50%(2)50% ont trouvé ce document utile (2 votes) 272 vues134 pagesDecouvrir Et Pratiquer L'aikido
Copyright
© © All Rights Reserved
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF ou lisez en ligne sur Scribd
4
DECOUVRIR
ET PRATIQUER
aikido
N.G. Bialokur
Dessins de l’auteur
@ y Oi rd
Tous 10° OC a g
14, rue de I'Odéon - 75006 PARISNicolae Gothard Bialokur pratique les Arts Martiaux Japonais depuis les années
60 et enseigne PAiki-Do, le Jo-Do et le Karate-Do au sein du « Ronin Ryu Bu-
Do » (R.R.B.), école traditionnelle de Bu-Do dont il est le fondateur. R.R.B. est
affiliée au « Centre de Recherche Budo » (C.R.B., Chemin du Looch, 67530 Saint-
Nabor, France).
L’auteur remercie vivement Mme Anca Bialokur, M. Francesco Bellido, Mile Sonia
Brunschwig, M. Dumitru Ceara, M. Camil Dadarlat, M. Juo Iwamoto (4° Dan
Aiki-Do Aiki-kai), Mlle Marie-Héléne Jacot-Descombes, M. Rikuta Koga (6° Dan
Shotokan Karate-Do International), M. Biagio Masi, M. Michael von Popa, M. Yves
Tzaud et M. Daniel Villard, qui l’ont aidé, plus ou moins directement, A la réali-
sation de ce livre.
Les dessins sont de Vauteur et les photos font partie de ses archives.
Les Kanji (calligraphies) sont exécutées par M. Juo Iwamoto (page 10), M. Pascal
Krieger (page 26) et M. Rikuta Koga (page 27).
Sur la photo de couverture : Kokyu-Nage exécuté par l’auteur, avec comme Uke
M. Biagio Masi.
Dans la méme collection :
BUDOscope 1
découvrir le Karaté. R. Habersetzer
BUDOscope 2
découvrir le Judo. R. Habersetzer
BUDOscope 4
découvrir l’Aikido. N.G. Bialokur
BUDOscope 5
découvrir le Ju-Jitsu. R. Habersetzer
BUDOscope 6
découvrir le Kung-fu. R. Habersetzer
BUDOscope 7
découvrir le Tae Kwon Do. R. Mollet et J. Vieillard
BUDOscope 8
découvrir le Tai Chi Chuan. J.-F. Herdoin
BUDOscope 9
découvrir le Iai-do. R. Habersetzer, J. Lobo, S. Santoro
BUDOscope 10
découvrir le Kendo. Cl. Hamot, Yoshimura K.
BUDOscope 11/12
découvrir les Ko-Budo d’Okinawa. R. Habersetzer
BUDOscope 13
découvrir les anciennes armes de la Chine. G. Charles
BUDOscope 14
découvrir le Shorinji-Kempo. R. Habersetzer
Collection « Budoscope » créée par Roland Habersetzer
© Editions Amphora S.A., avril 1989
ISBN : 2-85180-172-4
ISSN : 0989-4187RwUne
PREFACE......
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT
L'ESSENTIEL, EN DEUX MOTS...
. BREF HISTORIQUE ........
. MAITRES, STYLES, ECOLES
NOTIONS ELEMENTAIRES .
— Le pratiquant d’Aiki-Do
— Do-Jo
— Aikidogi .......
— Les armes de I’Aikidoka .
— Tenkan
— Omote-Ura.
. PRINCIPES DE BASE
— Tai-no-Shintai .
— Tai-Sabaki . beeees
— Le principe de la sphére dynamique ........
. LA PREPARATION SPECIFIQUE : JUMBI-DOSA
— Kokoru-no-Jumbi-Dosa
— Tekubi-Undo ...
— Ukemi-Waza ...
— La progression en Aiki-Do ...
. CONCEPTS FONDAMENTAUX
— Kokyu-Ho
LA eee eee WAZA
— Généralités .
— Tachi-
Waza... :
Ik-Kyo Ude-Osae .
Ni-Kyo Kote-Mawashi
San-Kyo Kote-Hineri
Yon-Kyo Tekubi-Osae .
Go-Kyo Ude-Nobashi— Shiho-Nage...
— Kote-Gaeshi
— Inimi-Nage
— Sokumen-Irimi-Nage
— Tenchi-Nage .
— Kaiten-Nage :
— Ude-Kime-Nage .
Sumi-Otoshi
Kokyu-] Nage-
— Aiki-Nage .
— Suwari-Waza .. vee
— Hanmi-Hantachi-Waza ...
— Taninzu-Gake ...........
— Tanto-Dori..
— Jo-Dori.
— Tachi-Dori ..
— Atemi-Waza.
9. AIKI-JO ET AIKI-KEN..
— Aiki-Jo .
— Aiki-Ken
10. KATA ........ 00. eee
ll. L’AIKEDO ET LA SELF-DEFENSE.
— CONCLUSION. ....-. 0.006 c eee eeePREFACE
J’ai fait la connaissance de Monsieur Nicolae Gothard Bialokur il y a
maintenant plus de cing années ; notre premiére rencontre, si je puis dire,
fut réalisée grace a un échange de courrier en 1983.
J’ai approfondi nos connaissances en échangeant de nombreuses cor:
pondances pendant plus de deux ans, et c'est a travers ces échanges que
appris a connaitre et a apprécier cet homme que je n’avais encore jamais vu.
Le jour de notre premiére rencontre en mars 1985 a Paris, je n’ai pas
été surpris de voir ce Monsieur qui était conforme a celui découvert a tra-
vers nos « relations » écrites quelque temps auparavant.
Monsieur Bialokur est de nationalité roumaine, et c’est entre Paris et Buca-
Test que notre amitié a commencé ; et depuis cette date de mars 1985 elle
n’a fait que se renforcer.
Sur le plan humain, j’apprécie avant toute chose sa sincérité, sa simpli-
cité, son abnégation, et cette franche amitié qui se dégage de lui et qui le
caractérise.
C’est le 26 juin dernier, par l’un de ses courriers, que j’ai appris qu’il
préparait un ouvrage sur I’Aiki-Do ; j’en suis trés heureux pour lui. Une telle
entreprise demande un certain courage, une qualité que détient Monsieur Bia-
lokur. Cet homme est un passionné des Arts Martiaux ; outre la pratique
de l’Aiki-Do, c’est également un fervent du Karate-Do, dont il détient le
3° Dan, des Ko-Bu-Do d’Okinawa, du Jo-Do et méme du Tai-Chi-Chuan.
Cette passion des Arts Martiaux lui est venue a la lecture d’ouvrages les
concernant. C’est son abnégation qui I’a aidé a devenir un vrai Budoka, en
s’entrainant six a neuf heures par jour avec quelques partenaires, durant des
vacances au bord de la mer Noire... Il a méme réussi 4 organiser dans son
pays quelques stages avec des Maitres de |’Europe occidentale et aussi des
Japonais, chose difficile 4 réaliser dans un pays comme la Roumanie ; et
pourtant il y est parvenu !
Maintenant Monsicur Bialokur réside en Suisse ; c’est ce qui lui permet
de mieux se perfectionner dans la pratique de ses disciplines favorites, et aussi
de se déplacer en Europe occidentale.
Connaissant bien Nicolae, je suis certain et convaincu que son ouvrage
aura un excellent résultat ; c’est en tout cas ce que je lui souhaite trés sincé-
rement car il le mérite. Je désire, avec toute l’amitié que j'ai pour lui, que
son livre gagne d’autres femmes et hommes a la pratique de l’Aiki-Do, et
qu’il aide également tous les adeptes de cet art a suivre la voie de la sagesse,
de l’humilité et surtout de l’amiti
Michel Hamon
5¢ Dan Aiki-Do, Diplémé d’Etat
Vice-Président de la Fédération
Frangaise d’Aiki-Do, d’Aiki-Bu-Do
et Affinitaires
Paris, le 27 juillet 1988.
7dédié a mes parents
N.G.B.AVERTISSEMENT
|-Do ne s’explique pas, disent les Maitres..., il se pratique et se vit.
Le fondateur de |’Aiki-Do, O-Sensei Morihei Ueshiba, lui-méme, n’expli-
quait pas son art ; a son sujet, il s’exprimait assez hermétiquement par
des sentences philosophiques.
La technique proprement dite, il ne I’a jamais expliquée, mais I’a seule-
ment montrée...
Ce sont ses éléves et les éléves de ses éléves, devenus des sommités dans
le monde de |’Aiki-Do, qui ont assumé la difficile tache d’expliquer
VAiki-Do par des mots, des photos et des dessins, de la simple présen-
tation en image jusqu’a |’interprétation philosophique et a |’explication
rigoureusement scientifique.
Leur effort est utile et nécessaire (surtout pour la propagation de I’ Aiki-
Do dans notre monde cartésien), ainsi que digne de respect (certains de
ces livres étant de vrais chefs-d’ceuvre), mais seulement en partie réussi.
Il est trés difficile d’expliquer 1’Aiki-Do, car, conformément a la con-
ception de O-Sensei Morihei Ueshiba, « I’Aiki-Do est I’Univers lui-
méme », et comment transposer en mots et en images l’infinité de
l'Univers ?
De plus, tous les livres
sur l’Aiki-Do, méme les
plus objectifs, portent —
fait tout 4 fait normal —
l’empreinte de leurs
auteurs : leur personna-
lité, leurs motivations
dans la pratique de
PAiki-Do, ce qu’ils ont
cherché en Aiki-Do et ce
qu’ils ont trouvé, leurs
propres interprétations,
leurs idéaux...
Ce « Budoscope » ne se
propose pas d’expliquer
PAiki-Do, mais seule-
ment d’informer, d’une
maniére générale, le lec-
teur qui ne l’a jamais
pratiqué, et de l’inciter a
aller plus loin et, en
revétant Vaikidogi, de
franchir le seuil d’un
Dojo pour vivre cette
expérience merveilleuse
qu’est l’Aiki-Do...
Nicolae Gothard BIALOKUR(O-Sensei Morihei UESHIBA
(1883-1969)« Le mouvement de I’Aiki-Do est le mou-
vement de la Nature, dont le secret est
profond et infini »
O-Sensei Morihei UESHIBA
1. L’ESSENTIEL,
EN DEUX MOTS
© « Héritage de la culture traditionnelle japonaise et souffle de fraicheur de
nos temps modernes », |’Aiki-Do fait partie de la grande famille des arts
martiaux du Pays du Soleil Levant, connue sous le nom générique de Bu-
Do ; l’Aiki-Do est une discipline complexe basée sur une méthode de com-
bat débouchant sur un véritable mode de vie.
Le fondateur de |’Aiki-Do est le maitre japonais Morihei Ueshiba
(1883-1969), budoka remarquable, technicien de génie et aux profondes
convictions religieuses. En partant des arts martiaux traditionnels prati-
qués autrefois par les Samurai, Morihei Ueshiba en a opéré sa propre
synthése. Mettant en évidence leurs performances et qualités techniques,
il leur a intégré les valeurs morales de |’Etre Humain, réalisant un saut
qualitatif de l’art martial purement physique a |’art martial spiritualisé.
* La traduction littérale des trois « kanji » com-
Al posant le mot Aiki-Do permet une meilleure
compréhension de la signification de cette
discipline.
— le premier Kanji, AI, peut étre traduit par :
harmonie, union, rencontre, coordination,
etc.
— le deuxiéme Kanji, KI, peut étre assimilé
aux notions : énergie vitale, force intrinsé-
KI que, esprit, ame, etc.
