Ohada Rapport Final Etude Dimpact Economique
Ohada Rapport Final Etude Dimpact Economique
R APPORT FINAL
Résultats de l’étude et recommandations
Mars 2022
IDEACONSULT International
Immeuble Equinoxe – Bloc B
Les Berges du Lac - 1053 Tunis Tunisie
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ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
SOMMAIRE
1 INTRODUCTION........................................................................................................................................ 3
1.1 LA CONSISTANCE DE LA MISSION ET SES PHASES................................................................................................. 3
1.2 LA CHAINE DES IMPACTS DE L’ACTIVITE DE L’OHADA ET LA METHODOLOGIE D’EVALUATION ...................................... 4
1.2.1 Digramme logique et chaine des impacts ......................................................................................... 4
1.2.2 La méthode d’évaluation ................................................................................................................... 7
1.3 PRESENTATION DU RAPPORT FINAL ET DES PRINCIPAUX RESULTATS DE LA MISSION ................................................... 9
2 LA GOUVERNANCE ET LES INSTITUTIONS DE L’OHADA........................................................................... 12
2.1 LES INSTANCES DE GOUVERNANCE DE L’OHADA ............................................................................................ 12
2.2 LES INSTITUTIONS D’APPUI ET DE COORDINATION : SPO ET CNO ....................................................................... 14
2.2.1 Le Secrétariat Permanent de l’OHADA (SPO) .................................................................................. 14
2.2.2 Les Commissions Nationales OHADA (CNO) .................................................................................... 15
2.3 LA CCJA ET LA JUSTICE ET L’ARBITRAGE DES AFFAIRES ...................................................................................... 19
2.3.1 Constats et orientations pour améliorer l’organisation et le fonctionnement de la CCJA ............... 19
2.3.2 Recommandations pour la CCJA ...................................................................................................... 21
2.4 L’ERSUMA ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITES .......................................................................................... 23
2.4.1 Principaux Constats sur l’activité de l’ERSUMA ............................................................................... 23
2.4.2 Recommandations pour améliorer les performances de l’ERSUMA ................................................ 25
3 L’EFFECTIVITE ET L’UNIFORMITE JURIDIQUES ........................................................................................ 28
3.1 LES NOTIONS D’EFFECTIVITE ET D’UNIFORMITE ET LES CRITERES OBJECTIFS D’EVALUATION........................................ 28
3.2 CONSTATS ET RESULTATS D’ANALYSE SUR L’EFFECTIVITE (INSTITUTIONS ET TEXTES D’APPLICATION) ............................ 29
3.3 L’UNIFORMITE DES INSTITUTIONS ET DES TEXTES D’APPLICATION DES ACTES UNIFORMES ADOPTES PAR LES ETATS
MEMBRES............................................................................................................................................................. 33
3.4 PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER L’EFFECTIVITE ET UNIFORMITE JURIDIQUES ........................ 34
4 L’EFFECTIVITE JURISPRUDENTIELLE ........................................................................................................ 37
4.1 LA NOTION D’EFFECTIVITE JURISPRUDENTIELLE DANS LE CONTEXTE DE L’OHADA .................................................. 37
4.2 CHAMP D’ANALYSE ET CONSTATS SUR LA JURISPRUDENCE NATIONALE.................................................................. 37
4.3 CONSTATS SUR LA JURISPRUDENCE RELATIVE A L’AU SUR L’ARBITRAGE................................................................ 39
4.4 CROISEMENT DE L’EFFECTIVITE JURIDIQUE ET DE L’UNIFORMITE JURISPRUDENTIELLE ............................................... 40
5 L’EFFECTIVITE MATERIELLE DU POINT DE VUE DES PROFESSIONNELS DU DROIT.................................... 42
5.1 L’EFFECTIVITE MATERIELLE AU NIVEAU GLOBAL DES ACTES UNIFORMES PAR ACTE ET PAR PAYS .................................. 42
5.1.1 Perception de l’effectivité matérielle globale par acte et par pays ................................................. 42
5.1.2 Facteurs explicatifs du déficit de l’effectivité matérielle globale .................................................... 46
5.2 ANALYSE DE L’EFFECTIVITE MATERIELLE DES DISPOSITIONS CLES DES ACTES UNIFORMES .......................................... 47
5.2.1 L’effectivité matérielle des dispositions portant droit des sociétés ................................................. 47
5.2.2 Les dispositions portant recouvrement, facilitation d’accès au financement et règlement de
l’insolvabilité................................................................................................................................................. 49
5.2.3 Acte uniforme relatif aux procédures collectives et d’apurement des passifs................................. 50
5.2.4 Effectivité matérielle des actes portant droit de l’arbitrage et de la médiation ............................. 51
5.2.5 Dispositions portant droit comptable et information financière ..................................................... 52
5.2.6 Acte portant contrats de transport de marchandises sur route ...................................................... 53
5.3 RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES POUR AMELIORER L’EFFECTIVITE MATERIELLE ................................................ 54
6 L’IMPACT ECONOMIQUE DU DROIT DE L’OHADA ................................................................................... 56
1 INTRODUCTION
1.1 La consistance de la mission et ses phases
Ce rapport correspond au troisième et dernier livrable de la mission confiée par le Secrétariat
Permanent de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) au bureau
d’études IDEACONSULT pour l’Etude de l’impact économique, l’effectivité et l’uniformité de
l’applicabilité du Droit de l’Organisation. Cette troisième phase est consacrée à la présentation des
résultats et constats de l’étude ainsi que les recommandations qui s’imposent. La phase a été précédée
par deux autres. La première a porté sur l’étude de l’impact économique de l’OHADA depuis sa création
en 1993 et plus particulièrement au cours de la période 2015-2019 et l’effectivité et uniformité
d’application des Actes Uniformes. La seconde a été réservée à la conception d’une méthode
d’évaluation continue du Droit OHADA et d’un système de suivi-évaluation qui assure une telle
évaluation de manière continue et permettant d’établir ses réalisations et les lieux d’amélioration de
ses effets.
L’OHADA regroupe aujourd’hui 17 Etats membres (Cf tableau pour la liste des Etats et l’année
d’adhésion en annexe 1 du présent document). Le traité de l’Organisation, adopté en 1993 et révisé
en 2008, dispose qu’elle œuvre pour l’harmonisation, la rationalisation et le renforcement du cadre
juridique et du système judiciaire des pays du continent pour améliorer la sécurité des investissements
et en relever les niveaux. A un moment où plusieurs mutations économiques et technologiques
s’accéléraient alors que les investissements étaient en baisse, les pays membres se sont fixés comme
objectifs de favoriser l’activité économique, le redressement de l’investissement et la création d’un
nouveau pôle de développement tout en étant engagé à favoriser l’institution d’une Communauté
Economique en Afrique. L’action de l’OHADA a alors consisté à élaborer un droit des affaires avec des
règles simples et à faire en sorte que ce droit soit appliqué de manière appropriée pour sécuriser
l’investissement. Ainsi, l’OHADA a produit dix (10) Actes juridiques uniformes qui s’appliquent dans
tous les Etats membres et l’emportent sur toute législation interne. Ces textes portent sur le droit
commercial, le droit des sociétés, le droit comptable, les procédures de recouvrement et des voies
d’exécution, les procédures collectives d’apurement du passif, le droit coopératif, le droit de transport
des marchandises par route et l’arbitrage et la médiation. L’OHADA a procédé en 2010 à une révision
du cadre juridique des garanties des crédits et sa modernisation de manière à renforcer la confiance
des acteurs économiques (Cf. la liste des Actes uniformes en annexe 2 du présent document).
Sur le plan institutionnel et organisationnel, outre les organes de souveraineté et le Secrétariat
Permanent, l’OHADA comprend une Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA), qui au-delà de sa
fonction judiciaire et d’arbitrage a une fonction consultative. De plus, l’OHADA comprend une Ecole
Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA), chargée de la formation et la recherche sur les
sujets en rapport avec le droit des affaires.
A la célébration du 20e anniversaire de l’Organisation en 2013, la Conférence des Chefs d’État et de
Gouvernement a exprimé sa satisfaction pour la contribution importante de l’OHADA au
développement économique des États membres aussi bien pour ce qui est des indicateurs de
croissance, des facteurs favorables à la création d’entreprises, des crédits à l’économie et de
l’importante progression des investissements directs étrangers (IDE). Les Chefs d’État et de
Gouvernement ont assigné à l’OHADA à cette occasion de nouveaux axes de progression, en particulier
de « veiller à la mise en place d’un système efficace de collecte d’informations statistiques sur la
démographie des entreprises, ainsi que d’un mécanisme permanent de suivi-évaluation, afin de
mesurer l’impact du Droit OHADA sur le développement économique des États Parties ».
La réalisation de cette mission a eu ainsi pour finalité d’élaborer le système de collecte d’information
et du mécanisme permanent de suivi-évaluation pour l’OHADA. La démarche adoptée par la mission,
en conformité avec les Termes de Référence (TDR) a alors consisté à établir en premier lieu un état des
lieux de l’impact économique du droit OHADA avant de proposer en second lieu le dispositif qui permet
un suivi-évaluation continue de la performance de l’OHADA. A cet effet, il a été nécessaire de
reconstituer la chaine des impacts depuis la gouvernance de l’Organisation et les Actes uniformes
jusqu’aux domaines ciblés par l’Organisation. C’est ce cadre logique d’ensemble qui va être la base du
système de suivi-évaluation et de ses outils.
Source : Le Consultant
En ce qui concerne l’analyse des impacts économiques -à proprement parlé- du droit OHADA, elle a
été conduite en tenant compte des principes directeurs suivants :
Les impacts de toute action sont étroitement liés aux autres questions évaluatives, les impacts
potentiels du droit dépendent en premier lieu de la pertinence des Actes uniformes et du
dispositif institutionnel adopté. La question de la pertinence touche aussi bien les actes
uniformes que les moyens mis en œuvre et le dispositif institutionnel mis en place pour
atteindre les objectifs visés ;
L’analyse d’impact exige d’adopter une démarche de comparaison de type « avant-après ».
Pour ce faire, l’évolution de l’espace OHADA est examinée par comparaison essentiellement
avec l’Afrique subsaharienne non OHADA (pays non adhérents à l’OHADA). La comparaison va
concerner la plupart des domaines qui sont susceptibles d’être impactés par le droit des
affaires ;
L’identification des questions centrales : La mission a décliné la problématique de l’étude
comme suit :
- Est-ce que les acteurs cibles de l’OHADA appliquent le droit OHADA ? Quelles sont les
principales difficultés et les facteurs déterminants de l’effectivité du droit OHADA ?
- Eu égard le niveau de l’effectivité du droit OHADA, quels sont les Actes uniformes et, en
corolaire, les mesures clés qui sont les plus contributives à l’amélioration du climat des
affaires ?
- Est-ce que les actes uniformes ont un impact potentiel ou réel déterminant sur les
variables économiques ? Quels sont les aménagements qu’il faut opérer pour optimiser
cet impact ?
Partant de ces questions, un diagramme logique d’impacts de l’OHADA a été établi (cf. schéma 2 ci-
après). Le diagramme distingue les différentes dimensions, à savoir : l’effectivité des textes et des
institutions prévues par le Traité, les actes et les règlements, l’effectivité matérielle des dispositions
prévues par le droit OHADA, les impacts intermédiaires et enfin les impacts finaux.
Partant du principe que la portée d’un impact du droit OHADA sur le climat des affaires peut être
expliquée, entre autres, par des contraintes institutionnelles et de gouvernance, la mission s’est
penchée sur ces questions en vue de s’assurer de l’effectivité et de la cohérence du dispositif
institutionnel en termes de partage des rôles et des responsabilités entre les différents acteurs et de
vérifier si les principales fonctions telles que prévues par le Traité de l’OHADA sont cohérentes et sont
remplies par les institutions désignées.
adoption
Dispositions
des textes portant droit des
d’applicatio sociétés (ACDCG, Création des
Actes n dans les AUDSCGIE et AUSC entreprises
uniformes Etats
Dispositions
portant
recouvrement,
sûretés et
Mise en règlement de facilitation à
place des l’l’insolvabilité
l’accès aux
institutions crédits
dans les Dispositions
Etats portant arbitrage et
médiation
Dispositions
contrat de transport Sécurité
des marchandises
sur route
juridique de
ERSUMA l’investisseme
nt
Règlements actions de
développement des
capacités
Réduction du
coût du
transport et
Arrêtes et
CCJA sentences facilitation
d’harmonisation des échanges
Conformément à ce digramme logique d’impacts, la mission a porté son intérêt aux différentes
composantes du dispositif institutionnel tel que prévu par le traité et les règlements.
L’analyse de la chaîne des impacts a concerné les différentes couches de la chaine (Cf. schéma 3 ci-
dessous) : La première est celle de la gouvernance de l’organisation, constituée par le Conseil des Chefs
d’Etat et de Gouvernement, le Conseil des Ministres, le Secrétariat Permanent et les Commissions
Techniques. C’est à ce niveau que sont prises les décisions concernant l’élaboration et la révision des
Actes Uniformes, principal outil d’harmonisation du droit dans l’espace des Etats Parties. Ces décisions
visent à réaliser les objectifs du traité en matière d’amélioration de la croissance économique, de
création d’entreprise et de promotion d’un pôle économique performant. En plus de ces instances de
gouvernance et des outils d’harmonisation, l’OHADA est dotée de deux instances communautaires
contribuant à son effectivité. Il s’agit de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage, une institution de
justice supranationale et de l’Ecole Régionale Supérieur de Magistrature, une institution de
renforcement des capacités, par la formation et la recherche.
Le deuxième niveau du cadre logique de l’OHADA, c’est l’ensemble des canaux de transmission depuis
ses actions jusqu’à ses impacts. Il s’agit en premier lieu de l’effectivité du Droit OHADA et de
l’uniformité de son applicabilité dans les différents Etats membres. Même si les AU s’appliquent
directement dans les pays de la communauté, il y a souvent des institutions à mettre en place, des
textes à promulguer en interne pour qu’il y ait transmission des effets attendus jusqu’aux champs
d’impact. La jurisprudence elle-même doit refléter le contenu des AU. De plus, il faudrait que celui-ci
soit réellement traduit dans la pratique des affaires et perçu en tant que tels par ses bénéficiaires et
ses utilisateurs. En deuxième lieu, les objectifs visés par le Traité de l’OHADA dépendent et subissent
les effets d’autres facteurs que ceux couverts par les AU. Il s’agit de facteurs relatifs au climat des
affaires, en dehors de ceux qui sont traités par les AU et également de toutes les autres contraintes et
opportunités structurelles -compétitivité, sources de croissance, qualité de la gouvernance, etc.- qui
sont impliquées dans ces domaines qui constituent la finalité de la chaine des impacts.
Le troisième niveau de la chaine des impacts est bien évidement le but ultime de l’action de l’OHADA,
à savoir la promotion des investissements et des investissements directs étrangers, la création
d’entreprises, la croissance, l’emploi et la promotion d’un pôle économique durable et performant.
La description des différentes composantes des chaines des impacts Indiqués vise également à mettre
en évidence comment du point de vue méthodologique l’analyse d’impact permet de cerner et isoler
l’apport de l’OHADA aux agrégats économiques. C’est ainsi l’identification de la nature des relations
entre les impacts sus-indiquées et les actions du droit OHADA permet d’expliquer les modalités de la
manifestation des impacts de l’OHADA sur le plan économique. Cette identification permet donc de
cerner la nature d’impact du droit OHADA. La validation de la chaine sur le plan empirique permet
donc de vérifier si l’impact identifié est matériel ou non.
le contexte de l’OHADA (Cf. tableau ci-dessous pour la présentation et la comparaison des approches
dans la pratique actuelle et la nouvelle proposition).
L’analyse de la pertinence des Actes uniformes est l’un des critères d’évaluation. L’intérêt de
l’approche est de montrer si les mesures prises sont appropriées qualitativement par rapport aux
objectifs de l’organisation. Comme, il s’agit d’un champ d’action concernant le droit des affaires, on
peut considérer que tout AU qui porte sur un élément du climat des affaires est pertinent. En revanche
l’absence d’AU sur des domaines de climat des affaires serait signe d’une insuffisance du dispositif
juridique adopté par l’organisation. De là l’importance de se référer encore plus dans l’évaluation à
toutes les composantes de Doing Business, l’un des dispositifs les plus complets pour l’appréciation de
la qualité du climat des affaires dans les différents pays du monde.
L’analyse en termes d’écarts entre objectifs et réalisations est une autre démarche qui permet de
saisir in fine si l’activité de l’organisation a permis de répondre aux attentes des parties prenantes.
Pour le moment, au niveau de l’OHADA, ces deux dimensions sont définies en termes qualitatifs en se
référant au Traité de l’organisation pour ce qui est des objectifs et en termes d’activité surtout, par
exemple pour ses institutions pour ce qui est des résultats. Un meilleur rendement de la démarche
sera obtenu si des cibles sont fixées a priori pour les objectifs, ce qui permet de constater et
éventuellement d’expliquer les écarts observés a posteriori.
L’analyse en termes d’évolution d’indicateurs clés avant et après la mise en œuvre des Actes
uniformes. La démarche consiste alors à faire état de l’évolution d’indicateurs clés en rapport avec
l’activité de l’institution et des domaines en relation avec les buts du Traité de l’OHADA. L’intérêt de
la démarche est de montrer s’il y a ou non un changement dans le sens souhaité. Des précautions sont
à prendre avec cette approche à cause de l’intervention dans une direction ou une autre des autres
facteurs impactant et ne relevant pas des Actes uniformes. Actuellement, cette démarche est
appliquée surtout à l’activité des institutions, en termes de rapports d’activité. La nouvelle méthode
va consister à sélectionner des indicateurs dépassant le cadre strict du fonctionnement des institutions
et se référant au cadre logique de la chaine d’impacts potentiels.
L’analyse en termes d’évaluation avec et sans les Actes uniformes. C’est une démarche qui doit pouvoir
isoler tous les autres facteurs qui pourraient avoir un effet sur la finalité du Traité. L’approche nécessite
une grande masse d’informations qui ne sont pas disponibles sur tout l’espace et pour tous les aspects
concernés par les Actes uniformes. En l’état actuel, l’approche est peu appliquée pour cette raison.
Elle est appliquée dans la nouvelle méthode en comparant des espaces économiques non OHADA à
celui de l’espace des Etats membres.
Au total, la nouvelle méthode d’évaluation proposée et mise en œuvre dans l’analyse menée par la
mission actuelle est une combinaison des approches citées plus haut.
La nouveauté consiste en l’élaboration d’un dispositif complet de suivi des indicateurs sélectionnés
pour leur pouvoir de rendre compte d’une part des composantes du système (les institutions et les
thèmes clés du droit des affaires) et d’autre part de la position dans la chaine des impacts (produits,
résultats et impacts).
La nouveauté est ainsi dans la systématisation du suivi, sa continuité et son organisation thématique
de manière à renseigner sur l’apport du Droit OHADA par rapport à sa finalité et d’apprécier son impact
économique. C’est le recours simultané aux différents critères d’appréciation cités plus haut
(pertinence, avec et sans, avant-après et écart objectifs-réalisations) qui permet d’évaluer la
contribution du droit OHADA. Le dispositif de suivi évaluation va également permettre de collecter de
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ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
façon continue les données sur différents volets de la chaine d’impact et par là d’autoriser l’utilisation
d’autres techniques pour isoler l’effet des Actes Uniformes des autres facteurs impliqués dans
l’évolution économique de l’espace OHADA1.
11
Techniquement, pour isoler l’effet des Actes Uniformes des autres facteurs, il faudrait procéder à des
régressions entre les variables cibles (création d’entreprises, croissance économique, investissement, etc.) et les
variables explicatives habituelles explicatives du développement des affaires, de la compétitivité,
d’endogénéisation de l’activité économique d’un côté et la ou les variables qui représentent l’application des
Actes Uniformes d’un autre côté. Pour obtenir des résultats robustes, il faudrait disposer des séries statistiques
longues et détaillées sur l’effectivité, la création d’entreprises (par statut, par taille, etc.), les facteurs
économiques explicatifs de la croissance, de l’investissement, etc. C’est une fois de telles données disponibles,
qu’il sera possible d’envisager de recourir à de telles estimations économétriques.
2
En septembre 2021, la Banque Mondiale a annoncé qu’elle met fin à Doing Business tout en précisant qu’elle
va proposer un nouveau cadre pour le suivi de la qualité du climat des affaires. Ces nouveaux indicateurs
serviront alors à alimenter et renseigner ce critère.
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ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
spécialement, l’examen détaillé qui a été fait de tous les textes législatifs des 17 pays pour établir l’état
d’effectivité législative ainsi que celui de plus de 1 500 arrêts de la CCJA pour établir celui de
l’uniformité d’application du Droit OHADA. Ces travaux ont permis d’établir les tableaux de bord
législatifs et jurisprudentiel.
