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Item-R2c 4 - Infection Nosocomiale - 0

Ce document traite des infections nosocomiales, acquises au cours d'un séjour en établissement de santé. Il décrit les agents infectieux responsables comme les bactéries à gram négatif dans 60% des cas et à gram positif dans 30% des cas. Il présente également les mesures de prévention comme l'asepsie, la détersion, l'antisepsie, la désinfection et la stérilisation.
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Item-R2c 4 - Infection Nosocomiale - 0

Ce document traite des infections nosocomiales, acquises au cours d'un séjour en établissement de santé. Il décrit les agents infectieux responsables comme les bactéries à gram négatif dans 60% des cas et à gram positif dans 30% des cas. Il présente également les mesures de prévention comme l'asepsie, la détersion, l'antisepsie, la désinfection et la stérilisation.
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R2C : Rang A en noir - Rang B en bleu - Rang C en brun Révision 15/9/2022

ITEM 4 : INFECTION NOSOCOMIALE


Infections associées aux soins (IAS) = qui apparaissent au cours ou décours de prise en charge diagnostique, thérapeutique,
palliative, préventive ou éducative, si l’infection n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge du patient
- Infection nosocomiale = infection acquise au cours d’un séjour en établissement de santé : ≥ 48h après admission
- Infection du site opératoire = infection associée aux soins, le plus souvent nosocomiale, pouvant toucher le trajet de
l’incision chirurgicale ou les organes manipulés : - < 30 jours après l’intervention pour une infection du site opératoire
- < 1 an après l’intervention pour une infection de matériel étranger
- Site infecté (2012) : infection urinaire (30%) > pneumopathie (15%), infection du site opératoire (15%) > cathéter (3%)
- Concerne 5% des patients hospitalisés en CHU/CH chaque jour (500 000/an), comparable aux autres pays européens
Epidémio

- Varie selon : l’hôpital ( dans les CHU), l’activité ( en cours ou moyen séjour), la spé (20% réa > méd/chir 5%)
 Plus d’IAS chez immunodéprimés, opérés récemment, porteurs de dispositif invasif
- 4000 décès/an, selon le terrain et la virulence de l’agent. Létalité surtout si pulmonaire ou bactériémie
- Surcoût lié à la gravité : prolonge l’hospitalisation, consommation d’antibiotiques, incapacité fonctionnelle
- Agents infectieux responsables : BGN dans 60% des cas, CGP dans 30% des cas
Microbio

- 3 micro-organismes les plus fréquents : E. coli, S. aureus et Pseudomonas aeruginosa. Place croissante des fongi
- Résistance aux antibiotiques : - BMR : entérobactérie productrice de BLSE (en ), SARM (en ) : 1/200 hospitalisés
- BHRe (hautement résistante) : EPC, ERG, S. aureus résistant aux glycopeptides
- Rupture des barrières anatomiques : chirurgie, implantation de matériel étranger (sondes, cathéters…)
Physio

- Antibiothérapie préalable : déséquilibre de la flore commensale, favorise l’émergence de bactéries résistantes


- Transmission manuportée par le personnel soignant ou bactéries endogènes (Staphylococcus, entérobactéries)
Réservoir Transmission Micro-organismes Hôte récepteur Prévention

Contact (manuportage Flore commensale primaire Tout patient Précautions


soignant), air/ ou d’acquisition (BMR) standard et
Humain
gouttelettes (aérosols) Rares pathogènes stricts complémentaires
(streptocoque A)
Réservoirs

Aérosol (directe), matériel Legionella sp. Tout patient Traitement physico-


Eau
souillé (indirecte) chimique de l’eau

Matériel Matériel souillé Pyocyanique, Acinetobacter, Actes de soins invasifs Désinfection du


réutilisable (indirecte) Mycobactéries atypiques impliquant du matériel matériel

Air, poussières Aspergillus sp. Patients Traitement de l’air


Air neutropéniques, Protection de la
greffés/transplantés poussière (travaux)
- Asepsie = mesures visant à empêcher tout apport d’agents infectieux au niveau des surfaces inertes ou biologiques :
matériel stérile, tenue et gants stériles, couvre-chef étanche, masques antiprojections, micro-filtres à air…
- Détersion = élimination des salissures adhérant à un tissu vivant ou à une surface inerte
- Antisepsie = élimination temporaire des agents infectieux souillant un tissu vivant
- Désinfection = élimination temporaire des agents infectieux souillant une surface inerte (chimique et/ou thermique)
- Stérilisation = destruction de tous les microorganismes de façon durable sur un milieu inerte
- Décontamination (antisepsie + désinfection) = élimination temporaire des agents infectieux
Mesures générales de prévention