—le troisiéme Kanji, DO, peut étre traduit,
mM dans le sens concret ainsi qu’abstrait, che-
min, voie.
L’Aiki-Do peut étre défini de maniére concise
(mais imparfaite...) comme étant « la voie de
Vharmonisation des énergies », ou, encore, « la
recherche de la coordination mentale et physi-
A DO que de énergie ». O-Sensei Morihei Ueshiba
définit son art comme étant « la voie d’Har-
monie entre |’Homme et |’Univers » (A. Noc-
quet, « Maitre Morihei Ueshiba, Présence et
Message », p. 69).
iLe but de I’Aiki-Do est l’accomplissement de I’Etre Humain en tant que
tel, ce qui suppose :
— la connaissance et compréhension de soi, des autres et de l’univers ;
— l’harmonie avec soi-méme, avec les autres semblables, avec la nature ;
— le respect et l'amour pour homme et la Vie, pour la Tradition, la cul-
ture, et la Paix.
Conformément aux paroles de O-Sensei « le but de l’Aiki-Do est de nous
mettre en Harmonie avec l’Univers et de faire de nous un élément intégré
a cet Univers » (André Nocquet, « Maitre Morihei Ueshiba, Présence et Mes-
sage », p. 57).
L’Aiki-Do est donc avant tout une Voie et s’arréter sur le chemin aux sim-
ples aspects physique, technique ou de self-défense, ce n’est plus de
PAiki-Do.
Du point de vue technique, l’Aiki-Do consiste en une gamme riche et variée
de mouvements trés élaborés, régis par les lois de la sphére dynamique ;
Pharmonie, la souplesse, l’équilibre, l’élégance et une certaine beauté les
caractérisent.
En Aiki-Do, l’attaque n’existe pas, dans le sens que ses techniques telles
que concues par le fondateur, ne peuvent étre utilisées pour attaquer, mais
seulement comme moyen de défense.
Concrétement, |’attaque du partenaire est esquivée, celui-ci est déséquilibré
et désorienté, étant entrainé dans un vrai vide tourbillonnant, et projeté ou
contrélé au sol par une technique appropriée, en plein accord avec les lois
de la nature. L’énergie de I’attaque du partenaire est contrélée, amplifiée
et finalement guidée contre le partenaire lui-méme.
Dans son application purement pratique, I’Aiki-Do est, au niveau d’expert,
une méthode efficace d’autodéfense, qui peut étre utilisée contre toutes les
formes d’attaques. Mais, méme dans le contexte réel d’une agression, |’aiki-
doka, toujours fidéle a la loi de la non-violence qui gouverne son art, laisse
l’agresseur faire le premier geste et par la technique qu’il applique pour se
défendre il ne fait aucun mal irréparable a son agresseur. On ne recherche
pas la destruction de celui-ci, mais seulement la neutralisation de son acte
agressif ; agresseur est ramené a la raison, l’inutilité de son action lui étant
démontrée... Mais la non-violence ne signifie pas passivité ; obtenir « la vic-
toire par la paix » ne signifie pas se soumettre a |’attaque, mais l’intégrer.
En Aiki-Do, tel que I’a concu son fondateur, il n’y a pas de compétition
sportive (heureusement !), ce qui évite toute notion de rivalité et de victoire
artificielle.
Dans la pratique de l’Aiki-Do sur le tatami, il n’y a pas d’adversaire, mais
seulement un partenaire, un étre humain en dehors de tout sectarisme, ségré-
gation ou classification sociale. Le seul adversaire a vaincre est celui qui
existe en soi-méme.
L’Aiki-Do, l’un des plus subtils et sophistiqués arts martiaux, éminemment
non violent, profondément moral et humanitaire est une voie pour la réali-
sation de l’harmonie corps-esprit, pour atteindre une plus grande disponi-
bilité avec double aspect : technique et énergétique ; I’Aiki-Do est une
maniére de concevoir la vie, de l’aimer et de la respecter.
O-Sensei Morihei Ueshiba a transmis 4 l’humanité, 4 travers son Aiki-Do,
un message de sagesse et de vérité, d’amour et de paix.
Malheureusement, son message, méme s’il a été bien compris, est trés sou-
vent mal traduit en pratique. Mais ca c’est une autre histoire...
122. BREF HISTORIQUE
Techniques de Ju-Jutsu
| au Moyen Age Japonais
* La vie est un combat perpétuel... L’Etre Humain, depuis qu’il existe sur
la terre, a été obligé pour survivre de se battre tant avec le monde animal
qu’avec ses semblables. Dans |’élaboration des techniques et méthodes de
combat, avec ou sans armes, |’homme a fait preuve d’une imagination
trés riche.
Chaque peuple posséde une tradition martiale, qui, dans le passé, a occupé
une place importante dans son histoire, jusqu’a l’identification, et qui s’est,
en général, perdue dans nos temps _modernes.
* Le Japon cupe une place tout a fait particuliére dans ce domaine tant
par la vari et la richesse de ses techniques guerriéres, codifiées, systé-
matisées et perfectionnées, imprégnées de concepts philosophiques, que,
et surtout, par le fait qu’il a su assurer la survie de ses arts martiaux tr:
ditionnels, les élevant du niveau de techniques et méthodes de combat stri
tement utilitaires (Bu-Jutsu et Bu-Gei) au niveau des Voies (Bu-Do) avec
un but éducationnel et impliquant l’idéal humain de la Paix.
Guerrier se défendant
avec une technique
de Ju-Jutsu
13La panoplie des arts martiaux japonais
est extrémement variée, présentant autant
de techniques et méthodes de combat
avec armes (la gamme utilisée étant trés
diversifiée : des armes classiques comme
le sabre, la lance, l’arc, le baton etc., aux
instruments agricoles et de péche trans-
formés en armes redoutables) que de
techniques et méthodes de combat avec
les mains nues. Dans cette derniére caté-
gorie entrent trois grandes familles : Ju-
Jutsu, Aiki-Jutsu et Karate-Jutsu, qui se
sont développées parallélement, depuis
nuit des temps. Si le Ju-Jutsu et lAiki
Jutsu sont nés au Japon proprement dit,
au sein de ‘la classe des guerriers, le
Karate-Jutsu (initialement nommé To-De
et Okinawa-Te) est I’ceuvre du peuple
d’Okinawa.
La destination initiale du Ju-Jutsu et de
PAiki-Jutsu étant de servir sur le champ
de bataille aux guerriers, qui pour une
raison ou une autre étaient obligés de
continuer le combat sans armes, de nom-
breuses similitudes techniques et stratégi-
ques existent entre ces méthodes de com-
bat sans armes et les méthodes de com-
bat avec armes. La différence entre le Ju-
Jutsu et l’Aiki-Jutsu consiste tant dans
leurs origines (I’Aiki-Jutsu étant appa-
renté a l’élite de la classe des Samurais
et en dehors de toute influence externe
chinoise...) que, et surtout, dans les bases
philosophiques et mentales des deux
familles de Jutsu. L’originalité de 1’ Aiki-
Jutsu réside avant tout dans T’utilisation
de la notion d’Aiki — principe universel
de l’harmonie totale.
14
O-Sensei Sokaku TAKEDA
‘ensei Morihei UESHIBA© Les origines de I’Aiki-Jutsu remontent a la mythologie nippone. Lors de
la lutte légendaire qui eut lieu entre le fils du seigneur Takemi Nakata
et les kami Kashima et Katori, dieux des arts martiaux japonais, le prin-
cipe Aiki se serait manifesté...
Conformément la tradition nippone, Vhistoire de l’Aiki-Jutsu commenca
au Ix siécle sous le régne de l’empereur Seiwa. Cette technique de com-
bat fut transmise de génération en génération au sein des clans Minamoto,
Takeda du Han (fief médiéval) Kai, Takeda du Han Aizu et Saigo, amé-
liorée et enrichie en permanence. L’Aiki-Jutsu, gardé comme secret mili-
taire et enseigné seulement aux Samurais d’élite des clans respectifs, a
connu dans son histoire plusieurs appellations : Daito-Ryu, Takeda-no-
Heiko, Takeda-Ryu, Oshiki-Uchi, etc.
Cet art martial, considéré autrefois au Japon comme « Trésor National
Secret », était aussi bien composé de techniques de combat manuelles, trés
sophistiquées, que de techniques de combat avec le sabre et la lance, tou-
tes imprégnées de la doctrine spirituelle de l’Aiki-In-Yo-Ho (doctrine de
Vharmonie de l’esprit sur la base des éléments positifs — Yang — et néga-
tifs — Yin —, contenus dans chaque chose de l’Univers).
Dans le contexte de la réforme Meiji (1871) qui bouscula l’organisation
féodale de la société nippone, I’Aiki-Jutsu fut en danger de disparaitre
a tout jamais lorsque les clans furent dissous et les Samurais perdirent
leur raison d’exister en tant que tels.
© La survie de I’Aiki-Jutsu est due 4 Saigo Tanomo Chikamasa (1829-1905),
le dernier descendant de la famille Saigo, qui transmit finalement son héri-
tage martial au jeune Samurai Takeda Sokaku, membre de I’ancien clan
Takeda d’Aizu, renommé pour ses exploits dans l'art du sabre. Ainsi
PAiki-Jutsu revint au sein de la famille Takeda. Sokaku Takeda
(1858-1943) recut de Saigo Tanomo comme mission d’enseigner exclusive-
ment les techniques manuelles de |’Aiki-Jutsu. Pour des raisons de pres-
tige, Takeda Sokaku baptisa son école d’ Jutsu Daito-Ryu (1898). Le
nouveau Daito-Ryu contient tout l’ancien Aiki-Jutsu des Samurais d’Aizu,
perfectionné et enrichi. Etant également I’héritier de l’école de Ken-Jutsu
(sabre) du Han d’Aizu ainsi que de |’école de Ken-Jutsu Onoha-Itto-Ryu,
Takeda Sokaku ne cessa jamais son entrainement au sabre, en dépit des
conseils recus de Saigo Tanomo et, vers 1925, il réintroduisit officielle-
ment le Ken-Jutsu dans le curriculum de son école Daito. Parmi les nom-
breux disciples que O-Sensei Takeda Sokaku eut, le plus célébre fut cer-
tainement Morihei Ueshiba.
O-Sensei M. Veshil
Suwari-WazaO-Sensei
M. Ueshiba
Aiki-Jo
* Morihei Ueshiba (1883-1969) consacra toute sa vie a I’étude et a la prati-
que des arts martiaux ainsi qu’a une recherche touchant la sphére spiri-
tuelle, étant préoccupé par des questions concernant le destin de l’ére
humain, l’essence du Bu-Do et l’utilité de sa pratique.
Faisant un vrai pélerinage a travers le monde des arts martiaux tradition-
nels japonais, il étudia, depuis sa jeunesse, le Ju-Jutsu, le Ken-Jutsu (le
sabre), l’Aiki-Jutsu, le So-Jutsu (la lance), etc.
Pendant la guerre russo-japonaise (1905), Morihei Ueshiba, soldat sur le
front de Mandchourie, eut l’occasion d’y étudier les différentes méthodes
de combat locales et se perfectionna aussi dans la pratique de la baillon-
nette (Juken-Jutsu).
De toutes ces Bu-Jutsu, qu’il étudia jusqu’a la maitrise, M. Ueshiba a sorti
les aspects les plus marquants et les a transposés dans sa propre méthode.
