son homologue masculin18. À la lumière
de ces nouvelles statistiques, l’ordre naturel des
choses est resté le plus souvent inchangé dans les
pays développés.
En ce qui concerne la famille, un même
processus peut être observé. Il est attendu que les
parents assurent les besoins de leurs enfants
pendant qu’ils grandissent, et que, lorsque les
parents meurent, ils laissent leurs biens matériels
et le fruit de leur travail à leurs enfants pour que
ceux-ci puissent en profiter. Les partenariats et les
mariages sont basés sur ce même modèle. Par
exemple, lorsque nous nous marions, nous
partons du principe que nous nous engageons
pour une durée de vie commune se situant dans
l’espérance de vie moyenne. L’hypothèse de
l’immortalité, ou même d’une durée de vie de
100 ans supplémentaires, change toute la donne.
Honnêtement, combien de personnes
s’engageraient avec un seul et unique partenaire si
elles savaient à l’avance qu’elles allaient vivre
200 ans ? Ou même 500 ans ? Voire
éternellement ?
Et, bien qu’il soit possible de régler les rouages
du monde matériel – tels que les finances, les
assurances et les emplois – pour s’adapter à des
vies plus longues, le plus grand défi pour des
personnes qui auraient une espérance de vie se
calculant en siècles serait sans doute les
répercussions émotionnelles des pertes qu’elles
subiraient tout au long de leur vie. Une vie
multicentenaire impliquerait la perte de tout ce
qui leur était familier et de tous ceux qui leur
étaient chers. Ces personnes subiraient la perte de
leurs amis, de leur famille, de leurs collègues, de
leurs partenaires, et il leur faudrait passer par un
processus de deuil pour chacune de ces pertes.
Cela s’avérerait particulièrement éprouvant
s’agissant des parents vis-à-vis de leurs enfants. Le
magazine Psychology Today décrit l’impact
émotionnel de la disparition d’un enfant sur les
parents :
« Produisant un stress plus important que le décès
d’un parent ou d’un conjoint, la mort d’un enfant est
particulièrement traumatisante, car elle est souvent
inattendue et constitue une violation de l’ordre
habituel des choses où c’est l’enfant qui est supposé
enterrer ses parents. Le choc émotionnel associé à la
perte d’un enfant peut entraîner toutes sortes de
problèmes psychologiques et physiologiques,
y compris la dépression, l’anxiété, des symptômes
cognitifs et physiques liés au stress, des problèmes
conjugaux, un risque élevé de suicide, la douleur et la
culpabilité19. »
En plus de la perte de leurs êtres chers, ceux qui
seraient amenés à vivre une vie multicentenaire
subiraient également la perte de leurs voisins, de
leurs communautés et de certains modes de vie
tandis que le monde continuerait à se développer
et à évoluer, se transformant radicalement tout au
long de leur très longue vie. C’est précisément ce
scénario qui préoccupe depuis longtemps les
scientifiques concernant les astronautes qui
pourraient être amenés à voyager pendant des
dizaines d’années lors de leurs missions de
découverte d’autres mondes, lorsque le
phénomène de dilatation temporelle prédit dans
les équations d’Einstein deviendra un paramètre
très réel. Les familles et les amis de ces voyageurs
de l’espace continueraient à vieillir à un rythme
normal sur terre, tandis que ces voyageurs
vieilliraient plus lentement du fait de leur vitesse
de déplacement dans l’espace. (C’est une des
démonstrations de la formule E = mc2 d’Einstein.)
En supposant qu’ils survivent à leur mission de
plusieurs dizaines d’années et en fonction de la
durée de leur absence et de la rapidité à laquelle
ils voyageraient, à leur retour sur terre ils seraient
beaucoup plus jeunes que les personnes qu’ils
avaient laissées derrière eux.
Même si aucun des scénarios mentionnés ici
n’est un obstacle à des durées de vie
exceptionnelles, ils offrent un aperçu de ce
qu’implique l’expérience de la longévité depuis
une perspective qui va bien au-delà de la simple
conservation des cellules. Tout revient finalement
à notre façon de percevoir le monde en mutation
qui nous entoure.
J’en ai eu personnellement un avant-goût avec
mon grand-père avant son décès.

S’ADAPTER AUX CHANGEMENTS


DANS LE MONDE
Comme je l’ai mentionné précédemment, mon
père a quitté le foyer familial quand j’avais
10 ans. Après son départ, c’est mon grand-père
maternel qui a tenu le rôle de père pour moi, je
me sentais d’ailleurs plus proche de lui que de
mon père biologique. Bien que mon grand-père et
moi ayons une vision du monde extrêmement
différente, il était toujours ouvert aux nouvelles
idées, prêt à écouter mes préoccupations, et
heureux de partager ses connaissances quand je le
lui demandais ou quand j’en avais le plus besoin.
J’étais présent auprès de lui pendant la semaine
où il est mort, mais j’ignorais que c’étaient les
derniers jours de sa vie. Il venait juste d’avoir
96 ans, et nous avions organisé une petite fête en
famille pour rendre hommage à tout ce qu’il avait
vécu au cours de sa vie.
La fête touchait à sa fin, et j’ai pris mon grand-
père à part dans un endroit calme, je lui ai
demandé de me parler un peu de sa vie et de ce
que ces longues 96 années représentaient pour
lui. Installés dans une pièce tranquille et loin du
bruit, il a commencé par prendre une profonde
inspiration, puis il a soulevé ses sourcils tout en
roulant des yeux face à l’ampleur de ce que je
venais de lui demander. « À une époque, le
monde avait du sens pour moi », m’a-t-il dit. Puis
il m’a expliqué sa façon de voir le monde et
comment les choses fonctionnaient, se vantant de
sa grande capacité à réparer ou arranger les choses
quand c’était nécessaire, que cela soit la
réparation du moteur de sa propre voiture ou de
celles de ses amis et ses proches, ou de l’entretien
du four à charbon dans le sous-sol de la maison
familiale pendant les hivers rigoureux dans le
Missouri. Il m’a raconté qu’il avait toujours
travaillé pour obtenir ce qu’il avait, même
pendant la période de la Grande Dépression, en
1929, et qu’il avait payé comptant sa maison et
ses meubles sans jamais avoir reçu aucune aide
financière de qui que ce soit. L’époque dont il
parlait, lorsque pour lui « le monde avait du
sens », c’était le XXe siècle, juste après la Première
Guerre mondiale.
« C’est là que quelque chose a changé, et le
monde n’a plus eu de sens pour moi. Je n’ai pas
réussi à m’adapter aux changements », m’a-t-il
dit. Grand-père n’a pas pu mettre le doigt sur une
raison spécifique qui aurait pu être la cause des
changements qui l’avaient conduit à se sentir
comme un laissé-pour-compte. « C’était tout à la
fois, tout a changé ! », a-t-il dit. Juste après la
Seconde Guerre mondiale, les technologies
utilisées pendant la guerre ont commencé à avoir
des retombées dans la vie quotidienne des gens.
Que ce soit les avions à réaction, les systèmes de
télécommunication – comme les télécopieurs –,
les différents types de médecine, les industries
entièrement nouvelles, les gadgets ou les modes
de vie, tout ce qui a émergé après la Seconde
Guerre mondiale fonctionnait sur des principes
que mon grand-père ne comprenait tout
simplement pas.
En plus de la vague des nouvelles technologies,
de nouveaux pays étaient également apparus qui
n’existaient pas avant-guerre, comme Israël, la
Jordanie, le Pakistan, l’Irak et le Népal. Grand-
père ne pouvait absolument pas comprendre
comment une nation inexistante le jour d’avant
voyait soudainement le jour le lendemain. Tout
cela lui avait laissé l’impression qu’il
n’appartenait plus à ce monde. À 96 ans, il ne
parvenait pas à concilier les changements
existants avec le cadre de sa propre vie.
Je n’étais pas auprès de mon grand-père quand
il est mort plus tard cette semaine-là. J’ai reçu un
appel alors que j’étais au travail, me disant
qu’après son déjeuner Grand-père s’était assoupi
dans son fauteuil en regardant la télévision, le
bord de sa casquette de l’université du Missouri
rabattu sur son visage, et qu’il ne s’était pas
réveillé. Sa transition fut paisible, et j’ai toujours
ressenti de la gratitude pour cela ainsi que d’avoir
pu lui poser des questions sur sa vie avant son
départ. Malheureusement, mon grand-père est
mort comme un étranger dans le monde où il
avait grandi. Je pense souvent à lui et à ce
qu’un siècle de changements avait pu représenter
pour lui, et je me demande ce que cela
représenterait de devoir concilier en une seule vie
une période de changements encore plus grande,
comme deux siècles, voire plus. La bonne
nouvelle est que cette même science qui rend la
longévité et l’immortalité possibles a également
fait le tour de la question et est maintenant
capable avec ses connaissances de concilier ce que
de tels changements signifieraient dans nos vies.
EMBRASSER LES GRANDS
CHANGEMENTS
DE FAÇON SAINE ET ÉQUILIBRÉE
Ce n’est sans doute pas un hasard si les facteurs
qui insufflent le changement dans notre monde
actuel – tels que la technologie et les découvertes
qui ont conduit au développement des cellules
immortelles et à reconnaître le pouvoir de la
cohérence cœur-cerveau – se sont développés si
rapidement. Ces découvertes étant réalisées dans
une même période, il apparaît clairement que
chacune d’elles a besoin de ce que l’autre peut
offrir afin d’être utile dans nos vies.
Dans le chapitre 3, j’ai décrit la découverte de la
connexion cœur-cerveau (la cohérence) et les
nombreux avantages qui nous sont offerts lorsque
nous optimisons cette connexion. Outre les
capacités extraordinaires de l’intuition profonde,
du super-apprentissage, de la prémonition, d’une
puissante stimulation du système immunitaire, et
de la libération de l’enzyme télomérase porteuse
de vie que j’ai mentionnée, la communication
cœur-cerveau offre un autre avantage : la
résilience. La résilience est la façon dont la nature
nous aide à embrasser les grands changements
d’une façon saine et équilibrée.
Ces dernières années, les scientifiques ont
découvert qu’en développant notre capacité de
résilience face aux épreuves, nous réduisions le
stress que celles-ci peuvent engendrer dans notre
vie. Autrement dit, au fur et à mesure que nous
renforçons les composants du système corps-
émotion-esprit, nous transformons la façon dont
nous percevons les épreuves auxquelles nous
sommes confrontés, et nous le faisons de façon
saine et équilibrée. Et cela est possible même si les
circonstances qui sont la cause de nos épreuves
peuvent ne pas avoir changé. Si nous sommes
amenés à vivre extrêmement longtemps, c’est ce
genre de résilience qui peut devenir la clé de la
guérison des souffrances émotionnelles décrites
précédemment. Ce qui est merveilleux, c’est que
nous pouvons la développer à tout âge et à tout
moment de notre vie.

Clé no 38 : Lors de la perte d’êtres chers qui


accompagne inévitablement une
espérance de vie prolongée, la
résilience cœur-cerveau est la clé de
la guérison émotionnelle.

UNE NOUVELLE RÉSILIENCE


Qu’il s’agisse d’une personne ou d’une population
entière, la résilience est communément reconnue
comme une qualité intérieure qui nous permet de
nous remettre d’un événement éprouvant comme
la perte d’une personne chère, d’un emploi ou
d’une relation. L’APA – American Psychological
Association – définit ce genre de résilience comme
« le processus d’adaptation positive face
à l’adversité » et « la capacité de rebondir après
des expériences éprouvantes20 ». Autant cette
définition conventionnelle a toute sa place dans
le cadre des explications vulgarisées du journal du
soir, et autant cette définition peut sembler
logique, il existe cependant un autre type de
résilience profonde dont on parle rarement. Mais,
quand on découvre son existence, elle nous paraît
totalement évidente.
Le Stockholm Resilience Centre décrit la
résilience comme la capacité « de changer et
s’adapter continuellement tout en demeurant au
seuil critique21 ». Cette deuxième définition
illustre parfaitement le type de résilience dont
nous avons besoin pour embrasser tous les
changements que nous sommes susceptibles de
connaître si nous avons une longue espérance de
vie. Il s’agit d’une façon de penser et de vivre qui
nous offre la souplesse nécessaire pour
continuellement nous transformer et nous adapter aux
nouveaux défis, situations et modes de pensée et
de vie, plutôt que de subir des pertes les unes
après les autres. Cette forme de résilience est la clé
de la guérison du stress chronique. Si nous
considérons la résilience personnelle comme une
force combinant des « accus » émotionnels,
physiques et psychologiques qui nous permet de
traverser les épreuves, le développement de la
résilience est alors l’énergie qui maintient nos
accus continuellement chargés.
Tout commence par la résilience que nous
développons dans notre cœur. Une façon de
déterminer notre niveau de résilience est de
mesurer les courbes de notre rythme cardiaque.

DÉVELOPPER LA RÉSILIENCE DE
L’INTÉRIEUR
La plupart des gens sont familiers avec le
graphique des courbes du rythme cardiaque que
le médecin examine lors de notre visite médicale
annuelle, mais nous ignorons sans doute tout ce
que ce graphique peut nous révéler. En plus de
nous renseigner sur l’état général de notre cœur, il
peut aussi nous renseigner sur l’état de notre
système nerveux. Ce graphique lu par notre
médecin est généralement un ECG, ou
électrocardiogramme. L’ECG mesure l’activité
électrique du cœur, c’est-à-dire les impulsions
électriques que le cœur génère et envoie dans
l’ensemble du corps.
L’étude et l’interprétation du rythme cardiaque
pourraient faire l’objet d’un livre entier, je
voudrais simplement me concentrer ici sur un
élément particulier à ce sujet, car l’un des aspects
du rythme cardiaque est la clé pour développer la
résilience. En observant le tracé des courbes d’un
ECG, même une personne non avertie peut
clairement voir qu’il existe des patterns récurrents
illustrés par des pics correspondant aux
battements du cœur (voir la figure 5.3).

Figure 5.3. Segment d’un ECG montrant les pics et les creux cycliques
d’un rythme cardiaque typique. La distance entre le pic d’une onde R
(R1) et la suivante (R2, R3, etc.) varie à chaque battement. C’est cette
variabilité de la fréquence cardiaque qui nous permet de développer la
résilience dans notre vie. Source : Dreamstime © Z_i_b_i.

Ce qu’il est important de préciser ici, c’est que


la distance entre le haut d’un pic (appelé onde R)
et le suivant n’est pas toujours la même ; elle
varie d’un battement à l’autre. Bien qu’il puisse
sembler que l’espace entre deux pics soit
identique, lorsque nous mesurons les intervalles,
nous constatons que la distance qui les sépare
n’est pas identique. Et c’est une bonne chose qu’il
en soit ainsi, car c’est là que commence notre
résilience.
Plus la variabilité de la fréquence cardiaque est
importante, plus notre capacité de résilience l’est
aussi face au stress et aux changements auxquels
nous sommes confrontés dans notre monde22.
Nous appelons cette variabilité la variabilité du
rythme cardiaque (VRC). La VRC est mesurée en
très petites unités de temps : des millisecondes, et
il est possible de mesurer l’intervalle entre deux
battements cardiaques jusqu’en fractions de
millisecondes.
Lorsque nous sommes enfants, nous avons une
forte VRC, et cela est tout à fait logique. Lorsque
nous sommes jeunes et que nous explorons le
monde en cherchant à nous y adapter, notre
corps a besoin d’un moyen de s’ajuster à ce que
nous découvrons. Et il doit le faire rapidement.
Par exemple, la première fois que nos doigts
découvrent l’eau chaude du robinet, ou quand
nous découvrons malencontreusement que tous
les chiens ne sont pas aussi amicaux que celui qui
se trouve dans notre salon, nous devons réagir
rapidement. La capacité du cœur à modifier ses
rythmes – notre VRC – et à envoyer le sang là où
c’est le plus urgent est la façon dont nous sommes
biologiquement conçus pour répondre
rapidement à une situation, cette réponse étant la
clé de notre survie.
C’est le signal envoyé par le cœur vers le
cerveau qui crée la cohérence décrite
précédemment. Pour être clair, le cœur et le
cerveau sont naturellement dans un état de
cohérence, mais, en raison du tumulte de notre
vie quotidienne et en présence d’émotions
négatives, nos niveaux de cohérence peuvent se
retrouver affaiblis. Grâce à de simples exercices
tels que celui décrit plus haut dans ce chapitre
« Mieux comprendre le stress et comment le
gérer » (voir page 184) et celui qui suit, nous
pouvons transformer certains paramètres clés
dans notre corps pour développer des niveaux de
cohérence plus élevés. Il existe un lien direct
entre la VRC dans nos corps, notre niveau de
cohérence, et notre capacité de résilience face aux
changements extrêmes de notre monde actuel, ou
face aux pertes extrêmes que nous serions amenés
à connaître si nous devions vivre pendant
plusieurs siècles. Ce lien est le suivant : plus notre
niveau de cohérence est élevé, plus notre VRC et
notre résilience le seront aussi.

Clé no 39 : Une plus grande harmonie cœur-


cerveau (cohérence) conduit à une
plus grande résilience.
Parmi les nombreuses découvertes récentes qui
ont été réalisées en ce qui concerne la cohérence
cardiaque, l’intelligence du cœur, et la façon de
les utiliser dans nos vies, beaucoup ont été faites
par les scientifiques de l’Institut HeartMath. Grâce
à leurs recherches évaluées par des pairs, l’IHM
a montré sans aucune ambiguïté que deux
facteurs sont en lien direct avec notre résilience :
• Nos émotions peuvent être régulées afin de
développer la cohérence dans notre corps.
• Nous pouvons utiliser des étapes simples
pour développer la cohérence délibérément.
En collaboration avec certaines organisations
parmi les plus prestigieuses ainsi que des
chercheurs parmi les plus audacieux au monde,
l’IHM a développé une méthode très simple
connue sous le nom d’Attitude Breathing® qui
nous permet d’appliquer facilement dans notre
vie quotidienne les découvertes réalisées dans ses
laboratoires. Selon les chercheurs, le principal
avantage de cette technique est que « le cœur
harmonisera automatiquement l’énergie entre le
cœur, l’esprit et le corps, augmentant la clarté et
la cohérence23. » L’IHM a condensé la
transformation des émotions qui crée les plus
hauts niveaux de cohérence en trois étapes
simples qui sont adaptées de l’ouvrage
Transforming Stress, de Doc Childre et
Deborah Rozman24.

EXERCICE
Trois étapes vers la résilience personnelle :
Attitude Breathing®
• Étape no 1 : Quelle attitude désirez-vous changer ?
Ce peut être une attitude, un sentiment ou une
émotion, comme l’anxiété, la tristesse, le désespoir, la
dépression, l’auto-jugement, la culpabilité, la colère,
le sentiment d’être accablé – tout ce qui est
éprouvant.
• Étape no 2 : Une fois que vous avez identifié
l’attitude ou le sentiment que vous désirez remplacer,
inspirez et expirez lentement en imaginant que la
qualité ou l’attitude que vous désirez acquérir
traverse la région de votre cœur. Faites cela pendant
un moment pour ancrer ce nouveau sentiment.
• Étape no 3 : Détachez-vous du « drame » qui sous-
tend votre sentiment/attitude négatif en vous
répétant intérieurement de ne pas lui accorder autant
d’importance. Faites cela en inspirant et en expirant
tranquillement jusqu’à ce que vous ressentiez un
changement. Rappelez-vous que même lorsqu’une
attitude négative semble être justifiée, l’accumulation
de ce type d’énergie émotionnelle finit par bloquer
votre organisme. Adoptez une attitude déterminée et
l’intention sincère de déplacer ces émotions vers un
état plus cohérent.
En pratiquant cet exercice régulièrement vous
ouvrirez de nouvelles voies neuronales, les vieilles
attitudes commenceront à disparaître et les résistances
à lâcher.
La science la plus avancée du monde moderne
a révélé que nous commençons effectivement à guérir
dès l’instant où nous sommes nés. Et cette guérison
commence au plus profond de notre corps, dans notre
ADN. Il nous appartient maintenant d’embrasser notre
guérison et la réelle possibilité d’une vie
multicentenaire, voire l’immortalité, si tel est notre
choix.
Cependant, indépendamment de la durée de notre
vie dans ce monde, notre capacité d’autoguérison
nous permet également de connaître une qualité de
vie qui va déterminer la réussite de nos relations, de
nos emplois et de nos carrières. C’est notre capacité
à faire ces choix, d’une façon dont aucune autre forme
de vie n’est capable, qui peut faire la différence entre
succomber aux circonstances du destin et réaliser notre
plus grande destinée.
(© 2013 Institute of HeartMath.)
Chapitre 7

NOUS SOMMES
« PROGRAMMÉS »
POUR ACCOMPLIR
NOTRE DESTINÉE
D’une évolution subie à une transformation
choisie

« Le destin n’est pas une question de chance ; c’est


une question
de choix. Ce n’est pas quelque chose qui doit être
attendu,
mais une chose qui doit être accomplie1. »
WILLIAM JENNINGS BRYAN (1860-1925), POLITICIEN
AMÉRICAIN.
Parfois, la meilleure façon d’appréhender une idée
complexe est à travers les yeux de quelqu’un qui
voit le monde simplement. Le bon sens de
Forrest Gump, le personnage principal joué par
Tom Hanks dans le film du même nom en 1994
en est un exemple parfait. Quand on demande
à Forrest quel est le rôle du destin dans notre vie,
ses mots sont intemporels tant ils résonnent tout
autant aujourd’hui que lorsqu’il les a prononcés
pour la première fois sur le grand écran, il y a plus
de vingt ans. « Je ne sais pas si nous avons chacun
un destin ou si nous nous laissons porter par le
hasard comme sur une brise, mais je crois que
c’est peut-être un peu des deux2 », avait-il dit.
La philosophie de Forrest Gump décrit
précisément ce qu’est la transformation
personnelle. Nous avons tous individuellement
un destin qui nous attend afin que nous puissions
accomplir notre plus grand potentiel. Notre
destinée nous appartient, mais seulement si nous
agissons. Il nous appartient de la revendiquer par
les choix que nous faisons à chaque moment de
notre vie. La certitude de savoir qui nous sommes
et comment nous nous intégrons dans le monde
est la boussole qui nous guide jour après jour dans
nos choix.