Introduction dans un = Petit matériel médico-chirurgical…


Haut risque
Critique système vasculaire, une - Usage unique
infectieux
cavité ou un tissu stérile - Stérilisation, désinfection de haut-niveau
Règles
d'entretien des En contact avec la Risque
= Bassin de lit, urinal, matériel ORL…
dispositifs Semi-critique muqueuse ou peau lésée infectieux
- Désinfection de niveau intermédiaire
médicaux superficiellement médian
En contact avec la peau Bas risque = Tensiomètre, appareil ECG, lit…
Non critique
intacte ou sans contact infectieux - Désinfection de bas niveau
- Eviter les mélanges simultanés ou successifs de produits de nature différente
- En peau saine : - Application d’antiseptique toujours précédée d’une phase de détersion
Règles - Produit de lavage et antiseptique de même gamme (moussante puis dermique) :
d’utilisation polyvidone iodée aqueuse ou alcoolique, chlorhexidine, alcool à 70°, Dakin
des - En peau lésée : polyvidone iodée aqueuse, chlorhexidine aqueuse, Dakin  alcool contre-indiqué
antiseptiques - Au niveau muqueux : polyvidone iodée adaptée (gynéco, ORL)  chlorhexidine contre-indiquée
- Eviter l’antisepsie alcoolique chez les nouveau-nés
- 2 gammes les plus efficaces : dérivés chlorés et iodés

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4 temps avec 2 - Préparation cutanée de l’opéré


badigeons - Pose de cathéter central (PICC, cathéter artériel, PAC, cathéter vésical)
d’antiseptiques - Post de drain chirurgical (pleural, digestif…)
Haut = - Biopsie rénale, hépatique, mammaire, osseuse
risque Détersion - Radiologie interventionnelle, amniocentèse, arthrographie
Rinçage - Injection dans une cavité stérile
Séchage - Création de fistule artérioveineuse
Antiseptique x 2 - Myélogramme et BOM pour prélèvement de cellules
- Pose de VVP longue durée
- Prélèvement sanguin pour hémoculture
- Biopsie cutanée
- Ponction lombaire, articulaire, pleurale, péritonéale
Risque intermédiaire

Règles 4 temps avec 1 - Myélogramme et BOM à visée diagnostique


d’utilisation des badigeon - Pose de SAD ou sondage évacuateur (hétéro-sondage)
antiseptiques d’antiseptiques - Branchement/débranchement de dialyse
- Don de sang par aphérèse
- Pose d‘une aiguille de Huber sur PAC, cathéter pour anesthésie loco-
régionale ou périnerveux, harpon (sénologie), perfusion sous-cutanée
- Réfection de pansement de CAT ou VVC
2 temps = 2 - Pose de VVP de courte durée (le temps d’un examen d’imagerie)
applications - Don de sang (hors aphérèse)
d’antiseptique - Pose de DIU
- Injection IV, IM, SC (dont insuline)
1 temps = 1
Bas - Prélèvement sanguin (hors hémocultures)
application
risque - Vaccin
Mesures générales de prévention

