L2 – Bases de Physiologie Végétale
Echanges gazeux au niveau des stomates: H2O, O2 et CO2
Obscurité
Transpiration
ABA
Lumière Photosynthèse
H 2O
H 2O H2O
H 2O
H 2O H 2O H 2O H 2O
Cellules de garde non Cellules de garde
turgescentes (P≈0) turgescentes
Stomate fermé Stomate ouvert 1
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Epaisseur des parois des cellules de garde plus épaisses vers l’intérieur
construction d'un modèle de cellule stomatique
1-Un tuyau en plastique souple est bouché par un bouchon bien hermétique
2-un demi tuyau de même matière est collé sur un côté
3-Le tuyau est enfoncé sur un robinet et celui-ci est ouvert
4-sous l'effet de la pression, le tuyau s'incurve, la face concave du côté de l'épaississement.
2
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Les microfibrilles disposées radialement permettent l’expansion
tridimensionnelle de la cellule de garde
Stomate à bords ronds
=la plupart des stomates
Stomate à bords parallèles des Poacées3
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Mécanismes généraux de l’ouverture stomatique
1) Perception du signal d’ouverture
2) Accumulation de solutés dans la vacuole =>
augmentation de Pression osmotique =
Abaissement de h
3) h CG < h CEp => flux d’eau vers CG
4) Augmentation Vvacuole = gonflement de la cellule =
Les microfibrilles disposées radialement permettent
l’écartement des bords rigides de l’ostiole, ouverture.
4
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Accumulation de K+
Densité des points blancs = émission de rayons X proportionnelle à la
quantité de K présent dans les cellules
Stomate Fermé
-K+
Cellule épidermique
Stomate ouvert
+K+ Cellule de garde
Bord de l’ostiole
Doc. D.Laffray.
5
Stomates de Vicia faba MEB et image X du potassium
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Plant Physiol., Taiz et al.
Les Observations à l’Ouverture
•Augmentation du Potassium (K+) dans la vacuole
•Disparition de l’amidon dans les chloroplastes => Sucres solubles (saccharose)
•Augmentation de l’activité PEP carboxylase = carboxylations =Augmentation
des acides organiques (Malate)
6
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Nuit
Les Observations à l’état Fermé
•Peu de potassium (K+) dans la vacuole
•Stockage de l’amidon dans les Chloroplastes de CG
chloroplastes des CG
Jour
7
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Lors de l’ouverture stomatique
Entrée d’ions « diffusibles » : K+, Cl-
Accumulation de sucres solubles, acides organiques
Accumulation des ions dans la vacuole : deux systèmes
coordonnés
pompes, canaux ioniques et transporteurs du plasmalemme
pompes, canaux ioniques et transporteurs du tonoplaste
Cf II.6
8
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Mécanisme de la sortie d’H2O au niveau des stomates
H2O
CT de feuille de Tradescantia virginiana LAFFRAY & VAVASSEUR
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Eau gaz : vapeur d’eau
Vapeur d’eau = gaz = composante de la P atmosphérique
=>unités de Pression (Pascal)
- Pressions partielles
P atm = (PN2 + PO2 + Pgaz rares + PCO2 + PH2O) ; unités : Pascals
Autres unités utilisées :
- Masse ou quantité par volume d’air : kg.m-3 d’air & mol.m-3 d’air
- Fraction molaire d’une espèce (FM) = P partielle espèce donnée /Patm
Pa/Pa, sans dimension
(fractions molaires) = 1= 100%
ex : dans air N2=78% = 0.78 = FMN2
O2 =21%=0. 21 =FMO2
et FMH20 = pH2O/Patm
FMH2O faible : maxi à 20° = 23.3/1013= 0.0233
10
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Eau gaz = vapeur d’eau
Notion de pression de vapeur et p de vapeur saturante
la quantité de vapeur dans l’air à t° : 2 valeurs extrêmes
- air sec : pH20 = 0 Pa
- air saturé : pH20 = p vapeur saturante = psat = esat Pa
l’air peut contenir une quantité variable entre ces 2 termes extrêmes
11
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Pression de vapeur saturante en eau esat
Variation de la quantité de vapeur d’eau saturante en fonction de la
température de l’air, esat = f(Tair)
Relation exponentielle
esat = 6.1 x e (17.5 x T/ (240.97 + T)
Liquide
A une température donnée,
quantité maximale d’eau
gaz pouvant être sous la forme de
vapeur.