En plus du travail documentaire, la mission a entrepris des visites aux sièges du SPO, de la CCJA, de
l’ERSUMA et aux pays de l’OHADA. La mission a également conduit et bénéficier d’entretiens en
groupe, des entretiens individuels -en face à face et en ligne-, le contact et l’échange avec toutes les
présidences des CNO des pays de l’OHADA, et la collecte d’informations auprès des tribunaux de
commerce, des agences de promotion de l’investissement, des instituts de statistiques, des banques
centrales, des structures de surveillance des marchés financiers, banques et fédérations des
établissements financiers, des organisations patronales, des centres de médiation et d’arbitrage, des
conseils des chargeurs et des directions générales des chargeurs. De plus, la mission a procédé a mené
une enquête en ligne auprès des professionnels de différents corps, bénéficiaires et utilisateurs du
droit OHADA sur l’effectivité matérielle des dix (10) Actes uniformes dans les 17 pays de l’OHADA.
Deux rapports, en plusieurs fascicules ont été présentés, conformément aux TDR, à l’OHADA avec
description des tâches, compte rendu des analyses et de leurs résultats ainsi que la proposition de la
nouvelle méthode d’évaluation continue de l’impact de l’OHADA et le dispositif, en système suivi-
évaluation, permettant de la mettre en œuvre.
Pour ce rapport ci sur les principaux constats et recommandation de la mission, il est structuré
conformément au diagramme logique d’impacts de l’OHADA (présenté plus haut). Chaque partie
couvre une de ses composantes actuelles auquel s’ajoute la proposition par la mission d’une nouvelle
structure de suivi-évaluation. Ainsi, la première partie porte sur la gouvernance et des institutions de
l’OHADA. Cette partie aboutit à plusieurs recommandations dont en particulier plus d’interactions
entre les CNO, des instances nationales de grande importance dans le dispositif général, et le
Secrétariat Permanent de l’OHADA. La partie évoque également l’intérêt de l’écoute des acteurs, le
problème de financement de l’activité de l’organisation, etc.
Deux autres parties du rapport portent sur les institutions d’appui clés, à savoir la CCJA et l’ERSUMA.
L’analyse a souligné la contribution de ces institutions tout en avançant quelques propositions pour
l’amélioration de leurs performances. Par exemple pour ce qui est du rapprochement géographique
des justiciable, l’auto-saisine, la coopération régionale, etc. dans le cas de la CCJA. Pour l’ERSUMA, les
recommandations proposent un recours plus renforcé à l’enseignement virtuel, la co-construction, la
diversification des sources de financement.
Les thèmes liés aux canaux de transmission spécifiques et d’applicabilité du droit OHADA -effectivité
et uniformité d’applicabilité- ainsi qu’effectivité matérielle sont traités chacun de manière détaillée.
Pour l’effectivité et uniformité juridique, le taux d’effectivité a été estimé à 65,5% pour les institutions
et 61,7% pour les textes, soit une moyenne générale (institutions et textes) de 63,8%. Des
recommandations à portée préventive, curative et pour l’amélioration de l’effectivité et l’uniformité
et pour doter le SPO d’outils de suivi continu dans le domaine sont proposés en conséquence. Pour
l’effectivité matérielle, « dernier maillon » de la chaine d’impacts entre les AU et les destinataires et
utilisateurs du Droit OHADA, elle a été estimée à partir d’une enquête auprès des professionnels à
30,8%. Les facteurs explicatifs et des recommandations sont formulées dans le point consacré à cette
importante question, traitée pour la première fois pour l’ensemble de l’espace OHADA.
Les impacts économiques font l’objet de la sixième partie de ce rapport. L’analyse fait état du chemin
parcouru depuis 1995 et au cours de la période récente des domaines au centre de la finalité de de
l’OHADA. L’analyse montre également le lien entre les impacts et les Actes Uniformes, par disposition
clé et indique en quoi les résultats intéressants dans l’ensemble restent insuffisants par rapport aux
défis.
La conclusion fait le point sur les principaux résultats établis par la mission.
plan d’orientation stratégique quinquennal. En revanche, il est à noter que bon nombre de
priorités établies sont toujours d’actualité. Il est capital que l’intérêt soit porté aux bonnes
pratiques en matière d’orientation stratégique telles que : (i) la conduite d’études d’écoute
des partenaires et (ii) l’organisation de séminaires d’analyse prospective.
viii. Pour la Communication, l'OHADA n'a pas de stratégie d'ensemble pour le moment3. Elle
communique principalement sur le Net, par un site dédié, la messagerie électronique et les
réseaux sociaux et aussi par les manifestations scientifiques (colloques, ateliers, forum
international des professionnels de droit, publications, etc..) de l'ERSUMA.
ix. L’analyse des budgets de l’OHADA pour la période 2015-2020 ainsi que les rapports
budgétaires élaborés par le SPO et les rapports d’audit financiers des comptes de l’OHADA, a
permis de relever que des contraintes significatives font obstacle à une gouvernance fluide des
institutions. La logique budgétaire actuelle est celle des moyens qui ne cadre pas avec
l’atteinte des objectifs assignés à l’OHADA. Une classification des dépenses par nature ne
permettrait de mieux associer chaque dépense à un objectif, ce qui rendrait plus aisé toute
évaluation de l’amélioration de la performance de l’organisation.
x. L’OHADA reste tributaire en matière de ressources de fonctionnement des contributions des
Etats. L’Organisation a accumulé des arriérés à ce titre. Le montant inscrit en créances non
recouvrées dans les rapports d’audit des comptes de l’OHADA a dépassé la barre des 10
milliards en 2017. Au vu de la nature incompressible de ses dépenses de fonctionnement, la
viabilité de l’OHADA reste étroitement dépendante de sa capacité de mobilisation des
ressources qui proviennent essentiellement des cotisations des Etats-membres et des aides
des bailleurs. Ceci pourrait justifier que l’Organisation explore des nouvelles formes de
prestations de servies en vue d’augmenter la part des ressources propres des différentes
institutions.
3
Dans le cadre du PACI, une Manifestation d'intérêt a été lancée en avril 2020 pour élaborer une telle stratégie.
Fonctions de
N° Constats Recommandations
gouvernance
Fonction de pilotage et
Globalement cohérente avec les
I d'orientation de Maintenir cette cohérence
attributions des structures de l'OHADA
l'OHADA
Dimension normative : Veiller à la
Dimension normative : pas de
standardisation autant que possible
Fonction d'orientation standardisation systématique
Ii Dimension décisionnelle : Poursuivre dans
politique Dimension décisionnelle : plusieurs
la voie de flexibilité des processus tout en
processus (interne, externe)
procédant à une évaluation périodique
La fonction de A clarifier davantage les relations
iii Assurée par le SPO, l'ERSUMA, les CNO
coordination et d'appui institutionnelles entre le SPO et les CNO
En effet, seulement 31,9% des professionnels enquêtés indiquent qu’ils ont bénéficié d’appui des
structures de l’OHADA pour la mise en œuvre du SYSCOHADA. Environ 27 pour cent ont confirmé avoir
bénéficié de l’appui de la CNC-OHADA de l’ERSUMA et du pool de compétences techniques mis en
place par le SPO. Cette perception converge avec les résultats des entretiens avec le Président de la
CNC et également avec d’autres experts comptables dans l’espace OHADA. C’est ainsi que le nombre
limité des demandes d’avis adressés à la CNC traduit des difficultés d’ancrage de cette commission
dans l’espace OHADA. Ceci est attribué également à la dualité des structures dans l’espace OHADA. En
outre, les entretiens conduits avec des comptables et experts comptables ont permis de ressortir les
explications en relation avec le fait que (i) la CNC/OHADA ne fonctionne pas d’une manière effective
(un nombre de réunions limités) (ii) que la participation des membres de la commission reste
relativement limitée (iii) les comités techniques créés au sein de la Commission ne sont pas totalement
opérationnels. S’ajoutent à ces difficultés d’autres contraintes liées au fait que la CNC-OHADA peine à
fonctionner en raison de l’absence de travaux doctrinaux devant alimenter la normalisation comptable
en cours, mais aussi du fait que la création des Conseils Nationaux de Comptabilité fonctionnels n’est
pas effective dans bien des Etats membres de l’OHADA. Ceci est traduit par le nombre limité des
publications de la CNC.
Il faut noter que le SPO a bénéficié au même titre que les autres institutions de l’OHADA de l’appui du
PACI. Cet appui a pris des formes différentes touchant, entre autres activités, les structures du SPO y
compris la CNC-OHADA pour la conduite du processus des réformes des actes que l’amélioration du
taux de recouvrement des cotisations. Outre le fait que la deuxième phase du projet accuse un retard
d’exécution ce qui explique un taux relativement faible de tirages des engagements4, l’objectif
d’atteindre un taux de recouvrement de 80 % n’a pas été atteint et se limite à 60 % à la date de la
publication du rapport sur l’état d’avancement du PACI le mois de février 2021.
Ainsi et pour faire face aux contraintes budgétaires liées au problème d’arriérées de cotisations des
Etats membres et le retard dans la mobilisation des fonds des projets d’appui, il est capital pour le SPO
de :
- Diversifier la structure de ses ressources en œuvrant pour une amélioration de la part des
ressources propres via le développement d’activités de prestation de services ;
- Mettre en place une organisation de gestion budgétaire par objectifs qui traduise les
programmes et les impacts recherchés ;
- Améliorer la visibilité de l’organisation envers essentiellement les opérateurs
économiques.
- Activer la mise en ligne du site Web de la CNC-OHADA tout en œuvrant une meilleure
visibilité de cette commission auprès des professionnels de chiffres.
2.2.2 Les Commissions Nationales OHADA (CNO)
Les CNO, partenaires privilégiés du Secrétariat Permanent dans les Etats, en matière d’étude et de suivi
des questions relatives à la mise en place et à la modification du droit OHADA, ainsi qu’à sa mise en
œuvre auprès des Etats, sont en quête de reconnaissance et d’harmonisation au niveau régional. En
effet, contrairement aux autres institutions de l’OHADA qui trouvent leur fondement juridique dans le
Traité, les CNO n’y trouvent pas la source de leur mission. Comme conséquence, elles n’ont pas un
statut uniforme et ont une nature purement nationale. Cela a conduit à des disparités dans leur
organisation, leur fonctionnement et, surtout leur financement. Or, ce sont les CNO qui constituent le
4
Le montant des tirages est établi au 31 décembre2020 à 23 %. (Montant tiré est de 3.38 millions de dollars d’un total de 15
millions de dollars).
véritable creuset de l’étude et de l’analyse des projets d’Actes uniformes, en vue de les mettre en
conformité avec les différentes réalités nationales qui, ensuite, garantiront l’acceptation du texte par
les Etats membres et leurs populations.
En outre l’examen de l’effectivité de fonctionnement des CNO a permis les constats suivants :
Une part importante des CNO fonctionnent selon des règles qui ne sont pas en conformité
avec les recommandations du texte d’orientation de la réunion de Dakar de 2008. En
outre, les entretiens conduits avec les présidents des CNO ont permis de relater une nette
convergence au sujet de la pertinence du dispositif institutionnel de l’OHADA.
Il se dégage des résultats collectés à ce sujet que tel qu’imaginé, le dispositif institutionnel
de l’OHADA est pertinent. En revanche, c’est en termes d’effectivité et de mise en œuvre
des règles de fonctionnement des CNO que l’espace trouve des difficultés. La forte
disparité observée entre les Etats membres en ce qui concerne les conditions de
fonctionnement des CNO est liée pour l’essentiel au non-respect des recommandations
formulées dans le cadre de la réunion de Dakar en 2008. Ces disparités mettent en
évidence une problématique d’appropriation du dispositif institutionnel de l’OHADA aussi
bien par les acteurs gouvernementaux qu’économiques.
Il se dégage de l’analyse comparative que même s’il y a une convergence en ce qui
concerne les attributions inspirées des orientations de l’OHADA, des différences sont à
noter pour ce qui est du dispositif institutionnel en termes de relations entre les
assemblées générales et les organes exécutifs et la composition des assembles. Ces
différences concrétisent des choix différents quant à la flexibilité de gestion et
d’autonomie que les gouvernements accordent aux organes de gestion et leur politique
de développement des climats des affaires.
En matière de sensibilisation et diffusion du droit OHADA, il y a lieu de noter que ces
domaines d’intervention ne sont pas uniquement de la responsabilité des CNO. Plusieurs
autres parties prenantes interviennent dans cette activité. Ceci fait que l’intervention des
CNO ne peut pas être étudiée d’une manière isolée des autres acteurs. Cette activité est
assurée suivant le diagramme ci-dessous :
Commissaire aux
Président de la CCJA SPO comptes
Etats
financiers
Fonction Commission de Opérateurs économiques :
Fonction Fonction ERSUMA
arbitrale Normalisation
Judicaire consultative Entreprises
comptable
Banques centrales
Centres de médiations et
d’arbitrage
Diffuse
Sentence Organisations patronales
Arrêts Etudes et
arbitrale Avis Actes uniformes Avis techniques Agences de promotion des
formations
investissements
Conseils des chargeurs
Ordres des experts
Professionnels de droit, d’audit et de comptabilité comptables et structures
de normalisation
Avocats et Comptables Professeurs
CNO Bourses
Arbitres et
huissiers et auditeurs
notaires
médiateurs de droit Commissions de
arbitrale
surveillances des marchés
IDEACONSULT
Administrateurs INTERNATIONAL
Conseillers
financiers
Conservateurs Magistrats et
et mandataires juridiques
Conseille, sanctionne et informe PAGE 17 Société civile et clubs
greffiers
de justice
OHADA
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
Les relations entre les institutions de l’OHADA sont supposées être assurées via les CNO qui via leurs
assemblées Générales seront toujours en étroite coordination avec les opérateurs économiques, les
professionnels de droit et les ministères impliquées dans l’amélioration des climats des affaires.
En absence de CNO,5 ou en présence de commissions peu actives ou pas suffisamment ouvertes à
l’environnement des affaires, le processus de diffusion, de sensibilisation et de promotion se trouve
limité d’une manière significative. Ceci est dû au fait que (i) les assemblées générales, les sessions de
formation et les relations de partenariat ne sont pas suffisantes pour assurer un lien efficace et
permanent qui soit un cadre de dialogue et de concertation avec le monde des affaires ; l’analyse de
perception et d’évaluation du niveau d’appropriation des acteurs économiques du droit des affaires
exige que les CNO soient dotées elles-mêmes d’outil de planification et de suivi-évaluation ; (ii)
l’organisation des structures de l’OHADA est opaque et en l’absence de CNO érigée en structure
autonome, l’accès des opérateurs économiques aux institutions de l’OHADA devient difficile ; (iii) la
question de la tutelle exercée par les Gouvernements sur les CNO via les ministères en charge de la
justice pourrait constituer une contrainte et une source de blocage pour ces commissions.
La tutelle exercée se base sur les mécanismes applicables dans les Etats dont la principale source reste
le droit administratif. C’est ainsi que la tutelle prend les formes d’approbation et autorisation
préalable. Cela peut être perçu aussi comme une forme de contrôle des ministères sur l’activité de
l’OHADA
Pour les CNO qui sont intégrées et qui ne sont pas érigées en structure autonome, elles subissent un
contrôle hiérarchique et sont forcément l’expression des volontés des gouvernements. Outre la
question de la pertinence des budgets alloués aux commissions, le processus d’exécution de ces
subventions est peu adapté aux exigences de flexibilités que le développement du climat des affaires
impose. Les problèmes de lourdeur de l’ouverture des crédits, de l’exécution des dépenses de
fonctionnement sont récurrents.
Etant sous la tutelle financière des ministères en charge du pouvoir judicaire et des budgets et des
finances, les CNO subissent au même titre que les autres structures publiques les conséquences des
difficultés budgétaires ou de trésorerie. Les coupes budgétaires ou le retard dans le déblocage des
fonds inscrits à leurs budgets de fonctionnement sont assez fréquents.
En matière de formulation de recommandations sur les secteurs pertinents de la vie économique et
des affaires à harmoniser conformément à l’article 2 du Traité sur l’extension du champ du droit des
affaires et de la formulation d’observations sur les difficultés d’application du Traité, des Actes
uniformes et des règlements de l’Organisation, les CNO sont très peu actives à ce titre. Outre le faible
nombre de demandes et recommandations adressées aux instances de l’OHADA, ces demandes ne
passent pas forcément par les CNO.
Ainsi, les CNO se trouvent être confrontées à des contraintes multiples. Outre le poids de la tutelle
administrative et financière, leur positionnement, la composition et le niveau d’autonomie de leurs
organes exécutifs conjuguées aux moyens globalement faibles qui leurs sont dédiés ont fait que leurs
rôles en tant que relais des instituions OHADA dans les Etats- parties n’est assurée que d’une manière
limitée. Pour l’animation et la sensibilisation du droit OHADA, elles sont devancées par les cabinets
privés, les clubs OHADA et les professionnels de droit.
5
Par exemple en cas de Président de CNO non encore désigné ou remplacé à temps, ce qui peut engendrer une
discontinuité dans l’activité de la commission.
IDEACONSULT INTERNATIONAL PAGE 18
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
1. Les conditions de recrutement, d’élection et de remplacement de juges, telles que prévues par
les textes et appliquées réellement, sont de nature à réunir toutes les conditions de
transparence, de compétence et d’impartialité. Toutefois deux aspects peuvent être
améliorés :
a. Le bilinguisme, la connaissance et la maîtrise du système juridique de la Common law
doivent être un critère de sélection des juges, en particulier dans la perspective de
l’élargissement de l’OHADA à d’autres Etats ou à d’autres formes de coopération
interrégionales africaines.
b. Le mode de répartition des affaires entre les juges doit être plus transparent de nature
à instaurer davantage de confiance chez les Etats et les milieux d’affaires ;
2. Pour les moyens, la place de la CCJA dans l’architecture de l’OHADA, ses nombreuses fonctions,
et l’importance du rôle qu’elle joue sont disproportionnées par rapport aux moyens humains,
matériels et logistiques dont elle dispose pour son fonctionnement et l’accomplissement de
sa tâche dans de conditions optimales.
3. La compétence juridictionnelle de la CCJA est circonscrite dans un cadre matériel limité. Cette
compétence n’est pas générale et ne porte ni sur les sanctions pénales ni sur tout le droit des
affaires, ni sur les autres branches du droit qui sont en dehors des dix Actes uniformes (droit
général des obligations ou droit des contrats par exemple).
4. La CCJA a deux pouvoirs, sans équivalent dans les autres régions du monde : Monopole de la
cassation et pouvoir « d’évocation » qui lui donne compétence juridictionnelle en se
comportant comme une juridiction de renvoi (cour d’appel) de ses propres arrêts de cassation.
Ces fonctions sont uniques et devraient être mises en valeur notamment auprès Etats et des
bailleurs de fonds internationaux pour soutenir la CCJA.
2. L’arbitrage dans le cadre de la CCJA peut aussi porter sur un litige d’investissement. Toutefois,
à l’instar de l’Acte uniforme sur l’arbitrage les conditions de ces litiges d’investissement ne
sont pas précisées, restent obscures et méritent donc clarification législative.
3. C’est le Centre d’arbitrage auprès de la CCJA qui administre les arbitrages. Les activités de ce
Centre sont limitées. Il n’apparait pas dans l’organigramme de l’OAHADA. Ses moyens humains
et matériels sont insuffisants, il a peu de visibilité. Le fait est que ce centre n’a pas d’autonomie
par rapport à la Cour est préjudiciable à l’image renvoyé auprès des milieux d’affaires et des
investisseurs, en tant qu’abritant un mécanisme volontaire de règlement des litiges. Le Centre
d’arbitrage et d’ailleurs de médiation doit donc être séparé physiquement, organiquement et
fonctionnellement de la Cour Commune de Justice.
4. L’arbitrage constitue une opportunité importante pour le milieu des affaires pour régler les
litiges avec la célérité propre à l’arbitrage. Il peut être également perçu comme une source de
revenus additionnels pour le système juridictionnel de l’OHADA. En effet à l’instar de plusieurs
centres d’arbitrage dans le monde (CCI, CIRDI…), l’arbitrage institutionnel génère des
honoraires payés aux arbitres mais aussi des frais de procédures payés au titre de
l’administration de l’arbitrage par les différents centres. De même le développement de
l’arbitrage et de la médiation est de nature à développer un flux important de savoir- faire, de
capitaux et des services divers (formations, traductions, colloques, congrès etc. …) au titre des
règlements non judiciaires des litiges.
nature à prévenir ces conflits éventuels. C’est dans ce cadre qu’il existe un cadre de
concertation régionale entre l’OHADA et certaines Organisations d’intégration
régionales.
b. A terme, la mise sur pied d'une juridiction ou même d’un mécanisme de résolution des
conflits inter –organes est une option à étudier.