Ainsi, du Ju-Jutsu il a retenu le principe de la souplesse « Ju » ; du Ken-
Jutsu l’art du déplacement et de l’esquive, ainsi que les mouvements des
mains ; du So-Jutsu le principe du débordement « Irimi ». La source la
plus importante de son Aiki-Do est assurément |’Aiki-Jutsu de l’école
Daito, duquel M. Ueshiba a retenu, a cété d’un grand nombre de techni-
ques basées sur le principe de 1’utilisation rationnelle du corps humain en
tant qu’arme défensive, surtout le concept réfléchi de l’Aiki (’harmonie
des énergies).
O-Sensei M. Ueshiba
Trimi-NageMais la dimension spirituelle tout a fait particuliére de |’Aiki-Do trouve
ses origines dans les recherches religieuses et philosophiques (Shinto, Boud-
dhisme Zen, Koto-Tama, Omoto-Kyo, etc.) de Morihei Ueshiba. Profon-
dément imprégné par la nouvelle école religicuse Omoto-Kyo (religion de
la « Grande Origine », synthése entre le Shintoisme japonais, le Boud-
dhisme chinois et le Chamanisme tibétain, réalisée par le révérend Wani-
saburo Deguchi) dont le but était l’unification du monde sous le signe
de l’amour du prochain, Morihei Ueshiba a décidé d’humaniser les ancien-
nes méthodes et techniques guerriéres héritées de 1!’ Aiki-Jutsu.
Comme récompense a ses recherches infatigables et 4 une vie d’ascéte, au
printemps de l’année 1925, une expérience mystique personnelle (Satori)
lui fit comprendre que « ... la source du Bu-Do est |’Amour de Dieu... »,
que «... Pesprit du Bu-Do est la Paix... ».
Aiki-Do, source d’amour, harmonie, paix et vie est né. Un saut particu-
lier s’opére de I’Aiki-Jutsu, dont le but était de détruire l’agressivité de
Padversaire en anéantissant I’adversaire lui-méme, a I’ Aiki-Do dont le prin-
cipe moral est la non-violence.
Si au début Morihei Ueshiba n’enseignait sa méthode qu’a une « élite »
(soit par la position sociale, soit par le niveau dans d’autres disciplines
Bu-Do), dés 1948 (année ot la Fondation Aikikai est reconnue par le Gou-
vernement japonais comme école d’intérét public) |’Aiki-Do devient ouvert
au grand public.
Depuis les années 50 I’Aiki-Do se développe de plus en plus, au Japon
d’abord, puis en dehors de ses frontiéres, étant connu et pratiqué dans
le monde entier.
Aujourd’hui, |’Aiki-Do n’appartient plus au Japon mais a toute I’huma-
nité. Le réve de O-Sensei Morihei Ueshiba est, partiellement, réalisé...
———
O-Sensei Ueshiba
Shin-Kokyu
173. MAITRES, STYLES,
ECOLES
O-Sensei Morihei Ueshiba disait qu’en Aiki-Do il n’y a ni forme ni style...
Mais la notion d’Aiki-Do recouvre des réalités différentes. La diversité
@’Aiki-Do d’aujourd’hui s’explique par le fait que, d’un cété, l’enseigne-
ment de Morihei Ueshiba a évolué dans le temps (donc, chaque généra-
tion de ses éléves a regu un enseignement différent) et que, de l’autre,
ses disciples n’ont pas compris et approfondi son message avec la méme
intensité.
Ul y a tout d’abord l’Aikikai So Hombu, I’école du fondateur de I’ Aiki-
Do, a la téte de laquelle se trouve, conformément 4 la tradition, les des-
cendants directs de O-Sensei : Kisshomaru Ueshiba, son fils, et Moriteru
Ueshiba, son petit-fils.
Une partie des disciples de premiére heure de O-Sensei Morihei Ueshiba
se sont séparés de lui et ont créé leurs propres styles d’Aiki-Do en met-
tant l’accent sur l’efficacité et le réalisme. Ainsi Minoru Mochizuki fonda
Je Yoseikan, Minoru Hirai le Korindo-Ryu, Kenji Tomiki l’Aiki-Do Tomiki
(qu’il enseigna aux cadres du Kodokan-Ju-Do), Gozo Shioda le Yoshin-
kan, Yoichiro Inoue le Shinwa-Taido, etc.
D’autres disciples de O-Sensei quittérent I’école mére (Aikikai) aprés sa
mort, pour une raison ou une autre, et fondérent leur propre école, met-
tant Paccent sur aspect énergétique (Ki). Ainsi, Koichi Tohei fonda Ki-
no-Kenkyukai et Shin-Shin-Toitsu-Aiki-Do, Itsuo Tsuda le Katsugen-Kai,
Masamichi Noro le Ki-no-Michi, etc.
Enfin, des disciples directs de Morihei Ueshiba, indépendants de l’Aiki-
kai, enseignent |’Aiki-Do de « derniére heure » du fondateur dans leur pro-
pre école, en mettant l’accent sur un aspect ou un autre.
En réalité, méme les maitres d’Aiki-Do rattachés a |’ Aikikai, enseignant
au Japon aux cadres de l’Aikikai lui-méme ou ailleurs dans le monde
comme délégués de I’Aikikai, ont leur propre style d’Aiki-Do conformé-
ment a leur personnalité.
Parallélement a ’Aiki-Do de O-Sensei Morihei Ueshiba, I’ Aiki-Jutsu tra-
ditionnel continue a exister, au Japon, a travers deux tendances principa-
les : Takeda-Ryu et Daito-Ryu. L’enseignement traditionnel du clan Takeda
a été gardé et transmis, semble-t-il, grace A Shingen Takeda, et se retrouve
aujourd’hui sous le nom de Takeda-Ryu Aiki-Do, école dirigée par Soke
Hisashi Nakamura. Quant a |’enseignement traditionnel de O-Sensei
Sokaku Takeda, il continue sa voie, sous le nom de Daito-Ryu Aiki-Bu-
Do, sous la direction de son fils, Tokimune Takeda.
En dehors de ces deux écoles traditionnelles d’Aiki-Jutsu, on compte, au
Japon et ailleurs dans Je monde, quelques... dizaines d’écoles d’ Aiki-Jutsu,
toutes traditionnelles, ayant leurs sources surtout dans le Daito-Ryu, et
étant fondées par des disciples directs de O-Sensei Sokaku Takeda ou par
des disciples de ses disciples, japonais ou non japonais...
18_4, NOTIONS
ELEMENTAIRES
LE PRATIQUANT D’AIKIDO
© Dans la pratique de l’Aiki-Do (comme d’ailleurs dans toutes les discipli-
nes Bu-Do), de nombreux termes sont utilisés pour désigner le pratiquant
et ses rdles sur le Tatami, ainsi que dans la vie du Dojo, de l’école, de
LP Aiki-Do.
AIKIDOKA signifie, littéralement, expert (KA) en Aiki-Do, et, par exten-
sion, désigne le pratiquant d’Aiki-Do, de l’éléve jusqu’au Maitre.
AIKIDO-SHUGYOSHA signifie « celui qui cherche la Voie en pratiquant
Vart de l’Aiki », et est, conformément 4 la véritable appellation japonaise,
le nom qu’un pratiquant d’Aiki-Do devrait porter.
SENSEI signifie « celui qui est né en avant ». Dans les Bu-Do, Sensei dési-
gne le professeur (qui ne doit pas étre nécessairement Maitre...).
SHIHAN est un titre de maitrise et désigne « le Maitre ».
O-SENSEI signifie « grand professeur ». Ainsi est appelé Morihei Ueshiba,
le fondateur de I’ Aiki-Do.
DOSHU signifie « le Maitre de la Voie », grand Maitre d’une école. Ainsi
s’appelle Kisshomaru Ueshiba dés qu’il suivit son pére a la téte de
L Aikikai.
WAKA-SENSEI signifie « le jeune Maitre », « le fils du Maitre » et n’est
utilisé que tant que le Maitre est encore en vie. Ainsi s’appelait Kissho-
maru Ueshiba quand O-Sensei Morihei Ueshiba était encore en vie, et c’est
ainsi que s’appelle aujourd’hui Moriteru Ueshiba (le petit-fils du fonda-
teur de l’Aikido).
KO-HAI signifie les éléves débutants.
SEMPAI signifie les « anciens » du Dojo.
* Sur le Tatami, dans la pratique avec partenaire, chacun joue, a tour de
réle, le réle de celui qui exécute le mouvement d’Aiki-Do et le réle de
celui qui le subit. Pour désigner ces réles, on utilise, suivant les écoles,
des termes différents. Ainsi :
UKE signifie « recevoir ». Uke est celui qui subit, qui recoit l’attaque,
qui recoit énergie.
SEME signifie celui qui attaque.
SHITE signifie celui qui fait, qui exécute.
NAGE signifie celui qui projette.
TORI signifie celui qui prend.
AITE signifie « la main d’en face ». Aite est a la fois partenaire et
adversaire.
Pour exprimer le changement des réles entre les deux partenaires, pen-
dant I’exécution d’un mouvement d’Aiki-Do, on dit : « Uke soku Seme »,
« Seme soku Uke » (André Cognard, « Le Noeud de la Ceinture », p. 70).
19DO-JO
La pratique de |’Aiki-Do, comme d’ailleurs de toutes les disciplines Bu-
Do, se déroule dans un Do-Jo.
Do-Jo, terme d’origine bouddhiste, signifie le lieu (Jo) od l’on cherche
la voie (Do) dans son sens spirituel.
Le Do-Jo traditionnel est construit selon un arrangement précis. Les qua-
tre murs qui le délimitent ont chacun leur propre signification. Ainsi :
— KAMIZA, orienté vers l’est et face a l’entrée, est le siége supérieur.
Son milieu est la place d’honneur du Do-Jo. A cet endroit est installé
un petit autel Shinto et sur le mur se trouve le portrait de O-Sensei
Morihei Ueshiba, en signe de respect de sa mémoire, ainsi qu’une ou
plusieurs calligraphies de dictons énoncés par les sages du Bu-Do. Le
professeur (Sensei) se place du cété Kamiza, face a l’entrée.
— SHIMOZA, le siége inférieur, est le c6té paralléle au Kamiza. Sur ce
cété se placent les éléves, face au Kamiza.
— JOSEKI, le cété supérieur, est le cété gauche de Kamiza. Sur ce cété,
prés de Shimoza, se placent les assistants du professeur, suite a son
invitation. Toujours sur ce cété, mais prés de Kamiza, se placent les
invités d’honneur.
— SHIMOSEKI, le cété inférieur, est le cté droit de Kamiza. Il est réservé
aux visiteurs.
Il est trés important de savoir se placer juste dans le Do-jo, entre Shimo-
seki et Joseki.
Le plancher du Do-Jo est couvert du tatami (rectangle de couches de paille
de riz traitée et écrasée) destiné 4 amortir les chutes.
Les vestiaires, les douches, les annexes sanitaires, le bureau, etc., bien
qu’étant des annexes du Do-jo, en font cependant partie intégrante...
Dans chaque Do-Jo il y a un réglement a respecter scrupuleusement. Il
régit le comportement dans le Do-Jo, pendant le cours, avant et aprés
le cours, l’étiquette a respecter vis- is du Sensei (professeur), des Sem-
pai (les anciens du Do-Jo), des Kohai (les débutants), de soi-méme..., ainsi
que Ie comportement en dehors du Do-Jo (vestiaires, etc.).
Le Do-Jo, lieu privilégié ot l’on étudie la Voie, commence a son entrée.
Une fois le seuil de ce lieu sacré franchi, on entre dans un monde diffé-
rent, dans lequel régne un climat d’austérité, de calme et de paix pro-
fonde. En y entrant on se « sacralise » soi-méme.
