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Propriétés Insecticides Des Huiles Essentielles

Ce document décrit la formulation et l'évaluation d'une crème insectifuge et insecticide à base d'huiles essentielles de neem et de clou de girofle dans le cadre de la lutte contre le paludisme. L'extraction des huiles essentielles a été réalisée et leurs propriétés insectifuges et insecticides évaluées. Une crème a ensuite été formulée et caractérisée pour ses propriétés et sa qualité microbiologique.
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Propriétés Insecticides Des Huiles Essentielles

Ce document décrit la formulation et l'évaluation d'une crème insectifuge et insecticide à base d'huiles essentielles de neem et de clou de girofle dans le cadre de la lutte contre le paludisme. L'extraction des huiles essentielles a été réalisée et leurs propriétés insectifuges et insecticides évaluées. Une crème a ensuite été formulée et caractérisée pour ses propriétés et sa qualité microbiologique.
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ENSET

ENSET

UNIVERSITE DE DOUALA
-------------
ECOLE NORMALE SUPERIEURE D’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
---------------------------
DIVISION DES TECHNIQUES ECONOMIQUES
-------------------
DEPARTEMENT DE L’ECONOMIE SOCIALE ET FAMILIALE

FORMULATION ET EVALUATION D’UNE CREME INSECTIFUGE


ET INSECTICIDE A BASE D’HUILES ESSENTIELLES : Cas de la lutte
contre le paludisme

Projet de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme de Professeur


d’Enseignement Technique de Deuxième Grade
(DIPET 2)
Par : MBESSA Odile Fannie

Matricule 15NES022I
Directeur : Dr. NYANGONO BIYEGUE Fernande. C

PHD en Biochimie/Nutrition humaine, Chargé de cours ENSET

Encadreur : Mme BOUELET NTSAMA Isabelle Sandrine

Assistante à l’ENSET

Devant le jury composé de :


Président :
Rapporteur :
Membre :
Membre :
Août 2020

i
A MA FAMILLE

i
AVANT-PROPOS

L’Ecole Normale Supérieure d’Enseignement Technique (ENSET) de l’Université de


Douala a été créée par décret n° 260/ ACB /PR du 10 Août 1979 et réformée par l’arrêté n°
541/ CAB/ PR du 28 Septembre 1990. Elle a pour principal objectif la formation des
professeurs des lycées et collèges d’enseignement technique. Conformément aux textes et aux
règlements qui régissent cette école, au terme de chaque cycle, il est d’une exigence capitale
de présenter un travail de recherche sous forme de projet de fin d’étude pour les étudiants de
troisième année ou d’un mémoire pour les étudiants de cinquième année. Pour répondre à
cette exigence et en vue de l’obtention du Diplôme de Professeur d’Enseignement Technique
de deuxième grade (DIPET II), notre thème de recherche porte sur: «Formulation et
évaluation d’une crème insectifuge et insecticide à base d’huiles essentielles : cas de la
lutte contre le paludisme» avec pour objectif de valoriser les huiles essentielles en
formulation cosmétique. Ces huiles présentent plusieurs propriétés au rang desquelles les
propriétés insectifuges et insecticides. Nous ne prétendons pas avoir traité ce sujet de manière
exhaustive car plusieurs aspects restent encore inexplorés. Le projet de fin d’étude n’étant que
le fruit d’une recherche, vos remarques et suggestions pourront améliorer ce travail et le
rendre digne d’intérêt.

1
REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire fut une expérience enrichissante et formatrice sur les


plans personnels et professionnels. Toutefois la concrétisation de ce projet n’aurait pas été
possible sans l’aide du Seigneur Tout puissant qui nous m’a donné la force et le courage de
pouvoir suivre ma formation dans de meilleures conditions.

Mes remerciements s’adressent également à toutes les personnes qui ont contribué de
près ou de loin à cette formation qui constitue une étape déterminante de ma vie. Mes pensées
vont notamment à l’endroit de :
- Mes encadreurs, le Dr Isabelle Sandrine BOUELET NTSAMA, Mr TIZE Zra
qui se sont beaucoup investis pour mon encadrement et ont accepté de suivre ce
travail du début jusqu’à la fin, en dépit de leurs multiples occupations ;
- A mon directeur de mémoire, le Dr FONGNZOSSIE Evariste pour sa forte
coopération et ses orientations tout long de cette recherche ;
- Du corps enseignant de l’ENSET de Douala et en particulier le Dr NGUIAMBA
Véronique Priscille, Chef de département d’Economie Sociale et Familiale dont
les précieux conseils et remarques ont été d’un grand apport ;
- Dr NYANGONO Fernande pour sa collaboration et ses orientations tout au long
de cette recherche ;
- Pr AKONO, Dr VOUNDI, Mme NGAHA Rachelle pour leurs
accompagnements et orientations cours de cette recherche ;

Mes remerciements vont également à l’endroit de :


-  Mon époux, Mr ZEH André Arsène pour son amour, sa patience, son soutien
morale, financier et ainsi que ses multiples conseils ;
- Mon papa, Mr NGUESSEU Isaac pour son accompagnement et ses multiples
contributions dans mon éducation ;
- Mes feues maman et belle maman, Mmes NGADJA et ATYAME ZE Antoinette
pour leur amour, conseils, encouragements et accompagnement pendant mes
moments difficiles ;
- A mes enfants Alfred, Anaëlle, Antoinette et Andrea ;
- A tous mes camarades de promotion pour leur soutien et leur accompagnement au
cours de notre formation ;
- A mes frères et sœurs de la West Best Coast pour leur accompagnement et
exemple la formulation de contribution matériel au cours de ma formation ;

2
RESUME

Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, de nombreux travaux ont ete


entreprises pour chercher des solutions alternatives basées sur l’utilisation des produits naturels
extraits à partir de plantes médicinales. Parmi ces solutions alternatives, l’on retrouve par
crèmes insecticides, objet de la présente étude dont l’objectif est de formuler et évaluer une
crème aux propriétés insectifuges et insecticides à base d’huiles essentielles. De manière
concrète, il s’agit d’extraire l’huile essentielle de deux plantes aromatiques à savoir le Neem
(Azadirachta indica) et le clou de girofle (Syzygium aromaticum), d’évaluer les propriétés
insectifuges et insecticides des huiles essentielles extraites et enfin caractériser la crème
formulée. Pour atteindre ses objectifs, une extraction des huiles essentielles de Neem et clou du
girofle a été réalisée et les rendements calculés. Les propriétés insectifuges et insecticides ont
été évaluées sur la base des pourcentages de répulsion et les taux de mortalité cumulés. La
crème a été formulée à base d’huile essentielle et caractérisée par l’évaluation des propriétés
insectifuges et insecticides et la qualité microbiologique. Les résultats obtenus montrent que le
rendement de l’huile essentielle de clou de girofle est le plus important estimé à 0,4%, par
rapport à celle de l’huile essentielle de Neem estimée à 0.026%. Cependant, celle-ci a montré
un pourcentage de répulsion de 85 % après 5min et pour le clou de girofle de 70%. Ceci permet
de conclure selon la classification de Mc Donald que l’huile essentielle de Neem est très
répulsif et l’huile essentielle de clou de girofle est répulsif. Concernant les propriétés
insecticides, l’huile essentielle de Neem a également montré une activité plus forte que le clou
de girofle. Les taux de mortalité sont plus élevés aux concentrations de 50 et 25 ppm. Ce taux
varie de 70% en cinq minutes et 100% en 20min pour le clou de girofle. Dans le cas du Neem,
on observe que le taux de mortalité à 50 ppm varie de 85% en 5min à 100 % en 15 minutes. La
crème a ainsi été formulée à base d’huile essentielle de Neem et présente de bonnes propriétés
insecticides et insectifuges. Sur l’ensemble des 5 paramètres microbiologiques évalués aucun
n’a été retrouvé dans la crème, permettant de conclure que celle-ci est de qualité
microbiologique satisfaisante. La crème formulée a montré une efficacité contre l’anophèle et
contre d’autres insectes avec une réduction importante de piqnombre d’insectes. Pour ce qui est
de la qualité de la crème, celle-ci présente un pH de 6,28 ±0,007 conforme à la norme située
entre 6,5 et 8,5 et une qualité microbiologique satisfaisante. Il serait donc important de
valoriser l’utilisation des huiles essentielles en particulier l’huile essentielle de Neem en
cosmétique.
Mots clés : Neem (Azadirachta indica, le Girofle (Syzygium aromaticum), creme

3
ABSTRACT

As part of the fight against malaria, many studies aim to seek alternative solutions based on
the use of natural products extracted from medicinal plants, including the formulation of
insecticide creams. This study aims to formulate and evaluate a cream with insect repellent
and insecticidal properties based on essential oils. Specifically, it involves extracting the
essential oil from two aromatic plants, Neem (Azadirachta indica) and clove (Syzygium
aromaticum), evaluating the insect repellant and insecticidal properties of the essential oils
extracted and finally characterizing the formulated cream. . To achieve its objectives, an
extraction of essential oils of Neem and clove was carried out and the yields calculated. The
insect repellant and insecticidal properties were evaluated on the basis of repellency
percentages and cumulative mortality rates. The cream has been formulated on the basis of
essential oil and characterized by the evaluation of insect repellent and insecticidal properties
and microbiological quality. The results obtained show that the yield of clove essential oil is
the highest estimated at 0.4%, compared to that of neem essential oil estimated at 0.026%.
However, this one showed a percentage of repellency of 85% after 5min and for the clove of
70%. This allows to conclude according to the classification of MC Donald the essential oil of
Neem is very repellent and the essential oil of clove is repellent. Regarding insecticidal
properties, neem essential oil also showed stronger activity than cloves. Mortality rates are
highest at concentrations of 50 and 25 ppm. This rate varies from 70% in five minutes to
100% in 20min for clove and in the case of Neem, it is observed that the mortality rate at 50
ppm varies from 85% in 5min to 100% in 15 minutes. The cream was thus formulated with
essential oil of Neem and has good insecticidal and insect repellent properties. Of all the 5
microbiological parameters evaluated, none were found in the cream, leading to the
conclusion that it is of satisfactory microbiological quality. The formulated cream has been
shown to be effective against anopheles and against other insects with a significant reduction
in the number of insects. Regarding the quality of the cream, it has a pH of 6.28 ± 0.007 in
accordance with the standard between 6.5 and 8.5 and a satisfactory microbiological quality.
It would therefore be important to promote the use of essential oils by especially the essential
oil of Neem in cosmetics.

Keywords: Neem (Azadirachta indica, Clove (Syzygium aromaticum), crème

4
SOMMAIRE

DEDICACE.................................................................................................................................i
AVANT-PROPOS......................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS.................................................................................................................iii
RESUME...................................................................................................................................iv
ABSTRACT................................................................................................................................v
SOMMAIRE..............................................................................................................................vi
LISTE DES TABLEAUX........................................................................................................vii
LISTE DES FIGURES............................................................................................................viii
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................1
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE.....................................................................4
I. Généralités sur le paludisme................................................................................................4
II. Généralités sur les huiles essentielles.................................................................................9
III. La formulation des crèmes insecticides.........................................................................30
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES.......................................................................33
I. Cadre d’expérimentation....................................................................................................33
II. Le matériel........................................................................................................................34
III. Méthodes.........................................................................................................................36
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION....................................................................47
I. Rendement de l’extraction.................................................................................................47
II. Les propriétés insectifuges et insecticides des huiles essentielles....................................47
III. Formulation de la crème et évaluation............................................................................50
Elle est assez épaisse au toucher et fond pendant l’application sur la partie affectée...........50
IV. Qualité microbiologique de la crème..............................................................................51
DISCUSSION.......................................................................................................................52
Conclusion................................................................................................................................55
REFERENCES BIBIOGRAPHIQUES....................................................................................57
Table des matières.....................................................................................................................61

5
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Quelques composés de la famille des limonoïdes isolés à partir du neem............19


Tableau 2 : Quelques formulations à base d’azadirachtine......................................................23
Tableau 3 : Quelques utilisations potentielles des différentes parties de l’arbre de neem.......24
Tableau 4 : Répartition des acides gras majoritaires de l’huile de neem et de quelques..........26
Tableau 5 : Les différents réactifs et produits utilisés pour la formulation du gel...................36
Tableau 6 : Rendement des huiles essentielles de Syzygium aromaticum...............................47
Tableau 7 : ................................................................................................................................50
Tableau 8 :.................................................................................................................................51

6
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Cycle évolutif de Plasmodium...................................................................................5


Figure 2 : Tronc........................................................................................................................12
Figure 3 : Graines de Neem......................................................................................................14
Figure 4 : ..................................................................................................................................25
Figure 5 : Schéma de production industrielle d’huile brute à partir de graines
oléoprotéagineuses par action combinée d’un pressage et d’une extraction............................27
Figure 6 : clou de girofle...........................................................................................................28
Figure 7 : ..................................................................................................................................31
Figure 8 : Schéma général du travail........................................................................................34
Figure 9 : ..................................................................................................................................34
Figure 10 : ................................................................................................................................35
Figure 11 : ................................................................................................................................36
Figure 12 : Les différents réactifs et produits utilisés pour la formulation du gel....................37
Figure 13 : Test de sensibilité aux insecticides ........................................................................40
Figure 14 : Pesée des produits..................................................................................................42
Figure 15 : Protocole de formulation de la crème.....................................................................43
Figure 16 : Photographie illustrant les milieux de cultures coulées dans les boites de Petri....44
Figure 17 : Huiles essentielles de Neem et de clou de girofle.................................................47
Figure 18 : Huiles essentielles de Neem et de clou de girofle.................................................48
Figure 19 : Evolution du taux de mortalité cumulé d’anophele gambiae sous l’effet de
différentes doses de l’huile essentielle de clou de girofle.........................................................49
Figure 20 : Evolution du taux de mortalité cumulé de l’anophele gambiae sous l’effet de
différentes doses de l’huile essentielle de Neem......................................................................49
Figure 21 : Etiquettes................................................................................................................50

7
LISTE DES ABBREVIATIONS

OMS: Organisation Mondiale de la Santé


pH:

8
INTRODUCTION GENERALE

Le paludisme encore appelé malaria est la maladie infectieuse à transmission


vectorielle la plus répandue dans les régions chaudes tropicales d’Afrique, d’Amérique latine
et d’Asie où les conditions climatiques et environnementales sont favorables au
développement des moustiques, notamment les anophèles femelles, uniques vecteurs du
plasmodium. Le paludisme constitue de nos jours un problème majeur de santé publique dans
les pays tropicaux, spécifiquement ceux situés en Afrique sub-saharienne. Environ 3,2
milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, sont exposées au
risque palustre. Selon le rapport de l’OMS en 2015, il y aurait eu environ 214 millions de
nouveaux cas de paludisme ayant engendrés 438 000 décès dans le monde. Quinze pays,
principalement en Afrique sub-saharienne, représentent 80% des cas de paludisme et 78% des
décès dans le monde. On enregistre chez les enfants de moins de cinq ans plus des deux tiers
du total des décès liés au paludisme (OMS, 2015). La dernière décennie a vu le
développement et la mise en place de plusieurs stratégies de lutte contre le paludisme. Ceci a
eu comme conséquences une réduction considérable entre 2000 et 2014 du taux de mortalité
des moins de 5 ans soit de 65% (environ 5, 9 millions de vies d’enfants épargnées (OMS,
2015). L’Afrique est de loin le continent le plus touché avec 90% des cas de paludisme
recensés dans ses zones tropicales.