Instaurer un système d’affectation clair et automatisé des affaires affectées aux juges de la Cour un système Meilleure gouvernance et transparence de
automatisé par le biais d’un logiciel informatique sans aucune intervention humaine l’instance supranationale
Les conditions de l’arbitrage d’investissement Préciser et prévoir des spécificités pour l’arbitrage d’investissement soit dans l’AUA soit dans un Acte Lisibilité et visibilité du droit de l’OHADA
ne sont pas précisées et restent très obscures uniforme séparé fixant en même temps le régime et la promotion de l’investissent au sein de l’OHADA
Le Centre d’arbitrage n’apparait pas dans
l’organigramme de l’OHADA Le Centre d’arbitrage doit être séparé physiquement, organiquement et fonctionnellement de la Cour. Créer Confusion entre l’arbitrage et la fonction judicaire
Les moyens humains et matériels du Centre en même temps un Centre d’arbitrage et de méditation dans le cadre de l’OHADA Nombre limité des affaires arbitrales
d’arbitrage sont limités, il a peu de visibilité
Développement de la règle de la question préjudicielle ou par la création de chambres ou sections de la
CCJA dans les Etats parties à fort contentieux relatif aux Actes uniformes.
- développer les audiences foraines Appropriation du droit et de la jurisprudence de
Eloignement de la Cour pour les justiciables - l’accès aux décisions de la CCJA l’OHADA par tous les Etats membres sans
distinction
-développer les séminaires permanents de formation.
-la jurisprudence actualisée de la CCJA doit être systématiquement accessible notamment dans le site web
de l’OHADA et celui des Cours suprêmes nationales, dans les universités des Etats membres.
Eviter le non-recours à la CCJA et la fuite
De l'impossibilité de la CCJA de s'auto saisir Auto-saisine pourrait être prévue et rationalisée éventuelle du contentieux qui doit lui revenir par
les textes
Coopération entre les différentes organisations et leurs juridictions supranationales- L'instauration d'un
mécanisme de coordination permettant l'harmonisation
Eviter les conflits de normes et de juridictions
De même un mécanisme de renvoi systématique est de nature à éviter les double-saisines et procéder préjudiciables à l’uniformité du droit de l’OHADA
directement à un renvoi devant la juridiction normalement compétente, et de son image dans la région et dans le monde
Concurrence d’organisations régionales et
Entre la CCJA et les cours de cassations nationales une plus grande coopération et notamment dans la règle
d’institutions nationales comparables
de renvoi préjudiciel est indiquée Renforcer et rendre plus effectif le cadre de
Conflits de juridictions et de normes
L'instauration d'un mécanisme de coordination permettra l'harmonisation de la même matière dans deux concertation régionale entre l’OHADA et les
organisations différentes autres Organisations.
Un autre mécanisme de résolution des conflits entre les juridictions communautaires serait la mise sur pied
d'une juridiction ou même d’un mécanisme de résolution des conflits inter -organes
Pour ce qui est des formateurs, l’ERSUMA fait appel pour ses activités de formation à 51 formateurs6
Les formateurs de l’ERSUMA sont engagés pour une durée renouvelable de trois (03) années. La
modalité de désignation des formateurs et l’accomplissement de leur mission se réfère à un statut
élaboré par l’ERSUMA (minimum un doctorat en droit ou praticien du droit ayant au minimum cinq
années d’expérience professionnelle). Les formateurs ont plusieurs profils, mais un nombre important
d’entre eux sont soit des professionnels de droit (magistrat, avocat, juge, huissier, greffier, arbitre
médiateur.) soit des universitaires. Ils sont originaires de plusieurs pays avec une proportion
importante de Béninois et ce en raison de la localisation de l’ERSUMA à Porto Novo au Bénin.
En ce qui concerne le financement, la formation assurée par l’ERSUMA est en principe gratuite et
financé sur le budget de l’ERSUMA qui provient essentiellement des contributions des Etats membres
de l’OHADA. Toutefois, le dépouillement des données sur les sources de financements des formations
montre un retournement de tendance très nette depuis 2017 en faveur des formations payantes. Cette
nouvelle tendance témoigne d’une volonté d’autonomisation financière progressive de l’ERSUMA qui
fait suite d’ailleurs à la baisse continue des contributions des Etats membres dans le budget de
l’ERSUMA. Il s’en est suivi une autre tendance, celle de la baisse du budget de la formation et de la
recherche avec un maintien relativement stable du budget de fonctionnement qui couvre
principalement les salaires du personnel permanent de l’ERSUMA. La part du budget formation dans
le total budget est passé de 21,4% en 2015 à 5,1% en 2019.
Ces tendances pourraient nuire à la durabilité financière de l’ERSUMA et représentent aussi un frein à
toute motivation pour la levée de fonds et donc au développement d’une stratégie commerciale
efficace pour consolider son positionnement en tant que pionnier de la formation dans le domaine du
droit OHADA face à une concurrence de plus en plus visible du secteur privé de la formation.
La crise du COVID-19, a été l’occasion pour l’ERSUMA de s’orienter vers les formations en ligne qui
sont moins coûteuses que les formations en présentiel. La majorité de ces formations ont été assurées
gratuitement et ont permis de couvrir un nombre important d’auditeurs soit plus de 3 300 personnes.
Pour ce qui est des activités de formation de l’ERSUMA, durant les six dernières années, l’ERSUMA a
organisé 109 sessions de formation au profit de 6 2333 auditeurs. Il y a lieu de souligner la croissance
soutenue depuis 2017 du nombre de bénéficiaires des formations, à cause, entre-autre facteurs
explicatifs, de la multiplication des formations en ligne. On constate aussi que l’ERSUMA a diversifié
les lieux de formation. Les formations non délocalisées au cours de la période 2015-2019 représentent
20% de l’ensemble des sessions de formations.
Les bénéficiaires de la formation sont originaires de tous les pays membres de l’OHADA. La présence
de certaines nationalités plus que d’autres s’explique d’une part par le choix du lieu de la formation et
par les possibilités offertes aux auditeurs de participer aux formations organisées à Porto-Novo ou
ailleurs (prise en charge des frais, disponibilité...). Une réticence a été notée auprès des professionnels
6
Selon la liste des formateurs par l’ERSUMA au Consultant, on compte 24 les formateurs permanents et 27 vacataires.
envers la formation à Porto-Novo. Ils estiment que même si elle est gratuite, cette formation pose le
problème de coûts à supporter pour le transport et l’hébergement et les difficultés de libérer du temps
pour le déplacement.
Malgré l’évolution remarquable du nombre d’auditeurs sur les 3 dernières années, l’ERSUMA reste
confrontée à un sérieux problème d’attractivité en raison du caractère volontaire et non obligatoire
de la formation même si certaines formations sont gratuites. Ceci pose un problème de
programmation et de budgétisation pour l’ERSUMA par défaut de moyen d’anticipation du nombre
potentiel d’auditeurs chaque année. Certains formateurs suggèrent d’ailleurs de rendre obligatoires
certaines formations notamment celles en relation avec le droit des affaires dans l’espace OHADA
destinées aux magistrats. L’obligation de la formation ne résout pas le véritable problème d’attractivité
des autres professionnels en particulier les avocats, arbitres, comptables, experts comptables, notaires
... Un travail de communication est à faire auprès des professionnels et des institutions pour améliorer
la notoriété et l’image des formations ERSUMA et de leurs utilités. La piste de labellisation et de
certification de certaines formations de l’ERSUMA (par exemple dans le domaine de l’arbitrage) devrait
apporter une solution puisque le bénéficiaire va pouvoir gagner en notoriété auprès des justiciables et
attirer donc plus de clients.
En ce qui concerne la durée de la formation il a été constaté par certains qu’elle n’est pas toujours
adaptée aux exigences de la formation (en nombre de jours et en nombre d’heures). Certains appellent
à rediscuter la possibilité de faire une extension de la durée pour certaines formations. Cette question
de la durée des formations est liée aussi aux thèmes couverts par les formations et à leurs contenus.
Pour ce qui est des thèmes couverts par les formations de l’ERSUMA, il y a lieu de noter que les
formations portent sur différents thèmes en relation directe ou indirecte avec le droit OHADA. Sur les
5 dernières années, tous les Actes uniformes ont été couverts bien que certains Actes soient plus ciblés
que d’autres. Certaines sessions couvrent plus d’un acte uniforme mais la majorité des sessions sont
souvent réservées à un seul acte uniforme. Certains Actes uniformes demeurent relativement moins
attractifs pour la formation en raison de l’étroitesse de la population cible (droit des sociétés
coopératives, transport). D’autres thèmes sont au contraire très attractifs (droit commercial général,
droit des sociétés commerciales et des GIE, droit de l’arbitrage et sur la médiation, droit comptable et
à l’information financière). D’autres thèmes connexes sont aussi attractifs que les thèmes directement
liés aux Actes uniformes : L’immunité d'exécution dans l'espace OHADA et sur Saisine de la CCJA en
matière contentieuse ainsi que de nouveaux thèmes en relation avec la contractualisation, de PPP, de
financement privé et public, etc.
En ce qui concerne les activités de stages, recherches et publications, l’ERSUMA a accueilli un grand
nombre de chercheurs en Doctorat sur la période 2014-2015 pour un séjour scientifique. Sur deux ans,
l’ERSUMA a financé les bourses de 71 chercheurs de 14 nationalités différentes avec 43% des
bénéficiaires de nationalité Camerounaise.
Par ailleurs, l’ERSUMA accueille régulièrement des stagiaires qui contribuent à la publication d’articles
et notes dans le Bulletin ERSUMA de pratique professionnelle (BEPP). Sur la période 2017-2020,
l’ERSUMA a accueilli 50 stagiaires dont 45 sont des Béninois. La majorité ont reçu une indemnité de
stage mensuelle de 50.000 francs CFA. Ces stagiaires ont contribué à la publication de 51 articles et
certains d’autres eux ont participé à des activités de traitement documentaire, de reclassement et
modélisation des archives.
Le tableau ci-dessous met en relation les principaux constats sur le renforcement des capacités et les
recommandations de son amélioration. Les Astérix (* ou **) indiquent -sur avis d’expert- l’impact
potentiel de la recommandation sur l’amélioration du constat. Il s’avère que ces recommandations
vont avoir un potentiel d’impact important plus particulièrement sur l’étendue des thèmes couverts
par le renforcement des capacités. Le tableau montre également que les recommandations les plus
impactantes sont la co-construction, le E-Learning et l’amélioration et diversification des moyens de
l’ERSUMA.
portugaise). stabilisation
Labellisation et certification des
capacités de
avec une plateforme professionnelle
nationales et régionales
Etats membres
l’ERSUMA, financement
judiciaire
anglaise,
Aspects clés Traits et nouvelles tendances
Renforcement
5. (française,
2.
3.
Formateurs Origine géographique importante du pays siège de l'ERSUMA * **
Baisse du budget de la formation et de la recherche et stabilité du budget de
Financement fonctionnement * **
Nouvelle tendance en faveur des formations payantes depuis 2017
Localisation des Diversification des lieux de formation
* **
formations Montée en puissance de la formation gratuite à distance par suite de la COVID-19
Attractivité de la
Problème d'attractivité et d'incertitude sur les effectifs à cause du caractère non
formation de * **
obligatoire des formations
l'ERSUMA
Incertitude sur les effectifs des bénéficiaires et leurs profils à cause des désistements pour
Programmation et les formations en présentiel
* **
suivi des formations Informations sur les bénéficiaires peu disponibles suffisamment à temps pour les
formateurs (à cause des désistements)
Durée de la
Non toujours conforme aux besoins pédagogiques (par exemple l'étude de cas) ** *
formation
En général, formation sur un seul AU à la fois
Thèmes et AU les plus fréquents (période 2015-2019) : Droit commercial général, Droit
Thèmes les + et les - des sociétés commerciales et des GIE (16 sessions pour 22% des bénéficiaires), Droit de
* ** * ** *
couverts l’arbitrage et sur la médiation (15 sessions et 14% de l’ensemble des bénéficiaires), Droit
comptable et à l’information financière (10 sessions de formations pour 11% de
l’ensemble des bénéficiaires).
Les AU les moins fréquemment couverts par la formation : AU relatif au droit des
sociétés coopératives, AU sur le transport
Nouveaux thèmes de formation : la contractualisation, le PPP, le financement privé et
public, etc.
Financement en 2014 et 1015 d'un total de bourses de 71 chercheurs de 14 nationalités
différentes avec 43% des bénéficiaires de nationalité Camerounaise.
Sur la période 2017-2020, l’ERSUMA a accueilli 50 stagiaires dont 45 sont des Béninois
(avec pour la majorité, une indemnité de stage mensuelle de 50.000 francs CFA).
Publication entre 2017-2020 de 51 articles par les stagiaires et participation à des activités
Activités, de stages,
de traitement documentaire, de reclassement et modélisation des archives.
recherches et * * **
Sur la période 2016-2020 : Publication de 8 numéros de la revue de l’ERSUMA et 30
publications
numéros du Bulletins Mensuel de Pratique Professionnelles.
En 2015, 4 ouvrages ont été publiés en 2015 dont 3 constitue un recueil de cours de
l’ERSUMA en relation avec le RCCM et le Droit des Sociétés Commerciales et GIE et un
autre qui rassemble les actes d’un colloque sur la responsabilité du dirigeant social en
Droit OHADA.
Source : Le Consultant
1. Le premier volet de l’effectivité du droit renvoie à l’application des prescriptions posées par
la règle de droit et dont le non-respect est sanctionné. Cette première conception de
l’effectivité du droit fait naître à la charge des Etats Parties à l’OHADA, des autorités
administratives et judiciaires de ces Etats, l’obligation de respecter et d’appliquer le droit
OHADA. Elle fait également naître à la charge des destinataires du droit OHADA qui sont les
professionnels du droit et les opérateurs économiques l’obligation de respecter les
dispositions impératives du droit OHADA, c’est-à-dire celles qui prescrivent, interdisent ou
autorisent un comportement.
2. Le deuxième volet de l’effectivité du droit renvoie à l’utilisation par les sujets de droit des
facultés offertes par la règle de droit. Cette conception de l’effectivité permet d’appréhender
la mise en œuvre dans les Etats Parties de toutes les règles du droit OHADA qui ne sont pas
impératives. Il existe en effet des normes supplétives, dispositives, incitatives, des normes qui
accordent une faculté, consacrent une liberté d’action, et dont l’évaluation de l’effectivité ne
peut pas être appréhendée par le seul prisme du respect ou du non-respect. Il en est ainsi des
règles qui accordent aux Etats Parties la faculté d’adopter un texte national d’application du
droit OHADA, contraire ou non, ou de mettre en place une institution pour la mise en œuvre
du droit OHADA. Il en est de même de toutes les règles de droit qui offrent aux destinataires
du droit OHADA des possibilités de choix : choix entre plusieurs types de sociétés
commerciales ou coopératives, choix entre plusieurs types de sûretés, etc.
3. Le troisième volet de l’effectivité du droit renvoie aux effets produits par celui-ci et qui sont
en adéquation avec la finalité de la règle de droit qui les produit. S’agissant du droit OHADA,
il s’agit de mesurer l’impact économique du Traité OHADA et des Actes uniformes dans les
Etats membres.
4. Le quatrième volet de l’effectivité du droit renvoie à la qualité de la règle de droit. Il s’agit de
savoir si une règle de droit donnée comporte, indépendamment de son application ou de sa
non-application, toutes les conditions de son effectivité, en l’occurrence la complétude de la
règle de droit, sa clarté, sa cohérence, sa précision, sa simplicité, sa normativité et l’existence
des sanctions lorsqu’il s’agit d’une règle de droit impérative.
5. Le cinquième volet de l’effectivité renvoie à la légitimité et à l’adaptation de la règle de droit,
entendue comme son acceptation par les destinataires de celle-ci.
L’uniformité d’application du droit OHADA a de son côté quatre dimensions :
1. La première dimension concerne l’identité du contenu des textes adoptés par les Etats
membres pour la mise en œuvre du droit OHADA, lesquels textes sont prévus de manière
explicite ou implicite par les textes OHADA et dont l’adoption par les Etats est obligatoire ou
facultative. Il s’agit de savoir si le contenu de ces textes est uniforme, identiques ou diversifiés.
2. La deuxième dimension concerne la nature des institutions adoptées par les Etats également
pour la mise en œuvre du droit OHADA. Il s’agit de savoir si ces institutions qui sont également
Il y a lieu de noter à cet égard que le niveau d’effectivité est un concept dynamique et il ne doit pas
être perçu comme un état statique étant donné qu’il est censé évoluer en permanence en fonction de
7
Dans ces tableaux, les oui et non correspondent à l’état d’existence ou non dans le pays concerné de l’institution ou du
texte prévus par l’acte uniforme concerné.
l’évolution des législations nationales en termes de mise en place des institutions et de l’adoption des
textes d’application prévus par les actes uniformes.
Cette exigence est prise en compte dans le système de suivi -évaluation décrit dans un chapitre dédié
à cette question. En effet, des procédés de mise à jour sont prévues pour permettre de favoriser une
traçabilité des évolutions en termes d’effectivité au niveau de l’espace ainsi qu’au niveau des pays
membres.
Etat de mise en place des institutions prévues par les différents Actes uniformes
Institutions prévues Institutions
Institutions prévues Institutions prévues par
par tous les Actes Institutions prévues par l’AUDCG prévues par Total
par l’AUDSC l’AUPC
uniformes l’AUPSRVE
Autorité nationale chargée
Etats membres Organe/jurid Organe/juridiction en Autorité compétente d’assurer la régulation et la
Organe/juridiction Juge du
Juridictions iction en charge du RCCM unique chargée de la gestion supervision des mandataires
en charge du Fichier contentieux de Oui Non
compétentes charge du pour les sûretés et le du Registre des judiciaires agissant sur le
National l’exécution
RCCM crédit-bail sociétés coopératives territoire de chaque Etat
membre
Benin Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non 6 1
Burkina Faso Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui 7 0
Cameroun Oui Oui Non Non Oui Non Non 3 4
Centrafrique Oui n.d Non n.d Oui Non Non 2 3
L’Union des Comores Oui Oui Non Non n.d Non Non 2 4
Congo Oui Oui Non Non Oui Non Non 3 4
Côte d’Ivoire Oui Oui Oui Non Oui Oui Oui 6 1
Gabon Oui Oui Non Non Oui Oui Non 4 3
Guinée Oui Oui Oui Oui Oui Non 5 1
Guinée-Bissau Oui Oui Non Non Non Non 2 4
Source : Le Consultant
sentences arbitrales
Etats membres
l’AUDSC
l’AUDSC
des SARL
l’AUPC
Oui Non
Benin Non Oui Oui Oui Oui Non Oui Oui Non Oui Oui Oui Non Oui 10 4
Burkina Faso Non Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui 13 1
Cameroun Non Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Non Oui Oui Oui Oui Oui 11 3
Centrafrique Non Oui Non Oui Oui Oui Non Oui Non Oui Oui Oui Non Oui 9 5
Comores Non Non Non Non Oui Non Non Non Non Non Non Oui Non Oui 3 11
Congo Non Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Non Oui Oui Oui Non Oui 10 4
Côte d’Ivoire Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui 14 0
Gabon Non Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Oui Oui Non Oui 11 3
Guinée Non Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Non Oui Oui Oui Non Oui 10 4
Guinée-Bissau Non Non Non Non Oui Non Non Non Non Non Non Oui Non Oui 3 11
Guinée Equatoriale Non Non Oui Non Oui Non Non Non Non Non Non Non Oui 3 10
Mali Non Non Non Non Oui Non Non Non Non Non Non Oui Non Oui 3 11
Niger Non Oui Oui Oui Oui Non Non Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui 10 4
Sénégal Non Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui 13 1
RDC Non Non Oui Non Oui Non Non Non Non Non Non Oui Non Oui 4 10
Tchad Non Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Non Oui Non/oui Oui Non Oui 9 4
Togo Non Oui Oui Oui Oui Oui Non Oui Non Oui Oui Oui Oui 10 3
Nombre de oui 1 12 13 12 17 10 5 12 4 12 11 15 5 17 146
Nombre de non 16 5 4 5 0 7 12 5 13 5 5 0 12 0 89
N. B. : Les textes complémentaires nationaux sur les mandataires judiciaires sont mentionnés dans ce tableau dans le bloc intitulé « Textes prévus par l’AUPC » sous la désignation
« Législations nationales d’application des dispositions du Titre I de l’AUPC consacré aux mandataires judiciaires ».
Source : Le Consultant
3.3 L’uniformité des institutions et des textes d’application des Actes uniformes adoptés
par les Etats membres
L’évaluation de l’uniformité d’application du droit OHADA dans les Etats membres a consisté à comparer
les institutions et les textes adoptés par ces Etats en vue de la mise œuvre du droit OHADA pour faire
ressortir les similitudes et les différences, le but visé étant d’établir si les institutions sont identiques ou
non et si les contenus des textes sont uniformes ou non.
Pour ce faire, des tableaux d’évaluation de l’uniformité des textes et des institutions adoptés par les Etats
membres en application des dispositions expresses ou tacites de certains Actes uniformes ont été élaborés
(CF les annexes au rapport préliminaire -première phase de l’étude- : « Uniformité des textes et des
institutions d’application des Actes uniformes »).