DEUX CHEMINS VERS L’UTOPIE


Au début du XXe siècle, plusieurs romans
audacieux ont offert un aperçu de notre avenir
collectif si ce qu’il se passait à leur époque se
poursuivait sans discontinuer. Ces romans
décrivent tous un moment où les humains ont
triomphé des problèmes naturels et
technologiques qui étaient courants à l’époque où
ces livres ont été écrits. Ce qui distingue ces livres
entre eux est la façon dont les problèmes ont été
résolus.
Le plus connu d’entre eux est certainement Le
Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, publié en
19323. La vision du futur de Huxley se déroule
à Londres en 2540, six siècles plus tard. Dans ce
futur, l’humanité a évolué au-delà des limitations
et des souffrances du passé. Huxley décrit un
monde où règne une coexistence pacifique, où la
population est limitée au nombre d’individus que
la Terre peut supporter, où la guerre appartient au
passé, où tout le monde est heureux et a tout ce
dont il a besoin, où chacun est éduqué, où la
maladie n’existe plus, et où tout le monde
demeure en parfaite santé jusqu’à son dernier
jour. Mais ce futur qu’il décrit a cependant un
prix très élevé. Pour atteindre le bonheur
utopique décrit par Huxley, ces qualités humaines
qui nous sont si chères sont devenues les victimes
de la solution.
Cette société perfectionnée a été rendue
possible par l’abolition de la reproduction
humaine naturelle. Dans Le Meilleur des mondes,
les embryons humains sont créés et incubés dans
des laboratoires contrôlés. Ils sont conçus de
manière sélective – conçus génétiquement – pour
atteindre des niveaux de QI spécifiques qui les
qualifient pour des emplois également
spécifiques, en accord avec leur future position
dans la hiérarchie sociale. Chacun effectue le
travail qui correspond à l’aptitude pour laquelle il
a été conçu, et tous les individus sont satisfaits de
leur travail parce que c’est tout ce qu’ils
connaissent. Chaque individu est formé en
fonction du travail qu’il doit accomplir. Tout le
monde reçoit exactement le même salaire, ainsi il
n’y a pas de jalousie. Dès leur enfance, les gens
savent quand ils mourront, car leur espérance de
vie est programmée à 60 ans. Mais personne n’a
peur de mourir, et personne ne ressent de tristesse
quand un proche ou une connaissance meurt, car
les liens affectifs amicaux ou familiaux à l’origine
d’une telle douleur ont également été abolis.
Les moments paisibles et contemplatifs sont
fortement déconseillés, et les gens sont
encouragés à passer leur temps de loisirs en
groupe en profitant des activités proposées et en
consommant des aliments bons pour leur santé.
Et tandis que le sexe ludique et récréatif est
encouragé, la sexualité par amour est devenue
obsolète. Tout cela se déroule au sein d’un État
mondial dirigé par 10 leaders totalement neutres
émotionnellement, connus chacun sous le nom
de « Contrôleur mondial ».
L’objectif de Huxley en écrivant ce livre est de
montrer que s’il est possible de résoudre les
problèmes qui ont affecté l’humanité depuis le
début des temps, il est essentiel de le faire sans
étouffer l’étincelle de l’individualité, de la
créativité et de l’expression personnelle, qui fait
de nous ce que nous sommes et qui donne un
sens à nos vies.
Le livre d’Huxley fut inspiré par des œuvres
littéraires antérieures explorant notre avenir,
comme M. Barnstaple chez les hommes-dieux, de
H. G. Wells, publié en 19234. Ce livre fut écrit
neuf ans avant Le Meilleur des mondes et l’histoire
se déroule 3 000 ans dans le futur. Le personnage
principal de l’histoire, un journaliste londonien
nommé M. Barnstaple, se retrouve par un hasard
extraordinaire propulsé dans sa voiture dans un
monde futur en 4923, où les gouvernements, les
religions et la politique ne sont que des souvenirs
lointains faisant partie d’un passé mystérieux
connu sous le nom d’« âge de la confusion ».
Dans le futur décrit par Wells, la population
mondiale a adopté une forme d’éducation et de
gouvernement basée sur cinq principes de liberté :
1) la vie privée, 2) la libre circulation, 3) la
connaissance illimitée, 4) la vérité et 5) la liberté
d’expression. Comme on peut s’y attendre,
M. Barnstaple trouve ce nouveau monde
tellement attrayant qu’il désire y rester pour le
restant de ses jours.
Cependant, l’intrigue du livre prend un autre
tournant lorsqu’il apprend que la meilleure façon
d’assurer ce futur qu’il a découvert est de
retourner dans le monde familier d’où il est venu
et de partager ce qu’il a vu. Ce faisant, il plante
des graines et cherche à mettre en application les
idées susceptibles de rendre un tel futur possible.

LES PARALLÈLES
AVEC CE QU’IL SE PASSE
AUJOURD’HUI
Je partage les détails de ces deux histoires avec
vous pour contraster leurs visions de notre
civilisation future. Les deux auteurs ont imaginé
des mondes où les grands problèmes de notre
époque ont été résolus. Dans ces deux
perspectives, la guerre est devenue obsolète. Les
deux livres décrivent une ère où les gens sont
heureux et en bonne santé et ont transcendé les
extrêmes et surmonté les dangers auxquels nous
sommes confrontés dans notre monde actuel.
Mais, pour atteindre ces résultats, chacun de ces
romans décrit un chemin très différent :
• L’un est au détriment des valeurs qui
donnent du sens à nos vies et de l’expression
de ce que signifie « être humain ».
• L’autre parle de la culture des libertés
mêmes qui rendent notre expression créative
possible.
Les parallèles entre ces livres et là où nous en
sommes dans le monde actuel sont
incontestables. Nous vivons dans un temps
d’extrêmes. Nous sommes confrontés à des choix
qui ne sont pas différents de ceux décrits à la fin
du siècle dernier, des choix qui nous concernent
tous quant à l’égalité sociale, éducative et
financière, ainsi qu’à la nécessité d’adopter des
moyens d’existence durables. La différence est que
nous venons juste d’arriver au carrefour qui va
déterminer ce à quoi nous voulons que notre vie
ressemble et quel type d’avenir nous allons choisir.
Clé no 40 : Nous avons encore la possibilité de
créer un avenir sain pour notre
humanité en définissant les valeurs
que nous chérissons avant de mettre
en œuvre des solutions qui
causeraient des dommages
irréversibles à notre planète et
à nous-mêmes.

C’est ici que se pose la question qui est de


savoir qui nous sommes. Une fois que nous
aurons répondu à cette question, je crois que les
valeurs qui nous permettent de réaliser notre plus
grande destinée n’en seront qu’une conséquence
naturelle. Notre capacité à maîtriser les
remarquables potentiels de notre corps peut nous
être extrêmement bénéfique, que cela soit
individuellement ou collectivement en tant
qu’espèce, ainsi que pour toute forme de vie sur
terre. Exprimer ces potentiels nous permet de
développer la résilience et nous offre de nouvelles
voies pour résoudre nos défis les plus urgents.
Maintenant que la science a percé les secrets de
certaines vérités les plus protégées – telles que la
réalité quantique, le code génétique et la fission
nucléaire –, connaître les secrets de nos propres
capacités est essentiel. Pour la première fois dans
l’histoire humaine documentée, notre accès à ces
secrets nous donne le pouvoir de tracer notre
destinée collective ou de sceller notre destin
collectif, et de le faire en une seule génération.
C’est exactement la situation qu’Aldous Huxley
décrit dans Le Meilleur des mondes.
C’est précisément parce que nous avons percé
tant de secrets de la nature et que nous avons
acquis un tel pouvoir sur la vie terrestre que nous
devons maintenant comprendre comment
intégrer ces secrets dans nos vies et être très
vigilants sur la ligne de conduite que nous allons
adopter. Et si nous nous posons la question
suivante d’un point de vue purement
philosophique, c’est un sujet sérieux qui suscite
des débats éthiques passionnés dans les milieux
scientifiques depuis des décennies.
QUEL DROIT AVONS-NOUS DE
MANIPULER
LES FORCES DE LA CRÉATION ?
Depuis le milieu des années 1970 jusqu’au début
des années 1990, j’ai eu le privilège de travailler
avec des équipes de spécialistes en sciences de la
terre et d’ingénieurs en aérospatiale qui
développaient certaines des technologies les plus
avancées que le monde ait jamais connues. Ce fut
une énorme impulsion pour les entreprises et les
universités, car l’Amérique était en train de
repenser sa dépendance à l’égard du pétrole
importé de l’étranger et de développer également
des technologies futuristes pendant la guerre
froide et le programme spatial. Il n’est pas
surprenant que cette intense période de
recherches ait été accompagnée d’une
introspection tout aussi intense. Les scientifiques
exploraient les limites de leurs nouvelles capacités
à modifier la vie, le climat, et notre planète, à un
niveau qui jusque-là ne dépendait que de Dieu et
de la nature. Le degré de responsabilité qui
accompagne un tel pouvoir a souvent suscité de
vifs débats sur notre droit moral à utiliser ces
technologies, des débats auxquels j’ai participé
avec enthousiasme chaque fois que j’en ai eu la
possibilité.
Les discussions animées devant les distributeurs
automatiques des bureaux et les fontaines à eau
du laboratoire, qui se poursuivaient souvent dans
les toilettes et à la cafétéria, participaient
généralement de deux courants de pensée. Le
premier courant estimait que notre capacité
à « manipuler » les forces de la nature était en soi
une sorte d’autorisation tacite d’explorer ces
technologies au maximum de leur potentiel.
Autrement dit, puisque nous sommes capables de
modifier le climat et de créer de nouvelles formes
de vie, nous devons le faire, juste pour voir où ces
technologies peuvent nous conduire. La
justification commune de cette pensée était : « Si
nous n’étions pas censés faire de telles choses,
nous n’aurions jamais découvert les secrets qui les
rendent possibles. »
Le deuxième courant de pensée était plus
conservateur, suggérant que ce n’était pas parce
que nous avions les capacités de « manipuler » les
forces de la création que cela signifiait que nous
avions le droit de le faire. Pour les partisans de
cette approche, les forces de la nature
représentaient des lois sacrées qui ne devaient pas
être trafiquées ; comme modifier le code
génétique de nos enfants avant leur naissance, ou
chercher à contrôler les conditions climatiques en
fonction de nos besoins. Pour eux, de telles
manipulations violaient une « confiance » très
ancienne, fondamentale, et tacite.
Bien que cette « confiance » ne soit pas
nécessairement clairement explicitée, ce
deuxième courant de pensée soutenait que si
nous franchissons la ligne qui sépare l’utilisateur
du créateur, nous nous retrouvons en territoire
interdit avec les conséquences indésirables que
cela peut impliquer. Certains scientifiques
s’appuient sur Le Meilleur des mondes de Huxley
pour illustrer la pente glissante vers laquelle un
tel chemin pourrait nous mener. En ce sens, ils
font souvent l’analogie avec le compteur d’une
voiture. Ce n’est pas parce que le compteur
indique que notre véhicule peut atteindre
260 km/h que nous devons conduire à une telle
vitesse !
Pour moi, cette métaphore illustre précisément
une troisième possibilité encore non identifiée. Si
un compteur indique qu’un véhicule peut rouler
à 260 km/h, il est fort probable qu’à un moment
donné certaines personnes tenteront de rouler
à cette vitesse. Car après tout, c’est dans la nature
humaine de chercher à tester et à repousser les
limites, et de vouloir expérimenter au maximum
nos capacités. Il est cependant essentiel que,
lorsque nous testons nos limites, nous ayons le
bon sens de le faire dans un cadre précis (comme
l’heure, le lieu, et les conditions).
Nous pouvons soit choisir de tester les limites
d’un véhicule sur une longue route déserte, un
jour où la météo est favorable, en minimisant
ainsi la possibilité de blesser quelqu’un ou de
nous blesser nous-mêmes, soit agir sur une
impulsion et le faire sur une voie rapide très
fréquentée, mettant notre vie en danger ainsi que
celle des autres. Ce sont deux façons d’agir, l’une
de façon responsable, l’autre de façon totalement
irresponsable.
Le même principe de responsabilité doit
s’appliquer à la façon dont nous repoussons les
limites lorsque nous manipulons les forces de la
création. Nous vivons dans un monde où nous
avons confié la direction de notre voyage
exploratif à la science et aux scientifiques, voyage
dont il est peu probable que nous revenions un
jour. Les choix que nous sommes en train de faire
avec leur assistance, qu’il s’agisse des
combustibles fossiles, du climat, de la santé ou de
l’économie mondiale, impactent chacun d’entre
nous dans sa vie quotidienne. Ces choix vont
jusqu’à influer sur nos régimes de retraite et
d’épargne et notre capacité financière à payer des
études à nos enfants. Ils influent sur le genre
d’industries que nous allons développer et en
conséquence sur le type d’emplois qui seront
créés dans nos communautés. Ils déterminent
l’avenir de notre système de santé : à savoir si nos
médecins se limiteront à nous prescrire des
traitements lorsque nos mauvais choix de modes
de vie nous auront rattrapés, ou s’ils nous
conduiront à adopter une vie plus saine et un
style de vie plus équilibré qui ne nécessitent pas
autant de médicaments.
En honorant et en basant notre vie sur des
valeurs fondamentales, nous nous assurons un
avenir où nous pourrons réaliser notre plus
grande destinée, et non une destruction mutuelle.
Tandis que nous passons de l’ancienne histoire
humaine, basée sur la séparation, la concurrence
et le conflit, à une nouvelle histoire basée sur la
connexion, la coopération et le partage, nous
nous trouvons au bord d’un précipice où nous
devons choisir les valeurs que nous chérissons le
plus, à la fois en tant qu’espèce et en tant
qu’individus. Nous nous trouvons à l’endroit
« idéal », situé entre les anciens modes de pensée
et les nouveaux, pour choisir l’avenir que nous
désirons et le chemin qui va nous permettre d’y
arriver. Tout nous ramène finalement à la
question Qui suis-je ? et à la façon dont nous
y répondons.
LA BONNE NOUVELLE
EST QU’IL Y A BEAUCOUP DE
BONNES NOUVELLES !
Il y a beaucoup de bonnes nouvelles. Même si
celles-ci sont souvent étouffées par le brouhaha
de la machine médiatique qui cherche à focaliser
notre attention sur la crise du moment, les
bonnes nouvelles existent réellement. Certaines
incluent des solutions déjà existantes susceptibles
de résoudre aussi bien nos problèmes personnels
que les problèmes mondiaux auxquels nous
sommes confrontés. Voici le titre qui devrait
figurer sur la première page du Journal du
dimanche : « La vérité est que nos plus gros
problèmes sont déjà résolus ! »

Clé no 41 : Nous détenons déjà toutes les


solutions – toutes les solutions
technologiques – aux plus grands
problèmes auxquels nous sommes
confrontés en tant qu’individus,
communautés et nations.
Contrairement à l’idée qu’il nous faut réunir les
scientifiques, les ingénieurs, les enseignants
spirituels et les leaders politiques du monde entier
pour essayer de déterminer comment créer un
monde meilleur et des modes de vie plus sains et
équilibrés, la bonne nouvelle est que ces
démarches existent déjà. Depuis plus d’un siècle,
des cercles de réflexion, des groupes d’experts et
des centres de décision ont déjà été créés afin
d’atteindre précisément ces objectifs. Et ces
organisations ont trouvé des réponses !
Que cela soit la fondation Carnegie Endowment
for International Peace, fondée en 1910 pour
« hâter l’abolition de la guerre internationale, la
plus ignoble souillure de notre civilisation5 », ou
le Tellus Institute, fondé à Boston dans le
Massachusetts en 1976, « pour faire progresser le
processus de transition vers une civilisation
mondiale durable, équitable et humaine », le
cadre est déjà en place pour identifier les options
en vue d’un développement global. Par exemple,
l’objectif actuel des recherches effectuées par le
Tellus Institute est d’utiliser des techniques
scientifiques avancées pour identifier les
différents scénarios possibles concernant l’avenir
de l’humanité. Cela inclut une étude pour
déterminer un avenir durable et équitable ainsi
que les choix, les mesures et les actions
nécessaires pour y parvenir.
Ce que je veux souligner ici est que le travail
a déjà été accompli dans le sens où nous avons
déjà identifié les solutions majeures et que nous
savons ce qui est possible lorsqu’il s’agit de
résoudre des problèmes tels que la sécurité
alimentaire, l’énergie abondante, les économies
durables et la sensibilisation aux questions de
santé basée sur l’autoguérison. Et c’est une bonne
chose que nous détenions déjà ces solutions, car
nous ne voulons certainement pas attendre le
dernier moment pour commencer à les chercher.
Essayons d’avoir une vue d’ensemble pour
observer certaines des solutions dont je parle, afin
que vous puissiez mieux appréhender de quoi il
retourne.
Nous avons déjà toute la nourriture dont
nous avons besoin. Nous avons déjà aujourd’hui
toute la nourriture nécessaire pour nourrir chaque
enfant, chaque femme et chaque homme sur
terre. Selon le Programme alimentaire mondial
des Nations unies (PAM), à moins d’un
événement extrême et imprévu comme un
astéroïde heurtant la Terre ou une guerre
nucléaire mondiale, « il y a suffisamment de
nourriture dans le monde aujourd’hui pour que
chacun puisse se nourrir et avoir une vie saine,
équilibrée et productive6 ». Le manque de
nourriture n’est pas la raison pour laquelle près de
925 millions de personnes sont victimes de la
faim dans le monde, soit « plus que les
populations réunies des États-Unis, du Canada et
l’Union européenne7 ».
Ce qui manque cruellement, c’est une réflexion
et un leadership qui permettent que la priorité
soit donnée aux moyens de faire parvenir la
nourriture dans les endroits où elle est le plus
nécessaire. Entendons-nous bien, je ne suggère
pas que ce leadership soit spécifiquement
américain, ou que ce rôle soit attribué à un pays
spécifique. Ce que je veux dire, c’est que c’est
l’acceptation du statu quo elle-même qui conduit
à la tragédie de la famine, et cela dans un monde
où la nourriture est suffisamment abondante pour
tous et où la technologie existe pour transporter
cette nourriture dans les endroits où les
populations en ont le plus besoin.