Au Cameroun en particulier, le paludisme est la maladie la plus répandue. Il est


reconnu comme un problème de Santé Publique et est placé au centre des préoccupations de
santé. En effet, cette affection sévit dans les dix Régions du Cameroun, avec près de deux
tiers de la population exposée (MINSANTE/PNLP, 2006). En 2016, sur 7,5 millions de
personnes reçues en consultation dans les formations sanitaires, 1,7 million de cas de
paludisme ont été enregistrés, soit une morbidité de 23,6%, rapporte le magazine économique
Investir au Cameroun. S’agissant de la mortalité, apprend-on, sur les 21 268 décès
officiellement enregistrés, 2637 étaient attribués au paludisme, soit un taux de 12,4%. Le
paludisme peut être entièrement prévenu et traité, l’objectif étant de garantir l’élimination
complète et rapide des plasmodies dans le sang du patient afin d’éviter qu’un paludisme
simple n’évolue vers une forme grave potentiellement mortelle ou vers une infection
chronique qui peut provoquer une anémie. Le but principal du traitement est de faire baisser la
fièvre, stopper les convulsions, traiter les surinfections, corriger l’hypoglycémie et maintenir
un équilibre électrolytique. L’OMS recommande les CTA qui sont les antipaludiques les plus
efficaces dont on dispose aujourd’hui. (OMS, traitement du paludisme, tours d’horizon, juin

9
2016).

La protection contre les piqures de moustiques passe par l’utilisation de moustiquaires


de lit imprégnées, d’insecticide à diffusion continues et de répulsif cutané, et par le port de
vêtements légers et couvrants (manches longues, pantalons et chaussures fermés) surtout au
moment où les moustiques sont le plus actifs. Les bracelets anti-insectes ainsi que les autres
méthodes proposées dans le commerce telles que les appareils sonores à ultrason, la vitamine
B1, l’homéopathie, les raquettes électriques, les rubans, papiers et autocollants gluants sans
insecticide sont inefficaces. Dans le cadre de ce travail, nous allons nous intéresser à la
formulation d’une crème à base d’huiles essentielles. Nous nous sommes focalisés sur le
Neem (Azadirachta indica) et le clou de girofle (Syzygium aromaticum) qui ont des
propriétés insecticides et insectifuges permettant d’éviter la piqure du moustique et la
transmission du paludisme dans une population donnée. Le Neem, présent dans de nombreux
pays subsahariens est un arbre aux milles vertus. Si ses feuilles servent de médicaments pour
soigner le paludisme dans la pharmacopée traditionnelle, ses fruits, dont on fait de l’huile,
sont un parfait insecticide naturel, inoffensif pour l’homme et les animaux. Le clou de girofle
(Syzygium aromaticum) est un anesthésiant local, notamment pour les douleurs dentaires. Il
soulage les douleurs musculaires, les rhumatismes et il a des propriétés anti-inflammatoires,
antibactérien et antifongique (BARBELET, 2015). Très peu d’études ont porté sur ses
propriétés insecticides et insectifuges. C’est dans cet optique que la présente recherche a été
menée avec pour objectif général de Formuler et évaluer une crème à base d’huiles
d’essentielles ayant les propriétés insectifuges et insecticides. Les objectifs spécifiques sont :

- Extraire les huiles essentielles de deux espèces le Neem (Azadirachta indica) et le


clou de girofle (Syzygium aromaticum)
- Evaluer les propriétés insectifuges et insecticides des huiles essentielles de Neem
(Azadirachta indica) et de clou de girofle (Syzygium aromaticum)
- Formuler une crème à base d’huile essentielle et la caractériser
- Controler la qualité microbiologique de la creme formulée.

La Question de recherche :

Une crème aux propriétés insectifuges et insecticides peut-elle être formulée à base d’huiles
essentielles ?

Les questions secondaires :

10
- Quel est le rendement d’extraction ?
- Les huiles essentielles ont-elles les propriétés insecticides et insectifuges ?
- La crème formulée possède-t-elle des propriétés insecticides et insectifuges?
- La crème formulée est-elle de qualité microbiologique satisfaisante ?

A cet effet, cette recherche revêt donc un double intérêt :

- Sur le plan scientifique, cette étude permet de documenter les connaissances


traditionnelles et scientifiques sur les espèces et met en application ces connaissances
pour la formulation d’une crème insecticide et insectifuge à base d’une huile
essentielles: Cas de lutte contre le paludisme qui associe propriétés cosmétique et
pharmaceutiques.
- Sur le plan socio-économique, elle permet de sensibiliser les populations sur
l’importance de ces espèces dans la nature et de faciliter l’adoption des techniques de
transformation susceptibles d’apporter la valeur ajoutée à ces ressources.

En somme, l’étude va contribuer de façon significative à l’avancée de la recherche sur


le Neem (Azadirachta indica) et le clou de girofle (Syzygium aromaticum), et offrira aux
entreprises du domaine cosmétique de nouvelles options pour l’objectivation de leurs
produits.

Le travail est structuré en trois chapitres, le chapitre 1 présente la revue de la littérature, le


chapitre 2, le matériel et méthodes. Le chapitre 3 quant à lui présente les résultats et
discussion. Enfin nous allons terminer notre travail par une conclusion qui est un ensemble de
réflexion qui achève ce travail et des perspectives.

11
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE

I. Généralités sur le paludisme.


1. Définition.

Le paludisme est une maladie parasitaire, une érythrocytopathie fébrile et hémolysante


due au développement et à la multiplication chez l’Homme d’un hématozoaire du genre
Plasmodium. Ces parasites sont inoculés à l’homme par la piqûre infectante d’un moustique,
l’anophèle femelle (OMS, 1998).

2. Epidémiologie.

L’épidémiologie du paludisme comporte l’étude de quatre éléments dont la réunion


simultanée est indispensable au développement de la maladie :
- La présence des hommes porteurs des gamétocytes du plasmodium dans leur sang
périphérique,
- L’existence d’une population d’anophèles vecteurs,
- La présence d’hommes réceptifs au plasmodium,
- Des conditions écologiques favorables au développement du moustique (Gilles,
Lawson J.B, Sbelas M’ Boyé 2008).

2.1. Situation dans le monde

Plus de deux milliards de personnes vivent en zone à risques de paludisme. Chaque


année, il y a environ 400 à 500 millions de malades, dont 1,5 à 2,5 millions décèdent. Une
grande majorité de ces décès surviennent chez des jeunes enfants moins de 5 ans résidants en
Afrique subsaharienne (OMS, 2015). Les autres groupes à haut risque sont les femmes
enceintes, les voyageurs non immunisés, les réfugiés, et les ouvriers agricoles arrivant dans
des zones d'endémie [HAIDARA Mamadou]. Plus de 90 % de tous les cas de paludisme
surviennent en Afrique subsaharienne. Avec l’apparition et la rapide extension des
chimiorésistances et de l’accoutumance des moustiques aux insecticides, le paludisme est
actuellement en progression (OMS,2015).

12
3. Le Parasite

Le paludisme est la conséquence de l'infection par l'une ou plusieurs des espèces de


Plasmodium. Le genre Plasmodium est un protozoaire, fait partie du phylum des Apicomplexa
(ou sporozoaires). Dans la nature, plusieurs espèces de ce genre sont capables d'infecter les
reptiles, les oiseaux ou les mammifères. Parmi ces espèces, seules quatre d'entre elles,
peuvent évoluer chez l'Homme et provoquer une symptomatologie clinique : - Plasmodium
falciparum, -Plasmodium vivax, - Plasmodium ovale, - Plasmodium malariae(Sing et al,
2004). Chacune de ces espèces se caractérise par sa propre morphologie (voir annexe 1), sa
répartition géographique, mode de rechute ainsi que sa réponse vis-à-vis des drogues
antipaludiques.

3.1 Cycle évolutif du plasmodium

Le cycle du plasmodium assez complexe, nécessite deux hôtes, un hôte définitif,


l’homme, et un hôte intermédiaire et vecteur, l’anophèle femelle hématophage. (Figure 1)
Chez l'homme où s'effectue la totalité du cycle asexué ou schizogonique, se déroulant lui-
même en :
- Une phase intra hépatique ou schizogonie hépatique;
- Une phase intra-érythrocytaire : schizogonie endoérythrocytaire:
- Chez le moustique s'effectue le cycle sexué ou sporogonique.

Figure 1 : Cycle évolutif de Plasmodium


13
3.2 Morphologie

Le Plasmodium est un protozoaire de très petite taille (1 à 2µm selon les formes). La
coloration contient un noyau rouge et de l’hémozoïne (pigment brun –doré ou noir).

3.2.1 Cycle de développement des plasmodies

Le cycle de développement implique l’homme (hôte intermédiaire) et le vecteur


l’anophèle femelle (hôte définitif). La multiplication asexuée se déroule chez l’homme et une
multiplication sexuée qui se déroule chez l’anophèle femelle (figure 1).

a. Cycle asexué chez l’Homme

Il comprend deux phases :

- La phase hépatique
L’homme est contaminé par la piqûre de l’anophèle femelle qui injecte avec sa salive
dans le tissu sous-cutané des milliers de parasites sous forme de sporozoïtes. Ces sporozoïtes
gagnent le foie en moins de 45 minutes. Au niveau du foie s’effectue une schizogonie
hépatocytaire. Des sporozoïtes de P. vivax et P. ovale pénètrent dans les hépatocytes et
peuvent se transformer sous le nom d’hypnozoïte (sporozoïtes dormant). Les schizontes
hépatiques grossissent leurs noyaux, se divisent et en une semaine environ, évoluent en
schizontes matures contenant quelques milliers de noyaux (corps bleus). L’éclatement du
schizonte hépatique libère de nombreux mérozoïtes qui pour la plupart s’emboisent dans les
capillaires sinusoïdes et passent dans la circulation sanguine amorçant les premières
schizogonies sanguines. Cette phase dure en moyenne 8 jours pour P. vivax, 6 jours pour P.
falciparum, 13 jours pour P. malaria et 9 jours pour P. ovale.(20) (Diassana et al ; 2006)

- La phase sanguine
Dans le sang s’effectue le cycle érythrocytaire. Les mérozoïtes pénètrent dans les
hématies hôtes et s’y transforment en trophozoïtes. La multiplication des noyaux dont chacun
s’entoure d’une plage cytoplasmique forme un schizonte mûre ou corps en rosace qui en
s’éclatant libère de nouveaux mérozoïtes. Après une semaine environ, certains mérozoïtes
vont se distinguer en commençant le cycle sexué du parasite, les gamétocytes.(19,21,20)

b. Le cycle sexué chez l’anophèle

En prenant son repas sanguin sur un paludéen, l’anophèle femelle absorbe des
gamétocytes qui assurent la poursuite du cycle. Dans l’estomac du moustique, les

14
gamétocytes se transforment en gamètes femelles et mâles. La fécondation du gamète femelle
par le gamète mâle donne un œuf mobile (ookinète) qui traverse la paroi de l’estomac de
l’anophèle et se fixe au niveau de sa face externe formant l’oocyste dans lequel
s’individualisent les sporozoïtes. Libérés par l’éclatement de l’oocyste, ces derniers gagnent
les glandes salivaires de l’anophèle qui les réinjecte à l’homme à l’occasion d’une piqûre. Le
cycle dit sporogonique dure chez l’insecte de 12 à 30 jours pour P. falciparum, suivant la
température (à 28oC, la durée de la sporogonie est de 9 à 10 jours). Lorsque la température est
inférieure à 18° C, P. falciparum n’est généralement plus transmis. Pour P. vivax, le cycle est
plus court soit 8 à 30 jours suivant la température (à 28° C, le cycle est de 8 à 10 jours). Il est
long pour P. malariae et P. ovale (à 28° C, le cycle est de 12 à 14 jours pour P.ovale et 14 à 16
jours pour P. malariae). P. vivax et P. malariae ne sont généralement plus transmis à une
température inférieure à 15° C.(19)

3.2.2 Cycle biologique des anophèles

Les anophèles pondent leurs œufs à la surface de l’eau. Ces œufs, munis de flotteurs
remplis d’air éclosent généralement 24 à 36 heures après la ponte (Holstein M). La larve subit
trois mues consécutives qui, par les modifications morphologiques qu’elles engendrent, la
conduisent au stade nymphal. La nymphe a l’aspect d’une virgule. Au bout de 24 à 48 heures,
elle se transforme en moustique adulte ou imago qui émerge de l’eau. Seules les femelles sont
hématophages, les mâles se nourrissent de suc provenant des plantes. L’accouplement a lieu
quelques instant après l’éclosion, la femelle ne s’accouple généralement qu’une seule fois et
reçoit une quantité suffisante de sperme pour toute sa vie. Le cycle gonotrophique dure 2
jours (chaque 2 jours la femelle prend un repas de sang; figure 2).Il faut 7 à 12 jours pour
An. gambiaes.l et trois semaines pour An. funestus, pour effectuer la totalité du cycle: de
l’œuf à l’imago (12) (Tome, 2016).