Il convient cependant de présenter uniquement la synthèse des deux points qui sont communs à presque
tous les Actes uniformes : les juridictions compétentes pour appliquer le droit OHADA dans les Etats
membres et les textes nationaux édictant les sanctions applicables aux infractions prévues par les Actes
uniformes.
1. L’évaluation de l’uniformité des juridictions compétentes prévues par les différents Actes
uniformes
Le constat qui a été fait à l’issue de l’évaluation de l’uniformité des juridictions qui connaissent en instance
du droit OHADA dans les Etats membres est que ceux-ci se répartissent en quatre groupes :
Le premier groupe est composé des Etats qui ont confié l’exclusivité du contentieux des affaires
aux tribunaux de commerce. Seul le Tchad fait partie de ce groupe.
Le deuxième groupe est composé des Etats qui ont confié l’exclusivité du contentieux des affaires
aux tribunaux de droit commun. Seul le Cameroun fait partie de ce groupe.
Le troisième groupe est composé des Etats qui ont opté pour un système mixte à titre transitoire,
en attendant la mise en place des tribunaux de commerce qui connaitront de l’exclusivité du
contentieux des affaires. Relèvent de ce groupe le Togo, l’Union des Comores et le Bénin.
Le quatrième groupe est composé des Etats qui ont opté pour un système mixte avec la
coexistence permanente des tribunaux de commerce et des tribunaux de droit commun. Relèvent
de ce groupe la RDC, le Sénégal, le Niger, le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Congo et le Burkina
Faso.
2. L’évaluation de l’uniformité des sanctions pénales applicables aux infractions prévues par certains
Actes uniformes
L’évaluation de l’uniformité des sanctions pénales contre les infractions prévues par certains Actes
uniformes a consisté à comparer les peines prévues par les textes adoptés par les différents Etats pour
chaque infraction donnée afin d’établir si ces peines sont identiques ou pas.
Relativement à la détermination du quantum des peines applicables aux infractions prévues par les Actes
uniforme, le législateur OHADA a laissé à chaque État une liberté totale. L’article 5 alinéa 2 du Traité
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ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
OHADA dispose à cet égard : « Les Actes uniformes peuvent inclure des dispositions d’incrimination
pénale. Les Etats Parties s’engagent à déterminer les sanctions pénales encourues ». A la suite de l’article
5 du Traité OHADA, chaque Acte uniforme qui a prévu des infractions s’est limité à renvoyer aux lois
pénales nationales pour la fixation des peines.
Les différents tableaux récapitulant les sanctions adoptées par les Etats ont fait ressortir de profondes
différences, mais aussi des similitudes (Voir les Tableaux 3, 5.1 à 5.8, 7, 9, 10 et 11 de l’Annexe -du rapport
préliminaire- intitulée « Uniformité des textes et des institutions d’application des Actes uniformes »).
Certains Etats ont opté pour la sévérité en prévoyant des peines d’emprisonnement plus élevées que celles
prévues par d’autres Etats.
D’autres Etats ont opté pour l’extrême souplesse en prévoyant uniquement la peine d’amende pour
l’infraction qui est sanctionnée par la peine d’emprisonnement dans la législation pénale de beaucoup
d’Etats.
Mais dans de nombreux autres cas, les sanctions édictées par les Etats sont très proches sans toutefois
être identiques.
1. Dimension préventive : Nous recommandons que l’OHADA, à travers son Secrétariat Permanent,
mette en place un mécanisme de contrôle de l’obligation des Etats Parties de respecter le droit
OHADA à travers le contrôle des projets de textes ou des nouveaux textes adoptés par les Etats
portant sur les matières énumérées par l’article 2 du Traité OHADA. Ce mécanisme de contrôle
permettra de signaler aux Etats Parties concernés soit que le projet de texte qu’ils veulent adopter
comporte des dispositions contraires au droit OHADA, soit que le nouveau texte adopté comporte
de telles dispositions. Ce mécanisme permettra de garantir l’effectivité du droit OHADA contre les
textes nationaux postérieurs contraires.
2. Dimension curative : Nous recommandons que l’OHADA apporte un appui technique et matériel
aux Etats pour leur permettre de mettre en harmonie leurs législations internes antérieures avec
le droit OHADA. Certains Etats comme le Sénégal et la RDC ont déjà procéder à cette mise en
harmonie. Celle-ci doit s’articuler ainsi qu’il suit :
Faire un inventaire exhaustif de tous les textes antérieurs des Etats portant partiellement ou
totalement sur les matières énumérées par l’article 2 du Traité.
Procéder à une abrogation expresse de tous les textes ou des dispositions des textes nationaux
qui sont contraires au droit OHADA.
Procéder, si nécessaire, à une réécriture des textes nationaux ou des dispositions des textes
nationaux qui n’auront pas été abrogés afin de les mettre en harmonie avec la terminologie
du droit OHADA.
3. Mise en place des institutions : Nous recommandons que l’OHADA mette en place un mécanisme
chargé de veiller au respect par les Etats de l’obligation de mettre en place les institutions prévues
par les textes OHADA. Le Secrétariat Permanent de l’OHADA pourrait par exemple demander aux
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ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
Commissions Nationales OHADA de lui faire un rapport annuel sur la mise en place dans leurs Etats
respectifs des institutions obligatoires et facultatives prévues par les textes OHADA. Pour assurer
l’efficacité de ce mécanisme, le Secrétariat Permanent de l’OHADA devrait au préalable dresser la
liste des institutions prévues de manière expresse ou implicite par les différents textes OHADA.
4. Adoption de textes : Nous recommandons pour le contrôle de l’obligation ou la faculté pour les
Etats d’adopter les textes d’application prévus par les Actes uniformes le même mécanisme que
celui proposé pour le contrôle par l’OHADA de la mise en place par les Etats des institutions
prévues par les textes OHADA. Pour assurer l’efficacité de ce mécanisme, le Secrétariat Permanent
de l’OHADA devrait au préalable dresser la liste des textes prévus de manière expresse ou implicite
par les différents textes OHADA, que leur adoption par les Etats soit obligatoire ou facultative.
5. Obligation d’application du Droit OHADA : Nous recommandons à l’OHADA de mettre en place à
travers son Secrétariat Permanent un mécanisme de contrôle du respect de l’obligation pour les
juridictions nationales d’appliquer le droit OHADA. Ce mécanisme de contrôle aura pour missions :
D’assurer la collecte de la jurisprudence des juridictions nationales auprès des greffes de ces
juridictions ou sur les sites de celles-ci pour celles d’entre elles qui disposent des bases de
données jurisprudentielles.
De faire un rapport annuel sur l’effectivité jurisprudentielle du droit OHADA dans les différents
Etats membres ;
D’établir les statistiques annuelles État par État sur les différentes procédures judiciaires
individuelles prévues par l’AUPSRVE et les différentes procédures collectives prévues par
l’AUPC.
6. Concertation avec les professionnels : Nous recommandons que l’OHADA mette en place à travers
son Secrétariat Permanent un mécanisme chargé d’assurer une concertation périodique avec les
professionnels du droit OHADA afin d’échanger d’une part sur leur rôle dans l’effectivité du droit
OHADA et d’avoir les statistiques sur leur intervention dans la mise en œuvre du droit OHADA
d’autre part.
7. Consultation des RCCM et du registre des coopératives : Nous recommandons que l’OHADA mette
en place à travers son Secrétariat Permanant un mécanisme lui permettant de consulter
périodiquement les RCCM et les Registres des sociétés coopératives des Etats membres pour
évaluer l’effectivité de ces règles à travers l’établissement des statistiques. Le Secrétariat
Permanent pourrait ainsi établir annuellement et pour chaque État membre les statistiques faisant
ressortir :
Le nombre de commerçants personnes physiques immatriculés ;
Le nombre d’entreprenants enregistrés au RCCM ;
Le nombre de succursales créées par les personnes physiques ou morales étrangères
enregistrées au RCCM ;
Le nombre de radiations d’assujettis au RCCM ;
Le nombre de cessations d’activités enregistrées au RCCM ;
Le nombre de personnes physiques et morales radiées du RCCM ;
Le nombre de contrats de location gérance de fonds de commerce enregistrés au RCCM ;
Le nombre d’actes constatant des cessions de fonds de commerce enregistrés au RCCM ;
4 L’EFFECTIVITE JURISPRUDENTIELLE
4.1 La notion d’effectivité jurisprudentielle dans le contexte de l’OHADA
La jurisprudence est un élément important pour la réalisation de l’effectivité du droit. De nombreuses
règles juridiques ne peuvent s’appliquer qu’à l’occasion d’un procès, ce qui va en indiquer dans quelle
mesure la règle de droit a été appliquée. De plus, du fait que la CCJA est supranationale, la réalisation de
l’effectivité jurisprudentielle du droit OHADA passe non seulement par les juridictions nationales -
juridictions d’instance et cours d’appel-, mais aussi par cette juridiction supranationale.
Ajoutons que la question de l’effectivité jurisprudentielle du droit OHADA se double sur le plan national
avec celle de l’uniformité de la jurisprudence. En effet, l’uniformité des règles de droit édictées par le
Traité, les Règlements pris pour son application et les Actes uniformes peut être remise en cause en aval
par les disparités des décisions rendues par les juridictions nationales. C’est pour juguler ce risque que la
CCJA a été créée et que le Traité OHADA lui a confié d’une part la mission primordiale d’assurer
« l’interprétation et l’application communes du Traité ainsi que des règlements pris pour son application,
des Actes uniformes et des décisions » (Cf article 14 alinéa 1er du Traité), et, d’autre part, le pouvoir
d’évoquer et de statuer sur le fond (Cf. article 14 alinéa 5 du Traité).
Il se dégage de ce qui précède que la CCJA est la clé de voûte de l’effectivité jurisprudentielle du droit
OHADA et de son uniformité d’application par les juridictions nationales. Ainsi, si les décisions des
juridictions nationales sont conformes à la jurisprudence de la CCJA, l’effectivité du droit OHADA et son
uniformité d’application s’en trouveront assurées. Le critère de vérification de l’effectivité du droit OHADA
devant les juridictions nationales et de son uniformité d’application par ces mêmes juridictions que nous
allons utiliser est donc la conformité des décisions des juridictions nationales à la jurisprudence de la CCJA.
C’est sur la base de ce critère de conformité que nous allons évaluer les décisions des juridictions
nationales rendues en application des différents Actes uniformes.
4.2 Champ d’analyse et constats sur la jurisprudence nationale
1. Les décisions de justice des Etats membres portant sur l’application de l’AUDCG portées devant la
CCJA et sur lesquelles cette dernière a statué en 2015, 2016 et 2020 ont traité du champ
d’application de l’AUDCG, de la prescription en matière commerciale, du bail commercial/bail à
usage professionnel ; du fonds du commerce, des intermédiaires de commerce et de la vente
commerciale. Une certaine disparité a été notée à ce sujet entre les juridictions nationales dont
les détails sont fournis dans la partie deux du présent rapport.
2. Pour ce qui est de la jurisprudence nationale relative à l’AUDSCGIE, il y a lieu de noter que les
arrêts examinés ont porté sur les questions suivantes
L’abus de majorité
Conventions réglementées
Les convocations et délibérations du Conseil d’administration
Défaut de libération des actions
La société en participation – Dispositions générales
Groupement d’intérêt économique (GIE)
La société créée de fait et société de fait
Le Directeur général
Le Directeur général adjoint
A ce sujet également une certaine disparité entre les juridictions nationales a été notée dont les
détails sont fournis dans la partie deux.
3. De nombreuses décisions rendues par les juridictions nationales et portant sur l’application de
l’AUPSRVE ont été portées devant la CCJA. La mission s’est intéressée à celles sur lesquelles elle
s’est prononcée en 2015 et 2020. Ces décisions tranchent des questions portant sur l’injonction
de payer et les voies d’exécution :
Les décisions nationales relatives à l’injonction de payer portées devant la CCJA en 2015
traitent des questions ci-après : les conditions de l’injonction de payer ; la requête d’injonction
de payer, la décision d’injonction de payer, l’opposition et les effets de la décision portant
injonction de payer.
Pour ce qui est des décisions des juridictions nationales relatives aux voies d’exécution sur
lesquelles la CCJA a eu à se prononcer en 2015 et en 2020 traitent des questions relatives aux
Dispositions générales, aux Saisies conservatoires – dispositions générales aux Saisies vente
(contestations relatives à la validité de la saisie) aux Saisies attribution des créances et aux
saisies immobilières.
4. Pour ce qui est de la jurisprudence nationale relative à l’AUPC, il y a lieu de noter que les arrêts
examinés ont porté sur les questions suivantes
Dispositions générales
La suspension des poursuites individuelles
Application de l’article 9 de l’AUPC
Application des articles 8, 9 et 23 de l’AUPC
L’homologation du concordat préventif
Les conséquences de la cessation des paiements
Le mode de saisine de la juridiction compétente en matière de procédure collective
Ouverture du redressement judiciaire et de la liquidation des biens
5. Pour ce qui est de la jurisprudence nationale relative à l’AS, il y a lieu de noter que les arrêts
examinés ont porté sur les questions suivantes
Le cautionnement
Les Effets du cautionnement
Les Garantie et contre-garantie autonomes
Le Droit de rétention
L’Hypothèque – Dispositions générales
6. Ne générant pas habituellement un contentieux fourni, l’acte uniforme relatif au droit comptable
et l’information financière pose sur le plan de la jurisprudence deux questions principales :
La Mise en œuvre de l'Avis de la CCJA N°03-2015 du 05 novembre 2015 a été différente d’un
pays à l’autre. A la question de savoir si les professionnels ont été impliqués dans
l’établissement ou l’audit des documents financiers établis sur d’autres bases que le
SYSCOHADA, 43 pour cent des participants à l’enquête menée par cette mission ont confirmé
l’avoir été. En Outre, seulement 3,57% de ces documents ont fait l’objet d’un refus de
certification conformément à l’avis de la CCJA.
L’Association entre infractions prévues par l’article 111 et abus relatifs à la comptabilité de la
société anonyme. Il faut noter que la question du délit de distribution de dividendes fictifs est
8
La récusation des juges n’est pas prévue par les textes de l’OHADA !
IDEACONSULT INTERNATIONAL PAGE 40
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
internalisation non encore accomplie des actes que ce soit pour ce qui est de l’adoption des textes
d’application et les institutions prévues par les actes uniformes qui ne sont pas totalement effectifs.
Source : Le Consultant
La dimension matérielle de la règle de droit est l’une des principales dimensions de l’effectivité de cette
règle. L’effectivité matérielle est celle de son application réelle au niveau des utilisateurs et destinataire
du droit conformément à son effectivité juridique. Évidemment, s’il n’y a pas effectivité juridique, il n’y
aurait pas d’effectivité matérielle. Mais dans le cas d’effectivité juridique, c’est que les institutions de mise
en œuvre de la règle de droit, les textes d’application et les sanctions prévues peuvent être à jour, pour
notre cas par exemple en conformité avec les Actes Uniformes, alors qu’au niveau de la pratique ou du
ressenti par les acteurs économiques la règle est mal appliquée ou déformée. Les raisons et les modalités
de ces déviations sont très différentes. Elles sont en général en relation avec les moyens, les attitudes et
les procédures au niveau du « front desk » ou du « dernier maillon » de mise en œuvre.
A la différence de l’effectivité juridique que l’on peut recenser à travers la consultation des textes et de la
jurisprudence, l’effectivité matérielle ne peut être révélée que par le témoignage des acteurs eux-mêmes.
Pour cette raison, deux enquêtes en ligne et par téléphone ont été conduites par la mission auprès des
professionnels de droit et ceux de comptabilité et d’audit dans les 17 pays de l’espace OHADA. Le total des
réponses soit 503 est réparti en 477 en ligne et 26 réponses par téléphone. Les réponses aux enquêtes ont
été apportées par une grande variété de professions dont notamment les avocats et notaires (150
réponses), comptables et experts comptables (106 réponses), les magistrats et greffiers (60 réponses)
professeurs de droit 30 réponses), conseillers juridiques y compris de banque et d‘assurance (50
réponses)9.
Cette partie présente deux niveaux de perception des professionnels de l’état de l’effectivité matérielle.
Le premier est celui de la perception d’ensemble de l’effectivité matérielle par uniforme dans chacun des
pays de l’OHADA. C’est l’avis de ces professionnels classé en une appréciation élevée à très élevée, par
opposition à celle de ceux qui la situent à un niveau faible ou moyen. Le deuxième est celui de
l’appréciation de l’effectivité matérielle des dispositions clés de chacun des Actes Uniformes. Dans ce
deuxième cas, l’attention est focalisée sur les facteurs explicatifs et/ou illustratifs de l’insuffisance de
l’effectivité matérielle10.
5.1 L’effectivité matérielle au niveau global des actes uniformes par acte et par pays
5.1.1 Perception de l’effectivité matérielle globale par acte et par pays
Les tableaux suivants présentent les résultats de la perception dans les 17 pays pour les 10 actes. Les taux
établis sont les parts des réponses qui ont confirmé que le niveau d’effectivité est soit élevé ou très élevé.
Pour les cellules renseignées par les valeurs zéro, ceci veut dire qu’aucun des répondants n’a jugé le niveau
9
Un traitement détaillé des résultats de l’enquête de l’effectivité matérielle est présenté dans le volume spécial
adjoint au volume principal du rapport de la première phase de l’étude.
10
Le compte rendu sur l’enquête livré avec le rapport préliminaire de l’étude (phase I de cette mission) présente
tous les résultats avec en particulier les informations sur l’appréciation selon chaque catégorie de professionnel et
par pays.
IDEACONSULT INTERNATIONAL PAGE 42
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
d’effectivité d’un acte comme étant élevé ou très élevé ce qui veut dire que tous les répondants ont
confirmé que l’acte est soit faiblement effectif ou moyennement effectif.
Au-delà d’une moyenne générale d’effectivité de l’ordre de 30,8%, les données des tableaux montrent
qu’il y des disparités entre pays et d’autres selon l’Acte Uniforme :
Disparité entre pays : Les pays qui ont les pourcentages les plus élevés sont le Mali, le Sénégal, le
Togo, le Benin, la Guinée Équatoriale, la côte d’Ivoire, le Congo et la Guinée ;
Disparité entre Actes Uniformes : Ce sont les actes AUDCG, AUSGIE et AUPSRVE qui sont jugés être
les plus effectifs dans l’espace OHADA :
Bénin 25 50,0% 55,6% 33,3% 44,4% 16,7% 33,3% 44,4% 11,1% 16,7%
Burkina Faso 43 62,5% 43,8% 50,0% 43,8% 12,5% 31,3% 6,3% 6,3% 25,0%
Cameroun 62 43,8% 54,2% 25,0% 47,9% 12,5% 8,3% 14,6% 6,3% 6,3%
Centrafrique 11 25,0% 0,0% 37,5% 75,0% 0,0% 0,0% 0,0% 12,5% 0,0%
Comores 14 33,3% 33,3% 33,3% 25,0% 8,3% 0,0% 8,3% 8,3% 0,0%
Congo 15 57,1% 57,1% 28,6% 85,7% 0,0% 0,0% 42,9% 14,3% 42,9%
Côte d'Ivoire 80 66,7% 70,0% 36,7% 73,3% 31,7% 16,7% 10,0% 23,3% 18,3%
Gabon 15 55,6% 55,6% 0,0% 66,7% 22,2% 33,3% 0,0% 0,0% 0,0%
Guinée 24 72,2% 66,7% 50,0% 72,2% 22,2% 22,2% 27,8% 11,1% 11,1%
Guinée Bissau 11 50,0% 25,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
Guinée Equatoriale 12 50,0% 75,0% 25,0% 50,0% 25,0% 25,0% 100,0% 50,0% 25,0%
Mali 14 83,3% 100,0% 75,0% 83,3% 33,3% 25,0% 33,3% 16,7% 41,7%
Niger 21 21,1% 31,6% 10,5% 42,1% 10,5% 15,8% 21,1% 5,3% 21,1%
RD Congo 52 40,0% 52,5% 17,5% 35,0% 17,5% 17,5% 20,0% 7,5% 5,0%
Sénégal 44 69,2% 74,4% 59,0% 66,7% 30,8% 23,1% 17,9% 15,4% 10,3%
Tchad 16 46,7% 46,7% 60,0% 66,7% 13,3% 20,0% 13,3% 6,7% 20,0%
Togo 24 65,0% 80,0% 70,0% 40,0% 25,0% 15,0% 10,0% 20,0% 20,0%
(vide)* 20 77,8% 100,0% 55,6% 77,8% 66,7% 66,7% 22,2% 22,2% 11,1%
Espace OHADA 503 54,9% 59,9% 37,9% 56,0% 21,4% 18,7% 17,8% 12,8% 13,9%
*(vides) Professionnels de droit qui n’ont pas indiqué les pays dans lesquels ils exercent ou bien qu’ils sont originaires de pays en dehors de l’espace OHADA.