Nous possédons déjà l’énergie dont nous


avons besoin. Nous disposons déjà de la
technologie pour faire arriver l’électricité dans
tous les foyers sur cette terre – une énergie verte,
propre et durable qui avec zéro émission de gaz
à effet de serre. Et nous disposons de cette
technologie depuis plus de 60 ans.
Lorsque nous parlons d’énergies, nous avons
tendance à baser nos discussions sur les énergies
du passé, principalement l’utilisation de
combustibles fossiles : le charbon, le pétrole et le
gaz naturel. Il nous faut être réalistes, ces formes
d’énergie persisteront très certainement dans un
avenir proche dans l’équation énergétique
globale. Cependant, nous pouvons faire
autrement. Nous détenons déjà des solutions qui
rendent ces sources d’énergie obsolètes. Ce
monde est en train de changer encore plus
rapidement que ce que les « experts » avaient
imaginé, et l’abandon de combustibles comme le
charbon ou le pétrole pour actionner une turbine
approche rapidement.
Les sources d’énergie appartiennent à deux
catégories principales.
• Les énergies renouvelables conventionnelles.
Lorsqu’on évoque les énergies renouvelables,
trois sources principales d’énergie nous
viennent généralement à l’esprit, l’énergie
solaire, l’énergie éolienne et l’énergie
hydroélectrique, et, dans une moindre
mesure, l’énergie géothermique. Au lieu de
considérer l’une de ces sources comme étant
la seule solution aux besoins énergétiques
globaux, il serait plus judicieux de penser
localement, en prenant en compte ce que
chaque environnement local peut offrir et
produire. Bien que les sources d’énergie
centralisées, puissantes et fiables, puissent
être efficaces pour faire fonctionner les
hôpitaux, les écoles, les immeubles de
bureaux et les appartements dans les grandes
villes, il existe des endroits où les sources
locales peuvent fournir – et, dans certains
cas, remplacer – les grands systèmes
centralisés. Le désert du sud-ouest des États-
Unis en est un exemple parfait.
• La région des Four Corners aux États-Unis,
où convergent l’Arizona, le Colorado, le
Nouveau-Mexique et l’Utah, est connue
pour ses longues journées d’ensoleillement
et pour la qualité de la lumière dont elle
bénéficie pratiquement toute l’année.
Albuquerque, la plus grande ville du
Nouveau-Mexique, connaît par exemple
une moyenne de 278 jours d’ensoleillement
par an, et certaines des plus petites
communautés qui se trouvent dans les
vallées septentrionales de l’État atteignent
300 jours d’ensoleillement par an. Dans de
tels endroits, il serait donc tout à fait
logique d’utiliser l’énergie solaire pour
fournir l’électricité nécessaire aux maisons,
aux bureaux et aux petites entreprises
pendant la journée. Cependant, dans cette
même région, d’autres formes d’énergie
pourraient également être exploitées. Par
exemple, en plus de l’énergie solaire, le
régime climatique des Four Corners offre les
bonnes conditions pour que l’énergie
éolienne devienne une alternative viable
aux combustibles fossiles.
• L’énergie non conventionnelle mais éprouvée.
Au milieu du XXe siècle, à l’époque du projet
ultrasecret Manhattan, les États-Unis se sont
mis en quête du minéral capable de faire
tourner leurs réacteurs nucléaires et de
produire des sous-produits du plutonium
pouvant être transformés en armes pendant
la guerre froide8. Même si beaucoup de gens
sont au courant, certains sont surpris
d’apprendre qu’au cours de ces travaux de
recherche un autre minéral a été découvert
possédant les qualités de l’uranium sans en
avoir les effets secondaires dangereux et
nocifs. Cet élément est le thorium, classé
numéro 90 sur le tableau périodique des
éléments. Le thorium fut détourné pour être
utilisé comme combustible, en grande partie
parce qu’il ne peut pas être transformé en
arme comme l’uranium l’est aujourd’hui.
• Un réacteur au thorium fonctionne selon
un principe opposé à celui d’un réacteur
nucléaire classique. Dans un réacteur au
thorium, plus le liquide devient chaud, plus le
taux de réaction nucléaire est lent9. Cela
signifie que la substance qui produit la réaction
est la même qui empêche toute réaction
ultérieure à haute température. Cette
différence signifie qu’une fusion comme
celle qui a eu lieu à Fukushima ne pourrait
jamais se produire avec un réacteur au
thorium. Ses propriétés font que cela est
impossible.
• Beaucoup de gens sont surpris d’apprendre
que l’énergie produite grâce au thorium
a déjà dépassé le stade de la théorie. Elle
existe déjà.
• Plusieurs réacteurs au thorium ont
désormais été construits et sont utilisés pour
la recherche et à des fins commerciales dans
des pays comme l’Inde, l’Allemagne, la
Chine et les États-Unis. Deux réacteurs au
thorium se trouvaient aux États-Unis sur les
sites de la centrale nucléaire d’Indian
Point 1, dans l’État de New York, qui fut
opérationnelle entre 1962 et 1974, et de la
centrale d’Elk River, dans le Minnesota, qui
fut opérationnelle entre 1963 et 196810. Bien
que nous ayons besoin d’effectuer d’autres
recherches avant que le thorium puisse
répondre aux besoins globaux, cette énergie
promet une alternative propre, abondante,
et relativement sûre comme mesure
transitoire pendant que nous recherchons
encore la source ultime d’énergie.
La prochaine génération de production
d’énergie sera basée sur l’« énergie libre » ou
énergie infinie. Les principes de cette énergie ont
été découverts il y a plus d’un siècle et sont
aujourd’hui au centre des recherches réalisées par
ceux qui sont en quête d’alternatives aux
combustibles fossiles.
UNE ÉCONOMIE BASÉE SUR LE
PARTAGE
PLUTÔT QUE SUR LA PÉNURIE
Quand il s’agit du rôle des entreprises et des
services dans le monde actuel, l’avènement des
technologies modernes est en train de modifier la
pensée conventionnelle. Le modèle historique est
fondé sur l’idée que les produits ou les ressources
qui nous sont nécessaires appartiennent à des
grands groupes. Ces derniers proposent ensuite
leurs biens et leurs services à un prix qui leur
permet de couvrir leurs dépenses et de leur
apporter un bénéfice. Dans ce modèle, le besoin
de réglementation apparaît de façon évidente,
cependant le nombre de réglementations et les
moyens de s’y soustraire en « déjouant le
système » ont rendu ce genre d’économie
extrêmement pesante et impitoyable sur le plan
compétitif.
Un nouveau modèle est en train d’émerger qui
répond à certains de ces problèmes. Il s’appuie sur
ce qu’on appelle l’économie du partage ou
l’économie collaborative. Ce système économique
défie les idées traditionnelles de propriété et
s’appuie sur la production partagée par les
personnes mêmes qui utilisent le service. En ce
sens, la concurrence agressive et la capitalisation
des valeurs n’ont plus aucune signification.
Les entreprises de transport Uber ou Lyft, ainsi
que l’entreprise Airbnb, qui propose une
alternative à l’hôtellerie, sont des exemples de la
nouvelle économie du partage. Bien que les
modalités du fonctionnement de ces nouveaux
modèles soient encore vivement débattues, ce
qu’il faut retenir est que ces modèles ont été créés
par les personnes mêmes qui les utilisent, et qu’ils
procurent une source de revenus opportune dans
une période économique difficile. En 2013 par
exemple, on estime que plus de 3,5 milliards de
dollars de revenus ont été générés par les
nouvelles entreprises de l’économie
collaborative11.

LA CRISE SILENCIEUSE
Les exemples que nous venons de voir aux
paragraphes précédents nous montrent que nous
avons déjà les solutions ; cependant, une question
nous vient généralement à l’esprit. Cette question
m’est régulièrement posée pendant mes
présentations publiques, et cela quel que soit le
pays dans lequel je me trouve. La question est la
suivante : « Quelles sont les solutions
aujourd’hui ? » Ma réponse surprend souvent le
public. Il s’agit d’une crise rarement reconnue, et
qui représente pourtant le plus grand obstacle
auquel nous soyons confrontés dans notre vie.
Cette crise est silencieuse. Elle est rarement
mentionnée dans les médias conventionnels, et
son pouvoir ainsi que le rôle énorme qu’elle joue
dans notre vie ne sont jamais abordés dans nos
cours universitaires. Elle demeure pourtant un
mur invisible entre nous et toutes les belles
solutions dont nous pourrions bénéficier
aujourd’hui.
Cette crise silencieuse est la crise d’un mode de
pensée. Nous devons encore transformer notre
façon de penser pour pouvoir nous ouvrir
à d’autres solutions pour le bien de notre monde.
Et en y réfléchissant bien, cela a tout son sens.
Car, comment pouvons-nous embrasser des
nouvelles idées et des nouvelles solutions tout en
continuant à adhérer à de vieilles idées et
solutions du passé ? Autrement dit, comment
pouvons-nous ouvrir notre esprit et notre cœur
à l’idée d’un monde nouveau si nous sommes
encore remplis d’images, d’émotions et d’attentes
appartenant à un monde révolu ?

Clé no 42 : La plus grande crise que nous


rencontrons en tant qu’individus et en
tant que société est la crise d’un
mode de pensée. Comment pouvons-
nous faire place au nouveau monde
qui s’annonce si nous nous
accrochons à un ancien monde
révolu ?

C’est précisément pour ces raisons que les


pensées que nous entretenons sur nous-mêmes, et
également sur nos origines, sont maintenant au
cœur des décisions que nous sommes amenés
à prendre concernant notre avenir et dans notre
vie quotidienne. Comment pouvons-nous
appliquer les solutions qui existent déjà, et ce
d’une manière qui respecte les valeurs que nous
chérissons en tant qu’individus, en tant que
familles, et en tant que sociétés et nations ?
Jusqu’à présent, la science moderne nous
a conduits dans la mauvaise direction.

DES CONCLUSIONS DANGEREUSES


En octobre 1988, Stephen Hawking,
astrophysicien de renommée mondiale, a résumé
le point de vue scientifique traditionnel quant
à la façon dont nous nous intégrons dans le plus
vaste contexte de l’Univers. Dans le magazine
allemand hebdomadaire Der Spiegel, il a déclaré :
« Nous ne sommes qu’une race avancée de singes
sur une planète mineure tournant autour d’une
étoile très moyenne. Mais nous sommes capables
de comprendre l’Univers, ce qui fait de nous
quelque chose de tout à fait à part12. »
Je me souviens de ma réaction quand j’ai lu les
propos de cet homme que j’avais toujours
respecté et tenu en grande estime. Après tout,
Hawking était celui qui avait écrit Une brève
histoire du temps, best-seller en 1988, un ouvrage
de vulgarisation scientifique rendant accessible
à tout un chacun les idées complexes de la
cosmologie, du voyage dans le temps et aussi du
trou noir, qui fait maintenant partie de notre
vocabulaire courant. Mon sentiment est que
Hawking voulait en fait signifier que nous
sommes « spéciaux », mais il l’a fait en adoptant
le point de vue de la science, qui nous dit
justement le contraire. Ma réaction à sa
déclaration « nous ne sommes qu’une race
avancée de singes » a été immédiate. « Parlez pour
vous, Stephen Hawking ! ai-je pensé. C’est peut-
être votre histoire, mais ce n’est certainement pas
la mienne ! »

QUAND LA SCIENCE FAIT FAUSSE


ROUTE
À mon avis, la déclaration de Hawking qui
affirmait que « nous ne sommes qu’une race
avancée de singes » est irresponsable. Elle n’est
fondée sur aucun fait. Et je crois qu’elle est
dangereuse. C’est un parfait exemple de la façon
dont la science moderne a essayé de supprimer la
sensibilité et les qualités humaines de notre
histoire. En s’exprimant de cette façon, Hawking
nous parle de lui, personnellement, et nous révèle
sa propre vision du monde. Soit 1) il est mal
informé et n’est pas au courant des dernières
découvertes fossiles et génétiques qui rendent sa
déclaration erronée, soit 2) il est au courant de ces
découvertes et a choisi d’ignorer les faits.
Et si Hawking a choisi d’ignorer les faits, je ne
peux que spéculer sur la raison pour laquelle il a
fait un tel choix. Peut-être est-ce pour préserver le
statu quo concernant l’histoire de l’évolution
humaine. Ou peut-être est-ce quelque chose de
plus personnel. Peut-être qu’en nous considérant
comme « une race avancée de singes » il est alors
plus facile de justifier les extrêmes de notre
monde et ce qui se passe dans nos vies. Tant que
nous ne reconnaissons pas la réalité des faits
concernant nos origines et les capacités
extraordinaires inhérentes à notre existence, ainsi
que le fait que nous sommes biologiquement
conçus pour réguler ces capacités extraordinaires,
nous demeurons les victimes impuissantes de
notre biologie. Nous en sommes réduits à accepter
que tout ce qui nous arrive est en quelque sorte la
volonté d’un hasard naturel et hors de notre
contrôle, plutôt que d’accepter notre
responsabilité dans le monde et dans notre vie
tels qu’ils sont.
Si Hawking peut paraître extrême dans sa
déclaration, il n’est cependant pas le seul à penser
de cette façon. D’autres scientifiques reconnus
ont adopté une vision similaire, et certains
d’entre eux d’une manière si féroce que je me
demande pourquoi ils continuent à défendre une
vision obsolète avec tant d’ardeur.

FAUSSES CROYANCES
ET CONCLUSIONS DANGEREUSES
Le biologiste évolutionniste Richard Dawkins est
un exemple très médiatisé de ce que je veux
signifier ici. Dawkins va encore plus loin
qu’Hawking en déclarant : « Il n’y a absolument
aucun risque à dire que si vous rencontrez
quelqu’un qui prétend ne pas croire en
l’évolution, cette personne est soit ignorante,
stupide ou folle13. » Bien que Dawkins n’indique
pas clairement si cette déclaration concerne la
théorie de l’évolution en général ou l’évolution
humaine spécifiquement, dans les deux cas ce
sont des mots pernicieux qui représentent une
pensée dangereuse – en particulier venant d’un
éminent scientifique et professeur d’université
ayant une présence aussi visible sur la scène
mondiale.
La raison pour laquelle les mots de Dawkins
sont si dangereux, c’est qu’ils fustigent ceux qui
expriment de la curiosité et dénigrent ainsi
l’essence même de l’exploration scientifique.
Dans sa déclaration, Dawkins va au-delà d’une
critique purement professionnelle de tous ceux
qui ne sont pas d’accord avec lui et la théorie de
l’évolution, allant jusqu’à rabaisser publiquement
et même questionner la santé mentale de toute
personne qui estime que le paradigme scientifique
actuel n’est pas assez convaincant pour y adhérer.
Je crois que la pensée promue par Dawkins et
d’autres comme lui est dangereuse pour une autre
raison également, qui est la façon dont leur
raisonnement nous conduit à considérer les autres
ainsi que nous-mêmes.

LA DESTRUCTION
DE CE QUI FAIT DE NOUS DES
ÊTRES UNIQUES
Parmi les extrêmes auxquels nous sommes
confrontés aujourd’hui, certains environnements
sont extrêmement chargés de haine. C’est un
sujet très sensible à aborder. Il est difficile
d’imaginer à quel point cela nous affecte
profondément. Et pourtant, cette haine est
présente. C’est une réalité, et elle fait partie de
notre vie quotidienne. Une grande partie de la
haine dans le monde provient de la peur que
nous avons les uns des autres. Qu’il s’agisse de la
réalité ou de notre perception de la réalité, la peur
de l’inconnu est la cause fondamentale de la
haine que l’on voit dans nos écoles, sur nos lieux
de travail et dans les rues des plus belles villes du
monde.
Dans un contexte aussi fluctuant, la diversité
(raciale, religieuse et culturelle), dont les
biologistes nous disent qu’elle a toujours été notre
force dans le passé, a été détournée et habilement
présentée sous forme de courtes déclarations dans
des débats télévisés ou des vidéos sur YouTube
comme étant la source des points de divergence
qui nous séparent et nous divisent. Ces divisions
se produisent à différents degrés et divers niveaux
selon les sociétés.
Nous pouvons témoigner de l’habile pouvoir du
marketing en observant le niveau de succès
surprenant de l’effort effectué pour nous focaliser
sur nos différences. Une grande partie du public
y a cru. Par exemple, un récent sondage mené
pour NBC News et The Wall Street Journal
a montré un déclin marqué de la façon dont les
Blancs et les Noirs des États-Unis perçoivent les
relations interraciales. L’étude a révélé que,
« selon le sondage, 45 % des Blancs et 58 % des
Afro-Américains pensent que les relations
interraciales sont moyennement ou extrêmement
mauvaises, en comparaison avec 2009, où
seulement 20 % des Blancs et 30 % des Noirs
avaient un point de vue défavorable à ce sujet14 ».
De toute évidence, concernant des facteurs
comme la religion et la race, le sens que nous
accordons chacun à ces valeurs va jusqu’à nous
déchirer au cœur même de nos familles, nos lieux
de travail, nos écoles et nos communautés. Et
alors que ce genre de dissensions peut être
quelque chose de nouveau pour la génération du
millénaire (les jeunes nés à la fin du XXe siècle),
l’histoire récente montre que ce n’est pas la
première fois qu’elles se produisent.

UN NOUVEAU TERME POUR


NOMMER
« LA DESTRUCTION DE CE QUI FAIT
PEUR »
Les historiens décrivent le XXe siècle comme
le siècle le plus sanglant de l’histoire de
l’humanité15. Pendant la Seconde Guerre
mondiale, près de 50 millions de personnes sont
mortes au combat et à cause des atrocités de la
guerre16. Et les décès dus à ces abominations ont
continué même après la fin de la guerre, jusqu’à
la fin du siècle. En 1999, 80 millions d’hommes,
de femmes et d’enfants de tous âges avaient
trouvé la mort au cours du XXe siècle, suite à la
violence des conflits ethniques, religieux et
philosophiques ; soit cinq fois plus qu’en raison
des catastrophes naturelles et de l’épidémie de
sida réunies pendant une même période17.
Si j’évoque ces terribles statistiques, c’est parce
qu’elles sont les conséquences d’une pensée qui
a engendré une nouvelle forme d’atrocité au cours
du siècle dernier. Bien que des actes abominables
aient été commis dans le passé, ils ont atteint une
telle ampleur au XXe siècle qu’il a fallu leur
attribuer un nom officiel pour les définir et les
condamner juridiquement.
En 1948, les Nations unies ont opté pour le
terme « génocide » pour décrire ce genre de crimes
et clairement définir et proscrire les meurtres de
masse dans les politiques mondiales. L’acte de
génocide a été défini comme « une intention de
détruire » des sociétés ou des populations de
régions géographiques entières, pour des raisons
raciales, de convictions religieuses ou des
questions de lignage18. La pensée utilisée pour
justifier les génocides et qui les a rendus possibles
est un exemple marquant de la façon dont les
fausses sciences peuvent nous insiter
à méconduire.

NOUS AVONS DÉJÀ VU CELA


AUPARAVANT
La pensée sous-jacente aux génocides
contemporains, et pour certains ouvertement
exprimée, est directement liée aux hypothèses
faussées de Darwin et à la manière dont ses idées
ont été acceptées, adoptées et perpétuées par la
science moderne, même s’il a été prouvé qu’elles
sont erronées. Richard Weikart, professeur
d’histoire à l’université d’État de Californie,
résume ce problème en écrivant :
« Le darwinisme a miné la morale traditionnelle et la
valeur de la vie humaine. Par la suite, le progrès
évolutionnaire est devenu le nouvel impératif
moral. Cela a contribué à l’avancée de l’eugénisme (la
croyance que la reproduction sélective et
l’élimination des “inadéquations” peuvent créer une
race humaine idéale), qui était ouvertement fondé sur
les principes darwiniens… Certains darwinistes
éminents ont soutenu que la concurrence et les
guerres raciales font partie intégrante de “la lutte
pour l’existence” de Darwin19. »

Cette pensée est reflétée dans les idées portées


par certaines œuvres philosophiques telles que les
ouvrages tristement célèbres Le Petit Livre rouge,
officiellement intitulé Citations du président
Mao Tse-Tun20, et Mein Kampf, le livre détaillant la
vision du monde d’Adolf Hitler21. Tous deux ont
servi de support pour justifier les massacres
sauvages qui ont coûté au moins 40 millions de
vies pendant les génocides du milieu du XXe siècle.
Malheureusement, la pensée clivante n’a pas
disparu avec le temps. Depuis 1945, des génocides
ont continué d’être perpétrés dans des régions
comme le Cambodge, le Rwanda, la Bosnie et le
Soudan. Ces tragédies documentées nous
montrent que la pensée qui justifie les génocides
est encore présente aujourd’hui22. Et, si nous
croyons avoir évolué au-delà de la pensée
génocidaire, cette conviction disparaît
rapidement avec les tragédies liées à Daesh et les
génocides du XXIe siècle qui ont lieu en Afrique et
au Moyen-Orient.
Dans L’Origine des espèces, Darwin exprime
clairement sa conviction que l’« élimination »
d’individus des espèces qu’il a observées dans la
nature s’applique aussi aux humains :
« Ce n’est peut-être pas une déduction logique, mais
dans mon imaginaire je préfère de loin voir les
comportements instinctifs d’un jeune coucou qui
éjecte ses congénères d’un nid, ou les fourmis
esclavagistes […], comme des petites conséquences
d’une loi plus vaste conduisant à l’avancement de
tous les êtres organiques ; c’est-à-dire se multiplier, se
diversifier, permettre au plus fort de vivre et accepter
la mort du plus faible23. »

Dans Mein Kampf, Hitler paraphrase clairement


cette idée :
« La lutte pour le pain quotidien amène la défaite de
tout être faible ou maladif, ou doué de moins de
courage, tandis que le combat que livre le mâle pour
conquérir la femelle n’accorde le droit d’engendrer
qu’à l’individu le plus sain, ou du moins lui fournit la
possibilité de le faire. Mais le combat est toujours le
moyen de développer la santé et la force de résistance
de l’espèce et, par suite, la condition préalable de ses
progrès24. »

Plus tard dans sa vie, Darwin a remis en


question certaines de ses déclarations antérieures
dans L’Origine des espèces concernant « la survie
du plus fort ». Contrairement à ses premières
conclusions quant à une force individuelle
supérieure, ses travaux ultérieurs ont décrit des
stratégies de survie dans la nature basées sur
l’unité et la coopération, plutôt que sur la
sélection naturelle et la survie du plus fort. Dans
son livre suivant, La Descendance de l’homme et la
sélection sexuelle, il résume ainsi ses observations :
« Les communautés qui avaient le plus grand
nombre de sympathisants se développaient mieux
et engendraient une plus grande descendance25. »
Bien que Darwin ait pu avoir un éclair de
lucidité concernant ses hypothèses erronées
à propos de la concurrence et de la lutte, il était
trop tard. Le livre L’Origine des espèces était déjà
devenu un texte classique et le fondement d’une
pensée utilisée aujourd’hui pour nous détourner
de nos instincts coopératifs et bienveillants.

LA COOPÉRATION : UNE LOI DE LA


NATURE
Au début du XXe siècle, le naturaliste russe
Pierre Kropotkine a corroboré le travail de Darwin
en apportant ses propres observations. Tout
comme Darwin avait observé les effets de
l’évolution parmi différentes espèces d’oiseaux
lors de son voyage de découverte dans les
années 1830, Kropotkine a réalisé ses propres
observations au cours de ses expéditions
scientifiques dans l’un des environnements les
plus difficiles du monde : le nord de la Sibérie. Il
décrit comment il avait découvert que la coopération
et l’unité, plutôt que la survie du plus fort, sont les
clés du succès d’une espèce. Dans son livre
L’Entraide, un facteur de l’évolution, publié, en
1902, Kropotkine décrit le royaume des insectes et
la capacité instinctive des fourmis à vivre en
sociétés coopératives plutôt que compétitives,
avec les bénéfices qui en résultent.
« Leurs merveilleuses habitations, leurs constructions,
relativement plus grandes que celles de l’homme ;
leurs routes pavées et leurs galeries voûtées au-dessus
du sol ; leurs salles et greniers spacieux ; leurs champs
de blé, leurs moissons, et leurs préparations pour
transformer les grains en malt ; leurs méthodes
rationnelles pour soigner les œufs et les larves, et
pour bâtir des nids spéciaux destinés à l’élevage des
pucerons, que Linné a décrits d’une façon si
pittoresque comme les “vaches des fourmis” ; enfin
leur courage, leur hardiesse et leur haute intelligence,
tout cela est le résultat naturel de l’entraide, qu’elles
pratiquent à tous les degrés de leurs vies actives et
laborieuses26. »

Pour John Swomley, professeur émérite


d’éthique sociale à la St. Paul School of Theology,
à Kansas City, dans le Missouri, il ne fait aucun
doute que nous avons tout avantage à trouver des
moyens pacifiques et coopératifs pour construire
le futur de nos sociétés. Citant les éléments de
preuve présentés par Kropotkine et d’autres,
Swomley déclare qu’une société prospère repose
sur autre chose que les bénéfices de la
concurrence pour se construire. De façon simple
et concise, il explique que la coopération est « le
facteur clé de l’évolution et de la survie27 ». Dans
un article publié en février 2000, Swomley cite
Kropotkine, qui déclare que la concurrence au
sein des espèces ou entre les espèces « est toujours
nuisible à l’espèce. De meilleures conditions sont
créées par l’élimination de la concurrence grâce
à l’entraide et au soutien mutuel28. »
En 1993, dans le discours d’ouverture du
Symposium on the Humanistic Aspects of
Regional Development, à Birobidjan, en Russie, le
coprésident Ronald Logan a offert aux
participants un cadre favorable afin de considérer
la nature comme un modèle pour les sociétés
aspirant à la prospérité. Il s’en réfère directement
à Kropotkine, qui déclare :
« Si nous demandons à la Nature : “Qui sont les plus
forts ? Ceux qui sont continuellement en guerre les
uns avec les autres ou ceux qui se soutiennent
mutuellement ?” On observe immédiatement que les
animaux, habitués à fonctionner de façon
coopérative, sont sans aucun doute les plus aptes à la
survie. Ils ont davantage de chances de survivre, et,
selon leurs espèces respectives, le plus haut
développement de l’intelligence et de l’organisation
physique29. »

Dans le même discours, Logan cite ensuite le


travail d’Alfie Kohn, auteur de No Contest, qui
décrit en termes clairs ce que sa recherche avait
révélé quant au fait qu’un certain degré de
concurrence pouvait être bénéfique dans les
groupes. Après avoir examiné plus de
400 documents d’études sur la coopération et la
concurrence, Kohn a présenté sa conclusion : « Le
niveau idéal de concurrence […] dans n’importe
quel environnement, que ce soit une salle de
classe, le lieu de travail, la famille, un terrain de
jeu, est nul. […] [La concurrence] est toujours
destructrice30. »
Un nombre croissant de preuves scientifiques et
d’éléments de recherche parfaitement
documentés suggère qu’en l’absence de
conditions nous poussant à agir comme des
animaux si nous y sommes obligés (comme dans
un scénario de Mad Max où on assiste
à l’effondrement total de la société, du commerce
et du système médical), quand nous en avons la
possibilité, nous préférons vivre une vie paisible
et compatissante qui honore les aspects
bienveillants de notre espèce.
Autrement dit, lorsque les conditions que nous
valorisons dans la vie sont satisfaites – c’est-à-dire
lorsque nous sentons que nous et notre famille
sommes en sécurité et que notre mode de vie est
sûr –, notre véritable nature peut alors rayonner
à travers tout ce que nous faisons.
Comment pouvons-nous savoir avec certitude
que ces conditions sont remplies ? Le poète
Carl Sandburg, qui a reçu le prix Pulitzer,
a répondu à cette question en quelques mots :
« Un jour ils appelleront au combat et personne
ne viendra31. »

Clé no 43 : Un nombre croissant de preuves


scientifiques nous conduit à une
conclusion inéluctable : la
concurrence violente et la guerre
contredisent directement nos instincts
les plus profonds, qui aspirent
à coopérer et à contribuer.