La durée de la phase pré-imaginale varie en fonction de la température. Elle s’allonge


quand la température diminue et se raccourcit lorsqu’elle augmente. Par exemple, elle dure 5
jours à 30°C et environ 10 jours à 25°C chez An. gambiae.s. La dispersion moyenne des
anophèles adultes en vol est de l’ordre de 1 Km à 1,6 Km, pouvant atteindre 3 Km.

d. La prévention

La prévention du paludisme vise à empêcher la transmission de la maladie par les


vecteurs et l’évolution du parasite dans l’organisme d’un sujet infesté.

15
La transmission du paludisme peut être réduite :

- par la réduction du contact homme – vecteur en empêchant les piqûres des


moustiques par l’usage de moustiquaires imprégnées et de produits répulsifs aux
insectes,
- par la lutte anti-moustique en pulvérisant des insecticides à l’intérieur des maisons et
en asséchant/ traitant les eaux stagnantes qui sont les lieux de ponte des moustiques
vecteurs.
- La chimio-prévention chez la femme enceinte et les sujets neufs.

Les moyens de prévention, par la lutte anti-vectorielle, sont en rapport avec le cycle de
développement du vecteur. Pour l’éliminer à ses différents stades (larve ou adulte) on peut
agir de différentes manières, d’où l’appellation des 3R (Reproduction, Repas, Repos) :

- Les gites larvaires qui sont les lieux de pontes et de développement des larves ; d’où
le terme de « reproduction ». Les méthodes de lutte anti-larvaires permettent
d’empêcher cette phase de développement.
- Le moustique entrain de rechercher son repas de sang pour la maturité de ses œufs.
Ceci peut être empêché par l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée
d’action visant à réduire le contact entre le moustique et l’hôte.
- Les lieux de repos privilégiés des moustiques surtout après le repas de sang. Ceci
peut être empêché par les aspersions intra domiciliaires (AID).

 Méthodes visant à réduire le contact homme-vecteur

Cette catégorie couvre toutes les méthodes dans lesquelles une barrière est créée entre
les vecteurs et les humains, et comprend les méthodes suivantes :

- Utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides ;


- Protection des habitations par la pose de grillages moustiquaires sur les fenêtres, les
avant-toits et les portes ;
- Utilisation des répulsifs (crèmes) ; (Moua et al, 2011).
- Diffuseurs d’insecticides volatils (serpentins, diffuseurs électriques,…).

II. Généralités sur les huiles essentielles.


1. Définition.

Selon Durvelle (1930), Les essences ou huiles essentielles, connues également sous le

16
nom d’huiles volatiles, de parfums, etc., sont des substances odorantes huileuses, volatiles,
peu solubles dans l’eau, plus ou moins solubles dans l’alcool et dans l’éther, incolores ou
jaunâtres, inflammables qui s’altèrent facilement à l’air en se résinifiant. Elles sont liquides à
température ordinaire, quelques-unes sont solides ou en partie cristallisées, elles n’ont pas le
toucher gras et onctueux des huiles fixes dont elles se distinguent par leur volatilité. Leur
odeur est plus ou moins forte, suave, piquante ou désagréable. Elles ont la propriété de ne pas
laisser de tâche durable sur le papier. Les huiles essentielles sont des mélanges naturels
complexes de métabolites secondaires volatiles, isolées des plantes par hydro distillation ou
par expression mécanique. Elles sont obtenues non seulement à partir de feuilles, graines,
bourgeons, fleurs, brindilles, d’herbes, d’écorces, de bois, de racines ou de fruits, mais
également à partir des gommes qui s’écoulent du tronc des arbres. (Bousbia, 2011). L’hydro
distillation reste le moyen le plus employé pour produire les huiles essentielles, en particulier
à des fins commerciales. Les métabolites secondaires sont extraits des plantes par un
entrainement à la vapeur d’eau. Le volume d’huile essentielle récupéré dépend du rendement
de distillation, qui est variable, chez une même plante, en fonction de la saison. Les huiles
essentielles peuvent aussi être obtenues par expression à froid, comme pour les agrumes. De
nouvelles techniques permettant d’augmenter le rendement de production, ont été
développées, comme l’extraction au moyen de dioxyde de carbone liquide à basse
température et sous haute pression ou l’extraction assistée par ultrasons ou micro-ondes.
(Pibiri, 2006). L’Association Française de Normalisation (AFNOR) a défini les huiles
essentielles comme étant des produits obtenus soit à partir de matières premières naturelles
par distillation à l’eau ou à la vapeur d’eau, soit à partir des fruits de Citrus par des procédés
mécaniques et qui sont séparés de la phase aqueuse par des procédés physiques. (AFNOR,
2000).

2. Localisation des huiles essentielles.

Les huiles essentielles peuvent être stockées dans tous les organes végétaux, végétatifs
et reproducteurs, en particulier les sommités fleuries (lavande, menthe, bergamotier,
tubéreuse) mais aussi les feuilles (citronnelle, eucalyptus, laurier) et bien que cela soit moins
habituel, dans les écorces (cannelier), les bois (bois de rose, santal, camphrier), les racines
(vétiver), les rhizomes (curcuma, gingembre), les fruits (toutes-épices, anis, badiane), les
graines (muscade) et les boutons floraux (clou de girofle). (Bruneton, 1999) La composition
chimique pouvant varier d’un organe à un autre. Ainsi dans le cas du citronnier, la fleur et le
fruit fournissent des essences de composition chimique différentes. (Baaliouamer, 1987).

17
3. Le Neem (Azadirachta indica) et ses principales caractéristiques.

Aujourd’hui connu sous le nom botanique d’Azadirachta indica, le neem est un arbre
qui appartient à la famille des Méliacées. Il a été l’objet d’intenses activités de recherches
depuis l’isolement et la caractérisation de l’azadirachtine comme insecticide naturel à partir
de ses graines (Butterworth et Morgan, 1968). Cet arbre est originaire du sous-continent
indien où ses propriétés médicinales sont connues depuis des millénaires. Au début du
XXème siècle, l’arbre est introduit dans plusieurs pays en voie de développement, et
particulièrement en Afrique tropicale. Il a fait l’objet d’intenses campagnes de plantations au
cours des dernières années, particulièrement au Sénégal où on le trouve aussi bien en
campagne qu’en ville.

3.1 Nomenclature et classification.

3.1.1 Classification botanique.

Le neem peut être classé comme suit (Schmutterer, 1995 ; Puri, 1999):
Ordre : Rutales
Sous ordre : Rutineae
Famille : Meliaceae
Sous famille : Melioideae
Genre : Azadirachta
Espèce : Indica A. Juss

3.1.2 Nomenclature.

L’Azadirachta indica, appelé « neem » en wolof (Langue nationale sénégalaise),


possède plusieurs noms vernaculaires (Tableau I-1) selon les régions géographiques.

3.2.3 Origine du neem.

Plusieurs sources bibliographiques évoquent l’origine géographique du neem, mais la


majorité des auteurs s’accorde à dire que l’arbre est originaire de l’Inde. Ainsi selon plusieurs
auteurs (OO, 1989 ; GAMBLE, 1902 ; TROUP, 1921 ; VARTAK et GHATE, 1990), le neem
est originaire soit de la forêt de Karnaba au sud de l’Inde, soit de l’intérieur de la forêt de
Buma Myanmar. Mais pour d’autres, cet arbre proviendrait de la forêt de Chivalik (PURI,
1999).Cependant, d’autres situent son origine dans les forêts sud et sud-est de l’Asie, y
compris le Pakistan, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie (NATIONAL
RESEARCH COUNCIL, 1992).
18
3.2.1. Description de l’arbre.

Le neem est une plante verte attrayante avec une multitude de feuilles

. C’est un arbre à croissance rapide qui peut atteindre 15 à 20 m de hauteur


(Schmutterer, 1995), souvent 20 à 30 m (Puri, 1999 ; Nation Research Concil, 1992) et plus
rarement 35 à 40 m. C’est un arbre à feuillage persistant ; mais dans des zones très sèches, les
jeunes arbres peuvent parfois perdre la plupart ou la totalité de leurs feuilles pendant un temps
relativement court, et de nouvelles feuilles de couleurs généralement rosâtres à vertes peuvent
réapparaître durant les mois de mars et d’avril.

Figure 2 : Tronc d’arbre de Neem

3.2.2 La tige.

Le tronc de l’arbre du neem est relativement court, habituellement droit ; il peut


atteindre 1,5à 3,5 m de diamètre (SCHMUTTERER, 1995). La couleur de l’écorce varie
d’une plante à l’autre, selon l’âge et la localité. Les plus petites branches ont une écorce plus
légère alors que les arbres matures ont un tronc rugueux, dur, de couleur grise à grisâtre-noire,
et faiblement fissuré. La surface intérieure de l’écorce est fibreuse et varie de rosâtre à brune.

19
De petits dépôts de gommes peuvent être présents sur certains endroits de la tige. Parfois, sur
certains arbres, en général les plus vieux, dans les climats humides, une sève fétide peut
exsuder du tronc (PURI, 1999).

3.2.3 Les feuilles.

Les feuilles du neem sont disposées de manière alternée sur un long et mince pétiole
(PhotoI-2). La face dorsale d’une feuille de neem a une couleur verte foncée alors que la face
ventrale est plus claire. Elles mesurent entre 20 et 40 cm de long et sont plus denses à
l’extrémité des branches. Les feuillets, variables dans leurs formes notamment au niveau de
l’axe central, varient entre 7 et 15 cm, et dépassent parfois 17 cm sur une même pétiole
(PURI, 1999). Les feuillets les plus jeunes ont une couleur rougeâtre ; à la maturité ils ont une
forme plus ou moins asymétrique et leurs marges sont dentées. Selon SCHMUTTERER,
(1995) on peut en trouver jusqu’à 31 sur une même pétiole. Elles mesurent entre 3 et 8 cm de
long chacune. Les feuillets sont lisses et un examen plus poussé de jeunes feuillets situés près
de la pousse de l’apex montre la présence de glandes sécrétrices de résine (PURI, 1999).Les
branches sont en général écartées, ce qui explique que l’arbre produit grâce à ces multitudes
de feuilles une couronne assez dense, ronde ou ovale qui peut atteindre 15 à 20 m de diamètre
pour les arbres matures (NATIONAL RESEARCH COUNCIL, 1992 ;SCHUMTTERER,
1995).

3.2.4 Les racines.

Le système racinaire du neem est constitué d’une forte racine pivotante et d’un
ensemble de racines latérales bien développées. La surface latérale des racines peut aller
jusqu’à plus de 18m (Benge, 1989). Elles pénètrent le sol profondément et produisent des
surgeons ; c’est ce qui permet à l’arbre de résister dans les zones sèches.

3.2.5 Le fruit.

Les fleurs du neem sont petites, blanches, et soutenues par un faisceau auxiliaire qui
peut aller jusqu’à 25 cm de long. Elles contiennent une sève qui dégage une odeur qui attire
les abeilles (National Reseach Council, 1992). Les inflorescences, qui s’embranchent jusqu’au
troisième degré, soutiennent jusqu’à 150 à 250 fleurs (Gruber, 1991). Chaque fleur peut faire

20
5 à 6 mm de long et 8 à 11 mm de large (Schmutterer, 1995). Son fruit est lisse et de forme
ellipsoïdale. Il mesure 1,4 à 2,8 cm de long et 1,0 à 1,5 cm de large (Schmuttere, 1995). Il
ressemble à celui de l’olivier. Avant la maturité il est vert, et devient ensuite jaune à jaune
verdâtre. Il comporte une pulpe enfermant une graine. Sa peau (exo carpé) est mince et lisse.
La pulpe (mésocarpe), aigre et douce, est blanche-jaunâtre et très fibreuse. Elle mesure 0,3 à
0,5 cm de profondeur. A l’intérieur se trouve la coquille (endocarpe). Elle est blanche, assez
dure, et renferme en son sein un, rarement deux et très rarement trois noyaux ovales de
couleur brune. La coquille mesure 0,9 à 2,2 cm de long et 0,5 à 0,8 cm de large, et son noyau
0,8 à 1,0 cm de long et 0,4 à 0,5 cm de large. L’arbre commence à fructifier parfois dès l’âge
de 2 ans, le plus souvent au bout de 3 à 5 ans, et atteint son maximum de production à l’âge
de 10 ans. Environ trois mois après la floraison, les fruits mûrissent et commencent à tomber.

Figure 3 :De graines de Neem

3.3 Répartition géographique du neem.

Grâce au fait qu’il s’adapte bien aux climats chauds et secs, le neem est devenu une
espèce très communément plantée dans les régions tropicales sèches et subtropicales
d’Océanie, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique. En Océanie, dans le sud du pacifique, le neem se

21
développe dans les îles Fidji, en particulier dans la partie occidentale des îles de VitiLevu, où
il a été introduit par des immigrés venus de l’Inde qui travaillaient dans les champs de canne à
sucre. En Polynésie, des plantations de neem sont apparues dans différentes îles d’Hawaï au
cours de ces dernières années. Le neem est aussi présent en Australie, actuellement dispersé
dans toutes les zones tropicales et subtropicales. Grâce aux plantations effectuées dans ce
pays durant ces dernières années, en particulier dans le Nord du Queensland, le nombre
d’arbres avoisine les 160 000 dont quelques 60 000 arbres répertoriés dans le Queensland. En
Asie, le neem est un arbre caractéristique de la végétation dans le nord du Bangladesh, dans
de nombreuses régions de l’Inde, et au Pakistan. Il y a plus de 34 ans, KETKAR (1976),
signalait déjà plus de 14 millions d’arbres en Inde. En Arabie Saoudite, l’arbre a été introduit
il y a plus de 50 ans (SCHMUTTERER, 1995) pour fournir de l’ombre, lutter contre la
chaleur et les conditions d’aridité dans certaines villes du pays où il est probablement devenu
plus fréquent que le palmier dattier ou tout autre arbre. En particulier sur la plaine d’Arafat,
l’une des plus chaudes de la planète, quelques 50 000 arbres ont été récemment plantés pour
fournir de l’ombre aux plus de 2 millions de pèlerins musulmans qui viennent annuellement
pour le Hadj (AHMED et al., 1989).