20AIKIDOGI
L’aikidogi est le vétement (Gi) pour la pratique de |’Aiki-Do.
Il se compose de (Planche 1) :
—un pantalon, de tissu léger, de couleur blanche ; il est large a !’entre-
jambes et tient a la taille a l’aide d’un cordon serré ;
— une veste, de tissu fort, aussi blanche ; elle n’a pas de boutons, les
deux pans se croisant sur la poitrine ;
— une ceinture (OBI), de tissu dont la couleur varie selon le « grade »
de l’aikidoka. Faisant deux fois le tour des hanches, Obi se noue par-
dessus la veste, par un nceud plat. Le rdle de la ceinture est double :
tout d’abord pratique (soit tenir la veste fermée) et symbolique (soit
indiquer, par sa couleur, le degré de |’aikidoka) ;
— le HAKAMA, jupe-culotte traditionnelle, autrefois, dans le Japon féo-
dal, insigne d’un rang social, est porté dans tous les Bu-Do classiques.
En Aiki-Do, le Hakama est porté par les Yudansha (détenteurs de la
ceinture noire). La couleur du Hakama est noire, mais il y a des mai-
tre d’Aiki-Do qui en ont un bla Le Hakama, enfilé au-dessus de
l’aikidogi proprement dit, se porte bas
sur les hanches. Le réle du Hakama est
symbolique (dans l’esprit de la tradi-
tion), tactique (car il dissimule les mou-
vements des pieds), psychique (car il
renforce le sentiment de la concentra-
tion dans le Hara) et méme esthétique
(car le Hakama offre une certaine
beauté plastique aux mouvements
@ Aiki-Do).
A cette tenue s’ajoutent les ZORI (sorte
de sandales japonaises), qu’il faut chaus-
ser pour circuler entre les vestiaires et le
Do-Jo.
Le revétement de I’aikidogi et du Hakama,
ainsi que le nouement de la ceinture se
font suivant une régle précise ; de méme
le pliage de l’aikidogi et du Hakama, le
pliage du Hakama contenant tout un
doka et face a soi-méme, est le soin par-
ticulier qui doit étre accordé a l’entretien
et a la propreté de la tenue dans laquelle
on pratique dans la Voie. Car en extrapo-
lant le dicton « mens sana in corpore
sano », on peut affirmer que la santé du
corps dépend aussi de la propreté du
vétement.
21LES ARMES DE L’AIKIDOKA
Dans la pratique de l’aikido, des armes sont aussi utilisées, soit
(Planche 2) :
— le BOKKEN, la réplique en bois, exacte (comme dimensions, forme et
poids) du Katana (le sabre du Samurai) ;
—Le JO, baton en chéne, long de 1,28 m ;
—le TANTO, la réplique en bois du couteau.
Toutes ces armes sont personnelles et se gardent dans un étui en cuir ou
en tissu.
L’aikidoka emméne a chaque cours ses armes, méme si elles ne sont pas
toujours utilisées.
Les armes sorties de leur étui sont alignées au bord du tatami avant le
début du cours afin que, lorsque le Sensei demande a ses éléves de pren-
dre l’une des armes, ils ne perdent pas de temps a ouvrir les étuis et a
chercher leurs armes, ils ne fassent pas de bruit et en méme temps ne
s’incommodent pas réciproquement, voire ne se blessent pas.
L’arrangement des armes au bord du tatami se
fait de telle fagon que leur pointe ou leur tran-
chant ne soient pas orientés vers Kamiza.
L’utilisation et la manipulation des armes au Do-
Jo se font selon un réglement strict pour éviter
les accidents et pour respecter l’arme, ainsi que
le Bu-Do.
REI
Bu-Do commence et finit avec REI, le salut...
Rei, conséquence directe de la traditionnelle et exquise courtoisie japonaise,
est certainement un des éléments les plus importants de l’étiquette du
Do-Jo.
22Le salut est la manifestation du respect vis-a-vis :
— de la discipline Bu-Do pratiquée et des Maitres qui l’ont fondée et lui
ont assuré la transmission ;
—du Do-Jo, le lieu ou on progresse dans la Voie ;
—du Sensei qui montre la Voie a suivre ;
— des autres aikidoka, partenaires de travail, qui permettent de progresser.
23
Rei s’exécute :
—en entrant et en sortant du
Do-Jo ;
— au début et a la fin du cours,
dans le cadre d’un cérémonial
tout entier.
Rei s’adresse :
—au Sensei, chaque fois qu’il
fait une démonstration ou
donne une explication, qu’elle
soit individuelle ou qu’elle
s’adresse a tous les éléves ;
— au partenaire d’entrainement,
avant et aprés chaque
exercice.
En fonction des circonstances, le
salut se pratique de deux
facons :
— RITSU-REI, le salut debout
(Planche 3, A) ;
— ZA-REI, le salut 4 genoux,
en partant de la position
Seiza (Planche 3, B).
Le salut est accompagné de for-
mules de remerciement en japo-
nais. Par exemple, a la fin du
cours, le Sensei, en saluant ses
éléves, les remercie avec une for-
mule extrémement _ polie :
« Domo arigato gozaimashita »
et ses éléves lui répondent avec
la méme formule : « Domo ari-
gato gozaimashita, Sensei ».
Durant le salut, on garde une
attitude sobre, digne et modeste,
ayant a l’esprit l’ancienne
maxime : « Celui qui est vrai-
ment préparé, ne semble pas
préparé du tout. »LA PROGRESSION EN AIKI-DO
Avec la révolution Meiji, le systéme d’enseignement et de progression uti-
lisé dans les écoles traditionnelles d’arts martiaux (le systeme Menkyo) a
été remplacé par le systéme des degrés (Dan).
Ce nouveau systéme, mis au point par Jigoro Kano dans son Ju-Do Kodo-
kan, a été peu a peu adopté par toutes les écoles modernes de Bu-Do.
Il existe encore aujourd’hui au Japon des écoles (Ryu) qui gardent |’ancien
systéme Menkyo et d’autres écoles dans lesquelles les deux systemes
(Menkyo et Dan) coexistent, une équivalence entre eux étant établie. En
Aiki-Do c’est le nouveau systéme (Dan) qui est utilisé.
Dans le systéme des Dan, il y a deux catégories : MUDANSHA (sans Dan)
et YUDANSHA (titulaire de Dan).
La catégorie Mudansha est divisée en six niveaux de progression (Kyu),
en ordre décroissant, du 6* Kyu au 1* Kyu.
La catégorie Yudansha contient dix niveaux de progression (Dan), du
le Dan au 10° Dan.
Le niveau (degré) atteint par l’aikidoka est extériorisé par Ia couleur de
la ceinture. Ainsi :
—les Yudansha portent une ceinture noire et en plus le Hakama.
—la ceinture des Mudansha est, au Japon, blanche (pour les Kyu de 6
3) et marron (pour le 2¢ et 1°" Kyu). En Europe, dans certains Do-
Jo (suivant le principe introduit il y a quelques décennies par Maitre
Kawaishi en Judo européen) a chaque Kyu correspond une couleur :
6* Kyu - ceinture blanche, 5¢ Kyu - ceinture jaune, 4° Kyu - ceinture
orange, 3° Kyu - ceinture verte, 2° Kyu - ceinture bleue et 1** Kyu -
ceinture marron.
Conformément a la tradition, O-Sensei Morihei Ueshiba, le fondateur de
PAiki-Do, ainsi que ses descendants qui lui ont succédé a la téte de ’Aiki-
kai (son fils Kisshomaru Ueshiba et son petit-fils Moriteru Ueshiba) sont
au-dessus de tout systéme de grade en Aiki-Do.
La promotion en Aiki-Do se fait sur la base d’examens ; 4 chaque Kyu
et A chaque Dan correspond un certain temps de pratique effective sur
Je tatami, ainsi que des connaissances théoriques et pratiques, dont les pro-
grammes varient selon les écoles d’Aiki-Do existantes. Le professeur juge
Léléve en fonction de trois éléments : TAI la valeur corporelle, GI la valeur
technique et SHIN la valeur mentale. A un certain niveau, l’attribution
des Dan est honorifique, tenant compte de la contribution apportée a
Penseignement et au développement de l’Aiki-Do.
245. CONCEPTS
FONDAMENTAUX
Il_y a des années, un Sensei, nous parlant de la complexité, diversité et
unité des Arts Martiaux du Japon, comparait si plastiquement le Bu-Do
a un iceberg : « A la surface, il y a les composants externes du Bu-Do,
ceux appartenant a la pure technique et a la tactique ; sont visibles
et il demeure facile de les distinguer selon les différentes méthodes de com-
bat. Mais, sous l’eau, on trouve les composants internes, liés 4 la mora-
lité et a la spiritualité ; ils sont cachés, mais on ne peut les ignorer, car
ils sont l’arriére-fond commun de toutes les disciplines Bu-Do. Ils en cons-
tituent l'ensemble des principes fondamentaux et en offrent la solidité et
Punité ; et, a partir d’un certain stade, ils sont les réels responsables de
Vefficacité ou de I’échec... ».
L’Aiki-Do, étant une discipline Bu-Do, ne fait pas exception. A certains
de ces concepts, O-Sensei-Morihei Ueshiba a donné de nouveaux sens (ex.
Aiki) et en a traduit d’autres dans la pratique de |’ Aiki-Do, d’une ma
originelle et spécifique (ex. : Yin-Yang).
Expliquer ces notions supérieures, les traduire en mots conformément a
notre esprit cartésien est trés difficile, voire impossible. Au Japon, elles
ne s’expliquent pas ; elles sont tout simplement des concepts (idées con-
gues par l’esprit ou acquises par lui). Les maitres les enseignent a leurs
disciples selon la voie « Ishin-den-Shin », c’est-a-dire « de peau a peau »,
de « lame 4 I’Ame »... Tous ces concepts ne peuvent étre dissociés, car
ils sont complémentaires et interdépendants.
Approfondir toutes ces notions dépasse le cadre de ce livre. Nous nous
contentons de les évoquer briévement.
HARA
4
Dans la conception orientale, HARA
représente la source du potentiel énergé-
tique humain.
Hara, zone non définie, est seulement
localisé dans la région abdominale.
Le centre du Hara est SEIKA-TANDEN,
point immatériel placé au carrefour des
trois plans principaux du corps humain
et correspondant a son centre de gravité.
Ce point constitue le « Centre Vital » de
l'homme, I’endroit ou s’accumule et d’ot
jaillit son énergie vitale.
25HARAGEI, littéralement |’art du ventre, est la méthode pour la centrali-
sation de I’énergie dans l’abdomen.
La prise de conscience du Hara et la maitrise de son centre (Seika-Tanden)
dans son évolution dans l’espace est une condition sine qua non pour pra-
tiquer et progresser techniquement et mentalement, dans la Voie.
KI
Le concept KI, entité 4 dimensions cosmiques, est défini de nombreuses
maniéres : quintessence de I’énergie, manifestation de la vie, énergie intrin-
séque, potentiel énergétique de |’étre humain, souffle de vie, énergie de
Punivers, etc.
Chez l’étre humain, le siége de cette énergie (Ki) est le Hara ; elle est véhi-
culée par la respiration (KOKYU) et se développe par la pratique de la
respiration abdominale.
Chaque étre humain a du Ki en état latent. L’important est de devenir
conscient de son propre Ki et de pouvoir, volontairement, le libérer, mobi-
liser et concentrer, le faire circuler librement a l’intérieur de son propre
corps, s’écouler, s’harmoniser et s’unir avec le Ki du partenaire (ou d’un
agresseur), avec le Ki des autres gens, avec le Ki de |’Univers.