Tant que la diversité de nos langues, de nos


religions, de nos orientations sexuelles et de nos
couleurs de peau est représentée de façon erronée
comme des défauts à craindre, les gens
continueront à se retourner contre ceux dont les
vies et les croyances diffèrent des leurs. Ils les
éviteront, les critiqueront, les attaqueront, et
tenteront même de détruire ceux dont ils ne
reconnaissent pas les idéaux et les croyances.
C’est le lien commun qui relie tous les exemples
partagés ci-dessus. Chacune de ces atrocités
illustre un profond manque d’estime pour la vie
humaine.
Une culture où la vie est appréciée et respectée
ne se prêtera jamais aux atrocités décrites ici – ni
à aucune des innombrables abominations qui
remplissent littéralement des volumes entiers
dans le bureau du Haut-Commissaire des Nations
unies aux droits de l’homme (HCDH).
DÉTRUIRE CE QUI EST DIFFÉRENT
Le fait que les atrocités commises pour des raisons
de race, de genre, ou de religion, opposant les
hommes les uns contre les autres, se soient
poursuivies jusqu’au début du XXIe siècle nous
montre que, même si nous avons condamné les
génocides impensables dont nous avons été
témoins au XXe siècle, nous devons encore guérir
la pensée qui les a rendus possibles. Qu’il s’agisse
d’un génocide au niveau local ou national, du
harcèlement dans nos écoles ou de la résurgence
des crimes haineux aux États-Unis au cours des
dernières années, le fait que des atrocités comme
celles-ci puissent même exister indique que cette
façon de penser semble se développer plutôt que
d’être reléguée au passé.
Les exemples suivants donnent un aperçu de ce
que je cherche à dire ici. Ils ne représentent qu’un
échantillon d’une tendance inquiétante qui
semble aujourd’hui gagner en force dans notre
société.
Remarque : Les recherches liées à cette section et
son écriture ont été émotionnellement
éprouvantes. Mes efforts pour réduire le nombre
de victimes dans chaque catégorie de crimes
haineux à un seul exemple représentatif ne
diminuent en rien les souffrances des victimes
non mentionnées, ou la douleur que leurs
familles continuent d’éprouver. En raison de la
nature extrêmement violente de chaque exemple
donné, j’ai choisi de résumer ce qui s’est passé
d’une façon très générale pour 1) illustrer la
pensée qui sous-tend chaque exemple et 2)
souligner le fait que ce type de pensée existe
encore aujourd’hui. Les lecteurs particulièrement
sensibles peuvent passer à la section intitulée « Le
fil commun ».

La cyberviolence. Bien que le harcèlement,


l’humiliation et la violence aient probablement
toujours existé lorsque des jeunes sont confinés
ensemble dans des salles de classe ou lors de
regroupements, il semble que le degré de ce genre
de violence ne cesse d’augmenter. Il existe
différentes formes de harcèlement, qui vont du
contact physique direct, comme frapper et
cracher, aux attaques verbales sans contact
physique. Une nouvelle forme d’intimidation
semble augmenter à travers les courriers
électroniques, Facebook, Twitter et autres réseaux
sociaux sur Internet : le cyberharcèlement. Dû
à l’utilisation croissante des médias sociaux chez
les jeunes, le cyberharcèlement est maintenant
reconnu pour être très répandu.
Selon le Centre américain des données
statistiques en éducation, depuis 2007, près d’un
tiers de l’ensemble des élèves âgés de 12 à 18 ans
a été victime de harcèlement à l’école. Une étude
réalisée en 2014 par le département de
l’Éducation des États-Unis déclare : « Au cours de
l’année scolaire 2009-2010, 23 % des écoles
publiques ont signalé que le harcèlement se
produisait parmi les élèves de façon quotidienne
ou hebdomadaire32. » Les statistiques montrent
que toutes les formes de harcèlement sont
dangereuses, y compris le cyberharcèlement. Elles
ont toutes des conséquences douloureuses,
certaines se prolongeant jusqu’à l’âge adulte, et
d’autres sont tellement insupportables qu’elles
conduisent certains élèves à réagir de façon
irréversible, comme par le suicide ou le meurtre.
Le 14 janvier 2013, Jadin Bell, un élève de
15 ans désespéré, est entré dans la cour d’une
école primaire et s’est pendu dans une aire de jeu
extérieure. Jadin faisait partie de l’équipe des
pom-pom girls du lycée et était victime de ce qui
a été qualifié par les médias sociaux de
harcèlement « intense », principalement en raison
de son orientation sexuelle. Cependant, sa
tentative de suicide a échoué, et il n’est pas mort
immédiatement. Jadin a été retrouvé inconscient
mais vivant et envoyé en urgence à l’hôpital le
plus proche, où il est resté dans le coma et
maintenu en vie artificiellement jusqu’à son
décès, le 3 février, 21 jours plus tard33.
Le suicide de Jadin a fait les gros titres aux
États-Unis et a propulsé le phénomène du
cyberharcèlement dans les débats au niveau
national. Sa mort illustre avec force la façon dont
le harcèlement psychologique peut avoir des
effets émotionnels dévastateurs. Selon le père de
Jadin, « [son] fils souffrait profondément à cause
du harcèlement dont il était victime à l’école.
Oui, il y avait d’autres problèmes, mais en fin de
compte ils étaient tous dus au harcèlement, au
fait qu’il n’ait pas été accepté parce qu’il était
gay34. »
Le suicide de Jadin n’est malheureusement pas
un drame isolé. Un nombre croissant de jeunes
adolescents estiment que mettre fin à leurs jours
est le seul moyen de répondre aux humiliations
du cyberharcèlement dont ils sont victimes. La
nature du harcèlement des élèves varie, depuis les
insultes sur leur apparence, leur poids ou leurs
traits physiques, le partage de photos dénudées
prises alors qu’ils étaient en toute confiance,
jusqu’à des vidéos de jeunes filles filmées pendant
leur agression et humiliées une seconde fois
lorsque ces vidéos sont partagées publiquement
sur les médias sociaux35.

La violence liée à l’orientation sexuelle. Les


statistiques recueillies par le FBI, le Bureau du
rencesement, le Pew Research Center, le Williams
Institute et le site Internet SocialExplorer.com ont
été utilisées pour comparer le nombre de crimes
haineux survenus entre 2005 et 2014 aux États-
Unis visant les LGBT, les juifs, les musulmans, les
Noirs, les Asiatiques et les Blancs. Le résultat de
ces neuf années d’étude est clair. Comme l’a
résumé le New York Times, l’enquête a révélé que
les personnes LGBT « sont deux fois plus
susceptibles d’être ciblées que les Afro-Américains,
et le taux de crimes haineux à leur encontre
a dépassé celui des crimes perpétrés contre les
juifs36 ». Le meurtre sauvage d’un jeune homme
dans une région rurale du Wyoming est un
exemple flagrant de la brutalité résultant de la
pensée extrémiste vis-à-vis de l’orientation
sexuelle. C’est cet exemple qui a conduit à cette
étude.
En 6 octobre 1998, Matthew Shepard, un
étudiant en science politique à l’université du
Wyoming et homosexuel s’était rendu à une
soirée dans un bar local où deux hommes ont
prétendu se lier d’amitié avec lui. À la fin de la
soirée, ils lui ont proposé de le raccompagner
chez lui, et il a accepté. Mais, au lieu de le
ramener, ils l’ont emmené dans un endroit isolé
où ils l’ont roué de coups jusqu’à ce qu’il perde
conscience et soit laissé pour mort. En fait, il était
dans le coma mais toujours en vie quand un
policier l’a découvert dans cet endroit reculé dix-
huit heures plus tard. Les médecins ont
diagnostiqué des blessures de son tronc cérébral si
graves qu’ils ne pouvaient pas l’opérer. Il fut
gardé artificiellement en vie jusqu’à ce que son
décès soit prononcé, le 12 octobre 199837.
La forte médiatisation de l’histoire de Matthew
et du procès des hommes reconnus coupables de
son meurtre est en grande partie due à la
motivation homophobe de leurs actes.

La violence raciale. Un soir de juin 1998, dans


une région rurale du Texas, un homme qui faisait
de l’auto-stop à proximité de la ville où il habitait
est monté à bord d’un véhicule où se trouvaient
trois hommes, dont l’un d’eux qu’il connaissait.
L’auto-stoppeur, James Byrd Jr., était noir, et les
hommes qui l’ont pris en auto-stop étaient
blancs, et deux d’entre eux se proclamaient
suprématistes. Les événements qui ont suivi et
conduit à la mort de James ont été si violents
qu’ils ont été censurés par les médias nationaux
dans l’intérêt public. Ce fut cependant cet
événement, ainsi que le crime haineux de
Matthew Shepard au cours de la même année, qui
a conduit à l’adoption d’une loi fédérale appelée
« The Matthew Shepard and James Byrd, Jr. Hate
Crimes Prevention Act », élargissant la loi fédérale
américaine de 1969 sur les crimes haineux en
y incluant les crimes motivés par le genre,
l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou le
handicap. La loi a été adoptée par le Congrès des
États-Unis le 22 octobre 2009 et approuvée par le
président Obama le 28 octobre de la même
année38.

La violence en raison de la religion. Dans les


témoignages présentés à la Chambre des
communes du Royaume-Uni en 2016, l’un des
ministres britanniques présents a lu des extraits
textuels d’une interview avec Ekhlas, une jeune
fille de 15 ans vivant dans le nord de l’Irak, qui
pratiquait avec sa famille l’ancienne religion du
yézidisme. Après que le village d’Ekhlas a été
envahi par les soldats de Daesh, elle fut capturée
et réduite en esclavage jusqu’à ce qu’elle réussisse
à échapper à ses ravisseurs39. Elle a décrit
comment ces hommes étaient entrés dans la
maison, tuant son père et ses deux frères, avant de
la brutaliser ainsi que toutes les jeunes filles de
son village qui avaient plus de 9 ans. Elle
a expliqué que la raison du calvaire qu’ils avaient
enduré était due à leur religion. « Nous avons été
ciblés parce que notre religion et nos croyances
sont différentes des leurs, et notre humanité est
différente de la leur, parce que nous croyons en
l’ange Malek Taous40. »
Les crimes motivés par la haine ne se limitent
pas au Moyen-Orient. Ils sont également en
recrudescence dans d’autres parties du monde,
y compris en Europe et aux États-Unis. Depuis
1996, le FBI enregistre des statistiques sur les
violences commises aux États-Unis sur des
personnes en raison de leurs croyances religieuses.
Le rapport statistique sur les crimes de haine pour
l’année 2014 indique que 5 479 crimes haineux
ont été commis. 17,1 % de ce nombre étant des
crimes perpétrés pour des raisons religieuses41.
Il est intéressant de noter que ce pourcentage
est très proche de celui associé aux crimes basés
sur l’orientation sexuelle (18,7 %).
Le rapport d’étude montre également que,
parmi les agresseurs, « environ 58,2 % étaient
antijuifs, 16,3 % étaient anti-islamiques et 6,1 %
étaient anticatholiques42 ».

LE FIL COMMUN
Il existe un fil commun entre ces crimes de haine
que je viens de décrire. En suivant ce fil, cela nous
donne une idée du type de pensée qui déchire nos
familles, nos communautés et nos sociétés. Dans
chaque cas, la brutalité du crime s’est produite
à cause d’une croyance selon laquelle la vie de la
victime n’avait aucune valeur.

Clé no 44 : La brutalité des crimes motivés par la


haine n’est possible que dans une
société où le sens de la valeur de la
vie humaine a disparu.
Les crimes de haine vont beaucoup plus loin
que le fait d’ôter la vie à une personne. Ce sont
des démonstrations de rage fondées sur une peur
quasi primitive de l’inconnu associée à la
conviction que la vie humaine est insignifiante et
remplaçable. Et tandis que les exemples
précédents sont des extrêmes vers lesquels une
telle pensée peut conduire lorsqu’elle s’exprime
extérieurement, la haine peut également être
dirigée vers l’intérieur, témoignant d’un extrême
d’un genre différent.
Cette violence dirigée vers l’intérieur se propage
dans nos écoles et impacte la vie de nos fils et de
nos filles, de nos amis, de nos parents, et affecte
nos jeunes comme une épidémie. Bien qu’elle se
produise d’une manière plus subtile que les
terribles crimes haineux que j’ai décrits, le résultat
est le même. Les conduites autodestructrices
comme l’abus de médicaments et d’alcool
entraînent souvent la perte dévastatrice des
personnes que nous chérissons le plus.
La douleur de la perte d’un être cher quand
celui-ci a retourné cette haine contre lui-même est
presque indicible. Cette douleur est
particulièrement vive lorsque les membres de la
famille se retrouvent en proie à des
questionnements laissés sans réponse et le
sentiment que, si seulement ils avaient agi
autrement, leur être aimé serait toujours vivant.
Tara Lawley-Bergey, la sœur aînée de
Derik Lawley, décrit cette douleur dans un
ouvrage qu’elle a écrit après la mort de Derik, due
à une dose létale de Fentanyl.

L’HISTOIRE DE TARA
Dans un essai publié par une filiale de NBC
Philadelphia en février 2016, Tara explique que
son frère souffrait d’une dépendance à l’héroïne
depuis deux ans et demi43. Elle raconte qu’elle n’a
jamais vraiment su pourquoi Derik avait
commencé à prendre de l’héroïne mais qu’elle
émettait quelques hypothèses quant à ce qui
s’était passé. Tara explique que son frère aimait la
vie et ceux qui l’entouraient, en particulier sa fille
de 3 ans. Mais il ne s’aimait pas lui-même.
« L’héroïne aidait Derik à échapper à sa réalité,
elle le mettait dans un état d’hébétement qui lui
permettait d’oublier44 », écrit-elle. Et, bien qu’il ait
essayé de se sevrer de sa dépendance au moins
cinq fois, ses efforts ont échoué.
Le corps de Derik a été retrouvé abandonné
dans une allée boisée vingt-quatre heures après
qu’on lui eut trompeusement vendu du Fentanyl,
un analgésique réservé à l’anesthésie, alors qu’il
croyait acheter sa dose habituelle d’héroïne. Il est
mort des effets de la drogue, qui l’a plongé dans
un sommeil si profond que sa respiration s’est
arrêtée. Les mots de Tara traduisant sa douleur en
pensant à ce que son frère avait vécu en sont un
poignant témoignage :
« Mon cœur est mort à l’instant où Derik a rendu son
dernier souffle. Son corps a été réduit en cendres
tandis que le mien meurt lentement de l’intérieur. Les
ténèbres se prolongent et des cauchemars se
manifestent en plein jour. La douleur de la perte de
Derik est insupportable, je me trouve au fond de
l’enfer, j’étais sa sœur et je l’ai trahi. Quels que soient
les chemins qu’ils prennent dans la vie, les frères et
sœurs s’aiment et devraient être là pour se guider et se
soutenir quand ils trébuchent, et être l’un pour l’autre
une épaule sur laquelle s’appuyer. Mais je me suis
éloignée de Derik et de son addiction, et il a cédé au
mal. J’aurais dû être là pour lui, pour essuyer la sueur
sur son front à chaque fois que ce maléfice cherchait
à prendre possession de lui. Ou, au moins, j’aurais dû
l’appeler, lui écrire ou lui envoyer un colis. Mais je l’ai
ignoré, je ne lui ai offert aucun soutien, et je n’ai pas
su voir dans ses yeux la véritable personne qu’il était.
Je me suis montrée dure avec lui quand j’aurais dû lui
témoigner de la compassion. C’est mon fardeau, ma
culpabilité, la douleur qu’il me faudra supporter tous
les jours jusqu’à la fin de ma vie45. »

L’histoire tragique de Derik est un témoignage


puissant d’une mort évitable. Une histoire qui
n’est malheureusement pas rare. Maintes et
maintes fois, des parents issus de diverses
communautés, races et religions se retrouvent
à poser la même question à travers leurs sanglots
tandis qu’ils enterrent leur fils ou leur fille :
Pourquoi ? « Pourquoi cela est-il arrivé à mon
enfant ? » Et aussi différentes ces familles
puissent-elles être les unes des autres, la réponse
à leur question est la même. Un homme, une
femme, ou un adolescent qui a de l’estime pour
lui-même et pour qui la vie a de la valeur ne peut
pas s’injecter de l’héroïne dans les veines, ou
sniffer de la cocaïne dans les tissus délicats qui
permettent à son corps de respirer, ou encore
imbiber son foie et ses reins avec une quantité
d’alcool telle qu’il tombe dans un coma
éthylique.

Clé no 45 : Quand un individu se détruit par


l’abus de drogues et d’alcool, c’est
qu’il a perdu toute estime de soi et de
sa propre valeur.

NOUS NE DÉTRUISONS
QUE CE QUE NOUS NE VALORISONS
PAS
L’environnementaliste et auteure Rachel Carson
a résumé la pensée qui conduit à de telles
situations déchirantes et dévastatrices pour les
familles dans le monde entier, quand elle
a déclaré que « nous détruisons ce que nous ne
valorisons pas, et nous ne pouvons pas valoriser
ce que nous ne connaissons pas46 ». Cette
observation décrit magnifiquement le thème de
ce livre et l’essentiel de ce à quoi nous sommes
confrontés aujourd’hui. Et, tandis que les experts
attribuent l’augmentation des violences
individuelles à l’inégalité qui existe entre ceux qui
« possèdent » et ceux qui « ne possèdent rien » et
à l’intolérance religieuse chez les chrétiens, les
juifs et les musulmans, la véritable raison au cœur
des explications concernant la violence croissante
entre les gens est la source d’une vérité
éprouvante.
Nous avons créé une société extraordinaire et
des technologies avancées, mais cela nous a coûté
extrêmement cher. Quelque part, le long du
chemin, nous avons perdu la valeur que nous
accordons à la vie humaine. Et, sans le sens de
cette valeur, la vie semble dérisoire. La façon dont
les ouvriers du textile étaient traités au début du
XXe siècle en est un parfait exemple. En 1911,
quelques jours seulement après que des dizaines
d’ouvrières furent décédées dans l’incendie de
l’usine Triangle Shirtwaist à New York,
Rose Schneiderman, une employée militante
syndicaliste, a fait un discours en expliquant
à quel point la vie humaine était sous-estimée :
« Ce n’est pas la première fois que des filles ont été
brûlées vivantes dans cette ville. Chaque semaine,
j’apprends la mort prématurée de l’une de mes
camarades. Chaque année, des milliers d’entre nous
se retrouvent mutilés. La vie des hommes et des
femmes est bon marché et les possessions matérielles
sont tellement sacralisées. Nous sommes tellement
nombreux à rechercher un travail que cela importe
finalement bien peu que 146 d’entre nous soient
mortes brûlées vives47. »

Bien que Rose Schneiderman ait fait ce discours


il y a plus d’un siècle, les conditions qu’elle
a décrites et la pensée qui rend celles-ci possibles
n’ont pas beaucoup changé. Il suffit de lire les
gros titres quotidiens internationaux pour
comprendre à quel point l’idée que « la vie ne
vaut pas cher » continue à être encore bien
présente.
• Entre 2001 et 2012, le nombre de femmes
tuées aux États-Unis par leurs anciens ou
actuels partenaires était de 11 766, soit plus
du double du nombre total de soldats
américains tués pendant les guerres en
Afghanistan et en Irak réunies, pendant la
même période48.
• En 2013, le non-respect des conditions de
sécurité dans une usine de confection
à Dhaka, au Bangladesh, a entraîné
l’effondrement du bâtiment et la mort de
plus de 1 000 personnes, ce qui en fait la
pire catastrophe de l’histoire dans ce
secteur49.