Source- Traitement à partir des données de l’enquête en ligne auprès des professionnels de droit conduite par IDEA
% d'appréciation d'effectivité élevée et très % des appréciations d'effectivité élevée et très élevée par
élevée par pays (tous les AU) AU (tout l'espace OHADA)
Source- Traitement à partir des données de l’enquête en ligne auprès des professionnels de droit conduite par IDEA
La mise en place des institutions. Outre, la mise en place des institutions prévues par les Actes
uniformes, la non mise en place des CNO en conformité avec les critères établis par le texte
d’orientation de Brazzaville11 ainsi que le progrès réalisé par les pays membres dans la
spécialisation en contentieux économique qui favorisent une meilleure appropriation du droit
OHADA et par conséquent une meilleure effectivité matérielle. La mise en place du RCCM, du
fichier national, du fichier des coopératives, l’autorité nationale en charge de la supervision des
mandataires judiciaires, l’autorité nationale compétente pour apposer la formule exécutoire et
les centres privés d’arbitrage sont les principales institutions prévues par les actes uniformes.
C’est également le cas de mise en place de tribunaux de commerce. Toute insuffisance dans la
mise en place effective de ces institutions contribue d’une manière significative à entraver
l’effectivité matérielle des actes uniformes.
Les contraintes de langue : Pour la Guinée Bissau et la Guinée Équatoriale et le Tchad12, le faible
niveau d’effectivité matérielle est expliqué entre autres raisons par les contraintes de langue et
le temps pris par les deux premiers pays pour la traduction des actes respectivement au portugais
et à l’espagnol.
L’Acte uniforme est peu connu par certains professionnels parce qu’il est en dehors de leurs
champs d’activité. C’est par exemple le cas des actes uniformes relatifs au droit comptable, aux
contrats de transport. C’est aussi l’exemple des actes uniformes portant arbitrage et médiation
qui semblent ne pas être très partagés parmi toutes les catégories des professions de droit et de
comptabilité13.
L’exercice du Droit OHADA. Ce facteur est proche du précédent mais en diffère par les effets en
cascade. Par exemple, le nombre d’affaires introduites auprès de la CCJA pour la période 2015-
2020 a une influence sur la perception de l’effectivité.
Les différences de modalité d’appropriation et d’apprentissage des AU : Même si environ le tiers
des professionnels de droit enquêtés affirment s’être appropriés des actes (35%) via des
formations ERSUMA-OHADA, c’est la modalité de recherche personnelle qui reste le moyen
essentiel pour ces professionnels pour développer leurs capacités et leur maitrise des actes
uniformes avec un taux de 43%. La formation à travers l’ERSUMA donne satisfaction à un fort taux
(près de 90% entre satisfaits et très satisfaits) malgré qu’il s’agisse de formation jugée quelques
fois peu pratiques.
La différence de communication sur ce droit et sa matérialisation au niveau pratique par les pays
membres en relation avec le climat des affaires. Une nette disparité est à noter entre les pays de
l’espace OHADA par rapport à l’utilisation du label OHADA. Bon nombre de pays membres
communiquent d’une manière assez explicite sur les progrès et leurs performances en matière de
création d’entreprises et de promotion des investissements, par exemple mais font très peu de
référence au droit OHADA comme Label.
11
Un texte d’orientation relatif à la création, aux attributions et au fonctionnement des CNO a été adopté à
Brazzaville lors du Conseil des ministres de l’OHADA qui s’est tenu du 16 au 18 février 2002 à Brazzaville.
12
L’une des deux langues officielles du Chad est l’arabe. Une partie des entrepreneurs n’est familiarisée qu’avec
cette langue officielle du pays.
13
Sont dits peu connus, les actes uniformes à propos desquels les enquêtés indiquent qu’ils ne les « concernent
pas » au sens où ils n’en font pas usage eux-mêmes directement.
IDEACONSULT INTERNATIONAL PAGE 46
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
5.2 Analyse de l’effectivité matérielle des dispositions clés des Actes Uniformes
En plus de l’appréciation de l’effectivité globale des Actes Uniformes, les enquêtés ont eu l’occasion
de s’exprimer sur celles de leurs principales dispositions clés et d’apporter des explications à leur
perception. Étant donné l’intérêt de l’avis des acteurs, on présente ci-dessous, leurs avis par grand
domaine du Droit des Affaires.
Statut de l’entreprenant : Des difficultés pratiques ont entravé l’effectivité matérielle de ce statut.
Il s’agit du (i) faible niveau d’appropriation du statut pour ce qui est du caractère transitoire et les
obligations comptables, (ii) coexistence et double emploi avec des régimes similaires, (iii) la
nécessité d’accompagner la mise en place du statut par des services de soutien et d’appui (iv) le
poids des incitations fiscales pour améliorer l’attractivité du statut. L’octroi des incitations fiscales
par les Pays membres s’est heurté dans certains cas à des contraintes ayant trait soit à des
difficultés institutionnelles et politiques soit de législation fiscale soit à des pratiques de fraude
fiscale
Simplification des procédures de création des entreprises : En dépit d’une perception positive et
convergente des professionnels, des contraintes ont été identifiées. Il s’agit (i) du manque de
sensibilisation sur les nouvelles formes dont notamment les SAS, (ii) du retard dans la mise en
place effective du RCCM, (iii) le manque d’appropriation chez les notaires qui voient les
nouveautés sous un angle négatif (iv) la disparité entre les pays pour l’exonération des actes
notariés et la réduction des émoluments des notaires.
Appel public à l’épargne : Une convergence entre les pays et les professions que le niveau
d’effectivité est plutôt moyen. Outre un tissu économique dominé par les entreprises de petites
tailles, les principales contraintes identifiées sont le manque de culture financière due à la
perception chez les sociétés que l’APE (i) fait perdre aux associés le contrôle de leurs sociétés, (ii)
leur font supporter un coût élevé liés à la grande variété de commissions (iii) les soumet au
contrôle des structures de surveillance.
Cet état de fait est parmi les facteurs qui constituent des raisons qui font que c’est surtout
l’entreprise individuelle qui a la préférence des porteurs de projets.
5.2.3 Acte uniforme relatif aux procédures collectives et d’apurement des passifs
Les résultats de l’enquête ont démontré que 51,2% des professionnels estiment que les procédures
collectives d’apurement du passif sont peu effectives. Ci-dessous quelques-uns des aspects les plus
importants du défaut d’effectivité matérielle relatifs à l’acte uniforme.
Le délai de règlement, fortement disparate dans l’espace OHADA, est faiblement respecté : Les
magistrats confirment ne pas être en mesure de contrôler le respect de ce délai car il n’est pas
légal en plus du fait que les procédures collectives sont substantiellement complexes ce qui
explique leur lenteur.
Le manque de réactivité de l'administration judiciaire
L’indisponibilité des parties prenantes ainsi que les insuffisances de documentation
Le non-respect des délais prévus par les actes
Le flou dans le rôle du Syndic dans l'élaboration du projet de concordat ou dans la Vérification des
créances dans les procédures de redressement judiciaire
Les difficultés pour l'accès à l'information fiable et la non-disponibilité des dirigeants de la société
en liquidation
Le manque d'informations fiables des sociétés objet des procédures collectives
Le non-paiement des honoraires, violence dans les cas de liquidation d'entreprise, l’Assaut des
huissiers- Actions syndicales
Disparité en ce qui concerne la mise en place des mandataires judicaires.
Désignation de professionnels par les juridictions pour exercer les missions de liquidateur ou de
syndics sans connaissance profonde -pourtant indispensable-de la matière comptable et du monde
d’entreprise.
La non-effectivité de la mise en place de l’autorité de régulation chargée de la supervision des
mandataires judiciaires
Les difficultés dans l’établissement de la liste des mandataires judiciaires
Les contraintes à la mise en application du barème de rémunération des mandataires judiciaires
Les pratiques dilatoires des débiteurs. Pour les banques, par exemple, le règlement préventif tend
à devenir dans la pratique, un moyen dilatoire de suspendre les poursuites des créanciers aux fins
d’organiser leur insolvabilité.
La fréquence d’utilisation des « Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique » et « Acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière » dépasse les 80% pour atteindre respectivement 99% et 94% chez les
experts-comptables. Ces pourcentages démontrent l’importance que les comptables et les
experts-comptables accordent aux dispositions relatives aux constitutions des sociétés et à leurs
fonctionnements ainsi qu’aux règles qui régissent la tenue des états financiers. En revanche, et en
croisant l’effectivité un peu réduite des dispositions visant l’amélioration de la gouvernance au
sein des entreprises et la protection des actionnaires minoritaires, il est à préciser que
l’interaction évidente entre ces deux actes n’est pas uniquement une question de dispositions
juridiques. Elle est également traduite dans la pratique de la profession comptable.
Seulement 36% des professionnels des chiffres se basent sur « l’Acte uniforme relatif au droit des
sociétés coopératives ». En partant du fait que cet acte traite des sujets d’ordre comptable tel que
l’affectation de résultat, la fusion, la cession … on peut conclure encore une fois que cela va avoir
un impact sur la qualité et la fiabilité de l’information comptable et financière fournie.
La profession comptable dans la région OHADA (cabinets comptables, enseignants et ordres
nationaux des experts-comptables) souffre d’un manque d’organisation :
o Elle semble moins préoccupée par l’évolution du référentiel comptable OHADA que
par les actions à mener en matière de formation, mise en place de code d’éthique,
contrôle qualité, exercice illégal de la profession etc. Il est vrai que certaines instances
professionnelles sont parfois peu actives voire inexistantes dans certains pays.
o L’organisation de la profession comptable est caractérisée par l’importance des
groupes internationaux dans les économies de la région OHADA et donc la présence
des sociétés d’expertise comptable internationales ainsi que de la pratique comptable
basée sur l’IFRS.
o Dans certains cas, le marché de l’audit est : (i) représenté par les missions de
commissariat aux comptes des entreprises d’État, banques, compagnies d’assurances,
sociétés cotées en bourse, des entreprises nationales et les audits financiers des
filiales d’entreprises étrangères (ii) dominé par les réseaux des quatre grands cabinets
mondiaux et (iii) traversé par l’exercice illégal de la profession, une pratique très
répandue et concerne principalement la tenue de la comptabilité et les missions de
commissariat aux comptes dans les sociétés privées en particulier.
Difficultés avec quelques questions spécifiques : l’analyse des coûts, les prévisions budgétaires et
l’établissement des comptes combinés.
La question de l’effectivité matérielle de l’acte uniforme dépend des entités objets de l’audit
financier. Il est à distinguer à ce sujet les différenciations relatives aux (i) projets d’infrastructures
non générateurs de revenu (ii) les sociétés faisant appel public à l’épargne et les entreprises
publiques sont des questions récurrentes dans les rapports de commissariat aux comptes.
Améliorer l’effectivité juridique (60,7%) pour que l’effectivité matérielle (seulement à 30,8%)
puisse en bénéficier.
Renforcer l’appropriation des professionnels de toute la panoplie d’Actes Uniformes, étant
donné les champs d’interférence et de complémentarité entre eux – la réalité n’ayant pas les
mêmes frontières que celles des cadres juridiques. Cela souligne encore une fois, l’intérêt de
développement de l’action de l’ERSUMA ainsi que celle de l’amélioration des moyens de la
CCJA, pour l’intérêt de la jurisprudence en matière d’appropriation.
exportations vers les sous-régions respectives des Etats Parties et celle des importations sont dans
l’espace OHADA plus élevées que celles de la moyenne du reste de l’Afrique.
Des facteurs favorables à la productivité et la croissance économique, finalité de l’œuvre de l’OHADA,
restent cependant très contraignants. Il en est ainsi de l’infrastructure, avec un score de 2,5 par le
World Economic Forum, au cours des dernières années -les pays émergents comme le Maroc ou la
Turquie -en relations économiques intenses avec l’Afrique subsaharienne sont déjà à 4,5 et plus.
Le taux de scolarisation brut secondaire demeure faible (42,5% en 2019, le même que celui du reste
de l’Afrique subsaharienne et dans les pays émergents, ce taux est de l’ordre du double). Le taux
d’accès à l’électricité : 36,7% dans l’espace OHADA en moyenne en 2018 en progrès de 4 points
seulement de pourcentage par rapport à 2015. Dans le reste de l’Afrique subsaharienne, le taux a déjà
franchi les 50% en 2018 gagnant 10 points de pourcentage par rapport à ce qu’il en a été en 2015.
Malgré ces contraintes structurelles, la dynamique économique de l’espace OHADA est réelle et encore
plus évidente, si l’on se réfère à la période 1991-1995. A l’époque, plusieurs contraintes et faiblesses
marquaient profondément cet espace d’économies à revenu faible. En plus du PIB par habitant
modeste, en moyenne, les pays de l’OHADA avaient un taux d’investissement faible (15,3%), une part
insignifiante de l’Investissement Direct Étranger en termes de PIB (0,2%) et une faible présence de la
manufacture relativement au PIB (7,9%). En 2016-2019, ces mêmes paramètres sont en hausse
significative par rapport à leurs niveaux de départ : un accroissement -en 25 ans- en points de
pourcentage par rapport au PIB de 8,5 pour le taux d’investissement, de 5,8 de la part de la
manufacture et 3,7 de l’IDE.
L’évolution de l’économie de l’espace OHADA depuis 1995 est ainsi appréciable, même si les retards
sont encore importants. Évidemment, ce n’est pas l’œuvre de l’OHADA qui est à l’origine de ces progrès
et de leurs limites, mais l’on ne peut dire non plus que la contribution de l’amélioration de la qualité
du droit des affaires, amélioration portée par l’Organisation, est totalement sans relation avec le
chemin parcouru. Le reste de cette partie du rapport va expliquer comment cette œuvre, en particulier
les actes uniformes, a joué un rôle, d’ailleurs pas toujours à la hauteur des attentes, pour l’évolution
de l’économie de l’espace OHADA et des Etats Parties.
6.1.2 Une amélioration du climat des affaires mais encore partielle et insuffisante
Le score de Doing Business, malgré ses limites est une indication d’intérêt pour rendre compte de la
qualité du climat des affaires. L’évolution de ce score durant les dix dernières années pour l’ensemble
de la région OHADA montre qu’en moyenne, celui de l’espace OHADA demeure inférieur à celui de
l’Afrique sub-saharienne hors pays OHADA. En 2020, le score moyen des pays OHADA s’élève à 48
contre 54,1 des pays hors OHADA et 52,1 pour toute l’Afrique subsaharienne. Cependant, en matière
d’amélioration du score sur les 10 dernières années, les pays de l’OHADA ont réalisé en moyenne une
meilleure performance. L’écart des scores moyens entre 2010 et 2020 s’élève à 8,9 contre 3,7 dans les
pays de l’Afrique subsaharienne hors OHADA et 5,8 pour les pays de l’Afrique subsaharienne en
général. Ce constat est valable aussi pour la période 2015 à 2020 avec un score moyen dans les pays
OHADA qui a augmenté de 3,29 contre seulement 1,29 dans les pays hors OHADA (graphique ci-
dessous).
Moyenne OHADA Moyenne Afrique Moyenne Afrique Moyenne OHADA Moyenne Afrique Moyenne Afrique
Sub- saharienne Sub- saharienne Sub- saharienne Sub- saharienne
hors Ohada hors Ohada
rendre effectif les mesures prévues dans l’Acte Uniforme révisé sur le Droit des Sociétés14 de 2014.
Certains pays ont par ailleurs initié des réformes institutionnelles pour faciliter la création
d’entreprises. Ces réformes, reconnues par ailleurs par Doing-Business, ont contribué à la promotion
d’activités entrepreneuriales dans le secteur formel. De plus, outre les dispositions prévues dans le
droit OHADA, la plupart des Etats membres de l’OHADA ont rendu leur environnement des affaires
plus attractifs par l’ouverture des guichets uniques et certains ont fait une avancée significative en
matière de dématérialisation des formalités tout en baissant les frais de constitution des sociétés ainsi
que la simplification des procédures administratives. Ces réformes significatives mises en œuvre dans
les pays OHADA témoignant de l’évolution du sous-indicateur création d’entreprise du score Doing-
Business.
La collecte de données sur les créations d’entreprises a été limitée par la non-consolidation des
données des registres de commerces locaux et l’inexistence d’une base de données intégrée dans
certains pays. Le RCCM tel qu’il est prévu dans l’Acte Uniforme portant sur le Droit Commercial
Général n’est toujours pas opérationnel dans la plupart des pays. Dans d’autres pays, bien que les
données existent, elles ne couvrent pas une longue période car la plateforme du RCCM n’a pas repris
l’existant c’est-à-dire les créations antérieures à son implémentation et il est donc difficile d’avoir une
traçabilité sur la vie de l’entreprise si elle est créée avant une date donnée.
Malgré ces contraintes, les données partagées avec la mission ont permis d’établir qu’il y a une
dynamique globalement à la hausse de création d’entreprise sur la période 2015-2020. Ces données
(tableau ci-dessous) rendent compte de l’évolution de la création des entreprises dans certains pays
de l’espace OHADA et montrent la claire nouvelle tendance qui s’est déclenchée à un moment ou un
autre de la période, même s’il y a tassement ou repli de la tendance par la suite. En plus, pour la cohorte
des 10 pays pour lesquels est disponible pour chacune des années de 2015 à 2019 et qui représentent
89% de la population et 82% du PIB de l’espace OHADA : 149 065 entreprises ont été créées en 2019
contre 106 456 en 2015, soit une multiplication par 1,4 en quatre ans ce qui correspond à un taux de
croissance annuel moyen de 8,7%. C’est donc en moyenne 10 652 entreprises de plus par an pour la
période pour les 10 pays de la cohorte. Entre 2015 et 2019 : La création d’entreprise par million
d’habitant dans ces 10 pays est passée de 477 entreprises à 611, soit 133 entreprises par million
d’habitants de plus en 2019 par rapport à 2015.
Nombre d’entreprises créées par État et par an dans l’espace OHADA entre 2015 et 2019
Cameroun
disponible
Comores
données
Burkina
Sénégal
d'Ivoire
Guinée
Congo
Gabon
Bénin
Niger
(pour
Togo
Total
RDC
Côte
Faso
Mali
Année
s)
2015 13 091 14 206 7 564 15 690 13 374 10 816 11 159 201 7 877 6 344 4 333 114 169
2016 10 919 16 318 11 661 25 370 15 219 9 913 16 621 281 7 623 4 663 130 447
2017 10 499 18 216 12 609 25 097 13 343 8 199 17 485 297 3 188 8 289 4 820 133 137
2018 10 806 23 408 12 475 25 817 13 423 10 545 20 139 279 2 760 9 221 1 556 4 749 146 443
2019 12 665 28 033 13 137 18 903 14 229 11 514 21 048 192 17 000 10 538 5 800 5 255 171 507
Moyenne
par pays 11 596 20 036 11 489 22 175 13 918 10 197 17 290 250 2 974 12 439 8 403 3 678 4 764 139 140
par an
14
Cet Acte Uniforme a apporté un certain nombre de nouveautés : Renoncer à l’exigence que les statuts soient établis par
acte notarié ; possibilité de réduction du montant minimal du capital de 1 million de FCFA normalement requis pour la
constitution d’une SARL ; rendre facultative la déclaration notariale de souscription et de libération du capital social d’une
SARL…
En ce qui concerne le statut des entreprises et quoique les tendances ne soient pas identiques d’un
pays à un autre, globalement, l’examen des données collectées par la mission a permis d’affirmer qu’il
y a une tendance dans certains pays OHADA en faveur de la création d’entreprises sous forme de
sociétés plutôt que des entreprises individuelles (personnes physiques). Mais la tendance générale est
pour la création d’entreprises individuelles ou des Société à Responsabilité Limitée Unipersonnelle.
Toutefois, force est de constater, bien que le rythme de création d’entreprises ait augmenté au cours
des 10 dernières années, dans beaucoup de pays de l’OHADA (sauf exception), beaucoup d’entreprises
ne démarrent pas réellement leurs activités et un nombre important d’entreprises disparaissent au
bout de 2 à 5 ans -selon nos interlocuteurs dans les différents pays visités-. Le taux élevé de mortalité
de ces entreprises suscite bien d’interrogations dans certains pays.
Le manque de stratégie et d’outils de pilotage seraient les principales causes de la mort précoce des
entreprises. Beaucoup d’entrepreneurs pas suffisamment accompagnés se précipitent à créer leurs
entreprises sans une vision claire de leurs projets. Aussi, la mauvaise gestion financière avec une
interférence entre caisse personnelle et familiale de l’entrepreneur et caisse de l’entreprise est
souvent source de difficulté graves provoquant la faillite. D’autres motifs expliquent aussi la cessation
d’activité temporaire ou définitive : le manque de fonds, la baisse des ventes, le fonds de commerce
cédé, la non-disponibilité de l’entrepreneur lui-même, etc.