Le Ki peut se manifester des maniéres suivantes :
—dure, concentré, suivant une trajectoire rectiligne (comme en
Karate-Do) ;
— douce, en suivant une trajectoire courbe, selon les lois du levier (comme
en Ju-Do) ou de la sphére (comme en Aiki-Do) ;
— diffuse, discret et irradiant (comme en Tai-Chi).
Dans un ancien traité japonais de Bu-Jutsu, il est écrit que : « Le prin-
cipe secret de l’Aiki est de vaincre un adversaire sans combat en prenant
le meilleur de son Ki » (R. Habersetzer, « Le guide marabout du Ju-Jitsu
et du Kiai », p. 189).
KOKYU
Le concept KOKYU signifie expirer (Ko)
d’abord et inspirer (Kyu) ensuite.
Kokyu est la respiration abdominale. er”
Elle a un réle double : physiologique (la res-
piration proprement dite) et énergétique
(comme véhicule du Ki).
La « force respiratoire » se nomme KOKYU-
RYOKY, elle est l’énergie (Ki) de l’univers
accumulée en Seika-Tanden. Kokyu-Ryoku
accompagne chaque mouvement, chaque geste,
donnant vie aux techniques d’Aiki-Do.
Kokyu
26Al
La signification de AI est union harmonieuse.
A Véchelle de l’univers le principe Ai assure
l’équilibre des contraires qui le constituent.
Au niveau de l’étre humain, ce principe gou-
verne chaque activité physique ou mentale,
étant la condition nécessaire pour l’accomplis-
sement de |’étre humain.
AI, principe de I’harmonie, a ses origines, a —
cété de JU, principe de la souplesse, dans | We
ancien concept de l’accord-WA, fondamental —
dans les arts martiaux traditionnels japonais.
L’application concréte, en pratique, du principe Ai consiste a « entrer
quand on est tiré et tourner quand on est poussé » (Planche 5).
AIKI
Le concept AIKI signifie harmonisation, unification (Ai) des énergies (Ki).
Aiki consiste dans l’harmonisation intérieure de sa propre énergie vitale
— Ki (réalisant ainsi l’unité corps-esprit), l’extériorisation de cette énergie
et son harmonisation et unification avec |’énergie du cosmos (réalisant ainsi
Punité individu-univers).
Principe de I’« harmonie totale », Aiki est « le moteur de toutes les acti-
vités spontanées ou I’homme “‘toutes facultés unifiées’’ s’unit avec la
matiére pour créer — intuitivement » (Alain Floquet, « De l’Aikido
Moderne a l’Aikibudo », p. 7). Dans cet état créent leurs ceuvres tous les
artistes de génie...
Concrétement, dans le cas d’une agression, le principe Aiki consiste (met-
tant son propre esprit en accord avec celui de l’agresseur) dans I’harmo-
nisation de sa propre réaction a l’agression avec la force de l’attaque de
Vagresseur, avec ses armes, avec sa stratégie, avec sa personnalité.
O-Sensei Morihei Ueshiba, ayant une vision plus complexe du concept Aiki,
a envisagé un type supérieur d’harmonie, soit celle de l’implication de l’étre
humain, tout au long de sa vie, dans sa réalité existentielle et spirituelle.
SHIN
Le concept SHIN signifie esprit.
L’aikidoka, comme d’ailleurs tout autre Budoka, dans la pratique de son
art, n’est dominé par aucune coordonnée mentale ; toute idée préconcue,
toute influence extérieure et paralysante doivent étre bannies. Ainsi libéré,
le mental en reste vide (MUNEN-MUSHIN). Car ce n’est que le vide qui
est la source de l’efficacité, nous enseigne la sagesse extréme-orientale.
C’est ainsi que |’aikidoka ne quitte jamais |’état de réceptivité et de mobi-
lité perpétuelles qui caractérise son mental.
Conformément a cette notion de « vacuité »,
Pesprit de l’aikidoka est semblable a « la sur- >»
face d’une eau calme » (MIZU-no-KOKORO),
ainsi qu’a la « lumiére diffuse de la lune »
(TSUKI-no-KOKORO) ; il est immobile et
alerte & la fois (ZANSHIN). Senora
2728YIN-YANG
Le principe binaire YIN-YANG est sous-jacent au TAO
— le principe primordial, transcendant et unique qui,
conformément a la cosmogonie chinoise, « régle la mar- \%
che de I’Univers, le cours des événements et lordre de
toute chose » (André Protin, « Aikido un art martial, [7,; 4). 14 repré=
une autre maniére d’étre », p. 178). sentation graphique
Les concepts « Yang » et « Yin » signifient : | du tryprique origmnel
— YANG (YO en japonais) — positif, ciel, feu, |4¢ ‘@ pensée chi-
homme, fermeté, mouvement, chaleur, force, dyna- | 428°! doom tials
misme, etc. 7
— YIN (IN en japonais) — négatif, terre, eau, femme,
douceur, repos, froid, souplesse, inertie, etc.
L’opposition relative yin-yang, appartenant a la pensée taoiste, est pré-
sente au niveau de toutes les Bu-Do. Cette opposition de nature rythmi-
que entre deux groupements complémentaires et alternants traduit l’idée
d’harmonie et d’équilibre en roulement ininterrompu.
Le principe du yin et yang, auquel fait appel le concept Aiki, se retrouve
en Aikido au niveau des principes antithétiques, mais complémentaires,
OMOTE-URA et IRIMI-TENKAN.
Le concept IRIMI signifie entrer avec son corps a travers le corps de son
partenaire ou agresseur.
Le principe Irimi est a la base de I’exécution d’une technique défensive
d’Aiki-Do simultanément a l’attaque.
O-Sensei Morihei Ueshiba a pris ce principe, pour le transposer dans son
art, du So-Jutsu (l’art de la lance).
L’exécution d’une technique conformément au principe Irimi consiste a
entrer directement dans la garde de Uke, dans l’idée de prendre son cen-
tre, avec détermination et en oubliant, en méme temps, son propre corps.
Elle présuppose de la part de Shite vigilance, maitrise de soi et une par-
faite appréciation de la distance face 4 Uke (Ma-Ai).
TENKAN
Le concept TENKAN signifie échange (Kan) réalisé par un mouvement
circulaire (Ten).
Tenkan est utilisé dans le sens de « changement de direction, de ligne de
conduite, d’état d’esprit » (N. Tamura, « Aikido », p. 37).
L’exécution d’une technique d’Aiki-Do selon le principe Tenkan consiste
dans un changement de direction de 180° par le déplacement du corps
autour d’un pivot (le pied avant).
29OMOTE-URA
Le concept OMOTE signifie aspect apparent des choses, le devant, la face,
etc.
Le concept URA signifie aspect caché des choses, le derriére, le dos, etc.
Omote-Ura, « contraires complémentaires évolutifs », sont présents par-
tout dans l’univers, en toutes chose:
On retrouve ce double aspect aussi en Aiki-Do, ses techniques pouvant
en principe étre exécutées de deux maniéres :
— OMOTE-WAZA (Shite entre face 4 Uke, sur son intérieur) ;
— URA-WAZA (Shite entre derrigre Uke sur son extérieur).
En réalité, toutes les techniques d’Aiki-Do ne sont pas applicables dans
les deux formes Omote-Ura. Leur classification en Omote-Waza et Ura-
Waza est conventionnelle, voire rigide, jouant surtout un réle pédagogi-
que. La réalité est beaucoup plus souple et dynamique.
306. PRINCIPES DE BASE
L’attitude du corps et de l’esprit de l’Aikidoka, en repos ou en action,
les mouvements de son corps, la relation spatio-temporelle entre Shite et
Uke, ainsi que leur interaction dynamique constituent des éléments et prin-
cipes de base de la « stratégie » Aiki-Do.
KAMAE
La notion de KAMAE signifie
se mettre en garde.
Dans tous les arts martiaux
japonais, Kamae occupe une
place fondamentale, comme
d’ailleurs dans tous les arts tra-
ditionnels japonais (IKEBANA
— Part de ’arrangement floral,
CHA-DO — I’art du thé, SHO-
DO — art de la calligraphie,
etc.).
Le but de Kamae en Aiki-Do est
d’assurer au corps de l’aikidoka
une bonne protection, stabilité
et en méme temps mobilité, en
gardant I’équilibre et la disponi-
bilité. Ce but est atteint en
adoptant une posture de profil
(HANMI) et une _ base
triangulaire (SAN-KAKU).
HANMI, la posture de profil,
assure une meilleure protection,
car les zones les plus vulnérables
du corps humain se trouvent
surtout dans le plan sagittal
médian de celui-ci.
SAN-KAKU, la base triangu-
laire, assure stabilité et équilibre
(car le corps de l’Aikidoka res-
semble a un tétraédre régulier —
le corps géométrique le plus sta-
ble) et en méme temps une
grande liberté de mouvement
(car le tétraédre en mouvement
évolue en sphere).
31Selon les différentes écoles d’Aiki-Do, Kamae peut étre adopté d’une facon
fermée ou ouverte (Planche 6, A). Ces gardes correspondent a I’évolution
de l’Aiki-Do dans le temps. Si au commencement de I’Aiki-Do, O-Sensei
Ueshiba, encore sous |’influence de |’ Aiki-Jutsu, adoptait une garde fer-
mée, avec le temps il adopta une garde de plus en plus souple, pour arri-
ver finalement 4 une garde ouverte.
Dans le Kamae fermé (1), les mains sont placées devant le corps, dans
le plan sagittal médian, offrant ainsi une protection supplémentaire.
Dans le Kamae ouvert (2), les mains n’occupent pas une position précise,
offrant plus de liberté et souplesse aux mouvements.
Finalement, on arrive 4 MUGAMAE, la garde sans garde (3).
Indifféremment de la position des mains, Kamae comporte :
—le corps droit, souple et relaxé,
—le regard couvre un champ de vision large, ne se fixant sur rien de
spécial.
Kamae comporte a cété d’une forme physique aussi une attitude mentale.
On parle alors de SHISEI, qui présuppose une attitude droite, belle et
pure du corps de l’aikidoka, qui dégage noblesse et Ki.
En fonction du pied qui est en avant, on distingue :
— HIDARI-KAMAE (position de garde 4 gauche)
— MIGI-KAMAE (position de garde a droite).
Dans le cas de deux partenaires face a face, tous les deux en Kamae, deux
situations sont possibles (Planche 6, B) :
— AI-HANMI-NO-KAMAE : les deux partenaires ont le méme pied en
avant (1)
— GYAKU-HANMI-NO-KAMAE : les deux partenaires ont en avant les
pieds de nom contraire (2).
SEIZA
SEIZA est la position a genoux adoptée par
les Japonais trés souvent dans la vie courante,
dans le passé comme aujourd’hui.
Dans cette position, le buste est droit, les épau-
les relaxées, la téte dans une position naturelle
et 'abdomen fort. Concentré dans le Hara, le
Ki circulant librement, Seiza assure stabilité,
mobilité et disponibilité (Planche 7).
Dans la pratique de l’Aiki-Do, Seiza s’adopte :
— dans le cadre du cérémonial d’ouverture et de cléture de chaque cours ;
—au cours des explications données par le Sensei ;
—pendant la pratique des techniques 4 genoux (Suwari-Waza et
Hanmi-Hantachi-Waza) ;
— pendant le pliage du Hakama ;
—sur le Tatami, avant le commencement du cours.
32MA-AI
La notion de MA-AI signifie relation spaciale entre deux partenaires face
a face (Planche 8).