Clé no 46 : Rachel Carson nous rappelle que


nous ne détruisons que ce nous ne
valorisons pas, et que nous ne
pouvons valoriser ce que nous ne
connaissons pas. Une solution
durable aux problèmes qui nous
divisent et aux niveaux croissants de
harcèlements, de crimes haineux et
d’atrocités en temps de guerre, est
d’inculquer à la nouvelle génération et
d’embrasser en nous-mêmes la
nécessité de respecter et de valoriser
toute forme de vie.

LE POUVOIR DE L’ESTIME DE SOI


Dans notre environnement rempli d’extrêmes,
nos croyances et notre perception de qui nous
sommes et de nos origines sont un espace
particulier et sacré. Ce sont précisément ces
croyances qui sont susceptibles de fragmenter nos
communautés, diviser nos nations, et de nous
engager dans des guerres sans fin. Mais de telles
croyances ont également le pouvoir de nous
unifier. La vérité la plus profonde sur nos origines
pourrait nous redonner le sens de la valeur de la
vie humaine.
C’est pourquoi il est si dangereux de croire à la
fausse science et de nous mentir à nous-mêmes
sur nos origines. S’il était vrai que « nous ne
sommes qu’une race avancée de singes » et assez
« ignorants, stupides ou insensés » pour croire
autre chose que la doctrine communément
acceptée de l’évolution humaine, il serait alors
complètement logique d’adopter une façon de
vivre qui reflète une telle conviction. Dans ce
monde-là, la poursuite des richesses matérielles,
les distractions de l’esprit et les plaisirs des sens
deviennent les priorités les plus importantes.
Dans un tel monde, il est normal de tout faire et
à tout prix pour se satisfaire. Pourquoi pas ? Après
tout, si nous ne sommes que le résultat hasardeux
d’une loterie naturelle de mutations aléatoires,
pourquoi n’agirions-nous pas de cette façon ?
Pourquoi ne pas consommer n’importe quels
produits chimiques ou remontants disponibles
pour anesthésier nos souffrances ? Pourquoi ne
pas administrer à notre corps des drogues ou des
substances modifiant le fonctionnement de notre
cerveau pour échapper à la folie de la guerre,
à l’injustice de la pauvreté et aux horreurs des
abus physiques et émotionnels ? Et pourquoi ne
pas détruire tout ce ou tous ceux qui tentent de se
mettre sur notre chemin pour nous empêcher
d’obtenir ce dont nous avons besoin pour vivre
une telle vie ?
Voici où je veux en venir : tant que nous
continuons à croire que nous ne sommes guère
plus qu’un hasard de la nature, il est facile de
penser que nous ou notre vie n’avons rien
d’exceptionnel. Depuis ce point de vue quelque
peu stérile, notre histoire est simple et dépourvue
de toute signification profonde. Nous naissons.
Nous vivons. Et nous mourons. Nous ne sommes
que des fluctuations sur l’écran radar de la nature,
tout comme des milliards de créatures l’ont été
avant nous.
Les paroles irresponsables de certains
scientifiques et personnalités renommés ne font
que rendre les choses encore pires en jetant de
l’huile sur le feu de nos différences et de notre
sentiment d’insignifiance.

LE CHOIX ENTRE UNE SOLUTION DE


FORTUNE
ET L’APPEL DE NOTRE DESTINÉE
Notre potentiel de pouvoir passer d’une simple
constatation et condamnation des atrocités qui
découlent d’un manque d’estime de soi et de
l’intolérance vis-à-vis de nos différences,
à l’adoption d’une vie où de telles atrocités ne
sont plus qu’un souvenir du passé, devient
possible lorsque nous considérons l’impact positif
de notre réponse à la question Qui sommes-nous ?
Cette réponse, fondée sur la réalité que nous
connaissons maintenant à propos de nos origines,
et particulièrement la nature particulière de notre
humanité, est la clé du dessein de notre nouvelle
histoire humaine.
Dans les cultures où la nature unique de la vie
était pleinement reconnue, les gens ne se
critiquaient pas mutuellement, ne se blessaient
pas, et ne se tuaient pas avec la facilité et à la
fréquence que nous voyons aujourd’hui. Agir
ainsi n’aurait aucun sens à la lumière de ce que
nous savons maintenant sur nos origines et de ce
que cela signifie dans nos vies.
En embrassant notre caractère unique et en
valorisant la vie au plus profond de nous-mêmes
et au sein de nos familles, en fondant l’éducation
que nous donnons à nos enfants sur ces valeurs
humaines précieuses, nous pouvons créer un
changement fondamental, complet et radical, qui
bénéficiera à tous et au monde entier, un
changement qui nous conduit vers notre
destinée, qui est de réaliser notre plein potentiel
en tant qu’espèce. En faire moins équivaudrait
à poser un simple bandage sur la plaie béante qui
détruit nos familles, nos communautés et nos
sociétés. Dans une culture où de telles valeurs
seraient adoptées, Derik Lawley n’aurait jamais
succombé à la tentation qui lui a coûté la vie,
prendre de l’héroïne, James Byrd Jr. et
Matthew Shepard seraient encore vivants
aujourd’hui, et les génocides du XXe et du début
du XXIe siècle n’auraient jamais eu lieu.
Au niveau individuel, dans une société
valorisant profondément la vie :
• Un homme ne laisserait jamais éclater sa
colère sur sa femme enceinte, sur ses
enfants, ou sur toute autre personne qui lui
est chère.
• Nous respecterions l’équilibre délicat de
notre nature unique. Personne
n’empoisonnerait son corps en
consommant de l’alcool ou des drogues
destructrices pour nos organismes fragiles
qui nous permettent d’être en vie.
• Les adolescents n’utiliseraient jamais une
arme contre un ami ni ne la retourneraient
contre eux-mêmes parce qu’ils se sentent
dépassés par une situation éprouvante.
• Un conducteur ne sortirait jamais un
pistolet pour tirer sur un autre conducteur
juste parce que celui-ci lui a fait une queue
de poisson sur une voie rapide.
Et à une plus grande échelle :
• Un soldat ou un combattant rebelle
n’agresserait jamais un homme et sa famille
simplement parce qu’ils ne partagent pas les
mêmes croyances religieuses que lui.
• Une nation n’envahirait jamais un autre
pays en privant ses habitants d’eau et de
nourriture et en détruisant les systèmes
électriques permettant aux hôpitaux et aux
écoles de fonctionner.
La façon dont nous nous percevons nous-
mêmes ainsi que les autres est au cœur des plus
grandes peurs et des plus grandes souffrances que
nous connaissons aujourd’hui.
Nous pouvons adopter des lois pour
sanctionner ces atrocités, envoyer des armées
pour contraindre ceux qui les commettent, ou
dénoncer les abominations une fois qu’elles se
sont produites, mais ce ne sont que des solutions
temporaires dans des situations qui ne peuvent
changer qu’à travers une transformation
fondamentale de la pensée, en particulier notre
façon de nous percevoir nous-mêmes, de nos
croyances sur nos origines, et de la valeur que
nous accordons à toute vie sur terre. Et cette
transformation fondamentale est précisément ce
qui manque dans l’éducation que nous donnons
aujourd’hui à nos jeunes.
Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix en
1952, nous a appris combien il est vital que nous
respections toute forme de vie. « Ce n’est qu’en
ayant de la révérence pour la vie qu’il nous est
possible d’établir une relation spirituelle et
humaine avec les autres et tous les êtres vivants
qui nous entourent50 », dit-il. La révérence dont
Schweitzer parle ici va au-delà de simplement
respecter la vie et comprend notre capacité – notre
devoir – de protéger et de défendre toutes les
formes de vie dans le besoin. Il continue en
déclarant : « Seulement de cette manière [la
révérence] pouvons-nous éviter de nuire aux
autres, et, dans les limites de nos capacités, leur
apporter de l’aide à chaque fois qu’ils ont besoin
de nous51. »
Nous avons l’opportunité en ce moment même
de notre histoire – l’endroit « idéal » décrit
précédemment dans ce chapitre – d’établir
l’équilibre entre ce que la science et la
technologie ont rendu possible, et la façon dont
nous pouvons mettre en œuvre ces possibilités
dans nos vies. C’est là la différence entre le futur
d’Aldous Huxley, dans lequel la créativité
humaine, l’expression individuelle, la
reproduction et la vie elle-même sont
compromises au profit d’un monde uniforme et
pacifique, et l’avenir décrit par H. G. Wells, dans
lequel l’humanité atteint un mode de vie
harmonieux résultant du respect des valeurs qui
nous sont chères et de notre façon de les cultiver.
Qu’il s’agisse de décisions personnelles liées
à notre santé, à notre emploi, à nos relations ou
à notre carrière, ou de problèmes planétaires
comme la nécessité de trouver de nouvelles
sources d’énergie propres et durables et de
répondre à la réalité de la pauvreté, des
changements sociaux, ou du nombre croissant de
réfugiés dû à l’oppression et aux guerres dans le
monde, aussi complexes ces problèmes puissent-
ils sembler au premier abord, ils découlent tous de
ce que nous croyons et pensons de nous-mêmes.
Pour chacun de ces problèmes, et beaucoup
d’autres, nous devons maintenant déterminer les
valeurs qui nous sont chères et les revendiquer
comme étant le principe directeur sur lequel baser
nos décisions. Une fois que nous reconnaissons
cela, ce n’est qu’en accueillant la valeur de
chaque personne et de toute forme de vie que
nous pouvons choisir la voie de notre plus grand
potentiel.
L’évêque anglican Desmond Tutu
a parfaitement résumé cette idée en nous
rappelant que c’est en partageant ce qui nous
rend unique – notre capacité d’amour et de
compassion – que nous découvrons notre valeur.
« Vos actes d’amour et d’espérance ordinaires
indiquent la promesse extraordinaire que toute
vie humaine est d’une valeur inestimable52 »,
déclare-t-il.
Mais par où devons-nous commencer quand il
s’agit de créer un monde qui chérisse la vie
humaine ? Par où et comment aborder les
choses ?
La première étape consiste à accueillir
pleinement ce que nous avons découvert comme
étant la nouvelle histoire humaine.
Chapitre 8

ET MAINTENANT,
QUE FAISONS-NOUS ?
Vivre la nouvelle histoire humaine

« Notre destination n’est jamais un lieu,


mais plutôt une nouvelle façon de regarder les
choses1. »
HENRY MILLER (1891-1980), ÉCRIVAIN AMÉRICAIN.

La réponse traditionnelle à la question Qui


sommes-nous ? est en train de s’étioler. Et il est
nécessaire qu’il en soit ainsi, car elle s’appuie sur
des informations que nous savons maintenant
être fausses. Les découvertes clés qui renversent la
façon dont nous nous percevons depuis 150 ans
ne sont que le début de notre reconnaissance de
la nouvelle histoire humaine. Une fois que vous
avez découvert ces choses, vous ne pouvez plus
vous voiler la face. Vous savez qu’elles existent.
Elles font désormais partie de vous. Vous devez
donc vous demander : « Et maintenant ?
Comment intégrer ces informations dans ma vie
et dans ce que je désire pour ma famille, mes
amis, pour moi-même et pour la planète ? » Pour
trouver des réponses à ces questions, vous devez
commencer par déterminer jusqu’où vous êtes
prêts à accueillir ce que vous avez découvert.
Car, finalement, ce que vous allez faire par la
suite se résume à un choix. Le vôtre. Qu’est-ce
que vous acceptez et qu’est-ce que ce choix
implique dans votre vie ?
Personnellement, quand je suis confronté à de
nouvelles informations susceptibles de
transformer radicalement ma vie, comme ce fut le
cas avec les preuves apportant une autre
explication scientifique à nos origines que la
théorie darwiniste, je me pose trois questions
pour me guider dans mes choix.

EXERCICE
Lignes directrices
pour vous aider à faire un choix
1. Est-ce que je reconnais avoir un choix à faire ?
2. Est-ce que j’ai le courage de faire un choix ?
3. Est-ce que j’ai la force de m’engager dans le choix
que je fais ?

S’agissant de la question très intime Qui suis-


je ?, voici comment les lignes directrices peuvent
être appliquées :
1. Est-ce que je reconnais que j’ai le choix
entre croire à la vieille histoire de
l’évolution humaine et les nouvelles preuves
qui nous montrent que l’évolution selon
Darwin ne correspond pas à notre véritable
histoire ?
2. Est-ce que j’ai le courage de choisir de
croire ce que la nouvelle science nous
montre et de m’ouvrir à ces nouvelles
découvertes ?
3. Est-ce que j’ai la force de m’engager
à vivre ce qu’un tel choix implique quand il
s’agit de ce que j’enseigne à mes enfants et
de la façon dont je me comporte avec les
autres ?
Quelle que soit la situation dans laquelle vous
vous trouvez, vos réponses à ces trois simples
questions peuvent transformer votre façon de
percevoir votre vie et de vous percevoir vous-
même, et, peut-être plus important encore, elles
peuvent changer votre façon d’agir. En vous
posant systématiquement ces questions avant de
faire quelque chose, vous augmentez
automatiquement le nombre d’options qui vous
sont offertes. Qu’il s’agisse de choix concernant
votre alimentation, votre intégrité dans vos
relations, votre santé, de nouvelles possibilités au
niveau professionnel ou dans vos créations
personnelles, ces simples lignes directrices vous
aideront à faire vos choix de façon consciente et
réfléchie. Vous serez peut-être surpris de découvrir
à quel point vous êtes capable de façonner votre
vie et de vous créer des lendemains
épanouissants.
La raison pour laquelle j’ai écrit ce livre était de
partager de nouvelles découvertes qui offrent un
sens nouveau à notre façon de nous percevoir
nous-mêmes et les uns les autres. Mais cette
raison va bien au-delà de mon désir de vous faire
connaître des faits. Les preuves scientifiques qui
affirment que nous avons été créés de façon
intentionnelle par une force extérieure
intelligente encore inconnue donnent un sens
nouveau à notre existence. Elles nous conduisent
au-delà de la notion de la « survie du plus fort »,
de la lutte et de la concurrence. Elles ouvrent la
porte à la possibilité que nous soyons liés
à quelque chose de bien supérieur que ce que
nous avons été amenés à croire par le passé – et
que nous pourrions avoir une histoire cosmique,
une origine cosmique, et que nous puissions faire
partie d’une vaste famille cosmique.
En tant que scientifique, cette idée pourrait au
premier abord ressembler à l’intrigue d’un grand
thriller de science-fiction. Mais, ce qui me
passionne, c’est ce à quoi ce thriller peut nous
mener, c’est-à-dire à la possibilité de transformer
nos vies et notre monde de la plus belle des
façons, et de le faire en respectant les valeurs
humaines que nous chérissons le plus. À certains
égards, cela rejoint ce que H. G. Wells a décrit
dans son livre M. Barnstaple chez les hommes-dieux,
sauf que, si nous réussissons, cela se produira
3 000 ans plus tôt que dans son ouvrage.

REVOIR LA BASE DE RÉFÉRENCE


DE VOS CROYANCES
La lecture de ce livre vous a permis de faire
certaines découvertes, et je voudrais vous inviter
maintenant à compléter cette lecture en
reprenant les questions que je vous ai posées au
début de la première partie du livre.
Juste avant le chapitre 1, je vous avais demandé
de créer une base de référence de vos croyances
concernant l’évolution, ce que celles-ci
signifiaient dans votre vie et dans votre façon de
vous percevoir vous-même. C’est maintenant le
bon moment pour reconsidérer vos réponses et
voir si ou comment elles ont éventuellement
changé.
Ouvrir la voie à notre plus grand potentiel
humain commence par l’acceptation que cet
extraordinaire potentiel existe. Après avoir
répondu aux questions suivantes, je vous invite
à comparer vos réponses à celles que vous avez
notées au début de ce livre. Ma question générale
est : Ce que vous avez découvert a-t-il transformé
votre manière de vous percevoir, de percevoir vos
limites et surtout, votre potentiel ?

EXERCICE
Revoir votre base de référence
La technique. En utilisant des mots simples ou des
phrases brèves, répondez aux questions suivantes aussi
honnêtement que possible. Pour les questions qui
demandent un oui ou un non, entourez la réponse.

Questions sur vos origines


1. Croyez-vous que l’origine de la vie dans son sens
global soit le résultat d’un événement hasardeux qui
s’est produit il y a longtemps, comme le suggère la
science conventionnelle ?
Oui Non
2. Croyez-vous que la vie humaine – votre vie – soit le
résultat d’un événement aléatoire qui s’est produit il
y a longtemps, comme le suggère la théorie de
l’évolution ?
Oui Non

Questions sur votre potentiel


3. Croyez-vous pouvoir influencer consciemment les
événements, la qualité, et la durée de votre vie ?
Oui Non

Si vous avez répondu non à la question précédente,


allez directement à « Définir vos croyances » ci-
dessous.
Si vous avez répondu oui à la question précédente,
continuez ici :

4. Avez-vous confiance en votre capacité de vous


autoguérir intentionnellement ?
Oui Non
5. Avez-vous confiance en vos capacités intuitives
intentionnelles ?
Oui Non
6. Avez-vous confiance en votre capacité à autoréguler
votre système immunitaire, vos hormones de
croissance et votre santé globale ?
Oui Non
Définir vos croyances
7. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose
d’inhabituel dans mon corps (des douleurs soudaines,
une éruption cutanée inexpliquée, une accélération du
rythme cardiaque sans raison apparente, etc.), je
ressens _____________________________.
8. Quand je remarque qu’il se passe quelque chose
d’inhabituel dans mon corps, la première chose que je
fais est de __________________________.

La manière dont vous avez répondu à chacune


de ces questions va vous permettre de voir
comment vous percevez actuellement votre
potentiel. Ces réponses peuvent également servir
de boussole pour vous indiquer dans quelle
direction explorer votre développement
personnel. La clé ici est de comprendre que votre
corps ne peut fonctionner qu’avec l’« énergie »
des croyances que vous adoptez.
Par exemple :
• Si vous croyez que la vie, que ce soit dans
son sens global ou individuellement, est le
résultat d’un événement aléatoire qui s’est
produit il y a longtemps, cette perception
peut se refléter dans les choix que vous faites
dans divers domaines de votre vie. Nous
sommes plus enclins à ignorer le caractère
sacré de la vie et la valeur de nos expériences
si nous pensons être le résultat d’un
événement biologique qui s’est produit il y a
longtemps « par hasard ». Mais, lorsque nous
nous ouvrons aux preuves croissantes qui
suggèrent que nous sommes le résultat d’un
acte intentionnel, quand nous comprenons que
nous sommes ici par dessein, nous ressentons
alors un sentiment d’émerveillement et une
profonde gratitude pour la vie sous toutes
ses formes. Cette appréciation se reflète alors
dans notre façon de nous percevoir nous-
mêmes et de nous comporter avec nos amis,
notre famille et nos proches.
• Si vous n’avez pas confiance en la capacité
de votre corps à pouvoir se maintenir en
bonne santé, à renforcer votre système
immunitaire, à s’autoguérir, ou si vous
doutez de votre capacité intuitive, cela peut
se manifester à travers votre façon de réagir
lorsque vous ressentez des changements
inhabituels dans votre corps. Avez-vous peur
dès que vous ressentez quelque chose de
nouveau ou de différent dans votre corps ?
Quand décidez-vous de consulter un
médecin pour diagnostiquer les signes que
votre corps vous envoie ?
Entendons-nous bien, il n’y a pas de bonnes ou
de mauvaises réponses à ces questions. Ce sont
des réflexions très personnelles qui sont liées à la
façon dont vous avez été conditionné à vous
percevoir vous-même. Si cette façon de penser
vous a servi dans le passé et continue de
fonctionner pour vous aujourd’hui, ces questions
peuvent vous permettre de conscientiser les
croyances qui vous guident. Mais, si vous
souhaitez désormais développer une relation plus
approfondie avec votre corps, cela doit se faire
à partir des croyances qui sont à la base de cette
relation.
Il n’est donc pas surprenant que plus nous nous
connaissons nous-mêmes et plus nous prenons
conscience du potentiel de notre corps, plus nous
apportons du sens à notre vie. Et je crois que c’est
finalement le but que nous recherchons tous :
découvrir et embrasser notre raison d’être en
expérimentant les multiples possibilités de la vie.

LE SENS DE LA VIE
Les traditions autochtones du monde entier nous
rappellent que nous sommes le résultat d’un acte
de création conscient et intentionnel, que nous
faisons partie d’une grande famille cosmique, et
qu’au fur et à mesure que nous développons notre
compréhension, notre véritable héritage prend
une plus grande signification dans notre vie
quotidienne. Dans les anciens écrits, qu’il s’agisse
de l’écriture cunéiforme des Sumériens, des
hiéroglyphes égyptiens, des sculptures et des
pictogrammes découverts dans les jungles mayas
d’Amérique centrale, ou de la sagesse orale des
Amérindiens et des Indiens d’Amérique du Sud,
nos ancêtres nous ont enseigné que nous faisons
partie de quelque chose de vaste et magnifique.
Comme le décrivent les écritures des traditions les
plus anciennes du monde, nous sommes dotés de
capacités extraordinaires – des caractéristiques
divines – qui nous distinguent de toutes les autres
formes de vie et qui nous permettent
d’expérimenter des vies épanouissantes et
enrichissantes où nous nous sentons connectés
avec toute chose. Il nous est également rappelé
que nous sommes les gardiens et les protecteurs
de ce monde et de toutes les formes de vie qui s’y
trouvent, non pas des maîtres dominants.
Il nous a été accordé le privilège d’être les
gardiens de la Terre, et c’est pour cela que nous
avons été dotés d’extraordinaires capacités
comme l’intuition, l’empathie et la compassion –
des qualités uniques à notre espèce humaine. Un
des plus grands visionnaires de l’histoire, le chef
Seattle de la tribu des Squamish, dans le Nord-
Ouest américain, nous rappelle notre rôle dans
des termes clairs, éloquents et directs. Bien que la
source de cette déclaration souvent attribuée au
chef Seattle demeure inconnue, le sentiment
qu’elle reflète est intemporel :
« L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est
qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait
à lui-même. Toutes choses sont liées. Tout est
connecté2. »

La science actuelle la plus évoluée semble


soutenir l’essence même de cette sagesse. Notre
réseau neuronal et notre capacité à utiliser notre
cœur, notre cerveau et notre système nerveux
pour améliorer notre vie selon nos besoins sont
maintenant scientifiquement reconnus. Bien que
certains scientifiques ne partagent pas les
interprétations (auto-) responsabilisantes des
recherches scientifiques proposées dans ce livre,
nous pouvons dire avec certitude qu’il n’y a rien
dans ces nouvelles découvertes qui vienne nier la
présence de ces capacités en nous, ou contredire
que ces capacités sont le résultat d’une
conception intentionnelle du génome humain.
Même si nous ne comprenons pas
complètement d’où proviennent nos aptitudes
avancées, les éléments de preuve démontrent que
nos extraordinaires facultés intellectuelles, notre
capacité à faire preuve de compassion et
d’empathie, et notre profonde intuition, ne sont
pas un hasard. Elles ont toujours été présentes en
nous, comme une sorte d’« outillage » d’origine.
Elles sont inhérentes à notre nature et semblent
avoir leur raison d’être – elles sont une partie
essentielle d’une conception intentionnelle.