3.4 Propriétés médicinales du neem.

Appelé pharmacie du village ou l’arbre miracle par les praticiens de la médecine


traditionnelle indienne ou ²l’arbre divin² par certains auteurs (Puri, 1999), le neem est utilisé
depuis des millénaires en médecine traditionnelle. Les propriétés thérapeutiques de ses fruits,
de ses graines et de son huile, de son écorce, de ses feuilles et de ses racines, qui ont une
longue tradition d’usage dans la médicine ayurvédique et un ani en Inde, sont mentionnées il
y a de cela 3 000 ans dans des récits Sanskrit. Aujourd’hui, le neem est connu comme étant
une plante de la médecine traditionnelle dans de nombreuses zones rurales de régions d’Asie
et d’Afrique. Il a également été très étudié par la médecine moderne : les effets antiseptiques,
anti-inflammatoires, hypoglycémiants, antibactériens, antipaludéens, antiviral, etc., de divers
constituants des feuilles, écorces, graines, racines sont maintenant établis. Ainsi, plusieurs
médicaments à base d’extraits de neem sont commercialisés en Inde (National Research
Council, 1992).

3.4.1 Effet antibactérien.

Des préparations à base de neem ont été utilisées comme désinfectant depuis
longtemps ; CHOPRA et al., (1952) ont testé l’huile essentielle des fleurs de neem contre un

22
certain nombre d’agents pathogènes à l’homme et aux végétaux. La plupart des espèces
testées à l’exception du barrilluss mycoïdes, ont montré une sensibilité par rapport à cette
huile essentielle.

3.4.2 Effet antidiabétique (hypoglycémiant).

Le neem est l’un des plus anciens médicaments utilisés dans le traitement du diabète
(MUKHERJI, 1957). SHUKLA et al., (1973) ont montré que l’administration orale de
5grammes d’extrait aqueux ou d’un équivalent en feuilles sèches dans des capsules a permis
de réduire la dose d’insuline des patients de plus de 30 à 50%. LUSCOMBE et TAHA, (1974)
ont testé un extrait aqueux de 10% de jeunes et tendres feuilles pour leurs effet
shypoglycémiques sur des lapins et une diminution de la concentration du glucose dans le
sang a été observée.

3.4.3 Activité antifertile.

Durant leurs études pharmacologiques, MURTHY et SIRSI, (1958a) ont observé une
activité oestrogénique de l’huile de neem et de ses dérivés. Selon SHARMA et SAKSENA,
(1959; 1959 a) deux composés, le nimbinate et nimbidinate de sodium possèdent des effets
spermicidal in vitro chez l’homme et les rats. SINHA et al., (1984) ont signalé une activité
antiflagélation de l’huile de neem sur le sperme : le spermatozoïde étant immobile devient
alors incapable de féconder un ovule.

3.4.4 Effet antipaludéen.

Des préparations à base de neem, notamment de l’écorce, ont pendant très longtemps
été utilisées contre le paludisme. Les résultats des dernières études sur cette activité
antipaludéenne sont cependant contradictoires. Certains auteurs comme TELLA, (1976)
trouvent que les doses orales à base de préparations de neem sont presque inefficaces, a
lorsque d’autres comme EKANEM, (1976) ont démontré l’activité schizonticidale de ces
préparations contre le plasmodium bergheiberghei.

3.4.5 Effet antiulcéreux.

L’extrait nimbidine du neem a été étudié par PAILLAI, (1978) pour son activité
antigastrique, et s’est révélé efficace. Les études pharmacologiques ont montré que ce
composé bloque l’effet stimulant de l’acétylcholine, mais inhibe également la stimulation
produite par l’histamine. Le nimbidine administré par voie orale de façon significative

23
empêche l’ulcération et ces observations ont été confirmées par PILLAI et SANTHA
KUMARI, (1984). D’autres études ont montré l’importance de l’effet protecteur du nimbidine
à une dose de 20 à 40 g.kg-1.

3.4.6 Effet antiviral.

RAO et al., (1969) ont montré que l’extrait aqueux de 10% de feuilles tendres
possédait une activité antivirale contre le virus de la vaccina et de la variole. L’extrait aqueux
des feuillesde neem ne tuerait pas directement le virus mais inhibe la multiplication du
vaccina (RAI etSETHI, 1972).

3.4.7 Effet sur le système nerveux central.

DEBELMAS et HACHE, (1976) ont testé l’effet de l’extrait aqueux du neem sur le
système nerveux central. Aucun effet significatif n’a été observé, ni anticonvulsivant,
anticholinergique, analgésique, ou sédatif. PILLAI et al. (1980) ont cependant observé des
effets antistress.

3.5 Propriétés insecticides du neem.

Ce sont les propriétés insecticides des extraits de neem qui ont été les plus étudiées. Et
bien Que cette activité soit mentionnée dans les récits médicaux sanskrits il y a de cela des
milliers d’années, les énormes potentialités du neem pour le contrôle et la lutte contre les
insectes. Ravageurs ne sont devenus claires que récemment, en particulier en réponse au
problème posé par la bioaccumulation et la toxicité des pesticides de synthèse utilisés pour
l’agriculture Depuis plus de 60 ans.

La capacité du neem à repousser les insectes a été signalée pour la première fois dans
la littérature scientifique en 1928 et 1929 par deux chercheurs indiens (CHOPRA, R.N. et
HUSAIN, M.A.), qui ont utilisé 0,001% d’une suspension aqueuse de graines de neem pour
repousser du sol des criquets pèlerins (SCHMUTTERER, 1995). En 1962, à New Delhi,
PRADHAN, S. constate que les criquets refusent de manger les cultures traitées
parpulvérisation d’un extrait aqueux de graines de neem, et ce jusqu’à trois semaines après le
Traitement (SCHMUTTERER, 1995).

Dix ans plus tard, des essais réalisés à la station de recherche sur le café en Haute
Kiambu (Kenya) ont montré que les extraits méthanoliques de feuilles de neem contrôlaient la
croissance du bogue du café (Antestiopusorbitalisbechuana) (SCHMUTTERER, 1995). La

24
plupart des groupes d’insectes traités avec cet extrait perdait la vie au cours des mues et les
rares survivants présentaient des malformations au niveau des ailes et du thorax à l’âge adulte.

De même les extraits méthanoliques d’amande de neem se sont avérés efficace pour la
réduction de la fécondité de coléoptères du haricot mexicain (Epilachnavarivestis) et de la
Patate du Colorado : certaines femelles avaient presque cessé de Pondre et d’autres étaient
devenues stériles (SCHMUTTERER, 1995).

Ces activités insecticides des extraits de neem sont attribuées à la présence dans
différentes parties de la plante de plusieurs composés de la famille des terpénoïdes. Parmi les
nombreux dérivés de la sous famille des limonoïdes qui ont été identifiés (Tableau 1) et dont
l’activité biologique a été étudiée, c’est l’azadirachtine et ses dérivés qui ont fait l’objet du
plus grand nombre de travaux.

Tableau 1 : Quelques composés de la famille des limonoïdes isolés à partir du neem

3.6 L’azadirachtine : principe actif du neem.

3.6.1 Structure et caractérisation de l’azadirachtine.

BUTTERWORTH et MORGAN, (1968) ont isolé pour la première fois


l’azadirachtine sous sa forme cristalline à partir d’extraits méthanoliques de graines de neem.
Bien que sa présence ait aussi été signalée dans un autre arbre, le Melia Azedarach. L
(MORGAN et THORNTON1973), qui pousse dans les mêmes régions, cette molécule

25
apparait spécifique au neem. En Réalité, depuis la première proposition de structure
(BUTTERWORTH et al. 1972), modifiée par KRAUS et al, (1985a, b ; 1986 ; 1987c) et
PÖHNL, (1985) plusieurs molécules de structure analogue ont aussi été isolées à partir du
neem et peuvent être classées en trois groupes : les azadirachtoles, les azadirachtines et les
méliacarpines (SCHEMUTTERER, 1995). Par mesure de simplification, ces dérivés qui
présentent le même squelette carbonémais diffèrent par la position ou la nature des
substituants, ont été désignés sous le nom générique d’azadirachtine, affecté d’une lettre A, B,
C etc. (REMBOLDT et al. 1987a, b ; REMBOLDT, 1989a ; YAMASAKI et KLOCK, 1987).
C’est l’azadirachtine A qui est considérée comme le motif structural de référence.

3. 6.2 Composition et propriété chimique.

Les extraits de graines de neem renferment un mélange de plus de 168 composés


constitués d'un groupe de 7 substances proches incluant l'azadirachtine (figure 5) qui en
constitue la matière active. Il s'agit de terpénoïdes (structures multi cycliques). L'azadirachtine
A est considéré très largement comme le principal composé à propriétés insecticides du neem
(Bernard et al. 2008). Un autre produit important du neem est son huile dont les composants
actifs sont: Acide oléique, acide stéarique, acide palmitique, acide linoléique et l'acide
myristique. Il est très peu persistant dans l'environnement en raison de sa forte photolabilité
(demi-vie de 20h après un épandage à la surface d'un feuillage) et d' unehydrolyse dans l'eau
(la moitié est dégradée en 105 h à pH 7 et à 37°C et en 20 h à pH 8) que la participation
ainsi

active des micro-organismes dans sa dégradation dans les sols : sa demi-


vie dans un sol standard y est de 20 jours et de 31,5 jours dans un sol autoclavé (Isman, 1997).

3.6.3 Mode d'action sur les insectes.

Il agit comme anti-appètent et inhibiteur de croissance des insectes. Sans les tuer
immédiatement, il modifie leur croissance et les empêche de se reproduire. Ils ne peuvent plus
se nourrir et finissent par mourir. L'azadirachtine est rapidement absorbée par les tissus

26
végétaux, ce qui lui assure une action systémique efficace (Bernard et al. 2008 ; kleeberg
2008).

3.6.4. Utilisations.

- Pour les plantes

En émulsion avec de l'eau et par pulvérisation, l'huile de neem sert de fertilisant, de


stimulateur de défenses naturelles, d'insecticide et de répulsif dans des cultures légumières,
fruitières et forestières. Les composants naturels du neem permettent des applications très
diverses. Dans la production agricole ou forestière, l'huile de neem permet la mise en place de
procédés efficaces et respectueux de l'environnement pour les cultures nécessitant des
pesticides (parasites), des fongicides (champignons) et des insecticides (insectes). L'action
biologique des extraits du neem permet de lutter contre plus de 300 espèces d'insectes
ravageurs, dont certaines sont résistantes aux pesticides chimiques (Bernard et al. 2008).

- Pour les hommes


En médecine allopathique, homéopathique et dans la médecine traditionnelle d'Inde,
les extraits de neem sont utilisés pour un grand nombre de pathologies, soins
dermatologiques, respiratoires, digestifs, etc. Elle a également des propriétés antiseptiques.
Dans l'industrie cosmétologique, l'huile de neem est incorporée dans des crèmes, huiles
corporelles, shampooings, répulsifs, protections solaires et dentifrices (Anonyme, 2011).

3.6.5 Activité insecticide de l’azadirachtine.

Depuis la mise en évidence des propriétés de régulation de la croissance d’insectes


(Insect growth Regulating) en 1972 (SCHMUTTERER, 1995), l’azadirachtine, considéré
commeprincipal composé actif du neem, a fait l’objet de nombreux travaux et publications
(LAVIE et al., 1971 ; CONNOLLY, 1983 ; KRAUS, 1983 ; KRAUS et al., 1985, 1987 ;
MOGAN et MANDAVA, 1987 ; SIDDIQUI et al., 1988 ; BALANDRIN et al., 1988), y
compris dans lecadre de congrès internationaux organisés sur le neem (SCHMUTTERER et
al., 1981 ; SCHMUTTERER et ASCHER, 1984 ; 1987). D’autres propriétés insecticides de
l’azadirachtine et d’extraits de neem ont ainsi été mises en évidence : effet anti-nutritif ou
répulsif, et de réduction de la fécondité.

Ainsi, l’azadirachtine provoquerait plus de 90% des effets de la plupart des


insecticides conventionnels. Ce principe actif naturel ne tue pas les insectes, du moins pas

27
immédiatement, Mais agit comme répulsif, perturbe leur croissance et leur reproduction. Les
recherches effectuées au cours des dernières années ont montré qu’il est l’un des plus
puissants régulateurs de croissance et de dissuasion de l’alimentation jamais découvert vis-à-
vis de plusieurs espèces d’insectes ravageurs, ainsi que de certains nématodes. C’est une
substance si puissante que la présence d’une faible trace peut empêcher certains insectes de
toucher aux Plantes. D’après SCHMUTTERER, (1995), la structure de l’azadirachtine est
similaire à celle de l’hormone des insectes appelée « ecdysone », qui contrôle le processus de
méthamophose des insectes qui passent du stade de larve à pupe, et à l’âge adulte. Elle affecte
le corpus cardiacum, qui contrôle la sécrétion des hormones. Le changement métamorphique
requiert une synchronisation aiguë de nombreuses hormones et d’autres changements
physiologiques. L’azadirachtine semblerait bloquer l’ecdysone, la sécrétion de ces hormones
vitales et la croissance des insectes. Les insectes ne peuvent pas muer, et c’est ce qui freine
leur cycle de vie. Ces remarquables propriétés insecticides de l’azadirachtine, active contre
une très large gamme d’insectes à des doses inférieures à 0,1 ppm, la placent comme l’une des
plus prometteuses parmi les substances naturelles actives extraites des familles de plantes
actuellement étudiées. Susceptibles de contrôler efficacement les populations d’insectes
nuisibles, ces insecticides naturels, contre lesquels les insectes auront de la difficulté à
mobiliser leur système de détoxification, garantie de la durabilité de leur effet, auront
l’avantage de ne pas provoquer d’effet d’accumulation de produits neurotoxiques pour
l’homme. Ainsi, les formulations artisanales à base d’extraits de neem sont utilisées depuis
fort longtemps (EPPLER, 1993a ; EPPLER, 1993b ; FEUERHAKE et SCHMUTTERER,
1982 ; AHMED ; 1988 ; KAUSHIK et. 2002). Actuellement, plusieurs formulations à base
d’azadirachtine (extraite du neem) sont commercialisées dans plusieurs pays sous des noms
variés (Econeem plus, neemix, etc.).Cependant, comme dans le cas de nombreuses substances
naturelles, le développement de l’utilisation de cet insecticide naturel est dépendant de la
disponibilité de sa production.