d’antiseptique
- Manipulation sur PAC (après retrait de l’aiguille de Huber)
- Hygiène des mains = prévention de la transmission manuportée par l’élimination de 99% de la
flore transitoire (acquise lors de soins chez des malades colonisés ou infectés) et une partie de la
flore commensale (rarement à l’origine d’infections nosocomiales) : mesure la plus efficace
 Le port de gant ne remplace pas l’hygiène des mains
= Technique de référence : après lavage au savon doux si les mains sont visiblement
souillées, avec friction de toute les zones, jusqu’à séchage complet (= 20-30 secondes)
Friction - Avant de toucher un patient - Avant un geste aseptique
hydro- - Après avoir touché le patient - Après le retrait des gants entre 2 activités
alcoolique - Après contact avec l’environnement du patient
 7 étapes avant et après chaque soin : paume sur paume, paume sur dos, doigts
entrelacés, paume/doigts, pouces, ongles, poignets
- En cas de risque de contact avec du sang ou tout autre produit d’origine humaine, les
Port de gants
muqueuses ou la peau lésée du patient  changer de gants entre 2 activités/2 patients
- Tablier plastique à usage unique (sans manches) : lors des soins mouillants ou
Précautions Protection exposant à des projections (sang, liquides biologiques, selles)
standard de la tenue - Surblouse à manches longues et imperméable à usage unique : en cas d’exposition
d’hygiène majeure aux liquides biologiques
- Par les soignants/visiteurs : en cas de risque de projection ou d’aérosolisation de
Masque sang ou tout autre produit d’origine humaine (aspiration, endoscopie, actes
± lunettes ou opératoires, autopsie, manipulation de matériel et linges souillés…), ou si le soignant
masque- présente une toux supposée d’origine infectieuse
visière - Par les patients : port d’un masque chirurgical dès son admission ou dès qu’il circule
en dehors de sa chambre en cas de toux supposée d’origine infectieuse
- Matériel piquant/tranchant à usage unique : ne pas recapuchonner les aiguilles, ne
pas les désadapter à la main, déposer immédiatement dans un conteneur adapté situé
Matériel
au plus près du soin et de niveau maximal de remplissage vérifié
souillé
- Matériel réutilisable : vérifier que le matériel a subi un procédé d’entretien
(stérilisation et désinfection) avant d’être réutilisé
Surfaces - Nettoyer et désinfecter avec un désinfectant approprié les surfaces souillées par des
souillées projections ou aérosolisations de sang ou tout autre produit d’origine humaine
Transport -Transport de prélèvement biologique, linge ou matériel souillé en emballage étanche

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= En complément des précautions standards, sur prescription médicale


- Transport du patient à encadrer : prévenir l’équipe de transport, masque chirurgical pour le patient
en cas de précautions air ou gouttelettes, tablier en cas de précautions contact
= Le patient émet des particules infectantes qui persistent en suspension dans
Précaution l’air (< 5 µm) : tuberculose pulmonaire, rougeole, varicelle/zona…
« air » - Chambre individuelle, si possible en dépression
- Port d’un masque FFP2 avant l’entrée dans la chambre
= Particules ne persistant pas en suspension (> 5 µm) : grippe, méningocoque,
Précautions Précaution coqueluche, mycoplasme, rubéole, oreillons, parvovirus B19, VRS, diphtérie
complémentaires « gouttelette » - Chambre individuelle
Mesures générales de prévention

d’hygiène - Port d’un masque chirurgical avant l’entrée dans la chambre


= Seules les surfaces sont contaminées : varicelle, BMR (SARM, BLSE…) et BHRe,
Clostridium difficile, entérovirus, virus des gastro-entérites, VRS, gale, pédiculose
Précaution - Chambre individuelle (ou regroupement des patients atteints)
« contact » - Tablier plastique à usage unique (sans manche) lors des soins directs
- Contact « renforcé » en cas de C. difficile ou gale : lavage des mains au savon
(SHA inefficace), nettoyage quotidien de la chambre à la Javel, tablier
= Tuberculose MDR, MERS (coronavirus), BHRe : port d’un masque FFP2, d’un
FFP2 renforcé
sarrau, d’une surblouse et de gant
= Mesure de protection des patients immunodéprimés (neutropénie prolongée surtout) de toute
contamination extérieure
- Réglementation de la circulation des personnes : personnels, patients et visiteurs
Isolement
- Organisation architecturale : chambre avec sas, traitement de l’air et de l’eau
protecteur - Utilisation de protections : blouses à manches longues, gants, masques
- Utilisation de matériel de soins personnalisés
- Alimentation de qualité microbiologique adaptée
- Protocolisation : gestes invasifs, élimination des déchets (conteneurs, filière de ramassage,
Mesures transport et élimination des déchets d’activité de soins à risques infectieux DASRI), stérilisation…
associées - Bon usage des antibiotiques
- Mesures à l’échelle des établissements : surveillance épidémiologique, indicateurs, CLIN (cf infra)
- Comité de pilotage du programme national de prévention des IAS
(PROPIAS) : ministère de la santé
Structures nationales
- Missions nationales confiées au RAISIN = Réseau d’alerte, d’investigation et
Dispositifs de de surveillance des infections nosocomiale (Santé publique France)
lutte
Structure régionale - CPIAS = Centre de Prévention des IAS
- EOHH = Equipe opérationnelle d’hygiène hospitalière, en coordination étroite
Structure locale
avec le coordonnateur de la gestion des risques associés aux soins
- Enquête nationale de prévalence (ENP) des infections nosocomiales /5 ans
Surveillance
- Réseaux de surveillances épidémiologiques ciblés : périodiques ou annuels
Organisation