LE VRAI SENS DU TRAVAIL


Le monde est en mouvement et nos vies évoluent
avec lui. Maintenant que vous avez pris
connaissance du contenu de ce livre, vous ne
pouvez ignorer ce que vous avez lu. Vous ne
pourrez pas simplement le refermer et oublier ces
découvertes et l’immense pouvoir qui se trouve
en vous. La fin de ce livre marque aussi le début
d’autre chose. Et c’est là que commence le
véritable travail. Lorsque vous refermerez ce livre,
vous serez confronté à un choix, vous pourrez soit
ignorer, soit embrasser, ce que vous avez
découvert sur vous-même.
Quel que soit votre choix, il demandera un
investissement personnel. Quel que soit votre
choix, cela demandera un véritable travail.
Dans son livre intemporel Le Prophète, le
philosophe Khalil Gibran a écrit un poème sur le
sens du « travail » que je me souviens avoir lu
quand j’avais 10 ans. À cette époque, mon père
étant parti, nous vivions avec ma mère et mon
frère cadet dans un logement social, et les textes
de Khalil Gibran m’ont apporté une forme de
guidance qui est restée la pierre angulaire de ma
philosophie de vie. Gibran nous rappelle que « le
travail est l’amour rendu visible3 ». Pour moi, cela
a toujours signifié que l’investissement personnel
qui accompagne toute tâche est plus important
que la tâche elle-même.
Si j’accepte de faire quelque chose, ce qui
compte pour moi c’est le sens que je donne à ce
« quelque chose ». Mon « amour rendu visible »
signifie que j’y suis à cent pour cent présent, que
je me donne entièrement dans ce que je me suis
engagé à faire. Autrement dit, il ne s’agit pas de ce
que nous faisons, mais de la façon dont nous le
faisons. Être pleinement présent demande un
certain travail, et, du point de vue de Gibran, ce
travail est l’expression même de notre amour
pour le monde, pour nous-mêmes et pour nos
familles.
Je suis réaliste face au travail que l’adoption de
notre nouvelle histoire humaine va nous
demander. Il va nous falloir par exemple changer
les manuels scolaires, les fichiers informatiques,
les notes de cours des enseignants, les
présentations des expositions dans les musées du
monde entier, etc. Cela va nous demander du
travail d’enseigner cette nouvelle histoire à nos
enfants, pour qu’ils puissent l’enseigner aux leurs.
C’est donc grâce à notre travail, à notre amour
rendu visible, que nous ouvrons la voie à notre
plus grand potentiel : le choix de passer d’une
évolution subie à une transformation choisie. La
question qui se pose maintenant est : croyons-
nous que cela en vaut la peine ?
Croyons-nous que le travail que cela va nous
demander – celui d’embrasser le potentiel
extraordinaire qui réside en chacun de nous – en
vaut la peine ? Nous n’aurons pas à attendre
longtemps pour voir comment nous aurons
répondu à cette question. Nous le saurons en
regardant le monde que nous aurons choisi de
laisser à nos enfants.
LA NOUVELLE HISTOIRE HUMAINE
EN 46 CLÉS
Tout au long de ce livre, je vous ai présenté
certains faits et découvertes qui nous donnent
une raison de reconsidérer nos croyances et la
façon dont nous nous percevons nous-mêmes.
Pour souligner certains points, j’ai posé des
repères dans le livre sous forme de « Clés » afin de
mettre en évidence ces découvertes et ces idées
essentielles. Mais ce qui n’apparaît peut-être pas
de façon évidente, c’est que, si chacune de ces clés
résume un thème important, lorsqu’elles sont lues
ensemble, elles racontent une histoire. Cette
histoire est l’essence même de la nouvelle histoire
humaine. Pour vous faciliter la tâche, je les ai
regroupées à la suite l’une de l’autre ci-dessous.

Clé no 1 : Malgré les plus grands progrès


technologiques du monde moderne, la science ne
peut toujours pas répondre à la question la plus
fondamentale de notre existence : Qui sommes-
nous ?
Clé no 2 : Tout, qu’il s’agisse de notre estime de
soi, du sens de notre valeur personnelle, de notre
confiance, de notre bien-être, de notre sentiment
de sécurité, et de la façon dont nous percevons le
monde et les autres, tout découle de la façon dont
nous répondons à la question Qui sommes-nous ?

Clé no 3 : En permettant aux nouvelles


découvertes de nous conduire vers les nouvelles
histoires qu’elles nous racontent plutôt que
d’essayer de les faire entrer de force dans un cadre
d’idées prédéterminé, nous pouvons enfin
répondre aux questions les plus importantes de
notre existence.

Clé no 4 : De nouvelles informations sur notre


ADN suggèrent que nous sommes le résultat d’un
acte de création intentionnel qui nous a dotés de
capacités extraordinaires telles que l’intuition, la
compassion, l’empathie, l’amour et
l’autoguérison.

Clé no 5 : Les histoires que nous nous


racontons – et en lesquelles nous croyons –
définissent nos vies.
Clé no 6 : Lorsque nous changeons l’histoire,
nous changeons nos vies.

Clé no 7 : Pour la première fois dans les annales


de l’histoire de l’humanité, la théorie de
l’évolution de Charles Darwin, publiée en 1859,
a permis à la science de répondre aux grandes
questions sur la vie et nos origines sans avoir
besoin de se référer à la religion.

Clé no 8 : Bien qu’il semble que des liens entre


les anciens primates et les humains modernes
existent sur l’arbre généalogique de l’homme, cela
n’a jamais été prouvé. À l’heure actuelle, ces liens
ne sont que des spéculations et des présomptions.

Clé no 9 : La découverte d’un nourrisson


néandertalien extraordinairement bien conservé –
datant de 30 000 ans – et la comparaison de son
ADN mitochondrial avec le nôtre nous montrent
définitivement que les premiers hommes
modernes n’étaient pas les descendants des
anciens Néandertaliens.
Clé no 10 : Le chromosome 2, le deuxième plus
grand chromosome du corps humain, est le
résultat d’une fusion d’ADN ancienne qui ne peut
s’expliquer par la théorie de l’évolution telle
qu’elle est comprise aujourd’hui.

Clé no 11 : Les 20 protéines qui rendent la


coagulation du sang possible et les plus de
40 éléments des cils qui permettent aux cellules
de se déplacer dans les fluides ne sont que deux
exemples des fonctions qui ne peuvent s’être
développées progressivement sur une longue
période de temps comme le suggère l’évolution.
Dans les deux exemples, même si une seule
protéine ou un seul élément vient à manquer, la
fonction des cellules est perdue.

Clé no 12 : Les êtres humains sont apparus sur


terre avec les mêmes cerveaux et systèmes
nerveux évolués que nous avons aujourd’hui ainsi
qu’avec la possibilité d’autoréguler les fonctions
vitales déjà développées, ce qui contredit le
corollaire de la théorie de l’évolution selon
laquelle la nature ne nous dote pas de telles
caractéristiques avant qu’elles ne s’avèrent
nécessaires.

Clé no 13 : Un nombre croissant de preuves


physiques et génétiques suggère que notre espèce
est apparue il y a 200 000 ans sans qu’aucun
chemin évolutif ne conduise à notre apparition.

Clé no 14 : Un scientifique honnête qui n’est


pas lié aux contraintes universitaires, politiques
ou religieuses, ne peut plus ignorer les nouvelles
preuves quant à notre origine humaine et encore
demeurer crédible.

Clé no 15 : Le cœur en tant qu’organe principal


informe le cerveau, à travers le système nerveux,
de ce dont le corps a besoin à tout moment.

Clé no 16 : Les traditions anciennes ont


toujours estimé que le cœur, plutôt que le
cerveau, est le centre de la profonde sagesse, des
émotions, et de la mémoire, et qu’il sert de portail
vers d’autres dimensions de l’existence.

Clé no 17 : La découverte de 40 000 neurites


sensoriels dans le cœur humain ouvre la porte
à de nouvelles possibilités qui coïncident avec
celles décrites avec précision dans les écritures de
certaines de nos traditions spirituelles les plus
anciennes et les plus chères.

Clé no 18 : La documentation scientifique des


souvenirs transmis à travers le cœur transplanté
du donneur vers le receveur – le transfert de
mémoire – démontre à quel point la mémoire du
cœur est réelle.

Clé no 19 : Le cœur est la clé pour réveiller


l’intuition profonde, les souvenirs subtils, des
capacités extraordinaires et jugées rares dans le
passé, et pour reconnaître ces qualités comme
faisant naturellement partie de notre vie
quotidienne.

Clé no 20 : La volonté d’adopter une hypothèse


scientifique comme un fait en l’absence de
preuves pour l’appuyer peut nous conduire, et
nous a déjà conduits dans le passé, à des
conclusions erronées quant à la façon dont nous
nous percevons ainsi que celle dont nous
percevons notre relation avec le monde.
Clé no 21 : Des scientifiques renommés nous
disent qu’il est mathématiquement impossible
que le code génétique de la vie ait émergé par le
seul processus de l’évolution.

Clé no 22 : Presque universellement, les


traditions anciennes et autochtones attribuent
notre origine au résultat d’un acte conscient et
intentionnel.

Clé no 23 : Un nombre croissant de preuves


suggère que nous faisons partie d’un Univers
vivant et vibrant plutôt que simplement constitué
de poussière inerte, de gaz, et d’espace vide.

Clé no 24 : Si nous sommes le résultat de


quelque chose de plus que le pur hasard, il est
donc logique que notre vie soit plus que de la
pure survie. Cela implique que notre vie a un
sens.

Clé no 25 : Nos profondes capacités d’intuition,


de bienveillance, d’empathie, de compassion, et
aussi d’autoguérison, qui nous permet de vivre
assez longtemps pour partager ces qualités, sont
comme l’aiguille d’une boussole qui pointe
directement vers le sens de notre existence.

Clé no 26 : L’intuition est une évaluation en


temps réel qui s’appuie sur notre expérience
personnelle et passée ainsi que sur nos
impressions, alors que l’instinct est une réponse
profondément ancrée dans notre subconscient
comme mécanisme de survie.

Clé no 27 : Le lien émotionnel qui existe entre


une mère et ses enfants est maintenant
scientifiquement documenté à travers des études
qui donnent un aperçu de la connexion intuitive
que nous pouvons tous développer dans nos
relations.

Clé no 28 : L’attention posée sur le cœur de


façon intentionnelle nous permet d’expérimenter
régulièrement et délibérément des états intuitifs
profonds quand nous en avons besoin.

Clé no 29 : Nous pouvons accéder à la sagesse


de notre cœur grâce à un processus qui peut être
résumé en cinq étapes simples : concentrez-vous,
respirez, sentez, demandez et écoutez.

Clé no 30 : L’intuition, la sympathie et


l’empathie sont les tremplins vers la compassion.

Clé no 31 : La compassion est à la fois une force


universelle et un sentiment humain qui nous relie
à la nature et à la vie.

Clé no 32 : Les télomères sont des séquences


ADN spécialisées situées aux extrémités d’un
chromosome, qui servent de tampon pour
protéger l’information génétique du chromosome
lorsqu’une cellule se divise. Avec chaque division
cellulaire, les télomères raccourcissent, jusqu’à ce
qu’ils ne soient plus en mesure de protéger
l’information vitale de la cellule, auquel cas la
cellule connaît un vieillissement, la sénescence, et
finalement la mort.

Clé no 33 : Le rôle de l’enzyme télomérase dans


nos cellules est de reconstituer, régénérer et
rallonger les télomères, qui déterminent la durée
de vie de nos cellules.
Clé no 34 : Nos choix de mode de vie, incluant
des exercices physiques, la prise de compléments
alimentaires spécifiques et la réduction du stress
dans le corps, sont des stratégies essentielles afin
de ralentir, voire d’inverser, les dommages causés
aux télomères et le vieillissement cellulaire.

Clé no 35 : C’est le stress mal géré qui détériore


nos télomères et nous vole ce qui nous est le plus
cher : la vie elle-même.

Clé no 36 : Grâce à la sagesse de notre cœur,


nous pouvons demander et recevoir des réponses
proposant des alternatives positives à nos
diversions pernicieuses.

Clé no 37 : À chaque moment, nous choisissons


d’affirmer – ou de nier – la vie qui nous traverse.

Clé no 38 : Lors de la perte d’êtres chers qui


accompagne inévitablement une espérance de vie
prolongée, la résilience cœur-cerveau est la clé de
la guérison émotionnelle.

Clé no 39 : Une plus grande harmonie cœur-


cerveau (cohérence) conduit à une plus grande
résilience.

Clé no 40 : Nous avons encore la possibilité de


créer un avenir sain pour notre humanité en
définissant les valeurs que nous chérissons avant
de mettre en œuvre des solutions qui causeraient
des dommages irréversibles à notre planète et
à nous-mêmes.

Clé no 41 : Nous détenons déjà toutes les


solutions – toutes les solutions technologiques –
aux plus grands problèmes auxquels nous
sommes confrontés en tant qu’individus,
communautés et nations.

Clé no 42 : La plus grande crise que nous


rencontrons en tant qu’individus et en tant que
société est la crise d’un mode de pensée.
Comment pouvons-nous faire place au nouveau
monde qui s’annonce si nous nous accrochons
à un ancien monde révolu ?

Clé no 43 : Un nombre croissant de preuves


scientifiques nous conduit à une conclusion
inéluctable : la concurrence violente et la guerre
contredisent directement nos instincts les plus
profonds, qui aspirent à coopérer et à contribuer.

Clé no 44 : La brutalité des crimes motivés par


la haine n’est possible que dans une société où le
sens de la valeur de la vie humaine a disparu.

Clé no 45 : Quand un individu se détruit par


l’abus de drogues et d’alcool, c’est qu’il a perdu
toute estime de soi et de sa propre valeur.

Clé no 46 : Rachel Carson nous rappelle que


nous ne détruisons que ce nous ne valorisons pas,
et que nous ne pouvons valoriser ce que nous ne
connaissons pas. Une solution durable aux
problèmes qui nous divisent et aux niveaux
croissants de harcèlement, de crimes haineux et
d’atrocités en temps de guerre est d’inculquer à la
nouvelle génération et d’embrasser en nous-
mêmes la nécessité de respecter et de valoriser
toute forme de vie.
POUR ALLER PLUS LOIN

Intelligence du Cœur/Résilience
The Institute of HeartMath, www.HeartMath.org
« L’Institut HeartMath est un organisme de recherche et
d’éducation à but non lucratif reconnu à l’échelle internationale
destiné à aider les gens à réduire leur stress, à autoréguler leurs
émotions, à créer de l’énergie et à développer la résilience afin
d’accéder à une vie heureuse, saine et équilibrée. Grâce aux outils,
à la technologie et aux formations proposés par l’Institut, toute
personne peut apprendre à se connecter avec l’intelligence de son
cœur et l’appliquer à la maison, à l’école, au travail ou pendant ses
loisirs. »
HeartMath – France : http://coherence-coeur.com/

Crimes de haine
Hate Crimes National Organization for Victim Assistance (NOVA),
www.trynova.org
Les crimes de haine créent un ensemble complexe de circonstances
et de besoins qui varient d’un individu à l’autre. Un certain
nombre d’États américains offrent une assistance aux victimes,
ainsi qu’une formation aux professionnels pour comprendre
comment répondre à la haine. Ce site Web est un portail pour
diverses organisations aux États-Unis. (En anglais uniquement.)
Lectures recommandées
L’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la
préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie, de
Charles Darwin.
Intelligence intuitive du cœur – Heartmath –, de Doc Lew Childre,
Howard Martin et Donna Beech.
Life Itself : Its Origin and Nature, New York, Touchstone, 1981, de
Francis Crick. (En anglais uniquement).
Popol Vuh : Le Livre des Indiens Mayas Quichés d’Adrián Recinos.
NOTES & RÉFÉRENCES

Introduction : L’importance de nos origines


1. Carl Sagan, Contact, New York, Simon et Schuster, 1997, p. 430.
2. Une explosion de nouvelles recherches a eu lieu, explorant le
pouvoir des croyances humaines, l’effet placebo, et la force de
nos attentes s’agissant de la guérison du corps. Cet exemple
particulier décrit une étude randomisée en double-aveugle
menée auprès d’un groupe atteint de la maladie de Parkinson.
Joseph Mercola, « How the Power of Your Mind Can Influence
Your Healing and Recovery », Mercola.com (5 mars 2015).
Disponible sur :
https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2015/03/05/placebo-
effect-healing-recovery.aspx
3. Elizabeth Palermo, rédactrice adjointe. « Niels Bohr : Biography
& Atomic Theory » (14 mai 2013). Disponible sur :
www.livescience.com