En ce qui concerne le statut de l’entreprenant, qui vise à assurer l’intégration des activités informelles
dans l’économie formelle, force est de constater qu’il demeure très peu attractif voire inexistant dans
la majorité des pays. Dix ans après la publication de l’AU sur le Droit Commercial, nous pouvons
affirmer que la réforme de l’Entreprenant n’a pas produit les résultats escomptés notamment en
matière d’intégration des activités informelles dans les circuits économiques formels. Selon nos
interlocuteurs dans tous les pays visités, les entrepreneurs ne connaissent pas ce statut et il faut dire
qu’aucune mesure incitative et de sensibilisation n’a été prise par les autorités compétentes
concrètement concernant ce statut sauf exception (cas du Bénin).
Aussi, il semble que les entrepreneurs individuels ne se projettent pas dans le futur pour se développer
en une entreprise formelle. La réticence d’intégrer le secteur formel s’explique principalement par une
fiscalité dissuasive et surtout par une méfiance vis-à-vis de l’administration dans certains pays. Les
acteurs de l’informel, craignent également la perte de leur liberté du fait de la lourdeur des procédures
administratives qui en découlent. Souvent, ils préfèrent rester dans l’informel et payer des taxes
informelles (pots de vin) aux agents des différentes administrations plutôt que de formaliser leurs
activités. Certains affirment même que de toute les façons même si l’entrepreneur opte pour la
formalisation il n’échappera pas aux paiements de ces taxes informelles d’une manière ou d’une autre.
Les inconvénients de la formalisation tels qu’ils sont perçus par les acteurs de l’informel l’emportent
sur les quelques avantages souvent méconnus ou mal perçus par ces mêmes acteurs. Le secteur
informel leur semble plus adéquat et attractif, sachant qu’ils peuvent accéder à des petits
financements par les institutions de microfinance qui offrent des produits financiers adaptés à leur
situation bien que chers en termes d’intérêt payés. D’ailleurs, les professionnels du droit ont signalé
que les coûts des garanties pour l’obtention des prêts auprès du secteur bancaire sont très élevés selon
les entrepreneurs de l’informel15. Ce qui est gagné d’un côté sur le taux d’intérêt serait alors perdu sur
le coût des contrats de prêts et des garanties.
Le régime de l’entreprenant est perçu en plus comme un régime redondant avec d’autres formes
juridiques sans qu’il offre réellement des avantages significatifs.
15
Cf. § 5.2.2 plus haut à propos de l’effectivité matérielle du statut de l’entreprenant et de l’accès aux prêtes par
le secteur informel.
IDEACONSULT INTERNATIONAL PAGE 60
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
16
L’Acte Uniforme portant organisation des sûretés, a également favorisé l’élargissement de l’éventail des garanties en
créant de nouveaux mécanismes au financement des investissements tels que la cession de créance, le transfert fiduciaire de
sommes d’argent ou le nantissement de compte de titres financiers, le nantissement de comptes bancaires et le nantissement
de droits de propriété intellectuelle. D’autres avantages en relation avec les suretés sont venus renforcer et faciliter l’accès
aux crédits : les sûretés peuvent désormais être prises sur tout bien présent ou futur ou sur un ensemble de biens, elles
peuvent être constituées en garantie de toute obligation présente ou future, conditionnelle ou, monétaire ou non, ou d'un
ensemble d'obligations, elle peut être constituée au bénéfice d’un agent des sûretés (institution financière ou établissement
de crédit) désigné par le créancier de l’obligation garantie, etc.
17
Dans les Etats -membres de l’OHADA, un registre de crédit régional, géré par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale
(BEAC), couvre six Etats membres : le Cameroun, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République
centrafricaine, et le Tchad. Les Comores, la République Démocratique du Congo et la Guinée disposent également d’un registre
de crédit géré par leurs banques centrales nationales. Un autre registre de crédit régional géré par la Banque Centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) couvre huit Etats membres : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau,
le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Certains pays ont par ailleurs des bureaux d’information sur le crédit à l’instar de la Côte
d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin et le Mali.
18
Rapport Annuel de la BCEAO, en 2019.
19
Au Cameroun, le nombre des sûretés depuis 2004 bien qu’il a augmenté demeure très faible et s’élève à seulement 152
inscriptions en 2020. De même au Bénin où nous avons enregistré en 2020 seulement une dizaine de cas de sûretés portant
sur des nantissements de créances ou des nantissements de comptes bancaires.
20 En Côte d’Ivoire, les enregistrements des sûretés en général et des nouvelles sûretés en particulier sont de plus en plus
fréquentes sur les 5 dernières années. En particulier pour les cessions de créances, le nombre d’inscriptions au Tribunal de
Commerce d’Abidjan est passé de 59 en 2014 à 236 en 2020.
réalité confrontée à plusieurs obstacles et freins à l'utilisation et à l'efficacité des sûretés auxquels il
conviendrait de remédier. Ces obstacles sont de différentes natures. Certaines sont liées au non-
accomplissement des conditions de mis en œuvre, ce qui renvoie aux problèmes d’effectivité, en
particulier la législation et l’intégration des suretés dans les RCCM informatisées, etc. D’autres raisons,
plus significatives portent sur la non-adaptabilité de certaines dispositions de cet acte uniforme à la
réalité économique des pays OHADA.
Les nouvelles sûretés bien que pertinentes pour faciliter l’accès aux crédits, les conditions d’en
bénéficier restent très restrictives et limitées à certaines catégories d’opérateurs économiques
notamment ceux de grande taille. Les banques, principales pourvoyeuses de crédit, préfèrent octroyer
le crédit aux grosses firmes et PME solidement implantées, car étant sûres de recouvrer facilement
leur créance. Les banques commerciales dans les pays membres de l’OHADA (filiales en grande
majorité des banques occidentales) traitent surtout avec les grands groupes commerciaux et
industriels étrangers. La conséquence d’une telle situation est qu’une frange importante de la
population en particulier les entrepreneurs individuels et les petites et moyennes entreprises ne peut
accéder au crédit bancaire parce que ne répondant pas aux critères exigés. Dans la CEMAC, en
particulier, les crédits demeurent fortement concentrés puisque la part des grandes entreprises est
dominante et s’élève en 2019 à 83% de l’ensemble des crédits accordés au secteur privé.
De même dans l’UEMOA, la part des entreprises individuelles dans les crédits demeure très faible eu
égard leurs poids dans le secteur productif. A titre d’illustration, dans l’UEMOA, les crédits accordés
aux entreprises individuelles sur la période 2014-2019 ne représentent que 16% à 18% de l’ensemble
des crédits du secteur productif. Outre le problème d’accès aux crédits, les entreprises individuelles
qui réussissent à emprunter auprès du secteur bancaire, subissent souvent un coût relativement plus
élevé que les entreprises sociétaires. L’alternative pour ces entreprises individuelles en général et les
microentreprises du secteur informel en particulier est la microfinance et les tendances de l’utilisation
des services de microfinance sont de plus en plus prometteuses. Par exemple, dans l’UEMOA, le taux
d’utilisation des services de microfinance par la population adulte est passé de 14,9% en 2010 à 21,7%
en 2019, ce qui fait que les institutions de microfinance dans l’UEMOA ont pratiquement le même
poids que les banques en termes d’encours de crédits pour le segment des microentreprises,
entreprises individuelles, etc. Le constat n’est pas le même dans la CEMAC et dans les autres pays
membres de l’OHADA hors UEMOA.
Dans les pays de la CEMAC, par exemple, l’essentiel des nouveaux crédits sont accordés par les
banques, qui concentrent plus de 99% de part de marché et les autres établissements financiers de
micro finance ne représentent que moins de 1% de part de marché. Il faut rappeler par ailleurs que les
Institutions de microfinance utilisent souvent des taux d’intérêt plus élevés que les banques car elles
traitent avec des populations vulnérables qui n’ont pas souvent de garantie et pour lesquelles elles
n’appliquent pas souvent les règles de sûretés imposées par les banques. Les institutions de
microfinance, ont plutôt une approche d’éducation financière et recourent au cautionnement solidaire
ou dans certains cas aux sûretés dites psychologiques dissuasives, champ en dehors des Actes
Uniformes.
Ainsi et même si les nouvelles formes de garanties sont indéniablement pertinentes pour le contexte
économique des pays de l’OHADA, leur contribution à l’amélioration de leur participation à la
facilitation à l’obtention des prêts reste tributaire du renforcement de leur effectivité matérielle
synonyme de réduction de leur coût de constitution et une meilleure appropriation des modalités de
mise en jeu par les différents acteurs dont notamment les banques.
21
Le nombre d’arrêts, pour lesquels nous disposons de l’information s’élève à seulement 32 arrêts pour un
montant libéré total de 164 milliards de FCFA. 13 pays sont impliqués mais c’est le Cameroun qui est en tête des
pays où les entreprises recourent à l’arbitrage à la CCJA.
IDEACONSULT INTERNATIONAL PAGE 63
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
Délai moyen et valeur du montant libéré de résolution des litiges commerciaux (2015-2020)
22
L’arbitrage d'investissement n'est pas prévu par le traité OHADA. Certaines interprétations considèrent
cependant que bien que non détaillé, il est prévu par le droit de l'OHADA, dans l'Acte sur l'arbitrage et par le
règlement de la Cour commune de 2017.
Toutefois, les tentatives de vérifier l’exécution des arrêts que ce soit ceux rendus par la CCJA ou les
tribunaux de commerce ont été entravées par la non- disponibilité des données. Mais il y a lieu de
préciser que le nombre des litiges commerciaux résolus par la CCJA, pour la période de 2015 à 2019,
la durée de traitement des différends ainsi que le montant des investissements libérés suite à cette
résolution peuvent apporter une évaluation de la performance de la CCJA. A ce sujet, le traitement des
arrêts produits par le SPO à l’équipe IDEA d’un nombre total de 1486 pour la période de 2015 à 2020
ont permis de relever les constats suivants :
- Une nette progression du nombre des arrêts rendus avec un fléchissement pour l’année 2020 dû
aux effets de la crise sanitaire de COVID-19.
- Une tendance globalement baissière et continue des délais. En revanche, ces délais dépassent de
loin la moyenne d’une année, et ce, tous pays confondus et toute nature de décisions confondues.
- Il y a lieu de noter à cet égard que même si un nombre réduit de pays accaparent l’essentiel des
affaires introduites, aucune discrimination par pays n’est à noter en termes de délais. Toutefois,
il est fait état d’une différence de délai entre les différentes natures des décisions.
- En ce qui concerne les investissements libérés, les montants objet des litiges commerciaux varient
considérablement et constituent essentiellement des questions portant sur le recouvrement des
créances par voie d’injonctions à payer, les saisies, gage et cautionnement. En revanche, les
affaires portant sur des crédits bail et des fonds de commerce ont une part relativement réduite
en comparaison avec les questions portant sur les procédures de recouvrement et des voies
d’exécution.
- Enfin, les montants objets des litiges commerciaux concernent pour l’essentiel les arrêts de rejet
qui constituent environ la moitié des montants.
Évolution du taux d’investissement par rapport au PIB dans l’espace OHADA et dans le reste de
l’Afrique subsaharienne 2015-2019
26,0%
25,2%
23,2%
23,1%
22,6%
21,7%
20,9%
20,8%
20,4%
19,5%
2015 2016 2017 2018 2019
4,4%
3,8% 3,9% 3,9%
2,8%
2,2%
1,7%
1,2%
1,2%
1,0%
2015 2016 2017 2018 2019
La performance est plus nette entre 2015 et 2019 où la zone OHADA a enregistré une meilleure
performance, soit 3,7% en moyenne annuelle contre seulement 1,9% pour l’Afrique subsaharienne
hors OHADA. Ce rattrapage, voire performance relative de l’espace OHADA, est corrélé avec l’évolution
des investissements développés plus haut. Cette évolution remarquable s’explique principalement par
la performance de certains pays membres alors que d’autres ont moins bien performés tels les cas de
la Guinée-Équatoriale, le Congo, le Tchad. Paradoxalement, la plupart des pays dotés de ressources
naturelles importantes et qui bénéficient d’afflux importants d’IDE sont les moins performants sur la
période (Guinée Équatoriale –7,1%), Congo (-5,6%), Gabon (2,2%)) et aussi les moins classés selon
Doing-Business.
Taux de croissance annuel moyen du PIB dans l’espace OHADA et dans le reste de l’Afrique
subsaharienne (1987-2019)
4,8% 5,0%
4,4% 4,3%
2,4%
2,2% 2,1%
1,9%
6.8 Conclusion de l’impact économique : Un apport certain des Actes uniformes mais
sous conditions d’autres facteurs
Le droit OHADA a certainement contribué à instaurer le cadre juridique propice pour les affaires. Sans
attribuer les progrès réalisés à l’apport exclusif des Actes uniformes, l’analyse montre que l’espace
OHADA est passé d’une période de stagnation, avant sa création, à une période de forte croissance et
d’amélioration de l’investissement privé, malgré les nombreuses contraintes structurelles des
économies des Etats Parties. Le tableau ci-dessous fait le point sur l’impact économique du droit
OHADA selon les différents critères d’appréciation qui ont été retenus par cette étude : pertinence,
comparaison avant &t après et/ou avec & sans et enfin entre réalisations et objectifs ou finalité.
Le constat établi pour les résultats à l’échelle de l’ensemble de l’économie est valable pour les
performances enregistrées pour des volets particuliers, tels que la création d’entreprises. En moyenne
les retombées du droit OHADA sont indéniables mais avec une grande disparité selon les pays et
encore en deçà des exigences pour un développement plus rapide.
Ainsi, en termes économiques d’ensemble, l’espace OHADA a connu pendant la période de référence
de la présente étude (2015-2019) et comparativement à la période d’avant OHADA, un niveau de
croissance économique du PIB et du PIB par habitant, de l’investissement par rapport au PIB et des
Investissements Directs Etrangers des performances certaines (tableau ci-dessous). Le taux de
pauvreté dans l’espace OHADA demeure cependant élevé et les facteurs de compétitivité
(scolarisation, accès à l’électricité, infrastructures, etc.) sont encore peu développés.
En matière de création d’entreprises, l’espace OHADA a connu une performance inégalée en Afrique
subsaharienne. La simplification des procédures, la non-exigence d’un seuil minimal de capital pour la
constitution des sociétés, la baisse des coûts et la réduction des délais voire la dématérialisation du
dispositif dans certains pays étaient à l’origine d’une dynamique favorable à la création d’entreprises.
Toutefois, globalement les tendances sont de plus en plus en faveur de la création d’entreprises
individuelles plutôt que des entreprises sociétaires. Il n’y a pas eu non plus de migration massive du
secteur informel vers les statuts formels proposés par les Actes Uniformes. L’étude a montré qu’offre
le dispositif OHADA est encore insuffisant par rapport à la perception des entrepreneurs de l’informel.
La dynamique entrepreneuriale demeure ainsi limitée et contrainte plus spécialement par les obstacles
confrontés par les entrepreneurs en matière de financement.
Synthèse des retombées économiques du droit OHADA
Source : Le Consultant
L’accès au crédit demeure problématique dans l’ensemble de l’espace OHADA étant donnée la
dominance du secteur informel d’une part et des entreprises individuelles formelles non sociétaires,
d’autres part. Les performances du secteur de crédit sont liées à une meilleure performance en
matière d’accessibilité des informations sur le crédit et une couverture plus large des emprunteurs par
les bureaux de crédit. Ces réformes entreprises dans certains pays ont permis d’améliorer la gestion
du risque et de baisser les taux d’intérêt favorisant ainsi une plus grande facilité d’obtention des prêts.
Pour d’autres pays de l’OHADA, en revanche, les coûts réels des crédits demeurent élevés surtout pour
les entreprises individuelles et les crédits en souffrance sont de plus en plus importants surtout sur les
5 dernières années.
L’Acte uniforme portant organisation des sûretés bien qu’il soit innovant reste limité en matière de
portée et d’impact sur l’économie. La mise en œuvre des dispositions prévues dans l’Acte uniforme
portant organisation des sûretés est en réalité confrontée à plusieurs obstacles et freins à l'utilisation
et à l'efficacité des sûretés auxquels il conviendrait de remédier : problèmes de notoriété et de
vulgarisation de l’acte en lui-même, non-accomplissement des conditions de mise en œuvre en
particulier l’inexistence des répertoires numériques des sûretés au sein des RCCM dans la majorité de
pays OHADA et non-adaptabilité de certaines dispositions de cet acte uniforme à la réalité économique
des pays OHADA.
L’œuvre de l’OHADA n’est pas le seul facteur déterminant de la croissance et de l’investissement.
L’impact du droit OHADA est conditionné par les capacités des pays à s’approprier réellement les actes
uniformes dans un projet de croissance de long terme. C’est ainsi que pour certains pays membres de
l’OHADA, malgré les progrès réalisés grâce aux traités, aux lois et aux stratégies visant à favoriser
l’intégration régionale, les résultats obtenus sur le terrain ne répondent pas toujours aux attentes.
Certains pays sont confrontés à des contraintes de plusieurs natures :
- D’abord, les contraintes structurelles qui se traduisent notamment par l’insuffisance des
infrastructures socioéconomiques sur le plan quantitatif et qualitatif, la faible diversification de la
structure productive et le retard en matière d’innovation et d’appropriation technologique, le
manque de qualification des ressources humaines, etc.
- À cela s’ajoutent les problèmes de la gouvernance et les barrières aux libertés économiques dans
certains pays …. D’autres pays sont parvenus en revanche à capitaliser plus sur les voies ouvertes
par le contenu des Actes Uniformes.
L’une des orientations stratégiques de l’OHADA serait de renforcer le réseautage communautaire. Un
des axes pourrait être la mise en en place d’un dispositif de partage des bonnes pratiques entre les
Etats Parties en vue de la meilleure appropriation des Actes uniformes. Une réflexion commune
pourrait être développée utilement sur deux sujets en particulier : i) les politiques fiscales dans
l’espace OHADA et ii) l’intégration de l’informel dans l’économie formelle. Ce sont là deux des sujets
d’échange et d’études d’approfondissement qui pourraient servir à améliorer l’impact du droit OHADA
sur les économies des Etats parties.
Un autre axe serait l’adoption d’un nouvel acte uniforme sur les investissements intra-communautaire
pour renforcer la mobilité du capital. Certaines dispositions réglementaires communes pourraient être
aussi envisagées pour améliorer l’attractivité de l’investissement étranger vers l’espace OHADA et une
plus forte intégration de cet espace dans la ZLECAf.
Une autre orientation stratégique pourrait cibler la microfinance et uniformiser sa réglementation.
L’objectif serait d’améliorer les règles de constitution des institutions de microfinances (institutions
mutualistes ou coopératives, Sociétés Anonyme, associations, etc.) et de fonctionnement (offre de
crédits à des taux d’intérêt plus bas, développement de l’offre des crédit-bail, micro-assurance, etc..).
Un des axes de cette stratégie, serait l’adaptation du cadre réglementaire des sûretés et du
recouvrement à cette source de financement de la petite entreprise.
Enfin, parmi d’autres orientations stratégiques, il y aurait à élargir le champ de son action à d’autres
aspects du droit qui impacte le climat des affaires, au rythme et dans les limites évidement qui
respectent la souveraineté des Etats Parties. Les domaines sont nombreux et font déjà l’objet de suivi
des indicateurs internationaux comme cela a été cité dans le rapport et dans cette synthèse.
La nouvelle méthode proposée consiste en un dispositif qui sera érigé en un véritable système de suivi-
évaluation (SSE) continue de l’activité de l’OHADA, de ses résultats et de son impact économique. Le
dispositif comporte plusieurs étages couvrant le commandement, l’objet du suivi-évaluation et son
contenu ainsi que les procédures de collecte de l’information, de son traitement et sa sauvegarde et
l’élaboration et publication de rapports périodiques. On présente ci-dessous la méthode et le dispositif
ainsi qu’une feuille de route pour sa mise en œuvre rapide et fonctionnelle
Correspondance entre cadre logique de l’OHADA et cadre logique du système de suivi et évaluation
Cette architecture (schéma des deux cadres logiques) met en évidence trois principes directeurs :
- La mise en œuvre effective du système de suivi-évaluation suppose l’implication et la
participation de toutes les parties prenantes dont notamment les institutions de l’OHADA.
- L‘unité de suivi évaluation est placée au sein du SPO, en tant qu’outil d’aide à la décision.
- Les dispositifs sont naturellement interconnectés sur la base du dispositif de gouvernance de
l’OHADA. En revanche, c’est une configuration flexible qui peut évoluer avec toute éventuelle
modification à opérer sur ce dispositif.
Il est proposé par la mission d’impliquer les CNO, en tant qu’interface, entre le système de
suivi-évaluation et les institutions nationales des différents pays.
Ainsi, pour a et b, l’information sera demandée par les CNO (sur la base de formulaires établis
par l’unité de suivi-évaluation) auprès des institutions de leurs pays respectifs et transmises à
l’unité.