Ma-Ai, notion de distance, fait partie des éléments variables qui sont pré-
sents dans le RANDORI (forme d’entrainement libre) ou dans une situa-
tion réelle du combat quand elle (la distance) doit étre appréciée correcte-
ment et rapidement. La capacité d’évaluer justement la distance doit deve-
nir un réflexe.
Dans la pratique des arts martiaux ont été définis trois intervalles de dis-
tance théorique fondamentaux :
— CHIKA-MA est la petite distance. Les deux partenaires, a un intervalle
d’un pas normal, peuvent exécuter l’un sur l'autre des prises (Dori) ou
des coups (Atemi) sur place ;
— MA est la distance moyenne normale et en méme temps idéale (car elle
permet « d’agir et de voir agir »). Les deux partenaires, a un inter-
valle d’un grand pas, tendant le bras !’un vers l’autre, leurs mains se
touchent ;
—TO-MA est la grande distance. Les deux partenaires se trouvent I’un
en face de l'autre 4 un intervalle de plusieurs pas. To-Ma est utilisé
surtout dans la pratique des armes.
33TE-SABAKI g
TE-SABAKI signifie le mouvement (Sabaki) des
mains (Te).
Les mains de l’Aikidoka sont ouvertes et souples ;
ses bras, légérement fléchis, sont impliables
(ORENAI-TE). Le Ki, jaillissant de son centre
(Seika-Tanden), coule librement vers l’extérieur,
a travers ses bras et ses mains.
Ses mains, actionnant comme un sabre (TE-
GATANA) ou deécrivant des spirales, guident
Vattaque du partenaire dans un circuit de neutra-
lisation (Planche 9).
Les mains de |’Aikidoka sont I’extension de son
corps, leurs mouvements étant en harmonie avec
le mouvement du corps.
TAI-NO-SHINTAI
TAI-NO-SHINTAI signifie Je déplacement du corps.
En Ail 0, le déplacement du corps s’exécute debout (ASHI-SABAKT)
ou a genoux (SHIKKO).
© ASHI-SABAKI (Planche 10) signifie le mouvement (Sabaki) des pieds
(Ashi) et peut étre :
— AYUMI-ASHI, la marche normale, avec pas alternant, en avant (A)
ou en arriére ;
— TSUGI-ASHI, la marche avec le pas « glissé », en avant (B) ou en
arriére 5
—TENKALASHI, le pivot sur place, sur les deux pieds en méme
temps (C) ;
— MAE-TENKAN-ASHI, le déplacement du pied arriére en arc de cercle
vers larriére, en pivotant sur le pied avant (D) ;
— USHIRO-TENKAN-ASHI, le déplacement du pied avant en arc de cer-
cle vers Parriére, en pivotant sur le pied arriére (E) ;
—ainsi que leur combinaison (ex. : F et G).
Pendant le déplacement, il faut que les pieds glissent sur la surface du
Tatami, que le corps soit souple avec les épaules relaxées et I’abdomen
fort, ’impulsion du mouvement partant toujours du Hara.
34© SHIKKO est le déplacement du corps a
genoux, en « marchant » ou en pivotant
en avant ainsi qu’en arrigre, sur les
genoux (Planche 11).
Shikko constitue un excellent moyen pour
fortifier les genoux et les hanches, pour
développer Péquilibre et le Hara.
Shikko est utilisé dans la pratique des
Suwari-Waza et Hanmi-Hantachi-Waza.
TAI-SABAKI
TAL-SABAKI signifie le mouvement (Sabaki) du corps (Tai).
« Le Tai-Sabaki est l’art d’utiliser son corps en esquivant de facon a can:
liser l’'attaque de l’adversaire et a le diriger, en utilisant son énergie ciné-
tique, en le maintenant dans un déséquilibre permanent qui permettra la
réalisation d’une technique » (A. Floquet, « De I’Aikido Moderne a I’Aiki-
budo », p. 15).
Tai-Sabaki consiste, étant debout ou assis, dans le simple mouvement sur
place du corps (ou seulement d’une partie de celui-ci) jusqu’au grand dépla-
cement, a chaque situation d’attaque correspondant un Tai-Sabaki
spécifique.
Tai-Sabaki permet de :
—esquiver une simple attaque ;
— rétablir la situation 4 son avantage ;
—se placer dans une position stratégique ;
—perturber I’équilibre et lesprit du partenaire (ou de I’agresseur) au
moment de son attaque méme.
Tai-Sabaki constitue l'une des bases de |’Aiki-Do, Tai-Sabaki... « c’est tout
PAikido » (A. Cognard, « Le Noeud de la Ceinture », p. 106).
36LE PRINCIPE DE LA SPHERE DYNAMIQUE
Conformément A ce principe, base des techniques d’Aiki-Do, les corps des
partenaires sont assimilés a des sphéres, dont les centres se trouvent en
Seika-Tanden, et qui peuvent se déplacer dans tous les sens. De l’interac-
tion de ces spheres « dynamiques » résulte une infinité de mouvements
possibles.
Maitre sur sa sphére, en lui allongeant ou raccourcissant le rayon, Shite
peut conclure de deux maniéres :
— par une technique de projection (Nage-Waza), quand, en rallongeant
le rayon de sa sphére, Shite imprime 4 Uke un mouvement centrifuge ;
— par une technique de contréle au sol (Katame-Waza), quand, en rac-
courcissant le rayon de sa sphére, Shite imprime a Uke un mouvement
centripéte.
L’attaque de Uke peut étre dirigée suivant une infinité de « circuits de
neutralisation » (Planche 12), dont les trajectoires peuvent étre de simples
arcs de cercle, contenus dans un plan vertical, horizontal ou diagonal,
jusqu’aux spirales compliquées, impossibles 4 mettre en formules ou en
mots.
En fonction des circonstances, Shite entre (Irimi) dans l’attaque de Uke
ou tourne (Tenkan) autour de lui, les deux sphéres toujours tangentes,
la technique proprement dite étant exécutée d’une maniére Omote ou Ura
(Planche 13).
Le principe de la sphére dynamique, qui en Asie « est aussi ancien que
la terre elle-méme » (A. Westbrook and O. Ratti, « Aiki-Do and the dyna-
mic sphere », p. 94), atteint le sommet de sa traduction en pratique dans
art de l’Aiki-Do.
377. LA PREPARATION
SPECIFIQUE : JUMBI-DOSA
JUMBI-DOSA signifie la préparation spécifique de I’ Aikidoka et consiste
dans sa préparation physique, énergétique et mentale, qui se fait avant
d’aborder la technique proprement dite.
Le but de Jumbi-Dosa est de « forger ensemble le corps et l’esprit, en
développant la stabilité du mental par la concentration sur la force men-
tale, sur la force de Ja respiration (kokyu ryoku), sur le rayonnement du
ki (ki no nagare), sur la respiration (kokyu), sur l’attitude (shisei), sur
Pélaboration du corps qui est a la base de l’exécution des techniques »
(N. Tamura, « Aikido », p. 52).
Jumbi-Dosa consiste dans un ensemble
d’« éducatifs », qui s’exécutent seuls
(TANDOKU-DOSA) et avec partenaire
(SOTAI-DOSA).
De ces nombreux éducatifs, nous n’en passons
en revue que quelques-uns.
KOKORO-NO-JUMBI-DOSA
Il s’agit des exercices rituels de purifica-
tion, méditation, concentration, énergé-
tisation et unification..., qui trouvent
leurs origines dans le Shintoisme et le
Koto-Tama.
© SHIN-KOKYU (Planche 14, A) est la
« nouvelle respiration » et consiste en
Palternance des phases de méditation,
accompagnées d’une respiration pro-
fonde, et quatre frappes de mains.
* FUNA-KOGI-UNDO (Planche 14, B)
consiste dans le balancement du corps
(avant-arriére), accompagné d’un mouve-
ment des bras et de sons. Funa-Kogi se
répéte trois fois (a gauche, a droite, a
gauche) sur trois sons (EI-HO, EI-SA,
ELE!) et trois rythmes différent:
¢ FURI-TAMA (Planche 14, C) signifie la
« vibration de l’Ame » et consiste a faire
vibrer les mains (réunies devant le Seika-
Tanden) ; cette vibration se propage dans
tout le corps.
© OTAKEBI est une sorte d’« autosugges-
tion », qui consiste 4 pousser un fort KI-
AI, en descendant les mains, réunies au-
dessus du front, rapidement et fortement
vers le Seika-Tanden.
40TEKUBI-UNDO
TEKUBI-UNDO est un ensemble d’édu-
catifs (Undo) destinés 4 assouplir et for-
lifier les articulations du poignet
(Tekubi).
Ces éducatifs consistent a exécuter sur
soi-méme des techniques articulaires
comme: Kote-Mawashi, Kote-Hineri,
Kote-Gaeshi, | Ude-Nobashi, etc.
(Planche 15).
Par la pratique du Tekubi-Undo, le poi-
gnet s’assouplit et se fortifie, de méme
que les articulations du coude et de
V’épaule. En méme temps, les méridiens
énergétiques du corps humain sont
stimulés.
UKEMI-WAZA
UKEMI-WAZA, nommé couramment « chutes », signifie la technique
(Waza) pour la protection (Uke) du corps (Mi), en amortissant le choc
qui résulte comme suite 4 son contact avec le sol.
En Aiki-Do, Ukemi-Waza est l’art qui permet de garder le contréle de
son propre corps et son équilibre en plein déséquilibre, en harmonie avec
le sens de projection imprimé par le partenaire, dans le but de prendre
un contact minimum avec le sol, d’une maniére souple et sans brutalité.
Ukemi, suivant les lois de la sphére dynamique, permet a |’Aikidoka de
reprendre la position verticale en passant par la dimension horizontale.
Le réle de Ukemi est double : amortir la « chute » et permettre le déga-
gement d’une technique.
En Aiki-Do, les Ukemi sont variés, corres-
pondant 4a l’infinité des techniques. Il y a
quatre formes de base de Ukemi
(Planche 16) :
— MAE-UKEMI, chute vers l’avant (A) ;
— USHIRO-UKEMI, chute vers
Parriére (B) ;
— YOKO-UKEMI, chute de cdté (C) ;
—« TAMPON BUVARD » (D).
Les Ukemi s’exécutent en partant de la
position assise sur les genoux (Seiza) ou
debout (Tachi), sur place ou en faisant
un pas.
L’art des Ukemi s’apprend progressive-
ment et naturellement, au fur et 4 mesure
de l’assimilation des techniques d’Aiki-
Do.
41KOKYU-HO
KOKYU-HO est la méthode
(Ho) pour le développement de
la force respiratoire
(Kokyu-Ryoku).
Kokyu-Ho consiste en de nom-
breux éducatifs, qui peuvent
stexécuter seul ou avec parte-
naire, en position a genoux
(Planche 17) ou debout (Plan-
che 18), en entrant — Irimi (A)
ou en tournant — Tenkan (B).
438. LA TECHNIQUE : WAZA
GENERALITES
© On dit que le nombre de techniques en Aiki-Do est infini... D’aprés les
spécialistes qui ont essayé de les répertorier, leur nombre s’éléverait 4 quel-
ques milliers. Cette situation complexe peut s’expliquer par les nombreu-
ses variantes et formes d’entrées possibles, par les différentes possibilités
de travail et d’application des techniques d’Aiki-Do, et tout cela en par-
tant d’un nombre relativement petit de techniques de base.
© Ces techniques peuvent étre classifi¢es en :
— NAGE-WAZA : techniques de projection ;
— KATAME-WAZA : techniques de contrdle ;
— NAGE-KATAME-WAZA : techniques de projection qui se concluent
par un contréle au sol ;
— ATEMI-WAZA : techniques des coups portés sur les « points vitaux »
du corps, et qui accompagnent les techniques précédentes.