Plant Physiology, Taiz et al.
12
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Vapeur d’eau – Point de rosée
Liquide
Condensation
Refroidissement
Condensation
gaz
Température de l’air °C
Température de point de Rosée (Dew Point, C) :
Température critique à laquelle l’air refroidi, à pression constante,
atteint le point de saturation
eair (= ea ) = esat point de rosée
Température pour laquelle la première goutte de condensation apparait
13
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Déficit de pression de vapeur d’eau - DPVE - VPD
DPVE = Déficit de P de Vapeur d’Eau
= Déficit de saturation
= VPD (Vapour Pressure Deficit)
= esat-ea
esat
DPVE
ea
ea
Température de l’air, °C
DPVE = Mesure de la quantité de vapeur d’eau à ajouter à l’air pour
qu’il soit saturé
Le DPVE conditionne l’évaporation et la transpiration des plantes 14
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Vapeur d’eau – Humidité Relative
Définition de l’Humidité Relative (HR%), sans dimension
ea
A une température donnée , HR% = e x 100
sat
ea = pression de vapeur d’eau non-saturante (actuelle) (Pa, hPa) à une
température donnée
esat = pression de vapeur d’eau saturante (Pa, hPa) à une température
donnée
* En utilisant HR, toujours indiquer la tair qui permet de calculer esat
15
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Vapeur d’eau – Humidité Relative
Au cours de la journée,
-ea reste sensiblement constant
-tair augmente donc esat augmente
=> HR diminue et le VPD augmente
Ex de calcul de VPD:
1-le matin tair = 10°; ea = 11,5 HPa ≈ esat10° : HR ≈ 100% ; VPD = 0
2-le midi tair = 20°; ea = 11,5 HPa ; à 20° esat20° ≈ 23 HPa ;
HR%=100*11.5/23= 50% ; VPD = 23-11.5= 11.5 hPa
Le VPD passe - en HR de 0 à 50% (de 0 à 0,5)
- en pression de 0 à 23 * 0,50 = 11,5 hPa
16
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Potentiel hydrique de l’air
On rappelle : µj = µ°j + RT Ln Cj + PVj + zjFE + mjgh
Cj = C H2O l’activité de l’eau humidité de l’air = HR
Dans ce cas µj -µ°j = + RT Ln CH2O + PVH2O = RT Ln %HR + PVH20
Ψair = (µj -µ°j)/VH2O
Ψair =(RT/VH2O). Ln %HR
Ψair = RT Ln (HR)
VH2O
17
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Potentiel hydrique de l’air
Ψair = RT Ln (HR)
VH2O
-0,03
Ex1: HR = 0,97 = 97% Ψ h = 8,314 (273 + 25)/18.10-6 *Ln(0,97) = -4,1 MPa
Ex2: HR = 0,5 = 50% Ψh = 8,314 (273 + 25)/18.10-6 *Ln(0,5) = -95,4 MPa
-0,69
=> Ψair atteint très vite des valeurs très négatives
alors que pour une plante 0 ≤ Ψ ≤ -2 MPa
Création d’un énorme gradient de potentiel hydrique entre
la plante et l’atmosphère
Très forte attraction des molécules d’eau par l’air
18
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Potentiel hydrique - Récapitulatif
Ψ = Ψs + Ψp + Ψm + Ψg
milieu Ψh, Pascals Unités et remarques
Sol Ψ = (Ψs) + Ψm r en m; r = rayon de courbure du
Ψh = -2g/r = - gh ménisque formé à l’interface eau-air
Solution Ψh = Ψs C en mol.m-3; En absence de pression et
Ψh= - P = - RTCi sans différence de hauteur significative
entre 2 points du milieu.