épidémiologique
- Signalements réglementaires locaux : EOOH
Veille sanitaire - Déclaration au CPias systématique
Dispositifs de - Signalement à l’ARS des infections nosocomiales/associées aux soins ayant
signalement un caractère rare ou particulier du fait du micro-organisme, de la localisation,
de la gravité ou de leur lien avec un dispositif médical ou une procédure
Information des - Tableau de bord obligatoire des infections nosocomiales/IAS = information publique (HAS)
usagers et annuelle : organisation de la lutte contre les infections associées aux soins, politique de bon usage
communication des antibiotiques, mesures de surveillances et de prévention prises contre les infections à BMR et
publique infections du site opératoire, consommation de produits hydroalcooliques pour l’hygiène des mains
- Avis à l’ONIAM : indemnisation à la victime ou ses ayant-droits en cas d’infection nosocomiale
Dispositifs de
grave (IP > 25% ou décès), après examen et avis de la CRCI
recours et
- Saisie du juge compétent : critères de gravité non atteints, accident < 2001, ou souhait du patient
indemnisation
- Règlement amiable : directement avec l’établissement et son assureur
- Concerne 20% des patients durant un séjour en réanimation
Réa

- Le plus fréquemment pulmonaire : 10 à 20 cas/1000 jours de ventilation, à l’origine d’une surmortalité de 10 à 20%
et d’une prolongation de durée de séjour de 7 à 12 jours en moyenne

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INFECTION URINAIRE NOSOCOMIALE


= Mécanisme ascendant prédominant, à partir d’un réservoir digestif :
- Par voie extraluminale (prédominante) : colonisation du méat et progression vers l’urètre et la vessie par capillarité dans le
film muqueux contigu à la surface externe de la sonde
- Par voie endoluminale :  par système clos (sauf en cas de faute d’asepsie)
- Lors de la mise en place de la sonde (en cas de faute d’asepsie)
 Surtout en service de médecine, prédominance de E. coli
- FdR : - Extrinsèque : technique, durée et type de sondage, manœuvres instrumentales (endoscopie, chirurgie)
Diagnostic

- Intrinsèque : femme, âge > 50 ans, diabète, vessie neurologique, antibiothérapie, diarrhée
- Manifestation : fièvre, hypothermie, sepsis ou SFU persistant après ablation de la sonde
- BU non recommandée en cas de sondage à demeure ou de vessie neurologique (perte de la valeur diagnostique)
- ECBU prélevé sur SAD : seuil diagnostic de bactériurie = 105 UFC/mL, ne pas tenir compte de la leucocyturie
- Colonisation (bactériurie sans signes cliniques) : aucun traitement hormis grossesse/intervention prévue
- Différer si possible l’antibiothérapie pour l’adapter à l’antibiogramme
TTT

- En cas de signes de gravité ou suspicion de Pseudomnas aeruginosa bithérapie initiale


- Retrait de la sonde vésicale ou à défaut remplacement 24h après le début de l’antibiothérapie
- Limiter les indications et la durée de sondage urinaire : réévaluation quotidienne
- Préférer le collecteur pénien au sondage (en fonction du résidu mictionnel)
- Préférer le sondage pluriquotidien au sondage à demeure pour les vessies neurologiques
- Préférer la mesure du résidu mictionnel par échographie (bladder scan) plutôt que sondage aller-retour
Prévention

- Suivi épidémiologique et microbiologique des infections urinaires: phénomènes épidémiques


- Technique aseptique de pose : toilette périnéale antiseptique, toilette génitale, hygiène des mains,
gants et matériel stériles
Sondage - Système de drainage clos
urinaire - Respect des règles d’entretien de la sonde et du système de drainage clos
- Aucun changement systématique : seulement en cas de dysfonction (obstruction, fuite…) ou en cas
d’infection avérée (après 24h d’antibiothérapie efficace)