Chapitre 1 : En finir avec le mythe de Darwin


1. Scott Turow, Ordinary Heroes, New York, Grand Central
Publishing, 2011, p. 66.
2. Frank Newport, « In US, 42 % Believe Creationist View of
Human Origins », Gallup.com (2 juin 2014). Disponible sur :
http://news.gallup.com/poll/170822/believe-creationist-view-
human-origins.aspx
3. Francis Crick, Life Itself : Its Origin and Nature, New York,
Touchstone, 1981, p. 88.
4. Adrián Recinos, Popol Vuh : The Sacred Book of the Ancient
Quiché Maya, « Creation Myth », chapitres 1-3, Delia Goetz et
Sylvanus G. Morley, éds. (Norman, OK : University of
Oklahoma Press, 1950), p. 167-168. Disponible sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Popol_Vuh#Creation_myth. Le
Popol Vuh, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est tiré des
archives écrites au tournant du XVIIIe siècle par le prêtre
dominicain Francisco Ximénez. Le manuscrit est tombé dans
l’oubli jusqu’ à ce qu’il soit « redécouvert » en 1941 par
Adrián Recinos, à qui l’on attribue sa récente publication.
Recinos explique : « Le manuscrit d’origine n’est pas divisé en
parties ou en chapitres ; le texte se déroule sans interruption du
début à la fin. Dans cette traduction, j’ai suivi la division en
quatre parties de Brasseur de Bourbourg, chaque partie étant
elle-même divisée en chapitres, car cette construction semble
logique et conforme au sens et au sujet de l’œuvre. La version
de l’abbé français étant la plus connue, cela facilitera le travail
des lecteurs qui souhaiteraient éventuellement faire une étude
comparative des différentes traductions du Popol Vuh »
(Goetz, XIV ; Recinos, 11-12 ; Brasseur, XV).
5. The Holy Bible : Authorized King James Version, Genèse,
chapitre 1, verset 26, Cleveland, OH, World Publishing
Company, 1961, p. 9 (La Sainte Bible version King James).
6. The Torah : A Modern Commentary, Bereshit, chapitre 1, verset
26, W. Gunther Plaut, éd., New York, Union of American
Hebrew Congregations, 1981, p. 19.
7. « Ancient Egypt : The Mythology », EgyptianMyths.net.
Disponible sur: http://www.egyptianmyths.net/section-
deities.htm
8. Ces slogans étaient populaires dans les publicités sur le tabac du
début jusqu’au milieu du XXe siècle (comme pour les cigarettes
Lucky Strike et leur promotion par l’acteur Edmund Lowe, ou
les cigarettes Viceroy). Voir : « 10 Evil Vintage Cigarette Ads
Promising Better Health », par Hadgirl – Healthcare
Administration Degree Programs blog. Disponible sur :
http://www.healthcare-administration-degree.net/10-evil-
vintage-cigarette-ads-promising-better-health/
9. Ibid.
10. Reportage de NBC TV (11 janvier 1964) par le correspondant
Frank McGee, « Special Report : Smoking and Health ».
Disponible sur :
https://highered.nbclearn.com/portal/site/HigherEd/flatview?
cuecard=68341
11. Terry Pratchett, A Hat Full of Sky, New York, HarperCollins,
2004. Extraits du livre disponibles sur :
https://theillustratedpage.wordpress.com/2015/07/16/review-
of-a-hat-full-of-sky-by-terry-pratchett/
12. Carl Sagan, « The Backbone of Night », Cosmos épisode 7,
9 novembre 1980.
13. Albert Einstein, cité par Steven Pollock, Oliver DeWolfe et
Steve Goldhaber, département de physique, université du
Colorado, Boulder. « Physics 3220 : Quantum Mechanics »
(automne 2008). Disponible sur :
https://www.colorado.edu/physics/phys3220/phys3220_fa08/quotes.html
14. Charles Darwin, On the Origin of Species by Means of Natural
Selection. Disponible sur :
http://www.gutenberg.org/files/2009/2009-h/2009-h.htm.
15. Pour plus d’informations sur le voyage de Charles Darwin
à bord du HMS Beagle, consulter le site :
https://www.aboutdarwin.com/voyage/voyage03.html
16. Darwin, On the Origin of Species, p. 126-7.
17. Ibid., p. 219.
18. Ibid., p. 155.
19. « Evolution Series Overview », PBS.org (2001). Disponible sur :
http://www.pbs.org/wgbh/evolution/about/overview.html
20. Joshua Gilder, « PBS Evolution Series is Propaganda, Not
Science », WorldNetDaily.com (24 septembre 2001). Disponible
sur : http://www.wnd.com/2001/09/11004
21. Lire le texte du Sénat de l’Oklahoma, article 1322 proposé par
le sénateur de l’État Josh Brecheen lors de la deuxième séance
de la 55th Oklahoma State Legislature (2016) disponible sur :
http://www.oklegislature.gov/BillInfo.aspx?
%20Bill=sb1322&Session=1600.
22. « Definition of Intelligent Design », Discovery Institute, Center
for Science and Culture website (consulté le 30 janvier 2017).
Disponible sur : http://www.intelligentdesign.org/whatisid.php
23. Décision déposée le 20 décembre 2005 dans le Dover Case par
le United States District Court pour le Middle District of
Pennsylvania. « Tammy Kitzmiller, et al., vs. Dover Area School
District, et al. » Site Web du National Center for Science
Education. Disponible sur :
https://ncse.com/files/pub/legal/kitzmiller/highlights/2005-12-
20_Kitzmiller_decision.pdf
24. Louis Agassiz, « Evolution and Permanence of Type », Atlantic
Monthly, janvier 1874, p. 10. Disponible sur :
http://www.unz.org/Pub/AtlanticMon%20Monthly-1874jan-
00092
25. Ibid. p. 12, italique ajouté.
26. Adam Sedgwick, Spectator (mars 1860). Cité dans Darwin and
His Critics : The Reception of Darwin’s Theory of Evolution by the
Scientific Community, de David L. Hull, Cambridge, MA,
Harvard University Press, 1973, p. 155-170.
27. Louis Agassiz : His Life and Correspondence, Elizabeth C. Agassiz,
éds., Boston, Houghton Mifflin, 1893, p. 647. Disponible sur :
https://ia902606.us.archive.org/28/items/louisagassizhisl02agas/louisagass
28. Albert Fleischmann, « The Doctrine of Organic Evolution in
the Light of Modern Research », Journal of the Transactions of the
Victoria Institute or Philosophical Society of Great Britain, vol. 65,
London, UK, 1933, p. 194-195, 205-206, 208-209.
29. H. S. Lipson, « A Physicist Looks at Evolution », Physics
Bulletin, vol. 31, no 4, mai 1980, p. 138.
30. Leonard Harrison Matthews, « Introduction », The Origin of the
Species by Charles Darwin, London, J. M. Dent and Sons, 1971,
p. X-XI.
31. Fred Hoyle, « Hoyle on Evolution », Nature, vol. 294, no 5837
(12 novembre 1981), p. 105.
32. Michael Denton, Evolution : A Theory in Crisis, Chevy Chase,
MD, Adler and Adler Books, 1986, p. 358.
33. Stephen Jay Gould, « Not Necessarily a Wing », Natural History,
vol. 94, no 14, octobre 1985, p. 12-13.
34. Wolfgang Smith, Teilhardism and the New Religion : A Thorough
Analysis of the Teachings of Pierre Teilhard de Chardin, Charlotte,
NC, TAN Books, 1988, p. 24.
35. Le site « A Scientific Dissent from Darwin » est un site Web
lancé par le Discovery Institute en 2001 qui contient la liste des
scientifiques du monde entier qui n’ont pas accepté la théorie
de Darwin sur l’évolution comme un fait établi. Disponible
sur : https://dissentfromdarwin.org/
36. Charles Darwin à Asa Gray, 1860, cité dans « Darwin and His
Theory of Evolution », de David Masci, Pew Research Center,
Religion and Public Life, 4 février 2009. Disponible sur :
http://www.pewforum.org/2009/02/04/darwin-and-his-theory-
of-evolution/
37. Henry Edward Manning, cité dans « Darwin and His Theory of
Evolution », de Masci.
38. Thomas H. Morgan, Evolution and Adaptation, New York,
Macmillan Company, 1903, p. 43.
39. Autobiography of Charles Darwin, éd. Francis Darwin, Pacific
Publishing Studio, 2010, p. 151.

Chapitre 2 : Nous ne sommes pas ce que la science a dit


de nous
1. Harold Urey, cité par le Christian Science Monitor, 4 janvier 1962,
p. 4.
2. « This Day in History : February 28 : Lead Story : Watson and
Crick Discover Chemical Structure of DNA », History.com
(consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur :
www.livescience.com
3. William Goodwin, « Rare Tests on Neanderthal Infant Sheds
Light on Early Human Development », Science News,
4 avril 2000. Disponible sur :
https://www.sciencedaily.com/releases/2000/03/000331091126.htm
4. « What Does It Mean to Be Human ? Neanderthal
Mitochondrial DNA », Smithsonian Institution, site Web du
National Museum of Natural History (consulté le
30 janvier 2017). Disponible sur :
http://humanorigins.si.edu/evidence/genetics/ancient-dna-and-
neanderthals%20/neanderthal-mitochondrial-dna
5. Igor V. Ovchinnikov, Anders Götherström, Galina
P. Romanova, Vitaliy M. Kharitonov, Kerstin Lidén et William
Goodwin, « Molecular Analysis of Neanderthal DNA from the
Northern Caucasus », Nature, vol. 404, 2000, p. 490-493.
Disponible sur :
http://cogweb.ucla.edu/Abstracts/Goodwin_00.html
6. « What Does It Mean to Be Human ? Homo Sapiens »,
Smithsonian Institution, site Web du National Museum of
Natural History (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur :
http://humanorigins.si.edu/evidence/human-
fossils/species/homo-sapiens
7. Lizzie Wade, « Oldest Human Genome Reveals When Our
Ancestors Had Sex with Neandertals », Science website
(22 octobre 2014). Disponible sur : www.sciencemag.org
8. Hillary Maywell, « Neandertals Not Our Ancestors, DNA Study
Suggests », National Geographic News, 14 mai 2003. Disponible
sur : http://news.nationalgeographic.com
9. Public Library of Science, « Europe’s Ancestors : Cro-Magnon
28 000 Years Old Had DNA Like Modern Humans »,
Science Daily, 6 juillet 2008. Disponible sur :
https://www.sciencedaily.com/releases/2008/07/080715204741.htm
10. Simon Tripp et Martin Grueber, « Economic Impact of the
Human Genome Project », Battelle Memorial Institute Report,
mai 2011. Disponible sur : www.battelle.org
11. Pour une description facile à comprendre des différences entre
l’ADN des humains et celui des membres de la famille des
primates, les chimpanzés, consultez le site Web « DNA :
Comparing Humans and Chimps », American Museum of
Natural History (consulté le 30 janvier 2017) :
https://theillustratedpage.wordpress.com/2015/07/16/review-
of-a-hat-full-of-sky-by-terry-pratchett/
12. Le terme 7q31 est une notation abrégée de la façon dont les
scientifiques décrivent la localisation d’un gène dans un
chromosome. Le code est simple et composé de trois parties.
1re partie : Le premier chiffre nous donne une vue d’ensemble
du chromosome dans lequel se trouve le gène. 2e partie : La
lettre nous indique lequel des deux bras qui composent un
chromosome porte le gène : le bras court (ou p) ou le bras long
(ou q). 3e partie : Ce dernier nombre nous indique la position
réelle du gène sur le chromosome, déterminée par le nombre de
bandes foncées et claires visibles au microscope sur des
échantillons spécifiquement teintés. Dans le cas présent, en
comptant à partir du centre (centromère) du chromosome, le
gène se trouve sur le chromosome 7, sur le long bras q, à la
position 31.
13. « Study Links Evolution of Single Gene to Human Capacity for
Language », Emory University, Yerkes National Primate
Research Center, communiqué de presse, 11 novembre 2009.
Disponible sur :
https://www.colorado.edu/physics/phys3220/phys3220_fa08/quotes.html
14. Ibid.
15. Wolfgang Enard, interviewé par Helen Briggs. « First Language
Gene Discovered », BBC News World Edition, 14 août 2002.
Disponible sur :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/2192969.stm
16. Ibid.
17. Michael Purdy, « Human Chromosomes 2, 4 Include Gene
Deserts, Signs of Chimp Chromosome Merger », Washington
University à St. Louis Source, 6 avril 2005. Disponible sur :
https://source.wustl.edu. Voir aussi J. W. Ijdo, A. Baldini, D. C.
Ward, S. T. Reeders et R. A. Wells, « Origin of Human
Chromosome 2 : An Ancestral Telomere-Telomere Fusion »,
Proceedings of the National Academy of Sciences USA, vol. 88,
no 20, 15 octobre 1991, p. 9051–9055.
18. J. W. Ijdo et al. Alors que certains scientifiques continuent de
s’opposer à la conclusion selon laquelle le chromosome
2 humain est le résultat d’une ancienne fusion de gènes, les
preuves indiquent néanmoins clairement une telle fusion. En
résumé, les preuves indiquent : (1) que les séquences ADN des
gènes distincts du chimpanzé sont presque identiques à celles
trouvées dans le chromosome 2 humain ; (2) la présence d’un
deuxième centromère « vestigial » inutilisé (le point qui sépare
le bras long et le bras court du gène), ce à quoi l’on peut
s’attendre lorsque deux gènes, chacun avec un centromère,
fusionnent en une seule unité ; (3) la présence de télomères
vestigiaux (la séquence ADN protectrice normalement présente
aux extrémités des chromosomes) que l’on trouve dans la
bande q13, plutôt qu’à l’extrémité du chromosome.
19. Pour une description détaillée des fonctions associées au
chromosome 2 humain, consulter « Chromosome 2 (Human) »,
Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Chromosome_2_(human)
20. Ibid.
21. J. W. Ijdo, et al.
22. The Expanded Quotable Einstein, Alice Calaprice, éd. Princeton,
NJ, Princeton University Press, 2000, p. 204.
23. Alfred Russel Wallace, Contributions to theory of Natural
Selection, New York, Macmillan, 1870, p. 356.

Chapitre 3 : Le « petit cerveau » du cœur


1. Gary E. R. Schwartz et Linda G. S. Russek, avant-propos de Paul
P. Pearsall, The Heart’s Code : Tapping the Wisdom and Power of
Our Heart Energy, New York, Broadway Books, 1998, p. XIII.
2. « Cro-Magnon », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017).
Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Cro-Magnon.
3. Ibid.
4. « Neanderthal Anatomy », Wikipédia (consulté le
30 janvier 2017).
5. Joshua Batson, « Watch 80 000 Neurons Fire in the Brain of
a Fish », Wired, 28 juillet 2014.
6. « Anatomy of the Brain », Mayfield Clinic, Brain and Spine
Institute (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur :
http://www.mayfieldclinic.com/PE-
AnatBrain.htm#.VYTaBFVViko
7. « Amazing Heart Facts », Arkansas Heart Hospital (consulté le
30 janvier 2017). Disponible sur : http://arheart.com/heart-
health/amazing-heart-facts/
8. L’hébreu, l’araméen et le grec ancien sont des langues qui ont
contribué à la Bible que nous connaissons aujourd’hui. Dans les
traductions anglaises, le nombre exact de fois qu’un mot
spécifique apparaît dans la Bible varie en fonction de la
traduction (par exemple dans la Authorized King James Version
ou la New American Standard ). Pour connaître le nombre de
fois où le mot « heart » (cœur) apparaît dans les différentes
versions de la Bible, consulter « Word Counts : How Many
Times Does a Word Appear in the Bible ? ». Christian Bible
Reference :
http://www.christianbiblereference.org/faq_WordCount.htm
9. The Holy Bible, Authorized King James, Cleveland, OH, World
Publishing Company, 1961, p. 534 (Version King James de la
Sainte Bible), Proverbes, chapitre 20, verset 5.
10. Rodney Ohebsion, « Native American Proverbs, Quotes and
Chants », RodneyOhebsion.com (consulté le 30 janvier 2017).
Disponible sur :
http://www.christianbiblereference.org/faq_WordCount.htm
11. Daisaku Ikeda, « The Wisdom of the Lotus Sutra », Soka Gakki
International (consulté le 30 janvier 2017). Disponible sur :
http://www.sgi.org/about-us/president-ikedas-writings/the-
wisdom-of-the-lotus-sutra.html
12. Ibid.
13. Voir : Ralph Marinelli, Branko Fuerst, Hoyte van der Zee,
Andrew McGinn et William Marinelli, « The Heart Is Not
a Pump », Frontier Perspectives (automne/hiver 1995).
Disponible sur: http://www.rsarchive.org/RelArtic/Marinelli/
14. J. Andrew Armour, Neurocardiology : Anatomical and Functional
Principles, HeartMath Research Center, Institute of HeartMath,
eBook (2003).
15. Ibid.
16. Ibid.
17. Ibid.
18. Quick Coherence® Technique pour adultes. Disponible sur :
https://www.heartmath.com/quick-coherence-technique/
19. Armour, Neurocardiology.
20. « Fifty Spiritual Homilies of Saint Macarius the Egyptian :
Homily 43:7 », e-Catholic 2000 (consulté le 22 mars 2017).
Disponible sur :
http://www.ecatholic2000.com/macarius/untitled-
46.shtml#_Toc385610658
21. Tony Long, « Dec. 3,1967 : Patient Dies, but First Heart
Transplant a Success », Wired, 3 décembre 2007. Disponible
sur : https://www.wired.com/2007/12/dayintech-1203
22. « Artificial Hearts May Help Patients Survive until Transplant »,
communiqué de presse de l’American College of Cardiology,
27 mars 2014. Disponible sur : http://www.acc.org/about-
acc/press-releases/2014/03/27/12/53%20/gurudevan-artificial-
heart-pr
23. Ibid.
24. Claire Sylvia, A Change of Heart : A Memoir, New York, Warner
Books, 1997.
25. Ibid., p. 226.
26. Paul Pearsall, The Heart’s Code, New York, Broadway Books,
1999, Introduction.
27. Charles E. Gross, « Leonardo da Vinci on the Brain and the
Eye », Neuroscientist, vol. 3, no 5, 1er septembre 1997, p. 347-
354. Disponible sur :
http://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/107385849700300516
28. Clare Boothe Brokaw (Clare Boothe Luce), Stuffed Shirts, New
York, Horace Liveright, 1931, p. 239.
29. Chad Boutin, « Snap judgments decide a face’s character,
psychologist finds », université de Princeton, 22 août 2006.
Disponible sur :
https://www.princeton.edu/news/2006/08/22/snap-judgments-
decide-faces-character-psychologist-finds
30. Mon affiliation avec l’Institut HeartMath remonte à 1995. J’ai
donné à cette époque des conférences et des séminaires de fin
de semaine avec Howard Martin, vice-président exécutif, et la
Dre Debbie Rozman, présidente et codirectrice générale ; j’ai
également siégé au comité directeur du Global Coherence
Initiative Project depuis sa création en 2008. Pour obtenir une
liste des membres de l’équipe et des conseillers, consulter le
site : https://www.heartmath.com/heartmath-team
31. Rollin McCraty, Mike Atkinson et Raymond Trevor Bradley,
« Electrophysiological Evidence of Intuition : Part 1. The
Surprising Role of the Heart », Journal of Alternative and
Complementary Medicine, vol. 10, no 1, juin 2004, p. 133-143.

Chapitre 4 : La nouvelle histoire humaine


1. Brené Brown, Own Our History. Change the Story. Disponible sur :
http://brenebrown.com
2. Kristen Philipkoski, « Researchers Cut Gene Estimate », Wired
(12 février 2001).
3. « The Human Genome Is More and Less Than We Expected to
Find », The Tech Museum of Innovation (2013).
4. Guilherme Neves, Jacob Zucker, Mark Daly et Andrew Chess,
« Stochastic Yet Biased Expression of Multiple Dscam Splice
Variants by Individual Cells », Nature Genetics, vol. 36, no 3,
1er février 2004, p. 240-246.
5. Victor A. McKusick, cité dans « 2001 : Publication of the
Human Genome Sequence », Genome News Network.
6. Craig Venter, cité par Tom Abate, « Genome Discovery Shocks
Scientists », San Francisco Chronicle, 11 février 2001. Disponible
sur : http://www.sfgate.com/news/article/Genome-Discovery-
Shocks-ScientistsGenetic-2953173.php
7. Albert A. Michelson et Edward W. Morley, « On the Relative
Motion of the Earth and the Luminiferous Ether », American
Journal of Science, vol. 34, no 203, novembre 1887, p. 333-345.
8. E. W. Silvertooth, « Special Relativity », Nature, vol. 322,
no 6080, août 1986, p. 590.
9. Ilya Prigogine, Gregoire Nicolis et Agnes Babloyantz,
« Thermodynamics of Evolution », Physics Today, vol. 25,
no 11, novembre 1972, p. 23-28.
10. Marcel Golay et Frank Salisbury, cité par Henry M. Morris,
« Probability and Order versus Evolution », Acts and Facts,
vol. 8, no 7, 1979. Disponible sur :
http://www.icr.org/article/probability-order-versus-evolution
11. Fred Hoyle et N. Chandra Wickr amasinghe, Evolution from
Space, London, J. M. Dent & Sons, 1981.
12. Fred Hoyle, « Hoyle on Evolution », Nature, vol. 294, no 5837,
12 novembre 1981, p. 105.
13. John Black, « The Origins of Human Beings according to
Ancient Sumerian Texts », Ancient Origins, 30 janvier 2013.
14. Louis Ginzberg, The Legends of the Jews, vol. 1, From the Creation
to Jacob, 1938, p. 54. Disponible sur :
http://www.gutenberg.org/ebooks/1493
15. The Holy Qur’an, with English Translation and Commentary,
Pilgrimage, chapitre 22, verset 5. Maulana Muhammad Ali, éd.
Columbus, OH, Ahmadiyah Anjuman Isha’at Islam, 1917,
p. 648.
16. Ibid. chapitre 25, verset 54, p. 705.
17. Ibid., p. 648.
18. The Holy Bible, Authorized King James Version, Cleveland,
OH, World Publishing Company, 1961, p. 10. Genèse,
chapitre 2, verset 7 (La Sainte Bible version King James).
19. Charles C. Mann, 1491 : New Revelations of the Americas before
Columbus, New York, Alfred A. Knopf, 2005, p. 199-212.
20. Popol Vuh, Norine Polio, éd., Yale-New Haven Teachers
Institute.
21. Duane Elgin, « Why We Need to Believe in a Living Universe »,
blog du Huffington Post, 15 mai 2011. Disponible sur :
https://www.huffingtonpost.com/duane%20elgin/living-
universe_b_862220.html
22. Ibid.
23. Ibid.
24. Ibid.
25. Ray Bradbury, « G. B. S. Mark V », dans I Sing the Body Electric !
And Other Stories, New York : HarperPerennial, 2001, p. 275.
26. Albert Einstein, Lettre à Robert S. Marcus, directeur politique
du Congrès juif mondial, à l’occasion du décès de son fils suite
à une polio, 12 février 1950.
27. Karl Jaspers, The Idea of the University, London, Peter Owen,
1965, p. 30, cité par James Cowan, « Climate Change :
A Humanist Response », épigraphe, juin 2015.

Chapitre 5 : Nous sommes conçus pour être connectés


1. Mitch Albom, The Five People You Meet in Heaven, New York,
Hachette, 2003, p. 50.
2. Dean Koontz, cité dans Goodreads. Disponible sur :
https://www.goodreads.com/quotes/95562-intuition-is-seeing-
with-the-soul
3. « Mother-Baby Study Supports Heart-Brain Interactions »,
HeartMath Institute (20 avril 2008).
4. Ibid.
5. Ibid.
6. Ibid.
7. « Captured Pilot’s Mother Feutre Mother Something Was
Wrong », CNN.com (24 mars 2003).
8. Ibid.
9. Ibid.
10. Alan Cowell et Douglas Jehl, « Luxor Survivors Say Killers Fired
Methodically », New York Times, 24 novembre 1997.
11. Albert Einstein, Lettre à Robert S. Marcus (12 février 1950).
12. Dalaï-lama, The Art of Happiness : A Handbook for Living, 10th
anniversary edition, New York, Riverhead Books, 2009, p. 119.
13. Joanna Macy, « The Bodhisattva », extrait d’une conférence au
Barre Center for Buddhist Studies,« The Wings of the
Bodhisattva », Insight Magazine, printemps/été 2001.