Presque toutes les techniques de projection et de contrdle peuvent @tre exé-
cutées dans les formes OMOTE et URA.
En fonction de I’attaque, plusieurs « entrées » sont possibles : IRIMI (en
entrant) ou TENKAN (en tournant), SOTO (extérieure) ou UCHI (inté-
rieure), et leurs combinaisons.
Les techniques d’Aiki-Do sont concues pour répondre a une large gamme
d’attaques avec armes ou sans armes, portées par un seul ou plusieurs
partenaires, qui peuvent attaquer en ligne ou simultanément.
Les principales attaques portées mains nues sont énumérées dans le tableau
qui suit et illustrées sur la planche 19.
En fonction de la situation (debout ou assis) des partenaires, on distingue :
— TACHI-WAZA : les partenaires sont debout ;
— HANMI-HANTACHI-WAZA : Shite est en Seiza et Uke debout ;
— SUWARI-WAZA : les partenaires sont en Seiza.
Aux techniques de base (KIHON-WAZA) s’ajoutent les variantes (HENKA-
WAZA) et les techniques développées (OYO-WAZA). Des enchainements
(RENZOKU-WAZA) et des contreprises (KAESHI-WAZA) sont aussi
possibles.
Il faut ajouter les variantes dues aux différentes écoles d’Aiki-Do et a la
personnalité, sensibilité et interprétation propres des maitres d’Aiki-Do,
méme appartenant a la méme école.
Enfin, un mouvement d’Aiki-Do ne peut jamais étre exécuté deux fois de
la méme maniére, car 4 chaque situation correspond une réponse
spécifique.
La panoplie des techniques d’Aiki-Do se présente donc comme étant riche
et variée. Mais, en dépit de cet aspect, elles reposent toutes sur le prin-
cipe de !’Aiki et sont animées dans leur application pratique de la méme
morale, ce qui leur confére un caractére d’unité.
45PRINCIPALES FORMES D’ATTAQUE AVEC LES MAINS NUES
No. NOM JAPONAIS TRADUCTION FRANCAISE
1 | A-HANMI-KATATE-DORI Saisie d’un poignet avec la main de
méme nom
2. |GYAKU-HANML-KATATE-DORI | Saisie d’un poignet avec la main de
nom contraire
3. | KATATE-RYOTE-DORI Saisie d’un poignet a deux mains
4 |RYOTE-DORI Saisie des deux poignets
5 |KATA-DORI Saisie de lépaule
6 |MUNA-DORI Saisie des revers a une main
7 | USHIRO-RYOTE-DORI Saisie arrigre des deux poignets
8 |USHIRO-RYO-HIJI-DORI Saisie arriére des deux coudes
9 | USHIRO-RYO-KATA-DORI Saisie arrigre des deux épaules
10 | USHIRO-UWATE-DORI Encerclement arriére par dessus les
bras
11 | USHIRO-SHITATE-DORI Encerclement arriére par dessous les
bras
12. |USHIRO-RYO-UDE-DORI Saisie arriére des deux bras
13 | USHIRO-ERI-DORI Saisie arriére du col a une main
14 | USHTRO-KUBI-SHIME Etranglement arriére
15 |USHIRO-KATATE-DORI-KUBI- _| Etranglement arriére avec une main
SHIME et saisie arriére simultanée d’un
poignet avec l'autre main
16 | KATA-DORI-MEN-UCHI Saisie de Pépaule et coup simultané
A la téte
17 |USHIRO-ERI-DORI-MEN-UCHI | Saisie arriére du col et coup simul-
tané a la téte
18 | CHUDAN-OI-ZUKI Coup de poing direct en poursuite
au niveau moyen
19 | SHOMEN-UCHI Coup frontal, de haut en bas, avec
le tranchant de la main
20. | YOKOMEN-UCHI Coup latéral 4 la téte, en descen-
dant, avec le tranchant de la main.
Aux pages qui suivent, nous présentons quelques techniques d’Aiki-Do en
Tachi-Waza appliquées contre une attaque qui permet la mise en évidence
du principe de la technique (Planches 20 a 51). Chaque technique est expli-
quée par :
—le « film » du mouvement,
—les « temps » importants (Irimi ou Tenkan) et le temps final (projec-
tion ou immobilisation),
— les « temps » caractérisant les variantes,
— les détails concernant les prises, les positions des mains, etc.
Nous présentons aussi des exemples de techniques d’Aiki-Do pratiquées
en Suwari-Waza et en Hanmi-Hantachi-Waza, ainsi que contre deux par-
tenaires qui attaquent en méme temps (Planches 52 a 54), des applications
contre des attaques avec Tanto, Jo et Bokken (Planches 55 a 57) et exem-
ples d’Atemi-Waza (Planche 58).
46TACHI-WAZA
* Ik-Kyo Ude-Osae
* IK-KYO UDE-OSAE signifie :
— Ik-Kyo : le premier principe, car il est considéré comme étant le prin-
cipe de base de toutes les techniques du Katame-Waza ;
— Ude-Osae : Immobilisation du bras, car cette technique consiste en
Pimmobilisation du bras de Uke (p).
© La trajectoire que le bras de Uke décrit est :
— dans la variante Omote, une courbe verticale avec le sens du mouve-
ment vers avant et en haut, puis en bas ;
— dans la variante Ura, une spirale avec le sens vers le bas.
Pendant le mouvement, le bras de Uke est tendu et forme avec.son corps
un angle obtus ; sa main est plus haut que son coude, son coude plus
haut que son épaule.
Une fois Uke amené au sol a plat ventre, son bras (qui forme toujours
un angle obtus avec son corps) est immobilisé, suivant un axe horizontal,
le coude tourné vers le haut.
La main de Uke est, suivant l’attaque qu’il a portée, tournée tout simple-
ment vers le haut (Planche 20, A) ou subit une action articulaire, comme
dans une des variantes de Ni-Kyo (Planche 20, B).
Shite immobilise Uke en se mettant en Seiza a cété de
lui avec un genou au niveau de l’aisselle de Uke et
autre genou au niveau du poignet de Uke. Le bras de
Uke est contrélé par Shite au niveau de son coude et
de son poignet.
* Cette technique fondamentale peut étre appliquée con-
tre toutes les formes d’attaques.
© Nous illustrons Ik-Kyo Ude-Osae, dans ses formes
Omote et Ura, contre l’attaque SHOMEN-UCHI (Plan-
ches 21 et 22).shomen-uchi
ude-osae
omoteshomen-uchi
ude-osae¢ Ni-Kyo Kote-Mawashi
*¢ NI-KYO KOTE-MAWASHI signifie :
Kyo : le deuxiéme principe,
— Kote-Mawashi : torsion du poignet vers l’intérieur (p).
© Cette technique peut se réaliser (Planche 23) :
—en torsionnant le poignet seulement avec une main (A),
—en bloquant le poignet prés de |’épaule (B),
—en bloquant le poignet de Uke autour du poignet de Shite (C).
L’immobilisation au sol de Uke peut étre (Planche 23) :
— verticale (D), le poignet et le coude de Uke étant bloqués contre la poi-
trine de Shite ; dans cette forme d’immobilisation, il n’y a pas de saisie ;
- horizontale (E) : le bras de Uke forme
un angle obtus avec son corps, son
coude tourné vers le haut est bloqué
et son poignet torsionné.
* Cette technique, une des plus fortes des
techniques d’Aiki-Do, est applicable con-
tre toutes les formes d’attaques.
© Nous présentons Ni-Kyo Kote-Mawashi :
la premiére forme contre SHOMEN-
UCHI (Planche 24), la deuxiéme forme
contre KATA-DORI (Planche 26) et la
troisiéme forme contre KATATE-
RYOTE-DORI (Planche 25).omote
crc
on
79
cs
oo
Pe
cg
GO
x
56co
Oo
ie
eo
Qs
28
o£
eT
Oo
re
@oO
vyura
oc
3a
¥E
g
0°
x¢ San-Kyo Kote-Hineri
© SAN-KYO KOTE-HINERI signifie :
—San-Kyo : le troisiéme principe,
— Kote-Hineri : torsion du poignet.
* Cette technique consiste dans le contréle du bras
de Uke par la torsion de son poignet et de son
avant-bras, l’articulation du coude étant aussi
impliquée (p 1).
Dans la 1" phase, Shite, effectuant une torsion
sur le poignet de Uke, repousse le bras de Uke
vers le haut en le pliant au niveau du coude ;
Pavant-bras de Uke subit ainsi une torsion sui-
vant un axe vertical (Planche 27, A).
De cette position, Uke peut étre pro-
jeté en avant ou en arriére (non illus-
tré) ou immobilisé au sol, Shite res-
tant debout (C et D) ou s’agenouillant
a cété de Uke, le bras de ce dernier =)
subissant une torsion verticale (E), 2
Shite effectuant une saisie au niveau
du poignet de Uke.
* Cette technique peut étre appliquée
contre toutes les formes d’attaques.
* Nous illustrons l’application de San-
Kyo Kote-Hineri contre |’attaque
USHIRO-KATATE-DORI-KUBI-
SHIME, dans sa forme Ura (Plan-
che 28).ushiro-katate-dori-kubi-shime
kote-hineri
ura* Yon-Kyo Tekubi-Osae
* YON-KYO TEKUBI-OSAE signifie :
—Yon-Kyo : le 4° principe,
—Tekubi-Osae : immobilisation du poignet.
* Cette technique consiste dans le contréle du bras
Ce
de Uke par une pression douloureuse (KYUSHO)
exercée sur les points sensibles du bord radial de
son avant-bras (p 1). Dans la forme Omote du
Yon-Kyo, le Kyusho est exercé sur le nerf radial
et dans la forme Ura, le Kyusho est exercé sur
Los radial.
L’immobilisation de Uke au sol se réalise
(Planche 29) :
— Shite restant debout a cété de Uke et mainte-
nant le Kyusho a son poignet (B),
— Shite s’agenouillant a cété de Uke et gardant
le Kyusho a son poignet (C),
— Shite s’agenouillant a cété de Uke et le con-
trélant comme dans le Ni-Kyo (D).
Nous illustrons application de Yon-Kyo contre
Vattaque USHIRO-RYO-HIJI-DORI, dans sa
forme Omote (Planche 30).ushiro-ryo-hiji-dori
tekubi-osae
66* Go-Kyo Ude-Nobas!
¢ GO-KYO UDE-NOBASHI signifie :
— Go-Kyo : le 5¢ principe,
— Ude-Nobashi : étirement du bras.
* Cette technique d’immobilisation est Ik-Kyo modifié et adapté en vue d’étre
appliqué contre les attaques circulaires avec le couteau au niveau de la téte.
C’est la forme Ura de Go-Kyo qui, présentant toutes les conditions de
sécurité, est utilisée contre ce genre d’attaque.
Evidemment, Go-Kyo peut aussi étre appliquée contre les attaques 4 mains
nues.
Immobilisation : Une fois Uke au sol comme dans Ik-Kyo, son avant-bras
est ramené vers sa téte, son coude étant plié vers le haut et contrélé, et,
subissant ainsi une action articulaire au niveau du poignet (p), sa main
qui tient le couteau s’ouvre facilement.
¢ Nous illustrons l’application du Go-Kyo, dans sa forme Ura, contre l’atta-
que YOKOMEN-UCHI (Planche 31).nobashi
ude-
£
°
?
c
®
eo
°
x
°
>
69* Shiho-Nage
SHTHO-NAGE signifie la projection (Nage) dans quatre directions (Shiho),
et, par extension, la projection dans toutes les directions.