28
Tableau 2 : Quelques formulations à base d’azadirachtine.

29
Tableau 3 : Quelques utilisations potentielles des différentes parties de l’arbre de neem.

Une enquête réalisée sur l’utilisation de différentes parties de l’arbre de neem (racines,
écorces, bois, feuilles, fruits et graines) a permis de montrer que les graines (pour leurs
propriétés biocides) et les feuilles (pour leur vertus thérapeutiques) sont les plus utilisées et
dans une moindre mesure le bois. Cette figure exprime le pourcentage de réponse Positive sur
l’utilisation individuelle ou collective de ces différentes parties (FORSTER et MOSER,
2000). Par exemple, 100% des personnes qui ont au moins une fois utilisé une partie du neem
en Amérique Latine et aux caraïbes, ont utilisé les graines de neem contre 0% pour l’écorce et
les racines. En Afrique, c’est 87% des personnes qui se servent du neem, utilisent les feuilles
contre 71% pour les graines.

30
Figure 4 : Utilisation du Neem.

Les feuilles sont utilisées en Asie pour les vertus thérapeutiques des principes actifs
mais ce sont surtout les graines qui sont exploitées pour produire, outre l’extrait pesticide, des
huiles et des tourteaux. En effet, les analyses de la teneur en huile de la graine et de l’amande
de neem relevées dans la littérature montrent que les lipides constituent la fraction majoritaire
(30 à50% de la masse de matière sèche des amandes). L’huile obtenue par extraction des
graines, de couleur jaune pâle à noirâtre, possède une odeur alliacée et une saveur très amère
(NDIAYE, 2002). Ses caractéristiques sont les suivantes (DJENONTIN, 2006 ; NDIAYE,
2002) :

- Poids spécifique à 25°C : 0,914-0,923 ;


- Indice de saponification : 185 à 197 ;
- Indice d’iode : 69 à 73 (méthode de Wijs) ;
- Indice de réfraction : 1,466 ;
- Point de fusion : 25°C ;
- Point de solidification : 9°C.
Sa composition en acides gras, caractérisée par les quatre majoritaires : oléique,
palmitique, stéarique et linoléique, la distingue des principales huiles exotiques (Jatropha,
Chanvre, etc.) et alimentaires (Tournesol, Arachide, etc.) produites industriellement.

31
Tableau 4 : Répartition des acides gras majoritaires de l’huile de neem et de quelques.

Impropre à la consommation humaine, du fait des nombreux produits actifs qu’elle


contient et de son amertume, l’huile de neem est traditionnellement utilisée pour produire du
savon. Elle est aussi utilisée pour des applications cosmétiques (shampoings antipelliculaires
ou contre les poux, pâtes à dentifrices, huiles corporelles et de protection solaire, savons
dermatologiques, lotions antiseptiques et pour lutter contre l’acné, l’eczéma, le psoriasis, …)

Enfin elle entre dans la formulation des pesticides à base d’azadirachtine extrait du
neem (Neemix, Econeem Plus, etc.). L’extraction de l’huile des graines de neem laisse un
tourteau qui est caractérisé par une forte teneur en azote et donc en protéines, une proportion
moyenne de matière minérale et une faible proportion en cellulose (Tableau I-15). Ceci
expliquerait son utilisation traditionnelle. Comme aliment de bétail. Riche en azote,
phosphore et potassium, elle est également utilisée comme matière fertilisante dans les
champs mais aussi comme insecticide du fait de sa teneur en matières bioactives
(azadirachtine, nimbine, salannine, etc.).

32
Figure 5 : Schéma de production industrielle d’huile brute à partir de graines
oléoprotéagineuses par action combinée d’un pressage et d’une extraction.
(CAMPBELL, 1983 ; KARLESKIND, 1992 ; AMALIA KARTIKA, 2005, EVON, 2008)

4.Giroflier (Syzgium aromaticum)

4.1. Historique.

Depuis des décennies, le clou de girofle est utilisé pour ses vertus culinaires et
médicinales, il est beaucoup utilisé en médecine dentaire pour sa propriété d’anesthésique
locale. (Kozam, 1977; ohkubo et Shibata, 1997) Autrefois on soignait les maux de dents en
mâchant un ou deux clous de girofle. Aujourd’hui les techniques se sont améliorées: par le
mélange d’oxyde de Zinc et d’eugénol on obtient un ciment utilise en tant que matériau de
restauration temporaire permettant à la fois un excellent scellement et une anesthésie de la
33
pulpe dentaire. Qui plus est, ce ciment est en générale très bien toléré par les patients.
L’eugénol est aussi utilisé pour soulager la douleur associée à la pose de prothèses dentaires.
(Garibaldi et al, 1995)

4.2. Origine.

Le Giroflier est un arbre tropical appartenant à la grande famille des Myrtacées,


originaire d’Indonésie, dans la partie sud des Philippines et les iles de Moluques, d’Afrique et
d’Amérique du sud, principalement dans des pays tropicaux. (Eric Penot et al, 2014)

4.3.Utilisations des produits du giroflier.


Syzygium aromaticum est un anesthésiant local, notamment pour les douleurs
dentaires. Il soulage les douleurs musculaires, les rhumatismes et il a des propriétés anti-
inflammatoires, redonne de l'énergie et permet de lutter contre la fatigue. C'est également un
antidépresseur. Le clou de girofle est connu dans les écrits ayurvédiques, où il est utilisé
contre les douleurs, la sciatique, les problèmes rhumatologiques, comme antibactérien et
antifongique et anesthésiant local dans le soin des plaies et dans les odontalgies. (BARBELET
S, 2015)

4.4. Clou de girofle.

4.4.1. Classification. (Sophie B 2015)

Règne plantae
Classe Angiosperme
Sous-classe Tiporées
Ordre Myrtales
Famille Myrtaceae
Genre Syzgium
Espèce Syzgium aromaticum

Figure 6 : clou de girofle. (www.gestel.li)

34
4.4.2. Origine.

Le clou de girofle provient d’une plante appelée giroflier (Syzgium aromaticum).


Chaque bouton floral de cette plante est un clou de girofle (Sophie Barbelet, 2015) La
principale production de giroflier provient de l’Indonésie, mais les clous de girofle utilisés
pour l’alimentation viennent en majorité de Madagascar, ceux de l’Indonésie étant utilisés
pour faire des cigarettes, appelées «kreteks». (Mathieu Deshaies, 2013).

4.4.3. Description.

L'arbre donne en Janvier/Février des boutons floraux, ou clous de girofle, pourpres


cramoisis, groupés en cimes terminales. Ils sont cueillis en Juillet avant l'épanouissement de
la corolle, quand ils commencent à prendre une teinte rosée, puis de nouvelles inflorescences
apparaissent dès le mois d'Août et seront récoltées vers le début de l'année suivante. Les clous
de girofle sont mis ensuite à sécher sur des claies au soleil ou à feu doux, pendant trois jours,

4.5. Propriétés de clou de girofle.

4.5.1. Activité antibactérienne.

Le girofle est composé de plus de 15% d'huile essentielle et de 70 à 90% d'eugénol,


composé antibactérien, antiseptique et antifongique. Il y a, également, entre 9 et 15% d'acétate
d'eugénol, qui possède également des propriétés antibactériennes (Rakotoatimanana B.V. et
al, 1999)

4.5.2. Activité antifongique.

L’huile essentielle de clou de girofle possédé une puissante activité antifongique


contre les pathogènes fongiques opportunistes, comme le Candidat albicans, le cryptococcus

4.5.3.Activité antivirale
L’huile essentielle de Saromaticum a un effet inhibiteur sur : herps simplex virus, elle
exerce aussi des effets sur les virus plusieurs niveaux : sur la fusion des cellules virales, anti-
HCV protéase dans le traitement de l’hépatite virale, inhibition de la synthèse de l’ADN viral.
(Goetz et al, 2012).

4.5.6. Activité anti inflammatoire.

Cette l’huile provoque une réduction de l’inflammation (induite par injection de carragénine
au niveau de la patte du rat), inhibition des prostaglandines, leucotriéne, du chimiotactisme

35
des leucocytes ainsi une inhibition de la synthèse des radicaux libres par les leucocytes.
(Goetz et al, 2012)

4.5.7. Anti cancérigène.

L’huile essentielle de clou de girofle a été étudiée comme un agent potentiel anti cancérigène.
(Zheng et al, 1992).

4.5.8. Activité insecticide.

Plusieurs travaux ont montré que les huiles essentielles sont efficaces contre les ravageurs des
cultures. Parmi eux, des tests ont mis en évidence l’efficacité par fumigation des essences du
cumin, de l’anicontre, de l’origan et d’Eucalyptus camaldulensis. (Tuni et Sahinkaya, 1998).
(Lee et al, 1997)

III. La formulation des crèmes insecticides.


1. Définition.

Les crèmes sont des préparations multiphases composées d’une phase lipophile et
d’une phase aqueuse, c’est le fruit d’une émulsion. Les émulsions sont des systèmes
complexes très fréquemment rencontrés en cosmétologie, la compréhension des mécanismes
de leur formation est essentielle pour assurer la maîtrise de leur fabrication ou de leur
traitement. Plus de 90% des formules de soins ont pour base l’émulsion. Le grand avantage
des émulsions est qu’elles sont bien tolérées par la peau car leur composition est très proche
de celle du film hydrolipidique de l’épiderme .

Une émulsion est un système biphasique préparé en combinant deux liquides non
miscibles, dans lesquels de petits globules d'un liquide sont dispersés uniformément dans
l'autre liquide. Le liquide dispersé en petites gouttelettes est appelé la phase dispersée, interne
ou discontinue. L'autre liquide est le milieu de dispersion, la phase externe ou la phase
continue. Lorsque l'huile est la phase dispersée et une solution aqueuse est la phase continue,
le système est désigné comme une émulsion huile-dans-eau (H/E). Inversement, lorsque l'eau
ou une solution aqueuse est la phase dispersée et que l'huile ou la matière grasse est la phase
continue, le système est désigné comme une émulsion eau dans huile(E/H). Les émulsions
peuvent être utilisées par voie orale, topique ou parentérale, en fonction des ingrédients de la
formulation et de l'application prévue.

36
Figure 7 : ...

2. Les différents systèmes sous le terme « émulsion ».

.2.1. Les microémulsions ou émulsions :

Il s’agit de systèmes dispersés hors équilibre comportant deux phases liquides non
miscibles. Les émulsions sont des systèmes instables du point de vue thermodynamique, car
la séparation des deux phases conduit à une diminution de l’énergie libre. Cependant, la
cinétique de grossissement de gouttes peut être suffisamment retardée pour que l’émulsion
reste stable pendant une durée déterminée. Le diamètre moyen de ces émulsions classiques est
supérieur ou égal au micromètre. Compte tenu de leur taille, et en fonction de la viscosité de
la phase continue, les gouttes des émulsions sédimentent (ou crèment) sous l’effet de la
gravité (50).

.2.2.Les nano/mini émulsions :

Ces deux termes sont utilisés pour nommer des systèmes biphasiques, de taille de
gouttes comprises entre 20 et 200 nm (51). En raison de la taille des gouttes, les
nanoémulsions sont transparentes ou translucides à l’œil et sont stables à la sédimentation ou
au crémage. La préparation des nanoémulsions exige soit l’utilisation de méthodes hautement
énergétiques, comme la microfluidisation, ou bien l’utilisation de méthodes non
conventionnelles et complexes, mais de faible consommation énergétique, comme l’inversion
de phase (50). L’avantage des miniémulsions est leur extraordinaire stabilité au vieillissement
et à la dilution.

2.3. Les microémulsions :

Ce sont des émulsions simples dans lesquelles les particules dispersées sont si fines qu'elles
paraissent solubilisées dans la phase aqueuse. En effet, la taille des particules, qui est
comprise entre 10 et 100 nanomètres (nm), confère une transparence aux préparations et une

37
pénétration plus favorable des substances actives à travers la couche cornée de la peau. Il
convient de bien distinguer les émulsions de ces systèmes particuliers que l’on appelle
microémulsions. L’une des principales caractéristiques qui différencie les émulsions des
microémulsions est que ces dernières sont des systèmes dispersés thermodynamiquement
stables (formation spontanée, sans apport d’énergie contrairement aux émulsions).

3. Formulation.

Un cosmétique est constitué d’une base (supérieur à 80%), d’adjuvants et de principes


actifs qui participent à la mise en oeuvre de la préparation. La formulation recouvre
l’ensemble des opérations nécessaires à la réalisation d’un produit par mélange de matières
premières. Elle consiste à associer les constituants d’un produit afin d’obtenir des propriétés
spécifiques (qui répondent à un cahier des charges déterminé). Dans une émulsion
pharmaceutique, aux trois éléments de base (huile, eau et émulsionnant) viennent s’ajouter
des constituants divers : principes actifs, épaississants, aromatisants, colorants,
conservateurs… Dans chaque cas, les trois constituants de base doivent être choisis avec
beaucoup de soin pour avoir une émulsion aux caractéristiques bien déterminées. La
formulation d’une crème est la même qu’une émulsion.

4. Les matières premières.

Les matières premières fréquemment rencontrées dans les formulations des crèmes
sont les solvants, les corps gras, les tensioactifs, les conservateurs antimicrobiens, les
antioxydants, les agents viscosifiants, les aromatisants et les colorants. Pour être utilisées en
cosmétologie, elles doivent répondre à un certain nombre de critères tels que la propreté
microbienne, l'absence d'impuretés chimiques nuisibles, la stabilité vis-à-vis de la lumière, de
la chaleur, de l'oxydation par l'air et des caractéristiques physico-chimiques reproductibles.

38
CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES

Ce chapitre décrit de manière générale les différents matériels et données des


informations détaillées sur le protocole d’expérimentation, les méthodes utilisées.

I. Cadre d’expérimentation.

Ce travail s’est déroulé dans plusieurs laboratoires parmi lesquels ceux (LGC,
LESF) de l’Ecole Normale Supérieure d’Enseignement Technique (ENSET) et de l’Institut
Universitaire de Technologie (IUT) de l’Université de Douala.