PNEUMOPATHIE NOSOCOMIALE
= Principalement par voie aérienne :
- Contamination de l’oropharynx : - Par la flore digestive du patient :  en cas de pathologie pulmonaire chronique,
d’antibiothérapie préalable, d’intubation, de sonde naso-gastrique ou de dénutrition
- Par l’environnement
- Contamination de l’arbre trachéo-bronchique par micro-inhalations répétées :  par la perte de réflexes protecteurs
(troubles de conscience, anesthésie, sédation, présence d’une sonde), le décubitus, la réplétion gastrique, l’âge
- Développement de la pneumonie par altération des mécanismes de défense du poumon
 Surtout en service de réanimation, prédominance de Pseudomonas aeruginosa
= Pneumonie acquise sous ventilation mécanique (PAVM) : 90% des cas de pneumopathies nosocomiales
- Précoce = < 5 jours d’hospitalisation : agents infectieux communautaires
- Tardive = ≥ 5 jours d’hospitalisation : agents infectieux nosocomiaux, souvent résistants (Pseudomonas aeruginosa...)
Diagnostic

= Peu spécifiques :
- Syndrome infectieux : fièvre > 38,2°, hyperleucocytose > 10 G/L
Critères
- Expectorations ou aspirations purulentes
cliniques
- Dégradation des échanges gazeux
- Apparition ou persistance d’infiltrats pulmonaires alvéolaires
Prélèvement - Aspiration endotrachéale : très souvent contaminée
microbiologique - Prélèvement distal protégé et LBA : significatif si > 103 UFC/ml (PDP) ou > 104 UFC/ml (LBA)
= Antibiothérapie probabiliste, en urgence, débutée après les prélèvements
PVAM précoce = Flore endogène communautaire
Sans antibiothérapie récente < 15 jours - Monothérapie par β-lactamine : - C3G parentérale
Sans hospitalisation préalable ± Aminoside si choc septique
TTT

= Risque de bactérie résistante, notamment Pseudomonas aeruginosa


PVAM tardive
- Bithérapie : - β-lactamine antipyocyanique : céfépime, ceftazidime,
Antibiothérapie récente < 15 jours
pipéracilline-tazobactam ou carbapénème
Hospitalisation préalable
+ Amikacine ou ciprofloxacine

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Prévention du risque infectieux exogène :


- Port de gants pour les soins aux patients ventilés ou manipulation avec compresses stériles
- Utilisation d’eau stérile pour les nébulisations
- Utilisation de sondes d’aspiration à usage unique stériles
- Utilisation de circuits à usage unique stériles ou bactériologiquement propres
- Utilisation de filtres humidificateurs ou de réservoirs d’humidification à usage unique

En Prévention du risque infectieux endogène :


réanimation - Limiter les indications et la durée d’intubation, préférer la ventilation non invasive
Prévention

- Prévention de l’inhalation gastrique : SNG


- Prévention de l’inhalation des sécrétions oropharyngées : aspiration des VAS, éviter la sédation
profonde et la curarisation (réflexe de toux maintenu), position demi-assise, vérifier régulièrement la
pression du ballonnet
- Maintien de flore commensale : alimentation entérale, bon usage des antibiotiques
- Privilégier le sucralfate en prévention antiulcéreuse : maintien d’un pH acide (≠ IPP)
- Soins buccaux fréquents, avec un antiseptique
- Kinésithérapie fortement conseillée en pré- et post-opératoire
- Arrêt du tabac
Hors
- Lever le plus précoce possible
réanimation
- Utilisation d’eau stérile pour l’oxygénothérapie et les aérosols
- Analgésie suffisante en respectant la toux