Chapitre 6 : Nous sommes programmés pour la


longévité
1. Neel Burton. Disponible sur :
https://www.goodreads.com/quotes/7280473-many-things-can-
prolong-your-life-but-only-wisdom-can
2. The Holy Bible, Authorized King James Version (Cleveland,
OH : World Publishing Company, 1961), p. 13. Genèse,
chapitre 6, verset 10 (La Sainte Bible version King James).
3. Ibid., Genèse, chapitre 5, verset 24, p. 12.
4. Ibid., Genèse, chapitre 6, verset 3, p. 13.
5. « Prix Nobel de physiologie ou de médecine 2009 »,
communiqué de presse Nobelprize.org (5 octobre 2009).
6. Ewen Callaway, « Telomerase Inverses Aging Process », Nature
News, 28 novembre 2010. Disponible sur :
http://www.nature.com/news/2010/101128/full/news.2010.635.html
7. Ibid.
8. Kristin Kirkpatrick, « Should I Stop Eating Eggs to Control
Cholesterol ? (Diet Myth 4) », ClevelandClinic.org,
16 août 2012. Disponible sur :
https://health.clevelandclinic.org/2012/08/should-i-stop-
eating-eggs-to-control-cholesterol-diet-myth-4/
9. John Phillip, « Targeted Nutrients Naturally Extend Telomere
Length and Provide Anti-aging Effect », Natural News,
29 décembre 2011. Étude originale disponible sur :
http://jn.nutrition.org/content/139/7/1273.full.pdf
10. Elissa S. Epel, Elizabeth H. Blackburn, Jue Lin, Firdaus
S. Dhabhar, Nancy E. Adler, Jason D. Morrow et Richard
M. Cawthon, « Accelerated Telomere Shortening in Response to
Life Stress », Proceedings of the National Academy of Sciences of the
United States of America, vol. 101, no 49, 28 septembre 2004,
p. 17312–17315. Disponible sur :
http://www.pnas.org/content/101/49/17312.long
11. « Essenes », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017).
Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Essenes
12. The Essene Gospel of Peace, Edmond Bordeaux Szekely, ed. and
trans., Matsqui, BC, International Biogenic Society, 1937, p. 39.
13. Il existe des définitions juridiques et culturelles précises en
matière d’alimentation. J’utilise une définition de Google qui
aborde les aspects communs et pratiques de l’alimentation tels
qu’ils sont compris dans notre société.
14. « Li Ching-Yuen », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017).
Disponible sur : https://en.wikipedia.org/wiki/Li_Ching-Yuen
15. « Li Chiang-Yun Dead ; Gave His Age as 197 », New York Times,
6 mai 1933 et « China : Tortoise-Pigeon-Dog », Time,
15 mai 1933.
16. « Tortoise-Pigeon-Dog », Time.
17. Martin Patience, « World’s “Oldest” Person in Israel », BBC
News, 15 février 2008. Disponible sur :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/7247679.stm
18. « Life Expectancy for Social Security », Social Security
Administration (consulté le 30 janvier 2017).
19. Romeo Vitelli, « When a Parent Loses a Child », Psychology
Today, 4 février 2013.
20. American Psychological Association, « What Is Resilience ? »,
Psych Central (consulté le 20 mars 2017). Disponible sur :
https://psychcentral.com/lib/what-is-resilience/
21. « What Is Resilience ? », Stockholm Resilience Centre,
4 juillet 2008. Disponible sur :
http://www.stockholmresilience.org/research/research-
videos/2011-12-01-what-is-resilience.html
22. « Heart Rate Variability », Institut HeartMath
(27 octobre 2014). Disponible sur :
https://www.heartmath.org/articles-of-the-heart/the-math-of-
heartmath%20/heart-rate-variability/
23. Rollin McCraty, Raymond Trevor Bradley et Dana Tomasi,
« The Resonant Heart », Shift, décembre 2004-février 2005,
p. 15-19. Disponible sur :
https://www.heartmath.org/research/research-
library%20/relevant-publications/the-resonant-heart./
24. Doc Childre et Deborah Rozman, Transforming Stress : The
HeartMath Solution for Transforming Worry, Fatigue, and Tension,
Oakland, CA, New Harbinger Publications, 2005, p. 99.

Chapitre 7 : Nous sommes programmés pour accomplir


notre destinée
1. William Jennings Bryan, citation tirée de « America’s Mission »,
un discours qu’il prononça lors d’un banquet donné par la
Virginia Democratic Association à Washington, DC, le
22 février 1899. Disponible sur :
https://archive.org/stream/speechesofwillia02bryauoft/_djvu.txt
2. Forrest Gump (1994), réalisé par Robert Zemeckis, écrit par Eric
Roth, d’après le roman Forrest Gump de Winston Groom, New
York : Vintage Books, 1986.
3. Aldous Huxley, Brave New World, London, UK, Chatto and
Windus, 1931.
4. H. G. Wells. Men Like Gods, London, UK, Cassell & Company,
1921.
5. Carnegie Endowment for International Peace Records, 1910-1954,
Carnegie Collections Rare Book and Manuscript Library,
Columbia University.
6. « 11 Myths about Global Hunger », World Food Programme,
21 octobre 2011.
7. « By the Numbers : Hunger in the World », UFCW Canada,
United Food and Commercial Workers Union 2017.
8. Richard Martin, « Meltdown-Proof Reactors Get a Safety Check
in Europe », MIT Technology Review, 4 septembre 2015.
Disponible sur :
https://www.technologyreview.com/s/540991/meltdown-
proof-nuclear-reactors-get-a-safety-check-in-europe/
9. Ibid.
10. « Indian Point Energy Center », Wikipédia (consulté le
30 janvier 2017). Disponible sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Indian_Point_Energy_Center
11. Doug Stephens, « Shared Interests : The Rise of Collaborative
Consumption », Retail Prophet, 26 novembre 2013. Disponible
sur : http://www.retailprophet.com/blog/shared-interests-the-
rise-of-collaborative-consumption./
12. Stephen Hawking, d’après une interview publiée dans un
magazine allemand (traducteur inconnu). Von Klaus Franke et
Henry Glass, « Wir alle wollen wissen, woher wir kommen »,
Der Spiegel, vol. 42, 17 octobre 1988. Disponible sur :
http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-13542088.html
13. Richard Dawkins, « Review of Blueprints : Solving the Mystery of
Evolution », New York Times, 9 avril 1989, p. 34.
14. Neil Munro, « Poll : Race Relations Have Plummeted Since
Obama Took Office », Daily Caller, 25 juillet 2013.
15. Eric Hobsbawm, « War and Peace in the 20th Century »,
London Review of Books, vol. 24, no 4, 21 février 2002. Les
statistiques de Hobsbawm montrent qu’ à la fin du XXe siècle la
guerre avait causé plus de 187 millions de pertes humaines.
Disponible sur : https://www.lrb.co.uk/v24/n04/contents
16. Matthew White, « Worldwide Statistics of Casualties,
Massacres, Disasters and Atrocities », The Historical Atlas of the
Twentieth Century. Disponible sur :
http://necrometrics.com/index.htm
17. Jonathan Steele, « The Century That Murdered Peace », The
Guardian, 11 décembre 1999.
18. « Convention on the Prevention and Punishment of the Crime
of Genocide », UN General Assembly resolution,
9 décembre 1948. Disponible sur :
http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/CrimeOfGenocide.as
19. Richard Weikart, From Darwin to Hitler : Evolutionary Ethics,
Eugenics and Racism in Germany, New York, Macmillan, 2006.
20. Voir Stéphane Courtois, Nicolas Werth, Jean-Louis Panné,
Andrzej Paczkowski, Karel Bartošek et Jean-Louis Margolin, Le
Livre noir du communisme, éd. Bouquins.
21. Voir Adolf Hitler, « Nation and Race », Mein Kampf, vol. 1 :
A Reckoning, 1925. Disponible sur :
http://www.hitler.org/writings/Mein_Kampf/mkv1ch11.html
22. « Past Genocides and Mass Atrocities », United to End
Genocide. Disponible sur: http://endgenocide.org/learn/past-
genocides
23. Charles Darwin, On the Origin of Species by Means of Natural
Selection, Seattle, Pacific Publishing Studio, 2010, p. 133.
24. Hitler, Mein Kampf.
25. Charles Darwin, The Descent of Man, Amherst, NY, Prometheus
Books, 1998, p. 110.
26. Pierre Kropotkin, Mutual Aid : A Factor of Evolution (1902),
Boston, Porter Sargent, 1976, p. 14.
27. John M. Swomley, « Violence : Competition or Cooperation »,
Christian Ethics Today, vol. 26, février 2000, p. 20. Disponible
sur :
http://pastarticles.christianethicstoday.com/cetart/index.cfm?
fuseaction=Articles.main&ArtID=300
28. Ibid.
29. Ibid., cité par Ronald Logan dans « Opening Address of the
Symposium on the Humanistic Aspects of Regional
Development », Prout Journal, vol. 6, n° 3, septembre 1993.
30. Alfie Kohn, cité par Ronald Logan dans « Opening Address of
the Symposium on the Humanistic Aspects of Regional
Development ».
31. Carl Sandburg, The People, Yes (1936), New York, Mariner
Books, 1990, p. 43.
32. Simone Robers, Anlan Zhang, Rachel E. Morgan, et Lauren
Musu-Gillette, « Indicators of School Crime and Safety : 2014 »,
rapport établi par le National Center for Education Statistics,
Institute of Education Sciences, juillet 2015. Disponible sur :
https://nces.ed.gov/pubs2015/2015072.pdf
33. « Suicide of Jadin Bell », Wikipédia (consulté le
30 janvier 2017). Disponible sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Suicide_of_Jadin_Bell.
34. Ibid.
35. « Cyberbullying and Social Media », Megan Meier Foundation
(consulté le 21 mars 2017). Disponible sur :
https://www.meganmeierfoundation.org/cyberbullying-social-
media.html ; Joe Vallese, « Audry and Daisy’ Exposes the
Trauma of Teenage Sexual Assault and Slut Shaming », Vice
(23 septembre 2016).
36. Haeyoun Park et Iaryna Mykhyalyshyn, « LGBT People Are
More Likely to Be Targets of Hate Crimes Than Any Other
Minority Group », New York Times, 16 juin 2016. Disponible
sur : https://www.nytimes.com/interactive/2016/06/16/us/hate-
crimes-against-lgbt.html
37. « Matthew Shepard », Wikipédia (consulté le 30 janvier 2017).
Disponible sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Matthew_Shepard
38. En plus d’offrir un compte rendu factuel du meurtre de James
Byrd Jr., l’article de Wikipédia « James Byrd, Jr. » (consulté le
30 janvier 2017) décrit la législation fédérale consécutive à sa
mort et au décès de Matthew Shepard : The Hate Crimes
Prevention Act. Disponible sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Murder_of_James_Byrd_Jr.
39. Transcription du témoignage présenté à la British House of
Commons par la vice-présidente Natascha Engel, « DAESH :
Genocide of Minorities », House of Commons Hansard, vol. 608,
20 avril 2016. Disponible sur :
https://hansard.parliament.uk/Commons/2016-04-
20/debates/16042036000001/DaeshGenocideOfMinorities
40. Ibid.
41. « FBI Releases 2014 Hate Crime Statistics », FBI National Press
Office, Washington, DC, 16 novembre 2015. Disponible sur :
https://www.fbi.gov/news/pressrel/press-releases/fbi-releases-
2014-hate-crime-statistics
42. Ibid.
43. Tara Lawley-Bergey, « My Heart Died : A Sister Writes about
Losing Her Brother to a Drug Overdose », NBC10,
8 février 2016. Disponible sur :
http://www.nbcphiladelphia.com/news/local/My-Heart-Died-A-
Sister-Writes-About-Losing-Her-Brother-to-a-Drug-Overdose-
367969281.html
44. Ibid.
45. Ibid.
46. Rachel Carson était une biologiste spécialisée en biologie
marine et une conservationniste, dont le livre Silent Spring
(1962, New York, Houghton Mifflin), publié à l’origine sous la
forme d’une série d’articles dans The New Yorker, a propulsé le
mouvement écologiste, résultant en une prise de conscience
générale, ce qui a finalement mené à une interdiction des
pesticides tels que le DDT.
47. « Rose Schneiderman », Wikipédia (consulté le
30 janvier 2017). Disponible sur :
https://en.wikipedia.org/wiki/Rose_Schneiderman
48. « Domestic Violence Statistics », Hope Rising (consulté le
20 janvier 2017). Disponible sur :
http://hoperisingtx.org/about/domestic-violence-statistics
49. Jim Yardley, « Report on Deadly Factory Collapse in
Bangladesh Finds Widespread Blame », New York Times,
22 mai 2013. Disponible sur :
http://www.nytimes.com/2013/05/23/world/asia/report-on-
bangladesh-building-collapse-finds-widespread-blame.html
50. Albert Schweitzer, Reverence for Life, Reginald H. Fuller, trad.,
New York, Harper and Row, 1969.
51. Ibid.
52. Desmond Tutu, « Made for Goodness », The Huffington Post,
13 mars 2012. Disponible sur :
https://www.huffingtonpost.com/entry/made-for-
goodness_b_1199864.html

Chapitre 8 : Et maintenant, que faisons-nous ?


1. Henry Miller, Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch, New
York, New Directions Publishing, 1957, p. 25.
2. La formulation exacte de cette déclaration, bien qu’elle soit
communément attribuée au chef Seattle, a récemment été
remise en question. Les mots peuvent varier, mais son essence
est conforme à sa pensée, comme en témoigne son discours de
1854 pour lequel il est le plus connu. Discours et commentaires
de Walt Crowley disponibles sur :
http://www.historylink.org/File/1427
3. Kahlil Gibran, The Prophet, New York, Alfred A. Knopf, 1963,
p. 28.
REMERCIEMENTS

Je me souviens du moment où j’ai décidé d’écrire


Nous ne sommes pas ce que la science a dit de nous.
Je rentrais chez moi après trois jours de
présentations lors d’une conférence à Londres. En
passant devant les écrans de télévision dans les
couloirs de l’aéroport, j’ai remarqué qu’un thème
commun reliait ce que les différents écrans
diffusaient sur les ondes ce soir-là.
Qu’il s’agisse des tragédies de la violence
domestique aux États-Unis, de la tendance
croissante au cyberharcèlement chez les jeunes,
de l’épidémie de consommation de drogues dans
toute l’Amérique, des atrocités indescriptibles
commises en Syrie et en Irak, pays déchirés par la
guerre, le thème principal qui apparaissait sur les
différents écrans des chaînes d’informations était
le même : une histoire fondée sur le manque
d’estime pour la vie humaine. Il m’a paru évident
que toute solution pour soulager de telles
tragédies et souffrances devait aborder ce thème
essentiel – la question fondamentale de la façon dont
nous nous percevons nous-mêmes et les autres. C’est
à ce moment précis que cet ouvrage a été conçu.
Je voulais écrire un livre qui puisse être une
source de nouvelles découvertes, accessible et
précise, qui nous donne des raisons de changer
notre façon de nous percevoir. Mais un livre n’est
qu’une idée jusqu’à ce qu’on lui donne forme.
S’il faut tout un village pour éduquer un enfant,
pour qu’un livre voie le jour, il faut une
communauté de personnes partageant les mêmes
idées, parfois dispersées géographiquement sur
différents fuseaux horaires. Je voudrais ici
exprimer ma gratitude et ma considération à la
famille élargie qui a soutenu mon engagement
à partager notre nouvelle histoire humaine : les
rédacteurs, les correcteurs, les concepteurs de mise
en page, les graphistes, les représentants
marketing, les publicistes et les producteurs
d’événementiels qui ont travaillé dans les
coulisses pour rendre la publication de ce livre
possible. Je voudrais remercier toute la famille
Hay House, la famille la plus dévouée avec
laquelle je n’aurai jamais pu imaginer travailler, et
tout particulièrement :
Louise Hay, Reid Tracy et Margarete Nielsen –
Merci pour la confiance que vous m’avez
accordée, pour le regard que vous portez sur la
façon dont nous, auteurs, pouvons contribuer
à nos communautés, et pour le dévouement que
vous mettez dans votre merveilleuse façon de
gérer votre entreprise, qui est devenue la marque
du succès de Hay House.
Patty Gift – Je te suis profondément
reconnaissant d’avoir cru en moi dès le début,
pour ton soutien toujours présent, ta confiance,
et surtout ton amitié. Nous ne sommes pas ce que la
science a dit de nous est mon neuvième livre et
marque mon 13e anniversaire en tant qu’auteur
chez Hay House. J’ai hâte de voir où les 13
prochaines années vont nous conduire !
Anne Barthel – Je te suis reconnaissant au-delà
des mots pour tes conseils, ton soutien et ton
amitié. Les conseils que tu m’as donnés vont bien
au-delà de ton rôle de responsable éditoriale, et je
les ai appréciés plus que je ne pourrai jamais
l’exprimer avec des mots.
Richelle Fredson – C’est une joie d’avoir
travaillé avec toi, ton instinct publicitaire est
toujours si juste ! Merci pour ton dévouement et
ton aide à toucher le plus de personnes possible
avec ce message qui redonne à chacun sa liberté
et sa responsabilité individuelle, et d’avoir permis
de le faire avec tant de plaisir.
Christy Salinas et Tricia Breidenthal – Vous et
votre équipe si talentueuse, vous avez été si
patientes avec moi, si ouvertes à mes idées, et vos
couvertures de livres sont si belles qu’un « merci »
semble bien insuffisant pour vous exprimer ma
profonde gratitude.
Kathryn Wells – Notre extraordinaire chef de
projet Web. Je me sens tellement chanceux
d’avoir eu ton soutien et celui de ton équipe. Ma
plus grande gratitude pour le plus beau des sites
Web, et les newsletters les plus inspirantes que
j’aie jamais eues !
Mollie Langer – La meilleure organisatrice
d’événementiels que je pouvais espérer ! Merci
pour ton dévouement, ton professionnalisme, et
de savoir honorer notre public avec de
magnifiques événementiels en direct, et pour
l’attention que tu apportes à tout ce que tu fais, et
surtout pour ton amitié.
Rocky George – Tu es le meilleur des ingénieurs
du son et tu as toujours l’oreille juste pour trouver
les bons sons. J’aimerais pouvoir t’emmener
partout avec moi quand je fais des
enregistrements.
À Diane Ray et à l’ensemble de l’équipe Hay
House Radio – Merci de rendre les séances radio si
agréables et faciles. Ma sincère gratitude envers
vous tous pour votre sens de l’excellence et votre
souci de faire en sorte que chaque diffusion sur le
Web et toutes les interviews et émissions de radio
soient de si bonne qualité.
À Melissa Brinkerhoff et à toutes les personnes
toujours souriantes et travailleuses qui s’occupent
de la mise en place des tables de présentation lors
des événementiels I Can Do It ! et Celebrate Your
Life events – vous êtes les meilleures ! Je ne
pouvais rêver d’une équipe plus dévouée et de
personnes plus gentilles pour soutenir mon
travail. Votre enthousiasme et votre
professionnalisme n’ont pas d’égal, et je suis fier
de faire partie de toutes les belles choses que la
famille Hay House apporte à notre monde.
Ned Leavitt – Merci encore pour ta sagesse et la
touche humaine que tu apportes à chaque projet
que nous partageons. Je te suis profondément
reconnaissant pour tes conseils en tant qu’agent
avec toutes les différentes tâches que ce travail
implique maintenant, et je te suis
particulièrement reconnaissant pour la confiance
que tu m’accordes et pour notre amitié.
Stephanie Gunning, ma première conseillère
éditoriale et mon amie depuis plus de dix-
sept ans. Je te suis profondément reconnaissant
pour ton bon sens, ton objectivité et ton
dévouement dans l’aide que tu m’apportes pour
partager les complexités scientifiques et les vérités
profondes de la vie d’une façon joyeuse et pleine
de sens.
Je suis fier de faire partie de l’équipe virtuelle et
de la famille qui s’est agrandie au cours des
années autour de mon travail, dont fait partie ma
si chère Lauri Willmot, ma directrice exécutive
unique et préférée, représentante de Gregg Braden
et Wisdom Traditions depuis 1996. J’ai pour toi
une grande admiration et un profond respect. Je
te suis très reconnaissant d’être toujours là pour
moi, de tellement de manières différentes et
à n’importe quelle heure, merci pour ton amour
et ton soutien constants, et surtout pour ton
amitié.
Rita Curtis – J’apprécie profondément ta vision
claire et tes compétences en tant que directrice
commerciale, qui nous permettent d’atteindre
chaque mois nos objectifs. Merci pour ta
confiance et ton esprit ouvert aux nouvelles idées,
et surtout pour ton amitié.
À ma mère, la merveilleuse Sylvia Lee Braden –
Tu as lutté pour que je vive quand j’étais encore
dans ton ventre, c’est à moi maintenant qu’il
revient de défendre ta santé et ta dignité alors que
ta vie se transforme plus rapidement que ni toi ni
moi n’aurions pu l’imaginer.
À toi mon frère Eric, ma plus profonde
gratitude pour ton amour infaillible et pour la
confiance que tu m’accordes même quand tu ne
me comprends pas. Même si notre famille est
restreinte, nous avons découvert ensemble une
famille d’amour élargie bien plus grande que nous
n’aurions pu l’imaginer.
À Martha – Ma merveilleuse femme et ma
meilleure amie. Merci, au-delà des mots, pour ton
approbation et ton soutien, ton amitié
inébranlable, ton exquise et douce sagesse, et
pour ton amour constant chaque jour. Toi et
Woody, Nemo et M. Merlin, les créatures avec
lesquelles nous partageons notre vie, vous êtes la
famille qui me donne envie de rentrer à la maison
après chaque voyage. Merci pour tout ce que tu
me donnes et partages avec moi, et pour toute la
joie que tu apportes dans ma vie.
Un « merci » très spécial à tous ceux qui ont
soutenu mon travail, mes livres, mes
enregistrements et mes présentations publiques
au fil des années.
Je suis honoré par votre confiance, émerveillé
par votre vision d’un monde meilleur, et
profondément reconnaissant pour votre profond
désir de contribuer à son avènement. Grâce
à vous, j’ai appris à mieux écouter et à entendre
les mots qui me permettent de partager notre
message d’espoir et de nouvelles possibilités.
À vous tous, je suis reconnaissant à jamais.
À PROPOS DE L’AUTEUR

Gregg Braden est un auteur à succès dont cinq de


ses livres ont été dans les listes des meilleures
ventes du New York Times. Son travail lui a permis
d’être reconnu aujourd’hui internationalement
comme un pionnier qui relie la science et la
spiritualité dans le monde réel. De 1979 à 1990,
Gregg a travaillé pour de très grandes entreprises
telles que Cisco Systems, Philips Petroleum et
Martin Marietta Defense Systems, où il s’est
attaché à trouver des solutions aux problèmes en
période de crise. Aujourd’hui, il continue à se
consacrer à la recherche de solutions en
fusionnant la science moderne, la sagesse
préservée dans les monastères reculés et les textes
anciens oubliés.
Ses découvertes ont conduit à 11 livres primés,
désormais publiés en plus de 40 langues. Le
magazine United Kingdom’s Watkins Journal
a classé Gregg pour la cinquième année
consécutive parmi les 100 « personnes actuelles
les plus influentes spirituellement dans le
monde », et, en 2017, il a également reçu une
nomination pour le prestigieux prix Templeton.
Gregg a donné des présentations et des ateliers
de formation aux Nations unies, dans de grandes
entreprises et dans l’armée américaine.

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