 LGC (Laboratoire Génie Chimique).


LGC est un laboratoire situé au département de génie chimique. Il dispose des
différents appareils de thermique, le séchoir (étuve), la haute enceinte où l’on manipule les
produits toxiques, le viscosimètre (permet de mesurer la viscosité d’un produit), le rota-
vapeur.

 LESF (Laboratoire Economie Sociale et Familiale).


LESF est un laboratoire du département ESF, il est maintenant subdivisé en plusieurs
options : PGAV (Puériculture Gérontologie et Auxiliaire de Vie), l’ESCOCO (Esthétique
Cosmétique Coiffure) ; NHD (Nutrition, Humaine et Diététique). Cet atelier dispose d’une
source de chaleur et d’un coin d’arrivée d’eau courante du matériel de travail.

 Le Laboratoire d’entomologie.
Médicale de l’Université de Douala à la faculté des Sciences où se sont déroulés les
différents tests sur les activités insectifuges et insecticides.

Pour atteindre les objectifs de ce travail, les étapes suivies sont présentées à la figure
suivante.

39
Graines de
Neem, Clou de
girofle

Tourteaux

Extraction des huiles


essentielles

Evaluation des activités


insectifuges et insecticides des
HE

Formulation de la crème

Evaluation des activités Analyses microbiologiques


insectifuges et insecticides

Figure 8 : Schéma général du travail.

II. Le matériel.
1. Matériel végétal.

 Le Neem (Azadirachta indica)

Le matériel végétal est constitué des graines de Neem à partir desquelles l’huile a été
extraite. Les graines séchées ont été obtenues auprès des commerçantes appartenant à
l’association des femmes de Maroua 1er qui est suivi par le GIZ. Nous y avons effectué un
stage au mois d’Août 2019.

40
Figure 9 : De graine de Neem.

 Clou de girofle (Syzygium aromaticum)


Le clou de girofle Syzygium aromaticum est importé de l’Indonésie et est disponible
dans le marché tout au long de l’année, pour son importance dans la tradition culinaire ainsi
que son utilisation dans la médecine traditionnelle.

Figure 10 : De graine du clou de girofle

2. Le matériel animal.

Il s’agit de l’anophele femelle (Anophele Gambiae) récolté sur le terrain et élevé pour
les différents tests.

3. Matériels d’extraction.

Le matériel utilisé pour l’extraction :

- Machine à presse ;
- Papier wattman pour filtrer le liquide avant l’évaporation ;
- Un évaporateur rotatif en minuterie pour évaporer le méthanol ;

4. Matériel pour la formulation de la crème.

La liste du matériel et des réactifs utilisés pour la formulation de la crème:

- Casserole de 5L ;
- Balance
- Verres
- Cuillerées
41
- Fouet électrique ;

Tableau 5 : Les différents réactifs et produits utilisés pour la formulation du gel.

Matières Propriétés sur la peau


Beurre de Karité Emulsifiante, nettoie
Benzoate de Sodium Conservateur
Céthyl alcool (C16) Emolliente et adoucissante
Cire d’abeille Gélifiant et épaississant
Glycérine Hydrate et nourrit la peau, éclatante
Sorbitol Adoucissant
Eau distillée Hydrate (phase aqueuse)
Vitamine E Conservateur
Monopropylglycérol (MPG) Conservateur
Acetyl d’alcool

III. Méthodes.

Il est question ici de parler des différentes étapes pour l’obtention de la crème et les
types d’évaluation de la crème.

1. Méthode d’extraction de l’huile végétale.

Après la collecte des graines, elles sont trempées dans de l’eau pendant 2 jours,
pressées (pour enlever la première enveloppe jaune), lavées, séchées, puis pilées (pour enlever
la deuxième enveloppe qui est une coque), vannées et séchées pour la deuxième fois avant
d’être pilées dans un mortier ou écrasées à la pierre et pressées pour extraire de l’huile.

Figure 11 : Methode d’extration de l’huile végétale de Neem.

42
2. Extraction des huiles essentielles.

Les extractions des huiles essentielles de Neem et de clou de girofle ont été faites par
la méthode de distillation par entrainement à la vapeur d’eau tel que décrit par (Souop, 2019).
Les matières végétales sont réparties uniformément dans l’alambic sur une grille métallique
séparée de l’eau. L’alambic est fermé et consigné à une température d’extraction de 104 °C.
Le flux ascendant de vapeur d’eau venant de la chaudière traverse le lit de matière végétale et
entraine avec lui l’HE. Le mélange des vapeurs d’eau et d’huile arrive dans le condenseur ou
il est refroidi et condensé. Le distillat est recueilli dans le receveur. L’HE est séparée de l’eau
florale par décantation ou à l’aide d’une pipette et mis directement dans flacon opaque, puis
conservé dans un réfrigérateur à température de 4° C jusqu’à utilisation (Souop, 2019).

Figure 12 : Appareil d’extraction des huiles essentielles.

Le rendement en HE est défini comme étant le rapport entre la masse d’huile


essentielle obtenue et la masse sèche du végétal à traiter (Bousbia, 2011). Le rendement,
exprimé en pourcentage, est calculé par la formule ci - dessous :

M
Rdt (%) ¿ ×100
Mo
Avec :
Rd  : Rendement en huile essentielle (%) ;
M : masse (g) d’huile essentielle  ;
Mo : masse (g) de la matière végétale séchée ((Bousbia, 2011).

43
3. Evaluation des propriétés insectifuges et insecticides des huiles essentielles de clous de
girofle et huile de Neem sur les adultes d’anophèles.

3.1. Site de collecte.

Les collectes se sont déroulées dans le quartier Ndogbong situé dans l’Arrondissement
de Douala 5ème, Département du Wouri, Région du Littoral. Les échantillonnages ont
précisément eu lieu à proximité du campus II de l’Université de douala de Juin à Juillet 2020.
Cette période a été choisie pour des raisons essentielles de la disponibilité des gites larvaire
permanents et abrite les larves d’anophèles.

3.2. Collecte des larves d’anophèles.

La collecte des larves s’est faite dans les gîtes anthropiques et naturels. Elle a été faite
selon la méthode de Dipping (Service, 1976) qui consiste à faire des plongées de louche dans
les gîtes potentiels. Ces gîtes sont constitués majoritairement des flaques d’eaux, des marres,
des rigoles présents dans la zone d’étude.

3.3. Elevage des larves.

L’élevage des larves a été réalisé à l’insectarium de l’Université de Douala dans les
bacs d’élevage (30x20x10 cm). Les larves étaient nourries avec une poudre riche en protéines
et en substances minérales, la TetraMinBaby (Desfontaine et al., 1991). Les nymphes
séparées étaient introduites dans des gobelets contenant l’eau du gîte puis placées à l’intérieur
des cages cubiques recouvertes de tulles moustiquaires où elles effectueront leurs émergences.
Les adultes ayant émergés des nymphes ont été nourris avec une solution glucosée à 10% et
imbibée sur du coton puis posée au-dessus de la cage. L’identification morphologique des
femelles adultes d’anophèle a été effectuée à l’aide de leurs caractéristiques principales.

3.4 Imprégnation des papiers aux huiles essentielles.

Les papiers imprégnés aux huiles essentielles ont été préparés en s’inspirant des
concentrations des insecticides conventionnels. C’est-à-dire que nous nous basons sur la
concentration de l’insecticide pour lequel le plus grand nombre de résistance a été développé.
Ainsi les concentrations définies ont été 50ppm, 25ppm et 10 ppm. Pour préparer la
concentration d’huile essentielle à 50ppm, nous avons prélevé 50µl(microlitre) d’huile
essentielle, et introduit dans un flacon contenant 950µl de solvant organique (acétone). Après
plusieurs prélèvements, nous avons placé les papiers wattman dans une boite de Pétri, puis

44
nous avons versé le contenu du flacon sur les papiers wattman présents dans la boite de Pétri.
Après saturation complète, les papiers ont été retirés et laissés sécher pendant une minute
avant d’être fixés dans les tubes OMS. Ce même procédé a été maintenu pour les autres tests,
à la seule différence que pour préparer l’huile essentielle à 25ppm, il a fallu introduire 25µl
d’huile dans un flacon contenant 975µl de solvant organique. Pour la préparation de l’huile à
la concentration 10ppm, on introduit dans un flacon contenant un volume de 990µl de solvant
organique, un volume de 10µl d’huile essentielle.

II-5-2. Tests de sensibilité aux insecticides.

Les tests de sensibilité ont été réalisés sur les échantillons d’anophèle femelle collectés
dans la ville de Douala. Le protocole utilisé était inspiré du protocole de l’OMS pour des tests
de sensibilité cylindriques (WHO 2013).

II-5-2-1. Principe.

Le principe de ces tests consiste à exposer 25 moustiques dans chaque tube tapissé de
papiers imprégnés des différentes concentrations d’huile essentielle de clous de girofle et de
neem, ensuite à évaluer le temps nécessaire pour assommer 50% (tkd50) et 95% (tkd95) de
moustiques et enfin à déterminer la mortalité au bout de 24 heures.

II-5-2-2. Procédure.

Vingt-cinq (25) moustiques femelles ont été aspirés doucement de la cage, et


introduits dans des tubes d’observation, marqués en vert et tapissés au préalable d’un
morceau de papier blanc. Les tubes ont été placés verticalement en observation pendant 60
minutes. À la fin de ce temps, les moustiques ont été transférés dans des tubes d’exposition,
marqués en rouge et préalablement tapissés de papiers imprégnés d’insecticides. Pour tous les
insecticides et les différentes concentrations d’huile essentielle, les tubes d’exposition ont été
maintenus verticalement pendant 60 minutes. Durant toute cette période d’exposition, le
nombre de moustiques assommés (knock-down) a été dénombré à intervalle de temps
réguliers de 5 minutes. A la fin de la période d’exposition, les moustiques ont été transférés à
nouveau dans les tubes d’observation. Ces tubes ont été maintenus verticalement pendant 24
heures, et les moustiques ont été nourris avec une solution de glucose 10%. Une fois ce temps
passé, le nombre de moustiques morts a été enregistré. Au total 3 tubes de réplication du test,
contenant 25 moustiques chacun ont été préparés pour chaque insecticide. Un tube de 25
moustiques a servi de témoin, et dans ce cas, les tests ont été systématiquement exécutés à

45
partir des papiers non traités (figure ).

Figure 13 : Test de sensibilité aux insecticides (WHO, 2013)

4.Test de répulsivité des huiles essentielles


Le test consiste à découper en deux moitiés un papier filtre. Différentes dilutions (25,
50, 75)% des huiles essentielles Syzygium aromaticum et Azadirachta Indica avec l’acétone.
A l’aide d’une micropipette, une quantité de chaque solution est uniformément répandue sur
une moitié du disque; tandis que l’autre moitié reçoit uniquement de l’acétone. Après
évaporation complète du solvant, les deux moitiés du disque sont ressoudées à l’aide d’une
bande adhésive et placées dans une boîte de Pétrie. Les Anopheles sont libérés au centre de
chaque papier filtre, les boîtes sont fermées.

Trois répétitions ont été effectuées pour chaque concentration. Après une heure, les
individus sont dénombrés sur chaque partie du disque.

- Les individus présents sur la partie traitée à l’huile essentielle (Nt).


- Les individus présents sur la partie traitée uniquement à l’acétone (Nc).
Le pourcentage de répulsion (PR) a été calculé en utilisant la formule suivante :

PR= Nc – Nt/ Nc + Nt X 100


Le pourcentage moyen de répulsion a été calculé et attribué selon le classement de McDonald
et al. (1970) à l’une des différentes classes répulsives variant de 0 à V
Classe 0 (PR< 0,1%),

46
Classe I (PR= 0,1 – 20%),
Classe II (PR= 20,1 – 40%)
Classe III (PR= 40,1 – 60%),
Classe IV (PR= 60,1 – 80%)
Et classe V (PR= 80,1 – 100%).

5. Détermination des taux de mortalité.

L'efficacité d'un produit est évaluée par la mortalité. Le nombre d'individus dénombrés
morts dans une population traitée par un toxique n'est pas le nombre réel d'individus tué par ce
toxique.

Il existe, en fait dans toute population traitée une mortalité naturelle qui vient s'ajouter
à la mortalité provoquée par ce toxique, les pourcentages de mortalité doivent être corrigés
par la formule d’Abbott [82] :

MC%= (M-Mt*100)/ (100-Mt)


MC: la mortalité corrigée en pourcentage %.
M : mortalité (individus morts) dans la population traitée.
Mt : mortalité (individus morts) dans la population témoin

6. Méthode de formulation de la crème.

La formulation de la crème repose sur un ensemble d’étapes à respecter pour obtenir


un produit final.

- Pesée chaque ingrédient

Figure 14 : Pesée des produits.

47
- Phase huileuse : 100g d’huile de Neem, 100g de beurre de karité, 100g de cire
d’abeille dans une casserole ;
- Phase aqueuse : 580 g d’eau distillée dans une casserole avec le benzoate de sodium
(30g) ;
- Chaque phase est portée à ébullition ;
- Puis on ajoute dans la phase aqueuse 30g de MPG, 30g de glycérine, 30g de sorbitol ;
- Verser la phase aqueuse dans la phase huileuse et on stabilise pendant 15 minutes ;
- On ajoute 3gouttes de vitamine E, et on ajoute de l’acetyl alcool ;
- Enfin on introduit 30mg d’huile essentielle de Neem dans 300g de crème formulée ;
- 10 ml de parfum ;
- Une fois la manipulation achevée, mettre dans des flacons stériles et laisser reposer la
crème dans un lieu à l’abri du soleil pendant 24H avant de l’utiliser.

100g d’huile de Neem, 100g de


580g eau distillée le benzoate de beurre de karité, 100g de cire
sodium (30g) d’abeille

Eau

Phase aqueuse
Phase huileuse

Mélange

Parfum, HE

Crème

48
Figure 15 : Protocole de formulation de la crème.

7. Evaluation des propriétés de la crème.

Une fois la crème formulée, des tests ont été faits du point de vue des propriétés et de
la qualité.