INFECTION DU SITE OPÉRATOIRE


= Contamination préopératoire, per-opératoire (principalement) ou post-opératoire
- Par voie endogène (prévention : préparation cutanée, antibioprophylaxie) ou exogène
 Surtout en service de chirurgie, prédominance de S. aureus
- Terrain : âges extrêmes, obésité, état nutritionnel, maladie sous-jacente, infection préalable
- Longue durée du séjour préopératoire
- Préparation préopératoire : technique de dépilation, délai entre dépilation et intervention
- Intervention : type de champs utilisés, expérience de l’équipe chirurgicale, hémostase, hématome, durée de
l’intervention, drainage des plaies opératoires
- Sans traumatisme ouvert, sans inflammation, sans rupture de viscère creux
Chirurgie
1 - Sans rupture d’asepsie
propre
 1 à 2% d’infections sans antibiotiques, < 1% avec antibiotiques
- Ouverture d’un viscère creux avec contamination minime (oropharynx, tube
Chirurgie
digestif haut, voies respiratoires, appareil urinaire et génital, voies biliaires)
2 propre
- Rupture minime d’asepsie
contaminée
 5 à 10 % d’infections sans antibiotiques, 2 a 5 % avec antibiotiques
Classification
d’Altemeier - Traumatisme ouvert depuis < 4h
Chirurgie - Chirurgie sur urine ou bile infectée
3
FdR

contaminée - Contamination important par le contenu digestif


 10 à 20% d’infections sans antibiotiques, 5 à 10% avec antibiotiques
- Infection bactérienne (avec ou sans pus)
- Traumatisme ouvert depuis > 4h ou corps étranger, tissu dévitalisé
4 Chirurgie sale
- Contamination fécale
 Plus de 20 % d’infections sans antibiotiques, 10 à 20 % avec antibiotiques
Classe ASA - ASA 1 : patient n’ayant pas d’affection autre que celle nécessitant l’acte chirurgical
(American - ASA 2 : patient ayant une perturbation modérée d’une grande fonction
Society of - ASA 3 : patient ayant une perturbation grave d’une grande fonction
Anesthesio- - ASA 4 : patient ayant un risque vital imminent
logists) - ASA 5 : patient moribond
- Classe ASA 3, 4 ou 5 : + 1 points
- Classe d’Altemeier 3 ou 4 : + 1 points
Score NNISS - Durée d’intervention > 75ème percentile par rapport à la moyenne : + 1 points
 Risque infectieux : 0 = 0,6% 1 = 1,4% 2 = 4,1% 3 = 9,2%

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- Ecoulement purulent d’une cicatrice ou d’un drain (séreuse)


- Présence d’un agent infectieux associé à des PNN à l’examen direct, isolé par culture d’un
Signes locaux prélèvement de l’organe ou du site infectieux
d’infection - Présence de signes locaux inflammatoires nécessitant une reprise de l’incision
- Signes d’infection observés lors d’une réintervention chirurgicale, d’un examen histopathologique
Diagnostic

ou d’un examen d’imagerie ou acte de radiologie interventionnelle


Délai - Dans les 30 jours suivant l’intervention
compatible - Dans l’année suivant la mise en place de matériel (implant ou prothèse)
- Infection superficielle : peau ou muqueuse, tissu sous-cutané ou tissu situé au-dessus de
l’aponévrose de revêtement
Type
- Infection profonde : tissus ou espaces situés au niveau/au-dessous de l’aponévrose de revêtement,
sur le trajet de l’incision ou dans les organes et espaces ouverts ou manipulés durant l’intervention
- Soins locaux, avec réfection du pansement et antisepsie
- Drainage des collections : reprise chirurgicale, lavage
TTT

- Antibiothérapie guidée par les prélèvements profonds ± après antibiothérapie probabiliste après prélèvements en
cas de signes généraux, guidée selon le type d’intervention
- Limiter la durée du séjour préopératoire
- Dépistage et traitement des infections préexistantes
Prévention

- Renutrition ou régime alimentaire si nécessaire, équilibration du diabète, arrêt du tabac


En
préopératoire - Douche antiseptique ou au savon doux juste avant l’intervention
Préparation - Aucune dépilation si possible, ou dépilation par tondeuse ou crème dépilatoire de
cutanée la zone opératoire, effectuée dans le service avant l’intervention
 Eviter le rasoir (microlésions cutanées favorisant la colonisation bactérienne)
- Préparation du champ opératoire : antisepsie large de la zone opératoire en 4 temps, avec
utilisation d’un antiseptique alcoolique pour le dernier temps
Au bloc
- Opérateurs : désinfection chirurgicale des mains, tenue vestimentaire
opératoire
- Salle avec traitement d’air et matériel chirurgical stérile
- Maintenir la normothermie du patient
= Inhibition de la croissance d’agents infectieux potentiellement pathogènes, présents ou apportés
au niveau du site opératoire. Ne prévient pas les infections à distance du site opératoire.
- Indication : classe 1 et 2 de la classification d’Altemeier
Prévention