Cette technique consiste 4 contrdler Uke par enroulement de I’un de ses
bras sur lui-méme et sur l’arriére (p 1 et p 2) et a le projeter vers son
arriére ou a immobiliser au sol (en gardant le contréle sur son bras).
Shiho-Nage tire ses origines de l’ancien Ken-Jutsu, la projection propre-
ment dite étant faite dans l’esprit d’un coup de sabre.
Technique fondamentale de l’Aiki-Do, Shiho-Nage peut étre appliqué pour
neutraliser toutes les attaques de base.
Nous illustrons Shiho-Nage contre GYAKU-HANMI-KATATE-DORI, dans
ses formes Omote (Planche 32) et Ura (Planche 33).hanmi-katate-dori
shiho-nage
omote
3
x
oO
>
oDgyaku-hanmi-katate-dori
shiho-nage
ura* Kote-Gaeshi
.
KOTE-GAESHI signifie le retournement
(Gaeshi) du poignet (Kote).
Cette technique consiste 4 contrdler Uke par
la torsion de son poignet vers l’extérieur et
Parriére (p 1 et p 2) et a le projeter vers
avant en oblique ou a l’immobiliser au sol.
Uke, projeté sur le dos, peut étre amené a plat ventre, en continuant la
torsion de son bras et en utilisant l’effet de l’inertie dynamique, qui fait
rouler Uke tout seul.
Une fois Uke a plat ventre, Shite peut l’immobiliser de deux maniéres
(Planche 34) :
—en restant debout, et, tout en gardant la torsion du poignet de Uke,
il contrdle avec son genou le coude de Uke (A et dl);
—en s’agenouillant et en contrdlant le bras de Uke suivant un axe verti-
cal, comme dans Ni-Kyo (B et d 2).
Kote-Gaeshi peut étre utilisé pour neutraliser toutes les attaques de base.
Nous illustrons Kote-Gaeshi, dans sa forme Ura, appliquée contre
CHUDAN-OI-ZUKI (Planche 35).ura
kote-gaeshi
_—| LE
aD j
Ga, (ie
H en er
y Y
chudan-oi-zuki¢ Irimi-Nage
¢ IRIMI-NAGE signifie la projection (Nage)
en entrant, en débordant (Irimi).
© Cette technique consiste 4 contrdler étroite-
ment la téte de Uke et, en la renversant (la
téte), A projeter Uke vers l’arriére (p). Shite
entre de face et, au moment de la projec-
tion, se trouve face 4 face avec Uke
(Planche 36).
¢ Entre la forme de base de Irimi-Nage et
le mouvement subtil de O-Sensei Mori-
hei Ueshiba il y a beaucoup de variantes
et interprétations d’exécution, chaque
aikidoka ayant son propre Irimi-Nage.
* Si le concept « Irimi » trouve ses origi-
nes dans I’ancien Bu-Jutsu, la forme cir-
culaire de Irimi-Nage se trouve seulement
dans l’Aiki-Do, étant la création de son
fondateur. D’ailleurs Irimi-Nage est sur-
nommé « la technique des vingt années »
en hommage a O-Sensei M. Ueshiba qui
ceuvra, dit-on, pendant vingt ans au per-
fectionnement de cette technique.
Trimi-Nage, technique fondamentale qui
concrétise le mieux le concept « Irimi »,
a une large gamme d’application.
Nous illustrons Irimi-Nage, dans sa
forme Ura, contre SHOMEN-UCHI
(Planche 37).
80shomen-uchi
irimi-nage
83* Sokumen-Irimi-Nage
SOKUMEN-IRIMI-NAGE signifie la projection (Nage) en entrant (Irimi)
de cété (Sokumen).
Cette technique consiste 4 projeter Uke vers l’arriére, par le renversement
de sa téte (p). Shite entre de c6té et se trouve, au moment de la projec-
tion, presque dos a Uke.
Nous illustrons l’application de Sokumen-Irimi-Nage contre USHIRO-RYO-
KATA-DORI (Planche 38).ushiro-ryo-kata-dori
sokumen-irimi-nage* Tenchi-Nage
TENCHI-NAGE signifie la projection (Nage) ciel (Ten) — terre (Chi).
Cette technique consiste 4 déséquilibrer (avec un bras) Uke vers le cété
et, en le coupant diagonalement (avec |’autre bras) a partir de sa téte vers
le bas, a le projeter vers l’arriére (Planche 39).
Tenchi-Nage est applicable surtout contre les attaques frontales.
Nous illustrons application de Tenchi-Nage contre RYOTE-DORI, dans
sa forme Omote (Planche 40).
86ryote-dori
tenchi-nage* Kaiten-Nage
KAITEN-NAGE signifie la projection
(Nage) circulaire (Kaiten).
Cette technique consiste dans la projec-
tion de Uke vers l’avant, en faisant
décrire 4 son bras un grand cercle dans
un plan vertical (vers l’avant et le bas,
puis vers l’arriére et le haut, et de nou-
veau vers l’avant) et tout en maintenant
sa téte bloquée en bas (p).
Kaiten-Nage peut s’exécuter, en fonction de Ventrée, de deux maniéres
(Planche 41) :
— SOTO-KAITEN-NAGE (entrée extérieure) (B) ;
— UCHI-KAITEN-NAGE (entrée intérieure) (A).
Nous illustrons l’application de Uchi-Kaiten-Nage et de Soto-Kaiten-Nage,
dans leur forme Omote, contre GYAKU-HANMI-KATATE-DORI (Plan-
ches 42 et 43).
90gyaku-hanmi-katate-dori
uchi-kaiten-nage
omote
9293gyaku-hanmi-katate-dori
soto-kaiten-nage
omote
94AN
oe a uf i] Hs
an a F
p Mime* Ude-Kime-Nage
* UDE-KIME-NAGE signifie la projec-
tion (Nage) par le contréle (Kime) du
bras (Ude).
© Cette technique consiste dans la pro-
jection vers avant de Uke, en exer-
ant une tension sur son bras (au
niveau du coude) qui est tendu en
croix sur le bras de Shite (p) et dirigé
dans un mouvement circulaire vers le
haut, puis vers le bas.
© Ude-Kime-Nage est une suite de
Shiho-Nage, quand Shite se trouve
dans l’impossibilité de pivoter pour
changer de direction. Mais Ude-Kime-
Nage peut étre utilisé tel quel.
© Nous illustrons l’application de Ude-
Kime-Nage contre AI-HANMI-
KATATE-DORI, dans sa forme
Omote, aprés entrée Tenkan (Plan-
che 44).
96ude-kime-nage
<
6
om
o
g
8
£
o
ea
E
¢
oO
a
3¢ Sumi-Otoshi
¢ SUMI-OTOSHI signifie la chute (Otoshi)
dans le coin (Sumi).
* Cette technique consiste dans la projection
de Uke sur son dos par I’extension du bras
de Shite placé sous l’un des bras de Uke (p).
* Nous illustrons Vapplication de Sumi-
Otoshi, dans sa forme Omote, contre
GYAKU-HANMI-KATATE-DORI (Plan-
che 45).
9899
-hanmi-katate-dori
gyaku:
sumi-otoshi
omote¢ Koshi-Nage
¢ KOSHI-NAGE signifie la projection (Nage) de hanche (Koshi).
* Cette technique consiste 4 projeter Uke sur le dos en le balangant autour
des hanches de Shite, dont le dos est en contact avec le bas-ventre de Uke.
Suivant la position relative Shite/Uke au moment de I’entrée, deux situa-
tions sont possibles : Shite et Uke perpendiculaires (Planche 47) ou paral-
Iéles (Planche 48).
En fonction de l’attaque de Uke, des combinaisons sont possibles ; ainsi
(Planche 46) :
— KOTE-HINERI-KOSHI-NAGE (A) ;
— SHIHO-KOSHI-NAGE (B) ;
— JUJI-GARAMI-KOSHI-NAGE (C) ;
— UDE-OSAE-KOSHI-NAGE (D) ;
Nous illustrons Koshi-Nage contre RYOTE-DORI (Planche 47) et contre
USHIRO-KATATE-DORI-KUBI-SHIME (Planche 48).101zc oO
oD
OS
os
os
oO
20
x®
£
c
2
%
3
aa
<
5
Wy
®
ie
3
2
3
oe
°
=
<
o
3
o
D
@
£
zc
a
°
x
103¢ Aiki-Otoshi
¢ AIKI-OTOSHI signifie la chute (Otoshi)
Aiki.
© Cette technique consiste dans la projection
de Uke sur le dos, en balayant ses pieds vers
le haut, par un fort mouvement de hanches
de Shite, dont le bas-ventre est en contact
avec le dos de Uke (p).
Deux directions de projection sont
possibles :
— devant Shite et de cété ;
— vers l’arriére de Shite, par-dessus ses
hanches ;
* Nous illustrons l’application d’Aiki-Otoshi
contre USHIRO-RYO-KATA-DORI (Plan-
che 49).
104=
5
°
o
pa]
oO
*
Q
y
t
°
4
c=
a
3
fe
Qo
°
2
9
x
©
105° Kokyu-Nage
© KOKYU-NAGE signifie la projection (Nage) par
la « force respiratoire » (Kokyu).
© Cette technique consiste dans la projection de Uke
par un « simple geste », sans utiliser des actions
articulaires ou des Atemi, mais seulement en exté-
riorisant le potentiel énergétique interne (Ki).
Le nom de Kokyu-Nage couvre en réalité un
ensemble de techniques, car, si le principe de base
est le méme, l’aspect extérieur du Kokyu-Nage
varie selon l’attaque et les circonstances dans les-
quelles celle-ci est portée.
* Kokyu-Nage, technique spécifique d’Aiki-Do, peut
tre appliqué contre toutes les formes d’attaques.
* Nous illustrons Kokyu-Nage appliquée contre
GYAKU-HANMI-KATATE-DORI, dans sa forme
Omote, aprés entrée Tenkan (Planche 50).
106gyaku-hanmi-katate-dori
kokyu-nage
omote¢ AIKI-NAGE signifie la
projection (Nage) Aiki,
projection de !harmonie
mutuelle.
* Aiki-Nage consiste dans la projection de Uke sans établir aucun contact
physique avec celui-ci. Tout se passe au niveau du... Ki des deux parte-
naires. Cette technique sophistiquée se base sur le passage de la dimen-
sion verticale 4 la dimension horizontale avant que Uke réalise ce qui lui
arrive.
Aiki-Nage est la technique supréme de l’Aiki-Do, la « technique qui
dépasse la technique ».
* Cette technique peut étre
utilisée pour neutraliser
nimporte quelle forme
d’attaque.
© Nous illustrons Aiki-Nage
appliqué contre SHO-
MENUCHI (Planche 51).
108*
Oo
?
¢€
®
E
5
£
wo
aiki-nage
109SUWARI-WAZA
© SUWARI-WAZA signifie tech-
nique (Waza) exécutée assis
(Suwari).
* En Suwari-Waza, tous les par-
tenaires sont 4 genoux, en Seiza.
Les déplacements en Suwari-
Waza sont extrémement
codifiés.
Le travail en Suwari-Waza déve-
loppe l’ouverture-fermeture du
bassin.
© Nous illustrons, a titre d’exem-
ple, IK-KYO UDE-OSAE contre
SHOMEN-UCHI, dans ses for-
mes Omote et Ura, exécutées en
SUWARI-WAZA (Planche 52).
110
Vous aimerez peut-être aussi