7.1 Evaluation de l’éfficacité de la creme formulée.

Une quantité de crème formulée a été étalée sur les jambes de volontaires, du haut du
genou à l'extrémité du pied. La quantité moyenne de crème a été de 1 gramme par volontaire.
La crème a été étalé à la main, sur approximativement 200 cm2 de peau, soit une dose de 1/25
mg de matière active/cm2. L'efficacité de la formulation a été évaluée sur homme, en
comparant les échantillons de moustiques agressifs capturés sur hommes enduits de répulsif
par rapport aux échantillons capturés sur hommes témoins. La méthode classique du captureur
prélevant les moustiques sur ses jambes à l'aide de tubes à hémolyse, a été utilisée. Les
captures ont été réalisées simultanément. Les captureurs étaient répartis en deux équipes de 4,
Pour l'évaluation de l'efficacité du répulsif pendant les 10 premières heures, le produit a été
appliqué juste avant le début de la capture, à 20 h ; pour l'évaluation de l'efficacité du répulsif
de la sixième à la quinzième heure, le produit a été appliqué à 15 heures. Deux modalités ont
été envisagées pour cette dernière observation:
- le captureur au repos; tous les captureurs sonf restés inactifs et à l'ombre, en attendant le
début de la capture.
les captureurs avaient une activité sociale normale jusqu'au début de la capture (a 20 h); il leur
avait été demandé d'éviter tout contact de l'eau avec leur jambes enduites de répulsif.

7.2 Caractéristiques organoleptiques.

Les caractéristiques organoleptiques évaluées étaient :

- Toucher, Couleur, Aspect, Odeur 

7.3 Le pH

Pour la mesure du pH du gel dermatologique formulé, 50ml du gel dermatologique, est


prélevé et introduit dans un bécher. Par la suite, le pH-mètre de marque BIOBASE 210, est

49
calibré en introduisant sa sonde pendant 10 min dans 50 ml d’une solution tampon de pH7.
Ensuite la sonde est rincée à l’aide d’eau distillée et directement introduit dans le bécher
contenant l’échantillon. La valeur du pH est directement lue sur le cadran d’affichage du pH.

7.4 Détermination de la qualité microbiologique de la crème.

La qualité microbiologique a été évaluée par la méthode d’isolement et dénombrement


des microorganismes après culture de l’échantillon sur des géloses (Milieu de culture solide)
sélectives et d’identification. Les analyses ont été réalisées selon les méthodes standards et les
valeurs d’Unité Formant Colonies (UFC)/ml déterminées ont été comparées aux valeurs
normales.

7.5. Principe de la méthode d’isolement et de dénombrement microbien par


culture.
Certains microorganismes tels que les bactéries et levures (viables et cultivables)
présents dans un produit cosmétique peuvent être isolés, en formant après multiplication, un
amas de cellules caractéristiques sur une préparation appelée milieu de culture. Chaque amas
de cellule appelé colonie ou Unité formant colonie (UFC) provient d’une seule cellule, ce qui
permet de déterminer le nombre initial de microorganisme présents dans le produit. Par
ailleurs, il est possible d’effectuer une identification des microorganismes isolés en utilisant
des milieux de cultures sélectifs et d’identification.

Figure 16 : Photographie illustrant les milieux de cultures coulées dans les boites de
Petri.

II.3.3.3. Préparation de l’échantillon pour ensemencement.

Avant ensemencement, des masses de 0.5 g d’échantillon du produit gel


dermatologique ont été au préalable pesées de façon aseptique à l’aide d’une balance de

50
précision.

II.3.3.4. Préparation des milieux de cultures.

Les géloses Sabouraud Dextrose, Muller Hinton, Mannitol Salt et Violet Red Bile
Agar (VRBA) ont été préparées selon les indications de chaque fabricant. Les masses de
poudre adéquates pour chaque gélose ont été pesées et solubilisées dans les volumes
correspondant d’eau distillée puis chauffée. La stérilisation s’est effectuée à 121°C pendant
15 min à l’autoclave pour les trois premiers milieux de culture. Les compositions exactes des
différents milieux de culture, ainsi que les modes de préparation sont consignées dans la partie
annexe du document.

II.3.3.5. Recherche des paramètres microbiologiques.

Permet de déterminer la flore fongique, la flore mésophile aérobie totale, les


coliformes totaux, E.col et S.aureus.

II.3.3.5.1. Flore fongique.

La Flore fongique représentée par les levures et les moisissures a été recherchée dans
l’échantillon par la méthode standard NF V 08-059. Pour ce faire, les prélèvements de0.5 g
d’échantillon ont été ensemencés en triplicate à la surface des géloses Sabouraud Dextrose
Agar supplémentée de chloramphénicol coulées dans les boîtes de Pétri. Les préparations ont
été incubées pendant 7 jours à 35°C. Au bout de ce temps, le nombre de colonies à la surface
de la gélose a été déterminé et rapporté pour une masse totale de 1 g d’échantillon. Les
moyennes des valeurs d’UFC déterminées pour 3 essais ont été comparées à la norme (˂
102UFC/g)

II.3.3.5.2. Flore Mésophile aérobie totale (FMAT).

La FMAT représente l’ensemble des microorganismes présents dans un produit et


susceptible de se multiplier en présence d’air à des températures comprises entre 20 et 40°C.
Ces microorganismes représentent en effet la flore d’altération et renseignent sur l’état de
dégradation du produit. La FMAT a été déterminée selon la méthode standard NF EN ISO
4833. Pour ce faire, les prélèvements de 0.5 g d’échantillon ont été ensemencés en triplicate à
la surface de la gélose Muller Hinton Agar et incubé pendant 48 heures. Au bout de ce temps,
le nombre de colonies présent à la surface de la gélose a été déterminé et rapporté pour un 1 g
d’échantillon. La moyenne des valeurs d’UFC déterminées pour 3 essais a été comparée à la

51
norme (˂ 105 UFC/mL)

II.3.3.5.3. Coliformes totaux.

Le nombre de coliformes totaux encore appelés entérobactéries (renfermant


Escherichia coli, Salmonella et Shigella) a été déterminé par la méthode standard NF V 08-
050. Pour sa réalisation, les prélèvements de0.5 g d’échantillon ont été ensemencés en
triplicate à la surface de la gélose Violet Red Bile Agar (VRBA) et incubé à 35°C pendant 48
heures. Après incubation, le nombre de colonies présentes à la surface de la gélose a été
déterminé pour 1 g d’échantillon. Les moyennes des valeurs d’UFC déterminées pour 3 essais
ont été comparées à la norme acceptable (˂ 10 UFC/mL)

II.3.3.5.4. Escherichia coli.

La recherche de E. coli s’est faite concomitamment avec celle des coliformes totaux
sur gélose VRBA. L’ensemencement et les conditions de culture ont été réalisés tel que décrit
ci-dessus pour les coliformes totaux. Après incubation, le nombre de colonies se référant à E.
coli d’après les indications du fabriquant du milieu de culture, a été évalué pour 1 g
d’échantillon. En effet, les colonies de E. coli sur VRBA sont identifiés par un diamètre ≥ 0.5
mm, une coloration violette entourée d’un halo violet. Les moyennes des valeurs d’UFC
déterminées pour 3 essais ont été comparées à la norme acceptable (˂ 10 UFC/mL).

II.3.3.5.5. Staphylococcus aureus.

La recherche des Staphylococcus dorés (Pathogènes) ou Staphylococcus aureus s’est


faite sur gélose Mannitol Salt Agar selon la méthode standard NF EN ISO 6888-2. Pour sa
réalisation, les prélèvements de 0.5g d’échantillon ont été ensemencés en triplicate à la
surface de gélose mannitol Salt Agar, et incubé à 35°C pendant 48 heures. Après incubation,
le nombre de colonies de couleur jaune dorées a été déterminé pour 1 g d’échantillon. Les
moyennes des valeurs d’UFC déterminées pour 3 essais ont été calculées et comparées à la
norme acceptable (˂ 10 UFC/ml).

52
CHAPITRE 3: RESULTATS ET DISCUSSION

I. Rendement de l’extraction.

Les huiles obtenues par l’extraction à la vapeur d’eau sont de couleur jaune foncée
pour l’espèce de Syzygium aromaticum, et de couleur jaune clair pour Azadirachta indica
(Figure. Cette variation de couleur dépend de la composition chimique des plantes et les
principes actifs extraits à partir de chacune. Les valeurs de rendement sont 0,0026 pour le
Neem et de 0,4 pour le clou de girofle.

Tableau 10 : Rendement des huiles essentielles de Syzygium aromaticum

Espèces Neem (Azadirachta indica) (g) Clou de girofle Syzygium aromaticum


(g)
Rendement 0,0026 0,4

Figure : Huiles essentielles de Neem et de clou de girofle.

II. Les propriétés insectifuges et insecticides des huiles essentielles.

1. Propriétés insectifuges des huiles essentielles de Neem et de Clou de girofle.

La figure suivante présente les pourcentages de répulsion des huiles essentielles de


clou de girofle et de Neem à t = 5min. On observe que le pourcentage de répulsion de l’huile
essentielle de Neem est plus élévé que celui de l’huile essentielle de clou de girofle. En effet,
après cinq minutes d’exposition à chacunes des huiles, on obtient à la concentration de 50
ppm, un pourcentage de répulsion de 85% qui correspond selon le classement de McDonal à

53
très répulsif pour le Neem, et 70 % pour le clou de girofle qui correspond à répulsif. On
observe également que le pourcentage augmente avec la concentration.

80 90
Pourcentage de répulsion (%)

70

Pourcentage de répulsion (%)


80
60 70

50 60
50
40
40
30
30
20
20
10 10
0 0
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55

Conc (ppm) Conc (ppm)

A. HE clou de girofle B. HE Neem


Figure : Les Pourcentages de répulsion à t = 5 min

2. Les propriétés insecticides des huiles essentielles de Neem et de Clou de


girofle

Les propriétes insecticides des huiles essentielles de Neem et de clou de girofle sont
présentées dans les figures ci-dessus. Le taux mortalité cumulé a été calculé en fonction des
moustiques morts aux différentes concentrations. Comme précédemment observée dans le
cas des propriétes insectifuge le taux de mortalité augmente avec la concentration et avec le
temps. Les taux de mortalité sont plus elevés aux concentrations de 50 et 25 ppm. A 50 ppm
ce taux varie de 70% en cinq minutes à 100% en 20min et a 10ppm de 10% en cinq minutes
et 100% en 24h.

54
120

100

80

60

40

20

0
1 2 3 4 5 6

50ppm 25ppm 10 ppm

Figure 19 : Evolution du taux de mortalité cumulé d’anophele gambiae sous l’effet de


différentes doses de l’huile essentielle de clou de girofle

Dans le cas du Neem, on observe que le taux de mortalité à 50 ppm varie de 85% en 5min à
100 % en 15 minutes. Et à 10 ppm, on constate 35¨% en cinq minutes et 100% en 24h.
120

100

80

60

40

20

0
1 2 3 4 5 6

50ppm 25ppm 10 ppm

Figure 17 : Evolution du taux de mortalité cumulé de l’anophèle gambiae sous l’effet de


différentes doses de l’huile essentielle de Neem.

55
III. Formulation de la crème et évaluation.

1. Etiquette.

La crème a été formulée et les éléments de l’étiquette sont présentés à la figure suivante

Figure :

2. Caractéristiques organoleptiques et pH de la crème ZADICA

La crème formulée a été évaluée sur les paramètres organoleptiques présentés au tableau.

56
Tableau : Paramètres organoleptiques et pH.

Paramètres
Extraits éthanoïques
macroscopiques

La crème insecticide a un parfum caractéristique de l’huile de


Odeur
Neem.

Couleur La crème insecticide à une couleur jaune clair

Elle est assez épaisse au toucher et fond pendant l’application sur la


Texture
partie affectée.

Des pots d’une contenance de 100 g ont été utilisés. Les étiquettes
utilisées portent pour chaque pot les indications suivantes :
-le nom de la creme : ZADICA, Crème insecticide à base d’huile
Conditionnement essentielle de Neem
- la composition qualitative et quantitative 
-indication : nettoie, purifie la peau de toute ses vergetures ;
prévient l’apparition des vergetures et lutte contre l’acné

Le pH 6, 28 ± 0,007

3. Efficacité de la crème formulée.


III.1 Effet de la crème sur Anophele Gambiae.

Le tableau suivant présente la réduction du nombre de piqures par rapport à l’anophèle, on


constate que le nombre total d’insectes sans l’application de la crème est de 19 moustiques
alors qu’avec l’application de la crème à base de l’huile essentielle de Neem, ce nombre est
réduit à 4 moustiques à l’intérieur de la maison. Tandis qu’à l’extérieur de la maison on passe
de 49 moustiques à 8 moustiques. D’autres parts en comparant notre crème à base d’huile
essentielle de Neem avec une crème insecticide vendue sur le marché, la crème formulée se
révèle plus efficace.

57
Tableau : Réduction du nombre de piqure par rapport à l’anophele gambiae de l‘application.

Espèces Effectifs capturés (Témoin) Effectifs capturés (crème)

Maison 1 Maison 2 Maison 1 (Neem) Maison 2 (beckon)

Horaires int ext int ext int ext int ext

18h- 22h 2 2 0 3 0 0 0 0

22h-2h 3 28 0 14 2 4 3 6

2h- 6h 14 19 10 20 2 4 3 6

Total 19 49 10 37 4 8 6 12

3.2 Effet de la crème sur les autres insectes (Culex, Aedes)

Le tableau suivant présente la réduction du nombre de piqures par rapport aux autres
insectes notamment les culex. On constate que le nombre total d’insectes sans l’application de
la crème est de 22 moustiques, alors qu’avec l’application de la crème à base de l’huile
essentielle de Neem, ce nombre est réduit à 10 moustiques à l’intérieur de la maison, tandis
qu’à l’extérieur de la maison on passe de 38 moustiques à 14 moustiques. D’autre part, en
comparant la crème à base d’huile essentielle de Neem avec une crème insecticide vendue sur
le marché, la crème formulée se révèle comme précédemment observé, plus efficace.