- Débutée dans l’heure précédant l’incision (en pratique par l’anesthésiste lors de l’induction)
Antibio- - Limitée à 24h maximum après l’intervention (au-delà pas plus efficace mais risque de résistances)
prophylaxie - Choix d’antibiotique : - A demi-vie longue
- A spectre adapté à l’intervention
- Avec une bonne diffusion au site concerné
- Avec peu d’effets secondaires et un faible coût
 Antibiothérapie curative pour les classes 3 et 4
- Asepsie rigoureuse lors de la manipulation des drains et la réalisation des pansements
En post- - Préférer les systèmes d’aspiration clos
opératoire - Contrôle de la glycémie
- Surveillance des infections de site opératoire

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INFECTION LIÉE AU CATHÉTER


- Voie de contamination : - Exo-luminale : colonisation de surface au site d’insertion cutanée du cathéter
- Endoluminale : - Transmission manuportée au niveau des raccords de tubulure
- Contamination des solutés de perfusions (rare)
- Hématogène à partir d’un foyer à distance lors d’une bactériémie ou fongémie
- La colonisation fait intervenir l’adhésion du micro-organisme puis la formation d’un biofilm
- Germe : staphylocoque coagulase négatif majoritairement (50%), S. aureus (20%), Candida (10%), BGN, entérocoque
 Surtout en service d’hémato/cancérologie, prédominance de SCN
- Lié à l’hôte : âge, immunodépression, infection à distance, lésions cutanées
- Lié à l’environnement : non-respect des mesures d’hygiène, manipulation des lignes de perfusion
FdR

- Lié au cathéter : - Durée de maintien, mauvaises conditions de pose, voies multiples


- Site de perfusion : fémoral > jugulaire > sous-clavier
- Culture du cathéter: - Contamination : seuil < 103 UFC/ml
- Colonisation : seuil > 103 UFC/ml sans signe infectieux
Infection liée
- Infection: seuil > 103 UFC/ml avec signes infectieux ou hémoculture positive
au cathéter
Diagnostic

- ET régression totale ou partielle des signes infectieux dans les 48h suivant l’ablation
- OU pus franc ou liquide puriforme au niveau de l’émergence, signes de tunnelite
Hémoculture périphérique positive (prélevée par ponction veineuse) ET :
Bactériémie/
fongémie liée - Avant retrait du cathéter : ≥ 1 hémoculture prélevée sur cathéter positive au même agent
infectieux, avec un délai de positivité plus court de ≥ 2h
au cathéter - Ou, après retrait du cathéter : culture positive du cathéter au même agent infectieux

- Retrait du cathéter sauf certains cas à staphylocoque coagulase négative sans septicémie : verrou antibiotique
- Antibiothérapie : - D’emblée en cas de sepsis/choc septique ou chez le neutropénique :
TTT

β-lactamine à large spectre + vancomycine + amikacine


- Après les 1ers résultats bactériologiques sinon
- Durée : 15 jours (ou 7 jours si staphylocoque coagulase négative), 21 jours si thrombophlébite
- Limiter les indications
- Asepsie lors de la pose (procédure écrite)
Cathéter - Changement systématique toutes les 72h (ou plus tôt en cas de suspicion d’infection)
périphérique - Changement dès que possible des cathéters posés en situation d’urgence (risque accru de
contamination lors de la pose)
- Pansement occlusif transparent stérile : facilite la surveillance
Prévention

- Limiter les indications, retrait du cathéter dès que possible


- Pose programmée par un opérateur expérimenté
- Asepsie chirurgicale lors de la pose et de la réfection du pansement
Cathéter - Pansement transparent occlusif, changé toutes les 72h
veineux central - Changement de la totalité des tubulures toutes les 72h, ou tous les jours en cas de nutrition
parentérale ou de transfusion
- Protocole écrit de pose, entretien, diagnostic d‘infection
- Limiter les manipulations des cathéters/tubulures, noter les dates d’intervention dans le dossier

CODEX.:, S-ECN.COM

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