Cellule Ψh = Ψs + Ψp =- P +P P en Pa, P = Pression de turgescence
Ψh = -RTCvac.+ P
Air RT.Ln HR HR entre 0 et 1; R = 8,31 Pa.m3.mol-
Ψh= V 1.K-1 ;V - 3 -1
H2O H2O = 18.10 6 m .mol
La notion de potentiel hydrique permet de prédire les besoins en eau des plantes
cultivées et fournit l’état de l’eau dans les cultures
19
L2 – Bases de Physiologie Végétale
l’absorption racinaire et les voies de circulation
1- h sol légèrement négatif car la solution du sol très diluée
devient plus négatif par forces de tension superficielle (Jurin)
Le h plante presque toujours plus bas (=plus négatif) que sol
L’eau rentre dans le poil absorbant
La sève du xylème est diluée => s très faible ≈0
mais Sève brute xylémienne sous tension =>h xylème <0
car les feuilles “attirent l’eau” : h xylème = s + P avec P<0
L’eau descend le gradient de potentiel hydrique pour monter dans la plante :
Sol Plante Atmosphère
0..-1.6 MPa 0..-1.6 MPa 0..-100 à -1000 MPa
20
L2 – Bases de Physiologie Végétale
I. La photosynthèse
II. L’eau dans la plante
1. Potentiel hydrique
2. Mécanismes de l’absorption racinaire
3. Continuum sol-plante-atmosphère
4. Transpiration
a) structure des stomates
b) mécanismes généraux d’ouverture stomatique
c) potentiel hydrique de l’air
d) transpiration et facteurs atmosphériques
21
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Effet du déficit de pression de vapeur d’eau
Le flux (J) de vapeur d’H2O à travers les stomates d’une face ea Atmosphère
foliaire = Transpiration = mol H2O.m-2.s-1
Influence du DPVE :
R couche limite
Transp = g (esatf - ea)/Patm =Raw = 1/Gaw
R stomate
=Rsw= 1/Gsw
esat dans feuille
En Electricité : R en série Indice w = water
∑r =ra + rs
22
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Influence de la couche limite, Transpiration et vitesse du vent
Rappel : T = VPD/(ra + rs)
ra = résistance de couche limite de l’air
ambiant vent
rs = résistance stomatique
Transpiration (mg H2O.m-2 surface foliaire)
ra << rs
=> Quand les stomates sont peu Rs limitant
ouverts, limitation efficace des flux
de vapeur d’eau
=> Quand les stomates sont très
Air
ouverts, peu ou pas de limitation
calme
des flux de vapeur d’eau si il n’y
pas de vent. ra >> rs
Flux limité par
rs >> ra la couche limite Ra limitant
Rs limitant
23
Ouverture stomatique (µm)
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Influence de la couche limite
Adaptations morphologiques :
stomates dans les cryptes pilifères, trichomes
Coupe de feuille de laurier rose
(Nerium oleander, Apocynaceae)
24
Influence de la couche limite
Adaptations morphologiques :
Repliement des feuilles, stomates dans les cryptes pilifères, trichomes
Coupe de feuille d’oyat
(Amnophila arenaria, Poaceae)
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Agronomie : Brise-vents
26
Laffray
L2 – Bases de Physiologie Végétale
La transpiration dépend directement de l’humidité de l’air (ea)
Humidité de l’air conditionne son potentiel hydrique (h = f(Ln (HR%) )
si air sec => gradient de potentiel important => transpiration importante
VPD
Si air est sec ou très sec, les stomates se
Transpiration (µg H2O.cm-2.s-1)
ferment partiellement :
effet du déficit de pression de vapeur (VPD)
VPD (mg.l-1)
(Rappel VPD = esat feuille - e a )
VPD
Quand ? Milieu de journée = dépression de
Photosynthèse nette (ng CO2.cm-2.s- 1)
midi (midday closure) : Transp diminue
Résistance
leaf foliaire (s.cm-1)