Tableau : réduction du nombre de piqure par rapport à d’autres insecticides de l‘application

Espèces Effectifs capturés (Témoin) Effectifs capturés (crèmes)

Maison 1 Maison 2 Maison 1 (Neem) Maison 2 (beckon)

Horaires int ext int ext int ext int ext

18h- 22h 2 9 0 8 1 1 1 2

22h-2h 3 13 3 25 5 7 3 9

2h- 6h 17 16 8 18 4 6 5 10

58
22 38 11 51 10 14 9 21

IV. Qualité microbiologique de la crème répulsive anti moustique

La qualité microbiologique de l’échantillon de crème formulé a été évaluée par la


recherche de la Flore Mésophile Aérobie Totale (FMAT), les coliformes totaux, les
moisissures et levures, Escherichia coli et Staphylococcus aureus sur des milieux de culture
gélosés spécifiques. La figure ci-dessous représente les photographies des cultures obtenues
sur les géloses Muller Hinton (en A), VRBA (en B), Mannitol (en C) et Sabouraud (en D).

(A) (B)

(C) (D)

59
Figure… : Cultures obtenues sur les géloses Muller Hinton (en A), VRBA (en B), Mannitol
(en C) et Sabouraud (en D) pour la détermination de la qualité microbiologique de la crème
formulée.

Après culture, les valeurs d’Unités formant Colonies (UFC) de chaque paramètre par ml
d’échantillon ont été dénombrées, puis comparées aux valeurs seilles tolérables selon les
normes. Les résultats obtenus sont représentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau : Valeur d’Unités Formant Colonies (UFC) des différents paramètres


microbiologiques déterminés pour 1 ml d’échantillon.

Paramètres Méthodes Normes Valeur déterminés


Microbiologique d’évaluation

FMAT NF EN ISO 4833 ˂ 105 UFC/g 0,0 ± 0 UFC /g

Coliformes totaux NF V 08-050 ˂ 10 UFC/g 0,0 ± 0 UFC /g

Levures et Moisissures NF V 08-059 ˂ 100 UFC/g 0,0 ± 0 UFC /g

E. coli NF ISO 16649-2 ˂ 10 UFC/g 0,0 ± 0 UFC /g

S. aureus NF EN ISO 6888-2 ˂ 10 UFC/g 0,0 ± 0 UFC /g

Il ressort du tableau ci-dessus que la crème formulée présente une très bonne qualité
microbiologique avec les valeurs d’Unité Formant Colonies (UFC) conformes aux normes
pour tous les paramètres. Aucune présence de coliformes, ni de champignon n’a été observée.

60
Les valeurs d’UFC ont été toutes nulles. Les mêmes observations sont faites concernant la
recherche de S. aureus et E. coli où aucune détection de ces agents pathogènes n’a été
constatée. Aussi, nous n’avons détecté aucune colonie lors de la recherche de la Flore
mésophile aérobie totale (FMAT).

DISCUSSION

Ce travail avait pour objectif de formuler et évaluer une crème à base d’huiles
essentielles. Spécifiquement, le rendement d’extraction des huiles essentielles de Neem et de
clou de girofle ont été calculés. Les propriétés insectifuges et insecticides de ces huiles
essentielles ont été évaluées, ensuite la crème a été formulée et caractérisée. Les huiles
essentielles ont toujours occupé une place de choix aussi bien dans l'industrie de parfums que
dans les domaines pharmaceutiques. La popularité dont jouissent depuis longtemps les huiles
essentielles et les plantes aromatiques en général reste liée à leurs propriétés médicinales en
l'occurrence les propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques, insecticides et insectifuges,
tonifiantes, stimulantes, calmantes, etc. Leurs nombreux usages font qu'elles connaissent une
demande de plus en plus forte sur les marchés mondiaux. Vu leur importance dans le domaine
pharmaceutique à travers leurs propriétés chimiques ultra puissantes, les plantes aromatiques
font l'objet de nombreuses recherches (MPIANA, 2015). Les huiles essentielles cependant se
retrouvent en petite quantité voire en quantité infine dans la plante; il faut de grandes
quantités de graines pour avoir un litre d'huile essentielle. Le rendement d'extraction d'huile
essentielle est un problème préoccupant. Les huiles obtenues par l’extraction à la vapeur
d’eau sont de couleur jaune foncée pour l’espèce de Syzygium aromaticum, et de couleur
jaune clair pour Azaradictha indica. Cette variation de couleur dépend de la composition
chimique des plantes et des principes actifs extraits à partir de chacune. Dans le cadre de cette
étude, les valeurs de rendement obtenues sont 0,0026% pour le Neem et de 0,4% pour le clou
de girofle. Ces résultats concernant le clou de girofle sont similaires à ceux obtenus par
Abdelkader(2018). Très peu d’auteurs ont travaillé sur l’huile essentielle de Neem, Tesfaye et

61
Tefera (2017) ont obtenu de meilleurs rendements que ceux de la présente étude, ils ont
obtenu de rendements de l’ordre de 25% en utilisant des solvants tels que l’héxane, Dastan et
al 2009 en Iran ayant obtenu des rendements de 0,1%. Globalement les rendements obtenus
sont bons mais cependant le Neem a montré un meilleur potentiel pour les propriétés
insecticides et insectifuges. En effet les pourcentages de répulsion des différentes doses des
huiles essentielles de Syzygium aromaticum et Azaradictha indica augmentent
significativement en fonction des doses. On note que l’huile essentielle de Syzygium
aromaticum possède une activité insectifuge à l’égard des Anophèles femelles et que la
moyenne répulsive est de 70% après 5min, tandis que l’huile essentielle de Neem a un
pourcentage de répulsion de 85% après 5 min. Selon McDonald et al. (1970), les huiles
utilisées sont reparties dans différentes classes. En effet, pour des pourcentages de répulsion
compris entre 60 et 70%, on qualifie l’huile de répulsive et pour des pourcentages compris
entre 80 et 100%, on parle de très répulsif. En faisant une comparaison des deux huiles
essentielles, l’huile essentielle de Neem a été retenue pour formuler la crème à des
concentrations de 50 à 25 ppm. Les résultats du test répulsif indiquent que l’huile essentielle
de Neem a un effet répulsif élevé de 85% par rapport à celle du clou de girofle ( Syzygium
aromaticum) de moyen (70%). Cette efficacité augmente proportionnellement avec les
concentrations. D’après le test de répulsivité, la concentration reste le facteur intéressant
donnant le meilleur résultat.

Concernant les propriétés insecticides, l’huile essentielle de Syzygium aromaticum


aussi bien que celle d’Azadirachta indica cause des mortalités importantes sur les adultes
d’anophèles femelles. En effet, comme observé pour l’effet répulsif, l’huile essentielle de
Neem a été plus efficace à 75% et a décimé les individus des différents lots le premier jour du
traitement. Le taux de mortalité augmente avec la concentration et avec le temps. Les taux de
mortalité sont plus élevés aux concentrations de 50 et 25 ppm. A 50 ppm ce taux varie de 70%
en cinq minutes à 100% en 20min et a 10ppm de 10% en cinq minutes, et 100% en 24h.
Comparativement au témoin, toutes les concentrations testées ont montré une activité
insecticide marquée. Dans les autres lots, les mortalités démarrent également dès le premier
jour mais avec une faible intensité. D’un point de vue comparatif, les résultats montrent que
du point de vue de la mortalité enregistrée au cours du traitement pour l’huile essentielle de
clou de girofle de 5 minutes à 60 minutes à la concentration de 50 ppm, le taux de mortalité
varie de 70% à 100%. Tandis qu’à 25 ppm, celui-ci varie de 65% à 100%. Et enfin à 10ppm,
il varie de 10% à 100 % après 24h. Pour l’huile essentielle de Neem, elle est plus efficace. A

62
5min à la concentration de 50 ppm, le taux de mortalité est pratiquement de 85% et à 25 ppm,
il est de 83 %. Ceci nous a amené à formuler la crème insecticide à partir de l’huile essentielle
de Neem.

Une évaluation de la qualité microbiologique de la crème a été entreprise pour se


rassurer de leur qualité sanitaire. Les résultats ont montré que les crèmes étaient de bonne
qualité biologique marquée par l’absence d’E. Coli, de coliformes totaux et de
Staphylococcus aureus. L’absence justifierait l’utilisation des bonnes pratiques du laboratoire
et aussi que la matière première utilisée était de bonne qualité sanitaire. Par ailleurs le pH
acide des pommades pourrait limiter l’absence de bactéries citées ci-dessus. La crème
formulée a montré une efficacité contre l’anophèle et contre d’autres insectes avec une
réduction importante du nombre d’insectes. Concernant la qualité de la crème, celle-ci
présente un pH de 6,28 ±0,007 conforme à la norme située entre 6,5 et 8,5 et une qualité
microbiologique satisfaisante. L’utilisation des huiles essentielles devrait être valorisée en
formulation cosmétique.

63
CONCLUSION

Dans le cadre de la prévention du paludisme, des solutions alternatives basées sur


l’utilisation des produits naturels extraites à partir de plantes médicinales parmi lesquelles la
formulation de crèmes insecticides ont été testées. L’objectif principal de ce travail est de
tester les huiles essentielles dans la formulation d’une crème insecticide sur les adultes
d’Anopheles femelles. Les résultats obtenus lors de ce travail montrent que les propriétés
insecticides et insectifuges varient en fonction des concentrations d’huiles essentielles et du
temps. Les propriétés insectifuges et insecticides ont été évaluées sur la base des pourcentages
de répulsion et les taux de mortalité cumulées. La crème a été formulée à base d’huile
essentielle et caractérisée par l’évaluation des propriétés insectifuges et insecticides et la
qualité microbiologique. Les résultats obtenus montrent que le rendement de l’huile
essentielle de clou de girofle est le plus important estimé à 0,4%, par rapport à celui de Neem
estimé à 0.026%. Cependant celle-ci a montré un pourcentage de répulsion de 85 % après
5min et pour le clou de girofle de 70% dans le même intervalle de temps. Ceci permet de
conclure que le Neem est très répulsif et le clou de girofle est répulsive moyenne. Concernant
les propriétés insecticides, l’huile essentielle de Neem a également montré une activité plus
forte que le clou de girofle. Les taux de mortalité sont plus elevés aux concentrations de 50 et
25 ppm. Ce taux varie de 70% en cinq minutes à 100% en 20min pour le clou de girofle et
dans le cas du Neem, on observe que le taux de mortalité à 50 ppm varie de 85% en 5min à
100 % en 15 minutes. Et à 10 ppm, on constate 35¨% en cinq minutes et 100% en 24h. La
crème formulée a montré une efficacité contre l’anophèle et contre d’autres insectes avec une
réduction importante du nombre d’insectes. Concernant la qualité de la crème, celle-ci
présente un pH de 6,28 ±0,007 conforme à la norme située entre 6,5 et 8,5 et une qualité
microbiologique satisfaisante. L’utilisation des huiles essentielles devrait de ce fait être
valorisée en formulation cosmétique.

64
 PERSPECTIVES

- Explorer les possibilités d’ameliorer le rendement d’extraction.

- Faire les études plus approfondies sur ces deux plantes pour explorer les autres

propriétes de ces espèces.

 ASPECT DIDACTIQUE :

Ce thème : Formulation et evaluation d’une creme insectifuge et insecticide à base d’


huiles essentielles dans les classes de 2nde, 1ère et TleESCOCO (Eséthique Cosmétique
Coiffure) du lycée Technique.

 RECOMMANDATIONS

Aux responsables administratifs et médicaux de la Santé Publique :

- D’évaluer l’aptitude des formulations à être utilisées dans le domaine pharmaceutique


après incorporation des principes actifs destinés aux traitements cutanés locaux ;
- Faire des essais sensorhéologiques sur un grand nombre d’individus afin de mieux
évaluer leur acceptabilité subjectif par les utilisateurs potentiels ;

65
REFERENCES BIBIOGRAPHIQUES

66
OMS:Wordmal ria report2015 67
ANNEXES

HE Clou de girofle
Concentration
  s ppm 50ppm 25ppm 10ppm
E E Ecart E E E Ecart E E E ecart
Temps Témoin E1 2 3 Moy type 1 2 3 Moy typ 1 2 3 Moy type
14,333333 1,527525
5 0 14 15 14 3 0,57735 12 10 17 13 3,60555 4 3 1 2,6667 2
16,6
10 0 20 18 19 19 1 15 17 18 7 1,52753 6 5 4 5 1
18,6 0,577350
15 0 20 20 20 20 0 18 19 19 7 0,57735 7 8 7 7,3333 3
19,6
20 0 20 20 20 20 0 20 19 20 7 0,57735 10 11 9 10 1
1,527525
25 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 13 12 10 11,667 2
30 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 15 14 13 14 1
0,577350
35 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 16 15 15 15,333 3
40 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 18 17 16 17 1
45 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 19 18 17 18 1
1,154700
50 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 20 18 18 18,667 5
0,577350
55 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 20 19 20 19,667 3
60 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0
24h 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0 20 20 20 20 0

T 50ppm 25ppm 10 ppm


5 70 65 10
10 95 80 25
15 100 95 50
20 100 95 50
25 100 100 55
60 100 100 100

68
HE Neem
Concentration
s ppm 50ppm 25ppm 10ppm
Temp Ecart Ecart ecart
s Témoin E1 E2 E3 Moy type E1 E2 E3 Moy typ E1 E2 E3 Moy type
1 1 1 17,6 1 1 1 16,6
5 0 7 9 7 7 1,1547 5 7 8 7 1,5275 7 6 8 7 1
1 2 2 19,6 1 1 1 18,6 1
10 0 9 0 0 7 0,57735 9 8 9 7 0,5774 0 8 9 9 1
2 2 2 2 2 2 1 1 1 12,33
15 0 0 0 0 20 0 0 0 0 20 0 3 1 3 3 1,1547
2 2 2 2 1 2 19,6 1 1 1
20 0 0 0 0 20 0 0 9 0 7 0,5774 4 3 5 14 1
2 2 2 2 2 2 1 1 1 14,66
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2 2 2 2 2 2 1 1 1
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2 2 2 2 2 2 2 1 2 19,66
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2 2 2 2 2 2 2 2 2
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2 2 2 2 2 2 2 2 2
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2 2 2 2 2 2 2 2 2
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2 2 2 2 2 2 2 2 2
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2 2 2 2 2 2 2 2 2
24h 0 0 0 0 20 0 0 0 0 20 0 0 0 0 20 0

50pp 25pp
T m m 10 ppm
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