Pour ce, il est proposé de confier à chaque institut national de statistique de réaliser l’enquête
(selon des TDR harmonisé et questionnaire identiques, établis par l’unité de suivi-évaluation).
Là aussi il est préférable que les CNO joueront le rôle d’interface entre l’unité de suivi-
évaluation et les institutions nationales de statistiques.
L’avantage du rôle attribué aux CNO est d’améliorer la visibilité pour chaque pays de
l’évolution des indicateurs qui le concernent et de créer des échanges intra-nationaux sur
différents aspects du droit des affaires en relation avec l’OHADA.
8 Annuelle
Banque Mondiale (Site Internet) Unité suivi- Extraction
8 évaluation Internet Annuelle
Doing Business (Site Internet)
3 SPO Annuelle
SPO
Formulaires
10 CCJA Annuelle
CCJA
Formulaire et Annuelle
ERSUMA (données et enquêtes perception) 12 ERSUMA
mini-enquête
8 Annuelle
CNO
14 Formulaires Annuelle
RCCM
CNO (en tant
Annuelle
DG Transports 3 qu’interface)
Tous les 3
Enquête Professionnels (INS des pays) 2 Enquêtes ans
Total général 68
NB : l’année de réalisation de l’enquête auprès des professionnels, le rapport comportera une partie additionnelle
sur les résultats de l’enquête.
Source : Élaboration du Consultant
l’OHADA. Des rencontres sont à prévoir pour permettre de tirer les enseignements des
indicateurs et avancer des recommandations partagées. Un budget pour conférences et
communication est prévu à cet effet.
Le tableau ci-dessous fournit un budget prévisionnel pour la période 2021-2024 qui permettrait de
faire face aux besoins indiqués plus haut. Le budget est exprimé en euros. Il concerne uniquement les
dépenses additionnelles individualisées et liées à la mise en œuvre du dispositif de suivi évaluation. Ce
budget prévisionnel nécessite l’appui d’un partenariat technique et financier.
En plus de ce budget, il faudrait tenir compte de dépenses induites pour tous les partenaires du
système et qui font partie des dépenses et moyens non individualisés (utilisation de locaux,
contributions en ressources communes aux institutions, etc.). Ce type de dépenses sera supportée par
les institutions en tant que contribution sur ressources propres.
Frais divers de gestion pour les CNO 34 000 85 000 85 000 85 000 289 000
Budget pour l'enquête auprès de
0 0 323 000 0 323 000
professionnels
Collecte et traitement des données 238 000 238 000
Rapports d'enquête 85 000 85 000
Conférences et communication pays 51 000 51 000 51 000 51 000 204 000
Total 194 500 477 000 640 000 307 000 1 618 500
7.1.6 Recommandations pour une mise en œuvre fluide et rapide du système du suivi-
évaluation
En sus du plan de mise en place que l’équipe IDEACONSULT a produit comme partie intégrante du
rapport intermédiaire, elle estime qu’il est primordial pour le SPO de focaliser en premier lieu et en
toute première phase sur la mise en œuvre des recommandations suivantes :
La désignation d’un responsable en charge de la gestion du suivi-évaluation. Ce responsable
doit avoir une expérience avérée dans les institutions de l’OHADA et l’application des actes
uniformes ; il doit également avoir de bonnes connaissances des outils statistiques de base, de
l’utilisation d’Excel et de l’interprétation des chiffres clés. Un bon niveau de communication
lui permettra d’assurer les activités de contacts avec toutes les institutions de l’espace OHADA.
L’allocation des crédits budgétaires nécessaires pour la mise en œuvre effective du
système présenté dans ce rapport.
La circularisation auprès des institutions de l’OHADA et des CNO d’une note de service relative
à la mise en place du système de suivi-évaluation et des implications des différentes parties
prenantes.
La programmation d’une réunion de sensibilisation auprès des institutions de l’OHADA en
marge du prochain événement des hautes instances de l’OHADA.
7.1.7 Tableau de synthèse : méthode d’évaluation et système de suivi-évaluation de l’OHADA
Composantes d’un Système de Suivi-
Propriété du système de suivi-évaluation proposé pour l’OHADA
évaluation
Périodicité de mise à jour Annuelle (selon un plan infra-annuel avec des MAJ en rapport)
7.2.2 Adoption par les instances supérieures de l’OHADA d’une résolution engageant tous les
pays pour l’appui à la collecte de l’information
Pour faciliter et rendre plus fluide la collecte de l’information depuis les sources nationales, les
instances supérieures de l’OHADA prendront une résolution engageant tous les pays membres et
toutes les institutions de l’OHADA à :
Collaborer activement avec l’unité de suivi-évaluation sous couvert du SPO pour la fourniture
des informations statistiques nationales ;
Inviter les CNO à jouer un rôle actif dans l’appui à la collecte de l’information, en particulier en
tant qu’interface avec les instances nationales.
Confier aux institutions de statistiques nationales la charge de mener une enquête triennale
auprès des professionnels du droit des affaires sur l’effectivité matérielle, selon des TDR établis
par l’unité de suivi-évaluation et avec l’appui, en tant qu’interface, des CNO.
Charger les CNO de transmettre à l’unité de suivi-évaluation d’enseignements qu’ils tirent des
données échangées et de formuler des recommandations pour améliorer l’impact du Droit de
l’OHADA
7.2.3 Décision formelle par le SPO de création de l’unité de suivi-évaluation
Afin de déclencher le processus de mise en place du dispositif permettant la mise en œuvre de la
nouvelle méthode d’évaluation de l’impact du Droit de l’OHADA, le SPO prendra une décision officielle
et formelle statuant :
La création d’une unité de suivi-évaluation sous sa supervision directe ;
Les rapports entre l’unité de suivi-évaluation et les autres instances de l’OHADA ;
La mission de l’unité ;
L’organigramme de l’unité.
7.2.4 Mobilisation des moyens pour l’activité de l’unité de suivi-évaluation
Les directions et services appropriés du SPO auront pour charge :
de finaliser le budget prévisionnel au niveau des grandes lignes (le budget sera affiné avec la
participation du futur responsable de l’unité de suivi-évaluation) ;
d’explorer les sources de financement et d’appui par les partenaires techniques et financiers.
7.2.5 Désignation d’un responsable de l’unité de suivi-évaluation
Le SPO procédera à la désignation d’un responsable de l’unité de suivi-évaluation, pour la période
2021-2025, avec éventuellement une période d’essai.
Le responsable de l’unité de suivi-évaluation aura des compétences en statistiques et/ou économie
avec bonne formation en techniques quantitatives, sera assez familier avec l’espace OHADA et les
enjeux du droit et du climat des affaires et de très bonnes aptitudes à la communication avec les parties
prenantes et partenaires du système suivi-évaluation.
Une expérience de 5 ans au minimum dans des domaines et/ou des missions similaires sera appréciée.
7.2.6 Établissement et adoption d’un plan de travail pour l’unité de suivi-évaluation
Une fois désigné le responsable de l’unité de suivi-évaluation et les sources de financement identifié,
un plan de travail sera adopté sous la supervision du SPO et avec l’implication des différentes parties
prenantes. Ce plan indiquera :
L’activité de familiarisation avec les outils de travail de l’unité.
La communication avec les institutions partenaires et le mode de travail collaboratif.
8 CONCLUSION GENERALE
L’étude de l’impact économique et de l’effectivité et uniformité du Droit OHADA présentée dans ce
rapport a abouti à établir, malgré les difficultés de disponibilité et de collecte de données, un bilan
bien mitigé des effets de l’Organisation sur son espace (voir matrice de synthèse des constats et
recommandations de l’étude d’impact économique et de l’effectivité - uniformité d’application du
droit OHADA en annexe 3 du présent rapport).
Il y a eu en effet une évolution remarquable de l’espace OHADA depuis 1997 et au cours de la période
2015-2019. Même si on ne peut attribuer les progrès réalisés au Droit OHADA, qui en reste une des
parties prenantes, et même si les résultats sont très différents selon les pays, l’étude a établi les
résultats suivants dont l’importance est à saisir en tenant compte des contraintes de départ et les défis
structurels persistants. On peut relever ainsi quelques impacts significatifs par période :
1. 2015-2020 :
a. Croissance du PIB de 3,7% par an dans l’espace OHADA contre 1,9% dans le reste de
l’Afrique subsaharienne
b. Croissance du PIB par habitant de 1% dans l’espace OHADA contre une régression de
0,4% par an dans le reste de l’Afrique subsaharienne.
2. 2016-2019 (après OHADA) par rapport à 1991-1995 (avant OHADA) : Un total de gains de :
a. 8,5 points de pourcentage de plus dans le taux de l’investissement par rapport au PIB
b. 5,8 points de pourcentage de plus de part de l’industrie manufacturière par rapport
au PIB.
c. 3,7 points de pourcentage de plus de la part de l’investissement direct étranger par
rapport au PIB
d. 179 dollars constants de 2010 de plus dans le PIB par habitant dans l’espace OHADA.
3. 2010-2020 :
a. Le score de Doing Business de l’espace OHADA demeure inférieure à celui du reste de
l’Afrique subsaharienne.
b. Les gains de score entre les deux espaces sont plus importants dans celui de l’OHADA
: 8,9 points de plus dans l’espace OHADA contre 3,7 points seulement pour le reste
de l’Afrique subsaharienne.
c. Le gain de score vient de deux composantes où sont impliqués les Actes Uniformes :
la facilitation de création d’entreprise et l’obtention des prêts.
4. 2019 par rapport à 2015 : Pour une cohorte de 10 pays23 des 17 pays OHADA, représentant en
2019, 89% de la population et 82% du PIB de l’espace OHADA :
a. 149 065 entreprises créées en 2019 contre 106 456 en 2015, soit une multiplication
par 1,4 en quatre ans ce qui correspond à un taux de croissance annuel moyen de
8,7%. C’est donc en moyenne 10 652 entreprises de plus par an pour la période pour
les 10 pays de la cohorte
23
Les dix pays pour lesquels l’information est disponible : RDC, Benin, Burkina Faso, Comores, Côte d'Ivoire,
Cameroun, Togo, Sénégal, Guinée et Niger
IDEACONSULT INTERNATIONAL PAGE 85
ETUDE SUR L’IMPACT ECONOMIQUE DE L’OHADA
EFFECTIVITE, IMPACT ECONOMIQUE ET UNIFORMITE D’APPLICABILITE DU DROIT OHADA
RAPPORT FINAL
b. Entre 2015 et 2019 : La création d’entreprise par million d’habitant dans les 10 pays
est passée de 477 entreprises à 611, soit 133 entreprises par million d’habitants de
plus en 2019 par rapport à 2015.
Cependant, l’évolution économique remarquable de l’espace OHADA ne doit pas cacher les
nombreuses limites à l’impact des Actes uniformes. En particulier pour le statut de l’entreprenant, il y
a à souligner le succès très limité et ponctuel, le peu d’attractivité pour le secteur informel et les
résultats limités pour le financement des entreprises, en particulier l’informel, les PME. Une réflexion
commune pourrait être développée au sein de l’espace OHADA à ce propos sur deux sujets en
particulier : i) les politiques fiscales dans l’espace OHADA et ii) l’intégration de l’informel dans
l’économie formelle. Ce sont là deux des sujets d’échange et d’études d’approfondissement qui
pourraient servir à améliorer l’impact du droit OHADA sur les économies des Etats parties.
Plusieurs obstacles sont relevés par l’étude concernant l’ampleur de l’impact économique de l’OHADA.
Il y a en premier lieu le faible taux d’effectivité juridique des Actes Uniformes estimé à un peu plus de
61,3% ainsi que celui de l’effectivité matérielle s’élevant seulement à 30,8%.
Le manque de moyens des institutions d’appui CCJA et ERSUMA ont été également signalés dans le
rapport malgré des performances notables et en progression. Leurs performances peuvent être encore
plus élevées si elles sauront palier à certaines difficultés de rapprochement géographique des acteurs,
par exemple.
De manière générale, il est apparu qu’il y a peu de données régulières disponibles sur l’ensemble de
l’espace OHADA, ce qui ne favorise pas la réactivité nécessaire d’une Organisation qui couvre autant
de pays et un champ aussi vaste que celui du Droit des Affaires. Le nouveau système de suivi-évaluation
est de nature à permettre de palier à cette importante lacune dans le dispositif de gouvernance de
l’OHADA. En plus de la constitution de bases de données qui vont être un outil d’aide à la décision, le
système proposé va permettre de créer des occasions périodiques, au moins annuelle, pour apprécier
le chemin parcouru et formuler des ajustements stratégiques, avec les différents tableaux de bord
portant sur quelques 68 indicateurs, en plus des informations détaillées sur les textes, les institutions
et la jurisprudence.
En outre, il se dégage de l’analyse des impacts du droit OHADA que cet impact reste tributaire et
fortement influencé par les questions d’ordre fiscal. Le renforcement de l’impact du droit OHADA exige
de développer une réflexion à propos d’une politique fiscale plus favorable au développement des
affaires. Cette réflexion peut porter sur les questions relatives aux : (i) traitement fiscal du statut de
l’entreprenant (ii) avantages fiscaux accordés au titre de la promotion des investissement (iii)
démantèlement tarifaire des échanges frontaliers (iv) traitement fiscal des procédures d’apurement
du passif.
9 LES ANNEXES
Année
Liste des pays membres
d'adhésion
Bénin 1995
Burkina Faso 1995
Comores 1995
Mali 1995
Niger 1995
RCA 1995
Sénégal 1995
Cameroun 1996
Cote d’Ivoire 1996
Guinée Bissau 1996
Tchad 1996
Togo 1996
Gabon 1998
Congo 1999
Guinée Equatoriale 1999
Guinée 2000
RDC 2012
Source : Le Consultant à partir des documents de l’OHADA
Année Année
N° Intitulé
d'Adoption Révision
l’Acte uniforme portant sur le droit commercial général adopté le 17
1 1997 2010
avril1997 et révisé le 15 décembre 2010
La matrice ci-après propose une synthèse générale des constats et de recommandations de l’étude sur
Impact économique-Effectivité et Uniformité d’application du droit OHADA.
La Matrice est divisée en deux parties (pour des raisons de lisibilité) : la première présente les constats
sur l’effectivité et l’uniformité, la deuxième est consacrée aux résultats d’analyse des impacts
économiques et de la sécurité juridique ainsi qu’aux recommandations liées à tous les aspects étudiés
(effectivité -juridique, matérielle-, économiques et sécurité juridique).
1
1 TABLEAU 1-1 : ACTES UNIFORMES : AUDCG – AUDSCGIE – AUDC (1/3) : EFFECTIVITE ET UNIFORMITE LEGISLATIVE ET
JURISPRUDENTIELLE
Effectivité et uniformité législative et jurisprudentielle
13 pays ont adopté des Environ 55% des professionnels estiment que le niveau
textes nationaux sur le d’effectivité de l’acte est soit élevé soit très élevé
capital social des SARL Une légère disparité entre les pays à taux élevé (Mali,
12 pays ont adopté des côte d’ivoire, le Togo Burkina, Sénégal et guinée
AUDSCGIE
Lois pénales nationales équatoriale des pays à moyen ou faible (Tchad, Niger,
punissant les infractions Comores, Guinée Bissau, Centrafrique)
prévues par Une nette convergence entre les professions sur le niveau
l’AUDSCGIE d’effectivité
2
2 TABLEAU 1-2 : ACTES UNIFORMES : AUDCG – AUDSCGIE – AUDC (2/3) : EFFECTIVITE MATERIELLE
Effectivité matérielle
Acte
uniforme Effectivités des dispositions clés et pratiques du climat des affaires
1-Statut de l’entreprenant des difficultés pratiques ont entravé l’effectivité matérielle de ce statut. Il s’agit du (i) faible niveau
d’appropriation du statut pour ce qui est du caractère transitoire, les obligations comptables, (ii) coexistence et double emploi avec des
régimes similaires, (iii) la nécessité d’accompagner la mise en place du statut par des services de soutien et d’appui (iv) le poids des
incitations fiscales pour améliorer l’attractivité du statut. L’octroi des incitations fiscales par les Pays membres s’est heurté dans
certains cas à des contraintes ayant trait soit à des difficultés institutionnelles et politiques soit de législation fiscale soit à des pratiques
AUDCG de fraude fiscale.
2-la simplification des procédures de création des entreprises
En dépit d’une perception positive et convergente des professionnels des contraintes ont été identifiées. Il s’agit (i) du manque de
sensibilisation sur les nouvelles formes dont notamment les SAS, (ii) du retard dans la mise en place effective du RCCM, (iii) le
manque d’appropriation chez les notaires qui voient les nouveautés sous un angle négatif (iv) la disparité entre les pays pour
l’exonération des actes notariés et la réduction des émoluments des notaires.
3- l’appel public à l’épargne. Une convergence entre les pays et les professions que le niveau d’effectivité est plutôt moyen. Outre un
tissu économique dominé par les entreprises de petites tailles, les principales contraintes identifiées sont le manque de culture
financière due à la perception chez les sociétés que l’APE (i) fait perdre aux associés le contrôle de leurs sociétés, (ii) leur font
supporter un coût élevé liés à la grande variété de commissions (iii) leur soumet au contrôle des structures de surveillance.
4- protection des actionnaires minoritaires et amélioration de la gouvernance des entreprises
Pour la procédure d’alerte : les principales contraintes identifiées sont le faible recours aux procédures d’alerte entravées par (i)
l’Absence de réponses des organes dirigeants (ii) le retard des réponses (iii) le manque conscience de l’importance de cet outil et que
(iv) les Conseils d'administration sont peu réactifs.
AUDSCGIE
La mise en œuvre des dispositions de l’AUDSCGIE se trouvent être limitée par des difficultés dont il a cité notamment (i) le manque
d’appropriation des dirigeants (ii) problème de communication de l’information, rapports et conventions réglementées (iii) insuffisance
des procédures de convocation des AG (iii) absence d’outils pratiques pour l’application des dispositions de l’acte (V) choix des
méthodes d’évaluation dans un marché financier peu actif.
Tous les pays membres de l’OHADA sont mal notés (un point sur 7) pour ce qui est du sous-indicateur de la Responsabilité des
dirigeants
3
3 TABLEAU 1-3 : ACTES UNIFORMES : AUDCG – AUDSCGIE – AUDC (3/3) : IMPACTS ECONOMIQUES ET SECURITE JURIDIQUE ET
RECOMMANDATIONS
Acte
uniforme Impacts économiques et sécurité juridique Recommandations
Création d’entreprise : Sensibiliser les Etats membres pour l’adoption des textes
Une croissance significative du nombre d’entreprises créées dans la plupart des pays OHADA. d’application et la mise en place les institutions prévues par les actes
La majorité des entreprises créées ne sont pas sociétaires. Il s’agit principalement d’entreprises et de dédier les ressources nécessaires pour un fonctionnement
individuelles évoluant dans les activités commerciales. Mais les évolutions récentes dans certains effectif de ces institutions ;
pays mettent en évidence un début de retournement de tendance en faveur des entreprises Accélérer la mise en place des RCCM dans les pays qui accusent un
sociétaires (SARL et SARLU) - les entreprises individuelles sont toujours dominantes en nombre-. retard
Beaucoup d’entreprises ne démarrent pas réellement leurs activités Sensibiliser davantage sur la substance du statut de l’entreprenant
Un nombre important d’entreprises meurent au bout de 2 à 5 ans Partager les bonnes pratiques identifiées dans certains pays sur tout
Le manque de stratégie et d’outils de pilotage seraient les principales causes de la mort précoce des l’espace
AUDCG entreprises. Sensibiliser les pays sur l’importance de résoudre les contraintes des
Beaucoup d’entrepreneurs pas suffisamment accompagnés se précipitent à créer leurs entreprises dispositions fiscales et l’importance d’accompagner le statut de
sans une vision claire de leurs projets. l’entreprenant par des services d’appui et de soutien
La mauvaise gestion financière avec une interférence entre caisse personnelle et familiale de Cibler les notaires dans les actions de développement de capacités
l’entrepreneur et caisse de l’entreprise est souvent source de difficulté graves provoquant la faillite. Collaborer avec les structures de surveillance et de contrôle des
D’autres motifs expliquent aussi la cessation d’activité temporaire ou définitive- la difficulté marchés financiers pour mieux diffuser les exigences relatives à
d’accès au financement et le manque de fonds de démarrage, l’appel public à l’épargne
Le régime entreprenant : Examiner la possibilité d’inclure le droit bancaire dans le pipeline
Les inconvénients de la formalisation tels qu’ils sont perçus par les acteurs de l’informel des matières à couvrir par le droit OHADA
l’emportent sur les quelques avantages du statut de l’entreprenant souvent méconnus ou mal Cibler les magistrats et les experts comptables pour mieux diffuser
perçus par ces mêmes acteurs. les actions de protection des actionnaires minoritaires
Le statut de l’entreprenant reste peu attractif dans la majorité des pays de l’OHADA et 10 ans (administrateurs).
après la publication de l’AU sur le Droit Commercial, la réforme de l’Entreprenant n’a pas produit 98342707
les résultats escomptés notamment en matière d’intégration des activités informelles dans les Examiner la possibilité d’élaborer des outils d’harmonisation
circuits économiques formels. pratique pour la mise en œuvre des dispositions de l’AUDSCGIE
AUDSCGIE Pour les SAS : (procédures d’alerte, détermination du prix d’émission des actions
Les créations d’entreprises de ce type restent très faibles dans la majorité des pays membres de nouvelles ou les conditions de fixation de ce prix, convocation des
l’OHADA. AG, conventions réglementées)
Les avantages recherchés de la flexibilité sont réels, bien que ce statut ne bénéficie d’aucun Examiner l’option d’améliorer la convergence entre les actes et DB
avantage spécifique après la création. du fait que les conditions exigées par DB ne sont pas réglementées
Contraintes majeures pour le développement des entreprises : par les actes uniformes ou l’interprétation qui est faite des
Les difficultés d’obtention de crédit dispositions n’est pas conforme avec la logique du calcul des scores
Les charges fiscales de DB.