Willmer, Stomata, d’après Tenhunen et al., 1980
27
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Entrée de CO2 au
niveau des stomates CO2 air, Ca > Ci
Tair
ea < esatfeuille
VPD
h<<0
Cell. de garde
Cell. Épidermique
Ci < Ca
Chambre sous-stomatique
Tfeuille
esat
h≤0
Cell par. chlorophyllien
CT de feuille de Tradescantia virginiana LAFFRAY & VAVASSEUR
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Les effecteurs du mouvement des stomates
Les stomates répondent directement et rapidement à 4 facteurs
de l’environnement :
CO2
Déficit hydrique Transpiration
Lumière Photosynthèse
Température
29
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Aspects écophysiologiques du fonctionnement des stomates
Relation stomates/photosynthèse
H2O CO2
Une réduction de Gs limite
- la perte d’eau par transpiration
- l’entrée du CO2 et donc la
photosynthèse
CT de feuille de Tradescantia virginiana
LAFFRAY & VAVASSEUR
30
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Interactions entre les différents effecteurs
Ouverture des stomates
[CO2] élevée
[CO2] et [H2O] normales
Déficit hydrique Déficit hydrique
Haute intensité
[CO2] basse
[CO2] et [H2O]
normales Basse intensité
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Temps
en minutes
Obscurité Lumière
Variation du degré d’ouverture des stomates en fonction de différents facteurs
externes et déficit hydrique de la plante (d’après Salisbury et Ross, 1985)
31
Les contrôles Stomatiques & rétrocontrôles : équilibre hydrique et photosynthèse
Boucles de rétro-action = feedback : ou la variation d’un seul paramètre peut tout changer
ENVIRONNEMENT
Rg, T, u(vent), VPD
Conductance stomatique
gs
E, transpiration
A, assimilation
Ψh Feuille
Ci, CO2 interne
Ψh Sol
32
L2 – Bases de Physiologie Végétale
mesure des échanges gazeux
Pince = chambre foliaire
Un appareil de mesure intégré des échanges gazeux: IRGA (Infra Red Gas Analysis) (vapeur
d’eau et CO2) . PPsystems, Licor, Walz
Leymarie
Laffray Laffray
33 Laffray
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Utilisation de chambres en conditions contrôlées permettant de
mesurer les échanges gazeux
Analyse de la Analyse de la
teneur en eau teneur en eau
et en CO2 et en CO2
Modification possible du
potentiel hydrique, ajout
d’ABA …
Leymarie, 1998 34
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Utilisation de chambres en conditions contrôlées permettant de
mesurer les échanges gazeux
Colza Luchaire et al. 2016
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Des mesures pouvant être réalisées en TP: le potomètre
L’eau transpirée est compensée par
circulation dans le rameau et
l’absorption
1-L’intensité de la transpiration par un
rameau peut être mesurée dans T=0s
différentes conditions
environnementales
D volume d’eau absorbé
pendant temps t
1’’’’’’’’2’’’’’’’’3’’’’’’’’4’’’’’’’’5’’’’’’’’6’’’’’’’’7’’’’’’’’8’’’’’’’’9’’’’’’’’10’’’’’’’’11’’’’’’’’12’’’’’’’’13’’’’
2-Limites à la mesure d’absorption d’eau
•La section de la tige peut provoquer l’embolie
•La plante n’a plus de racines et la résistance au transfert de l’eau est différente
•Nécessité d’avoir un témoin physique 36
L2 – Bases de Physiologie Végétale
Des mesures pouvant être réalisées en TP (cf TP4) ou en laboratoire
• Poromètres à diffusion : mesure de la vapeur d’eau émise par
la surface foliaire
• Observation de stomates et mesures d’ouverture stomatique
• Mesures des pertes en eau (pesées)
37