AUDC
4
4 TABLEAU 2-1 : ACTES UNIFORMES : AUS – AUPSRVE – AUPCA (1/3) : EFFECTIVITE ET UNIFORMITE LEGISLATIVE ET
JURISPRUDENTIELLE
Effectivité et uniformité législative et jurisprudentielle
Acte Mise en place des institutions Adoption des textes prévus par l’acte Uniformité de la jurisprudence
uniforme
Pour ce qui est de la jurisprudence nationale relative à l’AS,
il y a lieu de noter que les arrêts examinés ont porté sur les
questions suivantes
Le cautionnement
Les Effets du cautionnement
AUS
Les Garantie et contre-garantie autonomes
Le Droit de rétention
L’Hypothèque – Dispositions générales
4 pays
La mise en place des institutions concerne la Les textes portant Législations nationales – Une disparité a été constatée au niveau des
question de d’application des dispositions du Titre I de juridictions nationales en ce qui concerne les
l’AUPC consacré aux mandataires dispositions générales
judiciaires et les ont été faiblement – La suspension des poursuites individuelles
adoptés. – Application de l’article 9 de l’AUPC
Textes nationaux fixant les peines – Application des articles 8, 9 et 23 de l’AUPC
applicables aux infractions prévues par – L’homologation du concordat préventif
AUPCAP l’AUPC ont été adoptés dans la majorité – Les conséquences de la cessation des paiements
des pays. – Le mode de saisine de la juridiction compétente en
La même remarque pour les Lois pénales matière de procédure collective
nationales sanctionnant l’infraction prévue Ouverture du redressement judiciaire et de la liquidation
par l’article 65 al. 1 et l’article 184 alinéa 3 des biens
Textes nationaux sur les hypothèques qui
ont été globalement adoptés par les pays
membres
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5 TABLEAU 2-2 : ACTES UNIFORMES : AUS – AUPSRVE – AUPCA (2/3) : EFFECTIVITE MATERIELLE
Effectivité matérielle
Acte Perception de l’effectivité par les Effectivités des dispositions clés et pratiques du climat des affaires
uniforme professionnels de droit
Une disparité entre les pays quant à L’inscription dans le RCCM n’est pas admise par les banques comme signe de solvabilité.
l’effectivité matérielle de l’acte et
AUS une convergence entre les Les bureaux d’information sur les crédits mis en place dans les pays de l’UEMOA se basent exclusivement sur les déclarations des banques au sujet des
professions à considérer que l’acte sûretés constituées sans se référer aux informations du RCCM qui sont jugés comme n’étant pas toujours disponibles et fiables.
est moyennement effectif L’immatriculation des sûretés mobilières n’est pas systématique.
L’AUPSVE est l’acte qui est
jugé le plus effectif des 10 La Pratique bancaire n’est pas favorable à l’effectivité matérielle des suretés. C’est ainsi que (i) le crédit-bail « véhicule » n’est pas considéré par les banques
actes uniformes de l’OHADA. comme attractifs du fait de leur détérioration avec le temps (ii) le nantissement du fonds de commerce et le gage (véhicule) sont jugées comme ayant peu
Cette perception est partagée d’intérêt par les banques du fait que ces formes de garanties ont tendance à se dégrader avec le temps. A la différence des nantissements et les gages, les
par pratiquement toutes les banques optent généralement pour les lettres de garanties.
professions. En revanche
Les banquiers ont manifesté peu d’intérêt pour les nouvelles formes des sûretés
certaines difficultés ont été
mises en évidence. Il s’agit du L’intégration des nouveaux types dans les règles prudentielles des banques commerciales se heurte à des difficultés pratiques liées la non-cohérence entre
(i) caractère trop formaliste de la mise en jeu des garanties et dispositifs prudentiels des banques dans l’espace OHADA.
l’acte, (ii) de la perte de la
AUPSRVE simplicité visée en cas Il a été constaté que les nouvelles formes sûretés sont plus effectives quand elles sont accompagnées par des formes d’appui.
d’opposition ou appel (iii) les
Etant donné l’importance du secteur informel dans les économies de l’espace OHADA, et en raison de la complexité et la cherté des procédures de prise des
difficultés de localisation
garanties formelles (hypothèque, nantissement, cautionnement, etc.), la question des garanties informelles a été soulevée d’une manière récurrente et explique
géographique des débiteurs
en partie les limites à l’effectivité de l’acte uniforme pour les PME.
(iv) la difficulté d’accès à la
mission du conciliateur est Une nette convergence quant aux problèmes soulevés par la mise en œuvre des injonctions à payer. Il s’agit essentiellement de (i) la difficulté d’établir
difficile (v) la complexité des le caractère certain de la créance (ii) les longs retards causés par les voies de recours (iii) les nombreuses mentions prescrites à peine d’irrecevabilité, alourdissent
procédures entraînant des également la procédure en termes d’efficacité. Tout ceci conduit certains praticiens à recourir à la procédure traditionnelle d’assignation en paiement
pratiques dilatoires de la part
des débiteurs. Le volume important du contentieux de recouvrement peut être révélateur de l’effectivité matérielle de l’acte dans la mesure où les procédures apportées
par l’acte uniforme en question (injonction à payer, saisie attribution…) peuvent traduire l’intérêt des opérateurs économiques pour ces dispositions.
Les résultats de l’enquête ont
démontré que 51,2% des La mise en œuvre des voies d’exécution se heurte à plusieurs difficultés.
professionnels estiment que les Les difficultés d’accès aux services d’exécution. Il a été unanimement admis que le principe de l'assistance de la force publique est d’obtention difficile
procédures collectives pour les créanciers munis d’un titre exécutoire en bonne et due forme n’est pas toujours vérifiable dans la pratique. Cette assistance, indispensable à la bonne
d’apurement du passif sont peu exécution des décisions de justice, est organisée par l'article 29 de 1'AUPSRVE.
effectives. Une telle situation
peut s'expliquer par le faible L’indisponibilité des décisions de justice entrave les voies d’exécution.
niveau d’appropriation de ces
procédures, expliqué en partie Les Pratiques dilatoires protège les débiteurs insolvables
AUPCAP par le manque de la culture des Les performances des Etats membres de l’OHADA en ce qui concerne l’indicateur du délai de règlement sont en nette disparité.
procédures collectives. Les
exemples de la RDC, des Les experts comptables ont affirmé que les principales difficultés de mise en œuvre de l’acte uniforme des procédures collectives et d’apurement du
Comores, du Mali et de la passif se manifestent essentiellement par (i) le manque de réactivité de l'administration judiciaire (ii) l’indisponibilité des parties prenantes ainsi que les insuffisances
Guinée Bissau sont illustratifs de documentation (ii) le non-respect des délais prévus par les actes (iv) le flou dans le rôle du Syndic dans l'élaboration du projet de concordat ou dans la Vérification
à ce sujet. des créances dans les procédures de redressement judiciaire (v) les difficultés pour l'accès à l'information fiable et la non disponibilité des dirigeants de la société
en liquidation (vi) le manque d'informations fiables des sociétés objet des procédures collectives ‘vii) et Le non-paiement des honoraires, violence dans les cas de
liquidation d'entreprise, l’Assaut des huissiers- Actions syndicales
Une certaine disparité a été constatée pour ce qui est de la mise en place des mandataires judicaires.
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6 TABLEAU 2-3 : ACTES UNIFORMES : AUS – AUPSRVE – AUPCA (3/3) : IMPACTS ECONOMIQUES, SECURITE JURIDIQUE ET
RECOMMANDATIONS
L’amélioration du score obtention Sensibiliser les professionnels de droit aux problèmes de divergence d’interprétation de l’acte portant
de prêts (2015-2020) a porté organisation des sûretés pour ce qui est de la mise en jeu
principalement sur : Accélérer la mise en œuvre des actions de mise en place du RCCM dans les pays qui accusent un retard à ce
AUS La couverture, l’étendue sujet
L’accessibilité des informations Sensibiliser les banques sur les avantages des nouvelles formes des garanties
sur le crédit Coordonner avec les banques centrales 5BCEAO et BEAC pour l’harmonisation des dispositifs prudentiels avec
La fiabilité des garanties en relation les nouvelles formes de garanties
avec l’acte uniforme organisant les Sensibiliser les Etats parties sur la nécessité d’accompagner les actes par des formes d’appui pour promouvoir
sûretés : Aucune amélioration du les formes de garanties
score de DB. Mettre en place des outils d’information sur les garanties inscrites dans le RCCM
Les nouvelles sûretés Partager les bonnes pratiques établies par certains tribunaux de commerce au sujet de la gestion des Sûretés
En général, améliorations très Examiner les possibilités de mieux converger les indicateurs de doing business relatifs à l’accès aux crédits,
marginales par rapport aux règlement de l’insolvabilité avec les spécificités du droit OHADA
AUPSRVE sûretés habituelles, Œuvrer pour alléger le caractère formaliste de l’acte portant procédures simplifier lors du projet de réforme en
cours dudit acte
Dans certains pays comme la
Sensibiliser les Etats sur la nécessité de faire face aux difficultés pratiques relatives aux voies d’exécution,
Côte d’Ivoire, les
disponibilité des décisions
enregistrements des nouvelles
Œuvrer pour faire face aux effets des procédures dilatoires
sûretés sont de plus en plus
Sensibiliser les Etats sur le besoin manifeste de mettre en place les mandataires judiciaires
fréquents sur les 5 dernières
Programmer des actions de formation au sujet des procédures collectives aux profits des experts comptables en
années. relation avec leurs attributions en tant que mandataires judiciaires
Obstacles et freins pour les Mettre en place un cadre légal plus complet tenant compte de la spécificité des millions des auto-employeurs de
nouvelles suretés : l’informel des économies de l’espace OHADA. Une harmonisation du droit de la microfinance dans les pays de
Non accomplissement des l’OHADA viendrait mieux cadrer les activités des millions d’entreprises individuelles du secteur formel et
conditions de mis en œuvre informel. L’une des orientations stratégiques de l’OHADA serait d’uniformiser la réglementation aussi bien en ce
AUPCAP
Non adaptabilité de certaines qui concerne les règles de constitution des institutions de microfinances (institutions mutualistes ou coopératives,
dispositions de cet acte Sociétés Anonyme, associations, ..) qu’en matière de fonctionnement (offre de crédits à des taux d’intérêt plus
uniforme à la réalité bas, développement de l’offre des crédit-bail, micro-assurance, etc..) tout en adaptant le cadre réglementaire des
économique des pays OHADA. sûretés et du recouvrement. L’adoption de nouveaux textes juridiques et réglementaires devrait permettre de
renforcer ce secteur et assurer un développement plus harmonieux tout en améliorant la maîtrise des risques
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7 TABLEAU 3-1 : ACTES UNIFORMES : AUA – AUM – AUCTMR - AUDCIF (1/5) : EFFECTIVITE ET UNIFORMITE ET JURISPRUDENTIELLE
Mise en place des institutions Adoption des textes prévus Uniformité de la jurisprudence
par l’acte
AUA Trois Etats seulement ont désigné expressément les juridictions La plupart des cours d’appel nationales se conforment à
compétentes visées à l’acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage l’AUA avec très peu de décisions de cassation par la CCJA.
et fixant le mode de leur saisine. (Cameroun, Sénégal, Togo) Toutefois deux Etats (le Cameroun et le Sénégal)
Un seul Etat (Sénégal) : a procédé à la désignation de l’Autorité monopolisent plus de 60 % du contentieux
nationale chargée d’apposer la formule exécutoire sur les arrêts Les rapports cours de cassation nationales et la CCJA
de la CCJA et les sentences arbitrales ayant reçu l’exéquatur de révèlent un nombre important (50%) d’arrêts annulés par
cette Cour la CCJA.
D’autres Etats (quatre) ont - adopté des textes généraux sur la De manière générale dans six Etats sur treize, on peut
même matière mais qui ne visent pas spécialement les dire que l’effectivité est forte
juridictions& institutions visées par l’AUA.
Les autres Etats (douze)n’ont adopté aucun texte
AUM L’AU sur la médiation ne prévoit pas d’institutions relève à la Pas d’obligation prévue La médiation étant par définition une procédure amiable et
médiation. Il n’y a pas actuellement dans l’espace OHADA un relative à l’adoption de texte donc très confidentielle. L’intervention d’un juge est rare
centre de méditation. sauf dans certains cas : juge qui accorde l’homologation ou
Toutefois l’AUA parle de recours par les parties en litiges à une l’exequatur de l’accord de médiation, ou recours devant la
institution (nationale ou internationale) de médiation (, arts 3, CCJA si le juge national refuse l’homologation ou
5,7,13…) l’exequatur (art. 16)
Exceptés le Gabon, le Tchad, la Guinée, la Guinée Bissau et la
Guinée équatoriale ) tous les autres Etats (12) disposent d’un
centre et d’un règlement sur la médiation
AUCTMR En dehors de la désignation des juridictions compétentes, l’acte L’acte ne prévoit de textes Un volume de contentieux réduit
n’exige pas la mise en place d’institutions d’application spécifiques
Les questions les plus traités par les juridictions nationales
concernent les questions de la limitation de la
responsabilité ;
Le respect des délais de prescription
AUDCIF En dehors de la désignation des juridictions compétentes, l’acte Les textes d’application -L’avis de la CCJA portant harmonisation des référentiels
n’exige pas la mise en place d’institutions concernent les deux articles 66 (SYCOA et SYCOHADA) de 2015 a été respecté par les Etats
La CNC-OHADA est prévue par un règlement et elle a été mise en et 111. Les textes d’application membres de l’UEMOA même si l’enquête a fait établir que le
place sont généralement adoptés SYCOA est toujours appliqué par une minorité
avec un taux de 59 pour cent -La jurisprudence en relation avec l’acte comptable est
pour les textes portant étroitement liée avec les dispositions de l’ACDCGIE ayant
repressions des infractions trait aux infractions de distribution des dividendes fictifs.
prévues par l’article 111.
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8 TABLEAU 3-2 : ACTES UNIFORMES : AUA – AUM – AUCTMR - AUDCIF (2/5) : EFFECTIVITE MATERIELLE
AUA Les délais prévus par l’AUA (article 27) octroi de l’exéquatur et Une divergence entre les professions de droit en ce qui concerne l'arbitrabilité des litiges.
annulation des sentences ne sont ni effectifs ni réalistes. Les
Le délai de nomination des arbitres est jugé moyennement respecté.
juridictions nationales et même la CCJA a du mal à respecter ces délais
70% des magistrats jugent que le niveau des difficultés est faible alors que 60% des Médiateurs
et des arbitres évoquent que le niveau des difficultés est moyen.
Les montants des investissements et le nombre des emplois en jeu dans le cadre des procédures
d’arbitrage sont relativement limités, l’enquête fait état d’une perception qui ne croise pas avec
AUM ces constats. Ces montants sont jugés importants. Au-delà de la question de la représentativité
de l’enquête, cette divergence peut être expliquée par le caractère confidentiel des sentences
arbitrales et des détails des dossiers traités. La perception se trouve être basée sur des
expériences personnelles etne reflètent pas ainsi des données fiables partagées par les
professionnels de droit.
78% des magistrats estiment que le délai est moyen.
Les frais de médiation ne constituent pas une contrainte pour les magistrats, médiateurs et
arbitres.
59% des magistrats pensent que la culture de la médiation est faiblement développée dans leur
pays.
L’enquête a permis de relever une faible divergence entre les réponses des magistrats et des
Médiateurs & Arbitres en ce qui concerne l’exécution des accords de médiation.
Selon 83% des magistrats, l'AUAM est suffisant pour développer la médiation alors que 55% des
Médiateurs & Arbitres, jugent que l'AUAM est moyennement suffisant pour développer la
médiation.
Les montants sont jugés plutôt importants.
Les résultats de l’enquête au sujet de la perception des délais des procédures de médiation fait
état d’une convergence des opinions des magistrats, des arbitres et des médiateurs à considérer
que ces délais sont moyens.
9
9 TABLEAU 3-3 : ACTES UNIFORMES : AUA – AUM – AUCTMR - AUDCIF (3/5) : EFFECTIVITE MATERIELLE
10
10 TABLEAU 3-4 : ACTES UNIFORMES : AUA – AUM – AUCTMR - AUDCIF (4/5) : LES RECOMMANDATIONS
Acte Recommandations
uniforme
AUA Sensibiliser les Etats membres pour l’adoption des textes d’application et la désignation des institutions prévues par l’AUA
Cibler les magistrats et les universitaires dans les actions de développement de capacités
Procéder à modifier ces délais (en les rallongeant) dans l’AUA selon la pratique et les standards internationaux.
AUM L’accord sur la médiation étant relativement très récent il est difficile d’apprécier son effectivité ainsi que son uniformité dans l’espace OHADA
Il faudrait créer un centre automne sur l’arbitrage et la médiation, par rapport à la CCJA
Il faudrait sensibiliser les acteurs sur les avantages de la médiation par rapport à l’arbitrage et le recours au juge
Il faudrait diffuser la culture de la médiation et l’AUA dans les pays membres et renforcer la formation sur la médiation au sein de l’ERUSMA avec
notamment l’assistance de grands centre internationaux (CCI, OMPI …).
11
11 TABLEAU 3-5 : ACTES UNIFORMES : AUA – AUM – AUCTMR - AUDCIF (5/5) IMPACTS ECONOMIQUES, SECURITE JURIDIQUE ET
RECOMMANDATIONS
12
12 TABLEAU 4-1 : DISPOSITIF OHADA ET ENSEMBLE DES ACTES UNIFORMES (1/2) : LES IMPACTS ECONOMIQUES ET SECURITE
JURIDIQUE
13
13 TABLEAU 4-2 : DISPOSITIF OHADA ET ENSEMBLE DES ACTES UNIFORMES (2/2) – LES RECOMMANDATIONS
Acte Recommandations
uniforme
Dispositif Des pistes pour de nouveaux Actes Uniformes :
OHADA et Portant de manière spécifique sur l’Investissement (au sens économique), y compris l’IDE (en commençant par les investissements entre Etats
ensemble des OHADA)
Actes Portant sur la microfinance en rapport avec le financement de la micro-entreprise et les entreprises individuelles -proposition indiqué plus haut
Uniforme à propos des AU commerciaux-
Elargir le champ de l’œuvre OHADA, pour maintenir son apport pionnier, à de nouveaux domaines impactant le climat des affaires et qui font l’objet
de suivi par les indicateurs internationaux ainsi que ceux qui présentent des contraintes structurelles communes en Afrique : Certains aspects de la
redevabilité, par exemple -concernant le rapport entre les usagers et les services publics-, ou encore celui de la liberté d’entreprise – au niveau des
principes généraux par exemple-, enfin le cas de la propriété foncière -à un niveau d’intervention progressive compatible avec le respect de la
souveraineté des Etats, etc.
Eliminer toutes les restrictions résiduelles dans les Actes Uniformes qui pénalisent le score de DB : part minimal des actionnaires pour le capital
minimum des SARL, par exemple.
Elaborer un programme d’action pour soutenir les pays à faible effectivité du Droit OHADA.
Communication et labélisation du Droit OHADA :
Inciter les pays à mettre en avant leur appartenance à l’espace OHADA, en particulier sur les sites des agences de promotion de l’investissement
Communiquer auprès des investisseurs sur le Label Droit OHADA et ses avantages en termes de sécurité juridique, de recours alternatifs, de
simplification de création d’entreprise, etc.
Mettre en avant les progrès réalisés par les pays OHADA en matière de DB
Echanges de bonnes pratiques entre les Etats membres concernant la capitalisation sur le Droit OHADA.
Une nouvelle structure au niveau du SPO (par exemple sous l’égide de l’ERSUMA) de veille sur l’évolution du climat des affaires, l’effectivité du droit
OHADA dans les pays membres, des nouvelles bonnes pratiques à l’échelle internationale et dans le reste de l’Afrique.
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